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Collection art et développement durable

Collection Art & Développement Durable - Livret 2016

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Collection art et développement durable

Il y a 4 ans, GreenFlex commence à constituer la 1ère collection artistique française privée dédiée au développement durable. Cette collection vise à sensibiliser aux enjeux de l’énergie, du changement climatique, de la consomma-tion, de l’agroalimentaire et de l’industrie. L’engagement artistique de la 1ère société de Service en développement durable s’exprime de trois façons : l’achat d’œuvres, le mécénat de compétences et la participation à des expositions.

Paysages meurtris : thème des acquisitions de 2016

Montée des eaux due au réchauffement climatique effaçant peu à peu le lit-toral des iles du Pacifique, expansion urbaine galopante en Chine, écoulement des eaux polluées dans la Manche, la nature subit de plein fouet les consé-quences de nos modes de vie. Mais ces atteintes au paysage par l’Homme ne sauraient faire oublier sa poésie et l’importance qu’il joue dans notre culture, nos émotions et notre joie de vivre. Scintillement d’un paysage urbain sous la pluie, jaillissement d’un paysage onirique né d’une page blanche, notre capa-cité d’émerveillement est intacte et espérons un rempart contre les agressions.

Cette sélection a été réalisée en partenariat avec Alice Audouin Conseil (assistée de Vanessa Vancutsem).

NOTRE COLLECTION

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Notre Collection..............................................................p3

Acquisition 2016 : Le paysage meurtri ..................................p7 Angèle GUERRE Yang YONGLIANG Elise MORIN Thomas TRONEL-GAUHIER Christophe JACROT

Acquisition 2015 : L’anthropocène ......................................p19 Aurélien FROMENT Romain BERNINI Jürgen NEFZGER Lucy + Jorge ORTA Acquisition 2014.............................................................p29 Claire TABOURET David BUCKLAND Johann RIVAT Hehe

Acquisition 2013.............................................................p39 Malgorzata LEMPICKA-BRIAN Anne GOUJON Lucie CHAUMONT

Thierry BOUTONNIER

p8 p10 p12 p14 p16

p20 p22 p24 p26

p30 p32 p34 p36

p40 p42 p44 p46

SOMMAIRE

Acquisition 2016

Angèle GUERRE Série Ab Initio 2014Dessins sur papier Artistico Fabriano 150g, scalpel et cutter, incisions sur papier - 56 x 76 cm

Yang YONGLIANGPhantom Landscape III, n°04 Misty City 2 2007 Photographie, édition de 8 - 27x120 cm

Elise MORINMapping ParadiseCréation de l’artiste pour la Collection Greenflex.2016 Diamètre 1m, profondeur 2,8 cm

Thomas TRONEL-GAUTHIERLes Sables Retrouvés #22015Photogravure sur granite noir d’Afrique, Pièce unique - 80 x 52 cm

Christophe JACROTTokyo2012Photographie - 80 x 120 cm2/12

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Angèle GUERRE Série Ab Initio2014Dessins sur papier Artistico Fabriano 150g - 56 x 76 cm, scalpel et cutter, incisions sur papier

Les paysages que dessine Angèle Guerre ne sont pas inspirés du réel, mais de son imaginaire alimenté par sa curiosité pour la géologie et la gravure ancienne. Ils ne sauraient dévoiler une roche, un arbre, une fleur ou une rivière, et pourtant leur forme organique reflète parfaitement le mouvement ininterrompu, chao-tique et complexe de la vie. Ab initio est une série de dessins sur papier dont la surface est sculptée au scalpel et au cutter. La lumière, rasante ou frontale, dé-cide du paysage final qui, blanc sur blanc, n’a que l’ombre pour exister. Le ma-niement d’un outil rudimentaire et la lumière, en toute simplicité, suffisent à la création. Banquise qui se détache, forêt assiégée, littoraux inviolés, l’imaginaire galope face à cette surface blanche qui fait saillir un relief comme en expansion.

Jaillissements d’une page nue, rupture d’un monde étal, Ab initio illustre le commencement de la vie et les forces géologiques qui la sous-tendent. Angèle Guerre balafre la page pure pour révéler sa puissance cachée. Par la beau-té de son résultat, elle dévoile l’immensité des possibles et invite à les explorer.

Détail Détail

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Elise MORIN Mapping Paradise2016Diamètre 1m, profondeur 2,8 cmCréation de l’artiste pour la Collection Greenflex.Oeuvre realisée grâce à un partenariat avec la Française des Jeux

Tickets de jeux agglomérés et fraisage numérique. C’est un paradis sur terre, l’archipel polynésien des Tuvalu, qui est aussi l’une des premières victimes du réchauffement climatique, qui a inspiré l’artiste Elise Morin. Son propos est de reconstituer l’île principale de cet archipel et d’alerter sur la diminution de sa surface due à la montée des eaux. Pour cela, elle utilise une matière inédite et métaphorique, les tickets-topos (des « tickets topographiques »).

Ils sont composés de tickets de jeux périmés ou jetés, agglomérés via un pro-cessus de chimie verte mis au point par l’artiste, produisant une matière qui se sculpte comme le bois et dont les joints sont visibles à la manière d’une assiette de porcelaine brisée puis recollée. Ce paysage tragi-comique évoque la « Pierre de Rêve » et la Renaissance qui exprimait ses utopies par des pay-sages. Oeuvre à la fois d’alerte et de solution, étant elle-même une mise en application de l’économie circulaire, elle joue de l’effet d’optique. Au fur et à mesure que l’on s’approche, le paysage, son relief puis les fragments de jeux apparaissent, telles les traces d’un monde qui aurait laisser passer sa chance.

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Yang YONGLIANGPhantom Landscape III, n°04 Misty City 22007 Photographie, 27x120 cm, édition de 8

Inspiré par la culture ancestrale et le fameux Shanshui, ces paysages de mon-tagnes calligraphiés par les plus grands artistes classiques chinois depuis plus d’un millénaire, Yang Yongliang crée de toute pièce un nouveau monde d’il-lusions, une vision entre rêve et cauchemar, à la fois futuriste et séculaire.

Utilisant la photographie, Yang Yongliang développe une approche cri-tique de la réalité et vise à interroger les bouleversements dont il est té-moin, en particulier l’expansion urbaine et son impact négatif sur l’envi-ronnement. Ainsi, l’imagerie urbaine contemporaine est omniprésente dans ses oeuvres. Yang Yongliang bouscule notre conscience collective, question-nant nos problèmes économiques, environnementaux et sociaux, anticipant les effets dévastateurs de l’urbanisation sauvage et de l’industrialisation.

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« La ville shanshui est l’endroit où j’habite : un lieu qui me colle à la peau et renferme mes souvenirs. Un mirage ou une ville fantôme est un état, un environnement, un objet de désir et le fruit-même de mon ima-gination. Le shanshui reprend typiquement l’art traditionnel de mon en-fance. Cette forme d’art disparait au même rythme que la ville et moi grandissons. […] Les Ancêtres chinois exprimaient leur appréciation et leurs sentiments pour la nature en peignant des paysages. Mes paysages me servent au contraire à critiquer la réalité qui se trouve devant moi. »

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Thomas TRONEL-GAUTHIERLes Sables Retrouvés #22015Photogravure sur granite noir d'Afrique - 80 x 52 cm , pièce unique

Thomas Tronel-Gauthier développe une pratique protéiforme de la sculpture qui oscille entre l’objet et l’installation, interroge les matériaux et leur devenir. Les sables retrouvées #2 est une gravure sur granite noir d’Afrique issue d’une photographie qui représente une empreinte laissée naturellement par l’écou-lement des eaux usées de la ville du Havre sur sa plage. L’image se fait témoin de l’étroite coexistence d’un site naturel maritime avec une zone d’urbanisme très industrialisée. Le travail numérique sur la teinte et les textures, permet de simuler une minéralité proche de celle du granit, tendant à figer doublement par la photographie et l’ébauche de fossilisation, cet éphémère phénomène.

Thomas Tronel-Gauthier est un explorateur-voyageur qui traque, cap-ture et retranscrit par le volume ou l’image, les origines, les muta-tions et les bouleversements des formes et des phénomènes naturels ou spontanés. Ses œuvres sont autant de liens tissés entre l’éphémère et le pérenne, pariant ainsi sur un monde qui ne perdra pas le fil de son histoire.

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Christophe JACROTTokyo2012Photogaphie - 80 x 120 cm2/12

Christophe Jacrot aime photographier les grandes métropoles dans un contexte bien particulier : en période d’intempéries. Cette ligne directrice est née du hasard d’une commande contrariée, devoir réaliser des photographies de Paris sous le soleil lors d’un printemps qui n’a connu qu’averses. Course aux abris des habitants, beauté du béton mouillé : les richesses de la pluie se révélèrent alors aux yeux du photographe.

Christophe Jacrot crée une encyclopédie des mauvaises surprises du temps sur les grandes villes : Typhon à Hong Kong, pluie à Tokyo, tempête à New-York, etc. Mais il ne saurait jouer les Cassandre du dérèglement climatique, car ce n’est pas sous l’angle de la catastrophe qu’il veut raconter ces épisodes climatiques.

L’artiste vise davantage à démontrer leur force de distraction d’un quotidien uniformisé et minuté. L’imprévisibilité des assauts du ciel qui floutent et changent nos perceptions sont autant de déstabilisations esthétiques qui nous font voir et vivre le monde autrement. Et c’est une chance que le photographe nous aide à saisir.

« C’est la dimension onirique du climat qui m’intéresse, ainsi que sa dimension romanesque et imprévisible. Celle qui découle, au fond, de l’implacabilité des humeurs du ciel, et qui nous gratifie d’une infinie variation d’ambiances et d’atmos-phères. […] J’ai adoré arpenter les mégapoles aux prises avec ces météores, et en saisir la beauté âpre à la manière d’un observateur du fragile équilibre du monde. »

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Aurélien FROMENTUn paysage de dominos 2011Sérigraphie sur papier affiche, chaque feuille : 159 x 53 cm, édition illimitée

Romain BERNINISans Titre2014Huile sur toile, 200x160cm - RB67

Jürgen NEFZGERFluffy Clouds, Kalkar, Deutschland2005Photographie couleur - 70 X 90 cm

Lucy + Jorge ORTAAntarctic village - No Borders, expedition diary2006-2007Dessin à l’encre pigmentée, crayon et aquarelle – 50 x 69 x 3 cm en-cadré

Acquisition 2015

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Aurélien FROMENTUn paysage de dominos2011Sérigraphie sur papier affiche, chaque feuille - 159 x 53 cm, édition illimi-tée

Un paysage de dominos d’Aurélien Froment est un motif de papier-peint qui re-présente, sous forme de grille, les vingt «dons» du pédagogue allemand Friedrich Fröbel (1742-1832) tels qu’ils apparaissaient dans les manuels d’instruction à des-tination des enseignants du Kindegarten, aux États-Unis, à la fin du 19ème siècle. Les images reproduites illustrent l’utilisation du matériel éducatif de Fröbel dans le contexte de sa première introduction à la distribution de masse, soulignant la relation entre ses formes élémentaires et sa capacité à construire des signes culturels complexes. Cette oeuvre est une véritable archive murale d’éléments architectoniques et technologiques qui composent notre paysage historique.

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Romain BERNINISans Titre2014Huile sur toile, RB67 - 200x160cm

Cette peinture de Romain Bernini est issue d’une nouvelle série de tableaux engagée à la fin de l’année 2014, au travers de laquelle l’artiste initie une recherche sur le paysage et la nature. La jungle ici incarnée, n’est pas seulement végétale : naturelle, elle s’oppose au saccage perpétré par les civilisations industrielles ; résistante, elle est symbole de liberté.L’horizon est caché par le foisonnement des plantes. La civilisation y devient souvenir, résultat d’un retour au sauvage qui efface la présence humaine. L’image devient alors l’élément déclencheur d’une narration autour du monde, d’aujourd’hui et de demain.

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Jürgen NEFZGERFluffy Clouds, Kalkar, Deutschland2005Photographie couleur - 70 X 90 cm

« Je trouvais intéressant de faire un tour de l’Europe en suivant les emplacements des centrales nucléaires. Comme je m’intéresse à la fissure – pas celle du réacteur – mais celle qui se formule à l’intérieur d’une image par la composition: entre un premier plan bucolique et un arrière-plan perturbant cette première impression. »

« Ce que j’essaie de représenter est cette rupture de l’impact de la société sur l’en-vironnement, cette fissure qui s’installe de plus en plus profondément dans notre société depuis qu’elle a basculé dans un mode de consommation postindustriel. »

Prenant pour modus operandi un style documentaire, l’artiste Jürgen Nefzger explore des thèmes directement liés à l’impact de l’homme sur son environnement, ce qui lui permet d’avoir une présence politique au Monde. Il perçoit le paysage contemporain et ses aspects conflictuels comme des évolutions symboliques d’une société en crise. Il prend pour thèmes la fonte des glaciers dans les Alpes, les échecs des planifications urbaines et immobilières des années 1990, la pollution ou le nucléaire, pour créer de grandes séries de photographies, réalisées sur plusieurs années. Avec sa série phare, Fluffy Clouds, dont est tirée cette photographie, l’artiste saisi le quotidien des paysages marqués par l’implantation des centrales nucléaires à travers le monde.

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Lucy + Jorge ORTAAntarctic village - No Borders, expedition diary2006-2007Dessin a l’encre pigmentée, crayon et aquarelle – 50 x 69 x 3 cm

À l’occasion de la première Biennale de la fin du monde, Lucy + Jorge Orta sont partis en expédition sur la base scientifique argentine de Marambio sur la péninsule antarctique. C’est dans ces conditions clima-tiques extrêmes que les artistes ont installé le Village antarctique, un village provisoire symbolique constitué de tentes dôme et d’abris nomades, construits à partir de drapeaux de différentes nations qui ont été cousus avec des chutes de vêtements et des gants, pour symboliser la multiplicité et la diversité des peuples.

Ce délicat travail sur papier sublime en un reflet fantaisiste et imaginaire les observations réalisées par les artistes sur place. Dômes et gilets de sauvetage incarnent ici l’urgence dans laquelle se trouvent les réfugiés climatiques, dont la survie, à la fois matérielle et physique, dépend d’une plus grande solidarité à échelle internationale.

Depuis 2013, GreenFlex soutient activement le projet Antarctica par un mécé-nat de compétences pour la conception du site Internet et l’organisation d’ex-positions liées au dérèglement climatique www.antarcticaworldpassport.com

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Acquisition 2014

Claire TABOURETMaison inondée 72010Feutres acryliques sur papier chiffon 300g PH neutre - 116 x 160 cm

David BUCKLANDBurning Ice2005-2009Tirage contrecollé sur dibond - 90 x 90 cm

Johann RIVATWaiting for Superman2010Huile, alkyde et pigments - 50 x 65 cm

HeheNuage Vert Ivry2010Tirage inkjet collé sur dibond - 90 x 90 cm

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Claire TABOURETMaison inondée 72010Feutres acryliques sur papier chiffon 300g PH neutre - 116 x 160 cm

Les Maisons inondées, série de dessins initiée par Claire Tabouret dès 2008, sont inspirées de photographies de presse post-catastrophes naturelles. Elles repré-sentent des habitats, symbole du refuge et de l’intimité domestique, englouties par des eaux aux couleurs irréelles. Réalisée au feutre, l’œuvre est composée d’un ensemble de gestes répétitifs d’une extrême minutie. Le sujet représenté, inspiré du réel, est contrebalancé par une lumière violette qui crée une atmos-phère inquiétante et onirique. Ce refuge précaire en proie à la dérive et qui semble flotter à la surface du papier, est une métaphore du temps éphémère des hommes.

« Je représente toujours des moments de bascule avant ou après une catas-trophe. On est dans un moment suspendu, assez immobile, plutôt calme. Je travaille à partir d’images attrapées à la volée sur internet, dans les jour-naux télévisés mais aussi des images d’archive, des arrêts sur image de films. Ce qui m’intéresse assez c’est la tension qui s’installe entre des images qui sont vouées à disparaitre à ne faire que passer dans un flux ininterrompu qui nous entoure dans les médias, de faire un arrêt sur image et de l’installer dans un temps beaucoup plus long, le temps de la peinture et du dessin. »

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David BUCKLANDBurning Ice 2005-2009Tirage contrecollé sur dibond - 90 x 90 cm

David Buckland est l’un des artistes les plus engagés au monde dans la lutte contre le réchauffement climatique. Burning Ice est issue de la série Ice Texts. Lors de plu-sieurs voyages en Arctique, l’artiste a projeté des textes lumineux sur des glaciers et icebergs. Issue d’une réflexion avec des scientifiques sur le réchauffement clima-tique, l’œuvre a été conçue dans le but de les aider à communiquer sur le phéno-mène par la projection de courtes phrases évoquant la fonte accélérée des glaces.

C’est à bord du Noorderlicht - une goélette danoise vieille de 100 ans -, alors que le capitaine du bateau manœuvrait à moins de 5 mètres des mo-numents de glace, que l’artiste a projeté ces textes sur des pans de gla-ciers récemment mis à nu par le réchauffement climatique. Cette surface qui n’avait pas été exposée depuis plus de dix mille ans, évoque une his-toire et une époque où l’air n’avait pas encore subit l’influence des hommes.

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Johann RIVATWaiting for Superman2010Huile, alkyde et pigments - 50 x 65 cm

Ce que peint Johann Rivat, c’est un monde de l’après, dévasté, où quelque chose d’effroyable et d’inéluctable est arrivé. Waiting for Superman présente un scénario post-apocalyptique. Alors qu’en 2014 la Terre a vu plus de 9000 incidents liés au nucléaire, mineurs et majeurs confondus, l’artiste nous invite avec humour à ne pas attendre la venue d’un sur-homme - qui ne pourrait lui-même supporter l’air suite à un cataclysme nucléaire - pour se diriger dès aujourd’hui vers une transition énergétique responsable.

« Ce qui m’intéresse ce sont les mouvements de révolte populaire qui sont la preuve que l’humanité n’est pas dupe, qu’elle réagit et qu’il y a une volonté de résister face à des réglementations de plus en plus prégnantes, […]. L’humain n’est plus considéré comme un individu propre, capable de penser, d’agir, de construire, bref de vivre, mais comme une masse à gérer. Et ce refus de la considération de l’individualité de chaque être humain, couplé à ces valeurs centrales presque uniques que sont le bien et le profit, et qui constituent le cœur de notre sys-tème social, entrainent des injustices et indignations qui deviennent révoltes. »

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HeheNuage Vert Ivry2010Tirage inkjet collé sur dibond - 90 x 90 cm

Nuage vert utilise les émissions de vapeur qui s’élèvent de l’incinérateur de dé-chets d’Ivry-sur-Seine. Un rayon laser est projeté sur le contour fluctuant du nuage de vapeur afin d’en souligner les contours en temps réel. Le Nuage Vert présente une forme simple et spectaculaire, un signe flottant gracieusement au-dessus de la ville : à l’extrémité du cycle création-destruction, là où la collectivité brûle ce qui n’a pu être recyclé autrement, il y a encore du sens et de la beauté. L’œuvre est la captation d’une sculpture environnementale éphémère et un signe d’alerte à tous, nous invitant à moins et mieux jeter. Nuage Vert est aussi un espace ouvert, un miroir sur laquelle chacun peut projeter ses propres questions concer-nant notre culture de consommation, invitant chacun à participer au processus.

« L’éclairage du nuage n’est pas seulement un geste symbolique, mais aussi un processus mis en place pour produire des échanges entre les habitants et les diffé-rents acteurs des questions environnementales. Sur le plan social ceci implique un engagement commun entre associations locales, pouvoirs publics, scientifiques et industriels, en vue d’élaborer ensemble un nouveau discours autour de la ques-tion de la production des déchets. Sur le plan pratique, la mise en place du projet, nécessite la participation croisée de citoyens et de partenaires scientifiques. »

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Acquisition 2013

Malgorzata LEMPICKA-BRIANJe suis bio2006Photographies argentiques noir & blanc, boîtes en bois, poulet factice, boîtes de 24 x 30 x 10 cm chacune

Anne GOUJONC’est ainsi que la lumière fût2011Dessin à l’encre de chine et encre sur papier - 210 x 190 cm

Lucie CHAUMONTLe pic de pétrole - Piège difficile2009Mine graphite sur papier Canson 180g - 50x70cm

Thierry BOUTONNIERObjectifs de production2005Cinq photographies contrecollées sur aluminium - 60 x 83 cm chacune

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Malgorzata LEMPICKA-BRIAN Je suis BIO2006Photographies argentiques noir & blanc, boîtes en bois, poulet factice, boîtes de 24 x 30 x 10 cm chacune

Je suis BIO - Je suis SAIN - Conscient - Mieux ... Pas comme les autres ! Pa-radoxalement, c’est le pouvoir d’achat qui détermine ce «choix» de manger bien et sainement. Je suis riche - je suis BIO, voilà le charme discret de la nature. Pour Malgorzata Lempicka-Brian cela reflète l’impact de la société de consommation sur l’individu noyé par l’océan de choix et de questions qui conduisent inévitablement à l’isolement et l’injustice sociale. Le concept BIO défigure-t-il ce geste simple et élémentaire commun à tous : «se nourrir», en idéologie inaccessible au plus grand nombre ? Dans l’installa-tion « l’animal objet» s’offre et cherche à séduire par l’idée d’un monde d’équilibre. Il représente néanmoins toujours l’instrumentalisation et la désincarnation mercantile du lien biologique.

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Ce dessin reprend la composition et les dimensions de l’extérieur du fameux retable du Jérôme Bosch Le jardin des délices qui représente l’émergence du monde vivant au troisième jour de la Genèse. Camille Goujon propose ici une interprétation contemporaine de la création du monde à l’ère industrielle. A la différence du paysage naturel et vierge de Bosch, l’artiste suggère un monde explosif aux couleurs vives, un purgatoire dominé par un réseau d’infrastructures hybrides et chaotiques reposant sur un sous-sol miné par un enchevêtrement infini de canalisations.

Camille GOUJONC’est ainsi que la lumière fût2011Dessin a l’encre de chine et encre sur papier - 210 x 190 cm

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La série « les catastrophes sont naturelles » dont sont issus ces deux dessins, est constituée de reproductions manuelles, à la mine de plomb, d’illustrations issues d’ouvrages de vulgarisation scientifique. L’artiste y décortique les procédés par lesquels l’homme s’approprie la nature pour mieux l’exploiter et la modifier. Ici, il est question de pétrole. Ces reproductions à la main et à la mine, fonctionnent comme un support de méditation sur les limites de nos ressources, qu’elles soient naturelles ou humaines.

Lucie CHAUMONTPiège difficile2009Mine grapithe sur papier Canson 180g - 40x50cm

Le pic de pétrole2009Mine graphite sur papier Canson 180g, 50x70cm

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«Expliquer les objectifs de la production laitière aux vaches.»

«Comment expliquer la chaîne de transformation du porc aux cochons.»

« Comment expliquer la prévention de la grippe aviaire aux poules.»

« Présentation de la brochure du nouveau tracteur à l’ancien. »

« Lecture du cours du blé au blé. »

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Ces photographies mettent en scène l’artiste tentant d’expliquer aux différents acteurs de l’économie agricole le sens de leur destin et du devenir des choses. Non sans ironie, il dénonce les absurdités des modes de production actuels.

Thierry BOUTONNIERObjectifs de production2005Cinq photographies contrecollées sur aluminium - 60 x 83 cm chacune

« Je suis fils d’éleveurs laitiers. Mon frère est associé à mes parents dans l’ex-ploitation. Pendant les vacances, les mercredis ou les fins de semaine, je fus, depuis ma tendre enfance, une aide familiale non négligeable. Pour financer mes études à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, j’ai été ouvrier agricole spécialisé dans l’irrigation des champs de maïs. Je me suis donc appliqué à raccorder les tuyaux et à amorcer les pompes pour que l’eau, ce précieux liquide, abreuve nos sillons uniformes. Les bottes bien enfoncées dans un sol compact et la tête à la merci d’un soleil de plomb, maniant les canons Irrifrance, je m’amusais de cet immense pouvoir qui consistait à fa-briquer des arcs-en-ciel. Les territoires ruraux sont des champs de bataille où s’affrontent vivement des cultures de la nature. Les humains sont en campagne et nous subissons tous – humains et non-humains – les dommages collatéraux. »

« Un artiste est un faiseur, il partage la même racine « art » avec l’artisan, comme il partage les cultures des agriculteurs. Mes oeuvres sont des actions en interdépendance avec un milieu so-cial, économique et environnemental afin de retrouver le Politique. »

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Alice Audouin Conseil

Alice Audouin est une pionnière de-puis 2004, du lien entre l’art et le développement durable. Sa structure Alice Audouin Conseil réunit l’Art et la RSE et organise des expositions d’art contemporain thématiques pour les entreprises et les institutions. Elle a par exemple organisé l’exposition “Post-Car-bone » au siège de La Poste (2015) et « recyclé » l’exposition Monu-

menta du Grand Palais via un circuit de réemploi (2014).

Alice Audouin est également la présidente fondatrice de l’association Art of Change 21, un collectif de 21 artistes, entrepreneurs sociaux et jeunes« eco-leaders » de 12 pays, qui conçoit et met en œuvre des projets artistiques pour le développement durable et le climat à échelle internationale (cf. le projet Maskbook). Co-fondatrice de Coal (Coalition Art et Développement durable), partenaire de 2013 à 2015 de GreenFlex.

Pour Greenflex, Alice Audouin Conseil a collaboré avec Vanessa Vancutsem, commissaire d’exposition indépendante.

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