Nexus 46 sept oct 2006 - conscience, énergies libres, cosmos à expansion, moisissures, narcotrafic

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  • Science & Alternative

    NEXLJS

    N"46 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2006

    DIT PAR ditions CHANTEGREL - 24580 FLeurac - France

    Tel- Fax: 05-53-03-45-09 email: [email protected]

    Siteweb : http://www.nexus.fr

    DIRECTEUR DE PUBLICATION: David Dennery

    INFOGRAPHIE: Grard Muguet

    RELATION CLIENTLE : Mireille Desplanches

    SECRETARIAT DE RDACTION - CORRECTIONS: Sylvie Gqjard

    TRADUCTIONS : Andr Dufour

    Christ/e Guinot Jean-Marc Jacot

    Sabrina Girier-Dufournier

    ILLUSTRATION DE COUVERTURE ET DOSSIER: Laudator

    www.laudator.com

    ILLUSTRATIONS DESSINS: il:) Sommerville

    IMPRIMEUR Imprimerie RICOBONO

    115, Chemin des Valettes - 83490 Le-Muy

    dpor lgal avril 1999 ISSN: 1296-633x

    DIS TRIBUTION FRANCE N.M.P.P.

    AUSTRALIE

    DITEUR MR - Duncan M. Roads PO Box 30, Mapleton, Qld 4560, Australie

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    DfCLARATION DE RAISON O'(TRE Conscient que l'humanit traverse une importante priode de transformation, NEXUS s'efforce de fournir des informations indites afin d'aider tout un chacun traverser ces temps. NEXUS n'est rattach aucune idologie religieuse, philosophique ou politique, ni aucune organisation. Nexus est un terme latin signifiant: lien, entrelacs des causes et effets.

    la rdaction de NEXUS tient prciser qu'elle ne soutient en aucune faon l'efficacit, la validit ou la moralit des eXprimentations animales ou de la vivisection.

    AUTORISATION DE REPRODUCTION la reproduction et la dissmination de l'information contenue dans NEXUS sont activement encourages pour une utilisation non-commerciale.

    IMPRIM SUR PAPIER RECYCL 100 % BLANCHI SANS CHLORE

    Le 19 juillet demie" nou, app,enion, le ,efu, de l'admini,t

  • SOMMAIRE

    4 11 Septembre : la presse europenne dveloppe la thse du complot Bushland : des WC prsidentiels top secrets Identification: les puces RFID vulnrables au piratage Technologie: bientt des ordinateurs tlpathes nergie libre: du nouveau sur les moteurs aimants permanents Nouvelle maladie: des cas de Morgellons dans tous les tats-Unis Cancer: l 'horloge biologique i nflue sur la division cel lu laire

    10

    EXPRIENCES DE MORT IMMINENTE LA CONSCIENCE CORPS PERDU

    U n vnement exceptionnel s'est droul le 1 7 ju i n dernier Martigues, dans les Bouches-du-Rhne : les prem ires Rencontres i nternationales sur les Expriences de Mort Immi nente (EMI), plus connues sous l'appellation anglaise de NDE. Au cours de confrences et de tables rondes, chercheurs et spcial istes i nternationaux ont dress un bilan des trente dernires an nes de recherches dans ce domaine. NEXUS ta it prsent ce colloque et a rencontr ces hommes et femmes qui apportent de nouvelles rponses aux questions essentielles : que se passe-t-i l au seuil de la mort? La mort du corps est-elle la mort de l ' identit? La conscience survit-elle l'arrt de toute activit crbrale, respiratoire et cardiaque?

    13 - QUAND LA CONSCIENCE SE PASSE DE CERVEAU Parmi les nombreuses tudes ral ises sur les EMI, celle du cardiologue nerla ndais Pim van Lommel mene sur plus de trois cent patients bouleverse dfin itivement notre conception d'une conscience loca l ise dans le cerveau. Dsormais, i l faut la chercher a i l leurs ...

    REGARD SUR LE MONDE

    Alzheimer, Parkinson, ALS : un neurologue canadien accuse les vaccins Nouvelle-Zlande: des mi l l iers de moutons victimes du coton OGM Psychiatrie: la bible du diagnostic sous l'emprise des labos Afrique: des enfants nigrians pour cobayes Expdition Terre creuse: dcs de Steve Currey

    18 - L'HOMME EST UN TRE SPIRITUEL QUI HABITE UN CORPS

    DOSSIER

    Chercheur en neurosciences du dpartement de psycholog ie et de radiologie de l 'un iversit de Montra l , Mario Beauregard (PhD), s ' i ntresse aux neurosciences spir ituelles, un nouveau doma ine d'tudes des tats mystiques profonds . Ses travaux sur les l iens entre neurobiolog ie et exprience mystique auprs de qu i nze soeurs carml ites contemplatives ont fait l 'objet d'une publ ication mdiatique i nternationale et prsentent des s im i l itudes avec les EMI.

    21 - LA DLOCALISATION DE LA CONSCIENCE EST UNE RVOLUTION COPERNICIENNE Chercheur en biolog ie molculaire, Sylvie Dthiollaz est galement fondatrice, Genve, du centre Nosis qui tudie les tats modifis de conscience associs des situations de mort i m m i nente. Pour elle, on ne pourra lucider ces phnomnes sans passer un nouveau paradigme scientifique.

    24 - A CHANGERAIT TOUT : L'HPITAL, LE CIMETIERE, LA VILLE, LA FAMILLE, LES SCIENCES Prsident du Centre d'tudes des expriences de mort i m m i nente Pa ris, Marc-Ala i n Descamps est galement professeur de psycholog ie l ' u n iversit de Paris V, psychanalyste rve-vei l l et professeur de yoga. Pour lu i , les EMI sont des expriences b ien spcifiques ne pas confondre avec d'autres tats modifis de conscience.

    25 - MAIS ALORS, QU'EST-CE QUE LA MORT? Aujourd' hu i , la mort se dfi n it par l 'a rrt de l'activit crbrale. Mais les tmoig nages et les tudes que nous venons de voir commencent branler ce qui apparat f inalement comme un dogme de plus. Si la conscience perdure au-del de cette l i m ite, c'est que la mort du corps n 'est pas LA mort, mais un processus plus lent et subti l que prvu durant lequel nous sommes encore . . .

    NEXUS n046 septembre-octobre 2006

  • NERGIE LIBRE IL ARRIVE ! NOUVELLES DU MOTEUR HYDROGNE Des lectrolyses super efficaces se dveloppent partout : les dcouvertes de Kana rov, Joe Cell, Meyer, Pons & Fleishman sont boostes par les changes perm is par Internet. Parmi ces

    lectrolyses hrtiques , prenons des nouvelles de celle de Jean-Marc Moreau et de son gnrateur d' hydrogne permettant 30 % d'conomie sur les moteurs explosion.

    35 GOPOLITIQUE DE WASHINGTON MOSCOU COULISSES DU NARCOTRAFIC PLANTAIRE

    En ju i l let 1999, prs de Nice, dans la v i l la de l 'homme le plus riche du monde, s'est jou sur l 'chiquier pol it ique mondial une partie dterm ina nte de notre h istoire . . . Partant de cet vnement occu lte, Peter Dale Scott, docteur en sciences politiques et ancien d iplomate, dmonte un systme tentaculaire qu i tisse son rseau de drogue et de terrorisme de Washi ngton Moscou, en passant par l'Afghanistan et la Tchtchnie.

    43 COSMOLOGIE BYE BY E BIG BANG BIENVENUE DANS LE COSMOS EXPANSION D'CHELLE Le Big Bang vit-il ses dern ires heures? La thorie du cosmos expansion

    d'chelle pourrait bien porter le coup de grce ce sduisant modle mis mal par les dern ires observations astronomiques. Une thorie qui, en supplantant le paradigme de la physique moderne, pourrait changer radicalement notre vision du monde.

    51 INTOXICATIONS ET SI C'TAIT LES MOISISSURES ?

    SANT

    Douleurs articulai res, troubles cognitifs, fatigue, s in usite? Avez-vous pens aux moisissures

    prsentes dans l ' a i r des maisons, des bureaux, et qu i constituent le quart de la b iomasse terrestre? Des tudes montrent que cladosporium, asperg i l lus, penic i l l ium et autres champignons domestiques sont d i rectement impliqus dans pe nombreux problmes de sant.

    57 NOUVELLES DE LA SCIENCE HYDRINO, SOURCE D' NERGIE HR TIQUE Imaginez une source d'nergie quasiment i l l imite, presque gratuite, utilisant une trs petite quantit d'eau et ne produisant pratiquement pas de dchet. Trop beau pour tre vrai?

    SEA, SWELL ET LECTRICIT Un chercheur de Floride a eu l ' ide gniale d'uti l i ser les mouvements de l 'ocan pour produ i re de l'lectricit. Une seule de ses boues pourra it a l i menter plus de cent foyers!

    DES CAPTEURS SOLAIRES TOUS SUPPORTS Moins coteux fabriquer, plus fins et donc adaptables toutes sortes de supports, les nouveaux capteurs solaires mis au point par une quipe sud-ofricaine pourraient bien mettre le solaire la porte de tous.

    ILS ONT MIS LA PLUIE EN BOTE! Fai re 'tomber la plu ie, c'est pas forcment sorcier. Deux techn iciens texa ns l 'ont dcouvert par hasard et leurs gnrateurs d'eau devra ient conqurir la plante.

    UN MINI MOTEUR DE 848 CV 68 kg, 35 cm, 14 litres . . . les mensurations du moteur MYT, ou ME, font rver. Des prouesses pourtant bien relles.

    PILES CRISTAUX DE REID: BRANCHES SUR LE VIDE? Ces petites batteries pas plus grosses qu'une pi le dfient nos conna issances actuelles en systmes nergtiques: i m possi ble de dceler la source qu i les a n i m e ...

    63 LECTRON LIBRE AFFAIRE GARY MCKINNON : LE HACKER QUI AIMAIT (TROP) LES OVNIS Passionn d'ufologie, un hacker de gnie a pirat les ordi nateurs du Pentagone, de la Nasa, du Johnson Space Center et de la Novy. Aujourd'hui extrad vers les tats-Unis, i l risque jusqu' 70 ans de prison et 1 , 75 mi l l ions de dollars d'amende.

    65 - TMOIGNAGE UFO : PAROLE DE MILITAIRE! Un ancien m i l ita ire de l 'arme amrica i ne a envoy une lettre Brian Vike, d i recteur de recherche sur les ovn is au Canada, pour tmoigner de ses expriences ufolog iques passes. En voic i un extra it.

    66 - QUATEUR : LA DCOUVERTE DE LA BIBLIOTHQUE DE LIVRES DE MTAL Un rseau de ga leries et de cavernes sous l ' q uateur et le Prou renfermerait deux bibl iothques contenant des l ivres de mtal gravs et des tablettes de crista l . Un fabuleux dfi archolog ique.

    70 COURRIER DES LECTEURS 72 NOUVEAUTS LIVRES 74 BOUTIQUE : LIVRES, DVD 83 SOMMAIRES ANCIENS NUMROS 88 BON DE COMMANDE

    NEXUS n046 septembre-octobre 2006

  • RE GARD SUR LE MONDE

    11 SEPTEMBRE LA PRESSE EUROPENNE DVELOPPE LA THSE DU COMPLOT

    L es doutes concernant la version officielle du 11 Septembre semblent s'emparer de la presse europenne. En Belgique, Le journal du Mardi du 29 mai 2006 parle de manipulation : d'une part, l'effondrement des tours du WTC prsente toutes les caractristiques d'une dmolition contrle; d'autre part, l'immeuble 7 du WTC s'est croul dans les mmes conditions sans avoir t touch par le moindre avion, 7 heures aprs les deux tours ! L'dition norvgienne du Monde diplomatique a galement donn un coup de fouet la polmique en consacrant au sujet la une et un dossier complet de son numro de juillet 2006. Sa conclusion pouse les thses qualifies jusque-l de conspirationnistes : les attentats sont le fruit d'un complot intrieur amricain destin lgitimer l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak. Pour tayer sa thse, l'auteur de l'article, Kim Bredesen, rappelle notamment le plan conu en 1962 par la C IA (et dclassifi depuis peu) pour justifier une attaque contre Cuba et qui prvoyait la mise en uvre de faux attentats terroristes sur le sol amricain (

  • IDENTIFICATION LES PUCES RFID VULNRABLES AU PIRATAGE

    E lles peuvent copier votre passeport, voler votre voiture et mme clo-ner la puce que vous avez dans le bras, sans que vous sentiez quoi que ce soit... Aux tats-Unis, les puces RF ID (Radio

    Frequency Identification) sont partout: les socits et laboratoires en font des cartes d'accs, les conducteurs s'en servent pour dmarrer leur voiture, et certaines grandes surfaces en gnralisent l'emploi pour la gestion des stocks. Certains fabricants de mdicaments les utilisent pour suivre leurs produits la trace. Un nouveau pas devrait prochainement tre franchi dans le dveloppement de cette technologie : les passeports amricains et les cartes de crdit en seront bientt pourvus et l'industrie de la mdecine envisage de les implanter aux patients pour un meilleur suivi mdical. Les puces sont fabriques par de nombreuses compagnies, de Motorola Texas Instruments en passant par Philips. Le principe est simple: les puces envoient quelques bits d'informations des lecteurs spciaux. N'ayant pas de batterie incorpore, la plupart des RFID du commerce sont passives et n'mettent que sollicites par u!1 lecteur qui leur envoie une impulsion lectronique. Une fois actives, elles diffusent leurs signaux sans discrimination dans un rayon de quelques centimtres quelques dcimtres. Les puces actives, avec source d'nergie propre, peuvent envoyer leurs signaux des dizaines de mtres et, installes sur les tableaux de bord des voitures, permettent de dclencher les pages d'autoroutes sans avoir s'arrter. Par mesure de scurit, les RFID peuvent tre cryptes. Ainsi, par exemple, celles destines aux passeports auront probablement un code empchant

    tout lecteur non autoris de lire les donnes (telles que le nom, l'ge, la nationalit et la photo du porteur). Mais cela a un cot, et la majorit des RFID du commerce ne sont pas cryptes. Cela les expose au clonage et mme, si la puce comporte une mmoire inscriptible (ce qui est frquemment le cas) une falsification des donnes. Par exemple, les puces destines suivre le transport de marchandises ou le matriel coteux contiennent souvent des informations sur l'objet, dont le prix. Ces zones inscriptibles peuvent tre verrouilles, mais ne le sont pas toujours, soit parce que beaucoup de firmes en ignorent le fonctionnement, soit parce que les inscriptions doivent tre mises jour trop souvent. Ari Juels, directeur de recherches aux laboratoires RSA spcialiss en scurit de haute technologie, compare l'volution des RFID celle de l' Internet ses dbuts: Personne, dit-il, ne songeait par avance aux questions de scurit et nous le payons en virus et autres attaques; nous aurons sans doute les mmes problmes avec les RFID .

    Prenons comme exemple le super march Future Store Rheinberg en Allemagne, le plus remarquable terrain d'essai de vente au dtail avec gestion par RFID. Tous les articles de haute technologie possdent des marqueurs RFID qui offrent au magasin ainsi qu'aux fabricants un relev instantan des ventes. D'autre part, les acheteurs peuvent franchir

    NEXUS n046 septembre-octobre 2006

    la caisse moyennant un seul flash du lecteur. En juillet 2004, le journal Wired attribuait cette grande surface le titre de supermarch du futur . Quelques mois plus tard, Lukas Grunwald, expert allemand en scurit, piratait les puces. En effet, l'homme tait co-auteur d'un programme appel RFDump [poubelle de radio-frquence] qui lui donnait accs aux puces et permettait de modifier les prix inscrits en utilisant un ANP (assistant numrique personnel) quip d'un lecteur RFID et d'une antenne de carte Pc. En accord avec la direction du magasin, ses collgues et lui se sont promens entre les gondoles en enregistrant les donnes de centaines de puces. Ils ont ensuite dmontr combien il tait facile de copier les donnes d'un produit et de les transfrer sur un autre: Je pouvais tlcharger, sur le RFDump, le prix d'un vin bon march et le coller sur la puce d'une bouteille haut de gamme , raconte Grunwald. Depuis, il a ralis des fraudes encore plus subtiles chez Future Store: J'tais dans un htel qui utilise des smart cards, j'en ai copi une et plac les donnes dans mon ordinateur. Ensuite,j'ai utilis le RFDump pour tlcharger les donnes de la carte d'accs de la chambre sur la puce du prix d'une bote de fromage fondu du Future Store; et j'ai pu ouvrir la porte de ma chambre avec la bote de fromage! En 1997, ExxonMobii a quip des milliers de stations-service de SpeedPass, systme qui permet aux clients de payer le carburant en prsentant la pompe une petite RFID fixe sur la chanette d'une clef. Sept ans plus tard, trois tudiants de troisime cycle, utilisant un ordinateur portable et un simple metteur RFID, sont parvenus tromper le systme et faire le plein dans une station-service Baltimore.

  • RE GARD SUR LE MONDE

    TECHNOLOGIE

    ,

    BIENTT DES ORDINATEURS TLPATHES

    L es scientifiques britanniques et amricains dveloppent un ordinateur conscient des motions capable de lire les penses d'un individu en analysant les mouvements de son visage. Pour le professeur Peter Robinson et ses collaborateurs de l'universit de Cambridge, en Angleterre, et de l' Institut de Technologie du Massachusetts (MIT) aux tats-Unis, un tel ordinateur permettrait aussi bien l'amlioration des aptitudes que le ciblage, pour les entreprises, de publicits sur mesure en fonction de l'humeur des utilisateurs. Selon Robinson, par l'intermdiaire d'une camra, ce systme identifie un grand nombre d'tats motionnels. Une webcam relie notre logiciel pourrait traiter votre image, encoder l' motion qu'elle dgage et transmettre l'information un site Internet. Imaginez unordinateur apte choisir le moment propice pour vous vendre quelque chose, et plus tard, des tlphones mobiles, des voitures et des sites Internet capables de lire vos penses et de ragir vos motions ... Par la suite, l'quipe espre intgrer d'autres donnes comme la position et les gestes des utilisateurs. Cette technologie pourrait galement intresser l'enseignement distance, la scurit routire. Le professeur dclare : Nous travaillons avec une grande marque automobile qui envisage l'usage de cet ordinateur dans ses voitures d'ici cinq ans. La camra serait intgre au tableau de bord et libre au conducteur de la recouvrir pour prserver sa libert ... d'expressions.

    Source: Reuters, 26 juin 2006

    ENERGIE LIBRE DU NOUVEAU SUR LES MOTEURS AIMANTS PERMANENTS

    T rois bonnes nouvelles pour l'nergie libre et plus particulirement les moteurs lectromagntiques. La premire vient d'Argentine. On trouve enfin sur le Web une petite vido du moteur aimant de Walter Dario Torbay dont nous avons parl dans le numro 45 de NEXUS (page 18). Cela fera-t-il taire la polmique sur l'impossibilit d'un gnrateur sur-unitaire? Pas sr du tout... La vido nous montre l'inventeur actionnant une petite tirette pour mettre en place l'un des aimants du stator extrieur. Le moteur dmarre immdiatement. Las,

    4.

    on ne le voit fonctionner qu'en plan fixe pendant quelques secondes. On nous prsente ensuite la mme manip, mais dans un autre dcor. Nous eussions aim une camra plus mobile et un mtrage plus consquent, mais c'est dj a.

    6 ' , ,

    ,, Les deux autres bonnes nouvelles viennent des tats-Unis. Vous le savez, pour produire de l'lectricit, il suffit de faire se dplacer un conducteur dans un champ magntique ou bien - l'inverse - de faire se mouvoir un aimant proximit d'un fil conducteur. En pratique, on remplace le simple fil

    ,.

    Schma du gnrateur de PMI.

    N E X U S n 0 4 6 septembre-octobre 2006

    par un bobinage. C'est le principe de la dynamo. Il faut faire bouger quelque chose et donc effectuer un travail. Sans compter que la dynamo rsiste quand on veut lui changer son tat. Tu veux de l'nergie? Alors tu bosses. Telle est la dure loi de la nature. Vraiment? Une socit californienne, Magnetic Power Incorporation , affirme avoir invent un gnrateur lectrique sans pices en mouvement. Cet appareil compos d'un cur en matriaux ferromagntiques en forme de tore, d'aimants permanents et de bobinages serait largement sur-unitaire. Il exploiterait le mouvement des particules sub-atomiques responsables des forces magntiques. On pourrait le miniaturiser ou au contraire en associer plusieurs afin d'obtenir plus de puissance. Pour sa part, l'amricain]ack Hilden-Brand est l'heureux concepteur d'un moteur lectro-aimants qui aurait dj obtenu un puissance de sortie de 373 watts pour une puissance d'entre de 180 watts! Il vise une efficacit de 400 500 % ! Ses lectro-aimants ne sont pas conventionnels, car ils comportent un cur constitu d'un aimant terre rare. Selon l' inventeur, ils peuvent amplifier quatre fois la puissance de l'aimant permanent.

    Sources : moteur Torbay: http:/ /video.google.com/ videoplay?docid=-l 07448047 446472438&q= Transgenerator ; Magnetic Power Incorporation : http://magneticpowerinc.com/ Moteur de Hilden-Brand : http://peswiki.com/index.php/ Director:Hilden-BrandElectromagnet_Motor

  • NOUVELLE MALADIE DES CAS DE MORGELLONS DANS TOUS LES TATS-UNIS

    En haut, la lvre d'un petit garon de trais ans atteint de Morgellons. Au mi lieu, la mme lvre agrandie 60 fois; en bas, agrandissement 250 fois.

    CANCER

    O n la dirait tout droit sortie d'un pisode de X-Files, mais les personnes qui en souffrent vous diront quel point elle est douloureusement relle. Imaginez sur votre corps, suintant de multiples plaies, une substance noire comme du gou-dron ... Ou encore des punaises grouillant sous votre peau ... et vous aurez une (petite) ide de ce qu'est le Morgellons. Le Texan Miles Lawrence, une des premires victimes de la maladie, raconte: J'ai ressenti un fourmillement dans mon doigt et j'ai vu comme des petites pines sous ma peau, l o je venais de retirer une charde. J'ai saisi l'pine avec une pince piler et j'ai tir. Un clair de douleur lui a alors immdiatement travers le bras. Lawrence ajoute: C'tait comme des punaises sous la peau, dans mes articulations. J'ai eu trs peur. Aux tats-Unis, des milliers de personnes se plaignent du mme phnomne et se sont regroupes pour que soit reconnue leur maladie. Elles partagent tmoignages, informations et coups de gueule contre les autorits mdicales sur le site de leur Fondation pour la recherche sur le Morgellons, cre en 2002. La mdecine officielle n'a pas encore pleinement reconnu et rpertori le Morgellons, baptis ainsi en rfrence une maladie prsentant les mmes symptmes mentionne dans un texte mdical du XV Ie sicle. Peu de mdecins en ont entendu parler. C'est pourquoi, lorsque des personnes atteintes se prsentent dans leur cabinet et dcrivent leurs symptmes, elles

    sont accueillies avec scepticisme et le diagnostic s'arrte souvent une parasitose hallucinatoire. Ginger Savely, infirmire, soigne dans son Centre mdical de San Francisco des patients atteints de Morgellons venus de tous les tats-Unis: Croyez-moi, si je voyais seulement de temps en temps un de ces patients dans mon cabinet, je penserais moi aussi qu'il est fou, explique-t-elle. Mais aprs avoir entendu les rcits d'une centaine de patients, je commence m'inquiter. a parat compltement dingue, mais beaucoup de choses sortent de leur peau, des fibres bleues, des fils blancs et des petits grains noirs de texture sableuse ... Spcialise dans la maladie de Lyme, Savely pense tenir une piste: Environ 10 % de mes patients souffrant d'une maladie de Lyme chronique prsentent des symptmes de Morgellons. Selon elle, les personnes atteintes de cette maladie transmise par les tiques ont un systme immunitaire affaibli qui les rend plus vulnrable cette infection. S'ajoute cela une atteinte du systme nerveux centrai : presque tous les malades parlent de trs grandes difficults de concentration et d'une mmoire limite au court terme. On relve galement un fort taux de dpressions et de troubles bipolaires. Parmi les diagnostics associs, on trouve la borrliose (plus connue sous le nom de maladie de Lyme), la fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique.

    Sources: Morgellon.s Research Foundation, PO Box 16576, Surfside Beach, SC 29587, Etats-Unis, http://www.morgellons.org ; Popu/or Mechonic5, juin 2005.

    L'HORLOGE BIOLOGIQUE INFLUE SUR LA DIVISION CELLULAIRE

    D es gnticiens de l'cole de mdecine de Dartmouth (Massachussets) ont dcouvert que la dgradation de l'ADN drgle l'horloge biologique (ou circadienne) des cellules. Cette dcouverte laisse penser qu'il existe un lien entre le rythme circadien, le cycle des divisions cellulaires et la propension au cancer. Leurs travaux induisent que l'horloge biologique revt une dimension protectrice en plus de ses fonctions rgulatrices. Un gne circadien (Period-4) a t identifi il y a plus de vingt-cinq ans grce une mutation affectant deux proprits de l'horloge: la rduction des cycles circadiens et la modification de la compensation de temprature. Pour raliser cette tude, les chercheurs ont clon le gne en question en se basant sur sa position dans le gnome, et ont dcouvert que c'tait un rgulateur important du cycle cellulaire. En liminant le gne du gnome, l'horloge redevenait normale. Ainsi, la mutation affecterait l'horloge, la privant d'un facteur essentiel son fonctionnement. En termes biochimiques, la mutation rsulte d'une modification prmature de la protine de l'horloge (FRQ) dont le fonctionnement est bien connu. Selon les chercheurs, c'est le rsultat direct de l'action d'une enzyme appele checkpoint kinase 2 ou CHK2 dont le rle normal est exclusivement la rgulation du cycle de division cellulaire. Le CHK2 interagit avec la FRQ et la mutation renforce cette interaction. Cependant, une enzyme mutante ayant perdu son activit n'a aucun effet sur l'horloge biologique.

    NEXUS n 0 4 6 septembre-octobre 2006

    Source : cole de mdecine de Dartmouth, 30 juin 2006.

  • RE GARD SUR LE MONDE

    ALZHEIMER, PARKINSON, ALS ... UN NEUROLOGUE CANADIEN ACCUSE LES VACCINS

    S i la vingtaine de souris sacrifies de l'universit de Clombie-Britannique pouvaient raconter les circonstances de leur mort, les gouvernements de la plante se retrouveraient avec un sacr procs sur les bras. Les recherches inaites menes par le neurologue de Vancouver Chris Shaw tablissent un lien entre l'hydroxyde d'aluminium utilis dans les vaccins et les symptmes associs la maladie de Parkinson, la sclrose latrale amyotrophique (ALS ou maladie de Charcot) et la maladie d'Alzheimer. Shaw est trs surpris que ce type de recherches n'aient pas t menes auparavant. Cela fait tout de mme quatre-vingt ans que les mdecins injectent leurs patients de l'hydroxyde d'aluminium, un adjuvant stimulant la rponse immunitaire. C'est suspect, dclare Chris Shaw. Soit ce lien est connu de l'industrie et n'a jamais t rendu public, soit l'industrie n'a jamais t oblige par le ministre de la Sant canadien de fai-

    re ces recherches. Je ne sais pas quelle hypothse est la plus effrayante. Afin d'prouver sa thorie, Shaw et son quipe compose de quatre scientifiques des universits de ColombieBritannique et de Louisiane ont inject des souris le vaccin de l'anthrax dvelopp pour la premire guerre du Golfe. Comme l'a expliqu Shaw, tant donn que le syndrome de la guerre du Golfe ressemble beaucoup l'ALS, les chercheurs tenaient l l'occasion d'isoler une cause possible. Tous les soldats mobiliss ont t vaccins avec un compos d'hydroxyde d'aluminium. Selon Shaw, ceux qui n'ont pas t envoys dans le Golfe ont dvelopp des symptmes semblables un taux similaire. Aprs vingt semaines d'tudes sur les souris, l'quipe a mis en vidence des augmentations importantes de l'anxit (38 %), de dficits de mmoire (41 fois plus d'erreurs que dans le groupe tmoin) et d'allergies de la peau (ZO %). Des prlvements de tissus effectus sur les souris sa-

    crifies ont montr des cellules nerveuses ncroses. Dans la zone contrlant le mouvement, 35 % des cellules taient dtruites. Aucun membre de mon quipe ne veut se faire vacciner, commente Shaw. Ces rsultats nous ont donn la chair de poule. L'tude de Shaw tablit que des adjuvants similaires sont utiliss dans les vaccins pour l'hpatite A et B ainsi que dans le cocktail pentavalent contre la diphtrie, la coqueluche, le ttanos,la polio et une sorte de mningite. Selon le neurologue, il existe environ 10 000 tudes dmontrant l'innocuit de l'hydroxyde d'aluminium dans les injections. Mais il n'a pu en trouver une seule qui ait t conduite audel des premires semaines suivant l'injection. Il invite ceux qui dtiendraient une tude aux rsultats diffrents de la prsenter. a, c'est une dmarche scientifique , conclut-il.

    Source: The Georgia Slr aighl, 23 mars 2006 ; http://www.slraighl.com/conlenl. cfm ?id= 16717

    NOUVELLE-ZLANDE DES MILLIERS DE MOUTONS EMPOISONNS PAR DU COTON OGM

    D e rcentes tudes sur la culture du coton gntiquement modifi ont soulev de nouvelles inquitudes quant son innocuit tant dans l'alimentation que dans l' habillement. En Nouvelle-Zlande, un rapport prliminaire publi la fin du mois d'avril a montr que des milliers de moutons sont morts aprs avoir brout des terres sur lesquelles du coton OGM avait t cultiv. Les moutons et les boucs ont commenc mourir aprs sept jours de pture continue de feuilles tendres et de cosses de cotons Bt (Bacillus thuringiensis) qui restaient dans les champs aprs la cueillette.

    N E X U S n 0 4 6 septembre-octobre 2006

    En dcembre zoos, une tude avait montr que les cueilleurs de coton OGM prsentaient de graves ractions dermatologiques avec des dmangeaisons et des cloques laissant une dcoloration de la peau qui perdurait aprs cinq mois. L'Association mdicale britannique avait dj signal que les OGM pouvaient prsenter certains risques parmi lesquels la rsistance aux traitements contre les maladies sexuellement transmissibles de l'utilisation de protections priodiques en coton OGM. Les OGM peuvent aussi faire mourir de dsespoir ... : les cultures de coton OGM ont t suspendues en Inde la suite de nombreux suicides de personnes endettes pour payer ce coton trs coteux. Cette ralit a pouss le Comit indien d'approbation de gnie gntique (GEAC) admettre, aprs trois ans de pratique, que la culture des cotons Mech-184 Bt, Mech-16ZBt et Mech-1Z Bt de Mahyco-Monsanto tait un chec.

    Source: GE Free NZ, 9 mai 2006.

  • PSYCHIATRIE--LA BIBLE DU DIAGNOSTIC SOUS L'EMPRISE DES LABOS

    U n nombre inquitant d'experts financirement lis des compagnies pharmaceu-tiques participent la rdaction du plus important manuel de diagnostic psychiatrique, le fameux DSM (Manuel de diagnostic et de statistiques des troubles mentaux). Une enqute rcente permet de s'interroger sur l'indpendance dudit manuel. La psychiatrie est particulirement vulnrable ce genre de drive du fait mme de sa subtilit: La dfinition de catgories de maladies justifie le besoin de remdes; ce qui incite les fabricants influencer la cration de ces catgories , explique Mildred Cho, charg de biothique l'universit Stanford, en Californie. Lisa Cosgrove, psychologue l'universit du Massachusetts, Boston, s'est inquite de ce problme en dcou'vrant qu'une majorit de membres du comit charg de dcider s'il fallait inclure ou non dans le manuel les tats dysphoriques prmenstruels avait reu de l'argent du gant pharmaceutique Eli Lilly. Or, cette affection est traite avec du Prozac, rebaptis Sarafem, commercialis par ... Eh Lilly! Sheldon Krimsky de l'universit Tufts, Medford (Massachusetts), s'est joint Lisa Cosgrove pour enquter sur d'ventuels liens entre des membres de comits de rdaction du DSM et des

    EXPDITION TERRE CREUSE

    socits pharmaceutiques. Rsultat: sur l'ensemble de ces experts, 56 % taient concerns, dont 62 % de spcialistes de l'ADHD (trouble dficitaire de l'attentionjhyperactivit); et la totalit des experts en schizophrnie, troubles psychotiques et de l'humeur. Les changements les plus subtils dans le DSM peuvent entraner de graves consquences dans les procdures de prescriptions et c'est particulirement inquitant s'agissant d'affections telles que l'ADHD. L'American Psychiatric Association (APA), qui publie le DSM, prtend que

    AFRIQUE

    ces experts ne subissent aucune influence financire. Il n'empche que ceux qui seront recruts pour l'dition de 2011 devront dclarer leurs ventuelles accointances ... Krimsky insiste pour que l'APA s'assure qu'aucun comit du DSM ne comporte une majorit de membres lis aux socits pharmaceutiques. Il est temps, dit-il, que la profession psychiatrique se mette srieusement en question sur le plan thique .

    Source . New Scientist du 29 avril 2006, h l l p : / / w ww . n ewsc i e n l i s l c orn/al l i c l e / mg1 9025494.1 00.hlm.

    DES PETITS NIGRIANS POUR COBAYES

    L' affaire remonte 1996. Une pidmie de mningite crbrale secoue le Nigeria et affecte de nombreux enfants et nourrissons. La firme pfizer propose un nouvel antibiotique : le Trovan, qui n'a encore jamais t expriment. Sans l'accord des autorits nigrianes, sans prvenir les familles, le Trovan est prescrit une centaine d'enfants, une autre centaine recevant le traitement de rfrence. Il s'agit donc bien d'une exprimentation. En 1999, au vu des squelles enregistres avec le Trovan, la FDA (Food and Drug Administration), l'organisme amricain d'autorisation des mdicaments, en restreint l'usage chez l'adulte et l'interdit chez les enfants. En 2001, trente familles nigrianes dposent une plainte contre le gant pharmaceutique: parmi leurs membres, onze enfants sont morts et d'autres doivent faire face des squelles crbrales ou motrices importantes. Plainte repousse. Mai 2006, des experts nigrians accusent Pfizer d'avoir procd illgalement des exprimentations et rclament des rparations financires. L'ONG Mdecins sans frontires, qui intervenait au Nigeria l'hpital de Kano o a eu lieu l'affaire, pourrait tre appele tmoigner. Source : Alternative Sant, juin 2006

    C 'eteio!ee u?n!nons la mort de Steve Currey, le 26 juillet dernier. Nous vous informions au printemps dernier (NEXUS n 44) du projet d'expdition trs originale que ce voyagiste de l'extrme programmait pour 2007: trois semaines la recherche du passage polaire vers la Terre creuse bord d'un brise-glace nuclaire russe, rassemblant scientifiques et amateurs passionns.

    Diagnostiqu en mars d'une tumeur crbrale qui se rvla incurable, Steve avait tent de rassembler les fonds ncessaires une reconnaissance arienne plus prcoce ds l't 2006, mais n'y est pas parvenu. Impossible vrifier mais difficile rfrner, mme si peu probable: l'ide que la sant de Steve ait pu tre l'objet d'intentions nuisibles tant donn l'enjeu du projet... Les proches de Steve Currey se prparent au remboursement des billets moins qu'un nouvel organisatur

    ne reprenne l'opration qui avait atteint son quota minimum de participants ... suivre.

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  • DOSSIER ---- La conscience

    C'est arriv la nuit . Un vrombissement est parti du centre de ma poitrine, prs du cur, et alors, je me suis sentie m'envoler toute allure, telle une fuse, dans un tunnel. Je me demandais ce qui m'arrivait, c'tait en tout cas agrable et inattendu de partir si vite

    !... ce moment, je ne pensais pas du tout la mort . puis je suis arrive dans une sorte d'alle grise, comme un sous-bois, assez sombre et sinistre, ensuite j'ai aperu tout au loin une petite lumire! Alors, je me suis sentie rassure, je m'en suis approche une allure vertigineuse et ainsi, je voyais cette lumire grandir au fur et mesure que je m'en approchais 1. . Anne-Marie

    Jerne hauteur du plaltQn4cj. de voir de tous les surtout, j'prouvais incroyable : celui d'exister en dell1Oll8J1no, corps. Je vous assure que c'est quelque de bouleversant de se sentir vivre au-del de soi. J'ai pris conscience que j'rais l'habitant de mon corps. Celui-ci toit tendu sur la toble d'opration. Je l'ai donc regard et je ne l'ai pas trouv beau. J'tois cadavrique, j'avais des tuyaux qui me sortoient du nez et de la bouche, je n'tois pas du tout mon avantage ... Nicole

    murs de la pice se sont _.""_. __ d'un TGV; peu

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    Par Pierre-Alain Gr

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    Illustration: Laudatar

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    a u U n vnement exceptionnel s'est droul le 1 7 juin dernier Martigues, dans les Bouchesdu-Rhne : les premires Rencontres internationales sur les Expriences de Mort Imminente (EMI), plus connues sous l'appellation anglaise de NOE. Au cours de confrences et de tables rondes, chercheurs et spcialistes internationaux ont dress un bilan des trente dernires annes de recherche scientifique dans ce domaine. NEXUS tait prsent ce colloque et a rencontr ces hommes et femmes qui apportent de nouvelles rponses aux questions essentielles : que se passe-HI au seuil de la mort ? La mort du corps est-elle la mort de l'identit ? La conscience survit-elle l'arrt de toute activit crbrale, respiratoire et cardiaque ?

    Anne-Marie, Nicole et Christian l , comme des millions de personnes dans le monde - 15 millions aux tats-Unis, 2,5 millions en France2 - ont connu dans leur vie une Exprience de Mort Imminente, EMI (Near Death Experience ou NDE en anglais). Un accident, un arrt cardiaque ou un coma et leur vie a bascul. Selon les dernires tudes, entre 15 20 % des individus qui se sont trouvs en situation de frler

    la mort avec un risque vital important ont vcu une EMI. Il ne s'agit donc pas d'une exprience rare. Mais personne ne peut expliquer pourquoi certains vont vivre une EMI et d'autres non. Ce que l'on sait, c'est que pour les exprienceurs3 d'EMl la race, la religion, la culture, le sexe ou le pays n'est pas un critre, seul l'ge semble intervenir dans une certaine mesure. plus on est jeune et mieux on se souvient de l'exprience et mieux l'on peut la rapporter, ce qui exclut toute influence culturelle chez les jeunes enfants. Le docteur Raymond Moody dans son livre La Vie aprs la vie4, paru en 1975, a rassembl les rcits convergents d'une centaine d'Amricains ayant chapp la mort. Les tmoignages de ces rescaps de l'au-del , comme il les appelle lui-mme, lui ont permis de tirer un modle type de ces expriences. Dans ce modle toujours utilis aujourd'hui, on retrouve gnralement le droulement suivant : La mise en danger de mort. La dcorporation, sortie du corps, appele aussi voyage astral ou OBE, Out of Body Exprience. La traverse du tunnel vers la lumire intense. Si la description de cette lumire est identique pour tous,

    N E X U S n 0 4 6 septembre-octobre 2006

    son interprtation varie suivant les croyances et l 'ducation de chaque individu. La rencontre d'tres venant J'accueillir (personnes dcdes ou tres de lumire). Le bilan de vie (remmoration en acclr de sa propre biographie). L'arrive la frontire, une sorte de point de nonretour qui, une fois franchi, est irrversible. Le plus souvent sous forme de porte, de rivire franchir, de haie ou de simple ligne. Puis le retour, accept ou parfois subi, dans son corps et la vie. Certains ne comprennent pas pourquoi ils sont revenus.

    Dix millions d'orgasmes sans le sexe Dans l'immense majorit des cas, les personnes reviennent compltement transformes de ce voyage. Il s'agit d'une exprience agrable et lumineuse, souvent mystique, et leur vie est alors voue au service des autres et l'amour inconditionnel. Le docteur Sylvie Dthiollaz, du centre Nosis, tmoigne de deux cas de rmissions spontanes de cancers incurables chez des personnes dont les heures taient comptes. Mais certains exprienceurs vivent mal les bouleversements provoqus par ce brusque changement de valeurs. Souvent, ils prouvent de grandes difficults en parler. Patrice Van Eersel, l'auteur de La Source noire 5, nous confiait Martigues : Il n'y a pas de mots pour dcrire ce qu'ils ont vcu. Dix millions d'orgasmes, mais a n'a rien voir avec la sexualit. C'est une batitude, c'est rapide et c'est lent, c'est chaud et c'est froid. Il y a comme une ruption de quelque chose de trs symbolique . Difficile de mettre des mots sur l'ineffable. Pascal,

  • DO SSIE R

    infirmier Toulouse, nous crit : C'est impossible de vous dcrire ce que j'ai ressenti, le vocabulaire n'existe tout simplement pas. Les dimensions ne sont pas suffisantes

    En France, la publication en 2005 de Derrire la lumire, livre-tmoignage de Jean-Jacques Charbonier, mdecin anesthsiste ranimateur Toulouse,

    nous interroge tradans la physique moderne pour pouvoir vous faire partager mon voyage . Comme nous le rappelle Marc-Alain Descamps, prsident du Centre d'tude sur les expriences de mort imminente6, on trouve dj des rcits de telles expriences chez Platon, Plutarque, Bde, et le pape Saint Grgoire le Grand. Ils rejoignent les descriptions faites dans le Bardo Thodol

    Qu'ont donc expriment ces m i l l ions de person nes la frontire de la mort ? Une i ncurs ion dans l 'au-del ? Tel le est la conviction de ceux q u i l 'ont vcue.

    vers ses rcits autobiographiques sur le phnomne de l'aprs-vie. Il bouleverse les paradigmes scientifiques par une accumulation de nouvelles preuves de notre survivance aprs la mort.

    des Tibtains, ou rap-pellent les voyages du Ka chez les gyptiens. Qu'ont donc expriment ces millions de personnes la frontire de la mort ? Une incursion dans l'audel ? C'est en tout cas la conviction profonde de tous ceux qui l'ont vcue. Avec le perfectionnement croissant des techniques de ranimation, le nombre de tmoignages d'EMI se multiplie chaque jour dans le monde. Et les tudes scientifiques se font elles aussi plus nombreuses, principalement dans les domaines de la mdecine, de la psychiatrie et de la psychologie, et plus rcemment en neurosciences. On recense aujourd'hui plusieurs grandes tudes, dont la plus importante est celle du cardiologue nerlandais Pim van Lommel, qui fait autorit dans le domaine. Les rsultats de cette analyse prospective entreprise sur dix annes dans dix hpitaux nerlandais et sur plus de 340 personnes en tat de mort clinique, ont t publis en 2001 dans The Lancet, l'une des plus grandes revues mdicales au monde. la mme priode, Sam Parnia, mdecin et chercheur l'hpital gnral de Southampton (GrandeBretagne) mne sa propre tude dans son service de soins intensifs. Auparavant, la fin des annes 90, une enqute amricaine dirige par Kenneth Ring7 sur les EMI de personnes aveugles, dont plusieurs, aveugles de naissance, pose d'une manire tonnante les questions de la vision dans les EMI. Citons galement, en neurosciences, les travaux du docteur Beauregard, spcialiste de neurothologie - tude des tats mystiques profonds - a l'universit de Montral et les recherches sur la dcorporation menes avec le docteur Sylvie Dthiollaz, en Suisse.

    NEXUS n 0 46 septembre-octobre 2006

    Car c'est bien aussi de cela qu'il s'agit, l'coute de ces rcits d'expriences de mort imminente, et notre socit ne peut qu'en sortir grandie si elle rouvre et se rapproprie cette grande ques-tion, ce grand dbat

    essentiel, commente le philosophe Marc Sautet, que les religieux et les scientifiques se sont bien arrangs pour bloquer. Les premiers affirmant que l'au-del existe, mais que ce "mystre" ne saurait faire l'objet de discussion, les seconds n'acceptant le dbat que dans un seul dessein, prouver tout prix que l'au-del n'existe pas 9.

    Pierre-Alain Grevet

    Nole.

    1 . Tmoignoges de l'association de tmoins d'EMI c Notre Exprience >. Site Internet : www.natre-experience.nel. Ce site est dirig por Martine Oberson, en Suisse. 2. Pim von Lommel, entretiens et confrence lors des premires Rencontres internationales de mort imminente de Mortigues 2006. 3. Terme employ pour dsigner les personnes oyont vcu une EMI. Cr portir du mot omricoin NDEr, Neor Deoth Experiencer. Le mot tmoin est golement utilis en fronais. 4. Ure oFter Me, traduit en 26 longues et vendu 20 millions d'exemplaires, et publi en fronais sous le titre la Vie aprs la vie, en 1 977, chez Robert Laffonl. 5 . Journo.liste, rdacteur en chef de la revue Nouvelles Cls. Auteur de la Source noire chez Grasset en 1 986 et de Ropprivoiser /0 mort, Albin Michel, 1 997. 6. CEEMI, Centre d'tude sur les expriences de mort imminente Paris. Site Internet : hltp://www.europsy.arg/ceemi/ - livre : les Tmoins de lumire aux ditions Trismgiste. 7. Kenneth Ring, docteur en psychologie de l 'universit du Connecticut, cofondateur et oncien prsident de l'Association internationale pour l'tude des NDE (IANDSI . 8. Jeonacques Charbonnier, mdecin anesthsiste ranimateur auteur de Coma dpass et Derrire la lumire, aux Editions ClC. 9. Morc Sautet, philosophe fronais, fondateur du premier Caf de philosophie - celui des Phares, place de la Bastille - Rencontre et dialogue avec Raymond Moody par Patrice Von Eersel.

  • Qua nd la conscience se passe de cerveau

    L es recherches scientifiques sur les expriences de mort imminente ont commenc la fin des annes 70, avec la cration de l'International Association for Near-Death Studies (IANDS1) aux tats-Unis, par le professeur Kenneth Ring. La publication du livre de Raymond Moody La Vie aprs la vie et les prsentations des premiers travaux d'Elisabeth Kbler-Ross, dont sa confrence San Diego en 1977 There is no death2 (La mort n'existe pas), ont galement stimul la mise en place des premires tudes scientifiques sur les EMI. Depuis, de nombreux chercheurs de renom, appartenant diffrentes disciplines (psychiatrie, psychologie, pharmacologie, neurologie et neurophysiologie), tudient ce phnomne et ses implications. La mthodologie des recherches scientifiques sur les EMI consiste recueillir les tmoignages sur une population cible, par exemple tous les malades d'un hpital, et selon un protocole standardis, puis de les traiter sur un plan qualitatif et statistique. ce jour, trois tudes prospectives et scientifiques viennent d'tre ralises par des cardiologues aux Pays-Bas, aux tats-Unis et en Grande-Bretagne3 Ainsi commence un nouveau type de recherches sur les EMI lors d'accidents cardiaques. Toutefois, seule l'tude nerlandaise4 du professeur Pim van Lommel analyse en profondeur les statistiques sur les facteurs susceptibles d'entraner une exprience de mort imminente. Cette tude, comme celle du docteur Sam Parnia pour la Grande-Bretagne et de Greyson pour les tatsUnis, remet en cause les conceptions tablies sur la nature de la conscience et le fonctionnement du cerveau.

    N E X U S n 0 4 6 septembre-octobre 2006

    Parmi les nombreuses tudes ralises sur les EMI, celle du cardiologue nerlandais Pim van Lommel mene sur plus de trois cent patients bouleverse dfinitivement notre conception d'une conscience localise dans le cerveau. Dsormais, il faut la chercher ailleurs . . .

    Dans l a ligne d u courant matrialiste d e l a biologie reprsent notamment par Jean-Pierre Changeux et son Homme neuronal, plusieurs thories ont t proposes comme explication sur les expriences de mort imminente. Certains scientifiques, comme la psychologue britannique Susan B lackmore, pensent que l'exprience de mort imminente est provoque par des changements physiologiques dans le cerveau lis la mort de certaines cellules par manque d'oxygne. C 'est ce qu'on appelle l 'anoxie crbrale qui pourrait tre due l'mission d'endorphines ou un blocage des rcepteurs NMDN. D'autres thories parlent de ractions psychologiques face la mort imminente. Selon cette hypothse, l'EMI serait cause par la peur de la mort prcdant l'arrt cardiaque. On voque parfois une combinaison de la raction psychologique et de l'anoxie crbrale. Toutefois,jusqu' rcemment, il n'y avait pas d'tudes scientifiques et prospectives conues pur tenter d'expliquer les causes et le contenu d'une EMI . Les tudes menes taient souvent rtrospectives, et il pouvait s'tre pass parfois plusieurs annes entre la survenue de l'EMI et son tude, ce qui est un frein pour la bonne valuation des donnes pharmacologiques, mdicales et psychologiques.

    L'enqute qui drange En 1988, le professeur Pim van Lommel et son quipe ont lanc une vaste tude prospective sur 344 survivants d'arrts cardiaques afin d'tudier la frquence, la cause et le contenu des EMI . Elle a t entreprise dans dix hpitaux nerlandais, avec l'accord de chaque patient et du comit d'thique. Un contrle strict des donnes mdicales, pharmacologiques, psychologiques et dmographiques a t ralis. Des comparaisons ont t faites avec un groupe tmoin ayant subi un arrt cardiaque sans EMI. Les interviews ont eu lieu quelques jours aprs la ranimation, ds que l'tat du malade le permettait. De plus, une nouvelle tude longitudinale deux et huit ans t ralise avec deux nouvelles sries d'interviews afin d'observer les

    1 3 " ",':

  • DO SSIE R

    modifications survenues dans la vie de chacun de ces patients. Pim van Lommel explique : Une EMI est le souvenir d'impressions prouves lors d'un tat modifi de conscience. Elle inclue notamment des lments spcifiques comme des expriences de dcorporation, des sensations de bien-tre, la vision d'un tunnel, d'une lumire, de proches dcds ainsi qu'un dfilement de sa propre vie. Dans notre tude, 62 personnes, soit 18 % sur les 344 patients ranims, ont rapport avoir vcu une EMI avec les lments classiques dcrits ci-dessus. Un court questionnaire soumis chaque patient permet d'en faire la rpartition suivante :

    21 patients, soit 6 %, ont eu une EMI superficielle 18 patients, soit 5 %, ont eu une EMI peu profonde 17 patients, soit 5 %, ont eu une EMI profonde 6 patients, soit 2 %, ont eu une EMI trs profonde

    Nous avons donc 282 personnes, soit 82 % des patients, qui n'ont aucun souvenir du moment de leur mort clinique. En revanche, 62 patients, soit 18 %, ont indiqu avoir un souvenir de cette priode d'arrt cardiaque et de mort clinique. Et sur ces 62 patients 41 , soit 12 % du groupe tudi, ont eu des EMI intenses allant de peu profonde trs profonde . Voici selon quels critres cette intensit a t value :

    Conscience d'tre mort motions positives Exprience hors du corps Dplacement dans un tunnel Communication avec la lumire Observation de couleur Observation de paysages clestes Rencontre avec des proches dcds Revue de la vie Prsence d'une frontire

    pour 50 % pour 56 % pour 24 % pour 31 % pour 23 % pour 23 % pour 29 % pour 32 % pour 13 %

    pour 8 %

    Aucune diffrence entre les patients ayant expriment une EMI et les autres ne se dgage de l'tude . Aucun facteur tel que la dure de l 'arrt cardiaque, celle de la priode d'inconscience, ou l ' intubation du patient lors de ranimations complexes, ou encore l'arrt cardiaque stimul de manire lectrophysiologique (EPS) n'est dterminant d'une EMI. Il n'a pas t tabli non plus de liens avec l 'absorption de mdicaments ou de drogues ou de facteurs psychologiques comme la peur de la mort avant l 'arrt cardiaque. Aucun critre dmographique comme l'ducation, le sexe ou la religion du patient n'a pu tre mis en vidence.

    Selon cette tude, la frquence d'apparition des EMI est plus leve chez les personnes de moins de 60 ans que chez les plus ges (ge moyen des personnes de l'tude : 62,2 ans, allant de 26 92 ans). D'autres tudes le confirment. Melvin Morse a mme valu 85 % le nombre d'EMI sur un panel d'enfants6 Une bonne mmoire semble tre un lment essentiel pour se souvenir d'une EMI , et les ranimations cardio-respiratoires difficiles suite un arrt cardiaque sont mieux supportes par les personnes plus jeunes qui retrouvent plus facilement leurs facults crbrales. Parmi les exprience urs d'EMI, le taux de mortalit la sortie de l'hpital est plus important et augmente en fonction de la profondeur de l'exprience. Comme le rappelle Marc-Alain Descamps dans son article dans La Revue des EMI d'avril 20067, ce fait d'une mortalit plus importante dans le groupe des sujets EMI nous conforte alors dans l'expression de mort imminente ou de danger de mort, car les EMI n'ont lieu que lorsque la vie est en danger. Et les rcits de voyages similaires en toutes autres circonstances sont d'un autre ordre et ne doivent pas tre confondus .

    Transforms pour la vie L'tude longitudinale deux et huit ans a permis d'tudier plus long terme toutes les personnes ayant survcu un arrt cardiaque, avec et sans EMI. Selon cette tude, seuls les patients ayant expriment une EMI ont prsent des transformations durables quant leur attitude face la vie. On a remarqu notamment la disparition de la peur de la mort et une plus grande intuition chez ces patients. Les rsultats de l'tude nerlandaise nous montrent clairement que les facteurs mdicaux, psychologiques, physiologiques ou pharmacologiques proposs comme thories pour expliquer les EMI ne sont pas susceptibles d'avoir influencer celles-ci. Pim van Lommel le confirme dans les conclusions de son tude : Nous n'avons pas t en mesure de trouver un seul facteur mdical susceptible d'avoir provoqu les expriences de mort imminente durant l'arrt cardiaque et la mort clinique des patients . De mme Greyson, dans l'tude amricaine, crit que l'on ne peut trouver un seul modle de facteur psychologique ou physiologique capable d'expliquer toutes les caractristiques communes d'une EMI. Le docteur Sam Parnia, auteur de l'tude du Royaume-Uni en 2001, parvient aux mmes conclusions. I l prcise que les EMI se produisent au cours de la priode d'inconscience du patient et que certains semblent avoir obtenu des informations inexplicables sur leur environnement durant cette priode. Ceci suggrerait qu'une partie de la conscience humaine soit capable de se

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  • CeHe infirmire sait o est mon dentier !

    D urant l'tude hollandaise, une infirmire de l 'un it de soins coronaires a crit le rapport suivant : Pendant la nu it, une ambulance a amen un homme de 44 ans cyanos et dans le coma. Il avait t trouv trente minutes auparavant dans le coma sur le bord de la route, aprs un accident. Lorsqu'on a voulu l ' intuber, i l a fal lu lu i prlever son dentier que j 'ai mis sur le chariot. Nous avons fa it un massage cardiaque et uti lis la dfibril lation. Au bout d'une heure et demie, le patient avait rcupr un rythme cardiaque et une pression artrielle suffisants, mais i l ta it toujours dans le coma et sous intubation . On l'a donc transport l 'un it de soi ns intensifs pour poursuivre la respiration artificiel le. Une semaine aprs sa sortie du coma, je l 'ai rencontr nouveau . " ta it dans l 'un it de cardiolog ie et ds qu' i l m'a vue, il m'a reconnue et s'est cri : Ah ! Cette infirm ire, el le sait o est mon dentier ! " avait tout vu et i l m'a expliqu : Vous tiez l quand on m'a amen l 'hpital et c'est vous qui avez pris mon dentier, et l'avez mis sur ce chariot o il y avait toutes ces boutei l les. Et il y avait mme un tiroir en dessous et vous avez

    sparer du corps et d'obtenir des informations distance. Cette tude, publie dans la revue mdicale de ranimation Ressuscitation (terme anglais pour ranimation), conclut galement la ncessit de poursuivre sur une plus grande chelle les recherches sur les EMI .

    Comment concilier EMI et EEG plat ? Les conclusions communes aux trois tudes prospectives chez les survivants un arrt cardiaque sont le suivantes : absence d'explications physiologiques ou psychologiques pour expliquer les EMI ; les EMI ont lieu pendant la priode d'inconscience lors de l'arrt cardiaque ; perte complte des fonctions crbrales, conduisant les chercheurs de ces tudes discuter et remettre en cause le concept tabli jusqu' prsent, mais jamais prouv scientifiquement, selon lequel la conscience et la mmoire sont produites par et localises dans le cerveau. Au cours d'une EMI, dclare Pim van Lommel6, la conscience est accrue et est ressentie indpendamment de la conscience vigile normale qui est lie au corps. Comment un patient en tat de mort clinique peut-il exprimenter une conscience claire en dehors de son corps au moment o son cerveau ne

    mis mon dentier dans ce tiroir ! . Alors l , j 'ta is toute surprise, car tout cela c'tait produit lorsque ce patient tait dans un coma profond et qu' i l tait en cours de ranimation . " semblerait qu' i l se soit vu d'au-dessus, a l long sur son l it avec les mdecins et le personnel i nfirmier autour de lui en trai n de le ran imer. " a pu dcrire avec prcisions, et trs j ustement, la petite salle de ran imation ains i que toutes les personnes prsentes ce moment-l . " tait trs frapp par son exprience et i l m'a dit qu ' i l n'avait plus du tout peur de la mort.

    fonctionne plus et affiche des EEG plats ? Cette situation paradoxale d'une conscience lucide, et mme renforce avec des processus de pense logique, au cours d'une priode o l ' irrigation du cerveau est entrave, pose des questions tout fait particulires quant notre connaissance actuelle de la conscience et de son lien avec les fonctions crbrales. En outre, mme des aveugles de naissance ont dcrit de relles perceptions visuelles durant des expriences de dcorporation lors d'EMI. Les tudes scientifiques sur les expriences de mort imminente nous conduisent aux limites de nos notions mdicales et neurophysiologiques sur la conscience humaine et ses liens avec le cerveau , Une conscience claire et des processus de perception complexes au cours d'une priode de mort clinique remettent en cause la notion admise jusqu' prsent, mais jamais prouve, selon laquelle la conscience est localise exclusivement dans le cerveau, poursuit Pim van Lommel. Comment peut-on exprimenter une conscience hors de son corps au moment o le cerveau ne fonctionne plus, lors d'une mort clinique avec un lectroencphalogramme plat. ?

    NEX U S n 0 4 6 septembre-octobre 2006 1 5 'il

  • DO SSIE R .----'-----------

    Les champs informationnels de la conscience de Plm van Lommel

    Illustration du docteur Robert Fludd 1 1 5741 6371 :

    vie motionnelle. facults imoginatives. intellect.

    processus mentaux. mmoire et visions audel du cerveau.

    1 aprs mon concept, notre conscience entire est un ie avec ses mmoires sa source et est stocke dans un espace de phases 1 0 comme u n champ d'ondes d ' i nformations,

    comparer avec les champs de pro9abi l its de la mcan ique quantique. Et le cortex ne sert que de rela is pour une partie de ses champs

    d'ondes de la consc ience. rapprocher d' Internet, par exemple, qui ne prend pas sa source dans l 'ordinateur l u i-mme, mais qui est

    reu par l 'ord inateur. Diffrents rseaux neuronaux fonctionnent comme u ne interface pour d iffrents aspects de notre conscience. Ce qu i peut expliquer certa ines prcognitions dans une nouvelle d imension qu i ne tient pas compte de notre concept de l ia i son entre le corps et l 'esprit dans l 'espace et le temps, o tous les vnements prsents et passs coexistent. Les champs i nformationnels de la conscience sont, d 'aprs P im van Lommel, reus par le cerveau qu i fonctionne en tant

    que rcepteur et aussi transmetteur, mais non pas comme conservateur de la conscience. La voix qu'on entend a u

    tlphone, poursuit-i l , n 'a pas sa source dans le tlphone lu i-mme. Les images et la

    musique qu'on entend la tlvision sont transmises vers notre poste. On peut comparer notre cerveau ce poste de tlvision qu i reoit des

    ondes lectromagntiques et les transforme en images et sons (et l 'on peut aussi le comparer une camra de tlvision qu i transforme des i mages et des sons

    en ondes lectromagntiquesl . Ces ondes constituent l 'essence de toutes in formations, mais ne sont perceptibles par nos sens qu'en uti l isant des instruments appropris, tels que la camra ou la tlvis ion. On peut recevoi r ce qu i est transmis la vitesse de la lumire travers des m i l l iers de ki lomtres et si on teint la tlvis ion, la rception cesse sur notre poste, mais la transmission continue. L' information transmise reste prsente dans les champs lectromagntiques. La connexion t coupe, mais el le

    n'a pas d isparu, elle peut encore tre reue a i l leurs grce un autre poste . C'est ce qu'i l appelle le principe de la non local it . Au cours de l 'arrt card iaque, pendant la mort cl in ique, la capacit de rception des champs informationnels par le cerveau est perdue, car la connexion est interrompue, mais les mmoires et la conscience ne cessent pas aprs l 'arrt du corps physique.

    Ni temps, ni espace Au cours de ces expriences, les patients voient leur vie entire dfiler en un clin d'il, ainsi que les personnes qui y ont jou un rle : Je voyais non seulement ce que j 'avais fait ou pens, mais aussi la manire dont mes actes avaient influenc les autres . I l n'y a ni temps, ni espace, ils se retrouvent immdiatement l o ils dsirent tre : j'tais partout en mme temps et parfois, il suffisait que mon attention soit attire par un endroit pour que je m'y retrouve aussitt . C'est la non localit, nous expliQue Pim van Lommel. Le temps et la distance semblent avoir disparu. Certains peuvent ressentir une forme de prcognition, voir des images de leur futur et de l 'ave-

    N E X U S n 0 4 6 septembre-octobre 2006

    nir. Encore une fois , il semble qu'il n'y ait plus ni de temps, ni d'espace duraJ)t cette prcognition. Souvent, on rencontre durant les EMI des personnes dcdes, et parfois des inconnus parmi elles. Je vous cite le tmoignage d'un patient : "Au cours de mon arrt cardiaque, j'ai eu une exprience prolonge o j 'ai vu ma grand-mre dcde ainsi qu'un homme qui me regardait avec amour. Mais je ne le connaissais pas. plus de dix ans aprs, j 'tais au chevet de ma mre mourante et el le m'a avou que j 'tais n d'une aventure hors mariage . Elle m'a alors montr la photo de mon pre, et cet homme, cet inconnu que j 'avais vu deux ans auparavant durant mon EMI tait en fait mon pre biologique".

  • Noies

    Retour par la tte C'est par le sommet du crne, le plus souvent, que les patients dcrivent leur retour dans leur corps physique aprs avoir compris que le moment n'tait pas encore venu, ou qu'ils avaient encore une tche accomplir. L'ensemble des sujets de l'tude nerlandaise qui ont expriment une EMI, dclarent ne plus avoir peur de la mort. Cela vient du fait, poursuit Pim van Lommel , qu'ils se rendent compte que la conscience continue. Qu'i ls conservent toutes les penses et le souvenir des vnements passs mme une fois qu'ils ont t dclars morts par les mdecins. Vous tes spar d'un corps sans vie, mais vous conservez votre identit, et vous avez une conscience 'claire avec une capacit percevoir les choses . I l semblerait que l'tre humain soit plus qu'un corps, sinon comment ex-

    , A la fi n , la mort dfi n itive d u corps, lorsq u ' i l ne reste p lus que de la matire m orte, nous pourrons tre en contact avec cette pa rtie ternel le et i ndestructi b le de la conscience qu 'on pourra it a ppeler supr ieure, d iv ine ou cosm ique .

    Conclusion invitable de l'tude de Pim van Lommel : i l y a une continuit de la conscience, car elle peut tre exprimente indpendamment de la fonction crbrale durant les expriences de mort imminente. La conscience va continuer d'exister dans une autre dimension aprs la mort clinique, affirme-til, dans un monde invisible et immatriel, l'espace de phases, dans lequel tout - pass, prsent et futur est englob. Ces champs de conscience sont stocks dans cette dimension sans temps ni espace, avec une interconnexion non locale et universelle. On pourrait appeler cela notre conscience suprieur, divine ou mme cosmique Et de conclure : la fin, la mort dfinitive du corps, lorsqu' i l ne reste plus que de la matire morte, nous pourrons tre en contact avec cette partie ternelle et indestructible de la conscience cosmique. Tout ce

    pliquer tous ces tmoignages, comme celui du dentier , au moment de la perte de toutes les fonctions crbrales provoque par la cessation complte de l 'irrigation du cerveau ?

    que vous avez, tout ce que vous possdez se dcompose, mais tout ce que vous tes peut continuer vivre au-del du temps et de l'espace.

    Pierre-Alain Grevet

    1 . Cr en 1 98 1 et d'origine amricaine, lANDS est aujourd'hui un rseau international d'associations ddies la recherche sur le phnomne EMI et les expriences du mme ordre, aux tats-Unis, en Fronce, ou Qubec, en Colombie britannique, en Belgique, en Australie, en Allemagne_ . . Ile site de lANDS Fronce : hNp:/ /www.iands-france.argl. 2. Confrence reprise dons la Mor/ es/ un nouveau soleil d'Elisabeth Kbler-Ross, publi en 2005 aux ditions Alphe. 3. tude des Pays-Bas - 2001 sur 344 patients dont 1 8 % d'EM ; tude des tats-Unis - 2003 sur 1 1 6 patients dont 1 5,5 % d'EMI ; tude du Royaume-uni - 2001 sur 63 patients dont 1 1 % d'EMI. 4. CeNe tude 0 t publie sous le titre ' NDE chez les survivants d'arrts cardiaques ; une tude prospective aux Pays-Bas ', dons la revue The lance/ Ide. 200 1 1. 5. Les rcepteurs NMDA sont des reepteurs ionatropiques activs par le glutomate. 6 Cahiers de lANDS-Fronce nO 1 2 de moi 2002. 7. ' Les ressuscits cardioques ' Revue des EMI d'avril 2006 - ditions du CEEMI, Centre d'tude sur les expriences de mort imminente Paris. 8. EEGq : lectroencphalagraphie quantitative ; IRMf : imagerie par rsonance magntique fonctionnelle. 9. Docteur Pim von Lommel, entretiens et confrence Conscience et Cerveau ' donne aux rencontres EMI de Martigues en ju in 2006. galement comme source l'article de Pim von lommel : Medical evidence for NDEs ' - A reply ta Shermer, que l'on peut consult sur le web l'adresse suivante : hNp:/ /www.skepticalinvestigations.arg/whoswho/vanlommel.htm 1 0 . le physicien quantique David Bohm appel cela la dimension de l'ordre implicite de l'tre avec ce qu'on appelle l'espace de phases ou aucune matire n'est prsente, tout relve de l' incertitude, ni les mesures, n i les observations ne sont passibles par un physicien " Pim von lommel Martigues 2006 - Confrence Conscience et Cerveau '.

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  • DO S SIE R

    L' hom me est u n tre spirituel q u i ha b i te u n corps )

    Chercheur en neurosciences du dpartement de psychologie et de radiologie de l'universit de Montral, Mario Beauregard (PhD), s'intresse aux neurosciences spirituelles, un nouveau domaine d'tudes des tats mystiques profonds. Ses travaux sur les liens entre neurobiologie et exprience mystique auprs de quinze surs carmlites contemplatives ont fait l'objet d'une publication mdiatique internationale et prsentent des similitudes avec les EMI.

    M orio Beauregard, pouvez-vous expliquer nos lecteurs en quoi consiste ce nouveau domaine de recherche que sont les neurosciences spirituelles? Le passage au nouveau millnaire a marqu l'mergence dans la culture populaire occidentale d'un nouveau champ de recherche scientifique que nous proposons d'appeler neurosciences spirituelles (dans la foule des neurosciences cognitives et affectives). L'objectif premier de ce domaine de recherche - situ l 'intersection de la psychologie, de la religion et des neurosciences - est d'explorer les soubassements neurobiologiques de la spiritualit et des expriences religieuses, spirituelles et mystiques (ou ERSM). En rapport avec cette question, il est primordial de raliser que : a) l'identification des fondements neurobiologiques des ERSM ne diminue nullement leur signification et leur valeur ; b) la ralit objective de Dieu ne peut tre ni confirme ni infirme par les neurosciences. L'un des postulats de base des neurosciences spirituelles est qu'il existe des mcanismes neurobiologiques rendant possibles les ERSM. ce sujet, il a t suggr que la dmonstration de mcanismes neurobiologiques associs aux ERSM peut renforcer la foi en Dieu dans la mesure o ces mcanismes suggrent qu'un pouvoir suprieur donne aux tres humains la capacit de communier avec le monde spirituel.

    Quels intrts votre recherche et votre travail rencontrent-ils auprs de la communaut scientifique avec laquelle vous collaborez ? Le rductionnisme, l'objectivisme et le physicalisme sont quelques-unes des assomptions mtaphysiques de l'idologie matrialiste scientifique qui domine les neurosciences contemporaines. Selon cette idologie, que d'aucuns dfendent de manire quasi-religieuse, les facults mentales suprieures, la conscience, le libre-arbitre et le soi sont gnrs par des processus crbraux de nature lectrique et chimique. C 'est le dogme central des neurosciences. Plusieurs neuroscientifiques parmi

    les plus rputs - dont Kandel, Edelman, Crick, Changeux, Damasio, LeDoux et Gazzaniga - adhrent cette idologie. Voil pourquoi certains de ces scientifiques n'hsitent pas parler d'homme neuronal, de moi synaptique, etc. Pour ceux-ci, les ERSM sont le produit de l'activit lectrochimique du cerveau. Comme la majorit des neuroscientifiques adhrent ce systme de croyances, mes travaux de recherche rencontrent beaucoup de rsistance de la part de bon nombre de mes collgues. Par exemple, l 'une de mes tudes chez les Carmlites au sujet de l'activit de la srotonine, un messager chimique du cerveau jouant un rle central dans les ERSM, a t b loque i l y a quelques annes par des membres influents du comit scientifique de l ' Institut neurologique de Montral (le fameux institut fond par le Dr Penfield dans les annes 20). Pour ces personnes, les ERSM ne constituent pas un objet scientifique digne d'intrt et la science doit demeurer absolument spare de la spiritualit.

    Quelles sont les rticences principa les rencontres dans le domaine scientifique de la neuropsychologie de la conscience? Pour les neurosciences contemporaines, la conscience est de plus en plus considre comme une question scientifique importante. Toutefois, la quasi-totalit des chercheurs qui s'intressent cette question souscrivent l'idologie matrialiste scientifique. Ces chercheurs essayent donc de dmontrer que la conscience est le produit de processus lectriques et chimiques dans le cerveau. Aussi ne voient-ils pas d'un bon il les travaux de recherche (par exemple, au sujet des EMI ou de certains phnomnes psy) suggrant que la conscience n'est pas gnre par l'activit lectrochimique du cerveau. Les scientifiques osant affirmer cela sont considrs comme des hrtiques. Dans certains milieux particulirement conservateurs, ils peuvent encore perdre leurs subventions de recherche et leurs postes universitaires.

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  • Pouvez-vous nous livrer quelques rsultats ou impressions issus de vos recherches en cours concernant plus prcisment les EMI ? Pour l'instant, nous avons enregistr l'aide de l'lectroencphalographie (EEG) quantitative l'activit lectrique du cerveau chez sept individus ayant t transforms psychologiquement et spirituellement (ces transformations sont mesures l'aide de diverses chelles valides scientifiquement) par leur EMI. Ces individus se sentent toujours en contact avec l'tre de Lumire (que beaucoup identifient comme tant Dieu) rencontr lors de l'EMI. Ce qui est fascinant chez ces individus, c'est qu'ils montrent l'tat de repos plus d'ondes lentes de type delta (la frquence de ces ondes s'chelonne de 0,5 4 cycles par seconde ou Hz) et thta (de 4 7 Hz) que la population normale. Or, des travaux raliss rcemment au sein de mon laboratoire ont montr que ces ondes delta et thta taient trs prsentes lorsque des Carmlites

    Ces sujets montrent l 'tat de d 'ondes delta et thta q ue la

    repos p lus popu lation

    norma le. Or, on a constat q ue ces mmes ondes ta ient trs prsentes chez les Carml i tes contemplatives en tat d ' u n ion avec Dieu .

    "' OI

    .,,

    Projections des traveux de Morio Beauregard lors de sc conlrence de Martigues.

    contemplatives taient subjectivement en tat d'union avec Dieu. Il semble donc possible que l'EMI ait amen un changement permanent d'activit lectrique du cerveau chez nos sujets de recherche ayant vcu une EMI. Ce changement permettrait un contact plus permanent avec le monde spirituel (il s'agit l d'une hypothse trs spculative pour le moment).

    Le concept de dlocalisation de la conscience est-il pour vous intressant en tant que ralit tablie, intuition, impression ou conviction intime? Les EMI ne reprsentent-elles qu'un phnomne psychologique, neurochimique ? Sur un plan personnel, j'ai vcu de nombreuses ERSM dont une EMI et quelqlles expriences de Conscience cosmique. Ces expriences m'ont pro-

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    fondment transform. Aussi, c'est maintenant pour moi une certitude que la conscience n'est pas gnre par l'activit lectrochimique du cerveau et n'est pas localise dans le cerveau (de toute manire, elle ne peut tre localise dans l'espace, i l ne s'agit pas d'un objet). Sur le plan scientifique, il n'existe pas encore de preuve irrfutable supportant empiriquement cette perspective. Toutefois, il existe diverses vidences allant en ce sens. Ainsi, l'une des EMI les plus impressionantes recenses ce jour en raison des conditions au cours desquelles elle est survenue, est celle vcue par Pam Reynolds, une musicienne habitant Atlanta. Cette EMI est rapporte par le Dr Michael Sabom dans son livre intitul Light and Death (1998). En 1991, Pam Reynolds subit une intervention chirugicale l'Institut Neurologique Barrow (Phoenix, Arizona). Cette intervention - appele en anglais standstill - visait faire l'ablation d'un anvrisme gant situ dans le tronc crbral (sige des fonctions vitales) et menaant la vie de la jeune femme alors ge de 35 ans. Durant cette intervention qui dura prs d'une heure, pas une goutte de sang ne circula dans son cerveau car la moindre pression sanguine l'intrieur de l'anvrisme pouvait tre fatale. Comme cet organe ne peut tre priv d'oxygne pendant plus

    de quelques minutes, le cerveau de Pam Reynolds fut plong en hypothermie ( 15,5C), puis vid de son sang. Au cours de cette intervention, l'activit lectrique de son cerveau fut enregistre l'aide d'un EEG. De plus, on monitora ce qui se passait dans le tronc crbral par l'entremise de potentiels voqus audi

    tifs. Il fut ainsi possible de montrer que les ondes crbrales de Pam Reynolds taient plates et son tronc crbral inactif. En d'autres termes, cette dernire tait cliniquement morte et son cerveau ne fonctionnait plus (toutes les activits de base du cerveau ainsi que les fonctions suprieures avaient cess). Chose remarquable, tandis que son cerveau n'tait plus fonctionnel, Pam Reynolds vcut une EMI au cours de laquelle elle perut la scie trpaner que tenait le neurochirurgien et la bote contenant ses accessoires, ainsi que le dialogue entre le neurochirurgien et la cardiologue. Le rapport enregistr de l'intervention a permis de vrifier et de situer dans le temps le moment prcis de ces lments. Ce rapport a dmontr une acquisition d'informations objectives. Voici un extrait du tmoignage qu'elle fit au

  • DO S SIE R

    Dr Sabom : J'ai entendu un bruit mcanique. a m'a fait penser la fraise du dentiste. C'tait comme si le bruit me poussait, et finalement,je suis sortie par le haut de ma tte. Dans cet tat, j 'avais une vision extrmement claire de la situation. J'ai remarqu que mon mdecin avait un instrument dans la main qui ressemblait une brosse dents . lectrique. Il y avait un emplacement en haut, a ressemblait l'endroit o on met l'embout. Mais quand je l'ai vu, il n'y avait pas d'embout. J'ai regard vers le bas et j'ai vu une bote. Elle m'a fait penser la bote outils de mon pre quand j 'tais enfant. peu prs au moment oj'ai vu l'instrument, j 'ai entendu une voix de femme, je crois que c'tait la voix de ma cardiologue. Et la voix disait que mes veines taient trop troites pour vacuer le sang et le chirurgien lui a dit d'utiliser les deux cts . Je ne suis pas reste l plus longtemps, j'ai soudain senti une prsence, et quand je me suis retourne, j 'ai vu un minuscule point lumineux. Il semblait trs trs loign. Et quand je m'en suis approche,j'ai entendu ma grand-mre m'appeler. Je suis aussitt alle vers elle, et elle

    quelque chose que je ne comprends toujours pas aujourd'hui. Il a acclr mon retour dans le corps, en me donnant une sorte de coup. Comme quand on pousse quelqu'un dans la piscine. Et quand j'ai touch le corps, c'tait comme un bassin d'eau glace ... . Au cours de son EMI, Pam Reynolds perut aussi la prsence d'une Lumire trs brillante et aimante. Dans cette Lumire, elle ralisa que son me faisait partie de Dieu, et que tout ce qui existe a t cr partir de cette Lumire, qui est l 'essence mme de Dieu.

    Quels sont, selon vous, les enjeux de la prise en compte d'une conscience dlocalise ? La dmonstration scientifique que les facults mentales suprieures (perception, mmoire, motion, etc.), la conscience et le soi ne sont pas le produit de l'activit lectrochimique du cerveau constituerait certainement l'une des plus grandes dcouvertes de l'histoire de la science. Cette dmonstration impliquerait que les tres humains ne sont pas des robots biologiques dtermins en grande partie par

    leurs gnes et leurs m'a garde tout prs d'elle. Et plus je me rapprochais de la lumire plus je commenais voir des gens que

    Cette dmonstration impl iquerait q ue les tres humains ne sont pas des robots biolog iques dtermins par leurs gnes et leurs neurones.

    neurones (ce que soutient l'idologie matrialiste scientifique) ; et que les ERSM ne sont pas

    je reconnaissais. J'tais impressionne par le fait que ces gens avaient l'air merveilleux. Ma grandmre n'avait pas l'apparence d'une vieille femme. Elle tait radieuse. Tout le monde avait l'air jeune, sain, fort. J dirais volontiers qu'ils taient de la lumire, comme s'ils portaient des vtements de lumire, ou comme s'ils taient faits de lumire. Je n'ai pas t autorise aller trs loin, ils me gardaient prs d'eux. Je voulais en savoir plus sur la musique, sur le bruit d'une chute d'eau, sur les chants d'oiseaux que j'entendais, et savoir pourquoi ils ne me laissaient pas aller plus loin. I ls ont communiqu avec moi . Je n'ai pas d'autres mots pour exprimer cela, car ils ne parlaient pas comme vous et moi. I ls pensaient et j'entendais. I ls ne voulaient pas que j 'entre dans la lumire, ils disaient que si j 'allais trop loin ils ne pourraient plus me relier mon moi physique. Puis mon oncle m'a ramen en bas, travers le tunnel. Pendant tout le voyage j 'ai intensment dsir retourner dans mon corps. Cette ide ne me posait pas de problme ;je dsirais revenir vers ma famille. Puis je suis arrive mon corps, et je l'ai regard, et franchement, il avait l'air d'une pave. Il avait l'air de ce qu'il tait : mort. Et je n'ai plus voulu y retourner. Mon oncle m'a communiqu que c'tait comme sauter dans une piscine. J'tais rticente le faire, et puis il s'est pass

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    des hallucinations issues d'un dysfonctionnement du cerveau. Une telle dcouverte confirmerait la thse des grandes traditions spirituelles selon laquelle l'humain est d'abord et avant tout un tre spirituel habitant un corps physique. Comme la science exerce maintenant une influence norme l'chelle plantaire, cette dcouverte changerait radicalement notre vision du monde et serait rapidement intgre dans les diverses sphres d'activit humaine.

    Quels sont vos projets ? Je participe prsentement avec d'autres scientifiques la mise sur pied d'une tude internationale visant dmontrer l'authenticit de la perception associe une exprience hors du corps en tat de mort clinique induit par une procdure chirurgicale de type standstill (comme pour Pam Reynolds). tant donn que, lors de cette procdure, le cerveau ne fonctionne plus, des rsultats positifs dmontreraient que les facults mentales suprieures (perception, mmoire, motion, etc.), la conscience et le soi ne sont pas le produit de l'activit lectrochimique du cerveau. Bien videmment, il s'agirait l de l'une des plus grandes dcouvertes de l'histoire de la science.

    Propos recueillis por Pierre-Alain Grevet

  • c lef1c est u ne rvolution copern ic ien ne

    Chercheur en biologie molculaire, Sylvie Dthiollaz est galement fondatrice du centre de recherche Nosis, bas Genve, qui tudie les tats modifis de conscience associs des situations de mort imminente. Selon elle, on ne pourra lucider ces phnomnes sans passer un nouveau paradigme scientifique.

    Q uel intrt votre recherche et votre travail rencontrent-ils auprs des mdecins et chirurgiens avec lesquels vous collaborez ? Depuis la cration de Nosis, il s'est coul beaucoup de temps avant que mon travail ne soit remarqu par le milieu mdical genevois. Ce sont des anesthsistes qui m'ont contacte les premiers. I ls sont un peu part dans le monde mdical et ont une ouverture d'esprit plus grande par rapport aux NOE, car ils sont en contact direct avec les patients et avec ce phnomne de conscience-inconscience. travers leur pratique quotidienne, ils se rendent compte que dans ce domaine, il y a encore beaucoup de choses qui nous chappent. Malgr tout, la plupart sont encore convaincus qu'il s'agit simplement

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    d'hallucinations, mais jugent utile pour leur pratique de s'y intresser. Par ailleurs, j 'ai donn quelques confrences l'hpital et part une poigne de mdecins qui s'intressent au sujet, la plupart considre toujours qu'il ne s'agit que d'hallucinations sans grand intrt.

    Quelles sont les rticences principales rencontres dans le domaine scientifique de la biologie et de la mdecine ? Les scientifiques actuels sont frileux. I ls ne veulent pas se mouiller. Pour eux, la recherche sur les NOE sent le souffre. Le vocabulaire mystique employ par les exprienceurs pour dcrire leur exprience les fait fuir et classer le sujet dans la catgorie dlire sans mme prendre la peine de se pencher sur le dossier. En outre, ils ont peur, peur de devoir remettre en question les dogmes scientifiques actuels dans le cas o ce ne serait effectivement pas des hallucinations. Imaginez un peu les consquences si l'on prouve que la conscience n'est pas produite par le cerveau ... La science doit tre curieuse, ouverte et en perptuelle remise en question. Aujourd'hui, elle est devenue - en tout cas dans le domaine des sciences de la vie - dogmatique, ce qui est une aberration. Les chercheurs

  • DO S SIE R ,:--'-----------

    Les scient i fiq ues actue l s sont fri leux. I ls ne veu lent pas se mou i l ler. Pour eux, la recherche sur les NDE sent le souffre . Le vocabu la i re mystique employ par les exprienceurs les fa it fu i r . . .

    actuels cherchent surtout se rassurer en avanant dans un monde dont ils ont eux-mmes dessin les limites. Et ils prfrent nier l'existence de ce qui sort de ce cadre. Dans le cas des mdecins, vient encore s'ajouter la problmatique de la mort. Pour eux, quand un patient en arrive vivre une NDE, c'est un chec et ce n'est plus de leur domaine, puisqu'eux se battent pour la vie. Sans compter que beaucoup d'entre eux ont fait mdecine parce qu'ils avaient justement peur de la mort .. . Alors ils prfrent ne pas en entendre parler. Seulement, ces expriences se produisent souvent l'hpital et ils ne peuvent plus continuer nier le phnomne. D'o l'intrt d'inclure les NDE dans leur formation continue, car les mdecins ont une trs mauvaise connaissance du sujet et auraient besoin de recevoir une information de qualit puisqu'ils sont en premire ligne.

    Pouvez-vous nous livrer en avant-premire quelques rsultats ou impressions issus de vos recherches et/ou d'une tude en cours ? Je mne actuellement deux tudes en parallle. Une tude clinique sur les NDE et une tude exprimentale sur les phnomnes de dcorporation.

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    Malheureusement, dans les deux cas,je ne suis pas autorise divulguer de rsultats intermdiaires avant la fin de l'tude et sa publication. Je peux nanmoins vous livrer deux observations gnrales que j 'ai faites depuis la cration de Nosis. D'une part, les phnomnes de type NDE et OBE confondus sont beaucoup plus courants que l'on ne le pense. D'autre part, la recherche scientifique se heurte un problme de taille avec l 'tude de ces phnomnes. En effet, la rigidit de la mthode scientifique qui exige la reproductibilit des rsultats pour des exprimentations menes dans des conditions identiques standards s'accorde mal avec le caractre par essence fluctuant des tats de la conscience. Si la science relve, comme je l'espre, le dfi de s'aventurer dans ces eaux-l, cela passera probablement par l'avnement d'un nouveau paradigme scientifique.

    Le concept de dlocalisation de la conscience est-il pour vous intressant en tant que ralit tablie, intuition/impression/ conviction intime ? Ou les EMI ne reprsentent-elles qu'un phnomne psychologique, neurochimique ? Dans l'tat actuel de nos connaissances scientifiques, il est difficile voire impossible de rpondre cette question. Une chose est sre : i l ne s'agit pas d'une ralit tablie. Les EMI en elles-mmes ne prouvent absolument rien. Il s'agit uniquement de tmoignages (donc de donnes subjectives) dont le contenu est parfois tellement dlirant qu'il est tout fait lgitime de les assimiler dans un premier temps des hallucinations d'ordre psychologique ou neurophysiologique. Cependant, i l y a un lment de l 'EMI qui est plus troublant que les autres et qui est le seul que l 'on puisse esprer vrifier de manire scientifi que, c'est celui de l'OBE, cette impression de sortir de son corps et de pouvoir se dplacer et percevoir son environnement sans celui-ci . L encore, il ne s'agit dans la plupart des cas que de tmoignages, mais certaines fois les perceptions rapportes ont pu tre vrifies par le personnel mdical et se sont rvles extrmement prcises, alors mme que l'EEG du patient tait plat. Il en faudra plus, bien sr, pour convaincre la communaut scientifique que la conscience peut se dlocaliser et i l ne s'agit effectivement pas encore d'une preuve irrfutable sur le plan scientifique. Mais j 'avoue que personnellement, cela me suffit pour avoir la conviction intime que la conscience n'est pas le fruit de l 'activit neuronale. Mais l, je ne parle plus en tant que scientifique. Je parle de mon ressenti intime et je ne prtend donc pas qu'i l s'agit de LA vrit.

  • Quelles sont, selon vous, les implications ou enjeux de la prise en compte d'une conscience d localise pour la mdecine, la psychologie, ou mme la socit humaine dans son ensemble? Si l'on parvient prouver que la conscience peut se dlocaliser et surtout qu'el le n'est pas produite par le cerveau, on assistera une rvolution sans prcdent, probablement plus importante encore que celle provoque par la dcouverte que la Terre est ronde ou qu'elle tourne autour du Soleil . Il est mme difficile d'imaginer toute la porte d'une telle dcouverte qui remettrait en question notre vision mme de l 'Homme et de sa place dans l'Univers, en relanant une question laquelle notre socit occidentale dans toute son arrogance et son manque d'humilit pensait avoir rpondu une bonne fois pour toutes : celle d'une forme de survie aprs la mort. Car, en fin de compte, quelle est la vritable question qui se cache derrire cette notion de dlocalisation de la conscience, si ce n'est celle de sa survie au ' moment de la mort du corps physique, puisque la conscience ne serait donc pas irrmdiablement lie ce corps qui ne serait qu'une sorte de vhicule ? On touche donc ici aux grandes questions existentielles : qu'est-ce que la Mort et qu'est ce

    Les EMI en el les-mmes ne prouvent a bsolu ment rien . Cependa nt, i l y a un lment des EMI q u i est plus troubla nt q u e les a utres, c'est celu i d e l 'OBE, cette i mpression d e sortie d u corps : les perceptions rapportes, extrmement prc ises alors que l 'EEG ta it plat, ont pu tre vrifies par le personnel mdica l .

    N E X U S n 0 4 6 septembre-octobre 2006

    que la Vie ? Si la mort n'existait plus, on soulagerait l 'Homme de son angoisse primordiale, mais ne le priverait-on pas par la mme occasion de son principal moteur ? Sans compter que, GOmme dans toute dcouverte scientifique, i l y a toujours le revers de la mdaille. L'Homme chercherait certainement en tirer des applications pratiques pas forcment trs glorieuses, comme par exemple utiliser la dcorporation pour a l ler espionner son voisin. Aux tats-Unis, on sait que la CIA a dj financ dans les annes 60 qes recherches importantes sur les phnomnes psy dans ce but-l ...

    Ce dossier pourrait galement tre l'occasion pour Nosis de faire connatre son existence et de faire un appel aux lecteurs de NEXUS qui souhaiteraient participer votre tude. Pouvezvous dfinir ce centre ? On s'attarde beaucoup sur le ct spectaculaire des NDE et on parle surtout des changements positifs qu'elles apportent dans la vie des exprienceurs, mais on oublie que vivre une NDE ou tout autre exprience lie une modification de la conscience relve en gnral - du moins dans un premier temps - d'un rel traumatisme. Le centre Nosis est le seul centre de recherche scientifique qui offre galement un accueil , une coute et mme s i ncessaire un soutien psychothrapeutique aux personnes qui ont un vcu difficile autour d'une exprience lie un tat de conscience modifi (NDE, OBE ou autres) . Le centre fonctionne selon le systme de l 'change : nous offrons notre soutien, mais nous avons besoin des exprienceurs pour mener b ien nos recherches. Actuel lement, nous avons entam un programme de recherche sur le phnomne de dcorporation (que certaines personnes vivent en dehors de toute s ituation de mort imminente) dont le but est d'essayer de vrifier dans des conditions exprimentales rigoureuses la ralit des perceptions visuelles rapportes au cours d'une OBE pour pouvoir la d istinguer dfinitivement d'une hallucination. En collaboration avec d