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Revue des Maladies Respiratoires (2015) 32, 38—47 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com ARTICLE ORIGINAL Manifestations cliniques chez les sujets exposés à un accident toxique environnemental (Abidjan, Côte d’Ivoire 2006) Clinical manifestations in patients exposed to an environmental toxic accident (Abidjan, Ivory Coast 2006) B. Kouassi a,, K. Horo a , C. Godé a , B. Ahui a , M.N. Kouassi a , V. Achi b , J.-C. Anon b , N. Koffi a , A. N’Gom a , E. Aka-Danguy a , M.O. Koffi a , M. Itchy a , K. Koné a , S. Manewa a a Service de pneumologie, CHU de Cocody, BP V13, Abidjan, Côte d’Ivoire b Service de pneumologie, CHU de Bouaké, Bouaké, Côte d’Ivoire Rec ¸u le 13 septembre 2013 ; accepté le 7 janvier 2014 Disponible sur Internet le 29 mai 2014 MOTS CLÉS Exposition environnementale ; Déchets toxiques ; Pollution atmosphérique ; Signes cliniques Résumé Introduction. — En 2006, 528 tonnes de déchets toxiques pétroliers ont été déversés à Abidjan (Côte d’Ivoire) au cours d’un accident environnemental majeur. L’objectif de cette étude était de décrire les manifestations cliniques provoquées par ces déchets toxiques. Méthodologie. — Nous avons analysé les dossiers des malades admis au CHU de Cocody (Abidjan) suite à l’exposition aux déchets toxiques. Toutes les informations étaient recueillies sur des fiches d’enquête ou des fiches de notification confectionnées par les médecins de l’Institut national de l’hygiène publique (INHP), structure chargée de superviser cette opération. Ces fiches ont été remplies par les médecins au cours de leur examen clinique. Résultats. — Sur une période de 3 mois, 10 598 malades ont été examinés. Les manifestations cliniques concernaient toutes les tranches d’âge. Elles étaient dominées par les signes respi- ratoires, pulmonaire (74,5 %) et ORL (31,0 %). Les signes fonctionnels respiratoires retrouvés étaient la toux (48,8 %), les douleurs thoraciques (37,9 %), la dyspnée (9,5 %) avec quelques Auteur correspondant. BP 1105, Abidjan 22, Côte d’Ivoire. Adresse e-mail : [email protected] (B. Kouassi). http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.01.015 0761-8425/© 2014 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Manifestations cliniques chez les sujets exposés à un ...rmr.fontismedia.com/rmr/fichiers/Prix_RMR_2015/B. KOUASSI et coll.pdf · ratoires, pulmonaire (74,5%) et ORL (31,0%). Les

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    2015 Elsevier Masson SAS. Tou

    evue des Maladies Respiratoires (2015) 32, 3847

    Disponible en ligne sur

    ScienceDirectwww.sciencedirect.com

    RTICLE ORIGINAL

    anifestations cliniques chez les sujetsxposs un accident toxiquenvironnemental (Abidjan,te dIvoire 2006)

    linical manifestations in patients exposed to an environmentaloxic accident (Abidjan, Ivory Coast 2006)

    B. Kouassi a,, K. Horoa, C. Goda, B. Ahuia,M.N. Kouassi a, V. Achib, J.-C. Anonb, N. Koffia,A. NGoma, E. Aka-Danguya, M.O. Koffia, M. Itchya,K. Kona, S. Manewaa

    a Service de pneumologie, CHU de Cocody, BP V13, Abidjan, Cte dIvoireb Service de pneumologie, CHU de Bouak, Bouak, Cte dIvoire

    Recu le 13 septembre 2013 ; accept le 7 janvier 2014Disponible sur Internet le 29 mai 2014

    MOTS CLSExpositionenvironnementale ;Dchets toxiques ;Pollutionatmosphrique ;Signes cliniques

    RsumIntroduction. En 2006, 528 tonnes de dchets toxiques ptroliers ont t dverss Abidjan(Cte dIvoire) au cours dun accident environnemental majeur. Lobjectif de cette tude taitde dcrire les manifestations cliniques provoques par ces dchets toxiques.Mthodologie. Nous avons analys les dossiers des malades admis au CHU de Cocody (Abidjan)suite lexposition aux dchets toxiques. Toutes les informations taient recueillies sur desfiches denqute ou des fiches de notification confectionnes par les mdecins de lInstitutnational de lhygine publique (INHP), structure charge de superviser cette opration. Ces

    fiches ont t remplies par les mdecins au cours de leur examen clinique.

    e de 3 mois, 10 598 malades ont t examins. Les manifestations

    Rsultats. Sur une priod

    cliniques concernaient toutes les tranches dge. Elles taient domines par les signes respi-ratoires, pulmonaire (74,5 %) et ORL (31,0 %). Les signes fonctionnels respiratoires retrouvstaient la toux (48,8 %), les douleurs thoraciques (37,9 %), la dyspne (9,5 %) avec quelques

    Auteur correspondant. BP 1105, Abidjan 22, Cte dIvoire.Adresse e-mail : [email protected] (B. Kouassi).

    http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.01.015761-8425/ 2014 SPLF. Publi par Elsevier Masson SAS. Tous droits rservs.

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    dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.01.015http://www.sciencedirect.com/science/journal/07618425http://crossmark.crossref.org/dialog/?doi=10.1016/j.rmr.2014.01.015&domain=pdfmailto:[email protected]/10.1016/j.rmr.2014.01.015

  • Exposition aux dchets toxiques ptroliers 39

    cas dhmoptysie. Les signes digestifs taient domins par les douleurs abdominales (36,2 %),la diarrhe (23,0 %), les ballonnements abdominaux (19,9 %) et les vomissements (9,9 %). Lesautres atteintes taient neurologiques, cutanes, ophtalmologiques cardiovasculaires et gyn-cologiques. Plus de 96 % des sujets prsentaient au moins deux signes. Les signes respiratoirestaient significativement plus frquents chez les sujets gs de plus de 17 ans alors que la diar-rhe et les vomissements taient plus souvent rencontrs chez les sujets de moins de 17 ans.La douleur thoracique tait significativement plus frquente chez les hommes alors que lesdouleurs abdominales et les vomissements prdominaient chez les femmes (p = 0,001).Conclusion. Les consquences cliniques de lexposition aux dchets toxiques ptroliers ontt varies et parfois dintensit svre. Une rvaluation des sujets moyen et long termesimpose. 2014 SPLF. Publi par Elsevier Masson SAS. Tous droits rservs.

    KEYWORDSEnvironmentalexposure;Toxic waste;Atmosphericpollution;Clinical symptoms

    SummaryIntroduction. In 2006, 528 tons of petroleum toxic waste have been released in Abidjan (IvoryCoast) during a major environmental accident. This study was aimed to describe the clinicalmanifestations provoked by these toxic waste.Methods. We have analysed the records of patients admitted to the university hospital ofCocody (Abidjan) following exposure to toxic waste. All the information were recorded onspecific files or on notification files created by the physicians of the National Institute of PublicHealth, the authority charged with the supervision of this exercise. The files were completedby the physician in the course of the examination of the patient.Results. Over a period of 3-month-period, 10,598 patients were examined. The clinical mani-festations affected all age groups. They were dominated by respiratory symptoms: pulmonary(74.5%) and upper respiratory (31.0%). Pulmonary symptoms included cough (48.8%), chest pain(37.9%), dyspnoea (9.5%) and a few cases of hemoptysis. Digestive symptoms mainly comprisedabdominal pain (36.2%), diarrhea (23.0%), abdominal distension (19.9%) and vomiting (9.9%).The other symptoms were neurological, ophthalmic, cardiovascular and gynaecological. Morethan 96% of patients presented with at least two symptoms. The respiratory symptoms weresignificantly more frequent in patients over the age of 17 while diarrhea and vomiting weremore often found in patients less than 17 years old. Chest pain was significantly more commonin men while abdominal pain and vomiting predominated in women (P = 0.001).Conclusion. The clinical consequences of toxic waste exposure were varied and sometimesserious. A medium- and long-term evaluation of the subjects is required. 2014 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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    2015 Elsevier Masson SAS.

    Introduction

    Les questions environnementales constituent avec lesquestions conomiques et sociales les trois piliers dundveloppement durable. Partout dans le monde, limpactenvironnemental devient un enjeu de plus en plus important[1]. Fort de ce constat, les tats du monde entier et plu-sieurs associations professionnelles ont pris des rsolutionspour la gestion commune des questions environnementalesavec pour objectif la rduction court terme de lmissiondes polluants environnementaux [24]. En dpit des effortsconsentis par les gouvernements, la pollution environne-mentale prend de lampleur car elle est le reflet direct desprogrs de la technologie et de lurbanisation rapide [57].Ainsi, assiste-t-on depuis plusieurs dcennies la crois-sance de foyers industriels et urbains, laccumulation des

    dchets (en particulier chimiques) provenant de la consom-mation individuelle et des industries, la libration denouvelles substances toxiques dans lair, les eaux et le sol[1]. Parmi les graves questions auxquelles le monde est

    dbeg

    Tous droits rservs. - Document tlcharg le 19/05/2015 par Socit de Pneumologie de Langu

    ctuellement confront figure le rejet dans lenvironnemente substances la fois nocives et peu biodgradables [8].ette pollution environnementale est lorigine de diversisques sanitaires ou de lvolution de maladies chroniquest ce problme de sant publique ncessite un engagementerme des autorits de contrle [9,10].

    Un cas rcent de pollution environnementale massivest survenu en Cte dIvoire, d des produits dri-s du ptrole hautement toxiques (dchets toxiques). Leversement de ces dchets en diffrents points de laapitale conomique Abidjan dans la nuit du 19 au 20 aot006 (Fig. 1), a eu de grandes rpercussions, tant surenvironnement que sur le plan sanitaire. Lampleur du ph-omne et sa mdiatisation nous ont amen entreprendreette tude dont lobjectif tait de dcrire les manifesta-ions cliniques provoques par les dchets toxiques. Une

    es consquences serait de constituer un document dease pour le suivi moyen et long terme des personnesxposes et ayant prsent des manifestations patholo-iques.

    e Franaise (202963)

  • 40 B. Kouassi et al.

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    igure 1. Trajet du Probo Koala et les sites de dversement du p

    atients et mthodes

    istorique de laccident du Probo Koala

    e navire ptrolier Probo Koala a t responsable dun acci-ent environnemental majeur Abidjan en 2006 [1114].harg en juin 2006 au Texas (tats-Unis), il dchargea toutabord une cargaison dhydrocarbures Algsiras (Espagne)uis, sa citerne dchets tant pleine, la socit quiaffrtait chercha sen dfaire dans le port dAmsterdamPays-Bas) auprs dune entreprise spcialise. Plus de00 000 L de rsidus dhydrocarbures et divers composantshimiques furent dchargs sur une barge. Devant le risquee pollution potentielle de ces dchets, notamment desmanations dhydrogne sulfur (H2S), les services envi-onnementaux dAmsterdam et les autorits portuairesemandrent laffrteur du navire un traitement dessidus par une entreprise agre. Cette entreprise, aprsnalyse des dchets refusa la dcontamination, juge tropongue et trop coteuse. Les dchets furent alors rechar-s sur le navire qui fut contraint de quitter Amsterdam. Ilt route vers lEstonie, le Nigeria et enfin la Cte dIvoire.prs deux escales, le Probo Koala fit une nouvelle tentativee vidange dans le port de Lagos (Nigria) puis poursui-it sa route jusqu Abidjan o il accosta le 19 aot 2006.est l quune socit contacte par laffrteur acceptae dbarrasser le bateau de ses dchets toxiques qui furent

    chargs et rpandus dans une dizaine dendroits habitse la ville dAbidjan y compris la dcharge dAkoudo. Onstime que 528 tonnes de dchets furent ainsi dverss. Lesnalyses effectues Amsterdam rvlent que les dchets

    dcd

    s droits rservs. - Document tlcharg le 19/05/2015 par Socit de Pneumologie de Langue F

    ier.

    e prsentaient sous deux phases. La phase aqueuse taitonstitue majoritairement dune solution dhydroxyde deodium (soude) 10 %. Elle contenait des thiols (mercap-ans), des phnols et de lhydrogne sulfur. La phaserganique tait constitue de naphte (olfines, paraffinest hydrocarbures aromatiques) et contenait des disulfures.

    la suite du dversement des dchets toxiques, les struc-ures sanitaires de la ville dAbidjan ont t lobjet duneollicitation inhabituelle par les populations victimes deiverses nuisances. Laccueil des premiers malades dclarsour intoxication par les dchets du Probo Koala sest fait le5 aot 2006 dans les services de pneumologie et dORL duHU de Cocody vu que ces patients prsentaient des signesespiratoires. Lafflux de victimes prsumes les jours sui-ants, avec divers autres signes, ont amen les autoritsdministratives du CHU mettre en place un dispositif sp-ifique, spar des circuits habituels de soins (Annexe 1).lusieurs sites ont t amnags dans la cour de lhpital etans des salles et couloirs lentre des urgences mdi-ales : un site daccueil et denregistrement des adultesous des tentes, deux sites de consultation des adultes,vec une moyenne journalire de 20 mdecins, deux sitese consultation mreenfant, avec une moyenne journa-ire de 10 mdecins, un site principal de distribution dedicaments pour adultes (4 pharmaciens, 6 auxiliaires), un

    ite secondaire de distribution de mdicaments pour mret enfants (1 pharmacien et 3 auxiliaires).

    Chaque jour, les services de spcialits mdicalesevaient affecter deux mdecins sur les sites amnags et effet pour assurer la consultation. Ils taient aids pares mdecins gnralistes dans cette tche. La consultation

    ranaise (202963)

  • 41

    Tableau 1 Caractristiques sociodmographiques des10 598 consultants.

    ge< 17 ans 3303 (31,2 %) 17 ans 7148 (67,4 %)Donne manquante 147 (1,4 %)

    SexeHommes 5037 (47,5 %)Femmes 5280 (49,8 %)Donne manquante 281 (2,7 %)

    Lieu de rsidenceCocody 7394 (69,8 %)Abobo 1666 (15,7 %)Yopougon 425 (4,0 %)Adjam 397 (3,7 %)Bingerville 240 (2,3 %)Autre lieu 282 (2,7 %)Donne manquante 194 (1,8 %)

    Tableau 2 Frquence des manifestations cliniques aucours des 10 598 consultations. Un patient pouvait pr-senter plusieurs signes.

    Manifestations cliniques n (%)

    Digestives 9451 (89,2)Pulmonaires 7725 (74,5)ORL 3289 (31,0)Neurologiques 6066 (57,2)Gnrales 5236 (49,4)Dermatologiques 4496 (42,4)Ophtalmologiques 1392 (13,1)

    sont rapportes dans le Tableau 3. Au niveau pulmonaire,la symptomatologie tait domine par la toux (48,8 %) etla douleur thoracique (37,9 %). La dyspne et lhmoptysietaient retrouves des taux respectifs de 9,5 % et 0,6 %.

    Tableau 3 Frquence des manifestations respiratoires(pulmonaires et ORL) au cours des 10 598 consultations.

    Manifestations cliniques n (%)

    Pulmonaires (n = 7899)Toux 3853 (48,8)Douleur thoracique 2995 (37,9)Dyspne 749 (9,5)Hmoptysie 46 (0,6)Autres 82 (1,0)

    ORL (n = 3289)Rhinorrhe 1909 (58,0)Dysphagie 571 (17,4)Irritation de la gorge 338 (10,3)pistaxis 143 (4,3)

    2015 Elsevier Masson SAS.

    Exposition aux dchets toxiques ptroliers

    et la distribution des mdicaments dbutaient 8 heureset se poursuivaient jusqu 20 heures. La consultation denuit concernait uniquement les urgences et tait assureaux urgences de mdecine et de pdiatrie. Lorientationdes patients dans les diffrents box a t facilite parlinstallation dune banderole indiquant le site daccueil desvictimes des dchets toxiques, des panneaux signaltiquesdes sites de consultation et de distribution des mdica-ments. Toutes les personnes recues taient enregistres.

    Recueil et traitement des donnes mdicales

    Nous avons men une tude rtrospective transversale etdescriptive portant sur les consultations effectues par lapopulation ivoirienne au CHU de Cocody aprs expositionaux dchets toxiques dverss Abidjan.

    Le recueil des donnes sest fait partir des fichesdenqute ou fiches de notification confectionnes par lesmdecins de lInstitut national de lhygine publique (INHP),structure charge de superviser cette opration au CHU deCocody (Annexe 2). Les fiches ont t remplies par le mde-cin au cours de lexamen du malade. La saisie des donnessest faite partir des logiciels Microsoft Word et Excel. Letraitement et la production des rsultats ont t raliss partir du logiciel Epi Info version 3.4.1. Le volet politique at dlibrment occult dans notre tude. Aucun nom deresponsable politique ou de la socit civile na t men-tionn. Toutes les donnes recueillies ont t utilises dansun cadre purement scientifique.

    Rsultats

    Au terme du recueil des donnes, un total de10 598 consultations pour intoxication par les dchetstoxiques a t enregistr au CHU de Cocody. La notion de consultation a toute son importance et a t prfre dautres termes. En effet, nous avons constat queplus dune personne avait effectu plusieurs consultationspendant la priode, soit cause de la gratuit de la priseen charge soit cause de la persistance des signes observsou de laggravation de ceux-ci. Ainsi, le nombre de sujetsayant consult tait sans doute moins important que celuide consultations recues.

    Les caractristiques sociodmographiques de la popula-tion sont prsentes dans le Tableau 1. Toutes les tranchesdge de la population ont t affectes par lintoxicationdes dchets toxiques. Le risque dtre intoxiqu tait qua-siment identique pour les deux sexes avec une lgreprdominance pour le sexe fminin qui reprsentait 51,2 %des cas, soit un sex-ratio de 0,95.

    La symptomatologie des sujets exposs tait polymorpheet touchait plusieurs viscres. La frquence de ces mani-festations est rapporte dans le Tableau 2. La majorit dessujets avait prsent plus dun signe lors des consultationsdans 97,6 % des cas et 0,08 % des sujets ne prsentaientaucun signe. Les manifestations digestives reprsentaientla premire cause de consultation (89,2 %), domines par

    la douleur abdominale (36,3 %) et la diarrhe (23 %). Deshmorragies digestives ont t rarement nots 19 cas (0,2 %)suivi de 74,5 % de manifestations pulmonaires et 31 % designes ORL. Les manifestations respiratoires hautes et basses

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    Cardiovasculaires 140 (1,3)Gyncologiques 31 (0,3)

    Irritation nasale 117 (3,6)Obstruction nasale 62 (1,9)Autres 149 (4,5)

    e Franaise (202963)

  • 42 B. Kouassi et al.

    Tableau 4 Manifestations cliniques en fonction de lge.

    17 ans > 17 ans p OR ICn % n %

    Signes pulmonairesDouleur thoracique 222 6,7 2797 39,1 0,001 0,17 0,150,20Dyspne 72 2,2 690 9,7 0,001 0,28 0,220,35Toux 1227 37,1 2671 37,4 0,84 0,99 0,931,05

    Signes abdominauxDouleur abdominale 1018 30,8 2357 33,0 0,02 0,93 0,870,99Ballonnement abdominal 194 5,9 1660 23,2 0,001 0,28 0,250,33Diarrhe 881 26,7 1258 17,6 0,001 1,41 1,331,50Vomissement 453 13,7 472 6,6 0,001 1,63 1,521,76

    Signes cutansIrritation cutane 151 4,6 706 9,9 0,001 0,53 0,460,62

    8311828

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    2015 Elsevier Masson SAS. Tou

    ruption cutane 320 9,7Prurit cutan 483 14,6

    a rhinorrhe prdominait parmi les principaux signes ORLbservs (58,0 %). Les signes neurologiques (15,9 %) taientomins par les cphales et les vertiges. Les signesnraux taient mentionns dans 49,4 % des cas (fivre5,9 % et asthnie 35,2 %). Les autres manifestations visc-ales taient dermatologiques (11,8 %), ophtalmologiques ype dhyperhmie conjonctivale (42,4 %), cardiovasculaires1,3 %), gyncologiques (0,3 %) type de mtrorragie et dou-eur pelvienne.

    Limportance des manifestations cliniques en fonction dege figure dans le Tableau 4. Lanalyse de ces manifes-ations montrait que la douleur thoracique et la dyspnetaient plus frquentes chez les sujets gs de plus de7 ans. Les douleurs et les ballonnements abdominauxtaient plus souvent rencontrs chez les sujets gs delus de 17 ans alors que la diarrhe et les vomissements

    rdominaient chez les sujets de moins de 17 ans aveces diffrences statistiquement significatives. Lanalysees manifestations selon le sexe est mentionne dans leableau 5. La douleur thoracique tait significativement plus

    filmp

    Tableau 5 Manifestations cliniques en fonction du sexe.

    Hommes Fem

    n % n

    Signes pulmonairesDouleur thoracique 1613 32,0 138Dyspne 381 7,6 36Toux 1858 36,9 198

    Signes abdominauxDouleur abdominale 1395 27,7 1 93Ballonnement abdominal 924 18,3 90Diarrhe 996 19,8 111Vomissement 371 7,4 53

    Signes cutansIrritation cutane 436 8,7 41ruption cutane 583 11,6 56Prurit cutan 1124 22,3 116

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    11,6 0,004 0,86 0,780,9525,6 0,001 0,60 0,550,65

    rquente chez les hommes (p = 0,001) alors que les signesigestifs (douleur abdominale, vomissement) prdominaienthez les femmes (p = 0,001).

    Les consultations se sont droules sur une priodeenviron 3 mois. Les manifestations cliniques observesrdominaient surtout les 30 premiers jours, quel que soitorgane concern.

    iscussion

    otre tude avait pour objectif dvaluer limpact sanitaireu dversement des dchets toxiques ptroliers Abidjant principalement chez les sujets ayant consult au CHUe Cocody. Le droulement de notre tude sest heurt uelques difficults. En effet, le recueil des donnes sur les

    ches de notification ntait pas uniforme, ceci relevant de

    a grande diversit des enquteurs et de labsence de for-ation pralable. Par ailleurs, avec la forte affluence desatients, certaines fiches taient incompltement ou mal

    mes p OR IC

    %

    2 26,2 0,001 1,15 1,101,208 7,0 0,25 1,04 0,971,129 37,7 0,41 0,98 0,941,02

    6 36,7 0,001 0,80 0,760,849 17,2 0,13 1,04 0,981,093 21,1 0,10 0,95 0,921,007 10,2 0,001 0,82 0,760,89

    3 7,8 0,12 1,05 0,981,132 10,6 0,14 1,04 0,981,117 22,1 0,81 1,00 0,961,05

    ranaise (202963)

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    2015 Elsevier Masson SAS.

    Exposition aux dchets toxiques ptroliers

    remplies ce qui a rendu certaines donnes inexploitables.Enfin, la certitude de lintoxication na pas t prouvecar aucune analyse toxicologique na pu tre ralise. Lesrsultats pourraient donc tre biaiss car la prsomption delintoxication tait base sur les dires des consultants, eugard au lieu dhabitation, au lieu de travail ou un transitsur les sites de dversement.

    Au terme du recueil des donnes, un total de10 598 consultations pour intoxication par les dchetstoxiques a t enregistr au CHU de Cocody. La notion de consultations a toute son importance et a t prf-re dautres termes ; en effet nous avons constat queplus dune personne avaient effectu plusieurs consultationspendant la priode soit cause de la gratuit de la prise encharge soit cause de la persistance des signes observsou de laggravation de ceux-ci. Ainsi, le nombre de sujetsayant consult est sans doute moins important que celui deconsultations recues. Selon Ekra et al. [15], les sujets ayantconsult plus dune fois parmi les 103 116 consultationsenregistres dans le district dAbidjan taient au nombrede 1694 et le nombre maximum de consultations qua pueffectuer une personne tait de 6.

    la suite du dversement des dchets ptroliers plusieurs endroits du district dAbidjan, une forte odeur nau-sabonde et suffocante a t dgage. Certaines personnes,aprs avoir respir ces odeurs, ont prsent des symp-tmes graves (pistaxis, hmoptysie, hmorragie digestiveet coma) et divers autres troubles qui ont ncessit parfoisune hospitalisation voire le dcs. Cette situation a alertles populations riveraines qui, les jours suivants, affluaientvers les centres de sant se plaignant dintoxication. Eneffet, la singularit et surtout la hantise du phnomne ontamen les populations angoisses et prises de panique serendre dans les centres de sant. Les consultants prove-naient surtout de zones abritant les sites de dversementde ces dchets. La majorit des sujets soit 69,8 % prove-nait de la commune de Cocody qui totalisait quatre pointsde dversement suivies des communes dAbobo (15,7 %)avec sept points de dversement et de Yopougon (4,0 %)avec trois points de dversement. Dune facon gnrale, lesconsultants taient issus de toutes les communes du districtdAbidjan. Ceci pourrait sexpliquer par la diffusion par voiearienne de ces manations toxiques qui, des diffrents sitesde dversement, se sont tendues aux zones environnantes.

    Les analyses des chantillons prlevs sur les sites dedversement ont t dtermines comme tant un mlangecomplexe renfermant en particulier de lhydroxyde desodium, des mercaptans, du sulfure dhydrogne et de nom-breux drivs dhydrocarbures [1618]. La forte toxicitde ces substances pourrait expliquer la grande morbiditconstate et aussi les diverses manifestations cliniques. Eneffet, tous les organes ont t atteints et les sujets intoxi-qus pouvaient prsenter plusieurs types de signes la fois.La majorit de ceux-ci avait prsent plus dun symptmesoit 97,6 % des consultations recues. Dans notre srie, nousavons enregistr 103 116 consultations, excluant les sujetsdcds car leurs dossiers ne figuraient pas parmi ceuxmis notre disposition. Selon lOMS, 8 dcs conscutifs lvnement ont t enregistrs, mais il est craindre quil

    y en ait eu davantage, par suite de laggravation dun cer-tain nombre de pathologies prexistantes [16]. Cet incidentextrmement grave rappelle les dchets toxiques de Bhopal

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    fut compt plus de 362 540 victimes des degrs diversont plus de 3000 morts identifis [19,20].

    Aux premires heures aprs le dversement des produitsoxiques, les populations de plusieurs quartiers du districtAbidjan ont t rveilles par des odeurs fortes et suffo-antes. Bien quune contamination du sol et de leau aitt voque, la voie principale dexposition tait proba-lement linhalation, cause de la prsence de victimesproximit des lieux des dversements et de la forte prva-

    ence des symptmes respiratoires. En effet, ses dbuts,a majorit des malades a consult pour des signes respi-atoires. Les services de pneumologie et dORL taient leseuls recevoir les malades. Lair constitue en effet unecteur privilgi pour ces toxiques chimiques volatils [21].es effets de lhydrogne sulfur et du mercaptan mthyleCH3 SH) sont rvls par de nombreuses tudes [2230].ouni et al. [24] ont montr que des adultes et les enfantsxposs ces produits prsentaient plus de symptmesculaires, de toux, de cphales et de migraines que lesersonnes non exposes. Ces donnes de la littrature per-ettent de comprendre le polymorphisme et la complexite la symptomatologie clinique observe, ces manifesta-ions ayant prdomin durant les deux premiers mois desonsultations. La symptomatologie digestive tait au pre-ier plan avec 89,2 % des consultations, essentiellement

    eprsente par les douleurs abdominales (36,25 %), la diar-he (22,98 %) et les ballonnements abdominaux (19,87 %).ar ailleurs, certains patients ont prsent des hmorragiesigestives type dhmatmse, de mlna et de rectorra-ie qui laissent prsager de la forte toxicit de ces dchets.

    Sagissant des signes respiratoires, ils reprsentaiente deuxime motif des consultations avec 74,5 % des cas.a symptomatologie tait variable, domine par la toux48,8 %), les douleurs thoraciques (37,9 %) et la dyspne9,5 %). La conjonction de signes comme la toux, la dys-ne et les sifflements qui ont t observs chez certainsatients font suspecter un risque datteinte bronchique. Ceschets toxiques ont probablement provoqu ou dclenches bronchospasme, des crises dasthme ou des exacerba-ions de la BPCO. La pollution atmosphrique a un impacthez les bronchopathes chroniques ; Koffi et al. ont rapportne augmentation de la prvalence de lasthme en CteIvoire avec un pic Abidjan o le niveau de pollution est lelus lev eu gard la pollution automobile, industrielle etomestique [31]. ct de ces signes, des cas dhmoptysient t signals et figurent parmi les premiers signes ayantlert les autorits sanitaires quant lextrme gravit.es manifestations neurologiques reprsentaient 57,2 % deensemble des diffrentes manifestations et taient essen-iellement domines par les cphales (90,9 %). En dehorses cphales, dautres signes neurologiques graves ont tbservs en particulier des troubles de la conscience partante simples obnubilations des cas de coma.

    Ces atteintes multi-viscrales rendent compte de laravit de lexposition aux produits ptroliers. lanalysees symptmes selon lge, il apparat clairement que lesignes pulmonaires tels que la douleur thoracique et layspne taient significativement plus frquents chez lesujets gs de plus de 17 ans. Cela pourrait sexpliquer par

    e fait que les adultes, du fait de leurs activits, sont plusn dplacement avec un risque plus accrue dinhalation.ependant, les signes digestifs (vomissements, et diarrhe)

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    rdominaient significativement chez les sujets jeunesmoins de 17 ans). Une hypothse est que les sujets jeunesnt une muqueuse digestive plus fragile, ragissant auoindre contact avec les substances toxiques. En plus des

    acteurs environnementaux, les tudes mettent aussi envant dautres dterminants lis lhte, tels que la malnu-rition, le dficit immunitaire, lhypo-acidit gastrique et laotricit intestinale rduite [3234]. La majorit des symp-

    mes, quel que soit lorgane atteint, avaient prdomin les0 premiers jours mais se sont poursuivis au-del de 90 jours.insi, en dehors des consquences immdiates dcrites dansette tude, la survenue deffets graves et irrversibles oyen et long terme ne peut tre exclue [9,3537].

    onclusion

    accident li aux dchets toxiques du Probo Koala a t sansrcdent en Cte dIvoire, de par la nature et lampleur duhnomne. Au terme de notre tude, nous avons pu dga-er les caractristiques pidmiologiques et cliniques des

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    ujets exposs ces dchets toxiques ptroliers. Cependant,es conditions de notre tude ne permettent pas de prsa-er des consquences moyen ou long terme de ces dchetsoxiques.

    La pollution atmosphrique est un phnomne qui prende lampleur et tend devenir un problme majeur de santublique tant les rpercussions sur le plan environnementalt sanitaire sont alarmantes. Cette tragdie a entran deourdes consquences au sein de la socit ivoirienne aveces perturbations socio-politiques. Elle suscite un engage-ent et une responsabilisation de tout un chacun dans le

    espect de lthique environnementale. Cest pourquoi touses tats doivent sengager et prendre une part active lautte perptuelle contre le rchauffement climatique quierait le gage dun dveloppement durable.

    claration dintrts

    es auteurs dclarent ne pas avoir de conflits dintrts enelation avec cet article.

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    Annexe 1. Circuit des consultants.

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    nnexe 2. Fiche denqute desonsultants.

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    Exposition aux dchets toxiques ptroliers

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    Manifestations cliniques chez les sujets exposes un accident toxique environnemental (Abidjan, Cte d'Ivoire 2006)IntroductionPatients et methodesHistorique de l'accident du Probo KoalaRecueil et traitement des donnees medicales

    ResultatsDiscussionConclusionDeclaration d'intertsAnnexe 1 Circuit des consultants.Annexe 2 Fiche d'enqute des consultants.References