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Document du Groupe de la Banque mondiale Rapport No. 25828-AL TRADUCTION NON OFFICIELLE DU TEXTE ANGLAIS QUI SEUL FAIT FOI MEMORANDUM DU PRESIDENT DE LA BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT ET DE LA SOCIETE FINANCIERE INTERNATIONALE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION CONCERNANT UNE STRATEGIE DE COOPERATION AVEC LA REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE 30 Juin 2003 Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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Document du Groupe de la Banque mondiale

Rapport No. 25828-AL TRADUCTION NON OFFICIELLE DU TEXTE ANGLAIS QUI SEUL FAIT FOI

MEMORANDUM DU PRESIDENT DE LA

BANQUE INTERNATIONALE

POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT

ET DE LA

SOCIETE FINANCIERE INTERNATIONALE

AU CONSEIL D’ADMINISTRATION

CONCERNANT UNE STRATEGIE DE COOPERATION

AVEC LA

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

30 Juin 2003

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La dernière Stratégie de coopération avec la République Algérienne Démocratique et Populaire (rapport 15316)) a été discutée le 27 février 1996

TAUX DE CHANGE ET UNITE MONETAIRE

Unité monétaire = Dinar algérien

1 $EU = 78,2494 DZD

EXERCICE BUDGETAIRE DE L’ALGERIE 1er janvier – 31 décembre

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

AAUE Accord d’association avec l’Union Européenne ADE Algérienne des eaux AGEP Agence nationale de l’eau potable ANDI Agence nationale de développement de l’investissement AP Algérie Poste ARPT Agence de Régulation de la Poste et des Télécommunications AT Algérie Télécom CAD Centre d’apprentissage à distance CAS Stratégie de coopération CDI Centre des importations CFAA Evaluation des responsabilités fiduciaires en matière de gestion financière (Country Financial Accountability Assessment) CNI Conseil national de l’investissement CNPE Conseil national des participations de l’Etat CNS Comptes nationaux santé CPA Crédit populaire d’Algérie CPAR Rapport analytique sur la passation des marchés dans un pays (Country Procurement Assessment Review) DGE Direction des Grandes entreprises DPR Examen de la politique de développement (Development Policy Review) ENC Eau non comptabilisée EMTAL Prêt d’assistance technique aux secteurs de l’énergie et des mines FIAS Service-conseil pour l’investissement étranger FLN Front de libération nationale FMI Fonds monétaire international GAP Gestion des actifs et passifs GDLN Réseau mondial de formation à distance pour le développement (Global Development Learning Network) IDE Investissement direct étranger IPC Indice des prix à la consommation LDB Base de données réelles (Live database) MENA Moyen-Orient et Afrique du Nord

METAP Programme d’assistance technique pour la protection de l’environnement méditerranéen MPP Mécanisme pour la préparation de projets MPPI Ministère de la Participation et de la Promotion de l’investissement NEPAD Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique (New Economic Partnership for African Development) ODM Objectifs de développement pour le millénaire OED Département de l’évaluation des opérations OMC Organisation mondiale du commerce ONA Office national de l’assainissement ONG Organisation non gouvernementale PANE Plan d’action national pour l’environnement PCGR Programme de conseil et de gestion des réserves PESF Programme d’évaluation du secteur financier PIB Produit intérieur brut PLCPI Projet de lutte contre la pollution industrielle PME Petite et moyenne entreprise PNDA Plan national de développement agricole PNUD Programme des Nations Unies pour le développement PROGDES Programme de gestion des déchets solides PSRE Programme de soutien à la relance économique QAG Groupe Assurance qualité ROSC Rapport sur la conformité aux normes et codes (Review of Standards and Codes) RTGS Système de règlement brut en temps réel (Real-Time Gross Settlement) SFI Société financière internationale SONATRACH Entreprise nationale de recherche, d’exploration et de commercialisation des .hydrocarbures SONELGAZ Société nationale de l’électricité et du gaz TCER Taux de change effectif réel TIC Technologies de l’information et des communications TVA Taxe sur la valeur ajoutée WBI Institut de la Banque mondiale

Banque mondiale Vice-président : Jean-Louis Sarbib, MNAVP Directeur, Département Maghreb : Theodore Ahlers, MNCO1 Chargée de projet : Zoubida Allaoua, MNSIF Société financière internationale Vice-président : Assaad Jabre, CIOVP Directeur du département géographique : Sami Haddad, CMERC Chargé de projet : Hadj A. Allaoua, CMEHQ

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TABLE DES MATIERES

SYNTHESE..................................................................................................................................................... i I. INTRODUCTION ............................................................................................................................... 1 II. CONTEXTE NATIONAL ET DEFIS..................................................................................................... 1 A. Développements politiques récents.................................................................................................. 1 B. Développements économiques récents ............................................................................................ 2 C. Tendances clés en matière de pauvreté et d’égalité des sexes ......................................................... 6 D. Principaux défis du développement ................................................................................................. 8 III. PERSPECTIVES A MOYEN TERME ET DEVELOPPEMENTS EXTERIEURS...................................... 14 IV. LA STRATEGIE DE CROISSANCE ET DE CREATION D’EMPLOIS DU GOUVERNEMENT................ 16 A. Renforcement de la base pour une croissance durable et rapide.................................................... 16 B. Amélioration de l’efficacité de la prestation des services publics ................................................. 19 C. Amélioration des conditions de vie et renforcement de la protection sociale................................ 20 V. PROGRES DEPUIS LA STRATEGIE DE COOPERATION DE L’EXERCICE BUDGETAIRE 96 ............ 22 A. Rétrospective de la Banque mondiale............................................................................................ 22 B. Gestion du portefeuille de la BIRD ............................................................................................... 23 C. Rétrospective de la SFI .................................................................................................................. 26 D. Portefeuille et programme de l’AMGI........................................................................................... 27 VI. LE PARTENARIAT ALGERIE – GROUPE BANQUE MONDIALE POUR 2004-06 ........................... 27 A. Vue d’ensemble de la stratégie du Groupe de la Banque mondiale............................................... 27 B. Eléments entrant dans la formulation de la stratégie ..................................................................... 27 C. Principes d’engagement stratégique............................................................................................... 30 D. Priorités du programme.................................................................................................................. 33 VII. GESTION DU RISQUE ..................................................................................................................... 45

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ENCADRES

Encadré 1 Caractéristiques de la pauvreté............................................................................................... 6 Encadré 2 Objectifs de développement pour le Millénaire ..................................................................... 7 Encadré 3 L’évaluation de la Banque dans le cadre des rapports d’achèvement .................................. 25 Encadré 4 Consultations pour le CAS................................................................................................... 30 Encadré 5 La focalisation du PESF....................................................................................................... 36 Encadré 6 Partage des coûts pour le travail analytique ........................................................................ 44

FIGURES

Figure 1 Croissance de la valeur ajoutée (en pourcentage par an) ....................................................... 4 Figure 2 Déficit budgétaire primaire hors hydrocarbures et recettes budgétaires en pourcentage du

PIB hors hydrocarbures.......................................................................................................... 4 Figure 3 Volatilité et Croissance Economique ................................................................................... 9 Figure 4 Contributions à la croissance du PIB par habitant (en pourcentage, par an).......................... 9 Figure 5 Valeur ajoutée des entreprises publiques par secteur............................................................. 9 Figure 6 Crédit à l’économie (en pourcentage du PIB)...................................................................... 10

TABLEAUX Tableau 1 Principaux indicateurs de la performance économique.......................................................... 3 Tableau 2 Perspectives à moyen-terme—Principaux Indicateurs Economiques .................................. 15 Tableau 3 Portefeuille de l’Algérie pour les exercices budgétaires 1996-2003.................................. 24 Tableau 4 Composantes du travail analytique et des services consultatifs, EB 04-06.......................... 35

ANNEXES Annexe I Développement du secteur privé Annexe II Consultations pour la préparation du CAS Annexe III Partenariats Annexe B1 L’Algérie en bref Annexe B2 Sélection d’indicateurs de la performance et de la gestion du portefeuille de la Banque Annexe B3 Récapitulatif du programme de la Banque (BIRD, SFI, AMGI) Annexe B4 Récapitulatif des services hors prêt Annexe B5 Indicateurs sociaux de l’Algérie Annexe B6 Indicateurs économiques clés Annexe B7 Principaux indicateurs d’exposition aux risques Annexe B8 Statut des opérations du Groupe de la Banque et état des engagements et décaissements du

portefeuille de la SFI

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SYNTHESE

Partenariat Algérie-Groupe de la Banque mondiale au cours des exercices budgétaires 04-06

i. La précédente stratégie de coopération entre l’ Algérie et la Banque mondiale (CAS)—discutée en Conseil d’administration le 27 février 1996—avait été conçue comme une stratégie de transition d’une année à l’appui de l’important programme de stabilisation engagé par le Gouvernement élu en novembre 1995. L’Algérie, qui traversait une période de terrorisme ayant entraîné la perte de milliers de vies humaines et la destruction massive d’infrastructures, se trouvait alors à un carrefour crucial de son histoire. Pour cette période de transition, la coopération de la Banque s’était concentrée sur un appui au Gouvernement pour la difficile poursuite de la stabilisation macro-économique et l’ atténuation de l’impact social de la crise économique provoquée par la chute des prix pétroliers et le terrorisme.

ii. L’Algérie a réussi un remarquable rétablissement depuis 1996. Le PIB a, en moyenne, augmenté de 3 pour cent par an de 1999 à 2002 et a atteint 4.1 pour cent en 2002, avec une croissance similaire du secteur hors hydrocarbures et hors agriculture. Aux déséquilibres macro-économiques ont succédé des surplus conséquents en 2001 et l’inflation a diminué, passant de 20 pour cent en 1994 à 1,4 pour cent en 2002. Les réserves—23,1 milliards de $EU à la fin de 2002—ont atteint leur niveau le plus haut depuis l’indépendance en 1962 et sont supérieures au niveau actuel de la dette extérieure. Malgré un environnement socio-politique difficile, l’Algérie a réussi à opérer une ouverture fondamentale du processus politique, en mettant fin au système de parti unique et en appliquant des principes démocratiques tels que la liberté de la presse et d’association, qui ont conduit à l’émergence d’une société civile dynamique.

iii. L’Algérie se trouve dans la phase initiale de sa transition vers une économie de marché. Le Gouvernement a élaboré un vaste programme de développement national articulé autour de réformes visant à accélérer la croissance, créer des emplois, et réduire la pauvreté et la vulnérabilité. Ces réformes, qui couvrent un vaste champ de questions politiques, institutionnelles, économiques et sociales, sont complexes et nécessitent un effort de long terme afin de produire les résultats attendus par tous les acteurs de la société, dont l’appui est nécessaire au succès de leur mise en oeuvre. Le Gouvernement est conscient que les tensions sociales engendrées par l’ existence d’ un chômage élevé et la fourniture inadéquate de services de base (logement et eau en particulier) ne pourront pas être réduites sans une croissance économique soutenue et généralisée.

Stratégie du Groupe de la Banque

iv. L’objectif principal de la coopération que le Groupe de la Banque propose d’apporter à l’Algérie est d’appuyer ces réformes fondamentales à travers un programme comportant des travaux analytiques, des services de conseils, des actions de renforcement de capacités institutionnelles en Algérie, et d’opérations de prêt (selon la demande du Gouvernement), de financement par la SFI, et/ou d’atténuation des risques à l’aide de prêts structurés, de produits de couverture de risque et de garanties. Les consultations tenues avec la société civile et les discussions avec le Gouvernement ont fait ressortir trois défis de développement auxquels l’ Algérie doit répondre: (i) comment utiliser ses réserves de pétrole et de gaz pour le bénéfice à long terme de la population algérienne; (ii) comment créer la croissance et l’emploi dans les secteurs hors hydrocarbures pour, à la fois, bénéficier de l’ accroissement de la population active au cours de la prochaine décennie et éviter les tensions sociales provoquées par un accroissement éventuel du chômage; et (iii) comment assurer de meilleurs services de base de sorte que tous les algériens soient en mesure de participer à une économie de marché au 21ème siècle et d’en bénéficier. Les priorités de la stratégie de coopération du Groupe de la Banque reflètent ces défis: (i) appui à la stabilité budgétaire et à la gestion des recettes des hydrocarbures comme base pour une croissance soutenue; (ii) appui à l’élimination des contraintes au développement des activités productives et, en particulier, à la croissance du secteur privé, notamment celles qui affectent le climat des affaires, les

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Stratégie de coopération avec l’Algérie

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PME, le secteur financier et le développement de l’infrastructure; et (iii) appui aux efforts du Gouvernement pour élaborer et mettre en oeuvre une stratégie visant à améliorer la fourniture de services de base tels que l’alimentation en eau, le logement, les services environnementaux (gestion des déchets municipaux), et le développement humain pour répondre aux besoins essentiels de sa population. La SFI complétera l’appui de la Banque en soutenant le développement du secteur financier et de la PME, la promotion de l’investissement privé dans les infrastructures, et les efforts de privatisation de l’Etat.

Portefeuille et programme de coopération du Groupe de la Banque mondiale

v. La qualité du portefeuille des projets en Algérie s’est améliorée au cours des dernières années suite à une série de mesures dynamiques visant à accroître la performance de ce portefeuille en procédant à l’annulation d’une série de projets inefficients conçus dans les années 80. A la suite d’un examen de la performance du portefeuille-pays (CPPR) réalisé en février 2003, une stratégie d’amélioration de la qualité à l’entrée et de la performance du portefeuille a été mise en place en partenariat avec les diverses agences gouvernementales. L’établissement d’un bureau de liaison, en janvier 2002, s’est avéré essentiel pour l’amélioration des relations avec le Gouvernement, l’accélération du dialogue entre l’Algérie et la Banque, et l’amélioration de l’exécution du portefeuille.

vi. Critères de soutien. La stratégie de coopération du Groupe de la Banque s’appuiera sur les trois principes d’engagement stratégique suivants: (i) sélectivité; (ii) approche programmatique portant sur le transfert du savoir, le renforcement des capacités institutionnelles et l’amélioration des perceptions du marché envers l’Algérie; et (iii) partenariats, dialogue, et partage du savoir. Les priorités stratégiques du Groupe de la Banque pour les services analytiques et de conseils seront établies en deux niveaux correspondant respectivement à: (i) un niveau d’engagement de référence; et (ii) un niveau d’engagement élevé. Le passage du niveau d’engagement de référence au niveau d’engagement élevé dépendra de la réceptivité de l’Etat aux réformes et à leur mise en œuvre. Le Groupe de la Banque revisitera ces priorités lors de la préparation d’un Rapport d’évaluation à mi-parcours du CAS prévu pour 2005 et de sa discussion avec le Gouvernement, gouvernement qui aura été mis en place après les élections présidentielles d’avril 2004. Les choix dans le programme d’appui ainsi que l’entrée dans de nouveaux domaines d’engagement ou la sortie d’engagements actuels seront déterminés en fonction des critères suivants: (i) l’appui de la Banque doit être lié aux principales priorités de développement du pays; (ii) la Banque ne pourra s’engager que dans des domaines où il y a un demande clairement établie et un accord avec le Gouvernement; et (iii) la Banque n’apportera un soutien que si elle a un avantage comparatif clair lié à ses compétences techniques, ses ressources, sa capacité à fédérer des initiatives et des appuis, ou sa capacité à mobiliser une expertise internationale.

vii. Scénarios de prêt et déclencheurs. Compte tenu de l’amélioration de la position financière de l’Algérie et les perspectives à moyen terme pour les prix pétroliers, il n’y a pas de besoin pour un programme de prêts allant au-delà de ce qui serait nécessaire pour fournir l’assistance technique et les services consultatifs. Par conséquent, il n’y a qu’un scénario de base et les engagements de la Banque (y compris les instruments d’atténuation du risque) ne devraient pas dépasser 100 millions de $EU par an. Si les circonstances changeaient , notamment à la suite de baisses nettes et soudaines des prix pétroliers, ou si le Gouvernement demandait un soutien financier additionnel au-delà de ce qui est prévu dans le scénario de base, la Banque considérerait cette demande dans le contexte du Rapport d’évaluation à mi-parcours du CAS.

viii. SFI et AMGI. Les activités de la SFI en Algérie se sont intensifiées considérablement à la suite des améliorations de l’environnement politique, sécuritaire et macro-économique ainsi que des efforts rapides du Gouvernement pour libéraliser l’économie au tournant du millénaire. Au 30 avril 2003, le portefeuille net de la SFI engagé en Algérie est de 58,6 millions de $EU. Le portefeuille de la SFI a eu de bons résultats. La position compétitive de la SFI et son avantage comparatif en Algérie demeurent solides

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Stratégie de coopération avec l’Algérie iii

en raison du risque dont le pays fait état et du faible niveau de développement du secteur privé. L’AMGI a facilité un montant total d’investissement direct étranger en Algérie estimé à 248,4 millions de $EU.

ix. Gestion du risque. Alors que la forte position extérieure de l’Algérie a un effet positif sur l’évaluation du risque de crédit à court et moyen terme, le ralentissement des réformes structurelles, les problèmes politiques et sociaux existants et la dépendance de l’économie des hydrocarbures, demeurent des facteurs de risque importants sur le long terme.

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PARTENARIAT ALGERIE-GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE POUR LA COOPERATION ET LE DEVELOPPEMENT

I. INTRODUCTION

1. Ce document1 fournit un cadre de partenariat entre l’Algérie et le Groupe de la Banque mondiale pour les exercices budgétaires 2004-06. Les relations entre l’Algérie et le Groupe de la Banque mondiale se sont renforcées au cours des dernières années. Un bureau de liaison a été établi à Alger en janvier 2002, et le Gouvernement algérien a sollicité un important programme d’études, de travaux analytiques et de services de conseil. Le Gouvernement souhaiterait que le Groupe de la Banque continue de l’accompagner dans la conduite des réformes, en apportant son savoir-faire et son expérience internationale dans plusieurs domaines : équilibre budgétaire face à la volatilité des prix pétroliers ; politiques visant à éliminer les contraintes à la croissance et à encourager un développement créateur d’emplois, reposant notamment sur l’initiative privée ; développement du secteur financier pour le rendre apte à servir les besoins d’une économie moderne ; et politiques visant à améliorer la fourniture de services essentiels pour la population (éducation, santé, eau et habitat), accroître l’efficacité du système de protection sociale et en assurer la pérennité financière. Le Gouvernement est aussi fortement engagé, avec la Banque, sur les programmes de réformes de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et du développement rural. Les autorités considèrent ces réformes comme essentielles pour une stratégie d’accélération de la croissance, du développement de l’emploi, et de la réduction de la pauvreté.

2. Dès lors, le rôle de la Banque aux cours des exercices 2004-06 comprendra plusieurs dimensions : appuyer les efforts de l’Algérie pour réduire les risques pour les investisseurs et améliorer les perceptions du marché ; faciliter le transfert des connaissances; et fournir des services de conseil dans la conduite et la mise en œuvre des politiques de réformes. L’appui financier de la Banque sera flexible et portera principalement sur l’assistance technique à la modernisation des institutions algériennes en vue de leur permettre de jouer un rôle plus efficace dans le nouvel environnement de marché; cet appui pourra aussi consister à atténuer les risques perçus par des investisseurs privés. Il est prévu que la SFI augmente le nombre de ses transactions et services de conseil, notamment en matière de privatisation. Cette approche est conforme à la stratégie de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et aux recommandations du Groupe de Travail pour le Renforcement de l’Appui du Groupe de la Banque mondiale aux Pays à Revenu Moyen.

II. CONTEXTE NATIONAL ET DEFIS

A. Développements politiques récents

3. Malgré un contexte difficile, l’Algérie a réussi à opérer une ouverture fondamentale du processus politique, en mettant fin au système de parti unique et en adoptant des politiques sur des principes démocratiques tels que la liberté de la presse et d’association, qui ont conduit à l’émergence d’une société civile dynamique. A la suite de son élection en avril 1999, le Président Bouteflika a initié un programme de réformes nationales, accompagné d’initiatives internationales, notamment en assumant un rôle déterminant au sein du Nouveau Partenariat Economique pour le Développement Africain (NEPAD), en servant de médiateur dans les conflits régionaux, et en étant le premier Président algérien à prendre part au Sommet de la Francophonie en 2002.

1 Cette stratégie de coopération a été préparée avec la contribution du Gouvernement algérien et la participation de la société civile. Elle reflète une évolution dans l’engagement du Groupe de la Banque vis-à-vis du Gouvernement et des principales parties prenantes en Algérie. Elle esquisse un cadre de travail dans le contexte duquel l’appui du Groupe de la Banque à l’Algérie pourrait être renforcé par le biais d’un soutien aux réformes que l’Etat est prêt à mettre en œuvre et pour lesquels il souhaiterait obtenir les conseils du Groupe de la Banque.

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Stratégie de coopération avec l’Algérie

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4. Sur le plan intérieur, le Président a débattu ouvertement de la corruption et a constitué des commissions pour proposer des réformes dans les domaines essentiels de la vie économique et sociale tels que ceux du système judiciaire; du rôle et de la restructuration de l’Etat et du système éducatif, afin de préparer ce dernier aux besoins de la nouvelle économie de marché. La violence liée aux mouvements fondamentalistes extrémistes, qui avait commencé au début des années 90, a fortement diminué et la situation sur le plan de la sécurité s’est nettement améliorée. Cependant, des attaques sporadiques de la part d’islamistes radicaux ont encore lieu et des poches de violence persistent, principalement en milieu rural et contre les forces de sécurité.

5. L’instabilité sociale en Kabylie, qui a débuté en 2001 et qui fût à l’origine du boycott des élections législatives et municipales en 2002 dans cette région, a été au centre des débats politiques en Algérie et des préoccupations gouvernementales; les signes d’une amélioration sont nettement perceptibles, sans que l’on puisse toutefois considérer que la situation soit redevenue normale. Au niveau national, des problèmes demeurent, notamment du fait que les causes fondamentales du mécontentement social ne sont pas résorbées : problèmes de gouvernance, chômage élevé et crises aiguës de l’eau et du logement. Par ailleurs, au cours des mois précédant les élections présidentielles, prévues pour avril 2004, et comme dans tout pays à l’approche d’échéances électorales majeures, il n’est pas invraisemblable que des pressions s’exercent sur l’exécutif pour ralentir la mise en œuvre des réformes, pour augmenter les dépenses publiques afin de créer des emplois et renforcer le filet de protection sociale.

6. Les élections législatives qui ont eu lieu en mai 2002 ont été marquées par un faible niveau de participation ; la participation au scrutin n’ayant atteint que 46 pour cent seulement des électeurs contre 65 pour cent lors des élections législatives de 1997. Ces élections ont été remportées par le Front de Libération Nationale (FLN) qui a remporté également les élections municipales en 2002.

B. Développements économiques récents

7. L’Algérie est entrée dans le nouveau millénaire avec beaucoup d’espoir. Partant d’une situation de vulnérabilité extrême au début des années 90faibles prix pétroliers, niveau exorbitant du service de la dette extérieure, terrorisme, tensions sociales et politiques, et isolement extérieurl’Algérie a réussi un revirement remarquable.

8. Dans le cadre des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel lancés en 1994 avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale, l’Algérie a établi de solides antécédents de mise en œuvre des réformes. La stabilisation réussie face à la volatilité des prix pétroliers et les progrès enregistrés dans l’engagement des réformes structurelles ont posé les bases d’une reprise de la croissance. Le PIB a, en moyenne, augmenté de 3 pour cent par an de 1999 à 2002, avec une croissance similaire du secteur hors hydrocarbures, hors agriculture, induite par une forte croissance de l’ordre de 5 pour cent dans la valeur ajoutée des industries manufacturières privées. La croissance du PIB a atteint 4,1 percent en 2002. Des prix pétroliers plus élevés et une gestion plus stricte de la demande ont permis d’inverser les déficits budgétaires et du compte courant en excédents non négligeables en 2001 et l’inflation est passée de plus de 20 pour cent en 1994 à 1,4 pour cent en 2002, grâce à une baisse marquée des prix des produits alimentaires produits localement qui représentent 50 pour cent des dépenses de consommation des ménages. La baisse des prix alimentaires a fait suite à un approvisionnement accru de produits agricoles non céréaliers, accompagné de réductions fiscales pour les petits négociants de produits alimentaires (qui constituent principalement le marché alimentaire) et d’une baisse des tarifs d’importation. A la suite notamment de la libéralisation des prix, du commerce extérieur et du taux de change et de l’évolution des prix des hydrocarbures, l’ Algérie a cessé de connaître les périodes de rationnement drastique des biens et services.

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Stratégie de coopération avec l’Algérie 3

9. L’ajustement des dépenses publiques a constitué une variable clef des développements économiques de l’Algérie, en parallèle avec les fluctuations des prix pétroliers. L’histoire montre que les Gouvernements algériens ont eu tendance à relâcher les politiques de gestion de la demande globale pendant les périodes de booms pétroliers et à les resserrer pendant les périodes de récession. Un chômage élevé, des tensions sociales montantes, et des pressions croissantes pour utiliser les importantes réserves accumulées depuis fin 1999 pour détendre les conditions sociales et économiques, ont conduit le Gouvernement à assouplir ses positions sur le plan budgétaire. Le Gouvernement a lancé en avril 2001 un Programme de Soutien à la Relance Economique (PSRE) pour 2001-04 s’appuyant sur les surplus pétroliers et visant à stimuler la demande globale et créer des emplois grâce à des investissements publics dans l’infrastructure, et de soutien à la production agricole et au développement des petites et moyennes entreprises. Le PSRE est un programme d’ investissement qui prévoit un montant de dépenses de 525 milliards DA (environ 13 pour cent du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2000) sur la période 2001-04, en plus des dépenses budgétaires d’équipement normales. Le surplus budgétaire en 2000, soit 9,9 pour cent du PIB, s’ est transformé en un déficit en 2002 de 1,3 pour cent du PIB, reflétant l’accroissement des dépenses publiques ainsi qu’ une baisse des revenus des hydrocarbures en 2001 et 2002 (voir Graphiques 1 et 2 et Tableau 1).

1990-95 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Taux de croissance annuel, PIB en volume (%) 0.3 4.1 1.1 5.1 3.2 2.4 2.1 4

PIB non-hydrocarbures en volume (%) 0.1 3.1 -1.3 5.7 1.7 1.2 4.5

Taux de croissance annuel, indice des prix (%) 27.3 18.7 5.7 4.9 2.7 0.3 4.2 1

Finances publiques Recettes 29.7 32.2 33.5 27.8 30 39.2 35 35.6

Hydrocarbures 17.6 20.3 21.4 15.3 18.6 30.2 24 20.7

Non-hydrocarbures 12.1 11.9 12.1 12.5 11.4 9.1 11 14.9

Dépenses 31.4 29.2 31.2 31.7 30.5 29.3 31.6 36.9

Dépenses de personnel 9.2 8.3 8.5 9.3 8.8 7 7.5 7.4

Paiements d'intérêts 2.3 3.5 4 4 4 4 3.5

Dépenses d'équipement 7.5 6.8 7.3 7.6 5.9 8 8.5 10.2

Autres dépenses 12.3 10.7 11.4 10.8 11.9 10.3 12.2 16.2

Solde budgétaire global -1.7 2.9 2.4 -3.9 -0.5 9.9 3.4 -1.3

Secteur extérieur Exportations 11.1 13.2 13.8 10.1 12.3 21.7 19.1 18.8

dont: hydrocarbures 10.6 12.7 13.2 9.7 11.9 21.1 18.5 18.1

Importations 8.8 9.1 8.1 8.6 9 9.3 9.8 1

Paiements d'intérêts 2.1 2.2 2.1 2 1.9 1.9 1.5 1.2

Compte courant (%du PIB) 0.3 2.2 7.2 -1.9 0 16.7 12.4 8.6

Solde de la balance globale (% du PIB) -4 -4.5 2.4 -3.7 -5.1 14.2 11.3 7.2

Réserves officielles 1.6 4.2 8 6.8 4.5 12 18.1 23.1

en mois d'importations totales 1.8 4.5 9.4 7.6 4.7 12.3 17.8 20

Dette extérieure 28.9 33.6 30.9 30.7 28 25.3 22.5 22.6

en pourcentage du PIB (%) 70.2 73.7 65.3 66.6 61.2 47.3 41.5 40.7

Service de la dette/exportations (%) 64.8 30.1 29.7 47.2 39.8 19.8 21.9 20.1

Pour mémoire: Prix du pétrole brut algérien ($ des EU/baril) 19.4 21.7 19.5 12.9 17.9 28.5 24.9 25.3

Taux de change (DA/US$) 25.9 54.7 57.7 58.7 66.6 75.3 77.2 79.7

Taux de change (DA/€) 32.3 69.4 65.4 65.8 71 69.5 69.2 75.4

Sources: LDB, FMI, autorités algériennes.

Tableau 1: Principaux indicateurs de la performance macro-économique

(en pourcentage du PIB)

(en MDS $, sauf indication contraire)

.1

4.3

.4

3.1

1.7

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Stratégie de coopération avec l’Algérie

4

-15

-5

5

15

25

1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001

F igure 1: C ro issance de la valeur ajo utée, en po urcentage par an

AgricultureServices

Industrie

PIB

Figure 2: En pourcentage du PIB hors hydrocarbures

0

10

20

30

40

50

60

1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002

Déficit budgétaire primaire hors hydrocarbures

Recettes budgétaires h d b

10. Le boom pétrolier a engendré une accumulation sans précédent de réserves extérieures, ce qui a conduit à une croissance de la masse monétaire de 12,5 pour cent en 1999-2000 à plus de 20 pour cent en 2001-2002, en moyenne. Une forte liquidité est donc apparue dans le système bancaire (public), à la suite des dépôts plus élevés par la compagnie pétrolière, de la conversion de prêts non performants des banques publiques aux entreprises publiques en bons du Trésor, et de la re-capitalisation de trois banques publiques. En dépit d’un resserrement de la politique monétaire, l’ excès de liquidités demeure important (M2/PIB s’élevant à 68 pour cent en 2002, comparé à 50 pour cent en 2000), ce qui souligne le faible niveau de développement du système financier. Les crédits à l’économie, représentant environ un quart du PIB, ont augmenté d’ environ 8,5 pour cent en 2001-2002, principalement du fait d’un accroissement de crédit au secteur privé, bien que ce dernier n’absorbe qu’ environ un tiers des crédits totaux à l’économie (voir Graphique 6). La faible part des crédits au secteur privé est consistante avec la plainte du secteur privé quant à l’insuffisance d’accès au crédit et celle des banques publiques sur l’insuffisance de projets bancables proposés par le secteur privé. Le résultat est que le financement du secteur privé continue de reposer largement sur des sources non bancaires.

11. Au plan extérieur, la balance des paiements a enregistré un surplus représentant 11 pour cent du PIB en 2000-2002. Le surplus du compte courant de la balance des paiements s’est réduit de 12,4 pour cent en 2001 à 8,6 pour cent en 2002 à la suite d’une baisse des exportations et d’un accroissement des importations, tandis que le déficit du compte en capital, avait diminué sur la même période à la suite d’un volume d’investissement direct étranger plus élevé (principalement dans le secteur des hydrocarbures et celui des télécommunications, revenus de la privatisation d’ une large compagnie sidérurgique) et d’ un amortissement de la dette plus faible (voir Tableau 1).

12. Le niveau d’endettement extérieur a fortement diminué depuis 1997 pour atteindre 22,6 milliards de $EU (40,7 pour cent du PIB) à la fin de 2002, soit une baisse par rapport au niveau le plus élevé de 33,6 milliards de $EU atteint à la fin de 1996. Le service de la dette est passé de 29,7 pour cent en 1997 à 20,1 pour cent des exportations. Les réserves—23,1 milliards de $EU à la fin de 2002—ont atteint leur niveau le plus haut depuis l’indépendance et ont surpassé les niveaux actuels de la dette extérieure, situant ainsi l’Algérie en position de créancier net vis-à-vis du reste du monde. Le taux de change effectif réel moyen (TCER) est demeuré stable au cours des deux dernières années, et la différence entre les taux de change officiel et parallèle s’est fortement réduite pour atteindre 20 pour cent en 2002.

13. Vulnérabilités. En dépit de ces résultats remarquables, l’économie demeure vulnérable aux chocs pétroliers. Le secteur pétrolier continue inévitablement à influencer les développements économiques en Algérie, car il contribue directement pour environ 30 pour cent du PIB, assure entre 65 et 70 pour cent de l’ensemble des recettes budgétaires, et génère environ 97 pour cent des recettes totales d’exportation. Les

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pressions exercées pour utiliser les recettes pétrolières exceptionnelles pour stimuler la demande globale et créer des emplois dans le cadre du PSRE ne sont pas sans risques. Une évaluation à mi-parcours de l’impact du PSRE montre que le programme aura vraisemblablement un impact positif, quoique modéré, sur la croissance mais il devrait créer les quelque 850.000 emplois attendus. Ces emplois seront toutefois temporaires. Il est également anticipé que le PSRE aura un impact sur la balance des paiements, vu que l’on s’attend à une baisse de l’excédent du compte courant d’un pour cent du PIB au cours du cycle de vie du programme, compte tenu de son important contenu d’importations. En termes d’impact sur les finances publiques, le coût initial du programme pourra être compensé par des recettes plus élevées, dues à un effet de change sur les recettes des exportations pétrolières libellées en dinars, et par des recettes hors-hydrocarbures plus élevées résultant d’un accroissement de la production. Toutefois, les gains pour l’Etat seront contrebalancés par les pertes enregistrées ailleurs dans l’économie du fait des coûts supérieurs des importations et des pressions qui pourraient s’exercer sur les prix et le taux de change.

14. Les vulnérabilités extérieures sont également considérables. Les exportations algériennes sont parmi les moins diversifiées des pays à revenus intermédiaires. Les exportations hors-hydrocarbures représentent environ 3 pour cent des exportations totales. Soixante-quinze pour cent des exportations hors hydrocarbures sont destinés à cinq pays seulement, principalement dans le Sud de l’Europe, et la majorité des entreprises qui produisent des biens exportables se trouvent sous le contrôle de l’Etat, bénéficiant ainsi d’une forte protection. Le manque de diversification a intensifié la volatilité des recettes. Parallèlement la dépendance vis-à-vis des importations alimentaires a augmenté et l’économie est toujours largement dépendante des intrants et des biens d’équipement importés.

15. Enfin, la reprise de la croissance dans le secteur hors-hydrocarbures est fragile du fait qu’elle soit toujours alimentée par l’investissement public et dès lors vulnérable aux fluctuations des prix pétroliers. L’investissement privé est faible du fait que le programme de réformes structurelles demeure inachevé et qu’un environnement propice aux affaires n’a pas encore été mis en place. La fourniture de services de base tels que l’information et les télécommunications, le transport, le logement, et l’eau, demeure inférieure à une demande qui ne cesse de croître tandis que la qualité de l’éducation et des services de santé continue de se détériorer. Le chômage touche principalement les jeunes (80 pour cent des chômeurs ont moins de 30 ans), les demandeurs d’emploi pour la première fois (76 pour cent du total), les moins éduqués, les résidents urbains et les femmes. Les programmes de stabilisation des années 90, qui n’ont pas été prolongés par des réformes structurelles complètes et une réponse vigoureuse du côté de l’offre, en particulier du secteur privé, ne se sont pas traduits par des taux de croissance à l’origine d’une amélioration du bien-être de la population.

16. L’Algérie se trouve dès lors toujours confrontée à des défis importants pour consolider et renforcer la stabilité macro-économique et achever sa transition vers une économie s’appuyant sur les forces du marché et bénéficiant d’un climat d’affaires favorisant la croissance de la productivité. Les forces et faiblesses discutées ci-dessus ont récemment mis en lumière la nécessité d’étudier les options de politique qui permettront de mettre l’économie à l’abri de l’influence de la volatilité des prix pétroliers et d’encourager le développement du secteur privé. Ceci implique de gérer les recettes pétrolières exceptionnelles dans le contexte d’un cadre de gestion des actifs et passifs, de garantir la pérennité budgétaire, de renforcer le rôle de stabilisation de la production de la politique budgétaire, d’améliorer le climat de l’investissement pour diversifier l’économie hors hydrocarbures et d’intensifier la croissance de la productivité. Ce programme de réforme est essentiel pour garantir une croissance annuelle réelle du PIB de plus de 5 pour cent, soit une nette accélération du rythme actuel, pour réduire le chômage et la pauvreté de manière significative. Et, à cette dimension économique, s’ajoute une autre dimension, physique, qui est celle de la menace que fait peser sur l’ Algérie, le risque de catastrophes naturelles endémiques: inondations et séismes et dégradation environnementale (érosion des sols et désertification).

C. Les tendances fortes en matière de pauvreté et d’égalité entre les sexes

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Stratégie de coopération avec l’Algérie

6

17. L’impact social de la crise pétrolière de 1986 a été important. La baisse du taux de croissance de l’économie algérienne de 6 pour cent par an entre 1970 à 1985 à 1,6 pour cent par an depuis 1986—soit bien en dessous de la croissance démographique annuelle de 2,2 pour cent au cours de la même période—a eu pour conséquence d’accroître la vulnérabilité et la pauvreté. Selon les données de l’enquête sur les ménages de 1995, 14 pour cent de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté; soit une hausse par rapport à 8 pour cent en 1988. Des estimations précises de la situation et de l’évolution de la pauvreté dans les années récentes ne sont pas disponibles; dés lors, il n’est pas possible de connaître avec précision et certitude le niveau, la carte et la dynamique d’évolution de la pauvreté en Algérie. Une analyse des tendances de la pauvreté, s’appuyant sur la récente enquête consacrée au budget des ménages de 2000, est actuellement en cours et permettra d’ apporter des réponses plus rigoureuses à ces questions.

18. En Algérie les pauvres sont concentrés en milieu rural. Soixante-dix pour cent des pauvres vivent en milieu rural et plus de la moitié de la population rurale est pauvre (voir Encadré 1). L’incidence de la pauvreté est liée au chômage. La forte croissance de la population active (3,4 pour cent au cours des années 90 donnant lieu à une moyenne annuelle estimée à 250.000 nouveaux entrants sur le marché de l’emploi), la suppression d’emplois dans les entreprises publiques, et la lente croissance de l’emploi dans le secteur privé n’ont certainement pas contribué à réduire le taux de chômage.

19. Le manque de revenus ne constitue qu’une dimension de la pauvreté et de la fragilisation sociale. Le manque d’opportunités, et d’accès aux services sociaux, contribue à aggraver la pauvreté et la vulnérabilité sociale. Les pauvres ruraux font toujours face à des problèmes d’accès, particulièrement d’accès aux services sociaux. Ceci est particulièrement vrai pour l’accès aux services de santé et à l’enseignement secondaire. Atteindre le troisième Objectif de Développement pour le Millénaire (ODM) visant à augmenter de manière significative la part de l’emploi salarié des femmes dans le secteur hors agriculture est un défi majeur (voir Encadré 2). L’insécurité et l’agitation civile contribuent aussi à la pauvreté et à la fragilisation sociale, en restreignant la liberté de mouvement et en rendant plus difficile la prestation des services publics et sociaux. Les structures et réseaux d’appui social sont affaiblis en de tels moments, et les familles et les communautés sont fortement touchées sur le plan social, économique et psychologique.

Encadré 1 : Caractéristiques de la pauvreté

Les pauvres du milieu urbain et rural ont certaines caractéristiquescommunes. Dans les deux cas, la taille moyenne du ménage estplus grande, la proportion d’enfants est plus importante et le ratio de personnes à charge est élevé. La plupart des pauvres sontpropriétaires de leur logement, 80 pour cent d’entre eux vivant dansdes maisons traditionnelles. Les pauvres ont davantage tendance àvivre dans des logements surpeuplés.

En milieu rural, les populations qui vivent dans des ménages dont le chef travaille dans le secteur agricole, soit en tant qu’agriculteurou travailleur agricole, enregistrent des taux de pauvreté supérieursà la moyenne. Quelque 25 pour cent seulement des pauvres ruraux possèdent des terres. Les propriétaires terriens pauvres ont depetites exploitations principalement non irriguées.

La pauvreté est largement associée avec un faible niveaud’éducation et de scolarisation. Les taux de scolarisation sont plus faibles parmi les pauvres, notamment dans l’enseignementsecondaire, en milieu rural et parmi les femmes. L’incidence de lapauvreté parmi les ménages dont le chef n’a pas été à l’école estnettement plus élevée que parmi ceux dont le chef est plus éduqué. Les résultats scolaires ont tendance à être moindres pour lesménages ruraux, les pauvres et les femmes. Selon l’enquête sur lesménages de 1995, l’incidence de la pauvreté est la plus élevéeparmi les analphabètes, en particulier pour les femmes et les pauvres ruraux. Le taux d’analphabétisme est le plus élevé pour lesfemmes rurales (46 pour cent) suivies par les femmes urbaines(29 pour cent), les hommes ruraux (22 pour cent) et enfin les hommes urbains (13 pour cent). Ces taux sont les plus élevés pour le décile le plus pauvre et ils diminuent lorsque les conditions devie s’améliorent, quel que soit le sexe ou le lieu de résidence(urbain/rural).

Source: Algérie, Evaluation de la pauvreté (Rapport # 18564-AL).

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Encadré 2: Objectifs de développement pour le millénaire Récapitulatif des progrès réalisés par l’Algérie

Objectif 1 : Réduire l’extrême pauvreté et la faim Cible 1 : Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour. Cible 2 : Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim.

Proportion du revenu ou de la consommation des 20 % les plus pauvres Prévalence de la malnutrition chez les enfants (% d’enfants de moins de 5 ans) Population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique (%)

1990

6,5 9,2 3,6

2000 7,0 6,0 5,7

Les indicateurs de pauvreté sont dérivés de l’Enquête sur le budget des ménages de 1988 et 1995. Le Gouvernement est actuellement en train de préparer des estimations de la pauvreté basées sur l’Enquête de 2000 auprès des ménages. Pour atteindre la cible des ODM en matière de pauvreté, la consommation par habitant devrait augmenter de 2,5 % par an au cours des cinq prochaines années. La pauvreté ayant augmenté au cours des périodes de comparaison, l’amélioration données relative à la malnutrition chez les enfants (OMS) doit faire l’objet d’un examen plus approfondi.. Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous Cible 3 : D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires.

Taux net de scolarisation dans le primaire (% de la cohorte d’âge pertinente) Proportion d’écoliers achevant la cinquième année (%) Taux d’alphabétisation des jeunes (% 15-24 ans)

1990 92,9 94,3 77,6

2000 ,, ,,

90,0 L’Algérie est proche de réaliser cet objectif. Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes Cible 4 : Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005 si possible, et à tous les niveau de l’enseignement en 2015 au plus tard.

Rapport filles/garçons dans l’enseignement primaire et secondaire (%) Taux d’alphabétisation des femmes par rapport aux hommes (% 15 à 24 ans) Pourcentage de femmes employées dans le secteur non agricole (%) Proportion de sièges occupés par des femmes au parlement national (%)

1990 79,6 79,2 12,3

3,2 (1985-96)

2000 93,5* 90,0

,, 6,2 (2002)

L’Algérie a réalisé d’importants progrès au niveau de l’enseignement primaire et secondaire pour combler l’écart entre les sexes, même si les disparités entre le milieu rural et urbain persistent. La réalisation des cibles des ODM pour ce qui est de la participation politique et économique hors agriculture relèvera du défi. * Source : Statistiques du Ministère de l’Education. Objectif 4 : Réduire la mortalité des enfants Cible 5 : Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (pour 1.000) Taux de mortalité infantile (pour 1.000 naissances vivantes) Proportion d’enfants vaccinés contre la rougeole (% d’enfants de moins d’un an)

1990 69,0 46,0 83,0

2000 50,0 33,3 80

Sur la base de l’évolution des données au cours de la dernière décennie, il semble peu probable que l’Algérie atteindra la cible des ODM de réduction de la mortalité des enfants (et de la mortalité infantile) de deux tiers d’ici à 2015. En outre, bien que le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans ait régulièrement mais lentement diminué au cours des années, l’écart entre le milieu urbain et rural persiste, ce qui indique qu’en plus des efforts accrus pour réduire le taux global de la mortalité des enfants, d’importantes initiatives seront également nécessaires pour réduire ces disparités. Les estimations des vaccinations contre la rougeole au cours des quatre années antérieures à 2000 ont situé les taux de couverture à ou au dessus de 90 % ce qui indique que l’Algérie a la capacité d’atteindre l’objectif de 90 % d’ici à 2015, mais les fluctuations confirment que cette capacité est fragile et que le progrès régulier est incertain. Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle Cible 6 : Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle.

Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 100.000 naissances vivantes) Proportion d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié (% du total)

1990 160* 77,0

2000 150*

92

Compte tenu de l’absence de données tendancielles comparables sur la mortalité maternelle en Algérie, il est difficile d’évaluer les tendances actuelles et futures. Il semble peu probable que l’Algérie atteigne l’ODM de réduction de la mortalité maternelle de deux tiers d’ici à 2015. * Les données 1990 sont dérivées des Statistiques révisées de la mortalité maternelle de 1990 de l’OMS. Les données disponibles des WDI indiquées ici pour 2000 sont pour 1995. Objectif 6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies Le taux de prévalence du VIH est actuellement relativement faible mais l’Algérie ne dispose pas d’un bon système de surveillance de sorte que la prévalence peut être sous-estimée. Objectif 7 : Assurer un environnement durable Cible 9 : Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales. Cible 10 : Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre. Cible 11 : Réussir, d’ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis.

Proportion de zones forestières (% de la superficie totale des terres) Superficie des terres protégées (% de la superficie totale des terres) Energie consommée par unité de PIB (PPA $ par kg d’équivalent pétrole) Emissions de CO2 (tonnes métriques par habitant) Accès à une source d’eau meilleure (% de la population) Accès à un meilleur système d’assainissement (% de la population)

1990 0,8 ,,

4,8 3,2 ,, ,,,

2000 0,9 2,5 5,4 3,6

94,0 73,0

L’Algérie a fait d’importants progrès au cours des dernières années au niveau de sa capacité de gestion environnementale. Des institutions spécialisées ont été établies ou renforcées au niveau national et local. La prochaine étape consiste à améliorer l’application et la conformité bénévole aux procédures. Source : Base de données des Indicateurs du développement dans le monde (World Development Indicators), avril 2002 (à l’exception des données sur les femmes au parlement – Source : Statistiques de la Banque africaine de développement et Union parlementaire internationale (International Parliamentary Union - (IPU))

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20. La constitution algérienne (article 29) garantit l’égalité des sexes. Les femmes algériennes ont le droit de vote, le droit d’être élues, de travailler et d’être éduquées. Les législations du travail garantissent l’égalité des sexes en matière d’emploi et de salaire. Les lois protègent également les droits des femmes qui travaillent et il n’y a pas de mesures juridiques ou institutionnelles discriminatoires au niveau des sexes, sauf pour celles contenues dans le Code de la Famille. Ce dernier a été contesté par de nombreuses associations pour son caractère ouvertement discriminatoire vis-à-vis des femmes. Le Gouvernement a exprimé sa volonté d’abroger toutes les dispositions discriminatoires du Code de la Famille. L’Algérie a également adhéré à la Convention sur l’élimination de la discrimination envers les femmes en 1996, quoique sous certaines réserves. Un nouveau Ministère chargé de la Famille et de la Condition féminine a été créé en juin 2002. Le Gouvernement actuel compte cinq femmes ministres et le plus grand syndicat national, l’UGTA, a récemment établi un comité pour les femmes.

21. Il y a très peu de disparités entre les sexes dans l’accès à l’éducation, particulièrement en milieu urbain. Selon le recensement le plus récent (1998), le taux de scolarisation pour les filles du milieu urbain est de 87,4 pour cent contre 88,7 pour cent pour les garçons. En zones rurales éloignées, ce taux passe à 60,5 pour cent pour les filles et 74,3 pour cent pour les garçons (voir Encadré 1). La scolarisation dans le secondaire est plus faible pour les pauvres et pour les filles, notamment en milieu rural. Les taux de rétention pour les filles dépendent principalement du choix des parents, notamment en milieu rural. Les décisions parentales sont largement influencées par le coût de la scolarisation. Les parents qui font face à des difficultés financières ont tendance à retirer leurs filles plutôt que leurs fils de l’école. L’insécurité et l’ insuffisance d’infrastructure de soutien (transport, logement et cantines scolaires) contribuent également aux abandons scolaires des filles.

D. Principaux défis du développement

La transition vers une économie de marché est complexe

22. Les principaux défis au développement de l’Algérie sont les suivants: (i) mettre en place un environnement politique, social, et économique propice à la croissance, à l’emploi, à la cohésion sociale, à la stabilité, et à la réduction de la pauvreté; (ii) minimiser la forte dépendance de l’économie vis-à-vis des exportations pétrolières et sa forte vulnérabilité à la volatilité des prix pétroliers; (iii) mettre en place un climat des affaires propice au développement des activités productives, et notamment à l’investissement privé (étranger et national); et (iv) améliorer l’efficacité de la fourniture des services de base (respect de la primauté du droit, éducation, santé, protection sociale, logement, alimentation en eau et assainissement) afin d’accroître l’efficacité économique, améliorer les perspectives de croissance et les niveaux de vie, et atteindre les Objectifs de Développement pour le Millénaire (Millenium Development Goals – MDGs).

23. Pour tout pays en transition, le premier et principal défi du développement est d’assurer la stabilité sociale et politique et de faire accepter le changement. Les multiples expériences internationales montrent que la résistance au changement, se nourrissant dans des causes multiples, allant de la crainte de perdre des avantages acquis à des considérations purement idéologiques, demeure un frein important aux réformes. Et comme cela a été démontré, à de multiples occasions, dans de nombreux pays, l’ absence ou l’ insuffisance de consensus ne peuvent se traduire que par une mise en œuvre hésitante des réformes, le désir pour l’Etat de garder le contrôle et de fréquents changements dans le gouvernement du pays; autant de facteurs qui réduisent l’efficacité de l’ action de l’Etat, allongent la durée de la transition, en augmentent les coûts, et, en fin de compte, retardent les bienfaits attendus des réformes. La croissance des revenus, une meilleure gouvernance, une meilleure prestation des services de base, et une plus grande participation de la société à la prise de décision politique, sont, en Algérie comme dans tout autre pays, essentiels à la mise en place d’un environnement politique, social et économique favorables à la croissance, à la création d’emplois, à la cohésion sociale et à la réduction durable de la pauvreté et de la

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vulnérabilité sociale. Cet objectif ne peut être atteint que dans le cadre d’un dialogue élargi sur les objectifs stratégiques de développement, de la transparence des mécanismes de prise de décision, et du renforcement permanent du processus démocratique. Une infrastructure démocratique restaurée permet de mener ce dialogue; ce dialogue s’établit entre les acteurs politiques, sociaux et administratifs ainsi que toutes les autres forces vives d’une nation (telles que la société civile, les associations, les syndicats et associations professionnelles ou l’ armée) en mesure d’œuvrer au progrès de cette nation; et c’est un tel dialogue qui permet de dégager un consensus sur un programme minimum de réformes et à offrir ainsi les chances et les conditions d’un développement durable et soutenu.

24. Par ailleurs, au delà des aspects de gouvernance, les efforts de l’Algérie en vue d’attirer l’investissement étranger sont entravés par les perceptions qui peuvent imprégner les marchés extérieurs; par exemple, sur le terrorisme qu’a connu le pays ou sur les risques d’instabilité politique. Indépendamment des conditions objectives pouvant prévaloir dans le pays, la perception des risques par des investisseurs étrangers, est un facteur déterminant dans la prise de décision effective de ces derniers. L’Algérie devra faire un effort important dans la poursuite de ses initiatives pour améliorer le climat des affaires afin de réaliser des progrès tangibles et concrets qui, seuls, permettront de faire disparaître de telles perceptions.

25. Le deuxième défi est de réduire la vulnérabilité de l’économie Algérienne à la volatilité des prix pétroliers. Le secteur des hydrocarbures étant au cœur de l’économie algérienne, la performance économique depuis l’indépendance a, en grande partie, été façonnée par les mouvements des prix pétroliers. L’Algérie partage le schéma de croissance d’autres pays producteurs de pétrole mais sa vulnérabilité à la volatilité des prix pétroliers a été parmi les plus élevées (sur un échantillon total de 144 pays, seuls neuf pays avaient une volatilité supérieure des termes de l’échange au cours de la période 1971-1999), (voir Figure 3). La conjugaison de la volatilité des prix pétroliers avec d’autres inefficacités de gestion économique (contrôles omniprésents de l’Etat, distorsions de prix, ouverture restreinte aux échanges hors hydrocarbures et à l’investissement direct étranger) s’est traduite par un impact fortement négatif sur la productivité et la croissance (voir Figure 4). Le résultat en a été des inefficacités croissantes qui ont érodé la rentabilité des importants investissements publics consentis au cours des années 70 et 80 (voir Figure 5).

Figure 3: Volatilité et Croissance Economique

-4

-2

0

2

4

6

8

10

0 10 20 30 40 50Ecart-type de la variation annuelle des termes de

l'échange

Algérie

Source: Rapport de la Banque M ondiale

-8

-6

-4

-2

0

2

4

6

8

10

Stock physique

Capital humain

PTFPIB

Figure 4: Contributions à la croissance du PIB par habitant (en pourcentage, par an)

Source: Rapport de la Banque M ondiale

Figure 5: Valeur ajoutée des entreprises publiques par sector

0

20

40

60

80

100

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Industrie (hors hydrocarbures)

BTP

Transport et communicat ionsCommerce

Autres services

Hydrocarbures

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26. Les perspectives de croissance future continueront d’être façonnées par les développement du secteur des hydrocarbures. L’impact des variations des recettes d’hydrocarbures sur le reste de l’économie sera, en grande partie, déterminé par l’efficacité avec laquelle l’Etat gérera ces recettes. Le renforcement de la politique budgétaire, dans le contexte d’un cadre budgétaire intégré, visant à protéger la position budgétaire de la volatilité des recettes des hydrocarbures sera essentiel à une accélération durable de la croissance. Un tel cadre porterait, entre autres, sur: (i) la mise en place d’un système de gestion des actifs et passifs (GAP) reposant sur des outils efficaces de gestion des risques pour réduire l’impact de la volatilité des prix des hydrocarbures sur les finances publiques; (ii) atténuer l’impact de la volatilité des recettes des hydrocarbures sur la liquidité bancaire, qui a compliqué la gestion de la politique monétaire; et (iii) garantir la pérennité de la dette publique dans le long terme dés lors que le déficit budgétaire primaire hors-hydrocarbures demeure important (environ 25 pour cent du PIB hors hydrocarbures) et les recettes budgétaires des hydrocarbures sont éventuellement épuisables.

27. Les perspectives de croissance future dépendent également de la réduction des coûts économiques et des effets sur la santé publique qu’ engendre la dégradation de l’environnement. Cette dernière affecte directement la santé, le capital nature, la productivité, et l’utilisation efficiente des ressources. L’ impact de cette dégradation a été estimé, de manière conservatrice, à 5-7 pour cent du PIB. Environ 2 pour cent du PIB sont perdus du fait de l’impact direct de la dégradation de l’environnement sur la santé et la qualité de vie, et 2 pour cent de plus du PIB sont perdus du fait de la dégradation du capital nature du pays.

28. Le troisième défi du développement est d’améliorer le climat des affaires. L’Etat algérien demeure fortement engagé dans la fourniture de biens et services, bien au-delà de ce qui serait justifié par les objectifs de réglementation ou de redistribution, et au-delà de sa capacité à fournir de tels biens et services. Bien que l’économie algérienne soit aujourd’hui gérée de manière moins administrative qu’il y a quelques années, l’héritage d’une économie à planification fortement centralisée et, surtout, hautement contrôlée et bureaucratisée, demeure. La gestion du secteur public reste marquée par une tendance à la centralisation excessive, un faible niveau de responsabilisation, mais surtout par une culture de contrôles administratifs multiformes. Le secteur des entreprises publiques est toujours relativement important et le secteur financier est dominé par les banques publiques qui, selon de nombreux observateurs, ne disposent pas encore de toute l’autonomie leur permettant d’agir en tant qu’entités purement commerciales (voir Figure 6). Les agents de la fonction publique algérienne sont sous-équipés et sous payés, et ne disposent pas, dans l’ ensemble, des possibilités qu’offrent les technologies modernes de l’information et de la communication. Ceci affecte non seulement l’efficacité et les approches innovatrices, mais créé également des risques de blocage des réformes, de mauvaise gestion et de corruption.

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1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Crédit aux entreprises publiques Crédit au secteur privé

Figure 6: Crédit à l'économie(en pourcentage du PIB)

Source: Rapport, Banque M ondiale

29. Des enseignements importants sur le climat des affaires ont pu être tirés des travaux récents de la Banque sur ce sujet: une enquête nationale sur le climat des affaires en 2002 couvrant 570 entreprises ; une analyse des contraintes à l’investissement direct étranger en Algérie réalisée par le Service-conseil pour l’investissement étranger (FIAS); et des consultations exhaustives avec des entrepreneurs privés du pays. Ces enseignements indiquent que des barrières persistantes, dont bon nombre sont liées à des pratiques administratives et commerciales allant à l’encontre de l’esprit des réformes introduites,

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augmentent le coût des affaires en Algérie et minent la compétitivité du secteur privé. Outre les facteurs affectant la perception des investisseurs étrangers déjà évoqués au paragraphe 21 ci-dessus, les retards des privatisations; et par la crainte d’une résurgence des mesures administratives, discriminatoires ou protectrices pèsent sur la confiance des investisseurs étrangers.

30. Les principales contraintes (voir l’Annexe I) au développement du secteur privé sont:

• Un secteur public qui contrôle encore une partie importante de l’activité économique

• Un accès difficile au foncier industriel

• Des difficultés de financement

• Des barrières administratives fortes

• Un accès limité à l’information

• Une insuffisance de la réglementation du travail et manque de travailleurs qualifiés

• Une infrastructure inadéquate

• Un système juridique et judiciaire peu efficace

31. Avec une tradition d’épargne élevée, le bon niveau d’éducation, d’abondantes ressources d’hydrocarbures, et une localisation géographique avantageuse, l’Algérie est dotée d’un grand potentiel pour une croissance rapide et durable du secteur hors-hydrocarbures. Pour que ce potentiel se matérialise l’Algérie a toutefois besoin d’un environnement des affaires favorable au développement des activités productives et, en particulier, du secteur privé émergent—pilier essentiel d’une stratégie de croissance durable et créatrice d’emplois (voir l’Annexe I pour les recommandations). Il s’agirait, entre autres, de :

• Développer la capacité de l’Etat à développer les institutions nécessaires au bon fonctionnement de l’économie de marché en veillant à l’application des décisions de justice, à garantir l’égalité des opérateurs économiques devant la loi, à protéger la propriété privée (notamment foncière), à assurer qu’un environnement concurrentiel prévaut sur les marchés, et enfin à offrir des services publics de qualité (douanes, administration des impôts, système judiciaire, entre autres).

• Réduire l’intervention de l’Etat dans les secteurs où le privé pourrait prendre le relais avec beaucoup plus d’efficacité : les marchés du foncier et du crédit ; le processus d’investissement et la prestation de services aux entreprises; l’infrastructure ; et la production de biens et services qui ne sont ni stratégiques, ni à caractère de biens publics. Dans ce cadre, il y a lieu, en particulier, d’accélérer le processus de privatisation.

32. L’Accord d’association avec l’Union européenne (UE) offre à l’Algérie une formidable opportunité d’intégration aux marchés d’échange mondiaux, mais il comporte également d’importants défis. Les nouvelles entreprises devraient être encouragées à tirer avantage des opportunités d’exportation dans la zone de libre-échange émergente euro-méditerranéenne. Parallèlement, les industries en concurrence avec les produits importés seront exposées à des pressions concurrentielles accrues une fois que le Droit Additionnel Provisoire (DAP) aura été éliminé. Les entreprises de ces secteurs industriels—notamment les entreprises publiques—devront faire l’objet d’une restructuration en profondeur et améliorer leur efficacité pour pouvoir faire face à la concurrence. L’Algérie a fait des progrès pour arriver à des coûts unitaires de main-d’œuvre compétitifs dans un certain nombre d’industries à forte intensité de main-d’œuvre, ce qui est essentiel pour la création d’emplois. Pour que cette position concurrentielle puisse se consolider, un environnement des affaires doit se développer, qui favorise l’investissement dans ces industries à forte intensité de main d’œuvre et encourage la croissance de la productivité. L’amélioration de la qualité de l’infrastructure et des services commerciaux connexes, la simplification des procédures douanières, et l’alignement des normes des produits aux normes

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internationales renforceraient l’attrait de l’Algérie pour un investissement orienté vers l’exportation, ce qui permettrait au pays de bénéficier de la zone de libre-échange avec l’UE pour les produits industriels.

33. Le quatrième défi consiste à améliorer l’accès aux services essentiels ainsi que leur qualité. L’accès aux services de base et à un système judiciaire efficace sont essentiels pour créer des emplois et assurer la croissance requise pour réduire la pauvreté et veiller à ce que les plus vulnérables et les moins nantis, notamment les femmes, participent à la croissance et en bénéficient.

34. Développement humain et protection sociale. Depuis l’indépendance acquise en 1962, l’Algérie s’est efforcée d’améliorer les conditions de vie de la population en consentant d’importants investissements pour le développement humain, la création d’emplois publics, et la mise en œuvre de vastes programmes de protection sociale. Avec des taux de croissance de plus de 6 pour cent par an et la flambée des recettes pétrolières au milieu des années 70, et au début des années 80, l’Algérie a fortement investi dans le développement du capital humain, avec des dépenses moyennes d’éducation et de santé de l’ordre de 10 pour cent du PIB. L’accès au services sociaux de base s’est rapidement développé et les indicateurs sociaux se sont nettement améliorés. Mais la chute des prix pétroliers a entraîné une contraction budgétaire qui a affecté les secteurs sociaux. La réduction dans les dépenses n’a pas été accompagnée d’une plus grande efficacité technique ou d’une meilleure prestation de services. Des réformes visant à améliorer l’efficacité de ces secteurs sont fondamentalement nécessaires pour préserver et accroître les gains enregistrés à ce jour et pour que l’Algérie puisse atteindre les Objectifs de Développement pour le Millénaire.

35. La hausse de la demande et les contraintes budgétaires ont mis en lumière les faiblesses du système d’éducation. On constate d’importantes inefficacités dans l’affectation des ressources. La majorité du budget sert à payer les salaires, au détriment des équipements et des infrastructures. En conséquence, la qualité de l’ enseignement s’est détériorée et l’efficacité interne du système a été affectée (seuls 12 pour cent des élèves qui entrent dans l’enseignement primaire obtiennent un diplôme de l’enseignement supérieur). De plus, les inégalités régionales en termes d’accès et de résultats risquent d’augmenter et les subventions publiques sont insuffisamment ciblées. Le problème est plus marqué dans le cas de l’enseignement supérieur où l’Etat prend en charge 90 pour cent des dépenses. Cela s’est traduit par une offre excédentaire de diplômés, qui souvent ne possèdent pas les qualifications adaptées au marché du travail, et qui risquent ainsi d’avoir de grandes difficultés trouver un emploi. Le système de la formation professionnelle est coûteux et ne répond pas aux besoins actuels de l´économie. Il est axé sur la formation de base des élèves qui abandonnent le cycle de l’enseignement fondamental ou secondaire (60 pour cent des élèves). En l’absence de concurrence entre les centres de formation, la qualité est affectée et les programmes ne répondent plus aux besoins de la nouvelle économie de marché.

36. L’Algérie possède de nombreux atouts qui lui permettraient d’ atteindre un bon nombre des Objectifs du Développement du Millénaire dans le secteur de l’éducation. Le taux d’alphabétisation parmi la cohorte d’âge des 15 à 24 ans est de plus de 90 pour cent, et la scolarisation au niveau de l’enseignement primaire est quasi universelle. En corrigeant les faiblesses de nature institutionnelle ou dans l’allocation des ressources, décrites ci-dessus, la capacité du système éducatif pourra être améliorée et permettra de faire face aux besoins pédagogiques des nouvelles générations d’Algériens qui n’ont toujours pu avoir un accès à un enseignement fondamental adéquat. De même, en améliorant ses services dans les zones rurales, le système éducatif contribuera à réduire les écarts et inégalités entre jeunes algériens, et en particulier, ceux qui affectent les filles.

37. L’Algérie a déployé des efforts considérables pour garantir l’accès aux services de santé à la population. En conséquence, les indicateurs de santé se sont fortement améliorés. Des réformes s’imposent toutefois pour améliorer l’efficacité, la rentabilité, et la qualité de la prestation des services dans le secteur de la santé. Une rapide transition démographique ne fera qu’accroître les besoins financiers. Le pays doit relever le double défi de remédier à la prévalence accrue des maladies chroniques

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(et coûteuses à traiter), tout en étant toujours confronté à des maladies infectieuses répandues. La prévalence de l’arrêt de croissance chez les enfants âgés de moins de cinq ans est toujours importante (18 pour cent). Les services préventifs disponibles pour diagnostiquer et lutter contre les maladies qui affectent principalement les femmes sont encore insuffisants. Les faiblesses du système, si elles persistaient, pourraient entraîner une perte des gains enregistrés à ce jour pour la réalisation des Objectifs du Développement du Millénaire; particulièrement ceux concernant la mortalité infantile et maternelle, ainsi que la malnutrition.

38. L’Algérie a développé un vaste mais complexe programme de protection sociale. Le système de protection sociale, principalement géré par l’Etat, coûte environ 9 pour cent du PIB et touche environ 30 pour cent de la population. Il combine trois types de mécanismes: (i) des programmes actifs et passifs d’emploi; (ii) l’assurance maladie, vieillesse, et chômage; et (iii) les programmes d’assistance sociale (notamment les indemnités familiales et les transferts en espèces ciblés aux groupes vulnérables). Les résultats du système sont mitigés. En général, les politiques actives d’emploi telles que la formation et les subventions salariales ont tenté de se substituer à des réformes structurelles visant à minimiser les rigidités du marché du travail et encourager la croissance; les résultats atteints n’ont toujours été la hauteur des attentes. Le système de garantie des prix à la production agricole (céréales), qui se traduit par des octrois de subventions, a également été utilisé en tant qu’instrument de protection sociale, ce qui, comme dans toute autre économie, introduit des distorsions sur les marchés agricoles. En termes de programmes d’assistance sociale, l’ une des principales difficultés rencontrées a été de cibler correctement les populations visées et d’évaluer pleinement les résultats atteints.

39. Les systèmes d’assurance (santé, vieillesse et chômage) ne peuvent perdurer dans les conditions actuelles et seule une minorité de travailleurs de l’économie formelle en bénéficie. A environ 36 pour cent de la masse salariale brute, les taux de cotisation à la sécurité sociale (pour les assurances retraite, maladie et chômage) sont relativement élevés. Toutefois la viabilité financière du système de l’assurance est menacée par une stagnation de l’assiette des cotisations, conséquence de la situation actuelle du marché de l’emploi, de la hausse importante dans les retraites minimales, et de l’escalade des coûts des soins de santé. En dépit de la démographie favorable de l’Algérie, dans le cadre de sa structure actuelle, le régime des retraites pourrait accumuler des engagements non capitalisés à hauteur d’environ 6 pour cent du PIB d’ici 2008. Ceci constitue une menace pour la pérennité budgétaire.

40. Accès aux services urbains. La croissance démographique et l’urbanisation rapide ont exacerbé les pénuries aiguës dans les services urbains. Les terrains viabilisés pour le logement en milieu urbain sont rares. De nombreux bidonvilles entourent les grandes villes, ce qui a eu pour conséquence une sur-utilisation de l’environnement urbain et une vulnérabilité matérielle accrue des villes aux catastrophes naturelles. Les principales réformes stratégiques qui contribueraient à matérialiser les objectifs du pays dans le secteur consisteraient à: (i) restructurer le programme de subventions afin qu’il atteigne la population cible et qu’il améliore l’équité; (ii) améliorer la gestion des terrains urbains afin d’éliminer les contraintes de l’offre et de libéraliser l’aménagement des terrains; (iii) développer une politique communautaire du logement abordable afin de mieux répondre à la demande existante et d’empêcher la prolifération des bidonvilles grâce à un meilleur accès au logement pour les pauvres, y compris les femmes chefs de ménage; (iv) améliorer l’accès au financement du logement, particulièrement important pour la classe moyenne en quête d’un logement ; et (v) améliorer les qualifications et compétences de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction par le biais de l’application de codes de construction appropriés et du développement de la formation professionnelle, ce qui permettra de relever le niveau de la productivité, de réduire les coûts, d’améliorer la qualité et de créer des emplois. Le désengagement de l’Etat des activités opérationnelles du secteur est un élément essentiel des stratégies à poursuivre.

41. Les services urbains de l’eau et de l’assainissement sont également en crise. Malgré un taux élevé de raccordement au réseau sous conduite (environ 90 pour cent de la population urbaine) la qualité du service de l’alimentation urbaine en eau est très faible. Les autorités algériennes ont identifié la

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combinaison de facteurs à l’ origine d’ une telle situation: problèmes institutionnels, financiers et de gestion aboutissant à une faible performance du service, retards dans l’achèvement des barrages et aqueducs de transfert et sécheresse persistante. Les tarifs de l’eau sont bas et n’ont pas augmenté depuis 1998. L’eau est fournie aux ménages à un prix moyen de 15-20 DA/m3, mais ce tarif moyen ne couvre pas tous les coûts d’exploitation et d’entretien; la population non desservie par le réseau public d’alimentation en eau courante paie souvent jusqu’à 600 DA/m3. En conséquence, l’eau est largement rationnée sur l’ensemble du territoire algérien (4-6 heures/jour pour trois jours/semaine, par exemple, en 2002). Les pertes (physiques et commerciales) sont estimées à environ 50 pour cent.

42. Le taux de raccordement au réseau d’assainissement est également élevé en Algérie (environ 80 pour cent) mais, comme l’ ont souligné les autorités algériennes, la qualité du service demeure faible avec de nombreuses conduites obstruées ou trop petites par rapport aux besoins de la population. En outre, la plupart des 49 stations d’épuration des eaux usées du pays ne sont pas opérationnelles. Les eaux usées collectées sont principalement déversées sans traitement adéquat dans les vallées et dans la mer, ce qui pose de très graves dangers pour la santé publique.

43. Remédier aux pénuries de logement et d’eau sera essentiel à la croissance et à la réduction de la pauvreté et fait partie des objectifs prioritaires du gouvernement algérien pour atteindre les Objectifs de Développement pour le Millénaire. La classe moyenne et les pauvres sont les plus affectés par ces pénuries. Ces derniers vivent dans des logements précaires et surpeuplés. De même ils n’ont pas l’infrastructure ou la capacité financière à investir dans des citernes que l’on voit sur les toits de pratiquement la totalité des maisons et immeubles occupés par des populations plus aisées. Les enfants et les femmes, en particulier, consacrent une grande partie de leur temps à aller chercher de l’eau. La situation en matière d’eau potable est encore pire en milieu rural. L’absence d’eau salubre pose des risques de santé et les problèmes de rareté et d’entreposage imposent de lourds fardeaux aux femmes rurales qui doivent parcourir de longues distances pour aller puiser de l’eau. Le développement du marché du logement, par exemple, contribuera à créer des emplois pour la main-d’œuvre non qualifiée (principalement pauvre), à renforcer la formation professionnelle pour la main-d’œuvre qualifiée, à alimenter la croissance, et à améliorer les conditions de vie tout en garantissant le soutien aux réformes structurelles requises pour appuyer la transition en faveur d’une économie induite par les forces du marché, seule source de croissance durable et de création d’emplois.

III. PERSPECTIVES A MOYEN TERME ET DEVELOPPEMENTS EXTERIEURS

44. Les perspectives à moyen terme sont positives et le pays fait face à des risques modérés. Le prix du pétrole devrait rester autour de 23 $EU/baril, supérieur aux 19 $EU/baril budgétisé par le Gouvernement. Avec une élection présidentielle qui approche et les tensions sociales et politiques, il y a des risques que les réformes structurelles progressent lentement. Par conséquent, la croissance du PIB devrait rester modeste, à 3 pour cent sur la période couverte par le CAS, tirée par le secteur pétrolier et la construction, qui continueront à bénéficier des dépenses du PSRE car plus de 70 pour cent des ressources du programme seront affectées aux travaux publics et aux projets de développement de l’infrastructure municipale.

45. En raison de la position budgétaire expansionniste, un léger déficit budgétaire d’environ un pour cent du PIB devrait persister sur la période du CAS. La position extérieure d’autre part, continuera à être relativement forte. Alors qu’un surplus du compte courant de plus de 9 pour cent du PIB est attendu en 2003 à cause des prix pétroliers élevés et des volumes accrus des exportations pétrolières, ce surplus baissera à environ 5 pour cent du PIB en 2005, reflétant une moindre croissance du volume des exportations pétrolières ainsi que des importations accrues (voir Tableau 2). Le compte de capital restera déficitaire car les autorités continueront à honorer les remboursements de leur dette ce qui diminuera la dette étrangère totale d’environ 2 milliards de $EU par an. Avec ce scénario, les réserves de la Banque

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centrale seront maintenues aux environs de 26 milliards de $EU en moyenne, couvrant environ 17 mois d’importations de biens et de services de facteur en moyenne, excédant ainsi depuis la fin 2002 et au-delà le niveau projeté de la dette extérieure de l’Algérie. D’autre part, l’inflation devrait augmenter à environ 4 pour cent par an en moyenne sur la période du CAS, en raison de l’exécution continue du PSRE et de la hausse de la croissance monétaire. La réduction de l’inflation impliquera des efforts continus pour absorber l’excès de liquidité et comprimer les dépenses publiques. Les autorités devraient renforcer l’emploi des instruments indirects de gestion monétaire pour absorber les liquidités et maintenir la stabilité des prix.

Tableau 2: Perspectives à Moyen-Term—Principaux Indicateurs Economiques

Projection 2003 2004 2005

Produit Intérieur Brut (prix de marché) 3.4 3.3 3.1 Indice des prix à la consommation 4.0 4.5 4.2 Déficit Budgétaire ( % du PIB) -0.7 -1.3 -1.3 Compte Courant surplus (+) ou déficit (-), % du PIB 9.6 5.8 5.1 Exportations (% du PIB) 40 36 35 Importations (% du PIB) 27 28 29 Service de la Dette/ Exportations (%) 17 1 16 2 14 9

46. Le risque le plus important est une chute soudaine et soutenue des prix pétroliers. Si les prix pétroliers devaient chuter à 15 $EU/baril et demeurer à ce niveau pendant la période couverte par le présent CAS, et si la position économique actuelle devait rester inchangée, en particulier les dépenses publiques, les déséquilibres internes et externes recommenceraient. En particulier, le déficit budgétaire global empirerait de 1,3 pour cent du déficit du PIB en 2002 à environ 9 pour cent du déficit du PIB en 2003 et demeurerait à ce niveau pour le reste de la période du CAS en assumant qu’il n’y ait pas de changement dans les niveaux de dépenses. Le compte courant de la balance des paiements demeurera en excédent. Le financement du déséquilibre extérieur impliquerait une chute rapide des réserves de plus de 3 milliards de $EU par an en moyenne. Du point de vue de la balance des paiements, la position actuelle des réserves de l’Algérie devrait donner au pays un temps suffisant au cas où se produirait un renversement brutal et durable des prix pétroliers, lui permettant de resserrer sa politique de dépenses. La vulnérabilité de l’Algérie à de tels risques de baisse conjoncturelle souligne la nécessité d’une stratégie à moyen terme d’épargne des recettes des hydrocarbures et d’une gestion prudente du Fonds de régulation des recettes afin d’éviter les changements pro cycliques dans les dépenses publiques enregistrés par le passé. Elle met également en lumière l’urgence de développer un marché intérieur actif des valeurs mobilières afin de faciliter le financement de déséquilibres budgétaires temporaires—mais potentiellement importants—à l’avenir.

47. Même sans une chute brutale des prix pétroliers, la continuation de la performance économique passée ne permettrait pas une reprise rapide de la croissance pour améliorer les conditions de vie. La croissance limitée et les perspectives de diversification des exportations, le taux élevé de chômage, et la croissance élevée de la population active (en moyenne de 3,4 pour cent dans les années 90—plus élevée que la croissance du PIB), et l’augmentation qui s’ensuit de l’incidence de la pauvreté, continueraient à être une source constante de pression pour relâcher davantage la situation budgétaire, comme cela se passe déjà maintenant. Les tensions sociales persisteront ainsi que l’instabilité politique. Il y a d’importants facteurs de risque qui saperaient les perspectives de croissance et de développement de l’Algérie si les réformes continuent à être au point mort.

IV. LA STRATEGIE DE CROISSANCE ET DE CREATION D’EMPLOIS DU GOUVERNEMENT

48. Pour relever les défis de croissance, de création d’emplois, et de réduction de la pauvreté, un vaste programme de développement national a été élaboré autour des grands objectifs suivants: (i) renforcement de la base d’une croissance économique durable induite par le marché grâce à la

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restauration de la stabilité macro-économique et à l’amélioration du climat de l’investissement; (ii) amélioration de l’efficacité de la prestation des services de base; et (iii) amélioration des conditions de vie de la population et réduction de sa vulnérabilité. D’importants progrès ont déjà été réalisés dans la mise en oeuvre de ce programme de réformes, en particulier dans les domaines de la stabilisation macro-économique, de la déréglementation, et de la protection sociale mais, pour de nombreux observateurs, cette mise en oeuvre aurait pu être beaucoup plus rapide, notamment depuis 2001 comme cela est discuté ci-dessous.

A. Renforcement de la base pour une croissance durable et rapide

49. Le Gouvernement est conscient que le chômage élevé et l’incidence accrue de la pauvreté et de la vulnérabilité de la population algérienne ne seront pas réduits sans une croissance économique durable et généralisée. Le Gouvernement reconnaît qu’il doit continuer à mieux gérer ses recettes pétrolières pour créer un cadre macro-économique stable qui, associé à un climat d’investissement propice, encouragera le développement des activités productives, l’investissement privé et une croissance créatrice d’emploi dans les secteurs hors-hydrocarbure.

50. Renforcement de la stabilité macro-économique. Le Gouvernement a l’intention de poursuivre une gestion macro-économique prudente pour maintenir la stabilité macro-économique. Dans le but de mieux gérer les recettes pétrolières exceptionnelles des dernières années, le Gouvernement a établi un Fonds de régulation des recettes en 2000. Le Gouvernement prépare actuellement son budget annuel sur la base d’un prix de référence du baril qui ´lisse ‘ les pointes conjoncturelles. Toutes les recettes qui reviennent à l’Etat en plus des recettes budgétisées sont déposées au Fonds de régulation. Les recettes provenant des opérations du Fonds demeurent également dans le Fonds. Les réserves du Fonds sont ensuite utilisées pour:(i) aider à équilibrer le budget en cas de moins-values des recettes, dans une perspective de e de stabilisation des dépenses publiques; et (ii) réduire la dette publique. La mobilisation de ressources intérieures a été renforcée grâce à une meilleure efficacité de collecte des recettes hors hydrocarbures. Le régime fiscal a été simplifié, l’assiette fiscale a été élargie, et l’administration fiscale a été renforcée (mais d’autres initiatives doivent être prises sur le front des impôts et des douanes). Toutefois, les exonérations demeurent importantes—principalement pour protéger l’industrie nationale ou encourager l’investissement privé.

51. Les autorités sont conscientes que le récent relâchement de leur position budgétaire—dans le contexte de la mise en oeuvre du Programme de soutien à la relance économique (PSRE)—pourrait remettre en cause les succès remportés de haute lutte sur le front macro-économique. Le Gouvernement est conforté par le haut niveau de réserves accumulés jusqu’à présent et qui lui permettront de poursuivre la mise en oeuvre du PSRE pendant un certain temps quels que soient les développements du marché pétrolier. Les autorités sont néanmoins conscientes que si la position budgétaire relâchée ne remet pas en cause la balance des paiements et la situation de trésorerie aussi longtemps que les prix pétroliers restent élevés, elle comporte le risque de provoquer des effets inflationnistes, d’ affecter le taux de change réel, et d’ épuiser le Fonds de régulation des recettes, ce qui augmenterait les coûts de l’ajustement en cas de chute des prix pétroliers.

52. Amélioration de l’environnement des affaires. Outre la stabilité macro-économique, les réformes en ce domaine ont porté sur le renforcement de la concurrence, la réduction des coûts des transactions, et l’amélioration de la transparence par le biais de la déréglementation des prix, de la libéralisation du commerce extérieur et des paiements, de la réduction et rationalisation des tarifs, de la modernisation des instruments de la politique monétaire, de l’établissement des bases institutionnelles pour le développement du secteur financier, et notamment la supervision bancaire, la réforme fiscale, et la réforme des entreprises publiques.

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53. En prévision à la privatisation et suite à la déréglementation des prix, la législation régissant la concurrence a été introduite en 1995, essentiellement consacrée à un régime de transactions commerciales transparentes et à la création d’un conseil de la concurrence. Les codes de l’investissement et de l’imposition ont été révisés et une agence de promotion de l’investissement a été créée pour faciliter l’investissement privé et octroyer des exonérations fiscales. Une réforme tarifaire exhaustive a été mise en oeuvre en deux phases à partir d’août 2001. La réforme tarifaire 2001-2002 visait à rationaliser les tarifs et à réduire la dispersion des taux avant la finalisation de l’AAUE en 2002 et l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Des réformes additionnelles seront dès lors nécessaires pour conformer les législations, réglementations, et institutions économiques de l’Algérie aux critères de l’OMC. Un nouveau tarif à trois taux seulement (5 pour cent, 15 pour cent, et 30 pour cent), en plus du taux zéro, est entré en vigueur en janvier 2002. Cependant, un droit additionnel provisoire (DAP) a été introduit en juillet 2001—à 60 pour cent qui devrait être éliminé en cinq réductions annuelles d’ici janvier 2006—pour protéger les entreprises locales au cours de la transition.

54. Le 22 avril 2002 l’Algérie a signé un Accord d’association avec l’Union européenne (AAUE). L’AAUE, qui entrera en vigueur après ratification de l’accord par l’Algérie et chacun des membres de l’Union européenne (UE), implique le libre-échange des produits industriels entre l’Algérie et les pays membres de l’UE 12 ans après la date de mise en oeuvre. Les négociations en vue de l’accession à l’OMC sont en cours.

55. Pour ce qui est de la réforme des entreprises publiques, le Gouvernement a initialement porté l’accent sur l’assainissement de leur portefeuille auprès des banques publiques. Un nouveau cadre de privatisation a été établi avec la création du Ministère de la Participation et de la Promotion de l’Investissement (MPPI). Au cours des six dernières années, la privatisation a été une priorité des gouvernements successifs, avec toutefois un succès limité dans la mise en œuvre. Les raisons de cette lenteur sont multiples et tiennent tant de la gestion des processus transactionnels que des inévitables oppositions qu’ engendre des privatisations, comme cela est apparu dans tous les pays ayant emprunté cette voie. Il faut souligner que l’ UGTA, le principal syndicat national, a déclaré, à de nombreuses occasions, ne pas être opposé aux privatisations mais souhaitait être pleinement associé au processus. Plusieurs transactions importantes ont déjà eu lieu; par exemple la cession de 60 pour cent du capital de l’entreprise nationale de détergents (ENAD) au groupe Henkel (2000); la cession du complexe sidérurgique, SIDER, joyau public de l’ère de l’industrialisation lourde, à une entreprise étrangère majoritaire; cession d’une nouvelle licence de téléphonie mobile à un investisseur privé (pour 737 millions de $EU) (en 2001); cession de 52 pour cent du capital de l’entreprise d’exploitation de gisements aurifères ENOR (2002).

56. Les réformes du secteur financier ont porté sur l’amélioration du cadre institutionnel pour le développement du secteur financier. La stratégie met l’accent sur la possibilité de prises de participation étrangère/privée accrue aux banques publiques et sur la modernisation des systèmes de paiements afin de favoriser une intermédiation financière efficiente à l’appui de la croissance. D’importants progrès ont été réalisés au cours des dernières années pour remédier aux problèmes du secteur financier, et notamment : (i) la recapitalisation des banques et l’octroi d’agréments officiels aux banques; (ii) la réorientation en faveur d’instruments de marché indirects pour la conduite de la politique monétaire; (iii) le renforcement des réglementations prudentielles pour limiter la concentration du risque et assurer les règles pour la classification et le provisionnement des prêts; (iv) le renforcement de la supervision bancaire; et (v) l’utilisation de mécanismes de marché pour la mobilisation du financement intérieur du budget. L’Algérie compte actuellement un total de 15 banques privées, dont plus de la moitié sont étrangères; le Gouvernement a décidé d’ouvrir le capital de l’ une des six banques publiques (CPA) à la participation privée dans le cadre d’un appel d’offres international. Le Gouvernement a également sollicité un Programme d’Evaluation du Secteur Financier (PESF) pour orienter sa stratégie de réforme du secteur financier.

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57. Le Gouvernement souhaite aussi encourager la participation privée dans la prestation des services d’infrastructure par le biais de concessions. De nouvelles lois et institutions de réglementation ont été approuvées afin d’ouvrir le secteur à la participation privée pour les routes, télécommunications, mines, électricité, eau et assainissement. De nouvelles lois ont été promulguées en 2000, favorables aux partenariats publics-privés dans le secteur du transport. Le secteur privé est actif sur le marché du transport qui a allégé bon nombre des goulets d’étranglement urbains et créé de nombreux emplois. Le transport aérien a été ouvert au secteur privé avec l’entrée d’entreprises privées plus petites. La récente tentative pour attirer l’investissement étranger pour achever la construction du nouvel aéroport d’Alger dans le cadre d’une concession n’a, toutefois, pas été couronnée de succès du fait de la structuration des risques dans un marché international frileux.

58. En décembre 1999, le Gouvernement a annoncé une nouvelle politique dans les secteurs de l’énergie et des mines visant à: (i) améliorer l’efficacité de ces secteurs tout en garantissant des approvisionnements adéquats pour l’économie; (ii) introduire la concurrence; (iii) accroître les recettes publiques en développant les ressources non exploitées; (iv) faire face aux préoccupations environnementales; (v) promouvoir une utilisation efficace des ressources publiques et protéger l’intérêt public; et (vi) alléger le fardeau financier du secteur de l’énergie et des mines sur les finances publiques. Une nouvelle législation minière a été approuvée en août 2001, ouvrant le secteur à l’investissement privé, ce qui a permis le transfert libre des capitaux et profits et la mise en place d’une nouvelle structure institutionnelle de supervision. Cette dernière clarifie le mandat de l’Etat en tant que décideur et régulateur des activités minières, ouvertes à l’investissement privé. En février 2002, une nouvelle loi régissant l’électricité a été promulguée visant à introduire la concurrence dans le secteur de l’ électricité (production et distribution), faciliter la participation du secteur privé et permettre une gestion plus commerciale et plus autonome des entreprises publiques du secteur. Une Commission de régulation de l’électricité et du gaz a été créée. Une entité séparée pour l’exploitation du système est en cours de création. La compagnie nationale (SONELGAZ) a été convertie en une société anonyme et a été restructurée. Le processus est en cours pour la création de plusieurs filiales pour la production, le transport, et la distribution du gaz et de l’électricité. En principe, le capital des filiales de la SONELGAZ est ouvert à l’investissement privé (pour autant que l’Etat détienne la majorité), mais aucun plan concret n’a été arrêté pour attirer le capital privé. Des tentatives ont été faites pour attirer les investisseurs privés dans un certain nombre de projets énergétiques indépendants (PEI) en partenariat avec la Compagnie Algérienne de l’Energie (propriété de SONATRACH et de SONELGAZ), mais aucun des projets ne s’ est matérialisé à ce jour.

59. Une nouvelle loi sur les hydrocarbures, qui clarifie le rôle de l’Etat en tant qu’agent d’élaboration des politiques et de régulation du secteur, définit l’environnement concurrentiel dans lequel les entreprises énergétiques, y compris la compagnie publique SONATRACH, opéreront et ouvre les activités en amont et en aval à l’investissement privé étranger, a été préparée. Toutefois, les syndicats et divers partis politiques se sont fortement opposés à cette loi qui demeure toujours sous forme d’un avant-projet à l’étude.

60. Bien que des réformes exhaustives aient été entamées, les résultats réels sur le terrain en termes d’amélioration de l’efficacité, d’ajustements des prix, d’une moindre dépendance de l’Etat vis-à-vis des ressources et d’une participation privée accrue, demeurent encore limités à ce jour. D’importants capitaux sont nécessaires pour faire face rapidement à la demande énergétique intérieure croissante, optimiser l’utilisation des ressources locales pour l’exportation et accroître les recettes publiques. Les prix de l’énergie font toujours l’objet de distorsions et le niveau des subventions implicites est élevé (environ 500 millions de $EU par an dans les secteur des hydrocarbures seulement). L’intégration prévue aux marchés énergétiques de l’Europe aura des implications sur les politiques de tarification de l’énergie.

61. Un nouveau cadre juridique et réglementaire pour un système à opérateurs multiples des télécommunications a été établi. Le Gouvernement a adopté et publié une stratégie des

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télécommunications en mai 2000, et par la suite a promulgué un nouveau code des postes et télécommunications en août 2000. Les services de la poste et des télécommunications ont été séparés et transférés de l’administration centrale à deux sociétés distinctes, opérant conformément au code du commerce. La stratégie du Gouvernement en ce domaine est de libéraliser progressivement tous les segments de marché des services de télécommunications et postaux. Selon le Gouvernement, le capital d’Algérie Télécom serait ouvert à la participation privée en 2004.

62. La stratégie de développement des Technologies de l’information et des communications (TIC) du Gouvernement est mise en oeuvre progressivement. Le Gouvernement algérien a opté pour une réforme en profondeur de son secteur des postes et télécommunications, afin de faire face au défi du 21ème siècle et d’orienter le pays dans la voie d’une société de l’information. La réforme se déroule dans le contexte d’une mondialisation croissante et de l’adhésion prochaine de l’Algérie à l’OMC. La mise en oeuvre de l’accord d’association avec l’Union européenne constitue une incitation supplémentaire à la réforme. L’industrie des TIC devrait également contribuer à accroître les opportunités d’emploi pour les femmes.

B. Amélioration de l’efficacité de la prestation des services publics

63. Améliorer l’efficacité et la responsabilité administratives. Deux commissions consultatives créées par décrets présidentiels ont finalisé leurs rapports respectifs sur la réforme judiciaire en 2000 et la restructuration des structures et missions de l’Etat en 2001. Les principaux domaines de réforme sont notamment: la réhabilitation de la fonction publique, la décentralisation et le renforcement des administrations locales, le système judiciaire, la gestion des finances publiques, une plus grande transparence grâce à une information accrue sur les activités publiques afin de faciliter la supervision publique et la déréglementation pour minimiser le comportement de recherche de rente. Ces initiatives sont également motivées par la nécessité d’adapter le cadre juridique et réglementaire pour: (i) se conformer aux obligations de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne; (ii) harmoniser les règles apparentées au commerce extérieur et à l’investissement aux critères d’accession à l’OMC; et (iii) mettre en place un système judiciaire plus efficient et plus fiable à l’appui de nouvel environnement des affaires. Sans attendre que ces rapports soient rendus publics et fassent, éventuellement, l’objet d’un débat national, lors de la soumission de projets de textes législatifs au bureau du Parlement, Gouvernement a pris des mesures pour améliorer la transparence et la responsabilisation.

64. Dans le domaine de la gestion des finances publiques, le Gouvernement modernise ses procédures budgétaires et la gestion des dépenses publiques. Un rapport analytique sur la passation des marchés (CPAR) a été achevé en janvier 2002. Une nouvelle loi sur la passation des marchés publics a été promulguée le 24 juillet 2002, qui servira de base pour toutes les futures passations de marchés publics. La nouvelle loi est exhaustive et constitue une amélioration par rapport à la loi existante de 1991.

65. Amélioration de l’efficacité de la prestation des services sociaux pour appuyer la création d’emplois et le développement du capital humain. Bien que le Gouvernement demeure engagé vis-à-vis du financement des services sociaux de base (ce qui est justifié à la fois sur le plan de l’équité et celui de l’efficacité), il est maintenant disposé à faire participer le secteur privé à la prestation de ces services. Dans le domaine de l’éducation, le Gouvernement est conscient des problèmes qui affectent l’efficacité des dépenses publiques à l’éducation et des faibles taux de rentabilité de l’éducation. En mai 2000, il a nommé une commission nationale chargée d’étudier les alternatives de réforme qui renforceraient et développeraient le système éducatif tout en garantissant qu’il soit financièrement viable. Les réformes clés envisagées à tous les niveaux de l’éducation sont notamment les suivantes: (i) examen des politiques actuelles de ressources humaines pour l’enseignement fondamental (rémunération, évaluation, promotion, déploiement et formation des enseignants pour améliorer la qualité et l’efficacité interne) ; (ii) examen des mécanismes actuels de financement de l’enseignement supérieur pour réduire la part des subventions

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publiques, en particulier celles liées aux oeuvres universitaires; et (iii) développement de programmes de formation professionnelle continue reposant sur les conclusions d’une évaluation des programmes actuels.

66. La réforme du secteur de la santé du Gouvernement, ambitieuse et intensive sur le plan technique, nécessitera de renforcer la capacité institutionnelle, en particulier la mise à jour des systèmes de gestion et d’information. La réforme comprendra: (i) l’élaboration d’un plan directeur pour le secteur de la santé qui couvrira le secteur privé croissant; (ii) l’examen des normes existantes de traitement pour les installations et le personnel de santé; (iii) le développement et la mise en oeuvre d’un système de sous-traitance entre le Ministère en charge de la santé et la Caisse nationale des assurances sociales ; (iv) l’examen du calendrier de remboursement pour les soins de santé privés; (v) le renforcement de l’accès à une enveloppe de services de soins de santé essentiels – y compris les soins préventifs et la contraception; (vi) la réalisation d’une analyse du secteur pharmaceutique, et notamment une analyse des dépenses consacrées aux médicaments; et (vii) la réalisation d’une étude sur les Comptes nationaux de la santé (CNS).

C. Amélioration des conditions de vie et renforcement de la protection sociale

67. La stratégie du Gouvernement pour améliorer les conditions de vie et renforcer la protection sociale a deux composantes. La première a trait à une combinaison d’interventions conçues pour améliorer le bien-être de la population (logement, eau et assainissement urbains, gestion des déchets solides, réhabilitation des sites urbains) et favoriser la croissance en milieu rural où vivent la majorité des pauvres. La deuxième comprend un système exhaustif de protection sociale (couvrant les programmes actifs et passifs d’emploi; l’assurance maladie, vieillesse et chômage; et les programmes d’assistance axés sur la pauvreté et la vulnérabilité économique et sociale (voir section D plus haut).

68. Logement. La principale priorité du pays dans le secteur du logement est d’assurer un logement abordable à tous les segments de la population, en particulier aux salariés à bas revenu, et de réduire le fardeau budgétaire de la subvention au logement sur les ressources publiques, tout en maximisant la création d’emplois. Dans ce cadre, le gouvernement algérien envisage d’ atteindre cet objectif en: (i) optant pour une stratégie du logement basée sur le marché libre, par opposition à une stratégie induite par l’offre et dominée par le secteur public, (ii) réorientant le rôle du secteur public à la formulation et mise en oeuvre de politiques sectorielles qui encouragent la participation privée au secteur de l’habitat, y compris l’aménagement des terrains, la construction de logements et l’aménagement immobilier; (iii) développant le marché du financement au logement afin de stimuler la demande, notamment de la classe moyenne; et (iv) subventionnant le logement pour les groupes à bas revenu tout en confiant la provision de ces logements aux opérateurs privés.

69. Eau et assainissement urbains. Compte tenu de l’aggravation de la crise de l’eau en Algérie, la stratégie du gouvernement met l’accent sur l’ augmentation de l’eau disponible à travers la construction de nouveaux barrages et usines de dessalement. Parallèlement des efforts se développent pour réhabiliter et mieux gérer l’infrastructure existante. Des investissements additionnels importants seront nécessaires dans le secteur pour surmonter les déficits croissants des services (notamment pour la collecte des eaux usées et leur traitement ainsi que la distribution de l’eau); le gouvernement prévoit de faire un appel croissant au secteur privé pour participer aux efforts d’ investissement. Afin de réduire l’écart critique entre l’offre et la demande, le Gouvernement a pris des mesures à court terme telles que le développement des usines de dessalement. Un certain nombre de projets CET (projets de construction-exploitation-transfert) et concessions sont envisagés pour le court et le moyen terme. Le gouvernement, met la dernière main à une stratégie de gestion de l’eau qui couvre l’accès, la distribution, et la tarification de l’eau.

70. Gestion des déchets solides. Le Gouvernement poursuit sa stratégie municipale de gestion des déchets dans le cadre de son programme de gestion des déchets solides (PROGDES). La stratégie vise à

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renforcer la capacité institutionnelle de gestion des déchets dangereux et municipaux. Elle a ciblé 21 municipalités sur l’ensemble du territoire pour piloter l’initiative. Le Gouvernement reconnaît que le succès dans ce domaine impliquera une approche intégrée couvrant les aspects institutionnels, réglementaires, financiers et techniques à la fois au niveau local et national. La participation du secteur privé est juridiquement assise dans le nouveau Code de gestion des déchets.

71. Développement rural et création d’emplois. Le Gouvernement a fait d’importants progrès pour améliorer le régime incitatif pour la croissance agricole. Les régimes du commerce et de la tarification agricoles ont été largement libéralisés, seuls les producteurs de blé continuent de recevoir des subventions. Après la première série de réformes des années 90, le Gouvernement a initié un Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) en 2000. Le PNDAR, qui fait partie intégrante du PSRE, reçoit 12 pour cent des autorisations budgétaires, à l’exclusion du secteur de l’eau et de l’électricité rurale.

72. La stratégie rurale vise à promouvoir un environnement propice à la croissance agricole par le biais d’une utilisation durable des ressources naturelles, une irrigation plus efficiente et décentralisée, et des approches participatives associant les bénéficiaires au processus de développement. En s’écartant de manière radicale des subventions traditionnelles aux prix à la production, la stratégie de développement agricole et rural du PNDAR porte sur la réduction de la vulnérabilité et vise à inverser les flux migratoires ruraux-urbains. La stratégie vise à améliorer la productivité agricole et la croissance grâce à l’investissement ciblé vers les pauvres en milieu rural, les groupes vulnérables et les sans emploi, en particulier les jeunes. L’amélioration de l’efficacité de l’eau utilisée pour l’irrigation est également un élément essentiel de la stratégie, et se traduit par des incitations au recours à la technique d’irrigation au goutte-à-goutte pour une utilisation économique des ressources en eau.

73. La stratégie du Gouvernement pour la gestion des ressources naturelles fait partie de sa stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté. La stratégie vise à réduire la vulnérabilité en milieu rural et à réduire les risques pour l’hygiène de l’environnement grâce à une meilleure gestion de la base des ressources naturelles. Le milieu rural fait face à de graves problèmes environnementaux. Les plus critiques ont trait à l’érosion des sols, à la désertification et à la progression du désert et sont dus principalement à la sur-exploitation de la base des ressources dans le cadre de cultures et de pâturages opportunistes des zones marginales (steppes, nappes alfatières, forêts). La stratégie est mise en oeuvre dans le contexte du Plan d’action national pour l’environnement (PANE), avalisé en 2002. Ce plan est le principal instrument du Gouvernement assurant le suivi de la mise en oeuvre de la politique environnementale du pays. Les priorités stratégiques visent à améliorer: (i) la santé et la qualité de vie de la population en minimisant la prévalence des maladies hydriques, en développant l’accès à l’eau et à l’assainissement, et en améliorant la gestion des déchets solides et dangereux; (ii) la productivité et la pérennité du capital naturel du pays grâce à une gestion durables des terres et des bassins versants, dans le cadre d’approches participatives et communautaires étroitement interconnectées à l’agriculture, l’emploi rural, la gestion des parcours et des ressources en eau; à la réforme institutionnelle et l’amélioration du système d’irrigation; à la conservation des forêts, notamment la couverture forestière additionnelle; et au renforcement de la préservation des ressources côtières et “oasis”; (iii) l’utilisation efficace des ressources, grâce à une tarification économique, des approches de gestion basées sur l’utilisateur, et la réutilisation, recyclage, réhabilitation et gestion durable de la distribution de l’eau (irrigation comprise); et la facilitation du commerce extérieur (y compris l’amélioration de l’efficacité des ports par le biais du dragage); et (iv) l’environnement mondial par le biais de la conservation de la biodiversité des sites (parcs naturels et aires protégées) ; contribution à la réduction des gaz à effet de serre par le biais d’un reboisement accru et d’une meilleure gestion des champs pétrolifères et gaziers et l’élimination des substances menaçant l’ozone.

V. PROGRES DEPUIS LA STRATEGIE DE COOPERATION DE L’EXERCICE BUDGETAIRE 1996

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A. Rétrospective Banque Mondiale

74. Mise en oeuvre du CAS précédent. Le dernier CAS pour l’Algérie remonte à l’exercice budgétaire 96. Il avait été conçu en tant que stratégie transitoire de coopération d’une année à l’appui de l’important programme de stabilisation du Gouvernement élu en novembre 1995. L’Algérie se trouvait alors à un carrefour crucial de son histoire. La Banque a porté l’accent de sa coopération au cours de cette période de transition à aider le Gouvernement à maintenir le difficile parcours de la stabilisation macro-économique tout en veillant à atténuer l’impact social adverse de la crise économique et sociale provoquée par la chute des prix pétroliers et la violence civile. L’appui que la Banque avait proposé a été structuré autour de trois éléments clés: (i) appui aux réformes structurelles pour la transition en faveur du marché; (ii) protection des pauvres au cours de la période de transition grâce à des programmes ciblés de filet social; et (iii) financement extérieur et renforcement de la capacité du pays à mobiliser des ressources extérieures (avec l’aide du FMI par le biais du rééchelonnement de la dette et d’initiatives conjointes avec la SFI et l’AMGI pour mobiliser l’investissement direct étranger). Le portefeuille a également été rationalisé avec l’annulation/restructuration du portefeuille de projets engagés au cours des années 80 (voir Tableau 2). La stratégie prévoyait la mise en oeuvre d’importants programmes d’ajustement structurel et sectoriel, avec de moindres montants pour le financement des filets sociaux.

75. Cependant, l’ambitieux programme de réformes envisagé à l’appui de l’ajustement ne s’est pas matérialisé face à l’absence d’accord quant à leur contenu. En outre, entre 1997 et 2000 les mesures réussies de stabilisation macro-économique jointes à la reprise des prix pétroliers ont réduit le besoin de financement par la BIRD. En conséquence, le programme de prêts s’est limité à l’approbation d’environ deux projets par an, portant sur les secteurs sociaux (Projet de résorption de l’habitat précaire et appui à un Fonds social) et le développement rural (Projet emploi rural).

76. La tâche du Groupe de la Banque mondiale a été rendue difficile au cours de cette transition en raison du terrorisme et de l’absence d’un consensus social sur l’orientation et la profondeur des réformes structurelles. Le Gouvernement algérien a historiquement été davantage disposé à réformer pendant les années de dépression du marché pétrolier qu’au cours de celles de boom. Une défiance de la part de certains membres du Gouvernement, de la bureaucratie, et de la société civile vis-à-vis du rôle et de la mission de la Banque a également contribué à réduire l’efficacité de la Banque sur le terrain. En 1999, le premier Gouvernement du Président Bouteflika a sollicité l’appui de la Banque pour ouvrir le secteur de l’infrastructure à l’investissement privé. Un séminaire sur les concessions a été organisé et une série de projets de développement institutionnel a été préparée dans le but d’appuyer la réforme dans les secteurs stratégiques. Les prêts institutionnels ont porté, entre autres, sur une assistance technique aux télécommunications et secteur postal (9 millions de $EU), le développement des connaissances et à l’innovation (PDCI), une assistance à la privatisation (5 millions de $EU), assistance technique à la modernisation du système budgétaire (23,7 millions de $EU), une assistance technique dans le secteur de l’énergie et des mines (18 millions de $EU), le développement de l’infrastructure du système financier (16,5 millions de $EU), une assistance technique au secteur des transports (8,7 millions de $EU) et une assistance technique au développement du crédit hypothécaire (5,5 millions de $EU). En plus de ces projets d’assistance technique, deux prêts d’urgence ont été approuvés: un prêt à la reconstruction d’urgence de la zone sinistrée de Ain Temouchent (83,5 millions de $EU) en 2000 ainsi qu’un prêt à la réduction de la vulnérabilité urbaine de la wilaya d’Alger aux catastrophes naturelles (88,5 millions de $EU) en 2002. Dans l’ensemble, la coopération de la Banque a traduit la flexibilité et réceptivité aux requêtes de soutien de la part du Gouvernement.

77. Une attitude davantage ouverte et orientée à la réforme du Gouvernement algérien depuis 1999 et, du coté de la Banque, une approche de plus en plus orientée vers le développement d’un partenariat entre l’ Algérie et la Banque présagent d’une efficacité accrue à l’avenir. Un accord de collaboration a été conclu au milieu de l’année 2001 dans le cadre d’un « Programme intérimaire » (2002-mi-2003); une nouvelle stratégie de coopération se définit, le dialogue sur les aspects de politique économique se

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renforce grâce à des travaux analytiques approfondis, et de l’établissement d’un bureau de liaison à Alger. Le bureau, dirigé par un haut cadre de la Banque, s’est avéré essentiel pour contribuer à renforcer les relations, faire avancer le dialogue de politique, et améliorer la mise en oeuvre du portefeuille de projets.

78. La Banque a investi d’importantes ressources à l’appui du programmes de réforme de l’Algérie avec des travaux analytiques et des services-conseils pour étayer le dialogue de politique et orienter les interventions. Il s’est agi notamment: (i) d’une revue des dépenses publiques pour les secteurs sociaux en 2001; (ii) une évaluation de la pauvreté en 1998; (iii) une évaluation du secteur privé en 1999, suivie par une enquête sur le climat de l’investissement en 2003; (iv) un rapport du Service-conseil pour l’investissement étranger (FIAS) en 2002; (v) une stratégie macro-économique à moyen terme pour la croissance et la stabilité sociale en 2002; (vi) un rapport analytique sur la passation des marchés (CPAR) en 2002 et un programme de modernisation de la gestion des dépenses publiques en 2002; (vii) un programme PME-Echange, financé par le secteur privé, pour faciliter le développement des PME ; (viii) une assistance à la préparation du Plan d’action national environnemental pour un développement durable et à la préparation d’une Stratégie opérationnelle de gestion des déchets municipaux; La Banque s’est également fortement engagée avec plusieurs équipes officielles de contrepartie pour la formulation d’une stratégie de gestion des ressources en eau (à compléter au cours de l’exercice budgétaire 05), une stratégie de développement du marché de l’habitat (à compléter au cours de l’exercice budgétaire 04) et une stratégie des TIC (à compléter au cours du présent exercice).

B. Gestion du portefeuille de la BIRD

79. Performance du portefeuille. La qualité du portefeuille de l’Algérie s’est nettement améliorée durant ces dernières années. Au cours de l’exercice budgétaire 1996, avec plus de 52 pour cent des projets et 71 pour cent des engagements “à risque”, le portefeuille de projets en Algérie était dans une situation critique, résultant entre autres, de lacunes majeures dans la conception et la mise en œuvre de projets conçus dans les années 80. Un assainissement vigoureux sous forme d’annulation de reliquats de prêts et de restructuration de projets a été mené. A l’ issue de cet effort, une nette amélioration a été observée dans la performance du portefeuille: meilleure qualité de projets, dialogue plus étroit entre l’Algérie et la Banque pour la gestion du portefeuille. C’est ainsi qu’ au cours de l’exercice budgétaire 2002, les pourcentages des projets et engagements à risque ont été fortement réduits, passant respectivement à 15,4 pour cent et 24,9 pour cent (voir Tableau 3). Toutefois, au début de l’ exercice budgétaire 2003, la situation du portefeuille s’est détériorée. Cette situation a immédiatement fait l’objet de discussions approfondies entre la Banque et les autorités algériennes qui ont pris rapidement, chacune de leur coté, les mesures requises pour redresser la situation. Suite aux progrès réalisés, deux projets ont été reclassés dans la catégorie des projets hors risque. De plus, il a été décidé conjointement de clôturer comme prévu deux projets actuellement en statut risqué. Ce sont ceux concernant l’habitat précaire et l’eau et assainissement qui vont arriver à terme comme prévu le 30 Juin et le 30 Décembre, 2003 respectivement.

Tableau 3: Portefeuille de l’Algérie Exercices Budgétaires 1996-2003

EB96 EB98 EB00 EB02 EB03*

Nombre de Projets Actifs 19 10 11 13 13 Engagements Net (US$m) 1,831.6 750 772,8 698,8 565,8 Projets à risque (%) 52,6 50,0 18,2 15,4 15,4 Engagements à risque (%) 71,6 55,9 31,1 24,9 32,2 Ratio de décaissement (%) 27 13 13,1 18,2 10,6

* Au 1er mai 2003.

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80. Depuis l’exercice budgétaire 1999, le pays et la Banque ont été proactifs pour assurer que les problèmes de gestion de projet soient abordés sans retard. Ceci s’est traduit par un ratio de pro activité de 100 pour cent au cours des cinq dernières années. Néanmoins, des retards au niveau de l’entrée en vigueur et une exécution lente affectent le démarrage de projets et la réalisation des objectifs de développement. Reflet des problèmes dans l’exécution des projets, la performance de décaissement des prêts à l’investissement a été faible depuis l’exercice budgétaire 1997 et bien en dessous des moyennes de la région et de la Banque (voir Tableau 3). Alors que le ratio de décaissement s’était amélioré au cours de l’exercice budgétaire 2002 pour se situer à 18,2 pour cent, il est toujours inférieur à la moyenne de la Banque pour l’exercice budgétaire 2002 de 20,6 pour cent. Le ratio annualisé pour l’exercice budgétaire 2003, basé sur la performance des dix premiers mois, se situe à 10,6 pour cent.

81. Le Groupe pour l’assurance de la qualité (QAG) de la Banque mondiale, a évalué la qualité de la supervision de la Banque et examiné neuf projets en Algérie depuis l’exercice budgétaire 1997. Globalement, le QAG a classé 69 pour cent des supervisions dans la catégorie “satisfaisante”. Les trois évaluations, réalisées au cours des exercices budgétaires 1999 et 2000 ont résulté en une cote de satisfaction de 100 pour cent alors que celle réalisée au cours de l’exercice budgétaire 2003 (Projet Emploi rural) avait été classée comme étant hautement satisfaisant.

Encadré 3: L’évaluation de la Banque dans le cadre des Rapports d’achèvement

Enseignements clés à tirer

L’appropriation par l’Etat devrait être confirmée par des mesures prises dès le départ (avant l’entrée en vigueur du prêt) et être recherchée tout au long du projet, de l’identification à l’achèvement.

La conception et la portée du projet devraient être adaptés à l’environnement algérien et il devrait être mieux tenu compte des contraintes au cours de sa préparation. Il est important de concevoir des projets qui ne sont pas trop ambitieux et adaptés à la capacité d’exécution de l’Emprunteur. Les unités d’exécution de projet devraient, dès le départ, disposer d’un éventail adéquat de compétences et être familiarisées avec les directives de la Banque à l’appui de l’exécution du projet et la Banque devrait assurer et investir dans une formation fiduciaire avant l’entrée en vigueur d’un projet. Une attention plus particulière devrait être portée par le pays et la Banque au système de suivi à mettre en place pour chaque projet afin d’évaluer ses indicateurs de performance et son impact. La mise en place d’un système effectif de suivi et évaluation est essentielle pour l’exécution efficiente et la pérennité du projet et devrait se faire dès les toutes premières phases du projet.

Afin d’encourager la participation au niveau local et de garantir le soutien communautaire aux activités proposées, les projets devraient inclure des activités ayant un fort impact de démonstration pouvant être réalisées au cours des phases initiales du projet.

Source : Rapports d’évaluation de l’OED.

82. Depuis l’exercice budgétaire 1997, le Département d’évaluations des opérations de la Banque (OED) a examiné 16 projets en Algérie. La pérennité n’a été jugée vraisemblable que pour 27 pour cent d’entre eux et 56 pour cent seulement des projets ont eu des résultats satisfaisants (entre hautement satisfaisant et modérément satisfaisant). La performance de la Banque a été jugée satisfaisante pour la qualité de la supervision pour 67 pour cent des projets et satisfaisante pour la qualité à l’entrée pour 69 pour cent des projets. La performance de l’emprunteur a été jugée satisfaisante pour la préparation pour 81 pour cent des projets, 57 pour cent pour la conformité mais 38 pour cent seulement pour l’exécution.

83. Les résultats satisfaisants, la pérennité, et l’impact sur le développement institutionnel sont étroitement corrélés aux modalités d’exécution (voir encadré 3). La capacité institutionnelle des entités d’exécution, leur autonomie, la coordination avec les ministères d’exécution lorsque l’exécution de sous-composantes est décentralisée aux wilayas, la continuité du personnel du projet, et la rapidité des décaissements contribuent tous à une exécution réussie.

84. Stratégie de gestion du portefeuille. Bon nombre des problèmes affectant l’exécution des projets ont trait au manque de familiarité avec les directives de la Banque sur la passation des marchés et la gestion financière. Au cours des dernières années, un certain nombre de séminaires spécifiques à un

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projet ont été organisés pour disséminer les pratiques performantes en matière de passation de marchés et de gestion financière. Un rapport analytique sur la passation des marchés (CPAR) vient également d’être complété et une Evaluation des responsabilités fiduciaires en matière de gestion financière (CFAA) est prévue pour l’ exercice budgétaire 2005. Les conclusions et mise en oeuvre de ces deux diagnostics clés devraient contribuer à améliorer la performance du portefeuille.

85. La Banque a réalisé une première revue de la performance du portefeuille-pays (CPPR) à Alger en février 2003, afin de remédier aux facteurs systémiques affectant la qualité du programme de la Banque en Algérie. La mise en oeuvre du plan d’action qui a résulté de l’exercice CPPR devrait aboutir à une réduction des engagements à risque de 55 pour cent à moins de 33 pour cent en juin 2003. Les principaux facteurs ayant affecté l’efficacité de l’exécution du programme, mis en lumière par le CPPR, sont: (i) l’ insuffisance de préparation du projet à exécuter; (ii) l’insuffisance de capacité et de familiarité aux procédures de la Banque; (iii) l’insuffisance de communication et coordination à la fois entre la Banque et le Gouvernement et au sein du Gouvernement; (iv) une supervision de projets manquant parfois de l’ intensité requise; (v) les fréquents changements au niveau du personnel du projet (y compris au sein de la Banque); et (vi) l’accent porté aux intrants et extrants plutôt qu’aux résultats et à l’impact souhaités.

86. Pour remédier à ces facteurs, les recommandations du CPPR sont entre autres: (i) l’adoption d’un filtre de préparation du projet incluant une liste de critères à satisfaire dès les phases initiales de l’exécution du projet afin de garantir l’état de préparation du projet pour son exécution. Ces critères sont spécifiés en annexe et ont trait, entre autres, à la désignation du personnel clé des agences d’exécution, la formation, le plan de passation des marchés, le plan d’exécution; (ii) les efforts de renforcement des capacités au cours de la préparation du projet et les initiatives de formation continue au cours de l’exécution; (iii) les réunions trimestrielles entre l’unité de supervision (DGRFE) et toutes les autres entités impliquées (y compris la BAD et l’IGF) pour discuter des près de l’exécution et des contraintes éventuelles; (vi) le renforcement de la capacité de la DGRFE et des agences d’exécution à assurer le suivi et l’évaluation; et (v) veiller à préserver la continuité du personnel du projet en renforçant l’engagement et la motivation.

87. La Banque renforcera le recours à des filtres de qualité à l’entrée et état de préparation comme principaux instruments pour mieux évaluer l’état de préparation des projets et remédier aux problèmes récurrents des retards de l’entrée en vigueur et du très lent démarrage de la phase d’exécution. La Banque veillera aussi à expliciter, clairement et à l’avance, les conditions dans lesquelles elle sera prête à soutenir un effort. Elle précisera les modalités et les étapes de préparation de projets et apportera un appui aux équipes de contre-partie chargées de la préparation de projets. Lors de la supervision, la Banque intensifiera ses efforts afin d’améliorer l’exécution du projet, le renforcement de la capacité institutionnelle et l’impact de développement des opérations de prêt de la Banque. Dans ce contexte, la Banque continuera à mettre l’accent sur le renforcement de la capacité institutionnelle pour l’atténuation des risques sociaux et environnementaux. Le principal instrument à cet effet sera le décret d’évaluation d’impact environnemental révisé dans le cadre du Projet de lutte contre la pollution industrielle. La Banque se servira également des évaluations de la performance environnementale du pays et de la formation pour renforcer les procédures de sauvegarde de l’Algérie et les aligner sur celles de la Banque.

88. La collaboration au niveau de la gestion du portefeuille s’intensifiera entre la Banque et le pays par le biais de revues participatives régulières de la performance du portefeuille-pays. Ces revues seront menées selon des approches orientées sur les résultats afin d’aborder les problèmes systémiques et de remédier rapidement aux enjeux spécifiques au projet. La Banque veillera aussi à ce que le soutien technique et consultatif soit assuré au cours de la supervision du projet. Des références et normes seront arrêtées pour évaluer l’efficacité des procédures et processus (à la Banque et en Algérie) liés au programme financé par la Banque. Bien qu’une gestion intensive et étroite du portefeuille se poursuivra depuis Washington, il est prévu que le bureau de la Banque à Alger, ouvert en janvier 2002, soit

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progressivement renforcé pour jouer un rôle de plus en plus important dans la gestion du portefeuille, l’exécution du programme, et la poursuite d’ un dialogue étroit et continu avec l’Algérie. A l’avenir, le bureau renforcera ses activités de partage de l’information, y compris une plus grande dissémination des rapports et une plus grande interaction avec la société civile.

C. Rétrospective de la SFI

89. L’Algérie est devenue un membre de la SFI en 1990. Au début des années 90, la situation du pays sur le plan de la sécurité et sur le plan politique ainsi que l’absence d’engagement du Gouvernement à libéraliser l’économie n’étaient pas de nature à attirer les investissements de la SFI à travers des partenaires locaux ou étrangers. Le premier investissement de la SFI en Algérie a eu lieu pendant l’Exercice budgétaire 1993—un prêt de 10 millions de $EU à Hélios, une compagnie pétrochimique. A la fin de l’Exercice budgétaire 1999, le portefeuille total de la SFI en Algérie ne représentait que 7,7 millions de $EU, dont un prêt non remboursé à Hélios de 4,7 millions de $EU et deux prises de participation dans le secteur financier—Arab Banking Corporation d’Algérie (2 millions de $EU), et Société générale d’Algérie (1 million de $EU). Les activités de la SFI en Algérie se sont intensifiées considérablement à la suite des améliorations de l’environnement politique, sur le plan de la sécurité et macro-économique et des efforts rapides du Gouvernement pour libéraliser l’économie au tournant du millénaire. Au 30 avril 2003, le portefeuille net de la SFI engagé en Algérie est de 58,6 millions de $EU. Les investissements comprennent une garantie de 20 millions de $EU d’un mécanisme de renforcement commercial, et un prêt de 35 millions de $EU à la première cimenterie privée en Algérie (Cimenterie d’Algérie). Bien que la SFI n’ait pas approché le potentiel du marché comme l’indique la taille de l’économie, ceux-ci sont les plus gros investissements de la SFI en Algérie jusqu’à présent et ils démontrent qu’il est possible d’avoir des activités à plus grande échelle. Le portefeuille de la SFI a eu de bons résultats. La position compétitive de la SFI et son avantage comparatif en Algérie demeurent solides en raison du risque dont le pays fait état. Au cours de la dernière période du CAS, plusieurs travaux analytiques et une assistance technique ont été fournis au Gouvernement algérien et à la communauté des affaires dans les domaines du soutien aux PME, du climat de l’investissement, de la micro-finance, du financement au logement et du leasing.

D. Portefeuille et programme de l’AMGI

90. L’AMGI a facilité un montant total d’investissement direct étranger en Algérie estimé à 248,4 millions de $EU. Au début de l’exercice budgétaire2003, l’AMGI n’avait pas de portefeuille de garanties en cours en Algérie. Les projets qui ont bénéficié des garanties de l’AMGI dans le passé en comprennent une dans le secteur pétrolier et du gaz et une dans le secteur bancaire. Les investisseurs sont également intéressés par une couverture de l’AMGI dans des investissements dans le pétrole et le gaz, le secteur manufacturier et les télécommunications. L’Algérie peut également bénéficier des services en ligne de l’AMGI pour l’information des investisseurs, qui offrent un véhicule pour disséminer l’information sur le climat des investissements et les possibilités d’affaires dans le pays.

VI. LE PARTENARIAT ALGERIE – GROUPE BANQUE MONDIALE SUR 2004-06

A. Vue d’ensemble de la stratégie du Groupe de la Banque

91. Le Gouvernement Algérien s’est engagé dans un programme de réformes de grande ampleur afin d’accélérer la transition du pays vers la croissance et la prospérité. Ces réformes qui couvrent un vaste spectre de questions politiques, institutionnelles, économiques et sociales, sont complexes et doivent être soutenues dans le long terme afin de produire les résultats attendus par tous les acteurs de la société, et dont l’appui est nécessaire. L’objectif principal du Partenariat du Groupe de la Banque est d’appuyer ces réformes fondamentales au moyen d’un programme de travaux analytiques et de services de conseil, du

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renforcement de capacités institutionnelles en Algérie, d’opérations de prêt selon la demande du Gouvernement, de financement par la SFI, et/ou d’atténuation des risques à l’aide de prêts structurés, de produits de couverture du risque et de garanties. Sur la base des consultations tenues avec la société civile et des discussions avec le Gouvernement, l’Algérie a trois défis à surmonter pour son développement: (i) comment utiliser ses réserves de pétrole et de gaz pour le bénéfice à long terme de la population algérienne; (ii) comment créer la croissance et l’emploi dans les secteurs hors hydrocarbures pour, à la fois, bénéficier de la croissance de la population active au cours de la prochaine décennie et éviter les tensions sociales qui seraient provoquées par un accroissement du chômage; et (iii) comment assurer de meilleurs services de base de sorte que tous les Algériens soient en mesure de participer à une économie de marché au 21ème siècle et d’en bénéficier. Les priorités du Groupe de la Banque pour son appui stratégique reflètent ces défis: (i) appui à la stabilité budgétaire et à la gestion des recettes des hydrocarbures dans un cadre global de gestion des actifs et des passifs; (ii) appui à l’élimination des contraintes au développement des activités productives et, en particulier, à la croissance du secteur privé, notamment celles qui affectent le climat des affaires, les PME, le secteur financier et le développement de l’infrastructure; et (iii) appui aux efforts du Gouvernement pour élaborer et mettre en oeuvre une stratégie améliorant la fourniture de services de base tels que l’alimentation en eau, le logement, l’éducation, la santé, la gestion des déchets municipaux, et la protection sociale pour répondre aux besoins essentiels de sa population.

B. Eléments entrant dans la formulation de la stratégie

92. En l’absence d’une enquête auprès de la clientèle et d’une évaluation par le Département de l’évaluation rétrospective des opérations (OED) de l’efficacité de la Banque en Algérie, la stratégie du Groupe de la Banque se fonde sur: (i) l’expérience acquise récemment dans l’assistance du Groupe de la Banque à l’Algérie, dont l’expérience de la SFI comme investisseur et conseiller; et (ii) les préoccupations de nombreux algériens et algériennes exprimées lors des consultations tenues par le Groupe de la Banque tout au long de 2001-2003 (voir l’encadré 4). La stratégie de coopération du Groupe de la Banque est également étayée par les Objectifs du Développement pour le Millénaire comme cadre de référence en alignement sur les priorités du Groupe Banque mondiale.

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Stratégie de création de croissance et d’emploi de l’Algérie

Pérennité budgétaire

Cadre de GAP incluantla gestion de la volatilitédes prix pétroliersAmélioration de l’efficacitéde l’Etat * Gestion dépenses publiques* Réformes au niveau de la

passation de marchés

Amélioration duclimat des affaires

Stabilité politique Réforme du cadre incitatif et réglementairePrivatisationParticipation privée* Services financiers* Énergie, Transport, TIC

Amélioration de la fourniture des services publics

Développement humainHabitat et eauProtection socialeDéveloppement ruralGestion ressources naturelles

Principes stratégiques du Groupe de la Banque mondiale

Sélectivité Approche programmatique Partenariats et dialogue

OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT POUR LE MILLENAIRE

Priorités du Groupe de la Banque mondiale Biens publics globaux

93. Leçons de la stratégie de coopération en cours du Groupe de la Banque. L’expérience acquise lors de l’exécution du CAS de 1996 et du programme intérimaire nous ont enseigné de nombreuses leçons.

• Le terrorisme qu’a connu l’Algérie, en particulier au début des années 90, a limité l’efficacité de l’appui de la Banque. Les préoccupations de sécurité ont restreint les voyages et les interactions étroites avec le client. Le manque de la présence de la Banque sur le terrain a limité son efficacité. En fonction de cette expérience, la Banque a établi un bureau de liaison à Alger en 2002 pour être plus proche du client et mieux appuyer la stratégie de développement du Gouvernement.

• L’appui de la Banque aux réformes doit intégrer les délais d’exécution des réformes - en prenant en comptes les différents facteurs générateurs d’ opposition, de blocage ou de retards - ainsi que de la capacité d’exécution de ces réformes. L’établissement éventuel d’un bureau renforcé dans le pays, au-delà du besoin de mieux comprendre les développements politiques et de mesurer la réceptivité aux réformes, pourrait aider à approfondir le dialogue avec les autorités algériennes et

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améliorerait l’efficacité du Groupe de la Banque à travers un programme d’assistance technique et de services consultatifs.

• D’une manière générale, l’Algérie n’a pas besoin des prêts de la BIRD, mais elle a besoin du savoir global et de l’expertise technique pour mener sa transition à une économie de marché. Il sera par conséquent crucial que la Banque mobilise une expertise de haut niveau si elle veut contribuer à la conduite de ces réformes et demeurer un partenaire important en Algérie. Si tel n’était pas le cas, le succès de la stratégie de coopération serait inéluctablement compromis.

• L’efficacité de la Banque dépend directement du niveau de son savoir et de son expertise. La Banque est plus efficace lorsqu’elle a à offrir une expertise crédible dont le client apprécie la valeur ajoutée, lorsqu’elle n’est pas dogmatique mais réceptive aux préoccupations des clients et lorsqu’elle accepte de servir le client plutôt que d’essayer de mener le programme de réformes du pays.

• L’efficacité de l’appui de la Banque dans le passé était également inversement liée aux mouvements des prix pétroliers. Il y a eu plus de réceptivité aux réformes pendant les années de baisse du prix du pétrole que pendant les années de hausse. Par conséquent, la Banque recentre aujourd’hui son dialogue et son soutien pour encourager le Gouvernement à isoler la gestion économique et le rythme des réformes structurelles des mouvements des prix pétroliers.

• La Banque doit améliorer et renforcer son dialogue avec le Gouvernement sur ses directives et responsabilités fiduciaires afin de réduire les délais et autres coûts de transaction en aidant les clients à développer des systèmes de contrôle efficaces pour maintenir l’intégrité et la conformités aux règles des dépenses publiques, des passations de marchés et de la gestion financière. Ce sont des domaines où le client considère la Banque comme un partenaire difficile et coûteux.

• La SFI doit également travailler plus étroitement avec les groupes locaux du secteur privé pour renforcer leur capacité et leur fournir du financement à terme.

94. Consultations et leur impact sur la formulation de la stratégie. Une série de consultations a été organisée pour recueillir les points de vue des différents acteurs de la société algérienne, sur les défis et les opportunités à moyen terme du développement en Algérie; sur les priorités de ce CAS; et sur l’appui du Groupe de la Banque (voir Encadré 4). Ces consultations ont donné aux participants la possibilité de mieux connaître la mission du Groupe de la Banque en Algérie et d’émettre des suggestions pour l’avenir. Les participants ont souhaité que leurs avis soient entendus et que ces consultations soient autre chose qu’une formalité bureaucratique du processus CAS. Ils ont critiqué ce qu’ils ont appelé « l’orthodoxie et le manque de compassion » de la Banque. Ils ont souligné le besoin de poursuivre ce dialogue sur les défis du développement de l’Algérie et le partenariat du Groupe de la Banque avec le Gouvernement algérien et la société civile sur une base plus régulière (voir Annexe II).

95. Le message prépondérant de ces consultations a été la demande de plus de communication et de concertation, tant au sein de l’administration qu’entre décideurs et société civile. Les représentants du secteur privé ont souligné le besoin d’avoir un climat d’investissement plus prévisible, et qu’ils soient davantage consultés sur les réformes clés affectant l’environnement des affaires. Les entreprises ont souligné l’importance « pour le Gouvernement de donner un signal clair sur son rôle » en réduisant le fardeau des régulations et des barrières administratives qui alimentent la corruption et augmentent le coût des affaires en Algérie, tant pour les entreprises privées que les entreprises publiques, et enfin la privatisation des entreprises publiques et des banques. Les problèmes liés au genre ont eux aussi été constamment soulevés. Les consultations ont également indiqué que les questions de qualité et de disponibilité de l’eau, de logement et les technologies de l’information et des communications, sont toutes prioritaires.

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C. Principes d’engagement stratégique

96. La stratégie d’appui du Groupe de la Banque s’appuiera sur les trois principes suivants: (i) une plus grande sélectivité dans les domaines d’ appui; (ii) une approche programmatique portant sur le transfert du savoir, le renforcement de capacités institutionnelles et l’amélioration des perceptions du marché envers l’Algérie; et (iii) le développement d’ un partenariat étroit de travail.

Vers une plus grande sélectivité

97. Le principe « d’engagement résolu du client » sous-tend à la fois la sélection des priorités stratégiques du Groupe de la Banque et leur exécution. La Banque se concentrera non seulement sur ce qui est important, mais aussi dans des domaines où le client est résolu à mener à bien les réformes nécessaires. En raison des sensibilités politiques, il conviendra de faire preuve de flexibilité, saisir les fenêtres d’opportunité là où et quand elles surviennent, et aller au rythme auquel le client est prêt à aller. En dernier ressort, la solidité et la pérennité des réformes dépendent de l’engagement du client et du soutien du grand public à ces réformes. Alors que la réussite requiert une stratégie arrêtée par le client, le rôle du Groupe de la Banque est d’aider à assurer le client que sa stratégie est une bonne stratégie et que les ressources du Groupe de la Banque sont déployées dans des domaines où il a un avantage comparatif pour apporter son assistance. Par conséquent, la sélectivité sera assurée par un engagement de la Banque dans un nombre restreint de domaines et une utilisation sélective de ses instruments d’ intervention.

Encadré 4: Consultations pour le CAS Les consultations sur le CAS de l’Algérie ont été organisées avec l’appuidu Gouvernement qui a indiqué depuis le début qu’il voulait être impliqué pour bénéficier du débat public sur les questions de développement aveclesquelles il se débat. Une première série de consultations a pris place enjanvier 2002. Elles ont couvert des consultations avec les autoritéscentrales, régionales et locales, le secteur privé, des associations et des ONG, les médias et les milieux universitaires. Des consultations sur lesproblèmes du développement rural se sont tenues en avril 2002, avec unelarge participation transversale des administrations locales et centrale, des agriculteurs, des organisations professionnelles, des banques, d’autresministères impliqués dans les zones rurales, des organisations de rechercheet des universités. Des consultations ont également été tenues en juin 2002sur les approches participatives du développement et l’intégration des aspects environnementaux et sociaux pour mieux documenter laformulation de la stratégie d’assistance. En particulier, des consultationsont été tenus avec des parties prenantes locales et des institutions bilatérales et multilatérales sur le Plan d’action national del’environnement. Le personnel de la Banque a également rencontré leSecrétaire général de l’ UGTA pour avoir son opinion sur la formulation dela stratégie.

Une deuxième série de consultations, qui comprenait des représentants des principales parties prenantes dans les secteurs des télécommunications, dulogement et de l’eau s’est tenue en décembre 2002 (télécommunications etlogement) et en janvier 2003 (eau). Le SFI et la Banque ont tenu une série de consultations avec des représentants du secteur privé et des institutionspubliques concernées chargés de promouvoir un climat d’investissementpropice à l’investissement privé. Ces consultations ont eu lieu pendant lapréparation de l’Evaluation du climat de l’investissement. Le Service-conseil pour l’investissement étranger (FIAS) a tenu compte dans sonrapport des préoccupations et opinions des investisseurs étrangersintéressés à investir en Algérie ainsi que de celles des investisseurs privés nationaux. Des consultations ont également été tenues avec les partenairesdu développement de l’Algérie.

D’autres consultations ont eu lieu en 2003 avec des milieux universitaires,des associations, les media et des leaders d’ opinion sur les contraintes structurelles et financières à la croissance en général. La Banque a préparéen consultation avec le Gouvernement le travail analytique nécessaire pourencourager un débat constructif sur la gestion de la volatilité des prixpétroliers et la création du cadre d’incitation nécessaire pour une stratégie de croissance menée par le secteur privé et la génération d’emplois. LeGouvernement a demandé que les consultations sur ses problèmes dedéveloppement social et urbain soient tenues après qu’il ait terminé son propre travail dans ce domaine, afin d’être en mesure d’avoir un débatfructueux sur les options et les opportunités pour les questions du secteursocial et urbain. Le Gouvernement a aussi demandé que les consultationsengagées par la Banque se poursuivent, notamment à l’ intérieur du pays et en zones rurales.

Source : Banque mondiale.

98. En fonction de ce principe, les priorités stratégiques du Groupe de la Banque seront regroupées en deux catégories correspondant respectivement à: (i) un niveau d’engagement de référence; et (ii) un niveau d’engagement élevé. Le niveau d’engagement dépendra de la réceptivité de l’Etat aux réformes et à leur mise en œuvre; et à chaque niveau d’ engagement correspondront un programme de services et travaux analytiques et de conseils, et un programme de financement

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99. Domaines d’intervention pour un scénario d’engagement de référence. En coopération avec d’autres bailleurs de fonds, le Groupe de la Banque appuiera à la formulation, par l’Etat, de programmes de réforme et des voies et moyens pour les mettre en oeuvre . La Banque développera son appui dans des domaines spécifiques lorsque des conditions favorables aux réformes se présenteront (´créneaux d’opportunité´). Il s’agira dans un premier temps des domaines où il existe actuellement une demande de la part de l’Etat pour un appui—gestion de la volatilité des prix pétroliers et pérennité budgétaire, appui aux réformes visant à mettre en place un environnement des affaires favorable, y compris un appui au développement du secteur financier et des TIC, et de la protection sociale. Dans le cadre de ce scénario, le Groupe de la Banque mettra l’accent sur les services et travaux analytiques, le conseil sur des mesures de politique économiques, le partage de savoir, des opérations de prêt ou des garanties limitées de la BIRD centrées sur le renforcement des capacités, les effets de démonstration, et la réduction de l’aversion du marché aux risques. Cet appui sera complété par les services de conseil et de financement de la SFI ainsi que par la mobilisation des ressources du WBI pour faciliter la compréhension et l’adhésion aux réformes.

100. Domaines d’intervention pour un scénario d’engagement élevé. Le Groupe de la Banque accélérera son engagement dans les domaines où le Gouvernement aura sollicité un appui, aura manifesté un solide engagement vis-à-vis des réformes, et démontré cet engagement par des actions concrètes. Dans le cadre de ce scénario, la Banque approfondira et élargira ses domaines d’engagement. Les services analytiques et de diagnostic se développeront alors en approches programmatiques afin de répondre aux demandes du Gouvernement dès que se dégagera une indication claire que le Gouvernement progresse effectivement dans la mise en œuvre des réformes fondamentales pour la croissance et la réduction de la pauvreté. Il pourrait s’agir, entre autres, d’un appui à la restructuration du secteur des entreprises publiques, y compris les réformes du secteur bancaire, la gestion du secteur public, la gestion de l’eau, et les réformes du système éducatif et de celui de la santé.

Approche programmatique

101. L’Algérie se trouve dans la phase initiale de sa transition vers une économie de marché. Dès lors, le programme de réforme du Gouvernement est très vaste et couvre un large domaine: politique, ordre public, reformes institutionnelles, réglementaires, économiques et sociales. Ces réformes sont de long terme par nature, et peuvent par conséquent être appuyées plus efficacement par une approche programmatique, avec des programmes pluriannuels au niveau national d’abord, suivis par des programmes aux niveaux décentralisés à mesure que le Gouvernement algérien mettra en œuvre sa stratégie de décentralisation. La capacité du Groupe de la Banque de renforcer les progrès du programme de croissance et de réduction de la pauvreté repose sur son appui aux réformes politiques et institutionnelles pour encourager une croissance globale, menée par le secteur privé, le renforcement des institutions et le développement social. La Banque propose le choix suivant d’instruments d’ intervention:

• Travaux d’évaluation et de diagnostic portant sur les principaux enjeux et défis de développement que doit relever l’Algérie, auxquels contribuerait WBI, et qui permettraient de sous-tendre le dialogue entre l’ Algérie et la Banque et de soutenir le processus de réforme.

• Services de conseils du Département de la Trésorerie de la Banque mondiale pour aider le Gouvernement algérien à renforcer ses capacités dans certains domaines de la gestion financière publique, tels que la gestion des actifs, la gestion de la dette publique, la gestion du risque, le financement des marchés de capitaux, les relations avec les investisseurs, et l’organisation et les opérations de suivi de marché et de post-marché (« middle-and back-office »).

• Nouveaux produits financiers de la BIRD. Les produits financiers susceptibles d’ être utilisés pour appuyer la stratégie de développement de l’Algérie comprennent: (i) les prêts classiques de la BIRD selon les besoins; (ii) l’intermédiation ou la garantie de transactions sur les produits

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dérivés à terme pour permettre au Gouvernement de mieux gérer le risque de fluctuations de taux de change ou de prix; (iii) une garantie s’appuyant sur une politique économique pour accompagner des recherches de financement par l’ Algérie sur les marchés internationaux de capitaux en vue de faciliter l’accès à ces marchés et en réduire le coût; (iv) des garanties partielles de risque pour aider le Gouvernement à attirer les investissements privés dans l’infrastructure, y compris l’octroi de garanties contre les risques politiques pour de nouveaux investissements directs étrangers éligibles, afin d’améliorer la perception du risque algérien par des investisseurs étrangers; et (v) l’assistance technique et financière ainsi que les services de conseil de la SFI. Ces instruments peuvent, par exemple, appuyer des investissements privés dans le secteur de l’eau, les concessions d’infrastructure et les améliorations portuaires. Les spécialistes du Département de la Trésorerie de la BIRD travailleraient en collaboration avec la région MENA et d’autres parties du Groupe de la Banque (SFI, AMGI, Département de financement et de garantie des projets de la Banque mondiale) et le Gouvernement pour aider à structurer, sur la base du coût et du risque, un portefeuille optimal de financement provenant de la BIRD, en tenant compte du portefeuille existant et des sources alternatives de financement.

Partenariat et dialogue

102. La Banque s’est efforcée de nouer des partenariats solides avec le FMI et d’autres partenaires de développement afin d’appuyer le programme de stabilisation et de réforme structurelle du Gouvernement (voir Annexe III). En raison des ressources limitées et du besoin de renforcer l’efficacité de l’appui au client, la Banque continuera à se concentrer dans les domaines où elle a un avantage comparatif. Au vu de l’importance de l’Accord d’association, et de l’assistance de l’UE, la Banque cherchera à renforcer son partenariat avec l’UE afin de tirer parti de l’avantage comparatif de chaque institution. Il y a déjà un arrangement clair entre la Banque et le FMI pour l’appui au programme de réforme de l’Algérie. Par exemple, la collaboration Banque-Fonds dans le PESF assurera une base de partenariat solide pour le diagnostic des problèmes du secteur financier ainsi que le suivi des progrès réalisés. La Banque prendra la tête du dialogue sur les questions sociales, structurelles et les évaluations fiduciaires, laissant au FMI les principales questions macroéconomiques et structurelles connexes (telles que le soutien à la gestion de la politique monétaire, le renforcement de la capacité de supervision de la Banque centrale, les réformes fiscales et tarifaires). Le PNUD mène l’appui à l’exécution des réformes du système judiciaire et de parité hommes-femmes et le suivi des progrès pour atteindre les ODM. Il a récemment conclu un partenariat avec la Banque et le Gouvernement en vue de l’évaluation du climat de l’investissement. La Banque jouera un rôle plus actif en établissant des partenariats avec des partenaires bilatéraux et autres partenaires du développement pour appuyer la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté en Algérie.

103. Les partenariats sont également essentiels pour le travail de la SFI car elle est toujours un investisseur minoritaire. La SFI continuera à travailler étroitement avec les investisseurs nationaux et internationaux dans des industries clés telles que l’infrastructure et le secteur financier pour faciliter de nouveaux investissements. La SFI travaillera étroitement avec les institutions financières locales pour aider à mobiliser le financement à long terme, p. ex., à l’aide de garanties partielles de prêts bancaires ou d’obligations. L’AMGI peut fournir des garanties non commerciales pour de nouveaux investissements directs étrangers en Algérie, y compris pour des privatisations. Les activités de la SFI chercheront à attirer l’investissement privé. Globalement, l’approche consiste à investir et/ou garantir des investissements dans des projets qui ont un rôle important de catalyseur, afin de mobiliser l’investissement prive supplémentaire.

104. Dialogue. Le dialogue et la communication du Groupe de la Banque doivent être considérablement renforcées sur la période du CAS avec les différents acteurs du développement. La Banque a accru ses interactions avec les différents niveaux de gouvernement, les média algériens, la société civile et la communauté des affaires pour établir des partenariats en vue du développement de

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l’Algérie. Les capacités de dialogue, de communication et de partage de connaissances du Groupe de la Banque seront accrues lorsque l’Algérie aura développé son Centre d’Apprentissage à Distance (CAD) au titre du Réseau mondial de formation à distance pour le développement (GDLN).2 Ce dernier, « un Réseau de Réseaux » sur les questions de développement est composé d’ organisations publiques, privées et non gouvernementales intervenant dans le domaine de la connaissance et du savoir. Il s’agit d’un réseau totalement interactif, d’ apprentissage à distance dont la vocation est de servir de dépositaire du savoir et de la connaissance touchant au développement. L’affiliation au GDLN augmentera fortement la capacité de dialogue et communication de la Banque en Algérie en facilitant pour un grand nombre de cadres gouvernementaux, de représentants du secteur privé, de membres de la société civile et d’autres acteurs de la société algérienne, l’accès à des activités d’apprentissage, de formation et de renforcement de capacité menées par le WBI. La Banque intensifiera également ses communications au cours de la période du CAS pour aider à mobiliser l’appui aux réformes par le biais d’une dissémination plus exhaustive des conclusions des travaux analytiques, et des partages d’expériences de pays ayant connu les mêmes changements structurels pour intégrer leur économie aux marchés mondiaux. Ceci se fera dans le cadre de séminaires, voyages d’étude, et d’une collaboration plus étroite avec les universités locales. Des membres de la société civile sont impliqués dans des initiatives de la Banque telles que le Conseil consultatif sur le genre, le Forum de développement méditerranéen et les Initiatives sur les Lois d’association dans le monde arabe. En outre, et en réponse aux messages reçus pendant les consultations du CAS (voir Annexe II), de la société civile et de la communauté des affaires et du Gouvernement, un effort particulier sera mené pour renforcer les échanges et communications du Groupe de la Banque grâce à un dialogue régulier avec les parties prenantes. La Banque continuera également de consulter des instituts de recherche, des groupes de réflexion, des organisations de femmes, sur les directions stratégiques des réformes, à l’instar de ce qui a été fait en matière de réformes structurelles et dans les secteurs du développement rural, de l’environnement, des TIC, de l’eau et du logement.

D. Priorités du Programme

105. Compte tenu du principe de sélectivité et des scénarios esquissés ci-dessus, le programme du Groupe de la Banque pour les exercices 04-06 comportera en priorité les activités suivantes (voir Tableau 4): (i) des travaux d´évaluation et de diagnostic; et (ii) un appui à la mise en œuvre des réformes sous forme de services de conseils, d’assistance technique, de mise à disposition d’ instruments d’atténuation des risques, d’octroi de prêts et de garanties flexibles, et, bien entendu, de concertation lors de la supervision du portefeuille en cours. La SFI complétera l’appui de la Banque en soutenant le développement du secteur financier et de la PME, la promotion de l’investissement privé dans les infrastructures, la poursuite et l’ accélération des privatisations, l’amélioration du climat des affaires et l’ atténuation des perceptions du risque pays par des investisseurs étrangers. En parallèle à des investissements directs sélectionnés, et s’appuyant sur les leçons tirées de l’expérience de la SFI dans d’autres économies en transition, la SFI concentrera ses efforts vers l’assistance technique et les services de conseil. Une attention particulière sera portée à l’appui aux PME dans le cadre du la facilité récemment établie de développement des entreprises en Afrique du Nord (NAED) (Encadré 2 de l’Annexe I), à l’appui à la privatisation dans le cadre du Mécanisme consultatif pour le secteur privé, la fourniture de services de conseils au Gouvernement sur des transactions spécifiques, et, enfin, à la réalisation d’études et travaux analytiques dans des secteurs tels que la micro finance, le logement, le crédit-bail (se référer à l’Annexe I). L’ensemble des activités d’appui de toutes les entités du Groupe de la Banque mondiale s’inscriront dans la perspective de conduire rapidement à des actions et mises en œuvre concrètes par les autorités algériennes, permettant ainsi d’engendrer des effets positifs, rapidement perceptibles et susceptibles, d’accélérer, par leur effet de démonstration, la dynamique de changement et de progrès en Algérie.

2 Le GDLN est un réseau mondial de classes interactives avec connexion multimédia à d’autres centres de savoir dans le monde.

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Travail d’ évaluation et de diagnostic 106. La Banque assurera son mandat d’évaluation et de diagnostic à travers une série de rapports économiques, tous faits en collaboration avec les homologues du Gouvernement et d’autres partenaires du développement, selon les besoins. Le but de cette démarche est double. Tout d’ abord, permettre à la Banque de demeurer à jour sur les derniers développement aux plans économique et social, s’acquitter de ses obligations d’analyse, et disposer des éléments permettant la poursuite d’ un dialogue approfondi avec le Gouvernement et autres parties prenantes sur le programme de réformes économiques, et en particulier les questions de croissance et de création d’ emplois. Ensuite, utiliser les services d’ études et d’ analyse du Groupe de la Banque pour accroître des capacités institutionnelles, améliorer la compréhension de certains points essentiels pour les réformes et aider le Gouvernement à préciser ses stratégies de réforme et renforcer ses capacités de mise en œuvre de telles stratégies (voir Table 4). Ce travail de diagnostic fournira aussi, tant au Gouvernement qu´à la Banque, une base pour déterminer les domaines dans lesquels une assistance financière serait requise afin de porter le niveau d’ assistance de la Banque à ceux recommandés par le Groupe de Travail de la Banque sur les Pays à Revenus Intermédiaires et la stratégie régionale de MNA (voir Tableau 4 pour une synthèse des travaux de diagnostic proposés sur les trois prochaines années).

107. La Banque a déjà engagé l’exercice de son mandat d’évaluation et de diagnostic, en réalisant en collaboration avec le Gouvernement algérien une étude sur la stratégie macroéconomique à moyen terme de l’Algérie visant à accélérer la croissance en maintenant la stabilité économique et sociale et en engageant la diffusion et la dissémination des conclusions de cette étude. Cette étude s’inscrit dans une série de travaux analytiques réalisés dans le cadre de la préparation du CAS. D’autres études de cette même série comprennent: une note de stratégie de développement du secteur privé ; une note de diagnostic sur le climat pour l’investissement direct étranger en Algérie (FIAS). Les conclusions de ces rapports ont conduit à l’élaboration d’une stratégie à deux volets—assurer une stabilité budgétaire pérenne et promouvoir un climat d’investissement favorable à la croissance à moyen terme. Sur les trois prochaines années, la Banque concentrera son dialogue et ses services de conseils sur la mise en œuvre des conclusions de ces études.

108. Dans ce contexte, la Banque concentrera ses travaux analytiques sur: (i) l’achèvement des activités essentielles de diagnostic (PER, CFAA, évaluation de la pauvreté, DPR); et (ii) le soutien, en collaboration avec le FMI, du programme de stabilisation macro-économique et à l’amélioration de la gestion des dépenses publiques; (iii) le soutien au développement du secteur financier (le Gouvernement a mis en place un comité de suivi au sein du Ministère des Finances (voir encadré 5) pour diriger les travaux sur le PESF qui ont démarré en début 2003). Les résultats du PESF vont permettre de mieux définir les domaines et formes de l’appui futur de la Banque pour le développement du secteur financier. La Banque assistera également le Gouvernement à définir et mettre en place des mesures renforçant l’efficacité des mécanismes de lutte contre le blanchiment d’argent.

Tableau 4: Composantes du travail analytique, des services conseils, et d’opérations de prêts pour 2004-06

EB04 EB05 EB06

Suivi économique et social Suivi économique et social Suivi économique et social Revue des dépenses publiques/ PESF

PESF Revue de la politique de développement

Suiv

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agno

stic

Evaluation de la pauvreté Activités de suivi au PESF Activités de suivi au PESF

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Revue politiques sur le Genre CFAA Activités de suivi sur la pauvreté et le genre

Dialogue sur le DH Etude sur la réforme des retraites et de l’assurance

Réforme du secteur public

Stratégie de développement rural Stratégie de financement de l’éducation

Stratégie de gestion des ressources en eau

Stratégie de financement du secteur de la santé

Activités de suivi sur le DH

Stratégie du marché de l’habitat Evaluation environnementale Evaluation a mi-parcours du CAS

Environnement juridique des entreprises

• Appui à la pérennité budgétaire

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du climat des affaires • Appui à la fourniture

des services de base

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Appui au développement des TIC

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développement spécifique à un pays, avec partage des coûts entre le Gouvernement, la Banque, et d’autres donateurs sera décidé sur la base des demandes du Gouvernement et du résultat de la mise en oeuvre de la réforme dans le cadre du scénario de référence

Un nombre de Partenariat de développement spécifique à un pays, avec partage des coûts entre le Gouvernement, la Banque, et d’autres donateurs sera décidé sur la base des demandes du Gouvernement et du résultat de la mise en oeuvre de la réforme dans le cadre du scénario de référence

Un nombre de Partenariat de développement spécifique à un pays, avec partage des coûts entre le Gouvernement, la Banque, et d’autres donateurs sera décidé sur la base des demandes du Gouvernement et du résultat de la mise en oeuvre de la réforme dans le cadre du scénario de référence

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Encadré 5 : La focalisation du PESF Le PESF est mené conjointement avec les autorités algériennes. Il s’agit: (i) d’identifier les risques et les vulnérabilités du système financier et leurs interactions avec la macroéconomie; (ii) d’évaluer la performance du système financier à l’appui dela croissance économique; et (iii) d’évaluer les normes principales du secteur financier et les implications pour la stabilité du système financier et le développement. En particulier :

Le PESF portera sur les conditions et perspectives financières du secteur bancaire, en analysant les résultats des efforts passéspour recapitaliser et restructurer les banques du secteur public, en discutant le besoin d’une restructuration supplémentairefinancière et opérationnelle de ces institutions et en examinant les opérations et les conditions financières des nouvellesbanques privées et de leurs liens avec les groupes d’affaires locaux. L’objectif principal du PESF sera d’améliorer l’efficacitéopérationnelle des banques au niveau de la gestion du crédit et du risque financier et du suivi du crédit et du recouvrement desprêts ainsi que du renforcement de la gouvernance des entreprises et d’assurer des relations à armes égales avec leGouvernement et les groupes d’affaires dominants. Plusieurs options seront mises en avant pour la restructuration et laconsolidation futures du secteur bancaire, couvrant les mérites et les inconvénients de modalités de « jumelage », la privatisation des banques publiques, et la séparation des banques privées des parties prenantes et des groupes d’affairesdominants. La deuxième focalisation du PESF sera sur le fonctionnement du marché des obligations publiques et sur la gestion de la dettepublique plus généralement. Cette composante portera sur des questions telles que des techniques d’émission utilisées par lesautorités algériennes, la structure du marché obligataire en termes de la taille des émissions, benchmarking et liquidité, le degréde concurrence entre principaux courtiers et le rôle des investisseurs institutionnels et autres sur le marché. Le PESFcomportera des propositions pour renforcer l’efficacité du marché primaire et améliorer la liquidité du marché secondaire. En ce qui concerne le développement des marchés des capitaux, le PESF fera état des développements récents dans lefinancement au logement, en portant son attention sur l’adéquation du marché primaire pour initier et instruire des prêts au logement, les initiatives pour développer un marché hypothécaire secondaire et l’état actuel du cadre juridique et judiciaire quisoutient les opérations de financement au logement. Le rapport d’évaluation comportera des recommandations pour renforcer l’efficacité et la performance des institutions et des marchés du financement au logement. Un examen des compagniesd’assurance et d’autres investisseurs institutionnels sera également entrepris. L’accent sera mis sur la structure et la performance des compagnies d’assurances, leur régulation et supervision, et leurs perspectives futures. L’évaluation porteraégalement sur le rôle des institutions de sécurité sociale dans les obligations publiques et autres marchés financiers. Des propositions seront faites pour renforcer la régulation et la supervision et intensifier la contribution des investisseursinstitutionnels au secteur financier et au développement économique du pays. Les développements récents dans les systèmes de paiement, portant sur l’adéquation de facilités de paiement disponibles, et surles questions légales et réglementaires seront également examinées. L’objectif est de recommander des réformes pourrenforcer l’efficacité et le caractère approprié des systèmes de paiement.

Le PESF examinera également les implications de l’accumulation et des fluctuations des recettes des hydrocarbures sur lesecteur macroéconomique et financier et examinera les questions portant sur la formulation d’une stratégie d’épargne et l’usage éventuel des modalités internationales de protection contre le risque. Une analyse de la performance du secteur, faisant la distinction entre entreprises publiques, grosses entreprises et PME seraégalement réalisée. Le PESF fera état de la condition financière du secteur des entreprises et de sa vulnérabilité auxchangements futurs du taux de change et du niveau des taux d’intérêt et discutera des problèmes d’accès des PME aux servicesfinanciers. Des propositions seront faites pour l’amélioration des politiques dans ce domaine, y compris la promotion deréseaux efficaces d’information sur le crédit et de divers types de registres.

109. Une autre composante importante des travaux d´évaluation et de diagnostic consistera à renforcer la base de connaissances et la compréhension des politiques et programmes de développement humain et de systèmes d’assurance sociale. Outre le dialogue sur les questions de politiques sectorielles, l’ une des tâches prioritaires sera, comme souhaité par les autorités algériennes, de revoir l’ ensemble des programmes actuels de protection sociale pour mieux harmoniser les instruments de protection sociale (réduction, atténuation et affrontement du risque) avec les risques sociaux et les mécanismes (publics, privés, informels) de couverture de ces risques. Dans ce contexte, le travail de diagnostic portera sur: (i) l’évaluation de l’impact de politiques actives du marché du travail (programmes de formation

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professionnelle, de subventions salariales, de travaux publics et de micro-finance) afin de déterminer quels programmes devraient être ajustés et étendus et quels programmes devraient être progressivement éliminés; (ii) l’examen des programmes actuels d’assistance sociale pour identifier les insuffisances éventuelles de couverture et les redondances; et (iii) la définition d’un programme de réformes du système actuel d’assurances (retraites, incapacité et décès, santé et chômage) pour réduire les taxes salariales qui freinent la création d’emplois.

Services de conseil , assistance technique, garanties de risque partiel et autres produits de gestion financière et de gestion du risque, et opérations de prêt flexibles de la BIRD

110. L’appui du Groupe de la Banque aux mises en œuvre sera limité et sélectif dans le cadre du scénario de base. En conformité avec les demandes formulées par les autorités algériennes, il se concentrera principalement sur les réformes visant à: (i) accroître la stabilité budgétaire, y compris l’assistance à la gestion des passifs et des actifs publics; (ii) améliorer le climat de l’investissement, à travers la fourniture d’assistance technique, de produits de gestion financière et de gestion des risques pour aider à réduire la vulnérabilité des finances publiques et pour encourager la participation privée dans les secteurs des finances, du transport, de l’eau, du logement et des TIC; et (iii) appuyer les programmes de protection sociale. La SFI complètera l’appui de la Banque en soutenant le développement du secteur financier et des PME, la promotion de l’investissement privé dans l’infrastructure, et les efforts de privatisation du Gouvernement.

Renforcement de la stabilité budgétaire et de l’efficacité gouvernementale

111. Stabilité budgétaire. A la demande du Gouvernement algérien, a Banque continuera de soutenir les autorités et institutions algériennes dans la poursuite du renforcement du cadre budgétaire, afin de mieux gérer la volatilité et d’assurer la stabilité budgétaire à moyen et à long terme. A cette fin, une approche en trois volets est proposée:

• Découpler les dépenses publiques des mouvements à court terme des prix pétroliers et formuler et mettre en œuvre une stratégie pour réduire les risques résultant de la volatilité des recettes budgétaires des hydrocarbures à travers: (i) l’ancrage du cadre budgétaire à un indicateur qui ne soit pas affecté par les changements à court terme des recettes des hydrocarbures, tels que le déficit budgétaire primaire hors hydrocarbures, mesuré comme ratio au PIB hors hydrocarbures ; et (ii) la mise en œuvre d’un plan de dépenses pluriannuel, reposant sur un cadre de dépenses à horizon mobile sur le moyen terme; et (iii) le recours à une combinaison équilibrée de prêts structurés et de produits de protection contre le risque selon un cadre adéquat de gestion des actifs et des passifs.

• Assurer la stabilité du déficit budgétaire hors hydrocarbures sur le moyen et le long terme. Les principales options qui sont discutées avec le Gouvernement pourraient comprendre: (i) la mise en application d’une stratégie d’épargne, en prévision de l’épuisement, dans le long terme des recettes budgétaires des hydrocarbures et des futurs recours concomitants au budget; (ii) la mise en œuvre d’une politique budgétaire reposant sur une perspective à moyen terme, en vue de maintenir le déficit primaire hors hydrocarbures au-dessous d’un seuil acceptable, tout en épargnant les excédents des recettes budgétaires des hydrocarbures pour l’avenir. Une estimation prudente du « flux permanent des revenus des hydrocarbures » pourrait donner un repère pour ce seuil; et (iii) la gestion de l’épargne constituée par les recettes des hydrocarbures dans le contexte d’une stratégie active de gestion des actifs et des passifs, destinée à réduire le risque pour les finances publiques. Suite à une évaluation et un diagnostic, un plan d’action prioritaire serait établi pour structurer un portefeuille durable d’actifs et de passifs qui pourrait comporter le retrait de dettes étrangères chères et la gestion des produits des hydrocarbures.

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• Renforcer la transparence des comptes budgétaires et le rôle du budget comme instrument de

gestion macroéconomique sur le moyen terme. La Banque pourrait aider à moderniser la préparation et la formulation du budget, en particulier en: (i) aidant à établir un cadre intégré du budget, comprenant un budget unifié, à horizon mobile sur de multiples années; (ii) encourageant des réformes favorisant la transparence à l’aide d’une couverture complète de tous les comptes budgétaires et de dépenses dans le budget; et (iii) assistant les autorités dans la consolidation, l’évaluation et le suivi des passifs éventuels du secteur public.

112. Outre le soutien à la stabilité budgétaire sur les deux à trois prochaines années, les services du Trésor de la Banque mondiale fourniraient à la demande du Gouvernement algérien des services de conseil pour l’aider à renforcer sa propre capacité dans des domaines particuliers de la gestion des finances publiques tels que la gestion des actifs, la gestion de la dette publique, le financement à travers les marchés de capitaux, les relations des investisseurs et l’organisation et les opérations de suivi de marché et de post-marché. Plus concrètement, en fonction de l’évaluation des besoins et en complément et coordination avec d’autres appuis actuellement fournis par d’autres sources (par exemple, le FMI, la Banque de France, la Banque de Belgique), les services de conseils du Trésor offriraient un appui dans les domaines suivants :

• Gestion des actifs. Cette assistance comporterait: (i) une assistance technique pour aider à renforcer tous les aspects des pratiques d’investissement et de gouvernance avec la gestion des risques opérationnels et de marché dans les réserves officielles, les fonds de pension et/ou les réserves « d’héritage » telles que les fonds pétroliers; (ii) le renforcement de la capacité dans tous les aspects de la gestion des réserves officielles, via le Programme en cours de conseil et de gestion des réserves du Trésor de la Banque mondiale (PCGR); et (iii) le transfert du savoir sur la structuration des actifs financiers qui aiderait à gérer les risques inhérents aux finances publiques.

• Gestion de la dette publique. Cette assistance comporterait: (i) l’accès aux marchés de capitaux et le financement de l’exécution des transactions; (ii) l’exécution d’une évaluation détaillée de la gestion de la dette publique conformément aux Directives en matière de gestion de la dette publique récemment développées avec le FMI, pour aider à identifier les besoins prioritaires nécessitant des améliorations dans ce domaine; (iii) une assistance technique à la gestion de la dette publique pour aider à renforcer la capacité et atteindre les objectifs en ce qui concerne le coût et le risque; (iv) une assistance technique à la gestion des actifs et des passifs, avec un axe particulier sur la formulation et l’exécution de stratégies pour mesurer et atténuer le risque du taux de change, du taux d’intérêt et le risque de produit dans les finances de l’Etat; et (v) une assistance technique à la formulation et l’exécution d’un programme de financement public dans les marchés internationaux, comprenant l’assistance avec les processus et les relations des agences de cotation, la formulation d’une stratégie de financement durable, la gestion des relations bancaires, les relations des investisseurs, la gestion de suivi de marché et de post-marché.

113. Gouvernance. Le Gouvernement continue de travailler sur la réforme de son secteur public et sur la stratégie d’amélioration de la gouvernance, et n’a pas encore demandé l’appui de la Banque, à l’exception des procédures de passations de marchés publics et de la modernisation des procédures budgétaires. Par conséquent, l’appui de la Banque portera sur les éléments suivants sur les trois prochaines années: (i) la mise à exécution des recommandations de la Revue d’évaluation des passations de marchés (CPAR), réalisée en janvier 2002, avec l’appui constant du Gouvernement; et (ii) une assistance technique dans les domaines de la gestion des dépenses publiques et de la gestion de l’information à travers la supervision du projet en cours de modernisation des processus budgétaires. Une évaluation des responsibilities fiduciaries en matière de gestion financière (CFAA) est prévue pour l’exercice budgétaire 2005. Le Gouvernement et la Banque ont récemment entamé les travaux de

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comptabilité et d’audit qui fait partie du Rapport sur la conformité aux normes et codes (Review of the Observance of Standards and Codes, or ROSC) afin d’améliorer et renforcer la qualité des données financières au sein des entités publiques (banques, companies d’assurances, et autres large entités). Ces travaux et leurs recommendations aideraient à formuler un programme de réformes et un plan d’action pour leur mise en œuvre dans le futur.

Améliorer l’environnement des affaires et encourager la participation du secteur privé

114. Le Groupe de la Banque s’appuiera sur les résultats des notes sur la stratégie de développement du secteur privé et la note de diagnostic sur le climat pour l’ investissement direct étranger en Algérie (FIAS) pour sous-tendre son dialogue avec l’ Algérie et ses services de conseil pour la promotion d’ un environnement des affaires favorable à la croissance à moyen terme (voir annexe 1 sur les recommandations faites). Sous réserve d’un accord avec le gouvernement sur des domaine précis d’ appui de la Banque, le Groupe de la Banque continuera d’appuyer le programme de réforme visant à favoriser le développement des activités productives et, en particulier, le développement du secteur privé en Algérie. Cet appui s’articulera autour des mesures et initiatives visant à: (i) encourager et accélérer la privatisation/restructuration des entreprises publiques; (ii) accélérer la réforme du système bancaire, (privatisation des banques et développement des marchés financiers); et (iii) encourager la participation du secteur privé dans les services d’infrastructure. Il ne sera pas facile d’attirer les investisseurs privés étrangers en Algérie en raison des perceptions du marché concernant le risque politique de l’Algérie et l’aversion globale au risque pour les marchés émergents. Il faudra structurer de manière très pragmatique les formules de privatisation en tenant compte de la situation du marché. Le Groupe de la Banque peut jouer un rôle très important dans ce domaine à l’aide d’un ensemble d’instruments d’atténuation du risque qu’il pourrait offrir à l’Algérie, de conseils sur les notations, de garanties de risque partiel, et l’ approfondissement des échanges, contact et dialogue avec les syndicats sur les aspects positifs des privatisations et de plus généralement de la participation du secteur privé.

115. La SFI a fourni un appui technique au Gouvernement algérien et au secteur privé. Par exemple, le nouveau dispositif de développement des entreprises en Afrique du Nord récemment établi à Alger a pour objectif d’aider les PME à développer des compétences commerciales, à recevoir une formation à la gestion et à accroître leur accès au financement. La SFI négocie également un accord consultatif global sur la privatisation avec le Ministère de la Participation et de la Promotion de l’Investissement. A l’aide du dialogue de politique et de services consultatifs, le Groupe de la Banque continuera par conséquent à appuyer le programme de réforme pour renforcer l’intégration de l’Algérie dans les marchés mondiaux et pour améliorer la compétitivité. L’Accord d’association entre l’UE et l’Algérie offre une opportunité unique à cet égard.

116. Le Groupe de la Banque continuera à appuyer le développement du secteur financier, composante majeure du programme de réformes du Gouvernement et domaine prioritaire du Gouvernement pour l’appui de la Banque. Concrètement sur les trois prochaines années, l’appui du Groupe de la Banque portera sur l’exécution des recommandations du rapport du PESF basé sur les demandes spécifiques du Gouvernement. Outre les domaines prioritaires émergeant du PESF, la Banque continuera à appuyer le Gouvernement à l’aide des deux projets en cours d’assistance technique au développement du secteur privé―le Projet de modernisation de l’infrastructure du système financier et le Projet d’assistance technique pour le développement du crédit hypothécaire.

117. La SFI a aidé à développer la plupart des nouvelles institutions privées dans le secteur financier avec des investissements de portefeuille dans deux banques commerciales, une banque d’investissement et une compagnie de leasing. La SFI devrait appuyer la réforme des banques publiques avec des prêts et des prises de participation dans la privatisation et l’attraction d’un solide partenaire technique pour l’une des banques publiques. Au titre des réformes destinées à développer les marchés de capitaux, la Banque soutient le développement du système de financement au logement à l’aide d’un prêt de 5,5 millions de

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$EU sur trois ans, le Projet d’assistance technique pour le développement du crédit hypothécaire qui a été approuvé en juin 2002. Le projet soutient le développement de l’environnement habilitant pour le bon fonctionnement d’un marché de prêt hypothécaire au moyen de (i) la réforme du cadre juridique et administratif pour faire appliquer les droits de propriété, l’efficacité du gage hypothécaire, et les systèmes de titre de propriété et de registre; (ii) assistance technique stratégique adaptée aux besoins de banques ciblées et d’autres institutions financières apparentées; et (iii) formation du personnel bancaire pour acquérir les compétences professionnelles requises. Le marché hypothécaire pour lequel une étude a été financée par un fonds fiduciaire de la SFI est en cours. La micro finance et le secteur des assurances pourraient également fournir des opportunités à la SFI pour introduire de nouveaux produits.

118. Faciliter la participation du secteur privé dans l’infrastructure. L’appui de la Banque à l’infrastructure sera axé sur le secteur du transport urbain, les services d’eau et d’assainissement, le logement, l’énergie, et les TIC. La Banque continuera à appuyer la modernisation du secteur du transport par le biais du Projet, en cours, d’assistance technique au transport (8,72 millions de $EU) qui a été approuvé en août 2001. Le projet appuie la formulation de politiques de transport, de plans directeurs pour les ports et le transport routier, un programme détaillé pour moderniser la compagnie ferroviaire et les services consultatifs, et éventuellement des garanties pour appuyer la promotion de mécanismes de concession concernant principalement le port de Djendjen, le métro d’Alger et les aéroports. L’infrastructure est un autre domaine où l’expertise de la SFI est nécessaire et qui offre un potentiel important.

119. Le développement de concessions de transport est crucial pour les perspectives de croissance de l’Algérie. L’Algérie a besoin d’investissements directs étrangers et du transfert de technologie et des effets de démonstration apparentés, pour développer ses services clés d’infrastructure. Le Groupe de la Banque peut jouer un rôle majeur en réduisant le risque perçu par les investisseurs étrangers dans les dispositifs d’infrastructure, une fois que les autorités s’engagent dans la bonne voie sur le front des réformes. Ceci comprendrait l’usage du financement du Groupe de la Banque, des instruments consultatifs et d’atténuation du risque pour réduire les risques pour les investisseurs et améliorer les perceptions du marché. Les priorités pour cet appui pourraient inclure: (i) le métro d’Alger; (ii) un port à conteneurs près d’Alger; (iii) la construction de l’autoroute Est-Ouest de 1216 km; et (iv) la privatisation de l’industrie d’entreprises routières, les services d’autobus urbains, le transport aérien, les services portuaires et les services non essentiels de chemins de fer.

120. L’échec récent pour attirer un investisseur privé pour le régime de concession de l’aéroport d’Alger est un rappel clair que la réussite dans ce domaine comporte des conditions préalables. Le cadre de concession devrait être conforme aux normes internationales. La baisse des projets privés d’infrastructure dans le monde depuis 1997 préconise une approche plus commerciale des concessions de transport ainsi que des partenariats publics-privés pour financer l’investissement. Le Groupe de la Banque pourrait apporter un soutien appréciable à la conclusion de transactions en aidant le Gouvernement à financer sa part du partenariat et en accordant ses garanties de risque partiel. Le travail de la Banque sur l’Aide basée sur les résultats pourrait également guider le développement d’un projet pour régler les problèmes d’entretien routier dans les zones rurales où 70 pour cent des pauvres vivent et travaillent.

121. Encourager une transition à un développement dans l’infrastructure mené par le secteur privé pourrait amener la Banque à appuyer la construction de l’autoroute Est-Ouest. Le Gouvernement a initialement envisagé de recourir à des concessions privées. Toutefois, des problèmes allant des limitations de péage dans l’avenir proche et la prudence des investisseurs à propos d’un secteur qui n’a pas eu de bons résultats sur les dix dernières années, conjugués aux conditions actuelles sur le plan de la sécurité en Algérie, exigeront de démarrer la construction avec du financement extérieur traditionnel. Une fois que les quelque 300 km prévus sont en opération et que les péages sont progressivement augmentés, le financement privé de l’autoroute Est-Ouest pourrait devenir réalisable. La Banque pourrait

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appuyer et accélérer la construction de ce premier segment, ouvrant ainsi le chemin à des mécanismes privés qui utiliseront le cash flow généré par les sections de l’autoroute en opération dans le cadre de l’approche traditionnelle, pour développer les autres sections sans avoir recours aux deniers publics. Enfin, un projet d’assistance technique pour promouvoir les réformes de gestion au sein du Ministère des travaux publics conjugué à un solide programme de formation que la nouvelle direction semble vouloir introduire une meilleure gouvernance dans ce secteur critique.

122. La Banque continuera son soutien à la stratégie de réforme des TIC du Gouvernement au moyen : (i) du Projet de réforme des télécommunications et du secteur postal en cours (approuvé en l’EB00, 9 millions de $EU) qui fournit l’assistance technique requise pour exécuter les réformes des TIC de la première génération (établissant un nouveau cadre réglementaire du secteur postal et des télécommunications ; exécutant les politiques de libéralisation du marché – 2ème licence GSM attribuée en 2001, et troisième licence à venir prochainement; création d’Algérie Poste (AP) et appui institutionnel, Algérie Télécom et l’autorité de régulation (ARPT); privatisation partielle d’Algérie Télécom); et (ii) le Projet d’appui au développement des TIC proposé (EB05) qui a pour but d’appuyer les réformes de deuxième génération convenues avec le Gouvernement ; ces réformes signifient le renforcement du cadre réglementaire pour développer une société de l’information, transformer Algérie Poste (AP) pour permettre le commerce électronique ; appuyer des applications sélectionnées de e-gouvernement ; et soutien au développement institutionnel du Parc de la technologie d’Alger (services d’incubation, mécanisme d’incitation pour la recherche et le développement, formation aux TIC, renforcement de la capacité pour que les PME puissent utiliser les TIC dans la gestion de la chaîne de l’offre). La SFI pourrait éventuellement aider Algérie Télécom à se préparer pour la privatisation au moyen de financement et de conseils ou aider d’autres opérateurs privés à pénétrer le marché.

Améliorer la fournitures de services de base

123. Développer le capital humain et renforcer la protection sociale. La Banque continuera son dialogue avec le Gouvernement pour appuyer son programme de réformes de l’éducation, la santé et la protection sociale. En partenariat avec le Gouvernement, la Banque a préparé une revue des dépenses publiques dans les secteurs sociaux (EB02) et elle est prête à s’engager avec le Gouvernement pour renforcer l’efficacité et la qualité de la prestation des services publics dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la protection sociale et sur des problèmes de réforme sectorielle plus généralisés.

124. Dans l’eau et l’assainissement, la Banque doit renforcer son dialogue de politique avec le Gouvernement pour clarifier les priorités du secteur et préparer une stratégie de développement durable que le Groupe de la Banque appuierait à l’aide d’une série d’instruments. Ceux-ci pourraient comprendre: une assistance technique, un prêt d’investissement ou un mécanisme de garantie pour aider le Gouvernement à attirer le secteur privé pour qu’il aide à financer et gérer des segments spécifiques du secteur. Ce mécanisme aiderait à identifier et conseiller sur la viabilité de projets CET et de concessions. Des investisseurs étrangers ont déjà manifesté leur intérêt pour investir dans l’eau. Les services de la Banque et/ou de la SFI seraient cruciaux pour offrir le confort requis pour que cet intérêt privé se traduise par des investissements réels qui seraient avantageux pour le Gouvernement et les usagers. Il y a maintenant une fenêtre d’opportunités pour poursuivre activement le dialogue avec le Gouvernement sur le programme immédiat des réformes qui comprend: (i) la stabilisation des réseaux d’alimentation en eau en les réhabilitant pour réduire les pertes; (ii) la constitution en sociétés des services avec un niveau approprié d’autonomie financière et de gestion et une augmentation des niveaux de tarifs pour couvrir les coûts d’exploitation et l’entretien (O&M); et (iii) l’introduction du secteur privé dans l’O&M sous la forme de lease ou de contrats de gestion basés sur la performance. L’eau est un secteur où la SFI pourrait intervenir dans le financement de projets BOT ou de partenariats public-privé pour les systèmes existants dans les grandes villes ou dans des stations de dessalement de l’eau adéquatement structurées.

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125. Dans le logement, alors que l’appui à la réforme du financement du logement se poursuit à l’aide du Projet, en cours, d’assistance technique au logement, un programme plus vaste de réforme a été identifié et discuté avec les autorités dans le contexte de la préparation du CAS. La Banque appuiera ce programme en fournissant: (i) des services consultatifs pour aider à la formulation et l’exécution de plans d’action destinés à faire progresser les réformes stratégiques du secteur; (ii) une assistance technique et, si besoin en est, un soutien financier pour piloter des approches alternatives des réformes prioritaires pour la gestion des terres et un partenariat public-privé pour l’aménagement des terres; (iii) le développement du marché local de crédit hypothécaire; et (iv) l’assistance technique de la SFI et/ou des investissements pour aider à développer les institutions de financement hypothécaire.

126. Renforcement de la gestion des ressources naturelles. Une évaluation de la Banque du Plan d’action national pour l’environnement (PANE) a été discutée au Conseil d’administration en juin 2002 (Rapport # 22890-AL). L’évaluation proposait une stratégie pour appuyer l’exécution du PANE qui serait guidée par les principes de base de mise en œuvre de la Stratégie régionale de MENA et qui comportent les éléments suivants :

• Partager le savoir avec l’appui du Programme d’assistance technique pour la protection de l’environnement méditerranéen (METAP) pour renforcer la capacité institutionnelle locale pour comprendre les facteurs externes entre énergie, politiques des échanges, pauvreté et l’environnement; et (ii) incorporer les préoccupations environnementales dans les prêts stratégiques de fort impact dans l’eau et les eaux usées; les services municipaux au moyen du Projet de gestion des déchets solides prévu pour l’EB04; et le deuxième Projet d’emploi rural pour le Nord-Centre de l’Algérie (EB03).

• Améliorer l’efficacité et la gouvernance du secteur public et encourager l’investissement dans le secteur public dans des projets ayant des avantages substantiels pour l’environnement (eau et eaux usées, irrigation). Ceci sera réalisé à travers la prochaine stratégie opérationnelle de gestion des déchets solides (EB03), le Projet de gestion des déchets solides dans lequel la capacité des municipalités sera renforcée tant sur le plan technique que dans le domaine de la gestion financière et du recouvrement des coûts. Le Projet, en cours, de contrôle de la pollution industrielle (PCPI) aidera également à renforcer la capacité de gestion des institutions et agences environnementales.

• Encourager une stratégie de développement du secteur privé durable sur le plan de l’environnement au moyen de l’assistance technique prévue dans le cadre du METAP et du PCPI.

• Appuyer la formulation et l’exécution d’une stratégie de gestion de l’eau axée sur la qualité, la durabilité de l’usage des ressources, l’efficacité économique et l’équité. Ceci sera réalisé en utilisant la base de savoir du programme consultatif sur l’eau de la région; le dialogue en cours avec le Gouvernement sur sa stratégie de gestion de l’eau, et la stratégie agricole prévue (EB04).

• Renforcer la capacité du Gouvernement à harmoniser les politiques de sauvegarde environnementales et sociales avec les politiques de la Banque en développant un programme d’apprentissage structuré destiné à renforcer la capacité dans le pays en vue d’une intégration en amont des considérations environnementales dans les processus de planification et de décision.

Appui et engagement du WBI

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127. Etant donné que l’appui de la Banque à l’Algérie sur les trois prochaines années est principalement un partenariat de partage du savoir avec un solide élément de renforcement de la capacité, le rôle du WBI est très important. Les décideurs des politiques de l’Algérie ont besoin du savoir sur la façon dont d’autres pays ont relevé avec succès leurs défis de développement et se sont ouverts au monde. L’information sur la façon d’adapter les bonnes pratiques internationales aux circonstances de l’Algérie est cruellement requise. Dans ce contexte, le WBI travaillera étroitement avec les autres parties du Groupe de la Banque et le Gouvernement pour formuler et mettre en application une stratégie de savoir et de renforcement de la capacité pour l’Algérie. Il y a, déjà, par exemple, une demande pour un appui à la compagnie de gestion de l’eau nouvellement établie (Algérienne des Eaux, ou ADE). Le WBI engagerait le Gouvernement algérien sur les problèmes fondamentaux sur le moyen et le long terme liés à la gestion des ressources en eau, dont des questions de décentralisation, et le rôle du secteur privé. Il y a également une forte demande et la capacité d’institutions locales, en partenariat avec l’Institut de financement du développement du Maghreb arabe – Tunisie, de développer un programme d’apprentissage sur de multiples années pour appuyer la restructuration bancaire et la capacité de la Banque centrale.

128. Pour compléter le soutien à l’exécution de la Banque pour les domaines prioritaires de la réforme, le WBI utilisera son programme et ses cours existants pour renforcer la capacité d’exécution du Gouvernement. Le WBI cherchera à identifier et travailler avec les centres locaux de recherche/savoir pour renforcer la pérennité des efforts de partage du savoir. Le WBI appuiera activement la dissémination effective des conclusions du travail de diagnostic et de suivi. Il pourrait également appuyer un Centre GDLN en Algérie, si l’Algérie décidait d’adhérer à ce réseau. Ceci étendra l’accès de l’Algérie au savoir au moyen d’une formation par l’usage accru des services d’information basés sur le Web du WBI. Les aspects spécifiques du programme du WBI seront discutés et convenus avec le Gouvernement algérien.

129. Critères de soutien. Le programme du Groupe de la Banque sera très sélectif sur les trois prochaines années en fonction des demandes et des priorités du Gouvernement. Le Groupe de la Banque examinera ces priorités avec le nouveau Gouvernement à la suite des élections présidentielles d’avril 2004. Les critères suivants guideront les choix programmatiques du pays et détermineront l’entrée dans de nouveaux domaines d’engagement ou la sortie d’engagements actuels.

• Un lien à la réforme de politique. Il est essentiel de lier l’appui de la Banque aux principales priorités de développement du pays. Il sera particulièrement important de veiller à ce qu’il y ait un lien solide aux politiques appuyant l’établissement d’un environnement propice au développement du secteur privé, à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté.

• Appropriation clairement établie du Gouvernement. La Banque ne s’engagera que dans des domaines où il y a un demande clairement établie et des signaux concrets, et un accord avec le Gouvernement.

• Avantage comparatif du Groupe de la Banque. La Banque n’apportera son soutien que si elle a un avantage comparatif particulier au niveau des compétences techniques, des ressources, du pouvoir de convocation, ou de la capacité à mobiliser l’expertise internationale.

130. Accélération de l’engagement de la Banque. L’adoption du scénario à niveau d’engagement élevé de services analytiques et de conseils dépendra des progrès réalisés dans la mise en oeuvre des réformes envisagées dans le scénario de référence et de la demande du Gouvernement. En conséquence, et outre des critères d’appui susmentionnés, la Banque sera prête à accélérer son engagement en Algérie au-delà du scénario de référence actuel discuté dans le CAS si le Gouvernement et la Banque parviennent à un accord sur un approfondissement et élargissement des réformes. Dans un tel scénario, la Banque examinera la possibilité d’approfondir le diagnostic programmatique et les services de conseils à réaliser

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dans le cadre d’un Partenariat pour le développement du pays, dont le coût pourrait être partagé entre le Gouvernement, la Banque et d’autres bailleurs de fonds (voir Encadré 6).

131. Réduction de l’engagement de la Banque. Si la demande pour les services de la Banque venaient à faiblir, au cours de la période du CAS, la Banque réduirait son engagement au programme de référence discuté dans ce CAS.

132. Scénario de prêts. Le partenariat proposé entre le Groupe de la Banque et le Gouvernement de l’Algérie proposé dans cette stratégie de coopération présente le scénario de base pour l’engagement du Groupe de la Banque. Le scénario de base équilibre les demandes du Gouvernement de services du Groupe de la Banque avec ce que le Groupe de la Banque est en mesure de fournir en termes de ses propres ressources et de son avantage comparatif (Tableau 4). Etant donné l’amélioration de la position financière de l’Algérie et les perspectives à moyen terme pour les prix pétroliers, il n’y a pas besoin d’un programme de prêts allant au-delà de ce qui serait nécessaire pour fournir l’assistance technique et les services consultatifs. Par conséquent, il n’y a qu’un scénario de base et les prêts de la Banque ne devraient pas dépasser 100 millions de $EU par an, comprenant les instruments d’atténuation du risque. Les critères d’appui qui déterminent également les stratégies d’entrée et de sortie de la Banque sont discutés au paragraphe 125. Si les circonstances changent, ou si le Gouvernement demandera un soutien financier additionnel au-delà de ce qui est prévu dans le scénario de base, la Banque considérerait cette demande dans le contexte du Rapport d’évaluation du CAS proposé pour 2005.

Encadré 6: Partage des coûts pour le travail analytique et de suivi

Le travail de diagnostic et de suivi du Groupe de la Banque n’est pas tributaire des contributions financières directes du Gouvernement, à l’exception du rapport FIAS (où la contribution financière du Gouvernement a été payée par un fonds fiduciaire). Toutefois, le partage indirect des coûts par le Gouvernement (et dans certains cas d’autres partenaires tels que le PNUD) fait partie intégrante du travail de diagnostic et de suivi. Dans une large mesure, le travail analytique est induit par la demande du Gouvernement. Il n’y a pas de services analytiques et consultatifs indépendants ou ad hoc hormis ceux convenus avec le Gouvernement. Le Gouvernement identifie les institutions pertinentes et met en place des équipes de contrepartie pour travailler conjointement avec l’équipe du Groupe de la Banque. Cette approche a été adoptée pour les tâches uivantes:

ent. Le PNUD a financé une partie des

• Programme de relance économique du

• es équipes pour actualiser l’évaluation de la pauvreté de 1998.

s

L’évaluation du climat d’investissement où des équipes de différents ministères et organismes chargés de la promotion du développement du secteur privé ont pris part au travail et à l’exercice de validation pour les résultats de l’enquête sur le climat d’investissemcoûts de l’enquête. L’évaluation duGouvernement.

• L’examen des dépenses publiques des secteurs sociaux. Le Gouvernement et la Banque devraient former d

La contribution financière indirecte du Gouvernement est mesurée par les coûts directs associés au temps des équipes de contrepartie aidant les équipes de la Banque avec du travail de référence sur les questions examinées, offrant une compréhension du contexte politique et social pour des questions particulières examinées, préparant des ateliers et des séminaires, suivant les progrès des plans d’action de l’exécution (dans la plupart des cas ces programmes requièrent des discussions et des actions approfondies par différentes

arties de l’administration). p

Evaluation et suivi du programme du pays

133. L’efficacité de l’appui du Groupe de la Banque à la stratégie du Gouvernement peut être jugée en dernier ressort par les progrès de l’Algérie pour atteindre une croissance durable et pour réaliser les Objectifs de développement pour le millénaire (ODM). Etant donné les soubresauts de l’intervention du Groupe de la Banque en Algérie dans le passé, le manque d’un consensus national sur un programme de réforme et l’incertitude liée à la prochaine élection présidentielle, les perspectives pour démonter des résultats sont limitées sur le court terme. Le CAS cherche à conserver l’intervention du Groupe de la Banque et établit les bases d’une réforme accélérée dans le futur.

134. En raison des considérations de politique économique et de la nature induite par la demande du CAS, il est proposé d’avoir un simple cadre d’évaluation et de suivi basé sur les éléments suivants: (i) une

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évaluation par le Groupe assurance qualité (QAG) de l’impact du travail analytique sur les directions stratégiques du Gouvernement et l’exécution des conseils de politique; (ii) une évaluation de l’impact des services consultatifs ; cet impact serait facilement mesurable si le Gouvernement devait exécuter le cadre de gestion des passifs et des actifs proposé par exemple, ou utiliser les instruments d’atténuation du risque; (iii) une évaluation des progrès du pays basée sur le travail de diagnostic global de la Banque sur un Rapport d’avancement du CAS pendant l’EB05; (iv) des enquêtes auprès des clients menées pendant l’exécution du présent CAS pour obtenir l’opinion des clients sur l’efficacité de la Banque; et (v) la performance du portefeuille (avec l’exercice CPPR) qui présenterait au Gouvernement et à la Banque un bilan de l’exécution. Si les élections de 2004 mènent à un plus grand consensus sur le besoin de réformes accélérées et à une plus grande clarté sur le programme du Gouvernement, le Rapport d’avancement du CAS de l’EB05 donnerait une occasion d’élaborer un cadre basé sur des résultats plus probants pour le reste de la période du CAS.

VII. GESTION DU RISQUE

135. L’économie algérienne se heurte à de nombreux défis de développement et de risques émanant d’une série de sources internes et externes. Alors que la forte position extérieure de l’Algérie impacte positivement le risque de crédit sur le court et moyen terme, le faible engagement du pays aux réformes structurelles, les problèmes politiques et sociaux existants et la dépendance de l’économie des hydrocarbures, demeurent des facteurs de risque importants sur le long terme. Il y a dès lors deux grands risques associés au présent CAS.

136. Le premier risque, et le plus important, est que le Gouvernement pourrait diminuer davantage son engagement vis-à-vis des réformes pour raison d’opposition politique ou de satisfaction dérivée de perspectives favorables au niveau des prix pétroliers futurs :

• Avec les élections nationales prévues pour avril 2004, il y a une incertitude inévitable sur l’exécution soutenue du programme limité de réforme décrit dans le présent CAS. Il existe clairement le risque que le Gouvernement puisse ralentir l’exécution des réformes plus politiquement sensibles. Le Gouvernement a déjà retardé la discussion des rapports sur les réformes du secteur public et de l’éducation, les lois sur les hydrocarbures et sur la propriété terrienne en raison d’opposition politique. Les syndicats ont également organisé une grève générale contre le programme de privatisation du Gouvernement.

• Fortes pressions politiques pour assouplir la politique budgétaire de l’Etat et actuelles tensions sociales. Le Gouvernement est constamment assailli par les syndicats et d’autres parties prenantes pour dépenser les retombées actuelles du pétrole en faveur de programmes axés sur l’amélioration du bien-être et d’investissements publics à l’infrastructure et au logement. Les réserves offrent aux différents groupes d’intérêt une opportunité d’inverser la libéralisation des années 90 et de passer à nouveau à une stratégie de croissance menée par le secteur public. Le Gouvernement a été jusqu’à présent en mesure d’équilibrer la stabilité macro-économique avec les pressions pour stimuler l’économie au moyen d’une expansion budgétaire. Mais le risque demeure qu’avec les élections qui se rapprochent, il y aura plus de tentation à dépenser et mettre en danger la position budgétaire qui a difficilement restauré les équilibres macro-économiques au milieu des années 90.

• Des prix pétroliers et des niveaux de réserves internationales élevés peuvent amoindrir l’envie d’améliorer le climat de l’investissement pour attirer l’investissement étranger, maintenant que les réserves internationales augmentent et vont probablement continuer à augmenter au cours de la période du CAS. Des réserves internationales élevées et une année d’élection pourraient

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Stratégie de coopération avec l’Algérie

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également diminuer les pressions pour approfondir les réformes des secteurs des entreprises publiques et bancaire.

• Le Groupe de la Banque gère ce risque en portant l’accent sur les services analytiques et de conseil afin d’aider le Gouvernement à dégager un large consensus autour des réformes par le biais de la dissémination et de consultations axées sur les avantages des réformes, et ce sur la base des résultats obtenus en Algérie et ailleurs, et en appuyant la stratégie de protection sociale du Gouvernement. Dans la mesure où l’engagement élargi de la SFI au pays dépend de l’amélioration du climat de l’investissement, du programme de privatisation, et d’un investissement privé accru, le retour à l’instabilité ou l’annulation des réformes aurait un impact négatif sur le programme de la SFI. La SFI a l’intention de gérer le risque en aidant le Gouvernement à structurer des solutions acceptables sur le plan social au niveau des privatisations dans lesquelles la SFI est impliquée.

137. Le deuxième risque a trait aux risques financiers pour la Banque. Etant donné qu’il n’est pas prévu que l’Algérie ait besoin d’un important appui financier de la part de la Banque au cours de la période du CAS, le programme de prêts proposé est modeste et ira dans le sens d’un engagement de moins en moins important de la Banque au fur et à mesure de la réduction des obligations d’endettement extérieur de l’Algérie. A la fin de l’EB02 les engagements de la BIRD étaient de l’ordre de 1,3 milliard de $EU, alors qu’ils étaient de 2,1 milliards de $EU à la fin de 1996. Toutes les directives d’exposition de la BIRD sont actuellement satisfaites. Toutefois, la part du service de la dette de créditeur préféré dans le service total de la dette est proche du seuil de 35 pour cent des directives. Bien que les risques financiers pour la BIRD soient limités dans le court et le moyen terme, les risques pays (poursuite éventuelle de la violence, tensions sociales, pressions pour assouplir la position budgétaire, et moindre engagement vis-à-vis des réformes) et les vulnérabilités de l’économie algérienne aux fluctuations des prix pétroliers sont des risques important. Le Groupe de la Banque gère ce risque dans le cadre des services de conseils proposés pour: (i) gérer la vulnérabilité de l’Algérie face à la volatilité des prix pétroliers tel que discuté dans le CAS; (ii) améliorer la gestion de la dette publique; (iii) encourager une mise en oeuvre plus rapide du programme de réformes structurelles afin d’améliorer l’environnement des affaires et favoriser une croissance induite par le secteur privé pour réduire le chômage, à la base d’une grande partie des tensions sociales; et (iv) réduire le risque souverain de l’Algérie dans le cadre de services consultatifs et du recours à des instruments d’atténuation des risques ainsi que du financement et de l’appui de la SFI.

James D. Wolfensohn Président

Par : Shengman Zhang Peter Woicke Washington, D.C.

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ANNEXE I: DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE

I. DEVELOPPEMENT ET PROFIL DU SECTEUR PRIVE

1. Rétrospective– la montée progressive d’un secteur privé. Même lorsqu’il a été marginalisé par la politique gouvernementale, le secteur privé algérien a toujours existé. A l’indépendance de l’Algérie en 1962, le Gouvernement a entrepris une stratégie économique reposant sur une planification centrale et se traduisant par des investissements publics massifs notamment dans l’industrie, la construction, l’agro-industrie, le secteur bancaire, l’infrastructure et le commerce extérieur. Les entreprises privées ont alors fait l’objet de mesures discriminatoires, notamment par des plafonds sur leurs investissements, l’impossibilité d’importer en dehors d’un système de monopoles d’Etat, et un accès très limité au crédit bancaire (les banques prêtant pratiquement exclusivement aux entreprises publiques). Toutefois, dès le milieu des années 80, le Gouvernement s’est engagé dans un changement progressif de la politique économique en faveur d’une économie s’appuyant sur les forces du marché. Cette transition a rendu possible la résurgence des entreprises privées. La figure 1 ci-dessous illustre la répartition d’un échantillon aléatoire de 562 entreprises algériennes en fonction de la date de leur création. Environ la moitié des entreprises ont été établies avant 1990 et se sont développées au cours de l’ère socialiste, trait particulier du secteur algérien des entreprises qui caractérise largement sa lente transition en faveur d’une économie de marché, et le comportement de la majorité des entrepreneurs.

Source : Banque mondiale, Evaluation du climat de l’investissement.

43% après 1990

22% entre 1980 et 1989

29.1% entre 1963 et 1979

5.7% avant 1962

Année de création

19991995199119871983197919751971

Figure 1: Distribution des Entreprises Algériennes par date de création

0 1921 1942 1952 1959 1963 1967

4 8

12 16 20 24

#d’entreprises dans l’échantillon

2. Au cours de la période de planification centrale, le secteur privé est parvenu à survivre dans les créneaux non couverts par les entreprises publiques, notamment dans les secteurs faiblement capitalisés, à haut niveau de rentabilité où la demande n’était pas satisfaite. Ainsi, les entreprises privées ont été en mesure de dominer les secteurs du commerce de détail, les services (restaurants, petits hôtels, informatique), le transport terrestre, la confection et la bonneterie, les travaux de finition dans la construction, la transformation des plastiques, l’imprimerie, le travail du cuir, la quincaillerie, etc. Ces entreprises se chargeaient généralement de l’approvisionnement, de la vente au détail et de travaux de sous-traitance pour les entreprises publiques (concentrées dans l’industrie, le transport ferroviaire, maritime et aérien, et la transformation de matières premières).

3. La majorité des entrepreneurs indépendants n’employaient qu’un personnel restreint, voire aucun. De nombreuses entreprises privées ont adopté un profil bas en se constituant en entité familiale dirigée par un propriétaire/fondateur. Ces entreprises opèrent de manière très flexible pour se soustraire aux contraintes de l’Etat, s’adapter à un environnement des affaires défavorable, et orienter leur production presque exclusivement au marché intérieur. Les entreprises adoptaient souvent un comportement

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Annexe I Page 2 of 23 spéculatif et parfois illégal—dans le dernier cas en matière d’importations, de production de comptes, et de déclaration des effectifs et des profits. Elles ne faisaient pratiquement pas appel au système bancaire. Les entrepreneurs de l’époque ont appris à se méfier de l’Etat, de l’administration publique et du système judiciaire. Dans l’industrie, du fait de la protection contre la concurrence internationale, les entreprises étaient peu incitées à innover et à investir dans de nouvelles technologies. Le secteur privé a émergé de cette période en état de grande vulnérabilité, sans un réseau propre d’approvisionnement et de distribution et avec une organisation professionnelle insuffisamment structurée.

4. Toutefois, la domination du secteur public et son monopole sur le commerce extérieur ont, dans une certaine mesure, aidé les entreprises privées et ont abouti à l’émergence de ce que les Algériens appellent un « secteur privé rentier ». Compte tenu des contraintes auxquelles étaient soumises les activités privées, les quelques entrepreneurs en mesure de réaliser d’importants investissements se sont retrouvés dans de lucratives situations de monopole et de rente. Mais les marges élevées ainsi obtenues et la protection contre la concurrence n’ont guère incité les entrepreneurs privés à innover et à rechercher d’autres marchés.

5. Une enquête récente montre que « l’ancien » secteur privé, celui qui s’est développé au cours de la période à planification centrale ou au cours des réformes des années 80, fait état de contraintes différentes que celles citées par les entreprises créées plus récemment. En particulier, elles se plaignent davantage de la concurrence déloyale. Elles semblent aussi avoir un meilleur accès au crédit.

6. Caractéristiques actuelles: l’entreprise privée trouve lentement son rôle. Les entreprises privées sont généralement des entreprises familiales. Elles sont de petite taille (voir la figure 2 ci-dessous sur la répartition par taille d’un échantillon aléatoire d’entreprises). Elles ont tendance à être sous-capitalisées et fortement endettées.i Leurs méthodes de gestion sont obsolètes, en particulier dans les domaines de la finance, de la stratégie, du marketing et des ressources humaines. Une culture managériale n’a pas encore vu le jour. Sous contrôle d’intérêts familiaux, tant dans sa gestion que dans son capital, les entreprises ont été réticentes à s’ouvrir vers l’extérieur. Avec la libéralisation des prix et des échanges, les marchés qui avaient offert un taux élevé de rentabilité sont devenus plus compétitifs ; cela a contribué à mettre fin aux rentes de situation, car la plupart de ces entreprises étaient mal équipées pour faire face à la concurrence internationale (par exemple, dans les textiles, l’ingénierie et l’agro-industrie). Les opérations de transfert, fusion et consolidation d’entreprises sont rares. Les acquisitions par des entreprises étrangères sont toujours très limitées.

Figure 2: Distribution par taille d'entreprises (nombre d'employés)

privé

Public

privé 100 139 146 64 50

Public 1 1 4 7 53

5 to 9 10 to 19 20 to 49 50 to 99 100+

17.8%

11.9%

25.7%25%19.5%

Source : Banque mondiale. Evaluation du climat de l’investissement. l’i i

7. L’accès libre au marché est dorénavant garanti de jure. En pratique, les opérateurs privés n’ont pas encore suffisamment saisi les nouvelles opportunités ainsi créées. Dans l’ensemble, les réseaux d’importation et d’approvisionnement demeurent inefficaces et le commerce est fragmenté. Le long isolement vis-à-vis des marchés internationaux et la difficulté en Algérie à obtenir des informations sur les nouvelles technologies ont contribué à élargir le fossé entre les producteurs nationaux et étrangers. L’évolution vers l’économie de marché et la concurrence internationale croissante ont fait réaliser aux

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Annexe I Page 3 of 23 entreprises algériennes qu’elles devaient moderniser leurs installations de production et adopter une approche de marketing plus agressive, notamment à l’exportation. Toutefois, en raison de la faiblesse du recours au crédit et de l’absence d’un investissement étranger important, les entreprises privées ont rencontré des difficultés pour adapter leurs équipements aux normes et standards internationaux. En conséquence, elles sont généralement peu compétitives. Leurs produits sont souvent dépassés et de faible qualité.

8. La transition vers une économie de marché et la libéralisation du commerce extérieur ont eu un double impact pour de nombreuses entreprises : un choc dur à absorber mais aussi une exceptionnelle ouverture vers de nouvelles opportunités de développement. De nombreuses entreprises souffrent face à la concurrence étrangère, à laquelle elles sont mal préparées. Leur capacité de production est sous-utilisée. L’absence d’investissement étranger ne leur permet pas de se moderniser (non seulement au niveau de l’équipement mais également des méthodes de gestion et de marketing). La transformation et la restructuration du secteur privé restent encore à faire, y compris à travers la création d’un véritable tissu de petites et moyennes entreprises (PME), la formalisation du secteur informel, le développement de réseaux modernes d’approvisionnement et de distribution, et—sauf quelques exceptions notoires—la poursuite du développement de grands groupes privés industriels et commerciaux.

9. Composition du secteur privé. Il est particulièrement difficile d’obtenir des données précises sur les entreprises privées en Algérie. Par exemple, la Caisse Nationale d’Assurance Sociale (CNAS) enregistrait 179.893 entreprises immatriculées au 31 octobre 2001, alors que le Centre National du Registre du Commerce (CNRC) en enregistrait 667.200 au 31 décembre 2000 (dont 45.277 entreprises et 621.923 activités individuelles).ii Pour des raisons uniquement de cohérence interne, les analyses ci-après s’appuient sur les données de la CNAS.

10. Une caractéristique frappante du secteur des entreprises en Algérie est la très faible densité du tissu (travailleurs indépendants ou entreprises) par rapport à la population. Au total, le CNRC ne compte qu’une seule entreprise immatriculée pour 666 habitants et une pour 48 lorsque les travailleurs indépendants sont inclus.

11. Le Tableau 1 montre que les sous-secteurs de la construction et de l’industrie prédominent. Le commerce et les échanges sont toujours sous-développés, bien qu’il soit vraisemblable que de nombreux individus et petites entreprises opèrent informellement dans ces sous-secteurs. Parmi les entreprises inscrites à la CNAS, 95 pour cent comptent moins de 10 employés. Ces très petites entreprises (moins de cinq employés) occupent 44 pour cent de l’ensemble de la main-d’œuvre inscrite à la CNAS. Pour le secteur des entreprises dans son ensemble, le nombre moyen d’employés par entreprise est de quatre seulement. Sur la base des données de la CNAS, 518 entreprises privées seulement occupent plus de 100 employés. Cependant, des visites régulières réalisées en 2001 par l’Inspection du Travail du Ministère du Travail auprès d’un échantillon de 7.779 entreprises ont montré que 41,45 pour cent des employés, en moyenne, n’étaient pas inscrits régulièrement à la CNAS.iii Selon d’autres sources, la proportion de la main-d’œuvre non inscrite serait de 35 à 45 pour cent.

12. Sur le plan géographique, les entreprises sont concentrées le long du littoral. Alger est de loin le centre économique le plus important avec 28 pour cent d’entreprises immatriculées (données CNRC), suivi par Oran (7 pour cent) et six Wilayas représentant entre 3,6 et 4,3 pour cent du total (Sétif, Tizi Ouzou, Chlef, Constantine, Bejaia et Blida). Onze pour cent seulement des entreprises sont situées dans le Sud. Une autre caractéristique est celle du rôle limité des femmes dans le secteur des entreprises (du moins celles qui sont immatriculées). Seulement 10,5 pour cent des entreprises (indépendants et entreprises) appartiennent à des femmes. En ce qui concerne le statut juridique des entreprises immatriculées, 3 pour cent seulement sont des sociétés anonymes, alors que 53 pour cent sont des sociétés à responsabilité limitée et le reste des partenariats ou des entreprises à propriétaire unique. Comme dans de nombreux autres pays en développement, les entreprises algériennes sont de petites affaires familiales, principalement fermées aux investisseurs extérieurs. Il n’y a pas une seule entreprise

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Annexe I Page 4 of 23 privée inscrite à la Bourse des valeurs d’Alger, car les entrepreneurs algériens n’accepteraient pas une prise de participation ou de contrôle d’investisseurs étrangers à leur famille ou extérieurs à un petit cercle d’amis de confiance.

Tableau 1: Emploi par secteur Nombre Pourcentage

Entreprises Employés Entreprises Employés Agriculture et pêche 5258 38 830 2.9 5.3 Eau, énergie, pétrole, gaz et les services associés 338 7 797 0.2 1.1 Mines et carrières 485 4 860 0.3 0.7 BTP 51 873 209 621 28.8 28.4 Industrie 40 744 189 507 22.6 25.7 Transport et communication 16 015 38 680 8.9 5.2 Commerce 29 070 116 982 16.2 15.9 Services 36 110 130 783 20.1 17.7 Total 179 893 737 062 100.0 100.0 Nombre moyen d'employés 4 Source: ONS 13. L’ONS a préparé des statistiques relativement élaborées pour comparer la performance des entreprises publiques par rapport à celle des entreprises privées sur une période de 11 ans, allant de 1990 à 2000. Les principales conclusions de ces travaux peuvent être récapitulées de la manière suivante:

0

50

100

150

200

250

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Figure 3: Valeur ajoutée industrielle (1989=100)

Privé

Public

La plus grande partie de la valeur ajoutée générée par le secteur public provient des hydrocarbures. Hors hydrocarbures, les entreprises privées ont généré une valeur ajoutée plus importante que le secteur public.iv Alors que la valeur ajoutée des entreprises publiques (hors hydrocarbures) est demeurée constante après 1995, elle a continué d’augmenter régulièrement dans le secteur privé. Au cours de la même période, elles ont généré—hydrocarbures inclus—une valeur ajoutée moyenne de 54 pour cent, contre 46 pour cent pour le secteur privé. En 2000, le secteur privé a créé 78 pour cent de la valeur ajoutée hors hydrocarbures. Les entreprises privées ont aussi su utiliser plus efficacement leurs actifs immobilisés.

Source: ONS

Au début des années 90, la masse salariale des entreprises publiques était plus du double de celle du secteur privé. A partir de 1996, la masse salariale du secteur privé s’est progressivement alignée sur celle du secteur public. A la fin de 2000, elles étaient au même niveau.v

A l’exception de l’année 2000, les entreprises privées ont toujours eu des recettes d’exploitation (totales) supérieures à celles des entreprises publiques. A l’heure actuelle, les données détaillées de l’ONS montrent que la majeure partie des recettes d’exploitation du secteur public est générée par les sous-secteurs de l’énergie et des hydrocarbures. Dans plusieurs sous-secteurs—tels que les industries mécaniques, le textile, l’agro-industrie, le cuir et la chaussure et les services—les entreprises publiques opèrent régulièrement à perte. A l’exception du textile en 1993-94, le secteur privé n’a jamais enregistré de perte dans l’un quelconque des sous-secteurs sur toute la période de 11 ans.

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Annexe I Page 5 of 23

• Les entreprises publiques ont fortement investi dans les actifs immobilisés. Sur la période de 11 ans couverte par les travaux de l’ONS, la part des entreprises publiques a été en moyenne de 78 pour cent des actifs immobilisés totaux, contre 22 pour cent seulement par le secteur privé.

Tableau 2: Part du secteur privé dans la valeur ajoutée (en pour cent)

1993 2000 Agriculture 99.0 99.5 Hydrocarbure 0.0 5.0 Construction (associée aux hydrocarbures) 0.0 0.0 Industrie ( hors hydrocarbures ) 15.7 35.0 Construction (hors hydrocarbures) 60.6 67.9 Transport et télécommunications 56.2 72.3 Commerce de détail 84.8 96.9 Services 84.3 89.3 Total y compris hydrocarbures 47.7 42.2 Total hors hydrocarbures 66.6 78.0 Source: Autorités algériennes. 14. En résumé, en dépit de toutes les mesures discriminatoires qu’elles ont dû subir, les entreprises privées semblent avoir créé plus d’emplois, et avoir été plus efficaces et plus rentables que les entreprises publiques. In fine, le montant total des salaires qu’elles versent est devenu supérieur à celui des entreprises publiques. L’évolution mérite aussi d’être soulignée: alors que les entreprises publiques ont stagné et qu’elles commencent à disparaître, le secteur privé s’est développé, en dépit des sérieuses difficultés auxquelles il a été confronté au cours de la période (insécurité, dévaluation du DA, forte concurrence informelle, environnement défavorable, etc.).

II. PRINCIPALES CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE

15. Des améliorations ont été enregistrées, apportées au climat des affaires en Algérie et ont contribué à accroître la part du secteur privé dans l’économie; cependant, beaucoup reste encore à faire attirer un volume suffisant d’ IDE, en particulier dans le secteur hors hydrocarbures, et libérer pleinement les initiatives privées. La qualité de la gouvernance est relativement faible. A cette situation s’ajoutent les retards dans la mise en oeuvre des réformes structurelles permettant de lever les principales contraintes au développement du secteur privé (DSP), qui sont identifiées ci-dessous et qui ont frustré les investisseurs depuis des années. La lenteur de l’évolution est due à la résistance au changement, qui se nourrit dans des causes multiples, allant de la crainte de perdre des avantages acquis à des considérations purement idéologiques, et qui demeure un frein important aux réformes. Des prix pétroliers élevés ont aussi contribué à remettre à plus tard les décisions difficiles.

16. L’enquête sur le climat de l’investissement réalisée auprès de 562 entreprises dans neuf Wilayas, ainsi que les entrevues qu’a eu le FIAS avec 56 investisseurs européens potentiels, donnent une idée des principales contraintes identifiées par les investisseurs—qu’il s’agisse d’entreprises privées, publiques, étrangères ou locales. Dans l’ensemble, on constate une évolution récente intéressante: aux contraintes liées à une économie de pénurie se sont substituées des contraintes liées à la croissance, ce qui traduit probablement un regain d’optimisme parmi les investisseurs mais reflète aussi le besoin de réformes structurelles urgentes et profondes afin de les réduire. Les principales contraintes au développement du secteur privé telles que mises en évidence par les enquêtes, entretiens et l’expérience du groupe de la Banque mondiale sont exposées ci-après.

17. Activités économiques sous le contrôle du secteur public. Le long héritage d’une économie soumise à la planification centrale, dans le cadre de laquelle le secteur public assumait un rôle important

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Annexe I Page 6 of 23 et actif dans l’économie, est toujours visible de nos jours: de larges segments de l’économie demeurent toujours sous la domination ou le contrôle du secteur public. L’exemple le plus évident est celui du secteur financier où la part majeuré du marché (95 pour cent) appartient aux banques publiques. De même, le secteur des hydrocarbures, l’infrastructure, et certaines industries sont toujours entièrement dominés par le secteur public. Dans ce contexte, les questions de gouvernance associées à un large appareil public ont été à l’origine de plusieurs barrières à l’entrée sur le marché pour les entreprises privées locales et étrangères. L’insuffisance de fermeté et de détermination de l’Etat pour libéraliser l’économie, comme cela s’est produit dans d’autres pays à revenu intermédiaire de la région, dont la Jordanie et le Maroc, continue de faire obstacle au développement de l’Algérie. La perception qu’a l’étranger de l’Algérie est affectée par les hésitations perçues dans la mise en oeuvre des réformes structurelles, notamment du programme de privatisation, et par l’image d’une lourde bureaucratie, contrôlant strictement de nombreuses décisions économiques telles que l’immatriculation des entreprises et jouant un rôle déterminant dans le contrôle du change. A l’origine des préoccupations particulières exprimées par les investisseurs étrangers se trouvent notamment les obstacles pratiques auxquels ils doivent souvent faire face pour transférer les droits ou dividendes à l’étranger, et ce en dépit du fait que la législation algérienne garantit clairement un tel transfert, ou alors des attitudes négatives et les restrictions à l’investissement étranger dans les secteurs des services ou de la distribution. Vestige d’ une ancienne logique socialiste qui n’accorderait pas une grande importance aux industries des services, la valeur ajoutée qu’apportent des systèmes de distribution modernes n’est pratiquement pas reconnue. Or, ces derniers contribueraient à la création d’emplois, à l’amélioration du contrôle de la qualité, et plus important encore, ils introduiraient une logistique efficiente dans un secteur principalement désorganisé et contribueraient à améliorer la production et l’investissement en amont.

18. Un accès difficile au foncier industriel. Il s’agit d’une contrainte de plus en plus sévère. Selon l’enquête menée, la demande insatisfaite pour des terrains industriels serait énorme. Sur les 562 entreprises incluses dans l’enquête réalisée en 2002, 38 pour cent ont été à la recherche d’une parcelle de terrain pour investir ou se développer, ce pour une période de temps pouvant s’étendre en moyenne sur près de cinq ans. Parallèlement, environ la moitié des terrains viabilisés serait inutilisée, soit parce qu’ils appartiennent à des entreprises publiques en faillite ou soit parce que leurs propriétaires privés les gardent à des fins de spéculation. Le marché fonciervi sous contrôle de l’Etat fait montre d’écarts de prix importants—quoique à la baisse—qui alimentent la spéculation et la corruption ainsi qu’une distribution non transparente. Il existe un grave problème d’enregistrement des titres fonciers. Enfin, les parcs industriels existants et les zones d’activités sont insuffisamment équipés et gérés.

19. Difficultés de financement. Le recours au crédit est difficile, long, et incertain. Dans l’échantillon aléatoire des 562 entreprises ayant fait l’objet de l’enquête, 11 pour cent seulement des besoins de financement en fonds de roulement avaient été financés par du crédit bancaire au cours des trois dernières années. Le financement bancaire ne représente que 18 pour cent seulement du financement total à l’investissement par les entreprises algériennes, qui ont, en fait, recours aux liquidités internes pour 71 pour cent de leurs besoins. Les grandes entreprises privées ont un accès plus facile que les PME (46 pour cent des investissements sont financés par les banques contre 16 pour cent). Globalement, 29 pour cent des prêts sont octroyés au secteur privé contre 71 pour cent au secteur public. Les banques—les plus grandes sont toujours sous contrôle de l’Etat—sont jugées agir de façon bureaucratique, être peu imprégnées du climat des affaires et être mal équipées. Les chargés de crédit n’ont pas la formation voulue pour s’occuper de petits clients privés et ne sont pas incités à prendre des responsabilités ou à gérer des risques. Les « Contrats de performance » conclus avec les banques publiques à la suite de leur recapitalisation visent à séparer la gestion de la propriété des banques publiques et pourraient donc constituer un pas dans la voie de l’amélioration des incitations bancaires à rechercher activement de nouveaux créneaux de marché. Cependant, la transparence de ces « Contrats de performance » est incertaine, tout comme leur efficacité à modifier de manière perenne les incitations pour les banques publiques à prêter aux entreprises publiques. D’un autre côté, les banques rencontrent aussi des difficultés avec leur clientèle; sur le plan des affaires, l’information économique est rare et peu fiable, les comptes de 53 pour cent seulement des entreprises privées ont été audités, les bases de données

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Annexe I

Page 7 of 23

Figure 4: Délais de dédouanement

35

5

13

21

16

3

8 11

0

10

20

30

40

Algérie Maroc Chine Inde

#jou

rs

Délai moyen de dédouanement (2001)

Délai maximum de dédouanement (2001)

sur les antécédents en matière de crédit sont inexistantes, et nombreux sont les dirigeants de PME qui n’ont pas les qualifications requises pour proposer des plans d’affaires solides. Par ailleurs, le système judiciaire est lent, peu fiable et nombreux sont les juges qui n’ont pas une bonne connaissance des questions commerciales, de sorte qu’il est impossible pour les banques de garantir un nantissement crédible. Les banques privées et étrangères et autres institutions de financement (crédit-bail, capital-risque) sont toujours peu développées et ne jouent qu’un rôle mineur en matière de financement des entreprises. Le système de paiement est extrêmement lent, ce qui incite aux transactions en espèces même pour des montants importants, décourageant ainsi la mobilisation de l’épargne. La moitié de la masse monétaire au sens large est détenue en espèces. Enfin, les mécanismes de financement des exportations (crédits à l’exportation, garanties) sont très limités et inadéquats. Les marchés de capitaux ne sont pas développés et il n’y a pratiquement pas de sources de financement non bancaire disponibles. Le crédit-bail commence seulement à émerger, la bourse n’a toujours qu’une existence symbolique et les marchés obligataires, strictement contrôlés, ne sont pas développés.

20. Barrières administratives fortes et accès limité à l’information. Le changement positif dans la politique gouvernementale à l’égard du secteur privé ne s’est pas encore traduit par un changement significatif dans l’attitude de l’administration publique (voir figures 4 et 5). Les entrepreneurs sont toujours confrontés à des comportements bureaucratiques arrogants, à la paperasserie, aux réglementations fastidieuses et opaques et à des retards interminables pour obtenir approbations et autorisations. Quoique difficile à prouver, la corruption, selon les entreprises enquêtées, serait également répandue, vraisemblablement incitée par les barrières administratives et les procédures complexes qui ralentissent et réduisent la qualité des prestations de services fournies par le secteur public. Les barrières sont omniprésentes dans toutes les branches d’activité. Celles qui sont le plus fréquemment citées sont les procédures pour: dédouaner les marchandises, en particulier au port d’Alger; obtenir un permis de bâtir; immatriculer une entreprise; les entreprises enquêtées font aussi fréquemment état de certaines formes de ‘ harcèlement’ fiscal. Ces difficultés sont aggravées par les difficultés d’accès à l’information, notamment aux législations, réglementations et procédures, statistiques, et information de marché, entre autres.

Figure 5: Délais moyens d’obtention de services publics

217

21

134

107

35

121

0

50

100

150

200

250

Installer une ligne téléphonique

Réparer une ligne téléphonique

Connexion au réseau électrique

Permis de construire

Création d’entreprise Délai le plus

long pour autre permis

#jours

21. Imposition inefficiente et procédures pesantes. Globalement, les niveaux des impôts directs sont plus ou moins moyens équivalents à ceux d’autres pays. Toutefois, une série d’impôts additionnels sur le chiffre d’affaires, les importations, etc., augmentent la pression fiscale globale. A cela s’ajoute un système complexe d’incitations fiscales qui ne fait qu’accroître la complexité et les pouvoirs discrétionnaires. Les charges sociales sur l’emploi sont très lourdes, ce qui n’incite pas à la création d’emplois à un moment où les taux de chômage sont très élevés. Le coût de la main-d’œuvre pris en charge par les entreprises excède 130 pour cent du salaire brut, taux qui est supérieur ou égal à celui de pays plus développés tels que la France et la Suède.

22. Infrastructure inadéquate. Les entreprises n’ont généralement pas accès à des services publics de bonne qualité. Les services considérés comme étant les plus problématiques sont le raccordement aux

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Annexe I Page 8 of 23 lignes de télécommunications fixes et leur entretien, l’accès à l’alimentation en eau, les services portuaires et la gestion des parcs industriels. La densité des lignes téléphoniques fixes est relativement faible: 57 pour 1.000 habitants en 2000 (Tableau 3); ce ratio n’a pratiquement pas augmenté au cours des dix dernières années. La Tunisie et l’Egypte, avec une télé-densité similaire au début des années 90, ont devancé l’Algérie à la fin de la décennie. La lente croissance des lignes fixes en Algérie est due en partie à la capacité restreinte du monopole public à satisfaire la demande croissante. Les téléphones mobiles ont commencé à pénétrer le marché algérien et la vente récente d’une licence GSM pourra contribuer à améliorer la situation. Le transport et la fourniture d’énergie ne sont pas considérés comme contraintes significatives.

Tableau 3: Indicateurs sélectionnés d’infrastructure Algérie Tunisie Maroc Egypte MENA Route pavée (%) 1995-00 68.9 64.8 56.4 78.1 66.3 Les téléphones par 1,000 habitants (2000) 57.0 90.0 50.0 86.0 92.0 Durée d’attente moyenne pour une ligne principale (nombre d’années, 2000) 5.4 0.9 0.9 1.9 1.2 Ordinateurs personnels, par 1000 gens, 2000 6.5 22.9 12.3 22.1 31.2

Source: Banque mondiale, Indicateurs sur le développement dans le monde 2002.

23. Un système juridique et judiciaire peu efficace pour le monde des affaires. Le cadre juridique algérien s’adapte progressivement aux obligations d’une économie de marché. Cependant, il est encore loin de fonctionner sans heurt du fait de la pénurie de juges commerciaux qualifiés, du manque de dissémination des décisions des tribunaux, et du manque de compréhension par la communauté des affaires des méthodes qui ont été couronnées de succès dans d’autres économies de marché (par exemple, législation en matière de garantie, faillite, résolution alternative des différends). La communauté des affaires a aussi fait part d’une confiance limitée dans l’impartialité du système judiciaire. Les entreprises enquêtées ont toujours mentionné sa lenteur et ses lacunes, ont souvent évoqué des risques de partialité et ont fait état de cas de corruption. En toutes circonstances, elles préfèrent éviter d’y recourir.

24. Insuffisance de la réglementation du travail et rareté de la main-d’œuvre qualifiée. Les coûts de la main-d’œuvre sont relativement peu importants mais quelque peu contrebalancés par un faible niveau de productivité. Il y a un manque de personnel intermédiaire compétent, notamment de contremaîtres d’usine et de travailleurs qualifiés, et, tout aussi important, une pénurie généralisée de compétences dans les domaines de gestion non technique essentiels à une économie de marché (gestion, finance, marketing, stratégie, etc.). La demande pour la formation est importante. Cependant, le système éducatif algérien ne répond pas aux besoins des entreprises; la formation post-enseignement et les services-conseils sont peu répandus et de qualité inégale. Les entreprises se disent également handicapées par des charges sociales importantes et par des réglementations du travail jugées pesantes et coûteuses.

III. RECENTS DEVELOPPEMENTS DE POLITIQUE ET PRIORITES POUR LE GOUVERNEMENT

A. Récents développements de politique économique

25. Au nombre des récentes initiatives, on compte: (i) la libéralisation des secteurs des mines, de l’électricité et des télécommunications; (ii) le renforcement du cadre juridique et judiciaire pour le développement du secteur privé avec un nouveau Code de l’investissement, la création d’un Conseil de l’investissement et d’une Agence Nationale pour le Développement de l’Investissement, guichet d’investissement unique (ANDI), et deux nouveaux décrets clarifiant et précisant la politique et le processus de privatisation ainsi que les attributions du ministère renommé récemment Ministère pour la Privatisation et la Promotion de l’investissement; (iii) les réductions tarifaires conformément aux dispositions de l’Accord d’association avec l’UE signé en 2001; et (iv) le démarrage des négociations en vue de l’adhésion à l’OMC. Si les progrès en matière de privatisation ont été lents, deux importantes

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Annexe I Page 9 of 23 transactions ont eu lieu en 2001, à savoir la vente de SIDER, aciérie publique, à une entreprise étrangère (ISPAT) et la vente d’une nouvelle licence GSM.

B. Priorités pour le Gouvernement

26. Les réformes structurelles sont essentielles. La réduction des contraintes au développement des entreprises ne peut être couronnée de succès si elle se fait d’une manière fragmentée. L’expérience des économies en transition de l’Europe de l’Est souligne nettement l’importance d’une poursuite rapide des réformes sur plusieurs fronts afin de transmettre des signaux forts et crédibles aux investisseurs. Remédier aux contraintes susmentionnées et lancer simultanément les réformes correspondantes devraient être à la base de la stratégie du Gouvernement pour accroître, dans le moyen terme, l’investissement en Algérie.

27. La mise en oeuvre effective de cet ensemble de réformes demandera une forte volonté politique, l’ appropriation par les différentes branches du Gouvernement et leur engagement ferme ; d’importantes ressources spécialisées; une grande capacité de gestion et la participation et le suivi par des cadres de haut niveau. Le Gouvernement devrait mettre l’accent sur les priorités stratégiques suivantes afin de veiller à ce que le secteur privé algérien ait l’occasion de développer totalement son potentiel et attirer davantage l’investissement étranger dans le pays (se référer aux matrices ci-jointes pour de plus amples détails).

28. Imposer une discipline de marché aux entreprises publiques et encourager le programme de privatisation. Les réformes structurelles au développement des entreprises appellent à une redéfinition fondamentale du rôle de l’Etat dans l’économie. En Algérie et ailleurs, il est actuellement admis que l’Etat ne devrait jouer qu’un rôle limité dans la production de biens et services. Cependant, l’Algérie a fait nettement moins de progrès pour surmonter le double défi—plus complexe—d’une seconde génération de réformes réussies pour le développement du secteur privé consistant à (i) développer la capacité de l’Etat dans son rôle de régulateur du marché; ainsi que sa capacité à veiller à l’application des décisions, à garantir l’égalité entre tous les participants, et à assurer des services publics de qualité et des institutions de marché fortes et fiables (douanes, administration des impôts, système judiciaire, agence anti-trust, administration; et (ii) réduire l’intervention de l’Etat dans les secteurs où les opérateurs privés devraient progressivement prendre le relais: les marchés du foncier et du crédit; la prestation de services aux entreprises; l’infrastructure; et la production de biens et services qui ne sont pas des biens publics. Il y a lieu en particulier d’accélérer un processus de privatisation transparent, s’appuyant sur un cadre juridique bien défini, et imposer une discipline de marché à « l’ancienne économie ».

29. Il s’agit du facteur unique le plus important ayant affecté la qualité de la gouvernance et qui pèse le plus lourdement sur la perception du climat de l’investissement. Outre la réforme du secteur public et l’accélération du programme de privatisation, le Gouvernement algérien peut envisager d’autres actions qui renforceront la visibilité du pays et amélioreront les perceptions des investisseurs étrangers: (i) rechercher une notation souveraine afin d’établir une référence, accroître la visibilité, et éventuellement diminuer les coûts financiers pour les secteurs public et privé;vii (ii) établir un forum régulier pour le dialogue avec les investisseurs privés (locaux et étrangers) pour discuter des domaines de préoccupation pour le secteur privé et accroître la transparence de la formulation des politiques (voir Encadré 1); (iii) opter pour une autre fin de semaine afin de tirer avantage d’une plus grande intégration à l’économie mondiale dans le cadre du récent accord signé avec l’UE et de la prochaine adhésion à l’OMC.viii

30. Restructurer le cadre institutionnel du marché foncier industriel afin de développer l’offre de terrains à des taux de marché. L’offre de terrains publics disponibles doit être largement développée et l’actuel marché dual foncier doit être unifié. L’ensemble du cadre institutionnel pour l’aménagement et la gestion des terrains industriels doit être revu, notamment en vue d’une plus grande participation des acteurs privés pour, en fin de compte, limiter la participation de l’Etat à sa fonction de régulation. Il serait

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Annexe I Page 10 of 23 également important d’encourager la participation privée au développement et à la gestion des parcs industriels.

31. Accélérer la réforme exhaustive du secteur financier. Les faiblesses du secteur financier algérien constituent une sérieuse contrainte (parmi d’autres) à la faculté du secteur privé à accéder au financement et à développer ses activités dans l’économie. Ainsi faut-il restructurer d’urgence le secteur financier, notamment par le biais de la privatisation de certaines banques et compagnies d’assurance publiques les plus importantes. Il est également important d’encourager la réforme judiciaire (par exemple, la législation régissant le nantissement, les lois régissant les faillites, etc.), et améliorer l’accès à une information de marché et à des systèmes d’information du crédit fiables ainsi qu’à des services aux entreprises, notamment aux PME.

32. Réduire les goulets d’étranglement administratifs et améliorer l’accès aux services d’information. Certaines réformes sont déjà en cours et devraient être accélérées (p. ex., douanes, administration fiscale), mais d’importants efforts de simplification et de mise à niveau des administrations sont nécessaires. Ces initiatives, dont la facilitation de l’immatriculation des entreprises, l’accélération de création d’entreprises, et l’amélioration de l’accès à l’information juridique et commerciale, pourraient se matérialiser dans le cadre du redéploiement en cours de l’ANDI.

33. Simplifier le régime fiscal et réduire progressivement les taux moyens tout en éliminant les incitations qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité à accroître les investissements. Les diverses charges fiscales et sociales sur la masse salariale devraient également être réduites pour encourager la création d’emplois.

34. Améliorer l’accès à une infrastructure de qualité. L’accès à une infrastructure de qualité s’est nettement amélioré dans d’autres pays—souvent à un coût réduit—en ouvrant les secteurs aux opérateurs privés. En tirant partie des expériences du transport et de la téléphonie mobile, l’Algérie pourrait suivre la même voie pour les ports, les aéroports, l’énergie et l’eau. La gestion et la maintenance de l’infrastructure des zones industrielles pourraient être confiées à des opérateurs privés dans le court terme.

35. Améliorer le système juridique et judiciaire. Dans le court terme, il y a lieu d’accélérer la mise en oeuvre de la réforme judiciaire sur les questions commerciales, en particulier la mise en place de tribunaux commerciaux indépendants. Tout aussi importante est la nécessité d’étendre d’urgence le programme de formation des juges commerciaux à un plus grand nombre de bénéficiaires.

36. A court terme il existe un besoin pressant pour: (i) renforcer les politiques concurrentielles et nettement renforcer l’agence anti-trust; (ii) renforcer la transparence et la compétitivité des politiques de passation des marchés publics afin d’homogénéiser les règles entre toutes les entreprises, publiques ou privées; et (iii) créer un environnement propice permettant aux entreprises informelles d’évoluer vers le secteur formel. A plus long terme, l’Algérie aura besoin d’une stratégie ambitieuse et crédible de lutte contre la corruption.

37. Développer une force de travail adaptée à une économie de marché. A long terme, la réforme du système éducatif—en particulier l’enseignement secondaire et universitaire—devrait viser une plus grande adéquation des qualifications du marché du travail. Plus urgente serait la réforme des centres de formation professionnelle—notamment au niveau de la gestion, grâce à une participation accrue du secteur privé et à des mécanismes d’autofinancementix qui garantiraient que la formation réponde aux besoins du marché.

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Annexe I

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Encadré 1 : Un Conseil consultatif des investisseurs pour l’Algérie

Le Gouvernement algérien pourrait envisager d’établir un Conseil consultatif des investisseurs (CCI), organisme mixte de taillemodeste réunissant en son sein les représentants de l’Etat et du monde des affaires. La mission de ce Conseil serait de soutenirla mise en oeuvre des réformes pour améliorer le climat de l’investissement en permettant aux investisseurs internationaux d’yfaire connaître leurs points de vue, ce qui permettrait d’aider les autorités algériennes à définir les priorités et orienter la mise enœuvre effective des réformes vers des résultats concrets. Un tel Conseil permettrait de mieux identifier les domainesprioritaires des réformes, suggérer des solutions fondées sur l’expérience pratique des investisseurs, et contribuer à créer—dansle cadre de ce forum—une atmosphère de confiance réciproque et de dialogue entre l’Etat et les entreprises. Enfin, un telConseil pourrait constituer un instrument permettant de faciliter l’adoption de mesures de politique économique et,éventuellement un accroissement des investissements. De nombreux pays émergents ont institué, avec succès, des mécanismes consultatifs mixtes regroupant les représentants despouvoirs publics et du monde des affaires, sur le modèle des Conseils consultatifs de l’investissement. En Europe de l’Est, parexemple, les Conseils consultatifs pour investisseurs étrangers mis en place au cours de la dernière décennie ont joué un rôleimportant dans la réalisation des programmes de réformes économiques en Russie et au Kazakstan. En dépit de différencesdans les approches adoptées par ces Conseils—cadre institutionnel, membres, activités, résultats obtenus et impact—il estpossible à présent de tirer d’utiles leçons de ces expériences et de déterminer les facteurs de succès de ces organismes. Ce que doit être un Conseil consultatif efficace ..…

• Un forum de dialogue entre les investisseurs et les responsables politiques du pays concerné, choisis au plus hautniveau possible dans les deux groupes;

• Un comité restreint, comprenant environ 15 dirigeants, issus des entreprises étrangères les plus importantes opérantdans le pays, d’autres entreprises étrangères non encore présentes dans le pays et des entreprises du pays;

• Etre présidé par le Président de la République ou le Chef de l’ Etat du pays avec la participation d’environ cinqministres;

• Se réunir pendant un jour, deux fois par an; • S’appuyer sur un processus continu de résolution de problèmes, dans le cadre de groupes de travail assurant la

poursuite de l’action réformatrice entre deux réunions du Conseil; • Vouloir permettre au potentiel du pays de se valoriser dans le contexte d’une économie globalisée; • Vouloir, de manière dynamique, identifier les obstacles à l’investissement et proposer des solutions bénéfiques à tous

les investisseurs; • Restreindre son domaine d’intervention pour mieux se concentrer sur la mise en œuvre de réformes effectives dans le

domaine de l’investissement; et • S’appuyer sur les organisations et capacités locales existantes.

Conseil consultatif de l’investissement – Quelle valeur ajoutée? Valeur ajoutée/caractéristique unique de la proposition d’un Conseil consultatif de l’investissement. L’élément essentiel devaleur ajoutée du Conseil est de permettre un dialogue direct entre les décideurs politiques et ceux qui assurentl’investissement, et de leur permettre de suivre la mise en œuvre des propositions faites dans le cadre de groupes de travailmixtes. Ceci permet au Gouvernement d’être mieux informé, grâce à l’apport des opérateurs privés, et de pouvoir ainsi élaborerdes politiques économiques plus réalistes et plus efficaces. Dans le même temps, les opérateurs privés acquièrent une meilleurecompréhension des priorités politiques du Gouvernement. Un tel processus de consultation permet aussi aux décideurs del’Etat et du monde des affaires de mieux partager la responsabilité des choix de politiques économiques et des résultats obtenus. Un Conseil consultatif de l’investissement ajoute de la valeur en:

• Permettant au Gouvernement d’intégrer dans sa stratégie de stimulation de la croissance économique, les perspectives(leadership, management et investissements) d’investissements privés ;

• Proposant des actions concrètes susceptibles d’accroître l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers etnationaux, tout en s’assurant de la mise en œuvre effectives des recommandations;

• Assurant le suivi de la mise en œuvre des recommandations, par l’intermédiaire de groupes de travail; • Permettant d’améliorer la réputation du pays sur la scène internationale en créant un environnement favorable à

l’investissement; et • Renforçant et accroissant le processus de participation des mécanismes consultatifs existants.

PROCHAINES ETAPES: Dans le cas où le Gouvernement algérien serait intéressé à explorer la création d’un Conseilconsultatif de l’investissement, la prochaine étape consisterait à réaliser une étude de faisabilité menée par le Groupe de laBanque mondiale, en collaboration avec le Gouvernement algérien, en coordination avec le FMI.

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Annexe I Page 12 of 23

IV. STRATEGIE DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE

A. Stratégie de la Banque mondiale

38. Les diverses études analytiques qui ont aidé à asseoir cette stratégie de coopération ont aussi aidé à formuler un programme de réformes à court-et-moyen terme pour améliorer le climat des affaires et développer le secteur privé (voir matrice ci-jointe à la fin de cette annexe). L’assistance de la Banque pourrait prendre plusieurs formes allant de l’assistance technique, aux services de conseils et de l’utilisation d’instruments tels que les garanties pour aider à réduire les perceptions de risques. Des consultations avec le Gouvernement algérien auront lieu au cours de l’année à venir pour déterminer les formes que cette assistance pourrait prendre dans les domaines suivants:

• Réforme du marché foncier industriel, qui pourrait s’étendre à la réforme institutionnelle; aux réglementations du marché foncier; aux programmes de réhabilitation et d’enregistrement des titres fonciers; à la promotion de la participation privée à l’aménagement et à la gestion des zones industrielles, etc.

• Réduction des barrières administratives à l’immatriculation des entreprises et à l’investissement. Ceci pourrait couvrir le développement du réseau de guichets uniques (ANDI), ses procédures et son organisation, ses interactions avec d’autres institutions et son réseau d’information.

• Développement d’un système national d’information sur les marchés. Ceci pourrait inclure un appui au programme gouvernemental en cours de mise en place d’un système d’information sûr et fiable des entreprises et secteurs. Il pourrait impliquer un appui à la conception du système et des interconnexions entre les diverses institutions (ONS, CNRC, ANDI, CNAS, Ministères, Chambres de commerce et d’industrie, etc.), ainsi qu’à la conception de mécanismes en aval visant à fournir l’information aux divers intervenants de marché, et qui impliquerait des partenariats public-privé.

• Appui à la réforme en cours du système judiciaire concernant les questions commerciales. Ceci pourrait inclure un appui au renforcement de la législation et des politiques législatives, en particulier le code de commerce et les questions ayant trait à la réglementation économique;x au renforcement des institutions juridiques; au renforcement de l’enseignement juridique et du programme en cours de formation des juges en matières commerciales ; à la formulation d’une résolution alternative des différends, etc.

• Renforcement des institutions de marché. En particulier le Conseil de la concurrence et d’autres institutions de réglementation du marché; institutions d’appui aux exportations telles que CAPEX et CAGEX; et appui à la réforme en cours de l’administration douanière pour faciliter les opérations d’exportation et d’importation.

• Amélioration de l’accès des entreprises à une infrastructure de qualité. Ceci pourrait couvrir l’appui aux réformes pour faciliter davantage la participation privée aux services d’infrastructure, en particulier dans les installations portuaires, et dans les zones industrielles.xi

B. Stratégie de la SFI

39. Parallèlement à la Banque mondiale, la SFI aidera le Gouvernement algérien à aborder plusieurs des priorités stratégiques susmentionnées. La SFI tirera profit de son avantage comparatif et des leçons de son expérience de travail avec des partenaires privés dans d’autres pays en transition. Par exemple, tant au Vietnam qu’en Russie, la SFI a consacré le gros de ses efforts à l’assistance technique (AT) et aux services conseils. Les leçons tirées de l’expérience de la SFI indiquent que pour obtenir des résultats

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Annexe I Page 13 of 23 globaux satisfaisants dans des pays en transition, il est important de disposer à la fois d’une forte demande des clients/une volonté politique pour les services et les efforts consultatifs de la SFI, ainsi qu’un climat d’investissement qui s’améliore. La sélection des priorités des services d’AT pour atteindre des objectifs stratégiques ainsi que le travail en étroite collaboration avec la Banque mondiale pour demander et utiliser des fonds d’AT de bailleurs de fonds, en particulier en ce qui concerne les activités du secteur financier et du climat d’investissement, sont d’autres leçons dont s’inspirera la SFI lors de la formulation d’interventions en Algérie. Avec plusieurs investissements directs suivant un ordre prioritaire, les activités de la Société en Algérie mettront fortement l’accent sur l’AT et les services consultatifs induits par la demande, en particulier dans les domaines de l’appui aux PME au moyen du mécanisme de Développement des Entreprises en Afrique du Nord (NAED) récemment établi (Encadré 2), de l’appui à la privatisation au moyen des services de conseil pour le secteur privé, de services de conseil au Gouvernement sur d’autres transactions spécifiques, et l’entreprise de travail analytique dans des secteurs tels que la micro-finance, le logement, le crédit-bail, etc.

Encadré 2 : Algérie – Mécanisme de développement des entreprises en Afrique du Nord (NAED)

En juin 2002, le Conseil d’administration du Groupe de la Banque mondiale a approuvé la participation et lacontribution de la SFI au Mécanisme de développement des entreprises en Afrique du Nord (NAED). Les gouvernements de laSuisse, France, Belgique et Italie contribuent et participent à cette nouvelle initiative gérée par la SFI, couvrant l’Algérie,l’Egypte et le Maroc. Le principal objectif du mécanisme est l’appui au développement du secteur des PME dans ces pays. Cetobjectif sera atteint en venant en complément aux programmes PME en cours des gouvernements et des bailleurs de fonds. Lemécanisme devrait être totalement opérationnel dans les trois pays d’ici juillet 2003.

En Algérie, le NAED partage les locaux du bureau de la Banque mondiale à Alger. Il est appelé à opérer dans lecadre de l’Accord d’établissement entre le Groupe Banque mondiale et le Gouvernement algérien. La présence du NAED a étéofficiellement marquée en septembre 2002 par la signature d’un Protocole d’accord entre la SFI et le Gouvernement algérien Ace jour, les activités du NAED en Algérie ont mis l’accent sur les enquêtes auprès des associations professionnelles du pays, laréalisation d’une évaluation préliminaire d’une société de crédit-bail et de fonds d’investissement, et le lancement d’uneévaluation du marché de la microfinance, y compris un examen du cadre réglementaire. Les activités futures du mécanismesont, entre autres, les suivantes:

• Améliorer l’accès des PME au financement: assurer des services-conseils ou d’assistance technique aux banquescommerciales privées et institutions financières non bancaires pour développer des produits orientés aux PME ; aiderà développer des activités viables de micro-financement; et renforcer le financement des programmes de formationPME par les banques locales.

• Appuyer les organisations intermédiaires de services pour le développement des affaires: développer des partenariatspour le renforcement des capacités avec des associations professionnelles actives, instituts de formation à la gestion,et bureaux d’études ; assurer une formation dans les domaines de la gestion et de l’administration des affaires; etorganiser un séminaire axé sur les exportations à l’intention des PME.

• Assurer une assistance directe aux petites et moyennes entreprises: par le biais de bureaux d’audit/études, fournir uneassistance technique et des services consultatifs dans des domaines tels que la gestion financière, systèmed’information pour la gestion, restructuration administrative, etc.

• Développer un environnement propice aux affaires: examen du cadre juridique et réglementaire régissant les petitesentreprises en Algérie, incluant les exportations.

• Renforcer les interactions de la chaîne d’approvisionnement entre les grandes entreprises et les PME.

40. Comme les leçons de l’expérience ont montré l’importance d’un climat d’investissement solide, la SFI travaillera en parallèle pour aider à améliorer l’environnement des affaires en encourageant la participation privée et en aidant le Gouvernement à améliorer la perception du pays sur les marchés internationaux. Dans ce contexte, la SFI portera un accent particulier aux domaines suivants:

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• Un programme réussi de privatisation est essentiel au développement d’un secteur privé dynamique. Le Gouvernement a sollicité l’aide de la SFI dans ce domaine. La SFI négocie un accord consultatif global avec le Ministère chargé de la Privatisation et aidera également à développer la confiance des investisseurs dans le cadre d’un financement et de conseils de pré- et post-privatisation.

• Le développement du secteur financier est également un domaine prioritaire. La SFI a déjà contribué à mettre en place de nombreuses nouvelles institutions privées du secteur financier (avec des prises de participation dans deux banques commerciales, une banque d’investissement, et une société de crédit-bail). Elle peut aussi aider le Gouvernement à aborder le domaine plus vaste de la réforme du secteur bancaire public dans le cadre de prêt convertible qui a pour but d’accélérer la privatisation de l’une des banques publiques, et d’attirer un partenaire technique solide. Le marché hypothécaire, pour lequel une étude SFI financée est en cours, et le secteur de l’assurance pourraient également offrir des opportunités pour l’introduction de nouveaux produits.

• La promotion de la participation privée à l’infrastructure est un autre domaine où le besoin se fait largement ressentir pour le rôle et l’expertise de la SFI et qui offre un grand potentiel d’affaires. Les opportunités prometteuses se situent dans les secteurs de l’énergie, du transport, de l’eau et des télécommunications. Pour ce qui est de l’énergie, l’octroi de licences à des PIE est envisagé pour l’avenir. Pour ce qui est des télécommunications, la SFI pourrait aider Algérie Télécom, l’opérateur public, à se préparer à la privatisation par le biais d’un financement et de conseils. L’eau est un secteur où les pénuries alimentent le malaise social et constituent une entrave au fonctionnement normal de l’économie. La SFI pourrait participer au financement de contrats BOT ou partenariats publics-privés pour les systèmes existants dans les grandes villes ou pour des usines de dessalement des eaux structurées de manière adéquate.

• La SFI s’efforcera de renforcer le secteur privé local en servant de relais aux préoccupations et contraintes au développement du secteur privé et en renforçant les grands groupes locaux par le biais du financement et des conseils.

• L’appui aux PME est une priorité commune au Gouvernement et à la SFI. Le NAED nouvellement mis en place est en train de développer un programme d’AT et de services-conseils et d’identifier des opportunités d’investissements pour la SFI (voir Encadré 2).

• Aider à améliorer les compétences en gestion. La SFI poursuit actuellement un projet qui pourranit aider à financer une des premières écoles d’affaires privée.

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Synthèse d'une stratégie à moyen terme pour améliorer l’environnement des affaires et promouvoir le développement du secteur privé algérien Objectif à court ou moyen

terme Mesures de court terme Indicateur de progrès

Administrations concernées

Au niveau régional

• •

Accélérer la privatisation de manière transparente, sur la base du cadre juridique existant. Emettre des signaux crédibles et forts sur la politique de réforme, en réalisant des transactions importantes, de manière transparente

# de transactions transparentes et compétitives

MPPI, CPE,SGP, MdF (Ministère Finances), autres.xii

I. Accélérer le processus de privatisation et réformer le secteur des entreprises publiques • Renforcer les mesures imposant des règles de marché strictes aux entreprises d’État, a

l'exclusion d’avantages ou d’aides budgétaires Performance écon. des EPE

SGP, CPE, Ministères etc.

• Augmenter l’offre de lots de terrains publics. Vendre ou concéder aux enchères une part importante des lots publics afin d’unifier les marchés public et privé de foncier industriel

# lots publics sur le marché.

MdF (Domaines) + Wilayas+ MdJ, etc.

OUI

• Réformer le cadre institutionnel du terrain industriel (ZI et ZA) afin de limiter le rôle de l’État à sa fonction de régulateur et d’observatoire.

Indicateur ICA MdF (Domaines) II. Résoudre le problème de la pénurie de terrains industriels

• Encourager la participation du secteur privé à la mise en valeur, à la promotion et à la gestion des zones industrielles et des zones d’activité

# d’opérateurs privés MIR, MdF (Domaines)

OUI

III. Accélérer la réforme du secteur financier

• • •

Réduire le rôle de l’État dans le secteur financier et renforcer sa capacité de supervision et de régulation Développer l’infrastructure bancaire. Créer de nouveaux instruments financiers Accélérer la réforme de la Justice (loi des faillites, des sûretés, formation des juges etc.) Améliorer accès à l’information (marchés et opérateurs) et capacité de gestion des PME

Risques et solvabilité des portefeuilles Crédit PME Indicateurs ICA

MdF, Banque d’Algérie, Ministère de la Justice (MdJ), ANDI

• Renforcer les efforts de simplification du processus d’investissement Indicateurs ICA ANDI, MdC,CACI OUI IV. Réduire les contraintes administratives et améliorer l’accès à l’info. économique • Développer les services d’information aux entreprises ANDI, MdC,CACI OUI

V. Simplifier le système fiscal et réduire progressivement les taux moyens

• •

Simplifier le cadre fiscal et éliminer les avantages fiscaux discrétionnaires Réduire les charges socials et le niveau de l’impôt sur le bénéfice

Réduction du nombre de taux d’impôts différents et leur niveau

MoF

No

• Accroître la participation du secteur privé à l’infrastructure Indicateurs ICA MIR, secteurs OUI VI. Accroître l’accès à une infrastructure de qualité • Renforcer le programme de réhabilitation des zones industrielles en y associant des

investisseurs privés Indicateurs ICA MIR OUI

• Revoir le code des marchés publics vers plus de transparence et d’équité. Coûts contrats publics MdF, secteurs

• Renforcer le Conseil de la Concurrence et autres institutions de régulation CdC, Min. du Com.

VII. Renforcer le cadre judiciaire, la capacité de régulation de l’État, le conseil de la concurrence et la gouvernance

• Accélérer la réforme du système judiciaire (formation des juges, capacité d’exécution des décisions..), et le développement de méthodes alternatives de résolution des conflits

Indicateurs ICA Ministère de la Justice (MdJ)

OUI

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Objectif à court terme I: Accélérer le processus de privatisation et réformer le secteur des entreprises publiques

Mesure à court terme Description

• L’horizon à 10 ans établi par le Gouvernement pour achever la privatisation des entreprises publiques devrait être réduit. La privatisation doit en conséquence être accélérée sur une base transparente, sur la base du cadre juridique existant. Les transactions doivent se faire dans un cadre compétitif, afin de changer les incitations des entreprises et d’éviter que des monopoles publics se transforment en monopoles privés.

• L’effort de restructuration des entreprises publiques déficitaires mais solvables doit être intensifié. Accélérer la liquidation des entreprises publiques non viables. • Afin d’absorber le coût social de la privatisation : renforcer le filet de protection sociale et les systèmes de compensation des employés qui risquent de perdre leur

emploi. Accélérer en parallèle l’amélioration de l’environnement des affaires afin que la croissance de l’investissement privé contribue à amortir le coût social en offrant rapidement de nouveaux emplois aux employés du secteur public.

• Il est urgent de réussir un certain de nombre de transactions importantes dans la transparence en commençant par des secteurs importants économiquement mais dont la complexité est limitée (en termes de capacité de régulation des entités privatisées, et de contraintes sociales ou d’environnement) – en particulier celles retenues dans la liste des entreprises pilotes du projet d’appui à la privatisation de la Banque Mondiale. Ces transactions doivent être réalisées par des banques d’investissement spécialisées et la concurrence ouverte aux investisseurs internationaux. Leur réussite et la transparence des transactions auront pour effet de renforcer le support du public ou des syndicats au processus et de convaincre les investisseurs potentiels de la crédibilité du programme gouvernemental de réformes.

• La privatisation par l’ouverture d’une majorité du capital à des investisseurs stratégiques doit être privilégiée, par rapport à la vente de la majorité des parts au grand public, à des petits actionnaires ou aux employés. Cette dernière solution – bien qu’attractive en termes de développement du marché boursier – a, en général dans les PVD, donné des résultats médiocres sur les entreprises privatisées.

• Le MPPI devrait être renforcé en termes de ressources humaines et matérielles, et devrait être réorganisé autour de fonctions (selon les méthodes de privatisation) au lieu de l’organisation actuelle sectorielle. Exemple: un département pour les ventes aux enchères des petites entreprises publiques; un autre pour les appels d’offres groupés pour les entreprises moyennes; un autre pour les appels d’offre internationaux pour les grandes entreprises ; un autre en charge de la liquidation des entreprises jugées non viables, etc.

Accélérer la privatisation de manière transparente, sur la base du cadre juridique existant

Emettre des signaux crédibles et forts sur la politique de réforme, en réalisant des transactions importantes, de manière transparente

Compte tenu des contraintes et processus administratifs limitant la capacité de l’État à mener les privatisations de manière rapide et systématique, la création d’une agence spécialisée et indépendante devrait être considérée.

• Renforcer les mesures imposant des règles de marché aux entreprises publiques, notamment en termes de contraintes budgétaires strictes: 1. Accélérer la restructurations des EPE en vendant les actifs non productifs, en abandonnant les activités non rentables et en liquidant les entreprises non

viables.

2. Afin de faciliter la restructuration des EPE, recentrer leur activités sur leur métier principal, en particulier en essaimant les activités annexes (services sociaux, logistique, restauration, autres services etc.).

3. Eliminer toutes les subventions fiscales ou financières, directes ou indirectes; ainsi que tous les avantages éventuels (ex. accès aux marchés publics). Eliminer les crédits dirigés aux EPE et renforcer l’égalité du privé par rapport au public dans l’accès au crédit. Laisser perdurer ces subventions et avantages dans une économie en transition peut à terme avoir des conséquences graves sur la stabilité macroéconomique.

Renforcer les mesures imposant des règles de marché strictes aux entreprises publiques, dénuées d’avantages ou d’aides budgétaires

Accélérer les efforts de diagnostic actuellement en cours, afin de mettre à niveau les EPE en conformité avec les normes ISO

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Objectif à court terme II: Résoudre le problème de la pénurie de terrains industriels

Mesure à court terme Description

• Accélérer les travaux du recensement des terrains non utilisés et l’octroi de titres de propriété sur les terrains appartenant à des entreprises publiques (entreprises ayant fermé leurs portes, terrains surdimensionnés). Si cela est nécessaire, accélérer l’établissement du cadastre dans les zones périurbaines.

• Transférer les titres de propriété des terrains non utilisés (y compris les terrains excédentaires des entreprises publiques) à l’État (Direction des Domaines au Ministère des Finances). Une unité spécialisée de cette Direction se verrait alors confier la responsabilité de vendre ou concéder ces terrains dans le cadre de ventes ou concessions aux enchères, selon des normes et une procédure unique (à définir) applicable à ce type de transaction. xiii Les titres de propriété des terrains récupérés devraient être remis à la Direction des Domaines, qui était le dépositaire initial du patrimoine foncier de l’État. Au niveau des zones d’activités créées localement, ce sont les collectivités locales qui devraient récupérer les titres de propriété des terrains.

• Quand cela est juridiquement possible, récupérer les terrains privés non utilisés, en particulier ceux dont l’investisseur n’a pas respecté le cahier des charges de la vente ou concession initiale. Transférer les titres de propriété de ces terrains à la Direction des Domaines ou aux collectivités locales.

• Créer une banque de données exhaustives des terrains industriels, y compris une liste des terrains disponibles à la vente, les prix des transactions récentes, la disponibilité de titres de propriété, etc.

• Mettre sur le marché les terrains récupérés (publics ou privés) dans le cadre de ventes ou de concession aux enchères. Les ventes de gré à gré ne devraient être autorisées que dans des cas exceptionnels (par exemple dans le cas de gros investissements dans des zones spéciales). Les règles et les procédures régissant les enchères, les concessions et les ventes de gré à gré devraient être fixées et publiées dans les plus brefs délais.

• Accroître sensiblement la fiscalité foncière prélevée sur les terrains non utilisés pour décourager la rétention spéculative et accélérer la mise sur le marché de ces terrains.

Etape 1: Augmenter l’offre de lots de terrains publics. Vendre ou concéder aux enchères une part importante des lots publics afin d’unifier les marchés public et privé de foncier industriel

• Plus tard, en fonction de l’évolution du marché, créer de nouvelles zones industrielles et zones d’activité pour accroître l’offre de terrains industriels dans les régions où la demande demeure insatisfaite. La mise en valeur des nouvelles zones devrait être sous-traitée à des promoteurs privés.

• Les titres de propriété des terrains industriels publics devraient être confiés à la Direction des Domaines (dans le cas des terrains appartenant à l’État) et aux

collectivités locales (dans le cas des terrains appartenant à des collectivités). Ces organismes exerceraient le droit de propriété de ces terrains pour le compte de l’État, y compris le droit de les mettre en vente ou de les concéder.

• De nouvelles normes et procédures garantissant la transparence des ventes et des concessions aux enchères devraient être adoptées rapidement. Les lois, règlements et procédures devraient être publiés et facilement accessibles au public. Pour les terrains récupérés par l’État, la responsabilité de la mise en œuvre de ces procédures et de l’exécution des opérations devrait incomber à une unité spécialisée au sein de la Direction des Domaines, laquelle agirait par le biais de ses représentants dans chaque wilaya. Le même système devrait s’appliquer au niveau des collectivités locales, pour les terrains dont la propriété aurait été récupérée par une collectivité locale.

• Un Observatoire du foncier industriel et commercial devrait être créé pour gérer la base de données. Quiconque devrait pouvoir y accéder (y compris par l’Internet). L’Observatoire devrait relever de la Direction des Domaines. Ses activités devraient être décentralisées à l’échelon des wilayas pour en rendre l’accès plus facile et assurer une meilleure surveillance du marché au niveau local.

Etape 2: Réformer le cadre institutionnel du terrain industriel (ZI et ZA) afin de limiter le rôle de l’État à sa fonction de régulateur et d’observatoire.

Les fonctions de régulation et d’élaboration des politiques foncières devraient être confiées au MIR. Celui-ci pourrait se voir confier les responsabilités suivantes: i) réhabiliter les zones industrielles existantes; ii) assurer la mise en valeur initiale des nouveaux terrains industriels non aménagés; iii) établir un cahier des charges normalisé pour les exploitants privés; iv) élaborer des normes techniques pour la délivrance automatique de permis de construire; v) veiller au respect des règles énoncées dans le cahier des charges, y compris celles portant sur la sécurité et l’environnement; et vi) veiller au respect des dispositions figurant dans les actes de ventes ou les contrats de concession établis par la Direction des Domaines.

Le rôle de l’ANDI devrait se limiter aux fonctions suivantes: i) assurer un accès facile à la base de données gérée par l’Observatoire; ii) diffuser les informations disponibles sur les lois, règlements et procédures régissant les opérations foncières; et iii) aider les investisseurs à trouver et à acquérir des terrains. L’ANDI ne devrait pas s’occuper de la vente ou de la location à long terme de terrains. Les CALPI devraient être abolis.

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Objectif à court terme II: Résoudre le problème de la pénurie de terrains industriels (suite)

• La réhabilitation des zones existantes devrait être accélérée en sous-traitant les travaux à des opérateurs privés, y compris étrangers. Compte tenu de l’insuffisance des fonds publics affectés à la réhabilitation de ces zones, il sera nécessaire de faire appel à des financements privés. Le MIR et les Agences foncières devraient continuer de réhabiliter les zones industrielles et les zones d’activité tant que ce rôle n’aura pas été dévolu complètement aux exploitants privés.

• Le marché foncier industriel devrait être libéralisé. Les exploitants privés devraient être autorisés à soumissionner pour obtenir des concessions à long terme de terrains publics viabilisés ou non viabilisés en vue de créer ou de réhabiliter des zones industrielles. Les exploitants privés devraient être tenus de respecter les exigences figurant dans un cahier des charges. C’est au MIR et aux collectivités locales qu’incomberait la responsabilité de surveiller le respect des dispositions du cahier des charges (par le truchement de leurs représentants au niveau des wilayas).

• La gestion des zones industrielles et des zones d’activité devrait être confiée à des exploitants privés, y compris les exploitants étrangers. Ces exploitants devraient être soit des promoteurs/gestionnaires externes ayant signé des accords de concession ou des contrats de service à long terme, soit des gestionnaires recrutés par les occupants des zones industrielles et des zones d’activité.

Etape 3: Encourager la participation du secteur privé à la mise en valeur, à la promotion et à la gestion des zones industrielles et des zones d’activité

• Les formalités administratives devraient être considérablement simplifiées. Par exemple, les investisseurs qui respectent les exigences prescrites dans le cahier des charges d’une zone industrielle – qu’il s’agisse de protection de l’environnement, de normes de zonage ou de construction, d’activités particulières autorisées ou interdites au sein de la zone, etc. – pourraient être dispensés de demander un permis de construire.

Objectif à court terme III: Accélérer la réforme du secteur financier

Mesure à court terme Description Réduire le rôle de l’État dans le secteur financier et renforcer sa capacité de supervision et de régulation

• Renforcer l’indépendance opérationelle des banques publiques. L’influence de l’État dans les décisions d’emprunt doit être fortement réduite pour favoriser le développement d’un secteur financier plus réceptif aux besoins du secteur privé. Il faudra pour cela, sans atteindre la totale privatisation, un changement dans le mécanisme de gouvernance des banques publiques afin de confier à leur dirigeants la pleine responsabilité des décisions opérationnelles. Un tel changement devrait être appuyé par un renforcement de leurs compétences managériales.

• Préparer le secteur bancaire à la privatisation. L’Algérie a déjà facilité l’entrée de banques privées. Toutefois, celles-ci ont conservé une taille limitée et se sont centrées sur un nombre limité d’activités à forte rentabilité. En fin de compte, le développement de services bancaires compétitifs en direction du secteur privé nécessitera la privatisation de quelques, voire de toutes, les banques publiques commerciales (voir ci-dessous). Une approche consisterait à intéresser des banques privées étrangères de renom à acquérir une prise de participation majoritaire au capital et donc le contrôle stratégique des banques publiques. Une telle tentative est déjà en cours avec la CPA.

• Améliorer la réglementation et la supervision bancaires. Dans la mesure où les banques publiques obtiennent davantage d’autonomie et afin de progresser dans la voie de la privatisation du secteur bancaire, il sera également essentiel de moderniser le cadre réglementaire du secteur conformément aux recommandations du Comité de Bâle. Une dimension importante de cette modernisation a trait au renforcement des obligations de notification et d’audit. Les réformes devraient également être accompagnées d’un renforcement de la capacité de supervision de la Banque Centrale, du renforcement de la formation et d’une meilleure mixité des connaissances et complétées par un recours accru à des auditeurs privés extérieurs. La Banque Centrale devrait également envisager les réformes comme une de ses priorités pour contrôler les pratiques oligopolistiques des banques publiques. Enfin, la Banque Centrale devra faire preuve de la même rigueur dans l'attribution de licences aux nouvelles banques désirant opérer en Algérie.

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Objectif à court terme IV: Réduire les goulets d’étranglement administratifs et améliorer l’accès aux services d’information

Mesure à court terme Description

Faciliter l’immatriculation des entreprises

• Poursuivre la mise en place de l’ANDI dont la focalisation actuelle porte sur le déploiement d’un réseau national de « guichet unique » pour l’immatriculation des entreprises. Toutefois, le système en cours d’installation doit être améliorée. Les mesures suivantes sont recommandées:

• Etape 1: Analyser et simplifier les procédures et documents requis • A l’heure actuelle, chaque organisation impliquée dans l’immatriculation d’une entreprise à ses propres critères. L’ensemble du processus et de la documentation

requise devrait être revu et simplifié, dans l’optique d’éliminer tous les formulaires inutiles et éviter le double emploi. • Dans le cas particulier de l’ANDI, il ne devrait pas s’avérer nécessaire de revoir les dossiers investissements. Les avantages octroyés aux investisseurs – s’il y en

a – devraient être régis par un régime de droit coutumier et octroyés automatiquement. L’ANDI serait dès lors en mesure de développer ses « guichets uniques » et autres activités sans perdre de ressources à la vérification inutile des dossiers d’investissement.

• Etape 2: Etablir une liasse unique • Une fois l’étape 1 achevée, les travaux peuvent commencer en vue de la mise en place d’une liasse unique qui répondra aux critères de toutes les organisations

impliquées, ce qui éliminera les procédures et documents en surnombre. Par exemple, toutes les organisations exigent une preuve de l’identité d’un entrepreneur qui immatricule une nouvelle entreprise. Avec une liasse unique, cette preuve – p. ex., copie certifiée du passeport – ne devrait plus être fournie qu’une seule fois. Le « guichet unique » de l’ANDI serait ensuite chargé de transmettre l’information requise à toutes les organisations. De même, le paiement des divers frais d’enregistrement serait centralisé. Ce système simplifie considérablement le processus d’immatriculation, les entrepreneurs n’ayant qu’un seul jeu de documents à soumettre à un endroit pour se conformer aux critères de toutes les organisations concernées. Les entrepreneurs sont ensuite contactés directement – généralement par courrier – par toutes les organisations, qui leurs délivrent les approbations, numéros d’identification et, pour certains, les avis de paiement à effectuer (p. ex., charges à la sécurité sociale). Au départ, le système reposera sur un support papier en attendant le déploiement des réseaux électroniques au sein et entre les administrations publiques, à l’exception notoire du Registre du commerce.

• Etape 3: Développer l’immatriculation électronique • Eventuellement, le réseau de « guichets uniques » serait structuré de manière à ce que l’intégralité du processus d’immatriculation se fasse par le biais d’un seul

formulaire informatisé, en un seul lieu, à transmettre électroniquement à toutes les organisations concernées. Au départ le système devrait être testé dans quelques projets pilotes de « guichets uniques » avant d’être déployé sur l’ensemble du territoire.

• Etape 4: Densifier le système des « guichets uniques »

Développer l’information liée aux affaires

• Les lois, décrets d’application, et réglementations devraient être publiés et mis à la disposition du public (site Web). Cette mesure aura comme impact secondaire important de réduire considérablement la possibilité d’une interprétation divergente des lois et réglementations entre les administrations publiques et les entreprises.

• Les administrations publiques doivent publier des brochures claires et précises décrivant leur rôle, services et critères. Quoique la plupart d’entre elles rendent déjà cette information disponible par le biais de leur propre site Web, un portail gouvernemental de haut niveau devrait être développé afin d’offrir aux investisseurs et aux entrepreneurs un « guichet unique » d’accès à l’information. Ceci serait la première pierre angulaire des services administratifs en ligne en Algérie.

• Les bases de données sur les entreprises, et les états financiers, doivent être renforcés et ouverts au public. En fin de compte, la prestation privée des services d’information concernant les entreprises – tels que Kompass devrait être développée. C’est là un élément essentiel pour faciliter la recherche de marché.

• Les données relatives aux prix et à la disponibilité de l’immobilier seraient accessibles au public dans le cadre de la proposition d’Observatoire du foncier industriel.

• Une Centrale des risques doit être établie pour fournir l’information aux institutions financières et aux entreprises concernant la solvabilité de leurs emprunteurs et clients.

• L’information relative aux marchés étrangers et partenariats potentiels devrait être développée, en particulier par le biais du PROMEX, des chambres de commerce et d’industrie, de l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), la Bourse de la sous-traitance et des prestataires privés. Les sites Web extérieurs des agences concernées par le commerce extérieur devraient être accessibles par le biais de ces organisations algériennes.

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Annexe I Page 20 of 23

Objectif à court terme V: Simplifier le système fiscal et réduire progressivement les taux moyens

Mesure à court terme Description

Améliorer/réduire l’imposition

En dépit des efforts visant à améliorer les relations entre les contribuables (entreprises) et les autorités fiscales et d’un taux d’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) proche de la moyenne internationale, bon nombre des entreprises de l’enquête ICA et des études FIAS déclarent que le système d’imposition continue d’entraver leur développement. Des examens préliminaires du système d’imposition (par exemple dans l’étude FIAS) indiquent que les problèmes peuvent avoir trait au nombre de taxes – certaines d’entre elles ont été éliminées ou ont été ramenées à des niveaux inférieurs dans de nombreux pays (p. ex., la Taxe sur l’activité professionnelle ou TAP et le Versement forfaitaire ou VF); le niveau de certaines taxes ; un système incitatif pas trop complexe qui peut engendrer des distorsions ou libertés ; et les procédures administratives et interactions entre les autorités fiscales et l’entreprise. S’ajoute à cela le haut niveau des charges sociales pour les employeurs et les entreprises. Les mesures suivantes peuvent être envisagées:

• 1: Réaliser un examen en profondeur du système d’imposition pour les entreprises et entrepreneurs à l’appui d’une réforme quelconque du système. L’étude devrait tenir compte (a) des impôts directs; (b) des charges sociales/cotisations salariales et (c) des régimes incitatifs, éventuellement en se servant de l’approche du taux de change effectif marginal (TCEM) pour comparer l’Algérie à d’autres pays de par le monde. L’étude devrait proposer des mesures pour améliorer le système, sur la base de pratiques internationales performantes. Elle devrait veiller à évaluer l’impact budgétaire des mesures recommandées (p. ex., en termes de pertes ou gains de recettes budgétaires) et envisager une source alternative de revenu en cas de perte de revenu pour l’Etat.

• 2: Dans le court terme, la réforme proposée pourrait inclure l’élimination du VF et la réduction progressive du taux de la TAP en vue de son élimination dans le moyen terme. Une deuxième mesure consisterait à décider que le moindre taux de la TAP soit considéré comme un paiement anticipé des entreprises à valoir sur l’IBS, ce qui contribuerait à réduire le fardeau fiscal. L’IBS, bien que raisonnable pourrait encore être réduit, ce qui contribuerait à rendre les régimes des incitations spéciales redondant et plus facile à éliminer à terme.

• 3: Les régimes incitatifs sont complexes et généreux et peuvent être à l’origine d’une certaine latitude dans l’octroi/la gestion des incitations ou de retards dans la réalisation des investissements (dans le cadre de contrôles additionnels). Bien qu’il soit douteux qu’ils contribuent à attirer de nouveaux investissements, ils peuvent engendrer des distorsions malsaines dans l’économie et constituent également une reconnaissance implicite que le fardeau fiscal sur les entreprises est trop lourd. L’élimination à terme des régimes incitatifs devrait être une priorité gouvernementale et est étroitement liée à la réforme en cours de la fiscalité. Avec un système d’imposition concurrentiel et simple, les régimes des incitations spéciales seront superflus. A court terme: toute incitation que le Gouvernement souhaite maintenir temporairement (alors que le système d’imposition est renforcé) devrait être aussi transparente et simple que possible. Ces incitations devraient être incorporées à la législation apparentée (p. ex., incitations douanières dans la législation douanière, incitation fiscale dans la législation fiscale, etc.) plutôt qu’au Code de l’investissement (Décret 2000) et elles devraient être accordées automatiquement aux entreprises qui se conforment à certains critères objectifs spécifiés à l’avance dans la législation (pas de criblage requis). Le Gouvernement (par le biais du Conseil national de l’investissement - CNI) devrait définir les objectifs et priorités de la politique d’incitation à l’investissement ainsi que les critères d’octroi. Mais l’objectif à MT devrait viser l’élimination des régimes incitatifs rendus redondants/inutiles dans un environnement fiscal restructuré et compétitif.

• 4: Egalement à court terme, les procédures fiscales devraient être revues en vue de poursuivre leur simplification.

La réforme de la fiscalité appelle également une analyse minutieuse de l’impact des changements sur les recettes fiscales. Il est évident qu’il y aurait lieu de tenir compte de l’évolution et des règles internationales (p. ex., OMC, OCDE, UE) (notamment sur le recours aux incitations). La BM, en consultation avec le FMI, pourrait apporter son appui au Gouvernement algérien pour la mise en œuvre d’une telle réforme.

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Annexe I

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Objectif à court terme VI: Améliorer l’accès à une infrastructure de qualité

Mesure à court terme Description

Accroître la participation du secteur privé à l’infrastructure

• Dans le cadre de l’expansion du champ d’action de la privatisation, une attention particulière devrait être portée à: faciliter davantage la participation privée aux services d’infrastructure; mobiliser le capital requis; et attirer les compétences en gestion nécessaires pour remédier aux lacunes de la prestation des services discutées ci-dessus. L’Algérie a déjà ouvert son transport aérien, ses télécommunications mobiles, et son transport routier aux opérateurs privés. A ce stade, la priorité devrait porter sur les services les plus problématiques, et le choix de modalités impliquant une moindre capacité régulatrice pour assurer une prestation adéquate des services. Les secteurs prioritaires devraient inclure le traitement de l’eau, la distribution de l’eau, la production d’électricité, et les services portuaires et aéroportuaires. La participation privée devrait se dérouler soit dans le cadre de ventes directes à des opérateurs privés ou de contrats de concession. Par exemple, l’ensemble de l’activité portuaire devrait être sous-traitée à des opérateurs privés dans le cadre de concessions et la manutention des marchandises devrait être libéralisée.

• Parallèlement, l’Algérie devrait viser à renforcer la capacité réglementaire requise pour développer et renforcer la participation privée dans d’autres services d’infrastructure connexes.

Accélérer les projets en cours pour réhabiliter l’infrastructure des zones industrielles existantes

• Des investissements publics additionnels sont nécessaires pour réhabiliter l’infrastructure des parcs industriels et ZAC existants. Ces investissements devraient être accompagnés de la réforme tant attendue du marché du foncier industriel, notamment en confiant la gestion des parcs industriels à des opérateurs privés..

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Annexe I

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Objectif à court terme VII: Améliorer le système juridique et judiciaire

Mesure à court terme Description

Améliorer le système juridique et judiciaire en rapport avec les besoins de développement du secteur privé

• La préparation et l’élaboration de nouvelles lois et réglementations affectant le secteur privé devraient être divulguées dans leur version préliminaire afin de donner une occasion pour commenter et répondre aux besoins économiques et institutionnels identifiés par l’Etat et le secteur privé.

• Les lois et réglementations devraient être divulguées dès qu’elles sont adoptées afin de permettre aux entreprises de s’adapter et de s’y conformer. Outre la diffusion traditionnelle par le biais du Journal officiel, la divulgation et dissémination devraient se faire par le biais des Bulletins des chambres de commerce, journaux et organisations professionnels.

• Une attention particulière devrait être portée à la résolution des différends économiques et financiers impliquant l’institutionnalisation et le renforcement des tribunaux commerciaux dotés de procédures spécifiques et efficientes. Des programmes adéquats de formation devraient être développés et mis en œuvre pour les juges, juristes, huissiers et autres agents impliqués dans des transactions économiques et financières: les problèmes juridiques liés à la gestion des stocks, valeurs mobilières, faillite, contrats économiques et législation économique comparative devraient être au cœur du programme de formation.

• Examen et formulation de la législation sur les faillites et le règlement judiciaire et sur les valeurs mobilières. • Evaluation des critères et procédures actuels liés aux affaires et simplification ou abrogation de toutes les règles et obligations qui constituent ou qui sont perçues

comme une entrave au démarrage facile et efficient de nouvelles entreprises (déréglementation). Une recommandation consisterait à établir un permis unique délivré par un guichet unique à toutes les nouvelles entreprises.

• Examen de la législation régissant la concurrence et élimination de toute provision pouvant restreindre ou limiter la concurrence entre les entreprises et interdisant les monopoles. Une institution efficiente de réglementation devrait être établie avec la participation de tous les intervenants (gouvernement, représentants des chambres de commerce, juges ou juristes afin d’orienter le processus et la structure clientèle…) pour remplacer l’actuel Conseil national de la concurrence, qui n’a pas rempli son mandat.

• Formulation de lois et réglementations spécifiques sur les garanties et établissement d’un guichet unique pour l’enregistrement de toutes les transactions, garanties et nantissements.

• Etablissement d’un organe de supervision indépendant pour observer, examiner et assurer le suivi de l’application des règles pour la passation des marchés publics afin de garantir un respect strict et transparent du Code des marchés publics. Cet observatoire indépendant des marchés publics ne remplacera pas les institutions existantes chargées du suivi des dépenses publiques (Cour des comptes et IGF) mais aidera plutôt à garantir la non-discrimination entre les soumissionnaires potentiels, la transparence et la solidité des procédures de passation de marchés.

• Etablissement et développement continu de mécanismes alternatifs de résolution des différends tels que la conciliation, la médiation et l’arbitrage. Le mécanisme d’arbitrage est mis en œuvre par le CACI avec l’aide de la Chambre de Commerce Internationale mais doit obtenir davantage de ressources et d’assistance de la part du Gouvernement en termes de formation, administration et autres ressources.

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Annexe I Page 23 of 23

i Notamment celles qui ont fortement investi à la fin des années 80, emprunté en devises étrangères, et surprises

par la dévaluation du DA au milieu des années 90. ii Le CNRC enregistre toutes les entreprises et individus engagés dans une activité économique. La CNAS

enregistre les entreprises et individus qui emploient du personnel et qui sont tenus de cotiser à la sécurité sociale. La DGI enregistre les contribuables. L’écart au niveau des données s’explique par l’évasion aux impôts relativement élevés sur l’emploi ainsi que par le grand nombre d’entreprises qui sont immatriculées mais inactives. L’ONS maintient une base de données importante des activités économiques. D’autres bases de données sont maintenues par le Ministère de la PME-PMI, les chambres de commerce et de l’industrie, et les agences spécialisées telles que la Direction des douanes, PROMEX, CAGEX, etc.

iii Ce chiffre devrait être pris avec prudence du fait que les micro-entreprises et entreprises du secteur de la construction, où travaillent la majorité des travailleurs non inscrits, font plus fréquemment l’objet d’une visite de la part de l’Inspection, de sorte que la moyenne risque de surestimer le pourcentage réel des employés qui ne sont pas inscrits.

iv Cependant, les entreprises publiques génèrent toujours plus de valeur ajoutée (au total) dans certains secteurs industriels (industries mécaniques, matériaux de construction, produits chimiques, papier et bois).

v Les salaires unitaires sont toutefois toujours nettement plus élevés dans les entreprises publiques (environ le double).

vi Tout en étant dominé par les terrains publics, le marché foncier est en fait un double marché et il existe un marché foncier privé.

vii La plupart des pays comparateurs de la région MENA sont cotés (Arabie saoudite, Egypte, Iran, Jordanie, Liban, Maroc, Oman, et Tunisie).

viii Le week-end est le jeudi et le vendredi en Algérie, vendredi-samedi en Egypte, samedi-dimanche au Maroc et en Tunisie.

ix Ou des mécanismes de subventions minutieusement conçus, tels que les dons de contrepartie pour les PME. x Par exemple, législations sur les faillites, les titres et la concurrence. xi Dans le cadre du programme en cours de réhabilitation du Ministère de l’Industrie, ou la création de nouvelles

zones industrielles ou zones de libre-échange. xii MoF: Ministry of Finance, MoJ: Justice, MIR: Industry, MPPI: Participation and Investment Promotion; CoC:

Chamber of Commerce; ANDI: Investment Promotion Agency; CPE: Conseil de Participation de l’Etat, SGP: Sociétés de Gestion de Participation; CdC: Conseil de la Concurrence; ICA: Investment Climate Assessment survey.

xiii En confiant la responsabilité des ventes aux enchères à un organisme unique chargé de suivre une procédure unique, on s’assurerait du caractère équitable et transparent de celle-ci. La tâche des organismes publics de supervision (cour des comptes, Inspection générale des finances) s’en trouverait également simplifiée.

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ANNEXE II : CONSULTATIONS CAS 1. Une série de consultations ont été organisées sur les priorités du CAS entre janvier 2002 et février 2003 et ont réuni plus d’un millier de participants de profils divers. Consultations sur les défis de développement de l’Algérie et les priorités du CAS 2. Les consultations ont eu pour but de permettre aux cadres du Groupe de la Banque mondiale de s’entretenir directement avec différents segments de la société civile. Les priorités suivantes ont été soulignées :

• Réduire la pauvreté et l’exclusion, tant sur le plan social qu’économique ; • Assurer une croissance économique génératrice d’emplois et d’un plus grand bien-être ; • Améliorer l’éducation et les capacités institutionnelles; • Améliorer l’accès à des logements abordables et décents en particulier en milieu urbain ; • Améliorer la gestion de l’eau afin de mettre fin aux pénuries ; • Construire un Etat responsable et mue d’une plus grande transparence ; • Assurer une plus grande participation dans les décisions de politique ; et • Accorder une plus grande attention aux questions liées au genre.

3. Les ateliers sectoriels ont permis des discussions approfondies sur le cadre macroéconomique, le rôle du secteur privé, la performance du secteur public, le logement, l’eau, les technologies de l’information et de la communication, et le développement rural. Des discussions ont également eu lieu sur le rôle que la Banque mondiale a joué par le passé et pourrait jouer à l’avenir à l’appui de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté en Algérie. Pauvreté et exclusion 4. Les conclusions des consultations indiquent une préoccupation que la vulnérabilité de la population algérienne semble avoir augmentée. Un consensus semble se dégager autour de la recrudescence de la pauvreté et de l’exclusion sociale et d’un accroissement de la fracture sociale. Les principaux facteurs avancés sont les suivants : persistance de la violence dans le pays, programmes d’ajustement structurel (libellés de « machines d’exclusion »), mondialisation et ouverture de l’économie algérienne, et croissance économique insuffisante. L’observation a été faite que les politiques de libéralisation et de dévaluation monétaire ont eu un coût social extrêmement élevé sans pour autant aboutir aux effets bénéfiques attendus. 5. Le phénomène de « l’exclusion sociale » est intervenu plus souvent dans les consultations que celui de la « pauvreté ». Les multiples facettes de l’exclusion en Algérie ont été mises en lumière ainsi que les principaux groupes affectés par l’exclusion, à savoir les pauvres, les sans emploi, les femmes et les jeunes. Un des principaux défis auxquels l’Algérie est confrontée est de combattre ces diverses formes d’exclusion afin de réduire la vulnérabilité et d’autonomiser ces groupes sociaux pour qu’ils puissent jouer un rôle actif et productif dans la société. Les facteurs suivants constituent des conditions nécessaires à la réduction de l’exclusion :

• •

Croissance économique accrue ; Croissance appuyée par des politiques en faveur des pauvres et des programmes ciblés sur les groupes exclus ;

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Annexe II Page 2 of 9

Meilleure compréhension des dynamiques de la pauvreté et de la vulnérabilité, en particulier les caractéristiques des groupes vulnérables, les mécanismes leur permettant d’y faire face, et les facteurs qui entravent leur capacité à faire face ;

Accès accru aux services sociaux sans aucune discrimination liée au statut socio-économique, genre, ou âge et localisation géographique, afin de remédier aux iniquités apparentées ; Attention plus particulière à la demande des interventions afin d’identifier les facteurs économiques, sociaux et culturels qui font obstacle à la capacité des groupes vulnérables à accéder aux ressources et aux services ; et Renforcement des modalités pour réduire la pauvreté en milieu rural, y compris une couverture adéquate des besoins de base, in compris nutritifs, et améliorer l’inclusion des sociétés rurales en termes d’accès aux ressources et aux services.

Croissance économique accrue 6. L’accent a porté sur la nécessité d’augmenter la croissance économique. Il s’est dégagé un net sentiment que l’analyse réalisée pour comprendre les causes de la croissance lente est insuffisante et que la croissance future n’est pas envisageable sans un consensus sur les causes des échecs antérieurs. Des questions ont été soulevées sur l’interaction entre la croissance lente et les lacunes éventuelles du diagnostic, la conception des politiques, ou leur mise en œuvre. La relation a également été soulignée entre la performance décevante de facteurs spécifiques à l’Algérie, notamment la manière dont les institutions et la gouvernance fonctionnent. 7. L’économie algérienne a été décrite comme une « économie rentière » au sein de laquelle de puissants groupes d’intérêt tels que l’industrie pétrolière, divers monopoles, des lobbyistes politiques et certains groupes sociaux protègent leurs intérêts. L’urgence d’une économie plus ouverte, dynamique et compétitive a été soulignée comme étant une priorité, mais la question reste de savoir « comment » faire ? Comment gérer la transition en faveur d’une nouvelle forme d’économie et dégager le consensus autour du programme de réforme ? Comment partager la rente d’une manière plus juste et plus équitable ? Le secteur privé a mis l’accent sur le fait que si l’Algérie veut assister à une reprise de la croissance, l’environnement des affaires doit être amélioré pour accorder aux entreprises publiques et privées une plus grande liberté d’action. 8. Pour améliorer la croissance, les secteurs privé et du développement rural ont identifié les principaux domaines suivants :

Réformer le secteur bancaire et financier, le système juridique et judiciaire, y compris le régime foncier, et assurer la transparence au niveau des décisions économiques et administratives (« les règles du jeu ») ; Promouvoir l’industrie privée des technologies de l’information et des communications, en particulier dans les services ; Spécifier les améliorations sectorielles attendues de l’adoption et de la diffusion des technologies de l’information et des communications pour mettre sur pied une société de l’information ; l’initiative aboutirait à la définition d’une stratégie exhaustive de mise en ligne de l’Algérie ; Favoriser le développement durable basé sur une utilisation écologiquement rationnelle des ressources naturelles et induit par les principes d’une économie de marché ; Diversifier les activités productives agricoles et rurales susceptibles de créer des emplois et encourager le développement induit par le secteur privé dans l’agro-industrie, d’une manière intégrée et avec production locale de produits primaires et de matières premières ; et Evaluer les contraintes sociales, politiques et institutionnelles à la croissance.

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Annexe II Page 3 of 9 Education et renforcement des capacités

9. L’importance du rôle de l’éducation pour le développement et la réduction de la pauvreté a été reconnue. Une des principales préoccupations est que le système éducatif n’est pas suffisamment ouvert aux nouvelles idées et qu’il ne développe pas les compétences requises dans une économie davantage mondialisée et dynamique. La nécessité de repenser le système éducatif pour qu’il réponde mieux aux nouveaux besoins de l’économie algérienne a été soulignée. Selon les participants, la réforme du système éducatif, en particulier aux niveaux secondaire et supérieur, devrait viser un meilleur alignement des compétences assurées avec celles en demande par les employeurs.

10. Il ressort d’un Symposium sur les technologies de l’information et des communications (TIC) qui s’est tenu en décembre 2002 qu’il faut réformer le système éducatif algérien et introduire dès que possible les TIC dans les programmes de formation. Il a été admis que le système éducatif doit inclure la diffusion des TIC en tant qu’instrument d’apprentissage et moyen de production et que des systèmes d’apprentissage en ligne devraient être déployés et utilisés dans les écoles et les universités. Parallèlement, la formation des éducateurs aux systèmes les plus modernes de TIC et à leur contenu s’impose pour diffuser une information actualisée et permettre le développement d’une économie du savoir. Le système éducatif devrait produire des élèves en mesure d’utiliser les TIC, de s’instruire par le biais des TIC, ayant acquis une plus vaste connaissance technologique, et en communication avec l’environnement international. Trois grands axes ont été identifiés :

Déploiement de réseaux de communication dans tous les instituts et entre eux ; •

Formation des enseignants à l’utilisation des TIC et à la manière d’enseigner à l’aide de technologies modernes ; et Développer un contenu multimédia à structure linguistique spécifique disponible à des fins pédagogiques.

11. Les discussions qui ont eu lieu dans la plupart des ateliers ont souligné la nécessité d’améliorer les capacités des principaux intervenants dans l’économie : représentants du gouvernement central et des collectivités locales, société civile, groupes professionnels, et entrepreneurs privés. L’atelier sur le développement rural a souligné la nécessité d’améliorer les capacités de l’administration publique centrale et décentralisée, du secteur agricole et des organisations professionnelles. Dans le contexte de l’atelier sur le logement, des discussions ont eu lieu sur la nécessité d’améliorer le professionnalisme des organisations publiques et privées concernées par le logement. Les consultations avec le secteur privé ont souligné la nécessité de développer la capacité des autorités à réglementer le marché et créer un environnement propice aux affaires. Le besoin urgent de restructurer les centres de développement des spécialisations professionnelles afin d’assurer une plus grande participation du secteur privé et, en conséquence, un meilleur alignement des besoins réels de formation, a également été souligné. Logement 12. Il ressort de plusieurs ateliers que l’habitat est un secteur de préoccupations, analysé plus en détail dans le cadre de l’atelier qui lui était consacré, ce qui a donné l’occasion de faire le point sur la situation du marché de l’habitat en Algérie et d’identifier des moyens d’améliorer les politiques et programmes de logement. Les participants ont noté que malgré le caractère prioritaire que l’Etat attache au secteur et l’importance des ressources qui lui sont consacrées, bon nombre de résidents urbains vivent dans des logements qui ne répondent pas aux normes de construction et doivent attendre des années pour occuper un nouvel appartement ou une nouvelle maison. Ils se sont dits préoccupés par le fait que la situation semble se détériorer. Avec une population urbaine en rapide expansion, davantage – et non moins – de gens vivront dans un habitat précaire dans les années à venir.

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Annexe II Page 4 of 9

13. Les principaux goulets d’étranglement limitant l’offre de logements abordables et décents en milieu urbain ont été identifiés comme étant le contrôle exercé par l’Etat sur le régime foncier et la construction, le manque de crédit au logement, le rôle limité des promoteurs privés, et la distribution inéquitable des subventions. Bien qu’il ait été reconnu que le Gouvernement dispose de plusieurs programmes de subventions au logement, il a été souligné que la majorité des subventions, notamment celles à la location-vente, bénéficient aux familles à revenu moyen et supérieur. 10. Pour améliorer la situation de l’habitat en Algérie, une liste détaillée de recommandations a été dressée pour chaque thème. Les suggestions relatives aux enjeux apparentés à l’offre de terrains et au rôle de l’Etat dans leur distribution portaient, entre autres, sur les points suivants :

Mise en valeur des terrains en les offrant à des taux de marché ; • • • • • • • •

• • • • • •

• • •

• •

• • • •

Privatisation des terrains du domaine public ; Encouragement du développement des promoteurs ; Priorité aux infrastructures dans le contexte d’un financement public ; Relâchement des règles régissant l’utilisation des terrains ; Garantie que le cadastre n’est pas une barrière à l’urbanisation ; Amélioration de l’enregistrement des titres de propriété ; Examen des questions fiscales et s’assurer qu’elles ne comportent pas d’éléments dissuasifs.

Concernant la question de l’offre de logements, il a été suggéré de :

Accroître la production (au départ principalement dans le secteur public) ; Favoriser la production par le biais de la promotion et de l’auto-construction ; Améliorer le financement du logement ; Eliminer le plafond aux subventions après l’élimination des subventions aux terrains ; Etendre l’assistance (publique et privée) à la réhabilitation immobilière ; Développer des incitations ad hoc pour accroître la location en général et les investissements au secteur locatif ; et Entreprendre des études afin de mieux appréhender l’importance de la demande.

S’agissant de l’habitat social et des dimensions sociales du logement, il a été recommandé de :

Déterminer l’importance des bidonvilles et des zones non viabilisées à bas revenu ; Identifier et élaborer des programmes de financement ; Etablir le cadre institutionnel à l’appui du savoir-faire, expérience et amélioration de l’efficacité des interventions publiques ; Planifier et financer des actions nationales de logement social ; et Mettre en place des mécanismes pour coordonner les enjeux intersectoriels et établir des partenariats avec les diverses agences chargées du développement du secteur de l’habitat.

Dans le domaine du financement de l’habitat, les grandes priorités ont visé à :

Augmenter le nombre des institutions de financement et le type de services offerts ; Mettre en place des incitations à la mobilisation de l’épargne ; Promouvoir les services de financement déjà disponibles ; Relâcher les barrières hypothécaires ; développer des systèmes de titres et garanties pour les emprunteurs à bas revenu ; Examiner les conditions nécessaires au développement de services de financement adaptés au secteur locatif ; et Adopter une réglementation appropriée.

Sur le plan des subventions, il a été recommandé de :

• Evaluer le niveau actuel des subventions et des recettes ;

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Annexe II Page 5 of 9

• Entreprendre des réformes à la fois du foncier et des subventions dans des domaines définis ; • Maintenir le concept du locatif social, mais uniquement pour la population à bas revenu ; • Développer les incitations financières et régulatoires liées à l’investissement et à la gestion dans

le marché du logement locatif privé ; • Gérer l’accès aux subventions afin d’encourager l’auto-construction ; et • Octroyer des subventions à la rénovation.

Gestion de l’eau 11. Tout comme l’habitat est un sujet de grande préoccupation pour les résidents urbains, l’eau l’est également pour la majorité de la population qui peut se retrouver sans eau courante pendant plusieurs jours. L’eau est également une source de préoccupation pour la population rurale durement affectée lors des périodes de sécheresse lorsque leurs récoltes sont anéanties et que leurs revenus sont comprimés. Les participants à l’atelier sur l’eau ont discuté la stratégie sectorielle du Gouvernement et les mesures proposées pour le court et le moyen terme afin d’identifier des moyens pour améliorer la situation actuelle. 12. Les participants extérieurs au Ministère des Ressources en eau ont reconnu qu’il faut améliorer la gestion du secteur avant de s’embarquer dans de nouveaux investissements coûteux, tels que des stations de dessalement et de nouveaux réservoirs. Une meilleure gestion de l’eau implique de réduire les gaspillages, de réhabiliter l’infrastructure existante, et de décentraliser les responsabilités. Ils ont également souligné la nécessité d’inclure une analyse économique dans la comparaison des variantes envisageables, notamment la construction de nouveaux réservoirs et stations d’épuration des eaux. Certains participants ont souligné l’importance d’établir les raisons de l’échec des stations existantes d’épuration des eaux usées et d’assurer leur réhabilitation et fonctionnement. Un Gouvernement plus transparent et plus à l’écoute des citoyens 13. Au cours des consultations, le Gouvernement a été qualifié comme étant par trop « contrôleur », « rigide », et « bureaucratique ». De l’avis général il est ressorti qu’un Gouvernement plus transparent et davantage réceptif aux besoins des citoyens, y inclus le secteur productif, ouvrirait la voie à une croissance économique accrue. Ces perceptions sont ressorties le plus clairement dans les discussions avec les acteurs du secteur privé qui ont souligné la nécessité de réduire le rôle de l’Etat dans les domaines où le secteur privé devrait prendre les rennes, notamment le régime foncier et les marchés financiers, et de renforcer le rôle de l’Etat en tant que régulateur. Bien que la rhétorique de l’Etat vis-à-vis du secteur privé ait changé, les entrepreneurs et administrateurs ont déclaré que l’attitude de l’Etat vis-à-vis des entreprises privées n’a pas changé. Les entreprises font toujours face à des bureaucrates hostiles, à la paperasserie, à de longs délais pour obtenir les autorisations, et à une application non systématique des règles et réglementations. Les procédures mentionnées le plus souvent comme étant entravées par la bureaucratie sont, entre autres, le dédouanement des marchandises, principalement dans le port d’Alger ; l’obtention d’un permis de bâtir ; et l’immatriculation d’une entreprise. La corruption a également été citée comme étant un obstacle sérieux. 14. Les priorités pour l’Algérie consistent, entre autres, à établir un encadrement effectif et crédible pour stimuler la croissance future du pays. Dans cette perspective, le rôle de l’Etat devrait être clairement spécifié et limité à la formulation et application des règles du jeu, à la promotion de la concurrence et à la facilitation, chaque fois que cela s’avère nécessaire, de l’investissement privé. Dans ce contexte, le rôle de régulateur est d’assurer l’interface entre les deux secteurs et de faciliter le développement de pratiques concurrentielles. 15. Le rôle joué par l’Etat en tant que déclencheur ou catalyseur de la transformation de la société d’information a été souligné au cours du symposium sur les TIC. Ce rôle consiste notamment à

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Annexe II Page 6 of 9

moderniser le système éducatif, à adopter les TIC dans l’administration publique afin de rationaliser ses procédures internes et de renforcer ses capacités, et à adopter des mesures incitatives favorisant les initiatives et les investissements privés. Les participants ont souligné le rôle que les TIC peuvent jouer pour renforcer la gouvernance et consolider le processus démocratique. Participation accrue et voix au chapitre 16. Le manque de participation et de dialogue entre les leaders politiques et gouvernementaux, d’une part, et la société civile et le secteur privé, d’autre part, a été mentionné comme étant un obstacle majeur à la réforme et à la démocratie en Algérie. Les représentants des collectivités locales ont identifié la communication, le dialogue et la participation comme étant un aspect clé à améliorer – entre le gouvernement central et les collectivités locales et avec l’ensemble des citoyens. Les académiciens et les journalistes économiques ont indiqué que l’identification et la mise en œuvre des réformes socio-économiques ne pouvaient se faire sans une participation active du secteur privé et de la société civile afin de dégager un consensus. 17. Les représentants du secteur privé ont souligné le fossé croissant de communication entre un Gouvernement qui contrôle l’activité économique par le biais des politiques budgétaires, monétaires et foncières, et le secteur privé. Le manque de consultations autour de la réforme des impôts douaniers en 2001 a été donné en exemple. Les entrepreneurs privés ont admis que pour survivre dans un environnement des affaires remplis d’incertitudes et de rigidités, ils ont souvent eu à prendre de mesures illégales au détriment de l’entreprise. 18. Les participants à l’atelier sur le développement rural ont souligné la nécessité de recourir plus fréquemment à des approches participatives afin d’intégrer les populations locales, y compris les femmes en particulier, au processus de développement dans le contexte de projets et programmes. Ils ont également bien accueilli le dialogue élargi, ouvert et franc, sur le développement rural qui n’est qu’une des manifestations de l’important changement qui s’opère au niveau des perspectives du développement rural en Algérie. 19. La majorité des participants aux consultations ont exprimé l’espoir de voir les groupes de la société civile qui souhaitent participer à l’orientation du programme de réformes augmenter en nombre et en influence. Les participants considèrent ces groupes comme d’importants véhicules pour promouvoir la démocratie dans l’arène économique et veiller à ce que les réformes envisagées sont discutées avec les citoyens et qu’elles leur sont expliquées. Gouvernance 20. Les consultations sur les questions du développement social et de la gouvernance avec des chercheurs algériens visaient à comprendre les grands défis sociaux et de gouvernance en Algérie d’une perspective sectorielle et intersectorielle. La sélection des participants visait à assurer un équilibre adéquat de disciplines académiques, compétences analytiques et expériences professionnelles dans des secteurs clés, recherche de terrain en milieu rural et urbain, genre, âge et représentation géographique. 21. Au cours de l’atelier, une série de références a été recommandée pour mesurer les progrès au niveau de l’amélioration de la qualité de la gouvernance : (a) renforcement des institutions qui coordonnent et assurent le suivi de la réforme du secteur public ; (b) appui au développement d’instruments pluriannuels de planification et de contrôle, y compris la gestion budgétaire et le suivi de la performance ; (c) renforcement des incitations et de la responsabilisation des employés du secteur public ; (d) introduction de mécanismes pour le public visant à fournir de l’information sur la performance du secteur public ; et (e) accès accru du public à l’information relative au secteur public. Les principaux

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Annexe II Page 7 of 9 problèmes liés à la gouvernance et à la réforme du secteur public qui sont ressortis des discussions sont les suivants : Acteurs clés ayant un accès, voix et participation restreints

• Citoyens à bas revenu, avec une assiette peu importante d’actifs (en particulier les femmes chefs de ménage, les personnes âgées et les jeunes peu éduqués)

• Les municipalités qui ne disposent pas de ressources importantes • Les petites et moyennes entreprises

Barrières à la participation et notamment

• Manque de ressources (financières, actifs), éducation, accès à l’information, mécanismes pour donner de l’information

• Faibles capacités organisationnelles • Absence d’un cadre juridique/réglementaire garantissant la reconnaissance des droits de propriété • Absence de prises de décision judiciaires prévisibles, ponctuelles et à moindre coût • Absence de concurrence et d’entrée aisée sur le marché pour les prestataires alternatifs de

services (par exemple, manque d’accès aux marchés publics) • Manque d’incitations à déployer le personnel dans les zones pauvres éloignées • Dotation inadéquate en personnel des municipalités, avec des transferts intergouvernementaux

inadéquats et prévisibles.

Les barrières institutionnelles à la performance sont notamment : • Le manque d’incitations à la performance des agents de la fonction publique (absence de

recrutement et de promotion basés sur le mérite et de réelles sanctions pour des raisons de piètre performance ou corruption)

• Démarcation inadéquate des responsabilités au niveau de la prestation • Absence de procédure de budgétisation transparente et induite par la performance • Absence de responsabilisation en amont (responsabilisation budgétaire) et en aval (supervision,

responsabilisation politique) Le rôle de la Banque mondiale 22. Les participants à de nombreux ateliers ont fait état de difficultés antérieures au niveau de la collaboration avec la Banque : procédures fastidieuses, vues dogmatiques, absence de volonté à écouter, plaidoyer en faveur de politiques d’ajustement structurel qui n’ont pas eu un impact positif sur la croissance, etc. 23. Ils ont toutefois félicité la Banque et le Ministère algérien des Finances pour s’être engagés dans un processus consultatif et ont exprimé un intérêt pour maintenir les voies de communication ouvertes. Néanmoins ils ont exprimé un certain scepticisme quant à la sincérité de l’engagement de la Banque vis-à-vis de ce processus et de sa volonté à tenir compte de leurs points de vue. Ils attendent de voir quels seront les résultats tangibles des discussions comme preuve de la sincérité de la Banque.

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Annexe II Page 8 of 9

Calendrier des consultations pour le CAS Algérie en 2002 et 2003 Janvier 2002 – ateliers CAS à Alger avec :

• Représentants du gouvernement central et des collectivités locales • Administrateurs du secteur privé • Académiciens et journalistes économiques • Conseil économique et social (CNES).

Avril 2002 – Réunion sectorielle CAS sur le développement rural et l’agriculture à Ghardaïa. Un large éventail de participants représentant l’administration locale et centrale, les agriculteurs, les organisations professionnelles, les banques, les autres ministères concernés par le milieu rural, les organisations de recherche, les universités, etc. Juin 2002 – Atelier participatif sur l’intégration d’une perspective sociale au CAS. Neuf sociologues et économistes de diverses université et groupes de réflexion en Algérie se sont réunis à Alger pendant deux jours pour contribuer au débat sur les priorités nationales du développement. Janvier à octobre 2002 – Des consultations avec de nombreux représentants du secteur privé ont eu lieu à diverses occasions :

• Manifestation d’une journée à Alger en janvier 2002 à laquelle ont pris part plus de 100 entreprises privées pour entendre leurs opinions sur les problèmes du secteur privé et les partager avec les groupes de travail de la Banque (activités de divers groupes, termes et conditions).

• Consultations avec des associations d’entrepreneurs (femmes, jeunes) et des administrateurs au cours de la préparation de la note stratégique sur le DSP.

• Interviews avec des entrepreneurs, hommes d’affaires, femmes, académiciens, banquiers, associations commerciales, consultants, et agents de la fonction publique des diverses administrations centrale et locale pour évaluer les obstacles au développement du secteur privé.

• Questionnaires remplis par 600 entreprises dans le cadre de l’Evaluation du climat de l’investissement.

• Consultations organisées par le Service-conseil pour l’investissement étranger (FIAS) principalement avec des investisseurs étrangers et des investisseurs nationaux privés pour recueillir leurs vues sur les barrières à l’investissement et domaines d’opportunité.

Décembre 2002 – Atelier sur les politiques de l’habitat en Algérie à Boumerdès. Plus de 150 participants ont passé deux jours à discuter des politiques passées et présentes de l’habitat et identifier des stratégies pour l’avenir. Décembre 2002 – Symposium sur les technologies de l’information et des communications (TICs) à Alger. La participation au symposium a été de 1.300 personnes, dont des représentants politiques de divers ministères (Finances, Communications et de la Culture, Défense, Recherche et Enseignement supérieur, Intérieur, Formation professionnelle, etc.), des représentants des institutions académiques, de la presse nationale (journaux, radio et TV), des associations professionnelles et des ONG, du corps diplomatique, et des consultants nationaux et internationaux. La ventilation des participants a été la suivante : 50 pour cent d’agents de la fonction publique, 30 pour cent de directeurs d’entreprises, 10 pour cent du secteur académique et éducatif, et 10 pour cent de la société civile, presse comprise. Janvier 2003 – Séminaire sur l’eau à Alger avec des représentants du Gouvernement, des ONG et de la communauté académique. Les discussions ont porté sur l’analyse de la stratégie sectorielle proposée par le Gouvernement pour le court et le moyen terme et identifiant les moyens selon lesquels la Banque pourrait assister dans la formulation et mise en œuvre de la stratégie.

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Annexe II

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Avril 2003 – Consultations sur les politiques de gestion budgétaire, la gestion de la volatilité des prix des produits pétroliers, et de la stratégie pour le développement du secteur privé. Environ 100 participants de profiles divers, y inclus d’anciens ministres. Octobre 2002, Janvier, Avril 2003 – Consultations avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux.

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ANNEXE III – PARTENARIATS

Macroéconomie, secteurs privé et financier

Fonds monétaire international. En juin 2000, dans le contexte des consultations sur l’Article IV, une équipe conjointe FMI/Banque mondiale a préparé une évaluation de la conformité de l’Algérie aux principes de Bâle pour la supervision bancaire. L’évaluation préparée dans le contexte du Rapport sur la conformité aux normes et codes (ROSC) récapitule la mesure dans laquelle l’Algérie observe les normes et codes reconnus au plan international dans le domaine de la supervision bancaire. Le ROSC est utilisé pour aider à approfondir les discussions de politique des institutions bancaires avec les autorités nationales et dans le secteur privé (comprenant les agences de cotation) pour l’évaluation du risque. Un Programme d’évaluation du secteur financier (PESF) réalisé conjointement par la Banque mondiale et le FMI est actuellement en cours.

Programme PME-Echange. Pour appuyer le développement du secteur privé, les PME en particulier, la Banque a aidé à établir le Programme PME-Echangeune initiative régionale en Afrique du Nord qui cherche à relier les chambres de commerce de l’Europe (principalement méridionale) à leurs contreparties au Maroc, en Algérie, en Tunisie, et en Egypte. Le programme qui émane d’un travail régional économique et sectoriel, a été lancé en septembre 2002 lors de la Conférence de Marseille sur le savoir. L’initiative vise le renforcement de la capacité, le travail en réseau et l’échange d’information.

Programme sur la participation privée dans l’infrastructure méditerranéenne. Le Programme conjoint de la Banque mondiale et de la Commission européenne sur la participation du secteur privé dans l’infrastructure méditerranéenne (PPIM) est basé au bureau de la Banque à Bruxelles. L’objectif du programme de la PPIM est d’encourager la participation du secteur privé et le renforcement de la concurrence dans la fourniture des services d’infrastructure (secteurs des télécommunications, énergie, eau et transport) dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, en mettant l’accent sur le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie, la Cisjordanie & Gaza, le Liban et la Syrie. Le PPIM poursuit son objectif au moyen de conseils de politique aux gouvernements, de la préparation de projets de développement, d’assistance technique par la Banque mondiale et la Commission européenne, et de la préparation et dissémination du travail analytique.

Le programme de la Commission européenne – MEDA. L’Algérie est un des 12 pays du Sud de la Méditerranée qui a participé au processus de Barcelone et qui à ce titre, bénéficie des fonds MEDA de la Commission européenne. Le programme de la CE porte sur quatre domaines principaux : (i) appui aux réformes économiques et renforcement des institutions du marché (pour aider l’Algérie à intégrer l’économie mondiale et à accroître sa compétitivité) ; (ii) développement de l’infrastructure (pour augmenter la participation du secteur privé et renforcer l’intégration aux pays méditerranéens et de l’UE) ; (iii) développement des ressources humaines ; et (iv) état de droit et bonne gouvernance (pour améliorer la sécurité et les perspectives d’IDE dans le pays).

Des fonds MEDA de l’ordre de 164 millions d’euros ont été engagés sur la période 1996-1999. Les programmes actuellement en cours comprennent un programme d’ajustement structurel, des projets pour la promotion des PME, une

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initiative de restructuration industrielle et de privatisation, un projet dans le secteur des services financiers (23 millions d’euros), et des opérations dans le domaine du nettoyage des déchets industriels (10,75 millions d’euros). Depuis 2000, 90 millions d’euros ont été engagés pour quatre nouveaux programmes incluant la réforme des télécommunications et des services postaux, l’appui aux journalistes et aux médias algériens, aux forces de police et la réforme de la vocation professionnelle. L’engagement total pour la période 2002-2004 est de 150 millions d’euros.

L’Union européenne, la CNUCED et l’USAID (barrières administratives) travaillent également sur des études relatives au climat de l’investissement demandées par le Gouvernement algérien.

Programmes du PNUD. Le programme en Algérie couvre trois principaux axes stratégiques : gouvernance, environnement économique et réduction de la pauvreté. Avec un budget annuel de 0,6 million de $EU, le portefeuille comprend des projets de normalisation et d’homologation, des projets de développement du secteur privé et l’appui dans le contexte des négociations avec l’OMC et l’UE, ainsi que dans le domaine des stratégies de pauvreté, travail et micro-crédit. Le programme du PNUD inclut des plans de restructuration pour des institutions individuelles (telles que la BNA, le CPA, la BADR et la CNEP-Banque), une aide à la réorganisation du ministère des Finances et le développement de programmes de formation.

Le Fonds français de développement d’outre-mer (Fonds de solidarité prioritaire) contribue au renforcement du secteur des PME. En décembre 2002, la France et l’Algérie ont également signé un Accord de conversion de la dette de 61 millions d’euros en investissements (Accord de conversion de prêt en investissements).

Le CDPQ-Conseil canadien apporte un appui au renforcement de la gestion de la dette publique au Trésor.

La stratégie de la Banque africaine de développement (BAD) pour la période 2000-2002 a couvert des réformes structurelles dans le secteur des finances, le secteur privé et l’infrastructure, ainsi que dans le domaine de la réduction de la pauvreté. Dans ce contexte, la BAD octroie des prêts dans différents secteurs dont l’agriculture, (incluant du crédit à la Banque de l’Agriculture et du Développement rural (BADR)), au transport (routes, Air Algérie), aux secteurs de l’eau et de l’énergie. L’objectif du crédit à la BADR (105 millions de $EU) est de promouvoir l’investissement privé dans le secteur agricole pour encourager la croissance et la réduction de la pauvreté.

Infrastructure Le Fonds arabe de développement économique et social (FADES), la Banque islamique de développement (BID), le Fonds saoudien pour le développement (SFD), le Fonds koweïtien pour le développement (KDF), le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (FADD) ont des engagements actuels de plus de 1.490 millions de $EU pour divers projets d’infrastructure. Les fonds du FADES représentent 61 % de ce montant, suivis par SFD (13 %), FADD (11 %), BID (9 %), et KDF (4 %). Ces fonds appuient des projets principalement dans les secteurs de l’électricité, de l’eau, du transport et du logement.

Le programme de la Banque européenne d’investissement (BEI). La BEI a accordé des prêts de l’ordre de 1.588 millions d’euros sur les dix dernières

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années (1992-2002). Les secteurs couverts sont l’industrie (7 %), l’énergie (42 %), le transport (27 %), l’eau (incluant des réservoirs pour la gestion des ressources en eau), les eaux usées et les déchets solides (23 %). Le nombre et la taille de ces projets ont augmenté au cours des récentes années (quatre projets pour un montant de 143 millions d’euros dans les années 2000, un projet pour un montant de 225 millions d’euros en 2001, et cinq projets pour un montant de 227 millions d’euros en 2002). La BEI doit accroître son intervention en Algérie, ainsi que dans d’autres pays MEDA, à travers la nouvelle facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FEMIP), en particulier pour appuyer les projets d’infrastructure et du secteur privé.

Logement Le Fonds arabe de développement économique et social (FADES), a accordé un don de 30 millions de $EU à la SRH (Société de refinancement hypothécaire) pour soutenir ses activités de refinancement.

le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (FADD) avec un engagement de 120 millions de $EU appuie actuellement deux projets de logement (6600 unités dont 6000 logements sociaux).

L’Agence française de développement (AfD). L’AfD a partiellement financé le programme de résorption de l’habitat précaire avec un financement de 25 millions d’euros. Quelque 15 000 à 20 000 ménages bénéficieront de la portion financée par l’AfD et recevront l’eau, l’électricité et d’autres infrastructures.

Développement rural et agriculture

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a actuellement un nombre de projets en cours d’assistance technique à l’appui direct ou indirect du Plan national de développement agricole (PNDA). Les projets comprennent l’établissement d’un programme spécial sur la sécurité alimentaire, les terres agricoles, les engrais, etc.

Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est également présent en Algérie avec un projet dans l’Oued Safsaf et dans la Wilaya de Msila.

Le Fonds français de développement d’outre-mer (Fonds de solidarité prioritaire) appuie également le développement des secteurs de l’agriculture et de l’éducation.

Education, santé et genre

La Banque mondiale collabore avec le Groupe thématique Genre (GTG) qui se réunit régulièrement. Il se compose de membres du Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP), l’Organisation mondiale de la Santé, le Programme alimentaire mondial (PAM), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation internationale du travail (OIT). Le PNUD et la FAO ont été les deux agences internationales qui ont aidé à formuler un Plan d’action pour le genre, pour intégrer les femmes dans le processus de développement. Le PNUD prévoit également d’avoir une composante genre dans son Programme de réduction de la pauvreté.

A travers le PNUD, le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) contribue à de nombreuses activités en Algérie, en particulier la recherche. En collaboration avec l’UNIFEM, le Conseil de la population a effectué par exemple une étude (1998) des racines de la violence basée sur le genre pendant la période de terrorisme dans le pays. Des

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publications traitent également de l’égalité des genres en Algérie. L’UNIFEM appuie également le Collectif 95 Maghreb Egalité – réseau régional d’ONG de femmes qui travaille au Maroc, en Algérie et en Tunisie.

Le Programme de la Commission européenne – MEDA appuie également des initiatives dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la protection sociale et du développement communautaire. Les principaux projets en préparation comprennent une initiative de 50 millions d’euros pour appuyer les fonds sociaux, et 60 millions d’euros pour l’éducation.

Télécommunications

La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 120 millions de $EU pour financer la modernisation du secteur des télécommunications et appuyer un projet en Algérie. Le projet entre dans le cadre de la réforme et de la politique d’investissement du Gouvernement pour la période 2000-2005, qui cherche à libéraliser l’entièreté du secteur des télécommunications au moyen de l’établissement de nouvelles structures et de l’arrivée de nouveaux opérateurs privés. L’objectif du projet est d’accroître la contribution des télécommunications et des technologies de l’information à la formation brute de capital fixe (FBCF) du pays de 1,16 % en 1999 à au moins 5 % en 2005.

Le Programme de la Commission européenne – MEDA appuie un projet de télécommunications avec un engagement de 17 millions d’euros.

Eau et énergie La Banque africaine de développement (BAD) a actuellement trois prêts en cours d’exécution : le réservoir Sidi Mohammed Ben Taiba (51 millions de $EU), la réhabilitation du réseau d’alimentation en eau à Sidi Bel Abbes, un projet de 70 millions de $EU, et le réservoir Koudiat Acerdoune avec un engagement de 87,5 millions de $EU.

Le Fonds arabe de développement économique et social (FADES) a deux prêts majeurs dans le secteur de l’eau : un prêt de 103 millions de $EU entré en vigueur en octobre 2001 pour la construction de l’infrastructure de pompage du complexe du réservoir de Beni Haroun. Le second prêt a un engagement de 99 millions de $EU pour l’infrastructure de transfert du réservoir Beni Haroun au réservoir d’Athmenia.

Le Fonds koweïtien pour le développement (KDF) finance la construction du réservoir de Tichy Haf avec un prêt de 30 millions de $EU. Le KDF fournit également un cofinancement de 33 millions de $EU pour l’infrastructure de transfert du réservoir Beni Haroun au réservoir d’Athmenia.

La Banque islamique de développement (BID) a fourni un prêt pour le réservoir de l’Oued Athmania pour un montant d’environ 34 millions de $EU.

La Banque européenne d’investissement (BEI) finance le transfert Tasksebt-Alger avec un prêt de 225 millions de $EU.

Le Programme Commission européenne – MEDA a plusieurs projets dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’environnement y compris la dépollution industrielle, l’AT dans l’économie de l’énergie et la gestion des écosystèmes.

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