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COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES CCE DIRECTION GÉNÉRALE DE LA RECHERCHE, DE LA SCIENCE ET DE L'ÉDUCATION BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES BR GM SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION ÉLECTRIQUE DIPOLAIRES A L'ÉTUDE GÉOTHERMIQUE DU FOSSÉ RHÉNAN SUPÉRIEUR Contrat n° 575 78 EGF par R. BAUDU - J. BERNARD - J.M. GEORGEL - P. GRIVEAU - R. RUGO BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL Département géophysique B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01 80 SGN 586 GPH Janvier 1980 Réalisation : Département des Arts Graphiques

APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

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Page 1: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

COMMISSION DES COMMUNAUTÉSEUROPÉENNES

C C EDIRECTION GÉNÉRALE DE LA RECHERCHE,

DE LA SCIENCE ET DE L'ÉDUCATION

BUREAU DE RECHERCHESGÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

BR G MSERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

APPLICATION DES MÉTHODESDE PROSPECTION ÉLECTRIQUE

DIPOLAIRES A L'ÉTUDE GÉOTHERMIQUEDU FOSSÉ RHÉNAN SUPÉRIEUR

Contrat n° 575 78 EGF

par

R. BAUDU - J. BERNARD - J.M. GEORGEL - P. GRIVEAU - R. RUGO

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

Département géophysique

B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01

80 SGN 586 GPH Janvier 1980

Réalisation : Département des Arts Graphiques

Page 2: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

APPLICATION DES METHODES DE PROSPECTION ELECTRIQUEDIPOLAIRES A L'ETUDE GEOTHERMIQUE DU FOSSE RHENAN SUPERIEUR

CONTRAT N° 575 78 EGF

par

R. BAUDU - J. BERNARD - J.M. GEORGEL - P. GRIVEAU - R. RUGO

80 SGN 586 GPH Janvier 1980

RESUME

Le présent texte constitue le rapport final d'une étude financée

moitié par fonds propres du département géophysique du B.R.G.M. et moitié

par la Commission des Communautés Européennes (contrat de recherche C.C.E.

n° 575-78 EGF).

Cette étude concerne l'application de méthodes dipolaires à cou-

rant continu à la recherche de cibles géothermiques.

Les travaux ont porté sur trois domaines, respectivement :

- la théorie avec l'établissement de critères de choix d'un

dispositif de sondage optimum ;

- l'instrumentation avec le développement d'un traitement

de signal ;

- l'expérimentation, avec l'étude de différents dispositifs.

Dans la partie théorique, une étude du dispositif de sondage

dipôle-dipBle général a permis de classer les différentes configurations

en fonction du comportement des courbes vis à vis de la stratification des

terrains. Trois catégories ont pu être dégagées :

- les dispositifs, dont les courbes sont fonction monotones

de la stratification, dont font partie les dispositifs

azimutaux et perpendiculaires J

• • • / • • •

Page 3: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- les dispositifs dont les courbes n'obéissent pas à ce

critère, mais pour lesquels une interprétation est

tout de même envisageable, dont fait partie le dis-

positif radial ;

- les dispositifs dont les réponses sont si chahutées et

en général si instables que toute interprétation pa-

raît généralement vaine, dont fait partie le disposi-

tif parallèle pour certaines positions du dipôle de

réception.

D'autres critères tels que la stabilité de la réponse vis à

vis de variations angulaires des dipôles par rapport à leur ligne des

centres et l'intensité du signal à mesurer pour une profondeur d'inves-

tigation donnée ont mis en évidence le caractère optimal du dispositif

equatorial en terrain stratifié. L'influence des effets latéraux sur la

réponse des dispositifs n'a pas été étudiée.

Une méthode d'interprétation des sondages dipolaires a été

développée dans l'hypothèse d'une structure tabulaire du sous-sol, fondée

sur une méthode semi-automatique mise au point pour les sondages

Schlumberger. Elle utilise les liens étroits entre une courbe auxiliaire

(représentation composée de la coupe électrique) et la courbe de sondage

pour faciliter l'ajustement de celle-ci aux points expérimentaux, en

partant d'une première solution fournie par l'expérimentateur.

L'efficacité du procédé a pu être vérifiée pour les deux premières

classes de dispositifs dipolaires définies ci-dessus.

Dans le domaine de la mesure, le problème des signaux faibles

(forte conductivité, grande profondeur) perdus dans des bruits industriels

intenses avait amené à utiliser un traitement du signal fondé sur un

procédé d'accumulation et de calcul de Transformée de Fourier à l'aide

d'un mini-ordinateur utilisé sur le terrain. Le caractère très variable

du bruit parfois intense et parfois plus calme a conduit à développer un

processus d'accumulation sélective permettant à l'opérateur de conserver

ou de rejeter les signaux accumulés et visualisés par paquets, suivant

que ceux-ci lui paraissent corrects ou trop influencés par le bruit. Ce

procédé s'est révélé efficace dans de nombreuses situations.

• • • / • • •

Page 4: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Dans le domaine expérimental, différents dispositifs d'électrodes

ont été testés sur le site de Soultz sous Forêts (Fossé Rhénan supérieur)

ou une anomalie géothermique était reconnue par forages et où les gradients

atteignaient 10° C/100 m.

JJn_profil.age_dE3 j y£e_djy3£l£-£'i£ô e_c£l nj3air£ a été effectué

d'Ouest en Est à travers l'anomalie géothermique. Compte-tenu de la pro-

fondeur de la cible cherchée (les grès du Buntsandstein, à 1000 m de pro-

fondeur) une longueur de dipôle de 300 m a été choisie. Une anomalie de

faible résistivité a été mise en évidence dès les premiers niveaux du

profilage es qui montre sa nature superficielle par rapport au réservoir

supposé. Par ailleurs, cette anomalie est un peu décalée par rapport à

l'anomalie de température connue et présente vers l'Est un contraste avec

les terrains encaissants plus faible que vers l'Ouest.

Deux sondages_ di£ôle_jjijrôle £o_laires ont été effectués avant la

mise en évidence du caractère optimal du dispositif equatorial. L'un était

situé en bordure et l'autre en travers de l'anomalie de température. Il

n'a pas été possible de déceler une différence notable de structure sur

les deux régions sondées, vraisemblablement par suite du faible contraste

de. résistivité noté lors du profilage.

Une prospection à l'aide djj_dis£ositijf ^ô^ej^dipôle^ utilisant

une ligne d'émission de 2.7 km de long située en bordure Nord Ouest de

l'anomalie de température a montré un contraste de résistivité entre les

deux demi-plans délimités par la ligne d'émission, mais n'a pas permis de

trouver une limite vers le Sud Est, les anomalies observées dans le demi-

plan concerné étant en grande partie liées à la stratification des terrains

comme l'a montré un traitement des données portant sur la résistivité appa-

rente ainsi que sur 1'orientation de la ligne de courant.

En conclusion, le principal avantage des dispositifs de type di-

polaire est essentiellement logistique puisqu'il permet avec des longueurs

de ligne plus réduites d'obtenir les mêmes profondeurs d'investigation que

les dispositifs classiques de type Schlumberger, ce qui est particulièrement

• • a / • a «

Page 5: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

intéressant dans l'étude des cibles profondes de la géothermie. Leur

caractère moins intégrant doit aussi dans certains cas présenter des

avantages.

Une conséquence directe de l'emploi de lignes réduites est

la faiblesse des signaux à mesurer, et il s'est avéré au cours des

campagnes d'expérimentation que les rendements observés pourraient

être améliorés par l'emploi d'un émetteur plus puissant (10 KVA par

exemple) et d'une chaîne d'acquisition et de traitement plus souple

et plus fiable que celle utilisée jusqu'alors.

En ce qui concerne les méthodes d'interprétation, le cas du

terrain stratifié peut être considéré comme maitrisé dans le cas des

sondages dipôle-dipôle comme dans le cas du dispositif bipôle-dipôle.

Il est certain qu'une étape ultérieure devra passer par l'étude de

modèles bi voire tri-dimensionnels afin de se rapprocher des structures

observées dans un environnement géothermique haute énergie.

Le dispositif bipôle-dipôle possède vis à vis de ces struc-

tures des réponses assez complexes. Quelques expérimentations de ce

dispositif ainsi que d'autres types de dispositifs dipolaires méritent

néanmoins d'être à nouveau effectuées afin de mieux juger des capaci-

tés de ces différents dispositifs en géothermie.

Page 6: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

SUMMARY

This text is the final report of a study equally supported

both by the Geophysical Department of B.R.G.M. and by the Commission

of the European Communities (Contract n° 575-78 EGF] .

This study deals with the application of direct current

dipolar methods for the prospection of geothermal targets.

The work was carried out in three main directions :

- theory : choice of optimal sounding arrays ;

- instrumentation : development of a signal process ;

- field measurements : test of various electrode arrays.

In the theoretical part the study of the general dipole dipole

array led to distinguish three classes according to the behaviour of

the sounding curve on a tabular structure

- the arrays whose curves have an optimal behaviour in

relation with the stratification (for example the

azimuthal and the perpendicular arrays] ;

- the arrays whose curves are not optimal but nevertheless

allow an interpretation (for example the radial array]

- the arrays whose curves are so seemingly anomalous that

they can't allow an interpretation (for example the

parallel array for various positions of the receiving

dipole].

Page 7: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

The optimal aspect of the equatorial array in tabular struc-

ture was emphasized through criteria such as the stability of the curve

with respect to angular variations of the dipoles around the axis joi-

ning their centers, and the intensity of the measured signal for a given

depth of investigation. The influence of lateral effects on the sounding

curve has not been studied.

An interpretation method for dipolar soundings was developped

in the hypothesis of a layered earth, based on a semi-automatic method

available for Schlumberger soundings. It uses the close relationship

between an auxiliary curve, a certain recombination of the electrical

section, and the sounding curve, to facilitate the adjustement of the

latter to the experimental points, starting from a first chosen inter-

pretive section. The efficiency of this method was tested for the first

two classes of dipolar soundings.

In the instrumental part, the weak signals (high conductivity,

large depth) to be measured in high cultural noises had led previously

to use a process based on stacking and Fourier Transform computation,

by means of a mini-computer carried on the field. Because of the nature

of the noise which is either very strong or more quiet, a selective

stacking process was developped. This process enables the operator to

keep in a memory or to eliminate the signals after vizualisation on a-

scope according to their apparence Cfairly good or too much altered

by the noise). This process proved to be efficient in many cases.

In the experimental part various electrode arrays were tested

near the town of Soultz-sous-Forêts (Upper Rhine Graben) where a geo-

thermal anomaly was known by drillings and where gradients up to 10° C/

100 m had been measured.

A 2pp_pp£)l d±pple_profile was carried out from the West

to the East across the temperature anomaly. A dipole length of 300 m

was chosen because of the great depth of the supposed reservoir (the

Buntsandstein sandstones, at 1000 m depth). A low apparent resistivity

anomaly appeared from the first levels of the profile showing the super-

ficial nature of the source of the anomaly. Besides this anomaly is shif-

ted to a slight extent from the temperature anomaly and the contrast of

apparent resistivity with the surroundings is weaker to the East than

to the West.

Page 8: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

JJ_ £o_laj? d±pple_úlpole_ j3O£ndi£g£ were performed before the

equatorial array was found to be optimal. One was located on the South

boundary of the anomaly, and the other crossed North South the tempera-

ture anomaly.

No important difference was found between the two soundings

curves probably because of the weak contrast of resistivity between

the anomalous terranes and the surroundings noted in the colinear pro-

file.

Ù. £i£°J!Le_dji:P£l£ £ros£e£tio£, located North West of the tempe-

rature anomaly and performed by means of a 2.7 km length transmitter

line pointed out a contrast of resistivity between the two half planes

defined by the current line but did not allow to found a South West

limit. Some computations on the raw data showed that most of the ap-

parent resistivity anomalies could be explained by the stratification

effect of the bipole dipole array, both for the apparent resistivity

values and for the electric field direction values.

As a conclusion, the main advantage of the dipolar arrays

lies in the fact that they use less wire than the classical Schlumberger

arrays, which is very interesting in the field of geothermy for the pros-

pection of deep targets. In certain cases, their ponctuai character may

be of some interest too.

As a direct consequence of the use of short lines, the si-

gnals to be measured are lower than in the Schlumberger case, and it

is obvious that the outputs on the field could be improved by means of

a powerful transmitter [for example 10 KA/A) and of an acquisition system

lighter and more reliable than the one used till now].

Regarding the interpretation methods, the stratified case for

both the dipole dipole soundings and the bipole dipole mapping has been

studied quite extensively. A next step must consist in the study of bi

or three dimensionnal models to better suit the structures observed in

a high energy geothermal environment.

Page 9: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

The responses of the bipole dipole array in these structures

are quite complex and sometimes disputed. However, experiments with

this array and with some others must be still carried out to assess

their possibilities in geothermal prospection.

Page 10: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

SOMMAIRE

Page

RESUME

INTRODUCTION 1

1ère Partie : ETUDE DES SONDAGES ELECTRIQUES DE TYPE DIPOLE-DIPOLE

1.1. INTRODUCTION ' 3

1.2. ETUDE DU DISPOSITIF DIPOLE-DIPOLE GENERAL ET RECHERCHE DE 4

DISPOSITIFS ACCEPTABLES

1.2.1 . Définition du dispositif général 4

1.2 .2 . Calculs pour le terrain homogène et définition de la 5résistivitë apparente

1.2.3. Calculs pour le terrain reposant sur un substratum 6isolant et définition du paramètre de profondeur

7 .2 .3 .7 . VZ^ÀJÎÙXLOYI du panarnztAe. de. pnojondeuA 6

7 .2 .3 .2 . Etude, du pahamztAe. dz pno^ondexxA 9

1.2.4. Calculs pour le terrain stratifié : relation entre la 10rësistivitë dipolaire et la résistivitë Schlumbergeret conséquences

7 .2 .4 .7 . Relation zntAe. la nJi&l&tLvJité. dlpolaÀAz et la 10

túLbÁAtiv-Lté. ScklumbeAgeA

7 .2 .4 .2 . Application de. la. formule. pAe.cide.ntz à VoJbd.de. 72

du compoKtzmznt gtnéAaZ dej> counbeÁ d¿polaÁAeA

1.2.5 . Courbes de résistivité apparente dans le cas d'un terrain 14à deux couches

7 . 2 . 5 . 7 . FotunuJLation Qe.nen.ale. du pn.oble.me. .74

7 .2 .5 .2 . Co¿ du tehAain à 2 coucher poun le. dÀApo&JLtlh 76

SchJLumbeAgeA

7 .2 .5 .3 . Ca& du tehAaln à 2 coucher poun. le. dlspoiltij 77

dlpÔlt-dlpole.

• • • / • • •

Page 11: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

SOMMAIRE (suite)

Page

1.2.6. Recherche du dispositif fournissant le plus fort niveau 19

du signal

1.2 .7 . Comportement des dispositifs vis ä vis du couplage 21

électromagnétique, en terrain homogène

1.2 .8 . Conclusion : choix de dispositifs dipol ai res 22

1.2.9. Extension au cas de dispositifs non-dipoiaires 24

1.3. INTERPRETATION DES SONDAGES DIPOLE-DIPOLE DANS LE CAS D'UN 27

TERRAIN STRATIFIE A n COUCHES

1.3.1 . Calcul de courbes de résistivité apparente dipôle-dipôle 27

1.3.1.1. Calcul de¿ couAhzÁ pan, méthode. d'¿mage¿ • 27

1.3.1.2. Calcul dejt> counbeM pan. txjxm>jonmatlon de. counbeA 2%

SchlumbeAgeA

1.3.1.3. Calcul de¿> counheM peut convolution numéxlque. 2&

1.3.2 . Interprétation des courbes de sondage dipôle-dipôle 31

1.3.1.1. inteÄpttuvULon pan. tAan&^onmcutLon dd la. couhhi 31

an counbz SchlumbeAgoA.

1.3.2.1. inteAphÂtation pan. dtconyoluubLon de. la counbz 33

de. n.<U¿¿tÁv¿t(l appah.e.nte. [pa¿¿age. a la. fonc-

tion do, ¿t>uztiú<ication)

1.3.3. Méthode d'interprétation semi automatique proposée 34

1.3.3.1. Calcul dÁJiict de¿ counbeM de. ¿ondagz¿ dipolaÀJieA 34

1.3.3.2. M&tkode. d'¿nveJi¿<ion &em¿ automatique. 36

• • • / • • •

Page 12: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

SOMMAIRE (suite et fin)

Page

2ême Partie : CAMPAGNE D'EXPERIMENTATION DE DISPOSITIFS DIPOLAIRES

DANS LE FOSSE RHENAN SUPERIEUR

2.1. INTRODUCTION 38

2.1.1. Situation géographique et géologique 38

2.1.2. Travaux effectués 39

2.2. AMELIORATION DU PROCEDE DE MESURE 39

2.2.1. Choix d'un procédé de mesure 39

2.2.2. Etude des effets de l'accumulation 40

2.2.3. Procédé d'accumulation sélective 41

2.3. RESULTATS CONCERNANT LE PROFILAGE ET LES SONDAGES DIPOLE-DIPOLE 43

2.3.1. Profilage dipôle-dipôle colinëaire 43

2.3.2. Sondages dipôle-dipôle 44

2.4. EXPERIMENTATION DU DISPOSITIF BIPOLE-DIPOLE 46

2.4.1. Définition de la résistivitë apparente 46

2.4.2. Logiciel de dépouillement des mesures 482.4.3. Problèmes liés à la mesure des tensions 50

2.4.3.1. OnlwtcutLon doj> LLgneA Mx. zt_Mx„ 502.4.3.2. Conttôle. de, la moAuAe. dz¿ tznAionA 52

2.4.3.3. Vo.t2JvmiYWLtA.on du. ¿>¿gm du t2.yu>¿on& S3

2 .4 .4 . Résultats expérimentaux 532.4.4.1. Stat¿&tíqu.2¿ 53

2.4.4.2. Examzn d&¿ n.&t>uJtta£í> 55

2 .4 .5 . Etude de l'effet de stratification 552.4.5.1. VnJjndbpo. dix t/icUtme.nt 55

2.4.5.2. ApplAccvtLon aux donnteA zxp&vmzvitaJLQA 57

CONCLUSION 60

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES 1 - 2

Page 13: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

INTRODUCTION

Parmi les paramètres physiques susceptibles de détecter la pré-

sence d'un gisement géothermique, la résistivité a une place importante :

une diminution de la résistivité doit en effet accompagner une augmenta-

tion de température. Par ailleurs, une augmentation de la salinité et de

la fracturation qui sont souvent liées à un gisement géothermique favori-

sent également la diminution de la résistivité des formations. Toutefois,

ces paramètres ne sont pas les seules causes de variation de la résisti-

vité, et la réciproque anomalie de résistivité-anomalie géothermique est

loin d'être toujours vraie. Une détection indirecte du fluide géothermi-

que doit parfois seule être envisagée, par variation de la résistivité

liée à la structure ou à des variations latérales dans le recouvrement.

L'application des méthodes électriques conventionnelles en cou-

rant continu aux objectifs géothermiques est freinée par deux types de

difficultés :

- la profondeur importante des cibles qui exige l'utilisation

de grandes longueurs de ligne, ce qui alourdit considérablement la mise en

oeuvre de ces méthodes ;

- la forte conductivité des terrains qui implique la mesure

de signaux à faible niveau dans les bruits industriels parfois intenses.

Au cours d'un premier contrat de recherche CC.C.E. n° 079-76 EGF)

nous avions effectué une étude bibliographique sur les dispositifs dipolaires

mettant en jeu des quantités de câble moins importantes que les dispositifs

conventionnels CSchlumberger, trainés, rectangle).

Par ailleurs, nous avions adapté un équipement de mesure utilisant

un mini ordinateur mis au point pour des recherches de Polarisation Provoquée,

afin d'améliorer le rapport signal/bruit par accumulation et calcul de la

Transformée de Fourier.

Page 14: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 2 -

Les premiers essais de ces dispositifs et de cet équipement sur

le site géothermique de Soultz-sous-Forêts (Fossé Rhénan Supérieur] avaient

été très encourageants et nous ont amenés a proposer une poursuite des re-

cherches dans les directions suivantes :

1. Sur le plan des sondages dipôle-dipôle qui cherchent à établir la

répartition des résistivités avec la profondeur, nous avons développé

l'étude du dispositif général (seules des positions particulières font

l'objet de développements dans la littérature]. Partant de cette étude,

nous avons effectué un classement de ces dispositifs en fonction de critè-

res tant théoriques (comportement des courbes) que pratiques (influence

des erreurs de positionnement, intensité du signal).

Une méthode de calcul des courbes dipolaires et une méthode d'in-

terprétation semi automatique fondée sur des procédures développées pour

les sondages Schlumberger ont également été mises au point.

2. Sur le plan de l'acquisition des données, nous avons étudié une

méthode d'accumulation sélective permettant d'éliminer des signaux trop

bruités arrivant au cours d'une accumulation.

3. Dans le domaine de la prospection sur le site de Soultz-sous-Forêts,

nous avons effectué deux sondages dipôle-dipôle et terminé le profilage

dipôle-dipôle coupant l'anomalie géothermique d'Ouest en Est commencé au

cours du premier contrat..Par ailleurs, nous avons effectué une cartogra-

phie à l'aide du dispositif bipôle-dipôle, tant en résistivité apparente

qu'en orientation de la ligne de champ.

Nous avons enfin développé une procédure de traitement permet-

tant de prendre en compte l'effet de stratification inhérent au dispositif

bipôle-dipôle.

Page 15: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

1ère Partie

ETUDE DES SONDAGES ELECTRIQUES

DE TYPE DIPOLE-DIPOLE

Page 16: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 3 -

1.1. INTRODUCTION

Les méthodes classiques de mesures de résistivité du sous-sol

par injection de courant continu reposent toutes sur le même principe :

un courant est envoyé dans le sol par l'intermédiaire de deux électrodes

A et B et on mesure à l'aide de deux autres électrodes H et N la diffé-

rence de potentiel observée entre ces deux points.

Parmi toutes les configurations A, B, H, N à priori possibles,

le dispositif Schlumberger - H et N proches l'un de l'autre et situés sur

l'axe AB de part et d'autre du centre de AB - a prévalu par sa facilité

de mise en oeuvre et le bon comportement de la résistivité apparente qu'

il définit vis à vis d'un terrain formé de couches horizontales.

Le sondage s'effectuant en écartant A et B, on est amené avec

un tel dispositif à utiliser des lignes très longues pour étudier des ter-

rains profonds. Il est alors intéressant d'utiliser d'autres dispositifs

appelés dipôle-dipôle dans lesquels A est proche de B ainsi que M de N

et où le sondage s'effectue en éloignant le dipôle HN du dipôle AB. La

quantité de câble à mettre en oeuvre est alors nettement réduite par

rapport à celle nécessaire dans un sondage Schlumberger. Le signal mesuré

est toutefois plus faible, et l'avantage logistique n'est intéressant que

si l'on dispose d'un appareillage de réception permettant la mesure avec

un bon rapport signal sur bruit Cvoir 2ème partie).

De nombreuses configurations de dispositifs dipolaires sont en-

visageables suivant l'orientation et la position des dipôles de réception

et d'émission : la complexité des réponses obtenues dans certains cas a

amené à se placer ici directement dans le cas du dispositif le plus général.

Dans un premier stade ($ 1.2), l'étude suivante tente de dégager

les principales caractéristiques des dispositifs dipolaires, et en premier

lieu le comportement de la résistivité apparente définie vis à vis d'un

terrain stratifié formé de couches horizontales. Ceci a permis d'éliminer

Page 17: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

axe

equatorial

i

XN

N.

M

0

B

M Nx xn Ny yn Nr r

: dispositif parallèle

: dispositif perpendiculaire

: dispositif radial

: dispositif azimutal

- axe polaire

B

Fig. 1 : Dispositifs dipôle dipôle classiques.

/ •

Fig. 2 : Dispositif dipôle dipôle général

Page 18: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 4 -

diverses configurations qui ne peuvent donner une conformité de réponse

suffisante. Puis le niveau du signal obtenu est examiné.

Dans un deuxième stade (S 1.3] on expose les principes d'une mé-

thode d'interprétation semi-automatique des sondages dipôle-dipôle : dans

celle-ci on cherche à ajuster progressivement aux points expérimentaux la

courbe de sondage correspondant à une structure géo-électrique initiale

choisie comme solution approchée possible du problème.

1.2. ETUDE DU DISPOSITIF DIPOLE-DIPOLE GENERAL ET RECHERCHE DE DISPOSITIFSACCEPTABLES

1.2.1. Définition du dispositif général

II existe quatre types de dispositifs dipôle-dipôle habituellement

cités dans la littérature, définis par référence aux coordonnées cartésien-

nes et polaires (respectivement parallèle, perpendiculaire, radial et azi-

mutal) (voir figure 1).

ALPIN (1950) et ORELLANA (1972) envisagent le cas d'un dispositif

général, mais ne développent pas son étude jusqu'au bout.

Un tel dispositif (figure 2) peut être défini par la distance r

entre les centres des dipôles et par les angles 9 et 6' que font les dipôles

par rapport à la ligne joignant leurs centres.

Soit E : le champ électrique créé par un dipôle AB en un point P.

E , E : les composantes radiale et azimutale de E.

E , : la composante de E sur un axe faisant l'angle 0' avec OP.

On a alors - = Er Cos e> + Ee Sin e>r(1)

Cette relation montre que l'étude du dispositif général peut être

effectuée à partir de celle des dispositifs radial et azimutal dont les ré-

sultats sont bien connus.

Page 19: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Fig. 3 : Equipotentielles et lignes de champ en terrain homogène

h

'CO

Fig. 4 : Equipotentielles et lignes de champ dans le cas d'un terrainreposant sur un substratum isolant

Page 20: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 5 -

1.2.2. Calculs pour le terrain homogène et définition de la rësistivité

apparente

D'après le principe de superposition, le potentiel créé par un

bipôle AB en un point P est la somme des potentiels créés par chacun des

pôles A et B :

UABCPÎ - U ACP) • uB(P]

Dr en terrain homogène les équipotentielles créées par un pôle

sont des demisphères (figure 3]. L'intensité sortant de 1'équipotentielle

passant par le point P est donc :

I = || j\ ds" = 2 ÏÏ r2 j

1/2 s

Par ailleurs, d'après la loi d'Ohm :

E = pj

donc : E = - ^ d'où : U (P) - - £ -2irr A 2-irAP

Par suite :

Vp> - £ [h - h)Dr :

AP 1 ÍÍÜ2 2 L ) 1 / 2

BP J = \\l\ + r ± 2 2 r C 0 S 6 en Posant AB = LOP = r

Dans l'hypothèse ou AB forme un dipôle, L est petit par rapport

à r et on obtient au premier ordre :

- P11- Cas 6

" 2TT 2

Page 21: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 6 -

D'où :

F - — = £lk Cos e

r 9r ir 3r

_ 1 i*M = £lk S i n e

e r 36 2TT 3r

et, d'après la relation (1] :

= £ii_ (2 + tg e tg e') cos e cos e1

ee1 2-rr 3r

Lorsque le terrain n'est plus homogène, on est amené à définir

une résistivité apparente pour le dispositif général par la relation :

_ 2Trr3 ^66JP 6 6 ' " IL (2 + tg 6 tg 0'] Cos 6 Cos 6'.

Les résistivités radiale et azimutale sont elles définies par :

3 3irr _ 2irr

P r IL Cos 0 r P 6 " IL Sin 6 6

ce qui, compte-tenu des équations C D et [33 conduit à :

r P . .• , ! e ° * ' . . PO 14)^ee' 2 + tg e tg e1 Kr 2 + tg e tg e1

1.2.3. Calculs pour le terrain reposant sur un substratum isolant etdéfinition du paramètre de profondeur

1.2.3.1. VllÁnitíon du. panamlt/iz do. pn.o{¡ond2Wi

Dans le cas d'un terrain reposant sur un substratum isolant [fi

gure 4] :

- lorsque la distance AP est faible par rapport à l'épaisseur

h du terrain de recouvrement tout se passe comme si le terrain était homogène

et la résistivité apparente tend vers la résistxvité vraie de ce terrain

(exemple : pour P1] ;

Page 22: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 7 -

- lorsque la distance AP devient grande par rapport à h, les

équipotentielles sont des portions de cylindre droit dont l'axe est la ver-

ticale de A [exemple : pour P2) .

On a alors :

I = • Jj 3" • ds = 2 Trrhj

cylindreor :

E = pj

Donc :

r étant la distance de A au point pris comme référence de potentiel.

Par suite :

v p ) • £h L°s £ (5)

En supposant que AB est un dipôle et en effectuant un développe-

ment limité en fonction de L/r, on obtient au premier ordre :

UAB ( P ) =

D1 où :ç _ _8JJ _ • pIL. Cos 6

r 9r 2irh 2r

1 iä = P I L Sin 6^ 9 " ~ r 39 2irh 2

r

et d'après la relation (13 :

_ _pIL. (1 + tg 6 tg 6 ' ] Cos 6 Cos 6'99 ' ~ 2irh 2

Page 23: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 8 -

En reportant cette expression de E , dans la relation [3), on90

obtient la résistivité apparente (quand r >> h] :

En variables logarithmiques Log p O Q, et Log r, cette relationou

traduit une remontée de la courbe de sondage à 45°. Il est à noter toute-

fois que pour les valeurs de tg Q tg 0- comprises entre - 2 et - 1 la ré-

sistivité apparente est alors négative.

L'intersection de cette asymptote avec l'asymptote horizontale

de départ (p = p) se produit en un point d'abscisse r' tel que :3

r. - 2 + t 8 e tg e-

1 + tg e tg e1

Le paramètre ß = r'/h, dont on obtient ici l'expression générale

C73_ 2 + tg 6 tg 6'p " i + tg e tg e-

a été décrit par ALPIN (19503 dans le cas des dispositifs classiques comme

caractérisant la profondeur d'investigation du dispositif : les faibles

valeurs de ß traduisent une remontée de la courbe de sondage à une distan-

ce 3h réduite entre les dipôles et correspondant donc à des dispositifs

sondant rapidement (tout au mains pour des dispositifs dont la courbe de

résistivité ne s'écarte pas trop dans ce cas de ses deux asymptotes -voir

contre exemple plus loin : figure 9-).

Lorsque ß est négatif, l'intersection des asymptotes se produit

en un point d'abscisse négative dans un diagramme arithmétique. En repré-

sentation bilogarithmique, on retrouve une abscisse positive en reportant

Log (-p ) quand p est négatif,a a

Page 24: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

AzimutalEQUATORIAL

.1.0 --

M

A eB

Valeurs de ß

• e

/ / / / / / / / / / / / / P .

'ee'

N.B. : position de l'asymptote ^ ß-1

profondeur d'investigation ^ ß

Fig. 5 : Carte du paramètre de profondeur ß

2 + tg 6. tg 6'1 + tg e. tg e1

Page 25: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 9 -

1.2.3.2. Etude du pcmamí&KL de. pto ¿ondeos-

La figure 5 donne les variations de ß en fonction des angles

6 et 0'. Par raison de symétrie, il est possible de n'étudier ces varia-

tions que pour des valeurs de 6 comprises entre 0 et 90° et de 6' com-

prises entre - 90 et + 90°.

Les différentes configurations classiques ont été représentées

sur la figure :

- dispositif radial 6' = 0

- dispositif azimutal 0' = ± —

- dispositif parallèle 6 + 6'="0

- dispositif perpendiculaire 0 + 0' = •=•

Cette carte fait apparaître une zone très instable dans le qua-

drant inférieur C9' < 0) où le paramètre 3 varie de zéro à l'infini pour

une variation de 6 ou de 6' d'une dizaine de degrés. Les dispositifs cor-

respondant à cette zone sont donc à priori à rejeter, un mauvais position-

nement sur le terrain pouvant entrainer des erreurs considérables dans

1'interprétation.

Par contre, dans le quadrant supérieur le .coefficient g présente

une bonne stabilité vis à vis des variations de 0 et 0', plus particulière-

ment dans la région voisine de l'axe 0 =. 0'. Les dispositifs polaire

(0 = 0' = 0) et equatorial (0 = 0' = •=•] situés aux extrémités de cet axe

sont les points les plus stables de la carte, pour des valeurs positives

de 6' ainsi que dans une moindre mesure que pour des valeurs négatives

de 0'.

Page 26: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 10 -

1.2.4. Calculs pour le terrain stratifié : relation entre la résis-

tivitë dipol aire et la rësistivité Schiumberger et conséquences

7 . 2 . 4 . 7 . Rela&ion &n&i<L la fiQ.&i¿>£L\)i£í dlpolcúAe. <¿t la. hjii>jj>-

tívitó. SahJLumboAQQA

" On a vu (5 1.2.2) que d'après le principe de superposition

on pouvait écrire :

= uAcpj * uBtP)

" Par ailleurs, d'après le principe de réciprocité, on a

fiyP) = UpCA){ UBCP) = - UpCB)

un courant I étant supposé envoyé en P.

Donc : UA B

( P ) = UPC A ] " U P

" Si AB est petit par rapport à DP, cette différence de potentiel

représente la composante suivant l'axe AB du champ électrique créé au cen-

tre 0 de AB par un courant I envoyé au point P.

Donc : U (P) = L.E B D(0) hypothèse dipolaire

" Or, si on suppose le terrain stratifié, les potentiels et les

champs ne dépendent que des distances entre la source et le point d'obser-

vation.

On peut donc écrire :

E (0] = E u (P) hypothèse du terrain stratifié

Or, p étant la résistivité Schiumberger :5

ps I

• E0 ( P ) = f-227rr

Page 27: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 11 -

Ps XDonc : E (P) = ? Cos 0A ö U ¿

Par suite :

uAR(P) = - ^ cos e

On peut alors en déduire les relations entre la résistivité

radiale et azimutale et la résistivité Schlumberger par :

r

Ee =

p -r

e

3 U A B ( P ]

9r

1 9 U A B ( P 1

r 96

LI Cos 63 Pr

•nr

LI Sin 6

irr

LI Cos 03

irr

LI Sin

2,r3

[cf

p£3

eps

. 5 1

LI Cos

2irr

. 2 . 2 ]

e 3 p s3r

et pe = ps

Les relations (4] et CB] liant les résistivités apparentes entre

elles conduisent à :

dp£ s

pee ' Ps " a dr

avec : a = 2 + tg 6 tg 5 '

[9]

Les dispositifs dipôle-dipôle définissent donc en terrain strati-

fié des familles ne dépendant que d'un seul paramètre, le produit

tg e . tg e1.

La relation 9 montre que si l'on doit en principe pour effectuer

un sondage maintenir constants les_angles 0 et 6', il suffit en réalité de

garder constant le produit tg 9 . tg 6 ' .

Page 28: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 12 -

Le paramètre de profondeur (formule (7]] ne dépendant également

que de ce même produit est lié au coefficient a par la relation :

1 + 1 - 1

1.2.4.2. AppLiaation de. ta johmxLz pnldtdtnte, a V étude, du.

compotitme.Yvt g&néAaZ de¿> dOiinbeA dipo¿a¿n.eJ>

La relation (9) permet de connaître le comportement des courbes

dipolaires en fonction du comportement des courbes Schlumberger et du pa-

ramètre a.

a) Lorsque la courbe Schlumberger admet un palier horizontal (p = este]

dps

On a alors : -^- = 0 et p ^ , = pg

Les courbes Schlumberger et dipôle-dipôle sont alors confondues.

b) Lorsque la courbe Schlumberger passe par un extremum, on a de même :

d psdr~ = ° et Pee' = ps

Les courbes dipolaires coupent donc les courbes Schlumberger lors-

que celles-ci passent par un extremum.

c) Cette relation permet également d'étudier le signe de la résistivité

dipolaire qui contrairement à celle du dispositif Schlumberger ne reste pas

toujours positive [Le caractère négatif d'une résistivité apparente traduit

le fait que la composante du champ réellement observée est de sens opposé

à celle observée en terrain homogène). La relation peut en effet s'écrire :

1 ps 1 d L ° g pspee- • ps C1 - «dF- 3 * ps C1 - q d Log r ]

Page 29: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

e

9 0'CO

o

-90* parfois négatives

MAi

N

B A

oo Valeurs de a

90'

00

e

a = 2 + tg 0. tg 61

a"1 • ff1 = 1

-co

Fig. B : Carte du coefficient d1Al'pin et signe de la résistivitéapparente dipolaire.

Page 30: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

p e e -p

s

= 1 _ ^ s

aSoit - ~ = 1 - -2- (10)

p étant la pente de la courbe Schlumberger en variable logarithmique,

p restant positif, la résistivité 'dipolaire est négative si :

si a > 0 p > a

si a < 0 p < a

La pente p restant inférieure à 1, la discussion sur le signeS

de la résistivité dipolaire se réduit aux 3 cas suivants :

1° Si 1 < a < v p

Si 0 < a < 1 p > a •«- p O Û, < 0 (voir fig. ci-dessous)s 69

cas des résistivités apparentes "supérieures" négatives

Si < a < o |p I > |ce[ -«- pfif)l < 0 (voir fig. ci-dessous)

cas des résistivités apparentes "inférieures" négatives.

La figure 6 traduit ces propriétés dans le plan (9, 6') et indi-

que par des hachures les zones où la résistivité apparente dipolaire est

susceptible d'être négative.

Les dispositifs classiques (radial : a, - 2 ; perpendiculaire :

a = 3 ; azimutal : a = <*>) sont situés dans la zone des résistivités appa-2

rentes toujours positives. Le dipositif parallèle (a - 2 - tg 6) connaît

des résistivités apparentes négatives pour 45° < e < 90°.

Cas 2 Ca s 3

Page 31: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 14 -

1.2.5. Courbes de resistí vi té apparente dans le cas d'un terrain à

deux couches

1.2.5.1. TonmuJLoutLon g&néAaZe. du

L'étude de la répartition du potentiel à la surface d'un terrain

formé de n couches horizontales est abordée dans de nombreux manuels de

prospection électrique CKUNETZ (1957], KELLER et FRISCHKNECHT (1966),

BHATTACHARYYA et PATRA (1968h SEGUIN (19713 . . . ) .

Les principales étapes de la démarche sont rappelées ci-dessous :

. La différence de potentiel créée dans un quadripole ABMN peut

être calculée par superposition de potentiels créés par des pôles uniques :

UAB(MN] = U (M) - U £N) + UB(M) - Uß(N)

La résolution du problème général passe donc par celle du problème

à 2 électrodes (A, M).

. Dans chaque couche i, la fonction potentiel U. satisfait à la

relation de LAPLACE AU. - 0.

. Etant donnée la symétrie cylindrique due à la stratification

horizontale, cette relation est la plus intéressante en coordonnées cylin

driques :

u . . oSr

2 r 9r 9 z

Z

. En cherchant une solution particulière admettant une séparation

des variables r et z, on obtient un produit de fonctions exponentielles de

z par une fonction de BESSEL de r. La solution générale s'exprime alors par

Ui(r,z) ^ (Ai(A]eAz + B..U)e*Z) JpUr) dX.

Page 32: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 15 -

. Cette équation comporte 2 n inconnues : les fonctions A. et

B.. Les 2 n conditions aux limites permettant de déterminer ces fonctions

sont les suivantes : /

" Cn - 1] relations exprimant la continuité du potentiel à l'interface

de deux terrains :

U (z.) = U. , CzJ. Z. : toit de la couche i + 1i i 1+1 i i

:: (n - 1] relation exprimant la continuité de la composante verticale de

la densité du courant :

1 c 1 3UJ z - p E z - " p a l

8U 9U

!C 1 relation exprimant que le potentiel est nul à l'infini

lim (U (z)] = 0n

z -»• °°

" 1 relation exprimant qu'au voisinage du pôle d'envoi de courant, le poten-

tiel tend vers l'expression du potentiel en terrain homogène :

lim CU Crz3 3 = - - g — Î 7 2

Cr + z 3r,z -*• O

. On voit donc que le potentiel a la surface se met sous la forme :

MUU.Crü = =r- TÍX] J„CXr) dX

où T est une fonction qu'on peut appeler "de stratification" (souvent appelée

"résistivité transformée") qui dépend des épaisseurs et des résistivités

des terrains ;

J est la fonction de BESSEL d'ordre zéro ne dépendant que de la distance

entre les deux points A et M.

La fonction potentiel apparaît donc comme la transformée de HANKEL

de la fonction de stratification.

Page 33: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 16 -

7 . 2 . 5 . 2 . Ccu> da toAAaln à î coucher pouJi Li dÁJ>po¿,ÁXÍj SchtumbeAgeA

Dans le cas d'un terrain à 2 couches, la relation (11) devient :

" 2 m hC K e"2mh 1

avec h : épaisseur du premier terrain ;P2 - P1

k : coefficient de réflexion.P2 + P1

La résistivité apparente d'un dispositif Schlumberger est définie

par :

p =I£!E =2f¿F(n)=-^¿^™s I s I A I dr

SDit : í 2 d r k -2mhps = P1 1 " 2 r d? Jn „

e „ -2mh J"Cmr] dm*• J0 1 - k e

En posant e = g et en effectuant un développement en série

de la fonction de stratification, il vient :

[ rOO

1 - 2 r ^p J C k g + k g + . . . ) J0(mr) dm

D'après la relation de WEBER :

-2mhi , r , , | 2 ,_..,!e J Cmr] dm = r + (2 h i]

D'où :

= P- M + 2 E ; ^r^rl C12]1 4-" S * |±Hi

On peut vérifier que :

- quand r -*• 0 p •*• p

- quand r •*• » p g -»• p J 1 + 2

Page 34: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 17 -

7.2 .5 .3 . Cou, du tQAÄXLin. à 2 couchte pouh. le. dÀApo&JALh cLLpÔlt-

dlpolz

En utilisant la relation [9] liant les résistivités dipôle-dipôle

et Schlumberger, on obtient à partir de (12) l'expression de la résistivité

dipolaire dans le cas d'un terrain formé de 2 couches :

(13)

On vérifie de même que :

- quand r -*• 0 + 2

2hi

- quand r -»•ee = p.

La relation (13) permet de connaître la position de p Q O, paröö

rapport à p. : en effet, PQQI peut se mettre sous la forme :1 ob

ee-

On vérifie aisément que si a > 3, f est une fonction décroissante

de i. Chaque terme sous le signe somme est donc inférieur au terme précé-

dent, et en regroupant les termes deux à deux on voit que la somme de tous

les termes est du signe de K.

f(2)

signe de k

K3 f(3) + K4 f(4]

signe de k

Donc, pour a > 3 si P

si Pee-ee-

Page 35: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

1 i---I - [ - ' • i-j-

Biälii:1r+: :j j ¿ i 5

-—A'---p.-.—-LEE;

-r -j- — -i " 1 •

—:..:,—1-i _¡—1-—^—~ -*-4~t--d

•— i—j—I — t -j-yiy

EHSS^^4a

! t d r i ''• r-* 1 ' ' * 1 ~ ! " T

-!-[-j-jJ , [

r^-fe Fig 7. . . ; i | : ;

2 3 4 5 é 7 B 9 I O J

Page 36: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …
Page 37: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

10'

ËË£: I - 1 - I • ! l-l

•\-\-\ \ I I

1 1-m T

• \- i - i . - i - . _ . _ ! . ( . . . I . . . . . . I . . .

r -&3ill^--niPO-l:E--iOIPOLË--pÀ-RA.L1-gtP-"8 k 5-ft^l-'-K ' | — • -

•i-i-lTTHI• • - 4 • 1 - I - -- 1 - ; I i i—t

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Page 38: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

En allant de p à p , les courbes ne peuvent donc pas avoir de

passage dans le 1/2 plan opposé à p , limité par p .

Par ailleurs, en calculant la dérivée de p Q Û I par rapport à r,80

on montre aisément que si a > 3 et p > p , la résistivité apparente est

fonction monotone de l'abscisse ce qui traduit un bon comportement de la

courbe vis à vis de la stratification analogue à celui des courbes

Schlumberger.

Les autres cas (a < 3 et/ou p_ < p ) semblent plus complexes à

analyser. Ces propriétés peuvent être vérifiées en calculant des abaques

de sondage électrique deux couches à l'aide de la formule C13) pour diffé-

rentes valeurs de a.

La somme de la série peut en effet être évaluée à l'aide d'une

calculette de type Hewlett-Packard 65 en utilisant 80 pas de programme et

8 mémoires. Un test sur le dernier terme calculé permet de fixer la préci-

sion avec laquelle on veut connaître le résultat.

Les figures 7 à 9 donnent les abaques deux couches dans le cas

des dispositifs suivants :

azimutal (= Schlumberger)

perpendiculaire

radial

parallèle 6 = 30°

'e = 50°

6 = 60°

a

a

a

a

;= 00

= 3

= 2

= 5/3

33

33

= 1

= 1,

= 2

= 2,

5

5

a = 0,5797 3 = - 1,3794

et = - 1 3 = 0,5

Les résistivités apparentes négatives sont reportées en tireté

sur les figures.

Ces abaques confirment l'analyse des courbes dipolaires du para-

graphe 1.2.4.2., en particulier en ce qui concerne le signe de la résisti-

vité apparente (figure 6).

Page 39: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

La figure 9 montre la complexité des réponses obtenues dans le

cas où a est compris entre 0 et 1 (cas des résistivités apparentes "supé-

rieures" négatives] (cas du dispositif parallèle 6 = 50°) et dans le cas

où a est négatif (cas des résistivités apparentes "inférieures" négatives]

(cas du dispositif parallèle 0 = 60°].

Il apparaît également que les oscillations de la résistivité appa-

rente de part et d'autre de p pour r < ßh disparaissent pour des dispositifs

ayant un coefficient a supérieur à 3 pour lesquels la résistivité apparente

varie de façon monotone entre les résistivités vraies p et p ; ce qui tra-

duit un comportement optimum du dispositif vis à vis de la stratification.

1.2.6. Recherche du dispositif fournissant le plus fort niveau de signal

Un des inconvénients des sondages dipolaires, signalé dans l'intro-

duction, est que le champ créé par un dipôle en terrain homogène (donc le

signal mesuré] décroit comme l'inverse du cube de la distance entre les di-

pôles, c'est-à-dire plus rapidement que celui du dispositif Schlumberger.

Lorsque les terrains étudiés sont profonds et lorsque les résistivités appa-

rentes mesurées sont faibles, cette propriété entraine la mesure de signaux

à très faibles niveaux.

Il est alors souhaitable de distinguer parmi tous les dispositifs

dipolaires dont les courbes de résistivité apparente ont un bas comportement

ceux qui fournissent les niveaux de signaux les plus élevés.

Cette comparaison ne peut s'établir en calculant le champ créé

par les dipôles pour une distance donnée r entre centres, car il est visible,

d'après les résultats du paragraphe 1.2.3.2. et d'après les figures 7 à 9

que pour un "r" donné les dispositifs n'ont pas tous la même investigation.

La profondeur d'investigation est liée grossièrement au paramètre

ß pour les dispositifs ayant un bon comportement (a > 1 pour que les résisti-

vités apparentes ne soient jamais négatives et a > 3 pour qu'elles soient

fonction monotones de r pour un terrain à 2 couches], les abaques deux couches

étant en première approximation superposables moyennant une translation ß sur

les abscisses.

Page 40: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Fig. 10

EQUATORIAL

1.0

» 9

Á e

B A

Fonction caractérisant le niveau dusignal correspondant à une profondeurd'investigation donnée pour les dis-positifs ayant un coefficient d1Al'pina, supérieur à 1.

(1 + tg 9 tg e'3

(2 + tg e tg e1)cos e cos

Page 41: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 20 -

Dn peut alors prendre comme critère de niveau de signal la résis-

tivité apparente correspondant à l'intersection de l'asymptote horizontale

et de l'asymptote oblique à 45° dans le cas d'un terrain à 2 couches : ainsi

le champ en terrain homogène est deux fois plus fort sur l'axe polaire que

sur l'axe equatorial. Mais le dispositif radial ayant un paramètre de pro-

fondeur 3 deux fois plus grand que le dispositif azimutal, le rapport des

C2)3

signaux pour une profondeur d'investigation donnée est de — ~ — = 4 en

faveur du dispositif equatorial.

Dans le cas général, r1 =• 3h

d ' o ù : E f l f l I - ^ tz + t g e t g e ' i e o s e c o s 9 ' ( í

9 6 27T ( S h ) 3

Soit :

0 2irh (2 + tg e tg e1)

La figure 10 donne les variations de la fonction :

(14)3

f(6, 6') = M + t g 9 t g e>) Cos 6 Cos 6'(2 + tg e tg 6')

caractérisant ' pour chaque dispositif le niveau du signal correspondant à

une profondeur d'investigation donnée.

Il est clair sur cette figure que c'est le dispositif azimutal

en position equatorial qui est le dispositif le plus performant à condition

d'exclure ceux qui ont un mauvais comportement de leur résistivité apparente.

Le. dispositif perpendiculaire présente un optimum vis a vis de ce

critère pour 6 = 6 ' = 45° et fournit dans ce cas un signal sensiblement moi-

tié de celui obtenu avec le dispositif equatorial.

Quant au dispositif radial, son maximum est atteint en position

polaire (6 = 6' = 0 ) pour laquelle le signal ne vaut que le quart de celui

du dispositif equatorial.

Page 42: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 21 -

Rappelons que ce critère ne présente d'intérêt que lorsque le

signal à mesurer possède un niveau faible par suite de la profondeur des

terrains recherchés et de leur faible résistivité, ou bien de la faibles-

se du courant d'émission.

1.2.7. Comportement des dispositifs vis à vis du couplage électro-

magnétique, en terrain homogène

La résistivité définie dans cette étude est relative au courant

continu. Toutefois, dans le sous-sol circulent des courants naturels [PS]

dont les variations dans le temps rendent difficile la mesure d'une ten-

sion due à un courant continu injecté. La solution habituellement adoptée

pour mesurer cette tension consiste à envoyer des signaux carrés (respec-

tivement + I et - I) à une fréquence suffisamment basse pour que les effets

électromagnétiques dûs à l'induction du circuit d'émission sur le circuit

de réception soient négligeables. Lorsque la résistivité des terrains étu-

diée est faible (quelques ohm mètres], la force électromotrice de mutuelle

induction n'est plus négligeable dès que la distance entre le centre des

dipôles dépasse quelques centaines de mètres (cette force électromotrice

décroit en valeur absolue avec la distance, mais croît lorsqu'elle est

rapportée è la tension de conduction due à la circulation du courant dans

le sol].

Lorsque le terrain est homogène, on montre que l'impédance entre

deux dipôles AB et MN (rapport de la tension observée sur l'intensité du

courant] est (SUNDE, 1949] :

dZ = [héiâ+ PCr] Cos e] dABdriN

avec Q(r] = „ terme de conduction¿irr

P(r] =

et y =

jwy2irr

terme d'induction

1/2jwy

P

e étant l 'angle entre les deux dipôles, c 'es t-à-dire 9 + 6 ' ,

Page 43: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Fig. 11 : Lignes de champ d'un dipôle en terrain homogène.

Aum n' cas du dispositif

polaire

cas du dispositifequatorial

Fig. 12 : Effets qualitatifs du couplage sur la tension observée enterrain homogène.

Page 44: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 22 -

On voit aisément sur l'expression ci-dessus que la contribution

du terme inductif varie comme Cos ( 6 + 6 ' ) :

:c Pour 6 + 61' = -y (cas du dispositif perpendiculaire] le couplage électro-

magnétique est donc nul.

" Pour 6 + 6 ' = 0 (cas du dispositif parallèle) il est maximum. Suivant la

valeur de 6, ce couplage va venir s'ajouter ou bien se soustraire au terme

de conduction : en effet, la composante du champ électrique parallèle à AB

change de sens en un angle 6 tel que

F = n = p I L [ 2 " t S 2 9 ) C D S 2 e n6 + 61 , 3

¿ir r

D'où : 6n = arc tg /~2 - 54° (voir figure 11) ,

La figure 12 indique la forme de la tension observée pour

6 < 6 et pour 6 > 0 .

Cette étude n'est valable qu'en terrain homogène et lorsque le

terrain ne remplit plus cette condition un terme de couplage apparaît mê-

me lorsque les dipôles sont perpendiculaires (WYNN et ZONGE, 1977).

1.2.8. Conclusion : choix de dispositifs dipol ai res

Cette étude a permis de dégager la caractéristique essentielle

des sondages électriques de type dipôle-dipôle à savoir que leur comporte-

ment est régi en terrain tabulaire par un seul paramètre qui est le pro-

duit des tangentes des angles que forment chacun des dipôles avec la ligne

joignant leurs centres : le coefficient a reliant la résistivité dipolaire

à la résistivité Schlumberger et le coefficient ß lié à la profondeur

d'investigation du dispositif ne dépendent en effet que de ce paramètre.

Page 45: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 23 -

Bien que toutes les configurations soient théoriquement envisa-

geables, il est raisonnable en pratique de se limiter à des dispositifs

obéissant à certains critères liés à la facilité de leur mise en oeuvre

et de l'interprétation des courbes de sondages correspondants.

Il est tout d'abord souhaitable que les dispositifs retenus

possèdent une bonne stabilité de leurs paramètres a et g vis à vis des va-

riations des angles 9 et 6', ceci afin de ne pas complètement fausser

l'interprétation par des erreurs même faibles de positionnement. Cette

condition amène à exclure dans le plan (0, 0'} (voir figure 5] la région

voisine de la diagonale 6' = 0 - •=• où une variation d'une dizaine de de-

grés sur un angle fait passer le paramètre ß de zéro à l'infini.

Les dispositifs les plus stables sont le polaire et 1'equatorial.

Les dispositifs dipolaires étant assez sensibles au "bruit géo-

logique" c'est-à-dire aux effets latéraux, il est raisonnable de s'assurer

que les dispositifs utilisés produisent des courbes de résistivité appa-

rente qui dans le cas de structure tabulaire à couches horizontales donnent

les réponses les plus simples possibles. En particulier, les dispositifs

donnant naissance à des résistivités apparentes négatives analogues à cel-

les des figures 11 et 12 sont à rejeter. La figure 6 indique que ces cas

se produisent pour 6' < 0 - •=-, ce qui élimine les dispositifs parallèles

pour 6 > 45°. Le meilleur comportement des courbes de sondage correspondant

au caractère monotone de la résistivité apparente sur un terrain à 2 couches

se produit pour les valeurs du paramètre a supérieur à 3, c'est-à-dire pour

8 ' > - 8 + •=•. Parmi les dispositifs classiques, il ne reste plus dans cette

catégorie que les dispositifs perpendiculaire et azimutal.

Lorsque la faiblesse du signal entraine des difficultés pour

effectuer une mesure, il est intéressant d'utiliser des dispositifs qui

fournissent pour une profondeur d'investigation donnée les signaux les plus

forts (figure 10) : le dispositif le plus performant est à ce titre le dis-

positif equatorial, qui est situé au sommet d'un extremum assez large.

Page 46: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 24 -

Le dispositif perpendiculaire annule l'effet du couplage électro-

magnétique en terrain homogène. Lorsque le terrain est stratifié la réponse

électromagnétique est plus complexe et il serait intéressant d'étudier le

comportement des différents dispositifs pour voir dans quelles mesures on

peut minimiser cet effet en choisissant un certain type de dispositif. La

question n'est soulevée que lorsque la faible résistivité et la profondeur

importante des terrains étudiés provoquent un couplage électromagnétique

gênant pour la mesure.

En résumé, bien que le dispositif polaire soit le plus simple à

mettre en oeuvre sur le terrain par suite de l'alignement de ses quatre

électrodes (sondage le long d'une route droite, par exemple], on peut lui

préférer le dispositif perpendiculaire, pour un angle 0 voisin de 45°

correspondant à un bon niveau de signal, qui conduit à une meilleure compo-

sition des courbes de sondage et qui a peut être un meilleur comportement

vis à vis du couplage électromagnétique, ou bien encore le dispositif equa-

torial qui offre les meilleures conditions de stabilité vis à vis du posi-

tionnement, de comportement des courbes de sondages et d'intensité du signal

reçu pour une profondeur d'investigation donnée.

1.2.9. Extension au cas de dispositifs non-dipoiaires

Le problème pratique le plus important qui se pose lors de l'exé-

cution d'un sondage dipôle-dipôle reste la faiblesse du signal dès que les

résistivités à mesurer sont faibles et que la profondeur d'investigation

à atteindre est importante. On est alors amené pour augmenter le signal à

mesurer, à augmenter la longueur de la ligne d'émission, ce qui conduit à

ne plus rester dans l'hypothèse réellement dipolaire, et il est important

de savoir ce qui en résulte pour l'interprétation des résultats.

Nous n'envisagerons cette extension de l'hypothèse dipolaire qu'au

cas du dispositif equatorial dont on a vu précédemment le caractère optimal,

en particulier vis à vis de l'intensité du signal à mesurer pour une profon-

deur d'investigation donnée.

Page 47: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

B

M -

( A, B ,M,N ) ( A;B',M',N' )

Fig. 13 : Décomposition d'un quadripole equatorial en un dispositifSchlumberger équivalent.

(AB1= AP

Page 48: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 25 -

La résistivité apparente définie à l'aide d'un quadripole

(A, B ; M, N) est liée à la différence de potentiel entre le point M

et le point N créé par le courant injecté, (figure 13).

MN M N M NVAB = VA - VA + VB - VB

Or, en terrain stratifié les potentiels ne dépendent que des

distances entre le point source et le point de mesure.

Soit donc B' le symétrique de B par rapport à MN, M' et N'

les projections de M et N sur AB'.

Si MN est très petit par rapport aux dimensions du quadripole,

on aura :

J AM = AM' C BM = B'M = B'M'

/ AN = AN' / BN = B'N = B'N'

Donc :

MN M'N'AB = VAB'

Et le quadripole (A, B ; M, N) définit donc la même résistivité

apparente que le quadripole (A, B' j M1, N') qui est un dispositifAB'

Schlumberger de demi-longueur —=— = AP.

Le quadripole equatorial [A, B ; M» N) est donc équivalent à un"AB"

dispositif Schlumberger dont le — = — est égal à AP.

quand OP = 0, cette propriété est évidente s

quand DP -*• °°, AP •*• OP et on retrouve la propriété du dipôle-dipôle equato-rial (p = p ).

equa s

Cette propriété avait été notée par MEUNIER (1975) dans sa thèse.

Page 49: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 26 -

II est donc possible au cours d'un sondage equatorial d'utiliser

des longueurs de AB non-dipolaires, à condition de prendre comme profondeur

apparente de report la distance AP. L'utilisation du coefficient géométri--1 -1 -1 -1

que "complet" 2-n/tm - AN - BM + BN ) étant naturellement obligatoire.

Lorsque la distance UN n'est pas infiniment petite, il est possi-

ble de montrer en prenant la définition du paramètre de profondeur du

§ 1.2.3.1. que cette profondeur de report est dans le cas général :

Log AN.BM/ÄM.BN-1 -1 -1 -1

AM - AN ' - BM + BN

La résistivité apparente alors définie est pseudo-équivalente

à une résistivité Schlumberger pour autant que le dispositif reste symé-

trique (N symétrique de M par rapport à la médiatrice de AB) (GRIVEAU,

1978).

L'utilisation de grands MN n'est toutefois pas une solution du

problème de la faiblesse du signal, le bruit mesuré étant en première appro-

ximation proportionnel à la longueur PIN.

Page 50: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

.- 27 -

1.3. INTERPRETATION DES SONDAGES DIPOLE-DIPOLE DANS LE CAS D'UN TERRAINSTRATIFIE A n COUCHES

Pour les dispositifs dipôle-dipôle ayant un coefficient a infini

(soit 6 = ± "2 ou 6 = ± —3, la résistivité apparente définie en terrain

stratifié est analogue à la résistivité apparente définie à l'aide d'un

dispositif Schlumberger. Toutes les méthodes d'interprétation, directes

ou inverses, connues pour les sondages Schlumberger leur sont donc direc-

tement applicables. Il en est ainsi pour le dispositif equatorial dont on

a vu dans l'analyse précédente le caractère optimal, y compris le cas où

la ligne d'émission n'est pas dipolaire.

Pour les autres dispositifs [coefficient a fini] qu'on peut être

amené à utiliser pour des raisons pratiques d'inaccessibilité de certaines

directions sur le terrain, il est nécessaire d'envisager d'autres procédu-

res d'interprétation. Nous rappellerons différentes méthodes proposées

dans la littérature puis exposerons une nouvelle méthode d'interprétation

semi automatique.

1.3.1. Calcul de courbes de rësistivitë apparente dipôle-dipôle

1.3.1.1. CCLLCUZ de¿ coat.be¿ pan, mítkode. d'¿mage¿>

La méthode des images électriques conduit à exprimer la résisti-

vité apparente comme somme d'une série. Sa lenteur vient du nombre important

de termes à calculer. Cette méthode a été utilisée pour calculer les cour-

bes deux couches au paragraphe 1.2.5. AL'PIN (1950) l'avait utilisée pour

le dispositif perpendiculaire, les courbes des autres dispositifs pouvant

être obtenues par combinaison des courbes perpendiculaire et azimutale

(= Schlumberger;!.

Page 51: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 2B -

7.3.7.2. CaJLcuZ de¿ couAhzA pcüi tAani^onmoution dz

Lorsque le nombre de couches augmente, le nombre de termes à

calculer par la méthode des images augmente considérablement. Il peut

être alors plus intéressant de transformer les courbes Schlumberger déjà

calculées en courbes dipôle-dipôle, à l'aide de la relation (19) :

Pd = Ps í1 " 1T] Ccfp * 1-2.4.2.)

où ps représente la pente de la courbe Schlumberger en variables bilo-

garithmiques. AL'PIN (195B) utilise le polynôme de Lagrange passant par

3 ou 5 valeurs de p auteur du point à calculer pour évaluer ps. Il est

ainsi possible de transformer point par point une courbe Schlumberger en

une courbe dipolaire pour un dispositif quelconque.

7.3.7.3. Calcul cte¿ aowibdA pâti convolution

Les méthodes modernes de convolution numérique permettent des

gains de temps de calcul très appréciables sur la méthode des images

électriques.

Partant de l'expression du potentiel en terrain stratifié (11)

Ll^rî = |^ T U ) 0

et de l'expression de la résistivité apparente Schlumberger

2 dll, (r)c , irr 1p (r) =

s iJ I dr

on obtient :

2 rp (r) = r T(X) J (Xr) XdX

J _oo '

Page 52: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 29 -

En effectuant le changement de variable : x =

y =

Log r

Log 1/A

et en récrivant pour simplicité T(y) = TCe y) = T(X),

on arrive à :

avec :

p (x)5

b(x) = 3

(- + OO

J-00

1 c e >

T

c)

(y) b(x-y)

2x.e

dy (15)

qui montre que la résistivité apparente Schlumberger est le produit de

convolution de la fonction de stratification par une fonction liée à la

fonction de Bessel J..

De même, la résistivité dipolaire :

dp

PdIrJ - PBtrJ - £ ^

peut se mettre sous la forme :

Pd(x] •r T(y) c(x-y) dy

1 x 2xavec c(x) = [1 3 J.Ce ).e.

1 . , x, 3x(163

ce qui montre que la résistivité apparente dipolaire est aussi le produit

de convolution de la fonction de stratification par une fonction liée aux

fonctions de Bessel Jn et 3 .

D'après les propriétés des produits de convolution, on a donc :

pd = T " c

TFCpJ - TF(T).TFCc)d

(17)

La transformée de Fourier de l'opérateur de convolution c peut

donc être calculée dès qu'on connaît deux fonctions particulières p et T

satisfaisant à l'équation (16).

Page 53: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 30 -

Si on échantillonne la fonction T(y) avec un pas Ay compatible

avec les variations de T, on aura d'après la formule de Shannon :

T Cy ] = n|!oo T(nAy).Sinc

ff (yA nAy] (18)

Soit, notée en abrégé :

T = I !.. Sine.,i

En reportant cette expression dans la relation (17), on obtient

(19)

Les coefficients dits de convolution Sine. :c c sont indépendants

des données particulières du problème et peuvent être calculés une fois

pour toutes pour un dispositif caractérisé par un coefficient a donné. Cet-

te réponse des sinus cardinaux au filtre caractérisé par la relation (16)

(c'est-à-dire dont la réponse impulsionnelle est liée aux fonctions de

Bessel JQ et J ) étant un produit de convolution peut être déterminé par

un produit simple dans le domaine de Fourier à partir de la transformée

de Fourier de l'opérateur de convolution.

La fonction de stratification T est déterminée à l'aide d'une for-

mule de récurrence faisant intervenir les paramètres des couches résistivité-

épaisseur. DAS et GHOSH (1974¡) ont calculé des jeux d'une vingtaine de coef-

ficients pour un échantillonnage de B points par décade, permettant d'obte-

nir des courbes de sondage dipôle-dipôle pour les configurations perpendi-

culaire et radial, avec une précision inférieure à 1 %.

Page 54: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 31 -

1.3.2. Interprétation des courbes de sondage dipôle-dipôle

On décrira successivement les méthodes qui transforment la

courbe de sondage obtenue sur le terrain en une courbe Schlumberger

équivalente, et celles qui la transforment en la fonction de stratifi-

cation.

1.3.2.1. inteApfi&tcution peut tAayi&^onmcution do. ¿a coanbo. dipo

couJibe.

Ces méthodes d'interprétation ont pour base la relation (9)

" PATELLA (1974) après avoir inversé la relation précédente et obtenu :

ps = - a r

propose d'assimiler la courbe de sondage dipolaire entre 2 points de me-

sure à un segment de droite en diagramme logarithmique ce qui revient à

poser :

bpd = a r

D'où une intégration analytique de l'expression (20).

:: THOMAS et KOELLE (1978) inversent la relation (93 en utilisant le cal-

cul matriciel : si on suppose connue une courbe Schlumberger, on peut cal-

dpsculer le terme - ¡ — à l'aide de la formule de Lagrange en utilisant une

interpolation sur 4 points :

Page 55: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 32 -

La relation (9) devient alors :

r.

P.. = p . - — E P . C .Hdi Msi et j sj j

Elle peut se noter sous forme matricielle :

Pd * A ps

La forme inverse :

Ps = A"1 p d (21)

permet de passer de données dipolaires à une courbe Schlumberger. Un des

intérêts de cette méthode réside dans le fait que les données dipolaires

n'ont pas besoin d'être relatives au même dispositif, le coefficient a

pouvant être différent d'une donnée à l'autre. La difficulté provient de

l'inversion de la matrice A dès qu'elle possède un rang un peu élevé.

" KUMAR et DAS C1977) remarquant la nature linéaire de la relation (9)

proposent un filtre pour transformer un sondage dipolaire d'un type donné

en un sondage Schlumberger. Les coefficients sont déterminés à partir d'un

couple de fonction p , et p ayant une expression analytique et se corres-

pondant par la relation (9). L'échantillonnage choisi est de 6 points par

décade, le nombre de coefficients varie de 14 à 17 suivant le type de

dispositif étudié (radial, perpendiculaire, parallèle (0 = 30°)).

Une fois la courbe Schlumberger équivalente obtenue par l'une

de ces méthodes, on utilise alors les différentes techniques d'interpré-

tation des sondages Schlumberger pour interpréter le sondage dipôle-dipôle

(cf. par exemple K.OEFOED (1965), K.UNETZ et ROCROI (19.70), ZOHDY (1975),

JOHANSEN (1975 et 1977)).

Page 56: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 33 -

7.3.2.2. lnt2A.phMjouUx)Yi pan, dzconvouvtion an la. aouA.be. de.

fié.&i¿,tivÁJt£ appasiznte. [pcu>¿age. à la {0n.dXA.0Yi cíe ¿>£n,a£L{sÁ.ca&Lon.)

La méthode d'interprétation dite directe de KOEFOED (1965)

pour les sondages Schlumberger consiste dans un premier temps à déduire

la fonction de stratification des données de résistivité apparente obte-

nue sur le terrain (en inversant l'intégrale de convolution (15)), puis

dans un deuxième temps à tirer les paramètres résistivité-épaisseur des

couches de la fonction de stratification.

La procédure développée pour les sondages dipolaires par DAS

et GHOSH (1973) est la même. La première étape consiste à décomposer

graphiquement la courbe expérimentale en fonction de résistivité par-

tielles correspondant au type de dispositif dipolaire étudié, afin de

calculer l'intégrale donnant T.

DAS, GHOSH et BIEWINGA (1974) ont déterminé le filtre numéri-

que réciproque de celui décrit en 1.3.1.3. pour faciliter l'exécution de

cette première étape. Un échantillonnage de 3 points par décade a été

choisi. Les coefficients au nombre d'une dizaine sont donnés pour les con-

figurations radiale, perpendiculaire et parallèle (6 = 30°).

La seconde étape (fonction de stratification -»• paramètre des

couches) est identique à celle des sondages Schlumberger, la fonction de

stratification étant indépendante du dispositif. Elle consiste à reporter

cette fonction sur un diagramme semi logarithmique et à retirer successi-

vement la contribution de chaque terrain ("stripping off"), les paramètres

des couches étant déterminés à partir des asymptotes des courbes. Les pro-

blèmes d'équivalence s'étudient plus aisément dans le domaine des fonctions

de stratification que dans le domaine des résistivités apparentes.

Page 57: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 34 -

1.3.3. Méthode d'interprétation semi automatique proposée

Les méthodes d'interprétation fondée sur la transformation de

la courbe dipolaire en courbe Schlumberger (S 1.3.2.1.) présente l'incon-

vénient de nécessiter un traitement des données expérimentales avant l'in-

terprétation proprement dite : des erreurs dont il est difficile d'évaluer

la valeur s'introduisent en effet lors d'une interpolation ou lors d'une

inversion de matrice.

De même les méthodes fondées sur la déconvolution de la courbe

de résistivité apparente obtenue sur le terrain (5 1.3.2.2.) nécessitent

la plupart du temps un lissage de la courbe expérimentale afin de disposer

de données espacées rigoureusement de 1/3 de décade. Par ailleurs, afin

de traiter les données en début et en fin de sondage, il est nécessaire

de faire une hypothèse sur le comportement de la courbe avant le premier

point et après le dernier point de mesure, à cause de la longueur du fil-

tre. Ces opérations peuvent introduire des incertitudes qu'il est diffici-

le d'évaluer.

La méthode proposée ici permet de faire l'interprétation du

sondage sans jamais toucher aux points de mesure : elle est fondée sur

l'ajustement progressif aux points expérimentaux d'une courbe de sondage

dipolaire, à partir d'une première solution donnée par l'interprétateur.

7.3.3.7. CatauZ dÁAzct de¿ couJibe¿ de. ¿ondagz¿> d¿poJLcUJi<L¿>

Le calcul est fondé, comme pour les autres méthodes, sur la

relation (9) :

qui peut s'écrire, en considérant une abscisse logarithmique :

dp*s

p = p - 1 -d s a d Log r

Page 58: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 35 -

Dans le domaine de Fourier, cette expression devient :

(22)

Compte tenu du fait que la résistivité Schlumberger est un

produit de convolution (cf. (15)), on obtient :

TFCp.) = (1 - ).TFCb).TF(T) (23)d a

Dn voit ici l'intérêt d'opérer dans le domaine fréquentiel pour

le calcul des courbes dipolaires : les coefficients relatifs à l'opérateur

de convolution (fonction de Bessel) seront engendrés pour chaque disposi-

tif particulier correspondant à un coefficient a par multiplication des

coefficients de l'opérateur Schlumberger par le nombre complexe 1 - j —.

Ainsi il n'est pas nécessaire de stocker à l'avance des jeux de coefficients

correspondant à un dispositif donné (cf. S 1.3.1.3.), ceux-ci étant calcu-

lés dans chaque cas d'application.

Rappelons que la procédure choisie pour calculer les courbes de

résistivité apparente Schlumberger (GRIVEAU, 1977) consiste à rendre la

fonction de stratification périodique en rajoutant des terrains fictifs

pour permettre à la courbe de passer de p à p . L'extension maximmum d'un

courbe de sondage étant prise égale à 3,5 décades, 4,5 décades supplémen-

taires se sont révélées suffisantes pour ramener la courbe de p à p sans

en altérer la partie utile. Le motif élémentaire ainsi défini (8 décades)

est supposé mathématiquement reproduit une infinité de fois à droite et à

gauche de ce motif (périodisation) ce qui implique que la transformée de

Fourier est discrète, de pas 1/8 de décade. Par ailleurs, la fonction de

stratification s'avère échantillonnage (discrétisable) à raison de 6 points

par décade, soit 48 points par période. Alors la Transformée de Fourier est

elle aussi discrète et périodique, avec un motif élémentaire de 48 points.

Tout opérateur de transformation n'a besoin d'être calculé que sur ces 48

points.

Page 59: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

COUPEGEOELECTRIQUE

CQURBES DEDAR ZARROUK.

II

FONCTION DE lSTRATIFICATION '

RESISTIVITEAPPARENTE

y

V

formule analytique

I Relations "fonctionnelles'

(pas d'additivité ni de T ni de p vis à vis de l'introduction d'une nouvelle couche)3

i

DZ1 I Relation •1

Relationponctuelle

(structureadditive)

Relationponctuelle(structureadditive)

p„ = / ZtVEs,

h = • Et.. Es,c i i

fonctionnelle

MAIS - • iconformité dusens des variations

i

C-

DZ2

rp = h /Es,I *c c i

h =' C

cI

I Relation fonctionnelleMAIS

1/2 conformité du sens des variations(une variation d'un paramètre de DZ2 dansun sens entraine une variation du paramè-tre correspondant de la cpurbe de sondagedans le même sens)

ci

a

AB/2

AB/2

Fig. 14 SCHEMA EXPLICATIF DES DIFFERENTS INTERMEDIAIRES ENTRE LA COUPE GEOELECTRIQUEET LA COURBE DE RESISTIVITE APPARENTE SCHLUMBERGER

Page 60: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 36 -

Les coefficients correspondant aux valeurs de TF(b) pour les

abscisses d'échantillonnage de TFCT) ont été calculés une fois pour tou-

tes pour un sondage électrique Schlumberger (S ) à 3 terrains (p = p

pour assurer la périodicité) à l'aide de la méthode des images électri-

ques (TFCb) = TFCp 3/TFCT ).

La courbe de résistivité apparente dipolaire s'obtient en pre-

nant la transformée de Fourier discrète inverse de la relation (233.

1.3.3.2. HóXkodz d'¿nveju>¿on &<ml auXomcutcque.

Une fois muni d'une méthode de calcul direct des courbes de

sondage dipolaire, l'inversion d'un sondage dipolaire peut se faire selon

le processus envisagé pour les sondages Schlumberger (GRIVEAU, 1969 et

1974). Son principe réside dans l'ajustement progressif aux points expé-

rimentaux d'une courbe de sondage théorique, partant d'une première so-

lution fournie par l'expérimentateur.

Cette procédure est estimée plus heureuse qu'une procédure

entièrement automatique dans la mesure où il est possible de tenir comp-

te des données géologiques disponibles [nombre de couches, épaisseur des

différentes couches, ...)

La difficulté de l'ajustement vient du fait que l'effet de la

variation d'un paramètre de couche [résistivité ou épaisseur!) sur la

courbe de résistivité apparente n'est pas directement prévisible [figure

14).

Dans le cas du sondage Schlumberger, l'ajustement se fait éche-

lon par échelon en partant de la partie gauche de la courbe, par modifi-

cation successive des paramètres de couches selon la loi de Dar ZarrouK

n° 2.

Page 61: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

I T J L

J L8 3

S.POLAIRE EW

Fig. 15 : Exemple d'application de la méthode

ss.T.i automatique proposée pour

l'interprétation des sondages

•dipôle-dipôle

0P36

ODII

Page 62: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 37 -

Les paramètres de DZ2 sont respectivement

avec : s. =

h /c .

f n

h./p

nZ

1

i

S

Si

i

t. +i

ti =

2

h

nZ £

i=2

i Piet

1/2

S. *1

iZ s.

(24)

Cette loi précise qu'il existe une conformité entre les variations

des paramètres de DZ2 et la courbe de résistivité apparente, ce qui permet

compte tenu de l'écart qui existe entre la courbe théorique et les points

expérimentaux d'en déduire le sens dans lequel les paramètres de DZ2 doi-

vent varier, d'où la modification des paramètres de couche (p., h.). La

loi n'est toutefois que qualitative : on calcule à chaque étape la réduc-

tion de l'écart entre courbe théorique et points expérimentaux, provoqué

par la variation d'un paramètre de DZ2, et le problème de l'ajustement

se transforme alors en un simple problème d'interpolation linéaire.

Dans le cas de sondage dipolaire, il s'est avéré que cette loi de

conformité de sens de variation entre la courbe DZ2 et la courbe de sondage

n'était plus assurée. Toutefois, pour les dispositifs ayant un assez bon

comportement vis à vis de la stratification (voir 5 1.2.4.2.) l'expérience

a montré que le processus d'ajustement utilisant la loi DZ2 restait suffi-

samment efficace pour permettre l'interprétation semi automatique du sondage.

La figure 15 fournit un exemple d'application de cette méthode

(voir 5 2.3.2.) : en haut à gauche est représentée la solution de départ,

à droite sont représentées les phases intermédiaires d'ajustement progres-

sif, et en bas à gauche est représentée la solution finale proposée par

l'ordinateur.

Le principal avantage de cette méthode d'interprétation est sa

simplicité et son économie de calculs si on la compare aux méthodes univer-

selles d'inversion multiparamètres.

Page 63: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

2ème Partie

CAMPAGNE D'EXPERIMENTATION DE DISPOSITIFS DIPOLAIRES

DANS LE FOSSE RHENAN SUPERIEUR

Page 64: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Fig: 16

D'aprèsR. GABLE, 1977

Fig:17

STRASBOURG

PLAN DE SITUATION1 /200.000

Page 65: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 38 -

2.1. INTRODUCTION

Plusieurs campagnes d'expérimentation ayant pour but de tester

certains dispositifs d'électrodes sur un site géothermique connu se sont

déroulées en juillet et septembre 19.78 et en septembre-octobre 1979 (du-

rée totale : deux mois). Elles faisaient suite à des séries de mesures

exécutées en mai et juin 1977 au cours du premier contrat.

2.1.1. Situation géographique et géologique

Le secteur étudié est situé dans le Fossé Rhénan Supérieur, au

Nord de HAGUENAU (fig. 17).

Ce site possède une des anomalies géothermiques les plus impor-

tantes de France (GABLE, 1977 : fig. 16], des gradients géothermiques de

11° C/100 m ayant été notés lors de forages pétroliers. La zone correspon-2

dant à l'anomalie géothermique s'étend sur une quinzaine de km environ(fig. 18).

L'horizon géologique présentant le plus grand intérêt géothermi-

que est le Buntsandstein. Des forages à HORSBRONN en bordure ouest de l'ano-

malie l'ont trouvé à une profondeur allant de 400 à 700 m, tandis que des

forages à MERKWILLER PECHELBRONN et SOULTZ-SOUS-FQRETS l'ont rencontré res-

pectivement à 1200 et 1050 m (Référence : MAGET et al., 19.79). Le socle

a été atteint au cours du forage de SOULTZ à 140Q m et au cours du forage

de K.UTZEN HAUSEN à 1560 m. Le Buntsandstein a donc une épaisseur d'environ

350 m dans la région. Il est formé de conglomérats et de grès parfois argi-

leux susceptibles de constituer le réservoir, et est surmonté d'une couche

d1"argile limite" pouvant former le toit étanche du réservoir. Le recouvre-

ment oligocène, éocène et jurassique est essentiellement marneux et argi-

leux. Le Muschelkalk présente un faciès de grès et de calcaire dolomitique

(LAURENT, 1974).

Page 66: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

D'après LAURENT , 1974

\ ; . - . T ; S O U L T 2 SOUS FORÊT

/ / '

\ «¡TTERSHO/ / V / -•

Sondage et numéro du sondage

Gradient géothermique en degrés C / 1 0 0 mètres calculé

d'après la ou les mesures de température effectuées

en cours de forage La température extérieure est

prise égale à 10 * C .

Echelle : 1 / 100 000

Ville

-12Q Isotherme du toit du Buntsandstein • La valeur calculée

est exprimée en degrés C . La température extérieure

est prise égale à 10' C

Faille

Axe du profilage dipole dipole colinéaire

Axe des sondages dipole dipole

CARTE EN ISOTHERMES DU TOIT DU BUNTSANDSTEIN

Fig. 18

Page 67: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 39 -

En fonction de ces données, on peut déduire que les mille

premier mètres (recouvrement argilo-marneux) devront constituer un ter-

rain électriquement conducteur, un terrain plus résistant devant appa-

raître a partir de 1000 m (Muschelkalk et Buntsandstein) suivi d'un ter-

rain assurément très résistant à 1500 m (socle cristallin et cristallo-

phyllien).

2.1.2. Travaux effectués

Au cours des différentes campagnes du présent contrat, ont

été effectués :

- deux sondages électriques de type dipôle-dipôle polaire ;

séparation maximum entre dipôles de 3,6 et 7,5 km ;

- un profilage dipôle-dipôle colinéaire, de pas 300 m,

pour terminer celui commencé en 1977. 70 nouvelles mesures ont été obte-

nues ;

- une carte de résistivité apparente à l'aide du dispositif

bipôle-dipôle, comprenant 73 stations pour une ligne d'émission AB de

26B0 m.

2.2. AMELIORATION DU PROCEDE DE MESURE

2.2.1. Choix d'un procédé de mesure

Compte tenu des faibles résistivités généralement rencontrées

sur les sites géothermiques, et de la faible résistivité des terrains de

recouvrement en Alsace du Nord (1000 m d'argiles et de marnes à quelques

ohms-mètres), les différences de potentiel à mesurer en prospection électri-

que à courant continu sont très faibles dès qu'on veut atteindre une pro-

fondeur d'investigation importante. Ce problème est accentué par le bruit

électrique intense du Fossé Rhénan d'origine industrielle probable pouvant

provoquer des variations de niveau très fortes en des temps rapprochés.

Page 68: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Fig: 19 APPAREILLAGE DE RECEPTION

Page 69: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 40 -

II s'est donc avéré que des méthodes classiques de mesure de

tension (galvanométriques) étaient inefficaces pour détecter les signaux

inférieurs au mV. Un enregistrement graphique du signal permet d'effec-

tuer des mesures jusqu'à des niveaux de l'ordre de 50 yV malgré le bruit.

Pour descendre à des niveaux plus faibles, il est nécessaire d'utiliser

des procédés permettant d'extraire un signal d'un bruit qui lui est supé-

rieur. Nous avions pour cela, au cours du premier contrat [BERNARD et al.,

1978] adapté un équipement, mis au point en 1974 pour des mesures de

Polarisation Provoquée, qui permet grâce à l'emploi d'un mini-ordinateur

TI 960 A une accumulation digitale des données (fig. 19). Après visuali-

sation du signal accumulé, le calculateur effectue une Transformée de

Fourier qui permet de réduire a nouveau l'influence du bruit grâce à sa

capacité de filtrage mathématique.

2.2.2. Etude des effets de l'accumulation

L'amélioration de la qualité d'une mesure par accumulation est

fondée sur le principe suivant : lorsqu'un bruit est aléatoire (en parti-

culier lorsqu'il ne possède aucune cohérence de phase), effectuer un cer-

tain nombre de sommations de ce bruit revient a diminuer son amplitude

relative. Ce qui s'ajoute à chaque sommation est en fait l'énergie du

bruit, liée au carré de son amplitude a. L'énergie d'un signal accumulé

n fois est donc proportionnelle à na , et son amplitude est /ñ a. Lors-

qu'au bruit aléatoire d'amplitude a vient se superposer un signal certain

d'amplitude s, le rapport signal sur bruit au cours d'une mesure est —

aalors qu'il est de = /n — après n accumulations.

^ a

Certains enregistrements de bruit effectués en Alsace à l'aide

de notre équipement ont permis de vérifier cette décroissance du niveau

de bruit avec le nombre d'accumulations : le tableau ci-après reproduit

les composantes du bruit sur la période 5 secondes, obtenues après

Transformation de Fourier, pour une ligne PIN s 200 m, en un lieu et en

un moment "électriquement" calmes.

Page 70: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

SIGNALChoix dunombre

d'accumulationsAccumulation

Convertis-

S e U r D AVisualii

Calculde T F Pa

Procédéd'accumulationconventionnel

SIGNAL Choix dunombre

d'accumulations

Accumulatio

ftA 1 -- W - -

Mémoire

Convertis-

S e U r D A Visualisation

\l

Procédéd'accumulationsélectif

Fig. 20 PRINCIPE DU PROCEDE D'ACCUMULATION

Page 71: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 41 -

Nombre

d1accumulation

1

4

16

Tensions observées

(yV)

2,8 3,8 3,9 9,7 3,4 8,8 2,3

6,5 12,5 2,7 3,5 16,0 6,2

3,1 2,1 1,6 2,5 2,6 5,4 4,5

2,9 5,2 2,7 1,3 1,5 4,4 2,1

5,0

0,58 0,93 0,83 2,4 1,3 1,8

2,4 0,66 1,0 2,4 1,9

Moyenne

(yV)

6,3

3,1

1,5

Ecarts

type(yV)

4,3

1,5

0,7

La division par 2 du niveau moyen de bruit chaque fois que le

nombre d'accumulation est multiplié par 4 est remarquable sur cet exemple.

Ce n'est malheureusement pas toujours le cas, ce qui infirme la nature

systématiquement aléatoire du bruit.

On peut noter sur l'exemple précédent que le bruit observé au

cours d'une accumulation peut être inférieur au bruit observé au cours de

16 accumulations (2,3 yV contre 2,4 yV3. Cette remarque est à l'origine

du procédé d'accumulation décrit ci-dessous.

2.2.3. Procédé d'accumulation sélective

II peut se produire qu'au cours d'une accumulation un pic de

très forte valeur vienne perturber considérablement le signal acquis

jusqu'alors, ce qui occasionne une perte de temps importante puisque l'ac-

cumulation se solde par une mesure impossible car trop bruitée. D'où

l'idée de l'élimination des passages trop bruités.

Les critères de sélection automatique de "bons" signaux et de

"mauvais" signaux étant difficiles à exprimer et généralement lourds à

mettre en oeuvre quand ils sont efficaces, nous avons considéré que l'oeil

était le meilleur juge et avons développé le procédé d'accumulation sélec-

tive suivante (fig. 20].

Page 72: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Nombre d'accumulations

Signal éliminé

(trop perturbé par le bruit)

2*4

4*4

8* 4

20 uV /

16* 4

Fig. 21 APPLICATION DU PROCEDE D'ACCUMULATION SELECTIVE

Page 73: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 42 -

" L'opérateur choisit par essais successifs le nombre minimum d'accumula-

tions nécessaires pour déceler le signal sur l'écran de l'oscilloscope

qui restitue le résultat de l'accumulation.

:c II lance alors une série de paquets d'accumulations, en décidant à l'ar-

rivée de chaque paquet si le signal reçu est suffisamment bon pour être

gardé, ou au contraire s'il est trop bruité, auquel cas il le rejette.

:î Les signaux gardés sont successivement ajoutés les uns aux autres, puis

visualisés à chaque nouvelle arrivée. Lorsque le signal global paraît suf-

fisamment correct à l'opérateur, celui-ci arrête l'accumulation et effectue

la mesure du signal par calcul de la Transformée de Fourier.

Ce procédé d'accumulation sélective exige bien entendu que la

base de temps du récepteur ne soit pas remise à zéro après chaque paquet

d'accumulation, afin de garder une référence de phase commune à tous les

paquets et de pouvoir les ajouter les uns aux autres.

La figure 21 donne un exemple d'accumulation sélective par pa-

quets de 4 accumulations. Le second paquet a été éliminé par suite du ni-

veau de bruit trop élevé qu'il possédait. On peut noter l'amélioration du

rapport signal sur bruit avec le nombre d'accumulations.

Malgré l'amélioration apportée par ce genre de traitement, il

reste des cas (près des agglomérations notamment) où le bruit est si fort

par rapport au signal à mesurer (parfois quelques yV) que les mesures ne

sont pas possibles étant donné le temps qu'il faudrait passer pour acquérir

un signal susceptible d'être mesuré.

Page 74: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Isothermes du toit du Buntsandstein

Í d'après LAURENT,1974 )100 c 120 'c 120"C 100 C

w i I l l1500 3000 4 500 6000 7500

t l . l

5.7 3? 3.8 3 0

„ = 2 <• 21 jy 13 J ^ 1« 13 / 6.5 9.2

3 _4 / \ 2 , X p 4..9 9S 9.2 9,6 7.» 5.5

5 ' ' I p 6.9 a.9 6.5 67 7v0 5 J ^ / 2 . 3

67

9

10

«7 11 U H

3.3 3.6 2.5 2.8 3p l)

2,7 2.A 2.Î 2.8 2 ^ 33

12 22 1-9 Î-1 W 23 3.0 2,5

10 2.2 2.3 2,8 23 2,3 2<%I

2

M N

PROFILAGE DIPOLE DIPOLE COLINEAIRE

( Gunstett Surbourg )

LONGUEUR D'UH DIPOLE a 3 0 0 . m

DISTANCE ENTRE CENTRES = n. 300 m

Fig 22

Page 75: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 43 -

2.3. RESULTATS CONCERNANT LE PROFILAGE ET LES SONDAGES DIPOLE-DIPOLE

2.3.1. Profilage dipôle-dipôle colinéaire

Un profilage de type dipôle-dipôle colinéaire s'obtient en utili-

sant deux dipôles de même longueur et en déplaçant l'un par rapport à l'au-

tre d'un nombre entier de fois cette longueur appelée pas du dispositif.

Le point de mesure est conventionnellement reporté a l'intersec-

tion des deux demi-droites issues des centres des dipôles et inclinées à

45°. Cette méthode fournit ainsi une pseudo coupe de résistivité apparente

et permet de dissocier en partie les variations latérales de la résistivité

de ses variations avec la profondeur. Le dispositif est donc comparable à

une succession de trainés électriques effectués avec des espacements d'élec-

trodes différents. Il présente l'avantage de ne pas utiliser des longueurs

de ligne aussi importantes que les trainés.

Un profilage de ce type avait été commencé au cours du premier

contrat, coupant l'anomalie de température d'Ouest en Est [voir fig. 16}.

Un pas de 300 m avait été choisi, ce qui permet une investigation des pre-

mières centaines de mètres de la terre. Une diminution graduelle de résis-

tivité avait été observée d'Ouest en Est, ce qui nous a amené à poursuivre

cette année les mesures vers l'Est.

Soixante dix nouvelles mesures ont été obtenues en deux semaines

environ, par une équipe comprenant quatre personnes.

La figure 22 donne les résultats de l'ensemble du profilage. Il

apparaît clairement au centre du profilage une anomalie de faible résisti-

vité, qu'on peut visualiser en observant la ligne de résistivité apparente

2 ohm.m. On peut faire trois remarques sur cette anomalie :

Page 76: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

in œp-

no0)o

SoPOLAIRE EU

10

0

p- œOCO

SoPOLAIRE NS

Fig. 23 : Sondages dipôle-dipôle polaire EW et NS, avec leur interprétation

proposée.

x point expérimental, non pris en compte lors de la phase d'ajustement.

Page 77: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 44 -

1] Elle semble être en relation avec l'anomalie de tempéra-

ture (fig. 17) bien qu'il y ait un certain décalage entre les axes des deux

anomalies (axe de l'anomalie de résistivité = ^ PK 4500 ; axe de l'anomalie

de température = PK 5500]. Ce décalage peut être dû à l'imprécision du

tracé des isothermes par suite du manque de forage dans la partie Sud de

1'anomalie.

2] Elle est relativement superficielle, car elle se manifeste

dès les premiers niveaux (n = 3, 4 . . . ] . Le recouvrement des terrains en

relation avec l'anomalie de température marque donc en conducteur. La rai-

son peut en être l'augmentation de température et de salinité des eaux du

recouvrement en liaison avec la présence des grès sous-jacents.

3] Sa limite à l'Ouest est plus nette que sa limite vers

l'Est où le contraste de résistivité mis en jeu entre les terrains anoma-

liques et l'encaissant est de l'ordre de quelques dizaines de pourcent

seulement.

Cette dissymétrie entre l'Ouest et l'Est se retrouvera dans

la carte de résistivité apparente obtenue à l'aide du dispositif bipôle-

dipôle (cf. 5 2.4.4.2.].

En conclusion, une anomalie de faible contraste, relativement

superficielle se superpose malgré un léger décalage avec l'anomalie de

température.

2.3.2. Sondages dipôle-dipôle

Lorsque la campagne d'expérimentation des sondages dipolaires

s'est déroulée, l'aspect optimal du sondage equatorial n'avait pas encore

été mis en évidence (5 1.2.8.) et le choix s'est porté sur le dispositif

polaire qui par suite de l'alignement de ses quatre électrodes permet de

travailler aisément le long d'une route droite par exemple.

Deux sondages ont été exécutés (voir fig. 17), l'un noté E-W

situé en bordure sud de l'anomalie, et l'autre noté N-S traversant en

plein l'anomalie de température. La figure 23 reproduit les points expé-

rimentaux obtenus, ainsi que la solution fournie par l'ordinateur (.courbe

de sondage) à l'aide de la méthode semi automatique décrite dans la pre-

mière partie de ce rapport (5 1.3.3.).

Page 78: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 45 -

II faut noter que certains points expérimentaux incompatibles

avec une structure tabulaire du sous-sol n'ont pas été pris en compte

lors de la phase d'ajustement.

Dans l'interprétation, on a cherché à placer le terrain résis-

tant à une profondeur compatible avec les données géologiques connues

($ 2.1.1.) : environ 1100 m. Cinq terrains ont été utilisés pour décrire

les courbes de sondage. Mis à part les deux premiers terrains de recouvre-

ment, on peut reconnaître dans le troisième terrain conducteur (5 à 7

ohm.m), les calcaires marneux oligocènes et dans le quatrième terrain

très conducteur ( 1 ohm.m) les marnes et argiles de l'éocène du lias

et du Keuper. Le dernier terrain plus résistant (10 à 15 ohm.m) corres-

pond aux Grès du Buntsandstein qu'on ne peut dissocier sur le plan élec-

trique du socle granitique qui leur fait suite.

La similitude des points et des interprétations qui en résul-

tent ne permettent pas, compte tenu des incertitudes sur les points de

mesures de la non parfaite tabularité des terrains et des phénomènes

d'équivalence, de voir une différence certaine entre les deux directions.

La présence de l'anomalie de température ne se note donc pas

de manière évidente sur les deux courbes de sondage présentées, vraisem-

blablement par suite du faible contraste de résistivité noté lors du pro-

filage dipôle-dipôle colinéaire ($ 2.3.1.).

Page 79: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 46 -

2.4. EXPERIMENTATION DU DISPOSITIF BIPOLE-DIPOLE

Le but du dispositif bipôle-dipôle est de fournir une carte

de résistivité apparente d'une région. Le succès de son emploi en géo-

thermie vient du fait que son principe permet de couvrir une zone assez

étendue sans avoir à déplacer le dispositif d'émission de courant. Tou-

tefois, plusieurs publications récentes (cf. ZOHDY, 1978) ont mis l'ac-

cent sur le fait que la profondeur d'investigation variant suivant les

points de mesure, les variations de la résistivité apparente observées

étaient fonction non seulement des variations latérales de résistivité

des terrains, mais également de leur variations avec la profondeur [ef-

fet de stratification).

On exposera successivement dans ce paragraphe les problèmes

de mise en oeuvre du dispositif, les résultats expérimentaux obtenus

sur le site de SOULTZ-SOUS-FORETS, puis un procédé de traitement des

mesures visant à retirer l'effet de stratification sur la résistivité

apparente et sur l'orientation de la ligne de champ.

2.4.1. Definition de la rësistiyité apparente

Le principe de la méthode est exposé dans l'article de KELLER

et al. (1975). (voir aussi l'étude bibliographique (BERNARD, 1977) anne-

xée au rapport.du premier contrat C.C.E.).

Le dispositif comprend une ligne d'émission AB et deux lignes

de réception perpendiculaires suffisamment petites pour qu'on puisse

déduire de la mesure de la différence de potentiel la composante du champ

électrique suivant chacune des deux directions. La résistivité apparente

peut alors être définie sur le module du champ électrique.

Page 80: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Fig 24

B

Dispositif bipôle-dipôle : definition de p.

Fig 25

Dispositif bipôle-dipôle : système de repérage

Page 81: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 47 -

Dans les notations de la figure 24, on a, en terrain homogène

= PI/2TTRB

D'où :

EA EB

avec :

Cos D = - AB2]/2

La résistivité apparente est donc définie sur le module E par :

(25]

K étant le coefficient géométrique du dispositif bipôle-dipôle

défini par :

K =

Cos

2TT F

D s

* A2 .

CR,

(1 + (

^2 + RB

4D / D j O f D

2 - AB2]/2 RA R

2

B

Cos [. - 1 / 2

(25a]

(25b]

ZÖHDY (1978] envisage d'autres résistivités apparentes, notam-

ment celle définie sur la composante du champ dans la direction que celui-

ci aurait en terrain homogène.

En pratique celle définie par la relation (25] est la plus simple

à déterminer, car il suffit de disposer de deux dipôles perpendiculaires

pour déterminer le module réel du champ électrique, sans référence angulaire

des axes mobiles par rapport à AB.

Page 82: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 46 -

C'est cette résistivité apparente que nous avons choisi de

cartographier. Toutefois, dans un souci de méthodologie, nous avons

effectué à chaque station un repérage en angle, afin de pouvoir déter-

miner la direction réelle de la ligne de courant [i.e. du champ élec-

trique) .

Ceci entraine une certaine complexité dans le dépouillement

des mesures, et nous avons mis au point un programme sur calculatrice

HP 97 pour faciliter cette tâche.

2.4.2. Logiciel de dépouillement des mesures

La figure 25 indique les différents repérages nécessaires :

- Soient : OX et Oy : deux axes orthogonaux liés à AB ;

Y : l'angle que fait AB par rapport au Nord de la carte.

Mx. et nx„ : deux axes orthogonaux liés au point mobile M ;

E et E„ : les composantes du champ électrique E sur ces

deux axes ;

Azx : l'angle que fait la direction Mx. avec le Nord magné-

tique (déterminé sur le terrain à l'aide d'une

boussole] j

d : l'angle que fait le Nord de la carte par rapport au Nord

magnétique ¡

a : l'angle que fait le champ électrique E par rapport au

Nord de la carte.

L'angle du champ électrique par rapport au Nord de la carte est

déterminé par la relation :

et = Arctg CE2/E1D + Azx/] - d (26)

Page 83: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

001 "002003004005006007008009010011012013014015016017018019020021022023024025026027028029030031032033034035036037038039040041042043044045046047048049050051052053054055

Fig. 26 :

Programme

LBLARCLCPRTXRCL9PRTXRCLDPRTXSPCRCLAPRTXRCLBPRTXRCL0PRTXRCLEPRTXSPCRCLIPRTXSPC

RCL1PRTXRCL2PRTXSPCRCL3PRTXRCL4PRTXSPCSPCSPCRCLAX2

RCLBX2

-2

RCLCT

STO5RCLAX2

RCLC2

• = •

RCL5+

X2

-/x

RCL0X

ST06

tntu

\QJccoTJtoCDTJ

CD•H

UOCO

œTJ

tnCDccCD•H10

•P

ID

mUJ

CDHii

cco

oor \LJ

cnCD

3

i—I

U

de calcul

l'orientation de

056057058059060061062063064065066067068069070071072073074075076077078079080081082083084085086087088089090091092093094095096097098099100101102103104105106107108109110111112113114115

RCL5RCLC

2• = •

+

ENT+X2

RCL6X2+

1

5Yxp£sSTO0PÍS•=•

RCL5RCLC

2

-ENTtX2

RCL6X2+

1

5Yxpis

ST01p£s

-ST07RCL6pisRCL0pis

RCL6PÎSRCL1PÎS•a--

STD8GRADRCL8RCL7-H3

1/XPiX

2X

STG7

CDC/QJooQ.oJZ

cta

CD•P

CCD

§-

uTJ

toCD.p

!•tnoa.outoœTJi-H

zsur—l

U

CD

LT

U-P -PC *0JCD E•H O•H b0f-4-Q]o

11611711811912012112212312412512612712812913013113213313413513613713813914014114214314414514614714814915015115215315415515615715815916Q161162163164165166167168169 "170171172173 "174175

de la rásistivité apparente et

la ligne de champ

SCIPRTXFIXSPCXÍYCHS

RCL9+

ST08RCL1RCL2

100

X

PRTXRCL3RCL4

T

100

XPRTXXÎY•+P

PRTXSPCRCL7

X

EEX8

CHSX

RCLI

PRTXSPCX YRCLE

+

RCLD-

GSBBRCL8GSBBSPCSPCSPCSPCSPCRTNLBLBx<;0?GTQaGTOb

LBLa20

de

CD

/CDbOO

o

CD

b0

(0

tnr-l

b0

id

i—i

œTI

CD

QJ-PCCD

u(DnCL.(Q

-P

•H•PtoTíto

íü1-t

eu

CL

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u

~°=J

m•U

u

176177178179180 ::

181182183184185186187188' "189190191 "1921931941951961571981992QQ2Q12Q22Q3 ::

2Q42Q52Q62Q72QB2oa21Q ::

211212

ABYd

RARB

signeAzx1

I

AU1niN

AU2

0+

PRTXRTNLBLb

200

XÍYX<Y?GTOcGTOdLBLcPRTXRTNLBLd

200-200

XÍY-X:>Y?GTOeGTOCLBLe

2QQ

-PRTXRTNLBLCPRTXRTN

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ÎC:C

Page 84: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 49 -

- Soient : AU. et AU : les différences de potentiel observées sur les

dipôles n N et M N avec leur signe : cf.

$ 2.4.1.3.]. Le module du champ électrique E

s'exprime par :

7 y y 2 1/?E = CAU1 /n^ + AU2 /M2N2 )

/¿ C27]

et la résistivité apparente par

K étant donné par la relation (25a].

La figure 26 donne le listing du programme sur calculatrice

HP 97 qui permet de calculer a et p à partir des données de terrain :3

On stocke : AB

Y

d

RARB

signe de Y

Az X i

intensité

AU1M1N1

M N

Cm)

ig)

(g)

Cm)

Cm)

tg)

CA)

(liV)

Cm)

(jiV)

Cm)

dansM

II

II

II

»

II

II

II

II

n

n

la mémoire

»

n n

n n

n n

n n

» -r

II II

II II

II II

II II

II II

C

9

D

A

B

0

E

I

1

2

3

4

Le signe de Y est + 1 si M est dans le demi-plan positif (limi-

té par AB), et - 1 s'il est dans le demi-plan négatif.

Page 85: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 50 -

Le déclenchement du programme se fait par pression de la tou-

che A. Les résultats s'impriment dans l'ordre suivant :

2

- le coefficient géométrique Cm ] ;

- les 2 composantes du champ (yV/100 m] ;

- le module du champ (yV/100 m] ;

- la résistivité apparente [ohm.m] ;

- l'angle de la ligne de champ par rapport au Nord de la

carte [g] ;

- le même angle, mais en supposant le terrain homogène (g)

2.4.3. Problèmes liés ä la mesure des tensions

2.4.3.7. QsUQjntation de¿ lignes Mx?

Compte-tenu de l'existence du bruit qui vient perturber la me-

sure des tensions AU et AU„, on peut se demander s'il existe des direc-

tions Mx , Mx qui minimisent l'incertitude de mesure sur la résistivité

apparente ou sur l'angle de la ligne de champ, étant donnée la direction

réelle du champ électrique à la station considérée. Le module du champ

étant donné par :

on a : 2 2

E En E E2

Si on suppose que le niveau de bruit est constant pour toutes

les directions, on peut poser :

AE1 = AE2 = b

D'où :

AE = C|Sin al + lCos a h D [283

Page 86: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

a étant l'angle du champ par rapport à un de ses axes. La relation (28)

montre que AE varie entre b et b/2". Etant donné les hypothèses faites,

l'incertitude sur le module du champ donc sur la résistivité apparente

est donc minimum quand un des axes est orienté dans la direction réelle

du champ.

De même, l'angle de la ligne de champ est caractérisé par :

tg a = E 2 / E r

D'où :

(1 + tg2 a) da = - -2=- dE + 1- dE

En supposant que : AE = AE = b

On obtient :

A a = (I Sin al + I Cos al) £ (29)

Ce qui montre que la condition d'incertitude minimum pour

l'angle est la même que pour le module.

Lorsque les conditions de terrain sont favorables (station bien

dégagée), il peut être avantageux d'utiliser cette remarque pour choisir

l'orientation des axes de mesures (il faut au préalable déterminer l'orien-

tation supposée du champ électrique, en prenant par exemple le cas du

terrain homogène). Toutefois, en pratique, si on veut disposer d'une den-

sité de points de mesure assez uniforme, l'emplacement des stations n'est

pas absolument libre, et les directions réellement disponibles pour éten-

dre les lignes sont souvent imposées par la topographie et la végétation

au voisinage du point de mesure.

Page 87: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

800

600 \

400

200

A u.

A u A u12

Fig. 27

0 s

Exemple de mesure des trois tensions

"• U. = U„. - U.. = 880 uV

A U12 * u m

460 uV

= 420 ¡<V

B

I = 7 A

= 6.4 Jî-m

Page 88: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 52 -

2.4.3.2. ConÜiÖtz de, la doj, tzvü>X.ovü>

Pour des raisons de mise en oeuvre pratique, il est plus inté-

ressant de n'utiliser que 3 électrodes au lieu de quatre en prenant un

point commun N.

Il est alors utile de

mesurer, en plus des 2 tensions : M,

A U1 = - U

Au,

A U2 • UN2 - UN

la tension AU 1 2 = U ^ - U ^

qui doit être reliée aux précédentes

par la relation :

AU,, - AU2

N Au,

Au,

[30]

La mesure des 3 tensions et la vérification a posteriori de

la relation (30) permet d'avoir une idée de l'incertitude de mesure sur

les tensions.

D'autre part, si une tension est difficile à mesurer par suite

d'un bruit intense dans une direction, il est possible à l'aide de la

relation (30) de calculer cette tension à partir de la mesure des deux

autres.

La figure 27 donne un exemple d'enregistrement des 3 tensions

où la relation (30) peut être vérifiée précisément par suite du fort ni-

veau des signaux par rapport au bruit. Différentes figures de couplage

électro-magnétiques peuvent par ailleurs y être notées.

Page 89: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 53 -

2.4.3.3. Vé.teAm¿na&Lon du ¿¿gne. d u

Pour des raisons pratiques (cf. § 1.2.7.), le courant envoyé

dans le sol par.1'émetteur a une forme rectangulaire. Les alternances

positive et négative étant généralement symétriques, il n'est pas possi-

ble de déterminer directement le sens, mais seulement la direction de

la ligne de champ (lorsque la répartition des lignes de champs est suffi-

samment proche de celle d'un terrain homogène ou stratifié, la restitu-

tion du sens à partir de la direction ne soulève aucun problème).

Il est toutefois nécessaire de connaître le signe "relatif"

de AU par rapport à AU. pour déterminer la direction du champ électrique.

Avec des appareils à deux voies d'entrée, (notre équipement concentrateur-

calculateur, ou un enregistreur à 2 voies) 'la comparaison des phases des

2 tensions (en phase, ou en opposition de phase) donne le signe cherché.

Avec un enregistreur à 1 seule voie d'entrée, il suffit pour

connaître ce signe de laisser se dérouler le papier entre les deux enre-

gistrements, ce qui permet de conserver une référence de phase.

2.4.4. Résultats expérimentaux

2.4.4.1. Stcutii,tlquz&

La prospection en dispositif bipôle-dipôle s'est déroulée sur

une période de 3 semaines avec une équipe comprenant 4 personnes.

Une seule ligne d'émission a été utilisée pour couvrir une zone

sensiblement carrée de côté 7 Km recouvrant l'anomalie de température.

La ligne d'émission (2,7 km en ligne droite) a été placée en

dehors de l'anomalie, ceci afin d'éviter les variations trop rapides du

coefficient géométrique au voisinage des électrodes d'envoi de courant.

Page 90: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 54 -

La résistance de la ligne était d'environ 50 ohm, celle des

prises de terre 20 ohm ce qui permettait de faire passer un courant

de 7 A sous une tension de 500 V.

73 stations ont été effectuées, les mesures étant faites à

l'aide d'un enregistreur graphique pour les stations pas trop éloignées

de la ligne AB, et à l'aide du système concentrateur calculateur pour

les autres. De nombreuses pannes dues à des mauvaises transmissions de

signaux entre le concentrateur et le calculateur ont sensiblement dimi-

nué le rendement des mesures.

Les lignes de réception ont été prises égales à 100 m, excep-

tion faite des stations situées à proximité des électrodes d'envoi de

courant où elles ont été réduites à 50 m.

L'histogramme ci-dessous relatif aux valeurs du module du

champ électrique (iiV/100 m] pour un courant de 7 A montre la faiblesse

des signaux qu'il a fallu mesurer : la moitié des modules-ont été infé-

rieurs à 70 yV/100 m, un quart restant inférieurs à 30 pV/100 m.

EFFECTIF

i

16 -

12 -

6 •

U -

15 30 70 150 300 700 1500 CLASSE

( uV / 100 m )

Page 91: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

O 0.5 1 K m

•5000 4.7 " • - '

Fig 2 8

100°

DISPOSITIF BIPOLE DIPOLE

Carte de résistivité apparente

(mesures terrain)

courbe d'isovaleur de résistivité apparente, en ohm.m.

courbe isotherme, en degrés C, calculée à 1000 m de profondeur.

axe du profilage dipôle-dipôle colinéaire.

Page 92: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

\

\ 0 05 1 Kti

\

F i g 29 DISPOSITIF BIPOLE DIPOLE

Corta da résiBtivité apparantB

(modale stratifié)

: courba d"isovaleur do rôsistivité apparenta, en olim.ni.

: courbe Isotherme, en degrés C, calculée à 1000 m de profondeur.

: axe du profilage dipolo-dlpole colinéaire.

\0 OS 1 Km

\

\

\

\

/ • -/? "" X..;

\ '

F i g 3 0

loo*

DISPOSITIF BiroLE DIPOLE

Carta da rëslstivité apparente "résiduelle"

: écart relatif, en pourcent, entre la rfisistlvitê apparentBmesurée sur le terrain et la resistivity apparente définiesur le terrain stratifié : tp - D )/n

m s m

: r.Durba isotherme, en degrés C, calculés à 1000 m dp profondmir.

: axe du profilage dipflle-dipûle colinfiatrra.

Page 93: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

p. . 2 1 OISPOSITIF BIPOLE DIPOLE

Carte dBB ligneB de champ

: ligne de champ observée sur le terrain.

! ligna da champ d'un tarrain homogène.

: écart angulaire, en grades, entre les deux lignes de champprécédentes.

w 1 0 0 * ! courbe Isotherme, Bn degrés C, calculée à 1000 m da profondeur.

0 05 mi

01 el f.

F i g 32DISPOSITIF BIPOLE DIPOLE

Cartes des lignas da champ

: ligna de champ observée sur In terrain.

: lignB de champ du terrain stratifié.

: écart angulaire, en grades, entre les deux lignas da champprécédantes.

: courbe isotherme, en dogréa C, cnlr.uléo h 10Í10 m de profondeur.

Page 94: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 55 -

I.A.A.l. Examzn de¿ n.í

La figure 28 montre la carte des résistivités apparentes. On

peut noter une assez forte dissymétrie entre le demi plan NW limité par

AB et le demi plan SE. Dans le premier les valeurs sont plus fortes que

dans le second, pour une même distance à AB : la ligne 6 ohm.m passe a

une distance moyenne de 1 km de AB dans le demi plan supérieur alors

qu'elle passe à plus de 3 Km dans le demi plan inférieur. Les terrains

en relation avec l'anomalie de température semblent donc plus conducteurs

que ceux qui sont en dehors.

Quand on analyse les lignes d'xsorésistivité apparente situées

dans le demi plan inférieur on aperçoit un zonage régulier de lignes

grossièrement parallèles à AB et qui n'est pas dû à une variation laté-

rale de résistivité mais surtout à un effet de stratification : plus les

points sont loin de la ligne AB et plus la profondeur d'investigation

est importante. Cet effet sera étudié dans le paragraphe suivant.

La figure 31 montre la carte des angles des lignes de champ.

En tireté sont représentées les lignes d'un terrain homogène, à condi-

tion que l'écart soit supérieur à 10 grades. La comparaison des deux

systèmes de ligne de champ montre une conformité générale. De même que

pour la résistivité apparente une partie de l'écart est lié à la strati-

fication, et l'étude suivante tente d'en tenir compte.

2.4.5. Etude de l'effet de stratification

I.A.5.7. P/UncLpe. du &uiitmznt

Le principe de réduction de l'effet de stratification décrit

par ZDHDY [19783 est le suivant :

1) Reconstituer à partir des données expérimentales un

sondage électrique moyen supposé représentatif de la stratification dans

la zone étudiée.

Page 95: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

JL.i

3

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I

N- 2492 3 4 5 6 7 8 91(0)0 3 "4 5 6 7 8 3 4 5 6

AP m

Fig 33 SONDAGE ELECTRIQUE RECONSTITUE

à partir des mesures situées sur

l'axe equatorial du bipôle AB

N.B. : pour AP < AB/2 (= 1340 m), on a utilisé

un tracé extrapolé

Page 96: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 56 -

2) Calculer l'écart relatif entre les données expérimen-

tales et les résistivités apparentes qui auraient été observées si le

terrain avait été stratifié conformément au sondage électrique précédent.

Nous avons appliqué cette idée en remarquant que la courbe de

sondage la plus complète qu'on pouvait déduire de nos données expérimen-

tales était celle correspondant aux données situées sur l'axe equatorial

de AB. Compte tenu de la remarque faite au § 1.2.9. la résistivité appa-

rente reportée en prenant la distance du point de l'axe a une électrode

d'envoi de courant est du type Schlumberger. La figure 33 représente ce

sondage électrique reconstitué.

La résistivité apparente qu'on aurait obtenue en un point

caractérisé par les distances R et Ro (cf. fig. 24) compte-tenu de laA . u

stratification correspondant à ce sondage électrique, peut être calculée

de la façon suivante :

Les champs électriques créés par chaque électrode seraient :

EA • pAI/2irRA2 EB =

(p. et p a : résistivités apparentes Schlumberger correspondant respecAB AB

tivement à •=— = R et y- = R , et tirées de la courbe de sondage).

D'où le champ électrique total :

avec

4. + = CEn2 + E D

2 - 2 Efl E D Cosstrat A B AB

Cos D = CRA2 + RB

2 - AB2)/2

et la résistivité apparente "stratifiée"

P 4. . = K E/I^strat

Page 97: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 57 -

2 4 9 1/7avec K = 2ir R. /(1 + (R./RJ " 2 CR. /R_r Cos DÎ '

n no A D

L'angle du champ E par rapport à AB est alors :strat

3strat = ß1 " ß2

avec Cos ß. = (AB2 + R 2 - R.2]/2 AB.RR

Cos 32 = CEB2 + E

2 - EA2)/2 EßE

Ces formules peuvent être aisément programmées sur une petite

calculatrice.

2.4.5.2. AppLLcoutLovi aux donntu Q.xp&Ume.yutaZ2A

Nous avons appliqué ce calcul de p , , et de ß . . aux points

du demi plan situé au SE de AB du côté de l'anomalie de température.

La figure 29 montre la forme qualifiée de "peanuts" par KELLER

et al. [1975) des courbes d'isorésistivité apparente relatives à un terrain

stratifié.

La figure 30 donne une cartographie de l'écart relatif entre la

résistivité apparente observée sur le terrain et la résistivité apparente

du terrain stratifié défini ci-dessus. La faiblesse des écarts constatés

[inférieurs à 50 h, moyenne des valeurs absolues des écarts : 14 % pour

les 55 points traités!) montre que la cause principale des variations de

la résistivité apparente observée sur la figure 28 était la stratification

du terrain. Il subsiste toutefois quelques îlots à ± 15 % qui ne semblent

pas être en relation directe avec l'anomalie de température connue [iso-

thermes 100 et 200° C).

Il subsiste deux points assez fortement anomaliques à - 45 %

qui sont peut être liés à la topographie [effet de colline ?].

Page 98: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 58 -

La figure 32 donne l'orientation des lignes de champ dans

l'hypothèse du terrain stratifié Cen tireté) en comparaison des lignes

de champ observées sur le terrain. Les nombres portés sont les écarts

en grades entre les deux lignes. Il apparaît que ces écarts sont géné-

rallement réduits par rapport à ceux de la figure 3G relatifs au ter-

rain homogène [moyenne des écarts en comparaison au cas homogène :

21 grades ; moyenne des écarts en comparaison au cas stratifié : 14

grades!).

Les histogrammes ci-dessous confirment cette tendance à la

diminution.

E F F E C T I F

35 -

30 -

25 -

20 .

15

10

5 -

10 20 30 i.0 50 60 70 90 100 CLASSE

( g rad e s )

Quatre stations au Nord-Est de SURBOURG donnent des angles fortement

anomaliques, même correction faite de la stratification (écarts de 40

à 90 grades] ce qui peut être dû à une hétérogénéité de surface ou

à un effet topographique, déjà évoqué pour l'anomalie de résistivité

apparente de ces stations.

Page 99: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 59 -

En conclusion, la prospection par dispositif bipôle-dipôle

a permis de noter une dissymétrie assez nette de résistivité apparente

entre le demi plan Nord Ouest de la ligne AB et le demi plan Sud Est,

plus conducteur, comprenant l'anomalie de température. Cette chute de

résistivité apparente avait été notée sur le profilage dipôle-dipôle

polaire et avait permis une bonne délimitation du côté Ouest de l'ano-

malie alors que vers l'Est la limite était beaucoup moins nette. Cette

dernière délimitation n'a pu être obtenue à l'aide du dispositif bipôle

dipôle en partie à cause de l'étendue de la zone correspondant à l'ano-

malie de température et surtout à cause du faible contraste de résisti-

vité noté au cours du profilage : les anomalies de résistivité apparente

observées sur le dispositif bipôle dipôle dans le demi plan Sud Est

paraissent en effet en grande partie redevables de la stratification

des terrains.

De meilleurs résultats pourraient vraisemblablement être obte-

nus en dispositif bipôle dipôle dans des cas où l'environnement serait

moins défavorable (en Alsace : bruit intense, forte conductivité des

terrains encaissants), et .où le contraste de résistivité provoqué par

l'augmentation de température serait plus fort (sites à haute énergie

par exemple).

Page 100: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 60 -

CONCLUSION

Cette étude dont l'objet était l'application de méthodes dipo-

laires à courant continu a la recherche géothermique avait trois objec-

tifs :

" développer des procédures théoriques permettant d'uti-

liser au mieux les dispositifs dipolaires ;

:: développer une procédure de mesure permettant d'acquérir

des signaux à faible niveau (forte conductivité des formations, profon-

deur importante à atteindre) ;

" appliquer ces procédures a la prospection d'un site

géothermique connu du Fossé Rhénan Supérieur (Soultz-sous-Forêts).

1. En ce qui concerne les développements théoriques, l'analyse

du dispositif dipôle-dipôle général en présence d'un sous-sol stratifié

a permis de classer les différentes configurations en fonction de certains

critères :

- la stabilité de la réponse du dispositif vis à vis d'une

incertitude sur le positionnement angulaire des dipôles ;

- le bon comportement des courbes vis à vis de la stratifi-

cation du terrain (élimination des dispositifs pouvant donner des resistí- .

vités apparentes négatives ou risquant de faire introduire des terrains

fictifs) ;

- l'intensité du signal à mesurer, non pas pour une distance

donnée entre dipôles, mais pour une profondeur d'investigation donnée.

Page 101: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 61 - .

Vis à vis de l'ensemble de ces critères il s'est avéré que le

dispositif equatorial (dipôles parallèles entre eux et perpendiculaires

à leur ligne des centres] était optimal. La résistivité apparente qu'on

définit avec un tel dispositif est identique en terrain stratifié à celle

définie par un dispositif classique Schlumberger.

Afin de remédier à la faiblesse du signal inhérente à la nature

dipolaire de la ligne d'émission, il a pu être montré que lorsque la lon-

gueur de cette ligne n'était pas très petite par rapport à la distance

entre les centres des dipôles la résistivités apparente définie restait

du type Schlumberger. D'où l'idée de sondages mixtes, de type Schlumberger

classique pour les premiers points du sondage (jusqu'à 1 km de lignes,

par exemple, de type equatorial pour les derniers points, en utilisant

la dernière ligne Schlumberger.

Un programme de calcul et d'interprétation semi automatique des

sondages dipolaires a été mis au point pour les dispositifs définissant

une résistivité apparente différente de celle du Schlumberger. Le proces-

sus d'ajustement des courbes n'a été testé que pour les dispositifs ayant

un assez bon comportement vis à vis de la stratification qui sont les

seuls dispositifs véritablement envisageables.

Dans le domaine du traitement des données obtenues à l'aide du

dispositif bipSle-dipôle, une procédure a été développée, fondée sur des

idées exposées dans la littérature, pour retirer des données de résistivité

apparente une partie de l'effet dû à la stratification des terrains, afin

de faire ressortir les variations latérales de résistivité. Un traitement,

analogue mais moins classique, a également été réalisé pour l'orientation

des lignes de champ.

Une aide intéressante dans l'interprétation des données bipôle-

dipôle pourra être obtenue par l'utilisation du programme de calcul de

l'effet d'une hétérogénéité de résistiyité tridimensionnelle dans un milieu

stratifié (BARTHES et VASSEUR, 1377).

Page 102: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 62 -

2. En ce qui concerne le procédé de mesure, l'enregistrement

graphique a permis de mesurer des signaux jusqu'à des niveaux un peu in-

férieurs à 100 yV, avec un bon rendement sur le terrain. Au-dessous de

ce niveau, les mesures ont été rendues possible par l'emploi du récep-

teur doté d'un mini ordinateur permettant l'accumulation des signaux.

Toutefois, la fiabilité du système s'est révélée incertaine notamment

en ce qui concerne la transmission des signaux entre le concentrateur

et le calculateur, ce qui a occasionné des pertes de temps importantes.

Par ailleurs, la programmation sur le mini ordinateur Texas

Instruments 960 A (acquis en 19.74] ne peut se faire efficacement qu'en

Assembleur ce qui exige pratiquement la présence d'un spécialiste pour

modifier le programme. Plutôt que de vouloir persévérer dans l'emploi

d'un système qui compte tenu de l'évolution de l'informatique et de

l'électronique paraît maintenant dépassé, il paraît plus indiqué de

constituer une chaîne d'acquisition beaucoup plus souple, comprenant

par exemple un Voltmètre digital de type Hewlett-Packard 3455 et un

calculateur de type HP 9845 à console de visualisation. Cet ensemble de

mesures serait plus compact que le précédent, beaucoup plus souple

d'utilisation (programmable en langage Basic] et permettrait également

une accumulation des signaux. Le département géophysique a commandé

une telle chaîne d'acquisition dont les emplois en géophysique peuvent

être nombreux.

En ce qui concerne l'émetteur de courant, les méthodes telles

que le bipôle-dipôle qui utilisent une ligne d'émission qui reste fixe

pendant toute la prospection d'une zone importante, permettent d'envisa-

ger un système groupe + émetteur plus lourd et plus puissant que le sys-

tème actuel (10 KVA par exemple, contre 6] qui permettrait de bénéficier

d'un courant plus important, et donc d'un signal plus fort. Toutefois,

il faut tenir compte du fait qu'une augmentation du poids augmente les

coûts de transports et diminue les rendements sur le terrain dans le cas

des dispositifs utilisant une émission de courant mobile.

Page 103: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 63 -

3. La prospection effectuée avec différentes configurations

d'électrode a fourni sur le site géothermique de Soultz-sous-Forêts

[Bas Rhin) des résultats variables :

:: Le profilage dipôle-dipôle colinéaire (E-W) effectué

à travers l'anomalie de température a mis en évidence une anomalie de

résistivité assez superficielle par rapport au réservoir supposé, et

quelque peu décalée par rapport à la précédente. Sa limite W est beau-

coup plus nette que sa limite E, le contraste de résistivité mis en jeu

de ce côté semblant être de quelques dizaines de pourcent.

:: Les deux sondages dipôle-dipôle polaires effectués

l'un en bordure sud de l'anomalie géothermique et l'autre au travers

de cette anomalie n'ont pas permis, compte tenu de l'imprécision des

mesures et du manque de tabularité du sous-sol', de mettre en évidence

une différence de répartition verticale des résistivités, par suite du

faible contraste de résistivité existant entre les terrains chauds et

1'encaissant.

:: Les données obtenues a l'aide du dispositif bipôle-

dipôle (ligne d'émission située en bordure NW de l'anomalie de tempé-

rature) a confirmé la nature plus conductrice des terrains situés dans

le demi plan côté anomalie de température, en accord avec les résultats

du profilage dipôle-dipôle colinéaire. Toutefois, la limite est de

l'anomalie n'a pu être détectée ni sur les résistivités apparentes

ni sur les orientations des lignes de champ, les anomalies observées

sur le terrain étant en majeure partie dues à un effet de stratifica-

tion. La raison en est vraisemblablement le faible contraste de résis-

tivité constaté vers l'Est entre les terrains en relation avec l'anoma-

lie de température et les terrains encaissants. Une amélioration de

l'équipement (voir S 2) doit permettre d'augmenter le rendement sur le

terrain et donc la qualité de la prospection. Par ailleurs, dans le cas

de structures complexes, l'emploi de plusieurs sources de courant bien

que diminuant le rendement peut être envisagée pour aider l'interpréta--

tion des résultats.

Page 104: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

- 64 -

En conclusion, la présente étude a permis de développer la théorie

des sondages dipôle-dipôle par l'analyse du dispositif général qui a conduit

à un classement et à un choix de configuration d'après des critères tant

théoriques que pratiques. L'étude des angles des lignes de champ ainsi

qu'une correction de l'effet de stratification du dispositif hipôle-dipôle

ont été développées et appliquées à un cas réel.

Dans le domaine de l'expérimentation sur le site géothermique de

Soultz-sous-Forêts, les résultats acquis sont encourageants, compte tenu du

faible contraste de résistivité observé. Bien que seul le profilage dipôle-

dipôle colinéaire ait fourni une anomalie de résistivité qui soit en rela-

tion avec l'anomalie de température connue, il semble souhaitable de pour-

suivre l'expérimentation des autres dispositifs dipolaires sur d'autres

sites afin de mieux tester leurs possibilités en prospection géothermique.

Des résultats plus positifs pourraient vraisemblablement être obtenus sur

un site à haute énergie où le contraste de résistivité en jeu serait plus

important.

Page 105: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

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Page 109: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

A N N E X E

SCHEMAS DE PRINCIPE DE L'EQUIPEMENT DE MESURE

Fig. A : diagramme de l'émetteur de courant.

Fig. B : schéma du récepteur.

Fig. C : description du logiciel.

Fig. D : description du programme d'acquisition.

Page 110: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Triphasé

110 V.

400 Hz

AB

r

N

\!

/ Commande

de la

Puissance

au

primaire

/\

Tnnrm—

tOm-

Asservissement

—innnnni

—nrwTsn

090060 • QQOUOQ-

Transformateur

Redressement

et

commande

de la

fréquence

/triphasé

Horloge et logique

de commande

mesure du

courant

Sortie

Fig. A DIAGRAMME DE L'EMETTEUR DE COURANT

Page 111: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

61G2

Contre

tension

A

Détection

saturation

V

AV

Calculateur

Filtre

Commande

filtre

Voie 1 Multi-plexage

Voie 2

Convertisseur

A - D

AHorloge

Calculateu

Fig.ß CONCENTRATEUR

Page 112: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

voir Fig. 20

Envoi du courant

Réglage de la composantecontinue

Réglage manuel etVérification du brancht

NON

OUI

Choix du gain optimum

OUI

[ NON

Impression de 1'en-têteCalcul et impression ducoefficient géométrique

Choix du nombred'accumulations -

Acquisition (voir figl>.]

Visualisation sur oscilloscope

Transformée de Fourier

Sortie des résultats

^S^ Au

-

tre \ OUI _'*\. Traitement ^

-

Correction dedérivé linéaire

Rappel des données

NON

STOP

Fig» C DESCRIPTION DU LOGICIEL

Page 113: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

Remise à zéro desmémoires "données"

Départ acquisition

Attente réponse concentrateur

Réponse

avant 3 s.

Est-ceun cycled'attente

NOI\L

OUI

OUI

NON

Mise eh mémoire de la donnée

acquise

Incrémentation du compteurdes données- .

NON

OUI

Est-ce le dernier

cycle d'attente

NON

OUIFaut-il encore accumuler

Signal d'erreur sur

1'imprimante

Incrémentation du

compteur cycles d'attente

Incrémentation du

compteur .d'accumulation

Fig. 'D ACQUISITION ••

Page 114: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

A N N E X E 2

INTERPRETATION DES SONDAGES DIPOLE-DIPOLE

A L'AIDE DES PARAMETRES COMPOSES DZ 2

DE LA COUPE ELECTRIQUE

Mise en oeuvre pratique

semi-automatique ou conversationnelle

Page 115: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

B.O

1 - L'avantage essentiel de l'emploi du système des para-

mètres composés DZ 2 -comme représentation auxiliaire d'une coupe

électrique étroitement liée à sa courbe de sondage- réside dans l'al-

ternative suivante que ce système est seul à présenter [voir la

définition ci-dessous des paramètres de modification canonique des

pôles définissant les arcs successifs de la courbe représentative

DZ 2) :

-ou bien la modification d'un de ces paramètres pris isolément

est active : elle commande alors une modification localisée et en

sens unique (tout entière de même sens) de la courbe de sondage

traitée, ce qui facilité particulièrement l'ajustement éventuel

local de celle-ci.

- ou bien la modification en question est inactive (le para-

mètre est "supprimé") : on a mis alors en évidence sur la coupe étudiée,

et sous une forme monoparamètre à nouveau particulièrement pratique,

l'un des nombreux cas simples ou complexes d'équivalence ou d'inex-

pression partielle ou totale que peut présenter une interprétation.

2. Dans une première période, de 1971 à 1979, les réalisations

pratiques autour du système de reparamétrisation DZ 2, ont été prin-

cipalement conditionnées par la contrainte d'une exécution informatique

différée (travail en batch).

Deux types de réalisation semi-automatique ont été mis en

opération, avec dans l'un d'eux, un ajustement séquentiel (du haut

en bas de la coupe), dans l'autre, un ajustement global (ou simultané)

des paramètres composés.

Tous deux ont en commun les traits suivants :

- dans une exploration systématique de la coupe, les para-

mètres composés successifs reçoivent des variations "unitaires" ar-

bitraires (en pratique multiplication par 1,2 ou 0,8), et la courbe

de sondage est chaque fois recalculée.

Page 116: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

B.1.

En fait les paramètres composés qu'on utilise sont (depuis

1974] ceux qui définissent non pas les variations des "croix" DZ 2

successives, mais celles des "pôles" (ou points de rencontre des asym-

totes] associés aux arcs successifs de la courbe D Z 2.

Les variations, réelles ou latentes, des "arcs", discernables

ou non, de la courbe de sondage sont ainsi commandées plus directement.

Les deux variations "canoniques" d'un pôle sont celles qui conservent

l'une des deux asymptotes selon le schéma ci-dessous :

Pôle + Pôle -

(arc (arc

montant] descendant]

(voir série de ces modifications, n° 3 à 8, sur l'exemple de la figure

15, partie droite].

L'ajustement (séquentiel ou simultané] aux écarts vrais est

posé pour chaque variation, prise en valeur relative ou en logarithme

du paramètre composé relatif, sur une base linéaire (en 1 ou n variables]

et calculé en moindres carrés, excluant le cas des paramètres "supprimés"

(voir coefficients d'interpolation entre variations 0 et 1, en fin de

ligne, sur l'exemple séquentiel de la Fig. 15].

Pratiquemment, de nombreux dispositifs complémentaires -spé-

cifiques ou non de l'un des deux modes d'ajustement- sont requis pour

l'obtention ou le contrôle d'une solution convenable, spécialement en

fonctionnement automatique :

a] une zonation par paramètres composés successifs (ou par

variations canoniques] est d'abord calculée sur la courbe de sondage.

Les zones, chevauchantes, sont définies empiriquement à partir de

projections des croix sur la courbe de sondage, (voir limites, en

traits verticaux, sur les courbes de la Fig. 15, partie droite].

Page 117: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

B.2.

Le sens local des écarts, et donc celui donné aux variations

"unitaires", est ainsi défini initialement zone par zone.

En mode séquentiel, mais non en mode global, chaque ajus-

tement est limité à la zone locale.

b) l'ordre (en mode séquentiel] et la répétition du cycle

des ajustements sont en principe spécifiables. En pratique, ils sont

automatiquement définis ou contrôlés, avec, en mode séquentiel :

- priorité aux plus gros écarts (constatés dans un cycle

d'inspection préalable) ;

- exécution d'un cycle d'ajustements dans l'ordre du haut

vers le bas de la coupe, et résistivité avant épaisseur (comme dans

l'interprétation manuelle) ;

c) des contraintes additionnelles, spécialement en mode

global, peuvent être introduites.

Mais le problème réel étant fortement non linéaire et les

données (hypothèse initiale...) étant quelconques, on doit pouvoir aussi

- avant le calcul linéaire, exclure de celui-ci, les varia-

tions des paramètres composés qui ont été trouvés "supprimés" et qui

peuvent être regardés soit comme libres, soit comme "gelés".

- avant et après ce calcul, rejeter ou plutôt tronquer les

trop grandes variations d'un paramètre composé, qui correspondaient à

une impossibilité ou à une violation du type initial de stratification.

A vrai dire, ces contrôles qui conduisent à. compliquer for-

tement la programmation, n'ont de sens que dans le cadre d'une exécution

en différé (traitement par lots).

Ils ont l'inconvénient de pouvoir introduire nombre d'éléments

artificiels dans la solution, spécialement dans le cas du mode séquen-

tiel, par ailleurs préféré comme "le plus simple".

Page 118: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

B.3.

3. Plus récemment, on a eu la possibilité de commencer àtransférer -ou plutôt simplifier et adapter- une partie des éléments

de ce système sur des moyens de calcul utilisables en mode conver-

sationnel et notamment :

- un calculateur de bureau HP 9845 B, avec écran graphique ¡

- des calculatrices manuelles programmables de grande capa-

cité, utilisées avec pointé direct sur le calque bilog de la courbe

de terrain.

Dans ce mode interactif de mise en oeuvre, la programmation

peut être considérablement diminuée, les deux seuls éléments stricte-

ment nécessaires étant :

a) le calcul direct d'une courbe de sondage pour une coupe

électrique donnée ;

b) la conversion -aller et retour- de la coupe à la coupe

composée DZ 2.

Dans le cas du second type de matériel (calculatrices ma-

nuelles], on peut s'en tenir à ces seuls calculs, même si une détermi-

nation automatique est encore programmable pour un paramètre composé

à la fois (Ti 53) ou même plusieurs (HP 41 C) : on y gagne en simpli-

cité d'emploi, l'entrée des points expérimentaux étant notamment

évitée.

Les tableaux joints (P1 et P2) donnent programmes et ins-

tructions complètes d'emploi pour le matériel Ti 59 plus imprimante,

cette dernière pouvant être remplacée par un stockage interne dans

la partition : 559 (instructions), 49 (données).

Le système HP 41 C plus rapide est encore plus avantageux j

mais la transcription en BASIC des algorithmes est plus facile à

partir du langage AOS présenté.

Page 119: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

B.4.

Pour les calculs de reparamétrisation de la coupe, ici la

conversion des paramètres terrains (h,p) à ceux des pôles (en fait

un seul paramètre nouveau, leur abscisse d qu'on stocke précédée du

signe ± du pôle], un algorithme itératif direct a été établi (donné

en bas du tableau 2) qui évite d'avoir à calculer et stocker les pa-

ramètres hc.pc des croix, comme on le faisait précédemment en ordinateur.

Outre l'amélioration des programmations, le perfectionnement

rapide, désormais prévisible des systèmes de calcul portatifs, favorise

le mode de mise en oeuvre -partiellement ou complètement conversation-

nel- de l'interprétation des courbes de sondage utilisant les paramè-

tres de contrôle DZ 2.

Page 120: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

1 M ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! i ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! M ! ! ! ! ! ! ! M M M ! ! ! I :ftftDT I ! !Interpret at i on • i ni. erac t i vt de sondaçi.:= é) <?cx ri CJUÉ-Sen paramètre.- composés DZ2 < P.GRJVKfiU )

I !•'!!!!!!! ! ! M ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! M ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

1/ CRLCUL d'une Courbe S E ou DD CTi 5 9 )

Programmât i on'rap i d e ' :stockage & re-stockage deCalcul de 3 (ou 6) pointsPRRT1T10H (min) : 2 Op 17

4 Dp 17

pour n coeff. d*- ccnyolutionn valeurs f ifon stratif./ décade .si 9 coeff, 3 Op 1?si 21 ou 23

si 19,y

MEMOIRES

K

CS coeff)i TI à T7

EXEMPLE

4. /v200. 00010 7T|

1000. 00090 77^100. 00400 77-500. 00000 TTit

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! 1329,-1c46,2127.-2924,4373.-7324,! 14121,-30641,61843,-79613,31104.? 13439,3955,258,225,-39, : 10000! < ïflC î« GH0Î.H 1974 )

Page 121: APPLICATION DES MÉTHODES DE PROSPECTION …

! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! I ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! M ! ! CCDTI !Interpretation interactive de sondages électriquesen paramètres composés D22 < P.GRIVEflU )

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PROCEDURE\s Exec fl'->CONVERSION des terrains Ti en points Di

t liste de leurs abscisses di <& signes) [v.exemple32/ MODIFIER un Di < abscisse ¿i î,/ou ordonnée pi) :la courbe SE (locale) suivra , sauf "suppression"Multiplier EN MEMOIRE d par Modx, p par Mody[en exemple D2 est modifié : Modx=l.l , Mody-1 3Modifier s'il y a' 1 i eu plusieurs Di (avec réserve)3/ Exec I"->RE-CflLCUL des terrains Ti & liste des Ti

& Di modifiés! 4s Exec fi -> calcul du SE modifié! •! MEMOIRES!!

! OPERñTION en! MEMOIRE t 2/

V

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3: Modx, Prd, li, Mody, Prd, 6i,

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000i 100OS?004000000000000000540013002024

! Durée d'une CONVERSION II y ou 3/ 3: env. 26 s-e-c

! REGLE :! Une mod if "simple" d' un point D a un effet simple! & de mime sens sur la SE „mais qui peut être"supprimé"! Noter la forme simple en ¿ & p des"cas"c1assiques :! "équi val ence"-- >" 1 /"2 suppressi on"d'un D <seul ¿agit)! "suppression" — >" suppress i on total e"d'un IKde ci & de p)I! PROGRfiMUE < D/D22 ,Ti59, Prt

JUcaiùeV\ 648.10 m?

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