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MARDI 17 JUIN 2008 N° 1429www.20minutes.fr MERCREDI 9 JANVIER 2013 N° 2385

HANDBALL

Une génération bleue en fin de cycle P. 20

SOCIAL

L’avenir de Virgin en France s’assombrit P. 10

CINÉMA

« Paradis : Amour »ou la révélationd’une actrice P. 12

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AFFAIRE CAHUZACLE SUPPOSÉ COMPTESUISSE FAIT L’OBJETD’UNE ENQUÊTE P.5 CH

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MUNICIPALES

« Je suis plutôt une coureuse de fond », estime Anne Hidalgo P. 2

ACCIDENT

Un bus écrase un enfantLe drame s’est déroulé mardi matin, vers 8 h 30. Un enfant âgé d’une dou-zaine d’années a perdu la vie après avoir été percuté par un bus scolaire devant le collège Albert-Camus à La Norville, en Essonne. Le chauffeur du bus, qui a été placé en garde à vue, aurait effectué des manœuvres près du collège et n’aurait pas vu la victime, qui se trouvait près du véhicule. Le collégien, scolarisé en 6e, est décédé sur les lieux du drame. Une cellule d’écoute psychologique a été mise en place mardi au collège. W

MERCREDI 9 JANVIER 20132 GRAND PARIS

LE CHIFFRE

100POINTS DE COLLECTE ONT ÉTÉ

MIS EN PLACE JUSQU’AU 27 JANVIER À PARIS POUR

DÉPOSER SON SAPIN FATIGUÉ. LA LISTE DES POINTS EST

DISPONIBLE SUR PARIS.FR.

PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÔME COMIN

A près avoir annoncé sa candi-dature aux municipales en septembre, l’actuelle adjointe

au maire attaque une année décisive.

Comment se déroulevotre campagne ?Plutôt bien. Oser Paris rassemble déjà 1 200 adhérents et dans les prochains jours, les groupes de travail vont se réu-nir dans les arrondissements pour dé-battre des premières propositions. Après mars, nous irons les présenter aux Parisiens. Il y a un large rassemble-ment derrière ma candidature avec le soutien de très nombreux élus socia-listes, du premier secrétaire du PS pa-risien Rémi Féraud mais aussi de per-sonnalités comme Caroline Mecary (EELV) ou Pierre Mansat (PCF). Pour cette élection, il est important d’avoir un fort soutien des Parisiens, mais aussi de ma famille politique.L’idée d’une primaire ouverte ne semble pas avoir convaincu vos partenaires à gauche, cette proposition est-elle écartée ?Nous sommes toujours partants. Après,

il est vrai qu’il semble y avoir des diver-gences chez les Verts. Quant au Front de gauche, on devrait en savoir plus au mois de juin. Une chose est sûre : il faudra qu’on se décide avant l’été car nous de-vons avoir un candidat désigné en juin. En débutant cette campagne assez tôt, j’ai pris de l’avance sur la droite et je veux la conserver pour gagner.

N’avez-vous pas l’impression d’être partie en campagne trop tôt, au risque de connaître une forme d’usure ?Pas du tout. J’ai toujours fait des cam-pagnes longues, comme en 2001 avec Bertrand Delanoë où on s’était lancé dans la bataille dès 1999. Une élection, ça nécessite du temps pour confronter des idées, écouter, discuter, proposer. Un projet pour Paris, ça ne se rédige pas sur un coin de table entre quatre per-sonnes. Et puis, je suis plutôt une cou-reuse de fond…

Alors que certains de vos rivaux considèrent que vous êtes la « dauphine » de Delanoë, craignez-vous de pâtir de cette étiquette ?Tout d’abord, je ne suis pas dans un pro-cessus de succession. Nous sommes dans une démocratie et c’est à moi de convaincre les électeurs. Je ne pense pas que ma proximité avec l’actuel maire de Paris soit un handicap. Je bénéficie ainsi d’une expérience et d’un bilan, que j’assume, et qui est positif. Et puis, les Parisiens apprécient qu’il n’y ait pas de divisions de notre côté, contrairement à ce qui se passe à droite.Alors que les noms de Chantal Jouanno, Rachida Dati, Jean-Louis Borloo ou François Fillon sont régulièrement cités, redoutez-vous une candidature en particulier ?Non et je ne me pose pas cette question. Les Parisiens n’attendent pas l’homme ou la femme providentielle et il ne suf-fit pas d’arriver avec une image « bobo-écolo » pour être « parisiano-compa-tible ». Il faut le prouver sur le terrain pour les séduire. Et que cherchent des gens comme Borloo ou Fillon ? Un tremplin pour la présidentielle de 2017 ? Je ne suis pas convaincue que cela plaise aux Parisiens. W

ANNE HIDALGO La première adjointe au maire se pose en rassembleuse

« LES PARISIENS N’ATTENDENT PAS LE CANDIDAT PROVIDENTIEL »

« Une élection, ça nécessite du temps pour confronter des idées, discuter, proposer. »

La candidate socialiste, en campagne depuis septembre, estime être dans le bon tempo pour les municipales de 2014.

V. W

ARTN

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URBANISMELe projet de la tour Médicis retoqué ?Le ministre délégué à la Ville, François Lamy (PS), a expliqué mardi sur La Chaîne parlementaire que le gouvernement reverrai le projet de la tour Médicis, destinée à accueillir une résidence d’artistes sur les communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil. « Ce dossier a été lancépar le précédent gouvernement sans qu’on se soit préoccupéde son financement, a-t-il affirmé. Peut-être faut-il un projet plus séquencé, moins ambitieux. »

FAITS DIVERSUn incendie fait un mort dans le 20e arrondissementUn jeune homme est décédé lundi soir dans l’incendie d’un appartement de six étages situé dans le 20e arrondissement, révèle France 3 Ile-de-France.Le sinistre serait a priorid’origine accidentelle.

secondes20

MERCREDI 9 JANVIER 2013 3GRAND PARIS

JUSTICEGérard Depardieu nese présente pas au tribunalL’acteur français Gérard Depardieu, convoqué au Palais de Justice de Paris pour avoir conduit un scooter en état d’ivresse à la fin novembre, ne s’est pas présenté mardi au tribunal. Son absence lors de cette procédure de plaider coupable doit théoriquement entraîner son renvoi devant le tribunal correctionnel,à une date ultérieure.

FAITS DIVERSUn cadavre découvert sur un chantier du Val-de-MarneLe corps d’un homme âgéd’une trentaine d’années a été retrouvé mardi dans un immeuble en construction à Alfortville(Val-de-Marne), révèle leparisien.fr. Selon les premières constatations, l’homme, qui n’est pas un employé du chantier, présentait des traces de sangà la tête et son décès pourrait remonter à 24 ou 48 heures.

secondes20La France propose la nomination de Jack Lang à la présidence de l’Institut du monde arabe (IMA), porté en 1987 sur les fonts baptismaux par François Mit-terrand, mentor de l’ex-ministre PS de la Culture. Les autorités françaises « ont décidé de proposer à leurs partenaires de désigner Jack Lang à la présidence du Haut conseil de l’Institut et de le choi-sir pour exercer aussi la présidence de son conseil d’administration », a déclaré

mardi le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot. La décision sera prise le 25 janvier. Lang, 73 ans, n’a plus de man-dat électif depuis sa défaite aux législa-tives de juin 2012 dans les Vosges. L’IMA, fruit d’un partenariat entre la France et 22 pays arabes, a été conçu pour faire connaître et rayonner la culture arabe, favoriser les échanges culturels entre la France et le monde arabe et resserrer les liens entre ce dernier et l’Europe. W

CULTURE

Jack Lang à l’Institut du monde arabe ?

L’Institut du monde arabe est situé dans le 5e arrondissement de Paris.

P. E

MIL

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OIHANA GABRIEL

D ébarquer à poil pour se vêtir à petit prix ou profiter d’un vestiaire

pour shopper en liberté, les Franciliens sont invités à profi-ter des soldes de manière dé-calée dès ce mercredi 8 h.G Relax. Du thé apaisant, une crème pour les mains et du ma-quillage… Les centres commer-ciaux (Forum des Halles, SO Ouest, Quatre Temps, Vélizy, Parly 2 et Rosny 2) proposent une Zen Box gratuite aux mille premiers clients. Pour plus de commodité, un vestiaire sera mis à disposition les cinq premiers jours des soldes.G En slip. La marque de vête-ments Desigual convie pour la première fois sa Semi naked Party à Paris. Vous croiserez peut-être ce matin un bus co-

loré et musical qui trimbale des danseurs à moitié nus. Pas de manifestation naturiste, mais une opération de communica-tion insolite de la marque espa-gnol qui invite 100 fans en sous-vêtements à bénéficier d’une heure pour s’équiper d’un haut et d’un bas gratuitement… mais aussi pour dévaliser le magasin boulevard des Capucines (9e).G Somnambulisme. Pourquoi se précipiter dès l’aube ? La plate-forme de tourisme Wimdu réalise le rêve de nombreux shoppers : dormir dans une boutique. Jusqu’au 12 février, le concept store Paperdolls à Montmartre (18e) aux allures d’appartement accueille pour 203 € les insomniaques qui pourront essayer toute la nuit et passer à la caisse à l’ouverture.G Sur mesure. Pas facile de trouver des bottines en 44…

Heureusement, Paris regorge de boutiques éphémères spé-cialisées. Le site les belles poin-tures, qui propose des chaus-sures du 41 au 45, ouvre une adresse au 12, rue Mandar (2e) jusqu’au 16 janvier. Les ama-teurs de haute joaillerie décou-vriront les bagues et diamants de Pasquale Brun, qui s’invite aux Galeries Lafayette jusqu’au 17 février. Pour trouver son bonheur, l’office de tourisme publie un petit guide français-anglais pour s’équiper version ethnique ou bobo (sur parisin-fos.com).G High-tech. L’application pour smartphones PassVip permet de découvrir en un clic, grâce à la géolocalisation, les enseignes les plus proches qui proposent des remises sur des articles en fonction des priorités de l’utili-sateur. W

CONSOMMATION Plusieurs enseignes proposent des plans décalés à partir de 8 h ce mercredi

DE L’ORIGINALITÉ À TOUT PRIX POUR LES SOLDES

Certains clients pourront dormir dans ce concept store.

J CA

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Indignation et explications. Mardi, le fils de la femme de 94 ans expulsée ven-dredi de sa maison de retraite de Cha-ville, dans les Hauts-de-Seine, a critiqué une telle décision. Il a aussi nié avoir délaissé la vieille dame, assurant la voir « toutes les semaines ». Mise en cause, la direction de la maison de retraite a répliqué mardi. Dans un communiqué, la Villa Beausoleil assure que « ce retour à domicile a été initié en toute transpa-rence à l’égard de la famille qui a été prévenue plusieurs semaines à l’avance, afin qu’elle puisse prendre ses disposi-tions ». Ils affirment que la famille de la retraitée « avait été condamnée le 31 oc-tobre 2012 par le TGI de Nanterre à ré-gler les arriérés dus, plusieurs dizaines de milliers d’euros ». Mais après « un mois et demi d’absence totale de réac-tion », le centre « a décidé de rompre le contrat de séjour le liant à la famille ». La nonagénaire a quitté l’hôpital de Châ-teaudun lundi soir, et a été transportée dans un hôpital privé d’Antony (92), où travaille un de ses fils. W

POLÉMIQUE

Le centrequi a expulsé une retraitée réplique

MERCREDI 9 JANVIER 20134 GRAND PARIS

PAR OIHANA GABRIEL

18 h Dédicace de Guy Delisle

Le dessinateur canadien Guy Delisle (Chroniques de Jérusalem, Pyongyang) sera à la libraire l’Arbre à lettres pour dédicacer son dernier livre, sorti le 3 janvier, Le Guide du mauvais père. Ces histoires courtes, dont une partie a été publiée sur son blog, sont réunies et enrichies dans ce premier tome.Gratuit. Au 62, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 12e.

20 h Les mille visages de la Chine

Le Forum des Images lance un nouveau

cycle pour découvrir « De Pékin à Taipei, les 1000 visages de la Chine ». Ce soir, pour l’ouverture, le cinéma proposeraFull Circle de Zhang Yang. Le réalisateur et Wu Tianming, acteur et producteur, présenteront ce road trip comique de seniors chinois.de 4 à 5 €. Au Forum des Images, 2, rue du cinéma, 1er.

20 h Comencini à la Cinémathèque

C’est La Grande Pagaille qui ouvre le cycle dédié à Luigi Comencini, réalisateur italien de l’après-guerre. L’occasion de voir notamment L’Incompris et Tu es mon fils.10 €. Jusqu’au 3 mars, 51, rue de Bercy, 12e.

ÇA SE PASSE AUJOURD’HUI

11 h Des Disneys pour les marmots

Les cinémas MK2 projettent jusqu’au 17 février les films de Disney (Cendrillon, Pinocchio…). Et les enfants de 3 à 5 ans pourront découvrir Winnie l’ourson en grand écran avec lumière tamisée.4,90 €. www.mk2.com. SI

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5 °C2 °C

7 °C5 °C

météo

MATIN APRÈS-MIDI

Demain à Paris

Les nuages s’engagent à resterUne perturbation de faible activité apportera un temps couvert et des bruines sur une petite moitié nord. Ailleurs, les nuages bas seront souvent persistants, sauf en montagne où le bleu régnera dans le ciel. Les températures seront relativement douces.

APRÈS-MIDI MATIN

Aujourd’hui à Paris... et en France

JUSTICETwitter veut attendre le feu vert des Etats-UnisAssigné en référé par plusieurs associations, dont l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), le site de microblogging Twitter a indiqué mardi ne pas pouvoir communiquer les données permettant d’identifier les auteurs des récents tweets racistes ou antisémites sans un accord de la justice américaine.

Soupçonnés d’avoir filmé les viols de leurs enfantsTrois individus, un couple des Vosges et un père de famille domicilié en Charente, ont été écroués pour avoir violé leurs enfants et filmé les scènes, a-t-on appris mardi de source judiciaire. La femme a raconté pendant sa garde à vue que les deux hommes, qui se sont rencontrés sur Internet, ont échangé plusieurs rendez-vous en 2012 et violé leurs enfants tout en enregistrant leurs ébats.

secondes20

MERCREDI 9 JANVIER 2013 5FRANCE

Pour Delphine Batho, pas besoin de référendum sur le « mariage pour tous ». « Le débat a eu lieu pendant la campagne présidentielle. La question n’est pas nouvelle. Le peuple français a été consulté », a indiqué la ministre de l’Ecologie, du Développement du-rable et de l’Energie, invité à l’émission « Mardi politique » sur RFI, en partena-riat avec 20 Minutes et Le Point. Interro-gée sur les ennuis judiciaires de son collègue du gouvernement Jérôme Ca-huzac, ministre délégué au Budget, Delphine Batho a indiqué qu’il « pouvait continuer son activité de ministre », puisqu’il s’agissait d’une « enquête pré-liminaire ».Sur l’énergie, la ministre s’est dite fa-vorable au maintien du nucléaire, tout en voulant « développer massivement les énergies renouvelables », pour ar-river à moyen terme « à 50/50 ». Quant au développement de l’exploitation des gaz de schiste, Delphine Batho n’y est « pas du tout favorable », même si « le débat aura lieu ». W W. M.

« MARDI POLITIQUE »

Pour Batho, le débat sur le mariage a eu lieu

WILLIAM MOLINIÉ

N ouvelle étape, mais suite logique dans l’af-faire Cahuzac. Mardi,

le bureau du procureur de Paris a annoncé avoir ouvert une en-quête préliminaire pour « blan-chiment de fraude fiscale » vi-sant à déterminer si le ministre délégué au Budget, Jérôme Ca-huzac, a détenu un compte ban-caire en Suisse pour dissimuler des revenus, comme l’affirme Mediapart.

G Qu’est-il reproché à Jérôme Cahuzac ? Mediapart soutient que le ministre a eu un compte chez UBS en Suisse qui lui a permis de blanchir de l’argent. Les accusations se fondent sur un enregistrement dans lequel une voix est présentée comme celle de Jérôme Cahuzac. « Moi,

ce qui m’embête, c’est que j’ai toujours un compte ouvert à l’UBS », y entend-on.

G Une enquête préliminaire, pour quoi faire ? Cette procé-dure ne veut pas dire que le ministre est poursuivi. Mais la justice va pouvoir ordonner aux policiers de vérifier si les élé-ments dont elle a eu connais-sance sont suffisants pour ou-vrir une information judiciaire ou ordonner directement un procès. Concrètement, les po-liciers peuvent entendre des témoins, mener des perquisi-tions ou des gardes à vue. Une expertise de l’enregistrement pourra aussi être demandée afin de savoir s’il s’agit vérita-blement de la voix du ministre. L’enquête a été confiée à la di-vision nationale des investiga-tions financières et fiscales.

G Le secret bancaire peut-il être levé ? Le parquet de Paris va aussi sans doute demander de l’aide à la justice suisse pour vérifier auprès d’UBS s’il détient ou non un tel compte bancaire. Mais Jérôme Cahuzac l’a re-connu, « la politique d’UBS n’est pas de lever le secret ban-caire ».

G Quelle est la réaction du mi-nistre ? « Cette démarche per-mettra, comme il l’a toujours affirmé, de démontrer sa com-plète innocence des accusa-tions absurdes dont il fait l’ob-jet », a souligné un communiqué du ministre. Certain de son in-nocence, Jérôme Cahuzac es-père des investigations rapides pour être blanchi le plus tôt pos-sible. Mais le temps politique n’est pas le même que celui de la justice. W

JUSTICE Le ministre, accusé de fraude fiscale par Mediapart, espère être rapidement mis hors de cause

CAHUZAC VISÉ PAR UNE ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE

Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, le 12 décembre.

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L’éducation, fleuron de la culture française ? Après le grand succès de Bébé made in Franceaux Etats-Unis, l’ouvrage rédigé par une journaliste américaine habitant dans l’Hexagone depuis neuf ans sort en France ce mercredi. Un témoignage teinté d’humour, qui s’appuie sur les observations par l’auteur des petits Français à la crèche, au square, chez le pédiatre, chez les voisins… Et qui la conduit à faire l’éloge des « French parents », qui ont su puiser dans l’héritage de Françoise Dolto et Jean-Jacques Rousseau pour construire un modèle éducatif à la fois exigeant et efficace, selon elle. Leurs atouts : savoir doser l’autorité, donner suffisamment d’autonomie à leurs enfants, ne pas les surstimuler, leur apprendre à gérer leurs frustrations,

tout en leur donnant une sécurité affective. La preuve selon elle : les petits Frenchies font leurs nuits rapidement, sont moins colériques que leurs contemporains américains, plus indépendants, plus polis et moins difficiles à table. Et cerise sur le gâteau pour la journaliste : les

parents français ne négligent pas pour autant leur vie personnelle. Si les comparaisons entre les deux modes d’éducation ne sont pas toujours convaincantes, car parfois excessives, elles amusent. Un ouvrage qui fourmille aussi de réponses pour ceux qui s’apprêtent à devenir parents… ou ceux qui le sont déjà et s’interrogent sur leur rôle. W DELPHINE BANCAUD

Bébé made in France - Quels sont les secrets de notre éducation ?, Pamela Druckerman, Flammarion, 370 p., 18,50 €.

ÇA VIENT DE PARAÎTRE

DE LA SAGESSE DES PARENTS FRANÇAIS

MERCREDI 9 JANVIER 20136 FRANCE

Elle ne prononce quasiment jamais son nom. Mais Christiane Taubira pointe souvent du doigt le mandat de Nicolas Sarkozy pour justifier l’explo-sion actuelle des prisons. « Ces cinq dernières années, la surpopulation car-cérale a augmenté de façon considé-rable », a-t-elle déclaré, selon le jour-nal Libération. Mais l’argument de la ministre ne résiste pas à la réalité des chiffres. Quand Nicolas Sarkozy a pris l’Elysée en juillet 2007, la France comp-tait 64 616 personnes sous écrou dont 61 810 détenus, les autres étant en pla-cement extérieur ou sous bracelet

électronique. Cinq ans plus tard, en juillet 2012, les statistiques s’élevaient à 78 262 personnes sous écrous dont 67 373 détenus. Le nombre de détenus a donc effectivement augmenté. Mais le nombre de places de prison égale-ment. Si la France en comptait 50 557 en 2007, elle en dénombrait 57 408 en 2012. Une simple division permet de se rendre compte que la densité carcérale est passée de 122 % (122 détenus pour 100 places) en 2007 à 117 % en 2012. La surpopulation carcérale n’a donc pas augmenté sous Nicolas Sarkozy. W

VINCENT VANTIGHEM

Quand Taubira s’en prend à Sarkozy

Prison des Baumettes, à Marseille.

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PROCÈSGilles de Robien convoqué au tribunal le 11 juinLe tribunal correctionnel d’Amiens (Somme) a renvoyé, mardi,au 11 juin le procès de Gilles de Robien. L’ancien ministre et maire d’Amiens est cité à comparaître pour « homicide involontaire » après la mort d’un jeune de 19 ans sur un chantier d’insertionde la ville en 2002. Le tribunal a finalement prévu de consacrer une journée à l’examen de cette affaire et de faire citer plusieurs témoins.

secondes20

Des vœux, une bonne année et… au tra-vail ! « C’est en 2013 que les réformes vont prendre corps », a soutenu le mi-nistre de l’Intérieur, Manuel Valls, lors des traditionnels vœux du syndicat Unsa-Police au musée des Arts forains (12e). Le premier flic de France souhaite ren-forcer la présence des forces de l’ordre sur le terrain. « L’idée d’une police de proximité, proche de la population, est une belle idée », a-t-il indiqué, précisant que « la sécurité [n’était] pas une affaire de droite ou de gauche ». Parmi les chan-tiers de cette année en matière de sécu-rité, Manuel Valls a confirmé une ré-forme de l’outil statistique qui, en l’état actuel, « fait oublier ce qui est la réalité de la violence ». En début de matinée, il s’était rendu à la caserne des Célestins (4e) pour présenter ses vœux aux 95 000 gendarmes. Une première dans l’his-toire du ministère de l’Intérieur. Il a confirmé le retour du matricule sur les uniformes lors des contrôles d’identité. Les syndicats de police y sont farouche-ment opposés. W WILLIAM MOLINIÉ

SÉCURITÉ

Valls veut voir les forces de l’ordre sur le terrain À MARSEILLE, MICKAËL PENVERNE

C hristiane Taubira est venue pré-senter mardi aux Baumettes sa politique générale pénitentiaire.

Un lieu symbolique, cible de toutes les critiques depuis le rapport du contrôleur général des prisons, Jean-Marie Dela-rue, qui dénonçait en décembre des conditions de détention « inhumaines ». La garde des Sceaux en a profité pour rappeler le programme de réhabilitation de la maison d’arrêt marseillaise entamé cet été : 650 000 € permettant de rénover 3 cellules par jour. Deux autres centrales sont en cours de restauration : la maison d’arrêt de la Santé et Fleury-Mérogis, en région parisienne. Soit un investisse-ment total de 800 millions.

Humaniser la détentionChristiane Taubira a aussi confirmé la rénovation de la prison de Nouméa et la construction d’une nouvelle maison d’ar-rêt à Tahiti et à Lutterbach, près de Mul-house. Autre nouveauté : le conseil de l’exécution de la peine qui devra « réflé-chir aux conditions de détention et aux exécutions des peines ». Composé de députés, de sénateurs et de représen-tants d’associations, il sera installé « sous peu » et se réunira deux fois par an. La garde des Sceaux a indiqué, en outre, qu’elle déposera un projet de loi pour permettre aux journalistes de par-

ticiper aux visites des parlementaires dans les centres de détention. « Il faut que la société sache comment sont les prisons, a-t-elle précisé. Qu’elle sache comment l’Etat assume ses responsa-bilités. » Interpellée au début de sa visite

par des surveillants pénitentiaires de la CGT, elle a évoqué la création d’un groupe de travail avec tous les représen-tants du personnel pour tout « mettre à plat ». Enfin, elle a confirmé son opposi-tion aux courtes peines qui ont un effet « désocialisant » et qui « génèrent de l’insécurité ». Toutes ces mesures vi-sent, selon Christiane Taubira, à instituer « une prison de la République » fondée sur « le droit et la dignité ». « Cessons de croire que les détenus sont définiti-vement perdus pour la société, a-t-elle insisté. Nous devons faire en sorte que le retour dans la société se passe dans de meilleures conditions. » W

Le programme de rénovation a déjà commencé dans trois prisons.

JUSTICE Christiane Taubira a présenté, aux Baumettes, sa politique carcérale

800 MILLIONS POUR LES PRISONS

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W INDIGNATIONLe rapport du contrôleur général des prisons paru en décembre étaitsans appel quant à l’état de la prison des Baumettes : « Une telle situationest génératrice […] de conditions inhumaines. » Le document évoquaitdes douches « crasseuses », des rats qui « pullulent » et une électricité souvent « défaillante ». L’Observatoire international des prisonsavait aussitôt réclamé la fermeture immédiate de la centrale.

aujourd’hui sur

W CHATLionel Tardy, député UMP de la 2e circonscription de la Haute-Savoie, vous répondra à partir de 13 h au sujet de la politique gouvernementale, la future direction de son partiet la manifestation dimanche contre le « mariage pour tous ».

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JUSTICELe CFCM retiresa plainte contre CopéLe Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé mardi avoir retiré sa plainte contre Jean-François Copé (UMP) concernant ses déclarations controversées sur le « pain au chocolat » tenues par le président de l’UMP en marge d’une réunion à Nantes en octobre. Reçu mardi par le CFCM, Jean-François Copé a déclaré : « Nous avons eu un échange positif, constructif et apaisé. »

secondes20

MERCREDI 9 JANVIER 2013 7FRANCE

MATTHIEU GOAR

L e FN en ordre dispersé. Alors que la plupart de ses dirigeants (plus de 80 % du bureau politique) se

rendront à la manifestation dimanche contre le « mariage pour tous », Marine Le Pen et l’un de ses vice-présidents, Florian Philippot, n’y participeront pas. Face à cette différence de stratégie, le parti, farouchement opposé à ce projet de loi, a donc adopté une position ambi-guë. Sans appeler à manifester, le FN laisse ses militants libres de défiler. « Les modalités ont été longuement dis-cutées. J’aurais préféré qu’elle s’y rende, mais certains avaient peur de jouer le jeu du PS », explique Bruno Gollnisch, ca-tholique traditionaliste.

Anciens contre modernesDéjà vice-président et très influent alors qu’il n’a sa carte au FN que depuis un an et demi, Florian Philippot estime que le PS veut profiter de ce débat pour « cli-ver » et masquer ses échecs sur les autres sujets. Impossible pour le FN de tomber dans ce piège. Selon l’ancien

énarque, il faut continuer à axer les thé-matiques du Front sur le social et non le sociétal. Un argumentaire repris mot pour mot par Marine Le Pen, qui accusait mardi Hollande de « réactiver le vieux clivage gauche-droite tellement plus confortable ». Cette absence d’offensive sur un sujet traditionnel de lutte du FN a alimenté une nouvelle fois les critiques

des anciens cadres du parti, très sévères vis-à-vis des modernisateurs. Surtout lorsque Philippot explique sur France Culture que les électeurs FN « sont 50-50 » sur le mariage homosexuel. « En toute amitié, je lui dis qu’il se trompe », réagit Gollnisch. « Je ne sais pas d’où Florian tient ça, mais j’ai beau parcourir nos fédérations, je n’ai jamais entendu un de nos militants faire l’apologie du mariage homo, rapporte Louis Aliot, autre vice-président qui défend pourtant Philippot. Le FN est en train de grandir très vite et accueille des personnalités différentes aux avis parfois contradic-toires. L’adaptation prend du temps. » W

FN Marine Le Pen ne défilera pas dimanche contre le « mariage pour tous »

DIVORCE SUR LA MARCHE À SUIVRE

Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, le 21 février à Paris.

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W UN « LOBBY GAY »« Je suis imperméable à l’influence de tout lobby. D’autant plus lorsque celui-ci n’existe pas », a déclaré Le Pen, mardi, alors que l’hebdomadaire Minute ainsi que Christine Boutin ont dénoncé l’influence de cadres homosexuels du FN.

aujourd’hui sur

W CHATS• Jeudi, à partir de 15 h, l’abbé Grosjean vous dira pourquoi il est contre le « mariage pour tous », l’adoption et la PMA pour les gays.• Vendredi matin, le collectif Ouiouioui vous expliquera pourquoi, lui, y est favorable.

MERCREDI 9 JANVIER 20138 MONDE

Les bombes à sous-munitions sont des armes composées d’un conte-neur regroupant jusqu’à plusieurs centaines de mini-bombes, appelées « sous-munitions ». Les civils en sont les premières victimes. Le traité d’Oslo, signé en 2008, interdit notam-ment l’utilisation, la production et le stockage de bombes à sous-muni-tions. Il oblige aussi à dépolluer les zones affectées et à assister les vic-times. A ce jour, 111 Etats l’ont signé, dont la France. Mais pas les Etats-Unis, responsables de la pollution au Laos. W F. V.

Sous-munitions

W SPÉCIAL LAOSSur 20minutes.fr, retrouvez tous nos articlessur le déminage au Laos, ainsi que des diaporamas photos.

« Je leur avais dit de ne pas jouer avec les bombes »Nang Kleu ne sait rien sur la guerre du Vietnam. A 33 ans, elle n’en a jamais entendu parler, ni par ses parents, ni dans son village de Ban Tamlouang, dans la province de Savannakhet, au sud du Laos. C’est pourtant à cause de ce conflit qu’elle a perdu sa fille de 9 ans et qu’elle risque aujourd’hui d’être amputée de sa jambe gauche. L’accident remonte à janvier 2012. Un groupe d’enfants avait trouvé des bombes à sous-munitions en se promenant dans la forêt. « Ils les ont ramenés devant la maison pour jouer avec », raconte-t-elle. Quand elle s’en est aperçue, Nang Kleu s’est élancée vers eux pour les en empêcher. Les bombes ont explosé avant. Quatre en-fants ont été tués, et un blessé. La jeune femme s’en est sortie avec une fracture.

Tenue pour responsable Hospitalisée pendant un mois, elle est revenue brutalement au village, effrayée par les propos du médecin qui envisa-

geait une amputation. La jeune femme a emprunté 2 millions de kips (190 €) à ses cousins pour tenter le « traitement traditionnel ». Un sorcier lui a fait des décoctions à base de grenouilles et de

racines dont il aspergeait sa jambe en soufflant dessus. Nang Kleu, dont la che-ville enflée et purulente est assaillie par les mouches, croit que sa fracture est guérie, et ne s’inquiète plus que pour l’infection, malgré la douleur. Poursuivie par le souvenir de l’accident, elle peine à réprimer ses larmes. « Vous avez de la chance, vous avez tous vos membres, glisse-t-elle en nous regar-dant. Pourquoi c’est tombé sur moi et les enfants ? Je leur avais dit de ne pas tou-cher aux petites bombes. Je ne veux plus jamais voir ça. » Son mari, paysan, la soutient, mais assure que « la vie est devenue plus difficile », sa femme ne pouvant plus l’aider. Tenue pour respon-sable de la mort des petites victimes par leurs parents, Nang Kleu se dit tourmen-tée par l’avenir de ses quatre autres enfants. Au village, l’accident – le deu-xième mortel en deux ans – a servi de leçon : « Plus aucun enfant ne joue avec les petites bombes. » W F. V.

Nang Kleu, le 14 décembre.

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LAOS (1/3) Premier volet de notre série sur le pays le plus pollué par les bombes à sous-munitions

LA GUERRE APRÈS LA GUERRE

L a menace surgit au détour d’une paisible vallée, au milieu des champs et des rizières. Des pay-

sans venus cultiver de nouvelles terres ont découvert une bombe, une présence a priori incongrue dans ce décor de carte postale. Cinq autres ont été trouvées à quelques dizaines de mètres. Ces trou-vailles sont presque une routine : le Laos est le pays le plus pollué au monde par les bombes à sous-munitions (lire enca-dré). Pendant les neuf ans qu’a duré la guerre du Vietnam (1964-1973), les Américains ont largué une bombe toutes les sept minutes en moyenne, dont plus de 270 millions sous-munitions, alors

même que le Laos n’était pas impliqué dans le conflit. L’objectif était de neutra-liser la piste Ho Chi Minh, une voie de ravitaillement des Vietcongs à la fron-tière. Les Américains larguaient aussi leur chargement explosif sur le pays pour revenir à vide sur leur base en Thaïlande. Mais 30 % des bombes, amorties par la végétation, n’ont pas explosé à l’impact.

50 000 victimes depuis 1964Quarante ans après la fin du conflit, le Laos est encore truffé de ces pièges mortels, en particulier au sud, dans la province de Savannakhet. Depuis 1964,

ils ont fait 50 000 victimes, dont 60 % de tués et 23 % d’enfants, les plus touchés depuis 2011. Dans le pays, où 80 % de la population vit de l’agriculture, un champ sur deux est contaminé, selon Handicap International. Pour ceux qui réchappent à l’accident, la vie s’arrête d’une autre façon. Privés d’une jambe ou d’une main, incapables de travailler, ils sont souvent rejetés par leur famille qui voit en eux un fardeau supplémentaire. C’est le cas de Kom, 26 ans. Le jeune homme, dont la main a été arrachée par une sous-munition en mai 2011 en cultivant la terre, a dû affronter la déception de sa mère, veuve, qui ne peut plus comp-

ter sur lui. Recroquevillé au pied d’un arbre de son village de Bab Labengnam, où une carcasse rouillée de bombe a été posée tel un trophée, Kom ose à peine parler, embarrassé par les re-gards curieux et moqueurs des villa-geois venus se masser autour de lui. Il cache son bras dans les plis de sa che-mise et chuchote, avec un sourire gêné, qu’il aimerait avoir une femme, mais qu’il ne pourra pas faute de pouvoir sub-venir à ses besoins. Il rêvait de faire de l’artisanat. Son unique horizon, désor-mais, c’est de « nourrir les animaux », la seule activité qui lui reste.

12 641 « restes explosifs » détruitsIl a fallu plus de vingt ans avant que le Laos commence à déminer. Handicap International y participe depuis 1996 avec un budget de 1,1 million d’euros par an. L’ONG a déjà détruit plus de 12 641 « restes explosifs de guerre ». Mais Violaine Fourile, sa chef de mission déminage, estime qu’il faudra encore « cinquante ans pour dépolluer les zones prioritaires ». Seul point positif : le nombre de victimes est passé de 300 à 100 par an depuis trois ans grâce au déminage et à la prévention, selon l’or-ganisation. Mais plus le temps passe, plus la population croît, et est poussée à cultiver de nouveaux champs pour vivre. Au risque de s’exposer encore plus au danger. W FAUSTINE VINCENT

A Bab Labengnam, une carcasse rouillée de bombe exposée tel un trophée.

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DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX

AU LAOSTEXTE : F. VINCENT / PHOTOS : A. GELEBART

MERCREDI 9 JANVIER 2013 9PLANÈTE

AUDREY CHAUVET

D ressé face à la Méditerranée, le Musée océanographique de Monaco surveille de près les

mers du globe. A la fois aquarium et musée retraçant les campagnes océa-nographiques de son fondateur, le prince Albert Ier, cette institution moné-gasque recèle des trésors scientifiques et des histoires d’hommes amoureux des mers.

Les requins encore en coulissesA sa création en 1910, le prince voulait en faire un outil de vulgarisation du sa-voir scientifique. Aujourd’hui, le musée garde son rôle de médiateur entre le public, les scientifiques et les politiques, en mettant l’accent sur les menaces qui pèsent sur les océans à travers des ex-positions, comme celle sur la Méditer-ranée qui a marqué l’année 2012. Au printemps prochain, ce sont les requins qui seront à l’honneur avec une expo-sition dans laquelle même Google a trempé : « Le Liquid Galaxy de Google permettra aux visiteurs de plonger dans les mers via sept écrans géants, d’ob-tenir des informations, de regarder des films », révèle Olivier Maguet, conser-vateur adjoint. En coulisses, des requins pyjamas, ori-ginaires d’Australie, s’acclimatent tout doucement avant de jouer le premier rôle dans l’exposition. Ils sont arrivés de l’aquarium de Lisbonne dans la soute d’un vol régulier pour Nice où ils ont fait le voyage dans des caisses remplies d’eau, explique Pierre Gilles, respon-

sable des aquariums. Quand leur heure de gloire viendra, ils seront placés dans un grand bassin transparent où ils pour-ront venir faire des caresses aux visi-teurs intrépides qui plongeront leurs doigts.

Reproductions en tous genresDans les réserves de l’aquarium, les biologistes chouchoutent les malades,

comme ce saint-pierre qui s’est fait une ampoule à force de se coller à la vitre de son aquarium pour regarder les vi-siteurs, et aident les couples à se for-mer. Sept espèces de poissons-clowns se reproduisent dans les réserves et les coraux sont bouturés avec soin par les biologistes. L’aquarium de Monaco a été le premier à maîtriser la reproduc-tion asexuée des coraux en captivité et

bientôt aussi la reproduction sexuée pour les coraux tubastrea, dont les œufs minuscules sont récupérés minutieu-sement pour donner naissance à de nouveaux pieds de corail. W

DÉCOUVERTE Le Musée océanographique de Monaco ouvrira ses portes aux requins en 2013

PLONGÉE DANS LES BASSINS MONÉGASQUES

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Coraux ou poissons exotiques, le Musée océanographique joue aussi un rôle de conservation des espèces menacées.

« La disparition des requins aurait de graves conséquences »ROBERT CALCAGNODirecteur général de l’Institut océanographique de Monaco.

Les requins ont mauvaise réputa-tion : mangeurs d’hommes, créatures sanguinaires, ils sont pourtant un maillon primordial des écosystèmes marins. Pour dépasser ce malentendu, l’Institut océanographique de Monaco leur dédie l’année 2013 à travers une exposition à Monaco et une série de conférences à l’Institut océanogra-phique de Paris. La première d’entre elles sera animée par Robert Calcagno, le directeur général de l’Institut, ce mercredi 9 janvier.

Pourquoi avoir choisi les requins comme thème de l’année 2013 ?L’idée est née en 2010 lorsque nous avons réuni pour la première fois la Monaco Blue Initiative. Nous avions alors défini deux enjeux majeurs pour les océans : la protection des grands prédateurs marins et des grand fonds. Nous commençons donc notre pro-gramme sur les super prédateurs par le plus symbolique, le requin.

Quel message voulez-vous porter ?Le message de l’exposition sera très simple : les requins ne sont pas si me-naçants que ça pour l’homme, mais ils sont eux-mêmes menacés, leur popu-lation ayant facilement diminué de moi-tié au cours des dernières décennies. Pourtant, ils sont utiles à l’équilibre des océans et leur disparition aurait des

conséquences très graves, notamment par la prolifération de méduses et d’al-gues.

Parallèlement, vous êtes engagé dans des actions pour la protection des requins ?Nous allons nous impliquer dans la création d’une aire marine protégée dans l’archipel des Palaos, au large des Philippines. Là-bas, les responsables politiques ont compris qu’ils avaient plutôt intérêt à protéger les océans qu’à donner des autorisations de pêche sans compter, notamment car c’est un haut lieu de plongée pour les touristes. Nous allons travailler avec eux pour créer une aire marine protégée pilote. Quant à la pêche en Méditerranée, nous sommes favorables à des quotas pour les requins comme pour le thon rouge. W

SIPA

La fin du monde est reportée à une date ultérieure, alors préoccu-pons–nous plutôt de la faim dans le monde et de la protection de notre environnement, qui méritent vrai-ment notre attention et notre enga-gement énergique au quotidien. Je nous souhaite d’être courageux et bienveillants envers l’humanité en 2013 pour trouver les solutions qui transperceront les crises. Prati-quons les mots de Jacques Prévert cités par l’acteur Jean-Louis Trinti-gnant au dernier Festival de Cannes : « Et si on essayait d’être heureux pour donner l’exemple ? » W

Serge Orru,créateur du Festival du vent

POINT DE VUE

Vœux verts

Les coulisses du musée

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Les vingt-six magasins dela marque ont-ils encore un avenir ?La direction de la chaîne de produits culturels, Virgin Stores, se débat avec de lourdes difficultés financières depuis quatre ans. Elle annonce qu’elle dépo-sera son bilan ce mercredi, confirmant une information des syndicats. Le sort des 1 200 employés répartis dans les 26 magasins de l’Hexagone appartient dé-sormais à l’éventuel repreneur qui ra-chèterait l’enseigne à la barre du tribunal de commerce. En l’absence de candidat, Virgin Mégastore risque la liquidation, c’est-à-dire la disparition de l’entreprise. Victime de l’érosion des marchés du

disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du Web (Apple, Ama-zon), Virgin a-t-il tout simplement un avenir sur notre sol ? « Il est trop tard, affirme Philippe Moati, de l’Observatoire société et consommation. Virgin aurait dû développer un réseau de petits ma-gasins, s’implanter en périphérie et se lancer de manière volontariste dans l’e-commerce. » Seul un repreneur qui ferait de la marque « tout autre chose » semble envisageable. « La Fnac ? Pas absurde, mais ils n’y ont pas grand intérêt », conclut-il. W BERTRAND DE VOLONTAT

IMMOBILIER10 000 emplois et 3 000 agences supprimés en 2012Selon la Fédération nationale de l’immobilier, le secteur a connuune perte de 10 000 emplois (sur 80 000) et la fermeture de 3 000 agences (sur 30 000), en 2012, à cause d’une chute notable des ventes. Une conjoncture qui devrait se confirmer en 2013.

EMPLOINouveau record pour le chômage dans la zone euroLe taux de chômage a atteint 11,8 % de la population active dans la zone euro en novembre, ce qui représente 18,82 millions de personnes. Soit 113 000 chômeurs de plus par rapport à octobre.

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MERCREDI 9 JANVIER 201310 ÉCONOMIE

HÉLÈNE COLAU

N ulle agitation, ce mardi, dans les rayons du Virgin Mégastore

des Champs-Elysées, à Paris. Les employés prodiguent des conseils aux clients comme si de rien n’était. Et pourtant, la nouvelle vient de tomber : Vir-gin doit déposer le bilan ce mercredi (lire ci-dessous). L’en-seigne accumule 22 millions de dettes et n’a pas payé le loyer du magasin des Champs de-puis trois mois.

Les salariés résignésCe dépôt de bilan sonne comme une condamnation à mort pour les 26 magasins français. L’immense navire

amiral, implanté sur la célèbre avenue depuis 1988, n’échap-pera pas au naufrage. Ce flam-boyant magasin de quatre étages était vite devenu le re-paire des fanas de musique parisiens et ambitionnait même de concurrencer la Fnac. « Virgin, c’était un sym-bole, le dernier grand magasin culturel sur les Champs, avec plus de choix que la Fnac, rap-pelle un employé. Les gens venaient pour l’ambiance : un rasta s’occupait du reggae, un rockeur du rock… » Une parti-cularité appréciée des clients. Ils sont nombreux à avoir signé une pétition pour sauver ce magasin, comme Pierre-Alexandre. « Je viens ici depuis que j’ai 5 ou 6 ans, assure-t-il.

Pour moi, ce Virgin, il était in-touchable. Je suis dégoûté. »En attendant d’en savoir plus, le travail continue, mais on sent une grande résignation chez les salariés. « Il n’y aura pas de repreneur, c’est sûr que le ma-gasin va fermer, lâche une ven-deuse. On n’est pas surpris car

il y avait des rumeurs depuis l’été dernier. Des responsables ont mis les voiles, ça ne trompe pas ! De toute façon, disquaire, c’est un métier qui va dispa-raître. » Pour expliquer la chute de Virgin, les salariés évoquent la crise du disque, mais aussi « une mauvaise gestion de l’ac-

tionnaire [Butler Capital Par-tners], qui n’a pas su faire les bons investissements ». Mardi, l’intersyndicale (CFTC, CGT, SUD, CGC et FO) a appelé à la grève pour ce mercredi. Un rassemblement est prévu à 13 h devant le magasin des Champs-Elysées. W

COMMERCE La direction du groupe a annoncé qu’elle déposerait le bilan ce mercredi

CRIBLÉ DE DETTES,VIRGIN BAISSELE STORE

Les représentants syndicaux, à l’issue du comité d’entreprise, mardi.

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HOROSCOPEBélier du 21 mars au 20 avril

Vous n’êtes pas assez attentifà ce qui se passe autour de vous. Descendez de votre nuage et ouvrez les yeux !

Taureau du 21 avril au 21 mai Vous allez vivre une journée assez mouvementée, tant sur le plan amoureuxque dans votre travail. Bon courage !

Gémeaux du 22 mai au 21 juin Vous avez tous les atouts en main.Il n’en tient qu’à vous d’en tirer des avantages et des bénéfices.

Cancer du 22 juin au 22 juillet Vous aurez des propositions intéressantes dans le travail. On apprécie votre fougueux tempérament.

Lion du 23 juillet au 23 août Vous atteignez enfin vos objectifs. Les choses bougent en votre faveur.Profitez-en pleinement aujourd’hui.

Vierge du 24 août au 23 septembre Votre moral n’est pas au plus haut. Cela joue sur votre forme physique.Vous êtes un peu ramollo aujourd’hui.

Balance du 24 sept. au 23 octobre Votre vie sentimentale vous turlupine. Vous n’arrivez pas à vous projeter dans l’avenir avec votre partenaire.

Scorpion du 24 oct. au 22 nov. Une journée plutôt morose.Un climat tendu dans votre couple et votre travail. Laissez les choses passer.

Sagittaire du 23 nov. au 21 déc. Gardez la tête sur les épaules.Vous devez faire face à des réflexions qui vous toucheront profondément.

Capricorne du 22 déc. au 20 janvier Dans votre travail, vous faitesdes envieux. Certains collègues sont jaloux de votre réussite. Attention.

Verseau du 21 janvier au 18 février Le plus difficile, pour vous,est de gérer votre temps et de vous répartir sans négliger personne. Dur, dur !

Poissons du 19 février au 20 mars Vous avez besoin de prendre du recul face à des événements de la vie quotidienne. Suivez votre instinct.

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MERCREDI 9 JANVIER 2013 11PAUSE

MERCREDI 9 JANVIER 201312 CINÉMA

CAROLINE VIÉ

M argarethe Tiesel est une hé-roïne. Et pas seulement dans Paradis : Amour, le nouveau

film d’Ulrich Seidl (Dog Days). Il fallait un courage incroyable à cette actrice de théâtre pour accepter de camper une « sugar mama », femme mûre décou-vrant l’amour tarifé auprès de jeunes Africains. C’est au Festival de Cannes, où on regrette que sa performance n’ait pas été couronnée, qu’elle s’est confiée à 20 Minutes.

Comment Urich Seidl vous a-t-il convaincu d’accepter le rôle ?Il n’a pas eu à me convaincre. Quand un cinéaste de ce calibre s’intéresse à vous, vous dites oui tout de suite. C’est seulement plus tard que la peur s’ins-talle.Etiez-vous effrayée par les scènes de sexe ?Pas par la nudité, car je n’ai pas d’ego mais par l’implication psychologique qu’elles représentaient. La séquence où j’apprends à un jeune homme à me faire l’amour a notamment été très dif-ficile. Seidl voulait qu’elle soit parfaite-ment réaliste, mais je ne me plains pas. J’avais vu ses films précédents et je savais ce qui m’attendait.Comment décririez-vous la femme

que vous incarnez ?Elle est fragile et a besoin d’amour. Elle croit le trouver au Kenya alors qu’elle pensait en avoir fini avec sa vie de

femme. Je peux comprendre ce qu’elle ressent même si je n’ai jamais payé personne pour coucher avec moi.Qu’avez-vous ressenti pendantla projection ?Voir mes bourrelets sur très grand écran n’était pas une partie de plaisir, mais je suis fière d’avoir fait ce film. Je suis ravie que ma fille puisse le voir et j’espère qu’il aidera d’autres femmes à se sentir décomplexées. Ras le bol de la dictature de la perfection. Nous avons toutes le droit d’exister ! W

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Margarethe Tiesel, une femme mûre qui découvre l’amour tarifé au Kenya.

RÉVÉLATION Margarethe Tiesel se dévoile dans « Paradis : Amour »

« JE SUIS FIÈRE DE L’AVOIR FAIT »

W LE PRIX DE LA CHAIRUlrich Seidl ne fait pas de cadeau au spectateur. Paradis : Amour est un film vraiment cru qui fait vraiment mal. Les relations tarifées de ces femmes autrichiennes avec des jeunes hommes qui n’ont que leurs corps pour survivre sont montrées sans fard. Il se dégage cependant une profonde humanité de cette chronique clinique portée par Margarethe Tiesel.

C’est le 1er juillet 1934 que fut appliqué le code Hays. Il censure l’industrie du cinéma hollywoodienne du jour au len-demain en lui imposant des règles de bonne conduite. Adultère, nudité et prostitution, tous mis dans le même sac, sont interdits sous l’influence de lobbys catholiques extrémistes qui me-nacent de boycotter l’industrie. Le code fera sa loi jusqu’en 1968.Avant cette date, les productions n’était pas bégueules du point de vue du sexe et la violence ! Les dix-sept films de l’ère pré-code que ressort Warner Home Vidéo sous l’intitulé « Forbidden Hol-

lywood » (17 € le DVD) le démontrent par l’exemple prouvant que ces produc-tions n’avaient rien à envier à celles d’aujourd’hui.On a un petit faible pour Baby Face d’Al-fred E. Green (1933), où Barbara Stanwyck gravit les échelons dans la banque qui l’emploie en usant et en abusant de ses charmes. Mais on peut préférerJames Gagney en producteur véreux entouré de personnages crapu-leux dans Footlight Parade (1933) de Lloyd Bacon aux numéros musicaux sensuels chorégraphiés par Busby Be-rkeley. W C. V.

SHOCKING !

Hollywood montre ses dessous

Manhattan Melodrama, un filmde W.S.Van Dyke (1934).

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LIBRELa méthode Pilate selon PittSelon le magazine Deadline, l’acteur pourrait interpréter Ponce Pilate, le général romain quia condamné à mort Jésus-Christ.

OCCUPÉ« Star Wars » ch. réal. urg.Guillermo Del Toro a refusé la réalisation de « Star Wars VII », arguant d’un emploi du temps chargé dans une interview à The Playlist.

DISPARUMort de David R. EllisLe réalisateur de Destination finale 2 et 4, Shark Night 3D et de Des serpents dans l’avion est décédéà 60 ans alors qu’il préparaitun tournage en Afrique du Sud.

secondes20

On ressent de la sympathie pour Comme un lion de Samuel Collardey, mais les aventures d’un adolescent sé-négalais tentant de percer dans le monde du football sont trop fortement parfumées aux bons sentiments. Moins réussi que son film précédent, L’Ap-prenti (2008), documentaire sur un jeune paysan, cette chronique évolue mala-droitement entre réalité et fiction, entre description d’un univers impitoyable et happy end improbable. Elle peut cepen-dant intéresser ceux qui se rêvent en stars du ballon rond. W C.V.

AVENTURES

Le monde rêvede ballon rond

Mytri Attal s’imagine star du foot.

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Retrouvez « 20 Minutes » ce soir sur Europe 1 de 20h à 22h30

dans « Des clics et des claques »,présenté par Bérengère Bonte.

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MERCREDI 9 JANVIER 201314 CINÉMA

« Les faits divers inté-ressent les scénaristes parce que c’est un concentré d’histoire faci-lement exploitable », ex-plique Paul Vacca. Auteur

du brillant essai La Société du hold-up(éditions Mille et une nuits, 13 €), il y analyse, entre autres choses, la fascina-tion qu’exercent les bandits réels sur les cinéastes. « C’est peut-être parce que l’irruption de la tragédie dans le quoti-dien est encore plus captivante quand on sait qu’elle s’est réellement déroulée », explique l’auteur qui décrit aussi le phé-nomène inverse, ou comment un malfrat s’appuya sur des informations conte-nues dans Heat de Michael Mann pour commettre un forfait. W C. V. Al Pacino dans Heat (Michael Mann).

Le hold-up, ce bel inconnu

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CAROLINE VIÉ

C ’est comme une épidémie. Les affaires criminelles mettent de moins en moins de temps à pas-

ser de la une des journaux aux écrans de cinéma. La sortie du magnifique Une

histoire d’amour d’Hélène Fillières donne l’occasion de revenir sur des films sortis l’an dernier et inspirés de faits divers franco-belges des années 2000.

G Faux coupable, vrai scandale. Dans Présumé coupable, Phillipe Garenq re-

visite l’affaire d’Outreau (2004-2005). Il fait partager le calvaire de l’huissier Alain Marécaux accusé à tort de pédo-philie. « On a voulu réveiller les gens pour qu’ils se disent “plus jamais ça” », affirme le réalisateur.G Autopsie d’un massacre. Aucun doute en revanche sur la culpabilité des héros de Possessions, inspiré de la tuerie du Grand-Bornand (2003). Eric Guirado y décrit la montée de la haine qui a dé-bouché sur l’assassinat d’une famille aisée. « Cette histoire m’a donné la pos-sibilité d’étudier les rouages de la convoitise, l’engrenage de l’envie », ra-conte-t-il.G Famille, je vous hais. Même dé-marche pour Joaquim Lafosse dans A perdre la raison. Reprenant l’affaire

Lhermitte (2008), le cinéaste belge montre comment le désespoir d’une mère l’a progressivement poussée à tuer ses enfants. « Mon objectif était d’amener le spectateur à réfléchir sur ce qu’on qualifie trop souvent d’inex-plicable. »G L’amour à mort. Hélène Fillières offre des rôles en or à Benoît Poelvoorde et Laetitia Casta, impeccables, dans Une histoire d’amour. Cet excellent film à la sensualité glaciale s’appuie sur l’affaire Edouard Stern (2005) pour faire com-prendre la relation sadomasochiste entre un banquier et la maîtresse qui l’a tué. « Ce qui m’a fascinée, c’est le mystère de cet homme et par là même le mystère des hommes en général », décrypte la cinéaste. W

FAITS DIVERS Les affaires criminelles récentes inspirent beaucoup les cinéastes francophones

AU CINÉMA, LE CRIME PAIE TOUJOURS

Philippe Torreton dans la peau d’un accusé d’Outreau (Présumé coupable) et Laetitia Casta et Benoît Poelvoorde en couple SM (Une histoire d’amour).

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MERCREDI 9 JANVIER 2013 15CINÉMA

CAROLINE VIÉ

J oaquin Phoenix tient tête à Philip Seymour Hoffman dans The Master de Paul

Thomas Anderson. Le comédien à l’œil vert et à la chevelure noire de jais se glisse dans la peau d’un disciple fasciné puis rétif d’un pro-fesseur librement inspiré par le créateur de la scientologie, L. Ron Hubbard (1911-1986). Il pourrait bien obtenir un oscar pour sa composition intense qui lui a valu d’être comparé à Marlon Brando par la presse américaine.

Un comédien très joueurJoaquin Phoenix vient de loin. Il n’a pas dû rigoler tous les jours chez ses parents missionnaires hippies, et se dit toujours inconsolable du décès de son grand frère River lors d’une overdose en 1993. « Il se dé-gage de Joaquin une aura de tra-gédie et de mystère », nous confiait M. Night Shyamalan lors de la sor-tie de Signes (2002). En 2005, Phoe-nix se fait pourtant dépasser dans la course aux Oscars pour Walk the Line. Les votants préfèrent la per-formance de Philip Seymour Hoff-man dans Capote à la sienne en Johnny Cash. « Il ne ressemble pas physiquement à Cash, mais j’avais l’impression d’avoir le chanteur devant moi », nous avouait James

Mangold, réalisateur du film.James Gray, qui l’a dirigé dans La nuit nous appartient (2007) et Two Lovers (2008), renchérit. « Le per-fectionnisme de Joaquin est par-fois douloureux à voir tant il habite ses personnages sans s’économi-ser », confiait-il à 20 Minutes lors du festival de Beaune. Est-ce parce qu’il était épuisé ou par amusement ? Il prétendait alors arrêter sa carrière pour se consa-crer au hip-hop. Le « documen-

teur » I’m Still There (2011) signé par son copain Casey Affleck le présente en musicien désespéré et rageur. Depuis, Joaquin Phoenix a repris sa carrière de comédien avec passion. On le verra bientôt chez James Gray pour The Nightin-gale avec Marion Cotillard. W

RETOUR Joaquin Phoenix domine « The Master »

LE NOUVEAU BRANDOEN LICE POUR LES OSCARS

« Joaquin habite ses personnages sans s’économiser », confie J. Gray.

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ANIMATION

Un drôle de Robinson Crusoé uruguayenWalter Tournier, réalisateur uru-guayen, aime le stop motion, qui le lui rend bien. C’est image par image que ce court métragiste couvert de prix a animé les per-sonnages de Selkirk, le véritable Robinson Crusoé. Le cinéaste a soigné son premier « long » en revisitant malicieusement le clas-sique de Daniel Defoe (1660-1723). Son héros prêt à tout pour s’enri-chir et la bande de bras cassés qu’il plume comme de grosses volailles sont réjouissants à sou-hait. On pense, bien évidemment au Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout (2012) de Peter Lord en voyant cette parodie bien troussée. Tour-

nier trouve cependant un style personnel pour cette fable fort drôle qui brocarde la bêtise et la cupidité de ses protagonistes. Deux ans et demi de travail ont été nécessaires pour donner vie à sa vision dans son studio fondé en 1998 dans son pays natal. La réus-site de ce film créé avec de petits moyens et une équipe peu aguer-rie aux exigences d’un long mé-trage est particulièrement remar-quable. Selkirk mérite largement de trouver sa place au milieu des productions américaines et euro-péennes. Ce petit film a tout d’un grand. A l’abordage avec Selkirk et ses flibustiers ! W C. V.

Une fable bien trousséetout en stop motion.

KMBO

Retrouvez l’émission

« Ciné Vié » sur

Envoyez vos bons plans à : sortir-paris@20minutes.fr

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MERCREDI 9 JANVIER 201316 GUIDE PARIS

Privilégiez l’heure d’ouverture ou les nocturnes pour éviter la queue ou la position sardine en boîte à l’intérieur du musée… 20Minutes s’est associé au site JaimeAttendre.com, qui depuis trois ans n’aime pas (mais alors pas du tout) attendre, pour lancer une application mobile gratuite : 02 Minutes d’Attente. L’appli in-dique les périodes d’affluence

des grands musées ainsi que 1 200 organismes ou administra-tions référencés dans toute la France. J’aime Attendre propose également sur son site un guide téléchargeable gratuitement sur les heures à privilégier pour visi-ter chacune des expos pari-siennes du moment. W S. L.

http://guides.jaimeattendre.com/rentree-culturelle/paris.

Une appli pour esquiverles files des musées

Une application et un guide.

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ASTUCE Les expositions de l’automne ne passeront pas l’hiver

C’EST LE (DERNIER) MOMENT

STÉPHANE LEBLANC

Les expos qui font courir Paris se terminent ces jours-ci. Nos recommandations, avec

l’aide du site JaimeAttendre.com (lire ci-dessous), pour les découvrir sans trop avoir à piétiner.

« Raphaël, les dernières années »Derniers jours pour admirer les chefs-d’œuvre qui retracent les sept dernières années de la vie de Raphaël à Rome, entre 1513 et 1520. Cette période correspond à la fois au plein épanouissement stylistique du maître et au sommet de la Renaissance italienne.Jusqu’au 14 janvier au Louvre. Conseils : évitez le week-end. Préférez le lundi, l’heure du déjeuner ou les nocturnes après 20 h.

« Canaletto-Guardi, les deux maîtres de Venise »Bien que méconnue et peu diffu-sée en France, le vedutisme, art pictural vénitien du XVIIIe siècle, fait l’objet de deux expositions de-puis cet automne. Le musée Jac-quemart-André, qui célèbre deux des védutistes les plus doués, Ca-naletto et Guardi, s’apprête à dé-crocher la sienne, tandis que le musée Maillol poursuit avec Ca-naletto en solo jusqu’au 10 février.Jusqu’au 21 janvier au musée Jacque-mart-André. Conseils : privilégiezla nocturne du lundi, de 18 h à 21 h.Evitez surtout le dimanche après-midi.

« Soutine, l’ordre du chaos »Sombre et tourmenté, Chaïm Soutine ? A ses débuts, sans doute, mais il devient dès les an-nées 1920 un peintre reconnu et

même un des membres les plus influents de l’école de Paris. A découvrir d’urgence dans une ex-position qui retrace l’ensemble de sa carrière.Jusqu’au 21 janvier à l’Orangerie. Conseils : arrivez dès l’ouverture à 9 h. Evitez absolument le dimanche.

« Edward Hopper »Dernières semaines pour prendre la mesure de Nighthawks, Gas ou Hotel Room, les plus célèbres des toiles de l’Américain Edward Hop-per. Mais il va falloir être patient, vu l’affluence relevée pour cette première rétrospective euro-péenne consacrée à un peintre dont les images d’Amérique ali-mentent tous les fantasmes. W

Jusqu’au 28 janvier au Grand Palais. Conseils : privilégiez le lundi, moins fré-quenté, ou l’ouverture du musée, à 10 h.

L’exposition « Edward Hopper » au Grand Palais se termine le lundi 28 janvier.

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MERCREDI 9 JANVIER 201318 VOTRE SOIRÉE TÉLÉ

FRANCE 5FRANCE 4 W9 NRJ 12TMC D8

Unforgettable« Un univers impitoyable ». (USA, 2011). Avec Poppy Montgomery , Dy lan Walsh, Michael Gaston.La disparition d’une fille populaire ne laisse pas un grand vide : personne ne savait vraiment qui elle était.

Interdits d’enfantsRéalisation : Jacques Renard (Fr., 2012). 1h30.Avec Agathe Dronne, Pierre Cassignard, Liza Manili.Un couple part en Californie afin de recourir à la « gesta-tion pour autrui », c’est à dire une « mère porteuse ».

Des racines et des ailesPrésenté par Louis Laforge. « Passion patri-moine : la Corse autre-ment ».Louis Laforge invite à un voyage en Corse, à la ren-contre de ses habitants .

Echange standard·· Comédie de David Dobkin (USA, 2011). 1h52.Avec Ryan Reynolds, Jason Bateman, Leslie Mann.Deux hommes aux modes de vie totalement dissem-blables se retrouvent l’un dans le corps de l’autre.

Scoop·· Comédie de et avec Woody Allen (USA, 2006). 1h32.Avec Scarlett Johans-son, Hugh Jackman.Un journaliste qui vient de mourir entre en contact avec une étudiante afin de retrouver un tueur en série.

D&CO, une se-maine pour tout changerPrésenté par Valérie Damidot. « Le chantier de notre maison stoppé net ! »Un couple a acquis 200 m² avec un crédit sur 15 ans .

20.50 Série 20.45 Téléfilm 20.45 Magazine 20.55 Film 20.50 Film 20.50 Magazine

21.35 UnforgettableSérie (2 épisodes).

23.05 ChaseSérie (2 épisodes).

22.20 L’Enfant pour tousDébat. Animé par Benoît Duquesne.

23.55 Journal de la nuit

22.40 Soir 323.05 L’Ombre d’un doute

Magazine. Présenté par Franck Ferrand.

22.45 La Famille Jones·· Comédie dramatique de Derrick Borte (USA, 2009).

22.25 Le rouble roule dans l’artDocumentaire.

23.15 The Fall ·· Film.

23.00 D&CO, une semaine pour tout changerMagazine.

01.05 Medium Série.

20.45 99 FrancsComédie dramatique de Jan Kounen (Fr., 2007). Avec Jean Dujardin. Un publicitaire blasé voit son univers s’effondrer.22.30 Dynamo

20.33 La Maison France 5Magazine. Présenté par Stéphane Thebaut. En ce mois de janvier, l’émission s’est déplacée à Méribel.21.19 Silence, ça pousse ! Magazine.

20.50 Enquêtes criminelles : le magazine des faits diversMagazine Présenté par S. Bonnec. « Affaire Misse-nard ». « Rancœur familiale ».22.40 Enquêtes criminelles

20.35 Tellement vraiMagazine. Présenté par Matthieu Delormeau. « Radins ou dépensiers : peuvent-ils changer ? »23.10 Bienvenue chez Cauet Talk show.

20.50 Les 30 HistoiresDivertissement. Présenté par Karine Ferri et Pascal Bataille.23.00 Zone paranormaleMagazine. Présenté par Laurence Boccolini.

20.50 En quête d’actualitéMagazine. Présenté par Guy Lagache. « Quand les chauffards nous mettent en danger : enquête sur les nou-velles menaces de la route ».22.25 En quête d’actualité

MERCREDI 9 JANVIER 2013 19TV-MÉDIAS

HIGH-TECH

La 3D sans lunettes fait mal à la tête

Jusqu’ici, à condition de ne posséder que deux amis, de se positionner à l’endroit idéal et de ne pas bouger, l’ef-fet 3D sans lunettes était supportable cinq minutes. Cette année au CES, Stream TV Networks bouscule les géants du secteur avec son Ultra-D, une technologie qui tire parti de l’ultra haute définition (4K) pour proposer une image en relief grâce à une couche de plas-tique légèrement ondulée qui permet d’envoyer la lumière dans plusieurs directions. Le verdict ? Prometteur, mais pas encore convaincant, malgré des ambitions de commercialisation courant 2013 sur un téléviseur du chinois Hisense.Sur le papier, le principe est alléchant : pas de lunettes, pas de caméra qui sui-vent les yeux des spectateurs et une li-berté de mouvement totale. Le premier extrait, la course d’un athlète sur fond noir, est bluffant. Si son bras semble parfois presque sortir de l’écran, l’effet

n’a pas ce côté « parc d’attractions » habituel de la 3D sans lunettes. Tout se gâte avec le second, avec une image chargée et certains plans légèrement flous. En bougeant la tête de droite à gauche, la vidéo semble surtout onduler de manière presque imperceptible. Après 10 minutes, les yeux sont fatigués. La qualité est encore à des années-lu-mière des images 2D diffusées sur des téléviseurs Oled ou 4K. A moins qu’un standard bien plus performant n’émerge, potentiellement du côté de Dolby et Philips, les inconditionnels de la 3D vont encore devoir porter des lu-nettes pendant un long moment. W

Après 10 minutes, les yeux fatiguent.

A. Y

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RECUEILLI PAR ALICE COFFIN

L e rédacteur en chef de XXI (lire encadré) dé-crypte le Manifeste pu-

blié demain.Pourquoi est-ce XXIqui lance un manifesteet pas d’autres journaux ?Parce que les journaux ne sont plus gérés par des patrons de presse. Avant XXI, j’étais au Fi-garo. J’en suis parti, entre autres, parce qu’à la cafét’ je voyais de plus en plus de gens en super costard. On se serait cru chez Procter et Gamble.C’est ça l’enjeu ?L’enjeu, c’est de réfléchir sans tabou. Que les journalistes ar-rêtent de croire à force de se l’entendre dire que le repor-

tage c’est trop cher, que la pub c’est indispensable, que, comme on le dit depuis dix ans, c’est le papier contre l’écran. Non, la seule question c’est : « Qu’est-ce qui permet de faire du bon journalisme ? »Et la réponse,c’est le numérique ?Mais non, l’avenir de la presse ce n’est ni la pub, ni la gratuité, ni le numérique. L’Internet c’est comme l’électricité, il faut apprendre à l’utiliser. Le jour-nalisme, ce n’est pas rester derrière un écran.Que faire ?On n’a pas d’énoncés toni-truants. Mais on constate que les journalistes se sont fait voler les journaux par les « Men in Black » et leurs costumes et

que la presse pense plus aux annonceurs qu’aux lecteurs. Réfléchissons. Sinon la casse va être violente. Le Figaro, L’Express, Le Monde, n’importe lequel des grands paquebots qui paraissent insubmersibles, ont des canalisations foutues, ils sont très vacillants. W

PATRICK DE SAINT-EXUPÉRY « XXI » fête ses 5 ans et publie un Manifeste pour un autre journalisme

« LES “MEN IN BLACK” ONT VOLÉ LES JOURNAUX »

« La seule question c’est : “Qu’est-ce qui permet de faire du bon journalisme ?” »

W « XXI », C’EST QUOI ?Lancé il y a 5 ans, XXI est une revue trimestrielle vendue 15 €, avec zéro publicité et des reportages ou récitsau longs cours. Gage de succès puisqu’en mars 2011, les fondateurs ont aussi sorti la revue de photojournalisme6 Mois. Et d’autres « mooks » (contraction de « magazine »et de « book ») concurrents se sont lancés en librairie.

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DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

À LAS VEGASPHILIPPE BERRY

MERCREDI 9 JANVIER 201320 SPORTS

JULIEN LALOYE

C inq mois à peine après le titre à Londres, les Bleus s’entraînent au grand complet ou presque

pour ajouter un nouveau trophée à leur palmarès : le Mondial en Espagne. Mais le contexte, lui, a bien changé depuis l’aventure olympique…

G Les frères Gilles ne sont plus là. Ber-trand Gilles ne sait pas encore « s’il a fait le tour de la question », mais le pivot chambérien a choisi de faire l’impasse sur ce Mondial avant de décider de la suite à donner à sa carrière internatio-nale. Son frère Guillaume a déjà sauté le pas. « Cela annonce la fin d’une gé-nération », résume l’ailier montpellié-

rain Michaël Guigou. Une génération qui a tout gagné depuis 2006 et qui va dire adieu à l’équipe de France fin janvier, au moins pour Didier Dinart, Jérôme Fernandez et Daouda Karaboué.G L’image des Experts en a pris un coup.Les Bleus avaient quitté Londres sur ce qu’on pensait être un malentendu, la fameuse affaire du démontage de stu-dio. Malentendu qui s’est transformé en défiance généralisée avec l’affaire des paris suspects. Claude Onesta a eu beau

prétendre en début d’année sur RTL « que le handball n’est taché en rien, que ce sont simplement les gens qui com-mettent des erreurs qui peuvent être considérées comme responsables », le comportement des joueurs de l’équipe de France sera au moins autant scruté que ses résultats sportifs.G Les Bleus ne se sont pas beaucoup vus. L’Euro 2012 a montré qu’une

équipe de France à la préparation mi-nimaliste n’avait plus de marge sur ses adversaires. Or, avant de se retrouver à Capbreton fin décembre, les Bleus se sont vus… quatre jours. « Le potentiel, c’est bien sûr les hommes, mais c’est aussi leur état de forme et leur prépa-ration. Je crois que la forme qu’on peut avoir dans le cadre des JO, c’est-à-dire après sept ou huit semaines de prépa,

est bien plus complète que ce qu’on peut avoir en dix jours », explique Onesta tout en euphémisme. Le sélec-tionneur a même dû attendre que Da-niel Narcisse et Thierry Omeyer soient libérés par leur club de Bundesliga pour les inclure dans le groupe à la dernière minute. Heureusement que le calen-drier offre aux Bleus une première se-maine tranquille… sur le papier. W

HANDBALL Une génération va s’en aller après le Mondial en Espagne, qui commence samedi

LA FIN DU FEUILLETON POUR LES EXPERTS ?

« Le potentiel, c’est bien sûr les hommes, mais c’est aussi leur état de forme et leur préparation. » C. Onesta

Nikola Karabatic, le manager de l’équipe de France, Claude Onesta, et le futur retraité Didier Dinart.

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VOILEGabart creuse l’écartLe skipper de Macif s’éloigne peu à peu de son dauphin Armel Le Cléac’h. Lundi, au pointage de 20 h, il comptait 100 milles d’avance sur le skipper de Banque Populaire.

CYCLISMEEuropcar et Katusha pas retenus pour le GiroL’équipe de Thomas Voeckler ne fait pas partie des trois équipes invitées par l’organisation du Tour d’Italie. Tout comme celle de Joaquim Rodriguez.

secondes20Si certains présidents de clubs ama-teurs attendent toujours leurs étrennes du début d’année, inutile de compter sur les clubs de professionnels. Le week-end dernier, plusieurs équipes de L1 ont quitté les 32es de finale de la Coupe de France avec un chèque en poche, ba-fouant la tradition selon laquelle un club pro laisse gracieusement sa part de re-cette aux amateurs.Crise oblige, de plus en plus de prési-dents passent donc à la caisse pour récupérer leur dû, à l’image du Troyen Daniel Masoni qui ne crache pas sur les 7 000 € récoltés à Montceau (CFA). « Je rappelle que notre masse salariale est encadrée, et je n’ai pas les moyens de m’asseoir sur cette somme », indique

le boss de l’Estac à L’Equipe. L’AC Ajac-cio est également reparti de Rouen (National) avec la moitié de la recette (environ 15 000 €), tout comme le Stade de Reims à Plabennec (CFA).

Une défaite et c’est la cagnotte Dans les textes, aucune règle n’impose aux clubs pros de se montrer généreux. Aujourd’hui, les amateurs ne s’étonnent plus du manque de classe des cadors. « Ce week-end, les dirigeants de Reims ont pris la recette, soit 7 000 €, indique le président de Plabennec (CFA), Jean-Luc L’Hostis. Même s’il y a une tradition, on ne s’attendait pas à ce qu’ils nous la laissent. Ils ont des difficultés finan-cières, donc ce n’est pas étonnant. »

En général, mieux vaut ne pas éliminer un gros poisson pour avoir une chance d’être généreusement rétribué. Arras a ainsi récupéré le magot du PSG après sa défaite 3-4. Le président de Chauray a aussi eu cette chance en accueillant Lorient : le club a récolté les 10 000 € des Merlus, vainqueurs 5-1. « C’est pas mal pour nous. On a fixé ça par télé-phone avant le match. Ils nous ont même offert des maillots pour les petiots ! » Avec cette somme, le club compte in-demniser des formateurs bénévoles. Mais aussi investir dans des machines à laver et un bus pour les jeunes du club. Les mêmes qui, quelques années plus tard, rêveront à leur tour d’un exploit contre un club de L1. W ROMAIN SCOTTO

FOOTBALL

Les clubs pros ne font plus de cadeaux aux amateurs

HANDBALL

Le PSG s’offre Daniel NarcisseBelle journée pour Daniel Narcisse. Le demi-centre tricolore, qui a signé dans la journée pour le PSG, a été élu meilleur joueur du monde par la Fédération in-ternationale de handball, mardi. L’in-ternational tricolore devance un autre parisien, le Suédois Mikkel Hansen. C’est le sixième Français à recevoir cette récompense après Jackson Ri-chardson, Stéphane Stoecklin, Bertrand Gilles, Nikola Karabatic et Thierry Omeyer.

Une équipe impressionnanteLeader incontesté de D1, le PSG Hand peut donc voir venir. L’actuel joueur de Kiel (33 ans), en stage avec les Bleus pour préparer le championnat du monde en Espagne, s’est engagé pour deux saisons avec le club de la capitale. A Paris, le double champion olympique Daniel Narcisse retrouvera son ancien entraîneur à Chambéry, Philippe Gar-dent, qui le qualifiait il y a peu « d’assu-rance tous risques ». Le PSG Hand a réussi son coup et attaquera la saison prochaine avec une impressionnante armada. W

MERCREDI 9 JANVIER 2013 21PARIS SPORTS

BERTRAND VOLPILHAC

S ix mois, vingt matchs et Jacques Santini. Voilà l’équation du Paris FC

pour sauver sa saison. Le club parisien, 18e de National et re-légable, s’est offert l’ancien sélectionneur des Bleus (2002 à 2004) comme directeur tech-nique. « Mon rôle, c’est de faire profiter aux joueurs de mon expérience, définit celui qui a mené Lyon au titre de cham-pion de France en 2002. C’est celui d’un directeur qui connaît son métier, qui connaît le foot-ball et qui sait que dans un club relégable, il y a des leviers psy-chologiques à bouger. »Une mission qu’il compte mener à bien sans empiéter sur

les prérogatives du jeune Alexandre Monier (28 ans), conservé au poste d’entraîneur. « Mon pouvoir s’arrête à la composition d’équipe, poursuit Santini. Alexandre Monier est sous mon autorité, mais dans

d’autres domaines. Je serai présent autour du terrain, mais pas sur le terrain. Je n’animerai pas de séances d’entraînement par exemple. J’interviendrai si le coach me demande : “Ah tiens, on va jouer le 1er [du clas-sement]. Jacques, comment feriez-vous dans ce cas-là ?” »

Le nouvel homme fort du Paris FC, conscient d’avoir « un cer-tain réseau », va mener le re-crutement du club. Avec pour objectif, a priori, de recruter trois à quatre titulaires en puis-sance. Et si ça ne suffit pas à améliorer les résultats, le re-verra-t-on pour la première

fois depuis 2006 – à Auxerre – sur le banc ? « Je ne peux pas répondre à cette question, car elle n’a même pas été posée, coupe-t-il. Elle n’a pas lieu d’être. » Et le Paris FC peut prier pour qu’elle ne le soit pas plus après le derby face à Cré-teil samedi. W

FOOTBALL L’ancien sélectionneur des Bleus a accepté une mission de six mois au Paris FC

L’URGENTISTE JACQUES SANTINI

Jacques Santini sera manager, mais pas entraîneur du Paris FC, 18e de National.

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FOOTBALLNenê tergiverse«J’ai envie de retourner au Brésil, mes enfants sont là-bas, a confié l’attaquant du PSG à RMC. Pour ma visibilité avec la sélection, j’aurais plus de chances, mais le problème est que je dois aussi voir pour le futur de ma famille. » Des offres plus alléchantes financièrement, comme celles émanant de Chine ou des Emirats, l’intéressent donc aussi. Poussé vers la sortie, le Brésilien s’est montré amer : « Ça me dégoute de ne pas pouvoir faire mon travail comme je le faisais avant. »

secondes20S’il arrive à Santiago du Chili sans en-combre, Michel Périn devrait pouvoir fêter ses 56 ans lors de la dernière étape du Dakar. Si vous n’avez jamais entendu parler de lui, c’est que le bonhomme ne tient pas le volant de son Mini, tâche qu’il laisse à Nani Roma dans l’écurie XRaid. Copilote ultra-expérimenté, Périn (trois victoires sur le Dakar) dé-voile les secrets d’une caste qui préfère souvent rester dans l’ombre.

G A quoi sert le copilote ? « A la diffé-rence du rallye traditionnel, il n’y a pas de reconnaissance. L’organisateur concocte un road-book qu’il faut inter-préter. On n’est pas des GPS… mais on se demande souvent à quel cap il faut rouler, et quelle distance on doit prendre en compte pour changer de direction. On indique aussi les difficultés verticales comme une dune ou une sai-gnée. En fait, on n’est pas des copilotes, on est des navigateurs. »G Comment recrute-t-on un copilote ? « Certains ont des contrats à l’année, d’autres à la course. On est des inter-mittents du spectacle. Il y a des gens bien placés qui tournent souvent et qui gagnent leur vie, et puis y en a d’autres

qui rament. C’est aussi une discipline où l’expérience compte énormément. »G Le copilote doit-il forcément s’en-tendre avec son pilote ? « Si on ne s’en-tend pas avec son copilote ça ne marche pas. On partage des galères. S’il n’y a pas un minimum de compréhension, ça ne peut pas marcher. Moi, je suis avec Nani (Roma) depuis trois ans. » W

AU PÉROU, ANTOINE MAES

DAKAR

Le rôle essentiel des copilotes

Le copilote Michel Périn.

J. C

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W DERBYLe Paris FC recevra Créteil, leader de National, samedi au stade Charléty (17 h). Des places sont en vente à partir de 4 €.

aujourd’hui sur

W BLOGDécouvrez les coulisses du Dakar grâce au blog de notre envoyé spécial en Amérique du Sud Mieux vaut Dakar que jamais.

Opération recrutement pour commencer.