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www.developpement-durable.gouv.fr COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE 144 Mai 2016 Études & documents Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable Apports des matrices de comptabilité sociale et environnementale pour évaluer la durabilité des élevages en Bretagne

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COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE

n°n°n°n° 144 Mai

2016

Études & documents

Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable

Apports des matrices de comptabilité sociale et environnementalepour évaluer la durabilité des

élevages en Bretagne

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Développement Durable (SEEIDD) du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD)Développement Durable (SEEIDD) du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD)Développement Durable (SEEIDD) du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD)Développement Durable (SEEIDD) du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD)

Titre du document : Apports des matrices de comptabilité sociale et environnementale pour évaluer

la durabilité des élevages en Bretagne

Directeur de la publication : Xavier BonnetBonnetBonnetBonnet

Auteur(s) : Florence ScarsiScarsiScarsiScarsi

Ce document a été rédigé d’après l’étude « Les emplois liés aux filières de

l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatifs et qualitatif », réalisée par

Alexandre GohinGohinGohinGohin (coordinateur), François BareilleBareilleBareilleBareille, Sylvain CariouCariouCariouCariou, Romaric

ChouteauChouteauChouteauChouteau et Pierre DuprazDuprazDuprazDupraz de l’UMR SMART, AgroCampus Ouest, INRA, Rennes ;

Boris DuflotDuflotDuflotDuflot de l’Institut du Porc ; Benoit RubinRubinRubinRubin de l’Institut de l’Élevage, et

publiée également dans la collection Études et documents du CGDD, n°143.

Maquette réalisation : Daniel CanardonCanardonCanardonCanardon

Date de publication : Mai 2016

Ce document n’engage que ses auteurs et non les institutions auxquelles ils appartiennent.

L’objet de cette diffusion est de stimuler le débat et d’appeler des commentaires et des critiques.

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Études & documents | n° 144 | Mai 2016

Sommaire

Résumé .........................................................................................................................................................................3

Introduction : l’objet de l’étude ...................................................................................................................................5

I. La méthodologie.................................................................................................................................................5

II. Les sources de données......................................................................................................................................7

II.1 Les bases mobilisées pour la matrice française .........................................................................................................7

II.2 Les bases supplémentaires mobilisées pour la matrice bretonne ............................................................................8

III. La construction des matrices de comptabilité sociales pour l’année 2010 .......................................................8

III.1 La construction de la matrice française ......................................................................................................................8

III.2 La construction de la matrice bretonne................................................................................................................... 10

III.3 Distinction des types d’élevage dans la matrice bretonne .................................................................................... 12

IV. Utilisations possibles : illustration par la simulation de l’embargo russe.......................................................13

V. Évaluer les impacts environnementaux de décisions publiques grâce aux matrices de comptabilité sociale

14

V.1 La prise en compte des dimensions environnementales dans des matrices de comptabilité sociale................. 14

V.2 La quantification des flux des minéraux : revue des différentes méthodes ......................................................... 15

V.3 Quantification des flux de minéraux des élevages bretons ................................................................................... 17

Conclusion ...................................................................................................................................................................18

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Résumé

Quantifier l’ensemble des emplois liés à une filière constitue une question très souvent posée par les décideurs politiques et les responsables professionnels. Si la mesure des emplois directs de certaines activités est relativement aisée, la mesure des emplois indirects et induits est nettement plus délicate : la mesure et distinction des emplois directs, indirects et induits nécessite de quantifier les dépenses et revenus de l’ensemble des acteurs économiques sur un territoire ou de considérer l’ensemble du circuit économique.

Ce document présente la méthodologie et les sources de données utilisées dans une étude visant à fournir un outil d’évaluation des emplois liés aux filières d’élevage en Bretagne et ses utilisations possibles, et ce, afin d’apporter des éléments d’objectivation du poids économique des filières agricole et agroalimentaire au sein de cette région. Ces travaux sont potentiellement transposables à d’autres régions et à d’autres secteurs d’activité.

L’ensemble des flux économiques de la France puis, de la Bretagne ont été mesurés et modélisés dans une matrice de comptabilité sociale, l’année 2010 étant choisie comme année de référence, en distinguant les produits agricoles et agroalimentaires (blé, gros bovins, lait, viandes, produits laitiers, ….) d’une part, et les activités agricoles et agroalimentaires (orientations technico-économiques des élevages, transformation et conservation de viande de boucherie, fabrication d’aliments pour animaux, …) d’autre part.

Les travaux réalisés dans le cadre de l’étude sur la différenciation des modes d’élevage pourront faciliter leur distinction dans le cadre de simulations économiques ultérieures. Des hypothèses, voire des sources de données supplémentaires, sont cependant nécessaires.

Des simulations économiques doivent être réalisées pour évaluer les emplois indirects et induits des filières d’élevage. Pour ce faire, il est nécessaire de modéliser un choc économique d’une part, et les comportements des agents économiques et le fonctionnement des marchés sur le territoire considéré d’autre part. Les simulations qui peuvent être réalisées à partir des matrices construites sont illustrées dans cette étude par l’évaluation de l’impact de l’embargo russe sur les produits agroalimentaires dans un cadre d’analyse simple à prix fixes, où la demande détermine l’offre. Cette simulation, à vocation illustrative, est conduite aux échelles française et bretonne. La désagrégation de certains produits et activités agricoles et agroalimentaires dans le cadre de l’étude permet de disposer de données sur l’évolution de l’emploi pour l’ensemble des secteurs distingués en réalisant des simulations économiques.

L’étude propose un premier calcul des bilans minéraux pour les élevages bretons. Le bilan sols surface permet une distinction des surplus d’azote par orientations technico-économiques des élevages. Le bilan apparent montre comment l’on peut travailler à la fois sur l’azote, le phosphore et le potassium. Ce premier calcul permet d’illustrer comment les simulations économiques peuvent être enrichies par des éléments environnementaux, dans une optique de durabilité, en notant cependant que les bilans minéraux devront être affinés avant d’être mobilisés pour des simulations.

Le grand nombre de données nationales et régionales utilisées sont publiques pour la plupart et l’ensemble des hypothèses posées sont transparentes, ce qui permet à chaque utilisateur des matrices de pouvoir les revoir et de tester leur sensibilité. Les données travaillées pourraient être partagées et mobilisées par l’ensemble des acteurs économiques nationaux ou bretons pour intégrer une dimension socio-économique dans leurs propres travaux autour des filières d’élevage. Les matrices réalisées peuvent être mobilisées pour un large panel de simulations, qu’il s’agisse d’évaluer l’impact d’un choc économique ou de la mise en œuvre de politiques publiques sectorielles.

Ce document constitue une synthèse présentant la méthodologie de l’étude et ses utilisations possibles. Le rapport complet de l’étude est disponible dans la collection Études et Documents du CGDD, n°143 intitulés « Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatifs et qualitatif ». Les feuilles de calcul contenant les matrices de comptabilité sociale sont disponibles sur le site du Ministère (MCS-France-2010-simulation et MCS-BRETAGNE-2010-simulation).

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Introduction : l’objet de l’étude

L’étude présentée dans ce document a été commanditée par le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) dans le cadre des travaux qu’il conduit en matière d’analyse économique, sociale et environnementale.

La Bretagne est la première région française d’élevage, produisant ces dernières années près de 60 % des porcs, 35 % des volailles et 20 % du lait français. Les filières animales sont par ailleurs majeures en Bretagne en termes de création de richesse et d’emplois directs. Ainsi, l’agriculture et l’agroalimentaire représentent près de 8 % de l’emploi salarié en Bretagne, contre un peu plus de 3 % au niveau national, générant près de 8 % du PIB régional, contre 3,5 % au niveau national. Cependant, la contribution de ces filières d’élevage à l’économie bretonne pourrait être plus importante que l’addition de ces deux activités de la production agricole et de sa transformation par les entreprises agroalimentaires, car de nombreuses autres activités y sont liées (par exemple, agri et agro-équipement, agri et agro-fourniture, services tels que le transport, la gestion, l’assurance).

Les effets d'entraînement de l'agriculture bretonne en matière d'emplois régionaux, en particulier les emplois induits1 par le secteur agroalimentaire breton, ne sont en effet pas chiffrés. Or, dans un contexte où le taux de chômage en France oscille entre 7 et 11 % depuis 1983, les emplois générés par cette activité économique apparaissent comme un aspect primordial à intégrer dans la conception des politiques publiques impactant ces secteurs.

Les quotas laitiers sont supprimés depuis avril 2015. Cet événement pourrait bouleverser les équilibres dans le secteur de l’élevage et en particulier entre les deux secteurs phare de l’élevage breton : les secteurs bovin et porcin. Les éleveurs laitiers pourraient notamment réduire les surfaces d’épandage qu’ils mettent à disposition des éleveurs porcins, leurs besoins en surfaces augmentant avec la hausse de la production laitière.

La croissance verte et l’économie durable au service de la transition écologique constituent un enjeu prioritaire pour le Ministère de l’Environnement, de l’énergie et de la mer (MEEM). Dans ce contexte, le MEEM a lancé une étude ayant pour objectif de quantifier et de qualifier les emplois des filières bovine et porcine en Bretagne, et ce afin de mieux appréhender à terme l’impact potentiel des politiques environnementales sur ces secteurs. Les emplois considérés sont les emplois des exploitations agricoles concernées, mais aussi ceux directement liés au secteur de l’élevage breton en amont et en aval, ainsi que les emplois induits. La réalisation de l’étude a été confiée au consortium Institut National de la Recherche Agronomique (INRA/UMR SMART) / Institut du Porc (IFIP) / Institut de l’Élevage (IDELE) suite à un appel d’offres.

I. La méthodologie

La méthodologie retenue dans le cadre de l’étude correspond à la première étape d’une évaluation macro-économique des emplois, reposant sur la description et l’évaluation du circuit économique (c’est-à-dire l’ensemble des opérations économiques entre les agents) et de l’ensemble des emplois sur un territoire donné. Dans cette première étape, les activités et produits d’intérêts pour l’étude (avec les emplois associés) sont isolés parmi l’ensemble des activités et produits du territoire. Cela fournit alors une mesure statique des emplois dans chaque activité.

L’emploi de cette méthodologie présente plusieurs avantages. Elle permet tout d’abord le couplage des données d’emploi aux autres données économiques. La considération de l’ensemble des flux économiques permet de prendre en compte les contraintes et atouts des filières sur le plan économique, ce qui permet une meilleure compréhension des débats autour des filières d’élevage. Cette méthodologie permet en outre de nombreuses analyses économiques et ainsi une meilleure appréhension de la robustesse ou de la durabilité des emplois liés à de multiples chocs. Enfin, les secteurs d’intérêt ne sont pas délimités, car l’ensemble des emplois est pris en compte.

Cette méthodologie nécessite cependant plus de données par rapport à une approche microéconomique et est donc plus difficile à mettre en œuvre. Les résultats dépendent en outre des hypothèses de modélisation, dont les limites sont évaluées par des analyses de sensibilité.

L’approche retenue repose sur l’élaboration de deux Matrices de Comptabilité Sociales (MCS), une première à l’échelle de la France et une seconde à l’échelle de la Bretagne. Une MCS est une forme d’organisation de deux éléments de la comptabilité nationale : le Tableau Entrées-Sorties (TES) et le Tableau Économique d’Ensemble (TEE).

1 Les emplois induits résultent des valeurs ajoutées créées par les filières et distribuées aux secteurs institutionnels, tout spécialement aux

ménages. Plus spécifiquement, les valeurs ajoutées sont réparties entre les rémunérations des salariés (salaires et traitements bruts, cotisations sociales

à la charge des employeurs), les impôts sur la production, les subventions d’exploitation, l’excédent brut d’exploitation et le revenu mixte brut. Les

valeurs ajoutées vont ainsi déterminer en partie les revenus des secteurs étudiés et par suite leurs dépenses en biens et services, éventuellement

produits au sein des filières étudiées.

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Le TES présente un bilan équilibré entre ressources et emplois pour les productions et les entreprises (figure n°1). Plus précisément :

- Le TES rassemble les comptes de biens et services et les comptes de production et d'exploitation par branches ;

- Les comptes de biens et services donnent les équilibres en valeur entre les ressources (production et importations) valorisées aux prix d’acquisition (c'est-à-dire incluant les marges de transport, les marges commerciales et les impôts sur les produits) et les emplois (consommation intermédiaire des entreprises et consommation finale des autres secteurs institutionnels, formation brute de capital fixe et variations de stocks, exportations) pour différents produits ;

- Les comptes de production et d'exploitation par branches permettent de mesurer la valeur ajoutée des branches (définies comme la différence entre leur production et consommation intermédiaire), la rémunération des salariés et l’excédent brut d'exploitation.

L'ensemble de ces informations fournit une image synthétique de l'économie d’un territoire, de l'interdépendance entre les branches qui la constituent et des emplois dans ces différentes branches.

Figure n°1 : Architecture d’un Tableau Entrée Sortie

TABLEAU DES RESSOURCES TABLEAU DES RESSOURCES TABLEAU DES RESSOURCES TABLEAU DES RESSOURCES

EN PRODUITSEN PRODUITSEN PRODUITSEN PRODUITS TABLEAU DES ENTRÉES INTERMÉDIAIRESTABLEAU DES ENTRÉES INTERMÉDIAIRESTABLEAU DES ENTRÉES INTERMÉDIAIRESTABLEAU DES ENTRÉES INTERMÉDIAIRES

TABLEAU DES EMPLOIS TABLEAU DES EMPLOIS TABLEAU DES EMPLOIS TABLEAU DES EMPLOIS

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COMPTE DE PRODUCTION PAR BRANCHECOMPTE DE PRODUCTION PAR BRANCHECOMPTE DE PRODUCTION PAR BRANCHECOMPTE DE PRODUCTION PAR BRANCHE

Consommation intermédiaire

Valeur ajoutée

Production des branches

Total des transferts

Production des produits

COMPTE D'EXPLOITATION PAR BRANCHECOMPTE D'EXPLOITATION PAR BRANCHECOMPTE D'EXPLOITATION PAR BRANCHECOMPTE D'EXPLOITATION PAR BRANCHE

Valeur ajoutée

Rémunération des salariés

EBE ou revenu mixte

Impôts sur la production

Subventions d'exploitation Source : INSEE

Les ressources et les emplois ne sont cependant pas équilibrés pour les ménages dans un TES : la rémunération des salariés n’est pas égale aux dépenses de consommation finale des ménages. L’intérêt d’aller au-delà du TES, en élaborant les MCS française puis bretonne dans le cadre de l’étude, est de présenter un bilan équilibré pour les ménages également (le compte de résultats des ménages est intégré, c’est ce qui permet cet équilibre). Dans un TEE, les productions et consommations de produits sont évaluées globalement, sans distinguer les différents produits et services. L’organisation des TES et TEE dans une MCS permet ainsi de prendre en compte l’ensemble des flux économiques du territoire considéré (figure n°2).

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Figure n°2 : Structure Matrice de Comptabilité Sociale

II. Les sources de données

La réalisation d’une matrice de comptabilité sociale à l’échelle de la Bretagne représentant finement les filières de l’élevage nécessite la mobilisation de nombreuses bases de données.

Dans le cadre de l’étude, une matrice française a été construite en amont de la matrice bretonne pour deux raisons principales : permettre une comparaison des résultats bretons aux résultats nationaux d’une part, s’appuyer sur des indicateurs nationaux lorsque ceux-ci ne sont pas disponibles au niveau régional d’autre part.

La première sous-partie de la présentation des sources de données présente, par ordre chronologique de mobilisation, les sources de données utilisées pour construire la matrice française. La seconde sous-partie est consacrée aux bases qui ont été spécifiquement mobilisées pour la matrice bretonne.

II.1 Les bases mobilisées pour la matrice française

La matrice française détaillant les filières d’élevage a été élaborée en adoptant une démarche progressive. Le point de départ est une matrice agrégée, c'est-à-dire avec peu de secteurs d’activité et de produits, qui s’obtient directement des tableaux de la comptabilité nationale (le TEE et le TES). Les produits des filières d’élevage ont ensuite été distingués au sein des agrégats des produits agricoles et agroalimentaires. Cette distinction est basée sur trois types de bases de données : les Équilibres Ressources Emplois (ERE), les bilans d’approvisionnement et les cotations. La troisième étape a consisté à distinguer les activités avec deux sous-étapes. D’une part au sein de la branche « agriculture, sylviculture et pêche », les exploitations pratiquant une activité d’élevage ont été différenciées en s’appuyant sur l’enquête Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA). D’autre part, les différents secteurs agroalimentaires ont été distingués au sein de l’industrie agroalimentaire ainsi que leurs consommations énergétiques, en s’appuyant sur deux bases de données : les bases du dispositif Élaboration des Statistiques Annuelles des Entreprises (ESANE) et l’Enquête Annuelle de Consommation d’Énergie dans l’Industrie (EACEI).

Ces différentes bases de données servent à la construction de la matrice de comptabilité sociale française qui rassemble uniquement des flux économiques en valeur. Ce tableau est complété par des données physiques, dont l’emploi dans chaque secteur/branche d’activité, les surfaces agricoles et les bilans d’approvisionnement pour les biens agricoles et agroalimentaires. Il est également complété par des données de stock, tout particulièrement les valeurs des différents actifs mobilisés par chaque secteur/branche (matériel, construction), les capitaux propres et les dettes. La source CLAP (Connaissance Locale de l’Appareil

Travail Capital Ménages

VentesRecette totaledes activités

Consommations intermédiaires

Subventions surles produits

Consommation publique

Consommation privée

Investissement ExportationsDemande totale

des produits et services

Travail

Capital

Commerciales

Transport

PubliquesImpôts sur

la production

Impôts produits (TVA, douanes)

Ménages

Capacité/besoinde financement

Epargnetotale

Importations Recette totale

RdM

Dépense totale des activités

Offre totaledes produits et services

Investissement totalDépense totale

RdM

Ressource totaledes institutions

Marges

Revenu factoriel des institutions

= 0

Activités Produits et servicesReste du

Monde (RdM)

InstitutionsFacteurs

Transferts internationaux

Transferts entre les institutions (impots sur les revenus, prestations sociales,…)

Publiques

Subventions d'exploitation

Rémunération totale des facteurs

Marges

Rémunération étrangère de facteurs domestiques

Capital

Epargne privée et publique

Produits et services

Reste du Monde (RdM)

Facteurs

Rémunération domestique

des facteurs =Valeur ajoutée

Activités

Capital

Institutions

Remunération de facteurs étrangers

Dépenses totales des institutions

Transferts internationaux

Distribution de la rémunération des facteurs

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Études & documents | n° 144 | Mai 2016

Productif) et le RA (Recensement Agricole) ont notamment été mobilisés pour l’emploi. Même si l’objet de cette étude n’est pas de produire une analyse économique, rassembler ces indicateurs peut s’avérer utile dans cette perspective et également pour « qualifier » les emplois.

II.2 Les bases supplémentaires mobilisées pour la matrice bretonne

Les données disponibles au niveau national ne le sont plus au niveau régional le plus souvent, la situation inverse étant plus rare. C’est tout particulièrement le cas pour les données macro-économiques qui ont servi dans le cas français à construire la matrice de comptabilité sociale de base sans représentation fine des filières d’élevage. Ainsi, il n’est plus construit de TES au niveau régional par l’INSEE, ni de TEE. La construction de tels tableaux et matrices au niveau régional nécessite de poser des hypothèses. Ces hypothèses sont par nature critiquables et d’autant plus nombreuses que les sources de données sont limitées.

Pour la construction de la matrice bretonne, la démarche adoptée dans le cas français a été suivie, avec tout d’abord l’élaboration d’une matrice agrégée, sans distinction fine des produits et activités des filières d’élevage. Une deuxième matrice distingue ensuite les produits et une troisième les activités. Certaines sources de données utilisées pour la matrice France ont à nouveau été mobilisées pour la construction de la matrice bretonne. Ces sources comprennent le RICA pour les activités agricoles, le dispositif ESANE pour l’industrie ou encore CLAP et le RA pour l’emploi. D’autres sources de données ont été mobilisées pour construire la matrice bretonne générale : comptes économiques régionaux des ménages et enquêtes budget des familles (INSEE), douanes et base SitraM (Système d’information sur les transports de Marchandises, MEEM) pour les données d’échanges, compte économique de l’agriculture (INSEE) et observatoire économique des pêches (Fédération Bretonne de la Coopération Maritime).

Pour la désagrégation des produits, les informations sur les productions, les abattages et les cotations du service statistique de la DRAAF Bretagne et/ou de FranceAgriMer ont été mobilisées. Pour la désagrégation des activités, les données de l’IFIP et de l’IDELE ont permis de compléter les données du RICA et d’ESANE et d’aller plus loin dans la caractérisation des types d’élevage.

III. La construction des matrices de comptabilité sociales pour l’année 2010

III.1 La construction de la matrice française

La conception de la matrice de comptabilité française se fait en parallèle de la matrice bretonne. La première étape consiste à combiner les TEE et TES de la comptabilité nationale, ce qui permet d’obtenir sans hypothèse une matrice de comptabilité sociale agrégée. Cette matrice permet une analyse de l’économie du territoire de manière peu détaillée. Elle distingue dix-huit activités et produits2 : les dix-sept activités et produits pour lesquelles les statistiques bretonnes sur les valeurs ajoutées sont disponibles et une dix-huitième activité, qui permet d’isoler les produits énergétiques. L’activité agricole est regroupée avec la sylviculture et la pêche et les activités agroalimentaires sont agrégées dans leur ensemble.

La deuxième étape consiste à désagréger les comptes des produits agricoles et agroalimentaires, notamment à partir des ERE et d’hypothèses additionnelles, en particulier sur les consommations intermédiaires. Les ERE pour les biens agricoles et agroalimentaires ont été fournis par le département des synthèses sectorielles de l’INSEE. Ils détaillent en valeur :

- la production ;

- le niveau d’imposition (notamment la TVA) ;

- les marges réalisées lors du transport et de la commercialisation de ces biens ;

- les quantités importées et exportées ;

- les quantités totales consommées par les entreprises comme consommations intermédiaires ;

- les quantités consommées en consommations finales (par les ménages et les institutions publiques) ;

- les subventions sur les produits.

2 Dix-huit activités et produits distinguées dans la matrice de comptabilité sociale : AZ - Agriculture, sylviculture et pêche ; DZ - Production et

distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné ; DE hors DZ- Autres industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et

dépollution ; C1 - Fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac ; C2 - Cokéfaction et raffinage ; C3 - Fabrication

d'équipements électriques, électroniques, informatiques ; fabrication de machines ; C4 - Fabrication de matériels de transport ; C5 - Fabrication d'autres

produits industriels ; FZ – Construction ; GZ - Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles ; HZ - Transports et entreposage ; IZ - Hébergement

et restauration ; JZ - Information et communication ; KZ - Activités financières et d'assurance ; LZ - Activités immobilières ; MN - Activités spécialisées,

scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien ; OQ - Administration publique, enseignement, santé humaine et action

sociale ; RU - Autres activités de services.

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Études & documents | n° 144 | Mai 2016

Cette étape permet de distinguer au sein des produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche les produits liés à l’élevage. Neuf produits agricoles sont ainsi distingués : blé tendre, maïs grain, oléoprotéagineux, gros bovins, veaux, ovins/caprins, porcins, lait brut et volailles.

Cette étape permet également de distinguer au sein des produits agroalimentaires les produits issus des élevages et les tourteaux (inclus dans la catégorie « huiles et graisses » des ERE et non des aliments pour animaux, cette distinction permet ainsi une représentation plus détaillée du volet de l’alimentation animale) : « viandes », « produits laitiers », « aliments pour animaux », tourteaux.

Le compte des produits de notre matrice est alors désagrégé avec une représentation plus fine des produits des filières d’élevage. La matrice sépare toujours l’économie en dix-huit activités, mais, avec trente et un produits, dont dix produits agricoles et cinq produits agroalimentaires. Plus précisément, neuf produits agricoles ont été introduits et l’agrégat « autres produits agricoles, sylvicoles et pêche » a été calculé par solde. De même, le cinquième produit agroalimentaire est un agrégat déterminé par solde. Il apparaît que les valeurs de toutes les variables pour ces deux agrégats sont positives, car ils comprennent d’importants secteurs comme les fruits et légumes, les plantes sucrières pour la branche « produits agricoles, sylvicoles et pêche » ou les produits issus de la transformation des céréales, le sucre, les boissons, le tabac pour la branche « produits agroalimentaires ».

La troisième étape est celle de la désagrégation des activités agricoles essentiellement sur la base des statistiques d’accès sécurisé du RICA et d’hypothèses additionnelles. En effet, la matrice précédemment obtenue considère que les différents produits agricoles sont réalisés par un seul type d’entreprise ou exploitation. L’objectif est à présent de distinguer les différents types d’exploitation, notamment d’élevage.

L’enquête RICA fournit en particulier les différents éléments suivants nécessaires pour la matrice :

- production de l’année en différents biens ;

- subventions d’exploitations perçues ;

- consommations intermédiaires nécessaires à la production ;

- répartition de la valeur ajoutée créée entre rémunération du travail salarié et celle du capital ;

- impôts payés sur la production.

Les calculs réalisés et les hypothèses posées en mobilisant l’enquête RICA permettent de distinguer dix activités agricoles, sylvicoles et pêche au sein de la matrice : les activités d’élevage distinguées selon les neuf Orientations Technico-économiques des Exploitations (OTEX) impliquant une activité d’élevage et les autres activités de la branche. Les OTEX distinguées sont les suivantes : OTEX 4500 « Bovins lait », OTEX 4600 « Bovins viande », OTEX 4700 « Bovins mixtes », OTEX 4813 « Ovins/Caprins », OTEX 4840 « Autres herbivores », OTEX 5100 « Porcins », OTEX 5200 « Volailles, OTEX 5374 « Granivores mixtes » et OTEX 6184 « Polyculture-Élevage ».

La quatrième étape permet la désagrégation des activités agroalimentaires, sur la base d’ESANE et de l’EACEI dans les industries, ainsi que d’hypothèses additionnelles. En effet, la matrice précédemment obtenue considère que les différents produits agroalimentaires sont réalisés par un seul type d’entreprise. L’objectif est à présent de distinguer les différents types de firmes agroalimentaires, notamment celles produisant des viandes, produits laitiers et aliments pour animaux.

Comme dans le RICA, les données publiques d’ESANE renseignent les comptes de résultats. Cette fois, les données sont agrégées par type d’industrie. Les types d’industrie suivants sont considérés dans l’étude et distingués au sein de la matrice :

W Transformation de la viande dont :

- transformation et conservation de la viande de boucherie ;

- transformation et conservation de la viande de volaille ;

- charcuterie.

W Transformation du lait dont :

- fabrication de lait liquide et de produits frais ;

- fabrication de beurre ;

- fabrication de fromage ;

- fabrication d'autres produits laitiers.

W Fabrication d’aliments pour animaux de ferme.

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Ces quatre premières étapes sont nécessaires pour détailler les produits et activités agricoles et agroalimentaires de la matrice de comptabilité sociale stricto sensu. L’emploi n’est pas directement renseigné de manière physique dans ce tableau, mais seulement de manière monétaire : salaires pour les salariés, rémunération du travail et autres facteurs pour les non salariés. La dernière étape consiste ainsi en l’adjonction de tableaux satellites qui offrent notamment des données physiques sur les emplois. Cette étape ne nécessite pas d’hypothèse supplémentaire. Sont distingués pour chaque branche (même niveau de détail que dans la matrice) : les effectifs en ETP (Équivalent Temps Plein), en nombre de personnes, et les heures travaillées tant pour les salariés que les non salariés. Cela permet d’évaluer les emplois directs et indirects liés à l’élevage. L’évaluation des emplois induits nécessite le calcul des multiplicateurs d’emplois, comme illustré ultérieurement.

La matrice obtenue permet de réaliser des simulations économiques prospectives et d’analyser plus particulièrement les La matrice obtenue permet de réaliser des simulations économiques prospectives et d’analyser plus particulièrement les La matrice obtenue permet de réaliser des simulations économiques prospectives et d’analyser plus particulièrement les La matrice obtenue permet de réaliser des simulations économiques prospectives et d’analyser plus particulièrement les conséquences du choc simulé conséquences du choc simulé conséquences du choc simulé conséquences du choc simulé sur les flux économiques et sur l’emploi lié aux filières d’élevage. Il s’agit ainsi d’un outil sur les flux économiques et sur l’emploi lié aux filières d’élevage. Il s’agit ainsi d’un outil sur les flux économiques et sur l’emploi lié aux filières d’élevage. Il s’agit ainsi d’un outil sur les flux économiques et sur l’emploi lié aux filières d’élevage. Il s’agit ainsi d’un outil qui permet d’intégrer une dimension socioqui permet d’intégrer une dimension socioqui permet d’intégrer une dimension socioqui permet d’intégrer une dimension socio----économique dans l’évaluation d’une politique publique ou de toute autre économique dans l’évaluation d’une politique publique ou de toute autre économique dans l’évaluation d’une politique publique ou de toute autre économique dans l’évaluation d’une politique publique ou de toute autre action liée au secteur de l’élevage.action liée au secteur de l’élevage.action liée au secteur de l’élevage.action liée au secteur de l’élevage. Les hypotLes hypotLes hypotLes hypothèses et la matrice obtenue sonthèses et la matrice obtenue sonthèses et la matrice obtenue sonthèses et la matrice obtenue sont ainsi ainsi ainsi ainsi reprises dans le rapport complet de reprises dans le rapport complet de reprises dans le rapport complet de reprises dans le rapport complet de l’étude l’étude l’étude l’étude ((((« Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif »« Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif »« Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif »« Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif », , , , Études et Études et Études et Études et Documents, Documents, Documents, Documents, n°n°n°n°143143143143).).).).

III.2 La construction de la matrice bretonne

Les étapes suivies pour construire la matrice bretonne sont identiques à celles de la matrice française : élaboration d’une matrice agrégée, désagrégation des produits agricoles et agroalimentaires puis des activités agricoles et agroalimentaires, ajout des tableaux satellites sur l’emploi.

Relativement au cas français, la plus grande difficulté réside dans la première étape de construction de la matrice agrégée, qui a nécessité de nombreuses hypothèses. La plupart du temps, la matrice française a été mobilisée en calquant les données bretonnes sur les données nationales. Une fois la matrice bretonne agrégée réalisée, les chiffres agricoles et agroalimentaires ont été corrigés et les hypothèses effectuées pour construire la matrice agrégée ont éventuellement été révisées pour les améliorer en fonction des statistiques disponibles et des spécificités agricoles et agroalimentaires bretonnes. En effet, les secteurs agricole et agroalimentaire bretons sont différents de ceux des autres régions françaises avec notamment une prépondérance des filières d’élevage, qui ne dégagent souvent pas les mêmes valeurs ajoutées que les filières de culture ou des boissons.

Pour ce faire, la première vérification a été de comparer les chiffres des échanges nets de la matrice bretonne obtenue avec les chiffres des douanes pour les exportations vers les pays tiers et les chiffres de la base de données SitraM pour les exportations dans les autres régions de France. Cette comparaison ne montre pas d’incompatibilité entre les chiffres issus des différentes sources de données : les chiffres sur les échanges ne sont pas corrigés. La Bretagne est importatrice nette de produits agricoles et exportatrice nette de produits agroalimentaires, le solde positif des échanges agroalimentaires étant supérieur au solde négatif des échanges agricoles.

Les données des comptes économiques de l’agriculture, établis par l’INSEE en collaboration avec les services du ministère de l’agriculture, ont également été comparées avec les données de la première matrice bretonne obtenue. Les données sur les valeurs ajoutées sont compatibles entre elles. En revanche, les valeurs des productions et des consommations intermédiaires sont nettement supérieures aux chiffres obtenus avec l’hypothèse faite pour construire la première matrice bretonne, du fait des valeurs ajoutées inférieures pour le secteur de l’élevage relativement aux secteurs des boissons et des grandes cultures. La matrice a, en conséquence, été corrigée pour les productions et consommations intermédiaires en intégrant les données des comptes économiques de l’agriculture, moyennant une hypothèse : certains postes de consommations intermédiaires du compte économique agricole breton sont ventilés entre les produits à partir de coefficients français.

Les données sur la sylviculture ont également été corrigées en intégrant les comptes de résultats issus du dispositif ESANE moyennant une hypothèse similaire aux produits agricoles sur certains postes de consommations intermédiaires.

Les données concernant les secteurs de la pêche et de l’aquaculture ont été corrigées en mobilisant les informations partielles de l’observatoire économique de la pêche en Bretagne : les données de cet observatoire, permettant d’enquêter auprès de 30 % des pêcheurs bretons par catégorie, ont été considérées comme représentatives du territoire. Les coefficients nationaux ont là encore été utilisés pour ventiler certains postes de consommations intermédiaires et les postes relatifs à l’aquaculture.

Selon l’INSEE, la valeur ajoutée de la branche AZ en Bretagne (regroupant agriculture, sylviculture, pêche et aquaculture) s’élevait à 2 232 millions d’euros en 2010. Les hypothèses posées sur l’agriculture, la sylviculture, la pêche et l’aquaculture explicitées ci-dessus conduisent à des valeurs ajoutées de 1 889, 71 et 242 millions d’euros, soit un total de 2 202 millions d’euros, valeur très proche de celle fournie par l’INSEE. Pour respecter les équilibres initiaux de la matrice de comptabilité sociale, la valeur ajoutée du secteur de la pêche et de l’aquaculture, secteur pour lequel les informations rassemblées sont les moins nombreuses, a été calculée par solde. Les flux d’échanges de la Bretagne avec les autres territoires non-bretons et certaines marges commerciales sont également ajustés pour équilibrer la matrice.

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Des corrections ont ensuite été réalisées pour les activités agroalimentaires. En effet, la première matrice bretonne obtenue suppose que le secteur agroalimentaire breton est structuré de la même façon que le secteur agroalimentaire français dans son ensemble. Or la Bretagne ne produit quasiment pas de vins et spiritueux et au contraire transforme de nombreux produits animaux et, selon les chiffres du dispositif ESANE, les taux de valeur ajoutée dans ces industries agroalimentaires sont différents.

Le dispositif ESANE permet de disposer du compte de résultats des entreprises de plus de vingt salariés en Bretagne comme en France. Le TES permet de disposer en outre du compte de résultats de la branche IAA au niveau national. Selon les chiffres du dispositif CLAP, les effectifs salariés dans les entreprises de moins de 20 salariés sont, proportionnellement aux effectifs totaux, assez identiques en Bretagne et en France (de l’ordre de 60 %). En supposant que le passage des entreprises de plus de 20 salariés à l’ensemble des entreprises est identique en France et en Bretagne, la valeur de la production agroalimentaire en Bretagne (tous biens confondus), des impôts et taxes, de la répartition de la valeur ajoutée entre rémunérations des salariés et EBE est calculée.

Les consommations intermédiaires de la branche agroalimentaire sont également corrigées de la même façon que pour la branche agricole (ventilation entre les produits à partir des coefficients français) afin de tenir compte de leur importance en Bretagne, notamment pour les consommations intermédiaires d’origine agricole.

Ces corrections entraînent des déséquilibres dans la matrice bretonne. Les marges sont corrigées pour tenir compte de la réduction de la production agroalimentaire et rééquilibrer la matrice, en tenant compte de la structuration de la production agroalimentaire bretonne.

Ces corrections permettent de finaliser une matrice régionale bretonne agrégée, cadre pour la suite de l’étude à l’échelon régional.

Les ERE et les bilans d’approvisionnement pour les biens agricoles et agroalimentaires ne sont pas disponibles à l’échelle de la Bretagne. Des informations sur les productions/collectes et quelques consommations intermédiaires peuvent cependant être obtenues auprès des firmes. En combinant ces informations aux valeurs de production du compte économique de l’agriculture pour les biens agricoles et du dispositif ESANE pour les biens agroalimentaires, les prix producteurs peuvent être déduits. L’ensemble de ces éléments a permis de construire des ERE régionaux moyennant des hypothèses de taux nationaux (sur les TVA ou marges par exemple). Les échanges ont été déterminés par solde pour assurer les équilibres.

Au final, huit produits agricoles sont distingués dans le bloc des produits agricoles, sylvicoles et pêche : le blé, le maïs, les graines oléo protéagineuses, les gros bovins, les veaux, le porc, les volailles, le lait. Par rapport à la matrice française, les ovins-caprins ne sont pas distingués vue la très faible production en Bretagne. Comme pour la matrice française, quatre produits agroalimentaires sont également isolés : les viandes et préparations issues des viandes, les produits laitiers, les aliments composés et les tourteaux d’oléagineux.

Pour la désagrégation des activités agricoles et agroalimentaires dans la matrice bretonne, les mêmes sources de données que pour la matrice française, également disponibles au niveau régional, ont été utilisées : désagrégation selon les OTEX et à partir du RICA pour les activités agricoles et désagrégation à partir du dispositif ESANE et de l’EACI pour les activités agroalimentaires. Cela permet d’obtenir une première version de la matrice bretonne désagrégée en utilisant ces seules sources statistiques publiquement disponibles, moyennant le respect des règles d’accès aux données individuelles et l’adoption des mêmes hypothèses que dans le cas français.

L’étape suivante consiste, comme dans le cas français, en l’adjonction de tableaux satellites qui offrent notamment des données physiques sur les emplois. Pour ce faire, les chiffres du recensement de l’agriculture et du dispositif ESANE ont été mobilisés pour l’agriculture et l’agroalimentaire. Le dispositif CLAP permet de renseigner les autres effectifs salariés. Les données de l’INSEE fournissent les effectifs non salariés pour l’agriculture, l’industrie, la construction, le tertiaire marchand et le tertiaire non marchand. Les effectifs non salariés ont été estimés en appliquant le ratio français salarié/non salarié pour chaque activité ; les chiffres obtenus de non salariés sont cohérents avec les chiffres INSEE.

À ce stade, une matrice bretonne avec le même niveau de désagrégation que la matrice française est disponible. Le À ce stade, une matrice bretonne avec le même niveau de désagrégation que la matrice française est disponible. Le À ce stade, une matrice bretonne avec le même niveau de désagrégation que la matrice française est disponible. Le À ce stade, une matrice bretonne avec le même niveau de désagrégation que la matrice française est disponible. Le même type de simulations économiques prospectimême type de simulations économiques prospectimême type de simulations économiques prospectimême type de simulations économiques prospectives peut être réalisé pour intégrer une dimension socioves peut être réalisé pour intégrer une dimension socioves peut être réalisé pour intégrer une dimension socioves peut être réalisé pour intégrer une dimension socio----économique économique économique économique dans l’évaluation d’actions liées à l’élevage en Bretagne.dans l’évaluation d’actions liées à l’élevage en Bretagne.dans l’évaluation d’actions liées à l’élevage en Bretagne.dans l’évaluation d’actions liées à l’élevage en Bretagne. Les hypothèses et la matrice obtenue sont ainsi reprises dans Les hypothèses et la matrice obtenue sont ainsi reprises dans Les hypothèses et la matrice obtenue sont ainsi reprises dans Les hypothèses et la matrice obtenue sont ainsi reprises dans le rapport complet de l’étude le rapport complet de l’étude le rapport complet de l’étude le rapport complet de l’étude ((((« Les emplois liés aux filières de l’« Les emplois liés aux filières de l’« Les emplois liés aux filières de l’« Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif »qualitatif »qualitatif »qualitatif », , , , Études et Documents, Études et Documents, Études et Documents, Études et Documents, n°n°n°n°143143143143). ). ). ).

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III.3 Distinction des types d’élevage dans la matrice bretonne

Le choix a été fait d’aller plus loin dans la désagrégation de la matrice bretonne afin de pouvoir évaluer lors des simulations économiques l’impact des modes d’élevage et de gestion des effluents sur les flux économiques régionaux et les emplois liés aux filières d’élevage. Des travaux ont été initiés : i) sur la distinction des élevages bovins en fonction de la part de l’herbe dans la ration alimentaire des animaux ; ii) sur la distinction entre les élevages de porcs sur caillebotis et les élevages de porcs sur litière ; iii) sur la distinction des élevages qui méthanisent leurs effluents d’élevage (les travaux sont succinctement décrits ci-après).

Désagrégation des exploitations spécialisées en production laitière

La désagrégation selon les types d’élevages bovins a été réalisée en mobilisant le RICA et les données et l’expertise de l’Institut de l’Élevage (IDELE). En Bretagne, les élevages laitiers sont prépondérants dans les exploitations d’élevage herbivores (moins d’élevages allaitants). Selon l’IDELE, un bon critère de différenciation de ces élevages est donné par le pourcentage de maïs fourrage dans la surface fourragère permanente (SFP). Trois seuils sont pertinents : moins de 10 %, entre 10 % et 30 % et plus de 30 %. La différenciation selon ces seuils est possible en utilisant l’enquête RICA. Les élevages bovins enquêtés en Bretagne et ayant moins de 10 % de maïs dans la surface fourragère sont cependant au nombre de trois, ce qui limite l’utilisation de ces données vu le secret statistique. L’IDELE dispose également d’une base de données permettant de distinguer les élevages bovins selon ces trois seuils de maïs fourrage dans la surface fourragère. Les données ne sont pas soumises au secret statistique, elles ne sont cependant pas directement intégrables dans la matrice.

Tout d’abord, les données concernant les différentes exploitations observées par l’IDELE doivent être pondérées : le critère de sélection des exploitations observées est différent de celui du RICA. Les nombreux travaux IDELE conduits par le passé ont montré que les exploitations qu’ils observent ne sont pas représentatives de l’ensemble des exploitations agricoles : elles sont généralement plus grandes et compétitives. En outre, les variables observées par l’IDELE sont nettement plus détaillées pour certains postes et moins pour d’autres, comme pour les productions non animales ou les subventions.

Dans cette étude, les données brutes du RICA et de l’IDELE ont été rassemblées et organisées (un tableau avec les Dans cette étude, les données brutes du RICA et de l’IDELE ont été rassemblées et organisées (un tableau avec les Dans cette étude, les données brutes du RICA et de l’IDELE ont été rassemblées et organisées (un tableau avec les Dans cette étude, les données brutes du RICA et de l’IDELE ont été rassemblées et organisées (un tableau avec les données du RICA, un tableau avec celles de l’IDELEdonnées du RICA, un tableau avec celles de l’IDELEdonnées du RICA, un tableau avec celles de l’IDELEdonnées du RICA, un tableau avec celles de l’IDELE,,,, cf. le rapport complet de l’étude, cf. le rapport complet de l’étude, cf. le rapport complet de l’étude, cf. le rapport complet de l’étude, Études et Documents, Études et Documents, Études et Documents, Études et Documents, n°n°n°n°143143143143)))). I. I. I. Il l l l s’agit d’une première étape permettant d’amorcer la distinction des élevages à l’herbe des autres élevages bovins en s’agit d’une première étape permettant d’amorcer la distinction des élevages à l’herbe des autres élevages bovins en s’agit d’une première étape permettant d’amorcer la distinction des élevages à l’herbe des autres élevages bovins en s’agit d’une première étape permettant d’amorcer la distinction des élevages à l’herbe des autres élevages bovins en Bretagne. L’intégration de ces données dans la matrice de comptabilité sociale bretonne, puis leur utilisation pour des Bretagne. L’intégration de ces données dans la matrice de comptabilité sociale bretonne, puis leur utilisation pour des Bretagne. L’intégration de ces données dans la matrice de comptabilité sociale bretonne, puis leur utilisation pour des Bretagne. L’intégration de ces données dans la matrice de comptabilité sociale bretonne, puis leur utilisation pour des simulations éconosimulations éconosimulations éconosimulations économiques prospectives nécessitera de poser des hypothèses supplémentaires, ce qui devra être opéré miques prospectives nécessitera de poser des hypothèses supplémentaires, ce qui devra être opéré miques prospectives nécessitera de poser des hypothèses supplémentaires, ce qui devra être opéré miques prospectives nécessitera de poser des hypothèses supplémentaires, ce qui devra être opéré selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques envisagées.selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques envisagées.selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques envisagées.selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques envisagées.

Désagrégation des exploitations spécialisées en production porcine

Les données RICA ne permettent pas de distinguer les exploitations porcines sur caillebotis des élevages sur litière : les travaux réalisés sur la désagrégation des exploitations spécialisées en production porcine ont mobilisé uniquement les données de l’IFIP. Les données collectées par l’IFIP fournissent des informations intéressantes mais, elles ne portent que sur l’atelier porc. Or, les exploitations porcines bretonnes produisent dans leur vaste majorité d’autres biens agricoles, comme des cultures liées aux surfaces sur lesquelles elles peuvent épandre en partie ou totalement leurs effluents. Il est donc nécessaire de compléter les données des ateliers porcs (naissage, engraissement) avec les données économiques des autres ateliers. Cela peut se faire en s’appuyant sur les données du recensement agricole qui indiquent quelques caractéristiques structurelles et physiques de ces exploitations. Ces données sont un peu différentes de celles de l’IFIP, par exemple au niveau des UTA. L’intégration des données désagrégées sur les exploitations spécialisées en production porcine demande ainsi de construire, à partir des données du RICA, de l’IFIP, du recensement agricole et d’hypothèses propres, des comptabilités complètes de ces différents modes d’élevage porcin.

Dans cette étude, comme pour les élevages bovins, les données brutes du RICA, de l’IFIP et du recensement agricole ont Dans cette étude, comme pour les élevages bovins, les données brutes du RICA, de l’IFIP et du recensement agricole ont Dans cette étude, comme pour les élevages bovins, les données brutes du RICA, de l’IFIP et du recensement agricole ont Dans cette étude, comme pour les élevages bovins, les données brutes du RICA, de l’IFIP et du recensement agricole ont été rassemblées et organiséesété rassemblées et organiséesété rassemblées et organiséesété rassemblées et organisées (cf. le rapport complet de l’étude, (cf. le rapport complet de l’étude, (cf. le rapport complet de l’étude, (cf. le rapport complet de l’étude, Études et Documents, Études et Documents, Études et Documents, Études et Documents, n°n°n°n°143143143143)))).... Il s’agit d’une première Il s’agit d’une première Il s’agit d’une première Il s’agit d’une première étape permeétape permeétape permeétape permettant d’amorcer la distinction des exploitations porcines sur caillebotis de celles sur litière en Bretagne. ttant d’amorcer la distinction des exploitations porcines sur caillebotis de celles sur litière en Bretagne. ttant d’amorcer la distinction des exploitations porcines sur caillebotis de celles sur litière en Bretagne. ttant d’amorcer la distinction des exploitations porcines sur caillebotis de celles sur litière en Bretagne. L’intégration de ces données dans la matrice de comptabilité sociale bretonne, puis leur utilisation pour des simulations L’intégration de ces données dans la matrice de comptabilité sociale bretonne, puis leur utilisation pour des simulations L’intégration de ces données dans la matrice de comptabilité sociale bretonne, puis leur utilisation pour des simulations L’intégration de ces données dans la matrice de comptabilité sociale bretonne, puis leur utilisation pour des simulations économiques prospectives économiques prospectives économiques prospectives économiques prospectives nécessiteront de poser des hypothèses supplémentaires, voire de compléter les données, ce nécessiteront de poser des hypothèses supplémentaires, voire de compléter les données, ce nécessiteront de poser des hypothèses supplémentaires, voire de compléter les données, ce nécessiteront de poser des hypothèses supplémentaires, voire de compléter les données, ce qui devra être opéré selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques prospectives qui devra être opéré selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques prospectives qui devra être opéré selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques prospectives qui devra être opéré selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques prospectives envisagées ultérieurement.envisagées ultérieurement.envisagées ultérieurement.envisagées ultérieurement.

Désagrégation des exploitations avec méthanisation

Le développement de la méthanisation est un objectif affiché des pouvoirs publics et donc une dimension importante à considérer. En Bretagne et en 2010, il y avait, selon les statistiques de l’ADEME et de l’association AILE, cinq unités de méthanisation en fonctionnement dans les exploitations agricoles. Les données économiques disponibles sur la méthanisation sont cependant peu nombreuses à ce stade. L’évaluation de la rentabilité économique de ces unités n’a pas pu être réalisée dans le cadre de cette étude.

Pour préparer d’éventuelles poursuites de ce travail, la reconstitution d’une comptabilité type à partir des chiffres physiques et économiques disponibles sur Internet pour la SARL Gazéa a été tentée. Ce cas a été choisi car il fournit des informations à la fois

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sur l’unité de méthanisation et sur l’exploitation agricole. En effet, il est important de considérer l’unité dans le cadre global de l’exploitation : la rentabilité de celle-ci détermine en partie l’emploi salarié et non salarié.

L’analyse de cette comptabilité type doit cependant être réalisée avec la plus grande des précautions : il ne s’agit que d’une unique exploitation qui ne présage en rien de sa représentativité pour les différentes exploitations bretonnes en fonctionnement ou en cours d’installation. En outre, des éléments de comptabilité n’étaient pas disponibles et certaines hypothèses ont dû être réalisées pour compléter la comptabilité.

Les travaux menés ont permis d’obtenir deux tableaux : le premier détaillant les échanges physiques entre les deux ateliers de l’exploitation et l’extérieur, le second détaillant ces échanges de manière économique. Ils permettent également de souligner que l’unité de méthanisation de la SARL Gazéa permet à la fois l’emploi d’un salarié et le captage de 743 tonnes d’équivalent carbone.

Ce premier travail est exploratoire. L’intégration d’éléments sur la méthanisation dans la matrice de comptabilité Ce premier travail est exploratoire. L’intégration d’éléments sur la méthanisation dans la matrice de comptabilité Ce premier travail est exploratoire. L’intégration d’éléments sur la méthanisation dans la matrice de comptabilité Ce premier travail est exploratoire. L’intégration d’éléments sur la méthanisation dans la matrice de comptabilité sociale demande cependant des sources de données supplémentaires, qui soientsociale demande cependant des sources de données supplémentaires, qui soientsociale demande cependant des sources de données supplémentaires, qui soientsociale demande cependant des sources de données supplémentaires, qui soient représentatives du territoire breton. représentatives du territoire breton. représentatives du territoire breton. représentatives du territoire breton. Ces éléments devront être apportés selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations Ces éléments devront être apportés selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations Ces éléments devront être apportés selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations Ces éléments devront être apportés selon les objectifs d’analyse économique poursuivis dans les simulations économiques prospectives envisagées ultérieurementéconomiques prospectives envisagées ultérieurementéconomiques prospectives envisagées ultérieurementéconomiques prospectives envisagées ultérieurement (cf. le rapport complet de l’étude, (cf. le rapport complet de l’étude, (cf. le rapport complet de l’étude, (cf. le rapport complet de l’étude, Études et Documents, Études et Documents, Études et Documents, Études et Documents, nnnn°°°°143143143143)))). . . .

IV. Utilisations possibles : illustration par la simulation de l’embargo russe

Les matrices de comptabilité sociale ne fournissent qu’une photographie de l’ensemble des flux économiques sur un territoire pendant une période donnée. Le calcul des emplois induits (ou de leur évolution) nécessite la simulation économique d’un choc et des hypothèses sur les comportements économiques, sur le fonctionnement des marchés des produits et des facteurs et sur les équilibres macro-économiques en réaction à ce choc. C’est la deuxième étape de l’approche macroéconomique pour mesurer les emplois liés à une activité. La simulation proposée sur l’embargo russe ne fait pas partie du champ initial de l’étude : il s’agit d’une illustration de l’utilisation qui peut être faite de la matrice suite à l’étude.

Les hypothèses posées sont les plus simples : quantification des multiplicateurs d’emplois à prix fixes. Deux types de multiplicateurs d’emplois sont considérés : les multiplicateurs input/output qui permettent de mesurer les emplois directs et indirects liés à un choc d’une part, les multiplicateurs d’équilibre général qui permettent de mesurer en plus les emplois induits liés au même choc d’autre part. Ces derniers prennent en compte l’ensemble du circuit économique du revenu, c’est-à-dire les salaires/dividendes versés par les entreprises aux ménages qui permettent à ces derniers de consommer et donc de soutenir la demande et la production des biens et services du territoire. Ces multiplicateurs reposent sur une vision keynésienne de l’économie dans laquelle la demande détermine la production, les prix sont fixes et les capacités de production sont excédentaires. L’éventuelle compensation par un report vers d’autres marchés n’est donc pas considérée.

Les résultats des simulations sont illustratifs et visent à apprécier l’importance relative, plus que les niveaux absolus, des emplois directs, indirects et induits des filières d’élevage bretonnes dans le cas de l’embargo russe. La pertinence de ces résultats est la plus forte à moyen terme (1-2 ans) et sans doute assez faible à plus court terme compte tenu des délais d’ajustement de la production. Les simulations sont réalisées à partir des matrices construites aux niveaux français et breton, l’année 2010 étant l’année de référence.

Dans la simulation centrale, on considère des baisses de la demande extérieure de produits laitiers de 1,5 % de la production française et de 1,4 % pour la viande. Les résultats des simulations ne prennent pas explicitement en compte les effets de compensation et d’accompagnement définis au niveau français ou européens (promotion des produits, décision de stockage, report de charges, …). Il serait cependant tout à fait possible de les prendre en compte, les matrices incluant les charges des entreprises, les consommations des ménages et les variations de stocks.

Les résultats sont présentés dans le rapport complet de l’étude « Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif ». Ils sont à interpréter avec précaution compte tenu des hypothèses posées. À titre illustratif, dans le cadre des hypothèses posées, la simulation de l’embargo russe sur la viande en Bretagne montre une baisse d’emploi de l’ordre de 85 ETP pour l’élevage porcin et de 200 ETP pour le secteur de la transformation et conservation de viande de boucherie. Le recul des emplois directs, indirects et induits, pour l’ensemble de la Bretagne, atteindrait près de 8 000 emplois (0,7 % des emplois en Bretagne). Cette simulation montre également les connexions plus fortes des filières viande aux secteurs de la construction et de l’immobilier en Bretagne que dans le reste de la France.

Cette illustration montre comment les matrices nationale et bretonne peuvent permettre d’évaluer les conséquenCette illustration montre comment les matrices nationale et bretonne peuvent permettre d’évaluer les conséquenCette illustration montre comment les matrices nationale et bretonne peuvent permettre d’évaluer les conséquenCette illustration montre comment les matrices nationale et bretonne peuvent permettre d’évaluer les conséquences ces ces ces sur l’emploi d’un choc qui affecte l’élevage et ses filières sur le territoire considéré. L’intérêt est de couvrir ici sur l’emploi d’un choc qui affecte l’élevage et ses filières sur le territoire considéré. L’intérêt est de couvrir ici sur l’emploi d’un choc qui affecte l’élevage et ses filières sur le territoire considéré. L’intérêt est de couvrir ici sur l’emploi d’un choc qui affecte l’élevage et ses filières sur le territoire considéré. L’intérêt est de couvrir ici l’ensemble des flux économiques du territoire et ainsi d’évaluer non seulement les impacts directs et indirects, mais l’ensemble des flux économiques du territoire et ainsi d’évaluer non seulement les impacts directs et indirects, mais l’ensemble des flux économiques du territoire et ainsi d’évaluer non seulement les impacts directs et indirects, mais l’ensemble des flux économiques du territoire et ainsi d’évaluer non seulement les impacts directs et indirects, mais également les iégalement les iégalement les iégalement les impacts induits. Aumpacts induits. Aumpacts induits. Aumpacts induits. Au----delà des emplois, les flux économiques sont également réévalués en fonction des delà des emplois, les flux économiques sont également réévalués en fonction des delà des emplois, les flux économiques sont également réévalués en fonction des delà des emplois, les flux économiques sont également réévalués en fonction des hypothèses posées.hypothèses posées.hypothèses posées.hypothèses posées.

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Études & documents | n° 144 | Mai 2016

V. Évaluer les impacts environnementaux de décisions publiques grâce aux matrices de comptabilité sociale

V.1 La prise en compte des dimensions environnementales dans des matrices de comptabilité sociale

Il est largement admis que la seule mesure annuelle de la valeur ajoutée des différentes activités (et des emplois associés), c’est-à-dire du PIB marchand d’un territoire, est insuffisante pour évaluer des projets ou décider des actions à mener. Cela conduit à rechercher des indicateurs complémentaires pour mesurer la durabilité d’un projet. Des matrices physiques permettant d’intégrer des indicateurs relatifs aux biens non marchands mesurés uniquement de manière physique comme les indicateurs environnementaux sont parfois élaborées en complément de Tableaux Entrées-Sorties ou de Matrices de Comptabilité Sociales.

Nous pouvons citer par exemple l’outil européen de comptabilité environnementale nommé NAMEA (National Accounting Matrix including Environmental Accounts). Cet outil permet d'analyser les relations entre économie et environnement en rapprochant le Tableau Entrées-Sorties (TES) de la comptabilité nationale d’un inventaire des pressions environnementales exercées. Plusieurs types de pressions seront à terme potentiellement pris en compte : émissions dans l’air, dans l’eau, consommation d’eau, d’énergie, production de déchets. L’intérêt de ce type d’outil est d’intégrer les pressions indirectes sur l’environnement d’une activité en sus des pressions mesurées directement. Des travaux similaires sont ainsi initiés au niveau international (voir la base WIOD pour World Input-Output Database).

Des travaux combinant comptes économiques et environnementaux existent également à un niveau moins agrégé, détaillant un peu plus les activités agricoles et agro-alimentaires. Nous citerons ici l’exemple récent de Rault (2013), qui a développé une Matrice de Comptabilité Sociale détaillant les filières d’élevage en Bretagne. Si les productions/utilisations des déjections animales sont effectivement prises en compte dans sa matrice, de même que les fourrages/pailles, l’accent dans ce travail est davantage porté sur la bonne représentation de la dynamique des cheptels. Cela s’est concrétisé par la distinction des cheptels bovins de différents âges (veaux, génisses, vaches) pour pouvoir étudier les effets à court et long termes d’événements sanitaires. Le rapport complet de l’étude, « Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif » (Études et Documents, n°143), présente d’autres exemples.

Pour illustrer la prise en compte de l’environnement dans la MCS Bretagne distinguant les filières d’élevage élaborée ici, une économie très simplifiée composée de deux élevages, l’un spécialisé en production porcine, l’autre en production laitière, a été considérée. L’effet de l’introduction d’une réglementation environnementale sur ces deux élevages a été étudié en reliant à la fois les conséquences de ces réglementations sur le plan physique (gestion des effluents et fertilisation) et économique. Pour le calibrage de la situation initiale, l’azote et le phosphore sont sommés puis appelés par la suite « éléments fertilisants ». La situation de référence correspond à une situation sans réglementation environnementale, où il n’y a pas de surplus organique, les deux éleveurs ayant suffisamment de terres chacun pour épandre leurs effluents. Les systèmes d’élevage sont ainsi équilibrés sur le plan des éléments fertilisants mais l’exploitation porcine applique plus d’engrais organique à l’hectare (environ 300 unités d’éléments) que l’exploitation laitière (environ 120). Corrélativement, la situation est inverse pour l’engrais minéral.

Les effets d’une réglementation environnementale sur le plan de l’équilibre de la fertilisation et sur le plan économique sont ensuite testés. La règle environnementale testée impose que les applications d’engrais organiques soient au maximum de 208 unités par hectares, ce chiffre étant la moyenne de l’économie de notre exemple, c’est-à-dire la moyenne des fertilisants organiques appliqués à l’hectare en considérant nos deux exploitations. Les impacts de plusieurs schémas d’exploitations sont ensuite testés sur les plans de la gestion des fertilisants et de l’économie.

La première situation, très simpliste, suppose que l’éleveur porcin valorise auprès de l’éleveur laitier ses excédents de fertilisants organiques au prix initial : l’éleveur laitier diminue ses achats d’engrais minéraux et se met à acheter des engrais organiques de son voisin éleveur de porc.

La deuxième situation prévoit des coûts de transport des fertilisants supérieurs aux frais initiaux, à la charge de l’éleveur porcin, pour un montant de 2 000 €. Dans cette situation, plus réaliste, nous obtenons alors une baisse du PIB de l’économie, consécutive à la baisse de la valeur ajoutée dégagée par l’élevage de porc.

Dans la troisième situation, l’éleveur laitier fait jouer la loi de l’offre et de la demande et n’accepte de recevoir les effluents porcins qu’à un prix moitié moindre de l’équivalent minéral. Les recettes sont alors moins importantes pour l’éleveur porcin et les coûts plus faibles pour l’élevage laitier, ce qui joue sur les valeurs ajoutées et la rentabilité des deux exploitations (en hausse pour l’élevage laitier et en baisse pour l’élevage porcin).

Dans la quatrième situation, l’éleveur laitier n’accepte les effluents porcins qu’à un prix nul. Les effets sur les valeurs ajoutées et la rentabilité des deux élevages sont accentués par rapport à la troisième situation.

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Les résultats sont présentés dans le rapport complet de l’étude, « Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif » (Études et Documents, n°143)

Cet exemple constitue une illustration de l’intérêt d’une matrice physique environnementale en complément de la MCS Cet exemple constitue une illustration de l’intérêt d’une matrice physique environnementale en complément de la MCS Cet exemple constitue une illustration de l’intérêt d’une matrice physique environnementale en complément de la MCS Cet exemple constitue une illustration de l’intérêt d’une matrice physique environnementale en complément de la MCS bretonne. Les hypothèses sont grossières et ne sont pas réalistes. La MCS bretonne permet toutefois d’observerbretonne. Les hypothèses sont grossières et ne sont pas réalistes. La MCS bretonne permet toutefois d’observerbretonne. Les hypothèses sont grossières et ne sont pas réalistes. La MCS bretonne permet toutefois d’observerbretonne. Les hypothèses sont grossières et ne sont pas réalistes. La MCS bretonne permet toutefois d’observer les les les les recettes et les consommations intermédiaires, la rémunération des salariés et des terres en fermage et un solde EBE. La recettes et les consommations intermédiaires, la rémunération des salariés et des terres en fermage et un solde EBE. La recettes et les consommations intermédiaires, la rémunération des salariés et des terres en fermage et un solde EBE. La recettes et les consommations intermédiaires, la rémunération des salariés et des terres en fermage et un solde EBE. La grande difficulté est de savoir ce que rémunère exactement cet EBEgrande difficulté est de savoir ce que rémunère exactement cet EBEgrande difficulté est de savoir ce que rémunère exactement cet EBEgrande difficulté est de savoir ce que rémunère exactement cet EBE : le travail familial et le capital physique mobilisé : le travail familial et le capital physique mobilisé : le travail familial et le capital physique mobilisé : le travail familial et le capital physique mobilisé seulementseulementseulementseulement ? Ou aussi les droits de production et d’épandage? Ou aussi les droits de production et d’épandage? Ou aussi les droits de production et d’épandage? Ou aussi les droits de production et d’épandage ? Répondre à cette question est délicat et évidemment ? Répondre à cette question est délicat et évidemment ? Répondre à cette question est délicat et évidemment ? Répondre à cette question est délicat et évidemment majeur. Délicat, car il n’est pas aisé de déterminer les valeurs des capitaux nets, de l’effort fourni par les exploitants et majeur. Délicat, car il n’est pas aisé de déterminer les valeurs des capitaux nets, de l’effort fourni par les exploitants et majeur. Délicat, car il n’est pas aisé de déterminer les valeurs des capitaux nets, de l’effort fourni par les exploitants et majeur. Délicat, car il n’est pas aisé de déterminer les valeurs des capitaux nets, de l’effort fourni par les exploitants et de son consentement à êtrede son consentement à êtrede son consentement à êtrede son consentement à être agriculteurs, de la qualité des sols (un faible EBE peut résulter d’une relative mauvaise agriculteurs, de la qualité des sols (un faible EBE peut résulter d’une relative mauvaise agriculteurs, de la qualité des sols (un faible EBE peut résulter d’une relative mauvaise agriculteurs, de la qualité des sols (un faible EBE peut résulter d’une relative mauvaise qualité de terres et d’une mauvaise récolte l’année considérée). Majeur, car cela détermine la capacité des agriculteurs qualité de terres et d’une mauvaise récolte l’année considérée). Majeur, car cela détermine la capacité des agriculteurs qualité de terres et d’une mauvaise récolte l’année considérée). Majeur, car cela détermine la capacité des agriculteurs qualité de terres et d’une mauvaise récolte l’année considérée). Majeur, car cela détermine la capacité des agriculteurs à supporter les conséquences d’un choc, posià supporter les conséquences d’un choc, posià supporter les conséquences d’un choc, posià supporter les conséquences d’un choc, positives ou négatives.tives ou négatives.tives ou négatives.tives ou négatives.

Sans résoudre complètement ces difficultés, le calcul d’un bilan apparent d’engrais par grands types d’exploitations est Sans résoudre complètement ces difficultés, le calcul d’un bilan apparent d’engrais par grands types d’exploitations est Sans résoudre complètement ces difficultés, le calcul d’un bilan apparent d’engrais par grands types d’exploitations est Sans résoudre complètement ces difficultés, le calcul d’un bilan apparent d’engrais par grands types d’exploitations est une étape utile pour interpréter cet EBE. Un tel calcul s’avère plutôt délicat avec les seules données du RICA, d’oune étape utile pour interpréter cet EBE. Un tel calcul s’avère plutôt délicat avec les seules données du RICA, d’oune étape utile pour interpréter cet EBE. Un tel calcul s’avère plutôt délicat avec les seules données du RICA, d’oune étape utile pour interpréter cet EBE. Un tel calcul s’avère plutôt délicat avec les seules données du RICA, d’où ù ù ù l’intérêt des données plus «l’intérêt des données plus «l’intérêt des données plus «l’intérêt des données plus « physiquesphysiquesphysiquesphysiques » collectées par les réseaux d’élevage.» collectées par les réseaux d’élevage.» collectées par les réseaux d’élevage.» collectées par les réseaux d’élevage.

V.2 La quantification des flux des minéraux : revue des différentes méthodes

L’intérêt d’adjoindre des données physiques pour le calcul d’un bilan apparent d’engrais par grands types d’exploitations dans le cadre de l’élaboration et de l’utilisation d’une MCS a été exposé ci-dessus. Dans l’objectif d’adjoindre de telles données physiques à notre MCS bretonne, les travaux conduits jusqu’à présent pour la quantification des flux minéraux (essentiellement azote et phosphore) des exploitations d’élevage en Bretagne, en France ou en Europe ont été examinés.

Deux types de bilans sont actuellement menés. Le bilan sol-surface (ou sol-culture ou sol-végétation) calcule un solde entre les apports d’azote sur les surfaces incluant les engrais organiques et de synthèse et les emplois (exports) par les cultures récoltées ou pâturées. Ce solde correspond aux pertes d’azote vers l’eau, aux pertes gazeuses liées à l’épandage (celles liées au bâtiment et au stockage sont déduites des effluents produits pour calculer les quantités d’azote épandues), ainsi qu’aux différences de stock d’azote du sol.

Le bilan apparent de l’exploitation (aussi appelé « bilan des minéraux ») considère l’exploitation comme une boîte noire et comptabilise toutes les entrées (achats d’engrais, aliments du bétail, effluents importés, etc.) et les sorties (produits de vente, effluents exportés, etc.). Les flux d’un atelier à l’autre ne sont pas pris en compte. Les calculs peuvent concerner l’azote, mais également le phosphore et la potasse (CORPEN 2006).

Les différents bilans existants ont été répertoriés et comparés. Les bilans considérés sont les suivants :

- CAPRI : Britz, W., P. Witzke (2014). CAPRI model documentation 2014.

- DRAAF : AGRESTE Bretagne (2012). Tableaux de l’agriculture bretonne 2012. Résultats 2010. Rapport.

- NOPOLU-Agri : Snoubra D., S. Doublet, G. Le Gall (2011). NOPOLU-Agri : Outil de spatialisation des pressions de l’agriculture - Méthodologie et résultats pour les surplus d’azote et les émissions des gaz à effet de serre - Campagne 2010-2011, MEDDE (France), 108 p.

- UNIFA : UNIFA (2013). Éléments des bilans soufre et azote et indicateur d’efficacité de l’azote minéral sur le blé tendre. Rapport. 37 p.

- IDELE : IDELE (1999). Le bilan des minéraux – Guide du technicien.

- Dupraz et al. : Dupraz P., Ruas J.F., Samson E. (2010). Le calcul d'indicateurs environnementaux selon l'analyse de cycle de vie à partir du RICA Séminaire José Rey : Impact des mesures agro-environnementales et des soutiens au développement rural (2010-02-01) Montreuil sous Bois (FRA). 2010. 47 p. Présentation orale.

- Samson, E., Van der Werf, H. M., Dupraz, P., Ruas, J. F., & Corson, M. S. (2012). Estimer les impacts environnementaux des systèmes de production agricole par analyse de cycle de vie avec les données du Réseau d’information comptable agricole (RICA) français. Cahiers Agricultures, 21(4), 248-257.

Les travaux sont résumés de manière très synthétique dans les tableaux 1 et 2.

Les travaux réalisés sont présentés dans leur ensemble dans le rapport complet de l’étude, disponible dans la collection Études

et Documents, n°143 intitulé « Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatif et qualitatif ».

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Tableau 1 : Les postes d’entrées et de sorties d’azote pris en compte dans les bilans sol-surface étudiés

Les entrées d’azoteLes entrées d’azoteLes entrées d’azoteLes entrées d’azote Les sorties d’azoteLes sorties d’azoteLes sorties d’azoteLes sorties d’azote

Excrétions Excrétions Excrétions Excrétions animalesanimalesanimalesanimales

Engrais Engrais Engrais Engrais minérauxminérauxminérauxminéraux

Dépôt azote Dépôt azote Dépôt azote Dépôt azote atmosphériqueatmosphériqueatmosphériqueatmosphérique

Fixation Fixation Fixation Fixation symbiotiquesymbiotiquesymbiotiquesymbiotique

Plans Plans Plans Plans d’épd’épd’épd’épandageandageandageandage

Apports Apports Apports Apports organiques organiques organiques organiques urbains et urbains et urbains et urbains et industrielsindustrielsindustrielsindustriels

Récolte des Récolte des Récolte des Récolte des culturesculturesculturescultures

Prairies Prairies Prairies Prairies pâturéespâturéespâturéespâturées

VolatilisationVolatilisationVolatilisationVolatilisation Plans Plans Plans Plans

d’épandaged’épandaged’épandaged’épandage RésorptionRésorptionRésorptionRésorption

CAPRICAPRICAPRICAPRI xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx

DRAAFDRAAFDRAAFDRAAF xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx

NOPOLUNOPOLUNOPOLUNOPOLU----AgriAgriAgriAgri xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx

UNIFAUNIFAUNIFAUNIFA xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx

Tableau 2 : Les postes d’entrées et de sorties d’azote pris en compte dans les bilans apparents étudiés

Les entrées d’azoteLes entrées d’azoteLes entrées d’azoteLes entrées d’azote Les sorties d’azoteLes sorties d’azoteLes sorties d’azoteLes sorties d’azote

Engrais Engrais Engrais Engrais minérauxminérauxminérauxminéraux

Engrais Engrais Engrais Engrais organiquesorganiquesorganiquesorganiques

Aliments Aliments Aliments Aliments concentrésconcentrésconcentrésconcentrés

Fixation Fixation Fixation Fixation symbiotiquesymbiotiquesymbiotiquesymbiotique

Achats Achats Achats Achats d’animauxd’animauxd’animauxd’animaux

Ventes culturesVentes culturesVentes culturesVentes cultures Ventes Ventes Ventes Ventes

déjectidéjectidéjectidéjections ons ons ons organiquesorganiquesorganiquesorganiques

Ventes animauxVentes animauxVentes animauxVentes animaux Ventes œufs & Ventes œufs & Ventes œufs & Ventes œufs &

laitlaitlaitlait Ventes fruits & Ventes fruits & Ventes fruits & Ventes fruits &

légumeslégumeslégumeslégumes

IDELEIDELEIDELEIDELE xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx

Dupraz et alDupraz et alDupraz et alDupraz et al xxxx xxxx xxxx

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V.3 Quantification des flux de minéraux des élevages bretons

L’étape suivante a consisté à mettre en place les deux types de bilans minéraux étudiés pour les élevages bretons : le bilan sol-surface et le bilan apparent. Pour chaque bilan, le plus grand nombre de postes possible est pris en compte en fonction des donnés disponibles. La principale source d’informations sur les exploitations agricoles disponibles est le RICA. Elle permet d’obtenir les informations relatives aux cheptels, aux quantités produites et aux surfaces pour chaque exploitation du RICA en Bretagne. Dans la majorité des cas, les coefficients forfaitaires fournis dans la littérature (CORPEN, MEEM, SSP, etc.) sont utilisés : les variations liées aux pratiques, aux races, aux variétés, à la qualité des sols ou au climat ne peuvent en conséquence pas être prises en compte. Par défaut, il est donc considéré qu’il n’y a pas de différence de conduites de cultures et d’élevage entre les différents OTEX et que les différences entre la France et la Bretagne sont marginales. Ces éléments constituent la limite principale des résultats obtenus. Cette limite est en partie levée par l’ajustement de certains coefficients à partir des informations sur leur construction fournies dans la littérature.

Le bilan sols-surface

Pour les entrées d’azote, sont pris en compte :

- les excrétions animales ;

- les engrais minéraux ;

- le dépôt d’azote atmosphérique ;

- la fixation symbiotique ;

- les importations d’azote dans le cadre de plans d’épandage.

Pour les sorties d’azote, sont pris en compte :

- l’exportation à partir des cultures ;

- l’exportation à partir des prairies pâturées ;

- la volatilisation sous forme ammoniacale ;

- le traitement des déchets (résorption) ;

- les exportations d’azote dans le cadre de plans d’épandage.

Les apports organiques d’origine urbaine ou industrielle ne sont pas pris en compte, car, même si l’UNIFA les considère dans son bilan azoté, elle ne renseigne pas clairement les valeurs des entrées liées à ce poste au niveau régional.

Le bilan sols-surface calculé permet d’estimer les surplus d’azote selon les OTEX, ce qui constitue une plus-value par rapport aux bilans sols-surface existants.

Le bilan apparent

Le bilan apparent est complémentaire du bilan sols-surface : il permet, outre les surplus d’azote, d’estimer les surplus pour le phosphore et le potassium. Le calcul du bilan apparent pour les élevages bretons s’appuie sur la méthode développée par l’IDELE. La fixation symbiotique est incluse dans le bilan.

Les résultats de ce bilan apparent, disponibles dans le rapport complet, doivent être analysés avec la plus grande prudence, compte tenu de la simplicité des hypothèses posées pour déterminer la composition des aliments concentrés. Les chiffres sur les minéraux inclus dans l’alimentation animale ne sont pas robustes, tout particulièrement pour les herbivores. De même, les entrées et sorties d’animaux sont peu renseignées dans le RICA, en particulier pour les entrées de poussins et les ventes d’œufs. De manière générale, il faut prendre les informations physiques issues du RICA sur les volailles avec précaution, du fait de la forte intégration dans ce secteur. Ces chiffres ont cependant été reportés dans le rapport complet afin de montrer que la méthode pourrait être développée avec des données plus précises, au minimum sur l’alimentation animale.

Les bilans pour les élevages bretons réalisés sont présentés dans leur ensemble dans le rapport complet de l’étude, « Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatifs et qualitatif », Etudes et documents n°143

Le calcul des bilans solsLe calcul des bilans solsLe calcul des bilans solsLe calcul des bilans sols----surface et apparent pour les élevages brsurface et apparent pour les élevages brsurface et apparent pour les élevages brsurface et apparent pour les élevages bretons permet de montrer comment l’environnement etons permet de montrer comment l’environnement etons permet de montrer comment l’environnement etons permet de montrer comment l’environnement peut être pris en compte dans les simulations économiques mobilisant la matrice de comptabilité sociale bretonne. Le peut être pris en compte dans les simulations économiques mobilisant la matrice de comptabilité sociale bretonne. Le peut être pris en compte dans les simulations économiques mobilisant la matrice de comptabilité sociale bretonne. Le peut être pris en compte dans les simulations économiques mobilisant la matrice de comptabilité sociale bretonne. Le bilan solsbilan solsbilan solsbilan sols----surface en particulier permet une distinction des surplus d’azote par OTEX. Le bsurface en particulier permet une distinction des surplus d’azote par OTEX. Le bsurface en particulier permet une distinction des surplus d’azote par OTEX. Le bsurface en particulier permet une distinction des surplus d’azote par OTEX. Le bilan apparent montre comment ilan apparent montre comment ilan apparent montre comment ilan apparent montre comment l’on peut travailler à la fois sur l’azote, le phosphore et le potassium. Ces bilans méritent d’être améliorés, notamment l’on peut travailler à la fois sur l’azote, le phosphore et le potassium. Ces bilans méritent d’être améliorés, notamment l’on peut travailler à la fois sur l’azote, le phosphore et le potassium. Ces bilans méritent d’être améliorés, notamment l’on peut travailler à la fois sur l’azote, le phosphore et le potassium. Ces bilans méritent d’être améliorés, notamment

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en ce qui concerne le bilan apparent, les données sur les minéraux inclus dans l’alimentation animaleen ce qui concerne le bilan apparent, les données sur les minéraux inclus dans l’alimentation animaleen ce qui concerne le bilan apparent, les données sur les minéraux inclus dans l’alimentation animaleen ce qui concerne le bilan apparent, les données sur les minéraux inclus dans l’alimentation animale et et et et la distinction la distinction la distinction la distinction des pratiques au sein d’une même OTEX. Il s’agit d’une première brique qui montre comment les simulations des pratiques au sein d’une même OTEX. Il s’agit d’une première brique qui montre comment les simulations des pratiques au sein d’une même OTEX. Il s’agit d’une première brique qui montre comment les simulations des pratiques au sein d’une même OTEX. Il s’agit d’une première brique qui montre comment les simulations économiques peuvent être enrichies avec des éléments environnementaux. Les bilans minéraux améliorés pourront être économiques peuvent être enrichies avec des éléments environnementaux. Les bilans minéraux améliorés pourront être économiques peuvent être enrichies avec des éléments environnementaux. Les bilans minéraux améliorés pourront être économiques peuvent être enrichies avec des éléments environnementaux. Les bilans minéraux améliorés pourront être inclus dans les simuinclus dans les simuinclus dans les simuinclus dans les simulations, suite à un choc sur l’élevage, ce qui permettra à la fois d’évaluer les conséquences lations, suite à un choc sur l’élevage, ce qui permettra à la fois d’évaluer les conséquences lations, suite à un choc sur l’élevage, ce qui permettra à la fois d’évaluer les conséquences lations, suite à un choc sur l’élevage, ce qui permettra à la fois d’évaluer les conséquences économiques de ce choc au moyen de la matrice de comptabilité sociale et les conséquences sur les flux minéraux au économiques de ce choc au moyen de la matrice de comptabilité sociale et les conséquences sur les flux minéraux au économiques de ce choc au moyen de la matrice de comptabilité sociale et les conséquences sur les flux minéraux au économiques de ce choc au moyen de la matrice de comptabilité sociale et les conséquences sur les flux minéraux au moyen de cette matrice environnementale physiqumoyen de cette matrice environnementale physiqumoyen de cette matrice environnementale physiqumoyen de cette matrice environnementale physique.e.e.e.

Conclusion

L’étude présentée ici permet de disposer, pour l’année 2010, de matrices de comptabilité sociale aux échelles de la France et de la Bretagne, qui décrivent l’ensemble des flux économiques de ces territoires. Les hypothèses posées ont permis d’évaluer les flux économiques en distinguant les produits agricoles et agroalimentaires (blé, gros bovins, lait, viandes, produits laitiers, ….) et les activités agricoles et agroalimentaires (orientations technico-économiques des élevages, transformation et conservation de viande de boucherie, fabrication d’aliments pour animaux, ...).

Les matrices obtenues constituent une première étape de la méthode macro-économique pour évaluer les emplois liés à une activité (ici l’élevage) et ses filières : elles peuvent être la base de simulations économiques, comme illustré par l’exemple de l’embargo russe. La désagrégation de certains produits et activités agricoles et agroalimentaires permettra de disposer de données sur l’évolution de l’emploi pour l’ensemble des secteurs distingués en réalisant des simulations économiques.

Les travaux réalisés dans le cadre de l’étude sur la différenciation des modes d’élevage (part de l’herbe dans la ration alimentaire des élevages bovins lait, élevage porcin sur caillebotis versus sur litière, méthanisation) pourront faciliter la distinction des modes d’élevage dans le cadre de simulations économiques. Des hypothèses et des sources de données supplémentaires, portant notamment sur la méthanisation, sont cependant nécessaires.

Cette étude a permis de rassembler un grand nombre de données nationales et régionales et de les traiter pour réaliser une matrice de comptabilité sociale nationale et une matrice bretonne. La plupart des sources de données utilisées sont publiques et l’ensemble des hypothèses posées sont transparentes. Cela permet à chaque utilisateur des matrices de pouvoir revoir les hypothèses émises et de tester leur sensibilité. L’étude permet ainsi de disposer de données travaillées qui peuvent être partagées et mobilisées par l’ensemble des acteurs économiques nationaux ou bretons pour intégrer une dimension socio-économique dans leurs propres travaux.

Enfin, ce travail propose en outre un premier calcul des bilans minéraux pour les élevages bretons. Le bilan sols-surface permet une distinction des surplus d’azote par OTEX. Le bilan apparent montre comment l’on peut travailler à la fois sur l’azote, le phosphore et le potassium. Ce premier calcul permet d’illustrer la manière dont les simulations économiques peuvent être enrichies avec des éléments environnementaux. Il faut néanmoins noter que les bilans minéraux devront être affinés avant d’être mobilisés pour des simulations.

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Sigles utilisés ADEMEADEMEADEMEADEME : Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie

AILEAILEAILEAILE : Association d'Initiatives Locales pour l'Énergie et l'Environnement

CAPRICAPRICAPRICAPRI : Common Agricultural Policy Regionalised Impact

CGDDCGDDCGDDCGDD : Commissariat Général au Développement Durable

CLAPCLAPCLAPCLAP : Connaissance Locale de l’Appareil Productif

CORPENCORPENCORPENCORPEN : Comité d’Orientation pour des Pratiques agricoles respectueuses de l’Environnement

DRAAFDRAAFDRAAFDRAAF : Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt

EACIEACIEACIEACI : Enquête Annuelle de Consommation d’Énergie dans l’Industrie

EBEEBEEBEEBE : Excédent Brut d’Exploitation

EREEREEREERE : Équilibres Ressources Emplois

ESANEESANEESANEESANE : Élaboration des Statistiques Annuelles des Entreprises

ETPETPETPETP : Équivalent Temps Plein

IAAIAAIAAIAA : Industrie Agro-alimentaire

IDELEIDELEIDELEIDELE : Institut de l’Élevage

IFIPIFIPIFIPIFIP : Institut du porc

INRAINRAINRAINRA : Institut National de la Recherche Agronomique

INSEEINSEEINSEEINSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques

MCSMCSMCSMCS : Matrice de Comptabilité Sociale

MEMEMEMEEEEEMMMM : Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer

OTEXOTEXOTEXOTEX : Orientations Technico-économiques des Exploitations

RARARARA : Recensement Agricole

RICARICARICARICA : Réseau d’Information Comptable Agricole

SCEESSCEESSCEESSCEES : Service Central des Enquêtes et Études Statistiques

SFPSFPSFPSFP : Surface Fourragère Permanente

SSPSSPSSPSSP : Service de la Statistique et de la Prospective

SitraMSitraMSitraMSitraM : Système d’information sur les transports de Marchandises

TEETEETEETEE : Tableau Économique d’Ensemble

TESTESTESTES : Tableau Entrées – Sorties

UNIFAUNIFAUNIFAUNIFA : Union des Industries de la Fertilisation

UMR SMARTUMR SMARTUMR SMARTUMR SMART : Unité Mixte de Recherche « Structures et Marchés Agricoles, Ressources et Territoires »

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20 | Commissariat général au développement durable – Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable

Études & documents | n° 144 | Mai 2016

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Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable

Tour Séquoia

92055 La Défense cedex

Tél : 01.40.81.21.22

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Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable

Apports des matrices de comptabilité sociale et environnementale pour évaluer la durabilité des élevages en Bretagne

Quantifier l’ensemble des emplois liés à une filière constitue une question très souvent posée par les décideurs politiques et les responsables professionnels. Ce document présente la méthodologie et les sources de données utilisées dans une étude visant à fournir un outil d’évaluation des emplois liés aux filières d’élevage en Bretagne et ses utilisations possibles.

L’ensemble des flux économiques de la France puis de la Bretagne ont été mesurés et modélisés dans des matrices de comptabilité sociale, en distinguant les produits et activités agricoles et agroalimentaires. La réalisation de simulations économiques (illustrées dans l’étude par l’impact de l’embargo russe) à partir de ces matrices permet de déduire les emplois indirects et induits par l’élevage sur ces territoires en appliquant des contenus en emplois à chaque secteur d’activité suite à un choc économique ou à la mise en œuvre de politiques publiques sectorielles.

L’étude propose un premier calcul des bilans minéraux pour les élevages bretons, qui illustre comment les simulations économiques peuvent être enrichies par des éléments environnementaux, dans une optique de durabilité.

Le grand nombre de données nationales et régionales rassemblées pour l’étude sont publiques pour la plupart et l’ensemble des hypothèses posées sont transparentes. Les données travaillées pourraient être partagées et mobilisées par l’ensemble des acteurs économiques nationaux ou bretons pour intégrer une dimension socio-économique dans leurs propres travaux autour des filières d’élevage.

Le rapport complet de l’étude est disponible dans la collection Études et Documents, n°143 intitulé « Les emplois liés aux filières de l’élevage en Bretagne : état des lieux quantitatifs et qualitatif ».

Les feuilles de calcul contenant les matrices de comptabilité sociale sont disponibles sur le site du Ministère (MCS-FRANCE-2010-simulation et MCS-BRETAGNE-2010-simulation).

Dépôt légal : Mai 2016

ISSN : 2102 - 4723