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1 PLAN DE RESTAURATION DES CHIROPTERES EN RHONE-ALPES 2008-2010 BILAN DES ACTIONS - ANNEE 2008 P P L L A A N N D D E E R R E E S S T T A A U U R R A A T T I I O O N N D D E E S S C C H H I I R R O O P P T T E E R R E E S S E E N N R R H H Ô Ô N N E E - - A A L L P P E E S S

Pré-bilan du Plan de Restaurationrhone-alpes.lpo.fr/images/observatoire/plan_restauration... · 2009-11-19 · Articulation entre le second Plan National de Restauration des Chiroptères

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PLAN DE RESTAURATION DES

CHIROPTERES EN RHONE-ALPES

2008-2010

BILAN DES ACTIONS - ANNEE 2008

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Programme réalisé avec le soutien financier de :

Programme réalisé avec le soutien technique de :

Programme réalisé avec l’appui technique de :

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PLAN DE RESTAURATION DES CHIROPTERES

EN RHONE-ALPES

2008-2010

BILAN DES ACTIONS - ANNEE 2008

Rédaction :

Julien GIRARD-CLAUDON & Stéphane VINCENT

18/02/09

CORA Faune Sauvage 32, rue Sainte Hélène 69002 LYON Cedex Tel : 04 72 77 19 83 Mel : [email protected]

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Partie I : Bilan de la première année de mise en œuvre du Plan de Restauration des Chiroptères en Rhône-Alpes

1. Articulation entre le second Plan National de Restauration des Chiroptères (PRC II) et le Plan de Restauration des Chiroptères en Rhône-Alpes (PRC-RA)

Le PRC II (2008-2012), comprend 26 actions dont 17 sont de portée régionale. Parmi ces 17 actions, 8 sont inclues dans le programme régional et 7 font l’objet d’une mise en œuvre partielle ou ponctuelle hors du cadre de ce programme via les activités régulières du Groupe Chiroptères Rhône-Alpes. La liste détaillée figure en annexe.

2. Point financier Le coût total de l’opération s’élève à 79 233 euros. Le graphique 1 présente la répartition des financements et le second les coûts respectifs des différentes actions.

Figure 1 Répartition des financeurs (coût total de l'opération 79 233 €)

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Figure 2 Coûts respectifs des différentes actions

La majorité des dépenses est liée à du fonctionnement (77 816 euros). La mise en œuvre des actions a nécessité la participation de sept salariés qui totalisent 323 journées.homme de travail. Le PRC-RA a fait l’objet d’une forte mobilisation bénévole (102 personnes), qui représente 441 journées.homme de bénévolat. La valorisation financière de ce travail bénévole s’élève à 52 920 euros (120 euros par journée).

3. Bilan des actions I. Action 1: Amélioration de la couverture régionale de

prospection

a) Préambule

L’édition de « l’atlas régional des Chiroptères » en 2002, par le Groupe Chiroptères Rhône-Alpes en partenariat avec la Région, a permis une amélioration majeure de la couverture de prospection régionale et donc de la connaissance des populations de chauves-souris sur l’ensemble des départements rhônalpins. En effet, cet ouvrage de référence sur la connaissance régionale des chauves-souris fait état de la distribution et du statut des populations de 27 espèces de Chiroptères. Cependant, certains secteurs départementaux font encore aujourd’hui état d’importantes lacunes concernant la couverture de prospection (Carte 1). Parmi les 739 mailles de l’atlas, seulement 467 ont été prospectées, soit 63,2% de la totalité du territoire régional. Il est donc, aujourd’hui, impératif d’obtenir une couverture plus homogène à l’échelle de la région et au sein même des départements afin d’atteindre 80 voire 90% de prospection sur le maillage atlas du territoire rhônalpin.

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Ceci permettrait d’optimiser les connaissances sur ces 27 espèces et donc d’être plus efficace dans la protection de ces espèces ou des sites remarquables les abritant. Parallèlement, les recherches menées depuis l’atlas de 2002 ont permis la découverte de trois nouvelles espèces en Rhône-Alpes. L’objectif de cette action est aussi d’approfondir les connaissances sur ces espèces, notamment en ce qui concerne leur répartition et leurs effectifs.

b) Méthodologie

Les zones ciblées par ces prospections sont les mailles (rectangle de 7*10 km) non prospectées (aucune donnée) ou ayant fait l’objet d’une prospection insuffisante (peu d’espèces connues). Deux week-ends mobilisant de nombreux bénévoles et salariés ont été organisés dans la plaine du Forez (42) et dans la partie ouest de la Haute-Savoie, zones où les connaissances sur les chauves-souris étaient faibles, voire inexistantes. En complément, des journées de prospection ont été réalisées en semaine par des salariés accompagnés de bénévoles dans la Loire, le Rhône, l’Isère, la Drôme et l’Ain. Nous avons également participé à un stage de prospection et de formation de trois jours dans la partie iséroise du Parc National des Ecrins en collaboration avec les gardes moniteurs et l’équipe scientifique du Parc. Au cours de l’ensemble de ces prospections, nous avons combiné les trois techniques d’inventaire couramment utilisées :

- la détection acoustique, - la capture au filet - la visite de gîtes potentiels en journée.

Les recherches acoustiques sont faites au détecteur d’ultrasons (Pettersson D 980 et D 240 X) en utilisant les techniques de l’hétérodyne et de l’expansion de temps durant les trois premières heures de chaque nuit. Les séquences les plus délicates à traiter seront enregistrées sur support numérique et traitées ultérieurement grâce au logiciel Batsounds. Il faut savoir que 80% des contacts avec des chiroptères permettent une détermination spécifique. Pour effectuer ces recherches, nous réalisons des transects ou des points d’écoute. Les captures au filet nécessitent une autorisation annuelle nominative de capture et manipulation de ces espèces protégées. Elles sont réalisées au-dessus de points d’eau (mares, ruisseaux…) ou dans les allées forestières. La recherche de colonies en journées est effectuée en visitant les églises (combles et clochers), les ponts, des bâtiments privés… Ces prospections diurnes nous ont permis d’établir de nombreux contacts, notamment avec les mairies des communes visitées ou encore avec des particuliers.

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Lors des prospections, nous essayons de visiter la majorité des églises du carré et d’échantillonner avec les détecteurs le maximum d’habitats répartis sur l’ensemble de la maille afin d’avoir un échantillonnage représentatif de la maille. En dernier lieu, des prospections ont été réalisées par les bénévoles du réseau sur toute la région en dehors du cadre de ces opérations encadrées.

Visite du clocher d’une église lors du stage de prospection dans la Loire © Yoann Peyrard

Pose de filets sur une mare lors du stage de prospection en Haute-Savoie © Loïc Raspail

c) Présentation des résultats

Ces opérations ont fourni de nombreuses données intéressantes et ont motivé un réseau de bénévoles pour poursuivre la prospection dans chacun de ces départements. Elles ont également permis de former les bénévoles aux différentes techniques de prospection. Au cours de la saison estivale, en cumulant les différents types de prospections, une cinquantaine de mailles-atlas a été visitée. La mobilisation au cours des deux week-ends de prospection représente 129 journées.homme dont 94 journées bénévoles. Les journées de prospection organisées par les salariés dans la Loire, le Rhône, l’Isère, la Drôme et l’Ain totalisent 35 journées.homme dont 10 journées bénévoles. Le stage avec les gardes-moniteurs du Parc National des Ecrins représente 6 journées.homme de terrain. Enfin, le bilan actuel et non définitif des prospections réalisées par les bénévoles cumule 70 journées.homme. Au total, 49 « carrés-atlas » ont été visités sur les 250 restants à prospecter à la fin de l’année 2000. Cette action totalise 240 journées.homme de travail de terrain dont 174 journées bénévoles. Elle a mobilisé 5 salariés et plus de 70 bénévoles.

Type de journées Salariées Bénévoles Totales

Nombre 66 174 240

Lors des contacts établis avec les mairies pour les visites des bâtiments communaux, notre action a reçu un écho favorable. De nombreuses communes abritant des colonies de chauves-souris ont manifesté leur souhait de les maintenir voire même de rendre le bâti plus favorable à l’installation d’autres colonies.

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Cette action a fait l’objet de nombreux articles dans la presse qui ont relaté nos interventions dans les communes visitées (voir revue de presse en annexe).

d) Conclusions et perspectives

Cette action a fait l’objet d’une forte mobilisation et les résultats sont très satisfaisants. La poursuite de ce travail au cours des années à venir permettra de connaître avec beaucoup plus de précisions la répartition des différentes espèces à l’échelle de la région et de poursuivre un important travail de sensibilisation.

II. Action 2 : Suivi des populations de chiroptères remarquables

a) Préambule

Le suivi des populations constitue l’un des fondements de l’étude des Chiroptères. Cette approche s’avère incontournable afin d’apprécier l’évolution des populations des différentes à long terme. Un certain nombre de sites est déjà suivi de manière régulière (annuelle, bisannuelle, mensuelle) dans le cadre de différents programmes (Plan de Restauration National des Chiroptères, Natura 2000, Réserves Naturelles, ENS etc.) et ceci depuis de nombreuses années pour certains d’entre eux. D’autres sites, non moins intéressants pour les populations de Chiroptères qu’ils abritent, sont suivis de manière beaucoup plus irrégulière, voire aléatoire par les chiroptérologues de la région du fait qu’ils ne s’inscrivent dans aucun programme cadré. La finalité de cette action est donc de renforcer le nombre de sites suivis sur l’ensemble de la région afin d’apprécier de la meilleure manière l’évolution des populations à l’échelle régionale. De plus, une diversité plus importante de sites suivis induit l’acquisition d’informations supplémentaires permettant d’établir des comparaisons de tendance d’évolution entre différentes populations. Eléments qui pourraient également apporter des informations intéressantes en rapport à la conservation des espèces. Cette action est une suite de l’action initiée en 2006 et 2007.

b) Méthodologie

12 sites sont suivis en période estivale et 12 autres le sont en période hivernale. Ces sites sont sélectionnés afin de suivre les espèces les plus remarquables de la région et permettent d’avoir un échantillonnage des différents types de gîtes en milieu bâti ou cavernicole. Pour chacun de ces sites, un contrôle est effectué au cours de la période la plus propice pour compter la colonie (période de mises bas en été, date fixe ou période de plus grand froid en hiver, en fonction des espèces). Les individus sont dénombrés à l’unité dans la colonie, sur photo ou encore grâce à un comptage en sortie de gîte. Dans le cas de colonies rassemblant un grand nombre d’individus, une estimation est

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réalisée en fonction de la surface occupée par l’essaim. Dans tous les cas, la méthode choisie est celle la moins dérangeante et permettant d’obtenir les meilleurs résultats. Actuellement, seuls les comptages estivaux ont été réalisés, les comptages hivernaux seront réalisés au cours de l’hiver 2008-2009. Les sites estivaux :

Département Statut Site

Ain

Aucun Pisciculture de Chazey-Bons

Aucun Valromey, réseau de gîtes à Petits rhinolophes

Znieff Eglise de Lhuis

Ardèche Natura 2000, Znieff Baume Chabanne

Drôme

Aucun, Znieff Moulinage du Dérot

Aucun Cathédrale et cave du château de Chamarge

Aucun, Znieff Gervanne, réseau de gîtes à Petits rhinolophe

Isère Aucun Maison à Crémieu

Loire Aucun Colonie de Barbastelles à St Cyr les Vignes

Savoie Aucun Eglise de Betton-Bettonet

Aucun Grange du château de Montfleury

Haute-Savoie Aucun, Znieff Eglise de Frangy

Les sites hivernaux :

Département Statut Site

Ain Natura 2000, Znieff Grotte de Courtouphle

Aucun, Znieff Mines de la SABLA

Ardèche Natura 2000 Les deux avens

Drôme Aucun, Znieff Grotte de Solaure

Aucun, Znieff Grotte des Piaroux

Isère Natura 2000, Znieff Grotte de Bournillon

Loire Natura 2000

Tunnel de Ste-Colombe-sur-Gand

Natura 2000 Tunnel de Viricelles

Rhône Aucun

Carrières souterraines de Legny

Aucun Mine de Breté

Savoie Natura 2000, Znieff Grotte de Mandrin

Aucun Carrières du Bout du Monde

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Localisation des sites estivaux suivis (en rouge, les complexes de gîtes)

Localisation des sites hivernaux suivis

La réalisation des comptages estivaux a nécessité 27 journées.homme de travail de terrain, dont 20 réalisées par des bénévoles.

Type de journées Salariées Bénévoles Totales

Nombre 7 20 27

c) Présentation des résultats

Les 12 sites de référence suivis sur la région Rhône-Alpes ont été contrôlés dans la période estivale 2008 aux périodes les plus favorables pour un comptage de qualité. Nous avons constaté que les mauvaises conditions météo du printemps (pluie et températures basses) ont eu des conséquences dommageables sur la reproduction des chauves-souris dans plusieurs sites. En effet, sur la plupart des colonies, nous avons pu observer :

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- un retard sur les dates d’arrivée des colonies et de mise bas des femelles,

- un nombre d’adultes moins important que les années précédentes et de fait un nombre de naissances plus faible.

L’unique colonie de Murins de Capaccini Myotis capaccini connue dans la région était d’ailleurs absente du site de mise-bas habituel (Baume Chabanne) et n’a pu être comptée. Aussi, les effectifs de Petit rhinolophe dans les réseaux de sites (Gervanne – Drôme et Valromey – Ain) ont été notés en baisse.

d) Conclusions et perspectives

Les conditions météorologiques printanières ont vraisemblablement eu un effet négatif sur les effectifs des sites suivis, pouvant induire une dispersion d’individus, un changement de gîte voire un échec de reproduction. Ce suivi reconduit dans les années à venir permettra d’appréhender au mieux les variations des effectifs des populations et d’évaluer les conséquences de la mauvaise reproduction de cette année 2008. En parallèle, l’identification des réseaux de gîtes utilisés ou utilisables s’avère importante pour une meilleure compréhension des fluctuations d’effectif sur un gîte connu et suivi.

e) Bibliographie

Letscher, R., Suivi des populations de chiroptères remarquables, été 2008 et hiver 2008-2009, A paraître.

III. Action 3 : Recherche de gîtes forestiers et détermination des habitats de chasse de la Barbastelle et du Murin de Bechstein en Rhône-Alpes

a) Préambule

L‘évaluation des espèces menacées de Chiroptères dans le cadre de l’élaboration de la Liste Rouge des Vertébrés en Rhône-Alpes montrent que plusieurs des espèces dites « forestières », ont un statut menacé. D’autre part, les exigences écologiques de ces dernières les classent parmi celles présentant le plus de lacunes de connaissance, notamment par rapport aux gîtes qu’elles utilisent. La connaissance et la conservation des gîtes constituent un élément clé de la sauvegarde de ces espèces, ce qui justifie la cohérence et le prolongement de cette action initiée en 2007. Celle-ci vise à mieux connaître les gîtes forestiers et les terrains de chasse de deux espèces : la Barbastelle et le Murin de Bechstein, identifiées comme menacées dans la Liste Rouge régionale et inscrites en annexe 2 de la Directive Européenne Habitats-Faune-Flore. Hormis l’intérêt de connaître la localisation de ces gîtes et terrains de chasse, la finalité principale de cette action est d’établir des préconisations de gestion en faveur de ces espèces dans les parcelles forestières où ont été trouvées des colonies, dans

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la mesure où ces parcelles font l’objet d’une gestion sylvicole. Cette action correspond parfaitement aux objectifs de conservation écologique fixés par l’Office National des Forêts dans les massifs forestiers dont il a la gestion. Enfin, une coopération partenariale avec la « mission faune » de l’ONF est engagée dans le cadre de cette action.

b) Méthodologie

Notre expérience de terrain nous a révélé deux secteurs où sont installées des populations de ces deux espèces, l’un en Savoie (Avant Pays Savoyard) et l’autre en Drôme (sud ouest du massif du Diois). Ces deux zones seront les secteurs pilotes où cette étude sera répétée en différentes saisons au cours des trois années. La technique employée pour atteindre les objectifs fixés et celle du radiopistage.

Protocole de récolte des données

Organisation du suivi Le suivi est réalisé chaque nuit du crépuscule à l’aube, soit en moyenne de 21h00 à 6h00. Un relevé d’azimut est pris toutes les 5 minutes pour chaque animal dans la mesure du possible, ce qui permet de suivre jusqu’à 6 individus la même nuit. Chaque nuit un minimum de six équipes de deux personnes sont équipées chacune d’un véhicule, d’un ensemble récepteur/antenne, d’un talkie-walkie, d’un GPS, d’une boussole et de cartes 1/25000ème © IGN.

Les équipes sont réparties en :

- postes fixes : équipes placées sur des positions hautes et dégagées du relief (point haut) afin d’optimiser la précision et la qualité de réception du signal.

Une équipe fixe coordonne les autres équipes. Son objectif était d’estimer en temps réel la position des individus suivis, grâce aux informations transmises par talkie-walkie par les autres équipes, afin d’optimiser le placement de toutes les équipes. Pour cela elle effectue une triangulation sommaire des azimuts synchrones sur une carte carroyée GPS.

- postes mobiles : équipes se déplaçant afin de se rapprocher le plus possible de l’animal, jusqu’à la situation de homing in (cf. infra.).

Principe de l’estimation de la position d’un animal par télémétrie : L’émetteur, placé sur le dos de l’animal, émet à intervalles réguliers des signaux électromagnétiques de fréquence déterminée connue, qui se propagent via une antenne d’émission omnidirectionnelle. Pour connaître la localisation de cet émetteur, nous avons utilisé deux techniques :

- la triangulation d’azimuts synchrones, - le homing in.

La triangulation d’azimuts synchrones nécessite au minimum deux stations de réception situées en des lieux dont les coordonnées géographiques sont connues. Chacune de ces stations détermine l’azimut de réception, c’est-à-dire la direction du

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signal en degré grâce à un équipement antenne - récepteur - boussole. L’émetteur se situe théoriquement à l’intersection des azimuts. La mobilité de l’émetteur impose le relevé synchrone des azimuts. Le homing in correspond à la situation où la position de l’animal est considérée identique à celle de l’observateur réceptionnant le signal. On distingue trois types de homing in : chasse, transit et gîte en fonction de l’activité de l’animal.

Matériel utilisé

Chaque équipe est munie d’un ensemble récepteur/antenne (un récepteur Australis26K de Titley™ ou LA12Q d’AVM™ ; une antenne 4 brins de Televilt™ ou une antenne 3 brins de Titley™), d’un talkie-walkie (XTN 446 Motorola™), d’un GPS (GEKO 201 Garmin™), d’une boussole à miroir et de cartes 1/25000ème

(Top 25 © IGN). Les émetteurs utilisés sont de la marque Holohil™ et pesaient 550 ou 650 mg afin d’être en-dessous des 10% de la masse totale de l’animal recommandés pour ne pas occasionner une gêne trop importante pour les chauves-souris.

Capture et équipement

Tous les individus ont été capturés à l’aide de filets japonais placés dans des allées forestières ou en sortie de gîtes. La capture de cette espèce protégée a nécessité l’intervention de personnes habilitées par autorisations préfectorales dérogatoires à la loi du 10 juillet 1976.

Tablée lors du suivi à Dieulefit (26) © Frédéric Manalt

Recherche d’un gîte en journée en Savoie © Frédéric Manalt

c) Présentation des résultats

L’intégralité des résultats sera présentée dans le rapport d’étude final qui sera rédigé à l’issue de la dernière année de suivi (2010). Cette année une session de suivi d’une semaine a été réalisée sur chacun des sites d’étude. Nous avons eu de très bons résultats, y compris en Savoie où les conditions météo (pluie quotidienne) nous ont limitées. Nous avons identifié de nombreux territoires de chasse (97) et gîtes (arboricoles (18) ou en milieu bâti (17)). Deux cartes sur lesquelles figure l’ensemble des résultats sont présentées en annexe.

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En Savoie, nous avons suivi 6 Barbastelles (4 mâles et 2 femelles) ainsi que deux femelles de Murin de Bechstein. En Drôme, nous avons suivi 4 Barbastelles (1 Mâle juvénile et 3 femelles adultes) et 6 Murins de Bechstein (1 Mâle juvénile, 1 Mâle adulte, 1 femelle juvénile et 3 femelles adultes). Au cours de ces deux sessions, respectivement 48 et 49 terrains de chasse ont été identifiés en Savoie et en Drôme. Les terrains de chasse des Barbastelles sont situés principalement en lisière de peuplements forestiers. Les terrains de chasse des Murins de Bechstein sont, quant à eux, situés en pleine forêt. Une exploitation fine des résultats sera faite ultérieurement en globalisant les résultats de l’ensemble des années de suivi. Nous avons identifié 18 gîtes arboricoles au cours de ces deux sessions. Les Barbastelles utilisent systématiquement des gîtes formés par des écorces décollées (arbres morts ou dépérissants). Les Murins de Bechstein fréquentent des gîtes de volume plus important (carries, branches ou troncs creux). Les deux gîtes utilisés par le mâle adulte suivi étaient dans des chênes verts dont le diamètre est inférieur à 20 centimètres et dont l’ouverture du gîte se situe à moins d’un mètre du sol (10 cm pour l’un d’eux !). Cinq salariés et une cinquantaine de bénévoles ont participé à l’étude ce qui représente 376 journées.homme de travail de terrain dont 247 journées bénévoles.

Type de journées Salariées Bénévoles Totales

Nombre 129 247 376

Toutes les communes sur lesquelles s’est déroulée l’étude avaient été prévenues préalablement afin que les habitants soient informés de nos recherches. Au cours de l’étude nous avons rencontré de nombreux particuliers qui avaient des chauves-souris chez eux. Ces opérations-là sont aussi pour nous une bonne occasion de réaliser un important travail de sensibilisation.

d) Conclusions et perspectives

Les résultats obtenus cette année sont intéressants et complémentaires de ceux obtenus en 2007. Au cours de cette campagne les chauves-souris ont utilisé plus de gîtes arboricoles qu’au cours de l’étude de 2007. Ceci met en évidence la nécessité de poursuivre l’étude à différentes périodes de l’année afin d’étudier l’ensemble des gîtes fréquentés.

e) Bibliographie

Girard-Claudon, J., Vincent, S., Détermination des gîtes et des habitats de chasse de la Barbastelle d’Europe et du Murin de Bechstein – rapport d’étude de l’année 2008, à paraître.

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IV. Action 4 : Hiérarchisation des enjeux de gestion et de conservation des espèces de Chiroptères menacées en Rhône-Alpes et proposition de mise ne place d’un réseau régional de gîtes protégés en Rhône-Alpes

a) Préambule

La définition de priorités de gestion et de conservation est essentielle pour la mise en place d’une politique cohérente de prise en compte du patrimoine naturel régional. Le travail de la Liste Rouge des Vertébrés Terrestres de Rhône-Alpes, s’inscrit dans cette logique mais par « l’entrée » espèce exclusivement. Une analyse fine, intégrant à la fois les espèces menacées de la Liste Rouge mais aussi les grands types d’habitats « réservoirs » de la biodiversité rhônalpine, permettra d’identifier les sites majeurs pour sa conservation. Un tel document prendra bien sûr en compte les différents dispositifs légaux de protection des sites (Zones Spéciales de Conservation -Natura 2000-, Parcs Nationaux, Réserves Naturelles Nationales, Réserves Naturelles Régionales, Espaces Naturels Sensibles départementaux et Arrêtés Préfectoraux de Protection des Biotopes) mais ira au-delà. Cette synthèse concernant les gîtes à Chiroptères hiérarchisera et préfigurera les mesures de protection à mettre en œuvre pour stopper l’érosion de la biodiversité.

b) Méthodologie

Ce document s’appuie sur les différents inventaires de gîtes à Chiroptères d’intérêt régional réalisés en milieu bâti et en milieu cavernicole. Ces gîtes ont par la suite été hiérarchisés en fonction de différents facteurs (intérêt chiroptérologique, effectifs des espèces présentes, degré de menace de destruction ou de dérangement, degré actuel de protection physique et règlementaire du site et faisabilité d’une meilleure protection). Le travail est en cours de réalisation, sa finalisation est prévue dans le courant du printemps 2009.

c) Présentation des résultats

Le travail de hiérarchisation a été réalisé à partir de 300 gîtes rhônalpins. Voici les dix premiers sites de ce classement provisoire : grotte des Piaroux (26), grottes du Déroc et de Louoï (07), tunnel de Suze-la-Rousse (26), grottes de Pierre-Châtel (01), grotte de Courtouphle (01), église de Rossillon (01), ancien tunnel ferroviaire de Malleval (42), grotte de Baume Sourde (26), baume Chabanne (07) et l’ancien tunnel ferroviaire de Viricelles (42).

Type de journées Salariées Bénévoles Totales

Nombre 6 6

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d) Conclusions et perspectives

Ce travail constitue une première étape à l’action de hiérarchisation des sites à l’échelle de la région. Au cours des deux prochaines années, cette hiérarchisation sera étendue à l’ensemble des vertébrés afin d’obtenir un inventaire des « hot spot » de biodiversité à conserver en priorité en Rhône-Alpes.

e) Bibliographie

Issartel, G., Vincent, S., à paraître

V. Action 5 : Protéger les gîtes à Chiroptères d’intérêt majeur en Rhône-Alpes

a) Préambule

La conservation des chiroptères passe par la protection des colonies les plus importantes. L’objectif de cette action est de mettre en place un réseau cohérent de gîtes protégés à l’échelle régionale.

b) Méthodologie

Les protections mises en œuvre sont propres à chacun des sites afin de s’adapter au contexte local et vont de la convention de gestion à la mise en place d’une protection physique (grille par exemple) afin de limiter la fréquentation. Toutes ces actions de protection sont réalisées en collaboration avec l’ensemble des acteurs des sites (propriétaires, spéléologues, gestionnaires…).

c) Présentation des résultats

En 2008, des conventions de gestion sont effectives ou en cours de signature pour les sites suivants :

Eglise de Montpezat (07)

Grotte des Piaroux (26)

Grotte de la Voie Sarde (73), sur ce site une protection physique (grille) va être mise en place dans le courant de l’automne

Moulinage du Dérot (26)

Mines de la Rouvières (07)

En complément sur deux sites, une procédure de classement en réserve naturelle régionale est en cours :

Grottes de Pierre-Chatel (01)

Tunnel de Suze-la-Rousse (26)

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Deux sites ont fait l’objet d’un classement en APPB en 2008 :

Grotte de Bournillon (38),

Grotte du Dérocs (07)

Type de journées Salariées Bénévoles Totales

Nombre 22 22

d) Conclusions et perspectives

L’objectif fixé de mise en protection de trois sites par an à l’échelle de la région a été atteint cette année. Des réflexions sont en cours sur d’autres sites et interviendront dans les années à venir. Sur certains, les mesures seront effectives dès la fin de l’année ou en début d’année prochaine. Nous pouvons donner à titre indicatif les sites suivants : grotte du Lierre et de Saint-Marcel (07), grotte des chauves-souris (26), cathédrale de Die (26)…

VI. Action 8 : Animation et coordination générale du plan de

restauration Le plan de restauration est mis en œuvre par le CORA Faune Sauvage à l’échelle régionale. Afin d’assurer son bon déroulement, un animateur a été embauché à temps plein. Il est chargé du suivi administratif et financier du programme, de la coordination administrative et technique de toutes les actions, du suivi de la mise en protection de gîtes (action 5), de la représentation auprès de l’ensemble des partenaires, de la rédaction du rapport annuel d’activité... En parallèle, il a réalisé des journées de prospection en période estivale dans les secteurs peu connus et a assuré le lien entre toutes les structures sollicitées dans le cadre du plan de restauration.

4. Bilan global de la participation La mise en œuvre de ce programme d’action s’est en partie appuyée sur le réseau régional des chiroptérologues du CORA FS (Groupe Chiroptères Rhône-Alpes). Une importante mobilisation bénévole a permis d’atteindre les objectifs fixés mais d’aller bien au-delà notamment pour ce qui concerne la prospection.

Type de journées Salariées Bénévoles Totales

Nombre 228 441 669

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5. Partenariats mis en place

a) Parc National des Ecrins Des contacts ont été pris avec le Parc afin de développer des partenariats dans le cadre du Plan de Restauration. Cette année, la mise en place de ce partenariat a abouti à la signature d’une convention d’échange de données entre les deux structures ainsi qu’à la réalisation de trois journées de prospection de terrain communes (CORA-PNE). Ces journées de prospections ont également été l’occasion de réaliser de la formation à destination des agents du Parc. En complément, des réflexions ont été engagées sur les possibilités de participation financière aux deux publications prévues dans le cadre du Plan de Restauration. En fin d’année, nous avons participé avec le Groupe Chiroptères de Provence à une réunion de réflexions sur la mise en place d’une étude de la colonie de murins de grande taille de Bourg d’Oisans, sur laquelle le Parc a mis en œuvre des actions de protection. Cette étude devrait présenter deux volets : de la vidéosurveillance et un suivi télémétrique. Des extraits du compte-rendu des actions chiroptères du Parc sont présentés en annexe.

b) Parc National de la Vanoise Une rencontre a eu lieu en fin d’année avec Jean-Pierre Martinot, « responsable scientifique faune » du Parc ce qui a conduit notamment à la mise en place d’une convention d’échange de données similaire à celle signée avec le Parc National des Ecrins. Un partenariat plus complet devrait être concrétisé en 2009.

6. Actions à venir

a) Guide technique sur la gestion des milieux forestiers abritant la Barbastelle et le Murin de Bechstein (action 6)

Cet ouvrage sera à destination des gestionnaires forestiers et a pour objectifs de valoriser les résultats du radiopistage et de formuler des préconisations de gestion des forêts applicables par le plus grand nombre de gestionnaires. Des contacts ont déjà été pris avec l’association Prosylva et ce guide sera intégré à la collection des cahiers techniques du CREN. La rédaction de cet ouvrage débute en 2009 et il sera publié en 2010.

b) Mise à jour et réédition de l’atlas des Chiroptères de Rhône-

Alpes (action 7) En 2010, la réalisation de la mise à jour de l’atlas régional débutera. Un travail préliminaire a été initié via l’homogénéisation des bases de données départementales dans l’objectif de les intégrer au sein d’une unique base de données à l’échelle régionale. L’atlas valorisera l’ensemble des connaissances acquises grâce à l’action 1.

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Cet ouvrage sera à destination d’un public très large, allant du grand public au chiroptérologue averti. Des contacts ont déjà été pris avec Biotope afin de le publier dans la collection Parthénope.

7. Partenariats à venir

a) Partenariats financiers En 2009, de nouveaux Départements ont été sollicités : Ardèche, Isère, Haute-Savoie, Rhône et Loire. Actuellement, nous n’avons pas encore toutes les réponses. Des contacts ont été établis avec le Groupe d’Action Local « Calades et senteurs », afin d’obtenir des financements européens dans le cadre du programme LEADER.

b) Partenariats techniques

a. Parc National de la Vanoise La collaboration a été initiée en fin d’année 2008, elle devrait se concrétiser dans le courant de l’année 2009.

b. Parc Naturels Régionaux Une rencontre a eu lieu tout début 2009 avec l’ensemble des PNR de la région. L’objectif de cette réunion était de présenter les réflexions et actions actuellement en cours sur le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche et d’élaborer une trame commune d’actions à l’ensemble des parcs. Ce travail devrait voir le jour en 2009 sous la forme de « plans d’actions territorialisés » adaptés à chacun des territoires des PNR.

c. ONF régional : mise en place du volet forestier du plan de restauration

L’ONF a été missionné pour mettre en œuvre le volet forestier du Plan de Restauration des Chiroptères. En Rhône-Alpes, ce programme est en cours d’élaboration et des actions sont menées conjointement entre le CORA FS et l’ONF.

8. Rôle structurant du PRC Le PRC, par le fait notamment d’avoir permis l’embauche d’un animateur du plan, permet un soutien accru aux initiatives locales que ce soit au niveau technique, méthodologique ou organisationnel. Ce temps plein permet aussi de répondre à des questions de représentation dans diverses commissions ou groupes de travail. Par ailleurs la disponibilité et les compétences de l’animateur ont permis de développer voire de renforcer les liens partenariaux avec de nombreuses structures ou collectivités. Le cadre du PRC a également permis d’obtenir des autorisations de captures pour toute la durée du PRC (2008-2012), sous réserve de l’envoi des bilans annuels, ce qui simplifie considérablement les démarches administratives.

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Partie II : Bilan des activités conduites sur la région hors du cadre du Plan de Restauration Les opérations suivantes, non exhaustives, ne sont pas inscrites dans les actions financées au titre du Plan de Restauration des Chiroptères en Rhône-Alpes, mais contribuent à la conservation, la connaissance et l’information sur les Chiroptères.

1. Coordination du réseau Le CORA FS assure l’animation du réseau des chiroptérologues de la région (Groupe Chiroptères Rhône-Alpes). Cette animation se traduit notamment par la gestion des demandes d’autorisations de captures mais également par la formation de ses membres aux techniques de prospections et à l’identification des chauves-souris (en main, à vue ou au détecteur). Dans ce cadre-là, un stage de formation à la détection acoustique a été organisé conjointement avec le Groupe Chiroptères de Provence en septembre. Un bulletin de liaison a également été rédigé par des bénévoles afin de faire un bilan des activités conduites sur la région à destination de l’ensemble des membres du groupe. Le CORA FS se charge également des réponses à donner aux « SOS Chauves-souris », les appels des particuliers ou collectivités ayant des questions relatives aux chauves-souris. Dans la plupart des cas, le souhait initial de nos interlocuteurs est de se débarrasser de colonies de chauves-souris mais après discussions et présentation de ces espèces, voire visite sur place, ces personnes sont rassurées et souhaitent maintenir la présence de leurs pensionnaires. En 2008, sur l’ensemble de la saison estivale, à l’échelle de la région, plusieurs centaines d’appels sont reçus.

2. Animation et sensibilisation Au total sur la région, une vingtaine de conférences ont été réalisées ce qui a permis de toucher plus de 1320 personnes. La majorité de ces conférences a eu lieu dans le cadre de la « nuit européenne de la chauve-souris » qui se déroule chaque année, le dernier week-end d’août. Des interventions ont été réalisées à la MFR de Mondy, auprès du réseau environnement de l’ONF de Savoie et auprès du CAUE de l’Ain. Cette dernière intervention a abouti à la mise en ligne d’une page sur les chiroptères sur leur site web (http://www.archi.fr/CAUE01/pdd/1335-cora-fs-groupe-chiropteres-rhone-alpes-ain.html). En complément, une quinzaine d’articles sont parus dans différents médias (presse écrite, site web, liste de diffusion par « mailing ») et quatre reportages ont été diffusés à la télévision (2) et à la radio (2). La liste, non exhaustive, des articles parus dans la presse et sur le web figure en annexe. Les réponses aux « SOS chauves-souris », présentés dans le paragraphe précédent, constituent également un très bon moyen de sensibilisation.

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3. Programme LIFE « conservation de trois espèces de Chiroptères cavernicoles dans le sud de la France»

Ce programme s’est terminé en avril 2008, il s’agissait du programme le plus ambitieux jamais réalisé sur les chauves-souris en France. L’ensemble des objectifs fixés ont été atteints, les rapports ont été rendus et le programme a reçu les félicitations de la Direction Générale Environnement de la Commission Européenne (copie de ce courrier en annexe). Le film, réalisé par le Groupe Chiroptères de Provence, connaît un vif succès auprès du public. Il sert de support à la majorité de nos interventions. Une inauguration de cette production a été réalisée le 29 janvier 2009 au Conseil Général de la Drôme, l’un des co-financeurs du programme. Le programme a été un tremplin pour la structuration des activités conduites par le GCRA. Le PRC-RA en est une conséquence directe.

4. Travail mené sur les espaces naturels gérés

a) Réserves naturelles nationales Des inventaires ou suivis ont été réalisés sur les réserves suivantes : Hauts-Plateaux du Vercors, Hauts de Chartreuse et Gorges de l’Ardèche.

b) Natura 2000

L’implication du CORA sur le réseau Natura 2000 est importante. Plusieurs SIC ont été inventoriés : Mont Colombier, Pelouses, landes et zones humides de Lus-la-Croix-haute et Gorges de la Bourne. En complément, nous avons réfléchi à l’élaboration de deux contrats Natura 2000 et le CORA est animateur de deux sites : les grottes à chauves-souris de Baume Sourde et des Sadoux. En dernier lieu, nous avons contribué à l’extension ou la création de nouveaux sites (Grotte des Sadoux, Basse Ardèche Urgonienne, Tunnels à Chiroptères des monts du matin, Revermont, Ile Cremieu…).

c) Parc naturels régionaux Des travaux d’inventaires ou de valorisation pédagogique ont été réalisés avec différents PNR (Monts d’Ardèche et Pilat).

d) Gestion des gîtes protégés

Sur la région, trois RNR ont été mises en place en faveur des chauves-souris (Mine du Verdy, Grotte des Sadoux et Galerie du Pont des Pierres). Le Groupe Chiroptère Rhône-Alpes participe activement à leur gestion.

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5. Veille écologique

a) Expertises relatives aux infrastructures linéaires Le CORA est régulièrement sollicité sur des projets routiers ou ferroviaires afin d’évaluer l’impact de ces infrastructures. Les aménagements proposés concernent principalement la limitation des collisions et les mesures compensatoires viennent favoriser la pérennité de gîtes, des milieux de chasse ou des routes de vol. Plusieurs exemples d’études peuvent être cités : le projet de l’A89, la déviation de Saoû ou encore celle de Die (26).

b) Fermeture d’anciennes mines Problématique illustrée avec l’exemple des mines de la Rouvière (informations dans le diaporama).

c) Eoliennes Problématique illustrée avec l’exemple des éoliennes de Bollène (informations détaillées dans le diaporama).

6. Difficultés ou problèmes rencontrés

a) Approche trop ciblée des études d’impacts Les études d’impacts ont généralement une approche trop ciblée. L’exemple cité ici (étude d’impact pour un projet d’extension de carrières demandée par Cemex) est remarquable car l’étude visait à prendre en compte les effets cumulatifs de toutes les infrastructures sur la fonctionnalité écologique du massif. La démarche est exemplaire et une telle réflexion devrait être conduite lors de toutes les études d’impacts.

b) Problèmes liés aux aménagements L’absence de contrôle dans la mise en œuvre des préconisations et des mesures réductrices ou compensatoires est un réel problème et ne conduit pas à leur mise en œuvre. Nous ne sommes pas suffisamment présents sur le suivi des dossiers d’instruction administrative des projets d’aménagements par manque de temps et de ressources humaines compétentes. De façon plus générale, nous ne pouvons que déplorer le fait que les enjeux « chauves-souris » et plus globalement ceux liés à la faune ne soient pas pris en compte plus souvent dans les documents d’urbanisme.

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c) Problèmes liés aux bâtiments La visite de certains monuments classés n’est pas toujours aisée. Une des actions du PRC II est la rédaction d’une circulaire à destination des DRAC relative à la prise en compte des chauves-souris dans les bâtiments. La sensibilisation et la formation de certains corps de métiers (principalement métiers du bâtiment) n’est pas facile notamment à cause de la multitude d’interlocuteurs et de l’important turn-over du personnel. Des actions de communication ont déjà été réalisées à destination de toutes les communes, les CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement) et les SDAP (services départementaux de l’architecture et du patrimoine) de la région mais une formation plus approfondie serait souhaitable.

7. Perspectives Au cours de l’année 2009 et des années à venir, nous prévoyons :

- La poursuite de la mise en œuvre du plan de restauration des chiroptères en Rhône-Alpes

- La réflexion sur les suites à donner au LIFE - Le renforcement du réseau (notamment via la formation de

nombreuses personnes) - De veiller à l’amélioration de la prise en compte des chauves-

souris dans le réseau Natura 2000 - D’assurer une veille écologique auprès d’un public large

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8. Annexe 1 : Liste des actions du PRC II et mise en œuvre en Rhône-Alpes

Intitulé de l’action Action du plan

de restauration RA

Mise en œuvre partielle ou

ponctuelle hors PRC RA

1 Rédiger et mettre en œuvre des plans de restauration régionaux pour les chiroptères X

2 Poursuivre l’aménagement et la protection physique et/ou réglementaire des gîtes d’importance internationale et nationale pour les chiroptères X X

3 Actualiser l’inventaire des gîtes protégés et à protéger pour les chiroptères X

4 Elaborer et mettre en œuvre des solutions techniques répondant à la mise en sécurité des mines orphelines et autres gîtes souterrains artificiels

X

5 Coopérer avec les administrations décentralisées chargées du patrimoine culturel pour la protection des gîtes dans les bâtiments

X

6 Elaborer et mettre en œuvre une méthodologie pour la prise en compte des chiroptères lors de la construction et de l’entretien d’infrastructures et autres ouvrages d’art

X

7 Evaluer l’efficacité de systèmes de réduction d’impact des infrastructures de transport

8 Améliorer les connaissances sur l’impact des éoliennes et les zones à risques

9 Prendre en compte la conservation des chauves-souris dans la gestion forestière X X

10 Fournir des éléments de méthode pour intégrer les zones importantes pour les chiroptères dans les inventaires du patrimoine naturel

X

25

11 Rédiger un cahier des charges pour l’élaboration d’études sur les habitats de chasse des chiroptères

12 Collecter les informations sur les substances chimiques autorisées à la vente et leurs effets sur les chiroptères

13 Elaborer et valider des protocoles nationaux de prospection et de suivi des populations de chiroptères

14 Réaliser le suivi des espèces de chauves-souris X X

15 Développer une base de données nationale

16 Organiser la gestion des opérations et des données concernant le marquage et la collecte de matériel biologique à usage scientifique

17 Améliorer l’harmonisation de l’effort de prospection au niveau géographique X

18 Organiser un système centralisé de ressources bibliographiques et techniques se greffant sur une base de données préexistante

19 Etablir un système de formation nationale pour le suivi et l’étude des chiroptères, en particulier pour la procédure de délivrance des autorisations de capture

20 Maintenir et/ou accroître les activités du réseau SOS Chauves-souris X

21 Poursuivre l’épidémiosurveillance de la rage chez les chiroptères X

22 Valider la fiche de procédure permettant une rapide collecte de données en cas de forte mortalité de populations de chiroptères

23 Réaliser des actions dans le cadre des nuits européennes de la chauve-souris X

24 Former des professionnels de terrain et développer des partenariats X X

25 Mettre à disposition des fiches de synthèse pour chaque espèce

26 Accompagner les nouveaux relais d’information et de sensibilisation sur les chauves-souris

X

En grisé, les actions de portée nationale seulement

26

9. Annexe 2 : Ensemble des localisations des chauves-souris suivies dans le cadre du radiopistage (action 3)

- Résultats obtenus en Drôme

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Résultats obtenus en Savoie

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10. Annexe 3 : Revue de presse

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30

31

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11. Annexe 4 : Extraits du compte-rendu des actions

chiroptères menées sur le Parc National des Ecrins

Programme Chiroptères 2008 (…) Résumé des principales actions menées en 2008. Inventaires Faune « Chiroptères » : Essentiellement réalisés par capture au filet et détection acoustique. En 2008 plusieurs séances de capture ont été réalisées dans le PNE : 3 dans le Champsaur (Ancelle et Saint Léger les Mélèzes) et 3 dans l’Isère ( Le Périer, Valjouffrey, Ornon et Venosc) avec la participation active des chiroptérologues du CORA faune sauvage (Stéphane Vincent et Julien Girard-Claudon). La détection par ultrason est réalisée localement au gré des opportunités par 3 agents formés et équipés de détecteurs D240X. Des opérations conjointes sont également menées en collaboration avec des associations naturalistes (CRAVE, Groupe Chiroptère de Provence et CORA faune sauvage, Drac Nature). En Isère les opérations conjointes de juillet 2008 avec le CORA faune sauvage ont été particulièrement fructueuses et ont permis de contacter 16 espèces par captures et détections, dont les informations les plus intéressantes sont : - la 1ère mention du vespertilion à moustaches à Saint-Christophe-en-Oisans et à Ornon; - les 1ères mentions de sérotine bicolore à Venosc, de pipistrelle de Kuhl et de Nathusius à Saint-Christophe-en-Oisans ; - la 1ère mention pour le secteur de l’Oisans du vespertilion à oreilles échancrées ; - les 1ères mentions pour le parc du vespertilion de Brandt et de la grande noctule, dans la vallée du Vénéon. (détections acoustiques Stéphane Vincent).

Prospection de gîtes : Fin 2008, le nombre de visites de sites s’élève à 630 pour l’ensemble du PNE et 480 gîtes ont été décrits accueillant des chiroptères ou présentant des indices d’occupation. (…) En 2008, les deux secteurs isérois ont fait l’objet d’une campagne de prospection en partenariat avec le CORA faune sauvage. Celle-ci avait plusieurs objectifs :

- le suivi de certains gîtes connus : église d’Entraigues, garderie de Bourg d’Oisans ;

- prospecter de nouveaux gîtes potentiels comme à Valjouffrey et à Ornon.

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Les découvertes essentielles sont la confirmation d’une colonie de reproduction d’oreillard alpin dans l’église d’Entraigues, la 1ère observation dans le Valbonnais du vespertillion à moustaches à Valsenestre (toiture du gîte « Montagne pour tous ») ainsi qu’un nouveau gîte d’oreillard alpin au Périer, la mise en évidence d’une colonie de reproduction de pipistrelle commune à Ornon et la 1ère observation de petit murin dans le grenier de la garderie de Bourg-d’Oisans. (…)

Suivi de colonies Certaines colonies de reproduction de chiroptères jugées majeures font l’objet d’un suivi plus régulier de la part du Parc national des Écrins.

- colonie de grand rhinolophe à Champcella - colonie de petit rhinolophe de l’église de Vallouise - colonie de grand murin à Châteauroux - colonie de vespertilion de Natterer et à moustaches dans le Champsaur - colonie de murins de grande taille de Bourg-d’Oisans.

Cette dernière est la colonie patrimoniale la plus importante en effectif du parc national, de surcroît située à proximité immédiate de la Maison du Parc et du site Natura 2000 de la plaine de Bourg-d’Oisans. Un projet de suivi beaucoup plus pointu est en cours d’élaboration avec la participation active du CORA faune sauvage ainsi que du Groupe Chiroptère de Provence (Tanguy Stoecklé) pour le volet suivi vidéo infrarouge de la colonie de reproduction. Volet formation : Depuis 2007, le GCP et le CORA ont monté conjointement des stages de formation à la détection acoustique d’une grande qualité. Le pilote du groupe chiroptères du parc national a pu participer à ces deux formations et relayer aux autres membres du groupe les bases de cette connaissance. Par ailleurs les interventions menées sur le terrain par le CORA lors des prospections 2008 ont été l’occasion de formation des personnels du parc national. Cette dynamique fonctionne d’ailleurs depuis longtemps avec les campagnes d’inventaire – formation menées successivement par : - Jean François Noblet (via la FRAPNA 38 puis le Conseil général de l’Isère) - Michel Barataud - Chistian Joulot et Philippe Favre (Groupe Chiroptère de Provence) - Jean François Desmet (GRIFEM). Volet pédagogique : Chaque année le parc national des Écrins participe au programme européen « La Nuit des Chauves Souris ». En 2008, 10 conférences ont été réalisées. Elles ont permis de valoriser le travail remarquable « Au rythme des Chauves souris » réalisé par Tanguy Stoecklé dans le cadre du programme life Grand Sud, dans lequel le GCP et le CORA ont joué une part active. Même si situé en dehors de la zone

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d’adhésion du parc national des Écrins et traitant d’espèces essentiellement absentes de son territoire, ce document illustre parfaitement l’évolution des connaissances et des techniques concernant les chiroptères et leur protection. Implication du parc national dans les Plans régionaux de restauration des Chiroptères. Le Parc national a souhaité se rapprocher des actions collectives menées dans le cadre des plans de restauration régionaux des chiroptères, notamment dans l’élaboration à venir des Atlas régionaux des chiroptères (PACA et Rhône-Alpes). Le pilote du groupe de travail et le chargé de mission faune du service scientifique ont participé à la journée de présentation du plan de restauration de PACA à Vinon-sur-Verdon le 3 avril et ont accueilli à Gap le 21 avril les chiroptérologues du CORA, animateurs du plan de restauration en Rhône-Alpes. La remise en forme des bases de données faune s’inscrit aussi dans ce cadre, et des conventions pour l’échange des données numériques ont été contractées avec le GCP (avril 2008) et le CORA faune sauvage (juillet 2008). Outre les Atlas de la faune sauvage, le Parc national des Écrins est également partie prenante dans le projet de cahier technique sur les préconisations de gestion en faveur des espèces de chauves-souris forestières (projet de demande de subvention au Conseil d’administration du Parc et participation éventuelle au Comité scientifique de rédaction).

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12. Annexe 5 : Copie de la lettre de la Direction Générale Environnement de la Commission Européenne

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13. Annexe 6 : Bilan des sites protégés en Rhône-Alpes

Nom du Gîte Département Protection

réglementaire Convention de Gestion

Protection physique

Date de mise en

protection

Grotte des Cayres (des chauves-souris de Casteljau)

07

X X 2002

Grottes de Pierre-Châtel (grotte des Romains, grotte des Sarrasins)

01

X X 2000

Tunnel de drainage du château de la Borie

26

X

2005

Galerie du Pont des Pierres 01 X

X 1997

Grotte des Sadoux 26 X

X 1991

Mines "SABLA" 01

X ?

Mine du Verdy 69 X

X 1990

Ancien tunnel ferroviaire de Viricelles 42

X ?

Mine de Brété 69

X ?

Baume des Cloches 07 X

X 2000

Grotte de Corveissiat 01

X X 2005

Grotte de la Balme 38

X ?

Grotte des Huguenots 07

X ?

Champignionières du Bout du Monde 73

X 2000

Grotte Issartel 07

X X 1993

Tunnel de Vidalon 07

X ?

Baumes de Vogüé 07

X

1994

Glacière de la Voie Sarde 73

X X 2008

Grotte de Hautecourt 01 X

X 1980

Grotte des Piaroux 26

X

2008

Grotte des Chauves-souris de Donzère

26 X

2007

Grotte du Dérocs 07 X

2007

Grotte de Baume Sourde 26

X 2007

Grotte du Bournillon 38 X

2007

Grotte des Assiettes 07

X

2002

Carrière de la Vessia 38

X ?

Grotte de Gournier 38

X ?

Cuves de Sassanage 38

X ?

Mines de la Rouvières 07

en cours

Galerie de Siévoz 38

X 2008

Galeries de Saint Laurent en Beaumont

38

X 2004