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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
Le journal des étudiants Département d’études françaises de l’Université de Waterloo
Contact : [email protected] Numéro 4 Février 2010.
Célébration de l’admission à la retraite du Pr. Delbert Russel
Sommaire ...................................... Pages Éditorial....................................................... 2 Retraite de D. Russell ................................... 3 Entretien avec T. Collington ......................... 4 La nuit en rose ............................................. 8 La tire Sainte Catherine ................................ 9
Paris 1919 & Merci à Valerie et à Julie-Anne 11 Sexe et pouvoir ............................................ 12 Á livre ouvert ............................................... 13 Recherche .................................................... 14 Poèmes et cœur grivois................................. 16 Entretien avec Inji ........................................ 17 Jeux ............................................................. 19
Directrice de publication : Prof. Tara Collington
Rédacteur en chef :
Godrick Chékété
Rédactrice en chef adjointe :
Nadia Chelaru
Chargé de la diffusion : Maria Petrescu
Membres du comité de rédaction : Caroline Campbell-Seyler, Harjot Kaur
Dosanjh, Cara lynn Flett, Vivek
Ramakrishnan,Carla Toracchio
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
ÉDITORIAL
Vive l’année nouvelle !!!!!
Il vient un moment dans la vie où il
sied de marquer une pause et de mesurer
sereinement, mais très objectivement, la
distance parcourue sur le chemin de la
quête du savoir, de l’amour et surtout de la
réussite professionnelle ou universitaire
tout simplement. À ce moment crucial, les
questions affluent : sommes-nous toujours
à la hauteur de nos espérances, de nos
engagements et de nos projets ? Quelle
orientation nouvelle donner à notre vie
pour la faire resplendir autrement ? Un
tableau se présente à notre esprit.
Déroute ? Succès épisodiques ? Angoisse ?
Remise en cause de soi ? Ou joie d’aller de
l’avant… ? En tout cas, tout se dessine très
nettement. Impossible de se bercer
d’illusions. Alors que faire pour tirer un
meilleur parti du temps qui, lentement mais
sûrement, s’écoule et nous achemine vers
la fin dernière? L’esprit cède à la
méditation pour saisir notre place véritable
ici-bas et pour se lancer des défis sans
bornes en vue d’aller de l’avant au rythme
qui nous convient le mieux.
Quel moment autre que l’année
nouvelle se prête à cette introspection
bienfaisante ! L’année 2009 n’est plus
qu’un souvenir. Souvenir troublant pour
les uns, souvenirs fantastiques pour
d’autres. Qu’avons-nous fait de beau et de
grand ? Que nous reste-t-il à faire pour
bâtir seul, ou de concert avec les autres, un
monde uni, un monde rose, un monde
meilleur où la vie devient féerie et
célébration sans fin de la joie d’exister?
Qui d’autre que nous pourrait faire cet
examen de conscience ?
L’année 2009 aura consacré la
naissance de Quintessence. Trois numéros,
ce n’est rien. Mais, c’est suffisant pour
souffler fièrement une bougie, s’en réjouir,
et espérer des lendemains qui chantent et
satisfont les attentes de chacun de nous.
Qu’importent les embûches ! Ce sont
feuilles d’arbres jaunies par le temps, que
le vent emporte sur son passage et délaisse
au gré des opportunités ou de la
persévérance salvatrice. La vie suit son
cours, l’avenir se tisse en adéquation avec
nos aspirations profondes. Mais rien n’est
absolument rose ici-bas ! Que de
changements possibles mais
malheureusement non encore entrevus ? Le
temps qui rend tout meilleur saura nous
aider à continuer sur une lancée favorable
au progrès.
Ce numéro-ci se voudrait, dans une
certaine mesure, un regard rétrospectif
tourné vers les derniers événements
importants de l’année écoulée : le départ à
la retraite du Professeur Delbert Russell,
les activités du cercle français et l’entretien
avec le Professeur Tara Collington pour ne
citer que quelques exemples des articles de
ce numéro. Le reste, à vous de le
découvrir.
Une seule conclusion
encourageante : il n’y a rien de fait tant
qu’il reste à faire. En avant donc, chers
amis, pour de nouveaux défis et que cette
année 2010 comble les attentes de chacun
de nous sur le plan des études. Paix, santé,
joie, bonheur et une vie merveilleusement
bien remplie à chacun de nous. Bonne et
heureuse année 2010. Le soleil luit et luira
encore plus vivement pour le mieux-être de
chacun et de tous.
Godrick Chékété
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
Départ à la retraite du Professeur Delbert Russell Par Caroline Campbell-Seyler
Une trentaine de collègues, et
anciens et actuels, de Delbert Russell ainsi
que de nombreux étudiants des 2e et 3
e
cycles du département d’études françaises
se sont réunis le 1er décembre 2009 afin de
fêter à la fois l’illustre carrière de ce
professeur très apprécié et également sa
retraite, qui prend effet à compter du début
du trimestre d’hiver 2010.
La célébration en l’honneur de
Delbert et de sa femme Ruth a eu lieu au
Laurel Room de l’édifice South Campus
Hall, resplendissante de décorations des
fêtes et accompagnée d’un véritable festin
traditionnel de Noël. Les invités ont eu
l’occasion de lever leur verre pour cet
homme très humble tout en apprenant des
nombreux orateurs qui ont pris la parole,
l’importance de son influence dans
l’université au cours de sa carrière.
À travers les accolades faites par
Robert Kerton, Frank Tompa, Guy Poirier,
Christine McWebb et enfin par François
Paré, les participants au déjeuner ont pu
apprécier la mesure de l’humilité de cet
homme qu’on connaissait dans les rôles
qu’il a joués ici dans le département mais
dont on ignorait l’étendue : Directeur du
département, Directeur associé du
département et Doyen associé pour la
faculté des Arts, pour n’en nommer que
quelques-uns. Robert Kerton a témoigné de
l’indispensabilité de Dr. Russell dans la
faculté des Arts ainsi que de sa
disponibilité, de son ouverture d’esprit et
de sa patience infinie, tandis que Dr.
Tompa a présenté Delbert comme un
homme en avance sur son temps en
décrivant son expertise dans les domaines
de l’archivage et de la publication
électronique sans oublier également son
engagement et sa passion pour tout ce qui
touche à ces domaines.
Guy Poirier, directeur intérimaire
du département, a prononcé quelques mots
avant de lire une lettre de la part de
Fançois Paré, qui était au Mexique et qui
malheureusement n’a pu être présent lui-
même. Christine McWebb, la collègue qui
travaille le plus étroitement avec Dr.
Russell, a mis en exergue à la fois la
passion de Delbert pour le monde
numérique et son sens de l’humour
particulier avec son résumé de la carrière
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
de Delbert, qui était accompagné d’une
présentation audio-visuelle hilarante sous
format PowerPoint. À la fin des
présentations, on a présenté à Delbert et à
son épouse Ruth, au nom du département
d’études françaises, un certificat-cadeau
pour Air Canada afin qu’ils puissent
continuer de voyager en France comme ils
l’ont fait d’ailleurs à plusieurs reprises au
cours des années. Sauf qu’on les laisse
voyager seuls cette fois-ci, au lieu d’être
accompagnés par une foule d’étudiants de
1er cycle en échange à Nice.
C’est avec des sentiments mêlés
que nous disons au revoir à notre collègue,
professeur et ami. Nous lui souhaitons
beaucoup de bonheur et de repos avec sa
famille et ses petits-enfants; il nous
manquera sûrement beaucoup. Nous
espérons continuer de le voir ici et là dans
le département, surtout puisque son ‘bébé’
Margot est un projet toujours très
prometteur qui ne cessera de croître au
cours des années à venir.
Un grand merci à
DELBERT
Entretien avec le Professeur Tara Collington
Quintessence : Cher Professeur, de l’avis
de tous les étudiants, vous êtes, un
professeur passionné et passionnant dont le
maître-mot est la fermeté souriante. La
littérature contemporaine est votre champ
de recherche de prédilection. Lorsque l’on
vous rencontre pour la première fois, il y a
toujours ce sourire chaleureux, expression
de votre caractère jovial, et cet accueil
enthousiaste. Est-ce que notre portrait
lapidaire reçoit votre assentiment ?
T. C. : Oui, ce portrait me convient tout à
fait. Je suis une personne presque toujours
de très bonne humeur et, pour moi, c’est un
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
privilège de partager mon intérêt pour la
littérature ainsi que mon enthousiasme
avec les étudiants.
Quintessence : Pourquoi avoir choisi de
vous consacrer à l’étude des textes et
auteurs du XXe siècle plutôt qu’à une autre
période de la littérature ?
T. C. : Cela remonte surtout à mes
expériences avec ma famille. Par exemple,
mon père, maintenant disparu, est né en
1914. Donc, il a connu le début de ce
siècle vraiment turbulent ; il a été
combattant pendant la deuxième guerre
mondiale en Europe. Ma mère a aussi
grandi en Europe et a connu cette guerre.
Et j’étais toujours fascinée par cette
période historique parce que, pour moi, il
ne s’agissait pas de l’histoire lointaine,
mais d’une réalité quotidienne dont on
parlait toujours chez moi. J’ai commencé à
m’intéresser au début du XXe siècle pour
des raisons personnelles parce que je
m’intéressais à l’histoire, mais aussi parce
que le début de ce siècle représente une
période mouvementée en ce qui concerne
les genres littéraires. Je pense au
surréalisme et au renouvellement du genre
romanesque par exemple. Le roman vit une
sorte de rupture avec le roman réaliste qui
culmine avec le nouveau roman. Alors mes
intérêts professionnels portaient toujours
sur la première moitié du XXe et sur des
auteurs tout à fait canoniques ou classiques
comme Gide, Camus et Sartre. C’est
récemment que j’ai commencé à me
consacrer à la littérature vraiment
contemporaine ou actuelle.
Quintessence : Pourriez-vous avoir la
bonté de nous raconter l’expérience de
votre première publication d’article dans
une revue scientifique?
T. C. : Cela remonte à 2000, l’année où j’ai
obtenu mon doctorat. L’année d’avant, en
1999, j’ai participé au colloque
international Mikhaïl Bakhtine à Berlin et
j’ai présenté un extrait de ma thèse, mais
traduit en anglais, qui portait sur une
comparaison des théories de Bakhtine sur
la temporalité à celles de Ricœur. Après
cette communication, on m’a demandé
d’envoyer mon texte remanié à la revue
canadienne Space and Culture. Je trouve
cette question intéressante parce que, à
l’époque où je préparais mon doctorat,
bien sûr, les étudiants participaient à des
colloques, mais je trouve qu’on avait plus
de temps pour être étudiant. Et ce n’était
pas du tout anormal de commencer à
publier vers la fin du doctorat. De nos
jours, il y a de plus en plus de pression sur
les étudiants pour commencer à participer
aux colloques et à publier des articles très
tôt dans leur parcours académique, et ce
dès la maîtrise ou le doctorat. C’est
pourquoi je m’intéresse à la formation et à
la professionnalisation de nos étudiants
pour les aider à franchir cette étape de
publication que j’ai pu franchir assez tard.
Quintessence : À quel moment est née
votre vocation de critique littéraire et
quelle est la première théorie ayant captivé
votre attention ?
T.C. : C’était l’été, après ma première
année à l’université. J’étais en vacances
chez des amis à Paris. En parcourant
l’étagère de leur bibliothèque, je suis
tombée sur SZ de Roland Barthes. Je l’ai lu
et ce fut une sorte de révélation pour moi
parce qu’en première année, on ne fait pas
d’analyse littéraire. J’ai découvert qu’on
pouvait faire une analyse détaillée des
textes littéraires. Après, avec Genette, j’ai
découvert la narratologie. Et donc cet été,
j’ai vraiment découvert ce qu’on peut faire
avec les textes littéraires.
Quintessence : Quelle est la théorie qui
vous captive ou vous fascine le plus ?
T. C. : Depuis toujours, ce sont les écrits
de Bakhtine pour plusieurs raisons. J’ai
découvert Bakhtine lors d’un séminaire de
maîtrise sur le Moyen-âge. Le texte de
Bakhtine a tout de suite retenu mon
attention. J’ai lu ses autres ouvrages. Il y a,
chez lui, une grande richesse d’idées. Mais
en même temps ses idées ne sont pas
toujours très bien développées. Donc cela
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
laisse à d’autres critiques littéraires la
possibilité d’approfondir ses idées, de
trouver d’autres applications. Par exemple,
Bakhtine est très utilisé en études
cinématographiques. Or Bakhtine lui-
même n’a jamais parlé du cinéma. Que ce
soit le carnaval, le dialogisme, le
chronotope, j’ai trouvé chez lui une variété
et une richesse d’idées que les critiques
peuvent utiliser à leur gré. Chaque fois que
je relis les textes de Bakhtine, je trouve
une idée ou une phrase qui me frappent.
Pour moi, Bakhtine a encore de longs jours
devant lui.
Quintessence : Comment l’anglophone,
que vous êtes, en est arrivée à prendre goût
à l’étude et à la maîtrise de la langue
française ?
T. C. : Au lycée, en douzième année, j’ai
fait un échange en France et je vivais avec
une famille d’accueil qui avait une maison
en banlieue parisienne et un appartement à
Montparnasse. Alors, j’ai fait la moitié de
l’année scolaire au Canada et l’autre moitié
au Lycée polyvalent de Sèvres en France.
Ce séjour en France était décisif mais je ne
le savais pas à l’époque. Ensuite, je suis
revenue au Canada, j’ai tranquillement
terminé la treizième année de lycée
d’alors ; et l’année d’après, j’ai commencé
l’université où je me suis inscrite en
sciences. Je me suis très vite rendu compte
que je détestais mes matières obligatoires
notamment le calcul et la biologie. En
revanche, j’adorais mes unités libres, le
français et l’anglais. Sans le dire à mes
parents, à partir de janvier, je me suis
inscrite en faculté de lettres. C’était un
grand changement pour moi. Je ne savais
même pas que ce séjour en France avait eu
une si grande influence sur mon
développement intellectuel. C’est
seulement à l’université que je m’en suis
rendu compte. En fait, je viens d’une
famille de scientifiques.
Quintessence : Est-ce qu’il y a quelque
chose de particulier qui vous a marquée
lors de votre séjour en France ?
T. C. : La mère de ma famille d’accueil
était professeur au collège. Elle
m’emmenait au théâtre, à la Comédie
française. Nous avons vu Huis clos de
Sartre dans un petit théâtre de Saint-
Michel. Elle m’a acheté le théâtre complet
de Sartre pour le lire avec moi en vue
d’améliorer ma prononciation. C’est chez
eux que j’ai appris à aimer la littérature. Je
reste toujours en contact avec cette famille.
Mon livre leur est d’ailleurs dédié. Je leur
rends souvent visite. Mon mari et moi
avons même profité de leur appartement
pour notre lune de miel. Nous leur avons
aussi présenté nos filles. Cette famille
d’accueil est devenue ma famille
d’adoption française.
Quintessence : Quand je dis Jean-Paul
Sartre, La Nausée, quelle réminiscence ces
termes éveillent-ils en vous ?
T. C. : En maîtrise, j’ai suivi un séminaire
sur Sartre et Camus. J’ai fait mon exposé
oral sur La Nausée et le professeur a
vraiment aimé ma présentation orale. Il
m’a proposé donc d’envoyer une
proposition de communication aux sociétés
savantes. La communication a été
acceptée. Ma première communication
portait donc sur Sartre et, je m’en souviens
très bien, c’était à l’Île du Prince Edouard.
Plus tard, pour le doctorat, je suis revenue
à ce texte. La Nausée m’a accompagnée
tout au long de mon parcours académique.
Je l’ai aussi mis au programme du cours
FR 363. De temps à autre, il m’arrive de
recevoir un courriel d’un ancien étudiant.
Et c’est ce texte qui leur revient souvent en
mémoire. J’aime surtout, dans ce texte, la
réflexion sur la temporalité mais aussi, le
côté philosophique. Au niveau de la
classification générique de ce texte, on y
retrouve un côté surréaliste. J’aime cette
idée de mélange des genres.
Quintessence : Est-il un texte littéraire qui
fasse vibrer vos cordes sensibles au point
de vous faire entrer dans une
contemplation mystique et une jubilation
poétique ? En un mot, quel est l’auteur
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
dont la lecture fait toujours chavirer votre
esprit ?
T. C. : Il y en a plusieurs. Pour moi, c’est
par exemple Mémoires d’Hadrien de
Marguerite Yourcenar. C’est un livre que
j’ai recommandé ou offert à des membres
de mon entourage. Je trouve très
intéressant la réflexion d’Hadrien sur la
vie, le cheminement de ses amours et j’en
oublie. C’est très difficile de décrire
pourquoi, mais c’est un livre qui me touche
profondément. Je lis aussi beaucoup de
littérature canadienne. Les auteurs qui me
touchent le plus ? C’est Jane Urquhart,
surtout ses livres The Stone Carvers, et A
Map of Glass, sans oublier les livres de
Michael Ondaatje. La littérature
canadienne actuelle est aussi d’un très
grand intérêt. Pour moi, un ouvrage
marquant, c’est le côté philosophique mais
aussi la construction du récit ou encore la
beauté de l’écriture.
Quintessence : Selon vous, quel est le défi
qui attend un enseignant de littérature
aujourd’hui ?
T. C. : Deux choses pour les professeurs de
français. Le niveau linguistique des
étudiants varie tellement qu’il est difficile
de savoir si le texte au programme sera au
niveau des étudiants : il peut leur paraître
trop facile, trop difficile ou rébarbatif à
cause de la difficulté du vocabulaire,...
Deuxièmement, souvent les étudiants
n’ont pas l’habitude de la lecture. Lire des
romans et passer à l’analyse est un peu
difficile pour eux. Ou bien les étudiants ont
de moins en moins de cette connaissance
générale des mythes. Mais cela fait partie
de notre travail de montrer aux étudiants
les références, le sens des personnages
évoqués et d’autres aspects significatifs du
texte littéraire.
Quintessence : Quels sont vos projets pour
le futur ? Avez-vous l’intention d’écrire ou
de publier un livre très bientôt ?
T. C. : Je mène actuellement un projet de
recherche, subventionné par le CRSH, sur
l’adaptation. J’ai accumulé un certain
nombre de cas d’étude, pour ainsi dire, des
analyses textuelles que j’ai faites pour des
colloques et autres. Je dois maintenant
trouver un moyen de les organiser dans la
perspective d’un livre. Mais cela tarde à
venir. Je dois avouer que la rédaction d’un
article ou quelque chose comme un livre
ne vient pas naturellement pour moi. Cela
exige un effort même si j’aime faire de la
recherche.
Quintessence : Votre poète préféré ?
T. C. : Guillaume Apollinaire. L’aspect
ludique de son écriture poétique me
touche.
Quintessence : Vous n’êtes pas seulement
professeur. Vous êtes d’abord une épouse,
une mère de famille et une sœur. Pourriez-
vous nous parler de votre vie de famille et
à quoi vous vous occupez à vos heures de
loisir ? Il y a une tradition dans nos
interviews : un mot de tendresse à
l’adresse de l’époux ou de l’épouse de
notre invité. Quel sera donc le vôtre à
l’allié inconditionnel que la vie vous a
donné, votre époux ?
T. C. : Pour contextualiser, j’ai rencontré
mon mari en première année de lycée. Cela
fait à peu près vingt-cinq ans qu’on partage
tout : la vie quotidienne, la joie d’avoir des
enfants, le parcours académique et nous
partageons même un bureau à la maison. Il
est aussi professeur (d’anglais). Philip est
le premier à lire mes articles. Pour moi, sa
présence dans ma vie intellectuelle et
personnelle est indispensable et je pense
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
qu’il le sait… On partage tout. J’ai assisté
à la plupart de ses communications.
Quintessence : Cela fait-il de vous à votre
corps défendant un spécialiste de la
Renaissance aussi ?
T. C. : Je pense que je pourrais facilement
donner un séminaire sur Shakespeare. Et
lui d’ailleurs, il a participé au dernier
colloque sur Bakhtine. À force de tout
partager, on finit par s’intéresser au champ
de recherche de l’autre personne. Il y a un
véritable échange d’idées qui est là.
Quintessence : Je pourrais dire comme une
boutade que la meilleure manière d’avoir
un deuxième champ de recherche, c’est
d’épouser ….
T. C. : (Eclats de rire)
Quintessence : Nous ne saurions terminer
cet entretien sans vous demander, après
avoir brièvement écouté votre
cheminement musical, de nous chanter un
texte de votre répertoire classique.
T. C. : La musique joue un très grand rôle
dans ma vie. Toute la famille prend la
musique à cœur. Nous prenons tous des
leçons de musique. A l’école et à
l’université, j’ai toujours fait partie de la
chorale. Lors de mes études de premier
cycle, j’ai chanté trois saisons dans l’opéra
d’Hamilton. Ensuite j’ai dû abandonner
pendant un certain temps à cause des
études, de la venue des enfants, du premier
emploi. Puis en 2005, j’ai assisté avec mon
époux à un concert à Kitchener et j’ai
adoré la chanteuse, une jeune mezzo-
soprano très connue dans la région. C’est
mon époux qui m’a dit qu’il fallait rester
après le concert et lui parler pour savoir si
elle donnait des leçons de chant. Je pense
que c’est très important d’avoir un centre
d’intérêt autre que son domaine de
spécialisation. Et pour moi, c’est le chant.
La musique peut changer complètement
notre esprit. Je peux pleurer en écoutant de
la musique. La musique peut toucher
quelque chose de très sensible au cœur de
chacun. J’aime beaucoup, par exemple,
Fauré, Mozart, Haendel, Purcell. Grâce à
mon professeur de chant, je découvre une
variété de compositeurs classiques.
(Joie ultime et inoubliable de la rédaction :
le Professeur Tara Collington a pris soin de
nous chanter une merveilleuse mélodie.)
Quintessence : Votre mot de la fin à
l’endroit du corps professoral et des
étudiants
T. C. : Je dirai que je suis ravie de voir le
renouvellement du département depuis
quelques années, et surtout avec le début
du programme de doctorat. C’est un
département très actif, très chaleureux. Il y
a un bon contact entre les étudiants et les
professeurs aussi. J’apprécie énormément
le département, mes collègues et les
étudiants aussi. Je trouve qu’on forme une
petite famille à part.
Quintessence : Merci à vous, Professeur
Tara Collington.
Échos du département
La Nuit en rose 2010
Par Godrick Chékété
La troisième édition de La nuit en
rose, le bal annuel du département d’études
françaises, a largement comblé les attentes
de plus d’un invité. Et professeurs et
étudiants avaient revêtu leurs plus beaux
atours le 23 janvier dernier. Jeunes gens et
jeunes filles étaient, pour la circonstance,
majestueusement tirés à quatre épingles.
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La fête fut belle, très belle et même
inoubliable.
Le samedi dernier, nombreux
étaient, en effet, les étudiants venus
prendre part à cette réjouissance qui
marque l’entrée dans la nouvelle année.
Vers six heures, l’Hôtel Delta de Kitchener
avait ouvert les portes de son hall à ses
plus illustres hôtes. Six heures trente,
l’ouverture du bar marquait le lancement
des festivités. A 19h30, le dîner était servi
pour le plus grand bien des invités. Puis
sonna promptement l’heure de passer à des
activités plus divertissantes. Quelques
morceaux des années 80, sans oublier les
mélodies de « La compagnie créole », ont
amené professeurs et étudiants à esquisser
des pas de danse époustouflants. Tout le
monde débordait de joie et
d’effervescence. Le temps de laisser le
rythme ragaillardir les cœurs et les corps,
le chef du département n’a pas manqué de
souhaiter la bienvenue à tous dans une
brève allocution. Valerie Miller a reçu les
vives félicitations du comité organisateur
pour son dévouement inlassable. Puis le
moment était venu de se plier allègrement
à la tradition de la danse de la chenille. Le
moment le plus divertissant de la soirée a
été l’agilité des dames à remuer des
cerceaux autour de leur bassin. Même
François n’a pas hésité à se prêter au jeu.
Quelle ne fut pas la surprise générale de
voir la dextérité avec laquelle le Professeur
Christine McWebb a tenu, sourire aux
lèvres, la dragée haute à ses rivales et
rivaux ! Le dernier mot est quand même
revenu à une étudiante pour son talent
indétrônable en la matière. L’heure
lentement s’est écoulée au son de mélodies
endiablées où les uns et les autres
rivalisaient d’adresse pour mettre en
évidence leur jeu de scène.
Dernier événement propre à
susciter le rire, l’épreuve de la barre
horizontale. Filles et garçons se devaient
de passer en souplesse sous une barre qui
ne cessait de descendre et de descendre.
Très vite, les garçons ont jeté l’éponge.
Comme quoi, la souplesse n’est pas leur
point fort. Une fois de plus, la palme est
revenue à une étudiante. Son nom….. En
un mot, la soirée fut belle, explosive et
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bien longue. Merci à Valerie, Tara,
Cynthia et toutes les autres pour cette
troisième édition de la Nuit en rose
pleinement réussie. Au plaisir de se
retrouver l’année prochaine et de
contempler l’agilité captivante des roses
de la nuit.
Le Tire Sainte Catherine à Waterloo
Par Harjot Kaur Dosanjh
Mercredi 18 Novembre 2009.
WATERLOO- Le Cercle Français de
l’Université de Waterloo est un groupe
d’étudiants qui célèbrent la culture
française. Le jeudi 18 novembre passé, le
Cercle Français a organisé une soirée pour
célébrer la culture québécoise avec la Tire
Sainte Catherine. Il y avait des affiches
partout sur le campus de Waterloo, des
courriels qui étaient envoyés à tous les
étudiants en études françaises, et des
annonces faites en classe pour avertir tout
le monde de la Tire Sainte Catherine.
D’habitude la Tire Sainte Catherine est un
événement célébré le 25 Novembre, mais
les étudiants de Waterloo l’ont célébré
plutôt le 12 Novembre. La Tire est une
tradition québécoise pour les filles âgées
de 25 ans ou plus mais confinées, à
contrecœur, dans le célibat. On les
appelait des Catherinettes, en référence à
la sainte-patronne des filles célibataires,
Sainte Catherine. La Tire était une façon
d’attirer un mari pour ces filles en
montrant aux hommes leur talent de
cuisinière car les hommes voulaient une
femme qui puisse bien cuisiner! La Tire à
Waterloo était ouverte à tout le monde,
même les hommes étaient les bienvenus
pour aider à faire la Tire!
Beaucoup de gens sont venus, notamment
des membres du département d’études
françaises de l’Université de Waterloo, des
étudiants en études françaises, des
anglophones, et même quelques étudiants
d’échanges internationaux! Tout le monde
a collaboré pour montrer ses talents
culinaires; même les hommes ont aidé! Il y
a eu une petite présentation du Cercle
Français pour expliquer la Tire et ensuite
un jeu avec des prix pour les gens qui ont
bien répondu aux questions au sujet de la
Tire. Il y avait ensuite des personnes qui
combinaient tous les ingrédients, tandis
que les autres préparaient les appareils
pour ‘tirer’. Des groupes de deux se sont
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beaucoup amusés en tirant ce bonbon
collant. Ils ont eu besoin de beurrer leurs
mains plusieurs fois pour s’assurer que la
tire ne s’y colle pas! C’était une grande
mission de couper tous les longs filaments
de tire et de les envelopper. Les gens qui
pensaient qu’il n’y aurait pas suffisamment
de bonbons pour tout le monde ont été
agréablement surpris. Tout bien considéré,
ce fut une belle soirée québécoise où tout
le monde s’est amusé à manger ce beau
bonbon collant. À l’année prochaine!
Compte rendu du film Paris 1919
Par Carla Toracchio
Le 4 novembre 2009, les étudiants
de deuxième cycle sont allés visionner le
film Paris 1919 au cinéma Princesse. Ce
film, inspiré du livre de Margaret
Macmillan Paris 1919, Six months that
changed the world, illustre la conférence
de paix qui a eu lieu à Paris juste après
l’armistice, le 11 novembre 1918. Pendant
six mois, des milliers de politiciens et de
diplomates se sont présentés à Paris, au
centre de la conférence sur la ‘paix’ après
la Première Guerre Mondiale, afin de
‘négocier’ un traité—le Traité de
Versailles. La conférence de paix à Paris a
vu la disparition de deux Empires ainsi que
la création de nouvelles frontières en
Europe ainsi qu’en Asie. Le film illustre
directement, avec une note de pessimisme,
que cette conférence n’était pas une
conférence de ‘paix’ ; la volonté de se
venger de l’Allemagne était le sentiment
partagé par diverses nations affectées par
la guerre. Cependant, Woodrow Wilson,
président des Etats-Unis à l’époque, a
souligné que la paix ne devrait jamais être
négociée par les émotions. Un aspect très
frappant, présent dans ce film, est la
question des soldats perdus. Le film
soulignait que c’était la première fois dans
l’histoire que des nations ont essayé de
mettre un prix pour tous les soldats perdus
pendant la guerre ; c’est-à-dire, que les
pays qui ont perdu des soldats lors de la
guerre voulaient que l’Allemagne paie
pour ces pertes. Evidemment, un grand
problème se pose : combien coûte une
vie humaine? En gros, le film a été très
bien réalisé, cependant, on ne s’attendait
pas à ce que ce film soit un documentaire
en anglais. En outre, ce film nous a laissés
un sentiment d’amertume face à l’avarice
de l’homme. En effet, tous les diplomates
présents à la conférence ne voulaient que
de la terre et du territoire à la base et non
pas la paix. Néanmoins, la dernière
réplique du film était très frappante, « It
would take a second world war for the
world to finaly understand how to properly
negotiate peace. »
Merci à nos deux fées
Ce sont nos anges tutélaires. Elles
ont pour nom Valerie Miller et Julie-Anne
Desrochers. Leur plus grande joie est de
nous servir. Que de fois ne nous pressons-
nous pas de les harceler de questions ?
Jamais le sourire ne s’efface de leur visage.
Au contraire, avec une joie réelle, elle se
font un véritable plaisir de nous aider à
débrouiller l’écheveau de nos inquiétudes
du moment. Elles sont à la croisée de deux
mondes : le monde des professeurs et celui
des étudiants. Mais nous ne sentons aucun
12
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
poids accablant peser sur leurs frêles
épaules. Bien au contraire, elles débordent
d’enthousiasme et de vitalité dans une
complémentarité utile à notre bonheur. Qui
plus est, elles veillent sur nous à la manière
des fées. Sur elle, nous nous déchargeons
allègrement de nos embarras académiques
et/ou administratifs puisque le système n’a
aucun secret pour elles. Pas une seule fois,
leur soutien ne nous fait défaut. Plus d’un
étudiant tiendra ce discours élogieux. Alors
qu’il nous soit permis, au nom de tous les
étudiants du département d’études
françaises, de leur rendre un vibrant
hommages en leur exprimant, à travers
notre journal, pour une fois au moins,
notre sincère gratitude et nos
remerciements infinis pour leur
dévouement incomparable et leur
gentillesse apaisante. Un milliard de merci
à Julie-Anne et à Valerie. Vous êtes
spéciales à nos yeux et précieuses dans nos
cœurs.
Et pour finir, un supplément de
sincères remerciements à Valerie Miller
pour avoir eu l’ingénieuse idée de prendre
une photo révélatrice de l’exiguïté du
bureau des étudiants de 2e et 3
e cycles. Au
concours organisé par le bureau du doyen,
cette photo a remporté le deuxième prix :
un bureau supplémentaire. Mille fois merci
à toi, Valerie.
La Rédaction
Entre les lignes
LE SEXE ET LE POUVOIR
Par Maria Petrescu
« Ne pas croire qu’en disant oui au sexe,
on dit non au pouvoir …. » (Michel
Foucault. Histoire de la sexualité, tome 1 :
La Volonté de savoir, Paris : Gallimard,
1978, p. 207-208.)
On croyait qu’après des siècles où
l’interdit, alimenté entre autres par le
christianisme, aurait régné sur la sexualité,
la psychanalyse nous faisait finalement
comprendre l’importance du sexe et
rendait possible la libération sexuelle. Je
vois aujourd’hui sur Internet une
surabondance de poèmes et de textes en
prose dont les auteurs poursuivent avec
fierté cette direction. Michel Foucault
estime, par contre, que Freud n’a fait autre
chose que de mettre le sexe en discours.
Qui plus est, il attire notre attention sur le
contrôle exercé par le pouvoir moderne
moyennant l’idée du sexe.
Il me semble que nous vivons dans
le monde des idées que Foucault a lancées.
On peut les reconnaître dans une variété de
propos appartenant au type de discours
qu’il a initié. Je ne suis pas toujours
d’accord avec ses thèses, mais je trouve
qu’il y a au moins deux raisons qui
justifient la lecture de ses ouvrages :
premièrement, pour comprendre le monde
où nous vivons ; ensuite, parce que, même
si on n’est pas d’accord avec lui ou bien
s’il s’est trompé dans certains cas,
Foucault a été un de ces esprits
visionnaires qui ont eu l’intuition exacte
des vérités essentielles pour les époques où
ils ont vécues.
L’auteur de l’Histoire de la
sexualité considère que, si le christianisme
a introduit la culpabilité et la surveillance
sexuelle pour contrôler la population, il
n’est pas moins vrai qu’aujourd’hui le
13
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
pouvoir essaie de nous manipuler par
l’instauration d’une monarchie du sexe.
Nous sommes provoqués, soutient-il, à
dépenser une quantité énorme d’énergie et
à canaliser tout notre effort imaginatif dans
l’exploration de la sexualité. On nous fait
croire que par là nous exprimons notre
liberté, alors qu’en fait, nous sommes
subjugués par des fantasmes créés
artificiellement. Foucault, fidèle à la
doctrine marxiste, utilise l’expression
« dispositif de sexualité », pour désigner
toutes les stratégies et les armes utilisées
par le pouvoir pour nous manipuler et nous
assujettir par l’intermédiaire de l’idée du
sexe.
Je peux facilement imaginer une
nation formée d’individus auxquels on
prêche, au nom de l’abolition d’anciens
interdits, cette quête de « liberté »
hallucinatoire. Comment pourraient-ils
s’opposer au pouvoir, alors que toutes les
ressources qui leur restent après le labeur
sont habilement dirigées vers la découverte
des pulsions obscures qui feraient d’eux
des êtres inaccomplis ?
Écoutons Foucault qui, dans un
style tout aussi séduisant que celui de son
prédécesseur, Nietzsche, nous fait
découvrir à bout de souffle cette
perspective particulière :
«On évoque souvent les
innombrables procédés par lesquels le
christianisme ancien nous aurait fait
détester le corps ; mais songeons un peu à
toutes ces ruses par lesquelles, depuis
plusieurs siècles, on nous a fait aimer le
sexe, par lesquelles on nous a rendu
désirable de le connaître … ; par
lesquelles on nous a culpabilisés de
l’avoir si longtemps méconnu. Ce sont
elles qui mériteraient, aujourd’hui,
d’étonner. Et nous devons songer qu’un
jour, peut-être, dans une autre économie
des corps et des plaisirs, on ne comprendra
plus bien comment les ruses de la
sexualité, et du pouvoir qui en soutient
le dispositif, sont parvenues à nous
soumettre à cette austère monarchie du
sexe, au point de nous vouer à la tâche
indéfinie de forcer son secret …. Ironie
de ce dispositif : il nous fait croire qu’il
y va de notre « libération ».
(Foucault, La Volonté de savoir, p. 210-
211. Souligné par moi – M. P.).
Á livre ouvert
Une étude des rapports médiévaux
dans le mariage
Par CARA LYNN FLETT
Le rapport entre l’homme et la
femme dans Le Lai du laustic et La Farce
du cuvier est déterminé par le public pour
lequel ces œuvres sont destinées. Le Lai
est très raffiné et présente un monde
courtois dans lequel « le rêve tient une
place plus importante que la réalité » (« Le
Lai du laustic (LL) », Moments littéraires,
p. 19). La Farce, par contre, dépeint la
réalité grossière d’un ménage bourgeois
dont le mari souhaite drôlement que sa
réalité fût un rêve. Tandis que le rapport
entre les sexes est idolâtré dans Le Lai,
dans La Farce, il est aussi sale que la
lessive.
Dans Le Lai, le chevalier est le chef
de la famille. Il commande les
domestiques et s'attend à ce que chacun
suive ses ordres. Quand le rossignol
menace son domaine, en interrompant le
sommeil de son épouse, il rassemble tous
14
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
ses domestiques pour la protéger contre le
chant du rossignol. Son épouse l’appelle
«Seigneur » (LL, p. 21, l. 40) parce qu’il
est littéralement son maître. La jeune
femme est un membre de la société
courtoise médiévale et doit obéir à son
mari et respecter sa réputation élevée.
Le rapport entre Jaquinot et
Jeannette est diamétralement opposé au
rapport entre le chevalier et son épouse.
Le chevalier se trouve en haut de la
pyramide aristocratique, dominant son
épouse et son amoureux courtois, le
bachelier, qui lui se trouve en bas. Dans la
famille de Jaquinot, la pyramide
domestique est tournée à l'envers dans une
lutte comique pour la puissance entre
Jaquinot et son épouse alliée à sa belle-
mère. Le chevalier est lié par le devoir de
rétablir le silence de la nuit pour son
épouse tandis que Jeannette souhaite que
son mari soit silencieux et effectue plus de
devoirs : « Quoi ! Vous restez à ne rien
faire !/ Vous feriez bien mieux de vous
taire ! » (La Farce du cuvier (LF),
Moments littéraires, p. 25, l. 23-24).
Le bachelier et la belle-mère jouent
également des rôles importants dans les
mariages des deux couples. Ils intensifient
le conflit dans le rapport entre les maris et
les épouses de manière radicalement
différente. Le bachelier, qui est renommé
pour « sa courtoisie et sa grande valeur »
(LL, p. 20, l. 11), se comporte toujours
correctement et est physiquement séparé de
la jeune femme par un mur bien haut.
Jaquette, par contre, intervient
quotidiennement dans le mariage de
Jaquinot et déclare même qu'il est du droit
de sa fille de le battre avec « une trique »
(LF, p. 26, l. 37) quand il n'obéit pas !
En conclusion, la classe sociale
dicte les rapports entre l’homme et la
femme dans ces œuvres. L’amour de la
jeune femme pour le bachelier est un rêve
chevaleresque, expression d’un idéal, qui
ne peut plus exister face à la réalité jalouse
de son mari. Il y a plus d'égalité dans le
rapport bourgeois de Jaquinot et de
Jeannette. À la fin, quand Jeannette
déclare : « Je veux être votre servante »
(LF, p. 33, l. 271) elle décrit le rôle que
Jaquinot a toujours joué.
Source:
Bette G. Hirsch et Chantal P. Thompson.
Moments littéraires: An Anthology for
Intermediate French. New York:
Houghton Mifflin Company, 2006.
Recherche
Souvenir d’un colloque à Mc Gill
Par Nadia Chelaru
Le 5 novembre 2009, j’ai découvert
pour la première fois la ville de Montréal.
Mon but principal était de participer au
colloque « Lire, traduire et écrire l’image »
à l’Université McGill.
Après avoir voyagé une heure en
avion, je suis arrivée finalement dans le
quartier Viau où Audrey Wilhelmy, mon
hôtesse m’attendait.
Le colloque a été ouvert par la
conférence de M. Olivier Dyens « La 3e
oralité : art, technologies et disparition de
l’humanité ». Je savais que ma présentation
aura lieu le lendemain. La première
journée, j’ai donc essayé d’assister aux
communications les plus intéressantes dans
les deux salles des conférences. Après
avoir découvert de nouveaux écrivains
comme Sophie Calle, ou Aki Shimazaki
mon attention a été captée par l’image
comme outil génétique chez Anny Dupery,
15
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
Antonin Artaud ou dans les carnets des
écrivains.
Le plus touchant m’a paru l’exposé
d’Elise Krundenier, étudiante à l’université
de Wisconsin Madison, qui a parlé de « La
sensibilité et la Vertu : Les illustrations de
Paul et Virginie ». Dans les deux images :
La traversée de la rivière et Le Naufrage,
le bonheur fusionnel et la douleur de la
séparation montraient la subjectivité du
spectateur face à la photographie.
Ma présentation sur L’image
poétique et idolâtre chez Cioran a réveillé
le public par son unicité : Cioran nous fait
voir l’autre facette de l’image, la faille
dans l’image. Le colloque s’est achevé
avec la présentation de Dr. Angela Cozea,
sur l’image des animaux : « Un art pour les
bêtes : Gherasim Luca et Paul Klee,
phonographes ».
La petite réception au restaurant
« Les 3 brasseurs » n’a pas eu lieu, car
toute l’équipe est restée au rez-de chaussée
de la maison des étudiants gradués pour
faire la fête, sur les lieux du colloque.
Comme j’avais déjà trop fait la fête, car la
nourriture et les boissons (non-alcoolisées,
je précise) étaient en abondance, je me suis
dit que c’était l’image de la ville qui me
manquait pour que ce colloque soit réussi.
J’ai quitté ainsi l’Université McGill.
Rendue au centre ville, les sapins de
Noël fraîchement décorés m’ont incitée
une fois de plus à l’aventure : la
découverte des livres. De la librairie
Indigo, je suis sortie chargée de quelques
livres philosophiques, utiles à mon
doctorat : Pascal, Nietzsche, La Bible,
Cioran, Bergson. Ensuite, je me suis acheté
un petit ordinateur portable, à Future Shop.
La soirée n’était pas finie car, avec mon
amie Ziyan, doctorante à l’université de
Dalhousie, Halifax, on a fait les magasins,
et j’ai gaspillé encore de l’argent, pour
quelques vêtements, cette fois-ci.
La troisième journée était réservée à
l’aventure dans la ville. Nous avons pris le
métro de la station Berry -UQAM et on
s’est arrêtés à la première station : Champ
de Mars. Notre objectif, c’était le port.
Accompagnée de ma nouvelle amie Ziyan,
on a réussi à voir un peu la ville : le vieux
Montréal : la Basilique Notre Dame (la
plus belle du monde, d’après moi), le port,
les petites rues des artistes. J’aurais voulu
faire une promenade en calèche, mais le
froid avait eu raison de ma volonté.
Comme les peintures étaient assez chères
pour mes poches, j’ai réussi à
photographier quelques-unes, même si je
n’en avais pas le droit.
Sur le chemin du retour, j’ai regardé le
centre-ville par la fenêtre de mon bus.
« Un jour je reviendrai… », me suis-je dit.
Cette ville ressemble beaucoup aux pays
européens, et c’était la seule ville du
Canada à laquelle j’ai pu m’identifier. La
nostalgie de mon pays m’avait envahie, car
16
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
j’avais visité, d’après moi, l’Europe.
Pourquoi est-ce que je cherche une ville
pour m’y attacher ? Suis-je déracinée ?
Même si mes amis m’ont averti de
certaines difficultés à comprendre le
français québécois, je n’ai eu aucun
problème : je me suis senti comme chez
moi. Ai-je changé de langue maternelle ?
Si non, je sens que cela va arriver bientôt !
Peut-être avec mon prochain voyage.
Coin du poète
L’oiseau
L’oiseau descend
Sur le lac
Il rit fortement
Il est blanc, élégant et gracieux
Je lui souris de façon admirative
Il s’envole
Le lac ne peut pas s’envoler
Du moins pour l’instant
Vivek Ramakrishnan
L’âme en abîme
La vérité surgira à la surface
et cela arrive tant de fois…
Les trésors resteront enterrés
jusqu’à ce que l’amour rêvé apparaisse.
Le levée du soleil brillera toujours pareil
jusqu'à ce que le monde disparaisse.
Ta vie sera un immense abîme
jusqu'à ce que tu trouves ton amour
Et quand la vie disparaîtra de la Terre
Mon l’amour, lui aussi disparaîtra.
La mort est l’Inconnu qui nous sépare et
qui nous lie dans ce monde.
Nadia Chelaru et Bogdan
Désespoir
Toute la vie on court après une chimère
Et on tourne autour du Soleil.
Dès notre naissance on est condamné à la
mort.
Le décès est la fin apothéotique de chaque
vie,
Les hommes ne vivent pas pour vivre, mais
ils vivent pour mourir.
Comme tout être aura un épilogue
ténébreux et très triste,
À quoi bon naître si on doit mourir ?
Nadia Chelaru et Bogdan
Cœur grivois
Hiver satiné.
C’est l’hiver, ma sublime
Valentine. En moi neige à satiété ton
plaisir. Enchanteresse, ta nature verse des
flocons d’allégresse. Et d’amour frissonne
mon cœur. Tout blanchit. Ma joie grandit.
Clair est l’horizon comme l’hiver de tes
yeux verts. Il neige dans mon corps. Et
d’euphorie s’enflamme ma raison sous les
augures de l’hiver satiné. La froidure
m’engourdit. Mon corps t’appelle mon
soleil et mon ardeur proclame la saison de
notre bonheur. A l’ombre de tes bras, je
givre de ta douceur. Ton amour me
dégourdit. Clair est le ciel comme les
rayons de tes yeux. Tes muscles me
grisent. A ton feu, je suis prise. Le vent
glacial hurle la grandiloquence de ce jour
avide d’intimité. Tu es l’avalanche de
neige qui me couvre et me recouvre de
frissons à la lisière des embuscades de tes
bravades. Mon esprit se découvre en
contemplation culminante sur le siège de
tes embrassades. En moi neige ton plaisir.
Et d’amour chante mon cœur. Éprise de
cette fièvre mienne, dans cette guerre
hivernale, ta foudre me réchauffe et fait
resplendir le siège de mon éternité.
Par Godrick Chékété
17
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
Entretien avec Inji Saleh
Lorsque j’ai rencontré pour la
première fois Inji, j’ai été
fascinée par ses grands yeux
verts. J’avais l’impression d’y voir toutes
les eaux qui séparent l’Amérique de
l’Egypte, mais aussi un calme
indescriptible qui me renvoyait vers
d’autres mondes, pleins de sérénité.
Inji Saleh est étudiante à
l’Université du Caire, en Egypte. Pendant
le trimestre d’automne 2009, elle s’est
trouvée à Waterloo. Inji a travaillé avec
Madame Christine McWebb pour le site
Margot sur un nouveau projet qui est la
numérisation d’une chanson de geste
française anonyme (qui date de 1310),
intitulée Lion de Bourges. Cette chanson
de geste a été traduite et adaptée par
l’écrivaine allemande Elisabeth von
Nassau-Saarbrücken au quinzième siècle
et porte le titre Herpin en allemand. Le
travail d’Inji consistait à baliser à peu près
60 folios de ce texte Lion de Bourges qui
est très long (180 folios au total). Le
balisage avait été commencé par Dahlia El
Seguiny, notre première étudiante du Caire
et avait été poursuivi par Tara Hargrave et
Julia Nash pendant l’été 2009. Voici le lien
précis :
http://margot.uwaterloo.ca/margotFren/pro
jet_f.html . Selon les informations reçues
de Madame Christine McWebb, pour ce
nouveau site, le prototype a déjà été
développé et le travail d’Inji ainsi qu’une
description du projet, du texte, sans
oublier les résumés de chapitres seront
publiés sur MARGOT d’ici à la fin du
trimestre.
Maria Petrescu : Inji, merci beaucoup
d’avoir accepté mon invitation. Cela me
fait plaisir de te connaître et de te faire
connaître à nos collègues.
Inji Saleh : Merci également.
M. P. : Je voudrais te demander quel est le
but de ta présence ici et quel est le travail
auquel tu te dédies dans le Département
d’études françaises de Waterloo.
I. S. : Je participe au projet Margot dirigé
par Professeure Christine McWebb. Je suis
ici pour un seul trimestre, de septembre
jusqu’à décembre. Le projet Margot est
connu ici. J’ai beaucoup aimé en faire
partie, c’est nouveau pour moi, c’est une
expérience qui m’a beaucoup instruite.
M. P. : Est-ce qu’il y a de tels projets, à
l’Université de Caire, d’où tu viens ?
I. S. : Non, pas vraiment. Dans le
Département de langue française, on n’est
pas spécialisé dans le domaine du Moyen
Âge. On enseigne des cours sur la
littérature de cette époque, mais je pense
qu’il n’y a pas de professeur spécialiste du
Moyen Âge, ce qui n’est pas le cas ici, car
vous avez beaucoup de spécialistes du
Moyen Âge, donc c’est différent.
M. P. : Quel est le travail que tu fais pour
le projet Margot ?
I. S. : C’est un travail d’encodage,
essentiellement l’encodage électronique,
donc ce sont des textes publiés au Moyen
Âge. Moi, je travaille sur un nouveau
projet, qui est la numérisation d’une
chanson de geste française, Lion de
Bourges. Ce sont deux tomes à faire
paraître en ligne. Je dois lire le texte et je
dois l’encoder.
M. P. : Est-ce que tu étais déjà habituée à
ce travail d’encodage ?
I. S. : Non, c’est la première fois que je le
fais, ici, c’est une nouvelle expérience. Je
n’en avais aucune idée à vrai dire, mais
Christine m’a bien éclairée, elle m’a
montré le tout et j’ai compris ce que j’ai à
faire.
M. P. : Alors, tu te spécialises sur le
Moyen Âge ?
I. S. : Non. Au Caire, ma spécialisation est
la linguistique. J’aime ce domaine. Le sujet
18
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
de ma thèse porte sur la lexicographie et la
sociolinguistique en même temps. J’ai
participé avec mes professeurs au
département à l’élaboration d’un
dictionnaire électronique français-arabe,
arabe-français. J’ai décidé par la suite de
continuer mes recherches dans la
lexicographie. J’ai beaucoup discuté avec
la directrice de ma thèse, Professeure
Madiha Doss, et nous avons choisi de faire
la comparaison entre deux dictionnaires
monolingues, l’un de langue arabe et
l’autre de langue française. Je n’ai pas
voulu faire un travail trop théorique, donc
j’ai choisi le point de vue de la
sociolinguistique, parce qu’elle rend les
choses plus concrètes.
M. P. : Quelles différences as-tu remarqué
entre l’Université du Caire et celle du
Canada ?
I. S. : En ce qui concerne le département,
c’est l’activité même qui est différente. Au
Caire, nous avons la littérature française, la
littérature comparée, la littérature
maghrébine, la linguistique – ce sont les
domaines de spécialisation dans le
Département de langue française. Ici, c’est
plus spécialisé : la littérature du Moyen
Âge, de la Renaissance, du XVIIe, du XIX
e
siècles, etc. Ici, j’ai beaucoup aimé l’idée
des cafés-rencontres. En Egypte, nous
aussi, nous organisons des colloques dans
la Faculté de Lettres et tout le monde y
participe, les jeunes chercheurs et les
professeurs. Parfois, nous organisons des
colloques entre les départements de langue
arabe et de langue française.
M. P. : Est-ce que tu as pu observer
d’autres différences, concernant la vie
estudiantine par exemple ?
I. S. : Oui, j’ai aimé le « frosh week », la
semaine qui précède le début de l’année
scolaire. Les décorations, les compétitions,
tout le monde était enthousiaste – c’est
quelque chose qu’on n’a pas au Caire. J’ai
beaucoup aimé cette atmosphère de joie.
M. P. : Je voudrais te demander si
l’université du Caire est aussi bien
informatisée que celle du Canada. Ici, on
trouve toutes ou presque toutes les
informations sur l’internet. On peut
s’inscrire dans un cours sur l’Internet, on
peut renoncer à un cours, payer les frais
de scolarité, etc. Est-ce que c’est la même
chose au Caire ?
I. S. : Je pense qu’on commence un peu à
le faire, mais ce n’est pas comme ici.
M. P. : - Là-bas, donc, si tu veux payer les
frais ou t’inscrire dans les cours, tu dois
aller dans un bureau.
I. S. : Oui. Je pense que ça va changer, car
déjà on utilise beaucoup plus les moyens
technologiques maintenant. Les étudiants
peuvent voir leurs notes affichées sur
l’internet, par exemple.
M. P. : Eh bien, tu viens d’un pays chaud
(Inji rit, car elle anticipe ma question).
Quelques mots sur le climat.
I. S. : C’était le choc au début ! le gros
choc !! Lorsque je suis arrivée, au mois de
septembre, j’ai trouvé qu’il faisait froid…
M. P. : … déjà ?
I. S. : Oui ! On me disait : mais non, tu ne
peux pas continuer comme ça, tu n’as pas
encore vu le mois de novembre, ni celui de
décembre, qu’est-ce que tu vas faire ?
Alors, je me suis dit... peut-être pourrais- je
résister un peu au froid. J’essaie
maintenant de m’adapter, de sortir, de ne
pas laisser le climat me manipuler. Je sors
beaucoup, même s’il pleut. En Egypte,
normalement il fait chaud et nous avons du
soleil toute l’année. Il y aussi trois mois
19
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
d’hiver. Mais l’hiver n’est pas comme ici.
Je n’ai jamais vu la neige.
M. P. : Jamais ?
I. S. : Non, je n’ai jamais vu la neige !
M. P. : Est-ce qu’il y a eu d’autres choses
qui t’ont impressionnée ici ?
I. S. : A, oui, j’aime beaucoup la verdure, il
y en a beaucoup. Il n’y a pas beaucoup de
monde, ce n’est pas une ville encombrée.
Au Caire, où je vis, c’est surpeuplé. C’est
la capitale ; on essaie d’y échapper un peu.
M. P. : Il y a une autre chose ici : on ne
voit pas trop de gens dans la rue, car la
plupart circulent en voiture.
I. S. : Oui, au Caire, on peut sortir à 10h du
soir, marcher dans la rue, car il y a
beaucoup de monde dans les magasins, la
ville est vivante.
M. P. : Inji, je te remercie beaucoup de cet
entretien et te souhaite beaucoup de succès
dans tes études, à Waterloo et au Caire.
I. S. : Moi aussi, je te remercie.
Jeux
JEU –CONCOURS
Les plus célèbres auteurs français et
québécois
Je vous propose un rebus sur les
auteurs français et québécois. Vous devez
compléter avec le nom de famille des
auteurs et non par leurs prénoms. J’attends
vos réponses à mon adresse électronique
[email protected]. Le gagnant
aura un prix.
Horizontalement :
1. Poète français, auteur des Fleurs
du mal.
3. Auteure québécoise,
Gabrielle…………..
5. Moraliste français, pour lequel
«L’homme vit en conformité avec la
nature ».
7. Auteur du roman Germinal.
9. Marguerite………….., auteure du
roman Moderato cantabile.
11. Dramaturge français, auteur de
la pièce Phèdre.
13. Gargantua et Pantagruel sont les
œuvres de…………………………
15. La prisonnière et À l’ombre des
jeunes filles en fleurs sont écrits par
…….
17. Philosophe et écrivain français
célèbre pour sa théorie sur
l’existentialisme.
19. Les Misérables est un de ses
remarquables romans.
21. Philosophe et écrivain français
préromantique, connu pour ses
œuvres : Emile et Confessions.
23. Auteur français connu pour son
roman Madame Bovary.
Verticalement :
1. Eugénie Grandet est un de ses
romans réalistes.
2. Son héros est Meursault qui
n’éprouve aucun sentiment lors de la
mort de sa mère.
4. Michel……………a écrit
Vendredi ou les limbes du Pacifique.
6. Un de ses héros s’appelle Julien
Sorel.
8. Moraliste français qui affirme que
« Le cœur a ses raisons que la raison
ne connaît pas ».
9. Jacques le fataliste est son héros.
10. Dramaturge québécois qui a
écrit Les Muses Orphelines.
12. Poète français, auteur des poèmes
À la musique et Le dormeur du val
14. Candide est l’un de ses héros
éponymes les plus connus…………..
16. Mme de ………….. a écrit le
roman Corinne ou l’Italie
18. Alexandre……………. a écrit
Les trois mousquetaires.
20. L’avare et Le Misanthrope sont
ses pièces les plus connues pièces.
20
Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
22. Le tour du monde en 80 jours a
été écrit par……….