1. 2006 Presses de lUniv ersit du Qubec dif ce Le Delta I,
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COMMERCE INTERNATIONAL THORIES, POLITIQUES ET PERSPECTIVES
INDUSTRIELLES 3e dition Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx
Prface de Carl Grenier 2006 Presses de lUniversit du Qubec Le Delta
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Canada Nyahoho, Emmanuel Le commerce international: thories,
politiques et perspectives industrielles 3e d. Comprend des rf.
bibliogr. et un index. ISBN 2-7605-1417-X 1. Commerce
international. 2. Relations conomiques internationales. 3.
Politique commerciale. 4. Accords commerciaux. 5. Libre-change. 6.
Concurrence internationale. I. Proulx, Pierre-Paul, 1938- . II.
Titre. HF1379.N92 2006 382 C2006-941135-2 1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ
2006 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Tous droits de reproduction, de traduction
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3e trimestre 2006 Bibliothque et Archives nationales du Qubec /
Bibliothque et Archives Canada Imprim au Canada Nous reconnaissons
laide f nancire du gouvernement du Canada par lentremise du
Programme daide au dveloppement de lindustrie de ldition (PADI)
pour nos activits ddition. La publication de cet ouvrage a t rendue
possible grce laide f nancire de la Socit de dveloppement des
entreprises culturelles (SODEC).
7. C Prface 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice Le Delta
I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec, Qubec G1V 2M2 Tl.: (418)
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Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN 2-7605-1417-5 D1417N Tous
droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs La
dcennie qui spare la premire dition de cet ouvrage de celle-ci a vu
les exportations mondiales doubler pour atteindre plus de 10 000
milliards de dollars amricains pour lanne 2005, alors que la
production mondiale connaissait une progression remarquable mais
plus modeste de lordre de 40%, pour stablir un peu moins de 45 000
milliards de dollars amricains. Bon an mal an, la croissance des
changes internationaux dpasse nettement celle de la production
totale, une tendance lourde qui ne souffre que peu dexceptions. Les
mailles du rseau dinterd- pendance des conomies nationales se
resserrent inexorablement : aujourdhui, les exportations
internationales approchent le quart de la production globale, alors
quelles nen formaient que le sixime il y a dix ans. Linvestissement
direct tranger a connu lui aussi une progression notable mais plus
opaque aux yeux du public : le commerce inter- national demeure le
signe le plus visible de lacclration de ce phnomne sculaire quest
la mondialisation. Les nombreux critiques et les laisss-
pour-compte du phnomne ont plus souvent quautrement pris pour cible
lOrganisation mondiale du commerce, identie trop facilement comme
source de tous leurs maux. Sil est gnralement admis, voire dmontr,
que la libralisation des changes a jou et continue de jouer un rle
positif dans laugmen- tation spectaculaire du commerce mondial
depuis la n des annes 1940, la mission de lOMC, comme celle du GATT
qui la prcde, ne se limite pas llimination graduelle des obstacles
au commerce. La rgulation des changes internationaux et la
rsolution ordonne des conits commerciaux sont les deux autres
volets moins connus de la mission de lOMC, volets qui prennent une
importance croissante au fur et mesure que nous avanons vers
lobjectif ultime et encore lointain dun vritable libre-change
multilatral. Or cet objectif et lextension de la rgle de droit en
matire dchanges internationaux qui le sous- tend, cette vritable
entreprise civilisatrice quest lOMC, sont un acquis encore fragile
des nations qui la composent.
8. viii LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
Qubec difice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec,
Qubec G1V 2M2 Tl.: (418) 657-4399 www.puq.ca Tir de: Le commerce
international, Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN
2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs Au moment o ces lignes sont crites (n juillet
2006), lchec des ngociations du cycle de Doha, lanc au Qatar en
2001 deux ans aprs la faillite trs mdiatise de Seattle, semble se
conrmer. On croit comprendre quil ne sagit pas l simplement dune
pause tactique assez caractristique de ce type de ngociations, mais
plutt de lpuisement nal de lambitieux projet codi dans la Charte de
la Havane en 1948. Malgr des alas politiques importants ds le
dpart, comme labandon du volet institutionnel avec le refus du
Congrs amricain dentriner la cration dune vritable organisation
internationale du commerce, le projet initial a prospr. La mise sur
pied de lOMC en 1995 fut certai- nement un moment fort, et la
croissance du membership un signe de vigueur incontestable. Dautre
part, des dveloppements parallles, sou- vent de grande ampleur,
sapent les fondations de ldice, telle la n de la guerre froide,
longtemps un puissant ressort de libralisation, la monte en
puissance du rgionalisme et, surtout, la drive unilatraliste des
tats-Unis. Ce dernier facteur est particulirement inquitant cause
du rle absolument unique (et irremplaable, pour lavenir prvi-
sible) jou par ce pays dans le systme commercial international.
Depuis la n de la rivalit Est-Ouest avec leffondrement de lURSS en
1991, tout se passe comme si les tats-Unis avaient conclu que leurs
intrts taient mieux servis par la ngociation daccords bilatraux, o
ils peuvent exercer tout leur poids, plutt que par le lent et
souvent frustrant processus multilatral, o de nouveaux acteurs
importants matrisent de mieux en mieux les rgles du jeu, voire les
laborent eux-mmes. Cette approche bilatrale, entame sous la
prsidence de M. Clinton, sest conrme sous celle de M. Bush ls :
plus dune quin- zaine daccords signs, une vingtaine dautres sur le
mtier. La nature mme de ces accords a volu pour reter lnorme
asymtrie des contractants: le mot lonin nest pas trop fort pour les
caractriser. Un accord comme lALENA, dont lorigine est plus
ancienne, est aussi affect par cette vague dunilatralisme, avec le
refus des tats-Unis de se soumettre un jugement nal dfavorable en
2005 dans le litige du bois duvre qui les oppose au Canada.
Lobsession de la scurit, squelle comprhensible des attentats de
septembre 2001, vient maintenant sajouter aux frictions
traditionnelles qui ont toujours contraint la uidit des changes. Au
moment o le bien-tre de centaines de millions de personnes samliore
de faon signicative, notamment par le biais des changes
internationaux, il est souhaiter que le systme mis en place depuis
bientt soixante ans soit assez robuste pour rsister ces chocs, dus
en bonne partie un manque de leadership et de vision politique que
lon souhaite trs momentan.
9. PRFACE ix 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice Le
Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec, Qubec G1V 2M2 Tl.:
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Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN 2-7605-1417-5 D1417N
Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs Il
est cependant difcile de ne pas voquer lcrasement de la premire
grande vague de mondialisation au dbut du sicle dernier, avec les
consquences dsastreuses que lon connat. La prsente dition, revue et
augmente, de louvrage dEmmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx a dj
contribu jeter un clairage large faisceau sur la ralit complexe du
commerce international, en maniant judicieusement lhistoire,
lconomique, le dveloppement industriel, et la politique commerciale
comme la politique tout court. Louvrage sest dj taill une place de
choix sur ltagre de la littrature francophone scientique spcialise
en la matire. Une telle contribution la comprhension dune ralit
encore mal perue par plusieurs est tout lhonneur et au mrite des
deux auteurs. Puissent de nombreux lecteurs y trouver matire rexion
et laction. Carl GrenierCarl Grenier, vice-prsident et directeur
gnral Conseil pour le libre change pour le bois duvre
10. a
11. C Avant-propos 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice
Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec, Qubec G1V 2M2
Tl.: (418) 657-4399 www.puq.ca Tir de: Le commerce international,
Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN 2-7605-1417-5 D1417N
Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs Le
but de cet ouvrage est dexposer les principes de lconomie interna-
tionale et des politiques commerciales et den examiner leur
application dans les pays industrialiss et en voie de dveloppement
ainsi que dans des industries. Le livre est crit pour servir doutil
lenseignement sur lconomie internationale qui se donne dans la
plupart des universits, au premier cycle et aux cycles dtudes
suprieures. Il peut galement servir douvrage de rfrence pour les
conseillers conomiques des ministres, des orga- nismes et des
entreprises intresss au commerce international. En effet, le livre
emprunte simultanment deux orientations. Dune part, il est gnra-
lement admis que le cur dun livre universitaire sur lconomie
interna- tionale doit tre lanalyse conomique; do un accent
particulier mis dans ce texte sur les mcanismes dallocation de
ressources en vue dune expli- cation rationnelle des causes et des
effets conomiques des changes entre pays. La prsentation des lments
thoriques du commerce internatio- nal est prcde dune brve synthse
des principes de base danalyse microconomique dans le but den
faciliter la comprhension pour des lecteurs qui nont pas suivi au
pralable des cours dconomique. Dautre part, une tude sur lconomie
internationale ne peut tre vritablement pertinente que dans la
mesure o elle tient compte des ralits institu- tionnelles. Nous
avons donc introduit une perspective historique et une prsentation
dacteurs et de mcanismes politiques an de reter cette double
proccupation. Le livre peut ainsi tre abord selon deux
perspectives, en fonction de lintrt du lecteur : comme cours ax sur
la connaissance des prin- cipes prsidant les changes internationaux
; ou comme texte illustrant la pratique des pays en matire de
relations conomiques internationales au l des ans. Nous esprons que
nos chapitres sur les politiques com- merciales du Canada, des
tats-Unis, de lUnion europenne, des pays
12. xii LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
Qubec difice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec,
Qubec G1V 2M2 Tl.: (418) 657-4399 www.puq.ca Tir de: Le commerce
international, Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN
2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs en dveloppement, des nouveaux pays
industrialiss, de mme que nos analyses sectorielles, rendront le
manuel vivant . Pour maximiser le pouvoir explicatif du contenu
thorique de ce manuel, nous avons d procder certains choix. Dabord,
nous nous servons plus souvent de graphiques que de dmonstrations
mathma- tiques des propositions fondamentales, mais tout en
indiquant les sources dans la bibliographie. Ensuite, et cest ici
le point essentiel, nous valuons la pertinence de ces propositions
la lumire des perspectives historiques et des ralits
contemporaines. Le lecteur est donc amen apprcier les principes de
lconomie internationale et les situer dans leur contexte.
videmment, nous ne prtendons pas avoir trait tous les sujets avec
une complte objectivit. Le lecteur constatera aisment quil y a un
certain biais de point de vue sur des problmatiques denvergure.
Toutefois, en dpit du fait que nous ayons manifest des prfrences,
un effort a t consenti pour prsenter des points de vue opposs,
comme le lecteur le constatera dans notre prsentation de la
politique stratgique du commerce international. Bien que nos
objectifs demeurent les mmes, cette troisime dition incorpore
quelques nouveauts. En effet, nous avons rvis et mis jour lensemble
du manuel. Ceci inclut le texte de chaque chapitre ainsi que la
plupart des gures et des tableaux, de faon reter les dveloppe-
ments rcents des changes internationaux. Le chapitre 2 est rdig
pour mieux dgager les principales caractristiques actuelles des
changes mondiaux. Dans le chapitre 6, nous simplions lanalyse
dimpact de lALENA, et nous examinons le programme des ngociations
multilat- rales du Doha Round dj entames et pour sinterroger sur
ses perspec- tives de conclusion. Le chapitre 7 sur les mouvements
de facteurs inclut maintenant une nouvelle section portant sur le
sujet fort controvers de lexternalisation (outsourcing en anglais).
Nous y prsentons certaines donnes quantitatives pour situer
limportance de ce phnomne et sa rpartition gographique pour ensuite
analyser leurs effets conomiques et leurs incidences de politiques
qui en dcoulent. La partie deux de cet ouvrage, comprenant les
chapitres de politiques commerciales de pays ou de groupes de pays
(tats-Unis, UE, Canada, PVD et NPI), est rdige pour reter les
pratiques en cette matire de ces pays au cours des annes 2000 et en
tenant compte des initiatives prises lors de lUruguay Round ainsi
que des perspectives de Doha Round. Pour ce faire, pour chacun des
pays, nous nous sommes largement inspirs du rapport dress par lOMC
et qui sintitule Examen des politiques commer- ciales. Aussi, au
chapitre 12 sur les NPI, nous avons ajout une section portant sur
la Chine, un pays en voie de devenir une puissance cono- mique
mondiale. Plus particulirement, nous y examinons les avantages
13. AVANT-PROPOS xiii 2006 Presses de lUniversit du Qubec
difice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec, Qubec
G1V 2M2 Tl.: (418) 657-4399 www.puq.ca Tir de: Le commerce
international, Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN
2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs comparatifs de la Chine et procdons une
valuation des effets de son ouverture et situons son rle au sein de
lOMN. La partie trois du manuel (analyse industrielle) a t aussi
revue. Plus particulirement, le chapitre 13 (agriculture) offre une
nouvelle perspective sur les effets observs de lUruguay Round selon
le degr de dveloppement des pays et dbouche sur le programme de
Doha. Le chapitre 14 sur le march ptrolier est recentr sur les
dterminants de uctuations du prix de ce produit ainsi que sur ses
incidences de politiques. Le chapitre 17 (services) est enti-
rement recompos. Dans ce chapitre, aprs avoir pass en revue les
argu- ments favorables la libralisation des services, nous
prsentons le contenu de lAGCS (Accord gnral sur le commerce des
services), suivi dune discussion sur leur caractre contraignant.
Nous examinons ensuite limpact de lAGCS pour certaines catgories de
services et concluons sur le rsultat souhaitable du cycle de Doha.
Comme on peut le constater, lconomie internationale est heureu-
sement une discipline qui ne manque pas de susciter des
controverses, voire de mauvaises interprtations en dpit des
incidences globales et positives de la mondialisation. La rdaction
de cet ouvrage aurait t difcilement concevable sans les conseils et
lassistance directe de nombreuses personnes. Quil nous soit permis
de remercier des tudiants de lcole nationale dadministra- tion
publique, option internationale, qui ont suivi nos cours et dont
les commentaires ont facilit le choix et le traitement des thmes
prsents. Nous remercions galement madame Francine Lanouette et son
quipe du centre de documentation de lENAP, dont le support nous a t
plus quindispensable, ainsi que lassistant de recherche M. Cdrick
Lefebvre, dont la contribution est exceptionnelle pour la rdaction
du texte sur lexternalisation et la Chine. Nous remercions M. Simon
Charland, un diplm de lcole, qui a uvr comme assistant de recherche
pour la mise jour et lactualisation de lensemble du manuel. Le
souci dexacti- tude et de cohrence de M. Charland nous a grandement
facilit les tches. Les travaux de recherche et les ractions des
tudiants du dparte- ment de sciences conomiques de lUniversit de
Montral qui ont suivi nos cours en conomie internationale depuis
trente ans ont aussi inuenc le contenu de ce livre. Nous remercions
M. Carl Grenier qui a bien voulu prfacer louvrage ainsi que John
Curtis, Jean Philippe, Rodrigue Tremblay et Peter Hanel qui lont
comment. Nous exprimons notre gratitude lENAP et lUniversit de
Montral et son dpartement dconomique, nos institutions dapparte-
nance, qui nous ont fourni un environnement favorable la
rexion
14. xiv LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
Qubec difice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec,
Qubec G1V 2M2 Tl.: (418) 657-4399 www.puq.ca Tir de: Le commerce
international, Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN
2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs ainsi quun soutien nancier, dfaut de quoi
louvrage naurait pu tre men terme. Nos sincres remerciements vont
madame Marie-Nolle Germain et son quipe des Presses de lUniversit
du Qubec qui ont ralis un merveilleux travail de rvision du
manuscrit et ddition. Enn, nous adressons un vibrant hommage nos
familles pour leur soutien, leur amour et leur patience indfectible
sans lesquels ce livre naurait jamais abouti. Les auteurs assument
nanmoins la pleine responsabilit de toute erreur ou omission.
Montral Emmanuel Nyahoho Mai 2006 Pierre-Paul Proulx
25. Introduction 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice Le
Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec, Qubec G1V 2M2 Tl.:
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Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN 2-7605-1417-5 D1417N
Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs
Lexistence et la publication rgulire de multiples donnes
statistiques permettent dapprcier lampleur des relations
commerciales internatio- nales et de tenter, laide des thories du
commerce international, den cerner lvolution. Mais la tche se rvle
inacheve et toujours par- faire. En outre, plus on apprend sur
lconomie internationale, plus on dcouvre des champs nouveaux, de
sorte quil est impratif de replacer les principaux concepts dans
des perspectives socioconomiques. En ralit, le commerce
international nest pas beaucoup plus complexe que toutes les autres
activits conomiques ; cependant, le comprendre et le pratiquer avec
succs exige une habilet traiter avec les lois, les cou- tumes, les
pratiques daffaires et les formalits douanires non seulement de son
propre pays mais aussi du pays convoit : cela reprsente un d de
taille dans la mesure o cet environnement volue avec le temps. Par
ailleurs, le rapprochement des pays, facilit par les moyens de
transport et de communication soutenus par les nouvelles
technologies et par des ententes dintgration tels lOMC et lALENA,
cre une dyna- mique nouvelle au sein du commerce international o
les matres mots sont dsormais alliance stratgique, rseau,
sous-traitance et partenariat. Le rle des gouv ernements La matrise
des nouvelles technologies entrane elle-mme une relation dense
entre les entreprises et ltat, rendant illusoire la notion de mar-
chs concurrentiels dans bon nombre dindustries et de services. On
peut, ici, mentionner le cas des industries des semi-conducteurs,
de laronautique, des tlcommunications, des services informatiques
et des services nanciers o lavantage concurrentiel des rmes
subsisterait
26. 2 LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
Qubec difice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec,
Qubec G1V 2M2 Tl.: (418) 657-4399 www.puq.ca Tir de: Le commerce
international, Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN
2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs difcilement sans la gnrosit des fonds publics,
ne serait-ce que pour les dpenses de R-D. Lassistance du
gouvernement est galement solli- cite pour faciliter la pntration
des marchs trangers par la fourniture de divers services tels que
la mise en contact avec des acheteurs poten- tiels, la ralisation
dtudes de march et, surtout, loctroi de services dassurance et de
nancement lexportation. Le rle du gouvernement ne se cantonne pas
dans la dtermination des politiques douanires, scales ou montaires,
mais dborde sur un ventail de stimuli lexpor- tation comme, par
exemple, la sensibilisation des rmes domestiques
linternationalisation, lenseignement des techniques de mise en
march, des langues trangres, etc. Ainsi, la concurrence nest plus
simplement laffaire des rmes, mais aussi celle des pays dans
lesquels elles sont implantes. Chaque gouvernement se voit oblig
dadapter ses programmes daide au secteur priv pour le rendre plus
comptitif ltranger. On sait, maintenant, quun systme public de
nancement lexportation assez gnreux peut avoir un effet prdateur,
soulevant la question de savoir si le soutien lexportation ne
risque pas dtre prjudiciable au commerce internatio- nal et ne
devrait donc pas tre encadr par des rgles spciques. Cest ce quon a
tent de faire, tant bien que mal, lors des diverses ngocia- tions
du GATT que nous tudierons dans cet ouvrage. Lmergence de div ers
organismes inter nationaux Il est indniable quil y a aujourdhui
plus de liens de coopration entre les pays du monde en comparaison
des annes 1940 et 1950. Autant les pays industrialiss que les pays
en voie de dveloppement (PVD) ont senti le besoin de commercer, de
sentraider et de rduire les tensions politiques. Ce dsir dchanger
sans entraves caractrise ce quil convient dappeler lesprit de
Bretton Woods . La liste des organisations cono- miques
internationales ne cesse dailleurs de sallonger. La reconstruc-
tion de lEurope de lOuest y a contribu en suscitant lmergence de
multiples organisations rgionales dont la plus dynamique est lUnion
conomique europenne (UEE) qui, forme de 6 membres son origine, en
regroupe actuellement 15 et va bientt sadjoindre les pays de
lEurope de lEst. Mentionnons aussi lexistence de lAccord europen de
libre-change (AELE) et de lOrganisation de coopration et de dvelop-
pement conomiques (OCDE), laquelle regroupe 29 des pays les plus
industrialiss du monde. En Amrique du Nord, on retrouve lAccord de
libre-change nord- amricain (ALENA), sign en 1992 entre les
tats-Unis, le Canada et le Mexique, propos duquel le souhait est
quil englobe lAmrique latine
27. INTRODUCTION 3 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice
Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec, Qubec G1V 2M2
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dans un proche avenir (projet ZLEA ou Zone de libre-change des Am-
riques). En Amrique latine et aux Carabes, il existe de nombreuses
associations rgionales dont la plupart ont t cres dans les annes
1970, entre autres : le Groupe andin, lAssociation latino-amricaine
dintgration (ALADI), le March commun dAmrique centrale (MCAC), la
Communaut des Carabes (CARICOM). En Afrique, on retrouve notamment
le march commun des tats de lAfrique de lEst et du Sud (COMESA) et
la Communaut conomique de lAfrique de lOuest (CEAO) et la Communaut
conomique des tats de lAfrique de lOuest (CEDEAO). LAsie nest pas
en marge de ce mouvement de coopration rgionale avec la prsence de
lAssociation des nations de lAsie du Sud- Est (ANASE). Toutes ces
associations rgionales ne visent rien de moins que de stimuler le
commerce entre les pays qui en sont membres par un abaissement des
mesures protectionnistes. Le point important souligner est que non
seulement la liste sallonge, mais aussi que la tendance la
rgionalisation sinscrit dans un processus de mondialisation qui
donnerait lieu, selon certains auteurs, un systme multipolaire
dintgration conomique. Comme il sera ultrieurement expliqu, le
monde est pass succes- sivement de la domination conomique
britannique, lors de la rvolu- tion industrielle, celle des
Amricains du dbut du sicle jusque dans les annes 1970. Depuis, des
puissances telles le Japon, lAllemagne et certains nouveaux pays
industrialiss (Chine, Inde, Brsil) ont merg, bien que nayant pas la
taille requise pour assurer le leadership mondial ; de surcrot, ils
doivent rivaliser avec les tats-Unis dont le dclin, somme toute
relatif, ne les empche pas dtre trs comptitifs dans un faisceau de
secteurs. Dans de telles conditions, il y a lieu de vrier qui
reviendrait le fardeau de dfendre le libre-change multilatral.
lissue des ngo- ciations de lUruguay Round, lOrganisation mondiale
du commerce (OMC) a t mise en place pour remplacer le GATT.
Cependant, il est raisonnable de sinterroger sur les prrogatives de
lOMC en regard des blocs rgionaux. Le problme du sous-dv eloppement
et de la dette e xtrieure Les images que les mdias nous renvoient
quotidiennement sur la faim dans maintes parties du monde retent un
dsquilibre croissant dans lordre conomique international. Pourtant,
on aurait pu penser que ce foss entre les pays industrialiss et les
pays pauvres ou en voie de dve- loppement (PVD) serait combl par un
transfert plus rapide des techno- logies, favoris par des moyens de
transport et de communication efcaces. Comme il y a loin de la
coupe aux lvres ! Lenjeu ne consiste pas, ici, vouloir minimiser
les ingalits de revenus entre le Nord et le
28. 4 LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
Qubec difice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec,
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international, Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN
2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs Sud, mais plutt rexaminer la relation entre le
commerce extrieur et le dveloppement conomique, particulirement
pour les PVD. Au lende- main de la crise ptrolire de 1973-1974, les
termes dchange de la plu- part des PVD non producteurs de ptrole se
sont srieusement dtriors sans que ces pays soient en position
daccrotre leurs exportations. Faut-il attribuer cet tat de choses
une trop grande spcialisation des PVD dans les matires premires ou
dautres considrations tout aussi justiables ou, encore, doit-on se
concentrer sur les mcanismes daide destins attnuer les dsquilibres
de la balance des paiements? Des tudes srieuses montrent que la
dtrioration des termes dchange accompagne ou non dune dvaluation ou
dune dprciation nentrane pas une amlio- ration du compte extrieur.
Mme des politiques scales et montaires extrmement rigoureuses
peuvent ne pas russir ramener lquilibre dans la balance des
paiements, cause dune profonde inadaptation de la struc- ture de
lconomie. Certes, le niveau excessif des dpenses publiques par
rapport au PIB peut tre voqu comme tant un frein la croissance
conomique des PVD. Toutefois, force est de reconnatre que certains
pays industrialiss (Canada, pays nordiques de lEurope de lOuest) et
nouvellement industrialiss prsentent ou ont prsent un niveau lev de
ce ratio budgtaire. Le moins que lon puisse dire est que la
causalit entre ce ratio et la croissance conomique est de plus en
plus difcile tablir. En ce qui concerne les politiques commerciales
introverties de bon nombre de pays en dveloppement, il y a aussi
intrt resituer les enjeux. La monte de lcole de politique
commerciale stratgique ainsi que la pratique dsormais rpandue du
commerce administr (managed trade) incitent une rexion nouvelle sur
les vertus du libre-change. Des proccupations nouv elles Les
ngociations de lUruguay Round ont, juste titre, dmontr jusqu quel
point lvolution du commerce international suscite certaines
inquitudes. Dabord, en dpit de son cadre juridique plus ferme que
celui du GATT, lOMC serait-elle capable de contenir le renouveau du
mercantilisme assez virulent dans lindustrie agricole, tout comme
dailleurs dans dautres industries de haute technologie ? Linclusion
des services dans les ententes multilatrales pose de graves
problmes didentication propos des normes de prestation ltranger, de
son contenu en facteurs, de lventail presque illimit des mesures
non tarifaires et, surtout, elle ne manque pas de raviver le dbat
fort controvers sur la politique dindustrie naissante. Il convient
galement de faire la distinction entre le dplacement de main-duvre
pour loffre de service ltranger et les mouvements propres
dimmigration, ce qui nest gure ais.
29. INTRODUCTION 5 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice
Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec, Qubec G1V 2M2
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Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs
Dans cette perspective, faut-il envisager une libralisation des
ser- vices sur une base sectorielle et, de prfrence, de haute
technologie ? Quels en seront les avantages concrets pour les PVD ?
videmment, lAccord de lUruguay Round nefeure que partiellement
chacune de ces problmatiques en optant pour une approche de
libralisation fonde sur des principes gnraux et assortie de
quelques ententes sectorielles. Mais lhistoire des ngociations
multilatrales sur les services, tout comme sur les proprits
industrielles, ne fait que commencer, et les prochaines rondes
sannoncent dj ardues avec la diversit de lindustrie et du nombre de
plus en plus grand de pays participants. Un autre sujet brlant
dactualit est la question de lenvironnement. La signature de lALENA
na t possible quen laccompagnant dun accord parallle sur
lenvironnement. Si le lien entre lexpansion du commerce et la
dtrio- ration de lenvironnement fait aisment consensus, il en va
autrement en ce qui concerne les rgles communes susceptibles
dengager un dve- loppement durable tout en vitant un
protectionnisme dguis ou le dumping social. De toute vidence, la
crdibilit et la exibilit de lOMC seront durement mises lpreuve.
Dautres sujets, jadis tabous ou con- troverss, tels que la vente
des armes, la drogue ou les conditions mini- males de travail
(salaire minimum, heures de travail, congs, cotisations sociales,
etc.), mritent galement une attention particulire. Les fondements
de lconomie inter nationale Lconomie internationale a pour domaine
dtudes lanalyse du mouve- ment des biens, des services, des
capitaux et de la main-duvre entre les pays du monde. Elle est une
spcialisation de la science conomique et emprunte les mmes dmarches
analytiques, savoir ltude de com- portement des agents conomiques.
Mais au lieu dexaminer comment les producteurs maximisent leurs
prots et comment les consommateurs maximisent leur fonction dutilit
ou leur bien-tre, lconomie interna- tionale se proccupe de savoir
comment une nation maximise le bien- tre collectif. Ainsi, en
conomie internationale, lunit danalyse nest plus le mnage ou la
rme, mais ltat ; ce qui ne veut pas dire que la thorie de la rme et
du consommateur ne sappliquera plus. Loin de l : ces thories
constituent la base explicative du gain de lchange entre nations.
La tche consiste maintenant distinguer lchange entre les mnages et
les rmes de celui qui se fait entre les pays. Deux grandes
hypothses sont gnralement retenues pour expli- quer la pertinence
de cette distinction. Selon la premire, les facteurs de production
sont mobiles lintrieur dun pays et relativement immobiles entre les
nations. Cest dailleurs une des raisons qui
30. 6 LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
Qubec difice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec,
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2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs expliquent les spcicits rgionales lintrieur dun
mme pays. Cette hypothse de mobilit des facteurs est de moins en
moins valable pour justier le domaine propre de lconomie
internationale cause des moyens accrus de transport et de
communication et du rle grandissant des rmes multinationales. Selon
la seconde hypothse, il existe une spcicit dans lchange entre les
pays. En effet, chaque pays se comporte comme une unit conomique
qui administre ses propres lois, impose des tarifs, limite la
mobilit des facteurs, dispose de sa propre monnaie. Aussi, lorsque
les pays se font concurrence, les moyens de reprsailles dont ils
disposent sont presque illimits et peuvent conduire la guerre
dclare. Les possibilits daction dun tat souverain sont si grandes
quelles peuvent donner lieu, par exemple, un reniement de la dette
extrieure. Cest donc essentiellement cet argument de raison dtre
dtat qui justie le bien-fond de lconomie interna- tionale, laquelle
est subdivise en deux principales parties constituantes. La premire
partie, considre comme relle par abus de langage, cherche expliquer
les lments suivants : les causes et les gains de lchange, limpact
des variations de prix des facteurs et des biens, leffet sur le
bien-tre collectif des tarifs et des unions douanires. La deuxime
partie, dite montaire, examine les dterminants du taux de change,
le systme montaire international, les modalits de correction des
dsquilibres dans la balance des paiements et les transactions nan-
cires. Pour chacune de ces deux parties, les outils danalyse
auxquels on recourt relvent la fois de la science et de lart. Dune
part, lapproche scientique permet dexpliquer et de dgager des
principes gouvernant le commerce international. Dautre part, on
peut dire que cest de lart puisquon se e aux faits empiriques et
aux intrts de divers groupes sociaux dans la dtermination des
politiques commerciales. La prsente tude est consacre lanalyse de
la partie relle de lconomie internationale et comprend trois
parties distinctes. La pre- mire traite de la thorie du commerce
international. Comme, notre avis, lhistoire occupe une place
privilgie dans une juste compr- hension de lconomie mondiale, nous
commenons lanalyse par un expos des faits historiques dignes dtre
rappels. Nous prsentons ga- lement un bref rsum du cadre
mthodologique et analytique de la science conomique, en loccurrence
la thorie du producteur et celle du consommateur, an dillustrer le
concept dquilibre jug essentiel dans tout effort dapprciation des
effets des changes entre agents co- nomiques. Nous abordons par la
suite la thorie des avantages compa- ratifs ainsi que divers modles
dexplication du ux des changes commerciaux, allant de la
concurrence pure, imparfaite jusqu linno- vation technologique.
Toujours dans cette premire partie, nous traitons
31. INTRODUCTION 7 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice
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Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs
des effets thoriques des politiques commerciales dont, entre
autres, les tarifs douaniers, les quotas, les subventions ou les
taxes lexportation, le dumping, la protection effective, pour
dboucher sur une valuation critique des arguments pour ou contre le
libre-change. Par ailleurs, les sujets qui ont particulirement
retenu notre attention sont la formation, lintgration des blocs
commerciaux ainsi que les ngociations de lUru- guay Round qui ont
prsid la cration de lOMC. Nous nous atta- chons donc une
description dtaille et explicite de ces efforts de rgulation du
commerce international tant du point de vue thorique quempirique.
Enn, cette premire partie expose les thories relatives aux
mouvements de facteurs et sattarde particulirement sur les avan-
tages de linvestissement direct tranger. La deuxime partie de
louvrage est consacre lanalyse des poli- tiques commerciales
rellement pratiques par certains pays. Il sagit, en fait, de dcrire
lenvironnement socioconomique dans lequel se dter- minent ces
politiques, les principaux acteurs en jeu, les dossiers con-
troverss et, par consquent, de mieux diagnostiquer les perspectives
dententes multilatrales. Soucieux de faciliter la comprhension des
enjeux, nous avons limit cette tude aux pays ou groupes de pays
suivants : les tats-Unis, le Canada, lUnion europenne, les pays en
voie de dveloppement et les nouveaux pays industrialiss. La
troisime partie, complmentaire la deuxime, vise prsenter les ralits
industrielles. Dune part, nous estimons quil nest possible de
matriser les principes de lconomie internationale que dans la
mesure o lon procde une analyse rigoureuse de la dynamique de mise
en march des biens et services. Dautre part, il est clairement
tabli que la comptitivit dun pays et celle de ses industries se
renforcent mutuellement. Cest pourquoi il importe dvaluer les
paramtres de comptitivit inhrents chaque bien ou service compte
tenu du rle interventionniste des gouvernements an de pouvoir
dgager des conclu- sions sur les perspectives quoffre le
libre-change ngoci lUruguay Round. Une fois de plus, par souci de
rduire lampleur de cette analyse sectorielle, nous lavons limite
aux industries suivantes : agriculture, nergie, automobile, textile
et vtements, services ; tous des secteurs dchanges internationaux
qui se rvlent relativement problmatiques. Enn, le lecteur
remarquera que lobjectif de ce livre est, dune part, dexpliciter
les thories du commerce international, dans ses aspects positifs et
normatifs, et, dautre part, de les renseigner sur la pratique des
affaires.
32. Partie I 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice Le
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Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs LA
THORIE DU COMMERCE INTERNATIONAL
33. Chapitre 1 2006 Presses de lUniversit du Qubec difice Le
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Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs
PERSPECTIVES HISTORIQUES Le commerce international nest quune
question de dnition. Si, aujourdhui, le concept est entendu dans le
sens de transactions entre habitants de diffrents pays, il y a tout
de mme lieu de reconnatre larbitraire dune telle dnition puisque
les frontires nationales sont le reet dvnements historiques. Ainsi,
le commerce entre la France et lAllemagne, considr de nos jours
comme international ou, mieux, intracommunautaire, deviendra
domestique advenant le parachvement politico-conomique de lUnion
europenne. Ainsi, autant les entits nationales voluent au l du
temps, autant la structure mme du com- merce international,
cest--dire les types de produits changs et leur direction, se
mtamorphose constamment. Certes, il est permis de penser que le
monde pourrait devenir un grand village grce lvolu- tion
extraordinaire des communications et du transport. Cependant, le
commerce international ne sera pas vid de son caractre spcique tant
et aussi longtemps que subsisteront des fron- tires nationales. Par
ailleurs, il faut garder lesprit que le commerce international et
domestique ne constitue que deux aspects dont il faut tenir compte
pour comprendre lconomie nationale. Il est gnralement reconnu que
lexpansion et le dveloppement conomique de chacun des pays du monde
moderne sont directement associs la croissance du commerce
extrieur, laquelle croissance stimule lindustrie et la nance. Un
bref survol historique nous permettra dclairer ce point. Ainsi,
nous prsenterons dabord certains faits, qui seront suivis dune
synthse des politiques commerciales largement adoptes.
34. 12 LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
Qubec difice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Qubec,
Qubec G1V 2M2 Tl.: (418) 657-4399 www.puq.ca Tir de: Le commerce
international, Emmanuel Nyahoho et Pierre-Paul Proulx, ISBN
2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs 1.1.1 Du monde ancien au Mo yen ge Lhistoire de
lhumanit tmoigne sans conteste de limportance du com- merce entre
les peuples ou entre diffrentes localits. Dans lAncien Monde, sans
toutefois remonter trop loin, lgypte changeait avec la Phnicie en
fournissant de la soie et des grains contre des produits de
verrerie et de largent, tandis que Chypre apportait de livoire. Les
Grecs allaient vite supplanter leurs anciens matres, les Phniciens,
en matri- sant le transport maritime vers lan 500 av. J.-C., se
lanant aussitt dans une vaste entreprise de colonisation en Italie,
en Sicile, en Espagne et en France. Les Grecs ont accumul de la
richesse en dveloppant les ressources naturelles des colonies (or,
argent, fourrure, grains, etc.) quils importaient chez eux en
change dolives, de miel, dobjets de poterie et de produits
mtalliques. Les Romains allaient leur tour dominer le monde par la
matrise des armes et dans des circonstances que les historiens
essaient toujours dlucider. Apparemment, au tout dbut de leur
exploit territorial, les Romains ne faisaient pas autant de
commerce que les Grecs ; mais devant la ncessit de soutenir une
population grandissante, Rome signa un trait appel Pax Romana vers
lan 29 av. J.-C. et sengagea rsolument dans le commerce avec les
territoires voisins. Ds lors, Rome importa du papyrus de lgypte ;
de lor, de largent, du cuivre, du bl, des che- vaux de la France et
de lEspagne ; du fer et de la fourrure de lAlle- magne. Par
ailleurs, les Romains apportrent dans les territoires occups leurs
coutumes, leurs lois, leur architecture, leur ingnierie, leur
langue et, surtout, leur savoir-faire en construction de routes. La
suite des rcits historiques au cours du Moyen ge se rvle moins
atteuse pour le commerce. La priode du Haut Moyen ge (de lan 500
lan 1000) est domine par le fodalisme et le systme sei- gneurial
caractris par de fortes restrictions au commerce, au voyage et la
migration. Lagriculture ressort comme la seule proccupation
possible des habitants ct, bien entendu, du mtier de la guerre.
Encore que lexercice de ce dernier ne soit rserv qu une classe
sociale privilgie. Par ailleurs, lglise alinait les principes
naturels du com- merce, car si elle prchait la doctrine du juste
prix et du juste salaire, elle anathmatisait le concept du prot
fort ; ses croisades religieuses en Orient exigeaient plus de la
guerre (devenue arme religieuse) que du 1.1 Les faits inalinab
les
35. PERSPECTIVES HISTORIQUES 13 2006 Presses de lUniversit du
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2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs commerce ( arme irrsistiblement laque). En fait,
ironie du sort, les croisades mirent en contact lOccident et
lOrient, chacun dcouvrant lautre tant sur le plan politique et
religieux que sur le plan commercial. Des villes italiennes (Gnes,
Florence, Venise, etc.) devinrent bientt renommes pour leurs
activits commerciales (soie et vers soie, joaillerie, parfums,
etc.). Le commerce entre lOrient et lOccident sera interrompu
lorsque, en 1453, les Turcs sonnent le glas de lEmpire byzantin en
semparant de Constantinople. Il fallait trouver dautres routes pour
rejoindre lInde, la Chine et lAfrique et continuer de commercer
avec elles. Des explo- rateurs, de personnalits et de nationalits
diverses, partent laventure. Lun des plus clbres dentre eux,
Christophe Colomb, aborde le Nou- veau Monde en 1492, croyant que
ctaient les Indes. Les habitants du nouveau continent sont appels
Indiens et ces nouvelles terres, West Indies lajout du mot west
permettant vraisemblablement de faire les distinctions ncessaires.
Un autre navigateur de renom, Jean Cabot, explore les ctes de
Terre-Neuve, en 1497, tandis que Vasco de Gama atteindra lInde, en
1499, aprs avoir contourn le continent africain par le cap de
Bonne-Esprance. LEspagne et le Portugal allaient trs rapide- ment
mettre prot ces exploits maritimes, imits plus tard par la France
et lAngleterre. Incontestablement, lEspagne et le Portugal staient
lancs dans une vaste entreprise de conqutes du Nouveau Monde. Cette
aventure, rendue possible grce un systme de navigation avanc et une
arme bien forme pour lpoque, valait son pesant dor double titre.
Premirement, de larges quantits de mtaux prcieux (or, argent, etc.)
et de produits agricoles (tabac, mas, tapioca, patates, etc.)
taient dver- ses en Espagne et au Portugal. Cet afux de produits
vers lAncien Monde ne rsultait pas proprement parler du commerce,
mais dune exploitation de type colonial. Deuximement, cette
aventure visait un but, beaucoup plus subtil, mais tout aussi
important que laccumulation de richesses, cest--dire sauver des
mes. Cest dj un peu ce que fai- saient les Romains en introduisant
dans les pays conquis leur langue, leurs coutumes et leur culture.
Cependant, en dpit de ce contexte trs favorable, lconomie espagnole
faisait face une ralit troublante. Dune part, les autres nations
europennes navaient dautre moyen de se procurer de lor quen le
drobant lEspagne, souvent par la pira- terie ou la guerre,
obligeant lEspagne faire de folles dpenses pour se protger de ces
actes belliqueux, alinant ainsi le reste de son conomie. Dautre
part, lentre massive de mtaux prcieux en Espagne engendrait de
lination. Enn, et cest ici lexplication probante, le dclin de
lEspagne est attribuable aux ambitions dmesures que nourrissaient
ses souverains
36. 14 LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
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2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs (Cameron, 1991, p. 132). Les rois Charles Quint
et Philippe II, se croyant investis de la mission suprme de runier
lEurope chrtienne, puisrent le pays par des guerres contre lEmpire
ottoman, la Hongrie, lAllemagne, lItalie et les Pays-Bas, pour ne
nommer que ces adversaires. Pour nancer ces guerres interminables,
les souverains prlevrent non seulement de lourds impts sur le
peuple (principalement chez les paysans), mais ils sendettrent
fortement. Selon Cameron (1991, p. 1331) : Ds 1544, les deux tiers
du revenu annuel normal sont gags et, en 1552, le gouvernement
suspend tous les remboursements dint- rt. En 1557, la charge est
devenue si lourde que le gouvernement refuse dhonorer une
importante partie de ses dettes. Le Portugal qui, lins- tar de
lEspagne, possdait de vastes territoires dans les Amriques et des
comptoirs de commerce en Afrique, allait son tour connatre un
marasme conomique pour raisons de mauvaise gestion et de rivalits
religieuses. Les expriences portugaise et espagnole du dbut du XVIe
sicle montrent jusqu quel point le commerce est au centre du
dveloppement conomique. Il fallait pour cela encourager les mtiers
de la mer par la promotion dune marine marchande forte. LAngleterre
aurait vite saisi le sens de cette ralit, en raison, pense-t-on, de
sa situation gographique. Ainsi, Kennedy (1991, p. 130), dans son
trait sur la naissance et le dclin des grandes puissances, met les
propos suivants : Entre 1660 et 1814, ce ne sont pas ces gants
continentaux qui accomplissent les progrs les plus dcisifs, mais
une nation maritime, la Grande-Bretagne, qui nit par dloger la
France de sa position de premire puissance europenne. Ce nest pas
que la France ne disposait pas des atouts ncessaires, mais,
reprenant lexpres- sion de Kennedy, elle stait puise en voulant
devenir larbitre de lEurope . Grce sa matrise de la mer et son
efcacit commerciale, lAngleterre devint ds le dbut du XVIIIe sicle
une puissance mondiale dont la rvolution industrielle fera une
espce nouvelle. Le cas de la Hollande, un petit pays trs actif dans
le commerce international ds le XVIe sicle, retient galement
lattention. David Landes (1999) rapporte que ds 1550 on trouvait en
Hollande 1 800 bateaux de mer, six fois plus que ce dont disposait
Venise au sommet de sa prosprit un sicle plus tt. Les pays bas du
nord et du sud de la Hollande taient devenus la plaque tournante du
commerce en Europe du Nord. On y importait et rexportait des
produits primaires provenant de la mer du Nord, de la Scandinavie
et de lEurope de lEst. Anvers (Antwerp) dpassait Venise et Gnes
comme destination des produits provenant du Nouveau Monde. Le
fanatisme espagnol et les guerres de religion (protestants et
calvinistes contre administrateurs et religieux espagnols)
occasionnrent la destruction par lEspagne de la prosprit
dAnvers.
37. PERSPECTIVES HISTORIQUES 15 2006 Presses de lUniversit du
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2-7605-1417-5 D1417N Tous droits de reproduction, de traduction et
dadaptation rservs Lannexion du Portugal par lEspagne et la
fermeture des ports de Sville et Lisbonne aux navires hollandais
incitrent les Hollandais se lancer dans linvestissement direct
ltranger et la formation de rmes multinationales dont la Jan
Compagnie Vercenigde Oost-indische Com- pagnie (VOC) en 1602 et
rivaliser avec les Portugais, les Espagnols et surtout les Anglais.
En Europe, le prix des pices tait de 10 12 fois ce quil tait dans
les pays de provenance (Indes), mais le cot de leur obtention et le
transport faisaient diminuer les prots moins de 100 %. La
multinationale hollandaise VOC stablit dans les Spice Islands (les
Moluques) et t de Batavia (maintenant Jakarta) la ville de son sige
social aux Indes. On la retrouvait aussi au Ceylan, Formose, sur la
cte est de lInde et elle fut trs active dans le commerce interne en
Asie ainsi quentre ces lieux et Amsterdam. Beaucoup de commerce
illicite, des problmes de gestion de la rme VOC, le dclin du prix
et des prots provenant du commerce des pices durant le XVIIIe
sicle, une guerre entre la Hollande et lAngleterre de 1781 1784, la
Rvolution franaise qui radicalisa la politique intrieure en
Hollande ; tous ces facteurs occa- sionnrent la prise de contrle,
par le gouvernement hollandais, de la compagnie VOC en difcult
nancire. La poursuite de lactivit hollandaise et la transition
progressive vers le libralisme dans le commerce international
furent marques par ltablissement de quotas sur la livraison de caf,
de th et de sucre, des monopoles dans le sel et lopium,
lexploitation de gisements de ptrole Borno et Sumatra la n du XIXe
sicle (la Compagnie Royal Dutch fut fonde en 1890) et la saisie par
le Japon des possessions hollandaises lors de la Deuxime Guerre
mondiale. La suite de ce chapitre prsente les faits et les penses
conomiques qui permettent de comprendre le rle fondamental du
commerce inter- national dans le dveloppement des pays. 1.1.2 De la
rv olution industrielle 1.1.2.1 Les caractristiques de la rv
olution Le mot rvolution suscite une certaine confusion. Pour
certains, ce terme signie rupture avec le pass, vnements spciaux.
Dans ce sens, il ny aurait pas eu de rvolution industrielle puisque
lindustrialisation nest pas un vnement ponctuel, mais plutt une
accumulation de savoir-faire prcde le plus souvent de longues
incubations. Selon ce point de vue, on ne saurait donner de date
prcise du dbut de
38. 16 LE COMMERCE INTERNATIONAL 2006 Presses de lUniversit du
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dadaptation rservs lindustrialisation de lEurope moderne, et il
sagirait plutt dune large fourchette comprise entre 1750 et 1850.
Cest pourquoi Cameron soutient que rvolution industrielle est une
erreur dappellation. Pour dautres penseurs, il y a des dcouvertes
qui ont marqu les poques et eu des consquences durables. De plus,
les grandes inven- tions peuvent apparatre dans un laps de temps
relativement court, comme cela est survenu en moins de 20 ans dans
la seconde moiti du XVIIIe sicle. Nous pourrions videmment
disserter longuement sur la personnalit des inventeurs :
lentrepreneurship, le got des prots, laccomplissement personnel, la
curiosit scientique, etc. Mais l nest pas lessentiel de notre
propos. Toutefois, certains noms retiennent particulirement
lattention. la suite de Henderson (1969, p. 57), nous rapportons
quelques faits dinventions, conscients den dlaisser dautres parfois
de grande importance : lusage du charbon et de la houille dbute
vers 1760 sous limpul- sion des frres Cranage et dAbraham Darby du
Coalbrookdale ; la production dacier est rendue possible vers 1740
grce Benja- min Huntsman de Shefeld (Angleterre) qui invente la
mthode du creuset ; la mac