Feux et défense des forêts contre les incendies

Incendies passés et départs de feuxL'historique des feux sur la réserve de biosphèreLuberon-Lure illustre un niveau de risque incendieglobalement important sur l'ensemble du territoire. Lacarte ci-dessous donne le nombre de départs de feuet les surfaces incendiées par commune sur la période1985 -2015.

On remarque que le nombre de départs de feux estplus important sur la partie sud du territoire,le long dela Durance, dans les Alpes de Haute Provence commedans le Vaucluse.

Ceci peut s'expliquer à la fois par une densité depopulation et une fréquentation plus élevée que surles autres massifs, mais aussi par une influence médi-terranéenne plus marquée avec une sécheresseestivale plus forte.

Incendies (période 1985-2015)

Sensibilité des formations végétalesEn termes de végétation, les massifs les plus au sud :Collines de Durance, Petit et Grand Luberon et Lube-ron Oriental présentent une proportion importante derésineux méditerranéens sur de grandes surfacescontinues de boisements. On trouve en particulier enversant sud une majorité de pinèdes issues de ladéprise agricole et des incendies passés, qui rendentpossible le développement de feux rapides et degrande ampleur.Dans le Vaucluse, le massif du Luberon est séparé desMonts de Vaucluse (au Nord) par la plaine d'Apt, peuboisée où les cultures limitent les feux. Les massifs desMonts de Vaucluse présentent un relief vallonné à do-minante feuillue et de climat plus humide en altitude,impliquant un risque incendie un peu moins élevé.Dans les Alpes de Haute Provence, on retrouve desconditions assez similaires sur le massif des Collinesde Forcalquier avec un relief vallonné, une végétationà dominante feuillue ou de landes pastorales et une

influence méditerranéenne moins forte qu'en bord deDurance. Ce massif est en particulier cloisonné par depetites plaines agricoles le long des cours d'eau. Lerisque incendie sur ce massif reste fort, mais inférieurà ce que l'on observe plus au sud.La montagne de Lure, très boisée, est composéemajoritairement de feuillus : chêne pubescent et hêtreen altitude, pin sylvestre sur des zones de pâturageabandonnées. La géologie du massif rend cependanttoutes les formations végétales relativement sèches enété. Si le risque incendie y est considéré commemoyen, plusieurs feux relativement importants ont étédéplorés dans une période récente sur les communesde Cruis, Saint-Étienne les Orgues et Les Omergues.

Politiques de DFCIChaque département définit sa politique de défensedes forêts contre les incendies (DFCI) dans le cadred'un Plan départemental de protection des forêtscontre les incendies (PDPFCI), actualisé en moyennetous les 10 ans (dernière actualisation : 2015 pour leVaucluse, Alpes de Haute Provence en 2006).Chaque PDPFCI définit des massifs forestiers, consti-tuant le premier niveau de découpage pour lesservices de surveillance et de lutte. Ces massifsregroupent des espaces naturels où les conditions derisque incendie sont relativement homogènes. Dans le département des Alpes de Haute Provence, lePDPFCI analyse pour chaque massif le risque incendie,les stratégies et les dispositifs existants. La mise enœuvre de la politique de défense des forêts contre l'in-cendie se fait à l’échelle de ces massifs.Le Syndicat Mixte du Vaucluse, regroupant directe-ment les communes est en charge de la mise en œuvredu PDPFCI sur l'ensemble du département duVaucluse. C'est lui qui assure les travaux forestiers etl'entretien des équipements DFCI.Dans les Alpes de Haute Provence, seul le massif duLuberon Oriental dispose d'un PMPFCI à jour, rédigépar le parc Naturel Régional du Luberon et l’ONF, et

mis en œuvre par la communauté d'agglomérationDLVA. Les actions des plans de massif peuvent, etdoivent, s’articuler avec celles de la CFT.Le préfet peut aussi prescrire des Plans de préventiondes risques d'incendie de forêt (PPRiF) sur certainescommunes où les niveaux d'aléas et d'enjeux sontélevés : conditions naturelles, fréquence élevéed'incendies, zone de réception de grands feux, habitatdispersé, interfaces habitat-forêt nombreuses et malorganisées, forte déprise agricole,...Les objectifs des PPRIF sont alors les suivants :• évaluer et caractériser la vulnérabilité des interfaceszones urbaines/forêt (zonage)• limiter le nombre de constructions et d'aménage-ments nouveaux installés en zone vulnérable• réduire la vulnérabilité de ceux qui sont déjà réalisésen zone exposée ;• ne pas créer ou aggraver les risques.Plusieurs communes du territoire de la CFT sontconcernées par un PPRIF : Grambois, Ménerbes, Pugetsur Durance, Gordes, Lagnes, Cabrières d'Avignon,Sainte Tulle, Corbières, Manosque, Pierrevert, Volx.

Prévention, surveillance et intervention des secoursLes massifs forestiers sont équipés de pistes (avecabords débroussaillés), de points d'eau (citernes) et degrandes coupures de végétation. Ces aménagementset équipements permettent de circuler dans lesmassifs, d'une part, pour effectuer les patrouilles desurveillance et, d'autre part, pour se positionner dansles massifs afin de lutter contre certains feux.

Leur nombre et leurs emplacements sont étudiés etdéfinis dans le cadre du Plan départemental deprévention des incendies de forêt. La mise en placeainsi que les travaux d'entretien de ces équipementssont à la charge des communes concernées avec l'aidede financements publics divers. Dans le Vaucluse, laquasi-totalité des communes forestières a déléguécette compétence au Syndicat Mixte de Défense et deValorisation Forestière (SMDVF), qui est de ce faitl'opérateur des travaux d'entretien, de création et demise aux normes des ouvrages de défense des forêts.

La surveillance des massifs est une composanteimportante de la lutte contre les incendies pourlaquelle le principe de base est l'intervention rapidesur feux naissants. La surveillance aérienne est assu-rée par la Sécurité Civile et le Service Départementald'Incendie et de Secours. La surveillance terrestre etun guet armé (patrouille de véhicules porteurs d'eau),coordonnée par la Direction Départementale desTerritoires, sont assurés par des patrouilles terrestreset dans des vigies, par des personnels du SDIS, del'ONF, des Auxiliaires de Protection de la Forêt Médi-terranéenne et des volontaires des Comités Commu-naux Feux de Forêt.Les Comités Communaux Feux de Forêt assurent desmissions d'information concernant l'obligation légalede débroussaillement en période hivernale et despatrouilles de surveillance et vigie ainsi que desinterventions sur feu naissant en période estivale.Le Parc Naturel Régional du Luberon assure égalementune mission d'information sur les sites naturelsfréquentés par le public en période estivale avec lesAPSIF (Assistants de Prévention et de Surveillance desIncendies de Forêts).

Gradient du risque incendie

Partenaires du projet : Communauté de communes Pays de Forcalquier Montagne de LureCommunauté de communes du Pays de Banon – Parc naturel régional du Luberon

Réalisation : Centre Régional de la Propriété Forestière de Provence-Alpes-Côte d’Azur – AlcinaNov. 2016 - Crédits photos : G. Martinez - CRPF PACA/CNPF ; A. Salvaudon - PNRL ; PNRL

Création graphique : Karine Girault. Mise en page : Camille Loudun - CRPF PACA - Impression : L’Imprim, papier 100% recyclé

Obligations Légales de débroussaillementL'ensemble du territoire est soumis à la réglementa-tion sur l'emploi du feu et le débroussaillement.Le débroussaillement autour des habitations et desinstallations de toute nature vise à limiter la propaga-tion des feux et à diminuer la vulnérabilité des bienset des personnes exposées au risque d'incendie.L'article L.134-6 du code forestier fixe les règles enfonction de la situation du terrain concerné. A moinsde 200m des bois et forêts, le débroussaillement doit

avoir une profondeur minimum de 50 m autour desconstructions et de 10 mètres de part et d'autre deschemins y accédant (largeur de 3 mètres en Vaucluse).Le maire peut porter la distance de débroussaillementautour des habitations à 100 m. Le maire a surtout laresponsabilité de l'application de cette réglementationet peut mettre en demeure les propriétaires d'éxécuterces travaux.

Garantir le bon état et effectuer le débroussail-lement des voies ouvertes à la circulation

publique et autour des constructionsappartenant à la commune (article L134-6 àL134-10 du Code forestier). Le maire peut

anticiper et prévoir l’accès aux massifsforestiers, en particulier en zone d'interfaceforêt/habitat, tout comme il doit prévoir lesaccès pour les futures zones à urbaniser.

Faire appliquer la réglementation sur lesObligations Légales de Débroussaillement.

Mettre en oeuvre les mesures de préventiondes feux de forêt et entretenir les équipements

de défense des forêts contre les incendies.

Ce que vous pouvez faire !

En savoir plusArrêté préfectoral du 25 février 2013 relatif au débroussaillement légal dans le Vaucluse : www.ofme.org/documents/Loisreglements/Arretes_prefectoraux/84-Debr-lineaires-2013.pdfArrêté préfectoral du 1 août 2007 relatif au débroussaillement légal dans les Alpes de Haute-Provence : alpes-de-haute-provence.gouv.fr/content/download/2297/13440/file/2007_08_01_AP_1697.pdfDocument de communication autour du débroussaillement légal : www.syndicatmixteforestier.com/guidedebroussaillement2013light.pdf