Voile Disis 3s n14 1911 Feb

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esoterisme

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  • reau c'est l'gosme; c'est lui qui .engendre l'ignorance et ladouleur, parce qu'il ne vit que d'ignorance et de douleur.Et cela, tous les fondateurs de' religions. 1'ont dit et redit.

    Il ~'agirait donc d'tr~ d'abord un homme de' charit.Et si on a conscienscieusement travaill tout le jour '~idrles hommes, les btes et les choses porter leur fardeau~'" iine reste plus de temps pour les mditations et les exercicsmentaux. Tous les sauveurs le disent: Soyez d'abord unsaint; la connaissance et la puissance viendront ensuitetoutes seules.

    Ce ne sont que certains commentateurs prsomptuux quiont

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    che, le signe du zoliaQl1e occup par le soleil (et avec ce-lui-ci les autre~~';~i~n~'~'~du zodiaque); si la naissance enquestion s 'est 4~odii,it~' :vant midi, ou bien de fc..ire avan-c_e~,.~ sur la droite, le" signe zodlcal occup par 1; soleil, sila'~, naissance a eu lieu aprs ~idi.

    ",; ,~ Nous savons tous que le soleil et signe dans lequ~l il".est plac, se trouvent l'orient au lever du soleil, et au

    mridi@n sud ou suprieur midi, au couchant au mo-ment du coucher du soleil et au mridien nord au fond duciel minuit, et que ces positions correspondent aux qua-tre maisons angulaires de l 'horoscope. Comme la figure del 'horoscope comprend douze maisons ou divisions lQts quela naissance se sera produite entre le lever du soleil etmidi, le soleil et son signe occupent la maison X 1le ou, lamaison XIe; si elle a eu lieu entre midi et le coucher dusoleil, le soleil et son signe tiendront la :naison IXG ou lamaison VIlle; si la naissance s'est effectue entre le coucherdu soleil et minuit, le soleil et son signe tiendront la maisonvr' ou la maison Ve , et si la naissance a eu lieu entreminuit et le lever du soleil, le soleil et son signe seront pla-cs dans la maison Ille ou la maison IIG.

    En retenant dans la mmoire cette position que le so-leil doit occuper dans les maisons de l 'horoscope par rapportaux di ffrentes heures de la journe, le lec~eur possderaun moyen pratique de s'assurer qu'un horoscope a t cor-rectement tabli pour l 'heure dsigne. Dans l'phmrideastronomique, dans la colonne intitu!e: Sideral Time(Temps Sidral), devant la position zodiacale du 5"oleil pourchaque jour du mois, nous trouvons un chiffre d'heures,de minutes et de secondes se rapportant l'ascension droi-te du soleil ou degr du signe occup par le Soleil l'heurede Midi.

    D'aprs ce que nous avons dit prcdemment, si la nais-sance, pour laquelle nous avons rigf une figure horos-copique, a eu lieu 9 heures du matin, c'est--dire 3 heu-res avant nlidi, nous soustrairons 3 heures, du chiffre detemps Sidral trouv dans )'Ephmride pour le jour decette naissance, ce qui fera rtrograder le so1eil et sonsigne zodiacal vers l'orient, entranant avec lui les autressignes du zodiaque, comnle nous le montrera la Table des

    1r,;

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    maisons, o nous chercherons dans la colonne d'Ascensiondroite, le nombre d 'heures et de minutes donn par le res-te de la soustraction ci-dessus. Par ~xenlple, supposonsqu'un enfant 'soit n Paris, 9 heures du matin, le 22mars 1910. Nous trouvons pour ce jour, dans l'Ephmri-de, dans la colonne, du Temps Sidral: 23 h. 56 m. et le'soleil plac 0 degr 59 m. du Blier.

    La naissance ayant eu lieu 9 heures du matin, te 'est--dire .3 heures avant midi, il nous faut ter 3 heures dutemps Sidral 2.] h. s6 ffi. et il restera 20 h. 056 m. de-Temps Sidral, que nous cherchons dans la Table des Maisons"affecte la latitude 49 degrs qui e~t celle deParis. Devant le chiffre 23 h. 57 m. plac dans la colonned 'Ascension droite et 314 0 27 de longitude, nOU5 trouvons12 degrs du Signe du Verseau amen sur le Mridien Su-prieur ou Maison xe, par suite de l'avance du Soleil etdu 0 degr 59 m. du Blier dans la XIe maison de la figu-re de notre horoscope. En suivant horizontalement la lignede la Table des Maisons, nous verrons que nous devonsinscrire sur les autres divisions formant les 1 2 maison~ denotre figure horoscopique, aprs avoir plac 12 0 ' du Ver-seau sur la po~nte du lV1.ridien Sud ou xe maison, 9 0 dePoissons sur la XIe, 23 0 du Belier sur la XIIe maison,14 0 18 m. de Gmeaux sur l'orient, 4 0 du Cancer sur laIle maison,22 du Cancer sur la Ille, 12 0 du Lion sur la Iveou Mridien Nord, gO de la Vierge sur la ve Inai~on, 23e dela Balance sur la VIe, 140 I8m du Sagittaire sur le Cou-chant ou VIle maison, 4 0 du Capricorne sur la VIlle, et 22 0

    du Capricorne sur la IXe maison.JULBVNO.

    (A suivre.)_____________ 0 _

    De la Bont envers les Animaux

    Tel est le titre gnrique d'une confrence Que le DrHenri Boucher a faite dernirement la SOCIT THOSO-PHIQUE.

    La runion tait esotrique, c'est--dire qu'eIIe avaitadmis des personnes en dehors des membres de la Socit;

  • DE LA BONT ENVERS LES ANIMAUX 3S

    ce genre de runion a lieu tous les premiers dimanches dumois au Sige de la S. T.

    Le Docteur a divis sa confrence en trois parties:IODe la bont envers les animaux; ses bases scientifi-

    ques et thosophiques;2

    0 De la vivisection; son inutilit;3 0 Sur les srums et leurs dangers incontestables.Nous ne saurions dans ce court article reproduire la re-

    marquable confrence du savant Docteur, mais nous enrsumerons les principaux points:

    Il a dmontr en premier lieu, la trs grande intelli-gence d'un grand nombre d'animaux, intelligence quicomporte chez la plupart d'entre eux plus que de l-ins-tinct et du raisonnement. II a rapport notamment qu'unchien, attach sa niche nuit et jour, avait le double em-ploi de garder une maison de campagne, ayant a ..,prs d'el-le, une vigne. Or, si le chien remplis~ait bien sa doublemission, il n'en tait pas moins vrai, que trs friand deraisin, il ne pouvait s'empcher de s'en offrir. Or, pour sa-tisfaire sa gourmandise, la nuit venue, il retirait son collierde son cou, allait dans la vigne, se gavait de raisin, puisil retournait sa niche passait son cou dans le collier etle bon aptre dormait d'un profond sommeil le matin, quandil voyait arriver son matre.

    II cite ensuite beaucoup d'autres faits et passe l'tudede la VIVISECTION. Il dmontre, preuves l'appui, qu'ellene sert rien, que des grands chirurgiens comnl~ Nlaton,par exemple, ont compltement dmontr son inutilit. Ilmentionne les travaux de Claude Bernard, qui gorge unequantit de chiens, pour dmontrer que le foie chez l'ani-maI vivant secrte du sucre, que le fait est dmontr parune substance qu'il dnomme Glucogne. Or, de trs nom-breux physiologistes dmontrent aprs Claude Bernard (ensacrifiant beaucoup de chiens) que le foie vivant ne se-crte pas du tout du sucre, que ce n'est qu'apres la mort,alors que le foie commence se putrAer, que se forme le .glucogne.

    II finit par conclure, que la vivisection peut tre rem-place par de divers moyens, la suite du trait.ement etdes oprations faits aprs des accidents survenus

  • : 1

    l 'homme et aux animaux, que la vivisection retardait leprogrs de l 'humanit, en rendant l 'homme cruel et enretardant son volution, car on devait considrer l'animal,comme frre ,infrieur, appel peut-tre passer un jourdans le rgne hominal; donc on devait l'aimer, le soigneret lui faciliter son existence infrieure, en agissant dela sorte on faisait progresser l'espce humaine. C'est pources motifs que la thosophie apportait l'homme un con-cours utile et efficace, en propageant la bont~ et l 'humani-t envers les animaux. Enfin dans la troisime partie desa confrence, le Docteur aborde la question des SRUMS;il dmontre que les srums contre la tuberculose, si pr-ne par Bring et Koch, ont t aujourd'hui reconnuscomme impuissants gurir cette terrible maladie; quede mme le srum anti-rabique, n'avait non seulement ja-mais enray la rage, mais au contraire avait amen la mor-talit un taux beaucoup plus lev, qu'avant son emploien thrapeutique.

    A l'aide des statistiques, il a dmontr en -effet, queK. chaque anne en France et en Russie le flau rabique

    avait cr dans des proportions considrables, tandis qu'enAngleterre, qui a toujours combattu les vaccins, (bienqu'tant le pays de jenner) le flau avait diminu cha-que anne de plus en plus, et qu 'aujourd 9hui, depuis plu-sieurs annes, la rage ne faisait plus aucune victime, enAngleterre. Enfin, il conclut par cette admirable conclu-sion:

    Que ron ne peut pas admettre qu'en introduisant dansun corps pur et sain, un virus (aussi attnu soit 4 il) on nefait qu'y introduire de la pourriture, des germ.as nocifs etinfectieux dans le corps humain, de sorte qu'on a vudes virus attnus, devenir plus actifs et plus t-irulents etoccasionner la mort!!!

    .NiaJgr, ce rsum, un' peu sec, vu sa brievet, le lec-teur peut conlprendre l'importance de la belle confrencedu D~ Boucher; mais ce que nous n'avons pu rendre, c'estl'lgance de la forme de ia parole de lorateur sa voixdouce sympathique et chaleureuse, son esprit et son pro-fond savoir, bas sur la thosophie.

  • LA PETITE AVEUGLE 37

    Belle et magnifique confrence qui rpand la belle se-mence de !a bont, de l'amour du prochain, pour le plusgrand bien de notre HUlnanit, encore bien peu avance!

    ERNEST Bosc.

    -------_..------------

    La Petite .Aveugle

    La nuit descendait lentement sur la fort qu 'lle- enve-loppait de ses voiles, pendant que, luttant ~f"ntre elle, unrayon pourpr, chapp des brumes qui barraient l 'hori-zon, venait accrocher de chaudes lueurs aux troncs des ar-bres et les maquaient comme avec du sang.

    Quand le rayon s'teignit, la nuit se fit plus profonde;nanmoins, sur la blancheur mate de la ro~te, on auraitpu voir cheminer deux ombres, une grand~ et une pe-tite.

    Ces ombres marchaient en silence; SClUS leurs chaus-sures usages, le gravier gmissait faib!elnent. C'taient,deux malheureuses, deux dshrites de ce monde: unevieille femme misrablement vtue qui tenai par la mainune fillette d'une huitaine d'annes, sa petite-fUie.

    Les pas de la fillette taient hsitants; par instants, elleportait en avant la main qu'elle avait libre. comme pourtter et sonder l'air.

    Par un de ces dcrets du Destin, devant lesquels la rai.~on, lorsqu'elle n'est pas c:aire par la foi, ~e ,abre et re-jette l'ide d'une divine justice, elle tait ne aveugle.

    Pour la pauvre enfant, le ciel n'avait jamais eu d'auro-re; des cratures, elle ne connaissait que la yoi, des fleursle parfum. Le sou ffle du vent dans les branche~. le flotmourant sur la grve restaient pour son cerveau aux con-ceptions tronques un mythe inexplicable Elle rvait, d'unmonde d'anges ou de dmons, de fes ou de gnomes, selonla nature des sons qui frappaient son oreille. T_es contesdont sa grand 'mre avait berc son enfance, projetaient

  • leurs personnages sur le plan de sa vision interne, et cha-que bruit qui ne lui tait pas familier donnait, dans sonesprit, naissance un fantme nouveau.

    La pauvrette tait idalement jolie; ses 10ngs cheveuxdescendaient sur ses paules en cascades dores, et lablancheur de son visage, de sa gorge denl vaHe, de sesbras nus mettait la lumire dans la pnombre Commecomplment sa grce dlicate, venait s'ajouter la posie deson nom si doux ~ elle s'appelait Marie...

    Tout coup la vieille femme s'arrta puise par lamarche, vaincue par la souffrance.

    - Mes pauvres jambes se refusent nl~ porter plusloin, ma chre Marie, dit-elle, la soif me dvore, la fivreme ronge, fais bien vite une prire, car il me ~emble queje vais mourir.

    Un norme pin parasol talait majestueusement sesbranches la frondaison lgre, au-de3sus :l~ ! 'endroit oavait lieu cette scne pnible. La mendiante ~ )assit sur lerevers de la route et appuya son dos ~ot ~ 'corce ru-gueuse de l'arbre. A Le nloment, la voix de Marie montadans la nuit, douce comme un son de flte; eP~ psalmodiaharmonieusement, plutt qu'elle ne r,,-~ita, ":he antiqueprire;

    J'coute la voix de la belle,La belle Dame qui m'appelle

    Qui fi 'appelle parmi les lys,Les lys fleuris en Par.ldis.

    L 'hiver passera sur la terceLe printemps me rendre ma mre.

    Et je verrai Pques flel'rirQuand Dieu me dira de inourir.

    J'coute la voix de la belle,La belle Dame qui m 'ap~el1e.

    Qui m'appelle parmi les lys,Les lys fleuris en ParadiS.

    Sa prlere acheve, elle s'tendit sur le 501, et des lar-mes nr6uillrent ses beaux yeux tei 1tS. L!le adorait sa

  • LA PETITE AVEUGLE 39

    i

    1.oir

    f

    1

    chre grand-mre; orpheline de bonne heure, ne lui devait-elle pas la vie?

    Marie, d'ailleurs, n'ayant connu de . eyistence que lesmisres, n'ayant jamais eu pour asile que le'-- bois ou lestables, s'tait facilement faite son malheur.

    Qu'importe, du reste, pour l'aveugle la ~plendeur despalais ou la laideur du chaume, la soie ou ,a bure, lagemme tincelante ou le collier de verre? L'aveugle-n nesait de la vie que ce que le verbe lui en a appi is; il sait:mais il n'envie pas, parce qu'il lui serait im~o")~ible de serendre un compte exact de l'objet de son envie.

    Marie, donc, pleine de sant, faite aux u1t~mpries, sesentait heureuse; si maintenant elle ple1-:rai{. c'c::st que lasouffrance, les plaintes de l'aeule lui serraie'1t le cur.

    Toute la journe, la chaleur avait t accaLlante.Engages depuis le matin dans la fort, elles 11 'avaient pu

    trouver une goutte d'eau pour tancher leur suif.Cependant la mendiante rlait, et ~a main, moite des

    sueurs de l'agonie, se crispait sur celle de sa petite-fille im-puissante la secourir.

    Un violent coup de tonnerre rveilla l'enfant dont unlourd sommeil avait clos la paupire. Il faisait un de cesorages sans pluie, terribles mais courts, comme on en voitdans le midi de la France. Le vacarme de la tempte taitassourdissant. Marie eut peur et appela: ~( Grand'mre!grand 'mre! ))

    Mais sa grand 'mre ne lui rpondit pas. Inquite, la pe-tite aveugle tta le sol autour d'elle; ses mains rencon-trrent le corps de celle qui, sur cette te~re, tait toutpour elle.

    Horreur! ce corps tait rigide: la mendiante tait mor-te.

    Comprenant toute l'tendue de son malheur, une dou-leur immense dchira l'me de la pauvre enfa~t. Elle sesentait perdue, abandonne dans la nuit ternelle.

    En poussant des cris dchirants, elle se jeta sur le cada-vre, lui fit un collier de ses bras, couvrit rie longs baiserset inonda de larmes brlantes son visage glac.

  • 40 LE VOILE D'IsIS

    Les heures s'coulrent; l'orage cessa. Dj l'aurore rou-gissait l'Orient la bande chevele des nuages fuyardslorsqu'un son de trompe Bnnona l'approche J'une auto-mobile.

    lVlarie s'lana d'un bond dans la directi Jn du bruit enappelant l'aide.

    Le chauffeur l'aperut et freina aussitt, mais comme,malgr ses injonctions rptes, la fillette ne s ,,5.cartait paset continuait ses appels dsesprs, il dec.;cendit et pre-nant l'enfant par la main, il l'carta doucement d::. la route.tout en la questionnant sur la cause de son d"espoir. Cechauffeur tait un brave homme, et quand Mar it., en quel-ques paroles entrecoupes de sanglots, lui eut appris ldrame de la nuit, le cur mu, tout en jetat.t un tristeregard sur le corps inanim de la nlendiapte, il souleval'enfant dans ses bras et l'assit sur un des deux siges de

    vhicule s'abaissa et la tte jolie d'une jolie femme apparutdans le cadre de l'ouverture:

    - Etes-vous fou, Joseph, de prendre prs de vous cettepetite dguenille?

    - Pourtant, madame la Comtesse, on ne peut' abandon-ner cette aveugle dans la fort dserte, el!e mourra defaim ou sera dvore par les loups.

    - Et que vous importe, s'il vous plat, rpliqua labelle inhumaine prfrez-vous souiller ma vniture? Allons,obissez! Au pr~mier village que nous traverserons, vousprviendrez la gendarmerie et ce sera bien suffisant. L-dessus, elle remonta la glace avec un geste sec, lequel di-sait assez par lui-mme que toute insistance serait inuti-le.

    Habitu obir l'orgueilleuse fen'lme, le chauffeuravait dj saisi Marie par un bras et l'attirait lui, maiscelle-ci, s'accrochant au frein, opposa une rsistance dses-pre; inconsciemment elle embraya.

    L'automobile, dont le volant n 'avait ces~ de trpider,partit comme une flche, laissant le chau ffeur sur la route.

    La voiture, dans un tourbillon de poussiere ronflaitcomme une forge infernale; tous_ ses roua~es affols vibraient dans une giration fantastique.

  • LA PETITE AVEUGLE 4 1

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    "

    Dans la caisse vitre, celle que le .;hauffeur avait appe-le la Comtesse pOlissait des cris, des hurk-ments de ter-

    Niarie, inconsciente du danger penche sur l'troit dos-sier de son sige, ne pensait qu' sa chre grand'mre, etdes larmes silencieuses coulaient le long de ses jouesbleuies par le frlement rapide de l'air frais

    Au bas de la cte, la route tournait bnlsquer.Ji::nt et SUI-vait la crte d'une haute roche de granit.

    Encore courrouce par l'orage de la nuit. la mer battaitavec furie le pied du rocher; c'est dans ces 'lots cumantsque, -moins d'un miracle, l'automobile, par un bon for-midable, allait s'engloutir.

    Mais le ciel, qui voulait donner une mr~ Marie, fitce miracle:

    Sur le sige rest libre, une forme humaine apparut as-sise.

    Pench sur la direction qu'il tenait de se.> deux mains,le mystrieux fantme fit excuter au vhi,.ule affol unprodigieux virage l'instant mme o ce dernier allait seprcipiter dans l'abme.

    Et il y eut un arrt, un arrt brusque qUI fit craquerhorriblement toute la membrure de l'auto.

    Contrairement ce qui aurait d fatalement s' produire,Marie ne fut pas projete en avant; la comresse ne reutpoint de blessures.

    Cette malheureuse, dont les yeux, traver~ la glacepoussireuse. cherchaient un vain secours, avait vu appara-tre et disparatre !'" Entit secourable. Ds qu'elle sesentit sauve, la lumire se fit dans son esprit en m-me temps que le remords entra dans son cur C'est l'aveugle q!.: 'elle devait son salut, c'est l'aveu;;le que leciel protgeait.

    Ple et tremblante, elle descendit de la voilUre, saisit Ma-rie dans ses bras, la couvrit de longues caresses en luidisant dans un sanglot: " Tu :1e me quitteras plus, pau-vre chrie. tu seras ma fille, ma fille bien-aime; puisseDieu me pardonner ma duret envers toi et me rendremeilleure.

  • 4 2 LE VOILB D'IsIS

    Et rchauffe par les baisers de la belle d.im,~ parfume,Marie murmurait comme dans un rve;

    J'coute la voix de la belle,La belle Dame qui m'appelIe,Qui m'appelle parmi les lys,

    Les lys fleuris en Paradis.

    GASTON BCURGEAT.

    L'Indiffrence

    Vous sentez 1'horrible et le ridicule, quand il s'agit deschoses visibles.

    Sachez donc que les maladies, les vgtations du corpshumain, les champignons, les cancers, etc., sont une con-squence de ces horreurs invisibles que l'aptre appelleles productions superflues du pch. Songez que le malphysique, dont vous ne pouvez pas nier 1'horreur, est laconsquence, le reflet, l'avertissement de l'erreur et dumal invisible.

    Qu'est-ce donc que l'erreur, puisqu'elle engendre detels enfants?

    Et maintenant, jugez, s'il vous plat, l'inchrfrenl;e,' ellequi demande que l'erreur soit!

    Moi, je n'ose pas y penser.

    Satan est le prince de l'ennui, du dsespoir et de toutedouleur.

    Dieu est le matre de la joie. Que l'indiffrence se re-garde donc et qu'e)le se juge!

    Voil rindiffrence thorique et dogmatique. Quant ~l'indiffrence pratique, elle tient peu pr2s ce langage :

    J'ai la peste! il n'est pas impossible que la peste soitla consquence de l'erreur et du mal : vous le dites et

  • L'EsPRIT MODERNE ET LA TRADITION 43

    je ne le nie pas. Il est certain que je suis sur la route dela mort; il est possible que je sois sur la route de l'enfer,et que tout cela vienne de l'erreur. Il est vrai qe je m'en-nuie, que les sensations s'moussent avec l'ge et que lamort viendra. Cette pense est dsagrable. Cependant, siDieu nle proposait de quitter un instant ces choses en-nuyeuses, monotones, menteuses, mourantes et mortelles,qui me conduL.,ent au dsespoir prsent et au dsespoirternel, puis de les changer contre la vie, la joie et labatitude, je refuserais; je ne l'couterais lnme pas meparler. J'irais jouer un jeu qui m'ennuie et lui dirais : va-t'-en. Va-e-en, matre de l'extase et propritaire de lajoie, va-t'-en! Va-t'-en, soleil qui se lve dans tes flots depourpre et d'or! Va-t'-en, majest! Va-l'-en, splendeur! Va-t'-en! Va-t'-en, toi qui as su le sang au jardin des Olives!Va-t'-en,toi qui as t transfigur sur le Thabor! Va-l'-en! Jevais au caf, o je m'ennuie.

    Pourquoi y allez-vous?

    Parce que j'en ai 1'habitude.

    L'!zvml1le, p. p. 32, 33. ERNEST HELLO.Ernest Hello fut un crivain de gnie, un voyant; mais

    ce che valier du catholicisme ne trouva dans le parti mmequ'il dfendait que suspicion quelquefois, et indiffrencetou.jours,. sa vie ne fut qu~une long-ue douleur morale, etc'est seulenlent aujourdJhui que l~on commence et l, lui rendre justice. (N. D. L. R.)

    L'Esprit Moderne et la Tradition(Suite)

    Il est vident que 1'hsitation aussi bien que la dtermi-nation volontaire du choix des concepts de la foi ne se mani-festeraient pas sans de mystrieuses lois qui rdigent, en-tranent et diffrencient les conceptions et les volitionshumaines. Pilais aussi impntrables que nous apparaissentles mystres de la foi, leur raison d'tre mystrieuse con-siste si justement, dans leurs sensations intraduisibles par

  • 44 LE VOILB D'IsIS

    notre vain langage, qu'il ne peuvent s'adapter notre enten-dement raisonn, notre discernement insoumis aux prin-cipes fidiques; tant que nos facults spirituelles n'ont tmises en valeur par des actes psychiques qui ont aussileurs raisons impratives de s'imposer priori pour favo-riser les interprtations et les analogies conscutives auxphnomnes suliconscients.

    Que nos aspirations inteIlectuelles ou nos dsirs nouslvent vers un idal divin, surhumain, ou simplementhumain; que notre entendement s:adonne aux choses del'me, du cur ou de la pense; que notre conscienceaffectionne la religion, la magie ou la philosophie positive;de mnle que la prennit des concepts dpend de leur cor-rlation mystique avec le puissa'nce du Verbe, la perfectibi-lit de nos facults spirituelles et morales~ celle de notresavoir humain sont en rapport des actes psychiques, dessacrifices qui constituent notre unit synthtique humaine travers la fatalit; et la T'rdominance de cette perfecti-bilit dpend surtout des actions de grce que ces mesrendent leur Crateur.

    Il importe bien moins pour le croyant cl 'essayer d'innoverquelques mtaphysiques opportunes destines satisfairenotre besoin d'explication immdiat, que de montrer Qu'il n'y a rien de nouveau sous les cieux. Sans lesecours de la Providence, notre raison abandonne auxseules ressources de notre discernement caduc, se perddans les productions vaines des tentations, et s'gare tou-jours dans des thories prtentieuses, dans des mthodesapparemment nouvelles, qui aboutissent en somme mon-trer, au moyen de syllogismes. de ptitions de principes,de dilemmes~ que tous les procds rcurrents incompati-bles avec notre sens logique dpendent du scepticisme etque ses moyens d'explication ne sauraient dissimuler sonimpuissance et sa confusion.

    Il serait plus vraisemblable de dire que le discrdit dontles thories positivistes jouissent auprs de leurs adversai-res est en rapport du mauvais emploi que les hommes fontde leur s3\'oir. Si les thologiens s'taient dvous pourempcher que leurs fidles confondent les attributions res-

  • CURIOSA 45

    pectives de l'Eglise. de la religion et de Dieu, ils auraientpriv les savants modernes du principal stimulant qui leurpermet de sanctifier leurs idoles positives.

    Mais indpendamment des usurpations de pouvoirs queles hommes s'attribuent, il ne suffit pas, quand notre besoind'explication rclame imprieusement sa subsistance morale,d'laborer des mthodes et des thories destines figurerpour l'amour de l'art du dtern1nisme et du rationalismeintellectuels. dans le domaine du surhumanis; d'autantmieux que la valeur d'une mthode dite positive consisteimplicitement dans sa qualit d'assimilation facultative l'intellectualisme commun.

    C'est du reste le seul but d'enseignement rationnel quiconvienne des thories bases sur des notions convention-nelles et relatives nos sensations objectives, dont les l-ments se juxtaposent ou s'adaptent nos divers canons sen-soriels qu'elles donnent notre entendement l'illusion de laconnaissance synthtique des forces vitales de la Nature.

    Cependant en plus et en mieux de l'emploi bien humainqu'en font les thoriciens et les savants, les initis et lesintuitifs peuvent envisager que cette conscience fut engen-dre par Can qu'elle mconnat comme lui, Dieu et sonfrre d'oblation, Abel, mais qu'on doit se garder de la mau-dire.

    C. DESAUGES.

    --~------

    CURIOSA

    Les Epingles et fa Sorcellerie

    Dans certaines parties de la Nornlandie, quand un berger veut nuire une jeune fille, il suffit qu'il lui prsenteune pingle par Je mauvais bout . Ds qu'elle l'aprise, elle dprit et ne tarde pas succolnber. Il y a unetrentaine d'annes, une jeune fille des environs d'Elbeufavait repouss les avances d'un berger; celui-ci se trouvaitfrquenlment sur sa route; un soir Qu'elle avait laiss

  • tomber son chle, le berger le lui ramassa, et, en le luirendant trouva moyen de lui offrir par le mauvais bout.pour le rattacher, une pingle qu'elle accepta, ignorantedes malfices que peuvent faire les bergers. A partir dece jour, la jeune fille, jusque l trs robuste, devint pleet dprit; la tante Qui l'avait leve et l 'aimait comm~une fille, ~ut recours aux mdecins, aux plerinages, maissans obtenir aucun soulagement pour sa nice. Elle se d-cida enfin, bien Que cela ft dfendu par l'glise, allerconsulter un sorcier renomm dans le pays, qui demeuraitseul dans une petite maison, au haut d'une colline. Lesorcier leur dit d'entrer, et Quand les deux femmes furentassises, il ouvrit son grimoire une page marque parune grande pingle et leur dit : Vous avez le maldonn ; il vient d'un berger qui vous a prsent l'pinglepar le mauvais bout. Pour vous gurir, li faudra que treizeprtres consentent venir vous assister dans votre cham-bre. chaque espce d'objet devra tre par treize : il faudraJ 3 chaises, 13 pingles, 13 chandelles. Au milieu e lachambre sera un cercueil dans lequel vous vous coucherez,vtue des habits que vous aviez lorsque le mal vous futdonn..-\. minuit, les 1:) chandelles allun1s, les 13 prtrcsrciteront les prires des morts, puis ils diront 1.1 Illatsqu'eux seuls connaissent. Alors on entendra un ~rand bruitde chanes et la malade sera con:pltenlent gurie. )) Latante de la jeune fille accomplit ce Que le sorcier avaitprescrit, et la gurison fut radicale.

    (J'ai entendu faire ce rcit, tant enfant. par une reli-gieuse, originaire de Normandie, qui en attestait la vritdisant : C'est aussi vrai Que je vois cette chandelle etj 'y crois comlne je crois en Dieu )).)

    OLGA DE BASSILAN.J. Cf. le t. VII, O. ,,8:).

    (Revue des Traditions populaires, janv. 94.)

    P.L\RFUMS. - En magie, les parfums ont un doubleusage: par rapport l'oprateur, ils nourrissent tel ou telautre de son corps astral; par rapport au nlilieu; ils sontcomme un appt plac pour attirer telle ou telle varitct 'lmentals, capables d'effectuer le rsultat oue l'on seprorose d'atteindre.

    En outre des parfums classiques olantaires ou zodia-caux (v. les noms des olantes et des signes des zodiacaux)il v en a d'autres, simples, parmi lesquels on ren.arque lessuivants:

  • BIBLIOGRAPHIE 47

    Pour la prophtie: semence de lin.. racines de violette etgrand persil.

    Pour faire venir les dmons: Coriandre, persil, jusquia-me, cigu.~u en.core; racine de roseau, frule, suc de cigu, jus-

    qUIame. If, barbasse, santal rouge, pavot noir.Pour chasser les dmons: le mme avec du su~ de pavot

    l'rPour chasser les mauvais dmons et les fan ternes nuisi-

    bles: Pouliot sauvage, menthe, pivoine, ricin.Pour attirer les esprits de l'air: spermaceti. bois d'aloes,

    musc, safran" sang de huppe; attire les mnes si on lefait. brler autour des tombeaux. (A~rippa)

    CIERGE. - La lumire physique est le plus puissantprotecteur contre les attaques des esprits d'en bas; c'estpourquoi on trouve les lumires employes dans tous lesactes de la haute magie religieuse" toutes les ooques etdans tous les pays du monde. Pythagore disait qu'il nefallait point parler Dieu sans avoir de lumire. Telle estla raison secrte pour laquelle 011 alIufC'.e des cierges auchevet des mourants.. et l'Eglise catholique ICJ emploeen si ~rand nombre dans ses actes cultuels.

    CIERGES. - On allume deux cierges Scaer, en Breta-gne, au moment du mariage, un devant chaque poux: celuidont la flamme est la moins brillante doit lTIourir le ore-mier.

    Un cierge allum sur un pain Qu'on abandonne au fil del'eau, indique l'endroit o se trouve le corps d'uD nov.

    (COLLIN DE PLANCY).

    BIBLIOGRAPHIE

    Chezroman.des Yeux,3 fr. 50.

    La TOleFiguire.

    Dr Giuliano KREMMERZ La porta ermetica.Milan. Ed. de Luce e onzbra, in- 16 2 francs.

    Cet lgant petit volume, illustr de trs belles repro-ductions hors texte de vieilles figures rosicruciennes, serad'un haut intrt pour les tudiants de l'Hermtisme.

    x. .. Esprits ou Hypnose. - Sans lieu ni date.Brochure curieuse o toutes les donnes de la religion

    et du psychisme sont ranlenes la tlpathie et la sug-gestion.M. C. POINSOT.

  • .~ :.

    . .'.

    .-; :.:

  • TROIS[~'IE SRIE

    LE VOILE D'ISISRevue mensuelle d'Etudes sotriques, psychiques et divinatoires

    Fonde par le DI" PAPi!.S en 1890-----_. ~.~._-

    21 c ANNE

    Prix du NUllllO. . . . .. 0,50 1 _-\.bonnemenl. unique. 5 Ir. par an

    ~ Principaux Collaborateurs: .=======-~Georges ..

  • sur les

    Il, Quai Saint-Michel, P )f'RISCHACORNACBIBLIOTHQ liE

    uvre indite, traduite par G. 'PLJ7TCJN

    Par SCHOPENHA UER

    Schopenhauer, philosophe allemand, mort en 1860, vcut, rap-portent ses historiographes, en misanthrope et se fit le thoricien dupessimisme. Ses ouvrages, peu lus de son vivant, ont eu depuis ungrand retentissement. Th. k.ibot a publi La philosophie de Scho-penhauer, et qou!' possdons la traduction de plusieurs ouvrages dece philosophe par A. Burdeau, pI'Ofesseur agl'g de philosophie,ancitln lve de l'Ecole normale suprieure, entre autres: Essai sU?'le lib,'e w'b'itre, Le Monde comme volont et comme objet de ,'ep,'sen-tation, Le fondement de la morale,

    Dans la note qui prcde sa Il'aduction de Cf) dernif'r volome,M. Burdeau nous dit que le systme de Schopenhauer dirig toutentier vel'S la pratique, et qui pour se raliser a besoin du consen-tement de l'univers entier, lgitimait ses yeux son dsir de popu-larit , et que pour la conqul'ir jamais il ne ngligea rien )).Cependant ses efforts furent loin d'tle couronns de succs, de sonvivant du moins.

    Mai s laissons parler le trad ucteur du nouvel ouvrage que nousprsentons au public, et citons quelques passages de sa pl'face :

    Schopenhauer n'est pas un occultiste. Schopenhauer est un phi-losophe, un homme d'tude, un critique, un de ces hommes quiaimellt mieux voir agir les autres qu'agir eux-mmes, un de cesesprits sincres et cUl'ieux qui ne se scandalisent pas, ne se tl'c)ublentpas des manifestations rares et extrmes de la vie. sachant que touta llne raison et qu'il n'est pas de trop de toute noLI'c intrpidit pournons faire tant bien que mal une ide bien insuffisante du mystredes choses ... ,

    Tous ceux qui le connaissent savent que ce philosophe, auquelon fel'ait volontiers une rputation d'bumoul' fantasque et de caprice,a t un des penseurs les plus consciencieux de notre temps, inca-pable de dserter pour n'impol'te quelle l'aison : peul' ou respect

    SCIENCES OCCULTES

    '-~'

  • humain, un devoir intellectuel quelconque et de ne pas ponsser lasincrit jusqu'au bout. La devise de sa vie a t celle de son prin--cipal ouvrage Le monde comme reprsentation et volont Vitamimpende1'e vero; et on sait aussi comment il n'a pas eu assez deddain pour ces philosopllastres qui ne voient dans la philosophiequ'une faon de prendre le yent et de fai['e au mieux leur chemindans le monde.

    Notre philosophe ne devait donc pas reculer devant l'obligationd'envisager ces questions (magntisme, magie, apparition desesprits) en face, et d'y rpond[e. Et il Y a rpondu, en effet.

    A la question: la magie, la sorcellerie est-elle possible? il arpondu sans embages : Oui; la magie, la sorcellerie est possible.Oui, on peut se rendre coupable de meurtres invisibles. Il est bienvrai que la volont agit meurlrierement distance; le mauvais ilest une ralit; l'envotemen t une ralit ...

    A la question qui nous touche non moins de prs: qu'est.-cequi fait notre destine'? qU','st-ce que cette fatalit qui dispose notre ilJSU des vnements de toutes sort.es travers lesqupls notrevie se droule et qui nous conduit notre insu vers des buts quisemblent voulus par une intelligence suprieure et prvoyante?Schopenhauer ['pond : c'est II' dieu qui habite en nous, qui estnous-mme .. Cest le dmon .le Socrate. ce sont les voix de Jeanne,la Bonne-Lorraine, ce sont les voix profondes qui nous hlent commeelles hlaient Hamlet.

    Dans le troisime mmoire: Essai sU?' l'appm'ition des Esprits elt:e qui s'y rattache, le disciple de Kant fait un pas de plus et osedclarer possible, au now de la saine mthode et de la spculationsrieuse, cette chose fonnidable, les apparitions d'Esprits, une cer-taine communion des vivants et des morts. Le vieil Hamlet a puapparatre son fils, et c'est bien l'ombre de Banquo, BanqL1a Jui-mme qui oppresse son meurtrier, Macbeth ... Et c'est, du coup ungrand lambeau des voiles qui nous drobent le mystre des choses,qui tombe...

    Pourquoi donc cette philosophie occulti~te de Schopenhauern'est-elle pas connue? On a fait connatre au public son sentimentsur les femmes; on avait besoin de savoir comment elles l'avaienttrait. On lui a livr ses Maximes el aphorismes de Sagesse pratique.Tous ses grands ouvrages didactiques ont t traduits, il y a long-temps, Seuls nos trois courts mmoires sont rests attendre leurtraducteur. Pourquoi?

    C'est qu'ils reprsentent le point brlant de la philosopbie : lesvrits qui gnent. Nous sommes une poque qui n'aime pasqu'on la drange ...

    Quel est donc, nous direz-vous, cette uvre indite de Scho-penhauer dont vous nous entretenez? O et quand a-t-elle tpublie? - Elle n'est pas encore imprime Nuus en avons sousles yeux la traduction manuscrite qui n'attend plus qu'un impri-meur.

  • Ce manuscrit est compos, outre la prface du traducteurM. G. Platon, de trois mmoires:

    I. - Magntisme animal et magie.

    II. - Le destin de l'inctividu. Rflexions transcendantes sur lerle jou par une certaine prmditation dans le destin de l'individu.-

    III. - Essais sur l'apparition des Esprits et ce qui s'y rattache.

    Si SchOpenhauer passe longuement en revue et discute minutieu-sement les faits de magntisme, de somnambulisme et d'apparitionsd'esprits, il ne faut pas croire pour cela que sa manire d'interprterces faits corresponde celle des philosophes spidtualistes et spi-rites. Nous lisons en effet, au cours de son tude sur les apparitions,les lignes suivantes:

    D'aprs la doctriuA spiritualiste, le point de dpart que rien nejustifiait c'tait, en effet, que l'homme est UII dcompos de deuxsubstances tout fait diverses, une substance matrielle, le corps,et une substance irp.matrielle, qu'on appelle l'me .. Aprs la spa-ration, ralise par la mort, de ces deux substances, la dernire,quoique immatrielle, sim pie et intendue, doit cependant encoreexister dans l'espace, savoir se mouvoir. aller d'~-ci de-l. agir dudehors sur les corps et leurs sens, comme le ferait un corps, etconsquemment aussi se prsenter comme un corps, toutes chosesqui supposent, la vrit, comme condition la mme prsencerelle dans l'espace dont jouit un corps que nous voyons. Contrecette conception spiritualiste, tout fait intenable (?), des appari-tions d'esprits, valent toutes les objections que la raison per'met defaire de ce point de vue et aussi l'claircissement critique que Kantdonne de la chose et qui fait la premire partie de ses Rves.- Trme eines geisterchen erltert drch 'l'rme der' MAtaphy-siL Cette conception spir-itualiste donc, qui consiste admettreune substance immatrielle et cependant mobile dans l'espace et enmme temps la manire de la matire, agissant sur les corps, doncsur les sens, il faut tout fait, si on veut se faire une juste ide desphnomnes en question, la mettre de ct et, au lieu de se placer ce point de vue, se placer au point de vue idaliste, d'o ceschoses se prsentent nous sous un tout autre jOllr et d'o nouspouvons juger tout autremp.nt du possible et de l'impossible. Nousmettre mme de faire cel, c'est l justement le but du prsentmmoire ...

    La manire de voir du philosophe allemand s'est-elle modifiedepuis qu'il est dans l'au-del? C'est rort probable. Et l'on peut cesUJet, consulter avec intrt les cornmunications mdianimiquesattribues l'esprit de Schopenhauer et cites par notre minenteet rudite collaboratrice, Mme Claire Galichon, dans son livre siremarquable: Souveni?'s et Pl'oblmes spirites.

    Dans la premire, l'esprit du philosophe dit: Dieu est le mdiumsuprme entre le moi et le monde intrieur. Tous les philo-sophes ont connu Dieu la /in; ils ont philosoph vers Lui, parconsquent sans Lui. Toute exprience vritable est religieuse.

  • Evidemment le Schopenhauer qui s'exprime ainsi n'est plus, observeMme Galichon, le philosophe pessimiste de jadis aux vagues aspira-tions vers le Nirvana des bouddhistes .

    Quoi qu'il en soit, nous avons jug que ces trois mmoires deSchopenhauer sur les sCiences occultes prsentaient un trs grandintrt, tant donnes l'autorit et la hante valeur de l'auteur, etqu'ils mritaient de voir le jour.

    Nous pensons que tous les chercheurs spirites, occultistes oumagntistes seront de notre avis et appuieront nos efforts en pre-nant part la souscription que nous ouvrons aujourd'hui pour lapublication de cet ouvrage.

    Il sera mis en vente, au pI'ix de six francs; mais pour les deux.cents premiers souscripteuI's nous laisserons l'ouvrage cinq francs,

    Bulletin de Souscription

    Je soussigne (NOM'" P","NOMS)

    demeurant (ADRESSE)

    dcLm'e souscru'e .... mmm'm e.xemplaire.......... des Mmoires

    sur les Sciences occultes, par Schopenhauer, au prix de

    5 f7'ancs, qui parat7'a en .Mars 191 f et qui me sera envoy

    mon adresse (franco de port).

    Joindre la somme de 5 j'rancs en un mandat ou bon de

    poste, au nom de )JI. Chac07'nac, 11, Quai Saint-L1J1ichel,

    Paris.Signature.

    Supplment au Voile d'Isis de Fvrier 1911.