Upload
voxuyen
View
216
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
UFR DE PSYCHOLOGIE, SOCIOLOGIE, SCIENCES DE L’EDUCATION
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE L'EDUCATION Rue Lavoisier
76821 MONT SAINT AIGNAN CEDEX
MASTER INGÉNIERIE ET CONSEIL EN FORMATION
ACCES A LA FORMATION PROFESSIONNELLE
L'apprentissage, une alternative crédible de formation au Burkina Faso, le cas de la ville de Ouagadougou
Jean Martin COULIBALY
Sous la direction de Stéphanie GASSE et de Thierry ARDOUIN
Septembre 2005
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 2
A ma femme Dominique Sylvie et à mes enfants Eve Pankahan, Maxence Pankabara et Sylvestre Pankaluo, à mes parents
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 3
REMERCIEMENTS
Je voudrais ici, adresser mes plus vifs remerciements à toutes les personnes physiques ou
morales qui m’ont apporté leur soutien dans la réalisation de ce travail. Je voudrais faire une
mention spéciale pour :
La Bureau de Coordination de la Coopération pour le Développement de l’Ambassade
d’Autriche au Burkina Faso, sans lequel je n’aurais pas pu entreprendre ce travail ;
Ma famille, qui m’a encouragé et motivé à persévérer dans ce travail et pour les sacrifices divers
qu’elle a consentis ;
Mes cousins de Rouen, Sylvie et Patrice PIEL et leurs enfants, qui m’ont offert gîte et couvert, et
véhiculé pendant les différents regroupements ;
Mes directeurs de mémoire, Madame Stéphanie GASSE et Monsieur Thierry ARDOUIN, dont la
simplicité, la patience et les encouragements m’ont donné d’aller jusqu’au bout de l’entreprise ;
Le groupe du Master de Rouen, pour l’ambiance bon enfant de collaboration et la solidarité entre
étudiants qui y a régnée tout au long de la formation, emprunte de partages ;
Toute l’équipe du Master de l’Université de Rouen, pour l’idée du projet Master à distance et
l’accompagnement dont j’ai pu bénéficier malgré mon éloignement.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 4
AV E R T I S S E M E N T
Pour des raisons de simplification et de lisibilité du document, seul le genre masculin est utilisé
dans le présent mémoire. Tous les postes, fonctions ou autres situations qui y sont mentionnés,
peuvent être attribués aussi bien à des femmes qu’à des hommes.
Jean Martin COULIBALY
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 5
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS .....................................................................................................................3
AVERTISSEMENT.......................................................................................................................4
SOMMAIRE ..................................................................................................................................5
L’INTRODUCTION .....................................................................................................................6
INTRODUCTION .........................................................................................................................7
PARTIE 1 : LA PROBLÉMATIQUE .........................................................................................9
PROBLÉMATIQUE ...................................................................................................................10 I LE CONTEXTE DU BURKINA FASO .....................................................................................10
II LA COOPÉRATION AUTRICHIENNE AU BURKINA FASO.......................................................20
III LA PROBLÉMATIQUE DE DÉVELOPPEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE AU BURKINA FASO .................................................................................................................24
IV DE LA DEMANDE A LA COMMANDE ....................................................................................30
PARTIE 2 : L’APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE..............................................................36
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE .......................................................................................37 V LE CADRE D’ANALYSE.......................................................................................................37
PARTIE 3 : LA RECHERCHE ET L’ANALYSE...................................................................50
RECHERCHE ET ANALYSE...................................................................................................51 VI MÉTHODOLOGIE...............................................................................................................51
VII LE CHANTIER....................................................................................................................57
VIII ESSAI D’ANALYSE DES DONNÉES RECUEILLIES ..................................................................60
PARTIE 4 : LES PRÉCONISATIONS ...................................................................................103
PRÉCONISATIONS .................................................................................................................104 IX LA PROFESSIONNALISATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE FORMELLE..............105
X LA NORMALISATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE NON FORMELLE...................106
XI L'APPUI À L'ÉLABORATION D'UNE APPROCHE PROGRAMME EN FORMATION PROFESSIONNELLE..........................................................................................................107
LA CONCLUSION....................................................................................................................108
CONCLUSION ..........................................................................................................................109 XII LA VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES................................................................................110
XIII CONCLUSION ..................................................................................................................111
LISTE DES SIGLES UTILISÉS ..............................................................................................115
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................117
ANNEXES ..................................................................................................................................122
TABLE DES MATIÈRES.........................................................................................................146
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 6
L ’ I N T R O D U C T I O N
P R O B L É M A T I Q U E AP P R O C H E M É T H O D O L O G I Q U E
R E C H E R C H E E T A N A L Y S E LE S P R É C O N I S A T I O N S
C O N C L U S I O N
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 7
I N T R O D U C T I O N
Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé, situé au cœur de l’Afrique occidentale. C’est un
des pays les plus pauvres de la planète selon l’Indicateur de Développement Humain publié
chaque année par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il dispose
de peu de ressources naturelles. Sa principale richesse ce sont ses hommes et ses femmes.
Considéré pendant la colonisation comme un réservoir de main d’œuvre, le Burkina Faso en
demeure aujourd’hui un pays fournisseur dans l’espace de l'Union Economique et Monétaire
Ouest-africaine (UEMOA).
La population du Burkina Faso est très jeune et croît rapidement. L’éducation, de ce fait et de
l’extrême pauvreté du pays, aggravées par des déficits de capacités dans la gouvernance, ne
concerne que la moitié de la population cible.
Conscient de cette situation qui fragilise davantage la position du pays, le Gouvernement a
adopté en 2000, le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), afin de lui permettre
d’assurer la coordination efficace de toutes les interventions au Burkina Faso. Pour la période
2000-2010, la formation professionnelle (FP) figure aux côtés de l’enseignement de base comme
priorités du gouvernement en matière d’éducation. Un plan de développement est en cours
d’élaboration pour la promotion de la formation professionnelle, au regard de l’enjeu capital
qu’elle revêt pour le pays. Cet enjeu est sous-tendu par un contexte d’intégration sous-régionale
en construction très avancée et une mondialisation devenue une dure réalité. L’adoption du
CSLP a permis au pays de mobiliser la communauté des bailleurs à soutenir ses efforts en vue de
relever entre autres, le défi de la formation professionnelle.
L’Autriche qui intervient au Burkina Faso depuis plus de trente ans dans la formation
professionnelle, a surtout soutenu l’enseignement secondaire technique et professionnel (ESTP).
Au regard du très faible accès des populations cibles à l'éducation et à l'alphabétisation, de la très
faible qualité des interventions dans ces domaines, l’Autriche, en accord avec le Gouvernement
burkinabè, a décidé courant 2000, d’inclure la formation professionnelle par apprentissage(FPA)
dans ses appuis. Le programme sectoriel 2002-2004, arrivé à échéance en décembre 2004
comportait des actions portant sur ce volet de la formation professionnelle. Le bilan des trois ans
de sa mise en œuvre laisse entrevoir trois difficultés majeures, que rencontre la formation
professionnelle par apprentissage :
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 8
1- La non maîtrise des savoirs de base par la catégorie de population concernée
(principalement les exclus de l’enseignement scolaire1) compromet la
qualité d’acquisition des qualifications et des compétentes professionnelles.
2- La faible réglementation de la formation professionnelle par apprentissage engendre un
fonctionnement où les référentiels et les normes minimales sont absents, en terme de
sécurité au travail, de contenus et de leur harmonisation, de validation des formations et
de leur reconnaissance par le milieu socioéconomique.
3- La langue française comme médium de formation ne permet pas de valoriser les acquis
initiaux des apprenants, ni le maintien (durabilité) des connaissances acquises dans un
contexte socioéconomique où elle est très rarement utilisée.
C’est autour de ces trois problèmes que nous nous sommes interrogé si la formation
professionnelle par apprentissage était une alternative crédible d’amélioration de l’accès à la
formation pour tous et de sa qualité, notamment pour les exclus (non scolarisées et/ou non
alphabétisées et déscolarisés) de l’enseignement scolaire au Burkina Faso ? La question sous-
jacente de la qualité que recèle ce mode de formation est tout aussi importante dans notre
interrogation. Le traitement de ces questions est l'objet du présent mémoire, que nous présentons
dans le cadre du Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance avec
l’Université de Rouen.
Ce travail nous a permis de relever les éléments nécessaires à la formulation de préconisations
pour la promotion de la formation professionnelle par apprentissage au Burkina Faso. Pour y
arriver, nous avons d'abord circonscrit la problématique autour de divers éléments de contexte et
de la commande, puis élaboré une approche méthodologique qui nous a permis de conduire la
recherche. L'analyse et l'exploitation des résultats de la recherche nous ont permis de formuler
des préconisations. C'est au cheminement à travers ce parcours, que vous invitent les pages qui
suivent.
1 Notre entendement de cette notion d’enseignement scolaire est qu’il regroupe les enseignements de base, secondaire et supérieur
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 9
I N T R O D U C T I O N
P A R T I E 1 : L A P R O B L É M A T I Q U E
AP P R O C H E M É T H O D O L O G I Q U E R E C H E R C H E E T A N A L Y S E
LE S P R É C O N I S A T I O N S C O N C L U S I O N
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 10
PROBLÉMATIQUE
I LE CONTEXTE DU BURKINA FASO
I.1 CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE ET DÉMOGRAPHIQUE Le Burkina Faso est un pays sahélien
enclavé de 274 200 Km2. Il fait frontière à
l’Ouest et au Nord avec le Mali, au Nord-est
et à l’Est avec le Niger, au Sud-est avec le
Bénin, au Sud avec le Togo et le Ghana et
au Sud-ouest avec la Côte d’Ivoire. En
1996, sa population résidente est estimée à
10,312 millions d’habitants, regroupés dans
8 228 localités2. En 20023, sur la base du
taux moyen d’accroissement annuel de sa
population, de 2,4%, la population totale du
Burkina Faso est estimée à 12,6 millions
d’habitants, dont 82,6% vivant en milieu rural. La structure par sexe révèle une prédominance
des femmes (51,7%), tandis que celle par âge souligne une extrême jeunesse de la population
avec 48,9% qui a moins de 15 ans. Ces données interpellent sur les questions liées à la
scolarisation et à l'insertion dans la vie professionnelle de cette jeunesse, dans une perspective de
droit à l’éducation et de formation tout au long de la vie.
I.2 CONTEXTE POLITIQUE ET GOUVERNANCE Le Burkina Faso est une ancienne colonie française devenue indépendante en 1960. Depuis cette
date, les régimes se sont succédés, caractérisés par une grande instabilité et marqués par
plusieurs coups d’états militaires. En juin 1991, le pays renoue avec la démocratie avec
l’adoption d’une nouvelle constitution. Avec ce retour de la politique à une vie constitutionnelle,
le pays évolue vers un véritable Etat de droit. Cependant, il faut noter que ces dernières années
ont été marquées par plusieurs incidents sociaux. Depuis 1998, la société burkinabè s’est élevée
2 Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), Recensement général de 1996 3 PNUD (2004), Rapport mondial sur le développement humain 2004. La liberté culturelle dans un monde diversifié, 285p, p.155
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 11
contre un certain nombre de crimes imputés au régime en place et qui sont restés impunis. Cela a
donné naissance au Collectif de lutte contre l’impunité, toujours actif sur cette question et
réclamant que la lumière soit faite sur plus d’une centaine d’assassinats et d’exécutions
extrajudiciaires dont celui du journaliste Norbert ZONGO en 1998 a été l’élément déclencheur.
A cette situation d’impunité dans le pays s’est greffée une corruption de plus en plus importante,
régulièrement dénoncée dans son importance et dans sa progression par le Réseau national de
lutte contre la corruption. Et depuis deux à trois ans, une certaine insécurité générale s’est
installée dans tout le pays.
I.3 CONTEXTE SOCIOÉCONOMIQUE Le Burkina Faso est caractérisé par un faible niveau de développement social si l’on considère
les principaux indicateurs disponibles4. Ces indicateurs sont pour la plus part très bas. Selon le
rapport mondial sur le développement humain 2004, portant sur les statistiques 2002, le Burkina
Faso occupait le 175ème rang sur 177 pays classés. Les taux de scolarisation et d’alphabétisation
sont parmi les plus faibles de la sous-région. Les conditions sanitaires sont très difficiles, avec
des taux de morbidité et de mortalité, notamment maternelles et infantiles très élevés, liés surtout
aux maladies infectieuses (le paludisme en tête) et parasitaires, mais aussi au SIDA. Ainsi,
l’espérance de vie à la naissance était-elle de 45,8 ans. Les niveaux enregistrés par l’économie
burkinabè n’ont pas été suffisants pour faire reculer la pauvreté qui ne fait que s’accentuer. Les
résultats des trois enquêtes prioritaires, effectuées par le Gouvernement en 1994, 1998 et 2003
décrivent une aggravation de l’incidence de la pauvreté. Sur la base d’un seuil absolu de
pauvreté estimé à 82 672 francs5 en 2003 contre 72 690 francs par adulte et par an en 1998, la
proportion des pauvres est passée de 45,3% à 46,4%. Les indices relatifs à la gravité de la
pauvreté (profondeur et sévérité) ont aussi légèrement augmenté indiquant que les pauvres se
sont davantage éloignés du seuil de pauvreté. Le Tableau 1 ci-après synthétise les principales
données sur le Burkina Faso.
4 Gouvernement du Burkina Faso et le système des Nations Unies (mars 2004), Rapport pays, Suivi des objectifs du millénaire pour le développement, – quatrième conférence de table ronde des partenaires au développement du Burkina Faso, 34p, p.5 5 Il s’agit du franc de la Communauté Financière Africaine (CFA) en Afrique de l’Ouest, la monnaie qu’ont en partage 8 pays (1 € = 655,957 F CFA)
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 12
Surface totale du pays : ……………………………………… 274.200 Km2 Population (estimation 2004) : ……………………………… 12,6 millions Urbaine : ………………………………………………….. 18% Rurale : ……………………………………………………. 82% Croissance démographique : ………………………………… 2,7% Milieu rural : ……………………………………………… 1,7% Milieu urbain : …………………………………................ 4,75% Espérance de vie à la naissance (2000) : ……………………. 46,7 ans Taux brut de scolarisation au primaire (2003/2004) : …….. 52,2% Dont filles : …………………………………………………46,27% Parité des élèves filles/garçons : ………….………………..0,8% Taux d’alphabétisation (2003) : ………………………..……. 21,8% (adultes de plus de 15 ans) PIB / habitants (2000) : ………………………………..……. 976 $ USD avec parité de pouvoir d’achat PNB / habitants (banque Mondiale, 2003) : …………………. 300 $ USD Croissance du PIB (2002) : ……………………….…………. 4,6% Revenu moyen annuel d'un ménage (2003) : …………………799.408 FCFA Dépense moyenne annuelle des ménages (2003) : ………….. 866.381 FCFA Dont enseignement : ……………………….…….……….. 1,9% Taux de chômage (2003) : ………………………………....... 2,4% Dont urbain : ……………………………………..……….. 12,5%
Tableau 1 : Données de base sur le Burkina Faso
I.3.1 Contexte de l’éducation
Dans l'Enquête Burkinabè sur les Conditions de Vie des Ménages (EBCVM)6 réalisée en 2003,
plusieurs facteurs ont été identifiés comme des déterminants de la pauvreté, tant en milieu rural
qu’en milieu urbain. Parmi ces déterminants, l'on note en bonne place le niveau d’instruction du
chef de famille et des autres membres de la famille, le sexe, le nombre d’enfants de moins de 14
ans et l’accès du chef de famille à l’emploi comme des facteurs qui influencent considérablement
les conditions de vie. La situation de l’éducation demeure donc très préoccupante au Burkina
Faso.
Malgré les efforts considérables faits par le Gouvernement et ses partenaires, le Burkina est loin
d’assurer la scolarisation d’effectifs aussi importants que ceux soupçonnés dans les indicateurs
relatifs à l’éducation du Tableau 1. On note que près de 48 % des enfants d’âge concerné étaient
encore exclus du système scolaire en 2004. De plus, si l’on considère le milieu de résidence et le
genre, des écarts significatifs subsistent encore. En effet, le taux brut de scolarisation est trois
fois plus élevé en ville qu’à la campagne et le pourcentage de garçons admis dépasse toujours
celui des filles. Avec l’amélioration de l’offre éducative par les constructions scolaires, des
progrès importants s’amorcent. Mais, la qualité semble ne pas être suffisamment prise en
compte, un autre problème.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 13
Au niveau de l’alphabétisation, le taux est passé de 18,9 % en 1998 à 21,8 % en 2003. Il
comporte également une répartition très inégale selon le genre et le milieu de résidence. Les
résultats de l’EBCVM montrent que le taux d’alphabétisation des hommes s’améliore plus vite
que celui des femmes et que les populations des zones urbaines accèdent presque deux fois plus
à l’alphabétisation que celles des zones rurales.
Toujours selon l’EBSVM, la situation n'est pas plus brillante dans les autres niveaux
d'enseignement. En enseignement secondaire, le taux de scolarisation est de 15,6% en 2003 dont
13,9% pour les filles. Au niveau supérieur, il dépasse à peine les 2%.
La place de la formation professionnelle dans ces effectifs reste extrêmement faible, malgré
l'absence de statistiques fiables. L’enseignement secondaire technique et professionnel compte
13,6% des établissements de l’enseignement secondaire et à peine 8% des effectifs en 20037. La
place de l’enseignement technique et professionnel supérieur est insignifiante et celle de
l’apprentissage n’est pas connue.
Cette situation illustre l’importance de l’éducation de base des adultes pour leur permettre, par
l’accès aux savoirs fondamentaux (lire, écrire, faire face à une situation courante de la vie
quotidienne), d’accéder à l’information écrite et ce faisant à la formation professionnelle. Tant
que la situation de l’éducation et de l’alphabétisation n’aura pas fait des progrès significatifs, et
en terme d’accès et en terme de qualité, les rendements internes et externes du système éducatif
ne produiront pas les effets d'amélioration des conditions de vie des individus escomptés. Sans
les savoirs de base, les enfants devenus adultes restent démunis face au marché de l’emploi.
I.3.2 Le contexte macro-économique
L’EBCVM de 20038 montre que l’économie du Burkina est dominée par l’agriculture et
l’élevage qui constituent les deux principales activités génératrices d’emplois et de revenus. Les
cultures vivrières (mil, maïs, fonio et riz) occupent plus de 80% des surfaces cultivées
annuellement. Cette activité, conduite dans le cadre de très petites exploitations familiales, est
pratiquée dans des conditions agro-climatiques et pédologiques difficiles, selon un système
d’exploitation traditionnel extensif. Pour les cultures de rente (coton, arachide, sésame, etc.), le
coton constitue le principal produit d’exportation du pays. Elles occupent à peine 12% des
superficies. L’élevage (bovins, ovins, caprins, volailles..), pratiqué de manière extensive avec
6 INSD (novembre 2003), Analyse des résultats de l'enquête burkinabè sur les conditions de vie des ménages. Rapport final, 223p 7 MESSRS (2002-2003), Bulletin des statistiques scolaires et universitaires 2002-2003, Tome 3, 610p, p. 414 8 INSD (novembre 2003), Op. Cit. pp 109-111
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 14
une faible productivité par tête constitue la deuxième source de revenus en terme d’exportations
agricoles.
Le secteur informel9 qui concerne surtout l’artisanat, le commerce et les services, occupe environ
80% de la population active urbaine. Les nombreux acteurs qui évoluent dans ce secteur
important de l’économie ont en majorité un niveau de formation très bas.
Depuis 1991, le Burkina Faso a réaffirmé son option pour une économie libérale, fondée sur les
principes de la libre entreprise. Dans cette perspective, le Gouvernement a entrepris, avec l’appui
de la communauté financière internationa le, d’importantes réformes économiques et structurelles
afin de créer les conditions de promotion de l’initiative privée et de réalisation d’une croissance
durable, nettement supérieure à la croissance démographique. Après plus de dix années
d’ajustements sans interruption (1991-2002), l’économie nationale a progressé à un rythme
moyen de 3,2% par an en termes réels, contre une poussée démographique de 2,4% par an10.
Au cours de cette décennie, les objectifs de croissance ont été contrariés en début (1992–1993) et
en fin de période (2002), d’une part du fait de l’adversité et des aléas naturels et d’autre part, du
fait des crises sociopolitiques internes et dans la sous-région. La croissance économique s’est
alors établie à 3,2% en moyenne par an en termes réels. La période 1995–2002, du fait des effets
de la dévaluation et des conditions climatiques plus favorables, a été caractérisée par un rythme
de croissance plus stable de 5,5% en moyenne par an. Cette tendance s’est poursuivie dans les
années 2003 et 2004 avec un taux de croissance du PIB estimé autour de 4 à 5 %.
Malgré cette bonne performance de l'économie, les conditions de vie de la grande majorité des
burkinabè ne se sont pas améliorées de façon significative. En 200411, le Burkina Faso occupe le
dernier rang selon le classement de l’indice de la pauvreté humaine. La répartition des biens reste
assez inégale : les 20 % plus riches de la population possèdent plus de 60 % de la richesse
nationale alors que les 20 % plus pauvres n’en ont que 4,5 % (année 1998).
Pour faire face à cette situation plutôt préoccupante, le Gouvernement burkinabè a engagé un
certain nombre de réformes structurelles et économiques. Les «bons» résultats obtenus dans la
mise en œuvre des ces réformes, ont valu au pays d'être éligible à un appui sous l’initiative
d’allégement de la dette des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Le chantier d'élaboration de son
Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté est alors lancé. La formulation du CSLP a fait
9 Selon l’INSD, «Ensemble des unités de productions qui ne possèdent pas de numéro IFU (identifiant fiscal unique) et/ou qui ne tiennent pas de comptabilité» 10 Gouvernement du Burkina Faso (2004), Programme d’actions prioritaires de mise en œuvre du CSLP 2004 – 2006, 121p, p.7 11 PNUD (2004), Op. Cit., pp. 149,191
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 15
l’objet d’une large consultation non seulement au sein de l’administration, mais également avec
les institutions représentatives des communautés et de la société civile, et les partenaires
techniques et financiers (PTF). Sa finalisation et son acceptation en juillet 2000 par les instances
de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) a permis au pays
d’accéder effectivement aux fonds de remise de la dette.
Le CSLP – seul cadre de référence de toutes les interventions au Burkina Faso – vise à énoncer
les objectifs de développement fixés par les autorités pour atteindre une croissance économique
fondée sur une base plus large. Il ne se substitue pas aux stratégies sectorielles déjà existantes
dans chaque Ministère mais les renforce dans le sens d’une plus grande équité sociale.
Le CSLP s’articule autour de 4 axes :
Axe 1 : Accélérer la croissance et la fonder sur l’équité
Axe 2 : Garantir l’accès des pauvres aux services sociaux de base
Axe 3 : Elargir les opportunités en matière d’emploi et d’activités génératrices de revenus
Axe 4 : Promouvoir la bonne gouvernance
En dépit du succès des programmes de stabilisation et d’ajustement, l'un des principaux obstacles
à la croissance économique demeure «la faiblesse du capital humain qui contribue à la faiblesse
de la productivité et au niveau de chômage très élevé.» C'est fort de ce constat que le premier
axe du CSLP souligne entre autres, l'importance de la formation professionnelle qui constitue
«un élément essentiel pour améliorer la productivité, encourager l’investissement privé et attirer
les capitaux étrangers, favoriser le transfert de technologie et l’adaptabilité de la concurrence
des entreprises aux changements liés à la mondialisation»12. La préoccupation par rapport à la
formation professionnelle se retrouve également dans les axes deux et trois. Cet émiettement de
la question dans plusieurs axes du CSLP témoigne de la difficulté à cerner la problématique de
façon claire et à y envisager des solutions dans une cohérence d’ensemble.
La préoccupation essentielle du Gouvernement à travers le CSLP est de centrer la stratégie de
développement économique sur un meilleur impact des politiques publiques et sur la nécessité
d’accroître le pouvoir d’achat des populations les plus défavorisées. Pour parvenir à ce résultat, il
convient de mettre en œuvre des politiques macroéconomiques permettant une croissance
soutenue, même en cas de chocs externes (fluctuations des cours des matières premières
agricoles et minières) et d’asseoir cette croissance sur une base économique plus large. C'est
12 Burkina Faso (mars 2004), Quatrième conférence de table ronde des partenaires au développement du Burkina Faso, Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté- CSLP,131p, p.72
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 16
cette vision qui fonde la prise en compte de façon plus importante de la formation
professionnelle comme priorité du CSLP révisé, pour la période 2004-2006. Des indicateurs
spécifiques ont été arrêtés pour mesurer les résultats atteints en ce qui concerne la formation
professionnelle.
I.4 CONTEXTE SPÉCIFIQUE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE C’est la loi n° 013/96 portant loi d’orientation de l’éducation qui définit la formation
professionnelle au Burkina Faso.
En son article 9, elle définit la formation professionnelle comme faisant partie de l'éducation
formelle aux côtés de l'éducation de base, de l'enseignement secondaire et de l'enseignement
supérieur. L’article 15 dispose qu'elle «vise l'acquisition de connaissances spécifiques pour
l'exercice d'un métier ou l'amélioration de la productivité du travailleur. Elle est dispensée dans
des centres spécialisés et dans des établissements : - secondaires techniques ou professionnels ;
- d'enseignements supérieurs techniques ou professionnels.» L’article 16 évoque la tutelle des
structures en charge de cette formation, qui «sont placés sous la tutelle du ministre chargé de
l'enseignement ou du secteur correspondant à leur niveau ou à leur type de formation.»
Au terme de l’article 18, l’éducation non formelle «concerne toutes les activités d'éducation et
de formation, structurées et organisées dans un cadre non scolaire.» Leur public cible est «toute
personne désireuse de recevoir une formation spécifique dans une structure d’éducation non
scolaire.» La loi est muette sur la tutelle de ce type d'éducation.
L’interprétation de cette loi révèle quelques pistes de lecture et de définition de la formation
professionnelle au Burkina Faso. Il y aurait d’abord une formation professionnelle appelée
enseignement technique et professionnel (ETP) qui est formelle et dispensée au niveau des
établissements d’enseignement secondaire et supérieur publics et privés. Elle comporte un volet
formation initiale visant «l’acquisition de connaissance» et un volet formation continue visant
«l’amélioration de la productivité du travailleur.» Il y aurait ensuite, une formation
professionnelle qui est non formelle, structurée et dispensée dans des structures non scolaires.
Elle est communément appelée formation professionnelle non formelle. La formation
professionnelle par apprentissage (FPA) ou apprentissage tout court fait partie de cette catégorie.
I.4.1 Organisation de la formation professionnelle
La non prise des nombreux décrets d'application de la loi 013/96 empêche la visualisation claire
des frontières entre les différents champs d’activités. Le système dans son ensemble au Burkina
Faso nage d’ailleurs dans une ambiguïté structurelle. Elle consacre une multitude de tutelles
administratives à ce secteur, rendant le pilotage cohérent de l’ensemble du dispositif quelque peu
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 17
aléatoire. Dans la réalité actuelle des choses, la formation professionnelle est émiettée entre
plusieurs départements ministériels, dont les deux principaux sont le Ministère des
Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESSRS) et le Ministère
du Travail de l’Emploi et de la Jeunesse (MTEJ). L’analyse de l’organisation (voir aussi
organigrammes des 2 ministères clés en Annexe 4 et Annexe 5) révèle les constats suivants :
- La fragmentation, entre enseignement technique et professionnel et formation
professionnelle par apprentissage, mais aussi entre programmes de formation axés sur la
théorie dans l’enseignement formel, très peu en relation avec le milieu professionnel et
axés sur la pratique dans la formation par apprentissage ;
- La segmentation dans une grande diversité d’accès des jeunes selon leur situation
géographique, leur sexe et leur situation socioéconomique (voir schéma Annexe 2) ;
Elle est aggravée par la quasi absence de passerelles reconnues entre les différentes
offres d’éducation et de formation et par la forte concentration de l’offre dans les deux
principales villes du pays (Ouagadougou et Bobo Dioulasso).
FP
Société civileSecteur privé
moderne
MESSRSMTEJ
Autres ministères (santé, transport,
énergie, communication, etc.)
Secteur Artisanat
- Participation à l'ETP- Emploi des sotants- Accueil de stagiaires- Création d'éts. privés- Financement (TPA)
- Création d'éts. parapublics- Formation des personnels- Référentiels de formation propres- Financement de la formation
Pour la formation formelle - Orientation politique- Autorisation (tout éts. scolaire)- Formation (personnel de l'éducation)- Financement (éts. publics)- Validation référentiels de formation- Cerifications (formations scolaires)
Pour la formation non formelle - Orientation politique- Autorisation (tout éts. non scolaire)- Financement (FAFPA)- Validation référentiels de formation- Cerifications (formations non scolaires)
- Demande sociale- Suivi (APE)- Financement (frais de formation)
- Participation à la FPA- Emploi des artisans- Accueil de apprentis artisans- Création d'éts. privés- Financement (OPA)- Formation prof. sur le tas
Légende :APE Association des Parents d'ElèvesETP Enseignement Technique et ProfessionnelFAFPA Fonds d'Appui à la Formation ProfessionnelleFPA Formation Professionnelle par ApprentissageOPA Organisation Porfessionnelle des ArtisansTPA Taxe Professionnelle et d'Apprentissage
Graphique 1 : Les acteurs de la FP au Burkina Faso
I.4.2 Formation professionnelle et insertion professionnelle
Les indicateurs de l’éducation au Burkina Faso, révèlent que la majorité des jeunes, n'ont pas
beaucoup d’alternatives en matière d’insertion professionnelle. Avec les multiples conditions
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 18
d’accès à l’enseignement scolaire, la formation professionnelle non formelle accueillent la
majorité des burkinabè analphabètes ou faiblement scolarisés et principalement ruraux. Le
Tableau 2 ci-après illustre notamment la place des ruraux :
Selon l’enquête de référence En % du total des
emplois et autoemplois Statut
total rural urbain rural urbain %secteur formel 3,5 - - - -
% Formel publique 1.8 - - - -
% Formel privée 1,7 - - - -
% secteur informel 96,6 - - - -
% Salariés du privé 0,9 37,2 62,8 0 33 0,57
% Indépendant non agricole 5,2 39,8 60,2 2,07 3,13
% Indépendant agricole 23,2 93,8 6,2 21,77 1,43
% Apprentis et aides familiaux 67,3 93,9 6,1 63,19 4,1
Sous total secteur informel % 87,36 9,23
Tableau 2 : Répartition des emplois et autoemplois entre secteurs formel et informel, et par milieu de résidence13
I.4.3 La formation professionnelle formelle
Une des critiques régulièrement formulées à l’encontre des structures de l’enseignement
technique et professionnel (formation professionnelle formelle) porte sur l'introuvable
adéquation formation/emploi. Les formations dispensées sont jugées très théoriques et réalisées
sans véritables relations de proximité entre milieux de la formation et milieux professionnels.
Les entreprises ne sont que très peu, voire pas du tout, impliquées dans la conception,
l’élaboration et la révision des référentiels de formation, ou encore dans la sanction de la
formation. Les enseignants ainsi que les responsables administratifs du dispositif de formation
n’ont pour la plupart jamais séjourné en entreprises et ne possèdent donc pas une connaissance
de leurs réalités.
L’offre de formation demeure nettement en deçà de la demande sociale et de l’attente des
entreprises et ceci aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif.
L’ouverture des établissements à des activités de formation continue, avec la mise en place du
Groupement des Etablissements Techniques pour la formation Continue (GET/FC), a contribué à
rapprocher certaines filières de formation des réalités du monde de l’entreprise, mais il reste
encore du chemin à parcourir pour asseoir véritablement une formation professionnelle continue
crédible et reconnue.
13 DEBOUVRY Pierre (2004), Programme d’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté : Développement du capital humain du secteur agricole, rapport final de mission d’appui à la mise ne place d’une stratégie de formation agricole, Ouagadougou, 220p, p41.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 19
I.4.4 La formation professionnelle non formelle
Contrairement à la formation professionnelle formelle, la formation professionnelle non formelle
est très peu connue et dans son organisation et dans son fonctionnement. Elle regroupe la
formation professionnelle sur le tas appelée aussi formation sur le tas et la formation
professionnelle par apprentissage (FPA).
La formation sur le tas comprend les initiatives de formation sous forme de compagnonnage,
suivant le modèle traditionnel. Elle ne fait pas l’objet de notre préoccupation et nous n’en dirons
pas plus là-dessus.
Quand à la FPA, les formations qui s’y déroulent s’effectuent sans programmes officiels. Les
projets et programmes qui tentent de développer et appuyer ce type de formation dans quelques
filières professionnelles sont obligés d’élaborer leurs propres programmes et leurs propres outils
pédagogiques et didactiques. Un travail de capitalisation des expériences, de formalisation et
d’harmonisation des différentes approches et méthodologies utilisées est en cours, pour asseoir
les bases d’un véritable dispositif national de formation professionnelle par apprentissage. Il n’y
a cependant pas encore de structure officielle qui prend en charge la question primordiale de la
définition et de l’organisation des bases de ce dispositif. Fonctionnant en s’appuyant sur les
différents corps de métiers, l’absence d’un répertoire exhaustif de ces différents métiers existants
pose un grand problème à la mise en œuvre de la FPA.
Les possibilités de formation offertes sont peu diversifiées voire inexistantes dans certains
domaines d’activités économiques. Et l’accès des filles est encore trop marginalisé.
L’édification d’un dispositif national de formation professionnelle par apprentissage nécessite
l’existence de centres polyvalents et équipés pour compléter et renforcer l’enseignement pratique
reçu dans les entreprises et ateliers du secteur «moderne» ou le plus souvent du secteur informel.
I.4.5 Appréciation du contexte
Le dispositif éducatif du Burkina Faso, de manière générale, est confronté au double défi d’une
demande sociale en constante augmentation en terme de population à scolariser et d’une
adaptation qualitative nécessaire et permanente des contenus de formation afin de répondre aux
nombreux besoins engendrés par le développement social et économique du pays.
La formation professionnelle doit relever les mêmes défis quantitatifs et qua litatifs afin de jouer
pleinement le rôle de levier et de moteur du développement de l’appareil économique et social
du pays. Pour se prendre en charge, voire pour survivre, de nombreuses gens se tournent ou
retournent vers les secteurs de l’artisanat, des métiers manuels en général, en transitant par des
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 20
stades de formations plus ou moins bien menées auprès de professionnels, eux-mêmes pas
toujours préparés et disposés à transmettre leurs connaissances de manière adéquate.
Le Gouvernement burkinabé a pris conscience de cette problématique et est maintenant
convaincu que la formation professionnelle constitue une des voies d’issue pour l’introduction
des demandeurs dans le monde du travail.
Les conditions cadre au niveau macro-économique et politique de la formation professionnelle
peuvent se résumer ainsi qu'il suit :
- Une immensité de besoins exprimés et avérés qui demandent à être satisfaits ;
- Une nécessité d’organisation et de systématisation surtout, en vue de dispenser des
formations cohérentes, efficientes et porteuses d’emplois ;
- Une implication plus systématisée du secteur privé et de la société civile dans la
recherche de solutions et dans les définitions de stratégies ;
- Une concertation efficace de l’ensemble des intervenants.
Entre formations scolaires et formations non formelles, les clarifications nécessaires devront
permettre de fixer des objectifs clairs à chaque type, de même que les publics cibles visés, dans
une cohérence et une complémentarité de dimensions nationales.
II LA COOPÉRATION AUTRICHIENNE AU BURKINA FASO
L’Autriche est un Etat de l’Europe centrale, d’environ 84.000 Km2 et d’environ huit millions
d’habitants. Elle a adhéré à l’union européenne en 1995 et fait partie de l’espace Schengen. Le
système politique adopté en Autriche est la République. Au Burkina Faso, l’Autriche fait partie
des bailleurs bilatéraux partenaires de l’Etat, qu’elle appuie, surtout dans les secteurs de la
formation professionnelle, du développement rural durable et de l’artisanat.
Les relations de coopération entre la République d’Autriche et le Burkina Faso remontent aux
années 1966. Au cours des deux décennies qui ont suivi, l’Autriche est intervenue exclusivement
dans l’enseignement secondaire technique et professionnel. A la fin des années 1980, avec le
choix du Burkina Faso comme pays prioritaire de coopération, un accord général de coopération
économique, technique et sociale est signé entre les deux pays. L’Autriche ouvre alors en 1996
un Bureau de coordination de sa coopération au Burkina Faso. Cette ouverture a permis à la
Coopération autrichienne de se doter d’une structure de pilotage et de suivi/évaluation de son
action au Burkina Faso. La création de ce bureau a été l'occasion de faire le bilan de plus de
trente ans de collaboration entre les deux pays. De ce bilan il ressort, pour ce qui concerne notre
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 21
préoccupation, que la Coopération austro-burkinabè dans la formation professionnelle n'a touché
qu’une minorité de la population cible à cause du faible taux de scolarisation et
d’alphabétisation.
En 2000 et 2001, l'Autriche commande deux études dans le secteur de la formation
professionnelle formelle et non formelle pour mieux appréhender l'état des lieux. L'une des
études, l’étude sur l’enseignement technique et professionnel au Burkina Faso à laquelle nous
avons participé a confirmé l'exclusion de la majorité des burkinabè de l’enseignement scolaire.
La deuxième étude sur la formation professionnelle au Burkina Faso a mis en relief que ces
populations exclues sont prises en charge par un système dit de formation professionnelle par
apprentissage, mais dont les caractéristiques et l’envergure sont peu cernées. Sur cette base la
décision est prise d'appuyer également la formation professionnelle par apprentissage au Burkina
Faso. Un programme sectoriel de coopération est alors rédigé pour ce faire, intitulé «Programme
sectoriel de la Coopération austro-burkinabè, Enseignement Technique et Professionnel et
Formation Professionnelle (PS/ETFP), 2002-2004», dont nous avons eu la charge du suivi et du
contrôle de la mise en œuvre au Bureau de Coordination de la Coopération pour le
Développement de l’Ambassade d’Autriche au Burkina Faso (BuCo).
En décembre 2004, le Gouvernement burkinabè et le BuCo demandent l’évaluation du
programme global de coopération entre les deux pays, intitulé «Programme Indicatif de
Coopération (PIC) entre la République d’Autriche et le Burkina Faso, période 2002-2004», dont
fait partie le PS/ETFP, et qui était arrivé à échéance.
Cette décision a été l’occasion pour nous d’engager notre recherche dans le cadre de la formation
en Master Ingénierie et Conseil en Formation avec l’Université de Rouen. En effet, l’évaluation
du PIC 2002-2004 a été l’occasion pour le Gouvernement burkinabè et son partenaire la
Coopération autrichienne, de réaffirmer la place centrale de la formation professionnelle dans
leurs relations de coopération. Aussi, avant même que cette évaluation intervienne, les deux
parties avaient-elles convenu d’élaborer un nouveau programme de coopération dans le domaine
de la formation professionnelle pour la période 2005-2007, en remplacement du PS/ETFP. Ce
programme ferait partie du PIC 2005-2007 dont les conclusions de l’évaluation devaient
permettre d’engager les négociations. L’élaboration du programme 2005-2007 dans le secteur de
la formation professionnelle nous a échoit, à la demande des deux parties.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 22
II.1 UN BILAN SUCCINCTE DES APPUIS DE LA COOPÉRATION AUTRICHIENNE AU SECTEUR DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
II.1.1 Le bilan jusqu’en 2001
Les premières actions de coopération entre l’Autriche et le Burkina Faso dans le domaine de la
formation professionnelle remontent aux débuts des années 1966 avec la formation de jeunes
techniciens burkinabè en Autriche. Cette action a ensuite évolué vers la création en 1970 d’une
école secondaire de formation technique et professionnelle au Burkina Faso. Jusqu’à sa remise
en 1995 à l’Etat burkinabè, l’Autriche en assurait intégralement les charges de fonctionnement y
compris les charges des enseignants.
A la suite de ces premiers pas, un important programme de formation de base d’enseignants
techniques de l’enseignement secondaire technique et professionnel (ESTP) a été mis en place en
1988. Il a permis de former à ce jour environ 170 enseignants techniques burkinabè, constituant
près de 90% de l’effectif total des enseignants techniques de l’ESTP public.
Diverses actions ponctuelles appuyées par la Coopération autrichienne ont permis l’équipement
de structures de l'enseignement secondaire, technique et professionnel tels que le Collège
d’Enseignement Technique Féminin de Ouagadougou (CETF), le Collège d'Enseignement
Technique de Ouagadougou (CETO), le Lycée Technique industriel et commercial de
Ouagadougou (LTO), le Centre d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle D.
Bruno Buchwieser (CETFP-BB) et le Centre d’Appui à l’Enseignement Technique (CAET).
D'autres actions d’appui ponctuelles ont concerné la recherche dans les domaines des
technologies adaptées et de l’énergie solaire en partenariat avec des instituts de recherche
burkinabè.
Un appui organisationnel et matériel a été apporté aux instances de tutelle de l’ETP par l’octroi
de bourses de formation, le financement de voyages d’étude, l’organisation de séminaires et
ateliers pédagogiques et méthodologiques ainsi que l’équipement en matériels bureautiques des
services techniques centraux du MESSRS.
II.1.2 Le bilan des trois dernières années (2002-2004)
En matière de formation de ressources humaines, 46 enseignants de l’enseignement secondaire
technique et professionnel ont été formés dans 4 spécialités, et 41 autres sont en cours de
formation dans 19 spécialités. Deux cents formateurs en formation professionnelle par
apprentissage ont été formés et trois cents patrons artisans se sont perfectionnés.
En matière d’ingénierie de la formation professionnelle, des référentiels de formation
professionnelle par apprentissage ont été développés dans 7 métiers porteurs d’emplois.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 23
En matière d’amélioration de l’accès à la formation professionnelle par apprentissage, 513
apprenants ont été formés sur la base des référentiels de formation développés.
Enfin, en matière de professionnalisation de l’enseignement technique et professionnel, 3
établissements publics ont été dotés en équipements de bureau (ordinateurs, photocopieurs, etc.),
en équipements pédagogiques et didactiques et en véhicules de service.
II.2 LE BILAN FINANCIER DES 3 DERNIÈRES ANNÉES Au niveau financier, l’importance de l’appui consenti par l’Autriche sur les trois dernières
années (2002 à 2004), en appui à la formation professionnelle est illustrée par la Graphique 2 ci-
dessous.
Bilan 2002-2004 secteur ETFP
143,25
717,95568,54
1 602,98
779,83
2 442,63
1 491,63
1 809,22
121,70
0,00
500,00
1 000,00
1 500,00
2 000,00
2 500,00
3 000,00
2002 2003 2004 Total 2002-2004 2005
Mill
iers
d'e
uro
s
Graphique 2 : Bilan des prévisions et décaissements de 2002 à 2004.
II.3 CONCLUSION Un tel bilan désigne tout naturellement la Coopération autrichienne comme un partenaire
privilégié de l’Etat burkinabè dans le domaine de la formation professionnelle. Il en ressort
cependant, que l’impact de cette coopération n’a pas suffisamment touché les populations
exclues de l’enseignement scolaire. La non maîtrise des savoirs de base, la quasi absence de
réglementation dans le secteur et l’utilisation de la seule langue française comme médium de
formation sont les principaux freins à un accès plus large de ces populations à la formation et au
maintien durable des connaissances qu’elles ont acquises.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 24
III LA PROBLÉMATIQUE DE DÉVELOPPEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE AU BURKINA FASO
III.1 ANALYSE DE LA POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Plusieurs départements ministériels sont concernés soit à titre principal soit à titre secondaire par
la formation professionnelle. Trois ministères sont particulièrement impliqués : le Ministère de
l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation (MEBA), le Ministère des Enseignements
Secondaire, Supérieur et de Recherche Scientifique (MESSRS) et le Ministère du Travail, de
l’Emploi et de la Jeunesse (MTEJ). Les autres ministères ont en charge des questions de
formation professionnelle spécifiques à leurs attributions (agriculture, commerce,
communication, énergie, environnement, finances, santé, etc.)
III.1.1 Le ministère de l'enseignement de base et de l'alphabétisation
La vision politique à moyen terme du MEBA en matière de développement de l’enseignement de
base est présentée dans le «Plan décennal de développement de l'éducation de base (PDDEB).»
Le PDDEB est construit autour de 3 composantes : (i) accès, (ii) qualité et (iii) renforcement des
capacités institutionnelles.
Il poursuit entre autres objectifs, deux qui intéressent particulièrement le secteur de la formation
professionnelle :
- Porter le taux de scolarisation à 70% en 2010, avec un effort particulier en faveur des
filles et des zones rurales les plus défavorisées.
- Amener le taux d’alphabétisation à 40% en 2010 par le développement et la
diversification des actions d’alphabétisation.
Ces objectifs intéressent la formation professionnelle, en ce que leur réalisation assure une
augmentation très importante et brutale du vivier de l’enseignement post-primaire. Il faut donc
que la formation professionnelle se soit dotée des moyens de s'y préparer de façon adéquate.
Mais ils l’intéressent également, parce que leur réalisation met à sa disposition un vivier
possédant les savoirs de base requis. Il ne sera donc plus utile ni nécessaire de s’en préoccuper
en amont, pour les candidats à la formation professionnelle.
III.1.2 Le ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique
La vision politique à moyen terme du MESSRS en matière de développement de l’enseignement
technique et professionnel (ETP) est présentée dans un document stratégique cadre intitulé :
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 25
«Plan stratégique de développement de l’enseignement technique et professionnel, 2001 –
2010.»
Ce plan stratégique s’appuie sur un diagnostic assez réaliste de la situation actuelle de l’ETP au
Burkina Faso et s’articule autour de 4 programmes formulés de la manière suivante :
- Programme d’accroissement des capacités d’accueil et d’amélioration de l’accès à
l’ETP.
- Programme d’amélioration de la qualité de l’ETP.
- Programme de renforcement de la capacité de gestion et d’administration des structures.
- Programme d’accroissement de la capacité de financement de l’ETP.
Le programme d’accroissement des capacités d’accueil de l’ETP repose sur une réhabilitation
des établissements existants, sur la création de nouveaux établissements ainsi que sur
l’amélioration et la facilitation de l’accès à la formation pour les filles. Ce programme prévoit
également la promotion de la formation professionnelle continue au bénéfice des entreprises et
du secteur informel.
Le programme d’amélioration de la qualité de l’ETP prévoit l’adaptation des contenus de
formation aux nouvelles exigences des milieux professionnels et de l’économie, l’amélioration
qualitative et quantitative de la formation des formateurs, le renforcement des relations
partenariales avec les entreprises, les collectivités locales, les institutions nationales et
internationales ainsi que les partenaires techniques et financiers. Ce programme prévoit
également la promotion qualitative de l’enseignement technique privé.
Le programme de renforcement de la capacité de gestion et d’administration des structures porte
sur l’adaptation du cadre législatif et réglementaire régissant l’ETP, le renforcement des
capacités de pilotage (planification, programmation, budgétisation, administration, gestion) du
dispositif ainsi que sur la mise en place de cadres de concertation et de coopération avec les
différents partenaires.
Enfin, le programme d’accroissement de la capacité de financement de l’ETP repose sur une
meilleure mobilisation des ressources financières internes et externes du dispositif.
Ce plan stratégique est complété par une ébauche de plan d’action décennal. La grande faiblesse
de ce plan élaboré depuis 2000, est qu'il n'a toujours pas été adopté en Conseil des Ministres,
pour lui conférer un caractère officiel et un statut de document engageant pleinement le
Gouvernement.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 26
Pour appuyer le Ministre de tutelle à dynamiser l’ETP, un Ministre délégué auprès de lui, chargé
de l'ETP a été nommé courant janvier 2004.
Dans le même sens, et afin d’améliorer et de renforcer le pilotage de l’ETP, il a été crée en juin
2004, un comité interministériel de suivi du schéma directeur de l'enseignement technique et de
la formation professionnelle. Il regroupe les représentants de différents départements ministériels
(Premier Ministère, MAHRH, MCPEA, MESSRS, MTEJ), les représentants des employeurs et
des travailleurs ainsi que des organisations nationales représentatives de la société civile et des
bailleurs actifs dans la formation professionnelle. Il est présidée par le représentant du Premier
Ministère et a pour objectif principal de statuer sur les propositions d'amélioration
organisationnelle du dispositif national de formation professionnelle. A ce jour, ledit comité n’a
pas encore tenu de réunion.
III.1.3 Le ministère du travail, de l’emploi et de la jeunesse
La vision politique du MTEJ en matière d’emploi et de formation professionnelle est présentée à
travers le document intitulé «Document cadre de stratégie de promotion de l’emploi et de la
formation professionnelle au Burkina Faso.»
La stratégie présentée dans le document repose sur une articulation étroite entre la promotion de
l’emploi par un soutien effectif aux micros, petites et moyennes entreprises, qui représentent un
potentiel important en matière de création d’emplois, et par la mise à niveau du dispositif de
formation professionnelle non formelle à travers l’amélioration quantitative et qualitative des
prestations offertes.
Les axes d’intervention privilégiés qui sont identifiés à travers cette stratégie peuvent être
résumés de la manière suivante :
En ce qui concerne la promotion de l’emploi :
- Créer un environnement législatif et institutionnel plus propice à l’emploi et à la
création d’emplois.
- Améliorer la visibilité des décideurs et des acteurs sur le marché du travail.
- Améliorer l’accès au financement des micros, petites et moyennes entreprises.
- Promouvoir un réseau de services d’appui/conseil aux promoteurs et aux micros
entreprises.
- Mettre en œuvre des programmes de création directe d’emplois en vue de lutter contre
la pauvreté.
En ce qui concerne le développement de la formation professionnelle :
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 27
- Mettre à niveau l’appareil national de formation professionnelle en agissant sur :
? Le cadre juridique de la formation professionnelle ;
? Le développement de l’ingénierie de la formation et de la formation des formateurs ;
? Les filières prioritaires de formation (agriculture, BTP, maintenance, mécanique,
tourisme…) ;
- Renforcer les capacités de formation professionnelle par :
? L’amélioration qualitative des formations ;
? L’accroissement des capacités d’accueil (réhabilitation et création de nouveaux
centres) ;
? Un mécanisme national de financement de la formation professionnelle (Fonds
d’Appui à la Formation Professionnelle par Apprentissage) ;
Un projet de Loi d’Orientation de la Promotion de l’Emploi et de la Formation Professionnelle,
qui ambitionne de jeter les bases d’un nouveau système national de formation professionnelle, et
qui fixe les grandes orientations de la politique nationale en matière d’emploi et de formation
professionnelle a été élaboré et soumis à l’Assemblée Nationale en 2002. Renvoyé courant 2003
par l'Assemblée Nationale au Gouvernement pour mise en cohérence avec la Loi d'Orientation
de l'Education, ce texte attend toujours d'être réintroduit au Parlement.
En décembre 2003 a été créée une instance permanente de concertation, le Comité de
Concertation de la Formation Professionnelle par Apprentissage (CCFPA), qui regroupe les
représentants des différents départements ministériels, des employeurs et des travailleurs ainsi
que des organisations nationales représentatives de la société civile, afin d’assurer une
coopération plus étroite entre l’ensemble des partenaires concernés par la formation
professionnelle par apprentissage. Cette instance est présidée par le Ministère chargé de l’emploi
et de la formation professionnelle. Un secrétariat permanent et des commissions spécialisées
complètent cette instance de concertation. Elle s’est réunie en tout deux fois, en 2004 et en 2005,
pour asseoir son organisation et son fonctionnement. Par manque de moyens elle est entrée
depuis dans une certaine léthargie.
III.1.4 Analyse des stratégies sectorielles
A la lecture des stratégies des deux ministères en charge de la formation professionnelle, l’on est
frappé par le parfait parallélisme qui caractérise leurs programmes. Il est notable que le concept
de «formation professionnelle» est utilisé sans éclairage sur le champ qu’il recouvre. De sorte
que nous pensons que la mise en œuvre de ces stratégies conduira immanquablement au
financement en double d’actions identiques et donc à un gaspillage des ressources disponibles
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 28
forts maigres. L’absence de synergie dans leur élaboration n’est pas pour contredire ce qui
précède.
Une mise en cohérence de ces stratégies s’impose donc. Elle éviterait entre autre une sollicitation
excessive et non justifiée de la participation des autres acteurs du domaine.
III.2 RÔLE DU SECTEUR PRIVÉ Le secteur privé joue un rôle très important dans la formation professionnelle bien que ne
bénéficiant d’aucune subvention étatique. La récente création en 2003 du Fonds d’Appui à la
Formation professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) apportera peut être une amélioration à
cette situation.
Au niveau de l’enseignement secondaire technique et professionnel, en 2002/2003, les
établissements privés recevaient 75% de l’effectif total14. Ces établissements étaient au nombre
de soixante-trois, sur un total de soixante-treize, tous types de structures confondus, soit 86,3%.
La quasi totalité de l’offre de formation au niveau des régions rurales est faite par le secteur
privé14.
Au niveau de l’apprentissage, le rapport est encore plus en faveur du privé, malgré l'absence de
statistiques exhaustives. Les seuls établissements publics à ce niveau sont les Centres
d'Evaluation et de Formation Professionnelle (CEFP), au nombre de dix, répartis dans presque
toutes les régions (il y en a 13) du pays, et relevant de l'Agence Nationale Pour l’Emploi
(ANPE).
Les filières de formation proposées par les établissements privés concernent dans leur grande
majorité surtout les filières tertiaires. Mais depuis quelques années, les filières industrielles,
notamment dans le domaine de l’artisanat et au niveau supérieur, commencent à faire leur entrée
dans le système.
La chambre de commerce d’industrie et d’artisanat du Burkina Faso (CCIA-BF) joue
également un rôle important dans le domaine, avec ses trois établissements de formation en
transport routier et mécanique automobile, en tourisme et hôtellerie et en génie électrique.
Ces structures dispensent un enseignement jugé adapté et proche des besoins des entreprises du
secteur moderne. Certaines entreprises sont d’ailleurs engagées dans des partenariats avec la
CCIA-BF pour assurer la formation des qualifications qu’elles demandent. C’est le cas de
l’Institut Supérieur de Génie Electrique du Burkina Faso (ISGE/BF), ouvert en 2003/2004, avec
14 MESSRS (2003), Bulletin des statistiques scolaires et universitaires 2002-2003, Tome 3, 610p, p414.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 29
la participation financière d’une dizaine d’entreprises du secteur «moderne». Les diplômes
délivrés sont propres à la chambre de commerce mais bénéficient pour la plupart d’une
équivalence avec ceux de l’Etat.
III.3 LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT Si la problématique de la formation professionnelle est aujourd’hui sur la table, c’est grâce en
partie à la coopération au développement. De nombreux pays ont apporté leur concours à
l’émergence d’un véritable système de formation professionnelle dans le système éducatif
burkinabè. Les plus importants et qui sont toujours actifs dans le domaine se sont regroupés dans
un cadre informel d’échanges, de synergie d’action, de coordination de leurs appuis et
d’harmonisation de leur procédures et pratiques. Ce cadre dénommé «Cadre de Concertation sur
l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle (CCETFP)»15 a vu le jour en 2000, à
l’initiative de la Coopération autrichienne.
Beaucoup de projets ou programmes ont été réalisé et d’initiatives prises pour mener des actions
de formations au profit d’un certain nombre de public cible. Malgré toutes ces initiatives, la
formation professionnelle est restée préoccupante, et dans sa pertinence et dans ses résultats.
Cette mobilisation peu coordonnée jusqu’en 2000, mais importante, de plusieurs bailleurs de
fonds illustre bien le déficit en matière de politique et de pilotage de la formation
professionnelle. Ce ne sont pas les moyens qui manquent le plus, même si l’on peut convenir que
leur mobilisation passe parfois par de difficiles et multiples conditions imposées par les
financeurs. Les moyens ont souvent été mobilisés et utilisés et les résultats n’ont pas suivi. Les
raisons en sont que soit les objectifs et les résultats visés n’étaient pas suffisamment bien définis
et pertinents, ni durables, soit que les moyens n’ont pas été utilisés convenablement, soit les deux
à la fois.
Pour asseoir la coopération sur une base acceptable par les parties, il est impératif que le pays se
dote d’une politique nationale acceptée, cohérente en matière de formation professionnelle, et
que les bailleurs coordonnent leur appuis dans une démarche globale, permettant de mutualiser
l’ensemble des moyens et une plus grande synergie d’action, en soutien à la mise en œuvre de
cette politique.
L’analyse de toutes ces stratégies et interventions qui caractérisent notre problématique vont
enrichir notre analyse de la demande qui nous a été faite dans le cadre de notre mission de chargé
15 Le CCETFP regroupe à ce jour, l’Autriche, la Banque africaine de Développement, le Danemark, la France, le Luxembourg, les Pays Bas, le PNUD, la République de Chine Taïwan et la Suisse.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 30
de programme au sein du BuCo et de la commande qui en a découlé pour notre travail de
recherche dans le cadre de la formation en Master Ingénierie et Conseil en Formation.
IV DE LA DEMANDE A LA COMMANDE J’ai été enseignant de constructions mécaniques pendant près de 10 ans dans le seul lycée
technique du Burkina Faso. Puis j’ai intégré l’administration publique comme Chef de service au
Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique, chargé du
suivi de l’insertion et de la préparation à l’emploi des sortants de l’enseignement secondaire
technique et professionnel. A la suite de mon passage dans l’administration publique j’ai été
recruté en 2002 comme chargé de programme pour le secteur Enseignement Technique et
Formation Professionnelle (ETFP) au Bureau de Coordination de la Coopération autrichienne à
Ouagadougou, emploi que j’occupe actuellement. J’y ai en charge, l’évaluation et la sélection
des requêtes de l’Etat burkinabè en vu de leur financement par la Coopération autrichienne,
l’élaboration de projets d’interventions sur la base des requêtes retenues, le suivi et le contrôle de
la mise en œuvre des projets et programmes convenus entre les deux parties autrichienne et
burkinabè, dans le domaine de la formation professionnelle.
De 2002 à 2004, j’ai assuré le suivi de la mise en œuvre du programme sectoriel de coopération,
le PS/ETFP 2002-2004. A son échéance courant décembre 2004, le BuCo m’a demandé de
rédiger un nouveau programme sectoriel de coopération pour la période 2005-2007.
Au départ, j’ai reçu la demande comme un travail de routine que j’allais mener en amendant le
programme qui s’achevait. Mais au fur et à mesure que j’échangeais avec ma hiérarchie pour
préciser certains éléments, il s’est avéré que le contenu, l’orientation et le public cible du
programme allaient s’élargir de façon conséquente. Il s’est aussi avéré que le commanditaire
n’était pas seulement le BuCo mais comprenait également le Gouvernement burkinabè.
J’ai alors négocié et obtenu que je puisse faire le travail dans le cadre de ma formation au
Master, engagée quelques mois plus tôt. J’avais pensé à juste titre que la formation me donnerait
les outils nécessaires pour analyser de façon méthodique la demande et pouvoir y répondre de
façon plus professionnelle.
IV.1 ANALYSE DE LA DEMANDE ET CONSTATS La formation professionnelle au Burkina Faso est un domaine qui accueille principalement un
public peu ou pas scolarisé, public majoritaire des populations en âge de se former. Cette
caractéristique lui a valu d’être choisie comme domaine de concentration de l’appui de la
Coopération autrichienne au Burkina Faso, dans une perspective de lutte contre la pauvreté.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 31
Pour analyser la demande, deux indicateurs nous avaient été communiqués par les
commanditaires, sur l’orientation du programme et sur le public cible. Le programme devait
avoir une contribution à la lutte contre la pauvreté engagée en 2000 par le Gouvernement, à
travers le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Il devait, outre l’ETP, avoir une
composante qui permette de prendre en charge les exclus de l’enseignement scolaire au Burkina
Faso, dans le cadre de la FPA.
De là, nous avons mobilisé notre connaissance du secteur à travers notre expérience
professionnelle et les données de base existantes sur la problématique au Burkina Faso.
Tout au long de notre carrière d’enseignant de constructions mécaniques, nous avons pu mesurer
la frustration des jeunes de ne pas pouvoir accéder à une formation reconnue et de qualité, leur
permettant d’affronter le marché du travail avec plus d’arguments, surtout lorsqu’ils venaient à
se faire exclure du système d’enseignement scolaire. La question de l’insertion des sortants de
l’enseignement technique et professionnel était devenue une préoccupation importante au
Burkina Faso et au sein du MESSRS depuis quelques années. En tant que Chef de service chargé
de l’insertion professionnelle à l’époque, nous nous sommes senti interpellé par cette situation.
Nous avons alors introduit auprès de la Coopération autrichienne une requête sollicitant un appui
au service, pour conduire une enquête sur la question afin de mieux l’appréhender. La requête a
été positivement examinée et nous avons réalisé en 1999, une enquête sur l’insertion
professionnelle des sortants de l’enseignement secondaire technique et professionnel, promotion
1996/199716. Les principaux constats que cette enquête a livré portent sur le sur-chômage des
sortants avec un taux de 26,4 % ; leur inactivité 19 mois après leur sortie du système (37 % des
jeunes) ; la forte tendance à la poursuite d'études, non seulement chez les bacheliers dont c'est la
vocation, mais aussi chez les titulaires d'un CAP 17 ou d'un BEP18 ; la prédominance de la
précarité ; la place quasi insignifiante de l'auto-emploi.
Face au fort taux de chômage et de sous-emploi, les jeunes s’expatrient surtout dans la sous-
région ouest-africaine et notamment en Côte d’Ivoire. Mais, d’autres choisissent d’embrasser la
voie de l’amélioration de leurs qualifications en s’inscrivant en formation professionnelle par
apprentissage.
L’apprentissage dure de 2 à 4 ans. Ce système émane de l’apprentissage traditionnel, tradition
des castes de métiers, où la transmission des savoirs se faisait de père en fils et visait à perpétrer
16 Le TIEC C. (1999), Rapport de l’enquête d’insertion professionnelle sur les sortants de l’EST-P en 1996/1997, enseignement public – deuxième rapport intermédiaire à Monsieur Traoré, Directeur Général de l’Enseignement Secondaire Technique et Professionnel, Ouagadougou, pp.22-24 17 Certificat d’aptitude professionnelle
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 32
des savoir- faire, des rites sociaux et religieux par l’intégration sociale dans une caste de métier
dont on était membre par naissance. Dans ce système traditionnel, il n’y avait pas à proprement
parler de contenus formalisés de formation, malgré l’existence de règles propres plus au moins
explicites, voire implicites. Tout se faisait par l’observation, par l’imitation, par la répétition des
gestes professionnels au quotidien de la vie professionnelle et en fonction de la commande de
travail à réaliser et par le bricolage. Il n’y avait ni dialogue, ni explication. L’apprenant confié à
un maître ou patron, se débrouillait pour capter ce que ses aptitudes lui permettent de capter et le
réinvestissait à l’appréciation de son parton ou maître. C’est dire qu’il n’y avait pas non plus de
progression planifiée et suivie avec un objectif définie dans le temps. La formation
professionnelle par apprentissage dans sa forme actuelle dite moderne, en tentant de normaliser
la pratique traditionnelle y a apporté certaines améliorations.
L'économie du pays est basée sur l'agriculture et sur l'artisanat exercé dans le secteur dit informel
dans les villes. Ces deux secteurs à eux seuls occupent plus de la majorité des burkinabè.
Les efforts importants et soutenus du gouvernement ne suffisent pas à assurer dans un terme
raisonnable l'effectivité du droit à l'éducation pour tous. Le taux de scolarisation cache mal la
réalité poignante de l’analphabétisme qui touche la majorité de la population, notamment en
milieu rural. Il y a de grandes difficultés à sécuriser dans la vie quotidienne les acquis de
l’éducation (savoirs de base de la lecture et de l’écriture), dispensée dans un médium non
sollicité dans la vie quotidienne, qu’est le français. Or sans maîtrise des savoirs de base, la
qualité des acquis de la formation professionnelle par apprentissage mine sérieusement la qualité
des prestations dans l’économie.
De tout ce qui précède, la satisfaction de la demande nécessite que nous fassions un diagnostic
approfondi du système de formation professionnelle par apprentissage. L’examen de la
faisabilité d’un tel diagnostic nous conduit à la commande.
IV.2 LA COMMANDE
IV.2.1 Précision de la demande en commande
A la réception de la demande, nous avons conduit des échanges avec les commanditaires (le
BuCo et le Gouvernement burkinabè représenté par la Direction générale de la coopération du
ministère des finances et du budget) de la mission pour la préciser davantage. L’objectif était de
les amener à nous en dire plus sur le contenu du document attendu et sur les indicateurs de
pertinence des propositions qu’il contiendrait. De ce processus nous avons retenu ce qui suit :
18 Brevet d’études professionnel
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 33
- L’objectif de la mission est de proposer aux commanditaires un programme dont la mise
en œuvre sur la période de référence 2005 – 2007, permette de contribuer à
l’amélioration de l’accès à la formation professionnelle et à l’amélioration de sa qualité,
dans une perspective de lutte contre la pauvreté.
- La mission est réalisée en interne au BuCo, dans le cadre de notre travail quotidien, sur
une période d’environ trois mois (février, mars, avril 2005), avec les moyens du BuCo.
- Les résultats sont restitués en deux étapes. Une première restitution à mi-parcours est
effectuée aux commanditaires pour rendre compte de l’état d’avancement et présenter
les éléments identifiés comme base de l’orientation de l’élaboration du projet de
programme sectoriel. Une deuxième restitution est prévue pour présenter le rapport de
mission et le contenu du document de programme sectoriel. Ce dernier doit être finalisé
et remis aux commanditaires au plus tard le 30 avril 2005.
- Le travail se fait en collaboration étroite avec la responsable géographique pour
l’Afrique de l’Ouest de Austrian Development Agency (ADA)19, avec Chef du BuCo et
avec les responsables de la Direction Générale de la Coopération (DGCoop.) du
ministère burkinabè des finances et du budget.
Pour répondre à l’objectif tel que formulé, nous avons proposé aux commendataires de conduire
un audit de la formation professionnelle au Burkina Faso, afin d’identifier les caractéristiques
principales de ce système. Et sur la base de ces informations, de faire des recommandations,
consignées en un projet de document de programme de coopération.
L’acceptation des propositions que nous avons faites a formalisé la demande en commande,
même si nous n’avons pas pu obtenir qu’un cahier des charges ou des termes de référence en
bonne et due forme, traduisent cette commande.
L’enjeu était bien sûr important pour nous puisque c’était la première fois depuis notre
embauche que nous avions à réaliser une telle mission. Il était d’autant plus grand de par la
qualité des commanditaires et la dimension coopération de la mission.
IV.2.2 L’envergure de la mission
A la suite des premières investigations, nous nous sommes rendu compte que le champ de la
commande tel que formulé au départ était trop large. En effet, traiter de la formation
19 ADA, est une nouvelle structure de la Coopération autrichienne pour le développement, créée en janvier 2004, chargée de la mise en œuvre de la politique autrichienne de coopération pour le développement. Les bureaux de coordination de la coopération de l’Autriche à travers le monde, sont des émanations de ADA, dont ils relèvent.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 34
professionnelle au Burkina Faso allait nous demander des délais et des moyens que nous
n’avions pas. D’affinage en affinage, nous avons arrêté notre champ d’investigation à la
formation professionnelle par apprentissage dans la ville de Ouagadougou.
IV.2.3 Le cadre de la mission : le BuCo
Dans le cadre d’un tel audit tous les partenaires de la FPA au Burkina Faso sont concernés. Les
plus importants et incontournables nous semble cependant être les directions centrales
concernées du Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de recherche scientifique et
du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse, d’autres partenaires techniques et
financiers, tels que ceux regroupés au sein du CCETFP, des ONG oeuvrant dans la FPA et les
structures de formation elles-mêmes.
Le plus stratégique d’entre tous ces partenaires reste le BuCo, notre employeur et en même
temps commanditaire et cadre de réalisation de la mission. Ouvert en 1996, le Bureau de
Coordination de la Coopération autrichienne pour le Développement auprès de l'Ambassade
d'Autriche au Burkina Faso est une structure de 10 personnes, placée sous la direction d’un Chef
de bureau, assisté d’un Chargé d’administration et des finances et d’un Chargé de programme
dans chacun des trois secteurs de concentration (la formation professionnelle, le développement
rural et l’artisanat) de la Coopération autrichienne au Burkina Faso.
Les chargés de programme ont en charge, sous la responsabilité du chef de Bureau, la gestion
d’un secteur de concentration. A ce titre, ils assurent un dialogue soutenu avec les responsables
des ministères de tutelle du secteur et les autres partenaires, en vue de l’élaboration des projets et
programmes dans le secteur (identification, planification). Ils assurent également des relations de
collaboration avec les différents partenaires dans la réalisation des projets et programmes, le
suivi et le contrôle des activités menées, l’organisation de l’évaluation des résultats atteints et des
moyens engagés.
IV.2.4 La commande et ses enjeux
A travers la commande qui nous a été faite, le premier enjeu qui en découlait est celui de
l’appréciation de l’efficience des appuis de la coopération autrichienne au Gouvernement
burkinabè dans le développement des ressources humaines. Depuis trente ans que l’Autriche
appuie le Burkina Faso, dans le domaine de la formation professionnelle, elle a l’impression que
ses efforts ne sont pas suffisamment fructueux et ne touchent pas les populations les plus
demandeuses. Le deuxième enjeu de cette commande porte sur une meilleure connaissance de la
situation réelle de la formation professionnelle au Burkina Faso, qui puisse être la base de
l’élaboration d’un programme de coopération, dont la pertinence y trouverait toute sa
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 35
justification. Il semble que le gouvernement ne dispose pas des informations de base nécessaires
à un pilotage responsable du secteur. C’est en rapport avec ces enjeux et avec les éléments
d’analyse de la demande que nous avons formulés nos hypothèses de travail.
IV.3 HYPOTHÈSES La question que nous nous sommes posé face à tous ces constats est formulée comme suit :
La formation professionnelle par apprentissage est-elle une alternative crédible d’accès des plus
de 15 ans à la formation à un métier, au regard de l’exclusion de la majorité des populations
cibles de l’alphabétisation et de l’enseignement scolaire ? Comment, dans un contexte
d'analphabétisme majoritaire et de sous-scolarisation, la formation professionnelle par
apprentissage améliore-t-elle l’accès des plus de 15 ans à la formation à un métier ?
De ces interrogations ont découlé nos hypothèses telles que formulées ci-dessous :
Hypothèse 1 : La formation professionnelle par apprentissage est une alternative crédible pour
améliorer l'accès des plus de 15 ans à la formation professionnelle. En proposant aux
demandeurs d’accéder sans conditions autres que l’âge aux actions de formation, la formation
professionnelle par apprentissage valorise en soit des populations qui se sentent «exclues».
Hypothèse 2 : La formation professionnelle par apprentissage tout en élargissant l’accès à la
formation pour les plus de 15 ans, aggrave leur situation de marginalisation. L’absence d’une
démarche rigoureuse d’ingénierie de formation limite de façon importante la qualité de la
formation.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 36
I N T R O D U C T I O N P R O B L É M A T I Q U E
P A R T I E 2 : L’ A P P R O C H E M É T H O D O L O G I Q U E
R E C H E R C H E E T A N A L Y S E LE S P R É C O N I S A T I O N S
C O N C L U S I O N
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 37
AP P R O C H E M É T H O D O L O G I Q UE
La formation professionnelle est un champ assez complexe au Burkina Faso. Elle regroupe
comme nous l’avons vu dans le contexte aussi bien la formation initiale que continue, la
formation formelle que non formelle. Avant donc de pouvoir en traiter dans le cadre de la
commande qui nous a été faite, un travail important d’élucidation des concepts s’est avéré
incontournable. Ce travail nous a permis de conforter nos connaissances dans le domaine au
Burkina Faso et d’élaborer le référentiel de l’audit à conduire.
De ce qui précède, l’approche méthodologique s’est articulé autour de deux axes : Le cadrage
théorique sur le questionnement, qui traite des concepts clés issus de notre problématique et de
leur compréhension et le cadrage théorique de la recherche proprement dite, qui rend compte de
la démarche d’ingénierie adoptée.
V LE CADRE D’ANALYSE Au cours de notre modeste carrière, notre expérience dans le secteur de la formation nous a
conduit à faire un certain nombre de constats que nous avons exposé au point IV.1. Dans
l’analyse de la demande. Néanmoins, il nous est nécessaire d’en rappeler ici quelques uns pour
fonder notre cadre d’analyse :
- L’offre de formation professionnelle au Burkina Faso est très insuffisante par rapport à
la demande sociale et économique. A chaque rentrée scolaire les structures de formation
(publiques comme privés) sont inondées de demandes d’inscription.
- L’offre de formation professionnelle est très fragmentée entre formation professionnelle
formelle et formation professionnelle non formelle, et entre programmes de formation
de l’enseignement formel axés sur la théorie et programmes de formation non formelle
axés sur la pratique.
- L’offre de formation professionnelle est très segmentée. L’on note une grande disparité
d’accès des jeunes selon leur situation géographique, leur sexe et leur situation
socioéconomique.
- L’offre de formation est fortement concentrée dans les deux principales villes du pays,
plus particulièrement à Ouagadougou la capitale.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 38
- Le secteur de la formation professionnelle est surtout financé par les parents
d’apprenants20, les ONG et la Coopération au développement. L’Etat ne lui consacre
que très peu de ressources, surtout en ce qui concerne la formation professionnelle non
formelle, malgré les taxes y relatives qu’il lève telle que la Taxe Patronale et
d’Apprentissage (TPA) dont le taux est le plus élevé de la sous-région.
De ces éléments de constat où très peu des populations concernées accèdent à l’enseignement
scolaire, quelle alternative trouver pour former la majorité qui en est ainsi exclue ? C’est en
tentant d’apporter une réponse à cette question, que nous avons approché notre problématique.
La réponse à cette question dans une perspective de lutte contre la pauvreté, semble provenir du
système de formation professionnelle qui s’est développé en marge du système formel, nommé
formation professionnelle par apprentissage (FPA) ou encore apprentissage tout court au Burkina
Faso.
De là notre interrogation s’est précisée pour porter sur la crédibilité de ce système alternatif de
formation et sur sa qualité. La collecte des données en vue de répondre à notre interrogation nous
a permis de faire des propositions pour la contribution de la Coopération autrichienne à la
promotion de l’accès des publics «exclus» de l’enseignement scolaire à la formation
professionnelle par apprentissage et à l’amélioration de sa qualité au Burkina Faso.
V.1 CADRAGE THÉORIQUE SUR LE QUESTIONNEMENT Comme le souligne Achille WEINBERG, «toute recherche s’inscrit plus ou moins
consciemment dans un cadre théorique de référence, utilise des concepts fondamentaux que le
chercheur doit expliciter.»21 C’est ce à quoi nous nous sommes attelé dans ce chapitre. De notre
questionnement, nous avons relevé les concepts clés de la formation professionnelle par
apprentissage, d’accès, de qualité et de coopération. Notre cadrage théorique à partir des données
existantes et des entretiens préparatoires que nous avons conduits nous a permis d’expliciter et
d’élucider ces concepts dans le cadre de notre recherche et de construire un cadre
d’interprétation des données recueillies lors de l’enquête de terrain.
20 Personne engagée et active dans un processus d'acquisition ou de perfectionnement des connaissances et de leur mise en œuvre. (AFNOR) 21 Cité par PRÉVOST Vincent (février 2003), Communication et management de la formation interne : le cas de la Direction des Transmissions au sein du groupe Renault, Mémoire de DESS Ingénierie de la Formation, Université de Rouen, 116p, p.34
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 39
V.1.1 De l’éducation à la formation professionne lle
T. RENAUD22 écrit s’agissant de la formation que «si l’on réfléchit à l’origine du concept lui-
même, on se rend compte que l’idée de formation se confond avec celle d’éducation.»
Ainsi, au départ, entre éducation et formation, il n’y avait pas vraiment de distance. La distance
va apparaître peu à peu dans le temps et avec l’évolution socioéconomique. Cette distance prend
forme dans les 70 et 80 comme le souligne T. RENAUD où «le terme de formation passe dans la
langue commune, comme dans la langue spécialisée des différents secteurs.» La distance oppose
alors l’idée d’éduquer à la vie sociale (développement, mûrissement de l’individu) qui serait du
rôle de l’éducation à l’idée d’éduquer à la pratique (pour exercer un travail) qui serait assurée par
la formation.
Au Burkina Faso, la séparation apparaît également dans les années 80, avec la saturation de
l’école providence. L’enseignement scolaire géré par l’Etat, lequel emploi lui-même la plupart
des produits, devient contesté dans ses finalités lorsque l’administration publique n’arrive plus à
employer et pire, est priée de privatiser23 dans le cadre des programmes d’ajustements structurels
«proposés» par les institutions de Bretton Woods. Les populations s‘orientent alors
massivement vers la formation professionnelle formelle qu’elles saturent rapidement. L’intérêt
d’une école qui éduque dans une langue qui n’est pas pratiquée dans la vie sociale et qui au final
n’abouti à «rien» ne convient plus à la population. Le Burkina Faso étant une ancienne colonie
française (Haute Volta), il a hérité du système éducatif français et de la langue française comme
langue officielle, aux côtés de la soixantaine de langues maternelles que compte le pays.
Que faut- il comprendre par formation professionnelle ? La formation professionnelle est un
«ensemble de mesures adoptées en vue de l’acquisition ou du perfectionnement d’une
qualification professionnelle pour les travailleurs…»24 Nous retrouvons bien cette idée
de former qui comme l’écrit T. RENAUD «fait référence à une finalité de « pratique »
professionnelle»25 .
Cet entendement de la formation professionnelle prenant une légère distance avec l’éducation se
retrouve dans les dispositions légales qui la régissent au Burkina Faso. En effet, la loi
d’orientation de l’éducation abonde dans ce sens en disposant que la formation professionnelle
«vise l’acquisition de connaissances spécifiques pour l’exercice d’un métier ou l’amélioration de
22 RENAUD T. (2004), Sociologie des organisations, Cours Master 2 professionnelle ingénierie et conseil en formation, formation ouverte à distance, unité 4, Université de Rouen, p. 2 23 Le programme de privatisation à l’époque a été accompagné de licenciements massifs, aggravant une situation sociale déjà délétère. 24 Le Petit Larousse illustré, éd. 2001. 25 RENAUD T. Op. Cit., p. 4
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 40
la productivité du travailleur.»26 Comme nous l’avions relevé dans le contexte spécifique de la
formation professionnelle au Burkina Faso, il y a lieu de rappeler les deux caractéristiques à
extraire de cette définition. La première est l’aspect «acquisition de connaissances», qui réfère à
la formation initiale et la deuxième est l’aspect «amélioration de la productivité» qui elle fait
référence à la formation continue.
Qu’en est- il de la formation professionnelle par apprentissage ? Nous retiendrons qu’elle vise les
mêmes objectifs que la formation professionnelle, mais qu’elle est dispensée dans un cadre non
scolaire. Elle est donc partie intégrante de l’éducation non formelle et c’est la raison pour
laquelle elle est aussi appelée formation professionnelle non formelle au Burkina Faso. Nous
notons qu’elle comporte également les deux volets de formation initiale et continue mais, le volet
qui nous intéresse est le volet formation initiale. Nous adoptons pour la suite de notre travail de
la désigner par formation professionnelle par apprentissage (FPA) ou apprentissage tout cours.
Nous estimons que le libellé «non formelle» n’a pas encore connu un niveau de définition
suffisant, que nous pourrions nous approprier.
Si nous savons à présent ce que recouvre la notion de formation professionnelle par
apprentissage et que nous en avons arrêté une compréhension dans le cadre de notre recherche,
quelle compréhension devons nous avoir du concept d’accès qui occupe aussi une place
importante dans notre problématique ?
V.1.2 De la notion d’accès
La notion d’accès dans le contexte de l’éducation et de la formation, découle en droite ligne de
celle du droit à l’éducation et à la formation. Le comité des droits économiques, sociaux et
culturels de l’UNESCO27 évoquant le droit de recevo ir une éducation, relève quatre
caractéristiques interdépendantes auxquelles «l’enseignement sous toutes ses formes et à tous les
niveaux doit répondre» que sont : les dotations, l’accessibilité, l’acceptabilité et l’adaptabilité.
Nous reviendrons dans la notion de la qualité sur les caractéristiques de dotations,
d’acceptabilité et d’adaptabilité.
A propos de l’accessibilité, le comité relève que les structures d’enseignement disponibles
doivent être accessibles à tout un chacun, sans discrimination. Il identifie trois dimensions qui la
caractérisent et se chevauchent, à savoir la non-discrimination, l’accessibilité physique et
26 Loi n° 013/96/ADP portant loi d’orientation de l’éducation du 9 mai 1996, article 9 (les soulignements sont de nous) 27 Mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, Document E/C.12/1999/10, 8 décembre 1999, Observation générale 13, (vingt et unième session du Comite des droits économiques, sociaux et culturels de l’UNESCO 1999), le droit à l’éducation (art. 13 du Pacte), para.6
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 41
l’accessibilité du point de vue économique. Ces trois dimensions nous semblent pertinentes et
suffisantes pour expliciter la notion d’accès à la FPA. Nous avons jugés vérifiables, les
indicateurs de leurs manifestations que nous avons identifiés, dans le cadre de l’analyse du
concept en liaison avec la FPA. Le Graphique 3 synthétise la lecture du concept à travers ses
dimensions et dans leurs manifestations repérables.
Graphique 3 : Dimensions et indicateurs de l’accès à la FPA
Pour traiter de chaque dimension et de ses indicateurs nous avons construit un référentiel de
lecture des données que nous allons collecter. Le Tableau 3 ci-après en présente le contenu.
Dimension / indicateur Exigence vérifiant l’indicateur Interrogation permettant la mesure
de l’existant Non discrimination - Culturelle Absence de critères ou de conditions de
sélection portant sur la culture (religion, niveau scolaire, langue, etc.) du candidat
Critères de sélection des candidats ? Niveaux scolaires des apprenants ?
- Raciale Absence de critères ou de conditions de sélection portant sur la race, l’ethnie du candidat
Critères de sélection des candidats ?
- Genre Absence de critères de sélection portant sur le sexe des candidats
Critères de sélection des candidats ? Sexe des apprenants ?
- Nationalité Absence de critères de sélection portant sur la nationalité Présence de diverses nationalités en formation
Critères de sélection des candidats ?
- Statut juridique Absence de critères de sélection portant sur le statut juridique (situation parentale, passé juridique, etc.)
Critères de sélection des candidats ? Composition des dossiers de candidature ?
Accessibilité physique - Distance géographique Parcourir en moins de 30 minutes la distance
du lieu de résidence scolaire au lieu de formation quel que soit le moyen de déplacement utilisé
Distance du lieu de résidence au lieu de formation et moyen de déplacement utilisé ? Temps de parcours de la distance ?
Accessibilité (accès) à la FPA
Non discrimination Accessibilité
physique Accessibilité économique
Dis
tanc
e
géog
raph
ique
Am
énag
emen
t
Gra
tuité
Coû
ts a
cces
sibl
es
Rac
iale
Gen
re
Nat
iona
lité
Stat
ut ju
ridi
que
Cul
ture
lle
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 42
Dimension / indicateur Exigence vérifiant l’indicateur Interrogation permettant la mesure
de l’existant - Aménagement Accès possible aux équipements et
infrastructures pour tous les apprenants Aménagements spécifiques pour l’accès des handicapés disponibles
Observation des infrastructure, des équipements et des aménagements
Accessibilité économique
- Gratuité Aucune contribution n’est exigée de l’apprenant ni de sa famille sous aucune forme.
Frais de formation consentis par l’apprenant et/ou sa famille ? Financement des activités de formation ?
- Coûts accessibles Les frais exigés sont inférieurs ou égaux à la dépense moyenne annuelle d’éducation des ménages réf. EBCVM de 2003.
Frais de formation consentis par l’apprenant et/ou sa famille ? Financement des activités de formation ?
Tableau 3 : Référentiel d’analyse de la dimension accès à la FPA
V.1.3 De la notion de qualité
La nécessité d’aborder la notion de la qualité de la formation est sous-tendue par notre hypothèse
de recherche n°2. Le rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2005 conforte la
pertinence de cette hypothèse. Il relève concernant l’éducation, que de plus en plus «la décision
des parents d’envoyer ou non leurs enfants à l’école a des chances de dépendre de l’opinion
qu’ils se font de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage qui y sont dispensés…»28 Cela
vaut encore plus pour la FPA qui est censée former à la pratique et qui ne bénéfice pas du même
soutien de l’Etat que l’éducation.
La notion de qualité est très complexe à élucider, tant les définitions sont multiples et rapportées
à leurs objets. Au sens premier du mot, le Petit Larousse illustré (2001) nous dit qu’il s’agit de la
«manière d’être, bonne ou mauvaise, de quelque chose.» Selon la norme ISO 900129 la qualité
désigne «l’ensemble des caractéristiques d’un produit ou service qui lui confère l’aptitude à
satisfaire des besoins exprimés ou implicites».
Cette définition de la norme ISO nous convient en ce que nous y retrouvons la place que peut
prendre la formation, champ de notre préoccupation. Pour nous, la formation est un service et
nous pourrions dire en nous référant à cette définition, que sa qualité se manifeste par un
ensemble de caractéristiques qui lui assurent de satisfaire les demandes exprimées ou non. Dans
cette perspective, nous retrouvons l’apprenant au centre de cette qualité, la référence d’analyse
portant entre autres sur les indicateurs de sa demande. Le rapport mondial sur l’éducation pour
tous 2005 passe en revue plusieurs définitions et approches historiques de la qualité de
28 UNESCO (2005), Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2005. L’exigence de qualité, 427p, p.31 29 Citée par Isabelle SIOUSARRAN-COLLE (2004), Les enjeux de la formation dans le secteur de la distribution du carburant en Guadeloupe, Mémoire de DESS ingénierie de la formation, Université de Rouen, p.50
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 43
l’éducation avant de relever les caractéristiques des dimensions centrales qui l’influencent. Nous
pouvons faire sans grands risques le parallèle entre éducation et formation professionnelle et
adopter ces caractéristiques pour élucider la qualité de la FPA. Nous retrouvons d’ailleurs dans
ces caractéristiques, des dimensions caractérisant l’accès dont nous avons traité au point V.1.2 et
des dimensions portant sur l’apprenant également relevé ci-dessus. Le Graphique 430 ci-après
dont nous allons parcourir par la suite les composantes, illustre les dimensions de la qualité, leurs
caractéristiques et leurs interrelations.
Graphique 4 : Cadre de compréhension de la qualité de la FPA
Les caractéristiques des apprenants : L’apprenant est au centre du processus de formation. Ces
caractéristiques sont donc prépondérantes pour assurer la qualité de sa formation. Sa capacité et
son expérience compte beaucoup dans la façon dont il va apprendre et à quelle vitesse. De façon
générale, ses caractéristiques sont cernées de façon assez complète à travers les cinq indicateurs
recensés dans le Graphique 4. Dans le cadre de notre recherche, nous n’avons pas la possibilité
de renseigner les indicateurs portant sur son aptitude et sa persévérance. Ces indicateurs ne nous
ont pas semblé pertinents pour le niveau de notre recherche. Les trois autres indicateurs ont été
renseignés à travers le questionnaire pour les apprenants.
30 Le schéma est inspiré et adapté de la fig. 1.1 du Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous 2005, UNESCO, p. 39
Apports facilitateurs
? Infrastructures
? Ressources humaines : formateurs, administratifs, encadreurs, etc.
? Matériels de formation : pédagogiques, didactiques
Formation et apprentissage ? Temps d’apprentissage
? Méthodes pédagogiques
? Evaluations
? Taille des classes
Résultats
? Capacité et compétences professionnelles visées
? Compétences créatives et affectives
? Valeurs
Caractéristiques des apprenants
? Aptitude
? Persévérance
? Disposition à la formation
? Connaissances préalables
? Obstacles à l’apprentissage
Contexte
? Situation économique et état du marché de l’emploi
? Facteurs socioculturels et religieux
? Stratégies d’aide (ex. coopération)
? Connaissance de la formation et infrastructure de soutien
? Ressources publiques à la disposition de la formation
? Compétitivité de la fonction formatrice
? Gouvernance nationale et stratégie de gestion de la formation
? Effets des pairs
? Soutien parental
? Temps disponible pour participer à la formation
? Normes nationales ? Attentes du public ? Exigences du marché de
l’emploi ? Mondialisation
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 44
Le contexte : Les caractéristiques de l’apprenant sont fortement construits de son environnement
socioculturel (géographique, économique, politique, culturel, social, etc.) En dehors de la
dimension de ses caractéristiques propres, c’est son contexte d’évolution qui est le facteur le plus
déterminant pour la réussite de la formation de l’apprenant. Les deux interagissent l’un sur
l’autre et de façon très étroite. Pour assurer donc la qualité, la formation doit pouvoir s’adapter
aux besoins de sociétés et de communautés en mutation, tout comme aux besoins des apprenants
dans leur propre cadre social et culturel. Elle doit prendre en compte le contexte spécifique de
chaque groupe de demandeurs. Cette dimension a été renseignée à travers les deux
questionnaires.
Les apports facilitateurs : Ils sont constitués des dotations que nous avons évoqués au point
V.1.2. Il s’agit pour un pays, de disposer des structures adéquates de formation et des
programmes en nombre suffisant. C'est-à-dire que partout où il existe de la demande, les
ressources en tout genre requises (infrastructures, équipements et matériels pédagogiques,
ressources humaines) doivent non seulement exister, mais correspondre aux caractéristiques des
demandeurs et être suffisantes. Ces ressources soutiennent la formation, et leur disponibilité en
quantité et en qualité influent de façon significative sur sa qualité et cela certainement encore
plus dans des pays pauvres comme le Burkina Faso. Elles ont été traitées à travers les deux
questionnaires.
La formation et l’apprentissage : Ils sont en liaison étroite avec les apports facilitateurs. Il
s’agit de l’organisation pédagogique mise en œuvre pour assurer la formation (programmes,
méthodes pédagogiques et d’évaluation, …). Leur signalisation à part entière met en relief leur
spécificité. Ils organisent et définissent les modalités de sollicitations des apports, pour assurer
une formation de qualité. Leur forme et le contenu doivent être acceptables, c'est-à-dire
pertinents, culturellement appropriés pour accompagner la réalisation de la bonne qualité de la
formation. La dimension a été vérifiée à travers le questionnaire pour les apprenants.
Les résultats : Les résultats sont les premiers éléments dont la présence atteste pour le profane
de la qualité de la formation. Leur perception la plus répandue renvoie aux résultats d’examens.
Dans le cas de notre recherche nous nous sommes contenté de l’opinion de notre population
enquêtée sur le contenu de la formation.
Après les notions de formation, d’accès et de qualité, nous arrivons à la notion de coopération.
Que vient faire la coopération dans le champ de la formation ? De quelle coopération parle-t-on ?
Quelles en sont les parties prenantes ?
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 45
V.1.4 De la notion de coopération
La notion de coopération apparaît en relation avec notre lieu de stage, c’est-à-dire le BuCo. C’est
à partir de la demande d’élaboration d’un nouveau programme sectoriel «formation
professionnelle» entre la République d’Autriche et le Burkina Faso, pour la période 2005-2007,
que nous avons identifié notre problématique de recherche. Ainsi, notre recherche est-elle
conduite pour nous permettre de proposer un contenu de coopération entre les deux pays dans le
domaine de la formation professionnelle.
Il faut rappeler que le Burkina Faso occupe la 175ème place sur 177 pays au classement selon
l’indice de développement humain du PNUD, dans le rapport mondial sur le développement
humain 200431. Ce même rapport relève que l’aide publique perçue par le Burkina en 2002
s’élevait à 15,1% de son PIB. Nous voyons là la place importante qu’occupent les relations de
coopérations entre le Burkina Faso et ses partenaires et qui président à la délivrance d’une aide
aussi importante. L’Autriche fait partie de ces nombreux partenaires et appuie le Burkina Faso
principalement dans le domaine de la formation professionnelle. Nous soulignons au passage
qu’au Burkina Faso, la formation professionnelle est le parent pauvre du système éducatif.
Contrairement à l’éducation, notamment de base, qui bénéficie d’une mobilisation sans
précédent de la communauté internationale dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), la formation professionnelle elle est très peu soutenue par l’Etat.
L’intérêt d’un soutien de la part d’un pays partenaire à ce secteur est donc évident. Notre
entendement de la notion de coopération se réfère à des relations bilatérales de co-opération
technique, sociale et économique entre deux ou plusieurs pays, ou entre deux ou plusieurs
structures.
Nous avons à présent une claire perception des notions qui nous intéressent. Cependant cela ne
suffit pas pour réaliser un audit de la formation. Il nous faut encore éclairer la notion d’audit et
les références théoriques sur lesquelles se fonde sa démarche. C’est ce que nous présentons dans
la démarche d’ingénierie.
V.2 LA DÉMARCHE D’INGÉNIERIE La démarche d’ingénierie à conduire doit nous permettre d’élucider le concept d’audit et de
cibler et parcourir les références théoriques auxquelles il fait appel en tant que démarche, et qui
concernent notre recherche. Tout cela, dans le sens de nous permettre de vérifier les hypothèses
que nous avons formulées. Aussi, nous parait- il important de rappeler ces hypothèses.
31 PNUD (2004), Rapport mondial sur le développement humain 2004. La liberté culturelle dans un monde diversifié, Economica, Paris, 285p, p. 146
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 46
La première hypothèse est ainsi formulée : La formation professionnelle par apprentissage est
une alternative crédible pour améliorer l'accès des plus de 15 ans à la formation professionnelle.
En proposant aux demandeurs d’accéder sans conditions autres que l’âge aux actions de
formation, la formation professionnelle par apprentissage valorise en soit des populations qui se
sentent «exclues».
La deuxième hypothèse qui découle de la première est formulée comme suit : La formation
professionnelle par apprentissage tout en élargissant l’ accès à la formation pour les plus de 15
ans, aggrave leur situation de marginalisation. L’absence d’une démarche rigoureuse
d’ingénierie de formation limite de façon importante la qualité de la formation professionnelle
par apprentissage.
Notre choix de l’audit comme démarche d’ingénierie dans le cadre de notre recherche découle de
la nature d’organisation de la FPA. L’organisation entendu dans le sens qu’en donne T.
RENAUD32 avec les trois déterminants de son analyse qu’il relève : «la relation entre individu
et société, la relation entre individu et organisation et la relation entre organisation et société.»
V.2.1 La commande : un audit de la FPA
En accord avec les commanditaires, le travail qui nous a été demandé s’oriente vers un audit de
la formation professionnelle au Burkina Faso, dont le champ principal se limite à son volet
apprentissage. Sur ce travail, les commanditaires ont comme préoccupations essentielles que le
programme de coopération dans le secteur de la formation professionnelle qui en sera issu en
terme de recommandations, comporte des interventions qui améliorent l’accès à la FPA et sa
qualité et que le Gouvernement burkinabè avec l’appui de son partenaire la Coopération
autrichienne puisse asseoir une politique nationale de la formation professionnelle, intégrant les
différents types et permettant de mutualiser les ressources dans une cohérence globale.
Que faut-il entendre par la notion d’audit ?
Pour Thierry ARDOUIN33 l’audit est une «démarche spécifique d’investigation et d’évaluation à
partir d’un référentiel, incluant un diagnostic et conduisant éventuellement à des
recommandations.» De cet aperçu de l’audit en général, l’auteur nous propose une définition de
l’audit en rapport avec la formation. Il cite en cela Guy le BOTERF34 pour qui l’audit de
formation «est un examen systématique, à partir de critères explicites, d’un système de formation
32 RENAUD T. (2004), Sociologie des Organisation, Cours Master 2 Professionnel, Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 4, Université de Rouen, p.2 33 ARDOUIN Thierry (2004), Audit et conseil en formation, Cours Master 2 professionnelle ingénierie et conseil en formation, formation ouverte à distance, unité 4, Université de Rouen, p. 74 34 Cité par ARDOUIN Thierry, Op. Cit., p. 83
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 47
(plan, action ou dispositif), de ses résultats et de ses effets, afin d’identifier les problèmes qui se
posent et de prendre les décisions appropriées à leurs résolutions.»
Que sera cet audit dans le cadre de notre recherche et comment sera-t-il appréhendé ? Pour y
répondre nous partons des trois champs de l’audit de formation identifiés par Guy Le BOTERF
(cité par T. ARDOUIN)35. Le schéma du Graphique 5 ci-dessous positionne l’audit de la FPA au
Burkina Faso que nous envisageons dans cette structuration.
de
Graphique 5 : Clarification des enjeux de la commande d’audit de la FPA au Burkina Faso
Nous retenons donc que nous conduisons un audit de la FPA et que son champ le réduit à un
préaudit. L’approche de la FPA en tant qu’organisation devra mobiliser des références théoriques
telles que l’approche systémique et l’analyse fonctionnelle. Ce fondant sur ces références, le
préaudit envisagé sera social, car en matière d’audit social Michel LECOINTE36, identifie trois
références théoriques sur lesquelles se fondent la démarche : la systémique, l’analyse
fonctionnelle et la sociologie de l’organisation. L’audit demandé est également stratégique. Il est
stratégique parce que le référentiel est proposé par nous-mêmes au regard des enjeux de la
commande relevé en IV.2.4. Stratégique, il l’est aussi parce qu’il associe aux stratégies des
acteurs dans le dispositif, la notion de qualité à réaliser.
V.2.2 Le diagnostic : Identification des indicateurs de recherche
La notion de diagnostic que nous adoptons se réfère à celle qu’en donne l’IFACI et l’IAS 37, une
«conclusion formulée après déroulement d’un processus d’investigation et d’évaluation. Dans le
35 Institut Français des Consultant Internes, Institut International de l’Audit Social, Cités par ARDOUIN Thierry, Op. Cit., pp. 83-84 36 Cité par lui-même et REBINGUET M. (1990), L’audit de l’établissement scolaire, Paris, Les éditions d’Organisation, 193p, p.32
Cha
mps
de
l’aud
it de
form
atio
n
Champ audité
Finalité de l’audit
Portée de l’audit
Système de FPA au Burkina Faso. Le terrain est l’ensemble du dispositif de FPA de la ville de Ouagadougou
Identifier les aspects stratégiques de la FPA. Identifier les contraintes et potentialités de la FPA. Fournir des éléments de réponses aux difficultés que connaît la FPA.
Préaudit. La méconnaissance du système de FPA ne nous permet pas d’envisager un audit plus profond. Un audit approfondi est envisagé dans le domaine par le Gouvernement et ses partenaires. Notre travail doit éclairer cet audit ultérieur.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 48
déroulement d’une mission d’audit, le diagnostic correspond au moment où les constatations
sont suffisantes pour énoncer un problème en indiquant sa nature, ses causes, ses conséquences
effectives ou possibles.» Notre investigation a d’abord porté sur le système de formation
professionnelle dans son ensemble au Burkina Faso. Nous avons alors pu identifier différents
types de formations professionnelles existant au Burkina Faso : au niveau formel, l’enseignement
technique et professionnel secondaire ou supérieur et au niveau non formel, l’apprentissage
traditionnel et l’apprentissage moderne (FPA). Puis l’investigation a porté sur la FPA, où nous
avons identifié la nature des structures qui la constituent, son environnement institutionnel et son
fonctionnement. Enfin, elle a également porté sur la place de ce dispositif dans la ville de
Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
V.2.3 L’approche systémique
L’approche que nous avons jugé la plus pertinente pour nous «offrir un outil d’analyse des
phénomènes sociaux»38 à partir de la confrontation du système de formation professionnelle par
apprentissage et de ses modes de fonctionnement est l’analyse systémique. Pour la définir nous
faisons d’abord un détour par la notion de système que M. CROZIER et E. FRIEDBERG39
présentent comme étant «un ensemble dont toutes les parties sont interdépendantes, qui possède
donc un minimum de structuration, ce qui le distingue de l’agrégat, et qui dispose, en même
temps, de mécanismes qui maintiennent cette structuration et qu’on appellera : mécanismes de
régulation». L’adoption de l’approche systémique nous a permis d’identifier les principales
variables de la FPA au Burkina Faso à partir de celles des structures de formation que nous
avons retenues à Ouagadougou.
V.2.4 L’analyse fonctionnelle
Nous percevons l’analyse fonctionnelle comme l’application de l’approche systémique à l’étude
des structures de formation qui compose le dispositif de FPA. Le terme organisation est compris
ici dans le sens qu’en donne BERNOUX P. «L'organisation, … est une unité sociale instituée qui
réalise un ensemble d'activités à travers un système de moyens orientés vers des buts définis.»40
Les principales fonctions que nous en avons étudiées sont les fonctions de direction, de finances,
de formation, de personnel et ressources humaines et de qualité, liées directement à notre
problématique de recherche.
37 Cité par ARDOUIN Thierry, op. cit., p. 73 38 ARDOUIN Thierry, op. cit., p. 99 39 Cité par ARDOUIN Thierry, op. cit., p. 99 40 BERNOUX P., cité par ARDOUIN Thierry (2004), Audit et Conseil en Formation, Cours Master 2 Professionnel Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 4, Université de Rouen, p.103
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 49
V.3 CONCLUSION Nous sommes conscient de certaines limites de notre cadre d’analyse au regard d’un certain
nombre de facteurs :
Le Burkina Faso n’est pas un pays de tradition écrite. De fait, la recherche d’informations est
toujours un parcours du combattant. La plus part des données spécifiques à des domaines sont
quasi inexistantes et quand elles existent les trouver n’est pas chose aisée.
Nous n’avons disposé en terme de ressources documentaires que des cours du Master et des
mémoires disponibles sur la plate- forme. Malgré l’existence de moyens modernes efficaces de
communication, leur disponibilité et leur bon fonctionnement sont toujours en construction au
Burkina Faso.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 50
I N T R O D U C T I O N P R O B L É M A T I Q U E
AP P R O C H E M É T H O D O L O G I Q U E
P A R T I E 3 : L A R E C H E R C H E E T L ’ A N A L Y S E
LE S P R É C O N I S A T I O N S C O N C L U S I O N
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 51
RECHERCHE ET ANALYSE
VI MÉTHODOLOGIE
Pour aborder notre problématique nous avons passé en revue et analysé certains textes et
documents officiels récents que nous avons sélectionnés, dans leur rapport avec la question.
Nous avons ainsi pu parcourir les aspects législatifs et réglementaires de la formation
professionnelle au Burkina Faso, connaître de son organisation et de sa place, de sa cohérence,
de sa pertinence et de son applicabilité dans le contexte socioéconomique d'aujourd'hui. Nous
avons pu également, dans l'analyse des documents sur les indicateurs socioéconomiques et
politiques du pays, relever la situation de pauvreté dans le pays, les personnes les plus touchées,
la gravité de l'exclusion des populations concernées de l’enseignement scolaire et les profils de
ces exclus. Tout ce travail a été complété par l'analyse des résultats et recommandations de
l’évaluation du Programme Indicatif de Coopération 2002-2004.
Fort des informations collectées, nous avons cadré notre recherche sur les pratiques et
expériences actuelles de formation professionnelle par apprentissage, leur gestion, leurs coûts et
leurs avantages.
Les données recueillies ont portées sur les éléments suivants :
1- L'organisation de la formation professionnelle par apprentissage, son fonctionnement,
son efficacité, ses contraintes et potentialités dans une perspective d’insertion des jeunes
dans l’emploi ;
2- Les bénéficiaires de la formation professionnelle par apprentissage (les apprenants) : les
publics visés et les publics réellement présents, leurs profils sociaux, leurs itinéraires
éducatifs, leurs attentes vis à vis de la formation, leur appréciation des expériences et
des résultats, leurs perspectives éducatives ou professionnelles ;
3- Les promoteurs ou gérants de la formation professionnelle par apprentissage : leurs
objectifs, leurs profils sociaux et leurs itinéraires éducatifs, leurs attentes vis à vis de la
formation et l’appréciation qu’ils en ont ;
4- Le financement de la formation : l’origine et le montant des financements et une
estimation des coûts unitaires de formation par apprenant.
Les outils mis en œuvre sont :
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 52
- Des entretiens exploratoires avec des responsables administratifs de la formation
professionnelle au niveau formel et non formel, avec des promoteurs ou gérants de
structures de FPA, avec des responsables d'ONG actives dans le domaine et avec des
responsables de projets d'appui à la FPA, pour expliciter notre questionnement et les
hypothèses que nous avons formulées ;
- Une enquête par questionnaires auprès de promoteurs ou gérants de structures de
FPA de la ville de Ouagadougou;
- Une enquête par questionnaires auprès d'un échantillon d'apprenants.
Les outils ont été choisis en fonction du profil pressenti peu scolarisé des publics cible et en
raison de contraintes socioculturelles burkinabè (lenteur de la poste, faible développement des
équipements de communication, autres pesanteurs culturelles.)
VI.1 DÉROULEMENT DE LA RECHERCHE Notre chantier s’est consacré dans un premier temps au recueil de données existantes, données
statistiques et documents de référence.
Le traitement de ces données nous a permis d'élaborer la problématique et notre méthodologie de
recherche de terrain pour approfondir certains aspects et nous permettre de vérifier nos
hypothèses.
Au départ nous avons envisagé de conduire des entretiens, pour «le degré de profondeur des
éléments d’analyses recueillis»41, la souplesse de la méthode et la faible étendue de sa population
cible. Mais à la suite des entretiens exploratoires, il est apparu trois éléments importants :
- La réticence des interviewés à ce que les entretiens soient enregistrés. En effet, tous
ceux à qui nous avons présenté notre désir et la nécessité pour nous d’enregistrer les
entretiens, nous ont opposé un refus catégorique et ce malgré la garantie de
confidentialité des informations que nous avons évoquée avec eux, en prélude à
l’entretien.
- Les personnes interviewées au niveau des administrations n’osaient pas nous
communiquer les informations sur le financement des activités.
- Au niveau des apprenants, nous avons tenté un entretien à travers un focus-groupe qui
s’est révélé peu pertinent comme méthode. Ce choix ne leur a pas permis de s’exprimer
réellement. La peur du qu’en dira-t-on a pesé fortement sur la prise de parole.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 53
Il s’est donc avéré non intéressant et risqué pour nous de vouloir procéder par entretien, si nous
ne pouvions pas les enregistrer et au regard de la menace qui pesait sur la qualité des
informations livrées. Il nous fallait donc trouver une méthode plus garante aux yeux des
observés, de leur anonymat dans cette recherche et à même de libérer leur expression. Nous
avons finalement opté pour l’enquête par questionnaire. Cette méthode, au risque de manquer
d’éléments quantitatifs, nous garantissait néanmoins, à travers son administration souple et
anonyme (nous nous sommes convaincu, que remplir un questionnaire, seul, sans y porter de
signe permettant d'identifier l'auteur, était plus garant pour la population enquêtée de l'anonymat
souhaité) une certaine véracité des dires des interviewés.
Ce choix fait, nous avons entrepris la construction de l’échantillon de la population cible.
VI.2 LES ÉCHANTILLONS DE L’ENQUÊTE Les établissements que nous avons retenus dans le cadre de notre recherche, comme étant de
formation professionnelle par apprentissage, sont les établissements de formation professionnelle
ne délivrant pas de diplômes d’Etat et dont l’existence n’est pas encore formellement
réglementée par l’Etat. L’envergure de l’enquête comme l’a souligné notre cadrage théorique est
limitée à la ville de Ouagadougou. Les données exploitées proviennent principalement du
Répertoire des établissements d’enseignement technique et professionnel au Burkina Faso42, de
l’annuaire téléphonique que nous avons passé au peigne fin en ce qui concerne la ville de
Ouagadougou, complété par notre connaissance du système et d’échanges avec quelques
personnes ressources actives dans le domaine. Nous avons ainsi pu recenser 21 structures de
FPA sur Ouagadougou. Ces structures représentent à notre avis à peine 20% du dispositif global
à Ouagadougou, dont la situation est très peu connue, tant il est disséminé partout, y compris
dans des micros entreprises et ateliers de production ou de service. De ces 21 structures, nous en
avons retenues 16 sur la base des critères suivants :
- Avoir un contact valide : numéro de téléphone et adresse physique connus ;
- Avoir des apprenants en formation en cette année scolaire 2004-2005 et nous en avoir
communiqué les effectifs, par filière de formation, par année et dont les effectifs de
filles.
La non-conformité à l’un de ces deux critères a été suffisante pour écarter les structures
concernées. Un seul de ces établissements est un établissement public. Il appartient au réseau des
41 QUIVY R., VAN CAMPENHOUDT L. (2003), Manuel de recherche en sciences sociales , Dunod, 290 p, p.196
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 54
Centres d'Evaluation et de Formation Professionnelle (CEFP) sous la tutelle de l’Agence
Nationale Pour l’Emploi (ANPE), implanté dans presque toutes les régions du pays et qui
fonctionne plus ou moins bien selon les régions.
La population que nous avons enquêtée se divise en deux groupes. Le premier groupe est
constitué d’un échantillon d’apprenants en formation et le deuxième groupe des promoteurs ou
gérants des structures de FPA.
Ayant ciblé la population à enquêter, il nous fallait procéder à la construction d'un échantillon
«représentatif» de la population d’apprenants. La notion de représentativité ici n'est pas entendue
au sens strict du terme en statistique. En raison de la qualité des informations que nous avons pu
collecter sur le dispositif et de la méconnaissance que l'on en a au niveau national, il nous a
semblé plus faisable de construire un échantillon qui nous permette de rendre compte des
dimensions des concepts développés dans nos hypothèses. C'est ainsi que nous souhaitons que
soit compris la construction ci-dessous de l’échantillon des apprenants.
VI.2.1 L'échantillon des apprenants
L’échantillon a été construit autour d’un choix délibéré en faveur du critère quantitatif, justifié
par le caractère privé de l’offre de formation. Nous avons estimé que là où il y avait le plus
d'apprenants dans le dispositif, là était également le plus d'opportunités pour évoquer ses
caractéristiques. Sous ce rapport, nous avons construit l’échantillon de la façon suivante :
- Tri des établissements retenus selon les effectifs globaux 2004-2005 décroissants, puis
par spécialités et par niveau de formation dans la spécialité ;
- Sélection des spécialités à forts effectifs dans les premières années de formation : Nous
avons opté de prendre des apprenants de premières années, dans la visée de traiter de
l’accès qui est le thème central de notre recherche. En effet, nous avons estimé que c’est
dans la démarche d’entrer dans le système de FPA que nous pouvions mesurer le mieux
le degré d’accessibilité à ce système ;
- Tentative d'équilibrage entre établissements privés et publics, ayant conduit à
sélectionner le seul établissement public du dispositif sur Ouagadougou ;
- Tentative d'équilibrage entre spécialités ;
- Tentative d'équilibrage pour toucher le maximum de filles au regard de leur faible
présence. D’où le choix d’une spécialité où il n’y a que des filles.
42 Association des professionnels de la maintenance du Burkina (2004), Répertoire des établissements d’enseignement
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 55
Ces critères nous ont permis de sélectionner trois (3) établissements dont le seul établissement
public. Dans ces trois établissements, le tri par importance des effectifs de première année, nous
a conduit à retenir quatre (4) spécialités que sont la mécanique automobile, l’électromécanique,
la construction métallique et la coupe/couture. L’échantillon est constitué des plus forts effectifs
d'apprenants de 1ère année de formation de ces 4 spécialités, soit cent douze (112) apprenants.
Cette population a été enquêtée à travers un questionnaire propre. Une préenquête pour tester le
questionnaire a été réalisée le 16 mai 2005, sur dix apprenants du Centre Africain de Coiffure et
d’Esthétique (CACE). Sa pertinence d’ensemble a été confirmée. Quelques précisions de
formulation ont été nécessaires de même que le retrait de certaines questions et l’ajout de
nouvelles. Le questionnaire dans sa version définitive figure en Annexe 6.
VI.2.2 Le groupe des promoteurs ou gérants de structures de FPA
Dans le cadre de notre recherche, pour appréhender les caractéristiques du dispositif de FPA, en
vue de renseigner nos hypothèses, il nous a paru incontournable d'enquêter ceux-là même qui ont
été à la base du développement du système et qui l'animent au quotidien. Au regard du faible
nombre de structures remplissant les critères que nous avons adoptés, nous avons décidé
d'enquêter tous les promoteurs ou gérants des seize (16) établissements retenus pour la
construction de l'échantillon d'apprenants.
Cette deuxième population a été également enquêtée à travers un questionnaire propre. La
version définitive du questionnaire figure en Annexe 7.
Le recourt à deux questionnaires distincts pour la population enquêtée se justifiait pour nous par
le double souci de ne pas influencer les réponses des interviewés à travers des questions qu’ils
liraient qui ne leur seraient pas adressées et aussi de tenir compte des difficultés de maîtrise du
français par les apprenants (un questionnaire trop long, avec des strates de population enquêtée
aurait constitué un certain obstacle pour eux).
VI.3 ORGANISATION ET COLLECTE DES DONNÉES L’enquête pour les apprenants s’est tenue les 23, 24 et 25 mai 2005 dans chaque établissement
ciblé et dans les classes choisies. Les apprenants ont été informés par leur administration de
notre venue et de son objet. Les questionnaires ont été administrés par nos soins après
explication des objectifs poursuivis, de la nécessaire confidentialité des informations collectées
technique et professionnel au Burkina Faso, 168p.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 56
et du traitement que nous allions en faire. La plupart des apprenants visés étaient effectivement
présents et nous avons pu collecter tous les questionnaires sans pertes.
Sur un effectif ciblé de cent soixante-huit (168) apprenants, selon les communications des
établissements, nous avons réunis cent onze (111) questionnaires exploitables au total, soit un
taux de réponses appréciable de 66%.
L’enquête auprès des promoteurs ou gérants de structures de FPA, s’est déroulée du 25 au 31
mai 205. Dans la correspondance que nous leur avons adressée à travers le Chef du BuCo, leur
communiquant le questionnaire à remplir et à nous retourner, nous n’avons pas donné de délai
impératif, mais l’avons laissé à leurs soins tout en signifiant la diligence avec laquelle nous
souhaitions qu’ils nous répondent. Nous avons saisit le prétexte de vérification de la bonne
réception par eux du courrier, pour convenir avec eux que nous passerions récupérer les
questionnaires remplis dès qu’ils nous en informeraient. L’organisation au pied levé de visites
des infrastructures et équipements ainsi que des salles de classes, lors de notre tournée de
récupération des questionnaires remplis, nous a donné l'occasion d’en faire une observation fort
utile à notre recherche.
Nous avons pu collecter douze (12) questionnaires, dont onze (11) étaient exploitables.
VI.4 LE TRAITEMENT INFORMATIQUE DES DONNÉES Nous avons assuré nous-mêmes la saisie informatique des données. Elle s’est effectuée au fur et
à mesure que nous collections les questionnaires renseignés par la population enquêtée. Après la
saisie de tous les questionnaires, nous avons précédé à la vérification de la conformité de la
saisie avec les informations livrées par les questionnaires, puis opéré les corrections nécessaires.
L’analyse des données a été basée sur le cadre d’analyse que nous avons construit à cet effet. Le
traitement s’est effectué avec le logiciel «Le Sphinx Plus2», dont la convivialité et la simplicité
nous a été d’un grand secours. L’utilisation de ce logiciel nous a évité le recours à un statisticien
pour le dépouillement des questionnaires.
VI.5 LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES La principale difficulté que nous avons rencontrée dans ce travail est la non disponibilité
d'informations fiables sur la FPA. La nécessité de recouper et vérifier les informations reçues de
multiples sources nous a longtemps empêché de progresser dans notre recherche. Dans notre
calendrier cette étape devait durer au plus un mois et finalement elle aura duré près de cinq mois.
Cet important décalage a fait coïncider notre enquête sur le terrain avec la période des
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 57
évaluations de fin d'année et de fin de formation, et des examens scolaires, où les promoteurs ou
gérants sont moins disponibles et les apprenants moins présents dans les structures de formation.
La deuxième difficulté tient à la limite assez floue de la place de la formation professionnelle par
apprentissage au sein de la formation professionnelle. Les textes officiels nous ont été d'un faible
secours.
La troisième difficulté est liée à la qualité des informations. Pour retrouver certains
établissements ciblés, nous avons dû parcourir nombre de kilomètres dans la ville de
Ouagadougou quand bien même leur contact téléphonique permettait de les joindre. Le système
d'adressage de la ville étant en construction, il ne nous a pas été aisé de retrouver certains lieux.
Au titre des autres difficultés nous pouvons recenser la faible organisation des établissements du
dispositif, où l'absence d'un tableau de bord digne de ce nom n'a pas permis de disposer assez
rapidement des informations demandées. Il y a certes une ou deux exceptions, mais dans
l'ensemble nous avons dû faire de multiples va-et-vient pour avoir les informations nécessaires et
dans la qualité demandée, en travaillant avec les agents en charge. Enfin, il faut noter le refus des
populations de nous autoriser à enregistrer les entretiens conduits avec elles. Ce refus nous a
amené à changer de méthode de recherche.
Dans l'ensemble, ces difficultés ont été riches en enseignements pour nous par rapport à la
conduite d'une recherche, que nous saurons prendre en compte dans le cadre d'une nouvelle
recherche.
VII LE CHANTIER Notre chantier s’est déroulé au sein du BuCo, notre lieu de travail.
La mission qui nous a été confiée et qui a fait l’objet de l’accord pédagogique de stage était
l’élaboration d’un document de programme de coopération entre l’Autriche et le Burkina Faso,
dans le domaine de la formation professionnelle, pour la période 2005-2007, en remplacement du
programme précédent arrivé à terme en décembre 2004. Ce travail devait se baser sur une bonne
connaissance des indicateurs de développement du pays et du domaine pour proposer des actions
dont la réalisation contribueraient de manière significative à l’amélioration de l’accès à la
formation professionnelle et de sa qualité.
VII.1 DÉROULEMENT DE LA MISSION La mission a constitué un cadre plus large que notre recherche. Elle nous a permis de conduire la
première étape de notre recherche à travers le recueil des données existantes sur la formation
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 58
professionnelle et sa problématique de développement au Burkina Faso. Elle s’est déroulée ainsi
qu’il suit :
De janvier à février 2005, nous avons participé à l’évaluation externe du PIC 2002 – 2004, en
tant que personne ressource pour toutes les questions concernant la FP. Ainsi, les 21 et 22 février
2005, nous avons participé à l’atelier de restitution des résultats de cette évaluation. Elle ne
faisait pas vraiment partie de notre mission, mais son importance pour celle-ci nous a amené à
nous y impliquer fortement.
En parallèle avec les travaux de l’évaluation, nous avons entrepris la recherche des données
statistiques et des documents récents sur le développement du pays. L’exploitation des données
et la consultation des documents recueillies nous ont permis de réunir les indicateurs de base sur
lesquelles nous proposions de fonder l’élaboration du document de programme. Un premier
point de cet état d’avancement de notre travail a été fait au BuCo et à la Direction Générale de la
Coopération (DGCoop.) du ministère burkinabè des finances et du budget, lors d’une réunion, le
14 février 2005. Elle nous a permis de faire valider les indicateurs pertinents pour orienter
l’écriture du programme de coopération et les grands axes des interventions qui y trouveraient
place. Au sortir de cette première restitution, nous avons engagé la rédaction du document de
programme.
Le 08 avril 2005, nous avons soumis une première version du projet de document de programme,
et le rapport provisoire de mission au BuCo qui s’est chargé de leur diffusion auprès des
partenaires concernés. Nous avons restitué nos travaux le 18 avril 2005 lors d’un atelier organisé
à cet effet par les commanditaires. Les participants, outre ceux du BuCo, provenaient des
ministères en charge de l’éducation, de la formation professionnelle, du commerce et de
l’artisanat, des finances, de l’économie et du développement et des affaires étrangères, des
projets et programmes de développement de la formation professionnelle et d’associations des
professionnels.
Le 19 avril, après avoir intégré les amendements, observations pertinentes et quelques
enrichissements du projet de document de programme, nous avons déposé auprès du BuCo les
versions définitives de nos travaux. Le document de programme, s'est finalement intitulé
«Programme partiel de la Coopération austro-burkinabè, formation professionnelle (PP/FP)
2005 – 2007».
Début mai 2005, lors des consultations bilatérales entre l’Autriche et le Burkina Faso, tenues à
Vienne, le nouveau PIC a été formellement adopté, et avec lui, le document de Programme
partiel pour le secteur formation professionnelle qui en est partie intégrante avec les documents
de programmes partiels des deux autres secteurs de concentration.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 59
VII.2 APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE A l’analyse des conditions de réalisation de la mission, nous avons choisi le recueil de données
existantes (recueil de données statistiques et recueil de documents de forme littéraire,
audiovisuel) comme méthode de recherche. En l’absence d’une commande clairement formalisée
à travers des termes de référence ou un cahier des charges, nous n’avons pas souhaité nous
engager dans une démarche dont le temps et les moyens pourraient nous manquer. Du reste, le
caractère programmatique du document attendu nous a conforté dans ce choix. Les orientations
contenues dans les grands axes d’intervention du programme pourront être approfondies par des
études d’opportunité ou de faisabilité au montage de chaque projet d’intervention.
Les données ciblées et qui ont pu être rendues disponibles, ont été exploitées et les informations
recherchées analysées, dans le sens de poser un diagnostic réaliste de la formation
professionnelle au Burkina Faso. Le Graphique 6 ci-dessous donne schématiquement le
processus de réalisation de la mission et la méthode adoptée.
Graphique 6 : Approche méthodologique de la mise en œuvre de la mission
VII.3 RÉSULTATS DE LA MISSION Le principal résultat qui était attendu de notre travail était de soumettre à l’adoption des deux
parties burkinabè et autrichienne, un document de programme de coopération bilatéral dans le
domaine de la formation professionnelle au Burkina Faso, sur la période 2005 – 2007. Ce
document devait être étayé par une analyse pertinente des principaux indicateurs de
développement du pays et par les conclusions et recommandations de l’évaluation du PIC 2002 -
2004.
Recueil des données existantes
Documentaires
• Textes légaux et réglementaires
• Documents de stratégies
• Études et rapports
Statistiques
• Politiques • Démographiques • Économiques • Sociales • D’éducation et de
FP
Exploitation, analyse
Rédaction, restitution
• Rapport de mission • Document de programme sectoriel FP 2005-2007
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 60
Le contenu du document de programme, évoqué plus en détail dans les préconisations peut être
résumé ainsi qu’il suit :
Le document s’articule autour de 7 chapitres, précédés d’un résumé et d’une introduction.
A la suite des premiers chapitres qui portent sur les divers contextes, la problématique de la
formation professionnelle au Burkina Faso et sur les stratégies sectorielles du Gouvernement
burkinabè en la matière, le chapitre le plus important traite des recommandations. Il présente
l’approche du programme et la logique d’intervention (objectif global du programme, objectif
spécifique, les résultats attendus et les indicateurs de leur réalisation, les axes d’intervention).
Nous y proposons trois axes d’intervention pour le programme :
La professionnalisation de la formation professionnelle formelle (ETP), par l’appui au
développement et au renforcement qualitatifs et quantitatifs des ressources humaines (formation
d’enseignants, de personnels d’administration et de gestion, d’encadreurs), à l'ingénierie de la
formation (référentialisation et son application) et à la diversification des filières de formation
(soutien à la création de filières porteuses).
La normalisation de la formation professionne lle non formelle (FPA notamment ) par l’appui
à l'ingénierie de la formation (référentialisation et son application), la diversification des filières
de formation (soutien à la création de filières porteuse, dont les filières agricoles) adaptées à ce
type de formation.
L'appui à l'élaboration d'une approche programme en formation professionnelle à travers
un processus participatif, impliquant tous les acteurs et partenaires intéressés, que nous
proposons de conduire en 3 étapes principales : (i) l'écriture d'une politique nationale de
formation professionnelle, alimentée par la réalisation d'un certain nombre d'études de base sur le
secteur, (ii) l'écriture d'une stratégie nationale d'opérationnalisation de cette politique et (iii)
l'élaboration d'un plan nationale pluriannuel de mise en œuvre de la stratégie définie.
Le document comporte des annexes dont la principale est le cadre logique du programme (voir
Annexe 3).
VIII ESSAI D’ANALYSE DES DONNÉES RECUEILLIES Notre recherche s’est déroulée en trois étapes : le recueil de données existantes, suivi des
enquêtes et des observations de terrain. Les données que nous avons recueillies durant ces trois
phases sur la FPA, nous les avons analysés à travers quatre axes :
1- Les caractéristiques du dispositif de FPA ;
2- L’accès à la FPA ;
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 61
3- La qualité de la FPA ;
4- La coopération en FPA.
L'analyse des données recueillies suivants les quatre axes s’est orienté dans le sens de renseigner
les hypothèses que nous avons formulés et s’est appuyé sur les notions et concepts abordés dans
notre cadrage théorique.
L’essai d’analyse que nous avons fait se veut prudent. Les conclusions que nous en tirons, nous
les savons fragiles. Cependant, notre travail reste important car le domaine est peu exploré au
Burkina Faso.
VIII.1 LES CARACTÉRISTIQUES DU DISPOSITIF DE FPA La FPA en tant que système de formation non formel est un phénomène peu connu au Burkina
Faso. Et la multitude d’appellations y faisant référence n’est pas pour aider à en améliorer la
connaissance. En l’absence de données quantitatives sur le système, nous avons choisi
d’appréhender ses caractéristiques à travers la présentation des conditions cadres du
fonctionnement des établissements dont nous avons enquêté les promoteurs ou gérants.
De l’interprétation des informations livrées par le dépouillement des questionnaires, que
pouvons-nous retenir qui caractérise les onze établissements ?
VIII.1.1 De l’existence de la FPA dans sa forme actuelle
La formation professionnelle par apprentissage existe dans sa forme traditionnelle depuis la nuit
des temps. Elle permettait aux individus, par observation et imitation d’apprendre un métier,
pour avant tout comme le souligne Jackie FOURNIOL «marquer sa volonté de faire partie d’une
communauté ethnique, intellectuelle et affective.»43 Avec la pénétration coloniale, la formation
traditionnelle a été progressivement supplantée par la formation moderne, celle des «blancs».
Petit à petit, l’école introduite sans vraiment se fonder sur la demande des publics cible ni sur
leurs besoins, a commencé à produire des individus instruits, qui ne savaient que faire de cette
instruction dans leur vie de tous les jours. C’est ce que Paul BACHELARD a appelé «l’effort
inachevé du développement de l’éducation de base»44 en Afrique. La préoccupation de trouver
une solution à la faible scolarisation, à la déscolarisation et à la nécessité de se former dans des
conditions normées à un métier, existe depuis près d’un demi-siècle au Burkina Faso. Le seul
établissement public de l’échantillon a été créé en 1959. Tous les autres établissements qui
43 Jackie FOURNIOL (2004), La formation professionnelle en Afrique francophone. Pour une évolution maîtrisée, L’Harmattan 251p, p.16 44 Jackie FOURNIOL (2004), op. cit. Préface, p.5
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 62
relèvent d’initiatives privées, existent depuis seulement une petite dizaine d’années. Le plus
ancien d’entre eux a été créé en 1993 et le plus récent en 2003. Nous notons là l’extrême
jeunesse de l’entrée en matière du secteur privé dans la FPA. Cette réaction récente peut se lire
comme l’organisation d’une réponse devenue plus opportune avec le temps, face à
l’accroissement de plus en plus grand du phénomène d’exclusion de l’enseignement scolaire, du
moins dans les villes. Une telle lecture reste bien entendu à justifier par ailleurs.
VIII.1.2 Les spécialités de formation en FPA
Sous ce chapitre, nous avons examiné à la fois la nature des spécialités, mais aussi leur
distribution dans les établissements de FPA. Nous avons préféré adopter désormais le concept de
spécialité45 au lieu de celui de filière tel qu’il est utilisé dans le langage usuel au Burkina Faso et
que nous avions gardé dans le questionnaire. Nous pensons qu’un travail approfondi sur cette
notion de filière est utile pour sortir de la confusion qui existe entre métiers, spécialités et filières
de formation.
Au niveau de la distribution des spécialités dans les établissements de formation, sur les onze
établissements dont les promoteurs ou gérants ont été enquêtés, sept forment au moins dans deux
(2) spécialités. Le seul établissement public forme quant à lui dans sept spécialités (7)
différentes. Cette exception est justifiée par sa longue présence sur le terrain mais aussi par le
rôle régalien que tente de jouer l’Etat.
Sur la nature des spécialités couvertes par le dispositif, nous avons noté seize spécialités. Presque
tous les établissements (10/11) forment en couture, si nous considérons le stylisme et le
modélisme comme des sous spécialités de la coupe et couture. Elle est suivie par l’électricité (4
établissements sur 11). A côté de ces deux spécialités, nous notons la présence heureuse de la
coiffure et de l’esthétique comme nouvelle spécialité de formation depuis seulement 2003.
Malgré la renommée des coiffures africaines, les artisans du métier de coiffeur se formaient pour
la plupart sur le tas. Nous notons également l’absence remarquée des spécialités liées aux métiers
de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Même si notre champ de recherche urbain le
justifiait, cette absence n’en est pas moins surprenante, quand 84%46 de la population occupée
travaille dans les métiers de ce secteur.
Il nous semble que les promoteurs des offres de formation se spécialisent pour répondre à des
demandes très précises, qui portent une potentielle opportunité d’affaires. Ces demandes sont
45 Dans le sens du petit Larousse illustré 2001, «ensemble des connaissances approfondies acquises dans une branche déterminée»
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 63
principalement portées par les attentes des publics et des parents et non pas par les besoins
économiques.
Les spécialités de formation qui intéressent le dispositif sont à présent connu, ainsi que leur
importance respective. Dans la façon dont ces spécialités sont ciblées, nous avons relevé le
caractère lucratif de l’entreprise pour ses promoteurs. Les spécialités ciblées donc doivent attirer
un certain nombre de demandeurs afin d’assurer une viabilité économique de l’entreprise. Cela
nous amène à nous interroger sur les effectifs d’apprenants qui se forment en FPA, à même
d’assurer cette viabilité recherchée.
VIII.1.3 Les effectifs d’apprenants en FPA
L’effectif total d’apprenants
présents dans les onze
établissements s’élève à 1
353. Il est très inégalement
réparti entre les
établissements, allant de 35
pour le plus petit à 335 pour
le plus important. Il est
constitué de 63,5% de
garçons et 36,5% de filles.
Trois enseignements
découlent de l’analyse de ces
effectifs.
D’abord leur faiblesse par rapport à la taille de la population intéressée. Ils s’apparentent plus à
des effectifs de classes du système formel, qu’à des effectifs d’établissements. Que ce soit au
primaire, au secondaire ou au supérieur, dans les établissements publics comme privés, les
effectifs de classes dépassent souvent les 50 élèves. Cette réalité est également vérifiée pour
l’enseignement technique et professionnel, secondaire ou supérieur.
Deuxième enseignement, la forte variation allant du simple au facteur 10, entre le plus petit
effectif d’établissement et le plus grand. Cette variation ne trouve pas une explication
satisfaisante dans les questions que nous avons posées. Suivant la nature du financement des
établissements, la taille de l’effectif varie. Les établissements ayant un effectif supérieur à 100,
46 INSD (nov. 2003), Analyse des résultats de l’enquête burkinabè sur les conditions de vie des ménages. Rapport final, 223p,
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 64
en dehors de l’établissement public, sont des établissement s ayant un partenariat avec des ONG’s
internationales qui subventionnent certaines activités ou parrainent des apprenants. C’est le cas
de l’observation n° 7 avec un effectif de 335, du n° 9 avec 161 et du n° 6 avec 135. La très
grande importance de l’effectif de l’observation n° 7, comparativement aux autres établissements
tient en plus à son caractère social. Il y aurait donc un double facteur explicatif de la forte
variation des effectifs : Un soutien externe au financement et la présentation d’une offre sociale.
Troisième enseignement, la place des filles. Avec 36,5% de l’effectif total, nous les retrouvons
surtout dans les spécialités de la coupe et couture et de la coiffure et esthétique, spécialités
qualifiées de féminines. Leur représentation est en deçà de leur place dans l’enseignement
secondaire technique et professionnel (50% en 2002-2003)47 et également par rapport à leur taux
de scolarisation primaire au niveau nationale (46%)48. Si l’on compare la situation aux
indicateurs de scolarisation des filles dans l’agglomération de la ville de Ouagadougou (62%),
l’écart se creuse davantage. Cette faible présence des filles dans le système de FPA a d’ailleurs
eu une influence sur la construction de l’échantillon des apprenants où leur représentation a été
biaisée.
Les effectifs qu’accueille la FPA sont donc faibles par rapport au public cible potentiel, et
comparativement à l’enseignement scolaire. Malgré cette faiblesse, des effectifs minima de
formateurs sont requis pour assurer les formations offertes. Nous voulons examiner dans le
paragraphe qui suit comment le dispositif a réglé ce paradoxe apparent. Quels sont les effectifs
de formateurs présents, qui sont-ils et d’où viennent-ils ? Tels sont les interrogations auxquelles
nous voulons trouver réponse.
VIII.1.4 Les formateurs en FPA
Le Tableau 4 ci-dessous donne un aperçu de la situation des formateurs dans le dispositif de
FPA.
Formateurs Somme %
Formateurs permanents 85 59,4%
Formateurs vacataires 58 40,6%
Ensemble 143 100,0%
Tableau 4 : Effectif des formateurs en FPA, répartition entre permanents et vacataires
p 31. 47 MESSRS (2003), Bulletin des statistiques scolaires et universitaire 2002-2003, Tome 3, 610p, p.414 48 MEBA (février 2004), Rapport semestriel du PDDEB 01.07 – 31.12 2003, 67p, p.12
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 65
Bien qu’une grande majorité des formateurs soient des employés permanents des établissements,
l’importance significative des formateurs vacataires, oriente à approfondir l’interprétation pour
établir leur provenance et leur profil de compétence.
Sur la provenance en général, l’analyse des réponses révèle que tous les établissements recourent
à des formateurs indépendants pour assurer les formations. Huit d’entre eux recourent également
en plus à des formateurs de l’éducation nationale. Et trois établissements sur onze ne recourent
qu’à des indépendants. La situation des formateurs est en général très préoccupante. Même dans
l’enseignement scolaire leur déficit est chronique et aucune mesure jusqu’à présent n’a pu
approcher une résolution définitive de la question. Aussi, existe-t-il très peu de formateurs
régulièrement formés et qui exercent à titre d’indépendants. Ce constat nous permet d’affirmer
que ce sont les formateurs indépendants qui sont engagés comme formateurs permanents et les
formateurs issus de l’éducation nationale comme vacataires. Ces derniers du reste tout en étant
assurés de leur emploi dans la fonction publique d’Etat, trouvent dans leurs interventions en FPA
une source supplémentaire de revenus non négligeables.
Sur les profils de compétence des formateurs, les deux catégories sont assez différentes. Les
formateurs issus de l’éducation nationale (utilisés comme vacataires) sont de formation
universitaire dans leur spécialité et ont suivi une formation pédagogique leur ayant permis de
valider un titre de capacité lié à l’enseignement. Les formateurs indépendants sont le plus
souvent des professionnels de la spécialité n’ayant reçu aucune formation pédagogique. Et pour
des raisons de coût de la main d’œuvre, leur niveau de qualification dans la spécialité est même
souvent faible. Avec le déficit chronique en enseignants évoqué tantôt, la FPA se trouve piégée
dans la solution qu’elle pratique concernant le recrutement des formateurs. Cependant, nous
voyons dans cette situation un aspect positif important. La mise en contact des formateurs de
l’éducation nationale (expérimentés en pédagogie et en théories) avec des formateurs
indépendants (expérimentés dans la pratique professionnelle), est porteuse d’échanges divers
nécessairement formatifs pour les deux catégories. Les premiers apportent aux seconds la
pédagogie qui leur fait défaut et les seconds la connaissance du milieu professionnel aux
premiers.
En dehors des formateurs, d’autres agents participent à l’animation et à la mise en œuvre de la
FPA. Qui sont- ils et quelle place occupent- ils dans le dispositif ?
VIII.1.5 Les autres agents du dispositif FPA
A travers la question à choix multiples «cochez dans la liste suivante, les agents dont dispose
l’établissement en plus : Directeur, Censeur, Chef des travaux, Intendant/économe,
Secrétaire/comptable, Surveillants, Agents de soutien (gardiens, agent de liaison, chauffeur…),
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 66
indiquez le nombre d’agents au regard de l’item», nous avons voulu connaître la taille et la
composition de l’équipe de gestion des établissements retenus. Malheureusement, dans les
réponses, les enquêtés n’ont pas systématiquement renseigné le nombre d’agents par catégorie.
Des réponses, il ressort néanmoins que tous les onze établissements sont gérés par des directeurs
autres que le fondateur ou promoteur (8 cas sur 11). Dix établissements ont au moins un
secrétaire assurant parfois la fonction de comptable et des agents de liaison. Six établissements
ont au moins un surveillant, tandis qu’on note quatre établissements qui comptent des chefs de
travaux et des intendants/économes. Enfin, seuls deux établissements comptent un censeur.
La principale information qui ressort, est qu’il n’y a pas de corrélation entre les effectifs
d’apprenants dans l’établissement et la disponibilité de l’une ou l’autre catégorie de personnel.
En effet, le plus grand nombre de catégories de personnel (5/7) est détenu par aux moins trois (3)
établissements dont la taille des effectifs d'apprenants est comprise entre cinquante et cent. Pour
les effectifs supérieurs à cent, il n’y a plus qu’un seul établissement qui dispose d’au moins
quatre catégories de personnel.
Il n’y a pas non plus de corrélation entre le nombre de catégories de personnel présentes et la
hauteur du budget de l’établissement.
Si les ressources humaines et notamment les formateurs constituent dans la chaîne des
caractéristiques d’un dispositif de formation, le maillon dont l’importance est la plus grande, la
chaîne comporte aussi d’autres maillons. Leur importance, même si elle est moindre, ne peut être
nulle. C’est le cas des ressources financières. Un adage bien connu ne dit- il pas que «l’argent,
c’est le nerf de la guerre». Quelle est la situation des finances assurant la mise en œuvre de la
FPA ? Quelles sont leurs sources de provenance ?
VIII.1.6 Le financement de la FPA
Les sources de financement de la formation sont de trois ordres. Tous les onze établissements
demandent l’acquittement de frais annuels de formation par les apprenants et leurs familles qui
varient de 25.000 à 215.000 francs. Ces frais consentis par les familles des apprenants
constituent la première source de financement de la formation. Les autres sources de
financement sont les bailleurs de fonds et les ONG. L’Etat arrive en dernier, avec les subventions
accordées au dispositif public sur son budget et/ou à travers des emprunts auprès
d’établissements de financement régionaux et internationaux.
Le budget des onze établissements pour l’année 2004-2005 varie suivant les établissements
quasiment dans les mêmes proportions que les effectifs d’apprenants. Le budget le plus faible est
d’environ six millions et le plus élevé d’un peu plus de cent millions de francs.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 67
Pour un effectif total de 992 apprenants en 2004-2005 (hors non-réponses sur le financement), un
budget total d’environ 198 millions de francs a été effectivement mobilisé. Ce qui donne un coût
annuel de formation d’un apprenant d’environ 199 mille francs. Ce coût moyen annuel très élevé
cache une grande disparité entre les d’établissements. Le Tableau 5 ci-dessous donne la variation
de cette moyenne selon une répartition des budgets de formation en plages budgétaires de 10
millions de francs.
Groupe d’établissements. Effectif Budget Coût de formation d’1
apprenant
Budget<10Mio (4) 548 30 625 000 55 885
10Mio<Budget<20Mio (1) 77 16 555 000 215 000
20Mio<Budget<30Mio (2) 232 48 093 478 207 299
Budget>100Mio (1) 135 102 517 699 759 390
Total 992 197 791 177 199 386
Tableau 5 : Distribution du coût moyen annuel de formation d’un apprenant selon les plages budgétaires de 10 millions
Les quatre établissements qui ont un budget annuel inférieur à dix millions de francs comptent
plus de la moitié de l’effectif total des apprenants et présentent la moyenne la plus faible.
L’établissement qui a le budget le plus élevé, ne compte que 135 apprenants. Sa situation est
perçue comme une exception qui se justifie soit par la lo i du marché, soit par le fait de
subventions accordés dans un but bien précis (excellence, social, etc.) Nous examinerons dans
l'analyse de l'accès à la FPA, les répercutions des coûts de formation sur l’accès.
Dans les paragraphes qui précèdent, nous avons tenté de mieux appréhender le dispositif de
plusieurs points de vue, en dehors de la matière principale que sont les demandeurs de l’offre.
Toutes les caractéristiques que nous avons parcourues sont nécessaires pour assurer la prise en
charge des apprenants qui sont accueillis en FPA. Mais, qui sont- ils ces apprenants ? Quels sont
leurs profils éducatifs et sociaux et que recherchent-ils en entrant en formation ? Voilà autant de
préoccupations sur leur compte, qui vont nous permettre de mieux les connaître.
VIII.1.7 Les apprenants
VIII.1.7.1 Leur motivation envers la FPA
Nous avons appréhendé la motivation des apprenants à s’inscrire en FPA à travers les questions
18 à 23 (voir Annexe 6). 69% d’entre eux ont choisi leur établissement de formation «parce qu’il
formait dans la spécialité de leur vœu», contre 25% pour «la renommée de l’établissement.» La
proximité au lieu de résidence scolaire et les conditions favorables d’inscription viennent en
dernier lieu comme les raisons ayant motivé le choix de l’établissement. Cette vision est
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 68
confirmée par l’appréciation qu’ils ont des conditions d’accès et de la distance de leur lieu de
résidence scolaire à l’établissement.
En ce qui concerne les objectifs qu’ils poursuivent en s’inscrivant en FPA, plus des deux tiers
disent vouloir obtenir un diplôme. Par contre, ils sont un peu moins des deux tiers qui y vont
pour « acquérir des connaissances techniques et pratiques». Ainsi, le désir de reconnaissance
sociale par le diplôme l’emporte-t- il sur celui d’être bien outillé pour exercer convenablement un
métier. La place importante (14%) de ceux qui veulent juste «s‘occuper en attendant mieux»,
inquiète. Ce groupe des oisifs reflète un certain caractère urbain de notre recherche, car il est
constitué d’enfants dont l’un des parents exerce un métier urbain qualifié (cadre supérieur,
profession libérale, cadre moyen). Ces enfants estimeraient la FPA indigne d’eux, mais vue que
leurs résultats sur le plan scolaire n’ont pas été brillants pour leur offrir les chances qu'ils visaient
(ils ont quand même été exclus du système scolaire comme les autres), ils entendent que leurs
parents leur trouvent une solution plus digne de leur rang socioéconomique.
Sur la motivation des apprenants à se former en FPA, nous pouvons dire en résumé qu’ils visent
une certaine reconnaissance, voire une réhabilitation (la situation d’exclusion vécue le justifie)
sociale d’abord. Ensuite à travers la réalisation de leurs vœux, ils se préoccupent de la qualité de
la formation qu’ils vont suivre et en dernier lieu, des conditions d’accès qu’ils doivent remplir.
Dans cette succession, se dégage l’impression d’une course poursuite vers la réalisation d’un
droit.
VIII.1.7.2 Leur profil éducatif
Avant d’aborder la question des profils éducatifs des apprenants, il nous semble utile de rappeler
à travers le Tableau 6 ci-dessous, leurs effectifs et leur répartition par établissement.
Etablissement Effectif
2004-2005 %
Effectif communiqué de classe retenue
% Effectif dans l'échantillon
%
CEFP/O 240 36% 32 19% 23 21%
Centre El Nour 335 50% 89 53% 63 57%
CPAM 95 14% 47 28% 25 23%
Total 670 100% 168 100% 111 100%
Tableau 6 : Effectifs des apprenants en FPA enquêtés
La lecture de ce tableau révèle l’incidence des multiples problèmes que nous avons rencontré à
identifier les structures de FPA et à en recevoir des données fiables concernant leur gestion et
leur fonctionnement.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 69
Le profil éducatif des apprenants est interprété à travers trois indicateurs que sont le niveau
scolaire atteint à la sortie de l'enseignement primaire, le diplôme présenté et réussi et les
spécialités de formation souhaitées.
Le niveau scolaire et la sortie de l'enseignement primaire
La majorité des inscrits en FPA a quitté l’école primaire depuis seulement une année ou deux
(83%). Leur inscription en FPA se lit comme un désir de viser une situation plus élevée que celle
à laquelle l’on est parvenu. Les quelques cas de sorties, datant de plusieurs années (3 ans et
plus), dont l’accès à la FPA n’a pu se réaliser que cette année, sont peut être de petites lampes
témoins de la difficulté d’accès à la FPA.
Tous les apprenants déclarent avoir au moins le niveau de la classe de CM2. Ils sont 67% et 36%
à déclarer respectivement avoir au moins les niveaux de la classe de 6ème et de 5ème des collèges.
Les autres niveaux cités sont la 4ème et la 3ème. Aucun donc n’a dépassé le niveau du premier
cycle du secondaire, et ils ont tous achevé l’école primaire. Que deviennent les autres enfants
d’âge scolaire49, qui ne sont pas allés à l’école ou qui en ont été exclus au primaire sans avoir
achevé le cycle de formation ou à d’autres niveaux ?
Le niveau de sortie observé est en parfaite corrélation avec les conditions d’accès à la FPA
édictées par les établissements d’accueil. Neuf établissements sur onze exigent que l’âge d’entrée
des apprenants soit compris entre 13 et 24 ans, sept d’entre eux exigent au moins le niveau du
CM2, voire le diplôme du CEP 50. Ces deux observations mettent en relief une certaine rigidité
dans l’application des critères de sélection. Nous aurions attendu plus de flexibilité, dans
l’optique d’accueillir aussi des jeunes ayant rencontré des difficultés scolaires.
Pour mieux cerner l’option de sélection adoptée par les deux dispositifs formel comme non
formel, nous avons demandé aux apprenants, à travers la question n° 4, les principales raisons
qui ont été à l’origine de leur exclusion ou départ de l'enseignement primaire. Les raisons
évoquées sont par ordre d’importance, l’insuffisance des résultats scolaires (37%), l’exigence
financière – il fallait payer – (28%), l’abandon de la résidence des parents (12%) et le désir
d’apprendre un métier (10%). Les 13% restant sont répartis entre d’autres raisons assez
particulières. Les raisons invoquées corroborent à quelques points près celles de l'enquête
EBCVM de 200351, qui relevait en tête parmi les raisons qui amènent les élèves à abandonner
49 La loi d’orientation de l’éducation au Burkina Faso, en son article 2, fixe l’obligation scolaire de 6 à 16 ans. 50 Certificat d’études primaires 51 INSD (novembre 2003), Analyse des résultats de l’enquête burkinabè sur les conditions de vie des ménages, rapport final, 223 p, p 53.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 70
l’école primaire, «le renvoi de l’école (47,5%)» et «le coût élevé des frais de scolarisation
(27,5%).»
En regroupant les raisons pertinentes, les inscrits en FPA sont bien en partie des exclus de
l’enseignement scolaire (77%). En partie seulement parce qu'ils ne comprennent pas ceux qui
sont exclus avant d'avoir achevé le cycle de formation au primaire ou à d’autres niveaux, ni ceux
qui n’y ont jamais séjourné.
Si comme nous l'avons écrit tantôt, tous les apprenants en FPA ont achevé leur primaire, qu'en
est- il de la sanction reçue à la fin de ce cycle de formation ?
La sortie du système d'enseignement primaire et le diplôme
En accord avec les critères de sélection portant sur le niveau scolaire, 95,5% des enquêtés
déclarent être titulaire d’au moins le CEP, trois ont le BEPC52 et un seul ne possède aucun
diplôme. Pour mesurer le sens de cette situation, il nous faut relever les taux de réussite à
l’examen du CEP sur les principales périodes de sortie des apprenants de l’enseignement
primaire : 70% en 2003 et 73,7% en 200453. Nous constatons donc une forte exclusion des non
diplômés. Il ne suffit plus d’avoir le niveau cours moyen du cycle primaire pour accéder à la
FPA, il faut aussi détenir le diplôme qui le sanctionne. La préoccupation portée par les critères
sur le niveau éducatif des candidats relèverait à notre sens plus d'un souci de s'assurer qu’ils
maîtrisent effectivement les savoirs de base requis pour suivre la formation, au regard de la
faible qualité de l’enseignement primaire, que d'une exigence pour la forme liée au diplôme.
Les apprenants en FPA sont presque tous nantis d'au moins le CEP pour affronter la formation.
Comment s’orientent- ils vers les spécialités de formation auxquelles ils s’inscrivent ? Et en sont-
ils satisfaits ?
Spécialités de formation et satisfaction des apprenants par rapport à la formation
La question des spécialités a déjà été abordée au point VIII.1.2. Néanmoins, concernant les
apprenants il nous faut relever que dans 72% des cas, la spécialité de formation suivie était celle
des vœux initiaux du jeune et de sa famille. Nous notons aussi que les jeunes ayant leur vœu
initial satisfait, ne sont qu’à peine plus satisfaits de la qualité de la formation que les autres,
tandis que ceux dont le vœu initial n’a pas été réalisé sont plus logiquement, très peu satisfaits de
52 Brevet d’études du premier cycle du second degré 53 MEBA (juin 2005), Aide-mémoire, cinquième mission conjointe MEBA/PTF de suivi du Plan Décennal de Développement de l'Education de Base (PDDEB), 31 mai au 2 juin 2005, 31 p, p.30
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 71
la qualité. Le Tableau 7 ci-dessous synthétise cette analyse. Les valeurs entre parenthèses
représentent les effectifs pour chaque couple de modalités.
Année scolaire Choix Non réponse Non satisfait Satisfait TOTAL
Non réponse 33,3% (1) 33,3% (1) 33,3% (1) 100% (3)
Oui 2,5% (2) 46,3% (37) 51,2% (41) 100% (80)
Non 3,6% (1) 64,3% (18) 32,1% (9) 100% (28)
TOTAL 3,6% (4) 50,5% (56) 45,9% (51) 100% (111)
Tableau 7 : Choix de la spécialité de formation et satisfaction vis à vis de la formation
Le profil scolaire des apprenants nous a aidé à les caractériser du point de vue de leur éducation
scolaire, et nous avons aussi besoin de le faire, du point de vue social. Ce sont en effet, entre
autres, deux points de vue très influents pour l’analyse des variables de no tre recherche.
VIII.1.7.3 Leurs caractéristiques sociales
Dans ce chapitre nous voulons relever les conditions socioéconomiques des apprenants, dont
l’analyse va nous permettre d’étayer l’interprétation de la réalisation de l’accès à la FPA et de sa
qualité. Il comporte comme sous points, l’interprétation des données biographiques et l’analyse
des activités professionnelles des parents.
Les données biographiques
Les jeunes inscrits en FPA sont âgés de 14 à 18 ans pour les trois quarts d’entre eux. La structure
de leurs âges est en général en cohérence avec l’âge (12-15 ans) et le niveau de sortie du système
d'enseignement primaire (CM2), la plus part d’entre eux ayant déclaré être sortis de
l'enseignement primaire un an ou deux avant leur entrée en FPA.
En ce qui concerne leur lieu de naissance, 60% sont nés dans une grande ville dont 43% à
Ouagadougou et seulement 16% dans des villages, alors que 82%54 de la population réside en
milieu rural. Ils sont 10% des jeunes nés à l’étranger et notamment en Côte d’Ivoire (7%). Cette
présence importante des jeunes nés à l’étranger, surtout en Côte d’Ivoire, est significatif de la
mobilité géographique de la population dans la sous région. Elle souligne aussi le rapport
privilégié qui existe entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. La prédominance constatée des
natifs urbains est confirmée par le questionnement sur le lieu de résidence des parents pendant la
formation (Tableau 8).
54 INSD (novembre 2003), Op. Cit., p. 38
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 72
Lieu de naissance Résidence scolaire
Non réponse
Chez vos parents
Chez un tuteur Seul(e)
Autre (Précisez) TOTAL
Non réponse 0 2 1 0 0 3
Grande ville 2 57 7 0 1 67
Ville moyenne 0 13 8 2 0 23
Village 1 9 8 0 0 18
TOTAL 3 81 24 2 1 111
Tableau 8 : Résidence scolaire et lieu de naissance
Le lieu de naissance est fortement corrélé avec le lieu de résidence des jeunes pendant leur
formation. Les jeunes nés dans une grande ville résident à 85% chez leurs parents.
Paradoxalement, plus de la moitié (54%) de ceux qui sont nés dans une ville moyenne ou au
village résident également chez leurs parents. Cette dernière constatation souligne le phénomène
de la mobilité géographique interne au pays, des villes moyennes et villages vers la grande ville.
Selon l'enquête 1-2-3 de 200355, la principale raison de cette migration interne est le désir de
rejoindre leur famille (56,7% des migrants) dont 67,7% de femmes. Quant aux hommes (86,5%),
ils migrent essentiellement pour trouver un emploi. Dans l'effectif de migrants, 12% le font pour
poursuivre des études, vu que les infrastructures scolaires et universitaires sont encore très
largement concentrées dans les grandes villes et notamment à Ouagadougou.
A la suite des informations liées à la naissance, nous avons mesurée la dimension «capital
culturel» des apprenants par l’analyse du niveau d’éducation de leurs parents comme principal
indicateur.
En ce qui concerne les pères, 16% des apprenants les déclarent illettrés contre 25% leurs mères.
Ils sont 80% à déclarer leurs pères comme ayant au moins le niveau primaire, contre 71% leurs
mères. Au niveau secondaire, 56% des pères sont au moins de ce niveau, contre 38% des mères.
Enfin, au niveau supérieur les pères représentent 21% contre 7% pour les mères. A tous les
niveaux, les niveaux éducatifs déclarés des parents sont très nettement supérieurs aux niveaux
nationaux observés dans la population burkinabè. Cela demeure vrai en ce qui concerne
l'agglomération de Ouagadougou.
Le Tableau 9 ci-dessous nous montre la distribution des niveaux éducatifs entre les parents.
55 INSD (juillet 2003), Enquête 1-2-3. L'emploi, le chômage et les conditions d'activité dans l'agglomération de Ouagadougou, 51p.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 73
Education mère Education père
Non réponse Illettrée Primaire Secondaire Supérieur TOTAL
Non réponse 2 1 1 0 0 4
Illettré 0 16 2 0 0 18
Primaire 1 6 17 3 0 27
Secondaire 1 5 12 19 2 39
Supérieur 0 0 5 12 6 23
TOTAL 4 28 37 34 8 111
Tableau 9 : Niveaux éducatifs des parents des apprenants
Les couples de niveaux éducatifs identiques entre pères et mères sont dominants dans les
combinaisons de modalités et les pères ont en général des niveaux éducatifs plus élevés que leurs
conjointes.
Si dans l'ensemble, les parents d'apprenants sont plutôt instruits, quelle incidence cette
instruction a-t-elle sur leurs conditions socioéconomiques ? Ces conditions sont-elles gage d’une
meilleure présence des apprenants en FPA ? Nous avons envisagé l'analyse des activités
professionnelles des parents des apprenants, pour répondre à ces questions. Ce faisant, nous
pensons pouvoir capter la proximité des apprenants à l'emploi et interpréter son influence sur
leur cheminement en FPA.
L'activité professionnelle des parents
La proximité des apprenants à l’emploi a été analysée à travers les variables portant sur les
activités professionnelles de leurs parents. Si nous prenons d'abord le cas des pères, leur profil
professionnel est résumé par le Graphique 7 ci-après.
28,8%
15,3%
15,3%
10,8%
7,2%
6,3%
5,4%3,6%
3,6%1,8%1,8%
Agriculteur, éleveur, pêcheur
Commerçant
Employé, Ouvrier, manoeuvre
Personnel de service
Membre des forces armées
Autre métier et profession
Sans profession ou profession non précisée
Artisan
Profession libérale/cadre
Cadre moyen
Non réponse
Graphique 7 : Activités professionnelles des pères
Le graphique appelle quelques observations :
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 74
- Le taux de chômage déclaré des pères (5,4%) est faible alors que les taux de chômage
urbains au niveau national et de l'agglomération de Ouagadougou sont respectivement
de 12,5%56 et 15,4%57.
- Les jeunes de père exerçant un métier de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche sont
sous-représentés, même s’ils sont majoritaires. Leur situation majoritaire confirme la
place dominante de ce secteur dans l'activité des populations burkinabè, mais traduit
aussi la vision selon laquelle l’école préparerait les enfants à tous les emplois sauf à
ceux de l’agriculture. L’exode rural n’est- il pas d’ailleurs pour les scolaires, à visée
principalement de poursuite d’études ou de recherche d’emplois autres qu’agricoles ?
- La présence significative d’une classe «commerçante» est peu conforme à la
distribution sociale des activités. Le commerce est plutôt une activité de femme. Cette
présence suggère que les pères commerçants, du fait de leur faible instruction et
qualification, désirent que leurs progénitures soient mieux formées qu’eux pour
reprendre et développer l'affaire familiale.
- La sous-représentation des pères exerçant des services domestiques ou artisans, est
assez inattendue, surtout pour ce qui est des artisans qui constituent un public très
nombreux dans les villes. De ce fait, leur représentation aurait due être plus forte. Leur
sous-représentation donne un message ambigu. Soit leur faible qualification technique
ne les incite pas à rechercher un meilleur créneau de formation pour leurs enfants, et
cela est curieux, soit que la voie de la FPA ne leur paraisse pas une voie crédible pour
ce faire, c’est à dire la voie la plus efficace (dont les services offrent les meilleurs
résultats) et/ou la plus efficiente (offrant le plus de services au moindre coût).
- Enfin, il y a une surreprésentation des enfants de pères exerçant une profession urbaine
qualifiée (cadre supérieur, profession libérale, cadre moyen, cadre subalterne, ouvrier,
employé, manœuvre, ou membre des forces armées ou de la sécurité). Ce groupe vient
immédiatement derrière celui de la profession agricole. La situation ne constitue pas une
réelle surprise. Cependant, il serait intéressant de creuser le profil éducatif de ces pères
pour savoir s’ils ont étudié dans l’enseignement technique et professionnel ou dans
l’enseignement général. Car jusqu’à une période encore récente, le premier était
considéré comme un dispositif destiné à accueillir surtout ceux qui sont en échec dans le
second.
56 INSD (novembre 2003), Op. Cit. p.31 57 INSD (juillet 2003), Op. Cit., p.18
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 75
Signalons pour finir, la place des non-réponses qui nous semble cacher soit un déficit de
compréhension de la question, soit une méconnaissance de la part des apprenants de la
profession exercée par leurs pères soit enfin une certaine honte pour eux à dire cette profession,
quand elle n'est pas conforme à une certaine représentation qu'ils en ont.
En ce qui concerne l'activité professionnelle des mères, le premier élément frappant est leur
inactivité déclarée (63%). Leur instruction relative aurait du les protéger d'un chômage aussi
massif, même s'il est avéré que le phénomène est plus prégnant en milieu urbain et pour les
femmes. Nous aurions pensé que leur activité professionnelle et leur niveau d’instruction seraient
plus fortement corrélés parce que nous sommes dans un contexte urbain. En milieu rural déjà, les
mères sont très actives dans diverses occupations. L’apparente inactivité ici des mères ne peut
donc ce justifier que si l’on se réfère au mode de vie dans les villes. Les familles dont la mère et
le père travaillent et qui ont des enfants, doivent résoudre la question de la garde de ces derniers.
Et dans les villes du Burkina Faso une telle offre de service existe rarement. Ces mères seraient
donc des femmes au foyer. Une deuxième explication de ce phénomène tient aux mœurs
burkinabè où c’est surtout l’activité professionnelle du père qui est mise en avant, celle de la
mère passant au second plan. Nous soupçonnons les jeunes d’ignorance ou de déconsidération de
la situation professionnelle de leurs mères. Les deux explications ne sont d’ailleurs pas
exclusives.
Ces mères inactives sont probablement surtout des mères au foyer, qui pour nous mènent comme
en milieu rural de nombreuses activités génératrices de revenus (jardinage, petits commerces de
légumes, de bois, services divers, etc.) comme en témoigne la réalité de la vie quotidienne dans
les villes.
L’activité professionnelle de la mère quand elle existe est présentée dans le Tableau 10 ci-
dessous.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 76
Profession de la mère Effectif Fréq.
Non réponse 5 4,50%
Agriculteur, éleveur, pêcheur 2 1,80%
Comme rçant 11 9,91%
Artisan 2 1,80%
Profession libérale/cadre 2 1,80%
Cadre moyen 2 1,80%
Employé, Ouvrier, manœuvre 3 2,70%
Personnel de service 11 9,91%
Membre des forces armées 1 0,90%
Autre métier et profession 3 2,70%
Sans profession ou profession non précisée (réponse négative à la question sur l’activité de la mère)
70 63,06%
TOTAL 111 100,00%
Tableau 10 : Activités professionnelles des mères
La distribution de l’activité des mères est très curieuse. Nous notons une quasi absence des
métiers de l’agriculture en parfaite contradiction avec la situation professionnelle nationale des
femmes, même si c’est dans un contexte urbain. Il y a également une faible présence des femmes
cadres supérieurs et de profession libérale, cadres moyens, en contradiction avec les niveaux
d’instruction déclarés des mères : niveau primaire (71%), niveau secondaire (38%), niveau
supérieur (7%). Par contre l’existence d’une forte classe «commerçante» et d’une classe de
mères exerçant dans les services domestiques et divers est très conforme avec la réalité de la
distribution sociale des activités.
L'interprétation des données sur les caractéristiques de l'apprenant s'achève ici. Nous en retenons,
de façon synthétique :
- Que les apprenants sont des déscolarisés exclus de l'enseignement scolaire, notamment
primaire ;
- Qu’ils sont majoritairement issus des villes, principalement de la ville de Ouagadougou
et résident en majorité pendant la formation chez leurs parents ;
- Que leurs parents ont, dans une très large majorité, au moins le niveau primaire et que
ce niveau d'instruction a une contribution significative à leur inscription en
apprentissage ;
- Que les pères sont très actifs surtout dans les métiers agricoles, le commerce et dans des
emplois urbains qualifiés, tandis que les mères sont plutôt au foyer, occupées à diverses
activités.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 77
La présence de l'apprenant en FPA est donc fortement influencée par sa proximité à l’emploi,
surtout celui de son père et par le capital culturel de ses parents.
Après la caractérisation des apprenants en FPA, nous avons engagé celle des promoteurs ou
gérants des structures de FPA. Il nous était nécessaire de connaître qui ils sont, quels sont les
objectifs qu'ils poursuivent en créant une structure de formation par apprentissage et quelle
appréciation ils ont de son fonctionnement et des résultats atteints.
VIII.1.8 Les promoteurs ou gérants de FPA
Sur la population enquêtée constituée de onze personnes, huit sont fondateurs de leur
établissement et trois sont des gé rants. L’offre de FPA relève bien d’initiatives personnelles et
individuelles pour capter une demande présente et très forte. Tous les gérants ont un niveau
d’instruction supérieur, de même que près des deux tiers des fondateurs. Ils ont tous au moins le
niveau secondaire, avec une nette domination du niveau supérieur (8/11). Un seul n’a que le
niveau cours moyen (CM). Pour ceux qui ont le niveau supérieur, le niveau atteint varie entre
Bac + 1 et Bac + 5. Ils sont sept hommes pour quatre femmes, dont la forte représentation
s’explique par la forte présence des spécialités dites féminines telles que la coiffure et
l’esthétique et la coupe et couture. En rappel, sept établissements sur les onze concernés par
l’enquête forment en coupe et couture.
Les promoteurs ou gérants sont dans l'ensemble assez jeunes. Cinq d’entre eux ont un âge
inférieur ou égal à 40 ans. Cet âge correspond à la durée des études, suivi d'une courte
expérience, au regard de la prépondérance chez eux du niveau d'instruction supérieur. Leur esprit
d’initiative et leur vocation d’entreprendre peuvent donc être qualifié de précoces.
Le trait caractéristique principal de cette population est sa forte instruction et son esprit
d’entreprise. Les objectifs qu’elle poursuit à travers la création d’établissement visent
principalement la création de compétences et l’aide à l’insertion professionnelle par la formation.
S’il faut souligner le courage de ces promoteurs dans l’initiative, il ne faudrait pas occulter le
caractère lucratif de cette entreprise, qui à notre sens expliquerait la forte concentration de l’offre
sur un certain nombre de spécialités considérées comme porteuses et dans les villes où la
demande est forte et permanemment renouvelée.
Nous venons de passer en revue les caractéristiques principales du dispositif de FPA, et nous les
avons mieux cernées.
A leur lumière, nous avons testé la vérification de nos hypothèses à travers l’analyse des
concepts d'accès et de qualité de la FPA. Cette vérification, nous l’avons engagée par l’examen
de la question de l'accès qui nous semblait devoir précéder celui de la qualité. Ainsi, avons-nous
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 78
examiné dans quelle mesure ce système de formation était- il ou pas accessible aux jeunes
suivants les dimensions que nous avons recensées et de quelle réalité témoignaient les
indicateurs que nous avons identifiés à cet effet ? Que pouvons-nous en dire ?
VIII.2 DE L’ACCÈS À LA FPA L'accès à la FPA a été abordé avec les deux strates de la population enquêtée. La raison en est
simple. Nous nous sommes convaincu que leurs réponses seraient complémentaires sur les
questions qui nous intéressent, puisqu'ils se situent à des niveaux différents dans le dispositif.
Ensuite, la différence des deux populations nous donnait la possibilité et l'opportunité de
comparer et confronter leurs réponses sur des questions identiques. Dans notre cadre théorique
(voir Graphique 3) nous avons identifié trois dimensions à cette problématique d’accès, tous
interdépendants et un certain nombre d’indicateurs pour chaque dimension également
interdépendants. Ce qui suit est donc notre tentative d'interprétation des résultats de l’enquête,
qui relève le niveau de réalisation des indicateurs afin de pouvoir en tirer des constats par rapport
à l’accès à la FPA.
VIII.2.1 La dimension de la non discrimination
La dimension de la non discrimination a été appréhendée dans notre cadre théorique à travers les
indicateurs culturels, raciaux, de genre, de nationalité et de statut juridique. Avant d’aborder de
façon spécifique chaque indicateur nous voulons d’abord élucider ce que c’est que la non
discrimination. Selon le petit Larousse illustré 2001, la discrimination c’est «l’action d’isoler et
de traiter différemment certains individus ou un groupe entier par rapport aux autres.» La non
discrimination est donc l’exact contraire de ce qui précède. Concernant les indicateurs portant
sur la race, le genre, la nationalité et le statut juridique, nous n’avons pas repéré de situation
explicite de discrimination. Ces indicateurs auraient pu être renseignés en amont, au moment où
les demandeurs s’adressent aux structures pour présenter leurs candidatures. Notre démarche ne
nous permet donc pas d’avoir des informations sur ces indicateurs. Avec prudence nous pouvons
affirmer tout de même qu’en dehors du genre et du statut juridique, les autres indicateurs ne
constituent pas une base de discrimination à l’accès à la FPA. Dans le cas du genre, la division
sociale des métiers en métiers «féminins» et «masculins» introduit une discrimination contre les
filles, lorsqu’elles veulent s’inscrire dans des spécialités dites masculines. L’inverse est d’ailleurs
tout aussi vrai, lorsque des garçons veulent s’inscrire dans des spécialités dites féminines. La
discrimination ici relève beaucoup plus de la pression sociale et de l’autocensure avec la peur du
regard de l’autre, que d’une volonté d’exclure les candidats en raison de leur sexe. Quant au
statut juridique, il peut arriver qu’un candidat soit refoulé à cause de son passé juridique. Cela
n’est malheureusement observable qu’en amont au moment où il présente sa candidature.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 79
Les éléments de discrimination que nous avons pu observer sont principalement en rapport avec
l’indicateur culturel. Dans l’expression indicateur culturel, nous mettons les question liées à
l’âge, au niveau scolaire et à la situation socioéconomique et géographique de l’apprenant. Pour
éviter les redondances, nous ne traitons ici que des questions de l’âge et du niveau scolaire. Les
autres sont abordées dans les autres dimensions de l’accès à la FPA.
Les critères d’âge et de niveau scolaire exigés par la quasi totalité des établissements constituent
les éléments saillants de cette discrimination. Il est nécessaire ici de rappeler que les candidats à
la FPA ont été exclus du système d’enseignement primaire, sur les mêmes bases : âge, niveau et
résultats scolaires insuffisants. A la question à choix multiples (2 choix) de savoir sur quelles
critères les apprenants se sont basés pour choisir leur établissement de formation, seuls deux
apprenants répondent «parce qu’ils y remplissent les conditions d’inscription.»
Ces conditions, nous les avons appréhendé à travers la question 24, posée au promoteurs ou
gérants libellée ainsi qu’il suit : «quelles sont les conditions de sélection des apprenants à
l’inscription ?» En faisant les regroupements pertinents, les réponses peuvent être classées en
quatre catégories.
La première catégorie est celle qui nous a le plus intéressée par rapport à la question traitée.
Deux établissements se proposent de tester le niveau des candidats. Pris dans le sens de la non
discrimination, une telle démarche conduit à connaître les pré-acquis des candidats afin de
permettre leur orientation de façon pertinente et d’assurer derrière, un formation qui tienne
compte de leurs caractéristiques spécifiques, dans une démarche d’individualisation des
parcours. Dans un deuxième sens, la démarche recèle un caractère discriminatoire. Le test de
niveau n’est alors plus opéré dans le but de mieux connaître le candidat pour le servir, mais dans
le souci de sélectionner ceux à qui l’on s’intéresse et écarter les autres sans égards. La situation
réelle s’oriente plus vers le deuxième sens.
La deuxième catégorie portant sur la question du niveau scolaire, comprend le plus grand
nombre de réponses. Il est demandé à l’apprenant d’avoir au moins le niveau CM2 (59%). Cette
exigence marque de façon importante le caractère discriminatoire de l’accès. Avec un tel critère,
se trouvent exclus de la FPA, les enfants en âge d’éducation obligatoire qui n’ont jamais été à
l’école et ceux qui l’ont quitté avant le niveau CM2. Avec un taux d'achèvement de
l'enseignement primaire en 2003 et 2004 respectivement de 29,7% et 31,34%58, ces exclus sont
de loin les plus nombreux.
58 MEBA (juin 2005), Op. Cit., p. 30
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 80
La troisième catégorie de réponses porte sur l’âge. La plage d’âge fixée pour accéder à la FPA
tout établissement confondu va de 13 à 24 ans. Elle est certes beaucoup plus large que celle
pratiqué dans le système formel et que la période légale d’obligation scolaire, mais elle demeure
un facteur discriminent sur lequel les personnes ne peuvent agir. Pour contourner cet obstacle à
l’accès, il n’est d’ailleurs pas rare d’observer que des parents falsifient (établissement d’acte de
jugement supplétif de naissance) les documents de naissance de leurs enfants afin qu’ils
remplissent ces conditions. Cette pratique qui est aussi observée dans le système formel, illustre
bien le caractère discriminatoire de ce critère.
Enfin, dans la dernière catégorie, nous avons rangé tous les autres cas de figure, non significatifs.
En combinant les deux critères d’âge et de niveau scolaire, la FPA est théoriquement prête à
accueillir les exclus du système scolaire ayant au moins achevé le cycle primaire. Sont donc
réellement exclus de la FPA, les populations n’ayant jamais accédé à l’enseignement scolaire et
ceux qui n’y ont pas achevé au moins le cycle primaire.
Nous aurions attendu que dans la perspective de proposer une alternative à l’exclusion du
système scolaire, la FPA intègre mieux la typologie des publics concernés et propose des
réponses à leurs demandes, dans une démarche d’individualisation des parcours alors que
l’interprétation des réponses collectées indique la tendance contraire.
A travers cet analyse de la dimension «non discrimination» dans l’accès, il ressort que la FPA
tout en écartant une certaine frange de la population concernée, constitue néanmoins une solution
de fructification des efforts consentis dans l’enseignement scolaire, notamment au primaire.
Que pouvons dire s’agissant de la deuxième dimension reposant sur l’accès physique ?
VIII.2.2 L’accessibilité physique
Cette dimension est
examinée à travers deux
indicateurs principaux : la
distance géographique à
parcourir pour aller du lieu
de résidence au lieu de la
formation, le moyen de
déplacement pour ce faire
et l’aménagement physique
autorisant l’accès aisé de
personnes handicapées par
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 81
exemple.
Sur le premier indicateur, les réponses nous viennent des apprenants à travers les questions 24 et
25. Ils sont 71% à déclarer habiter plutôt loin du lieu de leur formation, dont 56% très loin. Cette
situation implique que les concernés trouvent une solution fiable et adéquate de déplacement.
Cela nous a amené à interroger le mode de déplacement utilisé par les apprenants pour aller à la
formation. 52% d’entre eux déclarent se déplacer à pieds et 41% à vélo. Les mobylettes
omniprésentes au Burkina Faso surnommé le pays des deux roues, notamment à Ouagadougou,
ne sont utilisées que par 4% des apprenants. L’utilisation d’une moto ou d’une voiture, signe
manifeste d’appartenance des parents à une certaine classe sociale, concerne tout de même 13%
des apprenants. Cette constatation est conforme avec la situation socioprofessionnelle des
parents (13% des parents exercent un métier urbain qualifié). Le croisement des variables
distance et mode de déplacement montre que parmi ceux qui sont plutôt loin du lieu de la
formation, ceux qui se déplacent à pieds ou à vélo sont les plus nombreux (60,4%).
Pour dire si ces constats permettent d’assurer l’accès géographique des apprenants à la FPA,
nous adhérons à la définition de la notion d’accès pour l’éducation donnée par l’INSD59, selon
laquelle «l’accès est défini pour les enfants vivant dans des ménages situés à moins de trente
minutes d’une école primaire quel que soit le mode de transport utilisé.» Par extrapolation, nous
pouvons dire que l’accès à la formation est défini pour les apprenants vivant dans des ménages
situés à moins de 30 minutes de l’établissement de formation quel que soit le mode de transport
utilisé. Ayant choisi non pas de demander le temps mis par les apprenants pour se rendre à la
formation, mais leur appréciation de leur éloignement du lieu de formation et le moyen qu’ils
utilisent pour s’y rendre, nous avons arrêté que l’accès n’est pas défini pour les apprenants vivant
dans des ménages situés plutôt loin du lieu de la formation et qui s’y rendent à pieds ou à vélo.
Le second indicateur portant sur l’aménagement en vu de faciliter l’accès de personnes
handicapées, nous l’avons renseigné par les observations faites dans les différents
établissements. Nous avons ainsi noté qu’il n’y avait aucun aménagement dans les infrastructures
destiné à faciliter l’accès de personnes souffrant d’un handicap physique, ni sur les équipements
de formation.
En conclusion, les conditions de résidence et de transport ne permettent pas à 60,4% des
apprenants d'assurer leur accès géographique à la formation. De même, l’aménagement ne
59 INSD (novembre 2003), Analyse des résultats de l’enquête burkinabè sur les conditions de vie des ménages. Rapport final, 223p, p.16
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 82
comprend aucun dispositif facilitateur pour l’accès de personnes souffrant d’un handicap. La
dimension accès physique se trouve donc compromise.
VIII.2.3 L’accessibilité économique
Pour traiter du concept de l’accessibilité économique nous avons dû construire également un
référentiel. Ainsi, avons-nous pu vérifier au terme de l’interprétation des données, si
l’accessibilité économique était assurée ou non, selon que les constats faits coïncidaient ou non
avec le référentiel. Pour ce concept, nous nous sommes basé sur le niveau des dépenses
moyennes des ménages burkinabè. Nous avons adopté que l’accès économique est défini pour
les apprenants acquittant au plus la moyenne des frais annuels de formation, inférieure ou égale à
la dépense moyenne annuelle en frais de scolarités des ménages en milieu urbain. Nous sommes
conscient de l’insuffisance de notre référentiel à approcher au plus près la réalité d’un tel
concept. Mais il nous permet d'avoir une évaluation néanmoins rigoureuse de la notion d'accès
économique. La construction d’un référentiel plus précis nous aurait conduit à enquêter sur la
taille de la fratrie des apprenants, sur la scolarisation de cette fratrie et sur les dépenses
d’enseignement des parents.
De l’interprétation des données nous avons pu relever ce qui suit :
L’instauration de tarifs sociaux pratiquée par trois établissements est une bonne initiative allant
dans le sens de faciliter l’accessibilité économique.
L’analyse des taux annuels de frais de formation communiqués par les onze établissements
donne une moyenne annuelle de 199 386 francs par apprenant. Cette moyenne comparée à la
moyenne annuelle des dépenses d’enseignement des ménages burkinabè, en milieu urbain,
permet de statuer sur l’accès économique à la FPA.
Nous avons aussi interrogés les apprenants sur leur appréciation des taux de frais de formation.
Ils déclarent à 37% que les frais acquittés sont tout à fait abordables, contre seulement 24% qui
les trouvent pas du tout abordables. Si nous allons dans le détail pour chacun des trois
établissements dont sont issus les apprenants enquêtés, ils sont toujours largement majoritaires à
déclarer les frais abordables (61% dans l’établissement public, 60% dans l’établissement privé 1
et 57% dans le troisième établissement). Ce constat est en parfait décalage avec la réalité
socioéconomique de la population burkinabè. En rappel, 46% des burkinabè dont 20% de la
population urbaine vivaient en dessous du seuil de pauvreté évalué en 2003 à 82 672 francs
CFA60 par adulte et par an. Tout se passe comme si les parents des apprenants, dans les mêmes
60 INSD (2003), Burkina Faso, la pauvreté en 2003, résumé, 34 p, p.5
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 83
proportions sont de bonnes conditions socioéconomiques. Or la réalité dont témoignent les
promoteurs ou gérants de structures de formation sur la question des frais de formation est autre.
Ces derniers évoquent en première place parmi les difficultés autres qu’ils rencontrent dans la
gestion de leur structure, «l’acquittement difficile des frais de formation par les parents.»
L’analyse des dépenses moyennes des ménages61 va dans le sens des promoteurs ou gérants. En
2003, la dépense moyenne annuelle d’enseignement par ménage, en milieu urbain, s’élevait à
58 529 francs, les frais de scolarité ou de formation représentant environ 61%, soit 35 588 francs.
La valeur de la moyenne de la dépense annuelle en frais de scolarités des ménages en milieu
urbain étant de 35 588 francs, comparée à la moyenne annuel des frais de formation par
apprenant de 199 386 francs, nous permet de conclure que l'accès économique à la FPA est très
loin d’être assuré. Ce que nous retenons, c’est que la contribution financière systématiquement
sollicitée des parents pèse lourd dans leurs revenus. Nous pouvons donc affirmer de ce point de
vue que la FPA est un système qui accue ille les enfants de famille relativement aisées.
VIII.2.4 Conclusion sur l’accès
Nous avons passé en revu toutes les dimensions que nous avions retenues pour caractériser
l’accès à la FPA. Nous en retenons qu’elle est très discriminatoire par rapport aux conditions
culturelles, que son accès au niveau géographique est compromis pour la majorité des candidats,
et que son accès économique n’est pas à la portée de familles modestes, voire de classe
moyenne. La FPA se présente donc comme un système tout aussi sélectif que l’enseignement
scolaire et son caractère privé n’est pas pour nuancer ce constat.
Si la FPA n’est pas ce début de réalisation du droit à la formation que nous avions imaginé,
qu’en est- il de sa qualité ? Est-ce que les apprenants et leurs parents y trouvent- ils au moins leur
compte ? Est-ce que les promoteurs eux-mêmes estiment- ils assurer la qualité qu’ils se sont
fixée ?
VIII.3 DE LA QUALITÉ DE LA FPA Dans la deuxième hypothèse de notre recherche, nous avons interrogé la qualité de la FPA, au vu
de l’absence quasi total de la démarche d’ingénierie dans ce type de formation. C’est une
question importante pour appréhender la viabilité de cette offre. Dans le cadre théorique que
nous avons construit, nous avons retenus cinq dimensions pour tester cette notion de qualité, en
relation avec la FPA. En rappel, ces dimensions sont (voir aussi Graphique 4) :
61 INSD (novembre 2003), Analyse des résultats de l'enquête burkinabè sur les conditions de vie de ménage. Rapport final, 223p, pp. 161-167
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 84
- La dimension des caractéristiques des apprenants ;
- La dimension du contexte ;
- La dimension des apports facilitateurs ;
- La dimension de la formation et de l’apprentissage ;
- Et la dimension des résultats.
Notre analyse a parcouru les différentes dimensions et leurs indicateurs, que nous avons
renseignés au vu des réponses fournies par les populations enquêtées et par notre propre
observation dans les structures de formation retenues. L’interprétation des informations
recueillies est présentée dans ce qui suit.
VIII.3.1 La dimension des caractéristiques des apprenants
La dimension liée aux caractéristiques des apprenants est au centre de cette notion de la qualité.
Le rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2005 indique que les caractéristiques
déterminantes importantes des apprenants, «peuvent comprendre le milieu socio-économique, la
santé, le lieu de résidence, la culture et la religion, ainsi que l’étendue et la nature des
apprentissages antérieurs.» Certains indicateurs des dimensions de l’accès peuvent trouver place
ici pour caractériser les apprenants tels que le genre, la race et l’ethnie, le handicap. Bien entendu
nous n’avons pas visé dans notre recherche d’appréhender toutes ces caractéristiques. La
dimension a été définie à travers cinq indicateurs dont nous avons renseigné trois. Les
indicateurs portant sur l’aptitude et sur la persévérance des apprenants ne nous semblaient pas
pouvoir être investigués dans les conditions de temps imparti à notre recherche et de moyens
octroyés. Pour ces deux indicateurs, il nous aurait fallu envisager de conduire pour l’échantillon
des évaluations de connaissances en début et en fin de formation.
Les indicateurs renseignés sont : l’indicateur sur la disposition à la formation construit à travers
les questions sur la motivation des apprenants (questions 18-20 ; 22-23), l’indicateur sur les
connaissances préalables à travers les questions 2 et 3 et l’indicateur sur les obstacles à
l’apprentissage par les questions sur les caractéristiques sociales (questions 6, 8-9, 11, 16, 26-27,
29.)
Que nous disent les réponses des apprenants, notre connaissance du dispositif et l’analyse des
données recueillis concernant ces trois indicateurs ?
Plus de la majorité des apprenants même s’ils vont à la formation parce qu’ils sont exclus du
système scolaire, y vont suivant leur propre intérêt (69%) et choisissent la spécialité dans
laquelle ils souhaitent se former (72%). Cette motivation pour nous est garante de leur désir et de
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 85
leur disposition à se former. Ils ont été exclus d’un système, ils se sont battus (nous avons vu
plus haut que l’accès n’est pas systématisé) pour entrer dans un autre, alors, ils se motivent pour
y réussir afin que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets, une nouvelle exclusion.
Bien entendu nous n’occultons pas les cas de ceux qui estiment «s’occuper en attendant mieux»
(14%). Pour ceux- là, leurs caractéristiques ne pourront pas contribuer à grand chose dans la
réalisation de la qualité de leur formation, puisqu’ils ne sont pas là pour se former.
Sur la question des connaissances préalables tous les apprenants ont déclaré avoir au moins le
niveau cours moyen, avec ou sans le diplôme. C’est également le niveau d’accès le plus demandé
(34%) par les structures de formation en apprentissage. Cette caractéristique est porteuse de
risque pour la réalisation de la qualité, car ils sont 37% à déclarer comme raison de leur
exclusion que leurs résultats scolaires étaient insuffisants. L’analyse de la qualité de
l’enseignement de base va dans le même sens. Dans analyse statistique et contextuelle des acquis
scolaires (2002-2004) dans l’enseignement de base au Burkina Faso62, YARO Yacouba, relève
en 2004 qu’à peine 50% des élèves de CM2 maîtrisaient les connaissances de bases, testées à
travers le français et les mathématiques.
Le troisième indicateur, les obstacles à l’apprentissage est traité à travers le groupe des questions
sur les caractéristiques sociales des apprenants.
Nous y retrouvons les obstacles relevés point VIII.2, obstacles géographiques, obstacles
financiers et obstacles liés à la discrimination. Il n’est pas utile de reprendre ici l’analyse sur la
question de l’accès. Néanmoins, il nous plait de rappeler les principaux éléments d’orientation
sur ces obstacles. Ceux qui déclarent être au moins loin du lieu de formation, et y vont surtout à
pieds ou à vélo, sont les plus nombreux. Un obstacle important est également la condition de
fille. En effet, dans la société africaine, à la fille est assigné le rôle d’aider la mère dans les
tâches ménagères, pendant que le garçon est libre d’aller jouer ou étudier ses leçons. Même si
l’on peut présumer que dans un contexte urbain les tâches ménagères peuvent diminuer et être
plus facile à réaliser du fait de l’équipement domestique, en fonction du niveau de vie de la
famille, il n’en demeure pas moins que la discrimination est pesante. Ceci nous amène à évoquer
aussi brièvement la situation socioéconomique des parents. Elle transparaît en partie dans les
moyens de locomotion utilisés par les apprenants pour se rendre à la formation. Mais elle
transparaît également dans la capacité à s’acquitter des frais de formation. Notre enquête n’a pas
pu donner la proportion des parents qui paient sans difficulté ces frais et ceux qui n’y arrivent
62 YARO Y. (Sept. 2004), Analyse statistique et contextuelle des acquis scolaires (2002-2004) dans l’enseignement de base au Burkina Faso, résumé synthèse, 15 p.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 86
pas. Néanmoins, le simple fait de s’y engager, nous suffit pour affirmer leur capacité à y faire
face. Car dans le cas contraire, les promoteurs ne manquent pas de mesures pour les y
contraindre.
Au regard des faiblesses relevées, les caractéristiques des apprenants ne sont pas de nature à
accompagner positivement l’assurance de la qualité de leur formation.
VIII.3.2 La dimension du contexte
La dimension du contexte est une des principales dimensions de la qualité, tant elle influe celle
des caractéristiques de l’apprenant et touche ou interagit avec toutes les autres dimensions. Elle
est aussi sans conteste la dimension la plus difficile à cerner, tant sa complexité est grande. Elle
est le fondement du social. C’est en testant les quatorze indicateurs qui la définissent que nous
avons tenté d’approcher sa contribution à la qualité de la formation en FPA.
VIII.3.2.1 De la situation économique et de l’état du marché de l’emploi
La situation économique du pays semble globalement assez favorable si l’on s’en tient au taux de
croissance annuel du PIB de 3,9% en moyenne par an sur la période 2000 – 200263. Malgré son
niveau assez intéressant, le pays est quand même classé avant-dernier selon l’indicateur de
développement humain du PNUD en 2004. Lors de la conférence de table ronde des partenaires
au développement du Burkina Faso de mars 2004, quatre principales contraintes et limites à la
base de cette contre-performance du pays sur la période visée ont été identifiées. Il s'agit : (i) de
la faiblesse du capital humain, (ii) de l'insuffisance des infrastructures de développement
économique, (iii) de la faiblesse des capacités nationales et (iv) des problèmes de gouvernance.
La présence en premier lieu de la faiblesse du capital humain, va dans le sens de notre travail et
renforce la pertinence du thème de notre recherche.
En rapport avec l’état du marché du travail, l’économie montre une grande fragilité. Selon
l’EBCVM64 et l’enquête 1-2-365 de 2003, le fléau du chômage, même stable depuis quelques
années est toujours préoccupant au niveau national (2,4%). Il est même important au niveau
urbain en général (12,5%) et encore plus dans l’agglomération de la ville de Ouagadougou
(15,4%). A Ouagadougou, ce sont les individus de plus bas niveau d’instruction (aucun, primaire
et secondaire général) qui contribuent le plus au chômage (80%). Les jeunes de moins de trente
ans y sont les plus touchés (22,9%).
63 Gouvernement du Burkina Faso (mars 2004), Quatrième conférence de table ronde des partenaires au développement du Burkina Faso. Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté – CSLP, Ouagadougou, 131p, p.21 64 INSD (Novembre 2003), Op. Cit. 65 INSD (Juillet 2003), Op. Cit.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 87
Au regard de ce qui précède, la situation du marché de l’emploi n'est pas très favorable à la
tranche d’âge de notre population cible, notamment en milieu urbain. Si pendant qu’elle se
forme, les perspectives d’emplois sont faibles, cela n’est pas de nature à créer un contexte
favorable allant dans le sens de réaliser la qualité de la formation.
VIII.3.2.2 Des facteurs socioculturels et religieux
Dans la tradition africaine, l’apprentissage se fait en écoutant, en observant et en imitant. On
reproduit ce que l’on a vu, avec sa propre sensibilité, sans poser de question. L’on ne prend la
parole que lorsque l’on vous la donne. Pour illustrer cette situation, Jackie FOURNIOL66 avance
que l’Africain apprend «en volant le savoir.» Une telle réalité quoique lointaine, est toujours très
ancrée dans les meurs quotidiennes y compris dans les villes. Le premier accro des facteurs
culturels des apprenants avec le dispositif de la formation tient de leur mode de pensée lié à cette
réalité culturelle.
Ensuite, l’Africain même scolarisé, continue à pratiquer un mode de pensée traditionnel aux côté
de la pensé cartésienne largement dominante dans le monde d’aujourd’hui. C’est la confrontation
systématique avec cette pensée qu’il vit en milieu traditionnel, dans les villages où les
populations sont non scolarisées et ne pratiquent que ce mode de pensée, qui entretient sa survie.
Le défi majeur à relever tient alors à comment les combiner pour en tirer le meilleur profit. A ce
propos Jackie FOURNIOL67 relève que par le passé, «L’apprentissage silencieux et la
méditation propres aux cultures africaines n’ont pas toujours fait bon ménage avec la façon
d’enseigner des instituteurs et des professeurs français». Or nous savons que ce sont ces
méthodes qui sont toujours en cours aujourd’hui dans les structures de formation, mais
pratiquées cette fois ci par l’élite africaine formée.
Aujourd’hui, le choc mal vécu entre tradition et modernité pose un problème d’identité à nombre
d’africains. Le Burkina Faso n’échappe pas à cette réalité. Aussi, pensons-nous que ce sont ces
facteurs qui ruinent le plus l’assurance de la qualité de toute formation, surtout lorsque la
formation n’en tient pas compte, comme c’est le cas de la FPA (utilisation d’une langue
inconnue, mise en œuvre d’une approche mal imitée, etc.)
Quand aux facteurs religieux, ils s’interpénètrent entre religions au Burkina Faso. De l’animisme
à la chrétienté en passant par l’islam, sans renter dans les subdivisons, il y a une bonne entente
entre les religions et leurs fidèles. De même les différents fidèles ont une bonne connaissance des
66 FOURNIOL J. (2004), Op. Cit., p15 67 FOURNIOL J. (2004), Op. Cit., p16
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 88
religions autres que les leurs. Par rapport à l’éducation et à la formation, là où ses facteurs
peuvent avoir une influence sur la qualité c’est dans le temps qui leur est consacré dans le temps
de formation et parfois dans les contenus véhiculé par certains messages religieux. L’Etat
burkinabè ayant adopté le principe de la laïcité de l’école, ces influences semblent minimisées au
maximum. Même les structures de formation confessionnelles sont invitées à veiller à ce que ces
facteurs n’influent pas sur la formation qu’elles dispensent.
VIII.3.2.3 Des stratégies d’aide et de coopération
« Si l’argent, …, fait défaut, les stratégies de contournement ne manquent pas, pas plus que les
projets internationaux »68 c’est ainsi que Jackie FOURNIOL, dans l’introduction de son livre sur
la formation professionnelle en Afrique francophone, évoque la place de la coopération dans la
FPA. L’enseignement technique et professionnel et plus tard la formation professionnelle, ont été
de tout temps soutenus par la coopération au développement, qu’elle soit bilatérale, multilatérale
ou les deux, qu’elle se fasse avec des ONG nationales, sous-régionales ou internationales. Ainsi,
jusque dans les années 1990, l’enseignement technique burkinabè était- il porté, dans les matières
techniques industrielles et scientifiques par des enseignants issus de la coopération. La France en
était le plus grand pourvoyeur à travers les assistants techniques français, qui occupaient même
des places de direction dans les établissements (censeurs, chefs des travaux). Que ce soit au
niveau stratégique à travers des conseillers techniques, que ce soit à travers la présence de chefs
de projets et le financement de programmes ou que ce soit à travers l’acquisition d’équipements
et le commandite de consultants et d’experts, la coopération est omniprésente dans le secteur de
la formation.
Beaucoup d’autres initiatives existent en la matière, mais ce soutien comporte deux facettes.
D’une part il est réellement inestimable lorsqu’il s’inscrit dans une politique globale qui prend en
compte les différents types de formation, dans une démarche intégrée. L’exemple type en la
matière, est l’initiative de mobilisation de la communauté internationale pour le financement de
l’éducation de base dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement.
Malheureusement, tout n’est pas toujours rose. A vouloir dicter et imposer, parce qu’on les
finance, des idées et des expériences qui soit disant ont fait leur preuves ou réussies ailleurs, la
coopération a parfois galvaudé le soutien qu’elle apportait à certains secteurs.
D’autres stratégies existent qui consistent à mobiliser les ONG autour de problématiques
particulières telles que la situation des orphelins, des filles, etc. pour capter des financements.
68 FOURNIOL J. (2004), Op. Cit., p. 17
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 89
Globalement, les stratégies de coopération, apportent un soutien conséquent à l’assurance de la
qualité à travers la mobilisation de moyens supplémentaires, même si parfois leur utilisation de
est sujette à des critiques.
VIII.3.2.4 De la connaissance de la formation et de l’infrastructure de soutien
Au niveau de la connaissance de la formation nous retenons que la FPA est très mal connue y
compris par ses acteurs eux-mêmes. Cela a d’ailleurs constitué une difficulté pour notre
recherche.
Quant à l’infrastructure de soutien, nous pouvons y relever la création du Fonds d'Appui à la
Formation Professionnelle et à l'Apprentissage (FAFPA) courant juillet 200369, doté d’une
subvention initiale de 350 millions de francs. Ce fonds qui comme son nom l’indique, est destiné
à financer toute initiative de formation professionnelle et d’apprentissage, n’a pas à ce jour
véritablement démarré ses activités. Il est encore à la recherche de ses marques et au stade de
construction de ses instruments et outils de fonctionnement et de gestion de ses activités.
D’autres soutiens sont apportés, notamment par la coopération et que nous avons évoqués tantôt.
Un tel soutien nous semble très faible au regard des nécessités présentes.
Les informations renseignant cet indicateur ne nous semble pas de nature à contribuer à
l’assurance de la qualité de la formation en FPA.
VIII.3.2.5 Des ressources publiques à la disposition de la formation
Dans le contexte du Burkina Faso nous avons montré comment dans la politique de l’Etat, la
formation professionnelle était le parent pauvre. La FP et plus singulièrement la FPA dispose de
très peu de ressources publiques. Sur l’ensemble du dispositif national de FPA, les ressources de
l'Etat finance les dix centres d’évaluation et de formation professionnelle (CEFP) de l’ANPE.
Dans la loi de finance pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2004, la subvention accordée
à l’ANPE s’élevait à 420 millions de francs pour l'exécution aussi bien de la politique d'emploi
que de celle de la formation professionnelle. La quotte part de cette subvention affectée au
financement de la formation professionnelle n'est pas visualisée dans le budget. S'ajoutent à cette
subvention, 510 millions au titre de l’investissement dans les centres, dont 60 millions
proviennent du budget de l’Etat et 450 millions d'un prêt auprès de la banque islamique de
développement. Nous retrouvons là la place que peut prendre les stratégies d’aide, notamment à
travers la coopération. S’ajoute à ces ressources la subvention unique accordée au FAFPA en
2003, qui n’a connu un début d’application qu’en mi-2004. Cette contribution de l’Etat,
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 90
comparée au budget mobilisé par dix des onze établissements enquêtés (le 11ème est le CEFP de
Ouagadougou) en représente à peine 4 fois la valeur.
Outre cette subvent ion directe aux établissements publics, nous pouvons considérer la
participation des enseignants de l’éducation nationale dans les établissements privés de FPA,
comme une contribution indirecte de l'Etat. Leur qualification à travers les formations que l'Etat
et ses partenaires leur assurent, est en rapport direct avec la réalisation de la qualité de la
formation.
Nous pensons que cette présence de l’Etat dans le soutien à la FPA, notamment sur le plan
financier et de l’équipement, demeure relativement faible. Associée à sa faible implication dans
la réglementation et l’organisation de la FPA, cela contribue à plomber l’émergence d’une
qualité minimale en FPA.
VIII.3.2.6 De la compétitivité de la fonction formatrice sur le marché de l’emploi
La fonction formatrice comme enseignante est de nos jours très déconsidérée. La formation des
formateurs connaît des fortunes diverses. Si au niveau des enseignements secondaire et
supérieur, la formation est rigoureuse et basée sur des référentiels de dimension internationale,
au niveau du primaire par exemple elle est bâclée et au niveau de la formation professionnelle
par apprentissage elle n’existe même pas de façon formelle. Les formateurs se forment tous sur
le tas quand ils ne viennent pas de l’éducation nationale et/ou en compagnonnage avec leurs
pairs de l'éducation nationale. Il n’existe aucun système de valorisation du corps, même dans
l’enseignement scolaire où la notion de corps des enseignants existe. Un tel système aurait pu
redonner à ce corps une certaine reconna issance sociale, suffisante pour y attirer de nouveaux
candidats. Aussi, la fonction formatrice n’attire plus les gens. Sur l’agglomération de
Ouagadougou, les jeunes de 15 à 24 ans, touchés à 21% par le chômage, désirent surtout être
employés dans le secteur informel (87,4%).
Il y a donc un effort à fournir pour améliorer l'image de la fonction, la valoriser et la doter en
ressources humaines, en quantité et en qualité suffisantes, afin qu’une saine concurrence entre
formateurs, permette de disposer des meilleures compétences pour assurer la formation et en
garantir mieux la qualité.
69 Décret n° 2003-337/PRES/PM/MTEJ/MFB du 11 juillet 2003.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 91
VIII.3.2.7 De la gouvernance nationale et des stratégies de gestion de la formation
Cet indicateur nous donne l’occasion d’évoquer les stratégies sectorielles existantes en matière
de formation professionnelle au Burkina Faso. Ces stratégies ont été présentées dans le point
III.1. Ce qui nous intéresse donc ici s’est d’examiner dans quelle mesure elles vont dans le sens
de renforcer la qualité de la FPA.
La simple existence de ces stratégies et priorités sous forme consignée ayant fait l’objet de
partage entre les différents partenaires de la formation professionnelle au Burkina Faso est un
élément important en soi, allant dans le sens de renforcer la qualité. Ces stratégies nous semblent
mêmes pertinentes dans leur contenu, mais c’est leur traduction dans les faits qui manque le plus.
La pluralité des stratégies sectorielles et leur chevauchement témoignent de l’absence d’une
politique nationale en la matière, qui les fédèrerait dans une cohérence globale. Une telle
stratégie nationale, complétant les stratégies sectorielles sans se substituer à elles, permettrait de
camper la vision et l’orientation politique à donner aux actions dans le secteur.
Les nominations intervenues courant 2004 tendant à une réorganisation du dispositif au niveau
institutionnel, augurent d’une nouvelle volonté que l’on attend de voir se concrétiser sur le
terrain et qui pourrait être garante d’une meilleure qualité pour la FPA.
VIII.3.2.8 Des effets des pairs
Par effets des pairs, nous entendons l’influence réciproque que les personnels de même
catégories ont les uns sur les autres, qu’elle soit positive ou négative. Elle résulte soit de la
collaboration, soit de la concurrence ou encore de la rivalité entre les protagonistes. Nous
n’avons pas su trouver les moyens de mesurer efficacement cet indicateur. Néanmoins, nous
pensons que les effets les plus significatifs dans le cadre de notre recherche sont ceux qui
s’exercent entre les apprenants ou entre les formateurs. Nous avons déjà souligné au point
VIII.1.4 l’effet formateur qu’il y avait entre formateurs issus de l’éducation nationale et
formateurs indépendants. Au même titre, au niveau des apprenants, nous avons constaté une
certaine solidarité entre camarades et de l’entraide à divers niveaux. Bien entendu certaines
rivalités existent dont les effets peuvent être plutôt négatifs. Mais en général, la réussite des uns
est une bonne source de motivation pour les autres pour y arriver à leur tour. Les effets des pairs,
tant qu’ils sont émulateurs, ils ne peuvent que soutenir la réalisation de la qualité de la formation.
Nous avons pu observer que dans l’ensemble, l’ambiance de la vie au lieu de formation était
bonne.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 92
VIII.3.2.9 Du soutien parental
Le soutien parental tel que nous l’avons visé concerne l’appui que peuvent apporter les parents à
leurs enfants au cours de la formation. Ce soutien inclut l’intérêt qu’ils manifestent envers la
formation de leur enfant, le soutien pédagogique ou technique qu’ils assurent ou font assurer à
leur enfant pour faire ses devoirs ou réviser ses leçons, l’aménagement des sollicitations de
l’enfant à la maison pour lui ménager du temps à consacrer à sa formation, et l’organisation
matérielle et familiale lui permettant d’être présent à la formation.
C’est une préoccupation qui nous a échappé dans notre questionnaire pour les apprenants.
Néanmoins, nous pensons pouvoir en traiter à travers notre connaissance du contexte social et
notre expérience de près de 10 ans d’enseignement. De part notre expérience, très peu de parents,
surtout les pères, s’investissent dans l’accompagnement de leurs enfants dans leur formation.
Beaucoup ne s’intéressent aux résultats de l’enfant que malgré eux, lorsque celui-ci rencontre
des difficultés et qu’ils sont convoqués pour en parler. Lorsqu’ils ne sont pas instruits, ils sont
tout simplement incapables d’avoir une quelconque contribution, autre que d’être attentifs à son
travail et intéressés. Mais en général, ce sont ceux qui ne sont pas instruits qui sont les plus
intéressés par le travail de leur enfant et qui en discutent avec lui, autour de ses avancées et de
ses difficultés quand il y en a. Ils le mettent même souvent à contribution pour leur déchiffrer ses
résultats. Dans le cadre de notre enquête le niveau d’instruction des parents étant assez élevé
(56% des pères ont au moins le niveau secondaire contre 38% pour les mères), les conditions de
base sont théoriquement remplies pour un soutien parental efficace à tous les niveaux. Ce niveau
d’instruction élevé est un meilleur gage pour les parents de comprendre qu’il faut ménager du
temps dans l'occupation de l’enfant pour son travail personnel à la maison et en assurer le suivi.
Reste à savoir, si même quand ils ont compris l’enjeu de la formation pour l’avenir de leur
enfant, ils vont effectivement s’impliquer dans son suivi. En général, ces parents instruits
estiment qu’après avoir acquitté les frais de formation demandés, il revient à l’école de faire son
travail, c’est à dire former l’enfant et le leur rendre «savant.»
Dans ces conditions nous estimons que le soutien parental est peu présent dans notre recherche et
ne peut donc accompagner l’assurance de la qualité de la formation.
VIII.3.2.10 Du temps disponible pour participer à la formation
Cet indicateur est étroitement lié aux facteurs socioculturels et religieux, aux conditions
géographiques d’accès à la formation et au soutien parental. En dehors de ces éléments, les
apprenants disposent du temps fixé par le calendrier de formation pour se rendre à la formation.
Cependant, ce calendrier peut parfois être perturbé par certains événements marquants de la vie
culturelle ou politique, qui ont lieu souvent à Ouagadougou en tant que capital du pays. En
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 93
dehors de tels événements, il nous faut souligner de façon particulière le cas des filles, pour
lesquelles, les travaux domestiques qui leur sont souvent confiés, peuvent constituer une
diminution du temps pour participer à la formation. Ces travaux peuvent parfois les amener à
être en retard à la formation, si elles ne les achèvent pas assez tôt. Et cela est surtout vrai dans les
cas où elles ne résident pas chez leurs parents.
En dehors donc du cas spécifique des filles, nous pensons que le temps nécessaire est ménagé
pour permettre aux apprenants de suivre la formation.
VIII.3.2.11 Des normes nationales
Le constat que nous avons fait est que ces normes n’existent pas en FPA, du moins pas
formellement, car les acteurs s’en fixent de toute façon pour encadrer leur activité. A l’inverse de
la formation formelle, il n’y a pas de cahier des charges applicables aux établissements de ce
dispositif. Son élaboration a été mise en chantier cette année 2005. Dans le même sens, il
n’existe pas non plus de référentiels de formation au niveau national pour les spécialités de
formation dans lesquelles forment ces établissements. Presque chaque établissement a ses
propres programmes, comme le montre notre enquête, où les curricula sont conçus à 69% par les
formateurs des spécialités en collaboration avec des professionnelles du domaine. Il y a çà et là
des initiatives de projets ou d'ONG tendant à l’harmonisation des approches. Mais ces initiatives
et les produits qui en sont issus tels que quelques référentiels de formation dans certains métiers,
peinent à se faire adopter par les établissements. La mise en synergie et l'harmonisation restent
donc toujours à faire pour asseoir un modèle de dimension nationale.
Fort de ce qui précède, nous pouvons affirmer qu’en matière de normes, la qualité de la
formation est très affectée par la situation actuelle.
VIII.3.2.12 Des attentes du public
Les attentes du public sont difficiles à cerner. Quand elles le sont, elles ne sont plus en rapport
avec l’évolution qu’a connue la société burkinabè. Pendant que le temps de l’Etat providence est
largement révolu, les parents et apprenants jusqu’à une période très récente, continuaient
d’attendre de l’éducation et de la formation de former des «bureaucrates» signe de bonne
réussite, alors que le milieu professionnel lui demande des cadres moyens, des ouvriers qualifiés
et des manœuvres bien formés pour sortir du gâchis qu’il vit. De nos jours les populations ont
compris qu’on peut s’en sortir plus rapidement dans le contexte socioéconomique de nos villes,
lorsque l’on a appris un métier manuel. C’est certainement cela qui explique la ruée vers
l’enseignement technique et professionnel qui a été très vite saturé à partir des années 1980. Les
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 94
effectifs de classe que l’on y rencontre sont édifiants de la situation. Ils oscillent en moyenne
autour de la quarantaine.
VIII.3.2.13 Des exigences du marché de l’emploi
Dans cette dimension du contexte, les exigences du marché de l’emploi constituent un indicateur
de premier plan. C’est de la conformité du vœu de l’apprenant avec ces exigences, que celui-ci
renforce sa motivation à bien se former. Malheureusement, comme nous l’avons évoqué au
paragraphe VIII.3.2.1, le phénomène du chômage urbain a augmenté ces dernières années avec la
situation de crise que vit la sous-région ouest-africaine depuis fin 1999. Selon l'enquête 1-2-3 de
juillet 200365, les actifs de l'agglomération de Ouagadougou se répartissaient en 2001 entre trois
secteurs d'activités, le secteur public et parapublic (12,7%), le secteur des entreprises privées
formelles et des entreprises associatives (13%) et le secteur informel principal pourvoyeur
d'emploi avec (74,3%). Ce secteur accueille 80% des actifs du secteur de l'industrie. C'est donc
dire le poids qu'il représente dans l'économie de la ville de Ouagadougou. La main-d'œuvre qui
exerce dans ce secteur est caractérisée par sa jeunesse (plus de 85% des 15-24 ans) et sa faible
qualification (49,3% des actifs n'ont jamais été à l'école). Nous voyons là la place que pourraient
être destinés à prendre les apprenants de la FPA. Mais les exigences du marché du travail en
elles-mêmes demeurent inconnues.
Nous pensons que l’offre de formation en FPA, telle que nous l'avons observée à Ouagadougou,
tente de répondre aux besoins du secteur informel, principal employeur. Cependant, l’absence de
clarification des concepts, de normes nationales, d’un répertoire des métiers, d’une connaissance
des qualifications précises demandées par le marché du travail, rend cette tentative assez
hasardeuse.
VIII.3.2.14 De la mondialisation
La réalité de la mondialisation est subie par tous les pays, dans tous les domaines avec plus ou
moins de bonheur. En ce qui concerne des pays pauvres comme le Burkina Faso, l’influence de
la mondialisation menace même leur survie s’ils ne trouvent pas une solution pour mieux s’y
adapter. Mais, contrairement à tant d’autres domaines où la mondialisation est une catastrophe
annoncée, celui de la formation est plutôt positivement accompagné par elle. Le cas de notre
formation au Master professionnel en est un bon exemple. Notre convic tion est faite que l’effet
mondialisation et le développement des technologies qui l’accompagne a contribué à la
médiatisation de la formation au Master, autorisant notre participation. L’offre de formation s’est
diversifiée à tous les niveaux avec un gain important dans la qualité, à travers de nombreux
partenariats, mais aussi du fait de l’élévation du niveau des qualifications.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 95
Ce phénomène qui s’amorce aussi dans la FPA va contribuer à en améliorer grandement la
qualité. Car la mondialisation a permis aux consommateurs lambda de s’informer sur les
dernières évolutions et d’être plus exigeant. L’élévation des qualifications évoquée tantôt devient
incontournable pour satisfaire cette exigence plus grande.
Que retenir de la dimension du contexte en rapport avec la qualité de la FPA ?
Les contextes sont divers et interdépendants. Les démêler n’est pas évident pour mesurer la
contribution de chacun à la réalisation de la qualité. Dans cette dimension contexte, nous
retrouvons beaucoup d’éléments liés à d’autres dimensions de la qualité. Au cœur de cette
dimension, se retrouvent : La question des ressources humaines, de leur disponibilité en quantité
et en qualité et de leur rémunération ; Les conditions de mise en œuvre et d’organisation de la
formation au niveau réglementaire et législatif ; Le statut socioéconomique de la famille et la
façon dont le temps est utilisé pour apprendre, etc.
Tous ces aspects dans l’ensemble portent une certaine défaillance que nous avons relevée qui
nous porte à dire que l’action d’ensemble du contexte est peu favorable à l’assurance d’une
certaine qualité de la FPA.
Si la dimension du contexte ne soutient pas suffisamment la réalisation de la qualité de la FPA à
l’image des dimensions précédentes, qu’en est- il des apports facilitateurs tels que les
infrastructures, les matériels de formation et les ressources humaines ?
VIII.3.3 La dimension apports facilitateurs
C’est la dimension pour laquelle nos observations sur place ont été très utiles et riches en
enseignements. Nous avions souhaité pouvoir en témoigner plus largement par quelques photos,
mais dans la plus part des cas, les promoteurs n’ont pas donné leur accord, évoquant des
expériences antérieures malheureuses.
Loin de nous l’idée de dénigrer les initiatives prises par les promoteurs, dont nous saluons par
ailleurs la témérité et la persévérance malgré leurs moyens très modestes. La réalité qu’il nous a
été donnée d’observer dans ces structures de formation peint la FPA comme un dispositif de
«débrouille» dans la plupart des cas. Les infrastructures ne sont pas conçues pour les activités
qu’elles abritent, les équipements sont souvent obsolètes et ne remplissent même pas des fois les
conditions de sécurité quand ils sont disponibles.
Dans l’ensemble, sur le plan des infrastructures et des équipements et matériels, la situation n’est
pas brillante. Nous avons interrogé les promoteurs sur la question à travers les questions 29 et
31. Répondant à la question 29 sur l’appréciation qu’ils font de leurs infrastructures et
équipements, ils sont 6 sur 11 à les déclarer «pas aux normes.» A la deuxième question, 10
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 96
citations sur 17 évoquent
comme difficulté principale
rencontrée, l’insuffisance de
matériels de formation. Quand
aux apprenants, leur opinion a
été demandée à travers la
question 32 et 60% citent en
tête l’insuffisance des
équipements et des matériels
comme principale difficulté
rencontrée lors de la
formation.
La réalité ainsi observée n’est pas si étonnante que cela, quand l’économie du pays elle-même
repose dans les villes en grande partie sur le secteur informel, où semble n’exister aucune norme
autre que la lutte pour la survie.
Les infrastructures et équipements présents dans les structures de FPA sont défaillants à en
assurer la qualité, qu’en est- il du personnel qui les utilise. Ces structures disposent-elles en
quantité et en qualité suffisantes du personnel nécessaire ?
Pour traiter de ce volet nous avons scindé ce personnel en deux catégories, celle des formateurs
et celle des personnels en charge de l’administration et de la gestion du dispositif. D’entrée de
jeu, il nous faut souligner l’absence dans ce dispositif d’encadreurs dans les aspects
pédagogiques et didactiques des activités. Les seuls disponibles au niveau national se trouvent
dans le système scolaire et n’interviennent pas en FPA. Même dans l’enseignement secondaire
technique et professionnel, leur rôle n’est pas bien perçu. Nous avons été professeur de
construction mécanique pendant 10 ans sans avoir jamais reçu la visite d’un encadreur
pédagogique ou d’un inspecteur de l’enseignement secondaire technique et professionnel.
Pour revenir sur la présence en quantité et en qualité en FPA, de formateurs et d’administratifs
capables d’animer le système, celle-ci a été appréhendée à travers les questions 31 et 32 du
questionnaire pour les apprenants. Les réponses montrent que les établissements n’ont pas
toujours tous les formateurs nécessaires pendant la formation. Ils sont 54% des apprenants à
relever que dans une ou deux matières, ils n’ont pas eu de formateur à un moment donnée de
l’année. Parmi les difficultés que les apprenants rencontrent en formation, le fréquent retard des
enseignants est relevé par 28% des citations. Cette importance des retards des formateurs serait
due à leur faible disponibilité, les amenant à prendre des engagements multiples qui en viennent
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 97
à se chevaucher. Il y a un déficit en formateurs dans les établissements à faible nombre de
spécialités de formation. Et ces formateurs (les permanents) sont en majorité de faible niveau de
formation (voir point VIII.1.4).
Au niveau des autres agents des structures de formation, nous retrouvons les mêmes personnels
qu’en éducation formelle. Toutes les structures ont au moins trois catégories de personnel : un
directeur, une secrétaire qui fait parfois office de comptable et des agents de soutien qui sont
parfois plusieurs, répartis entre gardiens et agents de liaison. Plus de la majorité des structures
ont des surveillants, contre un peu plus du tiers qui emploient des chefs de travaux et des
intendants ou économes.
En conclusion sur les apports facilitateurs, nous relevons qu’il y a certes de la bonne volonté et
de l’engagement, de la persévérance même, mais qui malheureusement seuls ne suffisent pas à
assurer la qualité recherchée. Les équipements sont inexistants ou obsolètes, parfois même
dangereux pour leurs utilisateurs. Il y a déficit en formateurs et dans leur nombre et dans leur
qualification. Ces constats renforcent les obstacles déjà identifiés à la réalisation d’une certaine
qualité de la FPA.
VIII.3.4 La dimension formation et apprentissage
La dimension formation et apprentissage regroupe trois indicateurs. Nous avons d’abord le temps
d’apprentissage. En général il est de trois ans. Mais il existe aussi, et plus rarement, des durées
de deux et quatre ans. L’on forme aux mêmes spécialités à des durées différentes selon les
établissements, non pas parce que les formations tiennent compte de façon spécifique du profil
de apprenants accueillis, mais par absence d’une référentialisation nationale dans le domaine, qui
harmoniserait les pratiques. Cette situation rend toute idée de certification inenvisageable. Les
autres aspects du temps d’apprentissage liés au découpage horaire et aux emplois du temps nous
ont paru difficiles à traiter dans cette enquête. Cela demandait un travail de plus longue halène
que le temps dont nous avons disposé. Ils ne seront donc pas abordés.
Le deuxième indicateur de cette dimension porte sur les méthodes pédagogiques auxquelles nous
avons raccordée la question de l’évaluation. Il a été abordé à travers les questions 30 et 32 du
questionnaire pour les promoteurs ou gérants et 25 du questionnaire pour les apprenants et à
travers notre observation du dispositif. Nous en avons tiré les éléments d’information suivants :
- Le mode de formation est soit classique, soit de type dual. Dans la formation de type
dual, le temps d’apprentissage est divisé en deux parties, dont l’une s’effectue dans un
centre de formation et l’autre dans une entreprise ou un atelier. Un suivi conjoint est
organisé par les acteurs de chaque site pour appréhender les acquisitions des apprenants
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 98
et convenir ensemble d’éventuels réajustements à apporter. Sur le terrain l’organisation
ne semble pas évidente. Certains apprenants n’arrivent même pas à être placés en
entreprise et la coordination entre les deux sites ne fonctionne pas vraiment. Dans le
mode classique les choses semblent mieux se passer. Le problème de la langue de
formation s’invite aussi en bonne place. En fonction de la maîtrise qu’ils ont des savoirs
de base en français, il nous a été donné d’observer certains apprenants expliquer le
cours ou l’exercice à faire à d’autres, dans des langues autres que le français. De même,
certains formateurs n’hésitent pas à recourir à ces langues, s’ils les parlent, pour
communiquer sur certains aspects du cours avec les apprenants ayant le plus de
difficultés par rapport à la langue.
- Presque tous les établissements déclarent que les curricula qu’ils utilisent sont
développés par les formateurs et les professionnels des spécialités. De façon marginale,
il existe quelques curricula développés par des structures d‘appui à la FPA ou des
experts consultants. A la question de savoir si le programme de formation leur semble
adapté à ce qu’ils attendaient, 55% des apprenants répondent pas la négative contre 31%
par l’affirmative et 13% d’indécis.
- Dans le sens de partie de l’ingénierie de formation, l’évaluation se «retrouve à tous les
niveaux du processus de formation, tant en amont, pendant et en fin de formation»70.
Notre observation montre que l’évaluation dans le dispositif FPA parcoure bien les trois
niveaux ci-dessus identifiés. En amont, est réalisé un diagnostic qui permet d’admettre
ou pas les apprenants. Il en ressort surtout la fonction d’orientation, dans l’accueil des
candidats. Pendant la formation, l’évaluation formative réalisée consiste en des devoirs
périodiques qui permettent aux formateurs de réguler et faciliter l’apprentissage. A la
fin de la formation, une évaluation sommative est réalisée pour vérifier les résultats
atteints par les apprenants. Elle ne conduit pas à une certification pour les raisons
d’absence de référentiel de formation commun à l’ensemble des structures. Même si
l’évaluation concerne les trois niveaux relevés tantôt, elle ne rempli pas nécessairement
les fonctions qu’on en attend à chaque niveau. Par exemple l’évaluation en amont n’est
pas effectuée comme le souligne Jean Marie BARBIER «pour produire des
informations permettant soit d’orienter le formé vers une filière adaptée à son profil,
soit d’ajuster la formation à son profil »71, mais plutôt pour sélectionner des apprenants
70 ARDOUIN Thierry (2004), Audit et conseil en formation, Cours Master 2 professionnelle ingénierie et conseil en formation, formation ouverte à distance, unité 4, Université de Rouen, p. 9 71 Cité par ARDOUIN Thierry, Op. Cit., p. 22
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 99
aptes à répondre à l’offre disponible. En plus, nous avons constaté que l’évaluation ici
ne traite que du volet pédagogique, sans toucher aux actions ni aux dispositif de
formation. En effet, à la question «comment sont contrôlées les activités de formation et
leur qualité ?» aucun des établissements enquêtés ne mentionne des activités allant dans
le sens d’un contrôle externe, exercé par les autorités de tutelle du dispositif ou par tiers.
Un établissement avance même que de telles structures de contrôle n’existent pas. Nous
ne retrouvons donc dans l’évaluation faite par les établissements, que le 1er niveau dit
«évaluation interne»72. Les deux autres niveaux, «externes», portant sur la conformité
des formations aux objectifs de transfert de qualifications qui leur étaient préalablement
assignés et sur l’investissement des acquis de la formation en milieu de travail, ont été
faiblement évoqués.
- En réponse à la question 22 portant sur les apports de la formation pour les apprenants,
les promoteurs et gérants avancent qu’elle va leur permettre «de chercher un emploi»
(52% des citations), et en deuxième lieu de «créer leur propre affaire» (43% des
citations). Ces réponses doivent être lues plus en terme d’objectifs visés, puisqu’il
n’existe pas de mesures de suivi de l’insertion professionnelle des sortis.
Le dernier indicateur que nous avons retenu sur cette dimension porte su la taille des classes. Pris
dans le contexte burkinabè et comparés à ceux de l’enseignement technique et professionnel
formel, les effectifs des classes en FPA sont plutôt faibles. Ils tournent en moyenne autour de la
vingtaine d’apprenants par classe. Cette moyenne cache mal une très grande disparité dans la
répartition. Autant il y a des classes de vingt à trente apprenants, autant il y en a de plus
cinquante et de moins dix. Le constat que nous avons pu faire c’est qu’au regard des
infrastructures et des équipements disponibles, les classes sont plutôt pléthoriques.
En conclusion sur la dimension de la formation et de l’apprentissage, nous relevons que le plus
grand mal est l’absence de normes et d’une réglementation nationale qui s’imposent à tous les
acteurs. L’absence d’évaluations externes porte un coup important à la pertinence et à la
crédibilité du système. Si l’on ne sait pas quelles sont les compétences demandées par le milieu
socioéconomique, alors que le dispositif forme principalement à l’emploi ou à l’auto-emploi73, si
l’on ne sait pas comment les formés s’insèrent dans la vie active, alors il faut se poser la question
pourquoi forme-t-on ?
Cela nous amène à traiter de la dimension des résultats des apprenants.
72 Cité par ARDOUIN Thierry, Op. Cit., pp29-30 73 Nous entendons le terme auto-emploi dans le sens de créer sa propre affaire.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 100
VIII.3.5 La dimension résultats
Lorsque l’on parle de qualité d’un dispositif de formation ou d’enseignement, le commun des
gens pense aux résultats scolaires ou de formation. Est-ce que le formé a réussi ou pas son test,
son examen ? Est-ce qu’il a eu ou non son diplôme ?
C’est une dimension que nous avons souhaité maintenir dans notre cadrage théorique pour
l’importance qu’elle revêt pour la notion de qualité, alors que son traitement exhaustif demandait
que notre échantillon comprenne des apprenants de classe terminale pour examiner leurs
résultats tout au long de leur parcours dans le système de formation jusqu’à leur sortie. Notre
propos n’est donc pas de rendre compte des résultats atteints par rapport aux objectifs fixés.
Nous ne les avons pas ciblés et comme dit plus haut, notre population ciblée ne nous permettait
pas de les observer. Notre ambition a été de capter la sensibilité des acteurs du dispositif et leur
attentes et apprécia tions vis-à-vis de ce système en tant que système alternatif de formation.
Dans cette vision, nous avons relevé dans la dimension précédente l’attente des promoteurs que
les apprenants soient formés à rechercher un emploi ou à s’auto employer. En ce qui concerne les
apprenants eux-mêmes, les réponses ont été visées à travers les questions 24 et 33. Dans la
réponse à la question 24 ils sont 43% à souhaiter demeurer dans le dispositif FPA à égalité avec
ceux qui souhaitaient migrer vers l’enseignement scolaire, s’ils avaient eu le choix, contre 11%
d’indécis. Leur appréciation des deux dispositifs n’indique donc aucune réelle préférence pour
l’un ou l’autre. Quand nous leur demandons à la question 33, s’ils sont satisfaits de leur
formation, la fin d’année étant arrivée, ils sont une courte majorité à déclarer leur insatisfaction
(50%), contre 46% leur bonne satisfaction. Pour mieux comprendre le phénomène qui se dessine
ici, nous avons croisé leur motivation (question 20) avec leur appréciation de la formation
(question 33). En regroupant les modalités pertinentes de ce tableau, il en ressort que ceux qui
sont venus à la FPA pour obtenir un diplôme en sont à égalité satisfaits et déçus. Tout comme
ceux qui souhaitent y acquérir des connaissances techniques et pratiques. Seuls ceux qui y sont
arrivés «pour s’occuper en attendant mieux» en sont insatisfaits en majorité.
Globalement, la satisfaction par rapport à la qualité de la formation est réelle mais pas
euphorique.
VIII.3.6 Conclusion sur la qualité
Toutes les variables de la notion de qualité dans notre recherche ont été renseignées. Que
pouvons nous en tirer comme enseignement quant à la qualité de la FPA ? Est-elle globalement,
partiellement et dans quelle mesure, satisfaisante ?
Lorsque la formation est effectuée dans un contexte d’extrême pauvreté comme au Burkina Faso,
les possibilités d’assurer la qualité sont très réduites. Jackie FOURNIOL écrit à ce sujet que «la
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 101
formation professionnelle scolaire qui offre, en Afrique, un rendement très faible n’est plus
financièrement à la portée de pays économiquement en difficulté.»74 Cette situation a un impact
important sur le pays et à des niveaux divers. Comme le dit L. CRUCHANT «la non qualité se
paie et son coût est énorme.»75 Ces coûts, en ce qui concerne le secteur de la formation, se
retrouvent partout.
Tout d’abord au niveau des formés et de leurs familles, où l’investissement réalisé s’avère
improductif, causant la déception et la démotivation de l’apprenant, sans compter que les parents
vont rechigner à engager d’autres ressources pour la même formation.
Au niveau de la structure de formation, il s’agit surtout du discrédit dont elle sera victime et qui
pourra porter un coup important à sa crédibilité et à sa renommée, jusqu’à menacer la poursuite
de ses activités.
Enfin, c’est au niveau socioéconomique que l’impact de la non qualité est le plus important et le
plus divers. Il est engendré par les mauvaises prestations qui, outre l’insatisfaction et le
mécontentement des clients, sont parfois causes de dégâts matériels ou moraux, immédiats ou
différés, plus ou moins graves selon les secteurs d’activités.
Il y a donc urgence à agir avec détermination pour assurer une réponse adéquate à la demande de
plus en plus forte des citoyens de se former à un métier, et de façon conforme.
VIII.4 DE LA COOPÉRATION EN FPA La coopération au sein de la FPA a été interrogé dans l’enquête sur les promoteurs ou gérants.
Les seuls éléments qui l’évoquent ont trait aux aspects financiers. La coopération à d’autres
niveaux et à travers d’autres partenariats n’a pas été évoquée par les enquêtés. Nous craignons
qu’elle n’existe tout simplement pas, en dehors des cas d’échanges de formateurs entre
établissements pour assurer les corrections des épreuves lors des évaluations de fin de formation.
Au niveau financier, 32% des citations évoquent le financement de la formation par des
subventions d’ONG ou de bailleurs de fonds. La hauteur de ses subventions par rapport au
budget total n’a pas été communiquée. Néanmoins, l’importance de la citation situe cette
contribution immédiatement après les frais consentis par les apprenants et leurs parents.
74 FOURNIOL Jackie (2004), La formation professionnelle en Afrique francophone. Pour une évolution maîtrisée, L’Harmattan, 251p, p.65 75 Cité par SIOUSARRAN-COLLE Isabelle (sept. 2004), Les enjeux de la formation dans le secteur de la distribution du carburant en Guadeloupe, Mémoire de DESS ingénierie de la formation, sous la direction de MOUGEL Philippe, Université de Rouen, p. 59
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 102
En dehors donc de la sollicitation des ménages, la FPA est surtout financée à travers des
ressources provenant des relations de coopération.
VIII.5 CONCLUSION SUR LA RECHERCHE ET L’ANALYSE Notre recherche a été bouclée, les donnés interprétées à la lumière du cadre théorique et les
résultats rendus disponibles. Pour donner tout son sens à ce travail, il nous faut à présent indiquer
à quoi il peut servir pour les commanditaires. C’est dans ce sens que nous avons rédigé des
préconisations, pour proposer des pistes de solutions aux difficultés et problèmes relevés.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 103
I N T R O D U C T I O N P R O B L É M A T I Q U E
AP P R O C H E M É T H O D O L O G I Q U E R E C H E R C H E E T A N A L Y S E
P A R T I E 4 : L E S P R É C O N I S A T I O N S
C O N C L U S I O N
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 104
PRÉCONISATIONS
Dans «Pour un observatoire de la relation formation-emploi au Burkina Faso» Christian LE
TIEC écrit que «l’utilisation rationnelle des ressources humaines d’un pays nécessite une étude
approfondie des relations entre la formation et l’emploi, et la prévision de leur évolution.»76 Un
tel travail comporte beaucoup d’incertitudes mais n’en demeure pas moins indispensable. Les
préconisations que nous avons faites au terme de notre recherche vont dans ce sens et prennent
aussi une dimension opérationnelle pour la mise en œuvre des appuis convenus entre la
coopération autrichienne et le Gouvernement burkinabè. Elles sont basées sur notre conviction
profonde que l’Etat burkinabè et ses partena ires doivent jouer un rôle plus important dans la
FPA, afin d’assurer qu’elle réalise le droit à la formation pour tous. La FPA ne doit donc pas
demeurer une initiative quasi exclusivement privée, abandonnée à la loi du libéralisme. Nos
préconisations incitent aussi l’Etat et tous les partenaires à construire une cohérence globale du
système éducatif, en définissant de manière officielle et formelle les passerelles ou
complémentarités entre les différentes modalités (scolaire, formation non formelle, formation
continue) de qualification. Ces passerelles existent d’ailleurs, développées par les stratégies
imaginées par les individus pour se qualifier. Nos préconisations ont été consignés dans le
document de «Programme partiel de la Coopération austro-burkinabè, Formation
Professionnelle (PP/FP), 2005-2007» d’avril 2005.
De manière à donner une plus grande cohérence aux appuis à la formation professionnelle, nous
avons recommandé que le Gouvernement et son partenaire la Coopération autrichienne fondent
leurs interventions sur trois axes considérés comme prioritaires, en étroite complémentarité avec
les interventions d’autres partenaires sur l’ensemble du dispositif de formation professionnelle.
Nous y avons inscrits d’office les projets de la coopération austro-burkinabè en cours de
réalisation et qui s’inscrivent parfaitement dans notre vision. Le programme est élaboré pour une
durée de trois ans, de 2005 à 2007. Les trois axes portent sur :
Axe 1 : La professionnalisation de la formation professionnelle formelle
Axe2 : La normalisation de la formation professionnelle non formelle
Axe 3 : L'appui à l'élaboration d'une approche programme en formation professionnelle
A travers les trois axes transparaissent, la nécessité de renforcer et améliorer ce qui se fait et la
nécessité d’élargir les possibilités offertes aux demandeurs de se former à un métier.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 105
Les préconisations comportent une évalua tion financière indicative, réalisée sur la base des
grilles des coûts communiquées par les Directions de l’Administration et des Finances des deux
ministères clés (MESSRS et MTEJ).
Ces préconisations devront être portées dans leur mise en œuvre, par une vison globale du
système et un grand professionnalisme dans l’ingénierie, la gestion et le management.
IX LA PROFESSIONNALISATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE FORMELLE
Ce premier axe apporte un appui au développement et au renforcement qualitatifs et quantitatifs
des ressources humaines, à l'ingénierie de la formation professionnelle formelle et à la
diversification des filières de formation dans l’ETP. Il s'agit de travailler sur les conditions cadre
(formation des enseignants, des encadreurs, du personnel administratif ; élaboration/révision des
référentiels de formation, adaptées aux demandes sociales et économiques ; amélioration de
l'équipement et des matériels pédagogiques et didactiques) fondant la qualité et la pertinence de
la formation professionnelle formelle. L’enseignement supérieur n’est pas directement concerné,
mais la porte n’est pas fermée.
La mise en œuvre de cet axe est confiée à un comité de pilotage, qui en assure le suivi de
l’exécution et dont l’environnement est représenté par le Graphique 8 ci-après. Les objectifs
poursuivis dans cet axe font l’objet d’une contractualisation entre les deux pays de façon
spécifique. Ensuite, intervient la mise en place des différents organes, centrées sur les
établissements qui ont en charge la mise en œuvre de la formation, avec la participation des
professionnels et de la Direction Générale des Inspections et de la Formation des Personnels de
l’Education (DGIFPE). Une équipe de coordination, émanant de l’agence d’exécution chargée
d’appuyer avec les moyens autrichiens l’exécution du projet et une équipe de programme
assurant l’exécution des activités, complètent les organes. L’engagement des activités relève de
l’initiative de l’établissement à travers son comité de gestion où sont représentées toutes les
parties prenantes (parents d’élèves, élèves, enseignants, administration, tutelle gouvernementale).
76 LE TIEC Christian (1998), Pour un observatoire de la relation formation-emploi au Burkina Faso, 34 p.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 106
Comité de Pilotage
Agence d'exécution
Equipe de Coordination
Comité de gestion de l'éts.
ciblé
Coopération autrichienne
MFB
MESSRS
Burkina Faso
Autres partenaires
Professionnel(le)s
- Orientation- Planification- Suivi/contrôle- Supervision
- Offres de places de stages- Participation aux activités du progr.- Client(e)s des prestations des éts.
- Prestataires de services
DGIFPE
Resp. / logistique Resp. finances
Resp. de l'exécution du progr.Rend compte au Comité de directionRend compte au Conseil de directionRend compte au(à la) Coordonnateur(trice)
Chef d'éts.
Chef des travaux Censeur
Intendant(e)/économe
Resp. CR, agent de l'éts.
Equipe de Projet de l'éts.
Equipe de Programme
Convention de financement
Contrat d'entreprise
Contrat d'entreprise
Graphique 8 : Schéma d’organisation de la mise en œuvre des actions de l’axe 1
Les interventions proposées sont une contribution directe à l’amélioration de l’accès et de la
qualité à travers la référentialisation, mais aussi à travers l’accompagnement de sa mise en œuvre
par la formation des enseignants et des personnels d’administration et de pilotage du système, et
l’acquisition des outils et équipements pédagogiques nécessaires.
X LA NORMALISATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE NON FORMELLE
L’apprentissage sur le tas n’est pas ici concerné. Il sera touché là où sa relation avec ce qui se
fait est souhaitée. Dans cet axe, il s’agit d'appuyer l'ingénierie de la formation, la diversification
des filières de formation et le développement/renforcement des compétences des professionnels
artisans et salariés, pour la formation professionnelle par apprentissage. L'idée centrale est de
développer une ingénierie adaptée de la formation professionnelle par apprentissage, qui soit en
cohérence et en rapport avec celle de la formation professionnelle formelle, afin de créer les
nécessaires passerelles entre les deux types de formation, mais aussi et surtout d'apporter une
réponse tant attendue à l'épineuse question de la reconnaissance des formations professionnelles
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 107
par apprentissage. La référentialisation proposée dans l’axe 1 se fera en étroite synergie avec
celle envisagée dans le présent axe. La mise en œuvre d'une telle ingénierie se fera en
collaboration étroite et soutenue avec les artisans et les salariés notamment et de tous les autres
acteurs, qui auront par ailleurs réellement besoin d'être accompagnés par des formations bien
ciblées pour ce faire.
Une organisation similaire à celle du graphique 8 sera mise ne place pour conduire
l’opérationnalisation de cet axe.
XI L'APPUI À L'ÉLABORATION D'UNE APPROCHE PROGRAMME EN FORMATION PROFESSIONNELLE
L'idée d'élaboration d'une approche programme dans le secteur de la formation professionnelle
est un chantier envisagé courant 2004 par le Gouvernement. Nous recommandons que se
processus se conduise de façon très participative, impliquant tous les acteurs et partenaires. Nous
proposons 3 étapes principales pour ce faire.
D’abord il faudra réaliser un inventaire exhaustif de toutes les structures de formation
professionnelle formelle et non formelle au Burkina Faso à travers une étude quantitative.
D’autres études peuvent être envisagées selon les besoins, pour approfondir des aspects que
l’étude quantitative viendrait à révéler.
Sur la base de ces indicateurs pertinents, il faudra engager l'écriture d'une politique nationale de
formation professionnelle, suivi d’une traduction de cette vision politique en stratégies
nationales.
La mise en œuvre des stratégies définies sera consignée dans un plan d’actions pluriannuel,
validé par l’ensemble des acteurs et partenaires intéressés et chiffré.
L'Autriche en tant que Chef de file des partenaires techniques et financiers actifs dans le secteur
est encouragée à mobiliser d'autres partenaires à adhérer au processus.
A terme, cette activité devrait permettre de construire l’observation de la relation formation-
emploi dont l’animation au quotidien permet de disposer des données nécessaires au pilotage
stratégique et opérationnel de la formation professionnelle au Burkina Faso. Nous proposons que
ce processus soit piloté et coordonné par le cabinet du Ministre délégué, chargé de
l'enseignement technique et professionnel, nommé en début 2004, car il n’a pas participé aux
querelles de leadership qui ont eu cours jusque là.
Nous voilà au terme de nos préconisations. Il nous faut à présent conclure sur l’ensemble de
notre travail.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 108
I N T R O D U C T I O N P R O B L É M A T I Q U E
AP P R O C H E M É T H O D O L O G I Q U E R E C H E R C H E E T A N A L Y S E
LE S P R É C O N I S A T I O N S
L A C O N C L U S I O N
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 109
C O N C L U S I O N
L’Autriche et le Burkina Faso entretiennent des relations de coopération depuis plus de trente
ans dans le domaine de la FP. C’est dans ce cadre, qu’à l’échéance du programme de coopération
entre les deux pays pour la période 2002-2004, nous avons été sollicité, en tant qu’agent du
BuCo, pour élaborer un projet de programme dans le secteur formation professionnelle, pour la
période 2005-2007.
En matière d’éducation et de formation, le Burkina Faso et ses partenaires consacrent
d’importantes ressources à la qualification des ressources humaines. Les déséquilibres
quantitatifs et qualitatifs ent re personnels formés et emplois entraînent des gaspillages importants
pour la Nation et de graves frustrations pour les populations. Ces problèmes tiennent pour
l’essentiel au modèle de développement et au rôle que joue un système éducatif largement
inspiré voire imité du système français, dans un contexte socioéconomique très différent.
Joseph KI-ZERBO n’évoque pas autre chose quand il écrit que «le système éducatif actuel des
sociétés africaines n’est pas seulement en retard sur celui des pays industrialisés ; Il est surtout
en contradiction avec les besoins vitaux, alimentaires et élémentaires desdites sociétés.»77
Les objectifs de la formation qu’elle soit initiale ou continue, formelle ou non formelle et sa
finalité sont des éléments dont les enjeux sociaux et économiques sont tellement importants que
les définitions sont toujours problématiques. Réconcilier dans un même exercice l’ambition de
répondre à des besoins mal connus, parfois divergents entre demandes sociales et économiques
est souvent périlleux pour les gouvernants qui s’y engagent. Ajouté à cela une relative
complexité du champ et nous avons réunit un ensemble de conditions pour un
«maldéveloppement» voire un «antidéveloppement» de la formation.
Dans «La formation professionnelle en Afrique francophone, pour une évolution maîtrisée»
Jackie FOURNIOL abonde dans notre sens quand il dit de l’enseignement technique et la
formation professionnelle «qu’il est confronté à un triple défi : préparer des jeunes pour un
avenir professionnel globalement inconnu, accueillir une population sans cesse croissante et
financer des formations de plus en plus coûteuses.»78
77 KI-ZERBO Joseph dans Eduquer ou Périr, cité par René HOLENSTEIN dans KI-ZERBO Joseph (2004), A Quand l’Afrique ? Entretien avec René HOLENSTEIN, En Bas, 202p, p.174 78 FOURNIOL Jackie (2003), La formation professionnelle en Afrique francophone. Pour une évolution maîtrisée, L’Harmattan, Paris, 251p, p .38
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 110
Pour les responsables du système de formation professionnelle, le défi n’est pas facile à relever.
Cela passe par une bonne connaissance des données de base et de la stratégie de développement
du pays (quel projet de société, quels emplois et quels efforts à fournir ?)
L’objectif de notre recherche était d’identifier les contraintes et potentiels de la formation
professionnelle par apprentissage et son fonctionnement au Burkina Faso. Notre problématique
campée, nous avions formulé deux hypothèses ainsi qu’il suit :
Hypothèse 1 : La formation professionnelle par apprentissage est une alternative crédible pour
améliorer l'accès des plus de 15 ans à la formation professionnelle. En proposant aux
demandeurs d’accéder sans conditions autres que l’âge aux actions de formation, la formation
professionnelle par apprentissage valorise en soit des populations qui se sentent «exclues».
Hypothèse 2 : La formation professionnelle par apprentissage tout en élargissant l’accès à la
formation pour les plus de 15 ans, aggrave leur situation de marginalisation. L’absence d’une
démarche rigoureuse d’ingénierie de formation limite de façon importante la qualité de la
formation professionnelle par apprentissage.
Au terme de notre recherche, d’analyse et d’interprétation des données collectées, nous sommes
en mesure d’avancer des pistes de réponse à nos hypothèses.
XII LA VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES La FPA, un système de formation à mi-chemin entre l’apprentissage traditionnel sur le tas et
l’enseignement technique scolaire. Notre recherche à permis dans l’élucidation des concepts de
montrer que la FPA se situait entre le système traditionnel auquel il emprunte l’approche
d’écoute, d’observation, d’imitation et de reproduction, et l’enseignement scolaire duquel elle
tient les outils didactiques introduits (programmes et supports de formation).
La FPA, alternative de formation mais pas pour tous les exclus du système formel
d’enseignement et de formation. Notre enquête de terrain a permis de caractériser les populations
présentes en FPA. Ils sont effectivement des «exclus» du système formel d’enseignement mais
essentiellement de l’enseignement primaire et ayant achevé ce cycle de formation plus avec le
diplôme que sans. Le caractère alternatif de la FPA s’en trouve donc confirmé vu qu’elle offre,
dans un autre cadre, une «deuxième» possibilité d’éducation et de formation à une frange de
population exclue de l’enseignement primaire.
La FPA, une contribution indéniable à l’accès à la formation pour les plus de 15 ans. Malgré les
conclusions négatives, parfois mitigées sur les indicateurs des différentes dimensions retenues
pour traiter de l’accès à la FPA, le simple fait que certaines populations puissent être accueillies
est une contribution à l’amélioration de l’accès des exclus à une formation. Nous sommes bien
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 111
sûr très loin d’un système d’individualisation des parcours tel que nous l’avions imaginé dans
notre hypothèse 1. Cette réalité est surtout justifiée par la quasi absence de l’Etat, laissant toute
la place à l’initiative privée qui comme nous le savons ne fait pas dans le social. Le sort de ceux
qui n’accèdent pas à la FPA et qui sont exclus du système scolaire sans avoir achevé le cycle
primaire ou qui n’y ont jamais séjourné (ils sont plus de 50% des adultes concernés) reste posé à
l’issue de notre recherche.
La FPA, une qualité non assurée dont la mesure est impossible. En ce qui concerne la qualité de
la formation dispensée par le dispositif, beaucoup d’indicateurs sont au rouge. A tous les
niveaux, enseignants et leur formation, infrastructures et équipements, organisation pédagogique,
gestion et pilotage du système, financement, les problèmes sont nombreux et importants et
compromettrent sérieusement la qualité de la formation. Il est même difficile de la mesurer
efficacement en l’absence de référentiels construits pour ce faire. Est-elle mesurée par rapport
aux seuls résultats de la formation ? L’absence de référentiels de formation ne saurait le
permettre. Est-elle mesurée par rapport aux qualifications demandées par le marché du travail ?
La méconnaissance des métiers et des qualifications demandées, l’absence d’observation de
l’insertion professionne lle des formés ne permettent pas une telle mesure. Ces insuffisances
constituent en elles-mêmes un déficit de qualité dans la démarche, même s’il existe des
exceptions.
XIII CONCLUSION La complexité de ce qu’on appelle la formation professionnelle au Burkina Faso doit être
analysée et décryptée avant de pouvoir répondre aux problématiques de son offre, de son accès et
de sa qualité.
La conduite de l’audit de la formation professionnelle par apprentissage, composante du secteur
plus large de la formation professionnelle, dans la ville de Ouagadougou nous a permis de cerner
les enjeux, le fonctionnement et la réalité de ce type de formation dans l’environnement culturel
et socioéconomique burkinabè.
Notre préoccupation de départ était d’analyser le système pour identifier en quoi la FPA était un
système de formation qui permettait aux populations exclues du système scolaire d’avoir une
deuxième chance et une chance de se former à un métier. Nous avions, sous-jacent dans cette
préoccupation, la vision d’analyser la qualité de la formation offerte.
La réalisation de ce travail nous a demandé de mobiliser un certain nombre de méthodes et
d’outils de l’ingénierie de formation. D’abord dans la démarche d’audit du dispositif de
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 112
formation, l’analyse de la demande et la réalisation de l’enquête nous ont permis d’appréhender
les enjeux de la commande, l’organisation du dispositif, son fonctionnement, les acteurs clés
concernés par notre problématique et les objectifs visés.
Pour la réalisation de l’enquête nous avons mobilisé l’approche systémique et l’analyse
fonctionnelle comme références théoriques fondant la démarche d’audit. L’approche systémique
nous a permis d’observer la constitution du dispositif de la FPA, son organisation et ses
contraintes et potentialités. Quand à l’analyse fonctionnelle, elle nous a permis d’identifier les
différentes fonctions présentent dans les structures de formation du dispositif, en tant
qu’organisations et d’en étudier celles qui se rapportaient à notre problématique.
Au terme de notre recherche, où nous avons bouclé tout ce processus, nous avons interprétés les
données collectées en relation avec nos hypothèses de travail, axés sur l’accès à la FPA et sa
qualité. Qu’avons découvert ou confirmé ?
La formation professionnelle par apprent issage, du fait de la faible présence de l’Etat face à une
domination outrancière de l’initiative privée est certes une alternative de formation pour les plus
de 15 ans, qui contribue à l’amélioration de leur accès à la formation. Mais il s’avère qu’avec la
faible place qu’y occupe l’Etat, elle est surtout devenue comme le dit si bien Jackie FOURNIOL
«une marchandise sur un marché libre où viennent se servir les jeunes, les parents et les
entreprises.» De ce fait, l’offre de formation présente une sur-couverture de certaines spécialités
(certainement les plus rentables car les plus demandées socialement) contre l’absence total
d’autres pourtant demandées par le marché du travail. Dans cette mutation, elle est plus porteuse
d’exclusion, dictée par la loi du marché, qu’elle ne permet de la combattre.
Fort de ce qui précède, il est évident que l’accès n’est pas assuré dans le sens que nous
l’entendions dans notre hypothèse, à savoir accueillir les exclus de l’enseignement scolaire et
leur proposer une formation à travers une individualisation des parcours.
Au niveau de la qualité, la question est demeurée complexe. L’absence de référentiel de
formation et la méconnaissance des besoins du marché du travail (ou leur connaissance
empirique) sont en elles-mêmes des indicateurs d’une difficulté certaine à assurer cette qualité. Il
nous semble qu’elle est très défaillante dans la plupart des cas.
Ce n’est plus le lieu pour nous de revenir sur les recommandations que nous avons faites et qui
se situent au moins aux deux niveaux, micro et méso.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 113
Au niveau micro, la référentialisation, accompagnée des ressources adéquates pour son
application devrait permettre d’assurer une meilleure qualité de la FPA, de sa mesure et surtout
une validation des acquis de la formation, attendue depuis toujours par les bénéficiaires.
Au niveau méso, l’inventaire exhaustif des structures de formation par apprentissage du
dispositif national, préalable à l’élaboration d’une politique nationale pertinente et cohérente
dans le domaine, permettra de mieux connaître le dispositif et donc d’en améliorer les objectifs,
le fonctionnement, la gestion et le pilotage. Toujours a ce niveau, l’élaboration d’une politique
nationale de la formation professionnelle au Burkina Faso, sera une opportunité importante à
saisir pour réduire les rivalités entre les multiples tutelles, par la désignation d’une structure de
coordination du pilotage de cette activité. Une telle politique aura l’intérêt d’asseoir une vision
globale et partagée du système, d’imaginer un maillage pertinent entre tous les types de
formation et notamment entre formation formelle et non formelle et d’envisager la
décentralisation (ou simplement une déconcentration dans un premier temps) du système pour
toucher également les demandeurs qui sont les plus nombreux et qui résident en milieu rural. La
traduction de cette politique en plan pluriannuel devra permettre au Gouvernement de mobiliser
les importantes ressources nécessaires à sa mise en œuvre avec la pleine participation de tous les
bailleurs intéressés.
Nous pensons donc que la mise en œuvre intégrale ou partielle de ces préconisations peut
réellement contribuer à une certaine normalisation du système. Et l’appui déjà acquis dans le
principe, que la Coopération autrichienne se propose de fournir à cette réalisation, est un soutien
important pour qu’elle advienne rapidement.
La FPA a pour principal objectif d’aider à une meilleure insertion professionnelle des individus
dans la vie active. Or la relation de l’offre et de la demande de main-d’œuvre formée ne tient pas
compte de la seule disponibilité de la qualification, mais aussi de ses conditions d’utilisation,
notamment la rémunération. Si la FPA en améliorant son accès et sa qualité assurait la
production des qualifications demandées par les employeurs et que les demandes de ces derniers
ne se concrétisaient pas par des rémunérations suffisantes (supérieures), le personnel ayant cette
qualification accepterait- il les emplois proposés ?
Ensuite, les débats sur l’éducation et notamment sur la nécessité de la réalisation de l’éducation
pour tous, ailleurs et en Afrique, ont toujours posé la question des langues maternelles africaines
en ce qui concerne l’éducation et la formation en Afrique. Cette question des langues intéresse
particulièrement le Burkina Faso qui compte une bonne soixantaine de langues maternelles
différentes et où l’éducation pour tous est encore un mirage au loin. Nous avons mesurée
l’importance de cette question pour notre problématique. Elle est également soulignée par Joseph
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 114
KI-ZERBO quand il écrit à propos de la question de la langue utilisée comme médium
d’éducation et de formation que «le problème des langues est fondamental parce qu’il touche à
l’identité des peuples. Et l’identité est nécessaire pour le développement… Les langues touchent
aussi à la culture, aux problèmes de la nation, à la capacité d’imaginer, à la créativité. Quand
on répète dans une langue qui n’est pas originellement la sienne, on a une expression mécanique
et mimétique de soi, sauf exceptions. (Mais gouverne-t-on pour les exceptions ?)… Alors que
quand on s’exprime dans sa langue maternelle, l’imagination est libérée.»79 Malgré l’ampleur de
la tâche sous-jacente, nous nous posons légitimement la question, quelle place donner à ces
langues maternelles dans les média utilisés pour la formation et notamment la formation
professionnelle par apprentissage au Burkina Faso ?
79 KI-ZERBO Joseph (2004), A Quand l’Afrique ? Entretien avec René HOLENSTEIN, En Bas, 202p, pp.81-82
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 115
LISTE DES SIGLES UTIL ISÉS ADA Austrian Development Agency ANPE Agence Nationale Pour l'Emploi BEP Brevet d’Etudes Professionnelles BEPC Brevet d’Etudes du Premier Cycle BM Banque Mondiale BTP Bâtiment et Travaux Publics BuCo Bureau de Coordination de la Coopération pour le Développement de
l'Ambassade d'Autriche au Burkina Faso CAET Centre d'Appui à l'Enseignement Technique CAP Certificat d’Aptitude Professionnelle CCETFP Cadre de Concertation sur l’Enseignement Technique et la Formation
Professionnelle CEFP Centre d'Evaluation et de Formation Professionnelle CEP Certificat d’Etudes Primaires CETF Collège d’Enseignement Technique Féminin CETFP-BB Centre d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Dr Bruno
Buchwieser CETO Collège d'Enseignement Technique de Ouagadougou CFA Communauté Financière Africaine (pour l’Afrique de l’Ouest) CM Cours Moyen CM2 Cours Moyen deuxième année CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté DGCoop. Direction Générale de la Coopération DGESTP Direction générale de l’Enseignement Secondaire Technique et Professionnel DGIFPE Direction des Inspections et de la Formation des Personnels de l’Education EBCVM Enquête Burkinabè des Conditions de Vie des Ménages ESTP Enseignement Secondaire Technique et Professionnel ETFP Enseignement Technique et Formation Professionnelle ETP Enseignement Technique et Professionnel FAFPA Fonds d'Appui à la Formation Professionnelle et à l'Apprentissage FMI Fonds Monétaire International FP Formation Professionnelle FPA Formation Professionnelle par Apprentissage GET/FC Groupement des Etablissements Techniques pour la Formation Continue INSD Institut Nationale de la Statistique et de la Démographie LTO Lycée Technique Industriel et Commercial de Ouagadougou MAHRH Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques MCPEA Ministère du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat MEBA Ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation MESSRS Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche
Scientifique MFB Ministère des Finances et du Budget MTEJ Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement ONG Organisation Non Gouvernementale PDDEB Plan Décennal de Développement de l'Education de Base PIB Produit Intérieur Brut PIC Programme Indicatif de Coopération
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 116
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PP/FP Programme Partiel de la Coopération austro-burkinabè, Formation Professionnelle PPTE Pays Pauvres Très Endettés PS/ETFP Programme Sectoriel Enseignement Technique et Formation Professionnelle
2002-2004 PTF Partenaires Techniques et Financiers SIDA Syndrome d’Immunodéficience Acquise TPA Taxe Patronale et d’Apprentissage UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 117
B I B L I O G R A P H I E
Cette bibliographie est constituée de textes législatifs et réglementaires, de documents officiels
du gouvernement burkinabè, d’ouvrages, d’études et de rapports, et des cours 2004 du Master 2
Professionnel Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance de l’Université
de Rouen. Sont mentionnés aussi bien les documents lus que consultés et qui font office
d’éclairage et d’information pour le lecteur.
Textes législatifs et réglementaires
Loi n° 013/96/ADP, du 9 mai 1996, portant loi d'orientation de l'éducation.
Loi n° 033-2004/AN, du 14 septembre 2004, portant code du travail au Burkina Faso.
Décret n° 2001-179/PRES/PM/MEBA du 02 mai 2001, portant adoption de la Lettre de Politique Educative
Décret n° 2002-255/PRES/PM du 18 juillet 2002, portant attributions des membres du Gouvernement
Documents officiels du gouvernement
Direction générale de l’enseignement secondaire technique et professionnel / ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique (2001), Plan stratégique de développement de l’enseignement technique et professionnel 2001 – 20210, Ouagadougou, 72p.
Gouvernement du Burkina Faso (2000), Plan décennal de développement de l’éducation de base, Ouagadougou, 58p.
Gouvernement du Burkina Faso (2001), Document cadre de stratégie de promotion de l’emploi et de la formation professionnelle, Ouagadougou, 23p.
Gouvernement du Burkina Faso (2002), Stratégie de promotion de l’artisanat au Burkina Faso, Ouagadougou, 15p.
Gouvernement du Burkina Faso (2004), Programme d’actions prioritaires de mise en œuvre du CSLP 2004- 2006, Ouagadougou, 121p.
Gouvernement du Burkina Faso (2004), Quatrième conférence de table ronde des partenaires au développement du Burkina Faso, Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, - CSLP, Ouagadougou, 131p.
Gouvernement du Burkina Faso et le système des Nations Unies (2004), Quatrième conférence de table ronde des partenaires au développement du Burkina Faso, Rapport pays, Suivi des objectifs du millénaire pour le développement, Ouagadougou, 34p.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 118
Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) (août 2003), Burkina Faso, la pauvreté en 2003 (résumé), 34 p.
INSD (août 2003), Enquête 1-2-3, L’emploi, le chômage et les conditions d’activités dans l’agglomération de Ouagadougou, 51p.
INSD (novembre 2003), Analyse des résultats de l’enquête burkinabè sur les conditions de vie des ménages. Rapport final, 223p.
Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation (févier 2004), Rapport semestriel du PDDEB, 01 juillet – 31 décembre 2004, 67p.
Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique (2003), Bulletin des statistiques scolaires et universitaires 2002-2003, Tome 3, 610p.
Ouvrages
CARRE Philippe, CASPAR Pierre (1999), Traité des sciences et des techniques de la Formation, Paris, Dunod, 512 p.
De SINGLY François (2005), L’enquête et ses méthodes – Le questionnaire, Saint-Germain-du-Puy, Armand Colin, 127p.
FOURNIOL Jackie (2004), La formation professionnelle en Afrique francophone, pour une évolution maîtrisée, L’Harmattan, 251p.
KI-ZERBO Joseph (2003), A quand l’Afrique? Entretien avec René Holstein, Les Edictions d’En Bas, 202p.
LECOINTE Michel, REBINGUET Michel (1990), L’audit de l’établissement scolaire, Paris, Les Editions d’Organisation, 193p.
NIZET Jean, HUYBRECHTS Chantal (1999), Interventions systémiques dans les organisations. Intégration des apports de Mintzberg et de Palo Alto, Paris, De Boeck Université, 160p.
QUIVY Raymond, VAN CAMPENHOUDT Luc (2003), Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 287p.
Etudes
DEBOUVRY Pierre (2004), Programme d’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté : Développement du capital humain du secteur agricole, rapport final de mission d’appui à la mise en place d’une stratégie de formation agricole, Ouagadougou, 220p.
HOPPERS Wim, TREMBLEY Camille, ZERBO Jean Gabriel, DEHEANE/SOULAMA Sylvie (nov. 2004) Aide-mémoire de la mission d’identification et de planification d’une étude approfondie de la formation professionnelle formelle et non formelle au Burkina Faso, Ouagadougou, 14p.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 119
LAMOURE Jean (1995), L’enseignement technique et la formation professionnelle au Burkina Faso, diagnostic et propositions, étude réalisée pour le compte du Bureau des Projets Education – MEBAM, financement IDA, Ouagadougou, 68p.
LE TIEC Christian (1999) Rapport de synthèse de l’enquête d’insertion professionnelle sur les sortants de l’EST-P en 1996/1997, enseignement public – deuxième rapport intermédiaire à Monsieur Traoré, Directeur Général de l’enseignement secondaire technique et professionnel, Ouagadougou, 38p.
MIVELAZ Jacques., COULIBALY Jean Martin (2000), Rapport final de l’étude sur l’enseignement technique et professionnel au Burkina Faso, Ouagadougou, 62p.
MIVELAZ Jacques, OUATTARA Souleymane (2001), Etude sur la formation professionnelle au Burkina Faso, Version finale, Ouagadougou, 64p.
ZIZIEN Ali (octobre 2004) La formation professionnelle par apprentissage - Etat des lieux, capitalisation et perspectives - Une expérience de la Cellule d’Appui à la Formation Professionnelle, du Projet Promotion de la Formation Professionnelle et de Swisscontact Burkina – Rapport définitif, Ouagadougou.
Rapports
PNUD (2004), Rapport mondial sur le développement humain 2004. La liberté culturelle dans un monde diversifié, Economica, 285p.
UNESCO (2005), Rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous 2005. L’exigence de qualité, Paris, 427p
Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation – Université de Rouen
GROUX Gérard (2004), Droit de la formation et Gestion de la formation, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 2, Université de Rouen, 192p.
ARDOUIN Thierry (2004), Analyse du travail, des emplois et compétences, cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 4, Université de Rouen, 72p.
ARDOUIN Thierry (2004), Audit et conseil en formation, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 4, Université de Rouen, 125p.
ARDOUIN Thierry (2004), Démarche d’ingénierie de la formation, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 2, Université de Rouen, 96p.
ARDOUIN Thierry (2004), Guide pédagogique, cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 5, Université de Rouen, 49p.
BÉZILLE Hélène, RÉGNIER Jean Claude (2003 ?), Méthodes qualitatives, Licence de sciences de l’éducation, Université de Rouen, 179p.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 120
BÉZILLE Hélène, RIGAUD Daniel (2004), Adultes en formation, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 3, Université de Rouen, 115p.
BÉZILLE Hélène, TRANCART Danièle (2004), Approches méthodologiques, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 5, Université de Rouen, 75p.
CHALMEL Loïc (2004), Ethique et Formation, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 4, Université de Rouen, 75p.
GASSE Stéphanie (2004), Formation : Approche internationale, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 1, Université de Rouen, 114p.
GROUX Gérard, GROUX Dominique (2004), Développement organisationnel et politique de formation, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 1, Université de Rouen, 84p.
LACAILLE Sylvain et PAUL Maëla. (2004), Conseil aux personnes, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 4, Université de Rouen, 100p.
MAUBANT Philippe (2001), L’ingénierie pédagogique en questions, Université de Rouen, 67p.
MEIGNANT Alain (2004), La formation dans l’entreprise, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 1, Université de Rouen, 74p.
PERRETI Jean Marie (2004), Gestion des ressources humaines et compétences, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 2, Université de Rouen, 86p.
POSSOZ Didier (2004), Conduite de projet et Qualité, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 2, Université de Rouen, 143p.
REBOUL Jean Louis (2004), Politique publique de formation, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 1, Université de Rouen, 62p.
RENAUD Thomas (2004), Sociologie des Organisations, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 4, Université de Rouen, 41p.
THOUROUDE L. et DAGUET Hervé (2004), Psychologies des apprentissages, Cours Master Ingénierie et Conseil en Formation, Formation Ouverte à Distance, Unité 3, Université de Rouen, 126p.
Revues
Bulletin d’information du Secteur de l’éducation de l’UNESCO, L’éducation aujourd’hui n°4, janvier – mars 2003, «Enseigner aux adolescents»
Bulletin d’information du secteur de l’éducation de l’UNESCO, L’éducation aujourd’hui n°6, juillet – septembre 2003, «Apprendre dans sa langue : une utopie ?»
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 121
Bulletin d’information du Secteur de l’éducation de l’UNESCO, L’éducation aujourd’hui n°9, avril – juin 2004, «Populations rurales, les oubliées de l’éducation»
Bulletin d’information du Secteur de l’éducation de l’UNESCO, L’éducation aujourd’hui n°10, juillet – septembre 2004, «L’école gratuite, à quel prix ?»
Bulletin d’information du Secteur de l’éducation de l’UNESCO, L’éducation aujourd’hui n°13, avril – juin 2005, «Enseignement professionnel, le grand retour ?»
Lettre d’information de l’Institut International de Planification de l’Education (IIPE) n°2, avril – juin 2005, «L’insertion professionnelle des jeunes – un défi permanent»
Sites Internet
Gouvernement burkinabè : www.primature.gov.bf/ (visité dès septembre 2004)
Ministères sectoriels burkinabè : www.primature.gov.bf/sites_web_ministeriels (visité dès septembre 2004)
UNESCO : www.unesco.org/education/fr (visité à partir de mars 2005)
Ministère de l’Education, du Loisir et des sports du Québec : www.inforoutefpt.org/ingenierieFPT/ingenierie.htm (visité en janvier 2005)
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 122
ANNEXES
ANNEXE 1 : ACCORD PÉDAGOGIQUE
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 123
ANNEXE 2 : SCHÉMA DE L'OFFRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE AU BURKINA FASO
(D’après un schéma de HOPPERS W., dans HOPPERS W., TREMBLEY C., ZERBO J. G., DEHEANE/SOULAMA S. (2004), Aide-mémoire de la mission d’identification et de planification d’une étude approfondie sur la formation professionnelle formelle et non formelle au Burkina Faso , Ouagadougou, 14p.
EDUCATION PRIMAIRE
Education des adultes
dans le secteur
artisanat
Education des
adultes dans le secteur agricole
CPR
Age
% des groupes d’âge
CEBNF
Form. Indus.
CF/ Cde C
ETP
CF/ sociétés d’Etat
CEFP
Apprentissage Dans l’artisanat
Autres Form.
15-16 ans
12 ans
6 ans
20-21 ans
Enseig. Supérieur
ESG
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 124
ANNEXE 3 : CADRE LOGIQUE DU PP/FP 2005-2007
Description sommaire de l'objectif, du résultat ou de l'activité
Indicateurs objectivement vérifiables Sources de vérification Suppositions importantes
Objectif du Programme Les offres du dispositif national de formation professionnelle, doté de ressources adéquates et suffisantes et, consolidé dans sa cohérence globale, répondent à la demande sociale et économique de formation du Burkina Faso.
Les données de base sur le dispositif de formation professionnelle au Burkina Faso, sont disponibles et fiables L’organisation et le pilotage du système permettent de rendre compte de sa qualité, de sa pertinence, et de son efficacité L’importance du dispositif permet d’accueillir au moins 50% des demandeurs cibles
Statistiques nationales ou sectorielles Ministères sectoriels Décrets gouvernementaux Tableaux de bords des établissements Entreprises Formés et leurs parents
Résultats attendus Axe 1 : Professionnalisation de la formation professionnelle formelle (ESTP) R1.1- Les référentiels de formation professionnelle formelle, disponibles et adaptés aux besoins du milieu professionnel et social, sont appliqués pour la formation initiale dans tous les établissements
Des référentiels de formation adaptés, sont disponibles pour toutes les filières de formation retenues d'ici fin 2006 au plus tard Tous les établissements formant aux filières retenues appliquent les référentiels produits à la rentrée scolaire 2006/2007
Référentiels disponibles Etablissements publics et privés Structures centrales du ministère de tutelle Projets/programmes
Réelle volonté politique de réformer
R1.2- Le corps enseignant de l’ESTP est numériquement et qualitativement renforcé par l’appui à la formation initiale ou la reconversion de formatrices et formateurs
Le déficit en enseignants techniques est réduit à la rentrée 2006/2007, avec la prise de fonction d'une quarantaine d'enseignants dans 9 filières.
ENSK Enseignants Etablissements bénéficiaires Projets/programmes
Retour effectif des élèves professeurs après la formation
R1.3- Le personnel d'administration à tous les niveaux du dispositif formel de formation est apte à assurer avec rigueur et fiabilité la planification, la gestion, le pilotage et le contrôle des activités du dispositif
Au moins 80% des formations pertinentes sollicitées dans les plans de formation soumis par les structures partenaires sont réalisées de 2005 à 2007. Au moins 80% des sollicitations faites aux structures cible trouvent réponse dans les délais légaux et dans une qualité acceptable.
Ministères et structures partenaires des projets Projets/programmes
Contrôle régulier par les tutelles hiérarchiques
Axe 2 : Normalisation de la formation professionnelle non formelle (FPA) R2.1- Les référentiels de formation professionnelle par apprentissage, disponibles et adaptés aux besoins sociaux et du milieu professionnel sont appliqués pour la formation initiale des artisans et des artisanes dans tous les établissements demandeurs
Des référentiels de formation professionnelle par apprentissage adaptés et en cohérence avec ceux de la formation formelle, sont disponibles pour tous les métiers ciblés d'ici fin 2006 au plus tard Au moins 50% des structures de formation demandeuses, sont accompagnées à l'utilisation des référentiels produits, de 2005 à 2007
Référentiels disponibles Etablissements publics et privés Structures centrales du ministère de tutelle Projets/programmes
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 125
Description sommaire de l'objectif, du résultat ou de l'activité
Indicateurs objectivement vérifiables Sources de vérification Suppositions importantes
R2.2- Les outils et méthodes développés à travers l'ingénierie expérimentale très participative de la formation professionnelle par apprentissage, constituent un début de normalisation, de validation et de reconnaissance socioéconomique de la formation professionnelle par apprentissage au Burkina Faso
Un texte réglementaire prônant l'utilisation systématique des référentiels produits, y compris pour le privé, est pris au plus tard fin 2006 Un texte réglementaire instituant l'organisation de la validation des formations réalisées sur la base des référentiels produits est pris au plus tard fin 2006.
Textes pris Structures centrales des ministères de tutelle
Synergie d'action effective entre les principaux départements ministériels en charge de la formation professionnelle.
R2.3- Les compétences des artisans et des artisanes sont améliorées, et la compétitivité de leurs produits renforcée par des formations continues adaptées à leurs demandes
Au moins 50% des demandes pertinentes de formation soumises par les associations professionnelles sont satisfaites chaque année Au moins 60% des artisans formés ont amélioré leur revenu de 2005 à 2007
Entreprises/ateliers Associations professionnelles Artisans Projets/programmes
Acquittement de la contribution personnelle dans intéressés à leur formation
R2.4- La capacité d’accueil du dispositif national est renforcée et déconcentrée, et l’accès des filles est encouragé par la création, l’organisation et l’équipement de nouvelles filières de formation dans des domaines porteurs identifiés, y compris pour le secteur privé
Dès le démarrage, au moins 50% des structures de formation accompagnées dans l'utilis ation des référentiels produits sont situées hors de Ouagadougou et Bobo Dioulasso Dès le démarrage, au moins 80% des structures de formation accompagnées dans l'utilisation des référentiels produits proviennent du secteur privé Dès le démarrage, au moins 50% des effectifs dans les métiers cible sont des filles
Etablissements concernés Projets/programmes Contrats de collaboration
Existence de vivier d'établissements en zone rurale et de filles dans les métiers cibles
Axe 3 : Elaboration d’une approche programme en formation professionnelle R3.1- Une politique nationale en matière de formation professionnelle est adoptée par le Gouvernement et mise en œuvre à travers un plan pluriannuel
Toutes les études de base pertinentes pour éclairer l'élaboration de la politique nationale en matière de formation professionnelle sont réalisées et leurs rapports disponibles d'ici fin 2006 La dynamique de collaboration et de dialogue démarrée en 2004 se maintient et permet des échanges réguliers entre les acteurs institutionnels de la formation professionnelle Une ébauche de la vision du gouvernement sur la politique nationale en matière de formation professionnelle est disponible d'ici 2007
Rapports d'études Gouvernement (MD/ETP) Autres partenaires Ateliers, séminaires Correspondances Document de politique Gouvernement Autres partenaires Document de stratégies
Maintien de la vision à la suite des échéances électorales
R3.2- Le cadre législatif et organisationnel du dispositif national de formation professionnelle est réaménagé et appliqué par tous les protagonistes
Prise de tous les textes réglementaires d'application de la loi existante au plus tard en fin 2006 Un projet de révision de la loi d'orientation de l'éducation pour améliorer la lisibilité de sous-secteur est soumis à l’Assemblée Nationale d'ici fin 2006 au plus tard
Projet de Loi Assemblée nationale Textes pris Secrétariat du Gouvernement
Réelle volonté politique
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 126
ANNEXE 4 : ORGANIGRAMME DU MESSRS
Ministre
Ministre délégué ETP
Secrétariat général
DGESG DGESTP DGIFPE DGESRS DAD DAF DCPM DEmP DEP DEPS DRH
Structures déconcentrées DR/MESSRS
SP/CNEFSS
SP/CNESSP
Structures ratachéesUOUPBENSKCNRSTCENOUCIOSPBOCECOSCENAMAFSProjets/programmesST/ANCAC
Secrétariat particulierProtocole
Conseillers techniquesIGSEECNUCNERCNBESFONER
Secrétariat particulierProtocole
Conseillers techniques
SCCBE
Secrétariat particulier
DASDESS
DESTPIDFCI
DIDE
DFPE
DESDRS
CNETD
DPES
Légende des directions qui intéressent notre étude CIOSPB Centre d'information, d'orientation scolaire et professionnel et des bourses DE Direction des études DESTPI Direction de l'enseignement secondaire technique et pr ofessionnel initial DFCI Direction de la formation continue et de l'insertion DFPE Direction de la formation des personnels de l'éducation DGESTP Direction Générale de l’Enseignement Secondaire Technique et Professionnel DGIFPE Direction générale des inspections et de la formation des personnels de l'éducation DI Direction des inspections ENSK Ecole Normale Supérieure de Koudougou MD/ETP Ministre délégué chargé de l'Enseignement Technique et Professionnel OCECOS Office central des examens et concours du secondaire
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 127
ANNEXE 5 : ORGANIGRAMME DU MTEJ
Ministre du travail, de l'emploi et de la
jeunesse (MTEJ)
Secrétariat général
DGTSS DGEFP DGJ DAF DCPMDEP DRH
Structures déconcentrées
DR/TEJ
Structures ratachées- CNSS- ANPE- FASI- FAPE- Projets- Programmes
Cabinet du Ministre- Conseillers techniques- Inspection technique des services- Secrétariat particulier- Protocole
Cabinet du Ministre délégué- Conseillers techniques- Secrétariat particulier- Protocole
Secrétariat particulierBureau des études
DTDSSMDSST
DSPEDFPADPSI
DIJJDEJC
DASEJ
Service Courrier central
DPTEJDPTEJ
Ministre délégué chargé de la jeunesse
Légende : (en gras, les directions qui intéressent particulièrement notre recherche) ANPE Agence nationale pour l'emploi CNSS Caisse nationale de sécurité sociale DAF Direction de l'administration et des finances DASEJ Direction des activités socio-éducatives des jeunes DCPM Direction de la communication et de la presse ministérielle DEJC Direction de l'éducation des jeunes à la citoyenneté DEP Direction des études et de la planification DFPA Direction de la formation professionnelle et de l'apprentissage DGEFP Direction générale de l'emploi et de la formation professionnelle DGETSS Direction générale du travail et de la sécurité sociale DGJ Direction générale de la jeunesse DIPJ Direction de l 'insertion professionnelle des jeunes DPSI Direction de la promotion du secteur informel DPTEJ Direction provinciale du travail de l'emploi et de la jeunesse DRH Direction des ressources humaines DRTEJ Direction régionale du travail de l'emploi et de la jeunesse DSPE Direction des stratégies et programmes d'emploi DSSM Direction de la sécurité sociale et des mutualités DSST Direction de sécurité et de la santé au travail DT Direction du travail FAPE Fonds d'appui à la promotion de l'emploi FASI Fonds d'appui au secteur informel
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 128
ANNEXE 6 : QUESTIONNAIRE POUR LES APPRENANTS
Profil éducatif Merci d'indiquer vos caractéristiques scolaires. 1. A quelle date avez-vous quitté l'école ?
______________ Exemple : juin 2003 2. Quelle est la dernière classe que vous avez fréquentée et dans quel établissement ? __________________________________ __________________________________ __________________________________
Classe, Spécialité, Nom et adresse de l'établissement fréquenté 3. Quels sont les certificats ou diplômes scolaires que vous avez ? ? 1. Aucun ? 2. CEP ? 3. BEPC ? 4. CAP
? 5. BEP ? 6. BT ? 7. BAC Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au maximum). 4. Vous avez quitté l'école pour les raisons suivantes :
? 1. Il me fallait quitter le lieu de résidence de mes parents
? 2. Je n'ai pas été admis(e) au concours d'entrée en classe
supérieure (6ème ou 2nde)
? 3. Il fallait payer et mes parents ne pouvaient pas
? 4. Mes résultats étaient insuffisants et je ne pouvais plus
redoubler ? 5. Mes résultats étaient trop faibles
? 6. Autre (précisez) Cochez la principale raison 5. Si autre, précisez la raison : __________________________________ __________________________________
La question n'est pertinente que si Sortie du scolaire = "Autre (précisez)" Caractéristiques sociales Pour mieux vous connaître, merci de répondre aux questions suivantes.
6. Quelle profession exerce votre père ?
? 1. Agriculteur, éleveur, pêcheur
? 2. Commerçant
? 3. Artisan
? 4. Profession libérale/cadre
? 5. Cadre moyen
? 6. Employé, Ouvrier, manœuvre
? 7. Personnel de service
? 8. Membre des forces armées
? 9. Autre métier et profession
? 10. Sans profession ou profession non précisée Cochez 2 réponses, maximum. Si vous doutez pour choisir, vous pouvez écrire la profession 7. Quel est le niveau éducatif de votre père ? ? 1. Illettré ? 2. Primaire ? 3. Secondaire
? 4. Supérieur
8. Votre mère exerce-t-elle une activité rémunérée ? ? 1. Oui ? 2. Non
9. Si 'Oui', laquelle (lesquelles) ? ? 1. Agriculteur, éleveur, pêcheur
? 2. Commerçant
? 3. Artisan
? 4. Profession libérale/cadre
? 5. Cadre moyen
? 6. Employé, Ouvrier, manœuvre
? 7. Personnel de service
? 8. Membre des forces armées
? 9. Autre métier et profession
? 10. Sans profession ou profession non précisée Cochez 2 réponses, maximum. Si vous doutez pour choisir, vous pouvez écrire la profession 10. Quel est le niveau éducatif de votre mère ? ? 1. Illettrée ? 2. Primaire ? 3. Secondaire
? 4. Supérieur
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 129
11. Vos parents résident ?
? 1. Dans une grande ville
? 2. Dans une ville moyenne
? 3. Au village
12. Vous êtes :
? 1. Une fille ? 2. Un garçon
13. Quelle est votre date de naissance ?
___/___/______ Jour - Mois - Année 14. Vous êtes né(e) à ? __________________________________ __________________________________ __________________________________
Indiquez la Ville ou village, la province et le pays 15. Lieu de naissance codé ? 1. Grande ville ? 2. Ville moyenne ? 3. Village
16. Pendant cette année d'études vous résidez : ? 1. Chez vos parents ? 2. Chez un tuteur
? 3. Seul(e) ? 4. Autre (précisez)
Attentes vis-à-vis de la formation Indiquer vos motivations le plus précisément. 17. L'établissement est : ? 1. Public ? 2. Privé 1 ? 3. Privé 2
18. Vous avez choisi cet établissement parce que ? ? 1. Il est proche de votre maison
? 2. Les frais de scolarité sont abordables pour vous
? 3. Il forme dans la filière qui vous intéresse
? 4. Vous y remplissez les conditions d'inscription
? 5. Il est renommé pour la qualité de ses formations
? 6. Autres Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 19. Si 'Autres', précisez : __________________________________ __________________________________ __________________________________
20. Pour quelle raison faites vous cette formation
? 1. Pour m'occuper en attendant mieux
? 2. Pour obtenir un diplôme
? 3. Pour acquérir des connaissances techniques et pratiques
? 4. Autres Cocher 2 réponses, maximum 21. Vous êtes en 1ère année de ? ? 1. Mécanique auto.
? 2. Structure métallique (construction métallique)
? 3. Electricité
? 4. Menuiserie (menuiserie bois)
? 5. Coupe/couture
? 6. Froid et climatisation
? 7. Tôlerie/peinture
? 8. Electromécanique
? 9. Coiffure/esthétique
22. La spécialité de formation suivie est-elle celle de vos vœux ? ? 1. Oui ? 2. Non
23. Si 'Non' quel était votre vœu initial __________________________________ __________________________________
L'indiquer en toutes lettres Appréciation de la formation 24. Si vous aviez eu le choix, auriez-vous préféré vous former : ? 1. Dans le système dans le quel vous êtes actuellement
? 2. Dans le système scolaire (enseignement technique)
? 3. Cela vous est égal
25. Le programme de formation vous semble bien adapté à ce que vous attendiez :
? 1. Oui ? 2. Non
? 3. Plus ou moins ? 4. Je ne sais pas
Accès à la formation 26. Comment venez-vous aux sessions de formation ?
? 1. à pieds ? 2. à vélo ? 3. à mobylette
? 4. à moto ? 5. en voiture Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum).
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 130
27. Considérez-vous que vous êtes, du lieu de formation ? ? 1. Très loin ? 2. Plutôt loin ? 3. Loin
? 4. Proche ? 5. Très proche
28. La procédure, la demande pour s'inscrire à la formation vous semblent ?
? 1. Simple(s)
? 2. Compliquée(s)
? 3. Je ne la (les) connais pas Répondre franchement 29. Quel est le montant des frais annuels de formation que vous avez acquitté ?
______________ Montant en Francs CFA 30. Ce montant vous le trouvez ?
? 1. Tout à fait abordable
? 2. Plutôt abordable
? 3. Plutôt pas abordable
? 4. Pas du tout abordable
Qualité de la formation 31. Dans combien de matières, n'avez-vous pas eu d'enseignants, à un moment donné dans l'année ? ? 1. 0 matière ? 2. 1 à 2 matières
? 3. Plus de 2 matières
32. Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans votre formation ?
? 1. Insuffisance de matériels de formation (craies, livres, matières d’œuvre, etc.)
? 2. Classes surchargées
? 3. Fréquents retards des enseignants
? 4. Insuffisance des équipements (nous sommes trop
nombreux par machine) ? 5. Aucune difficulté majeure Indiquez les 2 principales 33. Nous sommes en fin d'année scolaire. Vous en êtes ? ? 1. Pas du tout satisfait
? 2. Plutôt pas satisfait
? 3. Plutôt satisfait
? 4. Tout à fait satisfait
34. Date de saisie ___/___/______
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 131
ANNEXE 7 : QUESTIONNAIRE POUR LES PROMOTEURS / GERANTS
Caractéristiques de l'établissement Merci d'indiquer très précisément ces caractéristiques. 1. Quelle est la date de création de l'établissement ?
___/___/______ Mois, Année 2. Nombre de filières auxquelles forme l'établissement ?
______________ Indiquez le nombre total 3. Veuillez lister toutes les filières auxquelles forme l'établissement ? 1. Mécanique auto.
? 2. Structure métallique (construction métallique)
? 3. Electricité
? 4. Menuiserie (menuiserie bois)
? 5. Coupe/couture (broderie, teinture, tissage, tricotage)
? 6. Froid et climatisation
? 7. Tôlerie/peinture
? 8. Electromécanique
? 9. Coiffure/esthétique
? 10. Mécanique générale
? 11. Restauration
? 12. Réparation machine de bureau
? 13. Electronique
? 14. Mécanique 2 roues
? 15. Stylisme
? 16. Modélisme
? 17. Informatique
? 18. Bâtiment Vous pouvez cocher plusieurs cases (7 au maximum). 4-5. GROUPE Effectifs
Quel est l'effectif total des apprenants pour l'année 2004
________
Effectif des filles ________
6. Veuillez indiquer les contacts de l'établissement : __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________
Adresse physique; BP; Tél.; Fax.; Email 7. Taille de votre personnel enseignant/formateur ? ? 1. 5 enseignants/formateurs
? 2. 6-10 enseignants/formateurs
? 3. 11-15 enseignants/formateurs
? 4. 16-20 enseignants/formateurs
? 5. plus de 20 enseignants/formateurs Cochez le bon intervalle (comptez également les vacataires) 8. Cochez dans la liste suivante les agents dont dispose l'établissement en plus :
? 1. Directeur
? 2. Censeur
? 3. Chef des travaux
? 4. Intendant/économe
? 5. Secrétaire/comptable
? 6. Surveillants
? 7. Agents de soutien (gardiens, agent de liaison, chauffeur..) Indiquez le nombre d'agents au regard de l'item 9. Quels sont les moyens financiers dont vous avez disposé (budget) pour l'année 2004/2005 ?
______________ Indiquez le montant total en francs CFA Profil éducatif Merci d'indiquer vos caractéristiques scolaires. 10. Quelle est votre fonction dans l'établissement ? 1. Fondateur (trice)
? 2. Gérant(e)/Directeur (trice)
? 3. Autre (préciser au regard)
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 132
11. Quel est votre niveau scolaire ?
? 1. Illettré(e) ? 2. Primaire ? 3. Secondaire
? 4. Supérieur
12. Si vous avez le niveau primaire, secondaire ou supérieur, quelle a été votre dernière classe fréquentée ? __________________________________ __________________________________ __________________________________
Classe, Spécialité, Nom et adresse de l'établissement Caractéristiques sociales Pour mieux vous connaître, merci de répondre aux questions suivantes. 13. Vous êtes ? ? 1. Un homme ? 2. Une femme
14. Indiquez votre âge sur l'échelle proposée : ? 1. 20-30 ans ? 2. 31-40 ans
? 3. 41-50 ans ? 4. 51 ans et plus
Création de votre structure Indiquer vos motivations le plus précisément. 15. Quels sont les objectifs que vous poursuivez avec la création de l'établissement ? __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________
Indiquez les 3 principaux 16. Quelles sont les principales sources de financement des activités de formation ?
? 1. Frais de formation consentis par les apprenants et leurs familles
? 2. Subventions de l'Etat
? 3. Subventions de communes
? 4. Subventions de bailleurs de fonds
? 5. Subvention d'ONG's
? 6. Autres subventions Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au maximum).
17. Quels ont été les principales difficultés rencontrées à la création de l'établissement ? ? 1. Financières
? 2. Manque de ressources humaines qualifiées (enseignants, encadreurs, etc.)
? 3. Autorisation de création
? 4. Autres Cochez 3 réponses, maximum 18. Si 'Autres', précisez : __________________________________ __________________________________
La question n'est pertinente que si Attentes = "Autres" Appréciation de la formation 19. Que souhaiteriez-vous améliorer de façon prioritaire dans l'établissement ? ? 1. L'infrastructure
? 2. L'équipement pédagogique
? 3. La qualification des enseignants
? 4. Le nombre d'enseignants
? 5. Les contenus de formations
? 6. Les règlements d'examens
? 7. Autres Cochez 3 réponses, maximum 20. Si 'Autres', précisez : __________________________________ __________________________________
La question n'est pertinente que si Amélioration = "Autres" 21. Vous estimez que la formation va permettre aux apprenants de : ? 1. Chercher un emploi dans la spécialité
? 2. Chercher un emploi dans d'autres spécialités également
? 3. Poursuivre des études dans un établissement scolaire
? 4. Créer leur propre affaire
? 5. Autre (Précisez) Cochez 2 réponses, maximum 22. Si autre, précisez : __________________________________ __________________________________
La question n'est pertinente que si Formation/emploi = "Autre (Précisez)"
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 133
Accès à la formation Répondez le plus précisément aux questions suivantes. 23. Quelles sont les critères de sélections des apprenants à l'inscription ? __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________
Indiquez les 3 trois principaux, avec précision (âge, diplôme, etc.) 24. Quel est le montant des frais annuels de formation ?
______________ Indiquez par filière et par niveau de formation Qualité de la formation 25-26. GROUPE enseignants
Combien d'enseignants permanents comptent le centre ?
________
Combien d'enseignants vacataires comptent le centre ?
________
27. Les enseignants intervenant dans le centre : ? 1. Viennent de l'éducation nationale
? 2. Sont des étudiants
? 3. Sont des indépendants
? 4. Sont de provenance non définie Indiquer 3 provenances principales 28. De l'infrastructure et des équipements de l'établissement vous diriez qu'ils sont : ? 1. Pas encore aux normes
? 2. Plutôt pas encore aux normes
? 3. Plutôt aux normes
? 4. Tout à fait aux normes
29. Comment sont contrôlées les activités de formation et leur qualité ? __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________
Indiquez très clairement 30. Quelles difficultés rencontre l'établissement ?
? 1. Il y a déficit en enseignants dans des matières importantes
? 2. Il n'y a pas assez de matériels de formation (livres,
matières d'oeuvre, etc.) ? 3. Certains programmes ne sont pas achevés dans l'année
? 4. Les effectifs des classes sont pléthoriques
? 5. Les enseignants sont souvent en retard
? 6. Pas de difficulté majeure Cochez 2 réponses, maximum 31. Autres difficultés, précisez : __________________________________ __________________________________ __________________________________ __________________________________
Indiquez les en quelques phrases 32. Les programmes de formation sont : ? 1. Conçus par les enseignants seuls
? 2. Conçus par les enseignants et les professionnels de la filière concernée
? 3. Conçus par des experts, consultants
? 4. Conçus par des structures d'appui à la formation professionnelle
? 5. Il n' y a pas de programmes dignes de ce nom Vous pouvez cocher plusieurs cases (3 au maximum). 33. Date de saisie
___/___/______
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 134
ANNEXE 8 : VERBATIMS DE L'ENQUÊTE DES APPRENANTS
Sortie su système scolaire A quelle date avez-vous quitté l'école ? 2004 71 67,6% 2003 15 14,3% 2002 8 7,6% 2000 3 2,9% 2001 3 2,9% 1995 1 1,0% 1997 1 1,0% 1998 1 1,0% 1999 1 1,0% 2005 1 1,0% Nombre de valeurs différentes : 10 '2004' est le plus cité : 71 observations. Niveau scolaire Quelle est la dernière classe que vous avez fréquentée et dans quel établissement ? CM2 35 33,0% 6ème 32 30,2% 5ème 20 18,9% 4ème 10 9,4% 3ème 6 5,7% 1ère année 1 0,9% 2ème Année 1 0,9% AP3 1 0,9% Nombre de valeurs différentes : 8 'CM2' est le plus cité : 35 observations. Il y a 5 non-réponses. Niveau scolaire Quelle est la dernière classe que vous avez fréquentée et dans quel établissement ? CM2 35 33,0% 6ème 34 32,1% 5ème 21 19,8% 4ème 10 9,4% 3ème 6 5,7% Nombre de valeurs différentes : 5 'CM2' est le plus cité : 35 observations. Il y a 5 non-réponses. Diplôme Quels sont les certificats ou diplômes scolaires que vous avez ? Diplôme Nb. cit. Fréq. Non réponse 4 3,6% Aucun 1 0,9% CEP 106 95,5% BEPC 3 2,7% CAP 0 0,0% BEP 0 0,0% BT 0 0,0% BAC 0 0,0% TOTAL OBS. 111
Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum). Sortie du scolaire Vous avez quitté l'école pour les raisons suivantes : Sortie du scolaire Nb. cit. Fréq. Non réponse 7 6,3% Il me fallait quitter le lieu de résidence de mes parents
13 11,7%
Je n'ai pas été admis(e) au concours d'entrée en classe supérieure (6ème ou 2nde)
12 10,8%
Il fallait payer et mes parents ne pouvaient pas
19 17,1%
Mes résultats étaient insuffisants et je ne pouvais plus redoubler
25 22,5%
Mes résultats étaient trop faibles 16 14,4% Autre (précisez) 19 17,1% TOTAL OBS. 111 100% Sortie du scolaire Vous avez quitté l'école pour les raisons suivantes : Sortie du scolaire Nb. cit. Fréq. Non réponse 7 6,3% Il me fallait quitter le lieu de résidence de mes parents
13 11,7%
Il fallait payer 31 27,9% Exclusion 41 36,9% Autre (précisez) 19 17,1% TOTAL OBS. 111 100% Sortie du scolaire _ autre Si autre, précisez la raison : Pour apprendre un métier 4 23,5% Voulait se former en FPA 4 23,5% Pas de raison 2 11,8% Voulait faire la couture 2 11,8% Devait redoubler mais a été inscrit en FPA, car père au chômage
1 5,9%
Est toujours à l'école en 5ème 1 5,9% Pour arrêter l'école 1 5,9% Voulait faire la mécanique 1 5,9% Voulait quitter l'école 1 5,9% Nombre de valeurs différentes : 9 'Pour apprendre un métier' est le plus cité : 4 observations. Il y a 94 non-réponses. Sortie du scolaire _ autre Si autre, précisez la raison : Pour apprendre un métier 11 64,7% Pas de raison 2 11,8% Pour arrêter l'école 2 11,8% Devait redoubler mais a été inscrit 1 5,9%
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 135
en FPA, car père au chômage Est toujours à l'école en 5ème 1 5,9% Nombre de valeurs différentes : 5 'Pour apprendre un métier' est le plus cité : 11 observations. Il y a 94 non-réponses. CSP Père Quelle profession exerce votre père ? CSP Père Nb.
cit. Fréq.
Non réponse 2 1,8% Agriculteur, éleveur, pêcheur 32 28,8% Commerçant 17 15,3% Artisan 4 3,6% Profession libérale/cadre 4 3,6% Cadre moyen 2 1,8% Employé, Ouvrier, manoeuvre 17 15,3% Personnel de service 12 10,8% Membre des forces armées 8 7,2% Autre métier et profession 7 6,3% Sans profession ou profession non précisée
6 5,4%
TOTAL OBS. 111 100% Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Education père Quel est le niveau éducatif de votre père ? Education père Nb. cit. Fréq. Non réponse 4 3,6% Illettré 18 16,2% Primaire 27 24,3% Secondaire 39 35,1% Supérieur 23 20,7% TOTAL OBS. 111 100% Emploi mère Votre mère exerce-t-elle une activité rémunérée ? Emploi mère Nb. cit. Fréq. Non réponse 2 1,8% Oui 39 35,1% Non 70 63,1% TOTAL OBS. 111 100% Emploi mère_Oui Si 'Oui', laquelle (lesquelles) ? Emploi mère_Oui Nb.
cit. Fréq.
Non réponse 74 66,7% Agriculteur, éleveur, pêcheur 2 1,8% Commerçant 11 9,9% Artisan 2 1,8% Profession libérale/cadre 2 1,8% Cadre moyen 2 1,8% Employé, Ouvrier, manœuvre 3 2,7%
Personnel de service 11 9,9% Membre des forces armées 1 0,9% Autre métier et profession 3 2,7% Sans profession ou profession non précisée
0 0,0%
TOTAL OBS. 111 100% Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Education mère Quel est le niveau éducatif de votre mère ? Education mère Nb. cit. Fréq. Non réponse 4 3,6% Illettrée 28 25,2% Primaire 37 33,3% Secondaire 34 30,6% Supérieur 8 7,2% TOTAL OBS. 111 100% Résidence parents Vos parents résident ? Résidence parents Nb. cit. Fréq. Non réponse 7 6,3% Dans une grande ville 61 55,0% Dans une ville moyenne 29 26,1% Au village 14 12,6% TOTAL OBS. 111 100% Sexe Vous êtes : Sexe Nb. cit. Fréq. Une fille 46 41,4% Un garçon 65 58,6% TOTAL OBS. 111 100% Age Quelle est votre date de naissance ? 1993 1 0,9% 1991 5 4,5% 1990 18 16,4% 1989 13 11,8% 1988 31 28,2% 1987 17 15,5% 1986 9 8,2% 1985 3 2,7% 1984 5 4,5% 1983 3 2,7% 1982 1 0,9% 1981 2 1,8% 1979 2 1,8% Nombre de valeurs différentes : 13 '1988' est le plus cité : 31 observations. Il y a 1 non-réponses. Age Quelle est votre date de naissance ?
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 136
26 2 1,8% 24 2 1,8% 23 1 0,9% 22 3 2,7% 21 5 4,5% 20 3 2,7% 19 9 8,2% 18 17 15,5% 17 31 28,2% 16 13 11,8% 15 18 16,4% 14 5 4,5% 12 1 0,9% Nombre de valeurs différentes : 13 '17' est le plus cité : 31 observations. Il y a 1 non-réponses. Lieu de naissance Vous êtes né(e) à ? Ouagadougou 54 48,6% Autre BF 40 36,0% Autre RCI 8 7,2% Bobo 7 6,3% Autre 2 1,8% Nombre de valeurs différentes : 5 'Ouagadougou' est le plus cité : 54 observations. Lieu de naissance2 Lieu de naissance codé Lieu de naissance2 Nb. cit. Fréq. Non réponse 3 2,7% Grande ville 67 60,4% Ville mo yenne 23 20,7% Village 18 16,2% TOTAL OBS. 111 100% Résidence scolaire Pendant cette année d'études vous résidez : Résidence scolaire Nb. cit. Fréq. Non réponse 3 2,7% Chez vos parents 81 73,0% Chez un tuteur 24 21,6% Seul(e) 2 1,8% Autre (précis ez) 1 0,9% TOTAL OBS. 111 100% Statut éts. L'établissement est : Statut éts. Nb. cit. Fréq. Public 23 20,7% Privé 1 25 22,5% Privé 2 63 56,8% TOTAL OBS. 111 100% Choix éts. Vous avez choisi cet établissement parce que ?
Choix éts. Nb.
cit. Fréq.
Non réponse 1 0,9% Il est proche de votre maison 11 9,9% Les frais de scolarité sont abordables pour vous
7 6,3%
Il forme dans la filière qui vous intéresse
77 69,4%
Vous y remplissez les conditions d'inscription
2 1,8%
Il est renommé pour la qualité de ses formations
28 25,2%
Autres 8 7,2% TOTAL OBS. 111 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Choix éts. Vous avez choisi cet établissement parce que ? Choix éts. Nb.
cit. Fréq.
Non réponse 1 0,9% Il est proche de votre maison 11 9,9% Conditions d'entrée abordables 9 8,1% Il forme dans la filière qui vous intéresse
77 69,4%
Il est renommé pour la qualité de ses formations
28 25,2%
Autres 8 7,2% TOTAL OBS. 111 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Choix éts._AUTRE Si 'Autres', précisez : Diplôme de l'Etat 1 25,0% Les parents n'ont pas les moyens de la mettre à l'école
1 25,0%
Ne veut pas rester sans travail 1 25,0% Pour acquérir des connaissances techniques et pratiques
1 25,0%
Nombre de valeurs différentes : 4 Il y a 107 non-réponses. Motivation Pour quelle raison faites vous cette formation Motivation Nb.
cit. Fréq.
Pour m'occuper en attendant mieux
16 14,4%
Pour obtenir un diplôme 76 68,5% Pour acquérir des connaissances techniques et pratiques
69 62,2%
autres 2 1,8% TOTAL OBS. 111
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 137
Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Classe Vous êtes en 1ère année de ? Classe Nb.
cit. Fréq.
Mécanique auto. 23 20,7% Structure métallique (construction métallique)
18 16,2%
Electricité 0 0,0% Menuiserie (menuiserie bois) 0 0,0% Coupe/couture 45 40,5% Froid et climatisation 0 0,0% Tôlerie/peinture 0 0,0% Electromécanique 25 22,5% Coiffure/esthétique 0 0,0% TOTAL OBS. 111 100% Choix La spécialité de formation suivie est-elle celle de vos vœux ? Choix Nb. cit. Fréq. Non réponse 3 2,7% Oui 80 72,1% Non 28 25,2% TOTAL OBS. 111 100% Choix Non Si 'Non' quel était votre vœu initial Electricité 4 28,6% Mécanique auto 2 14,3% Cuisine 1 7,1% Cuisine et autre chose 1 7,1% Etre avocate 1 7,1% Informatique 1 7,1% Jouer au football 1 7,1% Journalisme 1 7,1% Médecine 1 7,1% Puériculture 1 7,1% Nombre de valeurs différentes : 10 'Electricité' est le plus cité : 4 observations. Il y a 97 non-réponses. Scolaire/FPA Si vous aviez eu le choix, auriez-vous préféré vous former : Scolaire/FPA Nb.
cit. Fréq.
Non réponse 3 2,7% Dans le système dans le quel vous êtes actuellement
48 43,2%
Dans le système scolaire (enseignement technique)
48 43,2%
Cela vous est égal 12 10,8% TOTAL OBS. 111 100%
Scolaire/FPA Si vous aviez eu le choix, auriez-vous préféré vous former : Scolaire/FPA Nb.
cit. Fréq.
Non réponse 3 2,7% Dans le système dans le quel vous êtes actuellement
60 54,1%
Dans le système scolaire (enseignement technique)
48 43,2%
TOTAL OBS. 111 100% Appréciation Le programme de formation vous semble bien adapté à ce que vous attendiez : Appréciation Nb. cit. Fréq. Non réponse 1 0,9% Oui 35 31,5% Non 42 37,8% Plus ou moins 19 17,1% Je ne sais pas 14 12,6% TOTAL OBS. 111 100% Déplacement Comment venez-vous aux sessions de formation ? Déplacement Nb. cit. Fréq. à pieds 58 52,3% à vélo 46 41,4% à mobylette 5 4,5% à moto 7 6,3% en voiture 7 6,3% TOTAL OBS. 111 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Déplacement Comment venez-vous aux sessions de formation ? Déplacement Nb. cit. Fréq. à pieds 58 52,3% à vélo 46 41,4% à mobylette 5 4,5% Autre (moto, auto) 14 12,6% TOTAL OBS. 111 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Distance Considérez-vous que vous êtes, du lieu de formation ? Distance Nb. cit. Fréq. Non réponse 1 0,9% Très loin 62 55,9% Plutôt loin 17 15,3%
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 138
Loin 16 14,4% Proche 12 10,8% Très proche 3 2,7% TOTAL OBS. 111 100% Moyenne = 1,88 Ecart-type = 1,18 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Très loin) à 5 (Très proche). Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses. Distance Considérez-vous que vous êtes, du lieu de formation ? Distance Nb. cit. Fréq. Non réponse 1 0,9% Loin 95 85,6% Proche 15 13,5% TOTAL OBS. 111 100% Moyenne = 1,88 Ecart-type = 1,18 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Très loin) à 5 (Très proche). Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses. Distance x Déplacement Considérez-vous que vous êtes, du lieu de formation ? Comment venez-vous aux sessions de formation ? Distance/ Déplacement
à pieds ou à vélo
à mob.
à moto
en voiture
Total
Non réponse 0,9% 0,0% 0,0% 0,0% 0,9% Plutôt loin 60,4% 3,6% 1,8% 5,4% 71,2% Loin 10,8% 0,9% 1,8% 0,9% 14,4% Proche 9,9% 0,0% 0,9% 0,0% 10,8% Très proche 2,7% 0,0% 0,0% 0,0% 2,7% TOTAL 84,7% 4,5% 4,5% 6,3% 100% Les valeurs du tableau sont les pourcentages au total établis sur 111 citations. Conditions La procédure, la demande pour s'inscrire à la formation vous semblent ? Conditions Nb. cit. Fréq. Simple(s) 41 36,9% Compliquée(s) 52 46,8% Je ne la (les) connais pas 18 16,2% TOTAL OBS. 111 100% Economique Quel est le montant des frais annuels de formation que vous avez acquitté ? 187500 1 0,9% 100000 1 0,9% 87500 22 20,4%
80000 1 0,9% 45000 20 18,5% 30000 1 0,9% 25000 62 57,4% Nombre de valeurs différentes : 7 '25000' est le plus cité : 62 observations. Il y a 3 non-réponses. Economique Quel est le montant des frais annuels de formation que vous avez acquitté ? Economique Nb. cit. Fréq. Non réponse 3 2,7% Moins de 25000 0 0,0% De 25000 à 50000 83 74,8% De 50000 à 75000 0 0,0% De 75000 à 100000 23 20,7% De 100000 à 125000 1 0,9% De 125000 à 150000 0 0,0% De 150000 à 175000 0 0,0% 175000 et plus 1 0,9% TOTAL OBS. 111 100% Minimum = 25000, Maximum = 187500 Somme = 4772500 Moyenne = 44189,81 Ecart -type = 28880,65 8 classes ont été identifiées. La moyenne et l'écart-type sont calculés sans tenir compte des non-réponses. Economique_AUTRE Ce montant vous le trouvez ? Economique_AUTRE Nb. cit. Fréq. Non réponse 1 0,9% Tout à fait abordable 41 36,9% Plutôt abordable 24 21,6% Plutôt pas abordable 18 16,2% Pas du tout abordable 27 24,3% TOTAL OBS. 111 100% Moyenne = 2,28 Ecart-type = 1,20 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Tout à fait abordable) à 4 (Pas du tout abordable). Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses. Economique_AUTRE Ce montant vous le trouvez ? Economique_AUTRE Nb. cit. Fréq. Non réponse 1 0,9% Abordable 65 58,6% Pas abordable 45 40,5% TOTAL OBS. 111 100% Moyenne = 2,28 Ecart-type = 1,20 La question est à réponse unique sur une échelle.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 139
Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Tout à fait abordable) à 4 (Pas du tout abordable). Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses. Enseignants Dans combien de matières, n'avez-vous pas eu d'enseignants, à un moment donné dans l'année ? Enseignants Nb. cit. Fréq. Non réponse 9 8,1% 0 matière 42 37,8% 1 à 2 matières 35 31,5% Plus de 2 matières 25 22,5% TOTAL OBS. 111 100% Difficultés Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans votre formation ? Difficultés Nb. cit. Fréq. Non réponse 2 1,8% Insuffisance de matériels de formation (craies, livres, matières d’œuvre, etc.)
52 46,8%
Classes surchargées 12 10,8% Fréquents retards des enseignants 49 44,1% Insuffisance des équipements (nous sommes trop nombreux par machine)
54 48,6%
Aucune difficulté majeure 7 6,3% TOTAL OBS. 111 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses mult iples (2 au maximum). Année scolaire Nous sommes en fin d'année scolaire. Vous en êtes ? Année scolaire Nb. cit. Fréq. Non réponse 4 3,6% Pas du tout satisfait 42 37,8% Plutôt pas satisfait 14 12,6% Plutôt satisfait 12 10,8% Tout à fait satisfait 39 35,1% TOTAL OBS. 111 100% Moyenne = 2,45 Ecart-type = 1,33 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Pas du tout satisfait) à 4 (Tout à fait satisfait). Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses. Année scolaire Nous sommes en fin d'année scolaire. Vous en êtes ? Année scolaire Nb. cit. Fréq. Non réponse 4 3,6% Pas satisfait 56 50,5% Satisfait 51 45,9% TOTAL OBS. 111 100% Moyenne = 2,45 Ecart-type = 1,33
La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Pas du tout satisfait) à 4 (Tout à fait satisfait). Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 140
ANNEXE 9 : VERBATIMS DE L'ENQUÊTE DES PROMOTEURS OU GÉRANTS
Création Quelle est la date de création de l'établissement ? 2003 1 9,1% 2002 2 18,2% 2001 1 9,1% 1998 2 18,2% 1997 1 9,1% 1995 1 9,1% 1994 1 9,1% 1993 1 9,1% 1959 1 9,1% Nombre de valeurs différentes : 9 Filières Nombre de filières auxquelles forme l'établissement ? 7 1 9,1% 5 2 18,2% 3 1 9,1% 2 3 27,3% 1 4 36,4% Nombre de valeurs différentes : 5 '1' est le plus cité : 4 observations. Filières Nombre de filières auxquelles forme l'établissement ? Filières Nb. cit. Fréq. Moins de 2,00 4 36,4% De 2,00 à 5,00 4 36,4% 5,00 et plus 3 27,3% TOTAL OBS. 11 100% Minimum = 1, Maximum = 7 Somme = 30 Moyenne = 2,73 Ecart-type = 2,05 3 classes ont été identifiées. Filières_2 Veuillez lister toutes les filières auxquelles forme l'établissement Filières_2 Nb. cit. Fréq. Mécanique auto. 2 18,2% Structure métallique (construction métallique)
2 18,2%
Electricité 4 36,4% Menuiserie (menuiserie bois) 2 18,2% Coupe/couture (broderie, teinture, tissage, tricotage)
7 63,6%
Froid et climatisation 0 0,0% Tôlerie/peinture 1 9,1% Electromécanique 1 9,1% Coiffure/esthétique 2 18,2% Mécanique générale 1 9,1% Restauration 0 0,0% Réparation machine de bureau 1 9,1% Electronique 1 9,1% Mécanique 2 roues 0 0,0%
Stylisme 1 9,1% Modélisme 2 18,2% Informatique 1 9,1% Bâtiment 1 9,1% TOTAL OBS. 11 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (7 au maximum). Effectifs 2004/2005 Quel est l'effectif total des apprenants pour l'année 2004/2005 335 1 9,1% 240 1 9,1% 161 1 9,1% 135 1 9,1% 95 1 9,1% 86 1 9,1% 77 1 9,1% 71 1 9,1% 60 1 9,1% 58 1 9,1% 35 1 9,1% Nombre de valeurs différentes : 11 Effectifs 2004/2005 Quel est l'effectif total des apprenants pour l'année 2004/2005 Effectifs 2004/2005 Nb. cit. Fréq. Moins de 50 1 9,1% De 50 à 100 6 54,5% De 100 à 150 1 9,1% De 150 à 200 1 9,1% De 200 à 250 1 9,1% De 250 à 300 0 0,0% 300 et plus 1 9,1% TOTAL OBS. 11 100% Minimum = 35, Maximum = 335 Somme = 1353 Moyenne = 123,00 Ecart-type = 91,18 7 classes ont été identifiées. Effectifs filles Effectif des filles : 156 1 9,1% 135 2 18,2% 86 1 9,1% 74 1 9,1% 71 1 9,1% 59 1 9,1% 34 1 9,1% 18 1 9,1% 8 1 9,1% 2 1 9,1% Nombre de valeurs différentes : 10
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 141
Effectifs 2004/2005 GROUPE Effectifs Moy. Min Max. Non
rép. Somme
Part
Effectifs 2004/2005
123.00 35 335 0 1353 63.5
Effectifs filles
70.73 2 156 0 778 36.5
Ensemble 96.86 2 335 2131 100 Contacts Veuillez indiquer les contacts de l'établissement : 1 : Sahel Solidarité / Centre artisanal féminin d'initiation et de perfectionnement (CAFIP) 01 BP 372 Ouagadougou 01 Tél. : 50.35.35.45 / 50.35.20.21 Fax. : 50.35.33.28 Email : [email protected] / [email protected] 2 : NAS Mode 09 BP 1334 Ouagadougou 09, 1200 Logements secteur 14 Tél. : 50.36.03.17 / 76.65.62.62 Fax. : 50.30.74.48 Email : [email protected] 3 : Cours Morel, enseignement privé des métiers de la mode et de la beauté 01 BP 4128 Ouagadougou 01 Tél. : 50.34.25.34 Email : [email protected] 4 : Centre d'apprentissage et de formation continue (CAFOC) 01 BP 956 Ouagadougou 01 Tél. : 50.35.00.67 / 76.54.19.82 5 : Centre de stylisme et de modélisme de Ouagadougou (CESMO) Avenue du conseil de l'entente - secteur 9, 12 BP 34 Ouagadougou 12 Tél. : 50.34.13.33 / 70.23.96.54 Email : [email protected] 6 : Centre féminin d'initiation et d'apprentissage aux métiers (CFIAM) BP 231 Koudougou Tél. : 50.37.43.06 / 70.20.53.64 Email : [email protected] 7 : Centre El Nour 01 BP 1769 Ouagadougou 01 Tél. : 50.36.54.12 Fax. : 50.36.09.23 Email : [email protected] 8 : Centre d'évaluation et de formation professionnelle de Ouagadougou (CEFP-Ouaga) 01 BP 367 Ouagadougou 01 Tél. : 50.30.68.36 / 50.31.14.08 9 : Centre africain de coiffure et d’esthétique 1200 Logements, secteur 14, 01 BP 1477 Ouagadougou 01 Tél. : 50.39.33.64 / 70.26.65.74 Email : [email protected] 10 : Centre de promotion et d'apprentissage des métiers (CPAM) Sis derrière Maison du peuple 07 BP 5111 Ouagadougou 07 Tél. : 50.30.11.72 / 70.23.13.98 11 : EMANA Confection 04 BP 8155 Ouagadougou 04 Tél. : 50 34 28 17 / Fax. : 50 34 07 14 Enseignants Taille de votre personnel enseignant/formateur ? Enseignants Nb. cit. Fréq. 5 enseignants/formateurs 2 18,2%
6-10 enseignants/formateurs 3 27,3% 11-15 enseignants/formateurs 3 27,3% 16-20 enseignants/formateurs 1 9,1% plus de 20 enseignants/formateurs
2 18,2%
TOTAL OBS. 11 100% Autres agents Cochez dans la liste suivante les agents dont dispose l'établissement en plus : Autres agents Nb. cit. Fréq. Directeur 11 100% Censeur 2 18,2% Chef des travaux 4 36,4% Intendant/économe 4 36,4% Secrétaire/comptable 10 90,9% Surveillants 6 54,5% Agents de soutien (gardiens, agent de liaison, chauffeur..)
10 90,9%
TOTAL OBS. 11 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (7 au maximum). Finances Quels sont les moyens financiers dont vous avez disposé (budget) pour l'année 2004/2005 ? 102 517 699 1 12,5% 25 000 000 1 12,5% 23 093 478 1 12,5% 16 555 000 1 12,5% 8 500 000 1 12,5% 8 000 000 2 25,0% 6 125 000 1 12,5% Nombre de valeurs différentes : 7 Il y a 3 non-réponses. Finances Quels sont les moyens financiers dont vous avez disposé (budget) pour l'année 2004/2005 ? Finances Nb.
cit. Fréq.
Non réponse 3 27,3% Moins de 10000000,00 4 36,4% De 10000000,00 à 20000000,00 1 9,1% De 20000000,00 à 30000000,00 2 18,2% De 30000000,00 à 40000000,00 0 0,0% De 40000000,00 à 50000000,00 0 0,0% De 50000000,00 à 60000000,00 0 0,0% De 60000000,00 à 70000000,00 0 0,0% De 70000000,00 à 80000000,00 0 0,0% De 80000000,00 à 90000000,00 0 0,0% De 90000000,00 à 100000000,00 0 0,0% De 100000000,00 à 110000000,00 1 9,1% 110000000,00 et plus 0 0,0% TOTAL OBS. 11 100% Minimum = 6125000, Maximum = 102517696 Somme = 197791174
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 142
Moyenne = 24723896,75 Ecart -type = 32270844,44 12 classes ont été identifiées. La moyenne et l'écart-type sont calculés sans tenir compte des non-réponses. Fonction Quelle est votre fonction dans l'établissement Fonction Nb. cit. Fréq. Fondateur (trice) 8 72,7% Gérant(e)/Directeur (trice) 3 27,3% Autre (préciser au regard) 0 0,0% TOTAL OBS. 11 100% Scolarité Quel est votre niveau scolaire ? Scolarité Nb. cit. Fréq. Illettré(e) 0 0,0% Primaire 1 9,1% Secondaire 2 18,2% Supérieur 8 72,7% TOTAL OBS. 11 100% Niveau atteint Si vous avez le niveau primaire, secondaire ou supérieur, quelle a été votre dernière classe fréquentée ? 1 : BAC + 4 (Sociologie) 2 : BAC + 3 (Stylisme de mode) 3 : 2ème année BEP 5 : 1ère D 6 : BAC +5 ans (Elevage) 7 : DEUA (Informatique) 8 : Technicien supérieur 9 : BAC + 1 an (pharmacie) 10 : BAC + 4 ans (géographie) 11 : CM Niveau atteint_codé Si vous avez le niveau primaire, secondaire ou supérieur, quelle a été votre dernière classe fréquentée ? 2ndaire 2d cycle 2 20,0% BAC + 3 2 20,0% BAC + 4 2 20,0% BAC + 1 an (pharmacie) 1 10,0% BAC + 5 ans (Elevage) 1 10,0% CM 1 10,0% DEUA (Informatique) 1 10,0% Nombre de valeurs différentes : 7 Il y a 1 non-réponses. Sexe Vous êtes ? Sexe Nb. cit. Fréq. Un homme 7 63,6% Une femme 4 36,4%
TOTAL OBS. 11 100% Age Indiquez votre âge sur l'échelle proposée : Age Nb. cit. Fréq. 20-30 ans 1 9,1% 31-40 ans 4 36,4% 41-50 ans 4 36,4% 51 ans et plus 2 18,2% TOTAL OBS. 11 100% Objectifs Quels sont les objectifs que vous poursuivez avec la création de l'établissement ? 1 : Aider les filles déscolarisées à se former et à avoir du travail 2 : Développer la méthode géométrique de la coupe en couture et aider les jeunes à apprendre un métier 3 : Contribuer à la promotion et à l'épanouissement de la femme e général et burkinabè en particulier 4 : Aider les jeunes dont les parents ont peu de moyens à apprendre un métier. Prendre en compte les déscolarisés 5 : Faciliter l'insertion socioéconomique des jeunes dans le marché de l’emploi. Promouvoir l'art vestimentaire dans le pays. Contribuer à l'épanouissement de la jeune fille 6 : Contribuer à enrichir l'éventail de choix professionnel des filles. Renforcer la présence des filles dans les professions où elles sont absentes Fournir à l'industrie burkinabè des techniciennes hautement qualifiées Trouver des voies porteuses d'avenir et contribuer à renforcer le pouvoir économique de la femme 7 : Venir en aide aux populations défavorisées. Permettre l'accès à la formation aux jeunes. Contribuer dans l'éducation des enfants Offrir des chances d'insertion dans le monde du travail aux jeunes 8 : Aide à la création d'emplois en milieux rural et urbain. Promotion et formation de compétences pour les entreprises du secteur informel. Freiner l'exode rural et la migration à l'étranger 9 : Apporter appui et connaissance aux jeunes gens qui souhaitent apprendre et exercer le métier de coiffeur. Valoriser la profession de coiffeur par la mise en place de diplômes et de formations reconnues et adaptées . Aider les jeunes déscolarisés ou non scolarisés à avoir un métier 10 : Donner une seconde chance aux jeunes exclus du système scolaire classique. Promouvoir l'apprentissage traditionnel des métiers. Promouvoir l'auto-emploi 11 : Former les élèves dans le métier de la couture, de telle sorte qu'à leur sortie ils soient prêts à s'installer à leur propre compte. D'être connu à travers la région et même la sous-région par la qualité de la formation en couture.
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 143
Financement Quelles sont les principales sources de financement des activités de formation ? Financement Nb. cit. Fréq. Frais de formation consentis par les apprenants et leurs familles
11 100%
Subventions de l'Etat 1 9,1% Subventions de communes 0 0,0% Subventions de bailleurs de fonds 3 27,3% Subvention d'ONG's 3 27,3% Autres subventions 1 9,1% TOTAL OBS. 11 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum). Attentes Quelles ont été les principales difficultés rencontrées à la création de l'établissement ? Attentes Nb. cit. Fréq. Financières 10 90,9% Manque de ressources humaines qualifiées (enseignants, encadreurs, etc.)
6 54,5%
Autorisation de création 3 27,3% Autres 3 27,3% TOTAL OBS. 11 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum). Attentes_AUTRE Si 'Autres', précisez : Comment asseoir le système 1 50.0% Manque de documentation, de référentiels et manuels de formation
1 50.0%
Nombre de valeurs différentes : 2 Il y a 9 non-réponses. Amélioration Que souhaiteriez-vous améliorer de façon prioritaire dans l'établissement ? Amélioration Nb. cit. Fréq. L'infrastructure 9 81.8% L'équipement pédagogique 10 90.9% La qualification des enseignants 3 27.3% Le nombre d'enseignants 1 9.1% Les contenus de formations 1 9.1% Les règlements d'examens 2 18.2% Autres 1 9.1% TOTAL OBS. 11 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum).
Formation/emploi Vous estimez que la formation va permettre aux apprenants de : Formation/emploi Nb. cit. Fréq. Chercher un emploi dans la spécialité
11 100%
Chercher un emploi dans d'autres spécialités également
0 0.0%
Poursuivre des études dans un établissement scolaire
1 9.1%
Créer leur propre affaire 9 81.8% Autre (Précisez) 0 0.0% TOTAL OBS. 11 Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Critères sélection Quels sont les critères de sélections des apprenants à l'inscription ? 1 : Etre âgé de 15 à 20 ans. Avoir au moins le niveau de la classe de CM2. Respecter le règlement intérieur du centre 2 : Niveau 4ème (pour couture et modélisme). Niveau 1ère (pour couture stylisme de mode) 3 : Avoir le niveau 4ème. Avoir plus de 15 ans (apprentis) 4 : Avoir 14-18 ans (orphelins), niveau CEP Avoir 16-24 ans (jeunes des provinces), niveau CEP Avoir 16-24 ans (jeunes déscolarisés du 2ndaire), niveau 6ème-T 5 : Niveau 5ème. Diplôme du CEP. Age : 13 - 20 ans 6 : Section couture : avoir achevé sa formation dans un autre centre. Section tôlerie -peinture : Niveau CEP. Section électricité auto. : Niveau CEP. Section électronique : Niveau 4ème. Test de niveau 7 : Age : 14 - 18 ans. Avoir le CEP ou le niveau CM2. Acquitter les frais d'inscription 8 : Niveau de scolarisation. Test de niveau. Expérience dans un métier (non scolarisés) 9 : Niveau scolaire. Age minimum : 15 ans. Travailler dans un salon (apprentissage dual) 10 : Avoir plus de 15 ans. Avoir au minimum le CEP. Accepter le règlement intérieur. Acquitter les frais de formation 11 : Avoir au moins le CEP Critères sélection_codé Quels sont les critères de sélections des apprenants à l'inscription ? Age : 13 - 24 ans 9 28.1% Diplôme CEP ou niveau CM2 7 21.9% Test de niveau 4 12.5% Avoir le niveau 4ème 3 9.4% Expérience dans un métier 3 9.4% Accepter le règlement intérieur 2 6.3% Acquitter les frais de formation 2 6.3% Niveau 1ère (pour couture stylisme 1 3.1%
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 144
de mode) Niveau 5ème 1 3.1% Nombre de valeurs différentes : 9 'Age : 13 - 24 ans' est le plus cité : 9 observations. Economique Quel est le montant des frais annuels de formation ? 215000 1 9.1% 175000 1 9.1% 160000 1 9.1% 150000 1 9.1% 142000 1 9.1% 87500 1 9.1% 85000 1 9.1% 50000 1 9.1% 45000 1 9.1% 32000 1 9.1% 25000 1 9.1% Nombre de valeurs différentes : 11 Economique Quel est le montant des frais annuels de formation ? Economique Nb. cit. Fréq. Moins de 50000 3 27.3% De 50000 à 75000 1 9.1% De 75000 à 100000 2 18.2% De 100000 à 125000 0 0.0% De 125000 à 150000 1 9.1% De 150000 à 175000 2 18.2% De 175000 à 200000 1 9.1% 200000 et plus 1 9.1% TOTAL OBS. 11 100% Minimum = 25000, Maximum = 215000 Somme = 1166500 Moyenne = 106045.45 Ecart-type = 65166.88 8 classes ont été identifiées. Enseignants permanents Combien d'enseignants permanents compte le centre ? Enseignants permanents Nb. cit. Fréq. Moins de 5 5 45.5% De 5 à 10 8 72.7% De 10 à 15 10 90.9% De 15 à 20 10 90.9% 20 et plus 11 100% TOTAL OBS. 11 100% Minimum = 0, Maximum = 29 Somme = 85 Moyenne = 7.73 Ecart-type = 7.88 5 classes ont été identifiées. Les valeurs du tableau sont les effectifs et fréquences cumulés. Enseignants vacataires Combien d'enseignants vacataires compte le centre ?
Enseignants vacataires Nb. cit. Fréq. Moins de 5.00 6 54.5% De 5.00 à 10.00 10 90.9% De 10.00 à 15.00 10 90.9% De 15.00 à 20.00 11 100% 20.00 et plus 11 100% TOTAL OBS. 11 100% Minimum = 0, Maximum = 18 Somme = 58 Moyenne = 5.27 Ecart-type = 5.00 5 classes ont été identifiées. Les valeurs du tableau sont les effectifs et fréquences cumulés. Enseignants GROUPE enseignants Moy. Min Max. Non
rép. Somme
Part
Enseignants permanents
7.73 0 29 0 85 59.4
Enseignants vacataires
5.27 0 18 0 58 40.6
Ensemble 6.50 0 29 143 100 Enseignants provenance Les enseignants intervenant dans le centre : Enseignants provenance Nb. cit. Fréq. Viennent de l'éducation nationale
8 72.7%
Sont des étudiants 9 81.8% Sont des indépendants 18 163.6% Sont de provenance non définie 19 172.7% TOTAL OBS. 11 Les valeurs du tableau sont les effectifs et fréquences cumulés. Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum). Infrastructure équipements De l'infrastructure et des équipements de l'établissement vous diriez qu'ils sont : Infrastructure équipements Nb. cit. Fréq. Pas encore aux normes 4 36.4% Plutôt pas encore aux normes 6 54.5% Plutôt aux normes 10 90.9% Tout à fait aux normes 11 100% TOTAL OBS. 11 100% Moyenne = 2.18 Ecart-type = 1.08 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Pas encore aux normes) à 4 (Tout à fait aux normes). Les valeurs du tableau sont les effectifs et fréquences cumulés. Infrastructure équipements De l'infrastructure et des équipements de l'établissement vous diriez qu'ils sont :
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 145
Infrastructure équipements Nb. cit. Fréq. Pas aux normes 6 54.5% Aux normes 11 100% TOTAL OBS. 11 100% Moyenne = 2.18 Ecart-type = 1.08 La question est à réponse unique sur une échelle. Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Pas encore aux normes) à 4 (Tout à fait aux normes). Les valeurs du tableau sont les effectifs et fréquences cumulés. Contrôle qualité Comment sont contrôlées les activités de formation et leur qualité ? Au niveau des élèves : 3 compositions par an
3 13.0%
Evaluation de fin de formation 3 13.0% Attestation aux plus méritants 1 4.3% Au niveau général : 2 rapports semestriels par an
1 4.3%
Contrôle à partir des cahiers de textes, remplis par les enseignants, assuré par le surveillant et le coordonnateur
1 4.3%
Contrôle en cours de formation 1 4.3% Contrôle interne pour l'exécution intégrale du programme
1 4.3%
Contrôle qualité par constat de ce que les apprenants sont capables de faire pratiquement
1 4.3%
Echanges d'enseignants dans les classes pour les évaluations
1 4.3%
Envoi de rapports au ministère de l'emploi
1 4.3%
Evaluation de niveau chaque mois 1 4.3% Evaluation semestrielle des connaissances
1 4.3%
Evaluations périodiques 1 4.3% Il n'y pas de structure de contrôle 1 4.3% Le censeur supervise les activités, contrôle la présence des enseignants, contrôle l'exécution du programme de formation.
1 4.3%
Le directeur effectue des visites de classes
1 4.3%
Par le service de suivi/évaluation constitué de psychologue et de pédagogues
1 4.3%
Suivi/évaluation des enseignants par la direction
1 4.3%
Tenue d'un conseil des formateurs 1 4.3% Nombre de valeurs différentes : 19 'Evaluation de fin de formation' est le plus cité : 3 observations. Difficultés Quelles difficultés rencontre l'établissement ? Difficultés Nb. cit. Fréq. Il y a déficit en enseignants dans des matières importantes
5 45.5%
Il n'y a pas assez de matériels de formation (livres, matières d’œuvre, etc.)
15 136.4%
Certains programmes ne sont pas achevés dans l'année
15 136.4%
Les effectifs des classes sont pléthoriques
15 136.4%
Les enseignants sont souvent en retard
15 136.4%
Pas de difficulté majeure 17 154.5% TOTAL OBS. 11 Les valeurs du tableau sont les effectifs et fréquences cumulés. Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (2 au maximum). Difficultés_AUTRE Autres difficultés, précisez : Certains parents n'arrivent pas payer les frais de scolarité
4 44.4%
Cas d'abandon au cours de la formation
1 11.1%
Difficulté de gestion des stocks 1 11.1% Insuffisance de matière d’œuvre au niveau des élèves
1 11.1%
Manque de canaux d'écoulement des produits
1 11.1%
Pas de contrôle des activités, validant leur qualité sur le plan national, voire régional
1 11.1%
Nombre de valeurs différentes : 6 'Certains parents n'arrivent pas payer les frais de scolarité' est le plus cité : 4 observations. Il y a 6 non-réponses. Programmes de formation Les programmes de formation sont : Programmes de formation Nb. cit. Fréq. Conçus par les enseignants seuls 1 9.1% Conçus par les enseignants et les professionnels de la filière concernée
11 100%
Conçus par des experts, consultants
14 127.3%
Conçus par des structures d'appui à la formation professionnelle
16 145.5%
Il n' y a pas de programmes dignes de ce nom
16 145.5%
TOTAL OBS. 11 Les valeurs du tableau sont les effectifs et fréquences cumulés. Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum).
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 146
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS .....................................................................................................................3
AVERTISSEMENT.......................................................................................................................4
SOMMAIRE ..................................................................................................................................5
L’INTRODUCTION .....................................................................................................................6
INTRODUCTION .........................................................................................................................7
PARTIE 1 : LA PROBLÉMATIQUE .........................................................................................9
PROBLÉMATIQUE ...................................................................................................................10 I LE CONTEXTE DU BURKINA FASO .....................................................................................10 I.1 CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE ET DÉMOGRAPHIQUE................................................................. 10 I.2 CONTEXTE POLITIQUE ET GOUVERNANCE ............................................................................ 10 I.3 CONTEXTE SOCIOÉCONOMIQUE........................................................................................... 11 I.3.1 Contexte de l’éducation ...................................................................................................... 12 I.3.2 Le contexte macro-économique........................................................................................... 13 I.4 CONTEXTE SPÉCIFIQUE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE............................................... 16 I.4.1 Organisation de la formation professionnelle ........................................................................ 16 I.4.2 Formation professionnelle et insertion professionnelle .......................................................... 17 I.4.3 La formation professionnelle formelle ................................................................................. 18 II LA COOPÉRATION AUTRICHIENNE AU BURKINA FASO.......................................................20 II.1 UN BILAN SUCCINCTE DES APPUIS DE LA COOPÉRATION AUTRICHIENNE AU SECTEUR DE LA
FORMATION PROFESSIONNELLE ........................................................................................... 22 II.1.1 Le bilan jusqu’en 2001 ....................................................................................................... 22 II.1.2 Le bilan des trois dernières années (2002-2004) ................................................................... 22 II.2 LE BILAN FINANCIER DES 3 DERNIÈRES ANNÉES.................................................................... 23 II.3 CONCLUSION ..................................................................................................................... 23 III LA PROBLÉMATIQUE DE DÉVELOPPEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE AU
BURKINA FASO .................................................................................................................24 III.1 ANALYSE DE LA POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE L’ADMINISTRATION
PUBLIQUE .......................................................................................................................... 24 III.1.1 Le ministère de l'enseignement de base et de l'alphabétisation............................................... 24 III.1.2 Le ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique.............. 24 III.1.3 Le ministère du travail, de l’emploi et de la jeunesse ............................................................ 26 III.1.4 Analyse des stratégies sectorielles ....................................................................................... 27 III.2 RÔLE DU SECTEUR PRIVÉ .................................................................................................... 28 III.3 LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT ............................................................................... 29 IV DE LA DEMANDE A LA COMMANDE ....................................................................................30 IV.1 ANALYSE DE LA DEMANDE ET CONSTATS............................................................................. 30 IV.2 LA COMMANDE.................................................................................................................. 32 IV.2.1 Précision de la demande en commande................................................................................ 32 IV.2.2 L’envergure de la mission................................................................................................... 33 IV.2.3 Le cadre de la mission : le BuCo......................................................................................... 34 IV.2.4 La commande et ses enjeux................................................................................................. 34 IV.3 HYPOTHÈSES ..................................................................................................................... 35
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 147
PARTIE 2 : L’APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE..............................................................36
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE .......................................................................................37 V LE CADRE D’ANALYSE.......................................................................................................37 V.1 CADRAGE THÉORIQUE SUR LE QUESTIONNEMENT................................................................. 38 V.1.1 De l’éducation à la formation professionnelle ....................................................................... 39 V.1.2 De la notion d’accès........................................................................................................... 40 V.1.3 De la notion de qualité ........................................................................................................ 42 V.1.4 De la notion de coopération ................................................................................................ 45 V.2 LA DÉMARCHE D’INGÉNIERIE.............................................................................................. 45 V.2.1 La commande : un audit de la FPA...................................................................................... 46 V.2.2 Le diagnostic : Identification des indicateurs de recherche .................................................... 47 V.2.3 L’approche systémique ....................................................................................................... 48 V.2.4 L’analyse fonctionnelle ...................................................................................................... 48 V.3 CONCLUSION ..................................................................................................................... 49
PARTIE 3 : LA RECHERCHE ET L’ANALYSE...................................................................50
RECHERCHE ET ANALYSE...................................................................................................51 VI MÉTHODOLOGIE...............................................................................................................51 VI.1 DÉROULEMENT DE LA RECHERCHE...................................................................................... 52 VI.2 LES ÉCHANTILLONS DE L’ENQUÊTE ..................................................................................... 53 VI.2.1 L'échantillon des apprenants ............................................................................................... 54 VI.2.2 Le groupe des promoteurs ou gérants de structures de FPA................................................... 55 VI.3 ORGANISATION ET COLLECTE DES DONNÉES ........................................................................ 55 VI.4 LE TRAITEMENT INFORMATIQUE DES DONNÉES .................................................................... 56 VI.5 LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES.......................................................................................... 56 VII LE CHANTIER....................................................................................................................57 VII.1 DÉROULEMENT DE LA MISSION............................................................................................ 57 VII.2 APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE............................................................................................ 59 VII.3 RÉSULTATS DE LA MISSION ................................................................................................. 59 VIII ESSAI D’ANALYSE DES DONNÉES RECUEILLIES ..................................................................60 VIII.1 LES CARACTÉRISTIQUES DU DISPOSITIF DE FPA................................................................... 61 VIII.1.1 De l’existence de la FPA dans sa forme actuelle ................................................................. 61 VIII.1.2 Les spécialités de formation en FPA.................................................................................. 62 VIII.1.3 Les effectifs d’apprenants en FPA...................................................................................... 63 VIII.1.4 Les formateurs en FPA..................................................................................................... 64 VIII.1.5 Les autres agents du dispositif FPA.................................................................................... 65 VIII.1.6 Le financement de la FPA................................................................................................. 66 VIII.1.7 Les apprenants.................................................................................................................. 67 VIII.1.7.1 Leur motivation envers la FPA....................................................................................... 67 VIII.1.7.2 Leur profil éducatif ........................................................................................................ 68 VIII.1.7.3 Leurs caractéristiques sociales ........................................................................................ 71 VIII.1.8 Les promoteurs ou gérants de FPA..................................................................................... 77 VIII.2 DE L’ACCÈS À LA FPA........................................................................................................ 78 VIII.2.1 La dimension de la non discrimination ............................................................................... 78 VIII.2.2 L’accessibilité physique .................................................................................................... 80 VIII.2.3 L’accessibilité économique ............................................................................................... 82 VIII.2.4 Conclusion sur l’accès ...................................................................................................... 83 VIII.3 DE LA QUALITÉ DE LA FPA................................................................................................. 83 VIII.3.1 La dimension des caractéristiques des apprenants ............................................................... 84 VIII.3.2 La dimension du contexte.................................................................................................. 86
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 148
VIII.3.2.1 De la situation économique et de l’état du marché de l’emploi.......................................... 86 VIII.3.2.2 Des facteurs socioculturels et religieux ............................................................................ 87 VIII.3.2.3 Des stratégies d’aide et de coopération ............................................................................ 88 VIII.3.2.4 De la connaissance de la formation et de l’infrastructure de soutien................................... 89 VIII.3.2.5 Des ressources publiques à la disposition de la formation ................................................. 89 VIII.3.2.6 De la compétitivité de la fonction formatrice sur le marché de l’emploi............................. 90 VIII.3.2.7 De la gouvernance nationale et des stratégies de gestion de la formation............................ 91 VIII.3.2.8 Des effets des pairs ........................................................................................................ 91 VIII.3.2.9 Du soutien parental........................................................................................................ 92 VIII.3.2.10 Du temps disponible pour participer à la formation ........................................................ 92 VIII.3.2.11 Des normes nationales.................................................................................................. 93 VIII.3.2.12 Des attentes du public .................................................................................................. 93 VIII.3.2.13 Des exigences du marché de l’emploi............................................................................ 94 VIII.3.2.14 De la mondialisation .................................................................................................... 94 VIII.3.3 La dimension apports facilitateurs...................................................................................... 95 VIII.3.4 La dimension formation et apprentissage............................................................................ 97 VIII.3.5 La dimension résultats .................................................................................................... 100 VIII.3.6 Conclusion sur la qualité ................................................................................................. 100 VIII.4 DE LA COOPÉRATION EN FPA............................................................................................ 101 VIII.5 CONCLUSION SUR LA RECHERCHE ET L’ANALYSE ............................................................... 102
PARTIE 4 : LES PRÉCONISATIONS ...................................................................................103
PRÉCONISATIONS .................................................................................................................104 IX LA PROFESSIONNALISATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE FORMELLE..............105
X LA NORMALISATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE NON FORMELLE...................106
XI L'APPUI À L'ÉLABORATION D'UNE APPROCHE PROGRAMME EN FORMATION PROFESSIONNELLE..........................................................................................................107
LA CONCLUSION....................................................................................................................108
CONCLUSION ..........................................................................................................................109 XII LA VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES................................................................................110
XIII CONCLUSION ..................................................................................................................111
LISTE DES SIGLES UTILISÉS ..............................................................................................115
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................117
ANNEXES ..................................................................................................................................122
TABLE DES MATIÈRES.........................................................................................................146 LISTE DES TABLEAUX TABLEAU 1 : DONNÉES DE BASE SUR LE BURKINA FASO ................................................................12
TABLEAU 2 : RÉPARTITION DES EMPLOIS ET AUTOEMPLOIS ENTRE SECTEURS FORMEL ET INFORMEL, ET PAR MILIEU DE RÉS IDENCE ....................................................................................18
TABLEAU 3 : RÉFÉRENTIEL D’ANALYSE DE LA DIMENSION ACCÈS À LA FPA.................................42
TABLEAU 4 : EFFECTIF DES FORMATEURS EN FPA, RÉPARTITION ENTRE PERMANENTS ET VACATAIRES ..............................................................................................................64
TABLEAU 5 : DISTRIBUTION DU COÛT MOYEN ANNUEL DE FORMATION D’UN APPRENANT SELON LES PLAGES BUDGÉTAIRES DE 10 MILLIONS......................................................................67
J.M. COULIBALY, Mémoire Master Ingénierie et Conseil en Formation, année 2004-2005 149
TABLEAU 6 : EFFECTIFS DES APPRENANTS EN FPA ENQUÊTÉS ........................................................68
TABLEAU 7 : CHOIX DE LA SPÉCIALITÉ DE FORMATION ET SATISFACTION VIS À VIS DE LA FORMATION ...............................................................................................................71
TABLEAU 8 : RÉSIDENCE SCOLAIRE ET LIEU DE NAISSANCE ............................................................72
TABLEAU 9 : NIVEAUX ÉDUCATIFS DES PARENTS DES APPRENANTS ...............................................73
TABLEAU 10 : ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES DES MÈRES ..............................................................76
LISTE DES GRAPHIQUES GRAPHIQUE 1 : LES ACTEURS DE LA FP AU BURKINA FASO............................................................17
GRAPHIQUE 2 : BILAN DES PRÉVISIONS ET DÉCAISSEMENTS DE 2002 À 2004..................................23
GRAPHIQUE 3 : DIMENSIONS ET INDICATEURS DE L’ACCÈS À LA FPA.............................................41
GRAPHIQUE 4 : CADRE DE COMPRÉHENSION DE LA QUALITÉ DE LA FPA........................................43
GRAPHIQUE 5 : CLARIFICATION DES ENJEUX DE LA COMMANDE D’AUDIT DE LA FPA AU BURKINA FASO.......................................................................................................................47
GRAPHIQUE 6 : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA MISSION ...................59
GRAPHIQUE 7 : ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES DES PÈRES .............................................................73
GRAPHIQUE 8 : SCHÉMA D’ORGANISATION DE LA MISE EN ŒUVRE DES ACTIONS DE L’AXE 1.......106
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : ACCORD PÉDAGOGIQUE.............................................................................................122
ANNEXE 2 : SCHÉMA DE L'OFFRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE AU BURKINA FASO..............123
ANNEXE 3 : CADRE LOGIQUE DU PP/FP 2005-2007 ........................................................................124
ANNEXE 4 : ORGANIGRAMME DU MESSRS ..................................................................................126
ANNEXE 5 : ORGANIGRAMME DU MTEJ........................................................................................127
ANNEXE 6 : QUESTIONNAIRE POUR LES APPRENANTS ...................................................................128
ANNEXE 7 : QUESTIONNAIRE POUR LES PROMOTEURS / GERANTS .................................................131
ANNEXE 8 : VERBATIMS DE L'ENQUÊTE DES APPRENANTS ............................................................134
ANNEXE 9 : VERBATIMS DE L'ENQUÊTE DES PROMOTEU RS OU GÉRANTS.......................................140
Mémoire de Master Ingénierie et Conseil en Formation
Jean Martin COULIBALY
Sous la direction de Stéphanie GASSE et Thierry ARDOUIN
Mots clés : Apprentissage ou formation professionnelle par apprentissage (FPA), formation professionnelle, audit social, audit stratégique, accès, qualité, approche systémique, analyse fonctionnelle, coopération. Le système éducatif burkinabè est en crise et le chômage en progression surtout dans les villes. L’augmentation fulgurante des effectifs scolarisés au primaire a accentué la fracture déjà importante entre ce niveau d’enseignement et les autres niveaux. Cette situation consacre l’exclusion de la formation, d’une majorité de la population concernée, constituée de jeunes âgés de 13 ans et plus. Dans ce contexte, la formation professionnelle et plus particulièrement l’apprentissage sont devenus une nécessité. Mais, cet apprentissage est mal connu. L’Etat burkinabè et la Coopération autrichienne son partenaire depuis plus de trente ans dans le secteur de la formation professionnelle, veulent alors mieux le cerner, dans la perspective de consolider et diversifier leur coopération dans le domaine. Pour ce faire, ils sollicitent un audit. L’audit que nous avons conduit sur le dispositif d’apprentissage de la ville de Ouagadougou, à partir d’un référentiel que nous avons construit, est un audit social, fondé sur l’approche systémique (analyse de l’organisation) et l’analyse fonctionnelle (analyse des fonctions et des acteurs), pour relever les contraintes et les potentialités du dispositif. L’analyse de l’accès à l’apprentissage a révélé sa contribution indéniable à l’amélioration de l’accès des exclus de l’enseignement scolaire (ceux ayant achevé au moins le cycle primaire) à la formation, mais dans l’orientation d’un marché libre de l’offre et de la demande de formation, notamment sociale. Quant à l’analyse de la qualité de l’apprentissage, elle a mis en relief que la conduite de la formation, dans une démarche d’assurer la qualité, requière une démarche rigoureuse d’ingénierie de formation (planification, référentiels, normes, gestion, formation continue, expertise …) et des appuis en situation de travail pour développer des compétences. La place de la coopération est soulignée comme un soutien inestimable pour l’apprentissage, surtout dans des pays où tout semble prioritaire.
ACCÈS À LA FORMATION PROFESSIONNELLE L'apprentissage, une alternative crédible de formation au Burkina Faso,
le cas de la ville de Ouagadougou