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La leucémie lymphocytique aiguë LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

La leucémie lymphocytique aiguë - sllcanada.org · LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME page 2 Les progrès accomplis dans le domaine du traitement de la leucémie lymphocytique aiguë (LLA)

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La leucémie lymphocytique aiguë

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Ressources

Références non techniquesBall ED, Lelek GA. 00 Questions & Answers About Leukemia. Sudbury, MA: Jones and Bartlett Publishers; 2003.

Keene N, ed. Educating the Child with Cancer: A Guide for Parents and Teachers A Guide for Parents and Teachers. Candlelighters; 2003. Available at: www.candlelighters.org/bookscandle.stm.

Keene N, Ruccione K, Hobbie W. Childhood Cancer Survivors: A Practical Guide to Your Future. 2nd ed. O’Reilly & Associates, Inc; 2006.

Références techniquesLichtman MA, Beutler E, Kaushansky K, Kipps TJ, Seligsohn U, Prchal J, eds. Williams Hematology. 7th ed. New York, NY: McGraw Hill Book Co; 2006. Chapter 91: Acute Lymphoblastic Leukemia.

Pui C-H, ed. Childhood Leukemias. 2nd ed. New York, NY: Cambridge University Press; 2006.

LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

Introduction   2

Le sang et la moelle à l’état normal   3

Le système lymphatique   5

La leucémie   6

La leucémie lymphocytique aiguë   7

Incidence, causes et facteurs de risque   7

Signes et symptômes   8

Diagnostic   9

Sous-types de leucémie lymphocytique aiguë   10

Traitement   12

Effets secondaires du traitement et moyens pour y faire face   17

Leucémie réfractaire et rechute de la maladie  19

Effets à long terme et tardifs du traitement  20

Soins de suivi  21

Recherche et essais cliniques   21

Effets sociaux et affectifs   27

Glossaire   30

Ressources   45

Sujets traités

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Les progrès accomplis dans le domaine du traitement de la leucémie lymphocytique aiguë (LLA) ont entraîné une augmentation des taux de rémission. Le nombre de patients guéris ou qui jouissent d’une rémission grandit chaque année.

Environ 307 nouveaux cas de LLA ont été diagnostiqués au Canada en 2004 (source : Encyclopédie canadienne du cancer, Société canadienne du cancer, www.cancer.ca). La LLA est le type de leucémie le plus répandu chez les enfants âgés de moins de 15 ans. En 2003, approximativement 239 nouveaux cas de LLA infantile ont été diagnostiqués. Même si elle est plus fréquente en enfance, la LLA peut se déclarer à tout âge.

La présente brochure fournit de l’information au sujet de la LLA et est destinée aux patients et à leur famille. Une brève description du sang et de la moelle à l’état normal ainsi que du système lymphatique est fournie à titre de contexte et est suivie d’une description détaillée de la LLA et de son traitement. De plus, la brochure comprend un glossaire qui vise à aider les lecteurs à comprendre les termes médicaux qui y sont employés.

Certains des termes médicaux utilisés dans la brochure peuvent être des synonymes d’autres mots ou phrases employés par les professionnels de la santé. Par exemple, le terme « leucémie lymphocytique aiguë » a comme synonyme le terme « leucémie lymphoblastique aiguë », lequel est plus fréquemment employé pour identifier les cas se déclarant chez l’enfant. La LLA est aussi appelée « leucémie lymphoïde aiguë ». Un autre exemple : les neutrophiles, un type de globules blancs. Ils peuvent aussi être désignés par des termes comme « polynucléaires neutrophiles » ou « granulocytes neutrophiles ». Veuillez consulter votre médecin pour savoir comment les termes employés dans la brochure s’appliquent à votre situation. Nous espérons que les renseignements fournis vous aideront. Les commentaires concernant la brochure sont les bienvenus.

Cette publication a pour but de fournir des renseignements précis et qui font autorité concernant le sujet traité. Elle est distribuée à titre de service public par la Société de leucémie et lymphome du Canada, il est entendu que la Société de leucémie et lymphome du Canada ne fournit aucun service médical ou quelque autre service professionnel.

Introduction

Une brève description du sang et de la moelle à l’état normal est donnée pour aider les lecteurs à comprendre les renseignements qui suivent à propos de la leucémie lymphocytique aiguë.

Le sang est constitué de plasma, où l’on retrouve des cellules en suspension. Le plasma est principalement composé d’eau, où sont dissoutes plusieurs substances chimiques. Ces substances comprennent, entre autres :

• des protéines telles que l’albumine, des anticorps, y compris ceux produits par l’organisme en réponse à un vaccin (les anticorps contre le poliovirus, par exemple), et des facteurs de coagulation.

• des hormones (par exemple les hormones thyroïdiennes),

• des minéraux tels que le fer, le calcium, le magnésium, le sodium et le potassium,

• des vitamines telles que l’acide folique et la vitamine B12.

Les cellules en suspension dans le plasma comprennent : les globules rouges, les plaquettes et les globules blancs (les neutrophiles, les éosinophiles, les basophiles, les monocytes et les lymphocytes).

• Les globules rouges constituent environ 40 à 45 % du sang. Ils sont remplis d’hémoglobine, une protéine qui transporte l’oxygène des poumons aux cellules du reste de l’organisme.

• Les plaquettes sont de petits fragments cellulaires dont la taille correspond au dixième de celle des globules rouges et qui aident à arrêter l’hémorragie là où il y a blessure. Par exemple, lorsqu’une personne se coupe, les vaisseaux qui transportent le sang se déchirent. Les plaquettes s’attachent à la paroi déchirée du vaisseau, s’agglomèrent et colmatent le site de l’hémorragie. Il y a ensuite formation d’un caillot ferme, puis chacune des parois vasculaires endommagées guérit et retrouve son état normal.

• Les neutrophiles (aussi appelés « polynucléaires neutrophiles » ou « granulocytes neutrophiles ») et les monocytes sont des types de globules blancs. On les appelle « phagocytes » (cellules mangeuses). Contrairement aux globules rouges et aux plaquettes, les globules blancs passent du sang aux tissus, où ils peuvent ingérer les organismes envahisseurs et aider à lutter contre l’infection. Les éosinophiles et les basophiles sont deux autres types de globules blancs, ceux-ci réagissant aux allergènes.

• On retrouve la plupart des lymphocytes, un autre type de globule blanc, dans les ganglions lymphatiques, la rate et les vaisseaux lymphatiques, mais quelques-uns entrent dans le sang. Il existe trois principaux types de lymphocytes : les lymphocytes T, les lymphocytes B et les cellules tueuses naturelles. Les lymphocytes sont un élément important du système immunitaire. La moelle

Le sang et la moelle à l’état normal

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osseuse est une matière spongieuse où sont produites les cellules sanguines. Elle se trouve au centre des os. Tous les os des nouveaux-nés contiennent de la moelle osseuse active. Chez les jeunes adultes, la moelle des os des mains, des pieds, des bras et des jambes cesse toute activité. Chez l’adulte, la colonne vertébrale, les os iliaques et des épaules, les côtes, le sternum ainsi que le crâne contiennent de la moelle productrice de cellules sanguines.

Le sang circule dans la moelle et y recueille les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes nouvellement formés pour les intégrer à la circulation sanguine.

Le processus de formation des cellules sanguines se nomme « hématopoïèse ». Un petit groupe de cellules appelées « cellules souches » se développent dans toutes les cellules sanguines de la moelle par le biais du processus de différenciation (voir la figure 1).

Les cellules sanguines entièrement développées et fonctionnelles passent de la moelle au sang. Chez les individus en santé, les cellules souches sont présentes en nombre suffisant pour permettre la production permanente de cellules sanguines.

Certaines cellules souches migrent vers le sang et intègrent la circulation sanguine. Leur présence dans le sang revêt une certaine importance, puisqu’elles peuvent être recueillies grâce à une méthode spécialement conçue puis greffées à un receveur,

Figure 1. Ce diagramme simplifié illustre le processus par lequel les cellules souches deviennent des cellules sanguines (hématopoïèse) et des cellules lymphatiques fonctionnelles.

Formation des cellules sanguines et des lymphocytes

CELLULES SOUCHES

Se différencient puis se transforment en six types

de cellules sanguines

Se différencient puis se transforment en trois types

de lymphocytes

Cellules hématopoïétiques multipotentes

Globules rouges Neutrophiles Éosinophiles

Basophils Monocytes Plaquettes

Cellules lymphocytiques multipotentes

Lymphocytes T Lymphocytes B Cellules tueuses naturelles

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en supposant que l’on puisse en prélever suffisamment sur un donneur compatible. Le processus de circulation des cellules souches de la moelle vers le sang (et vice-versa) existe aussi chez le foetus. Après la naissance du bébé, il est possible de prélever le sang placentaire et ombilical dans le but de le conserver et de l’utiliser comme source de cellules souches pour d’éventuelles greffes. Pour obtenir plus de renseignements au sujet des greffes de cellules souches, veuillez consulter la brochure Greffe de cellules souches de sang et de moelle et le feuillet d’information intitulé La greffe de cellules souches de sang de cordon ombilical offerts gratuitement par la Société de leucémie et lymphome du Canada.

Les systèmes lymphatique et hématopoïétique de la moelle sont étroitement liés. On retrouve la plupart des lymphocytes dans les ganglions lymphatiques et d’autres parties du système lymphatique telles que la peau, la rate, les amygdales palatines et pharyngiennes (deux types particuliers de ganglions lymphatiques), le revêtement interne de l’intestin et, chez les plus jeunes, le thymus. Les lymphocytes circulent dans les vaisseaux lymphatiques, lesquels relient entre eux les ganglions lymphatiques répartis dans l’organisme. Les vaisseaux lymphatiques sont raccordés à de grands conduits qui se déversent dans les vaisseaux sanguins. Les lymphocytes migrent vers le sang par ces conduits. Il existe trois principaux types de lymphocytes. Les lymphocytes T (aussi appelés cellules T) proviennent du thymus, d’où leur désignation « T ». Les lymphocytes B (aussi appelées cellules B) prennent naissance dans la moelle osseuse. Le B vient du mot « bursa », de nom de l’organe que possèdent certains oiseaux et la première source de lymphocytes B ayant été identifiée. Les lymphocytes B produisent des anticorps en réponse à des antigènes étrangers, en particulier les microbes. Des regroupements de lymphocytes B sont présents dans la moelle, qui est en effet d’un des sites importants dans l’accomplissement de leurs fonctions.

Les lymphocytes T remplissent plusieurs fonctions, dont celle d’aider les lymphocytes B à produire les anticorps qui serviront à combattre les envahisseurs tels que les bactéries, les virus ou d’autres microbes. Les anticorps se fixent aux microbes, permettant ainsi à d’autres globules blancs d’ingérer ces derniers et de les tuer. Un globule blanc reconnaît un anticorps et ingère ce dernier, ainsi que le microbe auquel il s’est fixé. Ensuite, le globule blanc peut tuer le microbe.

Le troisième type de lymphocyte, les cellules tueuses naturelles, ont comme fonction naturelle d’attaquer les cellules atteintes par les virus sans nécessiter l’action d’anticorps ou aucune autre action préalable. Les lymphocytes T et les cellules tueuses naturelles accomplissent également d’autres fonctions et sont des éléments importants dans le cadre d’études visant à concevoir des immunothérapies pour traiter la leucémie ainsi que d’autres cancers.

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Le système lymphatique

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La leucémie est un cancer de la moelle et du sang. Ce sont des médecins européens qui, au 19e siècle, ont observé pour la première fois des taux anormalement élevés de globules blancs chez certains patients atteints de la maladie, d’où le terme Weisses Blut (sang blanc), utilisé à l’époque pour désigner cet état pathologique. Plus tard, l’appellation a été supplantée par le terme « leucémie », dont les racines grecques leukos et haima signifient respectivement « blanc » et « sang ».

Les principales formes de leucémie sont divisées en quatre catégories. Les termes « myéloïde » et « lymphocytique » font référence au type de cellules touchées par la maladie. Il existe, pour les leucémies myéloïde et lymphocytique, une forme chronique et une forme aiguë. Par conséquent, les quatre principaux types de leucémie sont : la leucémie myéloïde aiguë (ou chronique) et la leucémie lymphocytique aiguë (ou chronique). Le terme « leucémie lymphocytique aiguë » a comme synonyme le terme « leucémie lymphoblastique aiguë », lequel est plus fréquemment employé pour identifier les cas se déclarant chez l’enfant.

La leucémie aiguë est une maladie à évolution rapide atteignant principalement les cellules qui ne sont pas entièrement développées ou différenciées. Ces cellules ne peuvent plus accomplir leurs fonctions normales. La leucémie chronique évolue lentement et permet la croissance d’un plus grand nombre de cellules plus développées. En règle générale, ces cellules plus matures peuvent remplir certaines de leurs fonctions normales.

Le fait de pouvoir observer certaines caractéristiques additionnelles des cellules (dont leur apparence, les anomalies des chromosomes et des gènes ainsi que des caractéristiques immunitaires) a permis une classification plus précise des principales catégories de leucémie. La classification par catégorie et par sous-types permet aux médecins de décider du traitement convenant le mieux à un certain type de cellule et d’évaluer la rapidité potentielle d’évolution de la maladie.

La leucémie

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La LLA se déclare à la suite d’une modification acquise de l’ADN d’une cellule unique de la moelle. Étant donné que la cellule leucémique qui supplante la cellule médullaire saine est un lymphoblaste leucémique, le terme « leucémie lymphoblastique aiguë » est souvent employé pour désigner la maladie.Voici les effets de la LLA :

1. La croissance incontrôlée et exagérée ainsi que l’accumulation de cellules appelées « lymphoblastes » ou « blastes leucémiques », lesquelles cellules ne parviennent pas à fonctionner comme les cellules sanguines normales.

2. L’inhibition de la production de cellules médullaires normales, entraînant un déficit de globules rouges (anémie), de plaquettes (thrombocytopénie), et de globules blancs normaux, en particulier de neutrophiles (neutropénie) dans le sang.

La LLA se déclare principalement au cours de la première décennie de la vie d’une personne. Toutefois, on observe une recrudescence du taux d’incidence de la maladie chez les personnes plus âgées (voir la figure 2).

La leucémie lymphocytique aiguë

La leucémie lymphocytique aiguëTaux d’incidence selon l’âge (2000-2004)

Figure 2 - L’axe horizontal correspond à l’âge exprimé par tranches de cinq ans. L’axe vertical indique la fréquence d’apparition de nouveaux cas de LLA par 100 000 personnes pour un groupe d’âge donné. Soulignons que le risque de LLA est à son plus haut niveau au cours des cinq premières années de vie d’une personne. On enregistre aussi une recrudescence de la fréquence des cas de LLA chez les individus plus âgés (source : Surveillance, Epidemiology, and End Results [SEER] Program, National Cancer Institute, 2007).

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Âge (en années)

Incidence, causes et facteurs de risque

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Les causes de la LLA n’ont pas été clairement établies. Peu de facteurs ont pu être associés à un risque accru de développer la maladie. L’exposition à de très fortes doses de radiation, telle que soigneusement étudiée chez les survivants des explosions atomiques japonaises de la Seconde Guerre mondiale, est l’un de ces rares facteurs. Le taux d’incidence de la LLA varie selon les régions. Ce taux est plus élevé dans les pays plus développés ainsi qu’au sein des échelons socioéconomiques supérieurs. Ces observations, ainsi que d’autres constatations, ont permis d’émettre l’hypothèse selon laquelle un enfant qui serait moins exposé aux infections bactériennes au cours de sa première année de vie peut être davantage prédisposé à une LLA infantile. Toutefois, le fait de protéger un enfant des infections bactériennes a démontré d’autres avantages nécessaires à sa survie.

Les scientifiques continuent d’étudier les liens possibles entre la LLA et le mode de vie ou certains facteurs environnementaux. Les recherches menées à l’heure actuelle soutiennent l’idée selon laquelle un certain nombre de facteurs complexes peuvent être en cause. Il est très déconcertant pour les patients et leur famille de ne pas savoir ce qui aurait pu être fait pour éviter la maladie. Malheureusement, il n’existe à l’heure actuelle aucune réponse à cette question.

Certains cas de LLA sont associés à la mutation d’un lymphocyte survenant au cours de la période prénatale (in utero). En règle générale, la leucémie est diagnostiquée durant la petite enfance ou quelques années après la naissance. En revanche, certains cas peuvent prendre plusieurs années avant de se manifester. Il semblerait que d’autres anomalies génétiques survenant après la naissance, lesquelles entraînent une croissance cellulaire incontrôlée, soient nécessaires pour déclencher une LLA ainsi que certaines autres formes de cancer, puisqu’il y a davantage de mutations in utero que de cas de leucémie infantile.

La plupart des patients atteints de la leucémie lymphocytique aiguë ressentent une perte de bien-être. Ils se fatiguent plus facilement et peuvent se sentir à bout de souffle en pratiquant des activités physiques. Ils peuvent avoir le teint pâle à cause de l’anémie. Il peut y avoir présence de signes d’une très faible numération plaquettaire (bleus ou ecchymoses apparaissant sans raison ou en conséquence d’une blessure mineure, apparition de taches de la grosseur d’une tête d’épingle sous la peau, appelées « pétéchies », saignements prolongés provoqués par des coupures mineures). Une sensation de malaise aux os et aux articulations peut être ressentie. Il est aussi courant de souffrir d’une fièvre sans cause apparente. Les lymphoblastes leucémiques peuvent s’accumuler dans le système lymphatique et les ganglions lymphatiques peuvent devenir hypertrophiés. Dans de rares cas, un « chlorome » peut être observé chez les patients atteints d’une LLA; ce terme désigne une masse de cellules leucémiques présente à l’extérieur de la moelle. Les cellules leucémiques peuvent s’agglomérer dans la membrane du cerveau et de la moelle épinière et occasionner maux de tête et vomissements. Chez un faible nombre de patients, les cellules leucémiques peuvent également s’accumuler dans les testicules.

Signes et symptômes 

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Pour diagnostiquer une LLA, on examine les cellules du sang et de la moelle. Outre les baisses des taux de globules rouges et de plaquettes, l’examen au moyen du microscope optique des cellules sanguines colorées révélera typiquement la présence de blastes leucémiques. On confirme le tout en examinant la moelle par le biais d’une ponction et d’une biopsie de la moelle osseuse, qui révèle presque toujours la présence de cellules leucémiques (voir la figure 3). Les cellules du sang et de la moelle sont aussi employées pour

• l’étude du nombre et de la taille des chromosomes (l’analyse cytogénétique),

• des analyses génétiques (y compris, parfois, la réaction en chaîne par polymérase, ou RCP),

• l’immunophénotypage, un procédé employé pour identifier les cellules en fonction des types de marqueurs (antigènes) présents à leur surface.

• d’autres analyses particulières, si nécessaire.

Ces tests sont importants pour déterminer le sous-type de LLA dont souffre le patient. Certains de ces tests peuvent être répétés au cours de la thérapie et après celle-ci afin de mesurer les effets du traitement.

Diagnostic 

Figure 3—Le panneau A présente un cliché des cellules en développement dans la moelle saine, lesquelles ont été placées sur une lame porte-objets et teintées au moyen de colorants pour les rendre plus faciles à distinguer. Les variations de l’apparence des cellules sont typiques d’une moelle normale. Le panneau B illustre les cellules de la moelle d’un patient atteint de la leucémie lymphocytique aiguë. On remarque que les blastes leucémiques ont une apparence uniforme.

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Sous-types de leucémie lymphocytique aiguëLa leucémie lymphocytique aiguë peut avoir pour origine des lymphocytes primitifs qui en sont à diverses étapes de leur développement (voir le tableau 1 à la page 11). Les principaux sous-types ou phénotypes sont révélés au moyen d’une analyse appelée « immunophénotypage » pratiquée sur les lymphoblastes leucémiques (le terme « phénotype » sert à désigner les caractéristiques physiques d’une cellule). Les principaux phénotypes sont B ou T, étant donné que la cellule leucémique affiche des traits physiques similaires à ceux des lymphocytes de lignée B ou T. La plupart des cas se déclarent à une des étapes du développement des lymphocytes B (environ 85 % des cas). Tous les autres cas surviennent à une des étapes du développement des lymphocytes T. La plupart des cas de LLA à lymphocytes B (LLA-B) prennent naissance dans une cellule au cours des premières étapes du développement des lymphocytes B et portent le nom de « type précurseur des lymphocytes B ».

Après avoir déterminé de quel type de cellule il s’agit, la leucémie du patient est catégorisée au moyen de l’un des trois termes suivants : « LLA-B », « LLA de type pré-B » ou « LLA-T ».

Les autres marqueurs pouvant être détectés à la surface des lymphoblastes au moyen de l’immunophénotypage et pouvant servir au médecin comprennent, entre autres, le CD10 (le CALLA), l’antigène typique de la leucémie lymphoblastique aiguë.

L’examen des cellules leucémiques au moyen de techniques cytogénétiques permet la détection des anomalies chromosomiques ou géniques dans les cellules. Par exemple, les cellules leucémiques d’environ 25 pour cent des enfants atteints de la maladie présentent un surplus de chromosomes. Ce trouble se nomme « hyperdiploïdie », un terme signifiant qu’il y a présence de chromosomes excédant le nombre normal de 46. Cette constatation est associée à un pronostic positif, tandis qu’un nombre de chromosomes inférieur à la normale (un trouble appelé « hypodiploïdie ») annonce un mauvais pronostic. Plusieurs autres anomalies chromosomiques peuvent être associées à la LLA. La translocation entre les chromosomes 12 et 21 est une autre altération couramment observée. Une translocation survient lorsqu’un segment d’un chromosome se sépare et se fixe au bout d’un autre chromosome.

L’immunophénotype et les anomalies chromosomiques des cellules leucémiques sont des facteurs déterminants de l’intensité et de la durée du traitement ainsi que des médicaments qui devront être administrés dans le cadre de la thérapie. D’autres détails dont l’âge du patient, le taux de globules blancs, ainsi que le fait que le système nerveux central et les ganglions lymphatiques soient touchés, sont importants pour déterminer l’intensité du traitement.

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Tableau 1 - Sous-types de leucémie lymphocytique aiguë

Immunophénotypes

Sous-types de la lignée des lymphocytes B Ces cas peuvent être identifiés en détectant, à la surface des blastes leucémiques, des marqueurs identiques à ceux qui se forment à la surface des lymphocytes B sains. Environ 85 % des cas de LLA sont du sous-type pré-B..

Sous-types de la lignée des lymphocytes T et des cellules tueuses naturelles Ces cas peuvent être identifiés en détectant, à la surface des blastes leucémiques, la présence de marqueurs identiques à ceux se formant à la surface des lymphocytes T sains. Environ 15 pour cent des cas de LLA mettent en cause les lymphocytes T ou les cellules tueuses naturelles.

Anomalies chromosomiques

Les dommages causés aux chromosomes peuvent être évalués au moyen de l’analyse cytogénétique. La nature exacte de la modification subie par les chromosomes aide à déterminer le sous-type de LLA. Par exemple, la translocation entre le chromosome 22 (appelé chromosome de Philadelphie ou Ph) et le chromosome 9, une anomalie survenant chez un petit nombre d’enfants et davantage chez les adultes atteints de la LLA, place le patient dans une catégorie à haut risque. Par conséquent, l’approche thérapeutique préconisée pour ces patients serait de nature plus intensive.

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Chimiothérapie. Les patients atteints d’une LLA nécessitent que la chimiothérapie soit mise en action aussitôt que possible après le diagnostic. Le traitement vise principalement à induire une rémission, où on ne détecte plus la présence de blastes leucémiques dans le sang ou la moelle, à restaurer la production normale de cellules sanguines et à ramener les taux de cellules sanguines à leur niveau normal.

Il est important de recevoir des soins médicaux dans un centre où les médecins sont expérimentés dans le traitement des patients atteints de la leucémie aiguë. La plupart des patients nécessitent une chimiothérapie intensive pour jouir d’une rémission complète. Au départ, les patients sont traités au moyen d’une combinaison de plusieurs médicaments. Le tableau 2 (page 13) dresse une liste des groupes de médicaments et des médicaments individuels pouvant être employés pour traiter cette maladie. Partout dans le monde, des méthodes de traitement font l’objet d’études approfondies, et les traitements décrits dans le présent document peuvent varier. Par conséquent, un patient peut se voir prescrire un nombre différent de médicaments, se voir administrer les médicaments dans un ordre différent ou des médicaments différents de ceux décrits dans la brochure, et ce, tout en continuant à recevoir un traitement approprié et efficace.

L’âge du patient, la présence d’un petit ou d’un grand nombre de cellules leucémiques dans le sang et le type de lymphocytes leucémiques (déterminé selon l’apparence de ceux-ci), l’immunophénotype ou la composition des chromosomes peuvent influer sur la nature du traitement administré.

Afin de préparer le patient à la chimiothérapie, un cathéter à demeure est inséré chirurgicalement dans une veine de sa poitrine. Le cathéter à demeure, parfois appelé cathéter central, est inséré sous la peau de la poitrine afin de demeurer solidement en place. L’embout externe du cathéter peut être utilisé pour administrer des médicaments, des solutions ou des produits sanguins, ou encore pour prélever des échantillons de sang. Pour d’autres renseignements sur l’administration de médicaments, veuillez consulter la brochure intitulée Comprendre la pharmacothérapie et composer avec les effets secondaires, offerte gratuitement par la SLLC.

L’acide urique, un produit de dégradation des cellules, entre dans le sang et est excrété dans l’urine. Or, lorsque la thérapie détruit plusieurs cellules simultanément, la quantité d’acide urique dans l’urine peut devenir si élevée que des calculs rénaux peuvent se former, ce qui peut entraver l’écoulement urinaire. Les patients présentant un taux élevé d’aide urique peuvent se voir administrer un médicament appelé allopurinol (Zyloprim®) afin de minimiser l’accumulation de cette substance dans le sang. L’allopurinol est administré par voie orale. La rasburicase (Fasturtec®), administrée en une dose unique par voie intraveineuse, peut rétablir rapidement un taux élevé d’acide urique.

Traitement

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Tableau 2 - Quelques médicaments employés dans le traitement de la leucémie lymphocytique aiguë

La plupart des médicaments antileucémiques interagissent avec l’ADN, le matériel génétique constituant la cellule. Chaque type de médicament agit de manière spécifique afin de tuer les

cellules. Le fait de combiner certains médicaments peut aider à consolider leurs effets. De nouvelles combinaisons de médicaments font l’objet d’études.

Antibiotiques antitumorauxCes médicaments interagissent directement avec l’ADN du noyau des cellules, ce qui entrave la survie de ces dernières.

• daunorubicin (Cerubidine®) • doxorubicin (Adriamycin®) • mitoxantrone (Novantrone®) • idarubicin (Idamycin®)

Inhibiteurs d’enzymes de réparation de l’ADN

Ces médicaments exercent une action sur certaines protéines (enzymes) qui aident à réparer les dommages subis par l’ADN. Ils bloquent le fonctionnement des enzymes et rendent l’ADN davantage prédisposé aux anomalies.

• etoposide (VP-16; VePesid®) • teniposide (VM-26; Vumon®) • topotecan (Hycamtin®)

Inhibiteurs de synthèse de l’ADNCe médicament agit sur l’ADN pour le modifier sur le plan chimique et ainsi entraver la croissance cellulaire.

• carboplatin (Paraplatin®)

Agents causant des dommages à l’ADNIl s’agit d’agents reliés au gaz moutarde, lesquels ont été mis au point pour interagir avec l’ADN, perturber son fonctionnement et l’endommager.

• cyclophosphamide (Procytox®) • ifosfamide (Ifex®)

Agents causant des dommages à l’ADN• asparaginase (Elspar®) • pegasparagase (PEG-L asparaginase; Oncaspar®)

Enzymes empêchant les cellules de survivre

• asparaginase (Kidrolase®) • pegasparagase (PEG-L asparaginase; Oncaspar®) [non offert au Canada]

Inhibiteurs de la tyrosine kinase

• imatinib mesylate (Gleevec®)• dasatinib (Sprycel®)• nilotinib (Tasigna®)

AntimétabolitesLes antimétabolites sont des substances chimiques très similaires aux éléments constitutifs de l’ADN ou de l’ARN. Ils diffèrent tout juste assez de la substance naturelle à laquelle ils se substituent pour entraver la capacité des cellules de former de l’ADN ou de l’ARN, inhibant ainsi la croissance de la cellule.

• azacitidine (Vidaza®) [non offert au Canada]• clofarabine (Clolar®) [fait l’objet d’essais cliniques au Canada] • cytarabine (cytosine arabinoside, ara-C; Cytosar-U®) • cladribine (Leustatin®) • fludarabine (Fludara®) • hydroxyurea (Hydrea®) • mercaptopurine (Purinethol®) • methotrexate • thioguanine (Lanvis®)• nelarabine (Atriance®)

Médicament inhibant la division cellulaire

Ce médicament inhibe l’action des structures cellulaires nécessaires à la division des cellules. Cet effet peut limiter la vitesse de croissance des cellules leucémiques.

• vincristine (Oncovin®)

Hormones synthétiquesIl s’agit d’hormones qui peuvent tuer les cellules leucémiques si elles sont administrées en fortes doses.

• prednisone • prednisolone • dexamethasone

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Traitement d’induction Le terme « traitement d’induction » est employé pour désigner la phase initiale de la pharmacothérapie. Les médicaments utilisés, les doses prescrites et l’horaire selon lequel ils sont administrés dépendent de plusieurs facteurs, dont l’âge du patient, son état de santé général ainsi que les caractéristiques particulières de la leucémie dont il est atteint. Plusieurs médicaments sont combinés. Le tableau 3 donne des exemples de médicaments utilisés à l’heure actuelle dans le cadre des traitements d’induction et de postinduction.

Once these cell types are determined, the terms used to categorize the patient’s leukemia include “acute B-lymphoblastic leukemia,” “acute precursor B-cell (pre B-cell) lymphoblastic leukemia” and “acute T-lymphoblastic leukemia.”

Other markers on the lymphoblasts that can be detected with immunophenotyping and may be useful to the physician include CD10, the common acute lymphoblastic leukemia antigen, abbreviated cALLa.

Examination of leukemic cells by cytogenetic techniques permits identification of chromosome or gene abnormalities in the cells. For example, about 25 percent of children have an excess of chromosomes in their leukemic cells. This is referred to as “hyperdiploidy,” a term indicating more than the normal number of 46 chromosomes. This finding is associated with a favorable prognosis, whereas fewer than the normal number of chromosomes, referred to as “hypoploidy,” suggests a poor prognosis. Many other chromosome abnormalities may be associated with ALL. Another common alteration is a translocation between chromosomes 12 and 21. (A translocation occurs when a piece of one chromosome breaks off and attaches to the end of another chromosome.)

Prophylaxie du système nerveux centralLes cellules de LLA s’accumulent souvent dans la membrane de la moelle épinière et du cerveau appelée « méninges ». Or, les méninges ainsi touchées ne faisant l’objet d’aucun traitement peuvent héberger des cellules leucémiques et une rechute peut survenir à cet endroit (leucémie avec atteinte des méninges). Pour cette raison, un traitement appelé « prophylaxie du système nerveux central » cible aussi ces régions. Ce traitement consiste à injecter des médicaments tels que le méthotrexate dans la colonne vertébrale ou à irradier la membrane du système nerveux central au moyen de rayons X. Parfois, les deux formes de traitement sont employées. Ces régions de l’organisme où la chimiothérapie administrée par voie orale ou intraveineuse a moins d’effet sont parfois appelées « sanctuaires ».

Tableau 3 — Quelques thérapies employées dans le traitement de la leucémie lymphocytique aiguë

Le traitement d’induction administré le premier mois peut comprendre

• la doxorubicine (par voie intraveineuse),• l’asparaginase, injectée dans un muscle ou dans une veine,• la vincristine (par voie intraveineuse),• un stéroïde (la dexaméthasone ou la prednisone), administré par voie orale,• le méthotrexate, injecté dans le liquide rachidien,• la cytarabine, injectée dans le liquide rachidien.

Le traitement postinduction administré par cycles sur une durée de deux ou trois ans peut comprendre :

• la vincristine (par voie intraveineuse),• la cyclophosphamide (par voie intraveineuse),• la daunorubicine (par voie intraveineuse),• la thioguanine (par voie orale),• la prednisone ou la dexaméthasone (par voie orale),• la mercaptopurine (par voie orale),• le méthotrexate (par voie orale, intraveineuse ou injecté dans un muscle),• le méthotrexate (injecté dans le canal rachidien),• la cytarabine (injectée dans le liquide rachidien),• une hydrocortisone (injectée dans le liquide rachidien),• une radiothérapie à la tête.

LEUCÉMIE LYMPHOME MYÉLOME

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LLA Ph+. Parmi les patients atteints de LLA, environ un adulte sur quatre ou sur cinq et de deux à quatre enfants sur 100 souffrent d’un type de LLA appelé LLA Ph+. Les chromosomes des patients atteints de ce sous-type de LLA ont subi une altération entraînant une mutation génétique particulière appelée BCR-ABL. Ces patients sont traités au moyen du mésylate d’imatinib (Gleevec®), du dasatinib (Sprycel®) ou du nilotinib (Tasigna®), trois inhibiteurs de la tyrosine kinase (TKI). Le traitement au moyen de l’imatinib combiné à la chimiothérapie convient à certains patients atteints de la LLA Ph+. Le dasatinib et le nilotinib sont utilisés pour traiter les patients atteints de la LLA Ph+ qui ne tolèrent pas ou ne répondent pas à l’imatinib, ou encore qui développent une résistance à celui-ci. [Ces médicaments sont à l’étude dans le cadre d’essais cliniques au Canada.] Les inhibiteurs de la tyrosine kinase bloquent les effets leucémiques de la mutation génique BCR-ABL chez plusieurs patients. Administrées seules, ces substances ne sauraient guérir la LLA. C’est pourquoi elles sont administrées en combinaison avec la chimiothérapie. Des études sont en cours afin d’en apprendre plus sur l’utilité de cette approche pour le traitement de la LLA Ph+. D’autres nouveaux médicaments ainsi que de nouvelles combinaisons de médicaments font l’objet d’études dans le cadre d’essais cliniques pour traiter la LLA Ph+. Pour obtenir plus d’information au sujet des essais cliniques, consultez la page 21.

Comparaison entre les formes infantiles de LLA et celles se déclarant chez l’adulte. Le taux d’incidence de la LLA varie de façon inusitée selon l’âge (voir la figure 2 à la page 17). Lorsqu’il s’agit d’autres types de leucémie, les personnes plus âgées sont davantage à risque de la contracter. En ce qui a trait à la LLA, ce sont les jeunes enfants qui sont plus à risque d’en être atteints. Le risque qu’une LLA se déclare est à son plus haut niveau à l’âge de quatre ans. Ce risque diminue jusqu’à l’âge approximatif de 50 ans, pour ensuite augmenter à nouveau, et ce, particulièrement chez les hommes.

Bien qu’on ait observé une hausse du nombre et de la durée des rémissions induites chez les adultes atteints de la LLA, les moyens thérapeutiques en vigueur à l’heure actuelle ne permettent pas d’atteindre les taux élevés de rémission prolongée (d’une durée supérieure à cinq ans) et de guérison qu’il est possible d’obtenir lorsqu’il s’agit d’enfants atteints de la même maladie. La forme de LLA dont souffrent les adultes résiste davantage au traitement que la forme infantile. Des thérapies nouvelles et plus efficaces s’imposent donc pour traiter les adultes.

Traitement postrémission. Étant donné qu’il y a encore présence, après la rémission, d’un certain nombre de cellules leucémiques résiduelles indétectables au moyen d’un examen du sang ou de la moelle, le traitement optimal de la LLA nécessite l’administration d’une thérapie postrémission intensive. Comme c’est également le cas à l’étape du traitement d’induction, certains facteurs dont l’âge du patient, les constatations des analyses cytogénétiques, la disponibilité d’un donneur de cellules souches ainsi que d’autres éléments peuvent influer sur l’approche préconisée. Dans la plupart des cas, la chimiothérapie postrémission comprend également des médicaments qui n’ont pas été employés à l’étape du traitement d’induction (voir le tableau 3 à la page 14).

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Maladie résiduelle imperceptible. Des techniques moléculaires sensibles permettent d’identifier de petites masses de cellules leucémiques résiduelles lorsque la moelle et le sang semblent sains. Cette approche peut être employée si les cellules leucémiques présentent une anomalie moléculaire détectable. Elle peut aussi permettre de suivre les patients en rémission de plus près et aider à déterminer s’ils ont besoin de traitements additionnels. La détection de la maladie résiduelle imperceptible au 29e jour du traitement (la fin du traitement d’induction) peut être utile pour déterminer la nécessité d’une autre thérapie du même type.

Greffe de cellules souches. La greffe de cellules souches allogéniques (allogreffe) est une procédure pouvant restaurer la moelle des patients après une chimiothérapie intensive ou une radiothérapie. Une allogreffe peut convenir aux patients âgés d’environ 1 an à 50 ans qui jouissent d’une rémission. La greffe nécessite la moelle d’un donneur en santé qui présente le même type de tissus (HLA-compatible) que le patient. Les cellules peuvent provenir d’un frère ou d’une soeur HLA-compatible, ou encore d’un donneur présentant un type de tissus compatibles. Les cellules souches de la moelle peuvent être congelées et conservées comme on le fait dans les banques de sang, ce qui les rend disponibles à des receveurs potentiels qui ne disposent pas d’un donneur apparenté (frère ou sœur) présentant un type de tissus compatibles.

La décision de pratiquer une greffe de cellules souches dépend des caractéristiques de la leucémie du patient, de son âge et de la compréhension de ce dernier (ou de sa famille) des avantages et des risques potentiels liés à une telle intervention.

La perfusion de cellules souches autologues (autogreffe) est une autre méthode de traitement convenant à certains types de leucémie. Elle consiste à prélever les cellules souches du sang ou de la moelle osseuse du patient, à congeler ces cellules pour les utiliser ultérieurement et à les décongeler puis à les perfuser dans le sang du patient après une chimiothérapie intensive ou une radiothérapie. L’autogreffe peut convenir à certains patients atteints de la LLA qui ne peuvent recevoir une allogreffe et qui n’ont pas bien répondu aux autres traitements.

La plupart des enfants (environ 75 à 80 pour cent) ne nécessitent pas de greffe de cellules souches. Un enfant dont le pronostic est bon ne serait pas vu comme un candidat pour une greffe de cellules souches, à moins d’avoir mal répondu au traitement ou d’avoir fait une rechute de la maladie. En ce qui concerne les enfants qui subissent une greffe, l’emploi de cellules souches provenant de donneurs HLA-compatibles non apparentés semble fonctionner aussi bien que si les cellules provenaient d’un donneur HLA-compatible apparenté, ce qui rend disponible un plus grand nombre de donneurs compatibles parmi ceux qui sont disponibles dans le registre de donneurs de cellules souches.

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La LLA entraîne une diminution de la production de cellules sanguines normales et les effets de la chimiothérapie viennent accentuer cette baisse. Lorsque la chimiothérapie s’avère efficace, les jeunes cellules sanguines ainsi que les cellules leucémiques sont éradiquées de la moelle, ce qui entraîne un déficit important de globules rouges (anémie), de phagocytes (neutropénie et monocytopénie) et de plaquettes (thrombocytopénie) dans le sang. Une transfusion de globules rouges et, souvent de plaquettes, peut s’avérer nécessaire. Il est probable qu’un traitement pour traiter l’infection due à la baisse du nombre de globules blancs s’impose également. Les transfusions de globules rouges et de plaquettes suffisent généralement pour fournir ces cellules en nombre suffisant à l’organisme, et ce, jusqu’à ce que le traitement exerce son effet bénéfique sur les taux de globules rouges et de plaquettes et que ces derniers reviennent à la normale.

Une hausse de la température ou l’apparition de frissons peuvent être les seuls signes d’infection chez les patients présentant une très faible concentration de globules blancs. Une toux persistante, la sensibilité au toucher des sites prédisposés à l’infection, une gorge irritée, de la douleur au moment d’uriner ou des selles molles fréquentes sont aussi des signes d’infection pouvant se manifester chez ces personnes. En vue de réduire les risques d’infection, il importe que les visiteurs et le personnel médical se lavent fréquemment les mains et prennent méticuleusement soin des cathéters centraux. Les cathéters centraux peuvent occasionner une infection ou une thrombose (formation d’un caillot). Ces inconvénients nécessitent une thérapie au moyen d’antibiotiques ou de médicaments aidant à prévenir la formation de caillots (anticoagulants) et peuvent forcer la désinstallation du cathéter central. Le soin des gencives (un site de croissance des bactéries) est une autre précaution importante à prendre pour prévenir l’infection.

Le traitement par antibiotiques est administré pour traiter l’infection occasionnée par un déficit de phagocytes (c’est-à-dire de monocytes et de neutrophiles, les cellules mangeuses de microbes). Les bactéries et champignons présents en temps normal sur la peau ainsi que dans le nez, la bouche ou le gros intestin (côlon), qui sont transmis d’une personne à l’autre ou qui proviennent de l’environnement sont susceptibles de causer une infection au cours de cette période. Les méthodes employées pour prélever des globules blancs d’un donneur en santé ont été améliorées dans le but d’obtenir des phagocytes sanguins en nombre suffisant pour une transfusion sur un enfant ou un adulte de petite taille, et ce, si la gravité de l’infection et une réponse inadéquate aux antibiotiques justifient un tel traitement.

Effets secondaires du traitement et moyens pour y faire face

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L’emploi de facteurs de croissance de cellules sanguines, lesquels stimulent la production de phagocytes, peut abréger la durée du déficit de globules blancs. Le facteur de croissance hématopoïétique (G-CSF) et le facteur de stimulation des colonies macrophages-granulocytes (GM-CSF) sont les facteurs de croissance les plus souvent administrés. Ces agents ne seront administrés aux enfants que dans des cas spéciaux.

Plusieurs semaines après la fin du traitement, la production de cellules sanguines se rétablira chez la plupart des patients. Les transfusions de cellules et les antibiotiques ne seront alors plus nécessaires. Le nombre de cellules sanguines revient graduellement à son niveau normal, le sentiment de bien-être renaît et les cellules leucémiques ne sont plus identifiables dans le sang ou la moelle. On parle alors de rémission. Chez les patients en rémission, les cellules leucémiques résiduelles sont inactives. Toutefois, même si elles n’interfèrent plus avec le développement normal des cellules sanguines, elles ont le potentiel de croître à nouveau et d’entraîner une rechute de la leucémie. C’est pour cette raison qu’un traitement sous forme de chimiothérapie continue généralement d’être administré.

La chimiothérapie touche les tissus qui nécessitent un haut rendement de renouvellement cellulaire (par le biais de la division cellulaire) pour demeurer fonctionnels. Les muqueuses buccales et intestinales ainsi que la peau et les follicules pileux présentent un taux élevé de renouvellement cellulaire. Les aphtes buccaux, la diarrhée et la perte de cheveux sont donc courants après la chimiothérapie. Des éruptions cutanées peuvent aussi apparaître.

Les nausées et les vomissements peuvent être des effets secondaires pénibles de la chimiothérapie. Leurs causes peuvent être complexes. Ces effets secondaires sont le résultat d’actions sur les intestins et sur les parties du cerveau qui, lorsqu’elles sont sollicitées, entraînent des vomissements. Heureusement, des médicaments qui neutralisent les nausées et les vomissements peuvent être administrés pour prévenir ou soulager ces effets secondaires pénibles lorsqu’ils surviennent. L’acupuncture peut, chez certains patients atteints de la LLA, soulager les nausées et les vomissements liés à la chimiothérapie.

La brochure intitulée Comprendre la pharmacothérapie et composer avec les effets secondaires, offerte gratuitement par la SLLC, fournit des renseignements supplémentaires au sujet de l’entretien des cathéters centraux et de la gestion des effets secondaires liés au traitement.

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Puisque le traitement guérit la plupart des enfants, les problèmes de leucémie réfractaire et de rechute de la maladie sont devenus moins fréquents. Toutefois, des cellules leucémiques résiduelles demeurent dans la moelle de certains enfants et de plusieurs adultes, et ce, même après un traitement intensif. Cette situation porte le nom de « leucémie réfractaire ». On observe, chez certains patients ayant joui d’une rémission, un retour des cellules leucémiques dans la moelle et une baisse des cellules sanguines normales. On parle alors d’une « rechute ».

Dans le cas d’une leucémie réfractaire, les approches adoptées pour induire une rémission peuvent comprendre des médicaments qui n’ont pas été administrés lors du premier traitement ou encore une greffe de cellules souches.

Chez les patients qui font une rechute, la durée de la période de rémission, l’âge du patient et les résultats des analyses cytogénétiques des cellules leucémiques influent sur l’approche thérapeutique préconisée. Des médicaments similaires à ceux administrés initialement, des médicaments différents ou une greffe de cellules souches peuvent être employés.

La clofarabine (Clolar®) a été approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) pour le traitement des patients âgés de 1 à 21 ans souffrant d’une LLA réfractaire ou ayant fait une rechute de la maladie et qui ont préalablement reçu au moins deux régimes chimiothérapiques. [Ce médicament est à l’étude dans le cadre d’essais cliniques au Canada.] Bien que le traitement au moyen de la clofarabine ne constitue pas un remède, il peut entraîner une rémission temporaire qui, lorsqu’elle est suivie d’une greffe de cellules souches allogéniques, peut mener à la guérison. La clofarabine fait aussi l’objet d’études en combinaison avec d’autres médicaments dans le cadre d’essais cliniques pour le traitement des enfants, des adolescents et des adultes souffrant d’une LLA réfractaire ou aux prises avec une rechute de la maladie.

Dans le cadre d’études menées partout dans le monde, des scientifiques cherchent à mettre au point de nouvelles approches pour accroître le nombre de rémissions, prolonger la durée de celles-ci et obtenir davantage de guérisons. Pour obtenir plus de renseignements au sujet des essais cliniques, consultez la page 21.

Leucémie réfractaire et rechute de  la maladie

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Les effets à long terme du traitement contre le cancer sont des problèmes médicaux qui se prolongent pendant des mois ou des années après la fin du traitement (la fatigue liée au traitement, par exemple). Les effets tardifs sont des troubles médicaux qui ne se développent pas ou qui apparaissent plusieurs années après la fin du traitement. Pensons par exemple aux maladies cardiaques. Les personnes traitées pour une LLA ne développeront pas toutes des effets à long terme ou tardifs. Divers facteurs peuvent influer sur le risque de développer des effets à long terme ou tardifs, y compris le type et la durée du traitement, l’âge du patient au moment de recevoir le traitement ainsi que son sexe et sa santé globale.

On a associé les anthracyclines telles que la daunorubicine (Cerubidine®), lesquelles peuvent être employées pour traiter les enfants ou les adultes aux prises avec la LLA, à un risque accru de dommages au muscle cardiaque ou d’insuffisance cardiaque chronique. Même lorsqu’ils sont administrés en faibles doses, ces agents chimiothérapeutiques combinés à une radiothérapie à la poitrine continuent d’entraîner des risques d’insuffisance cardiaque.

Le traitement peut occasionner, chez les enfants, des effets secondaires qui auront un impact sur leur apprentissage, et ce, à court et à long terme. Le retour en milieu scolaire peut aussi être une source de nouveaux problèmes pour les familles dont l’objectif principal consistait à traverser les diverses étapes du traitement. Le fait d’être informé des effets potentiels permet aux parents de travailler de concert avec le personnel scolaire pour aider l’enfant. Les brochures intitulées Faire face à la leucémie et au lymphome infantile et Apprendre et vivre avec le cancer : Plaider pour les droits à l’éducation de votre enfant, offertes gratuitement par la SLLC, fournissent des renseignements au sujet des défis auxquels les enfants peuvent avoir à faire face ainsi que des lois les protégeant, en plus de proposer aux écoles des idées pour aider ces enfants. Le traitement des enfants atteints de la LLA peut occasionner chez eux des retards de croissance ou des problèmes d’infertilité. L’ostéoporose et le développement de tumeurs malignes secondaires ont également été observés chez les enfants atteints de la LLA à la suite d’une chimiothérapie, d’une radiothérapie ou d’une greffe de cellules souches.

Les adultes qui subissent une pharmacothérapie, une radiothérapie ou une greffe de cellules souches peuvent être à risque de développer des problèmes de fertilité, des anomalies thyroïdiennes, des déficiences cognitives, ainsi qu’une tumeur maligne secondaire.

Pour obtenir d’autres renseignements à ce sujet, consultez les feuillets d’information Effets à long terme et tardifs du traitement de la leucémie ou du lymphome chez l’enfant, Effets à long terme et tardifs du traitement de la leucémie et du lymphome chez l’adulte et La fertilité, offerts gratuitement par la SLLC.

Effets à long terme et tardifs du traitement

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Les patients qui jouissent d’une rémission devraient continuer d’être examinés sur une base régulière par leur médecin. Après être parvenu à induire une rémission et au terme du traitement de consolidation, des évaluations méticuleuses et périodiques de l’état de santé du patient, de ses taux de cellules sanguines et, au besoin, de l’état de sa moelle, s’imposent. Au fil du temps, l’intervalle entre ces évaluations peut être prolongé, mais on devrait tout de même continuer de procéder à celles-ci pendant une période indéterminée.

Bien que les méthodes thérapeutiques utilisées à l’heure actuelle pour traiter la LLA puissent mener l’enfant vers la guérison, le traitement peut occasionner des effets à long terme, y compris des effets sur la croissance ainsi que sur le développement cognitif et psychosocial. Vu ces effets potentiels, un suivi à long terme et des services de consultation appropriés s’imposent.

Le nombre de patients atteints d’une LLA qui parvient à une rémission, demeure en rémission pendant plusieurs années ou qui guérit s’est accru de manière importante au cours des 30 dernières années. La recherche effectuée dans plusieurs domaines a contribué à ce progrès.

La « survie relative » consiste à comparer le taux de survie des personnes ayant reçu un diagnostic de LMA à la survie des personnes qui ne souffrent pas de la maladie. Le taux moyen de survie relative à cinq ans chez les enfants de moins de 15 ans se situait à moins de 3 pour cent en 1984. Il est passé à 87 pour cent depuis 1996, et ce, grâce aux essais cliniques qui ont rendu possibles de nouveaux traitements efficaces (voir la figure 4).

Soins de suivi

Recherche et essais cliniques

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Chez les adultes, les chances d’induire une rémission ont augmentés de manière importante au cours des dix dernières années et les rémissions prolongées sont également plus fréquentes. La recherche effectuée dans plusieurs domaines est susceptible de conduire à d’autres progrès.

Programme de recherche de la Société. La Société de leucémie et lymphome du Canada investit des fonds dans les programmes de recherche, aussi bien fondamentaux qu’appliqués, afin d’améliorer le taux de guérison des patients atteints de la LLA. La recherche en cours, appuyée par la SLLC, comprend des études visant à• identifier de nouvelles cibles médicamenteuses,• trouver des méthodes pour venir à bout de la résistance aux médicaments,• analyser des manières d’attaquer les cellules souches leucémiques soupçonnées

de provoquer et d’entretenir la maladie,

Figure 4 – L’axe horizontal indique l’année. L’axe vertical indique le taux de survie relative à cinq ans (pourcentage) des enfants âgés de moins de 15 ans. Le graphique indique que le taux de survie relative à cinq ans des enfants atteints de la LLA a crû de façon importante au cours des quatre dernières décennies.

Sources : 1. Zuelzer WW. Implications of long-term survivals in acute stem cell leukemia of childhood treated with composite cyclic therapy. Blood. 1964;24:477-494. 2. Surveillance, Epidemiology and End Results (SEER) Program. Cancer Statistics Review, 1975-2004. National Cancer Institute; 2007.

90%

80%

70%

60%

50% 

40% 

30% 

20% 

10% 

0%

Années

Taux de survie relative à cinq ans des enfants de moins de 15 ans atteints de la leucémie lymphocytique aiguë, de 1964 à 2003

87%

58%

3%Tau

x d

e su

rvie

 rel

ativ

e

19641            1975-772            1996-20032

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• mettre au point de nouvelles immunothérapies, telles que des vaccins,• continuer d’apporter des améliorations aux méthodes actuelles de greffe de

cellules souches.

Les stratégies suivantes, au même titre que d’autres approches nouvelles, permettent d’espérer une augmentation des taux de rémission et de guérison des patients atteints de la LLA.

Essais cliniques. De nouvelles approches thérapeutiques font l’objet d’études dans le cadre d’essais cliniques. Ces essais, effectués conformément à des lignes directrices rigoureuses, aident les médecins à déterminer les effets bénéfiques des nouveaux traitements ainsi que leurs effets indésirables potentiels. De nouveaux médicaments, de nouvelles combinaisons de médicaments, de nouveaux types d’immunothérapie ainsi que de nouvelles méthodes de greffe de cellules souches sont analysés continuellement pour pouvoir offrir des traitements nouveaux et meilleurs aux patients. Le Centre d’information et de ressources de la SLLC offre des conseils visant à aider les patients à travailler avec leur médecin en vue de déterminer si un essai clinique pourrait constituer une option de traitement appropriée. Les spécialistes de l’information effectueront des recherches d’essais cliniques individualisées pour le compte des patients, de leur famille et des professionnels de la santé. On peut communiquer avec un spécialiste de l’information en composant le numéro 1-800-955-4572. Ce service est aussi offert sur le site Web de la SLLC, à l’adresse www.sllcanada.org.

Méthodes de recherche. Afin de trouver de nouveaux traitements, les chercheurs étudient

• les causes de la LLA,

• les changements cellulaires qui rendent la LLA résistante au traitement,

• les critères d’identification des divers sous-types de LLA, tels les anomalies chromosomiques,

• les approches qui permettront aux patients de se voir prescrire les thérapies les moins toxiques sans compromettre les objectifs du traitement,

• de meilleures façons de gérer les effets secondaires du traitement.

Traitement contre la leucémie. De plus en plus, les études cliniques permettent d’identifier les leucémies à l’aide de critères additionnels plus précis que l’apparence des cellules leucémiques. Ces facteurs comprennent le type d’anomalie chromosomique observé, la présence de caractéristiques relatives à la résistance pléiotrope, l’immunophénotype, etc. De nouveaux traitements chimiothérapeutiques sont testés auprès de cas susceptibles d’être réfractaires à la chimiothérapie typiquement administrée. Ces approches, ainsi que d’autres nouvelles méthodes, dont plusieurs reçoivent le soutien des programmes de recherche de la Société de leucémie et lymphome du Canada, permettent d’espérer une amélioration du taux de rémission et de trouver des remèdes pour guérir tous les cancers du sang.

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Nouvelles pharmacothérapies. Des analyses à grande échelle sont effectuées afin de synthétiser de nouveaux médicaments ou de découvrir s’ils existent dans la nature (sources botaniques). L’utilité de ces médicaments est tout d’abord testée en laboratoire, puis lors d’essais cliniques réalisés sur des patients.

Les chercheurs étudient aussi de nouvelles façons de combiner les médicaments déjà approuvés afin de tester l’efficacité de ces combinaisons pour le traitement de la leucémie et d’autres cancers du sang. L’utilisation de la nelarabine (Atriance®) a été approuvée par Santé Canada pour traiter la leucémie lymphocytique aiguë à lymphocytes T (LLA-T) chez les enfants n’ayant pas répondu au traitement ou qui font une rechute de la maladie suite à un minimum de deux traitements chimiothérapeutiques. Au Canada, ce médicament est à l’étude dans le cadre d’essais cliniques chez des patients adultes ayant reçu depuis peu un diagnostic de LLA-T. Il est étudié en combinaison avec une polychimiothérapie, et ce, comme traitement de première intention.

Résistance aux médicaments. Les cellules leucémiques de certains patients ne sont pas aussi faciles à détruire par les médicaments que celles d’autres patients. Cette résistance peut se solder par l’échec du traitement d’abord choisi. La recherche a permis de découvrir certains mécanismes par lesquels les cellules leucémiques deviennent protégées contre les effets de la chimiothérapie. À mesure que ces mécanismes sont définis, des moyens de neutraliser la résistance aux médicaments sont mis au point. En règle générale, deux mécanismes régissent la résistance aux médicaments.

• Certains gènes particuliers codent des protéines ayant probablement évolué pour protéger les cellules souches de l’effet des toxines. La P-glycoprotéine (la protéine responsable de la résistance pléiotrope), la protéine de résistance du poumon et la protéine de résistance du cancer du sein, nommées ainsi à cause du tissu où elles ont été identifiées, sont quelques-unes de ces protéines. Toutefois, chacune de ces protéines peut jouer un rôle dans l’atténuation des effets de la chimiothérapie.

• Certaines familles de gènes contrôlent, en temps normal, l’apoptose (la mort cellulaire régulée), le mode d’action de la chimiothérapie. La chimiothérapie accentue et accélère l’apoptose des cellules cancéreuses. Dans le cas de certains cancers du sang, l’action de ces gènes est soit ralentie, soit inhibée. La mort des cellules cancéreuses due à l’action de la chimiothérapie est, par conséquent, neutralisée.

Les cellules cancéreuses ont probablement plus d’un tour dans leur sac pour contourner l’effet des médicaments. Le fait de neutraliser l’un ou l’autre de ces mécanismes peut ne pas suffire. La recherche dans ce domaine continue.

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Immunothérapie. Plusieurs approches pour accroître les défenses naturelles de l’organisme font l’objet de recherches. L’objectif consiste à détruire les cellules leucémiques ou à bloquer leur croissance. La radio-immunothérapie est un exemple d’immunothérapie. Cette approche consiste à combiner des anticorps à des isotopes (fixés à ces anticorps) émettant des radiations. Ces anticorps peuvent être fabriqués en laboratoire. On les injecte dans l’organisme du patient dans le but d’éradiquer les cellules leucémiques. Une autre approche consiste à utiliser des lymphocytes normaux qui ont été préalablement programmés pour reconnaître les cellules leucémiques comme des éléments étrangers ou anormaux, et qui, par conséquent, peuvent attaquer les cellules leucémiques.

Cytokines. Ces substances chimiques naturelles peuvent être produites commercialement grâce aux techniques de biotechnologie. Elles peuvent être employées dans le cadre du traitement pour aider à reconstituer une réserve de cellules sanguines saines ou pour renforcer le système immunitaire, afin que ce dernier puisse lutter contre la leucémie.

Oncogènes. La capacité d’identifier avec précision les changements (ou mutations) que subit l’ADN et qui font qu’une cellule normale se transforme en cellule leucémique mène à la mise au point de nouveaux traitements. Pensons par exemple au traitement de la LLA Ph+ au moyen de l’imatinib ou du dasatinib, lesquels ciblent l’oncogène BCR-ABL (un gène à l’origine du cancer). De nouvelles thérapies pourraient inhiber les effets d’autres oncogènes et des protéines à l’origine de cancer, ces dernières étant fabriquées par les cellules sous l’action des gènes.

Le traitement au moyen de l’imatinib combiné à la chimiothérapie convient à certains patients atteints de la LLA Ph+. Le dasatinib, un autre médicament qui cible l’oncogène BCR-ABL, peut désormais être administré aux patients atteints de la LLA qui ne tolèrent pas l’imatinib, qui ne répondent pas bien ou qui développent une résistance à celui-ci. D’autres médicaments qui ciblent l’oncogène BCR-ABL, y compris le nilotinib et le bosutinib, sont à l’étude dans le cadre d’essais cliniques réalisés auprès d’enfants et d’adultes comme médicaments administrés seuls et en combinaison avec d’autres thérapies, comme solution de rechange offerte aux patients développant une intolérance ou une résistance à l’imatinib ou au dasatinib. Le dasatinib et le nilotinib sont plus puissants que l’imatinib et peuvent induire une réponse chez un certain nombre de patients atteints de la LLA Ph+. L’imatinib fait également l’objet d’études en combinaison avec la chimiothérapie. L’imatinib, le dasatinib, le nilotinib et le bosutinib appartiennent tous à une classe de médicaments appelée « inhibiteurs de la tyrosine kinase ».

Une autre classe de médicaments appelée « kinases Aurora » fait l’objet d’études visant à tester leur efficacité dans le traitement des patients atteints de la LLA Ph+. Les kinases Aurora peuvent aider les patients dont l’organisme développe une résistance à l’imatinib et à d’autres médicaments, puisqu’ils ciblent une mutation s’opérant dans les cellules présentant la mutation T315I, ce qui n’est pas le cas des inhibiteurs de la tyrosine kinase.

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Profilage de l’expression génique. Les recherches menées à l’heure actuelle semblent indiquer que l’emploi de techniques moléculaires, dont le profilage de l’expression génique, peut supplanter ou substituer les facteurs de risque épidémiologiques. La mise au point de méthodes de laboratoire qui mesurent la surexpression ou la sous-expression de gènes dans les cellules leucémiques par comparaison avec des cellules normales permettent d’établir avec fiabilité des tendances d’expression génique pouvant être en corrélation avec l’issue potentielle du traitement. Les changements en ce qui concerne l’expression génique peuvent aussi établir les cibles de nouvelles thérapies pour traiter la leucémie et expliquer la toxicité des médicaments.

Greffe non myéloblative de cellules souches allogéniques. Ce type de greffe de cellules souches peut convenir à certains patients atteints de la LLA d’âge plus avancé. La thérapie de conditionnement administrée dans le cadre d’une greffe non myéloblative (aussi appelée « minigreffe » ou « greffe préparée par conditionnement à intensité réduite ») est d’une intensité beaucoup plus faible que lors d’une greffe de cellules souches typique. Elle n’inactive pas complètement le système immunitaire du patient ou ne traite pas la LLA de manière aussi intensive. Une greffe non myéloblative repose sur deux considérations :1) une thérapie immunosuppressive hautement améliorée empêche l’organisme du patient de rejeter les cellules souches du donneur, et ce, même si son système immunitaire n’a pas été totalement affaibli par la thérapie de conditionnement de plus faible intensité; et 2) l’attaque anticipée des cellules immunitaires du donneur éradique avec succès les cellules leucémiques du patient. Cette réaction porte le nom d’« effet du greffon contre la leucémie » ou « effet GvL ». Si l’intervention est réussie, les cellules souches du donneur entraîneront au fil du temps le remplacement du système immunitaire du patient. Les cellules immunitaires du donneur greffées au patient avec succès reconnaissent les antigènes tissulaires mineurs présents sur les cellules leucémiques de l’organisme de celui-ci et continuent de bloquer leur croissance.

La greffe non myéloblative est une intervention relativement récente et ses risques ainsi que ses avantages n’ont pas encore été clairement établis. Certains patients en ont bénéficié. Par conséquent, il pourrait s’agir d’une option appropriée pour certains patients plus âgés soigneusement sélectionnés et disposant d’un donneur compatible apparenté. Comme c’est le cas avec les allogreffes pratiquées sur des individus d’âge moyen, la réaction de greffe contre hôte (GvH) est une question importante ainsi qu’un effet secondaire potentiellement invalidant d’une greffe non myéloblative de cellules souches. Les patients qui souhaitent analyser l’option de la greffe non myéloblative de cellules souches devraient en discuter avec leur médecin. Si une telle intervention est indiquée, le médecin peut aider le patient à trouver un centre de greffe qui étudie cette procédure dans le cadre d’un essai clinique.

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Greffe de cellules souches de sang ombilical. Le sang ombilical, tout comme la moelle osseuse et le sang périphérique, est une excellente source de cellules souches pouvant être utilisée dans le cadre de greffes. Une greffe de cellules souches de sang ombilical peut être envisageable dans le cas de patients pouvant bénéficier d’une allogreffe, mais qui ne disposent pas d’un donneur HLA-compatible (apparenté on non). Les recherches portant sur les résultats des greffes de cellules souches de sang ombilical, y compris celles où sont utilisées deux unités de sang ombilical ou plus, affichent des résultats prometteurs. Ce sujet est traité de façon détaillée dans le feuillet d’information intitulé La greffe de cellules souches de cordon de sang ombilical, offert gratuitement par la SLLC.

Un diagnostic de LLA peut provoquer une forte réaction émotionnelle chez les patients, leurs amis et les membres de leur famille. Le déni, la dépression, le désespoir et la peur sont quelques-unes des réactions ou des émotions pouvant être déclenchées ou suscitées. Aucune de ces réactions n’est universelle ou inattendue.

La plupart des personnes atteintes d’une LLA parviennent à faire face à ce qui pouvait, de prime abord, paraître trop difficile à accepter. En règle générale, cette adaptation prend du temps. Toutefois, à la longue et à force de recevoir de l’information, plusieurs personnes réorientent leurs pensées sur la période suivant la thérapie et sur l’espoir de guérison.

A priori, les patients peuvent vouloir se renseigner au sujet de leur maladie et de son traitement. En savoir davantage à ce sujet aide plusieurs personnes à faire face à une telle situation. Le processus de compréhension des options de traitement et le fait de devoir faire des choix peuvent causer beaucoup d’anxiété.

On conseille aux patients et aux aidants naturels de discuter de la maladie et des traitements avec les médecins, infirmières, travailleurs sociaux et autres membres de l’équipe d’oncologie, ainsi que de poser des questions et de communiquer leurs peurs ou leurs préoccupations à ces mêmes personnes. Ces fournisseurs de soins de santé sont à la disposition des patients pour passer du temps avec eux, répondre à leurs questions, leur offrir du soutien affectif et les orienter vers d’autres ressources utiles.

Pendant et après le traitement, les patients peuvent vouloir que des amis, des membres de leur famille ou des aidants naturels les aident à obtenir et à assimiler l’information divulguée par le médecin et les autres membres de l’équipe d’oncologie. La présence d’une tierce personne peut aider à réduire le stress du patient. Cette personne peut également aider le patient à poser des questions et à enregistrer ainsi qu’à conserver l’information obtenue. Bien qu’il ne soit pas toujours possible d’obtenir ce genre de soutien, les patients ont la possibilité de demander de l’aide d’autres manières. Des groupes de soutien locaux ou en ligne peuvent, par exemple, fournir un service de groupe d’échange. Souvent, les patients atteints du cancer deviennent des amis et ces amitiés sont une source d’aide. Au fil du temps, certains patients établissent des relations de soutien avec des membres de leur équipe de soins de santé.

Effets sociaux et affectifs

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Le traitement de la LLA entraînera des changements dans la vie quotidienne du patient, du moins pendant un certain temps. Les hospitalisations, les effets secondaires de la maladie et du traitement et les préoccupations au sujet de la guérison, des questions financières, du travail ou de la vie familiale peuvent amener une personne à se questionner sur son identité ou sa valeur. Ces questions peuvent influer sur les relations de la personne, y compris sur ses relations intimes. Le fait de reconnaître que ces sentiments sont normaux et de savoir que plusieurs effets secondaires sont temporaires peut être rassurant. Communiquer ses peurs et ses préoccupations de manière honnête et ouverte peut être très utile.

Finances. Le traitement du cancer peut être difficile sur le plan financier pour de nombreuses familles, en raison de la perte de revenu et des coûts élevés de bon nombre de médicaments et de procédures. Vérifiez auprès du ministère de la Santé de votre province et de la Société canadienne du cancer et le directeur des services aux patients du chapitre de la SLLC de votre région pour obtenir plus d’information sur les programmes d’aide financière qui sont à votre disposition.

Dépression. Il est important de demander conseil à un médecin si l’humeur d’un patient ne s’améliore pas avec le temps (si un patient se sent déprimé chaque jour pendant deux semaines, par exemple). La dépression est une maladie qui devrait être soignée même lorsqu’une personne est traitée pour une LLA. Le traitement de la dépression a démontré des avantages pour les personnes atteintes du cancer. Plusieurs sources d’aide existent pour les patients et les aidants naturels. Certains aspects du traitement tels que le choix du ou des traitement(s), le manque de temps et d’argent pour les soins médicaux et la communication avec les membres de la famille et les amis peuvent causer du stress. Communiquez avec la Société ou demandez des conseils à l’équipe de soins de santé, qui pourra aussi vous diriger vers d’autres sources d’aide, par exemple des groupes de soutien, des services de consultation ou des programmes communautaires. Le National Institute of Mental Health (N.I.M.H.) offre plusieurs publications pouvant être utiles au sujet de la dépression. Pour plus d’information, visitez le site www.nimh.nih.gov et tapez « depression » dans le champ de recherche en haut de la page, ou appelez le N.I.M.H. au 866-615-6464. Pour obtenir plus d’information à propos de la dépression et du cancer, visitez le site Internet de Santé Canada, à l’adresse www.hc-sc.gc.ca. Cliquez sur « Vie saine » dans le menu de gauche et cliquez sur « Santé mentale » ou encore cliquez sur « Maladies et affections » puis sur « Maladies mentales et comportementales ». Vous trouverez aussi sur ce site de l’information et des liens vers d’autres ressources.

Préoccupations des enfants. Les enfants atteints d’une LLA peuvent avoir à faire face à deux ou trois années de traitement, y compris des séjours à l’hôpital. Toutefois, plusieurs peuvent espérer entrer à l’école ou y retourner, fréquenter l’université, intégrer le marché du travail, se marier et avoir des enfants. Néanmoins, chaque famille ayant à composer avec un diagnostic de LMA infantile se retrouve en terrain inconnu. Or les enfants, les parents ainsi que les frères et sœurs de l’enfant malade ont besoin de soutien. Rappelez-vous que des sources de soutien existent. N’hésitez pas à demander de l’aide pour votre enfant, vous-même ou les autres membres de la famille, et ce, même si vous consultez déjà un psychologue, un travailleur social ou un spécialiste de l’enfance. Une source de soutien additionnelle profitera à bon nombre de familles.

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Un enfant atteint de la LLA est typiquement admis à l’hôpital aussitôt que le diagnostic est posé. Il s’agit, pour certains enfants, d’un premier séjour prolongé à l’extérieur de la maison. Le fait de fournir à votre enfant de l’information adaptée à son âge au sujet de la maladie et du traitement l’aidera à acquérir confiance en vous et en l’équipe de traitement et à se sentir à l’aise de parler de ses peurs et de ses préoccupations. Pour obtenir des conseils pratiques qui vous aideront à soutenir votre enfant et les autres membres de votre famille, à composer avec vos propres préoccupations, à divulguer la nouvelle à la famille étendue et aux amis et à effectuer la transition vers un retour à une vie normale après le traitement, consultez la brochure Faire face à la leucémie et au lymphome infantile, offerte gratuitement par la SLLC.

Nous pouvons vous aider. La Société de leucémie et lymphome du Canada offre aussi, par le biais de ses chapitres locaux, des programmes visant à aider à alléger le fardeau affectif qui accompagne un diagnostic de cancer du sang. Visitez le site Internet de la SLLC à l’adresse www.sllcanada.org, ou appelez le Centre d’information et de ressources de la Société au 800-955-4572 pour trouver votre chapitre régional, commander des publications gratuites ou parler directement à un spécialiste de l’information.

Pour plus de renseignements, consultez les brochures suivantes, offertes gratuitement par la Société.

La leucémie lymphocytique aiguë : Un guide à l’intention des patients et des aidants naturels; 2006

Greffe de cellules souches de sang et de moelle, 2007.

La transfusion sanguine, 2006.

Faire face à la leucémie et au lymphome infantile, 2007.

Une nouvelle journée : Idées pour faire face à la leucémie, au lymphome et au myélome, 2006.

Apprendre et vivre avec le cancer : Plaider pour les droits à l’éducation de votre enfant, 2006.

Services et soutien : Un répertoire des programmes de services aux patients, 2007.

Comprendre les essais cliniques liés aux cancers du sang, 2006.

Comprendre la pharmacothérapie et composer avec les effets secondaires, 2007.

Comprendre la leucémie, 2007.

À l’intention des enfants :

Les images de mon parcours — Activités pour enfants atteints du cancer, 2007.

Le livre à colorier de la greffe de cellules souches, 2007.

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ADN Matériel génétique se trouvant à l’intérieur de la cellule. L’ADN se compose d’une chaîne de glucides et de phosphates en forme d’échelle hélicoïdale dont les brins, semblables à des « barreaux », sont composés de purines et de pyrimidines. L’ADN, qui contient l’ensemble des gènes qui se transmettent de génération en génération, peut devenir très anormal dans les cellules cancéreuses. ADN est l’abréviation d’acide désoxyribonucléique.

Analyse cytogénétique Procédé consistant à analyser le nombre et la taille des chromosomes des cellules. La personne qui apprête et examine les chromosomes et qui, par la suite, interprète les résultats, est un « cytogénéticien ». En plus de détecter les modifications des chromosomes, il est possible, dans certains cas, d’identifier quels gènes sont atteints. Ces constatations sont très utiles pour diagnostiquer certains types particuliers de leucémie et de lymphome, déterminer les méthodes de traitement préconisées et suivre de près la réponse du patient au traitement.

Anatomopathologiste Médecin qui identifie des maladies en examinant des tissus au microscope. L’hématopathologiste est un type d’anatomopathologiste qui étudie les maladies des cellules sanguines en examinant des frottis de sang périphérique, des échantillons prélevés lors de ponctions et de biopsies de la moelle osseuse ainsi que les ganglions lymphatiques et d’autres tissus, et qui utilise ses connaissances afin d’identifier des maladies telles que la leucémie lymphocytique aiguë. En plus d’utiliser un microscope, l’hématopathologiste se sert de valeurs de laboratoire et effectue des cytométries de flux et des tests diagnostics moléculaires afin de poser le diagnostic le plus précis possible. L’hématopathologiste travaille étroitement avec l’hématologue ou l’oncologue (ou les deux) que consulte le patient et décide du meilleur traitement possible en fonction du diagnostic.

AnémieDiminution du nombre de globules rouges et, par conséquent, des niveaux d’hémoglobine dans le sang. L’anémie entraîne une baisse de la capacité du sang de transporter l’oxygène. Une personne atteinte d’une grave anémie peut avoir le teint pâle, se sentir faible, fatiguée et avoir le souffle court durant un effort physique.

AnticorpsProtéine sécrétée par les plasmocytes (dérivées des lymphocytes B) qui reconnaît des substances étrangères particulières appelées antigènes et s’y fixe. Les anticorps enveloppent ces particules étrangères (des bactéries, des virus ou des toxines nocives), les inactivent ou les identifient pour qu’elles soient éradiquées. Les anticorps peuvent aussi être fabriqués en laboratoire, et ce, de deux manières. Le fait d’injecter une substance provenant d’une espèce dans l’organisme d’une seconde espèce amènera cette dernière à l’identifier comme étrangère et à fabriquer des

Glossaire

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anticorps. Ces anticorps sont généralement des anticorps polyclonaux, c’est-à-dire qui réagissent à de multiples cibles (antigènes). Une technique de laboratoire est employée pour produire un anticorps connu sous le nom d’anticorps monoclonal. Les anticorps monoclonaux réagissent à une cible (antigène) unique et présentent bon nombre d’utilités importantes. Ils peuvent être employés pour identifier et catégoriser les leucémies et les lymphomes humains ou être modifiés pour être utilisés dans le cadre de l’immunothérapie liée à la présence d’anticorps.

AntigèneSubstance étrangère, généralement une protéine, qui stimule une réponse immunitaire si elle est ingérée, inhalée ou entre en contact avec la peau ou les muqueuses. Les antigènes peuvent être, par exemple, des bactéries, des virus ou des allergènes. Les antigènes stimulent la production d’anticorps par les plasmocytes.

Antioncogène Voir Gène suppresseur de tumeur.

AphérèseOpération consistant à prélever certains composants du sang d’un donneur et à lui restituer les composants indésirés. Ce processus repose sur la circulation continue du sang du donneur vers un appareil, puis à nouveau vers le donneur et permet de prélever les éléments désirés de grandes quantités de sang. Les plaquettes, les globules rouges, les globules blancs et les plasmocytes peuvent ainsi être prélevés individuellement. Cette méthode permet, par exemple, de recueillir une quantité suffisante de plaquettes à partir d’un seul donneur (au lieu de six à huit donneurs différents) en vue d’une transfusion. Le receveur des plaquettes est, par conséquent, exposé à un nombre inférieur de donneurs ou peut se voir greffer des plaquettes HLA-compatibles provenant d’un seul donneur apparenté. Cette technique est aussi employée pour prélever des cellules souches du sang périphérique, lesquelles seront ensuite congelées puis conservées pour être utilisées ultérieurement lors d’une greffe, au lieu de cellules souches de la moelle.

BasophileType de globule blanc qui joue un rôle dans certaines réactions allergiques

Blaste Première cellule de la moelle identifiée au moyen du microscope optique. Environ 1 pour cent des cellules immatures normales de la moelle sont des blastes. Il s’agit surtout de myéloblastes, des cellules qui se différencieront pour devenir des neutrophiles. Dans les ganglions lymphatiques normaux, les blastes sont des lymphoblastes, c’est-à-dire des cellules qui jouent un rôle dans le développement des lymphocytes. Les cas de leucémie aiguë sont caractérisés par une accumulation de grandes quantités de blastes (lesquels peuvent, dans certains cas, constituer jusqu’à 80 pour cent de l’ensemble des cellules de la moelle) dont l’apparence est similaire à celle de blastes normaux. Les cas de leucémie myéloïde aiguë sont caractérisés par une accumulation de myéloblastes, tandis que les cas de leucémie lymphocytique aiguë sont caractérisés par une accumulation de lymphoblastes.

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Parfois, on peut distinguer les myéloblastes des lymphoblastes en examinant au microscope les cellules préalablement colorées de la moelle. Toutefois, il faut souvent recourir à l’immunophénotypage (l’utilisation d’une coloration spéciale des cellules de la moelle) pour s’assurer de la différence

Biopsie de la moelle osseuseTest ayant pour but d’examiner les cellules de la moelle pour y déceler des anomalies cellulaires. Ce test diffère d’une ponction de moelle osseuse puisqu’il consiste à prélever, généralement de l’os iliaque, une petite quantité d’os contenant de la moelle. Après avoir administré un médicament qui insensibilise la partie du corps où sera effectué le prélèvement, une aiguille conçue spécialement pour les biopsies est utilisée pour prélever un morceau d’os contenant de la moelle. La moelle est examinée au microscope afin d’y détecter la présence de cellules anormales. La ponction et la biopsie de moelle osseuse peuvent être pratiquées au bureau du médecin ou à l’hôpital. Les deux tests sont presque toujours effectués conjointement. Ils sont également réalisés après le traitement afin de déterminer le pourcentage de cellules du cancer du sang ayant été éradiquées par la thérapie.

CaryotypeArrangement systématique, à l’aide d’images, des 46 chromosomes humains d’une cellule, jumelés en 22 paires (une paire étant formée d’un élément d’origine paternelle et d’un élément d’origine maternelle), lesquelles sont classées en fonction de leur longueur (de la plus longue à la plus courte) et d’autres caractéristiques. Ces 22 paires portent le nom d’« autosomes ». Les chromosomes sexuels sont montrés à titre de paire distincte (soit XX femelle ou XY mâle). Voir aussi Hybridation in situ en fluorescence.

Cathéter à demeureTube spécialement conçu, inséré dans une grosse veine de la poitrine, utilisé dans le cas de patients recevant une chimiothérapie intensive ou un soutien nutritionnel. Plusieurs types de cathéters (par exemple les cathéters de marque Groshong®, Hickman®, et Broviac®) peuvent être utilisés. Le cathéter est inséré sous la peau de la poitrine afin de demeurer solidement en place. L’embout externe du cathéter peut être utilisé pour administrer des médicaments, des solutions ou des produits sanguins, ou pour prélever des échantillons de sang. Si l’on en prend un soin méticuleux, les cathéters peuvent, au besoin, demeurer en place pendant de longues périodes (plusieurs mois). Ils peuvent être capuchonnés et laissés sous la peau du patient lorsque celui-ci quitte l’hôpital. Le cathéter peut ainsi être utilisé pour la chimiothérapie ambulatoire ou pour administrer des produits sanguins.

Cellule soucheCellule primitive de la moelle osseuse nécessaire à la production des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes. Les cellules souches sont principalement présentes dans la moelle, mais certaines quittent ce milieu et intègrent la circulation sanguine. Au moyen de techniques spéciales, les cellules souches du sang peuvent être recueillies, congelées, puis décongelées pour être utilisées lors d’une thérapie à base de cellules souches. Voir aussi Hématopoïèse.

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ChimiothérapieUtilisation de substances chimiques (médicaments) pour détruire des cellules malignes. Bon nombre de substances chimiques ont été mises au point à cet effet, et la plupart agissent dans le but d’endommager l’ADN des cellules. Lorsque l’ADN d’une cellule est endommagé, celle-ci ne peut plus croître ou survivre. Le succès d’une chimiothérapie repose sur le fait que les cellules malignes sont, en quelque sorte, plus sensibles aux substances chimiques que les cellules normales. Puisque les cellules de la moelle, du tractus gastro-intestinal, de la peau et des follicules pileux sont plus sensibles à ces substances chimiques, on constate que les effets secondaires typiques de la chimiothérapie touchent ces parties du corps (lésions buccales et perte de cheveux, par exemple).

ChloromeTumeur solide formée de granulocytes immatures, y compris de blastes. Bien qu’ils puissent se manifester n’importe où dans l’organisme, les chloromes ont tendance à se former dans le cerveau ou la moelle épinière, les os, la peau ou les tissus mous de la tête et du cou. Ils sont généralement traités par la radiothérapie ou la chimiothérapie.

Chromosome Une des 46 structures présentes dans l’ensemble des cellules humaines, constituée principalement de gènes, lesquels sont des brins spécifiques d’ADN. Le terme « génome » désigne l’ensemble de l’ADN d’un organisme. On estime que le génome humain contient environ 30 000 gènes. Les gènes des chromosomes X et Y, c’est-à-dire les chromosomes sexuels, déterminent notre sexe : deux chromosomes X chez les femelles et un chromosome X et un Y chez les mâles. Le nombre ou la taille des chromosomes peuvent être altérés dans les cellules leucémiques ou de lymphome, en conséquence du clivage d’un chromosome et de son remaniement (translocation).

Chromosome de Philadelphie (Chromosome pH)Anomalie du chromosome 22 présente dans les cellules médullaires et sanguines des patients atteints de la leucémie myéloïde aiguë et de certains patients souffrant de la leucémie lymphocytique aiguë. L’anomalie en question, caractérisée par la troncation du long bras de ce chromosome, a été observée et signalée pour la première fois par des médecins de l’Université de Pennsylvanie, d’où le nom « chromosome de Philadelphie ». Depuis cette découverte, on s’est aperçu que le segment tronqué du chromosome 22 se fixe dans la plupart des cas (par translocation) au chromosome 9. Il a été également observé qu’une partie du chromosome 9 se fixe (encore une fois, par translocation) au chromosome 22. Cet événement porte le nom de « translocation équilibrée », puisque des segments de longueur à peu près égale des bras des chromosomes échangent leur position. Étant donné que le chromosome 22 est très court et que le chromosome 9 est, quant à lui, très long, l’allongement du chromosome 9 était moins apparent que la troncation du chromosome 22, et ce, jusqu’à ce que des techniques plus sensibles fassent leur apparition. L’anomalie du chromosome 22 est, à l’heure actuelle, couramment désignée par le terme « chromosome pH ».

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ClonalQui se rapporte à une population cellulaire dérivée d’une unique cellule mère modifiée. À peu près tous les cancers sont dérivés d’une cellule unique dont l’ADN a été endommagé (ayant subi une mutation); et sont, par conséquent, monoclonaux. La leucémie, les lymphomes et les myélomes sont des exemples de cancers clonaux (c’est-à-dire qui sont dérivés d’une cellule anormale unique).

Cellule souche de sang ombilicalCellule souche présente dans le sang placentaire et ombilical. Ces cellules peuvent regarnir la moelle d’un receveur compatible et produire des cellules sanguines. Le sang ombilical congelé constitue une source de cellules souches pouvant être greffées à des receveurs HLA-compatibles. Le sang servant à la plupart des greffes de cellules souches de sang ombilical provient de donneurs non apparentés compatibles (ou presque compatibles). Ce sujet est traité de façon détaillée dans le feuillet d’information intitulé Greffe de cellules souches de sang de cordon ombilical, offert gratuitement par la SLLC.

Cycle de traitementTerme désignant une période où le traitement de chimiothérapie (ou de radiothérapie, ou les deux) est intensif et regroupé. Le traitement peut s’étaler sur plusieurs jours ou semaines, et cette période représente un cycle. Le plan de traitement peut prévoir au moins deux ou trois cycles de traitement.

Cytokines Substances chimiques dérivées de cellules (cyto est la racine grecque signifiant « cellule »), libérées par différents types de cellules et agissant sur d’autres cellules pour en stimuler ou en bloquer le fonctionnement. Les substances chimiques dérivées de lymphocytes se nomment « lymphokines ». Les substances chimiques dérivées des lymphocytes et qui agissent sur d’autres globules blancs se nomment « interleukines », puisqu’elles interagissent entre deux types de leucocytes. Certaines cytokines peuvent être produites dans un but commercial et servir dans le cadre de traitements. Les facteurs de croissance hématopoïétique G-CSF (le G-CSF) et les facteurs de stimulation des colonies macrophages-granulocytes (le GM-CSF) sont deux cytokines produites commercialement. Elles stimulent la production de neutrophiles et réduisent la durée de la période où le nombre de neutrophiles sanguins est faible après la chimiothérapie. Les cytokines qui stimulent la croissance de cellules sont parfois appelées « facteurs de croissance ».

Différenciation Processus par lequel les cellules souches engendrent des cellules fonctionnelles d’une lignée de cellules sanguines unique. La différenciation des cellules souches engendre les globules rouges, les plaquettes, les neutrophiles, les monocytes, les éosinophiles, les basophiles et les lymphocytes.

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Effet greffon contre leucémie (effet GVL)Réaction immunitaire lors de laquelle les lymphocytes présents dans la moelle ou les cellules sanguines du donneur (le greffon) attaquent les tissus du receveur (l’hôte). Les cellules immunitaires qui jouent le rôle le plus important dans cette réaction sont les lymphocytes T, lesquels sont présents dans le sang ou la moelle du donneur, la source des cellules souches. Les organes principalement atteints par la GvH sont la peau, le foie et le tractus gastro-intestinal. La réaction ne survient pas lors des greffes effectuées entre deux jumeaux monozygotes. La réaction peut être bénigne dans des greffes entre deux individus étroitement apparentés ou grave lorsque le donneur et le receveur sont moins apparentés. Des antigènes appelés « antigènes mineurs d’histocompatibilité » lesquels ne font pas partie du système majeur HLA et ne peuvent être appariés avant la greffe servent en partie de médiateurs lors de ces réactions. Par exemple, dans le cas d’une greffe entre un donneur de cellules souches femelle et un receveur mâle, les facteurs produits par les gènes du chromosome Y peuvent être identifiés comme étrangers par les cellules souches du donneur femelle, qui ne partagent pas les gènes du chromosome Y. Cette réalité n’empêche pas que soient pratiquées des greffes entre un donneur femelle et un receveur mâle, mais elle accroît le risque de réaction immunitaire.

ÉosinophileType de globule blanc qui joue un rôle dans les réactions allergiques et aide à combattre certaines infections parasitaires.

ÉrythrocyteVoir Globule rouge.

Facteur de croissanceVoir Cytokine.

Facteur de croissance hématopoïétiqueVoir Cytokine.

Facteur de croissance hématopoïétique G-CSFVoir Cytokine.

Facteur de stimulation des colonies macrophages-granulocytesVoir Cytokine.

FISHVoir Hybridation in situ en fluorescence.

Ganglion lymphatiquePetites glandes, de la taille de haricots, contenant de grandes quantités de lymphocytes et reliées les unes aux autres par des petits vaisseaux (le « système lymphatique »). Ces ganglions sont répartis partout dans le corps. Chez les patients atteints d’un lymphome et de certaines formes de leucémie lymphocytique, les lymphocytes malins croissent et font grossir les ganglions lymphatiques, qui peuvent devenir hypertrophiés. Cette hypertrophie des ganglions lymphatiques peut être détectée à l’œil nu ou au toucher ou encore mesurée au

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moyen d’une tomodensitométrie ou d’une IRM (imagerie par résonance magnétique), selon le degré de l’hypertrophie et son emplacement.

Gène suppresseur de tumeurGène dont la fonction consiste à empêcher la croissance cellulaire. Si ce gène subit une mutation qui le désactive et lui fait perdre ses fonctions, les tissus où est survenue cette mutation peuvent devenir plus vulnérables au cancer. Les gènes suppresseurs de tumeur sont aussi connus sous le nom d’« antioncogènes ».

Globule blancCellule sanguine incolore (qui ne transporte pas d’hémoglobine). Le sang est composé de cinq principaux types de globules blancs : les neutrophiles, les éosinophiles, les basophiles, les monocytes et les lymphocytes. Le terme « leucocyte » est un synonyme de globule blanc.

Globule rougeCellule sanguine contenant l’hémoglobine, laquelle se fixe à l’oxygène et en assure le transport jusqu’aux tissus de l’organisme. Les globules rouges ont une durée de vie d’environ 120 jours. Chez les personnes en santé, ils constituent environ 40 à 45 pour cent du sang. Le terme « érythrocyte » est un synonyme de globule rouge.

GranulocyteType de globule blanc caractérisé par un cytoplasme riche en granulations. Les neutrophiles, les éosinophiles et les basophiles sont des types de granulocytes.

GreffeVoir Greffe de cellules souches allogéniques (allogreffe); Perfusion de cellules souches autologues (autogreffe).

Greffe de cellules souchesVoir Greffe de cellules souches allogéniques (allogreffe); Perfusion de cellules souches autologues (autogreffe).

Greffe de cellules souches allogéniques (allogreffe)The process of blood cell development in the marrow. The most undeveloped cells in the marrow are stem cells. They start the process of blood cell development. The stem cells begin to develop into young or immature blood cells such as red cells or white cells of various types. This process is called “differentiation.” The young or immature blood cells then further develop into fully functional blood cells. This process is called “maturation.” The cells then leave the marrow and enter the blood and circulate throughout the body. Hematopoiesis is a continuous process that is active normally throughout life. The reason for this activity is that most blood cells live for short periods and must be continuously replaced. Red cells die in four months, platelets in 10 days and most neutrophils in two or three days. About 500 billion blood cells are made each day. This requirement for very rapid replacement explains the severe deficiency in blood cell counts when the marrow is injured.

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HLATraitement consistant à utiliser les cellules souches d’un donneur pour restaurer la moelle et les cellules sanguines d’un patient. Tout d’abord, on administre au patient une « thérapie de conditionnement » (de fortes doses de chimiothérapie administrées seules ou combinées à une irradiation globale) pour traiter la leucémie et neutraliser les fonctions immunitaires du patient afin que l’organisme ne puisse rejeter les cellules souches du donneur. Un type de greffe appelé greffe « non myéloblative » (ou « minigreffe ») fait l’objet d’études. Dans le cadre d’une telle greffe, la thérapie de conditionnement est administrée en doses plus faibles, d’où son innocuité accrue, particulièrement pour les patients plus âgés. Pour obtenir plus d’information à ce sujet, consultez la brochure Greffe de cellules souches de sang et de moelle, offerte gratuitement par la SLLC.

Greffe de moelle osseuseVoir Greffe de cellules souches allogéniques (allogreffe); Perfusion de cellules souches autologues (autogreffe).

Hybridation in situ en fluorescenceMéthode servant à étudier les chromosomes des tissus. Elle consiste à employer, sur les tissus, des sondes à ADN marquées au moyen de molécules fluorescentes qui émettent de la lumière de longueurs d’onde (et de couleurs) différentes. Les sondes se fixent aux chromosomes auxquels elles correspondent, et les chromosomes ainsi identifiés émettent une lumière fluorescente.

HématologueMédecin spécialiste qui traite des maladies des cellules sanguines. Cette personne est soit un interniste qui traite des patients adultes, soit un pédiatre qui voit au traitement des enfants. Les hématopathologistes sont des anatomopathologistes spécialisés dans le diagnostic des maladies des cellules sanguines. Ils procèdent à des analyses en laboratoire spécialisées qui s’avèrent souvent nécessaires pour poser un diagnostic précis.

HématopathologisteVoir Hématologue; Anatomopathologiste.

HématopoïèseProcessus de formation des cellules sanguines dans la moelle. Les cellules souches sont les cellules les moins développées de la moelle et sont à l’origine du processus de formation des cellules sanguines. Elles se développent tout d’abord pour devenir des cellules sanguines jeunes ou immatures telles que des globules rouges ou des globules blancs de différents types. Ce processus se nomme « différenciation ». Les cellules sanguines jeunes ou immatures continuent de se développer pour devenir des cellules sanguines entièrement fonctionnelles. Il s’agit de la « maturation ». Les cellules passent ensuite de la moelle au sang afin de pouvoir circuler dans l’organisme. L’hématopoïèse est un processus fonctionnant de façon continue qui, en temps normal, est actif tout au long de la vie. Cette activité constante s’explique par le fait que la vie de la plupart des cellules sanguines est de courte durée et que celles-ci doivent être continuellement remplacées. Les globules rouges meurent au bout de quatre mois, les plaquettes au bout de dix jours et la plupart des neutrophiles sont morts après deux ou trois jours. Environ 500 milliards de cellules sanguines sont produites chaque jour. Le fait que

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l’organisme exige un remplacement si rapide explique les importantes baisses des nombres de cellules sanguines lorsque la moelle est endommagée par la croissance des cellules leucémiques, de lymphome ou de myélome.

HLAForme abrégée de human leukocyte-associated antigens (complexe majeur d’histocompatibilité humain). Ces protéines sont présentes à la surface des cellules de la plupart des organes humains et confèrent à chaque individu un type de tissu unique. Les facteurs HLA sont transmis par la mère et le père, et c’est entre frères et sœurs qu’un système HLA a le plus de chances d’être compatible. En moyenne, on s’attend à ce qu’une personne sur quatre partage le même complexe HLA qu’un de ses frères ou une de ses sœurs. Le test d’identification des antigènes du système HLA porte le nom de « groupage tissulaire ». Il existe six principaux groupes d’antigènes HLA : A, B, C, D, Dr, et Dq. Ces protéines présentes à la surface des cellules jouent le rôle d’antigènes lorsqu’elles sont greffées à un autre individu (le receveur). Si les antigènes des cellules du donneur sont identiques (par exemple chez les jumeaux monozygotes) ou très proches (comme c’est le cas entre frères sœurs HLA-compatibles), les cellules souches greffées ont plus de chances de survivre (de se greffer) chez le receveur. En outre, les cellules somatiques du receveur ont moins de chances d’être attaquées par les cellules immunitaires du donneur (la réaction du greffon contre hôte). Voir aussi Réaction du greffon contre hôte (GvH).

ImmunophénotypageMéthode grâce à laquelle est analysée la réaction des anticorps en présence d’antigènes cellulaires afin d’identifier un type de cellule précis au sein d’un échantillon de cellules sanguines, de cellules de la moelle ou de cellules provenant d’un ganglion lymphatique. Les anticorps réagissent lorsque certains antigènes particuliers sont présents à la surface de la cellule ou à l’intérieur de celle-ci. Une étiquette est fixée à un anticorps pour qu’il puisse être détecté. L’étiquette peut être identifiée à l’aide du détecteur de laboratoire employé dans le cadre du test. Le fait que les cellules transportant leur groupement d’antigènes soient étiquetées au moyen d’anticorps particuliers permet de les identifier. Par exemple, les cellules de la leucémie myéloïde peuvent être distinguées des cellules d’une leucémie lymphocytique, et les lymphocytes normaux peuvent être distingués des lymphocytes leucémiques. Cette méthode aide aussi à classifier les types de cellules en sous-groupes. Cette classification pourrait ainsi aider à décider du meilleur traitement à administrer en fonction du type de leucémie ou de lymphome identifié. L’antigène présent sur une cellule porte le nom de « classe de différenciation », ou « CD », et possède un numéro qui lui est associé. Par exemple, l’antigène CD16 peut être présent sur les lymphoblastes leucémiques et l’antigène CD33 peut être présent sur les myéloblastes leucémiques.

IntrathécalEspace compris entre l‘enveloppe ou le revêtement du système nerveux central (SNC) et le cerveau ou la moelle épinière. Cette enveloppe porte le nom de « méninges ». Parfois, lorsque des cellules leucémiques sont observées dans les méninges, des médicaments doivent être administrés directement dans le canal de l’épendyme. Il s’agit de la « thérapie intrathécale ».

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IRM (imagerie par résonance magnétique)Technologie qui fournit des images détaillées des structures de l’organisme. Une IRM diffère d’une tomodensitométrie puisque le patient n’y est pas exposé aux rayons X. Lors d’une IRM, les signaux transmis par les tissus en réponse à un champ magnétique généré par l’instrument sont convertis par ordinateur en images des structures de l’organisme. Par conséquent, la taille ou le changement de taille d’organes tels que les ganglions lymphatiques, le foie et la rate, ou de masses tumorales, peut être mesuré.

Leucocyte Voir Globule blanc

Leucopénie Baisse sous la normale de la concentration de leucocytes circulants (globules blancs).

LymphocyteType de globule blanc essentiel au fonctionnement du système immunitaire de l’organisme. Il existe trois principaux types de lymphocytes : les lymphocytes B, qui produisent les anticorps qui aident à lutter contre des agents infectieux tels que des bactéries, des virus et des champignons; les lymphocytes T, qui accomplissent plusieurs fonctions, dont celle d’aider les lymphocytes B à produire les anticorps; et les cellules tueuses naturelles, qui peuvent attaquer des cellules infectées par des virus ou des cellules tumorales.

LymphokineVoir Cytokine.

MacrophageVoir Monocyte.

Maladie réfractaireUn malade qui n’entre pas en rémission ou dont l’état ne s’améliore pas de façon considérable après avoir reçu le traitement initial typique souffre d’une maladie réfractaire.

Marquage des bandes des chromosomesMarquage des chromosomes au moyen de colorations qui font ressortir les bandes transversales ou certaines régions du chromosome. Les bandes révèlent un plus grand nombre de caractéristiques particulières des chromosomes et permettent d’utiliser leurs distinctions individuelles pour les différencier l’un de l’autre. Cette méthode permet d’identifier les chromosomes avec une plus grande précision. Voir aussi Hybridation in situ en fluorescence.

MoelleVoir Moelle osseuse.

Moelle osseuseMatière spongieuse présente dans la cavité centrale des os où sont produites les cellules sanguines. À la puberté, la moelle de la colonne vertébrale, des côtes, du sternum, des hanches, des épaules et du crâne produit des cellules sanguines de manière plus active que la moelle des autres os. Chez l’adulte, les os des mains, des pieds, des jambes et des bras ne contiennent plus de moelle productrice de cellules sanguines. À ces endroits, la moelle est remplacée par des cellules adipeuses. Lorsque les cellules de la moelle sont matures et devenues des cellules sanguines, elles sont sécrétées dans le sang qui circule dans la moelle et transportées dans tout l’organisme.

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MonoclonalVoir Clonal.

MonocyteType de globule blanc constituant environ 5 à 10 pour cent des cellules du sang humain à l’état normal. Les monocytes et les neutrophiles sont les deux principaux types de cellules mangeuses et tueuses de microbes présentes dans le sang. Lorsque les monocytes quittent le sang et passent dans les tissus, ils sont convertis en macrophages. Les macrophages sont des monocytes en action et peuvent lutter contre l’infection dans les tissus, ingérer des cellules mortes et aider les lymphocytes à accomplir leurs fonctions immunitaires.

MutationAltération s’opérant dans un gène à la suite de la modification d’un bout du segment d’ADN associé à un gène particulier. Une « mutation de cellules germinales » se produit dans l’œuf ou le sperme et peut être transmise des parents aux enfants. Une « mutation d’une cellule somatique » survient à l’intérieur d’une cellule tissulaire particulière et peut entraîner la croissance des cellules de ce type de tissu en une tumeur. La plupart des cancers se déclarent à la suite d’une mutation somatique. Dans le cas des leucémies, des lymphomes et des myélomes, une cellule primitive de la moelle ou d’un ganglion lymphatique subit une mutation somatique qui entraîne la formation d’une tumeur. Dans ces cas de cancers, les tumeurs sont, en règle générale, décelées dans plusieurs parties de l’organisme et atteignent la moelle ou les ganglions lymphatiques, et ce, généralement à plusieurs endroits.

Mutation somatiqueVoir Mutation.

NeutropénieBaisse sous la normale du taux de neutrophiles, un type de globule blanc.

NeutrophilePrincipale cellule phagocytaire (mangeuse de microbes) sanguine. Cette cellule sanguine est la cellule principale luttant contre l’infection. Il arrive souvent qu’elle soit présente en taux insuffisant chez les patients atteints d’une leucémie aiguë ou après la chimiothérapie. Un taux très bas de neutrophiles rend le patient plus vulnérable à l’infection. Les neutrophiles sont parfois appelés poly (neutrophiles polymorphonucléaires) ou seg (neutrophiles segmentés) parce que leur noyau possède plusieurs lobes.

Nombre absolu de neutrophiles (NAN)Nombre de neutrophiles (un type de globule blanc) présents dans l’organisme pour lutter contre l’infection. On le calcule en multipliant le nombre total de globules blancs par le pourcentage de neutrophiles.

OncogèneGène ayant subi une mutation et qui est à l’origine d’un cancer. Bon nombre de sous-types de leucémie myéloïde aiguë, de leucémie lymphocytique aiguë et de lymphomes, ainsi que presque tous les cas de leucémie myéloïde chronique, présentent un gène ayant subi une mutation (oncogène). Voir aussi Mutation; Translocation.

OncologueMédecin spécialiste qui diagnostique des cancers et traite les patients qui en sont atteints.

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Les oncologues sont généralement des internistes qui traitent des adultes ou des pédiatres qui s’occupent du traitement des enfants. Les radio-oncologues se spécialisent dans l’emploi de radiations pour traiter le cancer, tandis que les chirurgiens-oncologues sont des médecins spécialisés dans l’utilisation de procédures chirurgicales pour diagnostiquer et traiter des cancers. Tous ces médecins collaborent en vue de fournir au patient le meilleur plan de traitement possible.

PancytopénieBaisse sous la normale de la concentration des trois principaux types de cellules sanguines, soit les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.

Perfusion de cellules souches autologues (autogreffe)Méthode, souvent appelée « greffe de cellules souches autologues », où l’on 1) prélève les cellules souches du sang ou de la moelle osseuse du patient, 2) congèle ces cellules pour les utiliser ultérieurement et 3) décongèle les cellules et les perfuse dans le sang du patient au moyen d’un cathéter à demeure, le tout après une chimiothérapie ou une radiothérapie intensive. Le sang ou la moelle peuvent être prélevés d’un patient atteint d’une maladie de la moelle (la leucémie myéloïde aiguë, par exemple) jouissant d’une rémission ou d’une personne dont la moelle et le sang ne présentent pas trop d’anomalies (comme c’est le cas avec un lymphome, par exemple). Techniquement, il ne s’agit pas d’une greffe, laquelle consiste à prélever les tissus d’une personne (le donneur) et à les greffer à une autre (le receveur). L’autogreffe a pour but de restaurer la production de cellules sanguines d’un patient en utilisant les cellules souches préalablement conservées de ce dernier et en les lui administrant sous forme de perfusion, et ce, lorsque le traitement intensif a sérieusement endommagé sa moelle. Cette opération peut être pratiquée au moyen de cellules souches de la moelle ou du sang. Celles-ci peuvent être prélevées par le biais d’une hémaphérèse. Pour obtenir plus d’information à ce sujet, consultez la brochure Greffe de cellules souches de sang et de moelle, offerte gratuitement par la SLLC.

Pétéchie Sites d’hémorragie sous-cutanée caractérisés par des taches de la taille d’une tête d’épingle. Ce type d’hémorragie est dû à un très faible taux plaquettaire. Ces petits points apparaissent fréquemment sur les jambes, les pieds, le tronc et les bras. Ils passent du rouge au brun et disparaissent au bout d’un certain temps. Ils cessent de se développer lorsque le nombre de plaquettes augmente.

PhagocyteCellule ayant la propriété de manger (ingérer) des micro-organismes (des bactéries et des champignons, par exemple) et de les détruire afin de protéger le corps contre l’infection. Les neutrophiles et les monocytes sont les deux principaux types de phagocytes. Ils passent du sang aux tissus où une infection s’est développée. Une baisse importante du taux de phagocytes sanguins constitue la principale cause de vulnérabilité à l’infection chez les patients traités au moyen d’une radiothérapie ou d’une chimiothérapie intensive (ou des deux).

PlaquettePetit fragment cellulaire (d’un volume équivalant au dixième de celui des globules rouges) qui s’attache au site d’une lésion d’un vaisseau sanguin, s’y agglutine et scelle la région endommagée afin de stopper l’hémorragie. Le terme « thrombocyte » est un synonyme de plaquette sanguine et son préfixe (thrombo) est souvent utilisé dans les termes décrivant des désordres plaquettaires tels que la thrombopénie ou la thrombocythémie.

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Ponction de la moelle osseuseTest ayant pour but d’examiner les cellules de la moelle pour y déceler des anomalies cellulaires. Un échantillon de moelle est généralement prélevé dans l’os iliaque du patient. Après avoir administré un médicament servant à insensibiliser la peau du patient, l’échantillon est prélevé au moyen d’une aiguille conçue spécialement, laquelle est insérée dans l’os jusqu’à la moelle. L’échantillon est analysé au microscope pour y détecter des cellules anormales, par exemple des blastes leucémiques. Les cellules ainsi obtenues peuvent aussi être employées pour l’analyse cytogénétique, la cytométrie de flux et pour d’autres tests.

Prophylaxie du système nerveux central Les cellules leucémiques de certains types de leucémie, particulièrement des leucémies lymphocytique et monocytaire aiguës assorties de hausses des nombres de cellules sanguines, ont tendance à migrer vers la membrane de la moelle épinière et du cerveau (les méninges). Ce processus n’est souvent visible que des mois ou des années après une rémission, lorsque les cellules leucémiques refont leur apparition, et ce, en premier lieu dans le SNC, ensuite dans le sang et la moelle. Dans le but de prévenir ce type de rechute (leucémie avec atteinte des méninges), à peu près tous les enfants et les adultes atteints de la leucémie lymphocytique aiguë qui entrent en rémission reçoivent une chimiothérapie appropriée, laquelle est administrée dans le liquide baignant la moelle épinière et le cerveau afin d’empêcher une rechute de la leucémie à ces endroits. Dans certains cas, on administre également une thérapie au moyen de rayons X à la tête. Ces approches constituent des moyens très efficaces pour éliminer les cellules leucémiques de l’enveloppe du cerveau et de la moelle épinière.

RateOrgane situé dans la partie supérieure gauche de l’abdomen, un peu en dessous du diaphragme (à la gauche de celui-ci). Elle contient des amas de lymphocytes et filtre les cellules vieilles ou usées du sang. Cet organe est souvent touché lors des cas de leucémie lymphocytique et de lymphome. L’augmentation de la taille de la rate se nomme splénomégalie. L’ablation de la rate au moyen de la chirurgie se nomme splénectomie. Cette intervention est pratiquée afin de traiter certaines maladies. La plupart des fonctions de la rate peuvent être effectuées par d’autres organes, dont les ganglions lymphatiques et le foie, mais une personne ayant fait l’objet d’une ablation de la rate est plus à risque de contracter une infection. On administrera à cet individu une thérapie au moyen d’antibiotiques dès les premiers signes d’infection (une fièvre, par exemple).

Réaction en chaîne par polymérase (RCP)Procédé employé pour amplifier des traces d’ADN ou d’ARN afin de pouvoir déterminer ou analyser le type d’ADN ou d’ARN en présence. L’utilité de cette technique a été démontrée pour détecter des cellules résiduelles leucémiques ou de lymphome présentes en concentrations trop faibles pour être vues au microscope. On peut, à l’aide d’une RCP, détecter la présence d’une seule cellule leucémique parmi un amas pouvant contenir entre 500 000 et un million de cellules saines. La RCP nécessite la présence d’une anomalie de l’ADN ou d’un marqueur précis dans les cellules leucémiques ou du lymphome (un oncogène, par exemple) afin de pouvoir être employée pour déceler la présence de cellules résiduelles anormales.

RechuteRetour de la maladie après une rémission induite par le traitement.

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Rémission Disparition des signes d’une maladie, généralement en conséquence d’un traitement. Les termes « complète » et « partielle » sont employés pour modifier le terme « rémission ». Une rémission complète signifie la disparition totale des signes de la maladie. Une rémission partielle signifie qu’il y a une amélioration marquée de l’état du patient, mais que des indices résiduels de la maladie sont toujours présents. Pour profiter à long terme d’un traitement, une rémission complète est nécessaire, et ce, particulièrement dans les cas de leucémie aiguë.

Résistance au traitementCapacité des cellules à vivre et à se diviser, et ce, même en présence de substances chimiques qui, en principe, tuent ces cellules ou inhibent leur croissance. La leucémie réfractaire est une condition où un certain nombre de cellules malignes résistent aux effets dégradants d’un ou de plusieurs médicaments. Les cellules peuvent développer une résistance de multiples façons. Voir Résistance pléiotrope.

Résistance pléiotropeCaractéristique des cellules qui les rend résistantes aux effets de plusieurs classes différentes de médicaments. Il existe bon nombre de formes différentes de résistance aux médicaments. Chacune est déterminée par les gènes qui régissent les réactions des cellules aux agents chimiques. Un des types de résistance pléiotrope rend les cellules capables de rejeter plusieurs médicaments. La membrane de la cellule contient une pompe qui rejette les substances chimiques, les empêchant ainsi d’atteindre une concentration toxique. La résistance aux médicaments peut être attribuable à l’expression de gènes qui ordonnent la production en grande quantité de la protéine qui empêche les médicaments d’endommager les cellules malignes. Si le ou les gènes concernés ne sont pas ou peu exprimés, les cellules sont plus sensibles aux effets du médicament. Si les gènes sont exprimés en abondance, les cellules sont moins sensibles aux effets du médicament..

SanctuaireRégion de l’organisme où les cellules leucémiques sont difficiles à détruire au moyen de la chimiothérapie. Dans les cas de leucémie lymphoblastique aiguë, par exemple, l’enveloppe du cerveau et de la moelle épinière (les méninges) ainsi que les testicules sont quelques-uns des « sanctuaires » importants.

Système lymphatique Système comprenant les ganglions lymphatiques, le thymus (dans les premières décennies de la vie), les vaisseaux lymphatiques, les tissus lymphatiques de la moelle, le tractus gastro-intestinal, la peau et la rate. Il comprend également les lymphocytes T, B, les cellules tueuses naturelles présentes dans les structures de l’organisme énumérées précédemment.

Thrombocytopénie Baisse sous la normale du taux de plaquettes sanguines.

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TomodensitométrieTechnique visant à obtenir des images des tissus et des organes de l’organisme. Les rayons X transmis sont convertis en images détaillées au moyen d’un ordinateur qui les synthétise. Les images affichées à l’écran représentent une vue en coupe de n’importe quelle partie du corps, des pieds à la tête. Une tomodensitométrie de la poitrine ou de l’abdomen permet de déceler la présence d’un ganglion lymphatique ou une hypertrophie du foie ou de la rate. Ce procédé peut être employé pour mesurer l’ampleur d’une telle hypertrophie et la taille d’autres structures pendant et après le traitement.

Transfusion de plaquettes Transfusion de plaquettes d’un donneur, souvent nécessaire pour aider les patients traités pour une leucémie aiguë. Les plaquettes provenant de plusieurs donneurs non-apparentés peuvent être combinées et administrées à titre de plaquettes provenant de donneurs aléatoires. Les plaquettes provenant de six donneurs ayant fait don d’une unité de sang sont nécessaires pour générer une hausse importante du nombre de plaquettes chez le receveur. Une aphérèse permet d’obtenir, à partir d’un donneur unique, un nombre suffisant de plaquettes. Cette technique consiste à soustraire les plaquettes d’un volume élevé de sang en le faisant passer dans l’appareil à hémaphérèse. Les globules rouges et le plasma sont restitués au donneur. Le fait d’administrer des plaquettes provenant d’un donneur unique procure un avantage. En effet, puisque le patient n’est pas exposé aux divers antigènes des plaquettes provenant de plusieurs donneurs différents, il est moins susceptible de développer des anticorps contre les plaquettes transfusées. Une transfusion de plaquettes HLA-compatibles provenant d’un donneur apparenté ayant un type de tissu identique ou très similaire peut être administrée au patient.

TranslocationAnomalie des chromosomes de la moelle ou des ganglions lymphatiques qui survient lorsqu’un segment de chromosome se clive et s’attache à l’extrémité d’un autre chromosome. Lors d’une translocation équilibrée, deux chromosomes différents échangent du matériel génétique (le segment clivé de l’un s’attache à l’extrémité de l’autre, et vice-versa). Lorsqu’une translocation survient, il y a altération du gène clivé. Il s’agit d’une forme de mutation somatique pouvant transformer un gène en oncogène (c’est-à-dire un gène à l’origine du cancer).

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Ressources

Références non techniquesBall ED, Lelek GA. 00 Questions & Answers About Leukemia. Sudbury, MA: Jones and Bartlett Publishers; 2003.

Keene N, ed. Educating the Child with Cancer: A Guide for Parents and Teachers A Guide for Parents and Teachers. Candlelighters; 2003. Available at: www.candlelighters.org/bookscandle.stm.

Keene N, Ruccione K, Hobbie W. Childhood Cancer Survivors: A Practical Guide to Your Future. 2nd ed. O’Reilly & Associates, Inc; 2006.

Références techniquesLichtman MA, Beutler E, Kaushansky K, Kipps TJ, Seligsohn U, Prchal J, eds. Williams Hematology. 7th ed. New York, NY: McGraw Hill Book Co; 2006. Chapter 91: Acute Lymphoblastic Leukemia.

Pui C-H, ed. Childhood Leukemias. 2nd ed. New York, NY: Cambridge University Press; 2006.

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