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Université Cheikh Anta Diop Faculté des Sciences et Techniques Département de Biologie Végétale Essais d expérimentation d it inéraires de prot ect ion des cultures Horticoles (Tomate, Piment, Chou et Haricot vert) en vue d une qualit é de product ion compat ible avec les normes sur les résidus de pesticides. Mémoire en vue de l obt ent ion du Diplôme d Et udes Approf ondies en Biologie Végét ale Présenté par : Boubacar DRAME Maître ès Sciences Naturelles Jury : Président : Dr . Pape I br a SAMB .. Pr of esseur Membres : Dr. Yaye Kène Gassama-DI A .. ..... Maît r e de Conf ér ences Dr . Kar amoko DI ARRA . .Maît r e de Conf ér ences Dr. Abdou Aziz MBAYE ... . chef de C entre ISRA/CDH Dr . Mamoune SENE . .Pr ospect ives et Développement , SENCHI M 31 Juillet 2003

Mémoire DEA Boubacar DRAME

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Page 1: Mémoire DEA Boubacar DRAME

Université Cheikh Anta Diop Faculté des Sciences et Techniques

Département de Biologie Végétale

Essais d expérimentat ion d it inéraires de protect ion des cultures Hort icoles (Tomate, Piment , Chou et Haricot vert ) en vue d une qualit é de product ion compat ible avec les normes sur les résidus de pesticides.

Mémoire en vue de l obtent ion du

Diplôme d Etudes Approf ondies en Biologie Végétale

Présenté par : Boubacar DRAME

Maître ès Sciences Naturelles Jury :

Président : Dr . Pape I br a SAMB .. Pr of esseur

Membres : Dr. Yaye Kène Gassama-DI A

.. .....Maît r e de Conf ér ences

Dr . Kar amoko DI ARRA

. .Maît r e de Conf ér ences

Dr. Abdou Aziz MBAYE ... . chef de Centre ISRA/CDH

Dr . Mamoune SENE . .Pr ospect ives et Développement , SENCHI M

31 Juillet 2003

Page 2: Mémoire DEA Boubacar DRAME

In Mémorium A ma s ur bien aimée Poulo Waldé DRAME, femme vertueuse; vous restez en ma mémoire à jamais.

A mon frère et ami Lieutenant Abou Coumba DRAME mort en Casamance pour la patrie.

Je dédie ce modeste travail : A mes parents : Pour toutes vos longues années de sacrifice en silence. Trouvez ici un modeste, très modeste hommage. Ce travail est avant tout pour vous.

Au professeur Cheikh Tahirou Doucouré, un pédagogue spirituel dans les ténèbres du temporel.

A Moctar Kettani Doucouré, Vous remercier serait presque une offense. Merci pour tout; ainsi qu'à votre épouse Ndéye Bollo et vos adorables enfants.

A Badiallo Bâ qui m'a tout donné. Merci et trouvez à travers ces lignes toute ma gratitude.

Au professeur Cheikh Anta Diop qui a consacré toute sa vie à la restauration de la conscience historique des peuples africains.

Au Docteur Fodiyé Doucouré merci pour vos conseils et soutiens pédagogiques.

A mes acolytes : Brahima et Almamy : ceux sur qui on peut compter et qui se comptent.

A tous ceux qui sont victimes et/ou combattent l'injustice sur toutes ces formes

Aux Familles DRAME, DOUCOURE, DIABY, SYLLA et à tout Soninkara.

A mes beaux parents, au premier chef Babacar Guèye pour sa compréhension; je vous serai toujours reconnaissant.

A toute l'Agora de la Zone B, tous ces moments passés autours du thé à donner à l'actualité son vrai sens philosophique : Amala, Abou "Gulit", Tidiane Bineta, Mahamet "Lain", Boubacar et Cheikh Ndour, Tonton Tahara Bineta, Cheikh Tahara, Cheikh Sidy, Moussa Waldé, Bodiel, Mariame Sétou, Tata Rokhya, Néné, Amy Collé, Mariame et son mari Tidiane, Nima, Papis Tandia et Samba Sylla.

A mes frères et s urs.

A toute la promotion du RETC/Sciences à travers son président, mon ami Fallou Sarr.

A Arame Thioune Diop et son mari, véritables talibés de Cheikh Ahmadou Bamba

A Ngor Sarr, Tonton Abdoul Diaby, Ba Pendo, Boubacar Barry "BB" et Amadou Mactar Niane pour vos amitiés sincères.

A Mansor Ndoye (notre Maître !), Alioune Ndiaye, Dame Niang, Adama Khoulé, Daouda Gassama et tout le Laboratoire de Biotechnologie pour les moments studieux et de peine passés ensemble.

A tous ceux que j'oublie et qui en seraient peinés et bien d'autres encore.

Dédicaces

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Louanges à Allah le Clément et le Très Miséricordieux.

Prières et Bénédictions sur son Envoyé et Prophète Mouhamad notre unique référence.

Tous mes sincères remerciements vont :

Au Professeur Amadou Tidiane Bâ

Merci à Monsieur le chef du département de Biologie Végétale qui a accepté notre inscription en troisième cycle

A travers lui le gouvernement du Sénégal qui a financé le troisième cycle Qu'il trouve ici le témoignage de notre reconnaissance et profond respect.

Au Professeur Pape Ibra Samb

Qui nous a fait l'honneur d'accepter la présidence de notre jury. Qu'il trouve ici le témoignage de notre profond respect.

Au Docteur Yaye kéne Gassama Dia

Qui m'a initié à la recherche en acceptant d'être mon encadreur scientifique. Nous louons votre disponibilité et votre sens élevé des relations humaines.

Soyez assurée de notre dévouement et de notre profonde gratitude.

Au Docteur Abdou Aziz Mbaye

Sans lequel ce travail eut été impossible, pour m'avoir fait bon accueil et facilité mon séjour au CDH. Pour sa confiance, l'avenir dira si elle fut infondée.

Trouvez ici ma profonde reconnaissance.

Au Docteur Karamoko Diarra

Vous m avez prêté d une oreille attentive. Malgré votre emploi du temps chargé vous avez voulu participer à ce jury.

Trouvez ici l expression de ma profonde reconnaissance

Au Docteur Mamoune Séne

Vous avez montré une disponibilité sans faille à mes sollicitations. Vous avez très aimablement accepté de participer à notre jury.

Trouvez ici l'expression de mes sentiments respectueux.

A l'ensemble du personnel du CDH.

Je tiens à exprimer mes remerciements à tout le personnel du Centre pour le Développement de l Horticulture en particulier Samba Diao , Tiaw Diagne, Boly, Rémy Diédiou et Mme Mbayang Samb qui ont collaboré à la réalisation des travaux sur le terrain et m ont permis de mener à bien cette étude.

Nos sincères remerciements à Tonton Ablaye Cissé de Sangalkam qui nous gracieusement prêté son domaine pour les essais en milieu paysan.

Remerciements

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A mon épouse ASTOU qui a accepté de vivre avec moi dans le pire .Le meilleur est à venir !

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Liste des figures

Figure 1 Evolution des superficies des cultures .

...

.8

Figure 2 Evolution de la production des cultures . ... 8 Figure 3 Rameau de tomate . . .. .9 Figure 4 Photo de plant de chou en station . ......10 Figure 5 Rameau de piment et coupe du fruit ...11 Figure 6 Rameau de haricot . . .....12 Figure 7 Aculops lycopersici (Massee) . . .. ...15 Figure 8 Bemisia tabaci (Gennadius) ... ..16 Figure 9 Chenille d'Helicoverpa armigera (Hübner) . .. .18 Figure 10 Ceratitis capitata (Wiedmann) . .. ..19 Figure 11 Adulte de Plutella xylostella (L) sur feuille de chou .21 Figure 12 Larve de Plutella xylostella (L) sur feuille de chou ..22 Figure 13 Chenille de Hellula undalis (Fabricius) ... .23 Figure 14 Mode d'action du cristal de B.t (

- endotoxines) ..27 Figure 15 Découpage administratif de la zone des Niayes 32 Figure 16 Les isohyètes .33 Figure 17 Pluies en 2001 ... 33 Figure 18 Ressources en eau : niveau de fluctuation de la nappe suivant les saisons ...34 Figure 18 bis : La région de Dakar . ..36 Figure 19 Plan de l'essai de tomate 39 Figure 20 Schéma d'une parcelle élémentaire de tomate ...40 Figure 21 Plan de l'essai de chou ...42 Figure 22 Schéma d'une parcelle élémentaire de chou ..43 Figure 23 Plan de l'essai de piment 45 Figure 24 Schéma d'une parcelle élémentaire de piment ...46 Figure 25 Plan de l'essai de haricot vert ... .48 Figure 26 Schéma d'une parcelle élémentaire de haricot vert ... 49 Figure 27 Evolution des plants de tomate attaqués par l'acariose bronzée dans les PNT .51 Figure 28 Feuilles de tomate attaquées ..51 Figure 29 Evolution des dégâts d'Heliothis armigera en station et en milieu paysan ...52 Figure 30 Fruits de tomate attaqués par H.armigera .52 Figure 31 Evolution des plants de tomate attaqués par l'acariose bronzée en station ... 52 Figure 32 Evolution des dégâts d'Heliothis armigera en station ...53 Figure 33 Evolution des dégâts d'Heliothis armigera à sangalkam ... ..53 Figure 34 Dynamique des populations de Plutella xylostella dans les parcelles témoin ..57 Figure 35 Dynamique des populations de Hellula undalis dans les parcelles non traitées ...57 Figure 36 Evolution des populations de Plutella xylostella en fonction des traitements en station ..58 Figure 37 Evolution des populations de Plutella xylostella en fonction des traitements à Sangalkam.58 Figure 38 Evolution des populations de Hellula undalis en fonction des traitements en station ..58 Figure 39 Evolution des populations de Hellula undalis en fonction des traitements à Sangalkam .59 Figure 40 Parcelle traitée avec du Neemazal en station ... .60 Figure 41 Dégâts causés par Plutella xylostella et Hellula undalis sur plant de chou à Sangalkam .60 Figure 42 Evolution des dégâts de Ceratitis capitata dans les PNT 64 Figure 43 Evolution des dégâts de Ceratitis capitata en fonction des traitements en station .64 Figure 44 Evolution des dégâts de Ceratitis capitata en fonction des traitements à Sangalkam 65 Figure 45 Dégâts de Ceratitis capitata sur plant de piment à la station du CDH . 65 Figure 46 Plant de haricot vert à la station du CDH .68

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Liste des tableaux

Tableau I Composition par 100 g de la partie comestible d'une légume de chou .10 Tableau II Composition chimique du haricot ... 13 Tableau III Importance relative des différents insectes des cultures maraîchères au Sénégal ... ..14 Tableau IV Efficacité des traitements sur l'essai de tomate en station .54 Tableau V Efficacité des traitements sur l'essai de tomate en milieu paysan ..55 Tableau VI Efficacité des traitements sur l'essai de chou en station ... .59 Tableau VII Efficacité des traitements sur l'essai de chou en milieu paysan ... 61 Tableau VII Efficacité des traitements sur l'essai de piment en station 66 Tableau IX Efficacité des traitements sur l'essai de piment en milieu paysan ... ..67

Sigles et abréviations

ACP : Afrique caraïbes et pacifique ARN : Acide ribonucléique AVRDC : Asian Vegetable Research and Development Center Ca : calcium CDH : Centre pour le développement de l'horticulture CILSS : Comité inter états de lutte contre la sécheresse au sahel CSP : Comité sahélien des pesticides CSS : Compagnie sucrière Sénégalaise DL50 : Dose létale DPV : Direction de protection des végétaux EC : Concentré emulsionable EMBRAPA : Empresa Brasileira de Pesquisa Agropecuária F.CFA : Franc. Communauté financière Africaine FAO : Food and agriculture organization of the united nations (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) Fe : Fer GAP : Good Agricultural Practices GEF : Global environment facility GIPD : Gestion intégré de la production et des déprédateurs HCH : Hexaclorohexane IGR : Insect growth regulator INAP-G : Institut national agronomique Paris-Grignon INRA : Institut national de recherche agricole IPGRI : International Plant Genetic resources Institute IPM : Integrated pest management ISRA : Institut sénégalais de recherche agricole

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K : Potassium LMR : Limite maximale de résidu m.a : matière active Moy : Moyenne Na : Sodium ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement international P : Phosphore PIP : Programme Initiative Pesticide PNT : Parcelle non traitée PPEA : Projet de promotion des exportations agricoles PPI : Production et protection intégrées RADHORT : Réseau africain pour le développement de l'horticulture SENCHIM : Société commerciale des Industries Chimiques du Sénégal SODEFITEX : Société de développement des fibres textiles T : Traitement TYLCV : Tomato Yellow leaf Curl Virus ULV : Ultra Low Volume

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Sommair e

Pages

Abstract . .2 Résumé .. .3 Introduction

... .......................................4

Première Partie: Etude bibliographique

Chapitre 1 : Présentation des cultures et ravageurs .8

1.1 Cultures...............................................................................................8

1.1.1. Lycopersicum esculentum L 9 1.1.2. Brassica oleracea.var capitata L .10 1.1.3. Capsicum frutescens Will ..11 1.1.4. Phaseolus vulgaris L .12

1.2 Ravageurs .14

1.2.1 Aculops lycopersici Massee ..15

Descriptions et Biologie 15 Dégâts et moyens de lutte .15

1.2.2. Bemisia tabaci Gennadius .16

Description et Biologie 16 Dégâts et moyens de lutte 16

1.2.3. Helicoverpa armigera Hubner ... .17

Description et Biologie .17 Dégâts et moyens de lutte .18

1.2.4. Ceratitis capitata Wiedemann ...19

Description et Biologie .19 Dégâts et moyens de lutte .20

1.2.5. Plutella xylostella L .21

Description et Biologie .21 Dégâts et moyens de lutte .22

1.2.6. Hellula undalis Fabricius ..23

Description et Biologie .23 Dégâts et moyens de lutte .23

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Chapitre 2: Les Pesticides ..........................25

2.1. Rappels historiques ........................25

2.2. Modes d action des acaricides et insecticides 26

2.3. Utilisations et risques liés aux pesticides ..28

2.4. Homologation et réglementation des pesticides ...29

Deuxième partie : Etude expérimentale

Chapitre 1: Présentation de la Zone d étude .32 1.1. Présentation de la zone des Niayes .32

1.2. Structure d accueil : C.D.H 36

Position géographique ..........36

Objectifs ..36

Chapitre 2: Matériels et méthodes ..38

2.1. Dispositif expérimental .38

2.2. Essai tomate ..39

2.3. Essai chou ...42

2.4. Essai piment ...45

2.5. Essai haricot vert ..47

Chapitre 3: Résultats, Discussion ....................51

3.1. Essai tomate ..51

3.2. Essai chou ...57

3.3. Essai piment ...64

3.4. Essai haricot vert ..68

Conclusion et Perspectives .69

Bibliographie .70

Annexes ..74

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- 2 - 2

Abstract

The new Eur opean Union r egulat ion concer ning t he Maximum Residue Limit s (MRLs) on Pest icides is a maj or pr oblem f or t he Fr uit and Veget able expor t of developing count r ies. Ther ef or e, new t echnical it iner ar ies ar e used t hat r espect Good Agricultural Practices.

Tests r un bet ween Oct ober 2002 and May 2003 at t he st at ion of t he Cent er f or t he Development of t he Hor t icult ur e and under pr oducer s condit ions made it possible t o evaluat e t he ef f ect of biological pest icides (azadir acht ine 12g/ l and Bacillus t hur ingiensis 1kg/ ha) and synt hesized pest icides (délt amét hr ine 12g / l; hexyt hiazox 100g / l; lambdacyhalot hr ine 12g/ l; acét amipr ide 50g/ l; dicof ol 1l/ ha) on pest s of f our (4) cr ops (cabbage, t omat o, Fr ench bean and pepper ) in order to ensure a good protection and increase in harvest.

The exper iment al design was in r andomized blocks wit h 5 t r eat ment s and 4 repetitions.

Result s showed t hat azadir acht ine 12 g/ l pr oved t o be mor e ef f ect ive t o cont r ol t he lar vae of Plut ella xylost ella and is an alt er nat ive t o synt hesised pest icides for the protection of cabbage against the Diamond Back Moth (DBM).

No treatment was effective against Cabbage Webworm (Hellula undalis).

Dicof ol 1l/ ha and Bacillus t hur ingiensis showed ef f ect iveness against Helicoverpa armigera on t omat o f r uit s. On t he ot her hand only t he t r eat ment cont aining dicof ol 1l/ ha pr oved t o be ef f ect ive against t he t omat o mit e (Aculops lycopersici ). This explains its nearly exclusive use to fight mites.

Lambdacyhalot hr ine 12g/ l and Bacillus t hur ingiensis ensur ed a bet t er protection against of Ceratitis capitata principal pest of pepper.

Key words

: crops, protect ion, vegetable, pests, pest icides, t reatments, tomato

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Résumé

La nouvelle r églement at ion de l Union Eur opéenne sur les Limit es Maximales de Résidus (LMR) est un pr oblème impor t ant pour l expor t at ion des Fr uit s et Légumes des pays en développement . Ainsi de nouvelles it inér air es t echniques sont utilisées en respectant les Bonnes Pratiques Agricoles .

Des essais mis en place ent r e oct obr e 2002 et mai 2003 à la st at ion du Cent r e pour le Développement de l Hor t icult ur e et en milieu pr oduct eur ont per mis d évaluer l ef f et de pest icides biologiques (azadir acht ine 12g/ l

et Bacillus thuringiensis 1kg/ ha) et de synt hèse (délt amét hr ine 12g /l ; hexythiazox 100g /l ; lambdacyhalot hr ine 12g/ l ; acét amipr ide 50g/ l ; dicof ol 1l/ ha) sur les r avageur s de quat r e (4) cult ur es (chou, t omat e, har icot ver t et piment ) en vue d assur er une bonne pr ot ect ion et une augment at ion des r endement s.

Le disposit if expér iment al choisi est en blocs aléat oir es r andomisés compor t ant 5 traitements avec 4 répétitions.

Les r ésult at s obt enus dans cet t e ét ude ont mont r é que l azadir acht ine 12 g/ l s est avér ée plus ef f icace pour cont r ôler les lar ves de Plut ella xylost ella et const it ue une alt er nat ive aux pest icides de synt hèse pour la pr ot ect ion du chou cont r e la t eigne des cr ucif èr es. Aucun t r ait ement n a ét é ef f icace cont r e Hellula undalis insecte nuisible aux cultures du chou.

Le dicof ol 1l/ ha et Bacillus t hur ingiensis ont mont r é une ef f icacit é cont r e les dégât s de Helicover pa ar miger a sur les f r uit s de t omat e. Par cont r e seul le t r ait ement à base de dicof ol 1l/ ha s est avér é ef f icace cont r e l acar iose br onzée de la t omat e due à Aculops lycoper sici ; ce qui conf ir me son ut ilisat ion quasi exclusive pour lutter contre les acariens.

La lambdacyhalothrine 12g/l et Bacillus thuringiensis ont assuré une meilleure protection contre les dégâts de Ceratitis capitata principal ravageur du piment.

Mots clés

: Itinéraires, cultures, protection, horticole, ravageurs, pesticides, traitements, tomate

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« Que ta nourriture soit ton remède et ton remède ta nourriture »

Hippocrate (460-327 av. J.C.) Problématique et contexte d étude Dans les pays en développement la production alimentaire ne suit pas le rythme de l accroissement démographique (ONUDI, 1985 ; CAREL, 1988). La dépendance alimentaire qui en résulte amplifie celle financière. Dès lors une sécurité alimentaire s impose. L autosuffisance alimentaire devient donc un des principaux objectifs de nombreux pays en zone tropicale pour nourrir une population en expansion. Il y a schématiquement deux moyens complémentaires de parvenir à ce but (LANFRANCHI, 1979):

Augmenter la production de l agriculture actuelle en accroissant les surfaces défrichées, et améliorer la productivité par l apport d engrais, de nouvelles méthodes culturales et des variétés plus performantes;

Mieux protéger les cultures et les récoltes en réduisant l action des ravageurs au niveau du champ comme celui du stockage et de la conservation (30 % des pertes). Ce dernier point, s il était résolu, suffirait dans l immédiat à approcher l objectif d autosuffisance alimentaire.

Les méthodes de production ont évolué. L augmentation du rendement des terres agricoles de plus en plus appauvries est devenue une préoccupation. Une des solutions qui fut la plus exploitée et qui figure parmi les plus nuisibles sur l environnement, est l utilisation de pesticides chimiques pour la lutte contre les ravageurs (CORBAZ, 1990 ; COURNOYER, 2000).

La lutte chimique a permis de développer un arsenal varié, mais qui a évolué au cours de 50 dernières années pour mieux prendre en compte la gestion des résistances, la protection de l environnement et la sécurité des utilisateurs. Certains insecticides détruisent indistinctivement espèces cibles et auxiliaires (prédateurs, parasitoïdes, pollinisateurs) favorisant, faute de compétition la pullulation d autres espèces nuisibles et notamment des acariens. En effet l usage d insecticides a trop longtemps été de type préventif ou curatif et visait à éradiquer totalement le ravageur. Ces procédés non sélectifs ont causé l apparition d un nombre croissant d insectes résistants contre lesquels les doses accrues de matières actives deviennent nécessaires, d où un surcroît considérable et une recrudescence des pertes causées par les ravageurs (CASSIER et al, 1997).

Dans les états membres du CILSS, environ 10 000 tonnes de pesticides sont utilisées représentant 43,75 milliards de F CFA. Cette forte utilisation concerne principalement les cultures d exportation (coton, arachide, riz, maïs, etc.). Le maraîchage est également un grand consommateur de pesticides, qui, malheureusement, ne satisfont pas toujours aux normes de qualité exigées sur les formulations. Les coûts de traitement deviennent prohibitifs car les maraîchers augmentent le nombre de traitement, ou font appel à des produits de plus en plus agressifs; parfois toxiques pour l homme sont utilisés (FAO, 2000).

Le gain en matière de productivité agricole, nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans le monde en développement, au cours des décennies à venir, requiert une approche qui concilie l intensification des systèmes agricoles et la préservation de la base des

I nt r oduct ion

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- 5 - 5

ressources naturelles. Cette approche nécessite que l on s appuie moins sur l'utilisation intensive des facteurs de production extérieurs, mais davantage sur les compétences de lutte et la connaissance précise des différents écosystèmes agricoles. La lutte intégrée contre les ennemis des cultures constitue une telle approche (TJAART et al, 1998).

La lutte intégrée est une approche agro-environnementale, basée sur l'expérimentation et l'observation, qui permet de gérer et de rentabiliser les cultures en considérant l'environnement comme un allié. Cette approche moderne dans la gestion des cultures se résume dans le concept des IPM (Integrated Pest Management). En effet la prise de conscience d un épuisement prévisible des ressources de la biosphère a indéniablement favorisé le retour aux bases écologiques de la protection des cultures. La nécessité de protéger la diversité biologique implique à elle seule un réaménagement profond des pratiques culturales, la nature et la composition des peuplements en étant directement affectées. Sur le plan phytosanitaire, cette nouvelle stratégie peut avoir des répercussions bénéfiques grâce à une meilleure gestion des complexes parasitaires. Dans un tel contexte, le recours aux techniques chimiques curatives doit évidemment être plus que jamais maîtrisé. Il est non moins clair que les méthodes biologiques de lutte aussi prises en compte doivent être préalablement soumises avec rigueur au principe de précaution, d autant plus que les progrès obtenus en matière de caractérisation du monde vivant par des techniques biologiques, biochimiques et moléculaires nous le permettent (FERRON, 1999).

Diverses stratégies ont été mises en place dans la sous région pour intégrer ce concept d IPM. C est ainsi que la stratégie, appelée Production et Protection Intégrées (PPI) est proposée par le RADHORT sous l égide de la FAO afin de satisfaire à ces préoccupations. Elle consiste à appliquer prioritairement des pratiques culturales qui permettent de réduire l incidence des ennemis des cultures. L usage des produits phytosanitaires n est alors admis qu en dernier recours. Il doit être raisonné et la préférence est donnée aux produits les plus sélectifs (respect de l environnement, de l utilisateur, du consommateur et des auxiliaires) (FAO, 2000).

Ce qui requiert de la part des pays africains comme le Sénégal, un changement de comportement dans l utilisation des pesticides. Par la suite dans le souci de promouvoir une agriculture durable et respectueuse de l environnement, une approche participative en gestion intégrée de la production et des déprédateurs sur les cultures maraîchères et sur la riziculture irriguée (GIPD) est menée à travers un programme sous régional confié à la Fondation Ceres-Locustox. Il en est de même du programme GEF (Global Environnemental Facility) de la Facilité Mondiale/FAO, dont la démarche et les outils visent à impliquer davantage les populations dans la gestion de la qualité de l eau et à réduire leur dépendance par rapport aux pesticides.

Par ailleurs l entrée en vigueur à partir de 2002 dans l Union Européenne (UE) des normes en matière de limites maximales de résidus (LMR) de pesticides ainsi qu à travers les directives 91/414 (révision des molécules autorisées dans l UE instaurée depuis 1991) pour les produits à l exportation, constitue un obstacle sérieux que les pays africains doivent franchir pour accéder au marché européen. La norme minimale considérée comme acceptable pour les grandes enseignes de la distribution en Europe, est à l origine de cette initiative. Elle établit un cadre de bonnes pratiques agricoles (GAP : Good Agricultural Practices) et vise à développer les pratiques de lutte intégrée et de gestion intégrée des cultures. Pour obtenir une certification, les producteurs exportateurs sénégalais doivent donc rapidement mettre en place une traçabilité complète et sans rupture, au même titre que les producteurs européens d ailleurs. C est ainsi que le Programme Initiative Pesticide (PIP) a été élaboré à la demande du conseil des ministres ACP/UE réuni à Cotonou en juillet 2000. L objectif assigné au PIP est la traçabilité des produits exportés et le respect des limites maximales de résidus (LMR).

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Objectifs de l étude Le développement de l agriculture intégrée et la volonté des firmes de mettre sur le marché des produits plus respectueux de l environnement, dans un contexte d agriculture raisonnée, ont conduit à s intéresser à ce qu on a coutume d appeler « les moyens alternatifs de lutte » contre les parasites et les ravageurs des cultures.

Dans le domaine phytosanitaire, des itinéraires techniques ont été revus pour tenir compte des restrictions d utilisation des pesticides. Le but de notre travail s inscrit dans l optique d une gestion intégrée de la production et de la qualité sanitaire des récoltes compatible avec les normes sur les résidus de pesticides.

Ainsi l introduction de nouveaux produits compatibles aux normes toxicologiques et écotoxicologiques devrait constituer une alternative aux pyréthrinoïdes de synthèse et à l endosulfan pour le contrôle des ravageurs de cultures maraîchères dans la zone des Niayes.

Quel est le statut de l acarien Aculops lycopersici sur la tomate face à l utilisation quasi exclusive du dicofol ?

Quels alternatifs aux pesticides de synthèse faut-il envisager pour la protection du chou contre Plutella xylostella et Hellula undalis ?

Quels alternatifs à l endosulfan (pesticide hautement toxique) et au métamidophos (pesticide en voie de retrait) faut-il envisager sur piment contre Ceratitis capitata ?

Quels alternatifs aux pesticides de synthèse faut il envisager sur le haricot vert contre Bemisia tabaci et Helicoverpa armigera ?

Ce travail s est réalisé au Centre pour le Développement de l Horticulture (CDH) en collaboration avec la Société commerciale des Industries Chimiques du Sénégal (SENCHIM). Les expérimentations sont menées en station au CDH et en milieu paysan à SANGAKLKAM.

Notre étude se scinde en deux parties:

La première partie abordera une étude bibliographique d où nous allons faire une présentation sommaire du maraîchage au SENEGAL, suivie des cultures et des ravageurs qui concernent cette étude et rappeler quelques aspects généraux liés aux pesticides.

La seconde sera consacrée à l étude expérimentale comportant la présentation du cadre d étude, le dispositif expérimental utilisé, les résultats obtenus et conclusion.

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Première Part ie: Etude bibliographique

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1.1. Cultures

Au Sénégal, l horticulture a connu ses débuts avec les jardins d essais ou jardins d acclimatation de légumes tempérés, de fruitiers et plantes d agréments. Le plus ancien est celui de Richard Toll, fondé en 1816, suivi des jardins de Sor (Saint Louis) en 1898 et celui du pénitencier de Thies établi par la mission catholique jouxtant l axe ferroviaire Dakar-Saint Louis. En 1903 s ajoute le jardin de Hann qui constituait, par l existence de ses nappes d eau affleurantes, un réservoir pour l alimentation de Dakar (FALL et FALL, 2001). Ces jardins maraîchers n ont cessé de prendre de l ampleur (MBAYE, 1999).

Le Sénégal, dans le souci de diversifier sa production agricole, a beaucoup investi dans l horticulture pour combler le déficit céréalier du pays. C est ainsi que l agriculture urbaine est devenue très intense dans la ville de Dakar ; on y note 40 % de la production nationale (NIANG, 1999). Au cours de ces dernières années cette production n a cessé d augmenter avec les superficies cultivées (figures 1 et 2).

0500

10001500

20002500

1997 1998 1999 2000 2001

Annees

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Figure 1: Evolution des superficies des cultures. (Source : Direction de l Horticulture).

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Piment

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Figure 2: Evolution de la production des cultures. (Source : Direction de l Horticulture).

Chapit r e 1 :

Cult ur es et r avageur s

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- 9 - 9

1.1.1. Tomate : Lycopersicum esculentum L.

La tomate* (figure 3) appartient à la famille des Solanaceae. - Plante annuelle à port buissonnant, à fleurs jaune groupées, cultivée dans le monde entier. - Le fruit (tomate) est une baie rouge et juteuse que l'on consomme comme légume frais ou en conserve ou comme un fruit. - Il existe de très nombreuses variétés différentes par leur croissance, la taille et la forme des fruits et leur résistance aux maladies. - La culture peut se faire en plein champ ou sous serre. - La multiplication se fait par semis; le repiquage se fait dès l'apparition de la première feuille (INRA, 1998).

Figure 3 : Rameau de Tomate; (Source : INRA, 1998 ***)

a: tige; b: stipule; c: feuille composée; d: fleurs; e: tomate (baie).

Au Sénégal** la culture de la tomate donne de meilleurs résultats en saison fraîche et sèche c est à dire de décembre à juillet. Il existe des variétés qui peuvent produire pendant l hivernage, mais avec des rendements plus faibles. La tomate préfère des sols pas trop lourds, profonds et meubles, riches en éléments nutritifs et en matières organiques. La première récolte s effectue entre 60 et 80 jours et s étale sur un ou deux mois.

Le marché national du double concentré de tomate représente environ 12 000 tonnes correspondant à 70 000 tonnes de tomates fraîches. La demande nationale, bien que limitée, n a été que rarement satisfaite. Ces dernières années les rendements ont chuté à moins de 10 tonnes / ha dus a des problèmes phytosanitaires non maîtrisés et au non respect de l itinéraire technique (ISRA, 1999).

Les problèmes phytosanitaires de la tomate sont : virus de la feuille jaune enroulée de la tomate : (TYLCV****) transmis par Bemisia tabaci ; contrôlé dès la pépinière par l utilisation du voile non tissé, type Agryl P 17.

*En Anglais : Tomato **Fiches techniques CDH : Tomate ***http://www.inra.fr/Internet/Produits/HYPPZ/pa.htm **** Tomato Yellow leaf Curl Virus

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galle bactérienne due à Xanthomonas campestris pv vesicatoria, importante en hivernage ; alternariose due à Alternaria solani ; nématodes : Meloidogyne sp ; insectes : noctuelle de la tomate (H. armigera), l acariose bronzée dûe à Aculops lycopersici ; nécrose apicale due à un désordre physiologique.

1.1.2. Chou : Brassica oleracea.var capitata L.

Le chou* appartient à la famille des Crucifères. Les organes floraux, pétales et sépales sont dans chaque série au nombre de 4 opposés 2 à 2 en forme de croix (du latin crucis, croix et fero, porter : porter une croix) d où le nom Crucifères. Les fruits sont la plupart du temps une silique et les étamines au nombre de 6. Les feuilles sont généralement alternes ou pennatilobées. Le chou est probablement originaire des régions côtières de l Europe. Son développement optimal a lieu à des températures se situant entre 15°C et 20°C (CAMARA, 1999). Le chou fait partie des légumes verts ayant une valeur nutritionnelle importante comme le montre le tableau I :

Tableau I: Composition par 100 g de la partie comestible d une légume de chou (Source : IPGRI***)

Fer (mg)

Protéines (g)

Humidité (%)

Calories (calories)

Hydrates de

carbone (g)

Acide ascorbique

(mg)

Ca2+

(mg)

P

(mg)

-carotène

Thiamine (mg)

Riboflavine (mg)

0,7 1,7 91,4 26 6,0 54 47 40 100 0,04 0,10

Au Sénégal** bien que le chou soit souvent une culture de la saison sèche, il existe des variétés d hivernage, mais dont les rendements sont plus faibles que les variétés de saison sèche. Ainsi il est possible d avoir des choux sur le marché pendant toute l année. Le chou (figure 4) est exigeant en fumure, surtout azotée, et préfère des sols riches en matières organiques ainsi qu une bonne humidité du sol et de l air. La récolte commence 60 jours après plantation et s étale sur une période d environ 20 jours.

Figure 4 : Photo de plant de chou en station

*En Anglais : Cabbage. **Fiches techniques CDH : Chou ***IPGRI : International Plant Genetic ressources Institute (Fiche technique)

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Les deux principaux ennemis du chou au Sénégal sont des lépidoptères : Plutella xylostella et Hellula undalis. Les dégâts varient d une région à l autre selon la période. D autres ravageurs existent : Spodoptera littoralis, H. armigera ; le puceron cendre du chou : Brevicoryne brassica ; la pourriture du collet due à Rhizoctonia solani observée en pépinière et la bactériose causée par Xanthomonas campestris.

1.1.3. Piment: Capsicum frutescens Will.

Le Piment* appartient comme la tomate à la famille des Solanaceae. - Plante herbacée vivace dans les pays chauds (figure 5), mais cultivée en Europe comme une plante annuelle. Les plants de piment ont un port dressé, buissonnant et peuvent atteindre 1 m de hauteur (INRA, 1998). - Les fruits frais, lisses et à saveur piquante sont utilisés comme légume alors que le piment séché et réduit en poudre sert de condiment dans les sauces (CDH, 1986).

Figure 5 : Rameau de Piment et coupe du fruit ; (Source INRA, 1998)

1: tige de Piment. a: feuille entière, ovale à elliptique; b: fleur solitaire; c: fruit lisse, vert ou rouge, porté par un pédoncule droit coudé juste sous le fruit. 2: coupe du fruit; a: pédoncule; b: pulpe; c: graines.

C. fructescens, très répandu dans tous les pays chauds, est un petit arbuste de 0,8 m à 1m de hauteur, à branches ramifiées dichotomiquement, peu nombreuse, à rameaux anguleux. Les fleurs, à corolle verdâtre clair à blanc verdâtre sont regroupées par deux ou trois à l aisselle des feuilles lancéolées. Les fruits sont dressés, petits, oblongs ou linéaires, de 1 à 3 cm de longueur, de couleur rouge foncée, à saveur très brûlante. Ces fruits sont des baies peu charnues, en général longuement coniques, en partie creuses, à calice accrescent et pédoncule grêle. Le fruit contient une petite quantité d huile essentielle à laquelle il doit son odeur, mais il contient aussi des pigments et un alcaloïde, la capsaicine. C est à la capsaicine que les piments doivent leur saveur piquante et brûlante. Les fruits sont riches en vitamine C. L habitat naturel de la plante est situé en régions tropicales et subtropicales (MAISTRE, 1964).

Au SENEGAL** le piment peut être cultivé pendant toute l année. Les meilleurs résultats sont obtenus pendant l hivernage et dans les régions chaudes car le froid freine son développement (entre décembre et février). La première récolte s effectue à partir du troisième au quatrième mois après repiquage. Sa bonne capacité de conservation devrait être exploitée pour le cultiver notamment dans les régions défavorables aux autres légumes (Kaolack, Fatick, Tambacounda) (CDH, 1986). L exportation***du piment ne cesse de décroître.

* En Anglais : hot Pepper ** Fiches techniques du CDH : Piment. ***PPEA : IFLEX (Origine Sénégal). Bulletin d information sur les fruits et légumes d exportation. Octobre Novembre 2002.

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Les volumes insignifiants exportés ces dernières années le prouvent (58 tonnes en 1999, 12 tonnes en 2000 et seulement 4 tonnes en 2001). Au regard de ces chiffres, faire progresser les exportations n apparaît pas comme un challenge.

De nombreux parasites et pestes se rencontrent sur le piment ; Parmi les maladies observées, la plus importante est le blanc due à un champignon Leveillula taurica, suivie de la galle bactérienne (Xanthomonas campestris pv vesicatoria) et la virose. Contre le blanc, c est le recours aux variétés résistantes qui demeure l un des meilleurs moyens de lutte. Le principal ravageur des fruits de piment est la mouche méditerranéenne: Ceratitis capitata. Autre ravageur important du piment Cryptophlebia leucotreta qui peut être piégé par des phéromones sexuelles de synthèse (CDH, 1986).

1.1.4. Haricot vert : Phaseolus vulgaris L.

Le haricot* vert appartient à la famille des Fabaceae. Famille qui rassemble environ 650 genres et 1800 espèces (RAKIPOV, 1987). -Légumineuse annuelle, à port dressé ou grimpant, à tige volubile, à feuilles trifoliées, à fleurs disposées en grappe et à gousses allongées (figure 6). - Elle est cultivée pour ses fruits ou gousses, que l'on consomme entières, vertes ou dont on consomme les graines à l'état frais, secs ou en conserve. - Il existe de très nombreuses variétés présentant différentes formes, tailles, couleurs de gousses et de graines. - La culture a généralement lieu en plein air; la récolte s'effectue au fur et à mesure de la maturité des fruits. Dans le cas des grains secs, les plants sont arrachés et mis à sécher (INRA, 1998).

Figure 6 : Rameau de Haricot ; (Source : INRA, 1998)

a: Tige volubile; b: stipule; c: feuille composée de 3 folioles; d: fleurs blanches ou violettes réunies en grappe; e: gousse allongée (haricot), de couleur variée et contenant des graines plus ou moins grosses et de couleurs diverses.

*En Anglais : French bean

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Le haricot vert représente plus de 50% des exportations horticoles du SENEGAL*. Avec un peu plus de 6% de part de marché (5 138 tonnes sur 5 mois lors de la dernière campagne 2001/2002), le SENEGAL est le quatrième pays fournisseur de l Europe derrière le Maroc, le Kenya et l Egypte. Sa composition chimique (Tableau II) montre qu il est très riche en protéines, glucides, éléments minéraux et vitamines (RAKIPOV, 1984).

Tableau II : Composition chimique du Haricot (Source : RAKIPOV, 1984).

Protéines 22 Lipides 1,6

Glucides 57,8 Composition chimique moyenne des graines :

(% de la masse sèche) Cellulose 4

Ca 160 P 453 Fe 7 Na 2

Teneur des graines en éléments minéraux : (mg/100g de matière sèche)

K 821 -carotène

(µg/100g) 11

B1 0,4 B2 0,2 PP 2,7

Vitamines : (mg/100g de matière sèche)

C 1

La principale maladie dans la zone des Niayes est la pourriture du collet et des racines dues aux champignons : Pythium aphanidermatum, Fusarium solani et Rhizoctonia solani. Autre maladie rencontrée est la rouille due à un champignon : Uromyces appendiculatus. Les ravageurs du haricot sont essentiellement la foreuse des gousses (Maruca testulais); la noctuelle de la tomate (H. armigera) qui perfore les gousses et rongent les graines et enfin l araignée rouge Tetranychus urticae.

*IFLEX (Origine Sénégal) : Bulletin d information sur les fruits et légumes. PPEA, Décembre. 2002-Janvier 2002.

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1.2. Ravageurs

Un ravageur est un organisme qui détruit, détériore ou réduit, par quelque procédé que ce soit, tout ou partie des récoltes ou des plantes cultivées par l Homme. De nombreux organismes sont susceptibles d entrer dans cette catégorie : virus, bactéries, végétaux et animaux. Parmi ces derniers, les insectes occupent une place prédominante (LANFRACHI, 1979). Ces ravageurs doivent être considérés comme les conséquences naturelles et inévitables des pratiques agricoles. La multiplication des plantes cultivées met brutalement une énorme quantité de nourriture à la disposition de certains organismes. Ceux-ci en profitent et leur nombre s accroît rapidement.

Il ne suffit pas qu il y ait coïncidence spatiale et temporelle entre l insecte et la culture pour que le premier ait le statut de ravageur. Encore faut-il que cet insecte soit en densité importante et atteigne un seuil de dégâts économiquement décelable. Autrement dit, il faut qu il y ait pullulation (LANFRACHI, 1979). Au Sénégal les insectes ravageurs exercent une pression importante sur les cultures maraîchères comme le montre le tableau III.

Tableau III : Importance relative des différents insectes des cultures maraîchères au SENEGAL.

(Source : COLLINGWOOD, 1984).

Cultures Très important Moyennement important

Peu important

Chou Plutella xylostella Hellula undalis

Agrotis ypsilon Helicoverpa armigera Spodoptera litoralis

Crocidolomia binotali Trichoplusia ni

Brevicoryne brassicaes

Haricot

Bemisia tabaci Helicoverpa armigera

Marcuca testulalis Tetranychus urticae

Thrips

Plusia sp. Spodoptera sp.

Ophiomyia phaseoli

Piment Ceratitis capitata Cryptophlebia leucotreta

Helicoverpa armigera Myzus persicae

Agrotis ypsilon Spodoptera exigua

Nezara viridula Polyphagotarsonemus latus

Thrips.

Tomate Helicoverpa armigera Aculops lycopersici

Bemisia tabaci Plusia sp.

Scrobipala ergasima Jacobiasca lybica

Myzus persicae

Au cours de leur développement, les Acariens et les Insectes subissent des transformations plus ou moins importantes appelées métamorphose dont les étapes successives sont : l uf, la larve, la nymphe, l adulte. Ces différents stades exercent des pressions inégales pour la culture. Une lutte rationnelle et efficace contre ces ennemis des cultures implique une bonne connaissance de leur biologie et types de dégâts (COLLINGWOOD, 1984).

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1.2.1. Aculops lycopersici (Massee)

Description et Biologie

Ce ravageur est un Arachnide appartenant à l ordre des Acari et à la famille des Eriophyidae. Ce ravageur a pour synonyme Vasates lycopersici, et Vasates destructor Keifer. Il est encore appelé aussi l agent de l acariose bronzée*. A l état adulte (figure 7) cet acarien mesure 0,12 mm de long et est de couleur jaune paille luisant. L uf est sphérique, laiteux mesurant 0,02 mm de diamètre. A. lycopersici se développe dans toutes les parties aériennes de la plante de tomate. Son cycle complet dure une semaine (INRA, 1998).

Figure 7: Aculops lycopersici (Massee) , Source (INRA, 1998).

Dégâts et moyens de lutte

Cet acarien invisible à l il nu provoque un dessèchement prématuré et assez rapide des plants de tomate. Ses piqûres entraînent la mort des cellules épidermiques, ce qui donne à la face inférieure des feuilles et aux tiges un aspect brillant, huileux et une coloration bronzée. Finalement les folioles durcissent, brunissent, se nécrosent et toute la plante sèche (COLLINGWOOD, 1984). Une proportion élevée de fleurs avorte, les fruits restent de petites tailles et mûrissent mal (INRA, 1998). Les traitements débutent dès que la coloration bronzée apparaît sur les feuilles les plus âgées en pulvérisant toute la plante et surtout les dessous des feuilles avec du dicofol, le diméthoate ou l endosulfan. Il faut répéter le traitement si l attaque persiste (COLLINGWOOD, 1984). L emploi d acaricide spécifique devient indispensable car la plupart des insecticides ont peu d effet sur ces acariens mais détruisent aussi leurs ennemis naturels. Au début de la floraison, il faut alterner les produits et en début de fructification faire attention au délai de traitement avant récolte (PIERARD, 1995).

*En Anglais : Tomato russet mite.

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1.2.2. Bemisia tabaci (Gennadius)

Description et Biologie.

Cet insecte ravageur appartient à l ordre des Homoptera et la famille des Aleyrodidae. Il est aussi appelé mouche blanche* L adulte atteint 1mm environ, de couleur jaune pale soufre, recouvert d une poussière cireuse très blanche (figure 8). La mouche blanche est un insecte polyphage, signalé aujourd hui sur plus de 300 espèces de plante avec une prédilection pour le cotonnier, le haricot, le tournesol, l aubergine, la pomme de terre, le poivron, le tabac, les agrumes et diverses plantes ornementales. L uf, ovalaire, allongé mesure environ 0,25mm de long, de couleur jaunâtre (INRA, 1998).

La mouche blanche passe par quatre stades larvaires. Une fois installée, la larve perd ses pattes et devient définitivement immobile. Au deuxième stade, la larve est aplatie et transparente et donc difficilement distinguable par un observateur ordinaire. Enfin au quatrième stade, la larve secrète de la cire et dès l apparition des yeux rouges, l insecte est nommé pupe (HANAFI, 2000). Au quatrième stade, la couleur de la larve évolue du translucide au jaune crème. Le puparium, de 0.7mm de long, est de couleur jaune roux ; sa forme est très variable selon le relief de la feuille sur laquelle il est installé et les conditions du milieu. Il est plus pelucheux sur les feuilles tomenteuses que sur les feuilles glabres. Ce puparium est dépourvu d expansions latérales cireuses. Le cycle de vie peut avoir 9 à 15 générations annuelles (INRA, 1998).

Figure 8 : Bemisia tabaci (Gennadius), Source (INRA, 1998).

Dégâts et moyens de lutte

La mouche blanche vit à la face inférieure des feuilles ponctionnant les liquides intercellulaires, provoquant des piquetures rougeâtres sur la face supérieure. C est un ravageur tropical et subtropical. Les dégâts sont dus au prélèvement de liquides végétaux, à la production d un abondant miellat et, surtout, à la transmission des virus, en particulier le virus de la feuille jaune enroulé de la tomate : TYLCV, qui est du type persistant ; les femelles sont meilleures vectrices que les mâles (INRA, 1998).

*En Anglais: .Tobacco whitefly, Cotton whitefly.

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Récemment les populations de ce ravageur ont envahi des milliers d hectares de culture cotonnière dans les régions de Kaolack, Kolda et Tambacounda causant ainsi des pertes de production relativement importantes. Les infestations de cette mouche ont valu la mise en commun des moyens de lutte de la SODEFITEX, de la DPV et de l ISRA pour réfléchir et mettre en uvre une stratégie de protection durable contre ce ravageur. Cette stratégie se repose sur la surveillance alerte des populations de mouches blanches, l application des pesticides (aleurodicides) efficaces, l investigation et le choix de procédés de lutte autre que chimique (DPV, 1999). Par contre au niveau des cultures maraîchères dès l apparition des adultes, on pulvérisera de l acéphate ou du diméthoate sur toute la plante en traitant soigneusement les dessous des feuilles (COLLINGWOOD, 1984). Actuellement dans la zone des Niayes on a pu observer l utilisation préventive du filet anti-insecte ou de voile non tissé, type Agryl P 17 depuis la pépinière contre l attaque de la mouche blanche (PIERARD, 1995).

1.2.3. Helicoverpa armigera (Hubner)

Description et Biologie

Cet insecte ravageur appartient à l ordre des Lepidoptera et à la famille des Noctuidae. L'ordre de lépidoptères (du grec lepidos = écaille, pteron = aile) avec près de 150 000 espèces décrites est un groupe important des insectes*. Helicoverpa armigera a comme synonymes Heliothis armigera, Heliothis zea. Il est aussi appelé la noctuelle de la tomate **. L imago a des ailes antérieures qui sont de couleur jaunâtre tendant à l orange chez la femelle et au gris-verdâtre chez le male, avec une légère bande transversale plus foncée dans le tiers distal. La tache réniforme est marquée, en fumée. Les ailes postérieures sont gris-clair avec une large bande marginale foncée et une petite tache brune tout près de la base. L uf de taille voisine de 0,5 mm et de couleur blanc jaunâtre, brunâtre lors de l éclosion. La larve à son complet développement mesure 3 à 4 cm de long. Son corps est couvert de petits poils (figure 9) (INRA, 1998).

La chenille de l ordre des Lépidoptères va passer la plus grande partie de sa vie sur les feuilles d une plante vivante et n aura comme activité que manger. Ceci est facilité par la présence de puissantes mandibules, éléments les plus caractéristiques de l organe buccal (MOUCHA, 1972).

La capsule céphalique est brune, de même que la plaque thoracique et la plaque anale. Le corps est orné de minces bandes dorsales foncées, flanquées de bandes plus claires. Les deux bandes latérales claires et sinueuses, sur lesquelles les stigmates sombres se détachent. A l état de nymphe, la chrysalide mesure 2cm de long et est de couleur brune. Cette noctuelle polyphage montre une tendance à l agressivité, elle est carnivore et est sujette au cannibalisme. Les femelles pondent plusieurs centaines d ufs, sur tous les organes du végétal, fleurs et fruits y compris. Les ufs peuvent éclore en moins de 3 jours à la température optimale 27-28° C. Le cycle d uf à uf dure plus d un mois (INRA, 1998).

*http://www.insecte.org/taxo_ordre.php?id=17 **En Anglais: Tomato fruitworm, Old World bollworm.

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Figure 9: Chenille d Helicoverpa armigera (Hübner) ; (Source : INRA, 1998)

Dégâts et moyens de lutte

La noctuelle de la tomate presque cosmopolite, est un des ravageurs les plus importants dans les zones tropicales et subtropicales. Les fruits de tomate sont troués, les feuilles rongées, les bouquets floraux coupés. Au Sénégal, les fruits piqués à l état jeune tombent généralement ; les autres pourrissent sur les plantes ou sont déformés (COLLINGWOOD, 1984).

Encore très jeunes et petites, les chenilles s infiltrent dans le fruit et passent inaperçues dans les tomates pelées, destinées à la conservation, ce qui entraîne des pertes commerciales très élevées. Le plus souvent, les baies sont creusées de l extérieur, au trois quart (INRA, 1998). Dans la région de Dakar, les attaques les plus importantes se situent entre janvier et mai. Les dégâts de cette noctuelle peuvent être graves sur poivron, pomme de terre, haricot, gombo et chou (COLLINGWOOD, 1984). Chez les Légumineuses, les fleurs sont attaquées et le gousses trouées (INRA, 1998). Diverses méthodes de lutte sont utilisées contre ce ravageur. Dès la nouaison des fruits ou dès l apparition d ufs ou de petites chenilles mais avant la pénétration dans les fruits. H. armigera est efficacement contrôlé avec des pyréthrinoïdes en ULV (Ultra Low Volume). Les essais de lutte biologique avec Trichogramma sp et Bacillus thuringiensis n ont été que très partiellement efficaces (CDH, 1986). Aux Etats-Unis, des produits à base de neem comme le Margosan-O, l Azatin et des amandes de graines tel que le chloroform : methanol (JAGLAN et al, 1997) ont contrôlé plus ou moins efficacement l H. armigera (STARK et WALTER, 1995).

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1.2.4. Ceratitis capitata (Wiedemann).

Description et Biologie

Cet insecte ravageur appartient à l ordre de Diptera et à la famille des Tephritidae. Famille qui comporte dans le monde environ 4 000 espèces dont 250 sont d importance économique. Il est aussi appelé cératite ou mouche méditerranéenne des fruits*. Comme chez bon nombre d espèces de la famille, les adultes (figure 10) ont des ailes transparentes présentant des bandes de couleur jaune orange. La dernière partie du thorax (scutellum) est pourvue de dessins qui peuvent aider à distinguer la cératite de certaines espèces voisines. Chez C. capitata, le scutellum est noir et muni à sa partie antérieure d une bande transversale sinueuse de couleur jaunâtre. L abdomen, brun jaunâtre avec des bandes transversales grises, se termine chez la femelle par un oviscapte pointu qui lui permet d insérer ses ufs dans les fruits. La tête du mâle porte des soies orbitales noires caractéristiques (QUILICI, 1999). La femelle pond ses ufs groupés par 3 à 7 dans les fruits. Les femelles pondent dans le même fruit, où l on pourra trouver alors jusqu à 80 ufs. Dans les conditions optimales, la femelle peut pondre au cours de sa vie 500 à 600 ufs (INRA, 1998). Les ufs blancs et allongés, sont légèrement arqués et longs d environ 1 mm. La larve, de couleur blanchâtre, est un asticot typique (QUILICI, 1999).

Figure 10: Ceratitis capitata (Wiedmann); (Source: Photo Scott Bower in Spore**)

La partie antérieure effilée est munie de crochets buccaux noirâtres, alors que la partie postérieure est tronquée. En fin de troisième stade larvaire, elle mesure 7 à 9 mm. La pupe, brun foncée, a une forme de tonnelet et une longueur de 4 à 5 mm (QUILICI, 1999). Le développement de la mouche est fortement dépendant des conditions thermiques : l optimum se situe à 32° C, température qui permet l achèvement d une génération en deux semaines. Par contre il lui faut à peu prés 15 jours à la température moyenne de 25° C pour achever son développement (INRA, 1998).

*En Anglais : Mediterranean fruit fly **SPORE. N° 102. Décembre 2002

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Dégâts et moyens de lutte

Les dégâts de la cératite sont très importants, surtout en période chaude. L infestation est visible sur le fruit par une petite tache entourant le point de piqûre, tache qui s agrandit par la suite. Une dépression se creuse en dessous, du fait de la pourriture des tissus. Les fruits tombent prématurément (INRA, 1998).

La femelle pond ses ufs sous l épiderme du fruit. Les asticots sortent des fruits tombées prématurément pour s empuper dans le sol d où sortiront les mouches adultes (COLLINGWOOD, 1984).

La lutte contre la cératite s effectue par des pièges à mouches, placés à environ 20 cm au-dessus du sommet des plants et dans lesquels on place deux tampons d ouate dont l un est imprégné d un attractif sexuel, spécifique des mâles (le trimeldure) et l autre d un insecticide à forte tension de vapeur tel le dichlorvos (CDH, 1986).

Des mesures prophylactiques (destruction et enfouissement des fruits tombés; élimination des plantes hôtes réservoir à proximité des vergers) sont en outre recommandées en vue d une lutte raisonnée efficace contre cette espèce (QUILICI, 1999).

Récemment un programme de lutte biologique vient d être mis au point au Brésil*. Ce programme consiste, d une part à élever des mâles stériles et à les relâcher en masse

une pratique déjà utilisée un peu partout dans le monde

et, d autre part, à lâcher des guêpes parasites (Diachasmimorpha longicaudata) qui se nourrissent des larves de mouches. La nouveauté consiste à libérer les mâles stériles et les guêpes en même temps et en grand nombre. La mouche stérile provoque une réduction du nombre d ufs fertiles. La guêpe trouve les larves des mouches dans les fruits, s en nourrit et y pond ses propres ufs ; ainsi elle se reproduit et ses descendants continuent la lutte contre les mouches des fruits. Cette méthode a été testée par l institut de recherche EMBRAPA** utilisable à grande échelle et a permis ainsi des économies en pesticides.

*SPORE : Informations pour le développement agricole des pays ACP. N° 102. Décembre 2002. 16 p. ** http://www.cnpmf.embrapa.br

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1.2.5. Plutella xylostella (L)

Description et Biologie

Cet insecte ravageur appartient à l ordre de Lepidoptera, à la famille des Yponomeutidae et à la sous famille des Plutellinae avec comme synonymes Plutella maculipennis Curtiz et Plutella cruciferarum Zeller. Il est aussi appelé teigne des crucifères*. Insecte cosmopolite, P. xylostella vit exclusivement sur les crucifères (APERT et DEUSE, 1982). L imago mesure 15 mm ayant une tête rougeâtre. Les ailes antérieures sont très allongées, étroites, arrondies à l extrémité, jaune brun ponctué de foncé ; bord postérieur fortement frangé, bordé d une bande claire, blanchâtre et ondulée. Les ailes postérieures beaucoup plus courtes sont pointues, largement frangées, gris foncées. Au repos, les ailes en toit et antennes sont progetées en avant (figure 11).

Figure 11 : Adulte de Plutella xylostella (L) sur feuille de Chou ; Source (INRA, 1998).

Le papillon vole à la tombée de la nuit. Son vol est saccadé et court. La longévité des femelles est de 16 jours et 12 jours pour les mâles, mais reste dépendante de la température et des possibilités de nourriture du papillon (NDIAYE, 1995). Environ 160 ufs sont déposés isolés ou en paquets de 2 à 6, à la face inférieure des feuilles, le long des grosses nervures. L uf a une durée d évolution embryonnaire de 4 à 8 jours. L uf est ovale, assez allongé, très petit (0,5 à 0,25 mm) avec une base aplatie et est de couleur jaune pâle. La chenille nouveau-née rampe à la face inférieure de la feuille, puis devient mineuse. Au bout de 3 à 4 jours, elle quitte la galerie, file quelques fils de soie et mue (INRA, 1998). La chenille mue trois fois dans sa vie et à l approche de chaque mue elle s arrête de manger durant douze heures à deux jours (NDIAYE, 1995). La larve (figure 12) ronge alors la surface inférieure de la feuille en respectant les nervures, s attaquant aussi à la face supérieure. Dix jours plus tard, la chenille tisse un large fourreau soyeux, accolé aux nervures, à la face inférieure de la feuille et se chrysalide. La chrysalide (8 mm) fusiforme, d abord vert clair ou jaunâtre, devient plus foncée à l approche de la mue imaginale. La nymphe a une durée de développement de huit jours (INRA, 1998).

*En Anglais: Diamond-back moth.

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P. xylostella a un cycle de vie de 3 à 6 générations par an (INRA, 1998). Le nombre de génération de cet insecte hétérodynamique est fonction de la longueur et de la période de sa reproduction (APPERT et DEUSE, 1982).

Figure 12 : Larve de Plutella xylostella (L) sur une feuille de chou (Source : INRA, 1998).

Dégâts et moyens de lutte

Les dégâts sont importants sur les choux. Les chenilles rongent d abord les feuilles externes puis émigrent progressivement vers les jeunes feuilles du centre. Elles réunissent celles-ci avec les fils de soie et les souillent de leurs excréments (INRA, 1998). L importance des dégâts dépend du nombre d individus par pied, pouvant atteindre souvent plusieurs dizaines (APPERT et DEUSE, 1982). Suite à divers essais d étalement du repiquage, il est apparu que le moment d effectuer celui-ci est très important pour réduire les risques d attaque par ce ravageur. De multiples essais de protection ont prouvé l excellente efficacité des pyréthrinoïdes (cypéméthrine : 50 g m.a /ha, déltamethrine : 10 -15 g m.a / ha, fenvalerate : 75 g m.a / ha) et des produits à base de Bacillus thuringiensis. Après repiquage du chou, les applications débutent dès l apparition des chenilles ; elles s effectuent tous les 10 -14 jours selon l intensité de l attaque. Les stades à la pépinière, après repiquage et formation des pommes sont les moments critiques de la culture et nécessitent une surveillance constante et attentive (CDH, 1986). La teigne des crucifères a montré une accoutumance aux différentes molécules chimiques utilisées sur la culture du chou. De ce fait le contrôle de ses populations était devenu une préoccupation pour les maraîchers. Des résultats encourageants selon l ISRA (1998) ont été enregistrés :

utilisation du binaire acéphate / azadirachtine (1,5 kg / ha

50 g / ha) a fortement réduit la population de ce ravageur ; certaines souches de Bacillus thuringiensis ont montré une bonne efficacité vis-à-vis de l insecte nuisible.

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1.2.6. Hellula undalis (Fabricius)

Description et Biologie

Cet insecte ravageur, communément appelé borer du chou*, appartient à l ordre des Lepidoptera et à la famille des Pyralidae. A cette importante famille de plus de 150 000 espèces, appartient la plupart des espèces mineuses de tiges de céréales, appelées borer ou foreur (CAMARA, 1999). H. undalis esr rencontré particulièrement en Afrique, en Asie et en Australie. Il est inféodé aux crucifères (APPRET et DEUSE, 1982). L adulte est actif la nuit. Les yeux sont gros et globuleux. Les ailes antérieures sont bruns jaunes traversées de trois lignes sinueuses blanchâtres ; la dernière, en avant des franges est soulignée par une série d écailles noires. Les ailes postérieures sont plus claires, leur bord externe est frangé de fines soies plus longues sur les postérieures (APPERT et DEUSE, 1982). La femelle dépose ses ufs pendant la nuit, isolement ou en petits groupes de 4 à 6, en général sur les feuilles jeunes à la base du limbe. Ils éclosent au bout de 3 à 5 jours. Une femelle peut pondre une centaine d ufs (APPERT et DEUSE, 1982). Le corps de la chenille, d environ 15 mm, est de couleur gris beige à brun clair parcouru par des lignes longitudinales brunâtres. La tête est noire (figure 13) (COLLINGWOOD, 1984). A son complet développement, la larve tisse un cocon à l extérieur, soit prés du trou de sortie, soit à la surface du sol. La vie larvaire dure trois semaines et la vie nymphale à peu prés une semaine (APPERT et DEUSE, 1982).

Figure 13 : Chenille de Hellula undalis (Source : AVRDC **)

Dégâts et moyens de lutte

Comme pour P. xylostella, cet insecte peut provoquer de graves dégâts aux pépinières de choux (COLLINGWOOD, 1984). Les chenilles se nourrissent d abord de feuilles, puis pénètrent dans la tige et creusent une galerie descendante vers le c ur de la plante atteignant même parfois les racines. On peut observer plusieurs individus par pied. Les jeunes larves se nourrissent des bourgeons ; plus âgées elles dévorent les nervures des feuilles, lesquelles s enroulent autours de chenilles qu elles abritent (APPERT et DEUSE, 1982). La jeune plante attaquée ne pousse pas correctement, ne donne ni pomme ni fleur ou meurt (COLLINGWOOD, 1984). Les semis récents meurent, les pieds les plus âgés voient leur croissance arrêtée et émettent des racines latérales (APPERT et DEUSE, 1982).

*En Anglais : Cabbage Webworm ** http://www.avrdc.org.tw/LC/cabbage/cww.html

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En quelques jours, H. undalis peut détruire une pépinière entière et les jeunes choux repiqués, si la surveillance de la culture n est pas régulière et attentive et l intervention rapide. Les dégâts sont surtout importants pendant la saison des pluies au SENEGAL. En cas d attaque après repiquage, même traitement que pour Plutella xylostella, sauf en ce qui concerne le Bacillus thuringiensis (COLLINGWOOD, 1984).

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2.1. Rappels historiques

Le terme de Pesticide dérive du mot Anglais " Pest " qui désigne tout animal ou plante susceptible d être nuisible à l Homme et son environnement (NGOM, 1992). Un pesticide est alors une substance ou une préparation destinée à combattre les organismes nuisibles des végétaux (ANONYME, 1991). Par la suite cette définition évolue et actuellement ce terme de pesticide ou encore produit phytosanitaire désigne, à l exclusion des produits pharmaceutiques et vétérinaires, une substance ou une préparation éliminant des êtres vivants, animaux ou végétaux, nuisibles à l Homme de manière indirecte en détruisant des cultures par exemple (PERRIN et CHARFF, 1999).

Avant 1940 on s est servi des composés relativement simples à base d arsenic, de soufre, de dérivés du pétrole, de substance à base de fluor ou extraite de plante comme la nicotine. C est ce qu on appelle les pesticides de la première génération. Ils se caractérisent par leur toxicité relativement élevée pour les organismes non visés et surtout pour leur rémanence (PHILOGENE, 1991 ; CASSIER et al, 1997).

A partir de 1940 jusqu en 1960 on assiste à la mise au point d une deuxième génération de pesticides : les composés synthétiques. Les organochlorés, les organophosphorés et les carbamates apparaissent successivement et connaissent un certain succès dans la lutte contre les acariens et les insectes. Ces substances qui continuent d être encore utilisées aujourd hui ont une action rapide mais peuvent avoir une rémanence tenace, comme dans le cas des organochlorés (PHILOGENE, 1991 ; PERRIN et SCHARFF, 1999).

Les années 1960 voient un bouleversement dans l utilisation des pesticides avec la publication des écrits d une biochimiste américaine, RACHEL CARON. Son livre le Printemps silencieux a un succès retentissant et force les gouvernements, compagnies et utilisateurs à revoir les conditions dans lesquelles on utilise les pesticides, et le mode d action de ces derniers. Les recherches ont conduit à la découverte des insecticides de la troisième génération, des substances produites par les ravageurs eux-mêmes, soit les hormones des insectes et leurs analogues (PHILOGENE, 1991).

Avec le développement de la chimie on s est vite rendu compte qu il y avait tout un arsenal capable d éliminer les ennemis naturels de la végétation sans nécessairement du moins on le pensait

empoisonner les autres composantes de l environnement (PHILOGENE, 1991).

C est ainsi que par la suite, les années 1970 ont révélé les pyréthrinoïdes de synthèse : produits de contact et d ingestion et peuvent être utilisés à des doses plus faibles que les précédents (CASSIER et al, 1997).

Depuis 1980, les cultures maraîchères bénéficient de l emploi d insecticides régulateurs de croissance ou I.G.R. (Insect Growth Regulators). Ces I.G.R. plus justement qualifiés de dé- régulateurs de croissance sont passés dans la panoplie des armes chimiques (LAUNOIS-LUONG et al, 1998 ; CASSIER et al, 1997).

Chapit re 2: Les Pest icides

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Malgré tout, des formes de résistance apparaissent avec l utilisation de ces substances. Tous ces produits ont une caractéristique en commun : ils sont neurotoxiques. C est pourquoi on tourne de plus en plus vers des substances disponibles dans le monde végétal qui sont en mesure de contrôler efficacement les populations d insectes nuisibles et envers lesquels ces derniers auront la difficulté à mobiliser leur système de détoxification (PHILOGENE, 1991). Les inquiétudes croissantes du public à l égard des effets potentiellement néfastes de l utilisation massive d insecticides chimiques pour l environnement ont amené la communauté scientifique à rechercher des solutions de rechange à la lutte chimique. Parmi les solutions qui ont été proposées, l utilisation des microorganismes entomopathogénes comme le Bacillus thuringiensis (JOUNG et COTE, 2001) et des produits naturels dans la lutte contre les insectes comme le neem (PHILOGENE, 1991) apparaît comme particulièrement prometteuse.

Dans la région des Niayes selon FALL et FALL (2001), la classification des familles d insecticides chimiques utilisées est largement dominée par les organophosphorés avec une utilisation de 43,6 %, suivis des pyréthrinoïdes, des carbamates et des organochlorés avec des pourcentages respectifs de 18 % ; 14,5 % et 10 %.

2.2. Modes d action des insecticides et des acaricides

Le mode d action des insecticides et des acaricides peut être décrit du point de vue anatomique, physiologique ou biochimique (FOURNIER, 1988).

Selon LAVABRE (1970) et ROY (2001), les insecticides étaient classés selon leurs modes de pénétration à l intérieur du ravageur visé, soit insecticides stomacaux (devant être ingérés), insecticides de contact (pénétrant la cuticule) et insecticides fumigènes (absorbés par les trachées). Cependant avec l avènement des insecticides de synthèse, on a regroupé les insecticides en fonction de leurs familles chimiques car plusieurs de ces produits empruntent divers modes de pénétration dans l organisme du ravageur.

Selon LU (1991) et ROY (2001), les insecticides qui appartiennent aux organophosphorés (esters de l acide phosphorique ou de l acide thiophosphorique) et aux carbamates (composés ioniques qui dérivent de l acide carbamique) agissent sur le système nerveux des insectes en inhibant l acétylcholinestérase. Celle-ci est une enzyme impliquée dans le fonctionnement du système nerveux et musculaire. L enzyme est activée par la température si bien que les produits de ces deux familles sont plus efficaces lorsque la température au moment de l application se situe au-dessus de 15°C et de manière préférentielle de 20°C. Deux insecticides appartenant à ces familles possèdent une activité systémique : le diméthoate et le méthomyl. Les insecticides de la famille des organochlorés (composés ioniques possédant un ou plusieurs atomes de chlore) agissent sur le système nerveux au niveau du transfert des influx nerveux. Cependant à l inverse des groupes précédents, les organochlorés (lindane, dicofol et endosulfan) ne doivent pas être appliqués lorsque la température est supérieure à 25° C. Le dicofol agit par contact mais n affecte que les formes mobiles (ROY, 2001). Une autre famille d insecticides agit au niveau du système nerveux, celles des pyréthrinoïdes de synthèse. Les organochlorés et les pyréthrinoïdes de synthèse perturbent la conduction de l influx nerveux le long des axones en agissant sur les canaux de Na+ (FOURNIER, 1988 ; CASSIER et al, 1997).

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Ces deux familles d insecticides peuvent causer deux types de syndromes soit le syndrome de type I (pyréthrine), ou de type II (cyperméthrine, déltaméthrine et lambda-cyahalothrine). Les pyréthrinoïdes de type II ont une plus grande activité insecticide que ceux de type I et leur DL50 est plus faible. De plus ils sont plus efficaces à haute température tandis que c est l inverse pour les pyréthrinoïdes de type I (ROY, 2001). Une nouvelle génération d insecticide sélectif et efficace à faible dose est utilisée. Il s agit des néonicotinoïdes (acétamipride) qui sont antagonistes aux récepteurs nicotinergiques des synapses (DELORME et al, 2002).

Le biopesticide comme Bacillus thuringiensis produit un corps d inclusion parasporal de nature cristalline durant la sporulation. Ce cristal est constitué de protéines appelées cry ou -endotoxines (JOUNG et COTE, 2001). Les protéines cristallines exercent leurs effets sur l hôte en lysant les cellules épithéliales de l intestin moyen et en provoquant la paralysie du tube digestif (figure 14).

Figure 14 : Mode d action du cristal de B.t ( -endotoxines) ; (Source : INAP-G*)

L insecte infecté cesse de se nourrir et finit par mourir s il ne parvient pas à se rétablir. Une fois ingérés, les cristaux se dissolvent dans l environnement de l intestin moyen de l hôte. La protéolyse de la protéine cristalline solubilisée ou protoxine produit le fragment toxique (toxine). Une fois liée à des récepteurs spécifiques présents sur les membranes des cellules épithéliales de l intestin moyen, la toxine induit la formation de pores dans la membrane des cellules épithéliales et ce faisant, provoque la mort des cellules et de la larve infectée (JOUNG et COTE, 2001).

L avènement des insecticides de synthèse avait mis en veilleuse les recherches sur les produits naturels d origine végétale. La présence chez les plantes de composés capables de réduire l appétit des insectes ou de bloquer leurs capacités d ingestion a déjà joué un rôle significatif dans la mise au point de variétés résistantes (PHILOGENE, 1991).

*http://www.inapg.inra.fr/ens_rech/bio/biotech/textes/applicat/agricult/vegetale/protcult/entomo98/gp1/btpart1.html

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Plusieurs anti-appétants ont été étudiés. La plante qui a surtout retenu l attention des spécialistes à cause de ses propriétés anti-appétantes, est le margousier ou neem (Azadirachta indica A. Juss), une Méliacée originaire de l Asie. Les recherches entreprises dans plusieurs laboratoires en Inde, en Allemagne, aux Philippines, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada ont permis de caractériser les principes actifs et leurs effets physiologiques, et d établir que plus de 125 espèces d insectes (provenant de sept ordres) sont réfractaires au margousier et à ses molécules (PHILOGENE, 1991; HELSON, 2001). Les recherches ont révélé la présence d un limonoïde, l azadirachtine, comme étant le principe actif le plus important dans l activité anti-appétante du margousier. On a identifié 25 composés différents dont neuf ont une activité sur la biologie des insectes (PHILOGENE, 1991). L azadirachtine semble bloquer la synthèse de l ecdysone. Subséquemment, REMBOLD (1989) rapporte que sept tétranortriterpinoïdes ont été isolés des graines de neem. Il démontre que les composés sont similaires à l azadirachtine, intervenant au niveau de la régulation endocrinienne, en particulier celle de l hormone juvénile et de l ecdysone. Il interfère avec plusieurs mécanismes endocriniens (vidange restreinte des neurosécrétions et des neuropeptides activateurs, chute du taux d hormone juvénile et des ecdystéroïdes, inhibition de l ecdysone 20-mono-oxygénase), bloque la synthèse des ARN et des protéines et peut in vitro et in vivo présenter une très forte toxicité à des doses élevées (CASSIER et al, 1997). Plusieurs formulations à base de margousier existent. Parmi elles on peut citer le Relin et le Wellgro, utilisés en Inde contre les légionnaires et pour contrôler la mosaïque du tabac ainsi que certains ravageurs du coton (PHILOGENE, 1991). D autres produits phytosanitaires à base de Neem tels que le Margosan-O et l Azatin sont commercialisés aux Etats-Unis (STARK et WALTER, 1995).

2.3 Utilisations et risques liés aux pesticides

Pour le grand public, le problème de la toxicité pour l homme et l environnement a été soulevé en 1962 par le livre controversé et bien connu de RACHEL CARSON, Printemps silencieux, soulignant les problèmes d empoisonnement des chaînes alimentaires et, d une manière générale, le problème des résidus et de leur persistance (COLENO, 1989).

Le risque selon RICO (2000) est fonction de deux paramètres : la toxicité de la substance en cause et l exposition. En effet une substance très toxique avec une exposition nulle n entraîne naturellement pas de risque et une substance de toxicité moyenne avec une exposition forte peut être de danger majeur. Toute la toxicologie se fonde sur ce qu on appelle la relation « dose-effet », qui s exprime simplement de la manière suivante :

Il y a proportionnalité entre effet toxique et la dose ;

Il existe pour tout effet toxique une dose « seuil » au-dessous de laquelle cet effet toxique ne se manifeste pas.

Au total, on peut donc dire que c est la dose qui fait le poison. Mais le risque est moindre lorsqu on respecte de manière stricte les recommandations d emploi des insecticides (Voir annexe 1).

Ainsi s est progressivement imposée comme prioritaire l appréciation des risques à moyen terme et à long terme, pour l homme et l animal, des substances susceptibles d être en contact avec eux. Cette évaluation a nécessité d énormes efforts dans la connaissance des mécanismes d action des toxiques ; beaucoup a été accompli mais beaucoup reste à faire (LU, 1991).

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Les effets indésirables des pesticides concernent la santé humaine et/ou l environnement. Les plus dramatiques, chez l homme, sont des intoxications aiguës accidentelles. Par exemple au SENEGAL plusieurs cas d intoxication ont affecté des personnes de différentes régions. Selon DIOUF (1998) les pesticides provoquent l intoxication alimentaire, la pollution des eaux de surface ainsi que d autres problèmes (CISSE et al, 2001). La totalité des accidents dérivent d une mauvaise utilisation des pesticides ou de détournement frauduleux.

Intoxications alimentaires : En 1981 des cas d intoxication au Thimul 35 ou au Hexachlorocyclohexane (HCH) à Kérécounda (prés de Sédhiou) ou neufs personnes ont trouvé la mort ; en 1982 cas similaire à Diohine (dans l arrondissement de Tattaguine) accident sans doute le plus meurtrier avec dix neufs morts sur les vingt six qui ont été empoisonnés. Ces deux cas sont liés aux problèmes de gestion des pesticides notamment les conditions de stockage et la destruction ou le réusage des emballages (DIOUF, 1998).

Pollution des eaux de surface : Ce type de pollution selon DIOUF (1998) est signalé à Richard Toll en 1994 avec l utilisation par la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) du Cesapax 500 dans le canal principal entraînant la mort de plusieurs têtes de bétail et de poissons ; et dans le fleuve SENEGAL en 1996 avec la contamination à l endosulfan sur un rayon de deux kilomètres entraînant la mort de plusieurs milliers de poissons.

Contamination des nappes phréatiques : Lors des traitements phytosanitaires une bonne partie des pesticides se dépose sur le sol et peut atteindre la nappe phréatique. Ces teneurs élevées s expliquent par l utilisation abusive et fréquente pour le traitement des cultures (CISSE et al, 2001).

Autres cas : A coté des intoxications alimentaires et des pollutions, d autres types d accidents sont notés (DIOUF, 1998), par exemple cas de contamination des végétaux avec des plaintes de mort de bétail causée par les insecticides du coton au sud du pays ; mais aussi l utilisation par ingestion des pesticides dans le cas de nombreux suicides.

2.4. Homologation et réglementation des pesticides

L utilisation des produits phytosanitaires est régie dans sa commercialisation et sa distribution par des textes législatifs et réglementaires au niveau national et, par les accords et conventions au niveau sous régional et international (CISSE et al, 2001). Dans le but de sécuriser le flux des pesticides, le SENEGAL a participé activement à l élaboration des documents relatifs à la création du Comité Sahélien de Pesticides (CSP) et à la « Réglementation commune sur l homologation des pesticides aux Etats membres du CILSS ».

Pour faire l historique du droit des pesticides au SENEGAL, il faut distinguer selon DIOUF (1998) deux périodes : d une part la période coloniale et d autre part la période de l indépendance à nos jours (annexe 2).

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Au SENEGAL, la loi n utilise pas le terme de pesticide mais plutôt celui de « produits agro pharmaceutiques ». Ainsi formulée, la définition sénégalaise est restrictive par rapport à celle de la FAO qui remonte en 1985 alors que celle du SENEGAL a été déjà adoptée en 1984. En effet la loi 84-14 du 02 février 1984 relative au contrôle des spécialités agro pharmaceutiques et des spécialités assimilées constitue aujourd hui le texte de base principal du droit des pesticides au SENEGAL.

L homologation est par essence sélective (DIOUF, 1998). En effet, elle ne vise qu à autoriser les seuls produits efficaces et qui ne présentent pas beaucoup d inconvénients s ils sont utilisés dans de bonnes conditions. Au SENEGAL le principe de l homologation des pesticides est consacré par l article 2 de la loi 84-14 du 02 février 1984 qui en fixe les modalités.

Le SENEGAL est l un des pays d Afrique de l Ouest et du Centre qui bien que disposant d une bonne législation phytosanitaire, ne met pas les moyens nécessaires pour son application. Ce qui se traduit par des manquements divers dont les plus importants sont selon CISSE et al (2001) :

Le reconditionnement frauduleux par l informel des pesticides surtout les formulations en poudre qui se commercialisent sans aucune indication comme il est mentionné dans le décret d application sur les attributions de la commission nationale d homologation de pesticides ou le code de bonne conduite ;

La multiplication anarchique des points de vente de produits agropharmaceutiques disséminés dans les moindres recoins des agro écosystèmes ;

L accès et la commercialisation illégale par des agents non qualifiés de l informel en particulier les vendeurs au détail et vendeurs ambulants ;

Le manque de contrôle au niveau des importations, et au niveau des flux transfrontaliers ;

Le non-respect de l étiquetage par les agents de l informel.

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Deuxième part ie :

Etude expérimentale

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1.1. Présentation de la zone des Niayes

La zone des Niayes s inscrit administrativement dans les quatre régions bordant la frange maritime du nord du SENEGAL (figure 15). Elle s étire sur une longueur de 180 Km, et sa largeur varie de 5 à 30 Km (FALL et FALL, 2001).

Conditions climatiques au SENEGAL

Les grands traits climatiques selon ROUX et SAGNA (2000) sont le résultat conjoint de facteurs géographiques et aérologiques. Les premiers s expriment par la latitude qui confère au territoire des caractères tropicaux, et par la position de finistère ouest africaine qui déterminent des conditions climatiques différentes dans la région littorale et dans l intérieur. Les seconds s expriment par l alternance sur le pays de trois flux dont les déplacements sont facilités par la platitude du relief :

o Le premier flux est représenté par l alizé maritime de l anticyclone des Açores, de direction nord à nord-est. L alizé maritime est constamment humide, frais voire froid en hiver.

o L harmattan, de direction Est dominante, branche finissante de l alizé continental sahélien, est caractérisé par une grande sécheresse liée à son long parcours continental.

o Le troisième flux, la mousson, provient de l alizé issu de l anticyclone de Sainte-Hélène de température plus élevée que celle de l alizé maritime.

Figure 15 : Découpage administratif de la zone des Niayes (Source : MBAYE, 1999)

Chapit r e 1:

Pr ésent at ion de la zone

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L année climatique est divisée en deux saisons principales : la saison sèche et la saison des pluies. D une manière générale, les précipitations décroissent du sud vers le nord. Les précipitations au SENEGAL à l instar des autres pays du Sahel se caractérisent par une grande variabilité d une année à l autre (figure 16), variabilité d autant plus redoutable que la moyenne annuelle est plus faible ; plus leur total annuel s amenuise, plus les pluies sont incertaines et irrégulières et plus leur déficit est grave. Comme le prouvent les récentes précipitations (figure 17).

Figure 16 : Les isohyètes (Source : FALL et FALL, 2001)

Figure 17 : Pluies en 2001. (Source : GOUV*)

*http://www.gouv.sn/senegal/climat.html (site officiel du gouvernement sénégalais)

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Caractéristiques de Niayes

Le climat de la zone des Niayes est caractérisé par un régime de vents dominé par l alizé maritime qui atténue l aridité de l harmattan ; la température moyenne annuelle est relativement basse 24° C. L air est chargé de brumes maritimes ; l humidité relative est élevée toute l année en moyenne 75,5 % (THIAM et DUCOMMUN, 1993).

Les Niayes sont avant tout une zone écologique spécifique constituée d un ensemble de dunes et de dépressions (figure 18) d age, de texture et de couleurs différentes (FALL et FALL, 2001). La géomorphologie est dominée par des dunes longitudinales et les dépressions humides formant parfois des lacs tels que Retba et Tamna (THIAM et DUCOMMUN, 1993).

Figure 18. Ressources en eau : niveau de fluctuation de la nappe suivant les saisons (Source : FALL et FALL, 2001)

La végétation

La couverture végétale reste entièrement déterminée selon FALL et FALL (2001) par les données climatiques. Les Niayes sont caractérisées par une présence quasi permanente de la nappe phréatique et des sols humifères. L espèce typiquement guinéenne Elaeis guineensis est présente en permanence. On remarque également une bonne représentation de Cocos nucifera. La strate herbacée est assez importante et est conditionnée par la topographie. Du centre de la dépression à sa marge externe, différentes espèces se déterminent sous l influence de l eau. On observe ainsi au centre des dépressions, Nymphae lotus, Phragmites vulgaris et sur les marges, des espèces moins exigeantes en eau. Dans le système de dunes rouges ogoliennes, dominent les espèces ligneuses comme Parinaris macrophyla, Acacia albida, Acacia raddianna, Acacia seyal et Balanites aegyptiaca plus présentes dans le partie septentrionale de la région des Niayes. Les strates arbustives et herbacées sont essentiellement composées d euphorbiacées (Euphorbia balsamifera), de combrétacées telles que Guiera senegalensis et de graminées saisonnières Cenchrus biflorus, Andropogon sp, etc. De nos jours la végétation de la région des Niayes connaît de sérieuses difficultés liées à la croissance urbaine. Ce problème est d autant plus important que les rares espaces naturels que constituent les Niayes dans la communauté urbaine de Dakar et qui servent, par ailleurs, de zone d exploitation maraîchère, sont menacés par l habitat. Le meilleur exemple est aujourd hui la construction de cités prés de l autoroute.

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Les exploitations maraîchères de la Zone des Niayes

Elles sont de trois types selon FALL et FALL (2001) en fonction de la taille et du mode de mise en valeur :

Les petites exploitations : leur taille est inférieure à un hectare et relève de l exploitation individuelle que de l exploitation familiale. Ce caractère individuel reste lié au mode d appropriation et de mise en valeur de la terre : il s agit de parcelles morcelées par leurs propriétaires

Lébous de la région de Dakar en général

qui le louent à des migrants nationaux ou de la sous région. Ce type d exploitation est dominant sur toute la bande des Niayes plus particulièrement dans les zones de dépression et les vallées asséchées ;

Les exploitations moyennes : Leur taille varie entre 1 à 20 hectares ; elles se situent sur les sols dior et sur les vertisols dans la zone de Sébikotane et de Pout. Ces exploitations sont privées, les propriétaires les ayant acquises par héritage, achat, don ou location. Les cultures sont moins diversifiées qu au niveau des petites exploitations, car la production est destinée au marché en gros et à l exportation.

Ces petites et moyennes exploitations assurent à elles seules 80 % de la production maraîchère du pays.

Les exploitations modernes : Elles sont caractérisées par leur envergure, qui dépasse 50 hectares, et par les moyens techniques et humains mis en ouvre. Elles sont privées ou à caractère associatif et sont concentrés dans les régions de Dakar (Sébikotane), Thiès (Pout, Mboro) et Saint Louis. Leur production est constituée en majeure partie de cultures d exportation (Haricot vert, Tomate) ; les surplus sont destinés à l approvisionnement des marchés locaux.

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1.2. Structure d accueil : C.D.H

Position géographique.

La station principale du CDH est située dans la zone des Niayes à Camberène (Figure 18 bis), à 15 Km de Dakar. Elle dispose de 40 ha de terres expérimentales et diverses constructions avec bureaux, 4 laboratoires, chambres climatisées, chambre stérile, chambres froides (5 totalisant 410 m3), bibliothèque, salle de réunion, serre hermétique aux insectes et un hangar (500 m2) (CDH, 1986).

Figure 18 bis : La région de Dakar ; (Source : GOUV*)

Objectifs

Depuis son existence, la structure interne du CDH a subi quelques modifications. Actuellement, il est intégré dans l ISRA dont il a adopté les principales règles de gestion. Les activités d expérimentation et d amélioration sont reparties par culture ou groupe de culture avec comme structures horizontales : la production des semences, l économie et la commercialisation, la phytopathologie et l entomologie et enfin la prévulgarisation et la formation. Ces services qui travaillent en étroite collaboration fournissent également appui et aide à toute demande formulée par l extérieur, les services officielles ou privés (CDH, 1986). Le programme des activités du CDH est élaboré annuellement par la direction sur la base des enquêtes réalisées par la section de prévulgarisation et des problèmes rencontrés, avec les responsables de la production, les producteurs officiels ou privés lors des réunions au CDH, de visites sur le terrain ou des réunions dans les zones de production. Ce programme est soumis aux différentes autorités compétentes pour approbation. C est pourquoi l Etat sénégalais a fait du secteur horticole une priorité dans sa politique de sécurité alimentaire. Le plan stratégique de l ISRA, élaboré avec la collaboration de tous les partenaires du développement, lui a également consacré une place importante.

*http://www.gouv.sn (site officiel du gouvernement sénégalais)

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L objectif général de l Institut pour ce secteur est de contribuer à la diversification de notre agriculture, à l obtention de produits de qualité compétitifs sur le marché national et international, donc à la sécurité alimentaire et l augmentation des revenus. La recherche a déjà obtenu des résultats intéressants. Plus de 300 variétés de fruits et légumes sont sélectionnés (la célèbre Tomate XINA adaptée à la production d hivernage). Plus de 250 ennemis des cultures sont identifies et des méthodes de lutte respectant l environnement développés (voile AGRYL contre nuisibles et vecteurs de virus). Des itinéraires techniques (mottes pour les pépinières, irrigation aux gouttes à goutte) sont développés. Des problèmes de stockages sont résolus (abri-sechoir pour la conservation de l oignon). Des fiches techniques et brochures concernant les principales spéculations sont produites. Des semences maraîchères et plants fruitiers sont distribues. Plusieurs techniciens et producteurs du SENEGAL et de la sous région sont formés. Les actions actuellement en cours concernent la gestion du germplasme des légumes feuilles de type africain, le contrôle des nuisibles par des produits naturels, la gestion sylvicole des plantations de filao pour la fixation des dunes et la protection des cuvettes maraîchères dans les Niayes, l amélioration des itinéraires techniques de production de patate doue dans la vallée, ainsi que les actions de formation. Des projets importants vont démarrer incessamment, le financement étant déjà acquis. Ils concernent le Desert Margin Program. La production de semences de pommes de terre par vitro-méthodes et le développement de la Tomate industrielle et la patate douce dans la vallée. D autres projets de recherche sont considérés dont la réactualisation des fiches techniques du CDH afin de tenir compte des connaissances nouvellement générées, le développement des bonnes pratiques agricoles (BPA) pour une production respectant les limites maximales des résidus des pesticides (LMR) et les normes internationales de qualité, la diversification des produits exportes par le développement et/ou l adaptation de nouvelles variétés d espèces cibles dont les fruits rouges (fraise, framboises), le gombo et les mini légumes.

Page 46: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 38 - 38

2.1. Dispositif expérimental

Dans cette présente étude, l objectif est d évaluer l efficacité biologique des produits suivants pour la protection de quatre (4) cultures (tomate, chou, haricot vert et piment) contre les ravageurs en vue d une bonne protection et une augmentation des rendements, il s agit de :

- Neemazal 1,2 % EC ( azadirachtine 12 g de m.a /l) - Plexus 12 EC (Deltaméthrine 12 g de m.a/l) - Hexythiazox 100 EC (hexythiazox 1l/ha) - Tyson L 60 EC (Lambdacyhalothrine 60 g de m.a/l) - Matador 50 EC (Acétamipride 50 g de m.a /l) - Acarex 480 EC (dicofol 1l/ha) - Timul 35 EC (endosulfan 350 g de m.a /l) - Bacillus thuringiensis (1kg /ha)

Les produits ont été appliqués à l aide d un pulvérisateur à dos à pression entretenue.

Matériels biologiques :

- Tomate : variété Mongal - Chou : variété Oxylus - Piment : variété Tyson - Haricot vert : variété Bobby

Le dispositif expérimental choisi est en blocs aléatoires randomisés comportant 5 traitements (T0 à T 4) avec 4 répétitions soit 20 parcelles élémentaires (figures 19 à 26).

Les méthodes d évaluation de l efficacité des produits ont été les suivantes :

o L efficacité des différents insecticides est évaluée par triage et comptage hebdomadaire des fruits sains et des fruits piqués (pour essais de tomate et piment) et de pommes consommables et pommes non consommables (essai de chou) récoltées sur chaque parcelle élémentaire.

o L évaluation hebdomadaire du nombre de plants de tomate présentant les symptômes d acariose bronzée. Ainsi l incidence des attaques d Acaculops lycopresici a été déterminée en faisant le rapport entre le nombre de plants attaqués sur le nombre total de plants.

o Le dénombrement hebdomadaire des chenilles vivantes de Plutella xylostella et Hellula undalis sur feuilles et pommes de chou.

o L évaluation qualitative des plants de chou : l aspect des feuillages a fait l objet d une cotation traduisant l importance de la défoliation : de 1 (absence totale d attaque) à 9 (attaque forte et néfaste) (COLLINGWOOD et BOURDOUXHE, 1979).

o L identification sur le terrain des ravageurs a été faites par comparaison avec les descriptions contenues dans COLLINGWOOD (1984), sur le site Internet de INRA (1998) et à partir des fiches techniques à la bibliothèque du CDH.

Chapit r e 2:

Mat ér iels et mét hodes

Page 47: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 39 - 39

2.2. Essai Tomate

Variété : Mongal Ravageurs ciblés : Helicoverpa armigera et Aculops lycopersici Dimensions :

- Surface parcellaire : 3 x 2 m = 6 m² - Distance entre ligne : 0,5 m - Distance sur la ligne : 0,5 m - Distance entre parcelles élémentaires : 0,6 m - Distance entre blocs : 1 m - Nombre de plants / parcelle élémentaire : 24 - Nombre de plants / essai : 480

3 m 0,6 m

T3 T0 T1 T2 T4

T1 T4 T0 T3 T2

T4 T1 T2 T0 T3

T0 T4 T3 T2 T1

Figure 19 : Plan de l essai de tomate

2 m

1 m

R 1

R 2

R 3

R 4

17,4 m

11 m

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- 40 - 40

2 m

0,25 m 0,50 m

0,25 m

0,50 m

3 m

Figure 20 : Schéma d une parcelle élémentaire de tomate

Traitements sur Tomate

T0 : sans traitement

T1 : Acarex 480 EC (Dicofol 1L / ha) soit 0,6 ml / parcelle élémentaire

T2 : Hexythiazox 100 EC (Hexythiazox 1L / ha) soit 0,6ml / parcelle élémentaire.

T3 : Hexythiazox 100 EC (Hexythiazox 2L / ha) soit 1,2 ml / parcelle élémentaire

T4 : Bacillus thuringiensis (1kg / ha) soit 0,6 g / parcelle élémentaire.

NB

: chaque produit sera mélangé à 600 ml d eau

Conduite de la pépinière

Préparation des planches de 5 m². enfouir 5 kg de matière organique et 150 g de 10 10 20. Appliquer le MOCAP (50 g par planche) et incorporer avec un râteau avant nivellement de la planche. Semer 3 g sur 3m² de pépinière pour plantes 100 m² de culture

* * * *

* * * *

* * * *

* * * * * * * *

* * * *

Page 49: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 41 - 41

Conduite de l essai

Préparation des planches

Par planche enfouir 40 g/m² de 10 10 20 (NPK) et 2 kg de matière organique.

Puis niveler, piqueter et arroser 3 jours avant repiquage.

Entretien de la culture

30, 60 et 90 jours après plantations, apporter une fertilisation minérale 40 g / m² de 10 10 - 20 Désherbage à la demande Irrigation tous les jours 6ml/jour Traitement se fera toutes les semaines 7 jours après le repiquage sauf pour le contrôle de H. armigera pour lequel le traitement débutera dès l apparition des bouquets floraux. Pour les maladies fongiques et bactériennes il sera fait un traitement au Fongex (fongicide) tous les 15 jours.

Paramètres suivis

Hauteur des plants de tomate 30 60 et 90 jours après repiquage Comptage hebdomadaire du nombre de plants attaqués /parcelle Pourcentage de fruits piqués Comptage des plantes présentant des symptômes d acariens Date de la première et dernière récolte Nombre de fruits sains Poids moyen de fruits sains Rendement parcellaire Poids consommable et non consommable Rendement total par objet.

Analyse des résultats

L analyse de variance a été utilisée comme méthode de calcul statistique. En cas de signification la méthode DUNCAN S a été utilisée pour la comparaison des moyennes.

Page 50: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 42 - 42

2.3. Essai Chou

Variété : Oxylus Ravageurs ciblés : Plutella xylostella et Hellula undalis Dimensions

- Surface parcellaire 3 m x 1,5 m = 3,75 m² - Distance entre ligne 0,40 m - Distance sur la ligne 0,30 m - Distance entre parcelles élémentaires 0,60 m - Distance entre blocs 1 m - Nombre de plants / parcelle élémentaire : 40 plants - Nombre de plants / essai : 800 plants

3 m 0,6 m

T3 T0 T4 T2 T0

T1 T0 T4 T3 T2

T2 T4 T0 T1 T3

T0 T3 T2 T4 T1

Figure 21 : Plan de l essai de chou

1,5 m

1 m

R 1

R 2

R 3

R 4

17,4 m

9,4 m

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- 43 - 43

1,5 m

0,10m 0,40m

0,15 m

0,30 m

3 m

Figure 22 : Schéma d une parcelle élémentaire de chou

Traitements sur Chou

T0 : Sans traitement

T1 : Plexus12 EC (Deltamethrine 0,5 L / ha)

T2 : Tyson L 60 EC (Lambdacyhalothrine 1 L /ha)

T3 : Neemazal 1,5 % EC (Azadirachtine 1L / ha)

T4 : Matador 50 EC (Acetamipride 0,2 L / ha)

NB

: Pour les traitements un mouillant est ajouté (savon liquide).

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

Page 52: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 44 - 44

Conduite de la pépinière

Préparation des planches

Enfouir 5 kg de matière organique et 150 g de 10 10 20 Appliquer le MOCAP (50 g par planche) et incorporer avec un râteau avant nivellement de la planche. Semer 6 à 7 g de graines sur une surface de 2m² pour planter 100 m² soit environ 10 g de graines/planche de 5 m² /1 essai.

Conduite de l essai

Préparation des planches

Par planche, enfouir 40 g de 10 10 20 / m² + 2 kg de matière organique. Enfouir, niveler, piqueter et arroser trois (3) jours avant repiquage.

Entretien de la culture

Les 30,60 et 90 jours après plantation, apporter une fertilisation minérale 40 g /m² de 10 10 20 (NPK).

Désherbage à la demande Irrigation tous les jours. Pour P. xylostella, le traitement débutera une semaine après repiquage et se fera toute les semaines. Un traitement avec du Fongex est préconisé tous les 15 jours pour contrôler les maladies.

Paramètres suivis

Suivi phytosanitaire chaque semaine. Importance de la défoliation (feuille intacte, légère perforation, ne reste que des nervures ou plantes mortes). Comptage des populations de ravageurs des cultures /parcelle. Date de la première et dernière récolte Rendement par parcelle élémentaire Nombre de pommes commercialisables Poids consommable et non consommable Rendement total par objet.

Analyse des résultats

Pour l analyse statistique, l analyse de variance a été utilisée comme méthode de calcul. En cas de signification la méthode DUNCAN S a été utilisée pour faire la comparaison des moyennes.

Page 53: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 45 - 45

2.4. Essai Piment

Variété : Tyson Ravageurs ciblés : Ceratitis capitata Dimension

- Surface parcellaire : 4 x 2 = 8 m² - Distance entre ligne 0, 50 m - Distance sur la ligne 0, 60 m - Distance entre parcelle élémentaire 0, 60 m - Distance entre blocs : 1 m - Nombre de plants / parcelle élémentaire : 28 - Nombre de plants / essai 560

4 m 0,6 m

T3 T0 T1 T2 T4

T1 T4 T0 T3 T2

T4 T1 T2 T0 T3

T0 T4 T3 T2 T1

Figure 23 : Plan de l essai de piment

2 m

1 m

R 1

R 2

R 3

R 4

22,4 m

11 m

Page 54: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 46 - 46

2 m

0,25 m 0,50 m

0,20 m

0,60 m

4 m

Figure 24 : Schéma d une parcelle élémentaire de piment

Traitements sur piment

T0 : sans traitement

T1 : Timul 35 EC (Endosulfan 350g de m.a/ha) 0,8 ml / parcelle élémentaire

T2 : Bacillus thuringiensis (1 kg / ha) soit 0,8g / parcelle élémentaire

T3 : Matador 50 EC (Acetamipride 10g de m.a / ha) soit 0,4 ml / parcelle élémentaire

T4 : Tyson L 60 EC (Lamdacyhalothrine 15g de m.a / ha) soit 0,2ml / parcelle élément

Conduite de la pépinière

Préparation des planches

Pour 5 m², enfouir 5 kg de matière organique, et 150 g de 10 10-20, Appliquer le MOCAP : 50g / planche et incorporer avec un râteau avant nivellement de la planche, Semer 4 grammes de graines sur une surface de 2 m² pour planter, 100 m² de culture soit environ 10 g /planche de 5 m².

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

* * * *

- Nombre de plants/Parcelle élém. 28

- Nombre de plants /essai : 560

- Surface /Parcelle élémentaire : 8m²

- Surface essai : 160 m²

Page 55: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 47 - 47

Conduite de l essai

Préparation des planches

Par planche, enfouir 40 g de 10

10

20/m² et 2 kg de matière organique, enfouir, niveler et

piqueter, arrosage 3 jours avant repiquage.

Entretien des cultures

Les 30

60 et 90 jours après plantation, apporter une fertilisation minérale 40 g /m² de 10-10 20 (NPK).

Désherbage à la demande L irrigation se fait tous les jours : 6mm d eau Les traitements débutent dès l apparition des bouquets floraux et sont effectués tous les 15 jours.

Paramètres suivis

Suivi phytosanitaire chaque semaine Hauteur des plants de piment à 30, 60, 90 jours après repiquage Nombre de fruits attaqués Rendement par parcelle élémentaire Poids des fruits consommable et non consommable Rendement total / objet Date de la première et dernière récolte

Analyse des résultats

Pour l analyse statistique, l analyse de variance a été utilisée comme méthode de calcul. En cas de signification, la méthode DUNCAN S a été utilisée pour la comparaison des moyennes.

2.5. Essai Haricot vert

Variété : Bobby Ravageurs ciblés : Helicoverpa armigera et Bemisia tabaci Dimensions :

- surface parcellaire : 3 x 4 = 12 m2

- distance sur la ligne : 0,40 m - distance sur la ligne : 0,40 m - distance entre parcelle élémentaire : 0,60 m - distance entre blocs : 1 m - nombre de plants/parcelle élémentaire : 70 - nombre de plants/essai : 1400

Page 56: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 48 - 48

4 m 0,6m

T0 T4 T3 T2 T1

T3 T1 T2 T0 T4

T1 T0 T4 T3 T2

T2 T3 T1 T4 T0

Figure 25 : Plan de l essai de haricot vert

22 ,4 m

15m

3 m

1 m

R 2

R 3

R 4

R 1

Page 57: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 49 - 49

3 m

0,20 m

0,40 m

4 m

Figure 26 : Schéma d une parcelle élémentaire de haricot vert

Traitements sur Haricot vert

- T0 : Sans traitement

- T1 : Neemazal 1,2 % EC (Azadirachtine 12g de m.a/ha) soit 1,2 ml / parcelle élémentaire

- T2 : Tyson 60 EC (Lambdacyhalothrine 15g de m.a/ha) soit 0,3 ml/ parcelle élémentaire

- T3 : Bacillus thuringiensis (1kg / ha) soit 1,2 g / parcelle élémentaire

- T4 : Hexythiazox 100 EC (Hexythiazox 100g m.a/ ha) soit 1,2 ml / parcelle élémentaire

Conduite de l essai

Préparation de l essai

Par planche, enfouir 40g de 10

10- 20 /m² de matière organique puis enfouir, niveler, piqueter et arroser 3 jours avant repiquage. Le semis en direct à raison de 1 kg pour 100 m² soit 2 kg pour l essai.

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* * * * * * *

* * * * * * *

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* * * * * * *

* * * * * * *

* * * * * * *

0,30m 0,40m

Page 58: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 50 - 50

Entretien de la culture

Le 20

40 jours après semis, apporter une fertilisation minérale 40 g /m² de 10

10

20 à

incorporer par un léger greffage.

Désherbage à la demande. Irrigation tous les jours. Le traitement se fera tous les 15 jours.

Paramètres suivis

Suivi phytosanitaire chaque semaine Hauteur des plants 20, 40 60 jours Dynamique des populations de ravageurs de la culture Nombre de fruits attaqués Rendement / Parcelle élémentaire Poids consommable et non consommable Rendement total par objet Date de la première et dernière récolte

Analyse des résultats

Pour l analyse statistique, l analyse de variance a été utilisée comme méthode de calcul. En cas de signification, la méthode de DUNCAN S a été utilisée pour la comparaison des moyennes.

Page 59: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 51 - 51

2.1. Essai de tomate

Les résultats obtenus au cours des différents essais sont résumés dans les figures 27 à 33 et tableaux IV et V.

Dégâts causés par des populations naturelles d Aculops lycopersici

Les dégâts n ont été observés qu en station. En milieu paysan aucun plant n a présenté les symptômes de l acariose bronzée. Les valeurs relevées dans les parcelles non traitées (PNT) durant l essai distinguent une seule phase exponentielle qui augmente hebdomadairement (figure 27) d infestation des plants par l acariose bronzée (figure 28).

0

10

20

30

40

1 2 3 4

Semaines d'observation

Pla

nts

atta

qués

(%

)

Figure 27 : Evolution de plants attaqués par l acariose bronzéee dans les parcelles témoins

Chapit r e 3:

Résult at s et discussions

Page 60: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 52 - 52

Figure 28 : Feuilles de tomate attaquées par l acariose bronzée en station Dégâts causés par des populations naturelles d H. armigera

Les observations relevées dans les PNT distinguent une seule phase décroissante (figure 29) des dégâts d H. armigera (figure 30) avec des légers pics.

0

20

40

60

80

100

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Semaines d'observation

Fru

its

piq

ués

(%

) Série1Série2

Figure 29 : Evolution des dégâts de d H. armigera en station et en milieu paysan

Série 1 : station Série 2 : milieu paysan

Figure 30 : Fruits de tomate attaqués par H. armigera en milieu paysan

Efficacité des traitements

Les infestations d acariose bronzée observées dans les parcelles témoin ont la même allure (augmentent hebdomadairement) au niveau des parcelles traitées avec de dégâts d amplitudes variables entre les traitements au cours des semaines d observation (figure 31).

0

10

20

30

40

1 2 3 4

Semaines d'observation

Pla

nts

att

aqu

és (

%)

Témoin

Acarex

Hexy.1

Hexy.2

B.t

Page 61: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 53 - 53

Figure 31 : Evolution des plants de tomate attaqués par l acariose bronzée en station Les dégâts causés par H. armigera obtenues dans les parcelles témoin sont observés aussi au niveau des parcelles traitées. Mais les dégâts sont variables d un traitement à l autre au cours des semaines d observation (figures 32 et 33).

0

20

40

60

80

100

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Semaines d'observation

Fru

its

piq

ués

(%

)

To : TémoinT1 :AcarexT2 :Hexyt 1T3 : Hexy 2T4 : B.t

Figure 32 : Evolution de dégâts de H. armigera en station

0

20

40

60

80

1 2 3 4 5 6

Semaines d'observation

Fru

its

piq

ués

(%

)

Témoin

Acarex

Hexy1

Hexy 2

B.t

Figure 33: Evolution de dégâts de H. armigera en milieu paysan

En station l analyse de variance (Tableau IV) a montré que seul l Acarex présente une meilleure protection contre l acariose bronzée contrairement aux autres traitements qui ne présentent pas de différence significative par rapport au témoin.

Page 62: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 54 - 54

Tableau IV : Efficacité des traitements sur l essai de tomate en station

Traitements

Acariose bronzée (%)

Hauteur (cm)

Nombre de fruits attaqués/parcelle

Nombre de fruits sains/parcelle

Nombre total de fruits/parcelle

Poids consommable (kg)

Poids non consommable (kg)

Rendement parcellaire

To : Sans traitement

26,182 a 69,507 a 126,5 a 462,0 a 588,5 a 16,715 a 4,204 a 20,919 a

T1 : Acarex 480 EC (dicofol)

0,147 b 73,292 a 92,5 b 528,75 a 621,25 a 22,868 a 3,803 a 26,670 a

T2 : Hexythiazox 1 L/ha

28,088 a 76,152 a 137,75 a 605,75 a 743,5 a 22,76 a 4,653 a 27,412 a

T3 : Hexythiazox 2 L/ha

22,760 a 69,260 a 116,25 ab 568,00 a 684,25 a 19,49 a 4,266 a 23,756 a

T4 : B.t 22,908 a 71,265 a 89,0 b 593,25 a 682,25 a 20,535 a 3,365 a 23,90 a

CV 23,25% 5,71% 14,94% 24,96% 22,17% 21,82% 23,36% 20,69%

PPAS 1,171 6,322 25,876 212,126 226,736 6,884 1,461 7,821

Les chiffres de la même colonne suivis d une même lettre ne diffèrent pas de façon significative au seuil p = 0,05 CV : coefficient de variation PPAS : plus petite amplitude significative

L analyse de variance du nombre de fruits piqués par H. armigera a montré une différence significative du traitement à base de B. thuringiensis suivie des traitements à base d Acarex et d hexythiazox (dose doublée) par rapport au témoin.

Il n y a pas de différence significative entre les parcelles témoins et les traitements sur la hauteur, le nombre de fruits total par parcelle, sur le poids consommable, le poids non consommable et sur les rendements parcellaires.

En milieu paysan l analyse de variance (Tableau V) n a pas montré de différence significative entre les traitements.

Page 63: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 55 - 55

Tableau V : Efficacité des traitements sur l essai de tomate en milieu paysan

Traitements

Hauteur (cm)

Nombre de fruits sains/parcelle

Nombre de fruits attaqués/parcelle

Nombre total de fruits/parcelle

Poids consommable (kg)

Poids non consommable (kg)

Rendement parcellaire (kg)

To : Sans traitement

46,823 a 601,75 a 206,50 a 808,25 a 23,02 a 7,509 a 30,53 a

T1 : Acarex 480 EC (dicofol)

50,680 a 629,75 a 181,25 a 811,00 a 29,13 a 7,564 a 36,694 a

T2 : Hexythiazox 1 L/ha

46,59 a 544,75 a 256,00 a 800,75 a 28,285 a 9,355 a 37,64 a

T3 : Hexythiazox 2 L/ha

46,108 a 604,00 a 199,50 a 803,50 a 23,916 a 7,526 a 31,442 a

T4 : B.t 46,715 a 707,75 a 177,50 a 885,25 a 29,201 a 6,754 a 35,955 a

CV 11,29% 24,17 % 26,19% 19,79% 26,23% 25,74% 22,59%

PPAS 8,673 242,7 85,33 264,3 11,33 3,212 12,30

Les chiffres de la même colonne suivis d une même lettre ne diffèrent pas de façon significative au seuil p = 0,05 CV : coefficient de variation PPAS : plus petite amplitude significative

Page 64: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 56 - 56

Discussion

La dynamique d attaque d A. lycopersici observée au niveau des PNT s explique du fait de la courte durée du cycle de développement (une semaine) de cet acarien. Ainsi il se propage de plant à plant de manière très rapide. Puisque le dicofol est le principal acaride efficace contre les acariens, les parcelles traitées avec l Héxythiazox et le B. thuringiensis sont ainsi devenues des foyers d infestation et de contagion. Malgré le relatif contrôle du B. thuringiensis sur H. armigera et Acarex sur l acariose bronzée, l analyse de variance n a pas présenté de différence significative sur les rendements. En effet l usage principal de B.t, selon la FAO (1999), en agriculture est de contrôler les larves qui se nourrissent de feuilles, telles que H. armigera d autant plus que l insecte a développé une résistance aux autres insecticides. Il est crucial d appliquer suffisamment de B.t au moment où les larves se nourrissent et par conséquent, il est important d avoir la concentration correcte du produit dont les gouttelettes seront retenues sur les feuillages de la culture traitée. Les gouttelettes fines ne se déposent pas et également les grosses gouttes peuvent tomber au niveau du sol. Des travaux antérieurs (BRUN, 1981) ont montré que la structure des deux populations d H.armigera (à l extérieur et à l intérieur) des fruits est très différente. La population à l intérieur des fruits comprenant un pourcentage de stades larvaires avancés est nettement plus importante que celui de la population extérieure. Car la population larvaire vivant à l extérieur des fruits est soumise à une pression insecticide hebdomadaire constante, ce qui accentue la disparition des stades les plus avancés vers l intérieur des fruits. Récemment (AFRIQUE AGRICULTURE, 2003) des tests moléculaires, réalisées par une équipe de chercheurs sur une souche d H.armigera au Sénégal révèlent deux mutations (la sérine remplacée par l acide glutamique et l acide spermatique par la valine) au niveau du gène codant pour le « canal sodium voltage dépendante », cible principal des pyréthrinoïdes. Ces résultats mettent sur la voie une résistance de la souche sénégalaise aux pyréthrinoïdes.

Page 65: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 57 - 57

2.2. Essai de chou

Les résultats obtenus au cours des différents essais en station et en milieu paysan sont résumés dans les figures 34 à 41 et tableaux VI et VII.

Dynamique des populations naturelles

Les pullulations observées dans les PNT pendant l essai en station et en milieu paysan distinguent pour Plutella xylostella et Hellula undalis différentes phases d infestation.

Trois phases ont été observées chez Plutella xylostella. Pendant la première semaine nous observons une multiplication de la population larvaire, puis succède à cette phase une diminution de la densité pendant quelques semaines, suivie d une autre phase de multiplication (figure 34).

0,0

2,0

4,0

6,0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Semaines d'observation

No

mb

re d

e ch

enill

es

Série1Série2

Figure 34 : Dynamique des populations de Plutella xylostella dans les parcelles témoins

Série 1 : station Série 2 : milieu paysan

La dynamique de population chez Hellula undalis se résume en deux phases. Pendant les premières semaines nous observons une diminution de la densité suivie d une augmentation de celle-ci durant la seconde phase (figure 35).

0,00,51,01,52,02,53,0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Semaines d'observation

No

mb

re d

e ch

enill

es

Série1Série2

Figure 35 : Dynamique des populations de Hellula undalis dans les parcelles non traitées

Série 1 : station Série 2 : milieu paysan

Page 66: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 58 - 58

Efficacité des traitements

Ces différentes phases de la dynamique de populations de ses deux ravageurs ont été observées au niveau des parcelles traitées. A la seule différence que le nombre de chenilles observé chaque semaine est variable d un traitement à l autre (figure 36 à 39).

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Semaines d'observation

No

mb

re d

e ch

enill

es T0 : Témoin

T1 : PlexusT2 : TysonT3 : NeemT4 : Matador

Figure 36 : Evolution des populations de Plutella xylostella en fonction des traitements en station

0,001,002,003,004,005,006,007,008,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Semaines d'observation

No

mb

re d

e ch

enill

es T0 : Témoin

T1 : Plexus T2 : Tyson T3 : NeemT4 : Matador

Figure 37 : Evolution des populations de Plutella xylostella en fonction des traitements en milieu paysan

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Semaines d'observation

No

mb

re d

e ch

enill

es T0 : Témoin

T1 : Plexus T2 : TysonT3 : NeemT4 : Matador

Figure 38 : Evolution des populations de Hellula undalis en fonction des traitements en station

Page 67: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 59 - 59

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Semaines d'observation

No

mb

re d

e ch

enill

es T0 : Témoin

T1 : PlexusT2 : Tyson T3 : NeemT4 : Matador

Figure 39 : Evolution des populations de Hellula undalis. en fonction des traitements en milieu paysan

En station l analyse de variance (Tableau VI) sur le nombre de chenilles de Plutella xylostella a montré une meilleure protection obtenue avec le traitement à base de Neemazal (figure 40) par rapport aux autres traitements. Les parcelles traitées avec l acétamipride et le lambdacyhalothrine sont à égale efficacité avec les parcelles témoins. Par contre les parcelles traitées avec la déltaméthrine ne présentent pas de protection efficace contre Plutella xylostella.

Tableau VI : Efficacité des traitements sur l essai de chou en station

Traitements

P.xylostella (moy)

H.undalis (moy)

Sévérité de la défoliation

Nombre de pommes consommables

Nombre pommes non consommables

Nombre total de pommes

Poids consommable (kg)

Poids non consommable

(kg)

Rendement parcellaire (kg)

T0 : Sans traitement

1,671 ab 0,582 a 3,166 a 21,5 a 2,25 a 23,75 a 16,137 ab 3,375 a 19,713 ab

T1 : Plexus 12 EC (Déltaméthrine)

2,196 a 0,811 a 4,187 a 21,75 a 8,00 a 27,25 a 14,65 ab 5,938 a 20,588 ab

T2 : Tyson L 60 EC (lambdacyalothrine)

1,876 ab 0,536 a 3,587 a 20,5 a 7,00 a 24,75 a 12,005 b 6,850 a 18,855 b

T3 : Neemazal 1,5% EC (Azadirachtine)

1,192 b 0,614 a 2,979 a 21,75 a 2,25 a 24,00 a 18,813 a 3,750 a 22,562 ab

T4 : Matador 50 EC (Acétamipride)

1,707 ab 0,790 a 3,625 a 19,00 a 2,75 a 21,75 a 18,3313 a 5,560 a 23,962 a

CV 31,91 % 48,83% 20,71% 27,54 % 78,73% 15,08% 22,98% 58,96% 13,64%

PPAS 0,850 0,502 1,120 8,869 5,424 5,647 5,659 4,480 4,442

Les chiffres de la même colonne suivis d une même lettre ne diffèrent pas de façon significative au seuil p = 0,05 CV : coefficient de variation PPAS : plus petite amplitude significative

Page 68: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 60 - 60

Figure 40 : Parcelle traitée avec du Neemazal en station (CDH)

Cette forte pression de Plutella xylostella se traduit ainsi sur la sévérité de la défoliation (figure 41). Ainsi d après l analyse de variance nous n avons pas noté de différence significative entre les traitements sur la sévérité de la défoliation.

Figure 41 : Dégâts causés par P. xylostella et H. undalis sur plant de Chou en milieu paysan

Page 69: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 61 - 61

L analyse de variance n a pas montré de différence significative entre les traitements sur le contrôle de Hellula undalis.

L analyse de variance effectuée sur le nombre et le poids de pommes non consommables n a pas montré de différence significative entre les traitements. Il en est de même sur le nombre de pommes consommables.

Par contre sur le poids de pommes consommables il existe une différence significative du Neemazal et du Matador par rapport au témoin avec respectivement 18,813 kg ; 18,313 kg et 16,137 kg. Tandis que le Plexus et le Tyson ne présentent pas de différence significative par rapport au témoin ayant respectivement 14,650 kg et 12,005 kg.

En rendement parcellaire les formulations de Matador suivie de Neemazal et Plexus présentent une différence significative par apport au témoin. Par contre le rendement de Tyson est inférieur à celui du témoin.

En milieu paysan l analyse de variance (Tableau VII) n a pas montré de différence entre les traitements pour le contrôle de Plutella xylostella et Hellula undalis.

Tableau VII: Efficacité des traitements sur l essai de chou en milieu paysan

Traitements P.xylostella (moy)

H.undalis (moy)

Sévérité de la défoliation

Nombre de pommes consommables

Nombre pommes non consommables

Nombre total de pommes

Poids consommable (kg)

Poids non consommable

(kg)

Rendement parcellaire (kg)

T0 : Sans traitement

2,126 a 0,817 a 4,083 c 20,500 a 2,750 abc 20,75 a 12,862 a 2,975 ab 15,837 a

T1 : Plexus 12 EC (Déltaméthrine)

2,761 a 1,145 a 6,333 a 16,000 ab 3,750 ab 19,75 a 6,375 c 3,100 ab 9,475 bc

T2 : Tyson L 60 EC (lambdacyalothrine)

2,657 a 1,170 a 6,192 a 12,500 b 2,000 bc 14,50 b 4,987 c 1,113 b 6,100 c

T3 : Neemazal 1,5% EC (Azadirachtine)

1,961 a 0,939 a 4,916 a 19,500 a 1,750 c 20,75 a 11,287 ab 1,388 b 12,675 ab

T4 : Matador 50 EC (Acétamipride)

2,305 a 1,117 a 5,463 a 16,250 ab 4,000 a 20,25 a 7,837 bc 4,250 a 12,087 ab

CV 24,83 % 27,18% 14,37% 24,49 % 49,31% 20,88% 39,31% 72,43% 40,07%

PPAS 0,903 0,435 1,103 5,572 1,834 6,175 4,058 2,477 5,587

Les chiffres de la même colonne suivis d une même lettre ne diffèrent pas de façon significative au seuil p = 0,05 CV : coefficient de variation PPAS : plus petite amplitude significative

Page 70: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 62 - 62

L analyse de variance de la sévérité de foliation n a pas montré une efficacité des traitements par rapport au témoin. Les plants traités avec l azadirachtine sont moins attaqués, suivis des plants traités avec l acétamipride puis des plants traités avec le lambdacyhalothrine enfin les plants traités avec la déltaméthrine.

L analyse de variance du nombre de pommes consommables a montré une meilleure efficacité avec l azadirachtine et le témoin. L analyse de variance du nombre de pommes non consommables a montré une meilleure efficacité du Neemazal, suivi du Tyson L analyse de variance du rendement parcellaire a montré que le meilleur rendement est obtenu dans les parcelles témoins.

Discussion

Les différentes phases observées au niveau de la dynamique des populations de Plutella xylostella dans les PNT correspondent à une phase d infestation primaire, suivie d une phase de ponte puis d une phase d infestation secondaire. Ainsi, durant la première phase d infestation les populations de Plutella xylostella se développent rapidement en présence d une source de nourriture abondante du fait de la qualité des jeunes feuilles du plant de chou. Puis se produit un ralentissement sensible de la croissance des effectifs correspondant à la seconde phase. Comparée aux travaux de DELOBEL (1978) à cette phase, c est l approche d un état de saturation mettant en cause divers phénomènes : soit indépendante de la densité de la population : acquisition progressive par la plante d une résistance d ordre physique (durcissement des feuilles âgées ; impossibilité pour les larves d atteindre les plus jeunes feuilles qui se trouvent protégées par les feuilles externes de plante) ; soit indépendante de la densité (effet de masse) : modification de la composition chimique des feuilles par suite de la surpopulation. Enfin les feuilles âgées ayant perdu leur appétence, les nouvelles feuilles connaissent une surpopulation et ne constituent plus de gîte favorable à la ponte d où la tendance à observer un nombre important de chenilles sur les feuilles correspondant à la phase d infestation secondaire combinée à l éclosion des ufs de la phase de ponte.

Lorsque les populations sont soumises aux traitements nous avons observé sur le terrain au niveau des parcelles traitées avec le lambdacyhalothrine , une infestation des pucerons cendrés du chou. Or ces pucerons sont des potentiels vecteurs de virus. En plus du fait que les pucerons sucent la sève du plant de chou, les plants trouvés dans ces parcelles traitées avec cette formulation deviennent vulnérables d où on a noté les plus faibles rendements.

Le Neemazal est la seule formulation qui a présenté une bonne efficacité pour le contrôle de Plutella xylostella suivie de la parcelle témoin autant bien en station qu en milieu paysan. Par contre c est la parcelle témoin qui présente un meilleur rendement en milieu paysan suivie des parcelles traites avec le Neemazal et Matador (Acétamipride). Ceci s explique du fait qu au niveau de la zone des Niayes, selon les travaux antérieurs (NDIAYE, 1989 ; CAMARA, 1999, SALL SY et al, 2002), des parasitoïdes de Plutella xylostella ont pu être identifiés. Ces parasitoïdes sont Oomyzus sokolowskii, Apantes sp., Brachymeria sp. et Cotesia plutella (SALL SY et al, 2002). Leurs travaux ont montré un taux de parasitisme de O. sokolowskii plus important en milieu paysan (CAMARA, 1999) et selon SALL SY et al. (2002) les pics de la dynamique des populations de ces parasitoïdes se situent entre novembre et février. Ce qui correspond exactement à la période de nos essais. La présence des ces parasitoïdes expliqueraient la meilleure protection contre les ravageurs traduisant par une faible sévérité de la défoliation et un meilleur rendement des parcelles témoins en milieu paysan.

Page 71: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 63 - 63

L efficacité de ces parasitoïdes a été démontrée par d autres auteurs (GODIN et BOIVIN, 1998 ; LIU et al, 2001).

L efficacité relative du Neemazal par rapport aux autres produits s explique du fait que c est un produit qui est dégradé rapidement par le rayonnement solaire (DALY et al, 2001) et en plus il exerce une inappétence pour ces ravageurs tout en préservant la faune auxiliaire. Ce qui confirme la forte réduction des populations de Plutella xylostella observée dans l utilisation binaire acéphate/azadirachtine par les chercheurs de ISRA (1998). Cette molécule présenterait en outre une meilleure innocuité pour les parasitoïdes.

Les bons rendements obtenus avec le Matador 50 EC s expliquent du fait que sa matière active (l acétamipride) est un néonicotinoïde très actif à la fois contre les pucerons et les lépidoptères (DELORME et al, 2002).

L inefficacité des autres traitements se traduit par leur faible rendement et s explique du fait que non seulement les ravageurs commencent à montrer une résistance aux pyréthrinoïdes de synthèse. En plus ces produits n épargnent pas la faune auxiliaire comme le Neemazal exterminant ainsi les parasitoïdes des ravageurs ciblés.

Page 72: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 64 - 64

2.3. Essai de piment

Les résultats obtenus au cours de cet essai sont résumés dans les figures 42 à 45 et tableaux VIII et IX.

Dégâts causés par les populations naturelles de Ceratitis capitata

Les valeurs relevées dans les PNT durant les essais à la fois en station et en milieu paysan distinguent deux phases importantes de dégâts causés par Ceratitis capitata (figure 42). Une phase d infestation atteignant 70 % (en station) et 40 % (en milieu paysan) entre la première et la deuxième semaine d observation. Cette phase est suivie d une seconde à la cinquième semaine en station.

Figure 42 : Evolution des dégâts de Ceratitis capitata dans les PNT

Série 1 : station Série 2 : milieu paysan

Efficacité des traitements

Ces différentes phases de la dynamique des dégâts causés par Ceratitis capitata obtenues dans les parcelles témoin sont observées aussi au niveau des parcelles traitées. Mais les dégâts (figure 45) sont variables d un traitement à l autre au cours des semaines d observation (figures 43 et 44).

0

20

40

60

80

1 2 3 4 5 6 7

Semaines d'observation

Fru

its

piq

ués

(%) Témoin

Timul 35B.tMatadorTyson

Figure 43 : Evolution des dégâts de Ceratitis capitata en fonction des traitements en station

0

20

40

60

80

1 2 3 4 5 6 7

Semaines d'observation

Frui

ts p

iqué

s (%

)

Série1

Série2

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- 65 - 65

0

10

20

30

40

1 2 3 4

Semaines d'observation

fru

its

piq

ués

(%

)TémoinTimul 35B.tMatadorTyson

Figure 44 : Evolution des dégâts de C. capitata en fonction des traitements en milieu paysan

Figure 45 : Dégâts de Ceratitis capitata (Wiedemann) sur le piment en station

En station l analyse de variance (Tableau VIII) n a pas permis de montrer une différence significative de ces traitements sur la hauteur des plants, sur le nombre de fruits sains et piqués, sur le nombre total de fruits, sur les poids de fruits sains et de fruits attaqués et enfin sur le rendement.

Par contre l analyse de variance a montré une différence significative sur le pourcentage de fruits piqués par Ceratitis capitata. La meilleure protection est obtenue avec le Tyson L 60 EC (lambdacyalothrine) devant le Timul 35 EC (l endosulfan) et le Bacillus thuringiensi avec respectivement 11,77 % ; 18,15% et 20,03% d attaque. L efficacité de l acétamipride est en retrait en station par rapport aux parcelles témoins avec 31,46 % d attaque.

Page 74: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 66 - 66

Tableau VIII : Efficacité des traitements sur piment en station

Traitements

Hauteur (cm)

Nombre de fruits sains

Nombre total de fruits

Attaque de C .capitata (%)

Poids fruits sains (g)

Poids fruits attaqués (g)

Rendement parcellaire (g)

T0 : Sans traitement 32,723 a 385,25 a 533,75 a 32,235 a 969,128 a 234,340 a 1203,469 a

T1 : Timul 35 EC (Endosulfan)

34,600 a 442,75 a 540,5 a 18,15 b 1131,225 a 161,54 a 1292,765 a

T2 : Bacillus thuriengiensis

35,270 a 400,25 a 496,00 a 20,03 b 993,022 a 173,217 a 1163,740 a

T3 : Matador 50 EC (Acétamipride)

35,202 a 310,00 a 464,5 a 31,46 a 868,542 a 268,682 a 1137,226 a

T4 : Tyson L 60 EC (Lambdacyalothrine)

35,858 a 343,75 a 389,75 a 11,775 b 998,322 a 79,545 a 1077,882 a

CV 11,28 % 62,11 % 59,64 % 31,48 % 63 ,21 % 72,58 % 63,25 %

PPAS 6,349 363,8 403,7 11,11 1008,00 206,316 1124,0

Les chiffres de la même colonne suivis d une même lettre ne diffèrent pas de façon significative au seuil p = 0,05 CV : Coefficient de variance PPAS plus petite amplitude significative

En milieu paysan l analyse de variance (Tableau IX) du pourcentage de fruits piqués par Ceratitis capitata a montré une différence significative entre les traitements. La meilleure protection est obtenue avec le traitement à base de lambdacyhalothrine, suivi du traitement à base de Bacillus thuringiens et du traitement à base d endosulfan par rapport au témoin.

Page 75: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 67 - 67

Tableau IX: Efficacité des traitements sur l essai de piment en milieu paysan

Traitements

Hauteur (cm)

Nombre de fruits sains

Nombre total de fruits

Attaque de C .capitata (%)

Poids fruits sains (g)

Poids fruits attaqués (g)

Rendement parcellaire (g)

T0 : Sans traitement 31,540 a 1656 a 1823,0 a 29,167 a 6193 a 589,5 a 6783,4 a

T1 : Timul 35 EC (Endosulfan)

32,123 a 1411 a 1506,0 a 18,633 bc 5009,6 a 294,4 ab 5304,0 a

T2 : Bacillus thuriengiensis

33,953 a 1028 a 1084,3 a 17,57 bc 4094,6 a 342,06 ab 4437,7 a

T3 : Matador 50 EC (Acétamipride)

32,870 a 1665,33 a 1748,3 a 24,10 ab 6659,9 a 454,7 ab 7114,7 a

T4 : Tyson L 60 EC (Lambdacyalothrine)

28,620 a 1080,66 a 1123,6 a 8,51 c 4199,2 a 130,66 b 4329,9 a

CV 9,27 % 43,11 % 41,19 % 25,42 % 48,12 % 51,69 % 47,46 %

PPAS 5,872 1217 1237 10,26 5196 352,53 5470

Les chiffres de la même colonne suivis d une même lettre ne diffèrent pas de façon significative au seuil p = 0,05 CV : Coefficient de variance PPAS plus petite amplitude significative

Discussion

Les différentes phases de dégâts de Ceratitis capitata obtenues dans les PNT correspondent à une phase d infestation et de ponte qui alternent au cours des semaines d observation. La diminution de ces dégâts au cours des récoltes est dûe au fait qu après la récolte, les fruits sont enlevés des parcelles ce qui diminue la contagion des autres fruits lorsqu on sait que la cératite a un cycle de développement relativement court (deux semaines) et une capacité de ponte très élevée allant de 500 à 600 ufs (INRA, 1998).

L analyse de variance sur le nombre de fruits sains, le nombre total de fruits, sur les poids de fruits sains et attaqués et le rendement parcellaire n a pas montré de différence significative entre les traitement ; mais la précision est trop faible (avec des coefficients de variance respectifs de 62,11 % ; 59,64 % ; 63,21 % ; 72,58 % et 63,25 % tous élevés) pour que cette conclusion soit retenue.

Page 76: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 68 - 68

2.4. Essai de haricot vert

L essai de haricot n a pu être analysée du fait qu on n a pas eu de résultat du fait de l attaque très importante de l araignée rouge en milieu paysan. Ce qui a amené le paysan à détruire l essai de haricot pour éviter la contamination de ses autres cultures. Au niveau de la station seulement des attaques d origine cryptogamique ont été observées en particulier la rouille et la pourriture du collet et des racines.

Figure 41 : Plant de haricot en station

Page 77: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 69 - 69

Dans ce travail, on a cherché à évaluer l effet de pesticides biologiques (azadirachtine 12 g/l et Bacillus thuringiensis, 1kg/ha) et de synthèse (déltaméthrine 12g /l ; hexythiazox 100g /l ; lambdacyhalothrine 12g/l ; acétamipride 50g/l ; dicofol 1l/ha) sur les ravageurs de quatre (4) cultures (chou, tomate, haricot vert et piment) en vue d en assurer une bonne protection phytosanitaire. Les résultats montrent que :

Une bonne protection de la biomasse foliaire des plants de tomate contre l Aculops lycopersici peut être obtenue par l utilisation de l Acarex 480 EC. Par contre, c est l utilisation combinée de l Acarex 480 EC et le B. thuringiensis qui assure une meilleure protection des fruits.

L Hexythiazox utilisée à la dose de 2 l / ha n a pas sa raison d être car n ayant pas montré une meilleure efficacité significative par rapport à l Hexythiazox 1 L / ha sur le contrôle des acariens.

Une bonne maîtrise des acariens a été obtenue par le dicofol. Malgré son utilisation quasi exclusive, aucun signe de résistance ou d accoutumance n a été observé. Mais le dicofol est une molécule chimique à retirer du marché compte tenu de sa composition (organochloré), son utilisation ne serait plus opportune.

Aux doses testées l alternatif au dicofol qu est l Hexythiazox est en retrait par rapport au dicofol pour le contrôle des acariens et d autres essais seraient souhaitables.

Le Bacillus thuringiensis dans les conditions d application ne permet pas de contrôler les acariens.

Par conséquent la réalisation d autres essais sera souhaitable surtout durant l hivernage pour trouver une alternative à l utilisation de dicofol qui est un organochloré afin d être conformes avec les normes écotoxicologiques acceptables.

Les résultats obtenus dans l essai de chou ont montré que les traitements insecticides chimique (Déltaméthrine et Lambdacyhalothrine) se sont avérés inefficaces pour contrôler les chenilles de Plutella xylostella et Hellula undalis.

Par contre l insecticide biologique (azadirachtine) permet de contrôler Plutella xylostella. Les résultats obtenus dans les parcelles témoins non traitées montrent l importance des auxiliaires de ces ravageurs et sont à vulgariser auprès des maraîchers de la zone des Niayes pour une utilisation raisonnée des insecticides chimiques à cette période de l année.

Dans une perspective d itinéraire il faudra tenir compte du rôle des parasitoïdes.

Le Neemazal 1,5 % EC peut constituer une alternative aux pyréthrinoïdes de synthèse dans la lutte contre les deux principaux ravageurs du chou. Et en plus le Neemazal 1,5 % EC présente un profil écotoxicologique plus tolérable.

Enfin pour l essai de piment, les résultats ne nous permettent pas de conclure sur l efficacité d un traitement même si l acétamipride et l endosulfan se dégagent du lot par leur relative contrôle du pourcentage d attaque du Ceratitis capitata.

Conclusion et perspectives

Page 78: Mémoire DEA Boubacar DRAME

- 70 - 70

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- 74 - 74

Annexes

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- 75 - 75

1. Lire attentivement les instructions concernant le mode d emploi et les précautions. 2. Durant les manipulations, les préparations ou les applications, utiliser des vêtements

imperméables aux solvants. 3. Eloigner des produits, les enfants et les animaux domestiques. 4. Eviter de manger, de boire et de fumer durant les manipulations et les applications des

produits. 5. Maintenir les produits loin des aliments pour les hommes et le bétail. 6. Ne pas contaminer les eaux de surface ou profondes lors du lavage des emballages,

des appareils d application et de la décharge des produits non utilisés. 7. Conserver l emballage d origine fermé dans un lieu sec et aéré. 8. Enterrer profondément les emballages vides. 9. Eloigner des aires de traitement, les enfants, les animaux domestiques et les personnes

non protégées pendant une période de 7 jours après l application des produits. 10. Ne pas utiliser les équipements de pulvérisation pour d autres usages. 11. Ne pas déboucher les valves et les tubulures avec la bouche. 12. Ne pas les utiliser à usage autre que celui auquel ils sont destinés. 13. Après l utilisation des produits, changer de vêtements, les laver et prendre un bain. 14. Distribuer les produits dans leur emballage d origine, sans contact avec les mains. 15. Appliquer les produits aux doses recommandées. Ne pas sou doser, ni les dépasser. 16. Ne pas manipuler les produits avec les mains nues. 17. Protéger les emballages des risques de feu. 18. Ne pas faire de traitement en cas de vent fort ou aux heures les plus chaudes. 19. Eviter les contacts avec la peau. Sinon, laver abondamment les parties du corps

atteintes avec l eau et du savon, et, en cas d irritation, demander immédiatement une assistance médicale.

20. Eviter les contacts avec les yeux. Sinon les laver immédiatement avec de l eau courante pendant 15 minutes. En cas d irritation, consulter un médecin en lui montrant l emballage du produit ou le mode d emploi ;

21. Requérir une assistance médicale immédiate en cas de signes d empoisonnement. 22. Ne rien donner par voie orale à une personne intoxiquée inconsciente.

Annexe 1 :

Recommandat ions génér ales dans l emploi des insecticides.

(Source : LAUNOIS-LUONG et al, 1988)

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- 76 - 76

A. Le SENEGAL colonial.

La loi du 1er août 1905 sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises constituait certainement le premier texte réglementaire des pesticides. Il s ensuit plusieurs autres dont : - La loi 52-1256 du 26 novembre 1952 relative à l organisation de la protection des végétaux dans le territoire relevant du Ministère de la France d outre-mer ; - Le décret 55-1219 du 13 septembre 1955 portant règlement d administration publique fixant des conditions d application de la loi 52-1256 du 26 novembre 1952 relative à l organisation de la protection des végétaux dans le territoire relevant du Ministère de la France d outre-mer. En juin 1956, la France ratifie la convention phytosanitaire pour l Afrique au sud du Sahara.

B. Après l indépendance

A l indépendance du Sénégal, cette tradition de contrôle sur la protection des végétaux se poursuit et plusieurs lois et décrets portant sur les produits phytosanitaires vont être mis en

uvre. On peut citer à ce propos : - l arrêté Ministériel n° 15 850 MCIA du 08 novembre 1966 relatif au contrôle du conditionnement et de la commercialisation des produits maraîchers et horticoles ; - l arrêté n° 4747 du 22 avril 1971 portant réglementation des emballages utilisés pour le conditionnement des pesticides agricoles formulés au Sénégal ; - l arrêté interministériel n° 8322 du 07 août 1973 définit les pesticides à usage agricole ou ménager et prévoit que ces pesticides ne pourront être vendus, mis en vente ou distribués au Sénégal que s ils ont fait l objet d un enregistrement ; - la loi 84-14 du 02 février 1984 relative au contrôle des spécialités agro pharmaceutiques et des spécialités assimilées ;

- le décret 84-503 du 02 mai 1984 portant application de la loi 84-14 du 02 février 1984 relative au contrôle des spécialités agro pharmaceutiques et des spécialités assimilées ; Plusieurs lois, textes législatifs réglementaires et projets de loi continuent à enrichir la loi 84-14 et son décret d application 84-503 qui demeurent les bases actuelles de la législation phytosanitaire du Sénégal : - le projet de loi portant sur la gestion des pesticides, des produits chimiques dangereux et d autres produits assimilés ; - le projet de décret réglementant l utilisation des agents de lutte biologique et des bio pesticides ; - le projet de décret devant abroger et remplacer le décret n° 60-121 du 10 mars 1960 fixant le contrôle phytosanitaire au Sénégal. Le Sénégal, a adopté, le "Code International de Conduite pour la distribution et l'utilisation des pesticides de la FAO". A cela s'ajoute le fait que le Sénégal, sous l'égide du PNUE et de la FAO, ait ratifié la Convention de Rotterdam portant sur le Principe d'Information et de Consentement Préalable (PIC) le 11 septembre 1998.

Annexe 2 :

Historique de la législation des Pesticides au Sénégal

Source : DIOUF (1998), CISSE et al (2001)

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- 77 - 77

En 1981, un décret d application spécifiait les attributions de la commission nationale d homologation des pesticides. Cette commission était composée de techniciens de la DPV, du MSPAS, du MRS, du ME et du MF. L ensemble de ces institutions devant notifier un avis suivant : - avis favorable à l homologation ; - avis favorable à l autorisation provisoire de vente (APV) ; - avis d ajournement pour étude complémentaire ; - avis défavorable à l homologation et à l APV.

L homologation et l APV, doivent mentionner pour chaque spécialité :

- le nom commercial et la dénomination commune ; - le nom du fabricant ; - la raison sociale du détenteur de la décision ; - la composition détaillée de la spécialité ; - le mode d emploi (usage, dose, période d application etc.) ; - les précautions à prendre pour les utilisateurs et les contre-indications apparues lors des essais ; - le ou les antidotes en cas d intoxication.

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- 78 - 78

Essai de tomate

Lieu pépinière repiquage Début

observation

Nombre de traitements

Début récolte

Fin récolte

station 14 -10-02 11-11-02 11-12-02 10 26-12-02 11-02-03 Milieu paysan

14-10-02 18-12-02 14-12-02 10 18-02-03 25-03-03

Essai de chou

Lieu pépinière repiquage Début

observation

Nombre de traitements

Début récolte

Fin récolte

station 25 -10-02 25-11-02 19-12-02 9 27-01-03 18-03-03 Milieu paysan

25-10-02 28-11-02 24-12-02 11 27-02-03 25-03-03

Essai de piment

Lieu pépinière repiquage Début

observation

Nombre de traitements

Début récolte

Fin récolte

station 14 -10-02 12-12-02 21-02-03 6 21-02-03 07-04-03 Milieu paysan

14-10-02 17-12-02 25-03-03 7 25-03-03 02-05-03

Annexe 3 :

Chronologie des essais

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- 79 - 79

o Essai de tomate en station

Pourcentage de plants de tomate attaqués par acariose bronzée (%)

Semaines 1 2 3 4 T0 : témoin 2,08 12,5 16,66 30,2 T1 : Acarex

0 0 0 0 T2 : Hexy1 1,04 8,33 10,41 23,95 T3 : Hexy2 0 7,29 6,25 13,54 T4 : B. t 4,1 10,41 13,54 19,79

Pourcentage de fruits de tomate piqués par H. armigera (%)

Semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 T0 : témoin 87,14 36,47 47,42 40,14 21,56 28,67 22,04 10,25 24,1 19,88 15,61 9,28 T1 :Acarex 83,33 32,22 34,88 20,61 19,54 16,66 16,01 14,53 14,6 11,32 7,45 5,19 T2 : Hexy1

87,23 41,41 30,89 21,87 19,33 19,39 23,03 13,14 30,41 19,66 13,34 8,45 T3 : Hexy2

77,77 87,5 23,52 40,13 21,66 20,83 22,35 15,64 27,02 14,85 11,53 6,5 T4 : B. t 80 38,94 27,52 19,35 18,49 13,52 12,5 9,22 21,87 10,59 9,77 2,76

o Essai de tomate en milieu paysan

Pourcentage de fruits de tomate piqués par H. armigera (%)

Semaines 1 2 3 4 5 6 T0 : témoin 62,5 70,42 57,99 44,94 20,18 7,50 T1 : Acarex

72,72 57,4 47,47 39,89 15,90 9,21 T2 : Hexy1 76,19 63,38 68,86 47,92 28,15 10,04 T3 : Hexy2 72,22 58,92 68,98 45,07 18,85 6,82 T4 : B. t 35,29 65,95 55,08 34,01 16,11 8,98

o Essai de chou en station

Dynamique de la population de P. xylostella

Semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 T0 : témoin 1,0 1,4 0,6 1,0 0,9 1,7 2,4 3,2 2,6 T1 : Plexus 0,6 0,9 0,8 1,8 2,2 2,7 4,3 3,5 4,5 T2 : Tyson 0,3 2,1 0,4 1,7 1,1 1,2 2,8 1,8 3,5 T3 : Neem 0,6 0,9 0,2 0,8 0,8 1,3 1,8 2,0 2,2 T4 : Matador 0,3 0,7 0,5 1,2 1,3 2,5 2,2 3,9 3,5

Annexe 4 :

Données brutes des essais

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Dynamique de la population de H. undalis

Semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 T0 : témoin 0,1 0,2 0,0 0,2 0,2 0,7 0,7 0,9 2,3 T1 : Plexus 0,3 0,2 0,0 0,1 0,1 1,1 0,8 1,2 3,4 T2 : Tyson 0,1 0,2 0,0 0,2 0,0 0,4 0,7 0,6 2,6 T3 : Neem 0,2 0,3 0,0 0,1 0,2 0,8 0,6 1,1 2,2 T4 : Matador 0,3 0,1 0,1 0,2 0,1 0,5 0,8 1,8 3,1

o Essai de chou en milieu paysan

Dynamique de la population de P. xylostella

Semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 T0 : témoin 0,13 1,72 0,90 0,78 1,19 1,50 1,53 1,78 2,13 4,94 T1 : Plexus 0,47 3,81 0,96 1,78 2,09 4,06 2,72 2,25 2,94 6,72 T2 : Tyson 0,25 1,50 0,53 1,34 1,78 2,38 2,53 2,16 4,84 7,41 T3 : Neem 0,16 1,91 1,15 1,28 1,09 1,84 1,16 2,06 3,50 5,53 T4 : Matador 0,47 3,38 0,87 1,03 1,69 1,59 1,88 1,50 3,94 6,75

Dynamique de la population de H. undalis

Semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 T0 : témoin 0,06 0,71 0,09 0,06 0,44 0,44 0,59 0,66 2,38 2,63 T1 : Plexus 0,25 1,18 0,25 0,31 0,50 1,09 1,34 0,94 3,13 2,47 T2 : Tyson 0,06 1,12 0,13 0,25 0,19 1,16 0,78 0,75 2,97 4,03 T3 : Neem 0,06 0,81 0,19 0,28 0,34 1,03 0,81 1,03 2,63 2,47 T4 : Matador 0,28 0,96 0,16 0,19 0,16 0,84 0,63 1,19 4,38 3,31

o Essai de piment en station

Pourcentage de fruits de piment piqués par C. capitata (%)

Semaines 1 2 3 4 5 6 7 T0 : témoin 56,33 70,67 22,6 24,72 34,17 20,23 11 T1 : Timul 52,17 56,22 10,37 9,37 14,43 11,54 10,51 T2 : B. t 50,76 54,66 16,88 16,47 20,93 12,65 8,93 T3 : Matador 61,98 72,65 15,02 26,73 28,46 30,9 18,85 T4 : Tyson 31,81 35,38 3,95 9,23 4,16 4,96 3,26

o Essai de piment en milieu paysan

Pourcentage de fruits de piment piqués par C. capitata (%)

Semaines 1 2 3 4 T0 : témoin 23,18 32,26 6,29 5,3 T1 : Timul 16,81 20,08 1,72 4,97 T2 : B. t 13,49 21,14 1,25 2,31 T3 : Matador 9,92 37,02 3,61 6,72 T4 : Tyson 4,64 11,28 2,5 1,11

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