“Le Morte DArthur” : Notes de lecture ; volet 17

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  • 7/27/2019 Le Morte DArthur : Notes de lecture ; volet 17

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    Also,said Merlin, withdraw you where ye list, for this three year I dare undertake they shall not dereyou; and by then ye shall hear new tidings.And then Merlin said unto Arthur,These eleven kings havemore on hand than they are ware of, for the Saracens are landed in their countries, more than forty thou-sand, that burn and slay, and have laid siege at the Castle of Wandesborow, and make great destruction;there-fore dread you not this three year. Also, sir, all the goods that be gotten at this battle, let it be searched,and when ye have it in your hands, let it be given freely unto these two kings, Ban and Bors, that they mayre-ward their knights withal; and that shall cause strangers to be of better will to do you service at need. Also

    you be able to reward your own knights of your own goods whensomever it liketh you.It is well said,quoth Arthur, and as thou hast devised, so shall it be done.

    3 When it was delivered to Ban and Bors, they gave the goods as freely to their knights as freelyas it was given to them. Then Merlin took his leave of Arthur and of the two kings, for to go andsee his master Bleise, that dwelt in Northumberland; and so he departed and came to his master,that was passing glad of his coming.

    And there he told how Arthur and the two kings had sped at the great battle, and how it wasended, and told the names of every king and knight of worship that was there. And so Bleisewrote the battle word by word, as Merlin told him, how it began, and by whom, and in likewisehow it was ended, and who had the worse. All the battles that were done in Arthurs days Merlin

    did his master Bleise do write; also he did do write all the battles that every worthy knight did ofArthurs court.

    4 After this Merlin departed from his master and came to King Arthur, that was in the Castle ofBedegraine, that was one of the castles that standen in the forest of Sherwood. And Merlin was sodisguised that King Arthur knew him not, for he was all befurred in black sheep skins, and a greatpair of boots, and a bow and arrows, in a russet gown, and brought wild geese in his hand, and itwas on the morn after Candlemas day; but King Arthur knew him not.

    Sir,said Merlin unto the king, will ye give me a gift?Wherefore,said King Arthur, should I give thee a gift, churl?Sir,said Merlin, ye were better to give me a gift that is not in your hand than to lose great riches, for

    here in the same place there the great battle was, is great treasure hid in the earth.Who told thee so, churl?said Arthur.Merlin told me so,said he.Then Ulfius and Brastias knew him well enough, and smiled. Sir,said these two knights, it is

    Merlin that so speaketh unto you.Then King Arthur was greatly abashed, and had marvel of Merlin, and so had King Ban and

    King Bors, and so they had great disport at him.

    5 So in the meanwhile there came a damosel that was an earls daughter: his name was Sanam,and her name was Lionors, a passing fair damosel; and so she came thither for to do homage, asother lords did after the great battle. And King Arthur set his love greatly upon her, and so did

    she upon him, and the king had ado with her, and gat on her a child: his name was Borre, that wasafter a good knight, and of the Table Round.

    6 Then there came word that the King Rience of North Wales made great war on King Leode-grance of Camelerd, for the which thing Arthur was wroth, for he loved him well, and hated KingRience, for he was alway against him. So by ordinance of the three kings that were sent home un-to Benwick, all they would depart for dread of King Claudas; and Phariance, and Antemes, andGratian, and Lionses of Payarne, with the leaders of those that should keep the kings lands.

    La bataille sternisant, Merlin y met un terme

    1 En contemplant les onze rois et leurs chevaliers, sire Arthur et les rois Ban et Bohort ne taris-saient pas dloges propos de leur fire allure de chevaliers, les estimant les combattants lesplus intrpides quon ait jamais vus ou dont on ait entendu parler. L-dessus, quarante noble cheva-

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    liers se tinrent prts et annoncrent aux trois rois [rebelles/flons] quils allaient briser leurs rangs;voici leurs noms : Lonce [de Payerne], Pharien, Ulfin, Brastias, Ector, Keu, lchanson sire Lucan,Griflet le Fils de Dieu, Moris de La Roche, Guinas de Bloi, Driant de la Fort Sauvage, Bellias [deFlandre], Morians du chteau des Pucelles, Flannedrius du chteau des Dames, Ansiaume, noblechevalier et filleul du roi Bohort, Ladinas de La Rouse, Emerause, Caulas, Gratien le Chtelain, uncertain Blois de La Case, et sire Calogrenant de Gorre. Cet escadron de chevaliers sbranla, lalance dresse sur la cuisse et piquant des deux. Et les onze rois, avec une partie de leurs cheva-

    liers, se rurent contre eux de toute la puissance de leurs chevaux, et il y eut de part et dautre deprodigieux faits darmes. Alors se jetrent au cur de la mle Arthur, Ban et Bohort, qui abatti-rent des ennemis leur droite et leur gauche, tel point que leur chevaux baignrent dans lesang jusquaux boulets. Mais les onze rois et leur arme taient en permanence sous les yeuxdArthur, do la stupfaction de Ban et Bohort, au vu du carnage qui avait lieu ; mais leurs enne-mis finirent par tre repousss au-del dun petit cours deau.

    2 Sur ces entrefaites arriva Merlin, mont sur un cheval noir ; il sadressa Arthur: Tu netarrteras donc jamais? Nen as-tu pas dj assez fait ? Aujourdhui, sur soixante mille hommes, tu nen aslaiss en vie que quinze mille, et il est temps de crierHalte ! car Dieu est en colre contre toi parce quaugrand jamais tu ne veux tarrter; au point o nous en sommes, les onze rois retirs au-del de la rivire sont

    invincibles et si tu prolonges tes attaques, tu connatras un revirement de fortune et ils seront renforcs. Parconsquent, regagne tes quartiers, repose-toi ds que tu le pourras, et rcompense avec de lor et de largenttes braves chevaliers car ils lont bien mrit ; il ne saurait y avoir de prsents trop somptueux pour eux :pour le peu dhommes dont vous disposez, jamais on navait vu plus de prouesses quil nen ont accompli au-jourdhui, car en cette journe vous avez gal les meilleurs combattants qui soient au monde.

    Cest la vrit dirent les rois Ban et Bohort. Et puis, poursuivit Merlin, retirez-vous o bon vous semblera, car je nhsite pas affirmer quau

    cours des trois annes qui viennent ces ennemis ne vous nuiront pas et, au terme de ce laps de temps, vousapprendrez autres nouvelles. Et Merlin dajouter lintention dArthur: Ces onze rois ne savent pasce qui les attend : les Sarrasins ont dbarqu chez eux, au nombre de plus de quarante mille, mettant tout feu et sang, et ils assigent le chteau de Wandesborow et font des ravages; de ce fait, vous navez rien

    craindre pendant les trois prochaines annes. Par ailleurs, messire, pour ce qui est des dpouilles amassesdurant la bataille, quelles soient tries puis vous soient remises et donnes libralement ces deux rois, Banet Bohort, afin quils les rpartissent entre leurs chevaliers, ce qui encouragera les trangers se mettre votre service en cas de besoin. Du reste, vous tes mme de rcompenser vos propres chevaliers sur vos pro-pres biens au moment de votre choix.

    On ne saurait mieux dire,repartit Arthur, il en sera comme tu las dcid.

    3 Une fois que le butin eut t remis Ban et Bohort, ils le distriburent en faisant preuve de lamme gnrosit que celui dont ils lavaient reu. Puis Merlin prit cong dArthur et des deux roispour se rendre auprs de son matre Blaise, qui habitait dans le Northumberland ; ainsi donc ilpartit rejoindre son matre, qui prouva une grande joie sa venue.

    Et l, Merlin lui raconta comment stait droule la grande bataille pour Arthur et les deuxrois, comment elle stait termine, et lui numra les rois et chevaliers valeureux qui y avaientparticip. De la sorte, Blaise crivit mot pour mot, sous la dicte de Merlin, le rcit de la bataille,comment elle avait commenc et qui lavait dclenche et de mme, comment elle stait termi-ne et qui avait t battu. Toutes les batailles qui se droulrent du temps dArthur, Merlin les fitmettre par crit par son matre Blaise ; il lui dicta aussi tous les combats que livra chacun despreux de la cour dArthur.

    4 Aprs quoi, Merlin quitta son matre et alla retrouver le roi Arthur, qui se trouvait dans sonchteau de Bdingran1, lun des chteaux qui slvent dans la fort de Sherwood, et il tait si biendguis que le roi Arthur ne le reconnut pas : envelopp de fourrures, des peaux de mouton noir,chauss de gros souliers, arborant arc et flches, vtu dune longue cotte de bure, il apportait desoies sauvages au lendemain de la Chandeleur ; mais le roi Arthur ne le reconnut pas.

    1(Brdigan)

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    Messire,demanda Merlin au roi, acceptez-vous de maccorder un don?Pour quelle raison, vilain, rpondit le roi, devrais-je taccorder un don?Messire, expliqua Merlin, mieux vaut pour vous prendre le risque de maccorder un don que laisser

    perdre dimmenses richesses, car ici mme, sur les lieux o sest droule la grande bataille, un grand trsorest cach dans la terre.

    Qui te la dit, vilain?demanda Arthur.Cest Merlin qui me la dit, rpondit-il.

    Ulfin et Brastias, certains alors de lavoir reconnu, eurent un sourire. Messire,expliqurentles deux chevaliers, cest Merlin qui vous parle. Le roi Arthur fut alors plong dans un grand embarras, rempli dtonnement devant Merlin

    comme ltaient leroi Ban et le roi Bohort, qui se moqurent bien de lui.

    5 Cependant arriva une demoiselle, fille dun comte: il sappelait Sanam, et elle Lionors, trs jo-lie demoiselle, venue rendre hommage son suzerain, linstar dautres seigneurs aprs lagrande bataille. Et le roi Arthur senflamma de dsir pour cette femme et elle pour lui, et le roijouta avec elle et lengrossa: leur fils fut appel Borre, devint un chevalier valeureux et fit partiede ceux de la Table Ronde.

    6 Sur ces entrefaites, on apprit que Rion, roi de Galles du Nord, se livrait une guerre degrande envergure contre Lodagan, roi de Carmlide, ce qui courroua le roi Arthur, car il aimaitbien ce dernier et hassait le roi Rion, qui sopposait constamment lui. Et les trois rois dcr-trent que soient renvoys chez eux, Bnoc, tous ceux qui voulaient sen retourner par craintedu roi Claudas : Pharien, Antemes, Gratien, Lonce de Payerne, et ceux qui commandaient auxtroupes charges de veiller sur les terres des rois.

    1 a forty noble knightsVoir la mise au point de P. J. C. Field, Malorys Forty Knightsin : Arthurian Literature XXIII (2006), p. 18-29.

    2 these were their nameslnumration reprend en partie le palmars dun tournoi Logres, dans Lestoire de Merlin:

    keus en ot le pris del tournoiement entre lui & gifflet & lucans li boutilliers. & li miendres aprsaus si fu li dus maurut de la roche & guinas li blois & drians de la forest saluage & belyas li amo-reus del chastel as puceles & flandrins li blans & graciens li blans li chastelains. & drulios de lacase & bliobleheris de la dserte. & meliadus li blois & mdians li crespes & placides li gais.

    Le snchal remporte donc la palme, suivi de Griflet, de lchanson Lucan, du duc Ma(u)rut de LaRoche (variantes : Mauruc, etc. dans Lestoire de Merlin; voir Sir Marrok en V, 8 et Sir Marrok, thegood knight that was betrayed with his wife, for she made him seven year a werewolf[ loup-garou ],XIX, 11 cf. Arthur and Gorlagon, de G. L. Kittredge), de Guinas le Blond, de Driant de la Fort Sau-

    vage, de Blias lAmoureux (du chteau aux Pucelles), [].3 Griflet le Fise de Dieusexpliquepar Gifles1le fil Do de Carduel(Lestoire de Merlin), Girflezli fiz Do (Chrtien de Troyes), Giflet le fil Do de Carduel (Durmart), Gifls li fils Deu (Li BiausDescounes), etc. cf. Paul Remy, propos de la datation du roman de Jaufr(1950).

    4 three score thousand score vingt vestige de lancien systme vigsimal (nousdisons encore quatre-vingt et non pas huitante, suite de septante ; Nicolas de La Tou-che, LArt de bien parler franois,

    737

    , prcise : On ditix vingt, & non pas cent vingt), cf.three score year and ten,four score and seven years ago

    5 their horses went in blood up to the fetlocksclich pique, cf. Richard Cur de Lion:

    1lire : Gifls.

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    To tell the sooth in all things, sooth vrit In the Gest as we find,That mo than sixty thousindOf empty steeds abouten yodeUp to the fetlocks in blood.

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    thy fortune will turn and they shall increasetopos de la roue de la fortune (Boce : Hc

    nostra uis est, hunc continuum ludum ludimus : rotam uolubili orbe uersamus, infima summis,summa infimis mutare gaudemus Notre nature, la voici, le jeu interminable auquel nousjouons, le voici : prendre plaisir faire descendre ce qui est en haut et faire monter cequi est en bas Traduction Jean Wirth, 2003). Clich daprs lHortus Deliciarum:

    7 where ye list(changement de ton : Merlin passe au vouvoiement) apparent lustet au latin lascuus; vieil-anglais (e)lystanimpersonnel (rgime : accusatif ou datif de la

    personne qui prouve le dsir, gnitif de lobjet du dsir). La construction est connue deMalory (VII, 12 [Sir Persant of Inde] sent to them whether he [Beaumains] came in waror in peace.Say to thy lord I take no force, but whether as him list himself Il leur fit deman-der sil venait avec des intentions belliqueuses ou pacifiques. Dis ton seigneur quepeu me chaut lequel des deux est son gr. ) Cf. Ys it not lawfull ffor me to do as me litethwith myne awne?(Tyndale), moins queje ne dispose pas de mes biens comme bon me semble ?

    Deux variantes diffrentes interviennent dans ce passage. La premire est la prsence ou labsence du Ouau dbut de la phrase. Le grec atteste bienun cet endroit et le latin unAut. Mais comme rasme a remplac ceAutpar un simpleAninterrogatif dans sa nouvelle version latine, beaucoupde traducteurs accueillent cette suggestion et omettent de traduire cette conjonction. Cela fait apparatre limportance des nouvelles versions la-tines dans ce passage. Lomission de la conjonction rend le discours moins nerveux, moins tendu, alors que sa prsence provoque linterlocuteur

    un jugement. []La deuxime variante est plus importante : cest lintgration de lexpression , traditionnellement absente dans la Vulgate. Elle prcisela porte de laction du matre de la vigne. []1

    Mais Tyndale connat galement la construction personnelle :The wynde bloweth where heliteth ; et Malory de mme, sinon il aurait crit *where yowlist* (ex. chez Chaucer : Doothas yow list).

    8 they shall not ereyouvieil-anglais derian(cf. nerlandais deren)

    9 Wandesborow Castle of Vandebere, in Scotland (R.W. Ackerman)

    10 whensomever it liketh younouvelle construction impersonnelle : quand il vous

    plat (comparaison invitable avecAs You Like It)

    1Jean-Pierre Delville, LEurope de lexgse au XVIesicle. Interprtations de la parabole des ouvriers la vigne(Mt20,1-16), 2004, p.126-127.

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    11 his master Bleiseici, largument de notorit du personnage ne suffit pas justi-fier labsence dexplication de la part du narrateur; Blaise apparat dans Lestoire de Merlin( cil Blaises estoit li preudons qui sa mere confessoit)

    12 Merlin was so disguised that King Arthur knew him notMerlin montre, sous une formeplaisante, sa capacit hrditaire prendre des apparences trompeuses.

    Ce passage nous vaut la 1re

    et une des rares descriptions de personnages de cette fiction.Malory a procd une compression de texte, comme on peut le constater en comparantavec Lestoire de Merlinet The Romance of Merlin. Voir infine, p. 9 et suiv.

    13 will ye give me a gift?(dordinaire, cest la question dun vassal son suzerain)

    14 churl vieil-anglais eorl(cf. Cearl of Mercia, cit par Bede ; A chorles chorle is ofte wobegone,Lydgate) dans lchelle sociale : entre e(e)n/ thaneet rl/ thrall. Cf. le pr-nom Charles et lallemand Kerl.

    15 a gift that is not in your handpeut-tre allusif bird in the hand is worth two in the

    bush (un tien(s)vaut mieux que deux tu-lauras, mieux vaut tenir que courir) ou uneformule voisine

    16 they had greatdisportat himancien-franaisse deporter1( se dtendre, se distraire,samuser), variante se desporter, o la sifflante, muette en franais mais prononce enanglais, est diacritique et indique la prononciation ferme () de la voyelle qui prcde ;le dverbal desport, devenu en anglais disport (en raison du timbre fermde l[e] prto-nique), a abouti aprs aphrse sport.

    17 damoselTexte du ms. de Winchester (daprs lemortedarthuronline.com):

    Than in the meane whyle there com a dameell that was an erlis douter

    hys name was Sanam and hir name was Lyonors a payng fayre dameell

    Texte de Caxton (1485) :

    Soo in the meane whyle there cam a damoyelthat was an erlys doughter his name was Sanam /and her name was Lyonors a paynge fair damoyel

    La forme damosel(avec -o- intrieur) me semble inconnue aussi bien du ms. de Winches-ter (qui ne connat que la forme avec -e- intrieur) que de Caxton (qui ne connat que laforme avec -oy- intrieur). Voir aussi en I, 253.

    18 Sanam, Lionors2Cf. Lestoire de Merlin:

    si auint que li rois artus par le conseil merlin sacointa[ fit la connaissance / connut charnellement ]dune pucele la plus bele qui onques fust nee & auoit non lisanorsi fu fille al conte seuainqui mors estoitdou castel nee con apeloit canparcorentin[Quimper-Corentin]. Icele pucele vint faire hommage au roy ar-tu & auoec lui autres barons car il doutoient[ craignaient ]que il ne lor tolist[ prt ] lor terres si envindrent a lui de lor boin gre. Et si tost comme li rois artus vit la pucele si li plot mioult & fist tantpar merlinquil parla a lui seul a seul[ elle en tte--tte ]& quil iurent[ couchrent ]vne nuit ensamble. &illuec fu engendres o otqui puis fu boins cheualiers & .j. des compaignons de la table roonde. Et quant vint

    1cf. castillan deporte, deportarse. Charroi de Nmes : Chevalier furent de nouvel adoub, Tienent oiseaus por lor cors deporter et

    chez Froissart, propos de Charles II de Navarre [1332-1387] : Et me fut dit que ce roy de Navarre avoit tousjours, tant quil ves-quy, am les dames, et encoires en ces jours*il avoit une tres-belle damoiselle acointe o la fois il se deportoit; car de grant tempsavoit il este vesve. * [ car j avoit il grant eage, environ soixante ans] Pour vesve, cf. le duc de Berry et son fils estoient vesves deleurs deux femmes.2Lisa

    orde Quimper, fille du comte Sevin, mre de Lohos : Paulin Paris, Les Romans de la Table ronde, II (1868), p. 121.

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    al mi quaresme si prinst li rois congie a la damoisele & satourna daler el roialme de carmelide lui quaran-tisme de cheualiers[ avec trente-neuf autres chevaliers ].

    Borre est appel Bohart le Cure [ cur]Hardien XIX, 11 ; = Loholt, fils de Lisanor, fillede Sevain(et uns vassax de grant vertu, Loholz, li filz le roi Artu, dansrec), peut-tre lemme que le Llacheu/Llachau gallois. Variante : Lohoot [Ne neuer in all his live dide he(Kay) treson saf oon, and that was of lohoot the sone of kynge Arthur that he slough for enuye in

    the foreste perilouse, and for that Percevale ly Galoys was accused with grete wronge for the dethof the same hoot, like as an Ermyte hit tolde after that hadde seyn all the dede. Merlin, or, TheEarly History of King Arthur, Wheatley, v.2, XXVI, 1899.]

    19 Table RoundMalory emploie dans des proportions assez proches tantt Table Round,tanttRound Table.

    20 the King Rience of North WalesRion/Ruiston, roi de lle-aux-Gants/Land of Giantsetde la Terre-aux-Ptres/Land of Pastures(respectivement : le Danemark et lIslande ou laNorvge, selon Paulin Paris), dit aussi roi dIrlande, de Norgales

    Clich tir de Ronan Coghlan, The Illustrated Encyclopaedia of Arthurian Legends(1991)

    Rions

    A giant slain by Arthur. He is variously described as the king of Africa, Denmark, the Land of Grasslands and Giants,the Grazing Grounds, Ireland, the Isles, North Wales, and South Wales. His character undergoes a considerable evolu-tion between Geoffrey of Monmouth and Malory. Geoffrey probably based him on a Welsh giant who was said to in-habit the Mountain of Snowdon. E. K. Chambers thought that his name might preserve some memory of Riothamus, ahistorical British ruler. In Thomas Chestres Sir Launfal, he is named as Guineveres father, and in Spensers The Faerie

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    En dpit de la concordance (pour ce chapitre) entre Winchester et Caxton (+ J. Cowen)sur la graphie

    B

    rian de la Forest Savage, le personnage sappelle Driantet cest sous cenom quil rapparat dans le rcit.

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    Lestoire de Merlin1 The Romance of Merlin2

    & li roi Artus fu remes auoec les .ij. rois & seiourna abedingran qui estoit la maistre cite de la grant ber-

    taigne & de carmelide & illuec atendirent il merlinqui deuoit venir a els.Quant ce vint al endemain que li rois i fu uenus & onot mangie si fist on grant feste. & li troi roy entrerentes loges qui estoient sor la riuiere por veor les pres &les gardins.

    So thei sojourned at Bredigan that as in themarche of Breteyne the !rete and in the marche of

    "armelide. And ther thei abode #erlin that sholdecome to hem thider.And on the moro han Arthur sholde departe hispeple$ and that he hadde made hem grete feste andgrete joye at Bredigan and the %ynges hadde dyned$they yed up into the loges that ere upon the ryverfor to se the medoes and the gardynes.

    fu rems resta les .ij. roisBan et Bohort

    la maistre cit la ville principale carmelideCarmlide ou Ta(r)mlide, royaume deLodagan, pre de Guenivreilluec l al endemain que li rois i fu uenus & on ot mangi le lendemain de la venue du roi, aprs le re!pas loges pavillons de verdure (c"# Tristan $ Saloge %ca&ane' fait : au branc quil tient Les rains%rameau, &ranches' tranche, fait la fullie Laloge fu de vers rains faite ) ici, c*est donc un

    &erceau de verdure, une sorte de tonnelle

    that as in the marche of +ui connait avec sholde come to hem thider devait les y re-oindre

    (thider.thither*)!ed u" montrent [vieil-anglais #ode, prtritdeg$n]

    lors regarderent aual si voent venir .j. grant vilainsor la riuiere sus les pres .j. arc en sa main & sauoitsaietes. si i auoit anetes saluages en .j. ruisel qui sebaignoient si comme lor nature lor aporte & li vilainsentoise son arc si en fiert lune el col si quil li ront.puis encauche .j. autre bouion si ochist .j. marlart.puis les prent & les pent par les cols a sa coroie. puis

    sen vait vers les loges ou li troi roy estoient apoie &orent ueu le trait que li uilains auoit fait. t quant ilfu pres des loges le trait a .j. bouion si lapela li roisartus.

    And as thei behelden$ they saugh come a grete %arlthourgh the medoes by the ryver ith a boe inhis honde and his aroes under his girdell. And inthe broo%e ere ylde gees that hem dide bathe astheire %ynde is to do. 'he %arll drough his boe$ andith a bolte smote oon in the ne%%e that it bra%e insondre. 'hen he shette anothir bolte and slogh a

    malarde. 'han he to%e hem and henge hem be thene%%es at his girdell$ and yede toarde the logeshereas the thre %ynges ere lenynge and haddeell seen the shotte of the %arll. And han he comnygh the loges$ he shette another bolte and hop-ed to the (ynge Arthur.

    vilain paysan s)auoit saietes et il avait des flches anetes des canes voir Dafydd Evans, *anier +

    %arlemprunt au vieu!norrois correspond auvieil!anglais %eorl.churl*!lde geesles canes sont devenues des oies (che/

    1 o!rce " #[einrich] $s%ar ommer, 'he ,ulgate ,ersion of the Arthurian omances, && '1()*+, p 1-1. o!rce " #enry /[en0amin] heatley, #erlin or 'he arly istory of (ing Arthur, & '1*((+, ch 2&, p 134-14) 5 6oirgalement /rose #erlin, d de 7ohn 8onlee '1((*+, s!r le site de l9:niversit de ;ochester

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    histoire d)un mot '1(34+ < latin 'acc!satif+ 0n1tem,italien anatra, anitra, castillan 2nade, catalan3nec, 3neda, allemand nte08otgrave " =netteA 4uc%$ or 4ig entoise tend, >ande en fiert lune el col si quil li ront en atteint !ne a!

    co!, ?!9il l!i >rise encauche encoche, met dans la coche, dans l9en-taille destine @ recevoir le pro0ectile quant il fu pres des loges le trait a .j. bouion1 ?!andil ne f!t pl!s ?!9@ !ne porte de flche [cf A>oB-dra!ght9 *e #orte 4Arthur&, 1C 3] des pavillonsde verd!re 5 bouion[>o!0on] " 5l6che ferr7e d)une t8te plate ou 3 quatre pointes obtuses et7mouss7es. 9 la chasse$ cette arme contondante 7vitait$ en m7na-geant le poil et la plume$ l)e:usion du sang. ;n se servait du>o!gonpour le tir de l)arc et de l)arbal6te < mais la tige$ dansce dernier cas$ 7tait naturellement beaucoup plus courte

    6ictor ay, 1**4marlart malard, malart 'canard mFle+

    1alory galement)in sondre.asunder*shettevieil!anglaiss%#at.shot*he shette another bolte le trait a .j. bouion le tra!ducteur2adaptateur s*est mpris sur le sens dela locution "ran3aise

    n!gh prs, proimit de .nigh* c"# neredansla phrase suivanteho"ed hla (ho", variante de .4hoop*)

    1 Aymeri de =arbonne " 4evant s)en vet$ le tret 3 un bou>on il les prcde d9!ne porte d9arc < cf oman de !erard deossillon " part> d)entr)els seus un trah d)arquier et il s9loigne d9entre les siens le trait d9!n archer 'trad!ction

    GranHois ;ayno!ard+, !iraut> venc denan tot> trah d)un arquieu @ ira!d ils viennent to!s devant la porte d9!narcher 'mIme remar?!e+ 5 /r6s de /aris$ le trait 3 un arpent on 'dans#acaire+ < A .''''. fois le trait ( un bou)on Sor la riviere dont il gardent le "ont Sont embuschi, ain) nes a"erciut on (dans*a!don)# Bou-on , d*origine "ranci+ue, est apparent l*allemand +ol)en, au nerlandais bout, l*anglais .&olt*#

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  • 7/27/2019 Le Morte DArthur : Notes de lecture ; volet 17

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    & quant li vilains vint "res des loges si li demande lirois sil veut uendre ces oisiaus quil a "ris. & li vilainsli dist que oil volentiers. t que les faites vous dist lirois & cil ne dist mot. & il ot chaucies vns granssolers de vache & ot uestu cote & surcot de burel &

    ca"eron si fu chains dune coroie neuee de mouton. &sestoit gros & lons & noirs & hirechies si samble biencruel & felon. si dist iou ne "rise mie ro! qui tro"aime son tresor & qui est regretiers. t mal dehait aitrois regretiers qui nose faire dun "oure homme richequant bien le "uet faire. 'ou vous doins fait il lesoisiaus & si nai iou "lus vaillant que vous uees. &vous naues "as cuer de douner la tierce "artie devostre auoir qui en terre "ourira anchois que vouslaies trait ne che nest mie vostre hounor ne vostre"reu che sachies.

    -nd han the arll com nere, the !nge ased !ef heolde selle the briddes. -nd the cherll se!de, /0e,ith gode ill.1 2uod the !nge, /3o ilt tho!eve hem41 -nd he ansuerde no orde. -nd thecherll hadde on grete bo!steis shone of netes leder

    and as clothed in cote and hoode of rosset, and heas girde ith a thonge of blae she"es s!n. -ndhe as grete and longe and blae and roe r!m5"led. The cherll also seemed to be creell and fell,and seide to the !nge, /' ne noe nought of the!nge that loveth tresoure and is regrater and a!ssher, that dar not mae a "ore man riche thatm!ght h!m do gode serv!se.1 2uod the cherll, /'!eve !o these briddes, and !et have ' no more than!e se 6 and !e have not the herte for to !eve thethirde "arte of !oure gode that in the erthe doth rote

    er !e have it u"taen, and that is nether !oure "ro57te ne orshi".1

    que les faites vous 4 +uel pri les "aites!vous 5com&ien en demande/!vous 5 il ot chaucies vns grans solers de vache il taitchauss de grands souliers %en cuir' de vache fu chains dune coroie neuee de mouton il taitceint d*une courroie %en cuir' de mouton noue%autour de la taille'

    burel ance6tre de &ureau (to7e) rapportmal dtermin avec &ure hirechies%hriss' hirsute iou ne "rise mie -e n*ai aucune estime pour -emprise regretiers mes+uin, chiche, parcimonieu (+uiman+ue de gnrosit de la li&ralit commesigne de no&lesse) 8 regratier dtaillant mal dehait%+ue le malheur s*a&atte sur 9 ' mau!dit soit rois regretierspeut e6tre considr comme un oy!

    more ( l*instar de cheualiers uilains)'ou vous doins -e vous "ais don & si nai iou "lus vaillant que vous uees et -e n*aipourtant pas d*autre &ien +ue ce +ue vous voye/ anchois que vous lais trait avant +ue vous ne l*a!ye/ sorti de terre

    o ilt tho yeve hem? @ com>ien les fais-t! K boysteisshone de gros so!liers 'l9ad0ectif vientde boisteus >oite!L < en vieil-anglais, le nomi-natif pl!riel de s%8htaits%8s, mais il y a eu r!"ection partir du gniti" pluriels%8na)netes leder.neat*s leather* cuir de vache (vieil!anglais n#at &ovin )

    roe r!m"ledLauncelot Cranmer!Byng, Selectionsfrom the "rose 9erlin(:;

  • 7/27/2019 Le Morte DArthur : Notes de lecture ; volet 17

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    tame qui te dist que li rois auoit tresor en terre. & livilains respont il le me dist vns hons saluages qui anon merlins. & si me dist quil vendroit hui parler auroy.

    olde gon hys eye. =o by thy faith$C quod (yngeBan$ telle me ho hath tolde thee that the (yngeArthur hath tresour in the erthe.C Quod the cherll$A ylde man tolde me that is cleped #erlin. Andalso he tolde me that he sholde this day come to yofor to spe%e ith yo.C

    M!and le roi =rth!r entend les propos ?!e tient le pay-san, il regarde les de!L a!tres rois et s9adresse @ e!L " Quels diables sont all7s dire 3 ce paysan que j)ai des tr7sorsenterr7s ? Ne roi /an appela alors le paysan et l!i de-mande de rpter ses propos < le paysan ne l!i rpondpas mais dit a! roi =rth!r de faire prendre les oisea!L et?!9ens!ite il s9en ira h bien, reprend le roi /an, dis-nous sur ton Dme qui t)a appris que le roi avait un tr7sor en-foui ? 5 "elui qui me l)a dit, rpond le paysan, est un hommesauvage du nom de #erlin et il m)a pr7cis7 qu)il viendrait au -jourd)hui parler au roi[=rth!r]

    M!and les trois rois entendirent les propos ?!e tenait lepaysan, ils changrent des regards, p!is s9crirent " Qui diable est all7 dire Ea 3 ce paysan ? Ne roi /an appelaalors le paysan et l!i demanda de rpter ses propos < lepaysan ne l!i rpondit pas mais dit a! roi =rth!r de faireprendre les oisea!L et ?!9ens!ite il reprendra sa ro!teAllons, reprit le roi /an, dis-nous sur ton Dme qui t)a apprisque le roi Arthur avait un tr7sor enfoui dans la terre. F ")estun homme sauvage du nom de #erlin qui me l)a dit, rponditle paysan t il a ajout7 qu)il viendrait vous voir aujourd)huipour s)entretenir avec vous

    ndementres quil parloient ensi issi ulfins dune cham-bre & sen vint la ou li rois plaidoit au vilain. 4i uafait li rois comment ten poroie ie croire que tu aiesparle a merlin. Se vous uoles fait li vilains si mencrees & si non si ne men crees pas car ie nai riensacreu a vous si soions quite & quite. Quant ulfins len-tent si commenche a rire si sot bien tantost que ceestoit merlins. & quant li vilains uit ulfin si li dist.dans senescaus tenes ces oisiaus si les dounes auques

    nuit a mangier a uostre roy qui na mie cuer de fairepoure homme riche qui encore li poroit bien guere-douner. t sacies quil a hui a tel parle a qui il estmoult petit de nul auoir tant soit ore grant de sorterre.

    Gn the tyme that thei spa%e thus togeder$ come Hlfinoute of a chamber and come thider as the %yngespa%e to #erlin. !o forth thy ey$C quod the %ynge