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Page 1: Cancer du rein, lithiase urinaire

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Progrès en Urologie – FMC 2014;24:F33–F34 Compte-rendu de congrès

http://dx.doi.org/10.1016/j.fpurol.2014.02.001

Cancer du rein, lithiase urinaire§

I. Ouzaid

Service d'urologie, hôpital Bichat-Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard, 75018Paris, France

CANCER DU REIN (RCC)

Recherche fondamentaleUne équipe a rapporté une méthodepermettant de réaliser en routine, pourles patients traités par thérapies ciblées(TC) pour un cancer du rein métasta-tique (CRM), l'analyse simultanée desprincipales altérations moléculairesquantitatives (AMQ) identifiées commepronostiques du CRM (Résumé 058).Quatorze gènes situés sur des régionschromosomiques présentant des AMQ(pertes ou gains) dans les CRM ontété sélectionnés : EGFR (chromosome7p12), MYC (8q24), CDK4 (12q13),SLC7A8 (14q11), MCM2 (3q21), KIF1B(1p36), PDGFRB (5q31), PDCD1 (2q37),PTTG1 (5q35), VHL (3p25), PLG (6q26),CDKN2A (9p21), ALDOB (9q21),LPCAT1 (5p15). À partir de tissus rénauxcongelés, issus de pièces de néphrecto-mies, les 14 fragments exoniques corres-pondant à ces gènes étaient amplifiéssimultanément par PCR à partir del'ADN du tissu tumoral et du tissu sainavoisinant, en utilisant des amorces mar-quées par fluorochrome. Deux gènescontrôles étaient intégrés pour étalonnerles mesures : CPNE1 (20q11), DCHS2(4q31). Après migration électrophorétiquesur séquenceur, le profil QMPSF issu dutissu tumoral était superposé à celui dutissu sain pour identifier les AMQ surve-nues au sein de la tumeur. Sur les7 tumeurs testées, 6 (85 %) tumeurs pré-sentaient au moins une AMQ. Enmoyenne 6,3 AMQ pour 14 gènes explo-rés (45 %) étaient observées. Les gènesles plus fréquemment altérés étaient :EGFR, MYC, PDGFRB, PDCD1, PTTG1et LPCTA1. L'étude de l'impact de cesAMQ est actuellement en cours sur unesérie de patients traités par TC pour unCRM.

La protéine PAR-3 est impliquée dans ledéveloppement et le maintien de la pola-rité cellulaire. Elle est associée à d'au-tres protéines dans les changements ducytosquelette, la signalisation et lamigration cellulaire. L'analyse en immu-nohistochimie d'une cohorte de96 patients atteints de carcinomes à cel-lules claires a montré une corrélationsignificative entre la surexpression dePAR-3 dans la tumeur primitive et unediminution de la survie sans progressioncomme de la survie globale des patients(p < 0,0001) (Résumé 002). De la mêmemanière, le TGFB1 (Résumé 003) et lesNGAL (Résumé 004) urinaires ont étérapportés comme ayant des valeurs pro-nostiques dans les cancers du rein à cel-lules claires.

Recherche cliniqueUne étude multicentrique a évalué lanéphrectomie totale laparoscopiquepour les tumeurs de 10 cm chez89 patients (Résumé 057). La duréemoyenne d'intervention était de 3 heu-res et les pertes sanguines de 175 mL.Les taux de complications per- et post-opératoires étaient de 12,5 et 30 %. Letaux de conversion était de 19 % avecplus de 70 % des interventions réaliséespar des chirurgiens experts.Une équipe a souligné l'importance del'attitude chirurgicale agressive dans laprise en charge des tumeurs du rein enrapportant les résultats de la résectionde métastases pancréatiques isolées(Résumé 061). Les survies globalesà 2 ans et 4 ans étaient respectivementde 79 et 72 % sans différence significa-tive entre la survie globale des patientsavec métastases pancréatiques multipleset uniques HR = 1,6 (IC : 0,45–6,4).L'analyse du sous-groupe de patients quiont eu des biopsies des masses rénalesdans le registre NEPHRON n'a pas misen évidence une corrélation entre lesbiopsies et la survenue de complicationschirurgicales (Résumé 005).Une équipe a rapporté une série de100 cas de néphrectomies partiellesrobot-assistée (Résumé 195). Le tempsopératoire moyen était de 141,3 min,

l'ischémie chaude de 21,2 min et ladurée d'hospitalisation de 5,3 jours.Une conversion en chirurgie ouverte aété nécessaire. Les marges chirurgica-les étaient saines dans tous les cas.Avec un suivi moyen de 25,7 mois iln'y a pas de récidive. La fréquencedes complications postopératoires étaitde 8 % (3 pseudo-anévrismes, 4 épiso-des de saignement), traités par voieendovasculaire.

LITHIASE URINAIRE

Une étude rétrospective portant sur37 patients présentant des calculsrénaux uniques ou multiples de 15 à60 mm ayant eu une miniperc (néphro-scope miniaturisé Storz ou Wolf Ch 12) aété présentée (Résumé 260). Lespatients ont été installés en décubitusdorsal en position Valdivia modifiéeà Galdakao. La fragmentation des cal-culs a été réalisée au laser en utilisantdes fibres de 365 à 600 mm. Pourl'extraction des fragments, l'effet« vacuum cleaner » résultant du phéno-mène de Bernouilli a été largement uti-lisé évitant ainsi le recours au matérielà usage unique. Une néphrostomie Ch8 ou de la colle biologique ont étéemployées pour le trajet percutané. Ladurée opératoire moyenne (à partir del'intubation) était de 80 min (50–130). Undrainage par sonde double J a éténécessaire pour 24 % des patients(n = 9). Le taux de sans fragmentincluant les fragments résiduels nonsignificatifs (� 4 mm) à 1 mois était de92 %. Le taux de retraitement à 1 moisétait de 8 % (3 patients ont eu une LECcomplémentaire pour des fragments�5 mm). Aucune complication postopé-ratoire n'a été mise en évidence pour81 % des patients. Quatre et deuxpatients ont eu respectivement unecomplication Clavien 1 et 3. Un patienta eu un sepsis sévère classé Clavien 4.La durée moyenne d'hospitalisation étaitde 2,4 j (1–7).Une autre étude s'est intéressée à l'im-pact d'un drainage par une sonde JJ

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Figure 1. Évolution du traitement chirurgicale des calculs urinaires de 1985 à 2012 àl'hôpital Tenon (Paris).

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après une urétéroscopie non compli-quée (n = 200) pour un calcul distal(Résumé 258). Selon les résultats decette étude, le drainage par sonde JJn'a réduit ni l'incidence ni l'intensitédes douleurs pelviennes post-urétéros-copie et s'est accompagné d'un tauxplus élevé de signes urinaires. Ainsi,ce drainage urétéral n'apparaît pascomme étant systématique après urété-roscopie non compliquée.Le traitement par urétéroscopie premièredes coliques néphrétiques causées pardes calculs distaux a fait l'objet d'uneétude portant sur 60 patients (Résumé255). Le taux de succès était de 90 %.La durée de moyenne de séjour à l'hôpitalétait de 24 heures (intervalle : 12 h–48 h). Les complications étaient fréquen-tes mais d'intensité minime à modéré(douleurs pelviennes : 100 % ; Evamoyenne 3,5, hématurie : 60 %). Il n'yavait pas de fièvre postopératoire. Parailleurs, une fausse route et 3 déchiruresdu méat ont été rapportées et qui ontnécessité un drainage urétéral.

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Une équipe a rapporté l'évolution dutraitement chirurgical de la lithiase uri-naire dans un CHU (Résumé 252). Surla période étudiée (27 ans), le nombrede NLPC et chirurgie ouverte était restéstable. En revanche, le nombre de LEC

est en constante baisse au profit del'urétéroscopie avec des courbes quise croise en 2007 (Fig. 1).

§Spécial AFU 2013 – 107e Congrès de l'Associationfrançaise d'urologie : l'essentiel du congrès.


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