Dossier Eco Quartier

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    ^Eco-quartier

    Et la ville, qui n'est plus la villemais un urbain parpill, diffus, essaim,

    qui la considre cologiquement ?

    i/Cf. Halie S a croissance ? , sousla d i rect ion de D. H. Meadows,1972, qui repr i t la notiond*"co-dveloppement"imagine en 1971 au sminairede Founex en Suisse etpopularise pa r la dclarationde Cocoyoc au Mexique en1974, comme le raconte IgnacySachs in Urbanisme n 30 3(nov.-dc. 1998).

    L a Terre es t malmene, chamboule, meurtrie pa r l'in-dustrialisation et la modernisation,qui vont de pair etqui ont i ndn iab lement permis d'atteindre, ingale-ment entre les humains, un degr de confort incroyable ily aencore un sicle. Comme dans apprenti sorcier, les humainssont l ' o r ig ine d'un dploiement t e chno l og i q ue qui seretourne dornavant contre eux. Le progrs techn ique et scien-tifique semble avoir un e logique propre, difficile matr iseret rorienter, d'autant qu'il constitue le moteur de l'enrichis-sement l 'heure du capital isme de l'immatriel.Depuis long-temps dj , des savants tentaient d'alerter leurs conci toyensquant aux dangers qu e la plante-et par consquent toutela population mondiale-rencontra tou allait connatre dansun proche avenir, de par les "mfaits"du progrs. Ce s voix dumal heur, de l 'Apocalypse,n'taient gure entendues, donnantainsi raison au clbre adage :"Nul n'est proph te en so n pays."C'est vrai, ni Rache lCa r I son .n i Jean Dorst.ni RenDumont,niBernard Charbonneau, ni J an Tinbergen, n i Ren Dubos etBarbara Ward, ni tant d'autres observateurs engags dans ladfense du Bien Commun dans les annes 1950 et 1960, n'ontconva incu les mdias , les hommes politiques et l'opinionpublique.C'est avec le rapport du Club de Rome et toutes lescontroverses qu'il gnra, la Confrence des Nations unies su rl'environnement Stockholm en 1972/1, puis la "crise duptrole" (1973), l e rappor t Brundtland {Notre avenir tous,1987) et la tenue du Sommet de la Terre Rio (1992) que l'co-logie devient une p r o c c u p a t i o n gnra le par tage . Ce sannes- l s on t auss i marques par de nombreuses ca tas -trophes industrielles (Seveso, Bhopal,Tchernobyl. . .) qui sen-sibilisent les citoyens et galement les lus. Malgr cette prise

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    ARTICLES SIGNALESUrbanisme - 01.05.2006

    S e m a i n e d u d v e l o p p e m e n t d u r a b l e d e L o n d r e s : m a n i f e s t a t i o n d e s c y c l i s te s p o u r u n futur s a n s p t r o l ede conscience, le pollueur es t toujours un autre que soi et, dfaut d'effectuer un e vritable rvolution culturelleplaant l'cologie au centre dudbat politique,on se borna, au mieux, faire payer les prdateurs et autres"voyous"de s mers, de s airs et de la terre.Trs (trop?) lentement, la proccupation envi ronnementale interpella le dvelop-pement conomique, ca rac tr is par le "toujours plus", et le traitement de s ingalits (la fameuse "questionsociale"). Mais aussi les relat ions entre le Nord et le Sud, les modes de vie de chacun (quelle production pour quelleconsommation ?), l'agricultureet la pche et plus gnralement les relations de s humains avec la Nature. Enf in,les valeurs d'une civilisation digne de ce nom (la responsabilit, la so l idar i t et l'thique) et les modalits de ladmocratie (la participation de s habitants, les confrences de consensus, le budget participatif, etc.).

    a/C f. C h r i s Y o u n s , " L ' g e D e u x del ' u t o p i e " , in Urban i sme n 33 6( m a i - j u i n 2004) .3C f. le d o s s i e r " E u r o p e :v i l l e et n a t u r 'i n Urban i sme n 314 (sept . -oct . 2 0 0 0e n p a r t i c u l i e r l ' a r t i c l ed ' A n n i e Z i m m e r m a n n s u r M a l m o .4/C f . J a c q u e s C h e v a l i e r , "Que l s c o n t e na u x p o l i t i q u e s d u d v e l o p p e m e n td u r a b l e d es v i l l e s a u x t a t s - U n i s ? " ,i n L e Dve loppement durable .U n e perspect ive pour le X X I e s icle,s o u s la d i r e c t i o n de l e a n - P a u l M a r iet B a t r i c e Q u e n a u l t , p r f a c e d ' H e nB a r t o l i , P r e s s e s u n i v e r s i t a i r e s deR e n n e s , 2005 .C e t o u v r a g e es t e x c e l l5/C f. Villes innovantes d u mo n d e entas o u s la d i r e c t i o n d e i F r a n o i s eL i e b e r h e r r , l ' o c c a s i o n de laP l a t e - f o r m e i n t e r n a t i o n a l e s u rle d v e l o p p e m e n t d u r a b l e u r b a i n( G e n v e , o c t o b r e 2005) .S i t e c o n s u l t e r :w w w .s -dev .o rg6/C f. J e a n - F r a n o i s I n s e r g u e t , " L a p r i se n c o m p t e d u d v e l o p p e m e n t d u r ad a n s le s d o c u m e n t s et p r o c d u r e sd ' u r b a n i s m e : n o u v e a u t o u v a l i d a t i o n de l ' e x i s t a n t ?" ,in L e Dve loppement durable .U n e pe r spec t i v e pour le x x i ' s icle,o p . c i t .

    Et la ville,qui n'est plus la ville mais un urbain parpill, diffus, essaim, qui la considre cologiquement ? Cettehistoire reste crire. Nanmoins, l es t possible de reprer ds Habitat (Vancouver. igy) certaines vellits en faveurd'un habitat conome en nergie (le solaire, par exemple) ,optant pour de s matriaux dont le rapport qualit d'au-tonomie/prix tait apprciable et l 'agencement simple ef fectuer. De s petits ensembles immobilierscologiquesont mme t cons t ru i ts ic i ou l . Mais penser un e ville, toute un e ville et se s -cts, en termes d'cologie, celas'apparente pour beaucoup de l'utopie/S.Toutefois, ant en Europe/3 qu'aux tats-Unis/4 et un peu partoutdans le monde /5,de s quartiers"pi ofes", de s transports "propres" et collectifs, des horaires mieux adapts au c l i-mat et aux usages, des a r d ins "solidaires", de s incitations f iscales pour la rcupration et le recyclage de s dchets,pour les conomies d'nergie et la protection de l'environnement, et d'autres expr iences , se sont multiplies.Mme le droit s'y es t mis, timidement,avec des drogations,mais srement/6.A l o rs tout va bien ? Non. Des cosystmes sont saccags, de s chanes a l imenta i res interrompues, de s espcesan ima les et vgtales dfinitivement rayes de la carte, les missions d'oxyde de carbone en augmentation (ainsiqu e le trou d'ozone), le rchauffement de la plante es t prsent dmontr, on utilise de s rseaux surdimension-ns et coteux (d'autres inadap ts et percs de fuites, d'o un absurde gaspillage...), de s matriaux malsains pourla sant, on observe de s conceptions urbanistiques et immobilires uniquement guides par le profit immdiat,de s attitudes i r responsables chez de nombreux dcideurs et professionnels, et un e profonde indiffrence mti-n e de fa ta l isme chez de trop nomb r eux terriens. Bref, d'un ct les habituels dysfonctionnements rsultant du"chacun pour soi" et de l'autre les bons sentiments. Bien sr, ce sont les bons sentiments qui sont prsents dansce dossier, sans illusions mais avec la conviction qu e l'exemplarit es t parfois inspiratrice d'un changement. Un esorte de conversion ? Non, un dsir de vie. | Thierry Paquet

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    Le dveloppement durable pourrenouveler l 'action publiqueLe s lo gan fait long feu :con ce vo i r un "dveloppement d u ra b l e " pou r le s g n ra t i on sfutures, ce r t e s , m a i s e n co r e ? P e n s e r g l ob a l , ag i r l o ca l , f ac i l e dire, m a i s comment f a i r e ?Ent reprendre un a ge n d a 21, une cha r t e de d v e l o p p e m e n t d u r a b le , ou p lus pragmatiquements'engager d a n s la ra l isat ion d'co-quar t iers, favor iser les t ransports col lect i fs et la par t i c i pa t iondes hab i tan ts , est-ce e f f i cace? Ce r ta ins s'irritent de ce concept vide, de cette f a us s e /b on ne ide, la mode et c o m m o d e . De fait, le droit comme la politique ont intgr le terme d an s leur voca-bu la ire, le militant et l ' i ngn ieury ont auss i recours, l 'entrep r ise l'a vendu au march... De que l lesambigu ts relve cette express ion ? An a l y s e cr i t i que de Franoise Rouxe l , urban is te .L a multiplicit des initiatives qu ' insp i re le dveloppe-ment durable n'a assurment pas dissip l'ambigut de.'ses origines. So n lieu et sa date de naissance,d'abord, res-tent imprcis, mm e si l 'on cite volontiers le rapport duClub de Rome, le rapport Brundtland et le Sommet deRio. Il n'y a pas de rfrentiel du dveloppement durablepouvant faire office de table de la Loi. S a filiation,ensuite,relve plutt du cousinage, que ce soit du ct du dve-loppement local, de l 'co-dveloppement, de l 'cologieurba ine ou de la dmocratie participative...Il es t cependant possib le de lever quelques doutes : ledveloppement durable, c'est d'abord le dveloppement,soit un e dynamique, un processus conscient de change-ment ; l bouscule la permanence de s traditions en vu ed'amliorer les conditions de vie antrieures. Le dvelop-pement durable , par sa cr i t ique de l'idologie actue l led'un progrs utilitaire et tourn vers le profit, et insou-tenable dans la longue dure, propose une volution dela socit fonde su r l'tre plutt qu e su r l'avoir et lepara t re . Comme la dmocratie ou la paix, ce t idal es tvulnrable et toujours reconqurir.Puisque l'objectif es t de refonder le dveloppement su run paradigme nouveau, il es t vident qu e le dveloppe-ment durable ne peut n i ne doit se laisser enfermer dansde s dcl inaisons qui seraient l 'apanage d'un groupe oud'une cole de pense, d'un champ d'intervention ou decomptence.L'act ion environnementale n'est pas le dveloppementdurable, pa s plus qu e ne le sont l 'conomie sol idaire oubien la prise en compte du long terme. Ces proccupa-tions sont logiquement lies au dveloppement durable,mais elles ne sauraien t prtendre en tre les moteurs, nimme garant i r qu'e l les a b o n d e n t da ns so n sens. Lerecours la t ransversal i t des app roches sector ie l les ,si m acr o soient-elles, provient de l 'obsolescence de la

    pense mcaniste en matire de dveloppement durable.Mais rien n'estdit.ou presque,de sa nature et de ses fina-lits. Sur le terrain, rduire la co nso mmat i o n d'eaupotable, avoriser la cration d'entreprises dans les quar-tiers marginaliss ou cono miser le fonder peuvent rele-ve r d'objectifs de rentabilit comme de sol idar i t. Pr-server des espaces nature ls , f avor i se r le s t r a nspo r t scollectifs, mobil iser les habitants peuvent s'inscrire dansdeux directions, l'une privilgiant de s valeurs d'change,l 'autre de s valeurs d'usage.Ces orientations stratgiquesn'expriment pas en el les-mmes de s choix de socit etd'existence collective et individuelle.Mais elles ne sau-raient no n plus s'en affranchir, au risque de tomber dansl'action pour l'action.Il manque donc un niveau essentiel consti tu de s enjeux,des valeurs, du "pour quoi fa i re ? " qui lui sera i t intrin-sque. L 'express ion de ce rfrentiel ouvert ne saura i tadvenir dans le carcan d'un modle,ni s'accommoder duplus petit dnominateur commun de s pratiques mul-tiples.Orienter l'action publ ique ?En 1997, le ministre de l 'Environnement et, indpendam-ment, le s serv ices dcent ra l iss du minis t re del'quipement se sont informs auprs de la Fdrationnationale des agences d'urbanisme, d'une part de s avan-ces en France du dveloppement durable dans le cadrede la product ion de s docume nts d 'u rban isme, d'autrepar t de la pr ise en compte du dveloppement durabledans les diagnostics territoriaux. L'quipe qu e j 'an imaisa c h e rc h en vain un r frent ie l de d ve loppe m en tdurable structur pouvant servir de filtre l 'analyse.Cettevolont d'tablir un rfrentiel territorial d'objectifs et demoyens de dveloppement durable nous a incits, dansun deux ime temps, inventer une mthodologie de

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    ojet pouvant accueil l i rce nouveau rfrentiel en amont toute dmarche de diagnostic territorial,puis de toute) l i t i quepub l ique ,desa concept ion la ralisation et valuation de ses effets.s exp r i m en ta t i ons menes avec des col lect iv i ts:ales,des services de l'tat et des tablissements publicsrt rvl la capacit de la dmarche introduire le chan-'ment, ainsi qu e le niveau d'exigence qu'elle requiert)u r s'affranchir d u formatage culturel dans lequel s'ins-it d'ordinaire l'action publ ique.

    1 effet, l'apposition d'une nouvel le approche concep-lelle et mthodologique su r de s logiques de penser et;faire si familires qu'elles n'taient plus valider pro-ique leur r-expl ici tat ion et la reprise de conscience de sndements qui structurent la comprhension de s ph-i-nnes, la conduite de s politiques publiques, la ges-3n de s territoires. Elle dmontre que la fragmentation la connaissance en champs thmatiques, le totalita-sm e de l ' a rgumenta i re rduit la statistique, la pr-iance de l'action ngligeant l 'expression de s probl-iatiques, s ' inscr ivent dans un parad igme qui n'est niliversel ni intemporel, donc relatif.lais le fonctionnalisme assoc i au ra t i ona l i sme quiiprgne la socit f ranaise depuis un demi-sicle delodernisation n'est pa s dsarm. On le constate dans lempie resserrement de s services de l 'tat dans le cadre2 la dcentralisation ou dans la rpartition sectorielle s dlgations d'lus au sein de s collectivits locales.aressence,un systme complexe volue en permanence,t, s'il n'a p lus de finalit, il se dcompose usqu' dispa-ltre. Les tmoignages des responsables territoriaux sur:s dysfonctionnements croissants de l 'act ion p ubl ique, s tentatives de rgulation par le management territo-a l, les difficults projeter un deveni r pour les terri-)ires, les embarras de la dmocratie locale traduisentauvent un profond dsarro i face au dlitement de l'ac-on publique locale. Ils laissent pressentir qu e le renou-llement de s outils ne permettrait au mieux qu e de pro->nger artificiellement l'existence du sys tme, et lesttentes sont immenses-mme rfrnes et ambiva-'ntes-en matire de reconqute du sens.iedcouurir le territoire2 regard n'est jamais neutre. Il est empreint p o u r c h a -un d'un rfrentiel propre, forg partir d'une h istoirepcif ique, d'une culture, d'intentions l 'gard de l'ob-;t ou du sujet observ et avec lequel s'tablit une rela-lon. L a comprhension du territoire et de so n volutionpend du prisme travers lequel s'effectuent l'tat de seux, la clarificationde s enjeux, le choix de s orientationst de s act ions, l 'valuation des politiques mises en uvre.itroduire le dveloppement durab le dans l'action'ubiique suppose la mobilisation d'un rfrentiel d'ob-ctifs et de moyens a uq ue l il devrait tre associ tout

    au long du processus, notamment lors du diagnostic deterritoire.Ce diagnostic n'est pas la simple descript ion d'une si tua-tion c irconscr i te un primtre donn. Il es t la projec-tion d'une grille de lecture, en l 'occurrence thmatique(habitat, transport,environnement, conomie.. .) , su r leterritoire, lui-mme divis en zones,de l'analyse duquelne ressort qu'une image propre reproduire les logiquesprcdentes.Reconna t re la subjectivit du diagnostic de territoire-qu'il serai t plus adquat de qualifier d'valuation ter-ritoriale-n'est pa s une faiblesse mais un e force, condi-tion qu e so n laboration puisse se reporter expl ici tementaux vises qu i la structurent. Introduire ic i le rfrentielde dveloppement durable pour valuer la situation d'unterritoire met en vidence la marge de progression del 'action publique en ce sens. L e rapprochement entre l'va-luation territoriale et l 'valuation des polit iques publiques t ravers le rfrentiel de dveloppement durable est lacl de vote de la dmarche. Et il rappel le utilement qu el'action publique ne vaut qu e par ses effets concrets su rle terrain. |Franoise Rouxel

    Dmarche classique de projet

    Dmarche de projet renouveleSUIVI et VALUATION

    CommandePolitiqueC a h i e r d e s c h a r g e s

    C OMMA N D E PO LIT IQUEpas de cahier des charges

    O R I E N T A T I O N S "

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    Entre co-villages et projetsd'architectes :les co-quartiersL 'assoc ia t ion EcoAtt i tudeconduit actuel lement unpro je t d'co-quart ier dansle canton de Genve.

    Quelques consta ts et rflexions la suite de la visite de BedZed, un co-quartier exem-plaire de la banlieue de Londres, par Camil le Bierens de Haan, prsidente de l 'associationEcoAttitude/I(Genve), en collaboration avec Jonathan Dawson, secrtaire de GEN-Europe /2(Findhorn).

    w w w . g e n - e u r o p e . o r g /

    3/ne rg ie s r e n o u v e l a b l e s ,b i o - c o n s t r u c t i o n , ges t i ond e l ' e a u , t r a i t e m e n t d e sd c h e t s , p r o d u c t i o na l i m e n t a i r e b io de p r o x i m i t , c o n o m i e locale,g o u v e m a n c e p a r t i c i p a t i v e ,v i ta l i t c u l t u r e l l e ets p i r i t u e l l e .4/h t tp : / /www.g lobal -v is ion.o rg /c i ty / f oo tpr in tFR.htmlChacun peut calcu ler so nempreinte cologiquepersonnelle ;www.agir2i.org/flash/empre in teecoweb/loadcheckp tug in . h tm l5/Selon Living Planet Repor t2004.

    BedZed, un jour m a u s s a d e de l'automne 2005. Et audtour d'une rue, surp r i se ! deux jets de pierre de lagare de Hackbridge,aumilieu d'une banlieue pavillon-naire londonienne sans originalit ni charme, on seretrouve d'un coup face aux images familires-pour lesavoir si souvent regardes su r Internet comme le ne plusultra en matire d'co-quart ier en Europe-de btimentsen brique et en verre, aux toits arrondis surmonts de sfameux manches a ir multicolores.Surfond de ciel griset mouill de novembre, a a de la gueule,c'est le moinsqu'on puisse dire !A u milieu de tous ces petits pavillonsmitoyens, BedZed a l'air d'un grand navire qui entre auport tous fanions dehors .Pas un co-village urbain,mais presque...BedZed, il y a prs de dix ans qu'on en par le. Il n'est pra-tiquement pas un texte concernant les vil les ou les quar-t iers durables qui ne cite ce projet et ne vante son exem-plarit. BedZed fait partout r frence en matired'co-village:dans les bureaux d'architectes ou chez lesalternatifs, chez les profess ionnels, les lus ou les rsi-dants qui se mobilisent pour un habitat urbain plus co-logique. Comment expliquer un si large succs ? BedZedest-il donc le parangon de l'co-quartier qui runit tousles suf f rages au-del de s intrts divergents ?Il es t vra i qu' Bedzed les concepteurs ont su combineravec succs le respect de valeurs envi ronnementales, co-nomiques et sociales de s cho ix archi tecturaux et tech-niques t rs conva incan ts ; avec pour objectif de prouverqu'il est possible de const ru i re en milieu urbain en res-pectant le s va leurs colog iques sans faire exp lose r lesbudgets, et d'obtenir une qual i t de vie de haut niveau;avec galement une prise en compte de s aspects cono-miques et soc iaux du projet, en proposant la fois l 'ac-cs la proprit pour les personnes aises et la locationpour les fami l les d i sposa n t de revenus plus modestes.Bien qu'il se d fende d ' a p p a r t en i r a u mouvement de sco-villages, BedZed s'est sans doute inspir de s ralisa-tions de s pionniers de l'habitat alternatif,qui,depuis plus

    de quarante ans, inventent sur les cinq continents uneautre manire d'occuper l 'espace et de vivre ensemble.De l'auto-construction cologique la prise de dcis ionpar consensus, en passant par la production d'nergiesalternatives et de systmes de monnaie locale, les co-villageois y ont construit un modle en huit points /3qui couvre l'ensemble de s activits humaines d a n s lesc h a m p s de l'environnement, de l'conomie et de lasocit. BedZed a t prim en tant qu e bonne pratiquepar UN-HABITAT eni987.Mais les co-vil lages, pour la plupart situs en zone rurale,sont l 'expression d'un courant de pense alternatif dansles pays dvelopps, et leurs habitants restent assimils de s marginaux. Le modle-pour global et sduisantqu'il soit-n'avait amais t vritablement pris au srieuxp a r l e s urban is tes "orthodoxes", et n'avait que timide-ment franchi le primtre de quelques villes de s tats-Unis, en gnral sous forme d'occupation par de s mou-vements d'habitants de fr iches situes dans de s t i ssusurbains dgrads. Aussi, le modle d'co-village urbainne semblait gure de vo ir sduire les classes moyennes.BedZed vient pourtant de dmontrer le contraire.L'empreinte cologique : une mesurede la pression exerce par l'homme surla nature /4L 'empreinte cologique es t un concept labor par Reeset Wackernagel , deux chercheurs de l'universit BritishColumbia de Vancouver. Ildsigne la surface de terres pro-ductives et d'cosystmes aquatiques ncessai res laproduction de s ressources et l'assimilationde s dctietsd'une population dfinie, un niveau de vi e spcifi, un moment et dans un lieu donns. En consommant lesproduits et services naturels et en rejetant leurs dchetsdans l'environnement, les humains exercent su r la natureune pression que cel le-ci ne peu t absorber que dans leslimites de s capac i ts de rgnration descosystmes.Avec notre mode de v ie ac tue l , la d e m a n d e moyennemondiale est de 2,2 ha par personne, alors qu'en Suisseelle atteint 6 ha/5. Sachant qu'il n'y a qu e 1,8 ha de sur-

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    face de terre et de merbiologiquement productif dispo-nible par personne, l 'empreinte cologique montre qu el'humanit consomme plus de ressources et met plusde dchets que ce qu e la plante peut supp orter. Notreempreinte globale dpasse prsent de plus de 20 % lacapacit de charge de la plante (et c'est un e moyenne...).En d'autres termes, il faudrait donc un peu plus d'un anet deux mois pour rgnrer les ressources consommespar l'humanit en un an. Nous ut i l isons actue l l emen t1,2 plante, alors qu'il n'en existe qu'une de disponible.../6Pour rduire drastiquement tant no s dchets que notreconsommation, de s amnagements ponctuels ne suffi-sent plus-mme hautement technologiques.C'est notremode de vie dans so n ensemble qui es t revoir, notrerapport l'environnement, lui-mme induit par le rap-port que nous tab l i ssons avec les autres, souvent l ' image de celui que nous entretenons avec nous-mmes :certains parlent de changement de paradigme. BedZedest une rponse concrte ce constat.Le premier principe durable appliqu BedZed es t ce lu ide la boucle locale :pour la construction du quart ier etpour so n fonctionnement, il a t fait a p p e l a ux res-sources locales chaque fois qu e cela tait possible, larutilisation et au recyclage. Ici,90 % de s matriaux pro-viennent de moins de 50 km la ronde (bois certifis) etont souvent t recycls (anciens rails de chemin de fer,etc.). L a conception de s logements es t pense en termesd'efficience nergtique et de qualit de vie : solationrenforce,ensoleillement maximum,terrasses et ardinets,systme de ventilation avec rcupration de la chaleur...O n a eu systmatiquement recours aux nergies renou-velables et l'optimisation de s ressources naturel les :rcuprat ion de s eaux de pluie pour les toilettes,nergielectr ique et thermique fournie par la biomasse (cen-trale de co-gnration fonct ionnant au x copeaux de bois),cha leur rcupre et panneaux photo-voltaques su r lesfaades... Cette lectr ic i t produite permet mme derecharger 100 % les vhicules lectriques mis la dis-position-en partage-des habitants. L e quartier es t unezone "sans voitures", les vhicules stationnant en pri-phrie. D'ailleurs, les dplacements sont rduits, puisquedes espaces de t ravai l compltent les logements, ains iqu e des commerces de proximit et un systme de livraisonde produits frais rgionaux (de type Jardin de Cocagne/7).L e quartier est compos de huit immeubles orients pleinsu d afin de rcuprer un maximum de lumire et de cha-leur : 82 logements su r 2 50 0 m2 consacrs l'habitat etau travail, avec de s j a rd ins privati fs et un te r rain de jeucommun.Grce l'optimisation de l'nergie solaire passive, a u n eisolation rigoureuse allie un e trs importante massethermique, les btiments de BedZed ne ncessitent quetrs peu de chauffage :10 % de ce qu e requirent les mai-sons traditionnelles-bien qu e chacun soit libre d'instal-

    ler son propre chauffage d'appoint selon ses besoins. Un eunit de co-gnration fournit l 'ensemble du quartier enchaleur et lectricit. Il es t toutefois noter qu'elle taiten panne le jour de la visite... Mais enfin, la consomma-tion d'lectr icit de BedZed es t in fr ieure de 25 % lamoyenne loca le !Quant la consommation d'eau, elle avoisine 100 l itrespa r jour et pa r habi tant, contre une moyenne nationaleau Royaume-Uni de 150 litres. Quand le systme de phyto-puration -dit "Machine vivante"-fonctionne (or, il taitlui aussi en panne lors de notre visite...), ce chiffre peutmme descendre 70 l itres.Au final, la rational isation de la production nergtiquepermet BedZed de rduire de 50 % son empreinte co-logique. Pour donner un ordre de grandeur,en comparai-son avec les habitations classiques, le chauffage es t rduitde 90 %, la consommation nergtique totale de 70 %,et le volume des dchets de 75 %.A prsent, dix an s aprs la cration de BedZed, les tech-nologies on t progress et l'on est capab le d'aml iorerencore les performances :suppression de s ponts ther-miques,triple vitrage pour la temprature et puits cana-diens pour le renouvellement de l'air, comme d a n s leVorariberg /8par exemple, ou dans cette cole prochede Francfort /9qui se passe totalement de chauffagetout en tan t constamment t e m pr e 19 C. Lesconstructions dites "passives"/10remportent d'ores etdj un succs croissant chez nos voisins germanophones,tant en milieu urba in qu' la campagne. Genve, ungigantesque projet de pompage de l'eau du lac est dve-lopp, afin de rchauffer l 'hiver et de rafrachir l't lesbtiments de tout un quartier /11.L e s exemples bou-riffants ne manquent pa s !L es t echno l o g ies seules ne rsoudrontpas le problmeS'il ne s'agissait que de s technologies,elles ex is tent !Mais, bien qu'elles soient indispensables, il faut se sou-venir et rpter qu'elles ne suffiront pa s oprer le chan-gement ncessaire. Un e t rans format ion plus profondeest requise pour enrayer la destruction de l'cosystmeplantaire.D'abord, les usagers doivent apprendre utiliser correc-tement c e s technologies,et surtout les maintenir (tait-ce un hasard si, BedZed, les deux technologies de pointe, savoir la Machine vivante et la centrale de co-gnra-tion taient en panne le jour de la visite...?) ;ensuite, ilsdoivent brve chance prendre conscience de s dan-gers qu e le comportement consumr iste et t echnocra-t ique fait courir l 'ensemble du genre humain. L a pla-nte est fragile,certes, mais elle se dbrouillera bien sansnous, le c a s chant. P a r contre, le contraire n'est pa s vrai :sans un e cer ta ine qua l i t d'air, d 'eau, de tempra ture ,d alimentation, la vie huma ine ne peut pa s se dvelopper.

    6/f r . e k o p e d i a . o r g / E m p r e i n t e _% C 3 % A 9 c o l o g i q u e7/www.cocagne.ch/a/www.cepheus.de/a/www.f rank fu r t .de /s is /s is /detai l .php?id=io547310/www.igpassivhaus.ch/11/etat.geneve.ch/dt/site/protect ion-environnement/energie/mastercontent.jsp?componentld=kmel ia68& n o d e l d = 4 7 8

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    BedZed, dans la banlieue de Londres, fait figure de rfrence en matire d'co-village (conception :Bill Dunster Architects).

    ia/w w w . b i o r e g i o n a l . c o . u k /13/www.oneplanet l iving.org/

    Au vu des signaux d'alarme qu e lancent,depuis plusieursannes dj , les observateurs de notre cosystme, etsauf se ranger sous la bannire-en gnral bien pour-vu e-de s "aprs-moi-le-dluge", il es t dsormais priori-ta i re de consacrer no s nergies inventer de s disposit i fscapables de sauvegarder les condit ions de vie ncessaires l 'ensemble de l'humanit plutt que de se tourner verstout autre objectif, orcment plus futile en comparaison.Les co-quar t iers reprsentent prc isment un de ce sdisposit i fs. Comp lexes, divers, mergents, encore impar-faits, i ls so nt la rponse d'une certaine f range de popu-lation,ou de quelques entrepreneurs clairs qui saventque c'est au niveau de l'habitat et du lieu de vie qu e leschangements de fond pourront se ngocier :e change-ment sera systmique ou ne sera pas. Ce sont tous lespetits et grands gestes de la vie quotidienne-se chauf-fer, se nourr i r , boire, assu rer sa sant, son hygine, sedplacer...-qui, additionns et soutenus par de s dispo-sitifs concrets, feront la diffrence.Il faut savoir que BedZed a t conu et promu par un etoute petite quipe :ce sont deux personnes, BioRegio-nal /12,qui ont mont ce projet en 1995 avec un archi -tecte visionnaire et audacieux, Bill Dunster,et une caissede pension, la Peabody Trust, qui a f lair le coup de gnieet pris le risque de leur faire confiance. Rien voir avecun mouvement de la base comme cela s'est produi t dansle quar t ie r Vauban Fr ibourg ,en Al lemagne . BedZed,c'est du top down pur sucre. De plus, le modle peut trefacilement reproduit. Un programme a t mis sur pied

    pour promouvoir la construction d'co-quartiers et d'co-villages un peu partout dans le monde.dans le cadre d'unrseau OnePlanetLiving/13 (OPL), en partenariat avecle WWF International. Des units d'habitation bases su rle modle BedZed sont en cours de ral isat ion dans laval le de la Tamise et au Portugal. L'objectif moyente rme est de crer des co m m u n au t s OPL su r les cinqcontinents, en pays tant dvelopps qu'en voie de dve-loppement.Ni co-village ni BedZedLes p e r f o r ma nc es co log iques de BedZed sont ind-niables. Mme s' i ls ont t pionniers en t echno log iesdites "vertes", les aut res co-vil lages n'ont en gnral nile degr d 'organ isa t ion col lect ive, ni les moyens et lar igueur requis pour atteindre les mmes rsultats. Et unco-vil lage reste souvent un e addition d'initiatives indi-v iduel les ou de petits groupes plutt que l'applicationd'un plan concert et dessin par une collectivit.Ransle ca s de BedZed, la pert inence du travai l a u niveau duquartier et du plan d'urbanisme es t vidente. Bref, t ech-nologiquement, BedZed est convaincant tous pointsde vue. D'o me venait alors cette sensat ion de n'avoirpa s un seul instant l'envie d'y vivre ?tait-ce la typologie ext rmement con t ra ignante de sa p p a r t e m e n t s-celui que nous avons vu tait de faitassez petit, mais c'tait l 'appartement de "dmo"-,conuspour de petites fami l les ? tait-ce d la di f frence deculture ? la grisail le de novembre, ou la saturation des

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    abita nts face ces visites rptes? En tous cas, le quar-er ne t ranspi ra i t pas la joie,et on peu t mme dire qu'illanquait carrment cT'ambiance". L a pice dite com-iune,o nous avons t convis nous asseoir le temps'un caf et de que lques quest ions-rponses,tait uneu froid, sa ns me, peu engageant. Difficile de croire'a i l leurs qu'il s'agissait vraiment d'un espace de ren-Dntre utilis par l 'ensemble de la collectivit.Bref, hor-iis les manches air qui pavoisaient avec leurs couleursives,tout tait si lencieux et sans vie.lais comment donner aux gens l'envie de l 'co-habitat ?omment prouver que c'est possible, agrable, accessibletous ? BedZed l'a dmontr, Vauban aussi. D'autres sontn marche... Et qu'en plus cela peut tre oyeux ! Le slogane Findhorn es t :"lfit's nofun,it is not sustainable"/14.our qu'il en soit ainsi, ily a probablement de s condit ionsrespe cter. Et, mon avis, la premire es t la motivationes habitants.fabiter un co-quartier signifie prendre le parti de l'co-3gie appl ique,d'une certaine simplicit de vie dans un eroissance/dcroissance soutenable,et celui de l 'expri-nentationde nouvelles faons de vivre ensemble. Vivren co-quart ier pour seule cause de cohrence politiqueiersonnel le, bonne conscience ou confort familial, n'estilus suffisant. Il n'est plus temps. Un co-quart ier se doitlsormais d'tre un laboratoire expr imental ,un lieu o'invente la vie de nos villes venir, o l'engagement dans;t pour la collectivit es t une absolue ncessit. Les co-|uartiers venir auront besoin pour natre et s'implan-er de la motivation joyeuse de celles et ceux qui savente qu'ils ont perdu vivre dans le "vieux systme"-quee soit leur emploi, leur sant, leur rseau social, leur ch e-nin ou le sens de ce qu'elles ou ils font...-et sont prtsi payer de leur personne pour inventer un futur quiepose su r leurs valeurs.)e ce fait, la population d'un co-quart ier sera sociale-nent et financirement mixte, tout en partageant la'olont de grer en commun l 'ensemble de s l ieux de vie.dalement, un co-quart ier devrait tre une ppinirebisonnante d'exprimentateurs sociaux, de crateursle dispositifs aussi bien psychologiques qu'conomiques;t t e c h n i q ues , d 'an imateurs de recherche en toutlomaine.Avec pour point commun la conscience de l'tatl 'urgence dans lequel l'humanit a m i s cette plante, la/olont de rparer et d'amliorer. Concrtement, celaignifie la mise en place defiltres d'accs pour les candi-lats rsidence, et la signature d'une charte d'engage-nents pour tre admis. Rien de trs diffrent en sommeie ce que font actuellement les agences immobilires;ur des bases uniquement f inancires !'ar ailleurs,on sait qu'en matire de dveloppement sou-:enable,r ien n e s e f a i t d e " d u r a b l e " q u i ne soit pris en:harge par les participantseux-mmes.Au niveau tech-lique, un dispositif ne fonctionne a ma is aussi bien que

    lorsque ses usagers eux-mmes en sont responsables .Tous les techniciens de maintenance vous le diront. Findhorn, par exemple, pour renforcer le sentiment desolidarit et de partage communautaire, les habitantsdoivent tenir certains engagements : suivre un e forma-tion au fonct ionnement de la Machine vivante, avec expli-cation de s risques encourus par l 'ensemble d u village sielle venait se bloquer ;participer au systme agricolede proximit ;ache te r leurs denres al imen ta i res a umagasin communautaire local ;donner de s heures detravail pour assurer le maintien de la propret et la dco-ration de s l ieux communs.Les projets d'co-quartiers sortent dornavant de terrecomme bourgeons au printemps. Ils sont souvent sou-tenus par les autorits locales (Lille, Kronsberg), parfoisinitis par de s groupements d'habitants (Rungis, Stras-bourg), et leur construction se ngociera avec les pou-voirs pol i t ico-financiers et les mil ieux immobil iers, selonchaque ca s de figure. Par contre, ce qu e seuls les habi-tants peuvent raliser, quel qu e soit le contexte de leurco-quart ier en devenir, c'est la construction de la com-munaut autour d'une ide forte et partage qui consti-tuera un ciment (les Anglo-Saxons disent g/ue),assortiede la mise en place et de l'exprimentation de disposi-tifs sociaux et conomiques dont elle portera el le-mmela responsabil i t. Se consti tuer en groupes de concerta-tion, dcider ensemble sans crer de minorits oppri-mes, grer les confl i ts qui surviennent invitablementet les transformer en croissance qualitative pour l'en-semble, mettre en place de s l iens de solidarit qui ren-dent caduques la compti t ion effrne et l 'exclusion quien rsulte, sont quelques-uns de ces disposit i fs sociauxcapables de reconsti tuer le lien social.Entre to p down et bottom up, entre vitrine technologiqueet mouvement politique, l 'co-quartier doit trouver sesassises pour prserver sa nature et maintenir so n dyna-misme tout en assurant sa prennit. En tirant les ensei-gnements des expriences de BedZed et de s co-villages,il se pourrait que la bonne fo rmu le soit non p as P P P(Public Private Partnership) mais bien P P P C , savoir Par-tenariat Public, Priv et Civil. Mais, quoi qu'il en soit, sil 'allgement de notre empreinte su r la plante ne va pasde pair avec du plaisir et de la joie, nous courons l'chec.Et, au final, l 'engagement des personnes devra tre aumoins auss i important qu e celui de s organisations. J edirais mme plus important... 1 CamWe Bierens de Haan

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    ENTRETIENS SUR LA HAUTE QUALIT ENVIRONNEMENTALE (HQE)

    De la bonne architecturePar le r d 'co-quar t ie r , d 'co log ie et d ' u r b a n i s m e , de vi l le "du r ab le " , d ' a r c h i t ec tu r ebioclimatique, c'est aussi voquer la procdure dite HQ E (haute qual i t environnementale). Depuis1996, l 'Assoc iat ion HQE, prside par Domi n i que Bidou, encourage les profess ionnels "rduireles impacts du btiment su r l ' env i ronnement" et "crer un in tr ieu rcon for tab le et sain". Pour cela, el le recense qua torze cibles, regroupesen deu x ensembles : le premier conce rne les effets de la const ruc t ionsu r son environnement ("cibles d 'co-const ruc t ion" e t "c ib les d'co-

    gestion") et le second vei l le au confort intrieur ("cibles d e confort" et"cibles de sant"). C h a q u e constructeur , cha q ue architecte, est l ibre dec o m b i n e r p l u s i e u r s de ces c ib les s e lon sa p r o p r e logique, r ien n'estobligatoire. Il s'agit d'une invitation ral iser un chan t ie r "p ropre" , nepas gaspi l ler les "ressources renouvelables", conomiser l 'nergie et assure r a ux hab i t an t s un rel confort, tant thermique qu 'acous t ique.Faci le dire et pas toujours ais mettre en pratique. Qu'en pensent lespraticiens ? Quatre d'entre eux sont convaincus, et ce depu is bien avant1996, qu'une arch i tec tu re de qua l i t est celle qui est agrable vivre etdialogue amic a lemen t avec ce qui est autour, ils nous disent pourquoi :

    L es quatorze "cibles" : harmonie entre le btiment et so n site choix intgr des procds constructifset des matriaux chantier "prop re" et faibles nuisances gestion de l'nergie gestion de l'eau gestion des dchets d'activits gestion de l 'entretien et de lamaintenance confort hygrothermique confort acoustique confort visuel confort olfactif condit ions sanitaires des espaces qualit de l'air qualit de l'eau Philippe Madec, Catherine Furet, FranoisTirot et Patrick Bouchain. Leursopinions ne refltent aucunement l'tat du dbat au sein de s architectes

    qui travaillent en France, elles t radu isen t de s s ingular i ts qu'Urbanismesouhaite popu lar i se r . Il serai t temps non pas de label l iser les btiments respectueux de "l'art debtir" mais les autres, afin d'avertir le public. La rgle devrait tre une architecture, un urbanisme,un mnagement qui accorde ra ien t l'habitabilit la plus grande attention,et l 'exception, le reste.Cette inversion est un com b a t . ] Thierry Paquot

    Philippe Madec, architecteVDfinit ion de s cibles de laqual i t env i ronnementa lede s btiments,Assoc ia t i on haute qual i tenvironnementale,dossier n,nov.1997, p. 15.

    ^ S i on lit bien les textes de la HQE, on remarque9W qu ' i l yes tques t iond 'a r tdebt i renv i ronnemen-tal, pas d'architecture. Dans cet te procdure f rana isevisant rpondre la norme europenne de qualit de sconstructions environnementales, on ne trouve pa s un eseule fo is le mofarchitecture", ni dans les cibles, ni dansles textes d'accomp agnement. S e s rdacteurs ont t trsclairs su r ce point : la HQE concerne le btiment, l'acte deconstruire. L a dernire note en dernire page prcise qu ela HQ E "est trs globale" et,est-il prcis, que "seules lesquestions de prennit, de scurit, de confort psychoso-

    ciologique, de confort spat ia l et de confort d'activit ensont exclues" /1.C'est expl ici te !Avec la HQE,on n'est pa sdans une logiqued'architecture; si les architectes s'en satis-font, ls dmissionnent. Face ces vides clairement non-cs, ils pourra ient se dire qu'il leur appartient de les rem-plir.Mais ils n'aiment pa s s'entendre dire : l ' ingnierie oula pense technique vous fait un e proposit ion,quasimentde dfinition, ou de contours qu e vous avez assumerpour rentrer dans le durable, elle vous fait un cadeau dece retour la relation entre thique et technique. C'est lepremier aspect de la HQE: pourquoi ne pa s se servir tant

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    ZAC Beaumanoir-Duguescl in (Dinan) :pour la reconversion de ces f r ichesmilitaires Phil ippe Madec a choisi de maintenir tout le patrimoine de qualitperme ttant une raf fectation aise et de remployer in situ les matriauxissus de dconst ruc t ion.

    de ses apports que de ses fa iblesses pour comprendre enpartie ce qu'il nous revient de f a i re?Second aspect :ce n'est pa s si simple, bien s r ! Quand onrassemble au tour d'une table de s technocrates et de singnieurs cultivs-dont certains ont un e activit pol i-tique-et quelques architectes pour parler de btiment,quand i ls essaient d e dfinir une procdure de travail, ilse dessine forcment entre eux une ide de l'architecture.Et e me suis attach trouver quelle es t la thorie sous-jacen te prsente dans les textes de la HQE. Mon hypo-thse vaut ce qu'elle vaut. Il y a un courant historique extr-mement fondateur de l 'architecture moderne f ranaise:c'est le rationalisme structurel, celui de s Jul ien Guadet,Lonce Reynaud, Paul Cret, puis de s Perret, et mme de L eCorbusier. Ce courant est le paren t loign de la HQE. Eneffet,dans le rationalisme structurel, la beaut et la vritde l'architecture procdent de la structure-quand unestructure es t calcule avecjustesse,elle atteint une vritarchitecturale, une beaut, disait-on. l'poque,grossomodo, l 'architecture trouvait so n essence dans la relationde la structure la lumire. prsent qu'elle est consid-re comme un art de btir environnemental, sa "vrit"dcoulerai t d'un autre calcul technique .-vracit des lux,des dcibels,des kilowatts.Si le calcul est bon, le projet d'ar-chitecture le serait aussi. S i on s'en tient cela, on tombedans le pige d'un recul de la pense architecturale versun e rponse purement technique-bien qu'environne-mentale. Sans garde-fou, ca r comment la HQE s'adresse-t-elle l'homme? Dans cette thorie contemporaine, nede l'histoire moderne de l 'architecture, l'homme occupele centre du projet architectural .Aprs tous les app orts dela phnomnologie et les ides dveloppes par les post-modernes quant au retour du corps, quoi de plus normal.Mais comment l'homme y est-i l considr ? Comme uncorps qui met des calories qu e l'on prend en compte dansles calculs thermiques. Comme un tre qui voit, qui res-sent,et qu i ilfaut donner un certain confort. Les hommesde la HQE sont de s individus, outils de mesure et outils dechauffage, assembls par addition ou par multiplication,mais pa s dans un e logique historique et culturel le. C'est--dire que la HQE ne pense pa s l'homme comme un tre

    politique et social, un homme d'aujourd'hui. En outre,ellerejoint quelques penchants plutt alarmants de la socit: le repli su r soi, su r un intrieur sain, en opposi t ion l'ex-

    trieur pollu.On en arrive un discours qui associe science,connaissance technique, sant, donc hygine. Discoursdont l 'histoire du modernisme devrait nous prserver.Par ailleurs,aucune de s cibles HQ E n'tablit de rapport auterritoire. Dans un l ieu o l'on n'accderait qu'en voiture,il es t possible de fa i re un btiment HQ E ; a mthodeanglaise BREAMM prend comme point dterminant lepositionnement du pro jet dans le territoire. Chez nous, partir de l 'approche HQE, le passage du bt iment la villen'est absolument pas gagn.Les critiques que e fais de la HQ E sont celles de quelqu'unqui l'utilise tous les jours et qui essaie d'tre arch i tecte. J em'attache combler les manques qu e j'y ai reprs, ca rcette procdure est actuellement,en France, la seule effi-cace pour faire progresser le btiment environnemental.Je la promeus, mme si ses drives posent de vritablesproblmes (certification, labell isation). Le passage de l'ar-chi tecture environnementale la ville durable, la ville habi-table, ne peut pas se faire p a r l a seule addition de bti-ments environnementaux.Je n'ai amais cru la rductionde la ville la typo-morphologie. O n sait que le fait d'ad-ditionner de s immeubles pourfaire un lot,que l'on addi-tionne un autre lot, ne permet pas d'assumer la com-plexit intrinsque la ville contemporaine. Il en est demme pour le durable.Il es t actuellement convenu de dire :"De quartier durableen quartier durable,cela fera tache d'huile par un recours la parole citoyenne, une meilleure gestion de l 'environ-nement-l'eau en sur face par exemple-, un rapport unpeu plus intelligent au soleil et au vent."Mais, comme dansle ca s de la HQE, on ne dispose pour travailler su r la villequ e d'outils, il manque de projet politique. Un projet ins-trument ne suffit pas ; l faudrait tre capable de consi-drer ensemble, sans les dissocier jamais, l 'conomique,

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    l 'environnemental, le social et le culturel po u r f a i r e un evraie proposition urbaine. J'ai longtemps dit que nous tionsdes orphelins du pol i t ique ;je le ressens su r le terrain. Il es trare d avoiraffaire une quipe munic ipale capab le deprendre position et de s'y tenir. MaintenantJe modre unpeu mon propos, parce qu'une part du projet politique nousrevientJ'ai toujours pens qu e l'architecte tait un hommedu politiquep q nartiste,et cela est de plus en plusvrai. J e c r o i s que nous arrivons un moment o l'enjeu dela ville rend plus palpable encore le question humanistepour la multitude, laquelle il faut bien rpondre. L a dimen-sion organisationnelle de l 'architecture et de l 'urbanismeapparat dsormais plus clairement.Chacun e s s a i e prsent de prendre un e position poli-tique dans s e s projets, mais ce qui fait vraiment dfaut,c es t la capacit de recuei l de la parole, de partage de sexpriences et, fondamentalement, d'un engagementpartage. J e s u i s persuad qu e ceux qu i ont un e dmarcheurbaine politique font preuve d'un engagement rel. Maisla prise de position de certains individus ne suffit pas, ilfaut un engagement collectif, qui ne vient pas qu e dupartage, mme si ce partage es t indispensable,quelquechose d e l 'o r d r e de l 'en-commun. Nous sommes dans unesituation d'urgence o nous n'avons pa s assez de t e m pspour reflchir et pour comprendre. Nous ne sommes plusdans la situation antr ieure o la thor ie prcdai t lapratique,mme si certaines normalisations de prat iquesse transformaient parfois en thories. L a pense et l'ac-tion s e nourrissent sans dcalage.S i le durable n'est pa s encore bien dfini, il se trouve dja l uvre d a n s l'environnemental, pour de s ra isons quidiffrent d'une culture un e autre. O n peut ains i com-parer la culture asiat ique et la culture f ranaise: en Asie,

    il es t pour le moment compl iqu de construire un projetfond sur le social, alors qu e l'on y assiste un engage-ment massif dans l 'environnemental,engagement d'au-tant p lus ncessai re que la situation en la mat i re es tassez catastrophique. Quand on dcide de faire un planquinquennal,comme Shanghai, la ville es t fondamen-talement transforme. Chez nous, le discours social estbien prsent, et il faut certes l 'enrichir, mais le d iscourssur l 'environnement reste le parent pauvre, et ce manquees t dsormais peru par les lus. Les ruraux quant eu xconsidrent que l'cologie es t un e invention urbaine, ceen quoi ils n'ont pas tort,imme s'il existe une agr icu l -ture bio, raisonne. Ce serait une invention de s urbainsqui les empcherai t de vivre, de ces urba ins qui les ontdsigns comme de s prdateurs dtruisant la nature,fabriquant de la mal-bouffe et polluant la nappe phra-t ique.Avec le monde rural , il es t pour l'instant difficile depar ler d'cologie. Pourtant, il n'est pa s question qu e l'onne s'emploie l 'environnemental qu e dans les villes. Enrgle gnrale, on progresse en la matire. Mais, quandon passe de l 'environnemental au durable, on rentre dansun e complexi t difficile assumer compltement, on nerussit pas toujours al ler jusqu'au bout. Ce n'est passeulement technique,c'est politique.Quand on a affaire des lus qui ont un sens de l 'histoire et sont prts tra-vailler su r la dure , alors, lentement, rgulirement, il ya comprhensions et engagements.Et ces engagements-l sont magnifiques. C'est ce quis'est produit pour nous Plourin-ls-Morlaix.Mais aussidans la commune de Pac, prs de Rennes :depuis dixans, un vrai travail de rflexion y es t men, et il a abouti un e proposition urbaine par t entire. L a plus grandeZAC prive de Rennes Mtropole s'y ralise ainsi. C'est unprojet vraiment enthousiasmant,et nous en avons encorepour au moins dix ans. La cons t ruc t ion de cette ZA C(1500 logements raison d'une centaine par an) va fairepasser la population de 8 ooo 12 ooo habitants, et celane peut se faire qu'en douceur pour ne pa s perturber lastructure sociale.Enfin, en ce qui concerne l 'enseignement, e vois bien qu eme s tudiants sont cologistes. Ils sont d'une gnration laquel le on a dit trs tt qu'il fallait sauver la plante ;c'est devenu une vidence pour eux. nous de ne pa s lesdsesprer. Pour rpondre ces relles proccupationset demandes de leur part , le corps enseignant en archi-tecture cherche prsent se structurer.

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    Catherine Furet, architecte^^Quand la HQE est app arue-mme si pour ma99part je prfre p a r l e r de "dveloppementdurable"-,J'ai constat qu'en fait,dans ma prat ique d'ar-chitecte, e prenais en compte depuis toujours un e bonnepar t de ses exigences. L a conception de l 'architecture, del 'espace,de son usage, relve de ces qualits simples,queje considre comme une char te personnelle et qu e l'onsemble redcou vrir actuellement. Pour moi, tout projetcommence par la recherche d'une insert ion harmonieusedans le lieu.Donner un clairage naturel au x circulationscommunes de s logements, aux salles de bains, commemnager des cours plantes et calmes et tre attentifaux vis--vis sont de s principes de base indispensables,

    pour de s raisons tant d'conomies d'nergie que de bonvoisinage.Je favorise galement les appartements t ra-versants, pour leur qualit de lumires mult iples, d'ara-tion,et parce qu'ils procurent un sentiment d'espace etpermettent de s typologies beaucoup plus intressantes.Et en quoi consiste la HQ E ? Elle dfinit quatorze cibles,dont la qualit d'insertion dans le site, ce qui concernenotamment les problmes de vents dominants et d'ef-fet Venturi, le traitement de l'effet de serre... Une ou deuxcibles incluent galement des proccupat ions d'ordresocial, de vie de quartier,bref tout unensemble de para-mtres oublis par un urbanisme brutal et indiffrent l'homme, so n chelle, et la notion de convivialit.Dans l 'ensemble, ces directives manent du simple bo nsens,celui d'avant les"normes"du rendement en matirede construction. A u p lan de l'isolation phonique parexemple, le minimum requis m'a toujours paru insuffi-san t . Quand la norme demandait une paisseur de16 cm de bton entre deux logements, e prvoyais 20 cm-pas besoin de formation technique pousse pourcom-prendre qu e ce serait plus efficace ; il suffisait d'avoir vules malfaons de s construct ions de s annes 1960-1970.Je l'ai fait d s mon premier btiment, a ux "4000" L aCou meuve, car, aprs la dmolition des premires barres,il s'agissait de construire de s btiments vivables. L a dif-frence es t qu e ce soit dsormais "officialis", ce qu i pro-cure un argument supplmentaire pour viter que lesentreprises ne"dshabillent"trop no s projets. C'est l lect extrmement positif de la HQE.Les directives sur le traitement de l 'eau sont, par contre,un paramtre nouveau. Il s'agit d'inciter rcuprer l'eaude pluie plutt que de la rejeter directement da ns lesrseaux, et de limiter l'impermabilisation de s sols : onconoit donc maintenant des fosses de rtentionqui peu-vent devenir des espaces plants et valoriss. Les toi tures"vertes", qui permettent la rtention de l 'eau, sont ga-lement encourages.Depuis la HQE, on ne peut plus contourner certaines direc-

    tives car elles sont galement intgres dans les PLU,notamment l'obligation de ral iser dans les btimentsdes locaux spac ieux pour les vlos et pour le tri slectif.Ce qui me semble le plus inadquat dans la HQE, ce sontses procdures,ses mthodes d'valuation et de gestionf inancire. Car, paradoxa lementJe constate que le bud-get a l lou la construction de logements est souventinfrieur de 10 15 %, en monnaie constante, celui d'ily a quinze ans, qu'il s'agisse d'oprations publ iques oud'oprations prives. Cela pour des raisons complexes,que l'on peut expl iquer par la flambe du cot du fon-cier, l'augmentation du prix de s matriaux comme decelui de la main-d'uvre.. . Il faut y ajouter la baisse de srevenus de s mnages pour le logement social (ncessitde proposer de s logements moins chers) et probable-ment, en croire l 'envole de s prix de vente, les intrtsf inanciers des promoteurs et de s investisseurs pour l'ac-cession la proprit. Il faut savoir, en ce qui concerneles logements, qu e le prix d'un btiment es t calcul su rla base du mtre carr habitable, donc les locaux com-muns ( vlos parexemple),tout ce qui n'est pas"espacepriv" n'est pa s pris en compte financirement,en loge-ment social comme en accession. Si, de plus, l 'architectesouhaite dvelopper dans son projet de s parties com-munes de qualit, de s cours, de s ardins,de s abords,etc.,c'est--dire des "espaces partags", leur "surcot"sera dduire du budget allou a ux logements proprementdits. Cette situation entrane les mat res d'ouvrage rduire les part ies communes, halls, locaux, espaces desociabil it, un e "peau de chagrin". Or, pour l 'accession,on mettra plus faci lement de l'argent dans letape--l 'i l(moulures et poignes dores par exemple) et le scuri-taire (vido-surveillance), parce qu e c'est prtendument"vendeur". Dans cette logique, les cibles retenues pourla HQE seront les plus visibles et les moins coteuses l ' investissement, comme le "geste vert" ou la "toundrasu r le toit".Grce la HQE, je devrais, en thorie du moins, avoir unpeu plus de facilits faire passer me s ides. Mais la mai-greur de s moyens a llous la construction constitue unvritable handicap, malgr tout ce t affichage de bonsprincipes. Le vritable enjeu de la HQE, c'est--dire la prisede conscience , puis la prise en compte,du cot global, dela longue dure (investir plus pour dpenser moins), neva pas dans le sens de la logique actue l le du "produitf i nanc ie r immdiat" ni dans le rythme de l 'chancierlectoral. Les choix continuent trop souvent privilgierle rsultat court terme,chacun voulant engranger so ndividende.Par ailleurs, si la HQE a gnr de nouveaux m tiers, celaa plutt profit pour l'instant aux bureaux d'tude qui

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    Atel iers d'artiste, Paris 20arrondissement.

    dcernent le label. O n peut par fo is tre choqu par lessommes investies pour rmunrer le technicien qu i sauramanipu ler les bons paramtres ncessaires l'obtentiondu label HQE, ou le publiciste qui fabriquera les imageschlorophyll ises et les effets d'affichage qui n'ont aucunerpercussion su r les questions de fond,quand,par ailleurs,les moyens f inanciers ne sont pa s runis pour dif ier deslogements vritablement durables.Pendant ce temps, la question de la prennit de l'habi-tat et de la v i l le reste absente du dbat de la critiquearch i tec tura le . O n continue de s'intresser de s sujetsc o m m e la "mobilit" (donc le cont ra i re de "ce quidemeure") ,voire aux dernires trouvailles de l 'architec-ture prcai re, comme les cabanes par exemple, qui nesont pour moi qu e de s postures. Ce n'est pas de cettemanire qu e l'on fera comprendre aux matres d'ouvragel'enjeu du dveloppement durable.Je prends l 'exemple d'un de mes cha n t i e r s en cours, Villeneuve-d'Ascq. Il s'agissait d'un concours promoteur-architecte, avec affichage HQE, pour un lot de 180 loge-ments,dont 50 maisons ind iv iduel les et des maisonsintermdiaires. L'tat se dsengageant de plus en plusdes questions de l 'habitat, on fait appe l de s promoteursprivs pour de s oprations de logement mixtes. Le matred'ouvrage s'est engag respecter les te rmes de la HQE.Dans les fa ls,cela reste en grande part ie des vux p ieux,d'une part parce qu'il n'y a pas encore de mode d'valua-tion rel,d'autre part parce qu e la logique de march neva pa s dans le sens de l ' investissement long terme. Ilfaut donc trouver la bonne combinatoire de chiffres etde notes, et l'on s'aperoit c^u'infine cela ne change pasgrand-chose. Rien n'tant hirarchis, il suffit de piochercinq cartes su r quatorze pour tre labell is.Dans ce projet, e me bats par exemple pour que l'on rcu-pre l 'eau de pluie qui va dans des fosss et de s bassinsafin de l'utiliser pour arroser les ja rd ins. Ce n'est pour-tant pas compliqu ni extrmement coteux d'installer

    un rservoir et un e pompe, mais je ne peux pa s l 'obtenir.Comment prtendre la HQE alors qu e l'on nefaitmmepa s le minimum en la matire !Mme type de problme avec les park ings de sur face.Sur le permis de construire, ils taient prvus "vgtali-ss"et pavs, et maintenant, pour des raisons d'cono-mie, on risque de mettre de l 'enrob, qui n'est pas infil-trant,et les trei l les et plantations ont t purement etsimplement supprimes.Alors,qu e reste-t-il de la HQE?Pour l'instant,elle demeure un e obligation morale, unesorte de char te de qualit. Mais si elle n'est pa s soute-nue par une augmentation de s budgets rellementallous la prennit de la construction,el le ne sera riend'autre. Soyons honntes , respecter effectivement ce sdirectives cote 10 15 % de plus par opration. Je ne peuxcertes qu'applaudir so n principe, mais il ne sera relle-ment efficace qu'associ d'une part de s financementssupp lmenta i res assort i s d'une obligation de rsultat,et d'autre part de s actions visant favoriser l adurab i -lit tant sociale qu'au plan du bti .Enfin, l'chelle urbaine, il es t courant de dire qu e fa i rede l 'espace public,c'est faire des rues. Mais si , faute demoyens, on n'arrive pa s raliser de s logements (c'est--d i re au moins 80 % de la production arch i tec tura le)avec de s f en t res gnreuses donnant sur ces rues etd'autres su r de s cours plantes pour dormir au calme, sices faades ne sont pa s prennes et deviennent poussi-reuses en un an et graffites de tags, quel espace publicfabrique-t-on ? Ily a vingt an s on y tait presque, aujour-d'hui on a l ' impression de repartir zro, il faut tout redire,y compris qu e les espaces publics sont aussi consti tuspar les btiments qui les entourent. Le dveloppementdurable pourrait tre l'occasion de se reposer toutes cesquestions.qui sont primordiales pour la qualit de la villecomme bien partag.

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    Franois Tirot , directeur de l 'urbanismeet du paysage, E PA Snart^ Snar t , entre ville et c a m p a g ne , l'cologieWW urbaine es t l'chelle d'un territoire de 12 ooo hahabit par prs de no ooo hab i tan ts ! Il y a dix ans, 'aiimagin de planter l'alle Royale de squoias su r 5 km ,entre deux forts. L'ide tait de crer cette vaste chelleun signe fort et persistant. Le Carr es t ensuite venu segreffer su r ce t axe.L a premire partie du "volet cologique"concerne lesbourgs et les vi l lages s i tus su r ce territoire. Pour laconstruct ion des nouveaux quart iers, un certain nombrede mesures sont app l iques depu is de nombreusesannes, allant de la rcuprat ion et de l'utilisation deseaux pluviales l'amlioration de la qualit thermiquede l'habitat, en passant par le traitement des dchets etles proccupat ions visuel les. C'est souvent une s implequestion de "bon sens"et de discipline.Les habitations n'ont pratiquement pa s chang depuisdix a n s : on construit quasiment le mme nombre de mai-sons l 'hectare, et les maisons villageoises, pse udo-vil-lageoises, pit toresques ou mme no-rurales,ont un relsuccs. Et l'on voit actuellement le retour de panneauxsola i res, quelque vingt-cinq an s aprs l 'exprience du

    "premier village solaire de France", Nandy .Jenepensec e pe n d a n t pas que la production de l'habitat soit demeil leure qualit aujourd'hui qu'il y a vingt-cinq ans, saufdans la mesure o les promoteurs et les constructeursdoivent respecter certaines rglementat ions et normesqui, du mme coup, standard isent et uniformisent la pro-duction. L e s surfaces utiles et d'usage se rduisent, lesouvertures aussi .Un e de me s proccupations actue l les es t de fa i re natreune approche env ironnementale d s la concept ion desbt iments, et qu'il ne s'agisse pas seulement d'une dcla-ration d'intention. Si l 'on intgre dans un projet les qua-torze cibles de l HQE, et si l'on veut une architecture unpeu plus labore qu e ce qui se fait couramment , le cotdu logement par exemple atteint alors 1 500 euros/m 2,alors qu'il n'est f inanc qu' hauteur de 1ooo euros/m2.Q ui paie la di f f rence? Ily a l de grands progrs faire.En ce qui concerne les rseaux de s dplacement, nousralisons des kilomtres de liaisons pitons/cycles,maisle s gens n 'abandonnen t pa s leur voiture pour autant. Snart, l 'usage du vlo au quotidien est difficile enra ison des longues d is tances pa rcour i r . Il reste une

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    activit de loisirs.Ainsi, le diman che , l 'al le Royale et leschemins longeant les canaux sont t rs f rquents parles cyclistes et les pitons. De nombreuses activi ts s'ypratiquent "en l ibert". En effet, Snart, l'attitude face la nature est act ive et non con temp la t ive : la natu ren'est pas "sacralise". Il s'agit la fois d'une natu re qu ibouge et da ns laque l le on bouge de s v i tesses diff-rentes, ce qui me semble intressant, et surtout vivant.En ce qui concerne la motorisation, force est de consta-ter qu e le nombre de voitures augmente : ily a vingt ans,on faisait 1,5 place de stationnement par maison ; l y ad ix ans, 2,5 p laces ; aujourd'hui, 4. Q ue fa i re contre cephnomne ?La seconde part ie du "volet cologique"concerne le CarrSnart . L'histoire a dbut ily a dix ans, partir d'un pro-jet de grand centre commercial, qui a t ralis et reoitdsormais quelque 12 millions de visiteurs par an. Il a tl 'lment dclencheur du processus de dveloppement.Et le Carr existe. Le Carr n'est pa s un centre commer-cial au milieu de nulle part: il es t devenu un l ieu,commeon dit "faire lieu". C 'tait un pa ri , dans un contexte t rsdifficile. Et c'est une russite pour un e cration exnihilo,en rupture avec les formes urbaines traditionnellesenvi-ronnantes.En matire d'cologie, le Car r est d'abord un pr-verdissement. Suivant la trame qui sert de matrice auprojet, nous avons dj plant 5 ooo tilleuls, ce qui repr-sente la moiti de s arbres prvus en totalit. Le Carrayant une surface de 20 0 ha , les 5 ooo tilleuls correspon-dent un couvert d'arbres d'une vingtaine d'hectares.Commencer par planter est un parti trs volontariste.Ila fallu convaincre d'abord,assumer ensuite.Assumer, carnous avons des problmes de gestion et d'entretien de sespaces verts. Au dpart , bien sr, l n'y en a amais assez,ce n'est jama is assez beau, mais ensuite, quand il faut lesentretenir et les grer correctement, cela devient uneautre histoire et c'est bien s r coteux. Nous essayonsde mettre au point une mthode de gestion diffrenciedes espaces verts, qui consiste assu rer un entretiensimple et limit dans un premier temps, puis envisagerdes embe l l i ssemen ts futurs. Nous avons galementralis de gros travaux d'hydraulique :deux canaux de20 mde large et de respectivement 62 0 et 980 m de long.Ils sont spectaculaires,crent un nouveau paysage, maisce sont d'abord des ouvrages techniques. Ils rgulent ettraitent les ea ux de pluie. D'ai l leurs, pou r tout l 'espacepublic,qui est le support de s dplacements, nous avonsmis en place de s principes volutifs : a voirie peut vo-luer en fonction des flux cons ta ts ; le s l ia isonspitons/cycles, nombreuses, consti tuent un rseau choixmultiples; l 'clairage public est modul en fonction de sl ieux et concerne particulirement les espaces de dpla-cement de s pitons. Nous avons galement tudi un

    "design environnemental" pour le mobilier urbain. Le butes t d'avoir non seulement un mobil ier urbain classiquedit "d e transit", mais auss i un mobi l ier possdant unequalit environnementale, qui rpond d'autres fonc-tions et possde un ca rac tre identitaire. Enfin, nousavons limit les affichages p ubl icitaires. Le centre com-mercial, pa r exemple, devait l'origine avoir un grand totem.Celui-ci a t remplac par un lment symbolique unique :une olienne d'une puissance 1 3 2 RW. Bien sr, l 'lectri-cit produite ne va pas alimenter tout le Carr, mais elleparticipe un e prise de conscience collective et l'vo-lution de s mentalits. C'est un processus qui se met len-tement en marche.En te rmes d'cologie, en fait.je pense qu e le plus impor-tant d a n s le Car r est la ral isat ion d'une s t ruc tureurba ine forte :un espaqe public compos d ' lmen tsdurables, stables, et, en parallle, la mise en place d'unprincipe de rversibilit pour l 'organisation et l 'affecta-tion de s espaces ddis aux constructions, aux usages.L a programmation et la planification tant incertaines,il faut pouvoi r voluer dans le temps sans remettre encause les amnagements dj raliss. J'ai rcemmentmis au point un principe d'occupation temporaire de l'es-pace pour favoriser l 'mergence de projets. J e me suis parexemple organis de manire qu e de s espaces rservsau stationnement de s vhicules soient, dans un premiertemps, regroups et amnags en parcs publics com-muns plusieurs oprations. D'une part, cela allge lescharges de s oprations et,d'autre part , ces aires de sta-tionnement pourront par la suite tre rcupres en fonc-tion d'ventuelles densifications ou volutions,et sur-tout en fonction de la valorisat ion des espaces. C'est lun des paris essentiels du Carr, la rversibilit. Je suistoujours extrmement vigilant en ce qui concerne l'ave-nir :si cette exprience doit s'arrter demain, en quel tatsera le territoire ? Je m'attache laisser quelque chosed'acceptable et qui fonctionne, pas un e monst ruos i tavorte. D'o la gestion de l 'agriculture :on conserve leste r res c u l t ives exploites,on ne prend que ce qui eststrictement ncessaire la ralisation de s projets connuset arrts.Le dveloppement durable exige de s moyens, mais sur-tout une manire de faire, un e culture partage.Alors, leCarr, bien sr, c'tait un e sorte d'utopie au dpart , et iles t difficile de maintenir le cap. Mais, quand je Vois lesgens se p rom ene r le long du cana l et le succs de lagrande fte du 14 Juillet, e me dis que, malgr tout, cen'est pa s peine perdue !Tout reste possible.

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    Patrick Bouchain, architecte^^D'abord, qu'est-ce que ('"cologie" ? Je trouve99cette app ellation rductrice. Car on pourrait direqu e faire de l 'architecture sociale, c'est cologique, regar-der les gens autrement, avec amour, c'est cologique. Demme, 'emploie le terme HQ E avec modration, parcequ e e pense qu'avant la HQE il faudrait faire de la HQH,de la haute qualit humaine. Si l 'a rch i tec ture plaaittoujours l'homme au centre de se s propos, elle serai t

    tonnant de constater que, si l'on confronte les lois gn-rales-c'est--dire les lois de droit commun, pa s les loisd'exception- la rglementat ion des piscines, on s'aper-oit que celle-ci es t ant i-cologique. videmment, pourviter la contamination en t re baigneurs, il semblenormal de dsinfecter l 'eau. Or, cette ea u dsinfecteest dangereuse sur le plan cologique car on doit enrejeter l'gout 30 litres par baigneur^o l itres d 'une ea u

    Bgles, Patrick Bouchain a propos de prlever% scientifique sur le budget de construction afin de raliser une tudepour dpolluer l'eau en utilisant de s plantes.d'emble cologique et env ironnementale, la questionne se posera i t mme pas. L a HQ E est un peu commetoutes ces mesures d'exception que l'on prend quand onse sent coupable :on invente un e sorte de loi ou de rgle,presque une mode, et on pense que a suffit gommerles problmes et s'offrir un e bonne conscience. D'unemanire gnrale, e pense que nous devr ions fa ire ensorte que, dans no s actes quotidiens-ce qu e l'on dit, ceque l'on mange, la manire dont on se comporte-,toutsoit "cologique".Dans mon projet pour la piscine de Bgles, dont le maire,Nol Mamre, est un Vert, e n'ai pa s voulu faire un pro-jet tarte la crme, moiti bois moiti panneaux solaires.C ar qu'est-ce qu'une piscine cologique ? O n doit biens r rflchir la qualit et l'utilisation de l'eau. Et il es t

    polluante qui a produit de s chloramines et que l 'on nepeut plus retraiter. Bgles, 'ai russi runir un certain nombre de per-sonnes autour d'une table pour reflchir collectivement ce problme : 'agence de l'eau, la direct ion de l 'actionsanitaire, l 'entreprise prive de traitement de l'eau lac ommuna u t urba ine de Bo rdeaux , la c ommuna u t urbaine, la Vil le de Bgles et nous -mmes . Et, commej'avais dj obtenu um % culturel Nantes et um % social RoubaixJ 'a i propos Nol Mamre d'allouer un 1 %scientifique la p isc ine-prlev su r so n budget deconstruction-pour raliser cette tude su r l 'eau.Ensui te , il faut dterminer qui a comptence en lamatire. Et il se t rouve qu e le premier adjoint l'urba-nisme de la Ville de Bgles, Jean-tienne Surlve-Bazeille,

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    est biologiste et professeur l'universit de Bordeaux.C'tait l l 'occasion pour un lu de s'impliquer directe-ment tout en mettant profit se s connaissances spci-f iques. Parce qu e traiter l 'eau, c'est un acte d'urbanisme,il n'y a pa s qu e des voiries et des rglementations conce-voir ! Comme il ne pouvait pa s le faire en tant qu e cher-cheur, il a mis en place un laboratoire pour tudier le sujet.Et nous avons pass une convention-cela ne s'taitj amais fait au p a rav an t -en t re la Ville de Bgleset l'uni-versit de Bordeaux pour rflchir au traitement de l'eaude la piscine : que fa i re pour qu'elle ne soit pas polluequ an d on la rejette ? Francis Ribeyre, qui est cologiste

    La piscine.

    et p ro fesseur l'universit de Bordeaux, a accept desuivre cette recherche, laquel le ont t ravai l l des tu-diants en doctorat.Aprs trois runions, nous avons misau point un protocole d'analyse de l'eau sur le chantiermme. Nous sommes alls chercher de l'eau pollue dansun e autre piscine, Pessac, nous l 'avons ramene dansdes bass ines et tudi son c o m p o r t e m e n t Bgles,in situ.AvecLi l iana Motta,mon ide tait de faire-comme c'estle ca s en Allemagne sur de s sites plus vastes et par pan-dage-ce qu'on appel le de la phyto-remdiation,c'est--d i re utiliser de s plantes udicieusement slectionnespour dpol luer l 'eau. Bgles, le principe de dpart taitquasiment de ral iser un e piscine positive dans laquelleon se baigne, et une p isc ine ngative qui traite l 'eau.

    Q ue le vgtal ne soit plus seulement dco rat if mais qu'ilait galement un rle'pratique. Et l'intuition tait bonne :au bout de trois mois de tests et d'exprimentation, lesplantes avaient assaini l 'eau.Ce que e voulais, fondamentalement, c'est qu e le chan -tier donne lieu un e rflexion politique,cologique, scien-tifique,et qu e cette piscine reste un laboratoire d'exp-rimentation. Mon bassin de dpollution va tre raliset suivi par les services techniques de la Ville. Et si, dansdeux ou trois ans, les rsultats sont toujours stables, onpourra rcuprer son eau. Sinon, il servira t ransformerl'eau chlore en ea u pluviale. J'ai donc envisag trois ven-tualits -.primo, l 'eau est totalement dpollue et je laremets dans la piscine ;secundo, 'obtiens un e ea u de qua-lit moyenne et j'ai le droit de m'en servir pour arroserles jardins, pour les chasses d'eau desW.-C.de la piscine,et je pourra i mme, avec le surplus, alimenter la laveusemunicipale du quartier ;tertio, l'eau n'est pa s assez dpol-lue et on la rejette l'gout,comme tout le monde,maiselle est de la qualit d'une ea u pluviale.J e crois qu e tout cela peut tre assez formateur. D'ailleurs,nous avons dj o rg a n i s unev i s i t educ h a n t i e rpou r l apopulation,qui du coup s'est intresse auss i bien aubtiment qu' la question cologique. De s confrencesont galement eu l ieu la piscine, su r l'eau, la danse, lesport , la natation,etc. Un col loque s'y tiendra avant so nouverture, et un e petite publication est prvue.Et, comme la piscine est frquente la fois par des genstrs j eunes et d'autres t rs gs, e vais utiliser l 'ancienbassin, dans lequel je ne peux pa s remettre d'eau, poury ral iser une aire de eux et de motricit commune au xenfants et aux viei l lards. Je voudrais qu e les gens qui s'ysont baigns en 1936, au moment de sa cration et duFront pop ulaire, puissent y revenir. Je pense qu'un qui-pement transgnrationnel-onappellera celui-ci " toutge"- par t i c i pe de l'cologie humaine, une personneatteinte d'alzheimer tant autant en recherche d'qui-libre qu'un jeune enfant,et ni l 'une ni l'autre n'ont enavoir honte !Et pa r ailleurs, pour que les nergies ne soientpa s dpenses en vain,celle des personnes qui pdalentsu r des vlos sera rcupre pou r faire fonctionner la ven-tilation.Celui qui transpire liminera lui-mme so n odeur.Il faut qu e chacun y mette du sien !Ainsi,ce n'est pa s l'cologie en tant qu e terme gnriquequi m'intresse, c'est l'cologie politique,sociale, cono-mique, a mour euse mme, une cologie du bonheur.Il n'y est pas simplement ques t ion de matr iau deconstruction, de contrainte. C'est un e cologie de libert,et mme libertaire. AA

    Propos recueillis par Thierry Paquot et Annie Zimmermann.

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    Figures urbaines du durableDevenirs, instabilits et diversits sont au cur des interrogations contemporaines, et

    se retrouvent dans le dbat autour du dveloppement durable d e s territoires. Il n'apparat plusenvisageable de privilgier la reprsentation d'un ordre prenne ou des logiques d'uniformisa-tion alors que, tous le s niveaux, ce sont le s changements, le s mixits et le s fluctuations quis'imposent. Quel le s nouvel le s "figures urbaines" ces volutions peuvent-elles produire ? Analyseet exemples, par David Marcillon, Didier R e b o i s et C h r i s Y o u n s * .

    * D a v i d M a r c i l l o n etDidier Rebois, architectes,Chris Youns, phi losophe'sont membres dulaborato i re GERPHAU(ph i losophie, architectureurbain), U M R C N R S 7145 'LOUE ST.

    Les stratgies d'adaptat ion s'avrent prsent d'autantplus cruciales qu e l'inquitude lie aux d vastations de smilieux, aux f rac tures sociales et a ux ar t i f ic ia l isat ionsforcenes ne cesse de grandir. La notion de"rsil ience",souvent mobilise, es t significative des limites commede s potentialitsenjeu. C e terme polyvalent, utilis aussibien dans le d o m a in e env i ronneme nta l que dans ledomaine social ou psychologique, marque un e rflexionsu r le devenir ; et plus particulirement su r la capacitde rgnration face un choc,de telle sorte que le milieuou la personne l'ayant dans un premier temps subi puisse, ce r ta ines conditions, le dpasser . Il s'agit a ins i d'unconcept cologique /1majeur, qui dsigne non pa s lastabilit ou l'quilibre des cosystmes, mais au contraire la fois un seuil de rsistance et une possible traversede perturbations nfastes. Alors que ce terme dsignaitau dpart une proprit de raction du mtal, il s'esttendu, comme l'explique Boris Cyrulnik, jusqu' signi-Fier galement l'aptitude d'une personne ragir facejes situations dltres et des blessures psychiques, ce^ u i v a l 'encontre d'une attitude fataliste.Stratgies d'adaptation.'option du durable (sustainable) s'inscrit de fait dans un e:onversion du paradigme du dveloppement puisqu'ile doit d'tre viable, vivable et quitable. En ce sens, ilieut tre considr comme la forme politique d'une uto-n'e concrte d'un deuxime type /2pour habiter autre-nent la Terre. Doivent alors tre conduites des logiques'act ion concertes afin qu e s'laborent l 'chelon locales scnarios appropr is , sans tomber da ns un t raverschnic is te ou technocrat ique qui en const itue pourtant-op souvent un e facette dformante. Des inversions dugard et des redfinitions de principes d'action en dcou-nt, qui tentent de prendre la mesure de la fragilit duivant comme de l'impact des phnomnes techniques,rch i tec turaux et urbains. C e qui pose comme indisso-ables les effets des actions humaines et des dynamiques la nature. Leurs agencements requirent qu e soient'termines d'autres zones d'enjeux et d'autres f iguresimbricat ion de l 'conomique, du social , du cul ture l etil'environnemental.

    .p o u r r v l e r l ' a r m a t u r ede s espaces n a t u r e l s et a g r i c o l e s .ontpellier :"inversion du regard"

    Nous exposons ic i quelques r f lex ions t i res d'unereche rche /3mene su r quat re processus u rba ins etarch i tec turaux se situant explicitement dans des pol i-tiques urbaines visant intgrer des principes du durable(SCOT de l 'agglomration de Montpellier, sites d'IJburg Amsterdam,d'Orestd Copenhague et de Bjorvika Oslo).Plusieurs paramtres ont t analyss : les articulationsentre les contextes physique, social et culturel dans les-quels ont merg les projets, les principes et indicateursdu dura ble choisis, la manire de les problmatiser enre lat ion de s t hmat iques spat ia l ises, engageantconcrtement des conceptions et ralisations d'amna-gements. Tout en tan t face de s chel les opra t ion -nelles ou des modes et processus d'intervention urbaineconnus, la perspective du SListaincible a induit la qualifi-cation d'autres relations au sein de s projets, consti tuantpa r l mme de s exprimentat ions urbaines. chaquefois, ce sont de s projets politico-territoriaux qu i s'ancrentdans de nouveaux go-rcits et dveloppen t des f iguresspatiales expl ic i tes ou implicites, cherchant rsoudreles contradict ions entre dveloppement et durabilit.Dynamiques configuratricesDans les analyses effectues, nous constatons que, pouraffronter la problmatique toujours active d'une crois-sance urbaine corrle un talement urbain discontinu,avec pour effets de nuisance aussi bien la consomma-

    VC f . C . et R . La r r r e ," C o m m e n t s o r t i rd e la m o d e r n i t ?" ,i n Vil le con t re- na t ure ,s o u s l a d i r e c t i o n d eC h . Y o u n s ,L a D c o u v e r t e , 19992/Cf . Ch . Youns, "L'geDeux de l'utopie",in Urbanisme n336,dossier "Utopie(s)"(mai-juin 2004).3/"Qualifier ledveloppementdurable",in programmede recherche PUCA"chelles ettemporalits".

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    tion des rserves foncires et des sols que l'accroissementde s transports et de s pollutions,ont t mobilises de sdynamiques conf iguratrices, naturo-paysagres,urbano-paysagres, nature-agricole, ainsi que celles des f lux de srseaux de dplacements. Donnes initiales du projet,elles sont fondatrices d'une volution des discours commedes p ra t iques et marquent le pa ssa ge d'une log iqueextensive un e logique intensive. L'intelligence de l'in-tensit urbaine vise alors la prservat ion des espacesnaturo-paysagers de valeur, sans les isoler des usagesurbains,et tend une meilleure exploitation des mobilits.Figures mdiatrices et matriciellesPlutt qu e de recourir aux modles de la ville classique(parcellaires, hirarchies, typologies), il s'agit d'inventerd'autres rgles et d'autres tracs oprateurs d'un macro-processus volutif.L'objectif est d'accueillir les transfor-mations en cours comme celles venir, plus alatoiresenco re , grce la prise en compte de s volutions de smodes de vie ainsi que de s rsistances et potentialitspropres des territoiressinguliers. Les nouvelles figuresoprantes dans ces contextes spcifiques entrelacent dif-frentes chelles (territoriales, urbano-architecturales etarchitecturales) et les combinent avec les thmatiquesrcurrentes des mobilits,densits, mixits et de la nature.Elles ont un caractre de mdiation, ca r elles sont elles-mmes de s embotements de figures ces diffrenteschelles, induisant de s chanes ouvertes de cohrence.Elles ont un caractre de matrice, ca r elles activent,viaun concept spat ia l is,des modifications concrtes pardes sries d'inscriptions oprat ionnelles locales.5 C O T de la communau t d'agglomration de Montpellier :figure de la ville-territoire constellePour rpondre un e croissance urbaine forte et luttercontre les prils de l'talement en termes cologiques,sociaux et conomiques, le schma de cohrence terri-toriale (SCOT) de la communaut d'agglomration deMontp el l ier,dveloppen p art ie par l 'quipe de BernardReichen,consti tue une " inversiondu regard" pour orien-ter le dveloppement urbain. Il instaure un projet fondsu r la prservation d'espaces paysagers naturels et agri-coles majeurs en tablissant une srie de limites paisses,vritables sites de projets oprationnels entre ces espacesde valeur et les extensions u rba ines venir su r dix ouqu inze ans. L 'ex tension du bti (modes de dens i t etformes) comme la matrise foncire sont cadres suivantles dlimitations pert inentes de protection et la polari-sation su r les l ignes d'intensit. L a figure globale en posi-tif, la ville en toile, marque un e rinscr ipt ion territorialede s discontinuits et polar its bties existantes suivantles branches autour de s mobilits (p r inc ipa lement lerseau de tramway). Partant du centre de la ville, en sediffusant dans la priphrie, la figure en toile s'inverse.

    Elle devient un e autre f igure "en ngatif" de constel la-tion d'" lesrurbaines"dissmines dans la nature,cres partir de s fragments de dveloppement greffs autourde s anciens villages, en leur donnant des limites (front,diffusion, inclusion) prcises face au paysage revaloris.Ces diffrentes les font l'objet d'un traitement spcifiqueen fonction du contexte agricole environnant, comme lafigure morphologique compac te du "mas du ni' mill-na i re" o, su r 1 ha, se rpa r t i ssen t les logements enhameau resserr, alors qu e le mme nombre en pavil lon-naire consommai t auparavant un e dizaine d'hectares.Uburg Amsterdam : l 'archipelLe territoire, l'histoire, les dcisions d'amnagement desPays-Bas sont marqus par upe conqute de territoiresu r la mer, avec pour consquence un e lutte incessantecontre les r isques d'inondation et la prservat ion d'unso l prcieux. Rsultat de cette politique te r r i tor iale , ladensit dmograp hique du pays est l'une des plus fortesau monde. Concentre principalement dans un anneaude villes, le Raa nstad, la population urbaine s'est accrue,et les villes font face une demande cro issante d'ha-bitat urbain. La problmatique centrale de s nouveauxquar t ie rs d'IJburg est de rpondre au dveloppementd'Amsterdam, avec la ra l isa t ion de 18 ooo logementset l'installation de 45 ooo habitants su r quinze ou vingtans. La figure d'archipel -formant un ensemble de septles artificielles implantes dans le lac de l'IJ, au nord dela ville-produit un nouveau territoire, dans la continuitde la formation millnaire du pays et de sa matr ise tech -nique du so l artificiel.L'objectif de ce choix est de prser-ver les espaces agricoles priphriques et de concrtiserl 'orientation d'amnagement du territoire dans une stra-tgie de valorisation par l'eau. Chaquele assure une sp-cificit dans les choix de s densits bties et de s formes( jeu de variation de trames gnratives et modes d'ac-cessibilit) ou dans l'identit paysagre. Lesles rsiden-tielles principales s'urbanisent pa r la conjugaison de deuxfigures apparemment contradictoires : celle de la grilleurbaine avec de s lots denses, sur laquelle se surimprimeun e figure de ville-parc obtenue pa r l'introduction d'es-paces paysagers importants, des bords des rives au x parcsurbains internes en passant p ar l'ouverture de s lots de s ja rd ins semi-publics. Dans cette ralisation radicaleet forte, qui a connu des opposit ions cologistes, la rf-rence la nature es t emblmatique : traitements asso-cis l'eau (espaces publics, promenades, accs privatifs,vues et horizons, baignade), spcialisation en parc de cer-ta ines les (parc urbain avec prat ique du sport, espacesouverts de circulations doues, ou parc naturel prserv).Orestd Copenhague : la ville l inaire structure autourd'un mtro arienLe projet urba in d 'Ores td rsulte d'un choix politique

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    volontaire de ne pas simplement "construire la ville su rlav i l le"en restructurant les sites portuaires, mais de dve-lopper Copenhague vers le sud, dans un e logique toute-fois compatible avec la durabilit urbaine. L a figure ter-ritoriale de la ville linaire (sur 5 km de long) permet dersoudre cette contradiction. Elle relie la vil le-centre l'aroport,en croisant en son milieu le nouvel ax e auto-routier connectant le Danemark la Sude (grce au pontreliant C o pe n h a g u e la ville sudoise de Malm). Lafigure se structure longitudinalement et t ransversa le-ment autour d'axes de mobilit ter r i tor ia le (avion, voi-ture) permettant une accessibilit aise, susceptible d'at-tirer les dynamiques conomiques. Dterminespat ia lement par les rseaux lourds, cette structure peutcependant tre considre comme un e figure urbainedurable grce sa qualification deux chelles compl-mentaires. l 'chelle urbaine, en son centre, es t insrun mtro arien qui permet d'atteindre en quelquesminutes, depuis le centre-ville, les diffrents quar t ie rsd'Orestd grce un mode de dplacement rapide,douxet non polluant. l 'chelle urbano-architecturale, le ban-deau de la ville-corridor prend la forme d'un peigne,alter-nant bandes bties et parcs ouverts su r la rserve natu-re l le da ns laquelle la ville nouvelle es t insre. Cet teprsence forte de la nature au sein mme de la ville per-met de densifierfortement le bti l'intrieur de quatrequartiers conus chacun partird'agencements program-matiques mixtes spcifiques (universit et communication,habitat et services, centre de commerces et ple tertiaire...).Quartier de Bjorvika Oslo : la ville-baieMme si la ville d'Oslo a un territoire encore occup au xdeux t iers par la nature (forts, acs...),elle s'est tenduedepuis la seconde moiti du xx ' sicle de manire dif fusedans les valles des anciens fjords autour d'axes lourdsde mobilit. prsent, pour f reiner cette extension et leseffets environnementaux qui en dcoulent, la politiqueurbaine cons is te rcuprer l 'ensemble de s sites por-tuaires centraux et les reconvertir en quart iers urbainsdans un projet territorial appel la "ville-fjord". terme,elle f o rmera une bande ctire urbanise continue etl inaire. Le premier maillon est le quartier de Bjorvika, encours de construction au sud de la part ie la plus centralede la ville, sur le site de s anciennes darses du port t rans-fr. Pour le raliser, il a t ncessaire de restructurertous les rseaux : renforcer le f ranch issement au norddes voies ferres desservant la gare,enterrer sous le fjordl'autoroutectier, re-hirarchiser les voiries. Accessiblepar tous les moyens de t r a n s po r t s a l lan t du mondial(train, transport pub l ic , voiture) au loca l (bus, vlo,marche), le quartier a t conu comme un e ouverturede la ville su r le fjord en fa isan t appe l la figure de la"ville-baie". L'urbanisat ion de s darses comme de s pres-qu' les forme en effet une success ion de trois baies

    urbaines autour desquel les le projet se structure. Pourfaire la transition entre l'eau et la ville existante, un e grilleurbaine assez classique d'lots compacts permet de hi-rarchiser et de qualif ier les espaces publics depuis le bordde l 'eau, avec des " rues-quais" jusqu'au centre-ville quis'articule au quartier grce un boulevard urbain multi-modal. L e quartier de Bjorvika veut constituer un e rf-rence europenne de ville su r l 'eau, cap able la fois deproduire un e dynamique urbaine grce a u n e mixit fonc-tionnelle et d'enrayer l'exode rsident iel priurbain de sc i tad ins en leur proposant un habitat plus dense maisen contact avec la nature.Limites et figures de projetCes quatretudes montrent que, pour produ ire des pro-jets urbains du durable, les spcialistes de l 'laborat ionde stratgies et de formes urbaines, sur la base des cahiersdes charges et d'un travail de dlimitations spatialises,aboutissent des configurations identifiables.Ces f iguresse veulent la fois porteuses de mmoire par r a ppo r tau x espaces urbains prexistants dont elles s'inspirent,et porteuses d'avenir par la mise en cohrence d'une plu-ralit d'lments.C h a q u e figure n'est pas seulementinduite pa r l'accord au x condit ions du contexte, ni mme-encore moins-mcaniquement produite pa r les p