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Chap.2 Science Economique Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ? Questionnements Objectifs d’apprentissage Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisati on de la production ? - Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale. - Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des produits, et fragmentation de la chaîne de valeur). - Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire son aptitude à exporter. - Comprendre l’internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l’illustrer. - Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays ; comprendre les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme. Définitions et notions : Chaine de valeur = l’ensemble des éléments (infrastructures, gestion, recherche logistique, productivité) qui permettent à une entreprise d’obtenir un avantage concurrentiel. Commerce international : Ensemble des flux de marchandises et services marchands entre des pays différents. Mercantilisme : Courant cherchant à augmenter les exportations ; diminuer les importations dans le but d’accumuler de la richesse. (Doc 4) Mondialisation : Phénomène d’ouverture des économies sur le marché international et renforcement de l’interdépendance entre pays, marqué par l’augmentation des flux de marchandises, financiers, et de personnes. (Doc 4) Commerce intrabranche : Echange de biens similaires, issu de la même branche/secteur entre pays à niveau de développement comparable (Doc 5)

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Chap.2 Science Economique Quels sont les fondements du commerce international et de

l’internationalisation de la production ?

Questionnements Objectifs d’apprentissage

Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

- Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale.

- Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des produits, et fragmentation de la chaîne de valeur).

- Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire son aptitude à exporter.

- Comprendre l’internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l’illustrer.

- Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays ; comprendre les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme.

Définitions et notions   : Chaine de valeur = l’ensemble des éléments (infrastructures, gestion, recherche logistique, productivité) qui permettent à une entreprise d’obtenir un avantage concurrentiel.

Commerce international : Ensemble des flux de marchandises et services marchands entre des pays différents.

Mercantilisme   : Courant cherchant à augmenter les exportations ; diminuer les importations dans le but d’accumuler de la richesse. (Doc 4)

Mondialisation : Phénomène d’ouverture des économies sur le marché international et renforcement de l’interdépendance entre pays, marqué par l’augmentation des flux de marchandises, financiers, et de personnes. (Doc 4)

Commerce intrabranche : Echange de biens similaires, issu de la même branche/secteur entre pays à niveau de développement comparable (Doc 5)

Commerce interbranche : Echange de produit différents, issus de différents secteurs entre pays à niveau de développement différents (Doc 5)

Théorie des avantages comparatifs : Désigne le processus de spécialisation par lequel un pays a intérêt à se spécialiser dans la production où il possède le plus grand avantage ou le plus petit désavantage. (Doc 6)

GATT : Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, signé en 1948, et appliqué dès 1949.

(Aujourd’hui OMC : Organisation Mondiale du Commerce). (Doc 11)

Libre-échange : Système dans lequel les échanges commerciaux entre États sont libres, s'oppose au protectionnisme : protection de l’économie nationale contre la concurrence étrangère. (Doc 11)

Economies d’échelle : Diminution des coûts de production liée à l’augmentation de la production (Doc 12)

IDE : Investissements directs à l’étranger (Doc 17)

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La compétitivité : Capacité d’une entreprise à affronter la concurrence et à conquérir des parts de marché. (Doc 19)

A. Quelles sont les grandes évolutions du commerce international ?

Doc 1 – Croissance annuelle moyenne du PIB et du commerce international

Le commerce international a connu une croissance importante chaque année sur une longue période, entraînant une augmentation du PIB global, car les exportations sont une composante de la demande globale (il n’est pas néanmoins le seul facteur de croissance). La part des pays développés est devenue plus faible à la fois dans la production et dans le commerce international, ainsi aujourd’hui les pays en développement occupent une place très importante dans la production et le commerce international. Le commerce international est, depuis la seconde révolution industrielle (1870-1910) un important moteur de la croissance. Il s’est produit un phénomène de mondialisation, se traduisant par une accélération des flux d’échange de B/S, une accélération des migrations ainsi que des flux d’investissements croisés (IDE)

Document 2 – Part des biens et services dans le total des exportations mondiales (en %)

Historiquement, on échangeait des matières premières (riz, cacao, épices, huile…), mais aujourd’hui la grande majorité des échanges sont des produits manufacturés (téléphones, voitures…) et des services (conseils, redevances, assurances, R&D…). Pour autant, on échange bien plus de produits primaires qu’avant et ce chiffre continue d’augmenter mais proportionnellement la part des autres produits prend de plus en plus de place (faire la distinction entre valeur absolue et valeur relative).

Document 3 – La balance commerciale

Les échanges commerciaux à l’échelle d’un pays se mesurent avec la balance commerciale (X – M), qui peut être déficitaire ou excédentaire. Ex = En 2011, la solde de la balance commerciale française est déficitaire de 121 Md de $.

Le taux d’ouverture qui calcule à quel point les importations et exportations contribuent au PIB (X + M /2 /PIB*100)

Mais également le taux de pénétration, cad la part de marché des produits étrangers sur un marché spécifique.

Document 4 – Commerce de marchandise, 2016

Stratégie longtemps menée par la Chine : stratégie mercantiliste, courant cherchant à augmenter les exportations/diminuer les importations dans le but d’accumuler de la richesse (notamment des métaux précieux). Une vision cynique des échanges avec l’existence d’un gagnant et d’un perdant.

Europe et Amérique du Nord insérées tôt dans la révolution industrielle et connaissent une forte croissance économique, et une augmentation des échanges (produits primaires et manufacturés). Dans le cadre de la mondialisation, les flux de marchandises se superposent à des flux financiers (flux de revenus, d’IDE), flux de personnes (flux migratoires, circulation des travailleurs).

2 vagues de mondialisation, durant la première vague = Biens primaires issus des colonies contre des produits manufacturés fabriqués dans les pays « développés » (commerce essentiellement Nord-Sud). Et une deuxième vague marquée par une réelle internationalisation du commerce, l’insertion de nouvelles zones, de nouveaux types de flux, et l’internationalisation des FTN.

Document 5 – Echanges interbranches et échanges intrabranches

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Commerce intrabranche : échange de biens similaires, issu de la même branche/secteur entre pays à niveau de développement comparable

Commerce interbranche : échange de produit différents, issus de différents secteurs entre pays à niveau de développement différents

Avec la mondialisation, augmentation de la part des échanges intrabranche (représentant 2/3 du commerce Européen, mais légère remontée du commerce interbranche récemment expliquée par la participation de la Chine au commerce internationale : échanges de produits manufacturés que l’Occident exporte moins (délocalisations).

Synthèse

Le monde a connu au moins deux vagues de mondialisation, marquées par une intensification des échanges commerciaux (mesurés par la balance commerciale et le taux d’ouverture), des migrations et des flux d’IDE, qui ont permis une croissance forte du PIB. La première débute vers 1850 et se termine avec la 1ere guerre mondiale, elle se caractérise par une division traditionnelle du travail : les pays européens importent des produits primaires de leurs colonies et exportent des produits industriels. La seconde a débuté après la 2e guerre mondiale et se poursuit aujourd’hui : les firmes se développent et adoptent des stratégies globales, les marchés financiers s’interconnectent et les migrations s’intensifient.

Le commerce mondial actuel se caractérise par la domination commerciale des pays développés regroupés dans la Triade (Europe, Amérique du Nord, Japon); l’insertion accélérée de l’Asie, principalement la Chine et l’Inde; la marginalisation de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Europe de l’Est. Si le commerce interrégional a fortement progressé, le commerce interne à chaque zone reste souvent dominant.

Le commerce mondial de marchandises concerne des produits primaires (produits agricoles, combustibles, …) mais surtout les produits manufacturés qui sont la catégorie la plus dynamique : la part des produits primaires (surtout agricole) a diminué au profit des produits manufacturés et des services. Les échanges intrabranches (produits similaires échangés avec des pays qui ont des niveaux de développement comparables) se développent au détriment des échanges interbranches (produits différents).

B. Quel est le rôle des avantages comparatifs dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale   ?

Document 6 – La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo

Une première théorie de Adam Smith, (De la richesse des nations 1776) sur les avantages absolus, un pays doit se spécialiser dans la production où il est relativement plus productif que les autres, exporter sa production et importer les biens dont il ne dispose pas/coûteraient trop chers. Limite : les avantages ne se valent pas et certains pays ne possèdent pas d’avantage absolu, aussi tout le monde n’aurait pas intérêt au libre-échange

David Ricardo va combler cette faille avec la théorie des avantages comparatifs. Pour le montrer on peut utiliser la métaphore de Samuelson : Si un avocat était le plus qualifié pour pratiquer le droit, mais aussi la dactylographie, selon la théorie de Smith, l’avocat se devrait de prendre en charge les deux métiers, Ricardo estime que l’avocat devrait se concentrer exclusivement sur son activité la plus rentable (le droit), et remettre la dactylographie à une secrétaire qu’il engagerait. Ainsi il faut se spécialiser là où on est relativement le plus efficace, ainsi à l’échelle de pays, au lieu de se mettre en situation d’autarcie, un pays développé devrait se spécialiser là où il est le meilleur est importer le

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reste depuis d’autres pays. Le coût d’opportunité, va correspondre au coût de la production auquel on à renoncé.

Selon cette théorie, le commerce est un jeu à somme gagnante à condition que les pays les plus performants se spécialisent dans ce dans quoi ils sont les plus efficaces et les pays les moins performants dans ce dans quoi leur désavantage est le plus faible.

Néanmoins cette théorie présente des limites : seul le facteur travail est pris en compte, il ne prend pas en compte les potentiels déplacements des facteurs de production, et ne concerne essentiellement que le commerce interbranche.

Doc 7 – Le théorème HOS

3 économistes : Heckscher, Ohlin et Samuelson, proposent le modèle HOS, dans lequel on intègre le facteur capital au facteur travail. Les pays vont spontanément se spécialiser dans les facteurs de production qu’ils possèdent en abondance. Aussi les pays développés se spécialisent sur des produits qui nécessitent du capital, et les PED sur des produits qui nécessitent une importante force de travail. Ce qui va compter plus que le produit va être la dotation en facteurs (facteurs de productions capital/travail, ressources). Une spécialisation peut par ailleurs se construire par des investissements (aéronautique, énergie verte…).

Le modèle HOS va expliquer la différence des prix des facteurs de production entre les pays qui va dépendre de leur dotation en facteurs de production et ressources. Si une main d’œuvre devient plus rare/plus productive et donc plus chère, une entreprise va voir intérêt à la substituer par du capital. Dans le cas d’une égalisation des prix des facteurs de production, les PED rattraperaient les économies développées dans ce qu’on appelle la convergence des niveaux de vie.

L’économiste américain Leontief, à la suite d’une analyse de la structure des échanges commerciaux des US selon le théorème HOS, ce qui aurait dû consister à l’exportation de produits « riches en capital », et importer des produits demandant une importante force de travail, constate que ce n’est pas le cas. Les USA n’exportent pas que des produits « riches en capitaux », mais aussi en travail, ce qu’on appelle alors le paradoxe de Leontief. Néanmoins il s’avère que ce n’est pas simplement du travail peu cher, mais du travail très qualifié d’individus diplômés, les US possèdent donc bien un avantage comparatif de travail qualifié.

Doc 8 – La dotation technologique et cycle de vie de produit

Théorie du cycle de Raymond Vernon comportant 4 phases :

1 phase de lancement, 1 phase de décollement, 1 phase de maturité et une phase de déclin.

Durant la seconde phase, le pays innovateur exporte vers les pays développés, dans la troisième phase, les exportations du pays innovateur diminuent jusqu’à devenir des importations et les pays suiveurs deviennent exportateurs, enfin durant la quatrième phase les PED deviennent exportateurs dû à leur faible prix et forte compétitivité.

Document 9 – La spécialisation de quelques pays

Des avantages américains pour les produits riches en travail et en capital (manufacturés haut de gamme), dans les services, et dans les hydrocarbures (croissance dans ce domaine). La Chine possède un avantage comparatif dans les produits manufacturés bas de gammes, une légère progression dans le manufacturé milieu de gamme et minime dans le haut de gamme, mais très peu pour les services. L’UE possède un avantage comparatif pour les produits manufacturés haut de gamme et dans les services, mais la production de produits manufacturés baisse en général.

A une échelle réduite, la France à un avantage dans les services, l’industrie et une part minime d’agriculture, on peut constater la disparition et apparitions de certains avantages comparatifs avec le temps.

Document 10 – Le rôle de l’innovation

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Dû à la diminution des coûts de transports grâce au progrès technique, notamment la révolution du conteneur, étant plus grands, à un format standardisé (emboîtement et transport plus facile) auquel les trains et ports se sont adaptés. Cela facilite le travail de manutention (substitution par des machines) et permet d’obtenir d’importants gains de productivité. Une autre baisse importante serait celle du coût des communications : le courrier circule à présent électroniquement grâce au progrès technique (téléphone ; internet), le prix devenant ainsi anecdotique.

Document 11 – Le développement du libre-échange a favorisé l’ouverture des économies

Quand on participe au commerce international on en retire un gain, en obtenant quelque chose qu’on ne produit pas soi-même, permettant de répondre à davantage de besoin à un moindre coût (contrairement à la situation d’autarcie). Ainsi dans le libre-échange, chacun se spécialise et échange et en retire un gain par rapport à s’ils le faisaient eux-mêmes. Si bien que, on a cherché à mettre en œuvre le libre-échange dans des accords internationaux.

Les pays, dont les Etats-Unis, tirent des leçons de la crise de 1929, de plus, à la sortie de la guerre de 39-45, l’industrie Américaine bat son plein et les américains ont tous les intérêts à exporter afin de conserver leur position de leader économique, militaire, etc… Pour exporter leurs produits plus facilement, ils souhaitent mettre en place des accords de libre-échange. Le commerce peut rendre interdépendant (chacun apporte à l’autre des produits nécessaires)

(Montesquieu : « Le commerce polit et adoucit les mœurs barbares », De L’Esprit des lois 1748 et va ainsi selon lui favoriser la paix.)

Le libre-échange a de nombreux arguments, certains issus de la théorie économique, des arguments plus philosophiques ou idéologiques, et enfin des arguments géopolitiques (volonté des US de consolider sa place de leader, et d’arrimer dans l’économie du marché les pays fragilisés entre l’est et l’ouest.

La GATT (aujourd’hui OMC : Organisation Mondiale du Commerce), accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, signé en 1948, et appliqué dès 1949, repose sur 2 principes :

- Le libre-échange , ainsi faire diminuer les obstacles = diminution des droits douaniers (moins taxer les exportations), supprimer les quotas, les contingents, les restrictions, les obstacles administratifs et les subventions.

- Le multilatéralisme , assuré par la « clause de la nation la plus favorisée », des discussions (« rounds ») pour aboutir à la baisse des coûts de douane.

Par ailleurs, interdiction du dumping, cad le fait de casser ses propres prix, quitte à ne pas faire de profit, pour détruire la compétition. Mais on peut tolérer un certain niveau de protectionnisme, contre le dumping, ou les pays en retard dans leur développement, ainsi on remarque une baisse importante des droits de douane dans les pays développés, et moins dans les PED.

Synthèse

Adam Smith au 18e siècle montre que l’échange est un jeu à somme positive grâce à la division du travail, si chaque pays se spécialise dans le domaine où il est le plus compétitif (avantage absolu). En opposition aux politiques mercantilistes de son époque, il prône le libre-échange, c’est-à-dire la suppression des obstacles à la circulation des marchandises. La productivité globale des économies doit augmenter puisque la spécialisation permet d’économiser du temps de travail, qui va être consacré à la production du bien dans lequel le pays s’est spécialisé ; les productions abandonnées peuvent être achetées à moindre coût à un autre pays, ce qui augmente le pouvoir d’achat. Après spécialisation, l’échange engendre donc un surplus (gain à l’échange). Cependant, tous les pays ne disposent pas forcément d’un avantage absolu et n’ont donc pas intérêt à l’échange.

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David Ricardo perfectionne au début du 19e siècle la théorie de l’échange en montrant que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels il est relativement le plus efficace, c’est-à-dire qu’il détient l’avantage le plus grand ou le désavantage le moins grand, en fonction du coût d’opportunité (exemple de l’avocat et de la secrétaire de Samuelson). L’avantage comparatif explique bien la division traditionnelle du travail (commerce interbranche), cependant le modèle de Ricardo repose sur un seul facteur (le travail), n’envisage pas la mobilité internationale des facteurs de production, et n’explique pas le commerce intrabranche.

Puis au cours du XXe siècle, Hecksher, Ohlin et Samuelson (HOS), approfondissent la théorie de Ricardo, en expliquant les différences de coûts de production entre les pays. Les spécialisations proviennent en effet des différences de dotations des pays en facteurs de production. Chaque pays se spécialise dans les productions qui utilisent le facteur de production qu’il possède en abondance. Les pays développés se spécialisent dans les productions nécessitant beaucoup de capitals (ex. aéronautique), quand les pays en développement privilégient les industries de main-d’œuvre (textile). A long terme cela conduit à l’égalisation du prix des facteurs (augmentation du coût du travail en Chine par exemple). Ces théories n’expliquent cependant pas pourquoi l’essentiel des échanges commerciaux se fait entre pays développés (commerce intrabranche) dont les dotations factorielles sont similaires.

Les dotations technologiques, liées à l’intensité de la recherche-développement, engendrent des exportations des pays innovateurs vers les autres pays, créant un cycle de vie du produit (Vernon), qui comporte quatre phases.

Le développement des échanges s’explique aussi par des innovations successives (avion, conteneur, Internet) qui ont permis la baisse des coûts de transport et de communication, ou encore la mise en œuvre du libre-échange par les politiques de libéralisation des échanges (GATT puis OMC), qui ont conduit à l’abaissement des droits de douane.

C. Comment expliquer le commerce entre pays comparables   ?

Document 12 – Les imperfections de marché pour expliquer les échanges entre pays comparables

Paul Krugman : Economiste américain, prix d’économie en 2008.

Contrairement aux théories de Smith et Ricardo, nous pouvons constater que le commerce international est dominé par les échanges intrabranche.

On parle d’imperfection de marché dès lors qu’il y a une atteinte à la situation de concurrence pure et parfaite. On parle d’ici d’une situation de concurrence monopolistique (différence qui n’est pas faite sur les prix mais davantage sur la qualité, l’innovation, le marketing…). Une entreprise innove sur son marché et va ainsi conquérir son marché, une fois le marché conquis et que l’entreprise est en situation de monopole, et elle va s’ouvrir à davantage de marchés afin de se développer (exportation).

L’entrée de plusieurs monopoles (chacun propre à leur pays, mais sur le même marché/produit) s’apparente à une concurrence de monopoles sur le marché international (concurrence monopolistique) : ce que l’on va appeler « l’économie de variétés », ce faisant ces entreprises restaurant la concurrence entre firmes et offrent une variété aux consommateurs mondiaux.

Elles réalisent des économies d’échelle, c’est-à-dire une diminution des coûts de production liée à l’augmentation de la production, par ailleurs, grâce à un « pouvoir de négociation » plus important, l’entreprise voit une baisse de son coût variable (ex = achat d’un important volume de consommation intermédiaire peut amener à une réduction), ainsi qu’a une baisse de son coût fixe par une meilleure utilisation du capital fixe : baisse du coût unitaire par une division du coût fixe sur une plus grande

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quantité produite. (A noter que plus le marché intérieur est grand plus les économies d’échelle seront importantes).

Krugman va souligner le rôle des firmes internationales plutôt que le rôle des pays, et leur dotations (travail, capital, ressources…). Ce qui va compter, plus que les avantages comparatifs, est l’antériorité d’une spécialisation, en effet, une entreprise plus ancienne va avoir davantage de savoir-faire, une implantation solide dans le marché, aura déjà réalisée des économies d’échelle, autrement dit elle sera difficilement concurrencée car très compétitive.

Document 13 – La différenciation des productions

Différenciation horizontale : produits de mêmes qualités mais présentant des différences réelles ou perçues (esthétique, design : répondant au goût de la variété).

Différentiation verticale : Produit de qualités différentes, et dont l’achat d’un modèle d’une certaine gamme va dépendre du revenu de l’acheteur.

Certains consommateurs cherchent des attributs/spécifications qu’ils ne peuvent trouver dans leurs produits locaux (offre nationale), et vont donc se tourner vers les offreurs internationaux, mais aussi pour une raison de revenus, chacun va pouvoir trouver sur le marché international, dont la diversité va répondre à cette demande variée, un véhicule correspondant à son niveau de richesse.

Ainsi les pays riches vont exporter des véhicules haut de gamme et importer des véhicules bas de gamme, inversement pour les pays économiquement faibles. Ces deux types de différenciations vont partiellement expliquer le commerce intrabranche.

Document 14 – Commerce mondial et division internationale du travail

Les 2/3 du commerce international sont des échanges intrabranches = Entre pays Sud-Sud : échanges de composants et produits non finis dans le but de produire un produit final. Entre pays Nord-Nord : échanges intrabranches de biens nécessitant d’importantes ressources en capital.

Echanges interbranches = Ancienne DIT du commerce Sud-Nord : Biens primaires venant du Sud contre produits manufacturés du Nord, mais DIT actuelle : Produits manufacturés issus du Sud contre des produits forts en technologie et des services issus du Nord.

Synthèse

Les nouvelles théories du commerce international dans les années 1980 (par exemple Paul Krugman) montrent que les échanges internationaux entre pays de niveau de développement analogue s’expliquent notamment par une concurrence imparfaite entre oligopoles (concurrence monopolistique) qui recherchent la différenciation des produits (afin d’éviter la concurrence par les prix) et les économies d’échelle, après avoir conquis leur marché national. Ou encore par le niveau moyen de revenu des habitants : le pays avec le revenu moyen le plus élevé se spécialise dans la production de la qualité supérieure, celui avec le revenu moyen le plus faible dans la production de la qualité inférieure, et il existe des échanges internationaux de produits de qualité différente (différenciation verticale), mais aussi des échanges reposant sur la demande de variété des consommateurs (différenciation horizontale).

On voit donc une nouvelle division du travail où les pays du nord échangent entre eux des produits comparables ; des produits manufacturés différents avec les pays émergents, et des produits primaires contre des produits manufacturés avec les pays du Sud car l’ancienne DIT n’a pas disparue. Les pays du sud échangent entre eux des produits décomposés, dans le cadre de la segmentation de la chaine de valeur, à différents stades de la production.

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D. Quels liens entre la productivité des firmes multinationales et la composition d’un pays   ?

Document 15 – Qu’est-ce qu’une firme transnationale   ?

Une firme transnationale est une société qui possède des filiales à l’étranger

2 cas de figure :

- Si l’entreprise possède entre 10 et 50% du capital social d’une société, on parle de société affiliée.

- Si elle possède plus de 50% du capital social de la société, c’est une filiale.

Les premières FTN furent soutenues par les états dans le cadre du commerce Nord-Sud, ainsi elles vont se rendre dans les pays du Sud, souvent colonisés, afin d’y exploiter les ressources primaires. Durant l’après-guerre, les FTN vont tenter de trouver de nouveaux débouchés, contourner les barrières protectionnistes, les tarifs ou obstacles douaniers, éviter les coûts de transport, éviter les variations des monnaies internationales, et mieux s’adapter aux besoins et goûts de la clientèle locale. Les FTn connaissant une phase de globalisation dans les années 80, où les filiales s’implantent réellement dans le monde entier afin de tirer parti des avantages comparatifs de chaque pays. Enfin, par la division internationale du processus productif, ou segmentation de la chaine de valeur, les FTN deviennent des coordinatrices de réseaux mondiaux de filiales et sous-traitants.

Aujourd’hui les FTN représente les 2/3 du commerce international.

Document 16 – L’internationalisation de la chaine de valeur

Les entreprises répartissent les activités de production dans le monde entier grâce à la réduction du coût des échanges/transports/ communications (progrès technique). Elles sélectionnent une localisation en fonction des coûts et dotation en facteurs de production, ressources naturelles et savoir-faire. Il s’agit donc de décomposer le processus de production, et de confier ces différentes étapes à des filiales et sous-traitants en fonction de leurs avantages comparatifs : c’est la décomposition internationale du processus de production (DIPP). La FTN conserve l’innovation, conceptualisation, la R&D, le marketing, la coordination… Cad tous les éléments qui permettent la différenciation du produit. Ils sont appelés les « concepteurs-assembleurs ».

Document 17 – La stratégie d’accès aux marchés étrangers

Elasticité-prix : Calcul des variations de la demande qui résulte de la variation du prix.

Si le premier moyen d’accéder à un marché étranger est l’exportation, il existe d’autres stratégies d’insertion dans les marchés étrangers :

3 grands types d’IDE :

- Greenfield investment : création de toute pièces d’une filiale à l’étranger

- Brownfield investment : Fusion/acquisition d’une entreprise ou une partie de cette dernière

- Joint-venture : Possession et partage à 50% d’une filiale entre deux entreprise (co-entreprise)

L’externalisation consiste à confier une partie du processus de production à une entreprise extérieure sans lien de capital (généralement des sous-traitants). Pour cela, l’entreprise va faire un appel d’offre, pour lequel des sous-traitants vont faire des propositions, l’intérêt va être de mettre en concurrence les sous-traitants afin de faire baisser leurs prix, mais également les pousser à être plus innovants et productifs. C’est un mécanisme qui va donc stimuler à fond l’innovation, la productivité et la compétitivité. De plus, toutes les responsabilités RH relèvent du sous-traitant et ne préoccupent pas la FTN. Une dernière stratégie serait le licensing, qui consiste à confier l’exploitation d’un produit à une autre société, autrement dit ces derniers achètent une franchise afin d’en avoir le droit d’exploitation des images et la marque pour produire des biens et services.

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Document 18 – La fragmentation de la chaine de valeur   ; ex de l’Airbus A320

Différentes pièces détachées créées dans différentes filiales et sous-traitants dû à la répartition des étapes de la production entre plusieurs pays selon leurs avantages comparatifs, et qui s’apparente à une mise en œuvre du savoir-faire de plusieurs pays. Nombreux échanges intra firmes, notamment dans l’aéronautique afin de réaliser un produit fini.

Document 19 – Les déterminants de la compétitivité

La compétitivité est la capacité d’une entreprise de s’opposer à la concurrence et à conquérir des parts de marché.

On distingue deux types de compétitivité :

- Compétitivité prix : En jouant sur les prix (prix de vente attractifs), maîtrise des coûts de production grâce à la délocalisation, robotisation, l’externalisation

- Compétitivité hors-prix : Conquérir des parts de marché en répondant mieux à la demande des consommateurs en termes de qualité, capacité de se différencier.

Document 20 – Importance des différents facteurs sur la décision de développer des activités de production à l’étranger suivant la taille des entreprises

- Les entreprises en général sont sensibles aux taxes d’imposition (impôts).

- Les grandes entreprises : vont souvent être moins affectées que les petites entreprises car elles opèrent par la différenciation (par la baisse des salaires). Elles vont également essayer de se rapprocher de leur clientèle (et ce en menant une compétitivité hors-prix, par la différenciation).

- Les entreprises de taille moyenne : souhaitent une règlementation plus souple, sont touchées par l’accès à des ressources supplémentaires.

Le fait d’opérer dans un autre domaine que l’euro va être plus envisageable pour les grandes entreprises dû au coût de change et des risques de change lors de la conversion de la monnaie à une autre. On constate aujourd’hui le développement d’un nouveau business model, et de structuration du capital des entreprises.

Document 21 – Comment évolue la compétitivité-coût de la France et de l’Allemagne

On s’intéresse à la relation entre la productivité d’un pays et des entreprises, un de ces éléments va être le coût du travail. Le coût du travail par unité produite (et non absolu), qui équivaut à une mise en rapport du travail et de la productivité = coût salarial unitaire (on divise le coût salarial par quantité produite = salaire moyen par tête multiplié par le nombre de salariés). Le coût salarial unitaire nous permet de connaître la compétitivité d’un pays, il faut ensuite le rapporter à la productivité. La rémunération est une contre partie de la productivité, donc plus un pays est productif, plus les salaires augmentent.

Si la distribution de la VA est trop favorable aux employés, le coût du travail augmente, et rend l’entreprise moins compétitive. Si à l’inverse on ne la distribue pas assez aux employés, sa compétitivité va s’améliorer, car sa productivité augmente plus vite que le coût du travail. En temps de crise, mécaniquement la productivité diminue, et les salaires augmentent, et bien plus vite que la productivité, donc l’entreprise est à ce moment-là moins compétitive.

Allemagne : Réformes de Hartz (sous le Chancelier Schröder) = productivité à longtemps augmentée et bien plus vite que les salaires, puis est devenue stable par suite de la crise. Ainsi la compétitivité coût de l’Allemagne s’améliore.

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France : A l’inverse, la compétitivité coût française est décroissante, la loi des 35h dans le début des années 2000 va être une contrainte à l’innovation et de l’usage du progrès technique.

L’état à une prise sur les salaires, la politique de l’état joue un rôle sur la compétitivité coût, en suscitant de l’amélioration de la productivité par des investissements dans les capitaux de la croissance endogène. Aussi l’état peut influencer par sa politique de rémunération, en fixant la durée du travail, le SMIC, et l’ensemble des prélèvements obligatoires pour fiancer la cotisation sociale.

Document 22 – Les indicateurs de la compétitivité

Les investissements dans la substitution des facteurs travail par le capital (robotisation) sont d’une grande importance : pas de grèves ni d’augmentations de salaires.

- Haute part du PIB est consacré à la R&D (= Japon, Allemagne, Suède…), nombre de chercheurs pour 10000 emplois occupés (= Japon, France, Suède…), nombre de brevets triadiques (Japon leader mondial = 17390,9 en 2019) et part des diplômés de l’enseignement supérieur de 25-34 ans (Japon = 60,73%).

L’effort de robotisation (investissement dans le capital physique) ; efforts de recherches en R&D (K public, humain, technologique) ; effort/nombre de brevets (K technologique) ; qualification (K humain).

En France les dépenses de recherche sont effectuées par le ministère de l’enseignement supérieure et recherche, mais absorbé par le taux d’échec déplorable de l’enseignement supérieur, qui à un coût important sur la croissance.

Document 23 – De la productivité à la compétitivité

La compétitivité d’une nation va consister à améliorer le niveau de vie des habitants (revenu, bien-être) tout en restant exposé à la concurrence internationale, c’est-à-dire rester compétitif à l’internationale. Pour cela, elle investit des les capitaux de la croissance endogène, afin d’être plus compétitive, plus innovante, qualifiée…

Un pays attractif (basse fiscalité, main d’œuvre qualifiée, position géographique avantageuse, qualité du niveau de vie sur place et du capital institutionnel) va attirer des entreprises étrangères et investissements. La compétitivité d’un pays

Une entreprise va pouvoir baisser ses prix dès lors qu’elle est plus productive, et va ainsi devenir plus compétitive, elle va elle pouvoir rechercher la compétitivité prix (maîtrise des coûts de production par la baisse des salaires, délocalisation, externalisation), qui exclu l’idée de bien-être des populations, mais aussi la compétitivité hors prix (différenciation par les produits, services, distribution, image de marque).

Document 24 – Les gains cumulatifs du commerce international

Avantages de la spécialisation et ouverture aux échanges :

- Effet de dimension : Spécialisation ; + de quantité ; économies d’échelle ; entreprises + compétitives

- Effet de diversification : Diversification des biens et services ; consommateurs et entreprises peuvent accéder à des produits plus variés.

- Effet de concurrence : Entrée de nouvelles entreprises sur le marché ; + de compétitivité ; efforts sur les prix et la productivité.

Ainsi, l’idée de la spécialisation, c’est que la quantité produite de tout produit va augmenter, si bien qu’on peut satisfaire plus de besoins. Il va y avoir un effet de diversification des biens et services sur le marché, donc une + grande variété de produits qui va satisfaire tous les consommateurs. Mais aussi une augmentation de la compétitivité prix et hors-prix, donc productivité et différenciation.

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Tout cela permet donc la satisfaction de plus de besoins, la croissance économique, et l’allocation optimale des facteurs de production (utilisés au mieux là où ils sont le plus efficaces, le + productifs), ainsi qu’une meilleure utilisation des ressources naturelles. Aussi l’aspect écologique est ignoré ici, comme le disait J.B. Say sur les ressources naturelles : « Ne pouvant être multipliées ou épuisées, elles ne font pas l’objet des sciences économiques ».

Document 25 – Le rattrapage des pays émergents

1ère modalité : Ouverture des marchés occidentaux (GATT, OMC), et effets de dimension, diversification et de concurrence.

2ème modalité : Importance des IDE

3ème modalité : Circulation des élites (mobilité du capital humain)

Les exportations vont être le moteur de la croissance économique, mais à un poids différent sur le PIB de chaque pays.

Importance des IDE : Transfert de qualification, technologies, savoir-faire… qui vont favoriser l’innovation et la croissance, par l’augmentation des revenus, la création de filiales et d’usine, et qui va provoquer un phénomène de moyennisation dans les pays développés et émergents récepteurs d’IDE. Aujourd’hui, la Chine fait un effort massif d’investissement dans le capital fixe, les nouvelles technologies, etc…

Document 26 – L’internalisation de la production débouche sur des flux d’investissements internationaux

Ainsi l’Europe reste dominante en tant que plus grande réceptrice et émettrice d’IDE, on constate une baisse significative de la part de l’Amérique du Nord dans les flux d’IDE entrants et sortants, et une importante montée de l’Asie du Sud-est (dépasse l’Amérique du Nord en termes d’IDE sortants).

Les IDE vont avoir d’importants effets sur les pays d’accueil : augmentation des emplois ; des revenus, etc… L’état va s’enrichir grâce aux recettes fiscales qui augmentent, ce qui va lui permettre d’investir dans les capitaux de la croissance endogène et faire progresser son développement. Pour les pays d’origine, la production revient moins chère, ce qui permet d’effectuer un gain de PA (pouvoir d’achat), cela améliore également la productivité des entreprises (profits supplémentaires). On délocalise aussi un certain nombre d’activités, ce qui permet une augmentation du pouvoir d’achat, et nous permet de nous tourner vers le tertiaire (qui était généralement peu délocalisable).

Document 27 – Un impact inégal de la mondialisation sur les inégalités   ?

Le théorème de Stolper – Samuelson expliquer les effets d’augmentation ou de baisse des inégalités selon les pays quand il y a ouverture au marché international, et selon leurs spécialisations.

Ils constatent que l’ouverture des économies augmente les inégalités dans les pays développés qui produisent des biens forts en capital, technologies, etc… La baisse de la demande d’employés peu qualifiés creuse l’écart entre travailleurs peu qualifiés et ceux qui sont très qualifiés (augmentation des inégalités). Inversement, dans les pays émergents qui utilisent en abondance la main d’œuvre peu qualifiée, les inégalités entre travailleurs peu qualifiés et le reste de la société tendent à se réduire.

Ainsi les effets de la mondialisation sont variables, car plutôt positifs en Asie de l’est et Amérique du Nord, un peu moins en Europe et Inde, et pas du tout en Afrique et Amérique du Sud (le niveau de vie stagne). Par ailleurs, dans le cadre de ces derniers pays, on parle du « piège de l’ouverture », les termes de l’échange leurs sont défavorables car leurs ventes ne leurs permettent pas d’importer les biens nécessaires, cad qu’ils se sont ouverts au commerce international, mais ont des spécialisations défavorables.

Document 28 – La courbe de l’éléphant […] revenu réel (1988 – 2008)

Branko Milanovic (économiste serbe-américain)

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Revenu réel (avant les prélèvements/impôts) qui prend en compte les variations des prix (inflation) durant la période étudiée.

On constate que le revenu réel global à augmenter de 25% de 1988 à 2008, néanmoins le revenu réel des 5% les plus pauvres est en dessous du revenu moyen global, et les 1% les plus riches ont vu une augmentation de près de 65% de leur revenu moyen.

Ainsi, si la grande pauvreté dans le monde à diminuée, les grands gagnants restent les économies émergentes (tel la Chine) et le top 1% (notamment grâce aux politiques d’offres des années 80, accordant plus de pouvoirs aux actionnaires dans les entreprises, une baisse de l’actionnariat, et la réduction des impôts sur les plus riches), les plus grands perdants sont donc les classes moyennes des pays développés et les plus pauvres.

Document 29 – Taux moyen de l’impôt sur le bénéfice dans les pays de l’OCDE (1982 – 2007)

Le taux moyen de l’impôt sur les bénéfices à baissé dans les pays de l’OCDE sur la période, ce qui a ainsi favorisé et restauré l’offre (qui avait considérablement baissé dû au choc pétrolier de 1973). Des politiques d’inspirations libérales, qui vont ainsi libérer les entreprises, faire baisser les coûts de production, assouplir le droit du travail (capitalisme actionnarial).

Des décisions qui n’ont pas été concertées entre tout les pays, aussi l’Irlande baisse énormément son taux d’impôt sur les bénéfices, deviens plus attractive et attire des sièges sociaux, des entreprises, des IDE car le taux d’imposition est faible = concurrence fiscale et sociale.

L’effet de la mondialisation amène à la concurrence fiscale, cad d’être plus attractif, ce qui permet un développement plus rapide, mais aussi la concurrence sociale, avec notamment les salariés détachés (issu de pays étrangers, et que ne bénéficient ainsi pas de protection sociale, etc… Baisse des coûts du travail pour l’entreprise) = délocalisation d’intérieur.

Synthèse

Le libre échange consiste en la libre circulation des produits, des capitaux, de la monnaie et des hommes.

Il créé un effet de dimension : l’extension des débouchés favorise les économies d’échelle pour le producteur, ce qui fait diminuer ses coûts unitaires, et augmente les profits. L’augmentation des quantités produites permet de satisfaire davantage de consommateurs et évite les pénuries. Il permet aussi un effet de diversification, en offrant une grande variété de produits au consommateur, ou de consommations intermédiaires au producteur. Il génère enfin un effet de concurrence, qui pousse les entreprises à la baisse des prix (ce qui profite au pouvoir d’achat du consommateur), à la recherche systématique de gains de productivité, à l’innovation qui permet une différenciation des produits. Ainsi le libre-échange serait favorable à la croissance et l’emploi, et permettrait une allocation optimale des facteurs.

Avec la mondialisation, les flux d’IDE ont considérablement augmenté. Les pays développés sont encore à l’origine de la grande majorité des flux sortants, mais la part des flux entrants reçue par les pays en développement est en constante augmentation

En générant de nouvelles activités dans les pays d’accueil, les IDE renforcent la croissance économique et l’emploi. Ils permettent la hausse des niveaux de vie et le développement. Ils favorisent également les gains de productivité à travers le transfert de technologies, de connaissances et de savoir-faire et permettent une montée en gamme progressive. Dans les pays émergents les IDE stimulent donc le progrès économique et le rattrapage des écarts avec les pays développés.

Dans les pays d’origine, l’internationalisation de la production permet une hausse des profits des entreprises, et des créations d’emplois qualifiés. L’augmentation des revenus oriente les consommations vers le secteur tertiaire (loi d’Engel), supposé être davantage protégé de la concurrence internationale.

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Cependant le commerce international peut avoir des effets quantitatifs et qualitatifs sur l’emploi dans les pays développés. Les transferts d’unités de production (délocalisation) peuvent conduire à la disparition de certaines entreprises ou secteurs d’activité, créant du chômage et réduisant la croissance. La concurrence des pays à bas salaires menace plus particulièrement les travailleurs les moins qualifiés, creusant les inégalités entre travailleurs qualifiés et non-qualifiés.

Le théorème Stolper-Samuelson, qui explique les effets d'accentuation ou de réduction des inégalités à la suite de l'ouverture des économies, prédit une hausse des inégalités dans le pays qui a un avantage comparatif à produire des biens de haute technologie (qui requièrent du travail qualifié) et une baisse dans celui qui a un avantage comparatif à produire des biens qui requièrent la main d'œuvre qui se trouve être en abondance.

Par ailleurs l’internationalisation de la production pousse les pays à la concurrence fiscale et sociale, et met les travailleurs peu qualifiés en concurrence, ce qui peut entraîner du chômage et une hausse des inégalités de revenus au sein de la société. Le secteur des services, longtemps considéré comme protégé, est également touché par la concurrence des salariés détachés. Elle pose de plus des problèmes écologiques, car elle conduit à un transfert des activités polluantes vers les pays émergents.

F. Le débat entre libre échange et protectionnisme.

Document 30 – Les instruments et les justifications du protectionnisme

Des mesures tarifaires : droit de douane ; subventions publiques ; réduction du taux de change (stratégie longtemps menée par la Chine par la dévaluation du Yuan par rapport au USD).

Mécanisme qui va faciliter les exportations et défavoriser les importations

Des mesures quantitatives : les quotas (définition d’une quantité maximum à importer) ; les normes (plus elles sont strictes, plus il est difficiles d’importer/exporter) et obstacles administratifs (qui peuvent rendre l’importation extrêmement difficile) ; et les règles de contenu local (obliger les entreprises à travailler avec des produits locaux, travailler dans le pays, ou d’effectuer des transferts de technologie au pays d’origine si on est implanté à l’étranger).

Le protectionnisme stratégique va correspondre à la protection d’entreprises stratégiques pour préserver l’indépendance nationale, comme le nucléaire en France, ou la défense en général.

Le protectionnisme éducateur correspond à la protection de l’industrie, notamment les entreprises naissantes, pour les développer et ensuite affronter la concurrence internationale, ou le fait de permettre à un champion national de se développer au maximum pour ensuite affronter les autres champions sur le marché international. Donc protéger une industrie pendant un certain temps, afin qu’elle puisse conquérir son marché national, devenir plus compétitive, effectuer des économies d’échelle, puis être lancée sur le marché international.

Protéger les intérêts de la nation, on cherche à éviter la destruction d’entreprises, voire de nouveaux secteurs d’activités, et de protéger la population du chômage, préserver les choix collectifs (au niveau culturel, sanitaire, environnemental).

La France à un protectionnisme naturel : quota de chansons francophones à la radio et la TV, ce sont ces quotas qui ont permis l’émergence du rap francophone, s’ajoutant aux quotas de films français à la TV ; mécanismes de financement du secteur du cinéma français = maintien vivant ce secteur culturel français. Ces mécanismes sont une réponse au mouvement de libéralisation du contenu audio-visuel dans les années 80 par Mitterrand. Qui a provoqué l’arrivé des feuilletons étrangers, les jeux télévisés étrangers, les films américains. Ce qui s’apparentait à un risque de balayement des cultures nationales. Cela s’inscrit plus largement dans la reconnaissance de la diversité culturelle par de grands textes de l’ONU (Convention des Nations Unies sur la préservation des pratiques culturelles immatérielles de

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2003/Convention des Nations Unies sur la préservation et la promotion des pratiques culturelles de 2005).

Document 31 – Les vertus du protectionnisme éducateur selon Friedrich List

F. List est en réalité un libéral (et non mercantiliste) mais estime que pour que la concurrence soit bénéfique, il est nécessaire pour les entreprises d’être sur un pied d’égalité, d’avoir un niveau de développement comparable. Il s’agit d’atteindre des rendements croissants (économies d’échelle), et de permettre aux travailleurs d’atteindre un niveau de qualification suffisant, et une plus grande productivité.

Mais ce protectionnisme doit être limité : dans le temps : les entreprises trop protégées vont être dés-incitées à innover/compétitive, et va se reposer sur sa rente de monopole (= marché captif). Ainsi il ne s’oppose pas au libéralisme anglais, mais veut que la concurrence se fasse à armes égales, donc le but est le libéralisme, mais le moyen peut être un protectionnisme temporaire.

Document 32 – Contenu en importations des exportations, % des exportations brutes, 2016

Aujourd’hui, tous les pays sont interdépendants, et s’échangent de nombreux composants et matières premières afin de créer un produit final, qu’ils vont ensuite exporter. Si un pays pose des barrières protectionnistes, qui vont provoquer la hausse du prix des importations, amenant à une hausse des coûts de production, cela va pénaliser les entreprises exportatrices du pays en question. Aussi, plus le contenu en importation des exportations d’un pays est élevé, moins il aura d’avantages à mettre en place des mesures protectionnistes.

Synthèse

Le libre-échange n’est pas une réalité : il subsiste de nombreux obstacles tarifaires et non tarifaires. Le protectionnisme est un ensemble de mesures visant à protéger les producteurs nationaux de la concurrence des producteurs du reste du monde. Un pays peut avoir intérêt à mettre en place un protectionnisme éducateur (Friedrich List) pour protéger les industries naissantes, à protéger une industrie stratégique, à chercher à rétablir l’équilibre de la balance commerciale. Lorsque le pays cherche à protéger des industries vieillissantes peu compétitives, ou à se protéger du dumping, on parle de protectionnisme défensif, afin de maintenir l’activité et l’emploi. Il existe enfin des formes plus offensives de protectionnisme (manipulations des taux de change, subventions, …). Le GATT a reconnu la nécessité ponctuelle du protectionnisme et l’autorise temporairement.

Néanmoins le protectionnisme à des coûts élevés : les prix augmentent pour les consommateurs, tout comme les coûts des entreprises, et les choix de consommation sont plus restreints. Il dispense les entreprises de se moderniser ou d’innover pour affronter la compétition internationale, ce qui retarde leur adaptation. Il expose également à des mesures de représailles, et profite essentiellement à des lobbies (cf. pétition des fabricants de chandelles de Bastiat). Enfin l’internationalisation complique l’instauration de mesures protectionnistes, car les exportations ont généralement un fort contenu en produits importés. Une augmentation du prix de ces intrants pénaliserait donc les exportations du pays qui instaure le protectionnisme.