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CENTRE AFRICAIN D’ETUDES SUPERIEURES EN GESTION
LE DIAGNOSTIC DU SYSTEME DE GESTION
DES CARRIERES DU PERSONNEL DE L’OFFICE NATIONAL DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT (ONEA)
DU BURKINA FASO
INSTITUT SUPERIEUR DE MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET AUTRES ORGANISATIONS - ISMEO
Elaboré par : Koumbatersour Ghislain PALENFO
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
THEME
Sous la direction de : Monsieur Touba FALL Enseignant associé au CESAG
Avril 2013
Pour l’obtention du DIPLOME D’ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES
OPTION GESTION DES RESSOURCES HUMAINES (DESS/GRH), 11ième Promotion, Année académique 2011-2012
CESAG-Mémoire DESS-GRH 11ième
Promotion- Année académique 2011-2012
« Le diagnostic du système de gestion des carrières du personnel de l’ONEA du Burkina Faso »
élaboré par Koumbatersour Ghislain PALENFO
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DEDICACE
A mon père et à ma mère qui ne sont plus de ce monde, je leur dédie ce
mémoire fruit de mes durs sacrifices, pour tout ce qu’ils m’ont donné et
appris : l’amour, le courage, la sagesse,… pour que demeure à jamais le
souvenir que je garde d’eux, de leur sacrifice et de leurs conseils.
A mon frère Kanlouoté DABIRE,
A mon cousin Atamana Bernard DABIRE et son épouse,
A mon neveu Samy DABIRE,
A ma tante Françoise Angélique DABIRE,
D’avoir cru en moi et pour tout le soutien qu’ils m’ont accordé même dans
les moments les plus difficiles, pour leurs conseils et leurs encouragements.
A Maître Denise OUEDRAOGO et son personnel pour toute l’aide qu’ils m’ont
accordée et à qui j’exprime toute ma reconnaissance.
A tous les étudiants de la 11ième Promotion du programme de DESS-GRH, et
pour leurs conseils, avis, critiques combien inestimables et pour leur franche
et chaleureuse collaboration durant les douze mois passés au CESAG.
A tous les membres de ma famille, pour leur soutien et leurs conseils.
A tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre ont contribué à ma formation,
qu’ils trouvent ici, l'expression de ma profonde gratitude.
CESAG-Mémoire DESS-GRH 11ième
Promotion- Année académique 2011-2012
« Le diagnostic du système de gestion des carrières du personnel de l’ONEA du Burkina Faso »
élaboré par Koumbatersour Ghislain PALENFO
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REMERCIEMENTS
Ce mémoire est l’ultime étape de mon parcours en DESS option Gestion des
Ressources Humaines du CESAG.
Je tiens à remercier vivement toutes les personnes qui m’ont accompagné
dans cette formation pendant ces douze mois, pour en faire un des moments
les plus enrichissants et les plus importants de ma vie :
A Monsieur Touba FALL, Enseignant associé au CESAG, qui m’a enseigné et
qui, malgré ses occupations, a bien voulu m’encadrer pour la réalisation de
ce travail.
A tout le corps enseignant du CESAG en particulier ceux du programme de
DESS-GRH, et tout le personnel du CESAG notamment Messieurs Racine
GUENE et Séverin KPODA ; les uns pour tout l’enseignement qu’ils m’ont
donné et les autres pour l’accueil auquel j’ai eu droit.
A Monsieur Urbain SANOU, Chef du Service de Développement des
Ressources Humaines de l’ONEA et à tout le personnel de la Direction des
Ressources Humaines, je leur adresse mes sincères remerciements pour
toute l'attention portée à mes recherches et pour tout l'encadrement durant
mon stage à l’ONEA.
A toutes les personnes qui ont accepté de me consacrer un peu de leur
temps combien précieux pour se prêter aux questionnaires ou pour
m’accorder des entretiens.
Je ne peux conclure cette liste sans remercier chaleureusement tout le
personnel de l’ONEA pour son accueil.
CESAG-Mémoire DESS-GRH 11ième
Promotion- Année académique 2011-2012
« Le diagnostic du système de gestion des carrières du personnel de l’ONEA du Burkina Faso »
élaboré par Koumbatersour Ghislain PALENFO
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LISTE DES ABREVIATIONS ET DES REVUES
AEP : Approvisionnement en Eau Potable
AEPA : Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement
AGRH : Association des Gestionnaires de Ressources
Humaines
AOF : Afrique Occidentale Française
CA : Conseil d’Administration
CEMEAU : Centre des Métiers de l’Eau et de l’Assainissement
CESAG : Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
DAF : Direction des Affaires Administratives et Financières
DAI : Département Audit Interne
DAQ : Direction de l’Audit et de la Qualité
DASS : Direction de l’Assainissement
DCL : Direction Clientèle
DEX : Direction de l’Exploitation
DF : Direction financière
DG : Direction Générale
DOQ : Département Organisation et Qualité
DPI : Direction de la Planification et des investissements
DRB : Direction Régionale de Bobo
DRH : Direction des Ressources Humaines
DRNE : Direction Régionale du Nord-Est
DRNO : Direction Régionale du Nord-Ouest
DRO : Direction Régionale de Ouagadougou
EPIC : Etablissement Public à caractère Industriel et
Commercial
GRH : Gestion des Ressources Humaines
IG : Inspection Générale
ISO : International Standards Organization
MOZ : Maîtrise d’Ouvrage de Ziga
MRT : Management des Relations de Travail
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« Le diagnostic du système de gestion des carrières du personnel de l’ONEA du Burkina Faso »
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OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONE : Office National de l’Eau
ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement
PN-AEPA : Programme National d’Approvisionnement et Eau
Potable Assainissement
RH : Ressources Humaines
SAF : Service des Affaires Financières
SAFELEC : Société Africaine d’Eau et d’Electricité
SAP : Service d’Administration du Personnel
SDOI : Schéma Directeur Organisationnel et Informatique
SDRH : Service de développement des Ressources Humaines
SE : Société d’Etat
SEM : Société d’Economie Mixte
SG : Secrétariat Général
SGP : Service Gestion du Personnel
SS : Service Social
SST : Service Santé et Sécurité des Travailleurs
SMQ : Système de Management Qualité
SNE : Société Nationale de l’Eau
VOLTELEC : Volta-Electricité
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« Le diagnostic du système de gestion des carrières du personnel de l’ONEA du Burkina Faso »
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LISTE DES DIAGRAMMES
Diagramme n°1…………………………………………………………………………..61
Diagramme n°2…………………………………………………………………………..62
Diagramme n°3…………………………………………………………………………..65
Diagramme n°4…………………………………………………………………………..66
Diagramme n°5…………………………………………………………………………..66
Diagramme n°6…………………………………………………………………………..67
Diagramme n°7…………………………………………………………………………..70
Diagramme n°8…………………………………………………………………………..70
Diagramme n°9…………………………………………………………………………..71
Diagramme n°10…………………………………………………………………………72
Diagramme n°11…………………………………………………………………………72
Diagramme n°12…………………………………………………………………………73
Diagramme n°13…………………………………………………………………………75
Diagramme n°14…………………………………………………………………………76
Diagramme n°15…………………………………………………………………………80
Diagramme n°16…………………………………………………………………………81
Diagramme n°17…………………………………………………………………………82
Diagramme n°18…………………………………………………………………………83
Diagramme n°19…………………………………………………………………………84
Diagramme n°20…………………………………………………………………………86
Diagramme n°21…………………………………………………………………………87
Diagramme n°22…………………………………………………………………………88
LISTE DES TABLEAUX
Tableau de classification des agents de l’ONEA ………………………………….55
Tableau de l’échantillon par catégorie socio-professionnelle et par sexe …..61
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SOMMAIRE
DEDICACE……….. ....................................................................................... I
REMERCIEMENTS ...................................................................................... II
ABREVIATIONS .......................................................................................... III
LISTE DES DIAGRAMMES .......................................................................... V
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................ V
SOMMAIRE………. ...................................................................................... VI
INTRODUCTION .......................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ............................................................. 5
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE .............................................. 41
DEUXIEME PARTIE : CADRE EMPIRIQUE DE L'ETUDE
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE ............................ 46
CHAPITRE II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS –
RECOMMANDATIONS ......................................................................... 61
CONCLUSION………………………………………………………………………….....98
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………..102
ANNEXES………………………………………………………………………………..106
TABLE DES MATIERES……………………………………………………………….107
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« Le diagnostic du système de gestion des carrières du personnel de l’ONEA du Burkina Faso »
élaboré par Koumbatersour Ghislain PALENFO
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INTRODUCTION
Les « historiens » de la Fonction Personnel ont illustré l’évolution de la
fonction par les origines des personnes qui ont été successivement
recherchées pour tenir une telle fonction.
Ce furent d’abord les contremaîtres qui assuraient la fonction,
éventuellement assistés de « pointeaux1 » ; il n’y avait aucun spécialiste. Les
entreprises grandissant, tendirent ensuite à faire appel aux anciens
militaires ; considérant que le problème essentiel était de mettre de l’ordre.
Le développement des textes de toutes sortes, d’origine légale ou
conventionnelle, a valorisé une nouvelle catégorie, celle des juristes ; les
responsables d’entreprises ont dit : « il faut quelqu’un qui puisse nous sortir
de ce maquis juridique et éviter qu’on commette des erreurs »2.
Nous avons ensuite vu l’arrivée des psychologues, justifiée par les
conceptions de relations humaines, par le désir d’établir de bonnes relations
à l’intérieur de l’entreprise.
Actuellement, les directeurs de ressources humaines tendent plutôt à être
choisis en tant que « managers » c’est-à-dire en tant qu’animateurs d’un
secteur de l’entreprise sans avoir souvent à proprement parler de spécialité
particulière. Ils doivent être capables de comprendre les problèmes de
personnel sous leurs différentes facettes et d’intégrer ces problèmes aux
autres problèmes de l’entreprise (économiques, financiers, commerciaux,
techniques, etc.).
Mais « l’histoire » de la Fonction Personnel peut aussi s’analyser sous
l’angle des tâches qui sont les siennes, des types de services qu’elle est
appelée à remplir dans l’entreprise.
L’analyse la plus intéressante selon Robert BOSQUET (« Evolution et
perspectives de la Fonction Personnel »), reste alors celle des « trois grandes
1 Les pointeaux sont des employés qui contrôlent les entrées et les sorties des ouvriers dans une usine.
2 Robert BOSQUET. - Evolution et perspectives de la Fonction Personnel. - (article). - Congrès de Genève de
l’Association Européenne de Direction de Personnel en 1972, repris par Dimitri WEISS, Pierre MORIN, (1982) « Pratique de la Fonction Personnel, le management des ressources humaines ». – Paris. - Editions d’Organisation. - 187 p.
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phases » élaborées à l’occasion du Congrès de Genève de l’Association
Européenne de Direction de Personnel en 1972 qui souligne trois grandes
phases. Il s’agit de :
La phase administrative
Dans cette phase, la fonction administrative vise avant tout à assurer
les opérations requises pour le fonctionnement quotidien de l’entreprise. Ses
responsables sont des spécialistes des différentes techniques de personnel :
le recrutement, la formation, les relations avec les syndicats, etc.
La phase de gestion
C’est la phase de la gestion prévisionnelle. On voit les préoccupations
des entreprises s’élargir. Les responsables essaient de prévoir l’avenir, au
moins à moyen terme (trois à cinq ans) et d’établir une politique cohérente
pour les différents grands problèmes : recrutement, mobilité, politique
d’emploi des hommes au niveau des systèmes de définition de fonction,
appréciation des performances, formation, etc. Le service de Personnel n’est
plus un service administratif isolé. Il intervient fréquemment auprès de la
hiérarchie pour l’aider à réaliser et à mettre en œuvre ses responsabilités en
matière d’emploi et de développement des hommes. Dans cette phase, le
service de Personnel se voit associé à la préparation des décisions par la
direction générale. Il est fréquemment interrogé par cette dernière sur les
conséquences que peuvent avoir telle ou telle décision économique au niveau
de l’emploi des hommes, de la réussite de telle modification de structure, de
l’efficacité du système d’information et de communication dans l’entreprise,
etc.
La phase de développement
Dans cette troisième phase, l’ambition y est encore beaucoup plus
élevée ; elle s’appuie sur les idées suivantes :
- Il est nécessaire, dans l’entreprise, de concilier les besoins
économiques de l’entreprise et les besoins des hommes qui y
travaillent.
- Le personnel est un des éléments déterminants du développement de
l’entreprise. C’est une des sources de plus de plus importantes de la
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productivité ; Samuel PISAR cité par David AZOULAY dira à ce sujet
que « la ressource humaine est la seule énergie qui s’enrichit quand on
l’exploite et qui ne s’use que si l’on ne s’en sert pas »3.
- La motivation et l’efficacité du personnel dépendent essentiellement de
la façon dont il est employé, des conditions d’organisation et de
fonctionnement de l’entreprise. La réponse aux besoins des hommes
ne se fait plus essentiellement sur un plan matériel, au niveau de la
rémunération, etc. mais aussi sur le plan d’un développement
individuel (gestion individuelle de la carrière) et collectif systématique
(gestion collective des carrières).
La Fonction Personnel est alors conçue comme associant étroitement les
problèmes humains à ceux de l’entreprise.
En prenant en compte les attitudes et comportements dans les
relations individuelles et collectives liées au pilotage d’une organisation,
nous sommes passés d’une administration du personnel, à une gestion des
ressources humaines sinon à un management des ressources
humaines. Nous pouvons ainsi définir la GRH comme l’ensemble des
activités qui permettent à une organisation de disposer à tout moment, des
ressources humaines correspondant à ses besoins en quantité et en qualité.
Elle définit les stratégies et les moyens en RH, les modes de fonctionnement
organisationnels et la logistique de soutien, afin de développer les
compétences nécessaires pour atteindre les objectifs de l’entreprise.
Aujourd’hui, les compétences sont de plus en plus élevées et la
coopération au sein d’une équipe est source de performance et
d’amélioration constante. La logique de diplôme cède la place à la logique de
poste/compétences car les salariés cessent d’occuper un poste mais sont
considérés comme porteurs de compétences. L’accent mis sur les
compétences et son impact sur les pratiques de formation est lié à la
nécessité de posséder une main d’œuvre en quantité nécessaire et de qualité.
3 David AZOULAY. (1996). - Gérer la relation Entreprise/Salarié. – Paris. - Edition Liaison. - 212 p.
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En prenant conscience que l’efficacité de la gestion des autres
fonctions de l’entreprise : finance, marketing, production, etc., dépendait des
êtres humains impliqués dans chacune d’elles, les organisations ont été
progressivement forcées d’accorder plus de signification à une gestion
moderne et valorisante de leur personnel d’où l’appellation « gestion des
ressources humaines » en lieu et place de « gestion du personnel ». C’est
dans ce mouvement évolutionniste tous azimuts qu’il faut inscrire la
nécessité aussi bien pour l’individu que pour une organisation comme
l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA), de tracer une
trajectoire professionnelle pour son personnel ; un plan de carrière - puisque
c’est bien de cela qu’il s’agit - qu’il faudra ensuite gérer en bon manager de
ressources humaines.
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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
I- PROBLEMATIQUE
Comment fonctionne un système de gestion des carrières dans
une organisation tel que l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement
(ONEA) du Burkina Faso ?
Passer de la gestion du personnel définie comme « un ensemble de
mesures permettant d’organiser le travail et de traiter les travailleurs de
manière qu’ils puissent faire valoir autant que possible leurs capacités
intrinsèques, afin d’obtenir un rendement maximal pour eux-mêmes et pour
leurs groupes, et par là donner à l’entreprise dont ils font partie, la possibilité
de soutenir la concurrence et d’arriver à des résultats optimaux »4 d’une part,
à la gestion des ressources humaines en tant que « discipline des sciences
sociales consistant à créer et à mobiliser des savoirs variés utiles aux acteurs
et nécessaires pour appréhender, comprendre, négocier et tenter de résoudre
les problèmes liés à la régulation du travail dans l’organisation »5 d’autre part,
implique d’avoir une vision différente de la place des hommes et des femmes
dans l’organisation.
Selon Michel CROZIER « on doit travailler davantage avec des personnels et
avec des clients qui ne sont plus passifs, mais ne doivent pas être pour
autant considérés comme ses ennemis ou des adversaires à exploiter. Il
importe donc de connaître les ressources qu’ils détiennent, non pour les leur
arracher, ni même seulement les contrôler, mais pour leur permettre de les
utiliser de la façon la plus constructive dans la relation de coopération qu’on
va développer avec eux »6.
4 Thomas G. Spates. (1944). - An objective Scrutiny of Personnel Administration. - New York. - American
Management Association. - P. 9. 5 Définition adoptée par le GRHEP, groupe de réflexion épistémologique et prospective en GRH, citée in Bradet
J., et alii, Repenser la GRH ?, Paris, Economica, 1993, p. 224. 6 Michel CROZIER cité par David AZOULAY. – op. cit.
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Aujourd’hui, face à un environnement mondialisé et concurrentiel, la
plupart des organisations sont conscientes que toute politique de gestion des
ressources humaines doit être celle qui assure à l’organisation des
ressources humaines de qualité et en quantité suffisante à tout moment, en
adéquation avec leurs stratégies. Elles doivent cependant, se mettre à
l’évidence et reconnaître qu’un tel résultat ne pourra être atteint sans une
politique de gestion plus humaniste de ces ressources.
Atteindre cette adéquation entre ressources et besoins, est-ce si
compliqué ? Cela mérite-t-il que les auteurs y consacrent autant d’ouvrages ;
qu’on y accorde beaucoup d’attention de la part des organisations ? Ne
suffit-il pas de s’adresser au marché du travail lorsque l’entreprise en a
besoin, et de remettre à disposition du marché du travail lorsque le besoin a
cessé ? Pourquoi la trajectoire professionnelle du salarié dans une entreprise
comme l’ONEA, depuis son entrée jusqu’à sa sortie l’intéresse-t-il autant
alors même que rien ne l’oblige à y rester ? Alors quel système de gestion des
carrières pour quel employé et pour quelle organisation ?
Pour Antoine RIBOUD, « c’est la technologie, son coût d’acquisition et
la nécessité de la rentabiliser qui obligerait à utiliser autrement les
ressources humaines »7. Nous pourrions même poursuivre l’analyse pour y
ajouter que c’est aussi l’élévation du niveau de formation et surtout
d’information des salariés, les réalités du monde contemporain, etc. qui le
justifieraient. Mieux formés et mieux informés, habitués pour certains à
prendre des responsabilités dans la vie hors travail, leur niveau d’exigence
sur le lieu de travail serait désormais plus élevé.
Face à cette évolution rapide avec tous les changements que cela
implique et induit, notre ambition à travers cette étude, n’est pas de
démontrer le pourquoi ni le comment de cette évolution. C’est plutôt de
chercher à comprendre comment fonctionne le système de gestion des
carrières dans une organisation comme l’ONEA ; une société d’Etat à
7 Antoine RIBOUD, PDG de BSI cité par Jacques IGALENS (2000) dans : Audit des ressources humaines. - 3
ème
édition. – Paris.- 169 p. – (collection Entreprises & Carrières).
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caractère stratégique qui a obtenu la certification aux normes ISO 9001
version 2008 depuis 2009, renouvelée en 2011 pour trois (03) ans et qui
emploie plus de huit cent (800) agents répartis sur toute l’étendue du
territoire national. Il s’agit également de comprendre le rôle et les attentes de
chaque acteur dans le système.
Les débats récents concernant les carrières ont surtout porté sur les
rôles respectifs de l’individu et de l’organisation. On peut alors se poser la
question de savoir si les carrières organisationnelles sont en voie de
disparition ou si l’on assiste tout simplement à un développement de la
gestion par l’individu de sa trajectoire professionnelle.
Objet de l’étude
L'étude porte sur 1a gestion des ressources humaines de l’ONEA et
précisément sur son système de gestion des carrières mis en œuvre depuis
les années 2007 et qui a rencontré des oppositions de la part du personnel.
Il s'agit de collecter des informations sur le système de gestion des carrières
au niveau de cet établissement grâce à l’analyse documentaire, à des
entretiens, à l’observation directe sur le terrain et à des questionnaires qui
seront administrés au personnel.
I.1 Objectif de l’étude
L’objectif de cette étude se situe à deux niveaux : au niveau général et
au niveau spécifique.
I.1.1 Objectif général
L'objectif général de l'étude est de faire un diagnostic du système de
gestion des carrières du personnel de l’ONEA, en vue de comprendre son
fonctionnement théorique et pratique en utilisant pour ce faire, les outils du
diagnostic organisationnel.
I.1.2 Objectifs spécifiques
A travers cette étude, il s’agit de :
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permettre à l’ONEA de connaître et de comprendre les aspirations de
son personnel en termes d’évolution de carrière en vue d’une meilleure
adhésion à sa vision : « être en 2015 une entreprise de référence dans le
secteur de l’approvisionnement en eau potable et assainissement en
Afrique, engagée dans l’innovation au service du Client » ;
apporter un regard nouveau et critique, en tant que personne externe
à l'entreprise ;
contribuer à la fidélisation des équipes au moyen d'un système de
gestion des carrières profitable à tous ;
contribuer également à la collecte de données et d’informations
essentielles à la gestion des ressources humaines, à l'élaboration de
plans de formation, de remplacement, de mobilité du personnel ;
enfin analyser les implications du système avec les autres dimensions
de la fonction RH et au besoin, proposer des outils de gestion.
I.1.3 Hypothèses de recherche
Dans la présente étude, nous cherchons à comprendre la
problématique du système de gestion des carrières du personnel de l'ONEA
du Burkina Faso. Pour ce faire, nous allons partir de deux hypothèses
suivantes:
Hypothèse 1 : Les objectifs du plan de carrière à l'ONEA sont annihilés par
la rigidité des règles qui régissent la gestion des ressources humaines.
Hypothèse 2 : Le système de gestion des carrières se révèle parfois comme
une camisole de force contre le personnel, perdant ainsi toute importance.
I.2 Intérêt de l’étude
Aujourd'hui, une certaine unanimité se dégage au sien des
organisations sur l'intérêt stratégique et économique de la gestion des
carrières, même si cette gestion tend à devenir beaucoup plus l’affaire de
l’individu que de l’organisation. La ressource humaine fait partie des rares
ressources inimitables de l'entreprise, créatrices de valeur dans un monde
en perpétuelle mutation. Dans cette perspective, la politique de choix des
hommes et des femmes, la planification, le développement et la conservation
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de la ressource constituent un axe stratégique pour les entreprises aussi
bien du secteur public que privé. Cela justifie à notre sens, l’importance du
thème de l’étude qui, de ce point de vue présente un intérêt certain à plus
d’un titre.
I.2.1 Intérêt personnel
Cette étude nous permettra :
D’une part, de mettre en application les enseignements théoriques reçus
durant notre formation, de nous confronter aux réalités du terrain en vue
d’une meilleure préparation de notre projet professionnel.
D’autre part, évaluer notre niveau de maîtrise de la formation que nous
avons reçue en gestion des ressources humaines. Ce travail constituera
aussi notre modeste contribution au rayonnement de l’ONEA dans son
domaine.
Par ailleurs, des débats actuels sur le sujet dans les organisations, il ressort
que la gestion des carrières est beaucoup plus l’affaire des individus eux-
mêmes que des organisations. Ce sera l’occasion pour nous de recueillir
quelques avis sur la question.
I.2.2 Intérêt pour l’ONEA
L'intérêt pour l’ONEA sera d'identifier les points de divergence sur son
système de gestion des carrières qui ont été à l’origine des résistances de la
part du Personnel au moment de sa mise en œuvre, créant ainsi un blocage.
Cette étude permettra de recenser les insuffisances du système et d’avoir à
travers les points de vue des uns et des autres, des suggestions et des pistes
de réflexion.
Elle contribuera aussi à la mise en place d'un dispositif de gestion
stratégique des ressources humaines à travers une bonne gestion
prévisionnelle.
Enfin, l'étude devrait permettre d'aboutir à une plus grande efficacité et
efficience de l'ensemble des actions entreprises dans le domaine de la gestion
des ressources humaines et partant de l’organisation dans son ensemble.
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I.2.3 Intérêt pour le CESAG
Cette étude présente un intérêt certain pour le CESAG et son public.
Elle contribuera sans nul doute à l'enrichissement de la ressource
documentaire, étant entendu que la recherche et la consultation occupent
une place prépondérante dans ses missions.
Pour les stagiaires et le public du CESAG, elle pourrait servir de canevas
pour tout stagiaire et tout public appelés à travailler sur un thème analogue
dans une structure de statut juridique différent ou non de l’ONEA en tant
qu’Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) où le
personnel est régi par le Code du travail du Burkina Faso et la Convention
collective interprofessionnelle.
I.3 Délimitation du champ de l’étude
L'étude va porter sur la période allant de la mise en place de la DRH en
1993 à la fin de notre stage prévue en fin février 2013. Certes la période peut
paraître longue (20 ans déjà), mais s’agissant de la gestion des carrières, cela
va nous permettre de mieux appréhender l’évolution du système.
Pour des contraintes de temps, notre étude ne pourra pas s’étendre à
toutes les structures de l’ONEA qui couvre l’ensemble du territoire national.
Nous nous limiterons au siège où toutes les données concernant le
Personnel sont centralisées et à deux (02) autres directions régionales basées
à Ouagadougou à savoir la Direction Régionale de Ouagadougou (DRO) et la
Direction Régionale du Nord-Ouest (DRNO). Pour des raisons scientifiques,
nous ferons une analyse sur toutes les catégories socio-professionnelles en
nous limitant à ces trois (03) structures.
I.4 Démarche de l'étude
La démarche qui sera utilisée dans le cadre de cette étude sera la
suivante :
une analyse documentaire : des supports de cours et ressources
documentaires de l’institution ;
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une revue de la littérature consacrée à la gestion des ressources
humaines d’une manière générale et à la gestion des carrières en
particulier ;
une observation directe pendant la période de stage prévu pour trois
(03) mois allant du 1er décembre 2012 au 28 février 2013 ;
des questionnaires d’enquêtes et des entretiens : cela nous
permettra de comprendre non seulement le fonctionnement du
système de gestion des carrières de l’organisation, mais également les
attentes et préoccupations du plus grand nombre, le projet
professionnel de chacun par rapport à sa carrière au sein de
l’organisation en fonction des informations que nous aurons
recueillies ;
une analyse statistique des résultats obtenus à partir du logiciel
SPSS Statistics.
I.5 Plan
Mis à part l’introduction et la conclusion, notre réflexion sur le
système de gestion des carrières de l’ONEA se fera autour de deux grandes
parties.
La première partie est consacrée au cadre théorique et
méthodologique. Dans cette partie, après avoir posé la problématique,
précisé l’objet de l’étude et justifié son intérêt, nous ferons un tour d’horizon
sur la notion de gestion des carrières pour donner un éclairage sur les
concepts les plus couramment utilisés en la matière, son histoire à travers
une revue littéraire. Il sera également question dans cette partie, d’examiner
les conditions de sa mise en œuvre, les outils utilisés et les acteurs du
système. Ces différents points ajoutés à la problématique feront l’objet du
chapitre (I) de cette partie. Le chapitre (II) sera consacré au cadre
méthodologique.
La deuxième partie portera sur le cadre empirique. Il s’agira pour nous
dans un premier temps, de présenter le cadre général de l’étude à travers la
présentation de l’ONEA, son histoire, son organisation, ses missions et sa
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stratégie et les orientations qui en découlent. Un accent particulier sera mis
sur la DRH d’abord parce qu’elle est la direction qui nous a accueilli durant
notre stage, mais aussi parce que c’est la direction qui est chargée de la
gestion des ressources humaines. Ce sera l’occasion pour nous d’interroger
le système de gestion des carrières de l’ONEA. Ces différents points feront
l’objet du chapitre (I) de cette partie.
La présentation des résultats, l’analyse des données et les recommandations
feront l’objet du chapitre (II).
II- REVUE DE LA LITTERATURE
II.1 DEFINITION DES CONCEPTS
Le monde de l’entreprise, comme d’autres univers, génère et développe
son propre langage, avec ses modes, ses habitudes et une tentation
constante à réduire la richesse de son vocabulaire. On y trouve l’utilisation
souvent abusive de certains mots censés être compris par tout initié mais
dont les ambiguïtés de sens suscitent bon nombre d’incompréhensions.
Ainsi, faut-il avant tout propos, s’accorder sur le sens de quelques mots et
expressions couramment utilisés en GRH et plus particulièrement lorsque
l’on s’intéresse à des thèmes comme la gestion des carrières, afin de nous
mettre en garde contre toute tentative d’amalgame.
Carrière : du latin ‘‘carrus’’ (qui veut dire char en tant qu’engin), le mot peut
être défini de plusieurs manières :
Pour Le Petit Larousse (1991), c’est une profession présentant des étapes,
des degrés successifs.
En gestion des ressources humaines, c’est « un emploi, une situation
professionnelle, un travail, ou un métier rattaché à des étapes successives
ou parallèles au cours de la vie active d’une personne »8. On pourrait aussi
dire que c’est l’évolution d’un individu durant sa vie professionnelle à travers
8 Jean-Pierre TAÎEB. (2007). - Dictionnaire des ressources humaines. – Paris. – Dunod. - 329 p.
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une succession de mobilités au sein d’une seule ou de plusieurs
organisations.
Quant au plan de carrière, Jean-Pierre TAÏEB le définit à partir de deux
points de vue :
- « Du côté de l’organisation, c’est une activité opérationnelle de
l’organisation liée à la planification des effectifs humains ;
- Du côté de l’individu, c’est l’ensemble des activités d’un d’individu
soucieux de réussir sa vie professionnelle et conscient de la nécessité
de s’adapter aux métamorphoses du marché actuel de l’emploi ; un
processus décisionnel à propos des offres d’emploi à prendre ou à
refuser par l’individu »9.
Ces deux définitions du plan de carrière ont l’avantage d’être plus en
phase avec les réalités actuelles. A l’opposé, ce qu’on appelle « plan
traditionnel de carrière » s’adapte mieux à ce qu’il était courant de voir dans
les décennies 1960-1970. Il s’agit d’une préparation conjointe ; une série
d’étapes préparées conjointement par l’organisation et par l’individu pour
prévoir la progression verticale d’un salarié à potentiel prometteur. C’est un
modèle ascendant de cheminement de carrière qui traduit une certaine
stabilité au sein de la même organisation. Ces deux types de définitions
rappellent une pratique qui s’est développée dans le monde anglo-saxon et
qui s’est progressivement importée dans le monde francophone : les
« carrières nomades ».
Carrière « nomade » ou carrière « mutant » : de l’anglais « boundaryless
career » qui veut dire littéralement « carrière sans frontière »10 pour
emprunter l’expression de L. CADIN, c’est un plan de carrière à progression
horizontale favorable à une diversité dans les expériences pour les
individus ; c’est un plan de carrière fondé sur un cheminement où les
étapes, les objectifs et la formation doivent s’ajuster en fonction des options
qui se présentent. Il est dit plan de carrière à progression horizontale dans la 9 Jean-Pierre TAÎEB. - op. cit.
10 Loïc CADIN, GUERIN Francis & PIGEYERE Frédérique. (2007). - Gestion des Ressources Humaines, pratiques et
éléments de théorie. - 3ième
édition. – Paris. – Dunod. - 622 p.
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mesure où le salarié, face à l’incapacité de l’employeur de lui garantir son
emploi, ne progresse plus dans sa carrière par des évolutions verticales au
sein de la même organisation, mais pratique une sorte de nomadisme
professionnel d’où l’expression « carrière nomade », d’une organisation à une
autre afin d’augmenter son employabilité.
Ces différentes précisions nous permettent d’avoir une vue plus
éclairée sur ce qu’on pourrait appeler « gestion des carrières ».
Gérer une carrière selon J.-M. PERETTI « c’est donc prendre en compte à la
fois pour le présent et le futur, les besoins de l’entreprise, les attentes
exprimées par chaque salarié et les potentiels individuels »11. Pour notre part
la gestion des carrières pourrait consister pour l’entreprise à satisfaire à la
fois les besoins de l’organisation (effectifs et compétences recherchés,
efficacité et efficience, rationalité et profit, etc.) et les aspirations
individuelles des salariés (bien-être social, développement et réalisation de
soi, etc.).
Sont qualifiées d’expériences, l’ensemble des situations vécues par
l’individu, à l’intérieur et ou à l’extérieur de l’entreprise, qui ont été pour lui
des occasions d’apprentissage sur le plan tant théorique (enseignement,
formation, lectures, etc.) que pratique (actions réalisées, succès, échecs, …)
ou relationnel (toute occasion d’échanges avec autrui). Il s’agit donc de
l’ensemble des actions, des réalisations passées et présentes (et non futures)
de l’individu.
Sont à mettre sous le terme de « compétences », les connaissances
théoriques, les savoir-faire techniques et les comportements personnels
permettant de maîtriser et de réaliser des actions plus ou moins complexes,
avec une certaine autonomie ; on pourrait y ajouter que c’est « la
combinaison d'un ensemble de connaissances, de capacités d'action et de
comportements, observables et mesurables, permettant de faire face aux
situations professionnelles quotidiennes, évolutives à court et moyen
11
Jean-Marie PERETTI. (2008). - Dictionnaire des ressources humaines. - 5ième
édition. – Paris. – Vuibert. - 287 p.
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terme »12. Les expériences que l’on acquiert par notre vécu quotidien
permettent d’acquérir et de développer les compétences. Il s’agit là de voir
comment un individu, face à une situation professionnelle donnée, aborde
les actions mises en œuvre, et d’en déduire son niveau de maîtrise de ces
actions. Ces différentes définitions quoique convergentes, nous invitent à la
clarification des expressions telles que :
Les savoirs : ensemble des connaissances générales ou spécialisées à
posséder. Il peut s’agir de connaissances théoriques ou de la maîtrise de
certains langages scientifiques ou techniques.
Les savoir-faire : ils concernent la maîtrise d’outils et de méthodes
dans un contexte bien spécifique. Par exemple le savoir-faire en
informatique, le savoir-faire en mécanique auto, etc.
Les savoir-être concernent les attitudes et comportements au travail ;
la manière de se comporter avec les autres, de les aborder dans son milieu
social.
Quant aux savoir-évoluer, ils renvoient à la fois aux possibilités
d’évoluer dans le métier ou d’aller vers d’autres types d’activités comme par
exemple passer du statut d’informaticien à celui d’ingénieur de conception
ou passer du statut de juriste à celui de comptable.
Les performances elles, renvoient à la question de résultats d’une ou des
actions dans la tenue de poste, en fonction d’objectifs préalablement définis
et dont il est possible de contrôler ou de mesurer le niveau d’avancement ou
de réalisation. Elles portent sur des données tangibles, le plus souvent
observables. On peut mesurer les résultats d’un individu et en déduire s’il a
ou non atteint ses objectifs. Les informations que l’on récolte sont
suffisantes pour parvenir directement à des conclusions.
Pour ce qui est du potentiel, Luc MARSAL parle d’un « ensemble de
dispositions personnelles encore incomplètement exploitées, qui peuvent
permettre à une personne d’évoluer ou de s’orienter vers de nouvelles
12
Oumar DIALLO, CODEX, Gestion des compétences. - Dakar. – CESAG. - 2011-2012.
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responsabilités à court ou long terme ». Nous pourrons poursuivre pour y
ajouter que ce sont des hypothèses plus ou moins fondées par l’observation
et l’extrapolation, portant sur les ressources de toute nature encore non
exploitées d’un individu et sur l’ampleur de leur développement éventuel
dans le temps. S’agissant plus précisément du potentiel individuel, c’est une
capacité préalable et reconnue par d’autres que soi-même de réussir dans le
futur. Il s’agit ici à notre avis, de partir des expériences (le passé), des
compétences (les capacités d’action), et des performances obtenues (les
résultats de ces actions) pour faire des pronostics sur l’avenir professionnel
de l’individu. Le potentiel n’est pas statique ; il croît généralement par l’effort
personnel mais décroît par la maladie ou le découragement.
Employabilité : c’est la capacité du salarié à maintenir sa « valeur » sur le
marché du travail et de ce fait, à pouvoir être employé dans différentes
entreprises. B. Gazier, retraçant l’histoire des conceptions successives dont
cette notion a fait l’objet, nous propose de retenir comme définition, celle de
l’administration canadienne. « L’employabilité est la capacité relative que
possède un individu d’obtenir un emploi satisfaisant compte tenu de
l’interaction entre ses caractéristiques personnelles et le marché du travail »13.
Le concept d’employabilité a d’abord été utilisé pour différencier les
catégories de salariés en fonction de leur vulnérabilité au chômage.
Aujourd’hui, l’accent est mis non seulement sur les déterminants collectifs
du chômage, mais aussi sur le rôle des chômeurs eux-mêmes, renvoyés à
des démarches personnelles d’amélioration et de dynamisation.
L’employabilité apparaît donc comme un indicateur qui mesure le temps
nécessaire qu’une personne « moyenne » met pour retrouver un emploi à
l’intérieur ou à l’extérieur de l’organisation. Cet indicateur mesure à la fois
l’effort du salarié et l’effort de l’organisation.
Le mot « employabilité » est à différencier de celui de
l’« employeurabilité14 » (néologisme). Ce dernier exprime la capacité d’un
13
Gazier B. (2001). - Assurance chômage, employabilité et marchés transitionnels du travail. - in J.-P. FAUGERE et A. KARTCHEVSKY (dir.), Philosophe, travail, système(s). Hommage à Guy CAIRE. – Paris. - L’Harmattan. - pp.75-98, cité par L. CADIN et al., op. cit. 14
Jean-Pierre TAÎEB, op. cit.
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employeur à attirer, séduire et fidéliser des candidats qu’il recherche. Tandis
que le premier s’adresse à l’employé, le second lui, s’intéresse à l’employeur.
Après avoir fait cette précision sur le sens des mots et expressions et
de nous être accordés sur leur signification, nous allons maintenant voir ce
que disent les écrits sur l’histoire de la gestion des carrières.
II.2 HISTORIQUE SUR LA GESTION DES CARRIRES
Pendant longtemps, le terme « carrière » a désigné le temps durant
lequel une personne faisait un travail pour le compte d’une autre personne.
Durant ce temps, chaque salarié a dû prendre en main sa propre carrière et
progresser en s’orientant le mieux possible dans le milieu scolaire ou
d’apprentissage sur le marché de l’emploi.
Jusqu’en 1960, la gestion des ressources humaines a joué un rôle très
limité dans l’organisation et les employeurs ont recruté les personnes dont
ils avaient besoin à l’extérieur de l’organisation. Ils réagissaient ainsi aux
situations qui se présentaient plutôt que de rechercher des solutions à
l’interne comme par exemple des promotions qui auraient été des suites
logiques au développement du potentiel des salariés de leur service.
Durant les décennies 1960-1970, la situation économique (les crises
pétrolières) a contribué à faire émerger le concept de la gestion de la carrière.
La demande pour les postes dans la hiérarchie augmentant, les employeurs
ont été amenés à mieux planifier les carrières. La question des carrières à
cette époque équivalait à tracer les étapes que le salarié devait suivre
scrupuleusement. Durant cette période, la gestion des carrières était
beaucoup plus l’affaire des employeurs que des employés.
Le développement de la technologie à partir des années 80 et la
mondialisation des marchés ont entraîné de profonds changements dans les
milieux de travail. De nos jours, sous la conjugaison de plusieurs facteurs
(concurrence exacerbée, évolution très rapide de la technologie, volatilité des
marchés, environnement juridique plus contraignant, etc.), les employeurs
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sont incités à se préoccuper davantage du sort de leurs employés. Ceux qui
s’engagent à fond dans le développement de la carrière de leurs salariés ont
une longueur d’avance sur les autres en termes d’extension de marché, de
compétitivité, de rentabilité. Les salariés se retrouvent face à un marché du
travail très sélectif et ils réagissent en s’impliquant personnellement et de
manière plus active dans leur progression de carrière. La gestion des
carrières devient alors aussi l’affaire des salariés.
Quelle que soit la définition adoptée pour cerner la gestion des
carrières, les actions entreprises par l’individu lui-même pour promouvoir sa
carrière ne sont pas un évènement qui se produit à un moment prévu et
qu’on peut expliquer à partir d’un seul terme. Ce sont les résultats d’un
certain nombre d’actions qui s’étendent sur une longue période parce que la
gestion des carrières implique plusieurs intervenants et se réfère à toute une
vie pour les individus concernés. Pour comprendre ces actions et ces
intervenants, il importe de présenter les différents modèles qui ont pu être
expérimentés dans les organisations.
II.3 TYPOLOGIE DES MODELES DE GESTION DES CARRIERES
Il existe des formes d’organisation du travail et des modes de
management qui induisent des types spécifiques de culture de mobilité. On
peut ainsi distinguer, comme l’indique le tableau n°1 en annexe n°1, trois
modèles de gestion des carrières :
Le modèle administratif : c’est celui des grandes organisations,
publiques ou privées comme l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement
(ONEA), qui disposent d’une gestion par grades.
Le modèle technocratique : c’est une approche qui utilise la mobilité
comme moyen de développement des individus, et qui détecte les meilleurs
sur la base des performances réalisées dans des contextes différents.
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Le modèle baronique : il repose sur une logique « opportuniste »,
c’est-à-dire sur la nécessité de pouvoir disposer à tout instant des individus
qui soient capables d’assurer rapidement des responsabilités nouvelles. La
connaissance précise, à la fois des individus et des emplois vacants que
suppose un tel fonctionnement, justifie la prédominance du rôle des
responsables opérationnels dans le dispositif.
Cette typologie permet de comprendre que les pratiques de mobilité
sont essentiellement déterminées par la nature des besoins de l’entreprise et
de son système de GRH. Ainsi, le modèle administratif répond aux exigences
de la gestion par grades des grandes entreprises publiques (principe d’égalité
et d’équité, assurance d’une carrière, reconnaissance par la réussite au
concours) ; l’exemple type est donné par les agents de la fonction publique.
II.4 LES CONDITIONS D’INSTAURATION D’UN SYSTEME DE
GESTION DES CARRIERES
Un système de gestion des carrières implique la mise en place d’un
certain nombre de dispositifs au nombre desquels on peut citer :
l’élaboration d’un plan de succession et l’existence d’une politique de
mobilité.
II.4.1 L’élaboration de plans de relève
Tout système de développement des carrières a pour objectif non
seulement de favoriser l’émergence de ressources pour l’entreprise, mais
aussi de permettre à chacun des individus concernés d’assumer pleinement
les actions qui aideront à son propre développement. La construction de
plans de succession pour une organisation présente un intérêt certain en ce
sens qu’elle permet de :
établir la liste des successeurs possibles pour une position dans
l’entreprise ;
mettre en lumière la pénurie de ressources internes pour certaines
positions bien déterminées et cela, grâce à un bon système de gestion
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prévisionnelle des emplois et des compétences qui fournit toutes les
informations utiles sur les besoins en ressources ;
améliorer la motivation du personnel ;
diminuer les coûts de recrutement.
Cependant, la réussite de ces plans de succession obéit à certaines
conditions qu’il convient d’examiner.
a) Conditions de succès d’un plan de relève
Un plan de succession doit, répondre à certaines exigences :
Il ne doit pas être une procédure figée. Il doit évoluer et être remis à
jour lors de tout changement de structure, et selon un échéancier qui
tient compte du secteur d’activité de l’entreprise et du contexte du
moment ;
Pour être opérationnel, le plan de succession doit se limiter aux postes
clés et aux employés considérés comme ayant un haut potentiel ;
Le plan de succession doit être cohérent avec les résultats des
appréciations des performances. En effet, l’appréciation des
performances donne l’occasion de repérer les employés ayant de hauts
potentiels et ou ceux dont les potentialités peuvent être développées ;
La procédure ne doit pas forcer au remplacement par promotion
systématiquement ;
Le plan de succession doit pouvoir permettre d’identifier les besoins de
recrutement externes ;
Le plan de succession doit pouvoir offrir l’opportunité à l’encadrement
d’étudier des possibilités de réorganisation de la structure en ayant
une démarche qui va au-delà du remplacement systématique de toutes
les positions existantes.
Il est cependant quelques situations qui s’érigent en obstacles contre
les plans de succession s’agissant de certaines catégories de personnel et
qu’il convient de souligner.
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b) Les obstacles au plan de gestion des carrières des catégories
de « non cadres »
Beaucoup d’entreprises ont mis en place ces dernières années, des
plans de gestion des carrières des cadres (l’encadrement) qui ont donné des
résultats satisfaisants tant du point de vue des ressources internes que celui
de la motivation du personnel concerné (cas du Groupe Total SA).
Cependant, de tels plans en faveur du personnel non cadre (les
opérationnels) ont très souvent du mal à fonctionner et à donner les
résultats attendus, mis à part la gestion d’un contingent de changement de
statuts, bien souvent à l’ancienneté. Selon Bernard MARTORY et al., « la
difficulté d’implantation de tels systèmes s’explique par leur complexité due
au nombre d’individus en cause et les caractéristiques spécifiques de la
population concernée »15 (ils sont généralement plus nombreux) :
les postes de non cadres sont pour la majorité d’entre eux, des postes
plus spécialisés que les postes de cadres et dès lors
l’interchangeabilité des titulaires est restreinte. Par exemple à l’ONEA,
il y a une catégorie d’agents appelés agents spécialisés ; les plombiers,
les caissières, les agents de clientèle de proximité,… de la classe C5,
C616 dont la particularité tient au fait que ces emplois ne se trouvent
nulle part que dans le domaine d’approvisionnement en eau potable ;
la volonté de mobilité de la population non cadre n’est pas évidente ;
la formation nécessaire dans le cadre d’une évolution est souvent
longue et demande un investissement important tant du point de vue
financier pour l’entreprise que celui de l’effort de la part du
collaborateur concerné (la formation demande généralement plus de
temps et plus d’argent).
Un plan de développement du personnel doit être construit en fonction
de la population concernée ; elle ne doit pas être la copie conforme du plan
développement d’une population différente de la population bénéficiaire.
15
Bernard MARTORY & Daniel CROZET. (2008). - Gestion des ressources humaines, Pilotage social et performance. - 7
ième édition. – Paris. – Dunod. - 328 p.
16 Statut du Personnel de l’ONEA, Annexe 1, 2011
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II.4.2 L’instauration d’une politique de mobilité
La mobilité sociale fait partie intégrante de la gestion des carrières.
Elle permet de développer la polyvalence, l’employabilité et dans une certaine
mesure, d’éviter les plateaux de carrière. Cependant, la mobilité n’est pas
vécue par tous comme un avantage pour la carrière et n’a pas toujours des
conséquences favorables. Il se pose alors la question de ses enjeux et de ses
limites (ou les obstacles) tant du point vue organisationnel qu’individuel.
Mais auparavant, il y a lieu de faire un état des différents types de mobilités
que connaissent les organisations et les salariés et les outils qui permettent
leur gestion.
a) Les différents types de mobilités
Le mot « mobilité » signifie ce qui peut se mouvoir ou être mis en
mouvement, changer de place ou de position. En gestion des ressources
humaines, la mobilité évoque la capacité d’une personne à accepter un
changement dans les attributions liées à son emploi. Elle évoque aussi sa
capacité à changer d’emploi. Il existe plusieurs types de mobilités.
Mobilité interne/Mobilité externe :
La mobilité interne correspond à un changement d’emploi sans
changement d’employeur par opposition à la mobilité externe qui elle,
suppose un changement d’employeur (mobilité passant par des ruptures de
contrat et des changements d’entreprise).
La mobilité géographique : « c’est un changement du lieu de travail
s’accompagnant d’un changement du lieu de résidence du salarié »17. Selon
la zone considérée, elle peut être régionale, nationale ou internationale.
La mobilité verticale : elle se caractérise par un changement du
niveau hiérarchique. Elle peut être ascendante (promotion, évolution vers
une position hiérarchique supérieure), mais aussi descendante
(rétrogradation). En raison de ses conséquences désastreuses en termes de
17
SAUNDERS M. (1993). - Vacancy Notification and Employee Mobility. - International Journal of Manpower. - vol. 14-6, pp.39, cité par Jocelyne ABRAHAM, dans : La gestion des carrières. Enjeux et perspectives. (2004). 422 p. (Collection AGRH)
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climat social et de démotivation, l’entreprise préfère souvent rompre le
contrat du salarié plutôt que de lui proposer une régression de son statut
hiérarchique.
La mobilité horizontale ou fonctionnelle : « elle correspond à une
évolution vers un autre poste, emploi ou métier, un changement de service
ou d’établissement sans évolution statutaire. Lorsqu’il s’agit d’un
changement de métier ou de secteur d’activité on parle de reconversion. Est
aussi qualifiée de mobilité fonctionnelle, celle qui se réalise par un passage
d’une grande fonction vers une autre ou d’un service à un autre »18.
La mobilité professionnelle (ou mobilité de carrière) s’oppose à la
mobilité occasionnelle. La première renvoie à une succession d’emplois
occupés durant tout ou partie de sa vie professionnelle. Quant à la seconde,
elle se réfère à un changement d’emploi pour une durée limitée, afin de
remplacer un collaborateur, d’assurer une responsabilité par intérim,
d’exercer une mission déterminée, sans changement officiel de l’emploi
d’origine et avec retour vers les missions de l’emploi d’origine au terme de la
période. En tant que processus d’ajustement des ressources aux besoins, la
mobilité occasionnelle répond à un besoin de flexibilité des organisations.
Chacune de ces différentes formes de mobilités peut se combiner avec
l’une ou l’autre des formes. C’est ainsi qu’on peut rencontrer une mobilité à
la fois interne et horizontale ou verticale, une mobilité occasionnelle
horizontale ou verticale, etc. Selon les types de mobilités, des outils existent
au sein des organisations pour aider à leur gestion.
b) Les outils de gestion de la mobilité
Certains de ces outils sont à l’initiative des salariés, et d’autres à
l’initiative de l’organisation.
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CORDERY et al., (1993), Cité par Jocelyne ABRAHAM, op. cit.
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b-1) Les outils de stimulation résultant de l’initiative
individuelle
Ces outils visent à développer la motivation des salariés en faveur de la
mobilité en s’efforçant de réduire leur manque d’information sur les
possibilités réelles et objectives de la mobilité. A titre d’exemple, on peut
citer :
Les bourses de l’emploi qui renseignent sur l’ensemble des emplois à
pourvoir au sein de l’entreprise. Dans la pratique, on constate que
l’information manque souvent de transparence.
Les cartes des métiers qui visent à améliorer les connaissances
générales que les salariés peuvent avoir de leur entreprise. L’objectif
recherché consiste à élargir les représentations que les salariés se font
d’éventuelles opportunités de mobilité afin d’envisager des passerelles
possibles à partir des emplois qu’ils occupent.
Les forums métiers : ils visent à permettre aux salariés d’entrer
directement en relation avec les personnes exerçant ces métiers ;
l’objectif consiste à développer l’intérêt des salariés pour ce qui se
passe un peu plus loin d’eux dans l’entreprise.
Les cellules d’orientation qui ont pour but d’aider les salariés à
élaborer des projets professionnels. Elles sont constituées de
personnes généralement rattachées à la DRH, indépendamment des
lignes hiérarchiques et garantes du respect de la confidentialité.
b-2) Des outils à l’initiative de l’organisation
Ce sont des outils d’aide à la décision qui permettent à l’entreprise
d’organiser la mobilité. Nous pouvons citer comme outils :
Les revues de personnel ou comités de carrière qui assurent
l’interface avec les pratiques d’appréciation ou d’évaluation des
performances ; elles réunissent différents responsables hiérarchiques
au sein d’une même direction ou d’un département, tendent à
diminuer l’autonomie hiérarchique.
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Les organigrammes de remplacement qui consistent à imaginer
pour un poste clé dans l’organigramme, les personnes susceptibles de
remplacer les titulaires en place dans différentes circonstances et à
plus ou moins long terme. On les appelle aussi les plans de
remplacement ou de succession.
Les démarches d’orientation-évolution rejoignent, dans leur
fonctionnement, les cellules d’orientation, à la différence qu’elles
émanent cette fois-ci de l’entreprise qui, dans ce cas est prête à
accepter l’idée que le salarié puisse la quitter. Leur succès suppose
une réelle confiance entre salarié et entreprise et une réelle réflexion
sur les opportunités qu’elle pourrait offrir au salarié.
Les cellules de reconversion qui fonctionnent dans le cadre
d’entreprises qui sont amenées à reconvertir des groupes de salariés,
dont les emplois sont menacés.
c) Les enjeux de la mobilité dans la gestion des carrières
Jocelyne ABRAHAM19 situe ces enjeux à trois niveaux : structurel,
stratégique et socio-culturel.
c-1) Les enjeux structurels de la mobilité
Les enjeux structurels de la mobilité tiennent à deux phénomènes :
d’une part l’émergence de vastes marchés internes du travail et d’autre part
une plus grande transparence de ces marchés.
S’agissant d’abord de l’élargissement des marchés internes du travail, cela
est dû à la mondialisation des économies et aux rapprochements
d’entreprises qui ont permis la création de grands groupes. Le recours à la
mobilité interne devient alors une manière pour les grandes entreprises de
tirer avantage de la taille de leur marché interne de travail, afin d’offrir à
leurs salariés des perspectives d’employabilité interne (nationale ou
internationale) et d’entretenir ainsi leur fidélité.
Quant à la transparence et à l’efficience des marchés internes du
travail, elles ont été rendues possibles grâce à l’existence d’outils et de
19
Jocelyne ABRAHAM, dans : La gestion des carrières. Enjeux et perspectives. – op. cit.
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méthodes d’évaluation des emplois et des compétences tels les référentiels
dont sont dotées les fonctions RH ces dernières années.
L’objectif de la mobilité est de créer un marché interne de l’emploi
attractif, transparent et efficient, en stipulant des conditions générales
notamment les conditions économiques et d’accompagnement qui incitent à
cette mobilité. Cela consiste pour la fonction RH à innover dans ses
pratiques d’où la mise en place de nombreux outils de sa gestion.
c-2) Les enjeux stratégiques de la mobilité interne
Les enjeux stratégiques de la mobilité interne tiennent d’une part à
l’importance de la création de ressources inimitables et d’autre part à
l’accumulation de savoirs.
Parlant de la création de ressources inimitables, il y a lieu de souligner que
toute stratégie d’entreprise s’élabore et se développe sur le long terme. Dans
leur étude empirique réalisée auprès d’entreprises européennes, Friedrich A.,
Kabst R., Weber W. et Rodehut M.20 (1998) ont montré que ce n’est pas pour
des raisons de court terme telles que les fluctuations de l’environnement que
les entreprises mettent en place des pratiques de mobilité du personnel,
mais qu’elles le font davantage dans une approche stratégique de long terme.
La mobilité interne permet à une organisation de redéployer ses ressources
en les adaptant à ses besoins sur le long terme.
S’agissant de l’accumulation de savoirs, la mobilité favorise des processus
d’apprentissage en procurant aux agents la satisfaction de questionner leurs
propres connaissances, d’accumuler des compétences spécifiques. Elle
contribue à l’enrichissement des emplois en offrant aux agents la possibilité
d’élargir les rencontres qui d’ailleurs, sont primordiales pour l’organisation.
Par ailleurs, la mobilité permet d’accroître l’autonomie des agents et
développe leur capacité d’adaptation.
20
FRIEDRICH A., KABST R., WEBER W., et RODEHUTH M. (1998). - Functional Flexibility: Merely Reacting or Acting Strategically?. - Employee Relation. - vol. 20-5. - p. 504, repris par Jocelyne ABRAHAM, op. cit.
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c-3) Les enjeux sociaux et culturels
Les enjeux sociaux et culturels sont à analyser essentiellement du côté
du salarié et tiennent à son implication dans l’entreprise, son employabilité,
ses gains financiers et sa carrière. La mobilité en tant qu’elle permet
l’accroissement de l’expérience professionnelle, peut être une stratégie pour
le développement de carrière.
Pour les managers, la mobilité peut renforcer ou élargir leurs possibilités de
carrières, car elle appelle à la maîtrise de plusieurs situations, plusieurs
rôles et permet d’acquérir des compétences de généralistes. Pour les hauts
potentiels, professionnels en début de carrière et jeunes méritants, la
mobilité permet un apprentissage sur plusieurs postes, la rencontre avec
plusieurs collègues ; elle permet leur socialisation et le partage des valeurs.
Pour le personnel opérationnel ou les salariés en stagnation sur un plateau
de carrière, la mobilité ouvre des perspectives nouvelles d’acquisition de
nouvelles compétences ou d’évolution vers d’autres métiers.
Si la mobilité interne a des enjeux aussi bien pour l’organisation que
pour le salarié, il n’en demeure moins que sa pratique peut rencontrer des
obstacles.
d) Les obstacles à la mobilité interne
De l’avis d’auteurs telle Jocelyne ABRAHAM, les obstacles à la mobilité
interne tiennent d’une part à des facteurs psychologiques et culturels et
d’autre part à des facteurs organisationnels.
d-1) Les facteurs psychologiques et culturels
Il s’agit d’un côté, de la peur de perdre sa légitimité professionnelle
dans le changement et de l’autre, celle de nuire à la performance collective.
S’agissant du premier facteur, il s’explique par le fait que par nature, les
services et les lieux que l’on ne connaît pas font peur ; l’être humain par
nature a peur du changement. On prend le risque d’être moins performant,
de devoir faire des efforts pour apprendre. La peur d’être moins bon en
devenant mobile s’explique par le désir de garder une bonne image de soi
mais également par la volonté de toujours contribuer efficacement aux
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résultats collectifs. Un changement d’emploi occasionne la perte de ses
repères. Il faut faire le deuil de l’espace que l’on occupait et des personnes
avec qui l’on travaillait. La mobilité peut être pour toutes ces raisons,
déstabilisante pour l’individu et souvent pour sa famille.
Quant à la peur de nuire à la performance collective, cela est dû au fait que
dans l’esprit de certaines personnes, seule la spécialisation des tâches évite
les pertes de temps et garantit l’efficacité ; plus on maîtrise ce que l’on fait
plus on est efficace. C’est la logique du « the right man at the right place ».
Dans un tel ordre de pensée, la mobilité ne peut qu’apporter désordre, perte
de temps et inefficacité quand ce n’est le spectre de l’erreur grave qui pèse
sur la tête du salarié.
C’est par exemple le cas avec le personnel soignant à l’image de la séparation
en médecine, entre spécialistes et généralistes. C’est le cas également dans
les cabinets de conseil juridique (avocats, notaire,…) où la mobilité interne
n’est pas la bienvenue. Dans ce domaine, le client fait beaucoup plus
confiance à l’individu qu’à l’organisation à laquelle il appartient.
Outre ces limites d’ordre psychologique et culturel, les facteurs
organisationnels peuvent également faire obstacle à la mobilité interne.
d-2) Les facteurs organisationnels
On peut à ce niveau souligner essentiellement trois facteurs
organisationnels qui peuvent faire obstacle à la mobilité interne.
Le manque d’accompagnement en matière de GRH
Ce manque d’accompagnement peut s’observer à deux niveaux :
Au niveau de la gestion des compétences et des potentialités individuelles de
mobilité. Inciter à la mobilité suppose de prendre des décisions concrètes en
matière de GRH (formation, réévaluation de la définition des emplois,
évaluation des compétences des individus, etc.). Car la motivation du salarié
et sa propension à être mobile sont contingentes du système de
reconnaissance de son travail.
Au niveau de l’objectivité et la transparence du système de gestion de la
mobilité. Il faut donner à tout salarié l’accès à des informations actualisées
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et la possibilité de se référer à des règles de jeu claires et connues de tous
grâce à la rédaction d’une charte de mobilité. De tels outils permettent de
réduire la réticence observée chez certains supérieurs hiérarchiques qui
craignent de voir partir leur meilleur collaborateur par le jeu de la mobilité
interne.
La réticence du supérieur hiérarchique
Les organisations qui veulent encourager la mobilité de leurs salariés
se heurtent à des obstacles tant de la part des salariés eux-mêmes qui ont
du mal à lâcher prise, que de leurs managers qui éprouvent des réticences à
les voir partir. Pour susciter la mobilité du personnel, il paraît nécessaire
que les managers soient prêts à libérer leurs collaborateurs désireux de
partir, que les mouvements s’organisent de manière non-conflictuelle entre
les managers des services concernés par les mutations afin que ces mobilités
ne soient pas vécues tantôt comme une sanction, tantôt comme une
trahison. L’hostilité du supérieur hiérarchique s’explique par un certain
nombre de facteurs parmi lesquels on pourrait citer :
l’instinct protectionniste ;
la volonté de garder les meilleurs ;
le sentiment de trahison de voir partir un collaborateur qu’on a
formé ;
la difficulté à faire le deuil au niveau de l’équipe ;
le risque de déstabilisation et de démotivation de l’équipe ;
etc.
La différence entre le secteur public et le secteur privé :
l’insécurité de l’emploi. Il existe une distinction à faire entre le secteur
public et le secteur privé, cela s’explique par le type de contrat (contrat de
service public ou non) qui lie l’employé à son employeur et qui détermine la
prédisposition à être mobile ou pas. Dans le secteur privé, peuvent s’ajouter
aux craintes précédemment énumérées, des craintes liées à l’insécurité de
l’emploi. Ces craintes paraissent justifiées dans un contexte d’instabilité
économique et de précarité des emplois.
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II.5 LA GESTION DES CARRIERES NOMADES
Les carrières nomades sont une réponse au contexte économique qui a
prévalu et qui prévaut dans les organisations. Avant de montrer ce qui les
caractérise, il nous paraît intéressant de souligner leurs fondements.
II.5.1 Les fondements des carrières nomades
Dans sa communication lors du congrès de l’AGRH tenu à Marrakech
en 2011, Christophe FALCOZ analysait les fondements des carrières sans
frontière à travers cinq articles de sept auteurs américains.
Le contexte de sous-emploi américain des années 1990 : L’idée de
carrière sans frontière naît d’abord selon C. FALCOZ21, sous la plume
d’auteurs américains22 qui étaient confrontés à un chômage élevé entre 1978
et 1986, puis un nouveau pic de 1992 à 1994. Les vagues de licenciements,
les restructurations, les aplatissements des organigrammes, etc. sont
invoqués par ces auteurs pour justifier la fin d’une économie du plein emploi
et des carrières ‘‘pour la vie’’ au sein d’une même grande entreprise.
L’entreprise ne pouvant plus offrir ce qu’elle promet ou promettait, les
salariés devraient voir dans cette nouvelle donne et ces licenciements, non
pas un problème, mais une opportunité selon ces auteurs.
La nouvelle économie de la connaissance produit et s’enrichit de
nouvelles formes de carrière. Selon les initiateurs, une carrière sans
frontière permet plus d’apprentissage utile, pour l’individu dans sa
recherche d’emploi et pour l’organisation à la recherche de compétitivité. Les
carrières sans frontières seraient donc la résultante d’organisations plus
flexibles. C’est la logique d’une rupture avec le passé, avec les grandes
bureaucraties devenues obsolètes.
21
Christophe FALCOZ. (2011). - Pour en finir avec les carrières sans frontière - Prolonger et dépasser le courant des ‘boundaryless career’ pour un programme renouvelé de recherche sur la gestion des carrières », Actes de Congrès AGRH, Marrakech. 22
Arthur Michael; Defillippi Robert et Arthur Michael; Bird Allan ; Miner Anne et Robinson David; Mirvis Philip et Hall Douglass (1994) ont été les cinq américains qui ont initié pour la première fois aux Etats Unis en 1994 les recherches sur les carrières nomade dans un numéro spécial de « Journal of organizational Behavior ».
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La rencontre de deux figures porteuses de carrières nomades.
D’un côté les professionnels, experts qui sont vus comme moins attachés à
une seule entreprise, capables de constituer des communautés de pratiques
intra, inter et extra firmes et toujours à l’affût d’un maintien et d’une
amélioration de connaissances transférables d’une entreprise à l’autre. C’est
par exemple le cas des techniciens, des ingénieurs, des juristes, des
consultants, des auditeurs comptables, etc. De l’autre côté la figure de
l’entrepreneur – de la personne qui s’auto-emploie. Les sept auteurs dans
leurs écrits, remettent en cause l’idée que la théorie des carrières se soit trop
souvent centrée sur les seuls ‘‘héros’’ de l’économie que constituent les
managers des grands groupes.
Le besoin de liberté, d’autonomie, d’indépendance, etc. L’individu
est devenu un acteur libre, autonome, adaptatif. Il est désormais conçu
comme étant hors de portée des contraintes des organisations. Il peut de ce
fait aller d’une entreprise à une autre, choisir ses activités, faire des
arbitrages dans le cas où les pratiques de son organisation du moment ne
lui conviennent pas,… Les réseaux sociaux dans lesquels il est capable de
s’insérer et de tirer parti, jouent un rôle déterminant dans la constitution de
ses compétences de carrières tandis qu’il navigue d’une communauté de
pratiques à l’autre, d’un collectif instable à un autre.
Le courant des carrières nomades ou carrières sans frontière s’inscrit
dans une approche qui considère la carrière comme le résultat d’interactions
entre des éléments contextuels telles que les caractéristiques de
l’environnement et les subjectivités des personnes par rapport à la carrière
organisationnelle.
II.5.2 Les caractéristiques des carrières nomades
Les carrières « nomades » se caractérisent par une vision élargie de la
notion de compétence, une prise en compte de la transférabilité des
compétences, et une valorisation des parcours.
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a) Une vision plus large de la compétence
Dans le champ de la GRH des entreprises, les définitions de la
compétence s’efforcent de coller le plus possible à la réalité du travail à
accomplir de façon à éviter toute dérive. Elles valorisent essentiellement les
savoirs et les savoir-faire. Or, les nomades mobilisent aussi d’autres
compétences notamment relationnelles (savoir-être) et identitaires.
Loin d’être anarchique, le milieu fonctionne comme une « communauté
d’apprentissage »23. Des lieux informels de rencontre (restaurants, bars,
clubs sportifs, etc.) constituent autant de cadres d’échange sur des idées
nouvelles que d’occasions de mises en contact entre ceux qui montent ou
développent de nouvelles entreprises et ceux qui peuvent être intéressés par
ces opportunités. Les trajectoires se construisent ainsi par cooptation, non
seulement dans les entreprises mais aussi au sein des réseaux sociaux actifs
auxquels il est primordial de pouvoir accéder si l’on veut évoluer dans ce
milieu professionnel et/ou dans cette région.
b) Une valorisation des parcours professionnels de l’individu
Dans des univers instables, sans repères clairs, les
entreprises « doivent continuellement réinterpréter leur environnement et
réinventer leur mode de fonctionnement pertinent »24. Les carrières subjectives
sont ainsi plus appropriées que les profils standardisés. Elles ont plus de
chances de rencontrer des besoins spécifiques de ces organisations et de
générer des opportunités inédites.
On peut considérer en effet, que les organisations sont appelées à offrir
des services ou des produits de plus en plus différenciés et spécifiques pour
répondre à des besoins de plus en plus singuliers et évolutifs. Encouragées à
devenir de plus en plus singulières, ces entreprises ont davantage besoin de
profils singuliers que de profils standardisés mieux adaptés aux
bureaucraties qu’aux tendances actuelles du monde moderne.
23
Le phénomène a été observé dans la Silicon Valey où sont nées et se sont développées les bounderless carees 24
Loïc CADIN, A.-F BENDER, Saint-Guinez. (1999). - Les carrières nomades, facteur d’innovation. - Revue française de gestion. - N° 126, pp. 58-67
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c) La prise en compte de la transférabilité des compétences
Le courant des carrières nomades relativise la distinction entre
compétences génériques (que chacun est censé détenir) et compétences
spécifiques (qui permettent de créer une plus-value chez leur détenteur).
Privilégiant la transférabilité des compétences, il considère par exemple que
des compétences jugées spécifiques par un employeur peuvent parfaitement
être réutilisables dans une autre entreprise.
Dans la perspective des carrières nomades, l’individu cherche à
enrichir son capital de carrière grâce à ses expériences, à construire son
identité qui « n’est autre que le résultat à la fois stable et provisoire, individuel
et collectif, subjectif et objectif, biographique et structurel, des divers processus
de socialisation qui, conjointement, construisent les individus et définissent les
institutions »25. Il privilégie les compétences transférables, car celles-ci
ouvrent l’éventail des opportunités. Les salariés nomades cherchent des
environnements organisationnels « sur mesure » qui leur permettent de
développer leurs compétences en cohérence avec ce qui constitue leur propre
projet. Les titres, grades ou statuts attachés à la carrière organisationnelle
ne sont pas nécessairement des repères qu’ils privilégient.
II.5.3 Les enjeux des carrières nomades pour les organisations
L’expansion des carrières nomades n’est que très partiellement l’effet
de l’évolution des préférences individuelles. Certes le nombre de vocations à
la création d’entreprise pourrait être en hausse, le besoin d’indépendance ou
d’autonomie et les attentes d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle
et vie privée augmenter, mais il est plus raisonnable de considérer que les
carrières nomades sont une réponse aux évolutions des pratiques d’emploi
des entreprises. « Ce sont les entreprises qui ne se sentent plus en mesure de
sécuriser les marchés internes et de garantir la relation d’emploi sur le long
25
Claude DUBAR. (1998). - La socialisation. - Armand Colin, (1998), Paris, cité par FALCOZ Christophe, lors du Congrès de
l’AGRH à Marrakech en 2011, dans un article intitulé « Pour en finir avec les carrières sans frontière - Prolonger et dépasser le courant des ‘‘boundaryless career’’ pour un programme renouvelé de recherche sur la gestion des carrières »
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terme »26. Les entreprises se recentrent sur leur cœur de métier, recourent à
l’externalisation pour diminuer les coûts fixes ; elles n’arrivent pas toujours
à anticiper les compétences dont elles ont besoin tant les marchés sont
instables et les innovations rapides. Elles s’ajustent en se restructurant, en
procédant à des réductions d’effectifs, etc. Les carrières nomades sont dans
une certaine mesure une réponse à la fragilité des marchés internes.
Ces nouvelles logiques de carrières ne sont pas sans poser de
problèmes aux entreprises qui se trouvent face à avoir à faire à des salariés
attentifs au développement de leurs compétences et sensibles à l’impact de
leurs expériences quant à leur attractivité sur le marché du travail. Les
entreprises sont amenées à examiner systématiquement l’impact de la perte
de compétences susceptible de découler de la mobilité de leurs salariés. Des
dispositifs de primes, d’incitation financière ou d’autres perspectives sont
ainsi utilisés pour prévenir des départs intempestifs. La question que l’on se
pose toujours est de savoir si les compétences accumulées sont nécessaires
pour les projets suivants et selon la réponse apportée à cette question, les
conditions d’emploi proposées différeront. Cela amène l’entreprise à faire le
distinguo entre les contrats et les relations d’emploi en fonction de la
dépendance dans laquelle elle se trouve vis-à-vis des compétences détenues
par un employé.
Le courant de carrières nomades confronte l’entreprise à la question
du type de contrat psychologique qu’elle entend proposer à ses
collaborateurs. Le contrat psychologique désigne selon Loïc CADIN et al.
« l’ensemble des croyances ou convictions acquises par les individus au regard
des promesses faites, acceptées entre eux et autrui. Il comporte les échanges
en termes d’argent, de loyauté, de performance, d’apprentissage, de sentiment
d’appartenance, etc. ». L’entreprise est-elle en mesure de proposer un contrat
psychologique de long terme qui soit crédible ? Le veut-elle ? Si elle ne peut
le faire quel type d’échange propose-t-elle ? Quelles sont les attentes des
personnes qu’elle souhaite attirer ou retenir ?
26
Pierre CAPELLI. (1999). - The New Deal at Work : Managing The Market-Driven Worforce. - Boston, Harvard Business
Scholl Press
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Les comportements de ces personnes dépendent non seulement du contrat
psychologique proposé, mais aussi des rapports de force découlant de l’état
des marchés de travail. Car les marchés internes restent vulnérables aux
actions des chasseurs de têtes ou de débauchage des autres employeurs.
Les questions de l’employabilité, de l’autonomie, de la flexibilité,… sont
au cœur du débat entre carrières organisationnelles et carrières nomades.
Tandis qu’elles sont secondaires dans les marchés internes, elles sont au
centre des préoccupations de tous ceux qui ne peuvent compter sur la
relation de long terme qui est à la base des carrières organisationnelles.
Dans un tel contexte, la carrière s’écarte des représentations
organisationnelles habituelles. Elle est davantage le fait de l’individu lui-
même, qui cherche à développer et à valoriser au mieux ses compétences et
son identité en fonction de ses propres goûts et intérêts ; bref de son propre
projet professionnel.
II.6 LES ACTEURS DANS LA GESTION DES CARRIERES
Le modèle de carrière organisationnelle produit une vision de la
carrière congruente avec une structure d’entreprise qui s’apparente plus ou
moins à l’organisation bureaucratique ou à ce que l’on peut appeler
« l’entreprise intégrée » selon l’expression de Loïc CADIN et all. Dans les
organisations nouvelles, « entreprises en réseau » ou « entreprises
cellulaires », il n’y a pas les mêmes possibilités d’évolution hiérarchique. La
carrière est donc davantage plus horizontale que verticale.
II.6.1 La gestion des carrières par l’employeur
Dans un contexte d’instabilité du marché du travail et de concurrence
farouche, gérer la carrière de ses employés revient pour l’organisation à
concilier les préoccupations de l’organisation avec les aspirations des
salariés ; deux intérêts le plus souvent contradictoires. Dans un tel contexte,
la gestion des carrières consiste à rechercher l’équilibre d’une part, entre les
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souhaits individuels et les contraintes organisationnelles et d’autre part,
entre la collaboration et la compétition.
a) La recherche de l’équilibre entre les souhaits individuels et
les contraintes organisationnelles
Un responsable soucieux de suivre ses collaborateurs veillera à ce
qu’ils aient le sentiment de réussir leur carrière. La notion de réussite doit
s’entendre dans un sens large pour prendre en compte des critères aussi
bien objectifs (rémunération, mobilité verticale et horizontale, …) que
subjectifs (qualité de travail, épanouissement personnel, reconnaissance, …).
L’épanouissement personnel, l’intérêt au travail, les possibilités de
développement ou l’équilibre entre les activités professionnelles et les
aspirations de vie privée sont des éléments très déterminants dans le
sentiment de réussite de carrière au niveau des cadres. Chez les jeunes
générations, l’accent est mis sur un équilibre de vie permettant de concilier
la vie privée et la vie professionnelle. L’explication pourrait se trouver dans
leur jeunesse, car ils ont toujours du potentiel et la possibilité de refaire leur
carrière si les autres conditions (rémunération, reconnaissance,…) ne sont
pas satisfaites.
Selon qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes employés, la vision de
l’équilibre de vie entre leurs souhaits et les contraintes organisationnelles
diffère27. Pendant que les hommes souffrent de l’influence de leur vie
professionnelle sur leur vie privée, les femmes elles, souffrent de l’influence
de leur vie privée sur leur vie professionnelle. Les organisations qui
souhaitent prendre en compte cette dimension parmi les préoccupations de
carrière des salariés doivent cependant le faire avec beaucoup de précaution
pour ne pas être perçues comme trop inquisitrices en s’immisçant dans la
vie privée de leurs employés.
27
Fabienne BASTID et Alain ROGER. (août 2008). - Sentiment de réussite de carrière, qualité du travail et équilibre de vie. - Congrès AILPTLF, Laval, août 2008, cité par J.-M PERETTI et autres. (2011). - Tous DRH. - 4
ième
édition. – Paris. – Eyrolles. - 329 p.
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b) La recherche d’un équilibre entre collaboration et
compétition
La fidélisation du personnel est un des soucis de nombreux
responsables désireux d’assurer la pérennité de leurs activités. Pour
favoriser cette fidélisation du personnel, certaines entreprises mettent les
relations humaines au cœur de leurs préoccupations. La loyauté, l’esprit
d’équipe et de famille y sont très développés. Ces entreprises mettent en
place des systèmes de parrainage ou de « coaching » qui permettent la
transmission des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être en perpétuant
l’esprit et la culture d’entreprise. Selon Maanen et Schein (1979), la
socialisation organisationnelle en tant que « processus par lequel on enseigne
à un individu et par lequel cet individu apprend les ‘‘ ficelles’’ d’un rôle
organisationnel (…) »28, y est très développée. C’est le cas dans certaines
professions comme celle des avocats, le notariat, la médecine, l’enseignement
supérieur, etc.
Dans certaines entreprises centrées sur le développement individuel,
la volonté de favoriser la réalisation de potentiels répond au souci de prendre
en compte les aspirations individuelles, mais aussi d’améliorer le
fonctionnement de l’organisation en valorisant ses ressources humaines. Ce
développement se traduit par des évolutions internes sous forme de
promotion ou de mutation, de mobilité externe. Ces actions participent à
l’acquisition de compétences nouvelles pour améliorer l’employabilité interne
et externe des salariés. Des entretiens d’orientation ou de bilans
professionnels permettent de mieux cerner les aspirations et les potentiels et
les responsables hiérarchiques jouent un rôle essentiel dans le suivi de
carrière.
La concurrence internationale et la pression des marchés poussent
certaines entreprises à développer une compétition interne et à répercuter
sur les salariés, la pression qu’elles connaissent en externe. Les individus
disposent d’une autonomie, mais ils sont condamnés à réussir. Le principe
28
Maanen et Schein (1979) cité dans Gestion des carrières. Enjeux et perspectives, op. cit.
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de base est alors que l’individu est le principal responsable de la gestion de
sa carrière.
II.6.2 La gestion de la carrière par l’employé
Dans un contexte mondial où les entreprises ne sont plus en mesure
de garantir à leurs employés la stabilité de leur emploi, nous sommes passés
d’un modèle de carrière organisationnelle à celui de carrière nomade.
L’employé est alors appelé à jouer un rôle déterminant dans la progression
de sa carrière à travers la définition de ses projets personnels et
professionnels dans une logique de développement personnel.
a) La définition des projets personnels et professionnels
La définition des projets personnels et professionnels ne peut être le
fait que des individus eux-mêmes, acteurs de leur devenir. Le rôle de
l’entreprise, si elle souhaite promouvoir une politique d’orientation de
carrière, serait de mettre en place un dispositif d’autoévaluation permettant
à chaque collaborateur d’éclairer les conditions de son action présente,
d’exprimer ses désirs et d’envisager des scénarios d’évolution
professionnelle.
Mais le fonctionnement des entreprises montre combien il est difficile
d’instituer un lieu social clairement identifié en interne où le travail
d’autoévaluation puisse s’accomplir en toute sérénité, tant les
préoccupations des entreprises sont nombreuses et les moyens limités.
Pourtant, le besoin d’autoévaluation de ses ressources personnelles dans la
perspective d’une évolution professionnelle à préparer et à construire,
devient de plus en plus pressant dans un contexte de forte incertitude
économique et de remise en cause permanente des acquis professionnels.
Les salariés dans les entreprises, ne peuvent plus rester passifs devant des
dégradations de situation aux conséquences souvent tragiques. Ils doivent
innover, inventer bref, ils doivent stimuler leur propre développement.
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b) La logique de développement personnel
Alain BERNARD, a résumé l’idée de développement personnel de
l’individu en ces éléments suivants :
Toute personne est appelée à se développer et le désir de
développement personnel est universel.
La source du développement est dans la personne elle-même et, s’il est
impossible de développer quelqu’un en agissant de l’extérieur contre son gré,
le milieu professionnel se doit d’offrir des opportunités de développement
que la personne puisse saisir.
L’enjeu du développement c’est la conquête d’une liberté personnelle,
assise sur un accroissement de lucidité, favorisant une prise d’engagements
sociaux ou professionnels de type contractuel.
Le processus de développement personnel peut être représenté comme
l’imbrication dans la durée, d’une série de boucles de développement
suscitées par des évènements et des opérations concrètes faisant appel à la
raison et à la détermination personnelle (certains de ces évènements peuvent
être fort déstabilisants pour la personne, d’autres peuvent être considérés
comme des défis incitant à la créativité personnelle).
Une boucle de développement se noue à partir d’une activité expressive
en situation, dont la qualité est d’autant plus grande que cette mobilisation
est « spontanée », c’est-à-dire fondée sur la libération de la puissance
d’intuition et d’imagination interne à la personne.
La personne s’autoconstruit en entrant en résonance avec son
environnement social, à partir du feed-back et des stimulations reçues de cet
environnement en réponse à l’activité exprimée.
L’entrée en résonance est source d’apprentissage pour la personne qui,
portant un regard critique sur l’expérience immédiate acquise, devient
capable d’élaborer des représentations nouvelles du rapport qui la lie aux
autres personnes ou à l’entreprise (ou de redéfinir les images jusqu’alors
tenues pour pertinentes).
Les images et représentations élaborées au cours de l’expérience
particulière de développement influencent la redéfinition de soi et de ses
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atouts. Cette redéfinition ne peut s’expliciter que dans des actes de
communication suscités par la personne elle-même (demande d’écoute et de
conseil adressées à la hiérarchie par exemple) ou sollicités par ses
partenaires (entretien d’évaluation ou d’orientation suscité par la hiérarchie
par exemple). C’est à l’occasion de tels actes de communication que peuvent
être abordés les thèmes de la construction de l’identité et du projet
personnel et professionnel.
Tous ces outils et mécanismes mis en place pour assurer la gestion
des carrières dans les organisations peuvent faire l’objet d’un diagnostic en
vue de s’assurer du bon fonctionnement et de leur respect par les acteurs.
Pour ce faire, et comme dans tout travail de recherche, il est souhaitable
voire indispensable de suivre une méthodologie. Cette méthodologie fera
l’objet de notre chapitre II intitulé « Cadre méthodologique ».
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CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
I- CHOIX DE LA POPULATION D'ETUDE ET COLLECTE DES DONNEES
I.1 Choix de la population d’étude
A la date du 31 décembre 2012, l’ONEA comptait huit cent vingt-sept
(827) agents répartis dans neuf (09) classes, allant de la classe C1 à C9 (voir
tableau n°2 en annexe 2). A cet effectif, il faut ajouter trente-trois (33)
agents nouvellement recrutés qui attendent leurs affectations. De ce fait, ils
ne seront pas pris en compte dans le cadre de la présente étude. Pour des
raisons qui nous paraissent évidentes (le temps, le coût, la distance,…),
notre enquête ne couvrira pas toutes les directions que compte l’ONEA. Nous
avons alors ciblé sept (07) directions (voir les tableaux n°3, annexe 2 & 4,
annexe 3) sur quatorze (14) dont deux directions régionales toutes basées à
Ouagadougou. Il s’agit de la DRO et de la DRNO. Ces sept directions ont été
choisies en raison de l’importance de leurs effectifs et de leurs fonctions.
Echantillonnage de la population
La population cible a un effectif total de cinq cent trente-trois (533)
agents toutes catégories confondues, à raison de cent quatre-vingt-quatorze
(194) agents d’encadrement et trois cent trente-neuf (339) agents
opérationnels. Par souci statistique et de représentativité, nous avons prévu
un échantillon au 1/10ième de l’effectif de la population cible. Pour obtenir
notre échantillon, nous avons multiplié l’effectif de la population cible par
1/10ième. Cela nous donne un échantillon de 53,3. Arrondi à l’unité
supérieure, nous obtenons finalement un échantillon d’au moins cinquante-
quatre (54) agents à enquêter.
Nous avons ensuite procédé à une répartition de l’échantillon entre les
directions et entre les deux groupes d’agents à enquêter dans deux tableaux
(voir les tableaux n°5, annexe 3 & 6, annexe 4). Nous aurons à soumettre
le questionnaire à 20 agents d’encadrement et 34 agents opérationnels, soit
un total de 54 agents.
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Les femmes représentent environ 25% de l’effectif de la population
cible. Nous allons essayer dans notre échantillon d’atteindre au moins une
dizaine de femmes toutes catégories confondues.
Pour mener notre enquête, nous avons élaboré deux types de
questionnaires (voir annexe 5 et 6 questionnaires) :
un questionnaire destiné au personnel d’encadrement qui regroupe les
cadres supérieurs (HC, C1 et C2), les cadres moyens (C3) et les agents
de maîtrise (C4) ;
un questionnaire destiné au personnel opérationnel qui regroupe les
agents spécialisés (C5 et C6) et les agents d’exécution (C7, C8 et C9).
I.2 Collecte des données
Il s’est agi de recueillir les informations devant nous permettre de
découvrir et de comprendre le fonctionnement du système de gestion des
carrières de l’ONEA. Nos recherches ont porté sur quatre sources
d’information :
Une revue documentaire : elle a porté essentiellement sur les statuts
de l’ONEA de 1985, le statut du Personnel et ses annexes, la décision
N°2011-004/ONEA/PCA du 15 juin 2011 portant organisation et
fonctionnement de l’ONEA et ses annexes, les notes de services, le règlement
intérieur, les catalogues de l’ONEA, différents rapports d’enquêtes sur la
gestion des ressources humaines, les tableaux de bord sociaux, les données
sur le site internet de l’ONEA, les rapports de stage et mémoires de fin de
d’études effectués sur l’ONEA, etc.
Une observation directe : les trois mois de stage que nous avons
effectué nous ont permis de vivre au quotidien et de comprendre un tant soit
peu le fonctionnement de la DRH et partant la gestion des carrières au sein
de l’ONEA. Cela nous a permis de mieux cadrer nos investigations.
Des questionnaires d’enquêtes et des entretiens avec certaines
personnes ressources de l’ONEA. Les entretiens avec ces personnes nous ont
permis d’aborder des questions qui n’auraient peut-être pas pu être
abordées dans les questionnaires en raison même de la nature des questions
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et du caractère moins directif et plus ouvert de ces genres d’entretiens. C’est
ce qui a justifié notre choix de ne pas élaborer de guide d’entretien, afin de
permettre à nos interviewés d’être plus à l’aise dans la discussion et ainsi,
d’aborder plusieurs questions.
Quant à l’administration des questionnaires, elle s’est déroulée du 05 février
au 17 mars 2013. Elle nous a permis de recueillir les avis du plus grand
nombre d’agents et de voir les tendances qui se dégagent dans les réponses
aux différentes questions posées.
II- METHODE D'ANALYSE DES DONNEES
La méthode d'analyse a consisté à regrouper tous les questionnaires
qui ont été administrés et susceptibles d’être exploités dans les différentes
directions ciblées.
Nous avons ensuite procédé à leur codification avant d’effectuer la saisie sur
Excel puis à l'analyse sur SPSS Statistics. Il s'est agi pour nous de vérifier
d'abord plusieurs éléments pris séparément ensuite le degré de corrélation
de certains d’entre eux afin de dégager des tendances.
III- DIFFICULTES -LIMITES ET RISQUES D'ERREURS
III.1 Difficultés
Elles s’expliquent par la spécificité de l’activité de l’ONEA, la période de
l’enquête et la réticence des agents face aux enquêtes. Beaucoup d’agents
notamment les opérationnels doivent répondre aux sollicitations de clients
qui attendent d’être satisfaits. Dans de telles conditions, il est difficile à un
enquêteur d’administrer un questionnaire. Par exemple dans les agences où
nous sommes passé, il était difficile voire impossible d’obtenir ne serait-ce
que quelques minutes avec une caissière ou un agent de terrain pour lui
administrer un questionnaire, pendant qu’une longue file de clients
attendent d’être satisfaits. Le seul choix ou du moins, la seule possibilité qui
nous restait était de laisser l’administration des questionnaires au soin des
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chefs d’agences avec le risque de se retrouver au retour, avec des
questionnaires mal remplis et donc inexploitables.
Au niveau des directions centrales, la difficulté tenait au fait que nous étions
à la fin d’une année et au début d’une nouvelle année ; il fallait donc faire le
point de ce qui a été fait et programmer d’autres activités le plus tôt possible.
Ce qui, du même coup, a augmenté le volume du travail des agents.
D’autres difficultés non des moindres tenaient au fait que certains
agents sont réticents envers les enquêtes et par conséquent, opposent le
plus souvent leur refus ou, lorsqu’ils acceptent de prendre un questionnaire
après mainte insistance, le questionnaire soit ne revient pas, soit alors
revient mais mal rempli et donc du coup inexploitable.
III.2 Limites et risques d'erreurs
III.2.1 Limites dans le choix de la population cible
Ces limites tiennent à la technique même de recherche de l’information
sociale. Notre étude a concerné sept (07) directions sur les quatorze (14) que
compte l’ONEA. Bien que nous ayons tenté de toucher au moins la moitié
des directions et les plus importantes en termes d’effectif, il reste tout de
même que toute la population de l’ONEA n’a pas été enquêtée. De ce fait, les
résultats auxquels nous parviendrons pourraient ne pas refléter la réalité du
phénomène observé.
Il convient de souligner aussi le fait que le niveau d’instruction de certains
agents constitue un handicap non négligeable dans la réponse aux questions
posées. Par exemple, il nous est arrivé de constater que certains enquêtés
font la confusion entre ‘‘attentes’’ et ‘‘suggestions’’, ‘‘affectation’’ et ‘‘mobilité’’.
Nous nous sommes retrouvé au moment du traitement des données, avec
des réponses difficiles à interpréter et des questionnaires qu’on avait du mal
à exploiter. Cette situation pourrait impacter sur les résultats de notre
étude.
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III.2.2 Limites dues à la nature de l’information sociale
Ces limites et ces risques d’erreurs tiennent aussi à l’enjeu de
l’information sociale. Interroger des individus sur leurs perceptions ou leurs
opinions peut parfois conduire l’auteur de la recherche à des erreurs de
compréhension ou d’interprétation. C’est pourquoi nous avons au cours de
ce travail, tenté de rester le plus proche possible des réponses données par
les répondants afin de limiter ces risques d’erreur d’incompréhension et/ou
de mauvaise interprétation. Notre objectif n’est pas de déceler le « vrai » du
« faux », mais d’avoir la perception la plus proche possible de la réalité
étudiée.
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
I- PRESENTATION DE L’ONEA
I.1 Evolution historique de l’ONEA de 1945 à nos jours
L'Office National de l'Eau et de l'Assainissement (ONEA) a été créé le
22 juillet 1985, sous la forme d'un Etablissement Public à Caractère
Industriel et Commercial (EPIC). Il sera par la suite transformé en Société
d'Etat (SE) le 02 novembre 1994 (décret N°94-391/PRES/MICM/EAU
portant transformation de l’ONEA en Société d’Etat) avec un capital de trois
milliards quatre-vingt millions (3.080.000.000) de francs CFA.
Quelle est l'histoire de l'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) des
centres urbains en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) avant l’actuel ONEA ?
Les premières installations d’AEP ont été réalisées à Bobo Dioulasso
au lendemain de la deuxième guerre mondiale en 1945. Elles arriveront à
Ouagadougou dans les années 1951-1952. La gestion des systèmes collectifs
d'AEP relevait à cette époque, d'entreprises privées ou à participations
privées comme :
Energie AOF, la première société d’énergie et d’eau au Burkina ;
La Société Africaine d'Eau et d'Electricité (SAFELEC) créée juste après
l’indépendance du pays en 1960 pour succéder à Energie AOF ;
La Société Voltaïque d’Eau et d’Electricité (VOLTELEC), qui verra le
jour le 06 septembre 1968 en remplacement de la SAFELEC.
La particularité à cette époque était que jusque-là, l’eau et l’électricité étaient
gérées par une même société.
Le 1er janvier 1970, les activités de l'eau et de l'électricité furent
séparées avec la création de la Société Nationale des Eaux (SNE), Société
d'Economie Mixte (SEM) dont le siège était à Ouagadougou. Cette société
avait pour objet la production et la distribution d'eau dans les centres
urbains et semi-urbains du pays. Dans la même année une convention de
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gérance fut conclue entre l’Etat et cette société pour la gestion des
installations d’AEP déjà existantes.
I.2 La nationalisation du secteur de l’eau au Burkina Faso
La politique de l'eau élaborée par l’Etat en 1976, va transférer la
gestion de l'eau dans le domaine public. C’est ainsi qu’en 1977, la gestion
des systèmes collectifs d'AEP est nationalisée avec la création de l'Office
National de l'Eau (ONE) par ordonnance N°77/006/PRES du 23/02/1977,
sous la forme d'un Etablissement Public à Caractère Industriel et
Commercial (EPIC). Cet office reçoit le monopole de la gestion de toutes les
entreprises et de toutes les opérations de stockage, de traitement,
d'épuration, de transport et de distribution d'eau brute et d'eau potable.
La nationalisation du secteur de l’eau va aussi inclure dans les
missions de l’ONE, le volet assainissement avec une réorganisation des
activités en 1984. Cela se justifiait par les problèmes de pollution et
d'assainissement liés à l'accroissement de la consommation d'eau dans les
villes et le manque d'infrastructures adéquates. Cette extension des activités
sera prise en compte dans la dénomination du nouvel office créé en 1985.
I.3 Le Contrat-Plan 2010-2012 entre l’Etat Burkinabè et l’ONEA
L'ONEA, Société d'Etat à caractère stratégique (loi n°53/93/ADP du 20
décembre 1993 portant définition et détermination des sociétés et
entreprises à caractère stratégique), obéit aux contraintes du service public
(continuité, et égalité de traitement, neutralité, …). Compte tenu de ce
caractère stratégique, un contrat-plan triennal est signé entre l’Etat du
Burkina Faso et l’ONEA et dont le dernier en date est celui du 1er janvier
2010, conclu pour une période de trois (03) ans renouvelable. Ce Contrat-
Plan fixe les obligations des deux parties ainsi que les performances
attendues de l’ONEA.
I.4 L'ONEA et la décentralisation au Burkina Faso
Le Burkina Faso s'est engagé depuis quelques années, dans un
processus de décentralisation et de communalisation intégrale. Sur le plan
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institutionnel et juridique, de nouvelles lois viennent redéfinir les relations
entre l'ONEA et les communes. Ainsi, des conventions de partenariat
définissent les rapports entre l'ONEA et les communes dans le cadre du
Contrat-Plan Etat-ONEA.
Mode de gestion en matière d’eau et d’assainissement
Deux modes de gestion apparaissent avec la mise en œuvre du
processus de décentralisation et de communalisation : la gestion directe
par la commune (par exemple la commune de Sindou) et la gestion
déléguée (affermage, concession, etc.).
La ferme ou « affermage est un mode de gestion des services publics
par lequel une personne privée physique ou morale traite à forfait avec la
collectivité publique qui reçoit une somme fixée à l’avance ; le fermier [en
l’espèce l’ONEA] conservant le surplus des recettes qu’il réalise ou
supportant les pertes éventuelles »29. Ce mode de gestion du service public
est utilisé dans le domaine de l'eau et de l’assainissement au Burkina Faso.
L'ONEA a signé des contrats d'affermage avec les communes disposant de
ces investissements initiaux où il gère le service d'eau pour le compte de ces
communes. Dans ce cadre, des comptes rendus techniques et financiers
sont élaborés par l'ONEA et restitués chaque semestre avec les conseils
municipaux de ces communes. La contractualisation pour les communes,
garantit la pérennité et le développement du système au bénéfice des
populations.
I.5 Organisation interne de l’ONEA
L’ONEA est placé sous la tutelle de trois (03) Ministères :
le Ministère de l’Eau qui assure la tutelle technique ;
le Ministère de l’Economie et des Finances pour la tutelle financière ;
le Ministère du Commerce qui assume la tutelle de gestion.
En tant que Société d'Etat, l’ONEA comprend deux types d’organes :
des organes de direction et des organes d’exécution.
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GUILLIEN Raymond et VINCENT Jean. (1998). - Lexique des termes juridiques. - 12ième
édition. – Paris. – Dalloz. - 561 p.
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I.5.1 Les organes de direction
L’Assemblée Générale (AG) : en tant que Société d’Etat, c’est
l’Assemblée Générale des Sociétés d’Etat (AGSE). Organe de délibération,
l’AGSE approuve les rapports du Conseil d’Administration, statue sur les
états financiers de l’ONEA, nomme les commissaires aux comptes sur
proposition du CA, définit les grandes orientations politiques de l’ONEA, etc.
Le Conseil d’Administration (CA) : il est composé de 12 membres
(administrateurs) avec à sa tête un Président du Conseil d’Administration. Le
CA assume les hautes responsabilités de l’Office qu’il exerce dans la limite
de l’objet social.
I.5.2 Les organes d’exécution
Conformément à la Décision N°2012-007/ONEA/PCA du 09 août 2012
portant organisation et fonctionnement de l’ONEA, les organes d’exécution se
situent à deux niveaux :
Au niveau central
La Direction Générale (DG) à laquelle sont rattachés le Secrétariat
Général (SG), l’Inspection Générale (IG), les Départements CEMEAU,
Communication, Système d’Information et Contrôle de Gestion ;
la Direction Financière (DF), la Direction des Ressources Humaines
(DRH), la Direction de l’Exploitation (DEX), la Direction de
l’Assainissement (DASS), la Direction Clientèle (DCL), la Direction de la
Planification des Investissements (DPI), la Direction de l’Audit et de la
Qualité (DAQ), la Direction des Marchés et des Stocks (DM) et la
Direction de Projet AEP Ouaga phase intermédiaire ;
Au niveau régional
la Direction Régionale de Ouagadougou (DRO), la Direction Régionale
de Bobo Dioulasso (DRB), la Direction Régionale du Nord-Ouest
(DRNO) et la Direction Régionale du Nord-Est (DRNE) toutes
rattachées à la DEX.
Les attributions de chacune de ces directions sont définies par la
Décision N°2012-007/ONEA/PCA précitée.
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I.6 Missions
Les missions de l’ONEA sont définies dans le décret N°85-
387/CNR/PRES/EAU précitée et à l’article 2 des statuts. Il s’agit de :
créer, gérer et protéger les installations de captage, d'adduction, de
traitement, et de distribution d'eau potable pour les besoins urbains et
industriels ;
créer, promouvoir, améliorer et gérer les installations d'assainissement
collectif, individuel ou autonome pour l'évacuation des eaux usées et
des excréta en milieu urbain et semi-urbain.
I.7 Plan stratégique 2011-2015
Dans le cadre des mutations institutionnelles (désengagement de
l’Etat, décentralisation, communalisation, loi d’orientation sur l’eau, …),
l’ONEA s’est doté successivement de trois plans stratégiques (2004-2008 ;
2008-2010 ; 2011-2015) qui lui ont permis d’orienter son développement.
L’objectif de leur actualisation est de permettre à l’ONEA de mettre à jour sa
vision, d’adapter ses orientations stratégiques aux grandes tendances de
l’environnement et de se fixer des objectifs globaux et spécifiques. Cela lui a
permis d’atteindre des résultats appréciables tels que :
l’accroissement sensible du nombre de personnes ayant accès à l’eau
potable par une campagne de branchements sociaux en 2008 ;
le renforcement de son orientation client avec la mise en œuvre d’un
Système de Management de la Qualité (SMQ) sanctionné en 2009 par
la certification aux normes ISO 9001 version 2008.
Dans son troisième plan stratégique 2011-2015, l’horizon recherché
est celui du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et
d’Assainissement (PN-AEPA) et les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD). D’où la nécessité pour l’ONEA de réorienter son
développement et mobiliser les énergies de son personnel. C’est dans cet
esprit qu’a été élaboré le plan stratégique 2011-2015, rendu possible grâce
au bilan du plan stratégique précédent ainsi que son diagnostic interne et
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externe dont les résultats ont alimenté la réflexion sur l’élaboration du plan.
Des travaux en atelier ont ainsi permis à l’ONEA de :
formuler sa nouvelle vision : « être en 2015 une entreprise de référence
dans le secteur de l’approvisionnement en eau potable et assainissement en
Afrique, engagée dans l’innovation au service du Client » et ses nouvelles
valeurs (la satisfaction du client, le sens du service public, le
professionnalisme, l’esprit d’équipe et la solidarité) ;
dégager les orientations stratégiques ;
déterminer les résultats stratégiques et les résultats intermédiaires ;
dégager les activités clés à mener pour atteindre ces résultats ;
analyser les risques liés à la mise en œuvre de ce plan.
Le plan stratégique 2011-2015 de l’ONEA a inspiré sa politique qualité
dont le but est de répondre prioritairement aux attentes principales des
clients et des usagers à savoir bénéficier d’une proximité et d’une régularité
dans l’accès à l’eau potable ainsi que d’un assainissement adéquat, tout en
respectant les exigences légales et réglementaires. De manière globale,
l’élaboration du plan stratégique a été fortement portée en interne et a
bénéficié d’une grande participation et de l’adhésion du personnel. Cela est
un facteur déterminant de réussite dans sa mise en œuvre.
I.8 Les orientations stratégiques
Une visionne ne peut être atteinte sans une définition des orientations
stratégiques. L’ONEA en a défini cinq (05) sur lesquelles il va s’appuyer pour
décliner les résultats stratégiques à atteindre tout en respectant le cadre
d’intervention défini pour les OMD et PN-AEPA et le contrat-plan
Etat/ONEA. Il s’agit de :
la satisfaction du client ;
la consolidation de sa crédibilité et de sa performance ;
le renforcement des services en AEPA ;
le renforcement des partenariats et l’appui aux collectivités ;
la satisfaction et l’engagement du Personnel.
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II- PRESENTATION DE LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES
Jusqu’en 1993, l’ONEA ne disposait pas d’une DRH. A la faveur de la
mise en œuvre d’un Schéma Directeur Organisationnel et Informatique
(SDOI) dont le premier est achevé en 1994, l’ONEA va se doter d’un nouvel
organigramme en 1993 avec la création de deux nouvelles directions dont la
DRH.
II.1 Missions et organisation
Conformément à la Décision N°2012-007/ONEA/PCA du 09 août 2012
en son article 38, la DRH a pour missions entre autres de :
élaborer la politique de gestion des ressources humaines de l’ONEA ;
établir les plans de carrière des agents ;
élaborer les systèmes de rémunérations ;
assurer l’administration du Personnel ;
établir un système de communication interne ;
définir les conditions de travail et les responsabilités des postes ;
élaborer la politique de formation de la société ;
assurer la qualification du Personnel de l’ONEA ;
coordonner l’élaboration et l’actualisation des outils de gestion des
ressources humaines et veiller au bon fonctionnement des processus
placés sous sa responsabilité ;
etc.
La DRH est organisée en quatre (04) services et une section et leurs
missions sont définies par la Décision N°2012-007/ONEA/PCA du 09 août
2012 en ses articles 40 à 44.
II.1.1 Le Service Développement des Ressources Humaines (SDRH)
Il est chargé de la mise en œuvre de la politique de gestion des
ressources humaines définie par la DG. Il s’agit entre autres de :
mettre en œuvre les plans de carrière des agents ;
organiser les recrutements et l’évaluation du Personnel ;
accueillir et orienter les nouveaux agents ;
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élaborer les outils de gestion des ressources humaines ;
mettre en œuvre la politique de formation de la société ;
élaborer les plans directeurs de formation du Personnel.
II.1.2 Le Service Gestion du Personnel (SGP)
Le Service Gestion du Personnel a pour missions de :
tenir à jour le fichier du Personnel ;
établir la paie du Personnel ;
élaborer et suivre le budget prévisionnel du Personnel ;
suivre l’exécution du budget prévisionnel de la Direction.
Suivre les absences des travailleurs ;
Effectuer les déclarations du Personnel à la CNSS.
II.1.3 Le Service Santé et Sécurité au Travail (SSST)
Le SSST a pour mission entre autres de conseiller l’administration et
les représentants des travailleurs de l’ONEA sur les exigences requises en
matière de santé et sécurité au travail ; à ce titre il organise et anime les
activités d’éducation sanitaire, de protection, de prévention et de lutte contre
les risques liés à l’exécution de sa mission.
II.1.4 Le Service Social (SS)
Il est le dernier né des services de la DRH (2012). Il est chargé de
veiller au bien-être du travailleur et de sa famille et de faciliter son
adaptation à son travail ; il œuvre à l’installation et au maintien d’un bon
climat dans l’établissement ainsi qu’à la solidarité entre les agents de
l’ONEA.
II.1.5 La Section Secrétariat
Le secrétariat est chargé d’organiser le travail quotidien de la DRH,
d’exécuter les travaux de secrétariat et de rédiger les rapports et comptes
rendus de réunion.
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III- LA GESTION DES CARRIERES AU SEIN DE L’ONEA
La gestion des carrières, en tant qu’un ensemble de dispositifs et
processus permettant de définir la trajectoire professionnelle des salariés et
d’enrichir leur employabilité par une réflexion et une mise en perspective de
leurs compétences et potentiel, fait intervenir plusieurs acteurs au premier
rang desquels les salariés eux-mêmes, mais aussi l’organisation au sein de
laquelle évoluent ces salariés. Cette gestion des carrières à l’ONEA est
contenue dans le Statut du Personnel30 et ses annexes (décisions, notes de
services). Elle implique plusieurs processus RH (recrutement, formation,
évaluation des performances, mobilité, …) et commence depuis l’engagement
définitif de l’agent jusqu’à la fin de son séjour au sein de l’ONEA.
III.1 Le Recrutement
L’ONEA pourvoit à ses besoins en ressources humaines au moyen de
deux types de recrutements : le recrutement interne et le recrutement
externe.
Le recrutement interne/promotion : il s’entend de l’accès à un emploi
de catégorie supérieure par voie d’appel à candidature interne. Pour tout
emploi à pourvoir il est d’abord fait appel aux candidatures internes avant de
faire appel aux candidatures externes. L’ONEA organise chaque année des
recrutements internes qui permettent aux agents d’évoluer dans leur
carrière et ainsi de passer d’une catégorie inférieure à une catégorie
supérieure. Les conditions de candidature sont définies par le Statut du
Personnel et la décision d’ouverture de l’appel à candidature. En plus des
objectifs classiques, il s’agit aussi pour l’ONEA de témoigner sa
reconnaissance à ses agents en leur donnant la possibilité d’évoluer vers des
catégories supérieures. Les agents candidats qui auront réussi à ces
recrutements internes sont reclassés dans la nouvelle catégorie
correspondant au poste pour lequel ils sont déclarés admis.
30
Statut du Personnel de l’ONEA du 11 juin 2011
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Le recrutement externe s’entend de l’accès à un emploi à l’ONEA par
voie d’appel à candidature externe. L’accès aux emplois de l’ONEA est ouvert
à égalité de droits sans discrimination aucune à tous les Burkinabè
remplissant les conditions définies par le Statut du Personnel. Ces
conditions tiennent notamment à la nationalité, l’âge, la morale, la
qualification, l’aptitude physique,… L’appel à candidature est fait soit
directement par l’ONEA, soit par l’intermédiaire de structures de
recrutement spécialisées dans le respect des textes en vigueur.
Une fois admis au test, l’engagement définitif du candidat n’a lieu que
s’il a accompli avec succès la période d’essai dont la durée est fonction de la
catégorie dont relève l’emploi pour lequel il est déclaré admis. Cette période
d’essai peut consister en une formation dispensée par le Centre des Métiers
de l’Eau ou par un prestataire externe au cours de laquelle l’agent sera
évalué. C’est une phase d’immersion qui permet aux nouveaux agents de se
familiariser avec l’environnement dans lequel ils sont appelés à travailler.
Selon la nature du contrat (contrat à durée déterminée ou contrat à durée
indéterminée), l’agent est soit un employé permanent ou un contractuel.
Après son engagement définitif, l’agent est classé dans une des neuf (09)
catégories et se voit également affecté un échelon allant de un (01) à vingt et
un (21) conformément au Statut du Personnel et la décision d’ouverture du
test.
Il est prévu à l’annexe I du Statut du Personnel neuf (09) catégories
reparties dans quatre (04) classes ainsi qu’il suit dans le tableau ci-dessous :
Tableau de classification des agents de l’ONEA
Classe I Classe II Classe III Classe IV
Catégories I & II III & IV V & VI VII, VIII & IX
Statuts Cadres
supérieurs
Cadres
moyens
Agents
spécialisés
Agents
d’exécution
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III.2 L’évaluation des performances
L’évaluation consiste au terme du Statut du Personnel, à apprécier les
performances de l’agent au regard des objectifs qui lui sont fixés et à lui
attribuer une note comprise entre zéro (0) et dix (10), à partir de critères
préalablement définis. L’évaluation est annuelle et concerne le personnel
permanent et détaché de l’ONEA, toutes catégories confondues ayant au
moins six (06) mois de présence à l’ONEA. Elle est faite en premier lieu par
les responsables hiérarchiques et en second lieu par une sous-commission
d’appréciation et de notation. Un recours devant la Commission Centrale
d’Avancement est ouvert en cas de contestation par l’agent de sa note.
En plus d’apprécier les performances de l’agent, l’évaluation permet à
l’agent, grâce à la note qui lui est attribuée, de gravir les échelons dans sa
catégorie. Cet avancement de l’agent dans sa catégorie a lieu tous les deux
années si l’agent obtient à l’issue des deux dernières évaluations, une
moyenne au moins égale à 5/10 et dans le meilleur des cas, tous les dix-huit
mois si à l’issue des deux dernières évaluations, il a obtenu une moyenne
égale à 10/10.
L’évaluation est aussi le moment privilégié de rencontre entre l’agent et son
supérieur hiérarchique ; moment au cours duquel chaque partie exprime ses
attentes : le supérieur hiérarchique les attentes en termes de résultats,
d’objectifs et le subordonné en termes d’évolution dans sa carrière,
d’accompagnement dans son poste et dans ses projets professionnels.
L’évaluation des performances permet également de récompenser les mérites
de l’agent à travers différentes formes de reconnaissance. L’encouragement à
la performance qui récompense un agent ayant réalisé plus de 100% des
objectifs qui lui sont fixés au cours de l’année. Cette récompense peut être
financière ou en nature. Il peut s’agir aussi de lettre de félicitation adressée à
l’agent à l’occasion d’évènements particuliers tel que le nouvel an.
En signe de reconnaissance de ses mérites, un agent peut être proposé à une
décoration aux ordres nationaux et ainsi bénéficier d’une bonification
d’échelon. En effet depuis 2011 le Statut du Personnel prévoit que tout agent
ayant fait l’objet d’une décoration aux ordres nationaux a droit à une
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bonification d’échelon. Les décorations aux ordres nationaux sont
réglementées par décret présidentiel et récompensent les agents les plus
méritants.
III.3 La formation et le perfectionnement des agents
Au sens du Statut du Personnel de l’ONEA en son article 31, la
formation professionnelle/perfectionnement est « l’ensemble des activités
entreprises par l’employé ou l’employeur et visant à assurer l’acquisition de
connaissances, de qualifications et d’aptitudes nécessaires pour exercer une
profession ou une fonction déterminée ». Ces activités permettent à l’agent de
développer et d’acquérir des compétences nouvelles qui lui permettront
d’évoluer dans sa carrière. L’ONEA dispose en son sein d’un centre de
formation dénommé ‘‘Centre des Métiers de l’Eau’’ (CEMEAU).
Le CEMEAU assure la formation et le perfectionnement du Personnel dans
les métiers de l’eau et de l’assainissement. L’ONEA peut également faire
appel à l’expertise extérieure pour assurer la formation/perfectionnement de
son Personnel.
Le statut du Personnel prévoit que tout agent peut bénéficier de
formations professionnelles/perfectionnement, soit à la charge de l’ONEA
soit sur financement extérieur selon les conditions qu’il définit31. Toute
formation d’au moins neuf (09) mois sanctionnée par une attestation donne
droit à une bonification d’échelon et celle sanctionnée par un diplôme
reconnu par l’Etat burkinabè ou le CAMES donne droit à un reclassement.
Le reclassement consiste dans le passage d’une catégorie inférieure à une
catégorie supérieure. Il s’effectue dans la nouvelle catégorie à l’échelon où le
salaire est immédiatement supérieur au salaire du travailleur.
L’auto-formation : elle vise à développer l’initiative personnelle des
agents en les soutenant dans leurs projets. A ce sujet une note de service
datant de 2008 et portant réglementation de l’accompagnement à l’auto-
formation précise les règles applicables dans ce cadre. L’objectif recherché
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Statut du Personnel de l’ONEA 2011, article 32
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est de développer la performance de l’ONEA en développant les compétences
des agents et de favoriser la promotion interne.
Par ailleurs, il y a lieu de souligner que l’ONEA a mis en place un
synoptique de carrière qui décrit pour chaque poste ou emploi existant, les
différentes possibilités d’évolution et les compétences requises pour passer
d’un emploi à un autre. Un tel dispositif existe également dans une moindre
mesure au niveau des différentes fiches de poste. Ainsi, une fois dans un
poste donné, l’agent a la possibilité de connaître les différentes possibilités
d’évolution que lui offre le poste en question et les compétences requises
pour y accéder. Cela permet à chaque agent d’orienter ses projets
professionnels car la gestion de la carrière est aussi et avant tout l’affaire de
l’agent lui-même qui doit initier des actions permettant de booster sa
carrière en utilisant pour ce faire les moyens que lui offre son employeur.
III.4 La politique de mobilité des agents
La mobilité permet à l’agent de vivre différentes situations
professionnelles, d’occuper de nouvelles responsabilités et ainsi de
développer de nouvelles compétences. Dans le cas de l’ONEA, la mobilité
d’un agent peut se faire à l’intérieur d’un même service, centre
d’exploitation, d’une même direction, ou entre différents services, centres
d’exploitation ou directions différentes. La mobilité a lieu soit d’office pour
nécessité de service, soit à la demande de l’agent ainsi que le prévoit le
Statut du Personnel. Dans un cas comme dans l’autre, l’intérêt du service
prime sur toute autre considération. Les agents mobilisés bénéficient de
mesures d’accompagnement dont les modalités sont précisées par la
décision N°2011-010/ONEA/PCA du 17 juin 2011 portant fixation des
avantages divers à accorder aux agents de l’ONEA. Ces mesures visent à
faciliter l’adaptation et l’intégration de l’agent dans son nouveau poste.
III.5 Le régime médico-social et autre avantages sociaux
Les agents de l’ONEA et leur famille bénéficient au terme de l’article 39
du Statut du Personnel, d’un régime médico-social dont les modalités
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d’application sont précisées par la décision N°2011-012/ONEA/PCA du 17
juin 2011 portant régime médico-social applicable aux agents de l’ONEA.
D’autres avantages leur sont accordés par le même Statut du Personnel et
les décisions du Conseil d’Administration y annexées. Par exemple :
les prestations et activités sociales au profit des travailleurs et de leur
famille,
l’allocation spéciale de retraite calculée sur les mêmes bases et suivant
les mêmes règles que l’indemnité de licenciement ;
la prime pour service rendu correspondant à douze (12) mois de
salaire brut.
Malgré tous les efforts consentis en matière de gestion des carrières,
l’ONEA rencontre depuis quelques années déjà, des difficultés avec son
personnel qui devient de plus en plus exigeant en termes d’évolution de
carrière et de rémunération.
III.6 Manifestation des difficultés
Les revendications des salariés sont de plus en plus fréquentes et
portent sur les conditions de vie et de travail (la rémunération, plan de
carrière, …). Plusieurs enquêtes de satisfaction ont démontré le climat de
malaise avec des taux de satisfaction en deçà la moyenne : de 59,75% en
2008, ce taux est passé à 43,35% en 2009 et environ 30% en 2011.
Des entretiens que nous avons eus avec certaines personnes ressources, il
ressort que l’ONEA ne dispose pas d’un plan de remplacement du Personnel
qui est pourtant essentiel pour une société qualifiée de stratégique par la loi.
Cela s’explique en partie par l’absence d’une politique de fidélisation des
agents à haut potentiel (ingénieurs hydrauliciens, chimistes et biochimistes,
informaticiens, …) et le statut même de la société.
Ce malaise presque généralisé se manifeste par un nombre élevé de départs
chaque année dans un contexte national où obtenir un emploi relève d’un
parcours de combattant :
- 25 départs contre 73 entrées au 31/12/2011 pour un effectif de 823 ;
- 26 départs contre 63 entrées au 31/12/2012 pour un effectif de 827.
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Pour y remédier une mission d’audit réalisée en 2008 avait
recommandé la mise en place d’un plan de carrière, l’amélioration du niveau
de rémunération et le passage de la logique de diplôme à la logique de poste
et de compétences. Malheureusement, la mise en œuvre de ces
recommandations rencontre de nombreuses oppositions sur certains points.
Le plan de carrière qui a été initié a rencontré des oppositions dans sa phase
projet ce qui a entrainé sa suspension.
Au vu de toutes ces difficultés sommes toutes préjudiciables à l’ONEA,
notre objectif est de comprendre le fonctionnement du système de gestion
des carrières de l’ONEA, connaître et comprendre les attentes du Personnel
par rapport au plan de carrière qui leur a été proposé. Pour y parvenir, nous
avons prévu d’effectuer des entretiens avec quelques personnes ressources
de l’organisation, des recherches et analyses documentaires, des entretiens
d’enquêtes à l’aide de questionnaires durant les trois mois de stage que nous
avons effectué au sein de l’ONEA. Ce travail fera l’objet de notre chapitre II.
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CHAPITRE II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS –
RECOMMANDATIONS
I- PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
I.1 Présentation de l’échantillon
Nous avions prévu au départ, un échantillon d’au moins 54 agents.
Pour y parvenir, nous avons distribué 90 questionnaires. Au final, 55 agents
nous ont retourné des questionnaires exploitables. Les tableaux ci-dessous
présentent les différentes caractéristiques des enquêtés, selon leurs
catégories socio-professionnelles, le sexe et le nombre d’agents
correspondants.
Tableau de l’échantillon par catégorie socio-professionnelle et par sexe
Au regard du tableau un certain nombre de constats peuvent être
faits. Le premier constat vient du fait que la répartition de l’échantillon entre
les deux catégories d’agents, telle que prévue au départ, n’a pu être respecté.
Les opérationnels enregistrent 4 agents de plus pendant que l’encadrement
enregistre un manque de 3 agents. D’autres constats peuvent être faits:
S’agissant d’abord du personnel d’encadrement : sur un total de dix-
sept (17) agents, neuf (09) femmes contre huit (08) hommes ont été
interrogés sur un échantillon de vingt (20) agents visés au départ soit
une différence négative de trois (03) agents.
S’agissant ensuite du personnel opérationnel : sur un total de trente-
huit (38) agents, neuf (09) femmes contre vingt-neuf (29) hommes ont
31%
69%
Diagramme n°1
Encadrement
Opérationnel
Sexe
Catégories Fem. Hom. Total
En
(%)
Encadrement 9 8 17 30,91
Opérationnel 9 29 38 69,09
Total 18 37 55 100
En (%) 32,73 67,27 100 Total
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été interrogés pour un échantillon de trente-quatre (34) agents
annoncés ; soit une différence positive de quatre (04) agents.
Quant à l’échantillon total, nous enregistrons au total dix-huit (18)
femmes contre trente-sept (37) hommes, soit un total général de
cinquante-cinq (55) agents.
I.2 Présentation et analyse des résultats des questions relatives à
la classification catégorielle des agents
I.2.1 Présentation des résultats
a) Le personnel d’encadrement
Pour observer l’évolution du personnel d’encadrement dans la carrière,
nous avons cherché à connaître la classification de chaque agent à son
engagement et celle actuellement et nous sommes parvenu aux conclusions
suivantes (voir tableau n°2 en annexe 5).
L’ancienneté maximale dans la carrière est de 28 ans contre un minimum
d’un an. Nous remarquons également qu’au sein de ce groupe d’agents
seulement 11,8% des agents qui étaient à l’embauche, des agents
opérationnels, ont pu atteindre le stade de l’encadrement en passant
seulement à la catégorie immédiatement supérieure à celle à laquelle ils
étaient classés à l’embauche (C5), après en moyenne vingt-huit (28) ans de
service. 11,8% des agents qui étaient déjà de l’encadrement à l’embauche
ont aussi changé de catégorie après douze (12 (16+9/2=12,5)) ans en
moyenne de service. 70,5% des agents n’ont pas changé de catégorie et les
5,9% restants correspondent au système manquant32.
Lorsque nous avons demandé à l’encadrement de se prononcer sur le mode
d’avancement, les résultats ont été les suivants :
Que pensez-vous du mode d’avancement des agents ?
32
Le système manquant signifie que l’individu concerné n’a pas fourni l’information qui est demandée
17%
65%
6%
6% 6% Diagramme n°2
Très bien, à conserverBien, à améliorerMoyen, à améliorerPas satisfaisant, à changerSans opinion
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- 17% des agents ont estimé que le mode d’avancement des agents était
très bien et qu’il faut le conserver ;
- 65% ont estimé ce mode d’avancement bien mais qu’il faut
l’améliorer ;
- 6% ont estimé le système moyen et donc à améliorer ;
- 6% autres ont estimé que le mode d’avancement n’est pas satisfaisant
et qu’il faut le changer ;
- 6% sont restés indifférents au mode d’avancement et donc sans
opinion.
b) Personnel opérationnel
Les mêmes résultats ont été enregistrés auprès du personnel
opérationnel (cf. tableau n°1 en annexe 5). En effet, 2,6% des agents de ce
groupe ne se sont pas prononcés sur leur ancienneté ; 5.26% (2*100/38) des
agents qui étaient de la catégorie C7 et C8 ont pu changer de catégorie en
accédant à la catégorie C5 après en moyenne 23 ans d’ancienneté ((29 ans +
16 ans)/2). Le reste des agents ont seulement évolué en termes d’échelon.
Tout comme au niveau de l’encadrement, les agents de ce groupe passent
beaucoup d’années dans une même classe ou catégorie.
I.2.2 Analyse des résultats relatifs à la classification catégorielle
des agents
L’objectif de la présentation ci-dessus (pages 63 & 64) est de trouver
une explication aux résultats auxquels nous sommes parvenu. Ces résultats
nous permettent de faire les analyses suivantes :
Le nombre élevé d’années passées dans une même classe ou catégorie
explique la rigidité du mode d’avancement. Il est difficile à un agent se
situant dans les dernières classes (C9, C8, C7) de parvenir à la dernière
classe des opérationnels (C5) à plus forte raison parvenir au stade de
l’encadrement (C4, C3, …).
Mais, il y a lieu de relativiser cet état de fait dans la mesure où nous
sommes dans une situation de précarité de l’emploi et les demandeurs
d’emploi n’ont pas toujours le choix entre postuler ou non à tel ou tel poste
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même lorsque celui-ci est en deçà de leur niveau de diplôme. Dans une telle
situation, un système d’avancement peut se transformer en une sorte de
‘‘prison’’ pour un agent si les conditions sont trop rigides. Dans le cas de
l’ONEA, la rigidité tient non seulement au temps requis pour passer d’un
échelon inférieur à un échelon supérieur (deux ans), mais aussi à la plage de
notation des agents (entre 0 et 10). A contrario, un système souple
permettrait à un agent qui se trouvait au bas de l’échelle de gravir très
rapidement les classes. On peut ainsi passer du statut d’agent opérationnel
à celui de cadre voire de cadre moyen si l’on remplit dans le cas précis de
l’ONEA, les conditions de diplôme et d’ancienneté.
Les résultats des recrutements sont édifiants sur ces difficultés. En
effet, l’analyse du rapport de recrutement interne des années 2012 et 2013,
nous conforte dans notre position.
En 2012, sur un total de 64 postes à pourvoir dans 24 emplois, seulement
60 dossiers ont été retenus. A la fin du processus seulement 12 agents ont
finalement été déclarés admis ; soit un taux de réussite de 20%. La solution
pour combler les 48 postes, a été le recours au recrutement externe.
En 2013, sur un total de 61 postes à pourvoir toutes catégories confondues
dans 17 emplois, il y a eu seulement 8 agents déclarés admis sur un total de
43 candidatures retenues ; soit un taux de réussite de 18%. Des emplois tels
que ceux des ingénieurs, des juristes,… n’ont souvent pas eu de candidats
remplissant les conditions en interne. A notre avis, deux raisons pourraient
expliquer cet état de fait :
D’un côté, on peut relever le fait que les conditions de recrutement sont
assez dures certes, mais il se pourrait que l’ONEA cherche à éviter autant
que faire se peut que des agents se retrouvent dans des emplois ou des
postes où ils n’ont véritablement pas le profil ou les compétences requises.
Par exemple, l’ONEA ne valorise pas assez la formation dispensée par son
propre centre de formation à ses agents en n’établissant pas d’équivalence
entre cette formation et les diplômes classiques. Cela aurait pu conduire à
certaines incohérences entre profil et poste. A cela s’ajoute le fait que la
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condition d’ancienneté constitue une barrière pour certaines catégories
d’agents.
De l’autre côté, il y a le fait que les agents ne font pas assez d’effort pour se
former de leur propre initiative. Par exemple, au niveau des opérationnels
seulement 21% des agents ont déclaré avoir suivi de formations diplômantes
de leur propre initiative. Le diplôme étant jusque-là et nous le verrons dans
les questions qui y sont consacrées, un des principaux critères pour la tenue
d’un poste, les agents ne disposant pas de diplômes de niveau élevé se
retrouvent bloqués dans leur évolution.
I.3 Présentation et analyse des résultats des questions relatives au
plan de carrière des agents
L’objectif recherché à travers ces questions, c’est d’avoir une idée sur
la connaissance par les agents du plan de carrière de l’ONEA, leur
appréciation, leurs attentes et suggestions. C’est l’occasion pour nous de
confirmer ou d’infirmer nos hypothèses de départ :
Hypothèse 1: Les objectifs du plan de carrière à l'ONEA sont annihilés par
la rigidité des règles qui régissent la gestion des ressources humaines.
Hypothèse 2: Le système de gestion des carrières se révèle parfois comme
une camisole de force contre le personnel, perdant ainsi toute importance
I.3.1 Présentation des résultats
a) Au niveau du personnel d’encadrement
Les questions qui ont porté sur la connaissance du plan de carrière
ont donné les résultats suivants :
Existe-t-il un plan de carrière pour les agents à l'ONEA ?
Pour cette première question, sur l’échantillon représentant le personnel
d’encadrement interrogé, 41% des agents ont déclaré qu’il existe un plan de
41%
53%
6% Diagramme n°3
OUINONNe s'est pas prononcé
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carrière contre 53% des agents qui ont déclaré le contraire. En revanche, 6%
des agents se sont abstenus de se prononcer sur la question.
Nous avons également demandé l’appréciation que les agents faisaient
de ce plan et nous avons obtenu les résultats suivants :
Comment le trouvez-vous ?
- 18% des agents interrogés trouvent qu’il est « bien, à améliorer » ;
- 29% des agents trouvent qu’il est « moyen, à améliorer » ;
- 18% des agents sont « sans opinion »
- et 35% des agents ne se sont pas prononcés sur la question.
Des entretiens que nous avons eus avec certains agents, les raisons
avancées quant à l’inexistence de ce plan sont diverses : certains parlent de
projet qui n’a pas abouti ; d’autres parlent de l’obsolescence de la notion
même de plan de carrière en arguant que chaque agent de nos jours,
s’oriente en fonction des opportunités qui s’offrent à lui ; d’autres enfin
parlent d’un plan de carrière inadapté au contexte burkinabè (le
rattachement aux anciennes habitudes est encore tenace).
A la question de la nécessité d’un plan de carrière pour l’ONEA et ses
agents les résultats suivants ont été obtenus :
Pensez-vous que l'existence d'un tel plan soit nécessaire
aussi bien pour l’ONEA que pour ses parties ?
18%
29% 18%
35% Diagramme n°4
Bien, à améliorerMoyen, à améliorerSans opinionNe s'est pas prononcé
88%
6%
6% Diagramme n°5
OUINONNe s'est pas prononcé
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88% du personnel d’encadrement interrogé ont trouvé qu’un tel plan était
nécessaire, certains en le justifiant, d’autre sans justification. Pour ceux qui
ont une justification, un tel plan selon certains, permettrait à chaque agent
de se positionner et de savoir où il peut aller et où il va aller dès son entrée à
l’ONEA. Pour les autres, c’est une source de motivation de l’agent car « plus
on a de l’avenir dans une entreprise, plus on donne le meilleur de soi ».
Pendant ce temps, 6% des agents trouvent qu’il n’est pas nécessaire. Par
contre, 6% ne se sont pas prononcés.
b) Au niveau du personnel opérationnel
Au niveau du personnel opérationnel, les questions relatives au plan
de carrière ont donné les résultats suivants :
Sur la question de sa connaissance par les agents, les résultats ont été les
suivants :
Avez-vous connaissance du plan de carrière ?
10% seulement des agents interrogés ont déclaré avoir connaissance du
nouveau plan de carrière en soulignant pour certains, le fait qu’il ne soit pas
appliqué et pour d’autres, le fait qu’il n’y ait pas eu assez d’information là-
dessus.
S’agissant des autres, 82% des enquêtés ont déclaré n’être pas au courant
du nouveau plan de carrière de l’ONEA ; ajoutant que l’idée a fait écho à un
certain moment mais qu’elle s’est limitée au stade d’une simple idée pendant
que 8% ne se sont pas prononcés sur cette question.
L’objectif était aussi de recueillir des suggestions sur le sujet grâce à la
question qui a suivi. Sur cette question, seulement 21% des enquêtés du
personnel opérationnel ont fait des suggestions. Ils souhaiteraient que la
10%
82%
8% Diagramme n°6
OUI
NON
Ne s'est pas prononcé
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direction fasse plus de communication sur ce plan afin que tous les agents
en prennent connaissance.
Par contre, 5% ont déclaré ne pas avoir de suggestion à faire et 74% se sont
prononcés, estimant ne plus avoir confiance en la direction.
I.3.2 Analyse des résultats en rapport avec le plan de carrière
Il y a lieu dans un premier temps, de faire remarquer le fait que la
notion même de plan de carrière est à notre avis, souvent mal comprise par
les uns et les autres. Certes, il est l’œuvre de l’organisation à laquelle
appartient l’agent, mais il revient aussi à l’agent d’exploiter les opportunités
qu’elle lui offre. Le plan de carrière ne se présente pas comme un « bien
gratuit » pour paraphraser une expression couramment utilisée dans
l’enseignement des sciences économiques. L’organisation ne pourrait en
aucun cas, mettre en avant les intérêts de ses agents au détriment des siens.
Elle offre un cadre où chaque agent est appelé à entreprendre des actions
dans le sens de faire évoluer sa carrière. Le rôle de l’organisation est de
veiller à ce que ce cadre offre les possibilités de développement aux agents.
Malheureusement, ce n’est pas cette impression que nous avons eue à
l’issue des résultats. Nous constatons effectivement que la question de plan
de carrière enregistre un record d’abstention chez les agents toutes
catégories confondues. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’il y a eu
beaucoup de débats sur la question mais toutes les tentatives de solutions
n’ont pas connu de succès. Le projet qu’avait initié la direction n’a pu voir le
jour alors que le plan de carrière faisait partie des points de revendication
des travailleurs. Cela a du même coup à notre avis, entraîné une déception
chez beaucoup d’agents. La méconnaissance ou l’ignorance surtout au
niveau des opérationnels mais aussi la déception de ceux qui en ont
connaissance ont fait que beaucoup d’agents n’ont pas voulu se prononcer
sur le sujet. C’est ce qui explique l’inutilité de faire des suggestions, la
grande majorité des agents estimant ne plus avoir confiance au système.
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69
En posant ces questions aux agents, notre objectif est de savoir si la
question de carrière revêt une importance selon eux ; mais aussi et surtout
d’apprendre un tant soit peu, les éléments qui constituent les points de
désaccords entre la direction et les agents. Lors des discussions que nous
avons eues avec certaines personnes ressources de l’ONEA, il est ressorti
effectivement que la direction et le personnel à travers son syndicat, ne se
sont pas entendus sur le projet de plan de carrière proposé par la direction.
Les points de désaccord portaient entre autres sur les questions de pesée de
poste, les questions de rémunération ; il était aussi question de passer de la
logique de diplôme à la logique de poste et de compétence. Tous ces points
n’ont pu trouver d’accord qui puisse permettre à chaque partie de tirer
profit.
Le plan de carrière étant un des éléments centraux d’un système de
gestion des carrières, son absence ou un désaccord sur ledit plan fait que le
système devient incomplet et peut donc être à l’origine de conflit entre
l’organisation et ses agents. La présence de conflit au sein d’une
organisation occasionne des coûts supplémentaires avec les grèves que cela
entraine, les multiples démissions, etc.
I.4 Présentation et analyse des résultats des questions relatives à la
politique de mobilité du personnel
L’objectif à travers ces questions, est de savoir s’il est prévu un plan de
mobilité qui puisse permettre aux agents de développer la polyvalence en
termes de compétences professionnelles. Nous avons posé les questions
aussi bien au personnel opérationnel qu’à l’encadrement.
I.4.1 Présentation des résultats
a) Au niveau de l’encadrement
Les questions qui ont porté sur la politique de mobilité ont donné les
résultats suivants :
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70
Que pensez-vous de la mobilité des agents à l'ONEA ?
Sur la question ci-dessus les agents d’encadrement interrogés ont
donné les réponses suivantes :
6% des agents d’encadrement interrogés estiment que le plan de mobilité des
agents est « très bien, à conserver » ; 35% l’estiment « bien à améliorer » ;
47% des agents trouvent qu’il est « moyen, à améliorer » pendant que 6%
« estiment qu’il est « pas bien, à changer ». 6% des agents ne se sont pas
exprimés.
Notre préoccupation était aussi de savoir si l’encadrement avait à sa
disposition des outils lui permettant de gérer la mobilité ; à cette
préoccupation, les résultats suivants ont été obtenus : 29% des agents ont
répondu « OUI » contre 65% de « NON ». Par contre 6% des agents interrogés
ne se sont pas prononcés sur la question. Les outils le plus souvent
mentionnés par ceux qui déclarent en connaître sont généralement le statut
du personnel et les décisions d’affection des agents ; en dehors de ces deux
éléments aucun autre document n’est mentionné.
Certaines situations peuvent s’ériger en obstacles dans toute politique
de mobilité du personnel dans les organisations. Nous avons dans le cadre
de notre étude, cherché à en savoir davantage auprès des agents.
Rencontrez-vous des difficultés dans la gestion de la mobilité des agents ?
6%
35% 47%
6% 6%
Diagramme n°7
Très bien, à conserverBien, à améliorerMoyen, à améliorerPas bien, à changerSans opinion
17%
65%
18% Diagramme n°8
OUI
NON
Ne s'est pas prononcé
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71
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71
Dans la gestion de la mobilité des agents, seulement 17% de
l’encadrement interrogé reconnaît qu’il leur arrive de rencontrer souvent
quelques difficultés. Il s’agit le plus souvent de la difficulté à trouver un
remplaçant à l’agent qui doit changer de poste ; du coup le problème se pose
des deux côtés : le poste que l’on quitte et le poste que l’on va rejoindre.
Par contre 65% de ce groupe d’agents disent ne pas rencontrer de difficultés
tandis que 18% des agents ne se sont pas prononcés sur la question.
Nous avons énuméré un certain nombre de difficultés que nous avons
soumis à l’encadrement afin de savoir si ces cas pouvaient effectivement
constituer des obstacles dans la gestion de la mobilité ; les avis suivants ont
été recueillis :
Quelles sont les raisons le plus souvent évoquées par les agents comme pouvant faire obstacle à leur mobilité ?
53% de l’encadrement a souligné les raisons familiales. Cette raison est
revenue le plus souvent dans la réponse des agents d’un certain âge (au-
dessus de la cinquantaine) ou selon que l’agent est ou non marié. L’absence
d’accompagnement de la part de la direction générale, la crainte de ne
pouvoir s’adapter au nouveau poste ou d’être moins compétent sont
également revenus chez 6% des agents de l’encadrement interrogés sur
chacun ces différents éléments. Par contre 23% des agents interrogés sont
sans opinion et 6% ne se sont pas prononcés.
53%
6%
23%
6% 6%
6%
Diagramme n°9
Des raisons familiales
L'absence d'accompagnement
Sans opinion
Ne s'est pas prononcé
Raisons familiales et absence d’accompagnement
Raisons familiales, crainte de ne pouvoir s’adapter et absence d’accompagnement
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72
72
b) Au niveau du personnel opérationnel
Les questions qui ont porté sur la politique de mobilité du personnel
ont donné les résultats suivants :
Y- aurait-il selon vous des raisons particulières pouvant faire obstacle à la mobilité d'un agent ?
71% du personnel opérationnel ont déclaré qu’il existe des raisons qui
peuvent faire obstacle à la mobilité d’un agent ; par contre 21% des
opérationnels trouvent qu’il n’existe pas de raison qui peuvent empêcher la
mobilité d’un agent ; 8% des agents ne se sont pas prononcés sur la
question.
Au sujet de ces raisons, les réponses ont été les suivantes comme
l’indique le diagramme ci-dessous :
Lesquelles parmi celles proposées ?
Tout comme chez le personnel d’encadrement les raisons sont diverses ; il
s’agit :
71%
21% 8%
Diagramme n°10
OUINONNe s'est pas prononcé
26%
3%
5%
11% 13%
8%
26%
3%
5%
Diagramme n°11
Raisons familiales
Crainte de ne pas pouvoir s'adapter
Crainte d'être moins compétent
Absence d'accompagnement
Réticence du supérieur hiérarchique
Autres
Ne s'est pas prononcé
Raisons familiales et crainte de ne pas pouvoir s’adapter Raisons familiales et absence d’accompagnement
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26% pour les raisons familiales 26% ; la crainte de ne pouvoir s’adapter
3% ou d’être incompétent 5% ; l’absence d’accompagnement 11% ; la
réticence du supérieur hiérarchique 13% ; les raisons familiales et la crainte
de ne pouvoir s’adapter 3% ; les raisons familiales et l’absence
d’accompagnement 5%. D’autres raisons ont été soulignées par certains
agents ; il s’agit par exemple de la maladie et l’absence de poste disponible
correspondant au profil de l’agent à mobiliser (8%). Pendant ce temps 26%
des agents ne se sont pas prononcés.
Les raisons familiales apparaissent comme étant l’obstacle principal à la
mobilité d’un agent. On pourrait y inclure la maladie qui est également
évoquée.
Sur le thème de la mobilité, les autres questions étaient de savoir si
l’ONEA disposait selon eux, d’un plan et l’appréciation qu’ils en font.
Sur le premier point qui porte sur l’existence ou non d’un plan de mobilité,
nous avons enregistré les résultats suivants : 63% des opérationnels ont
déclaré qu’il existe un plan de mobilité pendant que 34% des opérationnels
ont déclaré le contraire mais 3% d’agents ne se sont pas prononcés ou ne
savent pas.
Quant au second point où il était question d’apprécier le plan de mobilité, ce
dernier n’est pas du goût du personnel opérationnel comme nous le
constatons au regard des résultats de la question ci-dessous.
Quelle appréciation faites-vous de ce plan ?
5% seulement des agents de cette catégorie pensent que ce plan est « très
bien, à conserver » ; 21% pensent qu’il est « bien, à améliorer » ; 26% le
trouvent « moyen, à améliorer » ; 13% estiment qu’il n’est « pas bien, à
6%
21%
26%
13%
8%
26%
Diagramme n°12
Très bien à conserverBien, à améliorerMoyen, à améliorerPas bien, à changerSans opinionNe s'est pas prononcé
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changer » ; 8% sont « sans opinion » et 26% des agents ne se sont pas
prononcés.
NB : Il y a lieu à notre avis, de faire un arrêt pour expliquer un tant
soit peu certains taux sur certaines questions dont celles relatives à la
mobilité et sans doute sur bien d’autres sujets pour lesquels nous n’avons
pas pris soin de donner d’explications, non pas parce qu’ils ne revêtent pas
de l’importance mais par souci d’avoir à nous redire à chaque fois. En effet il
y a des questions dont les réponses dépendent fortement de celles des
questions qui les précèdent et de ce fait sont influencées par celles-ci. Par
exemple lorsqu’on interroge un agent par rapport à une question donnée, la
réponse négative fait que les questions suivantes sur le même thème peuvent
ne plus avoir d’objet pour lui et de ce fait gonfler certains taux.
I.4.2 Analyse des résultats des questions relatives à la politique de
mobilité du personnel
On remarque à ce niveau comme sur certaines questions un taux
d’abstention assez élevé et les critiques à l’égard de la politique de mobilité
des agents ne manquent. Il faut rappeler que l’objectif de toute politique de
mobilité c’est avant tout, de développer la polyvalence chez les agents et
d’éviter la routine. Mais cette politique, si elle est mal formulée, peut
conduire à des travers et être vécue par certains agents comme une
sanction. Cela pourrait expliquer les résultats auxquels nous sommes
parvenu. En effet, seulement 6% des agents aussi bien du côté de
l’encadrement que du côté des opérationnels trouvent que le plan de mobilité
peut être conservé en l’état. Il faut tout de même souligner le fait que tous
les emplois et postes existant au sein d’une organisation ne peuvent faire
l’objet de mobilité et l’ONEA n’échappe pas à cette exigence. Cependant, il se
trouve que chaque agent a une préférence pour une localité donnée que
généralement les nécessités du service qui sont selon le statut du personnel,
la première cause de mobilité, ne peuvent pas permettre de satisfaire. Du
coup, beaucoup d’agents vivent les affections ou l’absence d’affectation
comme des sanctions de la part de leur hiérarchie.
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Par ailleurs, le terme mobilité est souvent mal compris par certains
agents pour qui la mobilité est synonyme d’affectation dans une autre
direction ou localité alors qu’elle peut avoir lieu à l’intérieur d’une même
direction aussi bien horizontalement que verticalement. De plus, l’agent lui-
même est un acteur majeur dans sa mobilité à travers la prise d’actions qui
permettent son évolution dans sa carrière.
I.5 Présentation des résultats des questions relatives aux conditions
de tenue de postes à l’ONEA
I.5.1 Présentation des résultats relatifs aux conditions de tenue
de poste
a) Au niveau du personnel d’encadrement
Des questions ont été posées à l’encadrement et qui portent sur les
conditions de tenue de poste. Les réponses suivantes ont été données à nos
préoccupations :
Quels sont les critères actuellement pris en compte pour
la tenue d'un poste à l'ONEA ?
Pour cette question, 41% du personnel d’encadrement interrogé estiment
que les conditions actuellement prises en compte pour occuper un poste au
sein de l’ONEA sont le diplôme en ce que ce dernier est la première condition
qui est d’abord demandée au candidat ; 6% estiment que ce sont les
compétences que requiert le poste ; 29% estiment qu’on allie toutes les
conditions (diplôme, compétences et expériences professionnelles) ; 18%
privilégient le diplôme et l’expérience professionnelle. 6% des enquêtés ont
cité d’autres conditions qui n’étaient prévues dans les différentes
propositions (les affinités, les bords politiques).
41%
6%
29%
6% 18%
Diagramme n°13
Le diplômeLes compétences que requiert le posteToutes les conditionsAutres (préciser)Le diplôme et l’expérience professionnelle
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La justification qui est donnée à cet état de fait par 65% des enquêtés
est que le diplôme est la première condition exigée pour tout poste à pourvoir
à l’ONEA ; les autres conditions venant en appui. 29% des enquêtés n’ont
pas donné d’explication et 6% ne se sont pas prononcés
b) Au niveau du personnel opérationnel
Les réponses suivantes ont été enregistrées pour les mêmes
préoccupations :
Quels sont les critères actuellement pris en compte pour la tenue d'un poste à l'ONEA ?
On constate que les mêmes tendances se dégagent dans les réponses
données par les opérationnels. Ainsi, 47% de ces agents interrogés estiment
que le diplôme est prioritaire ; 29% estiment que pour la tenue d’un poste, il
faut combiner diplôme, expérience professionnelle et compétences. Pendant
ce temps, 8% des agents privilégient l’expérience professionnelle. Seulement
5% estiment qu’il faut associer le diplôme à l’expérience professionnelle.
Interrogés sur la pertinence de ces critères, 11% des agents les
trouvent « très bien, à conserver » ; 29% pensent que ces critères sont « bien,
à améliorer » ; 21% les trouvent « moyen, à améliorer ». Par contre 26% des
opérationnels les trouvent « pas bien, à changer » et 13% des agents sont
« sans opinion ».
47%
8%
2%
32%
3% 3%
5%
Diagramme n°14
Le diplôme
L'expérience professionnelle
Les compétences que requiert le poste
Toutes ces conditions
Autres
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Le diplôme et l’expérience professionnelle
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I.5.2 Analyse des résultats des questions relatives aux conditions
de tenue de poste
L’objectif recherché à travers cette question était de savoir quels sont
les critères que l’encadrement privilégie dans la responsabilisation d’un
agent et chez les opérationnels de connaître leur opinion sur ces critères (le
diplôme particulièrement) qui constituent le plus souvent pour eux, des
barrières infranchissables. De plus, dans la mesure où la question de tenue
de poste faisait partie des points de désaccord entre le syndicat et la
direction, c’était aussi l’occasion de recueillir d’autres opinions à ce sujet.
Malheureusement, il n’y pas a eu d’unanimité sur un autre critère à
part le critère tenant au diplôme soutenu par le personnel. La majorité des
agents restent attachés à la logique de diplôme qui prévaut actuellement au
sein de l’ONEA bien qu’une minorité d’agents auraient préféré voir les
critères de compétences de l’agent mis en avant. L’accent est beaucoup plus
porté sur le diplôme au détriment des compétences que peut détenir l’agent
ou que requiert un poste alors que le diplôme n’est qu’une présomption de
compétences et non synonyme de compétences. L’ancienneté qui est aussi
une condition prévue par le statut du personnel n’est cependant pas évoquée
par les agents en ce sens que beaucoup auraient souhaité voir cette
condition revue dans le sens de son abaissement. Au final, les agents restent
dans leur grande majorité, partagés sur les autres critères tout en tenant à
ce que le diplôme soit à la base.
I.6 Présentation et analyse des résultats des questions relatives à la
politique de socialisation des agents nouvellement recrutés
I.6.1 Présentation des résultats des questions portant sur la
politique de socialisation ou d’intégration
La politique de socialisation dans les organisations revêt une
importance capitale lorsqu’il est question de carrière. Cela peut être
déterminant sur le choix de l’agent de rester ou pas au sein de
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l’organisation. C’est pourquoi, nous avons voulu savoir ce qu’il en est au sein
de l’ONEA.
Au niveau de l’encadrement, 71% estiment avoir été bien accompagnés
durant leur phase d’immersion pendant que 29% estiment qu’il n’y a pas de
mesures d’accompagnement des agents nouvellement recrutés.
Au niveau du personnel opérationnel, les résultats sont moins satisfaisants
bien qu’ayant atteint la moyenne. 55% des agents opérationnels déclarent
qu’il existe des mesures d’accompagnement pour les nouveaux agents contre
40% qui déclarent qu’il n’existe pas de mesures d’accompagnement.
Cependant, 5% des agents interrogés ne se sont pas prononcés.
Quant à l’appréciation de ces mesures, seulement 6% des agents
opérationnels estiment ces mesures d’accompagnement « très efficaces, à
conserver » ; 21% des agents opérationnels les trouvent « efficaces, à
améliorer » ; 26% les trouvent « moyens, à améliorer » et 5% trouvent ces
mesures « pas efficaces, à changer ». Par contre les « sans opinion » et les
abstentionnistes viennent avec respectivement 8% et 34%.
I.6.2 Analyse des résultats des questions portant sur la politique
d’intégration.
L’objectif recherché à travers ces questions, c’est de voir comment les
agents nouvellement recrutés vivent leur intégration au sein de l’ONEA.
Nous remarquons à ce niveau, qu’il y a toujours des divergences
lorsqu’il est question d’appréciation. Il est difficile de trouver une certaine
unanimité en la matière car les questions d’appréciation relèvent beaucoup
plus de la subjectivité que de l’objectivité. Mais, il faut néanmoins souligner
que ces mesures ne sont pas bien appréciées.
La différence de statut a un impact significatif sur les positions des uns et
des autres et pourrait expliquer les réponses données par certains agents à
certaines questions. Selon le contrat qui lie l’agent à l’ONEA, les mesures
peuvent être différemment perçues. En rappel les agents, selon qu’ils sont
liés à l’ONEA par un contrat à durée déterminée ou à durée indéterminée,
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reçoivent un traitement différent au terme du statut du personnel. Dans de
telles conditions, les réponses à ce type de questions peuvent être
influencées par la nature du contrat qui lie l’agent à l’ONEA.
Par exemple, un agent qui a un contrat de six (06) mois ou un an ne pourra
pas avoir la même appréhension de ces mesures d’accompagnement qu’un
autre qui a un contrat à durée indéterminée. Pendant que le premier peut
estimer à tort ou à raison qu’il n’y a pas de mesures d’accompagnement, le
second qui a eu le temps de faire la différence entre deux périodes est
beaucoup plus à mesure d’apporter un jugement beaucoup plus objectif sur
ces mesures.
I.7 Présentation et analyse des résultats des questions relatives au
soutien de l’organisation aux projets professionnels personnels
des agents
L’objectif visé à travers ce thème est d’une part, prendre connaissance
de la politique de l’organisation en termes de développement des
compétences de ses agents, d’acquisition de nouvelles qualifications et
d’autre part, savoir aussi l’engagement personnel de l’agent pour évoluer
dans sa carrière grâce à ses initiatives personnelles avec ou sans le soutien
de son organisation.
I.7.1 Présentation des résultats
Nous avons cherché auprès de l’encadrement à savoir si au niveau de
la direction, les agents pouvaient bénéficier de soutien pour une formation à
titre personnel dans une perspective d’évoluer vers d’autres activités à
l’intérieur voire à l’extérieur de l’ONEA.
53% des agents de l’encadrement ont répondu « OUI ». Dans le même temps,
23% ont répondu « NON » et 24% des enquêtés ne se sont pas prononcés.
Le taux de 24% de réponses négatives pourrait trouver son explication dans
le fait que certains agents qui sont pourtant de l’encadrement n’ont pas une
longue ancienneté ou sont des agents sous contrat à durée déterminée ; de
ce fait ces types d’informations peuvent échapper à leur connaissance. Nous
pouvons aussi ajouter le fait que certains agents bien qu’étant de
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l’encadrement, n’ont pas d’agent sous leur responsabilité. De ce fait, ils
peuvent ne pas se sentir concernés par la question ou même l’éviter.
Faisant suite à la question précédente, nous avons cherché à savoir
aussi bien au niveau de l’encadrement que chez les opérationnels, si parmi
les différentes propositions contenues dans la question suivante, il y en avait
qui pouvaient constituer des obstacles à la formation.
D’une manière générale quelles sont les raisons qui pourraient expliquer qu’un agent ne puisse pas suivre une formation professionnelle ?
Les réponses données par les agents de l’encadrement sont plus ou moins
variées mais dans l’ensemble, elles touchent à tous les obstacles avec un
accent mis sur le coût de la formation et l’âge de l’agent. En effet, 35% des
agents ont souligné le coût de la formation comme étant un obstacle ; 23%
ont estimé que l’âge de l’agent en est un ; 12% ont évoqué l’âge de l’agent et
la nature de la formation.
Les autres raisons tels que : nature de la formation ; âge de l’agent/coût de
la formation ; âge de l’agent/durée/coût de la formation ; durée/coût/nature
de la formation ; maladie (autres) sont évoquées à raison de 6% d’agents
chacune.
Au niveau des agents opérationnels la même question a donné les
réponses suivantes :
23%
35% 6%
6%
6%
12%
6% 6%
Diagramme n°15 (encadrement) L'âge de l'agent
Le coût de la formation
La nature de la formation
Autres (préciser)
L’âge de l’agent et le coût de la formation
L’âge de l’agent et la nature de la formation
L’âge de l’agent, la durée et le coût de la formation La durée, le coût et la nature de la formation
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D’une manière générale quelles sont les raisons qui pourraient expliquer qu’un agent ne puisse pas suivre une formation professionnelle ?
Les réponses à la question sur les obstacles à la formation restent toujours
plus ou moins les mêmes dans un sens opposé avec à ce niveau, un fort
taux d’abstention. 37% des agents interrogés ont déclaré ne pas avoir
d’opinion et 8% ne se sont pas prononcés sur la question. Pour le reste, 21%
des agents ont souligné comme obstacle la nature de la formation ; 18% ont
évoqué l’âge de l’agent ; 13% des agents pour le coût de la formation et
seulement 3% pour la durée de la formation.
Les autres questions adressées aux agents opérationnels ont porté sur
l’accompagnement en termes de formation et ont enregistré les résultats
suivants :
S’agissant d’abord de la question de savoir si oui ou non ils ont pu bénéficier
de formations depuis leur engagement à l’ONEA, 69% des agents
opérationnels interrogés reconnaissent que des formations leur sont
dispensées depuis leur embauche contre 26% d’agents qui déclarent n’avoir
pas bénéficié de formation ; par contre, 5% des agents ne se pas prononcés.
S’agissant ensuite des initiatives personnelles pour leurs carrières, 21% ont
déclaré avoir suivi des formations professionnelles diplômantes à titre
personnel contre 76% qui ont déclaré n’avoir jamais suivi de formation
professionnelle diplômante depuis leur arrivée à l’ONEA. Par contre, 3% des
agents ne se sont pas prononcés sur la question.
Quant à l’accompagnement, ils sont seulement 2% à déclarer avoir été
accompagnés ; le reste déclare n’avoir pas reçu d’accompagnement (24%) ou
ne s’est pas prononcé (74%) comme l’indique le diagramme ci-dessous.
18% 3%
13%
21%
37%
8% Diagramme n°16 (opérationnels)
L'âge de l'agentLa durée requise pour la formationLe coût de la formationLa nature de la formationSans opinion
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L’ONEA vous a-t-il accompagné ?
I.7.2 Analyse des résultats
L’intérêt était aussi de savoir comment le problème de la formation est
vécu selon les catégories socio-professionnelles. A l’arrivée, on constate que
les obstacles existent de part et d’autre avec beaucoup plus d’acuité chez les
opérationnels qui doivent fournir beaucoup plus d’efforts pour se former et
qui généralement, n’y arrivent pas et finissent donc par se sentir
marginalisés. 21% des agents de ce groupe ont relevé comme obstacle la
nature de la formation. C’est justement à ce niveau qu’il faut le plus souvent
faire des formations diplômantes pour pouvoir postuler pour un changement
de catégorie voire de statut. C’est aussi à ce niveau que le poids de l’âge peut
constituer également un véritable handicap dans la mesure où il est exigé de
l’agent de fournir beaucoup plus d’efforts pour réussir ; ce qui n’est plus
évident après un certain âge. Dans le même sens, cela peut expliquer un
peu la réticence d’un supérieur hiérarchique à soutenir une telle initiative.
Du côté de l’encadrement, c’est plutôt le coût de la formation qui est la
raison principale. La formation est généralement très coûteuse en termes
financiers et ne demande pas le plus souvent une longue durée et donc pas
d’efforts insurmontables à l’agent comme c’est souvent le cas chez les
opérationnels.
Parlant des actions de développement des compétences des agents
dans la tenue de leur poste, la majorité des agents opérationnels ont chacun
eu à faire au moins une formation depuis leur arrivée à l’ONEA. La formation
des agents fait partie de la politique de socialisation des agents et l’ONEA
dispose d’un centre de formation à cette fin. Le statut du personnel
organisant en partie la procédure de recrutement le précise. Les formations
2% 24%
74%
Diagramme n°17
OUI
NON
Ne s'est pas prononcé
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le souvent dispensées et citées par les agents interrogés sont généralement
des formations spécifiques au métier de l’eau et destinées à aider l’agent
dans son poste actuel.
Sur la question de soutien à un agent pour sa formation, il faut
souligner qu’il est prévu dans le statut du personnel et dans une note de
service datant de 2008, les conditions dans lesquelles un agent peut
bénéficier d’un soutien de l’ONEA pour sa formation. Le but de la question
était de savoir si de telles possibilités sont mises à profit par les agents.
Mais, nous constatons que le nombre d’agents notamment opérationnels
ayant pu entreprendre de telles initiatives de formation diplômantes n’est
pas très significatif (21%). Cela se justifie certainement par le fait qu’ils sont
convaincus que c’est une bataille perdue d’avance compte tenu de toutes ces
difficultés déjà évoquées si bien que le nombre d’agents interrogés ayant
bénéficié d’accompagnement est seulement de 2%.
I.8 Présentation et analyse des résultats des questions relatives aux
carrières nomades
L’objectif ici est de voir la tendance qui se dégage avec le phénomène
de « boundaryless career » qui se développe dans certains secteurs tel que le
secteur bancaire. Cela pourrait nous servir aussi comme un indicateur du
niveau de satisfaction auprès du personnel.
I.8.1 Présentation des résultats
A l’issue de nos recherches, les résultats auxquels nous sommes
parvenu sont les suivants :
a) Au niveau de l’encadrement
Que faisiez-vous avant votre arrivée à l'ONEA
12%
18% 70%
Diagramme n°18
Sans emploi
En formation
En activité
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70% des agents de l’encadrement ont déclaré qu’ils étaient en activité avant
leur arrivée à l’ONEA ; 18% ont déclaré qu’ils étaient en formation. Les 12%
restants ont déclaré qu’ils étaient sans emploi. On remarque que la majorité
des agents interrogés étaient en activité et ont dû changer d’emploi au moins
une fois.
b) Au niveau des opérationnels
Avant votre arrivée à l'ONEA, que faisiez-vous ?
Au niveau des agents opérationnels, 42% des agents ont déclaré qu’ils
étaient en activité ; 32% en formation ; 21% étaient sans emploi ; 5% ont
déclaré qu’ils étaient dans le secteur informel.
S’agissant par contre de leur propension à évoluer vers d’autres
activités à l’intérieur ou même à l’extérieur de l’entreprise, 89% des agents
interrogés ont répondu « OUI » tandis que seulement 11% d’agents ont
répondu « NON ».
I.8.2 Analyse des résultats relatifs au phénomène de carrières
nomades
En se référant à l’ancienneté des agents au sein de l’ONEA, on peut en
déduire que le phénomène de carrière nomade n’est pas d’actualité. Le fait
que le taux d’individus en activité au sein du personnel d’encadrement soit
élevé (70%) pourrait avoir une explication. C’est d’abord à ce niveau que se
concentrent les individus ayant une plus longue expérience professionnelle
et donc ont eu la chance d’avoir fait leur premier pas dans une autre
organisation. Ensuite, c’est également au sein de cette catégorie que les
opportunités d’emplois sont élevées.
Tandis que ce taux est en hausse au niveau de l’encadrement, il est en
baisse chez le personnel opérationnel pendant que le taux d’individus sans
21%
32% 42%
5% Diagramme n°19
Sans emploiEn formationEn activitéAutres
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emploi et d’individus en formation est élevé. L’explication pourrait venir du
fait que le groupe des opérationnels est généralement la population la plus
jeune où la majorité des agents sont généralement à leur premier emploi.
C’est également à ce niveau qu’on rencontre le plus d’agents qui manifestent
le désir de changer, se sentant le plus souvent délaissés par rapport à
l’encadrement même si peu d’opportunités se présentent à eux.
Au final, la conclusion que nous pouvons tirer au vu des résultats que
nous avons recueillis c’est que bien que les carrières nomades prennent du
terrain sur le marché du travail, il faut tout de même reconnaître que les
carrières organisationnelles ont encore de beaux jours devant elles. Certes,
l’individu est appelé à jouer un rôle actif dans le développement de sa
carrière, mais il a encore plus que jamais besoin de son organisation pour
faire évoluer cette carrière dans un contexte où trouver du travail relève d’un
parcours de combattant. Le phénomène de carrière nomade reste encore un
luxe au sein des organisations et tous les individus ne peuvent se l’offrir ; en
tant que tel, il reste toujours limité à une certaine catégorie d’emplois et de
profils (ingénieurs de tous genres, juristes, auditeurs et experts comptables,
bref ceux qui sont détenteurs de qualification de haut niveau) mais aussi à
des individus d’un certain âge (généralement les jeunes). C’est dans ces
emplois que l’ONEA enregistre le plus de départs mais aussi le plus souvent
d’absence de candidature en cas d’appel à candidature.
Le phénomène de carrière organisationnelle est encore plus accentué
chez les agents opérationnels que chez les cadres dans la mesure où ces non
cadres ont plus de difficultés à se former comparativement aux cadres. Des
différentes réponses que nous avons recueillies au sein de ce groupe sur le
sujet de la formation, il s’agit le plus souvent de formation support leur
permettant de tenir leur poste actuel. Il ne s’agit véritablement pas de
formation diplômantes qu’ils peuvent faire valoir au sein d’autres
organisations surtout quand on prend en compte la spécificité des activités
de l’ONEA.
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I.9 Présentation et analyse des résultats aux questions spécifiques à
chaque catégorie socio-professionnelle
Il y a des questions qui relèvent essentiellement de l’encadrement
(détection des hauts potentiels, préparation de plan de relève
responsabilisation d’agents), tout comme il y en a qui relèvent des
opérationnels (informations sur les possibilités d’évolution dans la carrière,
les moyens de communication).
I.9.1 Au niveau de l’encadrement
a) Présentation des résultats
Sur la question de savoir si oui ou non des études sont souvent faites
en vue de déterminer les agents pouvant avoir de forts potentiels, seulement
12% de l’encadrement a répondu « OUI » contre 82% de réponses négatives ;
par contre, 6% des agents ne se sont pas prononcés.
S’agissant de la seconde question qui portait sur le besoin de formation dans
la détection des agents à fort potentiel, 71% de l’encadrement a exprimé le
besoin en formation sur l’évaluation et la détection du potentiel ; par contre,
29% a estimé que cela n’est pas nécessaire ainsi que l’indique le diagramme
ci-dessous.
Pensez-vous que des modules de formation dans l'évaluation du potentiel vous soient nécessaires ?
b) Analyse des résultats
Dans toute stratégie de développement, il est nécessaire voire
indispensable pour toute organisation de disposer d’un plan de relève, or
toute stratégie s’élabore pour le long terme et il faut prendre des mesures
préventives ; c’est la raison pour laquelle, nous avons voulu en savoir
davantage auprès de l’encadrement et les réponses à nos préoccupations ne
sont guère satisfaisantes.
71%
29%
Diagramme n°20
OUI
NON
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L’explication que l’on peut trouver au fort taux de réponses « NON »
vient à notre avis, du fait que beaucoup d’agents de l’encadrement semblent
ne pas être concernés par ces questions qui du reste relèvent selon eux, du
haut niveau. Ils ont tout de même dans leur grande majorité, reconnu la
nécessité et le besoin en formation sur l’évaluation et la détection du
potentiel chez un agent.
Une autre explication pourrait venir aussi du statut même de l’organisation.
L’ONEA étant une société d’Etat, il y a donc une véritable mainmise de l’Etat
sur la direction même de la société dans la mesure où les grandes décisions
concernant son évolution, les grandes orientations sont prises par
l’Assemblée Générale des Sociétés d’Etat ; instance suprême de décision. Il
va de soi que la société ait une forte coloration politique. Dans une telle
situation, la détection des agents à hauts potentiels en vue de préparer la
relève pourrait ne plus avoir toute son importance. De la même manière, cela
pourrait être une explication à l’absence de plan de relève au niveau de
l’ONEA.
I.9.2 Au niveau des opérationnels
a) Présentation des résultats
L’objectif recherché ici est de mesurer le niveau de connaissance des
agents opérationnels sur leurs postes ; étant entendu que la fiche de poste
devrait permettre à chaque agent de prendre connaissance par lui-même des
différentes trajectoires professionnelles qui s’offrent à lui. Les questions qui
ont porté sur ce sujet ont donné les résultats suivants :
Disposez-vous d'informations sur les différentes possibilités d'évolution de votre poste ?
68%
32%
Diagramme n°21
OUI
NON
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68% des agents opérationnels ont déclaré disposer des informations sur les
différentes possibilités d’évolution que leur offrent leurs postes ; par contre
32% des agents concernés ont dit le contraire.
S’agissant des sources d’informations, elles sont très variées : la principale
source d’informations reste la fiche de poste ; puis, il y a les discussions avec
les collègues ; le supérieur hiérarchique ; les structures représentatives du
personnel, etc.
Interrogés sur la politique de communication, les agents opérationnels
ont donné les réponses suivantes :
Comment appréciez-vous les moyens de communication qu'utilise la direction avec son personnel ?
Seulement 3% des agents trouvent ces moyens « très efficaces, à conserver » ;
32% les trouvent « efficaces, à améliorer » ; 52% des agents trouvent qu’ils
sont « moyens, à améliorer ». Par contre, 5% des agents estiment que ces
moyens de communications ne sont « pas efficaces, à changer » et 8% des
agents sont « sans opinion ».
b) Analyse des résultats
Au vu des résultats auxquels nous sommes parvenu, nous pouvons
dire que la connaissance des agents relative à leurs postes et les différentes
possibilités qu’ils leur offrent est très significative. Il faut néanmoins,
reconnaître que les informations sont obtenues le plus par des voies autres
que celles auxquelles on pourrait s’attendre. Cela est peut-être dû au niveau
d’instruction de certains agents. Ces derniers hésitent le plus souvent à
demander des éclaircissements à leurs supérieurs hiérarchiques et ces
derniers n’ont souvent pas assez de temps à accorder à leurs subordonnés,
afin de connaître et comprendre leurs préoccupations.
3%
32%
52%
5% 8%
Diagramme n°22
Très efficace, à conserver
Efficace, à améliorer
Moyen, à améliorer
Pas efficace, à changer
Sans opinion
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Ces remarques soulèvent des inquiétudes quant au temps qu’il faut
consacrer à l’évaluation et à l’appréciation de performances des agents car
c’est le moment idéal pour le supérieur de faire connaître ses attentes à son
subordonné et à ce dernier de faire part de ses préoccupations.
S’agissant des moyens de communication utilisés au sein de l’ONEA,
ils enregistrent des résultats qui témoignent qu’ils ne sont pas toujours
efficaces, à en croire la grande majorité des agents opérationnels. On
remarque qu’en dehors des moyens habituels de communication, d’autres
moyens telles que les TIC ne sont pas exploitées de manière efficace et
efficiente, afin que les informations parviennent aux agents en temps réel.
Toutes ces insuffisances relevées çà et là interpellent les parties
prenantes à plus d’un titre ; d’où la nécessité de formuler des
recommandations.
II- RECOMMANDATIONS
Les recommandations que nous formulerons se feront sur la base des
observations et des résultats auxquels nous sommes parvenus à l’issue de
notre étude.
II.1 Le rétablissement de la confiance entre les acteurs
Lors de la phase d’administration du questionnaire, nous avons pu
constater une forte réticence bien que notre enquête soit prioritairement
destinée à la rédaction de notre mémoire de fin de formation. Il s’est dégagé
aussi un certain désenchantement et une certaine méfiance au niveau de
beaucoup d’agents lorsqu’il a été question de répondre à nos interrogations.
Le but de toute enquête au sein d’une organisation étant de recueillir des
points de vue sur une problématique donnée, afin de procéder à certaines
réformes dans l’intérêt de tous, ces réactions sont à notre avis, des signes
annonciateurs du niveau d’insatisfaction des acteurs au sein de l’ONEA. Au
sujet justement de la satisfaction, la dernière enquête datée de 2011 fixait ce
niveau en deçà de la moyenne. Dans un tel climat d’insatisfaction presque
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généralisé, cela peut conduire à la formation de clivages sociaux au sein de
l’ONEA ; d’où la nécessité de rétablir la confiance et le dialogue entre les
différents acteurs.
Le rétablissement de la confiance implique le développement de la
culture d’entreprise entendue comme un ensemble de valeurs durables et
partagées par tous les membres d'une entreprise. Elle fait référence à
l'attachement aux valeurs sociales de l’ONEA, aux valeurs professionnelles :
respect du client, polyvalence ou spécialisation du personnel, ponctualité,
respect des procédures et des consignes, etc. La culture change lentement et
ne se décrète pas. Elle change beaucoup plus sous 1'effet des actions
quotidiennes, que sous celui des efforts de formation ou des décisions des
dirigeants. Elle n’est pas imposée ; elle s’impose d’elle-même par la pratique
de tous les jours.
II.2 Réformer le mode d’avancement des agents dans leur carrière
Il y a lieu de rappeler la rigidité et le caractère très restrictif du mode
d’avancement. En effet, nous avons pu constater que les agents passent
beaucoup d’années dans la même catégorie ou classe. Certains même y
passent toute leur carrière surtout au niveau du personnel opérationnel.
Cela pourrait témoigner des difficultés qu’éprouvent les agents à avancer.
Cette rigidité est due au fait que le statut du personnel prévoit que
l’avancement des agents a lieu tous les deux ans et dans le meilleur des cas,
tous les dix-huit (18) mois dans les conditions qu’il définit.
Il faut également déplorer le fait que l’évaluation annuelle qui est le premier
moyen permettant aux agents d’évoluer dans leur carrière en termes
d’échelon ne concerne que le personnel permanent ; excluant de la chaine
les contractuels qui constituent pourtant aujourd’hui, un effectif non
négligeable au sein de l’ONEA.
Afin de remédier à cette situation, il est indispensable de revoir le
système d’évaluation des performances des agents et également étendre la
liste aux agents contractuels pour qu’ils puissent bénéficier des avantages
prévus à cet effet. Il ne s’agit pas de reformer totalement le système existant
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mais plutôt de revoir le mode de notation et conséquemment les conditions
d’avancement afin d’élargir la plage de notation.
Dans une première hypothèse, on pourrait par exemple relever la barre
jusqu’à 12/12 en permettant que tout agent ayant obtenu successivement
dans les deux dernières années, une moyenne au moins supérieure ou égale
à 10/12 puisse avancer en 18 mois. L’autre hypothèse pourrait consister à
maintenir toujours le plafond à 10/10 mais cette fois-ci en permettant à tout
agent ayant obtenu successivement en deux ans une moyenne au moins
supérieure ou égale à 08/10 de pouvoir avancer en 18 mois. Dans cette
deuxième hypothèse, il s’agit de revoir la moyenne de 10/10 à la baisse.
Cela permet aux agents les plus méritants d’évoluer dans leur carrière plus
rapidement et de stimuler l’esprit de compétition chez les autres agents. En
récompensant davantage la performance reconnue par l’atteinte d’objectifs
négociés d’accord parties, on corrige ainsi l’injustice subie par les plus
méritants.
Le réaménagement du système d’avancement part du constat suivant :
L’ONEA compte neuf catégories et vingt et un échelons. Si l’on part du
principe que chaque agent avance automatiquement tous les deux ans, il
faudra à un individu âgé de 18 ans au moins, engagé par exemple avec le
BEPC, 42 ans pour parvenir au 21ième échelon soit à sa 60ième année qui est
en même temps l’âge de départ à la retraite. Or, nous constatons que peu
d’agents atteignent 40 années de service. Cette difficulté associée à d’autres
justifie la nécessité d’un réaménagement du mode d’avancement.
S’agissant des agents dits contractuels titulaires de contrats à durée
déterminée et ayant au moins les deux ans d’ancienneté, il s’agit de les faire
bénéficier des avantages statutaires ; étant entendu que le code du travail du
Burkina Faso en son article 52, permet à l’employeur de renouveler plus de
deux fois les contrats à durée déterminée (« Le contrat de travail à durée
déterminée est renouvelable sans limitation sauf cas d’abus laissé à
l’appréciation de la juridiction compétente »33).
33
Loi n°028-2008/AN du 13 mai 2008 portant Code du travail du Burkina Faso
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II.3 Réformer les conditions de recrutements internes
Le statut du personnel définit les conditions dans lesquelles les agents
peuvent participer aux recrutements internes. Ces conditions sont fonction
de la catégorie socio-professionnelle de l’agent et s’érigent souvent en de
véritables obstacles pour certains. C’est par exemple le cas avec la condition
de cinq (05) ans d’ancienneté requise pour les agents de certaines classes
avant de participer à leur premier test de promotion interne. Cette condition
constitue à notre avis, une véritable barrière à l’évolution de ces agents dans
leurs carrières.
La solution à cette situation à notre avis, passe par une réforme des
conditions de candidature aux différents recrutements quitte à éliminer
certains prétendants de la compétition. Pour ce faire, il y a lieu de réformer
les différentes classes qui existent au sein de l’ONEA. Cela évite d’avoir
affaire à des agents qui, une fois recrutés, ne sont plus à mesure de suivre
une formation diplômante leur permettant d’évoluer dans leurs carrières. A
titre illustratif, sur les 38 agents opérationnels enquêtés, seulement 21% (07
personnes environ) ont déclaré avoir suivi une formation diplômante depuis
leur entrée à l’ONEA. Les différents résultats auxquels nous sommes
parvenus montrent que la question de la formation rencontre plus
d’obstacles chez les agents non-cadres que chez les cadres, d’où la nécessité
de relever le niveau des candidats à l’entrée.
La mise en œuvre de cette réforme passe aussi par la valorisation des
acquis de l’expérience (VAE), afin d’établir une certaine équivalence avec les
diplômes. Mais cette dernière solution pourrait créer d’autres problèmes
notamment le problème agent/poste/profil ou qualification. C’est pour cette
raison que cette solution doit être une solution transitoire permettant de
gérer le contingent des agents concernés.
II.4 Le renforcement du système de renseignement en RH.
Il faut regretter le fait qu’à l’ONEA le Système d’Information des
Ressources Humaines (SIRH) qui pourtant, pourrait être d’un grand apport
pour une gestion efficace et efficiente de ces ressources ne soit pas exploité
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dans toutes ses dimensions. Cette technologie qui devrait permettre une
meilleure circulation de l’information regorge encore des fonctionnalités non
encore exploitées en témoignent les avis donnés par les agents sur les
moyens de communication.
La fonction RH comprend une part importante de tâches
administratives et répétitives tels que la paie, le contrôle des présences, la
mise à jour des situations personnelles des collaborateurs, le recrutement,…
Par conséquent, la gestion efficace du « capital humain » est devenue une
opération nécessaire et complexe pour les professionnels des RH. Leur
fonction consiste à collecter des données pour chaque collaborateur
concernant son histoire, ses caractéristiques personnelles, ses compétences
ses capacités, ses différentes mobilités. La quantification de ces données et
leur traitement complexe imposent leur prise en charge par des systèmes
automatisés grâce aux TIC. Cette automatisation de tâches administratives
permet aux responsables de la fonction RH de recentrer leur métier sur des
dimensions beaucoup plus décisionnelles, stratégiques ou politiques et de
rompre avec la lenteur administrative. Le développement du SIRH passe par
le renforcement des compétences des utilisateurs en vue d’une meilleure
efficacité et efficience du système.
II.5 Réformer la stratégique de gestion du capital humain
Le constat que l’on a pu faire à l’issue de notre étude est qu’il n’y a pas
de plan de remplacement du personnel aux postes qui constituent le cœur
de métier de l’ONEA. Le pilotage à ce niveau se fait presqu’à vue c’est-à-dire
sans planification ni préparation ou alors, lorsque cette planification ou
préparation existe, elle n’est pas prise en compte au moment opportun. Le
risque de se retrouver avec un agent à un poste pour lequel il n’est pas ou
n’était pas préparé devient réel ; d’où la nécessité d’un plan de relève du
personnel stratégique.
La construction de plan de relève pour l’ONEA présente un
intérêt certain en ce sens qu’il permet de :
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établir la liste des successeurs possibles pour une position donnée ;
mettre en lumière la pénurie de ressources internes pour certaines
positions bien déterminées et cela, grâce à un bon système de gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences qui fournit toutes les
informations utiles sur les besoins en ressources ;
améliorer la motivation du personnel ;
diminuer les coûts de recrutement.
Mais pour la réussite d’un tel plan, il doit répondre à certaines exigences ; il
doit notamment :
être flexible et régulièrement mis à jour ; pouvoir permettre d’identifier
les besoins de recrutement externes ;
être cohérent avec les résultats des évaluations des performances et se
limiter aux postes clés et aux employés considérés comme ayant un
haut potentiel ;
pouvoir offrir l’opportunité à l’encadrement d’étudier des possibilités
de réorganisation de la structure en ayant une démarche qui va au-
delà du remplacement systématique de toutes les positions existantes.
La mise en place d’un tel plan nécessite des mesures conservatoires en
faveur de ces agents considérés désormais comme détenteurs de forts
potentiels. Pour y parvenir, l’ONEA doit prendre des mesures de fidélisation
de ces hauts potentiels afin de les mettre à l’abri des chasseurs de têtes.
II.6 Réformer la politique de mobilité et les conditions de tenue de
poste.
S’agissant d’abord de la mobilité, il y a lieu de souligner le fait que le
statut du personnel ne prévoit pas véritablement de plan de mobilité des
agents. En se contentant de souligner que l’affectation d’un agent se fait
d’office ou à la demande de l’agent, cela laisse la voie aux abus ou à
l’arbitraire, toute chose qui peut entraver la stratégie de gestion des
ressources humaines.
L’ONEA, en dehors du statut du personnel, des décisions d’affectation
citées par certains agents et des résultats issus des différentes évaluations
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des performances des agents, ne dispose pas d’autres outils de gestion de la
mobilité des agents. Plusieurs outils pourraient être mis en place et
permettre de gérer cette mobilité :
Dans le cas précis de l’ONEA, il peut être mis en place de comités de carrière
qui assureront l’interface avec les pratiques d’appréciation ou d’évaluation
des performances. Les résultats de ces évaluations des performances
permettent aux responsables de donner une base à la décision d’affecter un
agent et à ce dernier de pouvoir mieux orienter ses choix professionnels. Les
comités de carrière pourront également servir de cadre de réflexion sur la
carrière.
Il peut être aussi mis en place des cellules de reconversion et c’est le lieu de
rappeler l’impérieuse nécessité d’effectuer périodiquement des bilans de
compétences. Dans le cas de l’ONEA où beaucoup d’agents sont appelés à se
reconvertir après un certain âge, le rôle de ces cellules consistera
essentiellement à organiser l’apprentissage et l’acquisition de compétences
nouvelles pour des agents dont la courbe de compétences commence à
décliner sous l’effet de l’âge.
Quant aux conditions de tenue de poste, il faut préciser le fait que l’ONEA
reste attaché à la logique du diplôme détenu par le titulaire d’un poste alors
que le mode de rattachement pourrait se faire sur la base de la complexité
des activités qui y sont exercées. La conséquence c’est qu’il y a le risque de
se retrouver avec des agents se situant dans la même classe mais dont la
complexité des activités menées par les uns n’est pas comparable à celle des
activités menées par les autres. En mettant beaucoup plus en avant le
diplôme au détriment des autres conditions telles que l’expérience et les
compétences professionnelles requises pour occuper un poste, on court
aussi le risque de se retrouver avec des agents mieux classés que d’autres à
cause de leur diplôme mais dont l’apport dans l’atteinte des objectifs de
l’organisation est moindre par rapport à des agents moins bien classés. Cela
crée du même coup une injustice qu’il faudra à un moment donné réparer. Il
y a donc nécessité de valoriser l’expérience professionnelle et les
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compétences des agents par leur meilleure prise en compte dans la
classification.
II.7 La mise en place d’une équipe de gestion du changement
Tout changement au sein d’un groupe d’individus crée des inquiétudes
et donc des résistances. Le changement désigne une rupture avec le passé ;
c’est aussi « un ensemble de démarche qui va de l’apparition d'un problème
dans l’organisation à la définition de mesures et d'actions »34 qui permettent
l'élaboration d’un plan d’action et la mise en place d'une solution dans des
conditions optimales de réussite dans l’efficacité et l’efficience. L’adoption
d’une telle démarche nécessite que les individus de ce groupe soient
sensibilisés afin de développer en eux la réceptivité à ce changement et la
collaboration.
L’ONEA n’échappe pas à cette règle quand on sait que la mise en
œuvre de certaines de ses réformes a rencontré de vives oppositions de la
part des agents et qui ont conduit à la suspension de certaines de ces
réformes. Il est donc indispensable que la mise en œuvre des réformes
préconisées au sortir de notre étude soit accompagnée de mesures destinées
à les accompagner.
Passer par exemple, de la logique de diplôme qui a toujours prévalu
depuis la nuit des temps, à la logique de poste ne va certainement pas être
du goût de ses détracteurs car, quoi qu’on dise, il y a des intérêts à défendre.
Conduire donc un processus de changement, cela passe par :
la responsabilisation de l’équipe du changement ;
l’implication des acteurs ;
la communication et l’information ;
le développement et la reconnaissance des compétences ;
l’accompagnement du changement.
34
FALL Touba. (2004-2005). - L’audit du système d’évaluation de la Sénégalaise des Eaux (SDE). - Mémoire de DESS-GRH. – Dakar. – CESAG. – 4
ième Promotion. - 112 p.
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Conduire un changement implique aussi nécessairement de repenser
le mode de management des hommes. Ce management doit davantage être
participatif. Dans le cadre de la conduite du processus au sein de l’ONEA, ce
levier doit être actionné en priorité car il est à l'origine de son succès. Il
importe donc à la fois de veiller à ce que les composantes de ce levier
participent à la responsabilisation et à l'implication de tous les acteurs.
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CONCLUSION
La gestion des carrières dans les organisations soulèvent aujourd’hui encore
comme hier, de nombreuses questions. Pendant que pour certains elle n’est
plus à l’ordre du jour, pour d’autres par contre, le sujet est loin d’être
épuisé. En prenant pour thème de recherche « le diagnostic du système de
gestion des carrières du personnel de l’ONEA du Burkina Faso», notre
préoccupation était de comprendre comment fonctionne un tel système au
sein de cette organisation, en partant de deux hypothèses :
Hypothèse 1: Les objectifs du plan de carrière à l'ONEA sont annihilés par
la rigidité des règles qui régissent la gestion des ressources humaines au
sein de cette organisation.
Hypothèse 2: Le système de gestion des carrières se révèle parfois comme
une camisole de force contre le personnel, perdant ainsi toute importance.
Pour parvenir à la confirmation ou non de ces hypothèses, nous avons
utilisé plusieurs méthodes : la documentation, les entretiens, les enquêtes
auprès des agents qui nous ont permis d’aborder avec eux différents sujets,
l’observation directe de tous les jours durant notre stage au sein de l’ONEA.
Il est à souligner que notre étude et les résultats auxquels nous sommes
parvenu invitent à la prudence quant aux transpositions à d’autres types
d’organisations, à d’autres contextes institutionnels, économiques, sociaux
et sociétaux, même s’il est parfois permis de généraliser. C’est le lieu ici de
faire preuve de relativisme, afin de ne pas tomber dans l’absolutisme.
Durant nos recherches, nous avons cherché à trouver des réponses ou
en tout cas, des débuts de réponses aux différentes préoccupations de tout
système de gestion des carrières du personnel en général, et celui de l’ONEA
en particulier. Nos résultats renforcent à notre avis, nos hypothèses ; la
stagnation de beaucoup d’agents dans la même catégorie pendant plusieurs
années, le nombre élevé de nouveaux arrivants et de départs chaque année,
le faible taux de satisfaction, le dialogue de sourds entre employeur et
employés sur le plan de carrière, etc. Ces éléments témoignent bien de la
rigidité du système de gestion des carrières malgré son importance.
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Toute organisation vise un but qui peut être lucratif ou non et ce but
constitue sa première raison d’être. Elle est souvent amenée à faire face à
l’adversité de son environnement. L’organisation a besoin d’hommes et de
femmes qui constituent son capital humain pour évoluer, pour résister aux
intempéries dues au contexte dans lequel elle évolue. En retour, ces hommes
et femmes qui l’animent ont aussi des besoins auxquels elle doit donner une
réponse, afin que les deux protagonistes puissent s’épanouir en toute
complicité. Pour maintenir la flamme de cette collaboration mutuelle,
l’organisation met en place des dispositifs, prend des mesures qui lui
permettent de toujours aller de l’avant.
Les conditions sans cesse mouvantes du fonctionnement des marchés
et le développement de la flexibilité que cela entraine et nécessite
contribuent à dessiner des trajectoires professionnelles de plus en plus
discontinues. La notion de carrière organisationnelle évolue et tend à
accorder une part de plus en plus importante à la responsabilité
individuelle. L’individu doit être plus entreprenant pour sa carrière et ne pas
tout attendre de son organisation. « Cependant, la volonté de mettre au
grand jour les marges de manœuvre des individus risque de détourner
l’attention de problématiques pourtant fondamentales telles que celle de
l’articulation toujours à préciser de différentes logiques qui s’expriment à
travers les carrières : des logiques d’acteurs, des logiques organisationnelles
ou encore des logiques sociétales »35. Dans une organisation comme l’ONEA
où on a affaire à une société d’Etat baignant dans un environnement
économique encore balbutiant, l’acteur principal du système reste l’Etat à
travers l’organisation. Le modèle de carrière traditionnelle ne peut que
conserver un pouvoir attractif fort.
Alors que les promoteurs des « nouvelles carrières » valorisent
l’individu, acteur de sa carrière, sur un plan plus opérationnel l’accent mis
sur le rôle de la personne elle-même ne saurait dispenser d’une réflexion
35 Loïc CADIN, Francis GUERIN & Frédérique PIGEYERE. (2007). - Gestion des ressources humaines, Pratiques et
éléments de théorie. - 3ième
édition. – Paris. – Dunod. - 622 p.
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approfondie sur les pratiques de gestion des carrières développées par les
entreprises. Celles-ci conservent toujours un rôle crucial dans l’élaboration
de programmes susceptibles d’aider les individus à progresser dans un
marché de l’emploi de plus en plus opaque et concurrentiel. Un système de
gestion des carrières dans un tel contexte, pour être profitable à tous, doit
concilier les impératifs économiques de l’organisation et les impératifs
sociaux des travailleurs. Il ne doit pas être un outil taillé seulement à la
solde de l’organisation. C’est donc un large champ de questionnements qui
s’ouvre à la théorie de carrière et y répondre de manière satisfaisante
suppose toutefois de ne pas restreindre les nouvelles approches de la
carrière à l’étude de « nouvelles carrières » et de ne pas tenir par conséquent
pour systématiquement obsolètes les problématiques traitées ou soulevées
par le passé.
Le courant des « carrières nomades » s’appuie sur l’étude des parcours
individuels qui s’expriment en marge des carrières traditionnelles. Ils sont
marqués par la valorisation des compétences personnelles, au mieux des
intérêts de leurs détenteurs. Ces carrières constituent à la fois un défi pour
les entreprises et des opportunités pour imaginer de nouvelles modalités de
gestion qui sachent tirer parti des stratégies et des attentes des individus.
Mais dans le contexte africain en général et burkinabè en particulier, nous
arrivons à l’issue de notre étude, à la conclusion que ces « carrières
nomades » restent toujours limitées à certains secteurs d’activités. De plus,
elles ne s’offrent qu’à certaines catégories d’employés détenteurs de
compétences bien spécifiques. C’est donc à juste titre si la littérature
consacrée aux « nouvelles carrières » soulève un certain nombre de réserves
portant par exemple sur la transférabilité des résultats de recherches
menées sur ces « carrières nomades » ou sur la capacité des individus à
inventer leur carrière.
Dans un domaine caractérisé par de nombreuses remises en cause et
réflexions, la notion d’employabilité apparaît comme une approche
permettant, tant aux entreprises qu’aux salariés, de réfléchir aux
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opportunités susceptibles d’améliorer la propension des individus à trouver
une place dans une entreprise. Une mobilité peut permettre d’accroître cette
employabilité chez les salariés. Mais cette mobilité doit pour ce faire, être
accompagnée des opportunités permettant aux individus de vivre de
nouvelles situations d’apprentissage afin de développer de nouvelles
compétences. Les organisations doivent veiller à ce que la mobilité soit vécue
par l’employé, non pas comme une sanction mais comme l’occasion d’une
évolution positive dans sa carrière. C’est tout l’intérêt de disposer d’outils
appropriés à la gestion de cette mobilité.
Nous arrivons donc au terme de notre étude avec le sentiment, non
pas d’avoir vidé les débats sur la question des carrières, mais tout
simplement celui d’avoir un horizon beaucoup moins sombre qu’au départ,
et surtout l’espoir d’avoir contribué à relancer les débats sur la carrière au
sein de l’ONEA.
« Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel… » (Jean Jaurès, 1903, Discours à la jeunesse, Albi)
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Décision N°2011-004/ONEA/PCA du 28 avril 2010 portant statut du
Personnel de l’ONEA ;
Décision N°2011-004/ONEA/PCA du 15 juin 2011 portant organisation et
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ANNEXES
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION .......................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ............................................................. 5
I- PROBLEMATIQUE ................................................................................... 5
I.1.1 Objectif général ................................................................................... 7
I.1.2 Objectifs spécifiques ............................................................................ 7
I.1.3 Hypothèses de recherche..………………………………………………………..7
I.2 Intérêt de l’étude .................................................................................... 8
I.2.1 Intérêt personnel ................................................................................. 9
I.2.2 Intérêt pour l’ONEA ............................................................................. 9
I.2.3 Intérêt pour le CESAG ....................................................................... 10
I.3 Délimitation du champ de l’étude ......................................................... 10
I.4 Démarche de l'étude ............................................................................. 10
I.5 Plan…………………………………………………………………………………… 11
II- LA REVUE DE LITTERATURE ............................................................... 12
II.1 DEFINITION DES CONCEPTS .............................................................. 12
II.2 HISTORIQUE SUR LA GESTION DES CARRIRES ................................. 17
II.3 TYPOLOGIE DES MODELES DE GESTION DES CARRIERES .............. 18
II.4 LES CONDITIONS D’INSTAURATION D’UN SYSTEME DE GESTION
DES CARRIERES. ................................................................................ 19
II.4.1 L’élaboration de plans de relève ........................................................ 19
a) Conditions de succès d’un plan de relève .................................. 20
b) Les obstacles au plan de gestion des carrières des catégories
de « non cadres » ............................................................................ 21
II.4.2 L’instauration d’une politique de mobilité ......................................... 22
a) Les différents types de mobilités ............................................... 22
b) Les outils de gestion de la mobilité ............................................ 23
c) Les enjeux de la mobilité dans la gestion des carrières .............. 25
d) Les obstacles à la mobilité interne ............................................ 27
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II.5 LA GESTION DES CARRIERES NOMADES .......................................... 30
II.5.1 Les fondements des carrières nomades ............................................. 30
II.5.2 Les caractéristiques des carrières nomades ...................................... 31
a) Une vision plus large de la compétence ..................................... 32
b) Une valorisation des parcours professionnels de l’individu ........ 32
c) La prise en compte de la transférabilité des compétences .......... 33
II.5.3 Les enjeux des carrières nomades pour les organisations ................. 33
II.6 LES ACTEURS DANS LA GESTION DES CARRIERES .......................... 35
II.6.1 La gestion des carrières par l’employeur ........................................... 35
a) La recherche de l’équilibre entre les souhaits individuels et ....... 36
les contraintes organisationnelles .................................................. 36
b) La recherche d’un équilibre entre collaboration et ..................... 37
compétition .................................................................................... 37
II.6.2 La gestion de la carrière par l’employé .............................................. 38
a) La définition des projets personnels et professionnels ............... 38
b) La logique de développement personnel .................................... 39
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE ......................... 41
I- CHOIX DE LA POPULATION D'ETUDE ET COLLECTE DES DONNEES ... 41
I.1 Choix de la population d’étude ............................................................. 41
I.2 Collecte des données ............................................................................ 42
II- METHODE D'ANALYSE DES DONNEES, ............................................... 43
III- DIFFICULTES -LIMITES ET RISQUES D'ERREURS .............................. 43
III.1 Difficultés .......................................................................................... 43
III.2 Limites et risques d'erreurs ................................................................ 44
III.2.2 Limites dues à la nature de l’information sociale ............................. 45
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE ............................ 46
I- PRESENTATION DE L’ONEA .................................................................. 46
DEUXIEME PARTIE: CADRE EMPIRIQUE DE L'ETUDE
I.1 Evolution historique de l’ONEA de 1945 à nos jours ............................. 46
I.2 La nationalisation du secteur de l’eau au Burkina Faso ........................ 47
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I.3 Le Contrat-Plan 2010-2012 entre l’Etat Burkinabè et l’ONEA ............... 47
I.4 L'ONEA et la décentralisation au Burkina Faso ..................................... 47
I.5 Organisation interne de l’ONEA ............................................................ 48
I.5.1 Les organes de direction .................................................................... 49
I.5.2 Les organes d’exécution ..................................................................... 49
I.6 Missions………………………………………………………………………………..50
I.7 Plan stratégique 2011-2015 .................................................................. 50
I.8 Les orientations stratégiques ................................................................ 51
II- PRESENTATION DE LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES .... 52
II.1 Missions et organisation ...................................................................... 52
II.1.1 Le Service Développement des Ressources Humaines (SDRH) ........... 52
II.1.2 Le Service Gestion du Personnel (SGP) .............................................. 53
II.1.3 Le Service Santé et Sécurité au Travail (SSST) .................................. 53
II.1.4 Le Service Social (SS) ........................................................................ 53
II.1.5 La Section Secrétariat ...................................................................... 53
III- LA GESTION DES CARRIERES AU SEIN DE L’ONEA ............................ 54
III.1 Le Recrutement .................................................................................. 54
III.2 L’évaluation des performances ............................................................ 56
III.3 La formation et le perfectionnement des agents .................................. 57
III.4 La politique de mobilité des agents ..................................................... 58
III.5 Le régime médico-social et autre avantages sociaux ............................ 58
III.6 Manifestation des difficultés ............................................................... 59
CHAPITRE II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS –
RECOMMANDATIONS ......................................................................... 61
I- PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .................................... 61
I.1 Présentation de l’échantillon ................................................................. 61
I.2 Présentation et analyse des résultats des questions relatives à la
classification catégorielle des agents .................................................... 62
I.2.1 Présentation des résultats ................................................................. 62
a) Le personnel d’encadrement ....................................................... 62
b) Personnel opérationnel ............................................................. 63
I.2.2 Analyse des résultats des questions relatives à la classification
catégorielle .......................................................................................... 63
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des agents ................................................................................................. 63
I.3 Présentation et analyse des résultats des questions relatives au plan
de carrière des agents ................................................................................ 65
I.3.1 Présentation des résultats ................................................................. 65
a) Au niveau du personnel d’encadrement ...................................... 65
b) Au niveau du personnel opérationnel ........................................ 67
I.4 Présentation et analyse des résultats des questions relatives à la
politique de mobilité du personnel ....................................................... 69
I.4.1 Présentation des résultats ................................................................. 69
a) Au niveau de l’encadrement ....................................................... 69
b) Au niveau du personnel opérationnel ........................................ 72
I.4.2 Analyse des résultats relatifs à la politique de mobilité du personnel . 74
I.5 Présentation des résultats des questions relatives aux conditions de
tenue de postes à l’ONEA ..................................................................... 75
I.5.1 Présentation des résultats relatifs aux conditions de tenue de poste…75
a) Au niveau du personnel d’encadrement .................................... 75
b) Au niveau du personnel opérationnel ........................................ 76
I.5.2 Analyse des résultats des questions relatives aux conditions ............. 77
de tenue de poste ...................................................................................... 77
I.6 Présentation et analyse des résultats des questions relatives à la
politique de socialisation des agents nouvellement recrutés ................. 77
I.6.1 Présentation des résultats des questions portant sur la politique
politique de socialisation ou d’intégration ............................................. 77
I.6.2 Analyse des résultats des questions portant sur la politique
d’intégration. ....................................................................................... 78
I.7 Présentation et analyse des résultats des questions relatives au
soutien de l’organisation aux projets professionnels personnels des
agents ................................................................................................. 79
I.7.1 Présentation des résultats ................................................................. 79
I.7.2 Analyse des résultats ......................................................................... 82
I.8 Présentation et analyse des résultats des questions relatives aux
carrières nomades ............................................................................... 83
CESAG-Mémoire DESS-GRH 11ième
Promotion- Année académique 2011-2012
« Le diagnostic du système de gestion des carrières du personnel de l’ONEA du Burkina Faso »
élaboré par Koumbatersour Ghislain PALENFO
111
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111
I.8.1 Présentation des résultats ................................................................. 83
a) Au niveau de l’encadrement ...................................................... 83
b) Au niveau des opérationnels ...................................................... 84
I.8.2 Analyse des résultats relatifs au phénomène de carrières nomades….84
I.9 Présentation et analyse des résultats sur les questions spécifiques à
chaque catégorie socio-professionnelle ................................................. 86
I.9.1 Au niveau de l’encadrement ............................................................... 86
a) Présentation des résultats .......................................................... 86
b) Analyse des résultats ................................................................ 86
I.9.2 Au niveau des opérationnels .............................................................. 87
a) Présentation des résultats .......................................................... 87
b) Analyse des résultats ................................................................ 88
II- RECOMMANDATIONS ........................................................................... 89
II.1 Le rétablissement de la confiance entre les acteurs .............................. 89
II.2 Réformer le mode d’avancement des agents dans leur carrière ............. 90
II.3 Réformer les conditions de recrutements internes ................................ 92
II.4 Le renforcement du système de renseignement en RH. ........................ 92
II.5 Réformer la stratégique de gestion du capital humain .......................... 93
II.6 Réformer la politique de mobilité et les conditions de tenue de poste ... 94
II.7 La mise en place d’une équipe de gestion du changement .................... 96
CONCLUSION ........................................................................................... 98
BIBLIOGRAPHIE..………………………………………………………………………102
ANNEXES………………………………………………………………………………. 106
TABLE DES MATIERES.………………………………………………………………107