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1 Mise en place d’un suivi des chiroptères communs sur le département de l’Essonne Da Costa Cindy, Deguines Nicolas, GASC Amandine [email protected] , [email protected] , [email protected] . Septembre 2008 MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité Unité Conservation des Espèces, Restauration et Suivi des populations Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d'Oiseaux (CRBPO) 55 rue Buffon 75005 Paris CONSEIL GENERAL DE L’ESSONNE Direction de l’environnement Conservatoire départemental des espaces naturels sensibles Hôtel du département Boulevard de France 91012 Evry cedex

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Mise en place d’un suivi des chiroptères communs sur le

département de l’Essonne

Da Costa Cindy, Deguines Nicolas, GASC Amandine [email protected], [email protected], [email protected] .

Septembre 2008

MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité Unité Conservation des Espèces, Restauration et Suivi des populations Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d'Oiseaux (CRBPO) 55 rue Buffon 75005 Paris

CONSEIL GENERAL DE L’ESSONNE Direction de l’environnement

Conservatoire départemental des espaces naturels sensibles Hôtel du département Boulevard de France

91012 Evry cedex

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Remerciements

Nous tenons à remercier Jean-François Julien, Jean-Marc Lustrat et

Christian Kerbiriou.

Merci beaucoup à Yann Gager pour son aide.

Merci à l’ONF pour la clef de la forêt de Verrières-le-Buisson.

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Sommaire

1. Introduction …………………………………………………………………………p4

2. Matériels et méthodes…………………………………………….………………p5 2.1 Le protocole…………………………………………………………………...…………p5 2.2 L’identification des espèces ……………………………………….……….………….p11 2.3. Création de la base de données…………………………………………………...…..p12 2.4 Le « Krigeage » ou « prédiction optimale » …………………………………….....…p13 2.5 Les relevés d’habitats………………………………………………………...………..p14 2.4.1 Les relevés de nature surfacique à l’échelle du tronçon…………………..p15 2.4.2 Les relevés observateurs, de nature qualitative …………………………..p16

3. Résultats……..…………………………………………………………………….…p17 3.1 Les abondances détectées en Essonne ……………………………..…………….…..p17 3.1.1 : Les circuits pédestres………………………………………………….…..…p17 3.1.2 : Les circuits routiers………………………………………………………..…p19 3.2 Cartographie des abondances détectées en Essonne lors des circuits routiers…….p21 3.2.1. Eptesicus serotinus, la Sérotine commune : ………………………………….p22 3.2.2. Nyctalus leisleri, la Noctule de Leisler : ………………………………..……p23 3.2.3. Nyctalus noctula, la Noctule commune : …………………………………….p24 3.2.4. P. nathusius/kuhl, le groupe des Pipistrelles de nathusius/kuhl : ……………p25 3.2.5. P. pipistrellus, la Pipistrelle commune : ……………………………………..p26 3.2.6. Myotis sp, le genre des Myotis : ……………………………………………...p27 3.2.7. Comparaison des abondances : ………………………………………………p28 3.2 Les prédictions d’abondance…………………………………………………….……p28 3.2.1 : Eptesicus serotinus, la Sérotine commune : …………………………p29 3.2.2 : Nyctalus leisleri, la Noctule de Leisler : ………………………….…p31 3.2.3 : Nyctalus noctula, la Noctule commune : ………………………….…p33 3.2.4 : P. nathusius/kuhl, le groupe des Pipistrelles de Nathusius/Kuhl : …..p35 3.2.5 : P. pipistrellus, la Pipistrelle commune : ……………………………..p37 3.2.6 : Myotis sp., le genre des Myotis : ……………………………….……p39 3.2.7 Comparaison des prédictions : ……………………………..…….……p40 3.3 Premiers résultats concernant les habitats……………………………………….…..p41 3.3.1 Les relevés de nature surfacique à l’échelle du tronçon…………………….…p41 3.3.2 Les relevés observateurs, de nature qualitative……………………………..…p43 3.3.2.a) Préférences d’habitat…………………………………………..……p43 3.3.2.b) Focus sur le milieu urbain………………………………………..…p45 3.3.2.c) Focus sur le milieu forestier………………………………………...p59

4. Statuts de protection des espèces contactées au cours du suivi…p52

Niveau de protection en France : ………………………………………………...…p52 Niveaux de protection internationaux : …………………………………..………....p53 Statuts des espèces contactées dans le département de l’Essonne : ……...…………p54

5.Conclusion……………………………………………………………………………p55

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1. Introduction

Afin de limiter l’érosion de la biodiversité, la France s’est engagée à une réduction significative de cet appauvrissement d’ici 2010. Le projet européen SEBI 2010 (Streamlining European Biodiversity Indicators 2010), dont le but est la mise en place de plusieurs indicateurs permettant d’évaluer l’évolution de la biodiversité, a permis de prendre conscience de l’importance du suivi d’espèces communes. En réponse à la demande européenne, le dispositif Vigie-Nature du Museum National d’Histoire Naturelle a été créé. Son but est de développer des indicateurs de biodiversité qui permettent un diagnostic de l’état de groupes d’êtres vivants. Etudier les variations de l’abondance moyenne de ces espèces représente, en effet, un moyen efficace pour évaluer l’état de santé de la diversité biologique. Les espèces de chauves-souris communes font l’objet d’un des nouveaux programmes de suivi de la biodiversité. Ce groupe a été choisi car il semble constituer un indicateur intéressant de la diversité biologique. En effet, elles sont placées en fin de chaînes alimentaires et, de plus, disposent d’une longue espérance de vie (jusqu’à 30 ans pour certaines espèces). Connaître l’évolution de leurs effectifs pourra refléter certaines atteintes environnementales (modifications du climat, de la qualité de l’eau ou des pratiques agricoles, par exemple). D’après la littérature, les effectifs de chauves-souris semblent être en régression, et les activités humaines pourraient être liées à ces observations. Face à cette problématique, le Conseil général de l’Essonne a décidé en 2008 de participer à ce programme de suivi des chiroptères en partenariat avec le Museum. Il consiste à étudier les variations d’abondance des espèces trouvées en Essonne. Ce suivi permettra aussi de contribuer à l’inventaire des espèces de chauves-souris présentes dans l’Essonne, et à l’évaluation des Espaces Naturels Sensibles (ENS). Le protocole mis en place pour ce suivi est identique à celui déjà établi dans d’autres régions de France. Dans ce rapport, après avoir détaillé la méthode utilisée pour la mise en place et la réalisation du suivi, nous présenterons les premiers résultats.

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2. Matériels et méthodes

L’étude des chiroptères en Essonne repose sur le dispositif Vigie-nature, mis en place par le Muséum National d’Histoire Naturelle. Celui-ci consiste en l’enregistrement de cris d’écholocation de chauves-souris en déplacement et est mené à partir d’un réseau d’observateurs volontaires, avec pour objectif, à moyen terme, de s’étendre sur l’ensemble du territoire français. Ces participants sont formés par le Muséum au travers de stages qui permettent aussi des retours d’expériences très utiles pour améliorer le protocole. 2.1 Le protocole Les enregistrements sont effectués le long d'un circuit (Figure 1). Celui-ci est choisi par l'observateur mais doit respecter certains critères: -le circuit doit être de 30km,

-il doit traverser l'ensemble des habitats principaux présents dans ce périmètre afin d’avoir une représentation homogène des espèces présentes,

-le tracé ne doit pas former d’intersection, se croiser, -le circuit doit être validé par les responsables ; le départ est choisi aléatoirement. Figure1 : Exemple d’un circuit routier (bleu ciel), parcourant les principaux habitats d’un territoire (vallée boisée entourée en bleu foncé, zone agricole entourée en bordeaux, zone urbanisée entourée en rouge). Deux types de circuits sont possibles : les circuits routiers et pédestres. Pour les circuits effectués en voiture, les prises de sons sont faites à vitesse comprise entre 25 et 30km/h (pour des questions de qualité d’enregistrement et de limitation de l’effet Doppler) et sur des tronçons de 2 km, alternants avec des tronçons de 1 km sans écoute (Figure 2).

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Figure 2 : représentation d’un circuit avec ses tronçons d’écoute (en rouge). Dans le cas des relevés pédestres, à la place d'un circuit, c'est un carré de 10 km² qui est retenu dans lequel se feront dix points d'écoute de six minutes chacun. De même que pour le routier, la moitié des points d’écoute devront être faits, autant que possible, dans les différents habitats présents. La seconde moitié des points est choisie librement par l’observateur qui peut les placer dans les lieux qu’il connait favorable aux passages des chauves-souris. Tous les points doivent être répartis de manière homogène. Pour cette étude, nous avons mis en place 10 circuits routiers et 2 circuits pédestres (Figures 3, 4a, et 4b). Les deux circuits pédestres se trouvent dans des lieux appartenant au Conseil général de l’Essonne : les marais de Fontenay-Misery et le domaine de Méréville. Les circuits (en rouge sur la figure 3) sont complémentaires des circuits mis en place par le Parc Naturel Régional (PNR) du Gâtinais et de ceux du PNR de la Haute-Vallée de Chevreuse nouvellement mis en place en 2008 (qui n’apparaissent pas encore sur cette carte).

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Figure 3 : Carte du département de l’Essonne et les circuits réalisés par les différents organismes.

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Figure 4a : Le circuit pédestre n°156, dans les marais de Fontenay et de Misery.

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Figure 4b : Le circuit pédestre n°161, dans le domaine de Méréville.

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Nous avons également essayé de faire passer ces circuits à proximité des ENS pour tenter de voir si ceux-ci peuvent avoir une influence bénéfique aux chauves-souris. Après validation des circuits par Jean-Marc Lustrat (Ingénieur Etudes et Aménagements au Conseil général de l’Essonne) et Christian Kerbiriou (responsable du suivi chiroptères au Museum), nous avons effectué les enregistrements. Pour une uniformité des données, ces enregistrements débutent 30 minutes après l’heure de coucher légal du soleil, moment où commence l'activité de la plupart des chauves-souris. La température doit être supérieure à 12°C et les relevés par temps pluvieux doivent être évités car ces conditions sont défavorables à la sortie des chauves-souris. Chaque circuit est retranscrit sur une carte IGN 1/25000ème faisant apparaitre les circuits et tronçons d’écoute. De plus, nous avons réalisé un document détaillant en images et par une description chaque début et fin de tronçons. Ce livret accompagne ce rapport. Les enregistrements sont réalisés en été car à cette période, l'activité des animaux est plus forte du fait des conditions favorables (température, présence d'insectes,...). Deux sessions (passages) d'enregistrement sont effectuées par circuit, la première fin juin-début juillet et la seconde fin Août-début septembre. Le premier passage correspond à la période de gestation, de la plupart des espèces, tandis que le second correspond à une période où les jeunes sont émancipés. Deux appareils, mis à disposition par le Conseil général de l’Essonne, sont utilisés : un détecteur et un enregistreur (Figure 5). Ils récupèrent les sons dans les tronçons d’écoute, se déclenchant automatiquement dès l’émission d’un ultrason. Notons que les orthoptères, qui émettent dans l’ultrason, peuvent également déclencher le détecteur ainsi que certains bruits. Le détecteur (D240x, Petterson) a été choisi pour sa capacité à faire de l’expansion de temps. Il est réglé avec une division par 10 et un temps d’acquisition de 0.17 secondes (pour les circuits routiers) ou de 1,6 secondes (pour les circuits pédestres). Figure 5 : dispositif d’enregistrement. Ainsi les enregistrements ont été écoutés 10 fois plus lentement, les rendant audibles pour l’oreille humaine (capable de détecter des fréquences de 0,02KHz jusqu’à 20KHz environ). Par exemple un cri détecté à 50KHz sera rejoué à 5KHz. Cette méthode permet de conserver la structure, le rythme et l’intensité du signal. Le détecteur rejoue ensuite les 0.17 secondes de temps réel écouté à un enregistreur numérique (Zoom H2, Zoom Corporation) et cela pendant 1.7 secondes, temps pendant lequel, le détecteur reste sourd à tout contact potentiel avec une chauve-souris. Une fiche indiquant les différents réglages et branchements du détecteur est disponible en Annexe.

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2.2 L’identification des espèces Une fois les enregistrements effectués, nous disposons d’un logiciel (Syrinx), qui fait apparaître les sons enregistrés sur un sonagramme, et d’une aide pour identifier les sons récupérés. Cette aide est disponible en format .pdf dans un des DVD remis avec ce rapport. Ces fiches techniques sont conçues à partir de la littérature actuelle et de conseils d’un spécialiste : Jean-François Julien qui sera considéré comme référence. Le logiciel libre de droit a été spécifiquement conçu par John Burt pour l’étude de la communication acoustique animale, sur le terrain et en laboratoire. Les cris des différentes espèces de chauves-souris ont des caractéristiques qui permettent de les identifier. Il s’agit de leur forme, de leur rythme, de leur fréquence, de la durée du cri et de la localisation du maximum d’intensité des signaux visibles sur le sonagramme. Ainsi sur l’exemple ci-dessous (Figure 6), on peut reconnaître, en rouge, les cris de deux Pipistrelles communes (Pipistrellus pipistrellus). En effet, l’émission, lu à 5Khz a été en réalité émise à 50 KHz, ce qui est caractéristique des cris de pipistrelles. L’écart entre deux cris est en fait le temps passé entre les deux sons. Il doit être multiplié par 10 pour avoir le temps réel. Sur cet exemple, 0.8 secondes sont 0.08 en temps réel. En moyenne chez la Pipistrelle commune en « vol de croisière », l’écart entre deux cris peut être compris entre 0.7 et 1 secondes en temps expansé. La forme renseigne également sur l’espèce.

Figure 6 : sonagramme d’un enregistrement d’ultrasons de chiroptère.

Sur la Figure 7, nous pouvons voir plusieurs plages d’enregistrements (bandes grises). A voir le comportement des ultrasons, nous pourrions nous demander s’il ne s’agit pas de deux individus. En effet, l’amplitude augmente puis diminue comme si l’observateur s’était rapproché puis éloigné d’un individu puis d’un autre. Cependant ce genre d’analyse est très subjectif. Et de plus cette conclusion est sûrement peu probable étant donnée la vitesse de la voiture. Ainsi pour une plus simple et plus homogène description du nombre de contact avec les chauves souris, il sera, arbitrairement considéré qu’un d’individu correspond à une suite de son par tranche d’enregistrement (voir figure 8). Dans le terme individu, on entendra le terme de contact d’individu. Sur la figure 6 on comptera donc deux Pipistrelles communes, une Pipistrelle de Kulh et une Noctule de Leisler.

0.8sec

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Figure 7 : sonagramme représentant une suite de tranches d’enregistrement.

Figure 8 : sonagramme mettant en évidence la détermination d’un individu-contact.

Les résultats sont envoyés au Museum qui effectue une deuxième identification permettant à la fois de corriger d’éventuelles erreurs et de pouvoir communiquer celles-ci aux observateurs pour qu’ils puissent comprendre pourquoi il y a eu confusion. Jean François Julien est responsable de ces vérifications. Dans ce présent rapport, l’ensemble des vérifications n’ont pu être effectués en raison d’un manque de temps entre le travail effectué et l’écriture du rapport. Ainsi les résultats présentés doivent être pris avec précautions en ce qui concerne les circuits routiers. En revanche, les circuits pédestres, ont fait l’objet d’une vérification prioritaire afin d’avoir des résultats fiables pour l’inventaire des ENS. Nous obtenons donc une analyse, par tronçons d’écoute, des différentes espèces présentes et de leur abondance. Il est intéressant de noter que les identifications posent parfois des problèmes. En effet, certaines espèces sont très difficiles à différencier comme par exemple les Pipistrelles de Nathusius (Pipistrellus nathusii) et de Kuhl (Pipistrellus kuhli). Dans ce cas, nous considèrerons un groupe : Pipistrellus nathusii/kuhli. 2.3. Création de la base de données Une base de données est ainsi crée, rapportant : la personne ayant réalisée les enregistrements, le nom du circuit, la personne ayant analysée les enregistrements, la personne ayant vérifiée les identifications, le numéro du passage, la date, le numéro du tronçon, le temps (heure de l’enregistrement), l’espèce et l’effectif correspondant, ainsi que des données météorologiques relevées lors des enregistrements.

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2.4 Le « Krigeage » ou « prédiction optimale » Il est impossible d'obtenir des données exhaustives à chaque point désiré pour cause de contraintes pratiques. Ainsi, l'interpolation est importante et fondamentale pour analyser et comprendre des données sur deux dimensions. Le mot "krigeage" est en fait synonyme de "prédiction optimale". C'est une méthode d'interpolation qui prédit les valeurs inconnues à partir des données observées à des endroits connus (ici le nombre de contacts de chauves-souris sur chaque tronçon) (Figure 9). Cette méthode utilise un variogramme pour exprimer la relation entre la distance entre plusieurs points et leur similarité en termes d’abondance pour la variable considérée (ici l’abondance d’une espèce). Elle minimise l'erreur des données prédites qui sont estimées par la distribution spatiale des données. Cette technique a été utilisée pour obtenir les cartes de prédiction d'abondance des espèces P. pipistrellus (Pipistrelle commune), P. nathusius/kuhl (Pipistrelle de Nathusius et de Kuhl), E. serotinus (Sérotine commune), N. leisleri (Noctule de Leisler), N. noctula (Noctule commune), et du genre Myotis sp. Il est important d'associer ces cartes avec une carte de prédiction d'erreur (liée à la méthode). Certaines zones de l’Essonne (le Sud-est, là où le PNR du Gâtinais a déjà son suivi des chiroptères, et l’Ouest central, là où le PNR de Chevreuse va s’étendre et où des circuits sont déjà réalisés) n'ont pas de données donc le krigeage sera moins précis et l'erreur associée y sera d’autant plus élevée (donc plus foncé dans la carte de prédiction de l’erreur sur l’abondance). Il est important de ne pas considérer ces cartes comme définitives. En effet, seuls deux passages ont été réalisés. Les conditions d’enregistrements n’ont pas toujours été idéales, notamment concernant la météo. A ce stade de l’étude, l’abondance d’une espèce de chauve-souris sur un site pourrait être en partie liée aux conditions météorologiques. La méthode utilisée, le krigeage (ou kriging) ne fait pas intervenir de variables (comme la méthode du co-kriging). On ne se base que sur des relations de proximité indépendamment des habitats. Même sans variables d’habitats rentrant en jeu, plus le nombre de passages sera élevé, plus nous pourrons avoir une idée précise de la variation d’abondance. Enfin à moyen terme, les analyses des relations entre variation d’abondance et habitat devrait permettre d’associer à ce krigeage des variables d’habitats et donc permettre d’établir des cartes de prédiction encore plus proches de la réalité.

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Données réelles

collectés lors du suivil’abondance

Prédiction

de

l’erreur

sur

l’abondance

Données réelles

collectés lors du suivil’abondance

Prédiction

de

l’erreur

sur

l’abondance

Figure 9 : principe de la méthode de Krigeage.

2.6 Les relevés d’habitats Nous pouvons penser que certains habitats présentent des caractéristiques qui peuvent influencer l’activité des chauves-souris. Des relevés sont faits pour essayer d’établir une relation entre les abondances d’animaux détectés par nos enregistrements d’ultrasons et les habitats dans lesquels ils ont été enregistrés. Les relevés habitats seront de deux types : 1) de nature surfacique à l’aide de logiciel SIG et de base de donnée cartographique, 2) de nature qualitative à l’aide de relevés effectués par les observateurs sur le terrain à l’aide d’une typologie. Ces deux analyses représentent deux échelles différentes. Le but est de pouvoir expliquer la présence d’espèce de chauves-souris en fonction d’habitats par la méthode standardisée. Les relevés faits par les observateurs sont plus fins et permettent de voir, au sein de ces habitats, quels facteurs influencent la préférence des chauves-souris. Exemple d’une forêt: L’observateur pourra évaluer la présence ou l’absence d’un type d’habitat mais peut difficilement évaluer les aspects surfaciques de celui-ci, ce qu’on ne lui demande d’ailleurs pas. Par contre il pourra noter la hauteur de la forêt, la nature du peuplement, ou la densité du sous-bois, information qui nous est indisponible à l’aide du SIG.

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Image1 Image 2 Image 3

Image 4

2.4.1 Les relevés de nature surfacique à l’échelle du tronçon Ces relevés sont effectués sous ArcMap9.1. A partir des cartes 1/25000ème, les circuits sont dessinés sous ArcMap. Pour la région Ile-de-France un fond de carte des habitats est disponible, il s’agit du fond de carte : « Ecomos », qui réunit les différents habitats présents en 83 types (redéfinis en 8 grands types, voir tableau 1). A partir des tracés de circuits (figure 10a, image 2), des « buffers » (aires) de 150m sont créés autour de chaque tronçon d’écoute (figure 10a, image3), cette distance correspondant à la limite d’écoute du détecteur. Nous récupérons ainsi, par intersections avec le fond de carte Ecomos, les habitats des tronçons (figure 10a, image 4).

Figure 10a : Numérisation des circuits.

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Une base de données est crée, rapportant : le numéro du circuit, le numéro du tronçon, les surfaces recouvertes par les différents types d’habitats pour chaque tronçon.

Tableau 1 : regroupement des variables habitats en 8 classes.

Grâce à ces informations, nous pouvons essayer de mettre en relation, pour chaque tronçon, les habitats présents (recouvrements surfaciques) et les contacts eus avec les chiroptères sur ce même tronçon. 2.4.2 Les relevés observateurs, de nature qualitative Une typologie des habitats a été mise en place : elle fonctionne comme une clé dichotomique avec 6 niveaux hiérarchiques du plus simple : forêt, milieux aquatique, ou milieu agricole par exemple, jusqu’à des niveaux de précision comme le type de culture (colza, blé, maïs…) (voir l’onglet « Description_Habitat » dans les fichiers de saisie). Cette typologie permet ainsi de décrire simplement près de 1990 catégories d’habitat, les premiers niveaux étant proches de la classification CorineLandCover. Les relevés sont faits de façon à obtenir cinq secteurs. Ainsi pour chaque tronçon, cinq relevés habitats, correspondant aux centres des cinq secteurs sont faits (le premier à 200m du départ, et les suivants espacés de 400m) (Figure 10b). Les observateurs disposent d’un fiche de saisie Habitat conçue par le Museum. Ils rapportent ensuite leurs observations dans une feuille Excel. A partir de ces relevés, une autre base de données est créée faisant figurer les identités des circuits, des tronçons, l’année et les différents choix d’habitats à différents niveaux de précision.

Figure 10b : répartition des secteurs au sein des tronçons. Les enregistrements sont séparés selon les cinq secteurs. A partir des nos données d’ultrasons, nous pouvons obtenir un nombre de chauves-souris contactées par secteur. Il est possible avec ces informations de regarder par secteur, les individus contactés en rapport avec les habitats.

Numéro de la classe

Classes Habitat

H1 Bois ou Forêts H2 Coupes ou clairières en forêt H3 Peupleraies, vergers H4 Terres labourées H5 Surfaces en herbe à caractères agricole H6 Eaux H7 Espaces verts aménagés H8 Bâtiments

Centre des secteurs 200m 400m Buffer

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3. Résultats

3.1 Les abondances détectées en Essonne 3.1.1 : Les circuits pédestres Les identifications des deux circuits pédestres, qui sont en partie dans des ENS, ont été vérifiées par Jean-François Julien. Nous présentons les résultats dans le tableau 2.

Numéro circuit N° Passage Espèce Total 156 1 Myotis daubentoni 40

Myotis mystacinus 1 Nyctalus leisleri 3 Nyctalus noctula 4 Pipistrellus nathusius/kulhii 1 Pipistrellus pipistrellus 48 Effectif du passage 1 97 2 Eptesicus serotinus 8 Myotis alcathoe 1 Myotis daubentoni 18 Myotis mystacinus 2 Nyctalus leisleri 15 Nyctalus noctula 27 Pipistrellus kulhii 1 Pipistrellus nathusius/kulhii 1 Pipistrellus pipistrellus 83 Effectif du passage 2 157 Effectif total 254

161 1 Nyctalus leisleri 3 Nyctalus noctula 1 Pipistrellus pipistrellus 29 Effectif du passage 1 33 2 Eptesicus serotinus 4 Myotis daubentoni 5 Myotis mystacinus 1 Nyctalus leisleri 1 Nyctalus noctula 1 Pipistrellus pipistrellus 14 Effectif du passage 2 26 Effectif total 59

Tableau 2 : effectifs des espèces contactées dans les circuits pédestres. Les circuits pédestres ont permis un inventaire précis des espèces enregistrées. En particulier, les différentes espèces de Myotis ont pu être identifiées à la différence des circuits routiers. Le murin de Daubenton est l’espèce de Myotis qui a été le plus contactée et des murins à moustaches ont aussi été enregistrés. Un murin d’alcathoe a été contacté dans le circuit n°156 lors du 2ème passage.

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Parmi toutes les espèces, la Pipistrelle commune a été la plus nombreuses en contacts d’individus. Lors du 2ème passage, pour les 2 circuits, le nombre d’espèce contacté a augmenté. Ces résultats sont représentés par circuit dans les figures suivantes (Figure 11 et 12).

Abondances des espèces contactées au circuit 156 po ur les passages 1 et 2

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

E. s

e rotin

us

M.a

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hoe

M.d

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oni

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ysta

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N. leisl

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P. n

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lhii

P . pip

istrel lu

s

Effectifs

passage 1

passage 2

Figure 11 : abondances des espèces contactées au circuit n°156.

Abondances des espèces contactées au circuit 161 po ur les passages 1 et 2

0

5

10

15

20

25

30

35

E. serotinus M.daubentoni M. mystacinus N. leisleri N.noctula P. pipistrellus

Effectifs

passage 1

passage 2

Figure 12 : abondances des espèces contactées au circuit n°161.

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3.1.2 : Les circuits routiers Il est intéressant de visualiser la proportion des espèces sur l’ensemble des contacts obtenus lors des passages 1 et 2 (Figure 13). C’est tout d’abord la proportion de contacts de Pipistrelles communes qui se remarque avec 83%. Les proportions les plus importantes sont ensuite celle des Noctules de Leisler et des Sérotine communes avec respectivement 6% et 4%. Faiblement représentées, viennent ensuite les Myotis, les Noctules communes et le groupe des Pipistrelles de Nathusius et de Kuhl.

Figure 13 : proportions des espèces contactées durant les passages 1 et 2 ; les effectifs réels sont reportés à côté des noms des espèces. Deux passages ont été effectués et on en compare les effectifs obtenus pour chacune des espèces contactées (Figure 14). De manière générale, nous pouvons observer que les espèces sont en abondance très variables au sein d’un même passage. Par exemple, les effectifs des Pipistrelles communes sont largement supérieurs a ceux des autres espèces aussi bien au passage un qu’au deux (variabilité interspécifique au sein des passages). Si nous regardons maintenant les différences d’abondances entre les deux passages, elles sont très variables d’une espèce à l’autre. Il est vrai que selon la littérature, pour le second passage, les petits, alors émancipés, sont susceptibles d’être contactés. De plus, des individus d’espèces migratrices sont susceptibles de venir gonfler la population déjà présente. Nous nous attendions donc à obtenir plus de contacts durant la deuxième période. C’est le cas pour les Noctules communes et les Pipistrelles communes pour lesquelles les effectifs sont doublés entre les deux passages (variation temporelle intra-saisonnière). De même, on note une augmentation du groupe des Myotis. On remarque aussi que les Sérotines communes et les Noctules de Leisler ont dans l’ensemble moins été contactées lors du 2ème passage.

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Il est très important de remarquer qu’à part pour les Pipistrelles communes, nous avons un nombre de données très réduit et donc il est difficile de voir dans la description de ces données autre chose que des tendances possibles.

Figure 14 : Total des effectifs contactés par espèces et par passages.

Nous pouvons aussi regarder plus en détails ces résultats, en observant ce qui se passe circuit par circuit. La figure 15 montre le nombre de contacts avec les chiroptères en fonction des circuits et des passages. La figure 16 fait apparaitre les mêmes résultats sans les Pipistrelles communes. Celles-ci représentent une part si grande des contacts que la lecture de l’histogramme de la figure 13 est difficile si l’on veut des détails concernant les autres espèces. Ce qui est très visible sur les deux figures c’est que le nombre de contacts est très variable selon les circuits. Le circuit n°151 (à proximité des ENS des marais de Fontenay et de Misery) domine fortement les autres. C’est aussi sur ce circuit que la diversité spécifique a été la plus importante : 6 espèces ont été contactées ainsi que des Myotis non identifiés. On remarque également grâce à la deuxième figure, que les espèces sont contacté en proportion assez variables selon les circuits, mais également d’un passage à l’autre pour un même circuit.

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21

Figure 15 : Contacts avec les chiroptères en fonction des circuits et des passages.

Figure 16 : Contacts avec les chiroptères en fonction des circuits et des passages (à

l’exception de la Pipistrelle commune).

3.2 Cartographie des abondances détectées en Essonne lors des circuits routiers Il s’agit ici de présenter sous forme de cartes les abondances des espèces détectées lors de ce suivi. Les effectifs reportés sont l’ensemble des contacts d’individu que l’on a détecté, c’est-à-dire que c’est la somme effectifs du passage 1 et 2.

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3.2.1. Eptesicus serotinus, la Sérotine commune :

C’est dans l’Est de Vert-le-petit au niveau du circuit n°151 que nous avons contacté la plus importante abondance de Sérotine communes (E. serotinus) : entre 17 et 50 d’entre-elles lors des 2 passages routiers. Cependant, la plus grande concentration de Sérotine communes se trouve principalement dans le Sud-ouest de l’Essonne : avec 9 à 16 contacts d’individu dans le Nord d’Etampes ainsi qu’aux environs de Chalo-Saint-Mars. Quelques-unes d’entre-elles (< 8) ont été localisées dans l’Est de Méréville, l’Est de Saclas, l’Ouest de Chalou-Moulineux et le Sud d’Etiolles.

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3.2.2. Nyctalus leisleri, la Noctule de Leisler :

La plus grande abondance de Noctule de Leisler a été retrouvée dans l’Est de Vert-le-petit et dans le Nord de Grigny : entre 19 et 57 contacts de cette espèce contactées. Entre 13 et 18 d’entre-elles ont été recensées dans le Nord d’Etampes, et quelques-unes (≤ 12 contacts d’individus) contactées dans le Nord d’Isteville et de Bures-sur-Yvette, ainsi que dans Méréville.

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3.2.3. Nyctalus noctula, la Noctule commune :

Les Noctules communes ont été contactées avec la plus grande abondance dans l’Est de Vert-le-petit, Mennecy, le Nord d’Etampes, et dans le Nord de Grigny : entre 7 et 9 contacts d’individus ont été recensées pour les 2 passages. On remarque une plus grande concentration de ces chauves-souris plutôt dans l’Est de l’Essonne : une abondance inférieure ou égale à 6 contacts d’individus a été comptabilisé au niveau de Boussy-Saint-Antoine, Vigneux-sur-Seine et dans le Nord de Morsang-sur-Orge.

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3.2.4. P. nathusius/kuhl, le groupe des Pipistrelles de nathusius/kuhl :

La plus grande concentration du groupe de Pipistrelles nathusius/kuhl a été trouvée dans l’Est de Vert-le-petit, et dans l’Ouest de St Chéron, avec une abondance se situant entre 10 et 20 contacts d’individus. Entre 7 et 9 contacts d’individus sont trouvés dans le Sud d’Etiolles, et entre 3 et 6 dans le Nord d’Etampes et le Nord-Ouest de Mennecy.

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3.2.5. P. pipistrellus, la Pipistrelle commune :

La Pipistrelle commune recouvre la totalité de l’espace suivi dans le département de l’Essonne. C’est l’espèce la plus contactée lors du suivi. La plus grande concentration de celles-ci se trouve dans l’Est de Vert-le-petit : entre 156 et 424 d’entre-elles ont été contactées au cours de l’été. Les Pipistrelles communes recouvrent autant le Nord que le Sud de l’Essonne, avec quelques zones privilégiées, mais dans l’ensemble on remarque qu’elles sont réparties de manière étendue dans ce département.

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27

3.2.6. Myotis sp, le genre des Myotis :

La plus grande concentration de Myotis dans l’Essonne a été retrouvée dans l’Est de Vert-le-petit : entre 28 et 56 contacts d’individus ont été contactées. A Mennecy, nous avons contacté entre 5 et 27 Myotis. Quelques-unes d’entre-elles ont également été retrouvées dans le Nord de Arrancourt, mais aussi dans le Nord d’Etampes et le Nord de Briis-sous-forges, ainsi que dans le Sud-Est d’Etiolles, avec une concentration de celles-ci inférieure ou égale à 4 contacts d’individus.

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28

3.2.7. Comparaison des abondances : On remarque que pour toutes les différentes espèces de chauves-souris citées, leur plus grande abondance est localisée dans l’Est de la commune de Vert-le-petit, au niveau des ENS du marais de Fontenay et du marais de Misery. Ces zones sont sans aucun doute propices à la chasse pour les chauves-souris et la qualité ces espaces ressort en terme d’abondance de contacts d’individus. Aussi, on retrouve toutes ces espèces près d’Etampes, également au niveau d’une zone ENS. L’espèce la plus contactée lors de ce suivi routier 2008 de chiroptères est la Pipistrelle commune. On la détecte dans l’ensemble de l’Essonne suivi par cette étude. On observe cependant que son abondance la plus forte se situe au niveau des ENS de Fontenay et Misery, et que donc malgré son caractère ubiquiste, elle est en nombre plus important dans les zones propices à la chasse. Comme expliqué précédemment dans la partie 2. Matériels et Méthodes, ces cartes ont permis la réalisation de cartes de prédiction d’abondance et de l’erreur liée à ces prédictions via la méthode de Kriegage. Elles sont présentées dans la partie 3.1 des résultats. 3.2 Les prédictions d’abondance Nous présentons ici les résultats de la méthode de kriegage, qui est l’interpolation à partir des données récoltés sur les 2 passages de 2008 de l’abondance de différentes espèces sur le département de l’Essonne. La carte de prédiction de l’abondance est toujours à analyser avec la carte associée de prédiction des erreurs sur l’abondance. Les cartes sont disponibles pour les espèces suivantes, dans cet ordre : E. serotinus (Sérotine commune), N. leisleri (Noctule de Leisler), N. noctula (Noctule commune), P. nathusius/kuhl (Pipistrelle de Nathusius et de Kuhl), P. pipistrellus (Pipistrelle commune), et le genre Myotis sp.

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29

3.2.1 : Eptesicus serotinus, la Sérotine commune :

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30

L’abondance prédite de cette espèce varie entre 0 et 50 contacts d’individus. En revanche, la prédiction de l’erreur est constante : sur l’ensemble de la carte, une erreur de +/- 6 contacts d’individus est possible.

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31

3.2.2 : Nyctalus leisleri, la Noctule de Leisler :

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32

L’abondance prédite pour la Noctule de Leisler varie entre 0 et 57 contacts d’individus et elle est associée à une erreur allant de 7,48 à 11,03 contacts d’individus. On remarque que les erreurs prédites sont les plus importantes là où nous n’avons pas de circuit et où nous n’avions donc pas de données disponibles.

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33

3.2.3 : Nyctalus noctula, la Noctule commune :

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34

Pour la Noctule commune, on trouve une abondance prédite variant entre 0 et 9 contacts d’individus et elle est associée à une erreur allant de 1,6 à 2,4 contacts d’individus. On retrouve le même pattern en ce qui concerne la prédiction de l’erreur de l’abondance, c’est-à-dire des erreurs de plus en plus important dans les zones non enregistrés.

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35

3.2.4 : P. nathusius/kuhl, le groupe des Pipistrelles de Nathusius/Kuhl :

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36

Pour le groupe des Pipistrelles de Nathusius/Kuhl, l’abondance prédite varie entre 0 et 20 contacts d’individus. L’erreur associée est comprise entre 2,7 et 3,7 contacts d’individus.

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37

3.2.5 : P. pipistrellus, la Pipistrelle commune :

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L’abondance prédite pour la Pipistrelle commune varie entre 3 et 424 contacts d’individus. C’est la seule espèce pour laquelle on prédit une abondance non nulle en tout point. Une erreur constante de +/- 51 contacts d’individus est prédite. C’est incertitude d’environ 12% peut paraître importante, mais elle est du même ordre de grandeur que pour la Sérotine commune (erreur de 12%) et elle est moins élevée que la prédiction de l’erreur sur l’abondance de la Noctule commune (22% si on prend une erreur moyenne d’environ 2 contacts d’individus).

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3.2.6 : Myotis sp., le genre des Myotis :

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Pour le genre Myotis, on prédit une abondance comprise entre 0 et 56 contacts d’individus et elle est associée à une erreur allant de 6,3 à 8,3 contacts d’individus. 3.2.7 Comparaison des prédictions : Dans l’ensemble des cartes de prédiction d’abondance, on observe des zones où l’abondance est plus élevée que sur le reste de l’Essonne. L’une d’elle se trouve autour des communes d’Echarcon et de Vert-le-Petit, où le circuit n°151 se situe. Ce circuit passe aux abords des marais de Fontenay et de Misery dont une partie est une ENS importante. Une étude précédente (Lustrat P., 2006) notait déjà l’importance de ce site notamment en termes de nombre d’espèces détectées. Le suivi des chiroptères mis en place cette année permet aussi de souligner la qualité de cette zone.

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41

A l’inverse, les zones Ouest et Sud-est présentes souvent des prédictions d’erreur plus élevées que dans les zones suivis. Cet effet est dû à un manque de données sur la périphérie de l’Essonne. Ainsi, dans le but d’améliorer les 2 types de cartes présentés ci-dessus, il serait intéressant d’ajouter les données récoltées par les PNR du Gâtinais et de la Haute-Vallée de Chevreuse. En effet, plus le nombre de points est important, plus l’interpolation est fiable. 3.3 Premiers résultats concernant les habitats 3.3.1 Les relevés de nature surfacique à l’échelle du tronçon A partir des analyses SIG (comme expliqué dans la partie 2. Matériels et méthodes), nous obtenons des données surfaciques d’habitats à l’échelle du tronçon. Nous avons voulu explorer ces données en les mettant en relation avec les contacts de chauves souris enregistrés. Les figures ci-dessous (Figures 17, 18, 19, 20, 21, et 22) nous montrent, pour chaque espèce, la composition en habitats d’un « tronçon moyen », calculée à partir de tous les tronçons où ont été détecté cette espèce.

Figure 17 : composition en habitat du tronçon moyen de la Sérotine commune.

Figure 18 : composition en habitat du tronçon moyen du groupe Myotis sp..

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42

Figure 19 : composition en habitat du tronçon moyen de la Noctule de Leisler. Figure 20 : composition en habitat du tronçon moyen de la Noctule commune.

Figure 21 : composition en habitat du tronçon moyen des Pipistrelles de Nathusius/Kuhl.

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43

Figure 22 : composition en habitat du tronçon moyen de la Pipistrelle commune.

Ce que nous pouvons remarquer, c’est qu’en moyenne, lorsqu’une espèce est détectée, les habitats semblent présents sur les tronçons en même quantité. On ne peut donc pas dire, à partir de ces descriptions, si la détection d’une espèce semble être corrélée à une proportion d’un ou plusieurs types d’habitat, et ce par rapport à une autre espèce. Il serait intéressant de faire la même analyse mais à une échelle plus précise, c’est-à-dire en récupérant non pas les habitats par tronçon mais plutôt par secteur. C’est justement à cette échelle, en utilisant les relevés habitat observateur, que les analyses suivantes ont été faites. 3.3.2 Les relevés observateurs, de nature qualitative Des analyses concernant les habitats ont pu être faite sur les données récoltés sur le terrain. En raison du nombre de données à notre disposition, elles n’ont pu être faite que chez deux espèces : P. pipistrellus, et N. leisleri. Ces premiers résultats semblent cependant très intéressants et l’ajout de nouvelles données chaque année devrait permettre des analyses de plus en plus fine et de plus en plus fiable. 3.3.2.a) Préférences d’habitat Pour cette analyse, 9 catégories d’habitats ont été créé à partir des combinaisons possibles entre les niveaux 1 et 2 des relevés d’habitats (Tableau 3).

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44

Zone rurale→H-5

Zone urbaine industrielle→H-2/4

Zone urbaine résidentielle→H-1/3

Grandes cultures et autres cultures→F-4/5/6

Prairies→F-1/2/3

Milieu aquatique→E-Eaux

Pelouse→D-Pelouses

Buissons→C-Buissons

Forêt→A-Forêt et B-Jeune forêt

Habitats créésCatégories du relevé

Zone rurale→H-5

Zone urbaine industrielle→H-2/4

Zone urbaine résidentielle→H-1/3

Grandes cultures et autres cultures→F-4/5/6

Prairies→F-1/2/3

Milieu aquatique→E-Eaux

Pelouse→D-Pelouses

Buissons→C-Buissons

Forêt→A-Forêt et B-Jeune forêt

Habitats créésCatégories du relevé

Tableau 3 : catégories d’habitats analysées.

La figure suivante (Figure 23) présente l’abondance moyenne par secteur en fonction de l’habitat (habitat principal et secondaire différencié) chez la Pipistrelle commune.

Abondance moyenne de P. pipistrellus par secteur en fonction de l'habitat

0

20

40

60

80

100

Buissons Forêt Grandecultures et

autres cultures

Milieuaquatique

Pelouses Prairies Zone rurale Zone urbaineindustrielle

Zone urbainerésidentielle

Effectif moyen par secteur

Habitat principal habitat secondaire

n=1n=6 n=15

n=19n=120 n=37

n=3

n=60n=122

n=65

n=5

n=196

n=23n=38

n=16n=31 n=53

n : nombre de secteur

Abondance moyenne de P. pipistrellus par secteur en fonction de l'habitat

0

20

40

60

80

100

Buissons Forêt Grandecultures et

autres cultures

Milieuaquatique

Pelouses Prairies Zone rurale Zone urbaineindustrielle

Zone urbainerésidentielle

Effectif moyen par secteur

Habitat principal habitat secondaire

n=1n=6 n=15

n=19n=120 n=37

n=3

n=60n=122

n=65

n=5

n=196

n=23n=38

n=16n=31 n=53

n : nombre de secteur

Figure 23 : Abondance moyenne par secteur de la Pipistrelle commune en fonction de l’habitat ; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat. D’après cette figure, on voit que le milieu aquatique présente des abondances fortes, avec une moyenne d’environ 60 contacts d’individus par secteur, ce qui est plus élevé que pour tout autre type d’habitat lorsque l’on considère l’habitat principal seulement. En ce qui concerne l’habitat secondaire, il semble que les pelouses soit l’habitat ayant l’abondance moyenne la plus élevée. Il faut cependant nuancer ces résultats car le nombre de secteur était faible (respectivement 5 et 3) et il faudrait un peu plus de données concernant ces habitats pour être en mesure de conclure. Si l’on met à part ces maxima, « forêt » et « zone rurale » sont les habitats principaux présentant l’abondance la plus élevée. En habitat secondaire, l’abondance la plus élevée correspond au milieu aquatique.

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45

Cette même figure a été faite avec les abondances de la Noctule de Leisler (Figure 24). On note encore une fois que le milieu aquatique a une abondance moyenne par secteur plus élevée que pour les autres habitats. Ce résultat est cependant, pour la même raison que plus haut, à nuancer et il faudra le confirmer avec l’ajout de nouvelles données. Concernant l’habitat principal, on remarque que les abondances les plus élevées, hors milieu aquatique, sont trouvées en milieu forestier et en zone urbaine résidentielle. Pour l’habitat secondaire, ce n’est non pas le milieu aquatique mais le milieu forestier qui présente l’abondance moyenne par secteur la plus forte.

Abondance moyenne de N. leisleri par secteur en fonction de l'habitat

0

5

10

15

20

25

Buissons Forêt Grandescultures et

autrescultures

Milieuaquatique

Pelouses Prairies Zone rurale Zoneurbaine

industrielle

Zoneurbaine

résidentielle

Effectif moyen par secteur

Habitat principal Habitat secondaire

n : nombre de secteur

n=6n=15

n=19n=120 n=37

n=3n=60n=122

n=65

n=5

n=194n=23

n=38 n=16n=31 n=53

Abondance moyenne de N. leisleri par secteur en fonction de l'habitat

0

5

10

15

20

25

Buissons Forêt Grandescultures et

autrescultures

Milieuaquatique

Pelouses Prairies Zone rurale Zoneurbaine

industrielle

Zoneurbaine

résidentielle

Effectif moyen par secteur

Habitat principal Habitat secondaire

n : nombre de secteur

n=6n=15

n=19n=120 n=37

n=3n=60n=122

n=65

n=5

n=194n=23

n=38 n=16n=31 n=53

Figure 24 : Abondance moyenne par secteur de la Noctule de Leisler en fonction de l’habitat ; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat. 3.3.2.b) Focus sur le milieu urbain On s’intéresse désormais aux différences au sein du paysage urbain. Dans les figures précédentes, nous avions regroupé la « zone urbaine résidentielle » (ou industrielle) et la « zone suburbaine résidentielle » (ou industrielle) sous l’habitat « zone urbaine résidentielle » (ou industrielle). La figure 25 présente des résultats concernant la Pipistrelle commune. La même figure a été réalisée pour la Noctule de Leisler (Figure 26).

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46

Abondance moyenne par secteur selon le type d'habitat urbain chez P. pipistrellus

0

2

4

6

8

10

12

14

Urbain résidentiel Urbain indsutriel Suburbainrésidentiel

Suburbain industriel Rural

Types d'habitat

Effectif moyen par secteur

n : nombre de secteur

n=80

n=11

n=114

n=5

n=23

Abondance moyenne par secteur selon le type d'habitat urbain chez P. pipistrellus

0

2

4

6

8

10

12

14

Urbain résidentiel Urbain indsutriel Suburbainrésidentiel

Suburbain industriel Rural

Types d'habitat

Effectif moyen par secteur

n : nombre de secteur

n=80

n=11

n=114

n=5

n=23

Figure 25 : Abondance moyenne par secteur de la Pipistrelle commune en fonction du type d’habitat urbain; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat. On voit sur la figure ci-dessus que l’abondance moyenne de la Pipistrelle commune par secteur la plus élevée est dans l’habitat « rural » (environ 12 contacts d’individus par secteur), et viennent ensuite les habitats résidentiels puis industriels (respectivement environ 6 et 3 contacts d’individus par secteur). On observe que l’abondance moyenne est plus importante dans le « suburbain résidentiel » que dans l’ « urbain résidentiel ». Le suburbain se trouvant plutôt en périphérie de ville, il se peut que ces zones bénéficient d’une quantité de proie plus importante qu’en plein centre ville où le bâti est prédominant. Comme précédemment, il y a des secteurs peu représenté (c’est le cas ici des habitats industriels), c’est pourquoi nous nous devons d’être prudents dans nos analyses. Cependant des différences d’abondance moyenne, pour les autres types d’habitats, sont suffisamment grandes pour que nous puissions être confiants en ces résultats.

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Abondance moyenne par secteur selon le type d'habitat urbain chez N.leisleri

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

Urbain résidentiel Urbain industriel Suburbainrésidentiel

Suburbainindustrel

Rural

Types d'habitat

Effectif moyen par secteur

n : nombre de secteur

n=80

n=11

n=114

n=5

n=23

Abondance moyenne par secteur selon le type d'habitat urbain chez N.leisleri

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

Urbain résidentiel Urbain industriel Suburbainrésidentiel

Suburbainindustrel

Rural

Types d'habitat

Effectif moyen par secteur

n : nombre de secteur

n=80

n=11

n=114

n=5

n=23

Figure 26 : Abondance moyenne par secteur de la Noctule de Leisler en fonction du type d’habitat urbain; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat. Chez la Noctule de Leisler, l’abondance moyenne par secteur maximale est désormais retrouvée dans l’habitat « suburbain résidentiel » avec 0,54 contact d’individus par secteur. Ensuite, l’« urbain résidentiel », l’« urbain industriel », puis le « rural » présentent des abondances de moins en moins élevées (avec respectivement 0,46 0,36 et 0,34 contacts d’individus par secteur). Toutefois, ces abondances sont très faibles, et surtout, il y a des variations importantes entre les secteurs présentant le même type d’habitat (voir les barres d’erreur sur la figure 26). Pour ces raisons, ces résultats restent à confirmer et cela sera possible lorsque les données de prochaines années auront été récoltées et analysées. Dans les deux figures suivantes (Figures 27 et 28), on essaie d’observer si la lumière des lampadaires a un effet sur l’abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus et N. leisleri. Pour les données de chacune des espèces, on a à posteriori vérifié qu’un type de lumière n’était pas toujours associer à un type d’habitat urbain ce qui aurait pu biaiser nos analyses. Il est intéressant de comparer les abondances en fonction des lampadaires car ils ont un pouvoir d’attraction des insectes et qu’ils peuvent donc attirer des chauves-souris en chasse.

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48

Abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus selon le type de lampadaire

0

5

10

15

20

25

30

Lampadaire à lumièreblanche

Lampadaire à lumièreorange

Lampadaire de lumièreinconnue (ou éteinte)

Sans lampadaire

Effectif moyen par secteur

n : nombre de secteur

n=33

n=149 n=45

n=5

Abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus selon le type de lampadaire

0

5

10

15

20

25

30

Lampadaire à lumièreblanche

Lampadaire à lumièreorange

Lampadaire de lumièreinconnue (ou éteinte)

Sans lampadaire

Effectif moyen par secteur

n : nombre de secteur

n=33

n=149 n=45

n=5

Figure 27 : Abondance moyenne par secteur de la Pipistrelle commune en fonction du type de lampadaire; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat. Sur cette 1ère figure, il apparaît que l’abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus est de l’ordre de 10 contacts d’individus en secteur de lampadaire à lumière blanche. Les lampadaires de lumière orange semblent moins attractif avec environ moitié moins de contacts d’individus. L’abondance moyenne des 5 secteurs sans lampadaire est élevée (environ 18 contacts d’individus par secteur) mais la variabilité entre ces secteurs est importante et leur faible nombre nécessite de prendre ces résultats avec prudence. Il sera très intéressant d’ajouter les données des années suivantes pour augmenter la fiabilité de ces premières tendances.

Abondance moyenne par secteur de N.leisleri selon le type de lampadaire

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

Lampadaire à lumièreblanche

Lampadaire à lumièreorange

Lampadaire de lumièreinconnue (ou éteinte)

Sans lampadaire

Effectif moyen par secteur

n : nombre de secteur

n=33n=149

n=45

n=5

Abondance moyenne par secteur de N.leisleri selon le type de lampadaire

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

Lampadaire à lumièreblanche

Lampadaire à lumièreorange

Lampadaire de lumièreinconnue (ou éteinte)

Sans lampadaire

Effectif moyen par secteur

n : nombre de secteur

n=33n=149

n=45

n=5

Figure 28 : Abondance moyenne par secteur de la Noctule de Leisler en fonction du type de lampadaire; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat.

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Là encore, pour la Noctule de Leisler (Figure 28), on a des abondances moyennes par secteur plus faibles et des variabilités entre secteurs d’une même catégorie plus forte que chez la Pipistrelle commune, ce qui nous empêchera de conclure de manière absolue. On observe cependant que les lampadaires à lumière blanche présente un effectif moyen par secteur plus élevé que pour les autres types de lampadaire. Contrairement à ce qui était le cas pour la Pipistrelle commune, l’abondance moyenne par secteur est minimale lorsqu’il n’y a pas de lampadaire. Toutefois, ces résultats ne seront confirmés que par des analyses futures. 3.3.2.c) Focus sur le milieu forestier On s’intéresse maintenant au milieu forestier et à deux caractéristiques en particulier : le type de sous-bois et la présence ou non d’arbre de diamètre supérieur à 50cm (« gros arbre »). Les figures 29 et 30 présentent les résultats concernant le type de sous-bois pour la Pipistrelle commune et la Noctule de Leisler.

Abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus selon le type de sous bois

02

46

81012

1416

1820

Sous bois dense Sous bois clair

Effectif moyen par secteur

n=72

n=32

n : nombre de secteur

Abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus selon le type de sous bois

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

Sous bois dense Sous bois clair

Effectif moyen par secteur

n=72

n=32

n : nombre de secteur

Figure 29 : Abondance moyenne par secteur de la Pipistrelle commune en fonction du type de sous-bois; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat. On voit sur cette figure que l’abondance moyenne par secteur est plus faible dans le sous-bois dense que dans le sous-bois clair, le 1er ayant en moyenne 11 contacts d’individus et le 2nd 13,4. Cela semble logique : un sous-bois dense est probablement un environnement trop encombré (générant beaucoup d’échos, gênant le déplacement) pour permettre une chasse aisée. Toutefois, la variabilité importante (représentée par les barres d’erreur sur le graphique) entre les secteurs présentant un même type de sous-bois, ne permet pas d’être sûr que ces deux moyennes sont réellement différentes (barres d’erreur chevauchantes), autrement dit que la différence de moyenne observée ne soit pas due au hasard. On a donc ici une tendance qui reste à être confirmée. On observe en revanche chez la Noctule de Leisler (Figure 30) une différence relative d’abondance moyenne par secteur entre les 2 types de sous-bois plus importante que ce que l’on observe chez P. pipistrellus. Ainsi, l’abondance moyenne par secteur est plus élevée dans un sous-bois clair que dans un sous-bois dense. Il est intéressant de noter que, alors que l’on a

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moins de données sur la Noctule de Leisler, que l’on peut ici conclure alors que l’on ne le pouvait pas avec l’espèce précédente. On suppose donc que la Noctule de Leisler est une espèce plus sensible à cette caractéristique. Elle sélectionne peut-être en partie son espace de chasse en fonction de cette particularité de l’habitat. Il sera intéressant de constater si l’écart entre ces abondances moyennes se creuse ou à l’inverse diminue quand on augmente le jeu de données.

Abondance moyenne par secteur de N.leisleri selon le type de sous bois

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

Sous bois dense Sous bois clair

Effectif moyen par secteur

n=76

n=37

n : nombre de secteur

Abondance moyenne par secteur de N.leisleri selon le type de sous bois

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

Sous bois dense Sous bois clair

Effectif moyen par secteur

n=76

n=37

n : nombre de secteur

Figure 30 : Abondance moyenne par secteur de la Noctule de Leisler en fonction du type de sous-bois; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat. On s’intéresse maintenant à la relation entre l’abondance moyenne par secteur et la présence ou non de « gros arbres » (arbres de diamètre supérieur ou égal à 50cm) dans le secteur (à dominante forestière). Les figures 31 et 32 présentent les résultats que l’on obtient pour la Pipistrelle commune et la Noctule de Leisler respectivement. Sur la première de ces figures, on voit que l’abondance moyenne par secteur est sensiblement identique quelque soit le diamètre des arbres. Précisément, l’abondance moyenne par secteur est de 12,1 contacts d’individus par secteur en présence de gros arbres et de 11,8 contacts d’individus par secteur en leur absence. Au vue des variabilités entre secteurs présentant la même caractéristique, on ne peut pas dire que ces moyennes sont différentes. Par conséquent, il semble que les gros arbres ne sont pas d’une importance majeure pour les Pipistrelles communes. D’autres analyses, sur un jeu de données plus important, seraient souhaitables afin de pouvoir conclure. En s’intéressant maintenant à la Noctule de Leisler, on observe une différence relative d’abondance moyenne par secteur entre les 2 types d’arbres plus importante que ce que l’on observait précédemment chez P. pipistrellus. Il semble encore une fois que la Noctule de Leisler soit plus sensible à cette caractéristique de l’habitat que la Pipistrelle commune. Les arbres de diamètre important peuvent représenter un gîte pour les Noctules de Leisler et cela pourrait expliquer qu’on les contacte plus dans les secteurs possédant des « gros arbres » que dans ce où ils sont absents. On sait cependant que les Noctules ne sont pas limitées au

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territoire à proximité de leur gîte pour la chasse, et il est donc intéressant d’observer pourtant qu’on les contacte plus dans des secteurs possédant des gîtes potentiels.

Abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus selon la présence ou non de gros arbre

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Présence de gros arbres Absence de gros arbres

Effectif moyen par secteur

n=46 n=61

n : nombre de secteur

Abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus selon la présence ou non de gros arbre

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Présence de gros arbres Absence de gros arbres

Effectif moyen par secteur

n=46 n=61

n : nombre de secteur

Figure 31 : Abondance moyenne par secteur de P. pipistrellus en fonction de la présence ou non de gros arbres; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat.

Abondance moyenne par secteur de N.leisleri selon la présence ou non de gros arbre

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

Présence de gros arbres Absence de gros arbres

Effectif moyen par secteur

n=46

n=69

n : nombre de secteur

Abondance moyenne par secteur de N.leisleri selon la présence ou non de gros arbre

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

Présence de gros arbres Absence de gros arbres

Effectif moyen par secteur

n=46

n=69

n : nombre de secteur

Figure 32 : Abondance moyenne par secteur de N. leisleri en fonction de la présence ou non de gros arbres; n : le nombre de secteurs présentant ce type d’habitat.

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4. Statuts de protection des espèces contactées au cours du suivi

Espèces Convention de Berne

Convention de Bonn

Directive Habitat

Liste rouge française

Murin à moustaches (Myotis mystacinus)

annexe 2 annexe 2 annexe 4 à surveiller

Murin d'Alcathoé (Myotis alcathoe)

annexe 4 annexe 2 annexe 4 non évalué

Murin de daubenton (Myotis daubentoni)

annexe 2 annexe 2 annexe 4 à surveiller

Noctule commune (Nyctalus noctula)

annexe 2 annexe 2 annexe 4 vulnérable

Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri)

annexe 2 annexe 2 annexe 4 vulnérable

Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)

annexe 3 annexe 2 annexe 4 à surveiller

Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii)

annexe 2 annexe 2 annexe 4 à surveiller

Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhli)

annexe 2 annexe 2 annexe 4 à surveiller

Pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus)

annexe 2 annexe 2 annexe 4 non évalué

Sérotine commune (Eptesicus serotinus)

annexe 2 annexe 2 annexe 4 à surveiller

Niveau de protection en France : Extrait du Journal Officiel de la République Française : Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Le ministre de l’agriculture et de la pêche et la ministre de l’écologie et du développement durable, Vu le décret no 78-959 du 30 août 1978 modifié portant publication de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction ; Vu la directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages ; Vu le règlement (CE) no 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce ; Vu le code de l’environnement, et notamment ses articles L. 411-1 à L. 412-1 et R. 411-1 à R. 412-7 ; Vu l’avis du Conseil national de la protection de la nature, Arrêtent : Art. 1er. − Au sens du présent arrêté on entend par : – « spécimen » : tout mammifère vivant ou mort, ainsi que toute partie ou tout produit obtenu à partir d’un mammifère ; – « spécimen prélevé dans le milieu naturel » : tout spécimen dont le détenteur ne peut justifier qu’il est issu d’un élevage dont le cheptel a été constitué conformément à la réglementation en vigueur au moment de l’acquisition des animaux ;

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– « spécimen provenant du territoire métropolitain de la France » : tout spécimen dont le détenteur ne peut justifier qu’il provient d’un autre Etat, membre ou non de l’Union européenne. Art. 2. − Pour les espèces de mammifères dont la liste est fixée ci-après : I. − Sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel. II. − Sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l’espèce est présente, ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques. III. − Sont interdits sur tout le territoire national et en tout temps la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation commerciale ou non, des spécimens de mammifères prélevés : – dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France, après le 19 mai 1981 ; – dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l’Union européenne, après la date d’entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 susvisée.

Niveaux de protection internationaux :

• Directive « Habitats-Faune-Flore » n° 92/43/CEE du Conseil du 21/05/92 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. (JOCE du 22/07/1992)

Annexe 2 : espèces animales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation. Annexe 4 : espèces animales d’intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte. Annexe 5 : espèces animales d’intérêt communautaire dont le prélèvement dans la nature et l’exploitation sont susceptibles de faire l’objet de mesures de gestion.

• Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (JORF du 28/08/1990 et du 20/08/1996).

Annexe 2 : espèces de faune strictement protégées. Annexe 3 : espèces de faune protégées dont l’exploitation est réglementée.

• Convention de Bonn du 23 juin 1979 relative à la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (JORF du 30/10/1990).

Annexe 1 : espèces migratrices menacées, en danger d’extinction, nécessitant une protection immédiate. Annexe 2 : espèces migratrices se trouvant dans un état de conservation défavorable et nécessitant l’adoption de mesures de conservation et de gestion appropriées.

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Statuts des espèces contactées dans le département de l’Essonne :

Espèces Statut en Essonne Statut en Ile-de-France Statut en France

Murin à moustaches (Myotis mystacinus)

rare assez rare commun

Murin d'Alcathoé (Myotis alcathoe)

rare rare rare

Murin de daubenton (Myotis daubentoni)

commun assez commun commun

Noctule commune (Nyctalus noctula)

commune commune commune

Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri)

commune commune commune

Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)

commune commune commune

Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii)

rare rare commune

Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhli)

rare rare commune

Pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus)

très rare très rare assez commune

Sérotine commune (Eptesicus serotinus)

commune assez commune commune

Parmi les espèces que l’on a contacté, 4 ont un statut plus rare dans le département de l’Essonne que sur le territoire français : le Murin à moustaches, la Pipistrelle de Nathusius, la Pipistrelle de Kuhl, et la Pipistrelle pygmée). En comparaison avec l’Ile-de-France, 2 espèces bénéficient d’un statut plus commun en Essonne : le Murin de Daubenton, et la Sérotine commune.

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5. Conclusion

La mise en place de ce suivi par le Conseil général de l’Essonne, associé au Muséum National d’Histoire Naturelle, a pour but de décrire les populations de chiroptères communs présents sur le département. A moyen terme il permettra d’avoir une estimation et une meilleure compréhension de la dynamique des espèces présentes. Les 12 circuits réalisés nous ont permis de contacter 10 espèces différentes de chauves-souris. A partir des cartes d’abondance, nous avons pu localiser quelques foyers dont un particulièrement important sur les marais de Fontenay et de Misery. Cette zone est un ENS dont la protection reste nécessaire, celle-ci contant à elle seule 9 espèces dont le Murin d’alcathoé (espèce décrite en 2002). Les relevés habitats nous ont renseignés sur l’influence de certain facteur sur l’abondance de la Pipistrelle commune et de la Noctule de Leisler. La pérennité du suivi lors des prochaines années, par l’enrichissement du jeu de données, pourra permettre des analyses plus fiables et de les élargir aux autres espèces comme la Sérotine commune par exemple. D’autres études, comme l’analyse des facteurs météorologiques ou des données habitats (issues d’un système d’information géographique) peuvent être envisagées. Ces études peuvent être utiles au Conseil général de l’Essonne pour améliorer les conseils de gestion proposés aux communes du département. Certains facteurs (par exemple, le type de lampadaire), que l’on sait influençant les chauves-souris, doivent être pris en comptes dans l’élaboration de différentes mesures de gestions. Durant cette étude, nous avons eu la chance de pouvoir prospecter le château du domaine de Méréville où nous avons pu compter 14 Grands murins, 4 Oreillards (dont l’identification n’a pas été possible) que nous n’avions pas détectés aux ultrasons. Nous voyons bien ici que des prospections pourraient apporter des informations complémentaires (gîte d’hivernage, colonie de reproduction) au suivi des chiroptères. Ce suivi est aussi à considérer au niveau national pour permettre de connaître de manière sûre l’évolution des populations des chiroptères communs (en 2010 pour la Pipistrelle commune). Ce projet est possible grâce à l’engagement départemental, comme l’a fait le Conseil général de l’Essonne, et aussi à la participation de volontaires particuliers, d’associations naturaliste et des Parcs.

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Annexe : Utilisation du D240x

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Pour la suite du suivi, en 2009, il est probable que certains branchements seront différents. Ces changements, essayés en fin de session 2008, permettent l’enregistrement de l’expansion de temps et du direct, ce qui facilite l’étape d’identification. C’est particulièrement d’avoir le direct pour discerner les espèces N. noctula, N. leisleri, et E. serotinus.