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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 1 N° 91 MAI -JUIN 2014 103, rue de Vaugirard 75006 PARIS Tél. : 01 45 44 63 26 Mél : [email protected] Site : http://sosparis.free.fr twitter.com/SOSParisAsso www.facebook.com/pages/SOS-Paris http://sosparisblog.wordpress..com/ LE NUMÉRO : 2 ISSN 0997 - 3028 Directeur de la publication : Olivier DE MONICAULT Photos : Jan WYERS LE BULLETIN D’INFORMATION DE ous avons toujours répété que défendre le patrimoine de Paris ne consistait pas seule- ment à protéger des « monuments » mais qu’il fallait protéger également les ensem- bles et veiller à l’homogénéité de Paris. N Éditorial : une décision historique Nous avons souligné que nous refusions que Paris devienne une ville sclérosée et fermée à la modernité. Rappelons que nous avons été parmi les premiers à défendre l’architecture du XX e siècle notamment en militant pour la conservation de la Halle Freyssinet dont la mairie de Paris avait pro- grammée la démolition. Nous nous opposons au pas- tiche et sommes pleinement ouverts à l’architecture cont- emporaine à condition qu’elle soit en harmonie avec son environnement. Mais nous refusons absolument l’architecture de rupture, même quand on prétend nous l’imposer sous prétexte que son auteur est un grand architecte de renommée mondiale. A ce titre nous avons maintes fois fustigé le déplorable immeuble de la Banque Postale qui en plein 7° arrondissement vient rompre l’unité de la rue de Sèvres. De même depuis des années nous luttons contre le projet de la Samaritaine rue de Rivoli qui, au cœur du Paris historique, est tout aussi incongru et non respectueux des règles urbaines pari- siennes. En association avec la SPPEF nous avons entre- pris des recours juridiques et, après bien des péripéties, nous venons de remporter une grande victoire : le tribu- nal administratif, à la demande du Conseil d’État, s’est prononcé sur le fond et a annulé le permis de construire au motif que le projet architectural est « en dissonance » avec son envi- ronnement. Contrairement à ce que la Mairie de Paris veut nous faire croire, ce jugement n’est pas d’ordre esthétique. Certains peuvent considérer que la façade projetée s’apparente à un « rideau de douche », d’autres en vanter le « jeu des effets de transpa- rence graduelle ». Tout cela est affaire de goût et chacun sait que le goût est affaire de mode. Là n’est pas la ques- tion. Le jugement a annulé le per- mis de construire au motif suivant : « l’ample façade de couleur blanche de 73 mètres de long et 25 mètres de haut, quasiment dépourvues d’ou- vertures sans autre élément décoratif que les ondulations verticales du verre sérigra- phié, ne s’insère pas dans le tissu urbain du quartier » et est donc en contradiction avec les règles instituées par le PLU. Bien entendu le dossier n’est pas fermé et nous constatons avec regret que, n’ayant pas obtenu en référé une suspen- sion des travaux, l’ilot concerné est d’ores et déjà largement démoli. Il subsiste sur la rue de Rivoli un der- nier pignon XIX e qui pourrait être intégré avec intelligence au projet. Mais dans tous les cas, il faudra que les promo- teurs et leurs architectes modifient le projet pour tenir enfin compte de son contexte. Espérons que ce jugement fera jurisprudence. SOS Paris regrette de n’avoir pas été entendu plus tôt et se désole des destructions irré- versibles en plein cœur de Paris. Depuis l’origine, nous affirmons que les règles d’urbanisme ne sont pas res- pectées dans ce projet et qu’on ne peut pas construire n’importe quoi n’importe où, qui que l’on soit. Aujourd’hui nous voici confortés par la justice dans notre combat pour une évolu- tion harmonieuse de Paris… Et nous voulons croire en la capacité des architectes à créer le Paris de demain en respectant ce qui fait la spé- cificité et la beauté inégalée du Paris d’aujourd’hui. Olivier de Monicault SOMMAIRE ÉDITORIAL p.1 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE p.2 CHRONIQUE DE P. MEYER p.4 LA VIE DES ARRONDISSEMENTS p.5 à 16 URBANISME p.17 LISTE DES DOSSIERS 2013 p.18 LIVRES p.19 EXPOSITIONS p.20 PROTECTION DU PATRIMOINE ET DU CADRE DE VIE Démolitions déplorables Projet « dissonant » Pignon rescapé, perspective rue de l’Arbre sec

Éditorial:unedécisionhistorique S Nblesetveilleràl ...sosparis.free.fr/bu11tins/sosp91.pdfdes charges courantes (€ 28 431 c. € 32 588) correspond pour près de moitié à €

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 1

N° 91MAI - JUIN 2014

103, rue de Vaugirard

75006 PARIS

Tél. : 01 45 44 63 26

Mél : [email protected] : http://sosparis.free.frtwitter.com/SOSParisAssowww.facebook.com/pages/SOS-Parishttp://sosparisblog.wordpress..com/

LE NUMÉRO :2 €

ISSN 0997 - 3028

Directeur

de la publication :

Olivier DE MONICAULT

Photos : Jan WYERS

LE BULLETIN D’ INFORMATION DE

ous avons toujours répété que défendre le patrimoine de Paris ne consistait pas seule-ment à protéger des « monuments » mais qu’il fallait protéger également les ensem-bles et veiller à l’homogénéité de Paris.N

Éditorial : une décision historique

Nous avons souligné quenous refusions que Parisdevienne une ville scléroséeet fermée à la modernité.Rappelons que nous avonsété parmi les premiers àdéfendre l’architecture duXXe siècle notamment enmilitant pour la conservationde la Halle Freyssinet dont lamairie de Paris avait pro-grammée la démolition.Nous nous opposons au pas-tiche et sommes pleinementouverts à l’architecture cont-emporaine à conditionqu’elle soit en harmonie avecson environnement. Maisnous refusons absolumentll’’aarrcchhiitteeccttuurree ddee rruuppttuurree,même quand on prétendnous l’imposer sous prétexteque son auteur est un grandarchitecte de renomméemondiale.A ce titre nous avons maintesfois fustigé le déplorableimmeuble de la BanquePostale qui en plein 7°arrondissement vient romprel’unité de la rue de Sèvres.

De même depuis des annéesnous luttons contre le projetde la Samaritaine rue deRivoli qui, au cœur du Parishistorique, est tout aussiincongru et non respectueuxdes règles urbaines pari-siennes. En association avecla SPPEF nous avons entre-pris des recours juridiqueset, après bien des péripéties,nous venons de remporterune grande victoire : le tribu-nal administratif, à lademande du Conseil d’État,s’est prononcé sur le fond et aannulé le permis deconstruire au motif que leprojet architectural est « endissonance » avec son envi-ronnement.Contrairement à ce que laMairie de Paris veut nousfaire croire, ccee jjuuggeemmeennttnn’’eesstt ppaass dd’’oorrddrree eesstthhééttiiqquuee.Certains peuvent considérerque la façade projetées’apparente à un « rideau dedouche », d’autres en vanterle « jeu des effets de transpa-rence graduelle ». Tout cela

est affaire de goût et chacunsait que le goût est affaire demode. Là n’est pas la ques-tion.Le jugement a annulé le per-mis de construire au motifsuivant : « l’ample façade decouleur blanche de 73 mètresde long et 25 mètres de haut,quasiment dépourvues d’ou-vertures sans autre élémentdécoratif que les ondulationsverticales du verre sérigra-phié, ne s’insère pas dans letissu urbain du quartier » eetteesstt ddoonncc eenn ccoonnttrraaddiiccttiioonnaavveecc lleess rrèègglleess iinnssttiittuuééeess ppaarrllee PPLLUU.Bien entendu le dossier n’estpas fermé et nous constatonsavec regret que, n’ayant pasobtenu en référé une suspen-sion des travaux, l’ilotconcerné est d’ores et déjàlargement démoli. Il subsistesur la rue de Rivoli un der-nier pignon XIXe qui pourraitêtre intégré avec intelligenceau projet. Mais dans tous lescas, il faudra que les promo-teurs et leurs architectes

modifient le projet pour tenirenfin compte de soncontexte. Espérons que ce jugementfera jurisprudence. SOSParis regrette de n’avoir pasété entendu plus tôt et sedésole des destructions irré-versibles en plein cœur deParis. Depuis l’origine, nousaffirmons que les règlesd’urbanisme ne sont pas res-pectées dans ce projet etqu’on ne peut pas construiren’importe quoi n’importe où,qui que l’on soit. Aujourd’hui nous voiciconfortés par la justice dansnotre combat pour une évolu-tion harmonieuse de Paris… Et nous voulons croire en lacapacité des architectes àcréer le Paris de demain enrespectant ce qui fait la spé-cificité et la beauté inégaléedu Paris d’aujourd’hui.

Olivier de Monicault

SOMMAIRE

� ÉDITORIAL p.1� ASSEMBLÉE GÉNÉRALE p.2� CHRONIQUE DE P. MEYER p.4� LA VIE DES

ARRONDISSEMENTS p.5 à 16� URBANISME p.17� LISTE DES DOSSIERS 2013 p.18� LIVRES p.19� EXPOSITIONS p.20

PROTECTION DU PATRIMOINE ET DU CADRE DE VIE

Démolitions déplorables Projet « dissonant » Pignon rescapé, perspective rue de l’Arbre sec

Page 2: Éditorial:unedécisionhistorique S Nblesetveilleràl ...sosparis.free.fr/bu11tins/sosp91.pdfdes charges courantes (€ 28 431 c. € 32 588) correspond pour près de moitié à €

SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 20142

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Extraits du rapport moral du président : A l’occasion de l’Assemblée Générale, le président a rappelé lesmotifs d’indignation qui nous ont animés SOS Paris tout aulong de cette année 2013.

Indignation de constater que tout le monde proclame bienhaut son amour du patrimoine mais que cette proclamation estde pure forme. Le patrimoine n’est évidemment pas une prio-rité pour les autorités politiques ou administratives que ce soiten matière de démolitions ou de crédits (voir l’état déplorabledes églises parisiennes). En fait toutes ces déclarations mas-quent une profonde indifférence pour le patrimoine. On nesemble pas comprendre que le patrimoine est une richessenon renouvelable, que toute démolition est une perte irréver-sible, que le patrimoine est un atout pour Paris, source derevenus er d’emplois.

Indignation de constater que tout l’arsenal de protection dupatrimoine est en permanence bafoué. Protection monumenthistorique, Protection Ville de Paris, PLU, Commission duVieux Paris, Commission des sites… Tout cet attirail de pro-tections devrait nous rassurer. Mais chaque fois qu’il dérangela municipalité, elle prévoit une dérogation (cf. avenue Foch).Indignation de voir qu’en matière de conservation du patri-moine on continue à parler en terme exclusif de monuments etnon pas d’ensembles homogènes à préserver (la rue de Sèvresa été défigurée par la Banque Postale, la rue de Rivoli est enpasse de subir la même sort). Il faut veiller à l’homogénéitédes quartiers de Paris.

Indignation de voir cette volonté de modernité à tout prixcomme si l’avenir de Paris exigerait qu’on s’aligne surl’architecture contemporaine impersonnelle qui règne dans lemonde, en promouvant une architecture de rupture. Nousrefusons qu’on construise n’importe quoi n’importe où. (cf. LaSamaritaine).

Indignation de voir qu’alors que Paris est parmi les grandesvilles la plus dense et celle qui offre le moins d’espace vert parhabitant, on continue à bourrer en surélevant les construc-tions. On ne résout pas le problème du manque de terrains àconstruire en densifiant à tout va.

Indignation se voir une municipalité convaincue qu’il faut trans-former Paris en succédanée de Manhattan en construisant destours et en portant atteinte à la ligne d’horizon.Indignation de voir que l’avenir de Paris est envisagé dans lavision étriquée et égoïste du Paris intra muros (cf. le refus de trans-férer Roland-Garros hors de Paris, le polygone à la française àBallard) alors qu’il devrait se concevoir dans le cadre du GrandParis.

Indignation devant le manque de concertation et de démocratiequi règne à la Mairie. Les socialistes, disposant avec leurs alliéscommunistes de la majorité au conseil municipal, font passer enforce leurs projets. (63% des parisiens ne veulent pas de tours, laMunicipalité passe outre).

En résumé nous ne voulons pas que notre génération soit celle quia défiguré Paris, nous voulons contribuer au débat surl’indispensable compromis entre le passé et le présent.

Dans notre combat pour défendre l’avenir de Paris, nous nousheurtons à un certain nombre de difficultés :tout d’abord une crise de recrutement. Beaucoup d’autres associa-tions font face aux mêmes problèmes et les personnes que nousrencontrons sont déjà très sollicitées. Nous avons de la peine à leurfaire comprendre qu’en adhérant elles ne font que défendre leursintérêts et pourtant la plupart des gens se disent soucieux de lapréservation de Paris. Je vous demande solennellement que cetteannée chacun d’entre vous adhérent ou simple lecteur prenne larésolution de recruter au moins un nouveau membre. Contactezvotre famille, vos amis, soyez nos avocats et nos recruteurs. Notrecrédibilité en dépend.

Notre association fonctionne exclusivement grâce au dévouementd’un trop petit nombre de personnes. Nous avons un besoin impé-rieux de renforcer notre équipe.Notre réseau de délégués est insuf-fisant pour couvrir tous les arrondissements de Paris. N’hésitez pasà prendre contact avec nous, votre collaboration active nous seraitprécieuse.

Notre situation financière n’est pas facile, ce qui limite nos possi-bilités d’action en particulier en matière de recours juridiques.Nous avons l’an dernier décidé de porter le montant de notre coti-sation à 50 euros ; C’est évidemment élevé et je rappelle que noussommes prêts à faire des exceptions pour n’écarter personne pourdes raisons financières ; mais cela ne nous permet pas d’équilibrer.Je remercie tout particulièrement ceux qui parmi vous – ils sontnombreux – sont nos mécènes en joignant à leur cotisation unecontribution volontaire supplémentaire pour nous aider. Nous enavons vraiment besoin, notre efficacité est en jeu.

En conclusion je voudrais vous dire le combat pour la défense deParis est permanent et devant les menaces qui continuent à pesersur Paris, je demeure convaincu et j’espère que vous l’êtes égale-ment que notre combat est toujours d’actualité comme lors denotre création.

Le Président Olivier de Monicault

L’Assemblée Générale de SOS Paris du 10 Mars 2014

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Notre Assemblée Générale s’est tenue le 10 mars 2014 sous laprésidence d’Olivier de Monicault dans le cadre de la Mairiedu VIIIe arrondissement où nous avons été très aimablementaccueillis.

Après la lecture du rapport moral et du rapport financier, denombreuses interventions ont permis d’avoir un débat richesur les problèmes qui préoccupent les parisiens et sur lesperspectives d’avenir de SOS PARIS, témoignant de l’intérêtque portent les membres de l’association à l’avenir de Paris. Plusieurs associations amies qui poursuivent le même combatque nous ont manifesté leur soutien et leur sympathie expri-mant ainsi la convergence de nos actions.

Le rapport moral et le rapport financier ont été adoptés etl’Assemblée a procédé au renouvellement de la moitié duConseil d’administration dont le mandat arrivait à échéance.

Comme chaque année, les adhérents ont voté la capacitéd’Olivier de Monicault, à rester en justice au nom del’association.

L’assemblée a été suivie d’une conférence stimulante deDidier Rykner, fondateur et animateur du site La Tribune deL’Art, sur la situation désastreuse du patrimoine parisien entreindifférence et volonté de destruction.

SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 3

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALESOS PARIS DU 10 MARS 2014

BBUURREEAAUU

Olivier de Monicault, président de SOS ParisLouis Goupy, vice présidentJan Wyers, secrétaire généralJean Claude Momal, trésorierChristine Nedelec, secrétaire générale adjointe

PPRRÉÉSSIIDDEENNTTSS DD’’HHOONNNNEEUURR

Philippe Denis et Marthe de Rohan-Chabot

AADDMMIINNIISSTTRRAATTEEUURRSS

Monique Amy, Christine Fabre, Louis Goupy, Harold Hyman, Claude Lachaux, Guy Lesève,François Loyer, Marie Claude de Maneville, Christian Méric,Olivier de Monicault, Jean Claude Momal,Christine Nedelec,Geneviève Paultre, Jan Wyers.

RRAAPPPPOORRTT FFIINNAANNCCIIEERREEXXEERRCCIICCEE 22001133

Nous clôturons l’exercice 2013 sur une perte de € 2 128 en nette réduction surcelle de € 7 041 enregistrée en 2012. Et ceci alors que les cotisations, à € 16 444,sont, à 1 euro près, strictement égales à celles de 2012.

Le résultat courant négatif de € 16 015 en 2012 ne l’est plus que de € 11 628.Toutefois cette apparente amélioration doit être relativisée puisque la diminutiondes charges courantes (€ 28 431 c. € 32 588) correspond pour près de moitié à€ 1 993 de frais de justice qui avaient lourdement impactés 2012. Il convientnéanmoins de saluer dans ce résultat les efforts des adhérents et la rigueur de ges-tion des responsables de notre fonctionnement.

Notre situation n’en reste pas moins, de longue date, structurellement déficitairelimitant nos moyens et actions. L’érosion progressive du fonds associatif laminépar les augmentations de tarifs administrés sur une part importante de nos charges(Poste, loyer et charges sociales) et l’insuffisance de ressources propres, nous metainsi dans l’incapacité, sauf très exceptionnellement, de faire valoir nos points devue en justice lorsque cela s’impose.

Cette année encore la perte, même réduite et incluant une part de charges consta-tées et provisionnées comme telles, fragilisera à nouveau notre structure.

C’est dire que nous restons toujours aussi tributaires de recettes exceptionnelles,aléatoires par nature. Il en a été ainsi en 2013, la Ville nous ayant renouvelé sonsoutien pour € 6 500 (c. € 6 630) et la Fondation Jullian ayant porté le sien de€ 2 000 à € 3 000.

Dès lors, la trésorerie s’est avérée moins tendue et nous n’avons pas eu commel’an passé à prélever sur notre portefeuille qui en clôture demeurait à € 7 289.

Le 29 janvier 2014 Jean Claude MOMAL

Trésorier

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 20144

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER

HALLES, SAMARITAINE, POSTE DU LOUVRE :DÉGRADATIONS INÉVITABLES ?

Philippe Meyer a très gentiment accepté la publica-tion de sa très fameuse et savoureuse « Chroniquedu Toutologue » du jeudi 10 avril 2014 dans notrebulletin: qu’il en soit très chaleureusement remerciéau nom de tous les Parisiens de coeur !

Auditeurs sachant auditer, je suis jeune depuis assez longtempspour avoir connu les dernières années du quartier des Hallesquand il était le ventre de Paris et que traine-misère, couche-dehors, galvaudeux, buissonniers de l’existence, tricards du tra-vail, déglingués du mariage et autres navigateurs n’ayant plus lepied marin faisaient une place aux petites heures du matin auxétudiants nécessiteux qui venaient à leurs côtés décharger lescageots de fruits et légumes. Je suis jeune depuis assez long-temps pour avoir fait mes courses à la Samaritaine, dans ce grandmagasin Art déco, si lumineux, si élégant et si gai qu’il donnaità ses clients l’impression d’être plus riches qu’ils ne l’étaient. Jesuis jeune depuis assez longtemps pour avoir fréquenté la postede la rue du Louvre, du temps qu’elle était ouverte 24 heures parjour et sept jours par semaine et qu’en plus du service du cour-rier, elle servait de lieu de rendez-vous aux amoureux fauchés etd’abri momentané à divers fatigués tout en offrant à des indivi-dus très individuels ces emplois de nuit qui sont les seuls quiconviennent à certaines personnalités excentriques ou à cer-taines personnes en situation compliquée.

Le ventre de Paris a été transféré à Rungis. C’était inévitable. Lespavillons de Baltard, monuments historiques, ont été déclasséspar le ministre de la culture. Ils ont ainsi pu être détruits sansaucune nécessité ni justification en dépit de protestations venuesdu monde entier et de propositions de réutilisation nombreuses,ingénieuses et généreuses.Les dix parapluies de fonte et de verre ont du laisser la place àcet hypermarché hyper rentable et hyper médiocre nomméForum par antiphrase…La Samaritaine a fermé. C’était inévitable. Elle a été vendue à MrBernard Arnault, le philanthrope bien connu, qui va y installerun hôtel de luxe, des bureaux de luxe et des commerces de luxe.Bien que la Samaritaine soit monument historique, tout ce luxelui vaudra une surélévation de 8 mètres visible depuis la pers-pective de l’arc de triomphe. Pour tourner l’obligation de protec-tion liée au classement aux monuments historiques, le philan-thrope bien connu a obtenu de la municipalité socialiste unemodification du Plan local d’urbanisme, en échange del’insertion dans le projet de transformation de la Samaritaine dequelques logements sociaux et d’une crèche.

La Poste de la rue du Louvre va réduire le volume des espacesqu’elle occupe. C’était inévitable. Deux tiers du bâtiment, lessalles de tri, chef d’oeuvre de l’architecture industrielle de la findu XIXème siècle, vont être transformées en hôtel de luxe avec jar-din et terrasse, en commerces de luxe, en bureaux de luxe et enlogements sociaux de luxe ; ah non, faites excuse, les logementssociaux ne seront pas de luxe, ils sont seulement l’alibi usuelconsacré et légèrement obscène de ces opérations qui montrentà quel point ni le ministère de la culture ni la municipalité n’ontd’autres projets pour Paris que ceux que leur font avaler et ava-liser les financiers du luxe qui ne connaissent du mot patrimoineque la définition qu’on en donne chez les notaires, chez lesconseillers fiscaux et dans les banques.Le ciel vous tienne en joie.

Philippe Meyer, Chronique du toutologue - Jeudi 10 avril 2014

Précision de François Loyer concernant les halles de Paris :Quand elles ont été détruites, en 1971, le XIXe siècle était encoreà l'index en France. Elles n'étaient donc ni classées, ni inscriteset l'excellent Yvan Christ avait même fait campagne pour leurdémolition qui autorisait le dégagement de la façade de Saint-Eustache. Les opposants à la démolition, dont j'étais, n'ont rien pufaire contre l'indifférence des pouvoirs publics, ministère de la cul-ture en tête. C'est très tardivement qu'André Chastel s'est"converti" à la défense des pavillons, à la veille de la démolition -mais l'affaire était déjà jugée, le président Pompidou ayant pré-féré pour des raisons d'économie la réalisation par fouille en tran-chée ouverte des stations du RER - ce qui avait pour conséquenceinéluctable la disparition des pavillons.

Les Halles version Canopée

La Samaritaine futur hôtel de luxe

Poste du Louvre

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 5

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

SAMARITAINE : JUSTICEPOUR LE PATRIMOINE !

Après un an et demi de com-bat, le permis de construire dunouveau bâtiment de laSamaritaine sur la rue deRivoli a été annulé !Il s’agit d’une grande victoireremportée par les associa-tions de défense du patri-moine, la SPPEF et SOS Parisqui ont obtenu un jugementsur le fond. En effet, leTribunal administratif a faitdroit à leurs critiques sur unearchitecture en rupture dansle centre protégé de Paris,jugeant le projet de l’agenceSanaa « en dissonance » avecson environnement et donccontraire à l’article UG.11.1.3du PLU de Paris. Cette vic-toire ne doit pas occulter lestristes destructions déjà opé-rées dans l’îlot par laSamaritaine après le rejet duréféré suspension de juillet2013, rejet annulé en févrierpar le Conseil d’Etat pourerreur manifeste de droit. Il est regrettable que la villede Paris et le ministère de laCulture n’aient pas suivi les

1er ARRONDISSEMENT

Au fil des quartierssages analyses de laCommission du Vieux Paris,qui préconisait la conserva-tion de cet ensemble homo-gène du centre de Paris. Rappelant que les règlesd’urbanisme s’appliquent àtous, même aux grands pro-

jets privés soutenus par laVille de Paris, les défenseursdu Patrimoine tiennent à laville comme espace partagé,dans le respect du droit. Loinde toute idée de muséifica-tion, ils soutiennent l’archi-t e c t u r e c o n t empo r a i n elorsqu’elle prend en comptele contexte dans lequel elles’insère.En délivrant un permiscontraire au PLU qu’elle aelle-même fait voter et enrefusant d’entendre les asso-ciations, la ville de Paris amis en péril le projet ainsique les logements sociaux etla crèche qu’elle prétendaitdéfendre ! Le dossier de la Samaritaine,qui a valeur d’exemple,concerne plus largement laquestion de l’esthétique deParis et de l’évolution harmo-nieuse de notre capitale dansune conception ouverte de lamodernité.

Communiqué de presse SPPEF/SOS Paris du 13/05/14

Alexandre Gady / Olivier de Monicault

La Samaritaine (magasin 4 à droite) avant démolition

LA POSTE DU LOUVRE :CLASSEMENT REFUSÉ

Le ministère de la Culture,suivant l'avis de l'architectedes bâtiments de France, anotifié le 19 mars dernier sonrefus de classer l'immeuble dela Poste du Louvre, qui date duXIXe siècle, oeuvre del'architecte Julien Guadet.L'édifice d'une valeur patrimo-nial inestimable mérite néan-moins d'être inscrit au registredes monuments historiquesdans son ensemble.La sauvegarde de l’édifice dela Poste du Louvre présenteun enjeu majeur pour lepatrimoine architectural ethistorique parisien. Lesfaçades sévères de la Postedu Louvre sont l'emblèmed'un rationalisme architectu-ral propre à la France. Leconcepteur en fut JulienGuadet, grand prix de Rome,

élève de Labrouste. Chefd'atelier à l'école des beaux-arts pendant plus de trenteans, Guadet a été l'auteur des« Éléments et théorie del'architecture » qui furent labible des architectes pendantplus d'un demi-siècle. Sesdeux élèves les plus illustres,se revendiquant comme sesplus fidèles disciples, sont lelyonnais Tony Garnier et leparisien Auguste Perret - cequi n'est pas rien dansl'histoire de l'architecturefrançaise !

Derrière ses façades plutôtneutres, l'édifice réserve unesurprise de taille : l'intérieurest constitué de deux grandesnefs parallèles en structuremétallique, longues de 130 met larges de 12 et 16 mètres -une portée spectaculaire pourl'époque. Longeant toute lapériphérie du bâtiment, ellesenveloppent la cour inté-rieure de cet immeuble-îlotdont le principe évoque uncélèbre projet utopiqued'Hector Horeau. On pense immédiatement auxvastes halles des expositionsuniverselles, mais aussi auxpremiers grands magasins -notamment, le Bon Marché,qui date des dernières annéesdu Second Empire. Du pointde vue technique, le parti dela poste centrale est beau-coup plus impressionnant. Ilprécède d'ailleurs de plus dedix ans la construction du

La Poste du Louvre autrefois et aujourd’hui

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 20146

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

Printemps, qui s'en inspireradirectement (l'ossature inté-rieure en a malheureusementdisparu, alors que la postecentrale a survécu).Il s'agit donc de ce que lesspécialistes du patrimoineappellent un "unicum" : latête de file d'une série de réa-lisations qui en vulgariserontle principe, jusqu'à ce que lemétal cède la place au bétonarmé dans le cours du XXe siècle.Le programme n'est pas moinsemblématique que le partiarchitectural. Construit au len-demain de la défaite de 1870,l'édifice exprime l'ambitionfrançaise de relever la tête etde s'imposer au plan interna-tional après l'humiliation deSedan, la perte de l'Alsace-Lorraine et le drame de laCommune. Il répond à la "fêteimpériale" et à ses excès parl'affirmation doctrinaire d'unecroyance dans la modernitéqui passe par l'austérité dulangage décoratif et larecherche de l'audace techno-logique. Bref, c'est un bâti-ment qui se veut éminemmentmoderne et sera considérécomme tel, au même titre quela bibliothèque nationale deLabrouste et, plus tard, leGrand-Palais.Sa réalisation fut l'une des pre-mières décisions de la IIIeRépublique naissante : le per-cement de la rue du Louvres'accompagne en effet de laconstruction de la poste cen-trale et de celle de la boursedu commerce (fort intéres-sante, elle aussi). Elle estl'affiche du nouveau régime, leporte-drapeau de son idéologiequi propose au pays le dépas-sement de ses conflits poli-tiques au profit du développe-ment industriel face auxgrandes rivales que sontl'Allemagne et l'Angleterre.L'aboutissement de cetteentreprise sera la non moinsspectaculaire exposition uni-verselle de 1878, triomphe del'archi-tecture du fer.D'un aspect moins flatteurmais d'une importance histo-rique et artistique tout aussiessentielle que l'opéra de

Paris ou la basilique deMontmartre, la poste centralen'a pas été bien comprisejusqu'ici par les spécialistes -sans doute, parce qu'elle fai-sait le sacrifice du décor auprofit de la structure (encoreque le détail des ossaturesmétalliques, d'un dessin raf-finé, prouve le contraire à toutobservateur attentif).La sauvegarde de l’édifice dela Poste du Louvre présente unenjeu majeur pour le patri-moine architectural et histo-rique parisien et il vient d’êtrerefusé. Il faut exiger maintenant sonclassement au titre des monu-ments historiques, en tant quemonument majeur de l’histoirede l’art français sous la IIIeRépublique, et il faut imposerle respect de ses dispositionsdans les projets de transforma-tion à l’étude.Le propriétaire ne voit dans lesite de la rue du Louvre qu'uneopportunité foncière, dans unelogique purement spéculative.Il est temps de lui faire com-prendre que l'enjeu patrimo-nial est tel qu'il doit modérerses ambitions, en conservant àl'édifice son intégrité et enveillant à ce que les transfor-mations nécessaires le mettenten valeur au lieu de le dénaturer.Si chacun d'entre nous signe lapétition et la fait signer autourde lui, les données peuventchanger et nous pouvons êtreentendus !

François Loyer historien d'art et d'architecture,

administrateur de SOS Paris

Une pétition lancée parl'association Paris histo-rique a déjà été signée parde nombreuses personnali-tés du monde de la Culture :Jean-Pierre Babelon, mem-bre de l'Institut; ChristianBonel, ancien directeur àLa Poste du Louvre.

La Poste du Louvre : Soirée-débatpublic Paris Historique 5 juin 2014Salle Jean Dame, 17 rue LéopoldBellan, Paris 2ème.

http://www.petitionduweb.com/Petition_sauvons_la_poste_du_louvre_1002085.html

LE SAULE NAIN DE NOTRE-DAME

Un petit saule qui pousse…Il ferait presque illusion àcôté du pont de l’Archevêchéenvahi par ses horriblescadenas.L’illustre saule pleureur deNotre-Dame avait été déca-pité et dessouché pour rai-sons de sécurité, le principede précaution étant roi. Il aété remplacé pour une foiscomme le veut la loi. Hélàsnous ne serons plus là, quandil sera grand, profitons dubonzaï en attendant !…

Jan Wyers

Le nouveau saule nain de Notre-Dame

2e ARRONDISSEMENT

BIBLIOTHÈQUE NATIO-NALE - ILOT RICHELIEU(SUITE)

On ne peut imaginer la gênecausée aux riverains par lesénormes et en grande partieinutiles travaux entrepris surle site Richelieu de la BNdans ce quartier très encom-bré; les rues de Richelieu etdes Petits-Champs, princi-paux axes traversants, sontrégulièrement bouchées parle stationnement de béton-neuses et autres enginslourds en double file, unepartie des travaux se faisantpar une ouverture pratiquéedans le mur sur la rue desPetits-Champs. Le jardin etla cour de l'hôtel Tubeuf sont"squattés" par des cabines dechantier depuis plus d'un an.

Difficile de justifier auprèsdes malheureux riverains quele changement de destinationdoive motiver de tels cham-bardements. Il semble que lagestion patrimoniale de laBN, dont nous avons àmaintes reprises déploré lesinconséquences, soit plusincohérente que jamais.Notons au passage que l'hôtelde Nevers qui en dépendreste en ruines.

Louis Goupy

Hôtel Tubeuf

ILOT ALLIANZ (SUITE)

Décidement, les compagniesd'assurances ne portent pasbonheur à Paris ! AvenueMatignon, AXA enferme audébut de ce siècle l'hôtel deLa Vaupalière dans un corsetde verre. Boulevard desItaliens, les AGF ont faitdémolir deux immeublesRestauration, pour édifierune muraille percée de largestrous carrés, totalementincongrue dans son voisinagequi bénéficie de la protection"Ville de Paris".Leur successeur, le groupeAllianz, ne fait pas mieux ruede Richelieu. Bien que lesriverains se réjouissentd'avoir obtenu le maintien dequelques arbres en bordurede l'îlot, le nouveau bâtimentdétonne par sa masse impo-sante et sa courbe ultracontemporaine qui défigurela rue Ménars au croisementde la rue de Richelieu. Lesbâtiments démolis ne méri-taient certainement pas d'êtreconservés (voir notre bulletinde Janvier 2013) mais, unefois de plus, on souffre deconstater que celui qui lesremplace s'intègre encore

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classé. En limite du jardinpublic situé à l’arrière de lagrille, les rosiers en grappesde type moschata, ainsi quedes rosiers remontants assure-ront la liaison entre le jardinde l’hôtel et le jardin public.Les arbres proposés sontcaractérisés par leur feuillagetranslucide et leurs couleurs

chatoyantes ». Nous n’avons pas encorecompris l’harmonie suppo-sée entre le « caractère del’Hôtel Salé » et cette per-gola « ornementale ». Entre-temps, nous assistons à unepolémique entre le Ministèrede la Culture et la directiondu musée et celui-ci, en tra-vaux depuis 2011 et dontl’ouverture était originale-ment prévue en novembre2013, reste fermé…

Jan Wyers

SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 7

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

moins au quartier de laBourse.On dirait qu'Allianz ne sup-porte pas la concurrence dugrand pâté des années 1880-1900 du Crédit Lyonnais àquelques dizaines de mètres...

Louis Goupy

Îlot Allianz rue Ménars, avant, après

3e ARRONDISSEMENT

PERGOLAS D'ACIERSUR COUR ET JARDINAU MUSÉE PICASSO

Le Musée Picasso est logédans le bel hôtel Salé,appelé ainsi parce qu’auXVIIIème siècle, son proprié-taire Pierre Aubert deFontenay collectait la taxesur le sel, la gabelle. Il a étérécemment envahi par deuxstructures démesurées depoutrelles en acier galva-nisé, l’une côté cour, l’autrecôté jardin obstruant la vuesur la façade arrière del'hôtel depuis le jardinpublic Léonor Fini. S’agit-ild’une nouvelle mode ?

Souvenez-vous, en mars2009 nous avions déjàsignalé une dénaturation dela cour par une paroi réflé-chissante. Ces deux forêts de poutrellesont apparemment été misesen place sans aucuneconsultation et sans attendrel’obtention du permis de

construire… une libertéinterdite au citoyen ordinaire ! Aux questions del’association « Vivre leMarais » la direction géné-rale a répondu : « Cette struc-ture en acier galvaniséconstitue la pergola définitivedu jardin redessiné par lepaysagiste Erik Dhont. Cettepergola ornementale... rap-pelle le caractère de l’HôtelSalé. Elle sera habillée deplantes grimpantes odoranteset florifères telles que rosiersgrimpants, clématites et gly-cines. Dans l’axe central enfin de perspective une demi-sphère en escaliers sera lependant du grand escalier

Musée Picasso : métal illégal sur cour et jardin (photo ©VLM)

UNE NOUVELLE VIEPOUR LE CARREAU DUTEMPLE !

Samedi 22 février, à grandrenfort médiatique, leNouveau Carreau du Templea ouvert ses portes auxParisiens en avant-première.Rappelez-vous, anciens deSOS Paris, combien il avaitfallu batailler du temps deJean Tibéri pour empêcher sadestruction. Fort heureuse-ment la restructuration de cebel exemple d’architec-turemétallique en un espace plu-ridisciplinaire a été menée enconcertation avec les habi-tants du 3ème. En effet, un votelocal a été organisé en 2004dans le cadre d’un référen-dum d’initiative locale portépar le 3e arrondissement. Onaimerait que ce genred’initiatives se produise plussouvent…Lancés en 2009, les travauxont également permis de met-tre à jour d’importants ves-tiges dans le cadre de fouillesarchéologiques. Au total,près de 800 sépultures datantdu XIIe au XVIe siècle ont étéexhumées, dont les plusanciennes appartenaient auxpremiers chevaliers del’Ordre du Temple deJérusalem.Avant les travaux de réhabili-tation, la halle couvrait 3 940 m2

au sol. Elle revendique main-tenant 10 000 m2. Un sous-sol a été créé pour abriter ungymnase (avec terrains debaskets), une salle de danse,un dojo et une dizaine de ves-tiaires, qui serviront aux sco-laires du quartier et aux asso-ciations locales.

Jan Wyers

Nouveau Carreau du Temple

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 20148

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

5e ARRONDISSEMENT

ILOT BUFFON-POLIVEAU :UNE VICTOIRE POURL’INSTANT !

Dans le numéro SOS Paris dejanvier 2013, nous noussommes fait l’écho d’un projetaberrant qui menaçait le sitemerveilleux constitué parl’annexe du Jardin des

Plantes situé entre la rueBuffon et la rue Poliveau : ladestruction pure et simple desdeux bâtiments de grandequalité « l’Orangerie » et la« Graineterie » dus à desarchitectes de renomBlavette, Pontremoli et lesfrères Perret et l’édificationen leur lieu et place de plu-sieurs bâtiments de 8 étages(43 000 m2 au total) pour abri-ter les étudiants de Paris IIIqui cherche à s’agrandir.Il était question d'une des-truction majeure de bâtimentshistoriques construits dans unjardin parisien classé avectous ses bâtiments, monumenthistorique en 1993 : le Jardindu Roi, créé en 1635, devenuensuite le « Jardin des utopies »au XVIIIe siècle puis le« Jardin des plantes » depuisla Révolution Française.Devant la levée de boucliersque ce projet a causé, déci-sion a enfin été prised’agrandir ladite université en

d’autres lieux. C’est unimmense soulagement pourles talentueux jardiniers duJardin des Plantes qui envi-sageaient déjà avec terreur ladestruction d’un lieu de tra-vail indispensable. C’estaussi une grande satisfactionpour les membres del’association de « Sauvegardeet de mise en valeur de l’ilôtBuffon-Poliveau et de sesabords » et pour SOS Parisqui ont lutté avec acharne-ment contre le bétonnageenvisagé.

Ce succès prouve qu’uneassociation de défense dyna-mique et courageuse peutfaire échouer avec l’aide de lapresse et des médias, les pro-jets d’enlaidissement de Parisqui pullulent en ce moment.

Mais nous venons d’appr-endre l’existence d’un mar-ché public concernant cet îlotsans plus d’explication : àsuivre de près !

Christian Méric

Orangerie Îlot Buffon Poliveau

POURQUOI IL N’Y A PASD’ARBRES PLACE DUPANTHEON…

Début mars, Anne Hidalgo aannoncé son projet de réamé-nagement de la place duPanthéon "enclavée" et "peulisible" ; elle souhaite planterdes arbres tout au long de larue Soufflot et sur la placemême du Panthéon afin de

« disposer des espacesombragés »… Après « l’embellissement » dela Place de la République, leréaménagement prévu de laplace de la Bastille ou les pro-jets controversés de l’avenueFoch, un pas de plus vientd’être franchi.Nous aimons tous les arbres,les fleurs, les jardins. Et nousdéplorons l’insuffisanced’espaces verts dans Paris.Mais si les arbres font partiede la tradition des places deprovince en France et des

squares anglais, ilsn’appartiennent pas à la tradi-tion des places royales fran-çaises. La place des Victoires,la place Vendôme, la place duPont Neuf, la place de laConcorde ont été conçuessans arbres. La place desVosges, originellement conçuesans arbres, ne deviendrasquare qu’au 19ème siècle poursuivre la mode anglaise. La conception d’une place à lafrançaise était fondée sur uneidée de perspectives. Modifiercette perspective, intervenirsur l’ordonnance de ses élé-ments, c’est défaire l’har-monie de l’ensemble, dénatu-rer l’espace.La place des arbres dans Parisest codifiée ; il ne pourra seconcevoir de "boulevard"sans rangées d’arbres au 19èmesiècle. Les jardins et les parcsjouent un rôle capital dans laville et devraient être à cetitre impérativement protégéset multipliés. SOS Paris a

d’ailleurs activement parti-cipé, il y a quelques années,au recensement des EVIP(espaces verts intérieurs pro-tégés). Voilà pourquoi ilserait préférable de conser-ver à la place du Panthéonson caractère minéral etarchitectural… Nous proposons à la placeune plantation décorative 17boulevard Morland, l’esthé-tique de l’endroit aurait fort ày gagner…

Christine Nedelec

La place du Panthéon sans arbres et en travaux

VISITE DE LA CHAPELLEROYALE DU VAL DEGRACE

SOS Paris propose à sesadhérents et amis des visites,sous la houlette érudite deBéatrice Hignard, guide etfondatrice d’1 Paris 2 Rêves,et aussi membre de SOSParis… Prestige et gloire del’architecture religieuse duXVIIe avec sa coupole aux200 figures et le premier bal-daquin construit à Paris, lachapelle d’Anne d’Autriche

La Chapelle du Val de Grâce

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 9

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

nous a donc livré une partiede ses joyaux, précieux ousecrets. Cette harmoniepleine de grâce propre auxconstructions du XVIIe nous aémus profondément : nosarchitectes contemporainspourraient avantageusements’en inspirer et délaisser leursfaçades lissées et leurs cubeset tours de verre sériés.La prochaine visite nousentrainera sur les pas deNapoléon Bonaparte : rendezvous le mercredi 11 juin à14h au centre de la place dela Concorde au pied del'obélisque de Louxor, etdébut du voyage…Ne manquez pas l’occasion decet agréable rendez-vous avecl’équipe de SOS Paris !

Christine Nedelec

PASSERELLE DES ARTS :LIBÉREZ VOTRE AMOURET SAUVEZ NOS PONTS…

Attacher un cadenas sur leparapet de la passerellemenant au Louvre puis jeterla clé dans l'eau… Les"cadenas d'amour" sont arri-vés sur le pont des Arts en2008. Aujourd’hui, ils sontdes milliers accrochés auxponts et passerelles del'Archevêché, Simone-de-Beauvoir, Léopold-Sédar-Senghor ou celle du canalSaint-Martin. Une quaran-taine de cadenas a même étésignalée au sommet de laTour Eiffel…Il ne s’agit pas seulement duvandalisme dénaturant lesplus beaux endroits de Paris,classés au patrimoine mon-dial, mais du danger réel deces pratiques. Le 4 mars der-nier, une partie du parapet dela passerelle des Arts a cédésous le poids des cadenas,laissant des trous béantsdans la rambarde. Des pro-tections temporaires ont étéplacées en catastrophe... Le jour où un enfant bascu-lera dans la Seine, les édiles

parisiens auront du mal àjustifier le non respect dusacro saint principe de pré-caution … A Rome, touchée par cette"mode" il y a sept ans déjà,la pose de cadenas est inter-dite, sous peine de se voirinfliger une amende de 50euros. Pas question de fairela même chose à Paris,jalouse de son image de villeromantique. Pour DanièlePourtaud, ancienne adjointeau patrimoine du Maire deParis : « Paris est la ville desamoureux, du romantisme.Ce serait mal venu d’enleverces cadenas » (Paris-Match).La Municipalité se contentede « remplacer régulière-ment" les parapets abîmésdes ponts et dit "réfléchir à lamise en place d'une nouvelleforme de preuve d'amour".On l’y encourage fortement,faisons comme les Romains :interdisons ! Car on ne peutcertainement pas comptersur l'épuisement du phéno-mène…

Jan Wyers

Les dangers des cadenas au Pont des Arts© Didier Rykner

Cadenas au Pont de l'Archevêché

6e ARRONDISSEMENT

COUR DE ROHAN

Écoute, bûcheron, arrête unpeu le bras... Ce sont desnymphes qui vivent dessous ladure écorce...

Déjà Ronsard s'élevait en sontemps contre l'abattage desarbres !Voyez ce ravissant jardinchampêtre, lové en plein 6earrondissement entre des sitesclassés, cour de Rohan, hôtelde Villayer, lycée Fénelon... Ilest orphelin depuis un mois, ila perdu son unique arbre dehaute tige (15m de haut), pro-tecteur de son charmantdécor, rehaut de la maisonsombre (fondation Giacometti),un fier acacia qui étendait sonample feuillage depuis plusde 50 ans, abri des oiseaux etdes abeilles, agrément visueldes riverains. Pourquoi abattu ? Pas clair, cefut fait en cachette, sans auto-risation, un fait accompli,bafouant la législation deszones arborées et des sitesclassés de Paris. Pour s'êtremasqué ainsi, celui qui aenvoyé la tronçonneuse nedevait pas être bien sûr de sonfait !La Ville est alertée, uncontrôle va être réalisé et pournous SOS Paris, ce seral’occasion de comprendre

comment mieux protéger nosespaces verts, quelles autori-sations sont requises, quellerègles s'appliquent selon lesite, le type de végétal, le pré-judice causé au voisinage... A suivre donc !

Gisèle Grosz

L’arbre décapité de la Cour de Rohan

7e ARRONDISSEMENT

LAËNNEC, LA FONTAINEDU FELLAH ET LA STA-TION VANEAU

L'ancien hôpital Laennec aété l'objet d'une gigantesqueopération immobilière, avecdes noms connus : Allianz etAxa, Bouygues, Cogedim, legratin, le prestige, commetoutes les opérations à Paris : 17 000 m2 de bureaux, 4 000 m2

de commerces, 191 logementshaut de gamme mais aussi 80logements sociaux, une rési-dence pour étudiants et unepour les personnes âgées.

On avait promis de conserverles éléments historiques…La Fontaine du Fellah, ins-crite aux MH, datée 1806, est

La fontaine du Fellah et le métro Vaneauavant et après perdue dans sa falaiseminérale

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 201410

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

écrasée sous un mur de bétonglacial, aveugle, inquiétant.La Station de Metro Vaneau,pur style Art Déco, œuvre dusculpteur Pierre-NicolasBeauvallet, étouffe au bas des6 étages d'un immeuble debureau désolant.Pourquoi les restructurationscontemporaines ne peuvent-elles être plus originales etcréatives ?

Gisèle Grosz

Pour en savoir plus, voir l'excellent article de

DidierRykner, sur La Tribunede l’Art, Vente de l'Hôpital

Laennec.

9e ARRONDISSEMENT

HÔTEL CROMOT DU BOURG

Depuis 1902, la Ville de Parisest propriétaire d’un édificeexceptionnel : l’Hôtel Cromotdu Bourg (9-11 rue Cadet), unhôtel particulier du 18e sièclepartiellement inscrit àl’inventaire supplémentairedes Monuments Historiques.Cet hôtel était l’habitation pri-vée de Jules-David Cromot,baron du Bourg, PremierCommis des Finances du RoiLouis XVI.C’est surtout un bâtimentmarqué par la culture et lamusique puisque dès 1808,Ignace et Camille Pleyel, arri-vés de Vienne, y créent leuratelier de fabrication de pia-nos. C’est dans ses salons du1er étage qu’étaient organisésdes concerts au piano –embryon de la future sallePleyel – et Chopin y donnason premier concert en 1832et son tout dernier concertdevant la famille royale enfévrier 1848. Ensuite, plu-sieurs propriétaires se sontsuccédé. Depuis 2004, laCommission du Vieux Parisoù siège notre présidentOlivier de Monicault s’y estinstallée.

L’hôtel est aujourd’hui dansun état de dégradation trèsavancé. Son avenir a faitl’objet de nombreux débatsau sein de l’exécutif munici-pal. Le projet initial pré-voyait d’aménager, dans ceslieux chargés d’histoire et deculture… vous l’avez deviné :des logements sociaux. LaCommission du Vieux Paris àson grand regret, serait dit-on, relogée sur la triste ave-nue de France… La nouvelleéquipe du 9ème élue en marssous l’égide de DelphineBürkli propose d’annuler ceprojet et réhabiliter complè-tement cet hôtel autour d’unprojet respectueux de sonpassé culturel et patrimonial.Affaire à suivre de très près.Nous ne perdrons pas nonplus de vue l’hôtel deChoudens (21 rue Blanche),ancienne école de théâtrelyrique, classé monumenthistorique. Le projet qui vou-lait en faire un club de sportest également remis en ques-tion par la nouvelle équipede la Mairie.

Jan Wyers

La cour de l’hôtel Cromot du B. ©D Bürkli

13e ARRONDISSEMENT

GARE D'AUSTERLITZ,HOPITAL DE LASALPETRIÈRE, MUSEUM :UN VASTE PROJET IMMO-BILIER EN PRÉPARATION

C'est sur 100 000 m², entreGare d'Austerlitz et l’hôpitalde la Salpetrière, que s'étendla dernière-née des opéra-tions de la ZAC Paris RiveGauche. Pour sa réalisation,la Semapa a dû racheter unepartie du terrain à l'Hôpitalde la Salpetrière. Le projetprévoit la construction d'unénorme complexe immobilierqui abriterait 48 000 m2

bureaux, 13 000 m2 de loge-ments, un hôtel de 3 000 m2

et 17 000 m2 commercesenviron ; 300 m2 tout demême seront prévus pour des

locaux associatifs. La Semapaet la SNCF en sont les maî-tres d'ouvrages et devraientdésigner le promoteur del'opération ainsi que « 4 ou 5architectes », d'ici la fin del'année. Jean Nouvel en tantqu'architecte coordonnateurdevrait veiller à la mise enplace d'un atelier pour per-mettre aux agences sélection-nées de travailler ensemble.Méthode qui s'inspire proba-blement des workshops misen place pour l'aménagementde la rue Rebière dans le 17earrondissement, auxquels lePavillon de l'Arsenal avaitconsacré une exposition :l'atelier réunirait alors desarchitectes, des élus,l'aménageur, des habitants,pour une conception collec-tive d'un projet expérimental. Le résultat pourrait êtredigne d'intérêt, sil'emplacement de l'opérationn'était pas situé entre troismonuments classés tels quela Salpetrière (notamment laChapelle classée en 1976), la

Gare d'Austerlitz (partiesclassées en 1997) et laGalerie de Paléontologie etd'Anatomie comparée duMuséum national d'Histoirenaturelle (classée en 1993),jouxtant en plus la placeValhubert préservée grâce aucombat de militants associa-tifs et écologistes (dont SOSParis) au début des années2000. Le projet, tel qu'il estannoncé aujourd'hui, montreque les maîtres d'ouvrage nese posent pas de questionsconcernant les destructions oul’introduction dans le tissu

urbain historique de Parisd’une architecture de rupture.Pour construire un immeublesur ce terrain entre la gared'Austerlitz et le site de laSalpetrière, indépendammentde la protection des écuriesde la gare d’Austerlitz etcompte tenu de la co-visibi-lité avec les trois monumentshistoriques, seule une réponsearchitecturale contextuelle,en harmonie avec le styleexistant paraît envisageablepour les défenseurs du patri-moine que nous sommes, àSOS Paris. Ce projet prévoit la destruc-tion pure et simple des bâti-ments du 19e siècle desanciennes écuries de la Gared'Austerlitz (voir article).Pour construire un immeublesur ce terrain entre la gared'Austerlitz et le site de laSalpetrière, indépendammentdont les aménageurs préconi-sent purement et simplementla destruction. Ce qui ne peutqu'indigner les défenseurs dupatrimoine. Marie Karel

L'hôpital de la Salpêtrière

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 11

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

LES ANCIENNESÉCURIES DE LA GARED’AUSTERLITZ A SAUVEGARDER

L’aménageur de la ZAC ParisRive Gauche, la Semapa, aprésenté aux associations, le19 mars 2014, son projetd’aménagement de la cour dela gare d’Austerlitz, côtéhôpital de la Pitié Salpêtrière :un énorme bâtiment en U de7 étages et un gros pavé bou-levard de l’Hôpital de 6étages, comprenant essentiel-lement des bureaux, descommerces au pied desbureaux (48 000 m2) et 600places de parking. Toutes les constructionsautres que celles directementattenantes à la grande hallede la gare seront détruites.Sont donc vouées à disparaî-tre les anciennes écuries dela gare : six bâtiments, datanttrès probablement du XIXe

siècle qui jouxtent l’hôpital etservent aujourd’hui d’entrepôtsà la SNCF. L’aménageur veut ainsi fairedisparaître plus de 60 ansd’histoire de cette gare(1840-1900) : avant que laville ne devienne automobile,les transports collectifsurbains de personnes étaientessentiellement hippomo-biles à Paris. Cette utilisationdu cheval date de 1464 enFrance, avec la « poste » deLouis XI. Cette hippomobi-

lité collective coexista untemps au XXe siècle avec lestransports collectifs élec-triques (tramways, métros) etles premiers taxis (1900-

1918). Dans le XIIIe arron-dissement, par exemple, ilexista un marché aux che-vaux boulevard de l’Hôpitaljusqu’en 1908. Le cheval,comme moyen de transportcollectif, disparut après1918.Vu l’importance historiquede ces écuries, nous propo-sons de les faire classer pourles préserver. Et comme pourles chais de Bercy dans le 12earrondissement, elles pour-raient être réutilisées commelieux conviviaux : buffet de lagare (puisque le précédent,datant de l’époque NapoléonIII, vient d’être détruit mal-gré les actions de défense),passages gare-hôpital, lieuxde la mémoire ferroviaire eturbaine.

Jacques StambouliPrésident de l’Association des Usagers

des Transports du XIIIe, enseignantUniversité Paris 1)

Les Ecuries d'Austerlitz vues du Jardin de la Salpêtrière

LA DALLE DES OLYM-PIADES : UN GOUFFREFINANCIER

Les Olympiades sontl’exemple type des problèmesinsolubles que posent lestours et les dalles auxfinances de toute la collecti-vité et des occupants. La subvention de la ville ne

couvre qu’une faible partiedes dépenses pour la dalle etles habitants doivent payer àun double titre les taxeslocales et les chargesd’entretien de la dalle.Une forte mobilisation s’estmise en place pour éviter ledépart des habitants qui nepeuvent faire face à ce sur-coût et à la dégradation dusite.

Josette Sudre

INONDATION A LA BNF

Une inondation de plus à laBNF en janvier 2014 a causédes dégâts irrémédiables surplusieurs milliers d'ouvrages.C’est la cinquième enl’espace de 10 ans.Mais si la baisse des subven-tions en 2010 et 2011 a jouéun rôle déterminant dans ceterrible incident, ellen’explique nullement lesinondations précédentes. Nefaudrait-il pas chercher lacause ailleurs ? Ce complexearchitectural, construit surun terrain humide n’est-il pastotalement inadapté à desfonctions de bibliothèque ?Stocker des ouvrages quireprésentent un héritageinestimable derrière les ver-rières des tours de grandehauteur et dans des sous-solsen terre humide était uneaberration depuis le départ etdes nombreuses voixs’étaient levées dans lesannées 90 pour condamnerce choix.

Marie Karel

La BNF les pieds dans l’eau

15e ARRONDISSEMENT

DÉMOLITION PROGRAMMÉEDE L’ÉGLISE SAINTE-RITA ?

Il y a 2 ans, nous noussommes fait l’écho de lamenace de démolition pesantsur l’église Sainte-Rita (Paris15e). Cette église catholiquegallicane, construite à la findu 19e siècle, n’a malheureu-sement pas été défendue parla Commission du Vieux Parisqui ne trouvait pasd’argument pour s’opposer àsa démolition (permis dedémolir désormais affiché).La Mairie de Paris a étéjusqu’à dire que le cultepourrait bien s’exercer ail-leurs ! C’est oublier que les parois-siens de cette église lui sonttrès attachés, si bien que lepermis de démolir a été atta-qué en justice. La procédurepourrait trainer encore 18 à24 mois et l’Association deDéfense de l’église Sainte-Rita compte bien mettre àprofit ce délai pour obtenir dela DRAC Ile-de-France unlabel de MonumentHistorique de Paris du 20esiècle et parallèlement réunirles 3 millions d’euros néces-saires pour le rachat del’église par ses paroissiens aupromoteur nantais qui l’aacquise lui-même il y aquelques mois…

Régis deSavignac

Église Sainte-Rita

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 201412

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

PRÉEMPTION A PERPÉTUITÉ

La préemption est un droitque s'accorde l'État ou laVille pour se substituer à unacquéreur (d'où les deux moisde délais entre la promesse etla réalisation) lors d'unevente. Cela a l'air innocent,

mais se pratique préalable-ment à une opérationd'urbanisme avant consulta-tion du public en dépouillanttout projet local.Cela peut aboutir à des situa-tions ubuesques ; ainsi au121 rue Brancion un copro-priétaire avait acquis les lotsd'un même étage. Il proposad'acheter les toilettes com-munes pour les intégrer dansson bien et se heurta à lapréemption et la condamna-tion des toilettes! Enquelques années l'immeubleentier a été englouti par laSEMEA 15 (qui, commetoutes les sociétésd'économies mixtes changentde présidence comme devestes politiques mais tou-jours avec le même intérêt).Autrement dit cet immeuble« préservé » a été accaparécomme tous ceux qui ont étédémolis, chassant petits pro-priétaires et artisans qui ani-

maient cet ancien « Villagede l'Avenir ».Les exemples de préemptionsqui ont coûté cher à la com-munauté pour ruiner lespetits propriétaires semblentdilués dans le temps. En réa-lité elles ont un effet ravageurdans des quartiers modestesavant de lancer de gros opé-rateurs dans une rénovationpublique. Les enquêtes vien-nent ensuite ficeler un projetcontre lequel quelques oppo-sants restants sont très affai-blis, ayant face à eux deséquipes professionnellesaguerries, aux ordres del'argent : le cercle est vicieux !La préemption est un exem-ple du pouvoir exorbitant descaprices politiques sans sur-veillance associative. L'action de SOS Paris a étédéterminante dans le main-tien de quelques vestiges duVillage de l'Avenir en 1988,elle va peut être encore êtresollicitée 26 ans après unepréemption qui empoisonnetoujours le secteur : à suivre !

Tristan Fleurquin

TOUR TRIANGLE : MANI-FESTATIONS, RECOURS,ENQUETE PUBLIQUE ETDELIBERATIONS PROBLE-MATIQUES

La tour Triangle faisait laquasi unanimité contre ellece samedi 22 février : toutl’éventail politique étaitreprésenté, de l’extrêmegauche à l’extrême droite (àl’exception du Parti Socialistequi la défend) aux côtés desassociations indépendantes,tous unis contre ce projetaberrant et antidémocratique.

Les prises de parole ont éténombreuses et argumentées,les candidats aux électionsmunicipales étaient tous pré-sents sauf qui vous savezmalheureusement… Toutesles vidéos vous attendent surnos pages ! Nous portons la voix de lamajorité des Parisiens qui neveulent pas de ces tours et deleur fausse modernité. A bonentendeur salut ! Notre action passe aussi parnos recours devant leTribunal Administratif. Lesavocats du Collectif contre laTour Triangle viennent dedéposer notre recours conten-tieux contre la procédure demodification du PLU du Parcdes Expositions, qui fontsuite à nos procédures contrela révision simplifiée duPLU. Au-delà, notre horizonsera la Cour Européenne deJustice.Restent la question del’évaluation d’impact envi-ronnemental de la tour et ledéclassement du terrain,préalables nécessaire au per-mis de construire de la TourTriangle. Celui-ci vient d’êtredéposé et suscite notre émoi.Fort heureusement la majo-rité des nouveaux conseillersde Paris semble opposée à cegratte-ciel de 180 m de hautet ils pourraient réussir à blo-quer les autorisations néces-saires.

Christine Nedelec

La manifestation du 22 février

PENICHES ET BORDS DESEINE

Les aménagements des bordsde Seine du 15e vont fairel’objet d’ateliers de travail.Dés les premières concerta-

Bateau d’habitation

16e ARRONDISSEMENT

APERÇU DES DOSSIERSEN COURS…

QQuuaarrttiieerr DDaauupphhiinnee

Square Alexandre et RenéParodi : projet de reconquêtepaysagère avec nouvellesplantations, équipementssportifs et animations sportives. Abandon de l’installationpermanente du cirque tziganeRomanès.Ancienne halle Saint Didier :rénovation, réhabilitation desespaces municipaux et dutrès beau marché couvertdédié au commerce alimen-taire de proximité.

CChhaaiilllloott :: CCéélléébbrreerr lleess AArrttss eettllaa CCuullttuurree

Valorisation de la colline deChaillot : atout culturel deParis avec le ThéâtreNational de Chaillot, Muséede l’Architecture et du

tions, Remi Koltirine etTristan Fleurquin avaientdéfendu pour SOS Paris lemaintien des mariniers et despéniches d'habitation contreune appropriation de la Villepour des promenades asepti-sées.

Pierre Maigne

121 rue Brancion

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 13

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

Patrimoine, Musée de laMarine, Musée Guimet,Palais Galliera, Musée d’artModerne de la Ville de Paris,Palais de Tokyo ! Un telregroupement culturel àl’architecture très intéres-sante est assez étonnant, etmérite d’être valorisé sur leplan paysager et entretien desbâtiments. Le Trocadéro,vitrine touristique de Paris,mérite un renforcement desmoyens pour l’entretien et lenettoyage des jardins et uneréflexion importante surl’évolution du site et ses liai-sons avec la Tour Eiffel.

Cimetière de Passy :ravalement du mur d’enceinte,création d’un mur végétalpour oxygéner la place, créa-tion d’un comité de sécuritéTrocadéro.Protection des réservoirs dePassy : classement en zoneverte inconstructible et, aprèsconcertation avec les rive-rains, aménagement pour uneouverture aux visites dupublic, (voûtes magnifiques,nous en avons déjà parlé).

La Muette : faire entrer lanature dans la ville

Jardin du Ranelagh :valorisation, ouverture d’unnouvel espace de promenadeavec accès à la portion del’ancienne Petite Ceinture

après accord du Réseau Ferréde France, propriétaire duterrain et ouverture du jardinsur le Boulevard Beauséjour.Petite ceinture :aménagement de la portionentre la Muette et HenriMartin.Maison de la Radio : relancedu projet d’aménagement del’espace public entre la mai-son et la Seine, proposé parRadio France mais non rete-nue par la Mairie de Paris.

Auteuil Nord et Sud

La Gare d’Auteuil : veiller àune urbanisation à taillehumaine. Tout en protégeantla petite gare d’Auteuil,construction de bâtiments de5 à 6 étages, assurant unetransition progressive entre lazone urbaine d’Auteuil et leBois. Création d’un espacevert reliant la porte d’Auteuilà la Petite Ceinture.Rénovation de l’Église NotreDame d’Auteuil : selon la loide 1905, l’entretien relève dela Ville de Paris, nousdemandons donc que les tra-vaux attendus soient engagéset que les engagements finan-ciers pris pour la rénovationde l’orgue soient tenus.

Porte de Saint Cloud :renforcement de la sécurité,police de quartier, vidéopro-tection, ronde du GPIS (grou-

pement parisien inter-bail-leurs de surveillance). Nousavons déjà fait cette demandequi n’a pas abouti, c’estgrave. Espérons que cettefois-ci, ce sera mis en place. Fontaines de la Place :Réflexion sur l’avenir de laplace et concertation avec lesservices de la voirie, les rive-rains, la RATP intégrantl’étude du déménagement duhangar de bus RATP qui libè-rerait une emprise foncièrede centaines de milliers dem2. Remise en eau des fon-taines.

Parc des Princes : demandede prise en compte des rive-rains ! La nouvelle dimension duPSG et l’organisation del’Euro 2016 imposent uneréflexion importante surl’avenir du quartier : remise àplat du plan de sécurité et destationnement. Refus d’unerénovation du Parc desPrinces qui menacerait lestade Géo André, le projets’intègrera dans la vie duquartier et non le contraire.

Bois de Boulogne : valoriserle poumon vert de l’ouestparisien : interdiction de toutprojet non conforme à la des-tination du Bois. Abandon duprojet d’aménagement d’uneaire d’accueil des gens duvoyage et son remplacement

BETON DE LUXE POUR LENOUVEL ENSEMBLEHOTELIER MOLITOR

Les Grands EtablissementsBalnéaires d’Auteuil, uniquesen leur genre avec un bassincouvert (33 m) et un bassindécouvert (50 m), sont inaugu-rés en 1929. L’architecteLucien Pollet leur donne unelongue silhouette basse, ditestyle paquebot, et fait appel aumaitre verrier Louis Barilletpour les vitraux et la verrière.Ce chef d’œuvre Art déco,situé juste à la limité du 16èmearrondissement et deBoulogne-Billancourt, repré-sente l’avant-poste des réalisa-tions boulonnaises en tout

par un aménagement paysa-ger coordonné avec la moder-nisation de l’hippodrome deLongchamp lancé par FranceGalop. Renforcement de lasécurité, avec renforcementdes effectifs spécifiquementaffectés à la surveillance duBois. Priorité à la lutte contrela prostitution par tous lesmoyens légaux et réglemen-taires.

Amélioration de la propreté :création d’une brigade mixteespaces verts/propreté pourla propreté du Bois.Quant au projet de l’avenueFoch dont la Mairie de Parisnous a donné la primeur pen-dant la campagne électorale,nous attendons d’en savoirplus pour exprimer notrejugement. Il s’agit là de toucherà une perspective essentielledu Paris Haussmannien.Il faut veiller à ce que toutesces « belles » idées et ces« beaux » projets annoncésou réclamés se concrétisent !Soyons vigilants ! Il faut queles parisiens du 16ème soientécoutés et puissent s’exprimer,puisqu’il s’agit de leur envi-ronnement, culture, patri-moine, bien-être et sécurité,dont tous, parisiens et tou-ristes, peuvent aussi profi-ter…

Nicole Jacquemont

Le Palais Galliera

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sances incessantes qui nepourront que s’aggraver : leslocataires du grand immeublede Faure Dujarric (datant de1936) appartenant à la Caissedes Dépôts et Consignationslongeant le nouveau complexevoient depuis le début des tra-vaux les ouvriers plonger leregard dans leurs apparte-ments. Bientôt, ce sera celuides clients et du personnel,sans oublier les éclairages nuitet jour et la noria incessantedes camions et des voitures. En un mot, les riverains assis-tent à la bétonisation continuede leur quartier, où de nou-velles constructions leur bou-chent l’horizon et la lumièrel’une après l’autre : au lieu desdouces lignes basses bleu etblanc de la piscine Molitor surfond de tour Eiffel, un rectan-gle massif de fer, de béton etde verre de trois étages d’unjaune agressif; juste en face,les tribunes Art déco à ras deterre remplacées par le nou-veau stade Jean-Bouin élevantses courbes grises et ses éclai-rages permanents jusqu’à 31mètres de haut. Quand au stade de sport muni-cipal Hébert, en face du lycéeLa Fontaine, la FédérationFrançaise de Tennis l’a obtenugratuitement de la Mairie deParis pour y construire sonCentre National d’Entrainement(CNE). C’est le premier stadede l’extension de Roland-Garros, le suivant étant leJardin botanique des Serresd’Auteuil.Non seulement le CNE n’aaucun besoin de se situer àproximité du siège de la FFTet pourrait se trouver sans pro-blème en banlieue, mais là oùquelque 5 000 scolairesvenaient jouer au foot et autresport chaque semaine, il n’yaura plus qu’une poignéed’athlètes de haut niveau surles courts et qui seraient logésdans les bâtiments annexes.Tout pour le privé, tout pour lesport et le business de luxe.Rien pour les riverains. Contre ces privatisations, lesassociations n’ont pas dit leurdernier mot !

Lise Bloch-Morange

SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 201414

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

genre des architectes de pointede l’époque, de Mallet-Stevensà Le Corbusier en passant parTony Garnier ou FaureDujarric.Les générations se succèdentalors dans le bassin couvertcomme dans le bassin d’ététransformé en patinoire l’hiver(la plus grande de Paris), avecleurs fameuses cabines bleuessur deux et trois étages et leursbalustrades blanches.L’endroit devient un véritable« lieu de mémoire » de la jeu-nesse parisienne, jusqu’à ceque la concession arrive àexpiration en octobre 1989.L’association SOS Molitor,menée par une jeune bretonne,est immédiatement mise surpied, recueillant en deuxsemaines quelque 6 000 signa-tures dont beaucoupd’illustres. Un article duCanard Enchainé alertel’opinion. Sollicité parl’association, Jack Lang faitinscrire Molitor à l’inventairesupplémentaire des monu-ments historiques le 27 mars1990. Mais le ministre de laCulture comme le maire deParis Jacques Chirac déclarentavec un bel ensemble qu’ils nemettront pas un sou dans la

restauration du bâtiment.Les péripéties commencent :un concours d’architectes estlancé par la Mairie de Paris,l’association présente un beauprojet de restauration en colla-boration avec le cabinetReichen et Robert. Mais faitrare dans les annales, aucunlauréat n’est proclamé. Lajeune bretonne, découragée,regagne sa Bretagne natale,une nouvelle associationPiscines Molitor voit le jour en1994 et s’oppose à la Ville àplusieurs reprises devant letribunal administratif pourtenter de faire restaurer le chefd’oeuvre Art déco.Les années passent, le bâti-ment se dégrade, BertrandDelanoë fait de sa restaurationun de ses thèmes de cam-pagne. Et finit par donner le30 octobre 2008 une nouvelleconcession à un groupe com-posé de Colony Capital (lefonds de pension américainqui a vendu le PSG au Qatar),le groupe hôtelier Accor et leconstructeur Bouygues. Bailemphytéotique de 54 ans,construction d’un ensemblehôtelier-sportif 5 étoiles signépar les architectes AlainDerbesse (son site indique

qu’il est spécialiste de par-kings géants), Alain-CharlesPerrot et Jacques Rougerie.Les travaux débutent fin 2011,et l’inauguration est annoncéepour le 19 mai prochain.Précision : bien que démolie à95%, Molitor garde son ins-cription à l’inventaire grâce àquelques vitraux et pans defaçades remis en place. Nostalgiques de la piscinemunicipale Art déco et ama-teurs de plongeons hivernauxou estivaux à tarifs doux, pas-sez votre chemin. Il s’agit derentabiliser un investissementprivé de 75 millions d’euros :les occupants des 124 cham-bres de l’hôtel (prix minimum214 euros) auront l’usage desbassins couvert et découvert(reconstruits pratiquement àl’identique l’âme en moins) etdes installations fitness dusous-sol, comme du restaurantétoilé de 40 places. Quant à ceux de l’extérieur quivoudraient profiter des instal-lations, il faudra qu’ils fassentpartie d’un club sélect de 1000adhérents aux tarifs suivants :1 300 euros de droit d’entrée,3 300 euros de cotisationannuelle, par personne (tarifenfant allégé). Ces heureux dece monde pourront aussi serégaler au buffet installé auxbeaux jours sur le toit terrasse,avec musique d’ambiance(merci pour les riverains !). Letarif à la journée atteindrait180 euros. Une sorte de miniRacing Club en somme. Les exploitants du complexehôtelier (qui verseront à laVille un loyer de 674 000euros par an) sont tout demême tenus de proposer deslignes d’eau aux scolaires du16ème arrondissement troisdemi-journées par semaine.Quant au maire de Boulogne-Billancourt, il attend depuisdes mois que la mairie deParis veuille bien répondre àsa demande pour ses scolairesà lui. Les riverains qui espéraient larestauration de la piscine etrêvaient naïvement de plon-geons à tarifs municipaux ontété fort déconfits en apprenantles tarifs annoncés, d’autantplus qu’ils subissent des nui-

L'ancienne piscine Molitor et la nouvelle ©Lise Bloch-Morhange

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 15

LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

SERRES D'AUTEUIL : LESHERITIERS SE MOBILISENT

Les descendants du paysa-giste Formigé livrent batailleà Roland-Garros : ils esti-ment en effet que le projetd'extension dans le jardinbotanique, soutenu par laFFT (Fédération Française deTennis) et la Mairie de Paris,dénaturerait et défigurerait àjamais le chef-d'oeuvre deleur aïeul Jean-CamilleFormigé, l'un des plus emblé-matiques architecte-paysa-giste de Paris (auteur notam-ment des crématorium etcolumbarium du Père-Lachaise, des viaducs de BirHakeim et d'Austerlitz, dessalons d'honneur de la Mairiede Paris, de quantité desquares et de fontaines).Ils sont très attachés au sou-venir et aux réalisations decelui qui fut, en son temps,

Les Serres d’Auteuil

aussi célèbre que Baltard ouEiffel, et sont déterminés àaller en justice pour défendrele droit moral de son oeuvre,qui est imprescriptible.Sur un autre plan, le partiécologiste EELV (EuropeEcologie les Verts) nous sou-tient depuis le premier jourcontre massacre du jardinbotanique. Espérons qu’ilrestera fidèle à ses promessesau sein du Conseil de Paris.Nous remercions très vive-ment tous ceux qui nous ontdéjà permis de rétribuer,grâce à leurs dons, les meil-leurs avocats face à ceux dela FFT et de la Mairie deParis. Les dons pour cesrecours sont centralisés laSPPEF (Société pour laProtection du Paysage et del'Esthétique de la France).

Lise Bloch-Morhange, Comité de soutien des Serres d'Auteuil

SSeerrrreess dd’’AAuutteeuuiill ccoonnttrree RRoollaanndd GGaarrrrooss :: ppaarrttiicciippeezz àà ll’’eennqquuêêtteeppuubblliiqquuee !! LL’’eennqquuêêttee ppuubblliiqquuee eesstt pprréévvuuee dduu 33 jjuuiinn aauu 1188jjuuiilllleett.. La mobilisation doit être générale, maximale pourempêcher le massacre des serres. Sur nos pages internet, voustrouverez une liste d’arguments pour rédiger votre lettre per-sonnelle au commissaire enquêteur ainsi qu’une pétition àsigner. Vous pouvez les envoyer directement par courrier aucommissaire enquêteur, venir les déposer sur le registred’enquête à la mairie du 16e ou bien passer par nos soins. Tous les arguments que vous mentionnerez seront comptabili-sés : gestion problématique des flux de voitures et du station-nement, nuisances nocturnes, atteintes au Jardin des Serresd’Auteuil et à son harmonie, propriété intellectuelle des héri-tiers de leur architecte Jean-Camille Formigé, bilans finan-ciers incertains…De même vous pouvez faire allusion aux contre-projets (por-tés par VMF, SPPEF, SOS Paris…) ou à la solution la plus rai-sonnable qui serait un transfert hors de Paris.Votre voix a du poids et doit être entendue ! Ne vous privezpas d’en user… A vos stylos ! Christine Nedelec

17e ARRONDISSEMENT

TGI BATIGNOLLES : LACOUR A TRANCHÉ

Avril 2014, Fin du suspens :la Cour a déclaré recevable lerecours de l’associationJustice dans la cité. Les pro-fessionnels du droit avaientbien le droit à la parole sur ledéménagement du Palais deJustice ! Mais hélas, elle estime qu'il ya urgence à déménager en2017 le Tribunal qui fonc-tionne bon an mal an depuisdes siècles à la Cité ! Il fautdonc se hâter lentement...Elle considère ensuite que lechoix de construire une tourest très complexe, permettantainsi le recours au ruineuxPartenariat Public Privé.Le constructeur a reprisimmédiatement des travaux.Les chances d'un recoursdevant le Conseil d'état sont àétudier. Selon le directeur del'EPPJP, ce recours auraitpermis à l'État d'économiser300 millions d'euros comptetenu de la baisse des tauxintervenue depuis 2012.C'est déjà une petite victoire !

Cyril Bourayne

CHANTIER DES BATIGNOLLES : UN PASEN AVANT, UN PAS ENARRIÈRE

Le Brésil, à la mode avec lefootball, semble avoir exportésa danse favorite la samba surle chantier des Batignolles.Ainsi, sous prétexte des tra-vaux de prolongement de laligne 14, on assiste à la sup-pression des terrains de sportrécemment créés en bordurede la rue Cardinet et à leurréinstallation à l'autre extré-mité, Boulevard Berthier,près du périphérique, soit :

un pas en avant, un pas enarrière !Conclusion : arbres arrachés,aménagements détruits…N’avait-on pas pu prévoir quela ligne 14 pouvait desservircet ensemble de 3 500 loge-ments ou la future tour dejustice ? Un gaspillage dequelques millions !Vraisemblablement une goutted'eau comparée à la colossalefacture financière public/privé,du haut de laquelle cette« tour phare » dominera Paris.

Monique Amy

18e ARRONDISSEMENT

« PARIS RESPIRE », DIT LA MAIRIE……MOINS », DISENT LESPARISIENS...

Les abattages d’arbres conti-nuent allègrement ce prin-temps, dans l'Espace VertProtégé de la Cité des Arts du24 rue Norvins, les derniersen date ont été effectués les 3et 4 avril 2014 !Aujourd'hui, ici, partout, deshommes abattent des surfacesboisées, d'une manière effré-née… Notez les arbres mar-qués d'un point de couleur(rouge ou vert) sur le tronc !C'est un arbre à abattre,atteint de « pathologies incu-rables », bien sûr !Mais pour chaque arbreabattu, c'est un surcroît depollution, tant que ces grandsarbres ne sont pas remplacéspar des arbres de taille équi-valente, en lieu et place.« Paris respire » ?La Cité des artistes est unefois de plus victime de cesabattages qui portent à plusde 120 le nombre de grandsarbres abattus… « Paris respire »… la pollu-tion…La surface de l'Espace Vert

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LA VIE DES ARRONDISSEMENTS

SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 201416

Protégé de la Cité Norvinsreprésente 6 000 m2… Et sans ses arbres, c’estMontmartre qui expire !Nous comptons sur la nou-velle Mairie de Paris pourarrêter ce déboisement fou etreplanter en arbres de grandetaille ce petit bois sauvage deMontmartre. 31 associations, Montmar-troises et nationales, se sontd’ailleurs regroupées pourobtenir un reboisement com-plet après cette séried’abattages inquiétante. De notre côté, à SOS Paris,nous attendons les réponses ànos courriers et entretiens, àla Mairie du 18e, Mairie deParis et Direction desEspaces Verts…Et enfin, nous pourrons respirer !

Alain Letoct

FÊTE DU CLOS DE MONTMARTRE 28 - 29 JUIN

SOS Paris sera présent àcette fête où nous vousconvions dans les jardinsde l’église Saint-Pierre.Venez y découvrir laconvivialité démocratiquede la République deMontmartre…

Partagez le temps d’unrepas (ou plusieurs) lesémotions de ce lieu histo-rique et pourtant encorebien vivant ! Un verre duClos de Montmartre à lamain, participez à la sous-cription pour le reboise-ment de la Cité desArtistes…

RRéésseerrvvaattiioonnss ::ssooss..ppaarriiss@@oorraannggee..ffrr.. ((1100 € llee rreeppaass))

19e 20e ARR.

NOUVELLES DEL’ARRONDISSMENT

Le marché Secrétan n’est pasvoué à la destruction mais envoie de rénovation. Des arbres avaient été coupéssur un très grand axe du 20earrondissement, la rue desPyrénées Ils sont en traind’être replantés. Nous nousen réjouissons.Quant à la tour prévue portede Montreuil, tout dépendradu rapport de forces au seindu Conseil Municipal. LesVerts et le parti de gauchesont contre la construction denouvelles tours. NathalieKosciusko-Morizet s’est éga-lement déclarée contre. Leschoses en sont là.

Yves Tugault

S'il vous arrive de prendre l'autobus 39, vous passerez, rue deSèvres, devant trois combats menés et, hélas, perdus... par SOSParis.La majorité des bâtiments de l'hôpital Laennec ont été non pasrestaurés mais reconstruits, comme de fâcheux pastiches. Unpeu plus loin, l'hôtel Choiseul, écrasé par une construction

envahissante, est devenu un témoin incongru du 18ème siècle.Enfin, au coin de boulevard de Montparnasse, tout l'espacedégagé par la disparition de l'hôtel Courcel et son jardin a étérempli par un bâtiment, exemple funeste de l'architecture derupture que nous dénonçons sans relâche.

Louis Goupy

BILLET D’HUMEUR

135 RUE PELLEPORT :MAISONNETTES CONTREGOLIATH

A la place d’une petite mai-son de faubourg, un inquié-tant immeuble doit voir lejour à l'angle des rues desPavillons et Pelleport, dans le20e arrondissement. Dans cet

Hôtel Texier (ou Courcel) Necker (Bld Montparnasse) Perspective rue de Sèvres

Cité des Artistes

135 rue Pelleport état actuel et projet

arrondissement déjà large-ment massacré sous le« règne » Chirac, la SIEMPprévoit en effet de construireun immeuble de 24 m de hauttotalement habillé de verre etd’aluminium, et ce, dans unmicro-quartier où cohabitentencore maisons particulières,petits jardins et immeublesne dépassant pas 16 ou 17mètres de hauteur.Astucieusement fait, le des-sin du futur immeuble donneune impression de petitessequ'il est loin d'avoir !

Yves Tugault

Toulouse-Lautrec, Cité des Artistes

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 17

URBANISME

DISPARITION D’ANNEMARIE PICARD

Anne Marie Picard, fonda-trice du bureau de liaison et ancienne présidente d’IDFE,était très impliquée dans les combats qu’a menés SOSParis, avec Marie de La Martinière, Henri Fabre-Luce etMarthe de Rohan-Chabot. Elle faisait preuve de force etd’enthousiasme et son souvenir reste vivace. L’équipe de SOS Paris et tous ses membres actifs prientla famille Picard d’accepter toutes leurs amicales condo-léances.

Les Permis de construire des Tours Triangle et Duo viennentd’être déposées, mais leur autorisation est loin de fairel’unanimité chez les conseillers de Paris qui doivent la voter. C’est pourquoi SOS Paris a décidé de rencontrer les groupespolitiques, un par un, pour leur rappeler le rejet les Parisienspour ces projets inhumains.

Christine Nedelec

UUNNEE NNOOUUVVEELLLLEE PPUUBBLLIICCAATTIIOONN :: LL’’EESSPPRRIITT DDEESS VVIILLLLEESS

Le premier numéro de "L’esprit des villes"revue annuelle, dirigée par Thierry Paquot,philosophe, urbaniste, professeur àl’Institut d’urbanisme de Paris (UniversitéParis-Est Créteil Val-de-Marne), et auteurn o t ammen tde "La foliedes hauteurs"est paru :

TThhiieerrrryy PPaaqquuoottRépondant à nos questions,Thierry Paquot a confié :« L’esprit des villes » ne veut surtout pas être une revue acadé-mique, d’où sa liberté de ton, la variété de ses approches dufait urbain avec des croquis, des photographies, des poèmes,le refus de s’enfermer dans une discipline (c’est, du reste,impossible avec un tel sujet), la nécessité d’être mondial (d’oùdes auteurs de différents pays), la volonté d’élaborer une pen-sée alternative sur l’urbanisation afin d’orienter des politiqueset inciter les praticiens à expérimenter. Chaque auteur est

unique et par conséquent nous ne le présentons pas avecl’habituelle biographie professionnelle (telle université, telouvrage publié…) mais par sa contribution. De même, pas de comité de rédaction pontifiant, un rhap-sode(celui qui coud, en grec) et des complices ! Une revue cesont des gens, avec leurs sensibilités, leurs convictions, leurspassions, c’est cela que nous voulons exprimer. L’enjeu est detaille, l’urbanisation planétaire s’effectue de plus en plus sou-vent sans cet esprit des villes (la démocratie participative, lequartier et ses solidarités, le voisinage et son urbanité, la rueet son aménité, le respect des âges, le ménagement des lieuxet des gens, l’amitié avec le vivant…). Elle se fait en privilé-giant l’enfermement, la ségrégation, la démesure (le grandceci, le grand cela…), la décision technocratique, que sais-jeencore ?LL’’aaccttuuaalliittéé eenn mmaattiièèrree ddee rrééaamméénnaaggeemmeenntt uurrbbaaiinn aauurraaiitt--tt--eelllleejjoouuéé uunn rrôôllee ddéécclleenncchheeuurr ??En confectionnant ce premier numéro, nous nous sommesaperçus que l’actualité urbaine résulte des médias qui eninventent l’expression et la temporalité. Tout ce dont nous par-lons dans ce numéro concerne un temps plus long, en effet, unévénement n’en chasse pas un autre aussi rapidement que cela– seules les expositions sont datées.ÀÀ ttrraavveerrss ttoouuss cceess aarrttiicclleess,, yy--aa--tt--iill ddeess ccoonncclluussiioonnss qquuii sseeddééggaaggeenntt,, ddeess mmiisseess eenn ggaarrddee,, ddeess ppooiinnttss qquuii ffooccaalliisseennttll’’iinnqquuiiééttuuddee oouu ll’’iinnddiiggnnaattiioonn ?? Un point est commun à ces articles : le vécu des auteurs, leurattention aux autres, leur amour de la ville, ce lieu privilégiédes échanges, des rencontres, des imaginaires…

Éditée par Infolio, la revue a été présentée au Salon du Livre.M.K.

Le présent numéro est le second que vous recevezdepuis le début de l’année. Et pourtant vous avez peut-être oublié de renouveler votre cotisation ? N’ayez pasmauvaise conscience car il est bien difficile de savoirsi l’on est à jour. Aussi d’avance vous êtes pardonnés…à condition bien entendu de nous envoyer votre cotisa-tion ! Un grand merci.

Jean Claude Momal

MOT DU TRESORIER

URBANISME

TOURS PARISIENNES : PERMIS DE CONSTRUIRE DÉPOSÉS

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SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 201418

LISTE DES DOSSIERS 2013

LLEESS ÉÉDDIITTOORRIIAAUUXX ::

NN°°8877 : éviter la banalisation de ParisNN°°8888 : Paris, entre Venise et New YorkNN°°8899 : le patrimoine, une ressource non

renouvelable

AAUU FFIILL DDEESS QQUUAARRTTIIEERRSS ::

11eerr aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

La Samaritaine : tromperie par omission surles hauteurs (B 87) ; De recours en recours(B 88) ; L’heure des démolitions (B 89).L’architecture métallique de la Poste duLouvre menacée ? (B 88).Les Halles : une victoire pour l’associationAccomplir et pour les contribuables pari-siens (B 89).La canopée des Halles : ah, la transpa-rence... (B 89).Les Tuileries dégradés par les véhicules dechantier (B 89).Rue Saint Anne : décision stupided’élargissement des trottoirs (B 89).

44ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

La tour Saint-Jacques ouverte à la visite :des vues inédites et superbes (B 89).L’incendie de l’Hôtel Lambert (B 89).

55ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

Menaces sur l’îlot du jardin des PlantesBuffon-Poliveau (B 87).Panthéon : une restauration historique parle Centre des Monuments Nationaux (B 89).

66ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

Arthur Rimbaud à Saint Sulpice (B 87);Les cadenas de la passerelle Léopold SedarSenghor : en rire ou en pleurer ? (B 88).

77ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

Un nouvel hôtel cinq étoiles dans le VIIe àSaint Thomas d’Aquin (B 87).Quartier Saint Thomas d’Aquin : encore dunouveau (B 89).Hôtel de Bussière, rue de Lille, réhabilité(B 87).La destinée gabonaise de l’Hôtel Pozzo diBorgo rue de l’Université (B 87).Un monument contesté place Vauban (B 88).Les gradins devant le Musée d’Orsay (B 89).

88ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

La gare Saint-Lazare rénovée (B 87).Théâtre Marigny : avis défavorable au projetd’extension (B 88).

99ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

Mercy-Argenteau : un hôtel particulier desgrands boulevards retrouve son luxe (B 87).Copie à revoir pour « Les feux de la rampe »rue Richer (B 87).Les Folies Bergères « redorées » (B 87).Une usine électrique en pleine reconversionrue de la Tour des Dames (B 88).Incendie de la Mairie du IXème (Hôteld’Augny) (B 89).Restauration de l’abside de l’église Notre-Dame-de-Lorette (B 89).

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Le Louxor : pasticher ou restaurer il fautchoisir (B 88).

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Sauvons le stade et refusons une déchetterieen face du Père Lachaise (B 87).Le stade du Père Lachaise en péril (B 88).Place de la République, un peu plus cher(B88) ; Suite d’un mauvais roman (B 89).

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Bercy-Charenton : un projet d’aménagementà surveiller (B 87).Les artisans de l’ancienne gare de Bercymenacés par le projet Bercy-Charenton(B 89).

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Les bancs haussmanniens et les bancs dedemain (B 87).« L’immeuble-pont » sur les voies ferrés dela gare d’Austerlitz s’impose-t-il ? (B 88).ZAC Paul Bourget : un projet de démoli-tion/construction utile (B 89).

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Surélévations au 29 rue Boulard : des pro-tections qui n’en sont pas (B 88).La Ferme de Montsouris et son sous-sol, ledanger est-il écarté ? (B 88).Projet Saint-Vincent de Paul : pour le Mairele temps n’est pas encore à la concertation !(B 89).Le triste bilan de la tour Montparnasse (B 89)Sauvegarde du quartier Thermopyles-Bauer(B 89).

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« La Ruche » en colère (B 87). Visite Passage de Dantzig (B 89).Nouvelle enquête publique au parc desexpositions (B 88).La Porte de Versailles sur la liste de sitesmenacés (Watch list du World Monuments

Fund) (B 88). Tour Triangle le début des recours (B 89).Réservoirs de Grenelle : la parole àl’Association Respiration Paris XV (B 89).

1166ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

Espoir pour les Serres d’Auteuil (B 87).Rejet demandé par le Rapporteur Publiccontre la Ville (B 89).Villa Souchier : alerte à l’abattage d’arbres(B 87).Habiter et travailler dans le XVIe sud : undéfi avec le projet de nouveau stade JeanBouin (B 87).Le stade tout habillé de résille (B 89).Extension Roland Garros : nouveau revire-ment de la Ville et menace persistante surles serres d’Auteuil (B 88).Maison de Balzac : projet d’extension rejetépar la Ville (B 88).Accueil des « gens du voyage » au Bois deBoulogne et à Vincennes (B 88).Dommages au Palais de Tokyo (B 88).LVMH : les arbres ne montent pas jusqu’auciel. Des « bonzaïs » face aux 46 m del’énorme et incongru Musée de la Création(Fondation LVMH) (B 88).

1177ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

L’Hôtel Gaillard : future cité de l’Economieet de la Monnaie (B 87)Les plus et les moins... selon la Maire du17ème Brigitte KUSTER (B 88)Batignolles : ça se biodégrade déjà ! (B 89)TGI : tout est suspendu sur recours des avo-cats ; faisons un rêve... (B 89)

1188ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

Installation d’un Starbucks-Coffee place duTertre ? (B 88).Centre Culturel du Vieux Montmartre :conférence sur Le Louxor (B 89).

1199ee aarrrroonnddiisssseemmeenntt ::

ZAC Pajol : une réussite (B 89).Fondation Nelly MARTIN : nous deman-dons la protection ou le classement (B 89).

AARRTTIICCLLEESS EETT AANNAALLYYSSEESS ::

B 87 : Le point sur la concertation....Paris Métropole, le Grand Paris de demain ?L’arbre à Paris.La grande misère des églises parisiennes (suite)B 88 : « Les tours, une menace pour Paris »(conférence de presse SOS Paris du 25 avril2013 au Grand Palais).B 89 : L’UNESCO dit non aux tours à ParisLivre blanc : Questions au futur Maire deParis.

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LIVRES

LIVRES

SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 19

Se plonger dans ce dictionnaire aux400 articles rédigés par 40 auteurs dif-férents c’est découvrir un Paris débor-dants d’évènements historiques,d’anecdotes amusantes, de récits pitto-resques, de souvenirs tragiques ou delieux mémorables. De l’entrée Abélardà la dernière : Zone, c’est tout un mondequi défile, offrant des mines de rensei-gnements qui stimulent tant l’intérêtque la curiosité. Très attrayantes aussisont les illustrations pleines-pages en

couleur qui, mêlant faits historiques, humour ou poésie vien-nent relancer le désir d’aller plus avant dans le plaisir de la lecture.

DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE PARISEditions Le Livre de Poche, La Pochothèque, 832 pages, 28 €

C’est un tableau aussi complet que variéque brossent les textes écrits au XIXème siè-cle par Charles Vimaître révèlant, avecvivacité et brio , la transformation de Parisdans la seconde moitié du siècle. Sil’évocation des destructions et des construc-tions permettent de mesurer l’incroyabledéveloppement de la capitale, les évocations des divers acteursde toute classe sociale dépeints dans les moindres gestes deleur vie quotidienne révèlent les multiples facettes de lasociété et leur restituent une présence saisissante. Pareille lec-ture fait immédiatement surgir le désir d’aller au muséeCarnavalet (re)visiter les salles consacrées au XIXème siècle !

Catherine de Monicault

PORTRAITS PITTORESQUES DE PARIS(1867- 1893) Cafés et théâtres, métiers insolites, journalistes ethommes de lettre, effeuilleurs et proxénètes Par Charles Virmaître, Choix et présentation de Sandrine Filipetti, Ed. Omnibus, 928 pages, 31 €

Pour les amoureux de Lutèce qui se sententfrustrés par leur manque de compréhensiondes inscriptions latines figurant sur nombrede monuments parisiens quelle satisfactionde pouvoir enfin décrypter les mots latins etleur rendre leur signification jusqu’alorsabsconse !

PARIS EN LATIN, Legenda est Lutetia, Grands et petits secrets des inscriptions dans la capitalePar Laurence Gauthier et Jacqueline Zorlu, Ed. ApudParigramme Editorem, MMXIX, 176 pages, 11, 90 €

Mêlant littérature et cinéma, ces pages évo-quent les transformations de Paris et susci-tent, de profondes réflexions sur son devenirde ville- musée. Régine Robin, promeneuseimpénitente, ne se complaît pas dans uneévocation pleine de nostalgie de la capitale mais aborde legrand Paris qui se forge sous nos yeux. Avec un style vif et per-cutant elle aborde des sujets brûlants qu’aucun parisien dignede ce nom ne peut se résoudre à éluder.

LE MAL DE PARIS Par Régine Robin, Un ordre d’idées, Stock, 360 pages, 21, 50 €

EXPOSITIONSNOTRE-DAME : NEUF SIÈCLES D’UNE CATHÉDRALEExposition à partir du 1er juinNotre-Dame de Paris est la cathédrale gothique par excellence. Elle marqua immédiatement les esprits, en raison du défi quereprésentait son architecture dans la seconde moitié du XIIe siècle ; elle sut conserver ce rang au fil des siècles, grâce à une série de rénovations spec-taculaires qui ont rendu cet édifice aussi complexe à déchiffrer que fascinant.Notre-Dame est aussi une cathédrale de pierres vivantes, selon l’image de 1 Pierre 2:4-5 ; elle est à la fois la maison de Dieu, une représentation duParadis sur Terre, et la demeure des fidèles – l’Église. Ce bâtiment n’est pas un monument figé dans l’histoire : il continue d’exister dans la vie de ceuxqui viennent y prier ou le visiter. Enfin, Notre-Dame a sans doute suscité plus de poésie, plus de prose – plus de mots tout court qu’aucun autre édifice: soit un véritable monument énigmatique de mots dédié à un monument exceptionnel fait de pierres. Aujourd’hui, nous proposons une nouvelle histoirede la cathédrale de Paris, présentée non pas à travers des mots mais en images. Des technologies d’imagerie de pointe permettent de raconter la construc-tion, la reconstruction et la vie de la cathédrale de Paris durant plus de neuf siècles.Le point de départ est une scanographie laser en trois dimensions de la cathédrale, mise au point en janvier 2010 par Andrew Tallon, professeurd’Histoire de l’art à la faculté de Vassar College, dans le cadre d’un film documentaire intitulé Les cathédrales dévoilées, coproduit par PBS/Nova etArte. Avec plus d’un milliard de points de données d’une précision de cinq millimètres chacun, ce procédé livre une carte spatiale d’une extrême pré-cision du bâtiment, qui peut alors être disséqué et reconstruit - virtuellement, grâce aux mains expertes de l’infographiste Laurence Stefanon - afin deraconter en images l’histoire de la construction et de la reconstruction de Notre-Dame pendant près de 850 ans.Cette exposition a vu le jour grâce au soutien du Comité consultatif international de la Présidente de Vassar College.Paris, Notre-Dame, photographie de la façade occidentaleÉdouard Baldus, vers 1860 - Frances Lehman Loeb Art Center Vassar College Joan Z. Shore

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EXPOSITIONS

COTISATION 2014BULLETIN D’ADHÉSION OU DE RENOUVELLEMENT

(compris abonnement au bulletin d’information, 8€ ) A renvoyer à SOS PARIS - 103 rue de Vaugirard - 75006 Paris - 01 45 44 63 26

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Montant versé : � Renouvellement ou � Nouveau membreCOTISATIONS : Membre bienfaiteur : à partir de 100 €

Cotisation ordinaire : 50 € conseillée (soit 16,5 € après impôts) Étudiants, sans-emploi, moins de 25 ans : 10 €

Association reconnue d’intérêt général : en application des articles 200.1 et 200.2 du Code Général des Impôts, 66% de vos versements àSOS PARIS sont déductibles de vos impôts, dans la limite où le total de vos dons annuels à des organismes de ce type n’excède pas 20%de vos revenus imposables. Paiement en ligne possible via Paypal en cliquant sur le bouton « Rejoignez-nous » dans la page d’accueil denotre site web.

EXPOSITIONS

SOS PARIS n°91 - Mai - Juin 2014 20

PARIS 1900 LA VILLE SPECTACLEPetit-Palais Musée des Beaux- Arts de la ville de Paris

Avant même d’entrer dans l’exposition il n’estque de contempler le Petit Palais, érigé pourl’exposition de 1900 : la majesté del’architecture dont le fronton porte les armes dela ville de Paris, la somptuosité des grilles,l’hommage appuyé rendu à la femme nue avecles groupes sculptés de chaque côté de la façadedonnent l’idée de la richesse triomphante queParis va donner au monde en 1900. Mode,sculptures, bijoux, spectacles, affiches, mobi-lier, portraits, ases, paysages, reliures, photoscoquines, petits souvenirs, prouesses tech-

niques… les œuvres présentées sont multiples et permettent de revivrel’incroyable effervescence que connut Paris en 1900.La mise en scène donne une idée de ce que dût être en 1900l’Exposition universelle et son prodigieux succès qui attira 51 millionsde visiteurs. Elle en restitue aussi, outre une ambiance de prodigieusemultiplication de techniques et de découvertes, une atmosphèrequelque peu décadente dont n’est pas absente une certaine vulgarité.L’horreur de la guerre de 14 succèdera à cette époque de fulgurance.

Catherine de Monicault

LES SECRETS DE LA LAQUE FRANCAISEMusée des Arts Décoratifs de la Ville de Paris

L’exposition sur la laque française qui se tientactuellement au Musée des Arts Décoratifs estune des plus belles que l’on puisse voir actuel-lement à Paris.Au XVIIe siècle, les laques importées enEurope proviennent de Chine ou du Japon.Acheminées par haute mer, elles ont revenduespar des marchands merciers qui les enjoliventpar des montures précieuses et les transformentpour en faire des objets d’usage. Leur prixélevé, leur rareté, l’émergence d’une clientèle

de plus en plus nombreuse à vouloir en acquérir, favorisera la produc-tion d’initiatives. A partir de 1670, des meubles vernis sortent du fau-bourg Saint-Antoine cherchant à imiter la manière et l’esthétique desœuvres venues d’Orient. Dans cette recherche d’imitation, les frèresMartin, peintres-vernisseurs parisiens, s’imposent par leur savoir-faireet l’élaboration d’un vernis qui fit leur réputation. L’exposition présentetoute la gamme de ces différentes productions, les unes les plusantiques, venues de Chine et du Japon, les autres fabriquées en France :paravents, épinettes, clavecin, bureaux, écritoires, commodes, boîtes,baromètres et même carosses et traineaux. A noter parmi toutes cesmerveilles, la commode de Madame Adelaïde, le cabinet du Marquisd’Argenson, les plats du Prince de Condé et les grands panneaux quiornaient l’hôtel du Duc de Richelieu, place Royale (l’hôtel existe tou-jours place des Vosges). Exposition à ne pas manquer !

Christian Méric

LES PHOTOS DE PARIS 1900 SE FONDENTDANS LE PRESENT

Vous vous souvenez des images dans nos précé-dents bulletins qui faisaient la comparaisonentre les vues d’optique anciennes et le Parisd’aujourd’hui. Voici une exposition «virtuelle»que nous vous recommandons. En maniantPhotoshop avec maestria, l'auteur a fait des

mélanges savants du Paris d'antan avec son aspect actuel. Voici soncommentaire :« C'est en voyant plusieurs exemples de photomontages comme ici auVietnam que j’ai voulu faire la même chose avec les quartiers de Parisque je connais bien. C’est intéressant de se plonger dans cette époque

sans voitures, où seules les calèches parcouraient le pavé de la capi-tale. De l’Opéra au Moulin Rouge en passant par Notre Dame, voicidonc ma série de clichés réalisée durant ce mois de mars 2014 avecmon petit appareil photo (aidé pour quelques clichés de Google StreetView). J’ai ensuite fondu les clichés avec Photoshop dans des photos etdes cartes postales très anciennes de Paris (fin 1800 début 1900.) »

Vous pourrez admirer ces oeuvres sur le site "Golem13":http://golem13.fr/paris-1900-se-superpose-avec-le-present/

Jan Wyers