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IMAGAZINE PDF N° 12

IMAGAZINE MARS EN LIGNE

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LE MAGAZINE DES DECIDEURS DU SUD

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IMAGAZINE PDF N° 12

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EDITORIAL

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Les ressources mondiales en eau menacées

ECONOMIE Pages 17/22 Transferts Financiers Dogad DOGOUI, AFRICAGORA Leila BENHACEM BAD SENEGAL BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT Appui du premier fonds Carlyle en Afrique sub-saharienne Coopération Chine/Afrique Afrique du Sud : Un développement majeur Gabon : Une croissance du PIB de 5,7% pour 2012 ACP Group: Intra-Africa trade may ease stalled EPA negotiations SOCIAL-BUSINESS Pages 3/8 Fondation CHIRAC Le Conseil exécutif de l’UNESCO approuve un programme

renforcé et la poursuite des réformes Approbation du Prix OBIANG-NGUEMA Le Journalisme dans un Monde Numérique Sécurité et Droits Trophées de l’Accessibilité

BUSINESS Pages 8/14

Le Club des Leaders Michel Soyer Président AGME DROIT Mireille Gillet le Turnier Présidente Pure Digital Medias Pascal Dasseux

DIPLOMATIE Pages 14/17

STEPHANE BOMPERZT Ancien Directeur Afrique et Océan Indien du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes

ENVIRONNEMENT Pages 22/24

Fondation Chirac Jacques Bertrand Président d’AquaOrbi et Délégué Général

EDUCATION Page 24

Burkina Faso KOUMBA BOLY BARRY Ministre de l’Education et de l’Alphabétisation GEOPOLITIQUE PAGE 25/26 EUROPE : LE JOUR OU LA GRECE A EVITE LA FAILLITE : SOLUTION OU REPIT ?

INTERNATIONAL ENVORONMANT HOUSE CITES Secretary-General expresses grave concern over reports of mass elephant killings in Cameroon

PAIX & SECURITE pages 26/27 Union Africaine Réunion d'Experts sur la situation dans le Sahel Lutte contre la LRA l’Union Africaine et l’ONU pour la mise au point rapide d`une stratégie régionale globale

CULTURE & SOCIETE Pages 28/33 Journée Internationale de la Femme Le Cameroun fête à Paris

Message de l’union Africaine Statistiques ONU

APPEL AUX DONS Haut Conseil des Ressortissants d'Afrique Centrale

Livre Une compagnie pétrolière chinoise face à l'enjeu environnemental au Tchad

Union Européenne ATLAS Permanent Jean-Dominique GIULIANI et Pascale JOANNIN OHADA La protection du créancier (…) : droit de l'OHADA et pratiques européennes Rapport Lafarge 2010 sur le développement durable

Directeur de publication : Nicolas ABENA

Rédactrice en chef déléguée : Marie CORNET-ASHBY

Dossiers Pays Nguéma Thérèse

Chargée de Missions Ndinga Patricia

Rédacteur en chef Technique : Oussouf DIAGOLA

Rédaction générale : N chaise, N Ndong, S Abba, M. Cornet- Ashby , B ANANI Collaboration Onana Sylvestre

Henri Spitezki Expert : Francis Dooh Collins RCS : 510710262 Siret 510 710 265 00013 Siren 510 710 265

Cameroun BP 14018 Aéroport international de Douala La Table Royale

Dépôt légal à parution

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Editorial

Les ressources mondiales en eau menacées par la hausse de la demande et le changement climatique d’après le Rapport des Nations Unies sur l’évaluation des ressources en eau

La croissance sans précédent de la demande menace tous les objectifs majeurs de développement, met en garde le Rapport mondial des Nations Unies sur l’évaluation des ressources en eau, « Gérer l’eau dans des conditions d’incertitude et de risque ». L’augmentation des besoins alimentaires, l’urbanisation rapide et le changement climatique exercent une pression croissante sur cette ressource. Face à cette situation, la gestion de l’eau doit être entièrement repensée, conclut le Rapport qui sera lancé le 12 mars par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, et le président de l’ONU-Eau, Michel Jarraud, lors du Forum mondial de l’eau qui se tient à Marseille.

« L’eau douce n’est pas utilisée de manière durable compte tenu des besoins et des demandes, assure Irina Bokova dans la préface du Rapport. L’information reste disparate et la gestion est fragmentée. Dans ce contexte, l’avenir est de plus en plus incertain et les risques susceptibles d’augmenter »,

« Les défis, les risques et les incertitudes qui se dressent face au développement durable et aux Objectifs de développement du Millénaire des Nations Unies exigent une réponse collective de la communauté internationale », déclare Michel Jarraud. « L’ONU Eau relaiera les importants messages de ce Rapport sur l’eau lors du Sommet de Rio+20 en juin 2012 ».

D’après le Rapport, de nombreuses personnes dans le monde bénéficient désormais d’un accès à l’eau potable -86% de la population des régions en développement y auront accès d’ici 2015. Mais aujourd’hui encore, un milliard de personnes ne disposent pas d’un tel accès et dans les villes leur nombre est en hausse. Les infrastructures sanitaires ne suivent pas le rythme de l’évolution urbaine mondiale, dont la population devrait pratiquement doubler d’ici 2050 pour atteindre 6,3 milliards de personnes. Aujourd’hui, plus de 80% des eaux usées dans le monde ne sont ni collectées ni traitées.

Dans le même temps, le Rapport estime que les besoins alimentaires devraient augmenter de 70% d’ici à 2050, avec une demande grandissante pour les produits d’origine animale. De fait, cette hausse de la demande alimentaire devrait se traduire par une augmentation de 19% de l’eau utilisée par le secteur agricole, qui représente déjà 70% de la consommation globale de l’eau. Mais les auteurs soulignent que ces chiffres pourraient être plus élevés encore si les rendements agricoles ne s’améliorent pas de manière significative dans les années à venir.

Pour répondre à l’augmentation continue de la demande, les eaux souterraines ont été largement mises à contribution. Résultat de cette « révolution silencieuse » : les prélèvements ont triplé au cours des 50 dernières années. Certains de ces bassins souterrains, non renouvelables, ont dores-et-déjà atteint un seuil critique. Face aux besoins agricoles croissants, de nombreux pays se tournent aujourd’hui vers d’autres pays disposant de terres fertiles, notamment en Afrique. On estime ainsi que l’achat transnational de terres est passé de 15-20 millions d’hectares en 2009 à plus de 70 millions aujourd’hui. Dans les accords

signés entre pays, l’eau n’est jamais explicitement mentionnée.

Dans les années qui viennent, la pression croissante qui s’exerce sur l’eau devrait encore s’exacerber. Le changement climatique devrait en effet affecter cette ressource en modifiant la pluviosité, l’humidité des sols, la fonte des glaciers et l’écoulement des rivières et des eaux souterraines. Les risques liés à l’eau représentent 90% des risques naturels et leur fréquence et leur intensité s’accentue. Les auteurs du Rapport estiment que la production agricole de l’Asie du Sud et de l’Afrique australe sera la plus exposée au changement climatique d’ici 2030. Le stress hydrique devrait également augmenter dans le centre et le sud de l’Europe d’ici 2070, affectant près de 44 millions de personnes.

D’après le Rapport, ces pressions sur l’eau vont exacerber les disparités économiques entre les pays, mais aussi entre les différents secteurs et régions à l’intérieur des pays. Et cette évolution se fera au détriment des plus pauvres. Le sous-financement chronique n’a pas permis aux gestionnaires de l’eau de réaliser les adaptations qui sont nécessaires. Si l’eau ne tient pas une place plus importante dans les projets de développement, des milliards de personnes, notamment dans les pays en développement pourraient être confrontées à une réduction de leurs moyens de subsistance et de leurs chances de réussite.

Une meilleure gouvernance des ressources en eau est nécessaire, notamment des investissements des secteurs privés et publics dans les infrastructures.

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SOCIAL-BUSINESS

Fondation CHIRAC

A la fin de ses mandats en 2007, le Président Jacques Chirac déclarait son intention de « servir autrement ».

A la différence des organisations non gouvernementales, auxquelles elle n’entend pas se substituer mais qu’elle souhaite au contraire accompagner dans leurs projets de terrain, la fondation Chirac consacre la plus grande part de ses ressources en plaidoyers et à l’élaboration de programmes fédérateurs. Fondation d’un ancien Président de la République française, son rôle est de donner toute la visibilité et la résonance nécessaires aux actions efficaces déjà entreprises et qui pourraient être des solutions à une plus grande échelle. Protection de la biodiversité, dialogue des cultures, respect de l’environnement : parce que les réponses à ces nouveaux défis sont plurielles, la fondation Chirac agit sous des formes multiples.

Elle rassemble des femmes et des hommes de tous les continents, décidés à agir aux côtés du président Chirac et au service de la paix. Elle poursuit son action grâce à la générosité de ses donateurs et mécènes. Le Conseil d’administration répartit les ressources à raison de 200 000 euros par an et par programme. Chaque action de la Fondation se construit grâce à des partenariats qui prennent différentes formes : partenariat institutionnel, partenariat de conseil, partenariat financier ou partenariat de terrain.

Rencontre avec le Bâtonnier Bernard Vatier

Membre fondateur de la fondation Chirac, est Délégué général pour la prévention des conflits. Il dirige le Comité d’experts du Prix pour la prévention des conflits. Avocat, ancien Bâtonnier de Paris, il a également été président du Conseil des Barreaux de l’Union européenne de 2003 à 2005. Il a acquis son expertise au sein d’un cabinet de conseils juridiques devenu cabinet d’avocat spécialisé dans les transactions commerciales et le droit de l’entreprise. Enseignant, très actif dans la défense des valeurs que représente la profession d’avocat, il

est internationalement reconnu pour ses compétences dans le domaine de l’arbitrage

Comment a eu lieu votre rencontre

avec la Fondation Chirac ?

J’ai eu la chance de travailler, dès son

origine, au service de la Fondation. En

tant que membre fondateur, j’ai, avec

Jean-Pierre Lafon, René Ricol, Valérie

Terranova et bien sûr le Président

Jacques Chirac, contribué à mettre en

œuvre les programmes qui y sont

développés. Ceux-ci ne sont autres

que la traduction et la poursuite des

idées maitresses que le Président a

défendues tout au long de sa vie, en

faveur du développement et de la paix.

J’assume aux côtés de jean Pierre

Lafon les fonctions de vice-président

de la Fondation et je préside

également le Comité d’experts qui

sélectionne les dossiers soumis au

jury du Prix pour la prévention des

conflits. Ce prix est attribué chaque

année par la Fondation par le jury

présidé par le Président Chirac

entouré de personnalités

prestigieuses.

A quand remonte la création de la

Fondation Chirac ?

La fondation Chirac a été créée en

2008. Sa création a donné lieu à une

cérémonie au musée du quai Branly le

8 juin 2008, reconnue d’utilité publique

par décret du 7 mars 2008. Ce musée

est un peu un symbole de l’action du

Président Chirac. Il abrite les

richesses des civilisations et témoigne

de leur histoire. Il est un symbole de

ce dialogue des cultures auquel le

Président, à travers la Fondation, est

très attaché. Voilà donc maintenant

trois ans et demi que les cinq

programmes sont mis en œuvre.

Par le Président lui même ? Une

idée pour la paix... Une absolue

nécessité ?

Oui et personne ne peut vouloir le

contraire. Mais en plus de proclamer la

nécessité de la paix, il faut le vouloir.

C’est cette volonté dont le Président

Jacques Chirac a porté témoignage

lorsqu’il assumait des responsabilités

politiques, qui est à l’origine de la

Fondation.

Son objectif est en effet d’agir au

service de la paix en rassemblant

les énergies pour renforcer la lutte

contre les principales causes

d’instabilité : l’intolérance, la

pauvreté, l’injustice que connaissent

les populations les plus fragiles face

au partage des ressources

naturelles et l’absence de dialogue

au sein de certaines communautés.

Nous ne pouvons plus l’ignorer, la

paix, que ce soit à un niveau local

ou régional, passe inévitablement

par le bien-être des populations et

par une gouvernance saine. Il faut

veiller à ce que chaque être humain

ait accès à une eau potable, à un

service de santé de qualité et que

les ressources que prodigue la terre

soient exploitées de façon équitable

et durable. Mais, en travaillant avec

des femmes et des hommes qui

font de leur vie un combat

« Oui et personne ne

peut vouloir le contraire.

Mais en plus de

proclamer la nécessité

de la paix, il faut le

vouloir »

Bâtonnier Bernard Vatier, Vice-Président Conseiller juridique de la Fondation Chirac

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quotidien pour défendre ces droits

fondamentaux, il est impossible de

nier qu’œuvrer en sens est une

absolue nécessité.

Quel message, le Président Chirac

souhaite faire passer, au delà des

mots par la création de sa fondation

?

Je pense que le message est simple. Il

s’agit de sensibiliser et de mobiliser

tous les acteurs ayant le pouvoir de

faire avancer les sujets traités par la

Fondation. Des responsables

politiques à la société civile en passant

par les experts du développement et

les représentants du secteur privé, la

capacité de mobilisation de la

Fondation est inouïe. Elle travaille

donc à rassembler toutes les parties

prenantes afin qu’elles s’engagent

communément au service de la

prévention des conflits, de l’accès aux

ressources naturelles, à la santé et de

la diversité culturelle.

Quels en sont les programmes ?

Les partenaires ?

La Fondation développe cinq

programmes : la mise en valeur de

ceux qui dans l’ombre et avec courage

et générosité contribuent à la

prévention des conflits, sous la forme

du prix, la mise en valeur des

programmes d’accès à l’eau et à

l’assainissement, d’accès à une santé

et aux médicaments de qualité,

d’accès aux ressources de la terre et

la défense de la diversité culturelle.

Chacune de ces lignes d’action sont

mises en place avec des partenaires

de terrain. Ainsi, l’association

AquaOrbi, l’Organisation Panafricaine

de Lutte pour la Santé (OPALS),

l’association Sorosoro ou The Forest

Trust (TFT), accompagnent la

Fondation dans la mise en œuvre

d’actions de plaidoyer et de terrain.

la Fondation travaille en concertation

notamment avec le Ministère des

Affaires étrangères et européennes, le

Forum Mondial de l’Eau, l’Agence

Française de Développement, la

Fondation AFP, la Caisse des Dépôts

et Consignations, le musée du Quai

Branly, la Fondation Pierre Fabre,

l’Institut Mérieux, le Conseil supérieur

du notariat.

Pour quelles ambitions ? Avec

quels moyens ?

La Fondation a pour ambition de faire

avancer des sujets qui ne figurent pas

forcement parmi les priorités des

responsables politiques ou de la

communauté internationale. Comme je

l’explique la Fondation a l’avantage de

pouvoir réunir des acteurs à tous les

niveaux. Nous le voyons en Afrique, le

Président Jacques Chirac a cette

incroyable faculté de mobiliser un

public considérable et à tous les

niveaux. Ce qui est très important car

aucune des actions engagées par la

Fondation ne peut véritablement

évoluer sans une interpellation de la

conscience internationale.

« La Fondation soutient

également des actions de

terrain s’inscrivant bien sûr

dans le droit fil des

plaidoyers qu’elle mène »

Un exemple est l’Appel de Cotonou

contre les faux médicaments, que le

Président a lancé en 2009. Sept chefs

d’Etat, trois anciens chefs d’Etat et

onze Ministres ou représentants de

gouvernement ont signé l’Appel le 12

octobre 2009. Aujourd’hui plus d’une

cinquantaine de chefs d’Etat ou de

responsables d’Organisations

Internationales sont signataires de

l’Appel.

La Fondation soutient également des

actions de terrain s’inscrivant bien sûr

dans le droit fil des plaidoyers qu’elle

mène. Concernant la lutte contre les

faux médicaments, elle accompagne

depuis trois ans et avec la Fondation

Pierre Fabre, le développement du

Laboratoire de Contrôle de la Qualité

des Médicaments de Cotonou.

Quelles régions selon vous,

méritent le plus d'attention

concernant l'accès à l'eau ...

De nombreuses régions du monde

nécessitent encore d’être équipées en

infrastructures permettant aux

populations d’accéder à une eau

saine. Souvent la ressource est

présente mais les services d’eau et

d’assainissement en mauvais état de

fonctionnement, mal gérés voire

totalement absents. La Fondation

mobilise les volontés et suggère des

programmes en faisant intervenir des

opérateurs de disciplines différentes.

Ainsi pour l’accès à l’eau, les

entreprises des ONG peuvent se

combiner avec des travaux de

géomètres et l’appui des notaires et

des juristes.

En revanche, beaucoup de pays

d’Afrique souffrent du manque d’eau et

l’Afrique de l’ouest fait aujourd’hui face

à un problème majeur d’accès à la

ressource. Les grandes nappes

phréatiques et fleuves qui la

parsèment sont surexploités, de plus

en plus pollués. Les retards en termes

de politiques publiques d’eau et

d’assainissement sont gigantesques.

Le fleuve Niger en est un parfait

exemple. Mais ce qui fait de cette

région une priorité est le double enjeu

qui l’attend. D’abord, elle sera l’une

des plus durement touchée par le

changement climatique. Ensuite,

l’explosion démographique et

l’urbanisation croissante décuplent les

besoins de la population et les

transforment.

Les volontés existent à tous les

niveaux : c’est ce qu’a prouvé le

Forum « Solidarité pour l’eau dans

les pays du bassin du Niger ». La

Fondation a organisé ce Forum en

partenariat avec la République du

Mali précisément pour mobiliser les

volontés et organiser leurs actions.

Plus d’un millier de participants de

toute la région se sont rassemblés

les 17 et 18 octobre 2011 à Bamako.

Cette mobilisation massive a

débouché sur des engagements et

recommandations qu’il convient

désormais de faire entendre et de

mettre en œuvre concrètement. La

fondation Chirac accompagnera les

pays du bassin du Niger au 6ème

Forum Mondial de l’Eau, qui se

« En revanche, beaucoup

de pays d’Afrique souffrent

du manque d’eau et

l’Afrique de l’ouest fait

aujourd’hui face à un

problème majeur d’accès à

la ressource «

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tiendra à Marseille en mars

prochain, afin que les solutions

qu’ils mettront en avant aient la

plus forte résonnance possible.

En quelle année a été créé le prix de

la prévention des conflits ?

La volonté de distinguer des

personnes œuvrant pour la prévention

des conflits a pris naissance dès la

création de la fondation. Elle a été le

sujet principal des échanges qu'ont eu

les hautes personnalités membres du

Comité d'honneur, venues

spécialement à Paris le 8 juin 2008,

pour le lancement de la fondation

Chirac. Ce Prix est ainsi le dessein de

Kofi Annan, Boutros, Diouf, Wangari

Maathai, Federico Mayor, Rigoberta

Menchu Tum, Muhammad Yunus, etc.

Il est en quelque sorte le symbole des

engagements et des projets menés

par la Fondation. Comme je l’ai

expliqué, la ligne directrice pour

chaque programme est la paix, le

retour à la stabilité.

Chaque année, la Fondation décerne

le Prix pour la prévention des conflits à

des personnes œuvrant

quotidiennement pour apaiser des

tensions. Conflits entre différentes

communautés, guerre de religions,

partage de la terre et de ses

ressources, absence de dialogue sont

autant de facteurs pouvant conduire à

des situations de rupture.

Cette distinction permet, outre de

récompenser ces efforts, de faire

connaître et d’encourager toute

initiative, qu’elle soit personnelle ou

encadrée par les grands organismes

internationaux que nous connaissons,

permettant un chemin vers la

réconciliation.

Etes vous satisfait du choix de cette

année, pourquoi ?

Les deux lauréates du Prix de cette

année sont deux femmes

exceptionnelles. Marguerite

Barankitse, lauréate du Prix pour la

prévention des conflits, est une

burundaise qui a recueilli depuis 1994

des dizaines de milliers d’orphelins

hutus, tutsis et twas, victimes de la

guerre civile. Elle leur a offert accès à

l’éducation, à la culture, aux soins, et

leur a appris à vivre

ensemble. La

canadienne Louise

Arbour a remporté le

Prix spécial du Jury

pour son action en

tant que procureur

des Tribunaux

Pénaux

Internationaux pour

le Rwanda et l’ex-

Yougoslavie.

Un trait d’union

entre ces deux

dossiers retenus par

le jury est l’originalité de leur

démarche en faveur de la paix et de la

prévention des conflits. D’un côté,

c’est par l’éducation et l’apprentissage

dès le plus jeune âge du respect de

l’autre et de la vie en société.

De l’autre, c’est par l’instauration d’une

justice internationale plus forte et

légitime. Certes, en punissant les

coupables d’exactions, elle n’intervient

de manière visible qu’après les

conflits, mais cette justice joue un rôle

de dissuasion de plus en plus

important en faisant progressivement

disparaître la voie de l’impunité. Cette

justice internationale est une forme

nouvelle d’expression des valeurs

universelles et des droits

fondamentaux.

Le choix d'un jury composé

d'experts ? Qui interviennent dans

quels domaines ?

Le processus de sélection est assez

simple. Un comité d’experts est en

charge d’identifier les zones de

tensions et de recenser les actions en

faveur de la prévention des conflits. Il

se réunit trois fois par an et

sélectionne les dossiers qui seront

ensuite présentés aux membres du

jury, composé de personnalités ayant

œuvré pour la paix. Le Jury distingue

les deux lauréats, pour l’exemplarité

de leur action et remet :

Le Prix de la fondation Chirac, doté de 100 000 euros, à des personnes de la société civile. Le Prix Spécial du Jury, à une ou des personnalités publiques.

Composition du Jury :

Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Michel Camdessus, ancien Directeur général du Fonds Monétaire International Jacques Chirac, Président de la fondation Chirac Joaquim Alberto Chissano, ancien Président de la République du Mozambique Federico Mayor, ancien Directeur de l’UNESCO Jorge Sampaio, ancien Président de la République du Portugal Ismaïl Serageldin, Directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie Simone Veil, Ancien Ministre d’Etat, membre de l’Académie Française. Vaira Vike-Freiberga, Ancienne Présidente de Lettonie Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France

Les membres du comité d’experts :

Aldo Ajello / Représentant spécial de l’Union européenne pour la région des Grands lacs africains jusqu’en 2007 Catherinne Colonna / Ancien Ministre, Managing partner du bureau de Paris de Brunswick Peter Harling / Directeur Projet Irak, Syrie, Liban de l’International Crisis Group (ICG) Robert Holloway / Directeur de la Fondation AFP Jean-Pierre Lafon /Ambassadeur de France, membre fondateur et Vice-Président de la fondation Chirac Olivier Lafourcade / Directeur pourle Mexique de 1996 à 2002 à la Banque Mondiale, Spécialiste de l’Amérique latine Marie Mendras / Politologue au CERI et au CNRS, professeur à Sciences Po Paris Besnik Mustafaj / Homme politique albanais et homme de Lettres, Professeur de littérature étrangère à l’Université de Tirana

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Omar Saghi / Essayiste, Professeur et chercheur à Sciences Po Paris Valérie Terranova / Conseil en stratégie, Membre fondateur et Secrétaire général du Conseil d’Administration de la fondation Chirac Georges Tsaï / Ambassadeur spécial du Recteur de l’Université pour la Paix (Costa Rica) Yannis Valinakis / Professeur, Président du Centre d'Excellence Jean Monnet, Ancien Ministre délégué aux Affaires Européennes (Grèce) Pierre-André Wiltzer / Ancien Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie Moi-même, ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats au Barreau de Paris de 1996 à 1997, ancien président du Conseil des barreaux Européens et Membre fondateur de la fondation Chirac

Concernant la préservation de

l'environnement, est-ce selon vous

une nécessaire évidence, un

enjeu...urgent ?

Bien sûr, l’environnement est source

de la vie. Notre présent et notre futur

dépendent de lui et nous sommes tous

responsables de son équilibre. Si nous

ne faisons pas de l’environnement une

priorité et si nous ne prenons pas

conscience de la nécessité de sa

protection, nous en serons les

principales victimes. Des drames,

comme nous en avons été les témoins

ces derniers mois dans la corne de

l’Afrique, nous le rappellent. Ils nous

prouvent qu’il y a urgence et qu’il est

souvent trop tard encore aujourd’hui

pour inverser la tendance.

Outre les conséquences climatiques et

les enjeux humains intimement liés à

la préservation de l’environnement, il

ne faut pas oublier que de très

nombreuses économies reposent sur

l’exploitation des matières premières

tirées de la terre.

La priorité n’est plus à démontrer et la

communauté internationale a pris

conscience des enjeux liés à la

préservation de l’environnement. Les

rendez-vous internationaux comme le

Forum Mondial de l’Eau ou les

Sommets de la Terre sont désormais

incontournables mais nous devons

agir de manière commune et à tous

les niveaux.

Quels sont les prochaines dates

clefs de la Fondation ?

Bien sûr, la Fondation participera au

6ème

Forum Mondial de l’Eau qui se

tient du 12 au 17 mars à Marseille.

Son rôle majeur sera d’y accompagner

les pays du bassin du Niger et d’y

porter les solutions, notamment

concernant le financement de l’eau,

permettant de répondre aux besoins

cruciaux des populations de cette

région.

Nous préparons également Rio + 20

qui se tiendra du 20 au 22 juin 2012,

où nous lancerons une mobilisation en

faveur de la responsabilité sociale et

environnementale des investisseurs et

pour un accès équitable aux

ressources de la terre. Dans ce cadre,

nous travaillons avec le Ministère des

Affaires étrangères et européennes, le

Ministère de l’Ecologie et du

Développement durable, la Caisse des

Dépôts et Consignations, le Conseil

supérieur du Notariat, Sciences Po et

le CIRAD (Centre de recherche

agronomique pour le développement).

Par ailleurs, nous travaillerons tout au

long de l’année sur les dossiers des

nominés au Prix de la fondation Chirac

pour la prévention des conflits qui sera

décerné, comme de coutume, en

novembre au musée du quai Branly.

Enfin, nous poursuivons nos efforts

sur le sujet de la santé. Nous

continuons à plaider en faveur de la

ratification de la Convention

MEDICRIME, premier outil juridique

international de lutte contre les faux

médicaments. La Fondation veut

également sensibiliser le plus possible

les opinions publiques sur ce fléau et

travaille notamment avec Interpol sur

la communication autour des risques

qu’engendrent la consommation de

médicaments falsifiés.

Le Conseil exécutif de l’UNESCO approuve un programme renforcé et la poursuite des réformes malgré les difficultés de financement

Les 58 Etats membres du Conseil exécutif de l’UNESCO ont approuvé

aujourd’hui la nouvelle « feuille de route » qui permet à l’Organisation de mener à bien son programme pour 2012-2013 en dépit des graves difficultés de financement.

La stratégie, présentée au Conseil exécutif par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, met l’accent sur les programmes, la réduction des coûts et renforce la mobilisation de fonds extrabudgétaires. Ces réformes sont devenues impératives après la suspension de la contribution des Etats-Unis en octobre dernier, qui a fait passer le budget 2012-2013 de 653 à 465 millions de dollars.

La « feuille de route » met en avant les priorités de l’UNESCO, notamment l’Afrique et l’égalité des genres, tout en optimisant les méthodes de travail et en réduisant les coûts. Avec ces réformes, l’UNESCO pourra continuer à servir ses Etats membres avec des programmes visant les jeunes, les pays les moins développés, les Etats insulaires en développement et les pays en situation de post-conflit ou de post-catastrophe. L’Organisation se prépare à une année très active marquée par le Forum mondial de l’eau à Marseille, le Congrès sur l’enseignement et la formation technique à Shanghai, la Journée mondiale de la liberté de la presse à Tunis, le sommet Rio+20 au Brésil et le 40

e anniversaire de la Convention

du patrimoine mondial à Saint Petersbourg.

« La feuille de route fournit à l’Organisation une orientation claire et fixe des objectifs définis à atteindre pour aller de l’avant », a déclaré la Directrice générale lors de la session de clôture du Conseil. « Je suis déterminée à atteindre les objectifs que nous avons fixés dans tous les domaines –notamment la maîtrise des coûts, la restructuration et la gestion des ressources humaines. Mon engagement à réformer l’Organisation est indéfectible. La réforme que nous avons initiée est irréversible ».

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Au cours de cette session, le Conseil exécutif a également voté la mise en œuvre du Prix international UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie. Les Etats membres ont exhorté la Directrice générale de mettre en œuvre le Prix par un vote de 33 voix contre 18. Ils ont également approuvé une modification du nom du Prix qui s’appelle désormais le Prix international UNESCO-Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie.

Plus tôt dans la semaine, le conseiller juridique de l’UNESCO avait indiqué que la source de financement du prix n’était pas claire et qu’il n’était « plus possible de le mettre en œuvre ». La Directrice générale a déclaré qu’elle allait solliciter d’autres avis juridiques sur la manière de procéder.

Le Conseil exécutif a également abordé le conflit civil en Syrie. Les Etats membres ont exprimé leur grande inquiétude à propos de « la détérioration continue de la situation en Syrie avec la répression violente qui affecte les civils, notamment les enfants, les étudiants et les journalistes ».

Le Conseil exécutif a également condamné la violation systématique des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes et invité l’UNESCO « lorsque la situation sur le terrain le permettra, à prendre toutes les mesures possibles […] pour reprendre son rôle essentiel dans les domaines de l’éducation, de la liberté d’expression, de la communication et de la protection du patrimoine ».

Le Journalisme dans une Monde Numérique, Sécurité et Droits

En 2011, le nombre d’utilisateurs d’Internet atteignait deux milliards en 2011 et l'on recensait près de 156 millions de blogs publics. Le monde s'accorde à constater qu'une nouvelle forme de communications est née...

Lors d’une conférence au siège de l’UNESCO les 16 et 17 février se sont retrouvés : professionnels, responsables de médias

mondialement connus, universitaires, experts du droit des médias et représentants des organisations de défense de la liberté de la presse pour débattre sur l’avenir du journalisme dans un environnement de plus en plus numérisé. Organisée conjointement par l’UNESCO et l’ONG Comité mondial pour la liberté de la presse, la conférence se voulait mesurer l’impact sur le journalisme professionnel des approches et des acteurs nouveaux désormais à l’oeuvre dans le monde numérique. Pratiques, normes établies ou traditions...

Ont été abordées, de nombreuses problématiques dont celles de la diffusion de câbles diplomatiques par le site Wikileaks et des écoutes téléphoniques par le journal britannique News of the World. La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, évoqua en ouverture de cette conférence l’objectif de l’UNESCO ( inscrit dans son Acte constitutif) : promouvoir « la libre circulation des idées par les mots et par l’image », tout en déclarant dans un message aux participants : « La réalisation de cet objectif nécessite une constante réactualisation de la réponse aux événements, aux développements politiques et au nouvel environnement des médias […] Cela soulève d’importantes questions – des questions à propos de la régulation et de la sécurité, à propos de l’équilibre entre expression et responsabilité, entre la nécessité de rendre des comptes et la crédibilité Sur deux journées, avec six débats, l’occasion était donnée d’envisager comment les professionnels des médias abordent l’environnement numérique ; le professionnalisme et l’éthique dans le nouvel environnement médiatique après Wikileaks et News of the World ; la liberté d’expression sur Internet. Les intervenants venus de toutes les régions du monde ont dressé des pistes pour réconcilier liberté d’expression et normes professionnelles et éthiques dans un environnement numérique.

Il s’agit de la deuxième conférence de l’UNESCO sur les

défis posés par les médias numériques au journalisme. La première, intitulée "Les nouveaux médias et la liberté de la presse", s’était tenue il y a cinq ans. Deux événements qui s’inscrivent dans le cadre des activités de l’UNESCO dans le domaine de la communication et de l’information pour promouvoir la liberté d’expression, la liberté de la presse et l’accès à l’information.

La conférence était coparrainée par l’Association mondiale des journaux, le World Editors Forum et l’Institut international de presse, avec le soutien du groupe éditorial JP-Politiken (Copenhague, Danemark) ; le Programme média de la Fondation Open Society (Londres, Royaume-Uni) et la Fondation Nicholas B.Ottaway (New York, Etats-Unis).

Trophées de l’Accessibilité

La cérémonie de remise des Trophées de l’Accessibilité, organisée par le Conseil National du Handicap et l'association Accès pour Tous, a eu lieu le lundi 6 février au théâtre de la Porte Saint Martin. Tadeo était pour la 2e fois partenaire (transcription et interprétation en langue des signes en simultanées et à distance) de cet événement, placé sous le haut parrainage du Premier Ministre, monsieur François FILLON. Cette cérémonie a réuni de nombreuses personnalités (plus de 700 invités), dont celles de Mme Roselyne Bachelot, Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Mme Monique Pelletier, Présidente du

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Conseil National du Handicap, Mme Marie-Prost Coletta Déléguée Ministérielle à l’Accessibilité et les réalisateurs du film « Les Intouchables », messieurs Eric Toledano et Olivier Nakache.

(De gauche à droite : Paul Joly, architecte DPLG, Eric Toledano et Olivier Nakache, réalisateurs du film « Intouchables », Mme Roselyne Bachelot, Mme Monique Pelletier et Xavier Gallin, fondateur des Trophées de l’Accessibilité) Les Trophées décernés L’objectif est de faire découvrir des attitudes, des bonnes pratiques et des réalisations exemplaires au niveau national. Au final, plus de 100 dossiers ont été reçus et 8 trophées décernés + une mention spéciale et un trophée coup de cœur: - Mention spéciale : le Trophée « Changer de Regard », attribué à l’Equipe du film « Intouchables ». - Trophée Conseil d'enfants et de jeunes : Conseil Municipal d'enfants de la ville d'ECHIROLLES (38). - Trophée Communication et Sensibilisation : « Les Pros de l’Accessibilité » Fédération Française du Bâtiment - Trophée Accessibilité & Emploi : Dispositif régional CAP VAE du centre de la Gabrielle - Trophée ERP : Mise en accessibilité du palais du Tau (Reims) - Trophée Intégration, Mixité et Citoyenneté : la base de loisirs de Cergy-Pontoise - Trophée Produit accessible à tous : Banque d'accueil adaptée, association des Aveugles et Amblyopes d'Alsace-Lorraine - Trophée Collectivités Territoriales (petites communes) : la Ville de FOMPERRON (79) - une petite commune accessible à tous - Trophée Collectivités Territoriales (plus de 5000h) : Un canal accessible à tous, Syndicat Mixte d'Aménagement Touristique de l'Aulne et de l'Hyères (SMATAH). - Trophée Coup de Cœur : Euromed Management et Ethik Investment Trophées de l’Accessibilité 2013 : Objectif pour l'édition 2013 : réalisation de la plus grande fresque jamais produite pour l'accessibilité pour tous : la chaîne des compétences. Le projet sera piloté par un artiste de renommée internationale.

BUSINESS LE CLUB DES LEADERS officie en France sous la présidence de Michel Soyer Crée à Genève il y a un an, le Club des Leaders, puissant réseau dans le monde des affaires et le luxe étend son développement en France... Rencontre avec Michel Soyer Par Marie Cornet-Ashby A quand remonte la création Club des Leaders ?

Le Club des Leaders a été créé par Jean-Sébastien Robine à Genève, il y a un an. Il réunit des hommes d’affaires anti-mondains et axés sur une typologie de sociétés : des grandes PME. Jean-Sébastien Robine m’a demandé de monter et de présider le club à Paris. Je suis donc le Président du Club des Leaders en France qui regroupe des managers que nous sélectionnons. Nous accueillons aussi de façon ponctuelle “des visiteurs” qui peuvent participer à trois événements du club à l’année. Notre politique est de rester sur un format assez restreint d’une quarantaine d'hommes d'affaires au maximum et afin de faciliter les échanges privilégiés et le dialogue de proximité. Comment se retrouvent vos adhérents ? Nos membres se retrouvent lors de déjeuners mensuels. Et, nous accordons une grande importance aux fonctions et aux personnes, elles doivent être actives et présentes dans une sphère professionnelle. Nous avons organisé déjà quatre déjeuners à Paris et précisément au Polo de Paris, situé à l’intérieur du bois de Boulogne, qui est un cadre magnifique à ces rencontres axées sur le partage

des expertises et la création de passerelles entrepreneuriales. Et notre formule évolue puisque nous accueillons désormais des speakers lors de ces déjeuners. En février, j’ai accueilli mon homologue de Shangaï. Nous allons d’ailleurs commencer à accueillir des hommes politiques et des grands patrons. Nous venons, à cet effet, de sceller des partenariats avec par exemple, les groupes : Entreprendre, HEC International. Je précise que la qualité morale de nos membres est essentielle et je pense très sincèrement que la base des affaires réside dans la confiance. Des échanges de cartes de visites certes, mais surtout le partage de points de vue, d’expériences et de qualités de valeurs communes. L’idée de se retrouver lors de déjeuners est conviviale au départ. Et... les liens se créent, les gens se présentent, l’alchimie devient alors naturelle. Le nombre de participants aux déjeuners est limité pour faciliter les dialogues, et ces rendez-vous sont mensuels pour l’instant. Dans nos membres nous retrouvons des banquiers, des avocats, des gens des médias, des patrons de grandes PME. Il s’agit pour les membres de rencontrer de nouvelles personnes et de faire grandir un réseau de qualité. Et je suis persuadé qu’il faut dans la vie, toujours continuer à apprendre des autres et par les autres. Je suis très heureux de contribuer à cet élan d’énergie vitale. Comment définissez-vous l’atmosphère de ces rencontres ? Elle est conviviale, agréable peut être un peu familiale... Et les clubs de Londres et Shangaï viennent d’ouvrir avec les mêmes bases que ceux du club de Paris et celui de Genève qui reste la référence et “le pilote” de l’ensemble des clubs à travers la gestion des banques des données et des photos. Si vous êtes membre, par exemple du Club les Leaders en France, vous êtes naturellement admis dans les autres clubs. Nos membres sont toujours très heureux de se retrouver, c’est une vraie réussite !

AGME DROIT Mireille Gillet le Turnier Présidente AGME

Mireille GILLET LE TURNIER a une carrière de près de trente cinq ans au sein d’une entreprise du BTP, de taille internationale et en tant que

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Directeur Juridique. A l’âge de la retraite, elle décide de mettre son expérience professionnelle en particulier au profit des entreprises et elle s'intéresse alors naturellement à la médiation. Aujourd'hui elle préside d’AGME....

Eclairages

A quand remonte la création de L'AGME, quels en sont les objectifs ?

L’AGENCE DE MEDIATION D’ENTREPRISES (AGME) a été constituée le 28 septembre 2009, sous la forme d’une association régie par la loi du 1

er Juillet 1901. AGME a

été enregistrée auprès des services compétents de la Sous-préfecture de Boulogne Billancourt (92). L’objet de l’association est de promouvoir, développer et gérer toutes activités en lien direct ou indirect avec la médiation et plus généralement toute forme alternative de résolution des conflits.

Les membres fondateurs d’AGME sont tous des médiateurs formés, ce qui est une obligation pour pouvoir adhérer à AGME. Ses membres ont tous été formés par des organismes habilités et reconnus par l’Association Nationale des Médiateurs ou la Fédération Nationale des Centres de Médiation. Les médiateurs se sont engagés à respecter le Code de Déontologie (2009) établi par un grand nombre d’organisations de médiation sous l’égide de l’Association Nationale des Médiateurs.

« Les membres fondateurs d’AGME sont tous des

médiateurs formés, ce qui est une obligation pour

pouvoir adhérer à AGME ».

De plus, les médiateurs d’AGME sont tous issus de secteurs variés et complémentaires (construction, industrie, juridique, médias, judiciaire, psychologie…) ; ils ont exercé une activité professionnelle durant de nombreuses années, ce qui leur confère une expérience probante dans le monde de l’entreprise. Les Médiateurs d’AGME s’intéressent à tous domaines connaissant des situations difficiles ou conflictuelles

comme les problèmes de voisinage, de succession, de partage de biens suite à un divorce, les restructurations d’entreprises, les conflits salariaux, les conflits contractuels avec les clients, les fournisseurs, les prestataires de service, l’environnement, le développement durable, les assurances, etc…

Très simplement, AGME c’est la rencontre de personnes convaincues de l’efficacité de la médiation pour apaiser des situations conflictuelles mais aussi de personnes qui, de par leurs expériences professionnelles, peuvent mettre au service des entreprises et des particuliers leur pragmatisme.

En quoi consistent les missions d'un médiateur de votre association ?

Le rôle d’un médiateur d’AGME est de permettre le rétablissement d’un dialogue entre des personnes physiques ou morales en conflit et de les aider à explorer des solutions mutuellement satisfaisantes. Il n’a pas à donner de conseils, c’est à l’avocat des parties de le faire. Le médiateur n’est pas plus un juge qu’ un arbitre.

Les réunions avec le médiateur sont confidentielles, ce qui permet aux parties en difficulté d’exposer librement leur point de vue.

Il est utile de rappeler que la médiation est un processus volontaire qui peut être interrompu à tout moment par l’une ou l’autre des parties ou par le médiateur.

L’accord conclu en fin de médiation a force de loi entre les parties et peut être homologué par le juge si les parties le souhaitent.

En deux mots, un bon médiateur pour vous ?

Pour être un bon médiateur il faut savoir écouter, agir dans le respect des personnes, maintenir sa position de tiers et veiller à ce que les règles de droit, en particulier les règles d’ordre public soient respectées.

PURE DIGITAL MEDIAS Pascal Dasseux Havas Media est l’entité media du

Groupe Havas, 6ème

groupe de

communication au monde. Havas

Media est la division media du

Groupe Havas. Havas Media est

présent dans plus de cent pays

avec 3200 collaborateurs.

Quelles sont les principales

branches d'activités de Havas

Media ?

Havas Media France regroupe MPG et

Euromedia, les réseaux d’agences

conseil média, Havas Digital, le réseau

international de marketing interactif,

Havas Sports & Entertainment, le

réseau d’agences dédié à l’association

d’une marque et d’un contenu

(stratégie, production et diffusion

nationale et internationale).

Havas Media France propose

également via des entités

spécifiquement dédiées des solutions

de communication sur-mesure

répondant aux différentes

problématiques des annonceurs : le

luxe avec MPG LUXE, la santé avec

MPG LIFE, la communication locale et

en région avec HAVAS MEDIA

REGIONS, les réponses innovantes et

émergentes en matière de stratégies

et de solutions

interactives (partenariat, product

placement, programming, branded

content, social media, experientiel…)

avec HAVAS CROSS MEDIA, le Hub

de communication international avec

HAVAS MEDIA INTERNATIONAL….

Comment s'est structuré le groupe

durant les dix dernières années ?

En France à l'international ?

Page 11: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

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Fin 2009, Havas Media France a lancé

– en joint-venture avec Bolloré Africa

Logistics - Havas Media Africa, sur les

principaux marchés de l'Afrique

subsaharienne francophone. Avec 9

filiales sur les principaux marchés

(Sénégal, Côte d'Ivoire, Cameroun,

Burkina Faso, Togo, Gabon, Kenya,

Nigeria et République Démocratique

du Congo), Havas Media Africa se

distingue de l'ensemble de ses

concurrents en Afrique en étant

propriétaire de son réseau d'agences.

Havas Media Africa, a, après deux ans

et quelques, atteint l'équilibre, en

terme de résultat, fin 2011.

Pour vous Havas Media en chiffres,

c'est ...?

Havas Media France c’est plus de 400

clients, avec plus de 90% de

renouvellement des contrats depuis

2004. Havas Media France compte

plus de 800 collaborateurs en France.

La productivité média étant notre cœur

de métiers, 300 experts sont formés

aux innovations d’aujourd’hui et de

demain.

Le Groupe Havas Media France

(regroupant les réseaux d’agences

médias MPG et Euromédia) est depuis

2011 le Groupe Media leader en

France avec un billings estimé à 2802

millions d’Euros (en progression de

3%). La part du Digital et du hors-

média du Groupe Havas Media est

estimé à 31% par le Recma.

Cette première place confirme les

excellents résultats du Groupe et

valide les stratégies de

développement et d’intégration

menées par Havas Media France

depuis 5 ans.

Le monde numérique a t-il

révolutionné les tendances des

annonceurs, comment ?

L’arrivée de l’internet a bousculé les

annonceurs dans leur prise de parole.

Le web a offert aux consommateurs

les moyens de s’exprimer et de

prendre la parole à la place des

marques. Les marques ont ainsi été

dépossédées d’une partie de la

maîtrise de leur communication. Les

blogs, les forums et réseaux sociaux

ont permis d’une part aux

consommateurs de s’exprimer

librement, d’y trouver une

écoute et ont agi d’autre part

comme une véritable caisse de

résonnance en raison de la

vitesse de diffusion et de

propagation des infos sur le

net. D’une communication

unilatérale, elles ont dû

repenser leur stratégie vers

davantage d’interaction, qui

offre l’opportunité d’améliorer

substantiellement la

connaissance de leur clientèle

via notamment la constitution

de bases de données,

véritables mines d’or. Par

ailleurs d’une communication

de masse, celle-ci a glissé en

une communication one to one.

Le numérique a également

permis d’élargir le contenu des

messages. Autrefois, les

messages se limitaient à un

slogan, désormais, les marques

disposent de multiplient

supports (sites web, plateformes de

diffusion, réseaux sociaux…) qui leur

offrent des prises de parole plus

diversifiées à travers notamment le

brand content (la marque devient

média), l’entertainment (jeux-

concours, vidéos virales…) et

l’engagement consommateur (recueil

d’avis, participation et co-création…).

Qui sont les grands acteurs

internationaux du numérique ?

Concernant la téléphonie mobile,

Internet, les tablettes, les

applications ? Et leurs parts de

marché ?

Google, Microsoft, Apple, Facebook

sont les principaux acteurs du monde

numérique qui donnent le ton et

impulsent les innovations / mutations

des habitudes de consommation.

Sur le marché de la téléphonie,

l’iPhone est à l’origine d’une profonde

révolution en faisant évoluer le

téléphone de simple outil de

communication vers un véritable

support d’information, de

divertissement, de contenus

audiovisuels, un vrai couteau-suisse.

Ainsi sur le marché des smartphones,

Apple détient une part de marché

relativement élevée, toutefois,

Samsung et Nokia avec le système

d’exploitation Android ont devancé

Apple au niveau mondial.

En revanche, sur le marché des

tablettes, l’iPad d’Apple maintient son

avancée. De nombreux constructeurs

ont été contraints sur ce marché à

l’arrêt ou enregistrés des contre-

performances de plusieurs modèles

(TouchPad de Hewlett-Packard, retiré

sept semaines seulement après son

lancement, Blackberry PlayBook de

RIM, le Streak 7 de Dell…) ou encore

les démêlés judiciaires entre Apple et

Samsung (la première accusant la

firme coréenne de violation de

brevet)… Sans compter la Kindle Fire

d’Amazon, lancée en grande pompe

aux USA le 15 novembre 2011, qui fait

aussi des remous… Vendue à perte

par la marque (qui mise sur la vente

de contenus) et disponible à 199$

(contre un minimum de 499$ pour

un iPad), elle figure déjà parmi les

meilleures ventes outre-Atlantique !

Pour l’instant, aucune date de sortie

pour l’Europe n’a été

communiquée. En France côté

chiffres, les analystes ont revu

leurs estimations à la hausse et

évaluent à 1,5 million de tablettes

vendues fin 2011 (contre 1 million

initialement prévu) ! Côté

annonceurs, l’essor des tablettes

Pascal Dasseux

Page 12: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

11

est synonyme de nouvelles

opportunités ! L’enjeu pour les

marques sera de profiter du succès

de ces nouveaux écrans pour

prolonger l’expérience avec leurs

consommateurs. Les applications

spécifiquement dédiées aux

tablettes voient d’ailleurs le jour :

140 000 sont déjà disponibles sur

l’iPad et Apple a lancé iAd en

France et retenu Havas Media pour

les accompagner (premier bilan

d’ici fin 2012).

Concernant Internet, les usages des

internautes définissent le poids des

intervenants, ainsi la recherche fait de

Google le leader du web, la

communication à travers l’emailing, les

messageries instantanées et les

réseaux sociaux font de Microsoft et

de Facebook des acteurs

incontournables, enfin, la

consommation de contenus

audiovisuels (vidéos, musique, radio)

place YouTube comme le leader

incontesté.

Au niveau des applications mobiles,

on retrouve le même classement avec

Google, Youtube, iTunes et Facebook

en tête des audiences en France.

Quelle est pour vous, la principale

révolution technologique ou

analogique de ces dernières années

?

La révolution technologique a

profondément affecté les

consommateurs, les marques et les

médias. Je vois deux principales

innovations à l’origine de ces

évolutions :

Le phénomène de l’ATAWAD et de la

mobilité connectée à travers la

200technologie (Wifi, 3G…) et les

supports (netbooks, smartphones,

tablettes). Les individus sont donc

connectés en permanence à leurs

réseaux d’amis et ont la possibilité

de consulter des contenus quelque

soit l’endroit où ils se trouvent

impliquant une profonde révolution

au sein des éditeurs et diffuseurs

de contenus pour satisfaire les

demandes de délinéarisation.

L’ATAWAD permet aux individus de

se libérer de contraintes spatio-

temporelles. Les marques doivent

également prendre en compte cette

évolution en profitant des

opportunités de dispositifs autour

du Digital OOH.

Les réseaux sociaux, ou autant dire

Facebook, constituent l’autre évolution

majeure de cette première décennie.

De simples sites de mise en relation

entre individus, les médias sociaux se

sont transformés en véritables

plateformes d’édition, de diffusion et

de recommandation des contenus.

Pour rencontrer et renforcer les liens

avec sa clientèle ou son audience, les

marques et les médias doivent intégrer

cette nouvelle donne dans leur

stratégie de développement. Autrefois

porte d’entrée du web, Facebook

commence à faire de l’ombre à Google

et phagocyte le web en mettant à

disposition des internautes tous les

outils nécessaires à leurs principaux

usages numériques : communication,

divertissement, achat, recherche… On

parle désormais de Social TV, de

Social Commerce, de Facebook

Money…

Les réseaux sociaux, font-ils partie

intégrante du nouveau paysage

audiovisuel ? Quel rôle pour vous

vont-ils jouer ? Peuvent-ils être

intégrés à des campagnes

publicitaires ? Comment, dans

quelles proportions ? Pour quel

usage ?

A ce titre, oui, nous pouvons affirmer

que les médias sociaux font partie

intégrante du paysage média

audiovisuel. Ils permettent aux médias

d’étendre leur empreinte média,

d’exploiter les outils de

recommandation et de diffusion pour

favoriser le « buzz » et élargir son

audience, d’apporter une valeur

ajoutée et de valoriser son audience,

de créer des communautés, d’interagir

avec elles et de les engager pour

doper les audiences et peuvent

constituer une source de revenus

supplémentaires. Les réseaux sociaux

(Facebook, Twitter…) ont reconfiguré

le paysage audiovisuel et ont obligé

les médias à repenser leur modèle

éditorial et économique.

Ils jouent également un rôle essentiel

et capital pour les annonceurs qui

disposent d’un nouvel espace de

communication et de mise en relation

avec leur clientèle. De nombreuses

marques sont présentes au sein des

réseaux que ce soit à travers de

classiques campagnes de

communication ou de dispositifs plus

élaborés avec la création de pages et

d’espaces dédiés pour les

consommateurs. Les usages sont

nombreux : diffuser des informations,

recruter de nouveaux clients, proposer

des expériences produits (show

rooms, défilés en live…), développer

des applications, installer des

boutiques. Les réseaux sociaux sont

désormais au cœur des stratégies

globales de communication des

annonceurs et constituent

ponctuellement des bons supports

pour des prises de paroles. Toutefois,

une présence au sein de ces

nouveaux médias doit être réfléchie et

conçue très en amont pour rencontrer

une large audience. Le but n’est pas

de créer une page Facebook pour

avoir une page Facebook mais

d’identifier le type de contenus et les

moyens d’interagir avec son audience

pour émerger et bénéficier de tous les

atouts que ces derniers apportent.

Si le marché publicitaire s'est

déplacé ? Comment, vers quels

supports ? A quel moment

précisément ? Dans quelles

proportions ?

Au départ, les investissements on line

représentaient peu, Internet

représentait à peine 4% des

investissements médias en 2006 selon

l‘IREP. Les principaux annonceurs

web étaient de nouveaux acteurs

ayant une activité fortement liée à ce

média (e commerce, produits high-

tech, e-voyagistes…). Jusqu’à 2008-

2009, on n’a pas assisté à un

bouleversement du marché

publicitaire, les annonceurs ne

consacrant qu’une faible partie de

leurs investissements sur ce nouveau

support dont ils n’étaient pas

convaincus de l’efficacité. C’est à

partir de 2009 qu’on a assisté à une

véritable reconfiguration du marché en

termes de montants investis et de

prise en compte du média comme un

support à part entière.

Page 13: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

12

Plusieurs phénomènes expliquent ce

basculement : la démocratisation du

média, l’efficacité avérée du search et

l’avènement de la vidéo et de formats

impactants et qualitatifs. En 2009, les

internautes représentent plus de 60%

de la population française et leur profil,

jusqu’alors très typé CSP+ jeunes

urbains, s’homogénéise. Internet est

désormais devenu un média de

masse, du quotidien sur lequel les

individus consacrent plus d’une heure

de leur temps à son usage. En

communiquant sur ce média, les

annonceurs sont assurés de toucher

leur cible en exploitant d’ailleurs des

techniques de ciblage très élaborées

(ciblage comportemental,

retargeting…), un des avantages

comparatifs d’Internet par rapport aux

autres supports.

Le search représente également un

élément important de la croissance du

média. Avec plus d’un milliard d’euros

nets investis, le search reste le

segment le plus investi par les

annonceurs et représente 42% du

marché total en 2011 selon

l’Observatoire de l’e-pub SRI – Cap

Gemini- Udecam. .Parallèlement, ce

sont développés des formats

impactants qui améliorent

substantiellement l’efficacité des

campagnes en termes de branding et

de performance. L’avènement de la

vidéo permise notamment grâce au

développement du haut débit permet

aux annonceurs de mettre en place

des dispositifs tv/web très fructueux en

termes d’apport de couverture.

A partir de cette date, les

investissements publicitaires

dépassent ceux de l’affichage et de la

radio (lorsque l’on prend en compte le

search) et représentent entre 12 et

15% des budgets médias en

moyenne. Les annonceurs TV sont

d’ailleurs les plus actifs sur ce support

et génèrent près de 71% des recettes

publicitaires on line. Toutefois, les

dépenses publicitaires ne sont pas

extensibles, surtout en temps de crise

et l’augmentation des parts de budget

consacrés au web s’est probablement

fait au détriment d’autres supports.

La réduction des investissements

consacrés aux autres médias sont à la

fois le fait d’une réorientation des

budgets vers les supports interactifs

ainsi qu’une conséquence de la crise

économique. Il est donc impossible

d’estimer dans quelle proportion les

investissements média se sont

détournés vers Internet.

Croyez-vous en la télévision

connectée ?

En 2011, 2,65 millions de TV

connectées ont été vendues selon

GfK, représentant 30% des ventes sur

un marché de 9 millions de

téléviseurs. D'après le Simavelec

(Syndicat des industries de matériels

audiovisuels électroniques), 75% des

téléviseurs vendus en 2013 seront

connectables. Ainsi, 43% du parc des

TV installés sera connectable à

Internet. Toutefois, à l'heure actuelle

seulement 30 à 40 % des télévisions

connectables sont réellement

connectées.

La télévision connectée ne va pas

remplacer la télévision ou plus

précisément la diffusion télévisuelle,

elle va plutôt venir enrichir les usages

audiovisuels à travers des applications

web qui vont confirmer des tendances

de consommation média :

délinéarisation à travers la télévision

de rattrapage, la VOD et la SVOD,

social TV à travers des dispositifs sur

les réseaux sociaux (Facebook,

Twitter) autour des émissions et des

programmes proposés, t-commerce et

publicité interactive. Ainsi, la télévision

connectée reste de la télévision, c’est

une mutation, une évolution mais pas

une rupture ou un enterrement de la

télévision.

On peut donc envisager que l’arrivée

des télévisions connectées va faire

évoluer à terme les habitudes de

consommation médias. Si les usages

du téléviseur seront logiquement plus

impactés que ceux de l’internet, le

temps consacré à la télévision va

augmenter sans se faire au détriment

du temps passé sur le web. Dans ce

contexte, le téléviseur ne doit plus être

considéré uniquement comme un

moyen de diffuser la télévision ou une

vidéo mais devient la tour de contrôle

du réseau domestique en intégrant de

nouveaux services et de nouveaux

contenus. Mais qui seront les grands

gagnants : les acteurs actuels ou les

nouveaux entrants ?

Ainsi, une chose est sûre, cette

évolution risque d’entraîner une

profonde reconfiguration du paysage

numérique dans lequel les fabricants,

les fournisseurs d’accès, les éditeurs

de contenus, les diffuseurs et les sites

web vont avoir chacun leur carte à

jouer. La confrontation risque d’être

intense, chacun manifestant une

volonté profonde de se tailler la part

du lion et d’attaquer le gâteau

publicitaire télévisuel ! De notre point

de vue, nous misons sur un scénario

innovant dans lequel le téléviseur

reste un écran audiovisuel mais se

dote de nouveaux services, via des

appli, toujours dans un cadre convivial

et sur un mode plus participatif.

Dans ce scénario, une véritable

concurrence s’établirait entre les

différents acteurs et redessinerait ainsi

le paysage audiovisuel actuel. Il serait

aussi l’occasion de développer de

nouveaux services à valeur ajoutée,

avec ou sans lien avec les contenus

audiovisuels. Pour le consommateur,

la consommation de contenus

audiovisuels quelque soit l’éditeur ou

le diffuseur représentera l’essentiel du

temps média télé. Toutefois, les

services proposés sous forme

d’applications qu’ils soient liés ou non

à de la vidéo devraient connaître un

véritable engouement. On observera

des usages plus élaborés de l’écran

télé grâce aux appli à valeur ajoutée :

infos complémentaires sur les

programmes, les produits, services

pratiques : météo, cours de bourse, …

services annonceurs : T-commerce,

publicité interactive, placements de

produits… Et des comportements plus

participatifs envers les contenus via

les social media: Twitter, Facebook…

pourraient se développer. Dans ce

contexte, le multitasking (l’utilisation

de plusieurs écrans instantanément)

devrait progresser, de réelles

interactions entre smartphones,

tablettes et écrans télé devraient

enrichir l’expérience télévisuelle. Les

annonceurs, quant à eux,

bénéficieraient de prises de parole

enrichies par de nouveaux formats

Page 14: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

13

(publicitaires, développement

d’applications dédiées, …) et de

nouveaux contenus (création de

chaîne, de programmes,…) et y

trouver de nouvelles sources de

revenus: le T-commerce, la publicité

interactive,…

Les groupes de presse, peuvent-ils

exister sans adaptation au

numérique ? Quelle place pour la

radio dans ce nouveau paysage ?

Le secteur de la presse tente de

s’adapter à une crise structurelle

entamée il y a plusieurs années, les

ventes de journaux s’érodent

confrontés au vieillissement de leurs

lecteurs et à la rupture des modes de

consommation.

Certains pensent que la diffusion du

papier devrait se stabiliser, convaincus

que le papier n’est pas mort et « que

le quotidien papier reste et restera

encore pour quelques temps le navire

amiral de la flotte et la principale

source de recettes », (E. Izraelewicz).

D’autres tablent sur une disparition du

papier d’ici 2040 remplacé par des

supports numériques (François Gurry

– OMPI), remettant ainsi en cause le

principe du quotidien national. De

notre point de vue, l’adaptation du

monde de la presse au numérique

permet de maintenir une diffusion

papier. Profusion de l’information,

gratuité apparente, les conditions de

production, de diffusion et de

réception de l’information sont

chamboulées et notre relation à la

presse s’en trouve bouleversée.

La digitalisation permet une solution à

des problèmes de diffusion et s’adapte

aux nouveaux usages des

consommateurs et de leur

consommation média. En phase avec

la notion « d’accélération du temps »

que connaît notre époque, la

consommation de la presse sur

supports numériques – dont

l’équipement ne cesse de croître -

répond aux exigences d’immédiateté

et d’accessibilité rapide à l’information

et les nouvelles générations, qui

feront le lecteur et le journaliste de

demain, sont immergées dans ces

nouvelles technologies. Aujourd’hui,

La presse 2.0 poursuit son

développement à travers les kiosques

numériques. La présence de la presse

sur ces nouveaux supports est vitale

pour conserver son lectorat et ses

revenus, d’autant plus que les

consommateurs ont tendance à

privilégier les acteurs traditionnels de

l’information ayant une marque forte.

Toutefois, face à la profusion

d’applications et à la fragmentation de

l’audience, l’alliance entre titres est

nécessaire pour aider les usagers à se

repérer ainsi qu’une campagne de

communication auprès d’une

éventuelle nouvelle clientèle.

Envisager le devenir de la presse

uniquement au travers du prisme du

support, ne serait ce pas réducteur ? Il

convient donc plutôt de s’interroger sur

le rôle de la presse écrite d’information

- un rôle crucial dans la préservation

du pluralisme démocratique si elle

permet de garantir la rigueur du

traitement de l’information, d’apporter

du sens à l’évènement, de garder une

distance par rapport à l’émotion

immédiate et de jouer un rôle

d’investigation. Ainsi la problématique

on/off s’estompe. Au final, ce sont les

lecteurs qui décideront quand,

comment et sur quel support ils liront

la presse. A ce prix, c’est la qualité

des contenus, éternel défi de la

presse, qui attirera les lecteurs et donc

les annonceurs.

En ce qui concerne la radio, la radio

numérique est déjà une réalité depuis

plusieurs années : 40% des français

ont déjà écoute la radio sur Internet.

Un taux qui atteint même les 65%

chez les 15-24 ans, plus fortement

équipés en numérique. Cette écoute

en convergence a été en grande partie

stimulée par le développement de

l’Internet fixe et mobile, la

démocratisation des smartphones

mais aussi par une offre de contenus

riche et gratuite en ligne. En effet, 74%

des Français peuvent se connecter à

Internet et 49.7% disposent d’un

téléphone mobile équipé de la fonction

Internet et 18% des équipés mobiles y

ont écouté la radio selon l’étude

Téléphonie et Services Mobiles de

Médiamétrie, décembre 2011. Quant à

l’offre, la radio a été l’un des premiers

médias à investir la sphère numérique

en créant, dès 2005, des podcasts

puis des webradios et plus récemment

des applications IPhone. Pour la radio,

la digitalisation offre de véritables

opportunités au niveau de l’offre de

contenus et de fonctionnalités.

Les stations de radio étaient jusqu’à

présent limitées par une diffusion

unique (une bande hertzienne),

parcellaire (certaines stations ne sont

pas présentes sur l’ensemble du

territoire) et une programmation

respectant des quotas de chansons

d’expression française. Avec une

diffusion on line, elles peuvent

désormais toucher l’ensemble des

individus au-delà des frontières et

décliner leur offre sur plusieurs

thématiques. Au début des années

2000, l’ensemble des stations FM

lancent des webradios musicales,

présence essentielle on line pour

contrer la baisse d’audience et toucher

un public complémentaire.

Le groupe NRJ propose sur son site

plus de 35 webradios thématiques

(NRJ R&B, NRJ Pop, NRJ Rock…),

idem pour les radios du groupe

Lagardère. Certaines proposent

également des webTV sur lesquelles

sont diffusés des clips par thématique,

à l’image de MTV. Du côté des

auditeurs, la digitalisation de la radio

représente un réel bénéfice pour

l’écoute de ce média qui a

profondément modifié la façon de

consommer la radio. Tout d’abord,

l’accès à la radio s’est largement

développé : les supports d’écoute se

sont multipliés (ordinateur, téléphone

mobile, baladeurs MP3, télévision,

consoles, GPS…) ainsi que les

moments d’écoute, essentiellement en

situation de mobilité. Ensuite, la radio

se «déportalise», c'est-à-dire que les

internautes peuvent installer leur

player dans leur espace personnel

(blogs, sites persos), leur page sur les

réseaux sociaux…

Les audinautes n’ont plus à se

connecter aux sites de leurs stations

musicales, c’est le flux audio qui vient

à eux, à l’image des flux RSS. La

Page 15: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

14

multiplication des supports d’écoute a

permis aux stations de radio de

reconquérir un public jeune par

essence mobile et nomade.

Le développement des applications sur les téléphones portables s’inscrit également dans cette tendance. Au-délà de la simple écoute d’un flux en situation de mobilité, les différents acteurs ont développé des applications qui permettent une véritable interactivité entre les auditeurs et la programmation de la station. Du téléchargement de podcasts au visionnage de webTV, les stations de radio proposent de nouvelles expériences à leur public (commenter en direct, devenir reporter, proposer des bons plans via la géolocalisation) qui rencontrent un véritable succès au vu du nombre de téléchargements enregistrés. Pour résumer, "… le monde fermé de la radio passe de l'aquarium à l'océan", dixit Pierre Bellanger, les océans sont vastes et loin d’être silencieux, il reste donc une multitude d’espaces à explorer pour ce média en perpétuel mouvement…

Quelles tendances voyez-vous d’ici 2015 ?

Les principales tendances identifiées précédemment à savoir le phénomène de l’ATAWAD ainsi que les réseaux sociaux vont s’intensifier et se densifier pour devenir de véritables phénomènes de masse. La généralisation des smartphones et des tablettes qui démultiplient les points de contact vont s’accompagner du renforcement et / ou du développement de nouveaux usages comme le paiement mobile grâce à la technologie NFC, la consultation de contenus audiovisuels en live ou en rattrapage, l’amplification du multi-tasking. Dans le même temps, l’intensification des réseaux sociaux se développe à tous les niveaux : consommateurs, marques, médias, entreprises.

De simples sites de mise en relation entre individus, les médias sociaux se transforment en véritables plateformes d’édition, de diffusion et de recommandation des contenus. Pour rencontrer et renforcer les liens, les différents acteurs doivent intégrer cette nouvelle donne dans leur stratégie de développement. Ainsi, le mariage entre des supports (écrans) connectés et des usages digitaux de masse permet la naissance des objets

connectés (voitures connectées à Facebook ou Spotify, cafetière reliée grâce à une carte SIM, réfrigérateur gestionnaire des listes de courses, réalité augmentée, technologie RFID…), synonyme de convergence du physique et du numérique. On assiste à l’essor de technologies qui permettent de lier des objets réels à des services virtuels.

Dans ce contexte, la multi-connexion et la digitalisation de pans entiers de nos vie (numérisation des contenus, multiplication des terminaux, apparition de nouveaux services qui bouleversent nos façons de consommer, travailler, communiquer …) va générer des déluges de données anonymes. Nous changeons d’ordre de grandeur et le petaoctet (1015 octets, un million de Go) devient maintenant l’unité de base. Ce phénomène, qu’on appelle Big Data, et qui porte à la fois sur le volume d’informations et leur gestion, ne sera pas sans poser de problèmes pour la capture, le stockage, la recherche, le partage et l’analyse de ces données.

De nouveaux outils sont donc apparus pour traiter ces data en parallèle (Hadoop, logiciel de calcul distribué inventé par Google), stockées dans des milliers de serveurs interconnectés (cloud computing), mais aussi de nouvelles techniques d’analyse reposant sur des méthodologies mathématiques avancées à même d’en extraire des règles de décision opérationnelles.

Toutefois, la collecte de toutes ces données personnelles ne va pas sans poser des questions d’ordre éthique et légal. Si les principaux réseaux et acteurs (Facebook, Twitter, Google) renforcent leur politique de confidentialité, la capacité à reconstituer tout un historique de navigation (quelque soit le support utilisé), à usurper des identités, à tirer profit de données personnelles et à couper les accès numériques ne sont pas à exclure incitant les législations nationales et supra-nationales à se pencher sur ces questions. Si l’accès à Internet est désormais un droit humain fondamental selon l’ONU, le respect de la vie privée et des données pourraient bientôt faire partie du droit international, il faudra alors identifier quels en seront les impacts à tous les niveaux notamment à celui de la communication.

DIPLOMATIE

STEPHANE BOMPERZT, Ancien

Directeur Afrique et Océan Indien

du Ministère des Affaires

Etrangères et Européennes.

Il est actuellement en poste comme

Ambassadeur de France en

Autriche et remplacé par Mme

Elisabeth BARBIER, Ambassadrice

chargée du suivi de la

renégociation des accords de

défense franco-africains.

A quelques jours de son départ du

Quai d’Orsay, il a livré à IMAGAZINE

un bilan exhaustif de son passage

au département Afrique, de la

gestion des crises en Afrique, de la

place de la France en Afrique et

celle de l’Afrique en France.

Comment avez-vous vécu l’année

2011 à la direction Afrique et Océan

Indien au Quai d’Orsay ?

Je l’ai vécue comme une passion,

ensuite comme un travail collectif.

Passion parce qu’il est difficile

de travailler avec l’Afrique, pour

l’Afrique sans y mettre de la passion.

L’Afrique est un continent qui bouge,

qui se développe très vite, qui connait

naturellement des crises,

mais qui est le continent de demain. Et

donc nous, mes collègues et moi qui

avons la chance de

travailler sur les affaires africaines

nous nous engageons

personnellement. Travail collectif

parce que naturellement nous

travaillons avec la Présidence, le

Ministère de la Défense, avec le

Trésor, les

entreprises, avec les ONG. Tout cela

est un travail collectif. Je crois que

dans l’ensemble nous avons

fait du bon travail. Il y a eu des crises

très dures à gérer, la crise ivoirienne,

libyenne et il y en a d’autres qui

durent. La RDC n’est pas totalement

sortie des incertitudes où elle se

débattait, les soudanais sont en état

de crise plus ou moins larvée, plus ou

moins ouverte. La Somalie, il va y

avoir la conférence à Londres dans

quelques jours. Il y a encore

Page 16: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

15

beaucoup de pain sur la planche. Mais

globalement, le sentiment que je retire

sur ce travail, c’est que l’Afrique

comme on le dit familièrement tient le

bon bout.

L’Afrique se développe, les crises ont

tendances à s’estomper, l’Afrique va

dans la bonne direction.

Vous parliez toute à l’heure de

passion, est ce que la passion

permet de se dire que la

situation est grave,.... on va y

arriver ?

Bien sûr, la passion n’empêche pas le

réalisme. Il ne faut pas être naïf, il ne

suffit pas de nier les

problèmes qui subsistent, qui

surgissent et l’Afrique n’est pas le seul

continent dans ce cas. Sans parler

naturellement de toutes les questions

globales, le réchauffement climatique,

la surpopulation, les crises

alimentaires. La passion n’empêche

pas d’être lucide, mais je crois qu’elle

donne quand même une certaine

direction. Nous faisons notre travail

parce que nous croyons à ce que nous

faisons. Bien sûr la France et nous

avons le privilège de travailler pour la

France, mais nous avons aussi le

privilège de travailler aux relations

entre la France et l’Afrique et nous

croyons beaucoup à l’Afrique. Il n’y a

pas d’incompatibilité bien au contraire.

La passion nous oriente, mais ça

n’empêche pas d’être réaliste.

Vous avez évoqué deux cas qui

sont des pics de crises, notamment

la Côte d’Ivoire et la Libye.

La Côte d’Ivoire en premier où il y a

eu des interventions assez dures,

est-ce que vous

avez l’impression que les relations

avec le continent africain et

l’Afrique de l’ouest en particulier

ont changé de visage ?

Oui et non, elles n’ont pas changé

dans la mesure où la crise ivoirienne,

n’est pas la première du

genre. Il y a eu beaucoup de violence

et c’est peut-être ce qui nous a le plus

inquiété. C’était parfois

une obsession, ces violences qui se

déroulaient. Quand on a vu des

hommes à la solde de BGAGBO

tirer sur des

femmes

désarmées

qui

manifestaient

dans les rues

d’Abidjan,

c’était

l’horreur. Ce

n’est

pas le seul

pays ou il y a

eu des

horreurs, il y

en a eu en

France aussi,

mais là, c’était

très dur. On

se disait comment arriver à conjurer

ces violences, comment arriver à

résoudre la crise le plus

rapidement possible…

C’était nouveau de voir la Côte d’Ivoire

dans c’est état-là, c’était nouveau

aussi parce

que la France s’est imposée dans

cette crise comme dans bien d’autres

une règle de conduite qui est

relativement nouvelle. Pas question de

mener cette crise d'une façon

unilatérale. Le Président Sarkozy l’a

dit très clairement dans son discours

du Cape en février 2008. Il inaugure

une nouvelle attitude de la France vis-

à-vis du continent africain « nous

interviendrons, mais il n’y aura plus

d’intervention automatique au bénéfice

d’un gouvernement, nous

n’interviendrons plus dans les crises

intérieures, sauf naturellement si nous

avons un mandat international donné

par les Nations Unies. Ce qui a été le

cas en Côte d’Ivoire.

Mais, même dans le cas de ce

mandat donné par le Conseil de

sécurité, nous sommes intervenus soit

à la demande des Nations Unies,

notamment de l’ONUCI, soit lorsqu' il y

avait une urgence, il fallait aller

secourir des gens dont la vie était en

danger. C’était le cas notamment à la

fin de la bataille d’Abidjan, si je puis

dire, lorsque certains ambassadeurs

ont été assiégés par des miliciens.

Nous sommes intervenus, sans casse

heureusement. Nos interventions de

même que la résolution du conseil de

Sécurité ont été dictées par le primat

humanitaire. C’était quelque chose de

nouveau, le calcul que nous avons fait

a été payant puisque finalement, la

légalité a été rétablie en Côte d’Ivoire,

grâce à l’action de la Communauté

Internationale, à l’action des ivoiriens

aussi. Mais, naturellement notre

satisfaction ne peut être sans mélange

puisqu’il y a eu d’après les estimations

officielles 3000 morts, sans parler des

blessés, des gens qui n’ont pas pu

recevoir des soins médicaux, du coût

économique et social, de tous ces

jeunes qui ont été déboussolés.

(La conférence de Londres allie aides

et pressions pour aider la Somalie)

LONDRES (AFP) - (AFP) - Les

participants à la conférence sur la

Somalie jeudi à Londres ont loué les

récents progrès politique et militaire

enregistrés dans le pays dévasté par

20 ans de guerre civile, en alliant

aides et pressions pour éliminer les

fléaux de la corruption, la piraterie et

"la menace terroriste". Le Premier

ministre britannique David Cameron a

ainsi ouvert la rencontre internationale

en évoquant "une occasion sans

précédent de changer" la situation

dans ce pays de la Corne de l'Afrique

que le chef de la diplomatie de

Londres, William Hague, a qualifié de

"pire Etat de non-droit au monde".

"Il s'agit d'une opportunité que nous ne

pouvons pas nous permettre de rater",

a renchéri le secrétaire général de

l'ONU Ban Ki-moon. "Il est plus que

temps que (la) transition intervienne et

que la Somalie soit dotée d'un

gouvernement stable", a ajouté la

M STEPHANE BOMPERZT

Page 17: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

16

secrétaire d'Etat américaine Hillary

Clinton, en annonçant une aide

américaine supplémentaire de 64

millions de dollars (48 millions d'euros)

pour les pays de la Corne de

l'Afrique.)…

Vous disiez tout à l’heure, que le

Président Sarkozy inaugure une

nouvelle aire dans les

relations avec le continent africain,

il y a l’Afrique du Sud, le Nigeria,

l’Angola. Aujourd’hui, par

la visite d’Etat du Président

OUATTARA, la Côte d’Ivoire. Est-ce

le nouvel axe ?

Il n’y a pas d’axes, il y a des

partenaires et des relations

diversifiées. Mais il est exact que

certains

pays, par leur taille, par la puissance,

par l’importance de la population, par

leur puissance

économique, par leur poids politique

exercent une influence particulière.

Pourquoi avoir fait de la visite du

Président OUATTARA une véritable

exception ?

A cause de l’importance de la Côte

d’Ivoire, c’est une façon pour la France

de montrer un attachement à la

démocratie, au respect des règles du

jeu. Nous avons fait le pari du suffrage

universel, du respect du choix des

électeurs, du respect de la démocratie.

Et la France comme ses partenaires,

comme la CEDAO, l’Union Africaine à

soutenu le vainqueur légitime de cette

élection. C’est vrai que nous sommes

contents que la démocratie l’ait

emporté. Et cette visite d’Etat est une

façon de dire « La Côte d’Ivoire

revient, reprend sa place parmi les

nations légitimes. La Côte d’Ivoire est

en train de redécoller malgré les

problèmes immenses, et la démocratie

l’a emporté. C’est tout cela que la

France a entendu faire l’éloge à

travers cette visite d’Etat, aussi et

d’abord une visite d’amitié.

Vous disiez que c’était difficile au

plus fort de la crise, on a du mal à

imaginer vous ici, dans

votre bureau en train de tourner en

rond ?

Ah non, c’était du travail collectif avec

les amis de l’Elysée, le ministère de la

Coopération, le ministère de la

Défense, avec les entreprises, les

ONG et ceux avec lesquels nous

étions en contact (Human Wrigth R,

Amnesty International,)

Une prise de conscience collective

?

Bien sûr, le gouvernent français a pris

cette décision collectivement mais en

tant que gouvernement,

cela a été du travail collectif. Il nous

est souvent arrivé de quitter le bureau

vers 22h ou minuit. Nous

avons toujours eu pour but de faire

triompher la légalité…de limiter le plus

possible les dégâts, les

conséquences pour les populations…

L’intervention en Libye c’est

toujours avec le mandat de la

communauté internationale,

comment vous l’avez vécue ?

Comme une urgence, la situation était

simple. Il y avait une révolte populaire,

il y avait des blindés au

début qui s’approchaient de la ville de

Bengazi, deuxième ville du pays et qui

allaient rentrer dedans

comme dans du beurre et massacrer

la population. Donc il y avait urgence,

il fallait qu’on intervienne.

On avait fait voter une résolution par le

Conseil de Sécurité qui autorisait

l’usage de tous les moyens

pour sauver la population civile. Nous

avons certainement sauvé des

dizaines de milliers de vies.

C’était l’urgence n °1.

Les enjeux français en Afrique

francophone sont multiples. Sur place,

il y a un

multilatéralisme au niveau des

partenaires, la Chine, l’Inde, le Brésil

et qui amène sur le terrain

une concurrence féroce, ce qui amène

des pertes de parts de marchés

français en Afrique.

Vous pouvez dire que les acquis

français en Afrique francophone

sont solidement encrés ?

Oui, ils sont solidement encrés, mais

ils ne sont pas à l’abri de toutes

épreuves ou à l’abri de tous

risques. Rien ne serait plus dangereux

pour nous comme pour nos

entreprises de dire nous avons des

positions qui sont acquises. Il y a une

vraie concurrence, et je dirais que

cette concurrence est une bonne

chose. Le président Sarkozy l’a dit

publiquement, il l’a dit à propos de la

Chine, on pourrait le dire à propos de

l’Inde, le Brésil, de la Turquie.. la

Corée.

Le fait que l’Afrique s’ouvre au comme

international, aux investissements des

puissances

émergentes est une bonne chose, à

nous de nous défendre. La seule

demande que nous faisons

c’est que chacun joue les règles du

jeu, c'est-à-dire qu’il n’y ait pas

d’opacité dans les contrats,

que les nouveaux venus adoptent un

comportement transparent et

respectent la Responsabilité

Environnementale et Sociale(RES).

Cela a été l'un des messages du

Sommet de Nice. Il y a eu toute une

partie dédiée au dialogue entre

gouvernement et entreprises, et les

entreprises présentes ont

adopté une charte, dans laquelle les

entreprises s’engagent à respecter ces

règles.

C’est aussi nouveau dans les

rencontres ?

Oui, il y a eu un volet politique et un

volet économique (commerciale,

entreprises), les deux ont été

extrêmement intéressants…

… Avec ces nouveaux entrants,

vous vous dites que l’Afrique sera

bien avec nous, ou alors

nous d’une façon définitive nous

devons nous affranchir de l’Afrique

pour qu’elle puisse

économiquement avoir de

véritables embellies ?

Il ne s’agit pas de s’affranchir l’un de

l’autre. L’Afrique doit être

indépendante comme l’Europe,

comme la France. Les pays africains

doivent être indépendants. Mais

indépendance ne veut pas dire vivre

en cercle fermé. On dépend toujours

un peu des autres. L’Afrique, de plus

en plus, s’ouvre au commerce

Page 18: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

17

international, l’Afrique dépend des

investissements mais nous aussi.

Comme vous le savez, nous avons en

France une agence, l’Agence pour les

investissements

internationaux et qui va prospecter à

gauche et à droite pour que les gens

viennent investir chez nous.

C’est pareil pour l’Afrique.

Il ne s’agit pas d’être à la remorque de

l’un ou de l’autre, l’Afrique ne doit pas

de l’Europe, de la

France, des Etats Unis, et de même

l’Europe, la France ne doivent pas être

à la remorque de

l’Afrique, ni de la Chine. Mais en

même temps, nous vivons dans un

monde ouvert, où les relations

que nous pouvons avoir les uns avec

les autres sont de plus en plus

importantes, cela ne nous

empêche pas d’être indépendant…

Au moment où vous allez quitter

Paris pour l’Autriche, quels sont

vos plus grands regrets ?

Question difficile, je n’ai pas vraiment

de regrets. Je suis triste de quitter les

affaires africaines et je

garderai toujours une partie de mon

cœur en Afrique et j'y retournerai

certainement à titre privé puis j’aime

beaucoup les pays africains…

J’aurais aimé quitter l’Afrique après la

résolution de la crise somalienne, la

résolution de l’hostilité

entre les deux soudans, j’aurais aimé

que les élections en RDC eu été

parfaites… mais, en même

temps, beaucoup de progrès ont été

accomplis. Il faut être modeste, il faut

regarder vers l’avenir.

Quels sont vos plus grandes fiertés

?

De deux ordres, d’une part avoir

œuvré à la politique de la France pour

essayer de faire évoluer notre

relation avec l’Afrique et de contribuer

aussi à la résolution d’un certains

nombre de crises…

Il n’y a pas que la grande politique, il y

a aussi les gens. Pouvoir aider les

gens individuellement, pour

nous diplomates... est une grande

satisfaction.

L’intégralité de cet échange est à

trouver sur WWW.IMAGAZINE.PRO

ECONOMIE

Transferts Financiers

A l’initiative du Ministère français de l’économie et des Finances, de la Banque Africaine de Développement, de l’Agence Française de Développement, du Trésor français, du Ministère de l’Intérieur, une réunion sur la réduction des coûts des transferts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement s’est tenue au Ministère de Finances et de l’Economie. Les envois d’argent des migrants en direction de la zone franc se sont établis en 2008 à près de 3 milliards de $ américains, soit 2 % du PIB. En moyenne annuelle, la zone franc a, entre 2003 et 2008, reçu 334 millions de $ avec un taux d’accroissement annuel de 28 %. Les pays du Maghreb central ont enregistré des soldes d’envoi positifs sur la période considérée. Le présent rapport est le résultat d’études et recherches menées par une équipe d’experts sous la direction d’Épargne Sans Frontière, au Maroc et en Tunisie, deux pays du Maghreb central, au Sénégal, membre de l’Union économique et monétaire (UEMOA) et siège de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest, au Cameroun, membre de la Communauté économique d’Afrique centrale (CEMAC) et siège de la Banque centrale des États d’Afrique centrale ainsi qu’aux Comores, membre de la Zone franc tout comme ceux de l’UEMOA et de la CEMAC. L’étude a été conduite sous la supervision d’un Comité de pilotage mis en place en janvier 2008 pour assurer la mise en œuvre des recommandations de l’étude « Migrations, un enjeu de développement »

de la BAD sur financement de la France. Le Comité de pilotage est co-présidé par les représentants du Ministère français de l’économie et des finances et de la Banque africaine de développement, respectivement MM Laurent Weill et Patrick Giraud. En sont également membres Stéphane Gallet et Frédéric Bard, représentant le Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration – Secrétariat général à l’immigration et à l’intégration, Virginie Lucas, Sarah Lahmani et Cécile Berriet (Agence française de développement), Suzanne de Bellescize représentant le Ministère des affaires étrangères et européennes, Luc Jacolin,

représentant la

Banque de France. Les idées et opinions exprimées dans ce rapport ne reflètent pas forcément les points de vue de la Banque africaine de développement et de la France et n’engagent que les consultants. Du fait de leur importance pour les populations destinataires, les flux d’argent des migrants tendent à rester stables et sont peu sensibles aux évolutions de la conjoncture. Les envois d’argent des migrants constituent une importante source de financement des économies des pays en développement et des populations récipiendaires. Ils bénéficient en particulier à de larges couches de la société qui, sans ces ressources, vivraient dans une pauvreté extrême. De ce fait, même en situation de crise économique et financière des pays de résidence des migrants, les flux d’argent de ces derniers tendent à rester stables et à être moins liés à la conjoncture économique que l’aide

Les conférenciers

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[ Mars 2012

18

publique au développement et les investissements directs étrangers. C’est le cas pour les pays du Maghreb et de la Zone franc, notamment ceux qui ont fait plus précisément l’objet de cette étude (Maroc, Tunisie, Sénégal, Cameroun, Comores). Les envois d’argent des migrants constituent une importante source de financement des économies des pays en développement et des populations récipiendaires. Ils bénéficient en particulier à des couches pauvres de la société qui grâce à ces ressources voient leur niveau de vie augmenter. De ce fait, même en situation de crise économique et financière des pays de résidence, les flux d’argent des migrants tendent à rester stables et à être moins liés à la conjoncture que les investissements directs étrangers. C’est le cas pour la Tunisie et le Maroc au Maghreb et pour le Cameroun, les Comores et le Sénégal au sein de la Zone franc6, pays objets de cette étude. Les envois d’argent des migrants jouent partout un rôle contra-cyclique et permettent d’amortir les effets induits des crises économiques, du fait même de leur finalité première. En effet, les envois d’argent contribuent à plus de 75 % à financer les besoins 0de base de populations vivant à la limite du seuil de pauvreté. _ Ce rapport analyse les moyens de réduire les coûts des envois d’argent des migrants et d’optimiser leur contribution au codéveloppement par des innovations financières et réglementaires adaptées, en conformité avec les objectifs du G20 (notamment à travers le GPFI8) et du CICID9. Il fait suite à d’autres travaux et activités initiés par la Banque africaine de développement (BAfD) avec l’appui de la France : ● Conduite de l’étude Migrations, un enjeu de développement (publiée en 2008), Création d’un fonds fiduciaire multilatéral « Initiative migration et développement »placé auprès de la BAfD, ● Lancement et organisation d’un programme de renforcement des capacités des opérateurs de ce secteur dans les pays du Maghreb central et de la zone franc (2009). Les envois d’argent des migrants en direction de la zone franc se sont établis en 2008 à près de 3 milliards de $ américains, soit 2 % du PIB. En moyenne annuelle, la zone franc a, entre 2003 et 2008, reçu 334 millions

de $ avec un taux d’accroissement annuel de 28 %. La zone franc comprend deux sous-régions, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) ainsi que les Comores. Selon les données statistiques disponibles, les envois d’argent de l’étranger représentent 4 % du PIB de l’UEMOA, contre moins de 0,5 % pour la CEMAC. Les envois d’argent des migrants ne semblent, en effet, pas avoir partout la même importance11. Certains pays s’inscrivent davantage dans des migrations intra-régionales (comme le Burkina Faso) qu’internationales. Les envois d’argent à l’intérieur de la même union économique et monétaire sont appréhendés de façon très imparfaite et approximative par les statistiques internationales. C’est le cas du Burkina Faso où les envois d’argent internationaux représenteraient selon ces sources moins d’1 % du PIB. Ainsi, pour l’UEMOA et les Comores le solde est positif alors qu’il est négatif dans le cas de la CEMAC. En fait, seul le Cameroun se différencie au sein de cette Communauté par un solde positif. U MAGHREB CENTRAL Les pays du Maghreb central ont enregistré des soldes d’envoi positifs sur la période considérée. Au Maghreb central, les envois d’argent sont variables d’un pays à l’autre. En 2008, le Maroc a reçu 7 milliards de $ américains, la Tunisie 2 milliards et l’Algérie le même volume. Rapportés au PIB, ces transferts représentent respectivement 8 % pour le Maroc, 5 % pour la Tunisie et un peu plus d’1 % pour l’Algérie. Dans les trois pays, les envois d’argent ont suivi une tendance ascendante. Leur accroissement annuel a été

en moyenne de 90 millions de $ pour l’Algérie, 145 pour la Tunisie et 656 pour le Maroc. Ces différences, de même que leur poids relatif dans la balance des paiements, comme dans le fonctionnement des systèmes financiers nationaux et de l’économie, expliquent les différences de politiques suivies par les pays et les stratégies développés par les opérateurs financiers pour mobiliser ces ressources. Tout comme c’est le cas de la zone franc et comme le montrent les graphiques ci-dessous l’importance des envois d’argent est indéniable en comparaison avec les IDE et l’APD, y compris pour l’Algérie. Les graphiques ci-dessous rendent compte de l’évolution des envois d’argent (EA). Ils font ressortir l’importance et la stabilité de cette ressource en comparaison avec les IDE et l’APD.

Rencontre avec :

DOGAD DOGOUI, AFRICAGORA

Que faut-il retenir de cette

conférence ?

Deux choses : Pour une fois, la France

en pointe au sein de l’OCDE, du G20,

de l’AFD cherche des solutions pour

encadrer les transferts. C’est une

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manne qui échappe aux grands flux.

Il faudrait penser à l’optimiser. Je

pense qu’à force de dire que les 10

milliards d’euros transférés de façon

visible sans compter ce qui n’est pas

visible informel. C’est une manière

aussi d’envoyer un message aux pays

du nord sur la faiblesse de l’Aide

Publique au développement. Soit on

considère que l’APD doit s’arrêter et

l’Afrique, avec sa diaspora et son

développement endogène prendra son

émergence et la partie intermédiaire

en main, soit on considère que l’aide

est très faible et que il ya pas de

raison que les états fassent moins

bien que les ressortissants travailleurs

de ces pays là.

Pourquoi vouloir mettre l’accent

sur l’APD dès lors que l’on sait que

les transferts des immigrants sont

largement supérieurs, est-ce une

façon de vouloir tout mettre dans

l’APD?

Je pense qu’aujourd’hui il ya un

soucie, ces 30 milliards d’euros

transféré ne sont pas profitable au

développement. Ils le sont à la

consommation. Il ya pas encor

suffisamment de transfert vers la

micro-finance, vers le développement

local. C’est la famille et la

communauté villageoise régionale. On

n’est pas encor dans le secteur

productif d’où l’émergence de fonds

diaspora pour accompagner,

rémunérer du transfert qui est une

mise à disposition, mises à

participation au capital.

Ce ne serait pas un danger que se

soit les institutions qui veuillent

mettre en place ce fonds diaspora ?

« Vous avez raison sur une

chose, ce n’est pas aux

institutions de le mettre en

place, mais il faut qu’elles

créées un cadre et de laisser le

secteur privé s’en charger ».

Les acteurs de transfert d’argent et les

nouveaux acteurs de transfert de

services devraient être en pointe dans

la manière de rendre productif,

efficient pour le développement des

pays africains cette contribution de la

diaspora. Le seul soucie est que très

peux d’acteurs arrivent à émerger

pour drainé et transformer. Les

questions de confiance, de lisibilité.

Une grande partie des migrants

travailleur, non intellectuel, la

première résolution pour eux c’est

d’aider le village et la famille, et il n’ya

pas de réflexion sur la création de

richesse, sur la création de valeurs,

sur la plu value des entreprises. Tout

ceci est une éducation à apporter.

Leila BENHACEM, BAD SENEGAL

Il ya une coopération étroite entre la

BAD, L’AFD, le trésor français, le

ministère de l’économie et aussi le

département sur l’immigration et le

développement du ministère de

l’intérieur français pour étudier cette

problématique et sortir avec un plan

d’action, des recommandations qui

vont permettre de voir comment

utiliser les flux des migrants pour

financer le développement dans les

pays du Sud, et notamment en Afrique

de l’ouest et en Afrique centrale.

C’est détourner l’objectif premier

de ces transferts financiers, ils sont

fait pour les familles, c’est le rôle

des gouvernements de leurs pays,

les familles c’est pour apporter un

soutien !

Ce qu’on a vu dans ces études c’est

aussi de part nos projets. Il y a deux

phénomènes :

Le premier est que le gouvernement

fait face à de nombreux défis et que

les gaps financiers pour le

développement sont immenses et

important. Le gouvernement ne peut

le faire seul, il a besoin du secteur

privé, mais il à besoin aussi des fonds

des migrants qui eux de plus en plus

s’appropries le développement

communautaire au sein de leur région,

au sein de leur village. Et je pense

qu’un des enseignements tirés du

développement en général et du

financement du développement quand

les communautés s’appropries leurs

développement ça marche mieux et

c’est plus efficace parce qu’elles

évoluent dans leur environnement et

savent qu’elles sont les solutions

appropriés.

La Banque africaine de

Développement vient pour étudier,

sortir avec des recommandations

mais aussi proposer des instruments

financiers et une organisation autour

du système financier qui va faire ce

programme de développement

communautaire par la diaspora.

Leila BENHACEM, BAD SENEGAL

La suite des ces interviews en

intégralités sur IMAGAZINE.PRO

BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

Appui du premier fonds Carlyle en Afrique sub-saharienne

Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé une prise de participation de 50 millions de dollars EU à Carlyle Sub-Saharan Africa Fund.

Ce fonds est le premier outil de capital-investissement mis en place par le Groupe Carlyle, société américaine de fonds d’investissement, pour poursuivre sa percée géographique en Afrique sub-saharienne.

L'un des meilleurs opérateurs dans le monde des fonds de capital-investissement privés, le Groupe Carlyle a constaté l’amélioration de la stabilité politique et la croissance rapide de pays comme le Ghana, la

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Tanzanie, le Botswana et le Bénin. La firme a décrit ces pays comme des lieux attractifs pour les capitaux, en plus de l'Afrique du Sud, du Nigeria et du Kenya, les premiers pays phares des investissements du Fonds. Carlyle prévoit que le portefeuille de Carlyle Sub-Saharan African Fund à la sortie sera une combinaison de rachat d’actions et de dépenses d’investissement pour assurer la croissance dans 15 pays de la région.

Le Fonds prévoit d'investir au total 500 millions de dollars, avec la possibilité de doubler ce montant par le biais d’investissements conjoints avec d’autres fonds mondiaux du Groupe Carlyle. Carlyle Sub-Saharan African Fund cherchera à investir dans les grandes entreprises nationales qui veulent développer leur marché au sein de la région et réaliser une intégration verticale avec les pays voisins. Conformément à ce qu’il a réalisé dans d'autres marchés émergents, il espère aboutir à transformer des entreprises uniquement nationales en plateformes d’entreprises régionales. L'équipe d'investissement du Fonds a examiné les marchés d’un large éventail de pays de la région, y compris l'Angola, le Botswana, le Ghana, la Côte d'Ivoire, Maurice, le Mozambique, la Namibie et la Zambie.

Comme le président de la BAD, Donald Kaberuka, l’a déclaré, «La Banque africaine de développement est la mieux placée pour accueillir les opérateurs mondiaux qui investissent pour la première fois en Afrique. En tant que première institution de financement de l’Afrique, c'est notre rôle d’offrir notre expertise sur le marché, de partager notre connaissance des risques et notre savoir-faire sur la façon d'investir en Afrique d’une manière qui soit écologiquement et socialement responsable.

Aucune autre institution de financement du développement ne saurait mieux que la BAD jouer le rôle d'accueil des grands investisseurs sur le continent. » Conformément à cette déclaration, la BAD a aidé Carlyle à créer un système de gestion environnementale et sociale à part entière et un système de mesure des résultats du développement, pour suivre la création d'emplois, les recettes fiscales et les flux de capitaux supplémentaires pour les entreprises du portefeuille.

La BAD et Carlyle lanceront conjointement “In-the-Board-Room”, programme audio conçu spécialement pour les étudiants africains en entrepreneuriat. Le programme présentera à plus d’un millier d’étudiants africains le leadership stimulant, le sens du commandement stratégique dans la gestion des situations de crise.

« Du point de vue de la diversification et de l’équilibre du portefeuille», a indiqué Tim Turner, directeur des opérations du secteur privé de la BAD, «le Fonds Carlyle permettra d'équilibrer notre portefeuille d'actions pour nous permettre de faire des investissements supplémentaires dans les segments de marché les plus risqués.

Avec Carlyle, nous avons rencontré un promoteur à la responsabilité sociale réelle, bien conscient de sa capacité à façonner l'avenir des sociétés du portefeuille ainsi que le bien-être de centaines de salariés, des ménages et des consommateurs. Nous pensons que l'Afrique est prête à accueillir ces investisseurs et nous espérons que l’exemple de Carlyle fera des émules parmi les autres sociétés mondiales de capital-investissement.»

Un haut fonctionnaire japonais en visite à la BAD réaffirme le soutien de son pays à la croissance de l'Afrique

(Japan’s vice-minister of finance for international affairs, Mr Takehiko Nakao, visited the African Development Bank (AfDB) on 8 March 2012, and held talks with the AfDB president, Donald Kaberuka, on various issues related to

development in Africa.

He noted the fact that the African economy was growing and affirmed Japan’s confidence in the continent’s future. Mr Nakao said: “Africa is currently growing again with better policies and it is high time for Japan to refocus on the continent.”

The talks touched upon private sector promotion, infrastructure, education and progress in medical care in Africa. Mr Kaberuka and Mr Nakao also discussed the best way forward in partnering to promote development in Africa through targeted support for poorer populations.

Both of them noted that domestic demand had improved on the continent, and confirmed the need for stronger support for both the Fund for African Private Sector Assistance (FAPA) and Enhanced Private Sector Assistance for Africa (EPSA).

The minister and his delegation expressed their appreciation for the support of the AfDB and its staff on the occasion of the earthquake in northeast Japan on 11 March 2011.

Japan began its cooperation with the AfDB Group in 1973 with the African Development Fund and then with the African Development Bank in 1982.

Referring to the latest phase in this cooperation between the AfDB and Japan, Mr Nakao said: "We appreciate the opening of the Bank’s office in Tokyo and we will make the best use of it to promote Africa’s development.”

Mr Nakao pronounced it was ‘excellent’ that AfDB reports

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indicated that the first phase of the EPSA (2005-2010) had provided USD 1 billion in concessional finance, and that the target had been reached on time and on budget.

The Third Non-Sovereign Loan for Private Sector Assistance for USD 110 million was signed in October 2011. Japanese Cooperation (JICA) and the AfDB have started working on co-financing activities under revised sovereign co-financing guidelines signed in February 2012.

For its part, FAPA provides grant funding for technical assistance and capacity building for the AfDB’s public and private sector clients.

The discussions with Mr Kaberuka were held in the presence of the Executive Director for Japan, Masahiro Kan and the Japanese ambassador to Tunisia, Toshiyuki Taga.

Afrique du Sud : Un développement majeur

Air Liquide vient de signer un

important contrat à long terme avec

le producteur d'acier deuxième en

Afrique du Sud. Pays aux vastes

ressources naturelles et d'une

infrastructure de plus en plus.Air

Liquide a été un partenaire

industriel de ce pays depuis plus de

50 ans.

Air Liquide vient de signer un

important contrat à long terme avec

l'entreprise Evraz Highveld Steel

and Vanadium, le producteur d'acier

deuxième en Afrique du Sud.

L'investissement dans une unité de

séparation de l'air nouvelle (ASU)

d'une capacité de 770 tonnes

d'oxygène par jour, devrait être

commandé à la fin de 2013, sera

d'assurer l'approvisionnement de

l'oxygène. L'utilisation de ce gaz

contribue à améliorer la productivité et

la performance énergétique des

aciéries tout en réduisant les

émissions atmosphériques.

Cette nouvelle ASU produira aussi

l'oxygène liquide, azote, argon et à

répondre à la demande croissante de

la part de marché en Afrique du Sud

Industriel Marchand.

L'installation sera conçue et fabriquée

par les équipes d'Air Liquide Ingénierie

et Construction en utilisant le groupe

dernières technologies, qui offrent des

niveaux élevés d'efficacité énergétique

et la fiabilité.

L'investissement global s'élève à

environ 40 M €. Cet investissement

fait suite investissements dans une

nouvelle ASU dans le KwaZulu-Natal

en Afrique et l'unité de production la

plus grande argon, à la fois mis en

service en 2011.

Pierre Dufour, Directeur Général Vice-

Président du Groupe Air Liquide

superviser l'Afrique et du Moyen-

Orient une zone, a déclaré: «Ce

contrat est une étape importante

pour le Groupe une autre en Afrique

du Sud, car il représente une

amélioration majeure dans notre

position dans un marché en pleine

croissance. Air Liquide est le joueur

le plus rapide de plus en plus en

Afrique australe et ce sera aussi

nous permettre d'étendre notre

présence dans la zone sub-

saharienne. Les économies en

développement sont un des

moteurs de la croissance du

Groupe. "

Mike Garcia, chef de la direction

d'Evraz Highveld Steel and Vanadium,

a commenté: "Nous sommes ravis de

collaborer avec Air Liquide pour la

fourniture d'oxygène et d'autres gaz,

qui sont essentiels à nos

processus. Air Liquide apporte son

expérience dans le monde entier et

nous sommes convaincus qu'il livrera

la fiabilité dont nous avons besoin. "

Gabon-Economie-PIB

Une croissance du PIB de 5,7% pour 2012

Les perspectives de croissance sont positives pour 2012 et font entrevoir un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 5,7% en 2012 contre 6% en 2011.

Ces prévisions proviennent d’un rapport réalisé par le Comité monétaire et financier. La situation macroéconomique est très bonne à

tous les niveaux. L’excédent budgétaire et l’endettement seront maîtrisés dans les prochains mois, rapporte le quotidien.

La production de minerai de manganèse s’est amélioré de +11,3% tandis que la production de pétrole a baissé de -2,1%. Ce qui s’explique par les arrêts dus aux avaries sur les installations pétrolières. Le taux d’inflation en 2011 par rapport à 2010 a été de +1,3% et le taux d’endettement pour la même période de 9% du PIB.

D’autre part, le crédit intérieur net a évolué à +38,3%, soit 979 milliards de francs CFA et les avoirs extérieurs nets ont atteint +16,8%, soit 1046,5 milliards de francs CFA.

Quant à la masse monétaire en 2011 comparée à celle de 2010, elle s’élevait à +29,9%, soit 1822,7 milliards de francs CFA.

FIN/INFOSPLUSGABON/NBV/ GABON 2012

La livre sterling et le dollar américain en baisse par rapport au franc CFA de la BEAC Les taux de change de la livre sterling et du dollar américain sont en baisse par rapport au franc CFA de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), indique le bulletin des cours de change du jour des principales devises publié vendredi par l’institution financière à Libreville.

Voici les cours :

Monnaie Achat Vente Euro 629,71 ; 655,95/ Dollar américain 489,43 ; 509,22 / Livre sterling 774,90 ; 806,32/ Dollar Canadien 494,66 ; 514,74 / Yen 6,03 ; 6,28 / Franc suisse 539,45 ; 561,37 / Rand sud-africain 65,34 ; 68,05 /Yuan 77,45 ; 80,71/ Dir 58,11 ; 60,82/ Naïra 3,11 ; 3,23 / Livre égyptienne 81,01 ; 84,85.

Intra-Africa trade may ease stalled EPA negotiations, says ACP Group

Les 79 membres des Caraïbes et du

Pacifique, le Groupe des États a

montré son appui aux efforts vers

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une zone à l'échelle africaine de

libre-échange - l'élément clé du

sommet de l'Union africaine récente

des chefs d'État, lieu du 23 au 30

Janvier dernier à Addis-Abeba,

capitale Ethiopienne.

Secrétaire général du Groupe ACP,

Dr Mohamed Ibn Chambas a assisté

à la conférence, exhortant les

dirigeants et les intervenants pour

renforcer les approches

interrégionales au commerce en

vue d'approfondir les échanges

commerciaux et renforcer leur

participation dans l'économie

mondiale.

"Stimuler le commerce interrégional

pour l'Afrique sera également

l'occasion pour les membres africains

du Groupe ACP à renforcer leurs

processus d'intégration régionale et à

approfondir leurs échanges

commerciaux. Une zone de libre

échange pour l'Afrique pourrait être

considéré comme un bloc de

construction pour l'avenir de tous les

pays ACP zone de libre échange et

une «porte de sortie» de l'impasse

actuelle des négociations des APE, "a

déclaré le Dr Mohamed Ibn Chambas.

Presque tous les Communautés

économiques régionales africaines

sont membres de l'ACP mécanisme de

coordination inter-régionale. Ils ont été

la négociation d'accords de partenariat

économique avec l'Union européenne

depuis 2002.

Au cours des délibérations, le sommet

a approuvé la position commune ACP

/ UA / CEA / Université d'Oxford

Proposition pour le système de

préférences commerciales améliorée

et renforcée pour les pays les moins

avancés et les pays à faible revenu.

Selon le Groupe ACP, le régime sera

en mesure de fournir des flexibilités

pour permettre une finalisation

harmonieuse des négociations des

APE au point mort.

Les dirigeants africains ont convenu

de continuer à discuter de ce thème

lors du prochain sommet qui se tiendra

à Lilongwe, au Malawi en Juin 2012 et

rendre la Commission de l'UA à

explorer des solutions pratiques qui

mèneront à la création d'une zone de

libre-échange continental.

Lors de sa visite, le Secrétaire général

des ACP a été reçue par le Président

du Ghana John Evans Atta-Mills, le

président de la Guinée équatoriale

Teodoro Obiang Nguema et d'autres

dirigeants et dignitaires clés

d'organisations internationales telles

que l'Organisation des Nations Unies.

La Guinée équatoriale a accepté

d'accueillir les chefs 7e Sommet ACP

de l'Etat en Décembre.

(Photos: Sommet de l'UA (Photo par

The Guardian); Secrétaire général des

ACP Dr Mohamed Ibn Chambas salue

le Président de la Tanzanie Jakaya

Kikwete; Chambas Dr avec les

dirigeants africains, dont le président

du Bénin Yayi Boni (à gauche plus).

ENVIRONNEMENT

AquaOrbi Jacques Bertrand - Président d’AquaOrbi et Délégué Général de la Fondation Chirac Ancien élève de l’École Polytechnique et ingénieur du Génie Rural des Eaux et des Forêts, Jacques Bertrand débute sa carrière professionnelle en 1982 chez Coyne et Bellier, bureau d’Ingénieur Conseils référence mondiale dans le domaine des grands barrages. Son parcours le conduit à diriger des grandes entreprises liées à l’eau et l’assainissement, à piloter des études et projets complexes et à apporter son expertise à diverses grandes autorités publiques de l’eau et de l’assainissement. Après 30 ans d’expérience internationale dans les différents secteurs liés à l’eau et à

l’environnement, dont 20 années dans différents postes de direction générale du Groupe SUEZ-ENVIRONNEMENT, il s’établit en 2010 comme expert indépendant et fonde l’association AquaOrbi partenaire de Fondation CHIRAC dont il est le Délégué Général pour l’eau et en préside le comité scientifique. Jacques Bertrand est à l’initiative de la création de la Chaire « Suez Environnement - Eau pour tous » de Paris Tech, dont il préside le Comité d’Orientation Stratégique. Membre de l’Académie de l’Eau, il est aussi administrateur du Pôle de Compétitivité Mondial de l’Eau, créé à Montpellier en 2010, dont l’objectif est de favoriser l’éclosion de programmes de recherche unissant entreprises et laboratoires, et de leur accorder son label. AquaOrbi : Pour la transmission de l’expérience et du savoir à des entreprises de l’eau des pays en croissance afin de leur permettre de développer une offre locale et durable.

(Jacques Bertrand, Président Fondateur de l’Association AquaOrbi) Par Marie Cornet-Ashby Quels sont les statuts de l’Association AquaOrbi ? Aquaorbi est une association de loi 1901, qui œuvre pour l’accès à l’eau et à l’assainissement. Elle a été créée en 2010. Le constat est simple, le problème de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans le monde est un problème très complexe et devenu encore plus complexe à cause de l’urbanisation. En effet, aujourd’hui le monde est devenu plus urbain que rural et cette course vers l’urbanisation s’est accélérée. Et pour gérer ce

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problème d’accès à l’eau, il est absolument nécessaire de compter sur les forces locales. Les grands groupes internationaux qui œuvrent dans ce domaine ne peuvent s’occuper des villes de taille intermédiaire qui ont besoin d’un tissu de professionnels locaux pour mettre en œuvre et gérer les dispositifs d’accès à l’eau et l’assainissement. Or, ce tissu de professionnels n’existe pas en général. L’objectif d’AquaOrbi est donc de montrer par l’exemple que l’on peut identifier des acteurs potentiels capables de devenir ces professionnels nécessaires à la fourniture du service, et de les aider à le devenir. Les compétences à créer sont de divers type : gestion globale du service public avec ses milliers de clients, pose et maintenance des réseaux de distribution, traitement de l’eau et pompage, systèmes d’informations… Donc le problème est beaucoup plus complexe que la gestion d’un simple point d’eau, il intègre les acteurs de toute la chaîne de l’accès à l’eau dont chacun constitue une entreprise à part entière avec sa propre spécificité. Par ailleurs, AquaOrbi considérer qu’il ne peut y avoir de durabilité si la gestion de l’ensemble n’est pas intégrée dans une économie réelle du service, c'est-à-dire où l’existence de chaque acteur repose sur des circuits de paiement locaux, sans recours au don. Combien de fournisseurs dans ce process ? Il n’y a en général qu’un seul fournisseur de service public pour l’accès à l’eau, et de même pour l’assainissement, mais il travaille avec des prestataires. Et ce fournisseur ne peut travailler que s’il est entouré de sociétés capables d’installer et de réparer, par exemple, des installations électriques, des pompes, ou des logiciels spécifiques. Et le professionnalisme des prestataires est indispensable pour l’opérateur pour qu’il puisse rendre de manière durable le service public de l’eau. Je souligne ici que parler d’eau sans parler d’assainissement est une omission grave. L’hygiène et l’assainissement sont les fondamentaux à toute la problématique de l’eau, et la première cause de maladie, avant l’eau de consommation elle même.

Dans quelles régions se situe l’activité AquaOrbi ? Aujourd’hui, essentiellement en Haïti. Et pour une raison simple : la création d’un tissu d’entreprises travaillant de façon régulière les unes avec les autres demande une action géographiquement ciblée. Le but est de créer un réseau qui fonctionne durablement et qui puisse être dupliqué de façon naturelle dans d’autres régions. Notre objectif étant d’aider à la crédibilité et la notoriété des entreprises avec l’indispensable professionnalisme nécessaire au bon fonctionnement du réseau dans son ensemble. Et nous souhaitons développer d’autres réseaux d’accès à l’eau en Haïti. Je tiens à signaler que AquaOrbi n’intervient que dans le cadre et le respect d’une politique nationale, d’une législation, des normes existantes, et en lien avec les administrations en charge. Conforter l’autorité du cadre public national est indispensable pour éviter la confusion, et permettre le progrès à l’échelle d’un pays. C’est bien cette autorité nationale en effet qui assure in fine la responsabilité du service public devant les citoyens, et, adhérant au projet d’AquaOrbi, se l’appropriera pour faciliter sa réplication. Vous intervenez donc, avec l’appui des autorités sur place ? Je pense que dans ce cadre de projets, il ne faut pas agir si l’on n’est pas au service d’une autorité publique d’eau et d’assainissement. Et il faut inscrire ces projets dans l’économie de la société sur place et en utilisant aussi sa main d’oeuvre. AquaOrbi travaille avec Haïti et des haïtiens, et surtout dans une perspective de durabilité. S‘il est nécessaire de construire, il faut donc intégrer immédiatement le réseau professionnel et humain qui permettra d’entretenir l’ensemble sinon l’action pourrait rester ponctuelle et condamnée à l’inefficacité. Et la vocation d’AquaOrbi est de créer des acteurs autonomes. Nous souhaitons aussi rester en relation avec eux, non pour les maintenir sous assistance mais pour faciliter leur mettre en relation, créer et développer ce réseau entre elles. Aujourd’hui vous collaborez avec la Fondation Chirac ? Oui, et il est important de souligner que la Fondation Chirac a été la première à soutenir notre projet. C’est

à l’issue de ce premier partenariat que la Fondation Chirac a demandé à AquaOrbi d’être son association partenaire de référence pour son programme d’accès à l’eau et à l’assainissement. Au travers de la Fondation Chirac et dans le cadre de ce partenariat, nous sommes acteurs d’autres collaborations internationales pour transmettre de l’expertise, porter des plaidoyers, et mettre en relation des acteurs de l’accès à l’eau et à l’assainissement. C’était par exemple le cas lors du Forum « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger » qui s’est tenu à Bamako (Mali) en octobre 2011 à l’initiative de la Fondation Chirac, avec la République du Mali et l’Autorité du bassin du Niger, et dont les conclusions seront portées au Forum Mondial de l’eau qui se tient en mars 2012 à Marseille. Le 6ème Forum Mondial de l'Eau est en mars...un rendez-vous essentiel pour vous ? Ce forum est un moment essentiel durant lequel absolument tous les acteurs de l’eau seront présents. Des administrations, entreprises, ministres et chefs d’états, associations internationales, associations locales, collectivités locales… viendront échanger autour de la problématique de l’eau et de l’assainissement. Des foules d’expériences et d’initiatives seront apportées et échangées sur place entre les participants, et celles-ci, je le souhaite, resterons à l’issue de ce forum comme des panoplies de solutions à disposition du monde entier. D’ailleurs, ce forum s’est intitulé le « Forum des solutions ». Il faut qu’il amène à des propositions pragmatiques, sans idéologie. Il faut regarder ce qui fonctionne et encourager les initiatives vers des réalisations fiables et concrètes, qui peuvent d’ailleurs répondre à des principes différents en fonction des pays ou régions. Il n’y a pas une solution, mais des solutions. Pour ma part, je dirais qu’il est important de faciliter le développement d’entreprises locales s’intégrant dans un réseau complet de savoir faire, en un tissu durable. Je participerai bien sûr au Forum de Marseille, et serai présent avec la Fondation Chirac qui y présentera les conclusions du Forum de Bamako, avec des chefs d’états et ministres de la région du Niger. Quelles sont vos ambitions pour AquaOrbi ?

Page 25: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

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Notre première ambition est de consolider le travail réalisé en Haïti, et ensuite, de reproduire ce processus en un modèle qui puisse être adapté à d’autres pays, afin d’être copiés pour une diffusion large... En un mot, apporter notre petite contribution, au côté de toutes les autres, à ce problème majeur que la croissance démographique et urbaine, et maintenant le changement climatique rendent de plus en plus complexe. Car l’eau et son assainissement sont bien des enjeux parmi les plus fondamentaux pour le monde qui s’annonce, ses pays, leurs populations, leur progrès économique, leur bien être, et la paix entre les hommes.

EDUCATION

Burkina Faso : Mme KOUMBA

BOLY BARRY, Ministre de

l’Education Nationale et de

l’Alphabétisation

De passage à Paris pour la

promotion de l’éducation pour tous

au Burkina, Mme KOUMBA

BOLY BARRY s’est livrée à

IMAGAZINE

Quels sont les grands axes

développés pour une éducation

pour tous au Burkina ?

Je voudrais vous dire merci pour

l’opportunité donnée pour exprimer

notre vision de l’éducation au

Burkina Faso.

Il y a trois axes essentiellement :

Le premier est basé sur l’accès, il faut

élargir l’offre éducative pour

l’ensemble des Burkinabès si l' on

veut que l’effectivité du droit à

l’éducation soit une réalité dans ce

pays. Pour cela, il faut commencer

par la petite enfance et passer d’un

taux de scolarisation de 2 à 10 % dans

les cinq prochaines

années. L’étude primaire pour les

garçons et les petites filles doit avoir

un taux d’achèvement de 75%

dans les cinq ans.

Si, l'on prend exemple sur les

adolescents et les adultes, le taux

d’alphabétisation est de 30%, on

devrait aller, si l'on veut

construire l’émergence,

plus loin. Pour nous,

l’accent est mis sur les

jeunes, les adolescents et

les adultes.

Il y a la dimension qualité

fondamentalement

importante. Les

enseignants doivent être

bien formés

et compétents, motivés.

Nous avons augmenté la

formation des enseignants

à deux années, les

thèmes émergents comme la

responsabilité citoyenne seront pris en

compte dans les modules de

formation sans oublier celles des

NTIC, véritable médium de l’éducation.

L’Afrique, comme le Burkina doivent

aller de l’avant, l’anglais tout comme

les langues africaines

doivent être prises en considération et

l’interrogation doit être faite sur le rôle

de ses langues dans

le système éducatif du Burkina. Nous

sommes en train de faire des choix au

niveau des communes et

régions pour voir quelles sont les

langues africaines qui doivent être

enseignées. La décision revient à

la communauté, à la population et aux

acteurs du système éducatif dans leur

ensemble.

Entre la ville et le milieu urbain, il y

a toujours une grande barrière,

quelles sont les actions menées

pour que le monde rural soit aussi

formé que le milieu urbain ?

Il faut déjà savoir ce que le milieu rural

souhaite pour ses

enfants, ses

adolescents et même

les

adultes. C’est ce

système éducatif que

doit proposer l’Etat...

Le redéploiement de

l’Etat …

Absolument, sa

capacité à répondre à

la demande et non

d’imposer des

pacquages. Le système

éducatif doit être porté par les élus

locaux sur la base d’un curriculum

commun, c’est ce qui répond

à la demande des individus, des

collectivités. Cette démarche doit être

enclenchée en terme de

réflexion et de perspective.

GEOPOLITIQUE

LE JOUR OU LA GRECE A EVITE

LA FAILLITE : SOLUTION OU REPIT

? PAR Henri Spitezki

Le vendredi 9 mars 2012, tôt le matin, le gouvernement grec a pu annoncer l’accord passé avec ses créanciers pour réaliser une énorme opération de réduction de la dette du pays. Le pire a été évité, et le monde peut reprendre son souffle. Mais tout danger est-il définitivement écarté ?

A l’issue de difficiles négociations qui ont duré près de neuf mois, la Grèce a finalement obtenu la garantie d’effacer

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au moins 100 milliards d’euros de la dette qu’elle a contractée envers le secteur privé.

Ceci constitue la plus grosse restructuration de dette jamais réalisée dans l’histoire. Athènes a obtenu un concours de ses créanciers représentant 95,7% de la dette détenue par le secteur privé, qui s’élève à 206 milliards d’euros (sur une dette totale de plus de 350 milliards). L’échange des titres doit avoir lieu lundi pour les obligations de droit grec, et au plus tard le 23 mars pour les détenteurs de titres non soumis à cette juridiction.

D’après les projections officielles, la dette de l’État grec, qui représente actuellement 160 % de son PIB, devrait redescendre à 120 % en 2020. Un chiffre jugé supportable par les créanciers, même si, en pure analyse économique, ce montant reste encore beaucoup trop élevé. Sans l’opération qui vient d’être annoncée, la Grèce risquait de se trouver dans une situation de défaut de paiement totalement incontrôlée. Ce qui aurait eu pour effet de déclencher une crise financière dramatique au Portugal et en Espagne, d’abord, et dans le reste de la zone euro, ensuite, menaçant celle-ci d’éclatement.

Le plan de sauvetage de la Grèce peut être, dorénavant, mis en œuvre.

De cet accord découle, comme conséquence directe, un déblocage de la participation des pays de la zone euro et du Fonds Monétaire International au gigantesque plan de soutien financier promis à la Grèce depuis plusieurs mois.

« C’est quelque chose qui nous permet à la fois de rester sur une base volontaire qui évite le défaut, donc le risque de faillite pour la Grèce, et qui nous permet d’atteindre tous les objectifs que nous nous étions fixés », a déclaré vendredi le ministre français de l’Économie, François Baroin.

Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a indiqué, pour sa part : « Je salue les progrès importants accomplis dans la préparation du second programme d’ajustement grec. » (…) « Je considère que les conditions nécessaires sont en place pour lancer les procédures nationales appropriées, requises pour l’approbation de la

contribution de la zone euro au financement du second programme d’ajustement grec ».

Forts de ce constat, les pays membres de la zone euro vont pouvoir verser à la Grèce, de manière échelonnée, l’aide de 130 milliards d’euros qu’ils lui avaient promise antérieurement. Dans les faits, cette somme sera allouée en plusieurs étapes. D’ores et déjà, la zone euro a débloqué, dès vendredi, un chèque global de 35,5 milliards d’euros d’aides pour les banques qui ont consenti à échanger leurs titres de dette, a indiqué M. Schäuble, le ministre allemand des Finances. Le reste du paquet (94,5 milliards d’euros, sous forme de prêts, principalement) sera, selon toute vraisemblance, dispensé la semaine prochaine.

De son côté, le FMI, par la voix de sa directrice générale, Christine Lagarde, a annoncé que le montant qu’il envisageait de verser, au titre de son aide, s’élèverait à 28 milliards d’euros sur quatre ans, soit davantage que les 23 milliards envisagés jusque-là. Ce concours prendra la forme d’un prêt remboursable sur une durée maximale de dix ans.

La solution financière actuelle pourra-t-elle suffire ?

Notons, tout d’abord, que les souffrances financières de l’Europe ne sont pas encore terminées, malgré les injections de liquidités réalisées par la BCE. Le système financier et bancaire du continent reste encore bien fragile.

Si la bonne nouvelle de vendredi est une source d’espoir pour l’Europe entière, les économistes ne se font

guère d’illusions : la situation de la Grèce (et donc de l’Europe) est loin d’être rétablie. Pourquoi ? Parce que l’économie grecque persiste à s’enfoncer dans une terrible récession, avec un PIB qui a chuté de 7,5% sur un an au quatrième trimestre, selon les derniers chiffres officiels publiés vendredi à Athènes.

On le comprend fort bien, la République hellène traverse une terrible crise économique et sociale qui risque de durer encore longtemps. Et ce n’est pas l’euro, qui caracole toujours à des niveaux élevés, ni l’activité économique du reste de l’Union Européenne, qui apporteront l’oxygène indispensable à ce pays pour se sortir définitivement de cette dramatique impasse.

La Banque Centrale Européenne n’a-t-elle pas annoncé vendredi qu’elle revoyait à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro, en tablant sur un recul de 0,1 % du PIB en 2012 ?

On le voit, la journée de vendredi a apporté son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles. Il serait donc imprudent de crier victoire trop tôt. Si la Grèce et la zone euro viennent de remporter une grande bataille, la solution de la crise économique européenne reste encore bien lointaine. L’Europe ne marche, actuellement, que sur une seule jambe, celle de la résolution des problèmes financiers. Par contre, l’indispensable pilier de la croissance continue de lui faire cruellement défaut, ce qui hypothèque sérieusement son avenir.

Henri Spitezki est économiste.

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Docteur en Sciences de gestion et titulaire d’un D.E.S.S. de Sciences économiques. Il a enseigné à l’Université Paris-Dauphine et intervient en tant que conseiller auprès de grandes entreprises et de la Commission Européenne. Son dernier livre traite de la crise : « L’économie du chaos, chronique d’une faillite annoncée », éditions Unicomm, juillet 2011.

PAIX & SECURITE

UNION AFRICAINE Réunion d'Experts sur la situation

dans le Sahel L’Union Africaine et les Nations unies ont entrepris, du 7 au 23 décembre 2011, une mission pluridisciplinaire conjointe dans les pays de la région pour évaluer la situation. Le rapport de cette mission a été soumis à l’examen du Conseil de sécurité des Nations unies, le 26 janvier 2012, ainsi qu’à celui d’une réunion consultative ministérielle des pays de la région tenue le 29 janvier 2012, à Addis Abéba, en marge de la 18èmesession ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement. Les conséquences de la crise qui a secoué la Libye tout au long de l’année 2011 se font durement ressentir sur les pays de la bande

sahélo‐saharienne. Crise ayant

accentuée la prolifération d’armes de toutes sortes, une criminalité transnationale organisée, de nombreux conflits latents sur des populations fragilisés. Les défis auxquels la région du Sahel est confrontée sont multiples, ils ne pourront être relevés avec succès que dans le cadre d’une approche holistique et coordonnée, pour les saisir dans leur globalité et pour appliquer des traitements différenciés aux phénomènes en présence. Le retour précipité, dans leurs pays d’origine, de dizaines de milliers de travailleurs migrants constitue une pression supplémentaire. Ce phénomène s’est en effet traduit par des pertes de revenus substantiels, dans un contexte caractérisé par une très grande pauvreté et une insécurité alimentaire aigue

résultant de la sécheresse qui affecte les pays du Sahel. L’absence de perspectives de réintégration

socio‐économique crée un risque de

tensions sociales susceptibles de dégénérer en crises politiques. Les attaques perpétrées depuis la

mi‐janvier par des rebelles armés

de retour de Libye, au Nord du Mali, constituent un facteur de complication supplémentaire. Non seulement parce qu’elles portent en elles le danger d’une plus grande déstabilisation de la région, mais aussi parce qu’elles ont induit des déplacements significatifs de populations, y compris en direction des pays voisins du Mali que je tiens à remercier, au nom de l’UA, pour leur accueil de ces milliers de Maliens en détresse. Il est tout aussi évident que le rôle principal revient aux pays de la région, qui, au cours de ces dernières années, ont déployé des efforts soutenus pour s’attaquer aux défis auxquels ils sont confrontés. L’Union Africaine entend jouer pleinement son rôle de la lutte antiterroriste et contribuer, à travers le CAERT, au développement d’une coopération régionale renforcée au Sahel et à travers tout le continent. Cinq objectifs majeurs sont fixés pour cette réunion: I- Faire le point des efforts et initiatives en cours pour faire face aux défis auxquels la région est confrontée II- Examiner les recommandations de la Mission d'évaluation conjointe et à convenir des modalités d’une action qui soit complémentaire aux efforts déployés par la région et renforce les programmes de soutien existants; III- Convenir d'actions prioritaires dans les trois domaines suivants: (a) aspects sécuritaires et

diplomatiques (b) questions humanitaires et réintégration des travailleurs migrants, et (c) développement à long terme IV- Formuler les grandes lignes d'un cadre d'action et d’accompagnement, fondé sur les plans existants, qui renforcera les efforts déployés dans la région et permettra un appui coordonné par la communauté internationale tant en matière de sécurité que de développement ; V- Convenir d’un cadre éventuel et des modalités d'une meilleure coordination entre tous les parties prenantes compte dûment tenu de leurs rôles respectifs, et d’un suivi efficace des recommandations qui résulteront de la réunion. Les conclusions contribueront à informer les délibérations de la réunion de haut niveau du Conseil de paix et de sécurité de l’UA sur la situation dans la région du Sahel, prévue à Bamako le 20 mars 2012.

Lutte contre la LRA : l’UA et l’ONU pour la mise au point rapide d`une

stratégie régionale globale

L’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont décidé mercredi 29 février 2012 à Addis-Abeba (Ethiopie), de renforcer leurs partenariats dans le cadre du combat contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), un «groupe terroriste » dont les activités affectent le développement de la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud et l`Ouganda. A l`issue de la réunion conjointe co-présidée par l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour la question de la LRA, M. Francisco Madeira, et le Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa, les participants ont insisté sur la nécessité de prendre des mesures concrètes pour mettre rapidement au point une stratégie régionale globale. Ils ont aussi encouragé les actions en faveur des défections au sein des combattants de la LRA. Dans ce sens, ils ont apprécié les efforts que déploient déjà les institutions des Nations Unies sur le terrain,

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notamment à travers les programmes de Démobilisation, Désarmement, Réinsertion, Réintégration et Réhabilitation (DDRRR). De plus, les participants ont vivement recommandé d`accompagner l`UA dans la mise en place de son Initiative de coopération régionale pour l’élimination de la LRA. A cet égard, l`UA a été invitée à faire un état des lieux précis de ses besoins logistiques et financiers afin de présenter une demande formelle d`assistance aux partenaires. Par ailleurs, les débats et les échanges ont permis d’envisager des mesures qui devraient permettre, entre autres, d`avoir plus de visibilité dans la coordination entre les forces de sécurité intervenant dans les pays affectés par la LRA, de développer les échanges d`information et de renforcer les mécanismes d`alerte précoce. Les recommandations de la réunion du 29 février mettent un accent sur cet aspect, ainsi que sur l`importance des concertations régulières entre les militaires et les civils impliqués dans le combat contre la LRA. Les représentants de la RDC et de

l’Ouganda ont pris part à la réunion.

D’autres acteurs et partenaires

impliqués dans la lutte contre la LRA

ou préoccupés par ce problème,

notamment l’Union européenne, les

Etats unis d’Amérique (USA), la

France, la Suède, la Norvège, le

Danemark, l’Allemagne, le Royaume

Uni, l’Afrique du Sud, étaient

également présents.

International Environment House Cameroun

CITES Secretary-General expresses

grave concern over reports of mass

elephant killings in Cameroon

The Secretary-General of the

Convention on International Trade

in Endangered Species of Wild

Fauna and Flora (CITES), John E.

Scanlon, has expressed grave

concern over recent reports of the

poaching of close to 450 elephants

in Bouba Ndjida National Park in

northern Cameroon.

Governments of the region are

being offered support to find, and

bring to justice, the criminals

responsible and to locate and seize

the poached ivory. Potential transit

and final destination countries have

also been urged to remain

extremely vigilant and to cooperate.

“This most recent incident of

poaching elephants is on a massive

scale but it reflects a new trend we

are detecting across many range

States, where well-armed poachers

with sophisticated weapons

decimate elephant populations,

often with impunity. The CITES

programs for Monitoring Illegal

Killing of Elephants (MIKE) has

revealed increasing levels of

poaching in 2011. This spike in

elephant poaching is of grave

concern not only to Cameroon, a

member State to CITES, but to all 38

range States of the African

elephant, as well as the

Secretariat”, said Mr Scanlon.

It is reported that elephants have

been slaughtered by groups from

Chad and the Sudan during the last

weeks, taking advantage of the dry

season. The poached ivory is

believed to be exchanged against

money, weapons and ammunition

to support conflicts in neighbouring

countries. A collaborative and

coordinated enforcement response

is needed.

The Secretariat is contacting the

Ministers for Forests and Wildlife

from Cameroon, Chad, the Central

African Republic, the Democratic

Republic of the Congo and the

Sudan offering support to help

galvanize enforcement efforts and

transboundary anti-poaching

mechanisms in Africa.

Mr Scanlon has designated Mr Ben

Janse Van Rensburg, CITES Chief

Enforcement Support, as the CITES

Secretariat’s focal point for

coordinating support in responding to

major elephant poaching incidents. Mr

Rensburg is engaging with the

countries concerned as well as with

partners in the International

Consortium on Combating Wildlife

Crime (ICCWC), namely Interpol, the

World Customs Organization, the

United Nations Office on Drugs and

Crime (UNODC), and the World

Bank, to share intelligence that

could be used to help bring the

perpetrators to justice, to locate

and confiscate the poached ivory,

and to help prevent future

incidents. Innovative tools such as

wildlife forensics, DNA profiling and

community-based anti-poaching are

also being explored as

complementary tools to support the

enforcement efforts from the

governments.

In his briefing to the United Nations

Security Council on Emerging

Challenges to International Peace and

Security last November, UNODC

Executive Director, Mr Yuri Fedotov,

raised the issue of wildlife crime.

Interpol and the United Nations

Commission on Crime Prevention

and Criminal Justice, have also

recently passed strong resolutions

concerning the involvement of

organized crime in illegal wildlife

trafficking.

The MIKE programme will report the

latest trends in the illegal killing of

elephants across Africa at the 62nd

meeting of the CITES Standing

Committee in July this year, and will

provide a comprehensive analysis

of poaching data at the 16th

meeting of the Conference of the

Parties to CITES, to be held in

Bangkok in March 2013.

The spike in poaching that has been

detected is affecting African

elephants across much of their

range. Illegal ivory seized overseas

has been shipped from East, West,

Central and southern Africa. CITES

authorities have not been able to

identify the actual origin of this

seized ivory, save for a few cases

where it was possible to make DNA

profiling analysis. Therefore, a

national, regional and international

approach to manage and conserve

elephants is essential

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This most recent mass killing

demonstrates the need for

effectively implementing the Action

Plan for the control of trade in

elephant ivory that was created

under the auspices of CITES. The

African Elephant Fund was

launched last August at the 61st

meeting of the CITES Standing

Committee and has collected

USD 250,000 in its first few months

of operation. Contributions have

been received from France,

Germany, the Netherlands and the

United Kingdom, and more are

expected from additional donors

such as South Africa.

CULTURE & SOCIETE

Journée Internationale de la Femme

« Autonomiser les femmes rurales pour éradiquer la faim et la

pauvreté »

ONU FEMME Commission de la condition de la femme 2012

La 56ème

session de la Commission de la condition de la femme (CSW56) rassemble à New York les responsables gouvernementaux, les femmes rurales, les représentants des Nations Unies et de la société civile, les médias et le secteur privé.

Tous se sont réunis au Siège des Nations Unies en vue d’examiner les progrès accomplis, d’échanger leurs expériences et bonnes pratiques, d’analyser les lacunes et les défis à relever, et de convenir d’actions prioritaires à prendre pour accélérer la mise en application du Programme d’action de Beijing et la réalisation de l’égalité des sexes.

La Commission s’est focalisera sur l’autonomisation des femmes rurales

et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, le développement et le règlement des problèmes actuels.

Pourquoi ce thème est-il important ?

Les femmes rurales constituent un quart de la population mondiale. Ce sont des dirigeantes, des décideuses politiques, des productrices, des travailleuses, des entrepreneuses et des fournisseuses de services. Leurs contributions sont cruciales pour le bien-être de leurs familles et de leurs communautés, et pour les économies locales et nationales.

Et pourtant, les droits, contributions et priorités des femmes ont été largement ignorés. Les femmes rurales ont été durement frappées par la crise économique et financière, la volatilité des prix alimentaires et le fait que l’agriculture soit centrée sur les exportations. Il convient de leur donner l’opportunité de participer pleinement aux initiatives visant à répondre à ces crises étroitement liées entre elles et à être associées à la prise de décisions à tous les niveaux.

Libérer le potentiel des femmes rurales contribuera grandement à mettre fin à la pauvreté et à la faim, à accélérer la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à parvenir au développement durable.

Défilé des femmes camerounaises en France, rue d’Auteuil à Paris.

Le moment d’agir est venu

Les femmes rurales sont des agents essentiels du changement. Leur leadership et leur participation sont essentiels pour élaborer des réponses aux problèmes de développement actuels et aux crises récentes.

Les femmes sont essentielles au développement des zones rurales : elles constituent une forte proportion de la main-d’œuvre agricole, produisent la majeure partie des cultures vivrières, notamment dans le cadre de l’agriculture de subsistance, et effectuent la plus grande part des

travaux domestiques non rémunérés dans les zones rurales. Il est crucial de reconnaître leurs contributions et de faire entendre leurs voix dans les processus de prise de décisions à tous les niveaux gouvernementaux et au sein des organisations rurales.

Les approches participatives, les consultations des parties prenantes et l’appui apporté aux organisations rurales et de femmes peuvent contribuer à assurer la prise en compte des priorités des femmes rurales dans les politiques macroéconomiques et dans les programmes de développement rural et agricole. Des mesures temporaires spéciales, telles que l’instauration de quotas ou de seuils de référence, peuvent souvent permettre d’accroître rapidement le nombre de femmes rurales impliquées dans la gouvernance nationale et locale, et contribuer à renforcer leurs capacités à participer effectivement aux processus pertinents.

Une étude récente couvrant 17 pays d’Asie et du Pacifique a montré que la proportion de femmes représentantes élues au sein des conseils ruraux varie de 0,6% à 37%. Les pays dotés du plus grand nombre de femmes au sein de ces conseils ont tendance à être ceux qui ont mis en place des mesures de discrimination positive telles que les quotas. Le pourcentage de femmes élues comme responsables ou présidentes de ces conseils ruraux est toutefois resté constamment inférieur à 10%. Il convient donc de prendre des mesures courageuses afin d’assurer que les femmes rurales se voient offrir des postes de direction au sein des institutions de gouvernance locale.

L’autonomisation économique des femmes rurales est essentielle. Si les femmes rurales bénéficiaient d’un accès égal aux ressources productives, les rendements

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agricoles s’en trouveraient augmentés, et on compterait de 100 à 150 millions de personnes en moins souffrant de la faim dans le monde.

Les femmes bénéficient de l’égalité des droits de propriété dans 115 pays et des droits à l’héritage dans 93 pays. Les disparités entre les sexes en matière de propriété foncière sont observables dans toutes les régions, ce qui illustre les écarts importants qui existent au niveau de l’application de ces lois. Les femmes rurales ont également un accès restreint aux autres ressources productives telles que les intrants agricoles, les services de vulgarisation et la technologie, ce qui a pour conséquence de limiter la production agricole. 5% seulement des services de vulgarisation agricoles bénéficient aux agricultrices. En Afrique sub-saharienne, les femmes détiennent moins de 10% du crédit alloué aux petits exploitants agricoles. Ces désavantages ont des conséquences négatives non seulement sur les femmes elles-mêmes, mais aussi sur les familles et les communautés des zones rurales.

Les femmes rurales sont confrontées à davantage de difficultés que les hommes au niveau de l’accès aux services publics, à la protection sociale, aux opportunités d’emploi, et aux marchés et institutions locaux et nationaux, en raison des stéréotypes culturels, des préoccupations de sécurité et du manque de documents d’identification. Les recherches récemment réalisées par ONU Femmes montrent que la proportion de femmes dénuées de carte d’identification s’élève à 80% dans certains villages d’Egypte rurale. Cette situation entrave leur accès à la santé, à l’éducation et aux pensions, et les empêche de demander des titres ou actes de propriété, de bénéficier d’autres services sociaux ou même de voter.

Le travail domestique non rémunéré limite la capacité des femmes rurales à tirer avantage de l’emploi dans ou à l’extérieur de l’exploitation agricole, ainsi que des nouvelles opportunités de marché du secteur agricole. A titre d’exemple, huit personnes sur dix ne bénéficiant pas de l’accès à des

sources d’eau potable améliorées vivent dans les zones rurales, et ce sont souvent les femmes et les filles qui ont la tâche d’aller collecter l’eau. Les femmes rurales pauvres peuvent travailler jusqu’à 16 à 18 heures par jour, assurant les travaux des champs tout en devant assumer toutes leurs responsabilités domestiques. Le fardeau du travail domestique non rémunéré des femmes et des filles doit urgemment être réduit en assurant des infrastructures améliorées, des technologies permettant d’économiser du travail et des services de soins dans les zones rurales.

Il est nécessaire de mettre en place des stratégies, des politiques et des réponses programmatiques efficaces afin de construire la base d’actifs nécessaire aux femmes des petites exploitations agricoles, d’améliorer leur accès aux ressources et aux services, d’élargir leurs possibilités de diversifier leur production, d’augmenter leur productivité, et de faciliter leur accès aux marchés des produits de valeur.

Le financement du développement rural, de l’agriculture et de la lutte contre les changements climatiques doit donner la priorité aux femmes et aux filles rurales.

La communauté internationale a versé une somme de 7,5 milliards de dollars américains sous forme d’aide publique au développement en faveur du développement rural et du secteur agricole en 2008-2009. Toutefois, seulement 3% de cette somme ont été alloués à des programmes ayant pour objectif principal l’égalité des sexes, et seulement 32% à des programmes où celle-ci constituait un objectif secondaire.

Des ressources financières plus importantes sont nécessaires pour le développement rural, et de tels investissements doivent répondre à la situation et aux priorités des femmes et des filles. Les gouvernements doivent donner la priorité aux projets en matière d’infrastructures, tels que les routes et les transports vers les marchés locaux, les systèmes d’approvisionnement en eau communautaires, et les sources d’énergie renouvelable, et investir

dans les initiatives des femmes rurales favorisant l’agriculture durable et la diversité biologique. Il est crucial d’assurer que les femmes rurales bénéficient sur un pied d’égalité des financements actuels et futurs visant à soutenir le développement rural, l’agriculture et l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.

Il convient également d’assurer que les responsables gouvernementaux et les fournisseurs de services ont la capacité d’utiliser les outils disponibles, dont la budgétisation tenant compte des questions de genre, pour élaborer, mettre en œuvre, contrôler et évaluer les politiques et programmes tenant compte des questions de genre en matière de développement rural et d’agriculture, ainsi que le développement des infrastructures et la fourniture de services.

Les interventions ponctuelles ne sont pas suffisantes : l’environnement politique général doit répondre aux droits et aux besoins des femmes et des filles rurales.

La situation des femmes rurales n’a pas bénéficié d’une attention suffisante, et les réponses politiques ont eu tendance à être sporadiques et à avoir une portée limitée. L’autonomisation des femmes rurales exige des stratégies d’ensemble qui traitent des nombreux obstacles auxquels elles sont confrontées. Les décideurs politiques doivent donc adopter une approche systématique pour autonomiser les femmes rurales. Ils doivent également assurer que les priorités des femmes rurales sont prises en compte dans tous les processus de gouvernance aux niveaux international, national et local, y compris dans l’élaboration des politiques, l’administration publique, la fourniture de services, et les mécanismes de financement et de responsabilité.

Page 31: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

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30

Il convient de donner la priorité aux femmes et aux filles rurales dans les politiques et programmes en matière de développement rural et d’agriculture, les plans nationaux de développement et les stratégies de réduction de la pauvreté si l’on veut assurer aux femmes un accès égal aux ressources productives, aux services essentiels, aux opportunités d’emploi et aux technologies économisant du travail. Les Etats doivent abolir les lois et changer les politiques qui favorisent la discrimination à l’égard des femmes et des filles, telles que celles qui limitent les droits des femmes aux terres, à la propriété et à l’héritage, ou qui restreignent leurs capacités sur le plan juridique.

Des actions et une responsabilité fortes sont nécessaires pour promouvoir les droits, les opportunités et la participation des femmes rurales.

Les partenariats mondiaux doivent être renforcés pour honorer les engagements pris au niveau international en vue de promouvoir les moyens d’existence et les droits des femmes rurales. La 56

ème session de

la Commission de la condition de la femme est une occasion de solidifier le consensus au sein des gouvernements et de la société civile sur les actions urgentes à prendre pour changer véritablement la vie de millions de femmes rurales. Les recommandations politiques qui seront adoptées par la Commission doivent être pleinement mises en œuvre au niveau national. Elles doivent être promues dans les autres principaux forums politiques, tels que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).

L’engagement sur le plan international doit être suivi de mesures générales sur le terrain. Des mécanismes de responsabilité efficaces doivent être mis en place ; les femmes et les filles rurales ne peuvent plus attendre, et les gouvernements ne sauraient les décevoir. Les organisations de femmes non gouvernementales et locales sont cruciales pour sensibiliser les femmes et les filles rurales sur leurs droits et sur les responsabilités et obligations des gouvernements nationaux et locaux pour ce qui est de respecter, protéger et promouvoir ces droits.

Statistiques Mondiales

70% des 1,4 milliard de personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde en développement vivent dans des zones rurales. L’Afrique sub-saharienne abrite près d’un tiers de ceux-ci, tandis que l’Asie du Sud en accueille aujourd’hui environ la moitié. En 2010, 925 millions de personnes, dont 60% de femmes, souffraient chroniquement de la faim. L’agriculture assure des moyens d’existence à 86% des femmes et des hommes ruraux, et un emploi à environ 1,3 milliard de petits exploitants agricoles et travailleurs sans terre, dont 43% sont des femmes. On estime qu’environ deux tiers des 400 millions de gardiens d’élevage pauvres dans le monde sont des femmes. Le fardeau du travail domestique non rémunéré est important. Au niveau mondial, on compte 884 millions de pauvres sans eau potable saine, 1,6 milliard de personnes sans sources fiables d’énergie, 1 milliard de personnes sans accès aux routes, 2,6 milliards de personnes sans installations d’assainissement satisfaisantes, et 2,7 milliards de personnes qui dépendent des feux ouverts et des fourneaux traditionnels pour subsister. Les femmes rurales assument la plus grande partie du fardeau du travail non rémunéré en raison du manque d’infrastructures et de services. Dans les zones rurales du monde en développement, à l’exception de la Chine, 45% des femmes âgées entre 20 et 24 ans ont été mariées ou unies avant l’âge de 18 ans, contre 22% chez les femmes urbaines.

PARIS : AMBASSADE DU

CAMEROUN

LA DIASPORA CAMEROUNAISE

INVITEE A INVESTIR DANS LES

PROJETS DE LA FEMME RURALE

La 27ème

Edition de la Journée

Internationale de la Femme, s’est

célébrée cette année, par la

communauté camerounaise de

France, dans un impressionnant

mouvement d’ensemble, rythmé de

retrouvailles et de liesse

communautaires. Et, cerise sur le

gâteau, les camerounaises ont fêté, en

présence de deux membres du

gouvernement, venues spécialement

de Yaoundé, pour la circonstance.

Il s’agit de mesdames Marie-thérèse

ABENA ONDOA, Ministre de la

Promotion de la Femme et de la

Famille, et présidente du comité

national de l’organisation de la

Journée Internationale de la Femme,

et de Clémentine Antoinette ANANGA

MESSINA, Ministre délégué, auprès

du Ministre de l’Agriculture et du

Développement Rural. Le tout,

orchestré par Mme Marguerite

MBELLA MBELLA, Présidente du

comité d’organisation de la Journée

Internationale de la Femme à Paris. Le

coup valait vraiment la chandelle, car

la femme camerounaise installée en

France, dans sa diversité

professionnelle sait bien se distinguer,

et mériter l’attention de ses

congénères du monde entier. En fait,

la Journée Internationale du 08 mars

2012, s’est célébrée le samedi 10

mars, mettant ainsi un terme à un

programme commencé le 03 mars

avec les activités sportives,

Page 32: IMAGAZINE MARS EN LIGNE

[ Mars 2012

31

comprenant deux matchs, dont un de

volley-ball masculin en lever de rideau

et l’autre en football dames, qui a vu

les lionnes indomptables de

l’Ambassade, venir à bout de leur

adversaire française de l’association

Femme d’abord, une ONG constituée

de dames amies du Cameroun.

« Autonomiser les femmes rurales

pour éradiquer la faim et la

pauvreté. » le thème de cette année,

constituait une plate-forme idoine pour

les autorités de l’ambassade, de

formuler des problématiques

interpellatrices en direction des

camerounais installés en France, pour

les amener à s’intéresser à l’activité de

la femme rurale, et à considérer son

espace de déploiement, comme un

milieu riche en ressources et en

potentiel, et qui ne demande qu’un

peu d’attention et d’ investissement,

de la part des nationaux en quête

d’opportunités d’affaires prometteuses.

Au cours de la table ronde, les

panélistes ont abordé l’autonomisation

des femmes rurales, pour éradiquer la

faim et la pauvreté, sous cinq angles,

afin d’élucider les enjeux :

1-Sous-thème 1 : « Femme rurale et droits humains : expériences françaises (Me Marie Christine GIALOMBARDO, avocat) ; 2- Sous-thème 2 : « Femmes rurales et accès aux moyens de production/femmes rurales et techniques de transformation et de conservation des aliments.(Mme Odette TEDGA, chef d’entreprise) ; 3- Sous-thème 3 : « Femmes rurales

et sécurité alimentaire/femmes rurales

et lutte contre la faim et la pauvreté.

(Mme Jeanne-Louise DJANGA,

écrivaine) ; Un public attentif

4- Rural Women and Sustainable Environmental Management/ Femme rurale et gestion de l’environnement (Mme MANGA BESSEM, diplomat) ; 5- Femmes rurales et accès à la terre,

aux crédits et à l’éducation (Me

Ginette TCHIENGUE, avocat).

Les deux membres du gouvernement,

ont pris la parole juste avant la table

ronde, pour restituer à l’auditoire (

plus de 400 personnes- camerounais

et amis du Cameroun confondus),

l’essentiel de la politique du

gouvernement, en ce qui concerne la

promotion de la femme en général et

de la femme rurale en particulier. Le

point d’orgue de leur intervention a été

leur posture en V.R.P des productions

agricoles des femmes camerounaises,

ramenées du pays, et qu’elles

présentaient alors derrière un

comptoir. Des produits frais et bien

conditionnés, prêts à l’exportation

issus de plusieurs associations

féminines qui essaiment nos contrées.

Cette attitude des Ministres Marie-

thérèse ONDOA ABENA et

Clémentine Antoinette ANANGA

MESSINA, a suscité un fort intérêt de

l’assemblée, et comme une vague de

curiosité émotive.

En tout cas, entre production,

conservation et commercialisation, les

membres de la diaspora ont été

invités, chacun selon ses

compétences, ses moyens et ses

ambitions à s’insérer

dans le circuit, pour

apporter une plus value

dans l’amélioration des

conditions de vie des

femmes rurales.

Tout aussi éloquent et

révélateur, a constitué le

défilé de mode baptisé

« la croisière » et « les

fils du soleil », de

Doceline et de Mme

EPESSE, deux créatrices

Camerounaise de la place Parisienne.

Un passage qui a démontré que les

Camerounaises, n’étaient en reste

dans l’univers de la haute couture, et

que celle-ci, s’adaptait facilement à

nos modèles de pagnes. Cette

séquence du charme et de l’élégance,

a été bien égayée par les airs d’un

Makossa bien enlevé de l’artiste de

renom Dina BELL alias « bazor »

La journée du 10 mars a commencé

avec le défilé des femmes, organisé à

proximité de la représentation

diplomatique du Cameroun. En fait, la

forte affluence, n’est que la traduction

visible de la politique qualifiée de

« diplomatie de proximité », mise en

œuvre, avec beaucoup de tact et de

perspicacité, par S.EM. MBELLA

MBELLA, Ambassadeur du

Cameroun en France, et qui, depuis

quelque temps, transforme depuis son

arrivée, le 73, Rue d’Auteuil, en point

de convergence privilégié de

rencontres, de débats et de

résolutions des problèmes de nos

compatriotes de l’hexagone, en

conformité avec la feuille de route

édictée par le Président de la

république S.E.M Paul BIYA .

ONANA (AMBACAM Paris)

Livres

Une compagnie pétrolière chinoise face à l'enjeu

environnemental au Tchad

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[ Mars 2012

32

L’essor des investissements chinois en Afrique s’accompagne d’inquiétudes, qui concernent notamment leurs impacts écologiques dans les pays hôtes. Mais les principes et la mise en œuvre de la gestion environnementale par les entreprises chinoises demeurent largement méconnus.

Cet ouvrage, issu d’un partenariat original entre des chercheurs européens, tchadiens et chinois, propose d’éclairer cette question à partir d’une étude de cas réalisée au Tchad sur un projet initié depuis 2009 par la première entreprise pétrolière chinoise, la CNPC. Pour comprendre la manière dont l’entreprise gère les enjeux environnementaux dans ce pays, l’ouvrage détaille les progrès récents de la régulation environnementale en Chine, puis décrit les actions menées par l’entreprise dans le domaine, au Tchad, durant la période de construction.

Une analyse de l'influence du projet mené par Exxon avec l'appui de la Banque mondiale permet de comprendre les interactions entre conceptions chinoise, tchadienne et occidentale des enjeux environnementaux.

Union Européenne

ATLAS Permanent

Sous la direction de Jean-

Dominique GIULIANI et Pascale

JOANNIN

L'Union européenne est présente dans

la vie de chacun de ses citoyens.

Pourtant sa complexité et sa diversité

en font un objet difficile à comprendre.

L'Europe et ses Etats membres sont

largement méconnus. Qui peut

évoquer en quelques lignes la riche

histoire de l'Espagne, de l'Italie ou de

la France, la formation de l'Allemagne

où les épopées polonaises?

Et en même temps avoir une image

actualisée et fiable de l'économie

estonienne, des finances grecques ou

du commerce extérieur portugais ? Ou

savoir d'un coup d'œil le nom du

Premier ministre finlandais ou la

composition du Parlement suédois ?

Comment vote-t-on à la BCE ? Quel

est le poids économique de l'Europe

dans le monde ? Quel est le

monument qui incarne l'indépendance

de la Slovénie, le passé glorieux de la

Lituanie, ce dont les Bulgares sont le

plus fiers ?

L’équipe de la Fondation Robert

Schuman, l'un des tout premiers

laboratoires d'idées consacrés à la

construction européenne, a décidé

d'offrir au public le plus large des

réponses à toutes ces questions dans

cet Atlas permanent de l'Union

européenne. Grâce à 50 cartes et des

textes composés spécialement,

chaque pays de l'Union est ici

présenté pour la première fois sous

cette forme, avec son histoire, sa

vision de l'Europe et du monde, ses

particularités.

Avec des statistiques pour chaque

pays, pour l'Union et pour la zone

Euro en tant que telle, cet ouvrage

offre un tableau européen complet et

inédit. Facile à consulter, agréable à

lire et accessible à tous, ce voyage à

travers l'Europe est aussi un outil de

travail unique et une référence utile

aux décideurs, aux commentateurs,

aux enseignants, et à tous ceux qui

souhaitent s'informer sur l'Europe,

rapidement et aux meilleures sources.

Facile à consulter, agréable à lire et

accessible à tous, ce voyage à travers

l'Europe est aussi un outil de travail

unique et une référence utile aux

décideurs, aux commentateurs, aux

enseignants, et à tous ceux qui

souhaitent s'informer sur l'Europe,

rapidement et aux meilleures sources.

OHADA

A. de Saba intitulé La protection du

créancier (…) : droit de l'OHADA et

pratiques européennes.

La protection du créancier dans la

procédure simplifiée de

recouvrement des créances civiles

et commerciales : droit de l'OHADA

et pratiques européennes.

Présentation de l'ouvrage :

Dans un contexte économique

caractérisé par le raidissement du

crédit, le recouvrement des créances

civiles et commerciales constitue un

précieux moyen de refinancement des

entreprises et des Etats. Le législateur

de l'OHADA ne semble pas avoir pris

la mesure de ces enjeux si bien que

les créanciers qui utilisent son

principal instrument de recouvrement

des créances qu'est l'injonction de

paiement, s'exposent à des risques

processuels qui hypothèquent souvent

les chances de recouvrement de la

créance.

Ces risques sont aggravés par la crise

financière actuelle. La pratique

économique enseigne qu'en période

de crise économique et financière, la

morale des paiements est fortement

détériorée et les débiteurs procèdent à

une politique sélective des paiements.

L'injonction de paiement dans son

architecture actuelle est inadaptée à

ces circonstances nouvelles.

L'ouvrage fait non seulement

l'inventaire de ces difficultés mais

aussi des propositions de réforme

pour les circonscrire. Ces

recommandations s'appuient sur les

Best Pratices observés dans les pays

européens notamment, l'Allemagne,

l'Italie, la Suède, la Finlande,

l'Espagne... Le Règlement (CE) n°

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[ Mars 2012

33

1896 du Parlement européen et du

Conseil du 12 déc. 2006 instituant une

procédure européenne d'injonction de

payer a constitué aussi un champ

d'investigation car, ce texte aborde

des problèmes qui ont échappé au

législateur de l'OHADA, notamment

ceux qui touchent au besoin de

déjudiciarisation, de simplification de

la procédure et à la libre circulation

des titres exécutoires dans les Etats

de l'OHADA.

Apollinaire de Saba, est directeur

associé du cabinet GFS et membre du

Fonds scientifique Jean Bastin. Expert

en management des risques, l'auteur

conseille les entreprises dans la

maîtrise des risques et assiste les

Etats dans l'élaboration d'un cadre

légal favorable aux investissements et

aux entreprises. L'auteur a éprouvé

son expertise dans plusieurs sociétés

à Genève, notamment à

ECODIAGNOSTIC où il a conduit le

Rapport du département fédéral

suisse de l'économie (SECO) sur le

thème : Retards de paiements,

défaillances et faillites : état du droit

suisse et ses effets sur les entreprises.

Il collabore également avec Dalloz,

LGDJ et publie dans des revues

économiques comme celle de

l'Observatoire de la finance.

Rapport Lafarge 2010 sur le

développement durable

En 2010, Lafarge a poursuivi ses efforts et ses progrès en matière de développement durable. Le Groupe a encore réduit ses émissions de CO2 et amélioré la sécurité sur ses sites, tout en renforçant le dialogue avec les communautés locales. Cette

démarche de progrès se prolongera par la définition de nouvelles ambitions en 2011-2012.

Cette 10ème édition privilégie une approche factuelle et chiffrée. Le Rapport développement durable permet ainsi au Groupe de donner à ses parties prenantes une vision précise et mesurable de son engagement. Une démarche de reporting transparent qui fonde les ambitions de développement durable de Lafarge depuis 2001. Le rapport 2010 reprend : Les avancées enregistrées au cours de l'année dans les domaines suivants : avancées sociales, santé et sécurité, relations avec les communautés locales, changement climatique, biodiversité, empreinte hydrique, construction durable ... ; Des exemples de réussites concrétisées par le Groupe sur le terrain ; Les positions publiques du Groupe et les principaux enjeux qui mobilisent le Groupe ; La méthodologie de reporting utilisée par Lafarge pour calculer ses performances ; Les commentaires du panel de parties prenantes.

Haut Conseil des Ressortissants d'Afrique

Centrale

Appel aux dons Mobilisons-nous !

Le Hcrac, en soutien au Réseau international des Congolais de l’Extérieur(RICE) mobilise la diaspora d’Afrique Centrale pour aider les blessés et sinistrés à Brazzaville

Le 4 mars 2002, Brazzaville est surprise par une série d’explosions accidentelles qui a fait des centaines de morts et encore plus de blessés et de sinistrés. Afin de porter secours à nos frères et sœurs victimes de cette catastrophe à Brazzaville, le Hcrac s’associe à la diaspora congolaise, rassemblés autour du réseau international des Congolais de l’extérieur (Rice), appellent à une action commune, coordonnée et efficace de tous les amis et frères du Congo.

Pour répondre à cet appel, la diaspora issue de l’Afrique centrale et réunie autour du Haut conseil des ressortissants d’Afrique centrale vous adresse cet appel aux dons (médicaments, nécessaire de toilette, vêtements, produits de première nécessité, etc.) afin de porter secours aux victimes du 4 mars à Brazzaville.

Lieux de dépôt de dons matériels :

1/Siège du Hcrac, Hotel de ville de Vincennes

(MDA), 41-43 rue Raymond du temple, 94300 Vincennes

2/Ambassade du Congo, 37bis, rue Paul Valéry 75016 Paris,

entre 10h et 17h

Les personnalités qui ont déjà répondu: Son Excellence l’Ambassadeur Henri Lopes, Joe Wilfried Ntsonga, Manu Dibango, Passi, Groupe Biso na Biso, Singuila, Fally Ipupa, Kaysha, etc.

Associations et fondations : Urgence Congo, Fondation Ebina, Fondation Génération Avenir, Issap Productions, Association Ayhupedela, l’association des pharmaciens africains de France, la Maaf, Ambulanciers sans frontière, Afrique sans frontière, Fédération des associations africaines et créoles et bien d’autres encore.

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