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8/20/2019 La Finance Islamique Solution à La Crise http://slidepdf.com/reader/full/la-finance-islamique-solution-a-la-crise 1/53 Groupe Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des Entreprises Centre de Casablanca Mémoire de fin d’étude Option : Finance La Fi nance Islamique : Solution à la crise ? Rédigé par : Belmahfoud Imane Encadré par : Mr. Machrouh Fouad Année universitaire : 2012-2013 www.memoiregratuit.com

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Groupe Institut Supérieur de Commerce et d’Administration desEntreprisesCentre de Casablanca

Mémoire de fin d’étude Option : Finance

La Fi nance Islamique : Solution à la crise ?

Rédigé par : Belmahfoud Imane

Encadré par : Mr. Machrouh Fouad

Année universitaire : 2012-2013

www.memoiregratuit.com

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Remerciements :

Avant d’entamer ce mémoire, je souhaiterai avant tout remercier toutes les personnes ayant participé de près ou de loin à sa rédaction, et qui n’ont épargné aucun effort pour concrétiserce travail.

Ainsi, je saisie cette occasion pour adresser mes sincères remerciements à toutes les personnesqui n’ont épargné aucuns conseils, temps, patience et expérience pour m’aider à mener à bience projet.

J’adresse mes remerciements spécialement à mon encad rant Mr F. Machrouh pour son soutienet ses conseils, qu’il n’a pas hésité à m’adresser chaque fois que l’occasion se présentait.

Je remercie également, toute l’équipe pédagogique de l’ISCAE pour avoir assuré la partiethéorique de la formation et pour leurs conseils et soutien.

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Sommaire

Remerciements ........................................................................................................................... 2

Sommaire ................................................................................................................................... 3

Introduction ................................................................................................................................ 5

Partie I : La Finance Islamique : Principes et Fondements ........................................................ 6

I- La Finance Islamique : ................................................................................................ 7

1- Finance Islamique : Finance éthique : ..................................................................... 7

2- Genèse de la Finance Islamique : ............................................................................. 7

3- Objectifs de la finance islamique : ........................................................................... 8

4- Les institutions financières islamiques : .................................................................. 8

II- Principes de la finance Islamique : .............................................................................. 8

1-

Interdiction de la Riba : ............................................................................................ 9

2- L’adossement à un actif réel : ................................................................................ 10

3- Le partage des profits et des pertes : ...................................................................... 10

4- L’interdiction des activités illicites : ...................................................................... 11

5- L’interdiction du Gharar et du Maysir : ................................................................. 11

6- Rôle de la Charia Board : ....................................................................................... 12

III- Produits financiers Islamiques : ................................................................................. 12

1- Les produits de financement : ................................................................................ 12

2- Comparatif des principaux modes de financement : .............................................. 18 3- Les Sukuks : ........................................................................................................... 19

Partie II : La Finance Islamique : Solution à la crise ? ............................................................ 22

I- La crise financière : ................................................................................................... 23

1- Origine de la crise : ................................................................................................ 23

2- Limites du système : .............................................................................................. 24

II- La finance islamique est-elle une solution à la crise : ............................................... 26

1- La finance Islamique contre la finance conventionnelle : ..................................... 27

2- La finance islamique face aux chocs financiers : ................................................... 28 3- Limites de la finance islamique : ........................................................................... 30

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III- Conclusion : ............................................................................................................... 31

Partie III : Etude Empirique : ................................................................................................... 32

I- La finance islamique au Maroc : Etat des lieux : ...................................................... 32

II- Présentation des objecti fs et de la méthodologie d’étude : ........................................ 33

1- Problématique : ...................................................................................................... 33

2- Objectifs de l’étude : .............................................................................................. 33

3- Hypothèses à vérifier : ........................................................................................... 33

4- Méthodes d’échantillonnage : ................................................................................ 33

5- Plan de l’étude : ..................................................................................................... 33

III- Analyse des résultats : ............................................................................................... 34

1- Présentation de l’échantillon : ................................................................................ 34

2- Comportement des emprunteurs : .......................................................................... 35

3- Satisfaction par rapport aux produits alternatifs bancaires : .................................. 37

IV- Synthèse et analyse globale de l’étude : .................................................................... 44

1- Résultats : ............................................................................................................... 44

V- Conclusion ................................................................................................................. 46

Conclusion ................................................................................................................................ 47

Annexes .................................................................................................................................... 48

Bibliographie ............................................................................................................................ 51

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Introduction

La crise actuelle, à laquelle n ous faisons face, représente l’une des pires crises que le mondeait connu depuis 1929. Déclenchée en 2008 par ce que nous connaissons tous comme étant lacrise des s ubprimes, cette dernière s’est vu propagée au monde entier grâce à un effet dominorenforcé par la mondialisation de la finance et de l’ou verture des marchés financiers.

Néanmoins, malgré les efforts acharnés des états pour faire face à cette crise et sauver lemonde de l’écroulement, la situation n’a pas pu être sauvée à ce jour, chose qui a mis le pointsur l’une des questions les plus fondamentales, à savoir l’efficacité du système capitaliste.

En effet, cette situation que nous vivons aujourd’hui a mis en exergue la défaillance dusystème financier et de ses fondements, poussant ainsi plusieurs chercheurs à se poser des

questions sur ce qui pourrait relever la situation et sauver toute une économie del’effondrement.

Comme solution, à cette crise plusieurs analystes ont vu dans la finance islamique unesolution à cette crise, de par ses différents principes qui ne prônent pas les pratiques courantesde la finance moderne à savoir la spéculation et l’application de l’intérêt.

Grâce à cela la croissance de celle-ci est estimée deux fois plus rapide que celle de la financeconventionnelle.

A cet effet, et afin de comprendre dans quelles mesures la finance islamique peut représenterune solution à cette crise, nous allons essayer en premier lieu de présenter les fondements dela finance islamique pour ensuite essayer de voir dans quelles mesures ce système peut êtreune solution alternative au système actuelle et une solution à la crise d’aujourd’hui.

Finalement nous conclurons ce mémoire par une étude empirique afin de mesurer la perception des Marocains par rapport à ce système et par rapport à l’offre de produitsalternatifs au Maroc.

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Partie I : La Finance Islamique : Principes et Fondements

Les dernières années ont été témoins de l’apparition, d’un nouveau système financier dans la

région du Golfe persique. Ce système s’est depuis développé dans ces régions et s’est étendu aux pays de l’Asie du Sud -Est et quelques régions du Maghreb. Loin de s’arrêter à ce niveau,nous avons de plus en plus assisté à l’ adoption de ce système par quelques pays de l’Occidentdont principalement la Grande Bretagn e, et aujourd’hui la France où les efforts pour la mettreen place sont de plus en plus considérables.

L’avènement de ce système n’était pas pure hasard, mais il s’agissait d’un besoin qui s’estressentie au niveau des pays du Golfe qui détenaient des liquidités importantes, et cherchaientdes moyens pour les fructifier hors du système bancaire conventionnelle qui ne s’alignait pasavec leur croyances. Dans le sens, où les méthodes utilisées par les banques conventionnelles,que ça soit l’application de l’intérêt ou encore l’investissement dans des activités à caractère

illicite ne s’accordaient pas avec leurs convictions.

Ces liquidités parvenaient principalement des revenus pétroliers qui ont explosé lors deschocs pétroliers des années 70 suite à l’amassement et l’accumulation des « pétrodollars » àl’échelle internationale. Ces derniers ont alors permis aux grands pays producteurs de pétrolede dégager des moyens financiers pour mettre en place les premières banques islamiques.

Néanmoins, le principe mê me d’ un système basé sur la finance islamique a été théorisé desannées auparavant. Les travaux d’ Abul Ala Mawdudi, théologien pakistanais fondamentaliste,

prônait déjà la création d’un état islamique unifié et d’une économie conformes aux préceptesde l’ Islam en s’appuyant sur le Coran et sur les Hadiths.

Depuis nous avons assisté à la création et au développement de la finance islamique quitrouve sa source dans la religion musulmane et se base sur ses valeurs et ses principes. Aussi,les produits qu’elle a développés sont destinés à des investisseurs désireux d’obéir aux lois dela Charia qui régit la vie quotidienne des musulmans.

Depuis, l’établissement de ce système, la demande pour ces produits s’est de plus en plusdéveloppée atteignant aujourd’hui p lus de 1000 Milliards de dollars et une croissanceannuelle à deux chiffres. Chose qui a poussé ces institutions à diversifier leurs gammes de

produits afin de satisfaire aux besoins et à la demande importante provenant de personnes à larecherche d’un sys tème et de produits conformes à leurs convictions et valeurs.

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I- La Finance Islamique :

1- Finance Islamique : Finance éthique :

Les dernières années ont connu l’essor de la finance islamique et sa reconnaissance à l’échelleinternationale. Ces différ ents principes lui ont valu le titre d’une finance « éthique ».

En effet avec l’ampleur qu’a pris la finance conventionnelle aujourd’hui, celle -ci s’est de plusen plus éloignée des valeurs morales et de l’éthique qui représentai ent à la base l’un de seséléments. Car si au début elle avait pour fonction d’assurer l’accessibilité et la fluidité destransactions et leur échange entre des agents économiques dont les besoins se rejoignent, touten optimisant l’échange des capitaux . La multiplication de ces transactions et des activitésfinancières, n’a plus suivi le développement de l’économie. Ceci a donc bafoué l’un de ces

principes fondamentaux et qui est l’adossement à l’économie réelle. Car si la financeconventionnelle a pu s’affranchir de l’économie rée lle et réaliser des gains sans pareil, la

situation n’en est pas pour autant moins redoutable surtout après la crise qui s’en est suivit.Ceci démontre donc de l’importance de l’aspect éthique de la finance et de l’importance qu’elle commence à prendre. Le s enjeux de la finance éthique et durable sont tels que

plusieurs domaines s’y sont intéressés (l’environnement, la politique, la finance..).

L’aspect éthique de la finance islamique, prend toute son ampleur dans ses principes quivisent à satisfaire le s besoins de chacun, en veillant au bien être de l’Homme et à la

préservation des générations futures, des ressources disponibles et de l’environnement. Aussiencourage-t-elle un esprit libre de toute cupidité, et pousse chacun à reconnaître saresponsabilité vis-à-vis de son environnement et de son prochain.

La finance Islamique trouve ainsi sa place dans le mouvement de la finance éthique vu quedepuis sa création, elle a toujours contesté certaines activités en encourageant l’économiedans la bonne voie au nom des valeurs collectives (morale, religion, défense del’environnement,…)

2- Genèse de la Finance Islamique :

La finance islamique s’est fortement développée durant les 30 dernières années. Son originequant à elle demeure très ancienne. Ayant des pratiques basées sur les textes sacrés, on peutdire qu’elle existe depuis l eur apparition , néanmoins ce n’est que dernièrement que ces

pratiques ont été formalisées.

Ce n’est qu’à partir des années 40 que quelques économistes et banquiers ont commencé àexpérimenter des techniques traditionnelles en Malaisie, au Pakistan puis en Egypte.

Toutefois, nous ne pouvons parler du développement effectif de la finance islamique qu’à partir des années 70 suite à l’ augmentation du prix du pétrole. Suite à cela, les dépôts defonds s’accumulèrent de plus en plus, chose qui mit l’accent sur l’importance de mettre enavant des institutions pour gérer ces excédents et les utiliser à bon escient afin de faire profitertoutes personnes ayant un besoin de financement. Les établissements qui furent ainsi créeseurent pour objectif de gérer ces fond selon les principes de la Charia.

Symboliquement, la finance islamique naquit en 1975, avec l’avènement de la première banque islamique commerciale à Dubaï ; la Dubaï Islamic Bank (DIB).

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Depuis ce jour, le nombre d’établissements n’a fait que se multiplier et ce dans plusieurs pays, pour pouvoir par la suite aller au- delà des pays musulmans et s’implanter également àl’Occident.

3- Objectifs de la finance islamique :

En tant que finance éthique, la finance islamique est basée sur une logique de respect desvaleurs et de la morale. Tous ses fondements et ses principes sont basés sur cet aspect.

Les objectifs qu’elle poursuit visent la création d’une société égalitaire où la distribut ion desrichesses et des revenus est assurée de manière équitable, et où l’optimisation des ressourcesest mise en avant afin d’éviter tout gaspillage et de préserver les intérêts de toutes les parties.

4- Les institutions financières islamiques :

Le système financier islamique repose sur un ensemble d’institutions qui assurent sonfonctionnement en fournissant des services et produits qui concordent avec ses principes.

Les institutions financières islamiques peuvent être soit des établissements financiers ou desorganismes chargés de la régulation et du développement de la finance islamique.

Les établissements financiers islamiques, sont sous la forme de banques islamiques, decompagnies de financement ou de fonds islamiques.

Les banques islamiques comptent aussi bien des banques de détail qui jouent le rôled’intermédiation traditionnelle, que les banques d’investissement qui collectent les dépôtsrécoltés par les banques de détails pour les investir dans des projets.

Les compagnies de financement gèrent principalement les activités de financement aux particuliers.

Les fonds islamiques procurent une source de financement aux institutions qui en font lademande.

L’ensemble de ces institutions, représentent les jalons du système financier et assurentquotidiennement son fonctionnement au service de ses clients.

II- Principes de la finance Islamique :

Comme nous l’avons cité auparavant, la finance Islamique repose sur un ensemble de principes. Ces principes représentent l’essence même de son fonctionnement et l’origine deson existence.

Ces principes sont tirés à leur tour de la Charia qui représente un système légal basé surl’éthique musulmane. Elle a pour principales sources le Coran et la Sounna, qui en constituentles bases et les sources qui permettent de déterminer la conformité de toutes opérations avecles préceptes de la Charia.

Elle se base également sur d’autres sources, dites secondaires. Il s’agit des précisionsapportées par les Oulamas dans ce domaine lorsqu’il y a lieu d’interprétations de s cas non

réso lus par les sources primaires. Cet effort d’interprétation (Ijtihad) se base sur l’analogie

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(Qiyas) et devient source de loi lorsqu’elle aboutit à un consensus de la communauté (Ijma) etfait jurisprudence.

Parmi ces principes nous citons :

L’interdiction de la Riba

L’adossement à un actif réel

Le partage des profits et des pertes

L’interdiction des activités illicites

L’ interdiction du Gharar et du Maysir.

1- Interdiction de la Riba :

Ce principe représente le principal pilier de la finance islamique. Le te rme Riba qui est l’usuresous- entend l’accroissement sans service ou travail rendu, c’est l’accroissement du capital parle capital sans contrepartie palpable.

Le Hadith suivant du Prophète en est le parfait exemple : « Du blé pour du blé à part égale etde main à main ; le surplus étant de l'usure. De l'orge pour de l'orge à part égale et de main àmain, le surplus étant de l'usure. Des dattes pour des dattes à part égale et de main à main, le

surplus étant de l'usure. Du sel pour du sel à part égale et de main à main ; le surplus étantde l'usure. De l'argent pour de l'argent à part égale et de main à main, le surplus étant del'usure. De l'or pour de l'or à part égale, de main à main, le surplus étant de l'usure. »

Le principe de l’égalité dans l’échange est ainsi mis sous lumière avec l’importance de laclarté des termes du contrat d’échange.

Le terme Riba qui veut dire en arabe « augmenter » est défini comme étant :

« Un intérêt fixé contractuellement, calculé au préalable sur la base du capital initial sur unedurée prédéterminée sans aucune relation avec les résultats ou les performances futurs. 1 »

Cette définition fait apparaître un point très important, c’est que l’intérêt est le prix qu’on paie pour l’utilisation de l’argent sur une période donnée. Il n’accompagne aucune transactionréelle.

Ainsi en Islam, toute transaction impliquant un intérêt à verser ou à percevoir est strictementinterdite. L’argent en Islam est improductif, il ne peut générer des profits par le simple

passage du temps. Préciso ns avant tout, que l’interdiction de l’intérêt s’est faitegraduellement. Elle a fait l’usage de plusieurs versets Coranique avant d’a boutir à uneinterdiction ferme, illustrée sous le verset Coranique suivant :

« Ceux qui mangent l’intérêt ne font que se lever comme se lève celui que le toucher du diableaccable. Cela parce qu’ils disent : ‘Rien d’autre : le commerce c’est comme l’intérêt’ Alorsque Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’intérêt ». « Dieu anéantit l’intérêt et fait

fructifier les aumônes. » « Ho, les croyants craignez Dieu ; et renoncez au reliquat de

l’intérêt, si vous êtes croyants. » (S. 2 V.275 à 278)

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Cette interdiction de la Riba met le point sur le fait que le temps n’est pas productif et créateurde valeur. Elle met sous lumière l’importance de l’esprit égalitaire, dans le sens où l’Islam

prohibe tout contrat qui lèse la partie adverse et qui lui impose des conditions sansconsentement du contractant.

D’autant plus que l’application de l’intérêt présente de nombreux inconvénie nts, relatifs aufait qu’elle encourage l’inflation qui augmente suite à l’application de l’intérêt au prix devente final. Ajoutons à cela, l’impact de l’application de l’intérêt sur les projetsd’investissements, qui poussent les emprunteurs à rembourser avant même qu’il n’y est deretours sur investissements initiaux.

2- L’adossement à un actif réel :

Par ce principe, la finance Islamique encourage toutes transactions et activités à être baséessur un actif réel matériel et surtout détenu. Ce qui vient renforcer le premier principe del’interdiction de l’intérêt, dans le sens où elle ne permet pas de gagner de l’argent uniquement

sur de l’argent grâce au passage du temps. Elle respecte et encourage ainsi l’un de s principesfondamentaux de l’économie.

Cet a spect permet une meilleure maîtrise et une suppression de l’incertitude quant au biendétenu. D’autant plus qu’il permet de garder l’économie dans une sphère réelle et stable.Participant ainsi à la stabilité de l’écono mie réelle et la minimisation des effets de création de

bulles.

3- Le partage des profits et des pertes :

Toujours dans une vision d’égalité des deux parties, le principe de partage des profits et des pertes privilégie le gain mutuel. La finance islamique, par ce principe incite au financement par prise de participation, et fait de l’institution de financement un partenaire. Ce principe vade pair avec le principe de l’interdiction de l’intérêt, vu qu’il encourage le prêt aux parties en

besoin de financement en assurant une rémunération aux prêteurs, abstraction faite del’intérêt.

Ce système de partage des profits et des pertes est parfaitement conforme aux valeurs de lafinance islamique, vu qu’il se base sur le partage des ri sques et des profits permettant ainsi dene léser aucune des parties prenantes.

L’institution de financement devient partenaire de l’entreprise et œuvrent ainsi ensemble à laréussite du projet, vu que leurs intérêts deviennent similaires. Leurs efforts se conjuguentdonc dans la maîtrise des risques et dans la réussite de leur projet.

Le revenu de ces institutions peut donc être calculé selon la formule suivante.

β : Représente le ratio de partage des profits et des pertes prévu dans le contrat.

R : Total des revenus de la période.

C : Total des coûts.

Revenu= β (R -C)

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Notons que le partage des profits est réparti selon le pourcentage prévus à la signature ducontrat, et que les pertes sont supportées à hauteur des participations et du pourcentage dedétention du capital.

4- L’interdiction des activités illicites :

La finance islamique prohibe toutes les activités à caractère illicite. Aussi tout investissementou toutes transactions ayant pour sous-jacent des actifs à caractère prohibé sont interdits.

Ces activités s’inscrivent dans tous les domaines relatifs aux jeux du hasard au commerce del’alcool, du tabac et toutes les industries d’élevage porcin ou encore toutes activités suggé rantet encourageant la débauche.

Ainsi, il est prohibé de réaliser des investissements ou d’avoir des participations dans desactivités à caractère prohibé. Ce principe d’exclusion de certaines activités de l’universd’investissement est également présent dans la finance éthique en faveur du développementdurable et de l’investissement socialement responsable.

5- L’interdiction du Gharar et du Maysir :

Le terme « Gharar », renvoie à une vente risquée dont les termes sont méconnus. Il peutrenvoyer également à la tromperie, l’incertitude, l’ambiguïté. Ce principe, s’adosse égalementaux principes de la finance éthique et n’est pas un principe spécifique à la finance islamique,il relève plus du sens des valeurs et de la morale. Ainsi toutes les transactions où le sous-

jacent présente des défauts ou dont l’engagement est incertain ou relatif à l’une des parties estinterdite car elle induit un risque excessif dû à l’incertitude.

Par exemple, l’achat à l’instant t d’un bien dont le prix ne sera fixé qu’ultérieure ment. Ce quiest le cas des transactions de produits dérivés comme les contrats à termes, les options et lesfutures tant utilisés par le système de la finance conventionnelle.

Pour éviter donc de léser d’une façon quel qu’elle soit l’une des parties, ce g enre de pratiqueest alors prohibé.

Le « Maysir » renvoie quant à lui à ce que nous connaissons tous sous le nom de laspéculation. Etymologiquement, le Maysir est « un jeu de hasard, dans le domaineéconomique, il désigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantesdépend d’un évènement aléatoire. Ainsi, chaque contrat doit avoir tous les termes

fondamentaux d’un contrat, clairement définis au jour de sa conclusion. »

La finance islamique interdit donc toutes transactions à caractère spéculatif, dont les termesrestent méconnus ou contiennent des incertitudes, dans le but de neutraliser les effets durisque et protéger les intérêts des contractants.

La thésaurisation, quant à elle est un principe qui promulgue l’importance de fai re fructifierson bien pour le bien commun.

C’est le fait de « vouloir garder son argent en dehors du circuit économique. Elle qualifie le fait d’accumuler des avoirs liquides et d’en refuser plus ou moins provisoirement touteutilisation ou tout placement. »

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L’ensemble de ces principes, met le point sur le caractère éthique de la finance islamique. Cesystème encourage toutes activités qui visent à promouvoir le commerce et à assurer unedistribution équitable des richesses sans qu’ aucune partie ne soit lésée, tout en veillant aurespect des valeurs morales et à la préservation de l’environnement afin d’assurer la continuitédes ressources pour les générations futures.

6- Rôle de la Charia Board :

Tout système quel qu’il soit nécessite l’existence d’un comit é qui veille à son bonfonctionnement. Toutes les institutions financières islamiques disposent de ce que l’on appellele « Charia Board » qui étudie la conformité des produits commercialisés et établit de façonindépendante les conditions de validité des transactions au regard de la Charia.

Le Charia Board, est un organe collégial constitué de 4 à 7 Oulémas qui bénéficient de fortesconnaissances en matière bancaire financière et religieuse. Ce comité n’est pas dansl’obligation de siéger de façon permanente. Il se réunit périodiquement afin de vérifier la

conformité des produits et des transactions avec la Charia.Le Charia Board est une composante importante de la structure des institutions financières,dans le sens où les Oulémas qui y siègent ont une forte influence sur ces institutions. Du faitqu’elle a un regard sur l’ensemble des transactions qui transitent par ces institutions et porteun œil critique sur son activité. Ces Oulémas, examinent aussi la structure juridique etopérationnelle des investissements et éditent des certificats sur le lancement de nouveaux

produits ou fonds conformes à la Charia.

La position que détient le Charia Board dans le système de la finance islamique, lui vaut lerôle d’organe de conseil indépendant des dirigeants des i nstitutions qu’ ils conseillent.

Néanmoins, quelques fois il arrive que les membres du Charia Board n’arrivent pas à statuersur quelques éléments et ne portent donc pas un jugement collectif. Ces divergencesd’interprétations donnent donc lieu à un manque d’harmonisation des produits ou des

procédures financières.

III- Produits financiers Islamiques :

Pour répondre à ces besoins, plusieurs produits ont été commercialisés par les institutionsfinancières. Ces produits sont principalement des produits de financement ou des sukuks

1- Les produits de financement :

Les instruments de financement développés par les banques et les filiales islamiques sont lessuivants :

« Mourabaha »

« Moucharaka »

« Moudharaba »

« Ijara »

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« Istisnaa »

a- Contrat Mourabaha :

Le contrat Mourabaha, est un contrat de vente qui fait intervenir le client, et la banqueislamique. La banque islamique s’engage lors de cette transaction d’acquérir le bien désiré parle client et le lui revend à son coût de revient majoré d’une marge clairement et e xplicitementdéterminée. Les bénéfices retenus par la banque ainsi que la durée de remboursement sontdéterminés à l’avance lors de la signature du contrat.

La Mourabaha peut se présenter selon deux aspects :

Il peut s’agir d’un contrat direct entre un ac heteur et un vendeur.

Il peut s’agir d’un contrat faisant intervenir trois acteurs : L’acheteur final, le vendeur,et la banque.

Dans le deuxième cas, la banque intervient en tant qu’acheteur pour acquérir le bien de chezle fournisseur et le revend à son client.

La vente peut quant à elle se présenter sous deux formes. Dans le premier cas, la banqueacquiert le bien sans avoir la promesse que le client lui rachètera effectivement le bien, unefois la transaction d’achat réalisée.

La deuxième forme de ven te est adossée à un ordre d’achat, le client s’engage dans ce cas àacquérir le bien auprès de la banque une fois que celle- ci l’a acheté.

Les conditions de conformité :

L’objet du contrat doit être licite et conforme aux principes de la Charia

La marge dont bénéficie la banque, doit être à caractère commercial et non financier.

Les termes du contrat (marge et délai de paiement) doivent être déterminés au préalable et acceptés par les deux parties.

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b- Contrat Moucharaka :

Le contrat Moucharaka, est un contrat par lequel la banque et le client souscrivent au capitald’une nouvelle société pour la réalisation d’un projet spécifique, ou prennent des

participations des sociétés déjà existantes en participant aux profits selon les proportions

déterminées sur le contrat et aux pertes à la limite de leur participation.

Précisons que si les deux partenaires apportent les fonds, la gestion du projet n’est du ressortque de l’une des parties et non des deux.

On distingue deux types de Moucharaka : La Moucharaka moufawadah , et la Moucharakaanan.

On dit qu’un contrat est un contrat de Moucharaka moufawadah lorsque les apports sontégaux et le partage des profits et des pertes se fait de manière égale, et le projet est géréconjointement par les deux parties.

On parle de Moucharaka anan lorsque les apports et les droits sont différents, et où chaque partie s’engage à hauteur de sa participation.

Ce contrat peut prendre également deux formes possibles : la Moucharaka définitive et la Moucharaka dégressive.

La Moucharaka définitive : dans ce type de contrat la banque et le client sont partenaires jusqu’à la fin du contrat.

La Moucharaka dégressive : Contrat où la banque participe à un projet avec l’intention futurede se retirer progressivement du projet en vendant ses parts à l’autre part. Ainsi, le clientdevient progressivement avec l’avancement du projet propriétaire unique.

Les conditions de conformité :

La nature du projet doit être licite et conforme aux principes de la Charia.

L’apport de chaque partie doit être dispo nible au moment de la réalisation du projet.

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Les deux parties doivent consentir au principe du partage des profits et des pertes.

La proportion de répartition des profits doit être spécifiée à la signature du contrat etconsentie par les deux parties. Cett e répartition ne peut se faire qu’après réalisationeffective de bénéfices.

c- Contrat Moudharaba :

Le contrat Moudharaba est un contrat signé entre des apporteurs de fonds, généralement les banques et un promoteur. C’est un partenariat d’investissement où la banque s’engage àfinancer intégralement le projet et en contrepartie le promoteur gère le projet.

Dans ce type de contrat, l’entrepreneur est rémunéré pour son travail et son expertise et la banque touche un pourcentage des bénéfices de l’entrepreneur. E n cas de pertes, la banque oule bailleur de fonds est le seul à supporter les pertes en perdant son apport en capital etl’entrepreneur le fruit de son travail et ses frais de gestion.

La perte est parfois supportée par les deux parties si elle est le rés ultat d’erreur de gestion.

Les conditions de conformité :

La nature du projet financé doit être licite et conforme aux règles de la Charia.

A la signature du contrat, les deux parties doivent connaître ses clauses et y consentir.

Les clauses sur la forme du contrat, le montant du capital, le mode de répartition des profits et des pertes doivent être explicitées et consenties par les deux parties.

d- Contrat Ijara :

Le contrat Ijara est un contrat qui peut être caractérisé de crédit- bail. C’est un mode definancement à moyen terme qui fait intervenir trois acteurs : le client, la banque et lefournisseur. Ce contrat s’applique particulièrement aux secteurs du transport, de l’immobilieret de l’équipement.

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La banque s’engage à acheter le bien ou l’actif et en transfère l’usufruit au bénéficiaire pourune période où elle conserve le titre de propriété du bien et reçoit en contrepartie le loyerversé par le client. Le prix de la location est échelonné sur la période du contrat.

Ce contrat prévoit une cla use d’achat du bien par le locataire en cours ou en fin de contrat. On

peut donc associer ce contrat au crédit-bail, néanmoins le contrat Ijara est différent du crédit- bail dans le sens où même en cas de retard de paiement des mensualités aucune pénalité nes’applique.

Les conditions de conformité :

L’objet de la location doit être connu et accepté par les deux parties

La location doit porter sur des actifs à caractère durable, non destructibles du fait de la jouissance ou l’utilisation.

Les clauses du contrat (durée, montant du loyer, délai de paiement) doivent êtreexplicitées, connues et consenties par les parties contractantes.

La révision du contrat de location est possible.

La périodicité de paiement du loyer doit être précisée.

e- Contrat Istisnaa :

Il s’agit d’un contrat de par lequel une des parties demande à l’autre de lui fabriquer ouconstruire un bien moyennant une rémunération fixée. Il fait intervenir trois parties prenantes,le donneur d’ordre, l’entreprise réalisatrice de l’opération et l’insti tution financière.

C’est un moyen de financement progressif, adapté au financement d’infrastructures, deconstruction de bâtiments industriels ou résidentiels. Le vendeur s’engage par ce contrat àlivrer le bien précis à une date fixée selon un cahier de charges bien déterminé.

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2- Comparatif des principaux modes de financement :

Source : La finance islamique 2 ème édition

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3- Les Sukuks :

Les sukuks, représentent la version islamique du financement obligataire pour les entreprises

et les Etats souhaitant se financer par des produits conformes à la Charia. C’est des produitsqui se sont développés récemment, avec un marché qui a atteint les 130 Milliard de dollars en2011.

Les sukuks sont des « produits financiers adossés à un actif tangible à échéance fixe, le sakkconfère un droit de propriété sur les actifs de l’émetteur, et son porteur reçoit une partie du

profit attaché au rendement de l’actif sous - jacent. L’intérêt est remplacé dans ce cas par un profit prévu à l’avance à risque quasi nul. Cette forme d’obligation est similaire à l’assetbacked securities, à la différence que les sukuks ne versent pas d ’intérêts mais des revenuscorrélés aux actifs sous-jacents. »

Les sukuks « permettent la mobilisation de l’épargne en rémunérant les placements sansverser d’intérêt. Chose qui permet aux investisseurs d’acquérir des titres de propriétés sur unactif sous-jacent en contrepartie de revenus. Ces opérations se réalisent grâce àl’intervention de société ad -hoc appelées SPV (Special Purpose Vehicle) ».

Les sukuks sont basés sur différents contrats islamiques, leur émission suppose le recours au procédé de la t itrisation, toutefois cette technique demeure maitrisée puisqu’elle ne porte quesur des titres adossés à des actifs tangibles.

a- Fonctionnement :

Afin d’émettre des sukuks, l’entrepreneur crée le SPV qui est une entité spécifique dont la banque d’affaire ou l’entrepreneur est le gestionnaire. Le rôle des SPV consiste en la levéedes fonds et l’émission des titres. La durée de vie de cette entité est égale à celle du projet.Les profits réalisés lors de cette opération, sont versés à l’entrepreneur après dédu ction desrémunérations des investisseurs et versement de la commission du gestionnaire (SPV).

Après levée des fonds, le SPV réalise l’investissement prévu par l’entrepreneur en faisantl’acquisition de l’actif sous - jacent à l’opération. La rémunération de s investisseurs dépend dèslors de la performance de l’actif sous -jacent. A l’échéance, les actifs sont transférés àl’entreprise selon la formule du type de contrat sur lequel est basée l’émission. A cet effet,c’est la technique qu’utilise l’entreprise p our acquérir le bien en question, qui donne son nomau montage et aux titres émis lors de l’émission des sukuks. Ainsi il peut s’agir par exemplede sukuks al Mourabaha, sukuks al Istisnaa ou encore de Ijara- sukuks… .

Néanmoins chaque type d’émission à un montage qui lui est spécifique selon la formule decontrat qu’elle utilise.

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b- Etapes de montages d’une émission de sukuks :

Lors de l’émission des sukuks certaines étapes sont suivies, l’ exemple suivant représente uneillustration de l’émission de sukuks Ijara :

Opération Ijara-Sukuks ; Source : La finance islamique 2 ème édition

Les conditions de conformité :

Définir la valeur du bien, la valeur nominale des parts, l’échéance, les profits attenduset toutes informations utiles.

Trans parence de l’entité de gestion (SPV).

Etape 1 : l’Etat qui souhaite se procurer de l’argent vend une partie des biensimmobiliers qu’elle possède et qu’elle occupe toujours. Grâce un contrat ijara, elle vendces biens à l’entité émettrice et garde toujours la propriété de ces biens qui lui permetd’en garder l’usage.

Etape 2 : L’entité émettrice émet des sukuks sur le marché.

Etape 3 : Les souscripteurs acquièrent ces sukuks et versent leurs montants respectifs.

Etape 4 : L’entité émettrice, verse à l’état les montants amassés lors de la vente desbiens.

Etape 5 : L’état verse le montant des loyers.

Etape 6 : Ces montants versés par l’état permettent donc la rémunération des souscripteurs.

Source : La finance islamique 2ème

édition.

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c- La différence entre obligations et sukuks :

Source : La finance islamique 2 ème édition.

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Partie II : La Finance Islamique : Solution à la crise ?

Avec la chute du système communiste, socialiste nous avons tous cru à la domination dusystème capitaliste et à sa prépondérance sur l’économie mondiale.

Néanmoins, dès 2008 le monde a remis en question tous les fondements de ce système aprèsque ce dernier ait traversé l’une des pires crises qu’il ait connu jusqu’ à ce jour, menaçant lachute du système bancaire mondial et celle de l’économie .

En effet cette situation n’a été que le résultat d’un système, qui a entravé toutes les règles de bonne conduite, d’éthique et de morale, poussée par un seul motif ; le Gain.

Pour arriver à cette fin, nombre de financiers n’ont cessé d’innover et de franchir les limitesde sécurité afin de satisfaire un marché de plus en plus enclin au profit, où la recherche de lavaleur pour l’ actionnaire est devenue le moteur même de cette économie.

Ainsi, plus ces financiers cherchent à assouvir les conditions des apporteurs de capitaux, àmaximiser leur profit et à attirer le maximum de fonds, plus ces derniers se sont impliquésdans une spirale sans fin ; allant ainsi vers des produits financiers plus sophistiqués risqués etamoral. Ce manque de prise en considération a ainsi conduit le monde directement à sa pertedans le sens où les fondements même de l’équilibre économique ont été bafoués et ignorés

provoquant ainsi un déséquilibre planétaire.

Rappelons que tout le système financier a pour père fondateur l’économie, ainsi tout courantde pensée, tous modèles et toutes théories y puisent leurs fondements.

L’économie étant selon Paul Samuelson, « l'étude de la façon dont l'homme et la société

choisissent, avec ou sans recours à la monnaie, d'employer des ressources productives raresqui sont susceptibles d'emplois alternatifs, pour produire divers biens de la consommation présente ou future des différents individus et groupes qui constituent la société », celle-ciorganise au sein d’une société les relations entre Hommes , en étudiant la façon dont lesressources répondent aux besoins de la société et la façon dont les richesses sont distribuées.

Entre autre l’économie, est une science qui depuis des siècles régit et organise notrequotidien, en modélisant les comportements et en définissant des modèles de base qui sont

jusqu’à maintenant les jalons de la science et de la pensée économique.

Ayant pour locomotive le système économique, la finance s’intéresse surtout à l’allocationdes ressources monétaires, en focalisant son intérêt sur le couple rentabilité, risque. Cettedernière n’est devenue à son tour une science à part entière qu’en 1958 dépassant ainsi sonstatut de recueil de pratiques en empruntant à l’économie ses raisonnements et ses méthodesd’optimisation.

Ainsi, la finance permet de réguler le transfert des ressources en tenant compte de deux principaux paramètres : le temps et le risque.

Grâce au développement des nouvelles technologies, la finance a pu se développer encore plus rapidement et atteindre son apogée. En effet tous ces changements ont permisl’internationalisation de la finance, et son passage à un niveau planétaire. Ainsi, nous sommestous témoins aujourd’hui de la puissance que détient le système financier et son poids dans lesystème mondiale. Cette position qu’elle a pu développer lui a permis de se hisser au niveauque nous lui connaissons tous aujourd’hui.

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Néanmoins, les répercussions des dernières années ont démontré que la finance et lesdifférentes pratiques qu’elle utilise ont poussé le monde doit vers une crise sans pareil, et cecin’est que le résultat de son écartement et son éloignement de la morale.

Ainsi, dans cette partie nous tenterons de comprendre comment l’éloignement des pratiques

de la moral a pu provoquer la crise que nous vivons actuellement et comment la financeislamique qui est perçue comme une finance éthique peut venir en réponse à cette crise.

I- La crise financière :

En 2008, le monde de la finance trembla suite à l’annonce de la faillite de l’une des plusgrandes banques du système bancaire mondiale. Le 15 septembre 2007, nous avons tous ététémoins de la banqueroute de la Lehma n Brothers, l’une des plus anciennes et réputés

banques de la place financière. Ceci fut le témoignage de l’ampleur de la crise qui se profilaità l’horizon. En effet, la chute de cette banque à confirmer et renforcer les craintes du mondeentier quant à l’imminence d’une crise. Ainsi prenant son origine dans un e crise de subprimes,cette dernière s’est ainsi propagée par effet de domino et s’est transformé en crise économique

puis en crise de la dette des Etats.

1- Origine de la crise :

Les origines de la crise qui a éclatée en 2008, remontent bien loin aux années 2000 suite à lacréation de la bulle immobilière. Cette période fut caractérisée par la prépondérance descrédits que les banques accordaient à des ménages sûrs afin d’acquérir des biens immobiliers.

Ces crédits que les ménages contractaient avaient pour caution le bien immobilier en lui-même. Au fil des années, ce marché devint de plus en plus rentable, et les banquesdéveloppèrent une méthode pour rendre ces prêts plus liquides en transformant ces actifs envaleurs mobilières facilement négociables. En d ’autres termes ces valeurs ont ététransformées en produits qu’on peut vendre et acheter en bourse. C’est le principe de la« Titrisation ». Autrement dit, la banque transforme des crédits bancaires qui constituent desrelations de long terme entre la banq ue et l’emprunteur en titres totalement liquides.

Au début, vu que ces dettes étaient accordées à des ménages sûrs, le remboursement de cesdettes était donc garanti. Néanmoins vu l’attrait que représentait ces nouveaux produits« titrisés », la demande a finalement dépassé l’offre vu que tous les ménages qui répondaient

aux conditions avaient satisfait leurs besoins. Ainsi pour répondre à une demande de plus en plus croissante, les banques ont commencé à accorder des crédits à des ménages moins sûrs etmoi ns solvables profitant de l’effet de la titrisation pour masquer ces créances toxiques avecd’autres produits bénéficiant d’une bonne notation. Et par effet d’internationalisation desmarchés ces produits ont été échangés sur toutes les places boursières mondiales.

Avec la montée des taux d’intérêt, les ménages étaient de moins en moins enclins àrembourser leurs prêts et commencèrent à vendre le bien immobilier sur lequel portait le prêt.Par effet de volume, les prix de l’immobilier finissent par chuter e t le marché stagne générantainsi une quasi iliquidité des actifs et la chute de la valeur liquidative des titres adossés à ladette. Pour sauver leur situation, tous les détenteurs de ces titres vendent les autres titres qu’ils

détiennent en portefeuille afin d’avoir de la liquidité, chose qui finit à long terme par

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provoquer une chute de la valeur boursière des titres et les banques se retrouvent avec moinsde liquidité.

Ainsi les banques tentent de faire face à leur déficit en sollicitant de l’aide entre elles. Parcontre vu que chaque banque ignore le niveau d’endettement de l’autre, la confiance s’en voit

réduit et l’échange de flux se voit ainsi figé. De ce fait le déficit de chaque banque se creuse ettoute l’activité financière est remise en cause. De plus en plus en manque de liquidités tous lesacteurs vendent leurs titres boursiers pour répondre à leurs engagements accélérant ainsi lachute des valeurs boursières.

Finalement, dans un marché où la confiance n’est plus de mise et où les institutions qui sedoivent d’être les piliers même du secteur financier sont en détresse, le marché se retrouve encrise et tout le système et son équilibre sont chamboulés.

Ainsi, de plus en plus sceptiques les investisseurs cherchent des valeurs sûres où investirent etse tournent vers les matières premières, provoquant la flambée des prix, la chute de laconsommation, chose qui impactent les entreprises qui essuient des pertes énormes, réduisentleur effectif ou font faillite.

La crise financière devient alors économique, et les pays incapables de relever une situationépineuse se retrouvent en pleine récession et dans l’incapacité de sortir du cercle vicieux de lacrise qui est devenue dès lors une crise d’Etats.

Il apparaît donc clairement, que la recherche continue du gain et du profit, et une prise derisque par les banques qui ont entravé les règles de sécurité relatives aux accords de Bâle acausé une perte sans équivoque et a plongé le système financier dans un engrenage sans

précédent.

Cette crise, de par s on intensité, la vitesse de sa propagation, et l’ampleur de ses conséquencesa remis en cause des comportements, des fondements, et a poussé le monde à se poser desquestions quant à l’efficacité et l’efficience du système capitaliste.

2- Limites du système :

Le passage d’une crise économique à une crise systémique a démontré la défaillance dusystème financier et bancaire actuel. La manipulation des marchés et l’innovation en matièrede produits financiers pour camoufler les effets du risque, prouve que ce système contienttoujours des failles qui ont permis de détourner les règles de sécurité et pousser ce systèmeau-delà de ses limites, provoquant ainsi la réponse attendu lors de toute altération des

réglementations.

Toujours est-il que tout système qu el qu’il soit ; financier ou biologique est condamnée à sadisparition lorsqu’il s’éloigne et dévie de sa situation de stabilité. Chose qui nous pousse ànous poser des questions quant aux failles de ce système dans lequel nous vivons, qui a connuà plusieurs reprises des écartements et des frasques, illustrés sous formes de crises.

Ainsi, la question qui n’a cessé de se poser depuis l’enclenchement de cette crise, est desavoir si cette dernière est celle du capitalisme ou encore si elle signait la fin de ce régime.Comme toute problématique, celle-ci a fait couler beaucoup d ’encre et départagé le mondeentre partisans et opposants.

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En effet, certains chercheurs journalistes pensent que c’est le système capitaliste en lui -mêmequi est à l’origine de ses crises, dans le sens où il est souvent à la recherche du profit, et visesa maximisation par la constitution de monopoles et en se nourrissant du différentiel derichesses en préconisant le transfert des richesses produites par le travail vers le capitalcreusant ainsi les inégalités.

D’autant plus, que le système capitaliste à leurs yeux est devenu obsolète dans le sens où cedernier, dans sa forme de base s’applique à la société industrielle qui représente son systèmetechnique. Avec la transformatio n de ce système, et son passage d’une société industrielle àune société de l’information, l’application du modèle devient dès lors désuète. En effet, ledéveloppement des moyens de communication et des nouvelles technologies a favorisé latransition vers ce nouveau mode, qui a facilité l’échange de l’information et automatisé la

production des biens. La production ainsi automatisée réduit le besoin en matière d’emplois et permet de réduire les coûts grâce à la production de masse ; chose qui creuse encore plus lesécarts.

Ainsi, c’est cette recherche effrénée du profit qui est l’essence même du capitalisme, qui adéclenché cette crise.

D’un autre côté, certains analystes affirment qu’il ne s’agit pas d’une crise causée seulement par les excès du capitalisme, mais plutôt par le manque de réglementations financières et plus précisément celle des systèmes de régulation Américains et des politiques monétaires.

Car comme certains l’affirment, c’est la combinaison de ses trois facteurs dont l’impacts’étale su r des décennies qui a favorisé le déclenchement de la crise, autant par le manque dedéréglementations aux Etats Unis, qui a permis aux banques d’accorder des prêts à desménages non solvables, de risquer une grande partie de leurs fonds propres, et réussir àdégager une grande partie des activités de leurs bilans de par le mécanisme de la titrisation ;que par le rôle qu’à jouer l’Etat en activant sa politique monétaire , qui a favorisé à un certainmoment l’explosion de la demande des crédits.

Enfin, il ne faut pas oublier le rôle qu’ont joué les agences de notation, qui ont exagéré la notedes produits qu’ ils évaluaient mettant ainsi le point sur leur manque de crédibilité et devisibilité suite à leur défaut d’objectivité, qui est renforcé par le fait d’être rémunérée par lesinstitutions notées.

Ainsi on se retrouve face à deux courants de pensée, un côté qui avance que la crise est lerésultat de la défaillance d’un système qui depuis fort longtemps n’est motivé que par larecherche de l’ optimisation du gain. L’ autre côté quant à lui affirme que cette crise n’est enrien le résultat du système mais plutôt du relâchement des réglementations des marchés, d’unmanque de transparence et de l’exagération de l’innovation sur les marchés financiers qui aimpacté négativement les marchés devenus alors des marchés à information imparfaite.

Ajoutons à cela, l’effet amoral qui menace la finance d’aujourd’hui et qui a conduit auxconséquences que nous connaissons tous. Nous voyons, donc depuis quelques tempsl’appa rition et le retour aux règles de l’éthique pour régir le secteur de la finance et réduireainsi les nuisances qu’elle pourrait non seulement affubler au système économique etfinancier ; mais qui pourrait également remettre en cause les équilibres naturels et la pérennitémondiale.

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Nous parlerons donc dès maintenant de finance éthique, de développement durable ou encored’investissement socialement responsable. Tout cela s’inscrit dans un souci de redressementde la situation et de sauvetage de l’humanité de la cupidité du système.

Parmi ces programmes, nous avons longuement entendu parler dernièrement du rôle que

pourrait jouer la finance islamique en tant que finance éthique dans le redressement de lasituation actuelle. A cet effet plusieurs pays occiden taux se sont penchés sur l’étude de cetteoption et pensent qu’elle pourrait présenter la solution que nous attend ions tous.

II- La finance islamique est-elle une solution à la crise :

Comme nous l’avons cité dans le chapitre précédent, la finance islamique s’est développé edans les pays du Golfe et de l’Asie du Sud -Est suite aux chocs pétroliers des années 70 quiavaient généré des excédents.

A cet effet, et suite à l’amassement de grandes sommes d’argent, les premières banques ontainsi vu le jour afin de satisfaire une demande non encore très développée mais présumée.

Basée sur les fondements de la Chari a et les préceptes de l’Islam, la Finance Islamique fait deces fondements les bases même de son fonctionnement, qu’il s’agisse de l’interdiction del’us ure, la spéculation, la prohibition des investissements illicites ou encore de l’adossement àun actif tangible.

Cet aspect, lui a permis d’attirer l’intérêt de la population musulmane, à la recherche d’unsystème en accord avec les préceptes de la Chariaa , qu’il s’agisse de produits d’épargne ou

encore d’investissement. Ce marché à fort potentiel, a permis à cette finance d’atteindre undéveloppement sans précédent, atteignant des milliards de dollars et des taux de croissancede plus en importants.

Préci sons que les dernières années ont été témoins de l’attrait et de la place qu’a commencé àoccuper la Finance Islamique, dans le sens où celle- ci ne s’est plus limitée aux pays du GolfePersique, à l’Asie du Sud -Est et quelques pays de l’Afrique du Nord. Elle a pu au contraire serépandre dans le monde entier et viser une population non seulement musulmane, mais toutes

populations dont la morale s’aligne avec celle de la finance islamique.

Ainsi, nous avons pu voir l’ouverture d’un grand nombre de banques, q ue ça soit en France,en Grande- Bretagne ou dans tout autre pays où le besoin s’est fait ressentir et ou le potentielde ce système a fait ses preuves.

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1- La finance Islamique contre la finance conventionnelle :

Avec l’avènement et le développement de la finance Islamique, nous avons de plus en plusentendu parler de la position qu’elle pouvait avoir face à la finance conventionnelle. Sondéveloppement et le fait qu’elle représente aujourd’hui plus de 1000 milliards de dollars,laisse penser que son potentiel est de plus en plus important et que ses perspectives dedéveloppement de plus en plus intéressantes.

Aussi, les énormes retombées de la crise ont laissé paraître les défaillances du systèmefinancier actuel et ont laissé penser qu’il pourrait y avoi r une alternative à cette finance qui

parviendrait à maîtriser l’hémorragie et améliorer la situation.

Afin de voir dans quelles mesures la finance islamique peut représenter une alternative à lafinance classique, nous mentionnerons quelques témoignages et citerons les résultats dequelques études empiriques réalisées.

Anouar Hassoun, travaillant au sein du cabinet Moody’s investors où il assure la notationfinancière des banques du monde arabe, a essayé de répondre aux questions suivantes :

- La finance islamique peut-elle être une alternative à la finance conventionnelle et dansquelles mesures ?

- Quelle est la taille de la finance islamique et est- elle capable d’absorber les chocs ?

Selon lui, la finance islamique a pour principe de ne pas faire comme rce de l’argent, dans lesens où elle n’admet pas d’être rémunérée par le simple passage du temps et nécessite definancer l’économie réelle. Elle repose sur le partage des profits et des pertes et surl’adossement à un actif qui suppose que toute transact ion soit adossée à un actif tangible.

Elle est au confluant d’un besoin et d’une offre de financement au regard de l’économieréelle. Dans le sens où 700 milliards de dollars représentent beaucoup face à la genèse del’industrie, néanmoins elle reste moindre au regard de l’économie mondiale car elle nereprésente que 1% des actifs bancaires mondiaux. Ceci dit, c’est une industrie qui croît très

vite en moyenne 30 à 35% par an jusqu’en 2007 pour la se ule industrie des sukuks et des

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obligations islamiques qui sont des instruments de refinancement importants pour les banques, les états et les entreprises.

Comme la finance islamique s’inscrit dans la dimension éthique de l’économie, ellereprésente selon Anouar, une alternative à la finance conventionnelle, vu que la crise actuelle

repose sur un certain nombre de faiblesses, de par le fait que la finance actuelle s’estlargement découplée de l’économie réelle et ne créée finalement que très peu de valeurs sinonde fournir des services d’intermédiation.

Et comme la finance islamique repose sur l’économie réelle et sur des principes éthiques qui prohibent le financement d’entreprises trop e ndettées ou à activité illicite, elle essaye tant bienque mal de réduire les effets de levier au niveau des entreprises afin de limiter l’endettementexcessif. Anouar assure donc, que la finance islamique aurait pu prévenir le monde de la criseactuelle, vu que toutes les raisons qui l’ont causée sont prohibées par ce système.

D’autant plus que des études menées depuis les année s 80 ont vanté les mérites de la financeislamique bien avant la crise des sub-primes.

A cet effet, les études de Samad et Hassan en 2002, qui se basent sur le modèle Malaisien surla période entre 1984 et 1997 ont démontré que les banques islamiques étaient moins risquéeset plus solvables que les banques classiques.

En 2004 Samad, prolonge l’étude au cas du Bahreïn et trouve que malgré le fait qu’il n’y ait pas de différence quant aux performances des deux systèmes, la liquidité quant à elle demeureun facteur distinguant les deux types de banques, dans le sens où les banques islamiques sont

plus liquides et de ce fait moins exposées au risque de liquidité.

Kia et Darrat en 2003, ont démontré que les banques basées sur un système de partage de

profit étai ent plus enclin à isoler l’effet de fluctuations des taux d’intérêt minimisant ainsi lerisque d’instabilité financière.

En 2000 Kaleem fournit des évidences empiriques sur la stabilité des instruments financiersen Malaisie en faisant une comparaison en tre les deux systèmes. L’étude démontre que lesystème bancaire islamique demeure insensible en période de crise suite à son principed’adossement à des actifs réels.

Les résultats de ces études partagent les mêmes conclusions, néanmoins ils demeurentinsuffisants vu que leur cadre d’étude est limité à un contexte économique interne, et ne prend

pas en considération l’effet économique global et la résistance du système financier islamiqueaux chocs financiers.

2- La finance islamique face aux chocs financiers :

La chute et la défaillance de plusieurs institutions financières conventionnelles suite à la crisedes sub-primes en 2007, a suscité l’intérêt de plusieurs chercheurs sur le système de la financeislamique et soulevé l’hypothèse de sa résistance face aux chocs grâce à ses multiples

principes qui sont basés sur l’économie réelle et qui respectent les fondamentauxéconomiques.

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Elle n’encourage pas la création de bulles qui poussent à des activités spéculatives et àl’éclatement de crises financières. A u contraire, elle a pu durant cette crise se distinguer et ne

pas suivre le modèle de la finance classique et de ses institutions. Chose qui a mis la lumièresur ce système et qui a encouragé la demande vis-à-vis de ce produit autant pour les paysmusulmans que non musulmans.

Cette partie aura pour but de présenter les résultats d’ une étude empirique réalisée par unInternational Journal of Islamic and Middle Eastern Finance and Management dans le butd’étudier la capacité de la finance islamique à faire fa ce aux chocs financiers, sur la base del’expérience Malaisienne suite à deux principaux chocs ; celui de 1997 avec la crise financièreMalaisienne et de 2007 avec celle des sub-primes.

a- Méthodologie :

L’étude repose sur l’analyse de données relatives aux banques Malaisiennes, sur la base deleurs bilans, et spécialement les rubriques relatives aux dépôts et aux prêts. Elle se focalise

également sur des variables macroéconomiques, dont le taux d’intérêt, l’inflation, le taux dechange, les indices de produ ction… .

L’étude a analysé ces données mensuellement, durant une période allant de juillet 1997 àSeptembre 2009. Ces données sont ensuite réparties sur trois périodes représentants les crisessurvenues durant la période et analysées selon la méthode de la VAR (Vector Auto-Regression).

b- Résultats :

Sur la base de plusieurs tests, les résultats des statistiques descriptives démontrent que lesystème islamique est résistant aux chocs financiers, néanmoins des études économétriques

plus poussées prouvent l’e ffet contraire.Les résultats démontrent ainsi qu’aussi bien la finance islamique que la financeconventionnelle est vulnérable aux chocs financiers. Contrairement, aux croyances quistipulent que la finance islamique résiste aux chocs grâce à son système qui ne comprend pasd’intér êts.

L’étude met ainsi le point sur la vulnérabilité des systèmes financiers, et sur l’importance derenforcer le management des banques afin d’assurer une meilleure gestion des risques. Cestechniques de gestion devraient donc être développées par les deux systèmes suite à leurvulnérabilité face aux changements macroéconomique et aux chocs financiers.

Ainsi, il apparaît clairement que les positions restent mitigées quant à la résistance de lafinance islamique face aux chocs fi nanciers. Chose qui nécessite dans ce cas d’approfondir lesrecherches et de les étaler à un niveau économique mondiale, afin de mesurer exactement lacapacité de ce système dans toutes les combinaisons existantes. Car n’oublions pas que lecontexte concer né par l’analyse n’est pas universel dans le sens où ces études sont réaliséessur des niveaux nationaux.

Qu’en sera -t- il donc si le domaine d’étude est ainsi appliqué à l’échelle mondiale pourronsnous dire que la finance islamique résiste aux chocs financiers ou non ? La réponse à cettequestion ne pourra être effective qu’une fois ce système appliqué et adopté par tous etappliqué dans un contexte mondial.

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3- Limites de la finance islamique :

Comme tout système, la finance islamique a bien des avantages mais également des limitesqui freinent son développement et son expansion et qu’elle se doit de surmonter afin de

prétendre concurrencer la finance conventionnelle.

Parmi ces limites, nous citons la présence encore très timide de ses banques sur la placemondiale, avec une concentration sur quelques régions bien précises. Cette allocation faitqu’elle n’est pas très répandu e chose qui limite son expansion mais aussi son pouvoir denégociation. En effet le fait qu’elle soit encore à son stade embryonnaire ne lui permet pasd’avoir un poids sur la finance conventionnelle. De plus, sa faible capacité à se développerrapidement est un point très important qui limite son ascension, car il est difficile de savoir sielle sera capable de soutenir son ascension tout en respectant son authenticité et en restantfidèle à ses principes.

Les ressources présentent également l’une des l imites de la finance islamique, dans le sens où

ce système souffre de la rareté du capital humain. En effet, ces ressources ne suivent pas ledéveloppement et la croissance des banques, qui risquent à un moment donné de manquer de personnes qualifiées pour accompagner son accroissement. Toutefois, il faut préciser que lemanque de Oulama qualifiés est également un facteur limitant, vu l’impo rtance de ces acteursdans l’interpr étation et la définition des instruments financiers.

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III- Conclusion :

Dans un cadre de crise, la finance islamique a pu démontrer son potentiel et sa capacité à êtreune alternative à la finance conventionnelle . L’abondance des liquidités détenues par cesystème dans la région du Golfe, ainsi que les principes sur lesquelles elle se base, lui ont valu

d’être qualifiée de finance éthique et d’alternative financière.

Cependant, malgré le fort attrait qu’elle rep résente, les avis demeurent mitigés quant à sacapacité de remplacer un système q ui depuis fort longtemps subsiste, du fait de l’ampleur quedétient ce système depuis fort longtemps déjà et de par le volume des transactions qu’ilreprésente et qui s’échang ent quotidiennement sur la place mondiale.

1000 Milliards de dollars aujourd’hui reste un chiffre très important mais demeure insuffisantdevant ce que représente la finance conventionnelle. Ainsi pour pouvoir prétendre à son statutde finance alternative, la finance islamique se doit de relever des défis et dépasser ses limitesen valorisant la formation professionnelle, et en assurant plus d’innovations.

Néanmoins, la grande question qui se pose aujourd’hui est de savoir si effectivement lafinance islamique est dans la capacité d’assurer c e développement, mais surtout de maintenirson authenticité et ses principes qui font ce qu’elle est aujourd’hui.

Ainsi le plus grand défi auquel la finance islamique devra faire face aujourd’hui est de préserver son authenticité et ses valeurs, et ne pas commettre les mêmes erreurs que la financeclassique qui a bafoué toute éthique et toute morale, et remis en question les fondamentauxéconomiques qui sont à l’origine même de toute la pratique financière. Poussée par l a seulechose qui peut signer la fin de tout système : la recherche insensée et illimitée du profit et dugain au-delà des capacités et de la réalité économiques.

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Partie III : Etude Empirique :

Après avoir discuté les différents aspects de la Finance islamique, nous allons dans cette partie donner un petit aperçu de la situation de ce système au Maroc et présenter les résultats

de l’étude que nous avons menée.

L’intérêt de cette étude est de savoir un peu où en est le marché des produits alter natifs auMaroc et de mesurer la satisfaction des Marocains face à ces produits.

I- La finance islamique au Maroc : Etat des lieux :

Au Maroc, le développement de la finance islamique est encore timide, jusqu’à aujourd’huiaucune banque islamique n’y est in stallée.

En 2007, Bank Al Maghrib autorise les établissements bancaires à commercialiser trois produits : Ijara, Moucharaka et Mourabaha.

Aujourd’hui, nous assistons de plus en plus aux efforts fournis par l’état Marocain pourdonner à la finance islamiqu e un nouveau souffle vu qu’il reste très loin dans ce domaine encomparaison avec ses voisins et les autres pays arabes.

A cet effet et afin d’encourager le consommateur Marocain de l’intérêt de la financeislamique, le gouvernement intervient de plus en plus sur le plan fiscal afin de réduire le coût

parfois élevé de ce type de financement.

Selon Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé desaffaires générales et de la gouvernance, le contexte de crise actuel devrait pousser le Maroc àintroduire la finance islamique qui permettra d’injecter des fonds dans le circuit bancaire etfinancier et à une frange de la population qui n’avait pas droit à un certain nombre definancements dans le but d’accorder un nouveau souffle à l’économie Marocaine et résoudreles problèmes de liquidités auxquels il fait face.

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II- Présentation des objectifs et de la méthodologie d’étude :

1- Problématique :

Quelques années après la mise sur le marché des produits alternatifs, il s’avère j udicieux defaire un bilan préliminaire de la situation actuelle de ces produits, de leur commercialisation etde la satisfaction des Marocains.

Ainsi, bien que la tâche ne soit pas facile, compte tenu de l’étanchéité de nos institutions etl’absence d’une diffusion systématique des données, nous essayerons quand même deconclure notre étude par une analyse de la situation actuelle.

2- Objectifs de l’étude :

Diagnostiquer le marché des produits alternatifs au Maroc. Evaluer le degré de satisfaction des Marocains par rapport aux produits alternatifsMarocains.

Constater l’intérêt porté par les Marocains à l’utilisation des produits alternatifs . Elaborer une synthèse et des recommandations basées sur les failles identifiées et

relevées dans l’ étude.

3- Hypothèses à vérifier :

Manque de Communication. Non-conformité des produits alternatifs à la Charia. Coût élevé. Consommateur Marocain non encore prêt à adopter l’offre.

4- Méthodes d’échantillo nnage :

Taille de l’échantillon : 150 individus. Marge d’erreur : 5%. Mod e d’échantillonnage : aléatoire, comprenant aussi bien des personnes ayant

contracté ou non un crédit. Traitement : SPHINX PLUS, SPSS text analysis.

5- Plan de l’étude :

Elaboration du questionnaire et collecte des réponses. Analyse et traitement de données. Synthèse et élaboration des recommandations.

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III- Analyse des résultats :

1- Présentation de l’échantillon :

Notre échantillon est constitué de personnes âgées de 30 à 40 ans de près de 43%, avecune prépondérance masculine d’environ 54% contre 46% féminine.

Les villes où ont été sondés les interviewés sont surtout l’axe Casablanca, Rabat, etSettat (84%). Cette répartition reflète la géographie ainsi que la cible, pour laquelle la

plupart des crédits sont octroyés.

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Nous avons axé notre enquête sur une population active de la classe moyenne, sans pour autant ignorer les autres tranches de salaire qui sont dans un grand besoin decrédit de consommation.

Ainsi, les salaires à partir de 4000 Dhs et plus sont dominant à hauteur de 73% ; cettetranche inclue des employés et des cadres de la profession libérale.

2- Comportement des emprunteurs :

Sur les 72% ayant déclaré contracter des crédits pour leurs besoins, l’achat immobilierreste le premier motif pour contracter un crédit à haut eur de 48%, l’achat immobilier

est considéré comme un investissement lourd et à long terme.

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En deuxième position l’achat de véhicule avec 37%, cet investissement n’est pasmoins important que le premier, il constitue le second souci des ménages Marocains,après l’immobilier.

86% des interviewés ont avoué avoir contracté un crédit classique, contre seulement14% qui ont déjà vécu l’expérience des produits alternatifs.

Ce constat est parfaitement équitable, puisque le crédit classique gagne en ancienneté,

contrairement au crédit alternatif qui n’a été commercialisé qu’à partir de 2007 etconnaît une pénétration de marché assez timide due à plusieurs facteurs situationnels.

Le coût, la durée et la mensualité demeurent les principaux déterminants du choix ducrédit, puisque les taux d’intérêt représentent le principal élément d’attractivité ou

non à l’offre de crédit.

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3- Satisfaction par rapport aux produits alternatifs bancaires :

Avec une note moyenne de 9,74/20, le produit alternatif bancaire a déçu sesutilisateurs. Ainsi 39% ne sont pas du tout satisfait du coût, 35,1% expriment uneinsatisfaction par rapport à la mensualité et 35% ne croient pas à sa conformité à laChariaa.

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Le manque de communication se positionne comme principal frein au développementdes produits alternatifs.Le deuxième frein est lié au coût élevé du crédit, qui n’a pas pu échapper à uneflambée des coûts comme pour le crédit classique.Avec 26,30%, les interviewés affirment que la non adéquation des formules

proposées à leurs besoins est un frein au choix de ce type de financement.

Les interviewés s’accordent sur l’ensemble des principes de la Finance Islamique saufcelui sur l’interdiction de la spéculation à 35%.En e ffet ce principe n’est pas profitable aux porteurs de capitaux. Ainsi la situationreflète une instabilité de la demande, dans le sens où le client est toujours hésitantentre les principes de la finance islamique et la recherche du profit, quel que soit sasource.

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32% de notre échantillon, pense qu’il faudrait revoir à la baisse le coût des produitsalternatifs, vu que ce dernier est le facteur majeur qui motive l’adoption ou le rejet dumode de financement.Aussi la diversification du produit et son adaptation aux besoins et capacité du clienta été soulevé par les interviewés.La durée également a été également comme axe d’amélioration vu qu’il s’agittoujours d’une variable de l’équation coût/ revenu qui insiste une fois de plus sur lacherté du produit.

Malgré l’échec de la campagne de communication, les sujets de notre étude discernentla différence entre les produits alternatifs et classiques à raison de 69%. Cetteconnaissance est due principalement à l’appellation accoutumée des g ens« Produits HALAL ». Ils prétendent connaître ce produit comme étant un qui répondaux normes de la Charia, un crédit sans intérêts.Face à la question de l’aptitu de à adopter un nouveau produit différent desclassiques ; ils étaient 85% à dire oui pou r l’adoption de nouveaux produits.

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Avec un Chi2=10,12, la relation est peu significative. A travers ce tri croisé, nousvoulions mesurer l’indépendance entre le type de crédit choisi et le besoin de crédit. Ainsi on peut affirmer que le prod uit alternatif n’a pas était attribué à un besoinspécifique.

Avec un Chi2= 17,21, la relation est peu significative. Ainsi les besoins de créditsn’influencent pas les freins devant le choix du crédit alternatif. Cette situation est larésultante du fait que les produits alternatifs ne sont pas destinés à une catégorie de

besoins prédéfinis. Leur caractère général a fait qu’ils reçoivent le mêmecomportement quel que soit le secteur.

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Chi2= 2,95, la relation est peu significative.

La connaissance de la différence entre un crédit classique et un crédit alternatif, impactent peu le choix du mode de crédit ; chose qui met le point sur le manque de communication.

Que ça soit pour les adeptes du financement classique, ou les nouveaux clients du produit alternatif, les principes de la Finance islamique ne sont pas contestés.

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P=98% pour l’ensemble des critères, ce qui implique une relation très importante entreles satisfactions partielles et les axes d’amélioration d u produit alternatif. Ainsi ilconvient de mettre le point sur l’intérêt des études de satisfaction. Les banques quicommercialisent ce type de produit doivent donc connaître le feedback de leursclients pour un réajustement de l’offre.

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Si le besoin de crédit est lié à la classe socioprofessionnelle, le type de crédit resteindépendant de la fonction d’un individu.

Cet AFC, nous aide à détecter le besoin de chaque classe sociale, ainsi on peut lire surla carte que les étudiants contractent des crédits é tudes, les chefs d’entreprise penche

plutôt pour le financement de nouveaux projets d’entreprise, les employés contractent

les crédits pour achat d’immobilier et les biens de consommation. Les cadres, professeurs, commerçant sont plus attirés par des achats de véhicule etimmobilier.

P=17,1% ; Chi2=1,87 La relation n’est pas significative. Le test de Chi 2, montre que quel que soit le type de crédit contracté, le client esttoujours prêt à essayer un produit nouveau, il est toujours en quête d’une gra ndeutilité, et de plusieurs avantages.

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IV- Synthèse et analyse globale de l’étude :

"Produits islamiques au Maroc loin du succès" ou "beaucoup de tapage pour si peu derésultats". Ce sont des titres parmi d’autres , qui annoncent dans la presse M arocaine l’échecde la commercialisation des produits alternatifs. Nous trouvons que ceci est contradictoireaux longs articles de la presse spécialisée, qui avançait, avant le lancement de ces produits,qu’une large frange de la client èle attendait depuis très longtemps les produits islamiques, queles produits «Halal» dits alternatifs sont destinés à un avenir prometteur, que lacommercialisation des produits financiers conformes à la charia donneront du tonus àl’épargne….etc.

Mais la réalité est là, nous essayerons de la voir sous trois angles. Un premier quiconcernera les produits commercialisés eux-mêmes, le second visera le résultat de ces

produits dans les guichets des différents établissements de crédit, le troisième touchera laréaction de la clientèle.

1- Résultats :

a- Les produits commercialisés :

Concernant les produits alternatifs commercialisés, nous avons relevé plusieurs constats quenous dressons ci-après :

La quantité de produits mise sur le marché est très réduite ;

86% des interrogés optent pour un crédit classique et non pour des produits alternatifs.De plus ces produits sont peu diversifiés et ne peuvent couvrir tous les besoins des clients.

D’ailleurs, 24% des interviewés pensent que l’attention des banques devrait porter sur ce point-là.

Les produits alternatifs qui touchent les biens immobiliers sont plus chers que lescrédits logements classiques, et ce pour deux raisons :- La double transaction immobilière.- Le coût du risque supporté par le client.

En d’autres termes, la banque doit gérer une double opération commerciale d’achat etde revente qui se substitue à l’opération financière classique. Il y a de nombreux fraisvenant en sus ; Tout en sachant qu’auprès de notre échantillon, l’achat immo bilierreste le premier motif pour contracter un crédit ( 48% de l’échantillon).

Aussi, le caractère alternatif de ces produits ne réduit pas pour autant la rémunération bancaire ; dans le sens ou leur mode de rémunération s’approche de celui de l’offreclassique.

La cherté de ces produits se positionne en tant que deuxième grand obstacle avec une part de 38,10%.

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b- Résultats de ces produits :

Quelques années après leur commercialisation, les résultats annoncés par les établissementsde crédit, en ce qui concerne ces produits alternatifs, sont décevants.

Ceci vient confirmer les résultats constatés lors de notre enquête auprès des clients. Exceptionfaite pour les produits commercialisés par la filiale d’Attijariwafa bank Wafasalaf, qui semblesatisfaite des résultats de ces produits « Taksit auto » et «Ijar Al Wafaa». Cette dernière,révèle que ces produits sont très bien vendus pour une raison simple : le différentiel de TVAde 10% (20% décaissée et 10% collectée) en fait une formule compétitive particulièrementdepuis que la LOA (Leasing avec Option d’Achat) ne bénéficie plus de cette incitation fiscale.

En ce qui concerne le reste des produits, le peu d'établissements qui commercialisent ces produits signalent que la demande n'est pas au rendez-vous.

Le PD G d’Attijariwafa Bank a même déclaré ouvertement, lors de la présentation desrésultats annuels, que «Miftah A1 Fath» et «Miftah A1 Khaïr» n’ont pas encore atteint leurseuil de rentabilité.

La banque maintient cette offre juste pour ne pas être dépassée par ses concurrents. Cettefaible rentabilité est due, au régime fiscal appliqué à ces produits, entre autres, le double

paiement des droits d’enregistrement par le client et sa banque.

De notre côté, en faisant un tour dans les guichets des différents établissements à Casablanca,on a remarqué le peu d’enthousiasme dans les banques en ce qui concerne ces produitsalternatifs. Les chargés de clientèle trouvent des difficultés pour communiquer sur les

produits proposés par leurs établissements. Outre, l’indi sponibilité des affiches et desdépliants qui se fait remarquée dans les guichets, l’incompréhension des formules et des

procédures montre le désintéressement des agences à ces produits.

Dans une agence près du boulevard Mohamed V, le chargé de clientèle affirme ne rienconnaître sur le sujet et renvoie les clients vers une autre agence ou le siège de la banque.

On se demande si cette atmosphère qui règne dans nos agences, justifie le manqued'engouement de la clientèle pour ces formules baptisées "alternatives"

c- Le comportement de la clientèle et l’accompagnement commercial des produits

alternatifs

Malgré l’historique des produits alternatifs au Maroc, ces derniers n’ont pas réussi à susciterl’intérêt des clients. Aussi, la campagne de commercialisation es t l’une des grandes faiblessesdes produits alternatifs mis sur le marché, chose confirmée aussi par les clients interrogés lorsde notre enquête sur terrain.

Ainsi plusieurs questions sont demeurées sans réponses pour les clients ayants suscité un premier intérêt à cette offre, dont le coût de ces formules et la question de sa conformité avecla Charia.

De plus d eux tiers de notre échantillon déclare connaître l’existence de ces produits ainsi quequelques différences par rapport aux produits classiques ; néanmoins, ils se plaignent de

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l’effort minime fourni par les établissements bancaires pour expliquer les nouveautés proposées pour cette catégorie de produit.

Cette défaillance est aussi constatée auprès du personnel chargé de la commercialisation deces produits qui n’est pas assez informé par rapport à ces produits et donc inapte à convaincre

et séduire une clientèle susceptible d’être intéressée . V- Conclusion :

Malgré les différents freins ayant ralenti le développement des produits alternatifs et leurextension, les chances de développement de ce nouveau mode de financement à toutes leschances de se développer et de se tenir au rang du crédit classique puisque nous avonsconstaté l’intérêt de nos interviewés à adopter ces produits ; car plus de 85% de notreéchantillon a déclaré être prêt à les essayer.

Ainsi, malgré la timidité de ces produits sur le marché, nous pouvons constater les multiplesefforts fournis, néanmoins il faudrait accentuer les démarches afin d’assurer une meilleureimplantation au travers d’efforts de communication et fournir une offre mieux adaptée,connue et comprise de tous qui puisse répondre aux besoins du consommateur.

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Conclusion

Aujourd’hui dans le contexte de crise actuelle, la finance islamique s’est de plus e n plus placée dans les rangs d’une finance alternative qui pourrait venir en solution au systèmefinancier actuel.

L’aspect éthique qu’elle revêt lui a permis de susciter l’intér êt de plusieurs pays, vu que les principes qu’elle prône ont démontré leur con cordance avec les valeurs morales et éthiquesdont la finance actuelle n’aurait jamais dû s’éloigner.

En effet, c’est en bafouant ces principes là et en allant à l’encontre des équilibreséconomiques qui font la base même de cette pensée et de tous ces fondements que la crise quenous connaissons tous aujourd’hui a éclaté.

Motivé par le gain, le système financier aujourd’hui souffre des répercussions de ses actes etse retrouve dans l’incapacité de faire face à ces conséquences et de sortir de la crise.

Face à ce fléau, la finance islamique a pu malgré le contexte économique critique sedistinguer et se différencier, vu que l’impact de la crise ne l’a pas influencé directement.

Cette compétence, lui a valu l’intér êt de plusieurs économistes qui se sont penchés sur cesystème afin de distinguer les caractéristiques qui lui ont permis de se distinguer et de se

protéger dans le contexte actuel.

Son étude a permis dès lors de lui attribuer le qualificatif d’alternative vu qu’aujourd’hui ellereprésente un potentiel qui peut sauver le système financier mondiale.

Néanmoins, la finance islamique demeure complexe car elle intègre la dimension religieuse,ce qui rend la tâche plus délicate dans le sens de la difficulté d’interprétation.

Toutefois, elle est toujours en phase à plusieurs défis qu’elle se doit de surpasser afin des’aligner au niveau de la finance actuelle. Ces défis sont d’autant plus d’ordre humain,financier et éthique.

En effet, pourra-t-elle assurer une forte expansion et un développement mondial tout enrestant fidèles à ses valeurs et ses principes ?

Voici une problématique de taille, que la finance islamique se doit de gérer afin de prétendre àson statut et d’assurer son développement à l’échelle mondiale.

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http://fr.financialislam.com/les-principes-de-la-finance-islamique.html - http://www.islamweb.net/frh/index.php?page=articles&id=144518

Page 53: La Finance Islamique Solution à La Crise

8/20/2019 La Finance Islamique Solution à La Crise

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Résumé :

La crise actuelle a mis le point sur l’ une des questions l es plus fondamentales, à savoir l’efficacité dusystème financier actuel.

L’aspect non éthique de la finance d’aujourd’hui a été percé à jour est a mis en évidence lesconséquences des actions motivées uniquement par la recherche excessive du profit.

Face à ce fléau, plusieurs chercheurs et économistes ont commencé à voir dans le système de lafinance islamique une possible alternative à la finance conventionnelle. Car l’aspect éthique de cettefinance démontre des capacités et des possibilités qu’elle peut offrir pour permettre de rétablirl’équilibre économique mondial.

Néanmoins, l’ampleur de la finance classique, ce qu’elle représente mondialement et le nombreimportant de transactions qu’elle réalise quotidiennement, fait que l es défis auxquels doit faire face lafinance islamique sont très importants.

L’adoption des principes de cette finance demeure néanmoins indispensable pour assurer la stabilitédu système financier global. La finance islamique, malgré son potentiel est un système qui doit releverencore des défis afin de faire valoir sa position et pouvoir un jour aspirer à remplacer le systèmeéconomique actuel sans pour autant dévier des principes qui font la base de son existence et de sonauthenticité.

Mots clés : Finance islamique, Charia, finance conventionnelle, éthique, intérêt, produits alternatifs

Abstract :

The crisis the world have been through during the last past years, showed the weaknesses of the actualfinancial system. Indeed, the non-ethical aspect of this system revealed the consequences of theactions that are only motivated by the profit.

As a response to this situation, scientist and economists started looking at the Islamic finance as asolution to this problem. Based on its ethical principles and values, it showed that it could be the best

alternative to the actual system.

Nevertheless, it has to surpass a lot of challenges to attain the position of the conventional finance,which has a heavy history and includes billion dollars of transaction daily, to claim its position as analternative to this system. Islamic finance stills in its infancy and shares a very small proportion ofinternational finance.

However, the adoption of some of the elements of Islamic system is indispensable for ensuring thehealth and stability of the global financial system.