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Incidences de la crise économique mondiale et des politiques de réponse subséquentes sur la pauvreté des enfants au Cameroun

Christian Arnault Emini, Paul Ningayeet

Ismaël Fofana, Sami Bibi, Luca Tiberti, John Cockburn

Version provisoire du 23 octobre 2009

A NE PAS CITER

Abstract

This study aims at assessing the impacts of the 2008/9 global financial and economic crisis on children in Cameroon. Especially, it focuses on the analysis of the multidimensional poverty of children and also appraises the potential effects of consecutive policy responses.

Four primary transmission channels through which the crisis has most likely shocked Cameroon economy are considered: trade (fall in international demand and/or prices of coffee, banana, cotton, wood, aluminum and other mining products, rubber, etc.), foreign direct investments, remittances, and foreign aid.

The methodological approach used is a top-down/bottom-up framework, which encompasses a dynamic computable general equilibrium (CGE) model on the one hand, and a microsimulation module on the other hand. The CGE model is used to simulate the various scenarios of external shocks or policy responses, considering the production sectors and agents interacting within the economy, as well as the labor market structure. Simulation results generated by the CGE model (mainly the changes in prices, consumptions and incomes) are then used within the microsimulation module in order to assess the poverty impacts of scenarios on households and children. Monetary poverty and caloric poverty impacts on children are measured using a Quadratic Almost Ideal Demand System, while impacts on school participation of children, child labor, and on children access to health care are appraised through bi-variate Probit econometric regression within the same microsimulation module.

Child-sensitive policy responses explored include, inter alia, the subsidizing the sales prices of food products, paying cash transfers to poor families; government budget being balanced through an increase of foreign grants in both cases.

The simulation results show that, considering the monetary poverty criterion, the crisis engenders one percent increase of the number of poor children in 2008, and 3 percent increase in 2009, 2010 and 2011, compared to the Business-as-Usual (BaU) scenario. The number of poor children, as regarding the calorific poverty, increases by one percent in 2009 and 2010, and by 2 percent compared to the BaU scenario.

Foreign aid transferred in cash to poor families is revealed here to be the most efficient of the child-sensitive policy responses. The supplementary number of poor children generated by the crisis is completely annihilated thanks to this policy.

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1- Introduction

La crise financière internationale se transmet sur les économies en développement à travers des canaux primaires déjà identifiés : la contraction des échanges internationaux, le rétrécissement de l'investissement étranger, des transferts de la diaspora et de l'aide internationale (Dirk Willem te Velde, 2008; Barrel et al. 2009). Une telle situation pourrait se traduire par une aggravation de la pauvreté, en particulier dans les pays en développement (World Bank, 2009; Undp, 2009).

Etant donné que les enfants constituent l’une des populations les plus vulnérables en pareille circonstance, l'objectif de la présente étude est double. Premièrement, elle se propose dans le cas du Cameroun de simuler suivant une approche quantitative, les effets de la crise financière et économique internationale sur la pauvreté des enfants. La pauvreté doit être entendue au sens multidimensionnel et est élargie au monétaire, au calorifique, à l'éducation, au travail des enfants et à l'accès aux soins de santé. Deuxièmement, elle analyse plusieurs politiques que le gouvernement camerounais pourrait adopter afin de répondre à cette crise en vue de protéger les enfants.

2. PRINCIPAUX CANAUX DE TRANSMISSION DE LA CRISE ECONOMIQUE MONDIALE SUR L’ECONOMIE CAMEROUNAISE

3. APPROCHE METHODOLOGIQUE1

Dans cette section, une présentation générale du principe analytique est faite ; de même que celle des spécificités de l’approche méthodologique en termes de modélisation des liens macro-micro et des canaux de transmission de la crise mondiale sur l’économie nationale.

3.1. Principe général d’analyse

L'approche méthodologique utilisée consiste en un cadre analytique top/down qui associe un modèle d’équilibre général calculable (EGC) dynamique à un module micro-économétrique de microsimulation. Le modèle EGC est employé pour simuler les divers scénarios de crise économique et des politiques de réponse à la crise, en prenant en compte les divers canaux de transmission de la crise mondiale sur l’économie camerounaise, avec une modélisation de la structure de production, de la segmentation du marché du travail, et des transactions et comportements des diverses catégories d’agents qui interagissent dans l’économie.

Les résultats de simulation produits par le modèle de EGC (principalement les changements des prix, les variations des consommations et des revenus des ménages) sont alors employés dans le module micro-économétrique de microsimulation afin d'évaluer les impacts des chocs et des politiques de réponse sur les ménages en général et les enfants en particulier.

Les impacts sur la pauvreté monétaire et la pauvreté calorifique des enfants sont mesurés en utilisant, dans le module micro-économétrique, un « système quadratique de demande presque

1 Pour plus de détails, voir : Fofana et al. (2009).

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idéal » (Quadratic Almost Ideal Demand System – QAIDS), alors que les impacts sur la participation des enfants à l'école et/ou au travail et sur l’accès de ces derniers aux soins de santé sont évalués grâce à des régressions économétriques PROBIT bi-variées dans le même module de microsimulation.

3.2. Modélisation des canaux de transmission de la crise mondiale

Des quatre principaux canaux de transmission identifiés plus haut, seuls les échanges commerciaux et les investissements directs étrangers ont nécessité une modélisation particulière ; l’aide étrangère et les transferts nets de l’étranger reçus par les ménages ont été modélisés selon les canons standards des modèles EGC, à savoir comme de simples variables exogènes. L’activation de ces deux derniers canaux de transmission a par conséquent consisté à simuler simplement les variations observées ou estimées desdits transferts internationaux.

3.2.1. Les échanges commerciaux

Dans la littérature, certaines études (Griffith-Jones et Ocampo, 2009) soulignent que les exportateurs de biens manufacturés et des services sont les plus susceptibles de faire face à une baisse de la demande d'exportations en plus de la baisse des prix mondiaux, tandis que les exportateurs de matières premières, de produits agricoles, de ressources minérales et énergétiques seraient davantage confrontés à des réductions de leurs prix internationaux. Pour le premier groupe, on parle d’exportations contraintes par la demande extérieure (type 1), tandis que le second représente les exportations contraintes essentiellement par l’offre intérieure (type 2).

Pour modéliser cet état des faits, en ce qui concerne les exportations de type 1, nous introduisons une fonction de demande d'exportation de l’étranger, à élasticité finie ; ce qui implique que le pouvoir de marché et notamment la quantité exportée des produits locaux sur le marché international est fortement tributaire des conditions de demande à l’étranger. Par conséquent, la variation de la demande d'exportations par rapport à son niveau initial est conditionnée par le rapport des prix mondiaux de ces produits exportés sur les prix FOB des exportations, ainsi que par l'élasticité de la demande d'exportation des partenaires commerciaux à l’étranger.

Par contre, pour les exportations contraintes essentiellement par l’offre, nous utilisons l’hypothèse classique selon laquelle les exportateurs font face à une élasticité infinie de la demande d'exportation. Ainsi, leurs prix FOB sont égaux aux prix mondiaux exogènes.

Deux types de simulation peuvent être opérés pour les exportations du premier groupe : une variation exogène (réduction dans le cas d’espèce) des volumes exportés en fonction des informations disponibles et une variation des prix mondiaux selon l’estimation de l’évolution des cours. Pour les exportations de type 2, seule la simulation de l’évolution des cours mondiaux peut être performée en guise de choc exogène dû à la crise.

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La prise en compte du canal que constituent les prix mondiaux d’importation n’exige pas une modélisation spéciale. Le choc est transmis simplement en simulant la variation observée ou estimée des prix mondiaux des importations en question.

3.2.2. L’investissement direct étranger (IDE)

L’IDE est modélisé comme étant une composante de l’investissement total, mais aussi, par déduction, comme partie intégrante du solde de la Balance courante. Certes, l’IDE et les autres transactions de capitaux avec l’étranger sont enregistrés dans le compte de capital (Balance des capitaux) de la Balance des paiements et non directement dans la Balance courante. Mais, étant donné que le déficit de celle-ci correspond à l’excédent de la Balance des capitaux, c’est-à-dire à l’épargne de l’étranger disponible pour financer l’économie y compris l’IDE, on peut alors modéliser l’investissement direct étranger comme une composante exogène du solde de la Balance courante, mutatis mutandis.

3.3. Modélisation des liens macro-micro

Essama-Nssah et al. (2007) identifie trois principaux types d’effets qui doivent faire l’objet d’une transmission entre le module macroéconomique et le module microéconomique dans un cadre d’analyse macro-micro : les effets-prix (variations des prix des facteurs de production et des biens et services) ; les effets de réallocation (variations de l’utilisation des facteurs) et les effets de dotation factorielle (variations de la disponibilité des facteurs).

Le cadre analytique macro-micro utilisé dans cette étude renvoie à une approche « top-down » séquentielle dans la suite de Robillard, Bourguignon et Robinson (2008). Par conséquent, elle ne s’intéresse essentiellement aux effets-prix et aux effets de réallocation. L’étude n’intègre pas les effets de dotation factorielle étant donné son horizon de court terme.

Les liens entre les modules macro et micro comprennent précisément les variations des prix des produits, des taux de salaire, des taux d’emploi des diverses catégories de travail et les variations des autres types de revenu. Ces éléments sont déterminés par des simulations effectuées à l’aide du modèle EGC et servent d’inputs au module micro.

4. SCENARIO DE REFERENCE VS. SCENARIO DE CRISE

4.1- Le scénario de référence ou du Business as Usual (BaU)

Il s’agit ici du scénario qui détermine, à travers un calibrage dynamique, le sentier de croissance que l’économie aurait emprunté en l’absence de crise économique, partant de l’année de base 2007 jusqu’à la fin de l’année 2011.

4.1.1.- Structure et évolution générales de l’économie dans le scénario de référence

Selon des hypothèses de cadrage macroéconomique d’avant-crise, le taux de croissance du PIB réel au Cameroun devait se situer autour de 4 % en 2008 et au cours des années suivantes. La simulation du scénario BaU donne effectivement des chiffres conformes à ce

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cadrage (tableau 4.1). En l’absence de crise, la consommation des ménages se serait accru à un rythme moyen de 3% l’an de 2007 à 2011, et les investissements à un taux moyen annuel de 8%.

Le ratio de l’investissement total sur le PIB serait alors passé d’environ 15 % à 17% de 2007 à 2011, avec une consolidation tant du solde excédentaire de la Balance courante que du solde budgétaire du gouvernement tout aussi excédentaire (tableau 4.2) durant la même période.

Tableau 4.1 : Variations annuelles d’agrégats macroéconomiques dans le scénario de référence BaU (%)

PIB réel Consommation des ménages

Indice des prix à la consommation

Solde du compte courant Investissement

2008 4,2 2,9 0,3 4,3 7,62009 4,2 3,0 0,2 4,6 7,92010 4,3 3,1 0,2 4,8 8,22011 4,4 3,2 0,2 5,0 8,5

Tableau 4.2 : Ratios d’agrégats macroéconomiques par rapport au PIB dans le scénario BaU (%)

2007 2008 2009 2010 2011Investissement total 14,7 15,2 15,8 16,4 17,0Solde budgétaire 4,4 4,6 4,8 5,1 5,4Epargne des entreprises 8,8 9,1 9,5 9,9 10,2Epargne des ménages 3,9 3,8 3,8 3,7 3,7Solde du Compte courant 2,2 2,1 2,0 1,9 1,8Exportations 24,0 24,0 24,1 24,2 24,3Importations 22,9 22,9 23,0 23,0 23,1

Tableau 4.3 : Structure du revenu du Gouvernement dans le scénario BaU (%) 2007 2008 2009 2010 2011Taxe sur la valeur ajoutée 22,7 23,0 23,4 23,7 24,0Redevance pétrolière 21,6 21,6 21,6 21,6 21,7Impôts sur le revenu des entreprises 16,3 16,2 16,2 16,1 16,0Impôts sur le revenu des ménages 12,7 12,6 12,5 12,3 12,1Droits de douane sur importations 10,7 10,6 10,5 10,4 10,4Taxes d’accise 8,0 8,1 8,2 8,4 8,6Taxe à la production 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5Transferts reçus de l’étranger 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9Taxes sur les exportations 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

En 2007, les recettes de TVA représentaient la première composante des revenus du gouvernement (23%), suivies de la redevance pétrolière (22%), de l’impôt sur le revenu des entreprises (16%), de l’impôt sur le revenu des ménages (13%) et des droits de douane sur

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importations (11%). Les transferts sans contrepartie reçus de l’Etranger par le gouvernement ne représentent alors que 1%. Cette contribution de l’aide étrangère n’augmentent pas jusqu’à l’horizon 2011. On pourrait ainsi présager que l’incidence d’une variation modérée de cette composante serait marginale dans le budget de l’Etat. La structure des recettes du gouvernement reste quasiment la même au cours de la période sous revue. Seule la contribution de la TVA présente une tendance à la hausse avec une augmentation de plus d’un point de pourcentage en quatre ans (tableau 4.3).

La structure des revenus des ménages reste aussi quasiment stable. Pour l’ensemble des ménages, le revenu du travail informel constitue la première source de revenus, suivi du revenu du travail formel, du revenu primaire du capital, des dividendes, des transferts de l’Etat et des transferts reçus de l’étranger. Comme dans le cas du gouvernement, ces derniers ne représentent qu’environ 1% du revenu total des ménages (tableau 4.4).

Tableau 4.4 : Sources de revenu des ménages dans le scénario BaU (%) 2007 2008 2009 2010 2011Revenu du travail informel 33,9 34,0 34,0 34,0 34,0Revenu du travail formel 26,6 26,6 26,7 26,7 26,8Revenu du capital 21,4 21,7 22,0 22,3 22,7Dividendes 12,7 12,3 12,0 11,6 11,2Transferts de l'Etat 4,5 4,5 4,5 4,4 4,4Transferts du Reste du monde 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

4.1.2.- Situation et évolution de la pauvreté des enfants dans le scénario de référence

Le taux officiel de pauvreté au Cameroun est resté constant au niveau national autour de 40% entre 2001 et 2007 (INS, 2008).2 Cette stabilité du taux de pauvreté implique cependant une augmentation importante du nombre de pauvres, étant donné l’effet de la croissance démographique. En effet, sur une population estimée à près de 15,5 millions d’individus en 2001, 6,2 millions étaient considérés comme pauvres. En 2007, la population du pays est estimée à près de 17,9 millions d’âmes dont 7,1 millions de pauvres. Le nombre de personnes pauvres augmente donc à un rythme égal au taux de croissance démographique.

L’estimation du taux de pauvreté officiel ci-dessus tient compte de la consommation de biens durables par les ménages. Toutefois, pour mieux mesurer le niveau de pauvreté des enfants et les effets de chocs exogènes à l’instar de ceux provoqués par la crise en cours, il est plus indiqué d’exclure les biens durables du panier de consommation des ménages. En suivant cette démarche, le taux de pauvreté au niveau national passe à 42,5% en 2007. Ce taux reste stable dans le scénario de référence, sur toute la période d’étude (tableau 4.5). Ce qui est conforme à l’évolution récente de la pauvreté au niveau national.

Un enfant est considéré ici comme pauvre s'il fait partie d'un ménage pauvre. Sur cette base, pour ce qui est de la pauvreté monétaire, 50,2 % d’enfants étaient pauvres au Cameroun en 2007 ; soit environ un enfant sur deux. Ce taux est appelé taux de pauvreté des enfants parce qu'il

2 Plus précisément 40,2% en 2001 et 39,9%% en 2007.

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privilégie les indicateurs susceptibles d'avoir un lien avec le bien-être des enfants et parce qu'on ne considère que les enfants. Le tableau 4.5 montre que ce taux est constant sur toute la période d’analyse dans le scénario de référence. Il en est quasiment de même du taux de la pauvreté calorifique des enfants.

La pauvreté calorifique ou pauvreté alimentaire des enfants se focalise sur la nature des aliments nécessaires pour satisfaire les besoins calorifiques des enfants. Elle se distingue de la pauvreté monétaire par le fait que celle-ci englobe aussi les dépenses non alimentaires. Nos estimations montrent que 35,8% d’enfants étaient en situation de pauvreté calorifique en 2007. Ce taux aurait été de 35,9% en 2008, 35,7% en 2009 et 2010 et 35,3% en 2011 si l’économie avait continué d’évoluer selon son scénario de référence.

Tableau 4.5 : Evolution de l’incidence de la pauvreté monétaire et calorifique des enfants dans le scénario BaU (%)

2007 2008 2009 2010 2011Taux national de pauvreté monétaire 42,5 42,5 42,4 42,5 42,5Taux de pauvreté monétaire des enfants

50,2 50,2 50,1 50,1 50,1

Taux de pauvreté calorifique des enfants

35,8 35,9 35,7 35,7 35,3

Le niveau de prévalence de la pauvreté monétaire des enfants à travers les principales strates du Cameroun suit le même schème que celui de la pauvreté mesurée au niveau des ménages dans leur entièreté. Comme le montre le tableau 4.5b, les trois régions septentrionales du Cameroun enregistrent les taux de pauvreté infantiles les plus élevés alors que les taux les moins élevés sont enregistrés dans les villes de Yaoundé et Douala. En bref, comme pour le taux de pauvreté au niveau global du ménage, le taux de pauvreté des enfants s’accroît au fur et à mesure que l’on passe de la côte atlantique du Cameroun vers l’intérieur du pays, et du Sud vers les régions septentrionales.

La prévalence de la pauvreté monétaire des enfants est plus forte dans les ménages dirigés par un homme (52,2% en 2007) que dans ceux dirigés par une femme (42,4% en 2007). Il apparaît aussi clairement que plus le nombre d’enfants dans un ménage est grand, plus le taux de pauvreté monétaire des enfants est élevé. Par ailleurs les résultats montrent que le taux de pauvreté des enfants est très fort en milieu rural, alors qu’il est relativement modéré en milieu urbain.

Tableau 4.5b : Evolution de l’incidence de la pauvreté monétaire des enfants dans le scénario BaU selon les strates, le sexe du chef de ménage, le nombre d’enfants dans le ménage et le milieu de résidence

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Poids en % dans la populatio

n

Base %(2007)

Variations par rapport à 2007

2008 2009 2010 2011

Cameroun 100 50,2 -0,04 -0,11 -0,14 -0,10

Yaoundé 8,2 5,4 0,00 -0,01 -0,01 -0,01Douala 7,6 6,3 0,00 -0,31 -0,31 -0,27Ouest 11,4 28,9 0,00 -0,03 0,44 0,93Littoral 2,9 31,1 0,00 0,48 0,66 0,79Sud 3,5 35,4 0,00 0,31 0,66 0,66Sud-Ouest 6,8 42,2 0,18 0,18 0,10 0,14Centre 6,8 45,8 0,00 0,04 -1,30 -1,90Nord-Ouest 10,3 64,9 -0,18 -0,45 -0,26 -0,10Est 5,0 67,7 0,00 -0,10 -0,32 -0,44Adamaoua 5,8 68,3 -0,02 -0,07 -0,23 -0,86Nord 11,0 74,8 -0,27 -0,33 -0,33 -0,33Extrême-Nord 20,8 75,2 -0,02 -0,15 -0,15 0,04Femme 20,6 42,4 -0,08 -0,12 -0,30 0,03Homme 79,4 52,2 -0,03 -0,11 -0,11 -0,151 enfant 9,4 27,6 -0,03 -0,02 0,21 0,092 enfants 16,7 34,8 -0,12 -0,26 -0,09 0,063 enfants 21,2 41,2 -0,08 -0,36 -0,25 -0,234 enfants 19,9 51,8 0,00 0,07 -0,33 -0,335 enfants 13,2 64,6 0,00 0,00 0,27 0,226 enfants 7,3 69,5 0,00 -0,07 -0,81 -0,177 enfants ou plus

12,2 74,4 0,00 0,00 0,00 -0,16

Rural 69,3 66,3 -0,07 -0,10 -0,11 -0,12Urbain 30,7 13,9 0,04 -0,14 -0,20 -0,07

4.2- Le scénario de crise

5.2.- Incidences macroéconomiques de la crise

La crise entraîne une réduction de taux de croissance du PIB réel par rapport au scénario de référence. Cette réduction est de 0,4, 1,2, 0,8 et 0,7 point de pourcentage, respectivement en 2008, 2009, 2010 et 2011 (tableau 4.6). La réduction de la croissance s’observe aussi au niveau de la consommation des ménages et des investissements. Le ratio de l’investissement par rapport au PIB baisse de 1,7 point de pourcentage en 2008 et de 3 points en 2009, 2010 et 2011 (tableau 4.7). La baisse de l’excédent budgétaire est de l’ordre de 1 point de pourcentage de 2008 à 2011.

Tableau 4.6 : Variations annuelles d’agrégats macroéconomiques dans le scénario de crise (%)

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PIB réel Consommation des ménages

Indice des prix à la consommation Investissement

BaU Crise BaU Crise BaU Crise BaU Crise2008 4,2 3,8 2,9 1,9 0,3 1,1 7,6 -5,12009 4,2 3,0 3,0 1,5 0,2 0,9 7,9 -2,22010 4,3 3,5 3,1 2,6 0,2 -0,1 8,2 8,92011 4,4 3,7 3,2 2,7 0,2 0,0 8,5 7,5

Tableau 4.7 : Ratios d’agrégats macroéconomiques par rapport au PIB dans le scénario de crise (%)

2007 2008 2009 2010 2011Investissement total BaU 14,7 15,2 15,8 16,4 17,0

Crise 14.7 13.5 12.8 13.5 14.0Solde budgétaire BaU 4,4 4,6 4,8 5,1 5,4

Crise 4.4 3.9 4.0 4.2 4.5Epargne des entreprises BaU 8,8 9,1 9,5 9,9 10,2

Crise 8.8 9.1 9.3 9.6 9.9Epargne des ménages BaU 3,9 3,8 3,8 3,7 3,7

Crise 3.9 3.8 3.7 3.7 3.7Solde du Compte courant

BaU 2,2 2,1 2,0 1,9 1,8

Crise 2.2 2.1 2.2 2.0 2.0Exportations BaU 24,0 24,0 24,1 24,2 24,3

Crise 24.0 23.4 23.8 23.8 23.9Importations BaU 22,9 22,9 23,0 23,0 23,1

Crise 22.9 21.2 20.5 20.7 20.8

4.2.2.- Incidence de la crise sur la pauvreté des enfants

La crise se caractérise par une augmentation de la pauvre de té en général et de la pauvreté des enfants en particulier (tableau 4.8). Par rapport au scénario de référence, le taux de pauvreté pour l’ensemble de la population augmente de 0,6 point de pourcentage dès 2008, 1,4 point en 2009 et 1,2 point en 2010 et 2011.

Le taux de pauvreté monétaire des enfants augmente de 0,5 point en 2008 et de 1,3 point en 2009, 2010 et 2011. Cette augmentation est plus forte en milieu urbain qu’en milieu rural (tableau 4.8b), mais reste quasiment identique quelle que soit le sexe du chef de ménage où vivent les enfants. Quant au taux de pauvreté calorifique des enfants, l’augmentation est de 0,5 point de pourcentage en 2009, 0,4 point en 2010 et de 0,7 point en 2011.

Tableau 4.8 : Evolution de l’incidence de la pauvreté monétaire et calorifique des enfants dans le scénario de crise (%)

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2007 2008 2009 2010 2011Taux national de pauvreté monétaire BaU 42,5 42,5 42,4 42,5 42,5

Crise 42,5 43,1 43,8 43,7 43,7Ecart 0,0 0,6 1,4 1,2 1 ,2

Taux de pauvreté monétaire des enfants BaU 50,2 50,2 50,1 50,1 50,1Crise 50.2 50.7 51.4 51.4 51.4Ecart 0.0 0.5 1.3 1.3 1.3

Taux de pauvreté calorifique des enfants

BaU 35,8 35,9 35,7 35,7 35,3

Crise 35.8 35.9 36.3 36.1 36.0Ecart 0.0 0.0 0.6 0.4 0.7

Tableau 4.8b : Evolution de l’incidence de la pauvreté monétaire des enfants dans le scénario de crise (%)

Variations par rapport à 2007

 Poids en %

dans la population

base (2007) 2008 2009 2010 2011

Cameroun 100 50,2 0,48 1,17 1,19 1,17Yaoundé 8,2 5,4 0,46 1,97 1,97 1,79Douala 7,6 6,3 0,57 1,46 1,46 1,62Ouest 11,4 28,9 0,62 1,27 1,49 1,08Littoral 2,9 31,1 1,19 1,44 1,44 1,24Sud 3,5 35,4 0,65 0,86 0,86 1,49Sud-Ouest 6,8 42,2 0,19 0,23 0,49 0,47Centre 6,8 45,8 0,40 0,84 0,82 1,29Nord-Ouest 10,3 64,9 0,46 1,51 1,59 1,47Est 5,0 67,7 0,61 0,68 0,61 0,71Adamaoua 5,8 68,3 0,31 3,09 3,57 2,08Nord 11,0 74,8 0,00 0,30 0,21 0,21Extrême-Nord 20,8 75,2 0,63 1,02 0,80 1,13Femme 20,6 42,4 0,41 1,30 1,27 1,14Homme 79,4 52,2 0,49 1,14 1,17 1,171 enfant 9,4 27,6 0,71 1,25 1,25 1,242 enfants 16,7 34,8 0,42 0,92 0,93 0,873 enfants 21,2 41,2 0,65 0,83 0,78 0,864 enfants 19,9 51,8 0,71 2,13 2,03 2,295 enfants 13,2 64,6 0,41 1,41 1,85 1,156 enfants 7,3 69,5 0,10 1,24 1,11 1,207 enfants ou plus 12,2 74,4 0,00 0,22 0,22 0,22Rural 69,3 66,3 0,44 0,89 0,98 0,95Urbain 30,7 13,9 0,57 1,81 1,69 1,65

5. SIMULATIONS DE POLITIQUES DE REPONSE A LA CRISE

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Trois scénarios de politiques de réponse à la crise sont simulés ici, le premier étant de nature pro-cyclique alors que les deux derniers sont contra-cycliques :

1. Scénario « ProCy-1 » de stabilisation du Solde budgétaire de l’Etat : le gouvernement compense ses manques à gagner de recettes budgétaires à travers une hausse de la taxe à la consommation ;

2. Scénario « Subvention » : une aide extérieure égale à 1% du PIB initial du Cameroun est accordée au gouvernement et utilisée entièrement pour subventionner les prix de vente des produits alimentaires ;

3. Scénario « Transfert » : une aide extérieur égale à 1% du PIB initial du Cameroun est accordée au gouvernement et entièrement distribuée aux ménages au titre de transfert de l’Etat.

5.1. Effets d’une stabilisation du Solde budgétaire de l’Etat par une augmentation de la taxe à la consommation (scénario ProCy-1)

La politique de stabilisation du solde budgétaire par une hausse de la taxe à la consommation se révèle ici comme étant favorable sur le plan macroéconomique, mais induit une aggravation importante de la pauvreté. On a ici une illustration de croissance appauvrissante.

5.1.1.- Incidences macroéconomiques d’une stabilisation du solde budgétaire à travers une hausse de la taxe à la consommation

Cette politique permettrait à l’économie d’enregistrer des taux de croissance du PIB réel légèrement supérieurs à ceux induits par la crise (tableau 5.1). L’amélioration annuelle serait de 0,2 point de croissance de 2009 à 2011.

Pour l’investissement total, cette amélioration serait de 4,1 points de pourcentage en 2008, 1,3 point en 2009, 0,5 en 2010 et 0,7 en 2011, par rapport au scénario de crise. Par conséquent le ratio de l’investissement par rapport au PIB baisse moins que dans le scénario de crise. Alors qu’il baisse dans le scénario de crise, le ratio du solde budgétaire par rapport au PIB retrouve son niveau du scénario de référence, comme conséquence logique de la politique de stabilisation du solde budgétaire.

Tableau 5.1 : Stabilisation du solde budgétaire par augmentation de la taxe à la consommation. Effets sur les taux de croissance de variables macroéconomiques (%)

Scénarios 2008 2009 2010 2011

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PIB réel BaU 4,2 4,2 4,3 4,4Crise 3,8 3,0 3,5 3,7

ProCy-1 3,8 3,2 3,7 3,9Consommation des ménages BaU 2,9 3,0 3,1 3,2

Crise 1,9 1,5 2,6 2,7ProCy-1 1,5 1,4 2,6 2,7

Indice des prix à la consommation BaU 0,3 0,2 0,2 0,2Crise 1,1 0,9 -0,1 0,0

ProCy-1 1.3 0.9 0.0 0.1Investissement BaU 7,6 7,9 8,2 8,5

Crise -5,1 -2,2 8,9 7,5ProCy-1 -1.0 -0.9 9.4 8.2

Tableau 5.2 : Stabilisation du solde budgétaire par augmentation de la taxe à la consommation. Effets sur les ratios d’agrégats macroéconomiques par rapport au PIB (%)

2007 2008 2009 2010 2011Investissement total BaU 14,7 15,2 15,8 16,4 17,0

Crise 14.7 13.5 12.8 13.5 14.0ProCy-1 14.7 14.1 13.5 14.3 14.9

Solde budgétaire BaU 4,4 4,6 4,8 5,1 5,4Crise 4.4 3.9 4.0 4.2 4.5

ProCy-1 4.4 4.6 4.9 5.2 5.6Epargne des entreprises BaU 8,8 9,1 9,5 9,9 10,2

Crise 8.8 9.1 9.3 9.6 9.9ProCy-1 8.8 8.9 9.2 9.5 9.8

Epargne des ménages BaU 3,9 3,8 3,8 3,7 3,7Crise 3.9 3.8 3.7 3.7 3.7

ProCy-1 3.9 3.8 3.7 3.7 3.6Solde du Compte courant

BaU 2,2 2,1 2,0 1,9 1,8

Crise 2.2 2.1 2.2 2.0 2.0ProCy-1 2.2 2.1 2.2 2.0 2.0

Exportations BaU 24,0 24,0 24,1 24,2 24,3Crise 24.0 23.4 23.8 23.8 23.9

ProCy-1 24.0 23.5 23.9 23.9 24.0Importations BaU 22,9 22,9 23,0 23,0 23,1

Crise 22.9 21.2 20.5 20.7 20.8ProCy-1 22.9 21.3 20.6 20.8 20.8

5.1.2.- Incidences du scénario de stabilisation du solde budgétaire sur la pauvreté des enfants

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Ce scénario entraîne une augmentation de la pauvreté encore plus importante que celle induite par la crise (tableau 5.3). L’accroissement du taux de pauvreté monétaire des enfants dans ce scénario, par rapport au scénario de référence, est ainsi de 0,8 point de pourcentage en 2008 alors qu’il n’est que de 0,5 point dans le scénario de crise. Il est de 1,8, 1,6 et 1,7 point respectivement en 2009, 2010 et 2011, alors qu’il est de 1,8, 1,6 et 1,7 pour les mêmes années respectives dans le scénario de crise.

Pour ce qui est de la pauvreté calorifique des enfants, les taux de pauvreté restent les mêmes que dans le scénario de crise, sauf pour l’année 2008 où ce taux est plus élevé de 0,4 point.

Tableau 5.3 : Stabilisation du solde budgétaire par une hausse de la taxe à la consommation. Effets sur la pauvreté des enfants (%)

2007 2008 2009 2010 2011Taux de pauvreté monétaire des enfants BaU 50,2 50,2 50,1 50,1 50,1

Crise Valeur 50,2 50,7 51,4 51,4 51,4Ecart/BaU 0,0 0,5 1,3 1,3 1,3

ProCy-1 Valeur 50,2 51,0 51,9 51,7 51,8Ecart/BaU 0,0 0,8 1,8 1,6 1,7

Taux de pauvreté calorifique des enfants

BaU 35,8 35,9 35,7 35,7 35,3

Crise Valeur 35,8 35,9 36,3 36,1 36,0Ecart/BaU 0,0 0,0 0,6 0,4 0,7

ProCy-1 Valeur 35,8 36,3 36,3 36,1 35,9Ecart/BaU 0,0 0,4 0,6 0,4 0,6

5.2. Effets d’une aide internationale de 1% du PIB d’avant-crise utilisée comme subvention des prix de vente des produits alimentaires

Ces effets sont bénéfiques tant sur le plan macroéconomique qu’en termes de réduction de la pauvreté, comparativement au scénario de crise. L’embellie générée par cette subvention reste toutefois très faible au regard des effets négatifs de la crise.

5.2.1.- Incidences macroéconomiques du scénario de subvention des prix de vente des produits alimentaires

Ce scénario permettrait d’améliorer le taux de croissance du PIB de 0,4 point de pourcentage en 2009 par rapport au scénario de crise. Pour les autres années de la période sous revue, le PIB réel croît au même rythme que dans le scénario de crise. Mais, étant donné que ce taux de croissance est plus important en 2009 en cas de subvention, le montant total du PIB réel est plus important dans ce scénario que dans celui de la crise, de 2009 à 2011.

La subvention entraîne aussi une amélioration du taux de croissance de la consommation des ménages et des investissements, par rapport au scénario de crise (tableaux 5.4 et 5.5).

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Tableau 5.4 : Subvention du prix des produits alimentaires correspondant à 1% du PIB d’avant-crise. Effets sur les taux de croissance de variables macroéconomiques (%)

Scénarios 2008 2009 2010 2011PIB réel BaU 4,2 4,2 4,3 4,4

Crise 3,8 3,0 3,5 3,7Subvention 3,8 3,4 3,5 3,7

Consommation des ménages BaU 2,9 3,0 3,1 3,2Crise 1,9 1,5 2,6 2,7Subvention 1,9 2,1 2,7 2,8

Indice des prix à la consommation BaU 0,3 0,2 0,2 0,2Crise 1,1 0,9 -0,1 0,0Subvention 1,1 0,7 -0,1 0,1

Investissement BaU 7,6 7,9 8,2 8,5Crise -5,1 -2,2 8,9 7,5Subvention -5,1 -1,4 9,1 7,7

Tableau 5.5 : Subvention du prix des produits alimentaires correspondant à 1% du PIB d’avant-crise. Effets sur les ratios d’agrégats par rapport au PIB (%)

2007 2008 2009 2010 2011Investissement total BaU 14,7 15,2 15,8 16,4 17,0

Crise 14,7 13,5 12,8 13,5 14,0Subvention 14,7 13,5 13 13,7 14,2

Solde budgétaire BaU 4,4 4,6 4,8 5,1 5,4Crise 4,4 3,9 4,0 4,2 4,5

Subvention 4,4 3,9 3,9 4,1 4,4Epargne des entreprises BaU 8,8 9,1 9,5 9,9 10,2

Crise 8,8 9,1 9,3 9,6 9,9Subvention 8,8 9,1 9,5 9,8 10,1

Epargne des ménages BaU 3,9 3,8 3,8 3,7 3,7Crise 3,9 3,8 3,7 3,7 3,7

Subvention 3,9 3,8 3,8 3,8 3,7Solde du Compte courant BaU 2,2 2,1 2,0 1,9 1,8

Crise 2,2 2,1 2,2 2,0 2,0Subvention 2,2 2,1 2,2 2,1 2,0

Exportations BaU 24,0 24,0 24,1 24,2 24,3Crise 24,0 23,4 23,8 23,8 23,9

Subvention 24,0 23,4 22,9 22,9 23,0Importations BaU 22,9 22,9 23,0 23,0 23,1

Crise 22,9 21,2 20,5 20,7 20,8Subvention 22,9 21,2 20,7 20,9 20,9

5.2.2.- Incidences du scénario de subvention des produits alimentaires sur la pauvreté des enfants

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Les taux de pauvreté monétaire des enfants dans ce scénario restent supérieurs à ceux du scénario de référence. Ils sont cependant inférieurs à ceux enregistrés dans le scénario de crise de 2009 à 2011. La subvention alimentaire permettrait ainsi de réduire les effets néfastes de la crise sur la pauvreté. La réduction de la pauvreté monétaire des enfants par rapport au scénario de crise est de 0,4 point de pourcentage en 2009, 0,5 point en 2010 et 0,6 point en 2011.

L’impact de la subvention alimentaire serait encore plus bénéfique en termes de réduction de la pauvreté calorifique que pour la pauvreté monétaire. En effet, les taux de pauvreté calorifique des enfants dans ce scénario sont non seulement inférieurs à ceux du scénario de crise, mais aussi globalement à ceux du scénario de référence. Le taux de pauvreté calorifique baisserait de 0,1 à 0,2 point de pourcentage entre 2008 et 2010 par rapport au scénario de référence ; il augmenterait de 0,5 point en 2011 contre 0,7 point dans le scénario de crise.

Tableau 5.6 : Subvention du prix des produits alimentaires correspondant à 1% du PIB d’avant-crise. Effets sur la pauvreté des enfants (%)

2007 2008 2009 2010 2011Taux de pauvreté monétaire des enfants

BaU 50,2 50,2 50,1 50,1 50,1Crise Valeur 50,2 50,7 51,4 51,4 51,4

Ecart/BaU 0,0 0,5 1,3 1,3 1,3Subvention Valeur 50,2 50,7 51,0 50,9 50,8

Ecart/BaU 0,0 0,5 0,9 0,8 0,7Taux de pauvreté calorifique des enfants

BaU 35,8 35,9 35,7 35,7 35,3Crise Valeur 35,8 35,9 36,3 36,1 36,0

Ecart/BaU 0,0 0,0 0,6 0,4 0,7Subvention Valeur 35,8 35,7 35,6 35,5 35,8

Ecart/BaU 0,0 -0,2 -0,1 -0,2 0,5

5.3. Effets d’une aide internationale équivalente à 1% du PIB d’avant-crise, octroyée aux ménages sous forme de transferts

Cette politique de réponse engendrerait des effets bénéfiques sur le plan macroéconomique, mais encore plus en termes de réduction de la pauvreté. Elle s’avère dans ce sens plus efficace que la politique de subvention susvisée.

5.3.1.- Incidences macroéconomiques du scénario de transferts octroyés aux ménages

Au plan macroéconomique, les incidences du scénario de transferts sont semblables et de même ampleur que celles du scénario de la subvention des prix des produits alimentaires. Elles se traduisent par conséquent par une amélioration de la croissance du PIB réel, de la consommation des ménages et des investissements par rapport au scénario de la crise (tableaux 5.7 et 5.8).Tableau 5.7 : Transfert de 1% du PIB d’avant-crise aux ménages. Effets sur les taux de

croissance de variables macroéconomiques (%) Scénarios 2008 2009 2010 2011

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PIB réel BaU 4,2 4,2 4,3 4,4Crise 3,8 3,0 3,5 3,7Transfert 3,8 3,4 3,5 3,7

Consommation des ménages BaU 2,9 3,0 3,1 3,2Crise 1,9 1,5 2,6 2,7Transfert 1,9 2,1 2,7 2,8

Indice des prix à la consommation BaU 0,3 0,2 0,2 0,2Crise 1,1 0,7 0,0 0,1Transfert 1,1 0,7 -0,1 0,1

Investissement BaU 7,6 7,9 8,2 8,5Crise -5,1 -2,2 8,9 7,5Trabsfert -5,1 -1,2 9,1 7,7

Tableau 5.8 : Transfert de 1% du PIB d’avant-crise aux ménages. Effets sur les ratios d’agrégats macroéconomiques par rapport au PIB (%)

2007 2008 2009 2010 2011Investissement total BaU 14,7 15,2 15,8 16,4 17,0

Crise 14,7 13,5 12,8 13,5 14,0Transfert 14,7 13,5 13,0 13,7 14,3

Solde budgétaire BaU 4,4 4,6 4,8 5,1 5,4Crise 4,4 3,9 4,0 4,2 4,5

Transfert 4,4 3,9 3,9 4,1 4,4Epargne des entreprises BaU 8,8 9,1 9,5 9,9 10,2

Crise 8,8 9,1 9,3 9,6 9,9Transfert 8,8 9,1 9,5 9,8 10,1

Epargne des ménages BaU 3,9 3,8 3,8 3,7 3,7Crise 3,9 3,8 3,7 3,7 3,7

Transfert 3,9 3,8 3,8 3,8 3,7Solde du Compte courant

BaU 2,2 2,1 2,0 1,9 1,8

Crise 2,2 2,1 2,2 2,0 2,0Transfert 2,2 2,1 2,2 2,1 2,0

Exportations BaU 24,0 24,0 24,1 24,2 24,3Crise 24,0 23,4 23,8 23,8 23,9

Transfert 24,0 23,4 22,9 22,9 23,0Importations BaU 22,9 22,9 23,0 23,0 23,1

Crise 22,9 21,2 20,5 20,7 20,8Transfert 22,9 21,2 20,7 20,9 20,9

5.3.2.- Incidences du scénario de transferts aux ménages sur la pauvreté des enfants

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Les incidences sont globalement bénéfiques ici, mais diffèrent selon que le transfert est distribué à tous les ménages, sans discrimination (transfert non ciblé), ou qu’il n’est distribué qu’aux ménages pauvres (transfert ciblé). Il apparaît clairement que le transfert ciblé conduit à une baisse plus importante de la pauvreté des enfants (tableau 5.9).

En cas de transfert non ciblé, la pauvreté monétaire des enfants baisse sensiblement par rapport au scénario de la crise : réduction de 0,7 point du taux de pauvreté monétaire des enfants en 2008, de 1 point en 2009 et 2010, et de 1,1 point en 2011. Les taux de pauvreté calorifique des enfants en cas de transfert non ciblé baissent, non seulement par rapport au scénario de crise, mais aussi comparativement au scénario de référence. Leur réduction par rapport au scénario de référence serait ou se situerait autour de 1 point de pourcentage de 2008 à 2011.

Si le transfert est ciblé et n’est par conséquent distribué qu’aux ménages pauvres, en dehors de la pauvreté calorifique des enfants, la pauvreté monétaire des enfants se réduit aussi comparativement au scénario de référence. Le taux de pauvreté monétaire des enfants baisse en effet de plus de 2 points de pourcentage durant toute la période en revue par rapport aux taux correspondants dans le scénario de référence. Concomitamment, la pauvreté calorifique des enfants recule de façon remarquable, avec un taux qui passe de 35,8% en 2007 à 29,9% en 2011.

Tableau 5.9 : Subvention du prix des produits alimentaires correspondant à 1% du PIB d’avant-crise. Effets sur l’incidence de la pauvreté monétaire et calorifique des enfants (%)

2007 2008 2009 2010 2011

Taux de pauvreté monétaire des enfants

BaU 50,2 50,2 50,1 50,1 50,1

CriseValeur 50,2 50,7 51,4 51,4 51,4Ecart/BaU 0,0 0,5 1,3 1,3 1,3

Transfert non ciblé

Valeur 50,2 50,0 50,4 50,4 50,3Ecart/BaU 0,0 -0,2 0,3 0,3 0,2

Transfert ciblé

Valeur 50,2 47,5 47,9 47,9 47,7Ecart/BaU 0,0 -2,7 -2,2 -2,2 -2,4

Taux de pauvreté calorifique des enfants

BaU 35,8 35,9 35,7 35,7 35,3

CriseValeur 35,8 35,9 36,3 36,1 36,0Ecart/BaU 0,0 0,0 0,6 0,4 0,7

Transfert non ciblé

Valeur 35,8 34,9 34,8 34,7 34,6Ecart/BaU 0,0 -1,0 -0,9 -1,0 -0,7

Transfertciblé

Valeur 35,8 30,1 30,2 30,0 29,9Ecart/BaU 0,0 -5,8 -5,5 -5,7 -5,4

6. CONCLUSION

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Les résultats de cette étude montre que les effets de la crise économique mondiale en cours sont réels et pernicieux au Cameroun, aussi bien en termes de détérioration des indicateurs macroéconomiques que d’aggravation de la pauvreté en général et de la pauvreté des enfants en particulier. L’accroissement du taux de pauvreté monétaire des enfants, causé par la crise, est de 0,5 point de pourcentage en 2008 et de 1,3 point en 2009, 2010 et 2011. Ce qui représente, selon le critère de pauvreté monétaire, une augmentation de du nombre d’enfants pauvres de 1% en 2008 et approximativement de 3% en 2009, 2010 et 2011 par rapport au cas où il n’y aurait pas eu de crise. Le nombre d’enfants pauvres sur le plan calorifique augmente de plus de 1% en 2009 et 2010, et de 2% en 2011 par rapport au scénario sans crise.

Dans la recherche des options possibles pour juguler les effets pernicieux de la crise sur les enfants, trois scénarios de politiques de réponse à la crise sont simulés dans l’étude : le premier scénario représente une politique de stabilisation du solde budgétaire de l’Etat où le gouvernement compense ses manques à gagner de recettes budgétaires à travers une hausse de la taxe à la consommation. Le deuxième scénario consiste en l’octroi au gouvernement d’une aide internationale égale à 1% du PIB initial du Cameroun, utilisée entièrement pour subventionner les prix de vente des produits alimentaires. Le dernier scénario consiste à utiliser cette aide non pas comme subvention alimentaire, mais comme transfert distribué aux ménages.

Les résultats des simulations montrent que la politique de réponse consistant à stabiliser le solde budgétaire par une augmentation des taxes à la consommation améliore le taux de croissance du PIB par rapport au scénario de crise, tout en aggravant la pauvreté. Par contre, la politique d’aide internationale visant la subvention des prix des produits alimentaires s’avère plus efficace que la première. Elle permet d’améliorer les performances macroéconomiques, en même temps qu’elle induit une baisse de la pauvreté des enfants par rapport au scénario de crise.

Enfin, l’utilisation de l’aide internationale sous forme de transferts aux ménages se révèle comme étant la plus efficace de toutes les trois politiques de réponse simulées ici, surtout lorsque ces transferts ne sont distribuées qu’aux ménages pauvres. Si les transferts sont distribués à tous les ménages sans distinction, la pauvreté monétaire recule par rapport au scénario de crise : le nombre supplémentaire d’enfants pauvres engendré par la crise se serait annulé grâce à une telle politique en 2008 ; ce nombre se réduirait de plus de 75% en 2009, 2010 et 2011. Qui plus est, cette politique annihilerait l’augmentation de la pauvreté calorifique due à la crise durant toute la période considérée. La pauvreté calorifique des enfants baisserait d’ailleurs par rapport au scénario de référence ou d’absence de crise.

Si les transferts ne sont distribués qu’aux ménages pauvres, la politique des transferts annihile aussi complètement le nombre supplémentaire d’enfants pauvres engendré par la crise selon le critère de pauvreté monétaire, et réduit considérablement cette pauvreté par rapport au scénario d’absence de crise. Le taux de pauvreté monétaire des enfants passerait alors de 50,2% en 2007 à 47,7% en 2011. La réduction du taux de pauvreté calorifique des enfants serait aussi plus importante si la politique des transferts ne cible que les ménages pauvres. Ce taux passerait de 38,5% en 2007 à 29,9% en 2011 par le fait de cette politique.

BIBLIOGRAPHIE

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