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Le racisme anti-Blanc n’«empêche pas d’avoir un logement» Erdogan évoque la possibilité de négociations avec le PKK r Selon Vincent Tiberj, cher- cheur à l’Institut national d’études démographiques (Ined), le racisme anti-Blanc évoqué par Jean-François Copé «ne doit pas être nié» mais «reste minoritaire». Le chercheur observe que le Secré- taire général de l’UMP «retourne la situation». R SOCIETE 04 r Recep Tayyip Erdogan a annoncé à la télévision turque que le gouvernement pourrait engager de nouvelles négociations avec le PKK afin de mettre fin à un conflit qui a fait près de 45.000 morts depuis 1984. R TURQUIE 07 Les universités turques manquent de professeurs Le nombre toujours croissant d’universités a entraîné en Turquie d’importants besoins en enseignants. D’après les données du Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK), 170 uni- versités doivent recruter d’urgence 30.000 enseignants, un besoin que le système de formation n’arrive pas à satisfaire. - En Turquie, 85 universités ont été créées en 6 ans afin de pou- voir instaurer un système d’entrée à l’université sans examen. D’après le Conseil de l’enseignement supé- rieur, 170 universités, dont 68 privées et 102 publiques, ont besoin de recru- ter d’urgence 30.000 ensei- gnants. Il fau- drait même en engager 110.000 pour pouvoir atteindre la moyenne des pays de l’OCDE. Alors que la carence est à son comble, le problème se voit ag- gravé par les défaillances du système de formation des enseignants. Les pratiques d’ordre idéologique et arbitraire dans les programmes de doctorat représentent en effet le plus grand obstacle dans la formation des universitaires. R TURQUIE 08 Des malades qui pourraient rapporter gros rTURQUIE 06 Fini les QCM pour devenir Français ! rFRANCE 02 Le jardin de Monet arrive à Istanbul rCULTURE 13 Une identité ne peut reposer sur des valeurs universelles rSELAMI VARLIK 02 16 11 Malgré le visage dernièrement peu glorieux du football turc à l’échelle internationale, plusieurs arbitres ont une stature européenne. Cüneyt Çakir vient ainsi d’arbitrer le match Benfi ca-Barcelone, joué le 2 octobre dans le groupe G de la Ligue des champions. Officiellement, Facebook est interdit aux enfants de moins de 13 ans. Pourtant, la facilité avec laquelle ces derniers peuvent contourner les paramètres de filtrage fait qu’ils sont environ 5.6 millions à utiliser le célèbre réseau social. SPORT FAMILLE Ces arbitres turcs à la stature européenne Pourquoi 5 millions d’enfants sont sur Facebook ? 5 - 11 OCTOBRE 2012 N° 233 WWW.ZAMANFRANCE.FR Au Sénégal, musulmans et chrétiens se marient pour le meilleur La communauté musul- mane cohabite en paix avec la minorité chrétienne au Sénégal. Un climat serein qui favorise les mariages mixtes interconfessionnels. Unies par leur culture commune, les familles chrétiennes et musulmanes cimentent le dialogue interreligieux. 1INTERNATIONAL 10

Zaman France N° 233 - FR

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Zaman France est le premier hebdomadaire franco-turc. Fondé en septembre 2005, c'est d'abord un mensuel qui devient hebdomadaire en février 2008. Distribué auprès de 10.000 abonnés, le journal se propose un double objectif : offrir une fenêtre ouverte sur la Turquie et la communauté turque de France, et participer à une meilleure connaissance de la société française auprès de ses lecteurs d'origine turque. Chaque semaine, l'actualité parcourue par l'équipe de rédaction contribue à présenter cette double culture comme une richesse.

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Page 1: Zaman France N° 233 - FR

Le racisme anti-Blanc n’«empêche pas d’avoir un logement»

Erdogan évoque la possibilité de négociations avec le PKK

rSelon Vincent Tiberj, cher-cheur à l’Institut national

d’études démographiques (Ined), le racisme anti-Blanc évoqué par Jean-François Copé «ne doit pas être nié» mais «reste minoritaire». Le chercheur observe que le Secré-taire général de l’UMP «retourne la situation». RSOCIETE 04

rRecep Tayyip Erdogan a annoncé à la télévision turque

que le gouvernement pourrait engager de nouvelles négociations avec le PKK afi n de mettre fi n à un confl it qui a fait près de 45.000 morts depuis 1984. RTURQUIE 07

Les universités turques manquent de professeurs

Le nombre toujours croissant d’universités a entraîné en Turquie

d’importants besoins en enseignants. D’après les données du Conseil de

l’enseignement supérieur (YÖK), 170 uni-versités doivent recruter d’urgence 30.000 enseignants, un besoin que le système de

formation n’arrive pas à satisfaire.

-En Turquie, 85 universités ont été créées en 6 ans afi n de pou-

voir instaurer un système d’entrée à l’université sans examen. D’après le Conseil de l’enseignement supé-rieur, 170 universités, dont 68 privées et 102 publiques, ont besoin de recru-ter d’urgence 30.000 ensei-gnants. Il fau-drait même

en engager 110.000 pour pouvoir atteindre la moyenne des pays de l’OCDE. Alors que la carence est à son comble, le problème se voit ag-gravé par les défaillances du système de formation des enseignants. Les pratiques d’ordre idéologique et

arbitraire dans les programmes de doctorat représentent en

effet le plus grand obstacle dans la formation des universitaires. RTURQUIE 08

Des malades qui pourraient rapporter gros rTURQUIE 06

Fini les QCM pour devenir Français ! rFRANCE 02

Le jardin de Monet arrive à Istanbul rCULTURE 13

Une identité ne peut reposer sur des valeurs universelles rSELAMI VARLIK 02

1611Malgré le visage dernièrement peu glorieux du football turc à l’échelle internationale, plusieurs

arbitres ont une stature européenne. Cüneyt Çakir vient ainsi d’arbitrer le match Benfi ca-Barcelone, joué

le 2 octobre dans le groupe G de la Ligue des champions.

Offi ciellement, Facebook est interdit aux enfants de moins de 13 ans. Pourtant, la facilité avec laquelle ces derniers peuvent contourner les paramètres de fi ltrage fait qu’ils sont environ 5.6 millions à utiliser le célèbre réseau social.

SPOR

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FAMI

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Ces arbitres turcs à la stature européenne

Pourquoi 5 millions d’enfants sont sur Facebook ?

5 - 11 OCTOBRE 2012 N° 233WWW.ZAMANFRANCE.FR

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SPOR

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Au Sénégal, musulmans et chrétiens se marient pour le meilleurLa communauté musul-mane cohabite en paix avec la minorité chrétienne au Sénégal. Un climat serein qui favorise les mariages mixtes interconfessionnels. Unies par leur culture commune, les familles chrétiennes et musulmanes cimentent le dialogue interreligieux. 1INTERNATIONAL 10

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Fini les QCM pour devenir Français !Une circulaire sur les cri-tères de naturalisation,

supprimant notamment le QCM de connaissance géné-rale, doit être transmise «dans les jours qui viennent» aux pré-fets, a indiqué vendredi à la presse le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. L’obligation de détenir un contrat à durée in-déterminée (CDI) sera égale-ment levée pour donner la na-tionalité à des étudiants méritants, notamment des doctorants, ou des gens tra-vaillant de manière régulière même sous forme de CDD ou d’intérim, a ajouté un membre de son cabinet. «Il ne s’agit pas d’ouvrir un débat sur l’identité nationale mais de revenir sur les critères pénalisants» intro-duits par le précédent ministre de l’Intérieur Claude Guéant, a précisé M. Valls. «Il est impor-tant d’affirmer une volonté forte d’intégration par la natu-ralisation», a-t-il ajouté. «Il ne faut pas avoir peur de ces nou-veaux Français qui sont une force pour la République». Le ministre, né à Barcelone le 13 août 1962, a lui-même été na-turalisé Français à 20 ans, après

l’élection de François Mit-terrand.

Un guide pour les agents des préfecturesIl avait fait part début juillet de son intention de revenir sur les critères de naturalisation. Comme annoncé précédem-ment, la circulaire prévoit de supprimer le questionnaire à choix multiples sur «l’histoire, la culture et la société fran-çaise» voulu par le précédent gouvernement. Toutefois, «la connaissance de la langue fran-çaise et l’adhésion aux valeurs» de la République resteront des critères de décision, a indiqué M. Valls. Le ministère entend publier un guide à usage des agents des préfectures pour les guider à ce sujet lors de «l’entretien d’assimilation». Les autres critères porteront sur les années de présence sur le territoire, «la stabilité fami-liale» et l’emploi, a poursuivi le ministre sans donner plus de détails. Les infractions à la législation sur les étrangers vieilles de plusieurs années ne seront plus des motifs de refus, a-t-il juste précisé. Les procédures de naturalisation vont être facilitées grâce à une circulaire.

SELAMIVARLIK

EDITO

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a annoncé qu’il allait faciliter les critères de naturalisation, en supprimant notamment le QCM de connaissance générale. Toutefois, «la connaissance de la langue française et l’adhésion aux valeurs» de la République res-teront des critères de décision. La France est le «pays des droits de l’homme», comme on l’entend souvent répéter ça et là, plus d’ail-leurs en France qu’à l’étranger où l’on pense plutôt au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, qui ont attribué plus tôt les droits fonda-mentaux à leurs propres citoyens. Il est vrai que ce qui fait la spécifi cité de la France est que la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 concernait les droits fon-damentaux de tout homme, qu’il soit Fran-çais, étranger ou même ennemi. Autrement dit, la conception française des droits élé-mentaires se veut véritablement universelle. Mais, c’est précisément cette universalité qui révèle l’une des principales diffi cultés de la défi nition du fait d’être Français. Car on peut diffi cilement défi nir une identité particulière à partir de valeurs universelles. L’identité est aussi ce qui fait la spécifi cité d’une culture, d’une histoire, d’un patrimoine, ce qui la distingue des autres identités, alors que l’universalité désigne ce qui est précisément en commun avec le reste de l’humanité. Si bien que dire qu’être Français, c’est avant tout croire en un certain nombre de valeurs universelles que tout individu doit accepter et vivre, a quelque chose de paradoxal dans les termes mêmes. Dès lors, on aboutit à des excès, parfois totalement inconscients, qui se manifestent sous la forme de la conviction que notre conception de ces droits – néces-sairement particulière puisque tributaire d’une histoire spécifi que – est la seule qui vaille. Une autre forme d’excès peut se ma-nifester à travers la sacralisation de certains de ces droits, qui risquent alors de devenir de nouvelles idoles, dès lors en rivalité avec les fi gures de sacralité d’autres identités. C’est pourquoi il est important que la défi -nition de l’identité prenne aussi le risque du particulier. Si la nécessité d’un minimum de connaissance et d’acceptation de cette culture particulière va de soi, la question est alors de dissocier un projet d’intégration sin-cère d’un naïf fantasme d’[email protected]

Durant sa visite à la Silicon Valley, en mai der-nier, le président de la République, Abdullah Gül, avait fait savoir son souhait de voir les nouvelles technologies off rir la possibilité de fonctionner en langue turque. Son souhait commence à se réaliser puisque c’est déspormais le cas avec le système d’exploitation iOS 6 d’Apple. Plus récemment,

Google vient de commencer à proposer une version en turc de son célèbre site de partage, sous l’adresse youtube.com.tr. En plus de la

nouveauté linguistique le site respec-tera dorénavant rigoureusement la législation en vigueur en Turquie pour ce qui touche les droits de

diff usion des vidéos. Le site compte également faciliter l’accès à des

diff usions de vidéos locales.

L’islamophobie rampante a franchi une nouvelle étape en s’attaquant désor-mais à de simples commerces. Après les lieux religieux comme les mosquées et les cimetières, les boucheries halal sont la nouvelle cible des islamophobes de l’Hexagone. Dans la nuit du 29 au 30 septembre, la vitrine d’une nouvelle boucherie musulmane de Saint-Germain-en Laye, dans la banlieue parisienne, a

été recouverte de tags nazis : des croix, les lettres «SS» et le message «Sale Biko». Deux jours plus tôt, une boucherie halal de Châlon-sur-Saône avait été la cible d’autres dégradations islamophobes similaires. Ce nouveau pas franchi dans la montée des actes islamophobes, qui touchent désormais des lieux de vie du quotidien, révèle l’ampleur inquiétante que prend le phénomène.

Youtube se met au turc Les boucheries : nouvelles cibles des islamophobes

...ET UNE MAUVAISEUNE BONNE...

NOUVELLE

Une œuvre de l’artiste Algérien Adel Abdessemed est exposée depuis le 30 septembre en face du musée d’art moderne du centre Pompidou à Paris. Elle représente le coup de boule de l’ancien meneur de jeu de l’équipe de France de football Zinédine Zidane contre le défenseur italien Marco Materazzi lors de la finale de la coupe du monde 2006.

FRANCE02 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

de voir les nouvelles technologies off rir la possibilité de fonctionner

commence à se réaliser puisque

sous l’adresse youtube.com.tr. En plus de la nouveauté linguistique le site respec-

tera dorénavant rigoureusement la législation en vigueur en Turquie pour ce qui touche les droits de

diff usion des vidéos. Le site compte également faciliter l’accès à des

diff usions de vidéos locales.

commence à se réaliser puisque

off rir la possibilité de fonctionner

commence à se réaliser puisque

sous l’adresse youtube.com.tr. En plus de la nouveauté linguistique le site respec-

tera dorénavant rigoureusement la législation en vigueur en Turquie pour ce qui touche les droits de

diff usion des vidéos. Le site compte également faciliter l’accès à des

diff usions de vidéos locales.

Une identité ne peut reposer sur des valeurs universelles

Page 3: Zaman France N° 233 - FR

«S’intéresser à tout». Voilà la devise que Celal Erdem, directeur du centre

d’Etude Plus Montargis, veut inculquer à ses élèves. Au-delà des cours classiques d’accompagnement scolaire, Etude Plus a pour ambition de les impliquer dans des projets instructifs. Le dernier en date a eu l’occasion d’être présenté aux habitants de l’Agglomération montargoise et rives du Loing. En effet, dans le cadre de la fête «Un jour sur le Plateau» organisée le samedi 22 septembre par la collectivité intercommu-nale, le quartier de Kennedy, à cheval sur Montargis, Villemandeur et Châlette-sur-Loing, a accueilli nombre de sportifs, de brocanteurs, de musiciens, d’artistes de cirque et de responsables associatifs. C’est dans cette ambiance conviviale que chacun a exposé ses préparations. Le club photo du centre Etude Plus a ainsi présenté son pro-jet «Montargis au fi l du temps» alors que le club science s’est fait fort de reproduire certaines des expériences qu’il avait faites dans le cadre du Festival de la science.

Une initiative citoyenneLes élèves avaient arpenté tout le Montar-gois afi n de prendre des photographies des monuments, rues et bâtiments symbolisant la ville ; celles-ci ont été affi chées à côté des photographies d’archives prises il y a un siècle et mises à disposition par un amoureux de la ville, M. Lauer. Le stand a attiré de nombreux curieux, séduits par cette rétrospective. «Nous pensons que le meilleur moyen d’impliquer les jeunes dans la préservation de leur ville, c’est de les faire voyager dans l’histoire. Un sentiment de respect se développe immanquablement», a déclaré M. Erdem. La maire de Montargis, ainsi que d’autres offi ciels ont également pu se féliciter de ces initiatives citoyennes, initiatives qui visent à souder les habitants et à souligner le tissu social et historique de l’agglomération. Exactement ce qu’en ont retiré les élèves d’Etude Plus, honorés d’avoir pu œuvrer en ce sens.

Le centre d’accompagnement scolaire Etude Plus de Montargis a eu l’opportunité d’exposer deux de ses projets lors de la manifestation montargoise «Un jour sur le Plateau», avec un succès assuré auprès des habitants du quartier.

La rétrospective photographique du stand d’Etude Plus Montargis a attiré de nombreux visiteurs.

L’Echo du Bos-phore est une

publication d’Istanbul

Accueil.

MAUD DRUAIS PARISIstanbul Accueil, une associa-tion d’expatriés français, vous

permettra de passer votre rentrée de la meilleure façon possible à Is-tanbul. En effet, si cette grande ville vous effraie et si vous faites partie de

ces nombreux Français qui partent chaque année vivre en Turquie, pas de panique, l’association vous four-nira toutes les informations dont vous avez besoin. Le site internet d’Istanbul Accueil comporte tout d’abord une foire aux questions très complète où ceux qui sont sur le départ – ou qui envisagent d’aller vivre en Turquie un jour – trouve-ront tous les renseignements pra-tiques sur les formalités administra-tives, le travail en Turquie, la scolarisation des enfants... Cette association a d’autre part mis en place un véritable réseau d’expatriés dans toute la ville. Il y a par exemple des «correspondantes» dans chaque quartier qui prêteront une oreille attentive aux questions des nou-veaux venus, ainsi que des activités organisées très régulièrement pour que les Français d’Istanbul puissent se rencontrer et apprendre à connaître la magnifi que métropole. Trois fois par mois, des visites sont

ainsi prévues pour partir à la ren-contre de la ville. Tout un panel d’activités bénévoles – petit déj’ de presse, cercle de lecture, bricolage, création de bijoux – ou payantes – club photo, rugby, arts plastiques, cours de turc…- est également pro-posé pour que les nouveaux arri-vants et les plus anciens ne se sen-tent pas isolés. Dans la même perspective, un café-rencontre mensuel rassemble de nombreux participants dans chaque quartier, qui parleront de leur expérience, de l’actualité de la Turquie, mais aussi de l’une des publications d’Istanbul Accueil, L’écho du Bosphore, qui paraît tous les deux mois et qui vient compléter Les Clés pour Istanbul, le guide incontournable de tout Fran-çais vivant à Istanbul. Départagé en trois tomes sur la vie pratique, les sorties et les moyens de transport, ce guide pratique est «une vraie mine d’or pour ne pas être perdu en arrivant».

Istanbul accueille les expats sur internetZoom

‘‘«La question n’est pas de savoir si je vais revenir mais si j’ai le choix»

aurait déclaré Nicolas Sarkozy à Bruno Le Maire, laissant ainsi entendre qu’il pourrait revenir à la politique pour les élections présidentielles de 2017.

FRANCE03 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Etude Plus Montargis ouvre un stand à la fête «Un jour sur le Plateau»

Page 4: Zaman France N° 233 - FR

Le racisme anti-Blanc n’«empêche pas d’avoir un logement»

D’après l’un de vos documents, 18% de la «population majorita-

ire» aurait déclaré avoir été victime de racisme. Que signifi e exactement ce chiff re ?La question vient d’une enquête réalisée en 2009 par l’Ined et l’In-see auprès de 10.000 immigrés ou enfants d’immigrés et 2.000 natifs de natifs, c’est-à-dire de Français nés en France de parents français. La question de base était : «Est-ce que dans votre vie quotidienne, vous êtes victime de racisme ?». Et il y a donc en effet 18% des natifs de natifs qui ont répondu positivement, évo-quant principalement des injures. Toutefois il faut bien noter que c’est le groupe qui est le moins souvent victime de racisme. Si vous prenez les descendants d’immigrés portu-gais le chiffre atteint 29% et pour les descendants d’immigrés maghré-bins on est à plus de 50%! Il ne faut pas nier qu’il y ait un racisme anti-Blanc mais cela touche donc une minorité. Et surtout Jean-François Copé retourne la situation, ce qui est problématique. Cette manière de présenter le sujet tend à dédouaner la société dans son ensemble et cela pose problème.

Quelle est la situation générale ?Ce que nous apprend cette enquête, c’est que la société discrimine en fonction des origines. La couleur de peau, ce clivage là continue à perdu-rer! On est dans une société qui n’en a pas fini avec le racisme au quo-

tidien, même si les choses s’amé-liorent. Il est temps de chercher des moyens d’apaiser ces tensions qui se font sur fond de relégation urbaine, de chômage, de précarité. Par ailleurs, je pense que certains confondent une forme de jalousie sociale avec du racisme chez une partie des jeunes de banlieue. Il y a une construction sociale et politique autour de ce racisme anti-Blanc qui oublie la grosse histoire : le groupe majoritaire discrimine et on le sait et c’est d’autant plus vrai à l’égard des descendants d’immigrés.

Peut-on mettre sur le même plan le racisme dont seraient victimes les populations immigrées et la population «majoritaire» ?Ce n’est pas la même chose. Le ra-cisme anti-Blanc ne vous empêche pas d’avoir un logement, un boulot. Vous n’êtes pas victime de contrôles au faciès... Il faut regarder la préva-lence et la gravité des actes : ne pas avoir un job, ne pas pouvoir se loger c’est peut-être beaucoup plus grave. Les comportements discriminatoires pèsent beaucoup plus. Plutôt que d’essayer de poser à plat la ques-tion des discriminations raciales en France, on revient à une thématique autour des problèmes d’intégration des immigrés et de leurs enfants autour de leur compatibilité avec les valeurs de la République. Pourtant ce que montre justement l’enquête globale, c’est plutôt que l’intégration fonctionne bien en France.

Selon Vincent Tiberj, chercheur à l’Institut national d’études démographiques (Ined), le racisme anti-Blanc évoqué par Jean-François Copé «ne doit pas être nié» mais «reste minoritaire». Le chercheur observe que le Secrétaire général de l’UMP «retourne la situation».

Plus d’un Français sur deux (56%) est d’accord avec Jean-François Copé (UMP) sur le «racisme anti-Blanc», contre 27% qui ne le sont pas, selon un sondage TNS Sofres pour i>TELE publié vendredi. Sur les personnes qui partagent l’avis de M. Copé, 27% sont «tout à fait d’accord» et 29% «plutôt d’accord», tandis que parmi les «pas d’accord», 14% sont «plutôt pas d’accord» et 13% «pas du tout d’accord». 17% sont sans opinion. 84% des électeurs de droite sont d’accord, dont 82% des électeurs de

l’UMP et 90% des électeurs du Front national. Les électeurs de gauche sont 37% à être d’accord. 51% des personnes interrogées jugent que Jean-François Copé «a raison de parler» de ce «racisme anti-Blanc», «car c’est une réalité», 29% qu’il a tort «car cela peut attiser les tensions au sein de la société française», et 20% sont sans opinion. Par ailleurs, une majorité de Français (56%) estime que l’UMP et le Front national «par-tagent certaines idées mais sont en désaccord sur l’essentiel».

Jean-François Copé (au centre) a relancé la question polémique du racisme anti-Blanc à l’occasion de sa campagne pour la présidence de l’UMP.

UNE MAJORITE DE FRANÇAIS D’ACCORD AVEC COPÉ

SOCIETE04 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

SEVILOG 6 rue Hannong F-67380 LINGOLSHEIMTél : +33 (0)3 88 44 18 76

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München: +49 89 54 3 8688Mannheim: +49 178 7625833Antwerpen: +324 86 70 76 19Montpellier: +336 05 12 41 24

Besançon: +333 81 53 19 25

Lyon: +336 11 22 74 35Paris: +336 79 40 78 78

Strasbourg: +336 22 94 51 55

Page 5: Zaman France N° 233 - FR

Forces et faiblesses de la démocratie turque

AZIZ OGUZ PARISLe documentaire I love demo-cracy consacré à la Turquie sort

des sentiers battus. Que ce soit dans sa première heure («Carnet de

voyages») ou dans sa dernière de-mi-heure d’entretiens, le pro-

gramme d’Arte veut éviter les clichés. En effet, le fi lm

ne présente pas caricaturale-ment d’un côté les islamistes de

l’AKP et de l’autre les mouvements démocratiques qui se battent pour préserver la laïcité. «L’AKP gouverne depuis 2002. S’il existe un agenda caché, c’est le secret le mieux gardé du monde», ironise le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, lors d’une interview, tandis qu’une Turque s’exclame à la caméra : «Dites à vos médias d’arrêter de comparer la Turquie à l’Iran !» Et cet agacement ne vient pas d’un membre du Parti de la

justice et du développement (AKP) mais d’un... travesti. Cet échange marque parfaitement l’esprit du docu-mentaire I love democracy consacré à la Turquie.

Ni concession, ni caricatureLe documentaire ne fait toutefois pas l’éloge du gouvernement. «La Turquie n’est décidément pas l’Iran. Erdogan n’est pas Ahmadinejad. Mais... quand même !», juge la voix-off de Daniel Leconte, le présentateur et produc-teur de l’émission. Le film aborde sans concession le récent raidisse-ment du pouvoir en s’appuyant sur les dernières arrestations d’intellec-tuels, d’étudiants ou de journalistes. Le documentaire décortique ainsi minutieusement ce pays que l’on pré-sente comme un modèle pour les pays bouleversés par les révolutions arabes. Avec une question centrale : la Tur-

quie réussit-elle à concilier islam et démocratie ? I love democracy va tout de même à l’encontre de l’idée souvent véhiculée d’une incompatibilité entre les deux, évoquant notamment le pro-cessus de démocratisation à travers la remise en ques-tion de la tutelle de l’armée. A cet égard, la romancière Elif Safak, dans l’un des entretiens phare du documentaire, donne une brillante réponse à Daniel Leconte, qui s’étonne qu’en tant que fémi-niste elle défende le port du voile : «Ce n’est pas parce qu’une femme porte le voile qu’elle n’est pas démocrate. Et ce

n’est pas parce qu’elle [ne le porte pas] qu’elle est démocrate».

Néanmoins, malgré son tra-vail réussi d’équilibriste, le documentaire souffre de quelques défauts, allant par exemple jusqu’à parler de «guerre civile» en évoquant

la question kurde, quand rien, dans la

situation actuelle, ne saurait le jus-tifi er.

Lors de l’inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg, Manuel Valls a appelé l’islam de France à clarifi er le fi nancement de ses lieux de culte, en pointant du doigt plus particulièrement le fonctionnement de la Fondation des œuvres de l’islam.

En médecin avisé, la chaîne Arte a pris l’habitude, depuis le début de l’année 2012, d’ausculter la situation démocratique d’un pays. Après la Tunisie, la Russie et la Grèce, sa collection documentaire I love democracy pose son sté-thoscope sur le cas turc. Le documentaire sera diff usé le mardi 9 octobre à 22h35, et fera, sans caricature ni concession, l’état des lieux d’un pays gouverné par l’AKP.

Le gouvernement français à exhorté l’islam de France à clarifi er son fi nan-

cement des lieux de culte qui provient de dons de fi dèles, d’une fondation paralysée depuis quatre ans et aussi de pays étrangers à l’infl uence desquels il veut le soustraire. Jeudi 27 septembre, Manuel Valls, inaugu-rant la Grande Mosquée de Strasbourg, a lancé : «Il est temps que l’islam de France prenne ses responsabilités et s’organise pour traiter avec l’Etat les vrais problèmes», citant notamment «le financement des lieux de culte». De source proche du ministère de l’Intérieur, on estime qu’il s’agit d’une «mise en demeure de faire fonctionner la Fondation des œuvres de l’islam», créée en 2005 pour financer la construction et l’entretien des mosquées, la formation des imams et les instances représentatives. Or, la fondation, présidée par le recteur de la Grande Mos-quée de Paris Dalil Boubakeur est paralysée, privant le Conseil français du culte musul-man (CFCM) des ressources nécessaires à son fonctionnement. Ainsi, son président Mohammed Moussaoui a-t-il dû se priver de secrétaire, faute d’argent. «Depuis 2008, M. Boubakeur n’a fait que travailler à empêcher

de faire fonctionner cette fondation», sou-ligne-t-on de même source proche du minis-tère. La fondation, créée à l’initiative de Dominique de Villepin, «avait été dotée ini-tialement de 2 millions d’euros par l’avion-neur Dassault» rappelle Abdallah Zekri, président de l’Observatoire de l’islamopho-bie, qui dépend du CFCM. L’«avionneur avait rapidement retiré un million d’euros, face à la zizanie régnant entre les différentes mouvances musulmanes», poursuit-il. Une dissolution de la fondation ?La fondation, qui devait verser une sub-vention votée de 150.000 euros au CFCM, n’a débloqué qu’un tiers de la somme à ses débuts, mais rien depuis 2008. «Depuis, les fonds déposés à la Caisse des dépôts et consignations dorment, sans que rien ne se passe, et s’effritent à raison de 2,5 % par an pour les frais d’entretien», rappelle-t-on de source proche du ministère. Interrogé par l’AFP, le recteur de la Grande Mosquée a dé-claré que «la fondation est en sommeil parce que son fonctionnement n’a pas permis de faire face à ses obligations», ajoutant que «le fi nancement du CFCM n’est pas prévu dans

les statuts de la fondation, sauf vote spécial du Conseil d’administration». «La Fondation pour les œuvres de l’Islam de France était une initiative pertinente», a jugé M. Valls regrettant que «le musulman se prive d’un outil pertinent, effi cace et transparent». Il

a annoncé des initiatives pour «bientôt». L’annonce montre sa détermination à clari-fi er la situation. Faute de quoi, «cette mise en demeure pourrait aller jusqu’à la dissolution de la fondation», indique-t-on de source proche du ministère.

Manuel Valls veut que l’islam de France clarifi e son fi nancement

Manuel Valls a inauguré la Grande Mosquée de Strasbourg le jeudi 27 septembre.

SOCIETE05 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Elif Safak a participé au programme d’Arte I love democracy.

voyages») ou dans sa dernière de-mi-heure d’entretiens, le pro-

Page 6: Zaman France N° 233 - FR

MAUD DRUAIS PARISUn nouveau champ d’opportuni-tés économiques pour la Turquie

est-il en train de s’ouvrir ? Pour la Chambre de commerce d’Istanbul, rien n’est plus vrai. Celle-ci assure que l’un des secteurs économiques de la Turquie de demain est celui du tourisme médi-cal, un secteur qui pourrait bien booster considérablement la croissance de l’éco-nomie du tourisme en Turquie. Dans un de ses derniers rapports, la Chambre de commerce d’Istanbul recommande en effet au gouvernement d’étudier les pos-sibilités de l’économie turque en matière de tourisme de la santé parmi les diffé-rents types de ce que l’on appelle le «tourisme alternatif», afi n de tirer parti au mieux de son potentiel touristique. Le rapport note que les économies émer-gentes sont des terres fertiles à l’accueil de ces voyageurs un peu particuliers, notamment pour un pays comme la Turquie, située à la croisée des conti-

nents et destination particulièrement prisée. «Cela permettrait à la Turquie d’éviter d’être une destination pour un seul type de voyageurs, ceux qui visitent le pays pour son patrimoine culturel et environnemental à certaines saisons seulement. Cela préviendrait également l’existence d’activités touristiques cen-trées dans quelques villes connues du pays», insiste le rapport. En résumé, la recette est la suivante : attirer des voya-geurs différents pour développer une industrie du tourisme dans des régions nouvelles et ce, en évitant les creux des périodes hors saison.

Un secteur encore négligéLes raisons d’un tel potentiel écono-mique sont simples. La Turquie sou-haite tirer profi t du vieillissement de la population sur le Vieux Continent et en Amérique, ainsi que de l’augmentation des frais de santé dans ces pays où les individus doivent dépenser toujours

plus pour se soigner. Le pouvoir d’achat étant en baisse, explique la Chambre de commerce, les Occidentaux se tournent vers les pays émergents pour avoir accès aux soins : la Turquie doit donc, et ce, rapidement, se doter en infrastructures pour répondre à cette demande et ne pas perdre en compétitivité dans la ré-gion. Pour l’instant, le rapport fait état d’un secteur ignoré, où les hôpitaux ont une politique de prix basée sur des pro-fi ts à court terme, et où les activités com-

merciales et publicitaires sont également négligées. Les personnes ciblées pour ce tourisme sont celles qui sont sur des listes d’attente pour se faire soigner dans leur pays d’origine ou encore celles qui rencontrent des diffi cultés fi nancières pour accéder à leur traitement. Le grand avantage de la Turquie, ce sont ses tarifs médicaux, selon le rapport. Celui-ci cal-cule que le prix de revient d’un malade du cancer serait par exemple d’environ 10.000 euros pour 30 jours de traitement.

Un rapport récemment publié par la Chambre de commerce d’Istanbul recommande aux pouvoirs publics de s’inté-resser au secteur du tourisme médical, plein d’ave-nir selon l’institution. En eff et, les systèmes de santé se dégradant dans les pays occidentaux, la Turquie pourrait bien attirer un autre type de visiteurs.

Le festival international de cinéma Crimes et Châtiments, du nom du célèbre roman de Dostoïevski, a choisi cette année de poin-ter du doigt les discriminations faites aux femmes en Turquie et dans le monde.

ALYSON NEEL ISTANBULLa seconde édition du festival inter-national de cinéma Crimes et Châti-

ments, qui a débuté le 25 septembre dernier à l’Université d’Istanbul, a pour objectif de changer les mentalités en Turquie et dans le monde, concernant la violence et les discri-minations faites aux femmes à travers le cinéma et la législation. Cette année, le fes-tival de cinéma, qui se terminait le 4 octobre, accueillait 98 académiciens, représentants d’ONG, militants, auteurs et acteurs de fi lms turcs et de 40 autres pays. Le vision-nement de plus de 100 fi lms a permis de traiter les crimes sexistes sous différents aspects. Pour Adem Sözüer, président de la faculté de droit à l’Université d’Istanbul et directeur du festival, la violence et les dis-criminations faites aux femmes sont «des problèmes majeurs» dans nos sociétés contemporaines. La militante pour les droits de la femme Pinar Ilkkaracan a indiqué à

Zaman que le choix de ce thème met en avant la priorité donnée par l’Univer-sité d’Istanbul concernant la violence et les discriminations sexistes, mais également l’étendue du problème en Turquie. En effet, ce pays arrive en tête de la liste dressée récemment par l’Or-ganisation pour la Coopération et le Développement

Economiques (OCDE) des pays ayant le chiffre record de jeunes femmes non scolarisées et ne travaillant pas, et où 40 % des femmes déclarent avoir été abusées

sexuellement ou physiquement.

Un diffi cile changement social «Si nous ne parvenons pas à changer la situation des femmes dans notre pays, nous ne pourrons pas

devenir une vraie démocratie», a déclaré M. Sözüer. Cependant, pour ce dernier et Mme Ilkkaracan, rien ne pourra être fait en matière de droits de la femme en Tur-quie sans donner un grand coup de pied dans les mentalités concernant la violence et les discriminations faites aux femmes et les discriminations sexistes en général. «Les femmes en Turquie ont un nombre incroyable de droits sur le papier», indique Sözüer. La gravité de la situation actuelle est plus due au manque de moyens et de compréhension du problème. Or le chan-gement social est diffi cile et lent. Les mili-tants turcs savent très bien qu’un véritable progrès en matière de droits de la femme repose sur l’éducation des futurs dirigeants du pays. Sözüer affi rme que «Ce festival du

cinéma est particulièrement important pour les étudiants en droit. Ils représen-

tent les futurs juges, avocats et procureurs de la Turquie».

Le festival Crimes et Châtiments lutte pour l’égalité homme-femme

Le tourisme de la santé devrait être valorisé en Turquie, selon la Chambre de commerce d’Istanbul.

TURQUIE06 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Des malades qui pourraient rapporter gros

Page 7: Zaman France N° 233 - FR

Erdogan évoque la possibilité de négociations avec le PKK

De récents commentaires d’analystes, tels Akin Özçer, un ancien diplomate

et chroniqueur au quotidien Taraf, ou en-core Veysel Ayhan, à la tête du Centre de recherche international de la paix au Moyen Orient ont interpellé l’opinion publique sur les différences entre le président et le Pre-mier ministre turc. Ils ont ainsi affirmé que les positions du président turc Abdullah Gül étaient plus en conformité avec les aspirations démocratiques du pays que celles de Recep Tayyip Erdogan. Dans la même perspective, un récent sondage montre que plus de la moitié des citoyens turcs veut voir le président en exercice continuer son mandat et la majorité préfère Abdullah Gül plutôt que l’actuel Premier ministre, d’après un sondage réalisé en septembre par MetroPOLL. Le sondage de MetroPOLL comportait également des questions sur les élections présidentielles de 2014, les premières élections où le pré-sident sera élu directement par le peuple. Jusqu’à présent, toutes les élections prési-dentielles en Turquie ont provoqué des crises politiques. La candidature du Premier ministre dans la course à la présidentielle

est fort probable. Abdullah Gül pourrait également se présenter pour un second mandat, rendu possible grâce à un arrêt de la Cour Constitutionnelle rendu en août.

Un vote stratégique?60% des personnes interrogées ont ex-primé leur souhait de voir Gül exercer un nouveau mandat, tandis que 33% sont opposées à sa candidature. En réponse à la question «Qui devrait être président en 2014 ?», 21% ont répondu Gül et 18% Erdogan. Les enquêteurs ont constaté un écart entre le pourcentage de ceux qui sou-tiennent la candidature de Gül (60%) et ceux qui ont l’intention de voter pour lui (21%), indiquant qu’une partie de la popu-lation considère Gül comme un candidat qui pourrait contrer Erdogan et vont voter stratégiquement pour un autre candidat. C’est ce que confirment les réponses des personnes votant habituellement pour le Parti Républicain du Peuple (CHP) à la question concernant leur intention de vote si elles devaient choisir entre Erdogan et Gül. Seulement 5% ont déclaré qu’elles préféreraient Erdogan alors que 48% ont

répondu Gül. Quel que soit le pourcentage, le sondage a fait ressortir que la course à la présidentielle se fera essentiellement entre Gül et Erdogan. Cependant, les enquêteurs ont ajouté que : «Cette possibilité [d’avoir

aussi bien Gül qu’Erdogan en tant que can-didat] est réduite par le fait que les deux candidats sont rattachés au groupe parle-mentaire de l’AKP et dépendants du même électorat».

Alors que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été réélu dimanche pour trois ans chef

de l’AKP par le congrès général du parti, il a affirmé que de nouvelles négociations pourraient avoir lieu entre l’Etat turc et le PKK, alors que son gouvernement est confronté à une recrudescence des violences sépara-tistes dans le sud-est de la Turquie. «Si (des) entretiens nous permettent de régler quelque chose, faisons-le. Si ça doit être à Oslo, alors à Oslo», a déclaré mercredi 26 dans un entretien télévisé M. Erdogan, faisant référence à des négociations menées entre 2009 et 2011 à Oslo avec les terroristes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). «Nous sommes prêts à faire tout ce qui est né-

cessaire pour (trouver) une solution», a souligné le chef du gouvernement sur la chaîne privée Kanal7, avant d’insister sur la nécessité pour les rebelles de déposer les armes.

Un dialogue rompu après plusieurs rencontresDes responsables des services de renseignements turcs (MIT) et des dirigeants du PKK, mouvement considéré comme terroriste par la communauté internationale, se sont rencontrés plusieurs fois pour une paix négociée mais le dialogue a été rompu. M. Erdogan a indiqué qu’il y avait une dimension militaire au conflit kurde qui, a-t-il insisté, «va continuer». Mais il a aussi souligné

sa volonté de traiter ce conflit, qui a fait près de 45.000 morts depuis 1984, par des «dimensions diplomatiques, socio-économiques et psychologiques». «Nous voulons un Etat de droit, une démocratie, et les pas que nous ferons, nous les ferons dans le cadre du droit. Mais avec ceux qui ne comprennent pas le droit, le nécessaire sera fait», a-t-il dit. M. Erdogan s’exprimait après l’appel lancé par le principal parti turc pro-kurde (BDP, parti pour la paix et la démocratie) à la reprise des discussions avec le PKK pour éviter une escalade de la violence.

Le BDP propose une «trêve mutuelle»En outre, le parti du Premier ministre, le Parti pour la justice et le développement (AKP), a tenu son congrès annuel dimanche dernier et a entrepris sa réorganisa-tion la plus importante depuis son arrivée au pouvoir il y a dix ans. La non résolution du conflit kurde est la plus grande pierre d’achoppement de M. Erdogan. Le chef de file des nationalistes au Parlement turc, Devlet Bahçeli, a aussitôt dénoncé la volonté de M. Erdogan de dialoguer avec les rebelles, parlant de «folie impar-donnable». Lors d’un récent entretien avec des journa-listes, le co-président du BDP, Selahattin Demirtas, a proposé une «trêve mutuelle» entre rebelles armés et forces turques et la reprise du dialogue entre Ankara et le PKK. «La formule est la suivante : sans conditions préalables, les deux parties doivent retirer leurs doigts des gâchettes de leurs armes (...) ce qui créera un terrain propice pour des discussions», a-t-il dit. Depuis un an, les violences se sont nettement intensifiées entre le PKK et l’armée turque. M. Erdogan a indiqué que 144 membres des forces de sécurité et 239 rebelles kurdes avaient été tués depuis le début de l’année en Turquie.

Recep Tayyip Erdogan a annoncé à la télévision turque que le gouvernement pourrait engager de nouvelles négocia-tions avec le PKK afin de mettre fin à un conflit qui a fait près de 45.000 morts depuis 1984.

La majorité des Turcs préfère Gül comme président

Depuis un an, les violences

se sont nettement

intensifiées entre le PKK

et l’armée turque.

Gül (au centre) serait favori dans les sondages pour la course à la présidentielle, face à Erdogan (à gauche).

TURQUIE07 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Page 8: Zaman France N° 233 - FR

Les universités turques manquent de professeurs

BURAK KILIÇ ISTANBULEn Turquie, 85 universités ont été créées en 6 ans afin de

pouvoir instaurer un système d’en-trée à l’université sans examen. D’après le Conseil de l’enseigne-ment supérieur, 170 universités, dont 68 privées et 102 publiques, ont besoin de recruter en urgence 30.000 enseignants. Il faudrait même en engager 110.000 pour pouvoir at-teindre la moyenne des pays de l’OCDE. Alors que la carence est à son comble, le problème se voit ag-gravé par les défaillances du système de formation des enseignants. Les pratiques d’ordre idéologique et ar-bitraire dans les programmes de doctorat représentent en effet le plus grand obstacle dans la formation des universitaires. Un doctorat qui de-vrait être obtenu en 4 ans peut né-cessiter 8 à 10 ans à cause de mésen-tentes avec les directeurs de thèse.

Les domaines les plus touchés sont la médecine et les sciences socialesUne des raisons de la carence en enseignants vient du transfert du personnel des universités publiques vers les universités privées, qui ont également vu leur nombre s’ac-croître rapidement ces dernières années. Les universités ouvrent des départements de sciences sociales, qui ne nécessitent pas d’investisse-ments en infrastructures techniques

et scientifi ques et plus particulière-ment de laboratoires, et accaparent les enseignants de la discipline. C’est ce qui explique le fait que la plus grosse carence en académiciens se trouve dans les domaines liés aux sciences sociales. Mais aussi le fait que le manque d’enseignants dans les universités publiques est plus important dans les domaines où les doctorats se font rares, comme le droit ou la médecine. Une autre diffi culté vient de l’obligation pour les étudiants revenant de l’étranger d’effectuer un service obligatoire de plusieurs années. Les mêmes pro-blèmes apparaissent dans les Pro-grammes de formation des ensei-gnants (ÖYP), qui ont été lancés par le YÖK afi n de pallier la carence en universitaires.

Le programme de formation doit être réviséLe président de l’université Fatih et professeur des universités Serif Ali Tekalan insiste sur le fait que le problème de la formation des ensei-gnants n’a jamais été suffi samment traité jusqu’à présent «alors que le manque en universitaires devrait passer avant celui du manque en enseignants dans l’enseignement primaire et secondaire ; puisque les enseignants de ces écoles sont éga-lement issus des universités». Teka-lan précise que le sujet sera débattu

et défi ni dans le cadre de la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur, qui va être prochainement étudiée. Pour Musa Asyali, professeur à la faculté d’ingénierie de l’université Internationale d’Antalya, il faudrait rapatrier en Turquie les étudiants partis à l’étranger, tandis que seu-lement 30 % d’entre eux reviennent en Turquie. «Il est temps d’inverser la tendance», ajoute-t-il.

Le nombre toujours croissant d’universités a entraîné en Turquie d’importants besoins en enseignants. D’après les données du Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK), 170 universités doivent recruter d’urgence 30.000 enseignants, un besoin que le système de formation n’arrive pas à satisfaire.

TURQUIE08 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

EN BREF

SANS

-PAP

IERS

JUST

ICE

Déclaration d’Hugues Hiltpold, parlementaire Suisse de la majorité, qui s’exprimait sur le vote contre l’interdiction du voile intégral par le Conseil National et la chambre basse suisses.‘‘

«En Suisse le port de ce type de vêtements (…) ne pose pas de réels problèmes»

Les universités turques connaissent un manque criant d’enseignants. Ici un professeur à la retraite aide un étudiant.

LA CARRIERE D’ACADEMICIEN N’EST PAS ASSEZ ATTRAYANTELes Programmes de formation des enseignants (ÖYP), lancés afi n de satisfaire les besoins du pays en universitaires, n’at-tirent pas assez les jeunes étu-diants brillants. Le président de l’université polytechnique de Bursa et professeur des univer-sités Ali Sürmen indique que les jeunes à l’avenir prometteur ne se dirigent pas vers les fi-lières académiques, si bien que «les universitaires se retrouvent sur le marché noir. Le nombre d’universités aux enseignants peu qualifi és augmente de jour en jour». Il pointe notamment du doigt le manque de planifi -cation à long terme.

Un imam interpellé à EpinayUn imam et deux responsables d’une association musulmane ont été in-terpellés jeudi à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), sur fond de désaccord sur la gestion d’un espace de prière. La gestion de cet espace qui abrite une mosquée, a été confiée à la Grande Mosquée de Paris il y a deux ans. Des membres de l’Union des associations musulmanes d’Epinay-sur-Seine (UAME) contestent cette attribution. L’imam a été interpellé pour participation à une manifesta-tion non autorisée. Dans la soirée, les trois gardes à vue ont été levées. Se-lon le maire Hervé Chevreau (divers droite), «ces gens ne représentent qu’eux-mêmes, et pas l’ensemble des musulmans d’Epinay-sur-Seine».

16 heures de rétention bientôt possiblesUn projet de loi, présenté vendredi en Conseil des ministres, prévoit de remplacer la garde à vue des sans-papiers par une «retenue» pouvant aller jusqu’à seize heures. Un «régime d’exception» vivement décrié par les associations. Le projet de loi sera présenté à la commission des Lois au Sénat vers la mi-octobre pour une adoption que le gouvernement sou-haite avant la fin de l’année. Pendant les seize heures, l’étranger aura droit à un avocat, à un médecin, à l’aide juridictionnelle et pourra contacter une personne de son choix.

Page 9: Zaman France N° 233 - FR

La Mecque épargnée par un nouveau virus

Le ministre saoudien de la Santé Abdallah al-Rabia a

assuré que le nouveau virus de la famille des coronavirus, qui a tué un Saoudien, «reste limité» et sans effet sur la santé des fi dèles en pèlerinage à La Mecque, dans des déclarations publiées lundi par la presse. «La propagation du coronavirus, dont deux cas ont été enregistrés récemment, reste limitée», a déclaré M. Ra-bia, cité par le quotidien Al-Hayat, affi rmant que les dizaines de milliers de fi dèles, déjà arrivés dans le royaume pour y effectuer le pèlerinage annuel de La Mecque, étaient «en bonne san-té». Les deux cas pour lesquels ce nouveau virus a été identifi é ont en commun d’être originaires de la même région géographique, l’un du Qatar, l’autre d’Arabie

Saoudite. Mais le patient qatari s’était rendu en Arabie Saoudite avant de tomber malade. Les deux cas sont survenus à trois mois d’intervalle, en juin et sep-tembre, et le premier patient, un Saoudien, est décédé. Le second se trouvait dans un état critique dans un hôpital de Londres.

Un virus peu contagieuxFin septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait affirmé que le nouveau virus était très peu contagieux. «Ce virus n’a encore ni vac-cin, ni traitement médical», a rappelé le ministre saoudien de la Santé. Il a ajouté que son département avait mis en place des «mesures préventives» à l’arrivée des pèlerins de l’étran-ger et pris «des dispositions

pratiques et scientifiques pour faire face à l’apparition d’une quelconque épidémie». Les pèlerins ont commencé à arri-ver pour ce rituel à La Mecque qui rassemble des centaines de milliers de personnes venant du monde entier et représente un vecteur possible de propagation d’épidémies. Quelque deux mil-lions de fidèles sont attendus cette année pour le pèlerinage annuel qui va culminer fi n oc-tobre. Les coronavirus font partie d’une large famille qui inclut des virus responsables de simples refroidissements, mais aussi le «SRAS» (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a provoqué une épidémie de «pneumonie aty-pique» ayant provoqué la mort de 800 personnes dans le monde en 2003.

Les autorités tunisiennes sont déter-minées à combattre les partisans de

la violence, a assuré vendredi dernier le chef du gouvernement Hamadi Jebali, en allu-sion aux islamistes extrémistes qui se sont attaqués à l’ambassade américaine après la diffusion d’un film islamophobe. «Nous combattrons fermement toutes les formes de violence et poursuivront partout tous ceux qui veulent instaurer le chaos», a-t-il affirmé dans un entretien à la télévision Watanya 1. Il a vivement dénoncé l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis par des «fanatiques» qui «n’ont réussi qu’à noircir l’image de la Tunisie et de sa révolution dans le monde», a-t-il dit. Le 14 septembre des manifestants issus pour la plupart de la mouvance salafiste jihadiste ont attaqué l’ambassade des Etats-Unis et incendié une école américaine, des violences qui ont fait 4 morts et des dizaines de blessés. Le chef historique du parti Ennahda Rached Ghan-nouchi avait affi rmé à l’AFP que les sala-

fi stes jihadistes représentaient un «danger» pour la Tunisie ajoutant que l’Etat tunisien devait «serrer la vis». «Ces gens là représen-tent un danger non seulement pour Enna-hda mais pour les libertés publiques dans le pays et pour sa sécurité», avait-il affi rmé, rejetant les accusations de laxisme à l’en-contre du gouvernement. Le chef du gou-vernement a par ailleurs souligné l’urgence de fi naliser la rédaction du nouveau texte fondamental pour la Tunisie à l’Assemblée constituante, appelant à un compromis sur la nature de régime politique. Son parti Ennahda réclame un régime parlementaire alors que l’opposition veut un régime mixte accordant d’importantes prérogatives au chef de l’Etat. M. Jebali s’est dit favorable à un consensus politique proposé par l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT, centrale syndicale historique) pour établir une feuille de route sur la conduite du pays jusqu’aux prochaines élections, prévues théoriquement en mars 2013.

Jebali : «Nous combattrons toutes les formes de violence»

Le département de santé saoudien a mis en place des «mesures préventives» à l’arrivée des pèlerins de l’étranger, pour faire face à l’apparition d’un nouveau virus.

Hamadi Jebali, le chef du gouvernement tunisien (ici au forum économique arabe), a vivement dénoncé les violences en Tunisie.

INTERNATIONAL09 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Page 10: Zaman France N° 233 - FR

PAULINE HAMMÉ DAKARLes époux Diatta n’ont qu’un seul mot à la

bouche : «la tolérance». Lui, musulman, elle, chrétienne, ils ont décidé de respecter les deux religions car «forcer l ’aut re à prendre un chemin,

ce n’est pas aimer». Depuis leur ma-riage, célébré à la mosquée et à l’église,

leur union est faite de compromis afin d’éviter les divisions. Chez cette famille installée dans une modeste banlieue dakaroise, les enfants portent des prénoms

musulmans et chrétiens et vont à la messe comme à l’école

coranique. Dans la mai-son partagée avec les oncles, tantes et cou-sins, exit les crucifix

ou les portraits de Serigne Touba, le célèbre guide reli-

gieux des mourides, qui représentent la deuxième plus importante confrérie musulmane du pays. Au Sénégal, où 95 % de la population est musulmane, les mariages entre chrétiens et musulmans sont fré-quents. «Les communautés sont déjà très liées grâce à leur culture commune, an-térieure à l’importation des deux religions» ana-lyse Mbanga Diallo, jeune chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Da-kar. «Ils ont les mêmes croyances héritées des pra-tiques animistes et l’esprit de solidarité, très présent au Sénégal, fait qu’ils s’in-vitent entre eux pour les fêtes reli-gieuses». La fête de l’Aïd al-Fitr (la

Korité au Sénégal) est ainsi célébrée au même titre que l’Assomption.

Même la polygamie, largement ré-pandue et autorisée chez les mu-sulmans sénégalais, se retrouve chez les chrétiens. «Certains chrétiens prennent plusieurs femmes, mais ils n’en déclarent qu’une seule à leur paroisse» confi e le chercheur.

La conviction de croire au «même Dieu»Cependant, cela reste très mal vu pour une musulmane de se

marier avec un chrétien. Félix et Lissa Diedhiou peuvent en témoigner. Lorsque ce couple se rencontre dans les rues poussié-reuses de Dakar, ils tombent très vite amoureux et décident de fonder un foyer quelques mois plus tard. Le plus diffi cile reste de convaincre leur entourage. A force de discussions, leurs familles fi nissent par accepter le mariage à condition que Lissa ne se convertisse pas et que le mari paye pour une cérémonie à la mosquée. Félix continue à espérer que sa femme ren-contre un jour le Christ, mais il reste persuadé de croire au «même Dieu» qu’elle. Si la ques-tion de l’union entre une musul-

mane et un chrétien est si sensible, c’est aussi parce que la société sénégalaise étant des plus traditionnalistes, les en-fants issus de ces unions mixtes suivent,

à quelques exceptions près, la religion du père. «Mais inévitablement, ils reçoivent les deux infl uences» rapporte le chercheur Mbanga Diallo. Une situation qu’il juge plu-tôt bénéfi que pour la cohé-sion religieuse du pays. «La plupart des chefs d’Eglise sé-négalais sont issus de familles mixtes, comme l’abbé Jacques Seck, grand défenseur du

dialogue interreligieux». Le refus des parents met pourtant souvent fi n à ces romances interreligieuses. Malgré une cohabitation pacifi que entre chrétiens et musulmans, les préjugés persistent entre les deux communautés. Comme en témoigne ces rumeurs des plus inso-lites : on prétend chez les musulmans que les femmes chrétiennes sont les plus fi dèles, tandis que chez les chrétiens on vante la chasteté des musulmanes.

Au Sénégal, musulmans et chrétiens se marient pour le meilleurLa communauté musulmane cohabite en paix avec la minorité chrétienne au Sénégal. Un climat serein qui favorise les ma-riages mixtes interconfessionnels. Unies par leur culture commune, les familles chrétiennes et musulmanes ci-mentent le dialogue interreligieux.

INTERNATIONAL10 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

BREVES ECO

ASIL

E

Il y aura 15 emplois supplémentaires d’aumôniers musulmans débloqués dans les établissements pénitentiaires, selon les prévisions du budget 2013 du ministère de la Justice.15

‘‘«La plupart des chefs d’Eglise sénégalais

sont issus de familles mixtes»

Les époux Diedhiou, couple mixte, élèvent leur fi lle dans le respect des valeurs musulmanes et chrétiennes.

89 millions d’euros supplémentairesLes crédits pour la politique d’asile augmenteront de 89 millions d’euros en 2013 pour financer à son niveau réel l’ac-cueil des demandeurs, selon le projet de loi de finances (PLF) publié vendredi. Globalement, les politiques d’immigration, d’asile et d’intégration sont dotées d’un budget de 670 mil-lions d’euros en 2013, contre 590 en 2012. La hausse vient «d’un effort supplémentaire s’élevant à 89 millions d’euros en 2013». Cette somme est destinée «à l’ouverture de 1.000 places supplémentaires en centre d’accueil des deman-deurs d’asile» et «à fixer les crédits de l’allocation tempo-raire d’attente et d’héberge-ment d’urgence des deman-deurs d’asile».

Page 11: Zaman France N° 233 - FR

Pourquoi 5 millions d’enfants sont sur Facebook ?

Facebook a un vilain petit secret, un nombre ne fi gurant nulle part dans

ses classeurs volumineux. Près de 5.6 mil-lions d’utilisateurs sont des enfants, alors que la société affirme qu’ils ne sont pas autorisés à aller sur le réseau social. Face-book et bien d’autres sites refusent les per-sonnes âgées de moins de 13 ans car la Loi sur la protection de la vie privée des enfants sur le net (COPPA) exige que les sites web accordent un traitement particulier aux en-fants de moins de 12 ans. Facebook refuse pourtant de reconnaître que ses efforts pour bloquer les enfants ne sont pas effi caces. Le problème a pris une nouvelle ampleur avec l’adoption par la Commission fédérale du commerce (FTC) américaine d’une règle-mentation imposant de nouvelles contraintes aux entreprises et aux sites web qui ciblent les jeunes ou qui s’adressent à un public jeune. Facebook, qui compte 955 mil-

lions d’utilisateurs, a déclaré qu’il n’était pas concerné par cette loi, la société interdisant explicitement l’utilisation du site aux per-sonnes âgées de moins de 13 ans. Toutefois, le réseau social a fait des progrès pour iden-tifi er les préadolescents et les exclure du site. Une étude menée par Consumer Reports en juin dernier a montré que Facebook efface chaque année près de 800.000 utilisateurs de moins de 13 ans au moyen d’un système de fi ltrage nivelé que la société refuse de décrire.

Une inscription pas assez fi ltréeL’étude estime toutefois à 5.6 millions le nombre d’enfants sur Facebook, un chiffre qui, d’après les experts, comprend les comptes créés avec l’aide des parents. Les données de Consumer Reports pro-viennent d’une enquête TNS, menée en janvier 2012. «Cela ne nous surprend pas

de voir des enfants de 12 ans surfer secrète-ment sur Facebook», a déclaré le président de la FTC Jon Leibowitz, ajoutant que la situation est «particulièrement compliquée» quand les parents les aident. Un test réa-lisé par Reuters sur le procédé d’inscrip-tion à Facebook montre qu’un enfant peut facilement contourner les paramètres de fi ltrage du site. Facebook refuse de parler des données ou de décrire ses efforts pour interdire l’accès aux enfants. Son porte-pa-role Frederic Wolens a déclaré par mail que Facebook «s’engage à améliorer les protec-

tions pour tous les jeunes en ligne». Larry Magid, membre du comité consultatif de Facebook et co-directeur du groupe Internet Connect Safely, a indiqué que lui et d’autres étudiaient le problème depuis un an et qu’ils n’avaient trouvé aucun moyen de savoir si des enfants étaient en ligne. «La seule solu-tion que je connaisse serait d’accéder à une sorte d’identifi ant national ou à des dossiers scolaires», a-t-il affi rmé. «Nous ne le faisons pas pour de bonnes raisons. [...] Je suis sûr que cela serait relativement facile à faire dans des régimes totalitaires», précise-t-il.

Offi ciellement, Facebook est interdit aux enfants de moins de 13 ans. Pourtant, la facilité avec laquelle ces derniers peuvent contourner les paramètres de fi ltrage fait qu’ils sont envi-ron 5.6 millions à utiliser le célèbre réseau social.

FAMILLE & SANTE11 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

sont sur Facebook ?

Page 12: Zaman France N° 233 - FR

Les facettesdu paysagenature, culture, économie

Présidente : Mireille DELMAS-MARTYGrand Témoin : Régine DEFORGES

Président du salon du livre : Jean-Pierre RIOUX

23 éditione

Festival

International

de Géographie

de Saint-Dié-des-Vosges

Du 11 au 14

octobre 2012

Pays invité : La Turquie

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Page 13: Zaman France N° 233 - FR

Le jardin de Monet arrive à IstanbulJÜLIDE KARAHAN PARIS

A quelques jours de l’ouverture à Istanbul de l’exposition «Jardin de Giverny», qui présen-

tera les œuvres du peintre français Claude Oscar Monet, Zaman a visité les musées parisiens où se trouvaient la maison, le jardin et les œuvres du peintre, en compagnie de la directrice du musée Sakip Sabanci (SSM) Nazan Ölçer. Le parcours a débuté avec le musée de l’Orangerie, au centre de Paris. Là-bas se trouvait le tableau Les nénuphars, offert au gouvernement français et par Monet. La deuxième étape a été le musée Marmottan Monet, où se trouvent les 40 œuvres transférées au SSM : y fi gurent essentiellement des tableaux représentant

des jardins, thème principal de l’œuvre de Monet dans les 30 dernières années de sa vie. Par ailleurs, les por-traits de Monet et de son

épouse Camille signés Au-guste Renoir, des effets

personnels et des photo-graphies vont éga-lement être expo-sés. Le musée Marmottan Mo-net doit sa ri-chesse au fi ls ca-det de Monet,

Michael Monet, qui légua la maison du peintre ainsi que ses tableaux à l’Académie des Beaux-arts en 1966.

Clin d’œil de l’histoireLe peintre français Claude Oscar Monet est né en 1840 à Paris et a grandi au Havre. Alors qu’il dessinait des caricatures avant sa rencontre en 1858 avec le peintre Boudin, il s’est orienté vers la peinture en plein air sous l’infl uence de ce dernier. Après cette rencontre, son occupation première a été d’observer les cours d’eau, le ciel, les arbres et les personnes. Le rassemblement des peintres Monet, Troyon, Pissaro, Renoir, Sisley et Manet est en quelque sorte un clin d’œil de l’histoire. En raison du désintérêt du groupe pour les peintures historiques et religieuses, il a été exclu du Salon de l’exposition offi -cielle de l’Académie et a par la suite ouvert son propre salon nommé Les Refusés. Après qu’un critique ait qualifi é d’«impressionniste» l’œuvre Impression, Soleil Levant, présentée lors d’une exposition tenue dans un atelier de photographie pour la mépriser, le groupe a commencé à être appelé «Impressionniste». Après le musée d’Orsay, Zaman s’est rendu au jardin du peintre à Giverny. Monet a acheté cette propriété en 1891 et a consacré 12 années de sa vie aux fl eurs. Il a probable-ment rassemblé toutes les fl eurs du monde. De 1926 jusqu’à sa mort, il a peint son jardin, les nénuphars, les peupliers, les saules pleureurs et le pont japonais. Une partie sera visible à l’exposition «Jardin de Giverny», qui va ouvrir ses portes à Istanbul.

L’exposition du musée Sakip Sabanci, «Jardin de Giverny», qui ouvrira ses portes du 9 octobre au 6 janvier, présentera les tableaux de Monet. Elle est l’occasion de revenir sur la vie de ce dernier, sa place dans l’histoire de l’art et sur son époque.

CULTURE13 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Les Nénuphars est un des plus célèbres tableaux de Monet.

Page 14: Zaman France N° 233 - FR

CULTURE14 5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

OGM et nucléaire : pour une humanité sans avenir

AGENDA CULTUREL

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POSI

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TRE

TABL

E RO

NDE

François Hollande et la Méditerranée : politique du vide ?Avec Monique Cerisier Ben-Gui-ga, sénatrice honoraire, membre de l’iReMMO et Jean-Yves Mois-seron, chercheur à l’IRD. Un débat organisé par l’Institut de recherche et d’études Méditerra-née Moyen-Orient.Le 9 octobre à 18:00 iReMMO5/7, rue Basse des Carmes75005 Paris

Horovel. La frontière arméno-turqueA travers photos, témoignages et court-métrages, le photojour-naliste turc Erhan Arik décrit son parcours personnel, sa quête de l’histoire de ses ancêtres et de ses frères d’autrefois. Entrée libre.Jusqu’au 28 octobrePéniche AnakoFace au 61 quai de la Seine75019 Paris

YurdaPlus connue sous son nom d’ar-tiste, «Yurda», la peintre Yur-dagül Basarsian expose ses der-nières œuvres.Jusqu’au 31 octobreOffi ce de Tourisme6, place de l’Hôtel de Ville67110 Niederbronn-les-Bains

Révolutions, révoltes... deux ans aprèsUn bilan provisoire du Prin-temps arabe, avec au pro-gramme : «Printemps arabes, automnes islamistes, hivers occi-dentaux ?», avec Alain Gresh (Le Monde diplomatique), «Révolu-tions arabes : d’où vient-on, où en est-on, où va-t-on ?», avec Gilbert Achcar (université de Londres), «Où en est la Syrie ?», avec Basma Kodmani (Arab Re-form Initiative).Le 6 octobre à partir de 10:30iReMMO5/7, rue Basse des Carmes75005 Paris

Rostam et Sohrâb : la voix de FerdowsiD’après le Livre des Rois, de Fer-dowsi, un chef-d’œuvre de la lit-térature mythologique persane, composé sous le règne du sultan turc Mahmoud de Ghazni. Ros-tam, défenseur d’Irân, n’a nul égal au combat. De sa liaison avec une femme de Tourân, pays des Turcs, vient au monde Sohrâb. A l’âge de cinq ans, le jeune prince est déjà fort comme un guerrier adulte… Mise en scène et adap-tation de Farid Paya.Jusqu’au 28 octobre Théâtre de l’Epée de BoisCartoucherieRoute du Champ de Manœuvre75012 Paris

A lire & à voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir... voir...àààààààààààààààààààààààà&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&A lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lireA lire &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&OGM et nucléaire : pour une humanité sans avenir

Tous cobayes ?,réalisé par Jean-Paul Jaud (documentaire,

France, 2012, 1h55).Sortie en salles le 26 septembre.

SEYFEDDINE BEN MANSOUR TUNISLe 22 septembre dernier ou-vrait le huitième département

du Louvre, consacré aux arts de l’Islam. Sous une verrière ondulante due aux architectes Bellini et Ric-ciotti, le nouveau département s’étend sur 3.000 m2 et abrite quelques 19.000 objets répartis sur deux étages dans la cour Visconti. Musée universel par excellence, le Louvre est pour les arts d’Islam un écrin idéal, l’un des rares à même de rendre compte de leur universalité, aussi bien en tant que produits d’une culture qui a porté le fl ambeau de la civilisation humaine, qu’en tant que produits d’une civilisation qui s’est étendue sur la quasi-totalité du monde connu. S’il existe en effet une esthétique propre appelée «arts de l’Islam», qui relève tant du domaine religieux que du domaine profane, elle se décline en une variété de formes et de techniques depuis le Portugal jusqu’au Turkestan chinois. L’unité de cette esthétique relève en dernière analyse de l’interdit relatif de la représentation en islam, qui a favorisé le développement de la calli-graphie et des motifs ornementaux, géométriques ou fl oraux. La repré-sentation fi gurée des hommes et des animaux, si elle est loin de constituer la norme dans le domaine profane, est simplement proscrite dans le domaine religieux (ainsi l’enlumi-nure coranique et la décoration des mosquées). Aussi, si l’art de la mi-niature a pu se développer, dans l’aire persane notamment, il n’existe pas à proprement parler d’art pictu-ral d’Islam. La typologie des arts d’Islam comprend essentiellement l’architecture, les arts du livre et les arts mobiliers, l’art de la calligraphie traversant ces trois catégories. Pa-

pier, céramique, ivoire, bois, cuir, textile, verre, cristal, métaux, pierres précieuses, marbre, pierre, brique et stuc, le génie des artistes et artisans musulmans se sera exprimé à travers une très grande variété de supports. Trait caractéristique des grandes ci-vilisations, ce génie tout islamique est historiquement un creuset dans lequel se sont fondus les savoirs, les techniques et les esthétiques des peuples qui ont embrassé l’islam. Ainsi le dôme du Rocher à Jérusalem (660), dû à des Syriens byzantins, est-il la reproduction avec un décor fl oral et calligraphique spécifi que de la cathédrale de Bosra (plan octogo-nal central avec coupole). Le trans-fert du califat de Damas à Bagdad au milieu du VIIIe siècle marquera le début d’une forte infl uence de l’art iranien, notamment dans l’architec-ture avec l’utilisation de la brique. Mais également dans le travail du bronze, du verre et surtout des céra-miques, dont les célèbres céra-miques à reflets métalliques, que l’on retrouvera très vite dans l’Occi-

dent musulman (mirhab de la Grande mosquée de Kairouan, 670), qui en développera la technique des siècles durant : bien que très marqué par la faïence flamande, l’azulejo portugais en est aujourd’hui l’héri-tier direct. Si l’art du tissu est pour une large part le fait des Egyptiens, celui du tapis est essentiellement celui de l’aire turco-iranienne, et spécialement de l’Anatolie. Ainsi soumis du milieu du VIIe à la fi n du IXe siècle aux infl uences des peuples devenus musulmans, c’est entre le Xe et le XIIe siècle qu’il prendra conscience de lui-même, brillant d’un éclat sans pareil dans les trois siècles suivants (XIIIe-XVe siècle). Il connaîtra un rebondissement au XVIe siècle sous l’impulsion de l’ar-chitecte ottoman Sinan. L’avène-ment à la même époque en Inde d’une dynastie turco-mongole de culture persane, les Moghols, sera également à l’origine d’un des chefs-d’œuvre de l’art d’islam : le célèbre Taj Mahal, qui unira à l’élégance persane, la somptuosité indoue.

Arts de L’Islam : synthèse islamique des arts d’Orient

Œuvre de Muhammad Ibn al-Zayn (Syrie, début XIVe s.), le Baptistère de Saint Louis a servi de cuve baptismale pour les enfants royaux, depuis Louis XIII jusqu’au prince Napoléon Eugène. Il est exposé au musée du Louvre.

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Jean-Paul Jaud se présente d’emblée comme un «ci-néaste citoyen». On lui doit notamment Nos enfants nous accuseront (2008) qui dénon-çait l’usage des pesticides. Ce nouveau fi lm s’en prend également à la tentaculaire Monsanto, multinationale spécialisée dans les OGM (12 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2011). Mais aussi, parallèlement, à cet autre

danger qui guette l’humanité, le nucléaire, – souvent avec la complicité des Etats. Jean-Paul Jaud pose des questions simples : comment se fait-il que les OGM agricoles soient dans les champs et dans les assiettes alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats ? Les études du professeur Séralini sur des rats nourris au maïs NK 603 de Monsanto montrent pourtant

qu’au-delà du 3e mois, les rats développent des tumeurs cancéreuses grosses comme des balles de ping-pong. Com-ment se fait-il que l’énergie nucléaire soit toujours «l’éner-gie du futur», malgré Tcher-nobyl et Fukushima ? Dans les deux cas, l’homme a fait un usage irresponsable de ces technologies. Or la contamina-tion du vivant est irréversible ; et elle est d’ores et déjà réelle.

Page 15: Zaman France N° 233 - FR

OPI

NIO

N15

5 - 11 OCTOBRE 2012 ZAMAN FRANCE

Pour Mümtazer Türköne, le discours prononcé par Recep Tayyip Erdogan, à l’occasion de sa réélection à la tête du Parti de la justice et du développement, avait quelque chose de décevant pour qui s’attendait véritablement à l’annonce de

grands changements.

Congrès de l’AKP : y a-t-il du nouveau ?

La réponse à cette ques-tion varie en fonction du

point de vue de chacun. Ceux qui s’attendaient à ce que le

discours du Pre-m i e r m i n i s t r e consacre un nou-veau départ ont été grandement déçus. Le discours de Re-

cep Tayyip Erdogan ne conte-nait en effet rien de ce que certains ont espéré, voire anti-cipé. Aucune surprise dans ce discours du leader du Parti de la justice et du développement (AKP). Mais un discours puis-samment rhétorique, avec un style et des messages qui uti-lisent effi cacement les ressorts de l’émotion. En termes de contenu néanmoins, rien de nouveau n’a été dit quant aux projets de l’AKP pour l’avenir. Mais c’est le congrès du parti qui, en tant qu’événement, présente en lui-même beau-coup d’éléments nouveaux. Erdogan est un homme poli-tique expérimenté et un stratège à succès. La se-m a i n e d e r -nière, il est appa-ru plusieurs fois à la télévision, où il a délivré au public toutes sortes de mes-sages sensationnels. Il y faisait notamment réfé-rence de manière expli-cite à un possible cessez-le feu avec le Parti des travail-leurs kurdes (PKK), à la pos-sible réactivation du processus d’Oslo, ainsi qu’à la possibilité qu’aient lieu des rencontres avec Abdullah Öcalan. Aucun

de ces messages ne fi gurait par contre dans son discours de-vant le congrès du parti. Ni aucune proposition concrète pour résoudre le problème du terrorisme. Il apparaît mainte-nant évident qu’aussi bien le discours du congrès que les précédentes apparitions à la télévision sont liés aux calculs personnels d’Erdogan. Le «fruit» offert au public du congrès avait été en quelque sorte dénoyauté et équeuté lors des apparitions télévisées qui avaient précédé ; le «pla-teau de fruits» qui a été offert n’en était ainsi que plus at-trayant.

Un congrès à dimension internationaleLe fait que les messages véri-tablement nouveaux et inno-vants d’Erdogan fi gurent tous dans la brochure intitulée 2023 Siyasî Vizyonu (La vision poli-tique de 2023) révèle une autre dimension de ce «plateau de fruits». Ce texte condense en effet en 63 articles l’ensemble des réponses aux questions susceptibles d’être posées. Parmi les nouveaux pas

importants, l’affi rmation que l’initiative kurde sera poursui-vie, comme il est souligné dans «Accès aux services publics dans la langue maternelle», un article qui décrit l’offre de traduction en kurde au sein de la fonction publique. Autre pas important, la création de centres indépendants de supervision de la sécurité. En ce qui concerne la question kurde, le docu-ment à visée pros-pective contient tout, à l’exception de l ’éducat ion dans la langue m a t e r n e l l e . Mais la véritable innovation de ce congrès aura sans doute été sa d imens ion internationale. L’AKP a réussi à transformer le congrès de son parti en assises destinées à exprimer ses propres poli-tiques régionales et l’orienta-tion de sa diplomatie. Pour la première fois, nous voyons des messages diplomatiques occu-per les premières places dans le congrès national d’un parti. En effet, la présence même de Mohamed Morsi, ainsi que le discours qu’il a prononcé, constituent en eux-mêmes un événement diplomatique. La chose vaut également pour le discours prononcé par le chef du Hamas, Khaled Mechaal,

ainsi que pour la grande ovation

qui l’a suivi. De même, les mes-

sages de soutien offerts, depuis le

congrès, aux Kurdes de Turquie par le

président du gouver-nement autonome du

nord de l’Irak, Massoud Barzani.

Les masses déterminent les jeux politiques

Le fait que ces discours n’aient pas eu lieu dans

le cadre d’une conférence internationale, mais dans

celui, national, d’un congrès

du parti au pouvoir est le signe d’une grande nouveauté, non seulement pour la Turquie, mais pour l’ensemble de la région. Les lignes de démar-cation entre politique natio-nale et politique internationale deviennent incertaines, et les masses, à travers ces partis, deviennent un acteur de la po-litique internationale. Le prin-temps arabe marque le début

d’une ère dans la-quelle les masses contribuent enfi n à déterminer le jeu politique et les politiques pu-bliques dans les pays musulmans. Avec son expé-rience en matière de démocratie, la Turquie a contri-

bué à ce processus. S’il n’est pas tout à fait juste de dire que la Turquie est un modèle, il est néanmoins clair qu’elle a encouragé les peuples arabes et qu’elle a contribué à renforcer chez les peuples de la région le sentiment de confiance en soi. Mais peut-être que la contribution la plus importante de la Turquie aura été de faire que l’Occident ne considère pas négativement le réveil arabe. S’ils n’avaient en effet l’exemple de la Turquie, les Etats-Unis n’auraient pas fait autant pression sur l’armée égyptienne pour qu’elle laisse sa place à Morsi à la tête du pays. Le congrès de l’AKP doit être considéré comme un événement qui constitue en soi le signe majeur des chan-gements à l’œuvre en Turquie comme dans l’ensemble de la région. Les sociétés musul-manes se sont engagées sans possibilité de retour dans la voie de la démocratie. C’est pourquoi la Syrie de Bachar al-Assad n’a aucune chance. Il est par ailleurs clair que le monde occidental devra de son côté s’habituer à ce que les politiques publiques soient désormais déterminées par des partis démocratiquement é[email protected]

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sa dimension interna-tionale»

qui s’attendaient à ce que le qui s’attendaient à ce que le

Mümtazer Türköne

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Ces arbitres turcs à la stature européenne

AZIZ OGUZ PARISBien que non qualifi ée à l’Eu-ro 2012, la Turquie n’était pas

pour autant absente de la plus grande compétition européenne de football. L’arbitre Cüneyt Çakir, tout de noir vêtu, a indirectement représenté les couleurs de son pays. Le Turc faisait partie des douze ar-bitres internationaux sélectionnés par l’UEFA pour offi cier à l’occasion du tournoi. La Turquie n’avait plus été présente dans une compétition d’envergure mondiale depuis l’unique match arbitré pendant l’Euro 96 par Ahmet Çakar. Cüneyt Çakir a lui arbitré non pas un, mais trois matchs. Et non des moindres, puisqu’il a officié la demi-finale entre l’Espagne de Xavi et le Portu-gal de Cristiano Ronaldo. D’ailleurs, «dès que nous avons reçu nos convocations pour les compétitions européennes 2012, nous avons été très fi ers», a déclaré Cüneyt Çakir le 3 août au nom de ses camarades, à l’occasion du lancement de la nou-

velle saison, en compagnie des autres arbitres turcs européens. «Nous sommes fiers pour les ar-bitres turcs. Cette mission est très importante parce que cela faisait longtemps que nous [..] n’étions pas présents dans les compétitions internationales. Nous représentons aujourd’hui notre pays de la meil-leure des manières». C’est mainte-nant au tour des footballeurs turcs d’être à la hauteur des espérances de leurs supporters.

Sept arbitres turcs internationauxL’année 2012 a été pleine pour le Stambouliote, qui a arbitré cinq matchs de Ligue de champions, la plus grande compétition du monde des clubs. L’homme de 35 ans a no-tamment dirigé la prestigieuse de-mi-fi nale retour Barcelone-Chelsea. Les observateurs n’ont pas manqué de louer sa très bonne performance, même si cela ne lui a pas suffi à ac-céder à la fi nale. Le dernier à l’avoir fait est Ahmet Çakar en 1993 pour

la victoire de Marseille contre le Milan AC. Cüneyt Çakir concentre toute l’attention sur lui, mais il n’est pas l’unique arbitre international turc. Ils sont en effet six autres à ce niveau ! On retrouve Halis Özka-hya, Tolga Özkalfa, Yunus Yildi-rim, mais surtout Bülent Yildirim, Firat Aydinus et Hüseyin Göçek. Ce dernier a notamment arbitré le dernier match de la France contre la Biélorussie dans le cadre des quali-fi cations pour la prochaine coupe du monde 2014. Les deux autres ont déjà offi cié des matchs de ligue de Champions ou des qualifications pour des tournois internationaux. Firat Aydinus a par exemple dirigé, le 19 septembre, la confrontation européenne entre le Bayern Munich et le FC Valence. Les autres offi cient en Europa League, la «seconde division» européenne. Du côté féminin, le match de Ligue des champion féminine entre Roa IL et BIIK Shymkent, joué le 4 octobre, a été confi é à Deniz Gökçek.

Malgré le visage dernièrement peu glorieux du football turc à l’échelle internationale, plusieurs ar-bitres ont une stature européenne. Cüneyt Çakir vient ainsi d’arbitrer le match Benfi ca-Barcelone, joué le 2 octobre dans le groupe G de la Ligue des champions.

Ces arbitres turcs à la stature européenne

Cüneyt Çakir a arbitré, entre autres, la rencontre Angleterre-Ukraine en match de quali-fi cation pour le mondial 2014 le 11 septembre dernier.