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Magazine d’information du Centre Hospitalier Régional d’Orléans En direct d’une réunion de coordination pluridisciplinaire N° 87 — Février 2009 DOSSIER La prise en charge du cancer au CHR HISTOIRE DOSSIER La prise en charge du cancer au CHR L’enfance à l’hôpital HISTOIRE L’enfance à l’hôpital

la Journée Innovations 2008 · 2014. 9. 2. · Dr Anne-Marie LECOQ Hépato-gastro-entérologie Dr Xavier CAUSSE PÔLE CHIRURGIE ET ANESTHÉSIE-RÉA. ADULTES D Didier DORWLING-CARTER

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N° 87 — Février 2009

DOSS IER

La prise en charge du cancer au CHR

HISTO IRE

DOSS IER

La prise en charge du cancer au CHR

L’enfance à l’hôpitalHISTO IRE

L’enfance à l’hôpital

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ÉVÉNEMENT

LES CHIFFRES870 participants au cours de la journée dont 400 salariés du CHR, 750pochettes d’accueil distribuées, 450 convives au buffet, 28993 eurosdépensés, 7000 euros de recettes.Les questionnaires recueillis traduisent la satisfaction globale de tousceux qui ont répondu.

LES RETOMBÉES POUR LE CHRLa Journée Innovations, c’est un inestimable partage des savoirs etdes expériences : le jour J d’abord, ensuite par la circulation des supportsnotamment DVD, et par les échanges en tous genres que cela peutsusciter.La Journée Innovations a aussi apporté en renommée à l’extérieur, avecle traitement de l’événement par la presse (en amont par La Tribuned’Orléans, et reportages le jour J par La République du Centre, France 3et RCF St-Aignan, et Orléans TV en aval en reportage sur le Club desFines Bouches).

LES AMÉLIORATIONS EN LIGNE DE MIREAméliorer encore la pédagogie des sujets, passer sur une journéecomplète pour permettre au plus grand nombre de venir, mêmepartiellement, aménager des pauses ludiques, ouvrir une plage horaireau grand public, finir plus tôt, impliquer plus les étudiants…Les idées ne manquent pas, mais n’hésitez pas à nous donner lesvôtres, et… RDV pour la 11ème Journée Innovations !

Le 22 avril dernier, le CHR d’Orléans organisait sa10ème Journée Innovations. Rapide bilan de cet événement.

Retour sur

la Journée Innovations 2008

Directeur de la publication : Jean-Pierre Gusching

Directeur de la rédaction : Gérard Cettour-Baron

Rédacteur en chef : Cécile Audet

Illustrations : service audiovisuel, DUQC

Design : www.enola-creation.fr

Impression : Imprimerie Nouvelle

Tirage : 6 000 ex

Dépôt légal : ISSN 1264-9260

Tous droits de reproduction réservés.

Chroniques

Centre Hospitalier Régional d’Orléans — BP 2439 – 45032 Orléans Cedex 01

Tél. : 02 38 744698 — Fax : 02 38 744393 — E-mail : [email protected]

INSTITUTIONNouvelle Gouvernance : bien comprendre les pôles médico-économiques 04Plan de retour à l'équilibre 06

ACTUALITÉBrèves 07Lire en fête 2008 08CHANTIER : Nouvel Hôpital 08Le CHR « Au fil du sommeil » 09

VIE DES SERVICESTroubles de la mémoire 10Ambiance jungle en pédiatrie 12Fausse catastrophe à la briqueterie 13

DOSSIER : LA PRISE EN CHARGE DU CANCER AU CHRUne organisation spécifique au cancer 14La prise en charge médicale du cancer 16Accompagner le cancer 18

RECHERCHELa recherche en hépatologie 20

PORTRAITMartine Rémy,agent de maîtrise en blanchisserie 21

HISTOIREL'enfance dans les hôpitaux d'Orléans 22

La Journée Innovations fêtait en 2008 ses 20 ans.

SOMMAIR

E

Essayez le covoiturage !Faire des économies, respecter l’environnement et mêmeéchanger avec ses collègues : c’est ce que vous proposele site de covoiturage réservé aux agents du CHR d’Orléans. En quelques clics,essayez de trouver l’« équi-page » de covoiturage qu’ilvous faut !

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Février 2009 — Chroniques 87 0033

ÉDITORIAL

Chroniques : Chacun sait que vousvous êtes personnellement beaucoupinvesti avec Jean-Pierre Gusching,directeur général, pour obtenir lesaccords nécessaires à la réalisationd’un nouvel hôpital à Orléans. Quellesont été vos principales actions?

Serge Grouard : Je me suis, en effet,beaucoup mobilisé en faveur de ce projetqui vise, à l’horizon de janvier 2014,plusieurs grands objectifs. Il s’agit, toutd’abord, de proposer aux Orléanais desconditions d’accueil à la mesure desexigences du XXIe siècle. Il s’agit, d’autrepart, de permettre aux 4 400 profes-sionnels de santé d’exercer dans deslocaux parfaitement fonctionnels. Ils’agit, troisièmement, dans un espritcitoyen, de limiter les coûts liés à unfonctionnement sur deux sites, lequelinduit, bien entendu, des dépensessupplémentaires à la charge de l’Assu-rance Maladie.J’étais donc convaincu de la nécessité deconstruire, de toutes pièces, un nouvelhôpital sur le site de La Source et j’aiplaidé avec force en faveur de ce dossierauprès, notamment, des divers minis-tres de la santé qui se sont succédés.

Chroniques : Cette réalisation estexemplaire à plusieurs titres. Lequelvous paraît devoir être mis enévidence ?

Serge Grouard : Je m’investis beau-coup sur le Grenelle de l’Environne-ment. Je pèserai donc, de tout monpoids, pour faire en sorte, notamment,que ce nouvel hôpital soit remarquabledans sa dimension de protection del’environnement. J’ai souhaité quel’équipe d’architecture aille au-delàdes actuels standards en matière HQE(Haute Qualité Environnementale).Nous faisons en sorte de disposer, pourcela, des moyens financiers nécessaires.

Chroniques : Vous avez, à l’évidence,des garanties concernant l’enve-loppe financière du Nouvel Hôpitald’Orléans (NHO) mais celle-ci nerisque-t-elle pas de fondre commeneige au soleil du fait de possiblesdéficits, à l’instar d’autres CHR,entre 2009 et 2014 ?

Serge Grouard : Le risque n’est pasnul. Chacun sait, en effet, la difficultéde l’équilibre des comptes à l’hôpitalpublic en période, d’une part, de crisefinancière et économique ainsi que,d’autre part, de démarche nationalede réduction des déficits publics.J’ai déjà eu l’occasion de dire, en conseild’administration, que je souhaitais que,quoi qu’il arrive, les quelque 600 millionsd’euros dédiés au NHO soient sanc-tuarisés. C’est ce que nous faisons enéquilibrant nos budgets, chaque année.

Je fais confiance au directeur général,à la communauté médicale ainsi qu’àl’ensemble des professionnels pour que,chaque jour, patiemment mais réso-lument, les recettes progressent parune extension du périmètre de prise encharge sanitaire proposé et par, simul-tanément, une rigueur de tous lesinstants au niveau des dépenses.Ce faisant, la capacité d’autofinan-cement sera maintenue et le projetgaranti.

Chroniques : Quand pensez-vousposer la première pierre ?

Serge Grouard : Dans mon esprit, ledossier « NHO » est déjà sur les rails.Les phases préalables sont, en effet,largement engagées. Je veux parler du transfert de l’hélistation et destravaux du parking-silo 2, dont la fina-lisation permettra de libérer l’emprisedu chantier « NHO » à l’horizon d’oc-tobre 2009.La première pierre sera donc, je l’espère,posée cette année et vous donne d’oreset déjà rendez-vous pour cet événe-ment exceptionnel dans l’histoire denotre hôpital.

ENTRET IEN AVEC

Serge GrouardMaire d’Orléans, Député du Loiret, Président du Conseil d’Administration du CHR d’Orléans

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0044 Chroniques 87 — Février 2009

Nouvelle gouvernance :bien comprendre les pôlesmédico-économiquesIN

STIT

UTIO

N

PÔLE FEMME-ENFANTDr Josée BENTATA

Structure interne de gynécologie obstétrique

Dr Louis MESNARD

Structure interne de pédiatrieDr Josée BENTATA

Chirurgie pédiatriqueDr Annie LAUFENBURGER

Anesthésie-réanimationpédiatrique

Dr Jean-François AUMAITRE

Réanimation néo-nataleDr Evelyne WERNER

Pédiatrie généraleDr Françoise MONCEAUX

CAMSPDr Josée BENTATA

POSU médico-chirurgicalDr Josée BENTATA

Dr Annie LAUFENBURGER

Anesthésie-réanimationadultes

Dr Didier BONNET

MaternitéGrossesses à haut risque

Salle de naissanceDr Anna RAMOS

GynécologieDr Sandrine AVIGDOR

Bloc opératoire des urgencesDr Louis MESNARD

Assistance médicaleà la procréation

Dr Bruno LEMAIRE

PÔLE PERSONNES ÂGÉESDr Laurence SOLETY-DAUPHIN

SaranDr Isabelle DENUC

RésidencesDr Laurence SOLETY-DAUPHIN

Pierre PagotDr Laurence SOLETY-DAUPHIN

Paul GauguinDr Muriel LEROY

Saint-Jean-de-BrayeDr Isabelle DENUC

Long séjour

PÔLE APPUI À LA QUALITÉ DES SOINS

M. Pierre PLOCCO

Prévention du risque infectieuxDr Maryvonne DEMASURE

Pharmacie centraleM. Pierre PLOCCO

Hôpital Porte-MadeleineMme Isabelle PLOCCO-DESMONTS

Hôpital La SourceMme Françoise BAKKAUS

Stérilisation centraleMmeIsabelle HERMELIN-JOBET

PÔLE MÉDECINES À FORTES CONSULTATIONSDr Jean-Bernard GAUVAIN

DermatologieDr Eric ESTEVE

Douleur - Soins palliatifsDr Isabelle ROUBY-LANDRIEUX

UCSADr Marie-Christine BOUTRAIS

CETDDr Isabelle ROUBY-LANDRIEUX

EMSPDr Pascal GAUTHIER

Traitement de la douleur et soins palliatifs

Dr Geneviève AUGER-POIROT

Centre de médecine gériatriqueDr Jean-Bernard GAUVAIN

Maladies infectieuses et tropicalesDr Thierry PRAZUCK

NeurologieDr Jean-François LEMAIRE

EndocrinologieDr Philippe EMY

Médecines internesDr Philippe ARSAC

Hôpital de jour communDr Jean-François LEMAIRE

Dr Thierry PRAZUCKDr Claude-Laurent BENHAMOU

RhumatologieDr Claude-Laurent BENHAMOU

EADSP45Dr Emmanuelle DAVID-NOIREAU

Information médicaleDr Eric EYNARD

Département de l’information médicale

Dr Eric EYNARD

Évaluation des pratiquesprofessionnelles

Dr Sylvie TOUQUET-GARNAUD

Sécurité transfusionnelle et hémovigilance

Dr Sivana LEO-KODELI

PÔLE IMAGERIEPoste vacant

NeuroradiologieDr Christophe MAGNI

Radiologie - HPMDr Robert LEBAS

Médecine nucléaireDr Sabine GAUVAIN

Radiologie générale - HLSDr Jean-François VIALA

Radioprotection

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INSTITUTION

Février 2009 — Chroniques 87 0055

Comme vous le savez, le conseil d’administration, sur la base d’un projet établi en Commission médicaled’établissement (CME), Comité technique d’établissement (CTE) et conseil exécutif, a délibéré le 25 avril 2008sur l’organisation fonctionnelle de l’établissement. Ainsi, le découpage de pôles en structures internes et unités fonctionnelles est arrêté, avec le nom des référents médicaux. Nous saisissons ici l’occasion de vous en livrer l’organigramme complet.Pour mémoire, 6 contrats de pôles ont à ce jour été signés en parfaite cohérence avec les projets de pôle correspondants, il s’agit des pôles Métiers de l’urgence, Femme-enfant, Appui à la qualité des soins,Personnes âgées, Médecines à fortes consultations et Biopathologies.

PÔLE BIOPATHOLOGIESDr Eric LEGAC

Anatomie pathologiqueet cytologie

Dr Frédéric MAITRE

CytogénétiqueDr Sylvain BRIAULT

BiologieDr Eric LEGAC

BiochimieLaurence GOT

Biologie spécialiséeGérald PICAPER

HématologieDr Sophie IQUEL

MicrobiologieDr Laurent BRET

Laboratoire d’urgence - HPMDr Eric LEGAC

PÔLE MÉDECINES INTERVENTIONNELLES

Dr Marc GORALSKI

Pneumologie et oncologie thoraciqueDr Bertrand LEMAIRE

Oncologie médicale et hématologie clinique

Dr Magda ALEXIS

Oncologie - RadiothérapieDr Thierry WACHTER

3C/UPACDr Anne HEITZMANN

CardiologieDr Olivier DIBON

Centre de médecine du sport et de physiologie pathologique

Dr Anne-Marie LECOQ

Hépato-gastro-entérologieDr Xavier CAUSSE

PÔLE CHIRURGIE ETANESTHÉSIE-RÉA. ADULTES

Dr Didier DORWLING-CARTER

Anesthésie-RéanimationDr Didier REA

Chirurgie maxillo-facialeDr Roger REMY

NeurochirurgieDr Bertrand MUCKENSTURM

Chirurgie digestiveDr Arnaud PIQUARD

ORLDr Caroline SOIN

OphtalmologieDr Pierre BONICEL

Chirurgie vasculaireDr Jean-François DUCHEMIN

Chirurgie urologique Dr Dominique DELAVIERRE

Blocs opératoiresDr Willy M’FAM

Chirurgie et anesthésie ambulatoire

Chirurgie orthopédiqueDr Fredson RAZANABOLA

PÔLE MÉTIERS DE L’URGENCEDr Nicolas BERCAULT par intérim

Réanimation médicaleDr Thierry BOULAIN

SAU-HTCD-UHCD-PASS-Victimologie

Dr Olivier MAITRE

Coordinationprélèvement d’organes

Dr Manuel WOLF

SAMUDr Stéphane BATHELLIER

SMUR - Risques exceptionnelsDr Dieudonné ABIKANLOU

Psychiatrie de liaisonDr Bertrand MICHEL

Néphrologie - HémodialyseDr Olivier GREZARD

CESUDr Olivier MAITRE

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La situation financière du CHR d’Orléanstelle qu’elle est connue au 1er janvier 2009est fragile. Le déficit s’établit à quelque2,5 millions d’euros (0,8 % des produits),lesquels se répartissent sommairement en :~ 1,5 million d’euros de recettes prévues

et non réalisées,~ 1 million d’euros de dépassement de

dépenses relativement à celles envisagéesdans l’État Prévisionnel des Recettes etdes Dépenses (EPRD).

Ces 2,5 millions d’euros n’intègrent pasl’aide de 2 millions disponibles à l’agencerégionale de l’hospitalisation du Centre et« promis » au centre hospitalier régionald’Orléans.Cette enveloppe exceptionnellene sera effectivement attribuée que dèslors que l’hôpital aura, lui-même, réalisédes efforts considérés comme suffisam-ment substantiels.

Au final, le résultat 2008 devrait donc sesituer aux alentours de 0,5 millions d’euros.

Au vu de cette situation qui fait que, struc-turellement, au 1er janvier 2009, on partavec ce déficit de 2,5 millions d’euros,un plan

de retour à l’équilibre a été développé, quiconsiste bien entendu à favoriser les recetteset diminuer les dépenses. Le tableau ci-dessous constitue un résumé de ce plan quia vocation à construire, sur 2009 bien sûr,mais également les deux années suivantes,les voies et moyens susceptibles de retro-uver, à court terme, l’équilibre financier.

En effet, seul l’équilibre financier est denature à garantir une certaine autonomied’action. Si, d’aventure, nous n’étions pasen situation de parvenir à l’équilibre, ilfaudrait alors envisager des options qu’au-jourd’hui on se refuse de prendre, telles que

la mise en œuvre d’un plan social ou,d’autrepart, un recentrage de l’offre de soins surdes activités « rentables ».De telles mesuresseraient en contradiction complète avecles valeurs de l’hôpital public auxquellesnous sommes ensemble attachés.

Toute personne susceptible de vouloir ledocument complet décrivant chacune desmesures envisagées peut le consulter surintranet : Administratif/Direction géné-rale/Plan de retour à l’équilibre.

Jean-Robert Chevallier, directeur général adjoint

0066 Chroniques 87 — Février 2009

Plan de retour à l’équilibre :comment retrouver une situation financière plus équilibrée au centre hospitalier régional d’Orléans ?

INST

ITUT

ION

PLAN DE RETOUR À L’ÉQUILIBRE/EXTRAIT ENJEUX GAINS 2008 GAINS 2009 GAINS 2010 GAINS 2011ACTIONS SUR LES RECETTES 8310 1900 1760 2300 3200

0102030405060708091011121314151617

MIGValorisation de la codification PMSI

Limitation de la durée moyenne de séjoursFacturation des suppléments chambres à un lit

Reprise sur provision : CET pour arriver à zéroReprise sur provision : intéressement

Facturation du dosage de la méthadoneCréation d’une unité d’hospitalisation « douleur »

Extension du service d’hospitalisation de dermatologie (+ 3 lits)Extension du service de médecine interne (+ 6 lits)

Extension de l’hôpital de jour d’oncologieIntéressement sur la limitation de la prescription extérieure

Ouverture d’une unité de soins intensifs AVCReprise de l’activité de l’hôpital local de Neuville-aux-Bois

Pénalités issues des contrôles de l’assurance maladieCréation d’une activité de suivi des greffés de rein orléanais

Création d’un service d’hématologie clinique

20002000180017001000

90060

0000000

- 50- 100

- 1000

0000

1000900

00000000000

01000

800500

00

6000000000

- 100- 500

015001140

70000

6000000000

- 100- 1000

0200012401000

00

6000000000

- 100- 1000

ACTIONS SUR LES DÉPENSES 56820 0 1240 1700 1800

181920212223242526

Optimisation des prescriptions médicales (médicaments, biologie, radiologie)Lutte contre l’absentéisme

Développement durable : réduction du chauffage, électricité, téléphone, eau, etcExternalisation de l’entretien des parties communes

Création d’un service d’ambulances internesRecours accru à l’UGAP et UNI-HA

Retour aux réutilisables en substitution de l’UU au bloc opératoirePlateaux de pansements à usage unique

Prescription transfusionnelle

5000020004000

500100100100

020

000000000

500100200250

2070

10000

500200200500100100100

00

500300200500100100100

00

TOTAL EN K€ 65130 1900 3000 4000 5000

27 MERRI/hors aide ARH ciblée. - 6000 - 1000 - 2000 - 4000 - 5000

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Février 2009 — Chroniques 87 0077

Journées et Rencontres professionnelles :

les équipes du CHR s’impliquentRiches d’échanges et de savoirs, ces événements permettent au CHR de s’ouvrir à l’ex-térieur, d’aller vers les professionnels de santé éloignés géographiquement, ou les prati-ciens de ville. Organisées par des équipes hospitalières, au CHR ou ailleurs, on a noté àOrléans fin 2008 le succès des 39èmes Journées de pharmacie de l’APRHOC, du cours decancérologie digestive, des 9èmes Rencontres gériatriques orléanaises (centre de méde-cine gériatrique/AGEOR/Grives - résumés sur intranet : Médical => Médecine géria-trique), de la Journée contre la maltraitance (lire ci-contre), de la 2ème Journée orléanaisede pneumologie, et récemment les 30 et 31 janvier 2009 des 3èmes journées d’études desorthophonistes de neurologie, consacrées à l’aphasie.

ACTUA

LITÉ

Le samedi 18 octobre 2008 s’est tenue àOrléans la 1ère Journée de la Sécurité Inté-rieure en présence de Madame la MinistreMichèle ALLIOT-MARIE. L’objectif premierde cet événement était d’expliquer au grandpublic les missions, les métiers et lesmoyens du Ministère de l’Intérieur (Police,Gendarmerie, Sécurité Civile et Préfecture).Acteur et partenaire incontournable dusecours à la personne, le SAMU 45, conviéà cette journée, y a grandement participé,notamment lors des démonstrations d’in-tervention en partenariat avec les pompiers.Tout au long de la journée, l’équipe mobi-lisée pour cette occasion (2 médecins,3 ambulanciers, 1 infirmière, 1 formateurdu CESU 45, la cadre de santé du SAMUet la psychologue coordinatrice de laCUMP) a eu à cœur d’informer le grandpublic sur ses missions et de répondre auxnombreuses questions sur l’aide médicale

urgente et son fonctionnement. Lors de savisite au stand du SAMU 45, Madame laMinistre Michèle ALLIOT-MARIE a tenu àféliciter les acteurs du SAMU pour leurtravail quotidien et leur professionnalisme.« Le SAMU, c’est l’hôpital qui se déplace ! »nous dit Julie, 12 ans, accompagnée de sesparents.Ce samedi, le CHR s’est à nouveaudéplacé, se rendant accessible à tous letemps d’une journée.

Caroline Dendoncker, psychologue

Journée de la Sécurité Intérieure :quand le SAMU 45 représente le CHR d’Orléans

Zoom sur la Journée contre la maltraitanceLe réseau d’accueil et soins pour l’enfanceen danger, créé par le Professeur Rolland,pédiatre à Tours, en collaboration avec le DrBentata, d'Orléans, réunit les hôpitaux de larégion Centre autour de la prise en chargede l’enfant maltraité. 2 fois par an, desréunions pluridisciplinaires rassemblentpédiatres, assistantes sociales et psycholo-gues,pour échanger sur les pratiques de priseen charge de la maltraitance. Le 21 octobredernier, c’est le CHR d’Orléans qui recevaitdans ce cadre une quarantaine de personnes.En parallèle, cette volonté d’accueillir aumieux les enfants maltraités est déjà trèsprésente au sein du département de pédia-trie du CHR.C’est pourquoi une Unité d’Ac-cueil des Jeunes Victimes (U.A.J.V.) a vu lejour en janvier 2009 : sur un mode deconsultations, elle se charge de recevoirles enfants victimes de maltraitance (quelque soit le type de maltraitance). L’équipe,pluridisciplinaire, associe un pédiatre, unepsychologue, une assistante sociale, uneinfirmière et une secrétaire.

Dr Barbara Tisseron, pédiatreLes Drs Tisseron et Bentata du CHR d'Orléans, et le professeur Rolland

du CHU de Tours, rassemblés lors de la Journée contre la maltraitance.

Sortie du livre/DVD sur l’histoire de l’hôpital d’Orléans !La traversée du temps, unhôpital dans sa ville: Orléans,tel est le titre du livre surl’histoire de notre établisse-ment. L’hôpital s’y raconte,à travers 1 200 ans d’his-toire humaine, du MoyenÂge à aujourd’hui… Cetouvrage a été réalisé par MarcArnaud avec le soutien et la compli-cité de la Direction des Usagers, de laQualité et de la Communication. Lelivre, de 200 pages, est complété parun DVD de 73 minutes contenant denombreux témoignages d’hospitaliers.À ne pas manquer !En vente aux Bureaux des Consulta-tions et Hospitalisations de La Sourceet Porte Madeleine.Tarif : 29 € - 22 €pour le personnel et les retraités duCHR d’Orléans, sur justificatif.

EN BREF

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0088 Chroniques 87 — Février 2009

Lire en fête 2008 : écrire pour la jeunesse

« Écrire pour un plus jeune que soi » ne semble pas difficile si l’on en croit les textes reçus par le CHR pourle concours d’écriture mis en place à l’occasion de l’opération Lire en Fête 2008.

Les auteurs ont choisi des chemins variés :la forme épistolaire, le conte pour enfant,la narration du passé avec une préoccu-pation de transmission… Les générationsse sont ainsi croisées, tout comme les sensi-bilités ou les états puisque se trouvaient,une nouvelle fois réunis pour ce concours :patients, personnels, enfants, adolescentset public extérieur.La remise des prix en octobre, sous la prési-dence de la médiathèque de la ville d’Or-

léans et d’André Charlot, directeur du NHO,a été empreinte de tout cela, dynamiséepar le spectacle de Vincent Pensuet « Lapremière lettre ». Les gagnants ont reçuleurs prix en présence de l’auteur Emma-nuel Bourdier, et du comédien qui a lu les15 textes des lauréats, Valentin Boraud.Coup de chapeau pour les textes magni-fiques du personnel !Lætitia Cambin, a obtenu le 1er prix pour « Je me souviens », Jacqueline Morin, le

2ème prix pour « Lettre à mon enfant qui nenaîtra jamais », Anne-Marie Rispal, le 3ème

prix pour « La grosse pomme et le cheval ».Félicitations à toutes les trois ! Et à l’en-semble des participants !

Catherine Gautier, responsable culturelle

Retrouvez le texte de Lætitia Cambin dans sonintégralité sur intranet :http ://chronet/fr/administratif/culture

Quand le projet devient réalitéLe Nouvel Hôpital d’Orléans est entré dans une phase concrèteavec le début des travaux du parking silo 2, le 13 mai 2008.Désormais et jusqu’à la fin des travaux, vous retrouverez dansChroniques cette rubrique Nouvel Hôpital.Dès juin 2009, le parking silo 2 libérera l’emprise du chantierdu futur hôpital. Le bâtiment comprendra sur 7 niveaux destationnement et 2 niveaux pour le SAMU-SMUR-CESU et l’EFSde façon transitoire.Le 17 novembre 2008, le dossier PROJET a par ailleurs été remispar l’équipe de maîtrise d’œuvre au CHR. Il intègre de façon défi-

nitive le projet d’extension comprenant la nouvelle cuisinecentrale, 120 lits de S.S.R., un plateau de rééducation, 180 placesde crèche et 43 logements pour internes. L’ensemble constituedésormais le plus grand projet hospitalier actuellement enFrance !C’est donc la fin des études préalables : la consultation pour la construction sera lancée au 1er trimestre 2009 pour uneremise des offres en juin et la pose de la première pierre enseptembre 2009, si l’appel d’offres se révèle fructueux.

Quand le projet devient réalité

CHANTIER : Nouvel Hôpital

Le parking-silo 2 aujourd’hui… …et demain

ACT

UALI

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Février 2009 — Chroniques 87 0099

Le CHR « Au fil du sommeil »

Cela a pris des formes diverses, dont nousvous proposons une revue en images.À noter que plusieurs actions impliquantle CHR ne sont pas présentées :- la conférence « Sommeil et travail » au

Centre de conférences avec le Dr El Khalil,- la réalisation d’un DVD sur le sommeil par

le service audiovisuel, diffusé sur 40 pointsd’animation dans la ville,

- les interventions de 2 psychologues depédiatrie auprès de parents dans des Aselqo,

- la conférence « Médicaments et sommeil »le 23 octobre avec le Dr Boutrais, et ladiffusion d’un DVD réalisé avec les détenusdans le cadre de l’UCSAMA.

Merci à tous ceux qui se sont investis danscette semaine de sensibilisation du grandpublic à une problématique santé !

Du 15 au 22 octobre avait lieu la Semaine Ville Santé, organisée par la Ville d’Orléans. Le CHR d’Orléans,comme de nombreuses autres institutions, entreprises, organismes et associations, a participé à cet événementet à sa préparation.

ACTUA

LITÉ

Les « Dormeurs insomniaques » ont déambulé dansl’hôpital, s’endormant inopinément un peu partout…

Rencontre intergénérationnelle : des élèves du lycée Saint Paul exposaient leurs œuvres sur le thème du sommeil, du 22 au 28 octobredans le hall de la maison de retraite Pierre Pagot. Toute une classe deSeconde a fait le déplacement le 22 pour présenter les œuvres aux résidents, et partager avec eux un moment de convivialité.

L’exposition « Sept dormeurs », accueillie de finseptembre à mi-novembre dans les couloirs de la cour d’honneur de Porte-Madeleine, par leservice culture.

Une salle comble assistait au Rendez-vous de la santé du 15 octobre« Maladies chroniques et sommeil : l’exemple du psoriasis »,

animé par les Drs Estève et Lespessailles, et par l’association APLCP.

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1100 Chroniques 87 — Février 2009

VIE

DES

SERV

ICES Troubles de la mémoire :

l’importance d’un diagnostic précoce

Au CHR d’Orléans, la prise en charge des troubles de la mémoire est assurée par 2 équipes qui travaillentensemble : les neurologues et orthophonistes de neurologie, et l’équipe du centre de médecine gériatrique(CMG). Elles développent les « consultations mémoire », ces moments de bilan qui permettent de diagnostiquerles causes des troubles de la mémoire chez le patient, et de proposer la prise en charge adaptée.

LES ORTHOPHONISTES DE NEUROLOGIEL’équipe d’orthophonistes de neurologie,ce sont 2 temps pleins répartis sur 3personnes :Christine Joumas,Claire Bergeret Caroline Boucard. Martine De Wilde estmaintenant rattachée au CMG.Leur activité de consultation externe s’estrévélé être essentiellement un travail surl’exploration des plaintes de mémoire. Lesdémences neuro-dégénératives sont carac-térisées le plus souvent par des troublesde mémoire qui amènent à consulter. Cestroubles peuvent être isolés ou associés àd’autres, comme par exemple des troublesdu jugement qui peuvent provoquer desproblèmes matériels importants : dépensesexcessives, arnaques… « On a vu unepersonne qui s’était fait livrer 200 kg depommes de terre pour elle seule, ou uneautre qui avait acheté 20 machines à laver! »explique Claire Berger. « Les troubles ducomportement tels que l’inadaptation

sociale ou l’incurie ne sont pourtant pastoujours bien identifiés comme signes d’unemaladie. »

Claire Berger et Christine Joumas ontobtenu un DU (Diplôme Universitaire) deneuropsychologie. Elles font passer desbilans neuropsychologiques aux patients :évaluation des fonctions cognitives(langage, mémoire, organisation, compor-tement, logique, calcul…).Ces bilans s’ins-crivent dans une série d’examens quipermettent d’établir le diagnostic d’unedémence, et d’en définir le type (Alzheimerou autre), ce qui a des implications dansla prise en charge.Il est important que le bilan soit proposéle plus précocement possible, dès l’appa-rition de troubles fins : une prise en chargeprécoce permet en effet de préparer l’aveniret d’éviter dans la mesure du possible lessolutions lourdes comme le placement en

institution, au profit par exemple d’unmaintien à domicile avec une aide.

LA CONSULTATION MÉMOIRE AU CENTREDE MÉDECINE GÉRIATRIQUE« Les maladies de la mémoire touchentmajoritairement les personnes âgées, nousexplique le Dr Jean-Yves Lemonnier du CMG.Les consultations mémoire, ce sont au boutdu compte pour 70-72 % des maladies dela mémoire (pathologies neuro-dégénéra-tives,Alzheimer et apparentées). Les autrescauses sont représentées par des problèmesde dépression, d’anxiété, de maladies de lathyroïde, etc. »C’est pourquoi le centre de médecine géria-trique, installé sur Porte-Madeleine, a une importante activité de consultationsmémoire, qui tend encore à se développer.Et c’est dans cette optique que le centrede médecine gériatrique a accueilli à partirde juillet dernier Nathalie Poirier, neuro-

Les 2èmes Journées d’étude organisées par les orthophonistesde neurologie ont eu lieu les 18 et 19 janvier 2008, sur lethème « Mémoires, du diagnostic à la prise en charge ».À desti-nation du personnel du CHR (neurologues, orthophonistes,neurochirurgiens, gériatres…) mais aussi des professionnelsde ville (orthophonistes, neurologues, médecins de rééduca-tion…), elles ont accueilli 55 participants.Les organisatrices ont invité le Professeur Backchine, véritableréférence en France et dans le monde en matière de troublesde la mémoire, membre de l’INSERM et co-directeur du CM2Rde Champagne-Ardenne (Centre Mémoire de Ressources etde Recherche pour la Maladie d’Alzheimer & les syndromesapparentés). Il a fondé l’association FAIRE (Forum AlzheimerInterprofessionnel Région Champagne-Ardenne), regroupantles professionnels impliqués dans la prise en charge de lamaladie d’Alzheimer et syndromes apparentés.La formation, co-assurée par le Pr Bakchine et Madame Ehrlé,Docteur en neuropsychologie, s’adressait à des médecins,orthophonistes, psychologues… Et mettait l’accent sur le lienentre examen/diagnostic et prise en charge. Le Professeur

Backchine a présenté les troubles de la mémoire rencontrésdans les pathologies neuro-dégénératives (démences), maisaussi apparaissant suite à des lésions plus localisées (trau-matisme crânien, tumeur, AVC…).Lors de conférences ont été présentés les différents systèmesde mémoire (mémoire des faits historiques, personnels,mémoire des mots, systèmes de stockage à court terme et àlong terme, etc.). Lors des ateliers étaient présentés des cascliniques et des prises en charge.Ces Journées d’étude organisées par les orthophonistes deneurologie, avec l’accord et le soutien du service de neuro-logie et de l’établissement (salle, restauration, matériel, audio-visuel, reprographie, gestion des inscriptions…) sont impor-tantes pour renforcer le lien entre l’hôpital et les professionnelsde ville. En effet, après la phase de diagnostic, les patients sontenvoyés vers les professionnels de ville, qui assurent leur priseen charge.Les 30 et 31 janvier 2009, les 3èmes Journées d’étude ont portésur l’aphasie, avec l’intervention du Dr Pradat, de La Pitié-Salpêtrière.

Les Journées d’étude 2008 : « Mémoire, du diagnostic à la prise en charge »

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psychologue.Son arrivée était très attendue,depuis plusieurs années. Sa formation etses méthodes de travail rentrent dans ladynamique de travail des orthophonistes etdu secteur programmé gériatrique (hôpitalde jour).Pour le centre, 4 personnes sont forméesà la neuropsychologie : 3 orthophonistes(Claire Berger, Christine Joumas, MartineSkipwith de Wilde) et une neuropsycho-logue (Nathalie Poirier). Comme pour lesorthophonistes de neurologie, les patientsviennent en consultation mémoire de l’ex-térieur, adressés par leurs médecins. Lesmédecins du CMG mènent dans une annéeplus de 1200 consultations d’explorationou de suivi des maladies de la mémoire.

NATHALIE POIRIER, UNE NEUROPSYCHOLOGUE ATTENDUE« L’arrivée de Nathalie Poirier a permis defaire passer le délai d’attente pour la consul-tation de 4 à environ 2 mois… mais cela vaprobablement remonter ! Il y a environ

11 000 malades Alzheimer dans le Loiret,et 2 500 à 3 000 nouveaux cas se dévelop-pent chaque année… » explique Jean-YvesLemonnier.C’est le premier poste de neuropsycho-logue créé en médecine gériatrique au CHR.Il répond à une circulaire de mise en œuvredu plan Kouchner et au plan Alzheimer de2002, qui recommandaient de renforcerles équipes en neuropsychologues. Forméeà La Salpêtrière dans l’équipe de neuro-psychologie du Pr Bruno Dubois, NathaliePoirier a travaillé en gérontologie à l’APHP,puis en tant que psychologue dans unemaison de retraite du Loiret. Nathalie Poiriereffectue des bilans neuropsychologiqueset la prise en charge psychologique despatients du service, ce qui est très utilenotamment vis-à-vis des familles. « Parcontre,explique-t-elle, si je vois un problèmequi relève plutôt de la rééducation dulangage, j’envoie le patient vers les ortho-phonistes. »

Février 2009 — Chroniques 87 1111

VIE DES SERVICES

Le parcours du patient,concrètement

Le patient va d’abord venir enconsultation initiale avec unmédecin, en médecine gériatriqueou en neurologie. Le médecin, aprèsexamen du patient, tests de« débrouillage » et entretien avecla famille, propose s’il le juge néces-saire un bilan neuropsychologiqueainsi qu’une imagerie cérébrale etdes examens biologiques.Si l’ensemble des résultats posequestion, il est proposé un nouveaurendez-vous dans le cadre desconsultations mémoire pluridisci-plinaires. Ce type de consultationn’est mis en place que plus ponc-tuellement, 2 fois par mois. Ilimplique un gériatre,un neurologue,l’orthophoniste ou la neuro-psychologue, une infirmière, qui seréunissent au terme d’explorations,pour une synthèse diagnostique etune proposition de prise en charge.Pour Nathalie Poirier et ses collè-gues, « un bilan neuropsy, c’est 2 havec la personne et sa famille, fairele compte-rendu et la synthèse :ce sont des actes qui prennent dutemps. »« La prise en charge ensuite,c’est d’abord la protection de lapersonne, à tous les niveaux »,explique Claire Berger.Traitementsmédicamenteux, orthophonie, suivides familles, suivi social, aidesménagères, suivi kiné… Les consul-tations médicales de suivi, auminimum une fois par an, permet-tent de revoir les traitements, defaire le point sur l’entourage dupatient et sur sa santé. Il existe dessolutions de prise en charge, maisqui dépendent souvent de la préco-cité du diagnostic.

Nathalie Poirier nous montre les tests qui permettent dediagnostiquer les troubles de lamémoire : troubles d’encodage,de récupération…

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1122 Chroniques 87 — Février 2009

VIE

DES

SERV

ICES Ambiance jungle en pédiatrie

Depuis le 1er septembre 2008, le bâtiment de pédiatrie, situé face àla maternité, a pris des couleurs ! Gros plan sur cette fresque étonnante,financée principalement par le Rotary Club.

La pédiatrie médicale, les consultations etla réanimation néonatale sont installéesdepuis janvier 2007 dans le bâtiment laissé

libre par l’ORL et l’ophtalmologie, face à lamaternité. L’équipe de pédiatrie souhaitaitdonner à ses nouveaux locaux un caractèreaccueillant, chaleureux et ludique.En effet, pénétrer à l’hôpital reste toujoursun événement angoissant pour l’enfant etsa famille. Les couleurs, l’ambiance, et ladécoration des lieux ont un impact sur leressenti de l’enfant et de sa famille, et surla manière dont seront vécus l’hospitali-sation et les soins externes.

Ce projet de décoration a pris la formed’une fresque luxuriante, sous le pinceauimaginatif de M. Roux, graphiste et profes-seur à l’IAV d’Orléans. Et c’est ainsi que lehall de pédiatrie accueille les enfants dansune ambiance jungle, et que d’étrangesbestioles se promènent sur les murs…

Conjointement, le service de pédiatrie aaussi bénéficié de l’achat de 6 ordinateursportables, et d’un PC installé dans la sallemultimédia.Cet équipement informatique

permettra aux enfants isolés dans les cham-bres d’aplasie ou hospitalisés pour delongues périodes de communiquer, de sedivertir, et de poursuivre une scolarité avecdes outils pédagogiques performants.

Encore merci à l’action exemplaire duRotary Club et à la générosité des partici-pants du Challenge de l’Orléanais !

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Février 2009 — Chroniques 87 1133

Fausse catastrophe à la briqueterie7 octobre 2008. Le four de la briqueterie de Ligny-le-Ribault explose : 47 victimes. 100 sauveteurs

accourent du Loiret… Heureusement, c’était un exercice organisé par le Centre d’Enseignement des Soinsd’Urgence 45 (CESU 45) du CHR !

1_BRIEF ET PRÉPARATION19 h, au PRM (Point de Rassemblementdes Moyens) : les participants prennent lesconsignes de sécurité.19 h15, sur le site industriel de la brique-terie. La nuit tombe, c’est la fin desmaquillages et de l’installation. Une victime,allongée avec une fausse blessure, expliqueque « Pour l’instant c’est plutôt un jeu ! »Le maire de Ligny est là aussi « C’est lapremière fois qu’on accueille un exercicede cette ampleur. » La lumière s’éteint, descris s’élèvent aussitôt… Bien dans leur rôle,les étudiants se font peur ! À l’extérieur,on briefe les « personnes impliquées » :indemnes mais perturbées psychologi-quement, elles voudront « sauver » leurscamarades… à suivre.19 h28, top départ de l’exercice !

2_RECONNAISSANCE DES POMPIERSEn quelques minutes, les pompiers arri-vent, avec les médecins du SAMU 45. Ilsexplorent, lampes-torches à la main, guidéspar les toux et les « À l’aide ! ». Les équipesSMUR placent un brassard sur chaquevictime, après un examen sommaire. Lespersonnes impliquées courent en tous sens,se jettent sur les secouristes… Elles sontcanalisées et rassemblées.19h45, les repérages sont finis, c’est l’heuredu premier bilan pour les pompiers.

3_PRISE EN CHARGEDès la reconnaissance terminée, on donneles premiers soins… « On revient vous cher-cher, ne vous inquiétez pas ». Mais lespersonnes impliquées tentent d’« évacuer »elles-mêmes les blessés…19h53: arrivée des premières ambulances,associations de secourisme, privés.20h15 : prise en charge d’un blessé immo-bilisé dans un escalier, près du four. Masqueà oxygène, collier cervical… L’opération estrendue difficile par la pénombre et l’exiguïtédu lieu. « Comment vous appelez-vous ? »On pose une perfusion à Olivier.« Restez avecnous… Ouvrez les yeux ! » Les ambulanciersarrivent ; ils montent l’escalier avec le blesséqui perd connaissance,puis le transfèrent surun brancard. Olivier part au PMA.

4_POSTE MÉDICAL AVANCÉ, SALLE DESFÊTES DE LIGNY-LE-RIBAUT20h47 : arrivée d’Olivier au PMA.On l’ins-talle sur un lit de camp, il reprend cons-

cience. Les informations sont transmises aumédecin qui décide d’immobiliser son braset de médicaliser sa brûlure.Olivier attendmaintenant son évacuation vers lesUrgences ; il est 21 h. La CUMP 45 s’oc-cupe des impliqués.

5_GESTION DES INFORMATIONSAu PMA, un poste de décompte suit lesentrées et sorties des victimes, grâce auxbrassards placés par les équipes de recon-naissance. Un poste de commandementopérationnel (PCO) centralise les infor-mations officielles : à 21h06, on pouvaitdonc annoncer au Préfet que 2 victimesavaient été évacuées vers les hôpitaux, etque 11 personnes étaient entrées au PMA.

L'exercice s'est terminé vers 23h,autour d'unecollation conviviale et bien méritée, orga-nisée par le CESU avec l'appui de la mairieet de l'amicale des pompiers de Ligny.

VIE DES SERVICES

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1144 Chroniques 87 — Février 2009

DOSS

IER

Si la région Centre ne dispose pas de CentreAnti – Cancer (CAC), la mise en place encours du pôle régional de cancérologiemontre bien la place qu’occupe le CHR dansla prise en charge des patients cancéreux.Ce pôle sera en effet articulé autour duCHU de Tours et du CHR d’Orléans, commeoutil de mise à disposition des moyens derecours en cancérologie en région.Alors, qui fait de la cancérologie au CHR?De nombreux services ! D’abord bien sûr,on pense aux 2 services dédiés à la cancé-rologie, l’oncologie médicale et hématologieclinique et l’oncologie-radiothérapie, etleur hôpital de jour commun. Mais ce sontaussi les services spécialistes d’organes,médicaux et chirurgicaux : dermatologie,endocrinologie, hépato-gastro-entérologieet cancérologie digestive, neurologie,pneumologie et cancérologie thoracique,chirurgie digestive, endocrinienne et thora-

cique, chirurgie maxillo-faciale et recons-tructive, chirurgie orthopédique et trau-matologique, gynécologie-sénologie, neuro-chirurgie, ORL et urologie. Il ne faut pasoublier les services de gériatrie et de pédia-trie, qui participent à la prise en charge despatients cancéreux, ni la médecine interne,fréquemment amenée à diagnostiquer descancers.Les services médico-techniques (en parti-culier anatomo-pathologie et sa tumoro-thèque, génétique moléculaire et chromo-somique, hématologie biologique,médecine nucléaire et TEP, radiologiesadultes, enfants et sénologie,TDM et IRM)mais aussi la pharmacie, et plus particu-lièrement l’unité de reconstitution centra-lisée des cytostatiques, et enfin le Centred'Activités Douleur Soins Palliatifs (CADSP),travaillent à la demande des services médi-caux précédemment cités pour la prise en

charge des patients cancéreux tout au longde leur maladie. (cf. p. 19)Soit… Une trentaine de services ! Cettesimple énumération souligne bien la néces-sité d’une coordination au service du patientcancéreux ! C’est ce qu’a voulu l'InstitutNational du Cancer (INCa), chargé de l’ap-plication du Plan Cancer,en créant les Centresde Coordination en Cancérologie (3C).

LE 3C ET SES MISSIONSHistoriquement, la fédération de cancéro-logie du CHR, fondée en 1995 sur lesservices dédiés à la cancérologie ettravaillant avec des comités spécialisésd’organes, a permis la création d’un comitéde cancérologie dès 1997.Ce comité a ététransformé en 3C en 2004 pour répondreaux exigences du Plan cancer, et est enfindevenu une structure interne du pôle Méde-cines Interventionnelles en décembre 2007.

La prise en charge du cancer au CHR:transversalité, multidisciplinarité et coordination

Le cancer est une maladie à part. D’abord parce qu’il reste une des seules pathologies qui met d’emblée le patient face à la mort.Ensuite parce qu’il implique des traitements lourds, à la mesure desrisques encourus par le patient. Enfin, parce qu’il touche divers organes.Au CHR, les équipes développent une prise en charge du cancer toujoursplus adaptée, transversale et pluridisciplinaire.

NOTRE DOSS I ER REV I ENT EN DÉTA I L SUR

Une organisation spécifique au cancer p. 14-15

La prise en charge médicale du cancer p. 16-17

Accompagner le cancer p. 18-19

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Février 2009 — Chroniques 87 1155

DOSSIER

Son activité est coordonnée par un secré-tariat dédié (cf. encadré) sous l’égide d’uneprésidente, le Dr Anne Heitzmann, d’unvice-président, le Dr Thierry Wachter, et,depuis début janvier, d'un médecin coor-dinateur mi-temps, le Dr Pascal Potier. Le3C repose sur l’engagement de plus d’unecentaine de praticiens et paramédicauxissus de 30 services et structures internesdu CHR, aidés par les cadres de gestion dupôle et les services administratifs. Sesréunions plénières bimestrielles rassem-blent une vingtaine de représentants pourdécider de son action.Le 3C a pour mission la mise en œuvre dela pluridisciplinarité des décisions médicalesau sein de Réunions de Concertation Pluri-disciplinaire (RCP) : il y a actuellement 12RCP. (cf.p.16, reportage en RCP de sénologie)La 2ème mission du 3C réside dans la miseà disposition transversale au sein du CHRdes moyens MIGAC (hors T2A) alloués par l’INCa pour le dispositif d’annonce etles soins de support en cancérologie. Afinque ceux-ci soient accessibles à tous lespatients, dans tous les services où descancers sont pris en charge, le 3C a crééen 2003 des Unités Pluridisciplinaires d’Accompagnement en Cancérologie(UPAC). (cf. p. 18 Accompagner le cancer)Parallèlement, des consultations d’onco-génétique ont été ouvertes dès le début del’année 2006 en partenariat avec le CHUde Tours. Elles ont depuis été étoffées parune offre en psycho-oncologie.Le 3C travaille bien entendu en lien avecle réseau régional de cancérologie « Onco-Centre » en particulier pour l’élaborationet la mise à disposition de référentiels médi-caux régionaux et le déploiement du dossiercommuniquant de cancérologie informa-tisé (DCC). La mise en place de ce dernierpermettra de remplir une autre mission du3C : la remise systématique aux patientsd’un programme personnalisé de soins(PPS) à l’issue des décisions prises en RCP.

PERSPECTIVESLes projets du CHR en cancérologie sontnombreux, à commencer par l’acquisitiond’un 3ème accélérateur en radiothérapie,qui devrait être opérationnel fin 2009.Outre la poursuite du déploiement desUPAC et du DCC, le 3C prévoit en 2009 lamise en place des indicateurs qualité prévuspar l’INCa pour l’évaluation et le suivi desdifférentes actions des 3C.En partenariat avec la direction de lacommunication, le 3C réfléchit égalementaux actions à mener pour informer le publicd’une part, et le corps médical d’autre part,sur la prise en charge cancérologique au seindu CHR d’Orléans.Ce dossier constitue unpas dans ce sens !

LE SECRÉTARIAT 3C :entretien avec 2 jeunes femmes motivées

Chroniques : qu’est-ce que le quotidien au secrétariat 3C ?

Gaëlle BIJEK : Nous gérons les RCP. C’est une organisation en amont (récup-érer les listes de dossiers et préparer les fiches) et en aval (récupérer les fichesdictées ou annotées en staff, puis communiquer aux équipes concernées). Nousfaisons aussi les statistiques : ce sont les justificatifs de l’activité de cancérologiequi seront transmis à Oncocentre, qui les diffuse avec tous les chiffres des 3Cde la région, dans son rapport.

Lorène GARDIN : Nous organisons également les réunions, et nous diffusonsl’information sur la cancérologie au sein du CHR. Ce sont des appels à projet del'INCa, ou des propositions de formation par exemple. Nous nous chargeonsaussi de la mise en place du DCC (Dossier Communiquant en Cancéro) : testédès 2007 avec l’ORL, aujourd’hui opérationnel dans ce service, il est appelé às’étendre. Émanant d’Oncocentre, le DCC est un logiciel qui permet de gérer lesfiches remplies directement en ligne en RCP par le médecin. C’est une mesurePlan Cancer, qui passe notamment par l'uniformisation régionale des fiches.Aujourd’hui les fiches sont encore remplies sur papier, saisies par le 3C, puis vali-dées par les médecins.

Chroniques : quelle évolution avez-vous pu observer ?

Lorène GARDIN : Quand je suis arrivée en 2005, chaque RCP avait sa fichepropre.Cela a été harmonisé pour répondre aux objectifs de l’INCa.On a vu arriveraussi la salle de visioconférence, qui était un vrai besoin pour permettre aux méde-cins du CHR de participer à des RCP de recours. Enfin, on côtoie de plus en plusde services et le 3C est de plus en plus connu.

Chroniques : qu’est-ce qui vous plaît dans ce travail ?

Gaëlle BIJEK : C’est très ciblé par rapport à ma formation d’assistante médi-cale reçue aux Centres de Lutte contre le Cancer Curie et Gustave Roussy, je suistrès contente de revenir au cancer, c’est une chance. Ce poste demande beau-coup d’autonomie et d’organisation… Ça touche à tout dans l’hôpital !

Lorène GARDIN : Cela demande de la polyvalence aussi. Moi, j’ai vécu la créa-tion du poste et en plus je débutais dans la vie active après mon BTS assistantede gestion : c’était très enrichissant d’évoluer avec le poste, et cela m’a permisd’apprendre beaucoup de choses sur l’univers médical !

Gaëlle Bijek et Lorène Gardin

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MARDI 21 OCTOBRE 2008, 16H30, HÔPITALPORTE-MADELEINE, « SALLE DE STAFF »DE RADIOLOGIE.31 dossiers ont été préparés et attendentsur la table le début de la RCP de sénologieet gynécologie. Ce sont des dossiers com-prenant déjà résultats complémentaires,imagerie et anatomopathologie. Il faudra yajouter ceux apportés par les médecins.Valérie Plault, assistante médicale en séno-logie, va assister au staff et prendre lesnotes pour chaque dossier en temps réel.Marie-Claire Roberdeau est présente : lecadre de santé vient ainsi occasionnelle-ment, quand il est nécessaire de délivrercertaines informations.Caroline Dendoncker,psychologue en sénologie, se joindra aussiau staff.

Les médecins s’installent : les radiologues,les Drs Lebas,Abimelech, Degand et Hébert,Mlle Duprez, interne en sénologie, les chirur-giens, Drs Du Roucher, Avigdor, Bijek etCeccaldi, le Dr Michenet, d’anatomopa-thologie, et le Dr Ibrahim d’oncologie radio-thérapie.

16H35 : L’examen des dossiers commence.C’est l’interne de sénologie qui présenteles cas. Premier dossier : après l’exposé, lesmédecins se lèvent pour examiner l’ima-gerie. La majorité connaît ce cas ; après untemps d’échange, l’équipe conclut : « Il fautenlever la tumeur de toute façon… Maisc’est sans urgence, après la résolution des

hématomes ». La secrétaire note, les méde-cins passent au dossier suivant. Les dossierss’enchaînent rapidement, suivant le mêmerituel : l’exposé du cas, examen des clichéssur le négatoscope, échanges, conclusion.

L’équipe reprend un dossier peu banal : ona découvert quelque chose sur le seingauche lors d’un contrôle du sein droit…« Elle a de la chance ! » La patiente va êtretraitée en radiothérapie pour son cancer au sein droit, mais doit-on faire 1 IRM pourle sein gauche ? Le staff débat, et pèse les risques impliqués par une opérationsans examen complémentaire pour le sein gauche, même si l’imagerie est trèsclaire. Finalement, les médecins décidentd’une double « tumo* », avec 2 harponsde repérage.

Dossier suivant: un cas de récidive au mêmeendroit, 2 ans après. La patiente, qui n’avaitpas été traitée au CHR, n’avait pas eu dechimiothérapie à l’époque. Son cas présentetrop de risques, l’équipe décide l’ablationdu sein.

Le staff ouvre un dossier très urgent : unefemme de 42 ans avec un cancer agressif

1166 Chroniques 87 — Février 2009

La prise en charge médicale du cancer :

en direct d’une RCPLa Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), l’équipe médicale l’appelle « le staff ». L’expression

« équipe médicale » y a tout son sens : c’est au sein de ces RCP que sont discutées collégialement toutes lesdécisions thérapeutiques concernant les patients atteints de cancer, aux différentes étapes de leur maladie.On apporte ses dossiers, on échange, on se fait confirmer un doute, on précise une approche… Chaque médecinoffre son regard de spécialiste, pour une prise en charge multidisciplinaire. Nous avons eu la chance de suivre laRCP de sénologie, pour vous proposer via Chroniques un aperçu de ce que signifie concrètement l’interdisciplinarité.

DOSS

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Le rôle des laboratoiresLe diagnostic de cancer repose toujours sur l’anatomie patho-logique, c’est-à-dire l’analyse au microscope des modificationsde la morphologie cellulaire et tissulaire. Les tissus sont prélevéslors de différents actes médicaux et chirurgicaux : frottis, ponc-tions, biopsies au cours d’endoscopie, biopsies à l’aiguille dirigéepar l’imagerie, biopsies chirurgicales, pièces opératoires.Les techniques utilisées pour analyser la morphologie remon-tent au début du XXe siècle. À la fin de ce siècle, l’utilisationdes techniques immunologiques ont permis de pénétrer dansl’intimité des mécanismes moléculaires sous-jacents à lacancérisation. L’immuno-histochimie, grâce à des anticorpsspécifiques, détecte dans les cellules la présence de protéinesexpression de l’ADN qui jouent leur rôle dans la cancérisation.Le diagnostic repose néanmoins toujours sur une confronta-tion entre les modifications morphologiques et les signauxobservés au microscope après l’utilisation de ces anticorps.Ces différentes techniques sont actuellement opérationnellesdans le service d’anatomie pathologique et permettent deproposer des diagnostics les plus précis possibles avec desinformations permettant d’évaluer le pronostic et la chimio-sensibilité des cancers.

Afin de mieux comprendre le mécanisme de cancérisation etd’apporter des solutions thérapeutiques de plus en plus fines,l’étude à l’échelle moléculaire des cellules et des tissus devientle dernier défi pour notre plateau technique.

Le développement de l’unité de génétique chromosomiqueet moléculaire vient compléter cette démarche diagnostique.En complément du rôle du pathologiste, le biologiste molé-culaire travaille sur les molécules du tissu cancéreux afin dedéterminer certains caractères qui permettront aux cancé-rologues d’appliquer des thérapeutiques spécifiques ou d’enconnaître le caractère héréditaire.

Drs Maitre, Briault et Heitzmann

Témoignage du Dr Legoux, d’hépatologie gastroentérologie:« Grâce à la réactivité du laboratoire d’anapath et du labo decytogénétique, les nouveaux examens biomoléculaires permet-tent de sélectionner les bons médicaments avec des résultatssous 15 jours au lieu d’un mois et demi auparavant, quand lesexamens étaient externalisés ! »

Février 2009 — Chroniques 87 1177

évolutif. Il faut appeler en urgence sa gyné-cologue pour que sa pathologie lui soitannoncée, et elle doit avoir un RDV au plusvite en oncologie radiothérapie. Dès lelendemain matin, la secrétaire appellera lepraticien de ville.

17H22 : fin de l’exposé des dossiers. Le staffpasse à l’examen des dossiers apportés enplus par les médecins présents.

17 H31 : Dr Du Rouchet « C’est tout, on n’aplus d’images ? Bon, on passe au déci-sionnel. »Ce sont des dossiers post-opératoires, oùdes traitements sont en cours, ou bien oùil faut se prononcer en fonction des résul-tats anatomopathologiques.Hormonothérapie pour une patiente,chimiothérapie et/ou radiothérapie, rienpour une autre dont le cas s’est révélébénin…Là encore, les dossiers s’enchaînent.Un dossier montre bien à quel point les

décisions sont mûrement réfléchies : suiteau dépistage organisé en août, on trouveun cancer chez une patiente de 74 ans. Lestaff avait préconisé la semaine précédenteune opération conservatrice du sein. Le DrDu Rouchet hésite avec une ablation dusein, il l’explique au staff : la patiente estcardiaque et c’est un sein gauche, ce quiprésente un risque en cas de radiothérapie.En pratiquant l’ablation, on lui éviteplusieurs opérations, la radiothérapie, eton minimise le risque de récidive. La damen’a pas de préférence. Les autres praticienssont d’accord : « Elle risque une irradiationde la chaîne mammaire interne ». Aprèsquelques échanges, on décide une chirurgieradicale avec la recherche du ganglionsentinelle.

Parmi les derniers dossiers, l’équipe examineun cas de palliatif. Pour cette personne trèsâgée et démente, le staff opte pour la radio-thérapie et pas de chimiothérapie ni d’opé-ration, afin de privilégier le confort de finde vie.

Enfin, les médecins se communiquent lesquestions de confrères qui n’ont pas puvenir. C’est ainsi que la RCP se termine : lestaff se sépare, chacun s’éclipse rapide-ment vers son service, les idées plus clairessur tous ces dossiers sensibles. RDV lasemaine prochaine!

* Abréviation de tumorectomie : ablation par

chirurgie d’une tumeur.

DOSSIER

Examen des dossiers sur le négatoscope.

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1188 Chroniques 87 — Février 2009

ANNONCER LE CANCER« Le soutien soignant en cancérologie est unemission MIGAC (Mission d’intérêt général)prévue par le Plan Cancer, nous expliqueSylvie Pasquier, cadre de santé en oncologieradiothérapie et coordinatrice des UPAC.Cela comprend le dispositif d’annonce etles soins de support. »Le cancer est toujours annoncé dans unpremier temps par le médecin. Le dispositifd’annonce vise à doubler cette consulta-tion médicale d’annonce du cancer parune consultation infirmière et aide-soignante, ou de manipulateur en radio-thérapie. Le traitement et son déroulementy sont réexpliqués au patient, afin que,passé le choc de l’annonce du diagnostic,il puisse exprimer toutes les questions quise posent à lui. Pour Sylvie Pasquier, « C’estun temps pour tout reprendre suite à l’an-nonce avec le médecin : les informations

médicales, l’organisation du traitement, laprésentation de la chambre implantable… ».C’est là aussi que sont évaluées les inci-dences de la maladie sur la vie du patientet mis en place les suivis adaptés à sa situa-tion (prise en charge de la douleur, psycho-logique, diététique, sociale, esthétique), etsi besoin l’accès au centre d’évaluation etde traitement de la douleur ou une priseen charge en lien avec l’équipe mobile desoins palliatifs (cf. notre encadré).Ces diffé-rents soins et prises en charge seront suiviset coordonnés tout le long de la maladie(entre autre lors des staffs UPAC).

COORDINATION ET SUIVIPour chaque patient, il est capital de coor-donner les prises en charge. Permanenteauprès des malades, l’infirmière (ou la mani-pulatrice radio en radiothérapie) assurecette coordination. Le dossier de soins infor-

matisé a été adapté à cet effet, il est uneboîte de dialogue entre tous les interve-nants, et la mémoire des événements toutau long de la prise en charge : suivi douleur,suivi social, suivi psychologique, consulta-tion infirmière d’annonce, staff… SylviePasquier prend un exemple sur son écran :« Là, par exemple on voit le compte-rendud’une consultation infirmière. »Ensuite, on voit la deuxième partie de l’en-tretien. C’est un patient atteint d’unetumeur ORL ; éthylique, isolé socialement,il reste seul chez lui durant la radiothé-rapie chimiothérapie concomitante (trai-tement fatiguant). Un suivi social a doncété envisagé, qui a débouché sur la néces-sité d’une maison de repos pendant toutela durée du traitement. D’emblée il béné-ficie d’un suivi diététique. Le suivi psycho-logique est abordé. « C’est toujours le plusdifficile. « Non, non, non, moi ça va trèsbien ! » vous dit une patiente, tout en pleu-rant… Il est alors nécessaire d’expliquer quela psychologue fait partie de l’équipe etqu’un soutien est souvent utile pour beau-coup de patients… »Le dossier sera un repère au fur et à mesuredes hospitalisations : le suivi diététique parrapport à son poids de forme, rempli parl’aide-soignante et par la diététicienne, lesuivi social et familial (perte d’autonomie,demande d’aide à domicile, augmentationdu dispositif…), le suivi psychologique…

Accompagner le cancerAnnoncer le cancer, accompagner le patient, répondre à ses questions, associer à la prise en charge

médicale des soins de support adaptés à ses besoins : du début de la prise en charge et tout au long de la maladie, les soignants poursuivent ces objectifs, notamment au sein des Unités Pluridisciplinairesd’Accompagnement en Cancérologie (UPAC. Voir notre encadré). Accompagner le cancer, c'est aussi souvent le rôle de l'équipe du centre d'activités douleur et soins palliatifs (Voir notre encadré).

Les UPAC

Travailler en unité pluridisciplinaire d’accompagnement en cancérologie (UPAC)c’est avant tout un mode de fonctionnement interne à chaque service concerné.Le plan cancer a aidé à la mise en place de ce fonctionnement grâce à l’obten-tion de moyens qui sont venus renforcer les équipes de cancérologie ou à fortrecrutement de patients atteints de cancer.L’UPAC est administrativement une UF rattachée au 3C, mais en pratique lesservices concernés sont des UPAC. Des UPAC sont en place ou en cours de déve-loppement actuellement dans les services d’onco-logie médicale et hématologie clinique, d’oncologie-radiothérapie, d’hépato-gastroentérologie et cancé-rologie digestive, de pneumologie et cancérologiethoracique, de dermatologie et de gynécologie.Des demandes sont formulées par les services d’ORLet d’urologie.Les UPAC ont notamment pour mission d’assurer ledispositif d’annonce et la mise en place des suivispluridisciplinaires. Dans les services concernés, cetteprise en charge spécifique a pu devenir réalité grâceà des formations et à des organisations adaptées.Le plan cancer a aussi permis d’étoffer des équipes,avec notamment deux infirmières supplémentaires,remplaçantes titulaires dont le rôle est de dégagerdu temps aux équipes pour que celles-ci assurent laconsultation d’annonce.

DOSS

IER

Sylvie Pasquier

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Février 2009 — Chroniques 87 1199

Douleur et Soins Palliatifs :une mission transversale très concernée par le cancer

La cancérologie a représenté en 2007 70 % de l’activité soins palliatifs, et 50 %de l’activité douleur du Centre d’Activité Douleur et Soins Palliatifs (CADSP) duCHR. Lundi 20 octobre 2008, dans le cadre de la journée mondiale de la douleur,le CADSP a d’ailleurs organisé une journée sur le thème Douleur et Cancer : étatdes lieux et perspectives.Le Dr Isabelle Rouby-Landrieux explique le fonctionnement : « Nous sommescontactés soit par un médecin de ville (consultations externes), soit par une fiched’appel interne faxée par un service en détresse par rapport à un patient hospita-lisé. Selon les cas, celui-ci vient au CADSP ou est visité dans le service. » La moyenned’âge des patients cancéreux vus est de 55 ans, allant de 13 à 99 ans en 2007.Les symptômes qui peuvent amener à l’appel au CADSP en interne sont princi-palement la dyspnée (difficultés respiratoires), les vomissements et troublesdigestifs au sens large, la confusion.« Nous sommes une équipe transversale, qui apporte de l’expertise quand ladouleur persiste au traitement normal. » L’équipe comprend 2 temps plein de prati-ciens spécialisés, ½ TP de psychologue en soins palliatifs, ¼ en douleur, et untemps de psychiatrie en communauté d’établissement avec le CHS.Le Dr Pascal GAUTHIER précise : « Le CADSP est un recours : bien entendu, lemédecin cancérologue sait faire de la douleur et des soins palliatifs ! Le CADSP luiapporte une approche différente, un regard extérieur, du recul. » Le CADSP vienten soutien, notamment sur la juste et bonne utilisation de la sédation, décisionà la fois médicale et para-médicale se révélant souvent délicate.Si nécessaire, le CADSP fait appel à l’Équipe d’Appui Départementale en SoinsPalliatifs (EADSP 45), quand un patient a trop de difficulté pour se déplacerjusqu’à l’hôpital.

CADSP – Hôpital Porte-Madeleine – (02 38 7) 44020

DOSSIER

Isabelle Rouby-Landrieux

Parole d'enfant : soutenir les enfants confrontés au cancerChaque mois, Parole d'enfant propose un temps de rencontre aux enfants ayant unproche atteint de cancer. C'est l'occasion d'expliquer simplement la maladie,d'échanger des expériences et d'atténuer les angoisses.Renseignez-vous au CADSP : (02.38.7) 44 443

ACCOMPAGNER LE CANCERDANS L’INTERDISCIPLINARITÉPsychologues, diététiciennes et assistantessociales sont aux côtés des équipes etpatients, selon les besoins identifiés enconsultation d’annonce et au cours de laprise en charge.Les patients peuvent aussi faire appel àSylviane Laurent, la socio-esthéticienne(infirmière de formation). La socio-esthéti-cienne répond à des problématiques dechute de cheveux, soins de peau, conseilsen maquillage… Elle crée un espace horssoin. Elle peut être amenée à préparer quel-qu’un en fin de vie pour recevoir une visite…Dans l’enquête de satisfaction sur son action,voici le genre de phrases que l’on trouve :« Cela permet de s’évader un peu de son trai-tement de curiethérapie », « Un rayon desoleil… après la douleur, le réconfort. », « Jen’ai qu’un mot à dire, merci »…Le soin au patient atteint de cancer, c’estaussi beaucoup la prise en charge de ladouleur, en étroite collaboration avec leCADSP (voir notre encadré). Enfin, c’estl’accueil des familles : « Il y a beaucoup dedécès dans les services, d’où le besoin d’unespace confidentiel où les familles peuvents’isoler lors de l’accompagnement de leurproche.» explique Sylvie Pasquier. UnAccueil familles existe ainsi en oncologieradiothérapie et est en cours de mise enplace en pneumologie ; ces deux projetsont été financés par la Ligue contre lecancer et le Lions club.

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2200 Chroniques 87 — Février 2009

RECH

ERCH

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Les principaux axes de travail de la rechercheen hépatologie sont le développement destraitements antiviraux pour les hépatitesB et C, et l’amélioration des traitementsdes cirrhoses décompensées.« Pour les hépatites C, en 1990-1991 onguérissait 6 % des patients lors d’un premiertraitement,explique le Dr Si Ahmed.Aujour-d’hui, grâce à la recherche, c’est environ60 %. »Le propre de ces virus,c’est leur génie évolutif:ils s’adaptent au traitement. La rechercheautour des hépatites est donc centrée sur les médicaments, pour contourner lephénomène de résistance et proposer desperspectives aux malades. Le rôle dumédecin est alors double, comme le précisele Dr Si Ahmed : « Dans ce cadre, je suismédecin traitant et j’engage ma responsa-bilité professionnelle en tant que tel, maisen même temps je suis responsable du béné-fice collectif qui peut en ressortir. »Le bénéfice, c’est bien entendu l’apparitionde nouvelles stratégies thérapeutiques.Aprèsestimation des surcoûts, le CHR est rému-

néré par les promoteurs (en général, pourles hépatites, soit l’industrie pharmaceu-tique, soit l’Agence Nationale de Recherchesur le Sida et les hépatites - ANRS) et perçoitles médicaments nécessaires. La rechercheest aussi source de motivation pour leséquipes, et de renommée pour le service etle CHR d’Orléans.

UN TRAVAIL D’ÉQUIPEBarbara De Dieuleveut est ARC (Assistantde Recherche Clinique) en hépato-gastroet en maladies infectieuses. Elle décrit lamise en place d’une étude : « L’industriepharmaceutique propose un protocoleclinique à M. Si Ahmed. (Pour les protocolesacadémiques, ce sont les équipes hospita-lières qui proposent.) Après une pré-sélec-tion, le labo désigne l’équipe comme centreinvestigateur. Le médecin investigateur vaalors présenter l’étude à des patients pour

obtenir leur consentement. Puis, l’ARC suivrale patient durant toute l’étude (visites, soins,prélèvements…) pour consigner les rensei-gnements nécessaires. »En hépato-gastro, les investigateurs princi-paux sont les Drs Si Ahmed et Causse, maisles Drs Legoux et Lagasse participent aussi,ainsi que les soignants, très sollicités. « J’aiété agréablement surprise du bon accueilréservé par les infirmières aux études : elless’y sont tout de suite vraiment intéressées ! »témoigne Barbara De Dieuleveut. L’équipecollabore aussi étroitement avec la phar-macie et le laboratoire du CHR.

RIGUEUR, TRAÇABILITÉ, CONFIDENTIALITÉ :TOUT EST FAIT POUR LA PROTECTION DESMALADESRégulièrement, le promoteur effectue descontrôles qualité (cf. ci-dessus). Chaqueétude comporte par ailleurs un comité desurveillance. L’investigateur est soumis à denombreuses obligations : réserve, confi-dentialité, éthique. Un Comité de Protec-tion des Personnes, créé sur arrêté préfec-toral, donne son avis sur l’acceptabilité desétudes en terme de protection des malades.Le malade reçoit une information loyale,éclairée et adaptée au moment où il signele consentement. La rémunération neconcerne que les volontaires sains, avecparfois un dédommagement pour les sujetsmalades. En France, vu le bon niveau d’accèsaux soins, le recrutement est assez difficile ;ailleurs, il y a souvent des listes d’attente…« Nous sommes parmi les derniers en Europepour la vitesse de recrutement, mais noussommes très bien placés en terme de réac-tivité dans la prise en charge. » précise leDr Si Ahmed.

La recherche en hépatologieSoigner, chercher et enseigner sont les objectifs du CHR d’Orléans. L’équipe d’hépatologie gastroentérologie

et cancérologie digestive participe activement à l’effort de recherche : zoom sur l’activité de l’équipe du DrSiAhmeddans le domaine des hépatites.

Un exemple d’étude en cours où le CHR d’Orléans est

promoteur : DOSAPRE-B.Investigateur principal : Dr Si Ahmed. Investigateurs associés : services du CHRet Université d’Orléans (ICOA = Institut de Chimie Organique Analytique).Objetde l’étude : la mise au point d’une méthode de dosage des traitements antivi-raux existants pour l’hépatite B.Il s’agit d’adapter le dosage en fonction du profil du malade : l’ICOA dispose dela technicité pour les dosages, le CHR soigne des malades pour lesquels le dosagesera utile. Le CHR finance à plus de 50 % l’étude, et a recruté un technicien poursuivre la mise au point de la méthode de dosage à l’Université, puis la mise enpratique au CHR. C’est une étude-pilote, qui portera d’abord sur une vingtainede malades. Après, elle pourrait être étendue. 2 abstracts ont déjà été présentéssur cette étude, dont le dernier à l’EASL Milan 2008.

Le Dr Si Ahmed,et un membre del’ANRS qui vérifiela traçabilité desdonnées et leurexactitude.

Barbara De Dieuleveut

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Février 2009 — Chroniques 87 2211

RENCONTRE AVEC

« Cette année, j’aurai 30 ans de maison !s’exclame Martine Rémy.Avant, je me disaisque je ne travaillerai jamais à l’hôpital… Etpuis, une amie qui devait y être embauchéem’a dit « Tu ne veux pas y aller à ma place ? »…J’ai fait un mois de test, et cela a marché !Avant, j’avais fait de la restauration et de lavente, j’aimais bien changer… Je voulaismême partir à l’étranger, mais mes parentsn’ont pas voulu ! »

L’HISTOIRE D’UNE CARRIÈRE« Je suis devenue « OP1 » (ouvrier profes-sionnel) après une formation, un stage et unconcours interne, et j’ai été titularisée en1981. » Au bout de 9 ans, elle est passéeMaître Ouvrier. « C’était déjà un poste d’en-cadrement sans que ce soit écrit. M. Brouardensuite m’a fait confiance: à partir de 1995,j’ai été responsable du dispatching des blousesprofessionnelles dans les services. C’est unposte où il n’y a pas de droit à l’erreur ! »

Depuis 2006, Martine Rémy est agent demaîtrise. Elle a plus de responsabilités : elleassiste Bernard Loulier, le responsable dela blanchisserie, gère les plannings, élaboreles statistiques… « Mais mon rôle c’est aussid’être en bas, de former, de faire appliquerles règles d’hygiène, d’organisation…»

DU PRESSING À L’USINEEn 1979, 56 personnes travaillaient en blan-chisserie, et la dernière sœur venait deprendre sa retraite. « Au début, c’étaitcomme du pressing… On repassait col etmanches, puis sur un mannequin. Heureu-sement que ma mère m’avait donné descours de repassage ! » Le métier a beau-coup évolué en 30 ans. Le matériel est plusperformant, et l’hygiène beaucoup plusstricte : « Quand je suis arrivée, on avait dulinge sale au-dessus, devant, derrière nous…et on n’attrapait rien ! Mais moi de toutefaçon, je n’ai jamais pu travailler au tri dulinge sale, je ne supporte pas… »Les locaux ont aussi évolué: la blanchisseriede Porte-Madeleine était à l’emplacementdes nouveaux parkings : « L’été on y étaitbien, on pouvait ouvrir les fenêtres… C’étaitune autre vie ! » En 1989, la blanchisseriea déménagé dans ses locaux actuels de LaSource, beaucoup plus modernes. C’est

aujourd’hui une véritable petite usine, quitourne à 1400 draps par heure.

AU JOUR LE JOURUne chose à savoir : en blanchisserie, onn’a jamais froid ! Il fait très chaud, et trèshumide. « L’été on atteint 42 degrés ! »L’organisation ne laisse rien au hasard : uncontremaître principal est en charge du tridu sale, un autre du lavage, un autre dupropre plat (draps) et Martine Rémy à lazone forme (tenues). Les tenues ont uncode-barres ; elles sont scannées par unrobot, puis manuellement avant le tri dansles armoires pour attribution aux services.Tenues professionnelles, chemises d’opérés,blouses d’isolement, bavoirs… MartineRémy contrôle et organise, et gère lesimprévus, pour éviter que quiconquemanque de linge. « Et puis j’aide tout letemps les équipes, là où il manque dumonde. » Conclusion après 30 ans demétier ? « J’adore toujours ! Je travaille enconfiance, et l’ambiance est 1 000 foismeilleure que lorsque je suis arrivée ! »

PORTRAITMartine Rémy

Agent de maîtrise en blanchisserie

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2222 Chroniques 87 — Février 2009

LA PRATIQUE DE L’EXPOSITIONET LE TOUR D’ABANDON

À l’époque médiévale, l’abandon desenfants est fréquent et constitue un véri-table fléau social, en raison de la grandemisère sévissant dans le pays.

Au XVIIe siècle, les enfants sont, pour laplupart, des enfants exposés, c'est-à-direlaissés la nuit dans la rue ou sur le parvisd’une église ; par la suite les mères dépo-saient directement le nouveau-né àl’hospice dans le « tour d’abandon ».C’étaitune sorte de tourniquet en bois logé dansun mur, où l’enfant était placé et recueillipar la sœur tourière, religieuse remplissantcette fonction. Les chiffres de la mortalitéinfantile étaient hallucinants : plus de 80 %au milieu du XIXe siècle.

En France, on comptait près de 250 toursd’abandon vers 1830. En 1877, les chiffresétaient impressionnants : 3 740 enfants

trouvés et 56130 enfants abandonnés. Leshôpitaux ne pouvant pas tous les héberger,ils étaient placés dans des familles nour-ricières à la campagne.

LES SERVICES DES ENFANTSDE L’ASSISTANCE PUBLIQUE

La Crèche était située à l’origine sur l’em-placement du Pavillon Sabatier. Elle futtransférée par la suite au nord-ouest del’hôpital, à Sainte-Anne. Elle hébergeait lesenfants à la mamelle et les tout jeunes.

L’Hospice accueillait les enfants de 6 à 13ans. Les garçons étaient à la Pension Rouxet les filles dans un bâtiment donnant surla cour des femmes.

Ce sont les sœurs de la Providence deRuillé-sur-Loir, présentes sur l’hôpital depuis 1837, qui en avaient la charge.Cette congrégation a quitté les hospices en 1980 après 143 ans de bons et loyauxservices (cf. notre photo ci-après).

L’hôpital général était hospice dépositairedes enfants-assistés du Loiret. Le tourn’existant plus, c’est une simple petite portequi permettait d’entrer dans la cour Sainte-Anne, appelée la cour des enfants aban-donnés. Cette porte, aujourd’hui murée,existait encore en 1968. Le bureau d’accueildes enfants-assistés continua de fonc-tionner jusqu’au 4 juillet 1967.Après cettedate, les enfants furent accueillis à laPouponnière faubourg Saint-Jean.

L’enfance dans les hôpitaux d’Orléans

De la Maison-Dieu à la Maison de l’Enfance

À l’origine, le plus ancien établissement hospitalier d’Orléans est la Maison-Dieu, située au nord-ouest de la cathédrale Sainte-Croix. Dès l’époque carolingienne, cet hospice, appelé aussi Hôtel-Dieu, accueillit lesenfants trouvés et abandonnés.

14 septembre 1956 - La Pouponnière -Maison de l’enfance

HIST

OIRE

Hôpital général - La crèche - Un dortoir

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DE LA POUPONNIÈRE LANDRELOUPÀ LA MAISON DE L’ENFANCE

Autrefois, elle était appelée « MaisonLandreloup », du nom de son donateur,Gustave Landreloup, membre de laCommission Administrative des hospicesqui légua sa fortune et sa propriété d’unesuperficie de plus de 3 hectares.

Elle devint Pouponnière en 1933, puis laMaison de l’Enfance en 1949. Au début,

une crèche fut édifiée pour une centained’enfants, prenant le relais de la crèche del’hôpital général. Puis, au fil des ans, desservices de médecine infantile y furentinstallés. En 1979, l’établissement disposaitde 297 lits avec 192 agents. Les servicesmédicaux (pédiatrie, prématurés et lacta-rium) étaient dirigés par le Dr Yves MATET,premier médecin pédiatre du CHR. Lesservices sociaux comprenaient le foyer del’enfance, les encéphalopathes et le centrematernel. Les Écoles étaient au nombre de

trois : l’École d’infirmières ouverte en 1961,et les Écoles de puériculture et d’auxiliairesde puériculture.

La translation des services médicaux eutlieu en novembre 1983, la départementa-lisation des services sociaux en 1985.L’ensemble des locaux fut démoli enseptembre 1989. Une page de l’histoirehospitalière se tournait.

Février 2009 — Chroniques 87 2233

Cette étude historique a été présentéeen septembre dernier sous forme dediaporama aux journées européennesdu patrimoine (consultable sur intranet :administratif => DUQC => Audiovi-suel). Une exposition sur la puéricultureconçue par le Comité du Patrimoinedu CHR d'Orléans y était associée.

Ont contribué à cette étude sur l’en-fance à l’hôpital : Françoise Guérin,Jeanne Guillon, Françoise Joseph,Sylviane Pangaud et Cécile Trembleau.

Source : Archives Départementales duLoiret, Archives Hospitalières et Privées.

HISTOIRE

La Pouponnière - 85, faubourg Saint-Jean (Coursimault, Architecte)

Départ des sœurs de la Providence, 1er octobre 1980

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