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Quartier Latin 300 rue Ontario Est T : 514-288-7915 Plateau Mont-Royal 2047 av. Mont-Royal T : 514-523-8166 Rosemont - Petite-Patrie 2656 rue Masson T : 514-528-9846 1 2 3

Oct-Nov-Déc 2012

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Page 1: Oct-Nov-Déc 2012

Quartier Latin300 rue Ontario EstT : 514-288-7915

Plateau Mont-Royal2047 av. Mont-RoyalT : 514-523-8166

Rosemont - Petite-Patrie2656 rue MassonT : 514-528-9846

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 2 • oct - nov - déc 2012

Éditrice: Marie-Eve Bourassa Rédaction: Alexandre Lefebvre, Marie-Eve BourassaPhotos: André Tremblay Photographe, andretremblay.comAudio-Visuel: Valérie Chagnon & Jérôme Laflamme

Coordination cocktails vedettes: Monika BeaulieuService aux partenaires et soutient administratif: Anny PinardOpérations, membre fondateur de l’équipe: Philippe HamanDesign et infographie : David Simard, ektoplasme.com

Équipe de L’Alambic Pour nous joindre: [email protected]

Rincez-vous l’oeil!

Tous nos vidéos-cocktails

sont disponibles au

www.distillerie.tv

Page 3: Oct-Nov-Déc 2012

www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 3 • oct - nov - déc 2012

Gueule de boisVilaines filles, mauvais garçons

MARTIN WARD 4

ALGONQUIN ROUND TABLE 5

MADAME PARKER ET LE CERCLE VICIEUX 6

CHARTREUSE 7

AMARULA 8

LA DISTILLERIE DANS LE MONDE 9

GIBSON’S FINEST 10

BOMBAY SAPPHIRE 12

DES SIROPS FRAIS POUR TOUT LE MONDE 14

CALENDRIER 15

CARTE COCKTAILS 16

COCKTAILS SAISONNIERS 18

ARMOIRE À BOISSONS 19

Par le Buveur

Pour nous joindre: [email protected]

La belle arborait fièrement (et on la comprend) une généreuse poitrine et des courbes à même de causer des accidents de la route mortels. Mortels. Ses cheveux foncés, coupés droit, enca-draient un joli visage rond où des lèvres rouge sang promettaient quelque chose comme la lune. Une couple de lunes à vrai dire… Des lèvres où l’on avait envie de boire, de boire trop, de boire exagérément, quitte à être complètement avalé par l’ivresse.Va savoir pourquoi, son dévolu s’était jeté sur moi. J’étais confor-tablement installé au bar, occupé une fois de plus à changer le monde avec mon coloc, un verre d’Algonquin Cocktail paisible-ment posé devant moi. Un début de soirée tout ce qu’il y a de plus ordinaire, entre gars à médire et faire de l’esprit sur le bouquin merdique que je venais de termi-ner, sur l’album décevant de tel band, la médio-crité de la télévision québécoise et la dernière campagne électorale. Un début de soirée qui promettait, d’accord, mais pas à ce point, non.Elle, elle était assise plus loin, avec des copines. Bien sûr qu’on les avait remarquées : le contraire était carrément impossible. Même un aveugle les aurait remarquées… Quatre déesses qui embaumaient le dé-bit d’alcool d’effluves irréels. Bienvenue au jardin d’Eden.Elle s’était levée et avancée vers moi, ses longs cils battant sur ses yeux noirs. J’ai bu. Qu’est-ce que je pouvais bien faire d’autre, à part la contempler? Alors j’ai bu et ai recommandé d’un geste de la main un autre verre. Pourvu qu’il arrive rapidement : à l’exté-rieur, on affrontait peut-être bien nos premiers froids de l’année, mais la température dans la pièce, elle, augmentait malgré tout à une vitesse folle. Réchauffement érotique. Dans ma tête, les mots de Baudelaire, la voix de Gainsbourg.Elle est venue jusqu’à moi et m’a tendu sa main à embrasser. Je me suis levé. Avec ses talons de pin up et ses jambes gratte-ciel, elle m’arrivait aux sourcils, moi qui suis plutôt grand. Le nouveau verre est atterri sur le bar devant nous et elle l’a aussitôt saisi. Ça a fait glousser mon coloc qui me connaît bien. C’est qu’en temps normal, ce geste cavalier m’aurait fait royalement chier. Mais elle n’inspirait pas la plate normalité; aussi bien dire que la situation entière avait quelque chose de plus grand que nature. J’ai fait signe au barman en service de me préparer un autre verre.- Qu’est-ce qu’on boit? m’a-t-elle demandé en souriant.Et, avant même que j’aie le temps de lui répondre :- Dorothée. Mais on m’appelle Dotty.- Dotty…Elle a bu en fermant les yeux.- Mmmm… J’adore boire un martini. Deux au plus. Au troisième, les chances sont bonnes que je me retrouve sous la table.

- Au quatrième? Tu te retrouves sous quoi, au quatrième?Elle a ri :- On verra bien!Ses cils étaient phénoménalement longs et octroyaient à son re-gard de louve une intensité toute particulière. Son appétit était contagieux. Elle m’a ensuite expliqué d’où elle arrivait comme ça, avec ses délicieuses copines.- Burlesque? Comme Gilles Latulipe ?, a répondu mon coloc en souriant.

Pauvre con. Il était de mauvaise foi, le jaloux.- Comme Lili Saint-Cyr ou Blaze Starr, disons.Elle nous a alors invités à nous joindre à elle et ses amies : ça a suffi à convaincre mon coloc de se comporter en être civilisé plus de dix minutes.Elles fêtaient en grand, ce soir-là : elles venaient de terminer la dernière représentation de leur spectacle dans la métropole et s’envolaient toutes le lendemain vers France, là où commençait leur

tournée. Elles ne seraient de retour que dans quelques mois, et ça m’a en quelque sorte brisé le cœur : avant même d’avoir débu-té, notre douce idylle avait une date de péremption. Comme si elle avait tout compris ça, Dotty m’a prise à part :- Quelque chose qui ne va pas?- Bah, non. Pas vraiment, ai-je menti. C’est juste que je réalise que j’aurai pas la chance de voir votre spectacle…Elle a choisi ce moment-là pour m’embrasser. Merde : j’allais dé-

cidément avoir le cœur en miettes le lende-main. Fais-moi mal, Dotty, Dotty, Dotty…

J’ai tout de même répondu avec en-train à son étreinte, ce qui a fait rigo-ler ses amies. Dotty a souri en mur-murant à mon oreille :- Faut pas t’en faire : je te réserve un numéro spécial, juste pour toi, dès que tu me sors d’ici.

J’avais tout faux : je n’ai pas eu le cœur brisé, le lendemain. Non : di-sons simplement que le salopard a quitté ma poitrine en même temps qu’elle et, depuis, il est quelque part en France ou ailleurs, à faire le beau entre deux plumes de paon et les sous-vêtements vraiment, mais vraiment trop sexy de la belle Dotty. Vilaine fille...

À l’extérieur, on affrontait peut-être bien nos premiers

froids de l’année, mais la température dans la pièce,

elle, augmentait malgré tout à une vitesse folle.

Réchauffement érotique.

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 4 • oct - nov - déc 2012

Martin Ward. RACS WTF? (Introduction à un acronyme agréable)

Si vous faites partie du beau sexe et que vous visitez nos établis-sements, il est plus que probable que vous ayez séjourné au creux de ses bras, le temps d’une platonique caresse.

Parce que c’est un gars de même, Martin : un colleu, un nounours, une guidoune à câlins, un monsieur chaleureux, bref, un RACS sensuel et agréable qui remplit si bien l’espace entre nos bras que l’on ne veut plus le laisser partir.

Mais un RACS, c’est quoi?

À La Distillerie, on aime pas les idées véhiculées par le cliché du «Doorman» ou du «Bouncer». Sensibles à la sécurité de nos invi-tés et au bon déroulement des soirées que nous passons en leur compagnie, nous avons créé un corps de métier, celui des Respon-sables à l’Accueil, au Confort et à la Sécurité (R.A.C.S.).

Mais un Martin Ward, c’est quoi?

Un Martin Ward, c’est un gars de St-Jean, grand de même avec des jambes comme des arbres, des bras comme des matelas Queen, un sourire comme deux rangées de dents, et un caractère doux comme un côté de velcro sans crochets.

Un Martin Ward, tous les bars devraient en avoir un. Pourquoi? Parce qu’un Martin Ward, ça fait pas juste s’assurer que tout le monde soit à l’aise, et passe un bon moment; ça fait partie inté-grante de la soirée et contribue grandement à l’ambiance agréable qui y règne.

À quoi reconnait-on un Martin Ward?

Ça dépend :

-si vous êtes sur le point d’entrer dans une des 3 Distilleries, il est possiblement celui qui vous demande de présenter vos pièces d’identités.

-si vous êtes sur la route, c’est le gars sur la motocyclette «Ninja» bleu qui a un petit foulard rouge à l’arrière.

-Si vous vous réveillez, à St-Jean, pendu à un arbre avec la tête en bas, un mauvais goût dans la bouche pis du linge que vous ne reconnaissez pas; Martin fait par-tie de la meute de gens qui vous demandent : «Qu’est-ce tu fais là?»

Un Ward, surtout un Martin, c’est fin. Vraiment fin.

Ça aime le monde. Ça aime : les chars, pis la mécanique, pis le hockey, pis jouer au baseball… Mais ça aime le monde d’abord et avant tout. Tant et tellement, qu’il aime les gens, qu’il veille à ce que chacun d’eux ne manque de rien. Un Martin Ward, ça a une page Facebook qui se déplie en poster, tellement il a d’amis (faites-vous ajouter d’ailleurs!).

RACS ATTACK-TAC

Nous n’avons pas la prétention, ici, de vous dresser le portrait complet de Martin Ward. Une vie, ça ne se raconte pas en si peu de mots et, pour tout dire, nous ne croyons pas que notre plume puisse rendre justice à l’homme. Nous vous encourageons donc à faire connaissance avec ce vété-ran de l’hospitalité, celui qui en-lève le «ward» de «awkward», le Mac-Daddy du sympathique, ce-lui qui lave plus blanc que blanc et qui ponctue nos soirées de LOL et de WOW.

emploi-yé !

Martin Ward

Par Alexandre Lefebvre

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JOURNAL DE LA DISTILLERIE • 5 • ÉDITION NO.33, JANvIER 2012 www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 5 • oct - nov - déc 2012

Cet automne, Fred Lafontaine nous présente sa propre varia-tion du Algonquin Cocktail: le Jupon de Miss Parker. Vidéo disponible au www.distillerie.tv

Algonquin Round TableOn se souvient du Algonquin Hotel de New York pour deux rai-sons. La première : il devint dry avant même la ratification du 18e amendement. La deuxième : il accueillit, de 1919 à 1929, un groupe formé d’auteurs, critiques, scénaristes, acteurs, humoristes, connu sous le nom de Algonquin Round Table et se donnant af-fectueusement, entre eux, le sobriquet de Vicious Circle. C’est sur l’heure du lunch, et parfois le soir, que se réunissaient ces grands esprits littéraires dans le but avoué de critiquer, sortir des vannes et faire de l’esprit. Souvent qualifiée de superficielle (surtout com-parée à leurs comparses expatriés en France), on doit malgré tout un nombre impressionnant de répliques aussi incisives que sa-voureuses à cette tablée notoire.

Dorothy Parker, Robert Benchley, Edna Ferber, Georges S. Kauf-man, Harpo Marx, Robert E. Sherwood, Alexander Woollcott, pour ne nommer qu’eux, étaient des réguliers de ces dîners à l’hôtel new-yorkais.

Si l’envie vous prend (et j’espère qu’elle le fera) d’en connaître un peu plus sur ce «Cercle Vicieux», sachez que le documentaire sur le sujet, The Ten-Year Lunch, s’est vu remettre un Oscar en 1987. Il existe aussi une œuvre de fic-tion traitant de ces rencontres, Mrs Parker and the Vicious Circle. Sinon, il y a Google qui, à ce qu’il paraît, aurait été in-venté pour ce genre de chose.

À chacun son cocktail

Mon cocktail vicieux

N’hésite pas à demander au barman en service de

créer un cocktail spécialement adapté à tes goûts.

Algonquin Cocktail 1 ½ oz Rye Whiskey ¾ oz Vermouth Blanc ¾ oz Jus d’ananas

PRÉPARATION : Agiter et verser dans un verre à martini.

Il existe un autre cocktail portant le même nom, mais constitué de Rhum, Chambord, Bénédictine et jus de lime. Mais, d’ordinaire, qui entend Algonquin Cocktail fait réfé-rence à la recette ci-dessus.

Étonnamment sec et peu sucré, à la première gorgée, le Algonquin surprend, et, si au début du verre on n’est cer-tain de rien, avant la fin, on est convaincu qu’on en prendra un autre.

Il y a malheureusement très, très peu de chance qu’un membre de l’Algonquin Round Table ait réellement bu un Algonquin Cocktail, réputés qu’ils étaient, malgré la période sèche, pour être des buveurs de Dry Martini (la réplique «Why don’t you get out of that wet coat and into a dry martini?» a souvent été attribué à Benchley). De plus, on ne connaît pas exactement l’année d’ori-gine du Algonquin Cocktail et semblerait-il qu’on ne retrouve jamais sa trace pré-1980. La mixture, qui a pourtant tout de l’apparence d’un cocktail des belles années, ne porterait donc son nom qu’en simple hommage au groupe disparu.

C’est un peu triste, parce que pour vrai, on aimerait ça, pou-voir boire un Algonquin Cocktail en se disant que c’est sous son influence qu’ils étaient, lorsqu’ils ont sorti des trucs comme «I know I’m drinking myself to a slow death, but then I’m in no hurry.» (R. Benchley) ou encore «Ducking for apples -- change one letter and it’s the story of my life.» (D. Parker)

Algonquin Round Table Dorothy Parker

Class... hic!

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 6 • oct - nov - déc 2012

Madame Parker et le cercle vicieuxPar Marie-Eve Bourassa

«I’d rather have a bottle in front of me, than a frontal lobotomy.»Dorothy Parker – 22 août 1893 / 7 juin 1967Reconnue pour son verbe tran-chant, ses répliques incisives, son sarcasme sanguinaire et son esprit tordu, Dorothy Parker, née Roths-child, est une journaliste, critique, poète et scénariste américaine em-blématique des Années Folles. Dès le jeune âge de 21 ans, Parker vend ses vers à des institutions comme Vogue et, quatre ans plus tard, occupe un poste permanent de critique théâ-trale au Vanity Fair, où elle fait la ren-contre de Robert Benchley et Robert E. Sherwood. C’est avec eux qu’elle fonde le fameux Vicious Circle du Algonquin Hotel où l’intelligentsia de New York, composé d’auteurs, d’acteurs, de metteurs en scène et artistes de toute sorte, prend l’habi-tude de se réunir – malgré la prohi-bition. (à ce sujet, voir notre dossier «Algonquin Cocktail» en page 5)En 1920, le Vanity Fair congédie Par-ker qui offense trop : en signe de pro-testation et de soutien pour leur amie, Benchley et Sherwood démissionnent à leur tour. Ils seront «recyclés» plus tard par un tout nouveau magazine, le New Yorker, où Parker publie nou-velles et poèmes, souvent courts, humoristiques, satiriques et vicieux – à l’image de ses nombreuses histoires d’amour aux fins parfois tragiques.On pense entre autres à sa passion avec le journaliste-drama-turge Charles MacArthur, dont elle tombe enceinte. Elle aurait alors dit : «How like me, to put all my eggs into one bastard.» Après une rupture difficile et un avortement, Parker tente de mettre fin à ses jours : la première d’une longue série de tentatives de suicide.Elle se divorce en 1928 et trouve de plus en plus réconfort dans la bou-teille. Son écriture s’en ressent et le public ne sait pas toujours com-ment accueillir ses vers désespé-rément noirs, comme le célèbre Résumé :

Razors pain you; Rivers are damp; Acids stain you; And drugs cause cramp. Guns aren’t lawful; Nooses give; Gas smells awful; You might as well live.

On lui attribue plusieurs autres histoires d’amour désastreuses avec des hommes mariés, entre autres avec Benchley et Woollcott,

qui l’entraînent toujours dans le même «cercle vicieux» : avortement, bouteille, dépression, tentative de suicide.En 1932, elle fait la rencontre de Alan Campbell, acteur et scénariste. Elle l’épouse deux ans plus tard et quitte sa ville natale, New York, pour Hol-lywood où le couple entreprend une carrière de scénaristes. Ensemble, ils rédigent les scénarios de plu-sieurs films à succès, dont A Star is Born qui leur vaut une nomination aux Oscars. Particulièrement douée dans l’art du dialogue, Madame Par-ker gagne enfin ridiculement bien sa vie… mais toute bonne chose a une fin.Ouvertement antifascisme et anti-nazisme, elle se proclame commu-niste, à l’instar de ses grands amis auteurs Dashiell Hammett et Lilian Hellmann. Rapidement, elle se re-trouve sur la liste noire d’Hollywood, sous le régime de McCarthy.Campbell et Parker divorceront une première fois, puis se remarieront, mais leur relation n’aura pas plus de succès. Alan Campbell met fin à ses

jours en 1963.

There’s little in taking or giving, There’s little in water or wine ; This living, this living, this living Was never a project of mine.

Malgré son indéniable talent, écrire n’est pas chose facile pour Dorothy Parker. En exil à Paris à la fin des années 1920, elle tente de rédiger ce qui aurait été son premier ro-man, priant un Dieu (auquel elle ne croit pas) de l’aider

à ne plus écrire comme une femme. Peine perdue. Chaque fois qu’elle appose cinq mots sur le papier, elle en efface sept. Le remède qu’elle trouve à l’angoisse de la page blanche? Une pleine bouteille de vernis à chaussure, résultant en une autre tentative de suicide ratée.Dorothy Parker s’éteint à New York, en 1967, des suites d’un arrêt cardiaque.

But now I know the things I know, And do the things I do ; And if you do not like me so, To hell, my love, with

you !

Dorothy Parker

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 7 • oct - nov - déc 2012

Chartreuse : de la sagesse, sans cheveux blancsPar Marie-Eve Bourassa

«La Chartreuse, la seule liqueur bonne au point d’avoir donné son nom à une couleur. » Voici comment le barman dans Death Proof de Quentin Tarentino fait l’éloge de la mythique liqueur verte. Évidemment, le célèbre réalisateur n’est pas le seul à vanter les vertus de la Chartreuse. Les éternels barbus de ZZ Top lui ont dédié une de leurs chansons. Tom Waits, de sa voix inoubliable, en a chanté ses déboires dans ‘Til the Money Runs Out. Le Great Gatsby de Fitzgerald en par-tage une bouteille avec le narrateur du livre immortel. Solidement ancrée dans la culture, la Chartreuse fascine, soit, mais joue aussi un rôle dans plusieurs œuvres marquantes, partout autour du globe.

Mais qu’est-ce qui provoque un tel engouement pour la belle liqueur?

Une histoire riche

Sans l’ombre d’un doute, son histoire riche en rebondissements. Des siècles de passion et de savoir-faire se retrouvent dans la bouteille emblématique. En effet, la Chartreuse inspire artistes et créateurs depuis 1605, année à laquelle la recette alambiquée fut transmise aux Chartreux de Vauvert. D’abord conçu comme «élixir de longue vie», c’est en 1764 que la Chartreuse Verte, aussi connue sous le sobri-quet de «liqueur de santé», fait son apparition. La Jaune, plus douce et moins al-coolisée, suivra.

Un savoir-faire légendaire

Pas moins de cent trente plantes entrent dans la confection de cette liqueur légen-daire, dont la recette et les secrets sont bien gardés par seulement deux maîtres distillateurs, rendant la méthode de fabrication peu connue, voire mystique. Ce que l’on sait, c’est que les plantes et herbes sont mises à macérer dans un alcool de raisin qui est ensuite distillé dans d’anciens alambics en cuivre et des alambics ul-tra-moderne. Après un ajout de miel et de sirop de sucre, on fait vieillir la liqueur dans des foudres de chêne de Russie ou Hongrie. Ce vieillissement est non seule-ment important, mais extrêmement long, ce qui a valu à la Chartreuse l’appellation V.E.P. (Vieillissement Exceptionnellement Prolongé).

100% naturelle, la couleur émeraude de la Chartreuse Verte, et doré de la Jaune, est octroyée par les plantes, respectivement la chlorophylle et le safran.

Un goût unique

Et comment savourer comme il se doit ce précieux élixir? Sou-vent bue à titre de digestif, la Chartreuse se prête aussi mer-veilleusement bien au jeu des cocktails et inspire depuis l’in-vention du mot les barmen de partout dans le monde. Nos maestros du shaker se sont d’ailleurs prêté au jeu cette saison. (mention des cocktails saisonniers)

La Chartreuse peut aussi être un ingrédient clé dans bien des recettes. Entrées, plats principaux, desserts, trou normand : on comprend un peu mieux comment la Chartreuse a pu traverser toutes ces époques sans prendre une ride.

«C’était l’heure de la Chartreuse, l’heure des émeraudes de menthe liquides.»

Rubén Dario, La Nymphe

La Fée verte 10.50C’est une fée aguichante et hautement alléchante que nous a concoctée avec amour Fred Lafontaine. Avec son caractère herbacé et racé, cette nymphe couleur Chartreuse a toutes les chances de pas-ser du statut «aventure d’un soir» à «relation à long terme».

½ oz Chartreuse 1 ½ oz Tequila Blanco 3 Feuilles de basilic ½ oz Jus de citron 1 oz Cordial de sureau

PRÉPARATION : Dans un shaker, réunir tous les ingrédients sur glace et agiter énergiquement. Verser dans un verre old fashioned, sur une nouvelle glace, et décorer d’une feuille de basilic.

VIDÉOS DISPONIBLES SUR WWW.DISTILLERIE.TV

Winter High Heels 8.50/17«Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie», clamait fort justement le personnage de Bertrand dans L’Homme qui aimait les femmes, du regretté François Truffaut. Un petit oiseau nous a confié que Maxime Claveau partageait les mêmes obsessions que le réalisateur français.

½ oz Chartreuse 1 oz Vodka 3 Feuilles de menthe 2 oz Jus de canneberge ¾ oz Sirop Simple 2 oz Cidre de pomme

PRÉPARATION : Dans un pot mason rempli de glace, réunir tous les ingrédients, hormis le cidre de pomme, et agiter. Compléter avec le cidre. Décorer d’une branche de menthe.

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 8 • oct - nov - déc 2012

Amarula : Les Racines du cielPar Marie-Eve Bourassa & Alexandre Lefebvre

Il [...] me demanda sarcastiquement si je savais que les éléphants étaient en réalité les derniers individus – oui, monsieur – et qu’ils représentaient, paraît-il, les derniers droits essentiels de la personne humaine, maladroits, en-combrants, anachroniques, menacés de toutes parts, et pourtant indispensables à la beauté de la vie.

Romain Gary, Les Racines du ciel, 1956

Au commencement, il y avait un arbre. Fier et majestueux, immense et droit dans la savane africaine. Un arbre de vie : un arbre offrant ombrage sous son touffu feuillage, la chair de ses fruits à manger, les bienfaits médicinaux de son écorce et la solidité de son bois aux humains et aux animaux. Sous les branches du marula qui s’est délesté de ses fruits, les animaux de toutes les espèces font une trêve le temps d’un goûter : ga-zelles, zèbres, gnous, singes, girafes et, bien évi-demment, éléphants se réunissent afin de se dé-lecter des dons que l’arbre leur a laissés sous sa robe. Gorgés de soleil et de vie nouvelle, les fruits du marula, aussi appelé «arbre aux élé-phants», enivrent les goûteurs qui, année après année, en redemandent. L’ivresse est douce, en Afrique subéquatoriale.

Inspirée par la nature, la crème Ama-rula est élaborée à partir du fruit qui ral-lie les imperturbables pachydermes dans le parc national Kruger depuis la nuit des temps. Un arbre donne, au bas mot, 500 ki-logrammes de fruits chaque année. Les fruits tombent de l’arbre, mûrissent au soleil et sont ramassés par des paysans lorsqu’ils sont à point. Les paysans trans-portent tout ce qu’ils peuvent jusqu’à la plantation d’Amarula, ou dans quelques points de ramassages centraux gérés par

la compagnie. Amarula achète tout ce qu’on apporte, même si cela dépasse ses besoins de productions. Le paiement se fait de façon individuelle, au poids, dans un esprit d’équité. Pour les pauvres paysans, cette récolte est d’un grand secours.

Lorsque le fruit est récolté, on effectue un tri minutieux, puis on sépare la chair du noyau avant de la stocker dans des citernes réfrigérées. La température doit res-ter basse : le fruit du marula étant très riche en sucre, la fermentation pourrait se mettre en branle avant l’arrivée à la distillerie. C’est donc bien au frais que la chair des fruits de marula traverse le pays sur presque toute sa lon-gueur, voyageant du parc national Kruger, dans le nord-

est, jusqu’à Stellenbosch, à moins d’une heure de Cape Town. Lorsqu’elle termine son parcours d’environ 1600 kilomètres, la chair des fruits est transvidée dans des cuves de fermentation, où l’on ajoute des levures. Ces levures travaillent entre sept et dix jours à transformer les sucres en alcool, créant une forme de vin que l’on distillera par la suite. La première distillation s’effectue

dans un alambic à colonne, puis une seconde distil-lation est faite dans de petits alambics en cuivre à chauffe directe. Le distillat obtenu est alors mis en fut de chêne pour une période de deux ans, afin d’atteindre son point de maturation.

On choisit ensuite la plus fine et la plus fraîche des crèmes que l’Afrique du Sud a à of-frir, puis, on l’ajoute, avec un peu de sucre, au spiritueux vieilli à point. Le résultat est cette texture riche et onc-tueuse, laissant place à la saveur en-

voûtante et exotique du fruit de maru-la qui a su charmer nos cœurs et ré-

chauffer les chaumières du Québec de-puis déjà plusieurs années.

Amarula investit dans plusieurs programmes afin de venir en aide à la population des ré-gions où le fruit du marula est récolté. Que ce soit des écoles, des programmes sociaux, voire des projets de banques, la compagnie croit fermement que le développement durable est essentiel à ses activités présentes et futures.

Le marula pousserait depuis 10 000 avant J-C. Principalement localisé dans la réserve fau-nique Kruger, on retrouve l’arbre aux éléphants partout en Afrique du Sud, au Botswana, Swaziland, Namibia et Zimbabwe.

Le marula joue un rôle clé dans l’écosystème de la région. Non seulement son feuillage procure l’ombrage nécessaire à la survie des différentes plantes qui poussent à ses pieds, mais ses fruits sont aussi mangés par les animaux de la région. De plus, le bétail se nour-rit des feuilles du marula. Un arbre de marula peut mesurer entre 9 et 18 mètres et contenir 500 kilogrammes de délicieux fruits.

Le fruit est de la taille d’une petite prune, mais de forme ovale. Si sa peau est bien dorée, comme le soleil qui l’a fait murir, sa chair est blanche et sa texture ressemble à celle du litchi. Crémeux, ce fruit sucré possède des notes d’agrumes et de noix.

Page 9: Oct-Nov-Déc 2012

www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 9 • oct - nov - déc 2012

Blue Light 8.50/17Strip-tease : Dévêtement progressif d’une dame dont la savante lenteur excite indéniablement les sens. À savourer en prenant son temps, le Blue Light, une création de Fred Messier, excite lui aussi les sens, à l’image de la troupe de burlesque montréalaise à laquelle il réfère.

1 ¼ oz Amarula ¾ oz Tequila Blanco 1 oz Purée de Poire 2 Traits d’Angostura 1 oz Blanc d’oeuf ½ oz Nectar d’agave Lait

PRÉPARATION : Dans un pot mason, réunir tous les ingrédients et agiter vigoureusement. Compléter avec le lait. Décorer d’un zeste de citron.

Hummel Hereros 8.50Bertold Hummel était un compositeur de musique bur-lesque d’origine allemande, à l’instar du Jagermeister présent dans le cocktail. Les Hereros sont un peuple d’Afrique du Sud, pays où l’on produit aussi la liqueur Amarula. Puisque les Hereros furent massacrés par les Allemands, disons que Fred Messier signe en quelque sorte un armistice avec son Hummel Hereros.

1 ¼ oz Amarula ¾ oz Jagermeister ¾ oz Sirop maison au thé chaï 2 traits Angostura 1 oz Blanc d’œuf

PRÉPARATION : Dans un shaker, réunir tous les ingré-dients, sauf le Jagermeister, et agiter une dizaine de secondes, sans glace. Ajouter la glace et agiter à nouveau. Passer au tamis et verser dans une cou-pette. Faire flotter le Jagermeister sur le dessus et décorer de menthe et cacao.

La Distillerie dans le MondeIl y a près de deux ans déjà, quelques membres de l’équipe de la Distillerie ont eu la chance inouïe de visiter les installations d’Amarula et, par la même occasion, Cape Town, en Afrique du Sud. Afin d’attiser votre jalousie, voici quelques quelques souvenirs de leur mémorable aventure.

VIDÉOS DISPONIBLES SUR WWW.DISTILLERIE.TV

Page 10: Oct-Nov-Déc 2012

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De l’importance d’être finPar Alexandre Lefebvre

John Gibson quitte l’Écosse en 1856, et devient propriétaire de quarante acres de terres arables en Pennsylvanie. Fidèle à ses racines, il entre-prend de confectionner un whisky de seigle de très haute qualité. À la fin du 19e siècle, John Gibson est à la tête de la plus grande distillerie de « Rye » en Amérique du Nord.

Le vingtième siècle s’avère beaucoup plus difficile à traverser pour l’entreprise. Un certain Volstead commet un acte im-monde; il prohibe la production et la consommation d’alcool. En 1923, la distillerie de John Gibson est vendue aux enchères aux Industries Schen-ley, basée à New York. Fait intéres-sant, Schenley déménage la produc-tion au Québec, à Valleyfield plus spé-cifiquement, et produit désormais du whisky canadien. La qualité du grain local et les grandes variations clima-tiques font du Canada un endroit de choix pour fabriquer, et faire vieillir, de l’excellent whisky.

De nos jours, la boucle avec l’Écosse est bou-clée; les descendants d’un autre grand distillateur, William Grant, ont mis la main sur l’héritage de John Gibson. L’intérêt porté par William Grant & Sons ne peut que confirmer que nous sommes en présence d’un grand whisky. Rappelons-nous que W.Grant & Sons produit notamment la gamme Glenfiddich et Balvenie. Ain-si, grâce à la riche tradition des Grant, Gibson’s Finest se voit réa-liser les rêves de son fondateur; confectionner le whisky le plus fin qui soit.

Le savoir-faire est crucial à l’éla-boration d’un bon whisky, mais il est un autre facteur qui entre en ligne de compte pour obtenir une véritable Uisque Beatha; le bois.

Le chêne est particulièrement propice à faire vieillir des spiri-tueux; cette essence de bois est à la fois dure et poreuse. La du-reté en fait un matériau idéal pour construire des tonneaux solides et

durables. La porosité du chêne fait qu’il « res-pire », ce qui le rend perméable à l’air, maximi-sant les échanges gazeux entre son contenu et l’atmosphère.

Les futs sélectionnés pour Gibson’s Finest sont issus de l’industrie du Bourbon. Aux États-Unis, la loi indique que pour porter le nom de

whisky, un temps de vieillissement minimal doit être passé dans un fut de chêne

Américain neuf et dont l’intérieur a été légèrement brûlé.

Trois ans, c’est bien peu de choses, mais c’est suffisant pour donner à certains Bourbons assez de cou-leur et de sucre pour être mis en bouteilles. Dès lors, qu’advient-il des futs? Ils sont achetés par bon nombre de distillerie de par le monde. Le bois du jeune fut est encore extrêmement riche, tout

juste conditionné par le bourbon, le chêne est prêt à donner plusieurs di-

zaines d’années à un whisky qui sou-haite grandir.

Les whiskys de seigle, d’orge et de maïs qui entre dans le Gibson’s Finest sont assemblés, puis, mis à vieillir en-sembles pour un minimum de douze ans. Au fil des sai-sons, de riches échanges prennent place entre le spi-

ritueux et le bois. La couche carboni-sée capte les éléments plus rêches

du whisky, alors que le cœur du chêne contribue à l’impression de vanille et les notes de sucres boisés que l’on retrouve à la dé-gustation.

En fin de compte, la façon de faire du whisky chez Gibson’s Finest est très simple, il suffit de se doter d’exigences person-nelles qui vont deux fois, voire trois fois, plus loin les standards de qualité établis par l’état. Un tel investissement de temps, de

travail et d’expérience ne se tra-duit pas en mots, mais bien en un liquide doré, riche et enlevant nommé whisky.

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 11 • oct - nov - déc 2012

DVT 8.50/17DVT, mis pour Dita Von Teese. Après Marilyn Man-son, c’est au tour de Fred Messier de fondre pour les charmes de celle que la presse a surnommée «la Reine du Burlesque». S’adonnant à l’art de l’effeuillage depuis 1992, Dita Von Teese est sans contredit une muse qui en vaut le détour… tout comme ce cocktail qui porte son nom.

2 oz Gibson’s 6-8 Cubes de lime 1 oz Sirop d’érable 2 traits Angostura Soda

PRÉPARATION : Dans un petit pot mason, piler les cubes de lime avant d’ajouter tous les autres ingré-dients (sauf le soda). Agiter. Décorer d’un quartier de lime.

Le Jupon de Miss Parker 8.50«Too fucking busy ; and vice versa», avait répondu Dorothy Parker à son éditeur qui l’avait dérangée en plein voyage de noce. Après lecture de Madame Parker et le cercle vicieux, en page 6, on comprend mieux pourquoi Fred Lafontaine a choisi Miss Parker pour muse.

1 ¼ oz Gibson’s ½ oz Vermouth sec ¼ oz Apricot Brandy 5 Cubes d’ananas ½ oz Crème 0,5 oz Sirop maison au thé noir vanille-bourbon

PRÉPARATION : Dans un shaker, piler les ananas avant d’ajouter les autres ingrédients. Agiter avec cœur. Passer au tamis et verser dans un verre à mar-tini. Décorer de menthe.

VIDÉOS DISPONIBLES SUR WWW.DISTILLERIE.TV

S’il faut s’armer de patience, les distillateurs de Gibson’s Finest ont tout un arsenal à leur disposition! Une patience rivalisant les plus grands maitres Zen semble nécessaire pour réaliser un whisky canadien souple et suave à sou-hait.

Il y a douze ans, où étiez-vous? Peut-être n’aviez-vous même pas l’âge de visiter nos établissements. Souvenez-vous de l’an 2000; futur du temps jadis! Alors que certains d’entre nous en étaient à perdre leurs illusions de vivre comme la famille Jetson, chez Gibson’s Finest, une tradi-tion séculaire se poursuivait alors que de dignes travail-leurs stockaient un assemblage de whiskys dans des futs de chêne.

Douze années, c’est le strict minimum de temps nécessaire aux alcools de grain produits chez Gibson’s Finest pour de-venir du whisky et prendre place dans la dive bouteille à l’étiquette dorée. 4383 jours passés dans une couverture de chêne à échanger des arômes, prendre de la couleur, s’adoucir et approfondir ses saveurs.

Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est bon, on est bon.

Le profil velouté du Gibson’s Finest n’est pas strictement dû au passage du temps. Pour obtenir un bon whisky, les in-grédients doivent faire l’objet d’une sélection rigoureuse. Ainsi, on trie le seigle, le maïs et l’orge pour ne garder que ce que les producteurs canadiens ont de meilleur. Chaque type de grain est mis à fermenter séparément afin de mettre de l’avant les profils phénoliques propres à chaque céréale. Chaque grain bénéficie d’une levure qui lui est propre et qui a été élevée spécifiquement, essence par essence.

On distille chaque « bière » séparément afin de pouvoir mieux contrôler quels aspects de chaque grain on sou-haite développer. La distillation représente une étape cru-ciale, car c’est ici que l’on peut décider quelle part du pro-fil de saveur l’on souhaite conserver dans le distillat. C’est un travail qui demande à la fois : une grande rigueur scien-tifique, pour mener à bien le procédé, et un aspect de vi-sionnaire, car l’on doit se projeter dans l’avenir pour imagi-ner le produit final.

Pour mesurer le plaisir que prend le maître assembleur à travailler avec des whiskys aussi âgés et aussi finement élaborés, je vous invite à humer l’air au-dessus d’un verre empli de Gibson’s Finest. Entre les notes de vanille, de fruits secs et d’épices, vous découvrirez de riches effluves plus difficiles à cerner. Ce parfum mystère, cette merveille éva-sive, ne peut être que l’odeur du souci et du doux labeur d’amour qui entre dans la confection d’un whisky canadien de la plus haute qualité qui soit.

Soyez fins; du fond de votre verre, plus d’une décennie vous contemple.

Des infos, des tas d’infos!Par Alexandre Lefebvre

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 12 • oct - nov - déc 2012

Bombay Sapphire : charme exotiquePar Marie-Eve Bourassa

Lorsque l’on s’adonne à l’autopsie de la bouteille bleue de gin Bombay Sapphire, nous y remarquons qu’une tonne d’informations y sont inscrites. On y apprend, entre autres, que la recette derrière ce gin floral et exotique en est une datant de 1761 et que le spiritueux est un produit d’Angle-terre. Les saveurs riches des dix aromates – sélectionnés à la main – de Bombay Sapphire, un «London Dry Gin», sont obtenues par infusion des vapeurs d’alcool.

Le portrait de la Reine Victoria rappelle l’époque où cette der-nière était Impératrice des Indes et où, pour la première fois, le gin fût mixé à l’eau tonic. Et la pierre que l’on retrouve sous l’image du monarque est en réalité l’Étoile de Bombay, un des plus gros et des plus précieux saphirs. On retrouve aussi, toujours sur cette bouteille unique, la liste des aromates qui font de Bombay Sapphire un des gins premiums les plus appréciés au monde.

Il était une fois…

Le gin est un spiritueux qui, depuis sa création, a grandement évolué. Fort d’une histoire riche, intime-ment lié avec celle de la Grande-Bretagne, nous vous référons à plusieurs articles disponibles en ligne sur notre site inter-net (journal de la Distillerie, no 26).

Depuis la création de cette recette en 1761 se cache le sa-voir-faire de plusieurs hommes ainsi que 250 ans d’histoire, d’imagination et d’évolution.

Thomas Dakin

Né à Warrington, dans le nord-ouest de l’Angleterre, à 24 ans, Thomas Dakin fait l’acquisition d’un lopin de terre dans sa ville natale et y ouvre une distillerie : la première grande distillerie à l’extérieur de Londres. Situé près du port de Liverpool et de plusieurs routes marchandes, War-rington se veut en effet un site de choix pour les affaires.

Dakin y développe une recette de gin unique et y produit le bientôt célèbre «Warrington Gin», spiritueux que la fa-mille continuera à développer et à adapter aux progrès de la technologie pour les 100 années à venir.

En 1831, les Dakin achètent un alambic de type Carterhead. Le Carterhead se dé-marque des alam-bics charentais clas-siques, car il permet d’infuser les vapeurs d’un liquide plutôt que d’avoir à distiller une macération d’aro-mates. Utilisé pour pu-

rifier et raffiner le spiritueux, l’alambic est équipé d’un pa-nier pour les aromates, permettant l’infusion des vapeurs d’alcool. Il en résulte un produit beaucoup plus fin.

En 1860, la distillerie de Warrington est vendue aux déjà ré-putés brasseurs Gilbert et John Greenall qui continueront à distiller ce gin «nouveau genre» en utilisant toute sorte d’aromates.

Allan Subin

200 ans ont passé. Le gin a chan-gé, certes, mais surtout l’utili-sation que l’on en fait. En Amé-rique, le Martini est roi et un homme, Allan Subin, importateur de spiritueux aux États-Unis, part à la recherche d’un gin qui sau-ra rencontrer les goûts et les be-soins de sa clientèle américaine. Évidemment, il cherche du côté de l’Angleterre et y fait la trou-vaille de cette recette qui avait déjà séduit; celle de Dakin.

Inspiré par sa femme d’origine britannique, amoureuse de tout ce qui est british, Subin orne la bouteille du portrait de la Reine Victoria et nomme son gin «Bom-bay», en souvenir du British Raj. Le Bombay Original est né, bien

portant et devient rapidement une des marques les plus populaires de la décennie.

Michel Roux

Dès la fin des années 1960, la vision que les gens ont du gin change : de spiritueux chouchou, il devient vieux jeu, trop classique. On ne veut pas boire ce que papa boit! Dans les années 1970, une petite Russe devient la grande favorite : la vodka détrône le gin jusque dans le Martini.

En 1985, Michel Roux, entrepreneur et importateur améri-cain pour Bombay Original, décide qu’il est grand temps que cette nouvelle tendance change. S’inspirant à nou-veau de la recette de 1761, il travaille de concert avec Ian Hamilton (alors maître distillateur chez Bombay) pour dé-velopper un nouveau gin premium. Après deux ans d’ex-périmentation avec différents aromates, ils arrivent à créer un produit vraiment différent qui sera à même d’inspirer les bartenders et de plaire aux palais des consommateurs,

tout en restant fi-dèle au Bombay Ori-ginal.

L’image de ce nou-veau gin est primor-diale et on s’inspire des éclats du saphir étoilé, l’Étoile de Bombay, pour habil-ler le Bombay Sap-phire.

LORSQUE

ET LORSQUEJ’OUVRE MON ESPRIT,

LORSQUE

J’OUVRE LES YEUX,

J’IMAGINE.

OREILLES ÉCOUTENT,JE PARLE, MES

JE VOIS.

J’OUVRE LA BOUCHE

L’IMAGINATION

NOTRE FAÇON DE

À LA VAPEUR.

NOS ACTIVITÉS.

VOIR LE GIN,

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Soyez brillants. Soyez inspirés. Consommez avec modération.

Imagination Installation

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 13 • oct - nov - déc 2012

Par Alexandre Lefebvre

La Jarretière 8.50/17Mariage parfait du fantasme et de la réalité, la Jar-retière, une création signée Charles Landry, donne l’eau à la bouche. «Comme un flot grossi par la fonte / Des glaciers grondants / Quand l´eau de ta bouche remonte / Au bord de tes dents / Je crois boire un vin de Bohême / Amer et vainqueur / Un ciel liquide qui parsème / D´étoiles mon cœur!»

2 oz Bombay Sapphire ½ oz Tonic maison ¾ oz Cordial d’hibiscus maison 1 Branche de céleri coupée en mcx de 1cm Soda

PRÉPARATION : Dans un petit pot mason, piler les cubes de céleri avant d’ajouter tous les autres ingré-dients (sauf le soda). Agiter. Décorer d’une tige de céleri habillée de sa jarretière de fleur d’hibiscus.

Le Corset 8.50Toujours inspiré par le thème, Charles Landry signe ici un cocktail aux rondeurs dangereusement agui-chantes. Fort à parier que d’autres se laisseront volontiers inspirer par ce cocktail créé à partir des charmes non-dissimulés de Bombay Sapphire.

1 ½ oz Bombay Sapphire ½ oz Martini Rosso ¾ oz Purée de Poire 1 oz Cordial de sureau ¾ oz Jus de citron ½ oz Blanc d’oeuf

PRÉPARATION : Dans un shaker, réunir tous les ingré-dients et agiter vigoureusement. Verser dans un verre old fashioned. Décorer d’un ruban de citron.

VIDÉOS DISPONIBLES SUR WWW.DISTILLERIE.TV

L’infusion est obtenue suite à l’évaporation des vapeurs d’alcool de grain neutre et le passage des dites vapeurs dans des paniers de cuivre remplis d’une sélection unique d’aromates. Vous trouverez ci-dessous une liste des aromates particuliers à Bombay Sapphire, ain-si qu’un bref descriptif du rôle de chacun dans l’équilibre soigné de gin exceptionnel.

Genièvre

On s’attend d’un gin qu’il ait une saveur de genièvre dominante. C’est en Italie, en Toscane, que Bombay Sapphire va chercher ses baies de Genièvre. Les baies octroient les notes de pin, de camphre et de la-vande au spiritueux et lui donne corps et fraîcheur.

Graines de Coriandre

Issues du Maroc, ces graines apportent, étonnamment, des arômes d’agrumes au gin Bombay Sapphire, en plus de lui accorder de riches notes épicées.

Pelures de citron

Les pelures de citrons qui entrent dans la confection du gin Bombay Sapphire proviennent d’Espagne. Cet aromate vient arrondir les notes d’agrumes et aide à relever la présence des autres ingrédients.

Racine d’Angélique

L’angélique est une plante des plus aromatique, ses vertus digestives et toniques sont reconnues depuis des siècles: on en faisait même des amulettes pour contrer les sortilèges. Bombay Sapphire importe ses racines d’angélique de Saxe, en Allemagne. La racine d’angé-lique contribue au mariage des autres aromates et vient appuyer les notes de pin des baies de genièvre.

Réglisse

Les Chinois reconnaissent la réglisse comme un élixir de longue vie, c’est peut-être une des raisons qui ont poussé Bombay à aller s’ap-provisionner en racines de réglisse aussi loin qu’en Chine. La réglisse offre de la profondeur au gin en plus de créer une impression de fraî-cheur en bouche.

Amandes

Bombay prend ses amandes en Espagne et en extrait les huiles afin de raffermir son gin avec des touches de noix.

Racine d’Iris

Les racines d’iris, une fois séchées, évoquent la violette. Elles enri-chissent le gin Bombay de douces notes florales.

Écorce de Casse

Issue d’Indochine, l’écorce de Casse confère un caractère épicé, évoquant la cannelle, et balance le mélange botanique.

Graines de Paradis

Cet aromate particulier renferme une multitude d’arômes et consti-tue l’un des ajouts les plus exotiques au gin Bombay Sapphire. On af-firme que les graines de paradis octroient une touche africaine au mélange grâce à un bouquet évoquant à la fois le poivre, le chocolat, la lavande et l’orange. Produites en Afrique occidentale, les graines de paradis charment et surprennent la langue, rendant le gin Bombay

Sapphire vraiment unique.

Baies de Cubèbe

Récoltées sur l’île indonésienne de Java, les baies de cubèbe sont un fruit particulier au goût frais évoquant le menthol. Son rôle dans le gin Bom-bay Sapphire est de donner une fi-nale fraîche, ainsi que d’accentuer les notes poivrées du mélange.

Dans le cadre de la campagne publicitaire Infused with imagi-nation, l’illustrateur Yehrin Tong a créé une installation 3D, pho-tographiée par Richard Foster. L’Imagination Installation, que vous pouvez admirer sur ces pages, est composée de 75 000 cristaux posés à la main, totalisant 2 500 heures de travail.

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 14 • oct - nov - déc 2012

Des sirops frais pour tout le monde!Entretien avec Alexandre Genest, l’artisan derrière les sirops maison de la Distillerie

Nous sommes, somme toute, assez fiers de la diversité de notre carte cocktails et de notre armoire à boisson. Ça se comprend : qui ne voudrait pas d’un tel éventail de choix dans son propre bar? À tous ces al-cools communs et moins connus, aux purées de fruits de qualité premium et aux fruits frais, de saison, s’ajoutent les fameux sirops maison de la Distil-lerie. Les clients réguliers et les plus perspicaces auront remarqué que, depuis quelques mois, nous avons le plaisir de vous offrir une gamme de plus en plus généreuse de ces déli-cieux sirops. En effet, à nos classiques «grenadine», «gingembre» et «tonic» s’ajoutent, chaque saison, nos der-nières trouvailles. Cet automne, par exemple, vous aurez la chance de goû-ter à nos sirops de thé chaï et thé noir, vanille et bourbon. Mmmmm…

C’est dans la cuisine du café-traiteur Les Affamés qu’Alexandre Genest pré-pare minutieusement les sirops qui se retrouveront dans vos cocktails. Afin de vous donner encore plus l’eau à la bouche (est-ce pos-sible?), l’Alambic a rencontré pour vous le grand manitou de ces trouvailles alléchantes.

«Tout a commencé avec l’eau naturellement carbonisée, pro-venant de source volcanique : celle-ci était très bénéfique pour le corps, notamment pour la digestion. Après plusieurs découvertes et avancées technologiques, on a réussi à re-produire l’effet pétillant dans l’eau. Ces eaux pétillantes ont rapidement gagné l’attention du public et, du coup, les so-das sont devenus hyper populaires – on parle ici de 670 fon-taines en 1836, et ce à New York seulement! Afin de rendre ces sodas plus accessibles, des jus de fruits et saveurs y étaient ajoutés. Évidemment, on se trouve alors à une pé-riode où les fruits, principalement des agrumes, ne sont pas si faciles à trouver : ils sont non seulement dispendieux, mais périssables. Les propriétaires de ces sodas fountains étaient la plupart du temps des pharmaciens, donc des chimistes, et avaient par le fait même accès à bon nombre de compo-santes artificielles. Ils s’en servaient pour reproduire les sa-veurs et ont élaboré des sirops à même de résister au temps et aux durs mois d’hiver. Aujourd’hui encore, on continue à produire des sirops pour les mêmes raisons, un peu sans le savoir. Ces sirops nous permettent de préparer des mélanges de saveurs qui raffineront nos cocktails, tout en nous faisant gagner du temps. Un peu comme les chefs qui préparent des sauces, nous, on met au point nos mixtures d’avance. Évidemment, ça peut être sirops, mais ça peut être aussi, shrubs, des tinctures ou des amers, avec de l’alcool en jeu!», nous explique Alexandre.

«Les recettes sont développées de façon à extraire le maxi-mum de saveur d’un ingrédient. En plus du sucre, qui sert d’agent de conservation, on utilise aussi les acides, comme

l’acide citrique. Pour la plupart des fruits, des légumes ou des racines, on se sert d’un extracteur à jus : en évitant de cuire le jus, on conserve ses saveurs primaires. En ce qui a

trait aux noix, elles sont d’abord mou-lues, puis filtrées au tamis. On utilise aussi de l’eau pour garder une tex-ture intéressante, pas trop sirupeuse, à la limite collante. Des essences (ex-traits ou huiles essentielles) sont par-fois ajoutées, permettant une certaine constance– elles sont cependant as-sez dispendieuses. Habituellement, les recettes que je crée répondent spécifiquement à des besoins précis : parvenir, entre autres, à générer de nouvelles saveurs qu’on ne retrouve-rait pas dans les alcools afin d’élargir l’éventail gustatif du cockteliens!»

Et depuis quand Alexandre s’adonne à la confection de sirops? «Je fais des sirops depuis que j’ai commencé à tra-vailler derrière le bar de la Distillerie, il y a trois ans. J’ai fait beaucoup d’es-sais… beaucoup d’erreurs… et j’en

fais encore! Mais c’est de mieux en mieux. J’ai déjà élaboré un sirop d’épinette à partir de celle que j’avais cueillie dans le parc, en face de chez moi. C’était sans doute mon sirop le plus trash! Mon coup de coeur du moment est sans contre-dit mon orangeade «Crush» maison. Ma bête noire, elle… le Coke! J’ai fait quelques essais déjà qui se sont tous avérés très peu concluant.»

Selon Alexandre, tout le monde peut tenter de fabriquer des sirops maisons : «La base de tout, c’est le sirop simple : moi-tié eau, moitié sucre. Faire chauffer notre préparation aide à intégrer le sucre, mais avec un peu de lecture et d’essais, on peut très bien en faire à la maison, ce qui s’avère beau-coup plus pratique : ça nous permet de faire des cocktails sporadiquement, sans nécessairement avoir tous les ingré-dients frais sous la main. De plus, ça nous évite d’utiliser les produits commerciaux, souvent faits à partir de saveurs ar-tificielles et contenant une quantité astronomique de sucre. On a qu’à penser à la grenadine commerciale qui ne contient pas la moindre trace de pomme grenade! (Alors que la nôtre est faite de mélasse de pomme grenade, de jus à 100 % de pomme grenade, de sucre et de fleur d’oranger – pour ajou-ter à sa complexité!)»

Et pour la suite des choses? «Nous travaillons sur des re-cettes qui, à moyen et long terme, nous permettrons de faire disparaitre les canettes de liqueurs des bars de la Distillerie : root beer, ginger ale, Coke... D’ici deux à trois mois, nous de-vrions être en mesure de vous offrir un 7up et une bière de gingembre maison! Et, qui sait? il se pourrait bien que, dans un avenir lointain, vous tombiez sur nos liqueurs dans un dé-panneur près de chez nous!»

On l’espère!

Alexandre Genest

Alexandre se dit ouvert à partager une recette… contre une autre recette ! Vous le retrouverez derrière un des bars de la Distillerie, le soir et, le jour, derrière le COMPTOIR DU CAFÉ/TRAITEUR LES AFFAMÉS, au 4137 Sainte-Catherine est.

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 15 • oct - nov - déc 2012

31 octobre«God bless Lili St-Cyr !», clame le personnage, interprété par Susan Sarandon, de la comédie musicale par excellence de Halloween, The Rocky Horror Picture Show. L’ef-feuilleuse avait, aux belles années du Red Light montréalais, élu domi-cile dans notre métropole. Reine du strip-tease, Lili St-Cyr avait réussi à contourner une loi qui, à l’époque,

interdisait aux danseuses de sortir de moins vêtues qu’à leur entrée. Elle entrait sur scène nue, dans sa baignoire. Le nu-méro consistait en un lent rhabillage… Grrrrrrr !

NovembreC’est le retour du mois favori de ces dames. Messieurs, à vos moustaches! C’est Movember.

21 novembreDes suites d’une cirrhose, Robert Benchley s’éteint le 21 no-vembre 1945. Complice de Dorothy Parker et membre de la Al-gonquin Round Table, levons bien haut nos verres de Algon-

quin Cocktail en l’honneur de cet homme de mots.

«A real hangover is nothing to try out family re-medies on. The only cure for a real hangover is death.»

22 novembre«Notre bouée de sauvetage» : tel était le so-briquet que les soldats avaient attribué à Mae West, en référence à sa poitrine généreuse. Loin d’être stupide, la plantureuse blonde écri-vait aussi des scénarios. Sa tactique pour échapper à la censure? Écrire des dialogues si crus que les censeures en oubliaient les allu-sions plus «délicates». Celle qui «n’était pas

un ange» s’éteignait le 22 novembre 1980. Pourquoi ne pas s’offrir un Tapis Rouge en sa mémoire?

11 décembreBettie Page nous a quittés il y a quatre ans, un 11 décembre. Soulignons la disparition de la reine des pin-ups et du fétichisme en s’offrant un verre de Blue Light.

DécembreTout au long du mois de décembre, nous vous invitons à utiliser les services d’Opération Nez Rouge. C’est aussi le temps de faire preuve de générosité et, cette année encore, la Distillerie est fière d’amasser vos dons pour l’organisme Moisson Montréal.

15 décembreEarl Long, gouverneur de la Louisiane, n’entrete-nait pas seulement une passion dévorante pour les Ramos Gin Fizz, mais aussi pour l’effeuilleuse Blaze Starr. Le 15 décembre 1989, le film Blaze, mettant en vedette Paul Newman et Lolita Davi-dovich, prenait l’affiche. On y met en scène les détails de l’aventure des deux amants, qui prit fin à la mort de Long. Dans son testament, ce der-nier légua à sa maitresse la somme de 50 000$. Cette dernière refusa de prendre l’argent.

24-25 décembreLes trois Distillerie ferment pour deux jours. On vous laisse deviner pourquoi… Mais n’ayez crainte: nous serons de re-tour dès le 26 décembre.

31 décembreL’heure est à la fête – et on vous en prépare toute une! Joi-gnez-vous à nous pour célébrer la venue de 2013, burlesque style s’il vous plaît. Plumes, dentelles, talons hauts ou cuir. On a hâte de vous voir en chair… et en chair.

Pour en savoir plus, informez-vous auprès du personnel en service et «aimez» notre page Fecebook: tous les détails y se-ront mis-à-jour sur une base régulière.

Calendrier

Parce qu’on vous aime, la Distillerie encourage la consommation responsable. C’est une des raisons pour laquelle nous sommes fiers d’offrir en tout temps le service de raccompagnement Point Zero 8. Pour le même prix qu’un taxi, vous avez donc la chance d’être raccompagné à la maison, dans votre voiture, et ce, en toute sécurité. N’hésitez pas à demander plus de renseignements auprès des employés en service.

« I wish I could drink like a lady / I can take one or two at the most / Three and I’m under the table

/ Four and I’m under the host. »

Dorothy Parker

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www.distillerie.tv • L’ALAMBIC • 16 • oct - nov - déc 2012

LES POTS

MOJITO 8,50/17BACARDI SUPERIOR, MENTHE FRAÎCHE, LIME EN CUBE, SIROP SIMPLE, EAU GAZÉIFIÉECelui qui, longtemps, fut un cocktail de fermier ne fait aujourd’hui plus aucune distinction entre les classes sociales. Sur les murs de la Bodeguita, à la Havane, les mots d’un certain Ernest Hemingway sont toujours fièrement affichés : «My mojito in la Bodeguita». Qui donc nous laissera en héritage un «Mon mojito à la Distillerie» ?

BASILIC ROMANTIQUE 9,50/19TANQUERAY, MUSCAT, MARTINI DRY VERMOUTH SEC, BASILIC FRAIS, JUS D’UN QUARTIER DE LIME, PURÉE DE FRAISE, SIROP SIMPLE, MARTINI ASTI (VIN MOUSSEUX)Disons simplement que le Basilic Romantique a assemblé dans un même pot tous les ingrédients nécessaires à rendre les gros bras de The Expendables assez sentimentaux pour décrocher un rôle dans le prochain opus de la série Twilight. On vous aura prévenu.

BEAM ME UP, JIM! 8,50/17JIM BEAM, JUS DE CITRON, NECTAR D’AGAVE, GINGEMBRE FRAIS, GINGER ALEIl arrive qu’un cocktail soit un véritable travail d’équipe et c’est le cas du Beam Me Up, Jim! Cocktail élaboré pour notre «laboratoire» en décembre 2009 par Marie-Eve Bourassa, il fut déterré par Danny Rock tout récemment… à son insu! Comme quoi on ne se réinvente pas tous les jours...

FRED CAILLOU 8,50/17SKYY, GALLIANO, CURAÇAO BLEU, JUS DE LIME, SIROP SIMPLE, 7UPDécidément, on retombe en enfance avec ce cocktail bleu et sucré, aussi satisfaisant que le fameux Mr Freeze que l’on s’offrait aux premiers jours chauds de printemps. Cette création signée Fred Messier et Danny Rock nous donne envie de rentrer à la maison et dîner devant la télé…

HURRICANE 8,50/17BACARDI SUPERIOR, BACARDI BLACK, PURÉE DE FRUIT DE LA PASSION, JUS DE LIME, SIROP SIMPLE, GRENADINE, JUS D’ORANGELe cocktail inventé par Pat O’Brien il y a au-dessus de 70 ans était, à l’origine, servit dans un verre en forme de lampe «hurricane» et, si vous avez la chance de visiter la «Grosse Facile», vous aurez par la même occasion celle de rapporter avec vous le verre signature de la maison. D’ici là, vous êtes cordialement invités à déguster le Hurricane de la Distillerie, un de nos grands classiques.

M’PEACHED 8,50/17CANADIAN CLUB PREMIUM, PAMPLEMOUSSE ROSE EN CUBES, PURÉE DE PÊCHE BLANCHE, JUS DE CITRON, SIROP SIMPLE, 7UPGrandement apprécié auprès de la clientèle, il est, depuis sa création, impossible de s’en défaire. Le pamplemousse et la pêche s’unissent parfaitement à la douceur et la chaleur du Canadian Club, ce qui octroie au M’Peached une saveur que tous ceux qui lui ont déjà goûté savent inoubliable.

ROCK’A’RULA 8,50/17AMARULA, ANGOSTURA, BLANC D’OEUF, ROOT BEERA womp bop a looma a womp bam boom! Appel à tous les T-Birds et les Pink Ladies qui sommeillent en chacun de nous : le moment est venu d’enfiler vos frocs de cuir ou vos jupes à crinoline. Avec son look et son goût de root-beer float, le Rock’a’rula vous propose un voyage dans le temps, et ce, pour toute l’année à venir !

YARIBA YARIBA 9,50/19CAZADORES BLANCO 100% AGAVE, TRIPLE SEC, JUS DE LIME, JUS DE CITRON, SIROP SIMPLE, GRENADINE MAISON, 7 UPPour vous donner une petite idée de ce qui vous attend dans votre pot de Yariba, pensez à une copieuse Margarita bien fraîche et légèrement sucrée à l’aide de notre grenadine maison. Parions qu’après votre pot, vous aussi, vous aurez le cœur à danser la Bamba.

YELLOW SUBMARINE #2 8,50/17SAILOR JERRY, DUBONNET, TANQUERAY, CONCOMBRE, SIROP SIMPLE, JUS DE CITRON, ANGOSTURA, 7-UPPour ceux qui n’aimeraient pas les Beatles (oui, oui, il y en a), le temps est venu de changer d’avis. Ben Barker s’est donné comme mission de revamper un cocktail signé Alexandre Genest. Verdict? Mission accomplie!

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SHORTS & MARTINISCASTRO FLAMBÉ 9,50BACARDI 8 ANS, LIME FLAMBÉE À L’ANGOSTURA, SIROP SIMPLEVéritable coup de cœur de notre personnel depuis sa création, le Castro Flambé est non seulement un cocktail particulièrement savoureux, c’est un plaisir pour les yeux et le nez. Les effluves de l’angostura flambé, mariées aux saveurs riches du rhum, la chaleur des flammes et la douce-acidité de la lime sauront à coup sûr vous faire comprendre pourquoi le Castro Flambé occupe une place de choix sur notre carte depuis maintenant 4 saisons.

CUCUMBER RICKEY 8,50TANQUERAY, CONCOMBRE EN CUBES, JUS DE LIME, SIROP SIMPLE, REGAN’S ORANGE BITTERSUn Gin Rickey est traditionnellement un cocktail sec, composé de gin, jus de lime et soda. Il fut inventé à la fin du XIXe siècle, à Washington, et nommé en l’honneur d’un lobbyiste, «Colonel Joe» Rickey, amateur de la mixture. Un autre coup de cœur de notre personnel! *Personnalise ton Rickey en lui offrant ton gin favori. Armoire à boissons en page 19.

CHASSE & PÊCHE 8,50CANADIAN CLUB PREMIUM, COINTREAU, BASILIC FRAIS, PURÉE DE PÊCHE, JUS DE CITRON, SIROP SIMPLETout comme le M’Peached, le Chasse & Pêche est un délicieux rescapé de notre laboratoire mensuel. Un cocktail fruité et délicat, légèrement sucré, auquel quelques feuilles de basilic donnent un caractère bien particulier. *«Pimp» ton Chasse & Pêche avec ton whisky favori. Armoire à boissons en page 19.

LA CHASSERESSE 8,50SKYY, VIN ROUGE, PURÉE DE POIRES, CORDIAL D’HIBISCUS MAISON, JUS DE CITRONAlexandre Genest se la joue sauvage, avec cette création digne d’Artémis, la déesse de la chasse et de la lune. Parions que cette concoction aurait en effet fait des remous dans l’Olympe, et spécialement sur le palais de Dionysos, dieu du vin. *Ose la Chasserese avec ta vodka préférée. Armoire à boissons en page 19.

MAD MAN 10,50MAKER’S MARK, SAILOR JERRY, COURVOISIER VS, QUARTIER ORANGE, REGAN’S ORANGE BITTERS, PEYCHAUD’S, ANGOSTURA, SIROP SIMPLEQuand on parle de Old Fashioned, la même polémique revient toujours à l’ordre du jour : doit-on ou non ajouter des fruits pilés au déjà divin mélange de whisky, amers et sucre? La réponse à cette question est simple : tout dépend. De quoi? De vous. L’important, c’est de l’essayer et de trouver quelle(s) des nombreuses variations du Old Fashioned vous charme(nt) le plus.

PEARL MARTINEZ 8,50TANQUERAY, MARTINI ROSSO, MARTINI DRY, MARASCHINO, PEYCHAUD’S, GRENADINE MAISONPour créer le Pearl Martinez, Danny Rock s’est inspiré d’un grand classique : le Martinez. On attribue parfois la création du Martinez à Jerry Thomas et, même si cela est très peu probable, le cocktail demeure un incontournable – tout comme sa version «perlée».

ROCKSICLE 8,50SAILOR JERRY, AMARULA, COINTREAU, GALLIANO, SIROP D’ÉRABLE, CRÈMEOn est jamais trop vieux pour s’offrir un popsicle, surtout celui-ci! Orchestré par Danny Rock, le seul problème du Rocksicle, c’est qu’on peut être trop jeune pour en profiter. Confiserie destinée aux 18 ans et +.

RUM RUNNER 9,50BACARDI GOLD, CRÈME DE BANANE, CHAMBORD, JUS DE LIME, GRENADINE MAISON, BACARDI 151 FLAMBÉLe terme «Rum Runner» désigne un contrebandier d’alcool durant la prohibition. Découvrez notre variation d’un cocktail tropical datant de 1972 ayant vu le jour dans les Keys de la Floride. Créé par «Tiki John» Ebert, du Holiday Isle Resort à Islamadora, cette libation est un genre de «touski». Tiki John aurait improvisé le Rum Runner à partir des restes de quelques bouteilles éparses. Ce cocktail est un grand accident, en ce qui nous concerne, rivalisant en importance avec l’invention du téléphone et la découverte de la pénicilline.

TAPIS ROUGE 9,50CAZADORES BLANCO 100% AGAVE, COINTREAU, JUS D’ALOÈS, JUS DE LIME, GRENADINE MAISONOn appelle l’agave «aloès américaine» parce que même si elles ne sont pas de la même famille, les deux plantes se ressemblent. Dans cette création signée Jérôme Laflamme, leurs effluves ne font qu’un! Une prestation sans faille, digne d’un Oscar!

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COCKTAILS SAISONNIERS

DVT 8,50/17GIBSON’S, LIME, SIROP D’ÉRABLE, ANGOSTURA, SODADVT, mis pour Dita Von Teese. Après Marilyn Manson, c’est au tour de Fred Messier de fondre pour les charmes de celle que la presse a surnommée «la Reine du Burlesque». S’adonnant à l’art de l’effeuillage depuis 1992, Dita Von Teese est sans contredit une muse qui en vaut le détour… tout comme ce cocktail qui porte son nom.

LE JUPON DE MISS PARKER GIBSON’S, DOLIN SEC, ABRICOT BRANDY, ANANAS, CRÈME, SIROP MAISON AU THÉ NOIR VANILLE-BOURBON«Too fucking busy ; and vice versa», avait répondu Dorothy Parker à son éditeur qui l’avait dérangée en plein voyage de noce. Après lecture de Madame Parker et le cercle vicieux, en page 6, on comprend mieux pourquoi Fred Lafontaine a choisi Miss Parker pour muse.

BLUE LIGHT 8,50/17AMARULA, CAZADORES BLANCO, PURÉE DE POIRE, ANGOSTURA, BLANC D’OEUF, NECTAR D’AGAVE, LAITStrip-tease : Dévêtement progressif d’une dame dont la savante lenteur excite indéniablement les sens. À savourer en prenant son temps, le Blue Light, une création de Fred Messier, excite lui aussi les sens, à l’image de la troupe montréalaise de burlesque à laquelle il réfère.

HUMMEL HEREROS 8,50AMARULA, JAGERMEISTER, SIROP DE THÉ CHAÏ, ANGOSTURA, BLANC D’ŒUFBertold Hummel était un compositeur de musique burlesque d’origine allemande, à l’instar du Jagermeister présent dans le cocktail. Les Hereros sont un peuple d’Afrique du Sud, pays où l’on produit aussi la liqueur Amarula. Puisque les Hereros furent massacrés par les Allemands, disons que Fred Messier signe en quelque sorte un armistice avec son Hummel Hereros.

LA JARRETIÈRE 8,50/17BOMBAY SAPPHIRE, TONIC MAISON, SIROP D’HIBISCUS MAISON, CELERI, SODAMariage parfait du fantasme et de la réalité, la Jarretière, une création signée Charles Landry, donne l’eau à la bouche. «Comme un flot grossi par la fonte / Des glaciers grondants / Quand l´eau de ta bouche remonte / Au bord de tes dents / Je crois boire un vin de Bohême / Amer et vainqueur / Un ciel liquide qui parsème / D´étoiles mon cœur!»

LE CORSET 8,50BOMBAY SAPPHIRE, MARTINI ROSSO, PURÉE DE POIRE, CORDIAL DE SUREAU, JUS DE CITRON, BLANC D’OEUFToujours inspiré par le thème, Charles Landry signe ici un cocktail aux rondeurs des plus aguichantes. Fort à parier que d’autres se laisseront volontiers inspirer par ce cocktail créé à partir des charmes non-dissimulés de Bombay Sapphire.

LA FÉE VERTE 10,50CHARTREUSE, CAZADORES BLANCO, BASILIC, JUS DE CITRON, CORDIAL DE SUREAUC’est une fée aguichante et hautement alléchante que nous a concoctée avec amour Fred Lafontaine. Avec son caractère herbacé et racé, cette nymphe couleur Chartreuse a toute les chances de passer du statut «aventure d’un soir» à «relation à long terme».

WINTER HIGH HEELS 8,50/17CHARTREUSE, VODKA SKYY, MENTHE, JUS DE CANNEBERGE, SIROP SIMPLE, CIDRE DE POMME«Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie», clamait fort justement le personnage de Bertrand dans L’Homme qui aimait les femmes, du regretté François Truffaut. Un petit oiseau nous a confié que Maxime Claveau partageait les mêmes obsessions que le réalisateur français.

Point Zéro 8 est un service de raccompagnement similaire à Nez Rouge, actif tout au long de l’année, desservant Montréal et ses banlieues. Pour le même prix qu’un taxi, Point Zero 8 vous raccompagne chez vous, dans votre propre voiture. N’hésitez pas à demander plus de renseignements à votre serveur ou barman.

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L’armoire à boissons

BRANDY

Boulard (calvados) 8/11,50Cognac VS Global 7/9,50Courvoisier VS 9/13,50Courvoisier VSOP 10,75/17,50Courvoisier XO 24/42,50Grappa De Negri 7/9,50Pisco Soldeica 7/9,50Raynal VSOP Brandy 6/8,50Rémy Martin VSOP 12,50/21,50

GIN

Beefeater 24 8,50/12,50Bombay Sapphire 7/9,50Citadelle 7/9,50Hendrick’s 8/11,50Oxley ** 8,50/12,50Tanqueray 6/8,50Tanqueray 10 8/11,50Ungava ** 7,50/10,50

RHUM/SPIRITUEUX DE CANNE À SUCRE

Appleton Reserve 8/11,50Appleton V/X 7/9,50Bacardi 8 ans 7/9.50Bacardi Big Apple ** 7/9,50Bacardi Black 7/9.50Bacardi Blanc 6/8,50Bacardi Gold 7/9,50Bacardi Limón 7/9,50Bacardi Oakheart 7,50/10,50Bacardi Razz 7/9,50Cachaça Leblon 7,50/10,50Captain Morgan Spiced 7/9,50Cockspur 12 8,50/12,50Cruzan Single Barrel 8,50/12,50El Dorado Demerara 5 ans 7/9,50Havana 7 ans 8/11,50Havana Anejo 7/9,50Mount Gay Eclipse 7/9,50Sailor Jerry Spiced Rhum 6/8,50St-James agricole Ambré 8/11,50

WHISKEY ÉCOSSE

Balvenie Double Wood 11/18,50Bowmore 12 10,75/17,50Dewar’s 6/8,50Glenfiddich 12 8/11,50Glenfiddich 18 12,75/22,50Glenlivet 12 9/13,50Glenmorangie 10 12/20,50Grant’s 7/9,50

Highland Park 15 12/20,50Jonnie Walker RED LABEL 7/9,50Lagavulin 16 13/25,50Macallan 12 11,50/19,50

TEQUILA

Cazadores Anejo ** 9/13,50Cazadores Blanco ** 7/9,50Cazadores Reposado 7,50/10,50Don Julio Anejo** 13,50/24,50Don Julio Blanco** 11/18,50Don Julio Reposado** 12,50/21,50Hornitos Plata 8,50/12,50

VODKA

Grey Goose 8,50/12,50Grey Goose Poire** 8,50/12,50Ketel One 7/9,50Russian Standard 7/9,50Skyy 6/8,50Zubrowka 7/9,50

WHISK(E)Y DU MONDE

Basil Hayden’s 9/13,50Booker’s 10,50/16,50Bulleit Bourbon 8/11.50Bushmills 8/11,50Canadian Club Premium 6/8,50Canadian Club 12 ans 7/9,50Crown Royal 7/9,50Gibson’s Finest 7/9,50Jack Daniel’s 7/9,50Jack Single Barrel 9/13,50Jameson 7/9,50Jim Beam Blanc 6/8,50Jim Beam Black Label 7,50/10,50Knob Creek 9 ans 9/13,50Maker’s Mark 7/9,50Maker’s Mark 46 ** 8/11,50Redbreast 12 7,50/10,50(ri)1 8.50/12.50Wild Turkey ** 7/9,50Woodford Reserve 9/13,50

BIÈRES

Blonde (Tremblay) 5,50Cheval Blanc 5,50Griffon Rousse 5,50St-Ambroise Noire 6St-Ambroise Scotch Ale 6,50Cidre du Minot 7,50

** IMPORTATION PRIVÉENOTEZ, LES DISPOS PEUVENT VARIER SELON LA SAQ

N’hésitez pas à demander UN COCKTAIL SUR MESURE

à votre barman!

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