728

Click here to load reader

Dictionnaire de Théologie Catolique, vol. 13, Parte I

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Dictionnaire de Théologie Catolique, vol. 13, Parte I

Citation preview

  • *

  • Digitized by the Internet Archive

    in 2012 with funding fromUnivers ity of Toronto

    http://archive.org/details/dictionnairedetv13pt1vaca

  • DICTIONNAIREDE

    THOLOGIE CATI10LIUUE

    TOME TREIZIMEl'Itl Mil IU. l'Mt'IM

    PREXISTENCE PUY (ARCHANGE DU)

  • Imprimatur :

    Parisiis, die 6 Februarii 1936

    V. Dupin, v. g.

    1.

    -

    V

    ; r

    .

    i

  • DICTIONNAIREDE

    THOLOGIE CATHOLIQUECONTENANT

    L'EXPOS DES DOCTRINES DE LA THOLOGIE CATHOLIQUELEURS PREUVES ET LEUR HISTOIRE

    COMMENC. SOUS LA DIRECTION Dl

    A. VACANT E. MANGENOTPIIOFUNEUR A! fllusii MUINW1U. DR N'ASr PKOPRiWKt.H A I.'ISSTTTUT OATHOLIQUR I)R PAniJ

    COM I i M.'i soi s i r il I ni

    . A MANNPIIOPRSSKIMI A I.A PAOI'LTK DR TIIP/M.KHP. OATIIOMQUK I)K I.I'MVKIISI I P. Dl niA'i

    AVEC LE CONCOURS D'UN GRAND NOMBRE DE COLLABORATEURS

    I llMK TREIZIMEl'HIMI Ml PARTI!

    PREXISTENCE PUY (ARCHANGE DU)

    PAR IS-VILIBRAIRIE LETOUZEY ET A N

    87. Boulevard Raspail, ^~ \OTHq16 f

    \m\'*

    uOttawa

    ^AR**

  • l^oV.0

    ^

    ni

    )1

  • DICTIONNAIRi;i > !:

    THOLOGIE CATHOLIQUE

    (Suite)

    PREXISTENCE. Ce mot Intervient divers endroits de la thologie :

    1 On parle de la prexistence du Christ, en ce sensque le Verbe de Dieu, existant de toute ternit, aassum, au moment le l'incarnation, une naturehumaine, laquelle il s'est uni hypostatiquement.Cette nature humaine ne prexistait pas; mais, envertu de la communication des Idiomes, on peul diredu Christ Jsus qu'il prexistait. C'est ce (pie lail.d'ailleurs, saint Paul dans le texte clbre de l'pilreaux l'hilippiens. ri, U 9.

    2 On a p>s, diverses reprises, la question de laprexistence des mes humaines, se demandant sil'me de l'homme vient l'existence au momentmme se forme le corps humain, ou si, au cont raire,rame cre bien antrieurement, est envoye dans lecorps au moment de la conception ou de l'animation.

    Les doctrines pythagoriciennes et platoniciennes,pour autant que l'on peul les prciser, semblaient serallier a cette deuxime hypothse. Voir ici lesarticles MTEMPSYCOSE, t. X, col. 1574, et PLATONISME, t. xil, col. 2267. Elles ont influenc un certainnombre de penseurs chrtiens, et on les retrouve tantchez certains gnostiques (pie (lie/ Orignc, qui a laitleur fortune dans l'glise. Voir l'art. Orione,col. 1531 sq. c'est l'influence d'Origne (pu expliquela faveur (pie l'hypothse de la prexistence a uncontre chez Nmsius, Didyme, vagre, les hsitations aussi de saint Jrme, dans la premire partiede sa carrire, et de saint AugUSt in qui n'a jamais suprendre position de manire dfinitive. Prudence etPriscillien, soit directement, soil de toute autremanire, ont t entrailles par le mme courant. Surtout ceci, voir les articles consacres chacun de cesauteurs, et l'art. Ami:, col. 996. Ces controversesorignistes du iv* et du vi* sicle ont roule en grandepartie sur cette question. Voir l'art. Orionisme,surtout col. 1568, l.r>7f> sq.. 1581. Finalement, celledoctrine de la prexistence des fmes lut condamneau V concile (.r>.ri:f), voir ce mme article col. 1581et 1582. l'eu peu, la doctrine l'ut abandonne,non sans quelques retours offensifs, et il est remar-quable qu'au milieu du ix' sicle. Photius la combattenergiquement. Voir art. Ame, col. 1007. On la signalechez les Armniens du xiv sicle. Voir mme article.

    DICT. DE TU KOI.. CATHOL.

    col. 1020, La scolastique latine en avait ds l"i- faitjustice. Voir smu. theol., I. q. < x\ m. a. 3. A l'heureprsente, elle serait considre comme une hrsie,bien qu'elle n'ait pas laisse de conserver quelquesi races dans les ides et le langage populaire.

    On a parle de la prexistence

  • PRMONTRS. nilHil NEsaii ses compagnons par le faste de sa vie, trouvason chemin de Damas. Il se rsolut mener une viel>l us conforme ses engagements el se prpara, l'abbaye de Siegbourg, : recevoir l'ordination sacerdotale (Cologne, 1115). Il tail alors ^ d'environ:r> ans. Le jour de sa premire messe, sa prdications'adresse ses collgues, les chanoines de Xanten,qu'il conjure de revenir avec lui une vie plus vanglique

    Ayanl chou prs de ses collgues semble avoir prch. Hupert de Deutz lui en fait unreproche et Norbert est cit devant le synode deFritzlar (1118), o on l'accuse de prcher sans missionet sans mnagement [jour ses auditeurs; on lui faitmme un crime d'avoir rejet ses habits prcieux.La rponse de Norbert fut tout un programme : ilrevendiqua le droit de prcher et saisit l'occasiond'adresser quelques leons ses juges. On n'ose lecondamner, mais il part dsabus; avant de quitterle pays, il rsigne son canonicat et distribue auxpauvres ce qui lui reste de patrimoine.

    Son premier soin fut de faire approuver sa vocationde prdicateur par le souverain pontife. En no-vembre 1118, nous le retrouvons Saint-Gilles, enLanguedoc, prs du pape Glase II, qui coute sesconfidences et le relve de l'irrgularit qu'il croyaitavoir encourue en recevant le mme jour le diaconatet la prtrise. Le pape apprcia tout de suite l'hommeque Dieu lui envoyait pour la rforme de l'glise etvoulut l'attacher sa personne. Norbert le prie den'en rien faire; le pape le prend alors sous sa protec-tion et lui impose la mission d'aller prcher partouto il voudrait, dans tous les diocses. Ds lors, Nor-bert se manifesta comme prdicateur ambulant( Wanderprediger). Il sera une leon pour ses contem-porains, par son exemple d'abord, car il embrasse lespnitences les plus austres, et, prcurseur de saintFranois d'Assise, par la plus grande pauvret, etensuite par sa prdication au peuple, mais aussi auxpitres et aux religieux.Comment ce missionnaire fut-il amen fonder un

    ordre religieux? Au cours de ses prdications, plu-sieurs disciples s'taient attachs lui et partageaientsa vie de travail et de pnitence, entre autres, Huguesde Fosses, chapelain de l'vque de Laon, Barthlmy ,de Joux. Avec eux, Norbert se rend, en 1 1 19, Reims,o le pape Callixte II tenait un synode. Norbertvoulait lui demander le renouvellement de son mandatde prdicateur. 11 ne put cependant avoir accs auprsdu pontife: dcourag, il quittait dj la ville, quandl'intervention de l'vque de Laon lui procura l'entre-vue dsire. Le pape le reut avec bont, confirma lespouvoirs donns par son prdcesseur, (ilase, maisne semble pas avoir encourag le missionnaire. Lasant de Norbert lait fortement branle. Pour leretenir, l'vque de Laon proposa au rformateurla direction des chanoines de Saint Mail in de Laon.Norbert dut accepter celle mission pour ne pasdsobir aux volonts du pape, niais nblinl l'autori-

    sai ion de raliser dans ce chapil rc ses ides de rforme.Les chanoines, cependant, peu dsireux de changer devie, se refusrent d'accepter la direction de Norbert.

    Barthlemj de JOUX ne renona point a SOU dsirde garder ce personnage d'lite dans son diocse, etdcida Norbert a se fixer dans le voisinage de Laonpour \ entreprendre la fondation d'une maisonordonne d'aprs son Idal. Aprs une nuit passe enprires dans un endroit marcageux de la fort dei ,'Mii \ cl ou Norbert vit en rve des moines blancs aveccroix et flambeaux, chantant des psaumes el allanten procession autour de la chapelle en ruines qui setrouvait en cet endroit, le rformateur dclara l'vque qu'il dsirait construire une abbaye en celieu qui lui fut prmontr par Dieu [pnanon-stratum). Les bndictins de Saint Vincent de Laon.dont relevait la chapelle, la lui cdrent, et l'vquede Laon donna sa coopration pour l'rection d'unpetit couvent. Norbert travailla tout de suite au recru-temenl ; sa vie apostolique reprit avec une intensitcroissante. Seul, celte poque, Bernard de Clairvauxconnatra pareil triomphe et saura susciter sur sonpassage un enthousiasme semblable. Son passage,dans toutes les provinces qu'il traverse, est marqupar des conversions et. autour de lui, se forme uneescorte de disciples sans cesse grossissante. Norbertrevient Prmontr, y amenant quarante clercs etun nombre plus considrable de laques. L'ordre dePrmontr tait fond (1120).

    Ds 1121, le fondateur reprit ses courses aposto-liques, auxquelles il associa les plus effrayantes aust-rits. Il ne semble cependant pas pressentir qu'il estfondateur d'ordre. Ce qu'il veut, c'est rtablir leschanoines dans la ferveur de leur institution primitiveet, dans ce but, former un clerg d'lite, imitant lesacerdoce ternel du Christ, et. dans cet idal, sedvouant plus fructueusement au ministre des mespar suite d'une formation mieux approprie.A peine Norbert eut-il jet les fondements de son

    ordre, que de toutes parts surgirent des corporationsde prtres qui se placrent sous sa direction. La pre-mire filiale de Prmontr lui Floreffe, prs de N'amur.Ds 1123 ou 1124, nous retrouvons les prmontrs Anvers. La ville tait devenue comme la citadelle deTanchelin, un hrsiarque antisacerdotal, qui avaitentran sa suite toute la population. Bouchard,vque de Cambrai, aprs plusieurs tentatives infruc-tueuses pour ramener les Anversois la foi chr-tienne, se souvint de Norbert, ami de sa jeunesse.Rpondant l'appel de l'vque, celui-ci choisit parmises disciples les plus savants et les plus zls la tra-dition en fait des anciens lves des coles de Paris etde Laon et, avec eux, il arrive Anvers. Le succsest complet. Le peuple acclame en Norbert le sauveurde la ville. Les prmontrs construisent alors uneabbaye autour de l'glise Saint-Michel que les cha-noines avaient offerte Norbert pour s'assurer sacoopration dans la lutte contre l'hrsiarque. Nousretrouvons Norbert, en ce mme temps, aux cotesde saint Bernard dans la campagne contre Ablard.En 1126, la dite de Spire. Norbert fut lev la

    dignit d'archevque de Magdebourg. Ses adieux lacommunaut de Pimont r furent touchants et setrouvent, d'aprs la tradition, rsums dans le Sernwque l'ordre conserve comme le testament spirituel deson fondateur. Le nouvel archevque entreprit sanstarder la rforme des institutions canoniales et duclerg de son diocse, ce qui engendra de l'opposition,surtout quand il voulut remplacer les chanoines de lacollgiale Sainte-Marie par des religieux de Prmontr,ce qui fut ralis en 1131. Pendant toute la dure (teson piscopat, Norbert eut lutter contre les usur-pations des princes, le relchement du clerg et la

  • PRMONTRS. ORGA NISATIONsimonie Il s'intressa aussi l'vanglisation desWendes. Il prit pari plusieurs synodes, relui deWurtzbourg en 1 127 et en 1 130, celui de Lige, el celui
  • I" H !: M (JNTH H S. O H G A N ISA TU) N -des chanoines, et si, par l'exercice du ministre, ilsse rapprochent fort des corps capitniaires, la consti-tution hirarchique de chaque maison ne laisse pasd'tre calque assez fidlement sur celle des anciensmonastres bndictins. On y retrouve, le plus sou-vent sous le mme nom, les mmes fonctionnaires.Mais les prmontrs s'assimilrent plus particulire-ment l'organisation cistercienne. Comme les moinesde Cteaux, ils ragissent, au commencement duxne sicle, contre les tendances des clunisiens.Tandis que Cluny avait tout centralis aux mains del'abb gnral, la dcentralisation amena, chez lesprmontrs, une organisation qui semble se rappro-cher de la forme dmocratique. A la tte de chaquecommunaut se trouve un chef, abb ou prvt, lupar les religieux; ce chef et c'est en ceci surtoutque consiste la caractristique norbertine exerceses fonctions avec une indpendance presque com-plte vis--vis du pouvoir central. Ce pouvoir centralexiste, certes, mais il est dans la main de tous lesabbs runis en un chapitre gnral, tenu jusqu'en14G9 chaque anne, Prmontr, le 9 octobre et,aprs cette date, le quatrime dimanche aprs Pques,et qui, depuis 1G05, ne fut plus convoqu que tousles trois ans. Il y a bien, l'instar de ce qu'on trouvechez les cisterciens, quelques abbs jouissant de prro-gatives spciales, ce sont les abbs de Prmontr, deFloreffe, de Cuissy et de Laon, appels les quatre Pres de l'ordre ; mais ils ne possdent gure qu'uneprsance d'honneur sur leurs collgues. Il y a en mmetemps, pour les trois dernires abbayes que nousvenons de nommer, un droit de contrle et d'inspec-tion de l'abbaye de Prmontr et de son chef. L'abbde Prmontr n'a lui-mme qu'un droit de contrle,auquel plus d'une fois les monastres chercheront chapper, et parfois avec succs.

    L'ordre est divis en provinces, appeles circaries,o, primitivement, deux visiteurs, dputs par lechapitre gnral, faisaient l'inspection, et o, enoutre, l'poque moderne, le vicaire gnral prside la direction au nom du gnral, y convoquant leschapitres provinciaux et rsolvant les cas courantsquant la discipline ou les affaires des abbayes. Lesanciens catalogues numrent 29 circaries : celles deFrance, de Floreffe, de Ponthieu, de Wadgassen, deBrabant, de Flandre, de Westphalie. d'Ilfeld, de Lor-raine, de l'Angleterre du Nord et de l'Ecosse, de l'Angle-terre du centre, de l'Angleterre mridionale, d'Irlande,de Normandie, de Gascogne, d'Auvergne, de Frise et deHollande, de Souabc et de Bavire, de Bohme etde Moravie, de Pologne, de Livonie, de Hongrie, deDanemark et de Norvge, de Sclavonie, de Grceet de Jrusalem, de Rome et de Saxe.Dans la dpendance mutuelle des abbayes, le droit

    de paternit prvalut de tout temps. L'abbaye fon-datrice avait des prrogatives bien dfinies surl'abbaye fonde. Elle avait veiller, dans sa filiale,au progrs spirituel et l'observance de la disciplineet pouvait cet effet faire chaque anne la visitecanonique. Elle jouissait en mme temps du droitd'inspection sur ses revenus et sur la gestion de sesaffaires. Il y avait d'ailleurs, surtout l'poquemoderne, pour l'abbaye en tutelle, la facult d'enappeler au chapitre provincial ou l'abb gnral.Aux temps primitifs de l'ordre, l'appel l'abb dePrmontr fut frquent et semble indiquer une inter-vention plus directe et plus efficace.

    Les dignitaires et fonctionnaires d'une abbayepeuvent se classer en deux sries. Les uns ont pourcharge de veiller au maintien de la discipline conven-tuelle et l'organisation des diffrents services l'intrieur de la maison. Ce sont le prieur, le sous-prieur, le circateur, le matre des novices, le sacris-

    tain, le chantre, le sous-chantre, le bibliothcaire.D'autres sont prposs l'administration des biensil ;iu fonctionnement matriel de la maison, tels leproviseur, le cellrier, le pitancier, l'archiviste les archives, sous l'ancien rgime, avaient avant toutun intrt conomique et quelques autres fonc-tionnaires subalternes. A la tte de l'abbaye se trouveun chef qui, ces deux points de vue runis, occupela suprme direction : c'est l'abb ou prlat, auquel,au Moyen Age, dans les monastres d'Allemagne, ondonnait le nom de prvt.

    Les chanoines ou clercs destins a la prtrise formentle noyau principal de la famille norbertine. non seule-ment par le nombre, mais aussi par leur tat de vieet par leurs fonctions. C'est par eux que se ralise lebut principal de saint Norbert : la prdication etle ministre des mes. A ct de l'lment canonial, lacommunaut norbertine comprend un lment monas-tique, les frres lais ou frres convers, auxquels estdvolue la plus grande part du travail manuel.H. Lamy, L'abbaye de Tongerloo, p. 67 sq.

    Saint Norbert ouvrit aussi aux pieuses femmes lasolitude de ses clotres. Il existait, du vivant djdu fondateur, des couvents doubles qui prirent unegrande extension. Ce genre de communaut, cepen-dant, malgr la sparation existante, donnait lieu des inconvnients, et une dcision du chapitre gnral,prise sous le gnralat de Hugues de Fosses vers 1140.loigna la demeure des surs de celle des chanoines.Les couvents doubles furent supprims. On alla mmejusqu' dcrter que dornavant on ne recevraitplus de surs. Les couvents de norbertines surv-curent cependant cette crise. Leur organisation secalque sur celle des abbayes et le prtre, religieux del'ordre, qui a la direction de la communaut, portele nom de prvt , s'il a t plac par libre choixdes religieuses la tte d'un couvent indpendant.Il est nomm prieur , quand la haute direction de^surs, dpendant d'une abbaye, lui est confre parnomination du prlat de celle-ci. Primitivement, lessurs des couvents doubles vouaient leurs soins l'entretien matriel de la communaut d'hommes, ets'occupaient aussi dans quelques couvents du xeno-dochium ou htellerie. Quand elles formrent descouvents spars, elles devinrent avant tout des con-templatives, soumises la loi ecclsiastique de laclture. Elles se partageaient en sorores contantes,attaches au service du chur, et sorores non contantes,qui s'occupaient avant tout de travaux manuels.Cf. A. Erens, Les surs dans l'ordre de Prmontr.dans Analecta prmonstratensia, t. v, 1929, p. 5 sq.A ct de ses institutions religieuses pour hommes

    et pour femmes, Norbert fut le premier fondateurd'ordre qui songea introduire les directives de lavie religieuse jusqu'au foyer de la famille et parmi letourbillon des affaires sculires. Il cra le tiers ordre,institution qui sera reprise un sicle, plus tard parsaint Dominique et surtout par saint Franois d'As-sise. Il ralisa ainsi la pense d'un tat intermdiaireentrele clotre et le monde. Thibaut, comte de Cham-pagne, fut le premier tertiaire prmontr. Il eut desimitateurs innombrables. Chaque abbaye s'adjoignit,au cours des temps, une phalange d'mes de bonnevolont. On peut en rapprocher les sainteurs etles frres et surs ad sucurrendum. dont les noms sontrelevs dans les obituaires de nos abbayes.En 1751, le pape Benot XIV accorda son appro-

    bation pour une nouvelle rdaction de la rgle dutiers ordre de Prmontr, adapte aux temps mo-dernes. Par bref du 30 mars 1923. o le tiers ordrede Prmontr est lou comme le plus ancien quiexiste, le pape Pie XI approuva une nouvelle rdac-tion de la rgle de vie des tertiaires prmontrs.

  • Il [HMONTHS. VOLUTION 10accordant ceux-ci de nombreuses faveurs spirituelles.

    III. volution. S:i ris liminer la pense dufondateur, les temps y apporteront des modificationsnotables et donneront lieu des dviations acciden-telles dans l'institut cr par saint Norbert.

    Ds 112(i, aprs le dpart de celui-ci pour Magde-bourg, les religieux de Prmontr s'adonnrent avecmoins d'assiduit la prdication. La vie canonialeallait former la hase principale de leurs aspirationsreligieuses. Celle-ci d'ailleurs tait mieux mme deSatisfaire les aspirations personnelles de chaque reli-gieux. Dans la rdaction des statuts primitifs, dumoins d'aprs le texte que nous possdons (le texteVanWaefelghem),la prdication n'est l'objet d'aucuneprescription particulire, preuve manifeste du change-ment survenu depuis le dpart de Norbert. A ce pointde vue. les intentions du patriarche seront reprises etpleinement ralises au sicle suivant par saint Domi-nique, lui-mme ancien chanoine rgulier, qui s'ins-pirera des principes norbertins dans l'institution deses frres prcheurs. Cf. II. Galbraith, The constitutionni the domtnican order, Manchester, 1925.Cn autre changement ne tarda pas a s'oprer quant

    a l'administration des paroisses. Saint Norbert avaitvoulu le ministre paroissial, tout comme la prdica-tion, mais il ne comprenait pas ce ministre comme il- pratiqua dans la suite. Dans sa pense, L'adminis-tration des sacrements et le service paroissial devaientavoir pour centre une abbaye, o les prtres, chargsdu ministre, mneraient la vie religieuse dans touteta rigueur. Alors que les premiers statuts portentencore des dispositions a ce sujet, graduellement sefit la sparation entre cures et couvents, un ministreparoissial tanl soit peu intense tant Irralisable dansli i adre de la vie monasl [queAux premiers temps, l'ordre de l 'rinont i < eut une

    extension extrmement rapide. D'aprs les chroniqueurs contemporains, il comptait, a la lin duxii'' sicle, environ mille abbayes et prieurs, et. enoutre, un plus grand nombre encore de rsidencesmoins importantes. Beaucoup de ces maisons nlipieuses existaient dj, M est vrai, mais s'taientagrges l'ordre pour retrouver un renouveau deferveur. Si l'histoire de ici te premire priode formeune des pages les plus brillantes du passe de l'ordre.il \ eul cependant des flchissements: des comptllions propos d'lections abbatiales, des tendancesa l'affaiblissement de l'observance rgulire. Toutefois,le rsultai d'ensemble lut merveilleux; des contresentires furent converties au christianisme; lesparoisses mal desservies reurent comme curs deschanoines forms la pauvret, la prire et a l'tudee1 reprirent leur ant iipie ferveur chrcl ienue ; des foulesimmenses d'hommes et de femmes, sous l'habit defrre lai on de sur norhert ine. pratiqurent la per-fection chrtienne el la saintet; mais les clercs surtout donnrent l'exemple des vertus sacerdotales etde la discipline ecclsiastique. I le concert avec l'ordrede Ctteaux, celui de Prmontr contribua puissamment a cette magnifique renaissance spirituelle queconnut le xir sicle.

    Les XIII el XIV8 sicles marquent pour l'ordrede Prmontr une dcadence, qui se manifeste d'ailleurs dans tout l'ordre monasl ique. Plusieurs causesy contriburent. L'ordre eut d'abord subir le contre-coup des secousses politiques qui troublrent profon-dment la chrtient. Les guerres continuelles,amenant leur suite invasions el exactions, affai-blirent ou ruinrent nombre d'abbayes et j rendirentmalaise la vie de communaut. Le schisme d'Occidenttroubla les esprits cl divisa la chrtient en deuxou trois obdiences, d'o grande difficult pour larunion rgulire des chapitres gnraux. Ce furent.

    plus tard, les hrsies de Wiclef et de Jean IIuss,dont tous les ordres eurent souflrir. Enfin, lexvr sicle amena la rforme protestante qui dtruisitnombre de maisons norbertines en Allemagne, etbalaya toutes celles d'Angleterre et des Pays-Basseptentrionaux, tandis que les abbayes franaisestaient ruines par les guerres de religion.

    L'ordre de Prmontr, au surplus, portait en lui-mme une grande source de relchement : le nombreexagr des petits prieurs et des cures o la rgleflchissait devant les gots individuels et o dominaitla tendance imiter la vie des clercs sculiers. Maisce fut surtout l'institution de la commende qui conta-mina tout l'ordre inonast ique. L'attribution d'uneabbaye un sculier, qui n'avait d'autre souci quede loucher les revenus, dev.nl Causer la ruine del'institut et nerver la vie conventuelle, o l'autoritdu prieur claustral, n'tant pas soutenue par celle duprlat, ne jouissait plut de la fermet requise pourobtenir l'observance Intgrale de la rgle, a unmoment donn ilTTXi. sur un total de 7 ablprmontres Situes en terre franaise. .r> t taientdonnes en eoinmende. Mme l'abbaye chef d'ordre,malgr le concordat entre la Lrancc et le Saint sdevint, au xvr sicle, successivement la proie dedeux cardinaux.

    Cette dcadence levait cependant ameneisursauts de ferveur et. COnsquemment, des mouve-ments de ! i ion.

    Jadis les religieux de Magdebourg, la ville archi-piscopale de saint Norbert, avaient manifest uneIndpendance marque vis a vis de Prmontr. Demme, les abbs et prvois de s.ixe refusaient dter aux chapitres gnraux, allguant la longueur duVOyage et les prils de la rOUte, Cependant, les papesLuciUS III. en 1180 (bulle (jii.i tt rin^. dans I 1 .

    e, Ord. Prsan. biblioi ' Innocent III.en 1198 (bulle in eo tumus, ibid., p. 646) appuyrentles revendications de l'abbi : einT.il de Lninontre ce sujet ; mais, en 1241, par lent remise de Guillaume,vque de Paris, les Saxons obtinrent une concession.Il fut dcid qu'un seul prvt de Saxe viendrait tousles trois ans au chapitre gnral, comme dpuU deses collgues, muni de buis notes et agissant en leur

    II.

    Le renouveau catholique, qui fut la '.loue de la tini\u xvr su. h-, suscita dans | ordre dis mouvementsde reforme Indpendants, qui prirent led'une vritable scission.lue premire n forme se manifesta en l spai I

    surtout, la eoinmende avait lait des ravages. Dans lemouvement de reforme qui s'laborait, on n'est pastonn de voir prsenter le projet de placer a la ttedes abbayes des prlats lus pour trois ans : c'taitliminer le danger d'un abb commeiidat aire, nommea vie. Cette nouveaut, d'ailleurs, s'inspirait desconstitutions de congrgations ou d'ordres plus

    il-, gouverns par un provincial amoviblinon par un abb lu a vie. Sous l'impulsion anttique du nonce Ornamento et de par la volont dePhilippe 11. les prmontrs d'Espagne furent tode subir celte rforme radicale; l'abbatial triennalfut introduit et la haute direction des abbayes d'Espagne fut confie a un provincial. In noviciat coinnuin runirait les candidats de toutes les abbayes.Lue rdaction spciale les statuts, parue- en 1576,codifia ces transformations. Voir aussi les Constitu-tiones ordinis Preunonstratensis eongregalionis hispa-ntete, Si ; l;ov le, i tus.

    L'abb-gnral de Prmontr, .L'an Despruets,aprs de' vaini's tentatives pour entrer cn rapportsavec la circarie rvolte, fut autoris par un bref de

    oire \lli s'imposer, et put enfin avoir emprise

  • 1 1 PRMONTRS. VOL1 ["ION L2sur l'Espagne. Il lit rentrer les abbayes dans latradil Ion de l'ordre. Il permil cependanl la circariede conserver l'abbatial triennal, mais n nommeraitlui-mme le vicaire gnral d'Espagne, qui auraittoute autorit dans la province. l'Ius tard, sous diversprtextes, les prmontrs espagnols abandonnrentl'habit et le brviaire de l'ordre, que le pape Cl-ment XI leur lit cependant reprendre en 1 7 < : i

    .

    Depuis lors, la province espagnole eut une vie fortautonome, qui dura jusqu' la rvolution de 18.'i.'{,laquelle anantit toutes les institutions religieuses dela presqu'le ibrique. Cf. E. Valvekens, La congr-gation des prmontrs d'Espagne, dans Anal, prsem.,t. vin, 1932, p. 5-24.Une autre rforme, fruit de tentatives personnelles

    de deux prmontrs, Daniel Picart et surtoutServais de Lairuels, porte le nom de rforme deLorraine ... Elle dbuta l'abbaye de Pont--Moussonet s'tendit rapidement en Alsace, en Lorraine, enPicardie, en Champagne et en Normandie: 12 monas-tres formrent la congrgation de l'antique rigueurde Prmontr , qui fut approuve par le pape Paul Ven 1017 et parle pape Grgoire XV en 1621. Le Paige,op. cit., ]). 7 1!) et 751. Cette congrgation obtint parlal'autorisation de se gouverner par son chapitre parti-culier, auquel prsiderait l'abb de Prmontr ou sonvicaire gnral. Cette rforme est marque par unretour la vie commune, l'abstinence perptuelle,au chant des matines minuit et au jeune continueldu 1-4 septembre Pques. Un second noviciat taitimpos tous les profs, mais le vu de stabilitavait disparu, les religieux pouvant tre transfrsd'une abbaye l'autre. Les chapitres gnraux del'ordre protestrent contre ce qu'ils appelaient unschisme... En 1661, un modus vivendi fut adoptentre la rforme de l'antique rigueur et l'observancecommune. A l'usage de cette congrgation, la nou-velle dition des statuts de 1630, publie par l'abb-gnral Saulnier (tival, 1725), contient en annexeles : Articuli rejormationis seu conununitatis anliqtiirigoris nuncupatee. Voir E. .Martin, Lairuels ci lurforme des prmontrs, Nancy, 1893; du mme, Decanonicis prmonstratensibus in Lotharingia et decongregatione antiqui rigoris, Nancy, 1892.

    Les abbayes allemandes avaient subi une rformesrieuse vers le milieu du xv sicle, sous la directionde Jean Busch. Celles d'Angleterre avaient passpar une volution similaire. La grande difficult taitl'assistance rgulire aux runions des chapitresgnraux. Le primat de Cantorbry, John Morton( i 1500), fut l'artisan d'une rforme fort importante etPrmontr garda ses attaches en Angleterre, jusqu'la destruction des ordres religieux par Henri VIII.Cf. Gasquet, Coltectanea anglo-prsemonstratensia,Londres, 1906.

    L'ordre de Prmontr lui-mme, s'inspirant desdcrets du concile de Trente, adopta une rformegnrale et labora une nouvelle rdaction de sesstatuts. Ceux-ci furent promulgus en 1630. Quand, en1770, la Commission des rguliers, institue en Francepar Louis XV, exigea la rvision et la rimpressiondes statuts monastiques de la part des congrgationsde France, les deux observances de prmontrs rdi-grent des statuts communs, promulgus en 177.'i.Ces statuts, qui n'obligeaient que les maisons deFrance, diffraient peu de ceux de 1630. A la suitedis dispositifs gnraux, elles contenaient en annexevingt-trois articles l'intention de la rforme del'anl [que rigueur ...

    Mais dj le XVIIIe sicle louchait sa lin. Ce futpour les prmontrs la grande catastrophe. Lesquerelles du jansnisme ne les avaient qu'effleurs,mais l'esprit du philosophisme pntra dans leurs

    clotres. L'uvre nfaste fut commence par i empe-reur Joseph II. [1 dbuta parle dcret du 2 1 mars 1781.dfendant aux maisons religieuses de ses tals decommuniquer avec des suprieurs d'ordre demeuranten pays tranger. C'tait couper les liens et dtacherles abbayes de l'empire et des Pays-Bas de la maisonmre de Prmontr, lin 178.5. il supprima les couventscontemplatifs; les prvts et prieurs des soeurslurent englobs dans cette dcision. Par dcret du11 septembre 178.'$, il supprima l'exemption disabbayes et les plaa directement sous la juridictionde l'Ordinaire. Dans rempile, d'aprs la prescriptiongouvernementale, les abbayes formeraient une pro-vince, avec un prsident sa tte. Celte fonction futsupprime son tour, en 1813. Depuis 1785. les jeunesreligieux des abbayes turent contraints d'aller suivreles cours dans les sminaires gnraux rigs ceteffet, et d'y prendre le costume des sminaristes. Lecollge de Prague lut supprim cette mme anne.Par contre, chaque abbaye de l'empire fut chargede desservir de multiples paroisses. En 1788. l'tatconfisqua tous les objets en argent qui se trouvaientdans les abbayes, lit transporter les documents d'ar-chives aux archives de l'tat, Vienne, et confisquales livres des bibliothques des abbayes au profitdes bibliothques des universits.La Dvolution lit crouler d'un seul coup l'difice

    lev par saint Norbert en dtruisant l'abbaye mreet toutes les maisons de France et de Belgique. Lesabbayes qui existaient encore en Allemagne furentvictimes de la grande scularisation. Sur la basede la paix de Lunville iisoii et des pourparlers deRatisbonne (1803), on concda la noblesse du pays,en compensation des biens qu'elle perdait sur la rivegauche du Rhin, les proprits des diverses abbaves.Ce fut un dsastre, non seulement pour la viereligieuse, mais aussi [jour tous les trsors d'art ren-ferms dans ces lieux saints.Quand la Rvolution fut passe, il ne resta plus

    que des ruines. Un moment, les religieux disperssmirent leur espoir dans le concordat qui s'laboraitentre le pape et Napolon (1801 ). mais aucune clausene favorisa les abbayes supprimes. Le Congrs deVienne (181-4-1815) n'accorda aucune attention auxptitions qui lui furent adresses par les reprsentantsde l'ordre de Prmontr. En France, le rgime lib-ral s'opposa a une reprise de la vie conventuelle.et, en Belgique, la mentalit calviniste de Guil-laume l". roi des Pays Mas runis, se cabra contretoute restauration des vieilles cits de la vie religieusecatholique. Entre temps les religieux survivantsmouraient. L'cuy, le dernier abb de Prmontr,expira Paris en 1831.La rvolution belge de 1830. en inscrivant la libert

    d'association dans sa charte constitutionnelle, permitla restauration de quelques abbayes, mais peu nom-breuses tant par manque de ressources que parmanque de sujets. Kn France, les difficults furentbeaucoup plus grandes. Ds 1850. lvque de Sois-sons. .Mgr de Garsignies, avait rachet l'antiqueabbaye de Prmontr pour y fonder un orphelinat.Plein de sympathie pour l'uvre de saint Norbert,il donna l'habit au P. Edmond Boulbon, ancientrappiste, cl lit venir quelques chanoines d'Aver-bode et de TongerlOO pour restaurer la vie religieuse Prmontr. Mais la situation respective du prieuret de l'orphelinat donna lieu des difficults et larestauration de Prmontr dut tre abandonne. LeP. Edmond Boulbon releva alors de ses ruines, en1858, le couvent de l'rigolel. prs Tarascon. tandisque l'abbaye de Grimbergen reprit et repeupla cellede Montlavc. en Calvados. Ces monastres ont actuel-lement quelques prieurs en annexe.

  • 13 P R E \ 1 N T R E S . LITURGIE 14En Autriche-Hongrie, les perscutions de Joseph II

    taient passes. I, 'empereur Lopold avait djrendu, en 1790, le privilge de la libre lection desprlats pour les abbayes qui existaient encore. Peu peu, elles redevinrent florissantes. Les abbayes deJs2o et de Csorna furent restitues l'ordre parl'empereur Franois Ie*.

    Depuis la mort du dernier abb-gnral, L'cuy,l'ordre de Prmontr manquait de chef et d'union.En 18(>7, l'abb de Strahov, Jrme Zeidler, pritl'initiative de runir un chapitre de l'ordre, Il J fuilu abb-gnral el alla reprsenter les prmontrsau concile du Vatican, mais il mourut avant d'avoirt confirm par le Saint-Sige el n'eul pas de succssein-. En I88.'i, sous la prsidence de Mgr Vannutelli,nonce apostolique Vienne, les abbs prmontrs.runis en chapitre, placrent la tte de l'ordreSigismond Stary, abb de Strahov Prague. L'abbayede Saint Michel de Frigolet, fonde sous le rgime del'ancienne troite observance, fui place sous la Jurldiction de l'abb-gnral par Lon XIII en 1898.A Sigismond Mars succda, comme abb gnral, le

    I'."" P. Schachinger, prlat de Schlfigl, et, depuisli)22, celle dignit est confie au R" P. Crets, del'abbaye d'Averbode. L'ordre esf reprsent auprsdu Saint-Sige par un procureur, nomm par le chapitre gnral.

    Depuis le rtablissement de l'unit, ces chapitresgnraux tiennent rgulirement leurs assises ionsles six ans. Depuis 1924, ces runions nul t ddouIdes, en vue de la revision des statuts. Le chapitre

    rai de 192 1 tablit une nouvelle circonscriptiondes circaries ou provinces. Voir ci-dessous, col. 29.

    L'antique institution canonique de sainl Norbertmontre actuellement une belle vitalit. Ses abbayessont peuples (Averbode et Tongerloo comptentchacune plus de 200 sujets); elles constituent descentres actifs de vie religieuse et scientifique etfournissent un fort contingent de prtres pour leservice paroissial dans le pays ou pour hs missionsdans les rgions lointaines.

    IV. Privilges i i lituroie. i Priuili gea.Les prmontrs, en dehors des privilges ordinaires,Jouissent de deux grandes faveurs.

    Ils peuvent d'abord se charger de paroisses sansune dispense du Sainl Sige. Le privilge lui pi nuitivement concd des abbayes en particulier. Illui gnralis par la suite pour l'ordre entiei ajoutaient les dcrets liturgiques, manant deschapitres gnraux, des coutumes h" ..les furentannexes au texte primitif, du nuahhav es tablirent un code liturgique pour leur prusage, Inspir par |'< irdinaire officiel.

    Le plus ancien ms. connu du libir i.riliiinriule Monacensis latinui i. /./ aii iv. p. 224. Ledit de oes textes est de la plush a ii le importance poui l'histoire di l'ancienne Ilion galliCi dans la I rame du Nord, mais | tudld ssel el du brviaire prmontrs n'est pasavance pour que nous puissions jugei du degr dci du missel, on trouvera les Indications dan ivaerls. ,,p. , ;/.. | ,\

    . p 232 sq . '.'"I s,pCes multiples ditions de brviaire cl de missel,

    de par leur origine indpendante, devaient n. 5 sq. Depuis 1025, sous Urbain VIII, lesprmontrs clbrent la fte de saint Norbert le11 juillet, pour viter les complications auxquellesdonnaient lieu, le juin, les octaves de la Pentecteou du Saint-Sacrement. Les reliques de saint Xorbertfurent transportes, en 1027, l'abbaye de Strahov, Prague, o elles se trouvent encore actuellement.

    L'ordre de Prmontr a en outre adopt dans sonoffice liturgique les ftes suivantes de saints ou bien-heureux de l'ordre :Le 11 janvier (avant le nouveau Kalendarium de

    1924, le lundi qui suit l'Ascension), fte du bienheu-reux Gerlac, lequel quitta l'armure des croiss et futrevtu de l'habit de l'ordre par le pape Adrien IV;il s'installa comme ermite Houthem, prs de Fau-quemont, au pays de Mastricht, o il vcut dans lapnitence et la retraite. Il mourut la fin du xir sicle.A l'endroit o il passa sa vie s'leva bientt un cou-vent de moniales norbertines. Dans le sanctuaire,actuellement glise paroissiale, les reliques du bien-heureux sont toujours en honneur. Son office futadmis au brviaire en 1075.Le 10 janvier, fte du bienheureux Godefroid,

    comte de Cappenberg, admis la vie religieuse parsaint Norbert, qui avait ses vues sur lui pour ladirection future de l'ordre. Le manoir de Cappenbergfut converti en abbaye, dont Godefroid fut le premierabb. Une mort prmature l'enleva, l'ge detrente ans, le 13 janvier 1127. Ses reliques sont vn-res actuellement l'glise paroissiale d'Ilbenstadt,en Rhnanie. Le culte du bienheureux fut reconnupar Paul V en 1014. Cf. H. Husing, Der heil. Gottfried,Graj von Cappenberg, Munster, 1882.Le 10 fvrier, fte du bienheureux Hugues de

    Fosses, ancien secrtaire de l'vque de Laon, Barth-lmy de .loux, premier disciple de Norbert, son suc-cesseur dans la direction de l'ordre et premier abbde Prmontr, o il mourut en 1164. L'ordre lui eslredevable de sa lgislation premire et de son codeliturgique. Ses reliques se trouvent actuellement al'abbaye de Dois Seigneur Isaac, en Belgique. Romea reconnu son culte le 13 juillet 1927. Cf. 11. I.amy,Vie du bienheureux Hugues (te Fosses, premier abbde Prmontr (f 1164), Charleroi. 1925; du mme,l.u gloire posthume du bienheureux Hugues de Fosses,Charleroi. 1928.Le 17 fvrier, fle du bienheureux Evermode,

    d'abord prvt de Sainte-Marie Magdebourg, puis

    second veque de RacebOUTg et aptre des Wendes.Son office fut adopt en 1675.

    Le 3 mars, fte du bienheureux Frdric, abb del'abbaye de Mariengaarde en Irise. Il fut un matrebrillant a son poque, annexa a son abbaye un collgerenomm et cra dans sa communaut une atiuosph' rescientifique (f 1175). Ses reliques furent transportesau XVIIe sicle a l'abbatiale de l'abbaye de DonneEsprance, actuellement glise du sminaire, o ellesse trouvent encore. Son office se trouve au brviairede l'ordre depuis 1675.

    Le 29 mars, fle du bienheureux Ludolphe. neuvimevque le Racebourg, qui, dans sa lutte pour ladfense des liberts et des biens de son glise contreles convoitises du duc Albert de Saxe, tomba martyrde la bonne cause, en 1 250.

    Le 5 avril, fte fie sainte Julienne de Cornillon, qued'aucuns rattachent a l'ordre, ce qui n'est pas prouv.Tout au plus peut-on dire qu'elle se trouvait pro-bablement sous la direction spirituelle du prieur del'abbaye prmontre de Mont-Saint-CorniUon, quandelle fut favorise des rvlations qui aboutirent al'institution de la Fte Dieu. Elle mourut en 125'.L'office de la sainte fut plac dans le brviaire pr-montr par le chapitre gnral de 1914, avec lamention que la sainte relve de l'ordre, indicationqui est touille dans l'dition de 1932.

    Le 8 mai, fte du bienheureux I lermann-Joseph.confesseur, religieux de l'abbaye de Steinfeld, enRhnanie, dont la vie pieuse cl sainte fut une contem-plation ininterrompue (| 1233). Ses reliques se trou-vent encore actuellement Steinfeld. o rsidentmaintenant des salvatoriens. Son office est au br-viaire prmontr depuis 1075.Le 15 juin, le bienheureux Isfride. d'abord prvt

    de l'abbaye de Jrichow (Allemagne), fut lu en 1178vque de Racebour et dirigea ses elorts vers l'van-glisation des Wendes. Il dfendit son peuple contreles oppressions des grands et mourut, aprs une vieremplie de prodiges, en 1204.Le 9 juillet, fte des saints Adrien et Jacques, qui

    furent du nombre des martyrs le Gorcum, tombsvictimes de la haine des yueux calvinistes (1572 1:batifis dans le groupe des martyrs de Gorcum en1075 par Clment X: canoniss en 1807 par Pie IX.Le 19 juillet, fte du bienheureux Hrosnata, reli-

    gieux de l'abbaye de Tepl, martyris pour la dfensedes biens monastiques qui lui taient confis, le1 1 juillet 1217. Ses reliques sont conserves l'abbayede Tepl. En 1892, la Congrgation des Rites a accordla reconnaissance de son culte.

    Le 13 aot, fte de la bienheureuse Gertrude, fillede sainte Elisabeth de Thuringe, religieuse du monas-tre d'Altenberg (Allemagne), qui mourut aprs unevie toute de simplicit, de mortification et d'abn-gation, l'ge de 70 ans, en 1297, aprs avoir dirigsa communaut pendant 40 ans. Ses reliquestrouvent encore actuellement l'glise de l'anciencornent. Culte approuv pour le monastre parClment VI, tendu par Benot XIII tout l'ordreen 1728. Son office se trouve au brviaire depuis 1075.Le 30 aot, fte de la bienheureuse Bronislava.

    abbesse du monastre de Zwicrziniec (Pologne t.clbre par son esprit de solitude et de contemplation(f 1259). Culte approuv par Grgoire XVI en 1839.pour le monastre et le diocse de Cracovie. tendu tout l'ordre par Lon XIII.Le 20 octobre, fte du bienheureux Gilbert, abb

    de Neuf-Fontaines, en Auvergne, dont la vie futremplie de saintet cl de miracles ( r 1152). Son nomse trouve dans les litanies des saints. Son office a tadmis au brviaire prmontr depuis 1057.

    Enfin, le 17 novembre, fte du bienheureux Siard.

  • 21 PRMONT H ES. VIK INTELLECTUELLE 22abb de Mariengaarde (Irise) qui brilla par son espritde pauvret et rie charit. Ses reliques, aprs lestroubles religieux du xvr sicle, furent transportesen l(il7 l'abbaye

    aireuieni orient vers la science de i l criturcsainte el de la contemplai s., vie, et pendant, futtellement remplie que nous n'avons de lui que quelquesfragments oi atoires. On lui attribue, en outre, quelquesouvrages, dont il ne subsiste que les titi I nus iits du inous p suppose-t-on prirent dansl'incendie de la ville de Magdcboui .. lors d( i : guerrede i rente ans.

    La Vita sancti Norberli nous apprend que. durant lapriode de ses pi ed h .1! l< a i -. \olhcrl ,ir ,|i.)de frquentei i 'i oie de i aon, el parmi sesdisciples plusieurs taient sortis des tudia generatiade repoque.

    L'uvre lgislative laquelle s'employa l

  • 23 P R M N T R S. V I E I N T E LL EC TUE LL I . 24l'abbaye de Cuissy tait clbre en son temps. Toutaussi connues sonl celles de l'abbaye le Bonne Esplance, de I Icilisscm, du l'aie. Des les origines, noustrouvons en annexe quelques abbayes,
  • 25 PRMONTRS. VIE INTELLECTUELLE _Rome, depuis 1018. Auprs de l'universit de Douai,un collge de l'ordre avait t rige en 1620; auprsde celle de Cologne en 1018, grce l'abb de Steinfeld:auprs de celle de Prague, en 1037, par l'intermdiairede Gaspard de Questemberg. Les lves de l'abbayede Ilebdom, en Pologne, suivaient les cours de l'uni-versit de Cracovie. Le clbre collge de Salamanque,en Espagne, runit la gent studieuse des abbayes dela presqu'le ibrique depuis 1570.On tait d'ailleurs une poque o, dans chaque

    abbaye, les tudes de philosophie et de thologietaient srieusement conduites, souvent mme sousla direction de licencis d'universit Jansnius,plus tard vque de Gand, enseigna au xvr siclel'criture sainte l'abbaye de Tongerloo - ouprsides d'ordinaire par des religieux de l'ordre, quiavaient reu leur formation dans quelque universit, etqui, parfois, malgr le vu de stabilit, taient prisdans une autre maison de l'ordre. Le sminaire domes-tique de l'abbaye de Saint-Michel d'Anvers entramme en conflit avec l'universit de Louvain, pouravoir ouvert ses cours de philosophie des tudiantsde la ville.

    II n'est pas tonnant de trouver, ds lors, unepoque plus moderne, tout c- une pliade cle savants cld'crivains dans l'ordre. Nous citons entre biend'autres, Nicolas Psaume, abb de Saint Paul de-Verdun, puis vque de cette ville (t 1575), qui reprsenta l'ordre au concile de Trente, o il fui clde la rdaction des canons touchanl la rforme desreligieux. Il donna une dition des Canones et dcrtaconcilii Tridentini, Verdun, 1564, el un commentainConcilium Tridenttnum lucubrationibus illuslralum,Verdun, 1572. On a encore cle lui : Prservatif contrele changement de religion, Verdun, 1563; La doctrinevraie du sacrement d'ordre, Verdun, 1563; Adoertissement l'homme chrestien pour cognoistre et fuirles hrtiques de ces temps, Reims, 1564. Parmi lesmeilleurs thologiens de l'ordre, nous citeronsPlorent de Cocq, de l'abbaye de Saint .Michel d'An-vers (1 1699), avec ses Principia totius theologimmoralis et spculatives, .'f vol., Cologne, ic.s'J. el Defure et fustitia, qui eul trois ditions. Bruxelles, 1687,Bruxelles, 1708, Matines, 17-11; Macaire Havermans,de la mme abbaye il 1680), donl le Tyroeiniumchristianee moralis thologies lut dit, .\n\c-rs. 1674,Anvers, io7.r>, Venise, 1771. ci qui fournil encoreune Disquisitio theologica : quia J)ei amor requirituret suffleit cum sacramento ad fustifleationem, Louvain,1075. ri une Defensto brei'is tyrocinii moralis theologise, Cologne, 1676; Thade Scbwaiger, \nveis. en 1656, el publia uneerV saint Norbert en llamand. Anvers. 1623; Jeani< Paige (1 h auteur de la Prtemonslrabordinis bibliotheca, Paris 1633, o il a rassemblune foule de documents; Maurice Du Pr, de l'abbayede Saint Jean d'Amiens i+ 1645), epii crivit une\ ir de saint Norbert, Paris. 1627, et composa lesAnnales brves ordinis Preem., Amiens, 1645, rditespar I. Van Spilbeeck, Namur, 1889; (Thrse lvtrvevowna. religieuse ele Zwierzlnlec i ; 1700), qui donnaune Chronique historique de son monastre, Cracovie,1860; l'Espagnol Joseph Noriega, de l'abbaye cle

  • i: PRMONTRS VI I. I NTELLECTUELLE > sNotre-Dame de la Vid (xvni" sicle), qui publiaDissertatio apologelica mariano candida m qua deconstanti revelalione candidi habitus Prsmonstratensisper Deiparam, Salamanque, I72.'i, el son compatrioteEmmanuel de Illana, de Valladolid (t 1783), quicrlvil une Vie de saint Norbert for! apprcie, Sala-manque, 1755; Ren de Vertol d'Aubceuf, de l'abbayede Valserj (t 1735), auteur iic le fameux collge 'le Gdl,

    I.e monastre du Grand \ aradin lui dtache deJSZO pal le chapitre gnral de 1924.

    L'abbaye de Silo (Seclau ou Zeliv) est situe enBohme ci s'occupe surtoul de service paroissial.

    L'abbaye de Neureich (Nova Rise) est situe enMoravie, el prend a sa charge diffrentes paroisses.On \ dite le priodique Nase Omladina.

    2" La circarie de Hongrie ne comprend que l'abbayeiti Csorna, avec ses collges de Sabarin, Keszthly,Szombathly, o ses religieux donnent l'enseignement.

    3 La circarie d'Autriche embrasse les abbayes deSchlgl, de Wilten cl de Gras,

    L'abbaye de Schlgl, prs de Linz, occupe sesreligieux l'administration les 11 paroisses qui sontincorpores au monastre, tandis que d'autresdonnent les cours de la Landwirlschaftliche n mi,-rschule, qui esl annexe l'abbaye. Les religieux5'OCCUpenl aussi d'une ieli\re florissante le retraites.

    L'abbaye de Wilten, dans le Tyrol, emploie sesreligieux au ministre paroissial dans les I | paroissesqui dpendenl de l'abbaye. Les jeunes religieux onttoutes facilits puni suivre les coms de l'universitd'Inspruck, toute proche du monastre,

    L'abbaye de Gras, en Masse Autriche, exerce unministre utile el fructueux dans [es 17 paroisses quisonl incorpores au monastre.

    1 La circarie de Brabant comprend les abbayesd'Averbode, de Bois-Seigneur- Isaac, de Grlmberghen, de Leffe, du l'arc, de Postel, d< fongerlooel deBerne.

    L'abbaye d'Averbode es! aujourd'hui lu rsidencede l'abb-gnral de l'ordre, le Rm 1'. ('.rets Tandisque plusieurs religieux son! cures dans les paroissesenvironnantes, d'autres sonl professeurs au collgesaini

    -Michel que l'abbaye vienl de fonder a liras

    Schaat-Iez-Anvers, et aux collges que le monastre arepris au Brsil : le sminaire interdiocsain de Saint-l'aul a Pirapora et les collges Saint-Vincent a Ptro-polis et de Jahu, D'autres, enfin, sont missionnairesau Danemark, sous la direction de M^r l'.rems, unreligieux de l'abbaye, vicaire apostolique et vquede Roskild. L'abbaye d'Averbode s'occupe activementde l'apostolat par la presse. L'abbaye est le sige del'archiconfrrie de Notre-Dame du Sacr-Cur ainsique de la direction gnrale de la croisade eucharis-tique de la Belgique. On \ dile entre autres les deuxpriodiques HoOQCt l.vvvii el Ont l.untl

    L'abbaye de Tongerloo, malgr l'incendie qui ladtruis!! en 1929 continue a lu- un centre de vie

    < use el intellectuelle. Outre les di\erses paroissesconfies aux religieux, l'abbaye entretient quatremissions : celle de l'Uel au Congo belge, o sedvouent une quarantaine de religieux. En Angleterre,l'abbaye a fond les missions de Corpus Christi, aManchester, el les prieurs de Saint Norbert, a Spal-ding et a (.rouie. Depuis 1925, l'abbaye a fondi leprieur de la Sainte Trinit, a KilnaCTOtl en Irlande.L'abbaye est le sige de l'uvre de l'archiconfrrie dela Sainte Messe rparatrice. n j publie l'Algemeennederlandsch eucharistich Tijdschri/l et l< /Tijdschrift. Elle est en mme temps le sige de lardaction et de l'administration le la revue bistorique de Tordre, les Analecta pnemonslratensia,qui \ paraissent depuis 1925 sous la prsidence dui P. Hugues Lamy. Mgr Heylen, vque di Namuret prsident du comit permanent des congn - eu, haristiques internationaux, est un iiK de l'abbaye.

    L'abbaye h- Parc-lez Louvain se trouve a proxi-mit h- la clbre universit b membrespratiquent sous leur diverses formes la vie canonialeet apostolique. Plusieurs de ses membres s'occupentde ministre au Brsil.

    L'abbaye de Grimberghen consacre surtout l'actlvite de ses membres a l'tude des sciences ecclsiastiques et au ministre paroissi ,i. i n, ., ,i, belles colleciions de manuscrits et de tableaux

    L'abbaye de Postel en Campine rorme une oasis depiele el de s ( leni e. Elle occupe ses reli-iellX au 1

    1

    1 1 1 1 1-

    tel, paroissial, et jusqu' maintenant s,- {oignait ad'autres abbayes de Belgique pour secondei l'uvredes missions. T. ||e vient dCnl reprendre des missions auCongo bi i

    L'abbaye de Leffe, qui ser\ il pendant une vingtained'annes de refuge aux religieux de l'abbaye d,Saint Michel de I rigolet, lois de leur expulsion deFrance, vient dt n- rai lut ce et peu plu par l'abbayede Tongerloo, aprs que, h- '< novembre 1931, leSaint Sice.e eut donne le lircf de reslauralion ih cemonastre.

    L'abbaye de Berne, I leesw ijk. en Hollande, relvede la circarie du Brabant. \ ct du ministre paroisslal, dans un assez grand nomlue de centres, o Tancien droit de patronage lui est reste, elle s'occupe del'instruction de la jeunesse el d'ieuvres sociales. | Ile atabli des missions prospres au ( an nia et a (onde aWest Depere (Wisconsin), une maison, qui s'est dveloppe rapidement et lui rige en abbaye indpendaule en 1924. I.'ahhave de Heine a commence, il \a quelques annes, des missions dans les Indesanglaises ci relve l'abbaye de Windberg en Bavl re.

    5 lu circarie

  • 31 PRMONTRS PRMOTION PHYSIQ1 I 32d'enseignement. L'abbaye compte plusieurs religieuxmissionnaires Madagascar. Frigolet a fondiConques, au diocse de Rodez, un prieur dont lesreligieux continuent les traditions de zle et de Windbcig, en Bavire, restent provisoirement sousla juridiction de leurs abbs respectifs, ceux de Teplet de Berne.

    6 Le second ordre de Prmontr est actuellementreprsent par les abbayes de moniales de Zwier-ziniec, au diocse de Cracovie et celle d'Imbramovice.au diocse de Kielce, en Pologne, de Notre-Dame deVilloria d'Orbigo et de Sainte-Sophie de Toro, enEspagne, et de Sainte-Anne de Bonlieu, au diocse deValence, en France. Les prieurs des norbertines sontceux de Czerwinsk, en Pologne, de Notre-Dame deNeerpelt, en Belgique, du Val-Sainte-Catherine Oosterhout (plac par rescrit du 1 er septembre 1928sous la juridiction immdiate de l'ordre avec l'abbde Tongerloo, comme Pre abb) des norbertines del'adoration perptuelle de Sitten (Suisse) et du Mesnil-Saint-Denis, au diocse de Versailles, en France. Lessurs norbertines des instituts suivants relvent dutiers ordre de Saint-Norbert : Le Berg-Sion, au can-ton de Saint-Gall, en Suisse; Kulsovat, prs de Vesz-prm, en Hongrie; Stresovice-Andelka, en Tchco-slovaquie; St-Johannesburg, Leutesdorf-am-Bhein,diocse de Cologne

    ;en Allemagne.

    1 Poursaint Norbert. P. LefvTe, Essai de bibliographiede saint Norbert, dans L. Goovaerts, crivains, artistes etsavants de l'ordre de Prmontr, t. iv, Bruxelles, 1918, p. 367-383, o se trouve runie toute la bibliographie se rapportantau fondateur de l'ordre; G. Madelaine, L'histoire de saintNorbert, 3e d., Tongerloo, 1928, mise au point d'aprs lespublications et tudes rcentes.

    2 Pour l'histoire gnrale de l'ordre. Outre le livre djcit de L. Goovaerts, voir Fr. Petit. L'ordre de Prmontr,dans la coll. Les ordres religieux, Paris, 1927; B. Grasll,Die Prmonstrntenser-Orden, dans les Analecla prmons-tratensia, t. x, 1934; C.-L. Hugo, Sacri ac candidi ordinisPrmonstntensis annales, 2 vol. in-fol., Nancy, 1734-1736;R. Van Waefelghem, Rpertoire des sources imj>rimes etmanuscrites relatives l'histoire et la liturgie de l'ordre dePrmontr, Bruxelles, 1930.

    Les contributions fournies par la revue historique del'ordre, les Analecta pramonstratensia, sous forme d'articles,et d'ditions de textes, ont t abondamment ut ilises dans leprsent article.

    A. Km \s.PRMOTION PHYSIQUE. -- Nous ver-

    rons d'abord comment se pose la question de la pr-motion physique, puis ce que n'est pas cette motionet ce qu'elle est, en l'expliquant par les lexles mmes desaint Thomas. Nous verrons ensuite quels sont, d'aprs

    celui-ci, les diffrents modes selon lesquels s'exercecette motion. Enfin, nous considrerons successive-ment ses rapports avec les dcrets divins relatifs a nosactes salutaires, avec l'efficacit de la grAce, avec lalibert de nos actes salutaires, et avec l'acte physiquedu pch. - I. La motion divine en gnral. II. Ce quen'est pas la prmotion physique (col. 33). III. Cequ'est positivement la prmotion physique (col. 39).IV. Conformit de cette thorie avec la doctrine gn-rale (col. 51 ). V. Divers modes de prmotion physique(col. 56). VI. Raisons d'afirmer la prmotion (col. 57 >.

    I. La motion divine en gnral et l questionde la prmotion physique. Pour bien entendrele sens que les thomistes donnent l'expression pr-motion physique , il faut rappeler ce qui les a conduits l'adopter.

    Ils entendent rpondre cette question, nettementpose par saint Thomas, I 1 . q. cv, a. 5 : Ulrum Deusoperelnr in omni oprante. Dieu meut-il toutes lescauses secondes leur opration? Ils rpondentd'abord que l'criture ne permet pas d'en douter,puisqu'elle dit : Deus operatur omnia in omnibus,I Cor., xii, 6; In ipso enim vivimus, movemur et sumus.Act., xvn, 28. Mme s'il s'agit de nos actes libres,l'Ecriture n'est pas moins affirmative : Omnia opranostra operatus es nobis, Domine, Is., xxvi, 12; Deusest qui operatur in vobis et uelle et perficere, pro bonavoluntate, Phil., h, 13. Ces textes scripturaires sontdj si clairs, ils disent si nettement que l'action de lacrature dpend de l'influx de Dieu ou de la causalit-divine, que Suarez lui-mme, quoique oppos la pr-motion physique, a crit que ce serait une erreur dansla foi de nier la dpendance des actions de la crature l'gard de la cause premire. Disp. met., disp. XXII.sect. i, c. vu.

    Du point de vue philosophique, la chose n'est pasmoins claire : de mme, en effet, que l'tre particip,limit des cratures dpend de la causalit de l'trepremier, qui est l'tre mme subsistant, leur actionen dpend aussi, car rien de rel ne saurait lui tresoustrait. Il ne s'agit donc pas tant ici de la ncessitou de l'existence de l'influx divin, sans lequel la cra-ture n'agirait pas, mais de la nature de cet influx etde la manire dont il s'exerce.Nous verrons d'abord, en signalant les erreurs mani-

    festes viter, ce que n'est pas la prmotion physique,pour mieux prciser ensuite ce qu'elle est : 1 elle n'estpas une motion qui rendrait superflue l'action de lacause seconde : contre l'occasionnalisme; 2 elle n'estpas une motion qui ncessiterait intrieurement notrevolont choisir ceci plutt que cela : contre le dter-minisme; 3 elle n'est pas non plus, l'extrme opposde l'occasionnalisme et du dterminisme, un simpleconcours simultan; 4 ni une motion indiffrente, indter-mine; 5 elle n'est pas une assistance purement extrin-sque de Dieu.Nous verrons mieux ensuite ce qu'est la prmotion

    physique : 1 qu'elle est motion et non pas cration exniliilo, sans quoi nos actes, crs en nous ex nihilo, neprocderaient pas vitalement de nos facults et nesciaient plus ntres; qu'elle est motion passivementreue dans la crature et distincte par suite soit del'action divine qu'elle suppose, soit de notre action quila suit : 2 qu'elle est physique et non pas morale oupar proposition d'un objet qui attire; 3 qu'elle est diteprmotion raison d'une priorit non de temps, maisde nature et de causalit: 1 qu'elle est. par rapport notre libert, non pas ncessitante, mais prdtermi-nante, ou qu'elle est une prdtermination non pas for-melle, mais causale, en ce mus qu'elle assure l'infailli-bilit intrinsque des dcrets divins et meut notrevolont se dterminer tel acte bon dtermin liadtermination l'acte mauvais tant elle-mme mau-

  • 33 PRMOTION PHYSIQUE. CE QU'ELLE N'EST PASvaise, dficiente, vient ce titre de la cause dficientecl non pas de Dieu). Nous verrons enfin que la prd-((iinination la fois formelle et causale es( antrieure la promotion: elle s'identifie, selon saint Thomas,avec les dcrets divins prdterminants relatifs nosactes salutaires, tandis que la dtermination formelleet non plus causale est celle mme de notre acte libredj dtermin, et qui reste encore libre aprs sa dt< tmination mme, comme l'acte libre de Dieu. L'tudeattentive de ces diffrents aspects . les causessecondes ne sciaient pas causes, et, ne pouvant agir,leur existence serait vaine; leur impuissance prouvelait, en nulle, (pie Dieu n'a pu leur communiquer ladignit de la causalit', l'action et la vie, comme unartiste qui ne peut faire (pie des (envies mortes Iqttodpertineret ad impolenliam creantis). L'occasionnalismen eue du reste au panthisme, car l'agir suit l'tre etle mode d'agir suit le mode d'tre. Si, donc, il n'y aqu'une action, celle de Dieu, il ne doit v avoir qu'unilic; les cratures sont absorbes en Dieu; l'tre engnral s'identifie avec l'tre divin comme l'exige leralisme ontologiste (lier Malcbranclic et I ls intimelient uni dans sa pense a l 'oi casioimalisme.

    Saint Thomas, aprs avoir ainsi rfut l'occasionnalisme de son temps, loc. cit., ajoute que Dieu, qui acr ci conserve les causas secondes, les applique agir ; Deus non stiiiim dut formant rbus, sed etiamconservai eus in esse,

  • 35 PRMOTION PHYSIQUE. CE QU'ELLE N'EST PAS 36du ternie prmotion , c'est uniquement pour monlier que la motion dont ils parlent est une vraie motionqui applique la cause seconde agir, et non pas unsimple concours simultan.

    Celui-ci ne reprscnte-t-il pas l'extrme oppos del'occasionnalisme et

  • 37 PRMOTION PHYSIQUE. CE QU'ELLE N'EST PAS 38croyant s'appuyer sur Cajetan, que le dcret et le con-cours divins ne sont pas prdterminants et qu'il n'ya pas de motion cre reue dans la puissance opra-tivc de la crature pour la faire passer l'acte. Il n'y apour eux qu'une assistance extrinsque de Dieu.Cf. Satolli, De oprt. dii
  • 39 PRMOTION PHYSIQUE. CE QU'ELLE EST '.iinalisme, et ne supprime pas non plus la libert, maisl'actualise.

    D'autre part, la motion divine n'est p;is seulementun concours simultan, ni une prmnl ion indiffrente,indtermine, qui devrait recevoir de nous une perfec-tion et dtermination nouvelle non contenue dans sacausalit; elle n'est pas non plus une assistance pure-ment extrinsque de Dieu.

    III. Ce qu'est positivement i,a prmotion phy-sique PRDTERMINANTE SELON LE THOMISME CLAS-SIQUE? Pour le bien entendre, il suflit d'expliquerpar les paroles mmes de saint Thomas les termes :motion, prmotion, physique, prdterminante.

    1 C'est une motion passivement reue dans la causeseconde pour la porter agir, et, si la cause seconde estvivante et libre, agir vitalement et librement, commel'a dit saint Thomas, nous l'avons vu. Cette motion,qui, dans l'ordre surnaturel, s'appelle la grce actuelle,est rellement distincte et de l'action incre de Dieudont elle dpend, et de l'acte salutaire auquel elle estordonne; cf. la-II86

    ,q. ex, a. 2; q. exi, a. 2. Sur ce

    point, tous les thomistes sont d'accord; ils disent,comme par exemple Jean de saint Thomas, Cursusphil., Phil. natur., q. xxv, a. 2 : Istamotio non poteslesse operatio ipsa causse creal, siquidem isla motio estpreevia ad talem operationem et movet ad illam, non ergoest ipsa actio causai creat, hc enim non potest moverecausam ut agentem, sed passum.On peut expliquer cette motion divine reue dans

    la cause seconde en la comparant la cration passive-ment considre dont saint Thomas a parl assez lon-guement, Ia

    ,q. xlv, a. 3. Nous ne voulons pas dire,

    comme on l'a fait parfois, que la motion qui nousoccupe soit cration, car nos actes ne sont pas crs ennous ex nihilo, comme l'me spirituelle quand elle estunie au corps; ils sont des actes vitaux, produits parnos facults ou puissances opratives, et ces puissancescres et conserves par Dieu ont besoin d'tre pr-mues, de recevoir le complementum causalitatis dontnous a parl saint Thomas. La grce soit habituelle, soitactuelle, n'est pas non plus cre ex nihito, mais elleest tire de la puissance obdientielle de l'me, dontelle dpend comme accident. Cf. saint Thomas, IA-II86

    ,

    q. exin, a. 9, et De virtutibus in communi, a. 10, ad 2u:r>et 13>".

    Mais si la motion divine dont nous parlons n'estpas, proprement parler, cration, elle ne peut prove-nir que de la cause cratrice, seule capable de produiretout l'tre d'un effet donn et toutes ses modalits,soit ncessaires, soit libres. Saint Thomas dit ce sujet,dans son commentaire du Perihermenias d'Aristote,1. I, lect. 14 : Voluntas divina est intelligenda ut extraordinem entium existens, velut causa qusedam perfun-dens tolum ens et omnes ejus difjerenlias : sunt enimdifjerenti entis, possibile et necessarium, et ideo exipsa voluntate divina originantur ncessitas et contin-genlia in rbus. Cf. Comm. in Metaph., 1. VI, lect. 3;et Ia

    ,q. xix, a. 8.

    De plus, bien que la motion qui nous applique agir, ne soit pas cration, elle lui ressemble plus d'untitre. Il y a analogie entre la cration active et lamotion active et aussi entre la cration passivementconsidre et la motion passive par laquelle la causeseconde est, comme le dit saint Thomas, applique agir. Voyons en quoi consiste cette double analogie.

    Si la cration activement prise est une action divineternelle, formellement immanente et virtuellementtransitive, la cration passivement considre est larelation relle de dpendance de la crature, qui arrive l'existence, l'gard du Crateur, creatio importthabiludinem creatur ad Creatorem cum quadam novi-tate, seu incptione. Ia

    , q. xlv, a. 3, ad 3 ll[n . De mme,la conservation activement prise est l'action cratrice

    continue et, passivement considre, elle est la rela-tion relle de constante dpendance de l'tre de lacrature l'gard de Dieu.

    Or, comme l'tre de la crature dpend rellementde l'action divine cratrice et conservatrice, l'action dela crature dpend rellement aussi de l'action divinequi est dite motion. Nous ne disons pas que Dieu crenos actes d'intelligence et de volont, il ne les produitpas ex nihilo, car ces actes ne seraient plus vitaux, nilibres; nous ne disons pas non plus que Dieu conserveseulement ces actes qui commencent un instant pr-cis et auparavant n'existaient pas; nous disons queDieu nous meut les produire nous-mmes vitalementet librement.Pour viter toute quivoque, comme on distingue la

    cration active et la cration passive, il faut distinguerici (cf. card. Zigliara, Summa phil., Theol. nat., 1. III,c. iv. a. 1, S 3-5) deux acceptions semblables du motmotion : 1. la motion active, qui est en Dieu, avons-nous dit, une action formellement immanente et vir-tuellement transitive; 2. la motion passive, par laquellela crature, qui avait seulement la puissance d'agirest mue passivement par Dieu pour devenir actuelle-ment agissante; et 3. il y a l'action mme de la crature.en nous l'acte vital et libre de la volont.

    Cette distinction est faite communment pour expli-quer l'influence d'un agent cr sur un autre, parexemple celle du feu sur l'eau. Il y a 1. l'action du feu :calfaction active, 2. l'effet de cette action sur l'eau :calfaction passive, 3. l'action de l'eau devenuechaude sur les corps qui l'entourent.De mme, les objets extrieurs et la lumire influent

    sur l'il anim, puis celui-ci reoit une impression,similitude de l'objet, et enfin ragit par l'acte vital devision. De mme encore, notre volont spirituelle, parune action spirituelle, formellement immanente et vir-tuellement transitive, exerce une influence sur lesfacults sensitives et sur nos membres pour les porter l'action. C'est ce que saint Thomas appelle Vususactivus voluntatis, I a-II

    ,q. xvi, a. 1, suivi de Vusus

    passivus des facults mues et enfin de l'acte de cesfacults, acte immdiatement produit, licit par elles,et impr par la volont.

    11 ne faut donc pas confondre la motion divine pas-sivement reue dans la cause seconde, ni avec lamotion divine active qui est Dieu mme, ni avec l'op-ration produite par la cause seconde.

    Or, cette confusion est faite par ceux qui disentcomme Satolli (loc. cit.) : la volont ne peut tre pr-dtermine par Dieu agir et se dterminer encoreelle-mme cet acte. Il y aurait contradiction, si lavolont recevait de Dieu son acte volontaire tout fait,comme cr ex nihilo; alors elle ne pourrait plus le pro-duire. Mais ce qu'elle reoit, c'est seulement unemotion passive, par laquelle elle est applique agir,selon sa nature, c'est--dire vitalement et librement.Cette motion ne peut d'ailleurs lui tre donne paraucun esprit cr ou crable, si puissant soit-il, maisseulement par Dieu, auteur de sa nature et de soninclination au bien universel, par Dieu qui la conservedans l'existence et est plus intime elle qu'elle-mme.Comme le note Zigliara, loc. cit., lorsque les adversairesde la prmotion physique objectent contre elle, ilsprennent gnralement dans un sens actif ce que lesthomistes prennent dans un sens passif, ils confondentla prmotion physique soit avec l'action divine incre,qui ne saurait tre reue en nous, soit avec notre action nous, qui suppose la prmotion au lieu de s'identifieravec elle.

    Les thomistes dfinissent communment la motionque reoit notre volont : motio divina. perquam volun-tas nostra de potentia volendi reducitur ad actum volendi:cf. Zigliara, loc. cit. Ces derniers mots ad actum volendi

  • PRMOTION PHYSIQUE. CE QU'ELLE ESI 42ne signifient pas que Dieu produit en nous, sans nous.l'acte de vouloir, mais que notre volont est mue parlui produire elle mme vilalement cet acte qui s'appellevolition. El donc, comme le remarque Zigliara, ibld.,l'acte auquel la volont est rduite passivemenl par lamotion divine, n'est pas son opration t>it>iie et libre,comme le supposent les adversaires de cette doctrine,c'est le mouvement OU l'impulsion, dans l'ordre surnaturel. c'est lu grce actuelle efficace sous laquelle elleproduit son acte, qu'il s'agisse soit de son premier actedj vital, mais non pas dlibr, soit des actes pos-trieurs qui terminent une dlibration discursiveC'est ainsi (pie la grce actuelle efficace, qui porte notreVolont a l'acte salutaire, esl appele acte premierprochain et l'acte salutaire lui mme est appel actesecond , mme s'il s'agit de l'acte salutaire initial.De mme que l'eau ne chauffe que si elle est chaul

    fe, ainsi toute cause seconde, notre volont parexemple, n'agit que si elle est prmue par Dieu, causesuprme; autrement ce quelque chose le rel qu'estle passage l'acte, requis pour la production de nosactions vitales et libres, sciait soustrait a la causalituniverselle de Dieu, qui s'tend tout ce qu'il y a derel et de bon en dehors de lui.

    C'est seulement par la contusion de ta prmotionphysique avec notre acte volontaire, (pion peutdduire que notre volont, sous cette motion dclareConforme a sa nature, n'est plus matresse de sonacte.

    2 lui quel sens lu motion divine es/ elle dite primaHun? Mouvoir et tre nui sont corrlatifs et simult ans, il n'j a l'us priorit de temps, de la moi ion activeBUT la motion passive, elles existent au mme instant.car c'est la mme chose qui est produite par le moteurcl qui esl reue dans le mobile, a savoir le mouvementqui procde du moteur et qui esl dans le mobile;cl. saint Thomas, la Physkam Aristotelis, i. ni.Ie< i I, n. 11.

    il faut donc carter les imaginations qui reprsentent la prmotion physique comme une entit qui,a la manire d'une petite manivelle mise par Dieu dansnoire volont, prcderait dans le temps notre actevolontaire : Molio movenlis prsecedit molum mobtlis,raiione ri causalilate. Cont. gent., I. 1 1 1, < . < i . * i . Il n'va Ici qu'une priorit de causalit, comme lorsqu'il s'agitdu dcret ternel, suprieur au temps, dont la motiondiv me assure Trxclil ion. Mais, s'il s'aiiit de ce ilec ni.il est mesur par l'unique instant de l'immobile ter-nit, qui correspond, sans changer, a tOUS les instantsSuccessifs du temps, comme le sommet d'une pyramideCorrespond a tous les points de sa hase et a chacun deses ents. S'il s'agit de la mol inn revue dans la volontcre, elle esl reue au mme instant du temps milaite volontaire est produit. Chez l'ange, c'est untemps discret, mesure de ses actes successifs, qui n'ontrien voir avec le mouvement du soleil : chei l'homme,c'est le temps continu (\u joui' et de l'heure, a raisondu mouvement sensible de l'imagination cl de l'Organisine. qui accompagne nos actes Intellectuels clvolontaires.On voit par l que la prniolioii physique cl l'acte

    libre, qui la suit au mme instant, ne dpendent pasInfailliblement de ce qui les prcde dans le temps, c'estfc-dire dans le pass, mais seulement de ce qui lesprcde dans le prsent toujours Immuable fnunc sinus ide l'ternit, qui est la mesure des dcrets divins.

    Aussi les thomistes ne peuvent ils admettre sansdistinction la d lin il ion moliuisle de la libert : facultasqua prasupposilis omnibus ad agendum prssrequisitis,udhuf potest agere net non agere. Si par prsesupposiiisomnibus ad agendum prserequtsitis on entend seulementce qui est prrequis d'une priorit de temps, cette dfi-nition est absolument vraie: mais si, par ces mots, on

    entend mme ce qui est prrequis d'une simple prioritde causalit ( savoir la motion divine et le dernierjugement pratique qui prcde l'lection volontaire),alors la dfinition n'est plus vraie que grce a une distinction : sous la motion divine efficace qui s'tendjusqu'au mode libre de nos actes, notre volont, enposant l'acte efficacement voulu par Dieu, fjarde, raison de son amplitude illimite, spcifie par le bienuniversel, /'/ puissance relle de ne pas le poser et deposer mme l'acte contraire Irem i art potentia ad opposituai); mais il ne se peut pas. que, sous la motiondivine efficace, la volont omette 'le /ait l'acte efBment voulu par Dieu, ou pose de fait l'acte contraire.Saint Thomas est formel sur ce point, il sullit de citerentre autres textes celui de la Ia 1 1 . q. \. a. i. adSi Deus movet voluntatem ad aliquid, incompossibile esthaie positioni quod volunlas ml illud ami mooeatur. Sonlumen est iiapossilule siaiplii lier, l'aile non tequilurquod volunlas " !> tsilate mooeatur. Bafie?n'a rien dil de plus fort.

    Il n'v a plus l'indiffrence potentielle ou et. ni lafacult avant de produire son acte, il v a l'indifft iactuelle de l'acte lui mme dj dtermin, qui s.- porteavec indiffrence dominatrice vers un bien particulierabsolument disproportionn avec l'amplitude unselle de la volont spei alle par le bien universel. I.ne cesse pas d'tTO libre, pan e qu'il esl dtermine.autrement aucun des actes de la volont divtnisciait plus libre, puisqu'ils sont tous dtermines ubterno et immuables. L'indiffrence potentielle n'es)pas de l'essence (le la libert, elle ne se retrouve pasdans la libert divine, ou il n'v a que l'indiffnactuelle de l Vcte pur a l'gard de tout bien fini; ellene se trouve pas non plus dans nos actes les plus libres.qui restent encore libres aprs leur dtermination.

    I. 'expression preinohoii indique don.- une priorite, non de temps, mais seulement de raison .causalit, el si cette priorit n'exislail pas, Un') aurai)plus motion, mais seulement concours limultamdit Molina, celui que se prtent deux hommes tirantun chaland, le premier n'influant pas sur le se ichacun exerant son action sur le bateau lui mnin'est pas ainsi que Dieu conc nul a la. lion de la ,seconde, car il applique elle . i a produiresans quoi cet te ralit, qui esl le p l'tal dpuissance inaclive a la production de la. le.soustraite a la causalit universelle de Dieu.

    ,'i" Lu prmotion < s/ dite physique, non pas par opposi t ii n i a mtaphysique ou a spirituel, mus par opposition a la motion morale, qui s'exerce par manired'attrait objectif, attrait d'un bien propose a lav olont.

    Saint I hoiu.is a souvent distingu . es deux motions.celle quoad specifteationem actus qui vient d.- l'objetou de la lin, el celle quoad e.renilium aCtUS, .pu vientde l'agent, par exemple. I i II , q. x a. 2 II B in.liq icelle distinct ion eu particulier I '. q. I v . a. I. ou il esldit que Dieu meut toute cause seeonde. 1. Comme findernire, car toute opration est pour un bien vrai ouapparent. *

    f i est une similitude participe du solive

    rain bien, qui est I >icu. J. Comme nient suprme, par lavertu duquel opre tout agent subordonn. Utroquemodo proprium esl Deo ia tre voluntatem, sed maximsecundo modo interius eam inclinando. Ibid., cf. adA l'article prcdent, saint l 'bornas explique ces

    deux genres de motion par rapport l'intelligence el la volont en disant que ces facults sont mues el pail'objet qui leur esl propose et quant a l'exercice de leuracte par Dieu. Saint Thomas ajoute que Dieu seul vuface face peut attirer invinciblement notre volont,parce que lui seul est adquat a sa capacit d'aimer.r ii'.q. x, a. 2. Quant la motion quoad extreitium,la volont ne peut la recevoir que d'elle mme, d'un

  • 43 PR MOT ION PHYSIQUE. CE QU'ELLE KSTacte antrieur, et de Dieu, qui seul a pu la crer de rienavec l'me spirituelle et l'ordonner au bien universel.L'ordre des agents doit en efet rpondre l'ordre desfins; cf. [a-Il, q. ix, a. 6.On s'explique alors que Dieu, en mouvant ainsi

    notre volont, interius eam inclinando, ne la violentepas, car il la meut selon son inclination au bien uni-versel, il actualise en elle cette inclination gnrale etla porte fortement et suavement se restreindre elle-mme, avec une indiffrence dominatrice, tel bien par-ticulier, voulu ainsi librement en vue du bonheur,puisque l'homme veut naturellement tre heureux etcherche la batitude en tout ce qu'il veut.Au mme endroit, Ia

    ,q. cv, a. 4, ad 3um , saint Tho-

    mas note que nos actes ne seraient ni libres, nimritoires, si la volont tait mue par Dieu de tellesorte qu'elle ne se mouvrait nullement elle-mme;mais il n'en est pas ainsi. Per hoc quod voluntas movelurab alio (a Deo), non excluditur quin moveatur ex se, utdictum est, et ideo per consequens non tollitur ratio merilivel demeriti. Ibid.

    Ce dernier point est expliqu Ia-II*, q. ix, a. 3, oil est dit que la volont, en tant qu'elle veut la fin, semeut vouloir les moyens. Saint Thomas remarque,ibid., a. 6, ad 3 U1 ", que, si la volont ne pouvait se mou-voir elle-mme, si elle tait seulement mue par Dieu,elle ne pcherait jamais. Mais, sous la motion divinequi le porte vouloir le bonheur, l'homme par la raisonse dtermine (dans l'ordre des causes secondes) vou-loir ceci ou cela, un vrai bien ou un bien apparent.Cependant, Dieu meut parfois spcialement certains vouloir tel bien dtermin, comme il arrive en ceuxqu'il meut par sa grce. Voici ce texte sur lequel ona beaucoup crit :

    Deus movet voluntatem hominis, sicut universalis motor,ad universale objectum voluntatis, quod est bonum, etsine hac universali motione homo non potest aliquid velle;sed homo per rationem dtermint se ad volendum hoc velillud, quod est vere bonum vel appareils bonum. Sed tameninterdum specialiter Deus movet aliquos ad aliquid deter-minale volendum, quod est bonum, sicut in his quos movetper gratiam, ut infra dicetur. I a-Ipe, q. ix, a. 6, ad 3um.

    Des molinistes ont prtendu, d'aprs ce derniertexte, que pour saint Thomas la motion divine n'estpas prdterminante, et que, sous une mme motionqui porte vouloir le bonheur, tel homme ferait unacte bon (au moins naturellement bon, aclum ethicebonum), tandis que tel autre homme pcherait.

    Cette interprtation se heurte bien des textes desaint Thomas, d'abord au principe de prdilection plu-sieurs fois formul par lui, et d'aprs lequel l'amourde Dieu tant cause de tout bien, nul ne serait meilleurqu'un autre, s'il n'tait plus aim et plus aid par Dieu .Ia

    , q. xx, a. 3. Or, dans l'interprtation moliniste dutexte del Ia-II 86

    ,dont nous parlons, il arriverait que

    de deux hommes galement aims et aids par Dieu,l'un deviendrait meilleur que l'autre, par exemple parcet acte naturel moralement bon, qui consiste payerses dettes. Il deviendrait meilleur sans avoir plus reude Dieu; il ne dpendrait pas de la cause libre de toutbien, que plus de bien soit en cet homme plutt qu'encet autre.

    Du reste, cette interprtation moliniste est contraire bien des textes formels de saint Thomas (cf. I a-II

    ,

    q. x, a. 4, ad 3 unl ) et la fin mme du texte dont nousparlons, o il est dit : Sed tamen interdum specialiterDeus movet aliquos ad aliquid determinate volendum,quod est bonum, sicut in his quos movet per gratiam, utinfra dicetur.Les commentateurs de saint Thomas, tels Billuart,

    Cursus theol., De actibus humanis, diss. III, a. 3; delPrado, De gratia et libero arbitrio, t. i, p. 23C; t. n,p. 256, 228; Garrigou-Lagrange, Dieu, p. 414, 486,

    admettent gnralement qu'il s'agit ici de la grce op-rante dont il est parl plus loin, WI*, q. cxi, a. 2.Nous allons voir qu'il en est ainsi en expliquant plusloin les trois propositions du texte qui nous occupe parles trois modes principaux selon lesquels Dieu nousmeut : 1. avant la dlibration : vouloir le bonheur engnral; 2. aprs la dlibration : vouloir tel bien par-ticulier sur lequel nous avons dlibr; si l'acte estsurnaturel il se produit ici sous la grce cooprante;3. au-dessus de la dlibration, par l'inspiration spcialedu Saint-Esprit, qui est une grce oprante : tels sontles actes des dons du Saint-Esprit.

    Plusieurs molinistes reconnaissent que, selon saintThomas, en ce dernier cas, il y a prmotion prdter-minante, mais ils ajoutent : alors l'acte n'est plus libre,ni mritoire; cf. P. de Guibert, S. J., ludes de tholo-gie mystique, Toulouse, 1930, p. 170. Saint Thomastient au contraire que les actes des dons du Saint-Esprit, par exemple du don de pit, sont libres etmritoires; cf. I a-II 1E

    ,q. lxviii, a. 3, corp. et ad 2 a,n .

    Les dons nous disposent prcisment recevoir defaon docile et mritoire l'inspiration spciale duSaint-Esprit. Ainsi la vierge Marie fut porte fortiter etsuaviter, dire infailliblement et librement son fit lejour de l'annonciation en vue de l'incarnation rdemp-trice qui devait immanquablement arriver.

    4 En quel sens la prmotion est-elle dite prdtermi-nante, quoique non ncessitante, c'est--dire quoiqueconforme la nature de notre volont libre, qui doitrester matresse de son acte?

    Il s'agit ici d'une prdtermination non pas formelle,mais causale; cf. card. Zigliara, Summa phil., Theol.naturalis, 1. III, c. iv, a. 4, 6. Les molinistes disentgnralement : si Dieu par sa motion dtermine lavolont vouloir ceci plutt que cela, elle ne peut plusensuite s'y dterminer elle-mme. C'est confondre laprdtermination causale, qui nous porte suaviter etfortiter nous dterminer, avec la dtermination for-melle, qui est celle mme de l'acte volontaire djdtermin, et qui suit l'autre selon une postrioritnon de temps, mais de causalit.Des auteurs, comme L. Billot, S. J., admettent la

    prmotion physique, mais nullement la prdtermina-tion. Et pourtant, comme le disait le cardinal Zigliara,loc. cit., prmotion et prdtermination dsignent lamme chose, mais prmotion, par rapport la toute-puissance, et prdtermination par rapport au dcretprdterminant de la volont divine. La volont divineprdtermine que tel acte salutaire, par exemple le fitde Marie, la conversion de saint Paul, celle de Made-leine ou celle du bon larron, sera accompli dans letemps, tel jour, telle heure, et qu'il sera accomplilibrement, puis la toute-puissance meut la volonthumaine ab intus, sans la violenter en rien, pour assu-rer l'excution de ce dcret.

    Saint Augustin a crit dans le De gratia et liberoarbitrio, c. xvi et xvn : Certum est nos mandata servaresi volumus... Certum est nos velle cum volumus, sedille (Deus) facit ut velimus bonum, de quo dictum est : Deus est qui operalur in vobis et velle et perficere (Phil., n, 13). Certum est nos facere, cum facimus, sedille facit ut faciamus, prbendo vires efficacissimasvoluntati, qui dicit : Faciam ut in justificationibusmeis ambuletis et judicia mea observetis et faciatis. (Ez., xxxvi, 27)... Quoniam ipse, ut velimus, operaturincipiens, qui volentibus cooperalur perficiens.La motion divine reue dans la cause seconde est

    prdterminante en tant qu'elle assure infailliblementl'excution d'un dcret divin. C'est une prdtermina-tion causale et non formelle, tandis que celle du dcretest la fois formelle et causale; enfin, la dterminationde notre acte volontaire dj produit est formelle et noncausale; mais, comme nous l'avons dit, loin d'exclure

  • 4! PRMOTION PHYSIQUE. CE QU'ELLE EST 16l'Indiffrence dominatrice actuelle, elle l'implique, carl'acte libre dj dtermin reste libre, mme l'acteimmuable de la libert divine reste libre malgr sonimmutabilit. Voici ce qu'en dit saint Thomas. Conlragnies, 1. III, c. i.xxxvm, fin :

    Soins Deus potest movere voluntutem per modum sen-tis absque violentia, I linc c-st quod Deohabemus, sed etiam operationem. Praeterea, hoc Ipsumquod Salomon dlcit (Prov., xxi, D : Quoeumque oolueriiinclinabit illud, ostendlt non solum divlnam causalitatemad potentlam voluntatis extendl, sed etiam ad actumipsins... Oportet i^iiur quod in iplrltualibus omnis motusvoluntatis a prima voluntate causetur.

    Ibid., c. xc, lui : Damascemu d!cit in l. II. De urtimii.fuie, c. xxx, quod ea quK sunt iu noliis Deus pnenOM it. seilnon prdterminai (hsec verba) exponenda sunt. ut Intelllgatur i'a qu sunt in noliis dtvtnm provldenlim iii ii rminationinon este subjecla i/nnsi ub tu ncessitait in acciptentta.

    Cette interprtation que Bainl Thomas donne de cetexte de saint Jean Damascne contient l'assertion dela prdtermtnalion non ncessitante comme doctrinepropre de saint Thomas, autrement, il admettraitpurement et simplement L'expression de Damascnenon prdtermint. Dans in construction de la phrasede saint Thomas le non porte directement sur i/inisi,c'est--dire que nos lections ou actes libres sont soumises la dtermination de in Providence, sed nonquasi ab ea necessttatem acciptentta. lui d'autres termes,Mile prdtermination est non ncessitante, car elles'tend Jusqu'au mode libre de nos ai tes. qui. < tant del'tre, tombe sous l'objet adquat le lu toute puissauce, en dehors duquel il u v a que le mal. provenantde la cause dficiente, cf. De verttate, q, \ . a. 5, ad

    Contra amiis, l. lis. c mi : Electlones et voluntatummotus Immdiate a Deo disponuntui (id est non medlantlI us angelU)... Soins liens nostrarum voluntatum et tlectio-n mu causa est.- lbid.,c.xi n, 1 iQuamvis autemDeus solusdirecte ad electlonem homlnii operetur, tamen actio angelloperatur aliquid ml electlonem hominii per modum peisuasionis. S :i : (ipciatin angell et COiporis CSBlestls eslsolum sieut (lisponeiis ail elei I ionein ; opeialio autem Delesl sieut perflciei s... Non seinper lionio dpit iil quod angelus custodlene Intendit, neque illud ad quod corpus cselesteinclinai; semper tamen hoc homo eligit, quod I eus operaturin ejua voluntaie. Inde custodia angelorum Interdum cassalui,... divina vero pro\ idcnlia sem per est Mima. S 10, lin :Ex iina divina dispositione potest homo ad omnia dirini(c'est ce qui anive elle/ les prdestins).

    Conlra gnies, I. III, c. xciv, s; '.i : Inter partes autemtolius universl prima dilcrcnlia apparel secundinn conliiiHens et necessarium... C.adit IgltUT sub online divina 1 prov identire non solum hune cITccliun esse, sed hune cllcclumesse contingenter, allum vero necessario. Ibid,. s m :Est divina providentla per se causa quod hic elTectuscontingenter provenlat, et hoc cassaii non potest. S il Providit Deus illud esse futurnin contingenter,sequitur ergo Infallibillter quod erit contingenter et nonnecessario. 13 ; Sic omnia sunt a Deo provisa, ut pernos libre liant... Ad ejus provldentiam pcrliuct ut causasdefectibiles quandoque sinat defleere, quandoque eas adefectu conservet.

    Voir aussi. 1. I, c. i xvjn : Omnia Igitur Deus cognoscit,suam essentiaiu cognoscendo, ad qu sua causalltas exten- litur. Extenditur autem ad operationes inlellectu- cl

    voluntatis... Cognoscit initur Deus et cogitationes et alTec-tiones mentis. Cf. Quodl., xn, a. 6.

    Tous ces textes du Conlra gnies montrent que, poursaint Thomas, la motion divine, qui nous porte auxactes libres salutaires, est une motion quoad exerciliumou physique, qui, par elle-mme et infailliblement,nous incline, sans nous violenter, a cet acte libre pluttqu' cet autre, cela parce que la causalit divines'tend jusqu'au mode libre de nos actes, qui est encorede l'tre. C'est dire que, pour lui, la motion divine estprdterminante, quoique non ncessitante.

    C'est la mme doctrine qu'il expose dans le De veri-tate, q. xxn, a. 8 :

    l'otesl Deus vnluntatem imniutare ex hoc quod ipse involuntate operatur ut natura : unde sieut omnis actio natu-ralil est a Deo, lia omnis actio \oluntatis m quantum estactio, non solum est a voluntate ut immdiate Bgente, -!a DM ut a primo ameute, qui \ chementms imprimit; umltSiCUt vnluntas potest unmiitare aitiun -.1111111 in altoet iniillo ampliUS Deus.

    Ce texte est clair : la volont humaine comme causeseconde se dtermine a tel ai I e libre; donc, il,i et militaampltUS DetlS, Dieu comme cause premire, quavehemenlius imprimit, la porte infailliblementdterminer u tel acte libre plutt qu' tel autre; ainsi ilest caUSe de la conversion de saint Paul, de telle deMadeleine, ou du bon larron. (,f. ibid., q. wii. a. 9;Demalo, q. vi. n. c ad :( ' . et aussi Comment in 1. lPerihermenias, lec. i 1.Dans tons ces textes on voit que. pour s.mit 'I homas,

    la causalit divine s 'tend jusqu'au mode libre de nosdterminations, de sorte que tout ce qu'il

    J.1 de rel,

    de bon en elle, dpend de Dieu minine de la CaUAImire, et de nous connue de la cause seconde. I.u CCsens, la motion divine est prdterminante I nonncessitante.

    le caractre de prdtermination est partlcullinient affirm par saint I bornas, dans son comment airesur saint Jean, lorsqu'il explique le |vangile, o 11 est dit, In Joa., n, i : nonduun venit horanirn : liilrlln/iliir Imrn passtonis, itbl, non tx nrerisxUitr

    .

    sed lecundum divlnam providentiam, dctermlnala. Ils'agit manifestement ici d'un dcret de la volontdivine dterminant et infaillible, mais ,,,,/, ncessitant.De mme, In Joa., vn, 30 : Quserebanl mm apprehen-dere ri nrmn nu-.it m (Hum manus, quia nondum vnraihora ejus Intelligenda est hor\ ^itntrfatali,sedatota Trinilate prstftnita. Volrencore/nxiii. I : V irns JeSUt i/ntii i tnil non ejUS ni tr.ins,hoc mundo mi Patrem : Ne est intelllgenda horafalalis, quasi lubjecta iiir^m et dlsposilionl sttllarum,sed determinata dispositione ri provtdenlia divina. Etencore

    : In Joa . XVII, 1 Pater venil hora; ctatFilium iiniin : \n hora fatalls necessltalls, v Iordinationts et benepiaciti.

    Dans tous ces texte-, il s'agit iii.inilcst cmcnl d'undcret divin Infaillible prdterminant, qui porte rail'heure de .lesus. et par la nicnic sur l'acte libre qu'in-failliblement il devait poser en voulant mourir pournotre salut. Il s'auit aussi du dcret permissif relatifau pch de .ludas qui avant celte heure ne pouvaitpas nuire a Not re Seigneur.On a prtendu (cf. A. d'Als, Dt'cf. apo /..ni

    vidence, appendice : Prdtermint ion physique) quel'expression Deus non ex net essilale pra dterminai n'estpas clic/ saint Thomas. les textes du commentaire sursaint Jean portent au contraire que l'heure de .lesus.celle de son acte libre d obi a t ion .1 (1ctl1sc111.ini et cellede la trahison de Judas, tait non CX nrrrssitnlr u I 'determinata et prssflnita.

    ( l'est la mme doctrine que nous trouvons enfin dansla Somme thologique de saint Thomas, et sous atonne dfinitive qu'il lui a donne. Nous ne citerons

  • PRMOTION PHYSIQUE. CE QU'ELLE EST \\i|u
  • 48 PRMOTION PHYSIQUE, CE QU'ELLE EST 50ou conditionnelle, non de consquent, comme dans unsyllogisme rigoureux, don! la mineure est coni ingente).lia dicendum est de prdestinatione. ' 'nde non oportet(lierre, quod Deus possit non prsedeslinare, quem prsedes-tinavit, in sensu composite accipiendo; licet absoluteconsiderando, Deus possit prdestinare, vel non prdes-tinewe. Sed ex hoc non tollitur prsedestinationis certitudo.Cf. I, q. xiv, a. 13, ad ''" n.

    Saint Thomas ne parle pas moins clairement dans sontrait de la grce, I ;i - 1

    1

    *, q. cxn, a. 3. corp. : InieniioDei dlit rie non potest... l'iule si e.r iiilentioiif Deimoventis est, quod homo, eujus cor movet, graliaw contequalur, injallibiliter ipsam consequilur, secundum illudJoannis, i /, /; ; Omnis (/ni audivil " Ptre, ri didicit,venit ad me. I )e mme, III I ' , q. xxrv, a. 1 1 : spirilussanctus infallibiliter operalur quodcuxnque voluerit. l 'ndeimpossibile est htec duo simul esse vera, quod Spiritussuiieius velit aliquem movere ad action caritalis, et quodipse cari