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UNIVERSITE MOHAMMED V - SOUISSI FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT- Année : 2014 Thèse N° : 111 PLAIE VERTEBRO-THORACIQUE PAR ARME A FEU A PROPOS D’UN CAS ET REVUE DE LA LITTERATURE THESE Présentée et soutenue publiquement le:………. ……………. PAR Mr. EOM Lesly MAKELE Né le 03/04/1984 à Pointe noire (CONGO) Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine DE L’ECOLE ROYALE DU SERVICE DE SANTE MILITAIRE FORCES ARMEES ROYALES Mot clés : Plaie thoracique, lésion par balle, Plaie vertébro-médullaire JURY Mr. B. EL MOSTARCHID PRESIDENT Professeur de Neurochirurgie Mr. S. SIAH RAPPORTEUR Professeur d’Anesthésie-Réanimation Mr. A. KETTANI Professeur d’Anesthésie-Réanimation Mr. K. ABOUELALAA Professeur de d’Anesthésie-Réanimation JUGES

PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

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Page 1: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

UNIVERSITE MOHAMMED V - SOUISSI FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT-

AAnnnnééee :: 22001144 TThhèèssee NN°° :: 111111

PLAIE VERTEBRO-THORACIQUE PAR ARME A FEU

A PROPOS D’UN CAS ET REVUE DE LA LITTERATURE

THESE

Présentée et soutenue publiquement le:………. …………….

PAR Mr. EOM Lesly MAKELE

Né le 03/04/1984 à Pointe noire (CONGO)

Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

DE L’ECOLE ROYALE DU SERVICE DE SANTE MILITAIRE FORCES

ARMEES ROYALES

Mot clés : Plaie thoracique, lésion par balle, Plaie vertébro-médullaire

JURY

Mr. B. EL MOSTARCHID PRESIDENT Professeur de Neurochirurgie

Mr. S. SIAH RAPPORTEUR Professeur d’Anesthésie-Réanimation

Mr. A. KETTANI Professeur d’Anesthésie-Réanimation

Mr. K. ABOUELALAA Professeur de d’Anesthésie-Réanimation

JUGES

Page 2: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE - RABAT

DOYENS HONORAIRES : 1962 – 1969 : Professeur Abdelmalek FARAJ 1969 – 1974 : Professeur Abdellatif BERBICH 1974 – 1981 : Professeur Bachir LAZRAK 1981 – 1989 : Professeur Taieb CHKILI 1989 – 1997 : Professeur Mohamed Tahar ALAOUI 1997 – 2003 : Professeur Abdelmajid BELMAHI 2003 – 2013 : Professeur Najia HAJJAJ - HASSOUNI ADMINISTRATION : Doyen : Professeur Mohamed ADNAOUI Vice Doyen chargé des Affaires Académiques et estudiantines

Professeur Mohammed AHALLAT Vice Doyen chargé de la Recherche et de la Coopération

Professeur Taoufiq DAKKA Vice Doyen chargé des Affaires Spécifiques à la Pharmacie

Professeur Jamal TAOUFIK Secrétaire Général : Mr. El Hassane AHALLAT

1- ENSEIGNANTS-CHERCHEURS MEDECINS ET

PHARMACIENS PROFESSEURS :

Mai et Octobre 1981 Pr. MAAZOUZI Ahmed Wajih Chirurgie Cardio-Vasculaire Pr. TAOBANE Hamid* Chirurgie Thoracique

Mai et Novembre 1982 Pr. BENOSMAN Abdellatif Chirurgie Thoracique

Novembre 1983 Pr. HAJJAJ Najia ép. HASSOUNI Rhumatologie

Décembre 1984 Pr. MAAOUNI Abdelaziz Médecine Interne Pr. MAAZOUZI Ahmed Wajdi Anesthésie -Réanimation Pr. SETTAF Abdellatif Chirurgie

Novembre et Décembre 1985 Pr. BENJELLOUN Halima Cardiologie Pr. BENSAID Younes Pathologie Chirurgicale Pr. EL ALAOUI Faris Moulay El Mostafa Neurologie

Page 3: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine
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Page 15: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

Dédicaces

Page 16: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

Je dédie cette thèse à……….

Dieu tout puissant, maitre des circonstances et des temps, lui qui m’a toujours soutenu, qui m’a donné le souffle de vie, une famille merveilleuse et une carrière, lui qui a toujours exaucé mes prières.

Je prie DIEU de m’accorder humilité, bons sens et sagesse de toujours utiliser cette précieuse connaissance pour porter secours à l’humanité.

Ainsi soit-il !!!

Page 17: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A MON PAYS LE CONGO,

Terre des ancêtres, ce pays qui m’a vu naitre, qui

m’a offert les bases de la connaissance dont je

profite aujourd’hui, ce pays dont les fils écriront

sans doute l’histoire de ce continent africain que

nous aimons tant.

ET

AU ROYAUME DU MAROC

ma patrie d’adoption, véritable havre de paix

condition sine qu’anone pour des études réussies. Ici

je me suis toujours senti comme chez moi.

Page 18: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A SON EXCELLENCE Denis Sassou Nguesso

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CONGO et CHEF

SUPREME DES ARMEES

A FEU sa Majesté le Roi Hassan II

Que DIEU l’accueille en sa sainte Miséricorde

A sa majesté le ROI MOHAMMED VI,

CHEF SUPREME et Chef d’Etat-major Général des

FORCES ARMEES ROYALES

Que DIEU glorifie son règne et le préserve

Page 19: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A Monsieur le Médecin Général de brigade Ali Abrouk,

Inspecteur du Service de Santé des Forces Armées Royales.

En témoignage de notre grand respect et notre

profonde considération

A Monsieur le Médecin colonel major DIMOU M’BAREK

Professeur d’Anesthésie -Réanimation

Médecin Chef de l’HMIMV

En témoignage de notre grand respect et notre

profonde considération

A MONSIEUR LE Médecin Colonel Major ABDEL HAMID HDA

PROFESSEUR DE CARDIOLOGIE

DIRECTEUR DE L’ERSSM et de l’ERMIN

En témoignage de notre grand respect et notre

profonde considération

Page 20: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A Monsieur le Médecin-Général Pascal IBATA

Directeur Central du Service de Santé Militaire des Forces Armées

Congolaises.

En témoignage de notre grand respect et notre profonde

considération.

A monsieur le capitaine de vaisseau Marcel Ngouya

Attaché de Défense de la République du Congo auprès du Royaume du

Maroc,

En témoignage de notre grand respect et notre profonde

considération

Page 21: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A Monsieur le Capitaine Arnaud Cesar Pangamboa Ossengue

Secrétaire près du Cabinet de Défense de L’ambassade du Congo

auprès du Royaume du Maroc.

Plus qu’un chef, vous êtes un grand frère sur qui nous compterons

toujours,

Puisse Dieu dans sa sagesse infinie vous comble de bonté et de

bonheur.

A tout le personnel de l’Ecole Royale du Service de Santé Militaire et

de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V.

Merci pour tout.

Page 22: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A la mémoire de mon très cher père BIKINDOU jean

J’aurais bien voulu que tu sois là et partager ce moment important

avec toi,

Je ne regrette pas de t’avoir eu comme père,……

Par ce travail j’ai voulu t’honorer et te dire que tu peux être fière

de ton fils.

Que ton âme repose en paix.

A ma très chère mère julienne MOULOUNDA TSONI

Aucun mot aussi expressif qu’il soit ne saurait remercier à sa juste

valeur l’’être qui a consacré sa vie à parfaire notre éducation avec un

dévouement inégalable associé à beaucoup de sacrifice. Merci maman.

T’es celle qui a toujours cru en moi, qui m’a toujours encouragé, et

qui a très souvent vu juste dans plusieurs aspects de ma vie.

Tu m’as toujours comparé à un drapeau, et pour toi je me dois de

flotter le plus haut possible…

J’espère ne jamais te décevoir et être toujours à la hauteur de tes

attentes.

Puisse DIEU te préserver et t’accorder santé, bonheur et te garder

longtemps près de nous et te bénir infiniment.

Page 23: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A mes sœurs Françoise, Mireille, Alda

Vous êtes mes adorées, et je donnerais tout pour vous,

Merci pour votre soutient, vos encouragement, vos conseils

Que Dieu vous garde.

A mes frères Parfait, Joseph et Claude,

Je suis très honoré d’être de la même famille que vous, je vous dédie

ce travail en reconnaissance de votre amour pour moi ainsi que de toute

l’affection que je vous porte et des profonds sentiments fraternels qui

nous unit.

A mon cousin et grand frère Jacques KILOUBI, à ma cousine et

grande sœur Denise PEMISSI

Merci pour votre soutient

A mes neveux Gaden, Risquet, Daisi , axel et junior, à mes nièces

Ornella, Colombe et Grâce.

Je vous aime.

Page 24: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A la promotion colonel Auguste MBONGO de l’Ecole Militaire

Préparatoire Général Leclerc

Les gars, comme on dit chez nous, vous êtes ma seconde famille et je

profite de l’occasion pour vous dire merci pour tous les bons moments

passés ensemble. AET je suis AET je le serais toujours.

A tous mes anciens de l’ERSSM toute nationalité confondue,

A tous mes jeunes de l’ERSSM toute nationalité confondue

En reconnaissance de cette nouvelle famille à laquelle je suis lié à

vie, puisse Dieu vous bénir et vous donner la force d’exercer le métier

de santé avec dignité ou que vous soyez.

Page 25: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A tous mes promotionnaires de l’ERSSM particulièrement à Nasser,

Nassirou, Claude, Keith, Jean Jacques, Roger, Cheik Omar, YO, Cheik

Ismaël, Blintin, Noella, Severe, Ange, Karen, Sergine, Magalie,

Doumbia, Adiko, Fabrice, Arsene, Bertin, Fredy, Dominique, Marielle,

Betina, Elysee.

La promotion efficace. Vous resterez à jamais gravé dans mon

cœur.

A toute la communauté congolaise de l’ERSSM

Merci pour votre soutient et plein succès dans vos activités de tous les

jours

Page 26: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

Remerciements

Page 27: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DU JURY

MONSIEUR E L M O S T A R C H I D B . Professeur de Neurochirurgie à l’Hôpital Militaire

Mohammed V de Rabat.

Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre

jury de thèse.

Nous vous remercions très vivement de la bienveillance et de

l’attention dont vous nous entourez.

Veuillez trouver dans ce travail, l’expression de notre profond

respect et nos vifs remerciements.

Page 28: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE : MONSIEUR S. SIAH

Professeur d’anesthésie-réanimation a l’hôpital militaire

Mohammed v de rabat.

Nous vous remercions pour la gentillesse avec laquelle vous avez

dirigé ce travail.

Vous nous avez accordé votre attention, et guidé de vos conseils

pour réaliser ce travail, en nous consacrons avec beaucoup d’amabilité

une partie de votre précieux temps.

Veuillez trouver ici, cher Maître, l’expression de ma haute

considération et de ma profonde reconnaissance.

Page 29: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE MONSIEUR A. KETTANI

Professeur d’Anesthésie- Réanimation au CHU IBN

SINA de Rabat.

Nous sommes très touchés par la spontanéité avec laquelle vous

avez accepté de juger notre travail.

Nous sommes très honorés de votre présence parmi notre jury de

thèse.

Veuillez trouver ici, cher maître, le témoignage de notre vive

gratitude et de nos respectueux sentiments.

Page 30: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE MONSIEUR K ABOUELALAA

Professeur d’Anesthésie-Réanimation à l’Hôpital

Militaire Mohammed V de Rabat.

Nous sommes profondément reconnaissants de l’honneur que vous

nous faites en acceptant de juger ce travail.

Nous avons apprécié votre accueil bienveillant, votre gentillesse

ainsi que votre compréhension.

Veuillez trouver dans ce travail l’expression de notre grande

attention et notre profond respect.

Page 31: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

Listes des tableaux et figures

Page 32: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

Listes des figures

Figure 1 : Radiographie du thorax après lobectomie inférieure gauche.

Projectile intrathoracique logé dans le corps vertébral de D12.

Figure 2 : Myélographie montrant la balle dans canal médullaire à hauteur de

D 12.

Figure 3 : Vue peropératoire de la balle dans le canal vertébral, après

ouverture et section de la moelle exposée.

Figure 4 : Vue de profil de la balle, après extraction lors du geste

neurochirurgical.

Figure 5: Vue de face de la balle après extraction chirurgicale.

Figure 6 : anatomie du thorax : le contenant

Figure 7 : anatomie du thorax : le contenu

Figure 8: Armes de poing

Figure 9: Armes d’épaule

Figure 10: Différents types de munitions

Figure 11 : Profil lésionnel d’une balle.

Figure 12: Différents types de profil lésionnel.

Figure 13 : Application au thorax des notions de balistique lésionnelle.

Page 33: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

Figure 14: Classique « aire éloquente de Mondor », correspondant à la

projection des cavités cardiaques sur la paroi antérieure.

Aire cardiaque (a) ou cardiac box (b) [1, 2].

Figure 15 : Orientation lésionnelle selon la topographie de la plaie.

Figure 16 : Dispositif d’autotransfusion

Figure 17 :Système d’autotransfusion type PLEUR-EVAC Système

Figure 18 : Arbre décisionnel. Accueil d’un traumatisé du thorax en salle

d’urgence vitale (SAUV) et au bloc opératoire.

Figure 19 : Dispositifs de mise en place d’un drain

Figure 20: Sites de mise en place d’un drain pleural.

Figure 21 : Système de drainage à usage unique

Figure 22 : Valve de Heimlich

Page 34: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

Liste des tableaux.

Tableau 1 : Indications chirurgicales devant un traumatisme thoracique chez un

blessé stable.

Tableau 2 : Indications de la thoracoscopie dans les traumatismes pénétrants du

thorax.

Tableau 3 : Principes du Damage Control Resuscitation.

Page 35: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

ABREVIATIONS

Page 36: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

Liste des abréviations

AB : Arme blanche

AF : Arme à feu

ATLS : Advanced Trauma Life Support

CGR : Concentrés de globules rouges

cm3 :Centimètre cube

cm3/h :Centimètre cube par heure

CP : Concentrés plaquettaires

DCR : Damage Control Resuscitation

D11 : Onzième vertèbre dorsale

D12 : Douzième vertèbre dorsale

FAST: Focused Assessment with Sonography for Trauma

HEMS: Helicopter Emergency Medical Service

PFC: Plasma Frais Congelé

SAUV: Salle d’urgence vitale

SFAR : Société Française d’Anesthésie- Réanimation

SMUR : Structures mobiles d’urgences et de réanimation

Page 37: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

T11 : Onzième vertèbre thoracique

T12 : Douzième vertèbre thoracique

2EIC : Deuxième espace intercostal

4EIC : Quatrième espace intercostal

5EIC : Cinquième espace intercostal

Page 38: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

SOMMAIRE

Page 39: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

I. Introduction ........................................................................................... 1

II. Observation ............................................................................................ 3

III. Discussion ............................................................................................. 10

A-Epidémiologie .............................................................................. 11

B-Rappel anatomique ..................................................................... 11

C- Rappel sur la balistique ............................................................. 15

1-Définition ................................................................................... 15

a –Balistique initiale ............................................................. 15

b-Balistique intermédiaire ..................................................... 18

c-Balistique terminale ........................................................... 19

D-Mécanismes lésionnels : Notions de balistique terminale ....... 24

E-Topographie lésionnelle .............................................................. 30

1-L’atteinte cardiaque ................................................................... 30

2-L’atteinte des gros vaisseaux ..................................................... 32

3-L’atteinte de la paroi thoracique ................................................ 32

4- L’atteinte du parenchyme pulmonaire ...................................... 33

5-L’atteinte trachéo-bronchique .................................................... 33

6-L’atteinte œsophagienne ............................................................ 34

7-L’atteinte diaphragmatique ........................................................ 34

8-L’atteinte du rachis ................................................................. 35

9-Lésions extra-thoraciques .......................................................... 41

F-Spécificités Militaires .................................................................. 42

G-Pris en charge d’un traumatisé balistique du thorax .............. 44

1-Aperçu sur le SAMU ................................................................. 44

2-Prise en charge préhospitalière .................................................. 47

Page 40: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

3-Prise en charge hospitalière ...................................................... 55

a-Chirurgie ............................................................................ 64

b-Réanimation ....................................................................... 66

c-Drainage thoracique ........................................................... 68

IV- Conclusion ........................................................................................... 81

V- Résumé .................................................................................................. 83

VI-Références bibliographiques .............................................................. 87

Page 41: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

1

INTRODUCTION

Page 42: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

2

Les traumatismes balistiques du thorax se définissent comme l’ensemble des

lésions traumatiques d’origine projectilaire, ouvertes ou fermées intéressant

les parois thoraciques et éventuellement le contenu viscéral, siégeant entre la

base du cou, la limite des côtes et le diaphragme. Il s’agit des lésions

fréquentes et graves caractérisées par la multiplicité des tableaux cliniques et

la fréquence des lésions associées, en particulier abdominales.

Cinquante pour cent à 80% d’entre eux sont traités par un simple drainage

pleural. Une intervention chirurgicale n’est mise en œuvre en fonction des

centres que dans 5% à 30% des cas [1,2].les indications de ce traitement

chirurgical sont variables, fondées en premier lieu sur l’état hémodynamique

du patient puis sur le bilan clinique et paraclinique et, parfois sur l’évolution

clinique de ces patients. Par ailleurs, leur prise en charge pluridisciplinaire a

permis une amélioration de la survie et du pronostic par les progrès de la

réanimation, du traitement et de l’imagerie moderne combinés à une

évacuation rapide médicalisée vers l’échelon hospitalier.

Il reste néanmoins que le but principal de notre travail à travers un cas

clinique est de connaitre la prise en charge en pré hospitalier et en hospitalier

d’une plaie vertébro-thoracique par arme à feu.

Page 43: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

3

OBSERVATION

Il s’agit d’un homme âgé de 26 ans sans antécédents notables victime d’une

agression par arme à feu. Il est déposé au service des urgences par des

membres de la famille et amis.

L'examen clinique à l’admission, retrouve une plaie par balle de

l'hémithorax gauche. L’orifice d'entrée est situé en dessous de la pointe de

l'omoplate gauche. Absence d'orifice de sortie. Il existe une paraplégie avec

cependant, une persistance de la sensibilité au niveau des cuisses.

Une radiographie pulmonaire réalisée aux urgences a mis en évidence un

hémothorax gauche et une balle située au niveau du rachis.

Du fait de la dégradation hémodynamique, le patient est amené très

rapidement au bloc opératoire où une résection-suture de la veine intercostale

basithoracique gauche avec lobectomie inférieure gauche a été réalisé.

Au cours du geste thoracique, la transfusion de 3 concentrés érythrocytaires et

de 2 plasma frais congelés auront été nécessaires. La chirurgie se termine par

la pose de deux drains thoraciques inférieurs gauches l’un antérieur l’autre

postérieur (Figure 1).

La stabilisation secondaire hémodynamique et ventilatoire du patient ont

permis la réalisation d’explorations complémentaires affinant le bilan

lésionnel initial. Ainsi, un scanner thoraco-abdomino-pelvien a retrouvé,

outre les lésions thoraciques et les deux drains posés en place, le projectile en

situation intracanalaire à hauteur de T12. L’examen abdominal n'a recelé

aucune anomalie.

Page 44: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

4

La myélographie a retrouvé un aplatissement médullaire (Figure 2).

Le patient est pris en charge en neurochirurgie. L’indication d’une chirurgie à

visée stabilisatrice est posée. Le geste a par ailleurs permis d’objectiver la

section complète de la moelle épinière par le projectile, retiré sans difficulté

particulière (Figure 3)

Le patient est retourné par la suite en réanimation.

L’examen clinique a retrouvé un patient sédaté par du propofol à la seringue

électrique, le score de Glasgow est à 3, les pupilles sont réactives et

symétriques.

Il est noté une paraplégie flasque. L’auscultation pulmonaire est symétrique,

le drainage est efficace, il n’y a pas de crépitation neigeuse.

La radiographie pulmonaire a montré une sonde d’intubation juste au-dessus

de la carène. Les drains thoraciques sont en place.

A J+2, le patient a bénéficié d’une ablation de son drain thoracique gauche

postérieur. Le drain antérieur a été laissé en place.

Le patient a pu être extubé à J+4 avec mise sous oxygène au masque normale.

La kinésithérapie respiratoire étant réalisée sous analgésie par Morphine à la

seringue électrique.

A J5 a été réalisée, l’ablation de son drain thoracique antérieur.

L’évolution a été favorable, le patient est muté en neurochirurgie puis en

rééducation fonctionnelle pour réhabilitation.

Page 45: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

5

Figure 1 : Radiographie du thorax après lobectomie inférieure gauche.

Projectile intrathoracique logé dans le corps vertébral de D12.

Page 46: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

6

Figure2.Myélographie : balle dans le canal médullaire à hauteur de D12

Page 47: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

7

Figure 3: vue peropératoire de la balle dans le canal vertébral, après

ouverture durale et section de la moelle exposée.

Page 48: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

8

Figure 4 : vue de profil de la balle, après extraction lors du geste

neurochirurgical.

Page 49: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

9

Figure 5 : vue de face de la balle après extraction chirurgicale

Page 50: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

10

DISCUSSION

Page 51: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

11

A-Epidémiologie

Une étude épidémiologique française a colligé, sur une période de 10 ans,

22000 plaies par armes à feu et armes blanches [3]. Elle retrouvait une

topographie lésionnelle différente pour les plaies par armes à feu et celles par

armes blanches. Les premières touchent préférentiellement l’extrémité

céphalique, les secondes le tronc (thorax et abdomen). Les plaies par armes

représentent en France 5 à 13% des traumatismes et 1% de la totalité des

victimes prises en charge par les SMUR [4,5]. Le ratio arme blanche/arme à

feu est variable en fonction des pays. En France, ce rapport varie selon les

auteurs de 3/2 à 6/1 [3,5,6]. Aux États-Unis, ce rapport est inversé allant de 2

plaies par arme à feu pour une plaie par arme blanche en Caroline du Nord à 9

pour 1 [7–9].Les patients, essentiellement des hommes, sont jeunes : 34 ans

pour les plaies par arme blanche et 40 ans pour les plaies par arme à feu. Ces

traumatismes surviennent dans la moitié des cas suite à une agression, dans un

tiers des cas par autolyse [3,10]. La mortalité globale des traumatismes

pénétrants en préhospitalier est de 15 % (6 % par arme blanche et 32 % par

arme à feu) [4,5]. À l’hôpital, elle est évaluée à 8 %, respectivement 2 % et 16

% pour arme blanche et arme à feu [3].

Dans notre observation, il s’agit d’un sujet de sexe masculin, âgé de 26ans,

victime d’une agression thoracique et vertébro-médullaire par arme à feu.

B- Rappel anatomique

Les connaissances anatomiques sont indispensables pour permettre une

compréhension satisfaisante d’un traumatisme pénétrant du thorax. Le thorax

représente l’étage supérieur du tronc, il est limité :

► En haut par le cou et la tête

Page 52: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

12

► En bas par le diaphragme

► En avant par les cartilages costaux et le sternum

► Latéralement par les côtes, les muscles intercostaux et les muscles de la

paroi

► En arrière par la colonne vertébrale et les muscles spinaux.

L’étude anatomique du thorax se divise en deux parties :

1- L’anatomie du contenant : étude de la paroi de la cavité thoracique :

a. Paroi antérolatérale du thorax : correspond à la région de la poitrine. Dans

cette région se trouve la glande mammaire.

b. Paroi postérieure du thorax : présente à décrire également 3 régions : la

région vertébrale thoracique, la région scapulaire et la région infra-scapulaire.

c. Orifice supérieur du thorax : correspond à la base du cou.

d. Orifice inférieur du thorax : correspond au diaphragme et sépare le thorax

de l’abdomen.

2- L’anatomie du contenu : la cavité thoracique peut être divisée en trois

régions distinctes :

a. La région médiastinale : centrale

b. Les deux régions pleuro-pulmonaires : périphériques

Page 53: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

13

Figure 6 : anatomie du thorax : le contenant [111].

Page 54: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

14

Figure 7 : anatomie du thorax : le contenu [111].

Page 55: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

15

C – Rappel sur la balistique

1-Définition :

D’après le dictionnaire Petit Robert, la balistique est la science du mouvement

des projectiles et des engins uniquement soumis aux lois de la gravitation.

En pratique, le terme balistique est utiliser pour étudier l’ensemble des

phénomènes auxquels est soumis le projectile du départ du coup jusqu’à la fin

de son interaction avec la cible.

On distingue ainsi : la balistique interne (initiale), la balistique

intermédiaire(ou de bouche) et la balistique terminale (encore dite

lésionnelle).

a-Balistique interne (ou initiale) :

Correspond à tous les phénomènes qui se développent et évoluent tant que le

projectile n’a pas quitté le canon. Elle traite des phénomènes chimiques et

physiques se produisant à l’intérieur du canon.

Cette notion de balistique initiale nous conduit à distinguer d’un côté les

armes de poing et de l’autre les armes d’épaule.

Les armes de poing sont des armes qui s’utilisent à une ou deux mains, ce

sont des lanceurs de petite taille pesant 1à 2 kg avec deux principes de

fonctionnement radicalement différents. Dans cette catégorie, on regroupe :

► Les revolvers (de l’anglais « to revolve » : tourner) sont équipés d’un

barillet tournant amenant à chaque coup tiré une nouvelle cartouche devant le

canon. Ces armes à répétition, popularisées par les films sur la conquête de

l’Ouest américain n’ont qu’une capacité de 5à 8 coups. D’une grande

précision, elles offrent une bonne marge de sécurité dans leur manipulation.

Page 56: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

16

► Les pistolets sont toutes les armes de poing qui ne sont pas des revolvers.

Ce sont des armes soit à un coup, soit semi-automatiques à culasse mobile

alimentées par des chargeurs de 6 à 8 cartouches. Après mise en place de la

première cartouche, la suivante est automatiquement installée grâce à

l’énergie libérée par le coup précédent.

Ces armes ont pour inconvénient de s’enrayer, en revanche, elles possèdent

une capacité de feu plus importante encore augmentée par la possibilité de

disposer de plusieurs chargeurs. Les munitions les plus répandues pour ces

armes de poing sont :

●le « 22 long riffle » : balle très légère de 3g ayant une vitesse initiale de

250 à 400m /s selon la charge de poudre (22 court, 22 long).

Destinée au tir de compétition et de loisirs, cette munition est tirée par

une arme à un coup, très diffusée en Europe car en vente quasi libre jusqu’à

ces dernières années ;

●le « 9mm Parabellum » : balle de 8g avec une vitesse de sortie de 370

m/s (c’est la munition usuelle des forces de Police et de Gendarmerie) ;

●le « 38 spécial » : balle de 8 à 12 g avec une vitesse de sortie de

300m/s, cette munition est tirée par un revolver ;

●le « 357 Magnum » : tirée aussi par un revolver, la balle est identique à

celle du « 38 spécial » mais avec une vitesse initiale de plus de 500m/s ;

●le calibre « 11,43 » :c’est la munition du fameux colt 45 qui propulse

une balle lourde de près de 15g à 280m/s.

Page 57: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

17

C’est donc la munition du grand banditisme en raison du nombre très

élevé de ces armes restées en Europe de l’Ouest après la seconde guerre

mondiale ;

●les cartouches à grenailles : Tirées par des armes dites de

« défense »,copies conformes de modèles authentiques, ces munitions

propulsent à la bouche du canon de 20 à 100pétits plombs avec une vitesse

initiale de 200m/s[11].Elles sont aujourd’hui soumises à réglementation en

raison des lésions majeurs qu’elles engendrent en particulier à bout portant.

Les armes d’épaule sont des armes qui imposent un appui sur l’épaule ou à la

hanche en raison de leur poids et/ou de leur recul important à cause de

l’importante charge de poudre de leurs munitions. Dans cette catégorie, on

distingue :

► Les armes de guerre ; particulièrement les fusils équipés de dispositif de

visée très performant des tireurs d’élite utilisés en pratique civile par les unités

spécialisées de la Police ou de la Gendarmerie. Les fusils d’assaut sont des

armes automatiques ou semi-automatiques qui utilisent deux types de

munitions différentes :

●le 7,62 x 39 qui est la cartouche des armées de l’ex bloc de l’Europe de l’Est

parmi lesquelles se trouve la très célèbre Kalashnikov AK 47 (balle de 8g,

vitesse de 700m/s)

●le 5,56 x 45 du M16 Américain ou du FAMAS Français, qui est une petite

balle de 3,40g avec une vitesse approchant les 1000m/s.

Ces armes ne sont plus du domaine exclusif des conflits armées.

Page 58: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

18

► Les armes de chasse; elles sont très répandues en France pour des raisons

de spécificités culturelles en particulier en milieu rural. A canon lisse, souvent

multiple (superposés ou juxtaposés), elles tirent des cartouches chargées de

plombs ou de balles à ailettes dites « à sanglier »particulièrement délabrantes.

Le calibre le plus répandu des cartouches tirées avec ces armes est le calibre

12 (18,54mm de diamètre). Il correspond au nombre de balles que l’on

pouvait couler dans une livre de plomb. Ces armes sont en vente libre et dans

cette catégorie des armes de chasse, il faut citer les fusils « à pompe » à

répétition manuelle.

Les balles peuvent être :

●chemisées, c’est-à-dire constituées d’un noyau le plus souvent en plomb

recouvert d’une chemise métallique de maillechort (cuivre, nickel, zinc),

d’acier ou de laiton. Elles sont de forme cylindro-ogivale et sont les seules

autorisées par les conventions de la Haye dans le cadre d’un usage militaire ;

●en plomb nu, (donc très déformable) dont la forme varie en fonction de son

utilisation (cylindro-ogivale, tronconique, à pointe creuse très expansible à

l’impact, …

●semi-chemisées, la partie avant de la balle est en plomb nu et à l’impact se

déforme.

b- Balistique intermédiaire :

Elle traite des phénomènes chimiques et physiques se produisant au moment

précis où le projectile quitte le canon. En effet, c’est l’étude du trajet compris

entre la sortie du canon et l’arrivée au contact de la cible. En pratique civile,

les distances de tir sont souvent courtes : quelques mètres dans les fusillades

Page 59: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

19

de rue ou bout portant ou même touchant dans la plupart des suicides par

armes à feu. Les régions les plus fréquemment atteintes dans ce dernier cas

sont les régions temporales pour l’extrémité céphalique et la zone précordiale

[12]. La trajectoire intermédiaire est donc rectiligne.

En cas de rencontre du projectile avec un obstacle situé sur la trajectoire

(carrosserie d’automobile, vitre, membres, etc.…) la balle va certes perdre une

partie de son énergie, mais va aussi se déformer, modifier son axe de rotation

(axial) en basculant, emporter d’éventuel particules de la structure traversée.

Tout cela est de nature à augmenter encore plus les dégâts occasionnés par le

projectile une fois arrivé sur la cible [13]. Ces modifications

comportementales de la balle dépendent enfin de son poids, de sa vitesse, de

sa forme, de sa résistance à la contrainte et de son homogénéité.

En cas de tir à plus grande distance, certains projectiles ont leur centre de

gravité éloigné du point d’application de la résultante des forces de poussée et

sont donc naturellement déséquilibrés avant l’impact.

Les lésions entrainées sont alors plus importantes en raison de la plus grande

surface de contact frontal avec la cible à l’impact.

c-Balistique lésionnelle(ou terminale) :

La balistique terminale concerne les interactions du projectile avec sa cible.

On parle de balistique lésionnelle quand il s’agit des effets produits dans les

milieux d’expérience inertes ou biologiques et en particulier le corps humain.

Le principe de base est que le projectile est conçu pour céder toute ou une

partie de son énergie à l’intérieur du corps humain, cette énergie (E) est

proportionnelle à la masse (M) de la balle et au carré de sa vitesse (V) selon la

Page 60: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

20

formule : E =½ MV². On conçoit donc aisément la prédominance du facteur

vitesse sur la masse et donc le calibre de la munition.

En effet, la parfaite connaissance de cette notion de balistique terminale est

fondamentale dans la compréhension des mécanismes lésionnels des

traumatismes par arme à feu.

Page 61: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

21

(a)

(b)

Figure 8: Armes de poing [12] :

(a)- Le Smith and Wesson, modèle 629 calibre44Magnum. (b)- Beretta 92A1 9mm

Page 62: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

22

(a)

Figure 9: Armes d’épaule [12]

(a)- Le FAMAS G2, fusil d’assaut de l’armée Française

(b)- Le AK47, fusil d’assaut Russe.

Page 63: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

23

Figure 10: Différents types de munitions [12]

Page 64: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

24

D-Mécanismes lésionnels: notions de balistique terminale

Le comportement d’un projectile a été étudié par la définition de profil lésionnel

(Figure 11) [1] au sein d’un bloc de gélatine. On définit ainsi pour chaque type

de balle, un orifice d’entré, un trajet rectiligne plus ou moins long appelé Neck

puis lorsque la balle a basculé et transmis son énergie, une zone d’attrition

résiduelle dite zone de cavitation permanente (crushing) faite des tissus broyés

définitivement détruits, formant le lit idéal de l’infection et enfin une zone de

cavitation temporaire (stretching) responsable d’un refoulement très brutal et

bref des éléments de voisinage, source de dégâts.

L’association des phénomènes de cavité permanente et temporaire, variable en

fonction des propriétés balistiques de l’agent vulnérant permet de définir pour

chaque type de projectile un profil lésionnel ou « wound profile », en milieu

homogène mou [14].

Ainsi, on distingue plusieurs types de profil lésionnel (Figure 12) :

►le tournoiement correspond à des retournements successifs du projectile

responsable de cavitations temporaires dont la taille est proportionnelle à celle

du projectile. C’est le cas des éclats et de tout projectile ayant perdu son

aérodynamisme, tel qu’une balle ayant ricoché (Figure 12a). Les éclats ajoutent

au crushing et stretching, le cuting, avec effet coupant jusqu’en fin de course

susceptible de léser nerfs et vaisseaux à la différence des balles qui ont tendance

à refouler les éléments en fin de trajectoire ;

►la bascule caractérise les balles blindées des fusils d’assaut.

Tout projectile cylindro-ogival est en effet instable avec une tendance naturelle

à basculer, d’où l’importance de l’effet de rotation provoqué par les rayures du

canon afin de stabiliser le projectile en vol. Après un trajet rectiligne plus ou

moins long au sein du thorax appelé Neck, la balle blindée bascule plus ou

Page 65: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

25

moins vite en fonction de ses paramètres (poids, vitesse….), sans se déformer

entrainant une augmentation de la cavité permanente mais également temporaire

(Figure 12b).

Un phénomène de double bascule peut parfois être observé avec la balle de

calibre 7,62 x 39 de l’AK47 Kalashnikov entrainant la formation de deux cavités

temporaires après un Neck de 9 à 25 cm de longueur.

►les balles blindées d’arme de poing, courtes, arrondies, et homogènes sont des

projectiles à basse vitesse (�450m/s) caractérisés par leur stabilité avec pour

profil lésionnel un simple tunnel d’attrition sans cavitation temporaire

importante (Figure 12c) ;

►le champignonnage et la fragmentation sont les deux types de profils

lésionnels des balles non blindées (munitions des forces de l’ordre et des fusils

de chasse) :

-le champignonnage correspond à des projectiles conçus pour s’écraser dès

l’impact avec un tunnel d’attrition de diamètre augmenté par rapport au calibre

initial et une cavitation temporaire immédiate d’autant plus importante que le

diamètre du projectile augmente rapidement c’est l’exemple des balles de grande

chasse, calibre 357 Magnum, et du calibre 38 spécial pointe creuse. Ces

projectiles sans Neck provoquent donc des lésions importantes dès l’orifice

d’entrée (Figure 12d).

-la fragmentation(Figure12e) d’un projectile à l’impact, après un trajet

intrathoracique plus ou moins long, engendre de multiples éclats coupants

réalisant un véritable polycriblage interne avec une probabilité d’atteinte

lésionnelle d’un organe vital très fortement augmentée c’est le cas des balles de

Page 66: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

26

grande chasse. Chaque éclat crée ainsi son propre tunnel d’attrition avec une

vaste cavité temporaire [15].

Ce phénomène de fragmentation est aussi observé dans le cas des projectiles à

haute vélocité, tel que la balle de calibre 5,56mm qui équipe divers fusils

d’assaut modernes (Famas, M16), bien qu’il s’agisse d’une balle blindée censée

répondre aux conventions de la Haye, cette munition est en effet caractérisée par

un Neck moyen de 12 cm en parties molles avec un effet de fragmentation

incomplète à courte distance.

►le polycriblage, pour les plombs de chasse ou chevrotines (Figure 12f).

Appliqué au thorax, associant des parties molles plus ou moins homogènes et

des structures osseuses plus ou moins résistantes, le comportement balistique

d’un projectile peut être considérablement modifié à l’origine de déviations,

déformations, fragmentations et de projectiles secondaires (Figure 13). Ainsi le

traitement de ces lésions projectilaires doit toujours être adapté à la plaie, a ses

conséquences et non à l’arme et l’agent vulnérant.

Page 67: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

27

Figure 11 : Profil lésionnel d’une balle : 1. Neck ; 2.Cavité temporaire ;

3.Cavité permanente [1].

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28

Figure 12 : Différents types de profil lésionnel [2].

a - tournoiement de l’éclat ;

b-bascule des balles blindées de fusils d’assaut ;

c-simple tunnel d’attrition ;

d-champignonnage ;

e-fragmentation projectilaire ;

f-polycriblage par chevrotine.

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29

Figure 13 : Application au thorax des notions de balistique lésionnelle [2].

A. Fragmentation intrathoracique d’une balle après rencontre avec le sternum.

B. Balle ayant simplement ricoché sur une cote, fracas ouvert grave par une balle

déstabilisée et fragmentée par la rencontre avec une vertèbre.

C. Polycriblage par chevrotine avec thorax soufflant

D. Plaie borgne avec localisation intracardiaque du projectile et plaie transfixiante de

l’hémichamp pulmonaire gauche par balle au long Neck n’ayant pas rencontré

d’obstacle

Page 70: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

30

E-Topographie lésionnelle

Toutes les structures anatomiques thoraciques peuvent être lésées lors d’un

traumatisme pénétrant, de manière isolée ou associée, entre elles ou à des lésions

extra-thoraciques, principalement abdominales:

1-L’atteinte cardiaque

7 à 10 % des blessés du thorax ont une plaie cardiaque [3]. La plupart d’entre

eux (60à 90 % des cas) décèdent sur place [16-18]. Mais les patients qui arrivent

vivants à l’hôpital ont un espoir de survie de 70 à 80 % [18-20]. Les

traumatismes pénétrants par AF sont plus graves que par AB : moins de patients

arrivent vivants à l’hôpital [22]. Les plaies concernent en premier lieu le

ventricule droit puis le ventricule gauche puis les oreillettes [21-22].Le

diagnostic d’une plaie du cœur est évoqué devant un orifice d’entré se situant le

plus souvent à la partie antérieure du thorax, à la classique « aire éloquente de

Mondor »(Figure 16), correspondant à la projection des cavités cardiaques sur

la paroi antérieure, il faut préférer la cardiac box des anglo-saxons limitée en

dehors par les lignes médio-claviculaires, en haut par l’auvent costal. Toute

plaie dont l’orifice d’entrée ou de sortie se situe dans cette aire doit faire

redouter une plaie du cœur [2].

Il n’y a pas de symptomatologie univoque de ces plaies cardiaques. Les patients

peuvent être asymptomatiques, présenter un tableau de tamponnade (surtout

dans les AB), de grand choc hémorragique (plutôt les AF) ou être en état de

mort apparente [18].

Page 71: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

31

Figure 14: Classique « aire éloquente de Mondor », correspondant à la

projection des cavités cardiaques sur la paroi antérieure.

Aire cardiaque (a) ou cardiac box (b) [1, 2].

Page 72: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

32

2- L’atteinte des gros vaisseaux

L’incidence des plaies pénétrantes des gros vaisseaux chez les patients arrivant

vivants à l’hôpital est de 0,3 à 10 % [8,23]. Par fréquence décroissante, les

vaisseaux lésés sont l’artère sous-clavière, l’aorte descendante, l’artère

pulmonaire, la veine cave, les veines pulmonaires [24]. La symptomatologie est

là aussi très variable, allant du patient asymptomatique au choc hémorragique.

L’atteinte de l’artère sous Clavière passe facilement inaperçue: seuls un tiers

des patients présentent la classique association des «4 P » : Pain, no Pulse,

Palor, Paralysis [21, 25].

3- L’atteinte de la paroi thoracique

Les lésions de la paroi thoracique incluent les simples lésions de la peau et des

tissus mous, les fractures de côte mais aussi les défects pariétaux massifs comme

ceux observés dans les plaies par armes de chasse [26] ou par fragments

d’explosifs. Indépendamment des lésions sous-jacentes, ces lésions pariétales

entraînent une insuffisance respiratoire aiguë d’origine mécanique. Lorsque la

surface de la solution de continuité pariétale est supérieure au 2/3 de la surface

trachéale, l’air extérieur pénètre à l’inspiration préférentiellement par le défect

pariétal, avec perte de toute ventilation efficace (thorax soufflant).

Les lésions de la paroi thoracique incluent aussi les lésions des vaisseaux

intercostaux et des vaisseaux mammaires internes dont le saignement peut

s’extérioriser mais aussi être responsable d’hémothorax, souvent abondants.

Page 73: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

33

4-L’atteinte du parenchyme pulmonaire

Les lésions du parenchyme pulmonaire, présentes dans 80 % des cas, entraînent

de manière constante une fuite de sang dans l’espace pleural avec constitution

d’un hémothorax ou d’un hémopneumothorax. Si, dans les lésions

parenchymateuses limitées, ces hémorragies sont rarement massives en raison

des basses pressions régnant dans la circulation pulmonaire et de la haute

concentration en thromboplastine du tissu pulmonaire, elles peuvent toutefois

être importantes dans les lacérations profondes avec atteinte des vaisseaux

pulmonaires ou bronchiques et intéresser 30 à40% du volume sanguin total [27].

Les fuites d’air sont responsables de la constitution d’un pneumothorax. Celui-ci

peut, en cas de fuite aérique importante ou de séquestration dans la cavité

pleurale, devenir suffocant et être à lui seul responsable d’une détresse

respiratoire et circulatoire. Ces pneumothorax compressifs ou suffocants sont

rencontrés dans 2 à 3% des traumatismes pénétrants du thorax [8] et seraient

responsables de 5 % des décès dans les traumatismes pénétrants de guerre [28].

Les lésions parenchymateuses pulmonaires sont soit à type de lacération

correspondant au trajet de l’agent pénétrant, soit à type de contusion.

5-Les lésions trachéo-bronchiques

Ces lésions sont rares, quelques cas par an dans les centres de traumatologie

nord- Américains [29]. Les blessés ayant des lésions trachéo bronchiques

pénétrantes décèdent souvent précocement, sur le terrain, de lésions cardio-

vasculaires associées [30]. Chez les survivants ayant une atteinte trachéale, des

lésions des gros vaisseaux sont retrouvées dans 55% des cas [31].

Page 74: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

34

L’insuffisance respiratoire aiguë est au premier plan (60 à 75 % des cas). Un

emphysème sous-cutané (15 à 40 %), un pneumothorax (16 à 60 %) ou une

hémoptysie (20 %) sont observés plus rarement [29]. Les lésions du parenchyme

pulmonaire et de l’arbre trachéo bronchique peuvent être responsables

d’embolie gazeuse systémique en cas de création de fistule aéro-vasculaire. Leur

fréquence est estimée à 4% dans les traumatismes thoraciques sévères [32].

6-L’atteinte œsophagienne

Comme les lésions trachéo bronchiques, les traumatismes pénétrants de

l’œsophage sont rares et souvent associés à des lésions vasculaires ou

cardiaques. À la phase initiale de la prise en charge, les signes spécifiques sont

souvent masqués par les signes cliniques des autres lésions. Une atteinte

œsophagienne doit être suspectée devant toute plaie Transmédiastinale, en

présence d’un emphysème sous-cutané cervical, d’un pneumo médiastin ou de

sang dans la sonde nasogastrique.

7-L’atteinte diaphragmatique

Présente dans 1 à 3 % des traumatismes pénétrants du thorax, sa fréquence

s’élève à 59 % dans les plaies de l’aire thoraco-abdominale gauche [33]. Cette

lésion est rarement isolée avec atteinte des organes intra-abdominaux (foie, rate,

côlon) dans 17 à 39 % des cas [34].L’atteinte diaphragmatique est souvent

asymptomatique en elle-même, et c’est l’association de signes thoraciques et

abdominaux qui doit la faire suspecter.

En l’absence d’une ascension d’un organe abdominal dans le thorax, les

examens d’imagerie usuels ne sont pas contributifs. La radio pulmonaire est

normale dans 35 à 67% des cas [21, 35].

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35

8-L’atteinte du rachis

Des lésions vertébro-médullaires, directes ou indirectes par ébranlement,

peuvent également être associées dans 5 à 16% des cas en fonction des séries

[36–38]. L’atteinte du rachis dorsal est la plus fréquente (52 %) et touche 20%

des patients avec un trajet projectilaire transmédiastinal [39,40]. L'atteinte

médullaire aggrave alors l’instabilité hémodynamique. Les plaies vertébro-

médullaires par armes à feu et par armes blanches sont les première et troisième

cause de plaies pénétrantes vertébro-médullaire. Le diagnostic de la plaie est

facile quand il s’agit d’une plaie rachidienne avec un tableau neurologique franc.

Le mécanisme du déficit neurologique est en rapport avec :

– une pénétration directe de la moelle et des éléments nerveux par l’objet

pénétrant,

– la compression médullaire en rapport avec un hématome extradural, une

esquille osseuse ou une contusion œdémateuse. Le tableau clinique est fonction

du niveau de la lésion médullaire, du caractère complet ou incomplet du déficit

et enfin des lésions viscérales associées, graves en particulier au niveau cervical.

► Les lésions médullaires complètes se signalent par une paralysie, la perte de

toutes les modalités sensitives (toucher, douleur, température, pression et

localisation des parties du corps dans l’espace) au-dessous de la lésion et une

altération du contrôle des sphincters urinaire et fécal. Les lésions cervicales

hautes entraînent une tétraplégie, fréquemment associée à une insuffisance

respiratoire en raison de l’atteinte du nerf qui commande la contraction du

diaphragme (nerf phrénique). Les lésions cervicales basses provoquent la

paralysie des membres inférieurs et des mains. Dans les lésions thoraciques, la

paralysie touche les membres inférieurs.

Page 76: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

36

Durant la phase aiguë, s’observent : flaccidité des membres paralysés, abolition

des réflexes tendineux et rétention urinaire. Cette phase, dite de choc spinal,

peut se prolonger sur plusieurs mois. Avec le temps, le patient peut récupérer

des mouvements et l’on observe alors une augmentation des réflexes tendineux

et du tonus musculaire. On relève également fréquemment la présence de

spasmes musculaires. La rétention urinaire est remplacée par l’urgence d’uriner

ou l’incontinence urinaire. Le niveau sensitif, contribue également au diagnostic

topographique de la lésion. Par exemple, l’altération de la sensibilité jusqu’au

nombril indique une lésion médullaire à la hauteur de T10.

► Les lésions médullaires incomplètes sont classées comme suit : syndrome

médullaire antérieur, syndrome médullaire postérieur, syndrome central,

syndrome hémimédullaire et syndrome radiculaire (inclut le syndrome de la

queue de cheval).

- Les syndromes médullaires antérieurs se caractérisent par une atteinte de deux

tiers antérieurs de la moelle, se manifestant par un déficit moteur et sensitif au-

dessous du niveau de la lésion, avec préservation de la sensibilité profonde

(sensibilité vibratoire et notion de la position des parties du corps dans l’espace).

Ce syndrome suggère une compression antérieure de la moelle, comme celles

observées dans les hernies discales traumatiques ou les lésions ischémiques

secondaires.

- Les syndromes médullaires postérieurs se caractérisent par une atteinte de la

chorde postérieure, entraînant des troubles de la notion de position des parties du

corps dans l’espace. On observe une anomalie de la marche (base élargie,

soulèvement excessif des jambes ensuite projetées sur le sol qu’elles touchent

avec le talon) et, dans les cas de lésion cervicale, perte d’habileté des membres

Page 77: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

37

supérieurs et incoordination accentuée par la privation de vision pendant la

réalisation des mouvements.

- Les syndromes centromédullaires d’origine traumatique sont plus fréquents

chez les patients ayant déjà un canal cervical étroit, comme dans les cas de

processus dégénératif des articulations intervertébrales, et subissant une lésion

par hyper extension cervicale. On constate une lésion plus importante de la

substance grise cervicale, entraînant faiblesse et atrophie des membres

supérieurs et une atteinte moindre des membres inférieurs (ces patients ne

peuvent, en général, pas marcher), mais pas d’altération sensitive importante.

- Les lésions hémimédullaires, d’une moitié de la moelle épinière, connues

comme syndrome de Brown-Séquard, sont rarement associées à des lésions

traumatiques. Elles se caractérisent par une paralysie et une altération de la

notion de position dans l’espace d’un côté du corps (côté de la lésion) et par une

perte de la sensibilité douloureuse et thermique du côté opposé à la lésion.

Certains patients présentent seulement une lésion de racine nerveuse associée au

traumatisme, au niveau de la fracture spinale. Ce type de lésion affecte plus

fréquemment la région cervicale et se manifeste par une douleur sur le trajet de

la racine, faiblesse et atrophie des muscles innervés par cette racine.

Lorsque le traumatisme se produit au-dessous de la première vertèbre

lombaireL1, seules les racines nerveuses de la queue de cheval sont atteintes. On

observe alors faiblesse musculaire et atrophie asymétrique des membres

inférieurs (avec prédominance de faiblesse distale, affectant principalement les

muscles responsables de la flexion et de l’extension du pied et des orteils),

diminution persistante du tonus musculaire et des réflexes tendineux des

membres inférieurs et, éventuellement, rétention urinaire.

Page 78: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

38

► Dans d’autres situations, l’atteinte médullaire peut passer inaperçue, surtout

si l’orifice d’entrée de l’objet pénétrant est loin du rachis et la symptomatologie

clinique est discrète ou difficile à interpréter. Il importe donc de penser à ce type

de lésions devant toute plaie para-vertébrale et de faire un examen neurologique

minutieux. De plus une prise en charge rigoureuse et rapide des plaies

médullaires permet une amélioration du pronostic fonctionnel et prévient en

grande partie la mortalité due aux surinfections méningées.

Par ailleurs, La lésion médullaire cause une incapacité variable en fonction du

degré de la lésion, du segment médullaire, des voies nerveuses et des neurones

de la moelle épinière atteints. La majorité des patients connaît une amélioration

dès la première semaine et jusqu’au sixième mois suivant le traumatisme. La

possibilité d’amélioration spontanée diminue après le sixième mois. La mise en

place précoce de stratégies de rééducation peut minimiser l’incapacité à long

terme.

L’intervention et les conseils de kinésithérapeutes sont essentiels pour éviter ou

limiter les déformations articulaires, l’ostéogénie avec fractures secondaires et la

thrombose veineuse profonde. La thérapie respiratoire facilite l’élimination de

sécrétions et réduit l’incidence d’infections et d’autres complications

pulmonaires. Des soins adéquats de la peau parent à l’apparition d’ulcères de

pression, et, au niveau des voies urinaires et des intestins, préviennent les

complications graves. Toutes ces mesures, en plus d’améliorer la qualité de vie

du patient, peuvent contribuer à réduire la morbidité et la mortalité.

Cependant divers problèmes associés sont rencontrés lors d’un traumatisme

médullaire :

Page 79: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

39

- les ulcères de pressions

- les troubles urinaires

La majorité des personnes victimes de lésion médullaire souffre de perturbations

du contrôle urinaire.

- les troubles intestinaux

La lésion médullaire est également source de perturbations du contrôle

intestinal. Les lésions hautes provoquent principalement une inactivité de la

paroi intestinale (tendance à la constipation chronique) et les lésions basses une

incontinence (tendance à l’élimination accidentelle des selles). Bien que, dans la

majorité des cas de lésions médullaires, la récupération du contrôle intestinal

soit impossible, un programme de rééducation peut entraîner l’intestin à

fonctionner toujours au même horaire, facilitant ainsi la vie du patient hors de

son domicile.

Les principes de base de la rééducation intestinale sont : alimentation riche en

fibres végétales, ingestion appropriée de liquides (2 à 2,5 litres par jour),

exercices quotidiens, horaire préétabli pour la stimulation du fonctionnement de

l’intestin, massages abdominaux dans le sens des aiguilles d’une montre au

moment de l’évacuation et, si nécessaire, usage de laxatif, dans la mesure du

possible naturel. Si ces recommandations ne sont pas suivies d’effet, une

stimulation digitale avec des gants, par suppositoires ou lavements peut s’avérer

nécessaire. Toutes ces mesures doivent toutefois être réalisées sous orientation

médicale.

Page 80: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

40

- la dysréflexie autonome

La dysréflexie autonomique est une complication fréquente des lésions

cervicales, parfois même des lésions médullaires au-dessus de T6. Toute

stimulation, qui normalement provoquerait douleur et malaise à une personne

sans lésion, peut déclencher une crise de dysréflexie chez une personne dont la

sensibilité est abolie par une lésion médullaire. Les causes les plus communes

sont : vessie ou intestins pleins et distendus.

Les symptômes les plus fréquents de dysréflexie autonomique sont : maux de

tête ; vision de points brillants ; vision floue ; frissons, hypersudation, taches

rouges sur la peau au-dessus du niveau de la lésion ; obstruction nasale et

fréquence cardiaque basse. La tension artérielle élevée et hors contrôle est la

conséquence la plus dangereuse. La dysréflexie est une urgence médicale. Il

convient donc, en cas de crise, de faire appel à un médecin.

- la thrombose et embolie pulmonaire

Complications en rapport avec une immobilisation prolongée.

- la syringomyélie

Certains patients porteurs de lésion médullaire commencent, plusieurs mois,

voire plusieurs années après la lésion, à se plaindre de douleur, d’une élévation

du niveau sensitif ou moteur, d’une accentuation de la spasticité, d’une

modification de la fonction urinaire, de troubles de la sécrétion sudorale ou

même de dysphagie. Les examens d’imagerie révèlent, dans de nombreux cas, la

formation de cavités intra-médullaires s’étendant sur divers niveaux, au-dessus

et au-dessous de la lésion traumatique et caractérisant ce que l’on appelle une

syringomyélie post-traumatique. Considérée rare dans le passé, l’incidence de la

syringomyélie chez les patients victimes de lésion médullaire est aujourd’hui,

Page 81: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

41

grâce à l’IRM, évaluée à environ 8%. Le traitement peut exiger une intervention

chirurgicale.

- les troubles de l’humeur

Les troubles de l’humeur, et plus particulièrement la dépression, sont fréquents

chez les patients victimes de lésion médullaire. L‘intégration précoce dans des

programmes de réadaptation et de socialisation incluant des activités sportives

diminuent la prévalence de dépression et d’anxiété.

9-Lésions extra-thoraciques

►Abdomen :

Les lésions extra-thoraciques sont principalement abdominales et souvent

pénétrantes dans 35 à 70% des cas et beaucoup plus vulnérantes avec en

moyenne trois lésions viscérales par patient [9 ,41].

Les atteintes vasculaires y sont plus fréquentes, jusqu’à 28 % en France contre 3

% pour les plaies par arme blanche [41]. Les organes les plus fréquemment

touchés sont le colon, le foie, la rate et les reins. Les traumatismes pénétrants de

l’abdomen concernent parfois plusieurs régions anatomiques :

-les plaies thoraco-abdominales sont les plus fréquentes (20 %) et sont

associées à une mortalité élevée supérieure à 30% [10,42]. Elles posent en outre

le problème de l’atteinte diaphragmatique.

-les plaies abdomino-pelviennes ou abdomino-pelvi-fessières sont plus

rares, mais sont caractérisées par leur gravité immédiate liée au risque

hémorragique et secondaire liée au risque septique. Leur mortalité hospitalière

est évaluée à 10-15 %. En cas d’éviscération, une atteinte viscérale sous-jacente

est présente dans 70 à 80 % des cas [43].

Page 82: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

42

F-Spécificités militaires

En comparaison des traumatisés civils, les traumatismes pénétrants sont

responsables de plus de 90% des blessures rapportées chez les combattants en

Irak ou en Afghanistan [28,44-48]. Ces lésions sont produites majoritairement

par des fragments de munitions explosives et des engins explosifs improvisés

(80 %) plus que par des balles. Le mécanisme lésionnel explique l’importance

des lésions multiples [28, 45, 47].

La topographie actuelle des lésions est fortement influencée par la mise en place

de protections individuelles du combattant (casque, gilet…). L’utilisation des

protections a eu pour impact d’augmenter la proportion de lésions des membres

(60 % des cas) [44,49]. Pour autant, les lésions létales restent majoritairement

localisées à la tête et au thorax, bien que ces sites représentent une faible

proportion des zones lésées chez le combattant [44,45].

Les deux principales causes de décès chez les combattants sont le traumatisme

crânien grave et le choc hémorragique. Une hémorragie incontrôlée est en cause

pour environ 50% des décès. Près de 80% de ces hémorragies fatales sont dues à

des lésions du thorax non contrôlables sur le champ de bataille [47,50, 51].

Dans le cas présenté dans notre étude, les lésions observées étaient à type de :

- Dilacération du lobe inférieur gauche avec hémothorax basal gauche associée à

une section médullaire complète. Le patient était opéré en urgence avec

lobectomie inférieure gauche et suture de la veine intercostale basithoracique

gauche puis secondairement, après stabilisation de la fonction ventilatoire une

laminectomie avec ablation du projectile associée à une fixation D11-D12

étaient réalisée.

Page 83: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

43

Figure 15 : orientation lésionnel selon la topographie de la plaie [52].

Page 84: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

44

G – Prise en charge d’un traumatisme balistique du thorax

1- Aperçu sur le service d’aide médicale urgente (SAMU)

La prise en charge d’un patient atteint d’un traumatisme pénétrant est un motif

de recours fréquent en médecine d’urgence et plus particulièrement en

extrahospitalier. Les complications secondaires notamment septiques et la

gravité des lésions associées comme des processus hémorragiques nécessitent

une évaluation et une priorisation faisant appel aux équipes des Structures

Mobiles d’Urgences et de Réanimation (SMUR).

Le Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) est un service hospitalier qui

organise le traitement des urgences en dehors de l'hôpital c’est-à-dire dans la

rue, à domicile, etc.

Le SAMU comprend le centre qui reçoit les appels effectués au "15" pour la

France et qui se nomme plus précisément le Centre de Réception et de

Régulation des Appels (CRRA). Il comprend aussi un Centre d'Enseignement

des Soins d'Urgence (CESU).

Le Service Mobile d'Urgence et de Réanimation (SMUR), est une entité du

SAMU. La mission du SMUR est de dépêcher sur les lieux d'une détresse une

équipe hospitalière médicalisée pour traitement et transport vers un

établissement de soins qui aura au préalable été prévenu. Le service Mobile

d’Urgence et de Réanimation est composé d'une équipe médicale, d'un véhicule

et de matériel chargé d'intervenir à la demande du SAMU.

► Historique

En 1955 furent crées les premières équipes mobiles de réanimations Françaises.

Leurs missions étaient principalement d’assurer les secours médicalisés aux

Page 85: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

45

accidentés de la route ainsi que les transferts inter-hospitaliers pour les malades

atteints de paralysie respiratoire.

La réussite de ces premières expériences conduisit vers leur multiplication dans

toute le France dès 1965. Ainsi à partir de cette même année, les structures

mobiles d’urgences et de réanimation (SMUR) virent le jour.

Les SAMU naissent en 1968 afin de coordonner l’activité des SMUR. Les

SAMU comportent un centre de régulation médicale des appels.

Dès 1974, des médecins généralistes libéraux participent à cette activité de

régulation médicale en complément des praticiens hospitaliers concepteurs de

ces structures.

Le 15, numéro gratuit d’appel national pour les urgences médicales est créé en

1978 à la suite d’une décision interministérielle.

Enfin, l’assise réglementaire qui manquait est donnée aux SAMU par la loi du 6

janvier 1986 sur l’aide médicale d’urgence et les transports sanitaires.

► Missions des SAMU

● Assurer une écoute médicale permanente

●Déterminer et déclencher dans le délai le plus rapide la réponse la mieux

adaptée à la nature des appels et coordonner l’intervention des SMUR dans le

département

●Organiser et assurer l'hospitalisation du patient au mieux de son intérêt

● Organiser le transport vers l'Hôpital d'accueil

● Participer à la mise en œuvre des plans d'urgence

● Participer à la couverture médicale de certains événements de masse

● Participer à des tâches d'éducation et de recherche

Page 86: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

46

● Participer à l'enseignement et à la formation des professions médicales et

paramédicales ainsi que des professionnels des transports sanitaires et des

secouristes.

► Au Maroc,

L’organisation et le fonctionnement des SAMU rejoint celui de la France à

quelques exceptions près et il nous a semblé nécessaire de souligner

l’importance capitale de ces services notamment dans la prise en charge des

citoyens en situation d’urgence. En effet, les grandes agglomérations nationales

sont munies de service d’aide médicale urgente, c’est le cas des villes de

Marrakech, Casablanca, Rabat et EL Jadida.

En ce qui concerne la ville de Rabat, son SAMU a vu le jour il y’a une dizaine

d’années. C’est une structure spécialisée dans le transport médical et les

interventions médicalisées. Cette structure est composée de plusieurs médecins

urgentistes effectuant les missions suivantes : consultation à domicile, transports

urgents et l’évacuation sanitaire d’urgence.

● La consultation à domicile,

Le SAMU Rabat assure une permanence de soins à domicile, 24 heures sur 24, 7

jours sur 7, par des médecins urgentistes.

● Les transports urgents,

Le SAMU de Rabat effectue des transports ambulancier simple ou médicalisé

avec un médecin urgentiste

● L’évacuation sanitaire d’urgence vers des centres hospitaliers selon le

choix du patient.

Le SAMU Rabat dispose des moyens et matériels suivants :

Page 87: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

47

- 05 ambulances, hautement équipées et faisant de ces unités mobiles de

véritables blocs de réanimation mobiles.

- Le pousse-seringue :

- La pompe à perfusion :

- Le moniteur multiparamétrique :

- Le défibrillateur cardiaque :

- Sac à dos contenant le consommable :

Dans ce sac de transport se trouvent toutes les sondes d’intubation, les cathéters

centraux, le matériel de perfusion et de désinfection.

Enfin, le numéro d’urgence du SAMU Rabat est le +212 5 37 73 73 73.

2-Prise en charge préhospitalière:

Cette phase représente un temps majeur de la prise en charge des patients

instables. L’objectif est l’arrêt de l’hémorragie et la correction des grandes

fonctions (cardiaque, respiratoire, neurologique).

En effet, toutes les détresses vitales qu’elles soient neurologiques, respiratoires

ou hémodynamiques imposent une priorité de traitement et déterminent les

premiers gestes à réaliser initialement. Outre la recherche d’une insuffisance

respiratoire aigüe ou un état de choc liés respectivement à un pneumothorax

suffocant, un thorax soufflant, une hypovolémie aigue ou une tamponnade

cardiaque.

L’examen clinique lors de cette phase recherche également des lésions

associées en particulier médullaires pouvant survenir malgré un point d’entrée

antérieur dans les plaies par arme à feu, ou être secondaire à une plaie par arme

blanche passée inaperçue chez un blessé en décubitus dorsal. L’existence d’une

Page 88: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

48

atteinte médullaire aggrave l’instabilité hémodynamique par le bloc

sympathique et complique alors l’évaluation quantitative du saignement.

Les gestes d’urgences réalisés au cours de cette phase visent en grande partie à

restaurer et à maintenir la fonction ventilatoire et une hémodynamique stable.

►Traitement d’urgence :

●Liberté des voies aériennes supérieures

●Ponction pleurale ou drainage

En cas de pneumothorax compressif, un seul geste s’impose, c’est la

décompression à l’aiguille sur la ligne médio-claviculaire au deuxième espace

intercostal. Ce geste est jugé peu dangereux bien qu’inconstamment efficace

dans la littérature [53,54)]. En cas de thorax soufflant, l’orifice de pénétration

est obturé par un pansement stérile et étanche et le thorax drainé. En cas

d’impossibilité de drainage, le pansement n’est fixé que sur 3 côtés, réalisant

ainsi une valve unidirectionnelle permettant l’issue d’air à l’expiration et

l’obturation à l’inspiration.

Dans ces deux circonstances (pneumothorax compressif et thorax soufflant), le

drainage thoracique d’urgence s’impose en l’absence d’amélioration clinique

rapide. La réalisation de ce geste en préhospitalier donne lieu à controverse.

Les complications du drainage thoracique sont fréquentes : de 9 à 25 % d’après

Chan selon que le drain est posé au bloc, aux urgences ou dans un service

clinique [55].

Dans la littérature, 10 à 30 % des poses de drains sont compliquées : drainages

inefficaces, mauvais positionnements, situation sous-diaphragmatique ou intra-

pulmonaire, plaies du cœur, infection [56-59]. Certains préfèrent la simple

thoracotomie sans insertion de drain chez le patient ventilé [60]. D’autres

Page 89: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

49

jugent la réalisation préhospitalière du drainage par un médecin non dangereuse

[61]. On relève tout de même dans cette étude un drain sur quatre posé à tort !

Afin de minimiser les risques de ce geste, il est convient de respecter certaines

règles :

-vérification du bien-fondé de l’indication et du rapport bénéfice/risque [62] ;

-drainage sur la ligne axillaire antérieure au 4e ou 5e espace intercostal

(jamais en dessous), dissection pariétale et exploration digitale [56] suivies de

la mise en place d’un drain non monté sur trocart ;

-le drain thoracique n’est jamais placé à travers l’orifice de pénétration où il

ne ferait que suivre le trajet lésionnel avec risque d’aggravation des lésions et de

reprise hémorragique sans aucune action de drainage.

La nécessité d’une antibioprophylaxie, controversée pour un drainage simple, ne

se discute guère en cas de traumatisme pénétrant mais elle est de courte durée,

encadrant le parage de la plaie ou la chirurgie.

●Intubation et ventilation artificielle , les indications d’intubation et de

ventilation sont réservées à l’insuffisance respiratoire aigüe non améliorée par

les premiers gestes d’urgence à savoir la désobstruction des voies aériennes, la

ponction ou drainage et l’oxygénothérapie. La ventilation d’un blessé thoracique

est en effet un geste à risque : aggravation des fuites aériques, risque d’embolie

gazeuse [63], d’arrêt circulatoire chez le patient hypovolémique par

augmentation des pressions intrathoraciques, diminution du retour veineux et

effet délétère de l’agent d’induction.

En cas de suspicion d’une lésion trachéo-bronchique, le recours à l’intubation

sélective de la bronche souche droite est nécessaire.

Page 90: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

50

La technique d’induction d’un patient à l’estomac plein est celle recommandée

par la SFAR [64].Les réglages initiaux de la ventilation artificielle utilisent un

faible volume courant sans pression expiratoire positive, afin de limiter la

pression dans le système respiratoire.

●Remplissage vasculaire

L’objectif du remplissage vasculaire d’un blessé du thorax hypovolémique est

d’éviter l’arrêt cardiaque préhospitalier par hémorragie dont on sait le pronostic

catastrophique. Depuis une dizaine d’années, des travaux expérimentaux et

cliniques ont montré l’effet délétère de toute tentative de normalisation de la

pression artérielle [65, 66]. Cette stratégie est responsable d’une dilution des

facteurs de coagulation, de la lyse du caillot frais, de l’augmentation du

saignement et finalement d’une augmentation de la mortalité. Certaines

publications visant à prôner l’abstention de tout remplissage [67] où à le

différer sont plus critiquables et mêmes contredites [68,69]. Un objectif de

pression artérielle moyenne de 60 à 70 mm Hg semble raisonnable.

Les solutés de remplissage couramment utilisés sont représentés par les

colloïdes et les cristalloïdes. De nombreuses études comparant leurs intérêts

respectifs ont été conduites.

Une méta-analyse incluant des études anciennes montre une surmortalité pour

les colloïdes dans le groupe des patients traumatisés [70], mais l’étude du

groupe Cochrane [71] ne trouve pas de différence.

Compte tenu de l’efficacité supérieure du remplissage par colloïde (à volume

égal), il est licite de recommander leur utilisation chez le patient sévèrement

hypotendu (en tenant compte des recommandations ci-dessus) [72]. Le sérum

salé hypertonique, disponible dans de nombreux SMUR sous forme associée

Page 91: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

51

avec un hydroxyéthyl amidon, présente l’avantage d’une expansion volémique

importante pour un volume perfusé faible mais rend difficile la « titration »

souhaitable du remplissage.

●La transfusion sanguine préhospitalière, doit être exceptionnelle. Les

difficultés d’approvisionnement, les délais d’obtention des poches, le risque

transfusionnel accru, la difficulté pour assurer la traçabilité doivent faire récuser,

hors circonstances extrêmes, cette pratique qui retarde la prise en charge

hospitalière [62,73].

En cas d’hémothorax abondant, l’autotransfusion du sang recueilli peut

permettre de sauver le patient présentant un débit hémorragique important

[74,75].L’autotransfusion consiste à transfuser au patient son propre sang : on

parle alors de transfusion autologue. C’est donc la transfusion immédiate du

sang recueilli à partir de la cavité pleurale ou péritonéale du patient.

L’hémothorax massif est certainement la meilleure indication de

l’autotransfusion. Pour se faire, sa réalisation se déroule comme suite : une fois

le drain thoracique de gros calibre inséré dans la cavité pleurale, le sang est

recueilli dans un sac collecteur stérile au travers d’une valve de Heimlich ensuite

dès que le volume atteint plus de 750 cc, il est confié à l’anesthésiste et remplacé

par un nouveau collecteur stérile. Le premier sac est immédiatement transfusé en

le raccordant à un perfuseur muni d’un filtre micropore de 125µm [105].

Le sang hémorragique recueilli de la cavité pleurale n’est pas coagulable. Son

hématocrite ne dépasse généralement pas 25%. Il contient moins de 15000

plaquettes par ml et moins de 150 mg de fibrinogène. Il n’est donc pas

recommandé d’utiliser des anticoagulants durant l’autotransfusion d’autant

qu’une coagulopathie est parfois déjà présente.

Page 92: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

52

D’autre part, la transfusion est immédiat et le temps de contact du sang recueilli

est donc très réduit avec le collecteur et la tubulure [105].

Enfin, d’autres auteurs [1] ont proposé, en cas de grande détresse circulatoire de

réaliser une thoracotomie de sauvetage sur le terrain visant par une thoracotomie

antérolatérale ou plutôt une bithoracotomie transverse à assurer une réanimation

cardio-pulmonaire à thorax ouvert. Sa réalisation en situation préhospitalière

reste peu développé en Europe.

Une équipe britannique a mis en place en place un Hélicopter Emergency

Medical Service (HEMS) permettant d’envoyer sur les lieux du traumatisme une

équipe médicale susceptible de réaliser ces gestes sur le terrain, mais les

résultats, mitigés, nécessitent de mieux définir le type de patient pouvant

bénéficier de cette technique [1].

Page 93: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

53

Matériel nécessaire : une poche à urine vidangeable stérile, un raccord biconique grand format stérile, un transfuseur, un bistouri oudes ciseaux stériles

1/ Ouvrir le robinet de la poche à urine

2/Couper le côté le plus étroit du raccord biconique d’environ 1,5 cm

3/Emboîter le côté coupé du raccord dans le robinet de la poche à urine

4/Puis introduire le transfuseur dans l’autre côté du raccord,

5/Le dispositif est prêt à être raccordé au drain thoracique dans un premier temps puis le sang recueilli être restitué au patient par voieveineuse.

Figure 16 : Dispositif d’autotransfusion [106].

Page 94: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

54

Figure 17:Système d’autotransfusion type PLEUR-EVAC [107]

Page 95: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

55

3- Prise en charge hospitalière :

Cette phase conditionne la suite de la prise en charge, oriente le choix des

examens complémentaires et dicte la conduite thérapeutique.

La prise en charge d’un traumatisé du thorax en salle d’urgence comprend

l’appréciation clinique et biologique de la fonction respiratoire, de l’état

hémodynamique et la poursuite de la réanimation ventilatoire et circulatoire.

Une détresse respiratoire relève le plus souvent de gestes de réanimation tels :

exsufflation, drainage pleural, obturation d’un thorax soufflant, intubation alors

que le geste chirurgical est proposé en cas d’instabilité hémodynamique.

►L’examen clinique en salle d’urgences comprend :

-la recherche et l’examen soigneux des orifices :

© Le siège des orifices et le trajet probable sont des éléments importants à

préciser et interviennent dans les décisions thérapeutiques. Les plaies par

projectile et en particulier par balle sont plus souvent transfixiantes,

© L’examen du blessé doit être très complet en se souvenant qu’un deuxième

orifice est parfois très à distance et que le nombre d’orifices n’est pas forcement

pair. Il faut examiner avec soin le dos et le périnée et ne pas méconnaitre un

petit orifice qui peut parfois être caché dans un pli ou par du sang séché,

© L’aspect et la taille des orifices sont importants. Les lésions délabrantes avec

perte de substance sont souvent la conséquence de lésions par éclats ou de

lésions par fusil de chasse. On parle de thorax ouvert ou de thorax soufflant

lorsque la plaie n’est pas étanche et permet une communication entre la cavité

pleurale et l’extérieur. Cette communication a pour conséquence une inefficacité

respiratoire et il est nécessaire d’obturer un orifice soufflant.

A l’issue de cet examen, on peut distinguer :

Page 96: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

56

-les plaies n’intéressant qu’un hémithorax ;

-les plaies transaxiales, ou transmédiastinales, qui franchissent la ligne médiane

et sont souvent très graves. Même chez un patient stable, elles doivent faire

craindre et rechercher une atteinte œsophagienne, trachéo-bronchique ou

vasculaire ;

-les plaies thoraco-abdominales ;

-les plaies avec un ou plusieurs orifices sous le niveau des mamelons et de la

pointe de l’omoplate qui doit faire suspecter une plaie thoraco-abdominale avec

traversée du diaphragme et pénétration abdominale ;

-les plaies de la face antérieure du thorax qui doivent faire suspecter une plaie

du cœur.

►Le bilan en salle d’urgences comprend :

-la radiographie thoracique

Fait partie des premiers examens indispensables en cas de traumatisme

thoracique. Sa réalisation de manière systématique, si elle est combinée à un

examen clinique attentif, est parfois pour des raisons d’ordre économique

controversée outre atlantique [1].Néanmoins sa pratique systématique reste

recommandée en France. Il s’agit généralement d’un cliché antéropostérieur sur

un patient couché qui permet rapidement de renseigner sur la présence d’un

épanchement nécessitant un drainage, d’apprécier la violence du traumatisme

(fractures de côte, un volet, etc.) de suspecter certaines complications telles une

contusion pulmonaire, une rupture diaphragmatique ou une rupture de l’isthme.

Cet examen, réalisé dans des conditions de l’urgence est toutefois d’une

sensibilité médiocre pour la détection des épanchements thoraciques, des lésions

parenchymateuses, vasculaires et des lésions diaphragmatiques [1] mais reste

Page 97: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

57

néanmoins un examen de débrouillage simple, rapide et donc rentable chez les

polytraumatisés, notamment pour dépister des atteintes de l’aorte [1].

-l’échographie FAST (focused assessmentwith sonography for trauma) réaliser

à l’heure actuelle chez tout polytraumatisé instable permet notamment la

détection des épanchements intra péricardiques [2].

-la pose d’un drain pleural, en cas d’épanchement.

- la tomodensitométrie thoracique ou corps entier, est un examen

fondamental à réaliser de manière systématique chez tout patient victime d’un

traumatisme thoracique majeur hémodynamiquement stable ou stabilisé,

permettant un bilan lésionnel très complet dont l’intérêt a été largement

démontré par des nombreuses publications.

Cet examen permet une analyse plus sensible que les autres examens disponible

pour la détection des lésions thoraciques, en particulier une contusion

pulmonaire, des lésions des gros vaisseaux (2).

Il est le plus souvent intégré dans le cadre d’un protocole « scanner corps

entier », grâce aux nouvelles machines multibarettes permettant l’acquisition

des coupes jointives, rapides, couplé à une injection de produit de contraste.

L’étude se fait alors en fenêtres parenchymateuse, osseuse, médiastinale de

manières axiale, mais aussi avec reconstructions coronales et sagittales

améliorant le rendement de détection des lésions de l’aorte, de l’arbre trachéo-

bronchique et du squelette thoracique [2].

En pratique, à l’issue du bilan initial en salle d’urgences, les patients peuvent

être schématiquement classés en quatre groupes (Figure 18): les patients en

détresse respiratoire, les patients en arrêt cardiaque, les patients instables, et les

patients stables.

Page 98: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

58

Figure 18 : Arbre décisionnel. Accueil d’un traumatisé du thorax en salle

d’urgence vitale (SAUV) et au bloc opératoire [1].

Page 99: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

59

►Patients en détresse respiratoire:

La détresse est le plus souvent traitée par des mesures de réanimation tels la

ponction, le drainage, l’obturation d’un thorax soufflant ou l’intubation

orotrachéale. Seuls certains traumatismes trachéaux ou une impossibilité

d’intubation nécessite un abord chirurgical urgent pour réaliser une

trachéotomie.

►Patients en arrêt cardiaque:

L’existence d’un arrêt cardiaque à l’arrivée doit faire discuter une thoracotomie

de ressuscitation en salle d’urgence. Le principe est d’aborder très rapidement

l’hémithorax gauche, de tenter de rétablir une hémodynamique par un clampage

de l’aorte descendante et un massage cardiaque interne [1, 76 ,77], et, si ces

manœuvres sont efficaces, de transférer le malade au bloc pour achever les

gestes d’hémostase.

Ces thoracotomies sont recommandées et réalisées de façon standardisée aux

états unis, en Afrique du sud et plus globalement dans les pays anglo-saxons [1].

En France par contre, ces techniques sont très peu réalisées car jugées souvent

extrêmes et traumatisantes pour les équipes d’urgences peu préparées [1].

Néanmoins, quelques recommandations françaises tentent toutefois d’émerger

dans la littérature [1], reprenant les recommandations internationales et

européennes prônées par l’Advanced trauma life support (ATLS) [1]. Les

indications prennent en compte le délai écoulé entre l’arrêt circulatoire et la mise

en œuvre de cette chirurgie. Ce délai semble être fixé à moins de 15 minutes

selon la société française d’anesthésie et réanimation [1].

Ces patients sont opérés sans imagerie [75]. Le taux global de survie après

thoracotomie de sauvetage est variable selon les séries, les plus optimistes

rapportent un taux de survie entre 8% et 16% [1] certaines séries ont rapporté

Page 100: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

60

des taux de survie de 38 % [78]. Lockey et coll. [80] rapportent même un taux

de survie de 7,5 % après thoracotomie de sauvetage sur une série de 909 patients

admis en arrêt cardio- circulatoire [79].

►Patients instables :

Un blessé instable est un blessé présentant un tableau de choc hémorragique ne

répondant pas aux mesures de réanimations (remplissages, vasopresseurs). C’est

aussi un blessé présentant des signes qui doivent faire suspecter une tamponnade

et une plaie du cœur.

Ces signes sont parfois complets (tachycardie, turgescence des veines

jugulaires, décubitus impossible, triade de Beck rarement complète), mais

souvent incomplets.

Ils doivent cependant, lorsqu’ils sont associés à une plaie de l’aire cardiaque,

faire considérer le blessé comme hémodynamiquement instable.

Ces blessés doivent être conduits sans délai au bloc opératoire pour bénéficier

d’un geste chirurgical [1,81]. Il est toujours souhaitable, si cela est possible, sans

retarder la prise en charge, de réaliser une radiographie thoracique et une

échographie recherchant un épanchement intrapéritonéal associé et un

épanchement péricardique [1,81-84,86]. De même, il est toujours souhaitable, si

l’état du blessé le permet de drainer un hémothorax, ce qui facilite l’induction

anesthésique et le temps d’exploration chirurgicale. Néanmoins, si le drain

thoracique ramène un hémothorax extrêmement abondant au débit ininterrompu

avec une majoration de la chute tensionnelle, il faut clamper le drain pour éviter

un désamorçage cardiaque et aborder le thorax en urgence [1].

Dans le cas rapporté dans notre étude, le bilan minimal réalisé comprenait une

radiographie du thorax ayant objectivé un hémothorax basal gauche, le geste

chirurgical urgent était justifié par une dégradation hémodynamique rapide et a

Page 101: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

61

consisté en la résection-suture de la veine intercostale basithoracique gauche

avec lobectomie inférieure gauche terminée par la mise en place de deux drains

thoraciques.

►Patients stables :

Chez un blessé stable ou stabilisé par la réanimation initiale, il faut compléter le

bilan qui peut comporter, outre la tomodensitométrie, une échographie

cardiaque, une endoscopie bronchite, une angiographie, etc.

L’indication chirurgicale découle de l’examen clinique, de ces examens

complémentaires, des données du drainage pleural et de l’évolution du blessé

[1].

On peut distinguer des indications immédiates et des indications différées qui

sont résumées dans le (tableau 1).

Dans notre observation :

-La stabilisation secondaire hémodynamique et ventilatoire du blessé a permis la

réalisation d’un scanner thoraco-abdomino-pelvien mettant en évidence, outres

les lésions thoraciques et les deux drains posés en place, le projectile en situation

intracanalaire à hauteur de T12.

-La myélographie a retrouvé un aplatissement médullaire (Figure.2).

Par ailleurs, ni l’opacification œsophagienne, ni la fibroscopie bronchique, ni la

vidéothoracoscopie n’ont été nécessaire pour la suite de notre prise en charge.

►L’évolution secondaire de ces patients, stables ou instables à l’arrivée à

l’hôpital, est potentiellement grevée de nombreuses complications spécifiques

ou non du traumatisme : caillotage pleural, empyème thoracique, pneumopathie,

syndrome de détresse respiratoire aigu, maladie thromboembolique, etc.…

Toutefois ces blessés, souvent jeunes peuvent même après chirurgie être extubés

Page 102: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

62

dans les heures qui suivent, quitter la réanimation en 48 heures et l’hôpital en

une dizaine de jours.

Les blessés totalement asymptomatiques dont le bilan lésionnel est négatif

peuvent sortir de l’hôpital après un deuxième contrôle radiologique le lendemain

de leur admission.

En ce qui concerne le cas rapporté dans notre observation, les suites opératoires

ont été simples et aucunes complications n’avaient émaillées la période

postopératoire.

La durée totale d’hospitalisation en réanimation était de cinq(05) jours.

Page 103: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

63

Tableau 1.Indications chirurgicales devant un traumatisme thoracique chez

un blessé stable [1]

Signes cliniques Traumatisme pénétrant

Voie d’abord Moment de la chirurgie

Hémothorax abondant >1,5L (1L pour certains auteurs)

oui Thoracotomie ou thoracoscopie

J0

Hémothorax persistant >300 cm3/h (200 cm3) pendant 2 h

oui Thoracotomie ou thoracoscopie

J0

Lésion diaphragmatique évidente

oui Laparotomie ou laparoscopie et/ou thoracoscopie ou thoracotomie

J0 ou j1 (si pas de lésions abdominales)

Lésion pariétale Oui (perte de substance)

Thoracotomie J0 : lésions ouvertes J1 à J4 : volets

Lésions trachéo-bronchiques

Oui, rares Thoracotomie J0

Lésion du cœur oui Thoracotomie/sternotomie J0 Lésion des gros vaisseaux

oui Thoracotomie/sternotomie ou traitement endovasculaire

Plaies= J0

Lésion œsophagienne oui Thoracotomie J0 Suspicion de lésion diaphragmatique

oui Thoracoscopie(ou thoracotomie)

J0 ou j1

Suspicion de lésion du cœur

oui Voie sous xiphoïdienne, thoracoscopie, sternotomie

J0

Hémothorax résiduel oui Thoracoscopie J3 à j7 Bullage persistant oui Thoracoscopie J3 à j7

Page 104: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

64

a- Chirurgie

La gravité extrême de certaines lésions ne doit pas faire oublier qu’environ 80%

des plaies du thorax sont traitées par un simple drainage pleural. Le traitement

chirurgical n’est mis en œuvre, en fonction des centres, que dans 5% à 30% des

cas [1,2]. Les indications de ce traitement chirurgical sont variables, fondées en

premier chef sur l’état hémodynamique du patient puis sur le bilan clinique et

paraclinique et parfois sur l’évolution clinique de ces patients.

Les blessés dont l’hémodynamique est instable (choc hémorragique ou

tamponnade cardiaque) doivent bénéficier d’une procédure chirurgicale en

urgence avec un abord sur un patient en décubitus dorsal qui peut être une

sternotomie, une thoracotomie antérolatérale ou une sternothoracotomie

bilatérale transverse afin d’assurer l’hémostase au plus vite.

Chez les blessés stables, un abord chirurgical précoce est indiqué devant une

hémothorax initial abondant et/ou persistant, une lésion diaphragmatique

évidente, une lésion délabrante de la paroi thoracique. Un abord chirurgical peut

aussi être indiqué à titre diagnostique en cas de suspicion d’une lésion cardiaque

(siège de la plaie sous le mamelon) ou d’une lésion du diaphragme (tableau1).

Actuellement, la thoracoscopie, suggérée par des nombreux auteurs [1,2] trouve

une place de choix dans la gestion des hémothorax chez le patient stable et

permet de réaliser des gestes d’hémostases similaires à ceux réalisés à thorax

ouvert. Les principales indications de la thoracoscopie sont résumées sous forme

de tableau (tableau 2).

Chez notre patient, le geste chirurgical urgent était justifié par une dégradation

hémodynamique rapide et a consisté en la résection-suture de la veine

intercostale basithoracique gauche avec lobectomie inférieure gauche.

Page 105: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

65

Tableau 2 : Indications de la thoracoscopie dans les traumatismes

pénétrants du thorax [1].

Blessé stable Moment de la thoracoscopie

Thoracoscopie diagnostique ou thérapeutique

indication Position

Hémothorax abondant et/ou persistant

immédiate Diagnostique : exploration complète, origine de l’hémorragie Thérapeutique : évacuation de l’hémothorax, hémostase

Discutée, avec prudence en particulier pour un hémothorax persistant

Décubitus dorsal

Hémothorax résiduel

Retardée (3e au 7e jour)

Thérapeutique Bien reconnue Décubitus latéral

Bullage persistant

Retardée (après le 3e jour)

Thérapeutique Bien reconnue Décubitus latéral

Suspicion de plaie du diaphragme

Immédiate Diagnostique Thérapeutique (parfois)

Bien reconnue Décubitus dorsal (latéral si retardé et pas d’abord abdominal prévu

Suspicion d’hémopéricarde

immédiate Diagnostique (conversion si hémopéricarde)

Discutée, avec prudence

Décubitus dorsal

Empyème post-traumatique

Retardée, mais avant 14 jours

Thérapeutique Bien reconnue si précoce

Décubitus latéral

Corps étranger Immédiate Retardée

Thérapeutique Reconnue Décubitus latéral ou dorsal

chylothorax retardée Thérapeutique Reconnue, rare Décubitus latéral

Page 106: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

66

b- Réanimation

Pour les blessés les plus instables, la stratégie globale de réanimation ou damage

control resuscitation (DCR) vise à réduire la mortalité en prévenant la survenue

de la triade létale de Moore (acidose, hypothermie et coagulopathie) et à limiter

les risques infectieux [88-90]. Cette stratégie, mise en exergue par l’armée

américaine dans la prise en charge du choc hémorragique lors des conflits

récents, a pour but d’optimiser la réanimation du traumatisé présentant une

hémorragie massive à risque vital [87, 88, 90–93]. Elle consiste en premier lieu

à minimiser l’effet d’une hémodilution iatrogène, à prévenir l’aggravation de la

coagulopathie et du choc. La réanimation hémostatique repose sur la transfusion

précoce de concentrés de globules rouges (CGR), de plasma frais congelé (PFC)

et de concentrés plaquettaires (CP) à un ratio proche de 1/1/1 qui permet

de diminuer les besoins transfusionnels totaux et d’améliorer la survie en

traitant la coagulopathie. La deuxième étape est de traiter le choc, de restaurer la

volémie, le transport en oxygène et le débit cardiaque [88, 91-93]. Les grandes

lignes du DCR sont reprises dans le (tableau 3).

Page 107: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

67

• Détection précoce (essentiellement clinique) des patients graves

• Hypotension permissive

• Prévention/traitement de:

- Hypothermie

- Acidose

- Hypocalcémie

• Éviter l’hémodilution

• Transfusion précoce avec ratio élevé PFC/CGR et CP/CGR

• Emploi du sang frais total en médecine de guerre si nécessaire

• Utilisation des agents hémostatiques:

-Fibrinogène

-Acide tranexamique

- Facteur VIIa

• UtilisationpréférentielledeCGRdemoinsde14 jours

Tableau 3: Principes du Damage Control Resuscitation [94]

Page 108: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

68

Chez les combattants recevant une transfusion massive (10 à 40 PSL), Holcomb

et coll. [93] rapportent, en cas de stratégie libérale, un remplissage au cours des

24 premières heures de prise en charge de plus de 10 L de cristalloïdes. Ce

remplissage est à l’origine d’une importante dilution des facteurs de

coagulation et des éléments figurés du sang. En plus des effets liés à

l’hémodilution, les cristalloïdes semblent jouer un rôle proinflammatoire

aggravant l’inflammation secondaire à l’état de choc et à l’activation de la

coagulation [95]. Les colloïdes de type hydroxyéthyl amidons augmentent la

coagulopathie en diminuant l’action du facteur de Willebrand [96–98]. L’excès

de solutés cristalloïdes ou colloïdes dans la prise en charge des blessés en choc

hémorragique aggrave leur pronostic [99–103]. Ces données suggèrent un intérêt

à la limitation des apports en solutés de remplissage. Pour être optimale, la prise

en charge transfusionnelle du patient traumatisé grave en choc hémorragique

doit s’accompagner de thérapeutiques adjuvantes : correction de l’hypothermie

et de l’acidose permettant de lutter contre la coagulopathie, lutte contre

l’hypocalcémie améliorant l’activité des facteurs de coagulation calcium-

dépendants [88, 103, 104]. Afin de diminuer les risques infectieux,

l’administration d’une antibioprophylaxie orientée par le bilan lésionnel est

poursuivie pour une durée n’excédant pas les 24 heures. En cas de besoin,

prophylaxie antitétanique y est associée.

c-Drainage thoracique [1, 108-110]

Défini comme le drainage vers l’extérieur d’un épanchement de la cavité

pleurale, le drainage thoracique est le geste de base de la chirurgie thoracique.

En effet, c’est le traitement de la majorité des épanchements pleuraux et de 70%

des traumatismes thoraciques. Ses principales indications en urgences sont le

Page 109: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

69

pneumothorax spontané, l’hémopneumothorax traumatique et la pleurésie

d’étiologies infectieuse, cardiologique ou carcinologique.

La pose d’un drain pleural en cas d’épanchement s’effectue en salle d’urgence

au même titre que la mise ne place de la voie veineuse et qu’un remplissage

adapté.

►Matériel nécessaire à la pose d’un drain :

-Gants stériles, callot, masque facial, casaque stérile

-Solution antiseptique.

-Champs stériles, compresses stériles.

-Seringue, aiguille intramusculaire, flacon de lidocaïne à1%.

-Pince de Kelly, bistouri.

-Drain de taille appropriée.

-Fil de suture non résorbable, tressé de taille 0, kit de suture.

Système de drainage aspiratif réglable à usage unique, source

d’aspiration fonctionnelle.

►Choix du drain :

● Selon le type de drain, On distingue :

-les drains de Joly et de Monod. Les premiers sont montés autour de trocarts

métalliques à bouts perforants sur lesquels ils coulissent à la manière de

cathéters veineux (Figure 19b).

-Les drains de Monod sont des drains souples qui doivent être insérés à

travers de larges introducteurs mis en place à l’aide d’une poignée trocart

(Figure 19a).

Page 110: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

70

L’usage des drains de Joly doit être abandonné. Ils sont associés à un

taux de mal position significativement plus élevé que lors d’une insertion

avec technique de dissection à la pince, avec un risque de fausse route ou de

lésion du poumon.

● Selon la taille du drain,

La taille du drain dépend de l’indication du drainage pleural:

-Pneumothorax: calibre 22-24F

-Hémothorax: calibre 28-32F

► Technique de pose :

● Consentement et information du patient

Il est souhaitable d’expliquer le geste et ses risques au patient. En cas

d’urgence, cette information est différée.

● Analgésie

Le drainage thoracique est une procédure douloureuse. Chez le patient

conscient en ventilation spontanée, une anesthésie locale est réalisée

quelques minutes avant l’insertion du drain associée à une analgésie

parentérale (paracétamol voir morphine).

L’éventualité d’un malaise vagal à l’introduction du drain ou lors de la

réexpansion du poumon doit être anticipée.

● Position du patient

Le patient est couché sur le dos ou légèrement demi-assis, sous

oxygénothérapie, le bras homolatéral à la lésion est en abduction voire

derrière la tête pour exposer le creux axillaire.

Page 111: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

71

● Asepsie

-Habillage

Le drainage pleural est une procédure invasive avec insertion d’un drain

pour plusieurs jours. Une pose aseptique est essentielle pour limiter le

risque d’i nfection du site opératoire et l’empyème pleural: asepsie

chirurgicale avec utili sation d’une casaque stérile, d’un callot, d’un masque

facial et de gants stériles après lavage antiseptique des mains. La peau du

patient est désinfectée en trois temps sur une large surface puis des

champs stériles sont mis en place.

- Antibioprophylaxie

Plusieurs études sont en faveur de l’usage d’une antibioprophylaxie, mais

d’autres en récusent la pertinence devant la faible incidence (1,6%) de

l’empyème chez les patients traumatisés drainés.

► Repérage et choix de la zone d’insertion (figure 20)

● Antérieur

La zone d’insertion se situe au niveau du 2e espace intercostal sur la ligne

médio claviculaire. Cette voie apporte une plus grande sécurité lorsque la

position de la coupole diaphragmatique n’est pas connue. Elle favorise

l’évacuation des épanchements gazeux. Le risque essentiel de cette

technique réside dans l’embrochage de l’artère mammaire interne. De plus

c’est une voie moins efficace pour drainer les hémothorax des patients le plus

souvent en décubitus dorsal. Enfin, elle laisse des séquelles inesthétiques.

● Latéral

La zone d’insertion se situe a un niveau du 4e espace intercostal sur la ligne

axillaire antérieure ou moyenne et au-dessus de la ligne mamelonnaire.

Page 112: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

72

C’est la voie la plus communément réalisée à l’hôpital. Elle a l’avantage

de favoriser les écoulements liquidiens.

● Insertion du drain

Une incision de 2cm de l’espace intercostal est réalisée a un niveau du

rebord supérieur de la côte inférieure. La paroi est disséquée plan par plan à

l’aide de la pince de Kelly ou au doigt. L’ouverture de la plèvre pariétale est

réalisée à la pince. Une exploration pleurale peut être faite au doigt

permettant un toucher pulmonaire et la vérification de l’absence

d’adhérences. Le drain est introduit dans l’espace pleural en direction

apicale pour drainer un pneumothorax et postéro basale pour drainer un

hémothorax. La progression du drain dans l’espace pleural est stoppée

lors de la perception d’une légère résistance. Une fois en place, le drain est

relié à un système de drainage puis fixé à la peau. La réalisation d’un point

de suture en U non serré autour du tube de part et d’autre des berges de

l’ incision cutanée est destinée à assurer l’étanchéité et l’affrontement

des bords de la cicatrice lors de l’ablation du drain.

● Système de drainage (figure 21)

Le drain est relié à un système de drainage intégré constitué de trois

parties :

• Du côté du malade, un système de recueil du liquide de drainage d’une

capacité de1, 5 à 2l.

•Un compartiment scellé sous eau, connecté à la source d’aspiration.

•Un système de contrôle d’aspiration, contenant un liquide coloré lié

au système d’aspiration et ouvert sur l’atmosphère. On modifie le

niveau de dépression en faisant varier la hauteur de la colonne du liquide

teinté. L’intensité de la dépression est de l’ordrede10 à 20cmH20.

Page 113: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

73

Il existe des dispositifs d’auto transfusion: poche de recueil amovible

entre le drain et le système de drainage.

► Surveillance et ablation du drain

Que le drain ait été mis en place de manière percutanée ou lors d’une

intervention de chirurgie thoracique, il convient de surveiller son efficacité avant

d’en réaliser l’ablation. Par ailleurs, il n’y a pas d’indication à clamper un drain

avant son retrait car clamper un drain qui bulle recrée les conditions

expérimentales d’un pneumothorax suffocant.

● Surveillance

Elle se fait de manière horaire le premier jour puis après de façon biquotidienne.

Le drainage doit rester le plus stérile possible durant tout le temps où il est en

place. On évite donc de multiplier les manipulations tant sur le drain que sur ses

accords. La valise de drainage est changée lorsqu’elle est pleine.

Lors du drainage, l’attention sera portée sur un certain nombre d’éléments à

savoir :

- la quantité et l’aspect du liquide drainé

Un liquide très sanglant dans les suites immédiates d’une intervention

chirurgicale doit conduire à éliminer le diagnostic d’un caillotage.

-l’existence d’oscillations dans la colonne d’eau témoigne d’une bonne

perméabilité du drain.

-la survenue d’un bullage doit faire tout d’abord éliminer une fuite sur le

système et pour ce faire, il faut vérifier l’étanchéité de l’orifice cutané, le bon

raccordement du drain à la valise de recueil.

- la bonne position du drainage et son efficacité sont appréciées par la réalisation

de radiographies thoraciques.

Page 114: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

74

● Ablation du drain

L’ablation du drain ne peut être réalisée que si les conditions suivantes

sont réunies :

-Pour un pneumothorax : accolement du poumon à la paroi, arrêt du bullage

supérieur de 12 à 24 heures et pour certains persistance de l’accolement

après la mise en siphonage (suppression de l’aspiration), ou clampage.

-Pour les épanchements liquidiens, le drainage doit ramener un liquide

séreux en quantité inférieure à 200ml par 24heures et le poumon doit être

accolé à la paroi sur la radio pulmonaire.

►Complications du drainage thoracique

Les complications associées à la pose d’un drain thoracique sont fréquentes,

variant selon les études de 9 à 26 %, la malposition du drain étant la plus

fréquente des complications. Les facteurs favorisants sont essentiellement

l’utilisation d’un drain avec mandrin interne (drain de Joly), l’inexpérience de

l’opérateur et le non-respect des consignes de pose notamment lors du repérage

du site d’insertion (insertion sous le 5 EIC) et lors du franchissement du feuillet

pariétal de la plèvre (passage de la plèvre au moyen d’un mandrin rigide).

● Douleurs

Les douleurs sont fréquentes après insertion d’un drain, elles sont liées à

l’irritation de la plèvre pariétale et à la compression des pédicules vasculo-

nerveux intercostaux. Leur prise ne charge comprend en première intention les

antalgiques usuels puis en cas d’échec des dérivés morphiniques administrés

per, en sous- cutané ou en intraveineux. Enfin, si les douleurs persistent, le

retrait du drain de 1 à 2 cm suffise pour limiter les douleurs.

Page 115: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

75

● Hémorragie

Le risque de saignement du fait d’une plaie des vaisseaux intercostaux, d’une

plaie du poumon ou du médiastin existe quelle que soit la voie d’abord utilisée.

Lorsque le drain est mis dans le 2 EIC antérieur, le saignement peut être

secondaire à une plaie de l’artère mammaire interne qui passe à 2 cm en dehors

du sternum.

● Malposition du drain

C’est la complication la plus fréquente, particulièrement en cas d’inexpérience

de l’opérateur. Le cas le plus fréquent est celui de la pose du drain en sous-

cutané en dehors de la cage thoracique. Elle se produit fréquemment chez les

patients ayant une paroi thoracique épaisse ou un emphysème sous-cutané

important. Son diagnostic est en général aisé sur la radiographie de contrôle. A

noter que les autres malpositions possibles sont plus graves.

● Œdème de réexpansion

L’œdème pulmonaire dit « à vacuo » peut apparaitre lors de la réexpansion du

poumon après pneumothorax, particulièrement si le collapsus alvéolaire a été

prolongé. Il est favorisé par une aspiration importante mise en place

immédiatement après le drainage et est caractérisé par une hypoxémie

d’apparition rapide avec effet de shunt associé à un infiltrat alvéolaire ou

alvéolo-interstitiel unilatéral à la radiographie thoracique. La prévention passe

par une aspiration initialement douce de tout pneumothorax. Enfin son

traitement est uniquement symptomatique.

Page 116: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

76

● Obstruction du drain

Elle se produit en cas de drainage d’un hémopneumothorax ou d’une pleurésie

purulente et est favorisée par la présence d’un drain de faible diamètre. Il semble

donc que la seule prévention efficace soit l’utilisation de drain de gros calibre

dans les situations à risque d’obstruction, c’est le cas devant un hémothorax ou

un empyème.

●Infection du site de ponction ou de l’espace pleural

Elle est le plus souvent liée à un manque d’asepsie locale ou à une mobilisation

secondaire du drain. Elle est fonction également de la durée du drainage

thoracique. L’incidence de l’empyème après drainage est de 2 %. Les bactéries

les plus souvent, cause sont les staphylocoques dorés et les entérobactéries. Le

diagnostic est principalement clinique et n’est confirmé par la culture du liquide

pleural qu’en cas d’empyème. Enfin le traitement va du simple retrait du drain

en cas d’infection du site d’insertion à l’antibiothérapie prolongée en cas de

pleurésie purulente.

Au total :

Le drainage d’une cavité pleurale ou péricardique reste un geste chirurgical qui

requiert réflexion et maitrise technique.

D’apparence banale, il peut exposer à une morbimortalité importante si les

règles de base ne sont pas respectées.

Dans notre étude, le recours au drainage pleural s’est fait après chirurgie de

notre patient. Deux drains thoraciques inferieurs gauches étaient alors

nécessaires, l’un en antérieur et l’autre en postérieur.

Page 117: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

77

(a)

(b)

Figure 19 : Dispositifs de mise en place d’un drain [108]

Drain sans mandrin : Trocart de Monod à bout mousse (a).

Drains à mandrin : drain de Joly et drain à double courant (b).

Page 118: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

78

Figure 20 : Sites de mise en place d’un drain pleural [2] : 2 EIC sur la ligne

médio-claviculaire, 4e, 5e EIC sur la ligne axillaire antérieure. Les régions

hachurées représentent des zones potentiellement dangereuses par lésions

vasculaires ou diaphragmatiques.

Page 119: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

79

Figure 21 : Système de drainage à usage unique [108]

Page 120: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

80

Figure 22 : Valve de Heimlich [108]

Page 121: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

81

CONCLUSION

Page 122: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

82

La prise en charge d’un traumatisme pénétrant du thorax pose un problème

complexe puisque l’évaluation de la gravité ne repose pas sur la seule

clinique, puisque les indices diagnostiques ne sont jamais disponibles

d’emblée, et parce que l’évolutivité des lésions peut transformer un malade

peu grave en une extrême urgence. Seule la parfaite connaissance des priorités

respectives de la réanimation et de la chirurgie est garante d’une évolution

optimale. L’orientation et l’accueil de ces blessés doivent se faire dans les

structures entrainées et adaptées à une telle prise en charge.

Page 123: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

83

RESUME

Page 124: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

84

RESUME

Titre : Plaie vertébro-thoracique par arme à feu à propos d’un cas et revue de la

littérature

Auteur : MAKELE Lesly

Mots clés : plaie thoracique, lésion par balle, plaie vertébro-médullaire

Nous rapportons l’observation d’un homme de 26 ans, sans antécédents

particuliers, victime d’une agression par arme à feu avec plaie thoracique

(orifice d’entrée au niveau sous-scapulaire gauche) et plaie médullaire avec

section de la moelle épinière responsable d’une paraplégie d’emblée.

Le bilan lésionnel réalisé en urgence avait permis de retrouver sur le trajet du

projectile une dilacération du lobe inférieur gauche avec hémothorax gauche et

une balle logée dans le canal médullaire à hauteur de D12.

Le patient était opéré en urgence avec lobectomie inférieure et suture de la veine

intercostale basithoracique gauche. Puis, au quatrième jour, la stabilisation de la

fonction ventilatoire avait permis un geste complémentaire de stabilisation

rachidienne (laminectomie, ablation du projectile, et fixation D11-D12)

Cette observation rapporte la survenue d’une plaie thoracique et vertébro-

médullaire par arme à feu et rappelle le comportement et le rôle initial

primordial de l’équipe des urgences chirurgicales et d’anesthésie-réanimation

dans leur prise en charge.

Page 125: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

85

SUMMARY

Title : Vertebro-chest wound by firearm in case report and literature review

Autor : MAKELE Lesly

Key words: chest wound, injury by gunshot wounds vertébro-medullar

We report the observation of a 26 year old man, with no particular history, a

victim of an assault firearm wound to the chest (port of entry-level notch left)

and wound with medullary section of the spinal cord Spinal responsible for a

paraplegic from the outset.

The results achieved in emergency lesions had allowed back onto the path of a

projectile shredding the lower left lobe with haemothorax and left a bullet

lodged in the spinal canal to the tune of D12

The patient was operated in emergency lobectomy with lower and the suture

basithoracique left intercostal vein. Then the fourth day, the stabilization

functions ventilator had allowed a gesture supplemental spinal stabilization

(laminectomy, removal of the projectile, and fixing D11-D12)

This observation relates to the occurrence of a sore chest and vertébro-medullar

gun and pointed behavior and the critical initial role of the team emergencies

and the anesthesia-reanimation in their care.

Page 126: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

86

“~×Ú< <

الجروح الفقارية الصدرية الناتجة عن الأسلحة النارية حول :العنوان

.حالة واحدة مع مراجعة الأدب الطبي

ماكيل ليسلي :الكاتب

الجرح في الصدر، وإصابة بعيار ناري وجرح الفقرة : الكلمات الأساسية

.النخاعية

سنة من العمر، وليست له سوابق خاصة، كان 26ننقل مراقبة رجل يبلغ

اعتداء بالسلاح الناري أدى إلى جرح في الصدر وجرح نخاعي له ضحية

.علاقة ببتر نخاعي أدى إلى الشلل النصفي منذ البداية

أفضى الفحص الطبي الذي أنجز بالمستعجلات إلى العثور في مسار القذيفة

على تمزيق الفصل السفلي الأسير وتدمي الصدر في الجانب الأيسر مع استقرار

.D12قناة الشوكية بعلو يصل إلى رصاصة في ال

وخضع المريض لعملية جراحية في المستعجلات مع استئصال الفصل

وفي اليوم الرابع، سمح . السفلي وخياطة الوريد الوربي في يسار قاعدة الصدر

ترقيق، (استقرار التنفس الصناعي بعملية تكميلية لاستقرار العمود الفقري

).(D12-D11وإزالة القذيفة، تحديد

تنقل هذه المراقبة حدوث جرح في الصدر والفقرة النخاعية بسبب عيار

ناري، وتذكر بالسلوك والدور الأوليين والأساسيين لفريق المستعجلات الجراحية

.والتخدير والإنعاش من حيث العناية التي أسدوها

Page 127: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

87

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

Page 128: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

88

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2- Arigon J.P, Boddaert G, Grand B, N’Gabou U.D, Pons F. Traitement

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Au moment d’être admis à devenir membre de la profession médicale, je m’engage solennellement à consacrer ma vie au service de l’humanité.

∗ Je traiterai mes maitres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont du.

∗ Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité, la santé de mes malades sera mon premier but.

∗ Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.

∗ Je maintiendrai, par tous les moyens en mon pouvoir, honneur et les mobiles traditions de la profession médicale.

∗ Les médecins seront mes frères.

∗ Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune considération politique et sociale ne s’imposera entre mon devoir et mon patient.

∗ Je maintiendrai le respect de la vie humaine dés la conception.

∗ Même sous la menace, je n’userai pas de mes connaissances, médicales d’une façon contraire aux lois de l’humanité.

∗ Je m’y engage librement et sur mon honneur.

Déclaration de Genèvre,

Page 139: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

طابقرا قسم

بسم االله الرحمان الرحيم

أقسم باالله العظيم

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Page 140: PAR Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine

السويسي -الخامس محمد جامعة

بالرباط والصيدلة الطب كلية

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النارية الجروح الفقارية الصدرية الناتجة عن الأسلحة

.حول حالة واحدة مع مراجعة الأدب الطبي

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الجرح في الصدر، وإصابة بعيار ناري وجرح الفقرة : الكلمات الأساسية

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