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Université de Rouen UFR de Psychologie, Sociologie et Sciences de l‟Education Département de Sciences de l‟Education Master II - INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION LA « LOGIQUE COMPETENCES » : PREMIERE REPONSE POUR UNE STRATEGIE PEDAGOGIQUE ADEQUATE ? Mémoire Sous la direction de M. Pierre HEBRARD DELATTRE Sandrine Septembre 2007

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Université de Rouen

UFR de Psychologie, Sociologie et Sciences de l‟Education

Département de Sciences de l‟Education

Master II - INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION

LA « LOGIQUE COMPETENCES » : PREMIERE REPONSE POUR UNE

STRATEGIE PEDAGOGIQUE ADEQUATE ?

Mémoire

Sous la direction de M. Pierre HEBRARD

DELATTRE Sandrine

Septembre 2007

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TABLE DES MATIERES

AVANT PROPOS 03

INTRODUCTION 04

1e PARTIE : LE CONTEXTE D’INTERVENTION 05

1. LE LIEU D‟INTERVENTION 05

2. LE CHANTIER 09

2e PARTIE : LA STRATEGIE PEDAGOGIQUE EN QUESTION ? 10

1. QU‟ENTENDS ON PAR « STRATEGIE PEDAGOGIQUE » ? 10

2. CONSTAT : DES PROBLEMES RECURRENTS 12

3. POSTULATS POUR UNE NOUVELLE STRATEGIE PEDAGOGIQUE 18

3e PARTIE : LA « LOGIQUE COMPETENCES » 19

1. QUESTION DE RECHERCHE 19

2. CONCEPT OU FACON DE PENSER LA FORMATION ? 19

3. IMPACT POTENTIEL DE LA „LOGIQUE COMPETENCES‟ 29

4. LES LIMITES DE LA « LOGIQUE COMPETENCES » 32

4ePARTIE : INTEGRER LA LOGIQUE COMPETENCES : METHODOLOGIE

1. LA RECHERCHE-ACTION 35

2. LES ETAPES DE MISE EN ŒUVRE 36

5e PARTIE : REALISATIONS 42 1. PRE REQUIS : INTRODUIRE UNE ETAPE « REFLEXION » 42

2. STRATEGIE GLOBALE 43

3. L‟AXE « MODULES » (ou « domaine du connu ») 45

4. L‟AXE « IDENTIFICATION ET DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES

REQUISES COMPLEMENTAIRES 56

CONCLUSION 72

BIBLIOGRAPHIE, SITOGRAPHIE ET AUTRES REFERENCE 74

ANNEXES 77

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AVANT PROPOS

Mes remerciements les plus sincères à mon directeur de mémoire,

M. Pierre Hébrard, pour ses précieux échanges et conseils ainsi

que pour sa disponibilité.

Mes remerciements également à mes collègues, en particulier Barbara

Boyle et Etienne Fox, qui me donnent toute la flexibilité pour revoir la

stratégie pédagogique et me soutiennent dans sa mise en oeuvre.

Enfin, une pensée toute particulière pour Caroline Wanyonyi et les

membres de l’équipe des formateurs relais (« The Sol Team ») sans

qui cette nouvelle stratégie ne pourrait tout simplement pas fonctionner.

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Introduction

Ce document contribue à une réflexion sur la stratégie pédagogique à adopter en matière

de formation au sein de l'unité « Sécurité Economique » (Ecosec) du Comité

International de la Croix-Rouge (CICR).

Une première période d‟observation a abouti au constat que l‟offre de formation au sein

de l‟unité n‟était ni efficiente ni efficace. Des faiblesses sont notées tant dans

l‟ingénierie de formation que dans l‟ingénierie pédagogique même. Nous considérons

donc qu‟il faut repenser la stratégie pédagogique1 dans son ensemble.

Nous partons du principe qu‟une stratégie pédagogique basée sur l‟apprenant, offrant

une variété de démarches et techniques et faisant preuve d‟une forte rigueur dans

l‟ingénierie permettra de positiver les contraintes et de participer à résoudre les

problèmes liés au processus de formation.

Plus spécifiquement, nous posons l‟hypothèse que l‟introduction d‟une « logique

compétences » contribuera à formuler une stratégie pédagogique plus adéquate et donc à

améliorer l‟impact des formations tant du point de vue de l‟apprenant que de l‟unité.

Dans une première partie, nous présenterons le lieu d‟intervention ainsi que l‟objectif de

nos travaux.

Puis dans une seconde partie, nous nous concentrerons sur ce qui nous a motivé à

changer la stratégie globale. Pour ce, nous détaillerons les contraintes et problèmes

identifiés au regard de l‟offre initiale de formation et établirons les postulats de départ

qui nous guideront dans la suite de notre chantier.

Dans une troisième partie, après avoir dégagé les points qui nous intéressent

particulièrement, nous exposerons en quoi une « logique compétences » nous semble

être l‟élément indispensable à toute nouvelle approche pédagogique. Nous nous

arrêterons également sur ses limites.

Dans une quatrième partie, nous nous concentrerons sur la méthodologie de mise en

œuvre de la nouvelle approche.

Enfin, dans une cinquième partie, nous présenterons les réalisations effectuées et en

cours tant du point de vue de la création de modules de formations que de

l‟identification des compétences requises.

1 Nous comprenons par « stratégie pédagogique » l‟ensemble des méthodes, démarches et outils à

mettre en œuvre pour influencer positivement l‟ingénierie de formation et l‟ingénierie pédagogique

(voir 2ème

partie, point „qu‟entend-on par stratégie pédagogique‟ pour une clarification des types

d‟ingénierie).

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1e PARTIE :

LE CONTEXTE D’INTERVENTION

1. LE LIEU D’INTERVENTION

1,1 LE COMITE INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE

Organisation impartiale, neutre et indépendante, le Comité international de la Croix-

Rouge (CICR) a la mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité

des victimes de la guerre et de la violence interne, et de leur porter assistance. Il dirige et

coordonne les activités internationales de secours du Mouvement international de la

Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans les situations de conflit. Il s'efforce également

de prévenir la souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes

humanitaires universels.

Créé en 1863, le CICR est à l'origine du Mouvement international de la Croix-Rouge et

du Croissant-Rouge.

Le CICR est présent dans 80 pays et compte plus de 13‟000 collaborateurs expatriés et

nationaux. L‟appel financier lancé pour couvrir les activités de l‟année 2007 est

légèrement supérieur à un milliard de Francs Suisses (environ 650 millions d‟Euros).

1.2 L‟UNITE SECURITE ECONOMIQUE

Intégrée au sein de la division « Assistance », l‟unité « Sécurité Economique »

(Ecosec) a pour vocation de permettre aux personnes, familles et/ou communautés de

couvrir à nouveau leurs besoins économiques essentiels et ce, d‟une manière durable.

Pour ce faire, l‟unité va mettre en œuvre, selon les besoins identifiés, des activités se

regroupant autour de trois types d‟interventions :

1. Activités de secours à caractère essentiellement substitutif (distribution de produits

alimentaires et non alimentaires, distributions de semences, sauvegarde de cheptel au

travers de campagnes de vaccination, etc.),

2. Activités de soutien aux moyens de production (aide aux individus ou associations

pour le lancement de projets générateurs de revenus par le biais de financements de

moyens de production, de formations professionnelles, etc.).

3. Activités de soutien structurel consistant à aider une entité reconnue pour lui

permettre de redémarrer ses programmes habituels de soutien à la population (aide à la

relance d‟un laboratoire de multiplication de semences géré par le ministère de

l‟agriculture, etc.).

La majeure partie des activités se déroule sur le continent africain avec environ 70% des

budgets et ressources humaines qui y sont affectés. La région la plus opérationnelle est

depuis de nombreuses années la Corne de l‟Afrique et ses environs (Soudan, Tchad,

Somalie, Ethiopie notamment).

Des programmes importants sont également déployés en Irak, en Colombie, en Israël, en

Russie (Nord Caucase), etc. Au total, l‟unité Ecosec est opérationnelle dans 22 pays.

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L‟équipe compte à ce jour environ 350 collaborateurs2 expatriés et nationaux et se

compose de vétérinaires (environ 20), nutritionnistes (environ 7), agronomes (environ

40), économistes (environ 5) ainsi que de « généralistes3 » (environ 280).

Sur le terrain, un coordinateur Ecosec4 et éventuellement un adjoint sont basés en

capitale et assurent la coordination technique des programmes. Des expatriés et

nationaux sont ensuite déployés dans différents lieux du pays et sont en charge du

déroulement des projets dans leur région d‟affectation.

Dix personnes sont affectées au siège du CICR à Genève :

- Une chef d‟unité

- Un adjoint de l‟unité et spécialiste agronomie / bétail

- Cinq chefs de secteur (c‟est-à-dire des personnes en charge de la supervision des

programmes Ecosec dans des régions spécifiques. Les chefs de secteur gère également

une thématique - par exemple « les initiatives micro-économiques »)

- Une nutritionniste

- Une responsable base de données

- Une formatrice

Le budget Ecosec 2006 s‟est élevé à 269 millions de Francs Suisses (180 millions

d‟euros). La prévision pour 2007 est de 222 millions de Francs Suisses (148 millions

d‟euros).

1.3 LA FORMATION AU CICR

Les activités de formation au CICR sont reparties en deux grands groupes : Les

formations institutionnelles (ou formations transversales) et les formations techniques

(propres à chaque unité).

La formation institutionnelle est gérée par l‟unité de formation (« RH_FOR ») avec des

formateurs basés au siège (environ 10 personnes) et des formateurs expatriés et

nationaux basés dans les unités régionales de formation (Kenya, Jordanie, Sri Lanka,

Sénégal).

Il existe trois cycles de formations institutionnelles :

- Le cycle d‟intégration (nouveaux employés)

o Cours d‟intégration (version longue) ou cours « bienvenus au CICR »

(version courte) pour les nouveaux employés,

o Gérer une équipe

2 Pour l‟objet de ce rapport, nous utiliserons la tournure masculine pour parler de toutes personnes,

homme ou femme. 3 C‟est-à-dire toutes personnes dont le parcours académique n‟a pas un lien direct avec l‟activité

exercée au sein de l‟unité. Ils sont essentiellement en charge d‟évaluer les besoins, d‟organiser des

distributions ou de suivre des activités identifiées et débutées par des spécialistes. 4 Une équipe est constituée d‟un chef (le chef de délégation) qui a sous sa responsabilité directe, des

“chefs de sous-délégations”, c‟est-à-dire des personnes en charge d‟une région (aspects politique,

sécurité, contacts, GRH, etc) et des “coordinateurs”, c‟est-à-dire des personnes en charge de

programmes et projets (aspects techniques). Sur le terrain, les employés expatriés et nationaux réalisent

les actions et répondent aux coordinateurs (lien hierarchique technique) et à leur chef de sous-délégation

(lien hierarchique fonctionnel).

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- Le cycle de consolidation (cadres intermédiaires)

o Management 1

o Sécurité et stress

o Techniques de présentation,

o Droit et protection

- Le cycle de direction (cadres supérieurs)

Formations :

o Management 2

o Communiquer avec les médias

La formation technique est gérée par chaque unité selon des modalités variables (un ou

plusieurs formateurs dans l‟unité et/ou une personne de référence qui supervise des

formations faites à l‟extérieur, etc). Au total, environ 80 personnes sont totalement ou

partiellement responsables de formations au CICR.

En ce qui concerne Ecosec, une formatrice basée au siège (nous-même) est en charge de

l‟ensemble des actions de formations. Un accent particulier est mis sur la définition et la

mise en œuvre de la stratégie globale de formation, ainsi que sur la conception (ou le

soutien à la conception) et la diffusion de formations. Nous sommes secondée par une

assistante basée au Kenya en charge principalement de l‟animation (ou du soutien à

l‟animation) de formations. De plus, nous le verrons dans ce document, 15 personnes

ont été formées pour devenir des formateurs relais de par le monde.

Il n‟existe pas de lien hiérarchique entre RH_FOR et les formateurs des unités. Ceci

étant dit, ces dernières années des efforts ont été faits pour créer de meilleures relations

entre les formateurs. Un cadre de référence de la formation au CICR a été rédigé en ce

sens. Nous en reprendrons ci-après les aspects essentiels et joignons le document

complet en annexe 1.

Le cadre de référence s‟inscrit dans le contexte de la nouvelle stratégie des gestion des

ressources humaines (RH-06) qui vise à mieux accompagner les parcours professionnel

des collaborateurs du CICR et à favoriser un développement continu des compétences

professionnelles.

Il articule la mission de la formation à la mission du CICR :

« Par le développement continu du potentiel et des compétences de tout son personnel,

la formation contribue à la réalisation de la mission du CICR dans le respect de ses

principes, de ses valeurs et de ses cadres d’action. La formation favorise le

décloisonnement du fonctionnement en vue d’une réponse pluridisciplinaire, globale et

intégrée aux besoins des victimes ».

Il propose une conception de l‟éducation tout au long de la vie qui prend en compte la

personne dans sa globalité :

- « Apprendre à apprendre » pour faire face à la rapidité de l‟évolution des savoirs et à

la quantité croissante des informations disponibles.

- « Apprendre à faire », pour être capable d‟agir dans des situations complexes et

imprévisibles.

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- « Apprendre à être » pour mieux épanouir sa personnalité et être en mesure d‟agir

avec une capacité toujours renforcée d‟autonomie, de jugement et de responsabilité

personnelle.

- « Apprendre à vivre et à travailler ensemble » dans des environnements changeants

et pluriculturels, tout en intégrant la dimension des genres.

Il formule des principes directeurs qui garantissent la cohérence globale de l‟ensemble

des formations qui doivent :

- S‟inscrire dans les priorités définies par la Direction

- Procéder à une analyse des besoins et à l‟identification du public cible

- Tenir compte des besoins institutionnels et personnels

- Avoir des objectifs clairement identifiés et validés par l‟institution : groupe de

pilotage et/ou division concernée

- Respecter les principes déontologiques des formateurs et de la gestion RH

- Etre centrées sur l‟apprenant et mettre en œuvre des méthodes adaptées à l‟éducation

des adultes

Il met en place un système d‟évaluation permettant un meilleur pilotage et favorisant un

suivi de l‟efficience de la formation :

1. Evaluation de la satisfaction des participants

2. Evaluation des apprentissages

3. Evaluation des transferts dans la pratique

4. Evaluation de l‟impact sur le fonctionnement de l‟organisation

Il propose une approche qui relève d‟une conception élargie et contemporaine de la

formation, tenant compte des nouvelles technologies, de la recherche en éducation des

adultes et des spécificités de l‟organisation :

1. En amont : autoformation et formation à distance

2. En présence : apprentissage liés à la dynamique sociale

3. En aval : mise en pratique, réflexion sur l‟action et évaluation du transfert et de

l‟impact.

Il renforce la structure et les organes décisionnels du système de formation. De façon à

être en mesure de fixer des priorités de formation qui soient en accord avec les objectifs

institutionnels, et de gérer les ressources (financières, humaines, temps) de manière plus

efficaces :

- Création d‟un groupe de pilotage (directeurs adjoints) en charge de la cohésion

globale

- Création d‟un conseil des formateurs en charge de définir les propositions et les

mettre en œuvre.

En résumé, le cadre de référence de formation poursuit les objectifs suivants :

1. Garantir l‟adéquation entre, les besoins tant institutionnels que personnels en matière

de développement de compétences d‟une part et le dispositif de formation de l‟autre

2. Assurer la cohérence du système de formation

3. mettre en œuvre des évaluations de l‟impact de la formation

4. Favoriser la transparence de l‟utilisation des ressources engagées dans le domaine de

la formation

5. Diffuser des informations complètes et accessibles concernant la formation à tout le

personnel du CICR.

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2. LE CHANTIER En quoi l’introduction d’une « logique compétences » permettrait-elle d’améliorer

la stratégie pédagogique de l’unité Ecosec ?

Commentaires :

Nous avons pris nos fonctions de formatrice au sein de l‟unité Ecosec en Mars 2006 et

sommes passée par une période d‟observation et de tests de l‟existant jusqu‟environ

juillet 2006.

Au regard des contraintes et problèmes identifiés (voir chapitre suivant) il nous est

apparu nécessaire de mener un travail de fond sur l‟offre de formation proposée par

l‟unité.

Aussi nous nous sommes fixée comme objectif pour 2007 (et donc pour la période du

Master ICF) de repenser la stratégie pédagogique de l‟unité Ecosec dans son ensemble,

de proposer des axes d‟amélioration et de débuter la mise en œuvre de certaines

recommandations. Il ne s‟agissait donc pas d‟une commande mais d‟un projet que nous

avons décidé de mener avec l‟approbation de notre hiérarchie.

Nous jouissons au sein de notre unité d‟une autonomie et d‟une marge de manœuvre

extrêmement importante mais veillions bien sûr à partager et à faire valider les décisions

importantes auprès de notre responsable hiérarchique. De plus, nous partageons

régulièrement nos idées et réalisations avec nos collègues formateurs de la division

assistance et de l‟unité de formation.

Annexe 2 : Convention de stage

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2e PARTIE :

LA STRATEGIE PEDAGOGIQUE EN QUESTION ?

Il nous semble opportun de partir de l'observation suivante :

La faiblesse de la formation repose sur sa force : elle peut être, a priori, pratiquée par

"tous" ! En effet, s‟il apparaît plutôt évident pour tout néophyte qu‟un formateur doit

avant tout être un expert Ŕ ou en tous les cas un bon connaisseur Ŕ de la matière à

transmettre, le fait qu‟un expert ne soit pas forcément un bon formateur est mal reconnu,

voir tout simplement mal connu. Il se pose comme une évidence que « puisque l'on sait,

on peut transmettre le savoir ».

Pourtant, les formations ou dispositifs de formations efficaces ne s‟improvisent pas; ils

reposent sur des connaissances théoriques et pratiques permettant de bâtir une stratégie

pédagogique adéquate…

Dans le cadre de notre chantier nous avons voulu faire le point sur la stratégie

pédagogique de l‟unité Ecosec, étudier les axes d‟amélioration potentiels et en assurer la

mise en œuvre.

Pour mieux étayer ces propos, nous reviendrons dans cette partie sur 1) ce que l‟on

entend par « stratégie pédagogique ». Puis, prenant appui sur notre expérience

professionnelle, nous tenterons de 2) lister les principaux problèmes et 3) dégager les

postulats essentiels à toute nouvelle stratégie pédagogique pour Ecosec.

1. QU’ENTEND-ON PAR "STRATEGIE PEDAGOGIQUE" ? Nous comprenons par "stratégie pédagogique" l‟ensemble des méthodes, démarches et

outils à mettre en œuvre pour influencer positivement l‟ingénierie de formation ET

l‟ingénierie pédagogique.

1.1 L‟INGENIERIE DE FORMATION:

Thierry Ardouin définit l‟ingénierie de formation comme "une démarche

socioprofessionnelle où l'ingénieur-formation a, par des méthodologies appropriées, à

Analyser, Concevoir, Réaliser et Evaluer des actions, dispositifs et/ou système de

formation en tenant compte de l'environnement et des acteurs professionnels.

L'ingénierie de formation (niveau organisationnel) se trouve à l'interface de l'ingénierie

des politiques (niveau stratégique et décisionnel) et de l'ingénierie pédagogique (niveau

pédagogique)."5

Complétons cette définition avec celle de Philippe ERAY6 : « l‟ingénierie de la

formation est un ensemble de démarches méthodologiques articulées qui s‟appliquent à

la conception de dispositifs de formation. Elle comprend :

L‟analyse de la demande;

Le diagnostic différentiel (identification de ce qui relève ou non d‟une solution

formation)

L‟analyse des emplois;

5 ARDOUIN Thierry (2006), Ingénierie de formation pour entreprise : Analyser, Concevoir, Réaliser,

Evaluer », ed. Dunot, 2006 6 ERAY Philippe (1999), Précis de développement des compétences : Concilier formation et

organisation, Paris, Ed Liaisons, P27

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Le diagnostic des compétences;

La définition des objectifs de formation (contenus des savoirs) et des objectifs

pédagogiques;

La conception du projet de formation;

Sa mise en oeuvre et son application ».

1.2 L‟INGENIERIE PEDAGOGIQUE :

D. Peraya et N. Deschryver écrivent que « le but de la pédagogie est de renseigner sur la

manière la plus appropriée de procéder pour favoriser l'apprentissage»7.

Les faiblesses en ingénierie pédagogique résultent d‟éventuels manques ou mauvais

choix de méthodes et techniques de transmission de l‟information pouvant entraîner une

perte d‟efficacité totale ou partielle dans la compréhension ou dans la mémorisation

d‟un contenu.

Citons par exemple le PowerPoint tant utilisé : dans bon nombre de cas, cet outil n‟est

pas mis au service de l‟apprenant pour faciliter la compréhension d‟un sujet (une photo

qui complète une explication verbale, etc) mais au service de l‟animateur. S‟il est en

effet souvent bien pratique pour l‟animateur de faire défiler des diaporamas en répétant

le contenu, il est peu probable en revanche que cela serve au mieux un objectif

d‟apprentissage !

1.3 OBJECTIF D‟UNE STRATEGIE PEDAGOGIQUE

Au regard des définitions ci-dessus, nous dirons que l‟objectif ultime d‟une stratégie

pédagogique est d‟optimiser l‟adéquation entre l‟offre et les besoins de formations.

Ouvrons ici une parenthèse :

Nous ne détaillerons pas la notion de “besoins de formation” par souci de rester centré

sur notre sujet initial mais donnerons la définition qui exprime ce nous entendons par ce

terme : Selon l’AFNOR8 « Les besoins de formation peuvent être définis par l'écart

entre les compétences nécessaires pour exercer un emploi, une activité professionnelle

et les compétences réelles d'un individu à un moment donné ».

Si cette définition peut paraître fort centrée sur une volonté de l’employeur, précisons

simplement que l’individu ne profitera réellement d’une formation que s’il est motivé

par cette dernière. Employeur et employé doivent donc absolument 1) aboutir à une

définition commune des besoins et 2) avoir une volonté réelle de les combler pour qu’un

processus de formation (s’il s’avère que c’est cela la réponse aux dits-besoins) puisse

être efficace.

En d‟autres termes mettre en place une stratégie pédagogique adéquate revient d‟une

part, à identifer ce qui doit être maîtrisé - tant du point de vue du demandeur

(employeur) que de l'apprenant (employé) - et d‟autre part, à favoriser le transfert des

connaissances.

7 Peraya, D. & Deschryver, N. (2001). Dimensions d'un dispositif de formation entièrement ou

partiellement à distance - dimension pédagogique, p. 3 8 AFNOR: Association Française de normalisation

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Dans la revue Savoir9, on rappelle que pour Wexley et Latham le transfert des

connaissances représente “le degré auquel les participants appliquent les connaissances,

compétences et attitudes acquises en formation dans leur activités professionnelles” .

Nous sommes d‟accord avec cette définition à condition de comprendre le terme

“formation” dans son sens large - c‟est-à-dire, non seulement les contenus transmis par

un animateur mais aussi les leçons tirées des échanges et analyses tout au long de son

vécu.

Aussi une bonne stratégie pédagogique se juge sur la capacité à transmettre de nouveaux

contenus mais aussi sur l‟aptitude à faciliter les échanges et à permettre l‟analyse des

pratiques.

2. CONSTAT : DES PROBLEMES RECURRENTS Il est bien entendu impossible de lister l‟ensemble des problèmes que l‟on rencontre en

ingénierie de la formation et ingénierie pédagogique mais, partant de notre expérience

professionnelle, nous souhaitons dégager ce qui nous semble être des points de frictions

récurrents en nous focalisant sur la problématique au sein de l‟unité Ecosec.

Il peut sembler discutable de séparer certains de ces problèmes tant ils sont liés dans la

réalité aussi nous nous livrons à cet exercice par simple souci de clarté rédactionnelle.

2.1 MAUVAISE GESTION DES CONTRAINTES

La mondialisation, l‟interculturel, la pluri-disciplinarité, sont autant de variables (parmi

bien d‟autres) de plus en plus présentes dans les milieux professionnels qui modifient -

ou devraient modifier - la façon d‟appréhender la formation.

Bien que connus, ces éléments ne sont pas pour autant intégrés dans les stratégies

pédagogiques soit par manque de connaissances (« comment aborder ce problème ? »,

« est-ce vraiment un problème ? ») soit par méconnaissance des mécanismes

d‟apprentissages qui font que l‟on va limiter le travail en amont (« la formation c‟est

lorsque apprenants et formateurs sont ensemble ! »).

Les contraintes spécifiques des milieux professionnels s‟apparentent alors à des

obstacles non surmontés qui peuvent devenir de véritables freins à l‟apprentissage. Au

mieux, on tente de les contourner mais rarement de les gérer.

En ce qui concerne l‟unité Ecosec qui, comme nous l‟avons vu, développe des activités

variées, sur une zone géographique très diversifiée et dans des contextes de travail

difficiles, nous relevons les contraintes spécifiques (c‟est-à-dire celles qui ont un impact

direct sur l‟action de formation) suivantes :

9 Devos Christelle et Dumay Xavier, Savoirs revue internationale de recherches en éducation et

formation des adultes Ŕ Dossier: transfert de compétences, à quoi sert la formation en entreprise ? p. 14

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1. La diversité des lieux :

Le personnel est réparti dans un espace géographique vaste et varié. Les distances ne

favorisent pas la communication entre apprenants et formateurs tant dans les phases de

pré que de post-formations.

2. La diversité des apprenants :

L‟unité Ecosec se compose d‟environ 350 personnes de nationalités, de cultures,

d‟histoires, de langues et de vécus d‟une variété extrême dont il faut tenir compte en tout

temps par exemple dans les choix de méthodes et techniques pédagogiques.

3. La diversité des profils :

Pour mettre en œuvre les interventions, l‟unité Ecosec doit pouvoir compter sur des

personnes aux profils différents et complémentaires. Travaillent donc ensemble au

quotidien, des spécialistes (vétérinaires, nutritionnistes, agronomes, économistes) et

des généralistes (essentiellement en charge d‟évaluer les besoins, d‟organiser des

distributions ou de suivre des activités identifiées et débutées par des spécialistes).

4. La diversité des interventions :

S‟il n‟est pas possible d‟attendre de chaque employé Ecosec un réel savoir-faire pour

tous les types d‟intervention possible, il est néanmoins nécessaire que ces derniers en

connaissent l‟existence et les principes généraux d‟applicabilité.

5. La diversité des situations de travail :

Les expatriés sont amenés à changer de lieu d‟affectation, et donc de travail, voir

souvent de poste, tous les 12 à 18 mois.

6. La spécificité du milieu :

Les réalisations professionnelles sont difficilement transposables ou vendables ailleurs.

L‟agronome par exemple progressera certes tout au long de sa « carrière » humanitaire,

mais s‟il souhaite revenir dans son pays d‟origine, il devra souvent effectuer une mise à

niveau car les problématiques sur lesquelles il aura travaillé ne seront

vraisemblablement pas les mêmes que celles de son pays.

7. Le renouvellement des équipes :

L‟équipe, notamment expatriée, change régulièrement en raison d‟une rotation de

personnel (turnover) assez importante. Les personnes restent en moyenne 3 ans au

CICR. Ceci sous-entend non seulement que les formations doivent être continuellement

répétées pour de nouveaux venus mais aussi qu‟elles doivent permettre une mise en

pratique rapide.

8. Une faible prédictibilité des temps adéquats à la formation :

Le rythme de travail est dicté par le contexte (émergence d‟une crise, période de récolte,

etc). Il n‟y a pas un moment dans l‟année qui soit plus adéquat pour réunir les

participants.

Les contraintes précitées demandent un ajustement relativement important des méthodes

d'apprentissage reconnues ainsi qu'une créativité évidente dans la recherche de solutions

pratiques. Elles doivent impérativement être prise en compte dans l‟étude de solutions.

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14

2.2 ATTENTES DIVERGEANTES

De par notamment les spécificités grandissantes des activités professionnelles, de plus

en plus de connaissances s‟acquièrent sur les lieux de travail. Pourtant, l‟offre de

formation proposée par l‟employeur ne correspond pas toujours aux besoins ou attentes

des employés.

Le manque de dialogue à l‟interne, l‟absence d‟analyse des «besoins » et attentes en

formations sont les sources principales de ce problème qui débouche souvent sur des

frustrations de part et d'autre (employeur frustré de ne pas voir de progrès dans les

pratiques suite à une formation et/ou employé frustré d‟avoir dépensé de l‟énergie et du

temps dans une formation qui ne porte pas sur ses priorités).

Illustration au sein de Ecosec :

Les employés Ecosec doivent gérer de nombreuses activités (évaluation initiale,

planification, mise en œuvre et suivi de projets) et/ou réaliser des interventions

techniques variées (voir 1ère

partie). En dépit d‟attentes et besoins très importants, l‟offre

de formation Ecosec, au début de nos travaux, se présentait comme suit Ŕ

Un employé de l‟unité Ecosec avait accès aux formations suivantes10

:

1. Une introduction à l‟unité et à certains outils-clés (tel que la méthode d‟évaluation des

besoins) lors du cours d‟intégration pour les nouvelles recrues permettant de poser les

bases du travail de l‟unité (durée : 2 jours soit 16 heures).

2. Au bout de 1, 2 ou 3 ans au sein de l‟unité, il avait éventuellement la possibilité

d‟assister à un « cours de consolidation » organisé 2 fois par an (2x20 personnes soit

11,5% de l‟effectif du moment). D‟une durée de 6 jours (48 heures), cette formation

renforçait les notions vues lors du cours d‟intégration en matière d‟évaluation et abordait

des notions de conception de projet.

3. S‟il est spécialiste (agronome, nutritionniste, spécialiste bétail, etc), il pourra assister

à des séminaires (annuels ou non) regroupant les personnes de ce même corps de métier

afin de discuter de sujets techniques. Ces séminaires de 5 jours environ (40 heures) sont

davantage axés sur un échange et un partage d‟expérience.

4. S‟il devient coordinateur Ecosec, il retrouve ses pairs lors d‟un séminaire annuel

d‟une durée de 8 jours (64 heures), également davantage axé sur l‟échange et le partage

d‟expérience.

5. Sur le terrain, il est possible que la personne participe à des formations ad hoc (ou

« coaching amélioré ») données par un coordinateur ou un spécialiste (à noter que ces

derniers ne sont pas formés à être formateur et n'ont pas l'obligation de dispenser des

formations). Ces sessions terrain, d‟une durée variable (2 ou 3 jours en moyenne, soit 16

ou 24 heures) sont toujours liées aux activités mises en oeuvre dans la mission pour en

améliorer la qualité (p.ex. : on expliquera comment monter une distribution si, dans la

mission en cours, il s‟agit d‟une action que l‟on pratique).

10

Nous considérons uniquement les offres de formation Ecosec en présentielle. Nous n‟incluons ni les

formations générales qui ne sont pas gérées par l‟unité Ecosec, ni l‟aspect “formation sur le tas”, sans

pour autant dénigrer leur valeur ajoutée.

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15

6. Enfin, sur une base individuelle, la personne pourra éventuellement suivre une

formation (universitaire ou autre) qu‟elle aura identifiée par elle-même. Le CICR (ou

l‟unité) n‟aidera pas ou peu à l‟identification de la formation appropriée mais pourra

participer financièrement si cela rentre dans le cadre d‟un perfectionnement utile à

l‟organisation.

On remarque ici que l‟offre de formation était conçue sur une base de besoins globaux

standardisés qui ne sont reliés que de loin à un individu.

Dans la pratique, il n‟était pas rare d‟entendre des coordinateurs demander « est-ce-que

cette personne peut être inscrite au prochain cours de consolidation car elle n’a pas suivi

de formation depuis longtemps ?». Il n‟était alors pas question de discuter du sujet traité

lors de ce cours et de voir si oui ou non cet aspect manque effectivement à la personne

(d‟un point de vue du savoir et/ou du besoin opérationnel). La formation était davantage

une récompense pour ces mois de bons et loyaux services Ŕ Aller en formation était une

fin en en soi….

2.3 SELECTION DES PARTICIPANTS ALEATOIRE

Dans le même ordre d‟idée, un employé peut être invité à un cours ou à un séminaire sur

base de l‟opportunité du moment, du bon vouloir de sa hiérarchie, de son ancienneté, du

poste qu'il occupe ou encore du budget disponible mais pas forcément sur la base de

compétences11

(acquises ou nécessaires) ou d‟un besoin de formation exprimé.

Dans chaque groupe d‟apprenants, en plus des personnes qui bénéficient effectivement

des apprentissages, nous retrouverons alors des participants soit surqualifiés par rapport

aux sujets abordés, soit n'ayant pas un intérêt réel (d‟un point de vue personnel et/ou

professionnel) pour suivre la formation proposée. De fait, ces participants non seulement

« perdent leur temps », mais aussi mobilisent inutilement les ressources et places qui

auraient pû être bénéfiques à d‟autres.

Ce cas de figure se retrouve indéniablement au sein de Ecosec.

2.4. MANQUE DE VISION GLOBALE

Il n‟est pas rare de constater que de les offres de formation se développent au « coup par

coup » sans vision d‟ensemble.

Pour Ecosec, des modules de formation peuvent être conçues :

- Suite à des demandes isolées,

- En fonction des sujets du moment,

- En fonction des intérêts (et niveau de connaissances) des personnes qui conçoivent les

formations,

- Par des personnes qui n‟ont pas de connaissances pédagogiques,

- En adaptant autant que possible des contenus existants à des publics différents (pour

simplifier le travail de conception ou gagner du temps),

- Sans respecter une progression pédagogique, un lien entre les différents contenus,

- Pour répondre à un objectif politique d‟une délégation,

- etc.

11

La notion de compétences sera développée dans la suite de ce document

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16

Ceci revient à dire que des lacunes dans l‟apprentissage sont susceptibles d‟apparaître

pour les raisons suivantes :

- On ne part pas de ce que sait l‟apprenant pour compléter les savoirs (savoir, savoir-

faire et savoir-être) qui lui seraient utiles pour sa propre progression. L‟apprenant doit

faire lui-même un « tri sélectif » des contenus reçus et gérer des acquis « morcelés ».

- L‟apprenant acquiert de nouveaux savoirs au gré des années (et postes) mais n‟a jamais

la possibilité de faire le lien entre eux. Son analyse ne peut donc pas progresser

totalement.

- Dans le pire des cas, l‟apprenant peut même recevoir des messages contradictoires

(différences de vues des concepteurs et/ou animateurs de formations).

2.5. INGENIERIE DE FORMATION COMPLEXE

Reprenons la définition de l‟ingénierie de formation de Philippe ERAY12

pour

l‟appliquer au cas de l‟unité Ecosec : « l‟ingénierie de la formation est un ensemble de

démarches méthodologiques articulées qui s‟appliquent à la conception de dispositifs de

formation. Elle comprend :

- L‟analyse de la demande;

Pour Ecosec : Aucune systématisation de l’analyse d’une demande. Au mieux, brèves

discussions entre demandeur et formateur.

- Le diagnostic différentiel (identification de ce qui relève ou non d‟une solution

formation)

Pour Ecosec : Pas d’analyse précise de la demande donc diagnostic impossible

- L‟analyse des emplois;

Pour Ecosec : Le profil général des apprenants et le poste occupé sont demandés mais

les informations spécifiques (expériences passées, degré d’autonomie, niveau

d’exécution, tâches à exécuter, etc.) restent floues pour le formateur.

- Le diagnostic des compétences;

Pour Ecosec : mal mené notamment en raison du point ci-dessus. « Pré-formation »

rarement réalisées (par exemple envoi et analyse d’un questionnaire avant de concevoir

entièrement une formation afin de mieux cibler ce qui doit être transmis).

- La définition des objectifs de formation (contenus des savoirs) et des objectifs

pédagogiques;

Pour Ecosec : peu claire. On ne se place pas assez du coté de l’apprenant pour définir

ce qu’il « doit être capable de »13

faire par exemple suite à la formation.

- La conception du projet de formation;

Pour Ecosec : Les formateurs sont des personnes en phase d’apprentissage mais se

voient déjà confier des tâches d’analyse, de conception et d’animation de formation

d’une dimension complexe. Le lien avec des professionnels de la formation, notamment

l’unité de formation coordinatrice du dispositif (RH_FOR), reste à développer.

12

ERAY Philippe (1999), ibid, P27 13

“Pédagogie par objectifs” dont Bloom est le précurseur

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17

- Sa mise en oeuvre et son application ».

Pour Ecosec : Au vue de ce qui précède, la mise en oeuvre ne peut qu’être améliorée. Il

n’existe pas de suivi post-formation pour vérifier l’acquisition des apprentissages.

Dans le cadre du dispositif, une autre faiblesse que nous ajoutons concerne la

construction d‟un réseau de contacts (networking). Ce dernier doit permettre de mieux

connaître l‟offre des autres organisations et tenter de travailler sur des synergies

possibles.

Pour Ecosec : A ce stade, il s’agit plutôt d’initiatives ad hoc (Fédération, American Red

Cross, Institut Universitaire d’Etude au Développement, …)

Il convient donc d‟attacher la plus grande importance au travail en amont, clé pour une

identification et une transmission de savoirs réussies. Pourtant, la priorité est souvent

donnée aux "réalités opérationelles" ce qui va, de facto, limiter l'impact des formations.

Le manque quasi-total de stratégie de formation et plus particulièrement l‟absence de

travail en amont (connaissance du personnel : profil, fonction, compétences, etc.) se

traduit par des incohérences dans le processus de formation : formations totalement ou

partiellement inadaptées aux « besoins » des apprenants voir de l‟unité Ecosec (au

niveau du contenu et/ou la période), appropriation limitée et application aléatoire des

savoirs transmis pour ne citer que ces points.

2.6. INGENIERIE PEDAGOGIQUE A AMELIORER

Qui n‟a pas eu a subir une formation se résumant à de longs monologues d‟un ou

plusieurs intervenants qui se succèdent et dont on oublie le contenu de suite ?!

Au sein d‟Ecosec l‟ingénierie pédagogique a fait l‟objet de plus d‟attention mais des

efforts importants restent à faire. Les formateurs sont conscients des différentes

techniques et outils et essayent de les utiliser à bon escient dans les limites de leurs

connaissances. On remarque par exemple que la dynamique participative est bien

intégrée mais le tout doit encore être amélioré. Ceci étant dit, et comme mentionné

précédemment, les formateurs de l‟unité sont peu expérimentés par rapport aux tâches

d‟analyse, de conception, d‟animation et d‟évaluation de formations qu‟ils se voient

confier. A une autre échelle ceci est également valable pour les formateurs occasionnels

(coordinateurs et spécialistes)

Il semble également que le lien entre l‟unité spécialisée pour la formation (RH_FOR) et

les formateurs des unités techniques ne soit pas suffisamment fort. La scission qui

prévaut entre formateurs résulte sans aucun doute en une perte énorme de partage

d‟informations, d‟expertises, d‟expériences et de méthodes.

2.7 EVALUATION A FROID INEXISTANTE

Un autre problème récurrent concerne le peu d‟investissements (temps, financiers et

humains) donnés aux évaluations à froid. L'objectif d'une telle évaluation - qui intervient

quelques semaines ou mois après un cours - est de vérifier entre autre la compréhension,

la mémorisation et l‟application des contenus de formation. Il s‟agit aussi pour le

formateur de tirer des leçons en vue d‟améliorer si besoin les prestations futures. Sans

cet exercice l‟analyse de l‟impact d‟une formation reste pauvre, voire impossible.

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18

3. POSTULATS POUR UNE NOUVELLE STRATEGIE

PEDAGOGIQUE Après avoir identifié et analysé ces contraintes et problèmes, il a été décidé de les traiter

au travers d‟une nouvelle stratégie pédagogique. Nous avons alors défini le cadre

général de cette dernière faisant ressortir les postulats suivants :

1. La nouvelle stratégie pédagogique doit être souple, simple et flexible afin de garantir

une bonne gestion des contraintes. Les contraintes spécifiques demandent en effet un

ajustement relativement important des méthodes d'apprentissage reconnues ainsi qu'une

créativité évidente dans la recherche de solutions pratiques.

2. La stratégie pédagogique doit remettre l‟apprenant au centre de son parcours de

formation. Il s‟agit de proposer une offre de formation qui fasse le pont entre le profil de

la personne et les besoins des postes. En d‟autres termes, il s‟agira de s‟assurer que

chaque employé ait les connaissances suffisantes ou les moyens de les acquérir pour

assumer la fonction qu‟il se voit confier.

3. La stratégie pédagogique doit se traduire par une approche globale, cohérente dans le

temps et qui garantisse une progression pédagogique adéquate pour les apprenants.

4. Afin d‟assurer un bon niveau de l‟offre de formation, l‟ingénierie de la formation et

l‟ingénierie pédagogique doivent être appréhendées avec le plus grand sérieux et dans le

respect de l‟ingénierie des politiques et donc, en ce qui concerne le CICR, dans le

respect du « cadre de référence de la formation » cité précédemment.

Entre autres :

Le lien avec des professionnels de la formation, notamment l‟unité de formation

coordinatrice du dispositif (RH_FOR) doit être clarifié et développé pour

permettre un meilleur partage des connaissances et expériences.

Les formateurs et formateurs occasionnels doivent poursuivrent leurs formations

respectives à l‟interne comme à l‟externe. Un système de conseils et suivi doit

être mis en place.

La stratégie pédagogique doit se modeler en respectant des « démarches

méthodologiques articulées » - ceci toujours avec l‟objectif d‟opérer un

recentrage sur les apprenants et une meilleure progression pédagogique durant

leur carrière au CICR.

5. Dans la mesure ou la politique de formation s‟oriente vers une réflexion autour de la

notion des compétences, l‟unité Ecosec - convaincue par l‟intérêt de cette approche -

tentera d‟y apporter sa contribution.

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19

3e PARTIE : LA « LOGIQUE COMPETENCES »

Après avoir identifié la nécessité de revoir profondément la stratégie pédagogique,

l‟intérêt potentiel de l‟approche par compétences est rapidement ressorti.

Dans cette partie, nous 1) détaillerons les questions essentielles qui nous ont amenée

vers cette « logique compétences », 2) en expliquerons le contenu et 3) aborderons plus

spécifiquement les éléments que nous souhaitons corriger ou améliorer au travers de

cette approche mais 4) sans pour autant en oublier les limites.

1. QUESTION DE RECHERCHE Sur base des constats pré-cités, nous pouvons dresser une série de questionnements à

partir desquels orienter notre réflexion.

Comment intégrer les contraintes et tenter d'en faire des forces et non des

obstacles?

Comment s‟assurer que, dans les limites du cadre de formation établi par

l‟employeur, la stratégie pédagogique parte des « besoins » et souhaits des

apprenants et des responsables hiérarchiques ?

Quelle approche globale garantit une cohérence dans le temps et une progression

pédagogique adéquate pour les apprenants ?

Quels sont les outils et méthodes pertinents à mettre en place pour permettre un

recentrage sur les apprenants et une meilleure progression pédagogique ?

Comment garantir un niveau satisfaisant dans l‟animation ?

QUESTION CENTRALE :

Au regard de notre compréhension du sujet à ce stade et des constats établis, nous

pensons qu‟une « logique compétences » peut apporter certaines réponses. Nous nous

posons alors la question suivante :

Dans quelle mesure la « logique compétences » peut être un fondement pour

repenser une stratégie pédagogique ?

2. CONCEPT OU FACON DE PENSER LA FORMATION ?

2.1 UN MAGMA DE DEFINITIONS ET D‟INTERPRETATIONS

Le sujet des compétences a fait (et fait encore) couler tant d‟encre qu‟il devient difficile

de le définir ou de le décrire sans occulter certaines des interprétations majeures. On

parle de « LA compétence » ou « DES compétences » que l‟on précise par

«compétences génériques », «compétences transversales », « compétences

professionnelles », «compétences clés », « compétences collectives », « compétences

individuelles », etc.

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20

On complète ces „notions‟ de compétence(s) avec bien d‟autres (telle que la capacité, la

qualification, la performance, etc), les mettant tantôt en parallèle, tantôt en complément,

ou encore en contradiction selon les courants et les auteurs.

Au final, il faut faire face à un magma de concepts, définitions et/ou interprétations qui

démontrent l‟étendue du débat et la complexité du sujet. Pour davantage de précisions,

un résumé issu de l‟article « Des objectifs aux compétences: implications pour

l’évaluation de la formation initiale des maîtres», de Roland Louis, France Jutras et

Hélène Hensler retraçant différents courants de pensées peut être consulté en annexe 3.

Dans le cadre de ce travail, il nous importe non pas de faire l‟inventaire de ce qui a été

dit ou écrit autour du sujet des compétences (ou de la compétence) mais de nous

positionner par rapport aux terminologies et points en prises directes avec nos travaux.

En d‟autres termes, il s‟agit d‟identifier et de commenter les éléments utiles à la

compréhension du problème qui nous concerne.

1.2 « LA » COMPETENCE

Il est intéressant de voir que, dans bon nombre d‟articles, le sujet peut être « la

compétence » (au singulier) et tout au long du contenu on y lit et l‟on parle « des

compétences » (au pluriel) - preuve qu‟il est parfois difficile de se cantonner au terme

générique. Nous avons retenu deux définitions de la compétence dont nous nous sentons

proches :

Philippe Zarafian aborde la compétence en trois points :

1. « La compétence est la prise d‟initiative et de responsabilité de l‟individu sur

des situations professionnelles auxquelles il est confronté (…)

2. La compétence est une intelligence pratique des situations qui s‟appuie sur des

connaissances acquises et les transforment avec d‟autant plus de force que la

diversité des situations augmente (…)

3. La compétence est la faculté à mobiliser des réseaux d‟acteurs autour des

mêmes situations, à partager des enjeux, à assumer des domaines de

coresponsabilité14

»

Pour Thierry Ardouin : « la compétence est la formalisation d‟une dynamique complexe

d‟un ensemble structuré de savoirs (savoirs, savoir faire, savoir être, savoir agir, savoirs

sociaux et culturels, savoir expérientiels) mobilisés de manière finalisée et opératoire

dans un contexte particulier. La compétence est la résultante reconnue de l‟interaction

entre l‟individu et l‟environnement15

».

Pourquoi avoir retenu ces définitions ? Parce qu‟elles mettent l‟accent sur des points

essentiels du travail Ecosec (notamment) et nous incitent à dire que, d’une façon

globale, la voie de la compétence est une voie à suivre pour nos travaux.

Nous faisons par exemple le lien entre les définitions énoncées et notre chantier sur les

points suivants:

- « prise d‟initiative » et « responsabilité » : Le travail humanitaire demande de faire

preuve d‟initiative face à des situations imprévues et bien sûr d‟assumer ses choix.

14

ZARIFIAN Philippe (1999), Objectif compétence : Pour une nouvelle logique, Paris, Ed Liaisons,

P70, 74, 77 15

ARDOUIN Thierry, 2002, Glossaire unité 4 ICF

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21

- « Intelligence pratique des situations » : Le travail du CICR tout entier repose

entièrement sur la compréhension, sur l‟analyse de situations. C‟est ce qui fera que

l‟on s‟engagera ou non dans une opération humanitaire. Les situations sont multiples

et le temps de décision parfois court. Il faudra donc pouvoir tirer des enseignements

pratiques pour être efficace.

- « Qui s‟appuient sur des connaissances acquises : Il n‟y a pas d‟exercice de la

compétence sans un arrière-fond de connaissances qui pourront être mobilisées en

situation 16

».

- « Diversité des situations » : Nous l‟avons vu, c‟est un élément clé du milieu

humanitaire qu‟il faut pouvoir appréhender et gérer.

- « Mobiliser des réseaux d‟acteurs » : Il n‟existe pas de lieu oú le travail humanitaire

va se faire en vase clos. La mobilisation d‟acteurs nationaux et internationaux est un

des éléments capitaux de la planification de toute intervention

- « Formalisation d‟une dynamique complexe d‟un ensemble structuré de savoirs » :

Etant donné qu‟il est inconcevable (ni souhaitable !) de former le personnel à tous les

cas de figures, il est important de leur donner des connaissances transversales qu‟ils

pourront utiliser selon les situations.

- « Interaction entre l‟individu et l‟environnement » : Il s‟agit bien de permettre aux

personnes d‟évoluer dans des environnements en constant changement.

Ceci étant dit et même s‟il était important de préciser la notion « générique » de la

compétence, notre intérêt n‟est pas vraiment là. En effet, il nous faut aborder cet écrit

sous l‟angle des compétences pour se rapprocher de ce qui nous intéresse au premier

chef.

1.3 « LES » COMPETENCES

Si nous pensons que nous devons nous tourner davantage vers des compétences, encore

faut-il définir lesquelles… Là encore, nous limiterons nos explications à ce qui nous

semble directement en lien avec notre sujet.

1.3.1 Les « types de compétences » au CICR

Lorsque nous regardons les terminologies officielles employées au CICR, nous

découvrons trois « types de compétences » annoncées notamment dans le format type du

référentiel de fonctions.

Nous joignons ci-après un exemplaire type du référentiel de fonction établi par

l’institution car ce document est clé pour la poursuite de notre chantier.

Rappelons d‟ailleurs le point de Thierry Ardouin : “Formation et organisation sont

ensembles dans un processus dynamique ou le développement des compétences est

complètement lié au développement de l‟organisation et réciproquement. Dans ces

conditions, les personnes chargées de l‟encadrement doivent être fortement impliquées,

c‟est un changement radical de leur mission que de se consacrer au développement de la

compétence. Il est par conséquent nécessaire qu‟existe un lien très fort avec le

référentiel du métier (…)17

” Ŕ ou le “référentiel fonction” dans notre cas.

16

ZARIFIAN Philippe, Ibid, P75 17

Cours ICF, unité 2 “Démarches d‟ingénierie de la formation”, P25

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22

REFERENTIEL DE FONCTION - format standard

(XXX Préciser la fonction)

A. RAISON D'ÊTRE - MISSION

B. POSITION DANS LA STRUCTURE

C. RESPONSABILITES PRINCIPALES 1. Contribuer aux grandes orientations stratégiques et politiques du CICR.

N/A

2. Analyser la situation aux fins d'orienter les politiques et la stratégie de l'action ou des

programmes.

Contribuer à l'orientation générale de l'action du CICR dans le contexte.

A cette fin: xxx Préciser

3. Dans le cadre du domaine d'expertise ou d'action de la fonction, définir les objectifs,

les priorités d'action, les moyens nécessaires ainsi que les étapes de leur réalisation.

Proposer à l'état-major de la délégation les objectifs et les priorités d'action dans son domaine.

Identifier les moyens nécessaires à la réalisation de l'action et établir un plan d'action pour

l'ensemble des activités du programme au moyen de méthodes et outils de planification utilisés

par le CICR.

A cette fin: xxx Préciser

4. Réaliser l'action ou les programmes prévus, organisation du travail.

Sous la supervision de ses supérieurs hiérarchiques diriger, coordonner et superviser la mise en

oeuvre des projets et des activités du programme. Harmoniser la mise en oeuvre du plan

d'action avec les autres coordinateurs et responsables concernés. Etablir des modalités de

travail et des procédures appropriées.

A cette fin: xxx Préciser

5. Evaluer les résultats de l'action ou des activités, adapter l'action ou les programmes en

conséquence

Veiller à la mise en place de systèmes de monitoring et de surveillance dans le cadre de son

programme. Procéder à des évaluations périodiques (intermédiaires) des réultats atteints par

les projets et les activités. Proposer à l'état-major de la délégation, si nécessaire, des

adaptations du plan d'action. Si pertinent, proposer une évaluation externe, dans un but

d'apprentissage pour l'organisation, et participer à l'élaboration de son cahier des charges puis à

la mise en oeuvre des décisions.

A cette fin: xxx Préciser

6. Représenter le CICR, négocier ou promouvoir

Sous la responsabilité du Chef de Délégation, représenter le CICR auprès des autorités

gouvernementales ou non-gouvernementales concernées, dans des réunions de coordination

sectorielles, ainsi que vis-à-vis des donateurs.

Définir et proposer à sa hiérarchie la stratégie de négociation et le train de démarches

nécessaires à l'atteinte des objectifs fixés dans le cadre de son programme. Participer et veiller

à la conformité des négociations et des démarches orales et écrites par rapport au plan d'action.

Auteur

Date

Contenu A. Profession / B. Niveau de responsabilité C. Spécialité / D. Activité

Commentaires

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23

7. Assurer la sécurité optimale des personnes et des biens

En tant que membre de l'état-major de la délégation, veiller et participer à la mise en oeuvre des

moyens permettant d'assurer la sécurité optimale des personnes et des biens, et plus

particulièrement de ceux ayant un lien avec son programme.

Gérer et traiter les données confidentielles selon les règles en vigueur.

8. Assurer la communication interne

Assurer une bonne circulation de l'information, orale et écrite, dans le cadre de la ligne définie

par le Chef de Délégation et l'Unité EcoSec GVE. Veiller à la cohérence de l'information externe

pour son programme. Maintenir un réseau d'interlocuteurs dans le cadre de son programme.

Assurer que le reporting interne et externe soient réalisés dans le cadre des directives établies

dans son domaine.

A cette fin: xxx Préciser

9. Diriger, superviser, gérer et coacher/encadrer le personnel

En tant que responsable fonctionnel, appuyer sa hiérarchie dans l'encadrement du personnel

expatrié et national engagé dans le programme concerné. Participer à leur appréciation et à leur

gestion administrative (responsabilité partagée avec le coordinateur/trice administration).

Gérer, encadrer et apprécier les collaborateurs placés sous sa responsabilité directe.

A cette fin: xxx Préciser

10. Identifier les besoins en formation et contribuer à des actions de formation

Identifier les besoins en formation des collaborateurs placés sous sa responsabilité directe et,

en coordination avec les unités / compétences concernées, planifier, organiser et animer des

modules de formation, ainsi qu'en assurer le suivi. Participer ponctuellement à des actions de

formation au niveau de la délégation ou à un niveau régional. Contribuer au développement de

concepts de formation.

11. Gérer les biens matériels et financiers, établir et superviser un budget

Gérer les biens matériels et le budget à disposition dans le cadre des directives établies et du

plan d'action. Participer à l'établissement des budgets. Evaluer le rapport efficacité/coût des

moyens utilisés dans l'action.

D. REQUIS POUR LA FONCTION a) Exigences de base

Exigences Spécificité par rapport à la fonction

Formation / Diplômes

Expérience externe préalable

au CICR

Expérience CICR

Langues

Autres

b) Développement

Cursus de formation Cours, séminaires & stages

Formation institutionnelle

Perfectionnement

professionnel

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24

c) Compétences génériques ou transversales (10 compétences du

dictionnaire)

Compétences indispensables Spécificité / à la fonction

Travailler au sein d'une équipe Capacité à collaborer avec ses collègues expatriés et employés de délégation et des personnes de plusieurs disciplines différentes dans le cadre de son environnement professionnel en vue de réaliser une activité ou un projet en respectant l'avis des autres membres de l'équipe et en partageant l'information dont les autres ont besoin.

Sens des responsabilités / autonomie Capacité à réaliser de manière autonome et avec rigueur les taches qui lui sont attribuées en assumant la responsabilité de ses actes et choix professionnel (accountability) et dans le respect des procédures ainsi que dans les limites de ses compétences. Assurer le suivi de ses activités et au-delà si nécessaire. Aptitude à se mobiliser pour répondre pleinement à la raison d'être / mission de son poste ou de sa fonction. Veillez à ce que ses efforts s'inscrivent comme une contribution adéquate à l'intérêt collectif.

Adaptation et apprentissage Capacité à ajuster son comportement et méthodes de travail à des situations inconnues et/ou stressantes, à des environnements différents ou à des changements provenant du travail de travail (nouvelles orientations opérationnelles ou institutionnelles) afin de maintenir une efficacité professionnelles optimale malgré les pressions ou les contraintes. Intégrer rapidement de nouveaux savoir-faire et connaissances et tirer les leçons de leurs erreurs. Porte un regard critique sur les résultats à atteindre

Représenter l'Institution

Capacité à expliquer le mandat, la mission, les objectifs, les valeurs et

les limites de l'institution face aux interlocuteurs externes afin d'en

donner / projeter une image positive et à obtenir le soutien de ses

interlocuteurs. Dans le cadre des différentes activités menées, être

capable d'interagir avec ou d'effectuer des démarches (sous forme écrite

ou orale) auprès des interlocuteurs externes (victimes, représentants des

autorités ou de communautés, acteurs économiques ou organes de

presse, étudiants., etc.) en intégrant le cadre juridique et doctrinale

juridique ou technique approprié (obligation des parties; base

d'intervention du CICR; doctrine opérationnelle, etc.) et conforme sur le

fond et la forme aux normes de travail du CICR.

Analyse et synthèse Capacité à analyser un problème ou une situation dans son ensemble afin d'en établir précisément le diagnostic, i.e. en identifiant ses origines et ses conséquences (décomposition des éléments pertinents), en reconnaissant les informations importantes et en identifiant les solutions adéquates selon un cadre de référence reconnu par le CICR (par ex : DIH, Doctrine*, schémas de raisonnement opérationnels, lignes directrices des divisions concernées). A partir de cette analyse, être capable de formuler par écrit ou oralement des conclusions sous une forme structurée, intelligible et opérationnellement exploitable débouchant sur des solutions ou des propositions d'action réalistes.

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25

Encadrement

Capacité à mobiliser, motiver et soutenir les collaborateurs sous sa

responsabilité, de sorte à ce que ces derniers soient en mesure donner

le meilleur d'eux-mêmes (en termes de capacité et motivation) pour

répondre de manière optimale aux besoins de l'action et/ou de l'activité.

Définir et clarifier les attentes et objectifs professionnels ainsi que les

aires de responsabilité de chacun. Déléguer les responsabilités en

fonction des capacités et potentiels. Suivre le travail réalisé et assurer un

feed-back régulier sur la qualité du travail de ses collaborateurs.

Valoriser la contribution et l'expertise de chacun. Impliquer ses

collaborateurs dans la prise de décisions qui les concernent. Soutenir le

développement professionnel de son personnel au travers de la

formation ou du coaching appropriés (en collaboration avec des

spécialistes). Apprécier le travail de ses collaborateurs de manière juste

et consciencieuse et selon les nouvelles prescriptions en matière

d'appréciation du personnel. Animer la communication interne dans son

équipe; être à l'écoute de ses collaborateurs, servir de relais à

l'information émanant de la hiérarchie, chercher le feed back et faire

remonter l'information

Planification / organisation / évaluation Capacité à déterminer des priorités, planifier (définir des séquences), programmer des actions et allouer le temps efficacement, permettant l'utilisation optimale des ressources et des moyens à disposition dans la poursuite des objectifs, en utilisant lorsque requis les outils de planification du CICR (planning for results). Capacité à également suivre les résultats atteints par rapport aux objectifs fixés, à mesurer les écarts et à procéder, si besoin est, aux ajustements nécessaires. Mettre en oeuvre des méthodes de travail rigoureuses, réalistes et appropriées.

Communication / Networking

Capacité à concevoir des stratégies de communication adaptées à un

environnement, aux enjeux opérationnels et/ou aux objectifs définis dans

le cadre de sa fonction, en intégrant les principes de communication et

en utilisant les outils, les techniques de communication à sa disposition,

tout en se référant au cadre de référence juridique ou doctrinal approprié

(DIH, Doctrine*).

Aptitude à développer de nouveaux contacts, lui permettant de posséder

un réseau utile (autorités civiles et militaires, acteurs humanitaires,

presse, donateurs, etc.) dans ses différents domaines d'activités, y

compris dans ceux ne faisant pas partie de son environnement immédiat

de travail.

Aptitude à mobiliser le ou les publics internes dans ses actions de

communication et à communiquer de manière pertinente, concise et à

temps.

Négociation Capacité de parvenir à des accords avec différents interlocuteurs (gouvernements), entreprendre des démarches auprès des interlocuteurs du CICR (dans le cadre de sa fonction) afin d'optimiser la protection des personnes (respect du droit) et/ou d'obtenir les facilités de travail nécessaires au CICR, tout en maintenant une relation de confiance avec ses interlocuteurs et sans mettre en péril ni brader les principes défendus par l'institution. Négocier avec discernement dans la plupart des situations, en mettant à profit sa connaissance et son expérience des techniques de conduite de négociation.

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26

Gestion de la sécurité Capacité à identifier les facteurs influant sur la sécurité et à anticiper les situations pouvant mettre en danger les personnes et les biens. Aptitude à prendre les décisions, concevoir et mettre sur pied les mesures adéquates, en totale cohérence avec les principes du CICR gouvernant la sécurité.

d) Compétences institutionnelles (En lien avec le mandat et fonctionnement

de l'institution - droit & doctrine, protection, sécurité économique et santé, etc.)

Compétences indispensables

Spécificité par rapport à la fonction

e) Compétences techniques (en lien avec la fonction – Coordinateur)

Compétences Techniques générales Description de la compétence Technique Spécifique

Bien que nous aurions certains commentaires à formuler sur les éléments du référentiel

de fonction établis par l‟institution (notamment sur le fait de mélanger un référentiel de

fonction et un référentiel de compétences dans un même document sous le libellé

„référentiel de fonction‟), nous avons jugé que l‟enjeu principal n‟était pas là et avons

décidé de travailler autour de cette base officielle. Nous entrerons davantage dans le

détail dans la partie suivante s‟agissant des réalisations.

Afin de suivre la ligne institutionnelle, nous devons donc orienter notre réflexion autour

de trois types de compétences18

:

Les compétences transversales ou génériques : ce sont les compétences-clé du

CICR, qui sont applicables à l'ensemble des fonctions de manière transversale, et

qui sont répertoriées dans un dictionnaire.

Les compétences institutionnelles : ce sont celles qui sont spécifiques à la

connaissance du mandat et du fonctionnement de l'Institution.

Les compétences techniques : ce sont celles qui sont spécifiques à une fonction

ou à un métier.

Avant d‟aller plus loin, signalons notre léger désaccord sur la terminologie

« compétences transversales / génériques ». Si les « compétences génériques » sont

effectivement souvent appelées aussi « compétences transversales », il nous semble que

l‟usage du terme « transversal » pour un type de compétences en particulier n‟est pas

opportun en ce sens que la transversalité est par définition une caractéristique de toutes

compétences.

18

Extrait du cadre de référence de la formation

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27

1.3.2 L’implication pour Ecosec

Le référentiel de fonction montre clairement l‟orientation que nos travaux devront

prendre et plus précisément notre degré d‟implication par type de compétences :

1. L‟unité Ecosec n‟est à priori pas responsable de la conception ou de l‟animation de

formations touchant aux compétences génériques / transversales. Ces dernières ne

relèvent effectivement pas des domaines de compétences techniques d‟Ecosec et ne

s‟adressent d‟ailleurs pas uniquement au personnel Ecosec.

Le rôle de l‟unité doit être de soutenir éventuellement les initiatives et vérifier que les

spécificités liées à la fonction Ecosec pour chaque compétence sont bien couvertes. Il

s‟agira également de s‟assurer que le personnel Ecosec a accès au système de formation

lui permettant de travailler - si besoin - sur ces compétences.

2. L‟unité Ecosec aura à charge de travailler entièrement sur les « compétences

techniques ». Cela signifie de les définir, de mettre en place les mécanismes de réponses

et d‟en assurer l‟accès et le suivi - ce, pour chaque fonction -

3. Enfin, il nous semble que les « compétences institutionnelles » se trouvent à mi-

chemin des deux cas précédents. Il s‟agira d‟une part d‟identifier les compétences

institutionnelles utiles aux fonctions Ecosec et s‟assurer que le personnel Ecosec y a

accès (exemple : cours droit et protection) ; D‟autre part, il conviendra de développer les

formations à « tendance Ecosec » utiles pour des non-Ecosec et de les diffuser.

Illustrons ce qui précède par l‟exemple d‟un agronome engagé au CICR. La personne

doit tout d‟abord prouver qu‟elle est « compétente », c‟est-à-dire :

1- Démontrer un niveau de « savoirs » adaptés. Ces savoirs ne sont pas réévalués lors du

processus de recrutement (à l‟exception de certains comme les langues étrangères) mais

sont appréciés essentiellement sur la base de l‟obtention d‟un diplôme. Dans cet

exemple, un diplôme universitaire en agronomie sera demandé comme pré-requis.

L‟unité Ecosec peut le cas échéant être plus spécifique quant aux conditions

d‟admissions. Quoiqu‟il en soit il est essentiel de s‟assurer que les compétences requises

pour un poste soient demandées à l‟embauche (pré-requis) ou à défaut puissent être

acquises en début ou en cours d‟emploi. Ce point est important car on ne saurait

reprocher par la suite à un employé de ne pas savoir mettre en œuvre correctement une

activité alors qu‟on ne lui a ni demandé au préalable s‟il en était capable ni permis de se

former en cours d‟emploi…

2- La personne répondant au profil rencontrera ensuite l‟unité recrutement. Cette

dernière aura à vérifier si l‟agronome possède ou non les compétences transversales

génériques requises pour toute personne travaillant au CICR (voir listes de ces

compétences ci-dessus) ou à défaut le potentiel pour les acquérir.

3- Puis, au démarrage et/ou en cours d‟emploi il s‟agira pour l‟unité RH_FOR de

travailler sur l‟acquisition des compétences transversales / génériques et pour l‟unité

opérationnelle - Ecosec dans ce cas - en concertation avec qui de droit, de travailler sur

l‟acquisition des compétences institutionnelles.

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28

4- Enfin, toujours au démarrage et/ou en cours d‟emploi, il s‟agira pour Ecosec de

vérifier si les compétences techniques (« savoirs » et « savoir-faire » techniques)

adaptés au poste sont effectivement maîtrisés. L‟agronome devra pouvoir bénéficier

d‟un programme de formation pour compléter ses compétences le cas échéant et

s‟adapter ainsi à la situation annoncée et/ou à l‟activité à réaliser.

1.4 NOTRE VISION DES COMPETENCES

Nous retirons de l‟ensemble de ces éléments les constats suivants :

1. Nous réalisons bien que la notion de compétences est pour le moins vaste et

ambitieuse. Nous n‟avons pas la prétention, au sein de notre refonte de stratégie

pédagogique Ecosec de toucher l‟ensemble des domaines mais voulons aborder nos

travaux en gardant en tête « l‟angle compétences techniques » (ou «professionnelles»).

C‟est pourquoi, plutôt que de parler de « gestion par compétences », nous utilisons pour

ces travaux le terme de « logique compétences » qui nous semble intellectuellement plus

honnête face à ce que nous souhaitons mettre en oeuvre.

2. Lorsque nous parlons de l‟introduction d‟une « logique compétences », nous

exprimons notre souhait d‟introduire un système qui contribue essentiellement au

développement des compétences techniques (professionnelles), c‟est-à-dire au

développement des « savoirs » et « savoir-faire » nécessaires à un individu ou à un

groupe pour réaliser19

une activité ou assurer une fonction dans une situation donnée.

Il s‟agit non seulement de s‟interroger sur ce qui permet de faire ce qui est demandé

(travail prescrit) mais aussi de raisonner sur ce qui est effectivement fait et comment

cela est fait (travail réel).

3. Au-delà des compétences techniques, nous considérons que le système devra aussi

avoir un rôle de surveillance quant à l‟accès aux formations pour le développement des

compétences transversales / génériques et institutionnelles qui ne sauraient être ignorées.

4. Nous ne considérons pas la « logique compétences » comme un concept mais bien

comme une façon de penser la formation qui soit proche de l‟apprenant, motivée par le

souci de voir ce dernier progresser pour lui-même mais dans le respect des attentes de

l‟employé.

5. Nous comprenons par „compétences‟ la « capacité (ou dispositions acquises) à

mobiliser un ensemble de ressources (connaissances, savoir-faire, etc) permettant d‟agir

efficacement dans des situations pour réaliser les activités, résoudre les problèmes, etc.

Les compétences se traduisent par des comportements (à chaque fois spécifiques et

adaptés à la situation) et expliquent les performances20

. Nous veillerons bien à ne pas

mélanger ces terminologies.

19

La réalisation doit être prise au sens large du terme. Il s‟agit tant de conception ou d‟analyse que de

mise en oeuvre proprement dite. 20

Commentaires de Pierre Hébrard repris ici

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29

3. IMPACT POTENTIEL DE LA «LOGIQUE COMPETENCES » Après avoir expliqué ce qui nous semble important dans la « logique compétences »,

revenons à la question centrale et tentons d‟y apporter une réponse.

Nous posons l‟hypothèse que l’introduction d’une « logique compétences »

contribue à formuler une stratégie pédagogique plus adéquate et donc améliore

l’impact des formations. Ceci revient à dire que si la « logique compétences » ne suffit pas à garantir un

niveau pédagogique adéquat, son absence se traduit en revanche par une baisse dans

l‟efficacité des formations.

Pour nous permettre de mieux structurer l‟analyse de cette hypothèse, nous posons

quatre sous-hypothèses :

Facteurs humains

L‟accent ne doit pas être mis sur un « contenu pouvant être compris de tous » mais au

contraire il faut se demander en premier lieu quelles sont les compétences métiers

acquises et quelles sont les compétences métiers requises pour chaque individu ou

groupe. On ne doit pas tenter d‟ignorer les différences des apprenants en trouvant « le

bon dénominateur commun » mais au contraire on se doit d‟adapter les contenus aux

besoins des apprenants.

Sous-hypothèse 1 : La « logique compétences » permet un meilleur ciblage

des formations et corrige l‟éloignement entre l‟apprenant et la formation

reçue.

Cette sous-hypothèse entend démontrer que la logique compétences peut agir sur les

problèmes récurents et/ou contraintes pré-cités de : « diversité des apprenants »,

« diversité des profils », «attentes divergentes » et « sélection des participants

aléatoire ».

En effet, comme l‟écrivent LOUIS (Roland), JUTRAS (France) et HENSLER (Hélène)

(1996)21

« Dans une approche axée sur les compétences, l‟attention porte non pas sur un

contenu disciplinaire externe à l‟individu, mais sur une intégration par l‟individu des

savoirs (savoirs théoriques et pratiques), des savoir-faire et des attitudes nécessaires à

l‟accomplissement, de façon satisfaisante, des tâches et rôles professionnels

complexes ».

Facteurs opérationnels

Face aux spécificités et contraintes professionnelles grandissantes il serait bien illusoire

de penser que les formations dispensées peuvent couvrir tous les évènements.

Ramenons les différents « terrains » (zone géographique et/ou situations spécifiques) à

une notion « d‟événements » telle que décrite par Philippe Zarafian : « (…) Il existe une

seconde façon de parler des événements. Elle consiste non pas à parler des aléas qui

21

LOUIS Roland, JUTRAS France, HENSLER Hélène (1996), ibid

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interviennent à l‟intérieur d‟un système de production, mais des problèmes inédits posés

par son environnement et qui mobilisent les activités d‟innovation. (…/…) Il s‟agit cette

fois-ci non de faire en sorte que l‟événement ne se reproduise plus, mais au contraire de

faire preuve que l‟on reste disponible par rapport aux événements externes, que le travail

humain Ŕ incomparablement supérieur sur ce point aux machines Ŕ sait inventer des

réponses à un environnement social complexe et mobile. (…/…)

L‟événement signifie que la compétence professionnelle ne peut plus être enfermée dans

des prédéfinitions de tâches à effectuer dans un poste de travail.

Elle ne peut plus être principalement inscrite dans du travail prescrit. La compétence

professionnelle consiste à faire face à des événements de manière pertinente et

experte 22

».

Sous-hypothèse 2 : la « logique compétences » optimise l‟apprentissage en

« créant des ponts » qui permettent à l‟apprenant de faire les liens

nécessaires entre les divers savoirs, savoir-faire et savoir-être acquis et de

les mobiliser pour faire face aux évenements de façon pertinente.

Cette sous-hypothèse entend démontrer que la logique compétences peut agir sur les

problèmes récurents et/ou contraintes pré-cités de : « diversité des lieux », « diversité

des situations de travail », « diversité des interventions ».

Le personnel Ecosec doit être capable de « rester disponible par rapport aux évènements

externes » et être compétent pour « inventer des réponses » professionnelles. Aucune

formation ne pouvant « prédéfinir (toutes) les tâches à effectuer », il faudra

effectivement travailler sur les compétences afin de renforcer savoir-faire et polyvalence

pour obtenir une meilleure efficacité.

Reprenons ce qu‟écrivent Pierre Hébrard et Philippe Zarafian pour clarifier ces propos :

Savoir-faire et compétences :

Pierre Hébrard écrit : « le premier aspect permettant de caractériser la notion de

compétences est l‟accent mis sur les savoir-faire, plutôt que sur les connaissances,

autrement dit sur la capacité d‟un individu à accomplir une tâche, à faire preuve de son

savoir-faire dans la pratique. »23

Polyvalence et compétences :

Philippe Zarafian décrit ce lien de la sorte « un des effets premiers attendus de la mise

en oeuvre des compétences est qu‟elle permette de développer la polyvalence, et, avec

elle, de donner de la souplesse à l‟organisation du travail. Dans le modèle du poste de

travail, la polyvalence désigne la capacité qu‟a un salarié d‟occuper plusieurs postes, lui

permettant de passer d‟un poste à un autre selon les besoins (…). La logique

compétence introduit une autre logique dont le mot polyvalence rend mal compte : il

exprime un élargissement de la surface d‟application des compétences du salarié, tout en

maintenant un principe d‟unité et de cohérence professionnelle dans cette application

( …) pluritechnicité, pluridisciplinarité, plurifonctionalité, etc. La polyvalence peut

22

ZARIFIAN Philippe , ibid, P37 23

HEBRARD Pierre, Définir et évaluer les compétences : quelques difficultés théoriques et pratiques dans le

champ de la formation professionnelle. Paru dans l‟ouvrage de PITHON Gérard et GANGOFF Bernard (2005),

Evaluer pour former, orienter et apprécier le personnel

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31

également signifier le fait qu‟une personne sait répondre à une variété croissante de

problèmes »24

.

Facteur temporel

La méconnaissance méthodologique, le souci de réduire les coûts de formation, etc.

entraînent la suppression de moments clés du processus de formation, notamment le

travail en amont. Ceci nuit à l‟efficacité des formations.

LOUIS (Roland), JUTRAS (France) et HENSLER Hélène (1996)25

écrivent que « Il

nous apparaît qu‟un programme axé sur les compétences professionnelles exige au

départ : (1) Une analyse des rôles et des fonctions que les professionnels d‟un secteur

d‟activité donné doivent exercer maintenant et dans le futur (…) et (2) Une adaptation

des contenus disciplinaires afin de cerner et de retenir les aspects qui contribuent

directement à l‟expression des rôles et fonctions nécessaires à l‟accomplissement des

tâches professionnelles.

Sous-hypothèse 3 : la « logique compétences » oblige à faire un travail en

amont (profil, parcours, connaissances, etc) et permet ainsi de mieux

définir la réponse formation adéquate (c‟est-à-dire de transmettre des

savoirs, savoir-faire et savoir-être a) en lien avec la réalité du moment

(donc utiles car applicables de suite), b) en fonction du niveau de

responsabilités effectivement occupées et c) de façon progressive (facilite

l‟appropriation des différents contenus).

Cette sous-hypothèse entend démontrer que la logique compétences peut agir sur les

problèmes récurrents et/ou contraintes pré-cités de : « renouvellement rapide des

équipes », « manque de vision globale » et « ingénierie de formation complexe»,

Cela signifie par exemple pour Ecosec de ne pas promouvoir une personne en fonction

de son expérience passée uniquement mais surtout en raison de sa maîtrise des

compétences requises pour le poste en question.

Cette notion d‟approche méthodique et graduelle nous rapproche également de l‟idée

d‟un plan de carrière et/ou d‟emplois qui se juxtapose au « plan de formation » .

Philippe Eray explique d‟ailleurs que « si l‟ingénierie de la formation privilégie

l‟acquisition des connaissances, l‟ingénierie de développement des compétences est

davantage orientée vers l‟acquisition de compétences professionnelles directement

exploitables en situation professionnelle. Pour ce faire cette dernière approche

s‟intéresse à l‟organisation de travail et à la gestion des carrières et des emplois, aussi

bien qu‟aux moyens plus classiques de la formation professionnelles tels que le cours en

salle ou l‟enseignement à distance26

».

Facteur efficacité

Parlant de l‟organisation en projet, Philippe Zarafian écrit que « le gros avantage est de

polariser les compétences et l‟investissement subjectifs des membres du projet. Les

salariés s‟approprient « leur projet » et peuvent y investir beaucoup d‟énergie et

24

ZARAFIAN Philippe, ibid, P111-112 25

LOUIS Roland, JUTRAS France, HENSLER Hélène (1996), Ibid 26

ERAY Philippe, Ibid, P33

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32

d‟enthousiasme dans la mesure où ils savent ce qu‟ils font et pourquoi ils le font, avec

une assez grande maîtrise sur l‟organisation interne du projet 27

».

Sous Hypothèse 4 : la « logique compétences » optimise une gestion par

projet jugée bénéfique pour les équipes.

4. LES LIMITES DE LA « LOGIQUE COMPETENCES » Nous avons fait la démonstration que la « logique compétences » touche une majorité de

contraintes et problèmes que nous avions exposés. Il serait en revanche illusoire de

penser qu‟elle peut régler l‟ensemble des faiblesses ou attaquer de front tous les

challenges qui s‟offrent à nous. Il faudra développer d‟autres démarches et techniques

en complément afin de palier aux limites d‟ordre méthodologique, conceptuel et

pratique. Voyions ci-dessous certaines de ces faiblesses et limites.

4.1 LOGIQUE COMPETENCES : POUR L‟INDIVIDU OU POUR LE GROUPE ?

Philippe Eray mentionne que l‟ « on peut s‟interroger sur l‟intérêt d‟une évaluation

individuelle des compétences actuelles. Une évaluation individuelle est certes plus

coûteuse qu‟une évaluation collective et ce surcoût peut paraître excessif au regard du

degré de finesse supplémentaire apporté par l‟évaluation individuelle, mais elle peut être

opportune dans le cas de formation très ciblées 28

».

Aux vues des caractéristiques de notre population cible, et surtout de notre besoin

d‟améliorer rapidement la qualité de « l‟offre formation » il nous semble contre-

productif et de surcroît irréaliste d'opter, à ce stade, pour un suivi individuel.

Nous nous basons par exemple sur l‟analyse rapide d‟un questionnaire que nous

considérons lacunaire « auto-évaluation des compétences » envoyé en 2006 à une partie

ciblée de la population Ecosec sur le terrain (expatriés et nationaux). L‟analyse nous

permet de tirer les conclusions suivantes .

1. L‟excellent taux de participation (69.6%) démontre un réel intérêt des personnes par

rapport à leur formation et sans doute une attente importante à ce sujet.

2. Une large majorité des personnes ont eu tendance à se surestimer (estimation basée

sur des indicateurs concrets). Cela est peut-être dû au fait que leur chef direct

(coordinateur) avait accès à ces tests et/ou que l‟explication sur le fait que ce test n‟était

en rien fait pour juger les personnes n‟était pas assez claire car :

3. Les personnes ayant rempli le test après explications verbales et en présence d‟un

formateur n‟ont pas eu autant cette tendance à la surévaluation.

Il est bien évident qu‟un tel outil ne peut s‟utiliser seul dans la pratique et il était prévu

de trianguler les résultats avec d‟autres informations (type rapport d‟appréciation

annuel) mais ce n‟est pas le point ici. Nous démontrons juste qu‟il faudrait du temps, des

ressources humaines et également une meilleure connaissance technique pour réaliser

une approche individuelle digne de ce nom. Or, nous considérons qu‟il est plus

important de mettre en place un système certes moins précis mais profitable plus

27

ZARIFIAN Philippe, ibid, P62 28

ERAY Philippe, Ibid, P89

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rapidement et garder en ligne de mire une gestion individualisée à moyen ou long terme

(et ce notamment dans le cadre du développement de programmes d'auto-formation /

formation à distance).

En attendant, il faudra privilégier la notion de « groupe de fonctions » que l‟on peut

définir comme la combinaison entre le métier et le profil des personnes, par exemple :

- Coordinateurs débutants / intermédiaires / confirmés

- Agronomes débutants / intermédiaires / confirmés,

- etc...

Si cela n‟est pas jugé comme étant un obstacle important, ce n‟en est pas moins une

limite.

4.2 RISQUE DE MAUVAISES INTERPRETATIONS

Mal mise en œuvre, la gestion par compétences peut avoir un effet contreproductif Ŕ

celui de donner l‟impression que l‟on progresse vers un nouveau modèle alors qu‟il n‟en

est rien.

Philippe Zarafian, dans une analyse de la GAEC (gestion anticipée des emplois et des

compétences) écrit : « Il faut remarquer que malgré le recours abondant au terme

« compétence », il reste très marqué par les outils et approches des années 70, eux-

mêmes construits, non autour de la notion de « compétence » mais autour de celle de la

« qualification de l‟emploi (…). On reste basiquement, dans le cadre du modèle

taylorien, qui suppose une passivité fondamentale de l‟individu par rapport à des requis

de qualifications qui auront été pré-définis et objectivés, et auxquels il devra s‟adapter

pour paraître « compétent ». Le fait que les salariés directement concernés participent ou

non à l‟élaboration du descriptif d‟emploi n‟a qu‟un effet secondaire. » 29

Ce risque existe grandement au niveau du CICR. La pré-sélection se fait sur dossier au

regard notamment des diplômes. On va rechercher « un agronome » pour telle ou telle

mission. Toute personne ayant un diplôme d‟agronome est donc « qualifiée » pour le

poste. Pourtant rien ne dit que le diplôme d‟agronome obtenu en Europe rendra la

personne « compétente » pour soutenir des paysans cultivant le manioc dans un pays

d‟Afrique !

Notons enfin cet extrait de cours ICF unité 1, exprimant ce vers quoi nous devons donc

tendre pour éviter le piège : (il y a) « (…) émergence de la notion de compétence au

détriment de celle de la qualification. Le métier n‟est plus considéré comme la somme

de quelques qualifications, mais comme la combinaison, variable dans le temps et selon

l‟environnement, d‟un ensemble de compétences, décrites en terme de savoir, savoir-

faire et savoir-être. »30

4.3. LOURDEUR DE MISE EN OEUVRE

Mettre en place une « logique compétences » représente un travail d‟une extrême

lourdeur. La difficulté principale revient à trouver le bon « dosage » entre le „trop peu‟

et „le trop plein‟ d‟informations à traiter.

29 ZARIFIAN Philippe, ibid, P24-25

30 Cours ICF, Unité 1, « Les politiques d‟emploi et le système de formation professionnelle face à

l‟évolution du marché du travail », P18

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En d‟autres termes, il faut collecter un nombre d‟informations suffisantes pour rendre la

recherche valable mais il faut veiller à ne pas aller trop loin car on risque d‟atteindre un

niveau de détail trop „affiné‟ et donc pas réaliste en terme d‟interprétation et / ou de

programme de formation.

4.4 METHODOLOGIE COMPLEXE

Si l‟on regarde les mécanismes qui devraient normalement être suivis, on note que ces

derniers sont impossibles à respecter à la lettre.

Dans notre cas spécifique, les plus grandes limitations s‟opèrent aux niveaux :

a) de l‟observation du travail réel qui est quasi impossible en raison de l‟éloignement

géographique. Il est indispensable de se fier au descriptif des tâches que l‟on reçoit

(verbalement ou par écrit)

b) Les descriptifs de tâches ne sont pas toujours de qualité (bon nombre de rapports

d‟appréciation ne sont pas faits selon les recommandations. Les descriptifs sont souvent

assez vagues).

Il y a donc indéniablement une perte dans la qualité de l‟analyse.

4.5 PAS UNE REPONSE A TOUT

La « logique compétences » ne peut changer à elle seule la vision de la formation. Ce

n‟est pas parce qu‟on la mettra en place que de facto la formation sera vue comme un

« domaine professionnel » qui requière des connaissances particulières ou que l‟on

comprendra l‟importance des différentes ingénieries, ou que l‟on ne percevra plus une

formation comme « une récompense », etc.

Ceci étant dit, bien mise en œuvre, la logique compétences permettra d‟améliorer

l‟impact des formations et devrait donc contribuer à changer la vision que certaines

personnes peuvent avoir de la formation.

Dans le même ordre d‟idées, une « logique compétences » ne va pas changer les

contraintes (diversité des lieux, des apprenants, etc) mais « simplement » aider à mieux

en gérer certaines.

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4E PARTIE : INTEGRER UNE « LOGIQUE

COMPETENCES » : METHODOLOGIE

1. LA RECHERCHE-ACTION Les compétences se rattachent à un savoir-faire opératoire; aussi convient-il davantage

de vérifier notre hypothèse dans la pratique. Nous nous sommes ainsi orientée vers une

recherche-action.

Extrait du module 5, cours ICF :

“La recherche-action est une modalité de l’intervention dans les organisations qui vise

à accompagner le changement, à promouvoir les innovations ou à en évaluer les effets

dans les domaines divers (…) La recherche-action accompagne la transformation des

pratiques (…) Elle peut avoir la forme d’une expérimentation terrain.

La recherche-action permet de comprendre les processus qui organisent l’action. En

transformant une situation on peut en analyser certains de ses aspects.

La recherche-action se caractérise par la participation active, selon les modalités

diverses, des acteurs de terrain au processus de recherches et à ses bénéfices. La

recherche-action se veut formative pour les professionnels qui s’y engagent dans la

mesure ou ils prennent leurs pratiques comme objet d’observation et d’évaluation.

En associant les professionnels, la recherche-action permet, dans certaines conditions,

de promouvoir le changement31

D‟un point de vue méthodologique, intégrer une « logique compétences » signifie

concrètement pour Ecosec, d'approcher la formation :

Sur la base des besoins effectifs des participants formulés en termes de

compétences à développer,

Selon des typologies de contextes donnés et sur la base d‟une analyse du

travail réel,

En répondant aux défis que le CICR doit relever et aux résultats attendus du

travail de chacun.

Puis, il s‟agit de formuler des objectifs de formation répondant à ces besoins, avec

indicateurs d'évaluation de l'atteinte de ces objectifs, d‟évaluation des apprentissages,

d‟évaluation du transfert dans la pratique et d‟évaluation de l'impact sur les postes.

31

BEZILLE Hélène, TRANCART Danièle, Approches méthodologiques, P23 (Module 5)

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36

2. LES ETAPES DE MISE EN OEUVRE L‟intégration de la “logique compétences” se déroule selon les phases du cycle de

projet:

- Evaluation

- Decision & planification

- Réalisation

- Evaluation

- Le monitoring intervient lui à chaque étape du processus.

CYCLE DU PROJET:

Bien sûr, les activités ne suivent pas toujours un ordre chronologique; des allers et

retours doivent s‟opérer sur un certain nombre de sujets en fonction de l‟avancée du

travail. Voyons néanmoins plus en détail ce que chaque phase représente.

EVALUATION INITIALE:

- Recherche académique

- Observation & révision de

l‟existant

- Consultations

DECISION /

VALIDATION

PLANIFICATION:

- Axe „Modules‟

- Axe „Identification et

développement des

compétences requises

complémentaires‟

REALISATION

- Création & diffusion modules

- “Analyse compétences”

EVALUATION

A FROID

MONITORING Suivi constant du

processus

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37

2.1 EVALUATION INITIALE

La phase initiale comprends la collecte d‟information. Cette tâche se poursuit bien sûr

tout au long du projet.

2.1.1 Méthodologie et outils

- Méthodes de collectes de l‟information:

Entretiens de groupe semi-structurés

Entretiens individuels semi-structurés

Brainstorming

Travaux de groupe (coordinateurs et formateur relai)

Revision des informations existantes (référentiels fonctions, description des

postes, etc)

Lecture

Conférence

Journée d‟étude

Observation

Nous avons exclu l‟usage du questionnaire. Nous souhaitons maintenir un maximum de

questions ouvertes et pensons que le traitement de ces dernières, dans le cadre d‟un

questionnaire, ne fera que complexifier le processus (nécessité d‟introduire un système

voire un logiciel de traitement de ces données) sans pour autant apporter une valeur

ajoutée. En d‟autres termes, la lourdeur du questionnaire Ŕ notamment pour les phases

de conception, test, dépouillement et analyse Ŕ est jugé contre-productif par rapport aux

résultats que nous pourrons obtenir avec des entretiens semi-structurés.

- Méthodes d‟analyse de l‟information:

Analyse FFOC (Forces, Faiblesses, Opportunités, Contraintes),

Tableau de synthèse (catégorisation par fonction / situation, etc)

Tableau de suivi des formations de l‟ensemble du personnel Ecosec

Triangulation des informations (entre observations / entretiens / revision des

informations existantes).

- Types d‟informations récoltées:

Quantitative (nombre de personnes formées / pourcentage de personnes

formées, etc),

Qualitative (appréciation des prestatations formation du point de vue des

apprenants, des responsables, etc).

De par la nature des travaux, il y a plus d‟informations qualitatives que quantitatives.

L‟analyse risque donc davantage d‟être biaisée par des appréciations / interprétations

parfois subjectives de la part des participants et / ou de nous-même.

2.1.2 Recherche académique

Concrètement le travail de recherche a porté sur :

La lecture d‟ouvrages (voir bibliographie)

La participation à une conférence donnée par M. Guy Le Boterf le 14 mai à

Lausanne sur le thème « Professionnaliser, Professionnalisme,

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38

Professionnalisation : De quoi parle-t-on » - Voir le compte-rendu en Annexe

4.

La participation à une journée d‟étude à Genève le 12 juin organisée par le

laboratoire RIFT (recherche, Intervention, Formation, Travail) et animée par

Sandra Enlart (Université de Genève), Philippe Carré (Professeur en Sciences

de l‟Education) et Bernard Blandin (Directeur de recherche) sur le thème « les

dispositifs de formation : quelle utilité pour l‟apprenant ? ». Voir le programme

en Annexe 5

2.1.3 Observation / Révision de l’existant

Nous avons également enrichi notre phase d‟évaluation initiale en observant les

pratiques lorsque possible (siège essentiellement mais aussi lors de visites terrain) et en

révisant les données existantes (listes des ressources humaines, documents de notre

prédécesseur, lignes directrices, littératures, etc).

2.1.4 Consultations

Les personnes suivantes ont été consultées durant le chantier :

Le directeur de thèse du Master II Ŕ Entretiens réguliers par écrit ou lors des

regroupements

Les membres de la division assistance - Trois entretiens individuels avec notre

supérieur hiérarchique, bon nombre d’entretiens individuels avec le responsable

formation de la division, diverses sessions d’information pour les membres de

l’équipe Ecosec au siège lors de réunions hebdomadaires de l’unité et une session

d’information pour les membres de la division Assistance.

Notre collègue basée au Kenya Ŕ En communication constante pour le partage

d’information et d’avis

Les équipes terrain - Une séance d’information et un travail en groupe (étalé sur

plusieurs jours) avec les coordinateurs puis avec les employés de délégation (les

futurs relais de formation32

) réunis à Genève ainsi que divers entretiens

individuels (formels et informels) avec des délégués Ecosec de passage au siège.

Le responsable et autres membres de l‟unité de formation RH_FOR - Un

entretien individuel avec le responsable de l’unité de formation puis un entretien

de groupe avec ce dernier et trois de ses collègues (entretiens menés en compagnie

du responsable formation de la division),

La responsable du centre de formation - Deux entretiens individuels avec la

responsable du centre de formation (entretiens menés en compagnie du

responsable formation de la division)

Les membres des unités de formations du Kenya, du Sri Lanka, de Jordanie, de

Bosnie Ŕ Session d’information et partage d’expériences.

M. Xavier Castellanos, formateur à la Fédération Internationale du Croissant-

Rouge et certains de ses collègues Ŕ Nombreuses séances de travail sur le module

« Evaluation Initiale »

Mme Karla Levy, formatrice au groupe URD Ŕ Nombreuses séances de travail

sur les modules «gestion de programmes/projets » et « mesurer les résultats »,

Mr Etienne Bourgeois, consultant pour le CICR – Un entretien individuel.

32

Une explication sur la signification de “relais de formations” sera donnée sous la partie “réalisations”

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39

Point sur la technique d’échantillonnage pour ces consultations :

Nous avons attaché de l‟importance à la representativité en terme de statut (expatriés /

employés de délégation) et de fonction (coordinateurs / spécialistes / généralistes).

En revanche, l‟échantillonnage est biaisé en raison d‟une accessibilité

a) facile pour les personnes au siège,

b) relativement facile pour les coordinateurs (en séminaire durant 10 jours au siège)

c) complexe pour les délégués (sur le terrain Ŕ rapide passage au siège avant et en retour

de mission)

d) très complexe pour les employés de délégation (rarement de passage au siège sauf en

cas de formations).

Nous sommes donc partie du principe que nous discuterons avec un maximum de

personnes en fonction des opportunités et prendrons en compte les biais durant la phase

d‟analyse autant que possible.

Les variables sociologiques (âge, sexe) ne sont pas considérés.

2.2 PLANIFICATION

- Jusque janvier 2007 :

Conception module « Evaluation initiale » et définition de la stratégie

- Janvier 2007 à Juin 2008 :

Priorité mise sur « l‟axe module » (voir partie 5).

Il a été décidé de mettre la priorité sur le développement de modules de formation qui

concernent des domaines techniques bien identifiés (voir partie 5 point « axe modules »)

afin de servir au plus vite les besoins terrain.

- A partir de Mars 2007 :

Début du travail « axe compétences requises » (voir partie 5).

Il s‟agissait d‟identifier les autres compétences requises et de bâtir un plan de

développement de ces dernières.

Voir détail de la planification sur le tableau suivant.

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40

TABLEAU PLANNING 2007

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41

2.3. REALISATIONS

Les actions réalisées font l‟objet du chapitre suivant.

2.4 EVALUATIONS

Ce point sera développé dans le chapitre suivant en parallèle avec les réalisations.

Précisons ceci : Alors que les étapes de mise en œuvre d‟une nouvelle stratégie

pédagogique se dessinaient, une réflexion sur la méthode d‟évaluation à froid a été

lancée. Cette dernière doit non seulement suivre le rythme du chantier mais s‟intégrer à

une réflexion plus globale sur l‟évaluation, aujourd‟hui en travaux au niveau de l‟unité

de formation RH_FOR.

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42

5E PARTIE : LA REFONTE DE LA STRATEGIE

PEDAGOGIQUE - REALISATIONS

Depuis le mois de janvier, fort des recherches académiques et consultations qui nous ont

permis de cerner le potentiel et les limites de la « logique compétences », nous avons été

en mesure de débuter la mise en œuvre.

Concrètement, après s‟être rappelé l‟importance de 1) l‟étape « réflexion », il s‟agissait

de 2) définir la stratégie globale, 3) clarifier la méthodologie, les étapes de mise en

oeuvre et les outils nécessaires pour permettre l‟introduction de la « logique

compétences » et enfin 4) démarrer les premiers travaux.

1. PRE-REQUIS : INTRODUIRE UNE ETAPE « REFLEXION » Quelque soit la stratégie développée, cette dernière ne pourra réussir que si ce que nous

appelons le « pré-requis de l‟espace à la réflexion » est mis en place. Aussi, avant d‟aller

plus dans le détail des réalisations, nous souhaitons nous arrêter un moment sur ce point.

Aujourd‟hui, les moments ou les équipes peuvent s‟asseoir afin d‟apprendre et/ou faire

un retour sur expérience, prendre du recul sur ce que l‟on a vu, fait, voire questionner ne

sont que trop rares.

Etienne BOURGEOIS et Gaetane CHAPELLE écrivent « Dewey et ses collègues voient

l‟apprentissage avant tout comme une activité de transformation comprenant

nécessairement deux niveaux : celui de l‟action, c‟est-à-dire des actes concrets que l‟on

pose et qui ont des conséquences observables à la fois sur le sujet et sur son

environnement (faire, expérimenter, mettre en pratique, …) et celui de la réflexion,

c‟est-à-dire de l‟activité de pensées exercées par le sujet sur son action (comprendre,

raisonner, prédire, …). Autrement dit, pour les fonctionnalistes, il ne peut y avoir

d‟apprentissage sans, à la fois, l‟action et la réflexion sur l‟action. C‟est le fameux

« learning by doing » de Dewey »33

.

On va souvent dire que le personnel apprend sur le tas mais « l‟expression : „apprendre

sur le tas‟ est relativement trompeuse. On apprend certes sur le terrain, en se frottant aux

situations, mais toute acquisition de routines performantes, reconnues comme telles par

le milieu du travail, suppose des tâtonnements, des rectifications d‟erreurs, un minimum

de retour sur la manière de s‟y prendre, des conseils donnés formellement ou

informellement par quelqu‟un qui maîtrise déjà les bonnes routines, etc. bref un

apprentissage34

»

Il s‟agit en quelque sorte de mettre en place un cercle vertueux de l‟apprentissage ou

„modèle cognitif‟ et „modèle opératif‟ se combinent. « Le modèle cognitif permet de

33

BOURGEOIS Etienne et CHAPELLE Gaetane, “apprendre et faire apprendre”, P23 34

ZARIFIAN Philippe, ibid, P124

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43

comprendra comment « ça fonctionne » ; Le modèle opératif permet de comprendre

comment « ça se conduit » 35

.

En d‟autre terme, avant même d‟identifier les formations, il faut s‟assurer qu‟un espace

existe pour que l‟acquisition de nouvelles compétences puisse effectivement voir le jour

et que les moments de formations soient bien organisés. Par exemple, comme

recommandé par l‟unité formation RH_FOR, et dans la mesure du possible, ils devront

comprendre trois pôles : un « avant formation », un « pendant formation » et un « après

formation ». Ceci permet aux participants de tirer meilleur profit des contenus en

agissant puis en réfléchissant sur leur action et enfin en agissant à nouveau.

2. STRATEGIE GLOBALE « Le choix d’une solution formation satisfait donc a priori le personnel, ses

représentants et la direction des ressources humaines dans son ensemble »36

.

Ce qui guide depuis le départ notre réflexion et notre souhait de tendre vers une

« logique compétences » est l‟intention de remettre l‟apprenant au sein de son parcours

de formation. Aussi avons-nous décidé de schématiser notre stratégie globale par un

panthéon (voir le schéma à la page suivante) avec l‟idée que chaque apprenant puisse

bâtir son propre habitat de la formation.

La stratégie de la « logique compétences » se découpe alors ainsi :

Un fondement des connaissances au travers de „modules de base‟

Des piliers de connaissances ou « modules techniques » qui sont utiles

lorsque les thèmes concernés sont effectivement exercés par la personne

(ou le seront d‟un un futur proche)

Puis un toit qui symbolise les compétences à développer selon

a) la fonction qu‟occupe la personne et

b) le niveau d‟expertise acquis (débutant, intermédiaire et

expérimenté)37

Enfin, les « modules ad hoc » qui permettent de maintenir une flexibilité

face aux besoins davantage axés sur l‟employeur mais aussi aux besoins

liés à la spécificité de certaines actions.

35

BOURGEOIS Etienne et CHAPELLE Gaetane, “apprendre et faire apprendre”, P115 : « le modèle

cognitif permet de comprendra comment « ça fonctionne » ; Le modèle opératif permet de comprendre

comment « ça se conduit » 36

Eray Philippe, Ibid, P40 37

Nous reprenons les propos de Philippe ZARAFIAN pour illustrer ce propos “le degré d‟expérience

des salariés ne dépend plus principalement de la durée de présence au poste de travail, mais de la

richesse des événements affrontés et de la qualité de l‟organisation qui permet de les approfondir », ibid,

p 40

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44

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45

La stratégie globale peut donc se résumer de la sorte :

UNE APPROCHE : La « logique compétences »

DEUX AXES :

Axe « Modules» au travers du développement de modules de base et de modules

techniques dont l‟utilité des thèmes est déjà connue et reconnue au sein de l‟unité

« Axe identification et développement des compétences requises complémentaires»

Nous aborderons ci-après le détail des réalisations pour chacun de ces axes.

3. « L’AXE MODULES » (ou « domaine du connu ») Nous avons depuis longtemps identifié un certain nombre de thèmes de formations qui

constituent un fondement des connaissances nécessaires à l‟unité Ecosec ; mais ces

derniers n‟ont jamais été développés de façon satisfaisante.

Afin d‟y remédier, les travaux suivants sont mis en œuvre :

1. Définir la classification des modules selon leur type, public cible, mode de

conception et mode de diffusion

2. Finir le développement des trois „module de base‟ ainsi que créer et/ou soutenir des

spécialistes dans la création des „modules techniques‟

3. Former des formateurs relais, clé de voûte du nouveau système, et assurer leur suivi

4. Développer les outils nécessaires à la mise en œuvre de cette partie de la stratégie

pédagogique

3.1 DEFINIR LA CLASSIFICATION DES MODULES Ŕ INCLUANT LE MODE DE

DIFFUSION

Un certain nombre de formations ont été demandées de longues dates. Il s‟agit

notamment des trois composantes du cycle de projet („Evaluation initiale‟, „Gestion de

programmes/projets‟, „Mesurer les résultats‟) ainsi que de modules opérationnels

(„Technique de secours‟, „Initiatives micro-économiques‟).

Nous avons débuté nos travaux par la création de catégories destinées à organiser ces

modules par types, publics, sujets, conception et mode de diffusion afin de clarifier le

cadre global de la stratégie.

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46

Le résultat de ce travail a abouti au système suivant :

Catégorie 1 :

Modules de

base

Catégorie 2 :

Modules

Techniques

Catégorie 3 :

Actions

formations

pour fonctions

Catégorie 4 :

Cours ad hoc

Type Formations

transversales

minimales

Formations

techniques liées à

une pratique en

cours ou à venir

très prochainement

Formations liées

à une fonction

occupée

actuellement ou

très

prochainement

1. Formations

spécifiques pour

un contexte en

particulier

2. Séminaires.

Public

cible

Toute personne

Ecosec (et tout

autre membre

opérationnel du

CICR ou autres

composantes du

Mouvement

Croix-Rouge qui

souhaiterait s‟y

associer)

Toute personne

ayant à mettre en

œuvre dans le

présent ou futur

proche ce type de

projets /

programmes

Personnes

regroupées par

fonctions

(coordinateur /

nutritionniste /

etc) et par

niveaux (débutant

/ intermédiaire /

expérimenté)

1. Le personnel

Ecosec (et autre)

de la délégation

concernée.

2. Les personnes

concernées par

un séminaire

(coordinateur, ...)

Format

de

l’action

forma-

tion et

sujets (à

ce stade)

Modules

1. Evaluation

initiale

2. Gestion de

programmes /

projets

3. Mesurer les

résultats

Modules

1. Initiatives

Micro-Economique

2. Techniques de

secours

Pas encore

définie mais

souhaitons éviter

le schéma

modules / car

déjà très présent).

Pourra prendre

différentes

formes (à

distance ou en

présentielle),

utiliser tous les

types de support

(CD rom ,etc.), ...

1. Sur décision de

la délégation ou

du responsable

des séminaires

(ex : chef d‟unité

pour séminaire

coordinateurs)

Concep-

tion

Nous-même avec

appui externe si

besoin

Spécialistes en

charge du dit sujet

et nous-même

A définir en

fonction des

résultats de

l‟analyse

Mode de

diffusion

En contexte - via

les formateurs

relais (voir point

3.3 pour détail

sur les formateurs

relais)

En contexte et en

regroupements (à

Nairobi et Genève)

via des spécialistes

soutenus d‟un point

de vue pédagogique

par nous-même

et/ou par les

formateurs relais.

A définir en

fonction des

résultats de

l‟analyse

Coordinateurs et

formateurs relais

terrain avec notre

soutien

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47

3.2 FINALISATION ET CREATION DE MODULES

3.2.1 Module « Evaluation initiale » : à finaliser

Le travail concernant l‟évaluation initiale a été mené avec la Fédération Internationale

de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) - une autre composante du

Mouvement de la Croix-Rouge - dans un souhait d‟harmonisation tant des lignes

directrices que de la solution formation.

Le module CICR avait déjà été avancé par notre prédécesseur alors que IFRC avait

développé une formation et des lignes directrices très proches. Il a donc s‟agit de :

- Reprendre le livret „lignes directrices‟ (« Assessment guidelines ») conçu par IFRC

ainsi que les modules de formations respectifs, d‟en faire ressortir les points d‟accord et

discuter des différences afin de créer des documents communs.

- Tester les nouvelles lignes directrices et le module de formation - test positif effectué

au Pakistan (Muzzafarabad) en février 2007 auprès de l‟équipe Ecosec terrain.

Ce travail aura pris au total une année. Durant la période de mission, les actions

spécifiques ont inclus la préparation et réalisation du test au Pakistan puis la finalisation

des lignes directrices (envoie à l‟éditeur en juillet Ŕ travail en cours) ainsi que du

module de formation. Il a également s‟agit de former les formateurs relais à l‟animation

de ce module.

Nous incluons en annexe - à titre d’exemple - certaines pages issues du module

« Evaluation initiale » afin que le lecteur puisse se faire une idée du format qui a été

retenu pour l’ensemble des modules qui sont / seront créés. Ces travaux n’existent à ce

jour qu’en anglais mais seront traduits en français, espagnol, arable et russe en 2008.

Annexes 6 : Lignes directrices

3.2.2 Modules « Gestion de projets et programme » et « Mesurer les résultats» : en

développement

Ces deux modules font partie du cycle de projet et complètent donc celui de

« l‟évaluation initiale ». Ils ont été travaillés conjointement avec une consultante externe

depuis le mois de janvier 2007.

Après définition de nos souhaits, la consultante a fait une première proposition qui a été

retravaillée par nos soins. Etant donnée la difficulté de ces sujets, nous avons décidé de

mener un pré-test d‟une partie du contenu lors de la formation donnée au Pakistan en

février. Ceci nous a aidé à aller de l‟avant et de procéder aux ajustements de ces deux

modules. Le travail de conception se poursuit.

Un test complet du module « Gestion de projets et programmes» a été organisé du 25 au

29 juin au Kenya avec un groupe de 15 participants issus de 8 contextes différents. Le

test s‟est soldé par un succès et le module est actuellement en phase de finalisation

(dernière retouche suite au commentaires et observations durant le test et finalisation de

l‟écriture du document pour participants ainsi que du guide du formateur).

Le test du module « Mesurer les résultats d’un projet ou programme » devrait se

dérouler en novembre en Jordanie.

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48

3.2.3 Module « Initiative micro-économique » : à poursuivre

Le spécialiste Ecosec en ce domaine a débuté l‟écriture de lignes directrices. Sur cette

base, nous avons pu travailler en mai et juin 2007 avec ce dernier sur une première

ébauche de module de formation. En raison des calendriers respectifs, ce travail sera

repris en octobre.

Pour nous soutenir dans ce chantier, nous avons eu bon nombre de réunions avec

l‟institut Universitaire d‟Etudes du développement (IUED), eux-mêmes intéressés par le

sujet des initiatives micro-économiques. Deux étudiants font actuellement leurs

recherches de doctorat au sein de notre unité en analysant certaines réalisations du

CICR. En contrepartie l‟IUED nous apporte son soutien dans la confection du module

de formation.

Le module de formation devrait être testé en Novembre à Genève.

3.2.4 Module « technique de secours » : à lancer

En l‟absence du spécialiste (alors en missions terrain) et forte de notre expérience

personnelle en ce domaine, nous avons lancé les premiers travaux de ce module en avril.

Il s‟agissait à ce stade de réunir les documents pertinents puis de participer à une

formation donnée sur ce sujet par nos collègues de IFRC.

L‟implication de l‟expert et le travail de création proprement débuteront durant le

dernier trimestre 2007 si nos calendriers respectifs le permettent. Nous comptons

réaliser un test intermédiaire en Jordanie d‟ici la fin de l‟année si possible.

3.3 FORMATION DE FORMATEURS RELAIS

Il ne fait nul doute que travailler à la classification et création de modules de formation

n‟est rien sans une stratégie de diffusion appropriée. Ceci est d‟autant plus important

lorsque l‟on pense à notre public cible, à savoir plus de 350 personnes Ŕ dont près d‟un

tiers d‟expatriés en rotation régulière - dans 22 pays.

Aussi, le sujet de la diffusion des modules de formation a été grandement au centre de

nos préoccupations. Nous considérons que la solution principale retenue Ŕ à savoir la

mise en place d‟un réseau de formateurs relais Ŕ c‟est-à-dire d‟employés Ecosec

nationaux confirmés et formés à l‟ingénierie pédagogique - représente ni plus ni moins

que la clé de voûte de l‟ensemble du nouveau système pédagogique. Pour mieux situer

nos propos, rappelons tout d‟abord brièvement les tâches qui devront être suivies par des

formateurs relais pour l‟ensemble des catégories:

Les modules de la catégorie 1 (modules de base) seront diffusés dans tous les

contextes ayant des opérations Ecosec par le biais de formateurs relais.

De par leur nature, les modules de la catégorie 2 (modules techniques) seront

diffusés par des spécialistes du sujet (nationaux ou expatriés). Il peut s‟agir des mêmes

formateurs relais dans le cas ou ils sont également spécialistes du domaine en question

ou d‟autres personnes devant alors être soutenues sur un plan pédagogique par un

formateur relais.

L‟implication des formateurs relais pour la catégorie 3 (Actions-formations baséees

sur les fonctions) sera clarifiée lorsque cette offre de formation sera précisée.

En ce qui concerne les modules de la catégorie 4 (modules ad hoc - spécifiques à un

contexte), le formateur relais en sera soit responsable soit conseillé pédagogique pour

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toute personne souhaitant réaliser (conception et/ou animation) une formation ad hoc

dans un contexte spécifique.

Il apparaît clairement que le formateur relais a un rôle clé à chaque niveau de la chaîne :

responsable de l‟animation voir de la conception ou conseillé auprès de personnes moins

qualifiées en ingénierie pédagogique.

La logique de recourir à des formateurs relais tient au fait que, si nous souhaitons une

grande diffusion des modules auprès de tout le personnel Ecosec (et idéalement plus

largement), il est indispensable de s‟appuyer sur des gens locaux compétents qui

pourront répliquer les animations autant que nécessaire durant les années à venir. Ceci

répond notamment aux contraintes de rotation du personnel, du nombre de contextes et

personnes concernés ainsi que du nombre de thèmes de formation à couvrir.

Une autre raison repose sur le fait que, en restant présent sur le lieu de la formation, le

formateur relais peut assurer le suivi des formations auprès des apprenants et garantir

une meilleure implication des coordinateurs pendant, durant et après les formations.

Ce point est pour nous de la plus haute importance car bon nombre de coordinateurs et

apprenants ont exprimé des frustrations à ce niveau avec l‟ancien système. L‟apprenant

part suivre une formation en dehors du contexte, le coordinateur ne sait pas ce qu‟il a

appris et ne peut pas s‟assurer de le faire appliquer d‟ou frustrations de part et d‟autre et

pertes dans les processus d‟apprentissage.

Nous souhaitons donc que le formateur relais crée le lien entre apprenant et sa hiérarchie

car « une personne transfère d‟autant plus ce qu‟elle a appris si son supérieur s‟intéresse

à la formation qu‟elle a suivie, l‟interroge à ce sujet, l‟encourage à appliquer ses

nouvelles compétences, discute avec elle des difficultes qu‟elle pourrait rencontrer dans

cette application, la félicite lorsqu‟elle se sert de ses nouveaux apprentissages, etc. »38

.

Un souhait est d‟ailleurs de faire en sorte que les formateurs relais (et coordinateurs)

soient vus de plus en plus comme des « tuteurs ». Comme le dit Pierre Hébrard, « le rôle

du tuteur, du formateur de terrain, s‟apparente à celui du maître d‟apprentissage, ou du

compagnon plus expérimenté ; il montre son propre savoir-faire, son expertise, qui sert

de référent d‟une bonne pratique, plutôt qu‟il n‟explique ou démontre ».39

Bien sûr, un bon employé Ecosec ne fait pas de facto un bon formateur. Aussi, avant de

lancer pleinement cette stratégie il est nécessaire de passer une étape essentielle : la

formation des formateurs relais. Cette formation de formateurs se déroule en plusieurs

étapes :

1. La stratégie a été annoncée aux coordinateurs Ecosec (par écrit puis au travers du

séminaire annuel de mars 2007) et validée.

2. En avril, chaque coordinateur avait pour mission d‟identifier au sein de son équipe la

personne susceptible de pouvoir assumer le rôle de formateur relais sur la base de

critères de motivation, expérience, reconnaissance/charisme et disponibilité - critères

largement expliqués par nos soins.

38

DEVOS Christelle citée par BOURGEOIS Etienne et CHAPELLE Gaetane, “apprendre et faire

apprendre”, P133 39

HEBRAD Pierre, ibid.

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50

3. Une fois identifié, nous avons fait parvenir à chaque formateur relais une explication

sur ce qui était attendu d‟eux ainsi que les lignes directrices « évaluation initiale » à

étudier avant la formation.

4. En parallèle (avril et mai), nous avons conçu un module « Formation de formateurs

relais Ecosec » sur la base du module « évaluation initiale » et avons organisé cette

session à Genève (voir en Annexe 7 le « Document d‟Orientation Pédagogique40

» de

cette formation).

5. Du 18 au 26 mai, les 14 formateurs relais identifiés pour couvrir l‟ensemble des

contextes opérationnels 41

se sont réunis à Genève pour suivre la formation de

formateurs. Plus précisément, l‟équipe a été formée aux techniques d‟animation et à

l‟animation du module « évaluation initiale » qui servira de projet pilote pour la

validation du système.

Nous avons conçu un « kit » du formateur relais qui a été remis à ces derniers. Il

comprend :

- Un manuel du formateur spécifiquement créé pour ce cours (voir annexe 8)

- Le guide du formateur du module « Evaluation initiale » (voir annexe 9)

- Le nécessaire pour dispenser le module « Evaluation initiale » (lignes directrices et

annexes à remettre aux participants, exercices pratiqués tout au long de ce module,

version « PowerPoint » des messages-clés au cas ou un support visuel donné est jugé

utile, etc).

6. Un forum pour communications techniques (système chat) vient d‟être ouvert et sera

rendu opérationnel en septembre. Il s‟agit de donner l‟opportunité maximale aux

formateurs relais d‟échanger en groupe, de communiquer leurs expériences et de se

poser leur question.

Nous serons la régulatrice de ce forum, véritable outil de coaching : le but n‟est

évidemment pas de venir avec toutes les réponses aux interrogations des formateurs

mais au contraire de continuer à favoriser le dialogue.

L‟autre objectif d‟un tel forum est bien sûr de maintenir l‟esprit d‟équipe malgré les

kilomètres qui séparent les personnes.

7. Etapes suivantes concernant cette formation de formateurs :

Second semestre 2007 :

il a été convenu que les formateurs relais organisent au moins une session de formation

du module « évaluation initiale » d‟ici à la fin de l‟année afin de mettre en pratique

rapidement les enseignements. Notre assistante ou nous-même y participerons comme

personnes ressources et pour parfaire cette formation des formateurs relais.

A ce stade de l‟écriture (juillet 2007), 2 formations ont déjà été menées par des

formateurs relais (Indonésie et Sri Lanka) et 8 autres sont agencées d‟ici au mois de

Décembre 2007 (Soudan, Ouganda, Liberia, Irak, Territoires occupés, Nord Caucase,

RDC et Cote d‟Ivoire).

40

Selon l‟outil de la CEGOS (Goupe international de formation, conseil, recrutement - www.cegos.fr) 41

Sur les 22 contextes, 2 ferment en 2008 et ne sont donc pas concernés. Tous les autres contextes sont

couverts par les 14 personnes formés (certains formateurs relais couvriront deux contextes chacun) à

l‟exception de la Somalie et du Népal pour qui il nous reste à trouver une solution.

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51

De plus, quatre formateurs relais ont participé au test du module « gestion de

programme / projets » afin de vérifier s‟ils allaient se sentir à l‟aise de le donner et de

débuter la passation. Le résultat est positif.

2008 :

En février, les formateurs relais non présents en 2007 participeront à la formation

« Gestion de projets/programmes ».

En mai tous les formateurs relais participeront à la formation «Mesurer les résultats ».

En parallèle, un complément de formation de formateurs sera donné.

Ils se verront alors remettre le kit des modules (même éléments que pour le module 1 :

Guide du formateur, lignes directrices pour participants, exercices pratiqués tout au long

de ce module, version « PowerPoint » des messages-clés au cas ou un support visuel

donné est jugé utile, etc.).

Lorsqu‟ils seront à l‟aise avec ces deux modules supplémentaires, ils pourront en

débuter la diffusion.

2009 et suivantes :

Si ce projet fonctionne, l‟équipe sera conviée chaque année pour partager les

expériences, parfaire les connaissances en matière d‟animation et de conception de

modules, etc.

3.4 DEVELOPPEMENT DES OUTILS

Au cours des mois passés, nous avons également établi les outils de mise en oeuvre de la

nouvelle stratégie :

- Une fiche « d‟analyse des besoins » que chaque coordinateur et formateur relais

devront remplir lorsqu‟ils souhaitent la diffusion d‟un module technique ou la

création d‟un module ad Hoc (Annexe 10).

- Un tableur de formation permettant de suivre le parcours de formation des

employés Ecosec (Annexe 11)

- Le Document d‟Orientation Pédagogique (DOP) de la CEGOS a été instauré

comme outil commun pour la création de modules de formation (voir pour rappel le

DOP de la formation de formateur en annexe 7).

- Pour les modules de base animés par les formateurs relais, un „kit module clé en

main‟ a été instauré. Il comprend comme nous l‟avons vu un guide du formateur, des

lignes directrices pour participants, les exercices pratiqués tout au long du module,

une version « PowerPoint » des messages-clés au cas ou un support visuel donné est

jugé utile. Le format de ces documents est standardisé pour en faciliter l‟utilisation.

Les formateurs relais peuvent bien sur apporter leur contribution mais les

changements se font par nos soins après validation afin de nous assurer que chaque

formateur dispose des mêmes documents (et donc que chaque participant dispose de

la même information) en tout temps.

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52

3.5 ETABLISSEMENT DU SYSTEME D‟EVALUATION

Un système standard d‟évaluation à chaud a été immédiatement mis en place. Il s‟agit

ici de mesurer le degré de satisfaction des participants sur des sujets liés au contenu, aux

méthodes et outils pédagogiques, au lieu, etc. (Voir annexe 12)

L‟évaluation à chaud est néanmoins un élément mineur du processus global d‟évaluation

dans la mesure où il ne permet pas, faute de recul, de vérifier le transfert des

apprentissages dans la pratique (le fait d‟avoir suivi une formation ne voulant

évidemment pas dire que l‟apprenant en maîtrise le contenu). L‟évaluation à froid sera

donc essentielle pour que le formateur puisse juger de la qualité de son travail et

l‟améliorer le cas échéant.

Reprenons ici ce qu‟Alain Mégnant écrit dans l‟unité 1 des cours ICF : « L‟évaluation

du transfert n‟est pas une coquetterie méthodologique des formateurs, mais un enjeu

pour l‟entreprise, à la fois pour lui permettre de mesurer l‟impact des ressources qu‟elle

consacre à la formation, pour gérer plus efficacement les personnes, et pour assurer sa

crédibilité vis-à-vis de tiers »42

.

Nous ajouterons que l‟évaluation à froid touche évidemment d‟autres domaines que le

transfert de l‟apprentissage dans la pratique. Il s‟agit de regarder l‟ensemble du

processus de formation dans la forme et dans le fond afin d‟en juger son efficacité et sa

pertinence (voir ci-dessous « indicateurs »).

Il est donc essentiel de travailler aujourd‟hui sur un système d‟évaluation à froid. Au-

delà d‟intégrer un système d‟évaluation à froid commun avec RH_FOR dès que

possible, cette partie de la nouvelle stratégie pédagogique (« axe modules ») sera

évaluée en deux temps principaux:

Critères

- A 6 mois : critères de satisfaction du nouveau système

- A 18 mois : critères de performance liés aux pratiques terrain

Méthodes :

- Observation,

- Entretiens individuels et entretiens de groupe auprès des coordinateurs Ecosec et des

formateurs relais (100% d‟entre eux),

- Entretiens individuels auprès des chefs de délégation, de la responsable de l‟unité

Ecosec et des autres unités impliquées (par exemple les coordinateurs coopération au

sujet de la participation (ou non) des sociétés nationales aux formations Ecosec),

- Questionnaire si jugé nécessaire (probablement pour l‟évaluation à 18 mois).

Indicateurs à 6 mois :

Essentiellement basés sur l‟output en raison du faible recul. Il s‟agira de mesurer

l‟action sur base d‟indicateurs de conformité essentiellement (actions planifiées / actions

réalisées). Des indicateurs d‟efficacité et de pertinence pourront être envisagés mais

avec prudence à ce stade.

42

Cours ICF, Unité 1, Alain Mégnant, “la formation dans l‟entreprise”, P57

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53

Indicateur de conformité :

Nous entendons par indicateurs de conformité l‟ensemble des éléments qui permettront de

mesurer et d‟analyser les similitudes et éventuelles déviations entre l‟action initialement

planifiée et l‟action effectivement réalisée (par exemple : nombre de formations prévues /

nombre de formations réalisées). Niveau =Output

Indicateur d’efficacité :

Nous entendons par indicateurs d‟efficacité l‟ensemble des éléments qui permettront de

mesurer et d‟analyser l‟impact de l‟action. En d‟autre terme, il s‟agira de vérifier si les objectifs

généraux fixés ont effectivement été atteint. Niveau = Outcome

Indicateur de pertinence :

Nous entendons par indicateurs de pertinence l‟ensemble des éléments qui permettront de

mesurer et d‟analyser en quoi l‟action mise en œuvre a effectivement été la réponse (ou partie

de la réponse) adaptée au problème / constat initial. Niveau = Outcome

Les indicateurs de conformité s‟appliqueront au champ pédagogique à savoir le contenu

des différents modules, les moyens matériels, les méthodes pédagogiques, le profil des

participants, la documentation distribuée, les mesures d‟accompagnement post-

formation, la mise en place et le respect des procédures d‟évaluation, etc.

En outre nous pourrons étudier les éléments suivants :

1. Quantitatifs :

- Nombre de formateurs relais formés

- Nombre de contextes opérationnels couverts par un formateur relais

- Nombre de cours donnés (notamment Module « Evaluation initiale »)

- Nombre de personnes formées

- Nombre de modules créés

- Nombre de modules pouvant être diffusés par chaque formateur relais

- Nombre de demandes de formation

- etc.

2. Qualitatif

- Niveau de satisfaction de la formation de formateurs par les participants (évaluation à

chaud)

- Niveau de prestation de la première animation des formateurs relais (évaluation de la

formation de formateur à froid)

- Niveau de satisfaction de la formation de formateurs par les coordinateurs

- Conditions offertes / soutien aux formateurs relais sur le terrain pour la bonne pratique

de leur expertise

- Satisfaction des participants formés par les formateurs relais

- Comptes-rendus des coordinateurs et personnes Ecosec siège sur le contenu des

modules

- Reconnaissance / respect de l‟expertise des formateurs relais

- etc.

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54

Indicateurs à 18 mois

(à approfondir en fonction des résultats obtenus durant les 6 premiers mois) :

Les indicateurs énoncés ci-dessus seront repris. Nous ajouterons également des

indicateurs d‟efficacité et de pertinence des formations. Il s‟agira d‟obtenir un retour sur

l‟application des méthodes et outils par les participants formés ainsi que sur la qualité

des actions. En d‟autres termes, au-delà de l‟output, c‟est l‟outcome qu‟il faudra dégager

(résultats en terme de transfert et d‟effets).

Les questionnements seront plutôt de ce type : les connaissances à acquérir aux travers

des différents modules l‟ont elles été ? les objectifs sont-ils atteints ? Les acquis sont-ils

utilisés sur le terrain ? les effets attendus se produisent-ils ? Les objectifs pédagogiques

que l‟on cherche à atteindre sont-ils en rapport avec le travail quotidien sur le terrain ?

etc.

Il sera important de mener ces entretiens tant auprès des apprenants et coordinateurs

Ecosec qu‟auprès des responsables hiérarchiques sur le terrain (chef de délégation par

exemple) et au siège (chef de secteur). Ceci permettra de vérifier que l‟effet des

formations - c‟est-à-dire idéalement l‟amélioration qualitative des actions - est ressenti

non seulement par les praticiens mais aussi par le reste de l‟équipe.

Il pourrait bien sûr être utile de s‟entretenir aussi avec les bénéficiaires (population

cible) afin de voir s‟il y a amélioration dans les pratiques mais ce point devra être

davantage étudié pour en démontrer la pertinence et la faisabilité.

Dans la mesure ou il sera nécessaire de collecter une quantité importante d‟informations,

auprès d‟un maximum de gens et ce dans le plus grand nombre de contextes possible

(ratio précis à définir selon les actions effectivement menées d‟ici là), l‟usage du

questionnaire semble alors faire sens. Aussi faudra-t-il prévoir sa conception et le

système d‟analyse des données.

L‟envoi du questionnaire peut évidemment se concevoir mais d‟expérience, nous

préférerons probablement avoir recours à un interviewer dans la mesure du possible afin

de discuter directement avec les personnes interviewées. Il faudrait alors identifier et

former des employés (totalement neutre vis-à-vis de ce projet si possible) pour mener les

entretiens.

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55

3.6 CONCLUSION INTERMEDIAIRE SUR « L‟AXE MODULES»

Il est bien sûr encore impossible d‟analyser à ce stade cette partie de la nouvelle

stratégie pédagogique. Nous pouvons simplement nous exprimer sur son déroulement.

Les présentations de la catégorisation par modules auprès des personnes de l‟unité, des

coordinateurs et des formateurs relais ont été bien accueillies. Ce système simple répond

au besoin de clarté quant aux types de formations que chaque personne doit/peut suivre.

Les coordinateurs ont notamment salué le fait que cette structure leur permettra de

mieux comprendre ce que les délégués et employés nationaux vont apprendre et ainsi

garantir un meilleur suivi post-formation sur le terrain.

Le besoin en formation sur les cinq modules en phase de finalisation ou création a été

largement réitéré lors des entretiens de groupe et individuel.

La conception du module « Evaluation initiale » a demandé un lourd investissement en

temps dans la mesure où il a fallu le modeler de façon conjointe. Néanmoins, cette

expérience est bénéfique car d‟une part, le produit final est de meilleure qualité et

d‟autre part, les deux composantes principales du Mouvement Croix-Rouge peuvent

parler d‟une même voie en matière de méthodologie d‟évaluation initiale ainsi que

partager leurs ressources (humaines et financières) pour en assurer la diffusion.

La seule ombre au tableau des créations de modules concerne celui des initiatives micro-

économiques. La collaboration avec l‟IUED est difficile et n‟a pas réellement dépassée

le stade de la clarification des objectifs de formation. D‟une part, les agendas des

personnes impliquées étant extrêmement chargés, les réunions de travail sont trop peu

nombreuses et trop espacées pour être vraiment productives. D‟autre part, le fossé entre

le souhait hautement académique de l‟IUED et grandement opérationnel du CICR est

difficile à combler.

Nous sommes confiante vis-à-vis de la stratégie de diffusion au travers de formateurs

relais. La rapidité avec laquelle les coordinateurs ont réussi à identifier et mobiliser les

formateurs relais prouve l‟intérêt pour cette démarche ; la formation s‟est extrêmement

bien déroulée ; qui plus est, de nombreuses formations sont déjà réalisées ou planifiées

et l‟on ressent une réelle motivation au sein de cette équipe.

La difficulté principale de cette partie de la stratégie réside dans la quantité de travaux

qui ont dû être lancés simultanément. Il nous a en effet semblé important de procéder de

cette manière afin que les présentations soit vite suivie d‟actes concrets - et donc

puissent être bien comprises et soutenues par tous. Néanmoins, étant seule formatrice

avec une assistante au Kenya ce fût une période très chargée. Une autre difficulté concerne les incertitudes liés à l‟avenir: aurons-nous la latitude

nécessaire pour faire grandir ce projet à un rythme adéquat ? Notamment, aurons-nous la

marge de maneouvre nécessaire pour faire progresser les formateurs relais à leur rythme

et leur permettre de devenir réellement efficaces et reconnus ? Les délégations

reconnaîtront-elles leur nouvelle valeur ajoutée ? Autant de points pour lesquels il

faudra rester attentive.

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56

4. L’AXE : « IDENTIFICATION ET DEVELOPPEMENT DES

COMPETENCES REQUISES COMPLEMENTAIRES »

4.1 INTRODUCTION En parallèle aux réalisations de « l‟axe Modules » qui relève du domaine du connu, il

s‟agit de poursuivre le développement de la « logique compétences » en travaillant sur

les domaines non encore maîtrisés afin d‟identifier les autres besoins potentiels en

formation. Cela passe par l‟identification de toutes les compétences requises et devra se

traduire par la mise en place d‟actions de formations.

Ces dernières risquent de toucher plus particulièrement le développement par fonctions

occupées mais pourront toucher aussi d‟autres niveaux (nouveaux modules de base ou

techniques éventuels).

Nous travaillions en gardant en tête ce que Thierry Ardouin résume dans l‟unité 2 en

parlant des compétences: « il faut retenir trois idé es majeures que nous retrouvons chez

les principaux auteurs :

Ŕ L'articulation e troite de la compe tence et de l 'activité. La compe tence est en effet

inséparable de l 'action et elle ne peut être ve ritablement apprehendée qu 'au travers des

activités par lesquelles elle s'exprime et dont elle permet la mise en forme.

Ŕ La competence est composee d'un ensemble d'éléments en interaction dynamique les

uns par rapport aux autres, connaissances, savoir-faire pratiques, savoir-faire

relationnels, expérience.

Ŕ Les competences sont a mettre en relation avec les situations de travail et avec les

types d'organisation.”43

4.2 ETAPES DE MISE EN OEUVRE La mise en œuvre de ce second axe suit le déroulement suivant :

1. Définir les fonctions existantes au sein de l‟unité (généraliste, vétérinaire, agronome,

nutritionniste, économiste, etc).

2. A l'aide d'indicateurs, définir les typologies de situations existantes (notion d'ampleur

de la responsabilité du poste).

3. Lister les responsabilités et les tâches effectivement exercées dans leur poste.

4. Confirmer que l‟on peut parler de 3 niveaux : débutant, confirmé et expert. Faire une

contre-proposition si cette classification ne s‟avère pas appropriée. A savoir que cette

taxonomie est cohérente avec le système de gestion / appréciation des ressources

humaines qui pourrait alors être un des indicateurs d‟évaluation du transfert des

compétences.

5. Sur la base des indications récoltées sous le point 3, déterminer les compétences

requises par métier et pour chaque typologie de situation, afin de garantir une

performance de base44

.

43

Cours ICF Unité 2, Thierry Ardouin, « démarche d‟ingénierie de la formation », P60

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57

6. En complément, utiliser les fora disponibles (exemple débriefing ou entretien avec un

nombre restreint de personnes représentatives des 3 paramètres : métier, situation,

niveau) pour identifier avec eux les typologies de compétences qu'ils souhaiteraient

acquérir, notamment par le vecteur de la formation continue.

7. Valider les compétences requises avec la responsable de l‟unité Ecosec et tenir

compte des orientations stratégiques du CICR (explicitées dans un plan d‟action à 4

ans)45

8. Définir les formations (forme et fond / objectifs et stratégie pédagogique) à proposer

sur base de la différence entre les compétences actuelles et les compétences souhaitées

par métier, par niveau et par typologie de situation (= « compétence cibles »46

).

9. Sur base d‟objectifs initiaux et d‟indicateurs qualitatifs et quantitatifs, mettre en place

dans le même temps un système d‟évaluation de la stratégie pédagogique (tant au niveau

ingénierie de formation qu‟ingénierie pédagogique).

10. Développer les relations entre la formatrice Ecosec et les différentes unités des

ressources humaines afin de soutenir le développement professionnel des employés.

4.3 OUTIL DE MISE EN OEUVRE L‟étape 2 a été menée en établissant et en analysant la liste des tâches réalisées par

métier dans différents contextes.

Concrètement, cela a demandé de :

- Obtenir la partie des rapports annuels d'appréciation qui spécifie le lieu (donc la

situation), la fonction ainsi que les responsabilités et tâches effectivement exercées.

- Analyser les croisements entre les paramètres métier, situation et niveau.

- Faire ressortir les éléments communs par métier, situation et niveau

Même s'il est évident que les travaux se présentent davantage sous forme de fiches, il

s'agit d'effectuer les croisements nécessaires pour visualiser les compétences mobilisées.

Pour ce document, nous résumerons la logique sous forme de tableau (voir page

suivante).

44

Ces indications seront précieuses non seulement pour les formations Ecosec (par exemple, en

comparant les tâches communes dans un même niveau, puis en évaluant les compétences à acquérir)

mais aussi pour d‟autres cours, type cycle d'intégration. 45

Ces indications seront précieuses non seulement pour les formations fonctionnelles (spécialisées)

mais aussi pour d‟autres cours à caractère transversal, type cycle de consolidation. 46

“il s‟agit de la différence entre les compétences requises par l‟emploi et les compétences déjà

acquises par le personnel», Eray philippe, Ibid, P86

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58

Tableau de synthèse de l‟information :

Métier 1 (ex :

agronome) Métier 2

(ex :

généraliste)

Métier

3 (…) A

mple

ur

de

la

resp

onsa

bil

ité

Situation

1 Tâches réalisées Compétences

mobilisées par

niveau *

Situation

2

Situation

3

NB : à réfléchir au cours du travail : Peut-être que la situation 1 pourrait requérir deux

types de niveaux : débutant ou expérimenté, sachant qu'un expert ne serait pas envoyé

dans cette situation ?

A contrario, la situation 3 pourrait requérir deux autres types de niveaux : expérimenté

ou expertise, sachant que l'on n'y enverrait pas de débutant ?

Ces niveaux sont importants dans la mesure où ils indiquent les objectifs de la

formation de base (Cycle d'intégration) et la formation transversale (cycle de

consolidation) et sont cohérents avec le dispositif général de la formation au CICR.

On pourra alors croiser ces résultats avec l'étape 4 et 5 et aboutir ainsi à l'étape 6 de

définition des formations.

4.4 PREMIERS TRAVAUX D‟EXTRACTION DE L‟INFORMATION

Etape 1 :

Durant la période de la mission, sur base des copies des rapports d‟appréciations de tous

les employés expatriés de ces 3 dernières années (partie « tâches réalisées »), et avec

l‟aide précieuse du responsable formation de la division ainsi que d‟une stagiaire

embauchée à cet effet nous avons regroupé les informations par :

1. Statuts existants:

- Expatriés

- Employés nationaux actuellement expatriés

- Employés nationaux

2. Fonctions existantes :

- Coordinateurs

- Délégués

- Délégués régionaux

- Délégués polyvalents

- Agronomes siège

- Agronomes terrain

- Agronomes régionaux

- Vétérinaires terrain

- Vétérinaires régionaux

- Nutritionnistes terrain

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- Nutritionnistes régionaux

- Nutritionnistes siège

- Responsable base de données

- Chefs de secteur

- Chef d‟unité

3. Types de crises (par contexte et par année) :

- Pays en crise aigue

- Pays en crise chronique

- Pays en post-crise

Nous avons également profité du séminaire des coordinateurs pour leur demander de

nous lister selon eux les activités et tâches qu‟ils réalisent effectivement sur le terrain.

Dans la mesure où nous ne pouvons pas (en tous les cas à ce stade) prétendre aller

regarder les personnes en action pour pousser l‟analyse du travail réel, le fait de

demander aux coordinateurs de lister leur tâches actuelles « à chaud » nous a permis de

ne pas uniquement faire reposer notre analyse sur un même « référentiel » de tâches tels

que celui du rapport d‟appréciation.

Ceci étant dit, les tâches listées par les coordinateurs se sont révélées très proches de

celles figurant dans les rapports d‟appréciation au point que nous avons fini par les

consolider. Cela est réconfortant dans le sens ou il n‟y a pas de variations significatives

entre différents modes de collecte de l‟information ; mais ceci peut aussi être considéré

comme un facteur limitant de l‟analyse car nous n‟avons pas pu combler les lacunes

potentielles de l‟analyse liées au manque d‟observations directes sur le terrain.

Etape 2 :

Nous avons regroupé les informations de ces premiers tableaux (équivalents à plus de

50 pages A4) en « regroupant » chaque tâche et activité similaires (la distinction entre

les deux n‟étant pas clairement faite dans les rapports d‟appréciation) sur base des

grandes rubriques suivantes :

- Evaluation

- Conception,

- Réalisations,

- Monitoring,

- Partage de l‟information,

- Relations publiques,

- Transversalité,

- Ressources humaines,

- Formation,

- Logistique & Administration,

- Conseils techniques.

Ces rubriques ont été définies de manière relativement simple en regardant les types

d‟activités qui peuvent se regrouper et en nous basant sur notre propre expérience

terrain.

Voir l‟exemple de regroupement par grandes rubriques des tâches énoncés par des

coordinateurs en situation de crise chronique - Annexe 13

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60

Etape 3

L‟étape 3 - en cours - consiste à compléter le référentiel de fonctions et le référentiel de

compétences standard dont nous avons vu le format précédemment en incluant des

informations issues de l‟analyse des tableaux de tâches et activités.

A noter qu‟à ce stade nous avons réalisé qu‟il nous fallait déjà simplifier notre démarche

car la pré-analyse s‟annonçait trop complexe (informations trop dense, critères trop

nombreux). Aussi, il a été décidé de ne plus tenir compte pour le moment des différents

types de crise. En effet, après avoir étudié les premiers tableaux, il est apparu que les

tâches et activités restent somme toute très proches les unes des autres et ce quelque soit

le type de crise. La lourdeur que cette distinction provoque dans l‟analyse ne se justifie

donc pas.

Ci-après nous incluons un extrait du référentiel - partie « compétences » / fonction

« coordinateur » tel que nous le rédigeons actuellement. L‟ébauche du document

complet se trouve en Annexe 14.

Il s‟agit d‟un premier jet non finalisé que nous joignons pour clarifier cette présentation

de nos réalisations.

Nous veillions à travailler ce document en gardant en tête les points émis par Thierry

Ardouin dans l‟unité 2 « démarche d‟ingénierie de la formation » et notamment ceci :

« Le référentiel de compétences apparaît comme l'interface entre l'individu et

l'emploi.”47

47

Cours ICF Unité 2, Thierry Ardouin, « démarche d‟ingénierie de la formation », P60

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61

Extrait de la partie « COMPETENCES »

REFERENTIEL DE FONCTION

COORDINATEUR ECOSEC - 2007 !!!!!! Ce travail est en cours de réalisation – Les données restent à définir plus précisément !!!!! En bleu : document standard de base / en noir : Informations

spécifiques ajoutée par Ecosec)

c) Compétences génériques ou transversales (10 compétences du

dictionnaire)

Compétences indispensables Spécificité par rapport à la fonction

Travailler au sein d'une équipe Capacité à collaborer avec ses collègues expatriés et employés de délégation et des personnes de plusieurs disciplines différentes dans le cadre de son environnement professionnel en vue de réaliser une activité ou un projet en respectant l'avis des autres membres de l'équipe et en partageant l'information dont les autres ont besoin.

Sens des responsabilités / autonomie Capacité à réaliser de manière autonome et avec rigueur les taches qui lui sont attribuées en assumant la responsabilité de ses actes et choix professionnel (accountability) et dans le respect des procédures ainsi que dans les limites de ses compétences. Assurer le suivi de ses activités et au-delà si nécessaire. Aptitude à se mobiliser pour répondre pleinement à la raison d'être / mission de son poste ou de sa fonction. Veillez à ce que ses efforts s'inscrivent comme une contribution adéquate à l'intérêt collectif.

Adaptation et apprentissage Capacité à ajuster son comportement et méthodes de travail à des situations inconnues et/ou stressantes, à des environnements différents ou à des changements provenant du travail de travail (nouvelles orientations opérationnelles ou institutionnelles) afin de maintenir une efficacité professionnelles optimale malgré les pressions ou les contraintes. Intégrer rapidement de nouveaux savoir-faire et connaissances et tirer les leçons de leurs erreurs. Porte un regard critique sur les résultats à atteindre

Représenter l'Institution

Capacité à expliquer le mandat, la mission, les objectifs, les valeurs

et les limites de l'institution face aux interlocuteurs externes afin

d'en donner / projeter une image positive et à obtenir le soutien de

ses interlocuteurs. Dans le cadre des différentes activités menées,

être capable d'interagir avec ou d'effectuer des démarches (sous

forme écrite ou orale) auprès des interlocuteurs externes (victimes,

représentants des autorités ou de communautés, acteurs

économiques ou organes de presse, étudiants., etc.) en intégrant le

cadre juridique et doctrinale juridique ou technique approprié

(obligation des parties; base d'intervention du CICR; doctrine

opérationnelle, etc.) et conforme sur le fond et la forme aux normes

Etre capable de reformuler d'une façon claire et compréhensible le mandat du CICR, la mission de la division Assistance et les objectifs de l’unité Ecosec à des interlocuteurs internes et externes

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de travail du CICR.

Analyse et synthèse Capacité à analyser un problème ou une situation dans son ensemble afin d'en établir précisément le diagnostic, i.e. en identifiant ses origines et ses conséquences (décomposition des éléments pertinents), en reconnaissant les informations importantes et en identifiant les solutions adéquates selon un cadre de référence reconnu par le CICR (par ex : DIH, Doctrine*, schémas de raisonnement opérationnels, lignes directrices des divisions concernées). A partir de cette analyse, être capable de formuler par écrit ou oralement des conclusions sous une forme structurée, intelligible et opérationnellement exploitable débouchant sur des solutions ou des propositions d'action réalistes.

(voir spécificités détaillées sous compétences techniques)

Encadrement

Capacité à mobiliser, motiver et soutenir les collaborateurs sous sa

responsabilité, de sorte à ce que ces derniers soient en mesure

donner le meilleur d'eux-mêmes (en termes de capacité et

motivation) pour répondre de manière optimale aux besoins de

l'action et/ou de l'activité. Définir et clarifier les attentes et objectifs

professionnels ainsi que les aires de responsabilité de chacun.

Déléguer les responsabilités en fonction des capacités et

potentiels. Suivre le travail réalisé et assurer un feed-back régulier

sur la qualité du travail de ses collaborateurs. Valoriser la

contribution et l'expertise de chacun. Impliquer ses collaborateurs

dans la prise de décisions qui les concernent. Soutenir le

développement professionnel de son personnel au travers de la

formation ou du coaching appropriés (en collaboration avec des

spécialistes). Apprécier le travail de ses collaborateurs de manière

juste et consciencieuse et selon les nouvelles prescriptions en

matière d'appréciation du personnel. Animer la communication

interne dans son équipe; être à l'écoute de ses collaborateurs,

servir de relais à l'information émanant de la hiérarchie, chercher le

feed back et faire remonter l'information

- Etre capable de rédiger des termes de référence et descriptions de postes Accompagnement professionnel (Mentora): - Etre capable d'identifier la demande en formation du personnel CICR national et expatrié. - Etre capable d'assurer le suivi des formations en facilitant le transfert des connaissances (favoriser la mise en œuvre des nouveaux acquis, conseiller, etc)

Planification / organisation / évaluation Capacité à déterminer des priorités, planifier (définir des séquences), programmer des actions et allouer le temps efficacement, permettant l'utilisation optimale des ressources et des moyens à disposition dans la poursuite des objectifs, en utilisant lorsque requis les outils de planification du CICR (planning for results). Capacité à également suivre les résultats atteints par rapport aux objectifs fixés, à mesurer les écarts et à procéder, si besoin est, aux ajustements nécessaires. Mettre en oeuvre des méthodes de travail rigoureuses, réalistes et appropriées.

Voir spécificités détaillées sous compétences techniques

Communication / Networking

Capacité à concevoir des stratégies de communication adaptées à

un environnement, aux enjeux opérationnels et/ou aux objectifs

définis dans le cadre de sa fonction, en intégrant les principes de

communication et en utilisant les outils, les techniques de

communication à sa disposition, tout en se référant au cadre de

référence juridique ou doctrinal approprié (DIH, Doctrine*).

Aptitude à développer de nouveaux contacts, lui permettant de

posséder un réseau utile (autorités civiles et militaires, acteurs

humanitaires, presse, donateurs, etc.) dans ses différents

domaines d'activités, y compris dans ceux ne faisant pas partie de

son environnement immédiat de travail.

- Etre capable de mettre en œuvre les différents accords (MoU) passés avec les organisations (ex: Nations Unies-PAM) - Etre capable de créer et maintenir un réseau efficace en utilisant les outils appropriés tel que le mapping.

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Aptitude à mobiliser le ou les publics internes dans ses actions de

communication et à communiquer de manière pertinente, concise et

à temps.

Négociation Capacité de parvenir à des accords avec différents interlocuteurs (gouvernements), entreprendre des démarches auprès des interlocuteurs du CICR (dans le cadre de sa fonction) afin d'optimiser la protection des personnes (respect du droit) et/ou d'obtenir les facilités de travail nécessaires au CICR, tout en maintenant une relation de confiance avec ses interlocuteurs et sans mettre en péril ni brader les principes défendus par l'institution. Négocier avec discernement dans la plupart des situations, en mettant à profit sa connaissance et son expérience des techniques de conduite de négociation.

Gestion de la sécurité Capacité à identifier les facteurs influant sur la sécurité et à anticiper les situations pouvant mettre en danger les personnes et les biens. Aptitude à prendre les décisions, concevoir et mettre sur pied les mesures adéquates, en totale cohérence avec les principes du CICR gouvernant la sécurité.

d) Compétences institutionnelles (En lien avec le mandat et fonctionnement de

l'institution - droit & doctrine, protection, sécurité économique et santé, etc.)

Compétences

indispensables

Spécificité par rapport à la fonction (à rédiger)

Coopération 1. Développement de la capacité des sociétés nationales, etc 2. Développer une relation de partenariat avec les autres composantes du Mouvement

Communication - Contributions rapports donateurs ,etc

Protection - Projets dans les prisons, Réunions familiales, etc

Droit et Guerre - Projet Femmes & guerre

e) Compétences techniques (en lien avec la fonction – Coordinateur)

!!! Ce travail est en cours de réalisation – Les compétences (capacité à…) restent à définir

plus précisement. Des “mots clés” ont été posés ici pour dégrossir le travail.

Compétences Techniques générales Description de la compétence Technique Spécifique

Mener une évaluation initiale - S'assurer que les équipes terrain réalisent les évaluations initiales selon les lignes directrices définies par l'unité - Rôle de superviseur.

XXXX ( à rédiger)

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Concevoir / Planifier / Organiser & Réaliser - Définir une proposition de projet et son système de suivi pour tout type d’intervention (secours / production / structurelle) - Superviser la définition d’une proposition de projet et son système de suivi pour tout type d’intervention (secours / production / structurelle)

XXXX ( à rédiger)

Suivi / Evaluer les résultats - Suivre les interventions et mesurer les résultats / analyser les indicateurs - Superviser le suivi des interventions et des résultats / superviser l'analyse des indicateurs

XXXX ( à rédiger)

Analyse et synthèse (se retrouve pour 8a / 8b / 8c)

- Mener une analyse globale permettant d'obtenir une vue d'ensemble de la situation et donc une cohésion des interventions. - Proposer le type d'intervention Ecosec adapté à l'analyse globale - Soutenir le chef de delegation pour definir l'évolution de la situation économique, expliquer les tendances et les phénomènes aux niveaux méso et micro.

XXXX ( à rédiger)

Mettre à la portée des non- Ecosec (internes et externes) des savoirs Ecosec Vulgariser de façon claire et effective les types d'interventions, les domaines et type d'activités Ecosec.

XXXX ( à rédiger)

Logistique Connaître les domaines logistiques inhérents à Ecosec: achat, transport, entreposage

XXXX ( à rédiger)

Administration Connaître les domaines administratifs inhérents à Ecosec: contrats, allocations, budget, etc

XXXX ( à rédiger)

Respect / attitude / Sensibilité à l'environnement - S'adapter à un environnement culturel non familier / Interagir avec des personnes de cultures différentes

XXXX ( à rédiger)

- Accéder, gérer et partager l'information en interne et vers l'extérieur - Écrire des rapports - Capacité de rédiger des rapports d'une manière structurée, concise, cohérente, séparant les faits des opinions. - Capacité de faire circuler l'information pertinente auprès de ses responsables, subordonnés et autre membre de l'équipe (prot, coopé, log, etc)

XXXX ( à rédiger)

Etape 4

Il s‟agit ensuite, sur base des référentiels fonctions et compétences finalisés, d‟établir le

référentiel de formation. Nous indiquerons lorsque pertinent les objectifs de formation,

le niveau requis pour chacune des compétences identifiées et sous quel délai. Il nous

restera ensuite à ajouter l‟unité responsable de l‟acquisition de cette compétence

(générique / transversale = RH_FOR, Techniques = Ecosec).

Nous espér4ons suivre de que Thierry Ardouin écrit: “ Le référentiel formation permet

la construction de parcours de formation et de carrière dans le secteur professionnel

considéré”48

.

Voir ci-après l‟ébauche du référentiel formation du coordinateur (travaux non finalisés).

48

Cours ICF Unité 2, Thierry Ardouin, « démarche d‟ingénierie de la formation », P64

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Ref formation 1

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Ref formation 2

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Ref formation 3

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Ref formation 4

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Ref formation 5

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Ref formation 6

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71

4.5 CONCLUSION INTERMEDIAIRE AXE « IDENTIFICATION ET

DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES REQUISES

COMPLEMENTAIRES » Le fait que notre priorité opérationnelle ait été donnée à l‟approche « par modules » a

réduit nos possibilités de travailler sur ce second axe. Néanmoins, grâce à la présence

d‟une stagiaire à temps plein durant un mois, et à l‟implication constante de notre

collègue formateur de la division, nous avons réussi à finaliser les gros travaux de

collectes et de regroupement de l‟information. Notre travail a consisté à superviser ces

étapes et à réaliser les tâches demandant une connaissance accrue du secteur (tels que la

sélection des grands domaines d‟activités et le classement de chaque tâche dans le

domaine correspondant).

Ces informations maintenant classées, nous avons démarré une pré-analyse. Nous

tentons d‟interpréter ce qui nous semble le plus clair et d‟identifier les points pour

lesquels un complément d‟informations s‟impose. Nous avons relevé que certaines

activités étaient décrites dans le détail et permettent donc une bonne interprétation du

travail réel effectué sur le terrain alors que d‟autres nécessitent des clarifications. Il

convient ensuite de comparer le travail réel et prescrit.

L‟analyse nous permet d‟aboutir peu à peu à la construction des référentiels fonctions,

compétences et formations adéquats. La difficulté réside dans le fait que logiquement,

un référentiel permet de bâtir le suivant or, dans notre cas, nous travaillions un peu sur

les trois à la fois, faisant des allers et retours constants entre eux. Ceci est dû au fait que

le référentiel fonction de départ est de faible qualité, le référentiel compétences est quasi

inexistant (partie technique) et le référentiel de formation de facto inexistant.

Il est impossible à ce stade de tirer des conclusions sur la validité ou non de cette

approche comme élément d‟une nouvelle stratégie pédagogique mais pouvons déjà

relever l‟aspect extrêmement fastidieux et long de ce travail !

Il est à noter que la méthode d‟évaluation de cette partie de la nouvelle stratégie

pédagogique doit encore être définie. Nous ne répèterons pas ce que nous avons écrit

précédemment pour « l‟axe modules » mais confirmons que la même logique sera

utilisée, à savoir, le suivi d‟un système mis en place avec l‟unité de formation RH_FOR

et le développement d‟outils spécifiques complémentaires.

Nous aimerions également disposer de plus de temps pour étudier des méthodes

existantes, par exemple la méthode CEREQ qui focalise sur l‟analyse des évolutions des

personnes et tente d‟établir les liens possibles entre compétences. Nous ne savons pas à

ce stade si ce type de méthodes pourrait nous aider à monter notre dispositif

d‟évaluation.

S‟agissant d‟outils d‟évaluation, citons Pierre Hébrard à ce sujet : « les auteurs (…)

considèrent pour la plupart qu‟on ne peut évaluer l‟acquisition de compétences que sur

base d‟un ensemble de critères et d‟indicateurs de performances, définis à partir des

critères de qualité et d‟efficacité dans la réalisation des différentes tâches et activités

constituant une fonction ou un emploi. Le référentiel de compétences permettant de faire

cette évaluation est construit à partir de l‟analyse de la situation professionnelle et de la

description du contenu du travail qui y est accompli ».49

49

HEBRAD Pierre, Ibid

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72

CONCLUSION

Le milieu de l‟humanitaire comprend deux difficultés majeures lorsque l‟on parle de

formation :

1. Il n‟y a pas de formations à l‟action humanitaire qui prépare réellement au travail sur

le terrain.

2. Conséquences des rotations rapides, le personnel est souvent promu sans garantie que

les compétences nécessaires pour le poste soient maîtrisées.

En d‟autres termes, la formation s‟avère être essentielle pour assurer l‟efficacité des

opérations mais le temps mis à disposition pour former le personnel est lui, limité. Bon

nombre d‟autres contraintes et problèmes viennent complexifier le champ de la

formation. Ceci signifie que les unités de formation doivent non seulement faire preuve

de flexibilité, de créativité et de pragmatisme mais elles doivent aussi compter sur les

outils et méthodes adaptés pour garantir une meilleure efficacité.

Dans le service qui nous intéresse - l‟unité Sécurité Economique du Comité

International de la Croix-Rouge - force est de constater que l‟offre de formation n‟a pas

encore atteint un niveau satisfaisant. Nous observons que de nombreux problèmes ne

sont pas traités : mauvais positionnement de l‟individu dans son parcours de formation,

manque de vision globale, faiblesses dans l‟ingénierie de formation et dans l‟ingénierie

pédagogique, etc. Aussi a-t-il été décidé de revoir la stratégie pédagogique de cette

unité.

L‟une des pistes de réflexion qui revient régulièrement réside dans l‟introduction d‟une

dimension « compétences ». Aussi, nous questionnons dans quelle mesure une « logique

compétences » peut être un fondement pour repenser la stratégie pédagogique ?

Loin de viser la notion des « compétences » dans leur globalité, nous focalisons notre

réflexion sur les compétences professionnelles et entrevoyons leurs potentiels en qualité

de mesures correctives telles que remettre l‟apprenant au centre de son parcours de

formation ou optimiser l‟apprentissage. En d‟autres termes, nous partons de l‟hypothèse

que l‟introduction d‟une « logique compétences » contribue à formuler une stratégie

pédagogique plus adéquate et donc améliore l‟impact des formations.

Ainsi nous avons débuté une recherche-action sur ce thème. Deux axes ont été

identifiés et sont en cours de réalisation : un « axe modules » concernant le

développement de certaines compétences requises identifiées de longues dates ; puis un

second axe de travail qui consiste à identifier les autres compétences requises pour les

différentes fonctions et de travailler sur leur développement.

D‟un point de vue général, nous sommes extrêmement confiante vis-à-vis des travaux

engagés. Les orientations données à la nouvelle stratégie pédagogique sont bien

accueillies par l‟ensemble des personnes de l‟unité tant sur le terrain qu‟au siège. Les

initiatives sont suivies avec une relative rapidité et l‟on observe déjà les premiers

résultats tels que l‟organisation de formations sur le terrain, un meilleur suivi des

parcours de formation de chacun, un soutien à la formation entre contextes, etc.

L‟approche mise en œuvre correspond au cadre initialement identifié pour la nouvelle

stratégie. Elle attaque bon nombre de problèmes et contraintes essentiels tels que la

nécessité de toujours former sur des thèmes très variés un personnel en constant

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mouvement, le rapprochement à faire entre besoins de l‟unité et aspirations des

employés en matière de formation, l‟amélioration à apporter aux ingénieries de

formation et pédagogique, garants d‟une meilleure qualité des formations, etc.

La difficulté principale réside dans la quantité de travaux qui ont dû être lancés

simultanément. Il nous a néanmoins semblé important de procéder de cette manière afin

que la stratégie pédagogique que nous présentions soit vite suivie d‟actes concrets - et

donc puisse être bien comprise et soutenue par tous. En effet, la communication de tels

changements au sein d‟une organisation aussi importante peut souvent être compliquée.

Nous ne sommes pas sans questions. Nous nous demandons par exemple si nous

disposerons du temps nécessaire pour bien faire comprendre aux différentes délégations

les enjeux et le potentiel de la nouvelle stratégie. Plus précisément, pour l‟axe

« modules », nous espérons notamment que l‟importance et la complexité du « pari »

fait sur les formateurs relais sera compris et soutenu. Aurons-nous la marge de

manoeuvre nécessaire pour poursuivre leur formation et leur permettre de devenir

réellement efficace dans leur travail ? Leur nouvelle valeur ajoutée sera-t-elle reconnue

? Arrivera-t-on à ce que les expatriés acceptent tous d‟être formés par des nationaux ?

etc.

En ce qui concerne l‟axe « Identification et développement des compétences requises

complémentaires», c‟est essentiellement la lourdeur de la mise en œuvre qui nous pose

question à ce stade. Arrivera-t-on au bout de ce travail ? sera-t-il repris par nos

successeurs éventuels pour lui permettre d‟atteindre son rythme de croisière et devenir la

façon “normale” de procéder enmatière de formation ? Arrivera-t-on à un niveau de

gestion individuelle des parcours de formation ? Est-ce réellement souhaitable ? etc.

Au regard de la dimension de ce chantier, il est bien certain que le temps écoulé ne

correspond qu‟aux premières phases de la construction (identification des approches,

systèmes et méthodes) et de mise en œuvre. Il serait illusoire de vouloir apporter des

réponses et conclusions notoires à ce stade. Ceci étant dit, nous espérons que la

« logique compétences » contribuera à améliorer le dispositif de formation en ce sens

qu‟elle permettra un recentrage sur l‟individu. Des ponts entre ce qui est maîtrisé et ce

qui devrait être maîtrisé seront alors créés d‟autant plus facilement. En revanche, il

serait illusoire de croire que cette « logique compétences » est une réponse à tout. Les

limites d‟ordre conceptuel, méthodologique et pratique rencontrées au quotidien nous

rappellent chaque jour qu‟il ne s‟agit pas d‟une solution miracle…

Ce travail de mémoire se doit de conclure sur un sujet de la plus haute importance

pourtant ignoré jusqu‟alors : la motivation. La « logique compétences » ne pourra

fonctionner que si les personnes sont motivées pour progresser dans leur parcours de

formation. De même elles seront d‟autant motivées si l‟offre qui leur est proposée

correspond à leurs attentes et à leurs besoins - ce vers quoi l‟on tend en intégrant une

« logique compétences ».

Cela nous rappelle que la « logique compétences » n‟est finalement qu‟un petit rouage

du processus d‟apprentissage global et ne prend son sens qu‟entourer de bien d‟autres

facteurs.

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http://www.competencesgeneriques.com/competences.htm

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Autres références

- L‟ensemble des cours du Master « Ingénierie et Conseils en formation » et en

particulier

a) sur les compétences:

Unité 1, chapitre « Les politiques d‟emploi et le système de formation

professionnelle face à l‟évolution du marché du travail », P18

Unité 2, chapitre « démarche d‟ingénierie de la formation », Thierry Ardouin.

P25, P60, P64-65

Unité 4, chapitre « Analyse du travail, des emplois et des compétences », Thierry

Ardouin, P9-10-11 + P34 à 44

b) sur les aspects pédagogiques :

Unité 1, chapitre « Management et Politique de formation, Alain Mégnant, P57

Unité 2, chapitre « démarche d‟ingénierie de la formation », Thierry Ardouin

Unité 2, chapitre “conduite de projet”, Didiez Possoz, P47 à 70

Unité 3, chapitre “psychologie des apprentissages”

Unité 5, chapitre “Approches méthodologiques”, Hélène Bezille et Danièle

Trancart

- L‟ensemble des cours de la formation de formateur CEGOS

- La conférence de Mr Guy Le Boterf : « Professionnaliser, Professionnalisme,

Professionnalisation : De quoi parle-t-on ».

- La journée d‟étude Universitaire de Génève «les dispositifs de formation : quelle utilité

pour l‟apprenant ? »

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LISTE DES ANNEXES

Page 78 - ANNEXE 1 : Cadre de référence de la formation au CICR

Page 86 - ANNEXE 2 :

Convention de stage

Page 87 - ANNEXE 3 :

Résumé issu de l‟article « Des objectifs aux compétences : implications pour

l’évaluation de la formation initiale des maîtres1 », de Louis Roland, Jutras France et

Hensler Hélène retraçant différents courants de pensées.

Page 89 - ANNEXE 4 :

Compte-rendu de la conférence de Mr Guy Le Boterf : « Professionnaliser,

Professionnalisme, Professionnalisation : de quoi parle-t-on ? »

Page 94 - ANNEXE 5 : Programme de la journée d‟étude universitaire de Génève «les dispositifs de formation :

quelle utilité pour l‟apprenant ? »

Page 96 - ANNEXE 6 : Extrait des lignes directrices « Evaluation initiale » (anglais)

Page 102 - ANNEXE 7 : Document D‟Orientation Pédagogique de la Formation des formateurs relais

Page 115 - ANNEXE 8 : Extrait du manuel du formateur (anglais)

Page 121 - ANNEXE 9 : Extrait du guide du formateur pour le module « Evaluation initiale » (anglais)

Page 132 - ANNEXE 10 : Fiche outil « analyse des besoins en formation »

Page 135 - ANNEXE 11 : Tableau de recensement (Training planner)

Page 136 - ANNEXE 12 : Format standard pour évaluation à chaud

Page 140 - ANNEXE 13 : Liste des tâches et activités. Fonction : Coordinateur / Type de crise : Chronique

(anglais)

Page 144 - ANNEXE 14 : Référentiel de fonction (et de compétences) Ŕ Standard CICR