Initiation aux mysthères du magnètisme

8/14/2019 Initiation aux mysthres du magntisme

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Initiation aux mystresdu magntisme.

Nouvelle ditionentirement revue etcorrige, par Henri D***

(Delaage)

Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France
http://www.bnf.fr/http://gallica.bnf.fr/


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Delaage, Henri (1825-1882). Initiation aux mystres du magntisme. Nouvelle dition entirement revue et corrige, par Henri D*** (Delaage). 1847.

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INITIATION

AUX

MYSTRES DUMAGNTISME

NOUVELLE DITIONENTIREMENTREVUEETCORRIGE

Par Henri D***

Unpeudephilosophienousloignedelareligion,beaucoupnousyramne.

(Bacon.)

aSKE~SS~IMPRIMERIE DE A. PRON

RUEDELAVICOMT,55

1847


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TABLE DES MATIRES.

INTRODUCTION.

Histoire du Magntisme.

Nature du Magntisme.Thorie du magntisme.Comment le somnambule peut ar-

river la connaissance des maladies,de leurs causes et des remdes qu'el-

les exigent.Maladies incurables, hrditaires,

guries par le magntisme.

Explication de l'insensibilit pro-duite par le magntisme.

Examen de cette opinion: Jsus le

Nazaren n'tait qu'un grand magn-tiseur.

Explications donnes par la mta-

physique de la

vue dans le temps etdans l'espace.


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Magntisme au point de vue socialet religieux.

Me culp.Aveu de sa croyance au magn-

tisme fait dans la chaire de N. D. de

Paris, par le R. P. Lacordaire.

Sance de magntisme. Compte-rendu par Alph. Karr..

Faits magntiques remarquablesde vision

somnambulique 2.Phnomnes merveilleux de vision

dans l'avenir et dans l'espace, par

Alph. Esquiros 3.

Conclusion.

1 Extrait du Journal du Dimanche du21mars 184-7. 3 Extrait de la Gazette

des Tribunaux du 11 octobre 1845.3Extrait de laRevue de Paris.du 27 no-

vembre 18V2.


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14/122

Il

ses effets physiques, n'est que Je la

jonglerie dans ses phnomnes supra-

rationnels. Ces trois opinions erro-

nes ont eu l'inconvnient d'emp-

cher, en gnral, les esprits srieux

de se livrer son tude.

T-Avant de pntrer ces mystres, il

faut avoir des connaissances asseztendues en mtaphysique ; et, jus-

qu' prsent, beaucoup de magnti-

seurs ont trait des questions de phi-

losophie,

mais trs peu de

philosophesont daign s'occuper de magntisme.

Dsirant rendre publique cette bro-

chure, j'ai demand avis un jeune

rdacteur de la Revue des Deux-

Mondes, penseur profond autant

qu'habile crivain, M. Esquiros, qui


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Ht

a bien voulu me communiquer, sur

cette matire, un grand nombre d'a-

perus aussi vrais que saisissants.

Persuad qu'il n'y a de vritablevoyant en magntisme que celui quiest magntis, j'ai consult sur ce

sujet le mdecin somnambule. Aprsl'avoir pralablement

endormi, il a

reconnu vraie la plus grande partiedes opinions nonces dans cet ou-

vrage, l'exception de quelques-unes

que j'ai modifies aprs avoir reconnu

la justesse deses observations. Enfin,j'ai soumis mes explications du ma-

gntisme ceux qui l'ont le plus pra-

tiqu, et tous me disaient qu'ils au-

raient dsormais conscience de leurs

actes magntiques. Un homme hono-


16/122

IV

l'able, magntiseur distingu , M.

Marcillet, qui a popularis la foi au

magntisme en portant, l'aide de

son somnambule Alexis, la convic-tion dans un grand nombre d'esprits

clairs, me disait, propos de mes

explications sur la seconde vue, que

c'tait une lampe que j'allumais dansun antreobscur. Philosophe religieux,mon but en traitant aujourd'hui la

question du magntisme, est de d-

montrer la fausset d'une

opinionallemande partage par quelques ma-

gntiseurs exalts.

Cette opinion consisterait consi-

drer tous les miracles du Christ

comme des phnomnes purement

magntiques. L'homme qui cherche


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v

I,

la vrit, ne pourra plus douter, en

prsence de faits publics et irrcusa-

bles, produits ncessairement par

une force immatrielle, qu'il n'ait audedans de lui une me immortelle ,

et nous aurons la consolation d'avoir

rendu au peuple ses esprances en

une vie future, esprances qu'un

ma-

trialisme inhumain avait en vain

tch de lui ravir.

C'est surtout la jeunesse que nous

nous adressons. Passionne pour tout

ce qui est destin agrandir le do-

maine de la science et soulager les

maux sans nombre qui affligent l'hu-

manit, elle acceptera la main que

nous lui tendons pour lui aider surmonter les premiers obstacles de


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VIcette route secrte, profonde et mys-

trieuse.

Aujourd'hui, debout sur le seuil

d'un monde inconnu, invisible nossens, nous en apercevrons les loin-

taines clarts. Nous le visiterons plustard dans un ouvrage de haute ma-

gie, traitant de lapuissance

ada-

mique.


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HISTOIRE

DU

MAGNTISME.

L'homme vers dans les sciencesoccultes, l'initi aux mystres de l'an-

tique Orient, ne peuvent s'empcherde faire remonter le magntisme aux

premiers ges du monde. Les gnies

d'lite qui se firent les instituteursdu genre humain, comprenant la

saintet d'une science qui dgagel'me du corps, lui donnrent asile

dans le fond des temples. Devant plus

tard, dans mes autres ouvrages, vous


20/122

- 1). -

faire pntrer dans le sanctuaire des

temples de l'Inde, tudier la mde-

cine Epidaure, et la haute sagesse

d'Egypte dans l'intrieur de ses

Pyra-mides, je me bornerai constater ici

que les prtres de l'antiquit avaient

la connaissance de l'existence du

fluide magntique et de ses merveil-

leux phnomnes. L'initi d'Osiris ,le pote philosophe, civilisateur de la

Grce, Orphe, le dcrit dans des

vers magnifiques.Je dirai cependant un mot des

Sybilles et des Pythonisses de l'anti-

quit, aujourd'hui o on nie leur

existence, o on les oppose haute-

ment aux prophtes et aux saints.

St-Clment d'Alexandrie, St-Augus-

tin ont, nous l'avouons franchement,

dans plusieurs de leurs ouvrages,


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- 3 -

cit les prdictions des sybilles tou-

chant J.-C.. Ces prdictions, ant-

rieures de beaucoup au Christ, et quenous avons lues avec un extrme in-

trt, dpeignent son rgne, son

avnement en termes trs prcis. A

ceux qui m'objecteront que ces pro-

phties sont supposes, je dirai avecLactance

que les

plus frappantes setrouvent rapportes par Varron, Ci-

cron et plusieurs auteurs non moins

dignes de foi, qui taient morts avant

que le Christ ne naqut selon la chair.

Mais, nous dirons des sybilles, quine sont rien autres que nos somnam-

bules lucides, ce que nous avons dit

de ces derniers: les somnambules en-

trant dans un tat de passivit abso-

lue, entrevoient le prsent, le passet l'avenir, d'une manire pnible,


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- 4 -laborieuse et incertaine; le saint, au

contraire, matre de lui-mme, com-

mande en souverain la nature, et la

modifie augr

de sa volont puis-sante. Je ferai, en outre, remarquer

que presque tous les saints qui sont

le plus vnrs pour leurs miracles,travaillrent durant toute leur vie

mortifier leur corps et s'en dpouil-ler, afin que leur me, libre desliens terribles de la chair, pt voler

vers son bien-aim sur les ailes de

l'amour. Vous comprenez comment

la mortification, rendant l'me du so-

litaire matresse du corps, empire

que lui a ravi le pch originel, ce

nouvel Adam va pouvoir commander la

nature, et son

me, dgage desliens charnels, va commencer ds

cette vie voir dans le prsent, le


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5

pass et l'avenir, facult que la tho-

logie reconnait l'me lorsqu'elle a

quitt le corps. Je me bornerai ces

quelques rflexions sur lemagntismedans les temps anciens.

Passons maintenant au jour o,

quittant ses mystrieux asiles, le ma-

gntisme apparut au monde et sema-

nifesta par

des phnomnes publics.Dans le sicle o Cabanis rpan-

dait les doctrines malfaisantes du ma-

trialisme, et proclamait hautement

que l'homme n'tait qu'un animal

dont les organes taient un peu plusperfectionns que ceux des autres

brutes, Dieu suscita Mesmer, homme

d'une nergie incroyable et d'un

grand dsintressement, signes cer-

tains d'une me leve. Le premier,il engagea avec les corps savants et


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6

l'opinion publique cette polmique

qui dure encore, et dans laquelle il

eut souvent l'avantage. Aprs Mes-

mer, de Puyssgur lana le magn-tisme dans des voies nouvelles queson fondateur lui-mme n'avait pas

prvues.La dcouverte du somnambulisme

ajouta l'enthousiasme des croyantset la rsistance des incrdules ;

c'tait un pas de gant, car rien n'a-

git plus puissamment sur la masse

des esprits que le merveilleux. Vers

ce mme temps, nous voyons appa-

ratre un homme singulier, l'abb

Faria, dou d'un aplomb et d'une

adresse rares, mme chez un thauma-

turge; il contribua

rpandre, deson ct, la nouvelle dcouverte. On

peut le regarder comme l'inventeur


25/122

- 7 -

a

de ce magntisme spectacle qui

plait, tonne, fait peur, mais a le

tort de faire jouer la science le rle

de passe-temps. Un homme de bien,M. Deleuse, donna tous ses soins au

traitement des malades, par l'action

magntique. Nous lui devons la pre-mire dfinition un peu prcise quiait t donne sur cette matire.

Le magntisme est, selon lui, une

manation de nous-mmes, dirige

par la volont.

Si nous arrivons aux temps mo-

dernes, nous trouverons le baron DuPotet, auteur de plusieurs ouvrages

qui ont eu un grand succs; M. de

Guinaumon, qui a relat dans un

ouvrage justement estim, intitul

Somnologie, les cures miraculeusesdu somnambule Victor Dumez; enfin,


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8M. Ferdinand Barreau qui vient d'ob-

tenir un bref de flicitation du pape,Pie IX, pour son ouvrage du Magn-tisme en cour de Rome. Tel est au-

jourd'hui l'tat du magntisme.Vers dans la connaissance des

critures et des religions de l'anti-

quit ,je me suis servi du magntisme

comme les mages de l'ancienne Perse,pour pntrer les mystres de la na-ture et arriver la connaissance deshautes questions de la mtaphysique.J'ai observ, dans les nombreuses

expriences magntiques que j'aifaites dans lesilence de la nuit, queles rponses des somnambules, quel-

que ft d'ailleurs leur degr d'instruc-

tion, taient en tout

conformes auxvrits rvles, admises par l'univer-salit des peuples , et que l'glise


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9nous propose de croire. En voici un

exemple.

Alexis, ce somnambule dont le

nom est europen, acteur distingude l'Ambigu-Comique, m'avait sou-

vent assur qu'endormi sous l'in-

fluence de mon fluide, il traiterait les

questions les plus arides de la mta-

physique. Curieux de voir cet acteurtraiter une question de philosophie, jelui promis de mettre sa science

l'preuve. Un jour, en effet, qu'un

mdecin, ayant interrog sur sa sant

Alexis, celui-ci lui avait rpondu :Maintenant vous allez bien, mais

vous seriez mort d'une trs gravemaladie que vous avez faite, il y a

trois ans, si votre mre ne vous et

pass un chapelet bni autour du cou,

je crus mettre en dfaut sa clair-


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- 10 -

voyance somnambulique, en lui di-

sant d'expliqueT comment un cha-

pelet pouvait gurir. Dieu, me r-

pondit-il sans

hsitation, touch

des prires de cette femme, lui a

accord que tous les objets, impr- gns de son fluide, possderaient la

vertu qui, suivant les Evanglistes,

sortait de la robe du Seigneur et gurissait les maladies. ,J

Le mdecin s'en alla trs effrayd'une si merveilleuse lucidit , et

Alexis, rveill, resta trs tonn

d'tre si vers dans les Ecritures.


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Il

2.

Nature du Magntisme.

L'homme est un compos de corpset d'me qui exercent l'un sur l'autreune influence rciproque. Lorsque le

corps a la prdominance, l'homme

tombe immdiatement au-dessous de

la brute; quand, au contraire, l'me

commande en souveraine, l'homme

s'lve la plus haute perfection.Cette influence s'exerce l'aide d'un

fluide nomm fluide magntique, quiest un vritable mdiateur entre la

partie spirituelle et la partie mat-

rielle de notre tre. Nous ne nous oc-

cuperons pas aujourd'hui du corps

que les physiologistes sont parvenus

trs bien connatre. Quant l'me,nous nous bornerons vous rappeler


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13 -sons maintenant la dfinition du

fluide mdiateur entre notre me et

notre corps.Il est un axiome en

mtaphysiquecomme en haute magie, empruntpar Pythagore et Platon aux prtres

gyptiens, axiome contenu dans ces

quelques mots: Dieu se complaitdans le nombre trois :

NumeroDeus impare gaudet. Dieu, en effet,voulant rgnrer le monde, in-carna son propre fils, et en fit lemdiateur entre l'homme coupable

et son Dieu. La croyance en J.-C.mdiateur est le fondement du chris-

tianisme. Le soleil claire et fcondele monde l'aide d'un principe,nomm par Newton ondes lumi-

neuses, et dont la dcouverte im-mortalisa son nom. C'est le vritable


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14 -

mdiateur entre le monde et le so-

leil; c'est Je premier principe du

monde. Il fut cr avant le soleil,

suivant les mots

encore emprunts

la Gense: que la lumire soit, Fiat

lux. Enfin, entre l'me et le corps ,il existe aussi un mdiateur, nomm

chez les anciens esprits animaux,

et que nous nommerons fluide ma-

gntique.

Ainsi" pour rsumer ces hautes

penses: entre Dieu et l'homme il

ya un mdiateur: Jsus-Christ ; entre

le soleil et lemonde, il ya un mdia-

teur : les ondes lumineuses ; entre

l'me et le corps, les anciens avaient

aussi reconnu un mdiateur que j'ap-

pelle fluide magntique.Pour bien dfinir cette troisime

partie de l'homme, je crois indis-


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15 -

pensable de laisser parler un som-

nambule, Victor Dumez:

Il existe un fluide magntique trs subtil, impondrable, lien ,

chez l'homme, entre l'me et le

corps, sans sige particulier; il

circule dans tous les nerfs et surtout

dans le grand sympathique, c'est

l'tincelle de la vie. Sa couleur, vi-

sible seulement pour le somnam-

bule, n'est pas toujours la mme:

tantt, il a le ple reflet de la lune, d'autres fois celui du feu, sou-

vent il tient le milieu entre l'tincelle lectrique et ce dernier l-

ment. Son clat est toujours en rai-

son directe de la continence. Le sang nourrit les nerfs qui poussent le

fluide travers le nvrilme; exal l'extrieur , il forme autour de


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16 chaque individu une aurole lumi-

neuse, assez semblable celle dont

les peintres illuminent la tte des

saints.

La moindre partie de ce fluide con-

tient une fraction de toutes nos par-ties. Donnez un somnambule une

mche de cheveux imprgne de ce

fluide, il est trs probable qu'il d-peindra au physique comme au mo-

ral l'individu sur la tte duquel ils

ont t coups. Le fluide existe aussi

chez les animaux et les plantes, sui-

vant M. E. de Class, mais, au lieud'tre le mdiateur entre une me

sensible, intelligente et libre, et leur

corps, il l'est entre un instinct sou-

mis aux lois immuables de leur na-

ture. Examinons maintenant son

action physique.


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17C'est le fluide qui illumine d'une

douce clart les yeux de l'homme bon

et clment, d'un feu sombre, ceux

de l'envieux. Nous avons tous pu re-

marquer que la dbauche, en ternis-sant l'clat du fluide chez l'homme,

teignait la brillante clart de son

regard. C'est encore ce fluide qui,

produisant la physionomie, faitpa-ratre en relief sur nos traits, nos

penses et nos impressions int-.-rieures. Terminons ce chapitre par

l'explication du somnambulisme. -

Lorsque l'on introduit, par l'actionmagntique, un fluide tranger dans

les nerfs d'un somnambule, l'me,

pour ainsi dire, se trouve isole du

corps. Le corps alors est plong dans

u n trangafs.ommeil, tandis que l'me


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ts -

rvle sa cleste origine par les plusmerveilleux phnomnes :

Etsoncorps assoupilaissel'empire l'me.

Thorie du Magntisme.

Letemps m'ayant toujours manqu

pour former des somnambules, jen'ai jamais magntis que des sujetsdont la lucidit m'tait parfaitementconnue. Ceux-l

je les

magntisaissans gestes, par laseule action de ma

volont, tant plutt philosophe que

magntiseur. Je conseillerai ceux

qui dsireraient approfondir cette

question etsavoir comment seformentles somnambules, de se procurer les


37/122

19

3

ouvrages de MM. Baron du Potet etde Ferdinand Barreau, sur cette ma-

tire.

Le caractre le plus constant du

somnambulisme c'est d'tre sans cesse

variable. Aujourd'hui, semblablecesfemmes des contes arabes, traversant

l'immensit des airs, montes sur un

dragon ail, l'esprit de votre som-

nambule, port sur l'aile de votre vo-

lont, dcrira avec une effrayante v-

rit de dtails tous les lieux que vous

voudrez lui faire visiter. En vain, le

lendemain, voqurez-vous les mmesimages, elles se refuseront une

seconde apparition, et si le somnam-

bule est de bonne foi, il vous avertira

lui-mme qu'il ne voit rien et vous

priera de le rveiller.Nous allons tcher d'expliquer les


38/122

- 20 -

causes de cette singulire variabi-

lit.

Vous remettez au somnambule une

mche de cheveux qui a pass dans

un grand nombre de mains et s'est

empare du fluide de chacun de ceux

qui y ont touch. Comment le som-

nambule pourra-t-il reconnatre, au

milieu des diffrents fluides,

celui de la

personne dont on lui adonn des che-

veux. C'est dans l'incrdulit de ceux

qui interrogent qu'il faut chercher le

plus souvent les causes de non rus-

site.Prenez un homme d'esprit, placez-

le dans un cercle o on l'coutera

avec plaisir ; il se distinguera parl'heureuse forme de ses penses, l'o-

riginalit deses rparties, sa verve in-tarissable. Placez la mme personne,


39/122


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41/122

23

3.

Comment le somnambule peutarriver la connaissance des

maladies, de leurs causes et

des remdes qu'elles exigent.

Les somnambules se divisent en

deux classes: les somnambules intui-

tifs et les somnambules sensitifs.Le somnambule intuitif voit au

travers des corps, et rend compte de

la forme et de l'tat des organes in-

ternes du malade avec la mme pr-

cision que le mdecin qui vient defaire l'autopsie d'un cadavre. Quel-

ques-uns, moins lucides, me disaient

distinguer l'intrieur des corps comme

au travers d'une caraffe. Quant au

somnambule sensitif, il ressent enson propre corps toutes les douleurs


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43/122

- 25 -mrent la plus immense douleur,mle une infinie rsignation; un

artiste qui l'aurait copie en ce mo-

ment aurait eu une magnifique tte

de Christ. Plusieurs fois, j'ai, parlaseule force de la volont, chang

pour les somnambules, de l'eau en

vin, et ilsprouvaient les mmes effets

que s'ils eussent rellement pris cette

boisson. Je termine par un fait quiachvera de vous dmontrer combien

l'identification est intime entre le

somnambule sensitif et le mdecin

aveclequel il se met en rapport.J'entre un jour chez le mdecin som-

nambule et je suis effray de la colo-

ration de son visage, je fus prompte-ment rassur en apprenant que la

teinte jaune de sa peau tenait uneconsultation qu'il venait de donner


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27

personne avec laquelle il entre en

rapport; dsireux de s'en gurir, il se

transporte immdiatement en espritdans une pharmacie ou autre lieu, et,avec une sagacit intelligente, dve-

loppe en lui par le magntisme, il

indique les remdes qui doivent le

rendre la sant, et la place exacte

o il les a trouvs. Ces remdes sont

quelquefois des mdicaments vendus

par les pharmaciens , souvent des

herbes qu'il faut aller cueillir la

campagne dans l'endroit que dsignele somnambule.

D'autres fois, et alorsleurs prescriptions deviennent d'une

excution pnible, c'est un certain

baume qu'il s'agit d'aller chercher au

sixime tage d'une antique maison ,

chez quelque vieille juive qui en estdpositaire par tradition.


46/122

28Il me reste maintenant parler des

effets bienfaisants produits sur les

malades par l'action magntique. Les

passes magntiques exercent une bien-

faisante influence sur les malades,en rendant, par l'introduction d'un

fluide vivifiant dans les nerfs, le mou-

vement aux membres paralyss; en

rtablissant l'harmonie des fluides en

dsordre; enfin, en chassant le fluide

vici et en le remplaant par un autre

plus pur. J'ai guri quelques maladies

par ce moyen, mais le manque de

temps m'a

mis, depuis longtemps,dans l'impossibilit d'entreprendreaucune gurison. Un grand nombre

d'hommes, remarquables par l'lva-

tion de leurs sentiments, se dvouent

encore tous les jours la pratiquede cette mdecine naturelle, et ob-


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- 29 -

tiennent des cures trs remarqua-bles.

Les femmes, de mme que les

hommes, peuvent rendre la sant parl'action magntique. Des mains de

femmes et mme de princesses, ne d-

daignrent pas d'exercer les secrets

de la mdecine Mesmerienne dans

cette solitude du

Petit-Bourg queLouis

XIV avait fait btir pour madame de

Montespan, et qu'habitait naguresM. Aguado; aujourd'hui asile consa-

cr par la charit publique la mora-

lisation des jeunes dtenus. Nousavons lu dernirement le rapport im-

prim d'une cure opre par madame

la duchesse de Bourbon, et raconte

par elle-mme.

Dans les temps modernes, nousavons connaissance decertaines cures


48/122

30 -

opres charitablement par des fem-

mes jeunes et riches l'aide du ma-

gntisme. Ces cures peuvent tenir une

place honorable

parmi les

gurisonssi remarquables opres par MM.Le-

gentil, Grummet, ledocteur Viancin,le docteur Desbois, etc, etc.

Maladies incurables et hrdi-

taires, guries par le Magn-tisme.

il est des maladies qui foudroient

et dciment les gnrations, et pourla gurison desquelles la science, jus-

qu' prsent, a t

impuissante. Les

noms de ces maladies ne se pronon-cent qu'avec effroi; car, non contentes


49/122

- 31 -

4

de la mort de leurs victimes, elles les

attaquent encore dans leur postritla plus recule. C'est l'Epilepsie quiroule par terre sa victime en proieaux plus effroyables convulsions, tord

ses membres, gare son il et couvre

ses lvres d'une cume sanglante ;c'est la Paralysie gnrale que le doc-

teur Falret nous dcrivait dernire-

ment dans sa hideuse ralit , aucours qu'il professe la Salptrire.Du jour o un malade est atteint de

cette affection, sa famille commence

pleurer sa

mort, car ses

membrestour tour vont lui refuser leur ser-

vice, et bientt il faudra lui desserrer

les dents pour lui introduire dans la

bouche la nourriture charge de

prolonger quelque temps encore sadouloureuse agonie.


50/122

32

En prsence de cette maladie dont

le nombrey suivant le clbre docteur

Voisin, tend, chaque jour, aug-

menter, la science se reconnat tris-

tement impuissante. La mdecine,me disait M. Henri Falret, peut retar-

der de quelques mois la mort de

l'homme atteint de paralysie gnrale,

mais jamais le rendre la sant.Qui n'a vu les ravages des maladies

de poitrine, de la phthisie, qui, non

contentes de miner leurs victimes, se

transmettent immuablement leurs

descendants. La mdecine, voyant

qu'elle nepouvait rien pour arrter ce

mal rongeur, apris depuis long-tempsle parti, pour mettre couvert sa res-

ponsabilit , et loigner des yeuxd'une famille le spectacle d'une lente

,agonie, d'envoyer mourir les poitri-


51/122

33 --naires sous uncieltranger. Alavuede

tous ces maux, un homme s'est lev et

a dit : Vous tous que la science aban-

donne, venez moi et je vous guri-rai. Mdecin, je ne puis rien pour

vous; somnambule, je puis tout. Les

remdes qui peuvent vous rendre la

sant, veill, je ne puis les voir,

endormi, je les aperois. Cet

homme, c'est Victor Dumez, mdecin

de la facult de Paris. Je ne parlerai

pas de ses cures nombreuses et mira-

culeuses. Unhomme estimable, un an-

cien dput,

M. Loisonde Guinaumon,en a fait le rcit dans sa Somnologie.

Je citerai seulement quelques parti-cularits de sa vie. Dumez a fait ses

tudes Fribourg, o le bruit des cu-

res qu'il oprait s'tant rpandu auloin, on venait, des extrmits de la


52/122

-- 34 -

Suisse, consulter l'colier somnam-

bule. Elve trs ordinaire, veill,toutes les fois qu'il faisait ses devoirs

dans le sommeil somnambulique, ilstaient trs remarquables. Son inten-

tion tait d'tre simple somnambule,

mais, cdant au conseil de quelquesamis dvous, il a pass tous les exa-

mens et s'est fait recevoir mdecin. Ces

examens, qu'il passa endormi, furent

trs brillants, et nous lui avons en-

tendu raconter que s'tant un jour

aperu que l'un de ses examinateurs

voulait l'embarrasser, il avait lu,dans l'esprit de cet examinateur, la

rponse que, lui-mme examinateur,

aurait faite, si on lui avait adress la

mme question.Aujourd'hui, mdecin de nom, Du-

mez est somnambule de fait, et con-


53/122

35 -

4

tinlie Paris le cours de ses guri-sons 1.

Je comprends que l'on doute de la

science des somnambules, mais il me

semble que c'est un bonheur, lorsquela facult vous dlaisse, de connatre

un mdecin qui ne dsespre d'aucune

gurison; qui, tous les jours, guritune de ces maladies

que l'on consi-

dre comme incurables.

Insensibilit produite parle Magntisme.

La sensation est transmise au cer-

veau par le fluide magntique quicircule dans les nerfs et est perue

1 Huede laBoule-Rouge, 24.


54/122


55/122

37 -cette branche de laphysique mdicale

m'ont prouv et me prouvent chaque

jour que l'lectricit est cet agent quel'homme a la facult de dveloppersur son semblable, et depouvoir mo-

difier, suivant savolont, pour en faire

un des moyens les plus puissants de

la thrapeutique.

D'aprs cette, thorie, mes ides

sont toutes opposes celles des ma-

gntiseurs , mes devanciers, et mme

mes contemporains. Mais je n'ai pasl'intention de vous exposer actuelle-

ment cette nouvelle thorie, que jeme propose de faire connatre par la

voie de votre intressant journal, si

vous voulez bien le permettre. Pour

aujourd'hui, je me bornerai vous

communiquer un fait d'insensibilitmagntique sur un jeune homme de


56/122

38

quinze ans, auquel j'ai enlev une

tumeur enkyste pendant le sommeil

magntique.Je ne vous

apprendrai rien de nou-

veau, seulement c'est un fait de plusconstater ; je pourrais les multiplier,

j'en possde de nombreux exemples.MIRRA (Joseph), g de quinze ans,

portait la partie suprieure de latte une tumeur enkyste, de la gros-seur d'une forte noix. Elle tait mo-

bile et insensible au toucher.

Le jeune Mirra passait facilement

l'tat somnambulique. Je proposaidonc la mre de l'oprer pendantle sommeil, ce qui fut accept.

Le 20 mai 1844, je procdai

l'opration, ainsi

qu'il suit :

Ayant plac lemalade dans un fau-

teuil et dans la direction du mridien


57/122

39 -

magntique, c'est--dire le dos tourn

du ct du nord, je le magntisaiavec l'intention d'obtenir le sommeil

magntique et l'insensibilit. Aprs

cinq ou six minutes, Mirra tait pro-fondment endormi. Interrog par

moi, il me rpondit qu'il dormait,

qu'il tait entirement isol, mais

qu'il prouvait de la gne respirer ;

quelques passes faites sur la poitrinesuffirent pour le calmer.

Pour m'assurer s'il dormait relle-

ment, et dsirant savoir s'il tait sen-

sible l'action del'ammoniaque, jelui en prsentai sous le nez un flacon

large ouverture; aprs deux outrois

aspirations, la face se colora. Inter-

rog sur ce qu'il ressentait, il rpon-

dit : a pique, a pique. Aprscette preuve, je demeurai bien con-

vaincu de son insensibilit.


58/122

ito -Je coupai les cheveux et rasai la

tumeur et ses environs. Une incision

longitudinale d'arrire en avant fut

faite, sans dterminer, de la part du

malade, lemoindre mouvement; seu-lement il dit: Vous me faites mal.

Chaque lambeau fut incis, et cha-

que incision il rpta : Vous me

faites mal; mais la tte resta immo-

bile. Chaque lambeau fut dissqu

jusqu' sa base, et la tumeur, parfai-tement isole, fut enleve sans quele patient excutt le moindre mouve-

ment. Je rapprochai les lambeaux, etun pansement mthodique mit fin

l'opration.

L'opration termine, je fis quel-

ques passes, dans l'intention de cal-

mer le malade, et le laissai dormirdix douze minutes, aprs lesquelles

je lui demandai s'il dsirait s'veiller.


59/122

ilComme vous le voudrez, fut sa

rponse. Je l'veillai et lui demandai

comment il setrouvait. Trs-bien!

Je lui montrai la tumeur que je venais

de lui enlever; il ne voulait pas croire

que ce ft la sienne, et il porta de

suite la main sur sa tte, pour s'en

assurer. Je lui arrtai la main et lui

recommandai de ne pas toucher sa

tte et de me venir voir le surlende-main pour se faire panser.

Le deuxime jour, mon petit ma-

lade fut exact au rendez-vous. Je le

pansai sans l'endormir, et le panse-

ment fut douloureux. Ilse glissait surson sige, comme pour fuir la douleur

que lui causait le dcollement de la

charpie, qui adhrait fortement aux

bords de la plaie.Au deuxime pansement, je l'en-


60/122

42

dormis etprocdai au pansement sans

qu'il donnt le moindre signe de sen-

sibilit. Je jugeai devoir procder

ainsi pour les autres pansements, afind'viter la douleur. Au dixime jour,la gurison fut complte.

J'espre, Monsieur, que, grce

votre obligeance, et par la voie de

votre journal, cette observation arri-vera la connaissance de mes con-

frres, et les engagera suivre mon

exemple, ne doutant nullement qu'ilsn'obtiennent comme moi un entier

succs.

Votre tout dvou,J.-C. DUSSAUX.

D.M.P.,ancienlveparticulieretprosecteurde M. Dupuytren,etc., etc.


61/122

43 -

>

Examen de cette opinion :Jsus le Nazaren n'tait

qu'un grand Magntiseur.

Cette opinion tant principalement

adopte par les Allemands, nous

allons exposer franchement leur sys-

tme, puis en faire remarquer la faus-

set.Sous le rgne de Tibre, on voyait

en Jude un homme remarquable, du

nom de Jsus. Sa chevelure, divise

en deux parties gales par une raie,

indiquait un homme de la secte des

Nazarens (secte verse dans les scien-

ces occultes et qui faisait professionde fraternit). Cet homme parcourait

les bourgades, les villes et les campa-gnes, suivi d'une foule nombreuse de

peuple qu'il avait sduite par la beaut


62/122

44de ses traits, l'harmonie de son lan-

gage, la sublimit de ses discours,fascine par les prodiges clatants,

qu'il donnait en

tmoignage de sa

divinit. Aprs ce portrait rapide du

Sauveur, les auteurs que nous entre-

prenons de rfuter, expliquent ainsi

lesmiracles de Jsus-Christ : lorsque

la philosophie entreprit de lutter con-tre le christianisme, elle comprit que,des miracles du Christ, tait ne la

croyance des femmes, des enfants et

du peuple, sa divinit. La philoso-

phie nia donc hautement que Jsus-

Christ et jamais opr de prodiges ;ces dngations furent impuissantes.On ne nie pas un fait qui s'est pass

devant plus de 3,000 tmoins. LesJuifs, plus habiles, tchrent de les

expliquer, en disant qu'il avait drob


63/122

45 -

le nom de Dieu dans le temple, Julien

l'apostat, en crivant que d'autres,

sans tre fils de Dieu, en avaient fait

avant lui. Aujourd'hui que

les scien-

ces ont fait un pas, nous avons d-

couvert les secrets moyens employs

par le nazaren Jsus. Comme lui,

par l'imposition des mains, nous gu-

rissons les paralytiques, donnonsl'ouie aux sourds, la vue aux aveu-

gles, la parole aux muets, et rendons

enfin le calme aux pileptiques1 qui

sont, sans aucun doute, ceux qu'en

Jude on nommait possds. En un

mot, les prodiges du Christ sont ga-ls par le magntisme.

J'ai vuRouen, chez le savant doc-

teur Desbois, dans sa bibliothque siremarquable, unethseanglaise sur l'iden-tit des pileptiques avec lespossds.


64/122

46 -

J'ai prsent les objections dans

toute leur force; je vais maintenant

passer leur rfutation.

Je ne nierai pas que quelques som-

nambules, dous du don proph-tique, n'entrevoient les vnements

futurs, mais quelle incertitude, quel-les vacillations dans leurs rponses !Le sphinx harcel laisse bien tomber

et l quelques lambeaux de sonsecret, mais c'est pour les reprendreaussitt et les retirer dans ses dents

comme uneproie mal lche. Quelle

indigne profanation de comparer les

loquentes prophties du Christ sur

Jrusalem, avec une prdiction de

somnambule! ! !

J'ai t le tmoin d'un grand nom-

bre de cures,

dues l'actionmagnti-

que ou aux prescriptions somnambuli-


65/122

47 -

5.

ques; toutes taient dpourvues du

signe caractristique du miracle :

l'instantanit !

Un grand nombre de magntiseursse sont vants d'avoir gal le Christ

par leurs miracles, et il s'est rencon-

tr des hommes qui ont eu la crdu-

lit d'ajouter foi leur parole. Si ces

thaumaturges avaient

prcis davan-tage leurs prtentions, et qu'ils se

tussent vants d'avoir nourri 3,000hommes avec cinq pains, lequel , jevous le demande, de leurs trop cr-

dules auditeurs, aurait t assez sim-ple pour couter de sang-froid une

semblable extravagance ?J'ai tudi la vie de tous les fonda-

teurs de religion, et je puis affirmer

sans crainte que Jsus-Christ, seul,

a rendu la vie aux morts, lui seul,


66/122

48 -

par sa rsurrection , a triomph du

trpas, suivant la magnifique expres-sion de l'aptre Saint-Paul : 0 mors

ubi est victoria tua? mort, o est

donc ta victoire?

Explications 5 donnes par la

mtaphysique, de la vue dans

le temps et l'espace.

Dans ce sicle, les croyances la

seconde vue ont

toujours t consid-res comme les rveries d'un cerveau

malade par cette foule de demi-sa-

vants , qui se croient des esprits forts

parce qu'ils nieront aveuglment ce

qu'ils ne comprennent pas. Nousallons citer aujourd'hui le sornnam-


67/122

49 -

bulisme devant le tribunal de la rai-

son, et montrer que, pour avoir une

base plus leve que les autres con-

naissances, cette science n'en a pasmoins une base relle et inbranlable.Pour visiter le labyrinthe confus et

inextricable du somnambulisme, il

nous faut le fil d'Ariane, et ce filest

la croyance l'immortalit de l'meet son immatrialit. Ce principeadmis, les tnbres vont se dissiperet le suleil de la vrit va luire.

Le somnambule entre en rapportavec le monde extrieur sans le mi-nistre des sens, ces organes gros-siers dont les fonctions sont nces-

sairement limites comme tout ce quiest

matire, et son

me, se dgageantde sa prison charnelle, enIre en com-

munion. directement et sans agent


68/122

50 -

intermdiaire, avec la nature, avec

les objets extrieurs, avec les ides

intimes de l'homme! Voil pourquoi,

pour le somnambule, il n'y aplus de

distance de temps et d'espace ; voilpourquoi il peut voir dans les tn-

bres au travers des corps les plus

opaques; car, son me, principe im-

matriel , thr, universel, trans-

perce les obstacles matriels avec plusde facilit que les rayons du soleil ne

pntrent le plus pur cristal. Voil

lemystre du somnambulisme dcou-

vert, et reposant sur une croyanceadmise par l'universalit des peu-

ples: l'immortalit de l'me. Nous

citerons la fin de ce livre un grandnombre d'exemples de vue dans le

pass, le

prsent et

l'avenir; dans

l'espace et au travers des corps opa-


69/122

51 -

ques; tous faits publics revtus d'un

caractre authentique, raconts pardes crivains dignes defoi, et ces faits

qui, nagures, eussent sembl si

impossibles, si embarrassants direde sang-froid, sembleront compr-hensibles et vraisemblables ; car,sachant que l'me, dgage du corps,

peroit l'avenir, qui ne comprendraqu'Alexis ait pu nous prdire le nu-mro qu'il devait tirer la conscrip-tion? Qui s'tonnera que le docteur

Viancin, ait, par un acte de sa vo-

lont, envoy sa somnambule en

Egypte, qu'elle ait lu sur les Pyra-mides le nom des rois de ce pays, etait relev une erreur de M. de Cham-

polion? Qui douteraqu'un

somnam-bule sans ducation, un habitant dela campagne, ait trait les plus hau-


70/122

52 -

tes questions avec un style qui, parsa pompe etla majest de ses images,

rappelle celui de l'Ecriture; qu'unsomnambule reconstruise les villes

telles qu'elles taient il ya plusieurscentaines d'annes!

Il y a quelque temps que les sa-

vants, la vue des merveilleuses con-

qutes de la science, proclamaient

avoir arrach la nature ses secrets,semblables aux anciens gographes

qui crivaient sur leurs mappe-mondes: Ici finit l'univers, Ibi deficitorbis, sans se douter que, dans cet

espace, nomm par eux le vide, il yavait deux fois plus de terre qu'onn'en connaissait de leur temps. Ils ont

cru tout connatre en tudiant la ma-

tire, mais Dieu n'a

pas voulu les

laisser dormir tranquilles dans leur in-


71/122


72/122

gi-

sants effets. Dans leur tendre solli-

citude, les Sages de l'Orient avaient

craint que les bateleurs de la science

venant s'en emparer, ces jongleurs

ne portassent une main sacrilge surla rgion sacre de l'me, et ne se

servissent de ces prcieuses connais-

sances que pour assouvir une cupi-dit toujours insatiable. Suivant l'o-

pinion mise par M. Alphonse Esqui-

ros, sile magntisme, perdant un joursa mobile fugacit, devenait une

science positive, il est effrayant de

penser que des hommes pervers pour-raient s'en servir pour surprendre les

secrets intimes des familles. Vers

dans la magie, je connais des breu-

vages qui dvelopperaient consid-

rablement la lucidit chez les som-

nambules, mais je suis bien rsolu


73/122

55 -

G

n'en faire jamais connatre la compo-sition. Le somnambulisme est encore

aujourd'hui un sol capricieux, sur

lequel on marche de mirages en mi-

rages; un terrain mouvant o l'on

enfonce chaque pas, ce qui faisait

dire dernirement M. Lamennais,en notre prsence, que le somnam-

bulisme n'avait pas

en lui d'lments

de progrs. Voyons maintenant les

services que le somnambulisme peutrendre l'humanit. Il dcouvre des

remdes nouveaux qui triomphent

de maladies que la mdecine vul-gaire n'avait pas encore pu gurir.Tout en blmant la coupable ngli-

gence de ceux qui ddaignent de re-

courir la science somnambulique

pour conserver la vie leurs proches,nous pensons prudent de soumettre


74/122

56 -

un mdecin les prescriptions des

somnambules, moins que ceux-ci

ne soient eux-mmes mdecins. Le

somnambulisme peut

encore servir

nous donner des nouvelles d'un ami

absent; lorsque le somnambule vous

dcrit exactement votre ami au physi-

que comme au moral, il y a alors

une grande probabilit pour qu'il levoie rellement. Dans la police, on

pourrait s'en servir seulement comme

confirmation. Dans tous les cas, je

conseillerai ceux qui viendront con-

sulter les somnambules, de ne pas

penser la personne dont on veut

avoir des nouvelles, car j'ai remar-

qu avec Marcillet que le cerveau des

somnambules tait en quelque sorteun daguerrotype o venaient se

graver les ides de ceux avec lesquels


75/122

57 -

ils entrent en rapport. J'ai consult

souvent les somnambules sur les hau-

tes questions de philosophie, leurs

rponses taient

toujours conformes

ou bases sur la tradition, le catho-

licisme et la raison.

Dans l'antiquit et le moyen-ge,les prtres ont toujours tenu le scep-

tre des ides; aujourd'hui le royaumede la science est devenu une vaste

rpublique o l'on ne reconnait

qu'une seule puissance, une seule

aristocratie, celle du mrite. Au mi-

lieu du progrs universel, les pr-

tres ne peuvent pas rester station-

naires. La gloire de la religion exige

que le prtre domine le monde

desintelligences par

l'tendue

de son vaste savoir. Il faut queles prtres, semblables l'illustre


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77/122


78/122

60 -pardon, et nous allons leur exposerles motifs qui nous ont contraint

tre si srieux. Il est une vrit ad-

mise par tous les esprits profonds,

que les dogmes sublimes enfantent

une morale sublime, de mme queles ides leves produisent de nobles

sentiments. J'ai cru en consquence,

que si, dchirant le voile

mystrieuxqui a, jusqu' ce jour, cach aux yeuxdes magntiseurs la nature de leurs

actes, je leur faisais apparaitre le,magntisme dans sa sublime vrit,

je les empcherais de prostituer desusages profanes une science aussi

sainte.

Chaque phnomne magntique

qu'ils produiront dsormais, en leur

rappelant l'immortalit de l'me,

porteront leurs yeux vers leciel, leur


79/122


80/122

62

magntiques est la variabilit, ils

vous affirmeront que le somnambule

voit au travers des corps opaquesdans le

temps et

l'espace, qu'il

indi-

que les remdes propres gurir les

maladies.

Ces phnomnes qu'ils racontent,

ils les ont vus de leurs yeux, touchs

de leurs mains; leur voix vient doncnaturellement s'unir la ntre pour

vous dire: Quod vidimus et audivi-

mus testamur, nous attestons ce quenous avons vu et entendu.

Les traiterez-vous de fous, d'hallu-

cins ?

Mais ces hommes sont des crivains

illustres; tout ce qu'il y a en France

de gens instruits, admirent leur esprit,leur savoir et la profondeur de leur

sagesse.


81/122

- 63

Attribuerez-vous ces phnomnesau hasard? soit, mais alors le hasard

est un grand magicien.

%veii de sa croyance au Magn-

tisme, fait dans la chaire de

N.-D. de Paris, par le 1t. P.

Lacordaire.

Mais du moins n'existe-t-il pasdans la nature des forces occultes quinous ont t rvles depuis, et dont

Jsus-Christ se serait autrefois em-

par? Je nommerai, Messieurs, ces

forces occultes auxquelles on fait al-

lusion, je les nommerai sans crainte :

on les appelle les forces magntiques.Etje pourrais m'en dlivrer aisment,

puisque la science ne les reconnat


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83/122

65 -parce que le sicle prsent a t mar-

qu au front du signe de la publicit :je crois tout cela. Oui, Messieurs, par

une prparation divine contre l'or-

gueil du matrialisme, par une insulte la science, qui date du plus haut

qu'on puisse remonter, Dieu a voulu

qu'il y et dans la nature des forces

irrgulires, irrductibles des for-mules prcises, presque incontesta-

bles par les procds scientifiques. Il

l'a voulu, afin de prouver aux hom-

mes tranquilles dans les tenbres des

sens, qu'en dehors mme de la reli-gion, il restait en nous des lueurs

d'un ordre suprieur, des demi-jours

effrayants sur le monde invisible, une

sorte de cratre par o notre me,

chappe un moment aux liens terri-

bles du corps, s'envole dans des espa-


84/122

66 -

ces qu'elle ne peut pas sonder, dont

elle ne rapporte aucune mmoire,mais qui l'avertissent assez que l'or-

dre prsent cache un ordre futur de-

vant

lequel le ntre n'est

que nant.

Tout cela est vrai, jelecrois; mais

il est vrai aussi que ces forces obscu-

res sont renfermes dans des limites

qui ne tmoignent d'aucune souve-

rainet sur l'ordre naturel. Plongdans un sommeil factice, l'homme voit

travers des corps opaques de cer-

taines distances; il indique des rem-

des propres soulager et mme

gurir les maladies du

corps; il

paraitsavoir des choses qu'il ne savait pas,et qu'il oublie l'instant du rveil; il

exerce par sa volont un grand em-

pire sur ceux avec lesquels il est en

communication magntique : tout


85/122

- 67 -

7

cela est pnible, laborieux, ml

des incertitudes et des abattements.

C'est un phnomne de vision bien

plus que d'opration, un

phnomnequi appartient l'ordre prophtique,et non l'ordre miraculeux. On n'a

vu nulle part une gurison subite, un

acte vident de souverainet. Mme

dans l'ordre prophtique, rien n'estplus misrable.

Sances de Magntisme.

Comptes rendus parAlph. Karr.

Il faut que je parle encore du ma-

gntisme.

Je raconte ce que j'ai vu, sans

exagration et sans fioritures. J'ai


86/122


87/122

.- 69 -effetle roi et le dix d'atout, et per-

dit le point. Alexis dsigna une ou

deux cartes faux dans lejeu de son

adversaire, mais cependant joua ses

cinq cartes lui sans se tromper,fournissant de la carte demande, ou

coupant quand iln'en avait pas.

Le coup d'aprs, comme ilhsitait

carter la dame depique, il toucha

le talon et dit: je puis jeter la dame

de pique, je vais prendre le roi. Il

donna des cartes son adversaire,

eten prit lui-mme quatre, dans les-

quelles se trouvait effectivement leroi de pique; puis il pria M. J. de

laisser son jeu retourn sur la table,

et, plaant le sien dans la mme po-

sition, il joua les deux jeux.

Le jeu dont on se servait pour l'-

cart avait t, dans l'origine, un jeu


88/122

70--

de piquet. Quelques basses cartes

y avaient t oublies. Alexis, - les

yeux bands comme nous l'avons vu,

les cartes retournes sur la

table,ta avec impatience ces quelques

basses cartes mles aux autres.

Quelqu'un prit un livre parmi une

trentaine de volumes qui se trou-

vaient dans le salon. On ta les ban-deaux d'Alexis, puis on lui prsenta

un livre ouvert. Il demanda quelle

page on voulait qu'il lt. Lelivre tait

ouvert la page 139; je demandai

qu'il lt la page 145. Le somnam-

bule, les yeux fixs sur la page 139,

rpondit: Je vois crit, en lettres ita-

liques, la page 145, cette place

(et il indiqua les deux tiers de la

page),les Mystres de Paris.

On ouvrit le livre, et, la page


89/122

- 71 -

7.

145, on trouva crits, en lettres ita-

liques, ces mots: les Mystres de

Paris.

On recommena l'preuve

sur un

autre volume. On demanda au som-

nambule de lire la dixime page aprscelle qu'il voyait. Les mots indiqus

par Alexis ne se trouvrent pas la

dixime page, il dit: C'est que j'au-rai lu plus loin; je suis sr de les

avoir lus. Les mots se trouvrent

quatre ou cinq pages plus loin.

M. T. J. donna la main au som-

nambule et lui ordonnad'aller chezlui.Je vois, dit-il, beaucoup de ta-

bleaux. Il en dsigna quelques ob-

jets, que M. T. J. ne trouva pas jus-

tement dsigns. Il lui demanda alors:

Voyez le tableau qui est sur mon

chevalet.


90/122

- 72

- Je le vois, dit Alexis; cest une

campagne. Il y aura dela verdure,

mais elle n'est pas encore peinte.

Ily

a. trois personnages.

Un

des trois, je ne sais si c'est un enfant,

est bien plus petit que les autres, il

a une arme la main. Sur le devant,

il ya deux animaux. pareils. mais

jene les vois pas bien; ils ont commedes cornes.

Sont-ce des bufs?

- Oh! non, c'est bien plus petit;

il y a aussi droite comme une mai-

son.

- Non.

-Si fait; tenez.

Alexis prit un crayon et dessina

sur du

papier la forme de ce

qu'ilvoyait.

M. T. J. dit alors que le tableau


91/122

73 -

qui tait sur son chevalet reprsen-

tait deux petits braconniers tenant

chacun un livre qu'ils viennent de

prendre au lacet. Dans le lointain est

un garde-chasse qui arrive le fusil

sous le bras, et qui est fort petit

cause de l'loignement. Il affirma,

du reste, que ce que venait de tracer

Alexis tait un

pan de muraille

quiexiste en effet dans le tableau, et quele dessin tait trs exact.

Quelqu'un lui donna un papier

pli en plusieurs doubles, en l'in-

vitant lire ce qu'il contenait; aprsd'assez longues hsitations, il dit:

je ne peux pas lire, parce que la

personne qui m'a donn ce papierne l'a pas crit elle-mme; elle l'a

fait crire par un enfant qui est ici,et l'enfant a d'abord voulu crire son


92/122

74

nom, puis on lui a tait mettre un autre

mot; et le nom de l'enfant et le mot

crit se confondent mes yeux.

Eh bien! voyez-vous le nom del'enfant?

Oh! oui; il s'appelle Charles.

C'est vrai.

Plusieurs autres preuves eurent

lieu. Le somnambule tantt voyait,d'autres fois entrevoyait, quelque fois

ne voyait pas; puis il se dit fatigu.A une autre sance, -chez M. Mar-

cillet,

on

joua

aux cartes

comme

la premire ;seulement je fis cher-

cher un jeu de cartes neuf, dont jebrisai l'enveloppe seulement au mo-

ment de jouer. Le jeu sepassa comme

aux autres sances.Alexis lut successivement dans un

livre apport par quelqu'un, et des


93/122

- 75mots crits la main et envelopps

dans plusieurs papiers, - cette op-

ration ne russit pas toujours, et elle

parat toujours le fatiguer. Quelque

fois il ne voit que quelques lettres du

mot, rejette le papier, et le re-

prend au milieu d'autres questions.Un gentleman anglais lui prsente

sa main ferme. -Voyez-vous

ce

quej'ai dans la main?

-Oui, c'est rond; il ya une figure.

Retournez votre main. - Ah! c'est

cela, il y en a deux!

- Deux figures?Non; deux choses pareilles, sur

chacune desquelles il y a une figure.

- C'est vrai.

Ce sont deux pices d'or; -

elles ne sont pas du mme or :-l'u-ne d'or jaune, l'autre d'or rouge.


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76 -

Alexis dit l'Anglais : Regardezle millsime des pices: l'une est

de 1811,l'autre de 1815.

- C'est vrai.

Une grosse dame s'avance r

- Pouvez-vous voir, dans la ville

de., la personne qui a crit cette

lettre?

Oui.Comment se porte-t-elle?

- Dam! elle a 76 ans.

- Je nela croyais pas sige.- Vous croyez qu'elle n'a que 73

ans, mais elle en a 76.

Comment se porte-t-elle?

Assez mal.

Vraiment! -Et est-elle bien dis-

pose pour sa famille.

pour

moi

surtout.

C'est votre tante.


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78 -

Il y a sur cette table quelquechose que j'ai dispos cause de vous,

tchez de le voir.

Ah! je vois une bouteille, -

ily a du feu ;non, ce n'est pas jiu feu,

-mais c'est comme du feu. la bou-

teille est vide,' mais il y a quelquechose qui brille. Ah! c'est une bou-

teille Champagne. Il y a dessus

quelque chose. ce n'est pas son bou-

chon. mais c'est la place du bou-

chon. c'est bien plus mince par le

bout qui

est dans la bouteille que parl'autre. c'est blanc, - c'est comme

du papier.Tenez.Et il dessina une bouteille avec la

branche d'azale, et il s'cria :-Ah!

c'est une fleur, un bouquet defleurs,de fleurs blanches.

Un mdecin se trouvait l, qui est


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79 -

8

un homme considrable : il a crit

des ouvrages forts importants cou-

ronns par l'Acadmie. C'est un

observateur sagace et

srieux, le

baron F. il demanda au som-

nambule s'il pourrait galement aller

chez lui. Alexis rpondit : Je suis

bien fatigu,mais je vais essayer.

Que voyez-vous dans mon cabi-net?

Une table, des livres.

- Comme partout.Deux bibliothques.

Non, il n'y en a qu'une.Une bibliothque, oui; mais

il a beaucoup de livres sur un autre

meuble.

C'est possible; mais tchez

de voir quelque chose de plus parti-culier.


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80 -- Je vois un buste. un buste en

marbre.

- Bien

En marbre blanc.

Pas tout fait.

- Le socle est noir. en marbre

noir. mais le buste est blanc, avec

des veines. grises. violettes.

bleues.-Enfin du marbre vein.

Oui. -Que reprsente ce buste?

C'est. je ne vois pas bien. il

a la tte ronde. Ah! mais. c'est

l'empereur Napolon.C'est vrai. Sur

quoi est-

il?

- Il est singulirement plac.sur quelque chose o on ne met pasd'ordinaire des bustes. c'est. tiens

c'est sur votre pendule.- Oui.


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81 -Il n'y a qu'un an que vous l'a-

vez.

- Eflectivement.

Faits magntiques remar-

quables de vision som-

nambulique.

Je terminerai ma lettre, mon-

sieur lerdacteur, en vous racontantun fait analogue et plus rcent. Ven-

dredi dernier, 3 courant, sept heu-res du soir, cinq jeunes femmes se

prsentent mon domicile; leurair triste, il tait facile de s'aperce-voir qu'un malheur venait de leur

arriver; elles me demandrent con-sulter Marie. Aprs s'tre recomman-


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82 -

des de M. le lieutenant-gnral vi-

comte de P., qui me les adressait,

j'endors aussitt Marie, qui leur dit :

Vous venezpour

savoir cequ'est devenu votre pre, vieillard pres-

que en enfance, qui a disparu de

son domicile depuis quelques jours. Puis elle dcrit les habi-

tudes de ce pauvre homme, en di-sant: Je me trouve dans un endroit

o il se promenait souvent. il y a des arbres. attendez que je voie

o je suis. c'est derrire la Ma-

deleine. la Chapelle expia- toire! Ces dames m'affirmrent

aussitt que leur pre se promenait

journellement dans cet endroit.

Vous croyez donc qu'il s'est noy?

dit Marie, parce qu'il vous a t rap-

port qu'avant-hier, sur les. onze


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83 -

8.

heures du soir, un soldat eu faction

prs le bord de l'eau, du ct des

Tuileries, lui avait parl. Dtrom-

pez-vous; votre pre n'a jamais eu et

n'aura jamais des ides de suicide !..

Il est trop pieux pour cela. Je vois

sur lui un chapelet garni en fer, une

croix en bois d'bne est attache

aprs.

Puis, aprs avoir fait la

description minutieuse de ses vte-

11lcnts, elle dit qu'il avait sur la figuredes taches rouges et noires; puisdonna le dtail de la chambre o il

couchait, annonant qu'elle y voyaitune malle qui tait place aux piedsdu lit et ct de la fentre; elle ter-

mina enfin en disant que leur pren'avait manqu de rien, qu'il allait

tre retrouv par la police, et qu'un


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81

de ses agens le ramnerait. Vous

dites qu'il ne manque de rien, et

comment cela peut-il se faire? fit ob-

server Marie l'une de ces dames,puisqu'il est parti sans argent? -

Vous en trouverez sur lui lorsqu'ilrentrera, rpondit Marie.

Ces dames me quittrent rayon-

nantes d'esprance, et coururent

porter quelques consolations leur

mre. A peine avaient-elles termin

de lui raconter tout ce que la somnam-bule leur avait dit,

qu'un homme se

prsentait la loge du concierge dun 12 de la rue Castellane. Cethomme tenait un vieillard sous le

bras. C'tait le pre du concierge ,

et toute la famille tait runie s'at-tendant le voir arriver ! Marie avait


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85 -

encore dit juste au sujet de la per-

sonne qui le ramenait : c'tait un

sergent de ville!

On interrogea le pauvre vieil-

lard, qui ne put se rappeler ce qu'ilavait fait pendant son absence; mais

l'tonnement fut son comble lorsquel'on eut trouv sur lui une somme de

14 francs. Combien je fus heureux le len-

demain matin, en me rendant au

milieu de cette famille, qui avait eu

la prcaution de me faire prvenir de

son bonheur, et en apprenant gale-ment qu'ils prouveraient le plusvif plaisir raconter qui voudrait

l'entendre les merveilles du somnam-

bulisme!

C'est donc d'aprs l'assentimentde cette famille, monsieur le rdac-


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105/122

87 -mille laquelle s'intressait si vive-

ment ce brave gnral tait la mme

que j'avais rendue si heureuse par

anticipation.

Recevez, etc. MARcILLET.

Paris, le 6 octobre 1845.

-.:d;.

Phnomnes merveilleux devision dans l'avenir et dans

l'espace, par AIp. Esquiros.

Il n'entre pas dans nos intentions

de raconter tous lesfaits magntiques

qui sont notre connaissance. A plusforte raison ngligerons-nous ceux

qu'on peut trouver rapports dansles livres. Il en est un toutefois, parmi


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88 -les faits publis, qui mrite un int-

rt particulier cause du beau nom

scientifique auquel il se rattache.

Nous voulons

parler de ce

qui advint

au docteur Georget dans les salles de

la Salptrire. Ce mdecin, ayantfait l'essai du magntisme sur la pre-mire femme venue qui se rencontra

sous sa main, russit la plongerdans le sommeil lucide. A lapremire

question qu'il lui fit, cette femme-manifesta sur son visage une vive

douleur; elle fut prise ensuite de con-

vulsions violentes qui nesedissiprent

qu'avec le sommeil dont le docteur

Georget se hta de la faire sortir. Le

lendemain , nouvelles expriences ,mmes convulsions. Cette rsistance

de la somnambule ne faisait qu'exci-ter encore l'inquitude et la curiosit


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89 -du magntiseur. Que voyait-elle

donc qui l'agitait de la sorte? Georget

l'endormit une troisime fois, bien

rsolu, ce jour-l, arracher le

secret des lvres de cette femme. Les

convulsions furent la suite immdiate

de l'invasion du sommeil; mais, r-

solu rompre le charme, le magn-tiseur s'arma d'une volont nergi-

que. Les questions, les instances, les

ordres les plus impratifs, rien ne

fut pargn pour vaincre cet obstin

silence. Alors, au milieu des sanglots

qui l'touffaient et des larmes qui cou-lrent avec abondance sur ses joues

ples, la somnambule s'cria qu'elle

voyait le jour de sa mort prochaine.

Ici, passant en revue le temps qui lui

restait vivre, elle en dtailla minu-tieusement l'emploi: Le dimanche


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90 -

suivant, je sortirai de la Salptrire

pour aller dner chez mes parens;vers le soir, je me sentirai incom-

mode; on me ramnera en voiture

la Salptrire; ma maladie, d'abord

peu grave, deviendra plus inqui-tante dejour enjour. La somnam-

bule numre avec une clairvoyance

effrayante tous les symptmes, tousles accidens qui surviendront: tel

jour elle aura la fivre, tel autre jourle dlire, la vessie sera frappe de

paralysie tel moment, enfin, dchi-

rant tout--fait le crpe qui couvreson triste avenir, elle annonce d'une

voix affreusement prophtique le jouret l'heure prcise o elle rendra le

dernier soupir.

Georget, comme frapp de la fou-

dre, maudit sa fatale curiosit qui lui


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91 -

9

a fait porter la main l'arche des

mystres de la nature. Il s'arrte

pouvant, et fait sortir sa somnam-

bule de ceterrible sommeil o il n'osa

plus la replonger jamais. La mal-heureuse ne conserva son rveil

aucun souvenir de cette sinistre pr-diction. On se garda bien de la lui

rvler. Mais le plus srieux est

qu'elle tint parole. Cette femme sor-

tit ,en effet, de la Salptrire au jour

indiqu, fut ramene malade, en

fiacre, eut la fivre, le dlire, la

paralysie qu'elle avait

dite, et

suc-comba l'heure qu'elle avait indiqueelle-mme. Georget, accabl de stu-

peur et d'effroi, regarda en quelquesorte la mort s'avancer sur cette

femme sans avoir la force de lui dis-puter sa proie. Une voix plus forte


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92-

que celle de la science lui criait aux

oreilles: C'est inutile, cette femme

doit mourir! elle mourut. Il faut

croire que cet vnement et quelques

autres faits magntiques , rencontrspar lui, exercrent une influence

bien puissante sur l'esprit du docteur

Georget, puisqu'ils lui firent rtracter

dans son testament des erreurs an-

ciennes qui devaient avoir ses yeux,comme aux yeux de tant d'autres

mdecins, le privilge d'une igno-rance pniblement acquise. Je ne

terminerai pas cette pice, crit-il

lui-mme, sans y joindre une dcla-ration importante. En 1821, dans

mon ouvrage sur la physiologie du

systme nerveux3 j'ai hautement pro-fess le matrialisme. A peine l'a-

vais-je mis au jour que de nouvelles


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93 -

mditations sur un phnomne bien

extraordinaire , le somnambulisme,

ne mepermirent plus de douter, en nous

et hors de nous, d'un

principe intelli-

gent tout--fait diffrent des existences

matrielles. Ce sera, si l'on veut,l'ame et Dieu. Il ya chez moi, cet

gard, une conviction profonde fonde

sur des faits que je crois incontesta-bles. Peut-tre un jour aurai-je le

loisir defaire un travail sur ce sujet. Ce travail est encore faire, car

Georget mourut la veille de le com-

mencer.


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91

CONCLUSION.

Tout homme quelqu'entran qu'ilsoit par le tourbillon des plaisirs, des-

cendant au dedans de lui-mme et

appuyant son front pensif dans sesmains, s'adresse quelquefois cette

solennelle et imposante question :

La mort est un sommeil. c'est unrveil peut-tre! !

Ducts.

Cette question vient d'tre rsolue

par des faits. Nous avons dmontr

que ces faits publics, raconts par des

esprits graves et profonds, dont tous


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- 95 -

les jours vous pouvez tre les t-

moins 1 taient incomprhensibles

pour l'homme qui ne voit que matire

en son semblable. Mais j'ai aussi ta-bli que du moment o l'on croyait

l'immortalit de l'me, vrit admise

par l'universalit des peuples, le som-

nambulisme prsentait des phnom-

nes croyables autant que possibles.L'enfant qui connat son catchisme,trouvera trs naturel que notre me,manation de Dieu, cre son ima-

ge, comme lui immortelle, participeen quelque chose de la toute-puis-sancedeson auteur. Quelques esprits,

* Si vous tiez dsireux de voir unesance demagntisme, je vousconseillerai

d'aller chez Alexis, le plus lucide som-nambule queje connaisse.


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96 -

remplis dehaine pour la religion, pen-saient que le magntisme allait ter-

rasser le christianisme en dmontrant

que son auteur avait eu recours l'action magntique pour blouir le

peuple par des prodiges. Qu'est-il ar-

riv? c'est que tous les hommes de

bonne foi, qui ont voulu mettre en pa-

rallle les phnomnes les plus mer-veilleux oprs par le magntisme,avec les miracles du Christ, n'ont pu

s'empcher, la finde cet examen, de

s'crier comme le Centurion : oui, il

tait vraiment le fils de Dieu!

Que le peuple qui, chaque jour,souffre la faim, le froid, le mpris et

ladouleur, sans cesse crucifi dans sa

chair et ses affections, espre et lvevers le ciel un regard assur! Car,


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chaque jour, il fait un pas vers le

moment o son me, se dpouillant

de ce corps o elle a tant souffert,

s'envolera vers Dieu, son crateur et

sonpre.


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Documents

Initiation aux mysthères du magnètisme