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MINISTERE DE L'INDUSTRIE VOR EN GUYANE GÉOLOGIE GÎTES POTENTIALITÉS Quel avenir pour Van 2000 ? i P. > î ¡)Tii -• Juin 1995 BRGM Étude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM

VOR EN GUYANE - InfoTerreinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-38539-FR.pdf · L'évolution du couple tonnage-teneur est illustré par l'exemple des USA2 où, de 1981 à 1991, le minerai

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MINISTERE DE L'INDUSTRIE

VOR EN GUYANE

GÉOLOGIEGÎTES

POTENTIALITÉS

Quel avenir pour Van 2000 ?

i P. > î ¡ )T i i -•Juin 1995

BRGMÉtude réalisée dans le cadre des

actions de Service public du B R G M

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M I N I S T E R E D E L ' I N D U S T R I E

L/OR EN GUYANE

GEOLOGIE

GÎTES

POTENTIALITÉS

Quel avenir pour Van 2000 ?

B R G M - S E R V I C E M I N I E R N A T I O N A L - Juin 1995

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Avant propos

La production d'or est en forte reprise depuis quelques années et les perspectives dedéveloppement du secteur minier pour l'or en Guyane sont importantes, sous-tendues par unpotentiel géologique élevé.

A la demande du Service des Matières Premières et du Sous-Sol ( S M P S S ) et surfinancement du ministère de l'Industrie, la présente étude sur l'or en Guyane a été réaliséepar J.C. Picot avec la collaboration de M . Bornuat, C . Hocquard, J.P. Milési, H . Zeegers.

Les principaux gîtes d'or de la Guyane sont décrits sous forme de fiches illustrées. U nbref historique de la recherche et de l'exploitation de l'or en Guyane ainsi qu'uneprésentation actualisée du contexte géologique et gîtologique guyanais précède cesdescriptions.

Les auteurs remercient M . Masson, chef du Service des Matières Premières et duSous-Sol, M . Pélisonnier, Président du Comité de l'Inventaire, M . Lambotte, chef du BureauSous-Sol au S M P S S et M . Bellenoue, responsable de la Subdivision 1 à la DirectionRégionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement ( D R I R E Antilles-Guyane)pour les commentaires et les suggestions qu'ils ont apportés lors de la conception et de laréalisation de cette étude.

Les auteurs remercient également les sociétés minières pour leur contribution auxdescriptions de gîtes, entre autres, LaSource Compagnie minière, Guyanor RessourcesS A R L et Parmines Amazonie (SESIC).

Enfin, ils remercient le Service édition, les dessinateurs et les informaticiens dudépartement de l'Exploration du B R G M pour leur appui technique ainsi que le S G R Guyanepour son apport dans la collecte des données.

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Sommaire

L'OR DANS LE MONDE 5

L'OR EN GUYANE 15

1. Historique de la recherche de l'or et de sa production 17

2. Cadre géologique et gîtologique des minéralisations aurifères 31

3. Description des principaux gîtes 43

. Région Saiil-Maripasoula 45

. Région est du Sillon nord-guyanais 57

. Région ouest du Sillon nord-guyanais 69

PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT EN GUYANE 77

ANNEXES 93

BIBLIOGRAPHIE 109

LISTES DES FIGURES ET TABLEAUX 115

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LfOR DANS LE MONDE

Aperçu économique et technologique

de ces 25 dernières années

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Introduction

L'industrie minière et métallurgique exploite et traite une ressource non renouvelableet commercialisée à l'échelle mondiale. Elle est, de ce fait et par nature, plus sujette qued'autres à des bouleversements planétaires, que ceux-ci soient d'ordre technique(découvertes de nouveaux districts miniers, évolutions technologiques et gains deproductivité), économique (aléas de la conjoncture et de la consommation) ou liés à dessoubresauts politiques. Tous ces facteurs se traduisent in fine par de fortes variations descours, illustrés au cours de la dernière décennie par l'antimoine, le chrome, le cobalt, l'étainet le wolfram entre autres.

Pour l'or, métal mythique, il faut ajouter les composantes psychologique et culturelleliées à son rôle monétaire et à son usage premier en bijouterie. C e chapitre veut éclairerquelques aspects majeurs des évolutions de ces 25 dernières années et replacer ainsi ledéveloppement de la prospection aurifère en Guyane dans le contexte minier mondial.

LES COURS DE L'OR

Les accords de Bretton W o o d s et la parité fixe à 35 $ l'once avaient fait perdre à l'or60% de sa valeur réelle entre 1940 et 1970. Les conséquences minières, forte baisse de laproduction et des investissements scientifiques et technologiques, ont été rudes et se sontfait sentir durant 15 ans.

A partir de 1971, l'abandon progressif de la convertibilité du dollar en or, puis lesprémices de la crise économique révélée, plus que provoquée, par les deux chocs pétroliersde 1974 et 1979-80, ont complètement changé les données du problème : l'or, dont laproduction mondiale a presque doublé depuis 1980, est devenu le principal moteur del'industrie minière mondiale.

La courbe d'évolution des prix de l'or (fig. 1) permet de distinguer schématiquementcinq périodes :

- 1968-1974 : tout commence avec la dissolution en mars 1968 du "Gold Pool" chargé demaintenir l'étalon de change-or. Quelques années plus tard, de 1971 à 1974, le prix del'or augmente, lentement puis plus rapidement, de 35 àlOO $ l'once.

- 1974-1979: le premier choc pétrolier, qui voit le baril passer de 2,5 à 12$ ,s'accompagne d'une forte augmentation du prix de l'or qui fluctuera pendant 5 ans entre100 et 2 0 0 $ l'once.

- 1979-1981 : période d'euphorie pour les cours de l'or qui avaient dépassé les 200 $ l'oncedès fin 1978, atteindront un record historique à Londres de 850 $ l'once en janvier 1980et resteront, en moyenne mensuelle, entre 500 et 6 5 0 $ l'once jusqu'à mi 1981. L edeuxième choc pétrolier, qui voit les prix du baril frôler les 40 $, et la faiblesse dudollar, qui passe pour la première fois en octobre 1978 sous les 4 FF, ne sont pasétrangers à cette flambée des cours de l'or.

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oo

Premier chocpétrolier

Première crisedu dollar

$/0nce d'or

r 900

Deuxième chocpétrolier

Prix de l'or à Londres (fin de mois)

Brent (moyenne mensuelle)

•){• Cours record de l'or a Londres : 850 $(janv. 1980)

Contrechocpétrolier

Guerre Idu golfe j S/Baril

de pétrole

40 -i

3 0 -

20 -

o i—i—i—>—i—i—i—-—i—i—i—<—\—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—i—'—i—'—i—«—i—i—i—i i—i—i—'—r

1970 1972 1974 1976 , 1978 1980 1982 4nn 1984 1986 1988 1990 1992 19941971 1973 1975 19/7 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995

Fig. I - Les cours de l'or de 1970 à 1995. Tiré de publication T O T A L Information n° 106

( 1987) vers l'or, complété par cours mensuels Londres (LME) .

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- 1981-1989 : période d'ajustement du prix de l'or, influencé par des recessionssuccessives. Il varie suivant un rythme pluriannuel entre 320 et 450 $ mais n'estnullement influencé par le contrechoc pétrolier de 1986, au cours duquel le prix du barilchute de 30 à 10 $.

- 1990-1995 : "stabilisation relative" entre 325 et 4 0 0 $ l'once. Cette dernière formulen'est en rien une prévision pour l'avenir car le prix de l'or est volatile m ê m e en périoded'inflation maîtrisée.

Ces évolutions ne laissent évidemment pas les sociétés minières indifférentes. Dansles pays à économie de marché ( P E M ) , les dépenses d'exploration vont croître d'unemanière exponentielle de 1973 à 1987. Elles seront multipliées par 5 de 1973 à 1980 (100à 500 M $ ) et à nouveau par 5 de 1980 à 1987 (500 à 2500 M S ) 1 . C e nouveau boom miniersur l'or se traduira par d'importants redéploiements géographiques et technologiques del'industrie minière.

LES DECOUVERTES MINIERES ET TECHNOLOGIQUES

En 1970, mises à part les productions d'or en sous-produit des porphyres cuprifères, lamine d'or "classique" est souterraine et exploite des gisements de taille petite à moyenne et àteneur assez élevée. Les développements des 15 dernières années ont été réalisés en grandepartie sur des gisements exploités en carrière, à teneur moyenne sensiblement plus basse et àtonnage souvent beaucoup plus important. Cette évolution globale, qui présente bien sûr desexceptions, a été rendue possible grâce à l'action conguguée de divers facteurs.

LA DECOUVERTE DE NOUVEAUX TYPES DE GISEMENTS

C e sont essentiellement :

- les parties oxydées des gisements aurifères des zones tropicales, soumises àl'altération latéritique, d'Australie, d'Asie du Sud-Est, d'Afrique centrale s.l., du Nord del'Amérique latine et de l'Amérique centrale. Cette oxydation supergène libère l'or etfacilite l'exploitation en carrière et le traitement d'un minerai parfois un peu enrichi parrapport au protore sulfuré ;

- les gisements épithermaux liés à l'activité volcanique ou subvolcanique des chaînesassez récentes (cordillières ouest-américaines, îles de la Sonde, partie de la chaînealpine) et dont la modélisation gîtologique s'est affinée au cours de la dernière décennie.Pour le mineur, ce sont des "porphyry gold" marqués par des auréoles d'altération silico-argileuses caractéristiques, à basse teneur mais fort tonnage et donc exploitables encarrière suivant un volume d'extraction journalier élevé.

Ces deux types de gisements aurifères sont, avec le regain d'activité dans les anciensdistricts, à la base des fortes augmentations de production des Etats-Unis et de l'Australie àpartir de 1980, et plus récemment, de l'Amérique latine et du Sud-Est asiatique (fig. 2).L'évolution du couple tonnage-teneur est illustré par l'exemple des U S A 2 où, de 1981 à1991, le minerai tout-venant traité est passé de 10,75 M t à 3,56 g/t à 221,46 M t à 1,52 g/t.

1 Worldwide trends in gold exploration. Mackenzie' B . et Dogget M . Proceeding of the SymposiumBrazil Gold 1991. Ed. E . A . Ladeira.

2 Trends in U S gold reserves, production and grade, Clater C L . et Ward D . A . E M J , juin 1994.

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Tonnesmetal

ASIE AUTRES107 (Indonésie,

Philippines)

AFRIQUEAUTRES

(Ghana,\ ^ Zimbabwe)

AMERIQUEAUTRES

(Chili, Colombie)

AFRIQUE

5 8 7 DU SUD

1970

i ' i '—i—'—i——i—'—i—'—i—•—i—•—i—•—r

1985 1986 1987 1968 1989 1990 1991 1992 1993 1994

Fig. 2 - Production minière mondiale d'or de 1970 à 1994.

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LES PROGRES TECHNIQUES ET LA GENERALISATIONDE LA MECANISA TION

Dans les carrières en particulier, ces avancées technologiques permettent debénéficier pleinement de l'effet d'échelle, d'optimiser la productivité et donc de réduire lescoûts d'extraction à la tonne. A u x Etats-Unis, entre 1981 et 1991, les tonnages extraits desmines d'or ont été multipliés par 1,5 en souterrain (2,1 à 3,2 M t ) et par 24 en carrière (8,7 à208,7 M t ) et représentent respectivement 7,4 et 92,6% de l'or contenu.

LES EVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES DU TRAITEMENT DES MINERAIS

O n notera surtout le développement de la lixiviation en tas des minerais oxydés,traités par cyanuration puis adsorption de l'or sur charbon actif ou poudre de zinc.Actuellement, environ 10% de l'or mondial est ainsi récupéré. L a proportion reste doncrelativement modeste mais ce procédé, peu coûteux en investissement, a permisl'exploitation de nombreux gisements auparavant considérés c o m m e subéconomiques. Lalixiviation bactérienne des minerais sulfurés, ou biolixiviation, fait son apparition à l'échelleindustrielle (Canada, Afrique du Sud) mais ce procédé d'avenir ne traite encore que moinsde 1% de la production actuelle.

LES EVOLUTIONS DE LA PRODUCTION MONDIALE (fig. 2)

Elles sont liées aux facteurs économiques et techniques esquissés ci-dessus mais aussiau courant libéral qui amène un nombre croissant de pays à promouvoir, à travers unerefonte des lois minières et codes des investissements, le développement de leurs ressourcesminérales.

L a figure 2 3 illustre les grandes tendances mondiales et régionales de ces25 dernières années. O n peut y distinguer schématiquement les étapes suivantes :

- 1970-1975 : chute de la production mondiale due essentiellement aux difficultés desmines sud-africaines. Le tassement de la production canadienne est à peu près compensépar une légère croissance dans les P E P . Dans ces pays à économie planifiée, les chiffresde production sont incertains mais, durant ce dernier quart de siècle, ils resterontglobalement assez stables, entre 340 et 4301, la baisse en e x - U R S S étant compensée parune croissance nette en Chine.

- 1975-1980 : la baisse de production est freinée par l'évolution favorable des cours. Lessociétés nord-américaines commencent à réinvestir dans l'exploration et l'exploitationdes mines d'or.

- A partir de 1980, la production mondiale s'accroît nettement et constamment. O nassiste à une redistribution des cartes entre les sociétés minières d'une part, quibénéficient d'atouts inégaux et réagissent plus ou moins vite au marché, et les paysd'autre part, qui offrent des conditions et un potentiel minier plus ou moins attractifs.

L'Afrique du Sud reste stable à environ 6001 d'or/an. L a hausse des cours d'or aconduit les sociétés minières à exploiter des minerais à teneurs plus faibles. Cependant,l'extraction de tonnages de minerais de plus en plus élevés n'a pas permis d'infléchir lacourbe de production.

3 Figure établie à partir des chiffres de "Annuaire Statistique de Metaleurop", des "chiffres clés" desMatières Premières Minérales du ministère de l'Industrie et des évaluations 1993 du "MiningJournal".

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Durant la décade 1981-1990, les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, qui ont lespremiers investi dans la prospection, en retirent les fruits dès 1981-1982. La production desU S A et de l'Australie, durant ces 10 années, est multipliée par un facteur 10. Beaucoupd'autres pays progressent aussi mais beaucoup plus lentement.

A partir de 1990, tous les gros producteurs ci-dessus, de m ê m e que le Brésil et lespays de l'Est, voient leur production stagner. La production mondiale continue cependant àcroître grâce à l'émergence de nouveaux producteurs importants en Amérique latine(Chili, Colombie), en Asie du Sud-Est (Nouvelle-Guinée, Indonésie, Philippines) et enAfrique (Ghana, Zimbabwe).

Le résultat le plus spectaculaire de cette forte diversification géographique est ladisparition de "l'exception sud-africaine" dont la production minière, qui reste de loin la plusimportante, est passée de 1970 à 1993, de 66 à 2 7 % du total mondial.

L'OR ET LA GUYANE

C'est l'objet des chapitres suivants de détailler les données historiques, géologiques,minières et administratives qui conditionnent le développement futur de la productionaurifère en Guyane. O n se contentera ici de quelques réflexions introductives, largementargumentées dans la suite de ce document, car les relations entre le contexte mondial et lesévolutions en Guyane, pour n'être pas évidentes à première vue, n'en sont pas moins réelles :

- Face aux "poids lourds" de la production aurifère mondiale, la Guyane française peutparaître bien légère. Souvenons nous cependant que de 1857 à 1994 ce territoire demoins de 100 000 k m 2 a produit officiellement 1801 d'or (cf. tabl. 1 et fig. 5) soit un peuplus que la Métropole durant la m ê m e période (environ 1601). Cette production,effectuée à plus de 95% à partir de gîtes alluvionnaires et éluvionnaires laisse bienaugurer du potentiel des gisements primaires, en roche, de ce district.

- Les fortes augmentations du prix des métaux à la suite du premier choc pétrolier ontincité les autorités françaises à relancer dès 1975 la prospection par un Inventaireminier du sous-sol de la Métropole, de la G u y a n e et des territoires d'Outre-Mer.Les travaux de géologie et d'exploration minière, réalisés dans ce cadre par le B R G M enGuyane durant 20 ans (1976-1995), ont considérablement fait progresser la connaissancemétallogénique et minière, notamment pour l'or, principal métal recherché à partir de1980. Des conditions favorables étaient ainsi créées pour les investisseurs potentiels.

- Avant l'ouverture de l'Atlantique au Trias, il y a 200 M a , le Bouclier guyanais et leCraton ouest-africain étaient accolés. Cette parenté géologique avec le G h a n a - l'ex"Gold Coast" est la principale province aurifère de l'Afrique de l'Ouest - et la meilleurecompréhension métallogénique des deux boucliers4 ont contribué à attirer l'attention surla Guyane.

- Les grandes compagnies minières ont tiré les conclusions des progrès métallogéniqueet technologique. A la recherche de nouveaux projets, les financements nord-américains,

4 "Les Minéralisations aurifères de l'Afrique de l'Ouest. Milési J.P. et al. Chronique de la rechercheminière, n° 497, déc. 1989.

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européens, australiens et sud-africains se sont largement investis dans les zone tropicaleset les chaînes récentes prometteuses (fïg. 3). Le Bouclier guyanais en a bénéficié durantla dernière décennie.

A l'échelle du Bouclier guyanais les premiers grands succès économiques sont là.L'exploitation en carrière de la mine d 'Omai au Guyana, la mine souterraine de La Camoraet la découverte du gisement de Las Christinas au Venezuela peuvent en témoigner5.

En Guyane française, le net regain d'activité se traduit par une augmentation de laproduction d'or, passée de 0,3 t en 1986 à 2,8 t en 1993, et par une très forte croissance desdépenses d'exploration, consacrées surtout à la recherche de gros gisements primaires.C o m m e le montrent les divers chapitres de ce document, tout laisse supposer que laproduction aurifère de la Guyane vit en cette fin de siècle un tournant historique entrel'exploitation classique - artisanale ou semi-industrielle - des gîtes alluvionnaires et ledéveloppement futur de mines modernes, exploitant des gîtes primaires à gros tonnage,basse teneur. C'est en tout cas l'objectif raisonnable et raisonné des grandes sociétés quiinvestissent dans l'exploration et qui savent d'expérience qu'une des clés du succès est labonne adaptation des techniques d'exploration aux particularités géologiques du district.Cette dernière permet de rappeler que le développement de mines, petites à moyennes,exploitant des filons riches, n'est pas à exclure.

Latérite

Tertiary gold province

Precambrian gold province

Origin of offshore exploration funding

fj Main target areas for offshore gold exploration funding JFig. 3 - Origine et destination des délocalisations des travaux d'exploration (Chron. rech,

min., n° 510. 1993).

5 The Guiana Shield. Kennedy A . Mining Magazine, mars 1995.

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LfOR EN GUYANE

Historique de sa rechercheet de sa production

Cadre géodynamique et principaux gîtes

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1. Historique de la recherche de l'oret de sa production en Guyane française

LES PREMIERS CHERCHEURS D'OR

Jusqu'au X V I I e siècle le mystère, qui entourait ces lointaines contrées encoreinconnues, est à l'origine de bien des légendes. Celle de I' E L D O R A D O , cité de l'or qui seserait située dans le sud des Guyanes, a poussé de nombreux explorateurs à la conquête dece trésor fabuleux.

Mais pas plus que ceux qui viendront après lui, Pizarro (conquistador espagnol) nedécouvrit El Dorado. Cette croyance en El Dorado disparaît au début du XVIII siècle.

E n Guyane, plusieurs expéditions se sont succédé pour la recherche de l'or, de 1719 à1742. Bâties sur la foi d'indications plus ou moins vagues fournies par les Indiens, cesexpéditions furent des échecs ; elles ont eu cependant le mérite d'ouvrir la voie àl'exploration de l'intérieur de la Guyane. Jean Baptiste Leblond fit entre 1786 et 1789 lespremières descriptions géologiques dignes de ce n o m et les localisa sur une carte qu'il publiaen 1790. Il aurait pu découvrir le gisement d'Adieu-Vat dont il décrivit les filons de quartz.

A u début du X I X e siècle, la présomption de la présence de l'or dans l'intérieur de laGuyane se renforce. D e nombreux récits, dont il est difficile de séparer le vrai de la légende,montrent que les langues se "délient" ; cependant, les endroits où l'on trouve l'or demeurentencore secrets.

1855 LA DECOUVERTE OFFICIELLE DE L'ORDE LA GUYANE

Cette découverte s'étale en fait sur deux ans. Le découvreur, "l'inventeur" au sensjuridique du terme, de l'or de la Guyane est un indien métis brésilien du n o m de Paoline.

E n 1854, il rapporta quelques grammes d'or en pépites et paillettes en provenance dela crique Aïcoupaïe, affluent de l'Approuague. En 1855, il rapporta de nouveau de l'or(quelque dizaines de grammes de pépites et de paillettes) toujours en provenance de lacrique Aïcoupaïe.

E n août 1855, une expédition officielle financée par l'Administration, enfinconvaincue qu'il pouvait y avoir de l'or exploitable en Guyane, prit le chemin de la criqueAïcoupaïe sous la direction de Félix Couy et guidée par Paoline. La mission dura cinquantedeux jours pendant lesquels ils remontèrent l'Approuague, "visitant" d'autres affluentsc o m m e TArataye. L'expédition s'arrêta au saut Machicou sur l'Approuague, sautinfranchissable en période d'étiage.

Le rapport de l'expédition à son retour début octobre souligne qu'elle a effectivementreconnu des terrains aurifères dans le bassin de l'Approuague et rapporté de belles pépites enquantité, l'une d'elles pesant 57g (Petot, 1986).

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Zone orpaJIlée1.5t L et tonnage extrait

Exploitation (récente)par barges (1986)

Q 20 40 60km

Fig. 4 - Carte des sites anciennement orpaillés et production,(voir légende géologique, p. 34)

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L a présence d'or exploitable est officiellement reconnue. L'histoire de sa prospectionet de son exploitation, qui continue encore aujourd'hui, peut débuter. Mais contrairement àce qui s'est passé dans d'autre régions (Californie, Australie), l'annonce de la découverte del'or en Guyane n'entraîna pas de ruée spectaculaire.

L a société guyanaise de l'époque, peu encline à voir des bouleversements venirperturber le déroulement de ses affaires, organisa m ê m e une expédition "contradictoire" surl'Approuague. Cette expédition démontra que F . Couy s'était trompé et qu'il n'y avait pasd'or puisque eux-mêmes n'en avaient pas trouvé...

LA PERIODE DES GRANDS PLACERS

E n dépit de toutes ces réticences l'élan était donné. L a première compagnie minière,"La Compagnie Aurifère et Agricole de l'Approuague", fut créée en 1857. Elle entreprisl'exploitation de la crique Aïcoupaïe et produisit 11 kg d'or au cours de l'année 1857.C'est le début de la production officielle de l'or en Guyane.

A partir de cette date, les découvertes vont se faire progressivement de l'est versl'ouest, en suivant les terrains de la formation géologique porteuse de la minéralisation. Laproduction va augmenter régulièrement pendant quarante ans sous l'impulsion des sociétésminières qui se créèrent alors. L'une d'elles, la "Société A n o n y m e des Gisements d 'Or deSaint-Elie", sera encore active en 1964 sous le n o m de "Société Nouvelle de Saint-Elie -Adieu-Vat."

Jusqu'en 1904, les découvertes vont se succéder et les grands placers aurifères de laGuyane seront tous reconnus et exploités (fig. 4). Les derniers grands placers découvertsseront ceux de l'Inini et de la Haute-Mana aux environs de 1900-1901, provoquant le derniergrand "rush".

LES PROCEDES D'EXPLOITATION ET D'EXTRACTIONDE L'OR

Tous les chantiers d'exploitation, y compris ceux des sociétés minières, furent audépart travaillés manuellement. Il faudra attendre le début des années 1880 pour voir lespremiers essais de mécanisation des chantiers. La Société de Saint-Elie, qui voulait exploiterindustriellement les filons de quartz, fut la première à utiliser des concasseurs et des bocards(appelés aussi "moulin californien"). C'est encore elle qui introduisit en 1896 la lancemonitor pour l'abattage des éluvions. E n 1896, apparut la première drague à godets. Mais cen'est véritablement qu'après la deuxième guerre mondiale que la mécanisation segénéralisera.

L'apparition d'engins c o m m e les bulldozers, draglines, pelleteuses, chargeurspermettront d'exploiter des gisements à basses teneurs de m ê m e que les débourbeurs,trommels et jigs autoriseront une meilleure récupération de l'or.

Tous les procédés d'extraction de l'or utilisés jusqu'à aujourd'hui (sauf une exception)ont été des procédés gravimétriques. Après la séparation des minéraux lourds de leur gangueargileuse (débourbage) où quartzeuse (broyage), l'utilisation de la vitesse contrôlée d'uncourant d'eau permettant de séparer les minéraux légers des minéraux lourds c o m m e l'or est

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à la base de tous les procédés employés. Depuis le "sous-marin", simple canal en marched'escalier creusé dans l'argile, jusqu'au sluice, longue caisse en bois puis en métal (12 à 32m de long) dont le fond barré par des rifles pouvait être recouvert de moquette, le principeest le m ê m e . Par contre, la quantité d'or récupérée varie avec l'appareil utilisé. Les pertestrès importantes (voisines de 50%) avec un "sous-marin" ou une dalle sont plus réduitesavec un sluice de grande longueur dont le fond est recouvert de moquette et dont la pente etle débit d'eau sont correctement réglés.

Dans toutes les exploitations l'amalgamation par le mercure sera la seule méthodeutilisée pour séparer l'or des autres minéraux.

C e n'est qu'en 1987, dans la mine de Changement, que sera mise en service lapremière unité d'extraction chimique de l'or (cyanuration).

LA PERIODE DES MARAUDEURS, LA BRICOLE, LE DECLIN

A partir de 1901, les maraudeurs commencèrent à faire parler d'eux. D'abord isolés,ils s'organisèrent vite en bandes armées pour piller la nuit les petits chantiers puis de jourceux des sociétés les plus importantes, n'hésitant pas à tuer. Les sociétés minières, n'ayantpas les moyens d'assurer légalement leur protection, commencèrent à partir de 1904 à mettreleurs placers en "bricole" ; c'est ainsi que les maraudeurs, devenus "bricoleurs", prirent laplace des anciens exploitants, ces derniers "récupérant" l'or en faisant du commerce avec lesbricoleurs (Petot, 1986). La sédentarisation de certains ne fit pas cesser les exactions d'unpetit nombre d'entre eux qui s'en prirent m ê m e à leurs anciens accolytes assagis.

Paradoxalement, la production d'or ne cessa de croître pendant cette période et de1901 à 1916 atteignit le plus souvent 3 voire m ê m e 4 tonnes par an (cf. tabl. 1). Cependant,cette production exceptionnelle masque un fantastique gâchis. Le retour aux techniquesprimitives, employées par des bricoleurs plus avides d'or grossier qu'intéressés par desméthodes d'exploitation rationnelles, et l'écrémage des gîtes qui s'en suivit portèrent un coupfatal à l'exploitation de l'or en Guyane. Dès 1920, les gîtes les plus riches avaient étéécrémés, pillés et sans prospection pour assurer le relais, le déclin était inéluctable.

A partir de là, c o m m e n c e la période de l'orpaillage et la production va décroîtrejusqu'à devenir nulle en 1964 et 1965. Elle stagnera ensuite le plus souvent en dessous de100 kg/an jusqu'au début des années 1980 (fig. 5).

LE BUREAU MINIER GUYANAIS ET LES PREMIERESPROSPECTIONS

Le 1er janvier 1947, la G u y a n e française devint un département français. Depuislongtemps, l'exploitation de l'or était en déclin et la seconde guerre mondiale n'avait rienarrangé. Toutes les sociétés minières n'avaient plus d'autre existence qu'administrative, àl'exception de la Société Saint-Elie qui reprit ses activités à partir de 1945.

En 1947, l'Office de la Recherche Scientifique d'Outre-Mer ( O R S T O M ) s'installe enGuyane et entreprend, à l'échelle du 1/100 000, la cartographie géologique alors inexistante.Son aboutissement sera en 1974 la synthèse géologique de la Guyane à 1/500 000, parB . Choubert.

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ANNEE

18571858185918601861186218631864186518661867186818691870187118721873187418751876187718781879

kg

11415491169170396346312288343297382313726758832143219961858163317542171

ANNEE

18801881188218831884188518861887188818891890189118921893189418951896189718901899190019011902

kg

19281977162118941954165515941785202813971335152015691702492229333056258923222291217029504244

ANNEE

19031904190519061907190819091910191119121913191419151916191719181919192019211922192319241925

kg

43253863313035834056447139643658379538733762294333793055275522551954176712971014143412551212

ANNEE

19261927192819291930193119321933193419351936193719381939194019411942194319441945194619471948

kg

1407136114141522136714771507149314161474141714351320122911851120847641579642614464424

ANNEE

19491950195119521953195419551956195719581959196019611962196319641965196619671968196919701971

kg

2244013112561514726221731666156569631319621700202361591117372

ANNEE

19721973197419751976197719781979198019811982198319841985198619871988198919901991199219931994

kg

34423576881509060991661622503154073265145225448701417214027952267

Tabl. I - Production d'or de la Guyane (d'après J. Petot, 1983, complété).

Fig. 5 - Production d'or de la Guyane de 1857 à nos jours.

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En 1949, le Bureau Minier Guyanais ( B M G ) est créé pour promouvoir la rechercheminière et l'exploitation des ressources du sous-sol avec un objectif prioritaire : l'or. Ilréalise les premières prospections sur les filons de quartz de la région de Sophie-Saiil ainsique la prospection systématique des petits flats de la région de Saül. D e 1949 à 1960, leséquipes du B M G explorent près de 20 000 k m 2 ; leurs observations et leurs analyses sontconsignées dans de très nombreux rapports dont l'intérêt est toujours d'actualité (Petot,1993).

En 1959, la fusion des différents organismes miniers français aboutit à la création duBureau de Recherches Géologiques et Minières ( B R G M ) qui est chargé de reprendre lesactivités de prospection minière. Cependant, la conjoncture économique se dégradeprogressivement et ne permet plus de poursuivre les recherches sur l'or. Le cours officiel del'or fixé par les accords de Bretton-Woods en 1945 ne fait plus de ce métal une substanceintéressante. Les regards se sont alors tournés vers d'autres métaux en d'autres lieux. L'année1969 voit l'arrêt complet des recherches minières en Guyane.

Pendant la période 1949-1972, la production d'or ne cessera de décroître, exceptéentre 1957 et 1961 durant l'exploitation de la mine Sophie par la compagnie minière deSaint-Elie, exploitation qui s'arrêtera en 1963.

LA REPRISE ET L'INVENTAIRE MINIER

Plusieurs facteurs vont initier cette reprise dont on peut situer le début en 1973 :

- l'abandon progressif de la convertibilité du dollar qui permet à l'or de reprendre sa valeurréelle ;

- les prémices de la crise économique et les deux "chocs pétroliers" (1974 puis 1980) quifont monter considérablement le cours de l'or, valeur refuge devant l'inflation.

L'or, devenant un produit rentable, va être l'objet de recherches importantes à traversle monde . Le passé aurifère de la Guyane ne pouvait pas laisser indifférent. Des outilsmodernes (géochimie, géophysique) permettaient de "voir" ce qui avait échappé aux anciensorpailleurs : l'or primaire. Les recherches vont donc reprendre à partir de 1973 sur initiativesprivées. Elles seront relayées par l'Etat français qui décide en 1975 de réaliser l'Inventaireminier (cf. annexe 2).

D'abord orientées vers les métaux de base, les recherches se focaliseront sur l'or àpartir de 1980. L'Inventaire s'achève en 1995 et son bilan est positif. U n e quinzaine de"sujets" ont été proposés aux opérateurs miniers dans le domaine de l'or : l'un est enexploitation, d'autres sont en phase d'exploration ou de certification plus ou moins avancée.

La production de l'or va stagner à un niveau très bas pendant encore quelques années.C e n'est qu'à partir de 1980 qu'elle reprend une courbe ascendante (fig. 4).

La production va alors croître régulièrement, puis subir une brusque accélération en1990 et retrouver deux ans plus tard un niveau comparable à celui de la moyenne des annéesdu début du siècle, soit plus de 2 t/an (tabl. 1).

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Alluvions et éluvionsGite primaire oxydé

Fig. 6 - Principaux sites en cours d'exploitation et gîtes potentiels,(voir légende géologique p. 34).

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LAPPORT DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

A u début des années 70 des carences sont apparues dans les connaissancesscientifiques. Les prospections menées dans le cadre de l'Inventaire minier ou des diverssyndicats de recherche montraient qu'il devenait indispensable de revoir certains concepts.

Le Sud de la Guyane avait fait l'objet d'études géologiques importantes menées dansle cadre de l'Inventaire minier entre 1978 et 1982. Elles aboutiront à une synthèsegéologique à 1/500 000 au sud du parallèle 3°3O' (A. Marot et al., 1986). Dans le centre et lenord de la Guyane, des études ponctuelles avaient été réalisées sur les sujets issus del'inventaire ainsi que sur des sujets travaillés dans le cadre de syndicats de recherche.

Cependant, les connaissances géologiques et gîtologiques sur les minéralisationsaurifères du Protérozoïque inférieur de la Guyane restaient encore fragmentaires.

U n important travail de recherche avait été réalisé dans ce domaine en Afrique del'Ouest depuis près de 15 ans par diverses équipes du B R G M et une meilleurecompréhension des phénomènes avait porté ses fruits. Il est rapidement apparu que lesconnaissances acquises en Guyane permettraient d'entrevoir des similitudes avec l'Afriquede l'Ouest. E n s'appuyant sur l'expérience acquise, des équipes pluridisciplinaires se sont

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première phase s'est achevée récemment avec la publication de la carte des minéralisationsdu Nord de la Guyane (Milési et ai, 1995). L'aboutissement de ces recherches estl'émergence de la notion de parenté géologique entre la Guyane et l'Afrique de l'Ouest, avecpour corollaire une redéfinition du potentiel aurifère de la Guyane . Ces travaux ouvrent desperspectives pour les futures recherches dans le domaine de l'or.

LA PERIODE ACTUELLE, LA PRODUCTION RECENTE

Depuis quelques années (1986), des sociétés françaises et étrangères ont c o m m e n c é àinvestir dans la recherche minière en Guyane. A u cours des cinq dernières années, degrosses sociétés minières ont manifesté un intérêt croissant pour la Guyane. C'est un dessuccès de l'Inventaire que d'avoir pu proposer des "sujets or" intéressants à développer auxopérateurs miniers. Ceux-ci participent dorénavant aux recherches et au développement desgîtes préalablement reconnus.

U n net regain d'activité s'est fait récemment sentir dans l'exploitation aurifère.L'accroissement de la production est dû principalement à l'activité des P M E qui exploitentdes gisements éluvionnaires ou alluvionnaires, mais également à de nombreux artisans auxchantiers plus modestes (fig. 6). Les grandes sociétés minières, dont l'intérêt pour la Guyaneest récent, en sont encore au stade des recherches et ne produisent donc pas.

E n 1994, les exploitations étaient au nombre de 53 ; les 8 principaux exploitants(tabl. 2) fournissant 74% de la production ( D R I R E ) . A l'exception de la mine deChangement, où l'on utilise le procédé de lixiviation en tas pour extraire l'or, toutes lesautres exploitations emploient les méthodes traditionnelles par gravimétrie puisamalgamation.

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Les derniers chiffres disponibles (Bulletin trimestiel de Mars 1995 de l'Institutd'Emission des Départements d'Outre-Mer) font état d'une production de 2795 kg d'or en1993 et de 2267 kg d'or en 1994.

A u total, de 1857 à 1994 ce sont près de 180 t d'or qui ont officiellement étéproduites (cf. tabl. 1).

Dénomination

SOTRAPMAG

SESIC

C M E

C M C

TEXMINE

CEMCI

CMB

SOMIG

Lieu d'activité

Paul-Isnard

Changement

EspéranceSaint-ElieDélice

Chantai

Dieu-Merci

Saint-Lucien

Central-Bief

Alikéné

Type d'exploitation

Mécanisée

Cyanuration en tasMécanisée

Mécanisée

Semi-mécanisée

Mécanisée

Semi-mécanisée

Mécanisée

Semi-mécanisée

Type de gisement

Alluvions

Eluvions

AlluvionsetEluvions

Alluvions

Aluvions

Alluvions et terrasses

Alluvions et Eluvions

Alluvions

Tabl. 2 - Principales sociétés ( P M E ) productrices d'or en Guyane,(mise à jour D R I R E , mai 1995)

L'ORPAILLAGE ET L'EXPLOITATION ARTISANALE

Les orpailleurs ont eu une part prépondérante dans la recherche et l'exploitation del'or en Guyane. La mémoire de cette intense activité d'orpaillage est restée vive dansl'histoire de la Guyane. Aujourd'hui cette activité a profondément évoluée et s'organise dansun cadre légal.

L'ORPAILLAGE HISTORIQUE

Depuis la découverte de l'or en 1855 jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, lesorpailleurs ont occupé le devant de la scène. Les prospecteurs/orpailleurs travaillaient leplus souvent isolément avec des techniques "primitives". A u début du cycle aurifère enGuyane, les orpailleurs reconnaissaient à la bâtée une crique exploitable. A quelquedistance de l'endroit où le travail devait commencer, en amont, ils construisaient un petitbarrage de branches et d'argile destiné à assurer l'approvisionnement en eau du chantier. Ilscommençaient alors à dégager la couche aurifère, extrayant la terre qui était jetée dans lelongtom alimenté par l'eau du barrage.

L'extraction se faisait par trous successifs, sans méthode, les déblais rejetés au hasard.Ils remontaient ainsi jusqu'au barrage, puis déplaçaient celui-ci en amont et recommençaientalors en progressant vers l'amont jusqu'à l'épuisement du secteur minéralisé. D'après

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G . Barvaux (1873), cette méthode la plus ancienne et la plus simple, caractérise lesbricoleurs, maraudeurs et autres orpailleurs indépendants.

Les orpailleurs travaillaient sur un placer, chantier d'exploitation de l'or. Sur le placerest édifié un village, de part et d'autre de la crique qui alimente les longtoms ou sluices.L'implantation des habitations ou carbets se fait selon la position hiérarchique de chacun : lechef de chantier, pour les placers en société, ou l'orpailleur le plus respecté, pour les placersde type communautaire "anarchique", occupent dans le village le carbet le plus en amont dela crique.

Le développement des sociétés minières, jusqu'à la fin du X I X e siècle, absorba unegrande partie de ces premiers orpailleurs à qui elles rachetèrent leurs concessions en leuroffrant en plus un statut de salarié. A partir de 1901, le déclin des sociétés minières balayéespar la vague des "maraudeurs" entraîna une recrudescence de l'orpaillage. Le nombred'orpailleurs oscillera entre 6 000 et 12 000 de 1902 à 1926, permettant de maintenir uneproduction d'or importante mais accélérant par une exploitation anarchique le déclin de laproduction d'or et obérant gravement son avenir.

Plusieurs essais d'introduction d'une réglementation de leurs droits ont échoué devantles difficultés d'un contrôle des placers isolés en forêt et dont les seuls moyens d'accès sontencore de nos jours les rivières avec leurs multiples "sauts" et les sentiers de brousse. Apartir de 1917, l'orpailleur devait être porteur d'une licence personnelle, sorte de pièced'identité comportant son n o m et le titre auquel il se trouvait dans la zone minière.L'impossibilité de procéder à des contrôles réguliers a rendu vaine cette mesure.

U n droit coutumier, né des contacts parfois violents des "bricoleurs" entre eux, aremplacé à la fois le code civil et le code minier (Esambert, 1963). A u début des annéessoixante, il ne restait plus que 419 orpailleurs recencés, avec une moyenne d'âge de 52 ans.L'artisanat minier subsistait sous forme de petits groupes de 4 à 5 bricoleurs. Cultivant depetits "abattis", péchant et chassant pour assurer leur subsistance, ces ouvriers menaient unevie misérable. Ils ne descendaient que très rarement sur la côte pour vendre une partie deleur or aux bijoutiers et de fait, l'essentiel de leur production servait à payer lescommerçants qui les approvisionnaient en brousse. La consommation des bijoutiers apermis d'évaluer leur production à environ 100 kg/an (Esambert, 1963).

Les derniers orpailleurs

C e que ni les lois, ni les réglementations n'avaient pu obtenir, la réalité économiqueva s'en charger. Les orpailleurs vont s'essouffler à la recherche de placers de moins en moinsrentables. L a parité fixe de l'or liée au renchérissement des produits de première nécessité etdes denrées alimentaires vont avoir raison des plus jeunes. Ils quittent les placers qui ne sontplus rentables pour trouver du travail sur la côte tandis que les plus âgés vont survivre.

L'extraction de l'or deviendra pour ces derniers une activité secondaire, une habitudedont ils ne pourront se défaire, consacrant la plus grande partie de leur temps à assurer leursubsistance en cultivant leur "abattis", en chassant et en péchant. A u début des années 80,ces vieux orpailleurs, au nombre d'une vingtaine, âgés pour la plupart de près de 80 ansespéraient encore "gagner la chance". Personnages anachroniques, vivant en dehors desréalités du m o n d e , ils étaient les derniers acteurs d'une histoire qui s'est longtempsconfondue avec celle de la Guyane.

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Les artisans mineurs

L'orpailleur, mot dont l'origine viendrait de l'ancien mot français "harpailler"signifiant saisir, est celui qui extrait l'or du gravier des rivières. U n e connotation péjorative,liée aux conditions dans lesquelles s'est exercée cette activité dans le passé, reste attachée àce terme. Il est cependant encore revendiqué par quelques-uns de ceux qu'il conviendraitplutôt d'appeler artisans mineurs.

Aujourd'hui, la profession minière s'est structurée et les exploitants actuels n'ont plusrien à voir avec les "bricoleurs" et les "maraudeurs" du passé. Ces exploitants ontaujourd'hui une structure d'entreprise avec des salariés et du matériel d'exploitation.

E n 1975, l'Etat français relance la recherche minière dans le département de laGuyane en décidant d'en réaliser l'Inventaire minier. E n m ê m e temps, en liaison avec cetInventaire minier, est mise en place une structure destinée à accompagner la relance del'activité minière dans le département en fournissant aux prospecteurs et exploitants unappui technique.

Confiée à un géologue ayant une expérience pratique du terrain, cette structureapportera des conseils aux exploitants, leur permettant de rationaliser leur exploitation et dela rendre rentable. U n complément de formation sera apporté aux prospecteurs quidisposaient de connaissances et de réflexes sans doute hérités du temps de l'orpaillage. Illeur permettra d'étendre leur champ d'investigation aux éluvions ou "terre de montagne"selon le terme traditionnel ancien (Petot, 1993).

L e contexte économique aidant (augmentation des cours de l'or), le nombre d'artisantsmineurs s'est progressivement accru. E n utilisant de façon rationnelle des techniquessimples mais efficaces, ils ont initié l'augmentation de la production d'or en Guyane .Confrontés à des problèmes financiers qu'ils ne soupçonnaient pas, ils n'ont pas baissé lesbras. Ils ont dû en plus surmonter une difficulté toujours d'actualité, le transport. Pourl'alimentation, le matériel et le déplacement du personnel, les seules voies decommunication sont les fleuves et les rivières sur lesquels la navigation est rendue difficilepar la présence des "sauts". Quelques-uns utilisent les services de l'hélicoptère, m o y e n detransport moderne, certes, mais toujours onéreux.

Les artisans mineurs sont à l'origine d'une dynamique qui se prolonge aujourd'hui parl'entrée en lice des grandes sociétés minières. E n 1993, les artisans mineurs, au nombred'une cinquantaine, produisaient selon une estimation de la D R I R E 21% de l'or extrait enGuyane, soit près de 600 kg. En 1994, ces attisants mineurs, au nombre de 45, fournissaient(selon la D R I R E ) 26% de la production, soit 600 kg d'or.

L a prise de conscience des nuisances sur l'environnement consécutives à l'exploitationde l'or c o m m e n c e à modifier les comportements. L a principale d'entre elles est liée àl'utilisation, depuis l'origine de l'exploitation de l'or en Guyane, du mercure dont les rejetsincontrôlés et importants génèrent une pollution invisible mais aux conséquencesdommageables. Les artisans mineurs, c o m m e les P M E (petites et moyennes entreprises),commencent à s'équiper de matériel de distillation qui permet de limiter considérablementces rejets. Beaucoup plus visible, la turbidité des eaux liée à la mise en suspension degrandes quantités d'argiles lors des opérations d'extraction et de récupération de l'or estégalement prise en compte. Des réponses possibles à ce problème sont à l'essai. Artisans

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mineurs et P M E se sont engagés sur la voie du respect et de la protection del'environnement. Ils participent activement au renouveau de l'industrie minière en Guyane.

LEXIQUE

(d'après J. Petot, 1993 ; Histoire contemporaine de l'or de Guyane, de 1947 à nos jours)

A B A T T I S : terme local ; espace en forêt où les arbres ont été coupés mais non essouchés,destiné à des cultures vivrières itinérantes.

A M A L G A M E : mélange de nature pâteuse que font la plupart des métaux, dont l'or, avec lemercure.

B A T E E : sorte de plat en forme de cône évasé originaire du Venezuela et du Brésil servant àlaver les terres aurifères. A l'origine, elle était en bois, aujourd'hui les prospecteursutilisent une bâtée métallique.

B R I C O L E : contrat oral liant un orpailleur indépendant à un commerçant détenteur d'unpermis d'exploitation ou d'une concession contre un droit de séjour sur le placer.Enregistré au n o m du commerçant, le bricoleur s'engage à lui verser 10% au moins desa production ou 20 à 25 g d'or par sluice et par semaine et/ou à s'approvisionnerexclusivement au magasin du placer.

B R I C O L E U R : terme d'orpailleur ; orpailleur autorisé par un particulier à travailler sur son"titre minier" mais tenu en échange à acheter ses vivres à son magasin et à lui vendresa production.

C A B R E T : abris sommaire d'origine amérindienne sous lequel on tend des hamacs.

C R I Q U E : cours d'eau secondaire, selon la terminologie guyanaise.

D A L L E : terme d'orpailleur ; caisse de sluice, en bois, de quatre mètres de long, sans riffles.

D I S T I L L A T I O N D U M E R C U R E : opération qui permet de séparer, par simple chauffage,l'or du mercure dans l'amalgame.

D R A G U E A O R : mécanisme actionné par une machine à vapeur (anciennes dragues) ou unmoteur (dragues récentes) et monté sur une plate-forme flottante qui racle (drague àgodets) ou aspire (drague suceuse) le fond des rivières.

E L U V I O N : produit de décomposition sur place des roches (appelée "terre de montagne" ou"gros la terre" par les orpailleurs), pouvant présenter un enrichissement en or àl'aplomb où aux environs immédiats des gîtes primaires.

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L O N G T O M : appareil constitué d'une caisse en bois rectangulaire destinée au débourbage,suivie d'une caisse trapézoïdale dont le fond est garni de riffles servant à retenir l'or.

P L A C E R : "gîte détritique" exploité pour or, diamant, étain, situé dans les alluvions desvallées ou sur les terrasses qui les bordent.

R I F F L E S : tasseaux transversaux en bois ou métalliques de quelques centimètres de hautinstallés au fond du "sluice" qui obligent l'or à se déposer.

S L U I C E : canal en bois ou métallique pouvant atteindre une longueur de 35 m , composé deplusieurs caisses longues chacune de quatre mètres et dont le fond est tapissé deriffles servant à séparer l'or du gravier.

S O U S - M A R I N : terme d'orpailleur ; canal en marches d'escalier creusé à m ê m e l'argiledestiné à séparer l'or des produits abattus.

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0 200kmt i

1 El Calao district2 El Dorado district (La Camora)3 Kilometre SB district (Las Cristinas)

ig. 7 - Schéma géologique du Bouclier guyanais (d'après Gibbs et Barron, 1983).

1 : Complexe archéen d'hnataca ; 2 : ceintures de roches vertes du Prolérozoïqueinférieur ; 3 : granitoïdes et terrains métamorphiques du Protérozoïque inférieur : 4 :formations magmatiques et détritiques du Proierozoïque moyen ; 5 ; couverturemésozoïque et cenozoïque.

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2 . Cadre géologique et gîtologiquedes minéralisations aurifères

GEOLOGIE DU BOUCLIER GUYANAIS

La Guyane française s'intègre dans un ensemble géologique beaucoup plus vaste dontelle représente moins de 10% de la superficie : le Bouclier, ou Craton, guyanais. Celui-cirecouvre la partie nord-amazonienne du Brésil, l'extrême pointe orientale de la Colombie, leVenezuela oriental et les "trois Guyanes" (Guyana, Surinam et Guyane française). CeBouclier est organisé sur le modèle classique des grands boucliers précambriens où alternentdes ceintures de roches vertes ("greenstones belts") et des complexes granitiques etgneissiques.

Le Bouclier guyanais est constitué des grandes entités suivantes (Gibbs et Barron,1983 ; fig. 7) :

- le complexe archéen d'Imataca, au Venezuela, dont le protolithe a été daté à plus de3,4 milliards d'années (Ga) (Montgomery et Hurley, 1978). E n dehors de ce complexe,aucun terrain archéen n'a été reconnu de façon indubitable au sein du Bouclier ;

- un ensemble de terrains du Paléoprotérozoïque (2,3-1,9 G a ) affectés aux alentours de2 G a par les événements tectoniques métamorphiques et intrusifs de l'orogenèse trans-amazonienne. Cet ensemble comprend deux types de formation : - des séries volcaniqueset sédimentaires métamorphisées appartenant à des ceintures de roches vertes recouvertespar les remplissages détritiques grossiers de bassins sédimentaires isolés ; - des terrainsgranitiques et métamorphiques de moyen et haut degré comprenant des gneiss, desamphibolites, des granulites et des intrusions de granitoïdes réparties sur de vastessurfaces ;

- des formations détritiques continentales et un magmat isme anorogénique duMésoprotérozoïque (1,9 à 1,5 G a ) appartenant respectivement au groupe de Roraima etau supergroupe de l'Uatuma apparaissent au nord et au sud du Bouclier guyanais. Cesterrains sont absents en Guyane.

Le Bouclier guyanais renferme également quelques massifs intrusifs et volcaniquesdu Néoprotérozoïque (1,3 à 1,0 G a ) , qui sont associés à des événements orogéniques du"cycle brésilien", très peu marqué dans le Bouclier guyanais, et qui n'existent pas enGuyane.

Enfin, de nombreux sills et dykes permo-triasiques subméridiens associés àl'ouverture de l'Atlantique-Sud recoupent des terrains précambriens du Bouclier guyanais.

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G u y a n e française

(Choubert, 1974) (Ledruetal., 1991;Egal et al., 1882)

Surinam

Marowijne Group(Bosma ero/., 1983)

Phase tectonique caraïbe Phase tectonique D 2transcurrente senestre

Phase tectonique majeure

Série de l'Orapu|

SchistesGrès et conglomérats —

debase

Série Bonidoro|

SchistesGrès, quartzitesConglomérats -

Phase tectonique guyanaise

Flysch

•TfEnsemble détritique supérieur!du Sillon nord-guyanais

[Formation Rosebeïj

Phase tectonique D l

Paramaca supérieur]

à dominante volcanique

Plissements

»aramaca inférieur 1

à dominante sédimentaire

Phase tectonique hyléenne

Complexe de l'Ile de Cayenne

|Série flyschoïde Armina|

Série Paramaca]volcano-sédimentaire

Série de l'Ile de Cayenne(= série Paramaca ?)

Phase tectonique initiale

Formation turbiditique Armina

[Formation Paramaca]à dominante volcanique

Tabl. 3 - Comparaison entre la succession lithostratigraphique du Paléoprotérozoïque deGuyane française et celle admise au Surinam.

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PRINCIPAUX ENSEMBLES GEOLOGIQUESDE LA GUYANE FRANÇAISE

En Guyane française, les formations géologiques dont l'âge est compris en 2,1 et1,8 G a (Protérozoïque inférieur) se répartissent en deux types d'ensembles géologiques(cf. tabl. 2) (Choubert, 1974 ; Ledru et al, 1991 ; Egal et al, 1992) :

- un premier type comprend les roches volcaniques associées à des sédiments ("volcano-sédimentaire") désignées sous le terme de "formation Paramaca". Il comprendégalement une série de dépôts fluviátiles (grès et conglomérats) anciennement appelée"formation Orapu" plus récente que la formation Paramaca et s'organisant autour d'uneentité géologique particulièrement développée dans la partie nord de la Guyane, le Sillonnord-guyanais ;

- un second type est caractérisé par des intrusions granitiques au sein.de vastes zones deroches intensément métamorphisées (les gneiss).

La carte géologique (simplifiée) de la Guyane (fig. 8) montre parfaitementl'organisation en bandes alternées, orientées sensiblement E - W , de ces deux typesd'ensembles avec un massif central granitique bordé de deux entités volcano-sédimentaires correspondant aux deux régions minières principales.

GRANITES

Les roches plutoniques du Paléoprotérozoïque comprennent des complexes gabbro-dioritiques et des granitoïdes divers (granites, diorites quartziques). Ces derniers étaientclassiquement subdivisés en granitoïdes "guyanais" et "caraïbe" (Choubert, 1974). Lesrésultats récemment obtenus dans la partie nord de la Guyane, en particuliergéochronologiques, montrent que la distinction "guyanais-caraïbe" doit être partiellementremise en question (Milési et al, 1995). Nous conserverons néanmoins cette distinctionpour l'ensemble de la Guyane car les travaux de réactualisation des données géologiques ydemeurent très hétérogènes.

Le plutonisme gabbro-dioritique

D'après B . Choubert (1974), il comprend une série de faciès allant de termesultrabasiques (péridotites) à des termes acides (granites), mais est principalement représentépar des gabbros, des diorites et diorites quartziques formant des massifs plurikilométriques àpluridécakilométriques. Ils présentent des caractéristiques géochimiques comparables àcelles de roches de zones de subduction actuelles (Thiéblemont in: Milési et al, 1995).

Les granitoïdes dits "guyanais" et "caraïbes"

Les granitoïdes "guyanais" couvrent de très vastes surfaces et constituent notammentle "Massif central guyanais". Ils sont généralement orthogneissifiés et rétromorphosés ; desmigmatites leur sont associées, en particulier dans la zone de contact avec leur encaissant(Choubert, 1974).

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Fond géologiqueFormations récentes

Roches sedimenta!res et volcaniquesà métamorphisme faible

Formation O R A P U(grès et conglomérais)

Formation PARAMACAP A R A M A C A supérieur(série Armin a.sèdtments fins)

P A R A M A C A inférieur(roches volcaniques variées,rares sédiments)

Roches intrusives etfortement métamorphisMS

Ü j Gabbios indifférenciés

Granites et migmatites

Roches à fort métamorphisme(série de l'Ile de Cayenne)20 40 60 km

j*- "

Tectonique

Zone de chevauchementcrustal (déformation D1)

Zone de décrochementsenestre (déformation D2)

Zone cTécaillage (D2)

Fig, 8 - Carte géologique et structurale simplifiée de la Guyane.

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Les granitoïdes "caraïbes" (granites alcalins, monzonitiques et "ankéritiques" desauteurs) et les migmatites associées, sont localement bien développés (sud de Régina).B . Choubert (1974) distingue, à côté d'un ensemble de granitoïdes indifférenciés plus oumoins gneissiques et plus ou moins migmatitiques, des granitoïdes grossiers à tendanceporphyroïde et des granites à deux micas, ou granites "galibi", auxquels sont associéesd'abondantes pegmatites.

Leurs caractéristiques géochimiques sont comparables à celles de granitoïdes récents(modernes) mis en place en contexte de convergence de plaque.

LES SERIES VOLCANIQUES, SEDIMENTA/RES ET METAMORPHIQUESDU PALEOPROTEROZOIQUE

Au-dessus d'un substratum relatif que constitue la série de l'Ile de Cayenne(essentiellement développée dans la partie nord de la Guyane), on distingue deux grandsensembles :

- l'ensemble inférieur, volcanique et sédimentaire, regroupant les séries Paramaca etArmina ;

- l'ensemble détritique supérieur gréso-conglomératique, séparé du précédent par unediscordance angulaire.

L a série de l'Ile de Cayenne, réputée en position básale dans l'édificemétamorphique, représenterait d'après les travaux récents un équivalent fortementmétamorphique de la série Paramaca (Egal et al, 1994). Elle se compose d'un ensemble deroches localement migmatitiques, comprenant des gneiss quartzo-plagioclasiquesleucocrates de type leptynite, des gneiss à amphiboles et des amphibolites. Leur origine parcristallisation fractionnée à partir d'un m a g m a tholéiitique comparable à un M O R B actuel(Mid ocean ridge basalt : Basalte de ride médio-océanique) peut être envisagée(Thiéblemont in: Milési et al, 1995).

L'ensemble inférieur volcanique et sédimentaire

Cet ensemble comporte successivement les formations volcaniques de la sérieParamaca et les faciès flyschoïdes de la série Armina.

• La série Paramaca

Elle est constituée essentiellement de laves et de pyroclastites dont la compositions'étend depuis celle d'un basalte jusqu'à celle d'une rhyolite. Des schistes sériciteux ouchloriteux s'intercalent dans les volcanites et pyroclastites. Quelques corps plutoniquesdéformés de petites dimensions (certains à texture doléritique), de composition ultrabasiqueà andésitique, s'intercalent dans les roches de la série Paramaca et ont été rapportés à celle-ci. Ces volcanites sont principalement métamorphisées dans le faciès schistes verts.

Dans le Sud de la Guyane, la série volcano-sédimentaire Paramaca comprendschématiquement d'après A . Marot et R . Capdevila (1980) des métabasaltes (amphibolites) àintercalations ultrabasiques (amphiboloschistes komatiitiques), passant vers le haut à des

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métalaves et métapyroclastites (dacitiques) de plus en plus abondantes en montant dans lasérie. Des roches détritiques fines occupent la partie sommitale de la série. Dans le Nord dela Guyane, la succession lithostratigraphique de la série Paramaca reste en revancheimprécise.

Les études géochimiques récentes permettent de conclure que certaines rochesbasiques à intermédiaires ont une affinité tholéiitique et présentent des signaturesgéochimiques proches des tholéiites continentales récentes.

L'étude géochimique des roches calco-alcalines met en évidence l'existence de lavescalco-alcalines comparables aux laves d'arc actuel.

• La série flyschoïde Armina

La série flyschoïde Armina affleure largement dans le Nord de la Guyane où elledessine d'est en ouest une bande s'élargissant vers l'Ouest (fig. 8).

Elle est constituée d'alternances séquencées de grès fins, grauwackes, péliteslocalement riches en pyrite. Les pélites sont souvent largement dominantes et constituentalors des domaines correspondant aux schistes Orapu de B . Choubert (1974) ; les zones àforte dominante gréseuse, qui constituent une partie du Bonidoro de B . Choubert, sont plusrares. Enfin, les domaines, où les grès et les pélites sont en proportions équivalentes etalternent régulièrement, correspondent aux flyschs du m ê m e auteur.

La présence d'intercalations tufacées dans les faciès pélitiques est révélatrice d'uneactivité volcanique sporadique. Par ailleurs, il existe des intercalations de différents autresfaciès dans la série, telles que des lentilles de roches carbonatées, des talcshistes et deslentilles manganésifères et ferrifères.

A l'échelle du Bouclier guyanais, une mise en place liée à des courants de turbidité aété proposée pour les faciès de cette série par W . B o s m a et al. (1983).

L'Ensemble détritique supérieur

L'Ensemble détritique supérieur, correspondant à la formation Rosebel du Surinam(Bosma et al, 1983), affleure exclusivement dans le Nord de la Guyane où il constitue uneentité géologique, le "Sillon nord-guyanais", constitué d'une série de bassins grossièrementalignés selon une direction E - W . Ces bassins de type "pull-apart" se sont formés en contextedécrochant senestre (Ledru et al, 1991 ; Egal et al, 1992). Des sills de microgranitejalonnent sporadiquement la base de cet ensemble métasédimentaire, notamment sur labordure sud des bassins où ils sont intensément cisaillés et recristallisés.

L'Ensemble détritique supérieur comprend des grès, des quartzites et desconglomérats m o n o - ou polygéniques. L'analyse des faciès et de leur organisationsédimentaire indique un dépôt en milieu fluviatile, avec cependant des variations ducontexte de dépôt d'un bassin à l'autre.

Dans la partie orientale du Sillon nord-guyanais (bassin de Régina), trois types deséquences élémentaires y ont été définis (Ledru et al, 1991 ; Manier et al, 1993) :

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- des séquences conglomératiques de type "coulée de débris" ("débris flow"), négatives,métriques à décamétriques, constituées de fragments anguleux à subanguleux (< 30 c m ) denature variée, dispersés dans une matrice grossière. Certains fragments présentent lestraces d'un hydrothermalisme et d'une déformation antérieurs. Ces séquences peu évoluéesconstituent les roches-hôtes privilégiées des indices aurifères de "Montagnes Tortue" ;

- des séquences conglomératiques de type "rivières en tresses", positives, pluri-décimétriques à métriques, essentiellement composées d'éléments quartzeux (< 15 c m )mieux roulés, dans une matrice gréseuse (Vinchon et al, 1988 ; Manier, 1990) ;

- des séquences gréseuses positives, de puissance décimétrique à métrique, constituées à 90-95 % de grains de quartz, renfermant quelques plaquettes de schistes. Les lits de minérauxnoirs y sont abondants, soulignant les stratifications en auge, les stratifications obliques oules feuillets progradants.

Dans la partie occidentale du Sillon nord-guyanais {bassin de la Mana et du Maroni),la série détritique se compose d'une succession de séquences granodécroissantes constituéesd e :

- conglomérats et microconglomérats à stratifications en auge et à galets mal triés et detaille variable d'un bassin à l'autre (20 c m dans le Maroni ; 5 c m dans la M a n a ) ;

- grès-quartzites légèrement feldspathiques, à stratifications en auge ou obliques soulignéespar des minéraux noirs (oxydes de fer). Ces dépôts sont puissants (> 5000 m pour le bassinde la M a n a ) et monotones.

Dans ces bassins, le milieu de dépôt est de type fluviatile, à rivières peu profondes etnon chenalisantes.

TECTONIQUE ET METAMORPHISME

TECTONIQUE

En Guyane, une évolution polyphasée correspondant à la succession de deuxdéformations tectonométamorphiques majeures, D l et D 2 , a été reconnue dans l'ensembleinférieur volcanique et sédimentaire (Lasserre et ai, 1989 ; Ledru et ai, 1991 ; Egal et ai,1994) tandis qu'une seule déformation majeure D 2 a été caractérisée dans l'Ensembledétritique supérieur.

U n e tectonique collisionnelle Dl est bien marquée dans la région du Sud-Maroni parle chevauchement vers le nord d'un domaine métamorphique profond à faciès granulitiquesur le domaine volcano-sédimentaire Paramaca (Jégouzo et al, 1990). Dans le Nord de laGuyane, en revanche, aucun épaississement tectonique notable ne paraît associé à ladéformation D l .

Succède à cette tectonique D l , une tectonique transcurrente majeure D2 marquée pardes zones de décrochement senestre, d'orientation E - W à S E - N W ; cette tectonique s'inscritdans l'orogenèse transamazonienne datée entre 2,2 et 2 G a (Gruau et al, 1985).

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Cayenne

Fig. 9 - Structures tectoniques majeures du hàti guvanais (d'après J.L. l.asserre et al,1989).

1 : Formations détritiques du Sillon nord-guyanais :2 : Zone de chevauchement crustal (déformation i)l ) :3 : Zone de décrochement senestre (déformation D2) :4 : Zone d'écaillaae à schistosité S 2 .

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Le Sillon nord-guyanais en constitue une structure majeure d'échelle crustale (fig. 9in: Lasserre et al, 1989). Son fonctionnement, durant la tectonique D 2 , contrôle ainsil'ouverture des bassins en échelon puis leur alimentation, enfin leur fermeture et leurdéformation lorsque l'extension cesse. C e décrochement senestre est aussi à l'origine derampes chevauchantes latérales responsables d'épaississement crustaux importants.

D'autres décrochements D2 senestres de m ê m e ampleur ont été reconnus au sud de laGuyane (Marot, 1988 ; fig. 9 in: Lasserre et al, 1989) c o m m e la zone du cisaillement sud-guyanais (Capdevilla et al, c o m m . orale ; Jegouzo et al, 1990 ; Lasserre et al, 1989).

La phase de déformation D 2 ne se manifeste pas uniquement par une cinématiquedécrochante. Localement, des chevauchements ont été observés. C'est le cas pour le secteurdu gîte de Saint-Pierre où l'on a identifié un plan de chevauchement à pendage nord maiségalement au niveau du bassin de Régina (Montagne Tortue, à l'ouest de Régina) où lastructuration est plus complexe.

Le bâti nord-guyanais est également affecté par des accidents cassants d'âgeindéterminé.

METAMORPHISME

Les transformations métamorphiques observées dans le Nord de la Guyane sont trèsirrégulièrement développées et sont fréquemment apparues en conditions statiques(cristallisations non orientées de biotite, amphibole, andalousite, staurotide) c o m m e c'estégalement le cas au Surinam voisin (Bosma et al, 1983).

Ces cristallisations sont interprétées c o m m e la marque d'un métamorphisme"thermique" à relier à la mise en place des très abondants granitoïdes. D e m ê m e , lestransformations métamorphiques, associées à la déformation (cristaux synfoliaux de biotiteet d'amphibole), sont vraisemblablement en grande partie liées à la mise en place de corpsplutoniques voisins (Milési et al, 1995).

Les cristallisations métamorphiques "thermiques" sont apparues à différents momentsde l'évolution structurale : cette répartition du métamorphisme dans le temps est à relier aucaractère progressif de la mise en place des granitoïdes tel qu'il a été mis en évidence dansla région de Régina où les plutons dioritiques à leucogranitiques sont datés entre 2140 et2080 M a .

CALAGE GEOCHRONOLOGIQUE ET RESUMEDE L'EVOLUTION GEOLOGIQUE DE LA GUYANE

Les principales étapes de l'évolution géologique de la Guyane sont les suivantes(Marot, 1988 ; Jegouzo et al, 1990 ; Ledru et al, 1991 ; Egal et al, 1992, 1994 ; Milési etal, 1995 ; Capdevila et al, c o m m . orale) :

- vers 2175 M a (?), se met en place la série de l'Ile de Cayenne ; la composition chimiquedes volcanites de cette série est voisine de celle des bassins océaniques actuels ;

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le dépôt de la série Paramaca se fait en continuité (avant 2,13 et jusqu'à 2,11 G a ?). Dansla partie orientale de la Guyane, les caractéristiques géochimiques des volcanitessuggèrent, pour certaines un contexte d'extension crustale (tholéiites continentales) etpour d'autres un contexte de subduction (volcanisme dacitique à signature "arc"). Lesrelations, spatiales et chronologiques, entre les deux types de volcanisme sont encoreindéterminées ;

l'activité plutonique, est progressive ; elle intervient entre 2140 et 2090 M a dans la régionde Régina ; la composition chimique des roches étudiées les situe dans un champcomparable à celui des zones de subduction actuelles ;

la déformation penetrative D l se produit en partie au cours de la mise en place des plutonset pourrait en être le résultat. Elle traduit, dans le Nord de la Guyane, un raccourcissementhorizontal sans chevauchement. Dans le Sud de la Guyane, les grands chevauchements misen évidence sont rapportés à cette phase de déformation ;

l'ouverture du Sillon nord-guyanais se manifeste par la formation en contexte décrochantsenestre de bassins de type "pull-apart", dans lesquels se dépose postérieurement à2120 M a l'Ensemble détritique supérieur. La déformation D 2 se poursuit, d'abord par deschevauchements et un épaississement localisés, puis par une tectonique décrochantesenestre majeure à l'échelle de l'ensemble de la Guyane.

CADRE GÎTOLOGIQUE

Depuis 1857, l'exploitation a porté essentiellement sur les gîtes secondaires,alluvionnaires et éluvionnaires.

La recherche des gisements primaires a été entreprise dès 1949 par le Bureau MinierGuyanais ( B M G ) , puis s'est développée à partir de 1975 avec l'Inventaire minier de laGuyane. Les travaux réalisés ont notamment abouti à la découverte des gîtes deChangement, Loulouie, Espérance, Saint-Pierre, Montagne Tortue, Repentir, Dorlin, Yaou,Maraudeur, Grigel.

Les données sur les gîtes ont été réactualisées grâce à des visites sur le terrain et àl'examen des sondages disponibles ; elles concernent principalement les gîtes du Nord de laGuyane (Espérance, Saint-Pierre, Adieu-Vat, Loulouie et Changement), mais égalementcertains gîtes du Sud de la Guyane (Dorlin et Yaou). L'environnement géologique de cesgîtes a été réétudié afin de mieux situer les minéralisations dans leur contextelithostructural. Ces données ont été complétées par une analyse critique de la bibliographie.

Trois grandes catégories de minéralisations primaires ont pu être distinguées pourl'ensemble de la Guyane :

- des minéralisations précoces (anté-Sl) liées aux strates, de type "tourmalinite-hosted",encaissées dans les formations volcano-sédimentaires de la série Paramaca ; le meilleurexemple est le gîte de Dorlin en Guyane-Sud, dans lequel l'or est associé à des sulfuresdisséminés dans une zone d'altération hydrothermale à tourmaline magnésienne, chlorite etquartz, subcontemporaine de dépôts volcanoclastiques dacitiques (Milési et al, 1987 ;1988 ; Monthel et ai, 1989) ; ce type de minéralisation n'a pas encore été reconnu defaçon certaine dans la partie nord de la Guyane. Toutefois, de discrètes tracesd'hydrothermalisme précoce transposé par les tectoniques ultérieures sont soupçonnéesdans certains secteurs (Montagne d'Or dans la région de Paul-Isnard) ;

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des minéralisations discordantes polymorphes, dans lesquelles des disséminationssulfurées sont associées à des expressions filoniennes (filons et Stockwerks) qu'ellesprécèdent généralement. Ces gîtes sont également encaissés dans les formations volcano-sédimentaires de la série Paramaca mais on les rencontre aussi dans les faciès del'Ensemble détritique supérieur du Sillon nord-guyanais. Les plus nombreux sont desindices filoniens à halos de sulfures liés à la tectonique D 2 : filons, Stockwerks et fentes detension. Ils peuvent s'être mis en place à l'occasion des différents épisodes de cettedéformation D 2 depuis les stades précoces (où s'initient par exemple les fracturesbordières du Sillon nord-guyanais) jusqu'aux stades tardi-orogéniques (Lasserre et al,1989 : Manier, 1990 ; Manier et al, 1993 ; Milési et al, 1995). D'autres indices, moinsfréquents, sont associés aux phases tardives de la tectonique D l ; ils n'ont été identifiésque très localement et correspondent à des résilles de quartz, carbonates et sulfurestransposées dans la schistosité S2 ;

des minéralisations à or disséminé de l'Ensemble détritique supérieur du Sillon nord-guyanais ; on les rencontre surtout dans des conglomérats polygéniques à oxydesdétritiques riches en galets métasédimentaires hydrothermalisés et schistosés, ainsi quedans des quartzites, plus rarement dans des conglomérats monogéniques (Vinchon et al,1988 ; Manier, 1990 ; Ledru et al, 1987 et 1991 ; Milési et al., 1995) (ex. : conglomératsaurifères de Montagne Tortue).

REPARTITION LITHOSTRUCTURALE DES MINERALISATIONS

Les indices d'or primaire ou secondaire apparaissent essentiellement localisés dans lasérie Paramaca et dans l'Ensemble détritique supérieur. Certains gîtes secondaires, localiséssur des ensembles gneissiques, migmatitiques ou des intrusions granitiques, sont cependantà proximité immédiate de métavolcanites de la série Paramaca, ce qui incite à les rattacher àune source située dans cette série. O n les rencontre plus rarement dans d'autrescontextes : ensembles métamorphisés dans le faciès amphibolites, rapportés à la série del'île de Cayenne (cas des indices d'or secondaire à l'ouest de Changement) ; concentrationssecondaires à la base de la série détritique tertiaire (?) à quaternaire du secteur Saint-Jean.

Ainsi, dans le Nord de la Guyane, la majorité des concentrations aurifères primairesjalonne le contact Paramaca-Ensemble détritique supérieur, ou bien le contact entre lesformations de la Série Paramaca et des intrusions granitiques ; mais plusieurs gîtes sontdirectement encaissés par des granitoïdes (indices Devis-Babinsky à Saint-Élie, Loulouie,filon Rocher à Adieu-Vat).

Dans cette région, les minéralisations aurifères apparaissent associées à la phase D 2 ,ce qui se marque par :

- la localisation des gîtes à proximité d'accidents majeurs D 2 orientés NI40° à N 1 6 0 ° E ouN 7 0 ° E ;

- la géométrie des corps minéralisés (fentes de tension, filons de type veine de cisaillement,et Stockwerks) contrôlée par cette déformation D 2 .

Toutefois, d'autres directions de fractures contrôlent localement certainesminéralisations filoniennes, notamment une direction N - S (N170°E à N200°E) .

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Dans le Sud de la Guyane, la majorité des concentrations aurifères primaires selocalise dans les formations de la série Paramaca, ou bien au contact entre ces dernières etles intrusions granitiques du Massif central guyanais.

Les éléments d'analyse tectonique dans la ceinture volcano-sédimentaire sud étantencore très fragmentaires, la relation entre ces minéralisations et les accidents liés auxdéformations D l ou D 2 reste encore imprécise.

TYPOLOGIE DES GITES

Le premier type de minéralisation aurifère correspond aux minéralisations précoces(anté-Sl) liées aux strates, de type "tourmalinite-hosted", encaissées dans les formationsvolcano-sédimentaires de la série Paramaca dans la partie sud de la Guyane ; le gîte-typedécrit dans ce document est celui de Dorlin.

L e second type correspond aux minéralisations discordantes polymorphes (groupesG l à G 3 de Milési et al, 1995), dans lesquelles des disséminations sulfurées sont associéesà des expressions filoniennes (filons et Stockwerks principalement) mises en place lors desphases tardives de la tectonique D l et préférentiellement lors des différents épisodes de latectonique D 2 ; les gîtes-types décrits dans ce document sont ceux de Yaou, Adieu-Vat,Loulouie, Changement, Saint-Pierre et Espérance.

L e troisième type correspond aux minéralisations à or disséminé de l'Ensembledétritique supérieur du Sillon nord-guyanais (Groupe G 4 in : Milési et al, 1995) ; on lerencontre surtout dans des conglomérats polygéniques ainsi que plus rarement dans desquartzites et dans des conglomérats monogéniques ; le gîte-type décrit dans ce document estreprésenté par les conglomérats aurifères de Montagne Tortue.

Le quatrième type correspond aux paléoplacers des formations détritiquestertiaires (?) à quaternaires (Groupe G 5 in : Milési et al, 1995) ; le gîte-type {non décritdans ce document) est représenté au nord de la Guyane par le plateau des Mines, le plateauSerpents et le plateau Cascades.

L e cinquième type, le plus représenté en Guyane, correspond aux placers alluviaux etéluviaux récents ; les gîtes-types décrits dans ce document sont représentés par les placersBoulanger, Délice et Paul-Isnard.

Cette classification empirique permet de souligner, en ce qui concerne lesminéralisations primaires, l'existence de contrôles lithologiques et structuraux.

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3 . Description des principaux gîtes

Les gîtes d'or décrits ne représentent pas une revue exhaustive des gîtes d'orguyanais. Leur sélection résulte d'un choix visant d'abord à illustrer lesdifférents types de minéralisations aurifères.

L'intérêt des gîtes primaires est souligné par le nombre de gîtes décrits.

Enfin, l'existence ou non d'une documentation sur les gîtes et sonaccessibilité ont parfois contraint ce choix.

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Région Saül-Maripasoula

Fig. 10 - Position des gîtes décrits.

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Schistes basiques chloriteux

Aplite minéralisée

Diorite minéralisée

S o n d a g e

Saprolite

Rochefraîche

0 m 20 m 40 m

m

— 0

20

40

60

60

100

120

— 140

Fig. 11 - Coupe géologique interprétative de Y a o u A .

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Yaou

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le gisement de Yaou est situé près deMaripasoula, reliée à Cayenne par un volquotidien (210 k m , 45 m n ) . D e Maripasoula,une piste carossable de 15 k m permet l'accès ausite.

HISTORIQUE

1900 : quelques sites d'orpaillage sont connusdans la région, mais pas à Yaou.

1960 : les prospections régionales menées par leBureau Minier Guyanais à partir d'unéchantillonnage des quartz de surface nesont pas favorables.

1981-1983 : dans le cadre de l'Inventaire minierde la Guyane, le B R G M reprend l'explo-ration de la région et détecte une séried'anomalies géochimiques en or dans lesecteur compris entre Maripasoula et lacrique Yaou.

1988 : présentation du sujet aux opérateursminiers.

1989-1992 : le syndicat B R G M - B H P minerais-Total T C M réalise l'exploration détaillée. Lesressources sont considérées c o m m einsuffisantes pour passer au stade del'exploitation.

1994 : Guyanor Ressources S A R L acquiert lespermis du syndicat précédent et entreprenddepuis cette date un programme intensif derecherches d'un gisement primaire d'or surles différentes zones de Y a o u (géophysiqueaéroportée, géochimie sols par tarières à unmètre, tranchées, forages profonds).

CADRE GEOLOGIQUE

A u sein d'une série volcano-sédimentaireParamaca très diversifiée (volcanoclastites,pyroclastites métamorphisées dans le facièsschistes verts), se sont mis en place les massifsgranitiques caraïbes, puis des intrusifs acides àgrain fin (trondhjémites), à morphologiefilonienne irrégulière. Selon la topographie et letype de roches, la profondeur de l'oxydationvarie entre 10 et 25 m (limite minerai oxydésupergène - minerai sulfuré).

MORPHOLOGIE DU GITE.MINERALISATIONS ET PARAGENESE

Une minéralisation sulfurée à pyrite aurifèreessentiellement est associée à des veines,veinules et résilles quartzo-carbonatées. Deuxtypes de pièges de cette minéralisationépigénétique ont été reconnus par sondages :le premier présente une morphologie"stratabound", avec des sulfures aurifèresassociés étroitement à des niveaux de tufslités de la série volcano-sédimentaire deParamaca (Yaou B ) ; et le deuxième estencaissé dans les filons aplitiques (Yaou A ,Y a o u C , Y a o u L ) .

U n hydrothermalisme à silice-chlorite-albiteaccompagne la minéralisation sulfurée quiprésente accessoirement de la pyrrhotite, voirede la cubanite et de la molybdenite. L a présencede magnetite est à souligner.

TRAVAUX REALISES

Entre 1989 et 1992, le syndicat B R G M - B H Pminerais - Total T C M réalise l'exploration dé-taillée avec levers topographiques, géologiques etgéophysiques suivis de 351 son-dages à la tarière et64 sondages carottés.

A partir de 1994, Guyanor Ressources S A R Lmène sur toutes les zones de Yaou une nouvellecampagne d'exploration qui comprend denombreux sondages carottés complémentairesdans les zones Yaou A , B , C - L , et autres zones-périphériques. Ces sondages sont destinés àtester les extensions latérales et en profondeurdes minéralisations déjà connues afind'augmenter la taille du gisement.

PRODUCTION, RESSOURCES

E n mars 1992, les ressources possibles etprobables des minerais oxydés et sulfurésjusqu'à 100 m de profondeur pour les quatrecorps minéralisés de Y a o u A , B , C et L étaientde 4,4 M t à 3,89 g/t A u (~ 17 t d'or). Plusrécemment, ces ressources ont été réévaluées etseraient de l'ordre de 271 d'or à teneurssatisfaisantes (Mining Magazine, march 1995).

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j H Pyroclastites

[ | Faciès laviques

I ¡ Faciès grenus

Saprolite

Bed rocK

Hydrothermales à To,Si,Py

Hydrothermalites à Chl-Py

Sondage

0 100 200 300 4 0 0 m

m500

400

300

200

100

Fig. 12 - Coupe géologique interprétative du gîte de Dorlin (Montagne Nivrée).

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Dorlin

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Dorlin est situé au centre de la Guyane. Leprospect est accessible par avion, une piste pouravions légers mettant Dorlin à 1 heure deCayenne. Il est également accessible parpirogue, en remontant les rivières Inini et petitInini depuis Maripasoula, soit un jour de voyageen période de hautes eaux.

HISTORIQUE

1900 : découverte des placers de la région deDorlin, qui demeurera un centre d'orpaillageimportant jusqu'en 1955 (production cumuléede lit d'or).

1950-1960 : prospectionsGuyanais.

du Bureau Minier

1975-1976 : les travaux réalisés dans le cadre del'Inventaire minier, par géochimie régionale,ont détecté des anomalies polymétalliques àC u - A u et Pb-Zn .

1977-1979 : réalisation de 27 sondages carottéscourts sur les anomalies polymétalliquesdans le cadre du syndicat B R G M -C O M I L O G - Blanchard.

1980-1985 : reprise des travaux axés exclusi-vement vers la recherche de l'or, dans lecadre de l'Inventaire minier, avec géochimiesols et tarières.

1986-1989 : recherches pour or dans le cadre dusyndicat B R G M - B H P minerais (géochimiesols, tarières et 19 sondages carottés).

1994 : Guyanor Ressources S A R L acquiert lespermis et entreprend un important programmede recherches de gisement primaire d'or(cartographie géologique détaillée, géochimiesols, tarières profondes, géophysique aéroportée,forages).

CADRE GEOLOGIQUE

La géologie est complexe, avec deux zonesspécifiques : d'une part la zone Sud-Inini,constituée par la série volcano-sédimentaireParamaca qui renferme des hydrothermalitesantéschisteuses, et d'autre part la zone Dorlin-Est Inini, caractérisée par un linéament jalonnéd'intrusions basiques et ultrabasiques égalementaffectées par un hydrothermalisme intense.

Dans les deux cas l'or semble associé à dessulfures disséminés. L e contrôle structural joueun rôle fondamental dans la mise en place de laminéralisation aurifère.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

Sur la zone Sud-Inini (ou Montagne Nivrée),l'or est associé aux sulfures disséminés (pyritesurtout) dans les faciès volcano-sédimentaireshydrotherm'alisés de la série Paramaca.

Sur le flanc ouest de Montagne Nivrée,l'enveloppe des hydrothermalites à chlorite etsulfures disséminés a été délimitée par sondagesjusqu'à -50 m et testée jusqu' à -150 m d'aval-pendage. Sur le flanc est de Montagne Nivrée,l'enveloppe des hydrothermalites à tourmaline,silice et pyrite n'est pas circonscrite, mais sapuissance atteint 75 m .

Enfin à son extrémité sud, une anomaliegéochimique de plus de 300 m de long et de 30à 60 m de large se surimpose auxhydrothermalites à tourmaline-silice formant laligne de crête et présente de fortes teneurs (là5 g/t A u ) .

Sur la zone Dorlin-Est Inini, un chapeletd'anomalies géochimiques en sols se superpose,sur 11 k m , à un linéament nord-sud de rochesbasiques et ultrabasiques hydrothermaliséesavec sulfures disséminés, carbonates, chlorite,talc et serpentine. Parmi ces nombreusesanomalies, seulement trois ont été testées parsondages carottés.

PRODUCTION, RESSOURCES

Sur le flanc ouest de Montagne Nivrée,l'enveloppe minéralisée de 400 m de long pour20 à 40 m de puissance (pendage de 80°E),correspond à un potentiel d'environ 5 M t à 2 g/tA u (~ 101 d'or). A l'intérieur de cetteenveloppe, des lentilles plus riches maisirrégulières ont été identifiées, et correspondentà des ressources possibles de l'ordre de 1 M t à6 g/t de (~ 6 t d'or). Sur tous les autres secteurs,les sondages sont trop peu nombreux pourestimer les ressources ; mais les largesanomalies bien structurées et à fortes valeurssont des paramètres favorables pour la suite del'exploration.

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SW

m

D

100

Andésite chloriteuse

Quarte minéralisé

Sondage

Mylonite silicrfiée

Myionrte chloriteuse elmylonite silicrfiée

Zones superficielles exploitées

t Filon

Père Samson

NE

FilonsGros Chantier

0 20 40m

Fig. 13 - Coupe géologique schématique du gîte de Sophie.

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Sophie

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le gîte de Sophie est situé en bordure de lacrique du m ê m e n o m , affluent de la M a n a .L'accès y est difficile depuis Cayenne (160 k m ) ,et le petit terrain d'aviation qui avait étéconstruit pour le projet est aujourd'huiimpraticable, sauf par hélicoptère.

CADRE GEOLOGIQUE

U n e shear-zone majeure est jalonnée par desindices filoniens de quartz aurifère sur environ40 k m , depuis Saint-Léon jusqu'à Sophie. ASophie, la shear-zone traverse les volcanites duParamaca au niveau de Gros Chantier, puis unmassif de granite caraïbe au niveau de Tabou.

HISTORIQUE

1898 : début de l'orpaillage dans la région(crique absinthe). La production cumulée estestimée à 3 500 kg.

1936 : Découverte des filons "Père Samson" et"Gros Chantier" par les orpailleurs, etécrémage des parties superficielles de cesfilons quartzeux sur environ 10 m deprofondeur avec des teneurs très élevées,dépassant 100 g/t A u .

1952-1954 : prospections du B M G (BureauMinier Guyanais) de la région s'étendant deDagobert à Sophie et mise en évidence denombreux indices filoniens. Mise enévidence de 1,2 t d'or sur l'ensemble filonienTabou-Gros Chantier.

1957-1963 : exploitation par la Société Nouvellede Saint-Elie et Adieu-Vat. Les filons PèreSamson et Gros Chantier ont été exploités àciel ouvert alors que Tabou a été exploité àla fois à ciel ouvert et par galeries(production de 1680 kg).

1962-1964 : réalisation par le B R G M de septsondages carottés entre Tabou et GrosChantier.

1974-1975 : réalisation par le syndicat B R G M -C O M I L O G de treize sondages carottéscomplémentaires entre Tabou et Gros-Chantier.

1994 : relance de l'exploration par K W G -Guyane S A R L , opérateur sous-traitant duB R G M sur ses concessions. Début de l'étudedes tailings de Sophie. Géophysiqueaéroportée.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

La shear-zone de Sophie comprend deuxalignements N W - S E parallèles : Père Samson(500 m de long) et Tabou-Gros Chantier(1300 m ) .

Les structures présentent des faciès emboités.Ainsi, l'encaissant (granite ou Paramaca) broyérenferme des bandes de mylonites silicifiées (là2 m de puissance), pouvant elles-mêmesenglober des filons quartzeux étroits (0,1 -0,6 m ) .

Les teneurs élevées (>10 g/t A u ) sontétroitement associées à ces filons et filonnetsquartzeux.

Les mylonites silicifiées peuvent être localementet faiblement minéralisées (au mieux 1 à 2 mentre 1 et 4 g/t A u ) .

Les quelques passes à teneurs élevées quiavaient été obtenues dans les sondages de 1962-1964 n'ont pas été confirmées par les sondagescomplémentaires de 1974-1976.

Par ailleurs, les sondages sur Gros Chantier etTabou, indiquent que ces structures se pincentrespectivement à 200 et 130 m de profondeur.

La minéralisation aurifère est associée à uneparagenèse sulfurée, essentiellement pyriteuse,et accessoirement chalcopyrite, blende et galène.

PRODUCTION, RESSOURCES

La dernière campagne de sondages ayantmontré des teneurs faibles et erratiques, aucunpotentiel ne peut être estimé.

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Granite "guyanais"

Para maca\

F9

Roches eruptives basiques

Structure minéralisée

[ Filons Boeuf-Mort 11

\

O m 400 m 800m

N

Fig 14 - Localisation des structures filoniennes du gîte de Repentir.

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Repentir

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le gisement de Repentir est situé au centre de laGuyane, à 170 k m au sud-ouest de Cayenne et à35 k m au nord-ouest de Saül. O n y accède par :

-avion : (Cayenne-Saül = 172 k m en 40 m n )puis par hélicoptère (Saül-Repentir = 35 k men 10 m n ) ;

- hélicoptère : (Cayenne-Repentir = 170 k m en50 m n ) ;

- pirogue : la remontée de la M a n a dure environ8 à 15 jours selon la saison (saison sèche ousaison des pluies) du fait de nombreux sauts.

II exite à proximité (Saint-Léon) une petite pisted'aviation (300 m de long) qui pourrait être ré-aménagée.

HISTORIQUE

C'est en 1899 que les orpailleurs découvrirentles placers de la région de Saül. L'orpaillage tutalors très actif et les criques Repentir et Saint-Léon intensément exploitées. Avec une produc-tion cumulée, durant 65 ans, de 6 250 kg d'or, leplacer Repentir - Saint-Léon est considéréc o m m e le plus productif de Guyane.

Les orpailleurs exploitèrent également jusqu'en1965 quelques têtes de filons de quartz aurifère(broyage artisanal et amalgamation), produisantquelques dizaines de kilogrammes d'or.

Les prospections modernes se sont effectuées enquatre étapes :

1953-1964 : le B M G localise de nombreux indi-ces filoniens.

1976-1978 : le syndicat B R G M - C O M I L O G sé-lectionne par géochimie le site de Repentiret reconnaît par sondage l'une (F2) des 14structures filoniennes identifiées (fig. 14) etpouvant constituer un objectif minier.

1983-1985 : de nouvelles études (prospectiongéochimique, tarières, puits) sont entreprisesdans le cadre de l'inventaire minier dudépartement de la Guyane. Elles s'achève-ront en mars 1985 par la présentation à laprofession minière du sujet Repentir.

1986-1987 : un syndicat B R G M - C Y P R U Sentreprend de nouveaux travaux (tarières,sondages carottés) qui s'achèveront en dé-cembre 1987 sur décision de C Y P R U S qui seretire du syndicat.

1994 : reprise des travaux d'exploration parK W G - G u y a n e S A R L , opérateur sous-traitantdu B R G M sur ses concessions.

1995 : K W G - G u y a n e S A R L entreprend unprogramme de sondages carottés.

CADRE GEOLOGIQUE

Les indices filoniens de Repentir sont localisésexclusivement dans une granodiorite plus oumoins orthogneissifiée, affectée d'une tectoniqueévolutive complexe se traduisant par deux phé-nomènes ; des filons quartzeux et des zonesmylonitisées.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

Les corps minéralisés étudiés sur Repentir peu-vent être caractérisés par deux présentations :

- la première montre des Stockwerks dont lesdimensions sont de l'ordre de 100 m en épais-seur, 200 m d'extension latérale ; l'extensionverticale pourrait être limitée à 200-300 mm a x i m u m en raison des décalages introduitspar les failles majeures toutes inclinées forte-ment sur l'horizontale actuelle ;

- la seconde présente des filons quartzeux dontla puissance varie de quelques centimètres à2 m (puissance maximale observée) et l'exten-sion tant latérale que verticale est compriseentre 50 et 150 m .

La minéralisation de type filonien est essentiel-lement liée au quartz ou aux épontes hydro-thermalisées marquées par la présence de pyrite,calcite, séricite et chlorite. La paragenèse est àor natif (libre, interstitiel ou en inclusion dans lapyrite) pyrite, galène, chalcopyrite, blende,pyrrhotite et tellurures d'or.

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TRAVAUX REALISES PRODUCTION, RESSOURCES

A u cours des prospections geochimiquesrécentes, des travaux de subsurface (tarières,tranchées, puits) et des sondages ont conduit àla caractérisa lion du gîte.

Des travaux de géophysique au sol ontégalement été réalisés dans le cadre du syndicatB R G M - C O M I L O G . Ils représentent 277stations de magnétométrie et 21 profils derésistivité totalisant 3 710 m . Plus récemment,une couverture géophysique aéroportée deRepentir a été réalisée par K W G - G u y a n c S A R L .

A l'issue des premiers sondages sur la structureF2 (fig 14). la teneur moyenne en or du mineraiétait de 28 g/t pour environ 2 m de puissancePour un aval-pcndagc de 2IK) m et une extensionlatérale de 200 m . on aboutissait à une ressourced'environ 5.5 l d'or métal sur la structure F2.

La seconde phase de sondage réalisée sur lesstructures FI0-FI2 (fig 14). arrêtée préma-turément, n'a pas donné lieu à une estimation dela ressource.

95 9$

Cu >200ppb

Au > 100 ppb

Shear zoneSaül-Sophie

Sondage Winckie

ZoneNord

ZoneCentre

ZoneSud

too m 400 m

N

Fig. 15 - Anomalie géochimique et position des anciennes galeries sur le gîte de Boeuf-Mort.

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Boeuf-Mort

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Boeuf-Mort est situé au centre de la Guyane, à2 k m du village de Saiil, qui dispose d'unaérodrome pouvant recevoir toute l'année desavions gros porteurs de type Transall.

Par ailleurs, Saiil est relié à Cayenne par un volAir Guyane trois fois par semaine.

HISTORIQUE

1900 : découverte du placer Souvenir.Orpaillage intensif sur une grande surfaceentre la crique Cent-sous et la criqueNouvelle France. Zone productive pendantune quarantaine d'années. Productionestimée à plus de 61 d'or.

1948-1949 : tranchées d'exploration du B M G(Bureau Minier Guyanais) sur Boeuf-Mort.

1950-1952 : prospection alluvionnaire B M Gpotentiel de 2,2 t d'or à 0,8 g / m 3 répartisdans quatorze criques).

1952-1954 : exploration par tranchées, galerieset sondages pour évaluer les filons Gros-Latil et T R . 4 0 0 potentiel (2 t d'or). Cesrésultats ont entraîné la construction de laroute de Belizon et de la piste d'atterrissagede Saiil.

1975 : travaux du B R G M dans le cadre del'Inventaire minier avec la reconnaissance dulinéament Saiil-Sophie.

1976-1977 : travaux du syndicat B R G M -C O M I L O G pour la recherche de nickel-cuivre (sondages courts).

1989-1990 : relance de l'exploration pour oravec géochimie en sol, sondages à la tarière,tranchées sur la zone de Boeuf-Mort.

CADRE GEOLOGIQUE

Le site de Boeuf-Mort se situe au voisinage d'uncontact entre un granite considéré c o m m e"Caraïbe" et les volcanites du Paramaca.

U n accident régional cisaillant dextre N160°met en contact des pyroxénolites et desmétavolcanites basiques qui apparaissentbroyées et trans-formées en talcschistes auniveau de la structure de type shear-zone.

La minéralisation se présente sous forme defilons de quartz aurifère à tourmaline et raressulfures (pyrite, chal-copyrite, pyrrhotite etsphalerite), qui s'orga-nisent en échelons le longde la shear-zone.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

Les filons de quartz aurifère se sont mis enplace le long du contact pyroxénolitestalcschistes, hydrothermalisé.

La structure de Boeuf-Mort s'étend poten-tiellement sur plus de 2 k m avec :

- une partie nord (400 m d'extension) forméepar le faisceau Gros-Latil-TR.400, constituéde plusieurs filons de quartz parallèles de 50 à100 m d'extension ;

- une partie centrale où abondent les blocs dequartz minéralisés sur environ 600 m ;

- une partie sud marquée essentiellement parune anomalie géochimique en or dans les sols.

PRODUCTION, RESSOURCES

- Probables : sur la partie nord des ancienstravaux du B M G : 2 t d'or avec une teneurmoyenne de 15 g/t ont été estimées sur lesfilons Gros-Latil et T R . 4 0 0 (sur la base de400 m d'allongement cumulé, 1,2 m depuissance moyenne et 100 m d'aval-pendage).

U n arrêté de protection du biotope interdit à cejour le développement du sujet.

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Région est du Sillon nord-guyanais

Fig. 16 - Position des gîtes décrits.

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Extension de la minéralisation

Extension des carrières

Tranchée minéralisée

Tranchée

Rosalie

Andromède

Zone exploitée

Fig. 17 - Schéma des zones exploitées et des installations sur le gîte de Changement.

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Changement

SITUATION GEOGRAPHIQUE

L e gisement de Changement est situé à environ45 k m au sud de Cayenne. Son accès se faitdepuis Cayenne par une route goudronnée, puispar 10 k m de piste pratiquable en toutes saisons.

HISTORIQUE

1859 : travaux d'orpaillage intensifs sur lescriques Changement, Anthony et Willy(production estimée de 2000 kg).

1900 : premiers travaux d'exploitation pargaleries des filons sur environ 100 m delong.

1958-1959 : sur cette zone de filons, les travauxdu B M G ont conclu à l'absence deminéralisations économiques.

1975-1980 : les travaux, réalisés dans le cadrede l'Inventaire minier, aboutissent, après unecampagne de sondages, à la présentation dusujet aux opérateurs miniers.

1980-1983 : reprise du sujet par le B R G M enSyndicat avec C O M I L O G et Blanchard;confirmation de la présence en surface d'unpetit gisement riche à or libre par 12sondages carottés courts, verticaux.

1984 : mise en exploitation jusqu'en 1993 de lapartie oxydée éluvionnaire par la SESIC (So-ciété d'Exploitation du Site de Changement).

1987 : mise en route de la lixiviation en tas.

1990-1991 : campagne de sondages profondsdestinés à évaluer le gîte primaire.

CADRE GEOLOGIQUE

Le gisement est situé à environ 3 k m au nord-ouest du contact avec un granite guyanais. Lasérie Paramaca est représentée par desmétavolcanites (pyroclastites, laves dacitiques etandésitiques) affectées par une importantealtération hydrothermale. Il est constitué par desminéralisations filoniennes et disséminéesencaissées dans la série Paramaca.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

L e gisement est constitué par un systèmefilonien de 500 m d'extension, situé dans le

prolongement nord des filons jadis exploités. Satrace en surface est bien marquée par desanomalies géochimiques en A u , W et M o . Al'ouest de la structure, le pendage varie de 40° à70° W ; tandis que vers l'est, il devienthorizontal. La partie principale, qui a été ex-ploitée, s'allonge sur 200 m avec une puissanceminéralisée comprise entre 8 et 15 m .

La minéralisation aurifère correspond à dessulfures (pyrite, chalcopyrite et pyrrhotite) quise trouvent disséminés tant dans les filons dequartz que dans leurs épontes. Ces dernièressont des pyroclastites fortement hydro-thermalisées en "séricitoschistes" (carbonates,micas blancs, tourmaline, chlorite et quartz).Les zones ainsi altérées atteignent 40 à 80 m depuissance et leur extension dépasse 500 m delong.

TRAVAUX REALISES

La prospection menée par le B R G M dans lecadre de l'Inventaire minier met en évidence,dans le prolongement nord des anciens travaux,une anomalie géochimique à la fois intense,bien structurée et très allongée (800 m de long).

Les contrôles par tarières ont montré l'existenced'une minéralisation aurifère sur 200 m de long.Six sondages carottés ont recoupé la zoneminéralisée profonde sous le gîte oxydéprincipal.

PRODUCTION, RESSOURCES

Les sondages carottés verticaux ont permis decuber les réserves de minerai "oxydé" à or librede la zone supergène. C e minerai a été exploitéen carrières.

E n 1994, la production cumulée s'élevait à1250 kg d'or (dont 3 0 % récupérés parséparation gravimétrique et 70 % parcyanuration), pour une carrière de 30 m deprofondeur.

Les ressources du gisement profond (potentiellescompte tenu de la maille de sondages et desmauvaises récupérations obtenues) seraient del'ordre de 3 à 41 d'or pour 100 m d'aval-pendage.

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Coulées de débris franches

Coulées de débris remaniées

Grès et conglomérats quartzeux

Sondage carotté

SWm

0

10

20

30

40

50

60

Fig. 18 - Coupe lithostructurale interprétative du gîte de Montagne Tortue.

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Montagne Tortue

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Les minéralisations aurifères de MontagneTortue sont localisées en bordure de la routeCayenne-Régina, à 10 k m à l'ouest de Régina.

HISTORIQUE

1981-1982 : les travaux de l'Inventaire miniermettent en évidence plusieurs anomaliesaurifères dans les formations gréso-conglomératiques protérozoïques de laformation Orapu.

1986-1990 : une deuxième étape de travauxavec sondages à la tarière et réalisation detranchées permet de sélectionner l'indice deMontagne Tortue c o m m e le plus prometteur.

1991 : présentation du sujet aux opérateursminiers.

1992-1995 : le B R G M réalise deux campagnesde sondages carottés, ainsi que desprospections complémentaires.

CADRE GEOLOGIQUE

Les formations gréseuses et conglomératiquesde l'Orapu correspondent à la partie moyenned'un vaste cône alluvial (Vinchon, 1989 ;Manier, 1990).

Ces formations détritiques se subdivisent en unensemble inférieur, caractérisé par denombreuses intercalations de coulées de débris("débris flow") renfermant des galetshydrothermalisés, et en un ensemble supérieur,qui remanie partiellement les dépôts del'ensemble inférieur, et qui est formé par desconglomérats "monogéniques" à galets dequartz.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

Les conglomérats aurifères polygéniques

Les anomalies géochimiques or en sol(> 200 ppb) se corrèlent de façon remarquableavec la présence de conglomérats polygéniquesde ^ensemble inférieur, de type "débris flow"(Manier, 1990).

U n e partie de l'or des conglomérats aurifèresprovient du remaniement d'une minéralisationhydrothermale de type filonien antérieure audépôt des "débris flow" (galets hydro-thermalisés).

U n e autre partie de l'or est associée à unhydrothermalisme tardif qui se manifeste pardes filons de puissance métrique et desStockwerks à quartz ± albite, tourmaline, micablanc. Ces structures ont été affectées par latectonique.

Les conglomérats aurifères monogéniques

Plusieurs anomalies géochimiques or en sol(> 100 ppb A u ) ont également été mises enévidence dans les conglomérats monogéniques àgalets de quartz blanc de l'ensemble supérieur.

La minéralisation aurifère apparaît plusparticulièrement concentrée à la base de certainsniveaux de conglomérats monogéniques à galetsde quartz blanc, dans une zone de 30 c m depuissance, en étroite association avec desaccumulations de minéraux lourds (titano-magnétite, zircon et chromite) ; les teneurs en orpeuvent y atteindre 18g/t (Vinchon et al,1988).

PRODUCTION, RESSOURCES

La complexité structurale du gîte de MontagneTortue et le degré d'avancement des travaux nepermettent pas encore d'en évaluer le potentiel.

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Grès

Laves et tufs

Grauwackes

Zone cataclasée

Microgranite

Faille

N

Fig. 19 - Coupe géologique schématique du gîte de Loulouie.

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Loulouie

SITUATION GEOGRAPHIQUE

L e gisement de Loulouie est situé à 50 k m ausud-ouest de Kourou, à la confluence du fleuveSinnamary et de la rivière Courcibo. L'accès sefait par une route jusqu'au barrage de Petit-Sautpuis par pirogue sur le fleuve Sinnamary jusqu'àla confluence avec la rivière Courcibo.

HISTORIQUE

1977-1978 : découverte par le B R G M à la suited'une campagne de géochimie.

1980-1987 : reconnaissance du gisement partarières, puits et sondages. Essais minéra-lurgiques. Etudes technico-économiques defaisabilité.

CADRE GEOLOGIQUE

U n accident cisaillant régional N 1 1 0 ° E recoupeles formations, très redressées, orientées N 9 0 ° etN 1 2 0 ° , constituées de volcanites de la sérieParamaca, comportant essentiellement des laveset pyroclastites dacitiques, plus rarementandésitiques surmontées par des métasiltitesmylonitisées à magnetite passant à desgrauwackes à éléments de roches pyroclastiqueset enfin à des quartzites et conglomérats.

C'est le long de cet accident que se sont mis enplace plusieurs sills granitiques. Ces corpsintrusifs sont eux -mêmes traversés par desveines minéralisées.

Loulouie est un exemple de minéralisationsfiloniennes et disséminées encaissées dans lesgranitoïdes de la bordure du Sillon nord-guyanais.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

A Loulouie, un sill de microgranite albitiquesyntectonique de 40 m de puissance, à pendage65°N, constitue l'encaissant de la minéralisationaurifère.

Celle-ci est surtout formée de pyrite aurifèredisséminée qui est associée à la fois à desStockwerks quartzeux (filonnets centimétriquesde quartz, carbonate, chlorite, albite, tourmalineet sulfures), et à des disséminations dans lemicrogranite et ses épontes.

La paragenèse comporte pyrrhotite, chalco-pyrite, blende.

Par ailleurs, la présence de molybdenite, deminéraux de bismuth et de tellurures estrévélatrice d'une influence granitique.

L'or, en particules inférieures à 30 u m , estsurtout associé à la pyrite.

PRODUCTION, RESSOURCES

Les réserves prouvées s'élèvent à 1,2 t d'or dansla tranche 0-10 m et les réserves probables a i td'or dans la tranche 10-20 m .

Toutefois, ce gisement est aujourd'huiinexploitable en raison de la mise en eau dubarrage hydroélectrique de Petit-Saut (janvier

1994).

Le gîte est actuellement situé dans une zonefermée (au sens minier) à l'exploration minière.

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Anciennes exploitations

Gîte de Loulouie

F : Zones éluvionnaires potentielles(BRGM)

Zones éluvionnaires potentielles(anciennes prospections)

Tailings du "Filon Rocher"

Structures primaires potentielles

NTerrasse

Riv. Courcibo

Fiat Bonne Nouvelle

500 m

Fig. 20 - Localisation des zones minéralisées potentielles sur le gîte de Adieu-Vat.

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Adieu-Vat

SITUATION GEOGRAPHIQUE

L e gisement d'Adieu-Vat est localisé à 2 k m àl'est de Loulouie. L'accès se fait par une routejusqu'au barrage de Petit-Saut, puis par piroguesur le fleuve Sinnamary, jusqu'à la confluenceavec la rivière Courcibo.

HISTORIQUE

1866 : découverte de l'or sur le site d'Adieu-Vatpar P. Isnard.

1884 : découverte des premiers filons aurifères :Californie et Rocher.

1884-1941 : de nouveaux filons sont découverts :M a d a m e , Wears, Georgette, Cécile etAméricain. L a production a été de 3 166 kgd'or, dont 2 599 kg en gîte primaire filonienet 567 kg en placer. E n particulier, 700 kgd'or ont été extraits du filon Rocher qui a étéexploité jusqu'à 119 m de profondeur sur unepuissance de 0,5 m , avec une teneurmoyenne de 24 g/t A u .

1973-1982 : travaux menés dans le cadre dusyndicat B R G M - C O M I L O G .

1987 : une campagne de sondages à la tarièreavait pour objectif de trouver, en subsurface,des réserves additionnelles au gisementproche de Loulouie.

1991-1993 : exploitation alluvionnaire et éluvion-naire du gisement d'Adieu-Vat par laSOMIG.

CADRE GEOLOGIQUE

L e contexte géologique du secteur d'Adieu-Vatest similaire à celui de Loulouie : m ê m e sensembles lithologiques recoupés par le m ê m etype d'intrusion granitique qui développeégalement un métamorphisme de contact dansles métasédiments.

L e gisement d'Adieu-Vat comprend des filons etStockwerks encaissés soit dans des granitoïdesfoliés (filons Rocher et Californie), soit dans laSérie Paramaca (filon M a d a m e ) , soit encore

dans les conglomérats de l'ensemble détritiquesupérieur (filon Californie).

Tous ces filons se situent à proximité de lalimite entre la série Paramaca et l'ensembledétritique supérieur ; et les manifestationshydrothermales semblent contrôlées par unaccident cisaillant senestre majeur orientéN 1 0 0 ° E qui se prolongerait vers l'ouest auniveau de Loulouie.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

Les minéralisations aurifères correspondent àdes filons décimétriques orientés pour la plupartselon une direction N 1 0 0 ° à N 1 4 0 ° E , avec unpendage nord d'inclinaison variable. Usmontrent un remplissage de quartz et carbonatesavec tourmaline, chlorite, épidote et sulfuresdisséminés.

L a paragenèse métallique se composeprincipalement de pyrite à inclusions dechalcopyrite, et accessoirement de magnetite,chalcopyrite et galène.

TRAVAUX REALISES

E n 1987, 1500 prélèvements à la tarière, réaliséspar le B R G M , ont permis de mettre en évidence9 blocs minéralisés en subsurface.

PRODUCTION, RESSOURCES

Les ressources potentielles de subsurfacepeuvent s'exprimer par les surfaces des 9 blocsmontrant des teneurs en or élevées, dont le totalatteint 10 ha entre 2 et 4 g/t A u . Avec uneteneur > 3 g/t A u , cette surface serait de l'ordrede 5,5 ha.

Entre 1991 et 1993, la S O M I G a extrait près de400 kg d'or.

D e m ê m e que pour le gisement de Loulouie, legisement d'Adieu-Vat n'est pas exploitable enraison de la mise en eau du barragehydroélectrique de Petit-Saut (janvier 1994). Legîte est actuellement situé dans une zone fermée(au sens minier) à l'exploration minière.

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Boulanger

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le gisement de Boulanger est situé à environ45 k m au sud de Cayenne. O n y accède par laR N 2 reliant Cayenne à Régina, puis par la routedesservant le village de Cacao.

HISTORIQUE

CADRE GEOLOGIQUE

Le gisement de Boulanger est situé dans laformation volcano-sédimentaire du Paramaca.Les différentes criques prennent leur sourcedans les métavolcanites basiques àintermédiaires à intercalations de niveauxquarzitiques et drainent des schistes et grèstufacés appartenant à la série Paramaca. Cesterrains sont recoupés par des intrusionsmultiples D 2 précoces à tardi-D2 (gabbros,diorites, pyroxénites).

1859 : découverte du placer de Boulanger.Orpaillage de tous les tributaires de la criqueBoulanger. L a production est estimée àenviron 11 d'or.

1950 : constitution de la Société Minière de laComté, prospection détaillée du flat de lacrique Boulanger.

1954 : création de la Société de Développementet de Génie Civil de la Guyane Française.Mise en route de la première exploitationalluvionnaire entièrement mécanisée de laGuyane française. Exploitation par dragline.

1969 : la Société minière Approuague-Comté(créée en 1967) rachète les droits de laconcession et exploite le site jusqu'en 1972.

1975 : la société de Sainte-Marie-des-Mines,majoritairement détenue par R . Blanchard,met en exploitation le gisement éluvionnaire

1977 : création de la Compagnie Minière deBoulanger qui reprendra T'exploitation dugisement éluvionnaire jusqu'en 1979.

1979 : rachat de la société par les frères Gay.

1981 : rachat de la société par M r .Découverte d'une pépite de 1,5 kg.

Walz.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

Le gisement de Boulanger comprend deuxparties :

- une partie alluvionnaire, la première à avoirété exploitée, s'étend sur 6 000 m de long,150 m de large et 2,5 m de profondeur ;

- une partie éluvionnaire qui sera exploitéeensuite mais sur une surface beaucoup plusfaible.

D e nombreux quartz aurifères témoignent de laprésence de filons de quartz. Ces quartz àtourmaline avaient des teneurs jusqu'à 70 g/t. Ledémantèlement de ces filons dont il ne resteaujourd'hui que des lambeaux est à l'origine duplacer de Boulanger.

PRODUCTION, RESSOURCES

D e 1954 à 1960, la production a été de 1369 kgd'or à partir du gisement alluvionnaire. Depuis1975, la production est de 165 kg. L aproduction alluvionnaire et éluvionnaire totale(exploitation artisanale et industrielle) à fin1989, peut être évaluée à environ 2,53 t d'or. E n1990 les ressources étaient estimées à près de 3 td'or (R. Plat, 1990 ; in Milési et al., 1995).

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Région ouest du Sillon nord-guyanais

Fig. 21 - Position des gîtes décrits.

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Direction filonienne

Failles ¿L Sondage

I I Au > 100 ppb

I ' Au > 200 ppb

Au > 400 ppb

I I Au > 800 ppb

100m 200m

Fig. 22 - Anomalie géochimique et position des sondages sur le gîte d'Espérance.(Travaux de l'Inventaire).

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Espérance

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le gîte d'Espérance est situé à 100 k m à vold'oiseau au sud de Saint-Laurent-du-Maroni. O ny accède actuellement par le fleuve Maroni et lacrique Beïman (8 h de pirogue) jusqu'au DegradYaya, puis 3 k m de chemin carrossable.

Le site est surtout accessible par hélicoptère.

intrusion peu profonde reste probable en raisond'un métamorphisme thermique ayant affecté lesroches encaissantes. Celui-ci se manifeste pardes bouffées irrégulières de puissance métriqueà amphibole, grenat, magnetite et biotite.

Les veinules minéralisées se développentpréférentiellement dans ces bouffées méta-morphiques.

HISTORIQUE

1876 : orpaillage dans la zone d'Espérance avecune production cumulée de 2700 kg.

1881 : premiers travaux, par tranchées etgaleries, sur les gîtes filoniens primaires.

1955-1956 : travaux d'exploration du B M G .

1976-1982 : le B R G M , dans le cadre del'Inventaire, réalise d'abord des travaux desurface et subsurface (géochimie de surface,tranchées et puits), puis la délimitation del'enveloppe minéralisée (6 sondagescarottés).

1983 : présentation du sujet Espérance auxopérateurs miniers.

1991 : création de la Compagnie Minièred'Espérance ( C M E ) .

1986-1993 : exploitation de la partie super-ficielle du gisement par la C M E (CompagnieMinière d'Espérance).

1994 : Guyanor Ressources S A R L prend uneoption sur le sujet pour réaliser la faisabilitédu gîte primaire.

CADRE GEOLOGIQUE

Les minéralisations aurifères filoniennesd'Espérance sont encaissées dans la zonetectonique marquant le contact entre la sérievolcano-sédimentaire du Paramaca et deslentilles gréso-conglomératiques de l'ensembledétritique supérieur (Orapu).

Bien qu'aucun affleurement granitique n'ait étéidentifié au niveau du gîte, la présence d'une

MORPHOLOGIE DU GITE.MINERALISATIONS ET PARAGENESE

La zone tectonique marquant le contact entre lasérie Paramaca et l'Orapu présente plusieursbandes hydrothermalisées, métriques et sub-parallèles, contenant des filonnets centi-métriques à décimétriques formant desStockwerks quartzeux.

Ces Stockwerks, qui atteignent 1,5 m depuissance en surface et 3 à 4 m en profondeur,sont composés de différents types de veinulesminéralisées : veinules à quartz, tourmaline,mica blanc, pyrite et amphibole ; veinules àchlorite et pyrite ; et veinules à magnetite àcoeur de pyrite.

La minéralisation est surtout constituée depyrite, avec des traces de chalcopyrite, depyrrhotite et de galène. Les plages d'or libre (là120 u m ) se rencontrent essentiellement eninclusions dans la pyrite, mais aussi dans lesmicrofissures ou dans le quartz.

La gangue est constituée de quartz et chlorite,tourmaline (tourmalinite localement), amphibole,carbonate, ilménite, adulaire et séricite.

TRAVAUX REALISES

Le B R G M , dans le cadre de l'Inventaire, réaliseentre 1976 et 1982 une campagne de géochimiede surface qui met en évidence une anomalie A uà la fois bien contrastée (24 valeurs supérieuresà 1 p p m ) et très continue (2,2 k m de long).

Les indices ont été mis en évidence par des puitset tranchées. La délimitation de l'enveloppeminéralisée n'a fait l'objet que de 6 sondagescarottés.

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PRODUCTION, RESSOURCES

Les résultats des travaux de subsurface avaientpermis de délimiter un gîte éluvionnairecontenant 500 kg d'or de ressources possiblesdans la tranche de 0 à 5 m (2,2 g / m 3 ) . C egisement a été exploité jusqu'en 1993 par laC M E . L a production cumulée s'élève à 1160 kgd'or extrait

Les données concernant le gîte profond sont trèsinsuffisantes pour donner des indications sur lesressources primaires.

Toutefois. les quelques sondages réalisés (bienqu'avec de très mauvaises récupérations)laissent espérer un niveau de ressourcesprimaires potentielles qui pourrait être de l'ordrede 1 M t à 20 g/t A u .

9S

Grès et conglomérat a

Quartz kératophyre

Schistes Para maca

Gîte superficiel

Alluvions

Structure minéralisée

Sondage

Zona argilisee

Saprofito

Bed rock

25 50m

m

— 0

— 25

— 50

— 75

— 100

Fig. 23 - Coupe géologique schématique du gîte de Saint-Pierre.

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Saint-Pierre

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le gîte de Saint-Pierre est situé à environ 75 k mau sud de Saint-Laurent-du-Maroni. O n yaccède par pirogue depuis Saut-Sabbat enremontant le fleuve M a n a , puis la rivièreArouany et son affluent la crique Simon. Lestemps d'accès sont les suivants :

- par la M a n a (1,5 jours de pirogue) et 5 k m desentier ;

- par hélicoptère (10 m n ) depuis le terraind'aviation de Paul Isnard.

HISTORIQUE

1900 : premiers travaux d'orpaillage qui ontpermis la découverte des filons aurifères(production totale estimée de 1000 kg).

1958 : les prospections menées par le B M G nefurent pas concluantes.

1976-1985 : dans le cadre de l'Inventaire minierde la Guyane, des travaux d'exploration sontentrepris.

1986 : présentation du sujet Saint-Pierre auxopérateurs miniers.

1987 : le B R G M réalise les premiers sondagescarottés afin de délimiter l'enveloppeminéralisée.

1995 : K W G Guyane S A R L devrait lancer unprogramme de recherche.

CADRE GEOLOGIQUE

L a minéralisation filonienne de Saint-Pierre estencaissée dans une zone tectonique majeure,intensément mylonitisée, qui met en contactanormal la série Paramaca (volcanites etvolcanoclastites acides à intermédiaires) etl'ensemble détritique supérieur de la formationOrapu (grès arkosiques).

C e contact tectonique, pente à 45 e vers le nord,est recoupé par un complexe de sillsanastomosés de granite albitique microgrenu("sheeted sills" hypovolcaniques), qui sont àleur tour fragmentés et bréchifiés par les filonsminéralisés.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

L a zone minéralisée se présente c o m m e unestructure filonienne, d'une puissance de 8 à13 m , avec une orientation d'ensemble est-ouestet un pendage de 40 à 45° vers le nord. Ellecomporte plusieurs faciès :

- des filons de quartz à sulfures irrégulièrement dis-séminés ; l'association minéralogique comprendpyrite, galène, chalcopyrite. L'or est principa-lement sous forme de petate (tellurure d'or etargent : A g 3 A u T e 2 ) plus rarement d'or libre ;

- des disséminations pyriteuses recoupées parune résille de veinules millimétriques àcentimétriques de quartz, dans les sills degranite albitique hydrothermalisé ;

- des brèches de granite albitique, dont lamatrice contient pyrite, galène, chalcopyrite etmagnetite ;

- enfin, aux épontes se développe un halo de pyritetrès disséminée. L'association minéralogiquecaractérisant cet hydrothermalisme comprend:quartz, carbonates, pyrite, chlorite et magnetitebarytine (rare et locale) et séricite.L'hydrothermalisme se développe au m u r surprès d'une dizaine de mètres.

TRAVAUX REALISES

D a n s le cadre de l'Inventaire minier, les travauxpar géochimie en sols et à la tarière ont identifiéune anomalie à 1 g/t d'or de 1,2 k m de long etde 70 à 100 m de large. Cette enveloppe s'avèreégalement anomale en Pb, A g , M o .

L e B R G M a réalisé 5 sondages destinés à testerl'aval-pendage jusqu'à 160 m , afin de délimiterl'enveloppe minéralisée.

PRODUCTION, RESSOURCES

Malgré une puissance significative (10 m enmoyenne), le potentiel reste limité en raison deteneurs faibles. Sur la base d'un allongement de500 m , d'une puissance moyenne de 10 m , etd'une teneur moyenne de 2 g/t, on arrive à uneressource potentielle de 2,5 t d'or pour 100 md'aval-pendage.

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Paul-Isnard

SITUATION GEOGRAPHIQUE CADRE GEOLOGIQUE

Le gisement de Paul-Isnard est situé à environ80 k m au sud de Saint-Laurent-du-Maroni. O n yaccède par une route praticable en toutes saisonspuis par une piste minière praticable par desvéhicules tout-terrain. U n terrain d'aviationpermet l'accès par avion léger.

HISTORIQUE

1873 : découverte du district de Paul-Isnard, enactivité jusqu'à nos jours. L'orpaillage y estintensif et la production estimée est del'ordre de 4500 kg d'or.

1940 : création de la Société d'Etude etd'Exploitation Minière de l'Inini ( S E E M )qui reprend le gisement de Paul-Isnard.

1947 : la S E E M I se transforme en Sociétéd'Exploitation Minière de l'Inini. Elleprocède à l'évaluation des réserves qu'elleestime alors à 3 t d'or.

1949 : création du syndicat de Paul-Isnard( B M G , Compagnie Equatoriale des Mines,Compagnie Commerciale des Antilles).Premières explorations systématiques; laressource est estimée à 6,5 t d'or.

1965 : création de la Compagnie Minière dePaul-Isnard. Exploitation du gisement pardraglines

1981 : construction de la route reliant Paul-Isnard à la crique Portai.

1986 : la Société de Travaux Publics et deMines Aurifères de Guyane ( S O T R A P M A G )reprend l'exploitation du gisement.

1994 : Guyanor Ressources S A R L acquiert lesdroits sur les permis détenus par laS O T R A P M A G et relance l'exploration.

Le gisement alluvionnaire de Paul-Isnard estsitué dans la formation géologique duParamaca, non loin du contact avec les granites"guyanais" au sud, et du contact avec un massifde gabbro au nord. Dans le secteur de "Citron"les roches volcaniques acides du Paramaca sontrecoupées par un granite à tendance por-phyrique (granite "caraïbe). Dans le secteur"Elysée" et la crique Lézard apparaît unlambeau du Sillon nord-guyanais.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

Paul-Isnard est un gisement alluvionnaire. DesStockwerks ont été observés :

- à "Citron" au contact du granite "caraïbe etdes volcanites acides du Paramaca ;

- à "Elysée" au contact entre les granites"guyanais" et le Paramaca.

PRODUCTION, RESSOURCES

La production entre 1966 et 1986 a été de1400 kg. D e 1986 à 1994 la S O T R A P M A G aextrait 2700 kg d'or. A u total entre 1966 et1994, ce sont plus de 4t d'or qui ont étéextraites. E n 1986, les ressources avaient étéréévaluées à 2 t d'or.

Il resterait encore d'importantes réservesalluvionnaires et un potentiel en or primaire quiferont l'objet de recherche de la part de GuyanorRessources S A R L .

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Délice

SITUATION GEOGRAPHIQUE

L e gisement de Délice se situe à environ 80 k mau sud de Saint-Laurent du Maroni. L'accès sefait par la M a n a à partir de Saut-Sabbat où laroute Cayenne - Saint-Laurent du Maroni traversele fleuve, puis par la crique Arouany. Il faut unjour à un jour et demi de pirogue en fonction dela hauteur des eaux. U n terrain d'aviation de400 m de long permet l'accès avec des avionslégers.

HISTORIQUE

1878 : découverte de la région aurifère deDélice. Orpaillage intensif et de grandeextension (crique Animal et Guadeloupe),encore actif après la seconde guerremondiale. Production estimée à 2000 kgd'or.

1953-1957 : création de la Société d'Etude et deRecherche Magnat-Clayton ( S E R M A C ) quiexploite le gîte alluvionnaire avec unedragline. Les ressources sont évaluées à 1,11d'or.

1972 : prospection des éluvions par unprospecteur indépendant ( M . Pêcher) quibénéficie de l'aide du Bureau d'aidetechnique minière ( B A T M ) à partir de 1976.

1978 : M M . Pêcher, Tête et Sableyro créent laSociété Minière de l'Arouany ( S O M I N A ) .

1979 : rachat de la S O M I N A par M . Blanchardqui exploite le gisement éluvionnaire deDélice juqu'en 1988.

CADRE GEOLOGIQUE

Le gisement de Délice se situe dans la formationvolcano-sédimentaire du Paramaca, principalementconstituée de séricito-chloritoschistes et degabbro. Quelques petites intrusions granitiquesaffectent le Paramaca. Les filons et filonnets dequartz à pyrite sont fréquents, formant parendroit des Stockwerks.

MORPHOLOGIE DU GITE,MINERALISATIONS ET PARAGENESE

La zone minéralisée reconnue en détail etexploitée s'étend sur environ 2 k m de long et0,5 k m de large. Elle concerne des éluvions quise localisent au bas des pentes ou sur lesversants, exceptionnellement au sommet.

La minéralisation n'est pas continue, mais seprésente en "poches" séparées par des éluvionsplus pauvres ou stériles.

L'or est généralement assez gros, souventpépitique ; il est accompagné par de l'ilménite,de la limonite, de la magnetite, de la pyrite, durutile et du zircon. L a tourmaline estexceptionnelle. La pyrite saine peut contenirjusqu'à 3g d'or par tonne.

PRODUCTION, RESSOURCES

D e 1956 à 1957, la S E R M A C produisit 156 kgd'or. D e 1978 à 1988 la S O M T N A a produit480kg d'or. E n 1978 les ressources étaientestimées à environ 1,2 t d'or.

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PERSPECTIVES DEDEVELOPPEMENT EN GUYANE

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POTENTIEL GEOLOGIQUE : approche qualitative

Toute approche prospective sur le développement des activités minières concernantl'or de la Guyane passe par une définition, m ê m e approximative, de son potentiel.

Toutefois, évaluer le potentiel en or (métal) d'une vaste région c o m m e la Guyanereste une entreprise délicate : // n'existe pas de formule mathématique qui permette defournir ce chiffre, objet d'importants enjeux économiques et politiques. Bien que des travauxaient été récemment menés (Inventaire, recherche scientifique, développement d'indices...)la connaissance métallogénique de la Guyane est encore insuffisante pour que l'on puissecalculer son potentiel aurifère intrinsèque, sur la base des minéralisations et gisementsconnus.

U n e démarche comparative et analogique est toutefois susceptible d'aboutir à unrésultat plausible aujourd'hui mais évolutif dans le temps avec l'acquisition de connaissancesnouvelles (travaux d'exploration conduits par l'Etat ou des investisseurs privés, résultats desexploitations, recherche scientifique). Rappelons enfin que "potentiel" désigne en fait lestock métal susceptible d'être présent sur une surface donnée sans aucune certitudequant à la présentation économique de l'ensemble de ce stock.

L'un des résultats actuels des Projets de recherche scientifique et de l'Inventaire estainsi la démonstration des similitudes géologiques et métallogéniques entre le Bouclierguyanais et le Craton ouest-africain. D'après les reconstitutions admises par l'ensemble desauteurs, le Bouclier guyanais se situait avant l'ouverture de l'Atlantique-Sud en vis-à-vis dela partie méridionale du craton de l'Afrique de l'Ouest. E n effet, il est maintenant possibled'affirmer que le potentiel minier de la Guyane française peut être approché par analogieavec les ressources connues en Afrique de l'Ouest.

GEOLOGIE ET EVOLUTION DU BOUCLIER OUEST-AFRICAINCOMPARAISON AVEC LA GUYANE

Le Bouclier ouest-africain, constitué en grande partie de terrains d'âgepaléoprotérozoïque, présente de fortes analogies avec le Bouclier guyanais (fig. 24).

C o m m e dans le Bouclier guyanais, le Paléoprotérozoïque de l'Afrique de l'Ouest, ouBirrimien, comprend de grandes masses de granitoïdes interrompues par de larges bassinsde sédiments flyschoïdes et d'étroites ceintures (ou sillons) volcaniques allongées N E - S W .

Le dépôt des séries birrimiennes s'est étalé sur une période de temps réduite, entre2,25 et 1,95 G a , du m ê m e ordre de grandeur que celle correspondant au dépôt des sériescomparables du Bouclier guyanais. Les séries birrimiennes ont ensuite été affectées entre2,1 et 2,0 G a par l'orogenèse éburnéenne, contemporaine de l'orogenèse transamazonienned'Amérique du Sud.

La succession lithostratigraphique du Birrimien de l'Afrique de l'Ouest fait encorel'objet de discussions et il existe deux interprétations différentes.

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Fig. 24 - Schéma montrant les relations entre le Bouclier guyanais et l'Afrique de l'Ouestavant l'ouverture de l'Atlantique-Sud.

1 : Post-Paléoprotérozoïque ; 2 ; Paléoprotérozoïque : conglomérats et grès fluvio-deltaïques ; 3 : Paléoprotérozoïque indifférencié ; 4 : Paléoprotérozoïque à méta-morphisme élevé ; 5 : Archéen ; 6 : accidents panafricains majeurs ; 7 : accidentspaléoprotérozoïques majeurs : a : décrochements senestres ; b : chevauchements associésaux décrochements ; c : chevauchements crustaux profonds ; 8 : principaux gisementscités dans le texte.

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U n premier modèle d'évolution polyphasé est soutenu par J.P. Milési et al. (1989,1992) à la suite de N . R . Junner (1935, 1940) ; il comprend :

- un premier ensemble volcanique et sédimentaire (B1 );

- une première phase de déformation régionale (Dl), dont les caractéristiques sont prochesde celle décrite en Guyane-Sud ;

- un second ensemble (B2) comporte des volcanites, des complexes magmatiquespolyphasés et des sédiments gréso-conglomératiques fluvio-deltaïques (Tarkwaïen définiau Ghana) ;

- une seconde phase de déformation régionale (D2) à caractère transcurrent, analogue à laphase responsable des décrochements décrits le long du Sillon nord-guyanais et enGuyane-Sud (cf. fig. 8).

U n second modèle monophasé est défendu par M . Leube et al. (1990) : les ensemblesBl et B 2 seraient contemporains, les ceintures volcaniques alternant avec des bassins àremplissage de sédiments flyschoïdes qui représenteraient les faciès distaux des domainesvolcaniques ; quant aux sédiments fluvio-deltaïques du Tarkwaïen, ils se seraient déposésultérieurement dans des rifts.

Les sédiments gréso-conglomératiques d'origine fluvio-deltaïque d'Afrique de l'Ouestsont tout à fait comparables à ceux de l'Ensemble détritique supérieur du Nord de laGuyane. D e tels sédiments existent également dans des bassins syn-tectoniques, interprétésc o m m e des bassins d'avant-chaîne, du Paléoprotérozoïque d'Afrique centrale (Gabon) et duBrésil (Jacobina) (Ledru et al, 1994).

En Guyane, une évolution polyphasée correspondant à la succession de deuxdéformations tectono-métamorphiques majeures, D l et D 2 , a été reconnue dans l'ensembleinférieur volcanique et sédimentaire (Lasserre et al, 1989 ; Ledru et al, 1991 ; Egal et al,1994) tandis qu'une seule déformation majeure D 2 a été caractérisée dans l'Ensembledétritique supérieur.

Des observations comparables ont été réalisées en Afrique de l'Ouest et au Brésil, àJacobina. Leur interprétation fait cependant l'objet de discussions : ces déformationspouvant résulter d'un polyphasage (Ledru, 1988 ; Milési et al, 1992) ou d'une évolutionprogressive (Eisenlohr et al, 1992 ; Oberthiir et al, 1994 ; Ledru et al, 1994).

LES "PARENTES" GÎTOLOGIQUES DE LA GUYANE, DU GHANA ET DUMALI - INCIDENCE SUR LES POTENTIALITES MINIERES

L'un des résultats de l'ouverture de l'Atlantique a été la séparation en deux de terrainsgéologiques que l'on retrouve en Guyane, au Ghana et au Mali (fig. 24) ainsi que l'attestentde nombreuses études scientifiques (datations des roches, études pétrographiques, étudesdes failles profondes et de leur fonctionnement...).

Ainsi l'on peut considérer que le Ghana est un "Parent géologique" de la Guyane cequi a des implications remarquables pour l'évaluation du potentiel géologique et donc pourl'exploration minière. E n effet, le Ghana est la principale province minière de l'Afrique del'Ouest (Kesse, 1985 ; Milési et al, 1989, 1992) avec notamment :

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- des gisements aurifères dans des conglomérats (Tarkwa) ayant produit près de 1501 d'oren un siècle environ d'exploitation en mines industrielles ;

- des gisements dans des failles minéralisées (Région de la Gold Coast Range avec lesgisements de Ashanti et de Prestea notamment) ayant produit près de 1000 t d'or en unsiècle environ d'exploitation en mines industrielles.

O n retrouve en Guyane des contextes géologiques très particuliers qui ne sont passans évoquer les concentrations aurifères du district Loulo-Sadiola au Mali ; niveauxhydrothermalisés, en particulier niveaux tourmalinisés.

- L'existence de liens de "parenté géologique" entre la Guyane et l'Afrique de l'Ouest,permet d'envisager que des gisements connus en Afrique de l'Ouest mais encoreinconnus en Guyane sont susceptibles d'y être découverts. O n citera par exemple le casde l'amas massif de sulfures de zinc et argent lié à des niveaux volcano-sédimentairesplus ou moins manganésifires découvert à Perkoa au Burkina-Faso (en cours decertification) ; les gîtes analogues en Guyane sont encore inconnus

Quels sont les principaux gisements et gîtes d'or de l'Afrique de l'ouest susceptiblesde servir de "modèles" en Guyane ? Quels en sont les paramètres ?

O n peut à partir des exemples de l'Afrique de l'Ouest esquisser ci-dessous unepremière liste (certainement non exhaustive) des types de gisements susceptibles d'êtredécouverts en Guyane :

• Gisements d'or liés à des niveaux tourmalinisés :

- Exemple de Loulo au Mali (en cours de certification) ; ce sont des niveauxsédimentaires (grès, rares conglomérats) hydrothermalisés (à tourmalinesmagnésiennes et ferrifères, quartz, carbonates, chlorite) ;

- Analogue en Guyane : Dorlin ; il s'agit de niveaux volcaniques dacitiqueshydrothermalisés ( m ê m e association minéralogique) puis déformé.

• Gisements d'or liés à des niveaux de conglomérats riches en galets de quartz :

- Exemples de Tarkwa au Ghana et de Jacobina au Brésil (gisements en coursd'exploitation)

- Analogue en Guyane : gîtes identifiés et caractérisés par les travaux de l'Inventaire dela Guyane dans les secteurs de K a w et de Montagne Tortue ; extension des recherchesenvisageables dans tout le Sillon nord-guyanais.

• Gisements d'or liés à des sulfures de fer et de cuivre disséminés ou en réseaux deveinules fréquemment portés par de petits corps de granites recoupant des ensembles deroches sédimentaires et volcaniques :

- Exemples de Angovia en Côte-d'Ivoire (en cours de certification) et Sadiolarécemment découvert au Mali (ressources de 1001 d'or).

- Analogues dans le Bouclier guyanais : O m a ï au G u y a n a en cours d'exploitation ;réserves d'environ 801 d'or en 1994 (Mining Magazine Mars 1995); en Guyane,nombreux gîtes déjà répertoriés c o m m e ceux de Y a o u , Espérance, Saint-Pierre,Loulouie, Adieu-Vat ; mais hormis Yaou qui vient de faire l'objet d'importants travauxde recherches minières, les autres sujets identifiés n'ont encore été que peu explorés.

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• Gisements d'orfiloniens à or "réfractaire" (notion minéralurgique liée à la présence d'or"camouflé" dans les cristaux d'arsénopyrite) ou à quartz et or libre :

- Exemples de la Gold Coast Range au G h a n a (production industrielle de 10001 en unsiècle) située en bordure immédiate du bassin sédimentaire de Tarkwa [Pour mémoire :le n o m de "Gold Coast" est issu de la découverte du filon "Côte d'or" par un ingénieurDijonnais à la fin du 19ème siècle].

- Analogue en Guyane : certains indices mis en évidence lors des travaux récents del'Inventaire de la Guyane ( C a m p C a ï m a n ) renforcent les présomptions de découvertesde ce type de gisement en Guyane.

• Gisements et gîtes d'or alluvionnaires et éluvionnaires dérivant de l'altération en surfacede minéralisations "primaires" :

- Exemples nombreux en Afrique de l'Ouest où, à côté des exploitations artisanalesintermittentes dont les productions ont été estimées à 100 t d'or depuis la préhistoire(Bache, 1982 ; Kesse, 1985 ; Cappendel, 1987), existent des exploitations industriellesde type P M E comme à Dunkwa au Ghana. Exemples de Ity en Côte-d'Ivoire (enactivité) et de Léro en Guinée.

- Analogues en Guyane : nombreux exemples en Guyane avec une g a m m e allant depuisdes gîtes faisant l'objet d'un orpaillage "temporaire" jusqu'à des gisements plusimportants faisant l'objet d'une exploitation industrielle de type P M E c o m m e à Paul-Isnard, Boulanger.

On retiendra qu'à une plus vaste échelle les synthèses géologiques menées par leBRGM, parallèlement en Guyane et en Afrique de l'Ouest, permettent de constater laprésence de plusieurs types de gîtes aurifères primaires et secondaires dans diversesrégions du Bouclier qfro-guyanais ;

niveaux tourmalinisés précoces, pré Dl, (Loulo au Mali ; Dorlin en Guyane) ;

conglomérats syn-tectonique D2 (Tarkwa, Sillon nordguyanais...) ;

- "shear-zones" syn- à tardi-tectonique D2 (Gold coast range au Ghana, Espérance enGuyane...) avec deux sous types : filons et halos à or -arsenic et filons à or libre ettraces de sulfures polymétalliques ;

- Gisements d'or dérivant de l'altération en surface de minéralisations "primaires" etlocalisés dans des "latérites" (sensu lato) ;

- Gisements et gîtes d'or éluvionnaires ;

- Gisements et gîtes d'or alluvionnaires.

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Des cibles possibles pour la Guyane (de l'artisanal vers l'industriel) :

- Gisements et gîtes d'or alluvionnaires et éluvionnaires ;

- Gisements d'or "latéritiques" dérivant de l'altération en surface de minéralisations"primaires" (Modèle Ity, Côte-d'Ivoire) ;

- Gisements d'or liés à des niveaux de conglomérats riches en galets de quartz (ModèleTarkwa, Ghana) ;

- Gisements d'or liés à des réseaux de veinules à sulfures de fer et cuivre (Modèle Ornai,Guyana) ;

- Gisements filoniens aurifères à or "réfractaire" liés à certains sulfures et/ou à quartz et orlibre (Modèle or-sulfure de type Ashanti, Ghana).

LE POTENTIEL ALLUVIONNAIRE ET ELUVIONNAIRE

Depuis la découverte de l'or en 1857, sur les 180 t d'or recensées produites en Guyaneenviron 172 t on été extraites à partir de gites alluvionnaires ou éluvionnaires (Petot, 1993 ;D R I R E , 1995). Seuls les gites dont l'or était récupérable par gravimétrie (puisamalgamation) ont été intensément exploités.

C e n'est que très récemment (1987) que des techniques nouvelles (lixiviation en tasdans la mine de Changement) ont été mises en oeuvre pour extraire l'or fin que ne pouvaientrécupérer les anciens orpailleurs.

O n peut estimer que le stock or alluvionnaire et éluvionnaire récupérable pargravimétrie est déjà bien entamé. Des découvertes susceptibles d'être exploitées par desP M E ( c o m m e à Paul-Isnard) ou des artisans sont cependant encore envisageables dans cetype de gisement.

Les gites à or fin dans les éluvions, nécessitent des procédés de traitement chimiques ;ils constituent le plus souvent la partie oxydée partiellement remaniée des gisementsprimaires. Leur mise en exploitation peut précéder celle du gisement primaire et permettentd'amortir partiellement la recherche du gîte profond.

LE POTENTIEL PRIMAIRE

La production des gisements primaires n'est à ce jour que de 7,41 d'or. Elle provientde l'exploitation de filons de quartz dont l'or pouvaient être récupéré par gravimétrie etamalgamation. Sur ces 7,41 d'or , environ 0,6 t ont été produites par lixiviation à partir de lapartie oxydée d'un gîte primaire (gisement éluvionnaire de Changement). Il est doncpossible de considérer, eu égard aux 172 t d'or des gisements secondaire, que le potentiel orprimaire est quasiment intact.

Par conséquent ce sont les gisements primaires qui constituent l'avenir économiquede la Guyane. D e nombreux gites sont en cours de développement (Yaou, Repentir,Montagne Tortue...) par les compagnies minières. L a mise en exploitation des gisementsprimaires est un enjeu majeur qui nécessite une forte capacité industrielle.

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LES ZONES FAVORABLES A LA RECHERCHEDE L'OR EN GUYANE

LE PARAMACA

Dès l'origine de la recherche de l'or en Guyane, les orpailleurs ont fait la liaison entreles terrains de cette formation géologique (qu'ils ne connaissaient pas ) et la présence de l'or.La progression des orpailleurs dans leur quête de l'or à travers la Guyane suit la dispositionde cette unité géologique.

La quasi-totalité de l'or produit en Guyane provient du Paramaca qui reste encoreaujourd'hui la zone la plus attrayante et la plus convoitée.

LE SILLON NORD-GUYANAIS

La découverte de l'or dans les formations détritiques grossières de l'ensemblesupérieur (conglomérats de l'Orapu ) est à mettre au crédit de l'Inventaire minier. Le gitede Montagne Tortue constitue le premier exemple significatif. Le Sillon nord-guyanais offreun nouveau champ d'investigation.

LES GRANDS ACCIDENTS DU CONTACT PARAMACA / SILLON NORD-GUYANAIS

Ces grands accidents jalonnés de petits stocks granitiques, représentent un domaineou les travaux de l'Inventaire ont apporté de nombreux indices dont certains sont en cours dedéveloppement. D 'une extension limitée, ce domaine n'en constitue pas moins un objectif derecherche.

LA SERIE ARMIN A

Considérée jusqu'il y a peu de temps c o m m e stérile, cette série volcano-sédimentaireà dominante détritique fine où les indices d'or sont rares et dispersés, mérite d'être réévaluéeà l'issue des travaux de prospection menés dans le cadre de l'Inventaire minier (et dontcertains sont en cours d'achèvement). Cette série pourrait à terme constituer un objectif derecherche d'autant plus intéressant qu'elle couvre une vaste surface dans le nord de laGuyane et qu'elle est relativement accessible.

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Fig. 25 - Carte des infrastructures.

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FACTEURS INTERVENANT DANS LA MISE EN EXPLOITATIOND'UN GISEMENT

L'or peut se trouver réparti sous diverses formes et à des teneurs variables dans desroches superficielles ou profondes. O n ne peut affirmer l'existence d'un gisement qu'àtravers une estimation économique de sa valeur, estimation fortement dépendante en plus dedonnées géologiques et minières, de critères technologiques, économiques (accès,logistique, sources d'énergie, paramètres sociaux et environnementaux).

FACTEURS GEOLOGIQUES, MINIERS ET TECHNOLOGIQUES

La "faisabilité" des gisements dépend de certains paramètres géologiques et miniers :

- la présentation de l'or, libre ou en inclusions dans les sulfures : les gisements superficiels(or libre dans le milieu oxydé) seront exploités plus facilement (carrières de grandesdimensions, gros volumes exploités) que les gisements profonds (or libre et/ouréfractaire dans le milieu profond sulfuré) qui nécessitent des infrastructures minièresplus lourdes ;

- la granulométrie de l'or, or grossier ou or fin (> 40 microns) : les gisements à forteproportion d'or fin (< 40 microns) sont des gisements propres aux projets industrielspuisque l'orpaillage par méthodes traditionnelles ne récupère quasiment pas les particulesd'or de cette granulométrie.

L a "faisabilité" dépend également des "coûts opératoires" qui intègrent un ensemblede paramètres propres au gisement (géométrie du gisement, teneurs, tonnages, taux dedécouverture, rapport minerai/stérile à enlever, taux de récupération de l'or...). Ainsi, lesgisements d'or des années 60-70 (>10 t d'or à des teneurs > 10 g/t) peuvent être considérésaujourd'hui c o m m e des "monstres" puisque l'on exploite des gisements de tonnages élevéset de teneurs 3 à 5 fois plus basses (2 à 3 g/t par exemple dans les gisements de Iduapriemet de Teberebie au Ghana , de O m a ï au Guyana) .

FACTEURS LIES AUX INFRASTRUCTURES

Seule la région cotière bénéficie d'infrastuctures routières et d'un réseau dedistribution de l'énergie électrique. L'intérieur de la Guyane est encore très difficile d'accès.Les c o m m u n e s de Saul et de Maripasoula sont desservies par avion (piste pouvant recevoirdes avions de type Transall) (fig. 25). Maripasoula est en outre accessible par le fleuveMaroni (deux à trois jours de pirogue à partir de Saint-Laurent-du-Maroni).

Plusieurs minéralisations qui se localisent dans le centre de la Guyane (Dorlin,Repentir, par exemple) sont handicapées par leur enclavement, éloignées des infrastructuresd'accès et des sources d'énergie. Cette situation conduit à rechercher des gisements"exceptionnels", d'autant plus importants que leur développement économique doit intégrerla création de ces infrastructures.

Enfin, la taille des projets induit une forte prise en compte des paramètres sociauxpuisque la réalisation d'une cité minière doit être intégrée au projet.

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5"

Montagnes ?rançaises

Derniers prospects pour ortravaillés par l'inventaire

Fig. 26 - Les derniers sujets issus de l'Inventaire minier.

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FACTEURS LIES AUX DISPOSITIONS ENVIRONNEMENTALES

Les gros projets d'exploitation minière induisent des transformations del'environnement qui doivent être prises en compte dans les coûts opératoires. E n effet, lesdéveloppements modernes de mines "propres" se doivent de préserver et de réhabiliterl'environnement selon une fréquence et des modalités définies par cahier des charges. C eparamètre environnemental prend toute sa valeur dans le milieu fragile de la forêtamazonienne.

En Guyane plusieurs régions font ou vont faire l'objet dans les années à venir demesures particulières pour la protection de l'environnement. U n projet de création d'un ParcNational de la Forêt tropicale est en cours. U n e des conséquences de ce projet sera la miseen place d'une zone (au sud du 3° parallèle) ou en principe toute activité minière seraitinterdite. D'autres zones seraient accessibles sous certaines conditions.

La périphérie de Saul a fait l'objet d'un arrêté de biotope qui interdit les activitésminières. L a région des Montagnes de K a w et des marais avoisinant est en grande partie unezone protégée. D'autres sites c o m m e par exemple les périmètres de protection des captagesd'eau servant à l'alimentation en eau potable des communes sont également des zonesprotégées.

Bien que les contraintes liées à ces différentes zones ne soient pas définitivementarrêtées, les spécificités de ces zones et leur futur statut devront être pris en compte dansl'élaboration de tout projet minier.

LES DERNIERS SUJETS ISSUS DE L'INVENTAIRE MINIERDE LA GUYANE

SUJET PRESENTE A LA PROFESSION MINIERE EN JANVIER 1994

Camp Caïmans

Le propect de C a m p Caïmans se situe à 45 k m au sud-est de Cayenne (fig. 26). Il estlocalisé sur le flanc sud des montagnes de K a w bien connues par ailleurs pour les indices etgîtes variés qui y ont été découverts depuis de nombreuses années : bauxite, manganèse,diamant et or.

Les travaux menés entre 1991 et 1993 par l'Inventaire sur le prospect de C a m pCaïmans ont mis en évidence plusieurs zones anomales en or dans un contexte géologiquetrès diversifié : série volcano-sédimentaire Paramaca et série gréso-conglomératique(formation "Orapu") affectées par des couloirs de déformation majeurs et une importantealtération hydrothermale.

Les travaux de subsurface (tarières, tranchées) ont montré que les anomaliess'enracinaient et que l'or pouvait avoir deux présentations gîtologiques différentes :

- soit en relation avec des conglomérats grossiers, à gros galets de quartz, souventsilicifiés ;

- soit en relation avec des couloirs de déformation et l'hydrothermalisme associé.

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Ces deux types de présentation offrent des structures pluri-hectométriques etreprésentent des objectifs d'exploration distincts.

SUJETS PRESENTES A LA PROFESSION M/MERE EN JUIN 1995

Cazal

L e prospect de Cazal est situé à 30 k m au nord-ouest de Maripasoula (fig. 26). Il estentièrement situé dans la formation volcano-sédimentaire du Paramaca inférieur structuréeselon une direction N W - S E , parallèlement au fleuve Maroni. Cette région est couverte engrande partie de plateaux latéritiques.

Découvert en 1991 par l'Inventaire minier, ce prospect a fait l'objet jusqu'en 1995 detravaux de surface et de subsurface (tarières). Ces travaux ont permis de révéler plusieursanomalies aurifères en sol dont une, en rive droite de la crique Likanaon, constitue la cibleprincipale. L'analyse des sondages à la tarière montre que cette anomalie principale estenracinée et comporte plusieurs valeurs supérieures au g r a m m e par tonne. Elle semble êtreen coïncidence avec une masse quartzeuse à sulfures et tourmaline (dont on retrouve desblocs et débris déplacés) recoupant les formations volano-sédimentaires du Paramaca.L'analyse de ces quartz a révélé qu'ils pouvaient être aurifères.

Sept autres anomalies ont été identifiées au nord-est de la cible principale.

Maripa

L e secteur de la montagne Maripa, situé à 80 k m au sud-est de Cayenne (fig. 26) a faitl'objet d'un orpaillage important depuis le début du siècle. E n 1975, dans le cadre destravaux de l'Inventaire, l'or primaire a été recherché dans ce secteur par prospectiongéochimique. Les phases successives de travaux se sont étendues sur près d'une vingtained'années, aux cours desquelles différents modèles de minéralisation ont été recherchés. Dansun premier temps, seuls les terrains Paramaca étaient considérés c o m m e potentiellementintéressants, et plusieurs prospects aurifères appartenant à cet ensemble ont été identifiés.Plus récemment, la mise en évidence du potentiel aurifère de l'Ensemble détritique supérieura conduit au développement de nouveaux sujets.

D e ces phases successives des travaux, trois prospects principaux ont été sélectionnéspour une présentation à la profession (GUI7T, P P 1 , M P 3 ) correspondant à des anomaliesgéochimiques en or à fort contraste (atteignant ou dépassant le g/t) dont l'enracinement a puêtre vérifié par des tranchées ou sondages à la tarière. Le contrôle métallogénique majeur deces anomalies et minéralisations semble être le contact faille entre le Paramaca et l'Orapu.

Langa Tabiki

Le prospect de Langa Tabiki est situé à environ 70 k m au sud-ouest de Saint-Laurent-du-Maroni, en bordure du fleuve Maroni (fig. 26). Cette région a fait, et fait toujours l'objetd'orpaillage traditionnel sporadique. Reconnue en 1957 par le B M G qui étudia les zones àquartz, elle ne donna pas lieu à d'autres investigations par la suite.

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Le prospect se situe dans la formation d'Armina et fait partie des trois testsd'estimation, réalisés entre 1994 et 1995 dans le cadre de l'Inventaire minier, destinés àévaluer le potentiel minier de cette série. Il se trouve en contexte de schistes et siltitesArmina. L'anomalie principale, qui s'allonge sur 5 k m de long et 200 à 400 m de large, sesuperpose à un couloir de fracturation souligné par de nombreux débris de quartz.

Dans l'état actuel des travaux, la présence de l'or pourrait être rattachée à dessécrétions latérales à partir des schistes, liées aux ouvertures et aux drains engendrés par lafracturation. C e sujet, nouveau par sa découverte récente, l'est aussi par son contextegéologique, la série Armina.

Montagnes Françaises

Les Montagnes Françaises sont situées à environ 120 k m au sud-ouest de Saint-Laurent-du-Maroni (fig. 26). Cette région a fait l'objet de plusieurs prospections pourdiverses substances à différentes époques.

Entre 1992 et 1995, des travaux de prospection sont réalisés par l'Inventaire miniersur les flancs nord-ouest des Montagnes Françaises. Ils aboutissent à individualiser deuxanomalies aurifères dans des contextes géologiques différents :

- une anomalie centrale à proximité du contact entre les grès conglomératiques de l'Orapuet le Paramaca volcanique. La minéralisation aurifère est liée à la base conglomératiquede l'Orapu, vraisemblablement remobilisée par une fracturation transverse et/ou unhydrothermalisme siliceux ;

- un couloir aurifère qui s'allonge sur 4 k m en coïncidence avec un contact bréchique entreles formations de l'Orapu et un massif de granodiorite ; il reste ouvert vers le nord.

L'originalité de cette anomalie est qu'elle s'exprime en dehors du contexte Paramaca.

Mataroni

L e bassin du Bas-Mataroni, situé à 20 k m au sud-ouest de Régina (fig. 26), a depuisplus d'un siècle fait l'ojet d'une activité d'orpaillage. Il y a quelques années, un "filon" am ê m e été découvert par un orpailleur qui a entrepris un début d'exploitation.

L a géologie de ce secteur est très diversifiée. Le substratum à dominante volcanique(Paramaca) est intrude par des granitoïdes, et déformé par les grands décrochements duSillon nord-guyanais.

E n 1994, des travaux d'exploration par prélèvements géochimiques en sols ont étéentrepris sur deux secteurs, Ela et Camiré. Les travaux complémentaires (resserrementanalytique) ont conduit à sélectionner ces deux anomalies aurifères :

- secteur Ela : les anomalies aurifères réparties sur un carré de 400 m de côté sesurperposent à un couloir de déformation quartzeux se rapprochant du type "shear-zoneaurifère" ;

- secteur Camiré : les anomalies sont moins structurées mais comportent de fortes teneurs.

Dans ce type de minéralisation associée à une zone de cisaillement, les extensionssont à rechercher en profondeur.

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ANNEXES

La réglementation minière

Les travaux de l'Inventaire

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ANNEXE 1

La réglementation minière en Guyane

INTRODUCTION

Jusqu'en 1955 la réglementation minière en Guyane était celle instituée en 1810 etintroduite en Guyane par la promulgation du décret impérial du 1er avril 1858. L a loi n° 54-809 au 14 août 1954 autorise le gouvernement à mettre en oeuvre un programme d'équilibrefinancier, d'expansion économique et de progrès social. Cette loi est à l'origine de deuxdécrets :

- le décret n° 55-586 du 20 mai 1955 qui introduit dans les quatre départements d'outre-merla réglementation actuelle ;

- le décret n° 56-1039 du 5 octobre 1956 qui fixe les conditions d'application du précédentdécret.

Cette annexe n'est qu'un aperçu des dispositions légales relatives à l'activité minière.Pour plus de précisions, il conviendra de se rapporter aux textes officiels.

DEFINITIONS

Classement des substances minérales

C o m m e le code minier métropolitain, le régime minier dans les D O M distingue deuxsubstances :

- les substances rangées dans la classe des mines, dissociées de la propriété du sol, ont uncaractère domanial. Les mines sont à la dispositon de la Nation ;

- les substances rangées dans la classe des carrières, contrairement aux substancesconsidérées c o m m e mines, sont laissées à la libre disposition du propriétaire du sol.

Cette classification d'ordre réglementaire est guidée par le souci de réserver le régimedes mines comportant des sujétions et des privilèges aux substances les plus importantespour l'intérêt général.

Travaux miniers

O n entend :

par prospection, l'opération qui consiste à procéder à des investigations superficiellesen vue de la découverte de substances minérales ;

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par recherche, tout ensemble de travaux superficiels ou profonds exécutés en vued'établir la continuité d'indices découverts par la prospection pour enconclure à l'existence de gisements de substances minérales après étudedes conditions d'exploitation et d'utilisation industrielle ;

par exploitation, l'opération qui consiste à extraire des substances minérales pour endisposer à des fins utilitaires.

Gisement

U n gisement est une concentration, dont on connaît les paramètres, d'une substancequelconque et exploitable avec profit dans les conditions techniques, matérielles etéconomiques du momen t . Il s'agit donc avant tout d'un terme économique et l'appellationgisement d'un indice ou d'une concentration peut varier dans le temps, en fonctionnotamment des cours de la substance considérée et des coûts d'extraction.

LES DIFFERENTS TITRES MINIERS

Quatre types d'autorisations régissent les activités minières : l'AutorisationPersonnelle Minière ( A P M ) , le Permis de Recherches minières (PR), le Permisd'Exploitation (PEX) , la concession de mines.

L'Autorisation Personnelle Minière (APM)

- C'est une habilitation qui donne la faculté d'une part de prospecter les substancesminérales et d'autre part, d'obtenir les autres titres miniers.

- L ' A P M est accordée pour une durée de 5 ans renouvelable une ou plusieurs fois.

- L ' A P M est accordée par Arrêté du Préfet sur avis de la D R I R E (Direction Régional del'Industrie de la Recherche et de l'Environnement) après enquête en vue de recueillirdes renseignements sur les garanties morales, techniques et financières offertes par ledemandeur.

- L ' A P M est attribuée pour une ou plusieurs substances et pour un nombre limité detitres.

- L'autorisation ne devient définitive qu'après approbation expresse par le ministère del'Industrie.

Le Permis de Recherches minières

II confère, dans les limites de son périmètre et sans limitation de profondeur, le droitexclusif de prospection et de recherche des substances pour lequel il est délivré.

Il existe en Guyane deux sortes de permis de recherches minières : le permis A ( P R A ) etle permis B (PRB) .

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Le Permis A (PRA)

Le demandeur doit indiquer la durée du permis sollicité (égale ou inférieure à 5 ans) et lenombre m a x i m u m de prolongations possibles ; il doit établir le programme m i n i m u m derecherches et de dépenses souscrit pour la durée du permis sollicité. La superficie estdéfinie par le demandeur.

Le P R A est délivré par Décret Simple après avis du Conseil Général des Mines.

Lors des renouvellements, des réductions de la superficie peuvent être imposées.Toutefois, les périmètres subsistants doivent englober tous les gîtes reconnus.

Le Permis B (PRB)

Le P R B porte sur un carré de 5 k m de côtés orientés N - S et E - W .

Le P R B est délivré par Arrêté du Préfet sur avis de la D R I R E .

Le P R B a une durée de validité de 2 ans. Il peut être renouvelé de droit deux fois parpériode de 2 ans, si le titulaire a exécuté un m i n i m u m de travaux de recherches et s'il asatisfait à ses obligations légales et réglementaires.

N . B . Les travaux entrepris sur les permis de recherches ( P R A et P R B ) n'ont pour but que deprouver l'existence d'un gisement exploitable. Dans ce cadre, le titulaire du permis pourraêtre autorisé temporairement, par Arrêté Préfectoral, à disposer des substances provenant deses travaux de recherches.

Le Permis d'Exploitation (PEX)

Le P E X confère un droit exclusif de prospection, de recherche et d'exploitation des gîtesde substances pour lesquelles la preuve de l'existence d'un gisement exploitable a étéfournie.

Le P E X dérive du Permis de Recherches minières dont il reprend les limites, un carré de5 k m de côté.Les travaux menés sur un P R A ou sur un P R B apportant la preuve d'un gisementexploitable permettent la transformation de ce P R A ou P R B en P E X .

Le P E X est accordé par Arrêté du ministère de l'Industrie après avis du Conseil Généraldes Mines.

Le P E X a une validité de 4 ans, renouvelable quatre fois si le titulaire a maintenu,pendant la période précédente de validité, une exploitation reconnue suffisante.

La concession de mines

L a concession de mines confère les m ê m e s droits que le permis d'exploitation.

Elle est valable sans limitation de durée.

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Elle porte sur un rectangle, de côtés orientés N - S et E - W , entièrement situé à l'intérieurdu P R ou du P E X dont elle dérive.

L a concession est accordée par décret en Conseil d'Etat après enquête et avis du ConseilGénéral des Mines.

OCCUPATION DES SOLS

Les règles générales d'attribution des titres miniers ne prévoient ni la consultation, nil'autorisation préalable du ou des propriétaires du sol sur lesquels portent les surfacesconsidérées. Cependant le titulaire d'un titre minier ne jouit pas d'une liberté totale sur lapropriété privée.

Les rapports entre propriétaires du sol et titulaires d'un titre minier sont réglés par lestitres IV des décrets du 20 mai 1955 et du 5 octobre 1956.

L'or est une substance concessible. L e propriétaire du sol ne peut s'opposer à la miseen exploitation de cette richesse. L a propriété privée, si elle est véritablement reconnue,devra être respectée. Si l'occupation du terrain par le titulaire de titres miniers ne peut sefaire par entente amiable, cette occupation sera soumise à autorisation par voie d'ArrêtéPréfectoral.

L'expiration normale d'un titre minier, son annulation ou la renonciation de sontitulaire, libèrent les terrains de tous droits liés à ce titre.

OPERATIONS SUR LES TITRES MINIERS

L e permis de recherche constitue un droit mobilier, non susceptible d'hypothèque nid'amodiation. Il est cessible et transmissible en totalité ou en partie sous réserved'autorisation préalable.

L e permis d'exploitation constitue un droit mobilier indivisible, non susceptibled'hypothèque. Il peut être cédé, transmis ou amodié sous réserve d'autorisation préalable.

L a concession de mine constitue un droit immobilier distinct de la propriété du sol,susceptible d'hypothèque. Elle peut sous réserve d'autorisation préalable, être cédée,transmise ou amodiée et faire l'objet de fusion ou de division. Les terrains, bâtiments,ouvrages, machines, appareils et engins de toute nature servant à l'exploitation constituentdes dépendances immobilières de la concession.

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FISCALITE SUR LES TITRES MINIERS

La législation fiscale sur les titres miniers, spécifique en Guyane est normalementappliquée. Il s'agit de :

- la redevance superfîciaire,

- les redevances communale et départementale des mines.

La redevance superficiaire

Pour le permis de recherche, elle résulte des articles 22 et 27 du décret du16 octobre 1917. Son montant est fixé par les arrêtés gubernatoriaux du 26 juin 1924 et15 mars 1935.

N . B . E n métropole, le permis de recherche n'est pas soumis à cette redevance.

Pour le permis d'exploitation il n'y a pas de redevance superficiaire.

Pour la concession de mine, cette redevance résulte de l'article 43 du 16 octobre 1917.Leur montant est fixé par les arrêtés gubernatoriaux du 26 juin 1924 et 15 mars 1935.

Redevances communale et départementale des Mines

II s'agit de redevances assises sur la production au niveau des permis d'exploitation oudes concessions. Elles se substituent à la taxe professionnelle.

Les redevances découlent du décret n° 48-564 du 30 mars 1948 ; il résulte des articles18 et 19 que les modalités d'application à la Guyane desdites redevances sont fixées par lePréfet.

L'Arrêté Préfectoral du 3 septembre 1948 modifié le 12 juin 1964 a fixé pour l'or lestaux de ces redevances identiques à ceux de la Métropole dont ils suivent l'évolution. Cestaux sont fixés tous les ans par Arrêté Ministériel.

Il convient de souligner que 55 % de la redevance communale abonde un fondsc o m m u n national dont la répartition est fixée par l'article 312 de l'annexe II au CodeGénéral des Impôts.

ADMINISTRATION RESPONSABLE DE LA GESTIONDU DOMAINE MINIER

Depuis la promulgation du décret impérial du 1er avril 1858 introduisant en Guyane laréglementation de 1810, c'est près de 80 lois, décrets, arrêtés gubernatoriaux et préfectorauxqui ont régi l'exploitation minière dans ce département.

La D R I R E Antilles-Guyane (Direction Régionale de l'Industrie de la Recherche et del'Environnement) est chargée de veiller à leur application.

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Les aspects de la réglementation minière évoqués ci-dessus ne constituent qu'unaperçu des grands traits de la législation minière applicable en Guyane. Toutes lesinformations nécessaires à l'obtention des titres miniers, aux obligations qui leur sont liéeset aux opérations susceptibles d'intervenir sur les titres miniers peuvent être obtenues auprèsde la D R I R E .

Les agents de la D R I R E sont chargés, sous l'autorité du Préfet, de veiller àl'application des décrets du 20 mai 1955 et du 5 octobre 1956. Ils sont également chargés dela surveillance administrative et technique des activités visées par ces décrets.

Les infractions sont constatées par les officiers de police judiciaire et les agents de laD R I R E . Les peines encourues sont définies par les articles 74 à 80 du décret du16 octobre 1917.

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ANNEXE 2

Les travaux de l'Inventaire minier

INTRODUCTION

Décidé en Conseil des Ministres le 21 janvier 1975, l'Inventaire Minier du sous-sol dela Métropole et de la Guyane a commencé la m ê m e année en Guyane. Le B R G M estl'opérateur de ce programme, et l'instance de pilotage en est le "Comité de l'InventaireD O M - T O M " . C e Comité, sous la présidence d'un ingénieur général des Mines, m e m b r e duConseil Général des Mines ( M . Hubert Pélissonnier depuis 1985), rassemble un représentantdu ministère de l'Industrie, du ministère des D O M - T O M et du ministère de la Rechercheainsi que des Ingénieurs Généraux des Mines, membres du Conseil Général des Mines. Enoutre, font partie du comité le Directeur Régional de l'Industrie, de la Recherche et del'Environnement (DRIRE) pour la Guyane, un représentant du B R G M ainsi que deuxpersonnalités choisies pour leurs compétences scientifiques. Le Comité soumet au ministrede l'Industrie toutes propositions concernant l'utilisation des résultats de l'Inventaire :publications, mise à la disposition des sociétés minières, des administrations, du public.

LES OBJECTIFS DE L'INVENTAIRE

Deux objectifs principaux ont été assignés à cet inventaire :

- réaliser une évaluation qualitative et si possible quantitative des ressources minérales dela Guyane ;

- découvrir de nouvelles provinces minérales, voire des objectifs miniers encoreinsoupçonnés, et promouvoir leur mise en valeur pour des sociétés minières françaises etétrangères.

L'essentiel des efforts de l'Inventaire a été, dès ses débuts, orienté vers la recherche degisements de métaux de base (cuivre, plomb, zinc.) de dimension industrielle.

Cependant, tout au long de la période d'activité de l'Inventaire, la conjonctureéconomique a considérablement évolué. Les cours des métaux non-ferreux en particulier sesont effondrés à partir de 1976 tandis que le cours de l'or se redressait fortement. Cesévolutions conjoncturelles n'ont pas été sans influence sur le déroulement de l'Inventaire. E neffet, les objectifs initiaux, sans être écartés, ont évolué avec en particulier un recentragevigoureux de l'activité sur l'or dès le début des années 1980, cet effort étant essentiellementorienté vers la mise en évidence de gisements primaires susceptibles de donner lieu à uneexploitation industrielle.

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T "

Techniques d'explorationutilisées

Levé aéromagnetique

Géochimie multi élémentaireel or sur sols etsédiments de ruisseau

Cartographie a 1/200 000.Géochimie multi élémentset or sur sédvnents deruisseauMinéralogie surconc*ntrés alluvionnaires

Sondages BankaTranchées

Tarières à mainSondages Banka etDormers

40 60 km

Fig. 27 - Régions explorées par l'Inventaire et techniques d'exploration utilisées.(Légende géologique, voir p. 34)

02

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TRAVAUX REALISES (fig. 27)

Phase initiale de bilan et la définition des objectifs

Réaliser sur une vaste région d'accès difficile c o m m e la Guyane, une reconnaissancesystématique des ressources minérales est une entreprise ambitieuse. Son succès a nécessitéun travail préalable de bilan des connaissances afin de définir des objectifs techniquespertinents puis de choisir les méthodes les mieux adaptées à l'atteinte de ces objectifs.

Cette phase de compilation et de réflexion scientifique a permis d'identifier troisthèmes principaux de recherche minière, en accord avec les objectifs généraux assigné àl'Inventaire :

- les métaux de base en relation avec les formations volcano-sédimentaires Paramaca etcertains corps intrusifs granitiques ou basiques ;

- l'or filonien ;- le diamant.

Les formations géologiques volcano-sédimentaires dites du "Paramaca", selon leurdéfinition de l'époque, ainsi que les massifs intrusifs associés furent donc retenus c o m m eprésentant le meilleur potentiel par rapport à ces trois thématiques d'exploration.

Les méthodes et les phases de l'exploration (fig. 28)

Dans les régions équatoriales, les techniques conventionnelles d'exploration desgisements primaires sont fortement handicapées par le couvert forestier et l'intensité del'altération superficielle. Cette dernière en effet transforme complètement les roches et leséventuelles minéralisations sur une épaisseur qui peut atteindre la centaine de mètres. Forceest donc dans ces conditions de faire appel aux techniques indirectes d'exploration, à savoiressentiellement la prospection géophysique (aéroportée et au sol) et la prospectiongéochimique.

La géophysique aéroportée (aéromagnétisme)

L a réalisation dès 1975 de la prospection magnétique aéroportée d'une importantepartie de la Guyane (sur financement du ministère de l'Industrie et du Secrétariat d'Etat auxD O M - T O M ) a constitué un prologue à l'Inventaire.

Cette méthode physique mesure les altérations du c h a m p magnétique terrestreprovoquées par la présence de roches particulières et par les grandes failles.

Il est ensuite possible de sélectionner des zones plus restreintes où la conjonction deplusieurs phénomènes géologiques (type de roches, fractures,...) augmente les chances dedécouverte.

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Les différentes phases de l'exploration

Surface ou objets travaillés Phase de l'exploration Méthodes outils

ExplorationStratégique (20)

Valorisation des donnéesGéochimie stratégiqueProspection alluvionnaireGéophysique aéroportée

ExplorationTactique (2D)

GéologieGéochimie tactiqueGéophysique sol

ExplorationTactique (2.SD)

Idem + travaux desubsurface (tranchéestarière, etc.)

Limite normale d'intervention de l'Inventaire

Délimitation(3D)

Sondages profondsModélisation

Certification(3D)

Sondages, travaux miniers,Etudes économiques

Fig. 28 - Enchaînement des phases de l'exploration.

L a géochimie multi-élémentaire et or, "stratégique" ou "tactique"

L'altération chimique et/ou l'érosion des roches et des minéralisations libèrent dansles sols et dans les sédiments de ruisseau une partie des éléments contenus. Cette "signaturegéochimique" permet, au moindre coût, de déceler les minéralisations. A u stade régional("stratégique") et donc à faible densité de prélèvement (1-2/km2) la prospectiongéochimique, appliquée à de grandes surfaces (n x 1000 k m 2 ) , permet de délimiter des zonesplus restreintes (n.l à n.10 k m 2 ) dénommées "anomalies" qui correspondent à uneprobabilité accrue de découverte, et sur lesquelles les phases ultérieures de travaux sontfocalisées. L'intérêt d'analyser les échantillons pour une large g a m m e (plus de 30)d'éléments est évident, en termes d'exhaustivité et de sélectivité (par exemple, les anomaliesor sont caractérisées et hiérarchisées grâce aux autres éléments).

A u stade local ("tactique"), on s'attache à structurer et quantifier les anomalies, parune densité de prélèvement plus importante (communément 100 échantillons ou plus parkilomètre carré). A l'issue de cette phase, on sait si l'anomalie a des chances de correspondreà une minéralisation significative, et, dans l'affirmative, une image 2 D de celle-ci estobtenue. Cette image géochimique révèle à la fois l'intensité de l'anomalie et sescaractéristiques qualitatives, grâce à l'analyse multi-élémentaire.

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L a minéralogie sur concentrés alluvionnaires

Cette méthode consiste à prélever à la bâtée des concentrés de minéraux lourds dansles cours d'eau secondaires en respectant une maille de répartition prédéterminée. Cettetechnique permet de déceler certaines substances utiles (or, diamant, cassitérite, scheelite,...)directement ou indirectement (minéraux accompagnateur du diamant, par exemple). Ellefournit également des informations précieuses pour la connaissance géologique générale.

Les méthodes de subsurface ou de profondeur

A u stade de confirmation de l'intérêt des sujets travaillés, il convient d'obtenir uneinformation 3 D , par des prélèvements réalisés en profondeur : tranchées, sondages à latarière, sondages carottés profonds. L'objectif est de définir l'enracinement de l'anomalie,c'est-à-dire de définir si elle est en place (autochtone) ou déplacée (allochtone) et d'obtenirun premier dimensionnement, approximatif, de la cible (en termes de potentiel et non pas deréserves).

Résultats et leur diffusion

La mission de l'Inventaire était de révéler des potentialités minières régionales oud'identifier des sujets miniers bien circonscrits, sous forme attractive pour les investisseurspotentiels. Les travaux ont donc été poursuivis jusqu'à un niveau d'incitation jugé suffisantpar le Comité de l'Inventaire. Généralement, un premier dimensionnement des cibles a étéeffectué, mais celui-ci était insuffisant pour définir des réserves. Selon les sujets, le niveaudes travaux atteint a été variable : sondages à la tarière à main à Grigel, tranchées à Y a o u etTortue, plus exceptionnellement sondages de plus de 100 m à Espérance et Changement.Notons que des tests préliminaires d'aptitude à la récupération de l'or par cyanuration dansles minerais de plusieurs gîtes ont également été réalisés dans le cadre de l'Inventaire pourapprécier la faisabilité et l'efficacité du procédé sur un large choix d'indices minéralisés.

A u terme de ces travaux, les sujets sont présentés à la Profession minière, sous formede plaquettes. Les données analytiques, très abondantes et de nature variée collectées tout aulong de l'Inventaire sont rassemblées sous forme de bases de données informatisées. E noutre, les principaux prospects, indices, gîtes et gisements, expression des découvertes del'Inventaire, seront intégrés à la Banque des Données du Sous-Sol (BSS) d'ici à la fin destravaux (décembre 1995).

DONNEES STATISTIQUES

Entre 1975 et 1995, les travaux d'exploration menés par le B R G M dans le cadre del'Inventaire de la Guyane sont considérales (tabl. 5). Quelques chiffres en donnent lamesure :

46 000 k m 2 , soit près de la moitié du territoire, ont été explorés par leséquipes de prospection ;20 000 k m de layons (soit la moitié de la circonférence du globeterrestre) on été ouverts pour les campagnes d'exploration régionale ;120 000 échantillons géochimiques ont été prélevés, et ontdonné lieu à 3 000 000 de déterminations analytiques.

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Enchaînement des opérations

Tospectlon aéromagnétique(pré-Inventaire)

Reconnaissance pour or dequelques grands flats

ess nieii KMJOPjquestechniques Cexpiccaion)Tospecton amvwrmaire préanÉialfe

pou-durant (haut Maroni et Oyapock)Exploration pour métaux de base du Paramacavalcano-sedmentalre (Nom)

das cordons MorauxEtude des indces de kaoinde la région de SI LaurenWu-MaronlExploration stratégique, cartographiqueet géologique du sud de la GuyaneEtude de nndce dtamanWêredu Grand HnKIT33)Etude des Indces de molybdèneDéveloppement en phase tactiquedes indices aurifères

Extension des recherches pour Torsur le Silon nord quyanais

1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 19S6 1987 1988 1989 1990 1991 1992 19S3 1994 1995

dépense annuelle

dépense annuelle

2MF2MF

Tabl. 4 - Chronogramme des opérations.

Volume des travaux par nature

L e tableau 5 (statistiques) présente les quantités unitaires réalisées pour différentescatégories de travaux.

TYPE DE TRAVAUX

Pré-Inventaire 1975:Géophysique aéroportéeReconnaissance potr Or

Prospector) rreneraux lourdsdes cordons Moraux

Recherche de Kaoin

Prospection diamantdans le bassin de rinni

Exploration statégique du Paramacavofcano-sédmentaire

du sud de la Guyane

Prospections tactiques: études détalléesdttKfces or ou de métaux de base

NATURE

gnes de vol avecmesures du magnétismesuperficie étudiée

sondages Bankasuperficie étudiéeïondages Dormers

sondages Dormerstarières à maintarières à mainéchanilons prélevéspuitsputsconcentrés étudiéssurface éludéelayons ouvertséchantilons de solsanalyses or

surface étudiéelayons et itinéraires ouverts

analyses oranalyses mA-eléTTientBros

analyses de concentrés «tMomairessurface étudiéelayons ouvertséchantilons ce solstarières è maintarières a maintranchéessondages profondssondages profondsanalyses orana^ses mulb-élénientamisautres dosages élémentairesdosages molybdène

UMTE

Ion.

km*

mkm1

nbre

mnbre

mnbrenbre

mnbrekrrikm

nbrenbre

km*km

nbrenbre

nbrekm*km

nbrenbre

mm

nbre

mnbrenbrenbrenbre

NOMBRE48000

65

2635400010123300313

23171022

847

89316000100005000046900

297008870

95649564

10280781

5150601758340

361008500

8998

790003560

39500860

Tabl. 5 - Statistiques des travaux.

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Dépenses de l'Inventaire

Le coût de l'Inventaire minier de la Guyane, en francs 1995, se monte à 272 M F pourla période 1975-1995.

10

O Y *

1975 1976 1977 197B 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1967 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995

Tabl. 6 - Dépenses Inventaire Guyane (millions de francs 1995).

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Liste des figures

Fig. 1 - Les cours de l'or de 1970 à 1995.

Fig. 2 - Production minière mondiale d'or de 1970 à 1994.

Fig. 3 - Origine et destination des délocalisations des travaux d'exploration.

Fig. 4 - Carte des sites anciennement orpaillés et production.

Fig. 5 - Production de la Guyane de 1857 à nos jours.

Fig. 6 - Principaux sites en cours d'exploitation et gîtes potentiels.

Fig. 7 - Schéma géologique du Bouclier guyanais.

Fig. 8 - Carte géologique et structurale simplifiée de la Guyane.

Fig. 9 - Structures tectoniques majeures du bâti guyanais.

Fig. 10 - Position des gîtes décrits dans la région de Maripasoula.

Fig. 11 - Coupe géologique interprétative de Y a o u A .

Fig. 12 - Coupe géologique interprétative du gîte de Dorlin (Montagne Nivrée).

Fig. 13 - Coupe géologique schématique du gîte de Sophie.

Fig. 14 - Localisation des structures filoniennes du gîte de Repentir.

Fig. 15 - Anomalie géochimique et position des anciennes galeries sur le gîte deBoeuf-Mort.

Fig. 16 - Position des gîtes décrits dans la région est du Sillon nord-guyanais.

Fig. 17 - Schéma des zones exploitées et des installations sur le gîtede Changement.

Fig. 18 - Coupe lithostructurale interprétative du gîte de Montagne Tortue.

Fig. 19 - Coupe géologique schématique du gîte de Loulouie.

Fig. 20 - Localisation des zones minéralisées potentielles sur le gîte de Adieu-Vat.

Fig. 21 - Position des gîtes décrits dans la région ouest du Sillon nord-guyanais.

Fig. 22 - Anomalie géochimique et position des sondages sur le gîte d'Espérance (Travauxde l'Inventaire).

Fig. 23 - Coupe géologique schématique du gîte de Saint-Pierre.

Fig. 24 - Schéma montrant les relations entre le Bouclier guyanais et l'Afrique de l'Ouestavant l'ouverture de l'Atlantique-Sud.

Fig. 25 - Carte des infrastructures.

Fig. 26 - Les derniers sujets issus de l'Inventaire minier.

Fig. 27 - Régions explorées par l'Inventaire et techniques d'exploration utilisées.

Fig. 28 - Enchaînement des phases de l'exploration.

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Liste des tableaux

Tabl. 1 - Production d'or de la Guyane.

Tabl. 2 - Principales sociétés ( P M E ) productrices d'or en Guyane.

Tabl. 3 - Comparaison entre la succession lithostratigraphique du Paléoprotérozoïquede Guyane française et celle admise au Surinam.

Tabl. 4 - Chronogramme des opérations.

Tabl. 5 - Statistiques des travaux.

Tabl. 6 - Dépenses Inventaire Guyane.

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BRGMService Reprographie

Impression et façonnage

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BRGMAvenue Claude Guillemin

B.R 6009 - 45060 ORLÉANS CEDEX 2 France