journal de l’adc n°43association pour la danse contemporaine, genève
septembre-décembre 2007
Dossier: la tentation populaire
Actualité: les studios de l'adc, un Centre de danse pour la création, la recherche et la formation
Focus: Cisco Aznar, Yan Duyvendak et Alexandra Bachzetsis, Gilles Jobin, Emio Greco, Philippe Saire
Association pour la danse contemporaineNicole Simon-Vermot, Anne Davier et Claude Ratzé
Rue des Eaux-Vives, 82–84, CH-1207 Genèvetél.: +41 22 329 44 00fax: +41 22 329 44 00
Responsable de publication: Claude Ratzé
Comité de rédaction:Caroline Coutau, Anne Davier, Thierry Mertenat, Claude Ratzé
Secrétariat de rédaction:Manon Pulver
Corrections:Martine Jaques-Dalcroze
Ont collaboré à ce numéro:Anna Hohler
Marie-Pierre GenecandMartine Jaques-Dalcroze
Myriam KridiAnne-Pascale Mittaz
Claude RatzéLaure Scalambrin
Anne DavierGallia Valette-Pilenko
Sandra PirettiCédric Vincensini
Sandra Vinciguerra
Graphisme: Alya Stürenburg
Impression: Médecine & Hygiène
Tirage: 7’500 exemplaires; septembre 2007Prochaine parution: décembre 2007
Partenaire média:
L'adc est subventionnée par le Département des Affaires culturelles de la Ville de Genève et par le Département de l'Instruction publique du Canton de Genève. L’adc a reçu le soutien de la Loterie Romande
pour son installation dans la Salle des Eaux-Vives.
02
En février dernier, des rumeurs insis-
tantes faisaient état de la volonté du
Canton de Genève de transférer ses
charges culturelles sur la Ville. Ce scé-
nario a été discuté dans le cadre de
groupes de travail sur la question des
transferts de charges, transferts qui
font suite à la nouvelle répartition des
tâches entre la Confédération et les
Cantons. Elle s’inscrit dans un contex-
te financier tendu par une dette
publique considérable et dans le cadre
d’une nouvelle législature cantonale
qui s’est donné pour objectif prioritai-
re l’assainissement des finances.
La perspective de ce transfert de char-
ges n’a pas manqué d’inquiéter le
milieu culturel genevois, qui s’est
mobilisé sans délai pour demander un
rendez-vous urgent au Conseil d’État
afin d’obtenir des éclaircissements à
ce sujet. Or, cette demande est jus-
qu’à aujourd’hui restée lettre morte.
Le monde culturel n’a pourtant pas
ménagé sa peine, puisqu’il a constitué
un Rassemblement des artistes et des
acteurs culturels (RAAC) qui a organi-
sé plusieurs conférences de presse,
lancé diverses actions auprès des par-
tis politiques, rencontré une déléga-
tion du Conseil administratif de la Ville
de Genève, initié un débat public et
même tenu un sit-in devant le Conseil
d’État. Cette mobilisation et trois
courriers officiels se sont soldés par
une invitation à être entendus par une
délégation technique composée de
collaborateurs des administrations
cantonales et communales. Une pro-
position que le Rassemblement a
déclinée, car cette question ne peut
être résumée à un problème adminis-
tratif et technique. Il s’agit avant tout
et fondamentalement de connaître et
définir la position de l’exécutif poli-
tique sur sa conception et sa vision de
la responsabilité de l’État vis-à-vis de
la culture.
Cette situation genevoise se dessine
sur fond de discussions au niveau
fédéral à propos de la première loi sur
la culture. Si elle aboutit, même si on
ne peut que déplorer son manque
d’ambition et son caractère peu
contraignant pour la Confédération,
elle aura au moins le mérite d’exister.
Reste que la nouvelle loi, si elle arrive
à son terme, réaffirme encore le prin-
cipe de subsidiarité entre les collecti-
vités publiques et donne une impor-
tance fondamentale aux Cantons. Si le
Canton de Genève s’obstinait dans
son projet de transfert de charges cul-
turelles, il irait donc à l’envers de ce
(bon?) sens, et aurait un statut tout à
fait original et marginal au niveau
Suisse.
Quoi qu’il en soit, en se soustrayant
au dialogue et à une certaine transpa-
rence, le pouvoir politique fait le lit de
toutes sortes de spéculations, d’ana-
lyses et d’inquiétudes, fondées ou
non. Il distille aussi l’idée, fort curieu-
se au demeurant, que le sort de la cul-
ture devrait se régler par des négocia-
tions secrètes, ce qui ne laisse rien
augurer de bon pour les artistes, ni
pour le développement d’une poli-
tique culturelle cohérente. Car cette
affaire ne doit pas se limiter à une
question d’argent. Il s’agit aussi de
défendre une certaine vision de la
société contre les dangers d’un certain
pragmatisme cynique qui semble
aujourd’hui furieusement tendance.
Claude Ratzé
Édito
Sommaire
p. 3-9 Dossier: La tentation populaire
p. 10 Est-ce que je peux me permettre…
Philippe Saire
p.11 Blumentkabarett
Cisco Aznar
p.12 Mainstream
Yan Duyvendak et Alexandra Bachzetsis
p. 13 The Mœbius Strip, Mœbius Kids et
Steak House
Gilles Jobin
p.15 Hell
Emio Greco | Pieter C. Scholten
pp. 17-19 Studios de l'ADC - Centre de danse pour
la création, la recherche et la formation
pp. 20-21 Brèves
pp. 22-23 Livres
pp. 24-25 Une saison de danse,
saison 2007-2008 de l'adc
p. 27 Le passedanse
p. 28 Mémento
photo de couverture: Mainstream © Schaub Stierlin
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03
dossier
L’incident télévisé est bien connu: le
26 décembre 1986, Bernard Pivot pré-
sente, dans son émission Apostrophe,
un album de Serge Gainsbourg.
L’artiste répond aux questions du
journaliste sur sa première passion, la
peinture. S’ensuit une vive altercation
avec Guy Béart, également invité, à
propos de la chanson, considérée par
Gainsbourg comme un art mineur.
Parce que Béart s’oppose à
Gainsbourg sur ce sujet, Gainsbourg
le qualifie de «connard». Vingt ans
plus tard, on se souvient mieux de
l’injure que de l’objet du désaccord.
«Ce que je dis est élitiste, expliquait
Gainsbourg, mais juste: il n'y a pas un
art majeur que le public puisse
admettre sans initiation.»
Effectivement, l’art ayant cette parti-
cularité peu rentable de nécessiter
assez fréquemment une initiation,
voire un «effort», avant d’être savou-
ré, il ne se prête pas à cette consom-
mation immédiate et aisée qui carac-
térise le divertissement. On peut ima-
giner que c’est ainsi que le label
«populaire» est devenu une sorte d’é-
quivalent du «0% matières grasses»
en cuisine: se régaler sans grossir et
se cultiver sans s’ennuyer, voilà bien
les doubles contraintes que la société
contemporaine se plaît à s’imposer.
L’opposition art majeur/art mineur a
nourri un nombre considérable de
débats et connu plusieurs déclinai-
sons: d’un côté l’art élitaire, le
conceptuel ou encore la «prise de
tête»; de l’autre, l’art populaire, le
divertissement, le coup de sifflet de
l’«entertainment». Des salles expéri-
mentales à moitié vides pour les pre-
miers, des théâtres cossus affichant
complet pour les seconds. Et désor-
mais, à gauche comme à droite, des
politiciens qui réclament un «art
populaire de qualité», formule
magique censée satisfaire tout le
monde, artistes, publics, agents cultu-
rels, politiciens et journalistes.
Aussi, à l’heure où sonne la rentrée
théâtrale 2007/2008, que voit-on fleu-
rir dans les programmes de saison? De
part et d’autre, du «spectaculaire»,
délicieusement outrageux mais, sur-
tout, résolument populaire. Spectacle-
fleuve (Les Éphémères d’Ariane
Mnouchkine, voyage au long cours de
huit heures trente), sadomasochisme
(les scènes de flagellation dans
Messiah Game de Félix Ruckert lais-
sent des traces rouges sur la peau des
interprètes et s’inscrivent durablement
dans les mémoires), troupeaux d’ama-
teurs déferlant sur les scènes (ils
étaient 128 chez Frédéric Fisbach dans
ses Feuillets d’Hypnos cet été à
Avignon, ils auraient dû être tout
autant et en claquettes cet automne
pour La Bâtie et le Grütli dans le Turn
Terror into Sport, imaginé sur la Place
Neuve par Claudia Bosse, et malheu-
reusement annulé faute d’autorisa-
tion). On vend l’adrénaline, le suspens,
l’effort, l’extrême. Estimant sans doute
que ce sera peut-être sur ce terrain,
certes mouvant, que se retrouveront,
par la recette alléchés, amateurs et
initiés enfin confondus. Alors, populai-
re, label pour un art «light»? Dossier.
Anne Davier
La tentationpopulaireEntre outrance spectaculaire et outrage au public
Il y a vingt ans, Gainsbourg créait un incident cathodique mémorable en opposant art
majeur et art mineur. Aujourd’hui, on renvoie dos à dos élitisme et plaisir populaire. Les
termes changent mais le problème n’est pas nouveau, qui interroge les frontières entre
l’art et le divertissement et le moyen de les dépasser. La solution se trouverait-t-elle
dans des (ré)conciliations toutes publicitaires? On ne peut s’empêcher d’en douter.
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«Expérimental et populaire», «popu-
laire et urbain», «exigeant et populai-
re», «ouvert sur la cité»… Désormais,
ce sont les programmateurs et direc-
teurs de théâtre qui sont de plus en
plus nombreux à décliner toutes les
variantes du mot «populaire», dont ils
n’oublient plus de ponctuer leurs élo-
ges des expériences artistiques frap-
pantes et inédites qui animent leurs
saisons. Ils se proclament proches de
ce «peuple» qu’ils rêvent de voir gar-
nir leurs gradins. Du Théâtre St-
Gervais à celui du Grütli à Genève; du
Forum Meyrin à la Comédie de Genève
et jusqu’au Théâtre de l’Odéon à
Paris, que la scène soit expérimentale
ou non, peu importe au fond, la sai-
son théâtrale 2007-2008 sera populai-
re ou ne sera pas.
D’autres programmateurs tournent
autour du pot, sans oser vraiment se
lancer («la danse aujourd’hui en toute
liberté, en toute diversité» pour la
Maison de la Danse à Lyon). Parfois, le
soin d’éditorialiser la saison est égale-
ment partagé avec les politiques. Ici il
sera question du «désir de danse de
chacun» (Montpellier danse 2007), là
du «souci de se rendre accessible à
tous» (Théâtre Forum Meyrin). Sans
compter les débats publics sur la ques-
tion – La Bâtie 2006 et son thème «Que
demande le peuple»; le festival lillois
Latitudes contemporaines en juin der-
nier avec son colloque «Peut-on faire
de l’art populaire sans être populiste».
C’est que le terme n’est pas anodin. Il
sonne certes le rappel de tous les
spectateurs, mais résonne toujours
comme une crainte, une défiance:
populaire, vous avez dit populiste?
L’ambiguïté est depuis longtemps pré-
sente, mais elle pèse aujourd’hui
comme une menace. En 2005, Avignon
subissait de la part des médias de
droite les foudres les plus virulentes
de sa carrière – le festival serait deve-
nu méprisant envers son public et traî-
tre à la cause de son fondateur Jean
Vilar, cheville ouvrière de la décentrali-
sation théâtrale sous la bannière jus-
tement du «Théâtre populaire». Et
lorsque les pouvoirs politiques suisses
réclament ouvertement et avec une
certaine fermeté que les cinéastes hel-
vétiques produisent du «cinéma popu-
laire de qualité», ils semblent pareille-
ment pointer du doigt la faille qui se
creuserait dans les relations entre les
artistes et les spectateurs.
La tête et le coeurMais quelle est donc la nature de ce
«populaire» brandi de droite et de
gauche, par ceux qui financent et ceux
qui programment? Sans doute faut-il
voir chez les premiers une confusion,
volontaire ou non, entre l’art et le
divertissement. Cette confusion tend
précisément à ringardiser l’utopie
vilardienne de «l’élitisme pour tous»,
au bénéfice d’une injonction à produi-
re des oeuvres certes toujours très
«artistiques» mais surtout terrible-
ment «agréables» à l’emploi. Une
obligation qui terrorise tout le monde
et les programmateurs en particulier.
Pour sa première saison au Théâtre de
l’Odéon à Paris, Olivier Py, metteur en
scène et dramaturge de spectacles
fleuves – Le Soulier de satin de Claudel
(durée 11h), ou sa propre Servante
(durée 24h) –, abonné aux polé-
miques (Tannhaüser de Wagner au
Grand Théâtre de Genève), lance sa
saison non sans recourir à la formule
magique, histoire d’unifier la tête et le
cœur des spectateurs: «Car le théâtre
est pyrotechnie en cela qu’il ne se
contente pas d’un constat (…). Le
théâtre que nous voulons est un théâ-
tre festif et populaire. Ce mot de
«populaire» aussi mérite qu’on le
repense. Il ne s’agit bien entendu pas
de le confondre avec un populisme
quel qu’il soit, il suffit qu’il rappelle
que nous ne nous adressons pas à
une élite, que les poètes que nous
invitons ont soif de peuple comme le
peuple a soif de poètes1.»
Certes l’intitulé «populaire», arrimé
à la communication des scènes exi-
geantes et/ou expérimentales, peut
être vu comme l’alibi d’une recher-
che esthétique – souvent perçue
comme hermétique et ennuyeuse –
à laquelle les programmateurs ne
veulent pas (encore) renoncer. Mais
il reste qu’il traduit aussi la sincère
conviction d’un art partageur, jouis-
sif et émancipateur, et signifie
l’espoir de rassembler autour d’une
préoccupation toute populaire: lut-
ter contre l’hégémonie du divertis-
sement formaté.
La rassurance spectaculaire Dans les faits, la recherche artistique
trouve le plus souvent «son» public,
avec lequel elle partage de mieux en
mieux ses préoccupations. Pour preu-
ves : Les Perses, mis en scène par
Claudia Bosse la saison dernière au
Théâtre du Grütli, convoquait 170
citoyens bénévoles sur la scène pour
jouer le chœur désespéré des vaincus;
40 espontáneos de l’artiste performer
La Ribot tourne depuis 2004 et
chaque théâtre qui l’accueille invite
entre 30 et 40 personnes «sponta-
nées» et sans expérience de la scène
à se jeter dans l’arène. Félix Ruckert,
chorégraphe, propose dans plusieurs
de ses pièces de travailler le rapport
intime avec le public et les danseurs
(les performers murmurent des mots
tendres à l’oreille des spectateurs, ces
derniers peuvent «s’offrir» un solo
rien que pour eux, etc.) Avec Maya
Bösch et Stations urbaines #1, le spec-
tateur peut savourer six heures d’en-
registement seul à la première loge
d’une cabine aménagée sur le toit du
Théâtre St-Gervais (et ce durant toute
la saison 2007-2008).
Des expériences de ce type-là ont mar-
qué les saisons récentes et, il semble
que, pour élargir le bon accueil que
leur a réservé le public présent, les
programmateurs mettent en avant le
«spectaculaire», l’«inédit» et l’«hors
norme» de ces pièces contemporai-
nes. L’utopie est belle de continuer à
se rêver réunis sous la même banniè-
re, amateurs, artistes et publics. Mais
le risque est aussi que ce langage évé-
nementiel et commercial (car les sai-
sons se vendent aussi), à force de
vouloir rassurer le spectateur, ne des-
serve la portée de ces travaux, en ne
faisant finalement pas grand-chose
d’autre que de chercher à les assimi-
ler aux marchandises de la «société
du spectacle2» au lieu de marquer
vraiment leurs singularités.
Sandra Vinciguerra
1. Plaquette de la saison 2007-2008 du Théâtre del’Odéon.2. Dans La Société du spectacle (1967), Guy Debord faitune critique radicale de la marchandise et de sa domina-tion sur la vie, qui se retrouve dans la forme particulièrede l’aliénation de la société de consommation. Leconcept de spectacle se réfère à un mode de reproduc-tion de la société basé sur la reproduction des marchan-dises, toujours plus nombreuses et toujours plus sem-
blables dans leur variété.
Populaire, vous avez ditpopuliste?Après le coup de semonce des politiques culturelles au cinéma d’expérimentation suisse,
plus un jour sans que les milieux culturels ne se posent la question de leur «popularité».
L’obsession spectaculaire a-t-elle contaminé les théâtres?
05
dossier
Philippe Saire, chorégraphe, à pro-
pos de Est-ce que je peux me permet-
tre d’attirer votre attention sur la
brièveté de la vie? (2006):
Après avoir abordé des thématiques
plus graves dans ses pièces précéden-
tes, Philippe Saire, la saison dernière,
a décidé de mener «une interrogation
sur la distraction et le divertisse-
ment». «Avec Est-ce que je peux me
permettre d’attirer votre attention sur
la brièveté de la vie?, je voulais
fouiller dans une distraction qui est
une façon de se tirer hors de quelque
chose, d’une partie de notre vie, au
final de s’éloigner de notre idée de la
mort, comme l’écrivait Pascal. J’ai
cherché à interroger ce par quoi le
public est fasciné. Le tour de magie
bricolé est, dans la pièce, un exemple
de cette faculté et de cette envie de
croire à quelque chose que l’on sait
fabriqué.»
La pièce a emporté une adhésion
générale. L’expérience a nourri
Philippe Saire qui s’interroge
rétrospectivement sur sa façon de
penser le spectacle. «J’ai travaillé sur
des thématiques qu’on dit lourdes.
Mais au cœur des autres spectacles,
comme [ob]seen (2003) par exemple,
j’introduisais déjà quelques touches
légères, un humour qui venait décaler
ou relativiser le propos. Aujourd’hui,
je m’interroge sur ma vision des cho-
ses, je trouve intéressant de partir de
la légèreté pour y glisser une couche
plus profonde et complexe.»
La réussite de son
spectacle ne le
trouble pas. «Sans
porter un regard
cynique sur le
besoin de distrac-
tion, notre specta-
cle n’est pas uni-
quement joyeux. Ce n’est pas un spec-
tacle de divertissement, c’est un spec-
tacle sur le divertissement. Mais je
dois avouer que voir le public heureux,
applaudir à tout rompre, ça fait un
méchant plaisir.»
Le Lausannois n’a
d’ailleurs pas ré-
pondu à une at-
tente contraignan-
te. «On ne peut
pas parler de
pressions exer-
cées sur le travail des artistes, mais
d’une envie généralisée de spectacu-
laire générée par la télévision, les
séries, qui ne forment certainement
pas le goût du public pour des démar-
ches moins évidentes, inscrites dans
la durée.»
En tant que programmateur du
Festival international de danse
contemporaine de Lausanne, Philippe
Saire estime que son rôle est de «faire
évoluer les goûts». S’il cherche à
montrer diverses tendances de la
danse, le chorégraphe n’a pas l’im-
pression de pouvoir vraiment parier
sur ce qui va attirer du public ou non.
«Le spectaculaire, ses liens avec le
populaire, recouvrent au fond telle-
ment de choses que ça ne signifie
plus rien. Ou à peu près.»
Gilles Jobin, chorégraphe, à propos
de The Mœbius Strip (2001):
Le chorégraphe genevois se méfie des
mots. «Tout est spectaculaire aujour-
d’hui et se poser la question d’un
retour au spectaculaire n’est pas le
signe d’une société très saine. Mais si
l’on entend par là que la danse revient
au mouvement, oui, cela me semble
assez logique. Bien qu’au fond, le
mouvement n’ait jamais vraiment
disparu, même lorsqu’on a expérimen-
té l’immobilité.» Poser la question du
populaire, postuler une nouvelle mode
du spectaculaire – «ce qui reste à
démontrer» - relève, selon Gilles Jobin,
d’une perception réactionnaire de
l’histoire de la danse. «On voudrait
faire croire que ce qu’on a nommé à
tort non-danse s’est manifesté sous
les formes les plus fatigantes pour le
Le spectaculaire, un effet secondairePhilippe Saire, Gilles Jobin et Guilherme Botelho ont signé parmi les pièces romandes qui
ont le mieux «marché» auprès du public et de la critique. Dominique Rémy est programma-
trice danse à Forum Meyrin, l’une des plus grandes salles de Suisse romande. Elle a
accueilli certaines de leurs pièces. Tous quatre expliquent comment dans leur pratique
quotidienne, ils pensent les rapports entre spectaculaire et divertissement, et si la pres-
sion pour «faire du populaire» les atteint.
Ce n’est pas un spectacle de divertissement,
c’est un spectacle sur le divertissement. Mais je
dois avouer que voir le public heureux, applau-
dir à tout rompre, ça fait un méchant plaisir.
Nous avons assisté ces dix dernières années à
des pièces spectaculaires par leur mise en
situation du corps, leur fraîcheur et leur
humour.
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spectateur, alors que nous avons
assisté ces dix dernières années à des
pièces spectaculaires par leur mise en
situation du corps, leur fraîcheur et
leur humour.» Et le chorégraphe de
citer, outre Jérôme Bel, les Pièces dis-
tinguées (dès 1993) de La Ribot. «Au
Théâtre de la Ville de Paris, au Festival
d’Avignon, les pièces qui ont fait polé-
mique ne méritaient pas tant d’achar-
nement. Les reproches que program-
mateurs et médias leur ont fait me
paraissent suspects. Je pense que la
recherche du divertissement au nom
du spectateur, c’est la volonté de le
détourner des vrais problèmes, des
questions politiques, histoire de l’en-
dormir.» Dans son travail quotidien,
Gilles Jobin ne se pose pas la question
du spectaculaire ou du divertissement
dans ces termes. Il poursuit plutôt une
«tension»: «Je ne fais pas des pièces
ennuyeuses.» Par ailleurs, le chorégra-
phe ne définit pas le spectaculaire
d’une pièce par le mouvement mais par
le format: «Un nombre important d’in-
terprètes ou les 300 feuilles blanches
de Mœbius Strip, la pièce qui sombre
dans le noir absolu, ce n’est pas
Hollywood. On peut faire du spectacu-
laire avec quelque chose de très sim-
ple, de très visuel.»
Enfin, Gilles Jobin ne se sent pas
contraint à penser «populaire».
«Populaire fait partie de ces termes
qui lorsqu’on cherche à les définir,
nous échappent. Qui décide au fond
ce qui est populaire et de ce qui ne
l’est pas? Les programmateurs savent
par avance combien de spectateurs ils
vont pouvoir attirer avec tel ou tel
artiste. A nouveau, c’est une question
de format.»
Guilherme Botelho, chorégraphe, à
propos de Frankenstein! (2007):
«Lorsque je travaille, je pense plutôt
composition et je demande constam-
ment aux interprètes ce qu’ils voient,
ce qu’ils ressentent. Produire une
image simplement parce qu’elle est
étonnante, ou qu’elle révèle une
prouesse n’aurait aucun sens pour
moi.» En cours de création, il arrive
souvent à Guilherme Botelho de cou-
per des séquences justement specta-
culaires. «Les scènes que je garde doi-
vent servir une esthétique. Le plafond
qui tombe en morceaux à la fin de
Frankenstein!, c’est probablement la
chose la plus spectaculaire que j’ai
faite. C’était une scène importante, je
la voulais parce qu’elle est juste. Dans
mon travail, une image est belle si elle
produit du spectaculaire qui a du
sens. Ou plutôt,
j’aime la beauté
qui parle. Au bout
du compte, le
spectaculaire est un parasite de mon
travail. Je recherche plutôt l’émotion.
Par exemple, lorsque le public rit, cela
enrichit le sens d’un spectacle.»
Le chorégraphe brésilien installé à
Genève avoue n’avoir aucun tabou sur
«le plaisir du spectateur». «Depuis les
débuts, notre compagnie Alias est
soucieuse du public; je revendique
d’être populaire. Mais ça ne veut pas
dire qu’ensuite je ferai des compro-
mis. Poser la question du plaisir du
spectateur n’équivaut pas à renoncer
à la réflexion. On peut avoir énormé-
ment de plaisir à réfléchir. Je pense
que dans ce cadre-là, un réalisateur
comme Almodovar a permis que l’on
s’ouvre au spectaculaire sans compro-
mis artistique.»
Dominique Rémy, programmatrice
danse au Théâtre Forum Meyrin
depuis l’ouverture du centre culturel
en 1995:
Dominique Rémy est-elle attentive à
la dimension spectaculaire des pièces
qu’elle entend programmer? «Le
meilleur conseil
que l’on m’ait
donné lorsque j’ai
commencé, c’est
de toujours programmer ce que j’ai-
me. Lorsqu’on connaît le projet, qu’on
est en adéquation, on peut le soute-
nir. La question du spectaculaire est
secondaire, même si je considère
qu’il n’y a rien de dépréciatif au diver-
tissement. Mais la qualité reste essen-
tielle.»
Le terrain était assez vierge après la
disparition du Festival de danse de
Vernier. «Lorsque le Théâtre Forum
Meyrin s’est ouvert, nous avons déci-
dé, concernant la danse, de privilégier
la danse contemporaine, en présen-
tant de grandes figures comme Trisha
Brown ou Maguy Marin. Assez vite, je
me suis intéressée à la danse contem-
poraine conceptuelle parce qu’elle me
nourrissait. Mais lorsque j’ai program-
mé Michel Noiret et Pierre Droulers,
par exemple, j’ai senti un malaise:
malgré la grande qualité de leurs
spectacles, ils ne réunissaient qu’une
centaine de spectateurs dans une
salle qui peut en accueillir 700. Si
l’audimat n’est pas un critère pour
nous, il y a une adéquation à respec-
ter entre la compagnie, le type de
spectacle et la salle. Equilibrer la sai-
son et avoir certains spectacles qui
attirent plus de monde, c’est la seule
concession que j’ai faite dans mon tra-
vail.» Quant à savoir si le public se
déplacera ou non, Dominique Rémy
est formelle: le texte de présentation
du spectacle a toute son importance.
«Le problème est qu’une pièce
conceptuelle se définit par des termes
conceptuels eux aussi. Au Théâtre
Forum Meyrin, nous programmons
pour un public non spécialiste qui doit
pouvoir s’attacher à quelque chose de
connu pour être attiré par un specta-
cle.» Ainsi, la saison prochaine, la pro-
grammatrice invite Josef Nadj à deux
reprises, mais ne peut se «reposer
uniquement sur son nom» pour attirer
le public. Inversément, Portraits dan-
sés, le projet de Philippe Jamet qui
montrait sur scène et à l’écran des
danses exécutées par des non-profes-
sionnels et de véritables interprètes
autour d’émotions simples comme
l’amour ou la peur, aurait dû attirer les
foules. Les représentations n’ont de
loin pas eu le succès escompté. «Le
public n’a pas saisi de quoi il s’agis-
sait et ne s’est pas déplacé.
Programmer, c’est rendre possible la
rencontre entre un artiste et le public,
et pour qu’elle puisse avoir lieu, les
meilleures conditions doivent être
réunies. Si le travail plaît au plus
grand nombre et qu’il est de qualité,
c’est gagné», explique-t-elle.
«Il n’empêche: c’est grâce au fait que
nous sommes subventionnés, que
nous pouvons ne pas faire de l’audi-
mat», conclut Dominique Rémy.
SVA
Le problème est qu’une pièce conceptuelle se
définit par des termes conceptuels eux aussi.
Poser la question du plaisir du spectateur
n’équivaut pas à renoncer à la réflexion.
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dossier
«Automobiles, bombes, et films assu-
rent la cohésion du système.» La for-
mule est d’Adorno et Horkheimer qui,
en 1947 déjà, critiquent le monde des
loisirs, conséquence de la production
capitaliste. Cinéma hollywoodien,
radios et magazines n’ont, selon La
Dialectique de la raison des deux
sociologues, qu’une fin: «Marquer les
sens des hommes de leur sortie de
l’usine, le soir, jusqu’à leur arrivée à
l’horloge de pointage, le lendemain
matin.» En fin de parcours, la culture
n’est plus une alternative à l’écono-
mie, une force d’émancipation, elle se
mue en industrie produisant les biens
du divertissement. C’est l’avènement
de la société du spectacle, que
Debord décrit en 1962 comme «une
image d’unification heureuse environ-
née de désolation et d’épouvante, au
centre tranquille du malheur1.»
Contre cet efficace laminage des arts,
fait d’émotions immédiates, de narra-
tion, de paillettes, d’outrance et de
prouesses, les arts contemporains
auront développé leurs créations les
plus radicales, nourries des thèses
popularisées d’Adorno et consorts.
Et bien que le «spectacle» et sa visée
lénifiante ont toujours revêtu une
connotation très péjorative auprès
des chorégraphes les plus critiques, le
«spectaculaire», lui, ne les quitte pas:
immobilité ou bien violence du mou-
vement, refus de l’émotionnel immé-
diat, nu, anonymat des corps,
musiques non mélodiques. Il y a ceux
qui jouent ce refus du spectacle,
comme Marco Berettini. Dans son iro-
nique No paraderan (2004), on pro-
met la venue d’une star, devant un
rideau rouge qui s’avance petit à petit
depuis le fond de la scène. Pour dis-
traire le public, des artistes exécutent
quelques numéros, mais la star en
question n’arrive jamais. La star enco-
re, celle invoquée par Thierry Baë
dans son Journal d’inquiétude (2005);
après l’avoir promise un peu hardi-
ment au programmateur afin de
l’appâter, elle finira par arriver sur le
plateau.
Originalité du propos: jusqu’au bout,
le public ignore de qui il s’agit.
Et puis, il y a les
autres, dont les
d é m a r c h e s
demandent qu’on
prenne le temps,
questionnent avec
plus d’abstraction:
les corps asexués
de Con forts fleu-
ve de Boris Charmatz (1999), la grue
invisible de son Régi (2006), la
transposition du Lac des cygnes de
Raimund Hogue (Swan lake, 4 Acts,
2005).
Le show continuera quoi qu’iladvienneCette «non-danse» aura été dévoreu-
se, d’arts plastiques et de cinéma,
mais de théâtre aussi, s’appropriant le
texte. Jérôme Bel l’aura fait à maintes
reprises, mots écrits (Jérôme Bel,
1995), critique autobiographique
(Véronique Doisneau, 2004), confé-
rence didactique (Le Dernier spectacle
(une conférence), 2004). L’expérience
est brutale pour qui veut encore voir
de «la danse qui danse». Mais les
inquiétudes qui traversent le procédé,
elles, sont anciennes, remontant jus-
qu’à la tradition aristotélicienne. Le
spectacle, n’est qu’un élément acces-
soire, et la représentation d’abord une
activité mentale: «Elle intéresse le
spectateur2». Tout reste à voir, surtout
lorsqu’il n’y a plus rien à voir, semble
dire Jérôme Bel. Le discours est, sans
conteste, programmatique qui veut
transformer le spectateur, l’écarter de
la distraction pour l’élever à une plus
haute compréhension des choses,
s’attirant les foudres de ceux qui n’en
peuvent plus de ne rien voir.
A ce minimalisme, le chorégraphe en a
opposé un autre. Expérience mémora-
ble, The Show must go on (2001) mon-
tre vingt-et-un interprètes sur scène
simultanément. Ils se trémoussent et
dansent le plus naturellement possi-
ble, tandis qu’un dj dévide tube pop
après tube pop. Le public est bientôt
pris d’un délire collectif, attiré vers la
scène par cette simple image d’un
divertissement pur. Derrière cette agi-
tation, il y a, bien sûr, la critique vio-
lente du pouvoir de l’industrie cultu-
relle, des gros labels, des mass
media. Et à mesure que le divertisse-
ment des spectateurs se propage,
grossit, l’inquiétude les prend, coupa-
bles soudain de se lever malgré tout
pour hurler les paroles de leur mor-
ceau préféré de Queen. The Show
must go on, dans son titre même
tente de reprendre le spectacle à l’en-
nemi, s’approprie ses armes, cherche
à les retourner contre le système. En
vain, peut-être, puisque justement, le
show continuera quoiqu’il advienne.
L’expérience limite aura été l’une des
plus populaires de la danse contem-
poraine. Probablement l’une des plus
agressives. La plus dangereuse aussi,
sorte de produit d’appel pour plus de
divertissement. Et si le discours poli-
tique était criant, il était aussi bien
caché. Oui, la danse contemporaine a
été populaire et spectaculaire jusqu’à
jouer avec le feu.
SVA
1. La Société du spectacle, Gallimard, Paris, 1992, p. 41.2. Notice «spectacle» de P. Voltz, dans Dictionnaireencyclopédique du théâtre, Michel Corvin, Bordas,Paris, 1991.
Photographies commandées à Cédric Vincensini àl’occasion de la Fête de la Musique 07, scène del’adc à l’Alhambra Terrasse (19’000 spectateurs).
Quand la danse ne danse plusDéconstruire le spectacle pour donner à voir autre chose, une démarche forcément…
spectaculaire?
Contre cet efficace laminage des arts, fait
d’émotions immédiates, de narration, de
paillettes, d’outrance et de prouesses, les arts
contemporains auront développé leurs
créations les plus radicales.
© C
éd
ric
Vin
cen
sin
i
09
dossier
Il est là, et bien présent. Mais on ver-
rait d’un bon œil qu’il grossisse. Le
public tel qu’il a existé ne suffit plus1.
Que les taux d’occupation des salles,
que la fréquentation des festivals
soient plutôt stables, voire augmen-
tent année après année, non plus. Il
faut du «populaire». De l’art qui plaise
au peuple ou bien du peuple dans les
rangs, qui sait? Un chouïa des deux,
soufflent du bout des lèvres les pro-
grammateurs circonspects, car la
question demeure.
Une chose est certaine, cependant: ce
public fantasmé, gavé aux références
de l’industrie culturelle, reprendra
bien un peu de spectaculaire. Quel
public (amateur éclairé ou non) sau-
rait, par exemple, résister aux promes-
ses «pyrotechniques» de Rodrigo
García, à son plateau foisonnant (J’ai
acheté une pelle chez Ikéa pour creu-
ser ma tombe, L’histoire de Ronald)?
Au programme de la représentation:
l’anéantissement explosif du divertis-
sement et l’ouverture d’un espace cri-
tique et violent, au risque de briser le
public. «Un spectateur est un frère en
puissance. Sauf qu’un frère, dans ma
compagnie, on le traite comme Abel»,
explique le metteur en scène argen-
tin2.
Sous leurs dehors «air du temps»
(perméables il est vrai à la société du
spectacle), les pièces de cette famille
spectaculaire-là poursuivent une «exi-
gence»: non pas discours d’élite, mais
aspiration à enfreindre les règles du
divertissement, à questionner tous les
réflexes, à empoisonner le loisir. Il
n’est pas surprenant d’ailleurs, que
dans son Jardineria Humana, Rodrigo
García publie une liste des culpabili-
tés: noms de tortionnaires argentins
acquittés et mea culpa du metteur en
scène mêlés – «J’ai menti, j’ai trahi.
J’ai promis de ne pas faire pareil et j’ai
fait pareil.»
Vouloir soudain vendre cette «exigen-
ce» comme populaire vire au pari per-
dant. Pourquoi légitimer une pensée
qui évolue dans les marges, qui se
renforce dans la minorité, en la décla-
rant dominante? Alors même que la
récupération commerciale des objets
les plus spectaculaires se charge déjà
de créer des modes et des engoue-
ments passagers?
La lutte des programmateurs pour
s’approprier ce mot-là vaut-elle qu’ils
lâchent la proie pour l’ombre? Vaut-
elle qu’ils cessent de justifier la néces-
sité de l’expérimentation esthétique
pour adopter un langage ambigu? Le
populaire n’existe pas en tant que tel,
il est lui-même historiquement déter-
miné (aussi bien que le public ou
l’art). Reste à savoir quels buts pour-
suivent les forces politiques qui veu-
lent aujourd’hui imposer leur concept
«populaire» à renfort de chantage
financier.
SVA
1. L’enquête d’une société privée mandatée par lesautorités genevoises parue en 2004 conclut que43% des Genevois vont au théâtre, 25% à des spec-tacles de danse classique ou contemporaine et 19%à l’opéra. Lire commentaires dans le Journal de l’adc n° 37,dossier «L’élan public» (www.adc-geneve.ch).
2. Mouvement, no 44, juillet-septembre 2007.
Céder et ne pas céder
Le Yin et le Yang prennent le frais à l’ombre du Grand Lotus
HATHA YOGASAISON 07/08 (DÈS LE 3 SEPT)COURS HEBDOMADAIRES:LUNDI, MARDI, MERCREDI/12H15-13H45DÉBUTANTS/MOYENSCOURS-ATELIER DU SAMEDI (OCT-DÉC) :LES 6 OCT, 10 NOV, 8 DÉC 07/9H-12HTOUS NIVEAUX/SUR INSCRIPTION
ESPACE 57BIS RUE DE CAROUGE(SEPT: COURS AU GRÜTLI, 3E ETAGE)TARIFS/RENSEIGNEMENTS/INSCRIPTIONS:SANDRA PIRETTI /076 332 93 [email protected]
10
du 19 au 31 décembre
Non, même si elle sourit de manière
hystérique, une blonde moulée dans
une robe rouge à paillettes n'est pas
forcément godiche. Ici, son immense
partenaire peut en témoigner: quand
la supposée potiche se cloue au sol à
grands pas rageurs et qu'elle intime
au mâle de se glisser sous elle, la
belle gagne nettement en ampleur. Il
est là le charme de ce dernier opus de
Philippe Saire. Explorer le monde de
l'illusion en tirant de ces bulles de
légèreté, non seulement un plaisir
joyeux et premier, mais aussi une part
de mystère et même de gravité.
Ras-le-bol du blues et autres tour-
ments. Pour ses vingt ans de création
et après avoir visité récemment les
thèmes de l'impudeur ([ob]seen) et de
l'inquiétude (Sang d'encre), le choré-
graphe lausannois a voulu voler sur
les ailes légères de la distraction. Pas
celle de Tati, amie des poètes, mais
cette distraction immédiate, sœur
jumelle du divertissement. Soit une
plongée dans les arts du cirque, du
show biz et du cabaret. Plutôt sédui-
sant comme projet? Oui, sauf que
cette matière populaire est aussi dia-
blement piégée. En allant dans le sens
du show off, la complaisance peut
menacer. Et, à l'inverse, en cassant sys-
tématiquement tous les effets de cet
univers ultra-réglé, on dérape vite dans
la parodie téléphonée. Rien de tout cela
dans Est-ce que je peux… Le spectacle
se maintient en constant équilibre entre
morsure et caresse, et échappe ainsi au
spectre de la réduction.
Ombres au tableauUn tel dosage n'aurait pas été possi-
ble sans le talent des danseurs qui, de
plus en plus chez le directeur du
Théâtre Sévelin 36, participent au pro-
cessus de création. «Je laisse une
grande place à leurs propositions,
confirme Philippe Saire. Ce qui suppo-
se beaucoup de dialogue, de soutien
et de stimulation. Beaucoup d'inves-
tissement aussi à préparer et à entre-
tenir un terreau dans lequel tout cela
soit possible». L'artiste-jardinier peut
être content de son potager: les inter-
prètes jouent très bien du rapport
frontal propre au cabaret, mais, en se
donnant et se dérobant en même
temps, ils énoncent aussi les limites
du genre et sa fragilité.
La blonde Anne Delahaye ouvre les
feux. Si la pose est encore gracieuse,
le geste est déjà véhément et le souri-
re carnassier. D'ailleurs, la sono libè-
re une sorte de musique militaire,
avec flûtes et tambours, c'est dire si
la partie sera envoyée. Mike Winter
suit sur cette double lancée.
Transformé en magicien cabot, il fait
apparaître et disparaître un corps à
l'horizontale, puis se livre à une danse
du voile hilarante et décalée. Plus
loin, avec le reste de la compagnie, on
découvre un cancan couché, un
homme volant mazouté, ou encore un
duo de claquettes qui lutte contre
l'obscurité. Bref, toujours une fausse
note qui vient troubler la mélodie du
bonheur en usant du glissement, mais
sans en abuser. La lumière aussi tra-
vaille finement sa partition contra-
dictoire en alternant tape-à-l'œil et
ombres au tableau. Elle est même
mobile, quand elle est portée dans de
drôles de boîtes carrées qui choisis-
sent ce qu'elles veulent bien éclairer.
Ainsi, toutes les propositions clin-
quantes ont leur antidote et les
paillettes brillent sur un mode et un
monde savamment diminués.
Marie-Pierre Genecand
Biographie
En 1986, Philippe Saire crée sa compagnie à
Lausanne. Il développe son travail de création
et participe à l'essor de la danse contemporaine
en Suisse romande, et à son ouverture à un
public de plus en plus large. Encore Torride,
Don Quixote, Nouvelles, Vacarme, Etude sur la
Légèreté, Les Affluents, [ob]seen ou Sang d'encre
lui ont permis d'acquérir une belle notoriété
internationale.
En 1995, la Compagnie Philippe Saire inaugure
son nouveau lieu de travail et de création, le
Théâtre Sévelin 36 à Lausanne, outil précieux
permettant de développer des accueils et divers
types d'actions pédagogiques.
En 2006 s'est ouvert, à proximité du Théâtre
Sévelin 36, le Cargo 103, espace qui accueille
des cours, des stages et des workshops pour
danseurs professionnels et amateurs, ainsi que
des résidences de création.
www.philippesaire.ch
Est-ce que je peux me permettre d'attirer votreattention sur la brièveté de la vie?
Chorégraphie: Philippe Saire, en collaboration avec les danseursDanseurs: Philippe Chosson, Anne Delahaye, KarineGrasset, Gilles Viandier, Mike Winter, David ZagariConception lumière: Laurent JunodCréation sonore: Christophe BollondiConseil artistique: Massimo FurlanAssistante de production: Muriel ImbachCostumes: Isa BoucharlatRégie générale: Yann SerezPhotographe: Mario del Curto
Production Compagnie Philippe Saire, LausanneSoutiens Ville de Lausanne, Canton de Vaud, Loterie Romande, ProHelvetia - Fondation suisse pour la culture, Sandoz - Fondation defamille, Sophie und Karl Binding Stiftung, Fondation Artephila, Corodis,Swiss International Air Lines, 360°.
Salle des Eaux-Vivesdu 19 au 31 décembre à 20h30dimanche à 18h, relâche le 24 et le 25 décembrerencontre avec les artistes à l'issue de la représentation du 20 décembre
Nouvel An à l'adc: le lundi 31 décembre, soirée spéciale danse et champagne
réservations 022 320 06 06 et www.adc-geneve.chlocation billetterie FNAC
Le juste poids des plaisirs légersUn titre à rallonge pour parler de la brièveté... Avec Est-ce que je peux me permettre
d'attirer votre attention sur la brièveté de la vie?, Philippe Saire s'amuse et dévoile la
fragilité du cirque et du cabaret.
© Mario del Curto
Welcome, entrez! Mesdames, Mes-
sieurs, bienvenue dans le Cabaret des
fleurs. Blumenkabarett de son vrai
nom, la nouvelle création extravagan-
te du chorégraphe Cisco Aznar. C'est
un lieu sombre qui conspire avec les
bas-fonds de ce monde. Une fosse
d'orchestre mal famée où fourmillent
des jeunes filles plus très jeunes, ligo-
tées à leur chaise; où des pénitentes à
la tête prise dans des cages à oiseaux
font leur numéro; où un brave type
revenu de tout pousse la voix à vous
ficher des frissons.
Mais en y regardant de plus près, ces
fleurs-là ne sont pas que vénéneuses.
Même si la partie s'ouvre en gros plan
sur des pétales fourrées dans le der-
rière d'un jeune quidam, et même si
une mère cornue fait renifler à son
petit l'hortensia de ses désirs, les
pâquerettes et autres jolies margueri-
tes ne sont jamais loin. Cisco Aznar,
Luis Lara et leur compagnie Buis-
sonnière égrènent ici un «il m'aime, il
m'aime pas» incandescent et non
moins poétique. Ils ont l'art d'orchest-
rer l'enchantement féroce, une cruau-
té tendre, douce et assassine.
Saviez-vous qu'il y en a qui meurent
juste pour se voir enfin offrir une fleur,
plantée à même la tombe? Et que
d'autres en ont tant reçu qu'ils ne se
rendent même pas compte qu'ils sont
morts? Ce sont eux, les fantômes.
Enfouis dans le sable jusqu'à la taille,
ils se plient à gauche, à droite, sous la
caresse du vent. L'un se fait cueillir
quand même, par un danseur qui
apparaît soudain à l'écran. C'est enco-
re une histoire sordide de couple
blasé, de cet artiste qui a oublié d'of-
frir la fleur alibi de la Saint-Valentin.
Un carnaval faustien Mais revenons à Marguerite: si
Blumenkabarett suit un fil, c'est bien
celui de Faust. Alors, qui est qui?
Faust, une marionnette qui veut se
tuer à l'aide d'un bout de ficelle accro-
chée aux faux cintres d'un petit théât-
re en plein air? Marguerite, une
demoiselle aux jambes rasées qui
écrase de sa main, pendant ses ébats
avec le maître, un gros bouquet de ses
homonymes? Mais Faust est aussi cet
hermaphrodite désespéré, danseur
d'éclat; Marguerite, cette mère aux
penchants infanticides. Et le petit gar-
çon cousant des fleurs sur son
masque d'apparat? Placé par sa
maman devant une assiette d'œufs au
plat et saucisse pas toute tendre, il
fuit un oncle aux douceurs par trop
ravageuses…
Comme à son habitude, Cisco Aznar
nous plonge dans une nuit peuplée de
songes. Pourtant, plus direct, plus
incisif, plus léger aussi, ce Blumen-
kabarett pourrait bien amorcer un
tournant. Les parties vidéos affichent
des couleurs vives, plus détachées
cette fois-ci de ce qui se passe sur
scène. La chorégraphie prend une
place plus importante, la musique
aussi, la bande-son âpre se mêle au
direct (piano, batterie, chant) avec
maestria. Des compositions originales
(Pablo Palacio) allument la flamme,
l'ensemble revêt un humour acerbe.
La première de Blumenkabarett en
mai dernier suivait de très près l'ingé-
nieuse Coppelia pour le Ballet du
Grand Théâtre, lâchée dans la vie sur
la scène du BFM en décembre 2006.
Depuis, ce cabaret loufoque et farceur
aura encore eu le temps de mûrir. Il ne
sera – parole de chorégraphe – plus
tout à fait le même pour sa reprise cet
automne à la Salle des Eaux-Vives.
Anna Hohler
Biographie
Cisco Aznar, formé chez Béjart, a repris la direc-
tion de la compagnie Buissonnière en 1998, com-
pagnie basée à Lausanne qui propose des specta-
cles pluridisciplinaires mêlant habilement théâ-
tre, chant et cinéma, tout en maintenant la
danse au premier plan. C'est dans cette ligne
que Cisco crée le spectacle tout public Peter
Funk, Bochorno, inspiré de La maison de
Bernarda Alba de Federico Garcia Lorca, et
Orlando, version très libre du roman éponyme
de Virginia Woolf, et Lunatown. En 2003, Cisco
crée Lola la loca, un songe exubérant, puis
Parce que je t'aime en 2005: inspiré de la pièce El
Publico de Federico Garcia Lorca, ce spectacle
danse l'amour homosexuel à mort. En 2006, Le
Vilain Petit Canard fait les beaux jours de la
scène danse de l'adc à la Villa Bernasconi.
Récemment, son Coppelia subjugue le tout
public au Grand Théâtre de Genève.
BlumenkabarettConception, chorégraphie et mise en scène: Cisco Aznar Avec: Laure Dupont, Eleonora de Souza, Claire Valat, Jonas Bättig, Léonard Bertholet, Yannis François, Jean-Philippe Guilois et Andreas Pfiffner Compositions musicales: Pablo Palacio Lumières: Samuel Marchina Bande son: Andreas Pfiffner, Cisco Aznar Films: Cisco Aznar, David Monti, Luis Lara Costumes, décor et masques: Luis Lara Realisation costumes: Picpus création, Diane Grosset Stagiaire scénographie: Elena Font
Une production de la Compagnie Buissonnière Avec le soutien de La Grange de Dorigny, La Ville de Lausanne, l'État deVaud, Pro Helvetia, La loterie Romande, Ernst Göhner Stiftung, FondationLeenaards, Migros pour-cent culturel, les membres de l'AssociationPandoras.
Salle des Eaux-Vivesdu 1er au 10 octobre à 20h30dimanche à 18hrencontre avec les artistes à l'issue de la représentation du jeudi 4 octobreréservations 022 320 06 06et www.adc-geneve.chlocation billetterie FNAC
Fleurs indécentes au jardin d'Aznar La dernière création de Cisco Aznar nous met des pétales plein les yeux. Un bouquet
onirique et irrévérencieux, plus léger et incisif que jamais.
© Delaroche
11
du 1er
au 10 octobre
12
du 17 au 28 octobre
Troublant Mainstream, histoire d'a-
mour conçue et interprétée par
Alexandra Bachzetsis et Yan
Duyvendak et qui déroule dans une
scénographie sobre sexe, crime et
passion. Très attendu, le fruit de la
rencontre entre ces deux artistes a
éclos ce printemps sur la scène zuri-
choise de la Gessnerallee. A la sortie
de Mainstream, on est sonné: c'était
pop et trash, noir et blanc, drôle et
violent. Mais qui sont-ils, ces deux
icônes aigres-douces de la culture
cathodique?
Une constance dans le travail du per-
former Yan Duyvendak: un dispositif
simple, minimal, efficace. Par exem-
ples, un homme et un écran télé, ou
un homme et une projection de jeu
vidéo sur un mur, ou encore un
homme et un paysage urbain. Dans
ses performances, vidéos, installa-
tions, le Hollandais transpose costu-
mes, gestes et paroles des (anti)héros
et fait ressortir au choix la vacuité, la
bêtise ou la violence de ce qui se
déroule à l'écran. Avec, toujours, une
raillerie du zapping audiovisuel et des
modèles dont les médias nous gavent.
Forcément, Yan Duyvendak devait ren-
contrer Alexandra Bachzetsis. La cho-
régraphe-performer zurichoise foule
les mêmes prairies que lui: depuis
2001, elle explore à profusion les
domaines des grandes tendances cul-
turelles populaires – hip-hop, mode,
strip-tease, films, pour questionner et
ré-imaginer les tropes de la féminité
contemporaine.
Rencontre, donc, de Yan et d'Alexandra,
et mise en scène de la rencontre la
plus attendue qui soit: un homme et
une femme. Dans Mainstream, deux
corps d'aujourd'hui sont lancés dans
un tango fataliste, une de ces histoi-
res d'amour qui commencent au
champagne et tournent au vinaigre.
Car rien ne reste plus brûlant, plus
excitant et plus ordinaire que cette his-
toire-là: je te rencontre, je t'aime, je
me lasse de toi.
Les clichés, matière premièreGlamours (costume noir pour lui, robe
et talons noirs pour elle, brushing flou
pour les deux), Yan Duyvendak et
Alexandra Bachzetsis sont de surcroît
habités par une profusion de person-
nages croqués dans le petit et grand
écran. En une heure à peine,
Mainstream présente la trajectoire
linéaire de cet homme et de cette
femme en suivant les intrigues ciné-
matographiques courantes. En effet,
pour ce projet les deux artistes ont
travaillé en concertation à démembrer
et reconstruire les grands genres du
cinéma, du mélodrame au film noir, de
la série kitsch au film idiotement
romantique. Les clichés fournissent la
matière première: la secrétaire mal-
adroite qui ne cesse de laisser glisser
ses papiers aux pieds du beau gars de
service, les stop-motions dans le dan-
cing, les scènes de passions enflam-
mées qui rappellent Le Facteur sonne
toujours deux fois, bref, tous les
thrillers érotiques ou mélodrama-
tiques y passent, jusqu'aux étreintes
amoureuses qui se transforment en
de menaçants étranglements.
Ces personnages nous donnent à
contempler le vide, ou plutôt ce qui
nous vide de toute identité et de tout
sens critique, tant les fictions cinéma-
tographiques et télévisuelles sont
normatives, standardisées et, somme
toute, terriblement disciplinées…
Reste la célébration authentique des
possibilités artistiques et émotionnel-
les permises par la complète identifi-
cation des performers avec les rôles
prescrits par le genre. Eh oui, au final,
on a tout gobé, le flirt, l'amour, l'em-
bourbement de l'amour et même la
destruction finale.
Anne Davier
Biographie
Alexandra Bachzetsis, chorégraphe-performer
basée à Zurich, a étudié puis dansé en Belgique,
notamment pour Sacha Waltz, Christine De
Smed, Koen Augustijnen. Elle réalise sa première
pièce en 2001, Perfect, suivie de Showing (2002),
Karen Eliot (2003), Show Dance (2004), Murder
Mysteries (2004), Gold (2005), Handwerk (2005),
Undressed (2005) et Musical (2006).
Yan Duyvendak, hollandais, travaille à Genève. Il
enseigne à l'École supérieure d'art visuel et
réalise ses performances, une quarantaine à ce
jour, depuis 1995. Il présente régulièrement ses
performances, notamment à la Fondation Cartier
à Paris, au Festival for performing arts EXIT,
Helsinki, à Art Unlimited Basel, au Museo Reina
Sofia de Madrid, à la Biennale de Guangju, à Image
Forum, Tokyo, à la Ménagerie de verre à Paris.
MainstreamCréation et performance: Alexandra Bachzetsis et Yan Duyvendak Dramaturgie: Nicole Borgeat et David BlumMusique: Balz BachmannScénographie: Sylvie KleiberCostumes: Patrizia JaegerLumières: Tina BleulerDesign graphique: Julia BornTexte: Dieter Roelstraete
Production-assistant: Esther EppsteinCollaboration production: Nataly Sugnaux
Productionmanagment: Helga Duchamps
Production: Bachzetsis Produktionen Zürich, Dreams Come True Genève,Duchamps vzw Brussel, MainstreamCoproduction: Theaterhaus Gessnerallee (Zürich), La Villette (Paris),Théâtre de L'Arsenic (Lausanne), ADC (Genève), Dampfzentrale (Bern)Remerciements: Brakke Grond (Amsterdam), Rote Fabrik (Zürich),Christine Hirsig. Avec les soutiens de Pro Helvetia - Fondation suissepour la culture, Ville et canton de Zurich, Ville de Genève, LoterieRomande, Migros Kulturprozent.
Salle des Eaux-Vivesdu 17 au 28 octobre à 20h30 dimanche à 18h, relâche lundi et mardirencontre avec les artistes à l'issue de la représentation du jeudi 18 octobreréservations 022 320 06 06et www.adc-geneve.chlocation billetterie FNAC
L'amour comme il se zappe Un homme et une femme, Yan Duyvendak et Alexandra Bachzetsis scrutent le flux tendu de
cet inlassable lieu commun et comment il nous tient captif. Hypnotique.
© S
cha
ub
Sti
erl
i
13
du 31 oct. au 3 nov.
du 27 nov. au 1er
déc.
The Mœbius Strip, pièce créée en
2001, marque un tournant dans le par-
cours de Gilles Jobin. C’est à l’occasion
de cet opus qu’il a conçu «le mouve-
ment organiquement organisé»: un
système de construction chorégra-
phique où les danseurs doivent appli-
quer des règles prédéfinies, en opé-
rant des choix en direct. Les pièces qui
ont suivi portent le sceau de cette
nouvelle manière d’aborder l’écriture
de la danse et l’interprétation.
En proposant à l’automne, The
Mœbius Strip/Mœbius Kids (création
2001/2007) et Steak House (création
2005), le Théâtre de Carouge associé
à la cie Gilles Jobin et à l’adc, offre au
public une chance de redécouvrir ces
deux œuvres-clés du chorégraphe.
Mœbius acte I et II ou la vie qui continueIl ne s’agit toutefois pas seulement
d’une rétrospective puisqu’un deuxiè-
me acte, une deuxième boucle sur le
ruban infini de Mœbius, vient se gref-
fer à la pièce originelle. Le chorégra-
phe est parti de la fin de The Mœbius
Strip pour recréer une pièce avec les
jeunes danseurs de la Compagnie
Virevolte de Manon Hotte. Le mouve-
ment se poursuit d’une pièce à l’autre,
les interprètes se multiplient, la choré-
graphie s’inverse. Comment mieux
incarner la transmission de la vie, l’un
des enjeux déclarés de la première
oeuvre, qu’en invitant une nouvelle
génération de danseurs à s’approprier
les actions et les règles du système?
Pendant une heure et demie, dan-
seurs adultes, puis adolescents vont
arpenter et occuper un espace défini
par une grille tracée au sol. Dans cet
espace abstrait, des séries de dépla-
cements et de postures se propagent
par vagues irrégulières, tandis que la
lumière structure l’écoulement du
temps: la luminosité décroît en même
temps qu’elle s’étend au plateau tout
entier. Dans ces limbes, les danseurs
procèdent au passage de témoin
avant que la lumière augmente à nou-
veau progressivement.
Les corps ont changé, mais les lois qui
régissent les mouvements sont les
mêmes. Si la station debout n’est pas
absente, les appuis des corps au sol
sont plus fréquents. Et lorsqu’un dan-
seur «escalade», à l’horizontale, les
autres corps couchés, un renverse-
ment s’opère: les rapports entre le
corps et l’espace abstrait imaginé par
le chorégraphe pour Mœbius, se
jouent avant tout de la perspective.
Steak House et la reconquête d’un espace familierOn retrouve dans cette pièce, la struc-
ture en vagues de mouvements qui se
propagent, mais l’axe est cette fois-ci
vertical. C’est là sans doute, la diffé-
rence la plus visible avec l’usage du
mouvement tel qu’il est organisé dans
The Mœbius Strip/Mœbius Kids. Sur la
scène de Steak House, on trouve un
décor. Deux parois colorées forment
l’angle d’une pièce, un espace exigu
mais ouvert, dans lequel les danseurs
réalisent des actions quotidiennes
banales. Le rythme s’accélérant,
l’étrangeté gagne. En appui contre les
murs, sur les tables ou chaises, ils
vont investir l’espace libre du plateau
avec une danse résolument «debout».
Avec la nouvelle création prévue pour
le printemps et qui s’annonce d’ores
et déjà comme un nouveau cap, la tri-
logie proposée par Gilles Jobin dans la
saison 2007/08 permet d’apprécier la
richesse de son travail.
Myriam Kridi
Biographie
Après un début de carrière comme interprète au
sein de plusieurs compagnies helvétiques, Gilles
Jobin prend en 1993 la co-direction du Théâtre
de l’Usine à Genève. En 1996, il s’installe à
Madrid et se lance dans ses premières créations
en solo. Bloody Mary (1995), Middle Suisse et
Only You (1996). En 1997, il déménage à Londres
avec sa compagne, l’artiste espagnole La Ribot.
Ils y vivront plus de 7 ans et il y créera sa pre-
mière pièce de groupe, A+B=X (trio), présentée
au festival Montpellier Danse. Vient ensuite
Braindance (quintet) au FAR à Nyon, présenté au
Théâtre de la Ville de Paris la saison suivante.
THE MŒBIUS STRIPChorégraphie: Gilles JobinDanseurs: Tamara Bacci, Jean-Pierre Bonomo, Marie-Caroline Hominal, Isabelle Rigat, Rudi Van Der MerweMusique: Franz Treichler/son: Clive JenkinsLumières: Daniel DemontProduction: Cie Gilles Jobin. Coproduction: Théâtre de la Ville, Paris -Théâtre Arsenic, Lausanne - Züercher Theater Spektakel, Zürich - MusicBiennale, Zagreb - Espace Pasolini, Valenciennes
MŒBIUS KIDSChorégraphie: Gilles JobinDanseurs: Line Baumann, Julie Dubois, Julie Fahy,Océane Holdener-Bossy, Victoria Jakubec, ElisaMegale, Nina Cachelin, Anaëlle Gauthey, MathildeLinares, Lucie Mertenat, Olivia Nemeth, ManonPilard, Natasha Samson, Aurore Sumi. Musique: Clive JenkinsLumières: Daniel DemontCréation costumes: Gilles Jobin et Karine VintacheAssistante/répétitrice: Mariene GradeCréation par la compagnie Virevolte, direction Manon Hotte, le 4 mai2007, Théâtre Am Stram, Genève, Suisse. Avec l’appui du Départementde l’instruction publique de l’État de Genève, du Département des affai-res culturelles de la Ville de Genève, de Pro Helvetia, Fondation suissepour la culture, du Fonds Mécénat des SIG, d’Ernst Göhner Stiftung et dela Loterie Romande.
L’adc en collaboration avec le Théâtre de CarougeGrande Salle François Simondu 31 octobre au 3 novembremercredi et vendredi à 20h, jeudi et samedi à 19h
STEAK HOUSEChorégraphie: Gilles JobinDanseurs: Jean-Pierre Bonomo, Niki Good, Marie-Caroline Hominal, Gilles Jobin, Susana PanadèsDiaz, Rudi Van Der MerweMusique: Cristian Vogel Music machine Angus: conception Cristian Vogel/
réalisation Simon Jobin/régie son Clive Jenkinssource vinyls Joe Robinson/guitare-spoo beats
Scénographie: Sylvie KleiberAssistant scénographie: Victor RoyCostumes: Karine VintacheAssistante costumes: Julie DelieutrazLumière: Frédéric RichardDirection technique et régie lumière: Yann MarussichProduction Cie Gilles Jobin – Genève. Coproductions Théâtre de la Ville –Paris, Spielzeiteuropa/ Berliner Festspiele - Berlin, Teatro Comunale DiFerrara – Ferrara, Théâtre Arsenic – Lausanne, Danse à Aix – Aix enProvence, Tanzquartier Wien – Vienne. Soutiens Canton de Vaud, Ville deLausanne, Ville de Genève, République et Canton de Genève, ProHelvetia Fondation suisse pour la culture, Loterie Romande, Sophie etKarl Binding Stiftung. Remerciements adc, le Galpon et le GTG, pour lamise à disposition de studios. La Comédie de Genève pour la mise àdisposition de l’atelier de construction.
Gilles Jobin bénéficie d’une convention de soutien conjoint pour la période 2007-2009 de la Ville de Genève, du Canton de Genève et de ProHelvetia. Aide à la tournée 2007 La Loterie Romande, Corodis.Gilles Jobin est artiste associé à Bonlieu Scène nationale, Annecy.
L’adc en collaboration avec le Théâtre de CarougeGrande Salle François Simondu 27 novembre au 1er décembremardi, mercredi et vendredi à 20h
jeudi et samedi à 19h
Réservations: Théâtre de Carouge au 022 343 43 43 ou sur place, rue Ancienne 57, 1227 Carouge,ouvert du lu au ve de 10h à 13h et de 14h à 18h.
3 x Jobin à CarougeGilles Jobin ponctue la saison chorégraphique à trois reprises. D’abord avec Mœbius et
Steak House cet automne, ensuite avec sa dernière création ce printemps. Trois rendez-
vous donnés au Théâtre de Carouge.
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Formule avantageuse: l'abonnement «danse» !Pour plus d'information tél. 022 989 34 34
ou [email protected] / www.forum-meyrin.ch
Théâtre Forum Meyrin / Place des Cinq-Continents 1 / 1217 Meyrin
Service culturel Migros Genève / Stand Info Balexert /
Migros Nyon-La Combe
De l'AmourJoëlle Bouvier / 9 et 10 octobre
Paysage après l'orageJosef Nadj / 13 et 14 novembre
Woyzeck ou l'ébauche du vertigeJosef Nadj / 16 novembre
La Bossa Fataka de RameauCompagnie Montalvo-Hervieu
15 et 16 janvier
Gaff AffZimmermann & de Perrot
Du 29 au 31 janvier
L'Ange du foyerAlias Compagnie / Du 1er au 3 avril
BridgeCompagnie Akram Khan
et le Ballet National de Chine
17 et 18 avril
Danse au Théâtre Forum Meyrin_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
Image: Bridge
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15
le 18 novembre
L’un est italien, l’autre hollandais.
L’un est chorégraphe, l’autre metteur
en scène. Emio Greco et Pieter C.
Scholten composent ensemble des
pièces singulières depuis 1996. Un
univers foisonnant de danse, franche-
ment réjouissant. Parce que, pour l’un
comme pour l’autre, le mouvement se
suffit à lui-même, qu’il peut créer du
temps et de l’espace à lui seul. Que le
désir du corps est la source de la
danse. Il ausculte les méandres de la
pensée humaine, ses contours, ses
failles, ses zones d’ombres, ses folies.
Ancien danseur chez Jan Fabre, qui a
développé le goût de son interprète
pour l’animalité de l’homme, cette
bête tapie au fond de chacun de nous,
et chez Saburo Teshigawara, le choré-
graphe japonais chouchou des occi-
dentaux, Emio Greco cultive une phy-
sicalité puissante et organique. Son
langage riche et complexe déploie des
mouvements piochés un peu partout.
Des danses de salon au contemporain,
en passant par le classique (le choré-
graphe italien a reçu une formation
académique), il pose un regard aiguisé
sur la vie et le monde. Sans parler
d’une insatiable curiosité artistique.
De l’enfer des autres à l’enfer en soiAvec Hell, il a convoqué Dante et sa
Comédie humaine. Dans un tourbillon
d’images qui interroge aussi le statut
de l’artiste, qu’il soit chorégraphe ou
interprète. Où la virtuosité est aussi
outil au service de l’artiste et pas seu-
lement une vitrine, une démonstration
gratuite. La compagnie EG/PC explore
de façon toute personnelle les cercles
du poète italien. L’énergie et la ten-
sion palpable dans l‘interprétation
d’Emio Greco se transmet comme une
traînée de poudre aux sept autres
interprètes.
Audacieuse et poétique, drôle et
grave, Hell qui fut créée l’été dernier
au festival Montpellier Danse,
emprunte les chemins du corps, délié,
fluide, ou encore frénétique et sauva-
ge, pour suivre la quête d’un enfer,
qui selon Jean-Paul Sartre se trouve
plutôt au contact des autres qu’à celui
du grill. D’emblée, le spectateur est
troublé par ces danseurs qui font cha-
cun leur show, sur un tube soigneuse-
ment choisi. Soudain, l’univers vacille
et la danse glisse vers l’épure, puis se
déchaîne, entraînant le spectateur
dans un étrange sabbat ou fusent les
images, les références plastiques ou
littéraires, les gestes puisés à divers
registres, dans un aller-retour endia-
blé entre danse contemporaine, clas-
sique et populaire. Un savant mélange
s’opère et produit un vocabulaire sin-
gulier, à la fois limpide et mystérieux
qui résonne dans l’imaginaire du
spectateur.
Une vérité et un engagement des
corps jamais démentis par les inter-
prètes qui donnent tout, et plus enco-
re, insufflant à cette pièce une force
peu commune et une profondeur non
dénuée d’humour. Soutenue par la
Cinquième Symphonie de Beethoven,
Hell arpente et détourne les cercles de
l’Enfer de Dante, pour recomposer sa
propre vision de ce lieu ténébreux qui
se trouve peut-être aussi en nous-
mêmes, jetant des ponts entre le
geste, la lumière, primordiale dans le
spectacle puisqu’elle éclaire littérale-
ment les corps, le décor, sobre et com-
posé d’un portique, et la musique,
enveloppant les danseurs comme le
ferait une nappe de brouillard. De la
belle ouvrage.
Gallia Valette-Pilenko
Biographie
Formé au ballet classique, l’Italien Emio Greco
rencontre l’artiste flamand Jan Fabre qui lui
propose de danser dans plusieurs de ses specta-
cles: Universal Copyright 1 and 9 (1996), Drie
Solo’s (1995) et Quando la terre si remette in
movimento (1994). La collaboration entre Emio
Greco et Pieter C. Scholten date de 1995. Ils
créent plusieurs solos remarquables: Bianco
(1996), Rosso (1997) et un duo, Extra Dry (1999).
Ces trois performances forment une trilogie:
Fra Cervello e Movimento. Puis vint Double
Points: One and Two. Greco a su développer en
peu de temps une signature et son parcours est
à l’image de sa danse: extrêmement virtuose et
savante, soutenue par un corps qui ne cesse de
déplacer ses certitudes.
HellChorégraphie: Emio Greco | Pieter C. ScholtenConception lumières, scénographie et son: Emio Greco | Pieter C. ScholtenDanseurs: Ty Boomershine, Vincent Colomes,Sawami Fukuoka, Emio Greco, Marta Lopes, NicolaMonaco, Marie Sinnaeve, Suzan TuncaAssistante des chorégraphes: Bertha Bermudez PascualLumières: Henk DannerCostumes: Clifford PortierMusiques: Montage avec entre autres l’allegro conbrio du 5ème Symphonie de Beethoven Remerciement spécial à: Joost RekveldAssistante à la production, technique: Melissa van GeldereTechniciens: Floriaan Ganzevoort, Melissa van Geldere, Sander Loonen
Production: Emio Greco | PCCoproduction: Théâtre de la Ville (Paris, F); Festival Montpellier Danse2006 (Montpellier, F); Maison de la Culture Amiens (Amiens, F); barbi-canbite07 (London, GB); Cankarjev Dom (Ljubliana, SLO), Julidans 2006(Amsterdam, NL)
Remerciement spécial à la Maison de la Culture d’Amiens pour l’ accueilen résidence de création et à Multi Arts Projects and Production, NewYork; ATER, Modena.
Emio Greco | PC reçoit des subventions du Ministère de l’Enseignement,de la Culture et des Sciences des Pays-Bas. La production de HELL estsoutenue par le Doris Duke Fund for Dance of the National DanceProject, un programme administré par la New England Foundation for theArts avec le financement du National Endowment for the Arts, la DorisDuke Charitable Foundation et la Ford Foundation.
PREMIÈRE ET UNIQUE REPRÉSENTATION EN SUISSEL’adc au BFM (Bâtiment des Forces Motrices)Le 18 novembre à 19hréservations 022 320 06 06 et www.adc-geneve.chlocation billetterie FNAC
GRÜ & ADC
La danse comme on brûle d’EnferNeuf cercles, huit danseurs et une cinquième symphonie, tel pourrait être le code d’accès
pour Hell, une descente proprement emballante dans l’Enfer de Dante.
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studios de l’adc
C’est en 1987 que s’ouvre le premier
studio de danse géré par l’adc au
deuxième étage de la Maison des arts
du Grütli. En 2001, la salle de répéti-
tion adjacente se transforme en stu-
dio. En 2003, un bel espace au troisiè-
me étage s’équipe lui aussi pour la
danse, alors géré par l’Association
Aloïse. Dans l’optique d’une gestion
plus rationnelle des trois studios de
danse du Grütli, et à la demande du
Département des affaires culturelles
de la Ville de Genève (propriétaire de
ces espaces), Aloïse passe la main à
l’adc qui, dès cet automne, gère les
trois studios de danse du Grütli.
Priorité au travail de créationDifférents groupes de travail, compo-
sés par les principaux utilisateurs et
par les permanents de l’adc, se sont
sérieusement penchés sur les plages
d’occupation, les critères d’attribution
et la nature, la fonction et l’organisa-
tion des cours et des stages dans ces
trois studios. Le principe fondateur
est le suivant: mettre à la disposition
des professionnels de la danse des
espaces de création et de travail. La
façon dont ce principe va s’appliquer
reste autant que possible communau-
taire: il n’y a pas d’appropriation indi-
viduelle de ces espaces. Les attribu-
tions suivent des critères de priorité:
est prioritaire le travail de création
d’une compagnie programmée par
l’adc et/ou subventionnée par la Ville
de Genève.
Dans cette nouvelle organisation, six
compagnies peuvent travailler dans la
même journée. La priorité revient au
travail de création, possible toute la
journée. Les soirées et les week-ends
sont ouverts au travail de recherche.
Cours et stagesLes cours et les stages ont été repen-
sés et remaniés par une cellule péda-
gogique*. Ils sont donnés de façon
hebdomadaire par des pédagogues
issus de la scène chorégraphique
genevoise et sont destinés aux dan-
seurs professionnels. Ces cours, qui
n’ont pas d’équivalent dans les écoles
privées de la place, sont aussi ouverts
aux amateurs.
Les stages ont lieu pendant les week-
ends ou les vacances scolaires et sont
destinés aux professionnels. Par
ailleurs et dans la mesure du possible,
les classes d’échauffement quotidien
des compagnies sont ouvertes aux
danseurs.
Salons chorégraphiquesEnfin, des Salons chorégraphiques
sont proposés au tout public. Le désir
est grand de vouloir partager, dialo-
guer et échanger autour de l’art cho-
régraphique. Pourtant, les occasions
sont rares. Partager à la fois les préoc-
cupations des artistes, écouter leurs
témoignages, analyser leurs œuvres,
débattre avec le public, voilà l’état
d’esprit qui anime l’organisation de
ces Salons. Organisés un mercredi par
mois, ils se déclinent selon trois axes:
histoire, analyse et état des lieux.
L’ensemble des studios de l’adc, son
organisation, ses activités et sa ges-
tion forment aujourd’hui le Centre de
danse pour la création, la recherche et
la formation.
Claude Ratzé
* La cellule pédagogique est composée des choré-
graphes et pédagogues Noemi Lapzeson, Foofwa
d’Imobilité, Nathalie Tacchella, du scénographe et
performer Iguy Roulet, des directeurs de théâtre
Michèle Pralong (GRÜ) et Claude Ratzé (adc).
Studios de l’adcA la Maison des arts du Grütli, aux 2
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eétages, les trois studios de l’adc forment dans
leur nouvelle gestion un Centre de danse pour la création, la recherche et la formation.
Présentation.
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studios de l’adc
Cours hebdomadaires
Renseignements et inscriptions:
Directement auprès de chaque profes-
seur, par téléphone, par mail ou au
début de chaque cours. Tarifs étu-
diants, professionnels et forfaits sont
proposés par les enseignants. Les
cours n’ont pas lieu pendant les
vacances scolaires genevoises.
Noemi LapzesonDanse contemporaine
Les cours visent à préparer le corps à
être articulé et alerte. Un corps neutre
et précis, à l’écoute de la respiration.
Sont travaillés par étapes autant la
souplesse que la force, pour arriver à
des coordinations complexes du ryth-
me et du geste dans l’espace.
Lucidité, énergie et simplicité de mou-
vement sont à la base de ces cours.
lu/me/ve: cours technique, 12h15 à 13h45niveaux: intermédiaire, avancé (ouvert aux pro-fessionnels, aux comédiens et aux amateurs)Infos: 022 734 03 28 (Janet Crowe) ou 022 735 64 97 (Noemi Lapzeson),[email protected]: 25.– le cours (18.– étudiants, 15.– profes-sionnels, forfait 10 leçons 180.–)
Laura TannerDanse contemporaine
Une classe en trois parties qui débute
par un travail de détente et de place-
ment du corps au sol; la deuxième
partie, debout, est consacrée à la
coordination, à l’équilibre et au déve-
loppement du tonus musculaire; la
troisième propose un enchaînement
afin d’explorer le déplacement du
poids du corps, les différentes dyna-
miques et la qualité du mouvement.
lu: 18h30-20h, je: 12h30-14hniveaux: débutant et intermédiaire, régularitésouhaitée infos: 022 320 93 90, [email protected]: 25.– le cours (20.– étudiants, forfait dès 5 leçons 110.–)
Marie-Louise NespoloDanse contemporaine
L’enseignement se base autant sur la
maîtrise du corps que sur la fluidité
du mouvement. L’échauffement sur
des exercices techniques au sol et au
centre est suivi d’enchaînements cho-
régraphiés permettant aux danseurs
d’appréhender l’espace. Le cours se
termine par un travail d’improvisation
ou de relaxation.
lu: 20h30-22hniveau: connaissances de base et régularitédemandéesinfos: 022 329 15 92prix: 20.– le cours (18.– étudiants, forfait 10 leçons 150.–)
Marc Berthon, Élinor Radeff,Véronique FouréLes ateliers réguliers de danse-habile
Ils sont ouverts à des danseurs avec
ou sans handicap. La richesse du par-
tage réside dans la découverte de soi
et de l’autre avec ses spécificités pro-
pres. La différence s’avère être un
moteur créatif, productif et réactif. Le
contact et l’improvisation sont la base
de ce travail, lequel s’effectue avec
ou sans support musical.
me, tous les 15 jours: 18h-20hniveau: ouvert à tousinfos: 022 733 38 08 / 079 688 56 13 / [email protected]: 20.– le cours (18.– étudiants, forfait 10 leçons 150.–)
Filibert TologoDanse africaine d’inspiration
contemporaine
La danse d’expression africaine s’ef-
force d’offrir une grande réconciliation
de la tête et du corps, de la pensée et
de l’instinct, par la libération du geste
et l’abandon au rythme. Ce cours sort
des sentiers battus en proposant une
approche qui concilie la tradition de la
danse africaine et la technique de la
danse contemporaine.
je: 18h-20hniveaux: professionnel, semi-pro, intermédiaire(danseurs, comédiens etc.)infos: 078 721 93 33, [email protected]: 20.– le cours (10.– étudiants, forfait 10 leçons 150.–)
Paola Gianoli, Élinor Radeff,Martin Landert, Graziella Ecoffey,Sabrina Destri, Céline SanaJAM contact Improvisation
Dans le contact improvisation se
retrouvent les principes de relâche-
ment et d’intelligence corporelle. Les
notions de partage, de coopération et
d’égalitarisme sont au coeur de la pra-
tique. L’accès à la Jam est libre.
sa: 18h-20hniveau: ouvert à tous, professionnels et amateursinfos: 079 781 77 41, [email protected]: entrée libre
dès le 11 janvier 2008
Sygun Schenk Body Mind Centering®
Le Body Mind Centering®, développé
aux Etats-Unis par Bonnie Bainbridge
Cohen, est une approche expérimen-
tale du mouvement basée sur l’anato-
mie et la physiologie. Dans ce cycle de
12 cours s’explorent par l’imagination,
la danse et le toucher différents systè-
mes corporels comme par exemple les
os, les organes et les fluides. Le BMC
touche au savoir profond du corps et
aide à élargir et différencier le vocabu-
laire du mouvement.
ve: 18h-20h, cycle de 12 leçonsniveaux: professionnels, ouvert aux comédienset aux amateurs avec une expérience du mouvementinfos: 0033 450 59 15 03prix: 290.– le cycle (245.– étudiants, chômeurs,210.– professionnels)
Informations pratiques
Studios de l’adc
Centre de danse pour la création,
la recherche et la formation
Maison des arts du Grütli
16 rue Général Dufour
1204 Genève
Administration de l’adc: 022 329 44 00
2e étage:
Grand Studio: 190 m2 (19m x 10m)
Studio du fond:110 m2 (11m x 10m)
3e étage:
Studio du haut: 150 m2 (15m x 10m)
Le planning mensuel de l’utilisation des
studios est affiché sur les portes des
studios et disponible sur le site de l’adc
(www.adc-geneve.ch).
Demandes d’utilisation des studios par
e-mail: [email protected]
Demandes de stages: un formulaire est
à demander, à remplir et à renvoyer par
e-mail: [email protected]. La cel-
lule pédagogique* répond ensuite aux
demandes.
Grille horaire
de l’utilisation des studios
Grand Studio
9h-12h création 12h-14h cours
14h-18h création 18h-24 recherche
Studio du fond
9h-13h création 13h-18 création
18h-20h cours 20h-24h recherche
Studio du haut
9h-15h création 15h-20h création
20h-24h recherche
Récapitulatif des cours hebdomadaires
lundi
12h15-13h45 Noemi Lapzeson
18h30-20h Laura Tanner
20h-22h Marie-Louise Nespolo
mardi
12h30-13h30 Yoga pour tous
mercredi
12h15-13h45 Noemi Lapzeson
18h-20h Danse-habile
(une semaine sur deux)
jeudi
12h30-14h Laura Tanner
18h-20h Filibert Togolo
vendredi
12h15-13h45 Noemi Lapzeson
18h-20h Sygun Schenk (dès janvier)
samedi
18h-20h Jam contact Improvisation
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studios de l’adc
Et aussi
L’adc et le Théâtre du Grütli ont
répondu à une demande des collabo-
rateurs de la Maison des arts du Grütli
et se sont associés pour organiser un
cours hebdomadaire de yoga, donné
par des professeurs issus de la danse
contemporaine.
Le cours est donné en alternance par
différents pédagogues, danseurs ou
chorégraphes, qui pratiquent le yoga
au quotidien. Ce cours est destiné aux
danseurs comme aux amateurs – les
collaborateurs de l’ensemble de la
Maison des arts du Grütli sont particu-
lièrement bienvenus!
Noemi Lapzeson, Cindy Van Acker,Marcella San Pedro (en alternance)
Yoga (enseigné par des danseurs)
ma: 12h30-13h30niveau: ouvert à tous, régularité souhaitéeinfos: 022 3229 44 00, info@adc-genève.chprix: 20.– le cours (15.– étudiants, 10.– collabo-rateurs de la Maison des arts du Grütli, forfait 10leçons 150.–)
Stages
Dorothea Schurch GRÜ & ADC
Corps et voix
Dorothea Schurch travaille sur la voix,
c’est-à-dire sur le corps, sur le souffle.
Entraînant depuis de nombreuses an-
nées des chanteurs d’opéra et des per-
formeurs, elle a développé une tech-
nique et des exercices ludiques, sim-
ples, ainsi qu’une parole très imagée
pour expliquer comment la voix doit
prendre le corps, le temps, l’espace.
les 22 et 23 septembre niveau: ouvert aux artistes professionnels inté-ressés par le travail sur la voix (comédiens,chanteurs, musiciens, performers)infos: 022 328 98 68, [email protected]: 300.– le stage
Marc Berthon, Elinor Radeff,Veronique FouréLes ateliers du samedi de danse-habile
Un espace pour bouger et danser,
quelle que soit sa mobilité ou son
expérience. Ces ateliers sont uniques
et proposent, dans la mixité, partages
en mouvement, rencontres créatives
et développement de plusieurs dan-
ses. Ces ateliers permettent à chacun
d’explorer ses mouvements, de les
intégrer et de les enrichir au contact
des autres. La danse intégrée déve-
loppe les intelligences corporelles et
multiples.
les 13 octobre et 24 novembre, de 13h30 à 16h30niveau: ouvert à tous quelle que soit sa mobilitéou son expérience. Uniquement sur inscriptioninfos: 022 733 38 08 / 079 688 56 13 prix: 40.– l’atelier (35.– pour les membres)
Sygun Schenk À la recherche du poids dansé
BMC® & Danse
Notre vie se déroule en relation avec
la gravité. Danser signifie explorer les
facettes multiples de cette relation:
on transmet son poids, on le reçoit, on
l’utilise pour maîtriser des difficultés
techniques, pour exprimer des quali-
tés différentes en mouvement (voir la
description du BMC page précédente).
Ce stage est donné en deux parties
qui sont liées mais peuvent aussi être
suivies séparément.
Stage I: les 10 et 11 novembre de 13h à 17hStage II: les 8 et 9 mars 2008niveau: professionnels, ouvert aux comédiensavec une expérience en danseinfos: 0033 450 59 15 03prix: 140.– le stage, 230.– les deux
Iguy Roulet GRÜ & ADC
Corps et lumière
Durant trois week-ends, un atelier de
technique d’éclairage scénique est
proposé aux artistes. Seront travaillés
la direction, le découpage, l’intensité
et la couleur (notions de base sur
l’éclairage). L’objectif est d’enrichir le
travail artistique par une meilleure
cohérence entre le concepteur d’une
œuvre et la technique. Chaque modu-
le mêle la théorie et la pratique. Une
approche de la vidéo et de l’éclairage
de scène est prévue en juin 2008.
les 1er et 2 décembre, les 23 et 24 février et les31 mai et 1er juin 2008, 13h-17hniveau: chorégraphes, metteurs en scène, etc.infos: 076/429 03 80, [email protected]: 200.– par week-end, 550.– le cycle complet
Salons chorégraphiques
Sous la direction de Foofwa d’Imobilité et en collaboration avec l’adc, entrée libre
Le mercredi 17 octobre à 18h, «Témoignages»
Beatriz Consuelo et Noemi Lapzeson ont en commun d’avoir reçu le Prix de la Ville
de Genève. Évoquer avec elles leurs histoires, leurs trajectoires, leurs carrières,
leurs impressions sur la danse, sur l’interprétation, la création et la pédagogie,
c’est partager deux histoires peu communes qui prennent leur source en
Amérique du Sud et trouvent leurs racines ici. C’est à coup sûr entendre de formi-
dables témoignages sur l’histoire culturelle genevoise.
Le mercredi 21 novembre à 18h, «Actualité – État des lieux»
Gilles Jobin est trois fois à l’affiche du Théâtre de Carouge et dans la saison de
l’adc. Trois occasions de découvrir, voir ou revoir le travail du chorégraphe le plus
renommé de la scène chorégraphique romande. Une occasion d’analyser avec lui
son répertoire et de l’entendre sur la genèse de sa future création. Au travers de
son travail chorégraphique, il sera question également de partager son point de
vue sur l’inscription de son travail dans le marché de la danse, ou comment «pro-
duire un produit de danse».
Le mercredi 19 décembre à 18h, «Analyse»
Comment une œuvre chorégraphique se transmet-elle et peut-elle se reproduire
par de nouveaux danseurs? Existe-il une manière de faire? Un spectacle peut-il tra-
verser les générations et connaître diverses distributions? Grâce à des interviews
réalisés par Foofwa d’Imobilité, nous entendrons les réflexions de Merce
Cunningham, Daniel Larrieu, Carlotta Sagna et d’autres chorégraphes, ainsi que les
témoignages de danseurs qui ont travaillé avec Martha Graham, Trisha Brown et
Isadora Duncan.
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ett
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20
brèves
Quelques choses à savoir
Durant l’été, la Cie Greffe a présenté
Balk 00:49 au festival Arcus
Temporum de Pannonhalma en
Hongrie, puis Pneuma 02:05 à la
Tanzhaus de Düsseldorf. À la rentrée
Cindy van Acker commence un travail
de recherche pour l’écriture d’un solo
pour Tamara Bacci et reprend la colla-
boration commencée la saison passée
avec Mathieu Bertholet, auteur asso-
cié au Théâtre du Grütli pour qui elle
écrit un nouveau solo. En novembre,
Fractie sera présenté à La Fundicion à
Bilbao et Kernel au Théâtre Arsenic à
Lausanne. www.ciegreffe.org
Noemi Lapzeson, après les représen-
tations de quatre solos dans le cadre
de la Bâtie 07, part en tournée en
Argentine avec l’un d’eux Eidos.
www.noemilapzeson.com
La Cie Gilles Jobin, parallèlement aux
représentations et reprises de Steak
House et The Mœbius Strip et Mœbius
Kid, crée son troisième spectacle à
l’affiche du théâtre carougeois (voir
page 13). Egalement en tournée au
Festival Tensdansa en Espagne, à la
Maison de la Danse de Lyon, à
Marseille Objectif Danse, et à la
Dampfzentrale de Berne avec Double
deux. www.gillesjobin.com
Guilherme Bothelho et sa Cie Alias
est l’un des invités de Dance Umbrella
à Londres avec I want to go home.
www.alias-cie.ch
La Ribot travaille sur différents pro-
jets de recherche: l’un avec Juan
Dominguez à Hong Kong et l’autre
avec Mathilde Monnier entre Genève
et Montpellier pour une création en
2008. Par ailleurs, ses vidéos
Treintaycuatro Pièces Distinguées &
One Striptease seront projetées dans
plusieurs lieux en Espagne.
www.laribot.com
Laurence Yadi et Nicolas Cantillon de
la Cie 7273 présentent Simple propo-
sition au Tensdansa’07 Festival
Internacional de Dansa à Barcelone,
On stage aux Petites scènes ouvertes
à la Rochelle, Climax au Lubleski
Teatr Tanca de Lublin en Pologne,
tout en travaillant sur une création
pour 20 danseurs du Ballet Junior de
Genève à partir du vocabulaire choré-
graphique de Climax. En concert est
une nouvelle forme basée sur les
recherches de leur prochaine créa-
tion et réalisée à partir de composi-
tions musicales néo-folk originales
du chorégraphe. A découvrir à
l’Espace d’arts contemporains –
Attitudes à Genève, les 30 novembre
et 1er décembre.
www.cie7273.com
Myriam Zoulias et le Groupe du Vent
poursuivent leurs projets au fil des
saisons. Actuellement, il s’agit d’une
exploration dans des espaces clos
éclairés par la lumière du jour entre
Tokyo, Yokohama et Genève. Le plasti-
cien Hiroshi Itami les accompagne. Á
suivre, ici, à la Parfumerie et à Jaques
Dalcroze, en novembre.
Yann Marrusich présente, dans le
cadre de la journée de soutien aux
artistes de RHINO à la Terrasse du troc
Chemins Perdus le 23 septembre,
avant de partir pour la Biennale de
Fortaleza au Brésil où il crée avec la
collaboration de l’Ensemble Rayé de
Neuchâtel une Procession Paienne en
plein air avec 18 danseurs Brésiliens.
Une procession joyeuse, poétique et
surréaliste, avec performers sur
brouettes sonores, qui suivra un par-
cours dans toute la ville.
www.perceuseprod.ch.
L’Ecole de Danse de Genève a démé-
nagé et se trouve aujourd’hui dans un
nouveau lieu magnifique situé à
Plainpalais, l’Imprimerie.
Réjouissant : Monica Sanz et Laure
Lescoffy au Ballet de Lorraine; Aoi
Keimi avec Gisela Rocha; Sara
Giannatiempo avec la Cie Nomade;
Elodie Koch avec Omar Porras pour la
Flûte enchantée, et enfin Laetitia
Dremeau avec Eline Wokke : ils ont
tous signé leur premier contrat profes-
sionnel.
Hébergement: Chaque année, de jeu-
nes danseurs et danseuses viennent
des quatre coins du monde pour
rejoindre le Ballet Junior. Pour la pre-
mière fois depuis de nombreuses
années, plusieurs d’entre elles/eux
n’ont pas encore trouvé de solution
pour se loger pour ce début de ren-
trée! Si vous êtes en mesure d’héber-
ger l’un-e de ces jeunes danseurs-ses,
pour une semaine ou deux - le
temps qu’ils trouvent une autre
solution - ou pour l’année, n’hésitez
pas à contacter le 022 329 12 10 ou
Quelque chose à défendreUn projet d’ordonnance de formation
professionnelle de danseur interprète
a été déposé auprès de la
Confédération par les associations
représentatives du milieu profession-
nel. Son aboutissement, prévu pour
2012, devrait permettre aux cantons
qui créent des écoles de danse, d’éle-
ver leurs diplômes à un niveau fédéral
de degré secondaire II (CFC et maturi-
té professionnelle). Cette ordonnance
pose les capacités minimales qui doi-
vent êtres acquises pour l’obtention
de tels diplômes. La reconnaissance
fédérale de cette formation est pri-
mordiale car elle donnerait une recon-
naissance professionnelle nationale à
la danse. Un diplôme offre une recon-
naissance professionnelle et garantit,
à terme, de meilleurs droits sociaux à
tous les professionnels. Cette ordon-
nance a besoin de recevoir le soutien
d’un maximum de personnes concer-
nées.
Signez le document réalisé par l’asso-
ciation suisse des professionnels de
la danse «danse suisse» en le deman-
dant auprès de theres.messeli@
dansesuisse.ch ou au 031 351 60 50
Quelque chose à proposer
L’adc signale aux chorégraphes gene-
vois que leurs projets de création
pour la saison 2008-2009 doivent lui
être envoyés au plus tard le 1er octobre
pour des projets imaginés entre sep-
tembre et janvier 2008 (le 15 janvier
pour les projets de février à juin).
Merci d’adresser un dossier complet
comprenant un propos, des intentions
de travail ainsi qu’un budget prévi-
sionnel. Pour cette première période,
les choix seront faits au plus tard le 20
octobre.
Jean-Jacques Rousseau vous inspire?
Le Département des affaires culturel-
les de la Ville de Genève invite toutes
personnes, artistes, associations de
Genève ou d’ailleurs, à concevoir des
projets scientifiques, artistiques, cul-
turels ou pédagogiques, dans le cadre
de la commémoration 2012 Rousseau
pour tous à Genève. Les projets
devront être réalisé avant le 31 mars
2008. Pour tous savoir sur cet appel
au projet: www.rousseau2012.ch
Ancienne friche industrielle La
Malterie à Lille lance un appel à projet
de résidences et de recherche à l’at-
tention des artistes chorégraphes et
des plasticiens. Il s’agit d’accueillir
des artistes pour un travail sans obli-
gation de résultat final: expérimenta-
tion,recherche, etc. Dépôt des dos-
siers de candidature jusqu’au 20 sep-
tembre 2007.
Pour tout savoir sur les éléments à
fournir: www.lamalterie.com
Brèves
21
brèves
Un témoignage exemplaire
L’AVDC (Association vaudoise de
danse contemporaine) a publié ce
printemps un ouvrage pour marquer
ses 20 ans d’activité. Sous le titre
effervescences, il réunit une diversité
de regards sur l’essor et le rayonne-
ment de la danse, en prenant appui
sur les artistes qui ont façonné cette
aventure artistique romande.
Construit de manière originale, ce
livre poursuit l’objectif déclaré de dire
à quel point la danse contemporaine
échappe à toute tentative de défini-
tion rigide ou consensuelle. Le travail
graphique est remarquablement
inventif et inspiré. Un grand nombre
de personnalités ont apporté leur
contribution ou leur témoignage, c’est
généreux, parfois décalé, mais jamais
ostentatoire. Personnellement, j’au-
rais apprécié que ce livre propose une
projection dans le temps, ose une
analyse critique, souligne aussi les
manques et les incohérences de la
politique culturelle vaudoise. Ces
bémols n’enlèvent rien à la qualité et
à l’intérêt de cette aventure éditoriale
et je ne peux que recommander aux
curieux de l’art chorégraphique de se
procurer cet ouvrage. À commander
sans plus attendre auprès de
www.avdc.ch
Effervescences, 20 ans de danse contemporainedans le canton de Vaud, ouvrage collectif, AVDC2007, Frs 39.–
Médiation: Entrez dans la danse!
La saison dernière, la cellule de
médiation pour la danse a organisé,
en collaboration avec de nombreux
partenaires, des stages autour de
spectacles, des formations continues
pour les enseignants et des représen-
tations scolaires. Elle a également
accompagné un projet de plusieurs
mois dans deux écoles publiques et
ne cesse de développer des actions
concrètes entre le public et la danse
contemporaine.
Seront ainsi proposés au cours de
cette l’année scolaire: un projet en
lien avec les créations de Prisca
Harsch ou d’Alias, un autre projet
important, conduit par Nathalie
Tacchella, entre dix classe de l’école
des Eaux-Vives et la programmation
de l’adc, ou encore des parcours
pédagogiques pour des classes du
primaire, du secondaire et du posto-
bligatoire organisés par La compagnie
Gilles Jobin. Par ailleurs, l’organisa-
tion d’un atelier spécifique sur les
relations entre la musique et la danse
devrait voir le jour prochainement,
tandis que pour des étudiants moins
jeunes, une proposition est prévue
autour de Mainstream de Yan
Duyvendak et Alexandra Bachzetsis.
Si vous êtes enseignants, travailleurs
sociaux ou responsables d’associa-
tion et que ce type d’initiative vous
intéresse n’hésitez pas à nous contac-
ter, soit pour profiter de ce qui est mis
sur pieds cette saison, soit pour réflé-
chir à une action adaptée à vos
besoins. L’objectif est de mieux
connaître la danse, mais surtout de
bénéficier du potentiel de cette disci-
pline artistique pour ouvrir des
champs d’expérience et de découver-
te. [email protected] ou Myriam
Kridi 078 680 33 27
Maison de la danse
L’année dernière à la même époque,
nous étions en pleine campagne,
contre le référendum qui a malheureu-
sement abouti à l’abandon du projet
de l’Escargot à Lancy qui devait
accueillir la Maison de la danse. Un an
plus tard, après les élections dans les
communes de Genève, le visage poli-
tique local n’a pas fondamentalement
changé, et si la Maison de la danse a
parfois été évoquée durant la campa-
gne, elle a le plus souvent servi à illus-
trer les difficultés d’une coopération
intercommunale et le décalage entre
une vision politique de cette fameuse
région valdo-franco-genevoise et la
réalité de l’esprit de clocher qui la
caractérise. Une meilleure coopéra-
tion intercommunale est appelée des
vœux de tous, mais dans les actes,
elle reste encore difficile à concrétiser.
Concernant les projets d’infrastructu-
res évoqués durant la campagne élec-
torale, il s’en est fallu de peu que la
MdlD ne soit plus du tout visible sur
l’échiquier, se trouvant reléguée à la
traîne d’autres projets tels que la
rénovation de l’Alhambra pour la
Maison des musiques, le nouveau
projet pour le Musée d’ethnographie,
les transformations du Musée d’Art et
d’histoire, sans oublier la Nouvelle
Comédie.
Aujourd’hui reprendre le projet de la
Maison de la Danse n’est pas tout
simple. Sans entendre de remise en
cause fondamentale du projet, on ne
manque pas de nous rappeler que
nous avons tout de même subi un
échec devant le peuple. C’est dès lors
dans un contexte non prioritaire que
nous devons avancer dans cette nou-
velle législature. Si au DAC nous pou-
vons compter sur une attention bien-
veillante, nous devrons nous atteler à
reconquérir le pouvoir politique
depuis la base, commissions culturel-
les, conseils communaux et partis
politiques.
C’est donc dans ce contexte que nous
poursuivons l’aventure. Ces prochains
mois vont nous offrir des occasions de
rencontres et de confrontations. Nous
avons dans notre poche de nouveaux
projets, des idées, des demandes, qui
sont pour l’instant moins ambitieux
que pouvait l’être la MdlD de Lancy,
mais répondant au besoin fondamen-
tal de la danse d’aujourd’hui. Sur la
base de nos rencontres et de nos
échanges à des niveaux politiques,
institutionnels et privés, nous
devrions être en mesure de vous en
dire plus au prochain numéro.
Claude Ratzé
< Suite à l’«appel à idées» lancé dans notre jour-nal cet hiver pour une Maison de la Danse à Genève,voici l’une des propositions intéressantes que nousavons reçue de Christian Schuetz, architecte EPFL.Vue réalisée sur la couverture des voies CFF à Saint-Jean (côté Charmilles).©
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22
livres
C’est une immersion dans les souve-
nirs d’une pièce chorégraphique que
propose Julie Perrin, chercheuse au
département Danse de l’université
Paris-VII-Saint-Denis. En 2003, dans le
cadre de la reprise de Projet de la
matière, Odile Duboc l’invite à pénét-
rer son studio dans un souci de docu-
mentation de la pièce. Le spectacle,
créé avec l’éclairagiste Françoise
Michel dix ans plus tôt en 1993, est le
résultat d’un processus de création
particulier qui a laissé une large place
aux interprètes, à l’improvisation et à
la recherche. D’abord confrontés aux
objets tactiles de la plasticienne
Marie-José Pillet (coussin d’air, mate-
las d’eau, tôles ondulées montées sur
ressorts), les danseurs ont ensuite
travaillé sur la mémoire sensorielle de
ces premiers contacts pour trouver un
mouvement qui fasse vivre les quatre
éléments chers à la danse d’Odile
Duboc: l’eau, l’air, le feu et la terre. La
reprise, avec des interprètes de la
création et de nouveaux danseurs,
génère un deuxième travail de mémoi-
re, entendu comme remémoration
d’une pièce passée.
Se basant sur l’observation de la
danse en train de se faire, mais aussi
sur les récits des différents acteurs de
la pièce, l’auteure livre un témoignage
passionnant sur les logiques esthé-
tiques et pédagogiques d’Odile
Duboc. Elle fait surgir les gestuelles
privilégiées de la chorégraphe (verti-
ge, envol et abandon), commente
dans une langue précise sa technique,
son expérimentation d’un «corps-
matière», ses références littéraires
(Blanchot et Bachelard), son art de la
composition. Elle ouvre également
une réflexion plus générale sur la figu-
re dansante et dresse des parallèles
avec l’histoire de la peinture: jeux
entre forme et matière, figure et fond,
écriture et improvisation… La cher-
cheuse montre comment Projet de la
matière fait coïncider ces différents
éléments. Etayé d’images et de
tableaux descriptifs de séquences de
la pièce, l’ouvrage se conclut sur l’a-
nalyse du travail de reprise en 2003 et
sa relation complexe au temps origi-
nel et présent.
En transcrivant les paroles de chacun,
Julie Perrin saisit l’esprit d’une démar-
che chorégraphique collective qui envi-
sage son rapport à la mémoire non
comme la conservation d’un répertoi-
re, mais comme le partage, la transmis-
sion d’un savoir immatériel. Au final,
un ouvrage composé de souvenirs plu-
riels entrelacés et qui, en intégrant les
oublis, les paradoxes et les contradic-
tions dans son champ d’analyse, fait
apparaître les strates temporelles
d’une construction de la mémoire.
Anne-Pascale Mittaz
Projet de la matière, Mémoire(s) d’une œuvre cho-
régraphique, Julie Perrin, Les Presses du réel, Centre
national de la danse, 2007, Frs 48.–
La mémoire d’un savoir immatériel
Julie Perrin retrace l’histoire de Projet de la matière, pièce emblématique dans le parcours
d’Odile Duboc, directrice du Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort.
Une captation mise en images par Laszlo Horvath accompagne ce livre aux résonances
très actuelles.
Dans l’univers de Pina Bausch, on
trouve des images, des mouvements
et des sons. Pina Bausch aime dissi-
muler le sens de ses pièces et fuit tout
affichage explicite de messages.
L’émotion l’emporte sur l’information.
Aussi la plupart des ouvrages qui
introduisent son œuvre se présentent
sous forme de photos. Avec Pina
Bausch vous appelle, le lecteur trouve-
ra un recueil de clichés de Francesco
Carbone, et des textes de la journalis-
te et critique Leonetta Bentivoglio.
Quatre thèmes parcourent l’ouvrage –
danses, création, corps, recherche.
Une manière légère d’être introduit à
un monde qui semble être à la fois le
contrepoint des sciences naturelles et
une forme de recherche perpétuelle.
Contrairement à la plupart de ses
contemporains, Pina Bausch ne s’inté-
resse pas à rendre hommage à la
beauté de la forme. Elle s’attache plu-
tôt à un théâtre qui parle véritable-
ment d’hommes et de femmes, de ces
mille et un petits détails de la vie
quotidienne. Plus globalement, les
tableaux de Pina Bausch parlent de
l’anatomie du corps de chacun, de ses
possibilités. Des rapports amoureux
des hommes et des femmes, de nos
comportements et de nos impulsions.
De nos impuissances aussi.
Autre marque du Tanztheater de Pina
Bausch: sa manière de travailler. Elle
interroge ses danseurs tout au long
du processus de création, creusant
leur vie et leur passé. Ils y répondent
par de courtes danses, des scènes de
groupe, en prenant la parole. C’est de
là à chaque fois que naît le spectacle.
Véritables pièces d’un discours unitai-
re, chaque nouvelle création semble
émerger de la précédente et anticipe
la suivante. Mais toutes aboutissent à
cette unique et grande pièce que
représente le théâtre de Pina Bausch.
Laure Scalambrin
Pina Bausch vous appelle, Leonetta Bentivoglio et
Francesco Carbone, L’Arche, 2007, Frs30.–
Nouvelles images de Pina
Bel équilibre entre textes et photos pour Pina Bausch
vous appelle, une toute nouvelle parution qui visite avec
délicatesse l’œuvre de la chorégraphe de Wupperthal.
Ten
Ch
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ran
ceso
Ca
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ne
23
livres
Comment établir un terrain favorable
aux apprentissages, de quelle maniè-
re ceux-ci peuvent-ils influencer les
données contenues initialement dans
nos cellules et en quoi cela modifie-t-il
nos perceptions? Danseuse et théra-
peute, Bonnie Bainbridge Cohen pour-
suit depuis plus de trente ans une
exploration du mouvement qui retrace
son itinéraire organique à partir du
système squeletto-musculaire. Une
introspection corporelle et mentale
minutieuse qui passe par le toucher,
permettant de booster l'expression et
de communiquer littéralement par
toutes ses fibres (des cellules aux
organes en passant par les structures
moléculaires des muscles et des os).
Ressentir sur soi pour soigner chez les
autres: la chercheuse américaine a
toujours été curieuse de découvrir de
l'intérieur «comment ça marche» pour
mieux conjuguer le corps et l'esprit,
d'étudier l'anatomie afin de savoir
comment se meut (et s'émeut) un chat
ou un être humain. Curieuse, enfin,
«de donner une voix au mouvement».
C'est chose faite avec un DVD réalisé
par Contredanse à l'occasion d'un ate-
lier intitulé Danse et Body-Mind
Centering®, qu'elle a dispensé à
Bruxelles parallèlement à une confé-
rence sur son parcours et sa pratique.
En deux temps, le film s'ouvre sur une
première partie informelle, où, au fil
des questions des participant/e/s,
Bonnie Bainbridge Cohen évoque les
débuts et le développement de sa
méthode. L'atelier qui suit donne à voir
certains de ses principes appliqués à la
danse à travers les notions de poids,
de temps et d'espace. Captivante, la
théorie prend corps à mesure que le
charisme de la pédagogue, calme et
ludique, prend possession de l'écran:
d'un exercice à l'autre, vous vous re-
trouverez bel et bien à écouter le mou-
vement et saisir comment, à l'image de
la calligraphie chinoise, il naît et s'in-
carne dans l'être entier.
Martine Jaques-Dalcroze
DVD - Danse et Body Mind Centering®, bilinguefrançais-anglais, format NTSC-All zone, 2006 Frs40.– (en complément de Sentir, ressentir et agir,Bonnie Bainbridge Cohen, éditions Contredanse,Nouvelles de Danse n°50, 2002), Frs 40.–
Le lecteur aura vite compris que c'est
plus qu'une simple figure de style: en
tournant les premières pages de ce
volume épais, en se laissant aller à
une flânerie désordonnée à travers les
images et les textes où la danse et le
paysage font si bien ménage commun,
on ne peut qu'être saisi par l'actualité
et la pertinence de la plupart des
contributions. Comme si l'évidence
même faisait de la danse et du paysa-
ge un couple, des âmes sœurs issues
d'un même élan, le mouvement.
Danse et paysage? Dans la tête, les
images se bousculent: photographies
des expériences d'Anna Halprin où
rues, talus, parkings, hangars devien-
nent autant de scènes; performances
de Trisha Brown, où l'urbain est investi
jusqu'aux murs d'immeubles de New-
York. Plus près de nous, balades au
festival zurichois Stromereien (tous
les deux ans, des artistes de tous
bords invitent à une promenade truf-
fée de performances en plein air le
long de la Limmat), trajets à travers
Lausanne lors d'une «Cartographie»
de Philippe Saire. On pense à
Emmanuelle Huynh, qui fait de la
nature un personnage à part; à Gilles
Jobin; au rôle du sol dans la danse
contemporaine…
En art tout repousseMais ces Carnets empruntent une tra-
jectoire inverse: le but n'étant pas de
témoigner de l'éclat des danses qui
aiment investir le paysage, mais de
construire une réflexion sur le paysa-
ge à partir d'une réflexion sur la
danse. Chorégraphes, danseurs et
spectateurs découvrent ainsi des
dimensions nouvelles. On se plonge
dans l'épistémologie de la notation
(de l'architecture et de la chorégra-
phie); on sourit à la découverte des
dessins du déplacement d'un trou-
peau de moutons traversant une riviè-
re; on reste interloqué devant cette
photographie d'un terrain de foot
tracé sur une colline (une sculpture de
Marie Denis), pente vertigineuse qui
rend le jeu acrobatique et bouscule
nos représentations de l'espace.
L'ouvrage s'achève sur une pirouette
délicieuse signée, comme l'édito, Jean-
Luc Brisson: un texte où il substitue le
mot «jardiner» et ses dérivés par «dan-
ser» et les siens. Cela donne ceci:
«Pour danser, il faut trouver une ouver-
ture, c'est-à-dire une percée, un lieu
défriché, accessible à la lumière et à la
pluie. (…) Danser, c'est garder ses éplu-
chures pour le compost. (…) Danser,
c'est ne pas arrêter de danser. C'est
jouer de la résistance et de l'appui.
Danser, c'est se préparer à mourir. (…)
En art, rien n'est grave, tout repousse.»
Anna Hohler
Comme une danse, Carnets du paysage n° 13&14,
ouvrage collectif introduit par Jean-Luc Brisson, Actes
Sud et École nationale supérieure du paysage, 2007,
Frs 48.–
«Danser, c'est garder ses épluchures pour le compost»
Actes Sud et l’Ecole nationale supérieure du paysage s’unissent pour publier Comme une
danse, un ouvrage proprement défricheur, flânerie réjouissante entre art et jardin.
Body-Mind Centering®: une calligraphie du corps
Dans son livre Sentir, ressentir et agir, Bonnie Bainbridge Cohen retraçait les étapes de son
approche expérimentale du mouvement. Un dvd ouvre les portes d’un atelier avec elle.
© D
R
24
saison 2007-2008
Cisco AznarBlumenkabarett
La satire, l’érotisme, l’insolence
sèment le chaos et déclarent une
guerre sans quartier aux bonnes
manières, dans un esprit de foire aux
monstres et de cabaret.
(pour en savoir plus, voir page 11)
du 1er au 10 octobre 2007
Yan Duyvendak et Alexandra BachzetsisMainstream
Sexe et crime sont les fils rouges de
Mainstream, qui réunit deux perfor-
mers suisses autour des archétypes
amoureux dans les romances, séries
tv et films noirs.
(pour en savoir plus, voir page 12)
du 17 au 28 octobre 2007
Gilles Jobin Au Théâtre de Carouge
The Mœbius Strip + Mœbius Kids
À la création originelle, The Mœbius
Strip de la Compagnie Gilles Jobin,
s'ajoute une nouvelle boucle: Mœbius
Kids, interprété par les juniors de la
Compagnie Virevolte.
En collaboration avec le Théâtre de Carouge
(pour en savoir plus, voir page 13)
du 31 octobre au 3 novembre 2007
Emio Greco / Pieter C. ScholtenHell Au BFM
De l’Enfer à la danse, n’y aurait-il
qu’un pas? C’est ce que semble dire
Hell. Tout comme le poème de Dante
en a fait le récit, les deux chorégra-
phes en donnent une représentation
fulgurante et singulière.
(pour en savoir plus, voir page 15)
le 18 novembre 2007 GRÜ & ADC
Gilles JobinSteak House Au Théâtre de Carouge
Accompagné de cinq interprètes et de
l’extraordinaire machine musicale de
Cristian Vogel, Gilles Jobin part de
situations anodines, étire sa vision et
glisse vers l’onirisme.
En collaboration avec le Théâtre de Carouge
(pour en savoir plus, voir page 13)
du 27 novembre au 1er décembre 2007
Philippe SaireEst-ce que je peux me permettre d’at-
tirer votre attention sur la brièveté de
la vie?
Se divertir, se détacher, se laisser
séduire et s’enchanter. Voir la vie
comme une perpétuelle distraction.
Une pièce ludique, tendre et aussi
libre que possible.
(pour en savoir plus, voir page 10)
du 19 au 31 décembre 2007
Fabrice MazliahHue!!
On se souvient de Fabrice Mazliah en
duo à la Salle des Eaux-Vives. Le pla-
teau au centre du public et un dépla-
cement de chaises par rangées entiè-
res sur scène. Le chorégraphe gene-
vois, danseur de William Forsythe
depuis dix ans, présente cette fois-ci
une pièce de groupe, Hue!!, où sept
danseurs virtuoses s’entremêlent
dans un élan perpétuel, impulsé par le
désir. Fabrice Mazliah est l’une des
comètes de la galaxie Forsythe, fabu-
leux chorégraphe qui aime souhaiter
la «bienvenue à ce que vous voulez
voir». Soit une ouverture dans la
façon d’appréhender le mouvement,
le texte, l’image, que l’on trouve dans
les pièces des jeunes chorégraphes
issus de sa compagnie.
du 10 au 13 janvier 2008
Les Ballets C. de la B. / Lisi EstaràsPatchagonia
Lisi Estaràs travaille avec Les Ballets
C. de la B. depuis 1997. Elle joua dans
les créations de Lets op Bach, Wolf et
vsprs (Alain Platel) et Tempus Fugit
(Sidi Larbi Cherkaoui). Patchagonia
est une pièce pour cinq danseurs-
acteurs et trois musiciens.
Un groupe d’étrangers se retrouve
dans un hôtel d’étape le long d’une
route de campagne poussiéreuse. Le
genre d’endroit où l’on se rend pour
changer ou terminer sa vie.
Les personnages sont déterminés à
vivre un «état de bonheur» absolu et
éternel. Le propriétaire, le touriste, la
jeune femme, le violoniste, le repré-
sentant, tous savent que lorsqu’une
bonne chose perdure trop longtemps,
elle risque de tourner à l’aigre.
du 24 au 27 janvier 2008
Groupe Quivala / Prisca HarschHumpeli (hapax 2)
Quivala travaille la série avec leurs
hapax, solos ou monologues qui pui-
sent leur inspiration dans les élé-
ments autobiographiques des dan-
seurs ou comédiens qui l’interprètent.
Avec Humpeli, interprété par Prisca
Harsch, il s’agit avant tout de mettre
la danse au centre de la scène et du
spectacle. Un corps s’abandonne au
plaisir du mouvement et du rythme; la
danse comme une transe, laissant des
traces dans l’espace et jouissant de
ses découvertes. Le point de départ
de Prisca Harsch: l’histoire d’amour
passionnelle et tragique de sa grand-
mère. «Sous la forme d’un autopor-
trait fictionnel, réalisé par mon frère
Robin Harsch (Sophie Calle: prétexte
et Federer et moi), nous demandons à
ma grand-mère d’interpréter son per-
sonnage. Nous diffusons le film de ce
témoignage de façon fragmentée et
livrons des bribes éclatées de cette
histoire».
du 20 au 24 février 2008 GRÜ & ADC
Tamara Bacci Cindy Van Acker, Ken Ossola, Juan
Dominguez
L’adc a proposé à Tamara Bacci de
choisir trois chorégraphes qui, chacun,
lui créent un solo sur mesure. Il s’agira
d’abord de Cindy Van Acker, dont
Tamara connaît l’univers et la gram-
maire pour avoir notamment interpré-
té sa dernière création, Kernel, trio
sidéral de la saison dernière du GRÜ.
«Cindy Van Acker m’a fait envisager un
nouveau monde. Cette collaboration a
été pour moi un électrochoc, la décou-
verte de quelque chose d’insoupçonné
jusqu’alors». De Ken Ossola ensuite,
complice de longue date de Tamara:
«Le solo chorégraphié par Ken Ossola
sera sûrement ma dernière interpréta-
tion néo-classique…». Et enfin, d’une
nouvelle piste, expérimentale qui se
dessine avec Juan Dominguez, que la
danseuse a vu danser chez La Ribot ou
Jérôme Bel.
du 6 au 16 mars 2008
Compagnie 7273Création 2008
On a l’habitude de les voir en duo
(Simple proposition, La Vision du
lapin) ou en solo (Climax). Première
pièce de groupe pour cette compa-
gnie, avec un «concert chorégraphié»
qui puise ses références dans la
musique folk. Nicolas Cantillon et
Laurence Yadi: «Nous voudrions pro-
poser un monde en soi plutôt qu’un
état particulier. La musique folk per-
met ça. Sur scène, les gens sont appa-
remment libres de faire ce qu’ils veu-
lent, de raconter des choses qu’on ne
comprend pas immédiatement. Le
principe est d’ailleurs de chanter en
«yaourt», avec toutes nos tripes. Petit
à petit, le spectateur se crée son pro-
pre univers, devine puis comprend ce
qui est en train de se raconter. Une
danse hypnotique dans laquelle on
entre progressivement.»
du 23 avril au 3 mai 2008
Gilles Jobin Text to speech Au Théâtre de Carouge
Immersion dans le monde des mots
pour Gilles Jobin: l’ordinateur, source
de diffusion de paroles, de sons et
Une saison de danseSaison 2007-2008 de l’adc, 14 spectacles, 2 abonnements, entrez dans la danse!
25
saison 2007-2008
d’images, pour travailler la perception
du monde. Textes et voix sont manipu-
lés pour produire une parole humaine
mais artificielle, grâce à un logiciel
informatique de synthèse vocale, le TTS
(Text to Speech), qui convertit en paro-
les le langage écrit. Ce procédé permet
d’introduire sur scène différents types
de récits intimes ou empruntés à l’ac-
tualité. Les termes les plus concrets
sont décontextualisés pour être cernés
sous différents aspects. Entre approche
plastique et chorégraphique, Gilles
Jobin prélève directement matériaux et
sources de réflexion pour les exposer
en termes plus abrupts.
En collaboration avec le Théâtre de Carouge
du 6 au 10 mai 2008
Cie Ariadone / Carlotta IkedaSora No Ao, le bleu du ciel
Leur expression est épurée, comme si
elles avaient arraché de leur visage
toute trace de passion ou de senti-
ment, quelles que soient les circons-
tances dans lesquelles elles se trou-
vent. Certes, elles regardent quelque
chose, mais ce quelque chose n’existe
pas dans le même espace que dans
celui où leurs corps ont été placés.
Elles sont dans un autre monde où
elles espèrent, enivrées. Les chaînes
de leurs corps ou de leurs mémoires
sont rompues et tout à coup, l’incon-
nu fait irruption au cœur même du
quotidien et du connu: la mort ou la
vie, le rêve ou la réalité… Carlotta
Ikeda, grande dame du butô, recom-
pose trois solos qu’elle a créés pour
trois interprètes-phares. Danse inté-
rieure, danse fracture et immersion
dans l’empire de la lenteur.
du 14 au 17 mai 2008
Neopostist Ahrrrt / Foofwa d’ImobilitéThe Making of Spectacles
Tout ce qui transforme le réel en ima-
ginaire est ici mis en relief. Foofwa
d’Imobilité veut déjouer l’illusion, le
faux-semblant en dévoilant l’artifice
qui le construit. La pièce parle du phé-
nomène spectaculaire en faisant une
boucle sur elle-même: montrer la
magie, puis la déjouer, puis en faire
un spectacle. «The Making of
Spectacles est un container à maté-
riaux qui représente l’histoire, y com-
pris l’histoire de sa propre fabrication
(«the making of»: se faire maître). The
Making of Spectacles est la contem-
plation aiguë de ce qui advient et la
capacité à le représenter sans juge-
ment («spectacles without glasses»:
garde-toi de ce que tu regardes). The
Making of Spectacles est un remède à
l’asservissement des esprits («just
say no»: il suffit de le dire).»
du 28 mai au 7 juin 2008 GRÜ & ADC
GRÜ & ADC
L’accueil de Hell d’Emio Greco, pièce inspirée
de l’Enfer de Dante, se joue au moment même
où le collectif3 commence son travail sur
Dante au GRÜ. Cela s’appelle Le labo d’Enfer;
Marco Berrettini, qui a présenté sa création
dans le cadre de La Bâtie à la Salle des Eaux-
Vives, participe à ce laboratoire. La série des
Hapax de la Compagnie Quivala, série d’auto-
portraits fictionnels, sont présentés à l’adc
(Humpeli) et au GRÜ.
Et encore…
Festival de danse et films de danse à l’adc
Exhibition/Inhibition
Alain Buffard, Gemma Higginbotham
et Philippe Blanchard, …
(programmation en cours)
du 5 au 12 décembre 2007
Dans le cadre du Festival Steps #11
Regina Van BerkelTriple zone
le 16 avril 2008
Ballet Junior de GenèveReprises et créations de Gilles Jobin,
Patrick Delcroix, Thierry Malandain…
(programmation en cours)
du 22 au 25 novembre 2007
du 3 au 6 avril 2008, du 12 au 15 juin 2008
Saison 2007-2008 de l’adc, abonnez-vous !
je m’abonne pour la saison: 14 spectacles
Plein tarif (au lieu de Fr. 365.-) Fr. 220.- Nb……
Tarif réduit (au lieu de Fr. 213.-) Fr. 145.- Nb…… soit Fr.
je m’abonne pour la demi-saison: 7 spectacles
Plein tarif (au lieu de Fr. 190.-) Fr. 115.- Nb……Tarif réduit (au lieu de Fr. 108.-) Fr. 75.- Nb…… soit Fr.
Tarif réduit: AVS, chômeur, étudiant, apprenti et moins de 20 ans
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N° postal/ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Téléphone/e-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Date/signature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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ARSENIC Centre d’Art Scénique ContemporainRue de Genève 57, 1004 LausanneInfos + Réservations: +41 21 625 11 36 [email protected] www.theatre-arsenic.ch
LES VENDREDIS EXQUISapéros découvertes
les 28 septembre, 26 octobre, 30 novembre...
REQUIEM spectacle musical de Velma (CH)
du ma 11 au di 16 septembre
EPIPHANEÏA Cie L’Alakran (CH-E)
du je 20 au sa 22 septembre
LA PREMIÈRE FOIS Théâtre en Flammes (CH)
du ma 25 au di 30 septembre
MAINSTREAMAlexandra Bachzetsis et Yan Duyvendak (CH)
du je 4 au di 7 octobre
LE LUFF À L’ARSENICdu je 11 au di 14 octobre
BARE BACK LYINGchorégraphie Simone Aughterlony (CH)
du je 25 au sa 27 octobre
KERNELchorégraphie Cindy Van Acker, Cie Greffe (CH)
du je 15 au di 18 novembre
DRAMUSCULESmise en scène Matthias Urban (CH)
du ma 20 novembre au di 2 décembre
PYRRHUS HILTONtexte et mise en scène Marielle Pinsard (CH)
du me 5 au di 9 décembre
TARIF UNIQUE
DE DANSEDE LAUSANNE
LEFESTIVAL
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FESTIVALINTERNATIONAL
COMPAGNIE LINGA (CH)TALIA PAZ (IL)ALAIN BUFFARD (F)ISABELLA SOUPART (B)ALEXANDRA BACHZETSIS &YAN DUYVENDAK (CH)COMPAGNIE BEAU GESTE –DOMINIQUE BOIVIN (F)LUCILIA CAESAR (B)
WWW.THEATRESEVELIN36.CHINFORMATION & RÉSERVATIONS+ 41 21 620 00 10
DU 26 SEPTEMBREAU 7 OCTOBRE 2007
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Agenda passedanse
L’ADC à la Salle des Eaux-Vives – 022 320 06 06
du 1er au 10 octobreCisco Aznar, Compagnie Buissonnière,Blumenkabarett (voir page 11)
du 17 au 28 octobreYan Duyvendak et Alexandra Bachzetsis,Mainstream (voir page 12)
du 22 au 25 novembreBallet Junior de Genève Reprises et création
du 5 au 12 décembre Festival de danse et de films de danse à l’adcExhibition/InhibitionAlain Buffard, Gemma Higginbotham, PhilippeBlancherd, …
du 19 au 31 décembreCompagnie Philippe Saire, Est-ce que je peux mepermettre d’attirer votre attention sur la brièvetéde la vie? (voir page 10)
L’ADC au BFMle 18 novembre
Emio Greco / Pieter C. Scholten, Hell (voir page 15)
L’ADC au Théâtre de Carouge – 022 343 43 43du 31 octobre au 3 novembre
Gilles Jobin, The Mœbius Strip + Mœbius Kids (voirpage 13)
du 27 novembre au 1er décembreGilles Jobin, Steak House (voir page 13)
Théâtre Forum Meyrin – 022 989 34 34les 9 et 10 octobre
Joëlle Bouvier, De l’amourles 13 et 14 novembre
Josef Nadj, Paysage après l’oragele 16 novembre
Josef Nadj, Woyzeck ou l’ébauche du vertige
Le Grand Théâtre à la Place Neuve – 022 418 31 30du 13 au 20 octobre
Ballet du Grand Théâtre de Genève, BenjaminMillepied, Andonis Foniadakis, Petrouchka / LeSacre du printemps
Le Grand Théâtre aux Salons – 022 418 31 30les 15 et 16 octobre
Danse en images, Moments de Pina Bausch/Stravinski, Béjart, Kylián
Château Rouge – +33 450 43 24 24le 18 octobre
Didier Deschamps et Lia Rodrigues / CCN Ballet deLorraine, Hymnen
le 9 novembreJosette Baïz/ Groupe Grenade, Le Sacre
L’Esplanade du Lac – +33 450 99 17 70le 4 décembre
Compagnie Pascoli, Le Roi se meurt et la Bassecourt
Le Sacre du printemps x 4
Andonis Foniadakis au Grand Théâtre
Le groupe Grenade de Josette Baïz à Château Rouge
Pina Bausch et Maurice Béjart projetés aux Salons
L’aventure commence le 29 mai 1913: Nijinski présente Le Sacre du printemps
au Théâtre des Champs-Elysées, sur une composition musicale d’Igor Stravinski.
Une première parisienne sous les huées. L’œuvre qui deviendra le symbole de la
modernité a commencé par faire scandale.
Un siècle plus tard, Le Sacre du printemps hante toujours les chorégraphes. Il ne
se passe pas une année sans que plusieurs versions voient le jour. On en
dénombre plus d’une centaine… Pour 2007 et dans le cadre du passedanse, on
attend de nouvelles lectures de l’œuvre: celle d’Andonis Foniadakis, cet autom-
ne à la Place Neuve, et celle du Groupe Grenade à Annemasse, dans lequel trei-
ze adolescents pétrifiants de justesse sur scène sont emmenés par Josette Baïz.
Aux Salons et dans le cadre de «Danse en images», des projections filmées de
deux versions majeures dans l’histoire des Sacres: celles de Maurice Béjart et
de Pina Bausch. En 1959, Maurice Béjart a 35 ans. Avec une précision rythmique
inflexible, il élabore quasi instinctivement une chorégraphie qui restera une
référence. De son Sacre du printemps de 1975, Pina Bausch dit simplement: «Je
ne peux pas en parler. C’est trop fort, je n’ai pas de mots. Toutes mes phrases
sont là sur scène, je n’ai que ma danse ».
La danse contemporaine revendique toujours cet héritage tout en affirmant son
originalité. Les titres s’adaptent, un peu: Hoghe intitule sa pièce Sacre – The Rite
of Spring; beaucoup: Haru no Saïten: Un Sacre du printemps de Carlotta Ikeda;
ou passionnément: Jérôme Bel, du chorégraphe du même nom, où le Sacre est
chanté a capella.
Conférences du Passedanse
Les partenaires du Passedanse proposent un cycle de cinq conférences durant la saison 2007-2008autour des différents styles de danse.Après «L’Histoire de la danse», thématique du premier cycle, et les «Conférences dansées» dudeuxième cycle, le Passedanse a souhaité se pencher sur les différents styles de danse au fil de l’his-toire: danse classique, néoclassique, jazz, contemporaine. Les conférenciers sont spécialistes en lamatière et pourront être écoutés à l’Ecole d’Art et de Design de Genève, avec qui le Passedanse colla-bore cette année dans le cadre des conférences.
Lundi 26 novembre 2007 Danse classique/Nathalie Lecomte
Ensuite… Lundi 14 janvier 2008 Néoclassique/Florence PoudruLundi 10 mars 2008 Danse contemporaine/Annie SuquetLundi 7 avril 2008 Danse Jazz/Éliane SeguinLundi 26 mai 2008 Analyse du mouvement/Odile Rouquet
Entrée 5.– / Libre pour les étudiants et les détenteurs du passedanse.Horaire: lundi à 19h30. Haute École d’Art et de Design. Bâtiment entrée James-Fazy