Strecker. Introduction a l'etude du latin medieval. 1900

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    INTRODUCTION A L'TUDEDU

    LATIN MDIVAL

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    SOCIT DEPUBLICATIONS ROMANES ET FRANAISES

    sous la direction de Mario Roques

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    KARL STREGKER

    INTRODUCTION A L'TUDEDU

    LATIN MDIVALTraduite de Vallemand par

    PAUL VAN DE WOESTIJNEProfesseur a l'Universit de Gand

    Deuxime dition rci'ue et augmente.

    PARISLIBRAIRIE E. DROZ

    25, RUE DE TOURNONMCMXLVI

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    PRFACE DE LA PREMIRE DITION

    M. Paul van de Woestijne nous fait l'honneur de nous demanderune prface l'excellente traduction franaise, qu'il a procure, deVEinfuhrung in das Mittellatein de M. Karl Strecker. Nous croyonsne pouvoir mieux rpondre ce dsir qu'en soulignant quelques-unsdes mrites essentiels de cet ouvrage.

    Le philologue et l'historien, qui pratiquent les auteurs latinsmdivaux, sont souvent arrts, embarrasss ou intrigus par lesparticularits de la langue, du style et, lorsqu'il s'agit de posie, parla mtrique ou le rythme de leurs textes. Sans doute, il existe surplusieurs sujets relevant de ces domaines d'tude, des travaux, par-fois des livres importants. La grande difficult est de les dcouvrir,

    de connatre leurs mrites, leurs caractres propres. Pour s'y retrou-ver il fallait un guide et ce guide, le savant professeur de Berlin nousl'a donn.

    Prcieux, il l'est pour tous. Mais il doit tre tenu pour une vritableprovidence par les dbutants, par ceux qui commencent l'tude destextes mdivaux. Ces jeunes travailleurs seront, d'ailleurs, parti-culirement reconnaissants M. Strecker, de leur avoir donn plusqu'un simple rpertoire bibliographique : une vritable initiation.Sur la plupart des grandes questions, on trouve dans VEinfuhrungquelques donnes positives de fond, prcises et sobres, telles que seulun grand matre pouvait en fournir. Nous attirons spcialement l'at-tention, cet gard, sur les renseignements concernant le vocabu-laire, la prosodie, l'orthographe, la morphologie, la syntaxe. En lesparcourant, on appelle de tous ses vux l'histoire de la langue latineau moyen ge qui nous manque cruellement et que M. Streckerserait si bien mme d'crire.

    En vrai savant, l'auteur n'a eu garde d'omettre les lacunes, les trous existant dans notre information. Puissent les jeunes rudits, qui M. van de Woestijne a eu l'heureuse ide de rendre VEinjh-

    rung de M. Strecker plus accessible, aider les combler.Les tudes de latin mdival, florissantes jusqu'ici surtout en

    Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, connaissent en ce momenten France, en Belgique, en Grande-Bretagne o quelques person-nalits isoles les avaient dj pratiques avec clat, une faveurparticulirement grande. C'est dire que la traduction de M. van deWoestijne vient son heure. Il est souhaiter que tous les tudiantsqui suivent les cours d' explication de textes latins du moyen ge

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    8 INTRODUCTION A l'TUDE DU LATIN MEDIEVAL

    et de latin mdival , mis au programme de nos Universits parla loi de 1929, aient en main le Strecker-van de Woestijne. Il deviendraimmanquablement un de leurs livres de chevet.

    Franois-L. Ganshof.

    Gand, le 25 mars 1933.

    NoTE DU TRADUCTEUR.

    La prsente traduction est base sur le texte de la troisime dition deVEinfiXhrung in das Mittellatein de Karl Strecker (Berlin, Weidmann,1939). La bibliographie a t mise jour par nos soins ; le spcialiste quis'tonnerait d'y voir figurer tel ouvrage plutt que tel autre, voudra bienne pas perdre de vue que l'opuscule que voici s'adresse des dbutants,qui trouveront dans les rpertoires bibliographiques usuels tous les rensei-gnements que nous ne pouvons leur fournir ici. ^

    ABREVIATIONS

    A. h. == Analecta hymnica medii aevi.ALL = Archiv fur lateinische Lexicographie und Grammatik.ALMA= Archivum latinitatis medii aevi.GGN = Nachrichten der Gesellschaft der Wissenschaften zu Gttingen,

    Philosophisch-historische Klasse.HVJ = Historische Vierteljahrschrift.JAW = Jahresbericht ber die Fortschritte der klassischen Altertums-

    ^vissenschaft.

    MGH = Monumenta Germaniae Historica.NA = Neues Archiv der Gesellschaft fur altre deutsche Geschichts-kunde.

    NE = Notices et Extraits des manuscrits de la Bibliothque Nationaleet autres bibliothques.

    PAC = Poetae latini aevi Carolini.PAO = Poetae latini aevi Ottonici.REL = Revue des Etudes Latines.RF = Romanische Forschungen. ,SB = Sitzungsberichte der Akademie..., Philos. -histor. Klasse.SP = Spculum, a Journal of Mediaeval Studies.SS = Scriptores.

    1. Notre savant collgue M. Fr.-L. Ganshof a bien voulu dpouiller pour nous Londres diverses revues actuellement introuvables en Belgique. Qu'il veuilletrouver ici l'expression de notre bien vive gratitude.

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    REMARQUESPRLIMINAIRES

    Depuis quelquqs annes la curiosit l'gard du latin mdival s'estconsidrablement accrue. La lgende des ges golhiques perd tousles jours un peu plus de terrain ; on commence voir que l'ide estpeu fonde, l'attitude, peu scientifique, de tenir pour dcadente lalangue qui, pendant tant de sicles, a t le vhicule de toute unecivilisation. On s'est aperu qu'elle tait la clef d'une riche littrature,qu'elle ne pouvait pas rester l'apanage d'un cercle restreint de spcia-listes et qu'il convenait d'en rpandre la connaissance. Dans la joiede la dcouverte et par l'effet d'une raction heureuse, on en estarriv bientt enseigner le latin mdival ct et au mme titre

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    10 INTRODUCTION A l'TUDE DU LATIN MEDIEVAL

    Aussi n'est-ce pas sans raison que des savants comme WtlhelmMeyer et LuDwiG Traube ont consacr toute une vie de recherches mettre la langue mdiolatine dans sa vraie lumire ; les premiers ilsont montr tout l'intrt que prsentait cette tude nouvelle, ainsi

    que la ncessit dela pratiquer

    d'une faon scientifique.Nous avons dit plus haut que le latin est rest le vhicule de laculture pendant tout le moyen ge, si bien que toutes les disciplinesphilologie romane, philologie germanique, histoire, thologie qui doivent puiser sans cesse aux sources mdivales, ont entran leur suite l'tude de la langue mdiolatine. Mais, cette tude, ellesl'ont subordonne leur activit propre ; elles en ont sousestimles difficults, de sorte que l'ide est ne que la philologie du moyenge tait un domaine ouvert tous et o tous pouvaient briller. Etpourtant, on ne peut assez insister sur le fait que le latin mdivaln'est pas qu'une science auxiliaire, inais bien une discipline indpen-dante et qui doit tre tudie au mme titre que les autres branches-du savoir. L'tude de la mdiolatinit, base sur une solide culture,classique, doit tre, elle aussi, spcialise ^.

    Cette conception n'a pas encore gagn tous les esprits. Aussi n'est-il pas rare, mme de nos jours, de rencontrer des diteurs de textes dumoyen ge s'imaginant pouvoir diter ces textes autrement que l'ondite un texte classique. Cette absence de mthode fait que noustrouvons dans ces ditions des tours de phrases, des explications de-

    mots et mme de passages entiers, qui montrent d'vidence quel'diteur n'a rien compris sa tche. I.e procd est commode : ce quel'on ne comprend pas mme ce qui appartient proprement au latinmdival, on le qualifie de licence ou de libert de style . Toutle mal provient de ce que l'on tudie les monuments du moyen geen les sortant de leur cadre rel et de ce qu'on les juge sans tenircompte des rgles organiques qui rgissent la langue dans laquelleils sont crits.

    C'est la recherche de ces rgles et leur codification qui est et doittre le but principal de la philologie du moyen ge ; c'est cette tudequi en fait le principal intrt. Ajoutons qu'elle s'impose : qui veuttudier le latin mdival se prsentent tous coups des problmesnouveaux qui demandent tre rsolus.

    f

    E. Faral, L'orientation actuelle des tudes relatives au latin mdival (REL, I,.1923, pp. 26-47) ; P. Rumpf, L'tude de la latinit mdivale (Archivum romanicum,IX, 2-3, 1925 ; cf. E. Faral dans la REL IV, 1926, p. 141 et suiy.j ; W. Stach,Mittellateinische Philologie und Geschichtswissenschaft (HVJ, XXXVI, 1936) ;S. 'iiEi.i.MA^:

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    REMARQUESPRLIMINAIRES 11

    Il va sans dire que la lecture des textes est la base de l'tude dulatin mdival : on n'en lira jamais assez, mais qu'on prenne soinde les choisir judicieusement, s'levant du plus facile au plus ardu.La marche suivre nous parat tre la suivante : on dbutera par lalecture de textes de la priode des Othons ou de la priode carolin-gienne, pour passer, aprs cette premire prise de contact, aux critsdes XII et xiii^ sicles. La comprhension de l'volution historiquedu langage sera facilite par l'tude approfondie de la littratureprcarolingienne.

    Quels textes lira-t-on de prfrence ? Nous croyons qu'il convientd'attirer avant tout l'attention des dbutants sur ce que le moyenge a produit de plus original : par exemple, la littrature de lgendeset d' Eempla, la posie rythmique tant religieuse que profane ^.Il va sans dire que tous ces textes n'offrent pas le mme intrt ; unchoix s'impose, et plus particulirement pour ce qui regarde la posie..Ainsi, bien des pomes des Carmina Burana ^ que l'on trouve dansla plupart des anthologies et qui ne mritent vraiment pas la placed'honneur qui leur y est communment rserve, pourront trelaisss de ct sans dommage. D'autre part, on ne manquera pas defamiliariser les dbutants avec la Squence ^, pour autant que cespomes soient leur niveau ; on leur apprendra de mme connatrele drame : le Ludus de Antechristo * nous parat tout indiqu

    ;quant aux

    pices de Hrotsvitha ^, seule l'exprience nous apprendra si elles sontsusceptibles d'offrir quelque intrt pour l'enseignement.

    Dans le domaine de la posie pique, ce chef-d'uvre de l'popemdivale qu'est le Waltharius nous semble devoir tre tir hors depair; VEchasis Captivi"^, VYsengrimiis ^ et le Ruodlieh^ sont d'unelecture fort ardue et risquent de rebuter les jeunes mdiolatinistes.Aux professeurs de juger s'il convient de lire quelques crits de

    1. Cf. inira, pp. 59 et 60-62.2. Edition insuffisante de J. A. Schmeller (Stuttgart, 1847 ; dernire rim-

    pression en 1938) ; nouvelle dition critique, en cours de publication, de^A. HiLKA et O. SciiuMANN, Carmina Burana. Mit Benutzung der VorarbeitenWilhelm Meyers kritisch herausgegeben. I. Band : Text : 1. Die moralisch-satirischen Dichtungen ; 2. Kommentar. 1. Band : Text : 2. Die Liebeslie-der. Heidelberg, 1930-41.

    3. Cf. Analecta hymnica medii aevi herausgegeben von G. M. Dreves, Cl.Blume u. h. m. Bannister, Leipzig, 1886 et suiv. ; tomes 53 et 54 dits par-Cl. Blume.

    4. Ed. Fr. Wilhelm, 1912.5. Hrolsvithae Opra rec. et emend. P. von Winterfeld. Berlin, 1902 ; Hrots-

    vithae Opra denuo d. K. Strecker. Leipzig, 1930. N. d. tr. : Le thtre deHrotsvitha, dont la latinit a t tudie par M. Rigobon (Padoue, 1932), a ttraduit en franais par Ch. Magnin (Paris, 1845) ; les pomes de la nonne deGanderscheim ont t dits, traduits et comments par i\l. G. Wiegand (St-Louis, Miss., 1936).

    6. Ekkehards Waltharius, d. K. Strecker. Berlin, 1924.7. L'dition vieillie de VEchasis de E. Voigt (1875) est remplace par celle

    que K. Strecker a publie en 1935 (MGH. SS. rerum German. in usum schoLseparatim editi).

    8. Isengrimus, d. E. Votgt. Halle a. S., 1884.9. Ed. F. Seiler, 1882. La latinit du Ruodlieb a t tudie par Ottinger dans.

    la HVJ, 1931, XXVI, p. 449 et suiv.

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    12 INTRODUCTION A l'TUDE DU LATIN MEDIEVAL

    l'poque carolingienne, comme des extraits d'Ermold le Noir (Ermol-dus Nigellus) ^, le Carmen de Carolo et Leone Papa d'Angilbert, laVisio Wettini de Walahfrid Strabon cette premire bauche de la

    Divine Comdie, ou encore quelques fables {MGH, PAC, t. I et II).On s'initiera la posie du xii^ sicle en lisant, entre autres, desfragments du Brunellus de Nigel de Longchamp ( Nigellus Wireker) ^quant XAlexandride de Gauthier de Chtillon ^, le livre classiquepar excellence pendant tout le moyen ge, on pourra la laisser dect sans scrupule.

    Bien qu'on la lise beaucoup, la Vita Karoli d'Eginhard * n'offre notre sens qu'un intrt restreint ; les questions que soulve cettebiographie sont peu faites pour des dbutants : une traduction ^satisfera pleinement ceux qui dsirent la lire pour les renseignementshistoriques qu'elle contient. UHistoire des Lombards de Paul Diacre^,les Gesta Karoli de Notker le Bgue (Balhulus) ', la Relattio etVAntapodosis de Liudprand ^, les Chroniques et les Gesta Fridericid'Othon de Freising ^ contiennent des pages que nous croyons bienplus intressantes. La lecture d'une vie de peu d'tendue, comme laVita Anskarii de Rimbert ^*', la Vita Heinrici IV ou encore la VitaBennonis ^^ nous semble pouvoir tre galement recommande. Lalittrature pistolaire de l'poque carolingienne offre, elle aussi,nombre de textes attachants ; on pourra lire les Lettres de saintBoniface (MGH, Epistolae selectae, t. I, d. M. Tangl, 1916) ou encorele Recueil de Tegernsee (Fromond) (MGH, Epistolae selectae, t. III,d. K. Strecker, 1925) ^^. La littrature narrative des xii^-xiii^ si-cles est galement fort curieuse. Citons le Dialogus miraculorum de

    1. L'uvre d'Ermold le Noir a t dite et traduite par E. Faral dans lesClassiques de lliistoire de France au Moyen Age. Paris, 1932 (iV. d. Ir.).

    2. Cf. The Anglo-Latin salirical Poets and Epigrammatists of the twelfth centuryd. by Th. Wright. Londres, 1872, p. 3 et suiv. N. d. tr. : Une nouvelle ditiondu Burnellns, de la main de J. H. Mozley, tait annonce en 1939. La latinitde Nigel de Longchamp a t tudie par Mozley dans Alma XIV, 1939, pp. 5-22.

    3. Cf. AI. Philippi Gualteri ah Insulis dicti de Castellione Alexandreis rec.F. A. W. MuLDENER. Leipzig, 1863. N. d. tr. : L'dition de VAlexandride reste faire, le travail de Mldener, devenu d'ailleurs introuvable, tant notoirementinsuffisant.

    4. Ed. Holder-Egger, 1911 ; nouvelle dition, avec traduction, de L. Hal-phen, dans les Classiques de l'histoire de France au Moyen Age. Paris, 1923

    ;

    2e d., ihid., 1938.5. Cf. la note prcdente ; traduction allemande de Abel-Tangl, 1920.6. Cf. MGH. SS. rerum Langobardicarum d. G. Waitz, 1878, p. 12 et suiv.7. Ed. Meyer von Knoxau, 1920. Une traduction allemande de ce texte,

    de la main de K. Brugmann, a paru dans la Inselbiicherei, n 114.8. Ed. J. Becker, 1915.9. Chronica d. A. Hofmeister, 1912 ; Gesta Friderici, d. B. von Simson,

    1912.10. Ed. G. Waitz, 1894.11. Vita Heinrici IV, d. Ebberhard, 1899 ; Vita Bennonis, d. H. Bresslau,

    1902.12. La correspondance de Loup de Ferrires, dite et traduite par L. Levil-

    rAiN (Paris, I-II, 1927-35), mrite, elle aussi, de retenir l'attention. La latinitde Loup a t tudie par Ch. Snijders, Het Latijn der Brieven van Lupus vanFerrires, Middeleeuws Humanist. Amsterdam, 1943 (N. d. tr.).

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    REMARQUESPRELIMINAIRES . 13

    Csaire d'Heisterbach i, les Libri miraculorum du mme auteur 2,la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse 3, ou encore le Dolopathos

    de Jean de Haute-Seille (J. de Alla SiU>a) *.

    Signalons enfin tout l'intrt que prsente pour le dbutant quiy trouvera,

    outre de prcieux renseignements bibliographiques (jus-

    qu'en 1911), un expos systmatique de la matire VEinfhrungin die lateinische Philologie des Mittelalters de Ludwig Traube (Vor-lesungen u. Abhandlungen, vol. II, d. P. Lehmann, 1911).

    Enfin on trouvera un choix de textes dans la chrestomathie deCh. H. Beeson, a Primer o-f mediae^al Latin. An anthologij of proseand poetry (Chicago, 1925) et dans le Mittellateinisches Lesehuch

    de H. Watenphul (Bielefeld-Leipzig, 1927) s. L'ouvrage de Waten-phul est particuHrement prcieux pour le commentaire abondant et

    les hstes de mots qu'il contient ; il faut cependant lui prfrer dans un

    certain sens l'anthologie de Beeson, dont l'introduction grammaticaleest on ne peut plus utile, car nous ne pourrions assez insister surce point, une initiation grammaticale sohde doit tre la base del'tude du latin mdival.

    1. Caesarius Heisterbachensis... Dialogus Miraculorum d. J. Strange. Cologne.

    1851. Morceaux choisis dans E. Herkenrath, Mittelalterliches Leben nachCaesarius i'on Heisterbach, 1921

    , a tt rr2 Edition vieillie de A. Meister, 1901 ; nouvelle dition de A. Hilka, UieWundergeschichten des Caesarius von Heisterbach. Bd. 1 : Exempla und Ausziigeaus d Predigten von Caesarius von Heisterbach ; Bd. III : Die beiden erstenBcher der Libri VIII Miraculorum, 1933-37. Le volume II, qui devait con-tenir le Dialogus Miraculorum, n'a pas paru.

    3. Cf. Die Disciplina Clericalis des Petrus Alfonsi hrsg. von A. Hilka undW. Sderhjelm. Heidelberg, 1911.

    '.

    4. Ed. A. Hilka, 1913. L'exprience seule pourra nous apprendre si cesauteurs offrent quelque intrt pour l'enseignement; voyez les remarques for-

    mules ce sujet par W. Kngel dans la Monatsschrift ftlr hhere Schulen, l'ail,p. 203 et suiv., et par K. Durr dans les Neue Jahrbucher fur Wissenschaft und

    Jugendbildung (d. par J. Ilberg),I,

    1925, p.793 et suiv.

    5 Outre les recueils de Beeson et de Watenphul, on pourra recourir aux nom-breuses anthologies parues depuis 1927. On les trouvera mentionnes dansl'Anne Philologique pubhe par J. Marouzeau (1928 et suiv.), sous la rubrique

    Auteurs et Textes : Mediaevalia. Qu'il nous soit toutefois permis de signalerici

    un ouvrage belge trop peu connu, les Morceaux choisis de prosateurs latins du

    moyen ge et des temps modernes de Paul Thomas (Gand, 1902), ainsi que 1 utile

    Recueil de textes historiques latins du moijen ge (Textes narratifs, vii^-xiisicle)

    compos par A. Boutemy (Bruxelles, 1943) et les Stromata mediae et infimaeatinitatis recueillis par J. Gessler (Bruxelles, 1944) (N. d. tr.J.

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    I

    LE LATIN MDIVAL

    Le latin du moyen ge doit tre tudi dans son volution histo-

    rique. Le latin classique n'a pas cess certain jour d'exister pourtre remplac le jour mme par un autre latin, le latin mdival.Le latin du moyen ge est au contraire la continuation normale dulatin classique, dans la forme volue qu'il affecte chez les crivainsde la basse latinit. Nombre de choses que l'on croit tre des parti-cularits du latin du moyen ge se retrouvent en effet dj dans lescrits de ces auteurs ; citons, entre autres, l'emploi de proprius prisdans le sens du pronom possessif et de tanti la place de tt. Il vadonc sans dire que l'tude du bas latin est la base de celle du latinmdival. Parmi les ouvrages les plus importants que l'on pourraconsulter ce sujet, citons : E. Lfstedt, Beitrge zur Kenntnis derspteren Latinitt (Upsal, 1907) ; le Philologischer Kommentar zurPeregrinatio Aetheriae (Upsal, 1911 ; 2^ d., 1936) du mme au-teur " ; A. H. Salonius, Vitae Patrum. Kritische Untersuchungenher Text, Syntax und Wortschatz der sptlatei nischen Vitae Patrum(Lund, 1920) ; F. Blatt, Sprachwandel im Latein des Mittelalters(in HVJ 28, 1933, pp. 22 et suiv.) ; E. Lfstedt, Syntactica. Studienund Beitrge zur Historischen Syntax des Lateins (Lund, t. I, 1942(2 d.) ; t. II, 1933) ; E. Lfstedt, Vermi^chte Studien zur Lateini-

    schen Sprachkunde und Syntax (Lund, 1936) ^. De nombreuses contri-butions l'tude de la basse latinit se trouvent parses dans VArchii>fiir Lateinische Lexicographie und Grammatik dirig par E. Wlff-LiN (Leipzig, I-XV, 1884-1908) et dans la revue Glotta, Zeitschriftfiir griechiscJie und lateinische Sprache (Gottingue, depuis 1909). L'ex-cellent ouvrage de B. Linderbauer, Sancti Benedicti rgula monacho-rum (Metten, 1922), qui contient, outre une importante tude sur la

    1. Le texte de la Peregrinatio a t dit par W. Heraeus dans la Samnungvulgrlateinischer Texte publie par W. Heraeus et H. Morf (Heidelberg, 1929,3^ d.). Un Lexicon Aetherianum, de la main de W. Van Oorde, a paru Ams-terdam en 1929. Il ne convient pas de passer ici sous silence l'ouvrage deErik Tidner, Sprachlicher Kommentar zur lateinischen Didascalia Aposloloriim(Stockholm, 1938), qui est, lui aussi, fort important pour la connaissance du baslatin (N. d. tr.).

    2. A ct des Vermischte Studien de Lfstedt, on ne manquera pas de voirgalement les Syntaktische Forschungen auf dem Gebiete des Sptlaleins und desJrhen Mitlellateins (Upsal, 1943) de Dag Norberg, ainsi que les Beitrge zurSpllateinischen Syntax (Upsal, s. d.) du mme auteur (N. d. tr.).

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    16 INTRODUCTION A l'TLDE DU LATIN MDIVAL

    langue de saint Benot, d'amples renseignements bibliographiques,sera consult avec fruit.

    A ct du bas latin, dont il a fortement subi l'empreinte, se trouvele latin de l'Eglise. Celui-ci est en outre grandement influenc par la

    langue de la patristique (entre autres Tertullien, saint Jrme etsaint Augustin) ^ et par celle de la Bible. La Bible, elle, se trouvesous l'influence de la version des Septante, traduction sur laquellea fortement dteint le texte hbraque. Ceci pour la Vulgate^. Quant Vltala (traductions latines de la Bible antrieures saint Jrme),elle est en plus d'un endroit empreinte de vulgarismes (Cf. le CodexLugdunensis, d. U. Robert, 1881 : Pentateuchi versio latina antiquis-sima) 3. C'est de la Bible et des crits des Pres de l'Eglise que pro-viennent la plupart des mots grecs que nous rencontrons dans lelatin mdival (par exemple anathema, baptizare, diaconus, etc.)

    ;

    d'autres vocables, comme butina = cuve ou polis = ville, s'y sontintroduits par d'autres voies. La syntaxe mdiolatine a subi, elleaussi, l'influence de la langue de l'Eglise ; ainsi il n'est pas rare detrouver chez les auteurs du moyen ge quod, quia ou quoniam laplace de l'ace, cum infinitivo, et ce l'exemple de la Vulgate ; c'est tort que l'on corrigerait, chez ces mmes auteurs, la locution utquid (= pourquoi ? ) en et quid ou at quid : cette formule remonte,elle aussi, la langue de la Bible ((iva 'z': ; cf. ALL, 4, p. 617). Etl'immixtion de l'Eglise ne se limite pas seulement au seul domaine dela langue ; le moyen ge tout entier vit sous le signe de l'Eglise qui im-pose son caractre dans tous les domaines et qui marque son em-preinte jusque dans la littrature profane : on retrouve partoutson influence, dans la prose comme dans la posie et non le moins lo elle est parodie *.

    C'est ce cachet tout particulier qui diffrencie si fortement le latinmdival du latin classique et de celui des Humanistes. Aussi ne peut-on assez insister sur ce qu'une connaissance approfondie des diverses

    1. On trouve d'importantes contributions l'tude de la langue des Pres del'Eglise dans les Patristic Studies publies par la Catholic University of America(Washington, depuis 1922). Signalons que l'Universit catholique de Washingtondite galement une srie de Studies in mediaevcd and renaissance latin, et rappe-lons toute l'importance de la collection Latinitas Christianorum primaeva dirigepar Mgr Schrijnen et par M^^^ Mohrmann (Nimgue, depuis 1932) et dont neuffascicules ont paru c jour. Le problme du latin chrtien a t fort claire-ment expos par J. de Ghellinck, dans un article intitul Latin chrtien ou languelatine des chrtiens (in Les Etudes Classiques, VIII, 1939, pp. 449-78) (N. d. tr.J.

    2. A titre d'orientation, on pourra consulter l'ouvrage de A. Allgeier, DiePsalmen der Vulgata, ihre Eigenart, sprachliche Grundlage und geschichtlicheStellung. Paderborn, 1940 (X. d. tr.).

    3. Une nouvelle dition de Vltala parat depuis 1938 sous le titre : Itala. DasNeue Testament in altlateinischer Ueberlieferung... von A. JClicher... zumDruck besorgt von W. Matzkow, I-II. BerHn, 1938-40. En attendant que laprsente dition soit acheve, on consultera les Bibliorum sacrorum versioneslatinae seu vtus italica publies en 1739-49 Reims par Dom P. Sabatier.

    4. Voyez Paul Lehmann, Die Parodie im Mittelalter (Munich, 1922) et lesParodistische Texte, Beispiele zur lateinischen Parodie im Mittelalter du mmeauteur (Munich, 1923) (N. d. tr.).

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    versions de la Bible, des crits des Pres de l'Eglise et des ouvragesliturgiques (brviaire, missel), fortement influencs par les traductionsprhieronymiennes de l'Ecriture, peut offrir d'intrt pour qui veutcomprendre et pntrer certains aspects de la langue du moyen ge.Les ouvrages de S. Baeumer, Geschichte des Breviers, 1895 (traduct.franc, de Biron, 1905) ; A. Framz, Die Messe im deutschen MA., 1902

    ;

    A. Franz, Die kirchlichen Benediktionen im MA., 1909 ; V. Thalho-FER, Handbuch der kaholischen Liturgik., 1912 (2^ d. de L. Eisen-hofer) ; L. Eisenhofer, Katholische Liturgik, 1924, contribueront l'intelligence des textes liturgiques. Une concordance de la Biblepeut rendre, elle aussi, de grands services (on pourra consultercelle tablie par F. P. Dutripon, Concordantiae hibliorum sacro-riim, 1853, ou le Concordantiarum universae Scripturae Sacrae

    Thsaurus de P.P.

    Peultier, 1899). En ce qui concerne la languede VItala et de la Vulgate, on pourra voir : II. Rnsch, Italaund Vulgata. Das Sprachidiom der urchristlichen Itala und der katho-lischen Vulgata unter Beriicksichtigung der rmischen Volkssprach(Marburg, 1875, 2^ d.) ; C. Koffmane, Geschichte des Kirchen-lateins (Breslau, I, 1-2, 1879-81) ; Fr. Kaulen, Sprachliches Hand-buch zur Bibelschen Vulgata (Frib. en Brisg., 1904, 2^ d.) ; W. Suss,Das Problein der lateitiischen Bibelsprache (in IIVJ 27, 1932,pp. 1 et suiv.) ; J. Schrijnen, Charakteristik des altchristlichenLatein (Nimgue, 1932) ^. L'ouvrage de E. Leitl, Das Lateinder Kirche (1927), s'adresse des dbutants ignorant le latin ^.Le Kirchenlateinisches Wrterbuch de A. Sleumer (1926, 2^ d.),ainsi que le Liturgisches Handlexicon de J. Braun (1924, 2 d.)faciliteront la lecture des textes liturgiques. Les diverses versionsde la Bible se trouvent excellemment caractrises par P. Corssendans les Jahresberichte f. d. klass. Altertum (101, 1900, p. 1 et suiv. ;cf. ibid., Th. Bgel, 201, p. 143 et suiv. ; 205, p. 1 et suiv.) Signalonsenfin l'essai de P. Thielmann, Ueber die Benutzung der Vulgata z.sprachlichen Unter suchungen, paru dans le Philologus (XL II, 1884,p. 319 et suiv.).

    A ct et au mme titre que le bas latin et le latin de l'Eglise,le latin populaire a exerc une influence sur la formation du latinmdival. liCs dbuts du latin du moyen ge remontent en effet lapriode o les langues romanes se sont peu peu dgages du latinvulgaire ; il en est tout naturellement rsult que certains mots etcertaines formes de ce latin en pleine volution ont galement pntrdans la langue littraire qui perdait de jour en jour le sentiment deJa correction grammaticale et formelle du latin classique ^.

    1. Signalons galement la Grammar of fhe Vulgate de W. E. Flater et H. J.White (Oxford, 1926) et An introduction ta liturgical latin de A. M. Scane(Londres, 1938, 2^ d.). (N. d. tr.).

    2. Les dbutants pourront voir en outre : M. Flad, Le latin de l'Eglise tudid'aprs la grammaire et la liturgie (Paris, 1938) et le Praktisch Handboek van hetliturgisch Latijn de Dom C. Coppens (Turnhout, I-II, 1943), qui contient unutile lexique de plus de 250 pages (N. cl. tr.).

    3. Vovez, e. a., H. F. Muller, A chronology of Vulgar Latin. Halle a. S., 1929(N. d. tr.).

    STRECKER

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    18 INTRODUCTION A l'TUDE DU LATIN MEDIEVAL

    Le latin vulgaire l'emporte bientt tel point sur la langue clas-sique, que certains auteurs, qui avaient cependant conserv le sensde la beaut et de la correction formelles, sacrifient aux tendances dutemps et introduisent sciemment des vulgarismes dans leurs crits seule fin de se faire entendre. Ainsi nat, au cours du v et duvi^ sicle, une langue qui s'carte fortement de l'orthographe, de lamorphologie et de la syntaxe traditionnelles : le latin mrovingienen est un des exemples les plus typiques. Bientt des mots d'origineceltique et germanique, emprunts notamment au vocabulaire judi-ciaire et militaire, s'introduisent dans la langue (par exemple : han-nus, bannire, commarcanus , marhmanni, faida, feida, feidosus, feodum,infeodare, werra, gerra, guerra, etc.) ; plus tard, ds qu'elles furentcompltement dveloppes, les langues romanes exercrent leurtour une certaine influence sur le latin indival (parenti, -orum ;excriatus, cf. crier).

    Il va sans dire que l'tude du latin mdival dans ce premier stadede dveloppement, si elle n'est pas toujours dpourvue de difficults,est absolument indispensable. La lecture de VHistoria Francorum deGrgoire de Tours (MGH, SS. rerum Merovingicarum, d. W. Arndt,I, 1, 1884 ; une nouvelle dition, de B. Krusch, est en voie de publi-cation) constituera une excellente initiation ; le remarquable ouvragede M. Bonnet sur le Latin de Grgoire de Tours (1890) faciliteragrandement cette prise de contact, bien qu'il soit m.alheureuse-

    ment dpourvu d'index. Pour l'Italie, on pourra lire la Rgula "^anctiBenedicti dans les ditions de E. Schmidt (1880), de C. Butler(2^ d., 1927) ou encore dans l'dition commente de Linderbauer(1922). Signalons que ce dernier a publi en 1928 une dition critiquede ce mme texte. On prendra un aperu typique du latin de l'poquemrovingienne dans l'uvre du Pseudo-Frdgaire (MGH, SS.rer. Merov., II, d. B. Krusch, 1888), dont la latinit a t tudiepar 0. Haag dans les Romanische Forschungen (10, 1899, pp. 835-931). Sur le latin mrovingien, on consultera en outre : K. Zeumer,Formulae Merowingici et Karolini aevi (MGH, Legum sectio V :FormuJae, 1886) ; J. Pirson, Le latin des formules mrovingienneset carolingiennes (Romanische Forschungen 26, 1909, pp. 837-944) ;J, PiRSON, Merowingische und Karolingische Formulare, 1913 ^ ;J. Vielliard, Le latin des diplmes royaux et chartes prives de l'poquemrovingienne (Paris, 1927, fasc. 251 de la Bibliothque de l'Ecole desHautes Etudes) ^. On trouvera des index dans Zeumer (op. cit.),B. Krusch et W. Levison (MGH, SS. rerum Merovingicarum,

    1. Cet ouvrage a paru, lui aussi, dans la Sammlng culgrlateinischer Texte deHeraeus et Morf, o Fr. Pfister a publi, en 1910, un intressant recueil deKleine Texte zum Alexanderroman.

    2. Sur le iatin mrovingien , on pourra consulter encore, outre les Remarqueslexico graphiques sur le latin, de saint Avit de H. Goelzer (Alma, III, pp. 173-95 ;IV, pp. 5-38), l'important mmoire de Mario A. Pei, The language of the eight-century texts in Northern France (N. Y., 1932), les travaux de L. Furman Sas(dont The noun declension System in Merovingian Latin. Paris, 1937) et les Studisulla Latinit merovingia in testi agiografi minori de M. Corti (Messine-Milan,1939) (N. d. tr.).

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    vol. I-VII). Pour de plus amples renseignements bibliographiques,on verra : B. Krusch, Die lex Bajiwariorum (1924, p. 163 et suiv.) ;B. Krusch, Arheonis vitae sanctorurti Haimhrammi et Cornihiani(1920, p. 146 et suiv. ; ouvrage fort recommander) ^. On trouverades listes de mots tirs de ces textes dans les MGH, SS. rerum Mero-ving., VI, p. 529 et suiv. On pourra consulter en outre : E. Klebs,Die Erzhlufig on Apollonius aus Tyrus (1899, p. 228 et suiv.) ;F. Mueller-Marquardt, Die Sprache der alten Vita Wandre^seli(1912 insiste fortement sur l'influence du latin de l'Eglise) et leSprachlicher Kommentar z. Appendix Prohi de W. A. Baehrens(1922).

    L'article Latin de H. Leclercq, dans \e. Dictionnaire d^ archologiechrtienne et de liturgie (d. F. Cabrol ; depuis 1914 par Cabrolet Leclercq), fasc. 84-85, col. 1464-1528, est digne d'une attentiontoute spciale. Enfin, on pourra recueillir de prcieux renseignementsdans les ouvrages des germanistes et des romanistes, entre autresdans le Romanisches Etymologisches Worterbuch de W. Meyer-LiJBRE (1935). Citons aussi l'importante tude du i^omaniste G. Gr-BER, Vulgrlateinische Substrate romanischer Wrter (ALL I, 1884,p. 204 et suiv.), dans laquelle l'auteur recherche quels motsles langues romanes ont proprem*nt hrit du latin ; nous y ^voyonsque lorsqu'un crivain du x^ sicle crit toti au lieu de omnes, et causal o l'on pourrait attendre ras, il ne faut pas en conclure que cetcrivain tait d'origine romane, ces tournures tant le propre du latinmdival, qui les avait empruntes au latin vulgaire. Signalonspour finir les Chroniques du bas latin et du latin vulgaire publiessuccessivement par I^. Sittl, P. Geyer et Th. Bogel dans lesJahresberichte iiber die Fortschritte der klassischen Altertumswissen-schaft pour la priode allant de 1877 1936 (JAW 40, 1886, pp. 317-356 ; 68, 1892, pp. 226-286 ; 98, 1899, pp. 35-113 ; 201, 1925, pp. 143-196 ; 205, 1925, pp. 1-29 et 270, 1940, pp. 256-405).

    Pour ce qui regarde Vaccentuation du latin mdival, chose intime-ment lie l'tude de la langue, celle-ci a peu vari depuis l'poqueclassique ; toutefois l'accentuation propre aux langues romanes n'apas t sans exercer ici une certaine influence. Ainsi pendant tout lemoyen ge a-t-on accentu le mot muliris sur la pnultime ; cetteaccentuation, que certains s'obstinent considrer comme fautive,est normale et rgulire pour peu qiie l'on tienne compte d'uneinfluence romane. On trouve de mme tenbrae a ct de tnebrae,cathedra et cathedra, intgrum et integrum. Dans la priode pr-romane, on peut dterminer certains cas de recomposition rythmique,comme, par exemple : adrit, detlit, duodcini (Voyez MGH, PAC 4,p. 1163 et suiv.).

    Sans doute aurions-nous aim savoir quelle aurait t l'volutionde ce latin, si la soi-disant Renaissance Caroline n'tait venue en

    1. La latinit d'Arbon a t tudie par J. W. D. Skiles dans un mmoireintitul The latinily of Arbeo's vita sancii Corbiniani... (Chicago, 1938) (N. d. tr.}.

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    20 INTRODUCTIOIS A l'TUDE DU LATIN MDIVAL

    briser le cours. Il s'entend que cette Renaissance ne peut tre-tenue pour l'uvre d'un seul individu ; toutefois l'appellation nenous semble pas devoir tre abandonne, quoi qu'en dise ErnaPatzelt dans son ouvrage Die KaroUngische Renaissance (1924).

    On consultera ce sujet les tudes suivantes : S. Singer, Germ.-Roman. Monatschrijt 13, 1925, p. 17 et suiv. ; 243 et suiv. ; H. Nau-MANN, KaroUngische und Ottonische Renaissance (1927) ; K. Burdacu,Euphoron 27, 1926, p. 496 et suiv ; W. Le vison, Schriften desVereins fur Schleswig-J olstein. Kirchengeschichte, 2. Reilie, 8. Band,1926, p. 183 et suiv. et Kultur und Universalgeschichte Walther Goetzdargebracht. 1927, SA, p. 1 et suiv. ; P. Kirn, Archii> fiir Urkunden-forschung 10, 1926, p. 129, 2. .

    Lorsque l'on eut commenc suivre de plus prs les modles clas-siques, les rgles furent mieux observes et les fautes devinrentplus rares, encore que nous voyions Alcuin crire l'occasion un.commendite et un deprmens, et Paul Diacre se permettre des sol-cismes comme deridor et meminentes. Il est clair que, au ix^ sicle,la langue ne se transforme pas radicalement et que les mots et lestournures employs auparavant ne sont pas entirement bannis.Chaque auteur ne devient pas ncessairement un puriste ; il fauttenir compte des aptitudes personnelles de chacun et de sa connais-sance plus ou moins approfondie des lettres classiques. Toutefoisle latin prend un aspect nouveau : cette langue, pure par l'tude etl'imitation des Anciens, qui n'est pas tout fait classique et restesous l'influence de son dveloppement antrieur tout en crant des-formes nouvelles, est ce que l'on a coutume d'appeler le latin,mdival . Ce latin acquiert un caractre immuable du fait qu'onne peut l'apprendre qu' l'cole ; aussi n'est-il qu' moiti vrai dedire que, au moyen ge, le latin est une langue vivante, du moins en.ce qui concerne la priode suivant le ix^ sicle (Voyez F. Ermini inAthenaeuin 4, 1926, p. 73 et suiv.) ^. D'autre part, le latin mdivalse distingue nettement du latin des Humanistes. Ce dernier est vri-

    tablement une langue morte, et n'existe qu'en tant que reproductionservile du latin classique, tandis que la langue savante du moyenge volue sans cesse et s'adapte avec souplesse aux divers besoinsde la vie intellectuelle. Il suffit de voir quel raffinement l'ont porteles potes lyriques et quel merveilleux instrument les scolastiquesen ont fait pour exprimer leur pense, pour s'en rendre compte (Cf,P. Lehmann, Vom Leben des Lateinischen im MA., in BayerischeBlatter /. d. Gymnasialschuhvesen 65, 1929, p. 65 et suiv. ; P. Leh-mann, Mittelalter und Kchenlatein in Historische Zeitschrift 137,.1928, p. 197 et suiv. ; F. Ermini, Medio ei'o latino, 1938, p. 10 etsuiv.).

    Il n'en reste pas moins vrai que, au moyen ge, le latin n'est pasla langue maternelle, mais bien une seconde langue, dont la connais-sance et l'usage s'acquirent dans les coles. Ce caractre scolaire dulatin mdival permet le dveloppement d'un got rare pour la per-

    1. Signalons l'important article de F. Lot, A quelle poque a-t-on cess de parleriatin (Alma, VI, 1931, pp. 97-159) (N. d. tr.).

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    fection formelle et la virtuosit technique, prtexte et point de dpartdes plus tonnantes jongleries (hexamtres rimes, etc.). C'est cemme caractre scolaire du latin mdival que nous devons l'imita-tion constante des modles classiques, imitation qui tourne souventau plagiat et au dmarquage le plus servile. A l'poque des Othonset pendant la j^riode carolingienne, ce sont Virgile, Ovide et les poteschrtiens Juvencus, Sdulius, Prudence et Venance Fortunat quifont les dlices des lettrs. Plus tard, les potes chrtiens perdentbeaucoup de leur prestige ; Ovide devient, au xii^-xiii^ sicle, lemodle de la posie amoureuse (Voyez H. Unger, De Ovidiana inCarminibus Buranis quae dicuntur imitatione, 1914 ; E. K. Rand,Oi'id and his influence, 1925), Horace, Perse et Juvnal les proto-types de la posie satyrique. Parmi les prosateurs, les modles pr-frs sont Salluste, Sutone (Tite-Live) et Boce, le Boce de laPhilosophiae consolatio (L. Cooi^er, A concordance of Boethius. Thefii'e theological tracts and the Consolation of Philosophy, 1928). Aucunde ces auteurs ne connut toutefois la vogue de Martianus Capella,dont le style baroque merveillait les crivains du xii sicle (e. a.Alain de Lille).

    La littrature du moyen ge est internationale et, en gnral, ilst impossible de dterminer la nationalit d'un auteur par l'examende la langue qu'il crit, pour autant que sa langue nationale n'ait pasinflu sur sa latinit. D'autre part, comme nous l'avons montr, iln'est pas de latin

    mdivalunifi. Il

    enrsulte

    que chaque crivaindoit tre tudi en particulier et que sa langue, son style et la recher-che de ses modles doivent faire l'objet d'un examen spcial.

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    II

    DICTIONNAIRES

    Dans son Einleitung in die lateinische Philologie des Mitelcdters

    (p. 78), L. Traube s'exprime en ces termes:

    Es gibt kein mittelalter-liches Latein, es wird auch kein Wrterbi^ch und keine Grammatikdesselben geben ^.

    A quels moyens nous faut-il recourir pour suppler cette doublecarence ? Le latin mdival est, comme nous l'avons dit, composd'lments tirs du latin classique, du latin d'Eglise et du latinvulgaire. On pourra donc obvier dans une certaine mesure au manqued'un dictionnaire gnral de la langue savante du moyen ge enconsultant d'une part des travaux de lexicographie latine, comme lesdictionnaires usuels de Forcellini-de Vit, Geop.ges, etc., et, enparticulier, le Thsaurus linguae latijiae (A. -M.) ^ ; d'autre part,pour les vocables qui sont du domaine de la langue de l'Eglise et dulatin vulgaire, on pourra s'en rfrer aux ouvrages cits dans lechapitre prcdent.

    L o les dictionnaires usuels, et aussi les dictionnaires des languesnationales ne pourront plus rendre de services, c'est--dire pour lestermes de formation rcente et pour les mots d'origine classique quiont pris au cours du moyen ge une signification nouvelle, on consul-tera le Glossarium mediae et infimae latinitatis de Du Gange (3 vol.,1678), en notant que cet ouvrage n'est pas un dictionnaire, mais bienun glossaire qui ne contient que des mots signification toutespciale. On a tent, mais en vain, de refondre le Du Gange, et d'enfaire un vritable dictionnaire ; on devra nanmoins consulter dansles cas difficiles le Du Gange revu par L. Henschel (Paris, 1840-1850) ^, ainsi que le Glossarium latino- germanicum mediae et infimaeaetatis (1857) et le Noi^um glossarium (1867) de L. Dieffenbach.

    En 1920, l'Union Acadmique Internationale a conu le projet derefaire le Glossarium de Du Gange ; l'entreprise s'tant rvle

    1. Il n'y a pas de latin du Moyen Age ; il ne peut donc tre question d'undictionnaire ou d'une grammaire du latin mdival. En 1894, Gaston Parisexprimait dj une ide analogue, disant : Il y a bien des diffrences dans lelatin du moyen ge. (Romania, XXIII, p. 593).

    2. Sur le Du Gange, le Forcellini-de Vit et le Thsaurus, voyez l'article de DomLeclercq cit la page 19 (coll. 1422-1464).

    3. On pourra consulter galement l'dition de L. Favre (Niort, 1883 et suiv.),_dont un nouveau tirage est sorti de presse en 1938 (N. d. tr.).

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    DICTIONNAIRES 23

    irralisable, elle a dcid de composer un Dictionnaire du latinmdival, en prenant pour base et pour point de dpart le Totius Lati-nitatis Lexicon de Forceli.ini-de Vit. Le comit internationalavait song tout d'abord limiter le Dictionnaire projet lapriode mrovingienne et carolingienne (500 1000) ; depuis il adcid de pousser son inventaire lexicographique jusqu' la fin dumoyen ge ( 1500). Des comits nationaux fonds cet effet ontt chargs de dresser une liste complte des textes provenant deleur pays, d'en oprer le dpouillemejit et de rdiger des lexiquesprovisoires. On peut suivre les progrs de l'entreprise ainsi que lesdbats auxquels elle donne lieu dans VArchivum latinitatis medii aevi(= ALMA, depuis 1924), aussi appel Bulletin Du Cange (voyez plusparticulirement le tome I, 1925, pp. 5-15 ; 66-76). Des nomencla-tures bibliographiques ont dj t dresses par la Belgique-^, la

    France^, la Grande-Bretagne et l'Irlande^, l'Italie'*, le Dane-mark ^ et le Grand Duch du Luxembourg ^ ; des lexiques provi-soires ont t rdigs pour l'Angleterre "^ et l'Italie ^.

    En attendant qu'ait paru le Dictionnaire projet par l'Union acad-mique internationale, il nous faut recourir aux ouvrages qui dj nousservaient auparavant, et en tout premier lieu aux Indices, comme ceuxque l'on trouve dans les Monumenta germaniae historica (Auc-tores antiquissimi, SS. rerum Merovingicarum, PAC, vol. 3 et 4,.

    1. Index scriptorurn operumque lalino-belgicorum medii aevi a Mauritio Helinconscriptus (Alma, VIII, 1933, pp. 1-87) ; Ad indicem scriptorurn operumquelatino-belgicorum medii aevi sup pleine Jituin a Mauritio Helin conscriptum (Alma,XVI, 1942, pp. 65-75). Signalons galement l'utile rpertoire dress par M. Hlinsous le titre : Bibliographie analytique des travaux relatifs aux textes latins dumoyen ge publis en Belgique de 1919 1935 (Alma, XIII, 1938, pp. 5-230).

    2. Index scriplorum operumque latino-gallicorum medii aevi (500-1000) aFerdinando Lot et sociis conscriptus (Alma, XIV, 1939, pp. 113-230) ; Liste descartulaires et recueils contenant des pices antrieures l'an 1000 dresse par lessoins de Ferdinand Lot et de ses collaborateurs (Alma, XV, 1940, pp. 5-24) ;Index scriptorurn operumque latino-gallicorum medii aevi saec. XI (IOOO-IIO8) aFerdinando Lot et sociis conscriptus (Alma, XVI, 1942, pp. 5-59) ; Vitae, Pas-siones, Miracula, Translationes sanctorum Galliae necnon alia opra hagiographicasaec. XI (1000-1108) in Gallia exarata a Ferdinando Lot et sociis conscripta(Alma, XVII, 1943, pp. 5-26) ; A. Boutemy, Notes complmentaires aux listesd'crivains et de textes latins de France du XI^ sicle (Alma, XVII, 1943, pp. 27-40)(N. d. ir.).

    3. H. J. Baxter, Ch. Johnson et F. J. Willard, An index of Briiish and IrishLatin Writers (400-1520) (Alma, VII, 1932, pp. 110-219).

    4. Indice provisorio degli spogli itaUani per iDizionario latino delV alto medioevo(Alma, VI, 1931) pp. 1-96, index dresse par V. Ussani) ; J. Praga, Indexauctorum latinitatis italicae medii aevi antiquioris supplementum, Dalmaticum(Alma, XVI, 1942, pp. 61-63).

    5. Danmarks middelalderlige latinska tekster (liste dresse et publie par DetDanske Ducangeudvalgs Redaktion, s. 1. n. d.). "

    6. A. Steffen, Index operum latinorum medii aevi quae in hodiernis finibusLuxemburgensis ducatus scripta fuerunt (Alma, IX, 1933, pp. 252-53).

    7. Mdival latin wordlists from British and Irish sources prepared by J. H.Baxter and Ch. Johnston with the assistance of Ph. Abrahams. Oxford, 1934(A-Z).

    8. Latinitatis italicae medii aevi... lexicon imperfectum cura et studio FrancisciArnaldi (fasc. I : A-Gradior, Alma, X, 1936, pp. 1-240; fasc. II : Gradior-Medicamen, Alma, XII, 1938, pp. 67-152).

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    24 INTRODUCTION A l'TUDE DU LATIN MEDIEVAL

    Capitularia regum Francorum, vol. 2, etc.). On pourra consulter auxmmes fins les Flrots^ithae opra dans l'dition de P. von Winter-FELD (Berlin, 1902, pp. 251-548) ; les Lamperti monachi Hersfelden-sis opra, d. 0. Holder-Eggeu (1894, pp. 359-489) ; les AnonymiGesta Francorum et aliorum Hierosolymitanorum, dition commen-te de H. Hagenmeyer, 1890, pp. 523-574, Pour le xii^ sicle,on pourra consulter VYsengrimus de E. Voigt (1884, pp. 412-470) ;A. Pannenborg, Ueber den Ligurinus (Forschungen z. deutsch.Geschichte, 11, 1871, p. 161 et suiv.) ; Cl. Baeumker, Ai^encehrolisjons vitue ex arahico in latinum translatus ah Johanne Hispano etDominico Gundissalino (1895, pp. 394-553). Le Glossarium tillFinlands och Si^eriges Latinska Medeltidsurkunder jmte sprkligInledning de M. Hammarstrm (Helsingfors, 1925) pourra rendre deprcieux services ; il en est de mme du Mittellateinisches Glossar deE. Habel (1931) (cf. K. Strecker, HVJ 146, 1932, p. 530 etsuiv.). Signalons enfin que, dans la dernire dition du Lateinisch-Deutsches Schulwrterbuch de F. A. Heinichen (1931), une place a trserve au latin mdival ^.

    On pourra consulter en outre, mais avec la plus grande circons-pection, les glossaires que le moyen ge lui-mme a produits. On lestrouA^era dans le Corpus glossariorum latinorum dit par G. Gtzet G. Lv^^E (I-VII, 1888-1923) ; le Liber glossarum qui manque chezGtz et Lowe a paru dans la collection des Glossaria latina iussuAcademiae Britannicae dita (Paris, 1926 et suiv.) (Voyez ce sujetles articles de W. M. Lindsay dans ALMAI, p. 16 et suiv. ; III,p. 95 et suiv.) ^. On verra de plus VFAementariae doctrinae rudimentiimde Papias (1053), dit Milan en 1476 et rdit Venise en 1496 ;VOsherni Panormia, dite par Angei.o Mai en 1836, dans la collec-tion des Classici Auctores (t. VIII) ; le Catholicon de Jean deGnes {Joannes de Janua, Mayence, 1460) et les Glossae Salo-monis ( 1483). Les Derivationes de Ugutio sont restes indites ce jour. On trouvera une tude d'ensemble sur l'activit desglossographes mdivaux dans l'ouvrage de E. Steinmeyer etE. Sievers, Die ahd. Glossen (Berlin, 1879 et suiv., 5 vol.). Les ouvrages des lexicographes du moyen ge ont fait l'objetd'tudes nombreuses. Contentons-nous de relever ici le nom deG. GoETz et son tude intitule Beitrge zur Geschichte der latei-nischen Studien im Mittelalter parue dans les Berichte d. schs.Gesellschaft d. Wissenschaften (55, 1903, p. 121 et suiv.) ^. On trou-vera dans diverses revues anglaises et amricaines, ainsi que dansVArchii>um latinitatis medii aesn, des articles consacrs ce mme

    1. Sans tre l'abri de la critique, le Lexicon manuale ad scriptores mediae etinfimae latinitatis de Maigne d'Arnis (Paris, 1890) peut cependant rendre encoredes services (N. d. tr.J.

    2. Le Recueil gnral des lexiques franais du moyen ge de M. Roques (Paris,1937 et suiv.) est galement prcieux pour l'tude du latin mdival (N. d. tr.J.

    3. On ne manquera pas de prendre connaissance de l'important mimoirepubli par Ch. Thurot dans les NE (XXII, 2, 1865) sous le titre : Notices etextraits pour servir l'histoire des doctrines grammaticales au moyen ge (N. d. tr.).

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    DICTIONNAIRES 25

    sujet. Dans son dition de VYsengrimus (pp. 412-470), E. Voigtnous montre comment on se servira de ces divers glossaires.

    D'excellentes remr.rques d'ordre grammatical se trouvent dans cemme ouvrage de Voigt (pp. xxxviii-lxxii), ainsi que dans le Glossa-rium de Hammarstrm. Mais c'est en vain que l'on chercherait une

    grammaire du latin mdival, pour la bonne raison que la langue dumoyen ge, n'tant pas une langue homogne, ne peut tre codifie.Ainsi la langue de la posie lyrique des xii^ et xiii^ sicles ou des comdies lgiaques est-elle de tous points diffrente de celle d'unWalahfrid Strabon ou de celle du pote du Ruodlieb. Aussi chaqueauteur, ou du moins chaque genre potique devrait faire l'objet

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    III

    FORMATION ET SIGNIFICATION DES MOTS

    Nous ne prtendons pas donner, dans les pages qui suivent, un dic-tionnaire de la langue du moyen ge ; tout au plus avons-nousvoulu rassembler ici quelques mots typiques emprunts au vocabu-laire de diffrents sicles et susceptibles, notre sens, de donnerquelque jde de ce qu'tait l'aspect du latin mdival. Il est entenduque la signification que nous avons donne de ces divers vocables nevaut souvent que pour la langue d'une poque, d'un endroit donnou mme du texte seul d'o ils sont tirs. Faut-il signaler en effetque le mme mot peut avoir un sens diffrent selon qu'il figure dansune charte, dans une chronique ou dans un pome ? Convient-ild'autre part de rappeler que bon nombre de choses que l'on tient

    pour le propre du latin mdival signification de m.ots, particularitsgramm.aticales , se retrouvent telles quelles dans le latin classique ?Nous ne sommes pas sans nous rendre compte de ce qu'une num-

    ration aussi brve, et sans indication de sources, peut prsenter d'in-convnients. Nous savons fort bien qu'elle peut donner lieu deserreurs d'interprtation ; aussi pourra-t-on discuter la porte pratiquede notre choix.

    L'analyse lexicographique des Annales Fuldenses par Ch. H,Beeson (SP I, 1926, p. 31 et suiv.) constitue, dans ce domaine, unessai de valeur ; signalons galement les prcieuses listes de motsdresses par W. B. Sedgavick dans son tude intitule : The styleand vocabulary of the Latin Arts of Poetry of the twelfth and thirtheencenturies {SP III, 1928, p. 349 et suiv.). En plus de quelques travauxanalogues parus dans le Bulletin Du Cange, on pourra consulterencore les articles suivants : H. Schreibmueller, Die Klippen desmittelalterlichen Lateins (Pflz. Musum, 1930) ; Ch. Mierow, Mediae-val latin Vocabulary, usage and style, as illustrated by the Philohiblonof Richard de Bury (Classical Philology 25, 1930, p. 343 et suiv,), ainsique le mmoire de Eiliv Sk ard, Sprache und Stil der Passio Ola^'i(Oslo, 1932). Au nombre des tudes moins rcentes, citons : K. He-gel, Lateinische Wrter und deutsche Begriffe (NA 18, p. 207 et suiv.).

    Abbatissa : abbesse ; civissa. Abhre^^iare : composer, reconnatre(confirmer) par crit. Abyssus, abissus' baratrum : l'enfer. Abiectioplebis : la rise du peuple. Se absentare : s'loigner ; absentare : treloign. Accipitrari : chasser au faucon. Acquiescere : se contenterde, trouver bon ; acquiessere alicui : acquiescer, abonder dans le sens.

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    FORMATION ET SIGNIFICATION DES MOTS 27

    de quelqu'un. Adjeniculari alicui : plier le genou devant quelqu'un.Adirwentio : invention, dcouverte, fiction. Ad praesens : pour lemoment (considr tort comme un romanisme). Adi'ocatus : admi-nistrateur, intendant, bailli. Aedificare : difier quelqu'un. Agellius :Aulu-Gelle. Albedo : la blancheur. AUeviare : allgef. Alumnus :lve, et aussi ducateur. Amaricare : aigrir, irriter. Amhulare = ire.Amenare : rendre agrable, amne. Amodo : partir de ce moment.Annona : portion, ration. Per antiphrasin : au contraire. AntiquariuSylihrarius : scribe. Apex : document, diplme, charte. Apocopare,syncopare. Apostolicus : pape. Apostrophes : discretio, excellentia,pietas, serenitas i>estra, etc. Apotheca : boutique. Appropriare, pro-priare, approximare : approcher, se rapprocher de. Archidiaconus,archimandrita, archipoeta. Ardura : ardeur. Arismetica (-metrica)ars. Armarium : bibliothque. Armarius : bibliothcaire, archiviste.

    Artes: les arts libraux. Artista, cf. legista, decretista : juriste (droit

    civil et droit canon). Athleta, miles, tiro dei. Auca : oie. Augmentare.Bannita : la syllabe. Baptismus, baptismatis undae, lavacrum : le

    baptme. Beneficium : fief, prbende, bnfice. Inbenificiare (formsur le modle de intronizare : mettre sur le trne). Singulas biberes :boisson, Bibliotheca sancla : l'Ecriture sainte. Boatus : cri, appel.Brcu'ium, ' brabeum ([jpajslov) : le prix de la victoire (aussi bra-dium ; cf. Madius : mai). Brve, bre^s : lettre, inventaire, document,charte, bref. Brunellus : ne. Burgensis : bourgeois, habitant,d'un burgus (-um).

    Caballus, caballicare. Calamare : crire ; calamus : calame. Cal-darium : marmite. Cambitor : changeur ; cambire ; concnmbium ;change. Caminata : chambre susceptible d'tre chauffe. Camisia :chemise. Campus : champ de bataille, bataille. Cani = senectus.Caniparius : chanson. Cappa : vtement de voyage, habit eccl-siastique. Captis'are. Caraxare, charaxare, sulcare : crire. Castrum :chteau fort, ville fortifie, enceinte. Cataplus : port. Catechuminus,caiecuminus : catchumne. Causa : chose (n'est pas un romanisme).Cuusari de : se plaindre de. Ceriiorare, meliorare, peiorare, pessi-

    mare. Cervisia : bire. Cerei^isiarius : buveur. Circare:

    examiner ;circator, circam facere, circatio, circada = visitatio. Cirographum,cyrographum, chirographum : manuscrit, trait, contrat. Cirotheca(7t,poOr,xr,) : gant. Civitas : ville (piscopale). Clericellus : lve

    d'une cole cathdrale. Climata mundi. Coemeterium, cemeteriutn,cimiterium, poliandrum : cimetire. Coenobium, cenobium : clotre ;cenobita. Collateralis : intime, confident. Comes : comte ; comitissa ;comitatus : comt. Comparare : acheter, acqurir. Comparer : je suiscomparable . Complacere sibi in (+ abl.) : prendre plaisir , secomplaire dans. Compunctio : repentir. Concomitari cum. Concin-nare = concinere. Condescerulere alicui : se mettre au niveau de,condescendre . Confessor : confesseur. Confundete : couvrir deconfusion. Conscriptio : document, charte. Consolatio : aide, sou-tien ; solatium : aide, assistant. Consul : conseiller municipal.Contribulis : concitoyen, compatriote. Conversatio : tat (plus par-

    ticulirement = vita monastica). Com>ersio : conversion. Convertere,com'erti : entrer dans les ordres. Com>ersus : frre convers. Coronare r

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    INTRODUCTION A L ETUDE DU LATIN MEDIEVAL

    lever la dignit royale (aussi sans couronnement). Corpus : hostieconsacre. Correptio : blme, reproche. Cortis, curtis : cour. Crux :gibet. Cultura : culte divin. Curia : cour impriale, dite inip-riale (aussi = mtairie). Curia pontificalis : curie romaine.

    De- = dis- (dans les mots composs). Defensator, defensamen.Dejensio : administration, intendance. Degestare gesta, degloriaregloriam, denaturare naturalia. Deitas : divinit. Demum : enfin.Deponere : dposer, enterrer. Depositio : enterrement, jour de lamort. Destinare, dirigera : envoyer. Deviare : s'carter du droitchemin. Devotio : pit, dvotion. Dextrarius : cheval de selle (enparlant d'un cheVal de race), destrier. Dictare : crire, composer.Dictator, dictamen. Diescere : s'claircir. Dieta : iter unius diei. Dimi-sit eum exire : il lui donna cong. Discretus : sage, prudent, courtois.Disponere : projeter, avoir l'intention de. Dislriclus iudex : svre,

    rgulier (au lieu de destrictus). Districtus, -us:

    district. Donare =dare. Dux : duc ; ducissa ; ducatus : duch.Ebdomas, hehdomas, septimana : semaine. Ecclesia : glise (aussi

    btiment). Eclipsim pati : amoindrissement, ruine, perte (clipse).Femosina, aelemosyna, eleemosyna : aumne. Eloquiuni divinum :la parole divine. Emutiitas = immunitas. Enormis, innormis, inhor-rnis : pcheur, impie (sens approch) ; enormitas nostra. Eques :cheval. Etiani : oui. Eulogiae : cadeau. Exemplar : copie (d'un crit).Exemplare : copier (aussi : imiter, reproduire). Exenium, exseniolum,a;enium : prsent, cadeau. Exilium : pays trangers. Exulare : voya-ger l'tranger. Exitus : frais funraires. Explicit liber : le livre estterinin. Expugnare : vaincre, poursuivre. Exsufjflare : exorciser.

    Fabrica : atelier de construction, forge. Facultas : pouvoir, droit,facult (d'universit). Fascis : faix. Feria : jour de la semaine ; feridsecunda : lundi, etc. ; dies dominica : dimanche ; sabbatum : samedi.Fides : serment de fidlit. Fides (christiana) : foi ; fidelis. Fisica,physica : la mdecine. Flatus, flamen, spiramen, pneuma (neupma) :l'Esprit saint. Flere : avoir du chagrin (aussi sans pleurei*). Focaria :cuisinire. Focarius : saunier. Forestarius : habitant des bois. Foris-

    facere : forfaire. Formatus : organis. Fortis : fort, solide. Fortitudo :commandement. Sine fronte : sans vergogne, effrons. Fructus : lest(d'un navire).

    Galea : navire (de guerre ; afr. gale). Galienus = Galenus. Gar-cifer, garcio : serviteur. Garciferare. Genecium : yuvaixeov. Gner :se dit aussi du beau-frre. Gentes : les gentils ; gentilis. Gerulus :messager de couvent. Gratulari : se rjouir. Guerra, guerrare (n'estpas un romanisme.)

    Habet, habetur : il est. Habitus : costume, vtement, habit (hahi-

    tus laicalis, monachalis,monachilis).

    Hastiludium,torneamentum :

    tournoi. Erus (herus) et hros sont frquemment confondus. Hoinici-dium : haute justice. Homo : homme, subordonn, subalterne, vassal,serf. Hominium : dvouement, soumission, hommage du vassal.Honor : droit, possession, fief. Hostis : arme sur pied de guerre,campagne. Humanari : devenir homme.

    Improperare : faire des reproches, blmer. Incarcerare. Infans :prince, infant. Infidles : les infidles. Infirmans, infirmas : malade ;

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    FORMATION ET SIGNIFICATION DES MOTS 29

    infirmitas ; infirmaria : hpital, infirmerie. Infrunitus, injronitus :draisonnable, sot, tmraire. Ingenium : artillerie (dans les chteauxforts italiens) ; ingeniarius, ingenierius, ingeniator : ingnieur mili-taire, commandant de l'artillerie. Iniure : tort. Jnnotescere : faireconnatre, devenir connu. Insinuare, intimare : faire part de, noti-fier. Instar : copie, image. Interpretari : traduire. Interventus : inter-cession, intervention. Introitus : droit d'entre. localia : objetsprcieux, joyaux. losum, iusum : en bas, en descendant. Iterare,itinerare, itinerari : voyager.

    Lacus : fosse. Laicus, laicalis. Lambere plantas, vestigia : baiser lespieds. Lamentari : dposer une plainte. Lator legis, baiulus legis :Mose. Laudare : promettre, faire vu de, stipuler. Laudatio : adh-sion, consentement. Laus : sentence, arrt. Leccator : parasite.Lectio : texte. Legenda : texte religieux, lgende. Levita = diaconus.Liheri peut signifier descendance, postrit. Liliare, sanguinare :blanchir, rougir. Limina apostolorum : la Curie. Litteratura : lettre.Loculus : bourse ; bursa, inbursare, crumena (sic), crumenare, marsu-pium ; arca : cassette.

    Magnalia : exploits, hauts faits. Maiestas dei : image de la divi-nit, de la majest divine. Magnanimus : orgueilleux (et non magna-nime ). Maie ficus : magicien, thaumaturge. Malignus : le Malin,antiquus hostis, antiquus serpens, etc. Malle : vouloir bien (parti-cipe : malens). Manducare (comedere) = edere. Mansio : demeure,maison.

    Manus: charte, diplme, document. Massa : tendue des

    pouvoirs d'une administration, comptence, ressort. Mdius : demi jmedialis, dimidius, medietas, mediante nocte ; mediante domino : parla mdiation du matre. Meliores : les notables, les citoyens jouis-sant de tous leurs droits. Memorari : se souvenir de. Memoria :tombeau, pompe funbre. Mercator : marchand patent, bourgeois.Meruit laudari = merito laudatus est. Metricanorus : adjectif s'appli-quant aux potes piques. Metrum : posie mtrique ; rythmas :posie rythmique. Miles : vassal, chevalier. Ministerium : territo-rium praefecturae, Minuere : saigner quelqu'un. Modicus : petit ;modicum : un court laps de temps. Monasterium : cathdrale. Mone-tare : monnayer. Mortificare : tuer. Multimodus : vari, divers.Muta : octroi, douane.

    Nascentiae : plantes, vgtaux. Natale : jour de naissance, jouranniversaire (de naissance, d'entre en fonction, etc.). Nec = non,necdum = nondum, necne = necnon. Necare : noyer. Nepos : neveu,parent. Nimis, nimium : trs. Nitentia : brillant, clat. Nocimentum,nocumentum : tort, prjudice. Nubere, (se.) maritare : s'unir, mme eudehors du mariage ; se marier. Nuncupare : nommer, tre nomm.

    Obedientia : dpendance, territoire dpendant, annex.Obse-

    quium : tributum, vectigal (sens approch). Offcina : atelier. Officiumdivinum, altaris : hturgie, office. Operare in (-{- ace.) : faire du bien .Ad opus nostrum : notre avantage, notre profit. Orare : prier.Oratio : prire, oraison ; oratorium : oratoire, chapelle. Ordinare :

    ordonner prtre. Ordo monasticus : ordre religieux. Organum : ins-trument de musique, orgue (se dit aussi du chant des oiseaux) ;asinus organizans.

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    30 INTRODUCTION A l'TUDE DU LATIN MEDIEVAL

    Pagina sacra : l'Ecriture sainte. Papilio : tente, pavillon. Par :qui appartient au mme rang social. Parahola : parole. Parclitus =Spiritus Sanctus. Parare : orner, parer. Paroecia, parrochia : paroisse,diocse. Partes = regio. Participari + datif. Parvi = pauci ; pars'us =^petit, souvent remplac par modicus. Parum : peu. Patria = terra :terre, district, comt. Pauper : priv de ses droits politiques ; =miser. Pausare : se reposer, reposer (dans la tombe). Pena : peine.Peregrinus : plerin, crois. Personatus : de condition libre, Peterealiquem aliquid. Phariseus : spar

    ;phariseare. Philomena : le rossi-

    gnol. Pkilosophus : savant, lettr. Pietantia : aiTilioration du rgimemonacal. Picturare. Pignera : reliques. Pigmentum : condiment,pice. Pincerna : chanson, cabaretier. Placitum : conventus iudicum.Plasma : ce qui est cr, crature ; protoplastus, prothoplastus, primo-plastus : Adam. Plenarius : entier, complet, plnier. Plus = magis.Poio, poire : crire un pome. Populi : les gens (Leute, the people).Portas : bac. Portitor : passeur d'eau, nocher. Poscere aliquem, : prierquelqu'un. Praehenda : bnfice, prbende. Praeco : archer, celuiqui annonce les corves, crieur. Praedicare : prcher. Praefatus,praetitulatus : prcit, susdit. Praefigurare : signifier, vouloir dire.Figura : affabulation, symbole. Praestare : prter (n'est pas un roma-nisme). Praesumere : s'arroger, usurper. Praei^alere = posse. Precarialiquem aliquid. Principari : rgner. Procinctus : arme, entrepriseguerrire, expdition arme. Propinare : porter une sant ; mortem,

    versus propinare. Proprie : dans la langue nationale. Puer : un puerpeut avoir jusqu' 28 ans, Pulsare deum precihus.QuADRUs, quadratus, quadrifidus mundus. Quadratura circuli.

    Quadriduanus : depuis quatre jours. Quasi = circa (avec un nomde nombre).

    Raptus : rapt (de femmes), enlvement, viol. Reatus : faute, actiondlictueuse. Recolere aliquid : se souvenir de. Refectio : repas ; reficere :donner manger ; refectorium. Refrigerium : rafraichissement, repascommmoratif que l'on fait sur la tombe des martyrs. Regnum signifieen gnral seigneurie, rex pouvant signifier prince, Relaxare peccata :pardonner, absoudre. Religio = i>ita monaslica ; religiosus : moine,religieux. Repatriare, repedare : s'en retourner. Repente, subito :rapidement. Reprobare : blmer, vilipender ; reprobus. Retexere,exere : dire, exposer. Ribaldus : rdeur, vagabond, ribaud, Ructare,eructare, ruminare psalmos. Rusticus : sans rudition ; rusticitas,rusticior stilus.

    Saecularis : profane, sculier ; saeculum. Salinarius : saunier, Sanc-timonialis, monialis : moniale, religieuse. Sanctio : document, charte.Satagere : s'efforcer, se donner de la peine, s'agiter. Salira : blme,

    critique. Satis : beaucoup, trs, Scema, schma et stemma sont sou-vent confondus. Scola : association. Scolasticus : professeur et aussilve. Scriptorium : atelier de copistes, tout endroit o l'on crit.Senatus et plebs : le conseil et la commune. Senior : matre ; senioratus.Servitium : tributum., vectigal (sens approch). Si = non. Signare :bnir ; se signare : se signer. Sistere : tre (de mme consistere, exis-tere, stare, constare, extare, adesse, fore (prsent), affore, haberi,

    manere, cluere ; essendi ; participe : constitutus, positus. Socius :

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    FORMATION ET SIGNIFICATION DES MOTS 31

    assistant (ecclsiastique). Sods = sodalis ; consodes. Solidi = niimmi.Sophista : savant. Sophisticus : trompeur, mensonger. Species :pices. Sperare : craindre. Subinferre : rendre, rpondre, rcipro-quer. Suhintrare : entrer furtivement. Sibiugale : bte de somme.Suhsannare : railler, bafouer. Suggerere : aviser, avertir, informer

    ;

    suggestus. Summitas : sommet.Talis : un tel. Tanti : autant, quanti. Teloneum : page, lieu o

    l'on s'en acquitte. Timoratus : qui craint Dieu. Tiro : guerrier, hros.Toile : prends. Tonans : Dieu, altitonans. Toti = omnes (n'est pas unromanisme). Tradere : trahir. Tricornis : muni de trois tours d'en-tre. Truffator, tratannus : filou, escroc, rdeur ; trutannizo. Typus :ouvrage de sculpture. Tyrannus peut signifier matre , sans lamoindre nuance pjorative.

    UsQUE ad centum : une bonne centaine.

    Valere = posse (frquemment). Vi : d'une manire illgale. Via-ticum : signifie aussi bien le sacrement que l'on administre aux mou-rants, que les vivres que l'on emporte en voyage. Virtus : force.Virtutes : prodiges, miracles. Vitricus : beau-pre, marguillier.

    Xenodochium : auberge, hpital.Zabulus = diaholus. Zelus : zle ; zelare.Les auteurs mdivaux marquent une grande prdilection pour les

    diminutifs, alors que souvent ceux-ci n'expriment aucune nuancespciale. Le latin du moyen ge possde galement nombre de motsen -amen, forgs sur le modle classique, comme modulamen, narra-mefi, conamen, etc., et nombre de mots composs, sur le patron deceux que l'on rencontre frquemment dans le latin de la basse poque,comme ceux dbutant par almi- (par exemple abnificus, almigena,almigraphus, almisonus, almwolus), alti-, celsi-, cuncti-, docti-,dulci-, flammi-, grandi-, hymni-, imhri-, luci-, inelli-, multi-, splendi-,i'erbi-, etc. La langue des xii^ et xiii^ sicles est tout particulirementcaractrise par d'innombrables tymologies, tantt plaisantes,tantt srieuses, comme : preshiter qui prehct iter ; decanus canis est;Bononia quasi plena bonis ; de formes baroques comme : magistrissimosua... discipulissimus ; rester, ^'estrior, f^estrissimus et de drivationsoses, comme Simone simonior, Codro codrior, ursior, etc., touteschoses qui faisaient dire Geofroi de Vinsauf ( 1210) : Sed talianullius momenti sunt, nec illi, qui hoc dicunt, Horatium intelligunt.Il n'est pas rare de trouver la mme poque des mots nouveauxcomme paulizare, philomenare, protheare, tantalizare, la formationdesquels excellait Alain de Lille ; nous trouvons mme dans l'uvrede l'Archipote l'adverbe nane (de nanus = nain) = brivement,en raccourci [Die Gedichte des Archipoeta, d. Max Manitius. Mu-nich, 1929 ^, p. 31, str. 5, 2). Toutes ces innovations, toutes ces ten-tatives de rajeunissement de la langue font songer aux essais ana-logues qui se firent jour au cours des sicles prcdents, o nousvoyons par exemple le grammairien toulousain Virgilius Maro(vii*^ s.) jeter les bases d'un latin nouveau {Virgilii Maronis gramma-tici opra d. J. Huejier, 1886. On peut y lire, la page 5, cettephrase : Latinitatis autem gnera sunt duodecim), et o naissent, au

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    9.0. INTRODUCTION A L ETUDE DU lATIN MEDIEVAL

    sud-ouest de la Grande-Bretagne, les Hisperica famina ( Dits hispc-riques , d. J. H. Jenkinson, 1908).

    Sur ces diverses questions on pourra voir l'tude de W. Meyer,Der Gelegerelieitsdichter Venantius Fortunatus (Berlin, 1901, p. 4 etsuiv.). Signalons, pour le ix^ sicle, le rcit du sige de Paris par lesNormands de Abbon de Fleury (PAC, t. 4, p. 72 et suiv.) ^.

    Toutes ces tentatives peuvent paratre lgrement ridicules ; onserait mme tent d'y voir une certaine forme de corruption intellec-tuelle, mais que l'on ne perde pas de vue que cette volont de crerune langue nouvelle a rendu possible l'volution dont nous avonsparl plus haut (p. 15.).

    En ce qui concerne la formation et la signification des mots, lestyle potique, etc., voyez Matthieu de Vendme, Ars i^ersifcatoria(d. Edm. Faral, Les arts potiques du XII^ et du XIII^ sicle.Recherches et documents sur la technique littraire du moyen ge,Paris, 1924, p. 151 et suiv.), Geofroi de Vinsauf, Poetria nova [ihid.,p. 194 et suiv.), Evrard l'Allemand, Laborintus [ihid., p. 356 et suiv.)>Evrard de Bthune, Graecismus (d. J. Wrobel, 1887).

    Aux XII et XIII sicles, les lettrs se sont complu la compilationde Florilges'^, de recueils d'Aequii^oca et d'autres ouvrages analogues,dont la plupart sont composs en hexamtres. C'est galement enhexamtres que fut crit le Doctrinale d'Alexandre de Villedieu (d.D. Reichling, 1893), le livre classique par excellence de toute la fin

    du moyen ge, et dont l'usage pntra bien avant dans la Renais-sance malgr les attaques furieuses des Humanistes.

    1. Ce texte a t dit et traduit par H. Waquet dans les Classiques de Vhis-ioire de France au moyen ge (Paris, 1942) (JX. d. tr.).

    2. Outre les articles que B. L. Ullman a consacrs dans la revue ClassicalPhilology (Chicago) aux florilges mdiolatins, si importants pour l'histoire dugot et de la culture au moyen ge, on pourra consulter l'important travail de An-DERS Gagner, Florilegium Gallicum. Untersuchungen und Texte zw Geschichteder mittellateinischen Florilegienliteratur (Lund, 1936) (N. d. tr.).

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    IV

    PROSODIE ET ACCENTUATION

    Les potes mdivaux tudirent avec succs la prosodie et l'ac-

    centuation dans les crits des auteurs classiques. Il n'est pas rarecependant de trouver, mme chez de bons crivains, des fautes commefortuto, b]duu7n, gentlis, rnuo (en gnral on trouve rennuo) et l'onrelve chez Hrotsvitha des formes comme gratis, crdulus et laud-hilis. La forme igis est d'un usage peu prs gnral. Il est toute-fois impossible d'tablir des rgles fixes en cette matire, car chaquepote a pour ainsi di-e sa prosodie personnelle. Remarquons cepen-dant que les rgles prosodiques sont plus rigoureusement observesau cours des xii et xiii sicles qu'aux poques prcdentes (surmiiliris, voyez p. 19). Les noms tirs de la Bible sont en gnralaccentus de la faon la plus fantaisiste ; ct de Golias, qui portepour ainsi dire toujours l'accent sur la pnultime, nous relevons :Maria et Maria, Jrusalem et Jrusalem, Bniamin et Benimin(ttrasyllabique). On trouvera de curieuses remarques sur l'accen-tuation dans l'uvre du grammairien Virgilius Maro (voyez p. 31).Les mots tirs du grec conservent dans la plupart des cas l'accenttonique original ; on disait : remus, idolum, parclitus, comedia,sophia, poetria, quoique nous trouvions d'autre part : sphia, potria,pardisus et paradisus, Egyptus et Egyptus ; les potes faisaient deces mots l'usage le 'plus libre, et l'on peut lire chez certains auteursdes formes comme : anathma, bibliothca, ctholicus, ecclsia, ermta,mnachus, phllosophia, prtoplastus, Thephilus et Thophilus.

    La posie ou encore la faon dont certains mots sont orthogra-phis dans les manuscrits nous permettent de dterminer la pronon-ciation de certains sons. Nous pouvons par exemple en dduire queles diphtongues eu et au taient souvent ddoubles (cette remarquene vaut que pour le haut moyen ge) et que l'on disait : se, he,neter, las (Voyez ALL I, p. 286 et 446 ; L. Traube, KarolingischeDichtung, p. 112 et suiv.). Parfois aussi les rimes peuvent nous ren-seigner sur certaines prononciations rgionales ; ainsi la rime ahs-condi-profundi indique une prononciation romane (Cf. H. Bresslau,NA 31, 1906, p. 145). Dans tous les pays nous trouvons des rimescomme : amicus-antiquus, mechor-decor. Les rimes dim.issum-ipsum,intus-cinctus, magno-domno, amnis-annis, qui sont trs frquentes,ne peuvent pas, notre sens, tre limites au seul domaine de lalangue franaise. Signalons que la question de savoir comment on

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    J4 INTRODUCTION A L ETUDE DU LATIN MEDIEVAL

    prononait le latin au moyen ge n'a pas encore t tudie fond ;cette tude s'impose (Voyez H. Jellinek, Zur Aussprache des Lateinsim MA., Festschrift fur W. Braune, 1920, p. 11 et suiv.).

    IJ orthographe des manuscrits devrait faire, elle aussi, l'objet d'unetude systmatique ; elle a vari avec le temps et la nationalit descrivains et des copistes, et des classifications bien tablies, commecelles qu'a faites L. Traube pour les Espagnols et les Irlandais (PAC,t. III, p. 791, 795), donneraient coup sr des indications fort pr-cieuses (Voyez A. Feder, Studien zum SchriftsteUerkatalog des heili-gen Hieronymus, 1927, p. 13, 1, o l'auteur dcle des traces de pro-nonciation populaire italienne). Les Carmina figurata de la priodecarolingienne nous montrent qu' cette poque l'orthographe nes'carte pas en gnral de celle de l'poque classique. Cependantnous voyons dj Raban Maur crire que au lieu de quae, ou encore

    Mattheus et Egyptus; ces graphies se gnralisent au cours de lapriode qui va du xi au xiii^ sicle, o ae et oe sont dfinitivementdtrns au profit de e. Il nous faut attendre les Humanistes pourrevenir la graphie classique. Par contre ae et oe sont parfois employs tort : des graphies comme aecclesia, praessus, etc., ne sont pasrares. Nous relevons en outre dans les crits de Raban Maur et d'au-tres auteurs encore une tendance laisser tomber Vh aspir aprsune consonne (Talia = Thalia) ; au cours des sicles suivants, t etth, f et ph, p et ph, ti et ci sont constamment confondus. Voici quel-ques graphies typiques pour cette poque : sydera, limpha. Tropeum,cenobium, Pheton, Feton (= Phaeton), Daneni (= Danaem) ; cemens:= coemens. Antestis = autistes. Yconomus, iconomus (olxovjxo).Ysopus = Aesopus. Agurium, agustus, ascultare, abscultare, obscul-tare = auscidtare. Precium, accio ; Gretia, fatio. Capud, inquid, adque= atque, atque = adque. Michi, nichil, nicil (espagnol ; voyezP. Lehmann, Pseudo-antike Literatur des MA., 1927, p. 99 et 102).Choruscare. Pasca, crisma, cifus = scyphus, scalores = squalores,doctilocus. Fantasma, filomena, prophanus. Habundare, hanelare =anhelare, veit = vehit. Hortus : naissance, ortus : jardin. Abhominari.Pithagoras, Phitagoras ; Protheus, thaurus, eptaticus, eptathecus(Heptateuque). Agiographus. Spera =^ sphaera, emisperium. Sabnus,spahnus :^ psalmus. Septrum, ceptrum. Seudopropheta. Locuplex,mistus ;= rnixtus, mistus = mestus (= maestus), dans les manuscritsmrovingiens. Magestas. Antleta = athleta. Analetica = analytica.Epilenticus = enilepticus. Flagrare, fragrare et fraglare sont souventconfondus, de mme que proprius et propius, frustra et frusta (Cf.Appendix Probi 180). En rgle gnrale, on peut dire que les ma-nuels d'orthographe du moyen ge enseignent des rgles qu'ils ne

    suivent pas eux-mmes.

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    V

    MORPHOLOGIE

    Si l'on trouve encore aprs le ix sicle des formes qui sont endsaccord avec l'usage classique, il faut reconnatre qu'elles nesont plus gnralement rpandues et qu'elles diffrent d'auteur auteur et d'poque poque. On ne trouverait que malaisment, auxii^ sicle, une forme comme i'atorum gloria (Angilbert, MGH,PAC I, 360 et suiv.) et nous ne pouvons pas nous imaginer qu'uncrivain accompli comme l'Archipote de Cologne aurait crit pes,au lieu de pedes (Die Gedichte des Archipoeta, d. M. Manitius, 1929^,I, 20). Il va toutefois sans dire qu'on ne peut tablir cet gard de

    rglesfixes

    et valables pour tousles

    potes. Alors qu'un auteurcomme Gauthier de Citillon s'carte fort peu des rgles classiquesen ce qui concerne les dclinaisons et les conjugaisons, nous relevonschez d'autres crivains des formes comme : o nostrate decus ; diaco-nem, diaconihus (frquent), ou encore : sospeni = sospitem. On critassez couramment illo et nullo au lieu de illi et nulli, et , sur le modlede istud, on forge un neutre ipsud. L'ablatif du comparatif prendrgulirement la terminaison i : maiori. Les mots changent et de genre(locellum, frons serenus) et de nombre (cuna, insidia, caeli). Les motsgrecs conservent en gnral leur termiiiaison primitive : on critaelhera (sous la forme etera ou ethera) et crateras. Les formes verbalessubissent, elles, des modifications plus profondes : ct de formescomme jugire, odire, resplendit, linquerat, cernisti, fiui'hat, on trouvegalement faciebo, exiebant, iuvai>i et tultus (= ablatus). Les dponentssont traits en verbes actifs : patiebat, mirares, progredierujit, castrisingressis, faidae nactae. On trouve aussi ^entus dans le sens de venu, arriv . Des formes comme amanlissimus et rei>erentissimus(= honor, rvr ) sont rgulires et ne doivent pas tre modifies.La construction priphrastique est fort recherche : utens sum,

    locutus fui, assatus fieret (^ assaretur ) , fit sepultus, interfectus ei'eneriton l'emploie galement pour exprimer l'ide du futur : cenaturi suntou erunt, rejecturus juero. Parfois esse tombe : ne illum amittentes. Leparticipe prsent est souvent remplac par l'ablatif du grondif :gratulando rediit [= il s'en retourna en se rjouissant ), alors quel'adjectif verbal en -dus est employ d'une manire insolite (Facien-dus = part, futur passif, faciendus est = fiel; quod si agendum pro-mitleret. Non dubitat se occidendum. A ct de cette forme on trouva

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    VI

    REMARQUESSUR LA SYNTAXE

    Les Pronoms.

    En rgle gnrale, le moyen ge a perdu le sens des distinctionset des nuances entre les divers pronoms ; en cette matire, il convienttoutefois de tenir compte du degr d'influence qu'ont exerc lesmodles classiques sur chaque auteur en particulier et plus spciale-ment sur ceux du bas moyen ge.

    Hic et is sont employs indiffremment (pluriel : hii = hi et ei,hiisdem = eisdem) ; ille, iste, aussi ipse et idem prennent la place deis. Le pronom dmonstratif est- remplac par praesens, praedictus,

    praefatus, supranominatus, memoratus, etc. On trouve frquemmentdes tournures comme milites se prodiderunt au lieu de milites eumprodiderunt, ainsi que pater snus au lieu de pater eius. Proprius prendla place du pronom possessif meus, tiais, suus, noster, i'ester. Ira tui(= tua) et nostri (= nostrae) deliciae sont d'un usage courant et nedoivent pas tre modifis. Par ailleurs, on emprunte aux grammai-riens anciens des formes comme mis, tis = mei, tui. La forme interse disparat et est remplace par sese inicem, ad inicem, icibus,ou alterutrum. Inde locutus est signifie : il a parl de cela ; undepossum tegi doit se traduire par : de quoi me couvrir, etc. Quisqueveut dire la fois quisquis et quiis

    ;quidam et ujius servent expri-

    mer l'article indfini, alors que ille et iste ont le sens de l'articledfini.

    Degrs de comparaison.

    Des formes comme magis regulares, plus communis, magis incensior,honissimus ne sont pas rares. Souvent les degrs de comparaison sontconfondus. Ainsi on trouve le comparatif au Heu du superlatif : ocius

    peut signifier au plus vite , senior, l'an , quod hahent purius, cequ'ils ont de meilleur , de omnibus meliores, les meilleurs , etc. Lecomparatif peut galement remplacer le positif : devotius orare, prier dvotement . On trouvera de mme des formes comme :quam cito, quam strenuiter, quam latenter posset, quantum religiosiuspotuit. Quam plures = quam plurimi ( distinguer de quamplures =complures) ; compluscula. Perplures. Satis firmus = trs. Nimis^nimium magnus : trs , et non trop grand . Bene felix, maie durus.

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    38 INTRODUCTION A l'TUDE DU LATIN MEDIEVAL

    Multum terrihilis (n'est pas un romanisme). Infinitum altus. Perma-gnus, perpulcher (voyez Hrotsvitha, d. v. Winterfeld, p. 5J9) ;permaximus, perplurinius. Tara proximus, tant lucidissimus. Quantoinelius fecit, tanto mihi carus est. Quanto plus retinent, tanto sitis ardet.

    Tarn... quam avec le comparatif = eo... quo. Nulli injerior, nullisecundus. Est celsius quam sit.Adverbes.

    Amariter, pleniter, alonge (dans le vers longe), deforis, dintussont des formations d'un usage courant.

    Prpositions.

    Les prpositions offrent un intrt tout spcial, car elles ont prisau cours du moyen ge des significations souvent bien particulires.

    A : dulcius ah hac i^oce = quam haec vox (cf. ALL 7, p. 125 ss,). ABSQUE : ahsque pari = sine pari. AD : ad uxorem accipere ; adrnanus hahere ; potestas ad exeundum ; canes ad venandum ; gauderead ocem. tuhae : dare ad monasterium = monasterio ; ad Moysendixit' puerum ad docendum ddit; ad nos ei'ocandum = evocandosad probandum questionem,; par contre : metalla campanam funden-dam, idoneus eam indagandam (assez frquent). APUD : apudRomam : Rome (se rencontre toutefois dj chez les auteurs clas-siques) ; apud = cum (en latin mrovingien). CIS, CITRA : oiset citra = au-del ; cis citraque = en-de et au-del (voyez lesSitz.-Ber. d. Berlin. Akad. d.Wiss., 1921, p. 378 et suiv. E. Ass-MANNdans Glotta 21, p. 62 et suiv.). CIRCA : cura circa deliquentes.GUM: mons tegitur cum nuhe; nobiscum comitatur ; par contre :multis lacriminis discesserunt. DE : de se trouve frquemment dansle sens de ex : de luto inquinatus ; laetus de; fiala de vino (n'est pasun romanisme) ; desuh caelo : sous le ciel (Bible). EX : exdesiderio ardere ; ex pane edere. IN

    : in regem accipere ; in aestate ;in are gladii interficere ; in aure audire (avec, l'aide de) ; thsaurusin aura et argento (en, compos de)

    ;penuria in vino ; in obvium eius

    par contre : perrexit Fuldense monasterium. NTRA, INFRA :intra et infra sont souvent confondus (voyez le Waltharius, v. 560 :inferius = interius ; n'est pas un gerinanisme). lUXTA : luxtapeut signifier conformment , selon, d'aprs : iuxta meum passe = eu gard ce que je puis . PER : per avec des noms de per-sonne = a; passurus mortem per nostrum amorem = propter ; caedereper frusta : en morceaux . PRAE : lacrimae fluunt prae gaudioprae penuria; habere prae manibus, sous la main . PRO : cause de, par (causal et final) : p?-o metu gehennae; prohibeor prorusticitate ; pro faida nacta patriam deseruisti ; pro redemptione homi-num rhortuus ; pro posse = selon, d'aprs. RETRO : s^ade rtrome; rtro mundi principia. SUB : sub tempore festo; primis suhannis; stans sub facie; domini sub honore sacratus ; sub gladio caeditursub omni celeritate. SUPER : dixit super fratres (au sujet de, sur) ;pavitare super miracula. USQUE : usque loca promissionis.

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    REMARQUESSUR LA SYNTAXE 30

    Conjonctions.

    A ct de et, ac, atque, on trouve aussi vel et seu (on ne peut assezattirer

    l'attentionsur ces deux dernires formes, qui sont si souventcause d'erreurs), quin, quoque, etiam, nihilominus, pariter, pariterque,

    simul (pectore carne simul), necnon, necne, sed et dans le sens de et .Que est soiivent employ l o l'on attendrait normalement et :rapiiique comdi = rapui et comedi, natusque spiritus = natus etspiritus. Aut... aut = et... et. Les formes nam, namque, enim,etenim et mme sed, at, vero perdent leur sens primitif et font, ellesaussi, fonction de conjonction copulative. Ailleurs nam et enim sontemploys comme conjonctions adversatives. Sic peut signifier alors .

    Dans les propositions temporelles, cum, est souvent remplac pardum, accompagn de l'indicatif ou du subjonctif. Mox ut, inox ubi,3tatim ubi signifient aussitt que . Trs anni sunt quod (quia) = il y a trois ans que . Usquequo hoc fieret.

    Dans les propositions finales ct de ut, on trouve, quo, quatenus(aussi quaiinus), qualiter, qui sont d'un usage trs rpandu. lubereut ; iuvare quod, permittere quod sont des tournures gnralementadmises. Aprs les verbes expriinant la crainte [verba timendi),on rencontre quod et quatenus.

    La cause est exprime par les conjonctions equod, proequod[quare mrovingien = franc, car). Aprs les verba dicendi et sentiendi,nous avons les conjonctions suivantes : quod, quia, quoniam, qualiter.On trouve toutefois des tournures comme : dixit amarent me (= il adit qu'ils m'aimeraient), qui ne doivent pas tre tenues pour desgermanisines.

    Particules interrogatives : si = si ; si... an = si... ou . Num-quid, numquidnam, utrum (dans les interrogations simples) = si .Quamne diu. Ut quid = pourquoi ? .

    Syntaxe des cas.

    Dans le latin mdival, la syntaxe des cas s'carte dlibrmentde la syntaxe classique. On trouvera chez les auteurs mdiolatinsdes constructions comme : dignus, condignus ai'oi'um (comme djantrieurement) ; eruditus legis divinae ; gloriatur iniunarumovans rumoris; fraudare promissorum licentia abire (ad abeundum) ;plenus de argento ; iubere, vetare alicui : Deus adiuva mihi Nolkero;miserere nabis ; medebitur tui ; participabit Christo {= il aura part auxmrites du Christ) ; sequentes abbati ; deduclus imperalori (=^ devantl'Empereur) ; benedicere, maledicere aliqueni; quaerere aliquem (=^ de-mander), petere aliquem (= prier quelqu'un) ; carere, nocere ahqueni:indigebat sujjragium; scriptoria studebat ; excessit vitam ; uti, frui,

    jungi avec l'accusatif; profectus Italiam ; ddit ad populum (populo).

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    40 INTRODUCTION A l'TUDE DU LATIN MEDIEVAL

    Emploi des modes.

    L'emploi du subjonctif et de l'indicatif n'est plus aussi stricte-ment dlimit dans le latin mdival que dans la langue classique,,et nous voyons chaque auteur en user un peu sa guise.

    Ainsi nous trouvons l'indicatif dans les interrogations indirectes,,dans le discours indirect, dans les propositions exprimant un souhait,ainsi que dans les propositions finales aprs ut, guo,quatenus. En outre,l'indicatif est employ frquemment dans les propositions conscu-tives.

    Dans les propositions temporelles, nous avons tantt l'indicatif,tantt le subjonctif, aprs dum et cum. Quamvis peut se construireavec l'indicatif, quamquain avec le subjonctif.