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N° 27 – août 2005 BULLETIN D’INFORMATION ET DE LIAISON SUR LA POLICE DE TYPE COMMUNAUTAIRE Remise des prix Intersection

BULLETIN D’INFORMATION ET DE LIAISON SUR LA POLICE DE … · 31 mai, 1er et 2 juin 2005 Dans les sociétés modernes, la demande de sécurité figure au cœur des préoccupations

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N° 27 – août 2005BULLETIN D’INFORMATION ET DE LIAISON SUR LA POLICE DE TYPE COMMUNAUTAIRE

Remise des prix Intersection

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TOUR D’HORIZON

INTERSECTIONBulletin d’information et de liaisonsur la police de type communautaire

Numéro 27Outil d’information, d’échange et de sensibilisationsur le modèle de la police de type communautaire,Intersection vise à favoriser la création ainsi que lemaintien de liens entre les intervenants concernéset intéressés par le sujet. Intersection publie aussibien des articles soumis que sollicités. Dans les deuxcas, le comité de rédaction se réserve le droit deréviser et d’adapter tous les articles afin de satisfaireau style du bulletin. Les textes n’engagent que leursauteurs. La reproduction des articles, en tout et enpartie, est encouragée sous réserve d’indication de lasource. Afin d’alléger le texte, toutes les expressionsdésignant des personnes visent à la fois les femmeset les hommes.

Comité de productionJohanne Blanchette (Collège de Maisonneuve)Marie-Claude Côté (consultante)Lyette Fusey (SM Longueuil)Michel Frappier (GRC)Danny Johnson (MSP)Gaétan Labbé (SM Sherbrooke)Claude Lavoie (consultant)Sylvie Mantha (SM Gatineau)Caroline Mohr (Darvida conseil)André Normandeau (Univ. de Montréal)Lison Ostiguy (SPVM)Marc Paré (ENPQ)Lionel Prévost (consultant)Katherine Suchecka (SQ)Nathalie Vallée (SQ)

CoordinationJohanne Blanchette

Comité de rédactionJohanne BlanchetteLyette FuseyDanny JohnsonClaude LavoieCaroline Mohr

Conception et réalisation graphiqueDirection des communications du ministère de la Sécurité publique

Révision linguistiqueItaliques

Adresse de correspondanceIntersectionJohanne BlanchetteCollège de Maisonneuve3800, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) H1X 2A2Téléphone : (514) 254-7131, poste 4612Télécopieur : (514) 251-9741Courrier électronique: [email protected] Internet : http ://www.msp.gouv.qc.ca

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec, 2005Bibliothèque nationale du Canada, 2005ISBN 1198-6905

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Graphisme (page couverture) :

La publication d’Intersection est rendue possible grâce au soutien du ministère de la Sécurité publique duQuébec, des services de police de Laval, de Gatineau, de Québec, de la MRC des Collines-de-l’Outaouaiset de la Ville de Montréal, de la Sûreté du Québec, de la Gendarmerie royale du Canada, de l’École natio-nale de police du Québec ainsi que du Bureau d’assurance du Canada. L’appui du Collège de Maisonneuvepermet également d’assumer une partie des coûts liés aux activités du bulletin.

POLICE, JEUNES ET SOCIÉTÉ, des leçons à tirer, le thème du douzième SéminaireIntersection, permettait aux participants de réfléchir sur le rôle des policiers lors deleurs interventions dans les différents milieux scolaires québécois. Le lancement dunouveau Cadre de référence sur la présence policière dans les établissements scolairesdevait coïncider avec la tenue du séminaire, mais malheureusement les travaux n’ont puêtre complétés à temps. Nous adressons nos excuses aux personnes déçues par l’absencede cet important atelier; soyez assurés que le comité organisateur a fait preuve d’initiativepour le remplacer à la dernière minute.

Le choix du thème du séminaire reposait sur le constat que la fréquentation scolairegénère de plus en plus de risques pour les adolescents et les adolescentes. Dans ladernière décennie, le milieu scolaire semble être devenu le théâtre d’événements malheu-reux causés par divers phénomènes criminels, comme le commerce des drogues illégales,la prostitution juvénile, le harcèlement, l’intimidation, les gangs de rue et autres. Parailleurs, la prédominance des valeurs individualistes sur les valeurs collectives génèreune perception négative des interventions policières menées au nom de l’intérêt public.Les manifestations antimondialisation et autres regroupent de nombreux jeunes en quêted’une vision positive de l’avenir. Lorsque les policiers interviennent pour mettre fin àcertains débordements, ils deviennent facilement les boucs émissaires du mécontentementqui s’ensuit. Les relations entre les jeunes et les policiers se détériorent au gré despréjugés et de la tendance à généraliser. En effet, de nombreux policiers voient l’ensembledes jeunes comme des fauteurs de troubles, et de nombreux jeunes voient les policierscomme des sadiques qui espèrent avoir une occasion de jouer de la matraque.

Même si le sujet ne fait pas encore l’unanimité, l’intervention en milieu scolaire constitueune priorité. C’est l’endroit par excellence pour mettre en œuvre des stratégies derapprochement avec les jeunes, travailler en partenariat, effectuer des résolutions deproblèmes et mettre en place des moyens de prévention. Mais, dans ce domaine proactif,les organisations policières devront innover. L’histoire policière recèle de nombreuxexemples où le policier éducateur agissait sans aucune balise et sans autres objectifsque ceux d’assurer la satisfaction du milieu scolaire et de bien faire paraître le chefde police. Intersection croit nécessaire que les organisations policières fixent desobjectifs aux policiers qui interviennent dans les milieux scolaires dans un contextede relations avec la communauté et de prévention de la criminalité. Il nous sembleévident qu’il n’est pas donné à tous les policiers d’être habiles et à l’aise en milieuscolaire. Des critères de sélection et des normes d’évaluation devront être inventés ;mais qui relèvera cet important défi ?

En outre, les interventions de nature répressive doivent continuer de s’effectuer selonles règles connues. À notre avis, le policier attitré au milieu scolaire ne doit pas limiterson travail aux interventions proactives. Lorsque c’est nécessaire, il doit utiliser lespouvoirs d’enquête et d’arrestation qui lui sont octroyés par la loi. Il n’existe pas deuxclasses de policiers, les bons et les méchants.

Le policier en tant que professionnel de la sécurité publique devient une ressourceimportante pour les responsables des établissements scolaires. Les directeurs d’écoledoivent prendre régulièrement des décisions dans des situations qui concernent davantagel’ordre public que la pédagogie. La présence d’intrus, les parents en colère, les tentativesd’intimidation, l’explosion de bombes artisanales sont des situations qui démontrentl’importance de la concertation entre tous les intervenants. La présence policière enmilieu scolaire apporte également beaucoup d’avantages aux élèves.

Bonne lecture !

Le comité de rédaction

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COLLOQUE INTERNATIONAL FRANCOPHONE

CONFÉRENCIERSJean-Paul BrodeurÉcole de criminologie ; Centre international decriminologie comparée (CICC); Université deMontréal, Québec

Jérôme FerretInstitut des hautes études de la sécurité inté-rieure, France

Peter GraboskyAustralian National University, Australie

Fabien Jobard Centre de recherche sociologique sur le droit et lesinstitutions pénales (CESDIP) – Centre nationalde la recherche scientifique, France

Jean-Louis Loubet del Bayle Centre d’études et de recherches sur la police(CERP) – Université de Toulouse, France

Peter Manning Northeastern University, Boston, USA

Dominique Monjardet Centre d’études et de recherches de scienceadministrative (CERSA) – Centre national dela recherche scientifique, France

Christian Mouhanna Centre de sociologie des organisations, France

Frédéric Ocqueteau Centre d’études et de recherches de scienceadministrative (CERSA) – Centre national dela recherche scientifique, France

Olivier Ribaux École des sciences criminelles, Université deLausanne, Suisse

Sébastian Roché Unité Pacte-Cerat – Centre national de la recherchescientifique, France

Clifford Shearing Australian National University; Centre internatio-nal de criminologie comparée (CICC)(Université de Montréal)

Wesley Skogan Northwestern University, Chicago, USA

Franck Vindevogel Université catholique de Lille, France

Jennifer Wood Australian National University, Australie

Les ateliers et les tables rondes ont réuni deschercheurs de différentes disciplines et des pra-ticiens des milieux policier et communautaireainsi que des élus et des élues provenant de diffé-rents pays.

COMITÉ DE DIRECTIONPierre Brien Service du renseignement criminel du Québec

Louise Gagnon-Gaudreau École nationale de police du Québec

Benoît Dupont École de criminologie ; Centre international decriminologie comparée (CICC) ; Université deMontréal

Yves Charette Service de police de la Ville de Montréal

Jean Langevin Union des municipalités du Québec

Claude Levac Sûreté du Québec

Yvon Michaud Association des directeurs de police du Québec

Danny Johnson Ministère de la Sécurité publique du Québec

COMITÉ SCIENTIFIQUEMarc Alain École nationale de police du Québec

Serges Bruneau Centre international pour la prévention de lacriminalité

Benoît Dupont École de criminologie ; Centre international decriminologie comparée (CICC) ; Université deMontréal

Mario Guérin Service de police de la Ville de Montréal

Frédéric Lemieux École de criminologie ; Centre international decriminologie comparée (CICC); Université deMontréal

Lionel Prévost Consultant en sécurité communautaireIntersection

INFORMATION SUR LE COLLOQUE

Colloque sur la police et les citoyensCentre international de criminologie comparéeUniversité de Montréal, C. P. 6128, succ.Centre-ville, Montréal (Québec) H3C 3J7Téléphone : (514) 343-2120Télécopieur : (514) 343-2269Courriel : [email protected] Web: http//www.cicc.umontreal.ca

La police et les citoyensÉcole nationale de pol ice, Nicolet, Québec

31 mai, 1er et 2 juin 2005

Dans les sociétés modernes, la demande de sécurité figure au cœurdes préoccupations des citoyens. L’État-providence a assumé, aucours du XXe siècle, une part croissante de responsabilités dansla production de biens et de services destinés à répondre à cettedemande. Il s’est vu contraint, cependant, de partager peu à peuce monopole avec d’autres acteurs. Il y a un secteur de l’actionpublique où cette redéfinition des rapports entre les citoyens etles institutions étatiques soulève un certain nombre de questionsnon résolues et pourtant essentielles : il s’agit de la protection del’intégrité des personnes et de leurs biens contre la criminalité.Les services de police, pour leur part, ont engagé des réformes en pro-fondeur afin de raffermir un lien devenu fragile avec les citoyens.Les stratégies de police communautaire, dite police de proximitéen Europe, ou de police de résolution de problèmes ont ainsicherché à faire des citoyens de véritables coproducteurs de leurpropre sécurité. Certains groupes minoritaires ont également faitl’objet d’initiatives destinées à faciliter leurs relations avec lapolice. La notion de partenariat, impliquant une kyrielle d’acteurs

gouvernementaux, privés et communautaires, joue enfin un rôlecentral. Toutefois, malgré les innombrables expérimentations et réformesmenées au Canada, en Europe ou aux États-Unis, les savoirs empiri-ques et théoriques sur ce nouveau cadre de relations police-citoyensrestent épars, limités et circulent mal entre chercheurs et praticiens.Le colloque a tenté, entre autres, de combler ces lacunes.

THÈMES DU COLLOQUELe modèle traditionnel de police de type communautaire: évaluationdes succès et des échecs, nouveaux programmes.

Communauté et citoyenneté: mobilisation, représentativité, consultationet participation.

Les nouvelles modalités de l’intervention policière et leurs répercus-sions sur les relations avec les citoyens: l’intensification de la réponsepolicière, le renseignement criminel et la sécurité privée.

Perspective d’avenir: proposition de politiques et de normes pratiquespour une police répondant mieux aux besoins des citoyens.

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SPÉCIAL SÉMINAIRE 2004

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ÉVALUER : POUR QUOI FAIRE?Allocution de clôture de Daniel Sansfaçon, Ph. D., directeur général par intérim du Centre internationalpour la prévention de la criminalité

L’évaluation, tout le monde en parle. Beaucoup en font. Mais elle n’apas toujours bonne presse, loin de là. Dans le domaine de la police,plus spécialement encore de la police préventive, l’évaluation estaussi une démarche qu’il n’est pas facile de mener. On s’en remettrale plus souvent à des mesures de la satisfaction des clients (deshabitants, par exemple) ou dans le meilleur des cas à une mesurede la mise en œuvre du programme – ce qui a été fait, auprès de qui,dans quelles circonstances. Quant à la mesure des effets, à savoirquels résultats ont été obtenus, et a fortiori du rapport coûts-bénéfices,elle est rare. Pourtant, les besoins sont réels. Un exemple seulement:le Centre international pour la prévention de la criminalité a dirigé, en2004, un travail préliminaire de comparaison des approches dans diverspays sur la présence policière àl’école. Il s’agit d’une pratiquetrès répandue, qui signifie desinvestissements importants, maissur les répercussions de laquelleon connaît encore très peu dechoses.

Évaluer, c’est se donner un outild’aide à la décision pour suivreet éventuellement modifier, voireabandonner un programme, uneintervention. Mais évaluer, c’estaussi se donner un outil pourclarifier les objectifs visés par uneintervention, préciser l’enchaî-nement logique des actions et les résultats escomptés, mieux observerle déroulement de l’intervention, et par là mieux agir.

Trois types d’évaluationsOn distingue généralement trois objets de l’évaluation, qui sont autantde moments distincts. Le premier concerne l’intervention elle-même,sa mise en œuvre, les processus qui l’ont accompagnée. C’est l’éva-luation de l’effectivité, qui renvoie à la question de savoir ce qui aété effectivement fait. Entre l’étape de sa conception et celle de samise en œuvre, un programme, une intervention ne sont pas identiques.Il est important de connaître ces différences, notamment si l’on viseà étendre ou à reproduire ailleurs le programme. Plus important encore,l’étude de l’effectivité doit renseigner sur ce qui est réellement fait.Autrement dit, elle doit permettre de dire d’une intervention réussiece qui fait qu’elle a réussi : pourquoi la présence policière à l’écoleréussit-elle à réduire des facteurs de risque de délinquance? Ce peutêtre aussi bien la seule présence d’un uniforme, les caractéristiquesparticulières d’un policier, la manière dont l’école a intégré sa présenceà un programme plus vaste, ou une combinaison de ces facteurs etd’autres encore. Trop souvent, l’évaluation des répercussions –l’efficacité dont il est question ensuite – n’inclut pas une description

et une analyse fine des caractéristiques de l’intervention. Lorsqueviendra le temps de reproduire le programme ou de former les inter-venants, il sera difficile de savoir exactement ce qui doit être fait.

Le deuxième objet de l’évaluation concerne les effets. Il s’agit icide déterminer si l’intervention a changé quelque chose à la situationvisée. C’est là que les questions de méthode sont le plus souventvivement débattues. En effet, il faut être en quelque sorte capablede déterminer avec confiance que la différence observée est biendue à cette action, à ce programme, et non à autre chose. Éliminer,en jargon de recherche, les autres hypothèses. Or, non seulementest-on rarement capable, surtout dans le domaine de la prévention surdes ensembles sociaux plutôt que sur des personnes dans des situa-

tions maîtrisées – de contrôlerl’ensemble des variables quipourraient expliquer la diffé-rence observée mais, de surcroît,nous sommes d’avis que ce n’estpas nécessaire, d’autant que cesapproches d’évaluation sont coû-teuses et lourdes à manipuler.

Enfin, le troisième temps, leplus rarement atteint d’autantqu’il repose sur l’obligationd’avoir d’abord complété lesdeux étapes précédentes, c’estl’évaluation de l’efficience,c’est-à-dire du rapport coûts-

bénéfices d’une part et du rendement d’autre part. Autrement dit,globalement, il s’agit de déterminer si l’intervention était rentablepar rapport au coût de l’inaction ainsi que si cette interventionétait plus économique qu’une autre intervention.

Comment évaluer?Les grandes étapes de l’évaluation consistent généralement àdéterminer des objectifs et à les traduire en actions, à produire undevis de recherche incluant la méthodologie, à définir des indica-teurs de mesure qui mèneront à la production des instruments decollecte de données, à analyser et à interpréter, et éventuellement àpréparer des recommandations. Il est habituel de consacrer beaucoupde temps et d’énergie au devis et en particulier à la méthodologie: planà mesure unique ou de type quasi expérimental, mesures qualitativeset/ou quantitatives, etc. Pourtant, on oublie alors deux étapes essen-tielles. La première : impliquer les acteurs ; nous y revenons auparagraphe suivant. La seconde, tout aussi importante : reconstituerla chaîne logique, avec les acteurs, des postulats qui ont mené àchoisir cette intervention (pourquoi cette intervention?), les objectifspoursuivis (que veut-on accomplir ?) et les moyens mis en œuvre(comment?). En effet, et la réalité des interventions montre que c’est

Évaluer, c’est se donner un outil d’aide à la décisionpour suivre et éventuellement modifier, voire aban-donner un programme, une intervention. Maisévaluer, c’est aussi se donner un outil pour clarifierles objectifs visés par une intervention, préciserl’enchaînement logique des actions et les résultatsescomptés, mieux observer le déroulement del’intervention, et par là mieux agir.

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SPÉCIAL SÉMINAIRE 2004

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souvent le cas, ces trois temps ne sont pas nécessairement cohérents.Par là, évaluer une action selon ses objectifs sans par ailleurs avoirpris le temps de se demander si les moyens déployés ainsi que lespostulats qui la sous-tendaient la rendaient possible, c’est courir lerisque d’évaluer quelque chose qui ne s’est pas réellement produit.

Quel type d’évaluation choisir?Au-delà de ces distinctions, il est important de se souvenir toujoursqu’on ne peut pas tout évaluer et qu’il ne vaut pas la peine de toutévaluer. Le choix de ce qui devrait être soumis à évaluation n’est passimple, et les critères demeurent vagues. Néanmoins, on admettragénéralement que des programmes ou des interventions dont on ades raisons de penser qu’ils pourraient avoir un effet général positifs’ils étaient étendus à l’ensemble de la population – pensons parexemple à la vaccination – méritent d’être évalués rigoureusement.

De même, il est important de se souvenir que l’évaluation, puisqu’ils’agit d’un outil d’aide à la décision, devrait impliquer les acteursdès le départ, d’abord parce qu’elle contribue à clarifier les objectifset leur enchaînement ainsi que les résultats escomptés, ensuite parceque le fait de s’approprier la démarche d’évaluation contribue aussi

à augmenter les chances qu’elle soit suivie d’effets. Trop souvent, lesrapports d’évaluation «dorment» sur les tablettes, et leurs résultatssont ignorés. On le sait trop bien en ce qui concerne par exemple lesprogrammes de prévention de l’usage de drogues. Enfin, l’implicationdes acteurs est importante parce qu’elle obligera les évaluateurs àrédiger des comptes rendus en langue claire et accessible, plutôt qu’àproduire uniquement un rapport technique.

Évaluer demande des moyens financiers et techniques. Il n’y a pasde recette miracle, de règle absolue. Mais il est d’usage de calculerque l’évaluation représente environ 10% du budget d’exploitationd’un programme et que, si la pratique de l’évaluation exige une connais-sance technique, en particulier pour tout ce qui touche la méthodologieet notamment la sélection des indicateurs, la construction des instru-ments ainsi que l’analyse et l’interprétation des données, elle n’exigepas non plus obligatoirement de recourir à des « spécialistes».

Faut-il évaluer les pratiques policières? Sans doute ! Peut-on toutévaluer d’un bloc ? Sûrement pas. Mais on pourrait sans doutecommencer par de bonnes évaluations de certaines pratiques : laprésence policière à l’école, l’éducation aux drogues ou des pratiquesde police communautaire.

Type Objet Question Utilité Difficulté Exemple

Évaluation La mise en œuvre Qu’a-t-on fait ? Si on veut Obligation d’intégrer L’évaluation en de l’effectivité et les processus qui Que s’est-il passé? reproduire l’évaluation dès cours d’un volet

l’ont accompagnée un programme le départ de la politique québécoise en

prévention de la criminalité

Évaluation Les effets L’intervention a-t-elle Si on veut savoir L’attribution des Les blueprints de de l’efficacité de l’intervention changé quelque chose si un programme effets observés aux l’Université du

à la situation? «marche» actions menées Colorado

Évaluation Le rapport L’intervention Si on veut savoir Traduire les actions Les travaux de l’efficience coûts-bénéfices est-elle rentable par si un programme menées en termes de Mark Cohen

d’une part et le rapport au coût de est rentable financiers aux États-Unisrendement l’inaction et est-elled’autre part plus économique

qu’une autre?

TABLEAU RÉCAPITULATIF

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ARTÈRE PRINCIPALE Cette rubrique s’intitule « Artère principale » parce qu’elle représente le noyau central du Bulletin, celui

autour duquel tout gravite. La création d’une banque de cas répertoriant les différentes expériences de

résolution de problèmes au Québec, constitue la principale raison d’être d’Intersection. Logée dans les

pages centrales du Bulletin, « Artère principale » permettra à chacun des lecteurs de constituer sa propre

banque de cas. Détachables, ces pages centrales peuvent être perforées et placées dans un cartable.

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Niveau micro :

Il s’agit d’un problème simple, dans le secteur de patrouille d’un policier qui ne concerneque les personnes directement touchées par le problème. La solution est à la portée dupolicier du secteur.

Niveau intermédiaire :

Le problème est de gravité moyenne et comporte des facteurs associés. Il se présente dansun secteur impliquant plus d’un policier et plusieurs personnes sont concernées. La solutionest à la portée des policiers d’un poste et nécessite une coordination des ressources localeset une participation des intervenants-clés de la communauté.

Niveau macro :

Le problème augmente en gravité et devient plus complexe. Il touche l’ensemble du territoiredesservi par une organisation policière et concerne non seulement plusieurs personnes maisinterpelle également des décideurs politiques et corporatifs. La solution exige la compétencede policiers de plusieurs sections et demande un degré élevé de coordination et de concer-tation entre les membres de l’organisation policière et les partenaires de la communauté.

Situation : définition du problème et des facteurs environnants.

Analyse : ampleur du problème, méthodes ou sources d’analyse et présentation des acteurs et de leur rôle.

Réponse : solution adoptée et plan d’action élaboré.

Appréciation / évaluation : efficacité du plan d’action, résultats obtenus et ajustements nécessaires.

Méthodologie

Quant au niveau de complexité, on distinguele niveau micro, intermédiaire et macro.Plusieurs critères servent à déterminer leniveau de complexité du cas rapporté :amplitude du problème, étendue géo-graphique, personnes concernées, pouvoirdes intervenants, portée des actions etinformations utiles. Voici, de façongénérale, ce qui caractérise chacun desniveaux de complexité :

Criminalité : cas prenant sa source dans un événement de criminalité rapporté (C-001 à ...)

Sécurité routière : cas traitant d’un problème constaté ou appréhendé de sécurité routière (S-001 à ...)

Désordre (et problèmes sociaux) : cas exposant un comportement troublant l’ordre public et justifiant ou non l’applicationd’une loi ou d’un règlement. Ex. : désordre à la fermeture d’un bar, rassemblement dejeunes. Dans le cas de problèmes sociaux, il s’agit d’interventions policières qui fontsuite à des situations reliées à la pauvreté, le décrochage scolaire, etc. (D-001 à ...)

Insécurité (sentiment d’) : cas pouvant être contenu dans l’une des trois autres catégories mais dont l’accent majeurconcerne un sentiment d’insécurité provenant de la population ou de certains groupes enparticulier. Ex : isolement de personnes âgées, climat de violence à l’école, etc. (I-001 à ...)

De façon à normaliser la présentation descas, nous avons adopté un modèle que nousvous invitons à suivre pour nous faire par-venir des cas touchant le domaine de lasécurité publique traités par l’approche enrésolution de problèmes. Ce modèle com-porte les éléments suivants :

M o d è l e d e p r é s e n t a t i o n

D é f i n i t i o n e t c l a s s e m e n t

Pour permettre de classer et de repérerrapidement les cas présentés dans le Bulletin,chacun d’entre eux aura un code indiquantla nature du problème et son niveau decomplexité. Quatre catégories ont été rete-nues, soit :

N i v e a u d e c o m p l e x i t é

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L’INTIMIDATION, C’EST FINI !Service de police de la Ville de Montréal, poste de quartier 7Arrondissement Saint-Laurent SudCe cas a reçu le prix d’excellence «Toute catégorie» lors du Séminaire Intersection 2004.

Dans les écoles québécoises, des enfantssont victimes d’intimidation de la part deleurs camarades. Il existe deux types d’inti-midation : l’intimidation directe (attaqueverbale ou physique) et indirecte (ignoranceet rejet). Selon des études, au Canada, 49%des jeunes affirment avoir été victimes d’inti-midation au moins une ou deux fois au coursdes mois précédents, et 8% disent l’avoir étéplusieurs fois. Les statistiques démontrent

qu’un enfant intimidateur sur quatre aura uncasier judiciaire avant l’âge de 30 ans. Parailleurs, certaines victimes d’intimidation ensituation extrême portent et utilisent des armespour se protéger contre les intimidateurs.

Au poste de quartier 7, nous avons observéun nombre grandissant d’interventions poli-cières répétitives dans les écoles primaireset secondaires concernant des problèmes liésà l’intimidation. Ce phénomène crée un climat

s i t u a t i o nde violence, de peur et d’insécurité dans lesécoles et aux abords des écoles. On remarqueune augmentation des rencontres parents-enfants au poste de police pour des problèmesliés à l’intimidation. De plus, les comités deparents de certaines écoles du secteur commu-niquent avec l’agente sociocommunautairepour lui demander de faire de la préventionsur l’intimidation dans leur école.

Crimina l i té

Les jeunes intimidateurs considèrent que laviolence est un bon moyen pour se défendreet pour s’affirmer, ils en ont besoin pourdominer. Ils ont souvent de la difficulté à seconformer aux règles et défient l’autoritédes adultes.

L’intimidation se produit souvent dans lesendroits où il y a peu ou pas de surveillance,comme sur le chemin de l’école (avant etaprès l’école), dans la cour de l’école, à larécréation ou le midi, à la cafétéria à l’heuredu dîner, dans la station de métro ou à l’abri-bus, dans un parc ou encore dans un centrecommercial.

Selon des études, 40% des victimes d’inti-midation n’en parlent pas à leurs parents.Les jeunes victimes et témoins ont souventpeur de dénoncer les agresseurs par crainte

de représailles. De plus, il est souvent difficilede déceler l’intimidation, surtout dans les casd’intimidation indirecte. Il faut aussi prendreen considération que les parents et les inter-venants sont généralement peu outillés pourfaire face à ce phénomène. Enfin, on assistetrop souvent à une banalisation de la violenceverbale chez les jeunes dans les écoles.

Plusieurs personnes sont concernées par cegenre de situation, que ce soit les victimes,les témoins, les parents, les jeunes intimi-dateurs, les divers intervenants scolaires, ladirection et les commissions scolaires oule service de police.

Deux sources importantes de renseignementsont été utilisées pour procéder à l’analysede la situation. L’une d’entre elles est la Tablede concertation sur l’intimidation du Réseau

a n a l y s eSaint-Laurent. Plusieurs commentaires, obser-vations, constatations et préoccupations ontété formulés par les intervenants qui y siègent.La deuxième source est l’étude des appelsrépétitifs dans les écoles et des multiplesinterventions policières qui y ont eu lieu.

Les symptômes de l’intimidation se traduisentpar la criminalité qui y est liée, à savoir leharcèlement, les menaces, le taxage, les voiesde fait et la possession d’armes blanchesainsi que par le sentiment de peur et d’insé-curité qui règne chez les jeunes. Les causesréelles du problème sont le manque d’enca-drement et d’information des jeunes victimeset des intimidateurs ainsi que le manque deconcertation entre les différents intervenants.Chacun mène des actions ponctuelles aulieu d’entreprendre des actions communeset continues.

Les objectifs de cette résolution de problèmesétaient :• de réduire et d’éliminer l’intimidation

et la violence (non verbale, verbale etphysique) dans les écoles primaires etsecondaires ;

• d’informer les élèves sur le phénomènede l’intimidation ;

• de lancer des messages de préventionauprès des jeunes des écoles primaireset secondaires ;

• d’encourager les jeunes victimes outémoins à dénoncer les intimidateurs pourpouvoir intervenir et porter des accusa-tions lorsque la situation s’y prête ;

• de changer les mentalités et les comporte-ments des jeunes ;

r é p o n s e• d’outiller les parents pour qu’ils inter-

viennent mieux auprès de leurs enfants ;• de mobiliser et d’outiller adéquatement

tous les intervenants qui travaillent avecles jeunes pour qu’ils puissent les encadrerefficacement ;

• de créer un rapprochement entre lespoliciers et les élèves des écoles quenous desservons.

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La stratégie adoptée fut celle de la mobilisa-tion de la communauté, qui s’est traduitepar des actions entreprises par le poste dequartier 7 en partenariat avec son milieuainsi que par la formation du Comité intimi-dation du Réseau Saint-Laurent. Plusieursactions d’encadrement, de formation et deprévention ont découlé de cette mobilisa-tion. Cette méthode a été privilégiée pourcompenser le manque de concertation entreles différents intervenants.

Création du Comité intimidation –Réseau Saint-Laurent (mai 2001)En mai 2001, le Comité intimidation duRéseau Saint-Laurent a été créé à laCommission scolaire Marguerite-Bourgeoys.Il regroupe les directions d’école, les profes-sionnels travaillant dans les écoles auprèsdes élèves ainsi que certains partenairesdu milieu, comme l’arrondissement Saint-Laurent, le Service de police de la Ville deMontréal (postes de quartier 6 et 7), le YMCA,le CLSC et le centre L’Unité (travailleurs derue). L’objectif de ce comité est de trouverdes solutions à l’intimidation à travers unedémarche de concertation et de partenariat.Plusieurs activités ont découlé de la mise surpied du comité :• Semaine de sensibilisation à la problé-

matique de l’intimidation (octobre 2003).• Présentation de la pièce de théâtre Les

Baobabs (troupe Piperni), qui invite àréfléchir sur l’intimidation et à trouverensemble les moyens pour que ce phéno-mène ne puisse envahir et détruire la petiteplanète qu’est l’école. La pièce de théâtreétait suivie d’une conférence sur l’inti-midation. La pièce a été présentée à deuxreprises et ciblait les adultes concernéspar le sujet (intervenants, parents, ensei-gnants, etc.).

• Bannière de publicité pour souligner lasemaine de sensibilisation à l’intimidationsur divers édifices dans l’arrondissement.

• Pochette présentant des ressources surl’intimidation remise aux écoles et auxpartenaires.

• Lancement d’un concours de dessin danssix écoles primaires suivi d’une expositionambulante dans les écoles du secteur.

Présentation d’une pièce de théâtreaux élèves du primaire et à leursparents (mai 2003)Dans le souci de travailler en partenariatavec les écoles primaires du secteur, leposte de quartier 7 a partiellement financéla présentation de la pièce de théâtre Visageà trois faces du Théâtre Parminou, qui traitede l’intimidation. La pièce a été présentée auxélèves de la quatrième à la sixième année detrois écoles du secteur du poste de quartier 7ainsi qu’à leurs parents.

Création d’un outil de prévention –cartes de collection (octobre 2003à mai 2004)Au poste de quartier 7, dans le cadre de cettestratégie globale de prévention de l’inti-midation à Saint-Laurent, nous avons penséconcevoir un outil de prévention, à savoirdes cartes de collection qui livrent des conseilsde prévention sur l’intimidation. Les élèvesdes écoles secondaires ont participé à laconception de cet outil en formulant desconseils de prévention qui ont été inscritssur les cartes. On a retenu les cinq meilleursconseils. Cela leur a permis de mieuxcomprendre le phénomène et de s’impliquerdans un projet concret qui a des retombéessignificatives et utiles dans leur quartier. Lescartes arboraient d’un côté le logo utilisé sur

les bannières de publicité de la Semaine desensibilisation à la problématique de l’inti-midation. De l’autre côté y paraissait l’undes cinq conseils de prévention primés.

De leur côté, les élèves du primaire parti-cipaient au concours en collectionnant lescartes, dont une nouvelle était offerte chaquesemaine durant cinq semaines, et ils couraientla chance de gagner un prix de participation.Un policier a également rencontré ces élèvespour les sensibiliser au phénomène de l’inti-midation. Trois mille jeux de cinq cartes ontété imprimés.

Pour évaluer l’efficacité de l’outil ainsi quel’effet de la campagne de sensibilisation, unquestionnaire mesurant la prévalence de l’inti-midation sera utilisé dans les écoles primairesau début et à la fin du programme.

Tournoi de soccer – école LaurentidesDepuis le début de l’année scolaire 2003-2004, 32 jeunes travaillent avec acharnementpour modifier leur comportement en partici-pant à un programme de développementd’habiletés sociales ainsi qu’à plusieurs acti-vités sportives. Le programme se termineraavec une partie de soccer qui sera disputéeavec une équipe constituée de policiers duposte de quartier 7. Des équipements sportifsseront fournis par une subvention de l’arron-dissement Saint-Laurent.

La variété des moyens pris pour apporterun changement significatif des comporte-ments liés à l’intimidation dans les écolesa nécessité la contribution de nombreuxpartenaires, dont le Réseau Saint-Laurent, lesécoles Saint-Laurent, Laurentides, Cardinal-Léger et Katimavik-Hébert, la Commissionscolaire Marguerite-Bourgeoys ainsi quel’arrondissement Saint-Laurent.

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Comme le projet est encore en cours aumoment de la rédaction, tous les résultatsquantitatifs ne sont pas accessibles, puisqueles questionnaires utilisés au début duprogramme doivent être réutilisés à la finde l’année. De plus, il est prévu d’organiserà nouveau la semaine de prévention del’intimidation du Réseau Saint-Laurent au

cours des prochaines années. Nous espéronsque cela aura un effet à long terme. Celadit, il est à noter que le nombre d’interven-tions faites par l’agente sociocommunautaireà l’école secondaire Saint-Laurent (pavillonSaint-Germain) a chuté de façon draconiennedepuis janvier 2004.

é v a l u a t i o n - a p p r é c i a t i o nPour obtenir de plus amples renseignements, veuillez entreren communication avec :Rachel Arcelin, agente sociocommunautairePoste de quartier 7 (arrondissement Saint-Laurent Sud)Téléphone : (514) 280-0407

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PROBLÈME DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE À ASCOT CORNERSûreté du Québec (poste de la MRC du Haut-Saint-François)Ce cas a reçu le prix d’excellence «Sûreté du Québec» lors du Séminaire Intersection 2004.

La vitesse élevée des quelque 13 800véhicules (dont 12% sont des poids lourds)qui circulent en moyenne chaque jour sur laroute 112 à Ascot Corner augmente le senti-ment d’insécurité des résidents. Ces derniersont adressé plusieurs plaintes à ce sujet à laSûreté du Québec, à la municipalité et auministère de la Sécurité publique. Les plaintesportent non seulement sur des problèmes devitesse, mais également sur le bruit engendrépar les poids lourds et le manque de cour-toisie des chauffeurs. Les deux cents constatsd’infraction délivrés l’année précédente n’ontpas permis d’atténuer le problème.

Outre le fort sentiment d’insécurité descitoyens et leur mécontentement à l’égardde l’inertie de la police, les vérifications effec-tuées dans diverses banques de donnéesdémontrent que le problème de vitesse estréel, même si le nombre de collisions sur ce

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Sécur i té rout ière

Une étude de circulation effectuée parTransports Québec ainsi que l’analyse desstatistiques relatives au nombre de colli-sions et de constats délivrés montrent quele problème est engendré principalementpar les conducteurs des poids lourds quiempruntent quotidiennement la route 112.De plus, lorsque les véhicules lourds passentsous les traverses piétonnières surélevées,cela provoque du bruit et des vibrations.

Une enquête auprès des citoyens menée parl’agent Jimmy Potvin, coordonnateur desrelations avec la communauté au poste de laMRC du Haut-Saint-François, a démontréque les résidents de la municipalité sontincommodés par le bruit et les vibrations quecrée le passage des poids lourds et craignentpour leur sécurité et celle de leurs enfants.

Les citoyens mécontents adressent doncrégulièrement des plaintes, surtout auxautorités municipales.

La configuration des lieux est l’élément quifavorise le plus le déplacement rapide desvéhicules. En effet, il s’agit d’une route àquatre voies à double sens et qui donne accèsà l’autoroute 10. Il s’agit donc d’une voie detransit passablement achalandée. Pour ce quiest de la vitesse excessive, elle est constanteà toute heure du jour, particulièrement dansla zone de 50 km/h, dont la longueur est unkilomètre et demi. La difficulté à résoudrece problème est amplifiée par le fait que lamajorité des conducteurs proviennent del’extérieur. Il s’avère donc difficile d’entre-prendre auprès d’eux une démarche desensibilisation, et ce, malgré l’excellente

a n a l y s ecollaboration des différents médias locauxet régionaux.

Des mesures transitoires ont été appliquées,comme une augmentation significative desopérations en contrôle de vitesse et uneaugmentation de la visibilité policière. Cesmesures ont permis de faire ralentir lesusagers de la route 112 de 8,23 km/h enmoyenne pour la direction est et de 2,37 km/hpour la direction ouest (pour le point decontrôle situé à l’ouest). Quant au point decontrôle établi près du pont, la vitessemoyenne a diminué de 3,66 km/h endirection est et de 1,37 km/h en directionouest. Aucun événement fâcheux n’estsurvenu durant cette période. Il est à noter,également, que les plaintes de la popula-tion auprès des différentes instances ontconsidérablement diminué.

tronçon n’est pas problématique. La configu-ration des lieux (route à double sens à deuxvoies dans chaque direction) complique égale-ment la situation. Finalement, ce problème

constitue une des priorités du Comité desécurité publique et des élus de la municipa-lité, ce qui rend la nécessité de régler lasituation d’autant plus grande.

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Afin d’obtenir des résultats à long terme, ils’est avéré essentiel de rassembler tout d’abordl’ensemble des intervenants concernés. Unerencontre a donc réuni la Sûreté du Québec,Transports Québec, les contrôleurs routiers,la municipalité d’Ascot Corner, l’Associationdu camionnage du Québec et la Chambre decommerce d’East Angus. Plusieurs solutionsont été proposées, et tous ont activementparticipé aux discussions visant à analyseret à retenir les solutions les plus efficaces.Le tout était coordonné par l’agent Potvin.À l’issu de cet exercice, les partenaires ontdécidé d’entreprendre plusieurs actions, dontl’implantation s’est échelonnée sur une année.

Voici les principales :• affichage des limites de vitesse sur la

chaussée ;• grossissement des panneaux de limitation

de vitesse ;• épuration du nombre de panneaux bordant

la route 112 ;

• doublement de la largeur de la ligned’accotement de chaque côté de la route;

• meulage des passages pour piétons etmarquage au sol ;

• installation de panneaux pour obligerles poids lourds à circuler dans la voiede droite ;

• installation de feux clignotants aux deuxextrémités du terre-plein central pourle rendre plus visible ;

• ajout d’une zone tampon à 70 km/h àl’entrée est de la municipalité ;

• élaboration d’un dépliant de sensibili-sation propre à l’opération et distributionà plusieurs endroits bordant la route 112;

• action de blocage de circulation au cœurde la municipalité et distribution d’undépliant de sensibilisation ;

• installation d’un panneau à messagevariable ;

• médiatisation massive de toutes lesinterventions ;

r é p o n s e• délivrance de billets de courtoisie ;• répression massive et délivrance de

constats d’infraction le plus près possiblede la limite de vitesse ;

• sensibilisation des piétons et des cyclistes;• envoi de plusieurs lettres aux compagnies

de transport de la région ;• création d’un stationnement pour les

poids lourds.

Les objectifs visés par ces actions étaient :• d’intervenir auprès des conducteurs qui

excèdent les limites de vitesse, qui suiventde trop près les autres véhicules et quiomettent de céder le passage aux piétons;

• d’assurer une utilisation sécuritaire duréseau routier, en réagissant énergique-ment et en accomplissant des gestesconcrets ;

• d’augmenter le sentiment de sécurité desrésidents de la municipalité.

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Évaluation de la mise en œuvreLes différentes étapes ont été accompliescomme prévu dans la mesure où les effectifsétaient suffisants ; par ailleurs, la mise enœuvre des actions retenues a été retardée parla période de vacances estivales. Par contre,chacune des activités prévues a été réalisée.La collaboration entre les partenaires a étéremarquable. Sur le plan des ressourcesmatérielles, on a connu des problèmes aumoment où plusieurs véhicules de patrouilleétaient en réparation ainsi que des délaisimportants avant d’obtenir l’équipementspécialisé. Sur le plan des ressources finan-cières, on a obtenu des heures supplémentairespour la réalisation de certaines étapes duplan d’action.

En cours de réalisation, des citoyens ontmanifesté leur mécontentement quant auretard dans la mise en œuvre par l’entremised’un article dans le journal La tribune. Pour

pallier cette situation, le coordonnateur desrelations avec la communauté a rencontréle journaliste pour expliquer le travailaccompli ainsi que les diverses étapes du pland’action. Cette rencontre a permis la parutiond’un nouvel article spécifiant les diversesétapes du plan d’action à la population.

Il faut aussi mentionner qu’une collisionmortelle est survenue à quelques centainesde mètres de la zone ciblée par l’opération.La victime, Lionel Bégin, était engagé en tantque conseiller municipal dans l’élaboration duplan d’action. Cette situation risque d’affecterles réponses que la population donnera dansle questionnaire d’évaluation même si cetévénement concerne un autre secteur.

Évaluation des résultatsL’objectif de ramener la vitesse moyenne leplus près possible de 50 km/h a largement étéatteint. Il est toutefois important de consulterl’historique des études de vitesse faites par

é v a l u a t i o n - a p p r é c i a t i o nTransports Québec afin d’apprécier les résul-tats. Un questionnaire de satisfaction a étésoumis aux résidents pour connaître leurperception et témoigner de l’augmentationdu sentiment de sécurité. Cependant, cesdonnées n’étaient pas encore accessibles aumoment de la rédaction de cet article.

Ajoutons qu’il nous apparaît essentiel deprévoir la mise en place de mécanismes quipermettront de maintenir les résultats. Desopérations en contrôle de vitesse devrontêtre tenues régulièrement, particulièrementaux moments de l’année où l’engouementpour la vitesse refait surface, comme auprintemps, par exemple.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez entreren communication avec :

Jimmy Potvin, agentSûreté du Québec, poste de la MRC du Haut-Saint-FrançoisTéléphone : (819) 875-3331

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APPELS RÉPÉTITIFS ET SANTÉ MENTALEService de police de la Ville de Montréal,poste de quartier 20Ce cas a reçu le prix d’excellence «Service de police de la Ville de Montréal» lors du SéminaireIntersection 2004.

Depuis août 2001, un citoyen du secteurVille-Marie, plus particulièrement du postede quartier 20, appelle le 911 entre 8 et 21 foispar mois. Lorsque les policiers se rendentsur les lieux, ils constatent que les appelssont majoritairement non fondés.

Le propriétaire de l’édifice a été contacté. Ilconfirme avoir certains problèmes avec celocataire. Il reçoit régulièrement des plaintesdes autres locataires voisins à son propos.Il a même perdu des locataires qui ont résiliéleur bail à la suite de problèmes avec lui.Le propriétaire est présentement en attented’une audition à la Régie du logement pourque cette personne soit évincée.

Certains de ces appels au 911 ont un caractèretrès urgent: personne mourante chez le voisin,personne qui se fait étouffer, odeur de feudans le corridor, etc. Cependant, la réalité estparfois tout autre. Par exemple, un de cesappels ne concernait qu’un voisin qui éter-nuait très fort.

Souvent, au moment des interventions, plusd’une auto-patrouille sont dépêchées sur leslieux, en plus des pompiers et des ambulan-

ciers. Cet effectif pourrait répondre à d’autresappels qui, eux, seraient fondés. Cependant,nous devons intervenir à chacun des appelsreçus pour nous assurer de leur bien-fondéet pour la sécurité des autres résidents.Mentionnons également que, pendant cesdéplacements, les véhicules sont en mode«urgent», ce qui met en péril la sécurité descitoyens et celle des répondants concernés.

s i t u a t i o n

Une demande d’attention spéciale avecrédaction de rapport pour chaque appelprovenant de cette adresse a été faite auxcinq équipes de travail. Une lettre a étéenvoyée à la personne concernée, lui expli-quant les règlements municipaux et lesarticles du Code criminel applicables.

Désordre (e t prob lèmes soc iaux)

Les voisins immédiats ont été rencontrés: ilsse plaignent tous d’être continuellementdérangés dans leur quiétude par cet individu.Ils demandent notre aide car, chaque fois quela police ou les autres services d’urgencecomme les pompiers ou les ambulanciers seprésentent sur les lieux, ils arrivent souventavec la sirène, ce qui fait du bruit. Les appelssont souvent faits la nuit, et le voisinage entiers’en trouve dérangé. De plus, même quandla sirène n’est pas utilisée, les intervenantsdoivent sonner aux portes afin de vérifierl’existence du problème. Dans un tel cas, lesvoisins se font également réveiller.

Les policiers du poste de quartier 20 ont doncrencontré les agents sociocommunautairesafin de leur faire part de la situation. À l’aidedu document mensuel listant les adressesd’où proviennent trois appels et plus, cesderniers ont pu compiler le nombre d’appelsau 911 provenant de cette adresse. La lectureet l’analyse des rapports de police rédigésà la suite des interventions ont mis enlumière la pertinence de faire appel àl’Urgence psychosociale-justice (UPS-J),qui est mandatée par le ministère de la Santéet des Services sociaux pour l’applicationde la Loi sur la protection des personnes

a n a l y s edont l’état mental présente un danger pourelles-mêmes et autrui (L.R.Q., chapitreP-38.001).

Les intervenants psychosociaux ont men-tionné que cette personne montrait certainsproblèmes de santé mentale. Son état étaittel qu’elle aurait pu se trouver dans unephase de la maladie où elle avait besoind’aide médicale. Il est évident que, malgrél’avis écrit qu’elle a reçu et les recomman-dations faites par chaque policier lors desinterventions, cette personne n’a pas comprisla nécessité de cesser de recourir au 911 pourdes événements sans gravité.

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Les objectifs de cette résolution de problèmeconsistaient à diminuer les appels répétitifsnon fondés au 911 ainsi que de permettre àla personne en cause de recevoir les soinsmédicaux auxquels elle avait droit au lieude la criminaliser. Comme vous le consta-terez plus loin, les démarches qui ont étéentreprises dans ce sens ont conduit fina-lement à faire appel à la justice afin des’assurer que les soins seraient donnés.

Tout d’abord, à la suite de notre premiercontact avec l’UPS-J, les intervenants sesont déplacés au domicile du citoyen afind’approfondir leur évaluation. Ces derniersnous ont expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une«urgence psychologique» (pour laquelle ilssont mandatés), mais qu’ils demeuraientquand même disponibles pour fournir del’aide dans d’autres démarches. Cettesituation nous mettait au défi de trouverd’autres options.

En mars 2003, à l’occasion d’un de sesnombreux appels, l’individu a dit aux poli-ciers répondants qu’il avait des penséessuicidaires. À ce moment, les policiers,aidés par Urgences-santé, l’ont conduit àl’Hôpital général de Montréal, où il a étégardé pour évaluation. Un agent socio-communautaire a rencontré l’infirmière enchef et la psychiatre de garde au Servicede psychiatrie. Ils ont discuté du problèmeéprouvé avec cet individu. La psychiatre aindiqué que certains malades doivent êtrecriminalisés pour comprendre le sens de leursactes. Selon elle, dans ce cas, cette situa-tion s’appliquait.

Le centre d’enquête ne disposait pas d’élé-ments pouvant permettre de porter desaccusations à ce moment. Les appels faitspar cette personne au 911 continuèrent deplus belle, et les policiers continuèrent doncà rédiger des rapports. En septembre 2003,à la suite d’une détérioration évidente del’état mental de l’individu, un agent socio-communautaire demanda à la Cour crimi-nelle du Québec une ordonnance d’examenpsychiatrique. Cette demande a été accordéepar un juge. Le sujet a été renvoyé chez luià la suite de son refus de traitement. Lapsychiatre rédigea une lettre concernant lediagnostic et les solutions possibles auproblème des appels répétitifs.

r é p o n s e

En octobre 2003, les appels étaient toujoursconstants au centre 911. C’est alors que nousavons pris la décision de procéder pardemande d’intenter des procédures. Lesactes d’accusation ont été rédigés de concertavec un procureur de la cour municipale quis’occupe de dossiers de santé mentale. Lesujet a donc été écroué et amené devant unjuge. À la suite de sa comparution, il a étéhospitalisé pendant 21 jours à l’InstitutPhilippe-Pinel, où il a reçu les traitementsappropriés à sa maladie, traitements que seulun juge avait le pouvoir de lui imposer.

Cette résolution de problème a nécessitéplusieurs essais-erreurs dans cet universparticulier et trop souvent méconnu qu’estcelui de la santé mentale. Depuis sa sortie del’Institut Pinel, soit à la fin octobre 2003,jusqu’à ce jour (février 2004), aucun autreappel provenant du domicile de cette personnen’a été fait au 911. Au-delà de cette réussite,il est important de souligner que les traite-ments médicaux qui lui ont été donnés ontamélioré sa qualité de vie et par conséquent

celle de ses voisins. Cela a été constaté parles patrouilleurs à pied qui ont rencontrécertains d’entre eux.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez entreren communication avec :

Carole Racette et Liliane Fortin, agentes sociocommunautairesService de police de la Ville de Montréal, poste de quartier 20Téléphone : (514) 280-0120

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«NE TENTEZ PAS LE RATON-VOLEUR»Service de police de la MRC des Collines-de-l’OutaouaisCe cas a reçu le prix d’excellence «Organisation policière municipale» lors du Séminaire Intersection 2004.

Le Service de la sécurité publique de la MRCdes Collines-de-l’Outaouais est un servicede police rural qui couvre sept municipalitésréparties sur plus de deux mille kilomètrescarrés. La population permanente est de37 074 résidents, et ce nombre doublepresque durant la saison estivale, puisque leterritoire compte plus de deux cents lacsainsi que plusieurs attraits touristiques. Deplus, ce territoire est directement limitrophede la nouvelle grande ville de Gatineau.

Nul besoin de mentionner que, puisque noussommes en milieu rural, les crimes contrela propriété tiennent le haut du pavé en cequi concerne les interventions policières,et ce, pour de multiples raisons: la distanceentre les résidences, le faux sentiment desécurité de la population, la proximité desgrands centres urbains (Gatineau et Ottawa),certaines habitudes imprudentes de citoyens,etc. Ainsi, en 2002, les crimes contre lapropriété constituaient 74% de tous les crimescommis sur le territoire de la MRC desCollines-de-l’Outaouais et, parmi ceux-ci, lesintroductions par effraction représentaient leproblème majeur. La moyenne, en pourcen-tage de l’occupation, des introductions par

effraction était de 44% en 2002 et de 38%en 2003. De façon plus particulière, le secteurPerkins de la municipalité de Val-des-Montsenregistrait 40 introductions par effractionentre le 1er janvier et le 1er septembre 2003.

Comme nous le mentionnions précédemment,plusieurs facteurs peuvent être liés au nombreélevé d’introductions par effraction et de vols.Par contre, au cours des dernières années,il est apparu évident que, dans plusieurs

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Crimina l i té

L’analyse a été principalement effectuée àpartir des statistiques de dossiers d’événe-ments et de cartes d’appels ainsi que dusystème maison de localisation par secteurs-îlots-atomes. Une analyse des incidentsrépétitifs permet de constater qu’une grandepartie des introductions par effraction sefont dans les secteurs sud de certaines desmunicipalités et que les endroits les plustouchés sont limitrophes du centre urbainle plus proche, soit Gatineau. De façon plusprécise, sept routes ont été désignées commecelles où le plus de délits étaient commis.Non seulement le problème se situe-t-il près

des limites territoriales, mais cette particu-larité offre de meilleures conditions de fuitesaux suspects, qui ne s’aventurent que peu àl’intérieur des terres. De plus, les individusqui commettent ces crimes ne perdent jamaisde temps à s’introduire dans les résidences.En effet, ils défoncent simplement la porteavant des résidences. Parmi les suspectsarrêtés, la majorité vit dans le centre urbainle plus proche.

Une autre source non négligeable d’infor-mation provient des patrouilleurs qui sonten contact avec la population. Ces dernierspeuvent donner des pistes intéressantes sur

a n a l y s ela commission des délits. À cet égard, leService privilégie l’assignation des mêmespatrouilleurs dans un secteur donné afinde créer un sentiment d’appartenance et deconfiance entre la population et le Servicede police.

Un des éléments qui complexifie la situationest la présence de nombreux chalets sur leterritoire. La grande majorité des proprié-taires de chalet sont présents sur les lieuxuniquement durant la période estivale. Ils’agit ici d’un élément important à prendreen compte dans l’élaboration de la réponseau problème.

dossiers, il aurait été possible de diminuerles occasions offertes aux cambrioleurs, etmême carrément d’empêcher le crime de seproduire. Le Service de police ne peut prendreseul la responsabilité de faire diminuer oud’empêcher la commission de telles infrac-tions, d’autant plus qu’il s’agit dans plusieurscas de situations prévisibles par lesquellesles personnes se sentent peu concernéesavant d’en avoir été elles-mêmes victimes.

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L’objectif principal de la résolution de pro-blème est de faire diminuer la criminalité enmatière de crimes contre la propriété enréussissant à faire changer certaines habi-tudes imprudentes de la population à cetégard et en misant sur la mobilisation de lapopulation. Il a été convenu d’offrir uneréponse essentiellement préventive par l’entre-mise de la création d’un programme nommé«Ne tentez pas le raton-voleur».

La première étape du projet consistait en lamise en place d’un prétest à l’automne 2003.Ce prétest était mené par les étudiants duprogramme Techniques policières du Cégepde l’Outaouais. Essentiellement, les étudiantsavaient le mandat de faire du porte-à-portedans les lieux ciblés afin d’informer lescitoyens de la situation relative aux introduc-tions par effraction, de leur offrir le serviced’inspection sécuritaire, de leur donner unepochette d’information contenant des rensei-gnements sur les assurances, les systèmes

de protection et le burinage de leurs biens etde les inviter à participer au programme desurveillance de voisinage. D’autres partenairesse sont associés au projet. La participationdu Bureau d’assurance du Canada a permisd’offrir aux résidents la pochette d’infor-mation. Celle des élus consistait à faire lapromotion du projet auprès de la populationainsi que dans certaines publications muni-cipales. Les médias locaux ont également étéd’une aide indéniable pour faire connaître leprojet à la population. Il faut aussi mentionnerque la plus grande participation était attenduedes citoyens, afin qu’ils modifient certainsde leurs comportements pour rendre leurrésidence moins «vulnérable».

Les objectifs du prétest étaient les suivants:• visiter cinq cents résidences dans les

endroits les plus touchés par le problème;• effectuer des visites sécuritaires et pro-

céder au burinage dans 60% des résidencespréalablement visitées ;

r é p o n s e• s’assurer qu’au moins 50% des personnes

visitées étaient au courant de l’existencedu programme;

• observer une diminution de 50 % desintroductions par effraction à la suitedu prétest.

Après quelques ajustements mineurs, le projetest passé à sa deuxième étape en 2004. Ils’applique maintenant à tout le territoireet est réalisé par les policiers du Service depolice. Un dépliant est envoyé à chacunedes résidences par courrier et invite les gensà y participer. Les patrouilleurs font la promo-tion du programme directement auprès desvictimes de crimes contre la propriété lors dela réponse aux appels. Les visites sécuri-taires à domicile s’effectuent maintenantsur rendez-vous. De plus, tous les élusmunicipaux ont été mis au courant du pro-gramme et de ses services ainsi que de lafaçon dont la population peut y participer.

Pendant le prétest, 733 résidences du sec-teur ciblé ont été visitées (objectif initial de500 résidences), et une dizaine d’autres routesont été couvertes en plus des sept routesprincipalement désignées. Parmi les rési-dents visités, 65% ont participé à l’inspectionsécuritaire et au burinage (soit 5% de plusque l’objectif de départ), et 52% des résidentsétaient au courant de l’existence du pro-gramme. Dans le secteur plus à risque, letaux de participation au programme fut de70%. De plus, les statistiques démontrentune baisse de 97% des introductions pareffraction du 1er octobre au 1er décembre2003 comparativement à la même période del’année précédente. En matière d’appréciation,une dizaine d’appels de citoyens ont faitétat du professionnalisme des étudiants.Les équipes de bénévoles étaient coordon-nées par six étudiants de troisième annéesous la supervision de la section Préventionet relations communautaires du Service de

police. Les étudiants devaient être disponiblesles soirs et les fins de semaine, soit au momentoù les personnes étaient susceptibles d’êtreà leur résidence.

En ce qui a trait à la deuxième phase duprojet, plus de quatre mois après la fin duprogramme « test» dans le secteur visé, onenregistre toujours une baisse du nombred’introductions par effraction, mais moindre,soit de 40%, comparativement à la mêmepériode l’année précédente. Après vérifica-tion, la criminalité ne s’est pas déplacée versd’autres municipalités ou secteurs avoisinants.Par contre, selon les nouvelles plaintes pourintroduction par effraction, les mêmes routessont à nouveau visées par les cambrioleurs.Il faut donc continuer à être vigilants et àappliquer le programme.

En ce qui concerne les coûts du projet,l’apport de soixante bénévoles en techniquespolicières a été d’un grand secours. Ce projet

é v a l u a t i o n - a p p r é c i a t i o ns’inscrivait dans un cours consacré à laprévention de la criminalité. Le budget initialétait de 3 000$, et les dépenses ont été de2 481,43$. La fabrication de la carte d’iden-tification des bénévoles de même que laconception des affiches publicitaires et dudépliant ont constitué les principales dépenses.Les trousses d’information provenant duBureau d’assurance du Canada ont étéfournies gratuitement.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez entreren communication avec :

Martin Fournel, responsable de la section Prévention et relations communautairesService de police de la MRC des Collines-de-l’OutaouaisTéléphone : (819) 459-2422

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Les a te l iers (première journée)

Les résumés des ateliers ont été produits par Deny Blouin, Service de police de la Ville de Lévis ; Luc Demers, Service de police de la Ville deMontréal ; Danny Johnson, ministère de la Sécurité publique; Claude Lavoie, consultant ; Caroline Morh, École nationale d’administration publique;Julie Nadeau, Université Laval et Katherine Suchecka, Sûreté du Québec.

Au Québec, le nombre de personnes décédées par suicide demeureun des plus hauts au Canada. Les jeunes comptent pour un nombrealarmant de ces décès. Selon les dernières statistiques, 20% de lapopulation souffre d’un problème de santé mentale. Lorsque cespersonnes sont en crise, les policiers sont généralement les premiersintervenants appelés sur les lieux. Ces derniers se sentent souventimpuissants devant leurs besoins et leur souffrance. Ils sont aussiconscients que le manque de ressources les oblige à utiliser le systèmejudiciaire au lieu d’une ressource mieux appropriée.

Il est temps que tous les corps de police modifient leurs procéduresd’intervention auprès des personnes vulnérables et qu’ils élaborentdes outils appropriés pour les policiers. D’abord, on doit déterminer

qui sont les personnes constituant cette clientèle vulnérable. Ensuite,il faut définir leurs besoins, comprendre leurs craintes et établir cequ’elles attendent de leur service de police.

À l’aide de ces renseignements, il devient possible de créer des outilsappropriés pour les policiers afin que ceux-ci se sentent plus à l’aised’intervenir auprès de personnes en situation de crise. Il est importantde souligner que ces outils d’intervention doivent s’appuyer sur uneformation qui permet de démystifier l’intervention auprès des personnesayant des troubles de santé mentale et qui porte sur l’exercice despouvoirs policiers, les solutions de rechange, les ressources dansleur communauté de même que les programmes de prévention offertsou les autres solutions adaptées aux situations rencontrées.

Atelier 1LE TRAVAIL POLICIER AUPRÈS DES JEUNES AYANT DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE: TRAVAILLER AUPRÈS D’UNE CLIENTÈLE VULNÉRABLE

Présentateur :

Michaël Arruda, Service de police de la Ville de Montréal, Section des stratégies d’action avec la communauté

Cet atelier permettait d’entendre cinq policiers relater les expériencesqu’ils vivent lorsqu’ils interviennent dans les écoles de leur région.

Ces cinq récits montraient que le travail policier varie d’un endroità l’autre. Tous rencontrent des groupes d’élèves afin de les sensibiliseraux problèmes causés par la conduite d’un véhicule en état d’ébriété,à la consommation des drogues illégales et au vandalisme. D’autrestypes de conférences s’organisent par ailleurs selon la demande desmilieux scolaires. Ainsi, le policier du Service de police de la Villede Montréal traite souvent du droit de la personne lorsqu’un policierprocède à son arrestation. Certains policiers agissent aussi à titre depersonnes-ressources pour les élèves. Les élèves qui le désirent peuventles rencontrer discrètement pour obtenir aide et conseil concernantune situation difficile. Le Programme d’intervention en milieu scolaire(PIMS) de la Sûreté du Québec ajoute pour sa part la répressiondu commerce et de la consommation des drogues illégales à sesinterventions. Le policier enquêteur rencontre les élèves sur qui pèseun doute raisonnable de consommation de drogues. Les renseigne-ments recueillis par ce moyen permettent plusieurs arrestations derevendeurs. Les interventions en milieu scolaire s’effectuent toujoursen concertation avec la direction de l’école et généralement en parte-nariat avec les organismes communautaires.

La qualité de l’intervention se fonde généralement sur les qualitéspersonnelles du policier. La communication verbale et l’animationdevant un groupe représentent des talents indispensables pour lesrencontres en milieu scolaire. Mais il n’est pas donné à tous les policiersde se sentir à l’aise en milieu scolaire. De prime abord, le policier doits’attendre à faire face à beaucoup de sarcasmes de la part des élèvesdu secondaire et parfois des enseignants. Mais, après que la présencepolicière est devenue familière, il semble plus facile et agréable d’effec-tuer le travail.

Les participants ont discuté de la pertinence de montrer des échantillonsde drogues aux élèves. Si ce geste capte leur attention, il n’est pascertain qu’il constitue une action préventive.

La présence des policiers dans le milieu scolaire n’est pas seulementsouhaitable, elle devient indispensable. Les événements qui se produi-sent régulièrement dans les écoles indiquent clairement la nécessitéque la police et les directions d’école travaillent en partenariat.

Atelier 2VÉCU POLICIER EN MILIEU SCOLAIRE

Présentateurs :

France Béland, Service de police de la Ville de Lévis ; Daniel Blouin, Service de police de la Ville de Saguenay ; Larry Georges,Service de police de Québec ; Daniel Maheu, Service de police de la Ville de Montréal ; Nancy Tremblay, Sûreté du Québec

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Issu de la racine grecque êthos, le mot éthique renvoie à la sciencequi étudie les comportements humains. Sous cet angle, les policiersont un pouvoir presque unique associé au port d’arme dans une société.En effet, on ne remet ce pouvoir qu’à une infime portion de la popu-lation. La police doit donc être indépendante de la politique. La valeurqui devrait guider son action est le sens de la justice. Les participantsà l’atelier ont d’ailleurs été interrogés sur les valeurs qui guident leursactions. Ont été énumérés la justice, la diligence, l’honneur, le respectdes droits et libertés, le sens du devoir, la cohérence dans les actions.

Aborder la question de l’éthique et du savoir-être dans un contextelié à la police de type communautaire implique d’agir dans un premiertemps sous l’angle de la prévention. S’il s’avère que les mesures préven-tives n’ont pas porté fruits, la répression est attendue. Dans la suitedu processus judiciaire et correctionnel, les policiers devraient agiren pardonnant. Lorsque ce thème a été abordé, plusieurs questionsdes participants ont ressorti, notamment: comment pardonner? Aprèsdiscussion, tous se sont entendus pour utiliser le terme réhabilitation,qui renvoie à une action plus policière et moins religieuse.

La question du savoir-être a également été abordée quant à la présencepolicière dans les écoles. On a mis en relief l’importance de lapremière impression dans les rapports avec la direction. Il fautégalement assurer une excellente qualité des suivis à la suite d’actionsentreprises avec des étudiants. Cette éthique du partenariat s’inscritdans un réel souci de mettre en pratique le savoir-être attendu despoliciers adoptant l’approche communautaire.

L’atelier s’est terminé sur la présentation d’une grille de résolution d’undilemme éthique. La première étape est de cerner la situation problé-matique. La deuxième consiste à formuler le dilemme en diversespossibilités d’actions, par exemple A et B. En troisième lieu, onanalyse les problèmes en fonction de leur nature et de la probabilitéqu’ils surviennent. Quatrièmement, il s’agit de déterminer les valeurs,les émotions et les lois en cause. Finalement, une décision éclairéepeut être prise.

Les a te l iers (première journée)

Trois points de vue sur les caractéristiques que devrait posséder unpolicier travaillant en milieu scolaire ont été présentés pendant l’atelier.Pour M. Bruneau, les qualités à privilégier ont trait non seulement auxhabiletés et connaissances mais également, ou surtout, à l’attitudeque le policier adopte dans ses interactions avec les jeunes. Le candidatidéal devrait donc avant tout inspirer confiance et respect. Il est capabled’établir un bon contact avec les jeunes, en les informant, en lesguidant, en leur servant de modèle. Doté d’un bon jugement et excellentobservateur, il sait déceler des situations potentiellement dangereuseset agir en amont d’une crise. Il possède des connaissances dans lesdomaines de la psychologie, du droit et de la pédagogie et est capablede les transmettre dans un langage adapté aux jeunes.

Pour M. Filion, les qualités recherchées découlent directement desprincipes qui sous-tendent le mandat dévolu aux policiers en milieuscolaire. Ainsi, le candidat doit s’intégrer et s’impliquer dans le milieuafin de bâtir sa crédibilité. Il fait preuve d’humilité, sait écouter, estdisponible et aime les jeunes. Pour être en mesure de combattre lacriminalité, il est apte à faire une bonne lecture de la situation, est

proactif, bon communicateur et privilégie l’approche en résolutionde problèmes. Enfin, la capacité de travailler en partenariat demeureun incontournable.

De l’avis de M. Lortie, enfin, pour trouver le candidat qui satisfaitle mieux aux exigences du poste, les traits de personnalité à recherchersont avant tout la sociabilité, une bonne maîtrise de soi et le sens desresponsabilités. Le candidat devrait également faire preuve d’unebonne capacité de jugement, d’un sens de l’organisation et del’observation et posséder des habiletés en relations interpersonnelles,comme l’écoute, l’empathie et la fermeté. Ses connaissances sontdiversifiées et touchent le domaine du droit, de la psychologie, de lapédagogie et des technologies. Enfin, il doit faire preuve d’une fortemotivation à travailler auprès des jeunes.

Pour évaluer ces caractéristiques, les spécialistes disposent denombreux outils et instruments: des examens de connaissances, destests psychométriques, des méthodes d’appréciation par simulationou encore des entrevues structurées.

Atelier 4UN MODÈLE, QUEL MODÈLE ? (PROFIL D’UN POLICIER EN MILIEU SCOLAIRE)

Présentateurs :

Jean Bruneau, École Pointe-Lévy ; Jean Lortie, Centre d’appréciation du personnel de la police ; André Filion, Service de police de Québec

Atelier 3ÉTHIQUE ET SAVOIR-ÊTRE

Présentateurs :

Christian Cantin, Service de police de la Ville de Lévis ; Jean-Claude Filteau, professeur retraité de l’Université Laval ; Julie Nadeau, Université Laval

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Cet atelier avait pour but de suggérer des façons de construire et deconsolider des collaborations entre le milieu policier et le milieuscolaire. La première présentation donnait une perspective de directiond’école. Divers éléments sont à surveiller lorsqu’il s’agit d’établir unerelation de travail favorable. La relation entre policiers et intervenantsscolaires se construit dans le respect, la confiance, la qualité du serviceoffert, mais aussi dans la complicité et la disponibilité. Pour que cetterelation puisse se maintenir, il est nécessaire de la soigner. Comme larelation de couple, la relation police-école demande que les partenairesfassent preuve de solidarité et de capacité de communication. Parailleurs, il faut que les contacts soient réguliers et que la relation soitintégrée dans une démarche concrète et sécurisante. Il est importanten outre que la confidentialité soit assurée.

La seconde intervention présentait la perspective d’une policièretravaillant dans les écoles. Il est important que les professeursinterviennent auprès des jeunes pour leur montrer qu’il y a deslimites et des conséquences aux actes commis à l’école. Quant au

policier intervenant en milieu scolaire, il est nécessaire qu’il agisseen réhabilitation et de façon professionnelle. Dès son arrivée, il doitexpliquer son rôle et ses limites au personnel et aux étudiants del’école. Il doit avoir une connaissance des champs de compétencedes divers intervenants scolaires pour être en mesure de rétroagir à lasuite de ses interventions et de suivre les dossiers. Le service de policedoit pour sa part s’assurer d’envoyer des ressources compétentes etformées dans les écoles.

La dernière présentation donnait une perspective de parent. Deuxquestions se posent : où sont les parents dans cette relation police-école ? Quand sont-ils informés ? Il faut expliquer aux parents lesraisons et les méthodes de l’intervention policière en milieu scolairede même que les balises qui l’encadrent. L’intervention policière doitêtre intégrée dans le maillage du projet éducatif. Il faut égalementque les parents soient tenus informés des problèmes qui sont vécuspar les jeunes dans l’école.

Les a te l iers (première journée)

L’atelier était destiné à démontrer l’importance du partenariat entrele service de police et les collèges spécialisés en techniques policièresdans le cadre du cours Stratégies d’intervention en prévention du crime.

Le capitaine Jacques Boilard du bureau des enquêtes criminelles duService de police de la Ville de Lévis et des étudiants du CollègeFrançois-Xavier-Garneau présentaient un atelier sur la préventiondes vols de véhicules et la sécurité aux abords de l’école Notre-Dameà Lévis. Le sergent Alain Gelly, de la section Relations avec lacommunauté et affaires publiques du Service de police de la Villede Lévis, ainsi que des étudiants du Campus Notre-Dame-de-Foy

présentaient un atelier sur le programme Éduc’alcool pour les finissantsen cinquième secondaire. La policière Guylaine Dion du Service depolice de la Ville de Montréal ainsi que des étudiants du Collège deMaisonneuve présentaient un atelier traitant d’un problème d’incivilitéaffectant le sentiment d’insécurité dans un parc relevant du postede quartier 42.

En résumé, il a été démontré que la collaboration peut rapporter auxdeux parties, en plus de servir de modèle aux futurs étudiants entechniques policières.

Atelier 6PROGRAMMES DE PRÉVENTION SCOLAIRE (ÉTUDIANTS EN TECHNIQUES POLICIÈRES)

Présentateurs :

équipes d’étudiants du Collège François-Xavier-Garneau, du Collège de Maisonneuve et du Campus Notre-Dame-de-Foy ;Jacques Boilard et Alain Gelly, Service de police de la Ville de Lévis ; Guylaine Dion, Service de police de la Ville de Montréal

Atelier 5TRAVAILLER ENSEMBLE ! PARTENARIATS ENTRE LA POLICE ET L’ÉCOLE: COMMENT ÇA SE CONSTRUIT? COMMENT ÇA SE MAINTIENT?

Présentateurs :

Nathalie Ferland, Service de police de Québec; Éric Pichette, École Champagnat; Édith Samson, Fédération des comités de parents

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Les a te l iers (deux ième journée)

Cet atelier présentait trois expériences de collaborations réussiesalliant des ressources de la communauté et des membres de servicespoliciers. La première présentation décrivait un projet de préventionmis en place pour pallier le manque d’harmonisation et de coordi-nation en matière de prévention de l’alcoolisme et de la toxicomaniechez les jeunes par les intervenants de la Côte-Nord. Un plan d’actionintersectoriel régional de prévention et de promotion de la santé etdu bien-être à l’école a été implanté en 2003. Une table régionaleintersectorielle ainsi qu’une équipe intersectorielle régionale (ministèrede la Santé et des Services sociaux, ministère de l’Éducation, Sûretédu Québec, Tribunal de la jeunesse, commissions scolaires, etc.) ontété mises en place pour favoriser une intervention unifiée et cohérenteauprès des jeunes, tout en soutenant l’implantation sur le plan régional.La région dispose à présent de personnes-ressources intersectoriellesen prévention qui travaillent en collaboration et en concertation àpartir d’un plan d’action conjoint.

La deuxième présentation traitait d’un projet conçu dans le secteurRivière-des-Prairies de Montréal. L’équipe Rivière-des-Prairies (RDP)est composée de jeunes adultes qui supervisent, prennent en charge,

encadrent et organisent des activités sportives, sociales et culturellesavec des jeunes (principalement d’origine haïtienne) après les heuresd’école. L’équipe RDP vise également à montrer aux jeunes queles animateurs (coachs), qui sont des modèles pour eux, ont desrelations positives avec des intervenants du milieu provenant dedomaines comme la police et l’éducation. L’équipe RDP travailleen étroite collaboration, entre autres, avec le Service de police dela Ville de Montréal, les écoles, une maison de jeunes et le CLSCdu territoire.

La dernière présentation portait sur le projet Sécuri-Parc de la villede Québec. Une équipe intervient dans les parcs et sur les pistes cycla-bles lorsque la présence de regroupements de jeunes pose problème.Elle est formée de quatre policiers ainsi que des patrouilleurs cyclistesdu groupe Vélo-Sécur. L’équipe travaille en proche collaboration avecle Service des loisirs, des sports et de la vie communautaire de la Ville.Sécuri-Parc met également en application un programme de préventionqui inclut, entre autres, des conférences dans les écoles et l’élaborationd’activités préventives.

Atelier 2EXPÉRIENCES POSITIVES DE COLLABORATION

Présentateurs pour l’équipe de la Côte-Nord :

Jean Babin, Sûreté du Québec ; Line Caron, Agence de développement de réseaux locaux de services de santé et deservices sociaux ; Roger Montigny, ministère de l’Éducation

Présentateur pour l’équipe de Rivière-des-Prairies :

Pierreson Vaval

Présentateur pour Sécuri-Parc :

Jean-François Vézina, Service de police de Québec

Monsieur Parazelli a brossé un portrait de diverses réalités liéesaux jeunes de la rue. La majorité des comportements répréhensiblesqu’adoptent ces jeunes sont des incivilités. Un certain nombre d’entreeux basculent vers des problèmes de santé mentale ou vers une structu-ration des comportements marginaux comme le crime organisé. Dansce cadre, le mandat des initiateurs du Projet Tandem a été d’établirun dialogue entre les jeunes, les élus et les intervenants sociaux. Lesjeunes ont demandé un nouvel ordre social, de nouveaux choix desociété. Les représentants policiers leur ont répondu qu’ils souhaite-raient s’impliquer davantage, mais qu’ils ne peuvent se substituer auxautres intervenants sociaux et que les actions préventives répondaienten quelque sorte à cette demande.

Marie Tousignant a présenté, entre autres, le cadre d’intervention desmaisons de jeunes. Elle a abordé également la question de la perceptionde la police qu’ont les jeunes fréquentant la ressource. Elle a racontéque, pendant une discussion de groupe, les jeunes ont associé la policeà l’abus de pouvoir en appuyant leurs dires sur l’histoire d’interven-tions ratées dont ils ont été témoins. Mais, lorsque les intervenants

ont poussé la réflexion, les jeunes ont dit se sentir protégés par lapolice et respecter cette institution. Le travail des animateurs et despoliciers, selon madame Tousignant, est de créer un contact positifet un lien de confiance entre les groupes concernés.

Richard Bégin a présenté pour sa part les réponses obtenues à laquestion de la perception de la police par les jeunes. Confirmant lamajorité des opinions relevées par madame Tousignant, il a ajoutéque la vision qu’ont les jeunes de la police est souvent concentréedans des stéréotypes sociaux véhiculés par les médias, notamment.Sinon, les jeunes catégorisent les policiers en bons et méchants policierset sont davantage sévères envers les policières. La perception positivequ’ils ont de l’agent qui prend le temps de leur parler est souventsalvatrice de l’image de la police comme institution. Quelques policiersprésents dans la salle se sont interrogés sur la préservation du liende confiance entre les jeunes et les intervenants dans des situationsde commission de délit. Les intervenants ont répondu que, quandla sécurité des jeunes ou de la société est compromise, la situationdoit être dénoncée, au risque que cela ait un effet négatif sur larelation de confiance.

Atelier 1QUE PENSENT LES JEUNES DE LA POLICE ?

Présentateurs :

Richard Bégin, Centre d’aide et prévention jeunesse ; Michel Parazelli, Université du Québec ; Marie Tousignant, Maison des jeunes de Saint-Étienne

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Pendant l’atelier, la question des liens entre la police et la Directionde la protection de la jeunesse (DPJ) a été tout d’abord abordée parl’entremise de l’Entente multisectorielle relative aux enfants victimesd’abus sexuels, de mauvais traitements physiques ou d’une absencede soins menaçant leur santé physique.

Rendue publique en 2000, l’entente multisectorielle a connu uneimplantation progressive dans différentes régions du Québec. Malgréles efforts faits, certaines divergences régionales persistent quant àla qualité de la concertation, de la communication et de la formationdes acteurs concernés. Néanmoins, les conférenciers représentantdifférents milieux – la DPJ, la Couronne et le milieu policier –s’entendaient pour constater que l’entente a amélioré significative-ment les interventions faites auprès des enfants victimes. Ainsi, danschaque organisation visée, des personnes ont été formées pour appliquerl’entente. Toutes les interventions qui en découlent, dès le signa-lement et jusqu’à l’étape ultime de prise de mesures de protection,sont prioritaires et planifiées ensemble; par exemple: qui va rencontrerl’enfant? Comment la rencontre va-t-elle se dérouler? Cette façonde procéder permet de réduire sensiblement les délais, d’améliorer

la qualité de la preuve et d’éviter le dédoublement des interventions.Autre exemple: plusieurs étapes de l’enquête policière et de l’éva-luation de la DPJ sont menées conjointement. Ainsi, lorsque lapolice rencontre l’enfant, le suspect ou les témoins, la DPJ assiste,en régie, à la déposition. Finalement, les partenaires s’échangent tousles documents pertinents, ce qui favorise une meilleure cohérencedes interventions.

Pendant la seconde partie de la présentation, des propositions concrètesde collaboration entre les éducateurs en centre d’accueil et les policiersont été présentées. Ainsi, dans des situations de fugue, une fois lejeune retrouvé, une meilleure rétroaction de la part de la policeserait souhaitable. Cela permettrait au centre d’accueil de prendreles mesures nécessaires pour éviter que la situation ne se reproduise.Dans un autre ordre d’idées, lorsqu’un policier va au centre pourinterroger un jeune, il serait important que cette visite soit concertéeavec les éducateurs. Enfin, la présence d’un intervenant unique (agentde liaison) susceptible de faire le lien entre le service de police et lecentre contribuerait grandement à assurer une meilleure concertationentre les organisations.

Depuis un an, les policiers expérimentent la LSJPA. À travers lesmesures extrajudiciaires, les sanctions extrajudiciaires et les orga-nismes de justice alternative, certains s’y retrouvent, d’autres pas.

Malgré les formations offertes, les policiers semblent encore hésitantsà utiliser tous les outils que leur offre la loi. Ils sont, de plus, malinformés sur les mesures de renvoi de même que sur les organismesqui en ont la responsabilité. Les policiers bénéficient de nouveauxpouvoirs discrétionnaires visant à améliorer l’efficacité de leursinterventions, dont l’avertissement et le renvoi, qui sont des optionsde rechange au système judiciaire.

À Montréal, sans provenir d’une recherche exhaustive, les observationslaissent croire que les policiers favorisent l’utilisation de l’avertisse-ment. Sur 503 arrestations rapportées entre janvier et avril 2004,395 cas se sont soldés par un avertissement, contre 60 accusations et48 mesures de renvoi. Veulent-ils s’assurer que leur interventionsera inscrite au Centre de renseignements policiers du Québec?Veulent-ils éviter les rapports d’accusation? Ont-ils bien comprisle processus des renvois ou n’ont-ils tout simplement pas confiance

aux organismes qui les gèrent? Beaucoup de questions sur lesquellesil va falloir se pencher.

D’un autre côté, la Sûreté du Québec en Estrie a conçu un programmede formation et de suivi sur les mesures extrajudiciaires. Au cours decette première année d’implantation de la nouvelle loi, ils ont évaluéles interventions, rencontré les policiers, fourni des renseignementssupplémentaires et créé des liens avec les organismes de justicealternative. De façon soutenue, ils ont aidé les policiers dans l’assi-milation des nouvelles dispositions, et cela marche. Bien renseignés,les policiers utilisent avec discernement le pouvoir discrétionnairequi leur est conféré. Un exemple à suivre.

Par ailleurs, certains organismes communautaires n’ont pour ainsi direjamais de contact avec les policiers qui adressent les jeunes enrenvoi. Ils n’ont donc pas la chance de faire connaître leurs services,les mesures qu’ils imposent aux jeunes de même que le type desuivi qu’ils font des dossiers qui leur sont confiés.

Un an, c’est jeune, même pour une loi. Poursuivons nos efforts pourmieux en maîtriser les rouages.

Atelier 4LA LOI SUR LE SYSTÈME DE JUSTICE PÉNALE POUR LES ADOLESCENTS (LSJPA). UN AN PLUS TARD.

Présentatrices :

Cathie Rossignol, travailleuse sociale ; Danielle Bouchard, Sûreté du Québec ; Suzanne Bellemare et Julie Dumont, L’AutreAvenue, organisme de justice alternative

Suite à la page 20

Les a te l iers (deux ième journée)

Atelier 3LES LIENS ENTRE LA POLICE ET LA DIRECTION DE LA PROTECTION DE LA JEUNESSE

Présentatrices :

Simone Corneau, Direction de la protection de la jeunesse ; Nancy Demers, éducatrice ; Nadine Dubois, procureure de la Couronne ; Julie Filteau, Service de police de la Ville de Lévis

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HEURE DE POINTE Rubrique à potins divers, « Heure de pointe » vous permet d’obtenir des renseignements sur des

conférences à venir, des livres à lire, des vidéos à regarder, des ressources à utiliser, etc. Spécialiste

des scoops, « Heure de pointe » vous place dans le feu de l’action.

20 I N T E R S E C T I O N , N 0 2 7

Pour permettre la tenue de l’événement d’envergure qu’a été leColloque international francophone « La police et les citoyens »(annoncé à la page 3 de la présente publication), Intersection areporté en 2006 le séminaire initialement prévu à Saint-Jean-sur-Richelieu en 2005. En effet, la logistique requise ainsi que le finan-cement d’une telle activité ne pouvaient être réalisés concurremmentà cet événement international. De plus, afin de faciliter l’inscriptiond’agent(e)s de police «terrain» au colloque international, Intersectiona remis des bourses à une douzaine d’entre eux selon une procédurepré-établie par le comité du séminaire.

Dans la foulée de ce «changement au programme», nous vousprions de noter que la remise des Prix d’excellence Intersection2005 sera également reporté en 2006. Ces prix visent notammentla reconnaissance par les pairs de situations liées à la sécuritépublique en résolution de problèmes. Nous serons donc plus àmême de procéder à leur remise, en 2006, dans le cadre «traditionnel»du séminaire Intersection.

Nous espérons que vous avez eu un excellent colloque. Nous nousretrouverons donc vraisemblablement à Saint-Jean-sur-Richelieuen compagnie de notre hôte, monsieur Rhéaume Ringuette, quelquepart au mois de mai 2006.

Changement au programme : Séminaire et Prixd’excellence Intersection 2005 reporté en 2006

Madame Hamel a présenté certains constats liés à la rechercheeffectuée sur les gangs de jeunes à Montréal. Dans un premiertemps, les interventions chez les gangs de jeunes de Montréalfurent surtout de type «musclées» et donnèrent peu de résultats àlong terme. Par la suite, les problèmes évoluent, et les luttes entreles gangs deviennent interethniques, de protection de territoire, etdavantage de crimes ou de délits sont commis. De plus, les gangs secomplexifient : la hiérarchie devient plus évoluée, certains liens

semblent créés avec le crime organisé, et les jeunes membres de gangssont de plus en plus jeunes. En fait, le phénomène des gangs est plusrépandu et plus violent, avec une criminalité davantage structurée.

Les chercheurs se sont aperçus que, si la réponse au problème des gangsporte sur l’ampleur du phénomène, celle-ci se fait généralement envase clos et donne peu de résultats. Elle ne doit cependant pas êtreexclue, mais doit s’accompagner d’une démarche d’aide qui vise lesleaders. L’attention doit donc porter sur les jeunes eux-mêmes etsur leurs besoins de protection (des gangs et parfois des familles),d’affirmation, de différenciation, d’identification, de justice et dereconstruction. Cette réponse particulière comporte de multiplesfacettes et fait face à la véritable complexité du phénomène. Elle

entraîne une intervention multistratégique, en partenariat, et quidoit créer des liens avec les jeunes et non pas les exclure.

Par la suite, madame Cloutier est venue présenter le projet Macadamparc du Service de police de la Ville de Québec, qui a résorbé desproblèmes d’émeutes au centre-ville de Québec, plus particulière-ment à la place D’Youville. En fait, après deux années de troublesmajeurs (1996 et 1997), le Service de police a dû se rendre à l’évidence

que la manière forte n’était d’aucune utilité dans ce cas. Une équipea donc été mise sur pied, et des liens ont été tissés avec les jeunespunks occupant la place D’Youville, mais aussi avec les commerçantset les résidents du secteur. À force de travail, d’écoute, de partage et decompréhension mutuelle, des règles du jeu claires et respectées de tousont été mises sur la table. Un des points forts consiste en l’établisse-ment d’un niveau de tolérance variable à l’égard d’une certaineconsommation. Le résultat aujourd’hui? Les jeunes marginaux appuientdorénavant les policiers et font eux-mêmes respecter les règlesétablies auprès des jeunes d’autres régions qui viennent eux aussioccuper l’endroit durant la saison estivale. Le dialogue entre les parte-naires est toujours présent, et le travail se fait en continu depuis letout début.

Suite de la page 19

Le monde Internet est un milieu complexe pour ceux qui en sontmoins adeptes, et sans limite pour ceux qu’il passionne. Il est doncdifficile d’aborder en profondeur un thème aussi important que laprévention sur Internet auprès des jeunes internautes. D’abord, commenttoucher cette clientèle pour faire passer le message? Une des questionsauxquelles il est difficile de répondre !

Le côté technique d’Internet était le second volet de l’atelier. Les ques-tions de base: comment faire pour découvrir, connaître la provenance

des messages? Comment empêcher que nos jeunes visitent certainssites? Comment outiller les parents pour qu’ils interviennent mieuxauprès de leurs enfants ?

Cet atelier à saveur très technique réunissait des panélistes ayant unlarge bagage de connaissances, mais le temps a manqué pour fairele tour de ce phénomène en constant mouvement.

Atelier 6LA GESTION DU CYBERESPACE

Présentateurs :

Alain Bergeron, Oricom ; Alain Bouffard, enquêteur, Sûreté du Québec ; Michel Giroux, Opération point net

Atelier 5PROTÉGER SANS EXCLURE

Présentatrices :

Sylvie Hamel, chercheure, Institut de recherche pour le développement social des jeunes ; Julie Cloutier, Service de police de la Ville de Québec