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Revue des Maladies Respiratoires (2015) 32, 692—704 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com ARTICLE ORIGINAL Asthme, pollutions intérieure et extérieure : étude pilote chez des adolescents libanais scolarisés Asthma, indoor and outdoor air pollution: A pilot study in Lebanese school teenagers P. Salameh a,,b , C. Karaki c , S. Awada a,c , S. Rachidi a,c , A. Al Hajje a,c , W. Bawab a,c , N. Saleh b,c , M. Waked d a Laboratoire de recherche clinique et épidémiologique, faculté de pharmacie, campus Rafic Hariri, université libanaise, Hadath, Beyrouth, Liban b Section II, faculté de santé publique, université libanaise, Beyrouth, Liban c École doctorale des sciences et technologie, université libanaise, Beyrouth, Liban d Hôpital Saint-Georges, faculté de médecine, université de Balamand, Beyrouth, Liban Rec ¸u le 20 janvier 2013 ; accepté le 18 novembre 2014 Disponible sur Internet le 9 juin 2015 MOTS CLÉS Asthme ; Pollution domestique ; Pollution atmosphérique ; Trafic routier ; Facteurs environnementaux Résumé Introduction. Plusieurs études ont montré que la pollution exacerbe les symptômes respira- toires et l’asthme infantile. Notre objectif était d’évaluer l’association entre pollutions de l’air intérieur et extérieur et l’asthme. Méthodes. Une enquête menée en mai—juin 2012, chez des élèves de 12 à 19 ans dans six écoles du Liban associait le questionnaire de l’étude internationale de l’asthme et des aller- gies infantiles (ISAAC) et des questions concernant l’exposition à la pollution intérieure et extérieure. Résultats. Parmi 717 sujets (taux de réponse 71,7 %), 4,5 % avaient un asthme diagnostiqué par un médecin, 34,7 % avaient un asthme probable et 60,8 % n’avaient aucun symptôme res- piratoire. L’exposition aux contaminants intérieurs étaient positivement associée à l’asthme. La probabilité de l’asthme était plus élevée chez les résidents près d’un fort trafic routier (ORa = 4,30 [IC95 % 1,45—12,71], p < 0,05) ayant été exposés à un incendie (ORa = 1,84 [IC95 % 1,01—3,36]) et au smog (ORa = 4,15 [IC95 % 1,42—12,12]) alors que l’aération de la maison au matin et en cas d’enfumage semblaient être protecteurs. Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (P. Salameh). http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.11.073 0761-8425/© 2015 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Asthme, pollutions intérieure et extérieure : étude …rmr.fontismedia.com/rmr/fichiers/Prix_RMR_2015/P. Salameh...université libanaise, Hadath, Beyrouth, Liban b Section II, faculté

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© 2015 Elsevier Masson SAS. Tou

evue des Maladies Respiratoires (2015) 32, 692—704

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

RTICLE ORIGINAL

sthme, pollutions intérieure etxtérieure : étude pilote chez desdolescents libanais scolariséssthma, indoor and outdoor air pollution: A pilot study in Lebanese schooleenagers

P. Salameha,∗,b, C. Karaki c, S. Awadaa,c, S. Rachidi a,c,A. Al Hajjea,c, W. Bawaba,c, N. Salehb,c, M. Wakedd

a Laboratoire de recherche clinique et épidémiologique, faculté de pharmacie, campus RaficHariri, université libanaise, Hadath, Beyrouth, Libanb Section II, faculté de santé publique, université libanaise, Beyrouth, Libanc École doctorale des sciences et technologie, université libanaise, Beyrouth, Liband Hôpital Saint-Georges, faculté de médecine, université de Balamand, Beyrouth, Liban

Recu le 20 janvier 2013 ; accepté le 18 novembre 2014Disponible sur Internet le 9 juin 2015

MOTS CLÉSAsthme ;Pollutiondomestique ;Pollutionatmosphérique ;Trafic routier ;Facteursenvironnementaux

RésuméIntroduction. — Plusieurs études ont montré que la pollution exacerbe les symptômes respira-toires et l’asthme infantile. Notre objectif était d’évaluer l’association entre pollutions de l’airintérieur et extérieur et l’asthme.Méthodes. — Une enquête menée en mai—juin 2012, chez des élèves de 12 à 19 ans dans sixécoles du Liban associait le questionnaire de l’étude internationale de l’asthme et des aller-gies infantiles (ISAAC) et des questions concernant l’exposition à la pollution intérieure etextérieure.Résultats. — Parmi 717 sujets (taux de réponse 71,7 %), 4,5 % avaient un asthme diagnostiquépar un médecin, 34,7 % avaient un asthme probable et 60,8 % n’avaient aucun symptôme res-

piratoire. L’exposition aux contaminants intérieurs étaient positivement associée à l’asthme.La probabilité de l’asthme était plus élevée chez les résidents près d’un fort trafic routier(ORa = 4,30 [IC95 % 1,45—12,71], p < 0,05) ayant été exposés à un incendie (ORa = 1,84 [IC95 %1,01—3,36]) et au smog (ORa = 4,15 [IC95 % 1,42—12,12]) alors que l’aération de la maison aumatin et en cas d’enfumage semblaient être protecteurs.

∗ Auteur correspondant.Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (P. Salameh).

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.11.073761-8425/© 2015 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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Asthme et pollution chez les adolescents libanais 693

Conclusion. — Ces résultats suggèrent que le risque d’être asthmatique ou d’avoir des symp-tômes respiratoires est non seulement lié à la pollution intérieure mais aussi extérieure,principalement le trafic routier.© 2015 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSAsthma;Indoor pollution;Outdoor pollution;Road traffic;Environmentalfactors

SummaryIntroduction. — Many studies have demonstrated that outdoor pollution might exacerbate respi-ratory symptoms and childhood asthma. Our objective was to evaluate the relationship betweenasthma and outdoor and indoor pollution.Methods. — We undertook a survey in May—June 2012 about schoolchildren aged 12—19 years insix Lebanese schools. This combined the International Study of Asthma and Allergies in Child-hood (ISAAC) standardized questionnaire with other questions addressing outdoor and indoorexposure.Results. — Among 717 subjects (response rate 71.7%), 4.5% had physician-diagnosed asthma,34.7% had probable asthma and 60.8% were asymptomatic. Exposure to indoor contaminantswas positively associated to asthma. The risk for asthma was higher in those residing nearheavy road traffic (ORa = 4.30 [95% CI 1.45—12.71], P < 0.05), those previously exposed to fire(ORa = 1.84 [95% CI 1.01—3.36]), and those exposed to smog (ORa = 4.15 [95% CI 1.42—12.12]).Airing the house in the morning or in case of indoor smoking had a protective effect againstasthma.Conclusion. — These results suggest that the risks of asthma or having respiratory symptoms arenot only related to indoor pollution but also to outdoor pollution especially from road traffic.© 2015 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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© 2015 Elsevier Masson SAS.

Introduction

L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voiesaériennes liée à des facteurs génétiques et environnemen-taux [1,2] ; il constitue un problème de santé publique,affectant 300 millions de personnes de tous les âges [1,2].Sa prévalence a augmenté au cours des trois dernièresdécennies [3]. Les données épidémiologiques de l’étudeinternationale de l’asthme et des allergies infantiles (Inter-national Study of Asthma and Allergies in Childhood [ISAAC])montrent cependant une variabilité de la prévalence del’asthme selon les pays [4]. Elle s’expliquerait partielle-ment par la différence de définition de l’asthme, du statutsocioéconomique et du style de vie [5,6].

Le changement des facteurs environnementaux a été sug-géré pour expliquer l’augmentation de la prévalence del’asthme [7] et, bien qu’évoqué, le rôle de la pollution atmo-sphérique fait toujours l’objet de débat [8]. En effet, lesconcentrations de polluants atmosphériques liés au traficroutier tels que les oxydes d’azote, les particules fines, etles composés organiques volatiles ont augmenté de faconconstante en raison du nombre croissant de véhicules auto-mobiles, en particulier dans les zones urbaines [9].

Des études d’exposition humaine en chambre de contrôleet des études expérimentales in vivo et in vitro sug-gèrent l’implication des particules diesel dans l’aggravationde l’asthme [10]. D’autres données épidémiologiques ont

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Tous droits réservés. - Document téléchargé le 24/09/2015 par Société de Pneumologie de Langu

is en évidence l’aggravation de l’hyperactivité bron-hique et une baisse de la fonction respiratoire, suite à’exposition des asthmatiques aux différents polluants [11].es variations quotidiennes de la pollution atmosphériquenfluencent le nombre d’hospitalisations pour asthme [12],’admissions aux urgences [12,13], des visites médicales àomicile [14] et des symptômes [15] d’asthme. En outre,eux études américaines ont permis d’observer l’impact àourt terme d’une réduction des niveaux de pollution atmo-phérique sur la diminution des exacerbations d’asthme16,17]. Une relation similaire entre l’exposition au tra-c routier et l’incidence de l’asthme a été démontréeans des études prospectives de cohorte réalisées chez lesnfants [18].

De même, une association positive entre la prévalence’asthme et l’exposition aux gaz d’échappement des véhi-ules a été démontrée [18,19] puis remise en question parertains chercheurs [20]. Au Liban, notre équipe a trouvén taux d’asthme diagnostiqué chez les adolescents scola-isés de 5,6 %, mais des symptômes d’asthme plus élevés20—23 %) [21]. Plusieurs polluants de l’air domestique y ontté associés [5]. Cependant, l’effet des polluants externes’a pas été évalué. Notre objectif était donc d’étudier

’association entre l’exposition à la pollution intérieuret extérieure et l’asthme chez des adolescents âgés de2—19 ans au Liban.

e Française (202963)

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éthodes

ype d’étude et population

ne étude observationnelle transversale a été conduite danseux régions du Liban : l’une urbaine (Beyrouth) et l’autreurale, au sud du pays. Six écoles publiques (trois à Beyroutht trois dans des villages du sud) ont été choisies au hasardarmi une liste d’écoles publiques fournies par le ministèree l’Éducation du Liban.

rocédure

ne permission du ministère de l’Éducation a été obtenuefin d’interroger les élèves de ces écoles publiques, âgése 12 à 19 ans. Les directeurs des écoles ont été sensibi-isés à l’objectif de l’étude et sa procédure. Pendant lesois de mai et de juin 2012, un questionnaire a été distri-ué aux écoliers qui les ont remplis par eux-mêmes, aprèsermission des parents. Les questionnaires auto-administréstandardisés comprenaient des questions issues de l’étudenternationale sur l’asthme et les allergies dans l’enfanceISAAC) et étaient traduites en langue locale [22].

Des questions permettant d’évaluer l’exposition à la pol-ution de l’air extérieur ont aussi été ajoutées [23]. Desuestions ont été posées :à propos du lieu de sport : proximité d’une route fréquen-tée par des véhicules, nombre d’heures passées dans lesmoyens de transport ;à propos du trafic routier : une évaluation subjective dela densité du trafic routier dans la zone de résidence etauprès de l’école, estimant la fréquence quotidienne desvoitures et des camions qui passent dans la rue de rési-dence et auprès de l’école ;à propos de la ventilation de la maison ;sur l’exposition aux gaz toxiques : fumée noire des voi-tures et des moteurs, exposition au sable et au feu, faitde vivre dans une zone entourée par les nuages noirs enété (le smog, résultant de l’action du rayonnement solairesur des précurseurs de l’ozone qui sont des polluants auto-mobiles, et industriels) et dans une zone proche (unecentaine de mètres ou moins) des poubelles ou amas dedéchets, d’une route très fréquentée par des véhicules,d’un générateur électrique local (source potentielle derejets de diesel), des industries et d’une centrale élec-trique.

Les réponses à ces questions ont été additionnées pouronner un « indice d’exposition à la pollution extérieure ».ar la suite, nous avons dichotomisé cet indice selon laédiane.

esure de l’état de santé

es participants ont été classés comme ayant « un asthmeiagnostiqué par le médecin » s’ils répondaient par oui àa question « Votre médecin vous a-t-il déjà dit que voustiez asthmatique ? » [5]. D’autres individus ont été classés

omme ayant « un asthme probable » [5], s’ils présentaientes symptômes d’asthme au cours des 12 derniers mois : uneespiration sifflante, une respiration sifflante durant ouprès le sport, des troubles du sommeil dus à une

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P. Salameh et al.

espiration sifflante ou une toux sèche pendant la nuit. Lesutres individus étaient considérés « sains », ne présentantucun symptôme d’asthme. De plus, un « asthme sévère »

été défini comme quatre attaques ou plus de respirationifflante durant les 12 derniers mois, ou une ou plusieursuits avec des troubles du sommeil à cause de la respirationifflante par semaine [22].

nalyses statistiques

es données ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS ver-ion 19 (IBM, Armonk, États-Unis). Nous avons étudié laelation entre l’exposition à la pollution de l’air d’un côtét l’asthme diagnostiqué et l’asthme probable d’un autre.a valeur p < 0,05 a été considérée comme statistiquementignificative. Le test du Chi2 (�2) a été utilisé pour la compa-aison entre les variables catégorielles, en plus du test deisher exact en cas de valeur attendue < 5 ; une Anova a ététilisée pour comparer les moyennes entre les groupes deomparaison. Les valeurs des odds ratio non ajustés (OR) ontté calculées pour étudier les facteurs de risque entraînanta sévérité des symptômes respiratoires chez les asthma-iques.

De plus, les rapports de cotes ajustés (odds ratio ajus-és [ORa]) et les intervalles de confiance à 95 % (IC95 %)nt été estimés avec des analyses multivariées. Des régres-ions logistiques multivariées pas à pas descendantes ontté réalisées respectivement pour l’asthme diagnostiqué pare médecin avec l’asthme probable par rapport aux indi-idus sans symptômes, et pour l’asthme diagnostiqué pare médecin seul par rapport aux individus sans symptômes.es variables indépendantes introduites dans le modèle ini-ial étaient les variables ayant une valeur de p < 0,20 dans’analyse bivariée. Cependant, nous n’avons pas pu réali-er une analyse multivariée sur les facteurs de sévérité de’asthme à cause du petit nombre d’individus dans cetteatégorie.

ésultats

ille questionnaires ont été distribués et 717 ont étéetournés, donnant un taux de réponse de 71,7 %. Auotal, 54,7 % des répondeurs vivaient à Beyrouth et 45,3 %ivaient au sud du Liban ; 44,5 % (n = 319) étaient desarcons et 55,5 % (n = 398) des filles. L’âge moyen était de6,0 ± 1,3 ans.

Les prévalences des états de santé et des diffé-ents symptômes respiratoires se présentaient de la faconuivante : 7 % déclaraient utiliser des médicaments antiasth-atiques, 10,7 % avaient des expectorations pendant plusue 4 jours par semaine et plus de 3 mois par an. Parmies répondeurs, 15,5 % déclaraient une respiration sifflanteendant ou après l’exercice sportif. Au cours des 12 moisrécédents, 5,6 % déclaraient avoir un sommeil perturbé enaison de respiration sifflante, 22,2 % une toux nocturne,6,2 % une respiration sifflante et 25,1 % une « congestion »e la poitrine. De plus, 28,2 % avaient déjà eu une respi-

ation sifflante. Ainsi, les participants étaient classés en0,8 % ne souffrant pas de symptômes liés à l’asthme, 34,7 %yant un asthme probable et 4,5 % qui avaient un asthmeiagnostiqué.

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Asthme et pollution chez les adolescents libanais 695

Tableau 1 Caractéristiques démographiques, socioéconomiques et sanitaires en fonction de l’état de santé respiratoiredes adolescents.

Fréquencetotalea

(n = 717)

Asthmediagnostiqué(n = 32)

Asthmeprobable(n = 249)

Sanssymptômes(n = 436)

pb

Résidence Beyrouth (urbaine) 392 (54,7) 27 (6,9) 152 (38,8) 213 (54,3) < 0,001

Résidence au sud (rurale) 325 (45,3) 5 (1,5) 97 (29,8) 223 (68,6)

Sexe masculin 319 (44,5) 8 (2,5) 121 (37,9) 190 (59,6) 0,034

Sexe féminin 398 (55,5) 24 (6,0) 128 (32,2) 246 (61,8)

Classes d’âge (ans) 0,16412—14 113 (15,8) 4 (3,5) 29 (25,7) 82 (70,8)15—17 505 (70,4) 23 (4,6) 188 (37,2) 294 (58,2)≥ 18 99 (13,8) 5 (5,1) 32 (32,3) 62 (62,6)

Éducation du père 0,012Illettré 36 (5,0) 3 (8,3) 19 (52,8) 14 (38,9)< 8 années d’étude 195 (27,2) 5 (2,6) 71 (36,4) 119 (61,0)> 8 années d’étude 330 (46,0) 11 (3,3) 109 (33,0) 210 (63,6)Université 156 (21,8) 13 (8,3) 50 (32,1) 93 (59,6)

Éducation de la mère 0,203Illettrée 25 (3,5) 0 12 (48,0) 13 (52,0)< 8 années d’étude 147 (20,5) 7 (4,8) 50 (34,0) 90 (61,2)> 8 années d’étude 382 (53,3) 13 (3,4) 139 (36,4) 230 (60,2)Université 162 (22,6) 12 (7,4) 48 (29,6) 102 (63,0)

Poids à la naissance 0,017< 1500 g 19 (2,6) 0 13 (68,4) 6 (31,6)1500—1999 g 24 (3,3) 1 (4,2) 9 (37,5) 14 (58,3)2000—2500 g 286 (39,9) 14 (4,9) 83 (29) 189 (66,1)2500—3499 g 207 (28,9) 13 (6,3) 76 (36,7) 118 (57)> 3500 g 181 (25,2) 4 (2,2) 68 (37,6) 109 (60,2)

Allaitement maternel 650 (90,7) 31 (4,8) 216 (33,2) 403 (62,0) 0,023

Otites récurrentes 100 (13,9) 12 (12,0) 46 (46,0) 42 (42,0) < 0,001

Amygdalectomie 50 (7,0) 1 (2) 26 (52,0) 23 (46) 0,026

Allergie aux animaux 61 (8,5) 9 (14,8) 24 (39,3) 28 (45,9) < 0,001

Allergie à la poussière 292 (40,7) 27 (9,2) 122 (41,8) 143 (49,0) < 0,001

Problème respiratoire famille 94 (13,1) 12 (12,8) 42 (44,7) 40 (42,6) < 0,001Maladie respiratoire père 68 (9,5) 7 (10,3) 35 (51,5) 26 (38,2) < 0,001Maladie respiratoire mère 49 (6,8) 7 (14,3) 20 (40,8) 22 (44,9) 0,001

Résultats présentés sous forme d’effectifs et de pourcentage. Les pourcentages sont complémentaires à 100 % par ligne sauf pour lacolonne intitulée « Fréquence totale ».a Les pourcentages dans cette colonne sont complémentaires à 100 % par rubrique.b La valeur de p représente la significativité statistique de la prévalence d’asthme probable ou diagnostiqué, selon la présence ou nonde facteur de risque ; les pourcentages sont complémentaires à 100 % par ligne.

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© 2015 Elsevier Masson SAS.

Caractéristiques sociodémographiques etsanitaires des adolescents

Dans le Tableau 1 sont présentés la différence de prévalence

d’asthme diagnostiqué et probable, selon les caractéris-tiques sociodémographiques et de santé des adolescents.Les individus de Beyrouth, de sexe féminin, dont le pèreétait moins éduqué, à petit poids de naissance avaient

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Tous droits réservés. - Document téléchargé le 24/09/2015 par Société de Pneumologie de Langu

ignificativement plus d’asthme probable ou diagnostiquéue ceux ne présentant pas ces caractéristiques (Tableau 1).

aractéristiques de la maison et habitudes des

dolescents

e nombre de personnes dans la maison, la possession desnimaux, des moquettes dans la chambre, le nettoyage de la

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696 P. Salameh et al.

Tableau 2 Caractéristiques de la maison et des habitudes en fonction de l’état de santé.

Fréquencetotalea

(n = 717)

Asthmediagnostiqué(n = 32)

Asthmeprobable(n = 249)

Sanssymptômes(n = 436)

pb

Nombre de chambres 0,174< 4 211 (29,4) 13 (6,2) 65 (30,8) 133 (63,0)≤ 4 506 (70,6) 19 (3,8) 184 (36,4) 303 (59,9)

Nombre de personnes dans la maison 0,009< 5 143 (19,9) 8 (5,6) 64 (44,8) 71 (49,7)≥ 5 574 (80,1) 24 (4,2) 185 (32,2) 365 (63,6)

Animal à la maison 93 (13,0) 10 (10,8) 44 (47,3) 39 (41,9) < 0,001

Tapis dans la chambre 654 (91,2) 26 (4,0) 223 (34,1) 405 (61,9) 0,042

Moquette dans la chambre 38 (5,3) 5 (13,2) 17 (44,7) 16 (42,1) 0,006

Nettoyage de la poussièreChiffon sec 124 (17,3) 4 (3,2) 56 (45,2) 64 (51,6) 0,026Autres 593 (82,7) 28 (4,7) 193 (32,5) 372 (62,7)Travaux ménagers 550 (76,7) 27 (4,9) 179 (32,5) 344 (62,5) 0,065

Changement des draps 0,034Chaque semaine 513 (71,5) 24 (4,7) 160 (31,2) 329 (64,1)Chaque 10 jours 142 (19,8) 6 (4,2) 60 (42,3) 76 (53,5)> 10 jours 62 (8,6) 2 (3,2) 29 (46,8) 31 (50,0)

Ventilation matinale maison 385 (53,7) 11 (2,9) 132 (34,3) 242 (62,8) 0,066

Type de chauffageGaz 138 (24,6) 8 (5,8) 56 (40,6) 74 (53,6) 0,130Mazout 111 (15,5) 1 (0,9) 42 (37,8) 68 (61,3) 0,126Bois 163 (22,7) 0 46 (28,2) 117 (71,8) < 0,001Électricité 365 (50,9) 21 (5,8) 139 (38,1) 205 (56,2) 0,013Chauffage central 57 (7,9) 3 (5,3) 12 (21,1) 42 (73,7) 0,083

Climatiseur à la maison 439 (61,2) 21 (4,8) 174 (39,6) 244 (55,6) 0,001

Hotte dans la cuisine 221 (30,8) 16 (7,2) 79 (35,7) 126 (57,0) 0,041

Cuisine lui-même 131 (18,3) 10 (7,6) 65 (49,6) 56 (42,7) < 0,001

Humidité à la maison 252 (35,1) 17 (6,7) 107 (42,5) 128 (50,8) < 0,001

Moisissures sur murs 46 (6,4) 6 (13) 22 (47,8) 18 (39,1) 0,001

Infestation de blattes 90 (12,6) 8 (8,9) 43 (47,8) 39 (43,3) 0,001

Utilisation d’encens à la maison 0,129Non 386 (53,8) 11 (2,8) 132 (34,2) 243 (63)Rare 253 (35,3) 19 (7,5) 86 (34) 148 (58,5)1—2 fois/semaine 70 (9,8) 2 (2,9) 27 (38,6) 41 (58,6)> 2 fois/semaine 8 (1,1) 0 4 (50,0) 4 (50,0)

À côté de la maison 0,007Jardin 191 (26,6) 6 (3,1) 57 (29,8) 128 (67,0)Arbres 309 (43,1) 8 (2,6) 116 (37,5) 185 (59,9)Immeuble(s) ou rien 217 (30,3) 18 (8,3) 76 (35) 123 (56,7)

Résultats présentés sous forme d’effectifs et de pourcentage. Les pourcentages sont complémentaires à 100 % par ligne sauf pour lacolonne intitulée « Fréquence totale ».a Les pourcentages dans cette colonne sont complémentaires à 100 % par rubrique.b La valeur de p représente la significativité statistique de la prévalence d’asthme probable ou diagnostiqué selon la présence ou nonde facteur de risque.

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Asthme et pollution chez les adolescents libanais 697

Tableau 3 Exposition active et passive au tabac selon les différents états de santé.

Fréquencetotalea

(n = 717)

Asthmediagnostiqué(n = 32)

Asthmeprobable(n = 249)

Sanssymptômes(n = 436)

pb

Nombre de fumeurs dans la maison < 0,0010 192 (26,5) 5 (2,6) 46 (24,8) 141 (73,4)1—2 433 (60,6) 25 (5,8) 160 (37,0) 248 (57,3)> 2 92 (12,9) 2 (2,2) 43 (46,7) 47 (51,1)

Père fume régulièrement 403 (56,2) 20 (5) 160 (39,7) 223 (55,3) 0,003

Mère fume régulièrement 278 (38,8) 20 (7,2) 120 (43,2) 138 (49,6) < 0,001

Mère fumait pendant la grossesse 278 (38,8) 20 (7,2) 120 (43,2) 138 (49,6) < 0,001

Père fumait pendant la grossesse 115 (16,0) 8 (7,0) 55 (47,8) 52 (45,2) 0,001

Autre fumeur de la maison 151 (21,1) 6 (4,0) 68 (45,0) 77 (51,0) 0,011

Visiteur régulier fume 565 (78,8) 25 (4,4) 209 (37,0) 331 (58,6) 0,047

Être fumeur de cigarette < 0,001Non 609 (84,9) 28 (4,6) 195 (32,1) 386 (63,4)Essayer 86 (12) 2 (2,3) 40 (46,5) 44 (51,2)Oui et arrêté 12 (1,7) 2 (16,7) 5 (41,7) 5 (41,7)Oui et poursuivi 10 (1,4) 0 9 (90,0) 1 (10,0)

Être fumeur de narguilé 0,002Non 416 (58) 13 (3,1) 124 (29,8) 279 (67,1)Essayer 144 (20,1) 9 (6,3) 55 (38,2) 80 (55,6)Oui et arrêté 26 (3,6) 1 (3,8) 9 (34,6) 16 (61,5)Oui et poursuivi 131 (18,3) 9 (6,9) 61 (46,6) 61 (46,6)

Temps passé en général dans une zone enfumée < 0,001< 1 h 262 (36,5) 9 (3,4) 64 (24,4) 189 (72,1)1—2 h 185 (25,8) 7 (3,8) 70 (37,8) 108 (58,4)> 2 h 270 (37,7) 16 (5,9) 115 (42,6) 139 (51,5)

Fréquentation de cafés 259 (36,2) 16 (6,2) 116 (44,8) 127 (49,0) < 0,001Temps au café > 1 h 205 (28,6) 14 (6,8) 97 (47,3) 94 (45,9) < 0,001

Ventilation maison si enfumée 680 (94,8) 31 (4,6) 230 (33,8) 419 (61,6) 0,091

Résultats présentés sous forme d’effectifs et de pourcentage. Les pourcentages sont complémentaires à 100 % par ligne sauf pour lacolonne intitulée « Fréquence totale ».a Les pourcentages dans cette colonne sont complémentaires à 100 % par rubrique.b La valeur de p représente la significativité statistique de la prévalence d’asthme probable ou diagnostiqué selon la présence ou non

00 % p

lctsau

bsdad

© 2015 Elsevier Masson SAS.

de facteur de risque ; les pourcentages sont complémentaires à 1

poussière avec un chiffon sec, l’intervalle entre les change-ments des draps de lit, le chauffage au bois et à l’électricité,le climatiseur, l’utilisation d’une hotte dans la cuisine, le faitde cuisiner soi-même, l’humidité à la maison, les moisissuressur les murs, la présence des blattes dans les résidences etle fait de vivre dans un immeuble étaient tous associés àl’asthme probable et diagnostiqué (Tableau 2). Cependant,il n’y avait pas de différence significative pour le nombre dechambres, la participation aux travaux ménagers, la venti-lation de la maison le matin, le chauffage à gaz, au mazout,le chauffage central et l’utilisation d’encens entre les troisgroupes (Tableau 2). On note que le type de coussin et dematelas n’était pas significativement associé à l’asthme pro-

bable ou diagnostiqué (résultats non montrés).

Le nombre de fumeurs à la maison, le tabagisme paren-tal actuel ou durant la grossesse et la présence d’autresfumeurs à la maison que les parents étaient tous associés à

E

Vs

Tous droits réservés. - Document téléchargé le 24/09/2015 par Société de Pneumologie de Langu

ar ligne.

’asthme probable et diagnostiqué. Les anciens fumeurs deigarette étaient ceux qui avaient le plus d’asthme diagnos-iqué ; les fumeurs actuels et anciens de cigarettes avaientignificativement plus de symptômes d’asthme. Les fumeursctuels de narguilé avaient aussi plus de probabilité d’avoirn asthme diagnostiqué ou probable (Tableau 3).

De plus, la fréquentation des cafés et le fait de passereaucoup de temps dans des zones enfumées augmentaitignificativement le risque d’avoir un asthme probable ouiagnostiqué. Cependant l’ouverture des fenêtres quand il yvait de la fumée du tabac dans la maison n’a pas montré deifférence significative entre les états de santé (Tableau 3).

nvironnement externe et pollution de l’air

ivre actuellement ou avoir déjà vécu dans une mai-on proche d’une route encombrée et d’une construction,

e Française (202963)

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6

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© 2015 Elsevier Masson SAS. Tou

98

éclarer vivre dans une région encombrée de voitures etes camions, dans une zone entourée par le smog et prochees poubelles, en plus de l’intensité de la circulation près de’école étaient significativement liés à l’état de santé respi-atoire. De même, l’exposition à la fumée noire des voiturest des moteurs, à un incendie, et au sable et à la poussièretaient associés à l’asthme probable et diagnostiqué.

Aller à l’école à pied ou en bus public et y passer plusu’une heure augmentaient le risque d’asthme diagnosti-ué ; aller à moto ou en voiture et faire du sport à côté’une route encombrée augmentaient le risque d’asthmerobable. Seule l’exposition déclarée aux gaz toxiques et

la fumée n’a pas présenté d’association significativeTableau 4).

En additionnant les variables d’exposition à la pollutionxterne, nous avons trouvé que les personnes asthmatiquesonfirmées et celles à asthme probable avaient des indices’exposition respectifs significativement supérieurs à cellee présentant pas ces symptômes respiratoires (p < 0,001) ;a différence était également significative entre les per-onnes asthmatiques confirmées et celles avec asthmerobable (p = 0,009). La dichotomisation de l’indice a aussionné des résultats similaires (Tableau 4).

nalyses multivariées

e Tableau 5 présente les résultats de l’estimation desisques de l’asthme diagnostiqué par rapport aux sujetsains. Le test d’adéquation de Hosmer et Lemeshow a étéon significatif (p = 0,904), avec un R2 = 53,8 % de prédictione la variance de l’asthme par les variables indépen-antes. La probabilité de l’asthme diagnostiqué a étéignificativement plus élevée chez les sujets ayant unère ou une mère asthmatique (OR ajusté = 19,00 [IC95 %,11—87,78], p < 0,05) ou ayant une infection des pou-ons (OR ajusté = 13,79 [IC95 % 1,44—131,91], p < 0,05). Un

isque plus élevé d’asthme a été observé chez les fillesvec un OR ajusté = 4,72 [IC95 % 1,42—15,67]. En outre, larobabilité élevée d’être asthmatique a été associée signi-cativement avec les otites récurrentes (OR ajusté = 6,02IC95 % 1,73—20,84]) et avec l’allergie aux animaux (ORjusté = 8,29 [IC95 % 2,11—32,62]).

Par ailleurs le risque d’asthme dépendait signifi-ativement de facteurs environnementaux tels que leabagisme passif (mère fume régulièrement, OR = 3,10IC95 % 1,12—8,57]) et le tabagisme actif (fumeur deigarette, OR ajusté = 16,6 [IC95 % 1,75—156,76]), la pré-ence de moisissures sur les murs (OR ajusté = 16,8 [IC95 %,45—81,78]), la possession des animaux (OR ajusté = 12,9IC95 % 3,86—43,45]) et l’infestation des résidence par deslattes (OR ajusté = 4,96 [IC95 % 1,55—15,89]). La ventila-ion matinale de la maison était protectrice contre l’asthmeOR ajusté = 0,16 [IC95 % 0,051—0,531], p = 0,003). Les sujetsivant à proximité des routes où l’intensité du trafic étaitlevée, avaient un risque élevé d’asthme diagnostiqué (ORjusté = 4,30 [IC95 % 1,45—12,71], p = 0,008).

Le Tableau 6 présente le modèle multivarié entree risque d’asthme (« diagnostiqué » et « probable » étant

onsidérés ensemble) comme variable dépendante et lesaractéristiques personnelles et environnementales commeariables indépendantes. Le test d’adéquation de Hos-er et Lemeshow a été non significatif (p = 0,352), avec

tfee

s droits réservés. - Document téléchargé le 24/09/2015 par Société de Pneumologie de Langue F

P. Salameh et al.

2 = 45 %. Les otites récurrentes (OR ajusté = 2,85 [IC95 %,54—5,22]), l’allergie à la poussière (OR ajusté = 2,28IC95 % 1,48—3,52]), nettoyer la poussière avec un chif-on sec (OR ajusté = 2,10 [IC95 % 1,20—3,65]), le chauffagevec du mazout (OR ajusté = 2,66 [IC95 % 1,29—5,49]), lelimatiseur (OR ajusté = 1,70 [IC95 % 1,02—2,84]), la hottee la cuisine (OR ajusté = 1,76 [IC95 % 1,12—2,8]), le faite cuisiner soi-même (OR ajusté = 2,46 [IC95 % 1,43—4,24]),’humidité à la maison (OR ajusté = 1,80 [IC95 % 1,15—2,83]),’exposition active et passive à la fumée de tabac (tels queumeur de cigarette) (OR ajusté = 4,69 [IC95 % 1,34—16,34])t le fait de passer 1 à 2 heures dans une zone enfuméeOR ajusté = 1,83 [IC95 % 1,06—3,16]), plus de 2 heures (ORjusté = 1,80 [IC95 % 1,05—3,08]), ou encore l’infestationes résidences par les blattes (OR ajusté = 1,97 [IC95 %,05—3,73]) étaient tous significativement associés à plus’asthmes diagnostiqués et probables. Par contre, la par-icipation aux travaux ménagers (OR ajusté = 0,40 [IC95 %,23—0,69]) et l’ouverture des fenêtres s’il y a de laumée de tabac dans leur maison (OR ajusté = 0,37 [IC95 %,14—0,90]) étaient inversement liés à l’asthme. Il y avaitussi une association significative entre l’exposition à unncendie et l’asthme diagnostiqué et probable (ORa = 1,84IC95 % 1,01—3,36]) en plus de l’exposition modérée aumog (ORa = 4,15 [IC95 % 1,42—12,12], p = 0,009), et de’exposition élevée au smog qui entraînaient aussi une aug-entation du risque d’asthme.

acteurs associés à la sévérité de l’asthme

inalement, le Tableau 7 présente les facteurs de risquee la sévérité de l’asthme diagnostiqué. Le sexe féminin,e tabagisme passif tel (un père fumant régulièrement), laréquentation des cafés, surtout pour des durées > 1 h, ontté associés significativement avec la sévérité de l’asthmeORs non ajustés respectifs : 11,4, 5,6, 9 et 6, p < 0,05).’exposition à la pollution, au sable et à la poussière, àa circulation des camions à l’école et faire du sport dansn endroit proche d’une route où l’intensité du trafic estlevée, ont été tous associés positivement avec la sévéritée l’asthme (OR non ajusté respectifs : 7,92, 11,25, 13,33,,10 et 11,43). Par contre, un effet protecteur a été trouvéi les pères avaient effectué plus de 8 années d’école (parapport aux pères moins éduqués), la pratique du sport dansn stade ouvert et la sévérité de l’asthme (OR non ajustéespectivement 0,13 et 0,06).

iscussion

ans notre étude, nous avons pu identifier plusieurs facteurse risque de l’asthme chez les jeunes libanais. En pre-ier, les facteurs de risque connus [23] : l’histoire familiale’atopie et de maladies respiratoires chez le père et la mèretaient corrélés dans notre étude à l’asthme, de même poures otites récurrentes [24]. Le sexe féminin était associé àn risque accru d’asthme diagnostiqué (analyse multivariée)t à la sévérité des symptômes (analyse bivariée). Ce résul-

at est en contradiction avec une étude sur les différentsacteurs d’asthme chez les écoliers libanais où le sexe mâlest un facteur de risque d’asthme [5] ; ceci pourrait êtrexpliqué par une fluctuation d’échantillonnage.

rançaise (202963)

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Asthme et pollution chez les adolescents libanais 699

Tableau 4 Environnement externe et pollution en fonction de l’état de santé.

Fréquencetotalea

(n = 717)

Asthmediagnostiqué(n = 32)

Asthmeprobable(n = 249)

Sanssymptômes(n = 436)

pb

Maison actuelle proche d’une route encombrée 401 (55,9) 25 (6,2) 155 (38,7) 221 (55,1) < 0,001

Maison déjà proche d’une route encombrée 377 (52,6) 25 (6,6) 143 (37,9) 209 (55,4) 0,001

Maison déjà à côté d’une construction 492 (68,6) 28 (5,7) 189 (38,4) 275 (55,9) < 0,001

Maison actuelle à côté d’une construction 320 (44,6) 19 (5,9) 130 (40,6) 171 (53,4) 0,001

Vivre dans une zone proche des poubelles 133 (18,5) 6 (4,5) 61 (45,9) 66 (49,6) 0,010

Exposition à un incendie 94 (13,1) 10 (10,6) 48 (51,1) 36 (38,3) < 0,001

Exposition déclarée aux gaz toxiques et à lafumée

0,071

Inexistante 161 (22,5) 2 (1,2) 55 (34,2) 104 (64,6)Faible 355 (49,5) 15 (4,2) 121 (34,1) 219 (61,7)Modérée 177 (24,7) 13 (7,3) 61 (34,5) 103 (58,2)Forte 24 (3,3) 2 (8,3) 12 (50,0) 10 (41,7)

Déclare vivre dans une région polluée < 0,001Non, pas du tout 99 (13,8) 2 (2) 32 (32,3) 65 (65,7)Faiblement 233 (32,5) 5 (2,1) 74 (31,8) 154 (66,1)Modérément 304 (42,4) 17 (5,6) 101 (33,2) 186 (61,2)Fortement 81 (11,3) 8 (9,9) 42 (51,9) 31 (38,3)

Exposition déclarée à la fumée noire desvoitures et des moteurs

< 0,001

Inexistante 70 (9,8) 0 24 (34,3) 46 (64,7)Faible 268 (37,4) 8 (3,0) 83 (31,0) 177 (66)Modérée 295 (41,1) 13 (4,4) 103 (34,9) 179 (60,7)Forte 84 (11,7) 11 (13,1) 39 (46,4) 34 (40,5)

Déclare vivre dans une région encombrée devoitures et des camions

< 0,001

Non 108 (15,1) 0 37 (34,3) 71 (65,7)Faiblement 212 (29,6) 5 (2,4) 70 (33,0) 137 (64,6)Modérément 315 (43,9) 16 (5,1) 104 (33,0) 195 (61,9)Fortement 82 (11,4) 11 (13,4) 38 (46,3) 33 (40,3)

Déclare vivre dans une zone entourée par unnuage noir en été (smog)

< 0,001

Non 508 (70,9) 18 (3,5) 173 (34,1) 317 (62,4)Faiblement 165 (23,0) 11 (6,7) 46 (27,9) 108 (65,5)Modérément 32 (4,5) 2 (6,3) 21 (65,6) 9 (28,1)Fortement 12 (1,7) 1 (8,3) 9 (75,0) 2 (16,7)

Exposition déclarée au sable et à la poussière < 0,001Inexistante 149 (20,8) 0 45 (30,2) 104 (69,8)Faible 345 (48,1) 15 (4,3) 105 (30,4) 225 (65,2)Modérée 190 (26,5) 11 (5,8) 82 (43,2) 97 (51,1)Forte 33 (4,6) 6 (18,2) 17 (51,5) 10 (30,3)

Intensité estimée du trafic près de la maison 0,068Inexistante 17 (2,4) 1 (5,9) 5 (29,4) 11 (64,7)Faible 220 (30,7) 3 (1,4) 75 (34,1) 142 (64,5)Modérée 347 (48,4) 17 (4,9) 118 (34) 212 (61,1)Forte 133 (18,5) 11 (8,3) 51 (38,3) 71 (53,4)

Intensité estimée de la circulation automobileprès de la maison

0,123

Inexistante 16 (2,2) 0 7 (43,8) 9 (56,3)Faible 209 (29,1) 4 (1,9) 63 (30,1) 142 (67,9)

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700 P. Salameh et al.

Tableau 4 (Suite)

Fréquencetotalea

(n = 717)

Asthmediagnostiqué(n = 32)

Asthmeprobable(n = 249)

Sanssymptômes(n = 436)

pb

Modérée 197 (27,5) 11 (5,6) 70 (35,5) 116 (58,9)Forte 295 (41,1) 17 (5,8) 109 (36,9) 169 (60,8)

Intensité estimée de la circulation des camionsprès de la maison

0,119

Inexistante 195 (27,2) 5 (2,6) 56 (28,7) 134 (68,7)Faible 383 (53,4) 20 (5,2) 135 (35,2) 228 (59,5)Modérée 110 (15,3) 5 (4,5) 45 (40,9) 60 (54,5)Forte 29 (4,0) 2 (6,9) 13 (44,8) 14 (48,3)

Intensité estimée du trafic près de l’école 0,002Inexistante 21 (2,9) 0 5 (23,8) 16 (76,2)Faible 195 (27,2) 1 (0,5) 61 (31,3) 133 (68,2)Modérée 256 (35,7) 16 (3,6) 82 (32,0) 158 (61,7)Forte 245 (34,2) 15 (6,1) 101 (41,2) 129 (52,7)

Intensité de la circulation automobile près del’école

< 0,001

Inexistante 19 (2,6) 0 4 (21,1) 15 (78,9)Faible 228 (31,8) 2 (0,9) 72 (31,6) 154 (67,5)Modérée 169 (23,6) 11 (6,5) 49 (29,0) 109 (64,5)Forte 301 (42,0) 19 (6,3) 124 (41,2) 158 (52,5)

Intensité estimée de la circulation des camionsprès de l’école

0,004

Inexistante 180 (25,1) 7 (3,9) 54 (30,0) 119 (66,1)Faible 283 (39,5) 12 (4,2) 92 (32,5) 179 (63,3)Modérée 154 (21,5) 7 (4,5) 58 (37,7) 89 (57,8)Forte 100 (13,9) 6 (6,0) 45 (45,0) 49 (49,0)

Moyen de transport pour aller à l’école 0,022À pieds 243 (33,9) 17 (7,0) 83 (34,2) 143 (58,8)En voiture 97 (13,5) 4 (4,1) 41 (42,3) 52 (53,6)Bus de l’école 257 (35,8) 4 (1,6) 79 (30,7) 174 (67,7)Bus public 107 (14,9) 7 (6,5) 39 (36,4) 61 (57,0)Moto 13 (1,8) 0 7 (53,8) 6 (46,2)

> 1 h/j dans le moyen de transport 161 (27,1) 10 (6,2) 65 (40,4) 86 (53,4) 0,075556 (72,9) 22 (4,0) 184 (33,1) 350 (62,9)

Rue encombrée à côté du lieu du sport 296 (41,3) 21 (7,1) 98 (33,1) 177 (59,8) 0,016

Indice d’exposition à la pollution extérieureM(ET)

23,2 (5,16) 27,2 (3,74) 24,4 (5,68) 22,2 (4,63) < 0,001

< 23 310 (43,4) 4 (1,3) 87 (28,1) 219 (70,6) < 0,001≥ 23 405 (56,6) 28 (6,9) 161 (39,8) 216 (53,3)

M : moyenne ; ET : écart-type. Résultats présentés sous forme d’effectifs et de pourcentage. Les pourcentages sont complémentaires à100 % par ligne sauf pour la colonne intitulée « Fréquence totale ».a Les pourcentages dans cette colonne sont complémentaires à 100 % par rubrique.b La valeur de p représente la significativité statistique de la prévalence d’asthme probable ou diagnostiqué selon la présence ou nonde facteur de risque ; les pourcentages sont complémentaires à 100 % par ligne.

cflcm

lcP

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Par ailleurs, les résultats de notre étude sont enoncordance avec les conclusions d’autres études sur lesacteurs de l’environnement intérieur retrouvés associés à

’asthme et particulièrement la fumée de tabac [6,7,24]hez les jeunes enfants ayant des parents fumeurs [25]. Deême l’exposition aux moisissures, la possession d’animaux,

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’infestation de la maison par des blattes ont été signifi-ativement associées au développement de l’asthme [25].ar ailleurs, le chauffage au mazout et le climatiseur sont

etrouvés comme des facteurs de risque de symptômes res-iratoires et d’asthme diagnostiqué par le médecin. Enffet, les filtres des climatiseurs peuvent renfermer des

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Asthme et pollution chez les adolescents libanais 701

Tableau 5 Analyse multivariée : les facteurs de risque significatifs de l’asthme diagnostiqué par le médecin par rapportaux sujets sains en utilisant la régression multiple.

Facteurs de risque Exp(ß) = ORa IC95 % pour Exp(ß) = ORa p

Limiteinférieure

Limitesupérieure

Sexe féminin 4,72 1,42 15,67 0,011Otites récurrentes 6,02 1,73 20,84 0,005Animaux à la maison 12,95 3,86 43,45 < 0,001Allergie aux animaux 8,29 2,11 32,62 0,002Moisissures sur les murs 16,80 3,45 81,78 < 0,001Infestation par les blattes 4,96 1,55 15,89 0,007Mère fume régulièrement 3,10 1,12 8,57 0,029Père ou mère asthmatique 19,00 4,11 87,78 < 0,001Histoire d’infection des poumons du père ou de la mère 13,79 1,44 131,91 0,023Être soi-même fumeur de cigarettes 16,59 1,75 156,76 0,014Maison actuelle proche d’une route encombrée 4,30 1,45 12,71 0,008Ouverture des fenêtres et des portes de la maison le matin 0,16 0,051 0,531 0,003

ORa : odds ratio ajusté ; IC95 % : intervalle de confiance à 95 %.

Tableau 6 Analyse multivariée : les facteurs de risque significatifs pour les asthmatiques et ceux qui sont des asthma-tiques probables par rapport aux sujets sains.

Facteurs de risque Exp(ß) = ORa IC95 % pour Exp(ß) = ORa p

Limiteinférieure

Limitesupérieure

Otites consécutives 2,85 1,54 5,22 0,001

Allergie à la poussière 2,28 1,48 3,52 < 0,001

Nettoyage de la poussière avec un chiffon sec 2,10 1,20 3,65 0,01

Participation aux travaux ménagers 0,40 0,23 0,69 0,001

Chauffage de la maison avec du mazout 2,66 1,29 5,49 0,008

Présence de climatiseur à la maison 1,70 1,02 2,84 0,043

Présence de hotte dans la cuisine 1,76 1,12 2,8 0,017

Cuisine lui-même 2,46 1,43 4,24 0,001

Humidité à la maison 1,80 1,15 2,83 0,011

Fumeur de cigarette 4,69 1,34 16,34 0,015

Temps en général passé dans une zone enfumée1—2 heures (réf. : < 1 h) 1,83 1,06 3,16 0,030> 2 heures (réf. : < 1 h) 1,80 1,05 3,08 0,033

Ouvrir les fenêtres quand il y a de la fumée dutabac dans la maison

0,37 0,14 0,90 0,029

Infestation de la maison par les blattes 1,97 1,05 3,73 0,036

Exposition à un incendie 1,84 1,01 3,36 0,048

Exposition au smogModérée (réf. : jamais + un peu) 4,15 1,42 12,12 0,009Beaucoup (réf : jamais + un peu) 4,27 0,57 31,85 0,156

ORa : odds ratio ajusté ; IC95 % : intervalle de confiance à 95 % ; réf. : référence.

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Tableau 7 Les facteurs de risque de la sévérité de l’asthme.

Asthme sévèren = 21/32 (65,6 %)

OR nonajusté

IC95 % pour OR p

Limite inférieure Limite supérieure

Sexe féminin 19 (90,5) 11,4 1,74 74,65 0,005Père fume régulièrement 16 (76,2) 5,6 1,15 27,37 0,027Éducation du père > 8 ans de

scolarisation4 (19,0) 0,13 0,03 0,69 0,012

Fréquentation de cafés 14 (66,7) 9,00 1,52 53,40 0,009Temps > 1 h dans un café 12 (57,1) 6,00 1,03 34,84 0,035Vivre dans une région polluée

(réf. : non exposé)19 (90,5) 7,92 1,21 51,84 0,032

Exposition au sable et à lapoussière (réf. : nonexposé)

15 (71,4) 11,25 1,86 68,13 0,004

Intensité de la circulation descamions à côté de l’école(réf. : non exposé)

12 (57,1) 13,33 1,43 124,00 0,009

Sport dans un stade ouvert 2 (9,5) 0,06 0,01 0,404 0,001Rue encombrée près du lieu

de sport10 (47,6) 2,10 1,34 3,29 0,003

OR : odds ratio ; IC95 % : intervalle de confiance à 95 % ; réf. : référence.Dans cette analyse, les variables catégorielles (à 4 catégories : jamais, un peu, modéré, beaucoup ou toujours) : vivre dans une régionpolluée, exposition au sable et à la poussière et le montant de la circulation des camions à côté de l’école ont été recodées en variablesdichotomiques [« jamais/un peu » (non exposé) et « modéré, beaucoup ou toujours » (exposé)].

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oisissures ainsi que l’émission de l’air froid et secontribuent à l’apparition des symptômes respiratoires.a combustion du mazout émet différents types de gazoxiques [9—11]. Les émanations des cuisines augmentaiente risque de survenue des symptômes respiratoires ; la fuméemise lors de la cuisson contenant de nombreuses sub-tances irritantes qui peuvent aggraver l’inflammation desronches [25].

Notre étude suggère aussi l’existence d’une associationositive entre la pollution de l’air extérieur et l’asthme. Leisque d’être asthmatique était significativement élevé chezes sujets résidant proches d’un trafic routier important ethez les exposés au smog. Ces résultats sont en cohérencevec ceux d’autres études [16,17,19]. En effet, la pollutione l’air liée au trafic a été associée à une prévalence accruee respiration sifflante [26—28], de symptômes d’asthme26], de diagnostic et d’incidence élevée d’asthme [18,28].e même, les troubles du développement des poumons dus à

’exposition aux polluants du trafic aggraveraient le pronos-ic d’asthme [26]. Les gaz et particules inhalées s’échappantes moteurs diesel, peuvent contribuer au stress oxydatift l’inflammation des voies respiratoires [27,29]. D’ailleurs,e faibles niveaux de la défense anti-oxydante ont étéémontrés chez les enfants souffrant d’asthme [29]. Lestudes expérimentales faites sur des animaux et sur desolontaires confirment que les particules provenant desoteurs diesel, l’un des principales sources de PM10 dans

es zones urbaines, peuvent aggraver l’asthme et égale-

ent impacter le système immunitaire initiant le processus’allergie [30].

De plus, dans notre étude, l’exposition au feu était asso-iée à un risque élevé des symptômes respiratoires. Les

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ypes de feux rapportés par les participants dans l’étude,ont : feux des forêts, feux de la maison et feux d’originelectrique. Ils pourraient contribuer à l’émission massive deifférents polluants (monoxyde de carbone, des composésrganiques volatils, des particules fines, des oxydes d’azote,es hydrocarbures aromatiques polycycliques, et le dioxydee souffre) qui pourraient exacerber les symptômes respira-oires [9].

Notre étude comporte plusieurs limites. Il s’agissait’une étude observationnelle descriptive transversale, ceui pose un problème de temporalité de l’association entrea cause et l’effet. Un biais de sélection est encore pos-ible à cause du refus de certains étudiants de participerans l’étude, surtout qu’il ne nous a pas été possible’évaluer le profil des non-répondants. Une autre limita-ion est qu’elle repose sur des informations auto-évaluées

la fois sur les symptômes et sur l’exposition, en raison dea difficulté d’utiliser des méthodes objectives pour mesu-er l’exposition et l’absence d’une évaluation objective desymptômes et du diagnostic. Ces indicateurs subjectifs sontaciles à obtenir, ne nécessitent pas de données de sur-eillance et peuvent facilement être appliquées dans lestudes à grande échelle avec un minimum d’effort et deoût [25]. Cependant, l’auto-évaluation peut conduire à desiais de classification non différentiels de l’exposition ete la maladie ; de plus, les associations trouvées entre laollution et les symptômes respiratoires pourraient résultere biais différentiel d’information où les sujets symptoma-

iques pourraient surestimer leur exposition à la pollution.n biais de mémorisation, des problèmes de compréhensiones questions, et une sur- ou sous-évaluation des symptômesespiratoires sont également possible.

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Asthme et pollution chez les adolescents libanais

Un point fort de notre analyse provient cependant de lacohérence des résultats obtenus avec d’autres études utili-sant des méthodes d’évaluation subjective et objective del’exposition à la pollution de l’air, de la multitude des fac-teurs de risque évalués et de l’évaluation des symptômesrespiratoires. Les informations recueillies sur les symptômesde l’asthme incluent des éléments standardisés issus duquestionnaire validé (ISAAC) qui a été utilisé dans des étudesépidémiologiques réalisées dans la population libanaise [5]et à l’étranger [22]. Toutefois, des recherches supplémen-taires sont nécessaires pour étudier l’effet de polluantsspécifiques sur le développement de l’asthme. La mise enplace de cohortes prospectives permettrait aussi d’étudierl’impact de la pollution atmosphérique sur l’apparitiond’asthme et d’allergies.

Conclusion

Les résultats de cette étude suggèrent que le rôle del’exposition environnementale dans le développement dessymptômes respiratoires et de l’asthme est significatif. Misà part la prédisposition génétique, l’exposition à des conta-minants de l’air intérieur et extérieur sont des facteursenvironnementaux associés à des effets néfastes sur la santérespiratoire des adolescents.

Déclaration d’intérêts

Au cours des 5 dernières années, Mirna Waked a percudes honoraires ou financements pour participation à descongrès, communications, actions de formation, conseil,participation à des groupes d’experts et travaux derecherche de la part des entreprises : MSD, GSK, Astra-Zeneca. Mirna Waked a été investigateur principal etcoordonnateur d’études cliniques promues par le labora-toire MSD.

Pascale Salameh, Chirine Karaki, Sanaa Awada, SamarRachidi, Amal Al Hajje, Wafaa Bawab et Nadine Salehdéclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation aveccet article.

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