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Optomechanics in hybrid fully-integratedtwo-dimensional photonic crystal resonators
Optomechanics in hybrid fully-integrated two-dimensional photonic crystal resonators Optomécanique dans les résonateurs intégrés et hybrides à cristal photonique bi-dimensionel
(synthèse en français)
UNIVERSITÉ PARIS-SUD XIÉcole Doctorale 288 : Ondes et Matière
CNRS – Laboratoire de Photonique et de Nanostructures
Composition du jury :
Viktor Tsvirkunpar
Date de soutenance : 15 Septembre 2015
THÈSEpour l’obtention du grade de
DOCTEUR de l’Université Paris-Sud
Domaine:PHYSIQUE
Dr. Antoine Heidmann Université Pierre et Marie Curie / CNRS Rapporteur Dr. Vincent Laude Institut FEMTO-ST / CNRS RapporteurProf. Jean-Jacques Greffet Institut d’Optique Graduate School ExaminateurProf. Dries Van Thourhout Ghent University / IMEC (Belgique) ExaminateurProf. Khaled Karraï attocube systems AG (Allemagne) ExaminateurDr. Rémy Braive CNRS–LPN / Université Paris 7 Membre invitéDr. Isabelle Robert-Philip CNRS–LPN Directrice de thèse
Synthèse en français
La motivation générale de cette thèse repose sur le développement d’une plateforme op-
tomécanique répondant aux enjeux des domaines tant fondamentaux (mécanique quan-
tique, information quantique) qu’appliqués (photonique sur puce, photonique RF, métro-
logie). Ces enjeux requirent des dispositifs intégrés à couplage optomécanique contrôlé. De
fait, l’objectif premier de cette thèse est le développement et la validation expérimentale
d’un système optomécanique intégré de manière hétérogène permettant de façonner la
nature du couplage lumière – mécanique. Ce système se compose d’une membrane op-
tomécanique suspendue, reportée au-dessus d’un guide d’onde d’accès en silicium. Cette
approche tri-dimensionnelle hybride peut être étendue à une grande variété de matériaux
employés pour former la partie active de dispositif (ici en semi-conducteurs III-V) ; elle peut
aussi tirer partie de la versatilité du circuit optique silicium intégré, réalisant ici un canal
d’accès optique compact, efficace, entièrement contrôlé et flexible sur puce. L’intégration
d’un cristal photonique dans la membrane optomécanique apporte encore plus de ver-
satilité à notre système, conférant à la membrane à la fois des propriétés optiques et
mécaniques. La compréhension fine du système est obtenue par simulations numériques,
permettant de quantifier les caractéristiques mécaniques et optiques pertinentes et de les
optimiser ; les designs obtenus sont ensuite validés par la caractérisation expérimentale des
dispositifs réels. Le système conçu offre de grandes capacités de mise à l’échelle, tout en
étant aisément intégrable au sein des circuits plus grands et plus complexes ; ceci ouvre
la voie vers des effets de couplage multi-cavités et multi-résonateurs, la mise en œuvre de
mécanismes de synchronisation et des expériences optomécaniques multi-modes.
1.1 Optomécanique
Le domaine de l’optomécanique explore l’interaction entre la lumière, ou les ondes électro-
magnétiques, et le mouvement mécanique d’un objet macroscopique oscillant. L’opto-
mécanique en cavité quant à elle [Kippenberg 2007 ; Aspelmeyer 2013] englobe l’étude et
l’utilisation des interactions de lumière avec un résonateur mécanique placé à l’intérieur
d’une cavité (par exemple, optique), la présence de la cavité permettant une exaltation de
cette interaction.
Le système canonique en optomécanique en cavité est celui d’une cavité Fabry-Pérot
avec un miroir mobile (Fig. 1.4), mettant en jeu des effets de couplage par pression de
3
4
lasercavité optique
objet mobile
Figure 1.4 : Illustration schématique d’un résonateur optomécanique générique dansle domaine optique constitué d’une cavité Fabry-Pérot pompée par un laser, où l’un desmiroirs est fixe (à gauche) et l’autre est monté sur un ressort (à droite) et libre de semouvoir.
radiation. Le domaine de l’optomécanique en cavité s’étend cependant à une grande variété
de systèmes, de géométries diverses et réalisant d’autres types de couplage lumière –
matière à l’intérieur des cavités monolithiques (par exemple, par la force de gradient,
l’effet photo-élastique, la photostriction etc.). Une telle interaction devient considérable à
l’échelle micro- et nanométrique, où la masse effective de l’oscillateur mécanique meff peut
être considérablement réduite.
L’effet essentiel du couplage optomécanique est le fait qu’un déplacement mécanique
de la cavité induit un changement dans l’état de la lumière. En retour, le changement
d’état de la lumière modifie le mouvement de l’oscillateur. Les champs potentiels d’appli-
cations de ce domaine couvrent d’une part les études fondamentales de la physique ; on
peut ainsi citer le régime quantique d’un oscillateur macroscopique ou bien l’interaction
hybride entre un oscillateur mécanique et des systèmes à deux niveaux (atomes, centres
NV, bôıtes quantiques. . .). Ainsi, les systèmes optomécaniques sont aujourd’hui envisagés
pour les applications dans le traitement quantique de l’information, servant comme une
interface cohérente entre les qubits de la lumière et de la matière. D’autre part, l’étude
expérimentale des systèmes optomécaniques est étroitement liée aux enjeux métrologiques,
en particulier la mesure de très faible déplacements et plus largement de la masse, de la
force, de l’accélération, etc. ; ils sont aussi envisagés dans des dispositifs radiofréquences
en tant qu’horloges intégrées.
Quel que soit le domaine (fondamental ou appliqué) envisagé, la tendance générale vise
à augmenter la fréquence mécanique de fonctionnement fm, ce qui passe par la diminution
de la taille de l’oscillateur et au passage la réalisation de cavités monolithiques optiques
atteignant la limite de diffraction ; cet enjeu est de fait naturellement associé à celui plus
général du couplage de telles cavités monolithiques à l’espace libre. Plusieurs systèmes
optomécaniques fonctionnant à la limite de diffraction ont été conçus, parmi lesquels les
membranes à cristaux photoniques, qui permettent de contrôler efficacement la propaga-
tion de la lumière et son confinement à l’échelle micro- et nanométrique ; ces membranes
ont été ainsi choisies dans le cadre de ce travail.
1.2. Cristaux photoniques pour l’optomécanique 5
1.2 Cristaux photoniques pour l’optomécanique
Les cristaux photoniques (CP) forment un système naturel ou créé artificiellement, capable
de contrôler localement la propagation de la lumière [Joannopoulos 2011]. En général, ce
sont des matériaux qui présentent une périodicité dans la constante diélectrique ε dans
une ou plusieurs dimensions. Une telle variation, introduite à l’échelle de longueur d’onde
optique, peut permettre de contrôler la propagation de la lumière dans une telle structure
périodique selon la(les) direction(s) choisie(s). Par analogie avec la bande interdite pour les
électrons dans un réseau cristallin de semi-conducteur, les bandes interdites photoniques
des CP peuvent également être conçues pour interdire la propagation des photons avec
certaines énergies. Ces bandes d’énergie ou plage des longueurs d’onde correspondantes,
représentent une bande interdite photonique [Yablonovitch 1987 ; John 1987]. Si on crée
un défaut au sein d’un tel milieu périodique, on peut créer une cavité présentant un mode
optique dont la fréquence ν0 est située à l’intérieur de bande interdite photonique. Ce mode
ne pourra se propager dans le cristal alentour. Il sera ainsi très confiné avec une durée
de vie des photons élevée. Ce système a été intensivement utilisé dans divers domaines
et applications en nanophotonique, s’étendant des sources de photons uniques [Laurent
2005] jusqu’à l’optique non-linéaire [Bazin 2014]. Ce n’est que récemment, en 2009, qu’il
a été utilisé dans le cadre de l’optomécanique [Eichenfield 2009a ; Eichenfield 2009b]. Ce
concept de CP est généralement utilisé dans les systèmes optomécaniques pour créer une
cavité optique incorporée dans un dispositif optomécanique. Plusieurs designs des cavités
à cristaux photoniques existent ; ils se distinguent par le nombre de dimensions présentant
une périodicité de l’indice de réfraction. Pour les applications optomécaniques des systèmes
périodiques uni-dimensionnel (1D) et bi-dimensionnel (2D) sont utilisés, le confinement
du mode optique dans les directions restantes étant obtenu par réflexion totale interne (la
structure est généralement suspendue dans l’air). Dans le cadre de ce travail de thèse, la
membrane suspendue est percée par un cristal photonique 2D intégrant une cavité optique
à défaut L3 (trois trous manquants en ligne). Notons que le cristal photonique peut être
aussi utilisé dans différentes configurations, créant un miroir à incidence normale ou une
cavité à défaut dans un cristal parfait.
1.3 Vers l’intégration des résonateurs optomécaniques
La plupart des dispositifs dans les expériences d’optomécanique englobent une cavité op-
tique dont le mode participe dans l’interaction optomécanique. Traditionnellement, cette
cavité (dans sa réalisation monolithique) est alimentée avec de la lumière provenant d’un
laser de sonde, couplé à une fibre étirée introduite dans le champ évanescent de la cavité.
Une telle fibre nécessite une préparation délicate et spécifique (sa partie centrale doit être
beaucoup plus mince que celle d’une fibre ordinaire de manière à se coupler au mode de
la cavité) ainsi qu’un alignement précis par rapport à l’échantillon sondé dans tous les
trois dimensions (dans le plan pour s’accorder avec la cavité et hors plan pour obtenir
6
un couplage optique) avec une précision jusqu’à quelques dizaines de nanomètres. Cela
complique l’expérimentation systématique et avancée sur le dispositif et ajoute plusieurs
restrictions importantes : par exemple, il est presque impossible d’adresser deux cavités
optiques à la fois ; les conditions de couplage entre la fibre et la cavité sont difficilement
reproductibles d’une expérience à l’autre ; l’intégration de tels dispositifs s’avère délicate,
etc.
Afin de surmonter ces limitations, certains systèmes existants utilisent un canal d’accès
optique intégré, formé par un guide d’onde optique permettant d’adresser de manière
efficace le résonateur optomécanique à l’échelle nanométrique. Du point de vue de la
fabrication, la solution la plus simple à mettre en œuvre est un guide d’onde ayant un
profil rectangulaire fermé par des coupleurs à réseau d’entrée et de sortie pour assurer
un couplage à l’espace libre. Toutes les réalisations décrites dans la littérature s’appuient
sur un guide d’ondes placé dans le plan d’un résonateur optomécanique (Fig. 1.5). Les
principales géométries d’accès comprennent des profils de guide d’ondes droits et courbés
au point de couplage au mode optique ; éventuellement le résonateur optomécanique peut
être conçu comme une partie du guide d’onde d’accès. Tirant parti de périodicité d’un
cristal photonique, on peut également intégrer un guide d’onde d’accès à défaut dans une
membrane à CP. L’une ou l’autre géométrie ainsi que les dimensions de guides d’ondes
sont alors adaptées pour assurer les conditions d’accord de modes optiques et l’efficacité de
couplage qu’on souhaite d’atteindre. Une des conséquences de cette intégration planaire
du guide d’ondes et du résonateur optomécanique, est que les deux éléments (guide et
résonateur) doivent être faits dans la même couche, soit du même matériau. Afin d’assurer
un fort confinement de la lumière dans le guide et résonateur, il est nécessaire de recourir
à des matériaux de fort indice de réfraction. De fait, la majorité des dispositifs intégrés
sont aujourd’hui en silicium (Figures 1.5a,d,e), permettant de profiter de l’expertise de
fabrication CMOS. Ceci limite la plage de longueur d’onde optique possible (supérieures à
1.1 µm pour limiter les pertes par absorption). Cependant, les dispositifs optiques silicium
se heurtent à la forte absorption à deux photons et à l’absorption des porteurs libres
dans la gamme des longueurs d’onde télécom, conduisant souvent à des effets thermiques
forts limitant la stabilité du dispositif et les performances de son refroidissement par voie
optique [Pernice 2011 ; SafaviNaeini 2011].
Quelques autres matériaux sont apparus récemment dans les expériences d’optoméca-
nique intégrée : on peut citer le diamant [Rath 2013] pour ses propriétés mécaniques
exceptionnelles (le module d’Young est d’environ 1 GPa) et le nitrure d’aluminium (AlN)
[Xiong 2012 ; Bochmann 2013] pour le couplage électromécanique fort, recherché pour des
systèmes optomécaniques accordables électriquement. Afin d’adjoindre des fonctionnalités
photoniques actives impossibles avec le silicium, l’arséniure de gallium (GaAs) a aussi
trouvé ces dernières années de nouvelles applications dans les systèmes optomécaniques
intégrés [Ding 2011 ; Baker 2011]. Tout comme le GaAs, d’autres semi-conducteurs III-V
comme le phosphure d’indium (InP) [Gavartin 2011] ou le nitrure de gallium (GaN)
peuvent également être utilisés dans des dispositifs optomécaniques. Cependant, pour la
1.3. Vers l’intégration des résonateurs optomécaniques 7
(a)
(c)
100 μm 5 μm
5 μm
100 μm
2 μm
20 μm
3 μm
(b)
(e)
5 μm
(d)
Figure 1.5 : Quelques réalisations expérimentales de systèmes optomécaniques intégréscomportant un canal d’accès optique. (a) Deux guides d’ondes suspendus mis à proximité[Li 2009a]. (b) Nanopoutre à cristal optomécanique suspendu (bleu) avec un circuit photo-nique (rouge, guide d’onde et de coupleurs à réseau) [Bochmann 2013]. Microdisque coupléà un guide d’onde suspendu (c) [Baker 2013] ; (d) [Li 2009b]. (e) Cavité L3 – nanopoutrecouplée à un guide d’onde à défaut créé dans un cristal photonique [Sun 2012]. Toutes lesfigures sont adaptées à partir des références correspondantes.
plupart des matériaux précédemment mentionnés (diamant, AIN, GaN, etc.) d’impor-
tantes pertes optiques le long des guides d’ondes dans le matériau sont introduites du fait
des imperfections de fabrication (la rugosité des parois latérales est plus importante par
rapport aux dispositifs en silicium), nécessitant une réduction des dimensions du guide.
La solution retenue dans ce travail de thèse propose d’exploiter l’intégration hétérogène
tri-dimensionnelle (3D). Elle permet de séparer la fonctionnalité de guidage et celle de
l’oscillateur optomécanique, en les réalisant respectivement sur deux niveaux différents.
Cette voie permet une flexibilité totale dans le choix des matériaux pour chacun de ces
composants mis en jeu. En outre, elle permet une flexibilité dans la géométrie du dispositif,
les cavités optiques pouvant être adressées sur puce quelle que soit leur position. Ceci ouvre
la voie à la réalisation de réseaux d’oscillateurs optomécaniques, couplés à la lumière via
un unique guide d’onde optique par exemple. Enfin, cette géométrie tridimensionnelle,
tout en assurant un couplage optomécanique important, permet de contrôler l’amplitude
et la nature de l’interaction, en jouant sur la distance entre le guide d’ondes et la cavité
elle-même modifiée par le mouvement mécanique du résonateur. En ayant un contrôle total
sur la géométrie du guide d’onde, il est ensuite possible de et mettre en œuvre différents
types de couplage optomécanique sur une seule puce.
8
1.4 Description de la structure étudiée au cours de cette
thèse
Plus précisément, ce travail a porté sur une nouvelle réalisation d’une plateforme hybride
optomécanique (Fig. 1.6), comprenant un guide d’ondes optique intégré en silicium sur
isolant à faibles pertes, sur lequel est reporté un résonateur optomécanique ici en semi-
conducteur III-V.
Dans la plupart des diapositifs optomécaniques intégrés, les canaux d’accès optiques
sont réalisés dans le plan de l’oscillateur. Ici, le résonateur optomécanique est empilé ver-
ticalement au dessus du circuit de guidage optique et couplé par ondes évanescentes au
mode se propageant dans le guide d’ondes. Cette géométrie hybride a deux avantages
principaux : d’une part, la partie “active” du dispositif (c’est-à-dire, celle où se produit
l’interaction optomécanique) et le guide d’onde d’accès peuvent être fabriqués de deux
matériaux différents. Ceci permet de choisir le matériau avec des propriétés optimisées
pour chacun de ces composants. Pour injecter et extraire efficacement la lumière entrant
et sortant de la cavité, nous avons conçu un guide d’onde d’accès intégré en silicium sur
isolant, présentant tous les avantages de la photonique sur silicium, et parmi eux des
faibles pertes optiques par rapport aux guides réalisés dans le matériau de la couche mem-
branaire (ici en semi-conducteur III-V). D’autre part, cette approche tridimensionnelle
permet d’accéder à un emplacement arbitraire (ou plusieurs emplacements arbitraires)
de la cavité et donne un contrôle total sur le couplage optique mutuel, permettant une
conception flexible de la partie “active” du dispositif.
Dans le dispositif développé, le résonateur est formé par une membrane à cristal pho-
tonique bidimensionnel en InP et intégrant une cavité optique à défaut pour y confiner la
lumière. Ce choix de matériau ayant une bande interdite directe permet d’inclure un milieu
actif à l’intérieur de notre dispositif, tel que les bôıtes quantiques ou des puits quantiques.
Ce milieu actif crée une source de lumière intégrée à large bande des longueurs d’ondes,
SiSiO2InP
Membrane à CP &cavité à défaut(semi-conducteur III-V)
Guide d’onde d’accès (Si / isolant)
Figure 1.6 : Représentation schématique de l’architecture du dispositif proposé.
1.5. Simulations optiques, mécaniques et optomécaniques de la structure 9
permettant dans ce travail de sonder les propriétés optiques de la cavité telles que la lon-
gueur d’onde et largeur de raie d’émission qui peuvent être largement accordées lors de
conception du résonateur optique. Le mouvement mécanique à la fois de la membrane et du
coeur de la cavité impacte les propriétés optiques de la cavité à défaut par différents effets
optomécaniques. Une couche sacrificielle entre les niveaux d’InP et silicium sur substrat
SOI (silicium-sur-isolant – silicon-on-insulator en anglais) a été utilisée pour la suspension
de la membrane. Un contrôle précis de la distance guide-cavité à l’aide des techniques de
fabrication classiques a permis de mâıtriser à la fois le couplage de la lumière entre le guide
d’ondes et la cavité, et la force des interactions optomécaniques induites par la modulation
du couplage optique due au mouvement de la membrane.
1.5 Simulations optiques, mécaniques et optomécaniques
de la structure
La simulation complète des structures a été menée, tout d’abord en considérant les ca-
ractéristiques optiques et mécaniques séparément et ensuite abordant la caractérisation op-
tomécanique du système hybride. L’objectif ici est d’optimiser les paramètres géométriques
de la plateforme et extraire les processus d’interaction mis en jeu. Pour la partie optique,
deux configurations de membrane à CP bidimensionnel ont été étudiées, soit pour former
un miroir déformable parfait soit pour réaliser une cavité à défaut à l’intérieur du cristal
photonique et intégrée de manière hétérogène avec un guide d’onde SOI. Dans les deux
géométries optiques, le design mécanique du résonateur a été étudié permettant ensuite
d’identifier clairement les processus de couplage optomécanique. Deux familles distinctes
des modes mécaniques ont été considérées, correspondant (1) au mouvement de flexion de
la membrane de type tambour (avec des fréquences propres dans la gamme de MHz) et
(2) aux vibrations localisées dans le cœur de la cavité à défaut dans le CP (fm dans la
gamme de GHz) .
Le couplage optomécanique dans notre système hybride intégré implique deux types
d’effets – dispersif et dissipatif. Ces effets peuvent être produits par deux mécanismes
distincts. Ces deux effets sont (i) les effets dits externes, gouvernés par la présence d’un
guide d’onde SOI couplé de manière évanescente au voisinage d’une cavité à CP, et (ii)
les couplages intrinsèques, qui dépendent exclusivement des processus se produisant dans
le cœur de la membrane à CP. Leur impact respectif peut aussi être différent. Le mou-
vement mécanique des modes de flexion de la membrane modifie l’écart entre la cavité
et le guide d’onde hair, ce qui a pour effet de changer le recouvrement mutuel des modes
optiques lorsque la distance guide-cavité est suffisamment faible (ce qui est le cas dans nos
expériences). Les conséquences sont double. Tout d’abord, tout changement ou modulation
de hair modifie les pertes optiques de la cavité, résultant dans un couplage optomécanique
dit dissipatif externe [Elste 2009 ; Xuereb 2011] (Fig. 1.7b). Ce couplage dissipatif externe
est induit par la modulation du recouvrement des queues du champ évanescent – entre
modes optiques de la cavité et du guide d’onde, lorsque la membrane se déplace et change
10
Couplages externes(cavité - guide d’onde)
Couplages intrinsèques(intra-cavité)x
zy
Longueur d'onde
Tran
smis
sion
Longueur d'onde
Δω0 Δγe
Longueur d'onde
Tran
smis
sion
Longueur d'onde
Δω0 Δγi
(a) (b) (c) (d)
hair
Figure 1.7 : Illustration de l’effet du déplacement mécanique sur la réponse optiqued’une cavité à CP (en surbrillance en bleu) couplée à un guide d’onde SOI (en surbrillanceen rouge), après une demi-période d’oscillation mécanique. Est présentée la variation dela forme de la résonance optique détectée après transmission via le guide d’ondes, pourles couplages optomécaniques externes dispersif (a) et dissipatif (b), et ses équivalentsintrinsèques (c,d).
la position de la cavité intégrée par rapport au guide d’onde fixe. D’autre part, tout chan-
gement ou modulation de hair induit une modification de la fréquence de résonance ω0 de
la cavité optique (Fig. 1.7a) en raison de la modification de l’environnement diélectrique
autour de cette cavité ; cet effet introduit un couplage optomécanique dit externe dispersif
[Kippenberg 2008]. La fréquence de résonance ω0 du mode de la cavité dépend aussi de la
distribution du tenseur diélectrique ε à l’intérieur de la membrane et dans son voisinage.
Par conséquent, la modulation de la séparation membrane – guide d’onde hair affectera ω0
en changeant la distribution de ε dans le champ évanescent du mode.
Deux mécanismes supplémentaires de couplage apparaissent lorsque la déformation
de la membrane durant son mouvement mécanique impacte les paramètres optiques in-
trinsèques de la cavité, tels que son taux de déclin intrinsèque γi (correspondant au facteur
de qualité Q0) (Fig. 1.7d) et sa fréquence de résonance ω0 (Fig. 1.7c). Ces deux effets sont
respectivement dénommés couplages optomécaniques intrinsèques dissipatif et dispersif.
La dépendance des couplages externes en fonction des différents paramètres opto-
géométriques du système intégré, tels que la séparation verticale membrane – guide d’onde
et la largeur du guide d’onde ont été examinés. Les couplages optomécaniques intrinsèques
ont été numériquement étudiés pour les deux familles de modes mécaniques, impliquant
cette fois les effets photo-élastique et le déplacement des bords de la cavité optique. Ces
couplages existeraient aussi dans un système sans un guide d’onde intégré, ainsi ils ont été
dénommés intrinsèques.
Les résultats pour les modes de flexion de la membrane à CP (dans la gamme fréquentiel-
le de MHz) sont montrés sur la Figure 1.8 ; cette figure présente aussi les distributions du
1.5. Simulations optiques, mécaniques et optomécaniques de la structure 11
champ de déplacement associées aux différents modes étudiés, pour lesquels les valeurs des
différents couplages sont données dans le Tableau 1.1 avec les paramètres caractéristiques
principaux. Les simulations pour la famille des modes mécaniques localisés (dans la gamme
fréquentielle du GHz) ont également été effectués.
ω,
ω
ω
xyz
Figure 1.8 : Valeurs simulées des différentes composantes du couplage optomécaniqueintrinsèque dispersif gω,i (dû aux interfaces mobiles [MI] et dû à l’effet photoélastique[PE]). Les paramètres caractéristiques sont extraits pour plusieurs modes de flexion d’unemembrane en InP suspendue ayant les dimensions mx = 20 µm, my = 10 µm, bx = 1 µm,by = 2 µm. La courbe grise pointillée (en haut) représente la réponse mécanique suite à
l’actionnement externe de la membrane, mesurée au milieu de la cavité ; les profils de ~Qcorrespondants sont présentés en bas pour les modes d’intérêt.
Ωm/2π meff xZPF gω,MI gω,PE g0,i
Mode (MHz) (pg) (fm) (MHz/nm) (MHz/nm) (Hz)
M1 2.34 117.2 5.54 134.4 -0.27 1858.5
M2 2.75 61.8 7.14 110.1 0.24 1967.8
M3 11.54 21.7 5.90 39.8 0.24 590.6
M4 14.45 32.9 4.28 169.5 0.49 1818.5
Table 1.1 : Valeurs simulées des couplages optomécaniques intrinsèques dispersifs et desparamètres caractéristiques pour plusieurs modes de flexion d’une membrane 10× 20 µm2en InP suspendue.
Ces travaux ont aussi révélé la possibilité de façonner à la fois l’amplitude et le poids re-
latif des effets de couplage dissipatif et dispersif (Figure 1.9). Ceci ouvre la voie à la mise
en œuvre d’un refroidissement optimisé jusqu’à l’état fondamental de notre résonateur
12
Γω
γ
Couplage dispersif dominant
Couplage dissipatif dominant
Figure 1.9 : Rapport entre les forces de couplage optomécanique externe dispersif gω,eet dissipatif gγ,e, obtenues par simulations numériques, en fonction de la largeur du guided’onde d’accès Wwg et pour deux séparations différentes hair entre la membrane à CP etle guide d’onde.
mécanique dans le régime dominé par le couplage dissipatif. Ce régime présente l’avan-
tage de relaxer les contraintes sur les pertes optiques de la cavité, en comparaison au
refroidissement en régime de couplage dispersif usuellement employé.
1.6 Procédé de fabrication
La fabrication de la plateforme hétérogène optomécanique intégrée repose sur plusieurs
étapes, dont en particulier le collage de substrats SOI et en semi-conducteur III-V, la
préparation des marques d’alignement à contraste élevé pour la lithographie électronique,
la gravure des composants optiques (réseau du cristal photonique) et mécaniques (struc-
tures mesa) ainsi que le retrait de la couche sacrificielle afin de suspendre la membrane à
CP. Ces étapes ont nécessité un travail de développement et optimisation. La technique de
collage employée avec un contrôle précis de l’épaisseur de la couche sacrificielle a permis
d’atteindre une précision sur la séparation entre les niveaux SOI et semi-conducteur III-V
de 6 10 nm (dans la direction hors plan). Grâce à l’introduction de marques d’aligne-
ment, l’alignement des cavités à cristaux photoniques en InP suspendues par rapport au
circuit SOI a été réalisé avec une précision de 6 40 nm dans les directions dans le plan.
La structuration de la couche InP a été optimisée en faisant usage des résines positive
(PMMA) et négative (HSQ), ce qui a permis de satisfaire les différentes exigences pour les
parties optique et mécanique du dispositif ; ce travail d’optimisation se traduit notamment
par l’obtention des cavités optiques à haut facteur de qualité Q. L’écart-type de la lon-
gueur d’onde de résonance entre les cavités à CP avec les mêmes paramètres géométriques
est d’environ 2 − 3 nm sur l’ensemble de l’échantillon (typiquement comprenant plusieurscentaines de dispositifs). Enfin, la technologie de séchage supercritique nous a permis d’at-
teindre un rendement de 100 % pendant la suspension des membranes, pour des distances
entre la membrane et le substrat d’environ 200 nm et pour les membranes à CP ayant des
1.7. Mesures optomécaniques avancées 13
dimensions latérales de 10Ö20 µm2.
(a)
Report et retrait du substrat
guide d’onde
SiSiO2InPBCBTi-Au
(b)
Préparation des marquesd’alignement
(c)
Usinage de la couche semi-conductrice III-V
marque
(d)
Retrait de la couche sacri�cielle
mesaCP
Figure 1.10 : Étapes principales de fabrication pour la structuration de la membranesuspendue à cristal photonique bidimensionnel en semi-conducteur III-V sur un circuitintégré des guides d’ondes SOI (silicium-sur-isolant).
100 µm(a) 5 µm(b)
Guide d’onde SOI
Points d’ancrage
Membrane suspendue à CP en semi-cond. III-V
Cavité L3à défaut
Figure 1.11 : Dispositifs fabriqués à leur phase finale. (a) Vue de dessus de l’échantillonmontrant la partie du réseau des guides d’onde SOI dans le milieu de section effilée ;ces guides permettent d’adresser les membranes suspendues. (b) Cliché du microscopeélectronique à balayage (MEB) d’une seule membrane suspendue à cristal photonique.
1.7 Mesures optomécaniques avancées
La réponse mécanique des membranes suspendues a été dans un premier étudiée dans
un montage interférométrique. Les mesures ont alors été confrontées aux simulations, en
examinant l’évolution de la fréquence propre et du facteur de qualité mécanique Qm pour
14
les différents paramètres géométriques de la structure suspendue. Ces mesures montrent,
comme attendu, une diminution des pertes intrinsèques induite par le matériau avec la
température de l’environnement ; ainsi le facteur de qualité mécanique augmente d’un fac-
teur 3 environ, en passant de la température ambiante (Tb = 300 K) à celle de l’hélium
liquide (4.4 K). Une réduction supplémentaire des pertes dues à l’ancrage sur les mesa
permettant de suspendre la membrane a aussi été obtenue en allongeant les ponts entre la
membrane et les points d’ancrage. On constate ainsi une amélioration de Qm par un facteur
d’environ 5 pour le mode mécanique fondamental, en allongeant les ponts 1 µm à 12 µm.
Cette observation a été rendue possible, grâce à l’intégration d’une couche mince d’InGaAs
de 10/20 nm d’épaisseur à l’intérieur de la membrane InP, permettant d’améliorer sa rigi-
dité et par conséquent obtenir une suspension correcte du dispositif sans son effondrement
au substrat.
Ces résultats ont ensuite été utilisés dans la mise en œuvre de la plateforme intégrée,
confirmant le contrôle attendu sur les conditions et l’efficacité du couplage mutuel entre le
guide d’onde d’accès et une cavité optique intégrée. La spectroscopie optique et mécanique
sur de tels dispositifs conventionnels utilise la technique dite “side of the fringe”. Cette
technique a déjà montré de bonnes performances dans la détection du mouvement brownien
de la membrane à cristal photonique 2D. Le dispositif expérimental employé est illustré
dans la Figure 1.12. Un faisceau laser accordable est couplé au guide d’onde, lui-même
couplé à la cavité optique. La courbe de transmission optique en sortie du guide présente
une forme généralement Lorentzienne centrée sur la longueur d’onde de résonance λ0 de
la cavité (voir la Figure 1.12, Optique). Le résonateur mécanique, oscillant à sa fréquence
Chambreà vide
IR cameraCaméra IR
IR cameraCaméra Vis.FPC
Laser accordable IR1520-1570 nm
AccordableBPF
EDFA
VOA
PD ESA
lumière blanchelaser de sonde
10xNA 0.26
5xNA 0.14
10xNA 0.26
connexion �bréeconnexion électrique
OSA
T
λλ0 λl
Ωm/2π
PSD
Ωm2π
Ωm
Optique Mécanique
Figure 1.12 : Schéma du montage expérimental pour les mesures du spectre mécaniquedu dispositif optomécanique intégré. Les connexions en espace libre, fibrées et électriquessont indiquées. Le mécanisme de transduction du mouvement mécanique sur la sonde laserfixe est illustré sur deux spectres, montrant la transmission du guide d’ondes couplé à lacavité [T(λ)] et la densité spectrale de puissance de la sonde laser transmise [PSD(Ωm)],tel qu’il est mesuré par l’ASE (ESA sur le schéma). (IR - infra-rouge, FPC – contrôleur depolarisation fibré, Vis. – visible, NA – ouverture numérique, EDFA – amplificateur en fibredopée erbium, VOA – atténuateur optique variable, OSA – analyseur de spectre optique,BPF – filtre passe-bande, PD – photodiode, ESA – analyseur de spectre électrique.)
1.7. Mesures optomécaniques avancées 15
propre Ωm/2π, module la longueur d’onde de résonance et la largeur spectrale de la cavité
par l’intermédiaire de mécanismes de couplage dispersif ou dissipatif (voir la Section 2.3.1
pour plus de détails). Par conséquent, une telle modulation de la réponse Lorentzienne
de la cavité optique s’imprime sur le laser de sonde (dans le cas où sa largeur de raie est
beaucoup plus étroite par rapport à celle de la cavité γl � γt)). La réponse mécanique peutdonc être sondée, en désaccordant légèrement le faisceau laser par rapport à la longueur
d’onde de résonance et en mesurant le spectre de son bruit d’intensité, comme le montre
la Figure 1.12. Dans cette configuration, l’intensité de la sonde est modulée à la fréquence
de l’oscillation mécanique du résonateur, et ce pour tous les modes mécaniques qui ont
un impact sur le mode optique. En examinant le bruit de la sonde transmise par un ASE
(analyseur du spectre électrique ; ESA en anglais), on récupère le spectre de(s) mode(s)
mécanique(s) de la membrane dans le spectre de densité spectrale de la puissance (PSD,
pour power spectral density en anglais) (Fig. 1.12).
Cette technique de détection donne ainsi le spectre mécanique, dont un exemple est
montré sur la Figure 1.13a (courbe rouge). L’expérience est réalisée dans une chambre
à vide à basse pression P < 10−4 mbar afin d’éviter l’amortissement de l’air, qui a un
impact considérable pour les modes de flexion d’une membrane. Dans cette étude, nous
avons utilisé une cavité à défaut L3 ayant une résonance optique autour de λ0 ∼ 1560 nm,incorporée dans une membrane des dimensions de 20 × 10 µm2, suspendue à l’aide des
(a)
(b)
M1M2
M3 M4
M1 M2 M3 M4
Figure 1.13 : (a) Densité spectrale de puissance (PSD) du signal optique transmis pourle laser de sonde à résonance (courbe rouge) et hors résonance (courbe grise) optiqueavec la cavité intégrée dans une membrane suspendue à CP (dimensions : mx = 20 µm,my = 10 µm, t = 260 nm, bx = 1 µm, by = 2 µm, bd = 5.9 µm). (b) PSD des résonancesmécaniques détectées, prise avec une meilleure résolution autour de chacune des quatrefréquences propres (bleu – les données, rouge – ajustement Lorentzien). Les distributionsdu champ de déplacement ~Q(~r) correspondantes simulées sont données dans les encarts.
16
quatre ponts 1 × 2 µm.La densité spectrale de puissance (PSD) du signal transmis, mesurée dans la gamme de
1 à 100 MHz révèle quelques pics de résonance, correspondant aux modes mécaniques de la
membrane suspendue, en accord avec nos simulations. Les modes présents dans le spectre
de basse fréquence correspondent à ceux qui manifestent dans la spectroscopie numérique
les amplitudes simulées les plus importantes. Une mesure supplémentaire a été effectuée
avec un laser de sonde hors de résonance de la cavité (à savoir, avec ∆ = 3 − 5 nm), pourdétecter tout signal parasite présent dans le montage expérimental, signal dû aux sources
de bruit électrique qui ne sont pas liées au mouvement mécanique du dispositif étudié
(courbe grise dans la Fig. 1.13a).
Les taux de couplage optomécanique sous vide ont été déterminés pour les modes
mécaniques détectés dans la gamme des fréquences jusqu’à 100 MHz par l’intermédiaire
des techniques de modulation de fréquence, ce qui a donné les valeurs de g0/2π de 0.1 à
45 kHz, comparables à l’état de l’art des systèmes optomécaniques dans cette gamme de
fréquences [Wilson 2014].
La technique expérimentale pour mesurer séparément les forces des différents mécanis-
mes de couplage optomécanique, consiste à étudier la variation des caractéristiques des
modes mécaniques, variations induites par effet du ressort optique [optical spring effect en
anglais] (Fig. 1.14). Cet effet se traduit par une modification de l’amplitude, fréquence et
pertes mécaniques, en fonction du désaccord entre le laser et le mode optique de la cavité.
Pour ce faire, nous avons mesuré l’évolution de la densité spectrale de S̄P(Ω, ∆) autour de
(b)(a)
Ω ∆
/κ
∆ κ
(c)
∆ κ
ω
γ
γ
0.95-0.290.62
Fréquence (MHz)2.21 2.22 2.23
Δ/γ
t
-6
-4
-2
0
2
4
6wwg = 400 nmM1
Δ/γt Δ/γt
Δ/γ
t
S P(Ω
, Δ/γ
t) (d
Bm/H
z)
0
15
10
5
M1 M1
Figure 1.14 : (a) Densité spectrale de puissance SP(Ω,∆/γt) pour le mode mécaniquefondamental M1, mesurée pour le dispositif avec le guide d’ondes d’accès dont la largeur estde wwg = 400 nm. L’ajustement Lorentzien du mode de résonance de la cavité est montréen pointillés noirs pour référence. Le désaccord du laser de sonde ∆ est normalisé par rap-port à la largeur de raie totale γt de la cavité optique. (b) Densité spectrale de puissance àrésonance mécanique SP(Ωm,∆/γt) (cercles vides) en fonction du désaccord normalisé dulaser de sonde ∆/γt pour le mode mécanique fondamental M1 [données extraites à partirde (a)]. La ligne continue représente l’ajustement du modèle théorique. (c) Contributionsau bruit du spectre de transmission (en unités arbitraires ; rouge : couplage dispersif total,vert : couplage dissipatif intrinsèque ; bleu : couplage dissipatif externe) obtenu par ajus-tement de la courbe expérimentale dans (b). Les taux de couplage optomécanique déduitssont indiqués.
1.7. Mesures optomécaniques avancées 17
la fréquence de résonance mécanique Ωm du mode considéré, en fonction de la longueur
d’onde du laser sonde. La Figure 1.14a rassemble ces différents spectres en fonction du
désaccord du laser de sonde (ce désaccord est normalisé par rapport à la largeur de raie
γt de la cavité optique intégrée).
Cette mesure de ressort optique nous donne un aperçu rapide sur le changement des
trois principaux paramètres mécaniques lorsque la longueur d’onde de la sonde laser varie
autour de la résonance de la cavité : la fréquence du mode Ωm, l’intensité du pic de
résonance α et la largeur de raie mécanique Γ sont modifiées.
(a)
(b)
ωκ
ωκ
g γ,e(G
Hz/
nm)
M1 �tM2 �tsimulé, hair = 230 nm
M1 �tM2 �tsimulé, hair = 230 nm
g γ,e(G
Hz/
nm)
Largeur du guide d’onde wwg (nm)
hair = 230 nmhair = 150 nm
hair = 230 nmhair = 150 nm
Largeur du guide d’onde wwg (nm)
Largeur du guide d’onde wwg (nm)
Figure 1.15 : (a) Coefficient de couplage dispersif gω (total) et (b) externe dissipatifgγ,e, tracés en fonction de la largeur du guide d’onde wwg. Les triangles bleus pointantvers le haut correspondent aux coefficients extraits de l’ajustement théorique des donnéesmesurées pour le mode M1. Les triangles bleus pointant vers le bas correspondent auxcoefficients extraits de l’ajustement théorique des données mesurées pour le mode M2. Lescarrés rouges correspondent aux valeurs calculées avec l’approche 3D FDTD statique pourl’épaisseur d’espace d’air de hair = 230 nm. Les diamants oranges représentent les forcesde couplage optomécanique calculées pour hair = 150 nm. Encadrés : valeurs calculées degω et gγ,e en fonction de wwg.
La dépendance de l’amplitude mécanique α comparativement au désaccord du laser
sonde ∆ est ensuite ajustée avec un modèle analytique, permettant d’extraire les différentes
forces de couplage optomécanique. La Figure 1.14b montre les données expérimentales
(cercles bleus) pour le mode mécanique fondamental, extraites de la Figure 1.14a avec
18
l’ajustement correspondant (ligne rouge) à notre modèle théorique. La référence de désac-
cord nul est marquée par une ligne en pointillés gris. Comme on peut le voir, pour la
géométrie donnée du guide d’accès (wwg = 400 nm), l’intensité α = S̄P(Ω = Ωm, ∆)
présente une forte asymétrie par rapport à cette ligne de référence. Le modèle théorique
donne une courbe raisonnablement bien ajustée avec des maxima d’amplitude à la valeur
du désaccord de ∆ ≈ +γt/4. L’ajustement théorique permet également d’extraire le poidsdes différents mécanismes de couplage optomécanique (voir la Figure 1.14c). Les valeurs
obtenues sont en bon accord avec celles correspondantes estimées théoriquement.
Nous avons expérimentalement estimé les composantes dispersives et dissipatives de
couplage optomécanique pour différentes dimensions du guide d’onde d’accès. Les résultats
sont rassemblés sur la Figure 1.15. Des simulations supplémentaires ont aussi inclus l’im-
pact de la variation de la distance entre la membrane et le guide d’onde d’accès. L’ensemble
de résultats (mesures et simulations) confirme la possibilité d’adapter les valeurs absolues
et relatives des forces de couplage optomécanique externes en accordant la géométrie du
canal d’accès optique intégré et la séparation entre ce canal et la membrane suspendue.
Enfin, les effets induits thermiquement ont été étudiés, proposant par la suite un
mécanisme de mise en œuvre d’une commutation (switching en anglais) mécanique bi-
stable, en exploitant la bi-stabilité thermo-optique. Nous avons aussi réalisé des études
préliminaires sur le mécanisme de transduction entre la modulation du laser de pompe
non-résonant et du laser de sonde résonant en utilisant le milieu actif (bôıtes quantiques
à l’intérieur de la membrane à CP) en tant qu’intermédiaire.
1.8 Annexe A. Développement des membranes
semi-conductrices accessibles par les deux faces pour
l’optomécanique
Des membranes contraintes, accessibles optiquement par les deux faces pour des expériences
optomécaniques de type “membrane-au-milieu” (“membrane-in-the-middle” en anglais),
ont d’autre part été conçues et fabriquées. Ces membranes présentent des propriétés
mécaniques contrôlables via la composition d’alliage ternaire de semi-conducteur utilisé ;
d’autre part, la contrainte induite permet partiellement une forte amélioration des facteurs
de qualité mécaniques. Les valeurs de la contrainte ajoutée obtenues sont de 350 MPa pour
l’alliage In0.45Ga0.55P et 240 MPa pour GaAs0.95P0.05 avec une marge de progression. Les
deux alliages sont fabriqués par l’épitaxie en phase vapeur aux organométalliques sur des
substrats d’arséniure de gallium (GaAs).
1.9 Perspectives principales
Le système optomécanique étudié dans ces travaux ouvre la voie à la mise en œuvre de
diverses fonctionnalités pour la physique fondamentale et appliqué ; dans ce qui suit, nous
1.9. Perspectives principales 19
présentons deux voies possible.
À titre d’exemple, les modes qui occupent la gamme GHz, sont attractifs pour les ap-
plications de refroidissement, la température permettant d’atteindre le régime quantique
étant plus élevée que pour les modes dans la gamme MHz. Cependant, il reste néanmoins
nécessaire d’adjoindre des techniques de refroidissement optique, jusqu’à présent mises
en œuvre dans le régime de couplage dispersif. Ce régime est très exigent sur les pertes
optiques de la cavité. Or, il a été récemment démontré que le refroidissement peut être
mis en œuvre en régime dissipatif, qui relaxe les contraints sur les pertes optiques. Ces
plateformes, à couplage optomécanique contrôlé, constituent au fait des dispositifs pro-
metteurs.
D’autre part, la membrane en semi-conducteur III-V permet ici l’incorporation de mi-
lieu actif formé par une monocouche des bôıtes quantiques, qui peuvent être considérées
comme des systèmes à deux niveaux sous faible excitation et basse température. Ce milieu
actif, intégré dans une cavité semi-conductrice, a été largement étudié dans le cadre d’inter-
action lumière-matière, par exemple, pour l’émission des photons uniques [Laurent 2005].
Le couplage à ce genre de systèmes à deux niveaux dans des dispositifs optomécaniques
a été peu exploré expérimentalement [Arcizet 2011], cependant, il offre une direction pro-
metteuse pour la mise en œuvre des mécanismes de refroidissement hybrides [WilsonRae
2004]. À plus long terme, il permet d’envisager l’étude du couplage hybride entre un mode
mécanique à haute fréquence dans son état quantique fondamental et un système quantique
à deux niveaux.
La plupart des enjeux du domaine (fondamentaux et appliqués) requièrent un cou-
plage optomécanique important, qui pourrait être exalté par la réalisation des réseaux à
cristal phononique/photonique (dit phoxonique) afin de réduire les pertes mécaniques par
ancrage. Soulignons qu’un autre mécanisme optomécanique, la photostriction, est suscep-
tible d’entrâıner la génération des phonons de haute fréquence (GHz) à l’intérieur de la
cavité à défaut. L’existence d’un tel mécanisme reste encore à démontrer.
Ces modes de haute fréquence présentent un intérêt pour les applications métrologiques
ou photonique RF. Cependant, celles-ci requirent une stabilisation en fréquence de l’oscil-
lateur. Les réalisations expérimentales déjà existantes [HosseinZadeh 2008 ; Zheng 2013]
montrent que la fréquence et la phase d’un oscillateur optomécanique (OOM) peuvent
en effet être verrouillées à celles d’un oscillateur électronique externe. Des techniques
de verrouillage par injection d’un oscillateur optomécanique à un oscillateur électronique
radio-fréquence (RF) ont aussi été mises en oeuvre. Ces dispositifs bénéficieraient forte-
ment d’une augmentation du nombre de fonctionnalités intégrées, permettant d’élargir les
outils de contrôle de la réponse mécanique et donc des techniques de verrouillage telles
que les techniques d’auto-référencement. Un tel défi peut être relevé dans notre dispositif
hybride, en mettant en œuvre des mécanismes d’excitation et d’accordabilité différents.
Dans cette perspective, les travaux futurs sur le système actuel viseront à poursuivre
l’exploration des non-linéarités optiques et mécaniques, pour atteindre le régime d’auto-
oscillation. D’autres outils d’actionnement des vibrations mécaniques dans la gamme
20
MHz seront intégrées, tels que l’actionnement électrostatique via un peigne d’électrodes
métalliques intégrées sous la membrane en InP [Legtenberg 1996] (voir Figure 1.16a).
SiSiO2InPTi/Au
Membrane à CP &cavité à défaut
Guide d’onded’accèss
Électrodes interdigitées
(a)
OOM aveccavité à défaut
(b)
Guide d’onde d’accèss
SiSiO2GaNAl
SAW port 1
SAW port 2
SiSiO2InP
OOM aveccavité à défaut
Canal optique commun
(c)
Figure 1.16 : (a) Vue conceptuelle de l’architecture du dispositif proposé comprenantles actuateurs. (b) Représentation schématique du dispositif optomécanique comportantune excitation intégrée des ondes acoustiques de surface dans la plage des GHz via destransducteurs à ondes de surface (SAW pour surface acoustic waves en anglais). La lecturede la réponse mécanique du dispositif peut être effectuée simultanément en utilisant uncanal d’accès optique et les transducteurs SAW (via le paramètre S21 dans la configurationà deux ports représentée). (c) Vue conceptuelle de l’architecture du dispositif proposé pourl’étude de la synchronisation mécanique entre les différents oscillateurs optomécaniquescouplés via un canal optique commun.
Les perspectives à moyen terme étendront ces travaux à la deuxième famille de modes
mécaniques présents dans la configuration du résonateur actuel, les modes localisés dans
le cœur de la cavité à défaut (correspondant à la gamme fréquentielle du GHz). Contrai-
rement à l’excitation et l’actionnement des modes de flexion de la membrane utilisant le
champ électrostatique provenant des électrodes interdigitées (Fig. 1.16a), les modes loca-
lisés nécessitent une autre solution, par exemple, en utilisant des transducteurs à ondes
acoustiques de surface (SAW), formés de peignes interdigitées (Fig. 1.16b). Ce processus
de transduction peut être large bande en recourant à des peignes à pas variables et pourrait
permettre de lire le spectre mécanique en utilisant un résonateur SAW à deux ports [Ben-
chabane 2015]. Cependant, le processus de transduction ici, s’appuie sur la piézoélectricité
du matériau. On peut imaginer ainsi d’incorporer une couche piézoélectrique intermédiaire
entre le peigne et la couche d’InP. Une option plus simple consiste à utiliser un matériau
semi-conducteur approprié ayant de bonnes propriétés piézoélectriques, tel que le GaAs
1.9. Perspectives principales 21
ou, encore mieux, le GaN/AlN, pour réaliser le résonateur optomécanique.
La deuxième voie d’expériences en perspective à long terme inclut la synchronisation
de deux ou plusieurs résonateurs mécaniques. Ceci peut être réalisé par les canaux de
connexion optiques [Shah 2015] (voir Figure 1.16c), permettant d’obtenir plus de deux os-
cillateurs synchronisés [Holmes 2012 ; Zhang 2015]), mécaniques [Shim 2007] ou électriques
[Matheny 2014]. Ce dispositif hybride intégré permettra ainsi d’accéder simultanément
à plusieurs modes optiques spatialement séparés, couplés à un ou plusieurs (différents)
modes mécaniques, qui par conception peuvent être cöıncidents ou séparés spatialement.
Ce couplage de plusieurs oscillateurs optomécaniques, ouvre la voie à l’exploration d’effets
optomécaniques multimodes, comme la synchronisation en réseau et la formation de motifs
(pattern formation en anglais) [Lauter 2015].
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23
http://dx.doi.org/10.1038/nphys2070http://arxiv.org/abs/1303.0733http://dx.doi.org/10.1063/1.3651493http://dx.doi.org/10.1063/1.3651493http://dx.doi.org/10.1109/JLT.2013.2295267http://dx.doi.org/10.1063/1.4913532http://dx.doi.org/10.1063/1.4913532http://dx.doi.org/10.1038/nphys2748http://dx.doi.org/10.1063/1.3563711
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OptomécaniqueCristaux photoniques pour l'optomécaniqueVers l’intégration des résonateurs optomécaniquesDescription de la structure étudiée au cours de cette thèseSimulations optiques, mécaniques et optomécaniques de la structureProcédé de fabricationMesures optomécaniques avancéesAnnexe A. Développement des membranes semi-conductrices accessibles par les deux faces pour l'optomécaniquePerspectives principalesBibliography