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Action universitaire - janvier 2004

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AU 233

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Page 1: Action universitaire - janvier 2004

universitaireuniversitairel’Action

❚ LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE ❚ N°233 ❚ janvier 2004 ❚ 2 Euros ❚

l’Action

L’action universitaire - page 1

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 8, rue de Musset - 75016 Paris - + 01.45.25.34.65 - fax. : 01.45.25.51.33Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 51358 - dépôt légal premier trimestre 2004

e 26 janvier dernier, leHaut Conseil à

l’Intégration (HCI), présidé par laphilosophe Blandine Kriegel arendu son rapport annuel auPremier ministre.

A cette occasion, le HCI a tranchéune question récurrente depuisdes semaines : faut-il accepter enFrance le système d’ « affirmativeaction », système importé desEtats-Unis ? Ce système de quotaspermet de favoriser des groupesretenus en fonction de critèressociaux ou ethniques.

Le Président de la Républiqueayant jugé que l’idée de discrimi-nation positive n’était pas««convenable », ce rapport étaittrès attendu. Les 17 membres duHCI ont, clairement et sans ambi-guïté, fustigé ce principe au nomde l’égalité des chances. SelonMadame Blandine Kriegel, « onpromeut les gens par le mérite.Nous n’avons pas de considéra-tion ethnique ». Le HCI considèreque « la politique des quotas igno-re la compétence particulière auprofit des groupes ».

Pour balayer définitivement cette

««fausse bonne idée » de la discri-mination positive, le HCI invoquedans son rapport deux argumentsde poids : d’une part, « commentlégitimer une promotion ethniqueau détriment d’une compétencereconnue ? » et d’autre part, « laRépublique est fondée sur le talentet la vertu, autrement dit, sur lesmérites qui comportent toujoursune dimension individuelle ». Lerefus catégorique de la discrimina-tion positive en tant que telle nepouvait trouver de termes plusévocateurs !

Le HCI a d’ailleurs eu à se pro-noncer sur la discrimination posi-tive dans l’enseignement supérieurfrançais, suite notamment à l’ex-périmentation mise en placedepuis trois ans par l’Institutd’Etudes Politiques de Paris. Ledirecteur de “ Sciences-Po “, souscouvert d’une idée louable, ladémocratisation de l’institut, avan-ce une solution inacceptable. LeMachiavel de l’IEP a, en effet, misen place un système permettant àcertains lycéens de certains lycéesclassés en Zone d’ÉducationPrioritaire (ZEP), sélectionnés parle seul fait du Prince, d’accéder àl’établissement sans passer le

LPar Benoît Perrin Une nouvelle fois, le directeur de

Sciences Po a préféré soigner sonimage et sa communication plu-tôt que les délibérations présen-tées au conseil de direction del’Institut.

La réforme des droits d’inscrip-tion votée, contre l’avis des prin-cipaux représentants étudiants,prévoyait une revalorisation glo-bale des droits d’inscription(ventilée selon les revenus) pou-vant atteindre 4000 euros par anafin de financer les projets de l’é-tablissement et soi-disant renfor-cer la « justice sociale ».

Or, contrairement aux objectifsaffichés, cette réforme met l’IEPen situation de « faillite virtuel-le»» et ce sont les étudiants dontles familles sont les plus aiséesqui seront aussi les plus favoriséspar ce système.En effet, les droits étant calculésà partir des « ressources desménages dont dépendent les élè-ves », un étudiant qui se détachedu foyer fiscal de ses parents,sera de fait exonéré de droitsd’inscription et ce, quelle qu’aiété la situation financière de safamille. Cette dernière pourracontinuer de bénéficier de réduc-tion fiscale en déclarant une pen-

Sciences-PoBis repetita

❚ Rapport du HCI

la discrimination positive rejetée

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concours d’entrée. Ainsi, certainssont exemptés de concours, parailleurs obligatoire pour tous lesautres lycéens de France, simple-ment grâce à leur code postal.Cette entorse au principe républi-cain d’égalité des chances ad’ailleurs été sanctionnée par lajustice puisque la Cour adminis-trative d’appel de Paris, saisie parl’UNI, a enjoint l’IEP d’annuler lesconventions qu’elle avait passéesavec les lycées ZEP.

Conformément à la proposition del’UNI, le HCI s’est prononcé enfaveur de la création de prépaspubliques en zone ZEP pour réglervéritablement le problème dedémocratisation de l’enseignementsupérieur. Ces prépas permet-traient aux jeunes lycéens d’acqué-rir toutes les connaissances acadé-miques en vue de préparer leconcours. Cette idée a d’ailleursséduit le ministère de l’EducationNationale qui « ouvrira dix classesde ce type à la prochaine ren-trée»». Notons d’ailleurs que ledirecteur de l’IEP d’Aix s’était déjàemparé de cette solution puisquedès la rentrée dernière, il avaitinstallé ce type de prépas dans deslycées défavorisés. L’ESSEC a elleaussi mise en place une procédured’accompagnement permettant àdes lycéens “défavorisés” de prépa-rer les concours aux grandes éco-les dans de bonnes conditions.

Le HCI insiste aussi sur l’informa-tion auprès des lycéens. Devant leconstat d’échec selon lequel leslycéens de ZEP sont très peu infor-més des formations post-bac, leHCI propose d’accroître l’informa-tion sur les débouchés. Il n’est, eneffet, pas étonnant que les lycéensissus de ZEP soient peu nombreuxà accéder aux grandes écoles s’ilssont peu nombreux à présenter leconcours d’entrée. Plus informés,ils passeraient en nombre plus

important ces concours. De plus,gageons que les exemples de cesélèves ayant obtenu leur placedans une grande école par la voienormale, celle du concours, soientvalorisés, présentés comme desexemples aux jeunes des quartiers.Le message doit être le suivant : sivous travaillez, vous aussi vouspouvez y parvenir, et par la voieroyale, celle du concours.

Mieux informer, mieux former,mieux valoriser les talents, voilà lapotion magique pour démocratiserl’enseignement supérieur français.Offrir des diplômes au rabais àcertains n’est qu’un écran defumée. Nul doute que « les bénéfi-ciaires » de la discrimination posi-tive ne pourront se détacher decette étiquette sur le marché dutravail.

Le HCI, loin de la démagogieambiante, entend régler à la racinece problème incontesté de démo-cratisation de l’enseignement supé-rieur. Il reste à espérer que leschefs d’établissement suivront lesrecommandations sages du rap-port et ne répondront pas à lasirène de la démagogie de la dis-crimination positive.

sion alimentaire à leur enfant. Il n’est pas trop difficile d’imagi-ner alors que les élèves deSciences-Po seront nombreux àchoisir cette solution qui privilé-gie, au final, plus la filouterie quela justice sociale.

Les conséquences financières decette réforme vont conduire à uneimplosion de l’état des financesde la Fondation Nationale desSciences Politiques donc à ladégradation des conditions d’étu-des des étudiants.

Afin d’éviter ce scénario cata-strophe, dont les étudiantsseraient les premières et principa-les victimes, l’UNI a introduit, le4 janvier 2004, un recours devantle Tribunal Administratif de Parisvisant à contester les injusticesflagrantes et les incohérencesconsubstantielles au système misau point par le directeur deSciences-Po.

L’UNI a aussi proposé une solu-tion alternative visant à faireappel à des sources de finance-ment plus diverses et notammentprivées. Mais, cette propositionn’a pas été suivie d’effet. RichardDescoings préférant une nouvellefois passer en force.

Gros plan sur le communautarisme

Pour ce nouveau numéro, le JurisJournalconsacre son dossier à la montée du commu-nautarisme. Dans un entretien croisé, Anne-Marie Le Pourhiet et le porte-parole duCentre de Liaison et d’Information sur leCommunautarisme (le CLIC) analysent lesnouvelles formes de communautarismes,ainsi que les menaces que ce phénomène faitcourir à la cohésion nationale.

Vous pouvez commander le Jurisjournal parcourrier :

JurisJournal - 8 rue de musset - 75016 Paris

Page 3: Action universitaire - janvier 2004

Le logement étudiant

Monsieur Jean-Paul Anciaux,député UMP de Saône et Loire, aremis un rapport sur le logementétudiant au Premier ministre.

Parmi les propositions retenuespar ce rapport, l’UNI y a retrouvénombre de ses revendications :mobilisation du secteur immobi-lier privé, meilleure prise encompte de la mobilité étudiantedans l’offre de logement, décen-tralisation accrue pour unmeilleur entretien des résidencesuniversitaires, maintien des aidespersonnalisées au logement..

Afin de mettre en place une poli-tique réaliste et ambitieuse dulogement étudiant, signez la péti-tion pour soutenir le rapportAnciaux (en page 4).

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Alors que le bilan du plan socialétudiant de Jack Lang et ClaudeAllègre est unanimement condam-né, une véritableréforme du sys-tème des aidessociales étudian-tes s’impose afinde répondre effi-cacement auxbesoins et auxattentes étudian-tes. Le gouvernement a, depuis lemois de septembre, engagé sur cesujet des concertations. L’UNI s’estprononcée, à cette occasion, pourun système qui soit le garant d’unevéritable égalité des chances.

Les élections au CROUS (CentreRégional des OeuvresUniversitaires et Scolaires) qui sedérouleront du 29 mars au 2 avril

seront l’occasion pour les étudiantsde réaffirmer leur attachement auprincipe d’égalité des chances, trop

souvent brocardé etmalmené ces derniè-res années.

C’est pourquoi, l’UNIa lancé une grandecampagne militanteintitulée « UNI pourl’égalité des chan-

ces»». Elle sera déclinée autour desdifférents thèmes relevant de lacompétence des CROUS que sontla restauration, le logement, le sys-tème de bourses, l’emploi étudiant,la mobilité et la lutte contre le com-munautarisme qui se développetrès rapidement sur les campus.

❚ Lancement de la campagne du Crous

UNI pour l’égalité des chances

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code Postal : . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : . . . . . . . . . .

Profession : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Etablissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . .

❏ désire s’abonner à l’Action universitaire 38 euros (un an)❏ désire souscrire un abonnement de soutien à partir de 230 euros : . . . .

❏ désire soutenir financièrement l’UNI et verse : ❏ 300 euros ❏ 500 euros ❏ 1.000 euros ❏ . . . . . . . euros❏ déclare adhérer à l’UNI 35 euros (lycéens 5 euros, étudiants 10 euros, membre bienfaiteur 100 euros, cotisation de soutien à partir de 200 euros)

Date et signature :

8, rue de Musset75016 Paris

✆ 01.45.25.34.65fax : 01.45.25.51.33

Imprimé par nos soinsCCP 30 075 33 Y Orléans La Source

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l’Action

Le site de campagne

Les étudiants pourront suivre et partici-per activement à la campagne duCROUS grâce à ce site.

Pour suivre cette campagne en direct,inscrivez-vous sur le site et recevez lesdernières nouvelles par SMS.

ht tp : / /www.uni -crous2004.com

J-PAnciaux à l’occasion du lancementde la campagne du CROUS

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