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Prêtons attention à la prophétie de daniel en deux colonnes pour smartphone

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La prophétie de Daniel passée en revue chapitre par chapitre. © 1999-2006 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania. Format adapté pour utiliser avec un Smartphone.

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Prêtons attention à la prophétie de Daniel !

1999, 2006

Cette publication est éditée dans le cadre d’une œuvre mondiale d’enseignement biblique rendue possible par des offrandes volontaires.

Sauf indication, les citations des Écritures sont tirées de la version en français moderne Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau — avec notes et références

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*** dp chap. 1 p. 5-10 ***

Le livre de Daniel et vous

1 Un roi puissant menace d’exécuter les sages de son royaume parce qu’ils sont incapables de révéler et d’interpréter le rêve déroutant qu’il vient de faire. Trois jeunes hommes qui refusent d’adorer une image imposante sont jetés dans un four surchauffé, mais ils ne meurent pas. Au beau milieu d’un festin, des centaines de personnes voient une main écrire des paroles mystérieuses sur le mur du palais. Des conspirateurs sans scrupules font jeter un homme âgé dans une fosse aux lions, mais il en ressort sans une égratignure. Un prophète de Dieu voit quatre bêtes en vision, bêtes dont la signification portera sur des millénaires.

2 Ce ne sont là que quelques-uns des récits qu’on trouve dans le livre de Daniel. Valent-ils la peine qu’on les examine attentivement ? De quelle utilité ce vieux livre peut-il être à notre époque ? Pourquoi se soucier d’événements qui se sont produits, il y a 2 600 ans ?

DANIEL, UN LIVRE ANCIEN POUR LES TEMPS MODERNES

3 La plus grande partie du livre de Daniel tourne autour du thème de la domination mondiale, un sujet qui est au centre des préoccupations aujourd’hui. Presque tout le monde reconnaîtra que nous vivons une époque difficile. Jour après jour, les journaux nous bombardent d’informations affligeantes qui nous rappellent que la société humaine est en train de s’enfoncer dans un bourbier de problèmes complexes... et ce alors même que la science et la technologie accomplissent des prouesses.

4 Réfléchissez à ceci : L’homme a marché sur la lune, mais à de nombreux endroits il ne peut se promener sans crainte dans les rues de sa planète. Il est capable d’équiper une maison de toutes sortes de commodités, mais il ne peut endiguer le flot des familles brisées. Et il a su inaugurer l’ère de l’information, mais il ne peut apprendre aux gens à cohabiter en paix. Hugh Thomas, professeur d’histoire, a écrit un jour : “ La propagation de la connaissance et de l’instruction a appris peu de choses aux hommes sous le rapport de la maîtrise de soi et moins encore pour ce qui est de l’art de vivre avec d’autres humains. ”

5 Voulant établir un certain ordre dans la société, les hommes se sont organisés en gouvernements très divers. Cependant, aucun d’entre eux n’a échappé ni n’échappe à l’exactitude de cette remarque du roi Salomon : “ L’homme a dominé l’homme à son détriment. ” (Ecclésiaste 4:1 ; 8:9). Bien entendu, certains dirigeants ont de nobles idéaux. Néanmoins, aucun roi, aucun président ni aucun dictateur n’a le pouvoir d’éliminer la maladie et la mort. Aucun humain ne peut faire de la terre le Paradis que Dieu voulait qu’elle soit.

6 Le Créateur, quant à lui, est à la fois désireux et capable d’accomplir de telles choses. Il n’a pas besoin de la permission des gouvernements humains pour réaliser son dessein ; à ses yeux, en effet, “ les nations sont comme une goutte d’un seau ; oui, on les considère comme une couche de poussière sur la balance ”. (Isaïe 40:15.) Jéhovah est le Maître Souverain de l’univers. À ce titre, son pouvoir est de loin supérieur à celui des gouvernements humains.

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C’est le Royaume de Dieu qui remplacera toutes les formes de domination humaine, pour le bien éternel de l’humanité. Peut-être cette idée n’est-elle nulle part expliquée aussi clairement que dans le livre de Daniel.

DANIEL, BIEN-AIMÉ DE DIEU

7 Jéhovah Dieu éprouvait une grande affection pour Daniel, qui fut son prophète pendant de nombreuses années. D’ailleurs, un ange de Dieu qualifia Daniel de “ quelqu’un de très désirable ”. (Daniel 9:23.) Le terme hébreu original traduit par “ quelqu’un de très désirable ” peut signifier “ bien-aimé ”, “ particulièrement apprécié ”, voire “ favori ”. Daniel était particulièrement précieux aux yeux de Dieu.

8 Parlons brièvement de la situation exceptionnelle de ce prophète aimé. En 618 avant notre ère, le roi de Babylone, Neboukadnetsar, assiégea Jérusalem (Daniel 1:1). Peu après, certains jeunes Juifs instruits furent emmenés en exil à Babylone. Daniel était parmi eux. À l’époque, il était probablement adolescent.

9 Daniel et ses compagnons, Hanania, Mishaël et Azaria, faisaient partie des Hébreux qui furent choisis pour recevoir trois ans de formation dans “ l’écriture et la langue des Chaldéens ”. (Daniel 1:3, 4.) Certains spécialistes sont d’avis qu’il ne s’agissait vraisemblablement pas d’un simple cours de langue. Par exemple, le professeur Carl Keil déclare : “ Daniel et ses compagnons allaient être instruits dans la sagesse des prêtres et de l’élite intellectuelle des Chaldéens, laquelle était enseignée dans les écoles de Babylone. ” Daniel et ses compagnons reçurent donc une formation spéciale pour servir dans le gouvernement. >>

10 La situation de Daniel et de ses compagnons changeait du tout au tout. En Juda, ils avaient vécu au milieu d’adorateurs de Jéhovah. Désormais, ils étaient entourés de gens qui adoraient des dieux et des déesses de la mythologie. Néanmoins, ces jeunes gens, Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria, n’étaient pas intimidés. Malgré ce contexte qui mettait leur foi à l’épreuve, ils étaient déterminés à persévérer dans le vrai culte.

11 Ce n’était pas facile. Le roi Neboukadnetsar était un fervent adorateur de Mardouk, la divinité principale de Babylone. Les exigences de ce roi étaient parfois absolument inacceptables pour un adorateur de Jéhovah (voir par exemple Daniel 3:1-7). Mais Daniel et ses compagnons bénéficiaient de la direction infaillible de Jéhovah. Durant les trois années que dura leur formation, Dieu leur accorda “ connaissance et perspicacité en toute écriture et sagesse ”. En outre, Daniel reçut la faculté de comprendre les visions et les rêves. Par la suite, quand le roi passa en revue ces quatre jeunes hommes, il les trouva “ dix fois supérieurs à tous les prêtres-magiciens et évocateurs d’esprits qui étaient dans tout son royaume ”. — Daniel 1:17, 20.

PROCLAMATION DES MESSAGES DE DIEU

12 Du début à la fin des nombreuses années qu’il passa à Babylone, Daniel fut le messager de Dieu auprès d’hommes tels que les rois Neboukadnetsar et Belshatsar. La mission de Daniel était capitale. Jéhovah avait permis à Neboukadnetsar de détruire Jérusalem ; il en avait fait son instrument. Par la suite, Babylone serait détruite à son tour. Vraiment, le livre de Daniel magnifie Jéhovah Dieu ;

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il montre qu’il est le Très-Haut et le Chef dans “ le royaume des humains ”. — Daniel 4:17.

13 Daniel servit à la cour pendant quelque 70 ans, jusqu’à la chute de Babylone. Il vécut assez longtemps pour voir de nombreux Juifs retourner dans leur pays en 537 avant notre ère, même si la Bible ne précise pas qu’il les accompagna. Il resta très actif, au moins jusqu’à la troisième année du règne de Cyrus, le fondateur de l’Empire perse. À ce moment-là, Daniel devait approcher les 100 ans.

14 Après la chute de Babylone, Daniel mit par écrit les événements les plus marquants de sa vie. Le document qu’il rédigea constitue aujourd’hui une partie remarquable de la Sainte Bible et porte le nom de livre de Daniel. Mais pourquoi devrions-nous prêter attention à ce livre ancien ?

DEUX PARTIES, UN MESSAGE

15 L’extraordinaire livre de Daniel contient deux parties très différentes : l’une est narrative, l’autre est prophétique. Ces deux aspects du livre de Daniel peuvent bâtir notre foi. De quelle manière ? La partie narrative (qui compte parmi les plus intenses de la Bible) montre que Jéhovah Dieu bénira ceux qui lui resteront fidèles et prendra soin d’eux. Daniel et ses trois compagnons sont demeurés fermes dans des épreuves qui menaçaient leur vie. Aujourd’hui, tous ceux qui veulent rester fidèles à Jéhovah seront fortifiés par un examen attentif de leur exemple.

16 La partie prophétique bâtit la foi en montrant que Jéhovah connaît le cours de l’Histoire, et ce des siècles, et même des millénaires, à l’avance. Par exemple, Daniel donne des détails sur la montée et la chute des puissances mondiales depuis l’époque de la Babylone antique jusqu’au “ temps de la fin ”. (Daniel 12:4.) Daniel dirige notre attention sur le Royaume de Dieu confié à son Roi établi et aux “ saints ” qui règnent avec lui ; il précise que ce gouvernement durera toujours. Ce gouvernement accomplira entièrement le dessein de Jéhovah concernant la terre et procurera des bénédictions à tous ceux qui voudront servir Dieu. — Daniel 2:44 ; 7:13, 14, 22.

17 Par bonheur, Jéhovah ne garde pas pour lui la connaissance des événements à venir. Il est au contraire le “ Révélateur des secrets ”. (Daniel 2:28.) Si nous nous arrêtons sur l’accomplissement des prophéties contenues dans le livre de Daniel, notre foi dans les promesses de Dieu en sera fortifiée. Nous renforcerons encore notre conviction que Dieu réalisera son dessein au moment exact et de la manière précise qu’il aura choisis.

18 Tous ceux qui étudient le livre de Daniel avec un cœur réceptif y gagneront une foi plus grande. Mais avant de nous plonger dans l’examen de ce livre, il nous faut vérifier son authenticité. Certains critiques ont dénigré le livre de Daniel : ils ont affirmé que les prophéties qu’il contient ont été rédigées après leur accomplissement. Les prétentions de ces sceptiques sont-elles fondées ? Le chapitre suivant répondra à cette question.

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*** dp chap. 2 p. 13-29 ***

Daniel, un livre au banc des accusés

1 Imaginez-vous dans un tribunal. Vous assistez à un jugement important. Un homme est accusé de fraude. Le procureur affirme que cet homme est coupable. Pourtant, l’accusé a depuis longtemps la réputation d’être intègre. N’aimeriez-vous pas entendre les arguments de la défense ?

2 Vous vous trouvez dans la même situation vis-à-vis du livre de Daniel. Son rédacteur était un homme connu pour son intégrité. Le livre qui porte son nom est tenu en haute estime depuis des milliers d’années. Il se présente comme de l’histoire authentique, écrite par Daniel, un prophète hébreu qui vécut aux VIIe et VIe siècles avant notre ère. D’après la chronologie biblique, qui est précise, ce livre couvre la période qui va d’environ 618 à 536 avant notre ère, et il a été terminé à cette dernière date. Mais ce livre est accusé. Des encyclopédies et d’autres ouvrages de référence sous-entendent, voire affirment, qu’il s’agit d’une fraude.

3 Par exemple, la New Encyclopædia Britannica admet que le livre de Daniel était autrefois “ généralement considéré comme de l’histoire vraie, qui contenait de véritables prophéties ”. Cette encyclopédie ajoute cependant qu’en réalité Daniel “ a été écrit plus tard, à une époque de crise nationale — quand les Juifs subissaient une persécution intense sous [le roi de Syrie] Antiochus IV Épiphane ”. Elle situe la rédaction du livre entre 167 et 164 avant notre ère. Le même ouvrage affirme que le rédacteur du livre de Daniel ne prophétise pas, mais raconte simplement “ des événements qui sont pour lui de l’histoire passée à la manière de prophéties d’événements futurs ”.

4 Où ces idées ont-elles germé ? La critique du livre de Daniel n’est pas nouvelle. Elle a commencé au IIIe siècle de notre ère avec un philosophe nommé Porphyre. Comme beaucoup dans l’Empire romain, il se sentait menacé par l’influence qu’exerçait le christianisme. Il a écrit 15 livres pour saper cette “ nouvelle ” religion. Le 12e s’en prenait au livre de Daniel, que Porphyre qualifiait de falsification, écrite par un Juif du IIe siècle avant notre ère. Des attaques semblables ont été lancées au XVIIIe et au XIXe siècle. Pour les tenants de la haute critique et les rationalistes, les prophéties (qui consistent à annoncer des événements futurs) sont quelque chose d’impossible. Daniel est devenu une cible de choix. En quelque sorte, son livre et lui ont été assignés en justice. Les critiques prétendaient avoir de nombreuses preuves que ce livre avait été écrit non par Daniel pendant l’exil des Juifs à Babylone, mais par quelqu’un d’autre des siècles plus tard {Note : Certains

critiques essaient d’atténuer l’accusation de falsification en disant que l’écrivain a pris Daniel comme pseudonyme, de même que des livres non canoniques anciens ont été écrits sous des noms d’emprunt. Cependant, un critique de la Bible, Ferdinand Hitzig, a affirmé : “ Le cas du livre de Daniel, si on l’attribue à un autre, est différent. Il devient alors un écrit forgé de toutes pièces, dont le but était de tromper ses lecteurs

immédiats, quoique pour leur bien. ”}. Ces attaques se sont multipliées au point qu’un auteur a rédigé une défense intitulée Daniel dans la fosse aux critiques.

5 Les affirmations péremptoires des critiques sont-elles appuyées par des preuves ? Ou bien les faits plaident-ils en faveur de la défense ? L’enjeu est important. En effet, ce n’est pas seulement la réputation de ce livre ancien qui est concernée, mais aussi notre avenir. Si le livre de Daniel est une

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fraude, alors les promesses qu’il contient quant à l’avenir de l’humanité ne sont au mieux que des mots vides de sens. En revanche, s’il contient des prophéties authentiques, vous serez sans aucun doute désireux d’apprendre ce qu’elles signifient pour nous aujourd’hui. Cela étant dit, examinons certaines attaques lancées contre Daniel.

6 Prenons, par exemple, l’accusation formulée dans The Encyclopedia Americana : “ De nombreux détails historiques des périodes anciennes [celle de l’exil à Babylone notamment] sont considérablement déformés ” dans le livre de Daniel. En est-il vraiment ainsi ? Considérons une à une trois prétendues erreurs.

L’AFFAIRE DU MONARQUE MANQUANT

7 Daniel a écrit que Belshatsar, un “ fils ” de Neboukadnetsar, était roi à Babylone quand la ville a été prise (Daniel 5:1, 11, 18, 22, 30). Les critiques ont longtemps attaqué cette affirmation, car on ne trouvait le nom de Belshatsar nulle part ailleurs que dans la Bible. Les anciens historiens disaient en outre que Nabonide, un successeur de Neboukadnetsar, avait été le dernier roi babylonien. C’est pourquoi, en 1850, Ferdinand Hitzig affirmait que Belshatsar était manifestement une pure invention de l’écrivain. Mais l’opinion de M. Hitzig ne vous paraît-elle pas un peu hâtive ? Après tout, le fait que ce roi n’est mentionné nulle part (surtout à une période où il est reconnu que les récits historiques sont rares) est-il la preuve qu’il n’a jamais existé ? Du reste, en 1854 on a mis au jour de petits cylindres d’argile dans les ruines d’Our, une ville de la Babylonie antique qui se trouve aujourd’hui dans le sud de l’Iraq. >>

Ces documents cunéiformes émanant du roi Nabonide comprenaient une prière en faveur de ‘ Bel-sar-oussour, son fils aîné ’. Même les critiques ont dû se rendre à l’évidence : il était question du Belshatsar du livre de Daniel.

8 Les critiques n’étaient cependant pas convaincus. “ Cela ne prouve rien ”, a écrit l’un d’eux, appelé Fox Talbot. Selon lui, le fils de l’inscription n’était peut-être qu’un enfant, alors que Daniel le présente comme un roi en exercice. Mais un an seulement après la publication des remarques de F. Talbot, on a découvert d’autres tablettes cunéiformes qui révélaient que Belshatsar avait des secrétaires et des domestiques. Il n’était donc sûrement pas un enfant ! Finalement, d’autres tablettes ont enfoncé le clou : elles indiquaient que Nabonide s’absenta de Babylone pendant des périodes de plusieurs années. Elles montraient également qu’à ces périodes il “ confia la royauté ” de Babylone à son fils aîné (Belshatsar). À ces périodes, Belshatsar était roi de fait, puisqu’il était vice-roi avec son père {Note : Nabonide n’était pas à

Babylone quand elle tomba. Il est donc exact de dire que Belshatsar était roi à ce moment-là. Les critiques ergotent sur le fait que les annales profanes ne donnent pas à Belshatsar le titre officiel de roi. Néanmoins, des témoignages remontant à l’Antiquité montrent que même un

gouverneur était parfois qualifié de roi.}.

9 Toujours pas satisfaits, certains critiques reprochent à la Bible de qualifier Belshatsar, non de fils de Nabonide, mais de fils de Neboukadnetsar. Quelques-uns relèvent que Daniel ne fait même pas allusion à l’existence de Nabonide. Toutefois, ces deux objections ne résistent pas à l’examen. Il semble que Nabonide épousa la fille de Neboukadnetsar. Belshatsar serait dans ce cas le petit-fils de Neboukadnetsar. Or, ni l’hébreu ni

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l’araméen ne possèdent les mots “ grand-père ” et “ petit-fils ” ; “ fils de ” peut signifier “ petit-fils de ”, et même “ descendant de ”. (Voir Matthieu 1:1.) En outre, le récit biblique autorise à identifier Belshatsar au fils de Nabonide. En effet, lorsqu’il est terrifié par l’écriture de mauvais augure qu’une main trace sur le mur, Belshatsar aux abois offre la troisième place dans le royaume à celui qui saura la déchiffrer (Daniel 5:7). Pourquoi la troisième et pas la deuxième ? Cette offre donne à penser que la première et la deuxième place étaient déjà occupées. De fait, elles l’étaient : par Nabonide et par son fils, Belshatsar.

10 Ainsi, la mention de Belshatsar par Daniel n’est pas le signe qu’il ne connaît pas l’histoire “ avec précision ”. Au contraire, bien qu’il n’écrive pas l’histoire de Babylone, Daniel nous donne un aperçu plus précis de la monarchie babylonienne que des historiens de l’Antiquité tels qu’Hérodote, Xénophon et Bérose. Pourquoi Daniel fut-il capable de rapporter des faits qui leur échappèrent ? Parce qu’il était à Babylone. Son livre est l’œuvre d’un témoin oculaire, et non d’un imposteur qui aurait vécu des siècles plus tard.

QUI ÉTAIT DARIUS LE MÈDE ?

11 Selon Daniel, lorsque Babylone fut renversée, un roi nommé “ Darius le Mède ” commença à régner (Daniel 5:31). On n’a toutefois pas encore trouvé le nom de Darius le Mède, ni dans les sources profanes, ni dans les découvertes archéologiques. C’est pourquoi le Dictionnaire encyclopédique de la Bible (par A. Westphal), par exemple, affirme que ce Darius “ n’a jamais existé ”.

12 Certains spécialistes se montrent plus prudents. Après tout, à une époque les critiques affirmaient également au sujet de Belshatsar qu’il n’avait “ jamais existé ”. Il ne fait aucun doute qu’un jour Darius sortira aussi de l’ombre. Des tablettes cunéiformes ont déjà révélé que Cyrus le Perse ne porta pas le titre de “ roi de Babylone ” immédiatement après la conquête de la ville. Un chercheur émet cette hypothèse : “ Celui qui porta le titre de ‘ roi de Babylone ’ était un roi vassal de Cyrus, et non Cyrus lui-même. ” Se peut-il que Darius ait été le nom de règne ou le titre d’un puissant fonctionnaire mède à qui Babylone fut confiée ? Certains pensent que Darius fut un homme du nom de Goubarou. Cyrus nomma Goubarou gouverneur de Babylone, et les récits profanes confirment qu’il était investi d’un pouvoir considérable. Une tablette cunéiforme déclare qu’il établit des gouverneurs subalternes à Babylone. Détail à relever, Daniel signale que Darius nomma 120 satrapes pour gouverner le royaume de Babylone. — Daniel 6:1.

13 Peut-être finira-t-on par mettre au jour des indices plus directs qui révéleront l’identité précise de ce roi. Quoi qu’il en soit, le silence apparent de l’archéologie est loin de constituer un motif d’affirmer que Darius n’a “ jamais existé ”, et encore moins de rejeter tout le livre de Daniel en le disant frauduleux. Il est bien plus rationnel de considérer le récit de Daniel comme le rapport d’un témoin oculaire plus détaillé que les récits profanes qui ont subsisté.

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LE RÈGNE DE YEHOÏAQIM

14 On lit en Daniel 1:1 : “ Dans la troisième année du règne de Yehoïaqim le roi de Juda, Neboukadnetsar le roi de Babylone vint à Jérusalem et entreprit de l’assiéger. ” Les critiques contestent ce verset parce qu’il ne semble pas s’accorder avec Jérémie, selon lequel la quatrième année de Yehoïaqim fut la première année de Neboukadnetsar (Jérémie 25:1 ; 46:2). Daniel contredisait-il Jérémie ? Quelques renseignements supplémentaires règlent facilement la question. Quand il fut établi roi en 628 avant notre ère par Pharaon Néko, Yehoïaqim devint une marionnette entre les mains du dirigeant égyptien. Cela survint environ trois ans avant que Neboukadnetsar ne succède à son père sur le trône de Babylone, en 624. Peu après (en 620), Neboukadnetsar envahit Juda et fit de Yehoïaqim un roi vassal de Babylone (2 Rois 23:34 ; 24:1). Pour un Juif qui vivait à Babylone, la “ troisième année ” de Yehoïaqim était donc la troisième année où ce roi était vassal de Babylone. Daniel écrivit de cette perspective. Jérémie, quant à lui, écrivit de la perspective des Juifs qui habitaient à Jérusalem. Aussi fit-il débuter la royauté de Yehoïaqim au moment où Pharaon Néko l’établit roi.

15 En réalité, cette prétendue

contradiction ne fait que renforcer les indices selon lesquels Daniel écrivit son livre à Babylone, parmi les exilés juifs. Mais cet argument contre le livre de Daniel comporte une autre faille béante. Souvenez-vous que le rédacteur de Daniel disposait indubitablement du livre de Jérémie ; il en parla d’ailleurs (Daniel 9:2). Si le rédacteur de Daniel avait été un inventeur intelligent, comme l’affirment les critiques, se serait-il risqué à >>

contredire une source aussi respectée que Jérémie, de surcroît dès le premier verset de son livre ? De toute évidence, non.

DES DÉTAILS RÉVÉLATEURS

16 Tournons à présent notre attention vers des choses positives plutôt que négatives. Arrêtons-nous sur d’autres détails du livre de Daniel qui indiquent que son rédacteur avait une connaissance de première main de l’époque dont il parla dans ses écrits.

17 La connaissance que Daniel possédait de détails subtils relatifs à la Babylone antique atteste l’authenticité de son récit. Par exemple, Daniel 3:1-6 rapporte que Neboukadnetsar fit dresser une image géante pour que tous l’adorent. Les archéologues ont trouvé d’autres témoignages attestant que ce monarque cherchait à mêler ses sujets à des pratiques nationalistes et religieuses. Par ailleurs, Daniel dit que Neboukadnetsar se vantait de ses nombreuses constructions (Daniel 4:30). Il a fallu attendre notre époque pour que les archéologues confirment que Neboukadnetsar était à l’origine d’un grand nombre de constructions faites à Babylone. Quant à sa vantardise... cet homme faisait estampiller les briques mêmes de son nom ! Les critiques de Daniel sont incapables d’expliquer comment leur prétendu faussaire de l’époque maccabéenne (167-63 avant notre ère) aurait connu l’existence de ces constructions... quelque quatre siècles plus tard et bien avant que les archéologues ne les sortent de terre !

18 Le livre de Daniel fait aussi état de différences majeures entre la loi babylonienne et la loi médo-perse. Par exemple, sous la loi babylonienne les trois compagnons de Daniel furent jetés dans un four brûlant parce qu’ils

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refusaient d’obéir à l’ordre du roi. Des dizaines d’années plus tard, Daniel fut jeté dans une fosse aux lions pour avoir refusé d’obéir à une loi perse qui violait sa conscience (Daniel 3:6 ; 6:7-9). Certains ont voulu faire passer le récit du four brûlant pour une légende, mais des archéologues ont découvert une lettre de la Babylone antique qui mentionne précisément cette forme de punition. En revanche, aux yeux des Mèdes et des Perses, le feu était sacré. C’est pourquoi ils préféraient d’autres formes cruelles de punition. Il n’est dès lors pas surprenant qu’ils aient adopté la fosse aux lions.

19 On remarque une autre différence encore. Daniel indique que Neboukadnetsar pouvait édicter et changer les lois à sa convenance. Darius, de son côté, ne pouvait changer ‘ les lois des Mèdes et des Perses ’, pas même celles qu’il avait promulguées en personne (Daniel 2:5, 6, 24, 46-49 ; 3:10, 11, 29 ; 6:12-16) ! John Whitcomb, un historien, écrit : “ L’histoire antique confirme cette différence entre Babylone, où la loi était soumise au roi, et la Puissance médo-perse, où le roi était soumis à la loi. ”

20 Le récit saisissant du festin de Belshatsar, qui est rapporté en Daniel chapitre 5, est riche en détails. Apparemment, on commença par manger gaiement et boire beaucoup, car il est à plusieurs reprises question de vin (Daniel 5:1, 2, 4). Or, sur certains reliefs représentant ce genre de festins, les personnages ne font que boire du vin. De toute évidence, donc, le vin tenait une place de premier ordre dans les festivités. Daniel précise également que des femmes étaient présentes à ce banquet : les femmes de second rang du roi et ses concubines (Daniel 5:3, 23). >>

L’archéologie confirme ce détail, une coutume babylonienne. À l’époque maccabéenne, tant Juifs que Grecs n’acceptaient pas que des femmes participent à un festin avec des hommes. Peut-être est-ce la raison pour laquelle des versions primitives de la Septante omettent dans Daniel la mention de ces femmes {Note : Carl Keil,

un hébraïsant, écrit au sujet de Daniel 5:3 : “ La LXX. a ici, ainsi qu’au ver. 23, omis de mentionner les femmes, conformément à la coutume des Macédoniens, des Grecs et des

Romains.”}. Pourtant, le prétendu faussaire, auteur de Daniel, aurait vécu dans cette culture hellénisée (grecque), peut-être même à l’époque où fut traduite la Septante !

21 Quand on sait ce genre de détails, on a du mal à croire que le Dictionnaire de la Bible, par A.-M. Gérard, puisse dire de l’auteur du livre de Daniel qu’il n’avait qu’une connaissance “ assez vague ” de la période de l’Exil. Comment un imposteur qui aurait vécu des siècles plus tard aurait-il pu connaître si intimement les anciennes coutumes babyloniennes et perses ? D’autant que l’un et l’autre empire avaient décliné bien avant le IIe siècle avant notre ère. Il va de soi que les archéologues n’existaient pas à l’époque ; les Juifs d’alors ne se flattaient pas non plus de connaître la culture et l’histoire de pays étrangers. Seul Daniel le prophète, un témoin oculaire de l’époque et des événements dont il parlait, put écrire le livre de la Bible qui porte son nom.

LES ÉLÉMENTS EXTERNES PROUVENT-ILS

QUE DANIEL FUT FABRIQUÉ ?

22 Un des arguments les plus souvent invoqués contre le livre de Daniel est sa place dans le canon des Écritures hébraïques. Les rabbins de l’Antiquité classèrent les livres des Écritures

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hébraïques en trois groupes : la Loi, les Prophètes et les Écrits. Et ils rangèrent Daniel, non parmi les Prophètes, mais dans les Écrits. Cela signifie, en concluent les critiques, que ce livre était inconnu à l’époque où les œuvres des autres prophètes furent rassemblées. Le livre de Daniel se trouverait dans les Écrits parce que ceux-ci furent compilés plus tard.

23 Néanmoins, tous les spécialistes de la Bible ne pensent pas que les rabbins divisèrent le canon avec une telle rigidité ni qu’ils exclurent Daniel des Prophètes. Et de toute façon, même si les rabbins ont classé Daniel dans les Écrits, cela prouve-t-il qu’il fut écrit ultérieurement ? Bien sûr que non. Des érudits renommés ont évoqué diverses raisons pour lesquelles les rabbins auraient pu éliminer Daniel des Prophètes. Ils le firent peut-être, par exemple, parce que le livre les gênait, ou parce qu’ils considéraient Daniel comme différent des autres prophètes dans la mesure où il occupait une fonction profane à l’étranger. Quoi qu’il en soit, ce qui compte vraiment, c’est que les Juifs de l’Antiquité tenaient le livre de Daniel en haute estime et le regardaient comme canonique. En outre, les faits indiquent que le canon des Écritures hébraïques fut achevé bien avant le IIe siècle avant notre ère. Aucun ajout ne fut permis ensuite, notamment l’ajout de plusieurs livres écrits au IIe siècle avant notre ère.

24 Paradoxalement, l’une de ces œuvres postérieures rejetées a été utilisée contre le livre de Daniel. Le livre apocryphe de l’Ecclésiastique, par Jésus Ben Sirach, fut sans doute rédigé vers 180 avant notre ère. Les critiques aiment faire remarquer que Daniel ne figure pas dans la longue liste d’hommes justes que ce livre contient. >

Ils en concluent que Daniel devait être inconnu à l’époque. Cet argument est accepté par une majorité dans le milieu des spécialistes. Mais considérez ce qui suit : la même liste omet Ezra et Mordekaï (tous deux de grandes figures aux yeux des Juifs d’après l’Exil), ainsi que le bon roi Yehoshaphat. De tous les juges, elle ne nomme que Samuel {Note : En revanche, la liste

divinement inspirée d’hommes et de femmes fidèles dressée par l’apôtre Paul en Hébreux chapitre 11 semble bien faire allusion à des événements racontés dans Daniel (Daniel 6:16-24 ; Hébreux 11:32, 33). Toutefois, la liste de Paul n’est pas non plus exhaustive. De nombreux personnages, tels Isaïe, Jérémie et Ézékiel, ne sont pas nommés dans cette liste, et pourtant cela ne prouve pas qu’ils n’ont jamais

existé.}. Doit-on, sous prétexte que ces hommes ne figurent pas dans une liste, qui d’ailleurs ne se prétend pas exhaustive, et qui en plus se trouve dans un livre non canonique, doit-on penser qu’ils sont tous fictifs ? Cette idée même est grotesque.

TÉMOIGNAGE EXTERNE EN FAVEUR DE DANIEL

25 Revenons aux preuves positives. On a dit qu’aucun autre livre des Écritures hébraïques n’est mieux attesté que Daniel. En voici la démonstration : Le célèbre historien juif Josèphe atteste son authenticité. Il raconte qu’au cours de la guerre qu’il mena contre la Perse au IVe siècle avant notre ère Alexandre le Grand vint à Jérusalem, où les prêtres lui montrèrent un exemplaire du livre de Daniel. Alexandre conclut lui-même que les paroles de la prophétie de Daniel qu’on lui présentait se rapportaient à sa campagne militaire contre la Perse {Note : Pour certains historiens, cela expliquerait pourquoi Alexandre fut si bon avec les Juifs, qui étaient depuis longtemps amis des Perses. À l’époque, Alexandre menait campagne pour

détruire tous les amis de la Perse.}. ~

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Cela se serait passé environ un siècle et demi avant que ne soit “ forgé ” le livre, comme disent les critiques. Il va de soi que les critiques ont contesté Josèphe pour ce qui est de ce passage. Ils lui reprochent aussi de préciser que >>

certaines prophéties du livre de Daniel étaient accomplies. Pourtant, comme l’a fait remarquer Joseph Wilson, un historien, “ [Josèphe] connaissait probablement mieux la question que tous les critiques du monde ”.

[Encadré, page 26]

La question de la langue La rédaction du livre de Daniel a été terminée vers 536 avant notre ère. Il a été écrit en hébreu et en araméen, mais comporte quelques mots grecs et perses.

Ce mélange de langues est inhabituel, mais il n’est pas unique dans l’Écriture.

Le livre d’Ezra aussi a été écrit en hébreu et en araméen. Néanmoins, quelques critiques affirment que la façon dont le rédacteur de Daniel a utilisé ces langues prouve qu’il a écrit après 536. Un critique souvent cité déclare que l’emploi de mots grecs dans Daniel demande une date postérieure de composition. Il prétend que l’hébreu appuie et que l’araméen pour le moins permet cette date postérieure, même une date aussi récente que le II

e siècle avant notre ère.

Cependant, tous les linguistes ne sont pas d’accord. Certains, qui font autorité, ont expliqué que

l’hébreu qu’on trouve dans Daniel est le même que celui d’Ézékiel et d’Ezra, et qu’il ne ressemble pas à celui que contiennent des ouvrages apocryphes ultérieurs comme l’Ecclésiastique. Quant à l’emploi de l’araméen par Daniel, considérez deux documents découverts parmi les Rouleaux de la mer Morte. Ils sont également en araméen et datent des I

er et II

e siècles avant notre ère, peu après que Daniel aurait été

forgé. Mais les spécialistes ont relevé une profonde différence entre l’araméen de ces documents et celui du livre de Daniel. C’est pourquoi certains pensent que le livre de Daniel doit être antérieur de plusieurs siècles à la date que les critiques avancent.

Que dire des mots grecs “ problématiques ” qui figurent dans Daniel ?

On s’est rendu compte que certains étaient perses, et pas grecs du tout ! Les seuls mots qu’on pense toujours être grecs sont les noms de trois instruments de musique. La présence de ces trois mots demande-t-elle vraiment qu’on attribue à Daniel une date postérieure ?

Aucunement. Les archéologues ont constaté que la culture grecque était influente des siècles avant que la Grèce ne devienne une puissance mondiale. Sans compter que si le livre de Daniel avait été rédigé au II

e siècle avant notre ère, à une époque où la culture et la langue grecques imprégnaient tout,

contiendrait-il seulement trois mots grecs ? On peut en douter. Il en contiendrait certainement bien plus. Ainsi, les faits linguistiques appuient bel et bien l’authenticité de Daniel.

26 L’authenticité du livre de Daniel a été encore appuyée quand on a découvert les Rouleaux de la mer Morte dans les grottes de Qoumrân, en Israël. Parmi les trouvailles faites en 1952, les rouleaux et les fragments du livre de Daniel sont étonnamment nombreux. On a daté le plus ancien de la fin du IIe siècle avant notre ère. Il s’ensuit >>

que déjà à cette date le livre de Daniel était bien connu et très respecté. Une encyclopédie biblique (The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible) déclare : “ Il faut à présent cesser de faire remonter Daniel à l’époque maccabéenne, ne serait-ce que parce qu’il n’aurait pas pu y avoir un intervalle suffisant entre la rédaction de Daniel et son apparition sous forme de copies

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dans la bibliothèque d’une secte maccabéenne. ”

27 Cependant, le livre de Daniel est attesté par une source bien plus ancienne et bien plus digne de foi. Un des contemporains de Daniel était le prophète Ézékiel. Lui aussi fut prophète pendant l’exil à Babylone. À plusieurs reprises, le livre d’Ézékiel mentionne Daniel nommément (Ézékiel 14:14, 20 ; 28:3). Ces mentions indiquent que, déjà de son vivant, au VIe siècle avant notre ère, Daniel avait la réputation d’être un homme juste et sage, digne d’être cité avec Noé et Job, des hommes qui craignaient Dieu.

LE PLUS GRAND TÉMOIN

28 Pour finir, considérons le plus grand des témoignages qui atteste l’authenticité de Daniel : celui de Jésus Christ en personne. Lorsqu’il parle des derniers jours, Jésus cite “ Daniel le prophète ” et une des prophéties de Daniel. — Matthieu 24:15 ; Daniel 11:31 ; 12:11.

29 Pour que la théorie maccabéenne des critiques soit vraie, il faudrait donc que l’une ou l’autre des propositions suivantes soit vraie. Soit Jésus fut trompé par cette fiction, soit il ne prononça jamais les paroles que Matthieu cite. Aucune de ces options n’est concevable. Si on ne peut avoir confiance en l’Évangile de Matthieu, comment peut-on se fier aux autres parties de la Bible ? Si on enlève ces phrases, quels mots ôtera-t-on ensuite des pages des Saintes Écritures ? L’apôtre Paul a écrit : “ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, [...] pour remettre les choses en ordre. ” (2 Timothée 3:16). Si donc Daniel était un faussaire, Paul en serait un autre ! Se pourrait-il qu’on ait trompé Jésus ? >>

C’est peu vraisemblable. Il était vivant, au ciel, quand le livre de Daniel fut écrit. Jésus déclara même : “ Avant qu’Abraham vienne à l’existence, j’ai été. ” (Jean 8:58). S’il est un humain parmi tous ceux qui ont vécu à qui il aurait fallu poser des questions sur l’authenticité de Daniel, c’est bien Jésus. Mais nous n’avons pas besoin de poser des questions. Comme nous l’avons vu, son témoignage pourrait difficilement être plus clair.

30 Jésus confirma encore l’authenticité du livre de Daniel au moment de son baptême. Il devint alors le Messie, ce qui accomplissait une prophétie de Daniel, celle des 69 semaines d’années (Daniel 9:25, 26 ; voir le chapitre 11 du présent ouvrage). Même si la théorie défendant la rédaction tardive du livre de Daniel était vraie, le rédacteur de ce livre connaissait quand même l’avenir quelque 200 ans à l’avance. Évidemment, Dieu n’aurait pas inspiré un faussaire pour qu’il énonce de vraies prophéties sous un faux nom. Non, les humains qui sont fidèles à Dieu acceptent volontiers le témoignage de Jésus. Tous les spécialistes, tous les critiques du monde auraient beau s’insurger tous ensemble contre Daniel, le témoignage de Jésus leur donnerait tort, car il est “ le témoin fidèle et véridique ”. — Révélation 3:14.

31 Même ce témoignage ne suffit pas à de nombreux critiques de la Bible. Une fois qu’on a examiné ce sujet à fond, on ne peut s’empêcher de se demander si toutes les preuves du monde suffiraient à les convaincre. Un professeur de l’université d’Oxford a écrit : “ On n’aboutit à rien en répondant simplement aux objections tant que demeure ce préjugé du départ : ‘ Les prophéties d’origine surnaturelle

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n’existent pas. ’ ” Leur préjugé les aveugle. Mais tel est leur choix... et ce sont eux qui sont perdants.

32 Et vous ? Si vous vous rendez compte qu’on n’a pas vraiment de raison de douter de l’authenticité du livre de >> ~ ~

Daniel, alors vous êtes prêt à entreprendre un voyage passionnant. Vous trouverez les récits de Daniel étonnants, ses prophéties fascinantes. Et surtout, vous verrez votre foi grandir chapitre après chapitre. Vous ne regretterez jamais d’avoir prêté attention aux prophéties de Daniel !

*** dp chap. 3 p. 31-45 ***

Mis à l’épreuve, mais fidèles à Jéhovah !

1 Le rideau se lève dans le livre prophétique de Daniel à un moment où la scène internationale connaissait un changement radical. L’Assyrie venait de perdre Ninive, sa capitale. L’Égypte, au sud du pays de Juda, avait été reléguée à une position de moindre importance. Et Babylone accédait rapidement à la puissance suprême dans la lutte pour la domination du monde.

2 En 625 avant notre ère, le pharaon d’Égypte, Néko, fit une tentative désespérée pour stopper l’avancée des Babyloniens vers le sud. Il conduisit son armée à Karkémish, sur le cours supérieur de l’Euphrate. La bataille de Karkémish, ainsi qu’on l’a nommée, fut un événement historique décisif. L’armée babylonienne, menée par le prince héritier Neboukadnetsar, porta un coup fatal aux forces militaires de Pharaon Néko (Jérémie 46:2). Dans l’élan de sa victoire, Neboukadnetsar envahit la Syrie et la Palestine et, du même coup, mit fin à la domination égyptienne dans cette région. Seule la mort de son père, Nabopolassar, interrompit temporairement sa campagne.

~ ~

3 L’année suivante, désormais roi de Babylone, Neboukadnetsar s’intéressa de nouveau à ses campagnes militaires en Syrie et en Palestine. C’est à cette époque qu’il vint à Jérusalem pour la première fois. On lit dans la Bible : “ Durant ses jours monta Neboukadnetsar le roi de Babylone, et Yehoïaqim devint alors son serviteur pendant trois ans. Mais il se retourna et se rebella contre lui. ” — 2 Rois 24:1.

NEBOUKADNETSAR À JÉRUSALEM

4 L’expression “ pendant trois ans ” retient toute notre attention, car les premiers mots de Daniel sont : “ Dans la troisième année du règne de Yehoïaqim le roi de Juda, Neboukadnetsar le roi de Babylone vint à Jérusalem et entreprit de l’assiéger. ” (Daniel 1:1). Dans la troisième année du règne total de Yehoïaqim, qui régna de 628 à 618 avant notre ère, Neboukadnetsar n’était pas encore “ le roi de Babylone ” ; il n’était que le prince héritier. En 620, Neboukadnetsar obligea Yehoïaqim à payer un tribut. Mais au bout d’environ trois ans, Yehoïaqim se révolta. C’est donc en 618, autrement dit durant la troisième année de la vassalité de Yehoïaqim à Babylone, que le roi Neboukadnetsar vint à Jérusalem une deuxième fois, pour punir ce roi qui s’était rebellé.

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5 Quelle fut l’issue du siège ? “ Finalement Jéhovah livra en sa main Yehoïaqim le roi de Juda et une partie des ustensiles de la maison du vrai Dieu. ” (Daniel 1:2). Yehoïaqim mourut probablement durant les premiers temps du siège, soit assassiné, soit au cours d’une révolte (Jérémie 22:18, 19). En 618 avant notre ère, Yehoïakîn, son fils, lui succéda. Il avait 18 ans. Mais son règne ne dura que trois mois et dix jours : Yehoïakîn se rendit en 617. — Voir 2 Rois 24:10-15.

6 Neboukadnetsar prit comme butin les ustensiles sacrés du temple de Jérusalem et “ les amena au pays de Shinéar, à la maison de son dieu ; et ces ustensiles, il les amena à la maison du trésor de son dieu ”, Mardouk (Merodak en hébreu) (Daniel 1:2 ; Jérémie 50:2). On a découvert une inscription babylonienne qui présente Neboukadnetsar en train de dire à propos du temple de Mardouk : “ J’entreposai dedans de l’argent et de l’or et des pierres précieuses [...] et y plaçai la maison du trésor de mon royaume. ” Il sera de nouveau question de ces ustensiles sacrés aux jours du roi Belshatsar. — Daniel 5:1-4.

L’ÉLITE DE LA JEUNESSE DE JÉRUSALEM

7 Les trésors du temple de Jéhovah ne furent pas seuls à être emportés à Babylone. Le récit précise : “ Alors le roi dit à Ashpenaz, le fonctionnaire en chef de sa cour, d’amener quelques-uns d’entre les fils d’Israël et de la descendance royale et d’entre les nobles, des enfants en qui il n’y avait aucune tare, mais qui étaient bien d’apparence, perspicaces en toute sagesse, versés dans la connaissance et possédant le discernement de ce qu’on sait, qui avaient aussi en eux >>

la force de se tenir dans le palais du roi. ” — Daniel 1:3, 4.

8 Qui fut choisi ? On lit : “ Il y avait parmi eux quelques-uns des fils de Juda : Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria. ” (Daniel 1:6). Ces paroles jettent une certaine lumière sur les origines, plutôt obscures, de Daniel et de ses compagnons. On remarque par exemple qu’ils étaient “ fils de Juda ”, la tribu royale. On ignore s’ils étaient ou non d’ascendance royale, mais il est logique de penser qu’au moins ils appartenaient à des familles importantes et influentes. En plus d’être sains de corps et d’esprit, ils possédaient perspicacité, sagesse, connaissance et discernement, même s’ils étaient assez jeunes pour être qualifiés d’“ enfants ”, peut-être de jeunes adolescents. Daniel et ses compagnons devaient se distinguer parmi la jeunesse de Jérusalem ; ils devaient en former l’élite.

9 Le récit n’indique pas qui étaient les parents de ces jeunes gens. Il est néanmoins certain qu’ils étaient attachés à Dieu et qu’ils avaient pris leurs responsabilités parentales au sérieux. Si on songe à la décadence morale et spirituelle de Jérusalem à l’époque, surtout parmi ‘ la descendance royale et les nobles ’, il est clair que les qualités manifestées par Daniel et ses trois compagnons ne leur étaient pas venues par hasard. On imagine sans peine le déchirement que ces parents durent éprouver en voyant leurs fils emmenés dans un pays lointain. Comme ils auraient été fiers pourtant s’ils avaient su ce qu’ils deviendraient ! Incontestablement, il est essentiel que les parents élèvent leurs enfants “ dans la discipline et les avertissements de Jéhovah ”. — Éphésiens 6:4.

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UN COMBAT POUR L’ESPRIT

10 Immédiatement s’engagea un combat pour les jeunes esprits de ces exilés. Pour que les adolescents hébreux se coulent dans le système babylonien, Neboukadnetsar décréta que ses fonctionnaires ‘ leur enseignent l’écriture et la langue des Chaldéens ’. (Daniel 1:4.) Il ne s’agissait pas d’une éducation ordinaire. Une encyclopédie (The International Standard Bible Encyclopedia) explique qu’elle “ comprenait l’étude du sumérien, de l’akkadien, de l’araméen [...] et d’autres langues, ainsi que de l’abondante littérature rédigée dans ces langues ”. Cette “ abondante littérature ” comprenait de l’histoire, des mathématiques, de l’astronomie, etc. Cependant, “ les textes religieux connexes, tant de présages que d’astrologie [...], constituaient une part importante ”.

11 Voulant que ces jeunes Hébreux adoptent complètement les coutumes et la culture de la cour babylonienne, “ le roi fixa pour eux une ration quotidienne des mets délicats du roi et du vin dont il buvait, oui pour les entretenir pendant trois ans, afin qu’au terme de ces années ils puissent se tenir devant le roi ”. (Daniel 1:5.) De plus, “ le fonctionnaire principal de la cour leur assigna alors des noms. Ainsi il assigna à Daniel le nom de Beltshatsar, à Hanania celui de Shadrak, à Mishaël celui de Méshak et à Azaria celui d’Abed-Négo ”. (Daniel 1:7.) Il était courant aux temps bibliques de donner à quelqu’un un nouveau nom pour signaler un événement important dans sa vie. Par exemple, Jéhovah changea les noms d’Abram et de Saraï en Abraham et Sara (Genèse 17:5, 15, 16). Lorsqu’un humain change le nom d’un autre, c’est le signe qu’il détient >>

le pouvoir, qu’il domine. Quand Joseph devint l’administrateur des vivres en Égypte, Pharaon lui donna le nom de Tsaphnath-Panéah. — Genèse 41:44, 45 ; voir aussi 2 Rois 23:34 ; 24:17.

12 Dans le cas de Daniel et de ses trois amis hébreux, le changement de nom était chargé de sens. Les noms que leurs parents leur avaient donnés avaient un lien avec le culte de Jéhovah. “ Daniel ” signifie “ Mon juge, c’est Dieu ”. “ Hanania ” veut dire “ Jéhovah a témoigné de la faveur ”. “ Mishaël ” signifie peut-être “ Qui est comme Dieu ? ” Et “ Azaria ” a pour sens “ Jéhovah a secouru, a aidé ”. Sans doute possible, leurs parents espéraient ardemment que leurs fils grandiraient sous la direction de Jéhovah Dieu et le serviraient fidèlement.

13 En revanche, les nouveaux noms donnés aux quatre Hébreux étaient étroitement liés aux noms de faux dieux, comme si ces divinités avaient assujetti le vrai Dieu. Quelle manœuvre insidieuse visant à saper la foi de ces jeunes gens !

14 Le nom de Daniel fut changé en Beltshatsar, qui veut dire “ Protège la vie du roi ”. Ce nom était sans doute une forme abrégée d’une invocation à Bel, ou Mardouk, le dieu principal de Babylone. Qu’il ait ou non donné son avis dans le choix de ce nom pour Daniel, Neboukadnetsar était fier de préciser qu’il était “ selon le nom de [son] dieu ”. (Daniel 4:8.) Hanania fut renommé Shadrak, nom qui, d’après certains spécialistes, est composé et signifie “ Commandement d’Akou ”. Akou était le nom d’un dieu sumérien. Mishaël fut renommé Méshak (peut-être : Mishaakou), apparemment une habile modification de “ Qui est comme Dieu ? ” en “ Qui est ce qu’est Akou ? ”

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Le nom babylonien d’Azaria fut Abed-Négo, qui veut probablement dire “ Serviteur de Négo ”. Or, “ Négo ” est une variante de “ Nebo ”, divinité d’après laquelle plusieurs dirigeants babyloniens furent également nommés.

DÉTERMINÉS À RESTER FIDÈLES À JÉHOVAH

15 Les noms babyloniens, le programme de rééducation et le régime spécial, tout cela tendait non seulement à inculquer à Daniel et aux trois jeunes Hébreux le mode de vie babylonien, mais encore à les éloigner de leur Dieu, Jéhovah, ainsi que de leur formation et de leur contexte religieux. Qu’allaient faire ces jeunes gens devant tant de pressions et de tentations ?

16 Le récit inspiré raconte : “ Daniel

résolut dans son cœur de ne pas se souiller avec les mets délicats du roi et avec le vin dont il buvait. ” (Daniel 1:8a). Même si Daniel seul est mentionné, la suite du récit démontre que ses trois compagnons soutinrent sa décision. Les mots “ résolut dans son cœur ” indiquent que l’instruction qu’il avait reçue de ses parents et d’autres personnes dans son pays avait touché son cœur. C’est assurément une éducation similaire qui guida les trois autres Hébreux dans leur décision. N’est-ce pas là une démonstration magistrale de l’importance d’enseigner nos enfants, quand bien même ils semblent trop jeunes pour comprendre ? — Proverbes 22:6 ; 2 Timothée 3:14, 15.

17 Pourquoi les jeunes Hébreux n’ont-ils refusé que les mets délicats et le vin, et pas les autres choses qui leur étaient fournies ? L’argument énoncé par Daniel en révèle clairement la raison : “ Ne pas se souiller. ” En apprenant “ l’écriture et la langue des Chaldéens ” et en recevant un nom babylonien, même >>

à contrecœur, ils ne se souillaient pas forcément. Prenez l’exemple de Moïse, quelque 1 000 ans plus tôt. Il a été “ instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ”, et pourtant il est resté fidèle à Jéhovah. Il a reçu de bonnes bases grâce à l’éducation que lui ont donnée ses parents. En conséquence, “ par la foi, Moïse, devenu grand, a refusé d’être appelé fils de la fille de Pharaon, choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir la jouissance temporaire du péché ”. — Actes 7:22 ; Hébreux 11:24, 25.

18 De quelle manière les choses fournies par le roi de Babylone souilleraient-elles les jeunes hommes ? Premièrement, les mets délicats comprenaient peut-être des aliments interdits par la Loi mosaïque. Les Babyloniens mangeaient en effet des animaux impurs, interdits aux Israélites sous la Loi (Lévitique 11:1-31 ; 20:24-26 ; Deutéronome 14:3-20). Deuxièmement, les Babyloniens n’avaient pas l’habitude de saigner les animaux avant d’en manger la chair. C’était violer directement la loi de Jéhovah sur le sang que de manger de la viande non saignée (Genèse 9:1, 3, 4 ; Lévitique 17:10-12 ; Deutéronome 12:23-25). Troisièmement, les adorateurs de faux dieux avaient coutume d’offrir leur nourriture à des idoles avant de la manger en repas de communion. Les serviteurs de Jéhovah ne faisaient rien de cela (voir 1 Corinthiens 10:20-22). Enfin, il n’était pas très sain pour des gens de n’importe quel âge, et encore moins pour des jeunes, de consommer jour après jour une nourriture riche et des boissons fortes.

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19 Une chose est de savoir ce qu’il faut faire, mais tout autre chose est d’avoir le courage de le faire quand on subit des pressions ou qu’on est tenté. Daniel et ses trois amis auraient pu se dire qu’ils étaient loin de leurs parents et de leurs connaissances, que donc ceux-ci ne sauraient rien de leurs actions. Ils auraient pu aussi penser qu’après tout c’était l’ordre du roi et qu’ils n’avaient pas d’alternative. En outre, d’autres jeunes acceptèrent certainement volontiers ce qu’on leur proposait et considérèrent qu’en profiter était un privilège plutôt qu’une difficulté. Mais de tels faux raisonnements auraient pu facilement les inciter à pécher en secret, un piège dans lequel tombent de nombreux jeunes. Les jeunes Hébreux savaient que “ les yeux de Jéhovah sont en tout lieu ” et que “ le vrai Dieu lui-même fera venir toute sorte d’œuvre en jugement, concernant toute chose cachée, pour savoir si elle est bonne ou mauvaise ”. (Proverbes 15:3 ; Ecclésiaste 12:14.) Tirons tous leçon de la conduite de ces jeunes gens fidèles !

LE COURAGE ET LA PERSÉVÉRANCE RÉCOMPENSÉS

20 Ayant pris dans son cœur la résolution de résister aux influences corruptrices, Daniel agit en harmonie avec sa décision. “ Il demandait au fonctionnaire principal de la cour la permission de ne pas se souiller. ” (Daniel 1:8b). Le verbe “ demandait ” mérite qu’on s’y arrête. La plupart du temps, il faut persévérer dans ses efforts pour finalement résister aux tentations ou surmonter certaines faiblesses. — Galates 6:9.

21 Dans le cas de Daniel, la persévérance fut payante. “ Aussi le vrai Dieu confia Daniel à la bonté de >>

cœur et à la miséricorde devant le fonctionnaire principal de la cour. ” (Daniel 1:9). Si les choses tournèrent bien pour Daniel et ses compagnons, ce n’est pas parce qu’ils avaient de la prestance ou parce qu’ils étaient intelligents ; c’est parce que Jéhovah les bénissait. Daniel se souvint certainement de ce proverbe hébreu : “ Mets ta confiance en Jéhovah de tout ton cœur et ne t’appuie pas sur ton intelligence. Dans toutes tes voies tiens compte de lui, et lui, il rendra droits tes sentiers. ” (Proverbes 3:5, 6). Ceux qui suivent ce conseil en sont récompensés.

22 Au début, le fonctionnaire principal de la cour n’était pas d’accord. “ Je crains mon seigneur le roi qui a fixé votre nourriture et votre boisson, dit-il. Pourquoi donc verrait-il que vos visages sont abattus par rapport à ceux des enfants qui sont de votre âge, et pourquoi voudriez-vous rendre ma tête coupable devant le roi ? ” (Daniel 1:10). Ses objections et ses craintes étaient légitimes. Le roi Neboukadnetsar n’avait pas l’habitude d’essuyer des refus, et ce fonctionnaire savait qu’il risquait sa “ tête ” s’il n’obéissait pas aux instructions du roi. Qu’allait donc faire Daniel ?

23 C’est là que la perspicacité et la sagesse entrèrent en jeu. Le jeune Daniel se souvint probablement de ce proverbe : “ Une réponse, lorsqu’elle est douce, détourne la fureur, mais une parole qui cause de la douleur fait monter la colère. ” (Proverbes 15:1). Au lieu d’exiger obstinément qu’on accède à sa requête, ce qui lui aurait peut-être valu le martyre, Daniel n’insista pas. Au moment qui s’y prêtait, il parla au “ gardien ”, qui était peut-être plus disposé à la souplesse dans la mesure où il ne rendait pas directement des comptes au roi. — Daniel 1:11.

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UNE ÉPREUVE DE DIX JOURS EST PROPOSÉE

24 Daniel proposa au gardien une épreuve en ces termes : “ S’il te plaît, mets tes serviteurs à l’épreuve pendant dix jours ; qu’on nous donne des légumes pour que nous mangions et de l’eau pour que nous buvions ; et que nos visages et le visage des enfants qui mangent les mets délicats du roi paraissent devant toi, et selon ce que tu verras, agis avec tes serviteurs. ” — Daniel 1:12, 13.

25 À se contenter ‘ de légumes et d’eau ’ pendant dix jours, auraient-ils des visages “ abattus ” par rapport aux autres ? Le mot “ légumes ” traduit un terme hébreu qui signifie fondamentalement “ grains ”. Certaines traductions de la Bible le rendent par “ légumes secs ”, qu’on définit comme “ les graines comestibles de diverses légumineuses (par exemple pois, haricots ou lentilles) ”. Certains spécialistes pensent que, d’après le contexte, il était question d’un régime qui ne comprenait pas seulement des graines comestibles. Un ouvrage de référence déclare : “ Ce que Daniel et ses compagnons demandaient, c’était le régime simple, à base de légumes, du peuple moyen au lieu du régime comportant de la viande, plus riche, de la table royale. ” Ainsi, le terme légumes englobait peut-être des plats nourrissants préparés avec des haricots, des concombres, de l’ail, des poireaux, des lentilles, du melon, des oignons, et du pain composé de différentes céréales. C’était loin d’être un régime de sous-alimentés ! Apparemment, le gardien le comprit. “ Finalement il les écouta quant à cette affaire et les mit à l’épreuve pendant dix jours. ” (Daniel 1:14). Quel fut le résultat ?

26 “ Au bout de dix jours, leurs visages paraissaient meilleurs et plus gras de chair que ceux de tous les enfants qui mangeaient les mets délicats du roi. ” (Daniel 1:15). Il ne faut pas prendre cette phrase comme preuve qu’un régime végétarien vaut mieux qu’un régime plus riche et comprenant de la viande. Dix jours est une période trop courte pour que n’importe quel régime produise des résultats tangibles, mais pas trop courte pour que Jéhovah accomplisse son dessein. “ La bénédiction de Jéhovah — voilà ce qui enrichit, et il n’ajoute aucune douleur avec elle ”, dit sa Parole (Proverbes 10:22). Les quatre jeunes Hébreux mirent leur foi et leur confiance en Jéhovah, et il ne les abandonna pas. Des siècles plus tard, Jésus Christ survécut sans manger pendant 40 jours. Il cita alors les paroles suivantes, qu’on trouve en Deutéronome 8:3 : “ L’homme ne vit pas de pain seul, mais [...] l’homme vit de toute déclaration de la bouche de Jéhovah. ” Ce que Daniel et ses amis vécurent en offre un exemple type.

PERSPICACITÉ ET SAGESSE AU LIEU DE METS DÉLICATS

ET DE VIN

27 Les dix jours n’étaient qu’un essai, mais les résultats furent des plus convaincants. “ Le gardien donc continua d’enlever leurs mets délicats et le vin qu’ils devaient boire et de leur donner des légumes. ” (Daniel 1:16). Il n’est pas difficile d’imaginer ce que les autres jeunes qui recevaient la formation pensaient de Daniel et de ses compagnons. Il devait leur sembler absurde de préférer tous les jours des légumes à un festin de roi. Mais de grandes épreuves pointaient à l’horizon, qui demanderaient de la part des jeunes Hébreux toute leur vigilance et la plus

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grande sobriété. Et surtout, c’étaient leur foi et leur confiance en Jéhovah qui leur vaudraient de surmonter les épreuves de leur foi. — Voir Josué 1:7.

28 Ce qu’on lit ensuite atteste que Jéhovah était avec ces jeunes gens : “ Quant à ces enfants, les quatre, à eux le vrai Dieu donna connaissance et perspicacité en toute écriture et sagesse ; et Daniel avait de l’intelligence en toutes sortes de visions et de rêves. ” (Daniel 1:17). Pour affronter les temps difficiles qui approchaient, il leur fallait davantage que de la force physique et une bonne santé. “ Quand la sagesse entrera dans ton cœur et que la connaissance deviendra agréable à ton âme, la capacité de réflexion veillera sur toi, le discernement te préservera, pour te délivrer de la voie mauvaise. ” (Proverbes 2:10-12). C’est précisément ce dont Jéhovah équipa les quatre jeunes fidèles en vue de ce qui les attendait.

29 Il est spécifié que Daniel “ avait de l’intelligence en toutes sortes de visions et de rêves ”. Ce n’est pas qu’il était devenu médium. En effet, même si Daniel est considéré comme l’un des plus grands prophètes hébreux, il ne fit jamais sous inspiration des déclarations telles que : “ Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah ” ou “ Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées ”. (Isaïe 28:16 ; Jérémie 6:9.) Ce n’est cependant que grâce à la direction de l’esprit saint de Dieu que Daniel était capable de comprendre et d’interpréter les visions et les rêves qui révélaient le dessein de Jéhovah.

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FINALEMENT, L’ÉPREUVE DÉCISIVE

30 Les trois années de rééducation et de préparation prirent fin. Arriva l’épreuve décisive : un entretien avec le roi en personne. “ Au terme des jours où le roi avait dit de les amener, le fonctionnaire principal de la cour se mit alors à les amener devant Neboukadnetsar. ” (Daniel 1:18). C’était le moment où les quatre jeunes devaient rendre des comptes. Leur avait-il été bénéfique de suivre les lois de Jéhovah plutôt que d’adopter les coutumes babyloniennes ?

31 “ Le roi parlait avec eux, et parmi eux tous il ne s’en trouva pas comme Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria ; et ils continuèrent à se tenir devant le roi. ” (Daniel 1:19). Quelle démonstration incontestable du bien-fondé de leur comportement des trois années précédentes ! Il n’avait donc pas été sot de leur part de suivre un régime dicté par leur foi et par leur conscience. En ayant été fidèles dans ce qui aurait pu sembler être peu de chose, Daniel et ses amis étaient récompensés par de grandes choses. Le privilège de “ se tenir devant le roi ” était l’objectif poursuivi par tous les jeunes qui recevaient la formation. La Bible n’indique pas si les quatre jeunes Hébreux furent les seuls à être sélectionnés. Toujours est-il que leur fidélité leur valut “ une grande récompense ”. — Psaume 19:11.

32 “ As-tu vu un homme habile dans son travail ? C’est devant les rois qu’il se placera ”, disent les Écritures (Proverbes 22:29). Ainsi, Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria furent choisis par Neboukadnetsar pour se tenir devant le roi, autrement dit pour rester à la cour. On voit dans cette histoire la main de Jéhovah diriger les

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événements de façon à faire connaître par l’intermédiaire de ces jeunes hommes, en particulier de Daniel, des aspects importants de son dessein. Si c’était un honneur d’être choisi pour vivre à la cour de Neboukadnetsar, c’était un honneur plus grand encore d’être utilisé de façon aussi extraordinaire par le Roi de l’univers, Jéhovah.

33 Neboukadnetsar s’aperçut rapidement que la sagesse et la perspicacité dont Jéhovah avait doté les quatre jeunes Hébreux étaient très supérieures à celles de tous les conseillers et de tous les sages de sa cour. “ Quant à toute affaire de sagesse et d’intelligence sur laquelle le roi les interrogeait, oui il les trouvait dix fois supérieurs à tous les prêtres-magiciens et évocateurs d’esprits qui étaient dans tout son royaume. ” (Daniel 1:20). Comment aurait-il pu en être autrement ? Les “ prêtres-magiciens ” et les “ évocateurs d’esprits ” se reposaient sur le savoir superstitieux qui avait cours à Babylone, tandis que Daniel et ses amis mettaient leur confiance dans la sagesse d’en haut. Les deux étaient tout bonnement incomparables !

34 À dire vrai, la situation n’a pas beaucoup changé avec le temps. Au Ier siècle de notre ère, où prévalaient la philosophie grecque et la loi romaine, l’apôtre Paul écrivit sous l’inspiration divine : “ La sagesse de ce monde est sottise auprès de Dieu ; en effet, il est écrit : ‘ Il attrape les sages dans leur propre ruse. ’ Et encore : ‘ Jéhovah sait que les raisonnements des sages sont futiles. ’ Que personne donc ne se glorifie dans les hommes. ” (1 Corinthiens 3:19-21). Aujourd’hui, il nous faut nous attacher fermement à ce que Jéhovah nous enseigne et ne pas nous laisser >>

ébranler facilement par l’attrait et le clinquant du monde. — 1 Jean 2:15-17.

FIDÈLES JUSQU’AU BOUT

35 L’épisode de Daniel chapitre 3, relatif à l’image d’or que Neboukadnetsar dressa dans la plaine de Doura et à l’épreuve du four de feu, atteste de façon poignante que Hanania, Mishaël et Azaria avaient une foi solide. Ces Hébreux qui craignaient Dieu restèrent assurément fidèles à Jéhovah jusqu’à leur mort. Nous le savons parce que l’apôtre Paul fit sans aucun doute allusion à eux quand il parla de ceux “ qui, grâce à la foi, ont [...] arrêté la violence du feu ”. (Hébreux 11:33, 34.) Ils constituent des exemples remarquables pour les serviteurs de Jéhovah, tant jeunes qu’âgés.

36 Quant à Daniel, le dernier verset du chapitre 1 déclare : “ Daniel continua ainsi jusqu’à la première année de Cyrus le roi. ” L’Histoire révèle que Cyrus renversa Babylone en une seule nuit, en 539 avant notre ère. Certainement en raison de sa réputation et de sa position, Daniel continua de servir à la cour de Cyrus. D’ailleurs, Daniel 10:1 rapporte que “ dans la troisième année de Cyrus le roi de Perse ” Jéhovah révéla une question importante à Daniel. S’il était adolescent lorsqu’on l’emmena à Babylone en 617 avant notre ère, il devait avoir près de 100 ans quand il reçut cette dernière vision. Quelle carrière longue, bénie et fidèle au service de Jéhovah !

37 Le premier chapitre du livre de Daniel ne raconte pas seulement l’histoire de quatre garçons fidèles qui ont surmonté des mises à l’épreuve de leur foi. Il montre que Jéhovah peut utiliser qui il veut pour accomplir son

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dessein. Ce récit prouve que ce qui semble être un malheur, >> ~ ~ ~

si Jéhovah le permet, peut servir un objectif utile. Et il enseigne que la fidélité dans les petites choses procure une grande récompense.

*** dp chap. 4 p. 46-62 ***

L’élévation et la chute d’une image immense

1 Dix ans ont passé depuis que le roi Neboukadnetsar a emmené Daniel et d’autres “ principaux personnages du pays ” de Juda en captivité à Babylone (2 Rois 24:15). Le jeune Daniel sert à la cour quand, soudain, une situation va mettre sa vie en danger. Mais pourquoi nous y intéresser ? Parce que la façon dont Jéhovah Dieu intervient non seulement sauve la vie de Daniel et celle d’autres personnes, mais encore révèle quelles puissances mondiales des prophéties bibliques se succéderont jusqu’à notre époque.

UN MONARQUE EN DIFFICULTÉ

2 “ Dans la deuxième année du règne

de Neboukadnetsar, écrivit le prophète Daniel, Neboukadnetsar rêva des rêves ; son esprit commença à s’agiter, et c’en fut fait de son sommeil. ” (Daniel 2:1). Ce Neboukadnetsar qui eut des rêves était le souverain de l’Empire babylonien. Il était devenu le souverain du monde en 607 avant notre ère, lorsque Jéhovah Dieu l’avait laissé détruire Jérusalem et son temple. Dans la deuxième année où Neboukadnetsar dirigeait la puissance mondiale (606/605), Dieu lui envoya un rêve terrifiant.

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3 Ce rêve troubla tant Neboukadnetsar qu’il n’en dormait plus. Il voulait évidemment en connaître la signification. Mais ce roi puissant avait oublié son rêve ! Il convoqua donc les magiciens, les enchanteurs et les sorciers de Babylone, puis les somma de raconter son rêve et de l’interpréter. La tâche dépassait leurs compétences. Leur incapacité mit Neboukadnetsar dans une telle fureur qu’il donna l’ordre “ de détruire tous les sages de Babylone ”. Du coup, le prophète Daniel allait rencontrer celui qui était désigné pour l’exécution. Pour quelle raison ? Ses trois compagnons hébreux (Hanania, Mishaël et Azaria) et lui étaient comptés parmi les sages de Babylone. — Daniel 2:2-14.

DANIEL INTERVIENT

4 Ayant appris la raison qui avait poussé Neboukadnetsar à promulguer un décret aussi dur, “ Daniel entra [...] et demanda au roi de lui accorder du temps uniquement pour indiquer au roi l’interprétation ”. Le roi accepta. Daniel rentra chez lui, après quoi ses trois amis hébreux et lui prièrent en demandant “ des miséricordes de la part du Dieu du ciel au sujet de ce secret ”. La nuit même, Jéhovah révéla à Daniel dans une vision le secret du rêve. Daniel déclara avec reconnaissance : “ Que le nom de Dieu soit béni, depuis des temps indéfinis et pour des temps indéfinis, car la sagesse et la force — car elles lui appartiennent. C’est lui qui change temps et époques, qui ôte des

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rois et établit des rois, qui donne la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui connaissent le discernement. C’est lui qui révèle les choses profondes et les choses cachées, qui connaît ce qui est dans les ténèbres ; et vraiment la lumière demeure avec lui. ” Daniel louait Jéhovah de ce qu’il lui avait donné cette perspicacité. — Daniel 2:15-23.

5 Le lendemain, Daniel alla trouver Ariok, le chef de la garde personnelle, que le roi avait préposé pour détruire les sages de Babylone. Lorsqu’il apprit que Daniel était en mesure d’interpréter le rêve, Ariok se précipita chez le roi. Daniel ne s’attribua aucun mérite ; il dit à Neboukadnetsar : “ Il existe un Dieu dans les cieux qui est le Révélateur des secrets, et il a fait connaître au roi Neboukadnetsar ce qui doit arriver dans la période finale des jours. ” Daniel s’apprêtait non seulement à révéler l’avenir de l’Empire babylonien, mais encore à donner un aperçu des événements mondiaux depuis l’époque de Neboukadnetsar jusqu’à la nôtre et même au-delà. — Daniel 2:24-30.

LE RAPPEL DU RÊVE

6 Neboukadnetsar pendu à ses lèvres, Daniel expliqua : “ Toi, ô roi, tu regardais, et voici : une certaine image — immense. Cette image, qui était grande et dont l’éclat était extraordinaire, se tenait en face de toi, et son aspect était terrifiant. Quant à cette image, sa tête était en bon or ; sa poitrine et ses bras étaient en argent ; son ventre et ses cuisses étaient en cuivre ; ses jambes étaient en fer ; ses pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile modelée. Tu as continué de regarder jusqu’à ce qu’une pierre ait été détachée, non par des mains, et elle a frappé l’image sur ses pieds de fer et d’argile modelée >>

et les a broyés. À ce moment-là le fer, l’argile modelée, le cuivre, l’argent et l’or furent, tous ensemble, broyés et devinrent comme la bale qui s’élève de l’aire de battage d’été, et le vent les emporta, si bien qu’on n’en trouva aucune trace. Quant à la pierre qui avait frappé l’image, elle devint une grande montagne et remplit toute la terre. ” — Daniel 2:31-35.

7 Neboukadnetsar dut être stupéfait d’entendre Daniel raconter le rêve. Mais les sages de Babylone ne seraient épargnés que si Daniel l’interprétait aussi. En son nom et au nom de ses trois amis hébreux, Daniel déclara : “ Voilà le rêve, et son interprétation, nous la dirons devant le roi. ” — Daniel 2:36.

UN ROYAUME QUI SE DISTINGUA ENTRE TOUS

8 “ Toi, ô roi, le roi des rois, toi à qui le Dieu du ciel a donné le royaume, la puissance, la force et la dignité, et dans la main de qui il a donné — en quelque lieu qu’habitent les fils des humains — les bêtes des champs et les créatures ailées des cieux, et qu’il a fait chef sur eux tous, c’est toi qui es la tête en or. ” (Daniel 2:37, 38). Ces paroles s’appliquèrent à Neboukadnetsar après que Jéhovah se fut servi de lui pour détruire Jérusalem, en 607 avant notre ère. En effet, les rois intronisés à Jérusalem étaient de la lignée de David que Jéhovah avait oint, et Jérusalem était la capitale de Juda, le royaume typique de Dieu qui représentait la souveraineté de Jéhovah sur la terre. Lorsque la ville fut détruite en 607, ce royaume typique de Dieu cessa d’exister (1 Chroniques 29:23 ; 2 Chroniques 36:17-21). Les puissances mondiales successives

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que représentaient les parties métalliques de l’image pouvaient désormais exercer leur domination sur la terre sans être gênées par le royaume typique de Dieu. Neboukadnetsar était la tête en or, le métal le plus précieux connu dans l’Antiquité, car il s’était distingué en renversant ce royaume lorsqu’il avait détruit Jérusalem. — Voir “ Un roi-guerrier bâtit un empire ”, page 63. {{p. 30 ci-dessous}}

9 Neboukadnetsar, dont le règne dura 43 ans, fut le chef d’une dynastie qui dirigea l’Empire babylonien. Cette dynastie compta son gendre, Nabonide, et son fils aîné, Évil-Merodak. Elle dura encore 43 ans, jusqu’à la mort de Belshatsar, le fils de Nabonide, en 539 avant notre ère (2 Rois 25:27 ; Daniel 5:30). Ainsi, la tête en or de l’image vue en rêve ne représentait pas seulement Neboukadnetsar, mais toute la succession des souverains babyloniens.

10 Daniel dit à Neboukadnetsar : “ Après toi se lèvera un autre royaume inférieur à toi. ” (Daniel 2:39). Un royaume symbolisé par la poitrine et les bras en argent dans l’image succéderait à la dynastie de Neboukadnetsar. Quelque 200 ans plus tôt, Isaïe avait prédit ce royaume ; il avait même précisé le nom de son roi qui serait victorieux : Cyrus (Isaïe 13:1-17 ; 21:2-9 ; 44:24–45:7, 13). Ce royaume fut l’Empire médo-perse. La civilisation élaborée des Mèdes et des Perses n’avait rien à envier à l’Empire babylonien ; pourtant, ce royaume est représenté par l’argent, un métal moins précieux que l’or. Il fut inférieur à la Puissance mondiale babylonienne en ce qu’il ne se distingua pas en renversant Juda, le royaume typique de Dieu dont la capitale était Jérusalem.

11 Environ 60 ans après avoir interprété le rêve, Daniel fut témoin de la fin de la dynastie de Neboukadnetsar. Daniel était présent la nuit du 5 au 6 octobre 539 avant notre ère, quand l’armée médo-perse prit Babylone, qui semblait pourtant imprenable, et exécuta le roi Belshatsar. À la mort de ce roi, la tête en or de l’image vue en rêve (l’Empire babylonien) cessa d’exister.

LE PEUPLE EN EXIL LIBÉRÉ PAR UN ROYAUME

12 En 539 avant notre ère, l’Empire médo-perse devint la puissance mondiale dominante à la place de l’Empire babylonien. À 62 ans, Darius le Mède fut le premier dirigeant de la ville conquise de Babylone (Daniel 5:30, 31). Pendant une brève période, Cyrus le Perse et lui régnèrent conjointement sur l’Empire médo-perse. À la mort de Darius, Cyrus se retrouva le chef unique de l’Empire perse. Pour les Juifs en captivité à Babylone, le règne de Cyrus fut synonyme de libération. En 537, en effet, Cyrus promulgua un décret qui autorisait les exilés juifs à retourner dans leur pays et à rebâtir Jérusalem ainsi que le temple de Jéhovah. Toutefois, le royaume typique de Dieu ne fut pas rétabli en Juda et à Jérusalem. — 2 Chroniques 36:22, 23 ; Ezra 1:1–2:2a.

13 La poitrine et les bras en argent de l’image vue en rêve figuraient la succession des rois perses à compter de Cyrus le Grand. Cette dynastie dura plus de 200 ans. On pense que Cyrus mourut au cours d’une campagne militaire en 530 avant notre ère. Parmi les quelque 12 rois qui lui succédèrent sur le trône de Perse, au moins 2 se montrèrent bons envers le peuple choisi de Jéhovah. L’un était

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Darius Ier (le Perse) et l’autre Artaxerxès Ier.

14 Darius Ier était dans la succession des rois de Perse le troisième après Cyrus le Grand. Les deux précédents furent Cambyse II et son frère Bardiya (ou un usurpateur, un mage nommé Gaumata). Au moment où Darius Ier (également connu sous le nom de Darius le Grand) monta sur le trône, en 521 avant notre ère, la reconstruction du temple à Jérusalem était sous le coup d’une interdiction. Quand, en 520, on découvrit le document qui contenait le décret de Cyrus dans les archives d’Ecbatane, non seulement Darius annula l’interdiction, mais encore il fournit des fonds tirés du trésor royal pour rebâtir le temple. — Ezra 6:1-12.

15 L’autre roi perse qui contribua au rétablissement des Juifs fut Artaxerxès Ier, qui succéda à son père Assuérus (Xerxès Ier) en 475 avant notre ère. Artaxerxès était surnommé Longue-Main parce que sa main droite était plus longue que la gauche. Durant la 20e année de son règne, en 455, il nomma Nehémia, son échanson juif, gouverneur de Juda et le chargea de rebâtir les murailles de Jérusalem. Cette action marqua le départ des ‘ soixante-dix semaines d’années ’ mentionnées dans le 9

e chapitre de

Daniel et permit de déterminer la date où apparaîtrait le Messie, ou Christ, Jésus de Nazareth, ainsi que la date où il mourrait. — Daniel 9:24-27 ; Nehémia 1:1 ; 2:1-18.

16 Le dernier des six rois qui montèrent après Artaxerxès Ier sur le trône de l’Empire perse fut Darius III. Son règne prit fin soudainement en 331 avant notre ère, lorsqu’il subit une terrible défaite devant Alexandre le >>

Grand à Gaugamèles, près de l’ancienne Ninive. Cette défaite porta le coup final à la Puissance mondiale médo-perse que symbolisait la partie en argent de l’image vue en rêve par Neboukadnetsar. La puissance à venir serait supérieure sous certains rapports, mais inférieure sous d’autres. On le comprend en écoutant la suite de l’interprétation que Daniel donna du rêve de Neboukadnetsar.

UN ROYAUME VASTE, MAIS INFÉRIEUR

17 Daniel dit à Neboukadnetsar que le ventre et les cuisses de l’image immense constituaient ‘ un autre royaume, un troisième, de cuivre, qui dominerait sur toute la terre ’. (Daniel 2:32, 39.) Ce troisième royaume suivrait la Babylonie et la Puissance médo-perse. Étant donné que le cuivre est moins précieux que l’argent, cette nouvelle puissance mondiale serait inférieure à l’Empire médo-perse en ce qu’elle n’aurait pas l’honneur par exemple de libérer le peuple de Jéhovah. Néanmoins, ce royaume semblable à du cuivre ‘ dominerait sur toute la terre ’, ce qui indique qu’il serait plus étendu que la Babylonie ou que l’Empire médo-perse. Or, que révèlent les faits historiques sur cette puissance mondiale ?

18 Peu après avoir hérité du trône de Macédoine en 336 avant notre ère, Alexandre III, un jeune homme ambitieux de 20 ans, se lança dans une campagne de conquête. Ses victoires militaires lui valurent le nom d’Alexandre le Grand. Remportant victoire sur victoire, il poursuivit son avancée dans le territoire perse. Une fois qu’il eut vaincu Darius III à Gaugamèles en 331, l’Empire perse commença à se disloquer

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et Alexandre fit de la Grèce la nouvelle puissance mondiale.

19 Après sa victoire à Gaugamèles, Alexandre partit à l’assaut des capitales perses qu’étaient Babylone, Suse, Persépolis et Ecbatane. En assujettissant le reste de l’Empire perse, il étendit ses conquêtes jusqu’à l’ouest de l’Inde. Il établit des colonies grecques dans les pays conquis. C’est ainsi que la langue et la culture grecques se répandirent d’un bout à l’autre de son royaume. De fait, l’Empire grec devint plus vaste que n’importe quel autre avant lui. Comme Daniel l’avait prédit, le royaume de cuivre ‘ domina sur toute la terre ’. Entre autres conséquences de cette expansion, le grec (koinè) devint une langue internationale. Étant donné que cette langue permet de s’exprimer avec précision, elle était idéale pour rédiger les Écritures grecques chrétiennes et pour répandre la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.

20 Alexandre le Grand ne resta que huit ans à la tête de la puissance mondiale. Bien que jeune (il avait 32 ans), il tomba malade à la suite d’un banquet et mourut peu après, le 13 juin 323 avant notre ère. Avec le temps, son immense empire fut divisé en quatre territoires, chacun dirigé par un de ses généraux. Ainsi, un seul grand royaume donna naissance à quatre royaumes que l’Empire romain finit par absorber. La puissance mondiale semblable à du cuivre n’exista que jusque vers 30 avant notre ère, année où le dernier de ces quatre royaumes (la dynastie des Ptolémées qui régnait en Égypte) tomba finalement devant Rome.

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UN ROYAUME QUI BROIE ET MET EN PIÈCES

21 Daniel poursuivit son explication de l’image du rêve : “ Quant au quatrième royaume [après Babylone, la Puissance médo-perse et la Grèce], il sera fort comme le fer. Étant donné que le fer broie et écrase toutes les autres choses, ainsi — comme le fer qui met en pièces — il broiera et mettra en pièces tous ceux-là. ” (Daniel 2:40). Cette puissance mondiale aurait une telle force, une telle capacité de broyer, qu’elle serait comme du fer : plus forte que les empires représentés par l’or, l’argent ou le cuivre. L’Empire romain fut ce genre de puissance.

22 Rome broya et mit en pièces l’Empire grec, puis engloutit les restes des Puissances mondiales médo-perse et babylonienne. La puissance romaine ne montra aucun respect envers le Royaume de Dieu proclamé par Jésus Christ : elle mit ce dernier à mort sur un poteau de supplice en 33 de notre ère. Elle voulut mettre en pièces le vrai christianisme ; à cette fin, elle persécuta les disciples de Jésus. Qui plus est, les Romains détruisirent Jérusalem et son temple en 70 de notre ère.

23 Les jambes en fer de l’image vue en rêve par Neboukadnetsar figuraient non seulement l’Empire romain, mais encore son prolongement politique. Considérez ces paroles consignées en Révélation 17:10 : “ Il y a sept rois : cinq sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas encore arrivé, mais quand il arrivera, il doit demeurer peu de temps. ” Quand l’apôtre Jean rédigea ces mots, il était détenu en exil par les Romains sur l’île de Patmos. Les cinq rois, ou puissances mondiales, qui étaient tombés étaient l’Égypte, l’Assyrie, Babylone, la

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Puissance médo-perse et la Grèce. Le sixième, l’Empire romain, exerçait toujours sa domination. Mais lui aussi devait tomber, et le septième roi se lèverait d’un des territoires conquis par Rome. De quelle puissance mondiale s’agirait-il ?

24 La Bretagne constituait jadis une partie de l’Empire romain, au nord-ouest. Mais en l’an 1763, elle était devenue l’Empire britannique, la Grande-Bretagne maîtresse des sept mers. En 1776 #, ses 13 colonies d’Amérique avaient déclaré leur >>

indépendance afin de former les États-Unis d’Amérique. Par la suite, néanmoins, la Grande-Bretagne et les États-Unis s’allièrent dans la guerre comme dans la paix. C’est ainsi que vint à l’existence la Septième Puissance mondiale des prophéties bibliques : l’alliance anglo-américaine. Comme l’Empire romain, elle s’est avérée ‘ forte comme le fer ’, en exerçant une autorité de fer. Les jambes en fer de l’image du rêve comprennent donc l’Empire romain et la double Puissance mondiale anglo-américaine.

# §24 Voir *** w12 15/6 p. 19 Questions des lecteurs *** qui est une explication constituant une mise à jour de celle qui figure dans le livre Prophétie de Daniel (page 57, paragraphe 24) et qui est illustrée aux pages 56 et 139.

[Tableau/Illustration, page 56]

(Voir la publication) LES PUISSANCES MONDIALES DE LA PROPHÉTIE DE DANIEL

L’image immense (Daniel 2:31-45) BABYLONIE à partir de 607 av. n. è. PUISSANCE MÉDO-PERSE à partir de 539 av. n. è. GRÈCE à partir de 331 av. n. è. ROME à partir de 30 av. n. è. PUISSANCE MONDIALE ANGLO-AMÉRICAINE à partir de 1763 de n. è. MONDE DIVISÉ SUR LE PLAN POLITIQUE au temps de la fin

UN AMALGAME FRAGILE

25 Daniel dit ensuite à Neboukadnetsar : “ Puisque tu as vu que les pieds et les orteils étaient en partie d’argile modelée de potier et en partie de fer, le royaume sera divisé, mais il s’y trouvera quelque chose de la dureté du fer, étant donné que tu as vu le fer mêlé à de l’argile humide. Et quant aux orteils des pieds étant en partie de fer et en partie d’argile modelée : le royaume sera en partie fort et sera en partie fragile. Puisque tu as vu du fer mêlé à de l’argile humide, ils se mêleront à la descendance des humains ; mais ils ne s’attacheront pas, celui-ci à celui-là, de même que le fer >>

ne se mêle pas avec l’argile modelée. ” — Daniel 2:41-43.

26 La succession des puissances mondiales représentée par les différentes parties de l’image vue en rêve par Neboukadnetsar commençait par la tête et descendait jusqu’aux pieds. Logiquement, les pieds et les orteils en “ fer mêlé à de l’argile humide ” symbolisaient la dernière manifestation de la domination humaine qui existerait au “ temps de la fin ”. — Daniel 12:4.

27 À l’aube du XXe siècle, l’Empire britannique dominait un habitant de la terre sur quatre. D’autres empires européens avaient la mainmise sur des

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millions d’humains. Mais la Première Guerre mondiale provoqua l’apparition de groupes de nations à la place des empires. Après la Deuxième Guerre mondiale, cette tendance s’est accélérée. À mesure que le nationalisme gagnait du terrain, le nombre des nations dans le monde augmentait considérablement. Les dix orteils de l’image représentent tous ces gouvernements et puissances qui coexistent, puisque dans la Bible le nombre dix correspond parfois à ce qui est complet du point de vue terrestre. — Voir Exode 34:28 ; Matthieu 25:1 ; Révélation 2:10.

28 Étant donné que nous vivons au “ temps de la fin ”, nous sommes arrivés aux pieds de l’image. Certains des gouvernements représentés par les pieds et les orteils de l’image en fer mêlé à de l’argile ressemblent au fer : ils sont autoritaires, tyranniques. D’autres ressemblent à l’argile. En quel sens ? Daniel associa l’argile à “ la descendance des humains ”. (Daniel 2:43.) Malgré la fragilité de l’argile, dont est faite la descendance des humains, les dominations traditionnelles comparables au fer ont été contraintes d’écouter de plus en plus le peuple, qui veut avoir son mot à dire dans la manière dont il est gouverné (Job 10:9). Mais les gouvernements autoritaires et le peuple ne font pas bon ménage, pas plus qu’on ne saurait unir du fer et de l’argile. Au moment où l’image sera détruite, le monde sera bel et bien morcelé sur le plan politique !

29 Est-ce la désunion entre les pieds et les orteils qui causera l’écroulement de toute l’image ? Qu’arrivera-t-il à cette image ?

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UNE ISSUE SPECTACULAIRE

30 Arrêtez-vous sur l’issue du rêve. Daniel dit au roi : “ Tu as continué de regarder jusqu’à ce qu’une pierre ait été détachée, non par des mains, et elle a frappé l’image sur ses pieds de fer et d’argile modelée et les a broyés. À ce moment-là le fer, l’argile modelée, le cuivre, l’argent et l’or furent, tous ensemble, broyés et devinrent comme la bale qui s’élève de l’aire de battage d’été, et le vent les emporta, si bien qu’on n’en trouva aucune trace. Quant à la pierre qui avait frappé l’image, elle devint une grande montagne et remplit toute la terre. ” — Daniel 2:34, 35.

31 La suite de la prophétie consista en une explication : “ Aux jours de ces rois-là, le Dieu du ciel établira un royaume qui ne sera jamais supprimé. Et le royaume ne passera à aucun autre peuple. Il broiera tous ces royaumes et y mettra fin, et lui-même subsistera pour des temps indéfinis ; étant donné que tu as vu que de la montagne une pierre a été détachée, non par des mains, et qu’elle a broyé le fer, le cuivre, l’argile modelée, l’argent et l’or. Le Grand Dieu lui-même a fait connaître au roi ce qui doit arriver après cela. Et le rêve est sûr, et son interprétation digne de foi. ” — Daniel 2:44, 45.

32 Son rêve lui ayant été rappelé et expliqué, Neboukadnetsar reconnut que seul le Dieu de Daniel était “ un Seigneur des rois et un Révélateur de secrets ”. Le roi confia également à Daniel et à ses trois compagnons hébreux des postes à responsabilités élevés (Daniel 2:46-49). Quelle est toutefois la signification moderne de l’“ interprétation digne de foi ” énoncée par Daniel ?

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‘ UNE MONTAGNE REMPLIT LA TERRE ’

33 Lorsque “ les temps fixés des nations ” ont pris fin en octobre 1914, le “ Dieu du ciel ” a établi le Royaume céleste en intronisant son Fils oint, Jésus Christ, “ Roi des rois et Seigneur des seigneurs ” {Note : Voir le chapitre 6 du présent ouvrage.}. (Luc 21:24 ; Révélation 12:1-5 ; 19:16.) C’est de cette façon que par la puissance divine, et non par des mains humaines, la “ pierre ” qu’est le Royaume messianique a été détachée de la “ montagne ”, la souveraineté universelle de Jéhovah. Ce gouvernement céleste est confié à Jésus Christ, à qui Dieu a accordé l’immortalité (Romains 6:9 ; 1 Timothée 6:15, 16). C’est pourquoi ce “ royaume de notre Seigneur [Dieu] et de son Christ ”, une expression de la souveraineté universelle de Jéhovah, ne passera à personne d’autre. Il durera toujours. — Révélation 11:15.

34 La naissance du Royaume a eu lieu “ aux jours de ces rois-là ”. (Daniel 2:44.) Ces rois n’étaient pas seulement les rois représentés par les dix orteils de l’image, mais aussi ceux que symbolisaient ses parties en fer, en cuivre, en argent et en or. Il est vrai que les Empires babylonien, perse, grec et romain n’étaient plus des puissances >>

mondiales en 1914, mais il en subsistait des vestiges. L’Empire ottoman (turc) occupait alors le territoire de la Babylonie et des gouvernements étaient en place en Perse (Iran), en Grèce ainsi qu’à Rome.

35 Le Royaume céleste de Dieu frappera bientôt l’image symbolique sur ses pieds. En conséquence, tous les royaumes figurés par cette image seront mis en pièces ; ce sera leur fin. Lors de “ la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ”, cette “ pierre ” frappera avec une telle force que l’image sera pulvérisée et que le vent de la tempête de Dieu l’emportera comme la bale d’une aire de battage (Révélation 16:14, 16). Ensuite, comme la pierre qui atteignit les proportions d’une montagne et qui remplit la terre, le Royaume de Dieu deviendra la montagne ou gouvernement qui régira “ toute la terre ”. — Daniel 2:35.

36 Bien qu’étant céleste, le royaume messianique étendra son pouvoir à notre planète pour le bien de tous les habitants obéissants de la terre. Ce gouvernement stable “ ne sera jamais supprimé ” ni “ ne passera à aucun autre peuple ”. À la différence des royaumes que dirigent les chefs humains mortels, “ lui-même subsistera pour des temps indéfinis ”, éternellement (Daniel 2:44). Puissiez-vous avoir le privilège de figurer pour l’éternité parmi ses sujets !

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[Encadré/Carte/Illustrations, pages 63-67]

UN ROI-GUERRIER BÂTIT UN EMPIRE

Le prince héritier de Babylone et son armée mettent en pièces les forces du pharaon Néko à Karkémish, en Syrie. Les Égyptiens, vaincus, prennent la fuite en direction de leur pays, au sud, poursuivis par les Babyloniens. Mais un message en provenance de Babylone contraint le prince victorieux à abandonner la poursuite. Il vient d’apprendre que son père, Nabopolassar, est mort. Neboukadnetsar charge ses généraux de ramener les captifs et le butin ; lui, rentre précipitamment pour monter sur le trône laissé vacant par son père.

C’est dans ces circonstances que Neboukadnetsar accéda au trône de Babylone en l’an 624 avant notre ère et devint le deuxième souverain de l’Empire néo-babylonien. Au cours de son règne, qui dura 43 ans, il prit possession des territoires occupés auparavant par la Puissance mondiale assyrienne et il étendit son domaine : il prit la Syrie au nord et la Palestine à l’ouest, jusqu’à la frontière de l’Égypte. —

Dans la quatrième année de son règne (620 avant notre ère), Neboukadnetsar vassalisa le royaume de Juda (2 Rois 24:1). Trois ans plus tard, les Judéens se rebellèrent ; les Babyloniens assiégèrent donc Jérusalem. Neboukadnetsar emmena Yehoïakîn, Daniel et d’autres captifs à Babylone. Il emporta aussi des ustensiles du temple de Jéhovah. Il établit Tsidqiya, un oncle de Yehoïakîn, roi vassal de Juda. — 2 Rois 24:2-17 ; Daniel 1:6, 7.

Quelque temps plus tard, Tsidqiya s’allia à l’Égypte et se rebella à son tour. Neboukadnetsar assiégea de nouveau Jérusalem, et en 607 avant notre ère il fit une brèche dans la muraille, brûla le temple et détruisit la ville. Il tua tous les fils de Tsidqiya, puis rendit ce dernier aveugle et le lia, afin de l’emmener prisonnier à Babylone. Neboukadnetsar fit captifs la plupart des habitants et transporta à Babylone le reste des ustensiles du temple. “ Ainsi Juda partit en exil de dessus son sol. ” — 2 Rois 24:18–25:21.

Neboukadnetsar conquit également Tyr en mettant le siège devant elle, un siège qui dura 13 ans. Pendant ce siège, les têtes de ses soldats furent “ rendues chauves ” par les frottements de leur casque, et leurs épaules furent “ dénudées ” à force de porter des matériaux pour construire les ouvrages de siège (Ézékiel 29:18). Finalement, Tyr capitula devant les forces babyloniennes.

Le roi de Babylone était à l’évidence un brillant stratège. Certains documents, surtout d’origine babylonienne, tracent aussi de lui le portrait d’un roi juste. Les Écritures ne spécifient pas que Neboukadnetsar était juste, mais le prophète Jérémie déclara que Tsidqiya, alors qu’il s’était rebellé, serait traité équitablement ‘ s’il sortait vers les princes du roi de Babylone ’. (Jérémie 38:17, 18.) Et après la destruction de Jérusalem, Neboukadnetsar traita Jérémie avec respect. Le roi ordonna en effet au sujet de ce dernier : “ Prends-le, aie les yeux fixés sur lui, ne lui fais aucun mal. Mais selon ce qu’il te dira, agis ainsi avec lui. ” — Jérémie 39:11, 12 ; 40:1-4.

Neboukadnetsar était un administrateur : il discerna rapidement les qualités et les capacités de Daniel et de ses trois compagnons (Shadrak, Méshak et Abed-Négo) dont les noms hébreux étaient Hanania, Mishaël et Azaria. C’est pourquoi le roi leur confia des postes à responsabilités dans son royaume. — Daniel 1:6, 7, 19-21 ; 2:49. Neboukadnetsar était particulièrement dévoué à Mardouk, le dieu principal de Babylone. Le roi attribuait toutes ses conquêtes à cette divinité. À Babylone, il bâtit ou embellit les temples de Mardouk et de quantité d’autres divinités babyloniennes. L’image d’or dressée dans la plaine de Doura était peut-être dédiée à Mardouk. Et Neboukadnetsar prenait beaucoup en compte la divination pour prévoir les déplacements de son armée.

Par ailleurs, Neboukadnetsar fut fier de restaurer Babylone, la plus grande ville fortifiée de l’époque. En terminant les imposantes murailles doubles que son père avait commencées, Neboukadnetsar rendit la capitale apparemment imprenable. Le roi répara un vieux palais au cœur de la ville et bâtit un palais d’été à environ deux kilomètres au nord. Pour faire plaisir à la reine, qui était Mède et qui avait la nostalgie des collines et des forêts de son pays, Neboukadnetsar aurait construit les Jardins suspendus, qui sont rangés parmi les Sept Merveilles du monde antique.

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“ N’est-ce pas là Babylone la Grande que moi j’ai bâtie pour la maison royale par la force de ma puissance et pour la dignité de ma majesté ? ” lança un jour le roi avec vantardise tandis qu’il se promenait dans son palais de Babylone. “ La parole était encore dans la bouche du roi ” qu’il devint fou. Incapable de régner pendant sept ans, il mangea de la végétation, comme Daniel l’avait prédit. À la fin de cette période, le royaume fut rendu à Neboukadnetsar, qui régna jusqu’à sa mort en 582 avant notre ère. — Daniel 4:30-36.

*** dp chap. 5 p. 69-81 ***

Leur foi a passé l’épreuve

1 Devez-vous être attaché à Dieu ou au pays dans lequel vous vivez ? Beaucoup répondraient : ‘ Je respecte les deux. J’adore Dieu en suivant les préceptes de ma religion ; et dans le même temps je fais allégeance à ma patrie. ’

2 Si la démarcation entre piété et patriotisme semble parfois floue aujourd’hui, dans la Babylone antique elle n’existait pour ainsi dire pas. En fait, le profane et le sacré étaient si inextricablement mêlés qu’il était quelquefois impossible de les distinguer. “ Dans la Babylone antique, écrit le professeur Charles Pfeiffer, le roi était à la fois grand prêtre et souverain. Il procédait aux sacrifices et régissait la vie religieuse de ses sujets. ”

3 Prenons l’exemple du roi Neboukadnetsar. Son nom même signifie “ Ô Nebo, protège l’héritier ! ” Nebo était le dieu babylonien de la sagesse et de l’agriculture. Neboukadnetsar était un homme profondément religieux. Comme nous l’avons vu précédemment, il bâtit et embellit les temples de nombreux dieux babyloniens, et il était particulièrement attaché à Mardouk, à qui il attribuait ses victoires militaires {Note : Certains pensent

que Mardouk, qu’on tenait pour le fondateur de l’Empire babylonien, représente Nimrod déifié.

Cependant, on ne peut l’affirmer.}. >>

Il apparaît également que Neboukadnetsar se fiait beaucoup à la divination pour élaborer ses plans de bataille. — Ézékiel 21:18-23.

4 À dire vrai, toute la ville de Babylone baignait dans la religion. Elle se targuait de posséder plus de 50 temples, dans lesquels les gens adoraient une multitude de dieux et de déesses, par exemple la triade composée d’Anou (le dieu du ciel), d’Enlil (le dieu de la terre, de l’air et de la tempête) et d’Ea (le dieu qui régnait sur les eaux). Une autre trinité comprenait Sîn (le dieu-lune), Shamash (le dieu-soleil) et Ishtar (la déesse de la fécondité). La magie, la sorcellerie et l’astrologie jouaient un grand rôle dans le culte babylonien.

5 Pour les exilés juifs, vivre au milieu d’un peuple qui vénérait tant de dieux était une véritable gageure. Des siècles plus tôt, Moïse avait averti les Israélites des conséquences tragiques qu’ils subiraient s’ils se rebellaient contre le Législateur suprême. Il leur avait dit : “ Jéhovah te fera marcher, toi et ton roi que tu établiras sur toi, vers une nation que tu n’as pas connue, ni toi ni tes ancêtres ; et là il te faudra servir d’autres dieux, des dieux de bois et de pierre. ” — Deutéronome 28:15, 36.

6 Maintenant, les Juifs se trouvaient en plein dans cette situation fâcheuse. Il n’était pas facile de demeurer fidèle à Jéhovah, surtout pour Daniel, Hanania,

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Mishaël et Azaria. En effet, ces quatre jeunes Hébreux avaient été sélectionnés pour recevoir une formation en vue d’assumer une fonction gouvernementale (Daniel 1:3-5). Souvenez-vous qu’on leur avait même donné des noms babyloniens (Beltshatsar, Shadrak, Méshak et Abed-Négo), probablement pour les inciter à se fondre dans leur nouvel environnement {Note : “ Beltshatsar ” veut

dire “ Protège la vie du roi ”. “ Shadrak ” signifie peut-être “ Commandement d’Akou ”, le dieu-lune sumérien. “ Méshak ” fait peut-être allusion à un dieu sumérien et “ Abed-Négo ” veut dire

“ Serviteur de Négo ” ou Nebo.}. Étant donné la position élevée de ces hommes, en refusant d’adorer les dieux du pays ils se seraient fait remarquer, voire auraient passé pour des traîtres.

UNE IMAGE D’OR SYNONYME DE MENACE

7 Sans doute dans le but de renforcer l’unité de son empire, Neboukadnetsar dressa une image d’or dans la plaine de Doura. Cette image mesurait 60 coudées (27 mètres) de haut et 6 coudées (2,70 mètres) de large {Note : Du fait que l’image était immense, certains biblistes pensent qu’elle était en bois

recouvert d’or.}. Certains pensent que ce n’était qu’une colonne, un obélisque. Elle consistait peut-être en un piédestal très haut sur lequel s’élevait une statue immense à forme humaine, qui représentait Neboukadnetsar lui-même ou le dieu Nebo. Quoi qu’il en soit, ce monument impressionnant était un symbole de l’Empire babylonien. À ce titre, il était fait pour être vu et vénéré. — Daniel 3:1.

8 Ensuite, Neboukadnetsar organisa une cérémonie d’inauguration. Il réunit ses satrapes, ses préfets, ses gouverneurs, ses conseillers, ses trésoriers, ses juges, >>

ses magistrats de police et tous les administrateurs des districts administratifs. Un héraut cria : “ À vous il est dit ceci, ô peuples, communautés nationales et langues : Au moment où vous entendrez le son du cor, du chalumeau, de la cithare, de la harpe triangulaire, de l’instrument à cordes, de la cornemuse et de toutes sortes d’instruments de musique, vous tomberez et adorerez l’image d’or que Neboukadnetsar le roi a dressée. Quiconque ne tombera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même dans le four de feu ardent. ” — Daniel 3:2-6.

9 Certains pensent que Neboukadnetsar organisa cette cérémonie dans le but de forcer les Juifs à faire des compromis vis-à-vis du culte de Jéhovah. Ce n’était probablement pas le cas, car, manifestement, seuls les fonctionnaires y furent invités. Les seuls Juifs présents seraient donc ceux qui occupaient des fonctions gouvernementales. Il semble par conséquent que la prosternation devant l’image était une cérémonie destinée à renforcer la solidarité de la classe dirigeante. John Walvoord, professeur de théologie, fait cette remarque : “ Un tel déploiement de fonctionnaires constituait d’une part une manifestation flatteuse de la puissance de l’empire de Neboukadnetsar, et d’autre part une façon d’honorer les divinités qui, selon eux, étaient à l’origine de leurs victoires. ”

LES SERVITEURS DE JÉHOVAH REFUSENT DE TRANSIGER

10 La plupart de ceux qui étaient réunis devant l’image de Neboukadnetsar n’eurent aucun scrupule à l’adorer alors qu’ils servaient divers dieux. “ Tous étaient habitués à adorer des idoles, et rendre un culte à

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un certain dieu ne les empêchait pas de rendre hommage à un autre ”, explique un bibliste. Il ajoute : “ Cela s’accordait avec les idées qui circulaient parmi les idolâtres, selon lesquelles il existait de nombreux dieux [...] et il n’était pas gênant de rendre hommage au dieu d’un autre peuple ou d’un autre pays. ”

11 Les Juifs, en revanche, ne le voyaient pas de cet œil. Leur Dieu, Jéhovah, leur avait ordonné : “ Tu ne dois pas te faire d’image sculptée, ni de forme qui ressemble à quoi que ce soit qui est dans les cieux en haut, ou qui est sur la terre en bas, ou qui est dans les eaux sous la terre. Tu ne dois pas te prosterner devant eux, ni te laisser entraîner à les servir, car moi, Jéhovah ton Dieu, je suis un Dieu qui exige un attachement exclusif. ” (Exode 20:4, 5). C’est pourquoi, au moment où la musique retentit et où les hommes rassemblés se prosternèrent devant l’image, trois jeunes Hébreux, Shadrak, Méshak et Abed-Négo, restèrent debout. — Daniel 3:7.

12 Le refus de trois fonctionnaires hébreux d’adorer l’image mit certains Chaldéens en furie. Ils s’approchèrent immédiatement du roi et “ accusèrent les Juifs ” {Note : L’expression araméenne traduite

par “ accuser ” signifie ‘ manger les morceaux ’ d’une personne, la dévorer à belles dents, en

quelque sorte, en la calomniant.}. Ils ne souhaitaient pas d’explication. Ils voulaient que les Hébreux soient punis pour infidélité et trahison. Ils déclarèrent à cette fin : “ Il existe certains Juifs que tu as préposés à l’administration du district administratif de Babylone, Shadrak, Méshak et Abed-Négo ; ces hommes robustes n’ont pas tenu compte de toi, ô roi, ils ne servent pas tes dieux, et l’image d’or que tu as dressée, ils ne l’adorent pas. ” — Daniel 3:8-12.

13 Neboukadnetsar dut être vraiment contrarié que les trois Hébreux aient passé outre à son ordre. Il était en effet manifeste qu’il n’avait pas réussi à transformer Shadrak, Méshak et Abed-Négo en partisans loyaux de l’Empire babylonien. Ne les avait-il pourtant pas instruits dans la sagesse des Chaldéens ? Il avait même changé leur nom ! Mais si Neboukadnetsar avait pensé qu’une instruction prestigieuse leur inculquerait un nouveau mode de culte ou que le changement de leur nom changerait leur identité, il s’était lourdement trompé. Shadrak, Méshak et Abed-Négo restèrent de fidèles serviteurs de Jéhovah.

14 Le roi Neboukadnetsar fulminait. En premier lieu, il convoqua Shadrak, Méshak et Abed-Négo. Il demanda : “ Est-il bien vrai, ô Shadrak, Méshak et Abed-Négo, que vous ne servez pas mes dieux, et que l’image d’or que j’ai dressée, vous ne l’adorez pas ? ” Neboukadnetsar prononça sans aucun doute ces paroles sur le ton de quelqu’un qui ne veut pas croire à une énormité qu’il vient d’entendre. ‘ Comment trois hommes sains d’esprit, devait-il se dire, ont-ils pu passer outre à un ordre si clair — d’autant plus un ordre qui faisait encourir une punition aussi sévère ? ’ — Daniel 3:13, 14.

15 Neboukadnetsar était prêt à

donner aux trois Hébreux une seconde chance. “ Maintenant, si vous êtes prêts, déclara-t-il, pour qu’au moment où vous entendrez le son du cor, du chalumeau, de la cithare, de la harpe triangulaire, de l’instrument à cordes, de la cornemuse et de toutes sortes d’instruments de musique, vous tombiez et adoriez l’image que j’ai faite, c’est bien. Mais si vous n’adorez pas, à l’instant même vous serez jetés dans le four de feu ardent. Et quel est le dieu qui pourra

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vous sauver de mes mains ? ” — Daniel 3:15.

16 Apparemment, la leçon enseignée par le rêve de l’image (rapporté en Daniel chapitre 2) n’avait pas laissé d’impression durable sur l’esprit et le cœur de Neboukadnetsar. Peut-être avait-il déjà oublié les paroles qu’il avait lui-même dites à Daniel : “ Votre Dieu est un Dieu des dieux, un Seigneur des rois. ” (Daniel 2:47). À présent, Neboukadnetsar semblait défier Jéhovah en affirmant que pas même Lui n’éviterait aux Hébreux la punition qui les attendait.

17 Shadrak, Méshak et Abed-Négo n’avaient pas besoin de reconsidérer la question. Ils répondirent aussitôt : “ Ô Neboukadnetsar, nous n’avons pas besoin de te donner réponse à ce sujet. Si cela doit être, notre Dieu que nous servons est capable de nous sauver. Il nous sauvera du four de feu ardent et de ta main, ô roi ! Sinon, qu’il te soit fait connaître, ô roi, que tes dieux ne sont pas ceux que nous servons, et l’image d’or que tu as dressée, nous ne l’adorerons pas. ” — Daniel 3:16-18.

DANS LE FOUR DE FEU

18 Furieux, Neboukadnetsar commanda à ses serviteurs de chauffer le four sept fois plus que d’habitude. Il ordonna ensuite à “ certains hommes robustes pleins d’énergie vitale ” de lier Shadrak, Méshak et Abed-Négo et de les jeter dans le “ four de feu ardent ”. Ces hommes obéirent aux ordres du roi : ils jetèrent les trois Hébreux dans le feu liés et tout habillés (peut-être pour qu’ils soient brûlés encore plus vite). Néanmoins, ce furent les sbires de Neboukadnetsar que les flammes tuèrent. — Daniel 3:19-22.

19 En revanche, quelque chose d’extraordinaire était en train de se produire. Alors que Shadrak, Méshak et Abed-Négo se trouvaient au milieu du four de feu, les flammes ne les consumaient pas. Imaginez la stupéfaction de Neboukadnetsar ! On les avait jetés solidement attachés dans un feu suractivé, mais ils étaient toujours vivants. Ils marchaient même librement au milieu des flammes. Cependant, Neboukadnetsar remarqua autre chose. “ N’est-ce pas trois hommes robustes que nous avons jetés, liés, au milieu du feu ? ” demanda-t-il à ses hauts fonctionnaires. “ Oui, ô roi ! ” répondirent-ils. “ Voyez ! cria Neboukadnetsar, j’aperçois quatre hommes robustes qui circulent librement au milieu du feu, et ils n’ont aucune blessure, et l’aspect du quatrième ressemble à celui d’un fils des dieux. ” — Daniel 3:23-25.

20 Neboukadnetsar s’approcha de la porte du four de feu. “ Shadrak, Méshak et Abed-Négo, serviteurs du Dieu Très-Haut, appela-t-il, sortez et venez ici ! ” Les trois Hébreux sortirent du milieu du feu. Nul doute que tous ceux qui furent témoins de ce miracle (notamment les satrapes, les préfets, les gouverneurs et les hauts fonctionnaires) étaient frappés de stupeur. C’était comme si les trois jeunes hommes n’avaient jamais mis les pieds dans le four ! L’odeur du feu n’était pas venue sur eux, et pas un cheveu de leur tête n’avait été brûlé. — Daniel 3:26, 27.

21 Le roi Neboukadnetsar était bien forcé de reconnaître que Jéhovah est le Dieu Très-Haut. “ Béni soit le Dieu de Shadrak, Méshak et Abed-Négo, déclara-t-il, qui a envoyé son ange et a sauvé ses serviteurs qui ont eu confiance en lui et qui ont changé la parole même du roi et ont livré leurs

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corps, parce qu’ils ne voulaient servir et ne voulaient adorer aucun dieu, si ce n’est leur Dieu. ” Puis il énonça cet avertissement sans équivoque : “ De ma part ordre est donné : à tout peuple, communauté nationale ou langue qui dit quelque chose de faux contre le Dieu de Shadrak, Méshak et Abed-Négo, on arrachera les membres, et sa maison sera transformée en latrines publiques ; étant donné qu’il n’existe pas d’autre dieu qui soit capable de délivrer comme celui-là. ” Sur ce, les trois Hébreux retrouvèrent la faveur royale et ‘ prospérèrent dans le district administratif de Babylone ’. — Daniel 3:28-30.

L’ÉPREUVE DE LA FOI AUJOURD’HUI

22 Aujourd’hui, les adorateurs de Jéhovah se trouvent dans une situation semblable à celle de Shadrak, Méshak et Abed-Négo. Il est vrai que les serviteurs de Dieu ne sont pas nécessairement en exil à proprement parler. Cependant, Jésus a dit que ses disciples ne feraient “ pas partie du monde ”. (Jean 17:14.) Ils sont des “ étrangers ” en ce sens qu’ils n’adoptent pas les coutumes, les états d’esprit et les pratiques contraires aux Écritures des gens de leur entourage. Comme l’apôtre Paul l’a écrit, les chrétiens doivent ‘ cesser de se conformer à ce système de choses-ci ’. — Romains 12:2.

23 Les trois Hébreux ont refusé de se conformer au système babylonien. Même une instruction poussée dans la sagesse chaldéenne ne les a pas égarés. Leur position en matière de culte était irrévocable, et leur allégeance allait à Jéhovah. Les chrétiens d’aujourd’hui doivent posséder la même fermeté. Ils n’ont pas à avoir honte >>

d’être différents des gens du monde. En effet, “ le monde est en train de passer, et son désir aussi ”. (1 Jean 2:17.) Il serait insensé, et inutile de surcroît, de se conformer au présent système de choses moribond.

24 Les chrétiens doivent se méfier de toutes les formes d’idolâtrie, même des plus subtiles {Note : Par exemple, la Bible

établit un lien entre la gloutonnerie, la convoitise et l’idolâtrie. — Philippiens 3:18, 19 ; Colossiens

3:5.} (1 Jean 5:21). Shadrak, Méshak et Abed-Négo obéirent en ce qu’ils se tinrent respectueusement debout devant l’image d’or, mais ils comprenaient que se prosterner devant elle aurait été plus qu’une marque de respect. Cela aurait été un acte d’adoration qui leur aurait valu la colère de Jéhovah (Deutéronome 5:8-10). John Walvoord écrit : “ Cela revenait à saluer un drapeau, même si, étant donné l’interaction entre le dévouement à la religion et le dévouement à la nation, cet acte avait aussi une connotation religieuse. ” Aujourd’hui, les vrais chrétiens adoptent une position aussi ferme à l’égard de l’idolâtrie.

25 Le récit biblique concernant Shadrak, Méshak et Abed-Négo offre un exemple parlant à tous ceux qui sont déterminés à vouer un attachement exclusif à Jéhovah. L’apôtre Paul pensait certainement à ces trois Hébreux quand il parla de ceux qui, parmi beaucoup qui exercèrent la foi, ont “ arrêté la violence du feu ”. (Hébreux 11:33, 34.) Jéhovah récompensera tous ceux qui imitent une telle foi. Il délivra les trois Hébreux du four de feu, mais nous pouvons être sûrs qu’il ressuscitera tous les fidèles qui perdent la vie parce qu’ils restent intègres et qu’il leur accordera la vie éternelle. ~

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Envers et contre tout, >> ~ ~ ~

Jéhovah “ garde les âmes de ses fidèles ; de la main des méchants il les délivre ”. — Psaume 97:10.

*** dp chap. 6 p. 82-97 ***

Le mystère du grand arbre est élucidé

1 JÉHOVAH permit au roi Neboukadnetsar de devenir chef d’une puissance mondiale. Le monarque de Babylone jouissait d’une richesse immense, d’une table somptueuse, d’un palais grandiose, bref de tout ce qu’il désirait sur le plan matériel. Mais soudainement il fut humilié. L’esprit dérangé, Neboukadnetsar se comporta comme une bête. Il fut chassé de la table royale et de la résidence impériale, vécut dans les champs et mangea de l’herbe comme un taureau. Qu’est-ce qui provoqua ce malheur ? Et pourquoi s’y intéresser ? — Voir Job 12:17-19 ; Ecclésiaste 6:1, 2.

LE ROI MAGNIFIE LE TRÈS-HAUT

2 Peu après avoir guéri de la démence dans laquelle il avait sombré, Neboukadnetsar envoya dans tout son royaume un rapport digne d’intérêt sur ce qui s’était passé. Jéhovah inspira le prophète Daniel pour conserver un récit exact de ces événements. Ce récit commence par ces mots : “ Neboukadnetsar le roi, à tous les peuples, communautés nationales et langues qui habitent dans toute la terre : Que votre paix devienne grande. Les signes et les prodiges que le Dieu Très-Haut a accomplis à mon égard, il m’a paru bon de les proclamer. Que ses signes sont grands, et que ses prodiges sont puissants ! >>

Son royaume est un royaume pour des temps indéfinis, et sa domination est de génération en génération. ” — Daniel 4:1-3.

3 Les sujets de Neboukadnetsar ‘ habitaient dans toute la terre ’ : son empire comprenait presque tout le monde biblique. Le roi déclara à propos du Dieu de Daniel : “ Son royaume est un royaume pour des temps indéfinis. ” Ces paroles magnifièrent Jéhovah d’un bout à l’autre de l’Empire babylonien. C’était en outre la deuxième fois qu’il était montré à Neboukadnetsar que seul le Royaume de Dieu est éternel, qu’il subsiste “ pour des temps indéfinis ”. — Daniel 2:44.

4 Quels ‘ signes et prodiges ’ “ le Dieu Très-Haut ” accomplit-il ? Ils commencèrent avec ce que le roi vécut et raconta ainsi : “ Moi, Neboukadnetsar, j’étais tranquille dans ma maison et florissant dans mon palais. J’ai vu un rêve, et il me faisait peur. Des images mentales sur mon lit et des visions de ma tête m’effrayaient. ” (Daniel 4:4, 5). Que fit le roi de Babylone après avoir vu ce rêve troublant ?

5 Neboukadnetsar convoqua les sages de Babylone et leur raconta le rêve. Mais rien ! Ils étaient absolument incapables d’en donner une interprétation. Le récit ajoute : “ À la fin entra devant moi Daniel, dont le nom est Beltshatsar, selon le nom de mon dieu, et en qui il y a l’esprit des dieux saints ; et devant lui je dis quel était ce rêve. ” (Daniel 4:6-8).

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Le nom que Daniel portait à la cour était Beltshatsar, et le faux dieu que le roi appela “ mon dieu ” était peut-être Bel, Nebo ou Mardouk. C’est parce qu’il était polythéiste que Neboukadnetsar considérait Daniel comme quelqu’un en qui il y avait “ l’esprit des dieux saints ”. Et du fait que Daniel était préfet sur tous les sages de Babylone, le roi le qualifia de “ chef des prêtres-magiciens ”. (Daniel 2:48 ; 4:9 ; voir aussi Daniel 1:20.) Il va de soi que le fidèle Daniel n’abandonna jamais le culte de Jéhovah pour pratiquer la magie. — Lévitique 19:26 ; Deutéronome 18:10-12.

UN ARBRE IMMENSE

6 En quoi consistait le rêve effrayant du roi de Babylone ? “ Or les visions de ma tête sur mon lit, je les regardais, dit Neboukadnetsar, et, voyez : un arbre au milieu de la terre, dont la hauteur était immense. L’arbre grandit et devint fort, et sa hauteur atteignit finalement les cieux, et il était visible jusqu’à l’extrémité de toute la terre. Son feuillage était beau, et son fruit abondant ; il y avait sur lui de la nourriture pour tous. Sous lui la bête des champs cherchait l’ombre, sur ses branches habitaient les oiseaux des cieux ; de lui se nourrissait toute chair. ” (Daniel 4:10-12). On croit savoir que Neboukadnetsar aimait beaucoup les grands cèdres du Liban, au point qu’il se déplaça pour les voir et qu’il fit rapporter de ce bois à Babylone. Mais il n’avait jamais rien vu de semblable à l’arbre de son rêve. Cet arbre se situait “ au milieu de la terre ”, bien visible de la terre entière, et il était si productif qu’il procurait de la nourriture à toute chair.

7 Mais ce rêve ne s’arrêtait pas là ; Neboukadnetsar ajouta : “ J’ai continué à regarder dans les visions de ma tête sur mon lit, et, voyez : un veillant, oui un saint, qui descendait des cieux. >>

Il criait avec force, et voici ce qu’il disait : ‘ Abattez l’arbre, et coupez ses branches. Faites tomber son feuillage, et dispersez ses fruits. Que la bête s’enfuie de dessous lui, et les oiseaux de ses branches. Toutefois la souche avec ses racines, laissez-la dans la terre, oui avec des liens de fer et de cuivre, parmi l’herbe des champs ; de la rosée des cieux qu’il soit mouillé, et avec la bête que sa part soit parmi la végétation de la terre. ’ ” — Daniel 4:13-15.

8 Les Babyloniens croyaient en des créatures spirituelles bonnes et mauvaises. Mais qui était ce “ veillant ”, cette sentinelle, venu du ciel ? Puisqu’il est qualifié de “ saint ”, il s’agissait d’un ange juste qui représentait Dieu (voir Psaume 103:20, 21). Imaginez les questions qui durent assaillir Neboukadnetsar ! Pourquoi abattre cet arbre ? À quoi bon empêcher la souche de pousser en la liant avec du fer et du cuivre ? Quel dessein une simple souche pouvait-elle bien servir ?

9 Neboukadnetsar dut être complètement dérouté quand il entendit les paroles suivantes du veillant : “ Que son cœur soit changé pour qu’il ne soit plus un cœur d’humain, et qu’un cœur de bête lui soit donné, et que sept temps passent sur lui. Par le décret des veillants la chose est, et par la parole des saints, cette demande, afin que les vivants sachent que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut, et qu’il établit sur lui le plus humble des humains. ” (Daniel 4:16, 17). La souche d’un arbre n’a évidemment pas de cœur humain qui batte en elle. En quel sens un cœur de bête peut-il donc être donné à la souche d’un arbre ?

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Que sont les “ sept temps ” ? Et quel est le rapport entre tout cela et la domination dans “ le royaume des humains ” ? Neboukadnetsar voulait certainement le savoir.

MAUVAISE NOUVELLE POUR LE ROI

10 Lorsqu’il entendit raconter le rêve, Daniel fut momentanément stupéfait, puis il eut peur. Neboukadnetsar lui dit de l’expliquer ; aussi le prophète déclara-t-il : “ Ô mon seigneur, que le rêve s’applique à ceux qui te haïssent, et son interprétation à tes adversaires. L’arbre que tu as vu, qui grandit et devint fort, [...] c’est toi, ô roi, parce que tu as grandi et que tu es devenu fort, et que ta grandeur a grandi et a atteint jusqu’aux cieux, et ta domination jusqu’à l’extrémité de la terre. ” (Daniel 4:18-22). Dans les Écritures, les arbres peuvent figurer des personnes, des dirigeants ou des royaumes (Psaume 1:3 ; Jérémie 17:7, 8 ; Ézékiel, chapitre 31). Comme l’arbre immense de son rêve, Neboukadnetsar ‘ avait grandi et était devenu fort ’ : il était devenu le dirigeant d’une puissance mondiale. Mais la “ domination jusqu’à l’extrémité de la terre ”, sur tout le royaume des humains, est représentée par le grand arbre. Cet arbre symbolise aussi, par conséquent, la souveraineté universelle de Jéhovah, en particulier dans sa relation avec la terre. — Daniel 4:17.

11 Neboukadnetsar allait être abaissé. Daniel ajouta pour le lui annoncer : “ Parce que le roi a vu un veillant, oui un saint, qui descendait des cieux, qui disait également : ‘ Abattez l’arbre et supprimez-le. Toutefois la souche avec ses racines, laissez-la dans la terre, mais avec des liens de fer et de cuivre, parmi l’herbe des champs ; de la rosée des cieux >>

qu’il soit mouillé, et avec les bêtes des champs que sa part soit jusqu’à ce que sept temps passent sur lui ’, voici l’interprétation, ô roi, et le décret du Très-Haut c’est ce qui arrivera vraiment à mon seigneur le roi. ” (Daniel 4:23, 24). Il fallait incontestablement du courage pour transmettre un tel message à ce roi puissant !

12 Qu’allait-il arriver à Neboukadnetsar ? Imaginez sa réaction quand Daniel précisa : “ Toi, on te chassera d’entre les hommes et avec les bêtes des champs sera ta demeure ; et de la végétation, c’est ce qu’on te donnera à manger, comme aux taureaux ; et de la rosée des cieux tu seras mouillé ; et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut. ” (Daniel 4:25). Apparemment, même les fonctionnaires de cour de Neboukadnetsar ‘ le chasseraient d’entre les hommes ’. Des gardiens de troupeaux compatissants prendraient-ils soin de lui ? Non, car Dieu avait décrété qu’il demeurerait avec “ les bêtes des champs ” et qu’il mangerait de la végétation.

13 De même que l’arbre fut abattu, de même Neboukadnetsar perdrait la domination du monde, mais pour un temps seulement. Daniel expliqua : “ Parce qu’on a dit de laisser la souche avec les racines de l’arbre, ton royaume te restera après que tu sauras que les cieux dominent. ” (Daniel 4:26). Dans le rêve de Neboukadnetsar, on laissa subsister la souche de l’arbre abattu, liée toutefois pour qu’elle ne pousse pas. Pareillement, le roi de Babylone, la “ souche ”, subsisterait, empêché toutefois de prospérer pendant

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“ sept temps ”. Sa position de dirigeant du monde serait comparable à la souche liée de l’arbre. Elle serait conservée jusqu’à ce que sept temps soient passés sur elle. Jéhovah veillerait à ce que, pendant cette période, personne ne devienne monarque de Babylone à la place de Neboukadnetsar, bien que son fils nommé Évil-Merodak ait peut-être assuré le règne pour lui.

14 Au vu de ce qui était prédit concernant Neboukadnetsar, Daniel lui lança courageusement cette invitation : “ C’est pourquoi, ô roi, puisse mon conseil te paraître bon : enlève tes péchés par la justice, et ton iniquité en faisant miséricorde aux pauvres. Peut-être y aura-t-il une prolongation de ta prospérité. ” (Daniel 4:27). Peut-être que si Neboukadnetsar abandonnait sa conduite pécheresse, s’il cessait d’être un oppresseur et un orgueilleux, cela changerait la situation. Après tout, environ deux siècles auparavant, Jéhovah avait bien décidé de détruire les habitants de Ninive, la capitale de l’Assyrie, puis ne l’avait pas fait parce que le roi et ses sujets s’étaient repentis (Yona 3:4, 10 ; Luc 11:32). Qu’en serait-il de l’orgueilleux Neboukadnetsar ? Changerait-il de conduite ?

LE PREMIER ACCOMPLISSEMENT DU RÊVE

15 Neboukadnetsar garda son orgueil. Un jour qu’il se promenait sur le toit de son palais, 12 mois après le rêve de l’arbre, il se vanta en ces termes : “ N’est-ce pas là Babylone la Grande que moi j’ai bâtie pour la maison royale par la force de ma puissance et pour la dignité de ma majesté ? ” (Daniel 4:28-30). >>

Nimrod avait fondé Babylone (Babel), mais Neboukadnetsar lui avait donné sa splendeur (Genèse 10:8-10). Dans une de ses inscriptions cunéiformes, il déclare fièrement : “ Je suis Neboukadretsar, roi de Babylone, reconstructeur de l’Esagila et de l’Ezida, fils de Nabopolassar. [...] Les fortifications de l’Esagila et de Babylone je consolidai, et j’établis le nom de mon règne à jamais. ” (Archaeology and the Bible, par George Barton, 1949, p. 478, 479). Une autre inscription parle de quelque 20 temples qu’il rénova ou rebâtit. “ Sous le règne de Neboukadnetsar, lit-on dans une encyclopédie (The World Book Encyclopedia), Babylone devint l’une des villes les plus resplendissantes du monde antique. Dans ses propres inscriptions, Neboukadnetsar parla rarement de ses activités militaires ; en revanche, il s’étendit sur ses constructions et sur sa dévotion aux dieux de Babylonie. Il construisit probablement les Jardins suspendus, l’une des Sept Merveilles du monde antique. ”

16 L’orgueilleux Neboukadnetsar avait beau se vanter, il était sur le point d’être humilié. Le récit inspiré déclare : “ La parole était encore dans la bouche du roi qu’une voix tomba des cieux : ‘ À toi il est dit, ô Neboukadnetsar le roi : “ Le royaume s’en est allé d’avec toi ; d’entre les humains on te chassera et avec les bêtes des champs sera ta demeure. On te donnera de la végétation à manger, comme aux taureaux, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut. ” ’ ” — Daniel 4:31, 32.

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17 Neboukadnetsar perdit rapidement la raison. Chassé d’entre les humains, il mangea de la végétation ‘ comme les taureaux ’. Au milieu des bêtes des champs, il ne passait certainement pas ses journées paresseusement assis dans l’herbe d’un paradis avant l’heure, à profiter d’une brise rafraîchissante. Aujourd’hui en Iraq, où se trouvent les ruines de Babylone, les températures atteignent 50°C au cours des mois d’été et descendent au-dessous de zéro en hiver. Laissés sans soins et exposés aux éléments, les cheveux longs et emmêlés de Neboukadnetsar ressemblaient aux plumes des aigles, et ses ongles qu’il ne coupait ni aux doigts ni aux orteils prirent l’aspect de griffes d’oiseaux (Daniel 4:33). Quelle humiliation pour cet orgueilleux souverain du monde !

18 Dans le rêve de Neboukadnetsar, le grand arbre fut abattu et sa souche fut liée afin qu’il ne pousse pas pendant sept temps. Pareillement, Neboukadnetsar “ fut déposé du trône de son royaume ” lorsque Jéhovah le frappa de folie (Daniel 5:20). En quelque sorte, cela changea le cœur du roi de celui d’un homme en celui d’un taureau. Néanmoins, Dieu garda son trône à Neboukadnetsar jusqu’à la fin des sept temps. Tandis qu’Évil-Merodak était peut-être le chef temporaire du gouvernement, Daniel était “ chef sur tout le district administratif de Babylone et préfet en chef sur tous les sages de Babylone ”. Ses trois compagnons hébreux continuèrent de participer à l’administration des affaires de ce district (Daniel 1:11-19 ; 2:48, 49 ; 3:30). Les quatre exilés attendirent que Neboukadnetsar remonte sur le trône après avoir guéri et avoir appris que >>

“ le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut ”.

LE RÉTABLISSEMENT DE NEBOUKADNETSAR

19 Jéhovah rendit la raison à Neboukadnetsar à la fin des sept temps. Le roi reconnut alors la souveraineté du Dieu Très-Haut ; il dit : “ À la fin des jours, moi, Neboukadnetsar, j’ai levé mes yeux vers les cieux, et mon intelligence me revenait ; j’ai béni le Très-Haut lui-même, j’ai loué et glorifié Celui qui vit pour des temps indéfinis, parce que sa domination est une domination pour des temps indéfinis et que son royaume est de génération en génération. Tous les habitants de la terre sont considérés comme rien ; et il agit selon sa propre volonté parmi l’armée des cieux et les habitants de la terre. Et il n’existe personne qui puisse arrêter sa main ou qui puisse lui dire : ‘ Qu’as-tu fait ? ’ ” (Daniel 4:34, 35). Ainsi, Neboukadnetsar se rendit compte que le Très-Haut est sans conteste le Maître Souverain dans le royaume des humains.

20 Lorsque Neboukadnetsar retrouva son trône, ce fut comme si on enlevait les liens de métal dont on avait cerclé la souche de l’arbre vu en rêve. Il dit à propos de son rétablissement : “ Au même moment mon intelligence me revenait, et pour la dignité de mon royaume, ma majesté et mon éclat me revenaient ; même mes hauts fonctionnaires royaux et mes grands me recherchaient avec empressement ; je fus rétabli sur mon royaume, et une grandeur extraordinaire me fut ajoutée. ” (Daniel 4:36). Si des fonctionnaires de cour avaient méprisé le roi quand il était dément,

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maintenant ils le “ recherchaient avec empressement ”, avec une servilité absolue.

21 Que de ‘ signes et prodiges ’ le Dieu Très-Haut avait accomplis ! Nous ne devrions pas être surpris que le roi de Babylone rétabli ait déclaré : “ Maintenant moi, Neboukadnetsar, je loue, j’exalte et je glorifie le Roi des cieux, parce que toutes ses œuvres sont vérité et que ses voies sont justice, et parce qu’il peut humilier ceux qui marchent avec orgueil. ” (Daniel 4:2, 37). Cependant, Neboukadnetsar ne se métamorphosa pas pour autant en adorateur de Jéhovah d’entre les Gentils.

QU’INDIQUENT LES FAITS ?

22 Certains identifient la folie de

Neboukadnetsar à la lycanthropie. On lit dans un dictionnaire médical : “ LYCANTHROPIE, [...] de [lukos], lupus, loup ; [anthrôpos], homo, homme. On a donné ce nom à la maladie des personnes qui se croient métamorphosées en un animal, et qui en imitent la voix ou les cris, les formes ou les manières. C’est ordinairement en loup, en chien ou en chat que ces individus s’imaginent être transformés ; quelquefois aussi en bœuf, témoin Nabuchodonosor. ” (Dictionnaire des sciences médicales, par une société de médecins et de chirurgiens, Paris, 1818, volume 29, p. 246). Les symptômes de la lycanthropie ressemblent à ceux de la démence de Neboukadnetsar. Cependant, étant donné que sa maladie mentale fut décrétée par Dieu, on ne peut l’identifier précisément avec un désordre connu.

23 Un spécialiste, John Goldingay, cite plusieurs textes relatifs à la folie et au rétablissement de Neboukadnetsar. >

Il explique par exemple : “ Un texte cunéiforme fragmentaire semble parler d’un désordre mental chez Neboukadnetsar, et peut-être du fait qu’il négligea et quitta Babylone. ” J. Goldingay cite un document appelé “ Le Job babylonien ” et dit qu’il “ atteste les châtiments par Dieu, la maladie, l’humiliation, la recherche de l’interprétation d’un rêve terrifiant, le renversement tel un arbre, le rejet, la consommation d’herbe, la perte de l’intelligence, l’assimilation à un bœuf, le fait d’être arrosé de pluie par Mardouk, les ongles abîmés, la pousse des cheveux, les liens, puis un rétablissement pour lequel il loue le dieu ”.

SEPT TEMPS QUI NOUS CONCERNENT

24 Représenté par le grand arbre, Neboukadnetsar symbolisait la domination du monde. Mais souvenez-vous que l’arbre figure une domination et une souveraineté bien plus grandes que celles du roi de Babylone. Il symbolise la souveraineté universelle de Jéhovah, “ le Roi des cieux ”, en particulier par rapport à la terre. Avant que les Babyloniens ne détruisent Jérusalem, le royaume dont cette ville était la capitale, où David et ses héritiers siégeaient “ sur le trône de Jéhovah ”, représentait la souveraineté de Dieu à l’égard de la terre (1 Chroniques 29:23). Dieu lui-même fit abattre et lier cette souveraineté en 607 avant notre ère, quand il se servit de Neboukadnetsar pour détruire Jérusalem. L’exercice de la souveraineté divine vis-à-vis de la terre par un royaume dans la lignée de David fut interrompu pendant sept temps. Quelle fut la durée de ces sept temps ? Quand commencèrent-ils, et qu’est-ce qui marqua leur fin ?

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25 Au cours de la période de démence de Neboukadnetsar, ‘ ses cheveux devinrent longs comme les plumes des aigles, et ses ongles comme les griffes des oiseaux ’. (Daniel 4:33.) Cela prit davantage que sept jours ou sept semaines. Diverses traductions mettent “ sept temps ” ; on peut aussi parler de “ temps fixés (déterminés) ” ou de “ périodes ”. (Daniel 4:16, 23, 25, 32.) Une variante de la Septante en grec ancien met “ sept ans ”. Les “ sept temps ” étaient tenus pour “ sept ans ” par Josèphe, historien juif du Ier siècle (Antiquités judaïques, livre X, chapitre X, paragraphe 6). Et certains hébraïsants considèrent ces “ temps ” comme des “ années ”. D’ailleurs, on trouve “ sept années ” par exemple dans La Bible, par Pierre de Beaumont. — Voir aussi la Bible de la Pléiade, note.

26 De toute évidence, les “ sept temps ” de Neboukadnetsar correspondirent à sept années. Dans les prophéties, une année compte en moyenne 360 jours, ou 12 mois de 30 jours chacun (voir Révélation 12:6, 14). Par conséquent, les “ sept temps ”, ou sept années, du roi consistèrent en 360 jours multipliés par 7, soit 2 520 jours. Mais que dire de l’accomplissement en grand de son rêve ? Les “ sept temps ” prophétiques durèrent bien plus de 2 520 jours. C’est ce qu’indiquèrent ces paroles de Jésus : “ Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis. ” (Luc 21:24). Ce ‘ foulage ’ commença en 607 avant notre ère, lorsque Jérusalem fut détruite et que le royaume typique de Dieu cessa de fonctionner en Juda. >>

Quand le foulage prendrait-il fin ? Aux “ temps du rétablissement de toutes choses ”, quand la souveraineté divine serait de nouveau manifestée à l’égard de la terre par l’intermédiaire de la Jérusalem symbolique, le Royaume de Dieu. — Actes 3:21.

27 Si on comptait 2 520 jours à partir de la destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère, cela nous mènerait seulement en 600, une année qui n’a rien de particulier dans les Écritures. Même en 537, année où les Juifs libérés furent de retour en Juda, la souveraineté de Jéhovah ne fut pas manifestée sur la terre. La raison en est que Zorobabel, l’héritier du trône de David, ne fut pas établi roi, mais seulement gouverneur de la province perse de Juda.

28 Étant donné que les “ sept temps ” sont prophétiques, il faut appliquer aux 2 520 jours cette règle biblique : “ Un jour pour une année. ” Cette règle est posée dans une prophétie concernant le siège de Jérusalem par les Babyloniens (Ézékiel 4:6, 7 ; voir aussi Nombres 14:34). Les “ sept temps ” où les puissances gentiles domineraient la terre sans être gênées par le Royaume de Dieu s’étendirent donc sur 2 520 ans. Ils commencèrent lorsque Juda et Jérusalem furent désolés au septième mois lunaire (15 Tishri) de 607 avant notre ère (2 Rois 25:8, 9, 25, 26). De cette date à l’an 1 avant notre ère, il y a 606 ans. Les 1 914 années qui restent vont de là à 1914 de notre ère. Par conséquent, les “ sept temps ”, ou 2 520 ans, ont pris fin le 15 Tishri ou 4/5 octobre 1914.

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29 Cette année-là, “ les temps fixés des nations ” ont été accomplis et Dieu a donné la domination au “ plus humble des humains ” (Jésus Christ), qui avait été tenu pour si méprisable par ses ennemis qu’ils étaient allés jusqu’à l’attacher sur un poteau (Daniel 4:17). Pour introniser le Roi messianique, Jéhovah a détaché les liens symboliques de fer et de cuivre >> ~ ~

qui entouraient la “ souche ” de sa souveraineté. Le Dieu Très-Haut a donc laissé pousser de cette “ souche ” un “ rejeton ” royal, une manifestation de sa souveraineté à l’égard de la terre au moyen du Royaume céleste dirigé par le plus grand Héritier de David, Jésus Christ (Isaïe 11:1, 2 ; Job 14:7-9 ; Ézékiel 21:27). Nous remercions Jéhovah de tout cœur pour avoir ainsi dirigé les événements et élucidé le mystère du grand arbre.

*** dp chap. 7 p. 99-113 ***

Quatre mots qui changèrent le monde

1 Quatre simples mots écrits sur un mur recouvert de plâtre. Et pourtant, ces quatre mots terrorisèrent un dirigeant puissant, au point presque de le rendre fou. Ils annonçaient la chute de deux rois, la mort de l’un d’eux et la fin d’une puissance mondiale. Ces mots provoquèrent l’humiliation d’un ordre religieux respecté. Et surtout, ils exaltèrent le culte pur de Jéhovah et réaffirmèrent Sa souveraineté à une époque où la plupart des humains se préoccupaient peu de l’un comme de l’autre. Ces mots jettent même une certaine lumière sur les événements mondiaux d’aujourd’hui. Comment quatre mots purent-ils accomplir tout cela ? C’est ce que nous allons voir.

2 Des dizaines d’années s’étaient écoulées depuis les événements décrits dans le 4e chapitre du livre de Daniel. Le règne de l’orgueilleux roi Neboukadnetsar à Babylone, qui avait duré 43 ans, prit fin à sa mort, en 582 avant notre ère. Plusieurs membres de sa famille lui succédèrent, mais l’un après l’autre ils moururent >>

prématurément ou furent assassinés. Finalement, un homme du nom de Nabonide s’empara du trône en fomentant une révolte. Apparemment, Nabonide n’était pas lié par le sang à la maison royale de Babylone ; il était le fils d’une grande prêtresse du dieu-lune Sîn. D’après certains spécialistes, pour légitimer son règne il épousa une fille de Neboukadnetsar, il établit leur fils Belshatsar vice-roi et il lui confia Babylone pendant des périodes de plusieurs années. Si cette hypothèse est exacte, Belshatsar était le petit-fils de Neboukadnetsar. Avait-il tiré leçon des mésaventures de son grand-père ? Avait-il compris que Jéhovah est le Dieu suprême, capable d’humilier n’importe quel roi ? Malheureusement non. — Daniel 4:37.

UN FESTIN DÉRAPE

3 Le 5e chapitre du livre de Daniel s’ouvre sur un banquet. “ Pour ce qui est de Belshatsar le roi, il fit un grand festin pour mille de ses grands, et devant ces mille il buvait du vin. ” (Daniel 5:1). Vous imaginez sans peine qu’il fallait une salle immense pour recevoir tous ces hommes, sans compter les épouses de second rang et les concubines du roi. ~

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Un bibliste fait cette remarque : “ Les banquets babyloniens étaient magnifiques, mais finissaient généralement dans l’ivresse. Vins et mets de toutes sortes chargeaient les tables. Des parfums remplissaient la salle. Chanteurs et instrumentistes venaient ajouter aux plaisirs des convives. ” Présidant bien à la vue de tous, Belshatsar buvait du vin... buvait, buvait encore.

4 Il semble étrange que les Babyloniens aient été d’humeur à festoyer cette nuit-là, du 5 au 6 octobre 539 avant notre ère. En effet, leur nation était en guerre, et la situation n’était pas à leur avantage : Nabonide venait de subir une défaite devant les envahisseurs médo-perses ; il s’était réfugié à Borsippa, au sud-ouest de Babylone ; et à cette heure-là les armées de Cyrus campaient juste à côté de Babylone. Malgré cela, Belshatsar et ses grands ne paraissaient pas inquiets. Après tout, leur ville n’était-elle pas Babylone, l’imprenable ? Ses murailles colossales surplombaient des fossés profonds remplis par le grand Euphrate qui traversait la ville. Depuis plus de cent ans aucun ennemi n’avait pris Babylone d’assaut. Pourquoi donc s’inquiéter ? Peut-être Belshatsar se disait-il que le bruit de leur orgie montrerait leur assurance aux ennemis et les découragerait.

5 Il ne fallut pas longtemps pour que l’abus de boisson produise son effet sur Belshatsar. Comme le dit Proverbes 20:1, “ le vin est moqueur ”. En l’occurrence, le vin poussa le roi à commettre une action des plus insensée. Il ordonna qu’on apporte les récipients sacrés pris dans le temple de Jéhovah. Ces récipients, qui faisaient partie du >>

butin rapporté lors de la conquête de Jérusalem par Neboukadnetsar, ne devaient servir qu’au culte pur. Les prêtres juifs eux-mêmes, autorisés à les utiliser au temple de Jérusalem dans le passé, avaient reçu l’injonction de se garder purs. — Daniel 5:2 ; voir aussi Isaïe 52:11.

6 Cependant, Belshatsar envisageait une action encore plus insolente. “ Le roi et ses grands, ses concubines et ses épouses de second rang [...] burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or et d’argent, de cuivre, de fer, de bois et de pierre. ” (Daniel 5:3, 4). Belshatsar voulait donc élever ses faux dieux au-dessus de Jéhovah ! Il semble que cette attitude était caractéristique des Babyloniens. Ils méprisaient leurs captifs juifs, se moquaient de leur culte et ne leur laissaient entrevoir aucun espoir de retourner dans leur cher pays (Psaume 137:1-3 ; Isaïe 14:16, 17). Peut-être ce monarque étourdi par la boisson pensa-t-il qu’en humiliant les exilés et en insultant leur Dieu il impressionnerait ses femmes et les fonctionnaires, il se donnerait une apparence de force {Note : Dans une

inscription ancienne, le roi Cyrus déclara au sujet de Belshatsar : “ Une mauviette est établie

comme [chef] de son pays. ”}. Mais si Belshatsar fut grisé par la sensation de pouvoir, cette sensation fut de courte durée.

L’ÉCRITURE SUR LE MUR

7 “ À cet instant, dit le récit inspiré, sortirent les doigts d’une main d’homme : ils écrivaient devant le porte-lampes sur le plâtre du mur du palais du roi, et le roi apercevait le dos de la main qui écrivait. ” (Daniel 5:5). Quel spectacle impressionnant ! Une main surgie de nulle part, qui flottait

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dans l’air près d’une partie bien éclairée du mur. Imaginez le silence qui tomba lorsque les invités, bouche bée, se tournèrent vers elle. La main se mit à écrire un message énigmatique sur le plâtre {Note : Même ce détail du récit de Daniel s’est vérifié. Les archéologues ont constaté que les murs des palais dans la Babylone antique

étaient en briques enduites de plâtre.}. Ce phénomène fut si menaçant, si inoubliable, qu’aujourd’hui encore, dans les pays anglo-saxons, les gens emploient l’expression “ l’écriture sur le mur ” pour évoquer l’imminence d’un malheur.

8 Quel fut l’effet de ce spectacle sur ce roi orgueilleux qui avait cherché à s’élever, et ses dieux avec lui, au-dessus de Jéhovah ? “ À ce moment-là, pour ce qui est du roi, son teint s’altéra chez lui, et ses pensées l’effrayaient ; les jointures de ses hanches se relâchaient et ses genoux s’entrechoquaient. ” (Daniel 5:6). Lui qui avait voulu paraître grand et majestueux à ses sujets, il donnait l’image pitoyable d’un homme terrorisé : son visage blêmit, ses hanches chancelèrent, tout son corps trembla si violemment que ses genoux s’entrechoquaient. David avait dit vrai dans un chant adressé à Jéhovah : “ Tes yeux sont contre les orgueilleux, pour les abaisser. ” — 2 Samuel 22:1, 28 ; voir aussi Proverbes 18:12.

9 Remarquons que la crainte éprouvée par Belshatsar n’était pas la crainte de Dieu, un profond respect pour Jéhovah qui est le début de toute sagesse (Proverbes 9:10). C’était au contraire une terreur morbide qui n’engendra chez le monarque tremblant rien qui ressemble à de la sagesse >> ~ ~

{Note : Les superstitions babyloniennes rendaient probablement ce miracle encore plus terrifiant. Le livre Babylonian Life and History déclare : “On constate qu’en plus d’adorer de nombreux dieux les Babyloniens étaient très attachés à la croyance aux esprits, dans une si grande mesure que les prières et les incantations contre eux constituent une part très

importante de leur littérature religieuse.”}. Au lieu d’implorer le pardon du Dieu qu’il venait d’insulter, il cria avec force qu’on amène “ les évocateurs d’esprits, les Chaldéens et les astrologues ”. Il déclara même : “ Tout homme qui lira cette écriture et m’en indiquera l’interprétation, de pourpre il sera revêtu, avec un collier d’or autour de son cou, et comme le troisième dans le royaume il dominera. ” (Daniel 5:7). Le troisième chef dans le royaume serait indéniablement puissant, puisqu’il n’aurait au-dessus de lui que les deux rois en place, Nabonide et Belshatsar lui-même. En temps normal, une telle position aurait été réservée au fils aîné de Belshatsar. Le roi était vraiment prêt à tout pour connaître l’explication du message miraculeux !

10 Les sages défilèrent dans la grande salle. Babylone n’en manquait pas, car elle baignait dans la fausse religion et regorgeait de temples. Les hommes qui se targuaient de lire les présages et de déchiffrer les écrits énigmatiques étaient certainement légion. Ces sages devaient être surexcités à la perspective qui s’offrait à eux. On leur donnait l’occasion de pratiquer leur art devant un auditoire éminent, de gagner la faveur du roi et d’accéder à un pouvoir immense. Mais quel échec ! “ Ils ne furent pas capables de lire l’écriture ni de faire connaître l’interprétation au roi. ” {Note : On lit dans Biblical Archaeology Review : “Les experts babyloniens cataloguèrent des milliers de présages. [...] Quand Belshatsar exigea de savoir ce que signifiait l’écriture sur le

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mur, les sages de Babylone consultèrent sans aucun doute ces encyclopédies augurales. Mais

elles s’avérèrent inutiles.”} — Daniel 5:8.

11 On ignore si pour les sages de Babylone l’écriture elle-même, c’est-à-dire les lettres, fut ou non indéchiffrable. Si elle l’avait été, ces hommes sans scrupules auraient eu les coudées franches pour inventer n’importe quelle leçon fallacieuse, peut-être une qui flatte le roi. Il est également possible que les lettres aient été compréhensibles. Mais comme les langues telles que l’araméen et l’hébreu s’écrivaient sans voyelles, chaque mot aurait pu avoir plusieurs sens. Les sages auraient alors probablement été incapables de déterminer quels mots constituaient le message. Et même s’ils l’avaient pu, ils auraient été incapables d’en saisir la signification de manière à les interpréter. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : les sages de Babylone échouèrent... lamentablement.

12 Il fut ainsi évident que les sages étaient des charlatans, que leur ordre religieux respecté était une imposture. Quelle désillusion ! Quand il comprit que la confiance qu’il avait mise dans ces religieux était vaine, Belshatsar fut d’autant plus effrayé, il pâlit davantage encore, et même ses grands furent “ perplexes ” {Note : Les lexicographes signalent que le mot rendu ici par “ perplexes ” évoque une grande consternation, comme si l’assemblée avait été

jetée dans la confusion.}. — Daniel 5:9.

ON CONVOQUE UN HOMME PERSPICACE

13 À ce moment critique, la reine en personne (sans doute la reine mère) entra dans la salle de banquet. Elle avait appris la consternation qui régnait au festin et connaissait quelqu’un qui était en mesure >>

de déchiffrer l’écriture sur le mur. Des dizaines d’années plus tôt, son père, Neboukadnetsar, avait préposé Daniel au-dessus de tous ses sages. La reine se souvenait que cet homme avait “ un esprit extraordinaire, de la connaissance et de la perspicacité ”. Puisqu’apparemment Daniel était inconnu à Belshatsar, probablement le prophète avait-il perdu ses hautes fonctions dans le gouvernement après la mort de Neboukadnetsar. Mais la notoriété importait peu à Daniel. Il avait certainement plus de 90 ans à l’époque et servait toujours fidèlement Jéhovah. Malgré quelque huit décennies d’exil à Babylone, il était encore connu par son nom hébreu. Même la reine le nomma Daniel au lieu d’employer le nom babylonien qu’on lui avait donné autrefois. Elle suggéra au roi : “ Que Daniel soit [...] appelé pour indiquer l’interprétation. ” — Daniel 1:7 ; 5:10-12.

14 Daniel fut convoqué et se présenta devant Belshatsar. Il était gênant de demander une faveur à ce Juif, dont le roi venait d’insulter le Dieu. Néanmoins, Belshatsar essaya de flatter Daniel : il lui offrit la même récompense, la troisième place dans le royaume, s’il parvenait à lire et à expliquer les mots mystérieux (Daniel 5:13-16). Daniel leva les yeux vers l’écriture sur le mur, et l’esprit saint lui permit d’en discerner la signification. C’était un message de malheur de la part de Jéhovah Dieu ! Comment Daniel allait-il prononcer le jugement sans appel de ce roi perdu, à sa face et de surcroît en présence de ses femmes et de ses grands ? Mettez-vous à la place de Daniel ! Se laissa-t-il influencer par les paroles flatteuses du roi et par sa proposition de richesse et de pouvoir ?

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Le prophète édulcorerait-il la déclaration de Jéhovah ?

15 Daniel parla courageusement ; il dit : “ Que tes cadeaux soient pour toi, et tes présents, donne-les à d’autres. Toutefois je lirai au roi l’écriture et je lui ferai connaître l’interprétation. ” (Daniel 5:17). Ensuite, Daniel rendit hommage à la grandeur de Neboukadnetsar, un roi si puissant qu’il pouvait tuer, frapper, élever ou humilier qui il lui plaisait. Cependant, Daniel rappela à Belshatsar que c’était Jéhovah, “ le Dieu Très-Haut ”, qui avait rendu Neboukadnetsar grand. C’était Jéhovah qui avait humilié ce roi puissant quand il s’était enorgueilli. Neboukadnetsar avait appris de force que “ le Dieu Très-Haut est Chef dans le royaume des humains et qu’il établit sur lui celui qu’il veut ”. — Daniel 5:18-21.

16 Belshatsar ‘ savait tout cela ’. Pourtant, il n’avait pas tiré leçon de l’Histoire. En fait, il avait péché plus gravement que Neboukadnetsar, qui était pétri d’un orgueil mal placé ; il avait agi avec une grande insolence contre Jéhovah. Daniel dévoila le péché du roi. En outre, devant l’assemblée de païens, il dit hardiment à Belshatsar que les faux dieux “ ne voient rien, ni n’entendent rien, ni ne savent rien ”. Le courageux prophète de Dieu ajouta que, contrairement à ces dieux sans valeur, Jéhovah était le Dieu ‘ dans la main de qui était le souffle ’ du roi. Aujourd’hui encore, les humains font des dieux de choses sans vie : ils idolâtrent l’argent, leur carrière, le prestige, voire les plaisirs. Mais rien de tout cela ne peut donner la vie. C’est à Jéhovah seul que tous nous devons jusqu’à notre existence ; c’est de Jéhovah que dépend chacun de nos souffles. — Daniel 5:22, 23 ; Actes 17:24, 25.

UNE ÉNIGME RÉSOLUE

17 Le vieux prophète fit alors ce que tous les sages de Babylone avaient été incapables de faire. Il lut et interpréta l’écriture tracée sur le mur. Les mots étaient : “ MENÉ, MENÉ, TEQEL et PARSÎN. ” (Daniel 5:24, 25). Que signifient-ils ?

18 Littéralement, ces mots signifient “ une Mine, une Mine, un Sicle et des Demi-sicles ”. Tous ces mots correspondaient à des poids ayant une valeur monétaire, énumérés selon leur valeur dans l’ordre décroissant. Comme c’était déroutant ! Même si les sages de Babylone surent reconnaître les lettres, il n’est guère étonnant qu’ils aient été incapables de les interpréter.

19 Sous l’influence de l’esprit saint de Dieu, Daniel expliqua : “ Voici l’interprétation de la parole : MENÉ : Dieu a compté les jours de ton royaume et l’a mené à sa fin. ” (Daniel 5:26). Les consonnes qui composaient le premier mot permettaient de comprendre tant le mot “ mine ” qu’une forme du terme araméen rendu par “ compté ”, en fonction des voyelles ajoutées par le lecteur. Daniel savait parfaitement que l’exil des Juifs touchait à sa fin. Sur les 70 années qu’il devait durer, 68 étaient déjà passées (Jérémie 29:10). Jéhovah, le Grand Maître du temps, avait compté les jours où Babylone serait une puissance mondiale, et la fin était plus proche que ne le pensait n’importe quel convive du banquet de Belshatsar. En fait, le temps était écoulé, non seulement pour Belshatsar, mais encore pour son père, Nabonide. ~

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C’est peut-être la raison pour laquelle le mot “ MENÉ ” était écrit deux fois : pour annoncer la fin de ces deux royautés.

20 “ TEQEL ”, en revanche, n’était écrit qu’une fois et au singulier. Cela indique peut-être qu’il concernait principalement Belshatsar, ce qui aurait été approprié, du reste, puisqu’il s’était montré très irrespectueux envers Jéhovah. Le mot en soi veut dire “ sicle ”, mais les consonnes permettent aussi de comprendre le terme “ pesé ”. C’est pourquoi Daniel dit à Belshatsar : “ TEQEL : tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé insuffisant. ” (Daniel 5:27). Pour Jéhovah, des nations entières sont aussi insignifiantes qu’une couche de poussière sur une balance (Isaïe 40:15). Elles sont incapables d’entraver ses desseins. Que pouvait donc un roi arrogant à lui seul ? Belshatsar avait essayé de s’élever au-dessus du Souverain de l’univers. Ce malheureux humain avait osé insulter Jéhovah et se moquer du culte pur, mais il avait été “ trouvé insuffisant ”. Oui, Belshatsar méritait tout à fait le jugement qui approchait rapidement !

21 Le dernier mot sur le mur était “ PARSÎN ”. Daniel le lut au singulier, “ PÉRÈS ”, probablement parce qu’il avait en face de lui un seul roi et que l’autre était absent. Ce mot couronnait la grande énigme de Jéhovah par un triple jeu de mots. Littéralement, “ parsîn ” signifie “ des demi-sicles ”. Mais les lettres qui le composent autorisent deux autres sens : “ divisions ” et “ Perses ”. Daniel prédit donc : “ PÉRÈS : ton royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. ” — Daniel 5:28. ……………………………………………

22 L’énigme était résolue. La puissante Babylone allait tomber devant les armées médo-perses. Bien que frappé de plein fouet par cette annonce de malheur, Belshatsar tint parole. Il dit à ses serviteurs de revêtir Daniel de pourpre, de le parer d’un collier d’or et de le proclamer troisième chef dans le royaume (Daniel 5:29). Daniel ne refusa pas ces honneurs ; il comprit qu’ils reflétaient l’honneur dû à Jéhovah. Bien sûr, Belshatsar espérait peut-être atténuer la condamnation de Jéhovah en honorant Son prophète. Mais il était trop tard pour bien faire.

LA CHUTE DE BABYLONE

23 Pendant que Belshatsar et ses courtisans buvaient à leurs dieux et se moquaient de Jéhovah, un drame se jouait dans les ténèbres à l’extérieur du palais. La prophétie qui avait été énoncée par l’intermédiaire d’Isaïe presque deux siècles plus tôt était en train de s’accomplir. Jéhovah avait prédit au sujet de Babylone : “ J’ai fait cesser tous les soupirs causés par elle. ” Oui, toute l’oppression que cette ville méchante faisait subir au peuple choisi de Dieu allait prendre fin. Par quel moyen ? La même prophétie précisait : “ Monte, ô Élam ! Assiège, ô Médie ! ” L’Élam fut absorbé par la Perse après l’époque du prophète Isaïe. Au moment où Belshatsar donnait son festin, qui avait d’ailleurs également été annoncé par Isaïe dans la même prophétie, la Perse et la Médie s’étaient alliées pour ‘ monter ’ contre Babylone et l’‘ assiéger ’. — Isaïe 21:1, 2, 5, 6.

24 Pour tout dire, le nom même du chef de ces armées avait été prédit, ainsi que les grandes lignes de sa stratégie. Environ 200 ans à l’avance, Isaïe avait prophétisé que Jéhovah

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oindrait un homme nommé Cyrus afin qu’il frappe Babylone. Lors de son attaque, tous les obstacles s’aplaniraient devant lui. Les eaux de Babylone se ‘ dessécheraient ’ et ses portes imposantes resteraient ouvertes (Isaïe 44:27–45:3). Or, il en fut ainsi. Les armées de Cyrus détournèrent l’Euphrate, ce qui abaissa le niveau de l’eau et leur permit de traverser le lit du fleuve. Les portes de la muraille de Babylone avaient été laissées ouvertes par des gardes négligents. Les historiens s’accordent à dire que la ville fut envahie alors que ses habitants étaient en fête. Babylone fut prise presque sans aucune résistance (Jérémie 51:30). Il y eut toutefois au moins une mort notable. Daniel raconta : “ Dans cette nuit-là, Belshatsar le roi chaldéen fut tué, et Darius le Mède reçut le royaume, étant âgé d’environ soixante-deux ans. ” — Daniel 5:30, 31.

TIRONS LEÇON DE L’ÉCRITURE SUR LE MUR

25 Le récit inspiré contenu en Daniel chapitre 5 est riche de sens pour nous. La Babylone antique était un haut lieu des pratiques de la fausse religion ; à ce titre, elle symbolise bien l’empire universel de la fausse religion. Dans la Révélation, cet agglomérat mondial de tromperie est figuré sous les traits d’une prostituée sanguinaire appelée “ Babylone la Grande ”. (Révélation 17:5.) Faisant fi de tous les avertissements concernant ses fausses doctrines et ses pratiques qui déshonorent Dieu, elle persécute ceux qui prêchent la vérité renfermée dans la Parole de Dieu. Tels les habitants de Jérusalem et de Juda dans l’Antiquité, le fidèle reste des chrétiens oints ont été en quelque sorte exilés dans “ Babylone la Grande ” quand la persécution >> ~

fomentée par le clergé a pour ainsi dire arrêté la prédication du Royaume en 1918.

26 Mais, d’un coup, “ Babylone la Grande ” est tombée ! Oh ! sa chute n’a fait presque aucun bruit, de même que la Babylone antique est tombée presque sans bruit en 539 avant notre ère. Mais cette chute figurée n’en a pas moins été dévastatrice. Elle est survenue en 1919, quand les serviteurs de Jéhovah ont été libérés de la captivité babylonienne et ont reçu l’approbation divine. À partir de là, “ Babylone la Grande ” n’a plus eu pouvoir sur le peuple de Dieu et on a révélé au grand jour qu’elle était une supercherie en laquelle il ne faut pas avoir confiance. Il s’avère que cette chute est irréversible, et sa destruction finale est imminente. C’est pourquoi les serviteurs de Jéhovah reprennent cet avertissement : “ Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés. ” (Révélation 18:4). Prenez-vous cet avertissement au sérieux ? Le faites-vous connaître ? {Note : Voir les pages 205-71 du livre La Révélation : le grand dénouement est proche !, publié par les Témoins de Jéhovah.}

27 Ainsi, l’écriture est sur le mur aujourd’hui, mais pas seulement pour “ Babylone la Grande ”. Souvenez-vous d’une vérité essentielle au cœur du livre de Daniel : Jéhovah est le Souverain de l’univers. Lui, et lui seul, est en droit d’établir un chef sur l’humanité (Daniel 4:17, 25 ; 5:21). Tout ce qui s’oppose aux desseins de Jéhovah sera éliminé. Jéhovah agira. Ce n’est qu’une question de temps (Habaqouq 2:3). Pour Daniel, ce temps arriva au cours de la dixième décennie de sa vie. Il vit alors Jéhovah éliminer une puissance mondiale, une puissance

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qu’il voyait opprimer le peuple de Dieu depuis sa jeunesse.

28 Il est indéniable que Jéhovah Dieu a établi sur un trône céleste un Chef pour l’humanité. Le monde ne tient pas compte de ce Roi et s’oppose à sa >> ~ ~

domination : c’est l’indice assuré que Jéhovah éliminera sous peu tous les opposants au Royaume (Psaume 2:1-11 ; 2 Pierre 3:3-7). Agissez-vous, conscient de l’urgence de notre époque ? Mettez-vous votre confiance dans le Royaume de Dieu ? Si oui, vous avez tiré leçon de l’écriture sur le mur.

*** dp chap. 8 p. 115-127 ***

Sauvé de la gueule des lions !

1 BABYLONE était tombée ! En quelques heures seulement s’était volatilisée la splendeur dont elle avait joui pendant le siècle où elle avait été puissance mondiale. Une nouvelle ère voyait le jour : l’ère des Mèdes et des Perses. Darius le Mède, qui succédait à Belshatsar sur le trône, avait à présent la lourde tâche d’organiser son empire agrandi.

2 Une des premières mesures prises par Darius consista à nommer 120 satrapes. On pense que les hommes qui occupaient cette fonction étaient parfois choisis dans la famille du roi. En tout cas, chaque satrape gouvernait un grand district ou une subdivision plus petite de l’empire (Daniel 6:1). Il avait entre autres pour devoirs de percevoir les impôts et de reverser le tribut à la cour royale. Même s’il était contrôlé périodiquement par un représentant itinérant du roi, le satrape détenait un pouvoir considérable. Son titre signifiait “ protecteur du Royaume ”. Dans sa province, le satrape était considéré comme un roi vassal, ayant presque un pouvoir souverain.

3 Quelle serait la place de Daniel dans cette nouvelle organisation ? Darius le Mède mettrait-il à la retraite ce prophète juif qui avait maintenant >>

plus de 90 ans ? Certainement pas ! Darius savait sûrement que Daniel avait prédit avec exactitude la chute de Babylone et qu’une telle prédiction exigeait un discernement supra-humain. De plus, Daniel avait de l’expérience : il traitait depuis des dizaines d’années avec les différentes communautés captives à Babylone. Darius voulait garder de bonnes relations avec ses nouveaux sujets. Par conséquent, il souhaitait sans doute la présence dans son entourage de quelqu’un ayant la sagesse et l’expérience de Daniel. Seulement, à quel titre ?

4 Il aurait déjà été étonnant que Darius nomme Daniel satrape : pensez donc, un exilé juif ! Mais essayez d’imaginer la consternation qu’il suscita lorsqu’il annonça sa décision de faire de Daniel un des trois hauts fonctionnaires préposés au-dessus des satrapes ! Et non seulement Daniel fut nommé, mais encore il “ se distinguait constamment ”, il se montrait supérieur aux autres hauts fonctionnaires. “ Un esprit extraordinaire ” se trouvait en lui. Darius avait même l’intention de lui confier la charge de premier ministre. — Daniel 6:2, 3.

5 Les autres hauts fonctionnaires et les satrapes devaient fulminer. L’idée que Daniel ait autorité sur eux leur était intolérable : il n’était en effet ni Mède, ni Perse, ni membre de la famille royale.

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Comment Darius pouvait-il élever un étranger à un tel rang, au détriment de ses compatriotes, au détriment de sa propre famille ? Ce choix dut paraître anormal. Sans compter qu’aux yeux des satrapes l’intégrité de Daniel devait représenter un frein gênant à la corruption dont ils avaient coutume. Néanmoins, les hauts fonctionnaires et les satrapes n’osèrent pas s’en ouvrir à Darius. Car enfin, Darius tenait Daniel en haute estime.

6 Ces hommes politiques jaloux conspirèrent. Ils cherchaient “ à trouver un prétexte contre Daniel à propos du royaume ”. Pouvait-on lui reprocher quoi que ce soit sur la manière dont il s’acquittait de ses responsabilités ? Était-il malhonnête ? Les hauts fonctionnaires et les satrapes ne trouvèrent aucune négligence ni aucune corruption de quelque sorte que ce soit dans la façon dont Daniel accomplissait son devoir. “ Nous ne trouverons dans ce Daniel aucun prétexte, se dirent-ils, si ce n’est qu’il nous faut en trouver un contre lui dans la loi de son Dieu. ” C’est donc ainsi que ces hommes sournois ourdirent un complot. Ils pensaient se débarrasser de Daniel une bonne fois pour toutes. — Daniel 6:4, 5.

UN COMPLOT MEURTRIER MIS EN ŒUVRE

7 Un groupe de hauts fonctionnaires et de satrapes “ entrèrent en foule ” chez Darius. L’expression araméenne employée ici emporte l’idée de tumulte. Apparemment, ces hommes donnèrent l’impression d’avoir une affaire extrêmement urgente à porter devant Darius. Peut-être s’étaient-ils dit qu’il serait moins enclin à rejeter leur proposition s’ils la présentaient avec conviction et comme une question >>

qui requérait une intervention immédiate. Ils allèrent donc droit au but ; ils dirent : “ Tous les hauts fonctionnaires du royaume, les préfets et les satrapes, les hauts fonctionnaires royaux et les gouverneurs ont tenu conseil ensemble pour établir une ordonnance royale et mettre en vigueur une interdiction : Quiconque, dans l’espace de trente jours, fait une requête à quelque dieu ou homme, si ce n’est à toi, ô roi, doit être jeté dans la fosse aux lions. ” {Note : L’existence d’une “ fosse aux

lions ” à Babylone est attestée par des inscriptions antiques d’après lesquelles il était fréquent que les souverains orientaux possèdent

des parcs à animaux sauvages.} — Daniel 6:6, 7.

8 Les récits historiques confirment qu’il était courant que les rois de Mésopotamie soient tenus pour des dieux et adorés comme tels. Nul doute, par conséquent, que Darius fut flatté par cette proposition. Il y vit peut-être aussi un côté pratique. Souvenez-vous, en effet, que pour les habitants de Babylone Darius était un étranger et un nouveau venu. Or, cette nouvelle loi assoirait sa royauté et encouragerait les foules qui vivaient à Babylone à vouer leur fidélité et leur soutien au nouveau régime. Cependant, en proposant leur décret, les hauts fonctionnaires et les satrapes ne se souciaient absolument pas du bien du roi. Ce qu’ils voulaient en réalité, c’était piéger Daniel, car ils connaissaient son habitude de prier Dieu trois fois par jour, devant les fenêtres ouvertes de sa chambre haute.

9 Cette restriction portant sur la prière posait-elle un problème pour toutes les communautés religieuses de Babylone ? Pas nécessairement, d’autant que l’interdiction ne serait en vigueur qu’un mois. ~

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En outre, peu de non-Juifs considéraient comme une compromission d’adresser leur culte à un humain pendant un temps. Un bibliste fait cette remarque : “ Il n’était pas extravagant dans la plus idolâtre des nations qu’on exige de rendre un culte au roi ; par conséquent, quand on demanda aux Babyloniens de rendre au conquérant (Darius le Mède) l’hommage dû à un dieu, ils accédèrent sans difficulté à cette demande. Seuls les Juifs ne pouvaient accepter une telle exigence. ”

10 Quoi qu’il en soit, ceux qui vinrent trouver Darius le poussèrent à “ établir l’ordonnance et [à] signer l’écrit, afin qu’il ne soit pas changé, selon la loi des Mèdes et des Perses, laquelle n’est pas abrogée ”. (Daniel 6:8.) Dans l’ancien Orient, la volonté d’un roi était souvent regardée comme absolue. Cela entretenait l’idée qu’il était infaillible. Même une loi qui pouvait coûter la vie à des innocents devait rester en vigueur !

11 Sans penser à Daniel, Darius signa le décret (Daniel 6:9). Ce faisant, il signa sans le savoir l’arrêt de mort de son fonctionnaire le plus précieux. Cet édit aurait inévitablement des conséquences pour Daniel.

DARIUS OBLIGÉ À PRONONCER UNE CONDAMNATION

12 Daniel eut bientôt connaissance de la loi qui restreignait la prière. Immédiatement, il entra dans sa maison et alla dans sa chambre haute, où les fenêtres étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem {Note : La chambre haute était une pièce privée dans laquelle on pouvait se retirer lorsqu’on

souhaitait ne pas être dérangé.}. Il se mit à prier Dieu “ comme il l’avait fait auparavant, régulièrement ”. Daniel pensait peut-être qu’il était seul, >>

mais les conspirateurs le guettaient. Soudain, ils “ entrèrent en foule ”, sans doute dans la même effervescence que lorsqu’ils étaient allés trouver Darius. À présent, ils le voyaient de leurs propres yeux : Daniel ‘ faisait requête et implorait la faveur devant son Dieu ’. (Daniel 6:10, 11.) Les hauts fonctionnaires et les satrapes avaient toutes les preuves qu’il leur fallait pour accuser Daniel devant le roi.

13 Les ennemis de Daniel demandèrent sournoisement à Darius : “ N’as-tu pas signé une interdiction selon laquelle tout homme qui, dans l’espace de trente jours, adresse une requête à quelque dieu ou homme, si ce n’est à toi, ô roi, doit être jeté dans la fosse aux lions ? ” Darius répondit : “ La chose est bien établie selon la loi des Mèdes et des Perses, laquelle n’est pas abrogée. ” Les conspirateurs en vinrent alors rapidement au fait. “ Daniel, qui est d’entre les exilés de Juda, n’a pas tenu compte de toi, ô roi, ni de l’interdiction que tu as signée, mais trois fois par jour il fait sa requête. ” — Daniel 6:12, 13.

14 Ce n’est pas par hasard si les hauts fonctionnaires et les satrapes précisèrent que Daniel était “ d’entre les exilés de Juda ”. Ils voulaient à l’évidence souligner que ce Daniel que Darius avait élevé à un tel rang n’était en réalité qu’un esclave juif. Ils estimaient qu’à ce titre il n’était en aucune façon au-dessus de la loi, quels que soient les sentiments du roi à son égard !

15 Peut-être les hauts fonctionnaires et les satrapes s’attendaient-ils à ce que le roi récompense leur enquête astucieuse. Dans ce cas, une surprise les attendait. Darius fut très contrarié par la nouvelle qu’ils lui apportaient.

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Au lieu d’entrer en fureur contre Daniel ou de l’envoyer sur-le-champ à la fosse aux lions, Darius passa toute la journée à s’efforcer de le délivrer. Mais ses efforts furent vains. Les conspirateurs ne tardèrent pas à revenir et à réclamer effrontément le sang de Daniel. — Daniel 6:14, 15.

16 Darius comprit qu’il n’avait pas le choix. La loi ne pouvait être abrogée et la “ transgression ” de Daniel ne pouvait être pardonnée. Tout ce que Darius put dire à Daniel fut : “ Ton Dieu que tu sers avec constance, il te sauvera lui-même. ” Apparemment, Darius respectait le Dieu de Daniel. C’était Jéhovah qui avait donné à Daniel la faculté de prédire la chute de Babylone. Dieu lui avait également donné “ un esprit extraordinaire ” qui le distinguait des autres hauts fonctionnaires. Peut-être Darius savait-il que des dizaines d’années plus tôt le même Dieu avait délivré trois jeunes Hébreux d’un four de feu. Le roi espérait vraisemblablement que Jéhovah délivre à présent Daniel, car lui-même n’avait pas le pouvoir de revenir sur la loi qu’il avait signée. Daniel fut donc jeté dans la fosse aux lions {Note : La fosse aux lions était peut-être une chambre souterraine, pourvue d’un orifice au sommet. Elle était probablement dotée aussi de portes ou de grilles qu’on soulevait pour

introduire les animaux.}. Ensuite, “ une pierre fut apportée et placée sur l’ouverture de la fosse ; le roi la scella de son anneau sigillaire et de l’anneau sigillaire de ses grands, pour que rien ne soit changé à l’égard de Daniel ”. — Daniel 6:16, 17.

~

~

UN REVIREMENT SPECTACULAIRE

17 Darius retourna dans son palais la mort dans l’âme. On n’introduisit pas de musiciens devant lui, car il n’était pas d’humeur à se divertir. Il ne dormit pas de la nuit et jeûna. “ Son sommeil s’enfuit loin de lui. ” À l’aurore, Darius se précipita à la fosse aux lions. Il cria d’une voix triste : “ Ô Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec constance, a-t-il pu te sauver des lions ? ” (Daniel 6:18-20). À sa grande surprise, et à son grand soulagement, une réponse se fit entendre !

18 “ Ô roi, vis pour des temps indéfinis. ” Daniel montrait par ce salut respectueux qu’il n’éprouvait pas d’animosité envers le roi. Il savait que ce n’était pas Darius le véritable instigateur de sa persécution, mais les hauts fonctionnaires et les satrapes envieux (voir Matthieu 5:44 ; Actes 7:60). Daniel ajouta : “ Mon Dieu a envoyé son ange et a fermé la gueule des lions, et ils ne m’ont pas supprimé, étant donné que devant lui l’innocence s’est trouvée en moi ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai pas commis d’acte malfaisant. ” — Daniel 6:21, 22.

19 Ces mots durent piquer au vif la conscience de Darius. Il savait parfaitement que Daniel n’avait rien commis qui mérite la fosse aux lions. Il était tout à fait conscient que les hauts fonctionnaires et les satrapes avaient conspiré pour que Daniel soit mis à mort et qu’ils l’avaient, lui, manipulé pour arriver à leurs fins égoïstes. En affirmant que “ tous les hauts fonctionnaires du royaume ” avaient recommandé la promulgation de l’édit, ils avaient sous-entendu que Daniel aussi avait été consulté. ~

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Darius s’occuperait plus tard de ces individus tortueux. Pour l’heure, il donna ordre de tirer Daniel hors de la fosse aux lions. Daniel n’avait pas une égratignure, ce qui était un miracle. — Daniel 6:23.

20 Maintenant que Daniel était en sécurité, Darius avait d’autres affaires à régler. “ Le roi donna l’ordre ; on amena ces hommes robustes qui avaient accusé Daniel et on les jeta dans la fosse aux lions, eux, leurs fils et leurs femmes ; ils n’avaient pas atteint le fond de la fosse que les lions s’étaient rendus maîtres d’eux, et ils broyèrent tous leurs os. ” {Note : Le mot “ accusé ” traduit une expression araméenne qu’on peut aussi rendre par “ calomnié ”. Ces précisions soulignent que les intentions des ennemis de Daniel étaient

méchantes.} — Daniel 6:24.

21 Il peut sembler excessivement dur d’avoir mis à mort non seulement les conspirateurs, mais encore leurs femmes et leurs enfants. La Loi que Dieu avait donnée par l’intermédiaire du prophète Moïse déclarait quant à elle : “ Les pères ne seront pas mis à mort à cause des enfants, et les enfants ne seront pas mis à mort à cause des pères. Chacun sera mis à mort pour son propre péché. ” (Deutéronome 24:16). Néanmoins, dans certaines cultures de l’Antiquité, il n’était pas exceptionnel d’exécuter les membres de la famille d’un malfaiteur en même temps que lui, si son crime était grave. Le but de cette mesure était peut-être que les membres de la famille ne puissent pas se venger par la suite. En tout cas, la mise à mort des familles des hauts fonctionnaires et des satrapes ne fut certainement pas provoquée par Daniel. Il fut probablement affligé par le malheur que ces hommes méchants avaient attiré sur leur famille.

22 Les hauts fonctionnaires et les satrapes qui avaient conspiré n’étaient plus. Darius fit une proclamation, qui déclarait : “ De devant moi ordre a été donné : dans tout domaine de mon royaume, on doit trembler et craindre devant le Dieu de Daniel. Car il est le Dieu vivant et un Dieu qui subsiste pour des temps indéfinis ; son royaume est un royaume qui ne sera jamais supprimé, et sa domination est pour toujours. Il sauve et il délivre, il accomplit des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre, car il a sauvé Daniel de la patte des lions. ” — Daniel 6:25-27.

SERVONS DIEU AVEC CONSTANCE

23 Daniel a laissé un magnifique exemple à tous les serviteurs de Dieu d’aujourd’hui. Sa conduite était toujours au-dessus de tout reproche. Dans son travail, il “ était digne de confiance et [...] aucune négligence ni rien de malhonnête ne fut trouvé en lui ”. (Daniel 6:4.) Un chrétien devrait pareillement être travailleur. Cela ne veut pas dire qu’il doive être un ambitieux impitoyable, avide de richesses ou prêt à piétiner les autres pour gravir les échelons (1 Timothée 6:10). Les Écritures exigent d’un chrétien qu’il s’acquitte de ses obligations profanes honnêtement et de toute son âme, “ comme pour Jéhovah ”. — Colossiens 3:22, 23 ; Tite 2:7, 8 ; Hébreux 13:18.

24 En matière de culte, Daniel n’acceptait aucun compromis. Son habitude de prier était notoire. Les hauts fonctionnaires et les satrapes savaient bien qu’il prenait son culte au sérieux. Ils étaient d’ailleurs convaincus qu’il garderait ses habitudes même si une loi les interdisait. Quel bel exemple pour les chrétiens d’aujourd’hui !

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Eux aussi ont la réputation de donner au culte de Dieu la première place (Matthieu 6:33). Les observateurs devraient s’en rendre compte facilement ; Jésus n’a-t-il pas donné cet ordre à ses disciples : “ Que votre lumière brille devant les hommes, pour qu’ils voient vos belles œuvres et rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux. ” — Matthieu 5:16.

25 Certains diront peut-être que Daniel aurait pu s’éviter la persécution en priant Jéhovah secrètement pendant la période de 30 jours. Après tout, aucune posture, aucun cadre n’est requis pour être entendu par Dieu. Il est même capable de discerner les méditations du cœur (Psaume 19:14). Pourtant, aux yeux de Daniel, tout changement dans ses habitudes revenait à transiger. Pourquoi ?

26 Puisque l’habitude qu’avait Daniel de prier était connue, quel message aurait-il fait passer si d’un coup il s’était arrêté ? Les observateurs auraient pu en conclure qu’il avait la crainte de l’homme et que le décret du roi transcendait la loi de Jéhovah (Psaume 118:6). Mais Daniel montra par ses actions que c’était à Jéhovah qu’il vouait un attachement exclusif (Deutéronome 6:14, 15 ; Isaïe 42:8). Bien entendu, ce faisant, Daniel ne méprisa pas la loi du roi. Mais il ne se cacha pas ni ne fit de compromis. Daniel continua simplement de prier dans sa chambre haute, “ comme il l’avait fait auparavant, régulièrement ”, avant l’édit du roi.

27 De nos jours, les serviteurs de Dieu peuvent tirer profit de l’exemple de Daniel. Ils se montrent ‘ soumis aux autorités supérieures ’ en obéissant >>

aux lois du pays dans lequel ils vivent (Romains 13:1). Toutefois, quand les lois humaines s’opposent à celles de Dieu, ils adoptent la même position que les apôtres de Jésus, qui déclarèrent avec hardiesse : “ Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes. ” (Actes 5:29). Par cette attitude, les chrétiens n’encouragent ni l’insurrection ni la rébellion. Ils veulent simplement vivre en paix avec tous les hommes afin de “ continuer à mener une vie calme et paisible dans un parfait attachement à Dieu ”. — 1 Timothée 2:1, 2 ; Romains 12:18.

28 À deux reprises, Darius déclara que Daniel servait Dieu “ avec constance ”. (Daniel 6:16, 20.) En araméen, la racine du mot traduit par “ constance ” signifie “ tourner en rond ”. Elle évoque l’idée d’un cycle continu, de quelque chose de perpétuel. Telle était l’intégrité de Daniel. Elle suivait une voie prévisible. Il était inutile de se demander ce que Daniel ferait devant des épreuves, qu’elles soient grandes ou petites. Il ferait le choix qu’il avait fait des dizaines d’années plus tôt : celui de la fidélité à Jéhovah.

29 Les serviteurs de Dieu d’aujourd’hui veulent agir comme Daniel. D’ailleurs, l’apôtre Paul a invité tous les chrétiens à considérer l’exemple des hommes du passé qui craignaient Dieu. Grâce à la foi, ils ont “ réalisé la justice, obtenu des promesses ” et (ce qui est sans doute une allusion à Daniel) “ fermé la gueule des lions ”. Nous qui servons Jéhovah, montrons la même foi et la même constance que Daniel et “ courons avec endurance la course qui est placée devant nous ”. — Hébreux 11:32, 33 ; 12:1.

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*** dp chap. 9 p. 129-148 ***

Qui dominera le monde ?

1 La prophétie captivante de Daniel nous ramène à présent à la première année de Belshatsar, roi de Babylone. Voilà longtemps que Daniel est exilé dans cette ville, mais sa fidélité à Jéhovah n’a jamais faibli. Âgé maintenant de plus de 70 ans, le fidèle prophète voit “ un rêve et des visions de sa tête sur son lit ”. Or, ces visions l’effraient terriblement. — Daniel 7:1, 15.

2 “ Voyez, s’exclame Daniel : les quatre vents des cieux soulevaient la mer immense. Et quatre bêtes énormes montaient de la mer, chacune étant différente des autres. ” Quelles bêtes surprenantes ! La première est un lion ailé, et la deuxième est semblable à un ours. Puis vient un léopard à quatre ailes et à quatre têtes ! La quatrième bête, extraordinairement forte, a de grandes dents de fer et dix cornes. Au milieu de ses dix cornes s’élève une “ petite ” corne, qui a “ des yeux comme des yeux d’homme ” et ‘ une bouche qui profère de grandes choses ’. — Daniel 7:2-8.

3 Les visions suivantes de Daniel se déroulent au ciel. L’Ancien des jours est assis sur un trône dans la gloire ; il siège en Juge dans le Tribunal céleste. ‘ Mille milliers le servent, et dix mille fois dix mille se tiennent devant lui. ’ Il condamne les bêtes, leur ôte la domination et détruit la quatrième bête. Une domination durable sur “ les peuples, communautés nationales et langues ” est confiée à “ quelqu’un de semblable à un fils d’homme ”. — Daniel 7:9-14.

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4 “ Quant à moi, dit Daniel, mon esprit fut angoissé au-dedans de moi à cause de cela, et les visions de ma tête m’effrayaient. ” Il cherche donc auprès d’un ange “ des renseignements dignes de foi sur tout cela ”. L’ange lui fournit “ l’interprétation des choses ”. (Daniel 7:15-28.) Ce que Daniel vit et entendit cette nuit-là revêt un grand intérêt pour nous, car il eut un aperçu d’événements mondiaux à venir qui se dérouleraient jusqu’à notre époque, où “ quelqu’un de semblable à un fils d’homme ” reçoit la domination sur tous “ les peuples, communautés nationales et langues ”. Avec l’aide de la Parole et de l’esprit de Dieu, nous aussi nous pouvons comprendre le sens de ces visions prophétiques {Note : Pour être clairs et éviter de nous répéter, nous ajouterons aux versets explicatifs contenus en Daniel 7:15-28 un examen verset par verset

des visions rapportées en Daniel 7:1-14.}.

QUATRE BÊTES MONTENT DE LA MER

5 “ Quatre bêtes énormes montaient de la mer ”, déclara Daniel (Daniel 7:3). Que symbolisait cette mer agitée par les vents ? Des années plus tard, l’apôtre Jean vit une bête sauvage à sept têtes sortir de la “ mer ”. Cette mer représentait “ des peuples, et des foules, et des nations, et des langues ”, la grande partie de l’humanité qui est brouillée avec Dieu. La mer est donc un symbole approprié des masses d’humains éloignés de Dieu. — Révélation 13:1, 2 ; 17:15 ; Isaïe 57:20.

6 “ Quant à ces bêtes énormes, indiqua l’ange de Dieu, parce qu’elles sont quatre, il y a quatre rois qui se lèveront de la terre. ” (Daniel 7:17). L’ange identifia donc les quatre bêtes vues par Daniel à “ quatre rois ”. Ces bêtes représentent par conséquent

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des puissances mondiales. Mais lesquelles ?

7 Les commentateurs de la Bible établissent couramment un lien entre la vision des quatre bêtes vue en rêve par Daniel et l’image immense dont rêva Neboukadnetsar. Par exemple, la Bible Pirot-Clamer déclare : “ Les quatre grandes bêtes [en Daniel chapitre 7] correspondent aux quatre parties de la statue que Nabuchodonosor avait vue en songe, II. ” La Traduction Œcuménique de la Bible dit : “ Les quatre Bêtes qui montent de la mer évoquent la succession des empires humains, selon un canevas qu’on rencontrait déjà dans le ch. 2. ” Les quatre puissances mondiales représentées par les quatre métaux du rêve de Neboukadnetsar étaient l’Empire babylonien (la tête en or), la Puissance médo-perse (la poitrine et les bras en argent), la Grèce (le ventre et les cuisses en cuivre) et l’Empire romain (les jambes en fer) {Note : Voir le chapitre 4

du présent ouvrage.} (Daniel 2:32, 33). Examinons en quoi ces royaumes correspondent aux quatre bêtes énormes vues par Daniel.

FÉROCE COMME UN LION, RAPIDE COMME UN AIGLE

8 Quelles bêtes impressionnantes s’offrirent au regard de Daniel ! Il en décrivit une ainsi : “ La première était comme un lion, et elle avait des ailes d’aigle. Je continuai de regarder jusqu’à ce que ses ailes soient arrachées ; elle fut soulevée de terre et mise debout sur deux pieds comme un homme, et on lui donna un cœur d’homme. ” (Daniel 7:4). Cette bête figurait la même domination que celle représentée par la tête en or de l’image immense : la Puissance >>

mondiale babylonienne (607-539 avant notre ère). Comme un “ lion ”, un prédateur, Babylone dévora cruellement des nations, parmi lesquelles le peuple de Dieu (Jérémie 4:5-7 ; 50:1 7). Comme s’il avait des ailes d’aigle, ce “ lion ” volait de conquête en conquête avec agressivité. — Lamentations 4:19 ; Habaqouq 1:6-8.

9 Par la suite, le lion ailé unique eut les ailes “ arrachées ”. Vers la fin du règne de Belshatsar, Babylone perdit sa rapidité dans les conquêtes ainsi que sa suprématie, comparable à celle du lion, sur les nations. Elle n’était pas plus rapide qu’un homme sur deux pieds. Puisqu’elle reçut “ un cœur d’homme ”, elle s’affaiblit. N’ayant plus “ le cœur du lion ”, Babylone ne pouvait plus se comporter en reine “ parmi les bêtes de la forêt ”. (Voir 2 Samuel 17:10 ; Mika 5:8.) Une autre bête énorme la vainquit.

VORACE COMME UN OURS

10 “ Voyez, déclara Daniel, une autre bête, une deuxième, semblable à un ours. Elle se dressait sur un côté, et il y avait trois côtes dans sa gueule, entre ses dents ; et voici ce qu’on lui disait : ‘ Lève-toi, mange beaucoup de chair. ’ ” (Daniel 7:5). Le roi symbolisé par l’“ ours ” était le même que celui représenté par la poitrine et les bras en argent de la grande image : la succession des souverains médo-perses (539-331 avant notre ère) qui commença avec Darius le Mède et Cyrus le Grand pour se terminer avec Darius III.

11 L’ours symbolique “ se dressait sur un côté ”, peut-être pour être prêt à attaquer et à soumettre des nations, et ainsi à garder la mainmise sur le monde. ~ ~

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Cette position pouvait également indiquer que la succession des souverains perses prendrait le dessus sur le seul roi mède, Darius. Quant aux trois côtes entre les dents de l’ours, elles évoquaient peut-être les trois directions dans lesquelles il étendit ses conquêtes. En effet, l’“ ours ” médo-perse alla au nord prendre Babylone en 539 avant notre ère. Puis il prit la direction de l’ouest, à travers l’Asie Mineure et jusqu’en Thrace. Enfin, l’“ ours ” partit au sud à la conquête de l’Égypte. Étant donné que le chiffre trois symbolise parfois l’intensité, les trois côtes soulignent peut-être aussi l’avidité de l’ours symbolique en matière de conquête.

12 L’“ ours ” obéit aux paroles

“ Lève-toi, mange beaucoup de chair ” : il attaqua des nations. En dévorant Babylone conformément à la volonté divine, la Puissance médo-perse était en mesure de rendre un précieux service au peuple de Jéhovah. C’est ce qu’elle fit, d’ailleurs (voir “ Un monarque tolérant ”, page 149 Voir ci-dessous p.65). Grâce à Cyrus le Grand, à Darius Ier (Darius le Grand) et à Artaxerxès Ier, la Puissance médo-perse libéra les captifs juifs de Babylone, puis les aida à rebâtir le temple de Jéhovah et à réparer les murailles de Jérusalem. Avec le temps, l’Empire médo-perse compta 127 districts administratifs, si bien que le mari de la reine Esther, Assuérus (Xerxès Ier), “ régnait depuis l’Inde jusqu’à l’Éthiopie ”. (Esther 1:1.) Cependant, une autre bête encore allait monter.

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RAPIDE COMME UN LÉOPARD AILÉ

13 La troisième bête était “ semblable à un léopard, mais elle avait quatre ailes de créature volante sur le dos. La bête avait quatre têtes, et vraiment on lui donna la domination ”. (Daniel 7:6.) Comme son équivalent, le ventre et les cuisses en cuivre de l’image vue en rêve par Neboukadnetsar, ce léopard à quatre ailes et quatre têtes symbolisait la succession des souverains macédoniens, ou grecs, à partir d’Alexandre le Grand. Avec l’agilité et la rapidité d’un léopard, Alexandre traversa l’Asie Mineure, descendit en Égypte et gagna la frontière ouest de l’Inde (voir Habaqouq 1:8). Son royaume était plus étendu que celui de l’“ ours ”, puisqu’il comprenait la Macédoine, la Grèce et l’Empire perse. — Voir “ Un jeune roi à la conquête du monde ”, page 153. Voir ci-dessous pp.65-67

14 Le “ léopard ” eut quatre têtes après la mort d’Alexandre survenue en 323 avant notre ère. Quatre de ses généraux finirent par lui succéder dans différentes parties de son royaume. Séleucus obtint la Mésopotamie et la Syrie. Ptolémée dirigea l’Égypte et la Palestine. Lysimaque domina l’Asie Mineure et la Thrace, et Cassandre reçut la Macédoine et la Grèce (voir “ Un vaste royaume est divisé ”, page 162 Voir ci-dessous p.67). C’est alors que se leva une nouvelle menace.

UNE BÊTE EFFRAYANTE S’AVÈRE DIFFÉRENTE

15 Daniel qualifia la quatrième bête d’“ effrayante, terrible et extraordinairement forte ”. Il ajouta : “ Et elle avait des dents de fer, de grandes dents.

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Elle dévorait et broyait, et ce qui restait, elle le foulait avec ses pieds. Elle était quelque chose de différent de toutes les autres bêtes qui étaient avant elle, et elle avait dix cornes. ” (Daniel 7:7). Cette bête effrayante vit le jour sous la forme du pouvoir politique et militaire de Rome. Peu à peu, ce pouvoir prit le pas sur les quatre divisions hellénistiques de l’Empire grec, et en l’an 30 avant notre ère Rome était devenue la nouvelle puissance mondiale des prophéties bibliques. En soumettant tout ce qui se trouvait sur son passage par la force, l’Empire romain finit par couvrir un territoire qui englobait les îles Britanniques, la plus grande partie de l’Europe, le pourtour méditerranéen et les régions au-delà de Babylone jusqu’au golfe Persique.

16 Daniel désirait comprendre ce qu’était cette bête “ extraordinairement effrayante ” ; aussi écouta-t-il attentivement l’explication de l’ange : “ Et quant [à ses] dix cornes : de ce royaume dix rois se lèveront ; et un autre encore se lèvera après eux, et lui, il sera différent des premiers, et il humiliera trois rois. ” (Daniel 7:19, 20, 24). Qu’étaient ces “ dix cornes ” ou “ dix rois ” ?

17 À mesure que Rome s’enrichit et s’enfonça dans la décadence à cause de la débauche de sa classe dirigeante, elle perdit de sa puissance militaire. Avec le temps, le déclin de la force militaire romaine devint évident. Au bout du compte, ce puissant empire éclata en de nombreux royaumes. Compte tenu que la Bible emploie souvent le chiffre dix pour indiquer ce qui est complet, les “ dix cornes ” de la quatrième bête représentent tous les royaumes issus de la dissolution >>

de Rome. — Voir Deutéronome 4:13 ; Luc 15:8 ; 19:13, 16, 17.

18 Toutefois, la Puissance mondiale romaine ne disparut pas avec la déposition de son dernier empereur, qui eut lieu à Rome en 476 de notre ère. Pendant des siècles, la Rome papale continua de dominer l’Europe, sur le plan politique, et surtout sur le plan religieux. Elle domina au moyen du système féodal, dans lequel la plupart des habitants d’Europe étaient assujettis à un seigneur, et par-delà à un roi. Et tous les rois reconnaissaient l’autorité du pape. C’est ainsi que le Saint Empire romain, dont la Rome papale était le centre, présida aux affaires du monde pendant toute la longue période de l’Histoire qu’on appelle l’âge des ténèbres.

19 Qui niera que la quatrième bête était ‘ différente de tous les autres royaumes ’ ? (Daniel 7:7, 19, 23.) À cet égard, l’historien H. G. Wells a écrit : “ La nouvelle puissance romaine [...] était, sous plus d’un aspect, différente des grands empires qui avaient jusque-là dominé le monde civilisé. [...] Elle domina [...] bientôt le monde grec tout entier et sa population compta moins d’éléments hamitiques et sémitiques qu’aucune autre puissance jusqu’ici. [...] L’empire romain [...] fut donc une puissance [...] de type nouveau dans l’histoire. [...] La puissance de Rome n’avait été ni prévue ni préparée et les Romains se trouvèrent engagés, presque sans s’en rendre compte, dans une vaste expérience administrative. ” Néanmoins, la quatrième bête allait encore grandir.

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UNE PETITE CORNE PREND LE DESSUS

20 “ Je continuai de considérer les cornes, dit Daniel, et, voyez : une autre corne, une petite, monta au milieu d’elles, et trois des premières cornes furent arrachées de devant elle. ” (Daniel 7:8). L’ange expliqua à Daniel à propos de cette croissance : “ Un autre encore se lèvera après eux [les dix rois], et lui, il sera différent des premiers, et il humiliera trois rois. ” (Daniel 7:24). Qui est ce roi, quand se leva-t-il, et quels sont les trois rois qu’il humilia ?

21 Considérez les événements suivants. En 55 avant notre ère, le général romain Jules César envahit la Bretagne (aujourd’hui la Grande-Bretagne), mais ne réussit pas à y établir une colonie permanente. En 43 de notre ère, l’empereur Claude entreprit une conquête plus définitive du sud de la Bretagne. Puis, en 122 de notre ère, l’empereur Hadrien entreprit de construire un mur depuis la Tyne jusqu’au golfe de Solway, mur qui marquait la limite nord de l’Empire romain. Tout au début du Ve siècle, les légions romaines quittèrent l’île. “ Au XVIe siècle, a expliqué un historien, l’Angleterre n’était pas une grande puissance. Sa richesse était moins importante que celle des Pays-Bas ; sa population, bien moins nombreuse que celle de la France ; et sa force armée, y compris sa marine, moins redoutable que celle de l’Espagne. ” De toute évidence, la Grande-Bretagne était alors un royaume insignifiant, >>

ce qui correspond tout à fait à la petite corne symbolique de la quatrième bête. Mais les choses allaient changer.

22 En 1588, Philippe II d’Espagne lança contre la Grande-Bretagne l’Invincible Armada. Cette flotte, composée de 130 vaisseaux et ayant à son bord plus de 24 000 hommes, ne remonta la Manche que pour être vaincue par la marine britannique et s’abîmer, victime de vents contraires et des terribles tempêtes de l’Atlantique. Cet événement “ a marqué de façon décisive le passage de la suprématie navale de l’Espagne à l’Angleterre ”, a dit un historien. Au XVIIe siècle, les Hollandais possédaient la marine marchande la plus importante du monde. Toutefois, grâce à ses colonies de plus en plus nombreuses, la Grande-Bretagne l’emporta sur ce royaume. Au XVIIIe siècle, les Britanniques et les Français s’affrontèrent en Amérique du Nord et en Inde. Il en résulta le traité de Paris en 1763. Ce traité, a écrit William Willcox, “ reconnaissait désormais à la Grande-Bretagne la place de puissance européenne prédominante dans le monde colonial ”. La suprématie de la Grande-Bretagne fut confirmée par sa victoire écrasante sur Napoléon en 1815. Ainsi, les “ trois rois ” que la Grande-Bretagne ‘ humilia ’ furent l’Espagne, les Pays-Bas et la France (Daniel 7:24). En conséquence, la Grande-Bretagne devint la plus grande puissance coloniale et commerciale du monde. Oui, la “ petite ” corne grandit au point de devenir une puissance mondiale !

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[Tableau/Illustration, page 139] (Voir la publication)

LES PUISSANCES MONDIALES DE LA PROPHÉTIE DE DANIEL L’image immense (Daniel 2:31-45)

Quatre bêtes montant de la mer (Daniel 7:3-8, 17, 25) BABYLONIE à partir de 607 av. n. è.

PUISSANCE MÉDO-PERSE à partir de 539 av. n. è. GRÈCE à partir de 331 av. n. è.

ROME à partir de 30 av. n. è. PUISSANCE MONDIALE ANGLO-AMÉRICAINE à partir de 1763 de n. è.

MONDE DIVISÉ SUR LE PLAN POLITIQUE au temps de la fin

23 L’ange dit à Daniel que la quatrième bête, le quatrième royaume, ‘ dévorerait toute la terre ’. (Daniel 7:23.) On peut le dire de la province romaine jadis appelée Bretagne. Elle devint finalement l’Empire britannique et ‘ dévora toute la terre ’. À une époque, cet empire englobait un quart de la surface terrestre et un quart de la population mondiale.

24 Étant donné que l’Empire romain était différent des puissances mondiales précédentes, le roi représenté par la “ petite ” corne serait lui aussi “ différent des premiers ”. (Daniel 7:24.) L’historien H. G. Wells a fait cette remarque au sujet de l’Empire britannique : “ Jamais le monde n’a rien vu de semblable. Cet empire comprend, par ordre : 1° Au centre du système, la ‘ république couronnée ’ des Royaumes-Unis de Grande-Bretagne [...]. Un tel empire n’a jamais pu être soumis à une administration ou à un cerveau unique. Il représente une libre croissance, il est l’œuvre d’efforts accumulés dont on ne trouve nulle part l’équivalent dans le passé. ”

25 La “ petite ” corne ne comprenait pas seulement l’Empire britannique. En 1783, la Grande-Bretagne reconnut l’indépendance de ses 13 colonies américaines. Les États-Unis d’Amérique s’allièrent finalement à la Grande-Bretagne ; ils sortirent de la Deuxième Guerre >>

mondiale promus au rang de nation dominante du monde. Ils entretiennent toujours des liens étroits avec la Grande-Bretagne. La double Puissance mondiale anglo-américaine qui en est ressortie constitue la ‘ corne qui avait des yeux ’. Cette puissance mondiale est incontestablement observatrice, astucieuse ! Elle ‘ profère de grandes choses ’ en ce qu’elle impose sa politique à la majeure partie du monde et joue le rôle de son porte-parole, ou “ faux prophète ”. — Daniel 7:8, 11, 20 ; Révélation 16:13 ; 19:20.

LA PETITE CORNE S’OPPOSE À DIEU ET À SES SAINTS

26 Daniel poursuivit la description de sa vision en ces termes : “ Je continuai de regarder lorsque cette corne fit la guerre aux saints, et elle l’emportait sur eux. ” (Daniel 7:21). L’ange de Dieu prédit concernant cette “ corne ” ou roi : “ Il proférera des paroles contre le Très-Haut et, continuellement, il harcèlera les saints du Suprême. Et il se proposera de changer temps et loi, et ils seront livrés en sa main pour un temps, et des temps et la moitié d’un temps. ” (Daniel 7:25). Comment et quand cette partie de la prophétie s’est-elle accomplie ?

27 “ Les saints ” persécutés par la “ petite ” corne (la Puissance mondiale anglo-américaine) sont les disciples de Jésus oints de l’esprit qui vivent sur la terre (Romains 1:7 ; 1 Pierre 2:9). ~

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Pendant des années avant la Première Guerre mondiale, le reste de ces oints a annoncé publiquement que 1914 verrait la fin des “ temps fixés des nations ”. (Luc 21:24.) Quand la guerre a éclaté cette année-là, il a été évident que la “ petite ” corne n’avait tenu aucun compte de cet avertissement ; en effet, elle a persisté à harceler les “ saints ” oints de l’esprit. La Puissance mondiale anglo-américaine a même entravé les efforts qu’ils faisaient pour satisfaire à l’exigence (ou “ loi ”) de Jéhovah qui voulait que la bonne nouvelle du Royaume soit prêchée dans le monde entier par ses témoins (Matthieu 24:14). C’est de cette façon que la “ petite ” corne a essayé “ de changer temps et loi ”.

28 L’ange de Jéhovah parla d’une

période prophétique qui durerait “ un temps, et des temps et la moitié d’un temps ”. Quelle en est la durée ? Les commentateurs de la Bible pensent généralement que cette expression équivaut à trois temps et demi, la somme d’un temps, deux temps et un demi-temps. Puisque les “ sept temps ” de la folie de Neboukadnetsar durèrent sept années, les trois temps et demi correspondent à trois ans et demi {Note : Voir le chapitre 6 du présent ouvrage.} (Daniel 4:16, 25). On lit en note dans la Bible de la Pléiade : “ Habituellement interprété comme : ‘ un an, deux ans et la moitié d’un an ’, soit trois ans et demi. ” On retrouve en note dans la Bible d’Osty : “ c’est-à-dire trois ans et demi. ” Il est question de la même période en Révélation 11:2-7, passage selon lequel les témoins de Dieu prêcheraient vêtus de toiles de sac pendant 42 mois, ou 1 260 jours, puis seraient tués. Quand cette période a-t-elle commencé et s’est-elle terminée ?

29 Pour les chrétiens oints, la Première Guerre mondiale a été un temps d’épreuve. À la fin de 1914, ils s’attendaient à être persécutés, comme le montre le choix du texte de l’année pour 1915 ; il s’agissait de la question que Jésus avait posée à ses disciples : “ Pouvez-vous boire ma coupe ? ” inspirée de Matthieu 20:22, selon la King James Version. C’est ainsi qu’à partir de décembre 1914 ce petit groupe de témoins a prêché vêtu “ de toiles de sac ”.

30 Alors que la fièvre guerrière se propageait, les chrétiens oints rencontraient de plus en plus d’opposition. Certains ont été mis en prison. Des hommes comme Frank Platt en Angleterre et Robert Clegg au Canada ont été torturés par des autorités sadiques. Le 12 février 1918, le Dominion britannique du Canada a interdit le septième volume des Études des Écritures intitulé Le mystère accompli, qui venait d’être publié, ainsi que les tracts qui avaient pour titre L’Étudiant de la Bible. Le mois suivant, le ministère de la Justice des États-Unis décrétait que la diffusion de ce septième volume était illégale. Avec quelles conséquences ? Rien de moins que la perquisition de domiciles, la confiscation de publications et l’arrestation d’adorateurs de Jéhovah !

31 Le harcèlement des oints de Dieu a atteint son paroxysme le 21 juin 1918, quand le président, Joseph Rutherford, et des membres en vue de la Watch Tower Bible and Tract Society ont été condamnés sous des accusations mensongères à de lourdes peines de prison. Se proposant “ de changer temps et loi ”, la “ petite ” corne avait ~

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dans la pratique tué la prédication organisée (Révélation 11:7). Par conséquent, la période prédite d’“ un temps, et des temps et la moitié d’un temps ” s’est terminée en juin 1918.

32 Mais le harcèlement de la “ petite ” corne n’avait pas éliminé “ les saints ”. Comme le prophétisait le livre de la Révélation, après une courte période d’inactivité, les chrétiens oints sont revenus à la vie et à l’activité (Révélation 11:11-13). Le 26 mars 1919, le président de la Watch Tower Bible and Tract Society et ses collaborateurs ont été libérés de prison et, par la suite, disculpés des accusations mensongères qui pesaient sur eux. Immédiatement, le reste oint a commencé à se réorganiser en vue de l’activité. Mais qu’est-ce qui attendait la “ petite ” corne ?

L’ANCIEN DES JOURS TIENT AUDIENCE

33 Après avoir présenté les quatre bêtes, Daniel quitte des yeux la quatrième pour regarder une scène qui se déroule au ciel. Il voit l’Ancien des jours assis en Juge sur son trône resplendissant. L’Ancien des jours n’est autre que Jéhovah Dieu (Psaume 90:2). Tandis que le Tribunal céleste prend place, Daniel voit ‘ des livres qui sont ouverts ’. (Daniel 7:9, 10.) Du fait que son existence remonte à un passé infini, Jéhovah connaît toute l’histoire humaine comme si elle se trouvait consignée dans un livre. Il a observé les quatre bêtes symboliques et peut les juger selon ce qu’il sait d’elles personnellement.

34 Daniel poursuit : “ Je continuai de regarder à ce moment-là, à cause du bruit des grandes paroles que proférait la corne ; je continuai de regarder >>

jusqu’à ce que la bête soit tuée, que son corps soit détruit et qu’elle soit livrée au feu brûlant. Mais quant au reste des bêtes, leur domination fut ôtée, et on leur donna une prolongation de vie pour un temps et une période. ” (Daniel 7:11, 12). L’ange dit à Daniel : “ Le Tribunal se mit à siéger, et on lui ôta finalement sa domination, afin de l’anéantir et de le détruire totalement. ” — Daniel 7:26.

35 Par décret du Grand Juge, Jéhovah Dieu, la corne qui a blasphémé Dieu et qui a harcelé ses “ saints ” connaîtra le même sort que l’Empire romain, qui persécuta les premiers chrétiens. Sa domination ne durera pas. Ni non plus celle des “ rois ” inférieurs, semblables à des cornes, issus de l’Empire romain. Mais qu’en sera-t-il des dominations dérivées des puissances bestiales précédentes ? Comme prédit, leur vie a été prolongée “ pour un temps et une période ”. Leurs territoires sont encore habités aujourd’hui. L’Iraq, par exemple, occupe le territoire de la Babylone antique. La Perse (l’Iran) et la Grèce existent toujours. Des vestiges de ces puissances mondiales font partie des Nations unies. Ces royaumes périront aussi lors de l’anéantissement de la dernière puissance mondiale. Tous les gouvernements humains seront supprimés lors de “ la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ”. (Révélation 16:14, 16.) Mais qui dirigera alors le monde ?

UNE DOMINATION DURABLE EN VUE !

36 “ Je continuai de regarder dans les visions de la nuit, et, voyez, s’exclama Daniel : avec les nuages des cieux venait quelqu’un de semblable à un fils d’homme ; il eut accès auprès de

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l’Ancien des jours, et on le fit approcher devant Celui-là. ” (Daniel 7:13). Lorsqu’il était sur la terre, Jésus Christ se qualifiait de “ Fils de l’homme ”, ce qui évoquait sa parenté avec les humains (Matthieu 16:13 ; 25:31). Jésus dit au Sanhédrin, la cour suprême juive : “ Vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance et venant sur les nuages du ciel. ” (Matthieu 26:64). Par conséquent, celui qui, dans la vision de Daniel, venait, invisible aux yeux humains, et eut accès auprès de Jéhovah Dieu était Jésus Christ ressuscité et glorifié. Quand cela s’est-il passé ?

37 Dieu a conclu avec Jésus Christ une alliance pour un Royaume, de même qu’il l’avait fait avec le roi David (2 Samuel 7:11-16 ; Luc 22:28-30). Lorsque “ les temps fixés des nations ” ont pris fin en 1914, Jésus Christ pouvait à bon droit recevoir la royauté, puisqu’il était l’héritier royal de David. On lit dans le récit prophétique de Daniel : “ On lui donna domination, dignité et royaume, pour que les peuples, communautés nationales et langues le servent tous. Sa domination est une domination de durée indéfinie qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas supprimé. ” (Daniel 7:14). Le Royaume messianique a donc été établi au ciel en 1914. Cependant, la domination est donnée à d’autres également.

38 “ Les saints du Suprême recevront le royaume ”, déclara l’ange (Daniel 7:18, 22, 27). Jésus Christ est le saint principal (Actes 3:14 ; 4:27, 30). >>

Les autres “ saints ” qui participent à la domination sont les 144 000 fidèles chrétiens oints de l’esprit, qui sont héritiers du Royaume avec Christ (Romains 1:7 ; 8:17 ; 2 Thessaloniciens 1:5 ; 1 Pierre 2:9). Ils sont ressuscités esprits immortels pour régner avec Christ sur le mont Sion céleste (Révélation 2:10 ; 14:1 ; 20:6). Ainsi, Christ Jésus et les chrétiens oints ressuscités dirigeront le monde des humains.

39 Au sujet de la domination du Fils de l’homme et des autres “ saints ” ressuscités, l’ange de Dieu dit : “ Le royaume, la domination et la grandeur des royaumes sous tous les cieux furent donnés au peuple des saints du Suprême. Leur royaume est un royaume de durée indéfinie, et toutes les dominations les serviront et leur obéiront. ” (Daniel 7:27). Que de bénédictions l’humanité obéissante recevra sous ce Royaume !

40 Daniel ne se doutait pas de tous les accomplissements merveilleux qu’auraient les visions qu’il avait reçues de Dieu. Il déclara : “ Jusqu’ici la fin de la chose. Quant à moi, Daniel, mes pensées m’effrayaient grandement, si bien que mon teint s’altéra chez moi ; mais je gardai la chose dans mon cœur. ” (Daniel 7:28). En ce qui nous concerne, nous vivons à l’époque où nous pouvons comprendre l’accomplissement de ce que vit Daniel. Si nous prêtons attention à cette prophétie, notre foi en sera renforcée et nous serons plus convaincus que jamais que le Roi messianique de Jéhovah est en passe de diriger le monde.

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[Encadré/Illustrations, pages 149-152] UN MONARQUE TOLÉRANT

Un auteur grec du Ve siècle avant notre ère laissa de lui l’image d’un monarque tolérant et exemplaire. Dans la Bible, il est

qualifié d’“ oint ” de Dieu et d’“ oiseau de proie ” venant “ du levant ”. (Isaïe 45:1 ; 46:11.) Le monarque en question est Cyrus le Grand, roi de Perse.

La marche de Cyrus vers la gloire débuta vers 560/559 avant notre ère, quand il succéda à son père Cambyse Ier sur le

trône d’Anshan, une ville ou un district de l’ancienne Perse. Anshan était alors sous la suzeraineté d’Astyage, roi de Médie. Cyrus se révolta contre la domination mède et, en raison de la défection de l’armée d’Astyage, remporta une victoire éclair. Cyrus s’assura la fidélité des Mèdes et, dès lors, Mèdes et Perses combattirent ensemble sous sa direction. Ainsi vit le jour la Puissance médo-perse, qui avec le temps étendit son territoire depuis la mer Égée jusqu’à l’Indus. — Voir la carte.

À la tête des forces mèdes et perses alliées, Cyrus partit d’abord mettre de l’ordre dans une région qui connaissait des troubles : l’ouest de la Médie, où Crésus, roi de Lydie, étendait son royaume en territoire mède. Cyrus progressa jusqu’à la frontière orientale de l’Empire lydien, en Asie Mineure, vainquit Crésus et s’empara de sa capitale, Sardes. Il soumit ensuite les villes ioniennes et assujettit toute l’Asie Mineure à l’Empire médo-perse. Il devint ainsi le rival principal de Babylone et de son roi, Nabonide.

Cyrus se prépara alors à affronter la puissante Babylone. Et à partir de ce moment, il joua un rôle dans l’accomplissement des prophéties bibliques. En effet, presque deux siècles plus tôt, Jéhovah avait dit nommément par l’intermédiaire du prophète Isaïe que Cyrus serait le souverain qui renverserait Babylone et libérerait les Juifs de l’esclavage. C’est en vertu de cette prédiction que les Écritures appellent Cyrus l’“ oint ” de Jéhovah. — Isaïe 44:26-28.

Lorsque Cyrus monta contre Babylone en 539 avant notre ère, il se retrouva devant une tâche titanesque. La ville était entourée de murailles énormes ainsi que d’un fossé large et profond formé par l’Euphrate ; elle paraissait imprenable. Le long de l’Euphrate, qui traversait la ville, s’élevait une muraille aussi haute qu’une montagne percée d’imposantes portes de cuivre. Comment Cyrus prendrait-il Babylone ?

Plus d’un siècle auparavant, Jéhovah avait prédit “ la dévastation sur ses eaux ” et avait précisé qu’‘ elles seraient bel et bien desséchées ’. (Jérémie 50:38.)

Conformément à cette prophétie, Cyrus dévia les eaux de l’Euphrate à quelques kilomètres au nord de Babylone. Son armée descendit ensuite en pataugeant dans le lit du fleuve, escalada la pente qui menait à la muraille et entra facilement dans la ville, car les portes de cuivre étaient restées ouvertes. Comme “ un oiseau de proie ” qui fond sur sa victime, ce dirigeant “ du levant ”, de l’Orient, prit Babylone en une seule nuit !

Pour les Juifs de Babylone, la victoire de Cyrus annonçait la libération qu’ils attendaient depuis si longtemps et la fin des 70 ans de désolation de leur pays. Quelle joie ils durent éprouver lorsque, par une proclamation, Cyrus les autorisa à retourner à Jérusalem et à rebâtir le temple ! Cyrus leur rendit également les précieux ustensiles du temple que Neboukadnetsar avait emportés à Babylone, leur permit d’importer du bois du Liban et débloqua des fonds provenant de la maison royale pour couvrir les dépenses qu’occasionnerait la construction. — Ezra 1:1-11 ; 6:3-5.

Dans l’ensemble, Cyrus suivit une politique humaine et tolérante envers les peuples qu’il vainquit. Peut-être ce comportement était-il motivé, entre autres, par sa religion. Cyrus adhérait probablement aux enseignements du prophète perse Zoroastre et adorait Ahoura Mazda, un dieu censé être le créateur de tout ce qui est bon. Dans l’ouvrage The Zoroastrian Tradition, Farhang Mehr écrit : “ Zoroastre présentait Dieu comme la perfection morale. Il disait aux gens que Ahoura Mazda n’est pas vindicatif, mais juste, et par conséquent qu’il ne fallait pas le craindre, mais l’aimer. ” Il se peut que la croyance en un dieu moral et juste ait influencé l’éthique de Cyrus et l’ait incité à la magnanimité et à l’équité.

En revanche, le roi était moins tolérant vis-à-vis du climat de Babylone. Il n’aimait pas les étés torrides de la région. Cela explique que, si Babylone demeura une ville royale de l’empire, ainsi qu’un centre religieux et culturel, pour autant elle ne fut guère que sa capitale d’hiver. D’ailleurs, après la conquête de Babylone, Cyrus retourna rapidement dans sa capitale d’été, Ecbatane, située à quelque 1 900 mètres au-dessus du niveau de la mer, au pied du mont Elvend. À cet endroit, les hivers froids que compensaient des étés doux étaient plus à son goût. Cyrus construisit également un palais splendide dans son ancienne capitale, Pasargades (près de Persépolis), à 650 kilomètres au sud-est d’Ecbatane. Cette résidence lui servait de retraite.

Cyrus laissa donc l’image d’un conquérant audacieux et d’un monarque tolérant. Son règne de 30 ans prit fin en 530 avant

notre ère, lorsqu’il mourut au cours d’une campagne militaire. Son fils, Cambyse II, lui succéda sur le trône de Perse.

[Encadré/Illustrations, pages 153-161] UN JEUNE ROI À LA CONQUÊTE DU MONDE

Il y a quelque 2 300 ans, un général aux cheveux blonds âgé d’une vingtaine d’années se tenait debout au bord de la

Méditerranée, les yeux rivés sur une ville insulaire à environ un kilomètre de là. On lui en avait refusé l’entrée. Le jeune général en fureur était déterminé à conquérir cette ville. Son plan d’attaque ? Construire une chaussée jusqu’à l’île, puis lancer ses troupes à l’assaut de la ville. La construction de la chaussée était déjà commencée.

Mais un message du grand roi de l’Empire perse interrompit le jeune général. Le souverain perse, désireux d’établir la paix, faisait une proposition extraordinaire : 10 000 talents d’or (qui vaudraient aujourd’hui plus de deux milliards de dollars), la main d’une de ses filles et la domination sur toute la partie occidentale de l’Empire perse. En échange, il demandait le retour de sa famille, que le général avait capturée. Le commandant à qui il revenait d’accepter ou de rejeter cette proposition était Alexandre III de Macédoine. Devait-il accepter ? “ C’était un moment fatidique pour le monde antique, déclare l’historien Ulrich Wilcken. Sa décision a eu en effet des retombées tout au long du Moyen Âge et jusqu’à aujourd’hui, en Orient comme en Occident. ” Avant de découvrir la réponse d’Alexandre, voyons quels événements ont abouti à ce moment crucial.

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LA FORMATION D’UN CONQUÉRANT

Alexandre naquit à Pella, en Macédoine, en 356 avant notre ère. Son père était le roi Philippe II et sa mère Olympias. Olympias enseigna à Alexandre que les rois de Macédoine descendaient d’Hercule, un fils du dieu grec Zeus. D’après elle, Alexandre avait pour ancêtre Achille, le héros de l’Iliade, poème d’Homère. Ainsi conditionné par ses parents pour la conquête et la gloire royale, le jeune Alexandre ne s’intéressa guère à autre chose. Un jour où on lui demanda s’il accepterait de participer à une course aux Jeux olympiques, Alexandre répondit qu’il le ferait à condition de courir avec des rois. Il ambitionnait d’accomplir des actions plus éclatantes que celles de son père et de se couvrir de gloire par ses exploits.

À 13 ans, Alexandre eut pour précepteur le philosophe grec Aristote, qui lui transmit le goût de la philosophie, de la médecine et de la science. On a beaucoup débattu sur la mesure dans laquelle les enseignements philosophiques d’Aristote façonnèrent la pensée d’Alexandre. “ On peut pourtant dire, sans trop risquer de se tromper, qu’ils devaient avoir la même opinion sur bien peu de choses ”, a indiqué Bertrand Russell, philosophe du XX

e siècle. “ Les idées politiques d’Aristote se fondaient sur la

conception de la cité grecque, qui était en train de disparaître. ” Le concept d’un gouvernement régissant une petite cité-État ne pouvait plaire à un prince ambitieux qui rêvait de bâtir un immense empire centralisé. Alexandre ne devait pas trop aimer non plus le précepte aristotélicien qui enseignait à traiter les non-Grecs en esclaves ; il envisageait en effet un empire où collaboreraient avec bonheur vainqueurs et vaincus. En revanche, tout porte à croire qu’Aristote insuffla à Alexandre le goût de la lecture et du savoir. Alexandre demeura un lecteur assidu toute sa vie ; il se passionnait en particulier pour les écrits d’Homère. Certains disent qu’il apprit l’Iliade par cœur, soit 15 693 vers. L’éducation donnée par Aristote fut brutalement interrompue en 340 avant notre ère : le prince, âgé de 16 ans, retourna à Pella gouverner la Macédoine en l’absence de son père. Et il ne fallut pas longtemps au prince héritier pour se distinguer par des exploits militaires. À la grande joie de Philippe, il eut tôt fait de mater les Maides, une tribu thrace rebelle, de prendre d’assaut leur ville principale et d’appeler l’endroit Alexandroupolis, d’après son nom.

POURSUITE DE LA CONQUÊTE

L’assassinat de Philippe en 336 avant notre ère valut à Alexandre d’hériter du trône de Macédoine à l’âge de 20 ans. Après avoir pénétré en Asie à l’Hellespont (aujourd’hui les Dardanelles) au printemps 334, Alexandre entreprit une campagne de conquête avec une armée petite, mais efficace, composée de 30 000 fantassins et de 5 000 cavaliers. Son armée était accompagnée d’ingénieurs, de géomètres, d’architectes, de scientifiques et d’historiens.

C’est au Granique, à l’extrémité nord-ouest de l’Asie Mineure (aujourd’hui la Turquie), qu’Alexandre remporta sa première bataille contre les Perses. L’hiver de la même année, il conquit l’ouest de l’Asie Mineure. L’automne suivant, la deuxième bataille décisive avec les Perses se déroula à Issus, à l’extrémité sud-est de l’Asie Mineure. Le grand roi de Perse, Darius III, vint à la rencontre d’Alexandre avec une armée d’environ un demi-million d’hommes. Sûr de lui, Darius fit venir sa mère, sa femme et d’autres membres de sa famille, afin qu’ils assistent à une victoire qui promettait d’être spectaculaire. Mais les Perses n’étaient pas préparés à la soudaineté et à la véhémence de l’attaque macédonienne. Les forces d’Alexandre remportèrent une victoire écrasante sur l’armée perse, et Darius s’enfuit en abandonnant sa famille à Alexandre.

Au lieu de poursuivre les Perses en déroute, Alexandre suivit la côte méditerranéenne en direction du sud et conquit les bases de la puissante flotte perse. Cependant, la ville insulaire de Tyr résistait à l’invasion. Déterminé à la prendre, Alexandre entama un siège qui dura sept mois. C’est au cours de ce siège que Darius envoya la proposition de paix mentionnée plus haut. Les concessions envisagées étaient si alléchantes que Parménion, conseiller de confiance d’Alexandre, aurait dit : ‘ Si j’étais Alexandre, j’accepterais. ’ Mais le jeune général aurait rétorqué : ‘ J’accepterais aussi, si j’étais Parménion. ’ Refusant la négociation, Alexandre poursuivit le siège et démolit l’orgueilleuse maîtresse des mers en juillet 332 avant notre ère.

Alexandre épargna Jérusalem, qui s’était rendue, et continua vers le sud ; il conquit Gaza. Lasse de la domination perse, l’Égypte l’accueillit en libérateur. À Memphis, il offrit des sacrifices au taureau Apis, ce qui plut aux prêtres égyptiens. Il fonda également Alexandrie, qui porte toujours son nom ; la ville devint un centre culturel qui rivalisa avec Athènes.

Ensuite, Alexandre se dirigea vers le nord-est : il traversa la Palestine en direction du Tigre. En l’an 331 avant notre ère, il engagea sa troisième grande bataille contre les Perses, à Gaugamèles, non loin des ruines de Ninive. Les 47 000 hommes d’Alexandre y écrasèrent l’armée perse réorganisée et forte d’au moins 250 000 soldats ! Darius s’enfuit et fut plus tard assassiné par ses propres gens.

Grisé par sa victoire, Alexandre obliqua vers le sud et prit la capitale d’hiver des Perses, Babylone. Il occupa aussi les capitales qu’étaient Suse et Persépolis, s’empara de l’immense trésor perse et brûla le grand palais de Xerxès. Pour finir, Ecbatane, autre capitale, tomba devant lui. Ce conquérant rapide soumit ensuite le reste du territoire perse ; il poursuivit vers l’est jusqu’à l’Indus, qui se trouve aujourd’hui au Pakistan. Lorsqu’il traversa l’Indus, dans la région voisine de la province perse de Taxila, Alexandre rencontra un adversaire redoutable, le monarque indien Porus. Alexandre mena contre lui sa quatrième et dernière grande bataille, en juin 326 avant notre ère. L’armée de Porus comptait 35 000 hommes et 200 éléphants, qui terrifièrent les chevaux macédoniens. La bataille fut âpre et sanglante, mais les forces d’Alexandre l’emportèrent. Porus se rendit et devint un allié. Plus de huit années s’étaient écoulées depuis que l’armée macédonienne était passée en Asie, et les soldats étaient fatigués et avaient le mal du pays. Démoralisés par la dure bataille avec Porus, ils voulurent rentrer chez eux. Réticent au départ, Alexandre accéda à leur désir. La Grèce était devenue la puissance mondiale. Grâce aux colonies grecques établies dans les pays conquis, la langue et la culture grecques se répandirent dans tout l’empire.

L’HOMME DERRIÈRE LE BOUCLIER

Ce qui assura la cohésion de l’armée macédonienne durant toutes les années que dura la conquête, ce fut la personnalité d’Alexandre. Après les batailles, Alexandre avait l’habitude de rendre visite aux blessés, d’examiner leurs plaies, de louer les soldats pour leurs exploits vaillants et de les honorer par un don en fonction de ce qu’ils avaient accompli. Quant à ceux qui mouraient au combat, Alexandre leur célébrait des funérailles grandioses. Les parents et les enfants des hommes tombés à la guerre étaient exemptés de tout impôt et de toute forme de service. Pour divertir ses hommes après les batailles, Alexandre organisait des jeux et

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des combats. Un jour, il accorda même un congé aux hommes mariés depuis peu : il leur permit de passer l’hiver avec leur femme en Macédoine. De telles actions lui valurent l’affection et l’admiration de ses hommes.

À propos du mariage d’Alexandre avec Roxane, princesse de Bactriane, le biographe grec Plutarque écrit : “ Il agit par amour, [...] mais son mariage avec elle n’en parut pas moins approprié à ses desseins, car les barbares, mis en confiance par l’union du roi avec une des leurs, conçurent pour lui une affection extrême, d’autant plus qu’en cette occasion il montra la plus grande continence, même à l’égard de la seule femme qui l’eût soumis à son empire, et qu’il ne voulut point la toucher avant de l’avoir légalement épousée. ”

Alexandre respectait aussi le mariage des autres. Alors que la femme du roi Darius était sa captive, il veilla à ce qu’elle soit traitée honorablement. De même, lorsqu’il apprit que deux soldats macédoniens avaient abusé des femmes de certains étrangers, il ordonna qu’ils soient exécutés s’ils se révélaient coupables. Comme sa mère, Olympias, Alexandre était très religieux. Il offrait des sacrifices avant et après les batailles, et il interrogeait ses devins sur la signification de certains présages. Il consulta aussi l’oracle d’Ammon, en Libye. Et à Babylone, il suivit les instructions des Chaldéens concernant les sacrifices, particulièrement ceux offerts au dieu babylonien Bel (Mardouk). Si Alexandre était modéré dans le manger, il finit par s’adonner à des excès dans le boire. Il parlait abondamment après chaque coupe de vin et se vantait de ses exploits. Une des actions les plus sordides d’Alexandre fut le meurtre de son ami Clitus dans une explosion de fureur un jour qu’il avait bu. Mais Alexandre s’en voulut tellement que pendant trois jours il resta alité, refusant nourriture et boisson. Finalement, ses amis réussirent à le persuader de manger. Avec le temps, le désir de gloire d’Alexandre fit ressortir chez lui d’autres traits indésirables. Il commença à croire facilement les fausses accusations et à punir avec la plus grande sévérité. Par exemple, ayant été persuadé que Philotas était impliqué dans un complot contre sa vie, Alexandre le fit exécuter, ainsi que son père, Parménion, le conseiller en qui il avait auparavant mis sa confiance.

LA DÉFAITE D’ALEXANDRE

Peu après être rentré à Babylone, Alexandre contracta la fièvre paludéenne, dont il ne se remit jamais. Le 13 juin 323 avant notre ère, après n’avoir vécu que 32 ans et 8 mois, Alexandre fut vaincu par l’ennemi le plus implacable, la mort. Il en alla exactement comme l’avaient fait remarquer certains sages indiens : “ Roi Alexandre, chaque homme n’a de terre que le morceau sur lequel nous sommes installés ; et toi, tu ne te distingues en rien des autres hommes, sauf que, agité et follement orgueilleux, tu t’es éloigné de la terre de tes pères, et tu as parcouru la terre entière en te créant des ennuis et en en suscitant aux

autres. Et pourtant, bientôt tu seras mort et tu ne posséderas de terre que ce qu’il faut pour inhumer ta dépouille. ”

[Encadré/Illustrations, pages 162, 163] UN VASTE ROYAUME EST DIVISÉ

À propose du royaume d’Alexandre le Grand, la Bible prédit qu’il serait brisé et divisé, “ mais non pas pour sa postérité ”.

(Daniel 11:3, 4.) Conformément à cette prédiction, au cours des 14 ans qui suivirent la mort soudaine d’Alexandre survenue en 323 avant notre ère, Alexandre IV, son fils légitime, et Héraclès, son fils illégitime, furent assassinés.

En l’an 301 avant notre ère, quatre généraux d’Alexandre s’emparèrent du pouvoir dans le vaste empire que leur commandant avait bâti. Le général Cassandre se rendit maître de la Macédoine et de la Grèce. Le général Lysimaque reçut l’Asie Mineure et la Thrace. À Séleucus I

er Nicator échurent la Mésopotamie et la Syrie. Et Ptolémée Lagus, ou Ptolémée I

er, prit l’Égypte et

la Palestine. Du grand royaume unifié d’Alexandre naquirent donc quatre royaumes hellénistiques, ou grecs. Parmi ces quatre royaumes hellénistiques, celui de Cassandre dura le moins longtemps. Quelques années après son

accession au pouvoir, sa descendance mâle s’éteignit, et, en 285 avant notre ère, Lysimaque prit possession de la partie européenne de l’Empire grec. Quatre ans plus tard, Lysimaque tomba au combat devant Séleucus I

er Nicator, ce qui donna à celui-ci

la mainmise sur la majeure partie des territoires d’Asie. Séleucus devint le premier des rois séleucides en Syrie. Il fonda Antioche en Syrie et en fit sa nouvelle capitale. Il fut assassiné en 281, mais la dynastie qu’il fonda resta au pouvoir jusqu’en 64 avant notre ère, année où le général romain Pompée fit de la Syrie une province de Rome.

Parmi les quatre divisions de l’empire d’Alexandre, le royaume ptolémaïque dura le plus longtemps. Ptolémée Ier

prit le titre de roi en 305 avant notre ère et devint le premier roi, ou pharaon, macédonien d’Égypte. Il fit d’Alexandrie sa capitale et se lança immédiatement dans un programme d’urbanisation. Un de ses projets de construction les plus ambitieux fut la célèbre bibliothèque d’Alexandrie. Pour diriger cette construction grandiose, Ptolémée fit venir de Grèce un érudit réputé, un Athénien du nom de Démétrius de Phalère. On raconte qu’au I

er siècle de notre ère la bibliothèque contenait un million de rouleaux. La dynastie

ptolémaïque continua de gouverner l’Égypte jusqu’à sa chute devant Rome en 30 avant notre ère. Rome devint alors la puissance

mondiale dominante à la place de la Grèce.

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*** dp chap. 10 p. 165-179 ***

Qui peut tenir contre le Prince des princes ?

1 Cinquante-sept années ont passé depuis la destruction du temple de Jéhovah à Jérusalem. Belshatsar et son père, Nabonide, gouvernent conjointement l’Empire babylonien, la Troisième Puissance mondiale des prophéties bibliques >> ~ ~

{Note : Sept puissances mondiales revêtent une importance particulière par rapport à la Bible : l’Égypte, l’Assyrie, la Babylonie, la Puissance médo-perse, la Grèce, Rome et la double Puissance mondiale anglo-américaine. Leur particularité est d’avoir eu ou d’avoir encore à

faire avec le peuple de Jéhovah.}. Daniel, prophète de Dieu, est exilé à Babylone. Et durant “ la troisième année du règne de Belshatsar le roi ”, Jéhovah envoie à Daniel une vision qui révèle certains détails relatifs à la restauration du vrai culte. — Daniel 8:1.

[Illustrations, page 174] Quelques grandes figures de la Puissance mondiale anglo-américaine : 1. George Washington, premier président des États-Unis (1789-1797). 2. La reine Victoria de Grande-Bretagne (1837-1901). 3. Woodrow Wilson, président des États-Unis (1913-1921). 4. David Lloyd George, premier ministre de Grande-Bretagne (1916-1922). 5. Winston Churchill, premier ministre de Grande-Bretagne (1940-1945, 1951-1955).

6. Franklin Roosevelt, président des États-Unis (1933-1945).

2 Cette vision prophétique, qui remua profondément Daniel, nous intéresse au plus haut point, nous qui vivons au “ temps de la fin ”. L’ange Gabriel dit à Daniel : “ Voici que je te fais savoir ce qui arrivera dans la période finale des invectives, car c’est pour le temps fixé de la fin. ” (Daniel 8:16, 17, 19, 27). Examinons donc avec intérêt ce que vit Daniel et ce que sa vision signifie pour nous aujourd’hui.

UN BÉLIER À DEUX CORNES

3 “ Je commençai à voir dans la vision, écrit Daniel, et voici ce qui arriva : tandis que je voyais, j’étais à Suse le château, qui est en Élam le district administratif ; et je voyais dans la vision, et moi je me trouvais près du cours d’eau Oulaï. ” (Daniel 8:2). Il n’est pas précisé si Daniel se trouvait vraiment à Suse, la capitale de l’Élam, située à quelque 350 kilomètres à l’est de Babylone, ou s’il y était seulement en vision.

4 Daniel poursuit : “ Quand je levai les yeux, alors je vis, et voici : un bélier qui se tenait devant le cours d’eau, et il avait deux cornes. ” (Daniel 8:3a). L’identité du bélier ne reste pas un mystère pour Daniel. L’ange Gabriel déclare en effet par la suite : “ Le bélier que tu as vu et qui possédait les deux cornes représente les rois de Médie et de Perse. ” (Daniel 8:20). Les Mèdes venaient du plateau montagneux qui s’élève à l’est de l’Assyrie, et les Perses, à l’origine, vivaient souvent en nomades dans la région qui s’étend au nord du golfe Persique. Toutefois, lorsque l’Empire médo-perse se forma, ses habitants acquirent un goût du luxe prononcé.

5 “ Les deux cornes étaient hautes, raconte Daniel, mais l’une était plus haute que l’autre, et la plus haute fut celle qui monta ensuite. ” (Daniel 8:3b). ~

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La plus haute corne qui monta plus tard figure les Perses, tandis que l’autre corne représente les Mèdes. Au départ, les Mèdes dominaient. Mais en 550 avant notre ère, Cyrus le Grand, roi de Perse, remporta une victoire facile sur le roi mède Astyage. Cyrus mêla les coutumes et les lois des deux peuples, unit leurs royaumes et étendit leurs conquêtes. À partir de cette époque, l’empire fut double.

LE BÉLIER PREND DE GRANDS AIRS

6 Daniel poursuit la description du bélier en ces termes : “ Je vis le bélier donner des coups de cornes vers l’ouest, vers le nord et vers le sud ; aucune bête sauvage ne tenait devant lui, et personne ne délivrait de sa main. Il agissait selon sa volonté, et il prenait de grands airs. ” — Daniel 8:4.

7 Dans la précédente vision donnée à Daniel, Babylone était figurée par la bête sauvage qui montait de la mer et qui était comme un lion ayant des ailes d’aigle (Daniel 7:4, 17). Cette bête symbolique fut incapable de tenir devant “ le bélier ” de la nouvelle vision. Babylone tomba devant Cyrus le Grand en 539 avant notre ère. Pendant presque 50 ans ensuite, “ aucune bête sauvage ”, c’est-à-dire aucun gouvernement politique, ne réussit à se lever contre l’Empire médo-perse, la Quatrième Puissance mondiale des prophéties bibliques.

8 La Puissance mondiale médo-perse, qui venait “ du levant ” (de l’orient), faisait ce qui lui plaisait ; elle donnait “ des coups de cornes vers l’ouest, vers le nord et vers le sud ”. (Isaïe 46:11.) Le roi Cambyse II, qui succéda à Cyrus le Grand, conquit l’Égypte. Son successeur fut le roi de Perse >>

Darius Ier, qui, allant vers l’ouest, traversa le détroit du Bosphore en 513 avant notre ère et envahit la Thrace, un territoire européen, dont la capitale était Byzance (aujourd’hui Istanbul). En l’an 508, il soumit la Thrace, puis il conquit la Macédoine en 496. Si bien qu’à l’époque de Darius, le “ bélier ” médo-perse s’était emparé de territoires dans trois directions principales : le nord en Babylonie et en Assyrie, l’ouest en Asie Mineure et le sud en Égypte.

9 La Bible atteste la grandeur de l’Empire médo-perse ; elle appelle Xerxès Ier, le successeur de Darius, “ cet Assuérus qui régnait depuis l’Inde jusqu’à l’Éthiopie, sur cent vingt-sept districts administratifs ”. (Esther 1:1.) Mais cet empire imposant allait céder le pas à un autre, et sous ce rapport la vision de Daniel révèle des détails fascinants, propres à renforcer notre foi dans la parole prophétique de Dieu.

LE BOUC ABAT LE BÉLIER

10 Imaginez l’étonnement de Daniel devant ce qu’il voit à présent. Le récit déclare : “ Quant à moi, je continuai de prêter attention, et, voyez : un bouc qui venait du couchant sur la surface de toute la terre ; il ne touchait pas la terre. Pour ce qui est du bouc, il y avait une corne très apparente entre ses yeux. Et il venait jusqu’au bélier qui possédait les deux cornes et que j’avais vu se tenir devant le cours d’eau ; il courait vers lui dans sa forte fureur. Et je le vis arriver à proximité du bélier, et il s’exaspérait contre lui ; il abattit alors le bélier et brisa ses deux cornes, et il n’y eut pas de force dans le bélier pour tenir devant lui. Il le jeta donc par terre et le piétina, et il n’y eut personne pour délivrer le bélier de sa main. ” (Daniel 8:5-7). Que signifie tout cela ?

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11 Le sens de cette vision n’est obscur ni pour Daniel ni pour nous. “ Le bouc velu représente le roi de Grèce ; quant à la grande corne qui était entre ses yeux, elle représente le premier roi ”, explique l’ange Gabriel à Daniel (Daniel 8:21). En 336 avant notre ère, le dernier roi de l’Empire perse, Darius III (Codoman), fut couronné. La même année, Alexandre devint roi en Macédoine. L’Histoire montre qu’Alexandre le Grand fut le premier “ roi de Grèce ” prédit. Parti “ du couchant ”, autrement dit de l’occident, en l’an 334, Alexandre avança rapidement. Comme s’il “ ne touchait pas la terre ”, il conquit des territoires et abattit “ le bélier ”. La Grèce mit un terme à quelque deux siècles de domination médo-perse, et devint du coup la cinquième puissance mondiale importante dans la Bible. Quel accomplissement remarquable de la prophétie divine !

12 Mais Alexandre ne devait pas rester au pouvoir longtemps. La vision révèle ensuite : “ Quant au bouc, il prit de grands airs jusqu’à l’extrême ; mais dès qu’il devint fort, la grande corne fut brisée, et à sa place montèrent alors, de façon très apparente, quatre cornes, vers les quatre vents des cieux. ” (Daniel 8:8). Gabriel explique ainsi cette prophétie : “ Comme celle-là a été brisée, de sorte que quatre se sont finalement levées à sa place, il y a quatre royaumes de sa nation qui se lèveront, mais non pas avec sa force. ” (Daniel 8:22). Conformément à la prédiction, au faîte de sa carrière victorieuse, Alexandre fut ‘ brisé ’, c’est-à-dire mourut, âgé seulement de 32 ans. Et son immense empire finit par être divisé entre quatre de ses généraux. ~

UNE MYSTÉRIEUSE PETITE CORNE

13 La partie suivante de la vision a une portée sur plus de 2 200 ans : son accomplissement touche jusqu’à notre époque. Daniel écrit : “ De l’une d’elles [les quatre cornes] sortit une autre corne, une petite, et elle grandissait beaucoup vers le sud, vers le levant et vers la Parure. Et elle continua de grandir jusqu’à l’armée des cieux, si bien qu’elle fit tomber à terre quelques-uns de cette armée et quelques-unes des étoiles, et elle se mit à les piétiner. Et jusqu’au Prince de l’armée elle prit de grands airs, et à lui fut enlevé le sacrifice constant, et le lieu fixe de son sanctuaire fut jeté à bas. Et finalement une armée fut livrée, ainsi que le sacrifice constant, à cause de la transgression ; et elle jetait la vérité par terre, et elle agit et eut du succès. ” — Daniel 8:9-12.

14 Si nous voulons comprendre les paroles qui viennent d’être citées, il nous faut prêter attention à l’ange de Dieu. Après avoir parlé de l’accession au pouvoir des quatre royaumes issus de l’empire d’Alexandre, l’ange Gabriel dit : “ Dans la période finale de leur royaume, lorsque les transgresseurs arriveront au terme de leurs actions, se lèvera un roi au visage farouche et comprenant les paroles ambiguës. Et vraiment sa force deviendra puissante, mais non par sa propre force. Il causera des ravages d’une façon prodigieuse ; oui, il réussira et agira efficacement. Oui, il ravagera des puissants, également le peuple constitué des saints. Oui, selon sa perspicacité, il fera aussi réussir la tromperie dans sa main. Dans son cœur il prendra de grands airs, et en un temps où l’on vivra sans souci il ravagera un grand nombre. Contre le Prince des princes il se lèvera, mais c’est sans main qu’il sera brisé. ” — Daniel 8:23-25.

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15 “ Pour toi, tiens secrète la vision, précise l’ange à Daniel, car elle est encore pour bien des jours. ” (Daniel 8:26). Cette partie de la vision ne devait pas s’accomplir avant “ bien des jours ”, et Daniel devait ‘ tenir secrète la vision ’. Sa signification demeura apparemment un mystère pour Daniel. Mais aujourd’hui, ces “ bien des jours ” sont sûrement écoulés. Aussi soulevons-nous cette question : ‘ Que nous apprend l’histoire mondiale sur l’accomplissement de cette vision prophétique ? ’

LA PETITE CORNE DEVIENT PUISSANTE PAR LA FORCE

16 Selon l’Histoire, la petite corne fut un rejeton d’une des quatre cornes symboliques : celle qui était la plus à l’ouest. Il s’agissait du royaume hellénistique du général Cassandre, qui régnait sur la Macédoine et la Grèce. Par la suite, ce royaume fut absorbé par celui du général Lysimaque, le roi de la Thrace et de l’Asie Mineure. Au IIe siècle avant notre ère, ces parties occidentales du monde hellénistique furent conquises par Rome. Et en l’an 30 avant notre ère, Rome prit possession de tous les royaumes hellénistiques, ce qui la hissa au rang de Sixième Puissance mondiale des prophéties bibliques. Mais l’Empire romain n’était pas la petite corne de la vision de Daniel : cet empire, en effet, ne dura pas jusqu’au “ temps fixé de la fin ”. — Daniel 8:19.

17 Qu’est-ce que l’Histoire identifie donc à ce roi agressif, ce “ roi au visage farouche ” ? La Grande-Bretagne était en réalité un rejeton de l’Empire romain, au nord-ouest. Jusqu’au début du Ve siècle de notre ère, >> ~

on compta des provinces romaines dans ce qui est aujourd’hui la Grande-Bretagne. Au fil du temps, l’Empire romain déclina, mais l’influence de la civilisation gréco-romaine continua de se faire sentir en Grande-Bretagne ainsi que dans d’autres régions d’Europe qui avaient subi la domination de Rome. “ L’Église s’est bientôt substituée à l’Empire romain ”, a écrit Octavio Paz, poète et écrivain mexicain lauréat du prix Nobel. Et d’ajouter : “ Les Pères de l’Église, tout comme les docteurs de l’époque scolastique, ont greffé la philosophie grecque sur la doctrine chrétienne. ” Quant à Bertrand Russell, philosophe et mathématicien du XXe siècle, il a fait cette remarque : “ La civilisation de l’Occident, qui a jailli de sources grecques, est fondée sur une tradition philosophique et scientifique qui commença à Milet [une ville d’Asie Mineure] il y a deux mille cinq cents ans. ” On peut donc affirmer que l’Empire britannique a ses racines culturelles dans le royaume hellénistique de Macédoine et de Grèce.

18 En 1763, l’Empire britannique l’avait emporté sur ses puissants rivaux, l’Espagne et la France. À partir de là, cette puissance montra qu’elle était la maîtresse des mers et la Septième Puissance mondiale des prophéties bibliques. Même après que ses 13 colonies américaines se furent séparées de la Grande-Bretagne en 1776 pour fonder les États-Unis d’Amérique, l’Empire britannique s’étendit jusqu’à englober un quart de la surface de la terre et un quart de sa population. La Septième Puissance mondiale devint plus forte encore lorsque les États-Unis d’Amérique collaborèrent avec la

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Grande-Bretagne pour former la double Puissance mondiale anglo-américaine. Sur les plans économique et militaire, cette puissance était vraiment devenue “ un roi au visage farouche ”. La petite corne transformée en puissance politique farouche au “ temps de la fin ” est donc la Puissance mondiale anglo-américaine.

19 Daniel vit que la petite corne “ grandissait beaucoup ” vers “ la Parure ”. (Daniel 8:9.) La Terre promise, que Jéhovah donna à son peuple choisi, était si belle qu’on l’appelait “ la parure de tous les pays ”, c’est-à-dire de la terre entière (Ézékiel 20:6, 15). Il est vrai que la Grande-Bretagne prit Jérusalem le 9 décembre 1917, et qu’en 1920 la Société des Nations plaça la Palestine sous mandat britannique, mandat effectif jusqu’au 14 mai 1948. Toutefois, la vision est prophétique ; elle contient de nombreux symboles. Et “ la Parure ” mentionnée dans cette vision symbolise, non pas Jérusalem, mais la condition terrestre du peuple que Dieu considère comme saint à l’époque de la Septième Puissance mondiale. Voyons comment la Puissance mondiale anglo-américaine essaie de menacer les saints.

‘ LE LIEU DE SON SANCTUAIRE ’ JETÉ À BAS

20 La petite corne “ continua de grandir jusqu’à l’armée des cieux, si bien qu’elle fit tomber à terre quelques-uns de cette armée et quelques-unes des étoiles ”. Selon l’explication de l’ange, “ l’armée des cieux ” et les “ étoiles ” que la petite corne essaie de faire tomber sont “ le peuple constitué des saints ”. (Daniel 8:10, 24.) Ces “ saints ” sont les chrétiens oints de l’esprit. Étant introduits dans des relations avec Dieu par le moyen de la nouvelle >>

alliance, entrée en vigueur grâce au sang versé de Jésus Christ, ils sont sanctifiés, purifiés et mis à part pour le service exclusif de Dieu (Hébreux 10:10 ; 13:20). Les ayant désignés comme héritiers avec son Fils dans l’héritage céleste, Jéhovah les tient pour saints (Éphésiens 1:3, 11, 18-20). Par conséquent, dans la vision de Daniel, “ l’armée des cieux ” désigne le reste des 144 000 “ saints ” qui sont sur la terre et qui régneront au ciel avec l’Agneau. — Révélation 14:1-5.

21 Aujourd’hui, ceux qui restent des 144 000 sont les représentants terrestres de la “ Jérusalem céleste ”, le Royaume de Dieu comparé à une ville, et de son temple (Hébreux 12:22, 28 ; 13:14). En ce sens ils occupent un “ lieu saint ” que la Septième Puissance mondiale essaie de piétiner et de dévaster (Daniel 8:13). Qualifiant également ce lieu saint de “ lieu fixe de son sanctuaire [celui de Jéhovah] ”, Daniel dit : “ À lui [Jéhovah] fut enlevé le sacrifice constant, et le lieu fixe de son sanctuaire fut jeté à bas. Et finalement une armée fut livrée, ainsi que le sacrifice constant, à cause de la transgression ; et elle jetait la vérité par terre, et elle agit et eut du succès. ” (Daniel 8:11, 12). Comment ces paroles se sont-elles accomplies ?

22 Qu’est-il arrivé aux Témoins de Jéhovah pendant la Deuxième Guerre mondiale ? Ils ont été durement persécutés. Cette persécution a commencé dans les pays nazis et fascistes. Mais rapidement ‘ la vérité a été jetée par terre ’ d’un bout à l’autre du vaste domaine de la ‘ petite corne dont la force était devenue puissante ’. “ L’armée ” des proclamateurs du Royaume et leur prédication de “ la bonne nouvelle ” ont été interdits dans

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presque tout le Commonwealth (Marc 13:10). Quand les nations qui en faisaient partie ont mobilisé leurs forces vives, elles ont refusé d’exempter les Témoins de Jéhovah au titre de ministres religieux : elles n’ont montré aucun respect pour leur nomination théocratique de ministres de Dieu. Aux États-Unis, les fidèles serviteurs de Jéhovah ont subi les attaques de la foule et d’autres outrages. En somme, la Septième Puissance mondiale a essayé d’enlever un sacrifice de louange, “ le fruit de lèvres ”, offert régulièrement à Jéhovah par ses serviteurs comme “ sacrifice constant ” dans le cadre de leur culte (Hébreux 13:15). Cette puissance mondiale a donc commis une “ transgression ” en envahissant le domaine revenant de droit au Dieu Très-Haut, “ le lieu fixe de son sanctuaire ”.

23 En persécutant “ les saints ” au cours de la Deuxième Guerre mondiale, la petite corne a pris de grands airs “ jusqu’au Prince de l’armée ”. Ou, pour reprendre les termes de l’ange Gabriel, elle s’est levée “ contre le Prince des princes ”. (Daniel 8:11, 25.) Le titre de “ Prince des princes ” s’applique exclusivement à Jéhovah Dieu. Le mot hébreu sar, traduit par “ prince ”, est de la famille d’un verbe qui signifie “ exercer le pouvoir ”. Il désigne le fils d’un roi ou quelqu’un de rang royal, mais aussi un chef. Le livre de Daniel mentionne d’autres princes angéliques, Mikaël par exemple. Dieu est le Prince en chef de tous ces princes (Daniel 10:13, 21 ; voir aussi Psaume 83:18). Peut-on imaginer que quelqu’un se lève contre Jéhovah, le Prince des princes ?

………………………………………….-

“ LE LIEU SAINT ” ÉTABLI DANS SA VRAIE CONDITION

24 Personne ne peut se lever contre le Prince des princes, pas même un roi “ au visage farouche ” comme la Puissance mondiale anglo-américaine ! Les tentatives de ce roi visant à dévaster le sanctuaire de Dieu n’aboutissent pas. Après une période de “ deux mille trois cents soirs et matins, dit le messager angélique, à coup sûr, le lieu saint sera établi dans sa vraie condition ”, ou “ sera justifié ”. — Daniel 8:13, 14 ; Bible de Chouraqui.

25 Les 2 300 jours constituant une période prophétique, il faut prendre pour base une année prophétique de 360 jours (Révélation 11:2, 3 ; 12:6, 14). Ces 2 300 jours équivalent alors à 6 années, 4 mois et 20 jours. Quand cette période s’est-elle située ? Dans les années 1930, le peuple de Dieu a été de plus en plus persécuté dans divers pays. Et pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Témoins de Jéhovah ont été cruellement persécutés dans les pays qui dépendaient de la double Puissance mondiale anglo-américaine. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient déterminés à “ obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes ”. (Actes 5:29.) Par conséquent, les 2 300 jours doivent être rattachés à cette guerre {Note : Daniel 7:25 parle aussi d’une période où ‘ les saints du Suprême sont harcelés continuellement ’. Comme l’explique le chapitre précédent, cela a eu lieu lors de la Première

Guerre mondiale.}. Mais que dire du début et de la fin de cette période prophétique ?

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26 Pour que “ le lieu saint ” soit “ établi ”, ou restauré, dans ce qu’il doit être, il faut que les 2 300 jours aient commencé au moment où, auparavant, il était dans la “ vraie condition ” du point de vue de Jéhovah. Au plus tôt, c’était le 1er juin 1938, quand La Tour de Garde en anglais (édition française du 1er août) a publié la première partie de l’article intitulé “ Organisation ”. La deuxième partie a paru dans le numéro du 15 juin 1938 (du 15 août en français). Si on compte 2 300 jours (6 ans, 4 mois et 20 jours dans le calendrier hébreu) à partir de la quinzaine du 1er au 15 juin 1938, on aboutit à la période du 8 au 22 octobre 1944. Le premier jour d’une assemblée spéciale tenue à Pittsburgh, en Pennsylvanie (États-Unis), les 30 septembre et 1er octobre 1944, le président de la Société Watch Tower a abordé le sujet “ L’ordre théocratique à notre époque ”. À l’assemblée générale annuelle, le 2 octobre, des amendements ont été apportés aux statuts de la Société dans le but de les conformer à l’organisation théocratique aussi étroitement que la loi le permettait. Grâce à la publication d’éclaircissements sur les exigences bibliques, l’organisation théocratique n’a pas tardé à être mieux implantée dans les congrégations des Témoins de Jéhovah.

27 Tandis que les 2 300 jours s’écoulaient durant la Deuxième Guerre mondiale déclenchée en 1939, à cause de la persécution “ le sacrifice constant ” offert au sanctuaire de Dieu a considérablement diminué. En 1938, la Société Watch Tower comptait 39 filiales qui supervisaient l’œuvre des Témoins dans le monde ; > ~

mais en 1943, elle n’en avait plus que 21. Pareillement, le nombre des prédicateurs du Royaume a peu augmenté durant cette période.

28 Comme nous l’avons signalé, au cours des derniers mois de la Deuxième Guerre mondiale, les Témoins de Jéhovah ont réaffirmé leur détermination à glorifier la domination de Dieu en le servant dans une organisation théocratique. C’est dans ce but qu’ils ont entrepris en 1944 de réorganiser leur œuvre et de revoir leur mode de fonctionnement. D’ailleurs, La Tour de Garde en anglais du 15 octobre 1944 (édition française de novembre 1945) contenait un article intitulé “ Organisés pour l’œuvre finale ”. Cet article ainsi que d’autres traitant du service chrétien, qui ont paru à la même époque, indiquaient que les 2 300 jours avaient pris fin et que “ le lieu saint ” était de nouveau dans sa “ vraie condition ”.

29 Les tentatives méchantes de l’ennemi visant à dévaster et à détruire “ le lieu saint ” avaient complètement échoué. Les “ saints ” encore sur la terre, ainsi que leurs compagnons de la “ grande foule ”, étaient sortis victorieux (Révélation 7:9). Et le sanctuaire, dans sa vraie condition théocratique, continue maintenant d’offrir à Jéhovah un service sacré.

30 La Puissance mondiale anglo-américaine est toujours en place. ‘ Mais c’est sans main qu’elle sera brisée ’, déclara l’ange Gabriel (Daniel 8:25). Très bientôt, cette Septième Puissance mondiale des prophéties bibliques, ce “ roi au visage farouche ”, sera brisé, non par des mains humaines, ~ ~

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mais par une puissance supra-humaine à Harmaguedôn (Daniel 2:44 ; Révélation 16:14, 16). >>

N’est-il pas exaltant de savoir que la souveraineté de Jéhovah Dieu, le Prince des princes, sera alors justifiée ?

*** dp chap. 11 p. 181-196 ***

Le moment de la venue du Messie est révélé

1 JÉHOVAH est le Maître du temps. Il dirige tous les temps et toutes les époques qui ont un rapport avec son œuvre (Actes 1:7). Tous les événements qu’il a fixés pour ces temps et ces époques arrivent immanquablement. Il ne peut en aller autrement.

2 Le prophète Daniel, qui étudiait les Écritures avec assiduité, avait la conviction que Jéhovah était capable de commander des événements et de les faire survenir. Il s’intéressait particulièrement aux prophéties relatives à la dévastation de Jérusalem. Jérémie avait consigné la révélation de Dieu sur la durée de la désolation de la ville sainte, et Daniel suivait cette prophétie de près. Il écrivit : “ Dans la première année de Darius le fils d’Assuérus de la semence des Mèdes, qui avait été fait roi sur le royaume des Chaldéens ; dans la première année de son règne, moi, Daniel, je discernai par les livres le nombre des années au sujet desquelles la parole de Jéhovah était venue à Jérémie le prophète, pour accomplir les dévastations de Jérusalem, à savoir soixante-dix ans. ” — Daniel 9:1, 2 ; Jérémie 25:11.

3 Darius le Mède régnait alors sur “ le royaume des Chaldéens ”. La prédiction que Daniel avait énoncée précédemment, quand il avait interprété l’écriture sur le mur, s’était vite réalisée. L’Empire babylonien n’était plus. >>

Il avait été “ donné aux Mèdes et aux Perses ” en 539 avant notre ère. — Daniel 5:24-28, 30, 31.

DANIEL PRIE HUMBLEMENT JÉHOVAH

4 Daniel comprenait que les 70 ans de désolation de Jérusalem allaient se terminer. Qu’allait-il faire ? Il nous le dit lui-même : “ Je tournai ma face vers Jéhovah le vrai Dieu, afin de le chercher par la prière et par les supplications, par le jeûne, une toile de sac et la cendre. Et je priais Jéhovah mon Dieu, je faisais confession. ” (Daniel 9:3, 4). Il fallait une bonne condition de cœur pour bénéficier de la délivrance miséricordieuse opérée par Dieu (Lévitique 26:31-46 ; 1 Rois 8:46-53). Il fallait avoir la foi, être humble et se repentir totalement des péchés qui avaient été la cause de l’exil et de l’esclavage. Daniel approcha donc Dieu en faveur de son peuple pécheur. De quelle manière ? En jeûnant, en menant deuil et en se vêtant d’une toile de sac, symbole de repentance et de sincérité de cœur.

5 La prophétie de Jérémie avait donné espoir à Daniel, car elle indiquait que les Juifs seraient bientôt rétablis dans leur pays, Juda (Jérémie 25:12 ; 29:10). Daniel était sans aucun doute confiant que les Juifs assujettis seraient soulagés ; en effet, un homme du nom de Cyrus régnait déjà en Perse. Or, Isaïe n’avait-il pas prophétisé que Cyrus serait utilisé pour libérer les Juifs, ~

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afin qu’ils rebâtissent Jérusalem et son temple (Isaïe 44:28–45:3) ? Mais Daniel ignorait totalement comment cela surviendrait. C’est pourquoi il continuait de supplier Jéhovah.

6 Daniel attira l’attention sur la miséricorde et la bonté de cœur de Dieu. Il reconnut humblement que les Juifs avaient péché en se rebellant, en s’écartant des commandements de Jéhovah et en n’écoutant pas ses prophètes. Dieu les avait à bon droit “ dispersés à cause de leur infidélité ”. Daniel dit dans sa prière : “ Ô Jéhovah, à nous appartient la honte de la face, à nos rois, à nos princes et à nos ancêtres, parce que nous avons péché contre toi. À Jéhovah notre Dieu, appartiennent les miséricordes et les pardons, car nous nous sommes rebellés contre lui. Nous n’avons pas obéi à la voix de Jéhovah notre Dieu en marchant dans ses lois qu’il avait mises devant nous par la main de ses serviteurs les prophètes. Tous ceux d’Israël ont violé ta loi, et l’on s’est écarté en n’obéissant pas à ta voix, si bien que tu as déversé sur nous l’imprécation et le serment qui est écrit dans la loi de Moïse le serviteur du vrai Dieu, car nous avons péché contre Lui. ” — Daniel 9:5-11 ; Exode 19:5-8 ; 24:3, 7, 8.

7 Dieu avait prévenu les Israélites des conséquences qu’ils subiraient s’ils lui désobéissaient et s’ils ne respectaient pas l’alliance qu’il avait conclue avec eux (Lévitique 26:31-33 ; Deutéronome 28:15 ; 31:17). Daniel reconnaît que les actions de Dieu sont irréprochables ; il dit : “ Il a entrepris de réaliser ses paroles qu’il avait prononcées contre nous et contre nos juges qui nous jugeaient, en faisant venir sur nous un grand malheur, >>

tel que sous tous les cieux il n’a pas été fait comme il a été fait à Jérusalem. Comme c’est écrit dans la loi de Moïse, tout ce malheur — il est venu sur nous, et nous n’avons pas adouci la face de Jéhovah notre Dieu en revenant de notre faute et en nous montrant perspicaces en ta fidélité. Et Jéhovah est resté vigilant au sujet du malheur et finalement il l’a fait venir sur nous, car Jéhovah notre Dieu est juste dans toutes ses œuvres qu’il a faites ; et nous n’avons pas obéi à sa voix. ” — Daniel 9:12-14.

8 Daniel ne cherche pas d’excuses aux actions de son peuple. Ses compatriotes ont mérité amplement l’exil, ce qu’il confesse en ces termes : “ Nous avons péché, nous avons agi méchamment. ” (Daniel 9:15). Il n’est pas non plus préoccupé seulement par la fin de leurs souffrances. Sa supplique porte sur la gloire et sur l’honneur de Jéhovah. En pardonnant aux Juifs et en les rétablissant dans leur pays, Dieu tiendrait la promesse qu’il avait faite par l’intermédiaire de Jérémie et sanctifierait Son saint nom. Daniel supplie : “ Ô Jéhovah, selon tous tes actes de justice, s’il te plaît, que ta colère et ta fureur s’en retournent de dessus ta ville Jérusalem, ta montagne sainte ; car, à cause de nos péchés et à cause des fautes de nos ancêtres, Jérusalem et ton peuple sont un objet d’opprobre pour tous ceux qui sont autour de nous. ” — Daniel 9:16.

9 Daniel continue sa prière fervente : “ Maintenant écoute, ô notre Dieu, la prière de ton serviteur et ses supplications, et fais briller ta face sur ton sanctuaire qui est désolé, par égard pour Jéhovah. Incline ton oreille, ô mon Dieu, et entends. Ouvre tes yeux et vois nos désolations et la ville qui a été ~

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appelée de ton nom ; car ce n’est pas selon nos actes de justice que nous faisons tomber nos supplications devant toi, mais selon tes nombreuses miséricordes. Ô Jéhovah, entends. Ô Jéhovah, pardonne. Ô Jéhovah, prête attention et agis. Ne tarde pas, à cause de toi, ô mon Dieu, car ton nom a été invoqué sur ta ville et sur ton peuple. ” (Daniel 9:17-19). Si Dieu ne pardonnait pas à son peuple et l’abandonnait à l’exil, s’il laissait sa ville sainte, Jérusalem, indéfiniment désolée, les nations le tiendraient-elles pour le Souverain de l’univers ? Ne penseraient-elles pas que Jéhovah était incapable de résister aux dieux babyloniens ? Le nom de Jéhovah serait inévitablement sali, perspective qui peine Daniel. D’ailleurs, sur les 19 fois où le nom divin, Jéhovah, figure dans le livre de Daniel, 18 occurrences se trouvent dans cette prière !

GABRIEL VIENT RAPIDEMENT

10 Alors que Daniel est toujours en prière, l’ange Gabriel apparaît. Il dit : “ Ô Daniel, maintenant je suis sorti pour te donner de la perspicacité avec de l’intelligence. Au début de tes supplications, une parole est sortie, et moi je suis venu t’informer, parce que tu es quelqu’un de très désirable. Prête donc attention à la chose, et aie de l’intelligence dans la chose vue. ” Mais pourquoi Daniel l’appelle-t-il “ l’homme Gabriel ” ? (Daniel 9:20-23.) Quand Daniel avait cherché à comprendre sa vision précédente du bouc et du bélier, “ quelqu’un qui était semblable d’aspect à un homme robuste ” était apparu devant lui. C’était l’ange Gabriel, envoyé pour lui donner de la perspicacité (Daniel 8:15-17). >> ~

Pareillement, après la prière de Daniel, cet ange vint près de lui sous une forme humaine et lui parla comme un homme parle à un autre homme.

11 Gabriel arrive “ au moment de l’offrande du soir ”. L’autel de Jéhovah avait été détruit avec le temple à Jérusalem, et les Juifs étaient captifs des Babyloniens, qui étaient des païens, si bien qu’ils n’offraient pas de sacrifices à Dieu à Babylone. Cependant, pour les Juifs fervents qui vivaient à Babylone, il était approprié de louer et de supplier Jéhovah aux moments prescrits pour les offrandes sous la Loi mosaïque. Daniel était un homme si attaché à Dieu qu’il fut qualifié de “ quelqu’un de très désirable ”. Jéhovah, ‘ qui entend la prière ’, prenait plaisir en lui, si bien que Gabriel fut envoyé rapidement pour répondre à la prière pleine de foi de Daniel. — Psaume 65:2.

12 Même quand cela avait mis sa vie en danger, Daniel avait continué de prier Dieu trois fois par jour (Daniel 6:10, 11). Il n’est pas étonnant que Jéhovah l’ait trouvé très désirable ! En plus de prier, Daniel méditait sur la Parole de Dieu, ce qui lui permettait de discerner la volonté divine. Il persévérait dans la prière et savait comment approcher Jéhovah de façon à ce qu’il lui réponde. Il mettait l’accent sur la justice divine (Daniel 9:7, 14, 16). Et ses ennemis avaient beau ne trouver aucune faille en lui, Daniel savait qu’il était un pécheur aux yeux de Dieu et il confessait volontiers son péché. — Daniel 6:4 ; Romains 3:23.

“ SOIXANTE-DIX SEMAINES ” POUR SUPPRIMER LE PÉCHÉ

13 Quelle réponse Daniel reçoit à sa prière ! Non seulement Jéhovah l’assure que les Juifs seront rétablis dans leur pays, mais encore il lui donne de la

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perspicacité dans une question qui est bien plus importante : l’apparition du Messie prédit (Genèse 22:17, 18 ; Isaïe 9:6, 7). Gabriel dit à Daniel : “ Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte, afin de mettre un terme à la transgression, et de supprimer le péché, et de faire propitiation pour la faute, et d’amener la justice pour des temps indéfinis, et d’apposer un sceau sur vision et prophète, et d’oindre le Saint des Saints. Il faut que tu saches et que tu sois perspicace : depuis la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem jusqu’à Messie le Guide, il y aura sept semaines, également soixante-deux semaines. Elle reviendra et sera bel et bien rebâtie, avec place publique et fossé, mais dans la détresse des temps. ” — Daniel 9:24, 25.

14 N’était-ce pas une excellente nouvelle ? Non seulement Jérusalem serait rebâtie et le culte serait restauré dans un nouveau temple, mais encore “ Messie le Guide ” apparaîtrait à un moment précis. Ces événements se produiraient en l’espace de “ soixante-dix semaines ”. Étant donné que Gabriel ne parle pas de jours, il n’est pas question de semaines de sept jours chacune, dont le total correspondrait à 490 jours, soit simplement à un an et un tiers. La reconstruction prédite de Jérusalem “ avec place publique et fossé ” prit bien plus de temps que cela. Les semaines sont des semaines d’années. Un certain nombre de versions modernes émettent l’idée que chaque semaine dure sept ans. Par exemple, le sens de “ semaines d’années ” est indiqué dans une note sur Daniel 9:24 dans la Bible du Rabbinat français. On lit dans La Bible, par Pierre de Beaumont : “ Soixante-dix semaines d’années sont fixées à ton peuple et >>

à ta ville sainte. ” D’autres versions, comme la Bible de Jérusalem et la Bible de la Pléiade, confirment cette leçon en note.

15 D’après les paroles de l’ange, les “ soixante-dix semaines ” seraient divisées en trois périodes : 1) “ sept semaines ”, 2) “ soixante-deux semaines ” et 3) une semaine, autrement dit 49 ans, 434 ans et 7 ans, soit au total 490 ans. Notons avec intérêt que la Bible en français courant met : “ Une période de soixante-dix fois sept ans a été fixée pour ton peuple et pour la ville sainte où tu habites. ” Après avoir été exilés et avoir souffert à Babylone pendant 70 ans, les Juifs bénéficieraient d’une faveur spéciale de la part de Dieu pendant 490 ans, ou 70 ans multipliés par 7. Le point de départ de cette période serait “ la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem ”. Quand la sortie de la parole en question aurait-elle lieu ?

LES “ SOIXANTE-DIX SEMAINES ” COMMENCENT

16 Trois événements notables méritent considération en rapport avec le commencement des “ soixante-dix semaines ”. Le premier survint en 537 avant notre ère, quand Cyrus émit son décret qui rendait les Juifs à leur pays. On y lit : “ Voici ce qu’a dit Cyrus le roi de Perse : ‘ Tous les royaumes de la terre, Jéhovah le Dieu des cieux me les a donnés, et lui-même m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en Juda. Quiconque parmi vous est de tout son peuple — que son Dieu soit avec lui. Qu’il monte donc à Jérusalem, qui est en Juda, et qu’il rebâtisse la maison de Jéhovah le Dieu d’Israël — c’est le vrai Dieu —, laquelle était à Jérusalem.

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Quant à quiconque est resté de ce peuple — de tous les lieux où il réside comme étranger —, que les hommes de son lieu lui viennent en aide par de l’argent, de l’or, des biens et des animaux domestiques, avec l’offrande volontaire, pour la maison du vrai Dieu qui était à Jérusalem. ’ ” (Ezra 1:2-4). Il est clair que ce décret visait expressément la reconstruction du temple, “ la maison de Jéhovah ”, sur son ancien emplacement.

17 Le deuxième événement survint dans la septième année du règne d’Artaxerxès (Artaxerxès Longue-Main, fils de Xerxès Ier), roi de Perse. >>

À cette époque, Ezra le copiste se rendit de Babylone à Jérusalem, ce qui demandait un voyage de quatre mois. Il était porteur d’une lettre du roi, une lettre qui était spéciale, mais qui n’autorisait pas la reconstruction de Jérusalem. La mission d’Ezra consistait seulement à “ embellir la maison de Jéhovah ”. C’est pourquoi la lettre parlait d’or et d’argent, de récipients sacrés et de contributions sous forme de blé, de vin, d’huile et de sel destinés au culte rendu au temple, ainsi que de l’exemption d’impôts pour ceux qui y servaient. — Ezra 7:6-27.

[Schéma/Illustrations, pages 188, 189] (Voir la publication) “ SOIXANTE-DIX SEMAINES ” 455 av. n. è …………….406 av. n. è. …………..…….. 29 de n. è………...……33 de n. è……..….36 de n. è. “ La parole………..……Jérusalem …………….…….. Messie………………….Messie……………Fin des “soixante-dix pour……………………..rebâtie ………………………. apparaît…………………retranché……..…semaines ” rétablir [...] Jérusalem. ”

……………7 semaines…………………62 semaines ……………………1 semaine

………………49 ans……………….………434 ans …………….……………7 ans

18 Le troisième événement eut lieu 13 ans plus tard, dans la 20e année d’Artaxerxès, roi de Perse. Nehémia était alors son échanson à “ Suse le château ”. Jérusalem avait été rebâtie dans une certaine mesure par le reste qui était revenu de Babylone. Mais tout n’allait pas pour le mieux. Nehémia apprit que ‘ la muraille de Jérusalem était démolie et que ses portes avaient été brûlées par le feu ’. Cela le contraria beaucoup et le rendit mélancolique. Interrogé sur les raisons de sa tristesse, Nehémia répondit : “ Que le roi vive pour des temps indéfinis ! Pourquoi mon visage ne deviendrait-il pas triste quand …………………………………………...

la ville, la maison des tombes de mes ancêtres, est dévastée et que ses portes ont été dévorées par le feu ? ” — Nehémia 1:1-3 ; 2:1-3.

19 Le récit concernant Nehémia se poursuit ainsi : “ Alors le roi me dit : ‘ Que cherches-tu donc à obtenir ? ’ Aussitôt je priai le Dieu des cieux. Puis je dis au roi : ‘ Si vraiment cela paraît bon au roi, et si ton serviteur paraît bon devant toi, je demande que tu m’envoies vers Juda, vers la ville des tombes de mes ancêtres, pour que je la rebâtisse. ’ ” Cette proposition plut à Artaxerxès, qui accéda aussi à la requête suivante de Nehémia : “ Si vraiment cela paraît bon au roi, ~

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qu’on me donne des lettres pour les gouverneurs d’au-delà du Fleuve [l’Euphrate], afin qu’ils me laissent passer jusqu’à ce que j’arrive en Juda, et aussi une lettre pour Asaph le gardien du parc qui appartient au roi, afin qu’il me donne des arbres pour construire avec du bois les portes du Château qui appartient à la maison, et pour la muraille de la ville, ainsi que pour la maison où j’entrerai. ” Nehémia reconnut par les paroles suivantes le rôle que Jéhovah joua dans cette affaire : “ Alors le roi me donna ces lettres, selon la bonne main de mon Dieu qui était sur moi. ” — Nehémia 2:4-8.

20 Bien que l’autorisation ait été accordée au mois de Nisan, durant la première partie de la 20e année du règne d’Artaxerxès, “ la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem ” ne prit effet que des mois plus tard, lorsque Nehémia arriva à Jérusalem et entama son travail de restauration. Le voyage d’Ezra avait nécessité quatre mois, mais Suse se trouvait à plus de 320 kilomètres à l’est de Babylone, donc encore plus loin de Jérusalem. Par conséquent, Nehémia arriva à Jérusalem très probablement vers la fin de la 20e année d’Artaxerxès, soit en 455 avant notre ère. C’est alors que les “ soixante-dix semaines ” prédites, autrement dit les 490 ans, commencèrent. Elles prendraient fin dans la deuxième moitié de l’an 36 de notre ère. — Voir “ Quand le règne d’Artaxerxès commença-t-il ? ” page 197. Voir p.83 ci-dessous.

“ MESSIE LE GUIDE ” APPARAÎT

21 Combien d’années s’écoulèrent avant que Jérusalem ne soit vraiment rebâtie ? >> ~

La restauration de la ville devait s’effectuer “ dans la détresse des temps ” en raison des difficultés que connaîtraient les Juifs entre eux et de l’opposition que leur feraient subir les Samaritains et d’autres. Le travail fut sans doute terminé dans une mesure suffisante vers 406 avant notre ère, soit en l’espace des “ sept semaines ” ou 49 ans (Daniel 9:25). Suivrait une période de 62 semaines, ou 434 ans. Après cette période, le Messie promis de longue date apparaîtrait. En comptant 483 ans (49 plus 434) à partir de 455 avant notre ère, on arrive à 29 de notre ère. Que se passa-t-il à ce moment-là ? Luc, rédacteur d’un Évangile, répond : “ Dans la quinzième année du règne de Tibère César, alors que Ponce Pilate était gouverneur de Judée, et qu’Hérode était chef de district de Galilée, [...] la déclaration de Dieu vint à Jean le fils de Zekaria dans le désert. Il vint alors dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant un baptême symbole de repentance pour le pardon des péchés. ” À cette époque, “ le peuple était dans l’attente ” du Messie. — Luc 3:1-3, 15.

22 Jean n’était pas le Messie promis. Mais il déclara au sujet de ce qu’il vit lors du baptême de Jésus de Nazareth, à l’automne de l’an 29 de notre ère : “ J’ai vu l’esprit descendre du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui. Moi non plus je ne le connaissais pas, mais Celui-là même qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘ Quel que soit celui sur qui tu verras l’esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans de l’esprit saint. ’ Et j’ai vu cela, et j’ai témoigné que celui-ci est le Fils de Dieu. ” (Jean 1:32-34). À son baptême, Jésus devint l’Oint, le Messie ou Christ.

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Peu après, André, un disciple de Jean, rencontra Jésus, qui était oint, puis dit à Simon Pierre : “ Nous avons trouvé le Messie. ” (Jean 1:41). “ Messie le Guide ” apparut donc exactement au moment prévu, à la fin des 69 semaines.

LES ÉVÉNEMENTS DE LA DERNIÈRE SEMAINE

23 Que devait-il se passer au cours de la 70e semaine ? Gabriel dit que la période de “ soixante-dix semaines ” avait été déterminée “ afin de mettre un terme à la transgression, et de supprimer le péché, et de faire propitiation pour la faute, et d’amener la justice pour des temps indéfinis, et d’apposer un sceau sur vision et prophète, et d’oindre le Saint des Saints ”. Pour atteindre cet objectif, il fallait que “ Messie le Guide ” meure. À quel moment ? Gabriel déclara : “ Après les soixante-deux semaines, Messie sera retranché, avec rien pour lui-même. [...] Et il devra garder l’alliance en vigueur pour la multitude pendant une semaine ; et à la moitié de la semaine il fera cesser sacrifice et offrande. ” (Daniel 9:26a, 27a). Le moment critique aurait lieu “ à la moitié de la semaine ”, c’est-à-dire au milieu de la dernière semaine d’années.

24 Le ministère public de Jésus Christ commença dans la deuxième moitié de l’an 29 de notre ère et dura trois ans et demi. Conformément à la prophétie, Christ fut “ retranché ” au début de l’an 33 : il mourut sur un poteau de supplice, donnant sa vie humaine en rançon pour l’humanité (Isaïe 53:8 ; Matthieu 20:28). Une fois que Jésus, ressuscité, eut présenté à Dieu, au ciel, la valeur de sa vie humaine offerte en sacrifice, les sacrifices d’animaux et les offrandes prescrits par la Loi ne furent >

plus nécessaires. Bien que les prêtres juifs aient continué à offrir des sacrifices au temple de Jérusalem jusqu’à sa destruction en 70 de notre ère, Dieu ne considéra plus ces sacrifices comme recevables. Ils avaient été remplacés par un sacrifice meilleur, un sacrifice qui n’aurait jamais besoin d’être renouvelé. L’apôtre Paul écrivit : “ [Christ] a offert un seul sacrifice pour les péchés à perpétuité [...]. Car c’est par une seule offrande sacrificielle qu’il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont en train d’être sanctifiés. ” — Hébreux 10:12, 14.

25 Même si le péché et la mort continuèrent d’affliger l’humanité, le retranchement de Jésus et sa résurrection pour la vie céleste réalisèrent les prophéties. Cela ‘ mit un terme à la transgression, supprima le péché, fit propitiation pour la faute, et amena la justice ’. Dieu avait ôté l’alliance de la Loi, qui avait rendu manifeste que les Juifs étaient des pécheurs et qui les avait condamnés comme tels (Romains 5:12, 19, 20 ; Galates 3:13, 19 ; Éphésiens 2:15 ; Colossiens 2:13, 14). Désormais, les péchés des transgresseurs repentants pouvaient être effacés et les peines encourues à cause de ces péchés pouvaient être remises. Grâce au sacrifice propitiatoire du Messie, la réconciliation avec Dieu était possible pour ceux qui exerceraient la foi. Ils pouvaient espérer recevoir de Dieu le don qu’est “ la vie éternelle par Christ Jésus ”. — Romains 3:21-26 ; 6:22, 23 ; 1 Jean 2:1, 2.

26 C’est ainsi que Jéhovah ôta l’alliance de la Loi par le moyen de la mort de Christ en 33 de notre ère. Dès lors, en quel sens pouvait-on dire que le Messie ‘ devrait garder l’alliance ~

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en vigueur pour la multitude pendant une semaine ’ ? En ce sens qu’il garda l’alliance abrahamique en vigueur. Jusqu’à la fin de la 70e semaine, Dieu accorda les bénédictions qui découlaient de cette alliance aux descendants hébreux d’Abraham. Mais à la fin des “ soixante-dix semaines ” d’années, en 36, l’apôtre Pierre prêcha à Corneille, un Italien fervent, à sa maisonnée et à d’autres Gentils. Et à partir de ce jour-là, la bonne nouvelle fut annoncée parmi les gens des nations. — Actes 3:25, 26 ; 10:1-48 ; Galates 3:8, 9, 14.

27 La prophétie prédisait également l’onction du “ Saint des Saints ”. Il n’est pas question d’onction du Très-Saint, le compartiment le plus retiré du temple de Jérusalem. L’expression “ Saint des Saints ” se rapporte ici au sanctuaire céleste de Dieu. C’est là que Jésus présenta la valeur de son sacrifice humain à son Père. Le baptême de Jésus, en 29 de notre ère, avait oint, ou mis à part, la réalité céleste, spirituelle, représentée sur la terre par le Très-Saint du tabernacle et plus tard du temple. — Hébreux 9:11, 12.

DIEU CONFIRME LA PROPHÉTIE

28 La prophétie messianique énoncée par l’ange Gabriel parlait encore “ d’apposer un sceau sur vision et prophète ”. Cela signifiait que tout ce qui était prédit au sujet du Messie (tout ce qu’il accomplit au moyen de son sacrifice, de sa résurrection et de sa parution au ciel, ainsi que les autres choses qui se produisirent au cours de la 70e semaine) serait frappé du sceau de l’approbation divine, se révélerait véridique et serait digne de foi. La vision serait scellée, s’appliquerait exclusivement au Messie. Elle trouverait sa réalisation en sa personne et dans l’œuvre que Dieu >>

effectuerait par son intermédiaire. On ne pourrait trouver la bonne interprétation de la vision qu’en rapport avec le Messie prédit. Rien d’autre ne viendrait en desceller la signification.

29 Gabriel avait annoncé précédemment que Jérusalem serait rebâtie. Il prédit maintenant la destruction de la ville rebâtie et de son temple, en ces termes : “ La ville et le lieu saint, le peuple d’un guide qui vient les ravagera. Et la fin de cela sera par l’inondation. Et jusqu’à la fin il y aura guerre ; ce qui est décidé, ce sont des désolations. [...] Et sur l’aile des choses immondes il y aura celui qui cause la désolation ; et jusqu’à une extermination, la chose décidée se déversera aussi sur celui qui est en désolation. ” (Daniel 9:26b, 27b). Certes, cette désolation surviendrait après les “ soixante-dix semaines ” ; néanmoins, elle serait une conséquence directe des événements survenus pendant la dernière “ semaine ”, durant laquelle les Juifs rejetèrent le Christ et le firent mettre à mort. — Matthieu 23:37, 38.

30 L’Histoire montre qu’en 66 de notre ère les légions romaines commandées par Cestius Gallus, gouverneur de Syrie, entourèrent Jérusalem. Malgré la résistance juive, les armées de Rome qui portaient leurs enseignes, leurs étendards idolâtriques, pénétrèrent dans la ville et commencèrent à saper le mur nord du temple. Leur présence en ce lieu faisait d’elles une “ chose immonde ” capable de causer une désolation complète (Matthieu 24:15, 16). En 70, les Romains menés par le général Titus vinrent comme une “ inondation ” et dévastèrent la ville et son temple.

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Rien ne les arrêta, car cela avait été décrété (“ décidé ”) par Dieu. >> ~

Le Maître du temps, Jéhovah, avait une nouvelle fois accompli sa parole !

[Encadré/Illustration, page 197] Quand le règne d’Artaxerxès commença-t-il ?

Les historiens ne s’accordent pas sur l’année où le roi de Perse Artaxerxès commença son règne. Certains situent son

année d’accession en 465 avant notre ère du fait que son père, Xerxès, commença à régner en 486 et mourut dans sa 21e année de

règne. Cependant, tout porte à croire qu’Artaxerxès monta sur le trône en 475 et que sa première année de règne débuta en 474. Des inscriptions et des sculptures mises au jour à Persépolis, capitale de la Perse antique, indiquent que Xerxès et son

père, Darius Ier, régnèrent simultanément. Si cette situation dura 10 ans et si Xerxès régna seul pendant 11 ans après la mort de

Darius en 486, la première année de règne d’Artaxerxès fut 474. Un deuxième indice a trait au général athénien Thémistocle, qui vainquit l’armée de Xerxès en 480 avant notre ère. Il

perdit par la suite la faveur du peuple grec et fut accusé de trahison. Thémistocle s’enfuit et chercha refuge à la cour perse, où il reçut un bon accueil. D’après l’historien grec Thucydide, cela eut lieu alors qu’Artaxerxès “ régnait depuis peu ”. L’historien grec Diodore de Sicile situe la mort de Thémistocle en 471. Puisque Thémistocle demanda un an pour apprendre le perse avant de se présenter devant le roi Artaxerxès, il dut arriver en Asie Mineure au plus tard en 473.

Cette date est appuyée par la Chronique d’Eusèbe de Jérôme. Étant donné qu’Artaxerxès “ régnait depuis peu ” quand Thémistocle arriva en Asie en 473, Ernst Hengstenberg, un

bibliste allemand, a déclaré dans son ouvrage intitulé Christologie des Alten Testaments que le règne d’Artaxerxès débuta en 474,

ce qu’affirment du reste d’autres sources encore. Il a ajouté : “ La vingtième année d’Artaxerxès est l’année 455 avant Christ. ”

*** dp chap. 12 p. 198-209 ***

Fortifié par un messager de Dieu

1 Le vif intérêt porté par Daniel à l’accomplissement du dessein de Jéhovah fut grandement récompensé. Daniel reçut la passionnante prophétie des 70 semaines qui annonçait le moment où le Messie apparaîtrait. Il eut également la joie de voir le reste fidèle de ceux qui formaient son peuple retourner dans leur pays. Ce retour s’opéra en 537 avant notre ère, vers la fin de “ la première année de Cyrus le roi de Perse ”. — Ezra 1:1-4.

2 Daniel ne fut pas du nombre de ceux qui rentrèrent au pays de Juda. Il était sans doute trop âgé pour effectuer un tel voyage. De toute façon, Dieu comptait encore utiliser ses services à Babylone. Deux années passèrent. Puis le récit déclare : “ Dans la troisième année de Cyrus le roi de Perse, une chose fut révélée à Daniel, qui était appelé du nom de Beltshatsar ; et la chose >>

était vraie, et il y eut un grand service militaire. Et il comprit la chose, et il eut de l’intelligence dans la chose vue. ” — Daniel 10:1.

3 “ La troisième année de Cyrus ” tombait en 536/535 avant notre ère. Plus de 80 années s’étaient écoulées depuis que Daniel avait été emmené à Babylone avec les descendants royaux et des jeunes Judéens d’origine noble (Daniel 1:3). S’il était un jeune adolescent à son arrivée à Babylone, Daniel devait avoir à présent près de 100 ans. Quel service fidèle il avait à son actif !

4 Ce n’est toutefois pas parce que Daniel était avancé en âge qu’il n’avait plus de rôle à tenir au service de Jéhovah. Dieu allait par son intermédiaire proclamer un message prophétique d’une grande portée. Il s’agirait d’une prophétie qui toucherait jusqu’à notre époque et même au-delà. ~

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Afin de préparer Daniel à cette nouvelle tâche, Jéhovah jugea bon de prendre une mesure en sa faveur, de le fortifier en vue du service qui l’attendait.

UNE CAUSE D’INQUIÉTUDE

5 Même s’il ne retourna pas au pays de Juda avec le reste des Juifs, Daniel suivait de près ce qui se passait dans son cher pays. Il apprit par des nouvelles qui lui parvinrent que tout n’y allait pas pour le mieux. L’autel avait été rétabli et les fondations du temple avaient été posées à Jérusalem (Ezra, chapitre 3). Mais les nations voisines s’opposaient à la reconstruction et tramaient le mal contre les Juifs revenus d’exil (Ezra 4:1-5). Daniel avait effectivement de quoi s’inquiéter.

6 Daniel connaissait la prophétie de Jérémie (Daniel 9:2). Il savait que la reconstruction du temple de Jérusalem et le rétablissement du vrai culte avaient un rapport étroit avec le dessein de Jéhovah concernant Son peuple, et que tout cela précéderait l’apparition du Messie promis. Or, Daniel eut le privilège immense de recevoir de Jéhovah la prophétie des “ soixante-dix semaines ”. Il comprit grâce à elle que le Messie viendrait 69 “ semaines ” après la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem (Daniel 9:24-27). Cependant, Jérusalem était dévastée et la construction du temple n’avançait pas ; on comprend dès lors que Daniel pouvait être découragé, abattu, démoralisé.

7 “ En ces jours-là, moi, Daniel, je fus dans le deuil pendant trois semaines entières, rapporte le récit. Je ne mangeai pas de pain délicat ; ni viande ni vin n’entrèrent dans ma bouche, et je ne m’enduisis d’aucune >> ~

huile jusqu’à l’achèvement des trois semaines entières. ” (Daniel 10:2, 3). “ Trois semaines entières ”, 21 jours ! Il était inhabituel de mener deuil et de jeûner aussi longtemps. Apparemment, cette période prit fin le “ vingt-quatrième jour du premier mois ”. (Daniel 10:4.) Daniel avait donc jeûné pendant la Pâque, qu’on observait le 14e jour du premier mois, le mois de Nisan, ainsi que durant les sept jours suivants, ceux de la fête des Pains sans levain.

8 Daniel était déjà passé par une expérience similaire. À l’époque, il se posait des questions sur la réalisation de la prophétie de Jéhovah concernant les 70 ans de désolation de Jérusalem. Qu’avait-il fait alors ? “ Je tournai ma face vers Jéhovah le vrai Dieu, déclara Daniel, afin de le chercher par la prière et par les supplications, par le jeûne, une toile de sac et la cendre. ” Jéhovah avait répondu à sa prière en envoyant l’ange Gabriel lui porter un message qui l’avait beaucoup encouragé (Daniel 9:3, 21, 22). Jéhovah donnerait-il cette fois encore à Daniel l’encouragement dont il avait bien besoin ?

UNE VISION IMPRESSIONNANTE

9 Daniel n’est pas déçu. Il raconte ce qui arrive ensuite : “ Tandis que je me trouvais sur le bord du grand fleuve, c’est-à-dire le Hiddéqel, je levai alors les yeux et je vis, et voici : un certain homme vêtu de lin, les hanches ceintes d’or d’Ouphaz. ” (Daniel 10:4, 5). Le Hiddéqel était un des quatre fleuves qui prenaient leur source dans le jardin d’Éden (Genèse 2:10-14). En vieux perse, le Hiddéqel s’appelait le Tigra, d’où vint le nom grec de Tigre. On appela la région située entre ce fleuve et l’Euphrate la Mésopotamie, ~

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nom qui signifie “ Pays entre les Fleuves ”. Cela confirme qu’au moment où il reçut la vision Daniel était toujours en Babylonie, même s’il n’était peut-être pas dans la ville de Babylone.

10 Daniel reçut une vision fantastique ! Incontestablement, ce n’était pas un homme ordinaire qu’il vit lorsqu’il leva les yeux. Il en fit cette description colorée : “ Son corps était comme de la chrysolithe, son visage comme l’aspect de l’éclair, ses yeux comme des torches de feu ; ses bras et l’endroit de ses pieds étaient comme l’aspect du cuivre poli, et le bruit de ses paroles était comme le bruit d’une foule. ” — Daniel 10:6.

11 Malgré l’éclat de cette vision, les ‘ hommes qui étaient avec moi ne virent pas l’apparition ’, dit Daniel. Pour une raison qui n’est pas précisée, “ un grand tremblement tomba sur eux, si bien qu’ils s’enfuirent en se cachant ”. Daniel se retrouva donc seul au bord du fleuve. La vue de “ cette grande apparition ” était si bouleversante qu’il confessa : “ Il ne resta aucune force en moi, et ma dignité s’altéra sur moi, jusqu’à suppression, et je ne conservai aucune force. ” — Daniel 10:7, 8.

12 Observons de plus près ce messager hors du commun qui effraya tant Daniel. Il était “ vêtu de lin, les hanches ceintes d’or d’Ouphaz ”. Dans l’Israël antique, la ceinture, l’éphod et le pectoral du grand prêtre, ainsi que les robes des autres prêtres, étaient en fin lin retors et étaient ornés d’or (Exode 28:4-8 ; 39:27-29). L’habillement du messager reflétait donc la sainteté et la dignité de sa charge.

13 Daniel était en outre impressionné par l’aspect du messager : par l’éclat lumineux de son corps semblable à une pierre précieuse, par le rayonnement >>

aveuglant de son visage qui brillait, par le pouvoir de pénétration de ses yeux de feu et par l’étincellement de ses bras et de ses pieds puissants. Même sa voix imposante inspirait la crainte. Tous ces détails indiquent qu’il était supra-humain. Cet “ homme vêtu de lin ” était forcément un ange de haut rang, un ange qui servait en la présence sainte de Jéhovah, de qui il apportait un message. {Note : Bien que le nom de cet ange ne soit pas précisé, il semble qu’il s’agisse de celui dont la voix se fit entendre, celui qui dit à Gabriel d’aider Daniel à comprendre une vision qu’il venait de voir (comparer Daniel 8:2, 15, 16 avec 12:7, 8). Par ailleurs, Daniel 10:13 montre que Mikaël, “ un des principaux princes ”, vint aider cet ange. Cet ange dont on ignore le nom doit par conséquent avoir le privilège de collaborer étroitement avec Gabriel et Mikaël.}

UN “ HOMME TRÈS DÉSIRABLE ” EST FORTIFIÉ

14 Le message que l’ange de Jéhovah avait pour Daniel était important et complexe. Avant d’être en mesure de le recevoir, Daniel avait besoin d’aide pour se remettre de son épuisement et de son angoisse. Apparemment, l’ange s’en rendit compte ; il aida donc Daniel avec amour et l’encouragea. Laissons Daniel raconter ce qui se produisit.

15 “ Tandis que j’entendais le son de ses paroles, je dormais alors profondément sur ma face, avec ma face contre terre. ” La peur, l’appréhension, avaient probablement fait tomber Daniel dans une sorte de torpeur. Que fit l’ange pour l’aider ? “ Voyez, dit Daniel : une main me toucha et finalement me réveilla pour que je me mette sur mes genoux et sur les paumes de mes mains. ” ~

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De plus, l’ange encouragea le prophète par ces mots : “ Ô Daniel, homme très désirable, aie de l’intelligence dans les paroles que je te dis, et mets-toi debout à l’endroit où tu te tenais, >>

car maintenant j’ai été envoyé vers toi. ” Cette main tendue et ces paroles consolantes redonnèrent vie à Daniel. Bien que “ frissonnant ”, il ‘ se mit debout ’. — Daniel 10:9-11.

[Encadré, pages 204, 205] Anges protecteurs ou chefs démoniaques ?

Les indications que le livre de Daniel donne au sujet des anges sont des plus instructives. Il nous apprend le rôle qu’ils

jouent pour ce qui est de porter la parole de Jéhovah et les efforts qu’ils font pour accomplir les missions qui leur sont confiées. L’ange de Dieu déclara que, parti parler à Daniel, il fut retenu par “ le prince du royaume de Perse ”. Après avoir lutté avec lui pendant 21 jours, le messager angélique s’en sortit seulement grâce à l’aide de “ Mikaël, un des principaux princes ”. L’ange dit aussi qu’il lui faudrait de nouveau combattre cet ennemi, ainsi peut-être que “ le prince de Grèce ”. (Daniel 10:13, 20.) Ce n’était pas une tâche facile, même pour un ange.

Mais qui étaient ces princes de Perse et de Grèce ? Tout d’abord, nous notons que Mikaël était appelé “ un des principaux princes ” et “ votre prince ”. Plus tard, Mikaël fut

qualifié de “ grand prince qui se tient là en faveur des fils [du] peuple [de Daniel] ”. (Daniel 10:21 ; 12:1.) Mikaël était par conséquent l’ange que Jéhovah avait chargé de conduire les Israélites à travers le désert. — Exode 23:20-23 ; 32:34 ; 33:2.

Une déclaration du disciple Jude vient appuyer cette conclusion ; il dit que “ Mikaël l’archange eut un différend avec le Diable et qu’il discutait au sujet du corps de Moïse ”. (Jude 9.) En raison de sa position, de son pouvoir et de son autorité, Mikaël était incontestablement “ l’archange ”, c’est-à-dire “ l’ange en chef ” ou “ l’ange principal ”. On le conçoit, cette position élevée ne peut être attribuée à personne d’autre qu’à Jésus Christ, le Fils de Dieu, avant et après sa vie sur la terre. — 1 Thessaloniciens 4:16 ; Révélation 12:7-9.

Est-ce à dire que Jéhovah a également établi des anges sur les nations, telles que la Perse et la Grèce, afin qu’ils président à leurs affaires ? Jésus Christ, le Fils de Dieu, a déclaré sans équivoque : “ Le chef du monde [...] n’a aucune prise sur moi. ” Il a dit aussi : “ Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. [...] mon royaume n’est pas d’ici. ” (Jean 14:30 ; 18:36). L’apôtre Jean a écrit que “ le monde entier se trouve au pouvoir du méchant ”. (1 Jean 5:19.) Il est certain que les nations du monde n’ont jamais été guidées ni gouvernées par Dieu ou par le Christ et qu’elles ne le sont toujours pas aujourd’hui. Si Jéhovah permet aux “ autorités supérieures ” d’exister et de diriger les affaires des gouvernements de la terre, pour autant il n’établit pas ses anges au-dessus d’elles (Romains 13:1-7). Les “ princes ” ou “ chefs ” qui sont à leur tête n’ont pu être placés à cette position que par “ le chef du monde ”, Satan le Diable. Il s’agit forcément de chefs démoniaques, et non d’anges protecteurs. Il y a donc des forces démoniaques invisibles, des “ princes ”, derrière les dirigeants visibles, et les conflits entre nations n’impliquent pas que des

humains.

16 L’ange signala qu’il était venu spécialement pour fortifier Daniel. “ N’aie pas peur, ô Daniel, dit-il, car depuis le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre et à t’humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et je suis venu moi-même à cause de tes paroles. ” L’ange expliqua ensuite pourquoi il avait mis du temps. “ Mais le prince du royaume de Perse s’est tenu là en opposition avec moi pendant vingt et un jours, et, vois : Mikaël, un des principaux princes, est venu à mon aide ; quant à moi, je suis resté là auprès des rois de Perse. ” Avec l’aide de Mikaël, l’ange avait réussi à accomplir sa mission ; il était venu auprès de Daniel porteur de ce message des plus urgent : >>

“ Je suis venu pour te faire discerner ce qui arrivera à ton peuple dans la période finale des jours, car c’est une vision encore pour les jours à venir. ” — Daniel 10:12-14.

17 La perspective de recevoir un message aussi étonnant aurait dû aiguillonner Daniel ; mais, au contraire, les propos qu’il entendit l’abattirent. On lit dans le récit : “ Or, lorsqu’il parla avec moi, me disant des paroles comme celles-ci, j’avais tourné ma face vers la terre et j’étais devenu muet. ” Toutefois, le messager angélique était prêt à l’aider avec amour, une deuxième fois. Daniel déclara : “ Voyez : quelqu’un, ayant comme la ressemblance des fils des humains, ~

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touchait mes lèvres ; alors j’ouvris la bouche, je parlai. ” {Note : Il se peut bien entendu que ce soit l’ange qui parlait avec Daniel qui ait touché ses lèvres et l’ait ranimé ; mais la formulation de ce verset autorise à penser qu’un autre ange, peut-être Gabriel, l’ait fait. En tout état de cause, Daniel fut

fortifié par un messager angélique.} — Daniel 10:15, 16a.

18 Daniel fut fortifié quand l’ange toucha ses lèvres (voir Isaïe 6:7). Ayant recouvré la parole, Daniel put expliquer au messager angélique quelle difficulté il rencontrait. Il dit : “ Ô mon seigneur, à cause de l’apparition, mes convulsions se sont tournées chez moi, et je n’ai conservé aucune force. Comment donc le serviteur de mon seigneur que voici a-t-il pu parler avec mon seigneur que voici ? Et quant à moi, jusqu’à présent il ne s’est trouvé en moi aucune force, et aucun souffle n’est resté en moi. ” — Daniel 10:16b, 17.

19 Daniel ne se plaignait pas ni ne cherchait des excuses. Il exposait simplement sa situation et l’ange accepta son explication. C’est pourquoi le messager angélique aida Daniel une troisième fois. “ Celui qui était comme l’aspect d’un homme tiré du sol me toucha de nouveau et me fortifia ”, dit le prophète. Après lui avoir donné de l’énergie en le touchant, le messager lui adressa ces paroles consolantes : “ N’aie pas peur, ô homme très désirable ! Paix à toi. Sois fort, oui sois fort. ” Apparemment, ce contact empreint d’amour et ces propos constructifs étaient exactement ce qu’il fallait à Daniel. >> ~ ~

Quel bien en retira-t-il ? Daniel déclara : “ Dès qu’il parla avec moi, je rassemblai mes forces et finalement je dis : ‘ Que mon seigneur parle, car tu m’as fortifié. ’ ” Daniel était maintenant prêt pour une nouvelle mission difficile. — Daniel 10:18, 19.

20 Après avoir fortifié Daniel et l’avoir aidé à se remettre mentalement et physiquement, l’ange répéta le but de sa mission. Il dit : “ En fait, sais-tu pourquoi je suis venu vers toi ? Et maintenant, je retournerai combattre contre le prince de Perse. Quand je sortirai, vois : le prince de Grèce vient aussi. Mais je t’indiquerai les choses qui sont inscrites dans l’écrit de vérité, et il n’y a personne qui tienne ferme avec moi dans ces choses, sinon Mikaël, votre prince. ” — Daniel 10:20, 21.

21 Quel amour, quelle considération de la part de Jéhovah ! Il agit toujours avec ses serviteurs en tenant compte de leurs capacités et de leurs limites. D’une part, il leur confie des missions qui correspondent à ce qu’il les sait capables d’accomplir, même s’ils ont parfois le sentiment du contraire. D’autre part, il est disposé à les écouter et à leur fournir ce qu’il leur faut pour les aider à s’acquitter de leurs missions. Imitons en tout temps notre Père céleste, Jéhovah : encourageons et fortifions avec amour nos compagnons croyants. — Hébreux 10:24.

22 Le message réconfortant de l’ange a beaucoup encouragé Daniel. Malgré son âge avancé, il était fortifié et prêt à recevoir et à consigner d’autres prophéties remarquables pour notre profit.

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*** dp chap. 13 p. 211-229 ***

Deux rois en conflit

1 Deux rois rivaux sont enfermés dans un combat sans merci pour la suprématie. Au fil des années, ils se trouvent tantôt l’un tantôt l’autre en position de force. Parfois un roi domine tandis que l’autre ne se manifeste plus, parfois le conflit s’arrête pendant un temps. Mais une nouvelle bataille s’engage soudain, et le conflit reprend. Les protagonistes de cette lutte furent notamment Séleucus Ier Nicator, roi de Syrie, Ptolémée Lagus, roi d’Égypte, Cléopâtre Ire, princesse syrienne et reine d’Égypte, Auguste et Tibère, empereurs romains, et Zénobie, reine de Palmyre. Alors que le conflit touche à sa fin, l’Allemagne nazie, le bloc communiste, la Puissance mondiale anglo-américaine, la Société des Nations et les Nations unies sont impliqués à leur tour. La phase finale du conflit sera inattendue pour toutes ces entités politiques. L’ange de Jéhovah confia cette prophétie captivante au prophète Daniel il y a quelque 2 500 ans. — Daniel, chapitre 11.

2 Daniel dut être enthousiasmé lorsqu’il écouta l’ange lui décrire en détail la rivalité qui opposerait les deux rois. Ce tableau est intéressant pour nous également, dans la mesure où la lutte pour le pouvoir entre ces deux rois se poursuit à notre époque. Après avoir constaté que l’Histoire atteste la première partie de cette prophétie, nous sentirons notre foi fortifiée ; nous serons plus certains encore de l’accomplissement du dernier épisode du récit prophétique. En prêtant attention à cette prophétie, nous discernerons clairement où >>

nous en sommes dans le cours du temps. Nous serons en outre davantage résolus à rester neutres dans le conflit et nous attendrons patiemment que Dieu agisse en notre faveur (Psaume 146:3, 5). Écoutons donc avec attention ce que l’ange de Jéhovah dit à Daniel.

CONTRE LE ROYAUME DE GRÈCE

3 “ Quant à moi, déclara l’ange, dans la première année de Darius le Mède [539/538 avant notre ère], je me levai en personne qui fortifie et comme forteresse pour lui. ” (Daniel 11:1). Darius n’était plus, mais l’ange indiquait que son règne était le point de départ du message prophétique. C’était ce roi qui avait ordonné qu’on sorte Daniel de la fosse aux lions. C’était lui également qui avait décrété que tous ses sujets devaient craindre le Dieu de Daniel (Daniel 6:21-27). Cependant, l’ange se leva pour soutenir, non pas Darius le Mède, mais son compagnon Mikaël, le prince du peuple de Daniel (voir Daniel 10:12-14). L’ange de Dieu apporta son soutien à Mikaël alors que ce dernier luttait contre le démon qui était prince de l’Empire médo-perse.

4 L’ange de Dieu poursuivit : “ Vois : il y aura encore trois rois qui se lèveront pour la Perse, et le quatrième amassera des richesses plus grandes que celles de tous les autres. Et dès qu’il sera devenu fort par ses richesses, il soulèvera tout contre le royaume de Grèce. ” (Daniel 11:2). Qui étaient au juste ces souverains perses ?

5 Les trois premiers rois furent Cyrus le Grand, Cambyse II et Darius Ier (Hystaspe). Étant donné que Bardiya (ou un usurpateur appelé Gaumata) ne régna que sept mois, la prophétie ne

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prit pas son bref règne en considération. En 490 avant notre ère, le troisième roi, Darius Ier, tenta d’envahir la Grèce pour la deuxième fois. Cependant, les Perses furent mis en déroute à Marathon et battirent en retraite en Asie Mineure. Darius fit bien des préparatifs minutieux en vue d’une nouvelle campagne contre la Grèce, mais il mourut quatre ans plus tard, avant d’avoir pu l’entreprendre. Cette campagne revint à son fils et successeur, le “ quatrième ” roi, Xerxès Ier. Il s’agissait du roi Assuérus qui épousa Esther. — Esther 1:1 ; 2:15-17.

6 Xerxès Ier souleva effectivement “ tout contre le royaume de Grèce ”, autrement dit l’ensemble des États grecs indépendants. “ Poussé par des courtisans ambitieux, dit le livre The Medes and Persians — Conquerors and Diplomats, Xerxès lança une attaque par terre et par mer. ” Hérodote, historien grec du Ve siècle avant notre ère, écrit que “ des expéditions dont nous avons connaissance, celle-ci fut de beaucoup la plus importante ”. D’après son récit, l’effectif de la flotte de Xerxès était “ au total [de] cinq cent dix-sept mille six cent dix hommes. Celui de l’infanterie était de dix-sept cent mille [1 700 000] hommes ; celui des cavaliers, de quatre-vingt mille ; et j’ajouterai à ces derniers, précise Hérodote, les Arabes qui menaient les chameaux et les Libyens qui conduisaient les chars, dont j’estime le nombre à vingt mille hommes. Additionnés, les effectifs de la flotte et de l’armée de terre s’élèvent donc à deux millions trois cent dix-sept mille six cent dix hommes ”.

7 Xerxès Ier n’était pas peu ambitieux ; il voulait conquérir toute la Grèce. Aussi mit-il son immense armée en branle en 480 avant notre ère. >>

Malgré une diversion des Grecs aux Thermopyles, les Perses ravagèrent Athènes. À Salamine, toutefois, ils subirent une défaite terrible. Les Grecs remportèrent une autre victoire à Platées, en 479. Aucun des sept rois qui succédèrent à Xerxès sur le trône de l’Empire perse au cours des 143 années suivantes ne porta la guerre en Grèce. Mais ensuite un roi puissant se leva en Grèce.

UN GRAND ROYAUME DIVISÉ EN QUATRE

8 “ À coup sûr un roi fort se lèvera et dominera avec une domination étendue et agira selon sa volonté ”, dit l’ange (Daniel 11:3). À l’âge de 20 ans, Alexandre ‘ se leva ’ : il devint roi de Macédoine en 336 avant notre ère. Il fut effectivement “ un roi fort ” : Alexandre le Grand. En suivant un plan dressé par son père, Philippe II, il s’empara des provinces perses au Proche-Orient. Ses 47 000 hommes traversèrent l’Euphrate et le Tigre, puis dispersèrent les 250 000 soldats de Darius III à Gaugamèles. Darius s’enfuit et fut assassiné, ce qui mit fin à la dynastie perse. La Grèce était désormais la puissance mondiale, et Alexandre ‘ domina avec une domination étendue et agit selon sa volonté ’.

9 Alexandre ne dominerait pas le monde longtemps ; l’ange de Dieu ajouta en effet : “ Quand il se sera levé, son royaume sera brisé et sera divisé vers les quatre vents des cieux, mais non pas pour sa postérité et non pas selon sa domination avec laquelle il avait dominé ; car son royaume sera déraciné, oui pour d’autres que ceux-ci. ” (Daniel 11:4). ~ ~

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Alexandre n’avait pas encore 33 ans quand une maladie subite l’emporta ; c’était à Babylone, en 323 avant notre ère.

10 Le vaste empire d’Alexandre ne passa pas à “ sa postérité ”. Son frère, Philippe III Arrhidée, régna moins de sept ans et fut supprimé à la demande d’Olympias, la mère d’Alexandre, en 317 avant notre ère. Alexandre IV, fils d’Alexandre, eut le pouvoir jusqu’en 311, année où il fut tué par Cassandre, un des généraux de son père. Héraclès, fils illégitime d’Alexandre, voulut régner au nom de son père, mais fut assassiné en 309. Avec sa mort s’éteignit la lignée d’Alexandre, et “ sa domination ” sortit de sa famille.

11 Après la mort d’Alexandre, son royaume fut “ divisé vers les quatre vents ”. Ses nombreux généraux se querellèrent pour s’approprier des territoires. Antigonus Ier, un général borgne, essaya de s’emparer de tout l’empire d’Alexandre. Mais il mourut au cours d’une bataille à Ipsus, en Phrygie. En l’an 301 avant notre ère, quatre généraux d’Alexandre étaient au pouvoir dans le vaste territoire que leur commandant avait conquis. Cassandre dominait la Macédoine et la Grèce. Lysimaque était maître de l’Asie Mineure et de la Thrace. Séleucus I

er Nicator

avait obtenu la Mésopotamie et la Syrie. Et Ptolémée Lagus avait pris l’Égypte et la Palestine. La parole prophétique était véridique : l’immense empire d’Alexandre avait été divisé en quatre royaumes hellénistiques.

DEUX ROIS RIVAUX SORTENT DU LOT

12 Quelques années après être parvenu au pouvoir, Cassandre mourut, et en 285 avant notre ère Lysimaque >>

prit possession de la partie européenne de l’Empire grec. En 281, Lysimaque tomba au combat, vaincu par Séleucus Ier Nicator, ce qui rendit Séleucus maître de la plupart des territoires d’Asie. En 276, Antigonus II Gonatas, petit-fils d’un des généraux d’Alexandre, monta sur le trône de Macédoine. Par la suite, la Macédoine passa sous la coupe de Rome et finit transformée en province romaine en 146 avant notre ère.

13 Sur quatre, il ne restait plus que deux royaumes hellénistiques éminents : celui qui avait à sa tête Séleucus Ier Nicator et celui que dirigeait Ptolémée Lagus. Séleucus établit la dynastie des Séleucides en Syrie. Entre autres villes, il fonda Antioche, la nouvelle capitale syrienne, et le port de Séleucie. Plus tard, l’apôtre Paul enseigna à Antioche, où les disciples de Jésus furent pour la première fois appelés chrétiens (Actes 11:25, 26 ; 13:1-4). Séleucus fut assassiné en 281, mais sa dynastie régna jusqu’en 64 avant notre ère, date à laquelle le général romain Cnaeus Pompée érigea la Syrie en province romaine.

14 Des quatre, le royaume hellénistique qui dura le plus longtemps fut celui de Ptolémée Lagus, ou Ptolémée Ier, qui prit le titre de roi en 305 avant notre ère. La dynastie ptolémaïque qu’il fonda demeura à la tête de l’Égypte jusqu’à ce qu’elle tombe devant Rome en 30 avant notre ère.

15 Ainsi, parmi les quatre royaumes hellénistiques, deux rois forts sortirent du lot : Séleucus Ier Nicator en Syrie et Ptolémée Ier en Égypte. C’est avec ces deux rois que commença la longue lutte entre “ le roi du Nord ” et “ le roi du Sud ” décrite en Daniel chapitre 11. L’ange de Jéhovah ne précisa pas les noms de ces

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deux rois, car leur identité et leur nationalité changeraient au cours des siècles. L’ange ne s’embarrassa pas de détails inutiles ; il ne mentionna que les souverains et les événements déterminants dans le conflit.

LE CONFLIT COMMENCE

16 Écoutez ! L’ange de Jéhovah raconte le départ de ce conflit plein de rebondissements : “ Le roi du Sud deviendra fort, oui un de ses princes [d’Alexandre] ; et il [le roi du Nord] l’emportera sur lui et à coup sûr dominera avec une domination étendue, plus grande que le pouvoir souverain de celui-là. ” (Daniel 11:5). Les expressions “ le roi du Nord ” et “ le roi du Sud ” désignent des rois au nord et au sud du peuple de Daniel, qui était alors libéré de la captivité à Babylone et rétabli dans le pays de Juda. Le premier “ roi du Sud ” fut Ptolémée Ier d’Égypte. Un des généraux d’Alexandre qui prévalut contre Ptolémée Ier et qui domina “ avec une domination étendue ” fut le roi de Syrie Séleucus Ier Nicator. Il tint le rôle de “ roi du Nord ”.

17 Au début du conflit, le pays de Juda se trouvait sous la domination du roi du Sud. À partir de 320 avant notre ère environ, Ptolémée Ier encouragea les Juifs à venir en Égypte en qualité de colons. Une colonie juive prospéra à Alexandrie, où Ptolémée Ier fonda une bibliothèque célèbre. Les Juifs de Juda demeurèrent sous la coupe de l’Égypte ptolémaïque, le roi du Sud, jusqu’en 198 avant notre ère.

18 À propos des deux rois, l’ange prophétisa : “ Au bout de quelques années ils s’allieront ensemble, et la fille du roi du Sud viendra vers le roi du Nord pour faire un accord équitable. >> ~

Mais elle ne conservera pas la force de son bras ; et il ne tiendra pas, non plus que son bras ; et elle sera livrée, elle et ceux qui l’ont amenée, ainsi que celui qui l’a engendrée, et celui qui la rendait forte en ces temps-là. ” (Daniel 11:6). Comment ces paroles se réalisèrent-elles ?

19 La prophétie ne prit pas en compte Antiochus Ier, fils et successeur de Séleucus Ier Nicator, du fait qu’il ne mena pas de guerre décisive contre le roi du Sud. En revanche, son successeur, Antiochus II, fit une longue guerre à Ptolémée II, le fils de Ptolémée Ier. Antiochus II et Ptolémée II constituèrent respectivement le roi du Nord et le roi du Sud. Antiochus II était marié à Laodice, et ils eurent un fils appelé Séleucus II ; Ptolémée II, quant à lui, avait une fille nommée Bérénice. En 250 avant notre ère, ces deux rois conclurent “ un accord équitable ”. Pour payer le prix de cette alliance, Antiochus II divorça d’avec sa femme, Laodice, et épousa Bérénice, “ la fille du roi du Sud ”. De Bérénice, il eut un fils qui devint l’héritier du trône de Syrie à la place des fils de Laodice.

20 Le “ bras ” de Bérénice, c’est-à-dire le pouvoir qui la soutenait, était son père, Ptolémée II. Quand il mourut en 246 avant notre ère, elle ne “ conserva pas la force de son bras ” auprès de son mari. En effet, Antiochus II la rejeta, se remaria avec Laodice et désigna leur fils comme successeur. Conformément au plan de Laodice, Bérénice et son fils furent assassinés. Les serviteurs qui avaient accompagné Bérénice d’Égypte en Syrie, “ ceux qui l’ont amenée ”, subirent sans doute le même sort. Laodice empoisonna même Antiochus II, si bien que “ son bras ”, son pouvoir, aussi ‘ ne tint pas ’. Ainsi, le père de Bérénice (“ celui qui l’a engendrée ”) et

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son mari syrien (qui l’avait pendant un temps rendue “ forte ”) moururent tous deux. Et Séleucus II, le fils de Laodice, se retrouva roi de Syrie. Quelle serait la réaction du roi ptolémaïque suivant ?

UN ROI VENGE LE MEURTRE DE SA SŒUR

21 “ À coup sûr quelqu’un du rejeton de ses racines se lèvera dans sa position, déclara l’ange, et il viendra vers les forces militaires et viendra contre la forteresse du roi du Nord ; oui, il agira contre eux et il l’emportera. ” (Daniel 11:7). Le “ quelqu’un du rejeton ” des parents de Bérénice, les “ racines ”, était son frère. À la mort de son père, il ‘ se leva ’ en qualité de roi du Sud : il fut le pharaon Ptolémée III. En premier lieu, il entreprit de venger le meurtre de sa sœur. En marchant contre le roi de Syrie Séleucus II, dont Laodice s’était servi pour assassiner Bérénice et son fils, il vint contre “ la forteresse du roi du Nord ”. Ptolémée III prit la partie fortifiée d’Antioche et blessa mortellement Laodice. Il traversa le domaine du roi du Nord en direction de l’est, pilla la Babylonie et poursuivit sa marche jusqu’en Inde.

22 Que se passa-t-il ensuite ? L’ange de Dieu nous dit : “ Et aussi avec leurs dieux, avec leurs images en métal fondu, avec leurs objets désirables d’argent et d’or, et avec les captifs il viendra en Égypte. Et lui, pendant quelques années, se tiendra à distance du roi du Nord. ” (Daniel 11:8). Plus de deux siècles auparavant, le roi de Perse Cambyse II avait conquis l’Égypte et avait emporté chez lui les dieux égyptiens, “ leurs images en métal fondu ”. Lorsqu’il pilla Suse, ancienne capitale royale de la Perse, Ptolémée III …………………………………………...

reprit ces dieux et les emmena “ captifs ” en Égypte. Il rapporta également un butin considérable, de nombreux “ objets désirables d’argent et d’or ”. Mais Ptolémée III dut mater une révolte dans son pays ; aussi ‘ se tint-il à distance du roi du Nord ’ : il ne lui fit plus de mal.

LE ROI DE SYRIE SE VENGE

23 Comment le roi du Nord réagit-il ? Daniel entendit : “ Il viendra réellement dans le royaume du roi du Sud et retournera vers son sol. ” (Daniel 11:9). Le roi du Nord (le roi de Syrie Séleucus II) riposta. Il pénétra dans “ le royaume ” du roi du Sud, le roi d’Égypte, mais subit une défaite. Avec seulement un petit groupe de soldats rescapés, Séleucus II ‘ retourna vers son sol ’ : il battit en retraite à Antioche, capitale de la Syrie, vers 242 avant notre ère. À sa mort, son fils Séleucus III lui succéda.

24 Qu’était-il prédit au sujet de la descendance du roi de Syrie Séleucus II ? L’ange dit à Daniel : “ Or, quant à ses fils, ils s’exciteront et réuniront vraiment une foule de forces militaires nombreuses. Et venant il viendra à coup sûr et inondera et passera. Mais il retournera, et il s’excitera jusqu’à sa forteresse. ” (Daniel 11:10). Un assassinat abrégea le règne de Séleucus III : il n’avait même pas duré trois ans. Son frère, Antiochus III, lui succéda sur le trône de Syrie. Ce fils de Séleucus II rassembla une armée nombreuse pour attaquer le roi du Sud, qui était alors Ptolémée IV. Le nouveau roi du Nord, le roi de Syrie, battit l’Égypte et reprit le port de Séleucie, la province de Cœlésyrie, les villes de Tyr et de Ptolémaïs ainsi que les villes voisines. Il mit en déroute

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l’armée du roi Ptolémée IV et s’empara de nombreuses villes de Juda. Au printemps 217 avant notre ère, Antiochus III quitta Ptolémaïs et se rendit au nord, “ jusqu’à sa forteresse ” en Syrie. Mais un changement pointait à l’horizon.

LE VENT TOURNE

25 Comme Daniel, nous écoutons attentivement la prédiction suivante de l’ange de Jéhovah : “ Le roi du Sud s’exaspérera, oui il sortira et combattra contre lui, c’est-à-dire contre le roi du Nord ; et à coup sûr il fera se lever une foule nombreuse, et la foule sera vraiment livrée en la main de celui-là. ” (Daniel 11:11). Avec 75 000 soldats, le roi du Sud, Ptolémée IV, monta au nord contre l’ennemi. Le roi du Nord, le Syrien Antiochus III, avait réuni “ une foule nombreuse ” de 68 000 hommes pour se lever contre lui. Mais “ la foule ” fut “ livrée en la main ” du roi du Sud dans la bataille qui eut lieu près de la ville côtière de Raphia, non loin de la frontière égyptienne.

26 La prophétie se poursuit ainsi : “ Oui, la foule sera emportée. Son cœur s’élèvera, et vraiment il fera tomber des dizaines de milliers ; mais il n’exploitera pas sa position de force. ” (Daniel 11:12). Ptolémée IV, le roi du Sud, ‘ emporta ’ dans la mort 10 000 fantassins et 300 cavaliers syriens, et il fit 4 000 prisonniers. Les rois conclurent alors un traité aux termes duquel Antiochus III gardait son port syrien de Séleucie, mais perdait la Phénicie et la Cœlésyrie. Après cette victoire, le cœur du roi du Sud égyptien ‘ s’éleva ’, surtout contre Jéhovah. Juda resta assujetti à Ptolémée IV. Néanmoins, celui-ci ‘ n’exploita pas sa position de force ’ : il n’en profita pas pour remporter d’autres victoires >>

contre le roi du Nord syrien. Il préféra mener une vie débauchée, et son fils de cinq ans, Ptolémée V, devint le roi du Sud suivant, quelques années avant la mort d’Antiochus III.

CELUI QUI AVAIT ACCOMPLI DES EXPLOITS REVIENT

27 Antiochus III réalisa tant d’exploits qu’on l’appela Antiochus le Grand. L’ange déclara à son sujet : “ À coup sûr le roi du Nord reviendra et mettra sur pied une foule plus nombreuse que la première ; et, au bout des temps, de quelques années, il viendra, et cela avec de grandes forces militaires et beaucoup de biens. ” (Daniel 11:13). Ces “ temps ” furent les 16 années ou davantage qui suivirent la défaite infligée aux Syriens par les Égyptiens à Raphia. Quand le jeune Ptolémée V devint le roi du Sud, Antiochus III partit avec “ une foule plus nombreuse que la première ” reconquérir les territoires que lui avait pris le roi du Sud égyptien. À cette fin, il allia son armée à celle du roi Philippe V de Macédoine.

28 Le roi du Sud connaissait en outre des troubles à l’intérieur de son royaume. “ En ces temps-là, beaucoup se lèveront contre le roi du Sud ”, révèle l’ange (Daniel 11:14a). Effectivement, beaucoup ‘ se levèrent contre le roi du Sud ’. En plus d’affronter l’armée d’Antiochus III et de son allié macédonien, le jeune roi du Sud avait des soucis dans son pays, en Égypte. À cause de son tuteur, Agathocle, qui gouvernait en son nom et traitait les Égyptiens avec arrogance, beaucoup se révoltèrent. L’ange ajouta : “ Et quant aux fils des bandits appartenant à ton peuple, ils se laisseront entraîner pour essayer de réaliser une vision ; et à coup sûr ils

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trébucheront. ” (Daniel 11:14b). Même certains membres du peuple de Daniel devinrent des ‘ fils de bandits ’, des révolutionnaires. Mais quelle que soit la “ vision ” que ces Juifs auraient, vision qui les inciterait à mettre fin à la domination des Gentils sur leur pays, elle serait fausse, et ils échoueraient, ou ‘ trébucheraient ’.

29 L’ange de Jéhovah prédit ensuite : “ Le roi du Nord viendra, il élèvera un rempart de siège et s’emparera bel et bien d’une ville avec des fortifications. Et quant aux bras du Sud, ils ne tiendront pas, non plus que le peuple de ses gens d’élite ; et il n’y aura pas de force pour continuer de tenir. Et celui qui vient contre lui agira selon sa volonté, et personne ne tiendra devant lui. Il se tiendra dans le pays de la Parure, et il y aura l’extermination dans sa main. ” — Daniel 11:15, 16.

30 Les forces militaires commandées par Ptolémée V, les “ bras du Sud ”, succombèrent à une attaque lancée du nord. À Panéas (Césarée de Philippe), Antiochus III poussa le général égyptien Scopas et 10 000 hommes choisis, des “ gens d’élite ”, à se réfugier dans Sidon, “ une ville avec des fortifications ”. Antiochus III y ‘ éleva un rempart de siège ’ et prit ce port phénicien en 198 avant notre ère. Il agit “ selon sa volonté ”, car l’armée du roi du Sud égyptien fut incapable de tenir devant lui. Antiochus III marcha alors contre Jérusalem, la capitale du “ pays de la Parure ”, Juda. En 198, Jérusalem et Juda passèrent de la domination du roi du Sud égyptien à celle du roi du Nord syrien. Et Antiochus III, le roi du Nord, commença à ‘ se tenir dans le pays de la Parure ’. Il y eut “ l’extermination dans sa main ” pour tous les adversaires juifs et égyptiens. Combien de temps ce roi du Nord ferait-il ce qui lui plaisait ?

ROME S’IMPOSE À L’AUTEUR DES EXPLOITS

31 L’ange de Jéhovah nous donne cette réponse : “ Il [le roi du Nord] tournera sa face pour venir avec la force de tout son royaume, et il y aura des conditions équitables avec lui ; et il agira efficacement. Pour ce qui est de la fille des femmes, il lui sera accordé de causer sa ruine. Et elle ne tiendra pas, et elle ne restera pas sienne. ” — Daniel 11:17.

32 Le roi du Nord, Antiochus III, ‘ tourna sa face ’ pour dominer l’Égypte “ avec la force de tout son royaume ”. Mais il finit par proposer “ des conditions équitables ” de paix avec Ptolémée V, le roi du Sud. Les exigences de Rome avaient obligé Antiochus III à changer ses plans. Quand le roi Philippe V de Macédoine et lui s’étaient ligués contre le tout jeune roi d’Égypte pour s’emparer de ses territoires, les tuteurs de Ptolémée V avaient cherché protection auprès de Rome. Rome saisit cette occasion d’étendre sa sphère d’influence ; elle éleva le ton.

33 Mis en demeure par Rome, Antiochus III proposa des conditions de paix au roi du Sud. Au lieu de rendre les territoires qu’il avait conquis, comme Rome l’exigeait, Antiochus III voulut en faire un transfert fictif en donnant sa fille Cléopâtre Ire (“ la fille des femmes ”) en mariage à Ptolémée V. Elle recevrait en dot des provinces, notamment Juda, “ le pays de la Parure ”. Cependant, lors du mariage célébré en 193 avant notre ère, le roi de Syrie ne remit pas ces provinces à Ptolémée V. Le mariage était politique ; il avait pour but d’assujettir l’Égypte à la Syrie. Mais le projet avorta, car Cléopâtre Ire ‘ ne resta pas sienne ’ : elle prit par la

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suite le parti de son mari. Quand la guerre éclata entre Antiochus III et les Romains, l’Égypte se rangea du côté de Rome.

34 L’ange ajouta à propos des revers du roi du Nord : “ Il [Antiochus III] tournera sa face vers les pays côtiers et vraiment il en prendra beaucoup. Et un commandant [Rome] devra faire cesser pour lui-même [Rome] l’opprobre de sa part, de sorte que son opprobre [celui d’Antiochus III] ne sera pas. Il [Rome] le fera s’en retourner sur celui-là. Et il [Antiochus III] tournera sa face vers les forteresses de son propre pays, et à coup sûr il trébuchera et tombera, et il ne sera pas trouvé. ” — Daniel 11:18, 19.

35 Les “ pays côtiers ” en question étaient ceux de Macédoine, de Grèce et d’Asie Mineure. Une guerre éclata en Grèce en 192 avant notre ère, ce qui incita Antiochus III à s’y rendre. Les prétentions du roi de Syrie à de nouveaux territoires dans ce pays déplurent à Rome, qui lui déclara la guerre. Il fut vaincu par les Romains aux Thermopyles. Environ un an après avoir perdu la bataille de Magnésie en 190, il dut tout abandonner en Grèce, en Asie Mineure et dans les régions situées à l’ouest des montagnes du Taurus. Rome exigea un lourd tribut et domina dès lors le roi du Nord syrien. Chassé de Grèce, d’Asie Mineure et ayant perdu presque toute sa flotte, Antiochus III ‘ tourna sa face vers les forteresses de son propre pays ’, la Syrie. Les Romains avaient ‘ fait s’en retourner sur celui-là son opprobre contre eux ’. Antiochus III mourut alors qu’il essayait de piller un temple en Élymaïs, une région de Perse, en 187. C’est ainsi qu’il ‘ tomba ’, mort ; son fils, Séleucus IV, fut le roi du Nord suivant.

LE CONFLIT SE POURSUIT

36 Le roi du Sud, Ptolémée V, essaya de prendre les provinces qui auraient dû lui revenir comme dot de Cléopâtre, mais le poison mit un terme à ses ambitions. Son successeur fut Ptolémée VI. Qu’était devenu Séleucus IV ? Il avait besoin d’argent pour payer le lourd tribut dû à Rome ; aussi envoya-t-il Héliodore, son trésorier, prendre les richesses que le temple de Jérusalem était censé contenir. Héliodore, qui convoitait le trône, supprima Séleucus IV. Cependant, le roi Eumène de Pergame et Attale, son frère, installèrent sur le trône Antiochus IV, le frère du roi assassiné.

37 Antiochus IV, le nouveau roi du Nord, voulut se montrer plus fort que Dieu : il tenta d’éradiquer le culte de Jéhovah. Il défia Jéhovah en vouant le temple de Jérusalem à Zeus, ou Jupiter. En décembre 167 avant notre ère, on érigea un autel païen par-dessus le grand autel qui se trouvait dans la cour du temple et sur lequel était offert chaque jour un holocauste à Jéhovah. Dix jours plus tard, on offrit sur cet autel païen un sacrifice à Zeus. Cette profanation provoqua un soulèvement des Juifs sous la conduite des Maccabées. Antiochus IV les combattit pendant trois ans. En 164, le jour anniversaire de la profanation, Judas Maccabée redédia le temple à Jéhovah et institua la fête de l’Inauguration, Hanoukka. — Jean 10:22.

38 Les Maccabées signèrent probablement un traité avec Rome en 161 avant notre ère et fondèrent un royaume en 104. Mais les frictions entre eux et le roi du Nord syrien continuèrent.

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Finalement, il fut demandé à Rome d’intervenir. Le général romain Cnaeus Pompée prit Jérusalem en 63 avant notre ère, après un siège de trois mois.> ~ ~

En 39 avant notre ère, le sénat romain nomma Hérode, un Édomite, roi de Judée. Ce dernier mit fin à la domination maccabéenne en prenant Jérusalem en 37

[Tableau/Illustrations, page 228] (Voir la publication) LES ROIS EN DANIEL 11:5-19 …………………………….Le roi du Nord…………………Le roi du Sud Daniel 11:5……………….Séleucus I

er Nicator……………Ptolémée I

er

Daniel 11:6……………….Antiochus II……………………..Ptolémée II …………………………….(femme : Laodice)………………(fille : Bérénice) Daniel 11:7-9……………...Séleucus II………………….…..Ptolémée III Daniel 11:10-12…………...Antiochus III……………………Ptolémée IV Daniel 11:13-19…………..Antiochus III…………………….Ptolémée V ………………………….(fille : Cléopâtre I

re)..Successeur : Ptolémée VI

…………..Successeurs : Séleucus IV et Antiochus IV

39 N’est-il pas exaltant de constater que la première partie de la prophétie relative aux deux rois en conflit se réalisa en détail ? N’est-il pas passionnant de plonger ses regards dans l’Histoire qui se déroula quelque cinq siècles après que Daniel eut reçu le message prophétique, et de reconnaître les souverains qui >> ~ ~

occupèrent les positions de roi du Nord et de roi du Sud ? Cependant, l’identité politique de ces deux rois a changé au cours de la lutte qui s’est poursuivie jusqu’à l’époque où Jésus Christ a foulé la terre et qui se poursuit encore de nos jours. En faisant le rapprochement entre les événements de l’Histoire et les détails étonnants révélés dans cette prophétie, nous saurons identifier les deux rois belligérants.

*** dp chap. 14 p. 231-247 ***

Les deux rois changent d’identité

1 Le monarque syrien Antiochus IV envahit l’Égypte et s’autoproclame roi. À la demande du roi d’Égypte, Ptolémée VI, Rome envoie dans ce pays un ambassadeur, Caius Popilius Laenas. Il a avec lui une flotte impressionnante et des ordres du sénat romain enjoignant à Antiochus IV de renoncer à la royauté sur l’Égypte et de se retirer du pays. Le roi de Syrie et l’ambassadeur de Rome se rencontrent à Éleusis, faubourg d’Alexandrie. >> ~

Antiochus IV demande du temps pour consulter ses conseillers, mais Laenas trace un cercle autour du roi et lui dit de rendre sa réponse avant d’en sortir. Humilié, Antiochus IV se soumet aux exigences de Rome et rentre en Syrie en 168 avant notre ère. Ainsi prend fin la confrontation entre le roi du Nord syrien et le roi du Sud égyptien.

2 Rome, qui joue un rôle dominant dans les affaires du Proche-Orient, continue de dicter sa volonté à la Syrie. En conséquence, même si d’autres rois de la dynastie séleucide dirigent la Syrie

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après la mort d’Antiochus IV, survenue en 163 avant notre ère, ils n’occupent pas la position de “ roi du Nord ”. (Daniel 11:15.) La Syrie est finalement transformée en province romaine en 64 avant notre ère.

3 La dynastie ptolémaïque d’Égypte garde la position de “ roi du Sud ” pendant un peu plus de 130 ans après la mort d’Antiochus IV (Daniel 11:14). Au cours de la bataille d’Actium, en 31 avant notre ère, le chef romain Octavien l’emporte sur les forces alliées de la dernière reine ptolémaïque, Cléopâtre VII, et de son amant romain, Marc Antoine. Après le suicide de Cléopâtre l’année suivante, l’Égypte devient également une province romaine et, par conséquent, ne tient plus le rôle de roi du Sud. En l’an 30 avant notre ère, Rome détient la suprématie tant sur la Syrie que sur l’Égypte. Faut-il maintenant s’attendre à ce que d’autres dominations jouent les rôles du roi du Nord et du roi du Sud ?

UN NOUVEAU ROI ENVOIE “ UN EXACTEUR ”

4 Au printemps 33 de notre ère, Jésus Christ dit à ses disciples : “ Quand [...] vous apercevrez la chose immonde qui cause la désolation, dont a parlé Daniel le prophète, se tenant dans un lieu saint [...], alors, que ceux qui sont en Judée se mettent à fuir vers les montagnes. ” (Matthieu 24:15, 16). En citant Daniel 11:31, Jésus mettait ses disciples en garde contre une future ‘ chose immonde qui causerait la désolation ’. Cette prophétie concernant le roi du Nord fut énoncée quelque 195 ans après la mort d’Antiochus IV, le dernier roi de Syrie à avoir joué ce rôle. Une nouvelle entité dirigeante devrait sans aucun doute prendre l’identité du roi du Nord. De qui s’agirait-il ?

5 L’ange de Jéhovah Dieu prédit : “ Et dans sa position [celle d’Antiochus IV] doit se lever quelqu’un qui fera passer un exacteur par le royaume splendide, et en quelques jours il sera brisé, mais non pas dans la colère ni dans la guerre. ” (Daniel 11:20). Il s’avéra que celui qui ‘ se leva ’ de cette façon fut le premier empereur romain, Octavien, qu’on appela César Auguste. — Voir “ L’un honoré, l’autre méprisé ”, page 248. Voir p.103 ci-dessous

6 “ Le royaume splendide ” d’Auguste comprenait “ le pays de la Parure ”, la province romaine de Judée (Daniel 11:16). En 2 avant notre ère, Auguste envoya “ un exacteur ” lorsqu’il ordonna l’enregistrement ou recensement de la population, probablement afin de lever des impôts et pour la conscription militaire. C’est son décret qui amena Joseph et Marie à se rendre à Bethléhem pour se faire enregistrer, si bien que Jésus naquit à l’endroit prédit (Mika 5:2 ; Matthieu 2:1-12). En août 14 de notre ère (“ en quelques jours ”, c’est-à-dire pas très longtemps après que l’enregistrement eut été décrété), Auguste mourut à l’âge de 76 ans, ni “ dans la colère ”, sous les coups d’un assassin, ni “ dans la guerre ”, mais de maladie. Le roi du Nord avait bel et bien changé d’identité ! Il était à présent l’Empire romain en la personne de ses empereurs.

‘ LE MÉPRISÉ SE LÈVE ’

7 L’ange poursuivit la prophétie en ces termes : “ Dans sa position [celle d’Auguste] doit se lever quelqu’un de méprisable, et à coup sûr on ne mettra pas sur lui la dignité du royaume ; oui, il viendra en un temps où l’on vivra sans souci et s’emparera du royaume au moyen d’une douceur feinte. Pour ce qui

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est des bras de l’inondation, ils seront inondés à cause de lui, et ils seront brisés ; comme le sera également le Guide de l’alliance. ” — Daniel 11:21, 22.

8 Ce “ quelqu’un de méprisable ” fut Tibère César, le fils de Livie, la troisième femme d’Auguste (voir “ L’un honoré, l’autre méprisé ”, page 248 Voir p103 ci-dessous). Auguste détestait ce beau-fils à cause de ses mauvais traits de caractère et il ne voulait pas qu’il soit le César suivant. “ La dignité du royaume ” ne lui fut accordée, à contrecœur, qu’une fois que tous les autres successeurs possibles furent morts. Auguste adopta Tibère en 4 de notre ère et l’établit héritier du trône. Après la mort d’Auguste, Tibère, le méprisé, âgé de 54 ans, ‘ se leva ’ en ce sens qu’il se mit à exercer le pouvoir, devenant l’empereur romain et le roi du Nord.

9 “ Tibère, dit une encyclopédie (The New Encyclopædia Britannica), manipula le sénat et l’empêcha de le nommer empereur pendant presque un mois [après la mort d’Auguste]. ” Il dit au sénat que personne d’autre qu’Auguste n’était qualifié pour porter le fardeau que représentait le gouvernement de l’Empire romain, et il demanda aux sénateurs de rétablir la république en confiant l’autorité à un groupe d’hommes plutôt qu’à un seul. “ N’osant le prendre au mot, a écrit l’historien Will Durant, le Sénat échangea avec lui éloges et compliments, jusqu’à ce qu’enfin il acceptât le pouvoir. ” Et d’ajouter : “ La pièce était bien jouée de part et d’autre. Tibère voulait le principat ; autrement, il aurait trouvé le moyen d’y échapper ; le Sénat craignait et haïssait Tibère, mais il se refusait à rétablir une république basée comme l’ancienne >>

sur des assemblées théoriquement souveraines. ” Ainsi, Tibère ‘ s’empara du royaume au moyen d’une douceur feinte ’.

10 “ Pour ce qui est des bras de l’inondation ”, les forces militaires des royaumes environnants, l’ange déclara : ‘ Ils seront inondés et seront brisés. ’ Quand Tibère devint le roi du Nord, son neveu Germanicus César était commandant des troupes romaines sur le Rhin. En 15 de notre ère, Germanicus mena ses troupes contre le héros germain Arminius, avec un certain succès. Cependant, il remporta des victoires limitées et chèrement payées, si bien que Tibère mit un terme aux opérations militaires en Germanie. Tibère préféra instiller la guerre civile dans le but d’empêcher les tribus germaniques de s’unir. En règle générale, il opta pour une politique étrangère de défense et s’attacha à renforcer les frontières. Ce choix fut assez heureux. De cette manière, les “ bras de l’inondation ” furent maîtrisés et “ brisés ”.

11 ‘ Brisé ’, “ le Guide de l’alliance ” que Jéhovah Dieu avait conclue avec Abraham en vue de la bénédiction de toutes les familles de la terre le fut lui aussi. Jésus Christ était la Semence d’Abraham promise dans cette alliance (Genèse 22:18 ; Galates 3:16). Le 14 Nisan 33 de notre ère, Jésus comparut devant Ponce Pilate dans le palais du gouverneur romain à Jérusalem. Les prêtres juifs avaient accusé Jésus de trahison contre l’empereur. Mais Jésus dit à Pilate : “ Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. [...] Mon royaume n’est pas d’ici. ” Afin que le gouverneur romain ne relâche pas Jésus, pourtant innocent, les Juifs crièrent : “ Si tu relâches cet homme, tu n’es pas un ami de César.

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Tout homme qui se fait roi parle contre César. ” Après avoir réclamé l’exécution de Jésus, ils dirent : “ Nous n’avons de roi que César. ” En vertu de la loi de “ lèse-majesté ” que Tibère avait étendue au point qu’elle punisse presque la moindre insulte à César, Pilate livra Jésus pour qu’il soit ‘ brisé ’, c’est-à-dire attaché sur un poteau de supplice. — Jean 18:36 ; 19:12-16 ; Marc 15:14-20.

UN TYRAN ‘ PROJETTE SES PROJETS ’

12 L’ange poursuivit sa prophétie sur Tibère en disant : “ Parce qu’ils se seront alliés avec lui, il pratiquera la tromperie, oui il montera et deviendra fort par le moyen d’une petite nation. ” (Daniel 11:23). Les membres du sénat romain s’étaient, constitutionnellement, “ alliés ” avec Tibère, et lui, en théorie, dépendait d’eux. Mais il les trompa ; il devint en réalité “ fort par le moyen d’une petite nation ”. Cette petite nation était la Garde prétorienne, qui campait près des murailles de Rome. Sa proximité intimidait le sénat et permettait à Tibère de prévenir tout soulèvement du peuple contre son autorité. Tibère resta donc fort grâce à environ 10 000 gardes.

13 L’ange ajouta : “ En un temps où l’on vivra sans souci, il entrera dans la partie grasse du district administratif, et il fera vraiment ce que ses pères et les pères de ses pères n’ont pas fait. Il dispersera parmi eux butin, dépouilles et biens ; et contre les places fortes il projettera ses projets, mais seulement jusqu’à un temps. ” (Daniel 11:24). Tibère étant extrêmement suspicieux, sous son règne se multiplièrent les meurtres commandés. Dans une grande mesure sous l’influence de Séjan, >>

le commandant de la Garde prétorienne, la dernière partie de son règne fut marquée par la terreur. Au bout du compte, Séjan lui-même fut soupçonné et exécuté. Pour ce qui est de tyranniser le peuple, Tibère surpassa ses ancêtres.

14 En revanche, Tibère dispersa “ butin, dépouilles et biens ” dans les provinces romaines. À sa mort, tous les peuples assujettis étaient prospères. Les impôts n’étaient pas accablants, et il était capable de générosité envers les habitants des régions qui connaissaient des difficultés. Si des soldats ou des officiers opprimaient qui que ce soit ou cautionnaient des malversations, ils avaient lieu de craindre la vengeance impériale. Une main de fer garantissait la sécurité publique, et un système de communications amélioré favorisa le commerce. Tibère veillait à ce que les affaires soient traitées impartialement et sans délai à l’intérieur comme à l’extérieur de Rome. On améliora les lois, et on affina les codes sociaux et moraux en poursuivant les réformes instituées par Auguste César. Néanmoins, Tibère ‘ projeta ses projets ’, ce qui explique que l’historien romain Tacite l’ait décrit comme un homme hypocrite, doué pour se donner de fausses apparences. Lorsqu’il mourut en mars 37, Tibère était considéré comme un tyran.

15 Les successeurs de Tibère qui tinrent le rôle de roi du Nord furent Gaius César (Caligula), Claude Ier, Néron, Vespasien, Titus, Domitien, Nerva, Trajan et Hadrien. “ Pour la plupart, dit The New Encyclopædia Britannica, les successeurs d’Auguste suivirent sa politique administrative et poursuivirent son programme de construction, quoiqu’avec moins d’innovation et plus d’ostentation. ” Le même ouvrage de

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référence précise : “ À la fin du Ier siècle et au début du IIe, Rome était à son apogée sous le rapport de la grandeur et de la population. ” Même si Rome connaissait à l’époque des troubles aux frontières impériales, sa première confrontation prédite avec le roi du Sud ne survint pas avant le IIIe siècle de notre ère.

RÉVEILLÉ CONTRE LE ROI DU SUD

16 L’ange de Dieu continua la prophétie en disant : “ Il [le roi du Nord] réveillera sa force et son cœur contre le roi du Sud, avec de grandes forces militaires ; quant au roi du Sud, il s’excitera à la guerre avec des forces militaires extrêmement grandes et puissantes. Et il [le roi du Nord] ne tiendra pas, car on projettera des projets contre lui. Et ceux qui mangent ses mets délicats causeront son effondrement. Quant à ses forces militaires, elles seront emportées ; oui, beaucoup tomberont tués. ” — Daniel 11:25, 26.

17 Quelque 300 ans après qu’Octavien eut érigé l’Égypte en province romaine, l’empereur romain Aurélien assuma le rôle de roi du Nord. À ce moment-là, la reine Septimia Zenobia (Zénobie) de la colonie romaine de Palmyre occupait la position de roi du Sud {Note : Puisque les expressions “ le roi du Nord ” et “ le roi du Sud ” sont des titres, elles peuvent désigner n’importe quelle entité dirigeante, aussi bien un roi qu’une reine ou un bloc de nations.} (voir “ Zénobie, la reine guerrière de Palmyre ”, page 252 Voir p.104 ci-dessous). L’armée palmyrénienne occupa l’Égypte en 269 de notre ère, sous prétexte de la rendre sûre pour Rome. Zénobie voulait en réalité hisser Palmyre au rang de ville dominante en Orient et diriger les provinces orientales de Rome. Inquiet de l’ambition de cette femme, >>

Aurélien réveilla “ sa force et son cœur ” pour agir contre Zénobie.

18 Le roi du Sud, l’entité dirigeante qui avait Zénobie à sa tête, ‘ s’excita ’ à la guerre contre le roi du Nord “ avec des forces militaires extrêmement grandes et puissantes ” sous la direction de deux généraux, Zabdas et Zabbaï. Mais Aurélien prit l’Égypte, puis lança une expédition en Asie Mineure et en Syrie. Zénobie fut vaincue à Émèse (aujourd’hui Homs), après quoi elle battit en retraite à Palmyre. Quand Aurélien assiégea la ville, Zénobie se défendit vaillamment, mais en vain. Elle s’enfuit avec son fils en direction de la Perse, mais fut rattrapée par les Romains près de l’Euphrate. Les Palmyréniens livrèrent leur ville en 272. Aurélien épargna Zénobie ; il en fit une attraction de choix dans son cortège triomphal à Rome, en 274. Zénobie vécut le reste de sa vie comme une dame romaine.

19 Aurélien, quant à lui, ‘ ne tint pas, à cause de projets contre lui ’. En 275 de notre ère, il entreprit une expédition contre les Perses. Alors qu’il attendait en Thrace l’occasion de traverser le détroit pour mettre le pied en Asie Mineure, ceux qui ‘ mangeaient sa nourriture ’ complotèrent contre lui et causèrent son “ effondrement ”. Il était sur le point de demander des comptes à son secrétaire, Éros, concernant des irrégularités. Mais Éros dressa une fausse liste d’officiers destinés à la mort. La vue de cette liste poussa ces officiers à comploter contre Aurélien et à l’assassiner.

20 La mort d’Aurélien ne mit pas fin à l’existence du roi du Nord. D’autres souverains romains reprirent le flambeau. Pendant un temps, il y eut un empereur d’Occident et un d’Orient. Sous ces hommes, les “ forces

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militaires ” du roi du Nord furent “ emportées ” ou “ dispersées ” {Note : Voir la note sur Daniel 11:26 dans les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau — avec notes et références, version publiée par les Témoins de Jéhovah. {Rbi8 Daniel

11:26 *** “ submergeront ”, MLXX ; LXXBagster

: “ supprimeront (des armées) ” ; Sy : “ seront dispersées ” ; Vg : “ seront

renversées ”.}}, et beaucoup ‘ tombèrent tués ’ de par les invasions des tribus germaniques venues du nord. Les Goths forcèrent les frontières romaines au IVe siècle. Les invasions se succédèrent. En 476, le chef germain Odoacre déposa le dernier empereur qui ait régné depuis Rome. Au début du VIe siècle, l’Empire romain avait été brisé en Occident et des rois germains régnaient en Bretagne, en Gaule, en Italie, en Afrique du Nord et en Espagne. La partie orientale de l’empire subsista jusqu’au XV

e siècle.

UN GRAND EMPIRE EST DIVISÉ

21 Sans se perdre en détails inutiles sur l’effondrement de l’Empire romain, qui s’étendit sur plusieurs siècles, l’ange de Jéhovah prédit ensuite d’autres exploits du roi du Nord et du roi du Sud. Cependant, un bref rappel de certains événements survenus dans l’Empire romain nous aidera à identifier les deux rois rivaux à des époques ultérieures.

22 Au IVe siècle, l’empereur romain Constantin accorda au christianisme apostat la reconnaissance officielle. Il convoqua même et présida en personne un concile de l’Église à Nicée, en Asie Mineure, en 325. Par la suite, Constantin déplaça la résidence impériale de Rome à Byzance, ou Constantinople, et fit de cette ville sa nouvelle capitale. L’Empire romain demeura sous la domination d’un seul empereur >>

jusqu’à la mort de Théodose Ier, le 17 janvier 395.

23 Après la mort de Théodose, l’Empire romain fut partagé entre ses fils. Honorius reçut la partie occidentale, et Arcadius la partie orientale, dont la capitale était Constantinople. La Bretagne (Grande-Bretagne), la Gaule, l’Italie, l’Espagne et l’Afrique du Nord étaient au nombre des provinces de la partie occidentale. La Macédoine, la Thrace, l’Asie Mineure, la Syrie et l’Égypte étaient des provinces de la partie orientale. En 642, Alexandrie, la capitale égyptienne, tomba aux mains des Sarrasins (les Arabes), si bien que l’Égypte se retrouva province des califes. En janvier 1449, Constantin XI devint le dernier empereur d’Orient. Sous la conduite du sultan Mehmed II, les Turcs ottomans prirent Constantinople le 29 mai 1453, ce qui porta le coup de grâce à l’Empire romain d’Orient. L’an 1517 vit l’Égypte annexée en province turque. Mais par la suite ce pays de l’ancien roi du Sud passerait sous la tutelle d’un autre empire d’Occident.

24 Dans l’aile occidentale de l’Empire romain s’éleva l’évêque catholique de Rome, notamment le pape Léon I

er,

célèbre pour avoir assis l’autorité papale au Ve siècle. Plus tard, le pape prit sur lui de couronner l’empereur d’Occident. Cela eut lieu à Rome le jour de Noël de l’an 800 : le pape Léon III couronna Charles, roi des Francs (Charlemagne), empereur du nouvel Empire romain d’Occident. Ce couronnement redonna un empereur à Rome et, selon certains historiens, marqua l’avènement du Saint Empire romain. Dès lors existèrent l’Empire d’Orient et, en Occident, le

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Saint Empire romain, qui se réclamaient tous deux du christianisme.

25 Au fil du temps, les successeurs de Charlemagne s’avérèrent de piètres dirigeants. La fonction d’empereur resta même vacante à une époque. Dans l’intervalle, le roi de Germanie Otton Ier s’était emparé de la plus grande partie de l’Italie du nord et du centre. Il s’autoproclama roi d’Italie. Le 2 février 962, le pape Jean XII couronna Otton Ier empereur du Saint Empire romain. Sa capitale était en Germanie, et les empereurs furent germains, comme la plupart de leurs sujets. Cinq siècles plus tard, la maison autrichienne des Habsbourg acquit le titre d’“ empereur ” et le conserva presque tout le temps que dura encore le Saint Empire romain.

LES DEUX ROIS DE NOUVEAU IDENTIFIÉS CLAIREMENT

26 Napoléon Ier porta un coup fatal au Saint Empire romain quand il refusa de reconnaître son existence après les victoires qu’il remporta en Allemagne au cours de l’année 1805. Incapable de défendre la couronne, l’empereur François II renonça au statut d’empereur romain le 6 août 1806 et se contenta du gouvernement de sa nation en tant qu’empereur d’Autriche. Au bout de 1 006 ans disparaissait le Saint Empire romain, fondé par Léon III, un pape catholique romain, et par Charlemagne, un roi franc. >> ~ ~

En 1870, Rome devint la capitale du royaume d’Italie, indépendant du Vatican. L’année suivante, un empire allemand vit le jour lorsque Guillaume Ier fut proclamé césar, ou kaiser. C’est ainsi que le roi du Nord moderne, l’Allemagne, monta sur la scène mondiale.

27 Mais quelle était l’identité du roi du Sud moderne ? L’Histoire indique que la Grande-Bretagne prit le pouvoir impérial au XVIIe siècle. Napoléon Ier voulait couper les routes commerciales britanniques ; c’est pourquoi il conquit l’Égypte en 1798. Cela déclencha la guerre, et une alliance entre Britanniques et Ottomans obligea les Français à se retirer d’Égypte, identifiée au roi du Sud au commencement du conflit. Au siècle suivant, l’influence britannique en Égypte s’affirma. Après 1882, l’Égypte fut dans la pratique une dépendance britannique. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata en 1914, l’Égypte appartenait à la Turquie et était gouvernée par un khédive, ou vice-roi. Cependant, la Turquie prit parti pour l’Allemagne dans cette guerre ; la Grande-Bretagne déposa par conséquent le khédive et fit de l’Égypte un protectorat britannique. Tissant peu à peu des liens étroits, la Grande-Bretagne et les États-Unis d’Amérique devinrent la Puissance mondiale anglo-américaine. Ensemble, les deux pays parvinrent à la position de roi du Sud.

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[Encadré/Illustration, pages 248-251] L’UN HONORÉ, L’AUTRE MÉPRISÉ

L’un transforma une république déchirée par les dissensions en un empire mondial. L’autre, en 23 ans, multiplia par vingt

les richesses de cet empire. L’un fut honoré à sa mort ; l’autre fut méprisé. C’est sous les règnes de ces deux empereurs romains que Jésus vécut et accomplit son ministère. Qui étaient-ils ? Et pourquoi l’un fut-il honoré et l’autre pas ?

IL ‘ TROUVA ROME EN BRIQUE ET LA LAISSA EN MARBRE ’

En 44 avant notre ère, quand Jules César fut assassiné, le petit-fils de sa sœur, Caius Octavius, n’avait que 18 ans.

Comme il était fils adoptif et principal héritier personnel de Jules César, Octavien marcha immédiatement sur Rome pour réclamer son héritage. Il s’y heurta à un adversaire redoutable : Marc Antoine, lieutenant en chef de César, qui s’attendait à être l’héritier principal. L’intrigue politique et la lutte pour le pouvoir qui s’ensuivirent durèrent 13 années.

Ce n’est qu’après avoir écrasé les forces alliées de la reine d’Égypte Cléopâtre et de son amant Marc Antoine (en 31 avant notre ère) qu’Octavien s’imposa comme le chef incontesté de l’Empire romain. L’année suivante, Antoine et Cléopâtre se suicidèrent ; Octavien annexa l’Égypte. Ainsi s’écroula le dernier vestige de l’Empire grec, et Rome devint la puissance mondiale.

Octavien n’oubliait pas qu’en gouvernant en despote Jules César avait fini assassiné ; il veilla à ne pas reproduire la même erreur. Pour ne pas froisser les sentiments des Romains, qui étaient favorables à une république, il déguisa la monarchie qu’il exerçait sous un habit républicain. Il refusa les titres de “ roi ” et de “ dictateur ”. Il avança d’un pas encore : il annonça son intention de rendre le contrôle de toutes les provinces au sénat et proposa de se démettre des charges qu’il assumait. Sa tactique réussit. Le sénat, reconnaissant, pria Octavien de garder ses fonctions ainsi que le contrôle de plusieurs provinces.

En outre, le 16 janvier 27 avant notre ère, le sénat attribua à Octavien le titre d’“ Auguste ”, qui signifie “ Élevé, Consacré ”. Non seulement Octavien accepta ce titre, mais encore il donna son nom à un mois (août, Augustus en latin) et enleva un jour à février de sorte qu’août compte le même nombre de jours que juillet (Julius en latin), le mois nommé d’après Jules César. Octavien devint par ces tactiques le premier empereur de Rome et fut par la suite appelé César Auguste ou “ L’Auguste ”. Plus tard, il reçut également le titre de “ Pontifex Maximus ” (grand prêtre), et en 2 avant notre ère (l’année de la naissance de Jésus) le sénat lui décerna le titre de Pater Patriae, “ Père de la patrie ”.

La même année, “ un décret parut de la part de César Auguste pour que toute la terre habitée se fasse enregistrer [...] ; et tous les gens allaient se faire enregistrer, chacun dans sa propre ville ”. (Luc 2:1-3.) C’est à la suite de ce décret que Jésus naquit à Bethléhem, conformément aux prophéties bibliques. — Daniel 11:20 ; Mika 5:2.

Sous Auguste, le gouvernement fut marqué par une certaine honnêteté et par une monnaie stable. Auguste mit aussi en place un système postal efficace et construisit des routes et des ponts. Il réorganisa l’armée, créa une marine permanente et établit une troupe d’élite de gardes du corps impériaux, la Garde prétorienne (Philippiens 1:13). Sous son patronage prospérèrent des écrivains tels que Virgile et Horace, et des sculpteurs créèrent des œuvres magnifiques dans le style qu’on qualifie aujourd’hui de classique. Auguste termina les édifices commencés par Jules César et restaura de nombreux temples. La Pax romana (“ paix romaine ”) qu’il institua dura plus de deux siècles. Le 19 août 14 de notre ère, Auguste mourut, âgé de 76 ans ; il fut par la suite déifié.

Auguste se vantait d’avoir ‘ trouvé Rome en brique et de l’avoir laissée en marbre ’. Il ne souhaitait pas que Rome revive les jours déchirés par les luttes de l’ancienne république ; c’est pourquoi il voulut tracer la voie à l’empereur suivant. Toutefois, il eut peu de choix : son neveu, deux petits-fils, un gendre et un beau-fils étaient morts ; il ne lui restait que son beau-fils Tibère.

LE “ QUELQU’UN DE MÉPRISABLE ”

Moins d’un mois après la mort d’Auguste, le sénat nomma Tibère empereur. Il avait 54 ans. Tibère vécut et gouverna

jusqu’en mars 37 de notre ère. Il était donc l’empereur de Rome à l’époque du ministère public de Jésus. L’empereur Tibère avait des vertus et des vices. Parmi ses vertus, il avait horreur de gaspiller l’argent dans le luxe. En

conséquence, l’empire prospéra et accumula des fonds qui permirent de se relever de désastres et de sortir de jours mauvais. À sa décharge, Tibère se considérait comme un simple humain, il refusa beaucoup de titres honorifiques, et le plus souvent il fit rendre le culte impérial à Auguste plutôt qu’à lui-même. Il ne donna pas son nom à un mois du calendrier, comme l’avaient fait Auguste et Jules César, ni n’autorisa qu’on l’honore de cette façon.

Cependant, les vices de Tibère l’emportaient sur ses vertus. Il était extrêmement suspicieux et hypocrite dans ses relations avec les autres, et sous son règne on ne compta plus les meurtres commandés (nombre de ses anciens amis furent d’ailleurs parmi les victimes). Il étendit la portée de la loi de lèse-majesté de façon qu’elle punisse, en plus des actes séditieux, les simples paroles diffamatoires à son encontre. C’est probablement en s’appuyant sur cette loi que les Juifs firent pression sur le gouverneur romain Ponce Pilate pour qu’il fasse tuer Jésus. — Jean 19:12-16.

Tibère rassembla la Garde prétorienne au voisinage de Rome en construisant des casernes fortifiées au nord des murailles de la ville. La présence de cette garde intimidait le sénat, qui constituait une menace pour le pouvoir de l’empereur, et assurait le contrôle de tout débordement du peuple. Tibère encouragea également la délation, si bien que la fin de son règne fut marquée par la terreur.

Au moment de sa mort, Tibère était considéré comme un tyran. Quand il mourut, les Romains se réjouirent et le sénat refusa de le déifier. Pour ces raisons et d’autres encore, nous voyons en Tibère l’accomplissement de la prophétie selon laquelle

“ quelqu’un de méprisable ” se lèverait en qualité de “ roi du Nord ”. — Daniel 11:15, 21.

.

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[Encadré/Illustrations, page 252-255] ZÉNOBIE, LA REINE GUERRIÈRE DE PALMYRE

“ Elle avait [...] le teint brun, les dents d’une blancheur éclatante, une voix forte et harmonieuse, et de grands yeux noirs,

dont une douceur attrayante tempérait la vivacité. L’étude avait éclairé son esprit, et en avait augmenté l’énergie naturelle. Elle n’ignorait pas le latin ; mais elle possédait au même degré de perfection le grec, le syriaque et la langue égyptienne. ” Telles sont les louanges dont l’historien Edward Gibbon a couvert Zénobie, la reine guerrière de la ville de Palmyre, en Syrie.

Le mari de Zénobie était Odenath, un noble palmyrénien qui fut élevé au rang de consulaire de Rome en 258 de notre ère parce qu’il avait remporté une campagne contre la Perse en faveur de l’Empire romain. Deux ans plus tard, Odenath reçut de l’empereur romain Gallien le titre de corrector totius Orientis (gouverneur de tout l’Orient), par reconnaissance pour sa victoire sur Shapour I

er, roi de Perse. Par la suite, Odenath se donna le titre de “ roi des rois ”. On peut dans une large mesure attribuer ces

succès remportés par Odenath au courage et à la prudence de Zénobie.

ZÉNOBIE ASPIRE À CRÉER UN EMPIRE

En 267 de notre ère, à l’apogée de sa carrière, Odenath fut assassiné, ainsi que son héritier. Son fils étant trop jeune, Zénobie reprit le rang de son mari. Belle, ambitieuse, douée de talents d’administratrice, rompue à l’art de la guerre qu’elle avait pratiqué avec son mari et maîtrisant plusieurs langues, elle parvint à s’assurer le respect et le soutien de ses sujets. Zénobie était avide d’apprendre et s’entourait d’intellectuels. L’un de ses conseillers était le philosophe et rhéteur Cassius Longinus, ou Longin, dont on dit qu’il était “ une bibliothèque vivante et un musée ambulant ”. Dans le livre Palmyra and Its Empire — Zenobia’s Revolt Against Rome, Richard Stoneman écrit : “ Pendant cinq ans après la mort d’Odenath [...] Zénobie s’est imposée dans les esprits de ses sujets comme maîtresse de l’Orient. ”

D’un côté du territoire de Zénobie se trouvait la Perse, que son mari et elle avaient affaiblie, et de l’autre Rome très ébranlée. Au sujet de la situation de l’Empire romain à ce moment-là, l’historien John Roberts écrit : “ Le III

e siècle fut [...] une

époque terrible pour Rome sur ses frontières tant orientales qu’occidentales, pendant qu’à l’intérieur avait commencé une nouvelle période de guerre civile et de querelles de succession. Vingt-deux empereurs (en excluant les prétendants) se sont succédé. ” Pour sa part, la maîtresse de la Syrie était un monarque absolu et bien établi dans son royaume. “ Ayant pouvoir sur l’équilibre des deux empires [perse et romain], explique M. Stoneman, elle pouvait aspirer à en créer un troisième qui les dominerait tous les deux. ”

En 269, Zénobie vit arriver l’occasion d’étendre son pouvoir royal, lorsqu’un prétendant à la domination romaine se leva en Égypte. Prestement, l’armée de Zénobie entra en Égypte, écrasa le rebelle et prit possession du pays. Autoproclamée reine d’Égypte, Zénobie fit frapper une monnaie à son nom. Maintenant, son royaume s’étendait du Nil à l’Euphrate. À ce moment de sa vie, elle occupait la position de “ roi du Sud ”. — Daniel 11:25, 26.

LA CAPITALE DE ZÉNOBIE

Zénobie fortifia et embellit sa capitale, Palmyre, qui en vint à rivaliser avec les plus grandes villes du monde romain. La population de Palmyre atteignit probablement plus de 150 000 personnes. Derrière des murs de 21 kilomètres au dire de certains, la cité n’était que magnifiques bâtiments publics, temples, jardins, colonnes et monuments. L’avenue principale s’ornait de colonnades, des rangées d’environ 1 500 colonnes corinthiennes, hautes de plus de 15 mètres. Partout se rencontraient des statues et des bustes de héros ou de riches bienfaiteurs. En 271, Zénobie érigea un couple de statues la représentant, elle, ainsi que son défunt mari.

Le temple du Soleil, un des chefs-d’œuvre de Palmyre, dominait sans aucun doute la scène religieuse de la ville. Il est probable que Zénobie elle aussi ait adoré une divinité liée au dieu-soleil. Toutefois, la Syrie du III

e siècle était un pays multi-religieux.

Le royaume de Zénobie comptait des “ chrétiens ”, des juifs, des adorateurs du soleil et de la lune. Comment se comportait Zénobie envers les diverses formes de culte existant dans son royaume ? M. Stoneman répond : “ Un dirigeant sage ne veut négliger aucune coutume qui semble convenir à ses sujets. [...] On caressait [...] l’espoir d’avoir rallié les dieux du côté de Palmyre. ” Apparemment, Zénobie pratiquait la tolérance religieuse.

Avec sa personnalité originale, Zénobie gagna l’admiration de beaucoup. Toutefois, le plus important fut qu’elle incarna une entité politique annoncée dans la prophétie de Daniel. Mais son règne ne dépassa pas cinq ans. L’empereur romain Aurélien vainquit Zénobie en 272, et plus tard mit à sac Palmyre et la dévasta irrémédiablement. Zénobie fut épargnée. On raconte qu’e lle

épousa un sénateur romain et qu’elle passa le reste de sa vie retirée du monde.

*** dp chap. 15 p. 256-269 ***

Les rois rivaux entrent dans le XXe siècle

1 “ On trouve dans l’Europe du XIXe siècle un dynamisme qui surpasse de loin tout autre phénomène connu antérieurement ”, écrit l’historien Norman Davies. >>

Il ajoute : “ L’Europe vibrait de puissance comme jamais auparavant : de puissance technique, de puissance économique, de puissance culturelle, de puissance intercontinentale. ” Les nations dominantes du “ ‘ siècle de la puissance ’ dans cette Europe triomphante, dit-il, ont été tout d’abord la

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Grande-Bretagne [...] et, durant les dernières décennies, l’Allemagne ”.

“ PORTÉ À FAIRE CE QUI EST MAUVAIS ”

2 À la fin du XIXe siècle, l’Empire allemand était “ le roi du Nord ” et la Grande-Bretagne se trouvait dans la position de “ roi du Sud ”. (Daniel 11:14, 15.) “ En ce qui concerne ces deux rois, déclara l’ange de Jéhovah, leur cœur sera porté à faire ce qui est mauvais, et à une même table ils continueront à proférer le mensonge. ” Il ajouta : “ Mais rien ne réussira, car la fin est encore pour le temps fixé. ” — Daniel 11:27.

3 Le 18 janvier 1871, Guillaume Ier est devenu le premier empereur du Reich, ou Empire, allemand. Il a nommé Otto Von Bismarck chancelier. Préoccupé avant tout d’étendre le nouvel empire, Bismarck a évité les conflits avec les autres nations et a formé la Triple-Alliance avec l’Autriche-Hongrie et l’Italie. Mais les intérêts de ce nouveau roi du Nord n’ont pas tardé à se heurter à ceux du roi du Sud.

4 Après la mort en 1888 de Guillaume Ier et de son successeur, Frédéric III, Guillaume II est monté sur le trône. Il avait 29 ans. Guillaume II, le Kaiser Guillaume, a forcé Bismarck à démissionner et a adopté une politique d’expansion visant à étendre l’influence allemande dans le monde. “ Sous Guillaume II, dit un historien, [l’Allemagne] a pris un air arrogant et agressif. ”

5 Quand, le 24 août 1898, le tsar Nicolas II de Russie a réuni une conférence pour la paix à La Haye, aux Pays-Bas, l’atmosphère internationale était tendue. Cette conférence et la >>

suivante en 1907 ont abouti à l’institution de la Cour permanente d’arbitrage à La Haye. En devenant membres de cette cour, le Reich allemand comme la Grande-Bretagne donnaient l’impression de rechercher la paix. Ils étaient assis “ à une même table ”, amicaux en apparence, mais ‘ leur cœur était porté à faire ce qui est mauvais ’. Leur tactique diplomatique qui consistait à ‘ proférer le mensonge à une même table ’ ne pouvait engendrer une paix réelle. Quant à leurs ambitions politiques, commerciales et militaires, ‘ rien ne pouvait réussir ’, puisque la fin de ces deux rois ‘ était encore pour le temps fixé ’ par Jéhovah Dieu.

“ CONTRE L’ALLIANCE SAINTE ”

6 L’ange de Dieu poursuivit en ces termes : “ Et il [le roi du Nord] retournera dans son pays avec beaucoup de biens, et son cœur sera contre l’alliance sainte. Il agira efficacement et à coup sûr retournera dans son pays. ” — Daniel 11:28.

7 Le Kaiser Guillaume est retourné dans le “ pays ”, la condition terrestre, de l’ancien roi du Nord. De quelle manière ? En mettant sur pied un impérialisme destiné à étendre le Reich et son influence. Guillaume II a eu des visées coloniales en Afrique et dans d’autres régions. Désireux de rivaliser sur mer avec la Grande-Bretagne, il a lancé la construction d’une marine puissante. “ De négligeable qu’elle était, la puissance navale allemande est devenue la deuxième après celle de la Grande-Bretagne en à peine plus d’une décennie ”, dit une encyclopédie (The New Encyclopædia Britannica). Pour garder la suprématie, la Grande-Bretagne a dû revoir à la hausse son

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programme de construction navale. Elle a également négocié l’entente cordiale avec la France et un accord similaire avec la Russie, ce qui a donné la Triple-Entente. L’Europe était alors divisée en deux camps sur le plan militaire : la Triple-Alliance d’un côté et la Triple-Entente de l’autre.

8 L’Empire allemand menait une politique d’agression, ce qui, du fait de sa position prééminente dans la Triple-Alliance, lui a rapporté “ beaucoup de biens ”. L’Autriche-Hongrie et l’Italie étant catholiques, la Triple-Alliance bénéficiait en outre de la faveur du pape, ce qui n’était pas le cas du roi du Sud, dont la Triple-Entente était en majorité non catholique.

9 Où en étaient les serviteurs de Jéhovah ? Depuis longtemps ils annonçaient que “ les temps fixés des nations ” prendraient fin en 1914 {Note : Voir le chapitre 6 du présent ouvrage.} (Luc 21:24). Cette année-là, le Royaume de Dieu dirigé par l’Héritier du roi David, Jésus Christ, a été établi dans les cieux (2 Samuel 7:12-16 ; Luc 22:28, 29). Déjà en mars 1880, le périodique La Tour de Garde faisait le lien entre la domination du Royaume de Dieu et la fin des “ temps fixés des nations ” ou “ temps des Gentils ”. (Bible de Crampon [1905].) Mais le cœur du roi du Nord allemand était “ contre l’alliance sainte ” du Royaume. Loin de reconnaître ce Royaume, le Kaiser Guillaume ‘ a agi efficacement ’ en travaillant à ses projets de domination mondiale. Ce faisant, toutefois, il semait les graines de la Première Guerre mondiale.

LE ROI ‘ SE DÉCOURAGE ’ DANS UNE GUERRE

10 “ Au temps fixé il [le roi du Nord] retournera, prédit l’ange, et vraiment >>

il viendra contre le Sud, mais il n’en sera pas de la fin comme du début. ” (Daniel 11:29). Le “ temps fixé ” où Dieu mettrait fin à la domination des Gentils sur la terre est arrivé en 1914, lorsqu’il a établi le Royaume céleste. Le 28 juin de cette année-là, l’archiduc autrichien François-Ferdinand et sa femme ont été assassinés par un terroriste serbe à Sarajevo, en Bosnie. C’est l’étincelle qui a déclenché la Première Guerre mondiale.

11 Le Kaiser Guillaume a poussé l’Autriche-Hongrie à répondre à la Serbie. Assurée du soutien de l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie a déclaré la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914. Mais la Russie a volé au secours de la Serbie. Quand l’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie, la France (un allié dans la Triple-Entente) a soutenu la Russie. L’Allemagne a alors déclaré la guerre à la France. Pour avoir Paris plus à sa portée, l’Allemagne a envahi la Belgique, dont la neutralité était garantie par la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne a par conséquent déclaré la guerre à l’Allemagne. D’autres nations sont entrées dans le conflit, et l’Italie a changé de camp. Pendant la guerre, la Grande-Bretagne a fait de l’Égypte un protectorat afin d’empêcher le roi du Nord de fermer l’accès au canal de Suez et d’envahir l’Égypte, l’ancien pays du roi du Sud.

12 “ Malgré l’importance et la force des Alliés, dit une encyclopédie (The World Book Encyclopedia), l’Allemagne semblait près de gagner la guerre. ” Dans les précédents conflits entre les deux rois, l’Empire romain (le roi du Nord) avait systématiquement été victorieux. Mais cette fois, ‘ il n’en a pas été comme au début ’. Le roi du Nord a perdu la guerre. L’ange en donna les

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raisons dans ces paroles : “ Oui, les navires de Kittim viendront contre lui et à coup sûr il se découragera. ” (Daniel 11:30a). Qu’étaient “ les navires de Kittim ” ?

13 À l’époque de Daniel, Kittim était Chypre. Cette île a été annexée par la Grande-Bretagne au début de la Première Guerre mondiale. On lit, en outre, dans un ouvrage spécialisé (The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible) que ce nom de Kittim “ inclut, par extension, l’ensemble de l’O[ccident], et tout spécialement l’O[ccident] maritime ”. La Bible en français courant rend l’expression “ les navires de Kittim ” par “ des gens de l’ouest, arrivant par bateaux ”. Durant la Première Guerre mondiale, les navires de Kittim ont été principalement ceux de la Grande-Bretagne, qui mouillaient au large des côtes occidentales de l’Europe.

14 Alors que la guerre s’éternisait, la flotte britannique a reçu d’autres navires de Kittim en renfort. Le 7 mai 1915, le sous-marin allemand U-20 a coulé le Lusitania, un paquebot civil, au large de la côte sud de l’Irlande. Parmi les morts se trouvaient 128 Américains. Par la suite, l’Allemagne a étendu la guerre sous-marine à l’Atlantique, ce qui a amené, le 6 avril 1917, le président des États-Unis Woodrow Wilson à déclarer la guerre à l’Allemagne. Fort des troupes et des bateaux de guerre américains, le roi du Sud (alors la Puissance mondiale anglo-américaine) était engagé dans une guerre à outrance avec l’autre roi, son rival.

15 Attaqué par la Puissance mondiale anglo-américaine, le roi du Nord ‘ >>

s’est découragé ’ et a capitulé en novembre 1918. Guillaume II s’est enfui en exil aux Pays-Bas et l’Allemagne est devenue une république. Mais ce n’en était pas encore fini du roi du Nord.

LE ROI AGIT “ EFFICACEMENT ”

16 “ Vraiment il [le roi du Nord] retournera, lancera des invectives contre l’alliance sainte et agira efficacement ; oui, il retournera et prêtera attention à ceux qui abandonnent l’alliance sainte. ” (Daniel 11:30b). C’est ce que l’ange prophétisa, et c’est ce qui s’est réalisé.

17 Après la guerre, en 1918, les Alliés victorieux ont imposé un traité de paix punitif à l’Allemagne. Le peuple allemand trouvait dures les clauses de ce traité, et la nouvelle république était faible à ses débuts. Pendant plusieurs années, l’Allemagne s’est débattue avec une détresse extrême et a subi la grande dépression qui a finalement laissé six millions de personnes sans emploi. Au début des années 30, la situation était mûre pour l’ascension d’Adolf Hitler. Il est devenu chancelier en janvier 1933, et l’année suivante il assurait la présidence de ce que les nazis appelaient le IIIe Reich {Note : Le Saint Empire romain avait été le premier Reich et l’Empire allemand le

deuxième.}.

18 Immédiatement après avoir accédé au pouvoir, Hitler a attaqué sans pitié “ l’alliance sainte ” représentée par les frères oints de Jésus Christ (Matthieu 25:40). En cela il a agi “ efficacement ” contre ces chrétiens fidèles ; il a persécuté cruellement nombre d’entre eux. Hitler a remporté des succès économiques et diplomatiques : sur ces plans aussi, il a agi “ efficacement ”. En quelques années seulement, il a fait de l’Allemagne une puissance avec

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laquelle il fallait compter sur la scène mondiale.

19 Hitler a prêté “ attention à ceux qui abandonnent l’alliance sainte ”. Qui étaient-ils ? Très probablement les chefs de la chrétienté, qui prétendaient être en relation d’alliance avec Dieu, mais qui n’étaient plus des disciples de Jésus Christ. Hitler a demandé et obtenu le soutien de “ ceux qui abandonnent l’alliance sainte ”. Par exemple, il a conclu à Rome un concordat avec le pape. En 1935, Hitler a créé le ministère des Affaires ecclésiastiques. L’un de ses objectifs était de mettre les Églises évangéliques sous le contrôle de l’État.

LES “ BRAS ” PROVIENNENT DU ROI

20 Hitler n’a pas tardé à entrer en guerre, ce que l’ange avait prédit avec exactitude : “ Des bras se lèveront, provenant de lui ; et vraiment ils profaneront le sanctuaire, la forteresse, et ôteront le sacrifice constant. ” (Daniel 11:31a). Les “ bras ” étaient les forces militaires que le roi du Nord a utilisées pour combattre le roi du Sud au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Le 1er septembre 1939, les “ bras ” nazis ont envahi la Pologne. Deux jours plus tard, la Grande-Bretagne et la France déclaraient la guerre à l’Allemagne pour venir en aide à la Pologne. C’est ainsi qu’a débuté la Deuxième Guerre mondiale. La Pologne a été rapidement écrasée et, peu après, les troupes allemandes occupaient le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France. “ À la fin de 1941, dit une encyclopédie (The World Book Encyclopedia), l’Allemagne nazie dominait le continent. ”

21 Alors que l’Allemagne et l’Union soviétique avaient signé un traité d’amitié, de coopération et de délimitation des frontières, Hitler a envahi le territoire soviétique le 22 juin 1941. Du coup, l’Union soviétique est passée du côté de la Grande-Bretagne. L’armée soviétique a opposé une vive résistance aux forces allemandes malgré les avancées spectaculaires qu’elles avaient opérées au départ. Le 6 décembre 1941, l’armée allemande a été de fait vaincue à Moscou. Le lendemain, le Japon, allié de l’Allemagne, bombardait Pearl Harbor, à Hawaii. Lorsqu’il l’a appris, Hitler a dit à ses aides de camp : “ Maintenant, nous ne pouvons plus perdre la guerre. ” Le 11 décembre, il a imprudemment déclaré la guerre aux États-Unis. Mais il avait sous-estimé la force de l’Union soviétique et des États-Unis. L’armée soviétique a attaqué à l’est ; les forces britanniques et américaines ont resserré l’étau à l’ouest ; le vent n’a pas tardé à tourner contre Hitler. Les forces allemandes ont perdu un à un leurs territoires. Après le suicide de Hitler, l’Allemagne a capitulé, le 7 mai 1945.

22 “ Vraiment ils [les bras nazis] profaneront le sanctuaire, la forteresse, et ôteront le sacrifice constant ”, déclara l’ange. En Juda, dans l’Antiquité, le sanctuaire faisait partie du temple de Jérusalem. Cependant, quand les Juifs rejetèrent Jésus, Jéhovah les rejeta ainsi que leur temple (Matthieu 23:37–24:2). Depuis le Ier siècle de notre ère, le temple de Jéhovah est un temple spirituel ; son Saint des Saints est dans les cieux, et sa cour spirituelle, où servent les frères oints de Jésus, le Grand Prêtre, est sur la terre. Depuis

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les années 30, la “ grande foule ” rend un culte à Dieu aux côtés du reste oint, si bien qu’on dit qu’elle sert ‘ dans le temple de Dieu ’. (Révélation 7:9, 15 ; 11:1, 2 ; Hébreux 9:11, 12, 24.) Dans les pays qu’il dominait, le roi du Nord a profané la cour terrestre du temple en persécutant sans relâche le reste oint et ses compagnons. La persécution a été si intense que “ le sacrifice constant ” (le sacrifice de louange offert publiquement au nom de Jéhovah) a été ôté (Hébreux 13:15). Néanmoins, et malgré d’horribles souffrances, les fidèles chrétiens oints, avec les “ autres brebis ”, n’ont cessé de prêcher pendant la Deuxième Guerre mondiale. — Jean 10:16.

‘ LA CHOSE IMMONDE EST INSTALLÉE ’

23 Alors que la fin de la Deuxième Guerre mondiale s’annonçait, un autre événement s’est produit, conformément à la prédiction de l’ange de Dieu. “ À coup sûr ils installeront la chose immonde qui cause la désolation. ” (Daniel 11:31b). Jésus aussi avait parlé de “ la chose immonde ”. >> ~ ~

Au Ier siècle, il s’était agi de l’armée romaine venue à Jérusalem en 66 de notre ère pour mater une rébellion juive {Note : Voir le chapitre 11 du présent ouvrage.}. — Matthieu 24:15 ; Daniel 9:27.

24 Quelle “ chose immonde ” a été ‘ installée ’ aux temps modernes ? Il s’agit apparemment d’une contrefaçon “ immonde ” du Royaume de Dieu. C’était la Société des Nations, la bête sauvage de couleur écarlate qui est allée dans l’abîme, autrement dit a cessé d’exister en tant qu’organisation pour la paix mondiale, quand a éclaté la Deuxième Guerre mondiale (Révélation 17:8). Toutefois, “ la bête sauvage ” était “ sur le point de monter de l’abîme ”. C’est ce qu’elle a fait quand, le 24 octobre 1945, ont été inaugurées les Nations unies qui comptaient 50 nations membres, dont l’ex-Union soviétique. C’est ainsi que “ la chose immonde ” prédite par l’ange, les Nations unies, a été installée.

25 L’Allemagne a été l’un des principaux ennemis du roi du Sud pendant les deux guerres mondiales et a occupé la position de roi du Nord. Qui occuperait cette position après elle ?

*** dp chap. 16 p. 270-285 ***

Les rois en guerre approchent de leur fin

1 Après avoir réfléchi au climat politique qui régnait aux États-Unis et en Russie, Alexis de Tocqueville, philosophe et historien français, a écrit en 1835 : “ L’un a pour principal moyen d’action la liberté ; l’autre, la servitude. [...] Leurs voies sont diverses ; néanmoins, chacun d’eux semble appelé par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses >>

mains les destinées de la moitié du monde. ” Comment cette prédiction s’est-elle réalisée dans le sillage de la Deuxième Guerre mondiale ? J. M. Roberts, un historien, écrit : “ À la fin d’une deuxième guerre mondiale, enfin il apparut nettement que les destinées du monde allaient probablement être dominées par deux grands systèmes politiques, des systèmes très différents, l’un en place dans ce qui avait été la Russie, l’autre aux États-Unis d’Amérique. ”

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2 Pendant les deux guerres mondiales, l’Allemagne avait été le principal ennemi du roi du Sud (la Puissance mondiale anglo-américaine) et avait occupé la position de roi du Nord. Cependant, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, cette nation s’est divisée. L’Allemagne de l’Ouest s’est alliée au roi du Sud, et l’Allemagne de l’Est s’est alignée sur une autre entité puissante : le bloc communiste des nations ayant à leur tête l’Union soviétique. Ce bloc, cette entité politique, s’est levé en tant que roi du Nord, fortement opposé à l’alliance anglo-américaine. Et la rivalité entre les deux rois a pris la forme d’une guerre froide qui a duré de 1948 à 1989. Auparavant, le roi du Nord allemand avait agi “ contre l’alliance sainte ”. (Daniel 11:28, 30.) Comment le bloc communiste agirait-il à l’égard de cette alliance ?

LES VRAIS CHRÉTIENS TRÉBUCHENT, MAIS L’EMPORTENT

3 “ Ceux qui agissent méchamment contre l’alliance, déclara l’ange de Dieu, il [le roi du Nord] les entraînera dans l’apostasie au moyen de paroles douces. ” L’ange ajouta : “ Mais pour ce qui est du peuple qui connaît son Dieu, il l’emportera et agira efficacement. Quant aux perspicaces parmi le peuple, ils donneront de l’intelligence à la multitude. Oui, ils trébucheront par l’épée et par la flamme, par la captivité et par le pillage, pendant un certain nombre de jours. ” — Daniel 11:32, 33.

4 Ceux qui “ agissent méchamment contre l’alliance ” ne peuvent être que les chefs de la chrétienté, qui se prétendent chrétiens, mais dont les actions profanent le nom même du christianisme. Dans son livre intitulé Religion in the Soviet Union, >>

Walter Kolarz dit : “ [Pendant la Deuxième Guerre mondiale,] le gouvernement soviétique a fait un effort pour s’assurer l’aide matérielle et morale des Églises dans la défense de la patrie. ” Après la guerre, les chefs religieux ont voulu conserver cette amitié, malgré la politique athée de la puissance qui constituait alors le roi du Nord. La chrétienté a fait ainsi plus que jamais partie du monde, une apostasie répugnante aux yeux de Jéhovah. — Jean 17:16 ; Jacques 4:4.

5 Qu’en était-il des chrétiens authentiques, le “ peuple qui connaît son Dieu ” et les “ perspicaces ” ? Tout en étant ‘ soumis aux autorités supérieures ’, comme il convient, les chrétiens qui vivaient sous la domination du roi du Nord ne faisaient pas partie du monde (Romains 13:1 ; Jean 18:36). Ils veillaient à rendre “ les choses de César à César ”, mais ils rendaient aussi “ les choses de Dieu à Dieu ”. (Matthieu 22:21.) Pour cette raison, leur intégrité a été menacée. — 2 Timothée 3:12.

6 En conséquence, les vrais chrétiens ‘ ont trébuché ’ et ‘ l’ont emporté ’ tout à la fois. Ils ont trébuché en ce qu’ils ont été cruellement persécutés ; quelques-uns ont même été tués. Mais ils l’ont emporté en ce que la grande majorité d’entre eux sont restés fidèles. Ils ont vaincu le monde, à l’exemple de Jésus (Jean 16:33). En outre, ils n’ont jamais cessé de prêcher, même en prison ou dans les camps de concentration. Ainsi, ils ‘ ont donné de l’intelligence à la multitude ’. Malgré la persécution qui a sévi dans la plupart des pays dirigés par le roi du Nord, le nombre des Témoins de Jéhovah a augmenté. Grâce à la fidélité des “ perspicaces ”, une partie toujours plus importante de la

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“ grande foule ” est apparue dans ces pays. — Révélation 7:9-14.

LES SERVITEURS DE JÉHOVAH SONT AFFINÉS

7 “ Mais quand ils [les serviteurs de Dieu] trébucheront, ils seront secourus par un peu de secours ”, annonça l’ange (Daniel 11:34a). Le triomphe du roi du Sud dans la deuxième guerre mondiale avait valu quelque soulagement aux chrétiens qui vivaient sous la domination du roi rival (voir Révélation 12:15, 16). Pareillement, ceux qui ont été persécutés par le roi suivant ont de temps à autre connu du soulagement. Quand la guerre froide s’est apaisée, de nombreux dirigeants se sont rendu compte que les chrétiens fidèles ne constituent pas une menace, et par conséquent ils les ont reconnus officiellement. Du secours est également venu des membres de plus en plus nombreux de la grande foule, qui ont fait bon accueil à la prédication fidèle des chrétiens oints. — Matthieu 25:34-40.

8 Parmi ceux qui affirmaient vouloir servir Dieu pendant la guerre froide, tous n’avaient pas de bons mobiles. L’ange avait du reste lancé cet avertissement : “ Beaucoup se joindront à eux au moyen d’une douceur feinte. ” (Daniel 11:34b). Un nombre considérable de personnes se sont intéressées à la vérité, mais n’ont pas souhaité se vouer à Dieu. Par contre, d’autres qui donnaient l’impression d’accepter la bonne nouvelle étaient en réalité des espions à la solde des autorités. Un rapport indique : “ Certains de ces personnages sans scrupules étaient des communistes qui s’étaient infiltrés dans l’organisation du Seigneur, avaient simulé un zèle dévorant, et même s’étaient vu confier des services importants. ”

9 L’ange poursuivit : “ Et certains parmi les perspicaces trébucheront, afin de faire une œuvre d’affinage à cause d’eux et de purifier et de blanchir, jusqu’au temps de la fin ; car c’est encore pour le temps fixé. ” (Daniel 11:35). À cause de ces personnages infiltrés dans la congrégation, certains des fidèles sont tombés entre les griffes des autorités. Jéhovah a permis qu’une telle chose se produise pour qu’il y ait un affinage, une purification de son peuple. De même que Jésus “ a appris l’obéissance de par les choses qu’il a subies ”, de même ces fidèles ont appris l’endurance par la mise à l’épreuve de leur foi (Hébreux 5:8 ; Jacques 1:2, 3 ; voir aussi Malaki 3:3). Ils ont ainsi été ‘ affinés, purifiés et blanchis ’.

10 Les serviteurs de Jéhovah devaient trébucher et être affinés “ jusqu’au temps de la fin ”. Évidemment, ils s’attendent à être persécutés jusqu’à la fin du système de choses méchant. Toutefois, la purification et le blanchiment du peuple de Dieu à la suite de l’intrusion du roi du Nord était “ pour le temps fixé ”. Par conséquent, en Daniel 11:35, le “ temps de la fin ” doit désigner la fin de la période dont les serviteurs de Dieu ont besoin pour être affinés et durant laquelle ils endurent l’attaque du roi du Nord. Ils ont sans doute cessé de trébucher au temps fixé par Jéhovah.

LE ROI SE GRANDIT

11 L’ange ajouta au sujet du roi du Nord : “ Vraiment le roi agira selon sa propre volonté, il s’élèvera et se grandira au-dessus de tout dieu ; et [refusant de reconnaître la souveraineté de Jéhovah] contre le Dieu des dieux il proférera des choses prodigieuses. Oui, il aura du succès jusqu’à ce que les

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invectives soient parvenues à leur terme ; car ce qui est décidé doit être fait. Il ne fera pas attention au Dieu de ses pères ; il ne fera attention ni au désir des femmes ni à aucun autre dieu, mais il se grandira au-dessus de tous. ” — Daniel 11:36, 37.

12 Le roi du Nord a accompli ces paroles prophétiques : il a rejeté le “ Dieu de ses pères ”, notamment la divinité trinitaire de la chrétienté. Le bloc communiste a encouragé l’athéisme à tout crin. C’est ainsi que le roi du Nord s’est fait dieu, qu’il ‘ s’est grandi au-dessus de tous ’. Il n’a pas fait attention “ au désir des femmes ” (les pays satellites qui étaient en quelque sorte les servantes de son régime, le Nord Viêt Nam par exemple) ; ce roi a agi “ selon sa propre volonté ”.

13 L’ange continua la prophétie en ces termes : “ C’est au dieu des forteresses que, dans sa position, il rendra gloire ; et c’est à un dieu que n’ont pas connu ses pères qu’il rendra gloire au moyen d’or et au moyen d’argent, au moyen de pierres précieuses et au moyen de choses désirables. ” (Daniel 11:38). De fait, le roi du Nord a mis sa confiance dans le militarisme scientifique moderne, le “ dieu des forteresses ”. Il a cherché le salut au moyen de ce “ dieu ” en sacrifiant des richesses énormes sur son autel.

14 “ Il agira efficacement contre les forteresses les mieux fortifiées, avec un dieu étranger. Oui, quiconque le reconnaîtra, il le fera abonder en gloire, et vraiment il les fera dominer parmi un grand nombre ; et il répartira le sol pour un prix. ” (Daniel 11:39). Confiant en son “ dieu étranger ”, celui des armées, le roi du Nord a agi très “ efficacement ” : il a prouvé qu’il était >>

une formidable puissance militaire des “ derniers jours ”. (2 Timothée 3:1.) Ceux qui ont soutenu son idéologie ont reçu en contrepartie un appui politique, financier et parfois militaire.

“ UNE POUSSÉE ” AU TEMPS DE LA FIN

15 “ Au temps de la fin le roi du Sud engagera le combat avec lui par une poussée ”, dit l’ange à Daniel (Daniel 11:40a). Le roi du Sud a-t-il ‘ poussé ’ le roi du Nord pendant le “ temps de la fin ” ? (Daniel 12:4, 9.) Oui, bien sûr ! Après la Première Guerre mondiale, le lourd traité de paix infligé à celui qui était alors le roi du Nord, l’Allemagne, a certainement été “ une poussée ”, une incitation à se venger. Après sa victoire dans la Deuxième Guerre mondiale, le roi du Sud a pointé d’effrayantes armes nucléaires sur son rival et a mis en place contre lui une puissante alliance militaire : l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Un historien britannique a déclaré au sujet de la fonction de l’OTAN : “ C’était le principal instrument servant à ‘ contenir ’ l’URSS, qui passait désormais pour la menace la plus sérieuse à la paix en Europe. Sa mission a duré 40 ans, et elle a été accomplie avec un succès incontestable. ” Au fil des années de la guerre froide, la “ poussée ” du roi du Sud a encore pris la forme de l’espionnage soutenu par une haute technicité, ainsi que d’offensives diplomatiques et militaires.

16 Comment le roi du Nord a-t-il réagi ? “ Le roi du Nord se précipitera sur lui avec des chars et des cavaliers et de nombreux navires ; et à coup sûr il entrera dans les pays et inondera et passera. ” (Daniel 11:40b). L’histoire des derniers jours a été marquée par la

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politique expansionniste du roi du Nord. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, le “ roi ” nazi a inondé les pays voisins du sien. À la fin de cette guerre, le “ roi ” qui lui a succédé a édifié un empire puissant. Pendant la guerre froide, le roi du Nord a combattu son rival par pays interposés lors de conflits et d’insurrections, en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Il a persécuté les vrais chrétiens et a limité leur activité, sans toutefois la faire cesser entièrement. Ses offensives militaires et politiques lui ont assuré la mainmise sur un certain nombre de pays. C’est exactement ce que l’ange avait prophétisé : “ Oui, il entrera aussi dans le pays de la Parure [le domaine spirituel du peuple de Jéhovah], et il y aura beaucoup de pays qui trébucheront. ” — Daniel 11:41a.

17 Néanmoins, le roi du Nord n’a pas conquis le monde. L’ange prédit : “ Voici ceux qui échapperont à sa main : Édom, Moab et la partie principale des fils d’Ammôn. ” (Daniel 11:41b). Dans l’Antiquité, Édom, Moab et Ammôn étaient situés entre les territoires du roi du Sud égyptien et du roi du Nord syrien. À notre époque, ils représentent les nations et les organisations que le roi du Nord a prises pour cibles, mais qu’il n’a pas réussi à dominer.

L’ÉGYPTE N’ÉCHAPPE PAS

18 L’ange de Jéhovah continua en ces termes : “ Il [le roi du Nord] continuera d’avancer sa main contre les pays ; quant au pays d’Égypte, il n’échappera pas. Oui, il dominera sur les trésors cachés de l’or et de l’argent, et sur toutes les choses désirables d’Égypte. Les Libyens et les Éthiopiens seront sur ses pas. ” (Daniel 11:42, 43). Même le roi du Sud, l’“ Égypte ”, n’a pas échappé aux effets de la politique >>

expansionniste du roi du Nord. Au Viêt Nam, par exemple, il a subi une défaite retentissante. Qu’en est-il des “ Libyens ” et des “ Éthiopiens ” ? Il se pourrait bien que ces voisins de l’Égypte antique figurent les nations voisines de l’“ Égypte ” (le roi du Sud) moderne qui ont parfois ‘ été sur les pas ’ du roi du Nord.

19 Le roi du Nord a-t-il dominé sur ‘ les trésors cachés de l’Égypte ’ ? Il a indéniablement eu une grande influence sur la façon dont le roi du Sud a utilisé ses ressources financières. Par crainte de son rival, le roi du Sud consacre d’énormes sommes à l’entretien d’une formidable armée de terre, de mer et de l’air. C’est dans cette mesure que l’on peut dire du roi du Nord qu’il a ‘ dominé ’ la façon dont le roi du Sud fait usage de ses richesses.

LA DERNIÈRE CAMPAGNE

20 La rivalité entre le roi du Nord et le roi du Sud, qu’elle se manifeste sur les plans militaire, économique ou autre, touche à sa fin. L’ange de Jéhovah révéla les détails d’un conflit encore à venir ; il déclara : “ Il y aura des nouvelles qui le troubleront [le roi du Nord], venant du levant et du nord, et à coup sûr il sortira en grande fureur afin d’anéantir et de vouer un grand nombre à la destruction. Et il plantera ses tentes-palais entre la grande mer et la montagne sainte de la Parure ; et il devra venir jusqu’à sa fin, et il n’y aura personne pour lui venir en aide. ” — Daniel 11:44, 45.

21 Le roi du Nord a subi un grave revers en décembre 1991, quand l’Union soviétique a été démantelée. Qui sera ce roi lorsque Daniel 11:44, 45 s’accomplira ? S’agira-t-il d’un des pays qui appartenaient autrefois à l’Union soviétique ? Ou changera-t-il

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complètement d’identité, comme il l’a déjà fait plusieurs fois ? La mise au point d’armes nucléaires par d’autres nations engendrera-t-elle une nouvelle course aux armements et aura-t-elle une incidence sur l’identité de ce roi ? Seul le temps répondra à ces questions. Il est sage de ne pas spéculer. Quand le roi du Nord entreprendra sa dernière campagne, tous ceux qui possèdent la perspicacité que donne la Bible discerneront clairement l’accomplissement de la prophétie. — Voir “ Les rois dans Daniel chapitre 11 ”, page 284. Voir p.115 ci-dessous

22 En revanche, il y a une chose que nous savons : ce que le roi du Nord va bientôt entreprendre. Poussé par les nouvelles “ venant du levant et du nord ”, il mènera une campagne ‘ afin d’anéantir un grand nombre ’. Contre qui cette campagne sera-t-elle dirigée ? Et quelles “ nouvelles ” provoqueront cette attaque ?

ALARMÉ PAR DES NOUVELLES TROUBLANTES

23 Considérons ce que le livre de la Révélation déclare concernant la fin de Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion. Avant “ la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ”, Har-Maguédôn, cette grande ennemie du vrai culte “ sera complètement brûlée par le feu ”. (Révélation 16:14, 16 ; 18:2-8.) Sa destruction est préfigurée par le versement du sixième bol de la colère de Dieu sur l’Euphrate symbolique. Le fleuve est desséché pour que “ le chemin soit préparé pour les rois venant du soleil levant ”. (Révélation 16:12.) Qui sont ces rois ? Nuls autres que Jéhovah Dieu et Jésus Christ ! — Voir Isaïe 41:2 ; 46:10, 11.

24 La destruction de Babylone la Grande est décrite de façon saisissante dans le livre de la Révélation ; on y lit : “ Les dix cornes que tu as vues [les rois régnant au temps de la fin], et la bête sauvage [les Nations unies], celles-ci haïront la prostituée et la rendront dévastée et nue, et mangeront ses chairs et la brûleront complètement par le feu. ” (Révélation 17:16). Pourquoi les dirigeants détruiront-ils Babylone la Grande ? Parce que ‘ Dieu leur met au cœur d’exécuter sa pensée ’. (Révélation 17:17.) Parmi ces dirigeants figure le roi du Nord. Ce qu’il entend “ venant du levant ” pourrait bien être cet acte de Jéhovah par lequel il mettra dans le cœur des responsables humains l’idée d’anéantir la grande prostituée religieuse.

25 Mais la colère du roi du Nord a une cible spéciale. Il “ plantera ses tentes-palais entre la grande mer et la montagne sainte de la Parure ”, dit l’ange. À l’époque de Daniel, la grande mer était la Méditerranée, et la montagne sainte était Sion, lieu où s’élevait autrefois le temple de Dieu. Par conséquent, dans l’accomplissement de la prophétie, c’est contre le peuple de Dieu que le roi du Nord, furieux, mène campagne. Dans un sens spirituel, le lieu qui se trouve “ entre la grande mer et la montagne sainte ” représente le domaine spirituel des serviteurs oints de Jéhovah. Ces serviteurs sont sortis de “ la mer ” (représentant l’humanité éloignée de Dieu) et ont l’espérance de gouverner avec Jésus Christ sur le mont Sion céleste. — Isaïe 57:20 ; Hébreux 12:22 ; Révélation 14:1.

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26 Ézékiel, qui était contemporain de Daniel, prophétisa lui aussi une attaque contre le peuple de Dieu “ dans la période finale des jours ”. Il dit que c’est Gog de Magog, autrement dit Satan le Diable, qui engagerait les hostilités (Ézékiel 38:14, 16). Symboliquement, de quelle direction Gog vient-il ? “ Des parties les plus reculées du nord ”, déclare Jéhovah par l’intermédiaire d’Ézékiel (Ézékiel 38:15). Quelle que soit la virulence de cette attaque, elle ne détruira pas le peuple de Dieu. Cet affrontement spectaculaire résultera d’une manœuvre opérée par >

Jéhovah dans le but d’annihiler les forces de Gog. À ce sujet, Jéhovah dit à Satan : “ À coup sûr, [...] je mettrai des crochets dans tes mâchoires et te ferai sortir. ” “ Je te ferai monter des parties les plus reculées du nord et je te ferai venir sur les montagnes d’Israël. ” (Ézékiel 38:4 ; 39:2). Par conséquent, la nouvelle “ venant du nord ”, qui rend le roi du Nord furieux, doit provenir de Jéhovah. Mais ce, en quoi les nouvelles “ venant du levant et du nord ” consisteront exactement au bout du compte, seul Dieu le décidera, et le temps le révélera.

[Tableau/Illustration, page 284] (Voir la publication) LES ROIS DANS DANIEL CHAPITRE 11 (…) [Note du tableau] La prophétie contenue en Daniel chapitre 11 ne prédit pas les noms des entités politiques qui occupent les positions de roi du Nord et de roi du Sud à diverses époques. Leur identité n’est connue qu’une fois que les événements ont commencé à se produire. En outre, puisque le conflit se livre par épisodes, à certains intervalles il n’y a pas de conflit ; un roi domine tandis que l’autre reste

inactif.

27 Quant à Gog, il organise cette attaque acharnée à cause de la prospérité de “ l’Israël de Dieu ” qui, ainsi que la “ grande foule ” d’“ autres brebis ”, ne fait plus partie du monde (Galates 6:16 ; Révélation 7:9 ; Jean 10:16 ; 17:15, 16 ; 1 Jean 5:19). Gog regarde d’un mauvais œil “ un peuple réuni d’entre les nations, un peuple qui amasse fortune [spirituelle] et biens [spirituels] ”. (Ézékiel 38:12.) Considérant le domaine spirituel des chrétiens comme “ un pays de campagnes ouvertes ”, mûr pour être envahi, Gog fait un suprême effort pour éliminer cet obstacle à son hégémonie du monde. Mais il échoue (Ézékiel 38:11, 18 ; 39:4). Lorsque les rois de la terre, y compris le roi du Nord, attaqueront le peuple de Jéhovah, ils ‘ viendront jusqu’à leur fin ’.

‘ LE ROI VIENDRA JUSQU’À SA FIN ’

28 La dernière campagne du roi du Nord n’est pas menée directement contre le roi du Sud. Il ne vient donc pas jusqu’à sa fin à cause de son grand rival. Pareillement, le roi du Sud n’est pas détruit par le roi du Nord. Le roi du Sud est détruit “ sans main [humaine] ”, par le Royaume de Dieu {Note : Voir le chapitre 10 du présent ouvrage.} (Daniel 8:25). À vrai dire, à la bataille d’Har-Maguédôn, ce sont tous les rois de la terre qui seront détruits par le Royaume de Dieu ; et c’est assurément ce qui arrivera aussi au roi du Nord (Daniel 2:44). Daniel 11:44, 45 décrit des événements qui aboutissent à cette bataille décisive. Quand le roi du Nord ira à sa fin, on ne s’étonnera pas qu’il n’y ait “ personne pour lui venir en aide ” !

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*** dp chap. 17 p. 286-305 ***

L’identification des vrais adorateurs au temps de la fin

1 Un groupe insignifiant et sans défense subit l’attaque acharnée d’une puissance mondiale redoutable. Ce groupe survit et connaît même un renouveau qu’il doit, non à sa propre force, mais au prix que Jéhovah Dieu lui attache. Daniel chapitre 7 prédit ces événements, qui se sont produits au début du XXe siècle. Mais quel était ce groupe ? Le même chapitre de Daniel les appela “ les saints du Suprême ”, Jéhovah Dieu. Il révéla aussi que ces humains seront finalement rois adjoints dans le Royaume messianique. — Daniel 7:13, 14, 18, 21, 22, 25-27.

2 Comme nous l’avons appris en Daniel chapitre 11, le roi du Nord ira à sa fin complète après avoir menacé le pays spirituel en sécurité de ces humains fidèles (Daniel 11:45 ; voir aussi Ézékiel 38:18-23). En effet, Jéhovah protège soigneusement ses fidèles oints. Psaume 105:14, 15 nous dit : “ À cause d’eux [Jéhovah] reprit des rois, en disant : ‘ Ne touchez pas à mes oints, et à mes prophètes ne faites aucun mal. ’ ” Dès lors, ne pensez-vous pas que, à l’époque mouvementée que nous traversons, il serait sage que la “ grande foule ” en pleine expansion se rapproche le plus possible de ces saints (Révélation 7:9 ; Zekaria 8:23) ? C’est précisément ce que Jésus Christ recommanda de faire aux personnes qu’il comparait à des brebis : se joindre à ses frères spirituels oints en les soutenant dans leur œuvre. — Matthieu 25:31-46 ; Galates 3:29.

3 Cependant, l’Adversaire de Dieu, Satan, mène une guerre à outrance contre les oints. Il est derrière la fausse religion, et il a littéralement rempli le monde de pseudo-chrétiens. En conséquence, de nombreuses personnes sont égarées. D’autres ont perdu tout espoir de trouver les représentants de la vraie religion (Matthieu 7:15, 21-23 ; Révélation 12:9, 17). Même celles qui trouvent le “ petit troupeau ” et se joignent à lui doivent lutter pour garder leur foi, car le monde cherche en permanence à l’éroder (Luc 12:32). Qu’en est-il de vous ? Avez-vous trouvé “ les saints du Suprême ” et vous joignez-vous à eux ? Avez-vous en main les éléments solides qui attestent que ceux que vous avez trouvés sont indéniablement les personnes que Dieu a choisies ? Ces éléments peuvent renforcer votre foi. Ils vous donneront également les moyens d’aider d’autres personnes à voir clair dans la confusion religieuse qui règne aujourd’hui dans le monde. Daniel chapitre 12 regorge de cette connaissance vitale.

LE GRAND PRINCE ENTRE EN ACTION

4 Daniel 12:1 déclare : “ Durant ce temps-là se lèvera Mikaël, le grand prince qui se tient là en faveur des fils de ton peuple. ” Ce verset prédit deux choses distinctes à propos de Mikaël : la première, c’est qu’il “ se tient là ”, ce qui évoque une situation qui dure un certain temps ; la deuxième, c’est qu’il “ se lèvera ”, ce qui sous-entend qu’un événement surviendra au cours de ce temps-là. Nous désirons d’abord savoir durant quelle période Mikaël “ se tient là en faveur des fils [du] peuple [de Daniel] ”. Souvenez-vous que Mikaël est un nom donné à Jésus dans son rôle de Chef

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céleste. La précision selon laquelle il “ se tient là ” nous rappelle la façon dont ce terme est employé ailleurs dans le livre de Daniel. Il se rapporte fréquemment à une action accomplie par un roi, un roi qui prend possession du pouvoir par exemple. — Daniel 11:2-4, 7, 20, 21.

5 Il est évident que l’ange parlait ici d’une période mentionnée dans d’autres prophéties bibliques. Jésus appela cette période sa “ présence ” (grec : parousia), où il serait Roi au ciel (Matthieu 24:37-39). Cette période est aussi appelée “ les derniers jours ” et le “ temps de la fin ”. (2 Timothée 3:1 ; Daniel 12:4, 9.) Depuis qu’elle a commencé en 1914, Mikaël se tient là en qualité de Roi au ciel. — Voir Isaïe 11:10 ; Révélation 12:7-9.

6 Mais quand Mikaël ‘ se lève-t-il ’ ? Quand il entreprend une action spéciale. Cela, Jésus le fera dans l’avenir. Révélation 19:11-16 décrit prophétiquement Jésus sous les traits du puissant Roi messianique qui, chevauchant à la tête d’une armée d’anges, détruit les ennemis de Dieu. Daniel 12:1 ajoute : “ Et à coup sûr ce sera un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’une nation a paru jusqu’à ce temps-là. ” Christ sera le grand Exécuteur de Jéhovah ; il mettra fin à tout le système de choses méchant au cours de la “ grande tribulation ” prédite. — Matthieu 24:21 ; Jérémie 25:33 ; 2 Thessaloniciens 1:6-8 ; Révélation 7:14 ; 16:14, 16.

7 Durant cette période lugubre, qu’adviendra-t-il des humains qui exerceront la foi ? Daniel s’entendit dire encore : “ Durant ce temps-là ton peuple échappera, tous ceux qui seront >>

trouvés inscrits dans le livre. ” (Voir aussi Luc 21:34-36). Qu’est-ce que ce livre ? Fondamentalement, il représente le souvenir que Jéhovah Dieu garde de ceux qui font sa volonté (Malaki 3:16 ; Hébreux 6:10). Ceux dont le nom est inscrit dans le livre de vie sont les gens les plus en sécurité au monde, car ils sont protégés par Dieu. Quel que soit le mal qui leur advienne, il peut être effacé et il le sera. Même si la mort les emporte avant ce “ temps de détresse ”, ils demeureront sains et saufs dans la mémoire sans limite de Jéhovah. Il se souviendra d’eux et les ressuscitera au cours du Règne millénaire de Jésus Christ. — Actes 24:15 ; Révélation 20:4-6.

LES SAINTS ‘ SE RÉVEILLENT ’

8 Sans conteste, l’espérance de la résurrection est réconfortante. Daniel 12:2 y fait référence en ces termes : “ Beaucoup de ceux qui sont endormis dans le sol de poussière se réveilleront, ceux-ci pour la vie de durée indéfinie et ceux-là pour les opprobres et pour l’aversion de durée indéfinie. ” (Voir aussi Isaïe 26:19). Ces paroles nous rappellent peut-être la promesse émouvante d’une résurrection générale énoncée par Jésus Christ (Jean 5:28, 29). Quelle espérance enthousiasmante ! Pensez à vos amis, aux membres de votre famille qui vous sont chers et à qui il sera donné de revivre ! Mais la promesse qu’on trouve dans le livre de Daniel se rapporte avant tout à une autre sorte de résurrection, à une résurrection qui a déjà eu lieu. Comment est-ce possible ?

9 Considérez le contexte. Comme nous l’avons vu, le premier verset du chapitre 12 s’applique non seulement à la fin de l’actuel système de choses,

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mais aussi à l’ensemble des derniers jours. À dire vrai, le plus gros de ce chapitre trouve son accomplissement, non dans le paradis terrestre à venir, mais durant le temps de la fin. Y a-t-il eu une résurrection à cette époque ? Certes, l’apôtre Paul écrivit que la résurrection de “ ceux qui appartiennent au Christ ” aurait lieu “ durant sa présence ”. Toutefois, les humains ressuscités pour vivre au ciel sont relevés “ incorruptibles ”. (1 Corinthiens 15:23, 52.) Aucun d’eux n’est relevé “ pour les opprobres et pour l’aversion de durée indéfinie ” prédits en Daniel 12:2. Existe-t-il une autre sorte de résurrection ? Dans la Bible, la résurrection prend parfois un sens spirituel. En Ézékiel et dans la Révélation, par exemple, des passages prophétiques s’appliquent à un retour à la vie spirituel, à une résurrection spirituelle. — Ézékiel 37:1-14 ; Révélation 11:3, 7, 11.

10 Les serviteurs oints de Dieu ont-ils connu un retour à la vie spirituel au temps de la fin ? Absolument ! En 1918, un petit reste de chrétiens fidèles ont été l’objet d’une attaque inouïe qui a perturbé leur ministère public organisé. C’est une réalité historique. Puis, en 1919, contre toute attente, ils ont repris vie au sens spirituel. Ces faits concordent avec la description de la résurrection prédite en Daniel 12:2. Certains se sont alors et par la suite ‘ réveillés ’ spirituellement. Malheureusement, néanmoins, tous ne sont pas restés en vie sur ce plan. Ceux qui, après s’être réveillés, ont rejeté le Roi messianique et ont abandonné le service de Dieu se sont attiré ‘ les opprobres et l’aversion de durée indéfinie ’ mentionnés en >>

Daniel 12:2 (Hébreux 6:4-6). Les oints fidèles, quant à eux, ont mis à profit leur vie spirituelle retrouvée : ils ont soutenu fidèlement le Roi messianique. Au bout du compte, leur fidélité leur vaut, pour reprendre les termes de la prophétie, “ la vie de durée indéfinie ”. Aujourd’hui, leur vitalité spirituelle face à l’opposition nous aide à les identifier.

ILS ‘ BRILLENT COMME LES ÉTOILES ’

11 Les deux versets suivants de Daniel chapitre 12 nous aident mieux encore à identifier “ les saints du Suprême ”. Au verset 3, l’ange dit à Daniel : “ Les perspicaces brilleront comme l’éclat de l’étendue ; et ceux qui amènent la multitude à la justice, comme les étoiles, pour des temps indéfinis, oui pour toujours. ” Qui sont “ les perspicaces ” aujourd’hui ? De nouveau, les faits désignent les mêmes “ saints du Suprême ”. Après tout, qui en dehors du fidèle reste oint a été assez perspicace pour discerner que Mikaël, le grand Prince, a commencé à se tenir là en Roi en 1914 ? En prêchant ce genre de vérités, ainsi qu’en gardant une conduite chrétienne, ces chrétiens ont ‘ brillé comme des foyers de lumière ’ dans le monde enveloppé de ténèbres spirituelles (Philippiens 2:15 ; Jean 8:12). Jésus prophétisa à leur sujet : “ En ce temps-là, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. ” — Matthieu 13:43.

12 Daniel 12:3 précise même à quelle œuvre ces chrétiens oints seraient occupés au temps de la fin. Ils ‘ amèneraient la multitude à la justice ’. Le reste oint a entrepris de rassembler le nombre qui manquait des 144 000 cohéritiers de Christ

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(Romains 8:16, 17 ; Révélation 7:3, 4). Cette œuvre terminée (sans doute vers le milieu des années 30), ces chrétiens se sont mis à rassembler la “ grande foule ” des “ autres brebis ”. (Révélation 7:9 ; Jean 10:16.) Ce sont des humains qui eux aussi exercent la foi dans le sacrifice rédempteur de Jésus Christ. Ils sont en conséquence purs devant Jéhovah. Ils se comptent par millions aujourd’hui et caressent l’espoir de survivre à la destruction prochaine du monde méchant. Au cours du Règne millénaire de Christ, Jésus et ses 144 000 rois et prêtres adjoints appliqueront à l’humanité obéissante sur la terre la plénitude des bienfaits de la rançon ; ils aideront ainsi tous ceux qui exerceront la foi à se débarrasser de la moindre trace du péché hérité d’Adam (2 Pierre 3:13 ; Révélation 7:13, 14 ; 20:5, 6). Au plein sens du terme, les oints contribueront alors à ‘ amener la multitude à la justice ’ et ‘ brilleront comme les étoiles ’ dans le ciel. L’espérance de vivre sur la terre sous le glorieux gouvernement céleste de Christ et de ses rois adjoints a-t-elle du prix à vos yeux ? Quel privilège de prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu aux côtés des “ saints ” ! — Matthieu 24:14.

ILS ‘ RÔDENT ’

13 La déclaration de l’ange à Daniel, qui commençait en Daniel 10:20, se termine à présent par ces paroles réconfortantes : “ Et quant à toi, ô Daniel, rends secrètes ces paroles et scelle le livre, jusqu’au temps de la fin. Beaucoup rôderont çà et là, et la vraie connaissance deviendra abondante. ” (Daniel 12:4). De fait, la majeure partie de ce que Daniel écrivit sous inspiration a été rendue secrète et inaccessible >>

à l’intelligence humaine. D’ailleurs, Daniel lui-même avoua plus loin : “ Or, quant à moi, j’entendis, mais je ne comprenais pas. ” (Daniel 12:8). Dans ce sens, le livre de Daniel est resté scellé pendant des siècles. L’est-il toujours aujourd’hui ?

14 C’est un privilège pour nous que de vivre au “ temps de la fin ” prédit dans le livre de Daniel. Comme la prophétie l’annonçait, de nombreux fidèles ont ‘ rôdé ’ dans les pages de la Parole de Dieu. En conséquence, la bénédiction de Jéhovah aidant, la vraie connaissance est devenue abondante. Les fidèles Témoins de Jéhovah oints ont reçu la perspicacité nécessaire pour comprendre que le Fils de l’homme est devenu Roi en 1914, pour identifier les bêtes de la prophétie de Daniel, pour mettre les humains en garde contre “ la chose immonde qui cause la désolation ”... et ce ne sont là que quelques exemples (Daniel 11:31). Cette abondance de connaissance est une marque supplémentaire qui identifie “ les saints du Suprême ”. Mais Daniel reçut d’autres indications encore.

ILS SONT ‘ MIS EN PIÈCES ’

15 Daniel, souvenons-nous, reçut ces messages angéliques sur le bord du “ grand fleuve ” Hiddéqel, également appelé le Tigre (Daniel 10:4). Il y voit maintenant trois créatures angéliques et déclare : “ Moi, Daniel, je vis, et voici que deux autres se tenaient, l’un sur cette rive-ci du fleuve et l’autre sur cette rive-là du fleuve. Alors l’un d’eux dit à l’homme vêtu de lin, qui était au-dessus des eaux du fleuve : ‘ Jusqu’à quand la fin des choses prodigieuses ? ’ ” (Daniel 12:5, 6). La question soulevée ici par l’ange peut une nouvelle fois nous faire penser aux

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“ saints du Suprême ”. Au début du “ temps de la fin ”, en 1914, ils étaient très soucieux de savoir au bout de combien de temps s’accompliraient les promesses de Dieu. La réponse à cette question révèle qu’ils sont concernés au premier chef par cette prophétie.

16 Le récit de Daniel dit ensuite : “ Et je commençai à entendre l’homme vêtu de lin, qui était au-dessus des eaux du fleuve, alors qu’il levait sa main droite et sa main gauche vers les cieux et jurait par Celui qui est vivant pour des temps indéfinis : ‘ Ce sera pour un temps fixé, des temps fixés et une moitié. Et dès qu’on aura achevé de mettre en pièces la force du peuple saint, toutes ces choses parviendront à leur terme. ’ ” (Daniel 12:7). L’instant est grave. L’ange lève les deux mains en faisant serment, peut-être pour que les deux anges des deux côtés du large fleuve voient son geste. Par ce geste, en tout cas, il indique que l’accomplissement de la prophétie est absolument certain. Mais quand les temps fixés dont il parle ont-ils lieu ? La réponse n’est pas aussi difficile à trouver que vous pourriez le penser.

17 Cette prophétie ressemble étonnamment à deux autres. L’une d’elles, que nous avons considérée au chapitre 9 du présent ouvrage, se trouve en Daniel 7:25 ; l’autre, en Révélation 11:3, 7, 9. Arrêtons-nous sur quelques parallèles entre ces prophéties. L’une et l’autre se déroulent pendant le temps de la fin. Les deux se rapportent aux serviteurs saints de Dieu ; elles montrent qu’ils sont persécutés et même, pendant un temps, dans l’impossibilité d’accomplir leur prédication publique. Elles expliquent qu’ils reprennent vie et qu’ils recommencent leur œuvre, déjouant les plans de leurs >>

persécuteurs. Et chacune de ces prophéties précise la durée du temps d’épreuve des saints. Les deux prophéties de Daniel (7:25 et 12:7) parlent ‘ d’un temps, de temps et de la moitié d’un temps ’. Les biblistes admettent généralement qu’il est question de trois temps et demi. La Révélation parle pour la même période d’une durée de 42 mois, ou 1 260 jours (Révélation 11:2, 3). Voilà qui confirme que les trois temps et demi de Daniel correspondent à trois ans et demi de 360 jours chacun. Mais quand ces 1 260 jours ont-ils commencé ?

18 La prophétie indique assez explicitement à quel moment les 1 260 jours prendraient fin : lorsqu’“ on aura achevé de mettre en pièces la force du peuple saint ”. Au milieu de 1918, les responsables de la Watch Tower Bible and Tract Society, dont son président, Joseph Rutherford, ont été déclarés coupables sous de fausses accusations, condamnés à de longues peines et emprisonnés. Les saints de Dieu ont bel et bien vu leur œuvre ‘ mise en pièces ’, leur force brisée. Si on décompte trois ans et demi en partant du milieu de 1918, on arrive à la fin de 1914. À ce moment-là, le petit groupe des oints rassemblaient leurs forces pour résister à la persécution. La Première Guerre mondiale avait éclaté et l’opposition contre leur œuvre était de plus en plus virulente. Du reste, pour l’année 1915, le texte qu’ils avaient choisi consistait en cette question posée par le Christ à ses disciples : “ Pouvez-vous boire ma coupe ? ” (Matthieu 20:22). Ainsi que Révélation 11:3 l’avait prédit, la période de 1 260 jours qui a suivi a été pour les oints une époque de deuil, comme s’ils prophétisaient vêtus de toiles de sac. La persécution a redoublé. Certains

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oints ont été emprisonnés, d’autres attaqués par des foules, d’autres encore torturés. Beaucoup ont été démoralisés par la mort, en 1916, du premier président de la Société, Charles Russell. Qu’allait-il se passer après cette période sombre qui s’achevait par le meurtre des saints en tant qu’organisation de prédicateurs ?

19 La prophétie parallèle contenue en Révélation 11:3, 9, 11 montre qu’après avoir été tués les “ deux témoins ” ne restent dans la mort qu’une brève période : trois jours et demi. Ensuite, ils reprennent vie. Pareillement, la prophétie de Daniel chapitre 12 indique que les saints ne resteraient pas silencieux, mais avaient encore du pain sur la planche.

ILS SONT ‘ PURIFIÉS, BLANCHIS ET AFFINÉS ’

20 Nous l’avons vu plus haut, Daniel écrivait ces choses, mais ne les comprenait pas. Il dut néanmoins se demander si les saints seraient ou non finalement anéantis par leurs persécuteurs, puisqu’il posa la question : “ Quelle sera la période finale de ces choses ? ” L’ange répondit : “ Va, Daniel, car ces paroles sont secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. Beaucoup se purifieront et se blanchiront et seront affinés. À coup sûr les méchants agiront méchamment, et aucun méchant ne comprendra ; mais les perspicaces comprendront. ” (Daniel 12:8-10). Les saints avaient donc une espérance certaine ! Ils ne seraient pas détruits ; au contraire, ils seraient blanchis, ils auraient le bonheur d’être considérés comme purs devant Jéhovah Dieu (Malaki 3:1-3). >> ~ ~

Leur perspicacité dans les questions spirituelles leur permettrait de demeurer purs aux yeux de Dieu. À l’inverse, les méchants ne voudraient pas comprendre les choses spirituelles. Mais quand tout cela se réaliserait-il ?

21 Daniel l’apprit : “ Depuis le temps où le sacrifice constant aura été ôté et où l’on aura installé la chose immonde qui cause la désolation, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. ” Cette période commencerait par conséquent lorsque certaines conditions seraient réunies. “ Le sacrifice constant ” (“ le sacrifice permanent ”) devait être ôté (Daniel 12:11, note) {Note : Traduit simplement par “ le sacrifice ”

dans la Septante.}. À quel sacrifice l’ange pensait-il ? Pas aux sacrifices d’animaux offerts dans un temple sur la terre. En effet, même le temple qui s’était élevé jadis à Jérusalem n’était qu’une “ copie de la réalité ”, la réalité étant le grand temple spirituel de Jéhovah, qui entra en fonction quand Christ en devint le Grand Prêtre en 29 de notre ère. Dans ce temple spirituel, qui représente la disposition prise par Dieu pour l’exercice du culte pur, il n’est nul besoin d’offrir en permanence des sacrifices pour le péché, puisque “ le Christ a été offert une fois pour toutes, afin de porter les péchés de beaucoup ”. (Hébreux 9:24-28.) Il n’empêche que tous les vrais chrétiens offrent des sacrifices dans ce temple. L’apôtre Paul écrivit : “ Par son intermédiaire [celui de Christ] offrons toujours à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui font une déclaration publique pour son nom. ” (Hébreux 13:15).

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En conséquence, la première condition posée par la prophétie, le fait que “ le sacrifice constant ” serait ôté, a été >>

remplie vers le milieu de 1918, quand la prédication a été pour ainsi dire interrompue.

[Encadré, page 298] LE SACRIFICE CONSTANT A ÉTÉ ÔTÉ

Dans le livre de Daniel, l’expression “ sacrifice constant ” apparaît cinq fois. Elle désigne un sacrifice de louange,

“ le fruit de lèvres ”, offert régulièrement à Jéhovah Dieu par ses serviteurs (Hébreux 13:15). En Daniel 8:11 ; 11:31 et 12:11, il était prédit que ce sacrifice serait ôté.

Pendant les deux guerres mondiales, les serviteurs de Jéhovah ont été cruellement persécutés dans les territoires du “ roi du Nord ” et du “ roi du Sud ”. (Daniel 11:14, 15.) C’est vers la fin de la Première Guerre mondiale que “ le sacrifice constant ” a été ôté, lorsque la prédication a été pour ainsi dire arrêtée au milieu de 1918 (Daniel 12:7). Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, “ le sacrifice constant ” a également été “ enlevé ” pendant 2 300 jours par la Puissance mondiale anglo-américaine (Daniel 8:11-14 ; voir le chapitre 10 du présent ouvrage). Il a également été ôté par les “ bras ” nazis pendant une période que

les Écritures ne précisent pas. — Daniel 11:31 ; voir le chapitre 15 du présent ouvrage.

22 Qu’en est-il de la deuxième condition, l’‘ installation ’ de “ la chose immonde qui cause la désolation ” ? Comme nous l’avons vu quand nous avons commenté Daniel 11:31, cette chose immonde a d’abord été la Société des Nations, qui a réapparu par la suite sous la forme des Nations unies. Ces institutions sont immondes en ce qu’on les a proclamées l’unique espoir de paix pour la terre, si bien que, dans le cœur de nombre de gens, elles prennent ni plus ni moins la place du Royaume de Dieu ! Le projet de la Société des Nations a été proposé officiellement en janvier 1919. À l’époque, donc, les deux conditions de Daniel 12:11 étaient remplies. Par conséquent, les 1 290 jours ont commencé début 1919 et ont duré jusqu’à l’automne 1922 (dans l’hémisphère Nord).

23 Les saints ont-ils, au cours de cette période, fait des progrès en vue d’être blanchis et purifiés aux yeux de Dieu ? Incontestablement ! >> ~ ~ ~ ~ ~

En mars 1919, le président de la Société Watch Tower et ses proches collaborateurs ont été libérés de prison. Ils ont été par la suite disculpés des fausses accusations qui pesaient sur eux. Conscients que leur œuvre était loin d’être terminée, ils se sont mis immédiatement à l’ouvrage : ils ont organisé une assemblée pour septembre 1919. La même année a vu la parution d’un périodique qui accompagnerait La Tour de Garde. Appelé au départ L’Âge d’Or (aujourd’hui Réveillez-vous !), il a toujours soutenu La Tour de Garde en dénonçant sans crainte la corruption du monde actuel et en aidant les serviteurs de Dieu à rester purs. À la fin des 1 290 jours prédits, les saints étaient en bonne voie pour être purifiés et rétablis. En septembre 1922, exactement au moment où cette période se terminait, ils ont tenu à Cedar Point (dans l’Ohio, aux États-Unis) une assemblée qui a fait date. Cette assemblée a donné une vigoureuse impulsion à la prédication. Cependant, il restait des progrès à accomplir. On allait s’y employer au cours d’une autre période particulière.

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[Tableau/Illustrations, page 301] (Voir la publication)

LES PÉRIODES PROPHÉTIQUES DANS DANIEL Daniel 4:16, 25 Sept temps (2 520 ans) : Octobre 607 av. n. è. à octobre 1914 de n. è. (Le Royaume messianique est établi. Voir le chapitre 6 du présent ouvrage.) --- Daniel 7:25 ; 12:7 Trois temps et demi (1 260 jours) : Décembre 1914 à juin 1918 (Les chrétiens oints sont harcelés. Voir le chapitre 9 du présent ouvrage.) --- Daniel 8:14 2 300 soirs et matins : 1

er ou 15 juin 1938 au 8 ou 22 octobre 1944

(La “ grande foule ” apparaît, se multiplie. Voir le chapitre 10 du présent ouvrage.) --- Daniel 9:24-27 70 semaines (490 ans) : 455 av. n. è. à 36 de n. è. (La venue du Messie et son ministère sur la terre. Voir le chapitre 11 du présent ouvrage.) --- Daniel 12:11 1 290 jours : Janvier 1919 à septembre 1922 (Les chrétiens oints se réveillent et progressent spirituellement.) --- Daniel 12:12 1 335 jours : Septembre 1922 à mai 1926

(Les chrétiens oints sont heureux.)

HEUREUX LES SAINTS

24 L’ange de Jéhovah conclut sa prophétie concernant les saints par ces mots : “ Heureux celui qui reste dans l’attente et qui arrive aux mille trois cent trente-cinq jours ! ” (Daniel 12:12). L’ange ne révèle aucun indice sur les moments où cette période commence ou s’achève. L’Histoire donne à penser qu’elle suit simplement la période précédente. En ce cas, elle s’étendrait de l’automne 1922 à la fin du printemps 1926 (dans l’hémisphère Nord). Les saints ont-ils été heureux à la fin de cette période ? Absolument, sous plusieurs rapports importants sur le plan spirituel.

25 Même après l’assemblée de 1922 (montrée page 302), certains saints de Dieu avaient toujours le regard tourné vers le passé. À leurs réunions, ils continuaient d’étudier essentiellement la Bible et les volumes des Études des Écritures, rédigés par Charles Russell. ~

À l’époque, une opinion très répandue voulait que 1925 soit l’année où commencerait la résurrection et où le Paradis serait rétabli sur la terre. Du coup, beaucoup servaient Dieu avec une date en vue. Quelques-uns refusaient orgueilleusement de participer à la prédication au public. Tout n’allait pas pour le mieux.

26 Toutefois, à mesure que les 1 335 jours s’écoulaient, tout cela a commencé à changer. On a mis l’accent sur la prédication ; on s’est organisé pour que tous y participent régulièrement. On a prévu des réunions pour étudier La Tour de Garde chaque semaine. Le numéro du 1er mars 1925 (juin en français) contenait l’article historique intitulé “ La naissance de la nation ” ; cet article permettait aux serviteurs de Dieu de comprendre tout ce qui s’était produit entre 1914 et 1919. L’année 1925 passée, les saints n’ont plus servi Dieu avec une date proche et précise en vue. Le plus important était la sanctification du nom de Jéhovah. Cette vérité essentielle a été mise en évidence

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comme jamais auparavant dans l’article de La Tour de Garde du 1er janvier 1926 (mars en français) intitulé “ Qui honorera Jéhovah ? ” À l’assemblée tenue en mai 1926 a paru le livre Délivrance (voir

l’illustration pleine page de la page 302 de la publication). C’était le premier d’une série de nouveaux livres destinés à remplacer les Études des Écritures. Les saints ne regrettaient plus le passé. Ils regardaient avec confiance l’avenir et l’œuvre qui les attendaient. La prophétie avait dit vrai : quand les 1 335 jours se sont terminés, les saints étaient heureux.

27 Évidemment, tous ne se sont pas montrés endurants au cours de cette époque troublée. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle l’ange avait insisté sur l’importance de ‘ rester dans l’attente ’. Ceux qui ont enduré et qui sont restés dans l’attente ont été abondamment bénis. L’examen de Daniel chapitre 12 l’atteste. Comme prédit, les oints ont, au sens spirituel, repris vie, ont été ressuscités. Ils ont reçu une perspicacité hors du commun ; ils ont eu la capacité de ‘ rôder ’ dans la Parole de Dieu et, guidés par l’esprit saint, de percer des secrets séculaires. Jéhovah les a purifiés et les a fait briller spirituellement, avec autant d’éclat que des étoiles. ~ Cela leur a permis d’amener de

nombreux humains à être tenus pour justes par Jéhovah Dieu.

28 Quand on connaît tous les indices prophétiques qui identifient “ les saints du Suprême ”, est-on excusable si on ne les reconnaît pas et qu’on ne se joigne pas à eux ? De merveilleuses bénédictions attendent la grande foule, qui sert Jéhovah aux côtés du groupe des oints de moins en moins nombreux. Nous devons tous rester dans l’attente de l’accomplissement des promesses divines (Habaqouq 2:3). Voilà des décennies que Mikaël, le grand Prince, se tient là en faveur des serviteurs de Dieu. Dans peu de temps maintenant, il va entrer en action en qualité d’exécuteur de l’actuel système de choses, envoyé par Dieu. Quelle sera alors notre situation ?

29 La réponse à cette question dépendra de notre choix présent : menons-nous une vie intègre ? Pour renforcer notre détermination alors que le “ temps de la fin ” approche de son terme, considérons le dernier verset du livre de Daniel. En l’examinant dans le prochain chapitre, nous verrons comment Daniel s’est tenu devant son Dieu et comment il se tiendra devant lui dans l’avenir.

*** dp chap. 18 p. 306-319 ***

Jéhovah promet une récompense merveilleuse à Daniel

1 Un coureur approche de la ligne d’arrivée. Il n’en peut plus, mais à la vue de son objectif il rassemble tout ce qui lui reste d’énergie dans ses dernières foulées. Tous ses muscles tendus, il franchit enfin la ligne d’arrivée ! >> Sur son visage se lisent le soulagement,

le triomphe. Il a enduré jusqu’au bout, et il en est récompensé.

2 À la fin de Daniel chapitre 12, on trouve le prophète bien-aimé près de la ligne d’arrivée de sa “ course ” à lui, sa vie qu’il a consacrée au service de Jéhovah. Après avoir cité divers exemples d’hommes et de femmes de foi parmi les serviteurs de Jéhovah préchrétiens, l’apôtre Paul écrivit :

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“ Ainsi donc, parce que nous avons une si grande nuée de témoins qui nous entoure, débarrassons-nous aussi de tout poids et du péché qui nous entrave facilement, et courons avec endurance la course qui est placée devant nous, tandis que nous avons les yeux fixés sur l’Agent principal de notre foi et Celui qui la porte à la perfection : Jésus. Pour la joie qui était placée devant lui, il a enduré un poteau de supplice, méprisant la honte, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. ” — Hébreux 12:1, 2.

3 Dans cette “ grande nuée de témoins ” figurait Daniel. Il avait indéniablement ‘ couru avec endurance ’ ; il l’avait fait, motivé par un profond amour pour Dieu. Jéhovah avait révélé nombre de renseignements à Daniel concernant l’avenir des gouvernements du monde, mais maintenant il lui envoyait cet encouragement personnel : “ Quant à toi, va vers la fin ; et tu te reposeras, mais tu te lèveras pour ton lot à la fin des jours. ” (Daniel 12:13). L’ange de Jéhovah disait trois choses distinctes à Daniel : 1) que Daniel devait ‘ aller vers la fin ’, 2) qu’il ‘ se reposerait ’ et 3) qu’il ‘ se lèverait ’ à un certain moment. En quoi ces paroles peuvent-elles aujourd’hui encourager les chrétiens à endurer jusqu’à la ligne d’arrivée dans la course pour la vie ?

“ VA VERS LA FIN ”

4 Que voulait dire l’ange quand il déclara à Daniel : “ Quant à toi, va vers la fin ” ? La fin de quoi ? Daniel avait presque 100 ans ; l’ange faisait donc apparemment allusion >> à la fin de sa vie, qui était probablement très proche.

{Note : Daniel avait été emmené en exil à Babylone en 617 avant notre ère, certainement adolescent. Il reçut cette vision dans la troisième année de Cyrus, soit en 536. — Daniel 10:1.} L’ange exhortait Daniel à endurer fidèlement jusqu’à sa mort. Ce ne serait pas forcément facile. Daniel avait vécu suffisamment longtemps pour voir renverser Babylone et un reste des exilés juifs retourner en Juda et à Jérusalem. Cela dut procurer beaucoup de joie au prophète âgé. Rien n’indique cependant qu’il ait été du voyage. Il se peut tout à fait qu’il ait été trop âgé et trop fragile à l’époque. Ou peut-être était-ce la volonté de Jéhovah qu’il reste à Babylone. Quoi qu’il en soit, on ne peut s’empêcher de se demander si Daniel n’était pas quelque peu nostalgique après le départ de ses compatriotes en Juda.

5 Daniel retira sans aucun doute beaucoup de force de la déclaration bienveillante de l’ange : “ Va vers la fin. ” Cela nous rappelle peut-être les paroles que Jésus Christ énonça quelque six siècles après : “ Celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. ” (Matthieu 24:13). C’est indubitablement la voie que Daniel suivit. Il endura jusqu’à la fin ; il courut jusqu’au bout, fidèlement, la course pour la vie. Sans doute est-ce une des raisons pour lesquelles il est par la suite question de lui en termes élogieux dans la Parole de Dieu (Hébreux 11:32, 33). Qu’est-ce qui permit à Daniel d’endurer jusqu’à la fin ? Le récit de sa vie fournit la réponse.

ENDURONS DANS L’ÉTUDE DE LA PAROLE DE DIEU

6 Pour endurer jusqu’à la fin, Daniel ne s’arrêta jamais d’étudier et de méditer profondément les promesses exaltantes de Dieu. Nous savons que Daniel était un fervent

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étudiant de la Parole de Dieu. Comment aurait-il connu autrement la promesse de Jéhovah dictée à Jérémie selon laquelle l’Exil durerait 70 ans ? Daniel écrivit lui-même : “ Je discernai par les livres le nombre des années. ” (Daniel 9:2 ; Jérémie 25:11, 12). Il est hors de doute que Daniel éplucha de fond en comble les livres de la Parole de Dieu qui existaient à son époque. Les écrits de Moïse, de David, de Salomon, d’Isaïe, de Jérémie, d’Ézékiel, tout ce dont il disposait, donnèrent à coup sûr à Daniel matière à lire et à méditer pendant de nombreuses heures agréables.

7 Pour cultiver l’endurance aujourd’hui, il est indispensable d’étudier la Parole de Dieu, de s’absorber en elle (Romains 15:4-6 ; 1 Timothée 4:15). Et nous disposons de la Bible entière, notamment du récit de la manière dont certaines prophéties de Daniel se sont accomplies des siècles après leur rédaction. Nous avons en plus la chance de vivre “ au temps de la fin ” prédit en Daniel 12:4. À notre époque, les oints bénéficient de la perspicacité spirituelle ; ils brillent comme des phares de vérité dans un monde de ténèbres. Cela explique que nombre des prophéties profondes qui figurent dans le livre de Daniel, dont certaines le déconcertèrent, soient riches de sens pour nous aujourd’hui. Continuons donc d’étudier la Parole de Dieu chaque jour ; ne banalisons jamais ce privilège. Cela nous aidera à endurer.

DANIEL PERSÉVÉRA DANS LA PRIÈRE

8 La prière aussi aida Daniel à endurer jusqu’à la fin. Chaque jour il se tournait vers Jéhovah Dieu et lui parlait> franchement, le cœur rempli de foi et de confiance.

Il savait que Jéhovah ‘ entend la prière ’. (Psaume 65:2 ; voir aussi Hébreux 11:6.) Quand il eut le cœur lourd, peiné qu’il était par la conduite rebelle d’Israël, Daniel s’épancha auprès de Jéhovah (Daniel 9:4-19). Même lorsque Darius établit par décret que pendant 30 jours on ne devait adresser de requête à personne d’autre qu’à lui, Daniel ne cessa pas pour autant de prier Jéhovah Dieu (Daniel 6:10). N’est-il pas émouvant d’imaginer ce vieillard fidèle préférer braver une fosse et des lions qu’abandonner le privilège précieux qu’est la prière ? Sur ce sujet, aucun doute possible : Daniel alla fidèlement à sa fin, en priant chaque jour Jéhovah avec ferveur.

9 Il n’est pas compliqué de prier. Nous pouvons prier pour ainsi dire n’importe quand, n’importe où, à voix haute ou en silence. Mais nous ne devons jamais prendre ce précieux privilège à la légère. La Bible établit un rapport entre la prière et l’endurance, la persévérance et l’état de veille spirituel (Luc 18:1 ; Romains 12:12 ; Éphésiens 6:18 ; Colossiens 4:2). N’est-il pas extraordinaire de pouvoir communiquer à volonté et librement avec le plus grand personnage de l’univers ? Et d’être écouté ? Souvenez-vous de la fois où Daniel priait et où Jéhovah envoya un ange lui répondre. Cet ange arriva alors que Daniel priait encore (Daniel 9:20, 21) ! Nous ne sommes évidemment pas à une époque où les anges rendent visite aux humains, mais Jéhovah n’a pas changé (Malaki 3:6). Tout comme il entendit la prière de Daniel, il écoutera les nôtres. Et plus nous prierons, plus nous nous rapprocherons de Jéhovah ; comme Daniel, nous forgerons un lien qui nous aidera à endurer jusqu’à la fin.

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ENDURONS DANS L’ENSEIGNEMENT DE LA PAROLE DE DIEU

10 Daniel devait ‘ aller vers la fin ’ dans un autre sens encore. Il lui fallait endurer en tant qu’enseignant de la vérité. Il n’oublia jamais qu’il faisait partie du peuple choisi à propos duquel les Écritures avaient dit : “ ‘ Vous êtes mes témoins ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ oui mon serviteur que j’ai choisi. ’ ” (Isaïe 43:10). Daniel fit tout ce qui était en son pouvoir pour être à la hauteur de cette mission. Sa tâche consistait probablement, entre autres, à enseigner son peuple exilé à Babylone. Nous sommes peu informés sur ses rapports avec les autres Juifs, excepté avec les trois qui sont appelés “ ses compagnons ”, Hanania, Mishaël et Azaria (Daniel 1:7 ; 2:13, 17, 18). Leur étroite amitié aida certainement chacun d’eux dans une grande mesure à endurer (Proverbes 17:17). Daniel, qui reçut de Jéhovah une perspicacité particulière, avait beaucoup à enseigner à ses amis (Daniel 1:17). Mais son œuvre d’enseignement ne s’arrêtait pas là.

11 Plus qu’aucun autre prophète, Daniel fut chargé de donner le témoignage à des dignitaires gentils. Il dut souvent transmettre des messages peu agréables ; pourtant, il ne traita jamais les dirigeants auxquels il eut affaire en personnages odieux ou en quelque manière inférieurs à lui. Il leur parla avec respect et diplomatie. Si quelques-uns, comme les satrapes jaloux et calculateurs, voulurent détruire Daniel, en revanche il gagna le respect d’autres dignitaires. >> ~ ~ Grâce à la capacité que Jéhovah donna à Daniel d’expliquer des mystères qui laissaient perplexes des rois et des

sages, le prophète devint quelqu’un de très éminent (Daniel 2:47, 48 ; 5:29). Certes, en vieillissant, il ne pouvait plus être aussi actif que dans sa jeunesse. Il n’empêche qu’il alla certainement à sa fin en cherchant fidèlement tous les moyens de se montrer le témoin de son Dieu qu’il aimait.

12 Dans la congrégation chrétienne aujourd’hui, nous pouvons trouver de fidèles compagnons qui nous aident à endurer, de même que Daniel et ses trois compagnons s’épaulaient mutuellement. Nous nous enseignons également les uns les autres, ce qui produit “ un échange d’encouragements ”. (Romains 1:11, 12.) Comme Daniel, nous avons pour mission de donner le témoignage aux non-croyants (Matthieu 24:14 ; 28:19, 20). C’est pourquoi il nous faut aiguiser nos capacités afin d’‘ exposer correctement la parole de la vérité ’ lorsque nous parlons de Jéhovah (2 Timothée 2:15). Et il nous sera bénéfique de suivre ce conseil de l’apôtre Paul : “ Continuez à marcher avec sagesse à l’égard de ceux du dehors. ” (Colossiens 4:5). Cette sagesse veut que nous ayons un point de vue raisonnable sur les gens qui ne partagent pas notre foi. Nous ne les méprisons pas ; nous ne nous considérons pas comme supérieurs (1 Pierre 3:15). Nous cherchons plutôt à les attirer vers la vérité ; nous utilisons la Parole de Dieu avec tact et habileté de façon à toucher leur cœur. Quand nous réussissons à toucher quelqu’un, cela nous procure une joie immense. Ce genre de joie nous aide incontestablement à endurer jusqu’à la fin, à l’exemple de Daniel.

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“ TU TE REPOSERAS ”

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13 L’ange donna ensuite cette assurance à Daniel : “ Tu te reposeras. ” (Daniel 12:13). Que signifiaient ces paroles ? Bien sûr, Daniel savait qu’il allait mourir. Depuis l’époque d’Adam jusqu’à la nôtre, la mort attend inéluctablement tous les humains. La Bible a bien raison de qualifier la mort d’“ ennemi ”. (1 Corinthiens 15:26.) Néanmoins, pour Daniel, la perspective de mourir évoquait quelque chose de tout à fait différent de l’idée que s’en faisaient les Babyloniens tout autour de lui. À leurs yeux, imprégnés qu’ils étaient du culte compliqué de quelque 4 000 fausses divinités, la mort s’accompagnait de toutes sortes de terreurs. Ils pensaient qu’après la mort ceux qui avaient été malheureux ou dont la fin avait été violente se transformaient en esprits vengeurs qui hantaient les vivants. Les Babyloniens croyaient également en un au-delà terrifiant, peuplé de monstres hideux aux formes humaines et animales.

14 Pour Daniel, la mort n’avait rien à voir avec ces idées. Des centaines d’années avant l’époque du prophète, le roi Salomon avait déclaré sous l’inspiration divine : “ Les morts, eux, ne savent rien. ” (Ecclésiaste 9:5). Et à propos de celui qui meurt, le psalmiste avait chanté : “ Son esprit sort, il retourne à son sol ; en ce jour-là périssent ses pensées. ” (Psaume 146:4). Daniel savait par conséquent que les paroles que l’ange lui adressait se réaliseraient. La mort était synonyme de repos. Nulle pensée, nul regret amer, nul tourment... et encore moins des monstres. À la mort de Lazare, Jésus Christ présenta les choses de façon similaire. >> Il déclara : “ Lazare notre ami s’est endormi. ” — Jean 11:11.

15 Arrêtons-nous sur une autre raison pour laquelle la perspective de mourir n’effrayait pas Daniel. La Parole de Dieu dit : “ Un nom vaut mieux qu’une bonne huile, et le jour de la mort que le jour de sa naissance. ” (Ecclésiaste 7:1). En quel sens le jour de la mort, un jour triste s’il en est, peut-il valoir mieux que le jour joyeux de la naissance ? Tout est dans le “ nom ”. “ Une bonne huile ” pouvait valoir extrêmement cher. Un jour, par exemple, Marie la sœur de Lazare enduisit les pieds de Jésus d’une huile parfumée qui valait presque un an de salaire (Jean 12:1-7) ! Comment un simple nom pouvait-il être aussi précieux ? En Ecclésiaste 7:1, la Septante met : “ Un beau nom. ” Ce qui est précieux, ce n’est pas tant le nom en soi que ce qu’il représente. Lorsque quelqu’un naît, il n’a pas de réputation, pas de belles œuvres à son actif ; personne ne se souvient avec émotion de sa personnalité, de ses qualités. Quand quelqu’un arrive au terme de sa vie en revanche, son nom évoque tout cela. Et si son nom est beau du point de vue de Dieu, alors il est amplement plus précieux que n’importe quel bien matériel.

16 D’un bout à l’autre de sa vie, Daniel fit tout ce qui était en son pouvoir pour avoir un beau nom auprès de Dieu, et aucun de ses efforts n’échappa à Jéhovah. Il observait Daniel et examinait son cœur. Dieu avait agi de même à l’égard du roi David, qui chanta : “ Ô Jéhovah, tu m’as scruté, et tu me connais. Tu as su quand je m’assois et quand je me lève. Tu as été attentif de loin à ma pensée. ” (Psaume 139:1, 2). ~ ~ Certes, Daniel n’était pas parfait. Il descendait du pécheur Adam et

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appartenait à une nation pécheresse (Romains 3:23). Mais Daniel se repentit de son état de pécheur et s’efforça toujours de marcher avec son Dieu dans la droiture. Le fidèle prophète pouvait dès lors être certain que Jéhovah pardonnerait ses péchés et ne les retiendrait jamais contre lui (Psaume 103:10-14 ; Isaïe 1:18). Volontairement, ce sont des belles œuvres de ses serviteurs fidèles dont Jéhovah se souvient (Hébreux 6:10). D’ailleurs, l’ange de Jéhovah appela Daniel à deux reprises “ homme très désirable ”. (Daniel 10:11, 19.) C’était la preuve que Dieu aimait Daniel. Daniel pouvait aller se reposer satisfait, en sachant qu’il s’était fait un beau nom auprès de Jéhovah.

17 Nous ferions bien de nous

demander, tous autant que nous sommes : ‘ Ai-je un beau nom auprès de Jéhovah ? ’ Nous vivons une époque troublée. Ce n’est pas être morbide, mais simplement réaliste, que d’admettre que la mort peut emporter n’importe lequel d’entre nous à n’importe quel moment (Ecclésiaste 9:11). Il est donc capital d’être déterminé à se faire un beau nom auprès de Dieu dès maintenant, sans attendre. Si nous le faisons, nous n’avons pas à craindre la mort. Elle n’est qu’un repos, comme le sommeil. Et comme le sommeil, elle est suivie d’un réveil !

“ TU TE LÈVERAS ”

18 Le livre de Daniel se termine par l’une des plus belles promesses que Dieu a jamais faites à un humain. L’ange de Jéhovah dit à Daniel : “ Tu te lèveras pour ton lot à la fin des jours. ” Que voulait dire l’ange ? >> ~ Manifestement, puisque le ‘ repos ’ dont il venait de parler était la mort, la

promesse selon laquelle Daniel ‘ se lèverait ’ un jour ne pouvait se rapporter qu’à une chose : la résurrection ! {Note : D’après The Brown-Driver-Briggs Hebrew and English Lexicon, le mot hébreu rendu ici par ‘ se lever ’ a trait à “ la renaissance après la mort ”.}

Certains biblistes ont affirmé que Daniel chapitre 12 contient la première allusion explicite à la résurrection dans les Écritures hébraïques (Daniel 12:2). Sur ce point, néanmoins, ils se trompent. Daniel connaissait parfaitement l’espérance de la résurrection.

19 Par exemple, Daniel connaissait assurément ces paroles qu’Isaïe avait rédigées deux siècles plus tôt : “ Tes morts vivront. Un cadavre à moi — ils se relèveront. Réveillez-vous et poussez des cris de joie, vous qui résidez dans la poussière ! Car [...] la terre fera tomber, c’est-à-dire enfantera, même ceux qui sont sans force dans la mort. ” (Isaïe 26:19). Bien avant déjà, Éliya et Élisha avaient reçu de Jéhovah le pouvoir d’opérer des résurrections (1 Rois 17:17-24 ; 2 Rois 4:32-37). Même avant, Hanna, la mère du prophète Samuel, avait reconnu que Jéhovah peut relever des humains du shéol, la tombe (1 Samuel 2:6). Précédemment encore, le fidèle Job avait exprimé son propre espoir par ces mots : “ Si un homme robuste meurt, peut-il revivre ? Tous les jours de ma corvée, j’attendrai, jusqu’à ce que vienne ma relève. Tu appelleras, et moi je te répondrai. Tu languiras après l’œuvre de tes mains. ” — Job 14:14, 15.

20 Comme Job, Daniel avait des raisons d’être persuadé que Jéhovah le ramènerait un jour à la vie, mieux, qu’il languissait après. Il dut toutefois être profondément réconforté d’entendre une créature spirituelle puissante

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confirmer son espérance. Oui, Daniel se lèvera à “ la résurrection des justes ” qui surviendra au cours du Règne millénaire de Christ (Luc 14:14). Comment cela se passera-t-il pour Daniel ? La Parole de Dieu n’est pas avare de renseignements sur ce sujet.

21 Jéhovah est “ un Dieu, non pas de désordre, mais de paix ”. (1 Corinthiens 14:33.) Il est par conséquent évident que dans le Paradis la résurrection se déroulera avec ordre. Peut-être que du temps aura passé depuis Har-Maguédôn (Révélation 16:14, 16). Tous les vestiges de l’ancien système de choses auront été éliminés, et des préparatifs auront sans aucun doute été faits pour accueillir les morts. Quant à l’ordre dans lequel les morts reviendront, la Bible contient ce précédent : “ Chacun à son propre rang. ” (1 Corinthiens 15:23). Il semble probable que, dans la ‘ résurrection des justes et des injustes ’, les justes soient ramenés les premiers (Actes 24:15). De cette manière, les hommes fidèles du passé, tel Daniel, pourront participer à l’administration des affaires terrestres, notamment à l’instruction des milliards d’“ injustes ” ramenés à la vie. — Psaume 45:16.

22 Avant d’être prêt à assumer de telles responsabilités, Daniel aura certainement des questions à poser. N’a-t-il pas dit à propos de certaines des prophéties profondes qui lui étaient confiées : “ J’entendis, mais je ne comprenais pas. ” (Daniel 12:8). Comme il sera enthousiasmé de comprendre enfin ces mystères divins ! Il voudra inévitablement tout savoir sur le Messie. Daniel découvrira avec fascination la marche des puissances >> mondiales depuis son époque jusqu’à la nôtre, l’identité des fidèles “ saints du

Suprême ”, qui auront persévéré malgré la persécution au “ temps de la fin ”, et la destruction finale de tous les royaumes humains par le Royaume messianique de Dieu. — Daniel 2:44 ; 7:22 ; 12:4.

LE LOT DE DANIEL DANS LE PARADIS, ET LE VÔTRE !

23 Daniel voudra connaître le monde dans lequel il se trouvera alors, un monde tellement différent de celui de son temps. Disparues, toutes traces des guerres et de l’oppression qui gâchaient le monde à son époque. Il n’y aura ni affliction, ni maladie, ni mort (Isaïe 25:8 ; 33:24). En revanche, il y aura de la nourriture en abondance, des logements en quantité et un travail satisfaisant pour tous (Psaume 72:16 ; Isaïe 65:21, 22). L’humanité constituera une famille unie et heureuse.

24 Il est sûr et certain que Daniel aura une place dans ce monde-là. “ Tu te lèveras pour ton lot ”, lui dit l’ange. Le mot hébreu traduit ici par “ lot ” est celui qui désignait les parcelles de terrain {Note : Ce mot hébreu est de la famille de celui qui signifie “ caillou ”, car on se servait de petites pierres pour jeter les sorts. On répartissait parfois les terres de cette façon (Nombres 26:55, 56). Le manuel du traducteur pour le livre de Daniel dit qu’ici le mot désigne “ ce qui est

destiné/attribué à quelqu’un ” par Dieu.}. Daniel devait connaître la prophétie d’Ézékiel relative à la répartition du pays rétabli d’Israël (Ézékiel 47:13–48:35). Que donne à penser cette prophétie en ce qui concerne son accomplissement dans le Paradis ? Que tous les serviteurs de Dieu auront leur place dans ce Paradis, et que la terre sera répartie avec ordre et justice. Naturellement, le lot que Daniel recevra dans le Paradis ne consistera pas

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seulement en un terrain. Il comprendra sa place dans le dessein de Dieu. Daniel est certain de recevoir sa récompense promise.

25 Mais votre lot à vous ? Les mêmes promesses peuvent s’appliquer dans votre cas. Jéhovah veut que les humains obéissants ‘ se lèvent ’ pour leur lot, il veut qu’ils aient une place dans le Paradis. Songez un peu : ne sera-t-il pas prodigieux de rencontrer Daniel en personne, ainsi que d’autres hommes et femmes fidèles des temps bibliques ? Des humains sans nombre seront ramenés à la vie, qu’il faudra instruire pour qu’ils connaissent Jéhovah Dieu et qu’ils l’aiment. Imaginez-vous en train de prendre soin de notre demeure terrestre et de la transformer en un paradis d’une variété infinie et d’une beauté éternelle. Représentez-vous en train d’être enseigné par Jéhovah, en train d’apprendre à mener la vie qu’il avait prévue pour les humains (Isaïe 11:9 ; Jean 6:45). Il y a bel et bien une place pour vous dans le Paradis. Même si le mot Paradis sonne curieusement aux oreilles de certains aujourd’hui, souvenez-vous qu’à l’origine Jéhovah avait créé l’homme pour vivre dans un tel endroit (Genèse 2:7-9). En ce sens, le Paradis est l’habitat naturel des milliards de terriens. C’est pour vivre là qu’ils sont faits. Lorsque les humains se retrouveront >> dans le Paradis, ce sera comme s’ils rentraient chez eux.

~26 Nos cœurs ne s’embrasent-ils pas de reconnaissance quand nous pensons à cet avenir ? N’êtes-vous pas impatient de le connaître ? Il n’est pas étonnant que les Témoins de Jéhovah aient envie de savoir quand viendra la fin du système de choses. Il n’est pas facile d’attendre. Jéhovah le sait, puisqu’il nous encourage à ‘ continuer à attendre ’ la fin “ même si elle venait à tarder ”. Il veut dire qu’elle pourrait donner l’impression de tarder à notre point de vue ; en effet, dans le même verset, nous lisons cette assurance : “ Elle ne sera pas en retard. ” (Habaqouq 2:3 ;

voir aussi Proverbes 13:12). Sans doute possible, la fin viendra exactement au moment fixé.

27 Que devez-vous faire à l’approche

de la fin ? La même chose que le prophète Daniel, bien-aimé de Jéhovah : endurer fidèlement. Étudiez assidûment la Parole de Dieu. Priez avec ferveur. Aimez et fréquentez vos compagnons croyants. Enseignez avec zèle la vérité à autrui. La fin du présent système de choses méchant approchant jour après jour, demeurez déterminé à servir fidèlement le Très-Haut et à défendre hardiment sa Parole. Surtout, prêtez attention à la prophétie de Daniel ! Et que le Souverain Seigneur Jéhovah vous accorde le privilège de vous tenir joyeusement devant lui pour toute l’éternité !

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