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DIFFUSION RESTREINTE Rapport No. EMA-39 TRADUCTION NON-OFFICIELLE FILE CoPY Ce rapport ne peut être utilisé que par le Groupe de la Banque et les organisations ou personnes spécialement autorisées, et à des fins officielles seulement. il ne peut être ni publié ni cité sans l'autorisation du Groupe de la Banque, lequel ne garantit en aucune manière son exactitude ou son caractère exhaustif. BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT EVOLUTIONS ET PERSPECTIVES ECONOMIQUES DE L'ALGERIE (en trois volumes) VOLUME I RAPPORT PRINCIPAL Le 29 octobre 1971 Departement Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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DIFFUSION RESTREINTE

Rapport No. EMA-39

TRADUCTION NON-OFFICIELLE FILE CoPYCe rapport ne peut être utilisé que par le Groupe de la Banque et les organisations ou personnesspécialement autorisées, et à des fins officielles seulement. il ne peut être ni publié ni cité sansl'autorisation du Groupe de la Banque, lequel ne garantit en aucune manière son exactitude ouson caractère exhaustif.

BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTIONET LE DEVELOPPEMENT

ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT

EVOLUTIONS ET PERSPECTIVES ECONOMIQUES

DE

L'ALGERIE

(en trois volumes)

VOLUME I

RAPPORT PRINCIPAL

Le 29 octobre 1971

Departement Europe, Moyen-Orient

et Afrique du Nord

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EQUIVALENTS DE CHANGE

1 dinar (DA) = 0,2028 EU

1 million de dinars = 202.800 EU

1 dollar EU = 4,93 dinars

1 million de dollars = h.930.000 dinars

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TABLE DES MATIERES

VOLUME I: RAPPORT PRINCIPAL Pages

Données de base

Liste des Tableaux de Texte et des Cartes

Résumé et Conclusions

1. Politique économique et résultats ...................... l2. Plan de développement 1970-1973 ••.................•.. • 133. Population, main-d'oeuvre et emploi ..................... 184. Education et formation professionnelle ... •••••••••••. 285. Finances publiques .................................... 386. Monnaie et crédit ............................. .... 517. Commerce et Finances extérieurs.......................... 57

VOLUME II: SECTEURS PRINCIPAUX

8. Agriculture ........ •.. ...... . ...... .. .... 759. Produits pétroliers et gaz naturel.......•••.• • •• 97

10. Industrie ................... ... ...... . .......... 11h11. Transport.. . . ................... .. .. ......... 14412. Tourisme.. . . . .. . . ............. .................. 147

VOLUME III: ANNEXE STATISTIQUE

Le présent rapport a été rédigé par une mission qui a séjourné en Algériedu 2h novembre au 23 décembre 1970 et dont les membres étaient:

MM. Edmond Asfour Chef de missionMarto Ballesteros Spécialiste de l'économie agricoleWerner Behrens Spécialiste de 1' économie industrielle

(consultant,UNIDO)Necat Erder Spécialiste de l'enseignement et

de la main d'Oeuvre (consultant)Johan de Leede EconomisteBernard Schmutz Economiste

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DONNEES DE BASE

Superficie: 2.381.741 km2

Population, mi-1970 13,8 millionsTaux de croissance, 1966-1970 3,2 par an

Situation politique Pays indépendant depuis 1962;République démocratiqueet populaire

Produit intérieur brutau prix du marché pour 1970 20,8 milliards de DA, soit

4,2 milliards de dollars EU

Taux annuel de croissance réelle1963-1970 6%1966-1970 9%

PIB par habitant 1.500 DA, soit $306

Composition du PIB (en pourcentage du total) 1963 1970 lfAgriculture ~b 12Pétrole et gaz naturel 1 18Autres ressources minières et énergétiques 2 2Industrie et construction 14 24Services non officiels 38 31Services officiels 1 13

100 100

Investissement et épargne (en pourcentage du PIB) 1963-1970moyenne 1970 l]

Formation brute de capital fixe 21 30Variations de stocks 2 1Epargne intérieure brute 22 26Déficit en ressources -1 -5Déficit en ressources pour 1970 1 milliard de DA

Opérations du secteur public (millions de DA) 1967 1968 1969 1970 1/Excédent courant de 1'Etat 5 1~257 2.3Z-8 2-.6Dépenses de développement (budget de l'Etat) -1.501 -2.639 -3.188 -4.650Investissements publics non budgétaires -165 -480 -1.417 -780Amortissement de la dette étrangère -149 -216 -236 -280Déficit global -1.274 -2.128 -2.l93 -3.l7

financé par:l'emprunt intérieur (net)

et l'autofinancemont 328 1.077 336 1.839l'emprunt extérieur (brut) 946 1.051 2.157 1.308

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1967 1968 1969 19701

Monnaie et crédit(fin de Fériode; million de DA)Masse monétaire 7.065 9.311 11.010 11-13h 2/Crédit à l'Etat 2.542 3.352 3-850 5.385 2/Crédit à l'économie 3.467 5.090 7.429 7.313 2/

PrixIndice implicite d'ajustement du PIB -1% +2% +1%

Balance des paiements (millions de DA)Exportations 3.572 4.098 4.500 4.950Importations 2.878 3.600 4.367 5.020Balance commerciale ~~9 -98 133 -70Service (net) -403 -921 -1.116 -1.180Balance des biens et services 291 -?3 - -1.250Transferts courants 184 238Compte courant 346 -239 -745 .

Concentration des recettes d'exportation(en pourcentage des exportations de biens)Pétrole et gaz naturel 77 75 71 65 /Vin 8 9 15 183/

Réserves de devises (fin de période, millionsde DA)

Total des réserves nettes, 2.033 2.453 2.346Réserves nettes de la Banque centrale 1.857 2.162 1.791 1.341

Dette publique extérieure, à fin juin 1970 Total BIRD(millions de 77~

Encours de la dette, y compris lesmontants non déboursés 1.222 17

Encours de la dette (montants déboursésuniquement) 662 17

Service de la dette 70 3

Rapport du service de la dette aux exporta-tions de biens et de services pour 1969 8,5% 0,3%

l_ Provisoire2/ Octobre 1970

3/ Premier semestre de 1970

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LISTE DES TABLEAUX DE TEXTE

Page

1. Investissements et Epargnes bruts 92. Composition des Investissements publics réalisés de 1967 à 1969 et en 1970,

et Prévisions pour la période 1970-1973 153. Population, Main-d'oeuvre, Emploi et Châmage en 1966, 1969 et 1973 21h. Estimation de l'Emploi par Secteur en 1969 et 1973 225. Nombre d'Inscriptions par Niveau et par Année 336. Dé0enses publiques, 1965-1970 397. Investissements de l'Etat et des Entreprises publiques et leur Financement,

1965-1971 428. Dépenses, Recettes et Excédent budgétaires prévus, 1970-73 509. Elements influant sur la Masse monétaire, 1967-70 54

10. Etat récapitulatif de la Balance des Paiements, 1965-1970 5911. Versements au Titre des Prêts et de l'Aide extérieure, 1965-1970 6812. Commerce et Paiements extérieurs, 1969, et Projection, 1970-1973 7213. Utilisation des Terres en Algérie du Nord, par Secteurs, en 1969 7714. Valeur brute de la Production agricole 88

15. Projets de Développement dans le Secteur des Hydrocarbures 10116. Exportations de Pétrole brut: Valeur totale et Prix moyen rapportés par

les Douanes 10h17. Estimation de la Valeur des Exportations de Pétrole brut, 1969-1973 11018. Estimation de la Valeur des E portations de Pétrole, de Gaz et de Produits

raffinés, 1969-1973 11119. Répartition des Entreprises dans les Secteurs des Mines, de l'Energie

électrique et des Industries de Transformation, selon le Régime et laStructure - fin 1968 116

20. Taux de Croissance ajustés des Mines, de l'Energie électrique et des Industriesde Transformation, 1969-1973 119

21. Estimation de l'Emploi dans le Secteur industriel, 1969-1973 12122. Investissement public dans les Mines (a l'Exécution des Hydrocarbures),

l'Energie électrique et les Industries de Transformation 12523. Investissements publics, M(ntants réalisés 1967-70 et Montants prévus

1970-73, dans les Mines, l'Energie électrique, les Industries de Trans-formation et l'Artisanat 127

24. Investissements public et privé dans l'Industrie de Transformation 12925. Consommation d'Electricité en 1969 et Prévisions pour 1973 13h26. Puissance installée correspondant aux Travaux en cours ou projetés 13527. Nombre des arrivées de 1965 à 1970 148

LISTE DES CARTESVis à vis page

AlgérieAlgérie du Nord - Pluviométrie 76Algérie du Nord - Situation des Barrages de Réserves et grands Périmètres irrigués 8hAlgérie - Pétrole et Gaz naturel - Janvier 1971 88Algérie - Ressources minérales 132Algérie - Usines électriques et Réseaux de Distribution 134Algérie - Infrastructure des Transports lh

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ORTUGAL( M e d i e r , o n e o n s eS P A I N ANNABAALGER Tizi Ouzou Bejaïin Skikda TUM

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Main roads ghil zne Bana

-35- --------- Sahara tracks Ohi MnRailways, standard gauge G REu M ôRailways, narrow gauge !d be bbes 5 'iBkraRivers and intermittant streams Oujda DjebelMountain areas DelfaInternational boundaries

o 50 1o0 150 200 Laghouot

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MAURITANIA M NIGER CHAD SUDAN 50 0' 5° B 3°

NOVEMBER 1971 BD35R

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PLSUTrL CONCLUSIONS

i. Après huit années de guerre, l'Algérie obtenait son indépendanceen 1962. Le pays se trouva confronté avec une dégradation sérieuse dela situation économique ainsi qu'avec une pénurie de cadres administratifs,techniques et professionnels. Environ 900.000 Français et autres Européensquittèrent le pays. Aux termes des accords passés avec la France, notam-ment l'Accord d'Alger de 1965, les sociétés françaises continuaient decontrôlerla plus grande partie du secteur pétrolier; la France fournissaitdes cadres techniques et des enseignants et assurait le financement deprojets industriels sous forme de subventions et de prêts. Les Algériensrécupérèrent le contrôle de l'administration ainsi que]a plupart desfermes modernes, les industries et les habitations urbaines; les fermesmodernes furent regroupées en unités autogérées et les exploitationsindustrielles en entreprises publiques. Le gouvernement prit progressi-vement le contrôle des autres intérêts étrangers; les dernières mesuresintervenues en février-avril 1971 étaient le transfert à l'Etat du contrôlemajoritaire des sociétés pétrolières françaises et la nationalisationcomplète des intérêts non algériens dans la production de gaz et le trans-port du pétrole et du gaz.

ii. La politique économique vise non seulement à prendre le contrôledes intérêts étrangers, mais encore à diversifier les échanges, les sourcesde crédit et d'assistance technique, ainsi qu'à assurer un accroissementrapide de la production tout en diminuant les différences de revenu entregroupes de population et entre régions. Pour réaliser ce dernier objectif,l'Etat a adopté un certain nombre de mesures: il a fixé à un niveau peu&levé les plafonds des salaires ainsi que la majorité des loyers dans lesvilles et les prix des biens de consommation essentiels, en même tempsqu'il procédait à une certaine égalisation de ces prix entre les régions;l'enseignement gratuit a été rapidement développé, et les dépenses courantespour l'enseignement ont atteint 8 pour cent du PIB; l'Etat a procédéà des transferts considérables en faveur de certains groupes de population,et a mis au point des programmes spéciaux d'investissement dans les régionsles plus démunies. Pour augmenter la production, les pouvoirs publics ontfait des efforts importants depuis 1966 pour accélérer l'industrialisationet développer le pétrole, le gaz et les autres ressources naturelles;l'investissement public qui représentait 8 pour cent du PIB en 1966 estpassé à 26 pour cent en 1970, tandis que l'investissement total passaitde 12 à 30 pour cent. En outre, et malgré la lenteur des résultats, desefforts constants ont été réalisés en vue d'améliorer la gestion et d'ac-croitre la productivité des entreprises publiques industrielles et agricoles.De même, des efforts importants ont été entrepris en vue d'étendre et d'accélé-rer la formation technique nécessaire pour un certain nombre d'emplois, enmême temps que l'on développait l'enseignement et la formation professionnelleen général.

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- i -

iii. Le Gouvernement a instauré la planification centralisée del'investissement, de la production et de la distribution dans lesecteur public en expansion. Les principaux instruments de cetteplanification ont été les Plans de développement triennal (1967-69) et quadriennal (1970-73), ainsi que le contrâle par l'Etatdes exploitations agricoles autogérées, des entreprises publiquesdans l'industrie, les mines, les transports et les autres secteurs,du commerce extérieur (à l'exclusion du pétrole), d'une partimportante du commerce intérieur et, enfin, des prix et du crédit.Pour financer le volume croissant des investissements, l'épargnebudgétaire a été augmentée à partir de 1966 et a couvert lamoitié des besoins de financement, l'épargne privée en couvraitun tiers et les crédits étrangers et les tirages sur les réservesde change le reste. La pression de la demande sur les ressourcesdisponibles a été contrÔlée en maintenant à un niveau peu élevéle budget de la défense ainsi que les autres dépenses courantes;Cet effort a été facilité par le fait qu'il n'y avait pas urgenceà compléter l'infrastructure existante ou le nombre de logementsurbains.

iv. La production a enregistré une reprise lente à partirdu bas niveau où elle se situait en 1963. En 1966, l'augmentationde 55 pour cent de la production de pétrole (avec l'ouverture d'unnouvel oléoduc) a été contrebalancée par une chute de la productionagricole résultant d'une mauvaise récolte. En 1967, le retourà une récolte normale contribua à augmenter de 6 pour cent le PIBaux prix courants. Celui-ci a encore augmenté de 10 pour cent en1968 et de 8 pour cent en 1969 grâce à une accélération des investis-sements (en même temps qu'à l'utilisation de la capacité inactive).En 1970, la croissance relativement lente de la production de pétroleet le léger déclin de la production agricole ont contrebalancé enpartie la poursuite de l'expansion rapide enregistrée dans lessecteurs industriels et de la construction; la croissance du PIBn'a été que de 5 pour cent aux prix courants. Quant au taux decroissance réelle, ils devraient être d'environ 1 pour cent in-férieurs aux taux précédents. Pour l'ensemble de la période 1963-1970, les secteurs qui ont enregistré les taux de croissance lesplus élevés sont ceux du pétrole, des industries manufacturièreset de la construction, alors que l'activité agricole connaissaitune certaine stagnation.

v. Les consommations privées et publiques ont augmentérespectivement en moyenne de 5,2 et 5,6 pour cent par an de 1963à 1970, alors que le PIB enregistrait un accroissement de 6 pourcent. Quant au taux d'épargne, il est passé de 18 pour cent duPIB en 1963 à 26 pour cent en 1970. C'est de 1967 à 1969 que

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l'épargne a enregistré la croissance la plus élevée, le secteurpétrolier y contribuant pour un tiers environ. L'excédent courantdu budget ordinaire a augmenté rapidement après 1967, passant de 500millions de dinars à 2,6 milliards de dinars en 1970. L'épargne dusecteur privé et l'épargne transférée des entreprises publi4ues ontété en hausse légère, représentant un peu plus de la moitié del'épargne totale en 1970; toutcfois, cette épargne est constitutéepour une part importante par les bénéfices des sociétés pétrolièresétrangères qui ont été transférés à l'étranger pour la majeure partie.

vi. Après l'indépendance, les investissements privés, surtoutceux des sociétés pétrclières étrangères, ont connu un ralentissementmarqué, entraînant une chute du taux d'investissement de 21 pourcent du PIB en 1963 à 12 pour cent en 1966. Les investissements autitre du Plan triennal (1967-1969) ont porté ce taux à 27 pour centdu PIB, dont h pour cent pour les investissements privés. Lechiffre effectif des investissements s'est élevé à 9,4 milliards..de DA, soit 86 pour cent de l'objectif du Plan, avec une concentra-tion dans les secteurs pétrolier et -industri'el; l'enseigne-ment et la formation professionnelle en recevaient également unepart importante. En 1970, pemière année du Plan quadriennal (1970-73), les investissements fixes ont atteint 6,3 milliards de DA, soit30 pour cent du PIB. L'investissement public s'est élevé à 5,4milliards de DA (86 pour cent du total et 84 pour cent de l'objectifprévu), l'industrie et l'enseignement enregistrant la concentrationla plus forte, tandis que les transports, les mines, le logement etle tourisme bénéficiaient d'accroissements sensibles par rapportaux faibles niveaux connus antérieurement.

vii. Le Plan quadriennal (1970-73) a autorisé des investis-sements publics s'élevant à 27,7 milliards de dinars (5,6 milliardsde dollars) et a fixé à 9 pour cent l'objectif de croissance annuelledu produit national en valeur réelle. Les objectifs de productionsectoriels ne sont pas irréalistes; cependant, il se peut que leurréalisation soit affectée par certains retards dans l'exécution desprojets ainsi que par des pressions, à court terme, sur les ressourcesfinancières et en main-d'oeuvre qualifiée. La répartition des in-vestissements prévus par le Plan s'établit comme suit: 15 pour centrespectivement pour l'agriculture et le secteur pétrolier, 30 pourcent pour l'industrie, l'énergie et les autres branches minières,et 12 pour cent pour l'enseignement et la formation professionnelle.Le Plan ne prévoit aucun crédit pour deux projets de grande en-vergure (exportation de gaz et construction d'une raffinerie), pasplus que pour certains programmes spéciaux de développement régional;il est possible que pendant la durée du Plan les dépenses afférentesà ces p:rjets et programmes atteignent 4,4 milliards de DA. Lecontrôle total exercé par l'Etat sur le secteur du pétrole et du gaz

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- iv -

depuis le mois de février 1971 se traduira également par uneaugmentation de l'investissement public dans ce secteur. En outre,il est probable que l'exécution matérielle des projets entraîneraune augmentation considérable des investissements relatifs à bonnombre d'entre eux, étant donné que les prix à l'importation desbiens d'équipement sont en hausse et que dans certains cas l'ona sous-estimé les coûts. Il se pourrait donc que l'investissementpublic nécessite des fonds d'un montant largement supérieur àl'objectif du Plan, et s'accompagne d'une augmentation des importa-tions et de la consommation. Toutefois, il est probable égalementque les revenus de l'Etat et les recettes de change dépassent aussiles prévisions, compte tenu notamment de la hausse des prix dupétrole à l'exportation et du contrôle exercé par l'Etat sur lesrecettes d'exportation (voir par. xiii et xv).

viii. Le niveau élevé du ch8mage aussi bien dans les villesque dans les zones rurales pose de graves problèmes. Selon lesestimations, en 1969, le chômage urbain touchait 30 pour cent dela population active des villes alors que le pourcentage du sous-emploi dans les campagnes était de 50 pour cent. La stratégie dudéveloppement n'y accorde pas une grande priorité, considérantqu'il s'agit là d'un problème à long terme devant être résolupar l'industrialisation rapide. Le taux élevé de la croissancedémographique, que l'on estime à 3,2 pour cent par an, entretientl'excédent de main-d'oeuvre; dans les villes, ce taux s'accroftencore du fort volume d'émigration provenant des zones ruraleset qui vient grossir d'environ 5 pour cent chaque année le chiffrede la population urbaine. On s'attend qu'en 1973, le sous-emploisoit ramené à h2 pour cent et que le chômage urbain enregistre luiaussi une légère diminution, sans qu'il y ait toutefois une baissedu niveau absolu. Ces prévisions admettent la poursuite d'uneémigration constante (d'un éffectif brut de 35.hOc personnes .par an), qui soulage le marché du travail, ainsi qu'une augmentationdu nombre des jeunes en âge de travailler qui poursuivent leursétudes et de celui des hommes accomplissant leur service national.Le nombre des emplois devrait augmenter de 4,5 pour cent par an.Les nouveaux emplois seraient créés en majorité par le programmede travaux entrepris dans les zones rurales, et par l'expansiondu secteur de la construction et de la fonction publique.

ix. L'Algérie connaît une pénurie sérieuse de personneltechnique dans l'industrie et l'agriculture, de techniciensindustriels au niveau moyen et d'enseignants qualifiés à tous lesniveaux. A l'heure actuelle 65.000 étrangers occupent lesemplois supérieurs de techniciens et de cadres. Pour répondre audéveloppement rapide des besoins,un programme de formation fonction-nant sur un rythme et à une échelle peu communs a été lancé cesdernières années; il est encore accéléré dans le cadre du plan qui

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vise à produire h8.000 techniciens et cadres alors que, selon lesestimations, il en faudrait 68.000 durant 1970-1973, ce qui signifiequ'il faudra faire appel à un nombre toujours plus important detechniciens étrangers. Le résultat de l'effort de développement serafonction,dans une large mesure, de la réussite de ce programme. Pen-dant la période de construction des projets, les entreprises réalisantles travaux assurent la formation technique d'un personnel capable deremplir des tâches déterminées. Les instituts technologiques (quisont d'anciennes écoles normales transformées) dispensent un en-seignement pratique mais diversifié dans des domaines tels que l'agri-culture, la planification, la comptabiblité et le commerce. La forma-tion est également assurée dans d'autres domaines par les ministèrestechniques et par des séjours d'étude à l'étranger.

x. L'Etat a entrepris un effort intensif d'expansion dusystème d'enseignement qui doit non seulement fournir des candidatscapables de suivre des cours de formation professionnelle, maisencore répondre à des objectifs sociaux plus larges, tels que,l'enseignement général rLpidencnt eccessible à tous, et l'utilisa-tion de la.laguo arabe. Les dépenses totales d'enseigne-ment et de formation seront portées du taux élevé de 8 pour cent duPIB qui était déjà le leur en 1969 à 11 pour cent en 1973. On s'at-tend que le chiffre des écoliers des classes primaires passe de 1,7à 2,6 millions, le chiffre total de la population scolaire passantde 1,9 à 3,1 millions d'élèves. Toutefois, le système souffre d'unepénurie sérieuse d'enseignants qualifiés et de moyens administratifs,du coût relativement élevé de la construction scolaire, d'un tauxélevé de redoublants et de déchets, du caractère trop général desprogrammes dans les petites classes, et de la faiblesse de l'organisa-tion de l'enseignement technique et supérieur.

xi. Depuis l'indépendance, le secteur public a connu uneexpansion considérable, la propriété et le contrôle de la plus grandepartie du secteur agricole moderne, de l'industrie, des transports,des banques et du commerce cxtérieurétant assurée désormais parl'Etat. Dans le secteur public, la valeur ajoutée a atteint 60 pourcent du PIB en 1969. Les entreprises publiques transfèrent au budgetla plupart de leurs bénéfices bruts, et tous les investissementspublics doivent être soumis à l'approbation du Ministère des Financeset du Secrétariat d'Etat au Plan. L'accroissement des recettes pro-venant du pétrole, des entreprises publiques et de la fiscalitéindirecte,d'une part, et d'autre part le contr6le strict exercésur les dépenses courantes (à l'exception de l'éducation), se sonttraduits par un excédent budgétaire croissant; celui-ci est passéd'un montant très faible en 1965 à 2,6 milliards de dinars en 1970,ce qui correspond à peu près aux recettes que l'Etat tire du pétroleplus les transferts provenant des entreprises publiques. Les investis-sements publics se sont aussi multipliés, passant de 1,7 milliard de

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- vi -

dinars en 1967 à 5,h milliards en 1970, soit 'équivalent de26 pour cent du PIB. Les investissements publics qui, en 1967,étaient finnncés pour un.ticrs par l.',.cédent bud-étaire, l'nt été --urpresque la moitié en 1969 et 1970. Toutefois, le déficit detrésorerie a enregistré une hausse considérable en valeur absolue,passant de 600 millions de dinars en 1966 à 3,1 milliards en 1970;le déficit pour 1970 a été financé dans la proportion de 1 milliardde dinars par les emprunts nets extérieurs contractés par le Trésor,de 1,8 milliard de dinars par l'emprunt local (principalement auprèsde la Banque centrale) et de 900 millions de dinars par les empruntscontractés par les entreprises publiques(en grande partie sous formede crédits-fournisseurs étrangers). L'accroissement exceptionneldes emprunts auprès de la Banque centrale en 1970 traduisait lesbesoins en devises étrangères, et s'est accompagné d'une diminutiondes réserves en devises étrangères de plus de 500 millionsde dinars.

xii. En 1971, l'excédent budgétaire devrait enregistrer unehausse importante: en février 1971, les sociétés pétrolières françaisesont versé 600 millions de dinars au titre de leurs arriérés d'impôt;en outre, les bénéfices provenant du pétrole et la part de l'Etatà ces bénéfices devraient augmenter à la suite des accords de Téhéranet de Tripoli sur les prix de référence,et des mesures de contrôledécrétées par l'Algérie. Etant donné qu'il est peu probable que lesdépenses d'investissement augmentent de manière sensible, les besoinsd'emprunt intérieur et extérieur devraient diminuer. Cependant,cette observation serait cffectée au cas où le ralentissementactuel de la production et des exportations de pétrole devrait sepoursuivre en 1971.

xiii. Compte tenu de ces changements, et en admettant que lesexportations de pétrole retrouvent leur niveau normal avant la finde l'été 1971, on estime, à titre d'exemple, que les recettesbrutes de l'Etat provenant des secteurs du pétrole et du gaz pourraientpasser de 1,8 milliard de dinars en 1970 à 3,3 milliards dedinars en 1971 (y compris 600 millions de dinars d'arriérés d'impôt),4,0 milliards de dinars en 1972 et 5,0 milliards en 1973. Toute-fois, compte tenu des responsabilités plus étendues assumées doréna-vant par l'Etat, la part représentée par celui-ci dans les investis-sements pour le secteur pétrolier devrait dépasser le niveau prévupar le Plan, probablement de 500 millions de dinars par an, ajoutantainsi 2 milliards de dinars à l'objectif d'investissement du Plan.Si les autres impôts suivent les tendances de ces dernières années,et que l'augmentation annuelle des dépenses courantes ne dépasse pas8 pour cent, il se pourrait que l'excédent budgétaire dépasse17 milliards de dinars et assure ainsi le financement de plus de60 pour cent de l'investissement prévu pour la durée du Plan (1970-1973). Ceci laisserait plus de 12 milliards de dinars à financer

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au moyen de l'emprunt intérieur et extérieur. Au cas où desprojets importants d'exportation de gaz et de raffinerie seraientréalisés durant la période du Plan les besoins d'emprunt intérieuret extérieur seraient portés à presque 15 milliards de dinars (em-prunt intérieur pour la plus grande partie). Un*développementfavorable de la balance des paiements dû surtout à des recettespétrolières plus élevées (voir para.xvi ci-après), pourrait avoirpour conséquence un besoin très faible d'enprunt extérieur net,excepté à court terme. Ceci créerait une forte pression sur lesressources intérieures et demanderait des efforts particuliersen vue d'accroÎtre l'épargne privée et l'emprunt public intérieur.

Xiv. La balance des paiements qui faisait ressortir desexcédents importants pour 1966-68 (résultant surtout de l'augmenta-tion des exportations de pétrole et d'un strict contrôle exercésur les importations), a enregistré des déficits de 400 et530 millions de dinars pour 1969 et 1970 respectivement. Le ré-sultat est que les réserves nettes en devises de la Banque centrale,qui avaient augmenté à 2,2 milliards de dinars à la fin de 1968(importations pour sept mois) sont tombées à 1,3 milliard-de dinarsà la fin de 1970 (soit la valeur des importations pour trois mois).Cette chute a été due principalement à l'augmentation des importa-tions de biens d'équipement, de produits semi-finis et de servicesnon facteurs (tous ces postes traduisant l'accélération des investis-sements et des coûts de transport), à laquelle est venue s'ajouterune diminution des entrées nettes de capitaux. Depuis 1966, ledéficit net au titre des services facteurs s'est révélé relativementstable, à unviron 500 millions de dinars par an. Les paiements netsau titre'.des revrnus d'investissements (plus de 1 milliard de dinarspar an, pour la plupart sous formo de recottea-,du pétrole non rapatriées)et les paiements nets au titre de l'assistance technique (200 millionde dinars) ont été supérieurs aux recettes provenant des virementseffectués par les Algériens travaillant à l'étranger (800 millionsde dinars).

XV. Les entrées brutes de capital enregistrées ont été enmoyenne d'environ 700 millions de dinars par an de 1965 à 1970,tandis que la moyenne des emprunts non enregistrés contractés parles entreprises publiques a dépassé 1 milliard de dinars par an(provenant en majeure partie de la France, du Japon et de l'Italie).Les entrées de capitaux enregistrées ont concerné le Trésor dans laproportion de moins de 60 pour cent (provenant en majeure partie dela France, des pays du CPFM et du Koweit), et dz capitaux privésdans la proportion de 30 pour cent (provenant en majeure partiedes sociétés pétrolières). Le montant des dons officiels est tombéde 300 millions de dinars à h0 millions de dinars entre 1965 et 1970,à la suite d'une diminution de l'aide budgétaire accordée par la

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France et de la suspension de l'aide alimentaire des Etats-Unis

à partir de 1967.

xvi. Les projections relatives aux échanges et qui figurent dansle Plan faisaient ressortir un déficit du compte courant de 1 milliardde dinars pour la période de 1970 à 1973; celui-ci résulte en grandepartie d'une amélioration modérée des exportations (produits pétrolierset mpnufacturés), d'un contrôle des importations et d'une détériora-tion du compte des services. On s'attend désormais que les importationsde biens d'équipement et de produits semi-finis dépassent, durant lapériode du Plan, les prévisions (de 3,5 milliards de dinars), en mêmetemps que les exportations de produits pétroliers et de gaz pourraientelles aussi dépasser les prévisions de 3,8 milliards de dinars (selonl'hypothèse que l'on adopte pour les prix à l'exportation du pétroleet la date de reprise complète des exportations). Il est possiblequ'entre 1969 et 1973, ces exportations enregistrent une hausse quiles fasse passer de 3.0 milliards de dinars en 1969 à 3,3, 3,6, 5,2et 6,2 milliards de dinars respectivement. Cependant, la réductiondes rapatriements de fonds par les compagnies étrangères devraiententraîner une amélioration considérable des opérations de services.Sur la base de l'hypothèse formulée au sujet des exportations depétrole, la balance de paiements en compte courant (marchandises etensemble de services) pourrait se solder par un excédent accumulé de1.9 milliard de dinars durant la période 1970-73, au cas où les deuxgrands projets (exportation de gaz et raffinerie de pétrole) neseraient pas réalisés, et de 100 millions. en cas de réalisation deces projets. Compte tenu d'environ 2 milliards de dinars pourl'amortissement de la dette extérieure et de 1 milliard de dinarspour des obligations d'indemnisations et l'accroissement des réservesde change au cours de la période, l'apport financier brut extérieurdevrait être de l'ordre de 1 milliard (respectivement 3 milliards)de dinars. L'apport moyen annuel serait respectivement de $50 milliardset de $150 million, contre $230 millions par an empruntés effectivement

1 Tau cours des cinq dernières années. Le niveau de l'emprunt pourraitbaisser sensiblement après 1971.

xvii. Le montant de la dette extérieure publique et garantie parl'Etat (dette déboursée uniquement) s'établissait à 660 millions dedollars EU à fin juin 1970. Le service de la dette était dqeùviron70 millions de dollars EU en 1970, représentant 8,5 pour cent desexportations et des services nets. Le volume important d'empruntà moyen terme contracté au cours des dernières années augmentera demanière sensible le service de la dette dans les prochaines années;mais cette augmentation sera contrebalancée par l'augmentation prévuedes exportations. L'Algérie devrait avoir une capacité importanted'assurer le service des dettes extérieures qui seront contractéesà long terme et aux conditions du marché.

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CHAPITRE 1

POLITIQUE ECONOMIQUE ET RESULTATS

Politique économique

1. Avant 1962, date de l'accession du pays à l'indépendance,l'économie de l'Algérie était étroitement liée à celle de la France.Près de 250.000 Algériens travaillaient en France, principalement surles chantiers de construction et dans les usines, et 900.000 Européensenviron (dont une majorité de Français) vivaient en Algérie où ilspossédaient la plupart des exploitations agricoles modernes, des in-dustries et dos autrcs activités.La production de l'Algérie et seséchanges (vin, fruits et hydrocarbure) étaient orientés dans unelarge mesure vers le marché français. La presque totalité des postesde commande dans l'administration et le secteur privé étaient occupéspar des Français. Après huit ans de guerre, l'Algérie obtenait sonindépendance en 1962, ce qui entraînait un exode massif de la popu-lation d'origine européenne.

2. Le nouveau Gouvernement algérien issu du mouvement révo-lutionnaire opta en faveur du système du parti unique; il choisit dereconstruire le pays sur une base socialiste. Il se trouva confrontéavec une dégradation sérieuse de l'économie, alors qu'en même tempsla stabilité de l'appareil administratif se trouvait menacée. Laprise en charge des responsabilités et, plus tard, l'exécution despditiquges* économiques et du développement se sont effectuées demanière relativement souple. Dans l'administration, tous les postesde responsabilité furent confiés à des Algériens, tandis que beau-coup d'experts étrangers étaient nommés aux postes plus techniques.Ces experts étaient fournis par la France qui continuait d'envoyerégalement un nombre important d'enseignants. L'Algérie faisaitappel à des consultants étrangers partout où elle le jugeait nécessaire.Un système d'autogestion fut instauré pour remplir les postes laissesvacants à la tête des entreprises, spécialement dans les grandesfermes modernes abandonnées par les Français. Dans l'industrie, lesystème d'autogestion apparut moins praticable; la majorité des entre-prises industrielles fut absorbée par le secteur public, à l'exceptiondes plus petites d'entre elles. En dehors du secteur du pétroledont la gestion continuait jusqu'à ces derniers mois d'être assuréeen grande partie par des sociétés françaises, la plupart des activi-tés industrielles, financières et commerciales modernes étaientprogressivement reprises par des entreprises publi.qws ou en toutcas passaient sous leur contrôle.

3. La politique économique de l'Etat traduit ses objectifsfondamentaux dans le domaine politique et social,qui sont d'augmenterla production (et, à un stade ultérieur, le niveau de la vie), deréduire les différences de revenu entre groupes de population etrégions, et de consolider l'indépendance économique du pays.

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4. Les principaux instruments de la politique visant à augmen-ter la production et le niveau de vie sont le budget ordinaire etle budget d'investissements. Alors que les dépenses courantes pourl'éducation et les services sociaux ont augmenté rapidement cesdernières années, :les dépenses et les affectations pour investis-sements ont enregistré un accroissement encore plus rapide du faitdes plans de développement. En 1967-69 a été lancé le "Pré-plan"triennal, qui a été suivi d'un Plan quadriennal couvrant la période1970-1973. Les dépenses pUiiques effectives d'investissement sontpassées de 8 pour cent du PIB en 1966 à 26 pour cent en 1970, tandisque le tair global des investissements rassait'.de 12 à .q pour cent.

5. Compte tenu de la capacité limitée du capital privé localet du fait qu'après l'indépendance l'Etat a acquis une part consi-dérable du capital national, il a été jugé nécessaire, pour accélérerle développement économique, de centraliser l'investissement et deplanifier la production. Le choix d'une stratégie de développementest fortement influencé par les ressources dont est doté le pays etle désir qu'il a d'arriver i l'indépendance économique. Les ressourceslimitées en eau pour l'irrigation et la stagnation de l'agriculturetraditionnelle ont amené les pouvoirs publics à s'intéresser à l'ex-ploitation des gisements miniers, de pétrole et de gaz notamment, età l'industrialisation. Il s'agit non seulement d'explorer et d'exploiterles réserves minières, mais surtout de les traiter sur place dans toutela mesure du possible. Priorité est accordée à l'industie "de base",et notamment aux hydrocarbures, à la fonte, à l'acier et aux produitschimiques qui peuvent constituter l'infrastructure d'autres industriesintégrées. L'exiguité du marché local constitue un handicap. L'in-dustrie du pétrole, du gaz, et de la pétrochimie sont largementorientées vers l'exportation et, pour être concurrentielles, fontappel à des techniques modernes capitalistiques et épargnant la main-d'oeuvre. En outre, l'on a développé des industries comme le textileet la chaussure qui sont susceptiblesde remplacer les importations.

6. On a estimé que le développement agricole constituait unproblème à plus long terme; l'objectif à moyen terme consiste à re-structurer la production et à augmenter la productivité afin d'êtreen mesure de répondre de plus en plus aux besoins intérieurs et dedépendre dans une moindre proportion des exportations de vin.

7. Le chômage a lui aussi été considéré comme un problème àlong terme. Au cours de la période du Plan, on compte surtout surle niveau plus élevé de l'activité dans la construction et sur leprogramme d'industrialisation pour atténuer le ch6mage dans lesvilles et en réduire sinon le niveau absolu du moins le taux élevé;le développement du secteur agricole, le reboisement, les programmesd'emploi ruraux et les programmes spéciaux régionaux devraient ra-lentir l'exode en direction des villes et abaisser le taux dechômage dans les zones rurales.

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8. Le gouvernement a déclaré à plusierus reprises que le capitalprivé avait un rôle important à jouer dans le développement économiquede l'Algérie, à la condition de rester dans les limites fixées parla politique socialiste de l'Etat. Les investissements privés béné-ficient des avantages fiscaux prévus par un code des investissements,mais le crédit reste rare. Une priorité absolue est accordée au pro-gramme d'investissement public. L'Algérie fait bon accueil au capitalétranger sous forme de prêts directs à moyen ou à long terme, maisnon pas d'investissements qui, ultérieurement, résulteraient en unecharge lourde pour la balance des paiements. Les entreprises mixtessont acceptées dans la mesure où elles procurent des connaissancestechnologiques ou des débouchés sur les marchés étrangers.

9. Des efforts considérables sont fait pour financer les in-vestissements dans le cadre du Plan quadriennal, en faisant trèslargement appel à l'épargne locale. Les principales sources de fi-nancement sont l'excédent budgétaire de l'Etat et l'épargne des entre-prises publiques; mais la mobilisation de l'épargne privée estassurée également grâce au contrôle total de l'Etat sur les institu-tions financières. Toutefois, l'accélération du rythme des dépensesde développement et la hausse des prix du matériel importé ont en-trainé, depuis 1969, des besoins croissants en devises que ne pou-vaient satisfaire les exportations Du les emprunts étrpngers à leurniveau antérieur. L'Etat a eu recours de plus en plus aux crédits-fournisseurs et a commencé à tirer sur les réserves en devises.Il a besoin désormais de. prêts à long terme pour maintenir cesréserves et rémédier au profil inégal de la dette extérieure.

10. La réalisation des objectifs futurs d'investissement dé-pend dans une large mesure du maintien de l'épargne intérieure auniveau élevé qui est le sien actuellement. Ces dernières années,le gouvernement a suivi une politique d'austérité aux niveaux dela consommation tant privée que publique; mais il est possibleque les pressions, nées des objectifs éducatifs notamment, accélèrentla croissance de la consommation du secteur public. D'autre part,le taux d'épargne dépendra fortement de la productivité des entre-prises d'Etat et de la politique de prix applicable à leur production.Le secteur du pétrole et du gaz constitue la source principale decette épargne, mais d'autres branches des industries extractives etmanufacturières prennent de plus en plus d'importance. Jusqu'àprésent les entreprises agricoles autogérées n'ont guère con-tribué à l'épargne intérieure, et beaucoup d'investissements in-dustriels n'ont pas encore porté leurs fruits. Il faut relever queles cadres de gestion sont soigneusement sélectionnés, et que lespouvoirs publics sont en train d'instaurer de stricts contrôlesfinanciers et de rendement sur les entreprises publiques. Parcontre, la politique des prix a visé jusqu'à présent à la stabili-sation des prix, notamment pour les biens de consommation essentiels.

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11. L'un des principaux objectifs de la politique duGouvernement algérien consiste à réduire les différences de revenuentre les groupes de population et les régions. Un plafond a étéfixé pour les traitements (2h.120 dinars par an), en même temps quela main-d'oeuvre non qualifiée bénéficie d'un salaire minimum. En-viron un million de travailleurs salariés bénéficient d'un régimede sécurité sociale, bien que celui-ci ne couvre pas les groupes derevenu les plus faibles. En outre,,des avantages très substantielsexistent sous forme de gratuité de l'enseignement, de service de lasanté et de transfer.t budgétaires en faveur de certains groupes depopulation ou régions.

12. Il existe des différences impcrtantes entre les régions,qui traduisent l'inégalité des ressources et du niveau de dévelop-pement économique. Dans les régions plus pauvres de l'intérieur,l'exode vers les villes ou les emplois à l'étranger constituent;souvent la seule manière d'échapper à un faible niveau de vie.L'assistance apportée aux régions consiste en transferts de fondsprélevés sur le budget en faveur des administrations locales. Deplus, les prix des biens de consommation de base sont stabilisésau même niveau dans toutes les régions, et les pertes sur les ventesdans les régions éloignées sont couvertes par un fonds de péréquationauquel contribuent les zones du nord à forte densité de population.

13. Du point de vue du développement régional, les programmesspéciaux d'investissement intégré qui ont été préparés pour certainesrégions constituent un élément significatif. Ouatre de ces pro-grammes, représentant une dépense de 2,3 milliards de dinars, figurentaux plans de développement de 1967-69 et 1970-73 (Sud, 300 millionsde dinars pour 1966-69; Aurès, h50 millions de dinars pour 1968-70;Kabylie, h50 millions de dinars pour 1968-72 et Médéa, 1 milliardde dinars pour 1969-72). En outre, une dépense hors plan d'un mon-tant total de 2,7 milliards de dinars a été approuvée (1 milliardde dinars pour Tlemcen et 1,7 milliard de dinars pour Sétif durant1970-7h). Un nouveau programme spécial d'un montant de 1 milliardde dinars environ pour la région de Saida est actuellement à l'étude.Mis à part ces programmes, un effort particulier est entrepris pourdiffuser l'éducation dans les zones rurales, et un certain nombred'études sont en cours pour sélectionner des zones industrielles,regrouper et installer laýpopulation rurale et procéder à l'éla-boration d'un code de réforme agraire. Les prérogatives des ad-ministrations locales pour la préparation et l'exécution des plansd'investissement seront élargies conformément à un code de 1969(wilaya): les départements pourraient proposer de nouveaux projets,seraient consultés sur leurs différentes phases et procèderaient àleur coordination avec l'organisme central de planification grâceaux commissions régionales de planification.

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14. La politique traduisant le désir de l'Algérie de consoliderson indépendance économique est surtout incorporée dans la série demesures qui ont fait passer sous contrôle algérien total ou majori-taire les différents biens étrangers situés en territoire algérien;la dernière en date a été la nationalisation, avec promesse d'in-demnisation, de la différence jusqu'à concurrence de 51 pour centdu capital, des compagnies pétrolières françaises, et la nationalisa-tion complète du gaz et du transport du pétrole et du gaz. Lapolitique économique vise également la diversification des échanges(sources d'approvisionnement et marchés) et des sources d'empruntétranger et d'assistance technique.

Production

15. Bien que partant d'un niveau relativement peu élevé, laproduction annuelle a augmenté en moyenne de h pour cent seulementen termes réels entre 1963 et 1966 (Tableau 2.1). En 1966, lesconséquences d'une augmentation de 55 pour cent de la production dusecteur pétrolier (avec la mise en service d'un nouvel oléoduc) surla croissance globale ont été largement contrebalancées par une ré-colte très médiocre dans le secteur agricole.

16. Afin d'accélérer la croissance de l'économie, les pouvoirspublics ont lancé,en 1967,un programme d'investissement triennal(1967-1969). Ce programme n'a eu qu'une faible incidence sur laproduction durant la première année: l'augmentation de 6 pour centde la production en 1967 traduisait principalement le retour à unerécolte normale plutôt qu'un niveau général d'activité substantielle-ment plus élevé. En 1968 et 1969, l'économie algérienne atteignitun rythme de croissance plus rapide, les taux: annuels étant de 10et 8 pour cent respectivement aux prix courants. 1/ L'investissementpublic a triplé entre 1967 et 1969, avec pour conséquence une aug-mentation annuelle de 30 pour cent des activités de construction.La valeur ajoutée des industries manufacturières s'est accrue de 40pour cent environ par an (grâce notamment à l'utilisation de lacapacité disponible et à l'achèvement de nouveaux projets, en particu-lier dans les textiles et la chaussure). La croissance des secteurspétrolier et agricole s'est poursuivie (de 6 et 4 pour cent respective-ment), alors que le secteur des services ne participait à la croissancegénérale que de manière plus limitée, à cause peut-être de l'aug-mentation modeste de la consommation privée.

1/ Les comptes nationaux préparés par le Secrétariat d'Etat auPlan sont encore provisoires. Bien que les chiffres ne per--mettent pas . une analyse détaillée, on estime qu'ils tra-dùisent les tendances générales de l'économie algérienne.

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17. Bien qu'en 1970, le niveau des investissements ait étéexceptionnellement élevé, dépassant le milliard de dollars EU, leproduit global a augmenté de 5 pour cent seulement aux prix courants.Presque tous les secteurs, à l'exception de la construction et desindustries manufacturières, ont enregistré des accroissements plusfaibles que les années précédentes, mais les taux moins élevés dela croissance globale s'expliquent par un certain ncmbré de facteursimportants,dont une baisse légère de la production agricole et lafaible (3 pour cent) augmentation de la production du secteur pétro-lier, au fur et à mesure que l'on s'est rapproché de la capacitéde transport des principaux oléoducs.

18. On ne dispose pas d'indices officiels de prix pour ajusteren termes réels les chiffres de production aux prix du marché. Lesautorités algériennes partent de l'hypothèse selon laquelle l'augmenta-tion annuelle moyenne des prix a été d'environ 1 pour cent durant lescinq dernières années (Tableau 2.1). Il se pourrait que l'indiceimplicite d'augmentation des prix de 1 pour cent pour 1969 et 1970soit trop faible, notamment pour le secteur des services. Toutefois,compte tenu du système de strict contrôle des prix, de l'étenduedes prix et salaires fixés, et du taux élevé de l'épargne, la hausseglobale des prix a été probablement modeste.

19. La structure de la production a changé dans des proportionsconsidérables depuis l'indépendance. Le secteur du pétrole et dugaz naturel - dont le taux de croissance annuel est de 11 pour centen moyenne - a fait passer sa part du PNB de 1h pour cent en 1963à 18 pour cent en 197C. De même, la part des industries manufactu-rières est passée de 8 à 15 pour cent (en 1969) et celle du secteurde la construction de 5 à 8 pour cent. En sens inverse, la part dusecteur agricole en stagnation est tombée de 18 à 12 pour cent en1970, dans le secteur des services, différentes activités ont égale-ment diminué en proportion. Les services du secteur non officielsont tombés de 38 pour cent en 1963 à 31 pour cent en 1970, tandisque la part des administrations publiques tombait de 1h à 13 pourcent du PNB, malgré le doublement des dépenses d'éducation.

Investissement

20. Après l'indépendance, le ralentissemcnt marqué des in-vestissements privés, notamment ceux des compagnies pétrolièresétrangères, n'a été compense qu'en partie seulement par une augmenta-tion des investissements publics. Le montant total des investisse-ments est tombé de 21 pour cent du PIB en 1963 à 12 pour cent en1966, année où il a atteint son niveau minimum avec 1,8 milliard dedinars (Tableau 2.2).

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21. Au cours de la période du Plan triennal de 1967-69,l'objectif d'investissement (y compris le report de 1966 et lesadditions pendant la période du Plan) a été fixé à 11 milliardsde dinars, dont un quart ont été affectés à 1967, un tiers à1968 et 45 pour cent à 1969. En 1967, 61 pour cent de l'objectifa été réalisé, et en 1968, les dépenses se sont élevées à 96 pourcent de l'objectif. L'objectif pour 1969 atteignait 4,9 milliardsde dinars et a été réalisé à 93 pour cent. Pour l'ensemble de lapériode, 9,h milliards de dinars ont été dépensés, soit 86 pour centde l'objectif. En termes physiques, la réalisation a dÛ se situerà un niveau inférieur à cause de l'augmentation, vers la fin de lapériode, des prix des biens d'investissement importés et également,pour certains, de fabrication locale; cette évolution s'est accentuéeen 1970. Dans certains cas, ily aeu sous-estimation du cdût duprojet.

22. Le vaste effort d'investissement a porté la part desinvestissements publics.dà 23 pour cent du PIB en 1969, alors que lesinvestissements privés enregistrés accusaient une stagnation à h pourcent du PIB. (Les chiffres correspondants ont été de 7 et. l_pnurcent respectivement en 1965). Toutefois, étant donné que les investis-sements.des ccirgniis.dont l'Etat n'est que partiellement proprié-taire, figurent dans le programme d'investissement public, lapart de l'investissement privé est sa%u*ståso et celle del'investissement public surestimée. Une enquête officielle faitressortir que la participation étrangère aux investissements .dans le pétrole et le gaz naturel a représenté 400 millions dedinars environ par an, soit plus de 2 pour cent du PIB.

23. La répartition de l'investissement public durant la période duPlan triennal traduisait la priorité élevée accordée à l'industrialisa-tion (Tableau 2.3). Environ 29 pour cent des dépenses totalesd'investissement ont été consacrées au secteur du pétrole et dugaz naturel (y compris les dépenses d'exploration et de forage,qui représentent 11% du total général), et 26 pour cent aux industriesmanufacturières, à l'électricité et aux autres industries extractives.L'agriculture a représenté 16 pour cent, et les investissements con-sacrés à l'infrastructure - dont la moitié ont été affectés à desbarrages et des travaux d'irrigation et une autre moitié aux trans-ports - ont représenté 8 pour cent du total. La part de l'enseigne-ment et de la formation professionnelle a été de 8 pour cent. D'autrepart, les investissements pour le logement et le tourisme ont étamodestes, puisqu'ils ont représenté respectivement 2, 4 et 1,6 pourcent du total; même si les objectifs n'étaient pas très élevés, ilsn'ont été réalisés qu'à un peu plus de 50 pour cent, ce qui traduitla faible priorité que leur accordent les pouvoirs publics. L'admi-nistration, les services sociaux et les autres services publics ontreprésenté 7 pour cent.

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24. Les investissements privés en dehors du Plan se sontélevée à 0,8 milliard de dinars en moyenne par an pour la périodedu Plan triennal, la répartition s'effectuant de manière égaleentre l'agriculture, l'industrie et le logement. Bien qu'ilsaient été faibles en valeur relative, les investissements privésont êté importants dans le secteur du pétrole et dans certainesbranches de l'industrie manufacturière telles que les textiles.

25. En 1970, première année du nouveau Plan quadriennal1,7C-1973 (voir Chapitre 2), l'investissementpublic a continué dtugmenter ; il a ét6 estimé provisoirementà 5,h milliards de dinars, soit 26 pour cent du PIB, alors quel'investissement privé n'a enregistré qu'un léger accroisssementpour atteindre environ 0,9 milliard de dinars. L 'investissementtotal a été de 17 pour cent supérieur à 1969. A l'exception desadministrations et des services publics autres que l'énergie, ila été en expansion dans tous les secteurs (Tableau 2.3). L'in-vestissement public dans les industries manufacturières a étésupérieur de près de 40 pour cent, atteignant un chiffre recordde 1,4 milliard de dinar et dépassant pour la première fois l'in-vestissement dc-ns le. secteur du pétrole et du gaz. L'investissementpublic d'ans' le secteur du pétrole et du gaz ·a cnregistroune diminution apparente de 35 pour cent par rapport à son niveaude 1969, mais les chiffres gonflés pour cette année-là faisaiententrer dans les investissements effectués par les compagnies mixtesla part du capital privé étranger. Bien que l'investissementpublic dans le domaine de l'enseignement ait plus que triplé en1969.,il i encnre ergmerté -de plus de L0 pour ceit en 197ý'. Par com-paraiscn avec. le faible niv.eau.auquel ils aç, situaient en .196, leq.in-vestissementd. publics se sont multipliés par 4j7 dans' l dcmaine destransports, orit triplé dans le secteur. inier (autre*rque le pôtrole) etont plus que doublé dans le secteur du logement et du tourisme.

Consommation et épargne

26. La croissance annuelle des consommations privée.et publiquea été en moyenne d'environ 5,2 et 5,6 pour cent,respectivement,pourla période 1963-1970. La mauvaise récolte de 1966 a entrainé unebaisse de 3 pour cent de la consommation privée par rapport à l'annéeprécédente, mais ce taux s'est trouvé corrigé par une augmentationde 11 pour cent en 1967. Les prévisions pour 1970 font ressortir unecertaine accélération. La consommation privée par habitant a doncaugmenté en termes monétaires d'environ 2 pour cent par an pour lapériode 1963-70. Etant donné que depuis 1962 les prix à la consom-mation ont augmenté de 15 à 20 pour cent environ (selon le Ministèredu Commerce), il semblerait que la consommation moyenne privée partête en termes réels n'ait augmenté que de manière très modeste,c'est-à-dire de moins de 1 pour cent l'an. Toutefois, ce taux neticnt pas compte de la proportion croissante des services gratuits(par exemple l'enseignement) qui sont fournis aux ménages par l'Etat.

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27. Le taux de croissance de la consommation aussi bien privéeque publique a été inférieur à celui du PIB qui, pour la même période,a été d'environ 6,8 pour cent, traduisant ainsi la politique d'austéri-té de l'Etat et l'accroissement du taux de l'épargne. Après avoirbaissé de 18 pour cent du PIB en 1963 à 16 pour cent en 1965, le tauxde l'épargne intérieure s'est relevé en 1966, malgré la mauvaise ré-colte de cette année-là, et a atteint 27 pour cent en 1969/1970. Lacroissance du secteur du pétrole a contribué de manière substantielleà l'accroissement de l'épargne publique; toutefois, même si l'on netientpas compte du pétrole et du gaz naturel, le taux de croissanceannuel moyen de la production pour 1963-1970 a dépassé de 0,8 pour centpar an celui de la consommation totale.

28. La croissance de l'épargne a été particulièrement marquéede 1967 à 1969 (Tableau 1). Au cours de cette période, le PIB a enre-gistré une hausse de 3,6 milliards de dinars alors que, parallèlement,l'épargne locale augmentait de 2,5 milliards de dinars, ce qui traduisaitun taux marginal d'épargne de 70 pour cent. En 1970, la consommationprivée a accusé une augmentation légèrement supérieure à celle desannées précédentes alors que la production ne croissait que de manièremodérée, et l'épargne intérieure brute est restée au même niveau qu'en1969, et sa part au PIB est tombée de 27,7 pour cent en 1969 à 26,4pour cent.

29. La contribution du budget de l'Etat à l'épargne a été trèsmodeste au cours des premières années de l'indépendance. Mais, depuis1967, l'épargne dégagée par le budget a augmenté très rapidement, etest passée de 0,5 milliard de dinars à 2,6 milliards de dinars en 1970,représentant ainsi près de la moitié du total de l'épargne intérieure.Les autres types d'épargne (qui comprennent l'épargne des particulierset le faible montant d'épargne des entreprises publiques qui n'a pasété transféré au budget) sont en légère augmentation, mais leur partau total est en baisse considérable.

Tableau 1 INVESTISSEMENTS ET EPARGNE BRUTS

(milliards de dinars)

moyenne1963-66 1967 1968 1969 1970

Formation brute de capitalfixe 2 2,7 3,9 5 6 3

Publique n.d. 1,7 3,2 t, 5t,Privée n.d. 1,0 0,7 0,8 0,9

Variations de stocks 0,3 0,5 0,5 0,5 0,2Déficit des ressources - -0,2 +0,1 -0,4 -1,0Epargne intérieure brute 2j 3,0 4 5, ,Budgétaire 0,3 0,5 1,3 2,3 2,6Autres types d'épargne 2,3 2,5 3,2 3,2 2,9

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30. Une part substantielle de l'épargne privée a ét. mobiliséepar le Gouvernement pour financer les investissements publics.En 1968, le montant net des emprunts de l'Etat sur le marché in-térieur s'est élevé à 1,1 milliard de dinars (voir Cbapitre 5).En 1969, l'augmentation substantielle des emprunts extérieurs,notamment par les entreprises publiques, est. allée de pair avecune diminution correspondante de l'emprunt local. Toutefois,en 1970, le chiffre net de l'emprunt intérieur a atteint 1,8milliard de dinars.

31. Dans l'état actuel des statistiques, il n'est paspossible de réconcilier de manière satisfaisante le déficit ducompte courant de la balance des paiements avec le déficit in-vestissement-épargne dans les comptes nationaux. Il faut donc donnerau chiffre estimatif du déficit des ressources un caractère in-dicatif. Toutefois, ils est clair que, depuis 1968, le chiffretotal des investissements a augmenté plus rapidement que celui del'épargne locale et, en conséquence, les ressources ont accusé undéficit qui s'est accru depuis pour atteindre environ 1 milliardde dinars en 1970.

Equilibre économique intérieur et prix

32. Depuis 1967, le demnde due it, prraammes d'investissementet à l'expansion rapide de l'éducation et de la formation a soumisles ressources disponibles à des pressions croissantes. De 1967 à1969, la capacité disponible existante avait été largement utiliséeet un certain nombre de goulots d'étranglement commençaient d'ap-paraitre dans l'approwisionnemcnt, notnruent pour le cimcnt et les autresmatériaux de construction. Le secteurs des transports, bien quesuffisamment développé pour répondre aux besoins généraux croissants,accusait des inax;fisances decapacité dans certains domaines en rapportavec les.,investi-asenents, en particulier les ports et les oléoducs.

33. S'il y a abondance de main-d'oeuvre non qualifiée, l'accélé-ration de l'industrialisation, les efforts consacrés à l'enseignementet à la formaticn professionnelle et la nécessité d'augmenter la pro-ductivité agricole ont fait appraitre un manque de personnel dans unegamme étendue de spécialités. A l'heure actuelle, l'on emploie en-viron 65.000 experts et enseignants étrangers, et l'on fait appel àun curtain ncmbre de ci-nsultants étreigers dans le cadre de la p1aifictionde l'évaluation et de l'exécuticn des projets (voir Chapitre 3).La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée a aiscité une concurrence pour lerecrutement de spécialistes entre les entreprises publiques et privées,d'une part, et l'Etat de l'autre; cet état de choses pourrait facile-ment provoquer une augmentation générale des salaires dans l'industrie.On a recours à différentes méthodes., dans beaucoup de cas, pour échanper

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à la fi:aticn d'un nlpfcnd aux salaires, notamment dans. les

entreprises publiques. Il ressort d'enquêtes officielles que si, dansl'industrie,les salaires de la main-d'oeuvre non qualifiée sontrestà. relativement stables entre avril 1969 et 1970, ceux de lamain-d'oeuvre qualifiée ont augmenté de plus de 5o pour cent etceux de la main-d'oeuvre hautement qualifiée, de 17 pour cent. Dansles entreprises publiques, la moyenne de l'ensemble des salairesa augmenté de 33 pour cent, mais de 6 pour cent seulement dansl'industrie privée.

3h. Dans le cadre de son effort pour assurer la maitrise del'économie et pour compléter la politique actuelle des revenus,l'Etat pratique une politique de strict contrôle des prix. En 1966le gouvernement a prrmulie trcis décrets rcur renforcer les Êcontrolesde prix existants; les prix pouvaient être fixés par le gouverne-ment, ou les marges bénéficiaires pouvaient être déterminées. En1968, un blocage des prix a été introduit. Les prix à la productionpour les produits agricoles et de la pêche échappent à cetterèglementation, mais le gouvernement dispose de différents moyenspour influencer le niveau des prix de ces produits (voir Chapitre 8);les organismes publics contrôlent une part croissante des importa-tions et du marché de gros; parfois, les prix bcisscnt du faitd'une augmentation de l'cffre ou de la fixation temporaire de prix

plaf':nds.

35. Après l'indépendance le gouvernement est parvenu à maintenirles prix des .produits essentiris relrtivement stables. L'indice desprix pour Alger (biens de cons.ommation pour les.petitsrevenus) n'a augmenté que de h pour cent entre 1964 et 1967. Depuis1967, la hausse des prix a été de h à 5 pour cent selon les estima-tions de la Chambre deC:ommerce (le calcul de l'indice a été inter-rompu en 1968). Les estimations officieuses du Ministère du Commercesituent la hausse des prix dc 1962 à 197C entre 15 et 20 pour cent.

36. Toutefois, les prix des produits de luxe importés ont aug-menté davantage, en partie à la suite de l'augmentation des droitsde douano et des taxes,sur le chiffre d'affaires. Dans le secteuro logement, les loyers des immeubles sous contrôle de l'Etat sontfixés à des niveaux peu élevés et, bien que tel ne soit pas le caspour les maisons individuelles, la loi assure aux locataires uneprotection suffisante pour que les loyers restent pratiquement stables.Les quelques maisons individuelles qui sont mises en location le sontà des loyers très élevés.

37. Ainsi, bien que différents signes traduisent une pression dela demande sur l'offre des services disponibles (main-d'oeuvre quali-fiée, cadres de direction, logement urbain, installations portuaires),il semble que la politique de fixation des prix et d'importations

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sélectives ait réussi à contenir la pression sur les prix desmarchandises, notamment les biens essentiels de consomation.L'austérité de la politique des revenus et la mobilisation del'épargne privée ont également permis de freiner la demandedes particuliers. Toutefois, l'augmentation des salaireset des traitements des ouvriers qualifiés et hautement qualifiés(malgré le blocage des salaires), l'utilisation de la majoritéde la capacité antérieurement disponible (dans l'industrie etle logement) et la hausse continue des prix à l'importation(notamment pour les biens d'investissement) ont suscité des pres-sions inflationnistes. Tant la capacité d'importer que laréussite des efforts en vue d'augmenter la production industrielleet agricole détermineront la possibilité qu'aura le pays de continuerà contrôler ces pressions sans pour autant réduire l'investissement.

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Chapitre 2

PLAN DE DEVELOPPEMENT 1970-1973

38. Le Plan quadriennal 1970-73 correspond à la seconde phased'une stratégie de développement à long terme dont le Plan triennalconstituait la première étape, et dont les objectifs ne seront pasréalisés avant la fin de la décennie en cours. Ce Plan a été rendupublic en janvier 1970 par un décret autorisant 277 milliards dedinars d'investissements publics et fixant comme objectif un tauxd'expansion de la production égal à 9 pour cent par an. Le Planindique la ventilation des investissements prévus par secteur _/,par catégorie et par année, et fixe de façon détaillée les objectifsà atteindre en 1973 en matière de production, de consommation et decommerce extérieur. En outre, il définit les buts de la politiqueadoptée et annonce des réformes institutionnelles. Le gouvernementest fermement décidé à atteindre les objectifs du Plan et sembleavoir réussi à mobiliser un large suppoèten sa faveur.

39. La planification économique est axée sur le programmed'investissements publics. Les objectifs de production sont fixésquantitativement en fonction de la demande suscitée par les program-mes d'investissements, les besoins en inputs d'autres industries,et les types de consommation prévus. L'approvisionnement doit êtreassuré par les importations lorsque la production locale n'y suffitpas. Les produits agricoles nationaux et les biens de consommationde masse d'origine industrielle devraient augmenter en proportion dela consommation privée, alors que la part des biens importés, desproduits de luxe et de l'artisanat, ainsi que des services devraientdiminuer.

40. Bien qu'il ne soit exprimé qu'en termes financiers, leprogramme annuel d'investissements repose sur des projets d'investis-sements sectoriels. Le Secrétariat d'Etat au Plan coordonne lesinitiatives des minictères spécialisés, des entreprises publiqueset des autres organismes officiels, et décide des projets à inclure

1/ On trouvera dans chacun des chapitres correspondants du présentrapport, un bref examen des plans de développement des princi-paux secteurs de l'économie.

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dans les dépenses d'investissement. Les dépenses annuellesd'investissement consacrées à des projets qui doivent être fi-nancés par l'Etat (et qui portent généralement sur ltinfrastructure)sont inscrites au budget de ce dernier. A partir de 1971, les autresdépenses d'investissements publics et crédits hors budget devrontêtre agréés par le Ministère des Finances et le secrétariat d'Etatau Plan, et bénéficier de l'accord de la Caisse Algérienne de Dévelop-ment (CAD), de h Banque centrale et de la banque commerciale intér-essée.

4l. La politique des prix et la coordination de l'offre et dela demande sont confiées au Ministàre du Commerce. Celui-ci a établiun programme d'importations en fonction du programme de productionintérieure. La planification se trouve facilitée, du fait que dansles principaux secteurs les importations et la distribution sont lemonopole d'entreprises d'Etat. Cependant, les importations sontparfois autorisées lorsque la production locale est de 20 pour centplus couteuse et ne permet pas l'emploi d'une main-d'oeuvre abondante.Les pouvoirs publics découragent la demande de denrées de luximportées en appliquant des droits d'importation et des impôts in-directs élevés. Par contre, ils encouragent la demande de certainsproduits importés, agricoles et industriels - engrais, combustibles -en fixant leur prix à un niveau peu élevé. Cette politique, qui viseà reduire les importations au maximum, est cependant appliquée, semble-t-il, avec une certaine souplesse pour parer à l'éventualité depénuries temporaires.

42. Le Gouvernement algérien vise à accentuer la décentralisa-tion des services de planification et de gestion. Les entreprisesd'Etat et les entreprises autogérées sont censées agir comme desentreprises corierciales autonomes à but lucratif; elles sont sou-mises à la législation commerciale ordinaire et approvisionnentleurs clients sur la base de contrats commerciaux prévoyant notam-ment l'imposition de pénalités à titre de sanction. Cependant, lesprix des produits doivent 8tre agrées par le Ministàre du Commerce,les salaires sont généralement soumis à un contrôle et les plansd'investissements doivent être approuvés par le Secrétariat d'Etatau Plan, le ministère technique intéressé, le Ministàre des Finances,la CAD et une banque désignée à cet effet. Les bénéfices réaliséssont versés Pu Trésor.

43. Il est prévu que l'augmentation des investissements publics,qui a été de 30 pour cent par an pendant la période 1967-69, ra-lentisse à 7 pour cent par an à la fin de la période couverte parle Plan. Le part représentée par les investissements publics dansle PIB passer?it ainsi de 26 pour cent en 1969 à 29 pour cent en1973. On trouvera au Tableau 2.3 une présentation sommaire desdifférentes étapes de ce programme d'investissements. Le Tableau 2ci-après indique la composition de ce programme pour la période

1970-73, parallèlement à celle du programme dUnvestissementseffectivement réalisé de 1967 à 1970:

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Tableau 2 COMPOSITION DES INVESTISSEIENTS PUBLICS REALISESDE 1967 A 1969 ET EN 1970, ET PREVISIONS POURLA PERIODE 1970-1973

Chiffres Chiffres Plan qua- Budgeteffectifs effectifs driennal d'inves-1967-69 1970 1970-73 tisstmeht

1971

Investissement annuelmoyen(en millions de dinars) 3.147 5.430 6.935 7.0E8

Agriculture 16% 13% 15% 14,2%Hydrocarbures 29% 17% 15% )Autres indust ris extracti- ) 43,7%ves et industries diverses 26% 33% 30% )Tourisme 1,6% 2,4% 2,5% 2,4%Infrastructure (y compris

les barrages) 8% 11% 11% )Logement 2,4% 45 ) 21,8%Administration et )

services publics )autres que le gaz 3% 65 )

Education et formationprofessionnelle 8% 1% 12% 11,6%

Services sociaux 2,6% 2,9% 3,5% 3,1%Divers 2% - - 3,2%

44. La principale modification intervenue dans des investis-sements est le recul très net de la part du secteur du pétrole etdu gaz, compensé par une augmentation des parts de tous les autressecteurs, à l'exception de l'agriculture. Le montant absolu desinvestissements alloués au secteur du pétrole et du gaz (1 milliardde dinars par an) ne tient pas compte du fait que l'Etat algériena pris ce secteur en main à partir de février 1971, pas plus qu'iln'inclut les montants affectééÉ- à deux vastes projets (exportationde gaz et raffinerie de pétrole) auxquels 2,4 milliards de dinarspourraient être consacrés pendant la période 1970-73. Les augmenta-tions absolues les plus fortes intéresseront l'industrie, l'éduca-tion et l'infrastructure (y compris les transports, les communica-tions, l'énergie et l'adduction d'eau).

45. Deux programmes régionaux (concernant les régions deTlemcen et de Sétif), pour lesquels un montant de 2,7 milliards dedinars a été autorisé, ne sont pas couverts par le Plan. Ces pro-grammes s'étendant au-delà de 1973, une partie seulement de ce mon-tant sera dépensée pendant la période couverte par le Plan. En outre.,

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un programme spécial portant sur un million de dinars et destinéà la région de Saida était en cours de préparation en 1970. Cesprogrammes intéressent en grande partie l'industrie, mais ont pourobjectif primordial la création de nouveaux emplois dans ces ré-gions., Il ne faut pas méconnaÎtre l'incidence que pourrait avoirsur la balance des paiements et sur la consommation privée l'exé-cution rapide de ces programmes.

46. En 1970, première année du Plan, les dépenseseffectivement engagées a atteint 8h pour cent des prévisions. Lesobjectifs fixés ont été dépassés de 6 pour cent pour ce qui est desinvestissements dans le secteur éducatif, et ont été atteints à 85pour cent pour ce qui est des investissements industriels. C'estdans les domaines de l'infrastructure, des transports et des servicessociaux que les résultats ont été les plus décevants par rapport auxobjectifs recherchés (63 pour cent seulement). Pour 1971, le budgetd'investissement prévoit la réalisation à 104 pour cent des objectifsdu Plan, selon un découpage à peu près identique à celui de 1970.Les dépenses autorisées au titre des programmes spéciaux non inclusdans le Plan national ne représentent, pour l'année 1971, que 6,5pour cent du montant total autorisé (2,7 milliards de dinars), enraison des délais nécessaires à la préparation des projets.

h7. Pour l'ensemble de la période 1970-73, le Plan quadriennalprévoit une augmentation annuelle de la production de 9 pour cent.Cependant,cet objectif ne s'applique pas au PIB mais à une notionde produit brut n'englobant ni les services des administrations, nila part représentée par les sociétés étrangères dans la valeur ajoutéepar la production pétrolière. Si l'on inclut ces deux éléments dansle PIB, et si l'on tient compte du fait que la production effective-ment réalisée pendant l'année de base 1969 a été supérieure auxchiffres estimatifs dont on s'est servi dans le Plan, il suffit quele PIB augmente de 6,7 pour cent par an par rapport à celui de 1969pour que le volume de la production atteigne l'objectif fixé parle Plan pour 1973.

48. La structure prévue pour la production intérieure esten continuité avec les tendances observées par le passé. La partde l'agriculture dans le PIB doit continuer à baisser,passart de 13 pour cent en 1969 à 11 pour cent en 1973. La capacitédes oléoducs présentant actuellement un goulet d'étranglement, onestime que la part du pétrole et du gaz naturel va diminer jusqu'en1972 - année d'achèvement du nôuve5ù pipe-line - et augmenter? E ^partir decette date; la part de ce secteur dans le PIB passera ainsi de 19pour cent en 1969 à 22 pour cent en 1973; ce pourcentage a déjà étédépassé en 1970. Enfin, la part de tous les services non administra-tifs dans le PIB est en diminution.

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49. Les projections du Plan pour l'année 1973 nécessitentune révision sur nombre de points importants. Les objectifs deproduction ont été formulés en volume, et les valeurs ont étéétablies aux prix constants de 1967. Les hausses de prix qui sesont prodit6 depuis lors ou qui sont attendues, modifieront lavaleur de divers agrégats ou éléments essentiels du Plan; en parti-culier, on s'attend à une hausse substantielle de la valeur desexportations de pétrole et de gaz, qui devrait passer du chiffreestimatif de 5,1 milliards de dinars (prévision du Plan pour 1973)à peut-être 6,2 milliards de dinars, si l'on tient compte desdéveloppememnts survenus au début de l'année 1971 (cf. Chapitre 9);le prix des biens d'investissement importés a également augmentéde façon appréciable, et le montant total des investissements, cal-culé aux prix courants, devra dépasser dans les mêmes proporticnsles chiffres figurant "--u¯ Plan si l'on veut que la productionatteigne le volume prévu. On estime également que les investis-sements publics vont dépasser les objectifs fixés par le Plan:en effet, outre la hausse des prix, il faut tenir compte desprojets réalisés hors Plan dans le cadre de programmes régionauxspéciaux, de l'accroissement probable des investissements à effectuerdans le secteur du pétrole, et de deux grands projets (exportationde gaz et raffinerie de pétrole) qui vont sans doute démarrer pendantla période du Plan. Une augmentation des investissements s'accompagne-rait, bien entendu,,d'un accroissement des importation et de la consom-mation. On s'attend également que la consommation publique dépasseles prévisions en raison notamment de l'accélération des dépensesd'éducation. Cependant, les recettes publiques devraient ellesaussi augmenter sensiblement, en raison de la hausse probable desprix du pétrole et des mesures prises en février-avril 1971, quidonnent à l'Etat le contrôle complet du secteur du,pétrola et du gaz(cf.Chapitres 5 et 9). L'épargne publique financera probablementunepart des investissements publics plus importante qu'il n'étaitprévu à l'origine.

50. Les objectifs de production sectoriels ne sont pasirréalistes; cependant, il se peut que leur réalisation soitaffectée par certains retards dans l'exécution des projets ainsique par des pressions, à court terme sur les ressources financièreset en main-d'oeuvre qualifiée.

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Chapitre 3

POPULATION, MAIN-D'OEUVRE ET EMPLOI

Introduction

51. Lors de l'indépendance en 1962, l'Algérie a ressenti,encore plus gravement que d'autres, les difficultés que connais-sent nombre de pays en voie de développement: population jeune enaugmentation rapide, centres urbains en expansion, taux dechômage très élevé dans les villes, sous-emploi dans les campagneset pénurie grave de main-d'oeuvre qualifiée à tous les niveaux.Le départ, survenu en majeure partie en 1962, de 900.000 résidentsd'origine européenne, qui occupaient plus de 90 pour cent des emploisnécessitant des connaissances techniques et professionnelles dansl'administration, l'agriculture et l'industrie, a laissé l'Algérietrès démunie de main-d'oeuvre qualifiée. Juste avant l'indépendance,dix pour cent seulement de la population avait été alphabétisée etl'enseignement supérieur comptait moins de 1.000 étudiants algériens.Après 1962, l'Algérie a dû gérer son administration et son économieavec un personnel qualifié extrêmement réduit, tout en faisant faceà une production en recul et à un chômage en augmentation. Il convientd'avoir cet historique à l'esprit si l'on veut comprendre les dif-ficultés et les réalisations algériennes. Des cadres administratifset de gestion économique qui ont óté foriés permettent à pràsentà l'Algérie avec l'aide de nombreux assistants techniques, d.exécuterun ambitieux programme de développement économique et social. Toute-fois,les problèmes des années 1960 se retrouvent dans la décennie197C. La population augmente à un rythme annuel de plus de 3 pourcent; 30 pour cent de la population active des villes est en chômageet de nombreux techniciens étrangers sont toujours nécessaires pourpallier la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.

ý2. La stratégie algérienne du développement repose surl'hypothèse que les problèmes de croissance démographique et dechâmage ont un caractère à long terme et que l'on parviendra àles résoudre par une industrialisation rapide. L'Algérie n'a pasde programme de planning familial et l'objectif de créer des emploisn'intervient guère dans l'élaboration des programmes d'investissements,qui sont surtout orientés vers des activités hautement capitalistiqueset spécialisées. Bien que la réalisntionfde tauX-éle#6sde croissance6conomique puissé éntuelJement résàudre l'probJème démographique etcelui de l'emploi, le chômnge n'en reste pas moins très élevé dans l§svilles et le rèstere dens.Ie proche avenir.'Peut-être coniviendrait-:ldler'miner de plus près les réperus.ions de ce problème,-A court terme.

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53, La réalisation du programme de développement économique etsocial, qui va encore accroître les besoins en main-d'oeuvre à forma-tion technique, nécessite un personnel qualifié suffisamment nombreux.Les autorités algériennes sont pleinement conscientes de ce fait, commele montre la priorité élevée dont bénéficie la formation professionnelleà tous les niveaux. Cepend&nt, l'lgérie ddrtiuera d'avoir recours à de nom-breux techniciens étrangers même lorsque les objectifs de formationprofessionnelle seront atteints.

Population

54. Selon les résultats finals du recensement, la populationalgérienne était de 11.820.000 habitants en avril 1966. Elle étaitestimée à environ 13.200.000 à la fin de 1969. Le nombre d'Algériensvivant à l'étranger (la plupart en France) était évalué à 550.000 en1967 et le nombre d'étrangers vivant en Algérie, à environ 186.000 en1966. On compte que la population atteindra 15 millions en 1973 et17,1 millions en 1976 (Tableau 1.1). Le recensement de 1966 étant laseule source de renseignements systématiques les projections démographiquessont fondées sur un taux estimatif d'accroissement annuel compris entre3 et 3,4 pour cent. Le Gouvernement algérien n'a pas de programmevisant à freiner cette poussée rapide. Il a interrompu, au bout d'unan, un projet expérimental de planning familial qui avait débuté en1968 par la création de quelques cliniques privées et publiques. Lapopulation algérienne compte 56,6 pour cent d'habitants de moins de20 ans et h8,2 pour cent de moins de 15 ans. La population active(15 à 64 ans) constitue 48,6 pour cent du total, tandis que les person-nes âgées de 65 ans et plus représentent 3,8 pour cent seulement.La plupart des Algériens (76,3 pour cent) vivent sur la côte septentrion-nale dans une région qui ne couvre que h,h pour cent du territoire.Moins de 6 pour cent de la population vit dans le Sahara (87 pour centdu territoire); le reste, soit 17,8 pour cent, vit dans la région dessteppes (8,6 pour cent du territoire) comprisentre les deux zonesci-dessus.

55. Les autorités algériennes s'inquiètent de l'urbanisationrapide et de la concentration régionale de la population, associé onotamment à l'aggravation du chômage urbain et de 3 pauvreté decertaines régions. La population urbaine représentait 40 pour cent dela population totale en 1966, contre 25 pour cent (taux estimatif)en 1960 et 33 pour cent en 1963. L'urbanisation rapide a surtouttouché Alger (1,2 million d'habitants), Oran (330.000), Constantine(254.000) et quelques autres centres urbains du nord. Quand ellesont à choisir la région dans laquelle elles investiront, les autoritéstiennent compte des impératifs de la décentralisation; cependant, pource qui est de l'implaiation des projets industriels, elles appliquentsurtout des critères économiques. En fait, plusieurs centres industrielsont été créés dans le nord (Annaba, Arzew, Skikda), en dehors de l'ag-glomération algéroise déjà surpeuplée. En outre, des programmes spéciauxde développement rural, visant à créer de nouveaux emplois, ont étéentrepris dans les régions pauvres, dans le dessein de donner du travail

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à la population, d'améliorer ses revenus et de freiner l'exodevers les villes. Cependant, l'effet de ces programmes sur l'exoderural sera probablement limité en raison de l'importance du chômageet de sous-emploi dans les campagnes, de l'attraction qu'exercentles villes et de la tendance des travailleure migrants à s'installerdans des centres urbains à leur retour d'Europe.

Main-d'oeuvre et emploi

56. Le recensement de 1966 révèle que l'effectif de la popula-tion économiquement active de l'Algérie était alors de 2.565.000personnes, dont 110.000 femmes seulement. Ce chiffre correspond àun taux de participation globale de 45 pour cent du groupe d'âge de15 à 64 ans (87 pour cent pour les hommes et 3 pour cent seulementpour les femmes). On compte que la participation des femmes augmente-ra grâce à l'effort considérable déployé dans le domaine de l'éduca-tion. Sur cette population active assez restreinte (conséquence engrande partie de la guerre d'indépendance et de l'émigration), seule1.720.000 personnes avaient un emploi en 1966 tandis que 845.000étaient en chômage, ce qui donne un taux global de chômage de 33 pourcent (Tableau 1.2). En moyenne,il y- a donc plus de six personnesà charge par personne employée et plus de 4 personnes à charge parpersonne active. Ces rapports n'ont pas reculé depuis 1966.

57. Le chômage urbain constitue un très grave problème en Algérie.Le tableau 3 résume les estimation relatives à l'emploi urbain et rural,au chômage et au sous-emploi à la fin de l'année 1969, ainsi que lesprévisions du Plan quadriennal pour 1973. On évalue que le chômageurbain touchait 29,6 pour cent de la population active fin 1969, etdevrait être ramené à 25,3 pour cent en 1973. Ces chiffres sont élevéset illustrent bien la gravité du problème. Ils reposent sur deshypothèses généralement prudentes: un accroissement démographiquede 3,2 pour cent par an, une participation de 90 pour cent d'hommeset de 5 pour cent de femmes, et un ralentissement optimiste du tauxannuel d'accroissement de la population urbaine, qui de 5,2 pour centen 1966-1969 tomberait à 2,6 pour cent en 1973. Les chiffres relatifsà l'emploi correspondent aux projections officielles les plus élevées.On relève aussi que la main-d'oeuvre potentielle (population économi-quement active) progressera,selon les estimations,au taux annuel de1,6 pour cent seulement de 1969 à 1973, par suite de l'augmentationprévue du nombre d'étudiants en âge de travailler, de personnesaccomplissant leur service militaire et de travailleurs émigrantà l'étranger.

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Tableau 3 POPULATION, MAIN-D'OEUVRE, EMPLOI ET CHOMAGEEN 1966, 1969 Er 1973

(en milliers)

Recensement Estimaticn Prévisicn Taux annuel de,d'avril fin fin croissance (%)1966 1969 1973 1966-69 1969-73

Population totale 11.820 13.200 15.000 3,0 3,2Population économiquement

active 2.565 2.912 3.10h 3,h 1,6Hommes (2.h55) (2.762) (2.92h) (3,2) (1,5)Femmes (110) (150) (180) (8,5) (h,7)

Population urbaine active 1/ 1.017 1.21h 1.3h5 (h,8) 2,6Personnes employées 682 853 1.005 (6,1) h,2Chômeurs 335 361 3h0 (2,0) -1,h

(en pourcentage de lapopulation urbaine active) (33%) (29,6%) (25,3%) - -

Population rurale active 1/ 1.5h8 1.698 1.760 (2,5) 0,9Personnes emplpyées 1.038 1.098 1.270 (1,5) 2,8

(y compris les travailleurstemporaii,- ) (1.293) (1.337) (1.512)2/ (1,0) (3,1)

Estimations du sous-emploidans l'agriculture 3/ nd 50% h2% - -

_/ Population urbaine (rurale) pour 1970 et 1973, basée sur les estimationsdu Plan relatives à la population agricole et non agricole.

2f Y compris 175.000 emplois (principalement ruraux) qui seront créés dans lecadre de programmes de "plein emploi" dans les régions rurales.

3/ Estimation du Ministère de l'.griculture, fondée sur l'analyse du total desjours outrables nécessaires comparés aux jours de travail effectif.

Source: Estimations basées sur les résultats finals du recensement de 1966et sur le Plan qudriennal.

En supposant que la population totale s'accroisse annuel-lement de 3,4 pour cent et la population urbaine de 2,8 pour cent, lenombre de chÔmeurs dans les villes aurait été de 392.000 (31,5 pourcent) à la fin de 1969 et serait de 395.000 (28,0 pour cent) à la finde l'année 1973. Ces chiffres se rapprochent des estimations duMinistère du Tr'vail et des Affaires ciLles, qdi¯font étatde 396.000 pour 1969 et de h26.000 pour 1973.

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$8. L'analyse des possibilités d'emplois en dehors de l'agriculturene porte guère à l'optimisme (Tableau h). Bien qu'un grave sous-empoiadste dpns l'administration et les transports, ces deux secteurs de-vraient se développer au rythme de 5,5 pour cent par an. La plupart desautres emplois non agricoles se situent dans le secteur des serviceset notamment dans le commerce, mais vu la situation actuelle, il estdifficile d'y prévoir la création d'un grand nombre d'emplois nouveaux;la réorganisation des circuits de distribution dans le commerce risquemême de contribuer à diminuer le nombre d'emplois dans ce secteur. Enrevanche, on compte que l'augmentation du nombre d'emplois sera la plusforte dans la construction et les industries manufacturières, où l'effortde développement sera considérable. L'augmentation du nombre d'emploisne sera probablement pas supérieum à 7 pour cent par an dans les in-dustries manufacturières, en raison du caractère capitalistique et dela nature spécialisée des investissements. C'est dans la constructionet l'administration .públique, qu'il se crééra le plus grand nombred'emplois, soit en tout environ 37 pour cent deà3nouveaux emploiser6es dtici à 1973. 'L'autre source principale 'd'emplois"ser7les programmes de développement rural, qui serant à l'origine de la créa-tion de h0 pour cent des nouveaux emplois. L'industrie et les activitésextractives ne comptrànt que pour 11 pour cint.

Tabelau h ESTIYATION DE L'EMPLOI PAR SECTEUR EN 1969 ET 1973(en milliers)

Fin Fin Nouveaux Croissance annuelle1969 1973 emplois ()

Agriculture 1.337 1.337 -Travailleurs permanents du

secteur autogéré 135 -Agriculteurs privés 690 -Travailleurs permanents du

secteur privé 274 -Travailleurs temporaires des

deux secteurs 238 -Industries 233 375 142 12,6Industries manufacturières et

autres 151 196 h5 6,8Industries extractives 12 1h 2 2,8Construction 70 165 95 24,0Services 360 408 168 3,2Administration 260 322 62 5,_Programes d'emploi des régions

rurales - 175 175 -Total 2.190 267 h27 4,5

Sources: Evolution de l'emploi au cours de la période 1970-1973 et couverturedes besoins en main-d'oeuvre qualifiée, Alger, novembre 1969 (Document,de travail du Plan); (Pour 1969 et pour l'agriculture en 1973). Planquadriennal, Alger 1970 (pour 1973).

Note: Les chiffres relatifs à l'industrie ne sont pas exactement comparablesà ceux du Tableau 21,qui utilise une classification différente.

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59. Le nombre de personnes employées dans l'agriculture, ycompris celles qui n'ont que des emplois temporaires, a été estiméà environ 1,3 million en 1969. On ne prévoit pas la création d'emploisnouveaux permanents dans l'agriculture mais un recul du sous-emploi.En partant du nombre estimatif de jours ouvrables nécessaires à la pro-duction agricole effective et d'une norme de 225 jours de travail paran et par travailleur, le Ministère de l'igriculture a évalué que lesous-emploi est de l'ordre de 50 pour cent. Ces estimations n'ont toute-fois qu'une valeur indicative. Le Plan quadriennal prévoit que l'exécu-tion des programmes agricoles pendant la période 1970-1973 nécessiteraune augmentation de 10 pour cent du nombre de jours de travail dansl'agriculture. Si l'on ajoute à ce facteur l'effet des programmes deplein emploi, le sous-emploi rural devrait être ramené de 50 à 42 pourcent.

tc. La répartition des travailleurs entre le secteur moderne etle secteur traditionnel est peut-être plus révélatrice. Presque toutesles exploitations modernes relèvent du secteur autogéré, qui fournit60 pour cent de la production agricole totale dans une région ne couvrantque 25 pour cent des terres arables; toutefois, ce secteur n'emploie que10 pour cent de la main-d'oeuvre agricole à titre permanent et probable-ment pas plus de 8 pour cent de celle 3 titrè·temp5raire.En revnche,plus dinmillion de personnes travaillent dans le secteur privé traditionnel;sur ce total, environ 40 pour cent sont des ouvriers;ce secteur est detous les secteurs de l'économie celui où le sous-emploi est le plusélevé; on estime que même les ouvriers agricoles des exploitationsprivées qualifiés de "permanents" ne travaillent que 88 jours par anen moyenne. Ce phénomène révèle l'importance de l'excédent de main-d'oeuvre agricole risquànt = de se déplacer vers les régions urbaines.

61. La stratégie algérienne dj développement envisage une industrial-isation rapide réalisée grâce à des investissements dans des projetscapitalistiques utilisant une technologie perfectionnée et une main-d'oeuvre relativement réduite. La plupart des ressources consacrées audéveloppement de l'agriculture iront également au secteur moderne. Dansce contexte, l'emploi est considéré comme un problème à long terme quel'on ne pourra guère résoudre avant la fin de la décennie. Dans ledomaine de l'emploi, l'objectif à court terme du Plan quadriennal estde maintenir le châmage à son niveau absolu actuel et de réduire parconséquent son importance relative. En outre, deux programmes spéciauxs'attachent à ce problème, l'un dans les régions rurales et l'autredans les villes.

62. Le programme rural de plein emploi dirigé par le Ministèrede 1'A.griculture prend essentiellement la forme de travaux publics etde reboisement, activités qui devraient créer l'équivalent de 175.000emplois en 1973. Le Ministère du Travail et des Affaires Sociales ad-ministre un programme d'assistance plus modeste qui pourra donner nais-sance à 25.000 nouveaux emplois, principalement dans les villes. Mêmes'ils sont entièrement mis à exécution, ces programmes ne parviendrontsans doute à arrêter que partiellement l'exode vers les villes.

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'63. Plusieurs fonctionnaires algériens se sont déclarés optimistesdevant la situation actuelle de l'emploi, se fondant principalement surles difficult& qu'auraient éprouvées quelques entreprises à recruterdes travailleurs non qualifiés dans certaines régions rurales. Cephénomène pouvant apparaître à des périodes et dans des régions où letravail saisonnier des exploitations coincide avec une activité intensedans la construction, il est difficile de le retenir comme critèrepour évaluer l'ensemble de la situation. D'autres faits son révélateursd'une évolution opposée. Par exemple, on constate depuis deux ans uneaugmentation sensible du nombre de demande de travail en Europe.

É.4. La situation de l'emploi doit être suivie avec attention, maisil faut reconnaître qu'il est difficile de trouver des solutions à courtterme compatibles avec la réalisation d'un taux de croissance économiqueélevé. Dans l'industrie, on ne peut guère s'opposer au choix de techniquesavancées permettant de faire des économies de main-d'oeuvre, notamment 'dans les branches travaillant pour l'exportation, qui ont à affronter lacpncurrence internationale et qui représentent une partie importantedu programme d'industrialisation. Recruter dans le secteur public plusde travailleurs qu'il n'est nécessaire est un processus coûteux. Peut-être le secteur du bâtiment offre-t-il encore quelques possibilités.Pour la construction de logements, par exemple, on pourrait utiliser desméthodes nécessitant plus dé rain-dvoeuvre-au leu de recourir à 1É pré-fabrication, actuellement introduite. On peut,en outre, à titre desolution pratique à moyen terme, appliquer une politique de migrationactive visant à placer des travailleurs algériens sur le marchéeuropéen du travail. Pour ce qui est des perspectives à long terme,il semblerait nécessaire de tenir plus grand compte des objectifs del'emploi pour le choix des secteurs prioritaires et des technologieslors de l'élaboration du prochain plan. Les mesures adoptées en vuede la réorganisation du secteur traditionnel de l'agriculture devrontégalement tenir compte de la situation de l'emploi dans les régionsrurales, par exemple en rapportant la dimension des propriétés à lamain-d'oeuvre disponible dans les différentes régions et en stimulantla production et la demande. Pour élaborer une politique de l'emploi,il faudra disposer d'informations régulières sur l'emploi et l'urbani-sation et améliorer la collection des données.

Migratiòn

65. En 1967, le nombre d'Algériens (travailleurs et leurs familles)résidant en France était évalué à environ 550.000, dont 300.000 avaientun emploi. En 1970, le nombre de ces derniers était de 335.000. Iln!y.a»que 5.000 travailleurs algériens dans les autres pays européens,principalement en Belqique (1.700 en 1967) et en Allemagne (1.600 en1968). Quarante pour cent des Algériens travaillant en France sontemployés dans la construction, 21 pour cent dans les industries mécaniqueset électriques, le reste se répartissant entre les autres secteurs(3 pour cent seulement dans les industries extractives et 1 pour centdans l'agriculture). Les qualifications de ces travailleurs sont limitées:

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les 335.000 Algériens travaillant en France comptent h50 technicienset 38.000 travailleurs qualifiés seulement (Tableau 1.3). Un accordde trois ans conclu entre les Gouvernements français et algériens endécembre 1968 a fixé à 35.000 (et à 15.000 femmes) le contingent an-nuel de travailleurs pouvant émigrer en France. Depuis l'entrée envigueur de l'accord, 35.000 travailleurs algériens sont envoyés chaqueannée en France, mais 15.000 à 18.000 autres rentrent dans leur pays.Le Gouvernment algérien n'a pas conclu d'accord officiel avec d'autrespays européens.

e6' La poursuite de l'émigration vers la France et l'intensificationdes efforts visant à placer les travailleurs algériens sur les autresmarchés européens pourraient arriver à réduire l'ampleur du chômage.L_ demande des pays d'Europe occidentale en main-d'oeuvre étrangèretendra à augmenter dans les années à venir. On estime qu'au cours dela décennie 1970, les entrées nettes de travailleurs étrangers néces-saires pour, pallieràl pénurie de main-d'oeuvre en Europe occidentaleseront de l'ordre de 6 millions, _/ dont la plus grande partie enAllemagne. Il n'y a pas d'estimations concernant l'excédent potentieldans les pays fournisseurs, mais vu sa longue expérience, l'Algérieest sans doute à même de faire face à la concurrence. Pour placer defaçon sélective ses travailleurs, l'Algérie pourrait organiser, encollaboration avec les pays d'accueil, une formation professionnelledestinée aux travailleurs migrants (comme le fait la Yougoslavie).

Main-d'oeuvre qualifiée

6715. Lorsqu'elle a accédé à l'indépendance, l dlrie Y'connu une grave pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. L'exode massifde 900.000 résidents d'origine européenne (dont h00.000 personnesactives) a laissé à un nombre limité d'Algériens expérimentés latâche de gérer l'administtation et l'économie. Très peu d'Algériensavaient eu des responsabilités au niveau technique, occupé des postesde direction ou été formés à ces tâches. En 195h, les Algériens oc-cupaient 7,2 pour cent des postes requérant des connaissances techniquesde haut niveau (1 pour cent dans l'industrie), 20 pour cent des pos-tes exigeant des connaissances techniques de niveau moyen (4 pour centdans l'industrie) et 27 pour cent des postes d'employé de bureau.En 1960, le taux d'alphabétisation était de 10 pour cent pour leshommes et de h pour cent pour les femmes. En 1959, le nombre d'Algériensinscrits dans les universités était de 815, dont 60 pour cent en droit eten lettres. Il est resté très peu d'enseignants qualifiés après ledépart de 14.000 enseignants français. Les efforts déployés dans lecadre du Plan de Constantine en 1958 en vue d'accroÎtre la capacité

1/ BIED, Division des études démographiques, Migrant Workers in WesternEurope, octobre 1970. Les estimations de la Commission économiquepour l'Europe (Nations Unies) sont plus élevées.

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en matière d'enseignement et de formation professionnelle ne donnaientencore que des résultats limités en 1962.

Les premières mesures prises pour rémédier à cette situationont consisté à promouvoir les Algériens dans leur travail et à trans-férer certains travailleurs qualifiés au secteur administratif. Laplus grande partie du personnel exerçant des fonctions administrativesou de gestion était constituée de jeunes gens dont les qualificationset l'expérience n'étaient pas à la hauteur de leur tâche. Pour lesactivités nécessitant une qualification technique spéciale, la pénuriea été comblée par le recrutement de techniciens étrangers dont laprésence sera encore nécessaire dans nombre de domaines critiques pen-dant un certain temps encore. Simultanément, un effort impression-nant a été consacré à la formation de main-d'oeuvre et au développementde la capacité de formation professionnelle. De 1963 à 1968, l'Algériea pu se doter ainsi de 1.500 techniciens de haut niveau, de 8.000techniciens et de 50.000 ouvriers qualifiés. Les efforts déployésactuellement et les projets envisagés sont encore plus importants(voir Chapitre 4).

'69. Le nombre total d'étrangers travaillant en Algérie est del'ordre de 65.000,français pour la plupart. Sur ce chiffre, 28.000sont employés dans l'administration et l'industrie en qualité de tech-niciens et de cadres (soit 12.000 techniciens et cadres de haut niveau,10.000 enseignants, le reste étant constitué par des techniciens deniveau moyen). Dans l'industrie, les postes clés de direction sontoccupés par des Algériens jeunes et généralement très compétents,mais ce sont des étrangers qui occupent la plupart des postes techniques.La plupart des eñseignants qualifiés sont étrangers, surtout dans lesdisciplines techniques et scieantiý'iques.

~70. Le développement économique prévu dans le Plan 1970-1973devant porter avant tout sur des activités hautement spécialisées,sa réalisation sera subordonnée à la présence, en quantité suffisante,de personnel qualifié. Les études préparatoires du Plan quadriennalévaluent à 28.000 le nombre des techniciens de haut niveau et 40.000celui des techniciens et des cadres de niveau moyen nécessaires pendantla période couverte par le Plan. Même si les objectifs ambitieuxenvisagés pour l'enseignement et la formation professionnelle sontpleinement atteints, on prévoit qu'il manquera ýencçore 8.000 techniciensde haut niveau et 13.000 de niveau moyen en 1973.(tableaux 1.7 et 1.8).Le Plan vise à remplacer par des Algériens 15.000 étrangers au niveauero_essionel élevé- et 10.000 au niveau moyen. Tout en n'ayantqu'une valeur indicative, ces estimations montrent que la pénurie depersonnel qualifié continuera de poser un problème grave et que lebesoin de techniciens étrangers risque d'augmenter dans certains domainestels que l'enseignement et l'agriculture.

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71. Dans le dessein de promouvoir l'utilisation efficace deo quali-fications rares, les services officiels ont pris un certain nombre demesures rêglementant le recrutement et l'emploi de la main-d'oeuvre haute-ment qualifiée dans le secteur de l'Etat. Ces mesures consistent sur-tout à uniformiser les salaires, à établir des plafonds pour les salaireset les primes, et à instaurer certaines règles concernant le transfertdu personnel technique d'un service à l'autre. Toutefois, ces mesuresne constituent pas une politique générale efficace. Les sociétésd'Etat se font concurrence, surtout en offrant chacune des primesplus élevées que les autres pour les compêtences rares, ce qui risquede nuire aux autres organismes qui n'ont pas cette marge de manoeuvre.Il serait semble-t-il nécessaire d'examiner de plus près les mouve-ments du personnel qualifié et d'instaurer une politique et des mesuresvisant à utiliser efficacement le personnel qualifié rare, y comprisles assistants techniques.

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Chapitre 4

EDUCATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE

Résumé

72. En Algérie, l'enseignement et la formation professionnelleont une tâche économique immédiate à accomplir: fournir une main-d'oeuvrequalifiée en quantité suffisante et dans les secteurs qui en ontbesoin.. Le problème est si important et si urgent qu'il nécessite uneopération excoptionnellment. rapide et de grande envergure. Alors qu'en1969, 600 élèves seulenent ont terminé leurs études supérieures, onestime à plus de 4.000 le nombre d'ingénieurs dont auront besoin à euxseuls l'industrie et les travaux publics dans les quatre années à venir.Pendant la même période, l'Algérie aura beoin de 9.000 nouveaux profes-seurs ayant effectué des études supérieures. De même, alors que 3.000élèves sortent chaque année du second cycle des écoles secondaires(y compris les écoles techniques), l'industrie à elle seule aura besoinde 13.000 techniciens de niveau comparable dans les quatres années àvenir.

73. Le succès de l'effort de développement algérien dépend engrande partie de la réussite du programme de formation professionnelle.Les pouvoirs publics ont conscience que le but ne peut être atteintgrâce aux institutions et aux méthodes traditionnnelles. Les entreprisesindustrielles existantes font face au problème en formant leurs propresingénieurs et techniciens en plus de leurs ouvriers qualifiés. Lesnouveaux projets d'investissement comprennent des programmes de forma-tion du .pers-nnel futur, généralement en coopération avec les entre-preneurs étrangers. Cette formation comprend des stages à.l'étrnger maisaussi la création sur place de centres complètement équipés. Les fraisde formation s'élèvent,dans certains cas,à 10% du coût de l'investisse-ment, pourcentage éleve qui ne peut se justifier qu'à titre temporaire.Une seconde façon d'aborder le problème a été la création d' Instituts-de Technologie pour assurer la formation intensive d'un personneltechnique de niveau moyen et supérieur répondant aux besoins du marchédu travail. Après une première période d'expansion rapide et de forma-tion de masse, il est prévu que ces instituts seront transformés eninstitutions normales lorsque la demande retombera à un niveau normal.Une troisième solution consistera à réformer le système d'éducationafin de donner plus d'importance aux disciplines techniques et scientifiquS.

74. En plus de son rôle dans l'économie du pays, l'enseignementen Algérie doit atteindre deux buts sociaux: la généralisation del'enseignement, afin que puissent en profiter des jeunes gens des deuxsexes, de toutes les régions et de toutes les classes sociales; etl'arabisation, ou passage progressif du français à l'arabe comme langued'enseignement. La première étape sur la voie de la généralisation

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de l'enseignement consiste en un développement considérable de l'enseigne-ment primaire (de 1,7 millions à 2,6 millions d'élèves dans les quatreannées à venir), suivi d'un développement encore plus important de l'en-seignement secondaire et supérieur.

75. Les buts sociaux de l'enseignement représentent un engagementpolitique, et la formation de main-d'oeuvre qualifiée étant une néces-sité économique, une expansion rapide de l'enseignement est certaine, quientraînera une lourde charge pour l'organisation et les finances. Onprévoit que la population scolaire passera de 1,9 million en 1969 à3,1 millions en 1973. Il est prévu que le système de formation pro-fessionnelle produira de 1970 à 1973 plus de 180.000 employés et tra-vailleurs qualifiés à tous les niveaux, répondant ainsi à la plus grandepartie de la demande; il manquera toutefois encore 21.000 personnesde niveau moyen et supérieur (en supposant que le nombre des étrangers semaintienne). Les dépenses totales consacrées à l'enseignement et àla formation professionelle passeront de 1.654 million de dinars(soit 8,3% du PIB) en 1969 à 2.910 million de dinars (soit 10,8% duPIB) en 1973. Il est possible que ces chiffres soient dépassée. En plus dela charge financière, cependant, il existe d'autres facteurs quifreinent la réalisation des objectifs: pénurie de professeurs, ca-pacité des bâtiments et ressources en matière d'organisation et degestion.

Système actuel d'enseignement et de formation professionnelle

76. Le système d'enseignement comprend un niveau élémentaire(6 années), un premier cycle secondaire (4 années) et un second cyclesecondaire (3 années), suivis par un enseignement supérieur. Lesélèves qui n'entreprennent pas d'études secondaires ont 2 années d'en-seignement post-primaire pour compléter leurs 8 ans de scolarité obli-gatoire. Le premier cycle secondaire est organisé dans le cadre deslycées ou dans tes établissements distincts qui dispensent un enseigne-ment général (Collèges d'Ensiignement Général). A ce niveau il existeégalement des Collèges d'Ziseignement Technique et des Collèges d'En-seignement -Agricole). Dans les collèges techniques, les étudesdurent 6 ans, en deux phases de 3 ans (trois ans en tout dans lescollèges agricoles) et on y prépare un Certificat d'Aptitude Profes-sionnelle qui ne donne pas accès à l'enseignement supérieur.

77. Les études secondaires du second cycle ont lieu dans deslycées d'ens-Lignement général ou technique. A ce niveau, les écolesnormales d'instituteurs sont en cours de transformation en institutsde technologie. (Cette modification n'affecte pas la promotiond'enseignement dans les établissements d'enseignement supirieur). Auniveau du secondaire, neuf collèges régionaux agricoles déperidantdu Ministère de l'Agriculture seront également transformés en institutsde t echnologie.

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78. Au niveau rde l'enseignement supérieur, il existe troisuniversités àAlger, Oran et Conat.pntine, avec divers instituts,facultés et écoles pour les étudiants en lettres, sciences, médicine,droit, économie, commerce et architecture et pour les élèves in-génieurs et agronomes. En outre, il existe un institut de technolo-gie de niveau universitaire, dépendant du Ministère de l'griculture,qui forme des ingénieurs et techniciens agricoles; et un. grand dentre.de formàtion d'ingénieurs pour l'industrie pétrolière et textile- (Centrekfricnin des hydrocarbures et du Textile) dépundant du Ministèrede l'Industrie. Le Ministére des Travaux Publics forme des ingénieursdans une Ecole des Travaux Publics. D'autres ministères ont descentres de formation moins importants, tels que l'Ecole Nationaled'Administration,qui dépend du Ministère de l'Intérieur, et l'EcoleSupérieure des PTT, qui dépend du Ministère des P & T. Une réorgani-sation semble nécessaire pour rémédier à la prolifération et à l'épar-pillement regrettable de petits institutg dépendant de divers ministères.

79. La formation de main-d'oeuvre qualifiée pour l'industrie et lebâtiment a lieu dans les centres de formation professionnelle acceléréedépendant du Ministère du Travail et des Affaires Sociales, et pourl'agriculture, du Ministère de l'Agriculture. D'autres ministères pour-suivent des programmes de formation professionnelle moins importants.Le Ministère du Travail a 29 centres bien organisés, offrant un pro-gramme de 6 mois de formation professionnelle pour adultes (17 à 22 ansen majorité), et un programme de 12 à 18 mois de formation d'ouvriersspécialisés et,dans certains cas, de techniciens. Il n'est pas néces-saire de savoir lire pour entrer au Centre de Formation professionnelledu Bâtiment; pour les candidats aux autres programmes courts, onexige 3 ou h ans d'école primaire et,pour les candidats aux programmeslongs, les 6 ans d'école primaire ou des connaissances équivalentes.La capacité annuelle est d'environ 12.000 élèves, mais elle n'est paspleinement utilisée faute d'instructeurs. Jusqu'à une date récente,ces centres se sont spécialisés dans la formation d'ouvriers du bâti-ment, mais on développe actuellement la formation d'ouvriers pourd'autres industries. Certains de ces centres forment dçs ouvriers pourun travail particulier, sous contrat avedt des entreprises particulièreset en coopération avec leur direction (S.N.S. à Annaba, Sonacome àConstantine).

80. Le Ministère de l'Agriculture possède 23 centres pour laformation du personnel de gestion (directeurs, comptables) et d'ouvriersqualifiés (chefbde culture) pour les fermes du sect,enr auto-géréEnviron 15.000 personnes ont -eçu une formation de cette nature entre1963 et 1969. La durée et la matière de ces programmes varient selonla nature du travail envisagé: type de culture et responsabilité dansl'entreprise.

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81. Les principaux problèmes du système d'enseignement en vigueursont: (i) la pénurie et le manque de compétencesdes enseignants; (ii)l'importance trop grande accordée à l'enseignement général, surtout auniveau du secondaire, et l'inadaptation des collèges techniques au marchédu travail; (iii) les frais élevés et le manque d'efficacité interne.

P énurie d'enseignants

82. Dans le primaire, 20 pour cent seulement des enseignants sontdes instituteurs qualifiés ayant fait quatre ans d'études secondairesplus quatre ans d'école normale d'institutcurs: !h' pour centsont des moniteurs, qui sont en fait des jeunes gens possédant uneéducation primaire et ayant subi un court stage pédagogique. L'utilisa-tion de moniteurs, mesure qui devait être temporaire après le départdes enseignants français en 19t2, a continué et continuera encore pen-dant un certain temps puisque l'expansion rapide de l'enseignement pri-maire ne s'accompagne pas d'un développement parallèle de la formationd'enseignants. On prévoit que la masse du personnel enseignant seraconstitutée d' instructeurs possédant une éducation correspondant aupremier cycle secondtire. Le manque de compétence des enseignants seradonc une caractéristique du système pour quelque-tomps encore. Dansl'enseignement secondaire, la situation est très semblable. Environ20 pour cent des professeurs ont une éducation universitaire, et 30 pourcent sont simplement des instituteurs diplomés. Au niveau universitaire,60 pour cent des enseignants sont des assistants et 8 pour cent desprofesseurs.

83. Les étrangers forment la majorité du personnel enseignantqualifié à tous les niveaux. L'Algérie doit améliorer la qualité dupersonnel enseignant déjà en pl1ace, remplacer le personnel étranger,et faire face à la demande de 13.000 enseignants supplémentaires pourle primaire et de 9.000 enseignants supplémentaires pour le secondaire(7.000 pour le pgM-er-cycle et 2.000 pour le second cycle). Actuelle-ment la promotion annuelle d'enseignants est de 900, soit 00 instruc-teurs, 200 instituteurs et 200 professeurs pour l'enseignement se-condaire général et technique. Les pouvoirs publics ont conscience dela nécessité d'une réévaluation du système de formation pour pallierà cette pénurie,et pour commencer à remplacer le personnel étranger.Cela explique les efforts de transformation accomplis actuellement dansce domaine. Le manque d'enseignants est aussi la cause principale dela lenteur de l'arabisation des écoles et des programmes.

Enseignement général

8h. Plus de 70 pour cent de l'enseignement secondaire est général,c'est-à-dire purement académique et n'offre d'autres débouchés que lesétudes supérieures. L'enseignement technique absorbe 24 pour cent desélèves du secondaire, mais 10 pour cent seulement sont dans le secondcycle. Ainsi, chaque année, sortent du premier cycle secondaire un nombre

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important de jeunes gens (30.000), mnuiis de diplômes de fin d'études,qui arrivent sur le marché du travail sans formation professionnelle.Comme c'est le cas dans beaucoup d'autres pays, les élèves sortant dupremier cycle des collègestechniques ne sont pas forcément mieux préparés.Une étude faite par le Ministère de l'Education a montré que 17 pourcent seulement des élèves sortant du premier cycle des collèges techniques(C.E.T. et C.E.A.) avaient un emploi correspondant à leur formation,alors que 30 pour cent ne travaillaient pas (18 pour cent continuaientleurs études dans des écoles supérieures). Il est nécessaire d'entre-prendre une étude complète portant sur l'enseignement post-primaire,le début du secondaire, et sur l'efficacité des cours de pré-apprentissage,des programmes d'apprentissage et des stages de formation. Par consé-quent, il faudrait s'appliquer à la fois à une restructuration dusystème et à un changement des programmes et des méthodes d'enseignement.

Coûts élevés et manque d'efficacité

85. Des études menées par le Ministère de l'Education en coopé-ration avec l'Unesco ont montré qu'en Algérie le coût des bâtiments paréleve était plus élevé qu'au Royaume-Uni ou en France. Cela s'expliquepar des facteurs tels que le coût des matériaux de construction, l'établis-sement d'écoles dans des régions où la densité de population est faible,et l'architecture des écoles. Il est possible de réduire le prix derevient en uniformisant les plans et la construction et en choisissantles sites de façon à réduire les besoins de transport. Les frais defonctionnement semblent trop élevés, surtout dans l'enseignement supé-rieur où la plupart des étudiants reçoivent des traitementsiéquivalentsà ceux qu'ils percevront dans leur premier emploi. Les institutionsse diputent les catiidats, dont le nombre est limité, et les attirenten leur offrant des pré-traitements alléchants. Ceux-ci tendent àdevenir une partie importante du budget de fonctionnement. Il faudraitrevoir le coût de la construction et le système des pré-salaires pourfreiner l'augmentation des dépenses.

86. L'efficacité interne du système scolaire pose d'autres prob-lèmes. Le nombre d'élèves qui redoublent ou abandonnent leurs étudesest très élevé à tous les niveaux. Dans le primaire, environ 30 pourcent des élèves inscrits quittent l'école avant la quatrième année,considérée comme le niveau minimum d'alphabétisation. Environ 50 pourcent finissent leurs études primaires, mais généralement après 8-10 ansd'études au lieu de 6. Le taux de redoublement est de 14 pour cent.Il est de 20 pour cent vers la fin du primaire. Environ 60 pour centdes candidats échouent au Certificat d'êtudes primaires. Dans le se-condaire, 60 pour cent des candidets inscrits terminent le premiercycle et 15 pour cent seulement le seecndcycle. Le.nombre,rEtreint

d'élèves qui achèvent leurs études secondaires limite gravement ledéveloppement de l'enseignement supérieur. Dans ce dernier, 20 pourcent seulement des étudiants inscrits terminent leurs études; la plupartsont éliminés au bout d'un an. A la fin de la première année, 20 pourcent seulement des étudiants en médecine , 22 pour cent des étudiants

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en scienceset 23 pour cent des étudiants en économie,sont reçus à leurexamen. Ces taux d'échec élevés augmentent les dépenses.- La somme.dé-pensée pour des élèves qui redoublent leurs classes ou abandonnent leursétudes correspond à'38 pour cent du budget de fonctionnement de l'enseigne-ment primaire. Un certain n·ambre de mesures ont été pises pour améliorerla situation. Dans le dessein de régulariser le flot des élèves, on ad'abord établi des normes concernant le taux de réussite aux examens, etrestreint le droit de redoubler des classes. Cependant, des méthodesaussi artificielles ne peuvent guère avoir de résultats si elles ne sontpas liées à une amélioration des méthodes d'enseignement et de la qualitédu personnel enseignant.

Objectifs d'expansion

87. Un effort considérable a été accompli depuis 1962 pour dévelop-per l'enseignement et la formation professionnelle. Comne le montre letableau 5 (et pluslen détail le tableau 1.5), le nombre d'inscriptionsa augmenté en moyenne de 13 pour cent par an de 1963 à 1970; il a plusque doublé dans les écoles primaires, triplé dans les écoles secondaireset quadruplé dans l'enseignement supérieur. Jusqu'à 1974, on prévoitune croissance légèrement moins rapide au niveau primaire, mais plusrapide aux niveaux secondaire et supérieur. (Tableau 1.5) Dans leprimaire, l'objectif est de scolariser, en 1980,100 pour cent du grouped'âge de 6 à 13 ans. Le pourcentage actuel est de 60 pour cent et onprévoit qu'il sera de 80 pour cent en 1973. L'enseignement secondairedoit alimenter l'enseignement supérieur, et à eux deux, ils doiventrépondre en grande partie aux besoins de main-d'oeuvre qualifiée(voir Chapitre 2). En plus des étudiants inscrits en Algérie, i1 yavait, en 1968-69, 820 étudiants algériens dans des universités àl'étranger,dont 462 en sciences et technologie et 235 en lettres etdroit. On prévoit la formation à l'étranger de plus delJ650 ingénieurset autres cadres entre 1970 et 73, en plus de 1.500 techniciens et1.500 ouvriers qualifiés.

Tableau 5 NOMERE D'INSCRIPTIONS PAR NIVEAU ET PAR ANNEEEstimations

1962-63 1964-65 1969-70 1973-74

Primaire 777.000 1.215.000 1.753.000 2.621.000

Secondaire 51.000 103-000 185.000 476.000

Supérieur 2.800 6.000 12.000 45.000

Total 830.800 1.324.000 1.955.000 2.9h2.000

88. Le Plan couvrant la période 1970-73 vise à former 48.000cadres et techniciens (20.000 de niveau supérieur et 27.000 de niveaumoyen) et 135.000 ouvriers qualifiés (Tableau 1.7). Les besoins sont

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de 68.000 cadres et techniciens (28.000 de niveau supérieur et

40.000 de niveau moyen) et de 187.000 ouvriers qualifiés. Ainsi,à la fin de cette période, on prévoit qu'il manquera 8.000 cadressupérieurs, 13.000 cadres moyens et 52.000 ouvriers qualifiés. Lapénurie se fera sentir le plus au niveau supérieur dans l'agriculture etl'enseignement, et au nivoeu moyen dans l'industrie et l'agriculture.

89. Les implications financières des objectifs fixés en matière defréquentation scolaire et de formation professionnelle sont résumés dansle tableau 1.4. Si l'on exclàt.'les sommes dépensées par l'industriepour la formation professionnelle, on prévoit des dépenses d'investis-sement de 3.3 milliards de dinars pendant la période 1970-1973 et desdépenses de fonctionnement de 7.2 milliards de dinars,soit en tout plusde 10 pour cent du PIB pendant cette période et plus d'un cinquièmedu budget. Cependant, malgré l'importance de la charge financière, lesfacteurs qui freineront le plus la réalisation des objectifs dedéveloppnent de l'enseignement seront probablement le manque d'en-seignants, de locaux et de personnel d'organisation et de gestion. Deplus, il faut réformer au plus vite les structures traditionnelles sil'on souhaite que le système réponde aux importants besoins de main-d'oeuvre qualifiée.

Nouveaux programmes

90. Le projet visant à tranàformer une partie les écoles normalesd'instituteurs en instituts de technologie constitue un effort ingénieuxpour résoudre le grave problème de la formation de cadres moyens etsupérieurs, en augmentant rapidement la capacité de formation et laproduction du système d'éducation dans les domaines reconnus commeprioritaires. Ces instituts de technologie (4 sont déjà ouverts et23 doivent s'ouvrir en 1971) ont une politique de recrutement spéciale.L'admission n'est pas fondée sur la détention de dipl6mes: on acceptedes jeunes gens ayant abandonné leurs études secondaires et ayantdéjà travaillé, qui souhaitent améliorer et mettre à jour leurs con-naissances. Les programmes d'études de ces instituts sont orientésvers des métiers particuliers. Les futurs employeurs participent àl'élaboration des plans et programmes d'études. Afin de raccourcir lapériode de formation qui précède un emploi rémunéré, les étudiantssuivent des cours à plein temps pendant 1], mois de formation pratiqueintensive, et non deux ou trois ans comme dans le cas de la structurescolaire traditionelle.

91. L'Institut de Technologie de Mostaganem se spécialise dansla forration d'ingénieurs-agricoles -, Il a 1.300 élèves et est danssa deuxième année. On cspèrç y former chaque année une promotion de 1.000élèves à partir de 1974. Les trois autres instituts, ouverts depuisun an, se spécialisent dans la planification, la comptabilité et le com-merce. De nouvelles méthodes de formation d'enseignants sont à l'essaidans ces instituts. Les enseignants pour le niveau primaire y reçoiventà la fois une formation secondaire et pédagogique au moyen d'un programme

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intensif. Le personnel enseignant destiné aux nouveaux instituts detechnologie est formé à Oran, à l'Ecole Normale Supérieure pourl'Enseignement Polytenhnique, récemment ouverte et bien agencée.

92. L'établissement de ces instituts de technologie est l'oeuvred'un comité spécial de coordination du Secrétariat d'Etat au Plan.Chaque institut est organisé avec la participation des industries quiemploiront ses diplomés. Des experts étrangers participent à la con-ception de ces instituts et à leur encadrement. En 1973, quand tousles instituts seront ouverts, on prévoit qu'ils recevront au total46.000 élèves: 30.000 au niveau moyen (dont 17.000 futurs enseignants),et 15.000 environ au niveau supérieur (dont 6.900 futurs professeurs)(Tableau 1.6). C'est un programme ambitieux qui doit faire face auxproblèmes habituels: improvisations inhérentes à la mise en route denouveaux projets; problèmes de coordination et d'intégration dans lesystème d'enseignement déjà en place; nécessité de prévoir dès mainte-nant la reconversion de ces instituts lorsque ce programme intensifaura résolu le problème de la pénurie de personnel.

93. Le Centre National d'Enseignement Généralisé (CNEG) estdestiné à offrir une seconde chance aux jeunes gens qui ont abandonnéleurs études. Il cherche à atteindre un groupe de 670.000 jeunes gar-çons et filles d'âge scolaire qui ne vont pas à l'école, et un groupede 600.000 jeunes gens qui, d'après les prévisions, abandonneront leursétudes d'ici à 1973. Le CNEG permettra de préparer le certificatd'études par des cours du soir, par correspondance, radio et télévi-sion. Actuellement il n'existe que des cours par correspondance maisl'enseignement télévisuel doit débuter sous peu. Ce n'est pas unprogramme d'alphabétisation (bien qu'un programme de ce genre soitenvisagé), mais un véritable programme scolaire couronné par uncertificat d'études qui offre une deuxième ou troisième chance i desenfants n'ayant Du suivre le système scolaire traditionnel.

Réforme de l'enseignement

94. Le Ministère de l'Education reconnait la nécessité d'uneréforme de la structure de l'enseignement en vue d'améliorer l'efficacité;cette réforme est prévue au Plan Ouadriennal. Les principaux aspects dela réf'orme sont:,(a)b, réorganisaticn de l'enseignement technique, (b)la restructuration du premier cycle secondaire, (c) la réorganisationde l'enseignement supérieur, et (d) l'amélioration de l'efficacité àtous les niveaux. Ces changements fondamentaux doivent être considérésdans un contexte nouveau, tenant compte notamment de la création desinstituts de technologie et de l'amélioration des centres de formationprofessionnelle. Le premier cycle secondaire sera réorganisé en unitésautonomes constituant un tronc commun. C'est une décision primordialemais la nature et le contcnu de l'cnseig7nement à c% niveau n'ent-pas encireété fixés. On reconnait que les collèges techniques ne doivent pasfaire double emploi avec les centres de formation professionnelle, mais

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il reste à prendre deux décisions importantes: (a) déterminer les dif-férences entre les fonctions des centres de formation professionnelleet les collèges techniques, et (b) introduire un système d'enseignementprofessionnel court pour combler le vide entre les deux types d'établis-sement. La structure globale de l'enseignement technique est très confuseet doit être réorganisée. Au niveau universitaire, les principes de ré-organisation de divers programmes ont été adoptés mais ne sont pas encoreappliqués dans diverses institutions.

95. La préparation et la mise en application de la réforme del'enseignement ont été lentes. Un Comité National pour la Réforme del'Enseignement a été créé et a discuté des problèmes de la réforme.Ce comité comprend environ 80 membres représentant divers intérêtsdans le domaine de l'enseignermnt, mais n'a pas de secrétariat permanent.L'Institut Pédagogique National, chargé de la préparation des manuels,n'y est pas représenté, alors que logiquement il devrait y jouer unrôle important.

Planning et direction

96. Le Secrétariat d'Etat au Plan a coordonné l'organisationd'un certain nombre d'agences dont il coordonne également les activités.Le Plan Quadriennal considère l'ensemble du système éducatif, identifiantles catégories de problèmes et établissant les priorités et les lignesd'action. L'ancien Pinistère de l'Education avait une section bien or-ganisée qui s'occupait de la planification générale et faisait desétudes sur l'efficacité, la construction, l'architecture scolaire, etc.,mais, maintenant que l'administration de l'enseignement est divisée endeux Ministères (le Ministère de l'Enseignement Primaire et Secondaireet le Ministère de l'Enseignenent Supérieur et de la Recherche Scientifique),on voit mal comment cette section de planification sera utilisée. LesMinistères de l'Agriculture et du Travail ont des Directions de l'Enseigne-ment et de la Formation professionnelle, auxquelles sont reli's des centrespédagogiques spéciaux. Dans d'autres secteurs, ministères, régies nation-ales et entreprises privées se partagent les fonctions d,adminiotration.

97. Cependant, pour répondre aux besoins d'organisation et degestion de vastes plans de transformation et de développement, les struc-tures existantes, trop dispersées, devraient être renforcées et centralisées.Au niveau national, la création d'un système de coordination décritdans le plan quadriennal est une mesure importante. Au niveau ministériel,il est essentiel que la section de planification de l'ancien Ministère del'Education soit bien utilisée et même renforcée: elle pourrait servirles deux nouveaux ministères. Pour éviter que cette section ne devienneun simple groupe d'étude, on pourrait lui dennder de servir les organismeschargés d'établir des principes d'action et de prendre des décisions. Ilest nécezsaire que le Ministère dG l'Industria, qui participe sur unegrande échelle à la formation prolessiozelle, coordonne les activitésdes divers organismes qui dépendent de lui.

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98. Dans l'état actuel des choses, l'Algérie a besoin d'enseignantset de techniciens étrangers, et cela pour un certain temps encore. Ce-pendant, en plus du transfert direct de main-d'oeuvre qualifiée, l'Algériea besoin d'aide pour organiser son effort d'expansion de l'enseignementet de la formation professionnelle, notamment dans les domaines suivants:(i) accroissement des moyens de planification et de gestion; (ii) réor-ganisation et développement de l'enseignement secondaire; (iii) organisa-tion des instituts de technologie.

99. Dans le domaine de la planification, l'Unesco et l'OIT ontparticipé à la préparation des sections du Plan quadriennal concernantl'enseignement et la formation professionnelle. L'Unesco a maintenantpréparé un projet qui, en plus de la planification générale, proposedes mesures spécifiques visant à augmenter l'efficacité de l'utilisa-tion des ressources - coût et financement, uniformisation de la construc-tion scolaire, amélioration des conditions de passage d'une classe àl'autre, etc.

100. L'amélioration de la gestion est probalement le secteur oùl'aide est la plus nécessaire. L'assistance technique peut être utilepour établ.r un programme et un calendrier des activités approuvéesdans le cadre d'un programme global. Pour résoudre les problèmesd'administration, l'assistance technique peut augmenter la capacitéde recherche et de développement; elle peut aussi aider à former desadministrateurs. La réorganisation et le développement du premiercycle de l'enseignement secondaire constitute un domaine où une assis-tance dans la conception de nouvelles structures peut être combinéeavec des investissements importants et permettre des économies enmatière de construction. L'assistance technique peut également con-tribuer substantiellement à préparer la réforme de l'enseignementtecnnique dans le dessein de développer un groupe d'institutions tellesque des lycées techniques (ou technicums). De même, les institutsde technologie, formule ingénieuse pour pallier la pénurie de cadres,méritent d'être soutenus: l'assistance technique pourrait choisir unou deux projets dans le domaine de l'industrie ou des travaux publicset les financer en projets indépendants.

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Chapitre 5

I PUBLIQUES

101. Depuis l'indépendance, le secteur public s'est cnnsidérable-ment élargi du fait que les principales activités économiques ontététlacées sous le contrôle de ltEtat et que l'effort de développe-ment public s'est accéléré. L'industrie, les mines, le commerce, lestransports et les banques sont maintenant presque totalement auxmains de sociétés ou dtorganismes d'Etat, ou de sociétés mixtes.L'agriculture moderne, qui assure 60 pour cent de la valeur ajoutéede ce secteur, est concentrée dans des coop'eratives auto-géréesimplantées sur des domaines de l'Etat. L'Etat possède et contrôleégalement de nombreux bâtiments et habitations situés dans les grandesvilles.

102. En 1969, les dépenses des administrations publiques ontatteint presque 40 pour cent du PIB et la valeur ajoutée par le secteurpublic (y compris les entreprises publiques) stest élevée à 60 pourcent. Ces proportions ont considérablement augmenté, d'autant plus quel'accroissement des investissements s'est porté essentiellement surle secteur d'Etat et les entreprises nationalisées (les invest:sse-ments effectués par les entreprises publiques et les sociétés mixtes,mais non financés par le Trtsor, ne figuraient pas au nombre des inves-tissements publics avant 1967). Les dépenses du seul gouvernement cen-tral sont passées de l'quivalent de 26 pour cent du PIB en 1965 à3h pour cent en 1969 et à h3 pour cent en 1970. Les dépenses consacréesaux investissements sont passées de 25 pour cent des dépenses de l'Etaten 1965 à50 pour cent en 1970 et ont augmenté de 4,7 fois. Par com-paraison, les dépenses courants n'ont augmente que de 28 pour cent de1965 à 1969, puis de 22 pour cent en 1970.

103. L'emprise du Çouvernement central reflète la centralisationpoussée de l'activitè financière du secteur public (Tableau 6). Lesentreprises nationales ont transféré au T6's-or une proportion croissantede leurs b'enbfices bruts et, parallèlement, leurs investissements ontété financés davantage sur le budget de l'Etat. En 1969 et en 1970,les investissements publics non inscrits au budget ont consiste essen-tiellement en investissements &iancésAl'aide de, crédits-fournisseurset de; orédits financiers étrangers que les sociý9s nationalc ' , etles sociétés mixtes se sont procurés directement, avec l'accord et lagarantie de l'Etatj les investissements que les sociétés publiques oules sociétés mixtes ont financés directementall'aide de leurs propresressources ou grâce au créditint!ristront été nfigeables. Les budgetsannexes, qui comprennent les PTT, la gestion des réseaux d'irrigation,le réseau d'adduction d'eau potable, et industrielle,et les universités(avant 1967), ont des ressources limitées, et lé,s excédents ou les déficits

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nets sont inclus dans le budget central. Les dépenses de la sécuritésociale, à laquelle un million de personnes environ sont affiliées, nesont pas disponibles, mais les recettes de la caisser de sécuritésociale auraient été de pras de 1 milliard de dinars en 1969. Lesdépenses courantes de ltEtat ne prenneten compte que les prestationssociales de l'Etat.

-Tableau 6: IEPESES- PUBLIQUESI 1965-1970(Millions de dinars)

1965 1966 1967 1968 1969 1970

Gouves-ement 3.910 4.264 5.033 6.188 6.863 9.156central

Dépensescourantes 1/ 2.687 2.772 3.332 3.299 3.471 h.237

Dépenses d'in- 993 1.261 1.501 2.689 3.188 h.650vestissement

Budgets annexes 230 231 200 200 20h 286 2/

Administrationslocales,n.d.a. 520 2/ 545 2/ 575 2/ 630 720

Investissementspublics extra-budgétaires - - 349 538 1.280 780

Total h.L29 h.809 5.6)7 6.819 7.2'83 ..

1/ Y compris les transferts à la sécurité sociale, aux administrationslocales et aux budgets annexes.

2/ Estimations.

10h. Les ndministrations locales sont constituées par 676 munici-palités réparties dans 15 départements (wilayate; au singulier, wilaya).En 1967 et en 1969, la décentralisation de l'administration publiquea étendu les fonctions des autorités locakts dans le domaine des servicespublics, de l'enseignement et dans le secteur social. Les municipalitésont également été chargées, depuis 1967, de promouvoir, coordonner etsuperviser les entreprises privées et auto-gér6es ainsi que la gestiondes affaires immobiliàres publiques; par ailleurs, les wilayate doiventêtre consultées en ce qui concerne les programmes d'investissementpublic dans les régions.

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105. Les budgets des municipalités de plus de 80.000 habitants sontapprouvés par le Gouvernement central. Une partie des recettes des do-maines et des impôts indirects ont été alloués aux administrationslocales, et deux fonds de péréquation ont été créés afin de redistribuerles ressources en faveur des municipalités et des wilayate les plusdèmnmies. tEs impôts directs frappent les revenus industriels et commer-ciaux et ceux des personnes physiques,ainsi que la fortune; dQs impôtsindirects frappent les services. Dens l'ensemble, ces recettes sontrest6esdnadéquates par comparaison aux responsabilités confiées auxadministrations locales, aux wilayate notamment. Cette situaton s'ex-plique en partie par les résultats médiocres de l'agriculture auto-gérée,qui devait constituer une source de recettes. En plus, les empruntsaupras de la Caisse Nationale d'pargne et de Prévoyance (CNEP) nepeuvent dépasser un certain plafond. La décentralisation s'est donc tra-duite essentiellement par l'accroissement des transferts du Gouverne-ment central (des transferts spéciaux provenant des recettes pétro-lidres ont étd;,fectu6s en faveur des deux wilayate du Sahara et de leursmunicipalités; en 1970, ils s'élevaient a 35 millions de dinars). Lepersonnel qualifié reste peu nombreux; ...,cpendant, les projetsd'investissement exécutés par les administrations locales ont accélérél'exécution des programmes d'investissement consacrés a l'enseignementet aux services sociaux.

106. En 1970 et en 1971, la planification des investissements etdes finances a été renforcée, et l'Etat a consolidé son emprise sur lessociétésnationales et les institutions financiares afin d'accroître etde mobiliser l'épargne intérieure. Pour améliorer le contrôle financierdes entreprises publiques, l'Etat a demandé a ces dernièrez en 197qde communiquer au Ministère des iinances leurs comptes prévisionnelsportant sur l'année suivante. Il étudie leurs résultats passés et fixeleurs objectifs financiers ainsi que leur contributon au budget.Lorsque des entreprises enregistrent des pertes imputables à des carencesde gestion, l'Etat leur consent une aide sous réserve qu'elles améliorentleur rentabilité. Les nouvelles entreprises bénéficient d'avances afinde pouvoir exporter ou vendre aux prix nationaux fixés (pertes ....

programmi). Pour organiser et contrSler le crédit a court terme, liEtata invité chaque entreprise publique A s'adresser a une seule banque et àlui faire connaître son programme de production et le montant du crédita court terme dont elle a besoin. Ces programmes sont étudiés par labanque intéresséo,qui détermine les modalités du crédit; pais le rées-compte aupras de la Banque centrale requiert l'approbation du Ministèredes Finances.

107. A compter de 1971, les entreprises publiques doivent déposerauprès du Trésor leurs :Londs d'amortissement et les réserves similairesdont elles disposent; par ailleurs, la sécurité sociale, les sociétésd'assurance et la Caisse Nationale d'19pargne et de Prévoyance (CNEP)sernt tenues de souscrire aux bons d'équipement émis par le Trésor. Enoutre, a partir de 1971, tous les investissements entrent dans le pro-gramme annuel d'investissement. C'est au Sécrétariat d'Etat 'b Planqu'il appartient d'approuver les projets qui doivent y figurer, leurdevis et leur exécution. Le Ministre des Finances fixe les modalitéset conditions de financement de l'ensemble du programme d'investissement.

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Les dépenses d'investissement inscrites au budget doivent être financéesessentiellement grâce aux excédents du budget ordinaire et doivent êtrelimit6es aux dépenses qui ne sont pas remboursables, telles les dépensesd'infrastructure routière, de services sociaux et d'enseignement. Enrevanche, les investissements considérés comme productifs ne seront plusfinancés par le Trésor, mais à liaide de prêts dtrangers et nationaux.Ces prêts sont approuvés (conformément aux dirtives établies par leMinistère des Finances ) par la Caisse Algérienne de DAveloppement (CAD),avec la participation des banques coimnerciales (BNA, BECA CPA). A cettefin. le Trésor va mobiliser l'épargne intérieure e l'intention de ~.CAD pour l'octroi de prêts à long et à moyen termes; les banques commer-ciales, quant à elles, peuvent utiliser leurs propres ressources et lel'escompte auprès de la Banque centrale; cette nouvelle procédure peutdiminuer l'emprunt, direct du Trésor auprès de la Banque centrale touten rendant les banque commerciales davantage tributaires du réescompteauprès de la Banque centrale.

Epargne publique et investissements

108. L'accroissement rapide des recettes ordinaiiw enregistrédepuis 1965 dépassa l'expansion des dépenses ordinaires, et l'épargnepublique augmenta considérablement. L'excédent du budget ordinaire(net des transferts aux budgets annexes et aux 4utorites .ocales maisy compris des transferts substantiels des entreprises publiques et mixtes)est passé de 147 millions de dinars en 1965 à 2,3 milliards de dinarsen 1969, puis 2,6 milliards de dinars en 1970 (Tableau 7); les entreprisespubliques et les sociétés nixtes épargnent peu ou pas du tout, hormis leurstransferts de fonds A liEtat. Les investissements publics (budgétaires etextra-budgétaires) ont également augmenté rapidement, passant de 1milliard de dinars en 1965 à 1,7 milliard de dinars en 1967, puis à3,2 milliardsde dinars en 1968, à 4,6 milliards de dinars en 1969 et à5,h milliards de dinars (1,1 milliard de dollars) en 1970. Ce montantreprésentait 86 pour cent des investissemenb fixes du pays et 26 pourcent du • PIB en 1970.

109. L'investissement public inscrit au budget de l'Etat étaitconstitué par des investissements directs et, avant 1971, par des prêtset des avances remboursables consentis essentiellement aux entreprisespubliques pour:1inancer leurs investissements (Tableau 5.h). Les inves-tissements directs sont passés de 733 millions de dinars en 1965 à 1,9milliard de dinars en 1970. Cet acccroissement est imputable pour prèsde la moitié à l'enseignement età la formation, tandis que les investisse-ments dans l'agriculture et l'infrastructure augmentaient d'environ 200millions de dinars dans chaque secteur. Les prêts et les avances portésdans le budget d'équipement ont augmenté rapidement: de 261 millions dedinars en 1965, ils atteignaient 2.750 millions de dinars en 1970. Cesprêts étaient consacrés pour l'essentiel à l'industrie, aux mines, et àltànergie, secteur of:336 sont passés de 208 millions de dinars apràsde 2 milliards de dinars; les avances consenties à-l'agriculture étaientde 6 millions de dinars en 1965 et se chiffraient à 300 millions de dinars

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Tableau 7 INVESTZSEMENTS DE L'ETAT ET DES ENTREPRISES PUBLIQUES ETLEUR FINANCELENT,1965-1971

(Millions de dinars)

196r 1966 1957 1968 1969 1970 1971Estiné

1.Revenus ordinaires 283A 3>9' 12 h576 $819 6800 8100

Imnositions des compagnies pétrolières hh7 632 880 1113 1320 1350 2100 22Contributions des entreorises publiques Wh 197 26- 352 83? 1300 1300Divers 23h3 2668 2733 3091 3S62 h1o h700

2.Dépenses ordinaires /1 -2687 -2772 -3332 -3299 -3h71 -h237 -7hl

3.3xcédent budgétaire courant l1 723 7h1 1257 23h8 2563 3359

h.Amortissement de la dette extérieure -3h0/2 -7h -189 -216 -236 -280 -320

Trésor -3h0 -7h -102 -117 -131 -210 -174Entreprises publiques -/3 -/3 -7 -99 -105 -70 -16

8.Investissements -1020 -1228 -1664 -3169 -h605 -5h30 -7088

Dans le budget / -998 -1261 -1,01 -2689 -3188 -h650 -28Investissements directs -733 -972 33 -1296 -1875 -190 -2 34Pr9ts et avances pour investissements -261 -309 -68 -1393 -1313 -2750 -

Ajustement sur les investissements dans -26 33 181; 58 -137 -le budget/S¯

Investissements hors-budget /3 - - -3h9 -838 -1230 -780 -h253

6.Déficit total -1213 -579 -127h -2128 -2h93 -31h7 -h0h9

7.Financement 1213 879 127h 2128 2h93 317 4049

Emprunt-intérieur (net) 368 309 512 1135 199 1839 2585Trésor Wo T09 23h, 755 1T, 1839 -350 /9

Banque centrale UB9 -17 -T3 277 39E 1h00 ...Banques commerciales h3 66 26 631 27 h39 /6 ...ELvers /7 33 390 -109 -163 -277 - 7 ...

Entreprises publiques (y compris - /3 - /3 278 380 65 -A 2835auto-financement)

Emprunt extérieur (brut) 822 303 9h6 10-1 2157 1308 156hTrésor 822 30T3 F27 79h 727 T5 -

Aide françaiscomorisedans le 3TL 13 i¯'3 ¯Š ~budget

Divers (y compris emorunt par 518 173 675 73j 739 LhO -l'intermédiaire de la CAD )

Entreprises nubliques - /3 - f3 l 257 1330 850/8 156,

Ajustement sur les investissements dans le 2 -33 -18â -58 137 - -

budget /5

l/Y compris transferts nets aux budgets annexes et paiements d'intérêt (mais non d'amortisse-ment) au titre de la dette intérieure et extérieure.

2/Y compris les opérations avec le Trésor français.3/Les investissements des entreprises publiques qui ne sont pas financés par le Trésor ne sont

pas compris parmi les investissements publics en 1965 et 1966.h/Y comnris les contributions définitives, les prêts et avances aux entreprises publiques et

aux autres administrations (régionales et locales).5/Ecart entre 3a réalisation effective de projets et les affectations de ressources par

le Trésor aux fins d'investissement.6/Les autres emprunts du Trésor sont compris sous Banques commerciales.7/Bons du Trésor détenus par les compagnies d'pssurance; dépôts auprès du Trésor par le

système des comntes de chèques postaux, les caisses d'épargne et la sécurité sociale;dévisesétrangers extri-budgétaires; autres trsnsactions du Trésor; différences statistiques.

8/ Estimation par la mission.9/Y compris 600 millions de dinars de paiements d'arrièrés d'impôts par les compagnies pétro-

lières françaises en février 1971. Les 250 millions de dinars d'emprunt intérieur par leTrésor ont été corrigés e concurrence de ce montant. Des projections révisées sont donnéesci-desus (voir "Perspectives moyen terme").

Source: Ministdre des Finances, Direction du Trésor et du Crédit; Secrétariat d'Etat au Plan.

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en 1970, soit moins quten 1968 et en 1969. Outre les investissementsinscrits dans le budget de liEtat, certains investissements extra-budgé-taires ont été effectués, surtout dans lindustrie, les mines et l'éner-gie; l'augmentation enregistrée dqpais 1967 a été accompagnéad'un re-cours accru de ces branches aux crédits privés étrangers.

110. L'excédent du budget ordinaire a financé près de la moitié desinvestissements publics en 1969 et en 1970, comparé à un tiers en 1967,et ce«.:,igré la hausse rapide des investisserients publics. En chiffresabsolus, toutefois, le déficit public global de trésorérie s'est accrusensiblement. En 1970, première année du Plan quadriennal, l'investisse-ment s'est accru; mais comme l'excédent du budget ordinaire n'a augmentéque modérément, le déficit global de trésorerie (sans amortissement dela dette) a atteint 2,9 milliards de dinars.

111. Pour financer ce déficit croissant de trésorerie, l'emprunt nettant -intérie-urq9extérieur a augmenté considérablement. A l'exception de1969, année où l'apport important de crédits étrangers a diminué lesbesoins *d'emprunt - . - intérieur, ces deux formes d'emprunt n'ontcessé d prendre de l'importance depuis 1966. En 1970, l'emprunt netè l'étranger a été estimé à 1 milliard de dinars (200 millions de dollars),et l'emprunt net intérieur à 1,8 milliard de dinars, provenant essentielle-ment de la Banque centrale. L'emprunt auprès de la Banque centrale estpassé de 393 millions de dinars en 1969 à près de 1,4 milliard en 1970.

112. L'augmentation de l'emprunt du Trésor auprès de la Banquecentrale a été due, dans une large mesure, aux besoins en devises pourle financement des investissementsi elle a été accompagnéed'une diminutiondes réserves de change. Le montant net de ces réserves, qui est passéde 390 millions de dollars à fin :: 1967 à 450 millions de dollars àfin 1968, est retombé à 390 millions de dollars à fin 1969, puis à 280millions de dollars A fin 1970 (soit moins que l'équivalent de troismois d'importations). L'utilisation des crédits publics étrangers aainsi d, cò« lé.tée pl les-paiements ,comptants dé'biéns d qilipemeht importés.En outre, les crédits privés étrangers utilisés pour financer les inves-tissements extra-budgétaires furent plus élevés que prévu.

113. En 1971, selon les projections, les investissements publicsseraient de 7.088 milIbns de dinars, dont 2.835 millions inscrits aubudget et h.256 millions hors budget (y compris 2.750 millions de dinarsfinancés par des avances et des prêts du Trésor). Les investissementsdirects financés par le Trésor devraient augmenter de 935 millions dedinars, étant donné la place relativement plus importante accordé ql'infrastructure, à l'enseignement et au secteur social. L'excédent dubudget ordinaire devait augmenter de 196 millions de dinars seulement;mais aucune provision n'avait été ménagée au titre des modifications dela fiscalité pétrolière, des paiements d'arriérés d'imp8ts des compagniespetrolières étrangdres, dE variations de. revenus pétrolière à lasuito des mesures de nationalisation de février-avril 1971 et de la chutedes exp:ortations qui en est résulté. Les compagnies françaises ont

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versé 600 millions de dinars en février 1971 au titre de leurs arriérésd'impôt; et les projections d'excédent budgétaire peuvent être revues enconséquence et chiffrées à 3.359 millions de dinars. Etant donné que leprogramme d'investissements n'augmentera pas, ces recettes supplémen-taires permettront de réduire l'emprunt intérieur, que les projectionsfixaient à l'origine à 3.085 millions de dinars; le montant net qu'ilétait prévu d'emprunter auprès de la Banque centrale serait ainsiramené d'environ 1.5h0 millions de dinars à 940 millions. L'effet netdes mesures de février-avril ne peut être inc5rj Ivnlul que très -ppro'4Imati-verient (voir plus loin "Perspectives à moyen t1rmel).

114. Le Trésor doit recueillir environ 1.$5 millions de dinarsprovenant des institutions d'épargne et des fonds d'amortissement desentreprises nationalès, eï les obPgcanb à souscrire des bons d'équipe-ment à 5-10 ans d'échéance, portant 5-6 pour cent d'intérêt.Le taux d'intérêt versé par la Caisse Nationale d'Epargne et de Pré-voyance(CNEP) a été relevé de 2,8 pour cent à 3,5 pour cent à dater duler janvier 1971 afin de stimuler et de mobiliser l'épargne privée.Liemprunt étranger net doit encore augmenter, et l'Etat va s'efforcerd'utiliser davantage les lignes de crédits publics en cours. La partienon encore engagée des prêts-cadres étrangers consentis au Trésor sechiffrait.à environ 1,7 milliard de dinars à la fin de 1970 et lessommes non déboursées mais engagées, à plus de 900 millions de dinars.Toutefois, le montant des crédits privés contractés à l'étranger en1970 a été de plus de 2 milliards de dinars.

Recettes et dépenses ordinaires

115. Les recettes ordinaires se sont élevées de 19 pour cent par an enmoyenne de 1965 à 1970, année oÙ elles ont atteint 6,8 milliards dedinars, soit 33 pour cent du PIB. Les impôts indirects (essentiellementtaxes sur le chiffre d'affaires et droite de consommation) représen-taient 40 pour cent du total, les impôts sur les compagnies pétrolièresétrangères et les tranj;rts des entreprises nationcTes, environ 20pour cent chacun, enfin, les impôts sur les revenus et sur les bénéfices,environ 16 pour cent (TPbleau 5.1). Tous les postes des recettes ontaugmenté, mais ce sont les contributions des entreprises nationales, lesimpôts indirects et les impôts frappant lis compagnies pétrolièresqui ont enregistré la hausse la plus rapide.

116. Les sommes transférées au budget parles entreprises nationalkssont passées de hh millions de dinars en 1965 à 1.300-millions en 1969,du fait de la centralisation financiére- plus poussée du secteur public.Les principaux contribuables ont été le secteur commercial (ONAG.O,organisme qui détient le monopole des importations et du commerce desbiens de consommation de base), l'industrie (dont la moitié pour l'indus-trie pétroliére), le secteur des finances (banques et compagnies d'assu-rance) et les domaines de l'Etat. L'agriculture n'a apporté qu'unecontribution modeste (Tableau 5.2).

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117. Les impôts directs frappant les compagnies pétrolières ontconstitué depuis 1967 la plus importante source de revenus; en 1969,ils ont atteint 1,3 milliard de dinars, soit 23 pour cent du total.Leur accroissement est essentiellement imputable à l'augmentation dela production ainsi qu'aux modifications des taux de l'impôt. L'Accordd'Alger, conclu en 1965 entre l'Algérie et la France, a fixA l'impôtfrappant les bénéfices nets que les sociétés franç-aises tirent de l'ex-ploitation et du transport du pétrole a 53 pour cent pour les années1965 a 1967, a 5h pour cent en 1968 et a 55 pour cent les années suivantes.De plus, les sociétés françrises n'appartànant pas à l'ASCOOP, (Associa-tion coopérative franco-algérienne pour la recherche et l'exploitationdes hydrocarbures) ont du verser les mêmes proportions d'une redevancede 12,5 pour cent qu'elles acquittent sur les ventes de pétrole; pources sociétés, l'impôt sur les bénéfices a été fixé a 55 pour cent pour lepétrole et a 50 pour cent pour le gaz. En outre, l'Accord d'Alger:Xymles prix de référence minima • (calculés sur les moyennes pondéréesf.o.b. des prix du marché pour 1964) comme ci-après: (f.o.b. par tonneau):2,095 dollars a Arzew, 2,08 dollars à Bejaia et 2,04 dollars a La Skhirra.La société pétrolière nationale (SONATRACH) acquitte l'impôt sur lesbénéfices des sudétés et effectue des transferts a l'Etat. Les disposi-tions fiscales contenues dans l'Accord d'Alger étaient en cours d'étudeet de renégociation depuis la fin de 1969, et les modifications a yapporter devaient avoir un effet rétroactif a compter de 1969. En février1971, les compagnies pétrolières françaises ont ~pdy6 600 millionsde dinars au titre de l'accord attendu. Plus tard, en février et avril1971, le gouvernement a annoncé qu'il acquérait le solde constituantjusqu'à 51 pour cent du capital des sociétés françaises, et s'estdéclaré disposé à leur accorder une indemnisation. L'Etat s'étantassuré le contrôle de toute la production et du transport du pétrole etdu gaz, l'assiette des ressources fiscales provenant du secteur dupétrole s'est modifiée (voir ci-après "Perspectives a moyen terme").118. Les recettes tirées des autes impôts directs frappant lerevenu et les bénéfices ont augmenté de 85 pour cent de 1965 a 1969,année où elles ont atteint 1 milliard de dinars; l'assiette de l'impôts'est élargie et le recouvrement s'est amélioré, en particulier en 1969.Ces impôts se composent d'une série d'impôts cédulaires visant lesrevenus individuels des non-salariés, notamment les revenus de l'agricul-ture (dont environ 60 pour cent sont affectés aux gouvernements locaux);d'une taxe complémentaire progressive frappant l'ensemble des revenusindividuels (à l8exception des salaires et traitements);dune retenue àla source sur les salaires et traitements (constituant environ le quartdes recettes totales des impôts sur les revenus et les bénéfices);fune surtaxefrappant les salaires et traitements élevés, qui limite le montant netdes rémunérations a 24.120 dinars par an au maximum (sauf dans les deuxdépartements du Sahara);et d'un impôt sur les sociétés commerciales etindustrielles, de 50 pour cent sur les bénéfices distribués et de 30pour cent sur les bénéfices non distribués.

119. Les recettes tirées des impôts indirects ont augmenté plus

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lentement (de 50 -our cent de 195 ? 1X39), étant donné les diversesexonérations fiscales et les mesures intéressant le commerce extérieur;en 1969, elles se chiffraient A 2,h milliards de dinars, ce qui repré-sentait 40 pour cent des ressources totales. Le poste le plus importantest celui des taxes sur le chiffre d'affaires des entreprises industrielleset commerciales! ces taxes visent les produits nationaux et les importa-tions, et sont perçues sur la valeur ajoutée A chaque étape de la transfor-mation jusqu'à l'utilisation finale. Les coopératives agricoles etl'artisanat sont exonérés de ces taxes qui sont normalement de 17 pourcent mais qui peuvent varier de 7 A 50 pour cent; avant 1969, d'autresexemptions ont également été accordées à titre d'encouragement, prin-cipalement en faveur des industries nationales du cuir et des textiles et,à partir de 1969 et jusqu'en 1975, elles ont été élargies aux importa-tions de machines industrielles (mais l'investisseur industriel doitacquitter la moitié des impôts dus), aux machines agricoles et à llinfra-structure ainsi qu'à divers ouvrages dans les chemins de fer, le tourismeet l'énergie. Un autre impôt, allant de 6 à 27 pour cent, frappe lesservices, notamment la location de logements et le transport.

120. Les droits de consommation constituent l'autre grand grouped'impôts indirects; ils se composent d'une série de droits spécifiquesou ad valorem, qui frappent essentiellement les boissons alcoolisées,les allumettes, les véhicules automobiles, le tabac et les combustiblespour moteurs, ces deux derniers postes étant les plus importants. Depuisdécembre 1967, les touristes bènéficient d'un rabais de h0 pour cent surl'essence. En 1967, les droits sur les boissons alcoolisées, notammentles vins, ont été relevés.

121. Les recettes provenant des droits de douane étaient trois foisplus élevées en 1970 qu'en 1967, sous lleffet de la hausse des droitsappliquée en 1968, de l'accroissement des importations de biens de con-sommation, et de l'origine plus diversifiée des importations. Elles nereprésentent toutefois que 9 pour cent des recettes totales. La déva-luation du franc intervenue en 1969 a eu tendance à enrayer l'augmen-tation des recettes douanières, étant donné que la plupart des droitssont calculés ad valorera. Le nouveau tarif douanier mis en vigueur en1968 frappait de droits plus élevés les importations de biens de consom-mation mais laissait subsister de faibles taux sur les matières premièreset les biens d'équipement. Les biens de consommation se répartissentmaintenant en trois catégories: les biens essentiels, comme le sucre etle café, dont les taux vont jusqu'à 20 pour cent; les biens de deuxièmenécessité, notamment les automobiles, dont les taux varient entre 20 eth5 pour cent; et les produits de luxe, dont les taux s'étalent de 50 à100 pour cent. La structure préférentielle à quatre colonnes (France,autres pays de la CEE, pays bénéficiant de l'accord de la nation la plusfavorisée, autres pays) reste en vigueur, mais les préférences relativesont été restreintes. A dater de 1971, les importations provenant de Francesont assimilées aux importations provenant des pays de la CEE.

122. En vertu du code des investissements du 16 septembre 1966, !les

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inficstissements privés effectués dans des conditions déterminées béné-ficient d'une exonération fiscale complète ou partielle. Les investissemetsapprouvés par la Commisen nationale des investissements et par les troiscommissions régionales ont atteint près de .,h milliard de dinars durant1966-1970 (voir Chapitre 6).

123. En 1970, les recettes ordinaires ont augmenté de 17 pour cent,ce qui est légèrement inférieur à la moyenne pour 1965-1969. Les recettesfiscales provenant des compagnies pétrolières n'ont pas varié étantdonné que la croissance de la production s'est ralentieet que lesnouveaux taux étaient encore en cours de négociation. En revanche, lesimpôts indirects avaient augmenté de 17 pour cent par rapport à 1969 etdépassaient les projections du budget en dépit de la faiblesse desimpôts frappant les investissementg et les importations de matériel;cet accroissement traduisait l'effet stimulant qu'ont los ~iivestisse-ments sur l'économie en génr 1. Les contributions des sociétés nationalèsacquittées maintenant à la fin de chaque trimestre, ont augmenté de plusde 50 pour cent comme prévu.

124. Selon les projections, les recettes ordinaires devraient augmenterde 10 pour cent seulement en 1971. En comptant les 600 million dedinars versés au titre des arriérés d'impôts des sociétés pétrolièresfrançaises en février 1971, les recettes ordinaires devraient atteindre8.loo millions de dincrs cette année, soit une augmentation de 19 pourcent et un taux égal àla moyenne des années précédentes. Les recettesfiscales des compagnies pétrolières devaient augmenter de 11 pour centselon les prévisions, du îait de l'accroissement de la production maisnon de l'influence sur les revenus et la productbn de la prise de con-trôle par le gouvernement des compagnies françaises en février-avril 1971. Malgré des restrictions quantitatives plus sévères imposéesaux importations de biens de consommation, les recettes tirées des droitsde douane devraient augmenter de 25 pour cent, en partie à la suite dela hausse des droits de douane frappant les importations en provenance deFrance afin de les aligner sur ceux applicables aux importations provenantdes autres pays de la CEE. Les recettes fiscal,jsdevraient ègalement aug-medâr grâce à l'accroissement des taux d'impôts sur le chiffre d'affaireset sur la consornation, et au renforcement de l'administration fiscale.Toutefois, les contributions provenant des entreprises d'Etat ne devraientguère varier du fait de la diminution des transferts provenant de sec-teur commercial.

125. Les dépenses ordinaires ont augmenté en moyenne de 6,6 pour centpar an de 1965 à 1969, et de 22 pour cent en 1970 (Tableau 5.3). Le bondenregistré en 1970 est imputable en grande partie à l'accroissement desdépenses d'enseignement, des retraites d'anciens combattants (à la suitedu reclassement de ceux qui étaient employés par l'Etat), des transfertsaux institutions publiques, de l'entretien, et d'autres dépenses non iden-tifiées. Les dépenses ont peu augmenté depuis 1965, exception faite dessalaires et traitements de l'enseignement et des transferts aux établisse-ments d'enseignement. Les dépenses d'enseignement sont passées de 17 pour

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cent des dénenses totales en 196 ) 2! pour cent en 1969 et en 1970. Lesdépenses relatives a la défense sont restées stables au cours des annéesrécentes et ont représenté, en 1970, -12 pour cent des dépenses totalesannuelles. Le recrutement et les traitements du personnel de l'administra-tion générale sont restés strictement contrôlés. Les transferts effec-tués aux établissements publics d'enseignement et de santé, à la sécuritésociale et à la prévoyance sociale,y-corpris les retraites d'ancienscombattants, sont restés à environ 30 pour cent des dépenses totales. Lessubventions versées aux organismes et aux entreprises d'Etat (essentielle-ment les services publics et les transports, mais -ussi pour 1- promotion desexportations et 1; soutien de certains prix industriels) ont diminué en 1970et sont retombées à 150 millions de dinars, soit 4 pour cent des dépenses.

126. En 1971, il a été prévu une augmentation de 12 pour cent desdépenses; les dépenses dtenseignement augmenteront de 16 pour cent,ce qui représentera pràs du tiers de l'augmentation totale. Les autresdépenses augmenteront de plus de 11 pour cent; des dépenses supplémentairesseront engagées en faveur de la santé publique, au titre des prestationsde sécurité sociale (élargissement du régime dtallocations familiales àl'agriculture autogérée), et de l'aide aux régions touchées par lasécheresse.

Perspectives à moyen terme

127. Le Plan quadriennal 1970-73 énonce des directives en matièred'investissement public mais n'expose pas de plan complet de financement.Les directives générales donnent à penser que l'Etat entend financerles investissements publics en faisant tràs largement appel a l'épargneintérieure, notamment en utilisant l'excédent budgétaire pour l'infrastruc-ture et la prosrection et en réservant l'empruntintériEur' a des projets diectanerterôductifs. Les crédits étrangers assortis dtune durée et de chargesraisonnables peuvent être utilisés uniquement pour exécuter les projetsles plus rentables, qui assurent les rentrées de devises les plus élevées;ils seront en outre maintenus globalement dans des limites a la mesure dela capacité qu'a l'économie d'assurer le service de la dette sans que sasolvabilité future en souffre. L'emprunt auprès de la Banque centraledoit être limité a. des investissement productifs et doit éviter de créerl'inflation.

128. Lfinvestissement public devant être financé au cours du Plan1970-73 s'éléie à 27,7 milliards de dinars. En outre, les dépenses decette période au titre des programmes spéciaux régionaux hors Planseraient dtenviron 2 milliards de dinars (sur 2,7 milliards de dinarsau total). Enfin, deux importants projets, dont la mise en oeuvre estessentiellement tributaire des crédits étrangers (la raffinerie depétrole de Skikda et le transport et la liquéfaction du gaz par El Paso-Sonatrach), appellsront peut-être des dépenses supplémentaires sechi2frent à 2,h milliards de dinars (0,6 et 1,8 milliard., respectivement).Tous les projets ne seront probablement pas mis en oeuvre comme prévudans le Plan. En 1970, les dépenses ont atteint 84 pour cent de l'objectifprévu et, les prix du matériel importé ayant augmenté, l'exécution effec-tive des projets est restée en deça de cette proportion. A supposer que

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les dépenses eairi:iées e teries monât,ires soient effectuées (c'est-à-dire que la hausse des prix soitcompensée par le retard de l'exécution),les ressources financières nécessaires au cours de la période quadriennaleseraient alors de presque 30 milliards de dinars, sans compter les deuximportants projets, et de 32 milliards de dinars si ces projets sontinclus.

129. L'excédent du budget ordinaire, qui a financé près de lamoitié des investissements en 1969 et 1970, devrait pouvoir financer uneproportion légèrement supérieure durant le reste de la période du Plan.La contribution effective de l'épargne publique dépendra dans une largemesure de l'augmentation des recettes que l'Etat tirera du pétrole et dugaz à la suite de la nationalisation partielle des sociétéspétrolièresfrançaises et de la nationalisation totale des sociétés françaises deproduction du gaz et de transport du pétrole. Elle dépendra également dela politique d'austérité suivie par les pouvoirs publics.

130. Comme indiqué dans le Chapitre 9 concernant le pétrole et legaz, les recettes que l'Etat tire de ce secteur (c'est-à-dire les béné-fices bruts tirés de ce secteur avant amortissements et impôts, moinsles dividendes rapatriés par les sociétés étrangères ) pourraientatteindre environ 14 milliards de dinars au cours de la période 1970-1973;partant.de 1,8 milliard en 1970,eEMe pourraient passer à 3,3 milliardsen 1971 (y corpriâ 600 millions de dinars versés au titre des arriérésd'impôt par les sociétés françaises), à 4,0 milliards en 1972 puis à5,0 milliards en 1973. Lf6largissement de la responsabilité de lfEtat dansle secteur pétrolier devrait aboutir toutefois a porter les investisse-ments à niveau supérieur à celui que prévoit le Plan, dif2Xrencj güi pourraitêtre de 0,5 milliard de dinars par an de 1971 à 1973.

131. Tablant sur ces calculs indicatifs et i supposer que lesdépenses ordinaires n'augmenteront pas de plus de 8 pour cent par an(après leur hausse accélérée en 1969 et 1970), que les impôts indirectset directs autres que ceux qui frappent les compagnies pétrolières aug-menteront environ au même rythme que récemment (15 et 10 pour cent paran) et que les transferts des entreprises publiques autres que lessociétés pétrolières varieront peu, l'excédent budgétaire prévu peutdépasser 17 millions de dinars durant 1970-1973, comme il ressort descliffres suivants:

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Tableau 8: DEPENSZS, RECETTES ET EXCEDENT BUDGIETAIRES PREVUS, 1970-73

(Milliards de dinars)

Estima- Projec- Projec- Projec-tions Uons tions tions Total1970 1971 1972 1973 1970"73

Dépenses ordinaires ,2 _.__ 3 18,9

Recettes 6,8 83 93 1 36,3

Pétrole et gaz (y compris 1,8 3,3 h,0 5,0 14,1Sonatrach)

Moins: investissement - -0,5 -0,5 -0,5 -15supplémentaire

Transfertsdes entreprises 1,0 1,0 1,1 1,2 h,3publiques (non compris

Sonatrach )Impôts indirects 2,8 3,2 3,7 h,2 13,9ImpAts directs 1,1 1,2 1,3 1,5 5,1Divers 0,1 0,1 0,1 0,1 0,h

Excédent budgétaire 2,6 3,8 h,8 6,2 17,

132. De 1970 à 1973, l'excédent budgétaire pourrait donc financerprès de 60 pour cent des investissements prévus. Ceci laisserait plus de12 milliards de dinars à financer au moyen de l'emprunt intérieur et ex-térieur. Au cas ôi des projets importants d'exportation de gaz et deraffinerie seraient réalisés durant la période du Plan,les besoins d'em-prunts intérieurs et extérieurs seraient portés à presque 15 millions dedinars (emprunt intérieur pour la plus grande partie). Un développementfavorable de la balance des paiements dû surtout 1 des recettes pétro-lières plus élevées (voir Chapitre 7) pourrait avoir pour conséquence unbesoin très faible d'eiprunt extérieur net, excepté à court terme. Cecicrierait une forte pression sur les ressources intérieures et demanderaitdes efforts particuliers en vue d'accroitre l'épargne privée et l'empruntpublic intérieur.

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CHAPITRE 6

MONNAIE ET CREDIT

Structure

1.33,. Malgré le niveau élevé(én*ron 2 milliards de dinars par an) de1 épargne privée pendant la période qui a immédiatement suivi l'indépen-dance, une faible partie seulement de cette épargne a servi à financerles investissements privés hors du secteur pétrolier. Les épargnantsont eu tendance à conserver leurs avoirs sous forme - liquide. Enoutre, les banques commerciales se sont montrées peu disposées à financerle programme d'industrialisation de l1 Etat. De ce fait, les banques déte-naient des liquidités excessives et en ont utilisé une partie pour sous-crire des bons du Trésor. Le Trésor finança directement des investis-sements dans les entreprises publiques.

1jh. En 1966, à la suite d'une réorganisation du système bancaire,lEtat disposait de 90 à 95 pour cent des dépôts. Actuellement, deuxpetites banques privées subsistent, mais l'essentiel des affaires traitéesdans le pays passe par les trois banques d'Etat. Outre leur fonction debanques commerciales, ces trois banques ont chacune une spécialité. LaBanque Nationale d'Algérie, de loin la plus importante, traite le créditagricole; la Banque Extérieure d'Algérie assure la promotion et le finan-cement du comerce extérieur; le Crédit Populaire d'Algérie octroie plusparticulièrement du crédit aux petites entreprises et il a récemmentajouté à ses activités le financement du tourisme et des pêcheries. Uncomité du crédit, qui siège à la Banque Nationale d'Algérie, établit leplan de financement du secteur agricole socialisé, tandis que les problèmesdu secteur traditionnel sont traités au niveau régional. Lo trois grandesbanquesi off'ctuent des opérations de chang( ut pretont _cussi à l'industrie.

135. La Caisse Algérienne de Développement (CAD) joue un rôle importantdans le système bancaire du pays. Créée en 1963, elle ne disposait alorsque d'un petit capital de 100 millions de dinars, et était rattachée auMinistère des ,inances. C1est par son intermédiaire que le Trésor apportedes concours temporaires aux entreprises publiques et mixtes. L'essen-tiel de ces concours temporaires qui,en 1969,ont atteint 0,7 milliardde dinars (lV encours s1 établissant à 2 milliards de dinars à la fin de1969) est allé aux entreprises publiques, et plus particulièrement, cesdernières années, à la SONATRACH. La CAD fournit également des garantiessur le préfinancement des travaux de génie rural.

136. La CAD traite avec les organismes financiers étrangers et inter-nationaux, sans jouer pour autant le rôle de banque dans ces rapports.Elle a,en particulie4 représenté le Gouvernement algérien pour la signa-ture d'accords de dons et de crédits (2 milliards de francs français)destinés à financer des projets relevant de liaccord-cadre conclu avecla France en 1965 et applique par l'Organisme de Coopération; Tndustrielle(OCI). A partir de 1971, la CAD doit jouer un rôle central dans l'appro-

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bation et l'attribution desprêts et ds crédits non agricoles destinésaux investissements qui ne sont pas prévus dans le budget de lEtat mais quis'inscrivent dans le Plan quadriennal. On estime qu'en 1971, ces inves-tissements dépasseront h milliards de dinars (cf. Chapitre 5).

~ig La CAD sert également de secrétariat à la Cormission nationaledes investissements. La Commission, qui s'est réunie après de longsintervalles, fait des recommandations concernant les exonérations d'imp8tsdont peuvent bénéficier les industries privées en vertu du code des in-vestissements de 1966. Elle agit sur la base de critères tirés du plannational; certaines branches sont rêservées exclusivement à des entre-prises nationales, et elle tient compte également des aspects régionauxdes investissements. La CAD a elle-même accordé des prêts d'un montanttrès faible ou réescompté des crédits à des entreprises privées dansles secteurs de l'hôtellerie et de llindustrie légère.

1~3. Le Gouvernement algérien a l'intention de renforcer le rôle jouépar les banques dans le financement des besoins en capitaux des entreprisespubliques et de réduire d'autant celui du Trésor qui ne dispose pas desmoyens nécessaires pour exercer sur les entreprises un contrôle financierpermanent (cf. Chapitre 5). A partir de 1971, tous les investissements"productifs" doivent être financés par des crédits bancaires et ne pourrontplus bénéficier de subventions du Trésor. C'est dire que la durée descrédits devrait, à peu de chose près, correspondre à celle prévue pourl'amortissement de l'investissement. Actuellement, toutefois, les créditsa court terme sont souvent renouvelés pour permettre le financementd1investissements à moyen et long ter-me, ou sont parfois utilisés pourfinancer des pertes. Les pouvoirs publics ont l'intention de clarifiercette situation, et envisagent de fermer les entreprises qui sont endéficit permanent, sauf lorsque les déficits font partie d'un plan déli-béré. et sont motivés par des considérations sociales ou économiques.

139.. L'Algérie possède actuellement deux sociétés dlassurance publiques,qui ont jusqulici déposé leurs fonds excédentaires auprès des banques,mais dont l'épargne sera sans doute mobilisée au titre du programme d1in-vestissements publics. L'épargne des ménages est en outre recueilliepar la Caisse Nationale d'ipargne et de Prévoyance (CNEP), qui exerceses activités par l'intermédiaire des bureaux de poste et du système descomptes de chèques postaux. Les soldes de ces deux types de dépôts sonttransférés au Trésor.

141c. La Banque centrale dIAlgérie fonctionne sur des bases tradition-nelles; cependant, elle fait rarement usage des pouvoirs dont elle disposeen matière de politique monétaire, les circuits économiques et financiersétant influencés de manière plus directe par la politique des revenus,de l'épargne et des investissements, ainsi que par le contrôle direct exercésur les entreprises publiqaes et les banques.

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Masse monétaire

14l. Ces dernières années, la masse monétaire s3 est accrue très rapi-dement par rapport à la croissance du PIB; parallèlement, le coefficientde liquidité (rapport de la masse monétaire moyenne au PIB) a fortementaugmenté, comme le montrent les pourcentages suivants:

1967 1968 1979 1970

Augmentation de la masse monétaire(fin de période) +275 +32% +18%. +h% (sept.)

Augmentation du PIB (à prix courants) +71 +12% +9% +5%

Coefficient de liquidité 39% h% 52% 51% (est.)

1l2. En dépit de la croissance rapide de la masse monétaire et de1'augmentation des liquidités, en particulier pendant la période 1967-1968,il ne semble pas que les prix aient augmenté fortement. Comme on l'asignalé au Chapitre 1, cette situation a été due en partie à l'adoptionde strictes mesures de contrôle général des pri quiatcoincidé avec unecontraction de la demande (niveau d'épargne élevé) tant du secteur publicque du secteur privé. Cependant, on peut s'attendre qu'une telle augmen-tation des liquidités (dans la mesure où elle ne correspond pas à unaccroissement de la demande de monnaie aux fins de transactions et oùelle ne résulte pas de particularités d'ordre statistique) entraîne destensions inflationistes, bien que celles-ci puissent être comprimées.

1h3.. Cette augmentation des liquidités peut, dans une certaine mesure,slexpliquer par des phénomènes d'ordre technique (par exemple, le finan-cement de l'expansion des stocks; le dépât des recettes tirées des récoltespar les organismes chargés de la commercialisation sans qu'aient étéacquittées les dettes à court terme contractées par les producteurs).Sans doute est-elle aussi liée en partie aux besoins croissants de tran-sactions des entreprises nouvelles ou en expansion. En outre, une partiede la demande de liquidités tient probablement à ce que les épargnantsprivés préfèrent de plus en plus conserver leur épargne sous forme demonnaie. Cette thésaurisation de plus en plus importante constitue unélément potentiel d'instabilité, puisque la demande contenue qu' ellereprésente peut brusquement se concrétiser. Les autorités algérienness'efforcent de fixer cette forme de liquidités en portant à 3,5 pour centle taux dtintérêt versé par la CNEP sur les comptes d'épargne, et enétablissant un système d'épargne lié à l'acquisition future d'un appar-tement. Il semble que lion envisage, en outre, de vendre certaines maisonsappartenant à 1'Etat.

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14h. La croissance rapide de la masse monétaire entre 1967 et 1968a été due à la fois à la position excédentaire de la balance des paiementset à l'augmentation des crédits accordés à l'économie. En 1969, l1 ex-pansion soutenue ducrédit a été en partie annulée par le déficit de labalance des paiements. Ei 1970, un déficit important de la balance despaiements accompagné d'un ralentissement dans l'augmentation des créditsintérieurs, a eu pour effet de freiner nettement l'accroissement de lamasse monétaire; pendant les trois premiers trimestres de l t année, cetaccroissement est resté légèrement inférieur à la croissance du PIB(Tableaux 9 et 6.1).

Tableau 9: ELEMENTS INFLUANT SUR LA MASSE MONETAIRE, 1967-70(en millions de dinars)

Jan-Sept Jan-SeptVariations 1967 1968 1969 1969 1970

Avoirs extérieurs (nets) 812 420 -107 -16 -651

Crédit intérieur 991 2.433 2.837 2.016 1.073

Créances sur l'Etat (nettes) (h25) (810) (498) (251) (1.306)

Crédit à iLéconomie (566) (1.623) (2.339) (1.765) (-233)

Quasi-monnaie -260 -36 -274 -220 -273

Divers (nets) -28 -259 -757 -811 -426

1.515 2.2àO 1.699 969 -277

Source: Tableau 6.1

Dép8ts bancaires

145. La composition de la masse monétaire (Tableau 6.1) montre que lesdép8ts bancaires se sont développés plus vite que la monnaie en circulation,dont la croissance avait pourtant été rapide; ainsi, la part représentéepar la monnaie dans la masse monétaire totale a diminué, passant de 51pour cent en 1966 à 42 pour cent en octobre 1970. Pendant la même pé-riode, le volume relativement faible des dépôts à vue a été multipliépar 2,5, et celui de la monnaie par 1.6.

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146. Les engagements du système bancaire qui ne sont pas inclus dansla masse monétaire comprennent les dépôts à terme et les "fonds diEtattransférés aux banques". Les dépôts à terme ont plus que quintuplépendant la période considérée.. Cependant, ces chiffres sont gonflésartificiellement parce qu'on y compte les dépôts effectués par les or-ganismes dl2tat chargés de la commercialisation des produits agricoles;ces dépôts, étant destinés au remboursement des crédits à court termeaccordés aux agriculteurs en échange de garanties sur leur récolte,gonflent par conséquent le volume du crédit agricole. Les "fonds dtEtattransférés aux banques" sont apparus pour la première fois en 1965,-etont augmenté rapidement en 1969 et 1970 pour atteindre 1,2 milliard dedinars en octotze 1970. Il s'agit de dépôts de llEtat. destinés audéveloppement du secteur agricole. Sur ces fonds, la BNA accorde desavances aux agriculteurs.

Crédit

.47. Entre 1967 et 1969, les crédits à llEtat ont augmenté de 50 pourcent, et les crédits à l'économie ont plus que doublé. Cependant, aucours des trois premiers trimestres de 1970, le crédit à 1lEtat a été leseul à augmenter, tandis que le crédit à l'économie accusait une légèrebaisse. La distinction entre crédits à l'Etat et crédits à liéconomiene revêt toutefois qu'une importance relative; les crédits bancaires à1 économie vont en grande partie aux entreprises publiques, qui peuventégalement obtenir des fonds directement de l'Etat; par ailleurs, llEtatcontrôle les banques et les caisses d'épargne, ce qui lui permet dffinfluersur la répartition du crédit entre lui-même et l'économie. On ne disposed'aucune donnée concernant le crédit accordé aux entreprises privées, maison sait qu'il nlest pas très important.

10.. L'accroissement du crédit à l'Etat et à l'économie provient essen-tiellement de l augmentation du crédit des banques commerciales à la suitede leur nationalisation en 1966. Après avoir augmenté de 55 pour centpar an de 1966 à 1969, le crédit de ces banques nla progressé que légé-rement en 1970. En revanche, l'encours des crédits accordés par laBanque centrale au cours de cette dernière année siest accrû de plus de50 pour cent. La diminution des crédits octroyés par les banques dedépôts au profit des crédits octroyés par la Banque centrale, traduitl'augmentation des emprunts contractés en 1970 auprès de la Banque centralepar le Trésor pour financer ses transactions. Ces emprunts doivent di-minuer en 1971.

11¡. Si le volume du crédit à l'économie a plus que doublé de 1967 a

1970, sa répartition entre les divers secteurs a remarquablement peu varie(Tableau 6.2). La part de l'agriculture est restée à58 pour cent, etcelle de l'industrie à 21 pour cent. Les crédits à la construction sontdemeurés inchangés en valeur absolue mais leur part s'est réduite à 4pour cent. Les crédits au commerce sont passés de 11 à 15 pour cent.

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Les taux d'intérêt pratiqués en Algérie sont faibles par rapportà ceux pratiqués dans les pays industriels. Depuis 1963, le taux dles-compte de la Banque centrale s'est maintenu au niveau de 3 à 3,75 pourcent par an. Les taux appliqués par les banques commerciales varientde 4 pour cent pour les transactions portant sur les exportations, à 6et 7 pour cent pour les prêts d'investissement à moyen et à long terme;ils sont de 6,5 pour cent pour les effets non réescomptables. Les tauxd'intérêt appliqués aux entreprises privées peuvent atteindre 8 pourcent. Les intérêts versés sur les dépÔts à terme varient de 2,6 à 6 pourcent, selon la durée du dép8t. Les dép8ts d'épargne à la CNEP rappor-taient récemment encore 2,8 pour cent par an, mais ana porté ce taux à3,5 pour cent le ler janvier 1971, afin d'encourager les petits épargnants.

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Chapitre 7

COMMERCE ET FINANCES EXTERIEURS

Résumé

151. La balance des paiements qui, au cours de la période 1966-1968,avait enregistré des excédents importants, a accusé un déficit d'environh00 millions de dinars en 1969 et 530 millions en 1970. En conséquence,après avoir atteint 2,2 milliards de dinars à la fin de 1968 (l'équivalentde sept mois d'importations), le montant net des réserves de change dé-tenues par la Banque centrale a été ramené à environ 1,3 milliard dedinars à la fin de 1970 (montant inférieur à trois mois d'importations).Le fléchissement enregistré en 1969 et 1970 a été dÛ en grande partieà l'augmentation des importations de biens d'équipement, de produitssemi-finis et de services non facteurs, jointe à une réduction desentrées nettes de capitaux (Tableau 10).

152. La balance commerciale qui, après avoir accusé un déficitde 70 millions de dinars en 1965, avait enregistré un excédent de 500millions en 1968, fait apparaître pour 1969 un excédent réduit à133 millions de dinars, et sera probablemnt déficitaire en 1970. Lesexportations de pétrole qui, de 1965 à 1968, étaient passées de 50 à75 pour cent du total des exportations, ont subi après 1968 un ralentis-sement qui s'explique en partie par la pleine utilisation de la capacitédes oléoducs. D'autre part, le montant total des importations, aprèsle fléchissement constaté de 1965 à 1967 en raison des mesures rigoureusesde contrôle et de la substitution de la,production intérieure aux importa-rions dans le domaine des biens de consormation, a brusquement augmentéde 20 pour cent par an respectivement en 1968 et 1969, et on peut supposerqu'il en a été de même en 1970, compte tenu du rythme accéléré des dé-penses de développement.

153. En ce qui concerne les services non facteurs, la situation dela balance s'est aggravée puisque cette dernière, qui enregistrait unexcédent de 170 millions de dinars en 1965, fait apparaitre en 1969 undéficit de 580 millions, tandis que les paiements nets des servicesfacteurs oscillaient autour de 0,5 milliard. Ces paiements représententen grande partie la fraction non rapatriée de la valeur des exportationsdu pétrole (qui fait partie du revenu des investissements étrangers); lesrecettes proviennent principalement des envois de fonds effectués par lesAlgériens travaillant à l'étranger. Au cours de la période 1965-69, lesstatistiques relatives à la balance des paiements font apparaftre desfluctuations des entrées nettes de capitaux, lesquelles ont été en moyenned'environ 450 millions de dinars par an.

154. Selon les projections établies dans le cadre du Plan quadrien-nal, les exportations de marchandises sont appelées à augmenter de plusde 50 pour cent d'ici 1973, alors que les importations ne devraient aug-menter que de 38 pour cent, évolution qui ferait apparaitre pour cettemême année dans la balance commerciale un excédent de 1 milliard de dinars;le déficit de la balance courante s'élèverait alors à 600 millions en

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1973. Cependant, l'acquisition par l'Etat, en février 1971, des droitset des actifs des sociétés pétrolières françaises jusqu'à concurrencede 51 pour cent, ipodifie considérablement les perspectives. En se fon-dant sur quelques hypothèses d'ordre général (et compte tenu du montantde 600 millions de dinars versé en février 1971 par les sociétés pétro-lières françaises à titre d'arriérés d'impôts), on peut prévoir un excé-dent de 1,9 milliards de dinars au compte courant de la balance despaiements pour la période 1970-73. Dans ce cas, le montant net des em-prunts extérieurs nécessaires pour financer les investissements ou leversement des indemnités de nationalisation se trouvera considérablementréduit.

1-. A la fin de juin 1970, le montant de la dette garantie parl'Etat et qui était déboursée s'élevait à 660 millions de dollars. Leservice de la dette représentait en 1970 environ 70 millions de dollars,soit 8,5 pour cent de la valeur des exportations et de la valeur nette desservices. Le service de la dette va augmenter considérablement au coursdes années à venir étant donné la proportion élevée de crédits à moyenterme contractés ces dernières années, mais cette charge sera compenséepar la progression des exportations. La capacité d'endettement du payslui permet d'emprunter des sommes importantes aux conditions du marché.

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Tableau 10 ETAT RECÂPITLTLATIF DE LL BALANCE DES PAIEIMNTS, 1965-1970 /1en millions de dinars~)

1965 1966 1967 1968 1969 19701. Balance commerciale -71 20ý 69T 79 1 _33 ..

Exportations (f.o.b.) 3323 3795 3U7~ 479 h1- h9-Importations (f.o.b.) 3392 3267 2889 3784 4704 5020Ajustements en fonction des

statistiques du commerceextérieur (f.o.b.) -2 -323 -74 -10 386 ...

2. Services non facteurs (net) 172 100 3 94 82 ...Fret et assurance -22 -193 -160 -331 -32 ->432Déplacements 45 155 271 159 -6 70Travaux publics 58 -27 -108 -172 -243 ...Gouvernement algérien -221 -101 -38 -75 -57 ...Gouvernements étrangers 252 196 49 34 29 ...Divers 60 70 il -9 37 ...

3. Services facteurs (net) -494 -671 -428 -_27 -5 eeRevenu des investissements

directs -885 -1278 -1249 -1211 -1178 -1000Autres revenus des placements 36 46 62 59 55 ...Traitements et salaires 596 697 791 715 822 930Assistance technique -241 -136 -32 -90 -233

Solde de la balance des bienset services -393 -366 291 -423 -983 -1250

h. Transferts courants -57 -7 55 184 238 ...

Solde en compte courant - -373 346 -239 Z

5. Mouvements de capitaux (net) 261 9 379 604 470 ...Capitaux pDios 223 7 10 31 323

Dons Cp pbi 15 ~17 112Prêts -h 331 85 343 211

Capitaux privées 38 76 189 243 147Investissements directs 1 3 9 2>E0 3T7 2-0Divers 22 37 -51 -74 -58

6. Ajustembnts 7 323 -96 18 -119Ajustments en fonction des

statistiques du commerceextérieur (f.o.b.) 2 323 7h 10 -386

Opérations en cours 5 - -170 175 267

Solde globale de la balance desdes paiements -182 543 629 L ;394 -30

7. Erreurs et omissions (net) -9 -12 21 2 ...8. Allocation de droits de

tirage spéciaux - - - - - 629. Mouvements monétaires nets

(-= augmentation) 191 -548 -617 -571 392

1/ Les statistiques de la Banque centrale relatives à la balance des paiementssont établies sur la base des règlements en devises, à l'exception des tran-sactions ?ortait sur le pétrole, qui sont enregistrées systématiquement.Par conséquent, les transactions commerciales ne correspondent pas aux statis-tiques établies par l'administration des douanes. Les mouvements de capitauxne donnant pas lieu à des règlements en devises, tels que les versemets ef-fectués au titre des crédits-rournisseurs ou de certains prêts et dons publics,ainsi que l'élément en devises des investissements directs d'origine étrangère,n'apparaissent pas dans la balance des paiements.

Source: Tableau 3.4

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Commerce

156. L'augmentation des exportations algériennes depuis 1965 estdue en grande partie à l'accroissement des exportations de pétrole brut,dont la prportiort par rapport au volume total des exportations a étéportée de 52 à 69 pour cent en 1968,pour s'établir à 65 pcur cent en1969. Les exportations de vin viennent au deuxième rang; la proportionqu'elles représentent par rapport au total, qui était de 18 pour centen 1965, s'est trouvée réduite à 9 pour cent en 1968, pour être ramenéeaux environs de 15 pour cent en 1969. Parmi les autres produits exportés,il faut citer les légumes et les fruits frais ou en conserve, principale"ement les agrumes, et certains minerais, à savoir essentiellement leminerai de fer et les phosphates (Tableau 3.1).

157. Les exportations de pétrole brut (dont il est question auChapitre 9) sont passées de 25 millions de tonnes en 1965 à 42 millionsde tonnes, et une valeur enregistrée de 2,9 milliards de dinars, en 1969;le taux de progression annuel a été de 25 pour cent pour la seule année1966, date de la mise en service de l'oléoduc d'Arzew, et de plus de 13pour cent en 1967 et 1968, après la fermeture du canal de Suez. En 1969,les exportations de pétrole brut n'ont augmenté que de 2 pour cent, enraison de la saturation des oléoducs par lesquels est acheminée la pro-duction des principaux gisements centraux et de la lente progression durendement des gisements qui alimentent l'oléoduc de la Skhirra. La ca-pacité de chacun des oléoducs à destination d'Arzew et de Bejaia a étéaccrue de 2 millions de tonnes en 1970, et le volume des exportations aatteint 46 millions de tonnes. En 1969, environ 60 pour cent des exporta-tions de pétrole étaient destinées à la France et 27 pour cent auxautres pays de la CEE (Tableau 8.4). Le prix de vente du pétrole com-mercialisé par la Sonatrach (soit environ 20 pour cent du total en 1969)a augmenté depuis 1969 parallèlement aux tarifs appliqués au transportdu pétrole en provenance du Moyen-Orient. Les autres recettes imputablesaux exportations de pétrole ont été évaluées dans la balance des paie-ments sur la base des prix de référence convenus avec les sociétés pé-trolières étrangères.

15'. Les exportations de la production de gaz liquéfié d'Arzew(voir Chapitre 9) ont commencé n 1964 et ont atteint environ 2 milliardsde m3 de gaz (2,8 millions de J de gaz liquide) en 1969 et 199O0. Lesprincipaux marchés sont le Royaume-Uni et la France; de petites quantitêsont également été exportées en Espagne et aux Etats-Unis (Tableau 8.h).L'Etat cherche de nouveaux débouchés en Europe et aux Etats-Unis afin depouvoir exploiter les énormes réserves de gaz dont dispose l'Algérie.Un accord a été conclu en 1967 avec la France, et une société mixte franco-algérienne a été créée; celle-ci exportera chaque année en France àpartir de 1972, 3,5 milliards de m3 de gaz en provenance de Skikda, pen-dant ILa: période de 15 ans. En 1969, un marché a été conclu avec lasociété -El Paso Natural Gas ; il prévoit la livraison de 10 milliardsde m3 de gaz par an pendant 25 ans; un autre contrat a été signé en 1971,prévoyant la livraison d'une quantité supplémentaire de 5 milliards dem3 de gaz par an. Selon les prévisions, les exportations commenceront

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quatre ans après le début des travaux de construction. Le montant desrecettes imputables aux exportations de gaz en provenance des troisusines pourrait s'élever à 120 millions de dollars par an vers 1975, etau double de cette somme à la fin de la décennie.

159,. Les exportations de vin algérien sont traditionnellementdirigéeS vers la France, qui utilise èelui-cipour-descoupages. La France a accepté d'importer chaque année un contingentfixe de vin d'Algérie supérieur à 7 millions d'hectolitres de 1964à 1968, et de 3,6 millions d'hectolitres en 1969 et 1970. Le volumeeffectif des exportations vers la France étant lié à l'évolution desbesoins dans ce pays, il s'est établi avant 1967 à un niveau prochedes contingents fixés, mais a été réduit ensuite à la moitié du contingentprévu pour 1967 et 1968, déficit qui a été compensé en 1969 et 1970,années où les exportations ont atteint respectivement 7 et 9 millionsd'hectolitres. En conséquence, le volume total des exportations algérien-nes de vin, qui était de 9,3 millions d'hectolitres en 1966, a baisséà 4,9 millions d'hectolitres en 1967, puis à 5,8 millions d'hectolitresen 1968, mais il a atteint près de 12 millions d'hectolitres respective-ment en 1969 et en 1970, ce qui représente une valeur d'environ 700millions de dinars par an. La récoltel.de 1968 ayant été supérieure àla moyenne, les tocks ont atteint un montant supérieur à 11 millionsd'hectolitres en août 1969, mais en août 1970, ~ils n'étaient plus quede 3,6 millions d'hectolitres. Afin de favoriser les exportations surun marché aussi concurrentiel, le vin a été inscrit dans le champd'application d'un certain nombre d'accords commerciaux, notammentl'accord commercial conclu en 1968 avec l'URSS et qui prévoit l'exporta-tion de vin algérien jusqu'à concurrence de 5 millions d'hectolitres paran jusqu'en 1975, au prix d'environ 7 dollars par degré/hectolitre (pourdu vin de qualité ordinaire) alors que le prix payé par la France estd'environ 15 dollars (pour du'vin'cmeilleue qualité). La politique del'Algérie consiste à réduire la production et à favoriser les exporta-tions de vin de qualité en bouteilles; le gouvernement se propose éga-lement de conclure un accord avec la CEF qui remplacerait les dispositionsbilatérales régissant actuellement les transactions avec la France.

160. Les agrumes représentent environ 50 pour cent des exportationsagricoles à l'exclusion du vin. Le volume des exportations agricolesa été variable selon l'importance des récoltes, mais dans l'ensemble,il a considérablemeit diminué au cours des cinq dernières années, enraison notamment de la réduction de la production (légumes) et del'absence d'un effort systématique de promotion et d'organisation desexportations pour le marché français, qui est extrêmement compétitif,et aussi en raison de la progression de la consommation intérieure.

161. Les exportations de minerais ont accusé une régressionmarquée en 1966 et 1967 a la suite de la nationalisation du secteurminier. Les exportations de minerai de fer ont repris rapidement etatteint 3,2 millions de tonnes en 1968 (contre 3 millions en 1965),mais elles ont été ramenées à 2,8 millions de tonnes en 1969, lorsqu'une

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partie de la production a été absorbée par la nouvelle usine sidérur-gique d'Annaba. A la suite de la £ermeture de la voie d'accès à l'usinede concentration de minerai de Zellidja, .nu Maroc, l'exploitation dugisement d'El Abed a dû être interrompue jusqu'en janvier 1969, ce quia eu pour effet de réduire les exportations de zinc et de plomb. Lesexportations de phosphates ont rapidement augmenté depuis la mise enexploitation des nouveaux gistments de Djebel Onk en 1966, mais n'ontencore atteint que 360.000 tonnes environ en 1969 et 1970. L'expansionde la production et des exportations s'est heurtéeà l'insuffisance desmoyens de transport.

16'. Les exportations de produits manufacturés non agricolesdemeurent modestes, et sont constituées pour plus de la moitié par desvéhicules routiers montés en Algérie. Le Gouvernement prévoit uneexpansion au cours de la période 1970-73, du fait du traitement desminerais pour l'exportation et du développement de capacités de pro-ductions industrielles au-delà des besoins propres de l'Algérie.

163. Depuis 1965, la structure des importations s'est considérable-ment modifiée (Tableau 3.2). L'importance des biens de consommationdurables a diminué en valeur absolue et en valeur relative jusqu'en1968, en raison de la substitution de la production intérieure auximportations et des restrictions dont celles-ci ont fait l'objet. Laproportion qu'ils représentent (y compris les produits pharmaceutiques)par rapport au volume total des importations a été ramenée de 3h pourcent en 1965-66, à 17 pour cent pour le premier semestre de 1970. Lesimportations de la plupart des biens de consommation durables ont étécontingentées et, à la suite de la révision des tarifs douaniers inter-venue en février 1968, les droits à l'importation ont considérablementaugmenté. Les restrictions quantitatives ont été encore renforcéesen août 1970.

1i Les importations de biens d'équipement, destinées pour laplupart à l'industrie, ont presque triplé entre 1965 et 1969, et ontencore augmenté en 1970 selon une proportion qui pourrait atteindre40 pour cent. La part qu'elles représentent par rapport au volume totaldes importatàons est passée de 18 pour cent en 1965-1966 à 34 pour centau cours du premier semestre de 1970. Les importations de biensd'équipement ont représenté environ 30 pour cent du montant total desinvestissements fixes effectués depuis 1967, et les importations d'équipe-ment industriel environ 50 pour cent des investissezents consacrés àl'industrie (y compris les secteurs minier et pétrolier). Les importa-tions de produits semi-finis, tels que le fer et les produits sidérur-giques, ont également progressé de façon considérable (la proportionqu'elles représentent par rapport au total des importations est passéede 17 à 29 pour cent) à la suite du développement de la production in-dustrielle et de l'activité dans le secteur de la construction.

165. Les importations de produits alimentaires ont légèrementfléchi en 1969 et 1970, les récoltes ayant été favorables, mais ellesdemeurent une lourde charge pour la balance des paiements. Néanmoins.,

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la proportion qu'elles représentent par rapport au volume total desimportations, qui était de 23 pour cent en 1965, a été rêduite à 10pour cent pour le premier semestre de 1970. Environ la moitié de ce-montant est constitutée par les importations de produits laitiers dontle niveau est pratiquement stable, et par les importations de céréalesqui varient selon l'importance de la récolte intérieure. Au cours desdernières années, les importations de sucre, de bétail et de viandeont considérablemnt diminué, dans la mesure où la production intérieurea pris le relais.

Organisation du commerce

V1c'. La plupart des exportations, à l'exception du pétrole, sonteffectu6fs par des organismes publics, des groupements professionnelsplacés sous le contrôle de l'Etat ou des sociétés d'Etat 1/; la Sonatrachassure la vente du pétrole dont elle contrôle la production. Des organismesou des sociétés 2/ qui jouissent d'un monopole dans leur propre brancheassurent environ 70 pour cent des importations, dont certaines sont libres.

V6'/. Des programmes d'importation sont élaborés chaque année maisils ne sont pas appliqués de façon rigide, notamment en ce qui concerneles biens d'équipement. L'insuffisance dans la programmation visant àcoordonner l'exécution des projets et la demande de biena .d'éqùipementimportés a provoqué des encombrements dans les ports algériens et uneaccumulation de. stocks en 1969-1970. L'Etat s'efforce actuellenentd'améliorer la programnation commerciale et de coordonner la demandede biens importés et la planification des investissements publics: unConseil national du commerce extérieur et un Comité interministériel 'groupcnt-des re~présent'snts des'ministères Scohoniqes 'et'des :principalesentreprises publ'iques, ont été cré6s à cette fin.

Orientation du commerce extérieur

L'un des principaux objectifs du gouvernement consiste àélargir l'éventail de ses partenaires commerciaux. La part des expor-tations à destination de la France, principal partenaire commercial del'Algérie, qui représentait 72 pour cent du total en 1965, a été réduite

1/ Par exemple, l'Office national de commercialisation des produitsviti-vinicoles; l'Office des fruits et légumes d'Algérie; l'Officealgérien d'action commerciale,qui contrôle la qualité et qui estchargé de la promotion commerciale; et la société minière SONAREM.

2/ Par exemple, l'Office national de commercialisation (pour les produitsalimentaires de base); l'Office algérien interprofessionnel des céréales;la SNS,pour l'acier et les produits métallurgiques; et la SNCOTEC pourles textiles.

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aux environs de 52 pour cent en 1970, et la part des importationsen provenance de ce pays a fléchi de 70 à environ h3 pour cent (Tableau3.3). La réduction de l'aide financière apportée par la France etl'acquisition d'une large part des biens d'équipement par appeld'offres international ont accéléré cette évolution.

169.1 D'autre part, les échanges avec les autres pays de laCEE se sont développés rapidement, les exportations étant passées de12 à environ 20 pour cent du total et les importations de 8 à 23pour cent. Les échanges avec l'ensemble des pays de la CEE représententaujourd'hui environ 70 pour cent du commerce extérieur.

170. Jusqu'en 1965, l'Algérie a bénéficié du même traitement queles pays membres de la CEE. Depuis cette date, la France contingenteles importations de certains produits algériens, mais à part quelquesexceptions, elle n'a pas encore augmenté ses droits de douane. Lesautres pays membres de la CEE ont adopté des mesures diverses. Toute-fois, le pétrole, qui est exempt de restrictions à l'importation, re-présente plus de 80 pour cent des exportations algériennes à destina-tion de la CEE, et le vin en représente environ 10 pour cent. En1968, le vin a fait l'objet d'un accord provisoire. La France aappliqué un huitième du tarif extérieur commun et fixé des contingentset des prix en accord avec l'Algêrie; l'Allemagne a appliqué unquart et la moitié du tarif à ses propres importations pour d,s contingentsspécifiques; les pays du Benelux ont accordé des réductions tarifairesanalogues, mais sans contingentement; enfin, l'Italie a perçu latotalité des droits, assortis de restrictions quantitatives. Cetaccord provisioire, qui devait venir à expiration à la fin de 1970,a été prolongé afin de permettre la poursuite des négociations.L'Algérie vise à conclure avec la CEE un accord d'association com-merciale qui aurait pour effet de réduire le tarif communautaire à sonégard, de favoriser la diversification de ses échanges avec l'Europeet d'ouvrir de nouveaux débouchés à sa production industrielle. Enoutre, l'Algérie voudrait conclure des accords d'assistance financière.et technique, ainsi que des accords réglant la situation des travail-leurs émigrés.

171. Le volume des exportations à destination des Etats-Unisest demeuré négligeable, alors que les importations en provenance dece pays , constituées principalemnet par des biens d'équipement etdes produits alimentaires, ont quintuplé et représentaient 10 pourcent du total des importations algériennes en 1970; le déficit de labalance commerciale de l'Algérie avec les Etats-Unis a atteint prèsd'un demi-milliard de dinars.

172. Les échanges effectués dans le cadre des accords de paie-ments bilatéraux représentaient h pour cent du total en 1965 etenviron 8 pour cent en 1970. Cette progression est imputable pour

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plus de la moitié au développement des échanges avec l'URSS. Ala fin de 1966, un accord commercial de sept ans a été signé entreles deux pays, aux termes duquel l'Algérie allait exporter 5 millionsd'hectolitres de vin par an, 500.000 tonnes de pétrole brut par anen 1969 et 1970, et 750.C00 tonnes les années suivantes; en échange,l'Algérie allait importer des biens d'équipement et bénéficier d'uneassistance technique. Les échanges ont également augmenté à la suitede l'assistance financière accordée à l'Algérie.

Services et transferts

173. En 1969-70, la balance des services facteurs et non facteursa accusé un déficit net d'un montant considérable, soit environ1,1 milliard de dinars au total pour 1969 (Tableaux 10 et 3.4). Ledéficit de la balance des services non facteurs est dû en grandepartie au solde net des paiements des frais de transport et d'assurance,qui ont augmenté rapidement avec le développement des importations,et aux paiements destinés aux entreprises étrangères sous contrat,dont l'accroissement est lié à la progression des investissements.La proportion des exportations et des importations dont la CompagnieA lgérienne de Navigation assure le transport est encore modeste, maisun pétrolier de 50.000 tonnes a été livré à la fin de 1970 et dixbâtiments sont actuellement commandés, dont un bateau-citerne pour letransport du gaz liquide. Le fret a augmenté, notamment en raisondes retards provoqués par l'encombrement des ports algériens. Lemontant brut des recettes imputables au tourisme et aux déplacementsa augmenté jusqu'en 1967, tandis que pendant la même période lemontant des paiements diminuait à la suite des restrictions apportéesaux sorties de devises. Cette tendance s'est inversée en 1968, etde façon plus marquée encore en 1969 lorsque les restrictions ap-pliquées en France aux sorties de devises ont eu pour effet de ré-duire les déplacements des ressortissants algériens résidant enFrance ainsi que le nombre des touristes français. Les touristesétrangers en provenance d'autres pays sont peu nombreux. D'aprèsles projections établies pour 1970, un léger excédent devraitapparaftre car l'allocation de devises dont disposent les Algériensse rendant à l'étranger a été réduite à nouveau tandis que le nombredes touristes a augmenté.

174. Les transactions imputables aux services facteurs sontsurtout constituées par les versementsafférents au revenu des inves-tissements (conpagniespétrolières) et les envois de fonds Offectuéspar les travailleurs algériens résidant à l'étranger. Les paiementsafférents au revenu des investissements correspondent en majeurepartie à la fraction des recettes d'exportation de pétrole quin'est pas rapatriée en Algérie en vertu des accords conclus entrele Gouvernement algérien et les sociétés étrangères. Conformémentà l'accord de 1965 avec la France, 50 pour cent des recettesd'exportation calculées aux prix de référence doivent être converties

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en dinars. Les transferts en excédent du montant des impôts sontdéposés dans des comptes en dinars convertibles auprès des banquesalgériennes, et pour lesquels les transactions sont subordonnées àl'autorisation de la Banque centrale. De 1966 à 1969, le montantdes fonds non rapatriés (calculé aux prix de référence) s'est élevéà environ 1,2 milliard de dinars par an; il a été ramené à environ1 milliard de dinars en 1970, après que la Sonatrach se soit at-tribuée une part plus grande du secteur pétrolier.

175. Les recettes brutes provenant des traitements et salaires,constituées en grande partie par les envois effectués par lesAlgériens résidant à l'étranger, sont passées de 700 millions.-dedinars en l965 à environ 1 milliard en 1970. Au cours des troisdernières années, leur progression a été affectée par les restric-tions appliquées aux sorties de devises en France et par la déva-luation du franc français intervenue en 1969. En effet, sur lesquelque 30,000 Algériens travaillant à l'étranger, 5.000 seule-ment résident hors de France (voir Chapitre 3)

176. Les paiements à destination de l'étranger effectués parles experts de l'assistance technique ont subi des fluctuations et,en 1969, ils s'élevaient à environ 280 millions de dinars. L'Algériecontribue au financement des traitements et salaires perrus par lepersonnel français de l'assistance technique à concurrence de 60 pourcent, dont une proportion élevée peut être transférée à l'étranger.Les transferts courants en provenance de l'étranger, alimentés enmajeure partie par des pensions et retraites, ont considérablementaugmenté et, en 1969, ils ont donné lieu à un excédent net d'en-viron 230 millions.

Capitaux

177. Les entrées brutes de capitaux qui apparaissent dans lesstatistiques de la balance des paiements se sont établies enmoyenne à 720 millions de dinars par an au cours de la période1965-69, dont O420 millions en moyenne étaient imputables aux recettesdu secteur public et 230 millions aux recettes du secteur privé,notamment celles des compagnies pétrolières privées de nationalitéétrangère. Les données relatives aux entrées de capitaux publicsfigurant dans la balance des paiements sont néanmoins incomplètessurtout en ce qui concerne les tirages effectués sur les crédits-fournisseurs par les entreprises publiques. Les recettes brutesdu secteur public correspondant aux versements effectués au titredes prêts et crédits, telica qu'elles apparaissent dans les statis-tiques budgétaires,ont dépassé un milliard de dinars par an en moyenneau cours de la période 1965-69. L'origine de ces versements estindiquée au Tableau 11.

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178. Les dons extérieurs ont diminué (de 30h millions dedinars en 1965 à 18 millions en 1970), à la suite de la réductionde l'aide budgétaire accordée par la France et de la suppression,en 1967, de l'aide alimentaire accordée par les Etats-Unis. D'autrepart, les montants des prêts accordés aux entreprises publiques,pour la plupart sous forme de crédita-fcurnisseurs, ont considérable-ment augmenté pour atteindre environ 1 milliard de dinars en 1969ainsi qu'en 1970. Le montant des prêts accordés au Trésor a variéd'une année à l'autre, et s'est élevé en moyenne à 550 millions dedinars par an au cours de la période 1965-70.

177. Les prêts accordés au Trésor ont été fournis principalementpar la France, le Koweit, et les pays membres du CAEM. LIaccordpétrolier passé en 1965 avec la France était assorti d'une clausefinancière selon laquelle la France s'engageait à fournir par l'entre-mise de l'OCI (Organisme de Coopération Industrielle) un montant de2 milliards de francs français destiné à financer le développementindustriel au cours de la période 1966-1970, et se répartissant commesuit: 200 millions de francs sous forme de dons, 800 millions sousforme de prêts à 3 pour cent d'intérêt et à échéance de 20 ans, et1 milliard de francs sous forme de crédits-fournisseurs garantis parla COFACE (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur).Jusqu'en 1968, l'application de cet accord a souffert certains delais,mais à la fin de 1970, la totalité des montants prévus était engagéeet l'OCI a été dissoute. A la fin de 1970 le montant des versementseffectués s'élevait à 1,1 milliard de DA. Parmi les projets approuvésau titre de cet accord-cadre, il faut citer le gazoduc aboutissant àSkikda, l'usine de liquéfaction de gaz de Skikda, l'usine d'engraisd'Annaba, l'usine de montage de véhicules mÉb%mrs d'Oran, un complexetouristique à Tipasa, l'usine de cellulose de Mostaganem, et un certainnombre de centres de traitement pour les dattes et les olives.

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Tableau 11 VERSEMENT AU TITRE DES PRETS ET DE L'AIDE EXr'ERIEURS, 1965-1970ten millions de dinars )

1965 1966 1967 1968 1969 1970

Prêts accordés au Trésor 1/ 518 173 675 73h 739 440

France 2/ - - 2 1h6 501 423Koweit 276 - 86 7 - -R.A.U. - - 32 - - -

Etats-Unis - 55 - - - -Yougoslavie - - - 26 28 -Pays du CAEM ) 2h2 115 553 Shh 187 -Chine continentale ) il 22 -Autres pays - 3 2 - 1

Prêts accordés aux entreprises d'Etat 1/ . . 118 257 117h 850 _/

France 30 133 584 à/République fédérale d'Allemagne - 5 3Italie - 119 196Japon - - 332Royaume-Uni 2h9 - - 59Etats-Unis 7h - -Autres pays h 1h - -

Montant total des versements effectués ... ... 793 991 1913 1290au titre de prêts

Amortissements 3h0 7h 1h9 216 236 280

Montant net des versements effectués ... ... 644 775 1677 1010au titre de prêts

Aide française inscrite au budget 304 130 153 60 88 18

Montant net total du financement extérieur . 0 79 83 1 1028

1/ Chiffres provisoires.

2/ Tirages effectués sur le montant de 2 milliards de dinars (y compris 200 millionsde francs de dons) prévu par l'accord passé avec la France par l'intermédiairede l'OCI (Organisme de Coopération Industrielle).

3/ Estimations.Crédits-fournisseurs du secteur privé, dont le montant en francs français estpublié par le Ministère Français de l'Fconomie et des Finances, ajusté de5 pour cent pour tenir compte de la dévaluation du franc intervenue en aoiÎt 1969.

Source: Ministère des Fi nances, sauf indication contraire.

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180. Les pays d'Europe de l'Est (CAEM), et principalelent l'URSS,ont fourni jusqu'en 1968 la plus granda partie du financement extérieur,mais leur contribution a diminué en 1969 et 1970. Le recours aux lignesde crédit existantes pour financer l'achat de l'équipement industrielnécessaire à l'Algérie a présenté des difficultés, et l'Algérie a aussisouvent préféré mettre rapidement à exécution divers projets dans lecadre du plan 1970-73 qu'elle a ainsi financés au comptant. Les montantsversés au Trésor au titre des prêts accordés par les pays du CAEM (etla Chine continentale) se sont élevés au total à 1,7 milliard de dinarsau cours de la période 1965-70; à la fin de 1970, les montants nonengagés des prêts s'élevaient à environ 1,2 milliardde dinars. Cesprêts sont en général à échéance de 15 ans et assortis d'un intérêtde 2,5 pour cent. Ils ont servi à financer notamment une partie del'aciérie d'Annaba, une usine de mercure, une usine métallurgique, unecentrale électrique et des installations pétrolières. Le Koweftfigure au troisième rang parmi les principales sources de financement,mais aucun prêt n'a été obtenu depuis 1967. Ce pays a accordé desprêts à la Sonatrach et une aide-programme au gouvernement.

181. Les crédits-fournisseurs constituent la plus grande partiedes prêts extérieurs accordés aux entreprises publiques. Jusqu'en 1969,les versements ont progressé de façon considérable et, en 1969 et 1970,s'élevaient presque au double des déboursements sur des emprunts duTrésor. Cette augmentation provenait en grande partie des créditsaccordés par la France, l'Italie (pour la construction d'une partiede l'aciérie d'Annaba et d'une centrale électrique) et le Japon (raf-finerie de pétrole d'Arzew). Le fléchissement intervenu en 1970 aété dÛ à un recours accru au financement comptant en raison desconditions défavorables dont étaient assorties les possibilités decrédit.

182. Les mouvements de capitaux privés étrangers (tels qu'ilssont enregistrés dans les statistiques de la balance des paiements)concernent essentiellement les sociétés pétrolières étrangères et ontété en moyenne de plus de 300 millions de dinars par an au cours dela période 1967-69. Une partie des recettes provenait des investis-sements en monnaie locale de fonds prélevés sur les recettes d'exporta-tions en dehors des transferts imposés par l'Etat. En 1969 et 1970,ces recettes comprenaient aussi les investissements effectués par dessociétés étrangères conjointement avec des sociétés algériennes, comme,par exemple, les sociétés américaines créées en association avec laSonatrach et qui sont spécialisées dans la fourniture de services auxcompagnies pétrolières. Les participations minoritaires de capitauxétrangers sont recherchées lorsqu'il s'agit de sociétés sueceptiblesd'apporter des connaissances techniques, des débouchés à l'étrangerou des moyens financiers importants. Le code des investissements,promulgué en septembre 1966, stipule certaines garanties en faveurdes investissements étrangers dans l'industrie et le tourisme. Lesinvestisseurs étrangers sont autorisés à rapatrier le produit de la

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vente ou de la liquidation de leurs investissements, ainsi que le mon-tant des bénéfices réalisés jusqu'à concurrence de 15 pour cent ducapital initLàlaEt investi. A l'exception des compagnies pétrolièreset des sociétés de services connexes, les entrées de capitaux privésont été très faibles.

Réserves de change

183. Les réserves nettes de la Banque centrale sont passées de776 millions de dinars en 1965 à 2,2 milliards A if fin de, 1968. Ellesont ensuite diminué d'environ 360 millions de dinars en 1969 et d'un mon-tant estimé à 530 millions de dinars en 1970, abstraction faite de l'al-location des droits de tirage spéciaux. Jusqu'en octobre 1970, le mon-tant des réserves nettes avait diminué de 320 millions (Tableau 3.5),allocation de DTS comprise. Celle-ci, qui représentait l'équivalent de12,6 millions de dollars le ler janvier 1970, a été portée à 14,1 millionsde dollars en mars, à la suite d'une transaction avec désignation.

184. A la fin de 1965, le montant des réserves nettes de la Banquecentrale représentait presque trois mois d'importations et, à la finde 1967 et de 1968, près de sept mois. A la fin de 1970, il étaitdevenu inférieur à trois mois d'importations, niveau que le Gouvernementalgérien considère comme très proche du minimum acceptable.

Perspectives de la balance des paiements

185. Le plan 1970-1973 prévoit une nouvelle expansion et une nou-velle diversification des échanges, cnac tunir cor.ipte cependant du supplémontnet de rec.ettes en devi.see c'entraîneraient, le cas échéant, le relèvementdes prix à l'exportation et de nouvelles dispositions fiscales; enadmettant l'hypothèse que la capacité d'exportation de pétrole et degaz actuellement existante ou devant être mise en place sera entièrementutilisée, les projections comportent une augmentation de plus de 50 pourcent, d'ici 1973, des exportations de marchandises. La transformation pluspoussée des ressources et une plus grande diversification des parte-naires commerciaux devraient. contribuer à accroîtrc les exportations.La substitution de la production intérieure aux importations sera pour-suivie et seulement des quantités minimum de biens de consommation serontimportées; selon les projections, les importations de produits n'augmente-ront que de 38 pour cent.

186. On s'efforcera de stabiliser les échanges commerciaux par laconclusion d'accords et de marchés à long terme. On envisage de consoli-der et de développer les marchés étrangers pour le vin, les fruits et leslégumes, les phosphates, le gaz et le pétrole brut; il faudra trouver desdébouchés pour les nouvelles productions comme les engrais, les produitsdu raffinage du pétrole, les minerais non ferreux, l'acier et lesproduits manufacturés tels que les textiles, les vêtements, les chaussureset les produits alimentaires. D'une façon générale, les perspectivesde développemnt des échanges avec la CEE sont favorables. On procèdeactuellement à la réorganisation et au renforcement de l'OFALAC, organismechargé de la promotion des exportations, et on envisage de subventionnerdirectement les exportations de certains produits particulièrement onéreux;

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même si un accord d'association est conclu avec la CEE, l'Algérie entendpoursuivre ses efforts en faveur des exportations en recourant à des ac-cords bilatéraux. Les restrictions quantitatives à l'importation debiens de consommation ont été renforcées en 1970.

187. La progression des exportations est dans une large mesureimputable au pétrole et au gaz, dont la proportion par rapport au total,qui était des deux tiers en 1969, est appelée à atteindre environ 80pour cent en 1973, abstraction faite de. toute augmentation de prix.D'autres exportations traditionnelles comme le vin et les agrumes de-vraient diminuer légèrement, tandis que les exportations des divers autresproduits agricoles et des autres ressources minières scnt appelées àaugmenter. L'Algérie exportera de nouveaux produits, notamment des en-grais et certains produits manufacturés, par exemple des produitssidérurgiques (Tableau 13).

188. Les projections relatives aux exportations de 1970 à 1973appellent maintenant d'importantes modifications, compte tenu de l'augmen-tation des cours mondiaux du pétrole brut qui devrait résulter de l'accordde Téhéran conclu le 14 février 1971 entre les principales compagniespétrolières et les pays situés en bordure du golfe Arabique, et ausside l'accord de Tripoli, entre les compagnies pétrolières et la Libye,conclu le 2 avril 1971. En outre, la nationalisation en février-avril1971 du solde des avoirsdt sociétés françaises concessionnaires jusqu'àconcurrence de 51 pour cent et la réduction des exportations de pétrolequi en est résultée, affectent substantiellement les recettes en devisesde l'Algérie. Selon les hypothèses formulées au Chapitre 9, la valeurdes exportations de pétrole, de produits pétroliers et de gaz pourraitatteindre 7 milliards de dinars (1,4 milliard de dollars)en 1973 et20,2 milliards de dinars pour l'ensemblc de la pé-riode 1970 à 1973.Dans ce cas, elle serait supérieure aux projections du Plan, qui ontété établies sur la base de prix constants, d'un montant de 1,9 milliardde dinars (380 millions de dollars) en 1973, et de 3,2 milliards dedinars pour la période 1970-1973 (Tableau 12). Pour l'ensembledes exportations, les projections s'établiraient,après modification à26,0 milliards de dinars au cours de la même période, soit un montantsupérieur de 3,2 milliards de dinars aux projections du Plan.

189. En ce qui concerne également les importations, les projectionsdu Plan sont trop faibles, d'une part parce qu'elles sont fondées sur desprix constants, d'autre part parceque les besoins en importations dematières premières, de produits semi-finis et de biens de consommationdurables ont été sous-evalués de façon cumulative. En particulier, lesprix des biens d'équipement ont augmenté au cours des dEux dernières annéeset cette hausse se poursuit actuellement. En 1969, l'année de base duPlan, le montant total des importations a été supérieur aux prévisionsdu Plan, et on estime qu'en 1970, les importations seront supérieures de1 milliard de dinars aux projections du Plan. Les projections revieÉeSd'importations pour la période 1970-73 sont d'environ 25,0 millards dedinars, dépassant les projections du Plan d'environ 3,7 millards.

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Tableau 12 COMMERCE ET PAIEMENTS EXTERIEURS EN 1969 ET PROJECTIONS POUR 1970-1973

(millions de dinars)

PrgjectionsChiffres Projections Projections établies pareffectifs du Plan / du Plan ! la mission 21969 1973 1970-73 1970-73

Exportationss (f.o.b.) 4.500 6.800 22.772 26.000 2/

Pétrole brut 2.949 h.400 ) 18.400Produits du raffinage du pétrole 61 240 ) 16.980 700Gaz de pétrole liquéfié - - ) 300Gaz 174 h90 ) 800Vin 662 500)Agrumes 120 180 ) 3.590 ) 3.300Autres produits agricoles lh9 270Autres produits miniers 141 270 845 800Engrais - 180 450 300Autres produits manufacturés 244 270 907 1.h00

Importations h.842 5.800 21.250 25,000 /

Aliments, boissons et tabac 662 1.050 ) (3.300) 3.5006.600

Autres biens de consommation 1.065 600 ) (3.300) 4.950

Matières premières etproduits semi-finis 1.600 1.800 ) (6.800) 8.00

) 14.650Biens d'équipement 1.515 2.350 ) (7.850) 8,550 /

Moins : frais de transportet d'assurance -475 - - -

Importations (f.o.b.) h.367 5.800 21.250 2,5000

Excédent de la balance commerciale (f.o.b.) 133 1.000 1.522 1.000 /

Services non facteurs (net) -582 ) ) ) -2.000-1.900 ) -3.800

Services facteurs (net) -3 1.900

Revenu des investissements directs -1.188 - 2.4003/Assistance technique -279 -1.200Envois effectués par les

travailleurs résidant à l'étranger 979 h,.600Divers (net) -h6 ) -300

Transferts courants (net) 238 2Oh 1.OO g/ 1.000

Solde du compte courant -74_ -650 -1.278 1.900 /

1/ Aux prix constants de 1967, et dans l'hypothèse où les prix de référence du pétroleappliqués en 1969 ne sont pas modifiés.

2/ En se fondant sur les hypothèses quant aux prix d'exportation du pétrole,des produits pétroliers et du gaz formulées dans le texte et en supposant uneaugmentation de 5 pour cent des prix à l'importation des biens de consommationet des biens intermédiaires, et une augmentation de 10 pour cent en moyenne desprix des biens d'investissement et des produits manufacturés.

3/ Les montants rapatriés sont estimés à la moitié du chiffre enregistré en 1969,moins les 600 millions de dinars perçus en février 1971 à titre d'arriérésd'impôts.

h Non prévus dans le Plan._/ Dans le cas où les projets de l'exportation de gaz et de la construction d'une

seront exécutés, les importations de biens d'équipement pourront augmenter de1,8 milliards de dinars, et le solde de la balance commerciale et du compte courantseront parallèlement réduits de 1,8 miliiard de dinars.

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190. Les projections du Plan relatives à la balance commercialepour la période 1970-1973 ainsi que les projections modifiées établiespar la mission sont indiquées au Tableau 12. L'incidence des modifica-tions apportées aux prix du pétrole et des produits du raffinage dupétrole sur la valeur des exportations est plus que compensée par lesmodifications apportées à la valeur des importations, de sorte quel'excédent de la balance commerciale pour la période de quatre ans1970-1973 recule de 1,5 milliard de dinars à 1,0 milliard.

191. Toutefois, le déficit de 2,8 milliards de dinars que 4-aiantenregistrer au cours de la période 1970-1973 les opérations de serviceset les transferts selon les projections du Plan, pourrait se transformeren un excédent de 0,9 milliard de dinars, en raison surtout de la réductiondes recettes en devises (estimées par hypoth à la moitié du montantenregistré en 1969) que les sociétés pétrolières françaises seraientautorisées à conserver (à la suite de l'augmentation de la participationde l'Etat dans les compagnies pétrolières étrangères à au moins 51 pourcent, et de la nationalisation des transports du gaz et du pétrole)et en raison également du versement de 600 millions de dinars effectuépar les compagnies pétrolières en février 1971 à titre d'arriérésd'impôts.

192. Sur la base de l'hypothèse déjà formulée au sujet des expor-tations de pétrole, la balance des paiements en compte courant (marchan-dises et ensemble de services) pourrait se solder par un excédentcumulé de 1.9 milliard de dinars durant la période 1970-1973, au casoù les deux grands projets (exportation de gaz et raffinerie de pétrole)ne seraient pas réalisés, et de 100 millions, en cas de réalisation deces projets. Compte tenu d'environ 2 milliards de paiements au titredu remboursement de la dette, et d'un milliard de dinars pour les in-dernisations annoncées et l'accroissement des réserves de change au coursde la période, l'apport financier brut extérieur devrait être del'ordre de 1 milliard (respectivement 3 milliards) de dinars. L'apportmoyen annuel serait respectivement de $50 millions et de $150 millions,contre $280 millions par an empruntés effectivement au cours des cinqdernières années. Le niveau de l'emprunt pourrait baisser sensiblementaprès 1971.

Dette extérieure

193. La dette extérieure garantie par l'Etat, sur la base des dé-boursements effectués, s'élevait à environ 660 millions de dollars(3,3 milliards de dinars) à la fin de juin 1970 (Tableau 4.1 et 4.2).Le montant de la dette non déboursée s'élevait à 560 millions de dollars(2,8 milliards de dinars). Sur le montant de la dette effectivementversé, environ 36 pour cent correspondaient à des prêts accordés par desgouvernements, 43 pour cent à des prêts accordés par des organismesfinanciers privés, 18 pour cent à des crédits-fournisseurs et 3 pourcent à des prêts accordés par la BIRD. Depuis 1967, la dette extérieure arapidement augmenté, en raison surtout du montant élevé des empruntscontractés auprès de sources privées par des entreprises publiques, tandisqu'une certaine stagnation a été enregistrée en ce qui concerne lesdéboursements effectués au titre des prêts publics. On ne dispose d'aucun

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renseignement en ce qui concerne la dette privée, dont le montantest probablement modeste.

194. En 1970, le paiement des intérêts et de l'amortissement dela dette représentait environ 3h0 millions de dinars (70 millions dedollars), soit près de 7,5 pour cent de la valeur des exportations debiens et des exportations nettes de services non facteurs, et de prèsde 8,5 pour cent de la valeur des exportations de biens et des exporta-tions nettes totales de services. Les paiements effectués au titre duservice de la dette déjà contractée augmenteront de plus du double,pour atteindre environ 760 millions de dinars en 1971 et 790 millionsen 1973 (Tableau 4.2). D'après les projections, une rapide diminutiondevrait intervenir après 1975. Les paiements au titre du service dela dette correspondant à des crédits d'origine privée passeront d'en-viron 260 millions de dinars en 1970 à 630 millions de dinars en 1973.Selon les prévisions, le service de la dette au titre des empruntsdéjà contractés augmentera d'ici 1973 à un montant équivalent à environ10 pour cent de la valeur des exportations de biens et des exportationsnettes de services non facteurs, ou 9 pour cent de la valeur des ex-portations de biens et des exportations nettes totales de services.L'augmentation du coefficient du service de la dette au cours des pro-chaines années, en dépit de l'accroissement considérable des exportationsqui est prévu, s'explique par la proportion importante des emprunts àmoyen terme contractés depuis 1968.

195. La charge effective de la dette extérieure au cours desprochaines années dépendra également du montant des nouveaux empruntset des conditions dont ils seront assortis; elle sera également tribu-taire du calendrier des paiements et du montant des indemnités de com-pensation à verser à l'étranger à la suite des nationalisations. Lespouvoirs publics sont conscients à juste titre de la nécessité de limiterle recours aux emprunts à moyen terme. Etant donné le profil de la detteextérieure, et en supposant qu'aucun obstacle majeur ne freine lareprise des exportations de pétrole brut, il est permis de conclure quel'Algérie devrait avoir une capacité importante d'assurer 1e service des"dettès ex,térieures qui sercnt contractées à long terme et aux conditionsdu marché.