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UNIVERSITE MOHAMMED V FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE RABAT Unité de pédagogie et de recherche en psychiatrie, psychologie médicale et d’histoire de la médecine Directeur : le Pr Abderrazzak OUANASS VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLE BIPOLAIRE : PREVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE Travail élaboré par : Dr. Hajar RGUIBI Encadrant : Pr. Abderrazzak OUANASS Co-encadrant : Pr Assistant Hind NAFIAA Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme national de spécialité En psychiatrie Session Septembre 2020

VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

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Page 1: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

UNIVERSITE MOHAMMED V

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE RABAT

Unité de pédagogie et de recherche en psychiatrie, psychologie médicale et d’histoire de

la médecine

Directeur : le Pr Abderrazzak OUANASS

VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE

CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT DE

TROUBLE BIPOLAIRE :

PREVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE

Travail élaboré par : Dr. Hajar RGUIBI

Encadrant : Pr. Abderrazzak OUANASS

Co-encadrant : Pr Assistant Hind NAFIAA

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme national de spécialité

En psychiatrie

Session Septembre 2020

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Remerciements

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3

A mon Maître, Mr le directeur de l’UPR,

Le Pr Abderrazzak OUANASS,

A mon Maître, Mr le Pr Abderrazzak OUANASS,

Je vous remercie énormément d’avoir accepté de m’encadrer dans ce

travail, et de m’avoir soutenu le long de ma formation.

Vous avez toujours été pour nous un enseignant disponible, à l’écoute

de ses résidents , qui nous a toujours poussés à maitriser notre discipline

et qui nous a stimulé pour continuer à aller de l’avant, à nous impliquer

davantage dans la prise en charge de nos patients et dans différents

travaux de recherche.

Votre compétence, votre sérieux et vos nobles qualités humaines sont

pour nous le meilleur exemple à suivre.

Veillez trouvez, cher Maitre, dans ce mémoire, le témoignage de notre

estime et de notre sincère reconnaissance.

Page 4: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

4

A Mes chers Maîtres de l’hôpital Ar-Razi,

A mon Maître, Mr le Directeur de l’Hôpital Psychiatrique

Ar-Razi, Le Pr Jallal TOUFIQ,

Je ne saurais assez vous remercier pour vos efforts inlassables ayant

permis l’amélioration des conditions de prise en charge des patients ainsi

que la qualité des soins dispensés dans notre hôpital.

Veillez trouver ici, Cher Maitre, le témoignage de mes respects les plus

sincères.

Page 5: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

5

A mon Maître, Mme le Pr Fatima EL OMARI,

Je vous remercie pour votre bienveillance, vos efforts et votre soutien

qui m’ont été d’un grand apport. Vous avez toujours été l’exemple même

du sérieux, par votre dévouement à l’enseignement et à la recherche.

Vos qualités pédagogiques et votre volonté de transmettre sont pour moi

un modèle.

J’ai été touché par la confiance et l’attention que vous m’avez accordée

durant ma formation.

Veuillez accepter, Cher Maître, ma gratitude et mes respects les plus

profonds.

Page 6: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

6

A mon Maître, Mr le Pr Hassan KISRA,

Je vous remercie sincèrement pour la qualité de l’encadrement et de la

formation que vous nous avez délivrés.

Vous avez toujours été pour nous un exemple de rigueur et de

professionnalisme basé sur un grand sens de l’éthique.

Votre dévouement pour la pédopsychiatrie et le travail que vous avez

mené durant des années, est un exemple qui nous incitera à nous

accrocher à nos ambitions professionnelles.

Qu’il me soit permis, Cher Maître, de vous exprimer mon respect et mes

sincères remerciements.

Page 7: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

7

A mon Maître, Mme le Pr Maria SABIR,

Vous étiez toujours proches de nous, Je vous remercie infiniment pour

votre aide.

J'admire votre finesse. Votre amabilité et votre sérieux sont exemplaires,

témoignant de vos grandes qualités humaines et professionnelles.

Votre manière de pousser continuellement à la remise en question m’a

été d’une aide précieuse.

Je vous prie de croire à mes respects les plus sincères.

Page 8: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

8

Au Pr Assistant Hind NAFIAA,

Je vous remercie sincèrement pour votre disponibilité et votre sérieux,

ainsi que pour votre apport durant notre dernière année de formation.

Votre confiance et soutien m’ont profondément touché, ainsi que votre

sens critique et votre pertinence scientifique qui nous ont donné

toujours matière à réfléchir,

Vous nous avez toujours accueillis avec le sourire.

Je vous remercie énormément d’avoir accepté de m’encadrer dans ce

travail et de m’avoir soutenu durant ma formation.

Veuillez trouver ici, Cher Maître, l’expression de mon plus grand

respect et de mes remerciements les plus sincères.

Au Pr Assistant Siham BELBACHIR,

Je vous remercie pour votre disponibilité et votre engagement.

Vous étiez la première personne à nous encadrer et auprès de laquelle

nous avons appris les bases pratiques de la psychiatrie, grâce à la qualité

de votre approche clinique et à votre pragmatisme.

Je vous remercie pour votre attention de tout instant sur mes travaux,

et pour vos conseils,

Je vous prie de croire à mon plus profond respect.

Page 9: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

9

Au Pr Assistant Fouad LABOUDI,

Durant nos années d’étude, nous avons eu la chance de vous avoir

comme enseignant, permettez-moi de vous témoigner mon respect et mon

estime les plus sincères.

Veuillez accepter notre reconnaissance et notre profond respect.

Au Dr Noureddine BELAHNICHI,

J’ai pu bénéficier de votre expertise, que vous transmettez avec force

aux générations suivantes.

Votre désir de faire évoluer cette spécialité nous est précieux.

Vos conseils étaient toujours pratiques, directs et ciblés.

Veuillez trouver ici le témoignage de ma reconnaissance et de mon

profond respect.

Page 10: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

10

A Mon cher Maître de l’’Hôpital Militaire

d’Instruction Mohammed V,

A mon Maître Pr Mohamed KADIRI

Je vous remercie pour la qualité de votre encadrement, mais aussi pour

votre amabilité et votre abnégation que nous avons pu découvrir lors

des séminaires d’enseignement et de formation avec vous.

Qu’il me soit permis de vous exprimer mon profond respect et mes

sincères remerciements pour vos qualités humaines.

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11

Dédicaces

Page 12: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

12

Je dédie ce modeste travail :

A tous mes chers patients,

A tout le personnel soignant de l’hôpital que j’ai eu beaucoup de chance

de côtoyer durant ma formation et qui exerce son travail avec le plus

grand dévouement, en les remerciant pour leur aide,

A mes très chers collègues de promotion et à mes anciens collègues qui

ont toujours été présents pour moi.

Page 13: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

13

A Ma famille,

Ce travail est dédié à mes parents qui m’ont toujours poussé et motivé

dans mes études.

Vos encouragements, vos prières, ont été pour moi un grand soutien

moral tous au long de ma vie.

Ce travail est dédié aussi à Mon mari qui m’a toujours soutenu durant

ma formation.

A mon petit ange Othman et à mes frères que ce travail soit le symbole

de toute l’affection et tous l’amour que je vous porte.

Page 14: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

14

Cadre de recherche

La dangerosité psychiatrique est considérée comme une manifestation

symptomatique liée à l’expression directe de la maladie mentale. Ce

concept est habituellement abordé comme risque de violence.

Par ailleurs, des comportements de violence hétéro-agressifs physiques et

verbaux qu'ils soient dirigés vers autrui ou contre les biens, sont plus

fréquents chez les personnes atteintes de troubles bipolaires que chez la

population générale.

Au cours de notre pratique à l’hôpital psychiatrique Ar-razi de Salé

surtout aux services d’urgence, nous avons été en contact avec des

patients souffrant de trouble bipolaire dont leur motif d’hospitalisation

était l’hétéro-agressivité.

Pour cette raison et après avoir examiné les différents travaux publiés

sur la maladie mentale et la dangerosité afin de rechercher l’existence

d’un lien entre les troubles bipolaires et le risque d’hétéro-agressivité,

nous nous intéressons dans notre présent travail, aux facteurs de risque

de comportements violents et agressifs chez les individus présentant des

troubles bipolaires.

Par ailleurs, nous présenterons, une étude sur les actes de violence

hétéro-agressifs de patients hospitalisés dans notre formation, afin de

mettre en évidence l’existence de caractéristiques particulières à cette

violence.

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15

Sommaire

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16

INTRODUCTION............................................................................................................................... 18

MATERIEL ET METHODE ............................................................................................................... 21

Etude ........................................................................................................................................... 22

1. Type : ................................................................................................................................... 22

2. Durée : ................................................................................................................................. 22

3. Echantillon : ........................................................................................................................ 22

4. Objectifs : ............................................................................................................................ 23

6. Outil d’analyse statistique :................................................................................................. 23

RESULTATS...................................................................................................................................... 24

ANALYSE DESCRIPTIVE : ............................................................................................................ 25

1. Prévalence de la violence hétéro-agressive chez les patients souffrant de trouble bipolaire

dans les services psychiatriques de l’hôpital Arrazi de Salé: ......................................................... 25

2. Profil sociodémographique des patients : ............................................................................... 25

2.1. Age : ............................................................................................................................. 25

2.2. Ssexe : ........................................................................................................................... 26

2.3. Situation familiale : ...................................................................................................... 27

2.4. Niveau d’instruction : .................................................................................................. 27

2.5. Profession : ................................................................................................................... 28

2.6. Lieu d’habitat : ............................................................................................................ 28

2.7. Environnement familial : ............................................................................................. 28

2.8. Modes d’hospitalisation : ............................................................................................. 28

3. Antécédents personnels : ..................................................................................................... 28

3.1. Antécédents d’hétéro-agressivité :............................................................................... 28

3.2. Antécédents de violence à l’enfance : .......................................................................... 28

3.3. Antécédents d’hospitalisations antérieurs et d’hétéro-agressivité : ........................... 28

3.4. Antécédents carcéro judicaires : ................................................................................. 28

3.5. Antécédents de conduites addictives : ......................................................................... 29

4. Comorbidités psychiatriques : ............................................................................................ 29

5. Caractéristiques cliniques du trouble bipolaire dans la population étudiée :.................... 29

6. Répartition des types de violence : ...................................................................................... 31

7. Répartition des victimes selon le lien de parenté : .............................................................. 32

8. Répartition des moyens utilisés pour d’agressivité physique : .......................................... 32

9. Répartition du cadre d’hétéro-agressivité : ........................................................................ 33

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10. Répartition des patients selon l’insight : ......................................................................... 34

11. Modalités de prise en charge du trouble bipolaire chez cette population : .................... 34

12. Répartition des patients selon l’observance du traitement ............................................. 34

DISCUSSION .................................................................................................................................... 37

1. Généralités :......................................................................................................................... 38

1.1. Définition de la violence et de l'agressivité :................................................................ 38

1.2. Approche historique et théorique du lien entre agressivité et trouble bipolaire

(modèle de Pinel) : ................................................................................................................... 39

1.3. Lrévalence de l’hétéro-agressivité dans le trouble bipolaire : .................................... 41

2. Facteurs généraux associés à la violence hétéro-agressive : ............................................... 43

2.1. Facteurs sociodémographiques : ................................................................................. 43

2.2. Facteurs liés aux antécédents personnels : .................................................................. 45

2.3. Comorbidités psychiatriques : ..................................................................................... 48

2.4. Facteurs liés aux soins : ............................................................................................... 49

2.5. Facteurs contextuels : .................................................................................................. 50

2.6. Facteurs de risque spécifiques de trouble de l’humeur : ............................................ 50

3. Analyse des liens entre hétéro-agressivité, trouble bipolaire et trouble lié à l’usage des

substances psycho-actives : ......................................................................................................... 55

4. Apports critiques de la neuro-imagerie fonctionnelle et des neurosciences à l’évaluation

de la « dangerosité psychiatrique » : .......................................................................................... 56

5. Approche préventive : ......................................................................................................... 58

6. Profil du patient bipolaire hétéro-agressif :........................................................................ 58

7. Limites de ce travail : .......................................................................................................... 59

CONCLUSION ................................................................................................................................... 60

Références ........................................................................................................................................... 62

Résumé ............................................................................................................................................... 70

Annexes .............................................................................................................................................. 74

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18

INTRODUCTION

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19

De tout temps, le malade mental a fait peur « En face d’un aliéné, le sujet

sain d’esprit éprouve instinctivement un sentiment d’insécurité et une réaction de

défense qu’éveille l’apparition d’un étranger, d’un ennemi » [1].

La dangerosité psychiatrique est considérée alors comme une manifestation

symptomatique liée à l’expression directe de la maladie mentale. Ce concept

évoque habituellement le risque de violence.

Par ailleurs, Les comportements de violence hétéro-agressive physiques et

verbaux qu'ils soient dirigés vers autrui ou contre les biens, sont plus fréquents

chez les personnes atteintes de troubles bipolaires en comparaison avec la

population générale [1].

Au Maroc, la prévalence actuelle des épisodes maniaques, est de 3,2 % dans

la population générale selon l’enquête nationale réalisée en 2003 (publiée en

2007) par le ministère de la Santé, et qui avait étudié la prévalence des troubles

mentaux dans la population marocaine [2]. Jusqu’à présent, à notre connaissance,

il n’y a pas d’étude marocaine qui a étudié l’acte de violence ou d’homicide chez

les malades souffrant de maladie mentale, et spécialement chez les patients

présentant un trouble bipolaire.

Pour cette raison et après avoir recensé les différents travaux publiés

étudiant les liens entre la maladie mentale et la dangerosité, dans les troubles

bipolaires d’un part et le risque de violence d’autre part, nous avons décidé de

travailler sur les facteurs de risque de comportements violents et agressifs chez

les individus présentant des troubles bipolaires.

Par ailleurs, nous présenterons, une étude sur les actes de violence hétéro-

agressive de patients hospitalisés dans notre formation, afin de mettre en

évidence l’existence de caractéristiques particulières à cette violence.

De ce fait l’objectif donc de ce travail serait de déterminer la prévalence de

l’hétéro-agressivité chez les patients souffrant de trouble bipolaire, de faire une

Page 20: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

20

description des caractéristiques cliniques, sociodémographiques et contextuelles

des patients bipolaires violents et de relever les différents facteurs de risque de

violence dans cette population.

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21

MATERIEL ET METHODE

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22

Etude

1. Type :

L’étude que nous avons menée est de type descriptif transversal portant sur

une série de patients.

2. Durée :

L’étude est menée sur une période de 3 ans entre le 1er janvier 2016 et le 1er

Janvier 2019.

3. Echantillon :

Effectif :

L’échantillon étudié comporte 117 dossiers de patients hospitalisés

remplissant les critères du Diagnostic and statistical manuel of mental discorder

dans sa cinquième version (DSM5) pour les troubles bipolaires

Lieu de recrutement :

Les patients ont été recrutés à Hôpital Arrazi de Salé au niveau des services

de psychiatrie Adulte.

Critères d’inclusion :

- Patients suivis pour trouble bipolaire et hospitalisés durant cette période dont le

motif d’hospitalisation était l’hétéro-agressivité.

- Age entre 16 ans et 70 ans.

- Consentement éclairé du patient et de son tuteur.

Critères d’exclusion :

- Age < 16 ans ou >70 ans

- Pathologies altérant les capacités de discernement ou altérations cognitives

profondes.

- Déficience intellectuelle.

Page 23: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

23

- Antécédents de tentative de suicide et ou d’automutilation.

4. Objectifs :

Déterminer la prévalence de l’hétero-agressivitè

Faire une description des caractéristiques cliniques, sociodémographiques

et contextuelles des patients bipolaires violents

Relever les différents facteurs de risque de violence dans cette population

5. Instrument d’évaluation :

Un hétéro questionnaire de plusieurs items a été élaboré en prenant compte

des données de la littérature sur les facteurs de risque de l’hétero-agressivité

chez les patients souffrant de trouble bipolaire. (Voir annexe).

Il s’organisait autour de trois thèmes :

Une première partie concerne les caractéristiques sociodémographiques

du patient à savoir l’âge, le sexe, le niveau d’étude, le milieu de vie , le

niveau socio-économique et l’environnement familial.

Une deuxième partie comporte les facteurs cliniques tels que les

antécédents personnels du patient en mettant l’accent sur les antécédents

de violence, d’abus sexuels, d’hétéro-agressivité, les antécédents

d’hospitalisations antérieures, judicaires et addictifs.

Elle détaille aussi les caractéristiques cliniques propres du trouble

bipolaire, précise le type du trouble, l’épisode actuel, les modalités de

prise en charge thérapeutique de la maladie, l’observance thérapeutique et

l’insight.

La troisième partie est réservée aux gestes, aux moyens de violences, aux

types d’hétéro-agressivité, au cadre de l’hétéro-agressivité, et à la

répartition des victimes.

6. Outil d’analyse statistique :

L’analyse a été effectuée par le logiciel SPSS 20.

Page 24: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

24

RESULTATS

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25

ANALYSE DESCRIPTIVE :

1. Prévalence de la violence hétéro-agressive chez les patients souffrant

de trouble bipolaire dans les services psychiatriques de l’hôpital Arrazi

de Salé:

Par rapport aux admissions totales au niveau des unités de l’hôpital Arrazi de

Salé durant la période allant du 1er Janvier 2016 au 1er Janvier 2019 (N=115), la

prévalence de la violence hétéro-agressive chez les patients souffrant de trouble

bipolaire représentait 80% des patients bipolaires hospitalisés (n=92).

73% de cette agressivité était de type verbal tandis que 27% était de type physique.

2. Profil sociodémographique des patients :

2.1. Age :

L’âge moyen des patients était de 37,7 ans avec des extrêmes allant de 17 à 68ans.

Plus de 60℅ (N : 56) avaient un âge inférieur à 40 ans, 22 ℅ avait un âge entre

16ans et 24 ans et 20 % avait un âge entre 25ans et 34 ans.

Figure 1 : Répartition de la population étudiée selon l’âge.

Page 26: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

26

2.2. Sexe :

L’agressivité était présente chez 21% des patientes versus 34% dans le genre

masculin.

Figure 2: Répartition de la population selon le sexe.

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

1 2

Sexe masculin Sexe féminn

Présence d'hétéro-agressivitè Pas d'hétéro-agressivitè

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27

2.3. Situation familiale :

Dans l’ensemble des patients étudiés, 45,8% étaient célibataires.

Figure 3: Répartition de la population selon la situation matrimoniale.

2.4. Niveau d’instruction :

Presque 47% des patients avaient un niveau scolaire bas ne dépassant pas les

études secondaires.

Figure 4 : Répartition des patients selon le niveau d’instruction.

Page 28: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

28

2.5. Profession :

Plus de deux tiers de nos patients (47%) étaient sans emploi.

2.6. Lieu d’habitat :

92% des participants provenaient d’un niveau urbain.

2.7. Environnement familial :

28% des participants avaient un environnement familial perturbé fait de divorce,

décès parental, conflits parentaux.

2.8. Modes d’hospitalisation :

La majorité des patients de notre échantillon étaient hospitalisés à la demande

d’une tierce soit 97 ,91%.

3. Antécédents personnels :

3.1. Antécédents d’hétéro-agressivité :

40% des patients avaient déjà présenté un comportement hétéro-agressif.

3.2. Antécédents de violence à l’enfance :

7,7% des patients avaient subis un abus sexuel et 6,15 % avaient subis une

maltraitance parentale.

3.3. Antécédents d’hospitalisations antérieurs et d’hétéro-agressivité :

Plus qu’un tiers des patients ont été hospitalisé pour hétéro-agressivité antérieure

(34 ,7%).

3.4. Antécédents carcéro-judicaires :

Environ 6,5% des patients avaient des antécédents carcéro-judiciaires.

Page 29: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

29

3.5. Antécédents de conduites addictives :

Presque les deux tiers de nos patients (60%) avaient des antécédents de

consommation de substances psychoactives, avant l’éclosion du trouble bipolaire,

Le tabac, le cannabis et l’alcool furent les substances les plus consommées avec

respectivement : 47% pour le tabac, 29% pour le cannabis et 27% pour l’alcool.

4. Comorbidités psychiatriques :

11,5% des patients avaient un trouble de personnalité comorbide dont 80%

avaient un trouble de personnalité de type borderline et 11% de nos patients

avaient des troubles anxieux comorbide.

5. Caractéristiques cliniques du trouble bipolaire dans la population

étudiée :

La majorité de nos patients bipolaires violents avaient un trouble bipolaire type1

(n=88/95,6%), dont 80% présentaient un accès maniaque franc au moment de

l’étude.

Page 30: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

30

Figure 5 : Répartition des patients selon les types des troubles bipolaires.

Figure 6 : Répartition des patients selon l’épisode thymique actuel.

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

120,00%

Trouble bipolaire type 1 Trouble bipolaire type 2

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

Episode maniaque Episode dépressif caractèrisè

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31

6. Répartition des types de violence :

L’agressivité a été répartie en deux types : agressivité verbale et agressivité

physique.

Les agressivités verbales sont généralement les injures et les diffamations.

Les agressivités physiques portent atteinte à l’intégrité physique de la victime et

sont réparties en trois sous types :

1.Agressivité physique sans lésions ou atteinte de l’intégrité physique.

2.Agressivité avec lésion sans engagement du pronostic vital.

3.Agressivité avec lésion vitale.

La majorité des violences étaient de type verbal soit 73℅ (n : 55), 24 ℅ des

agressions ont provoqué des lésions mais sans engagement du pronostic vital et

aucune agression n’a été cause d’une atteinte engageant le pronostic vital.

Figure 7: Répartition des types de violenc

Page 32: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

32

7. Répartition des victimes selon le lien de parenté :

Presque 40 % des victimes ayant subi l’agressivité de la part de nos patients étaient

leurs ascendants (n : 30) (parents), tandis que 15% des victimes étaient des

descendants.

Figure 8: Répartition des victimes selon le lien de parenté.

8. Répartition des moyens utilisés pour d’agressivité physique :

Le moyen de l’hétéro-agressivité était dans 81,25% par le biais de la main, tandis

que 18,75% des agressions ont été faits par arme blanche.

Page 33: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

33

9. Répartition du cadre d’hétéro-agressivité :

Les cadre ou le contexte de la violence hétéro-agressive chez nos patients étaient :

- Un cadre délirant de persecution dans 42,5% (n :39) .

- Un cadre impulsif dans 30,5% (n :28) .

- Suite à une consommation de substance psycho-actives dans 27% .

Figure 9 : répartition de l’agressivité selon le cadre de violence.

Page 34: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

34

10. Répartition des patients selon l’insight :

La plupart des patients (n : 79) avaient un insight négatif et faible conscience de

leur trouble.

11. Modalités de prise en charge du trouble bipolaire chez cette

population :

- Plus de la moitié de nos patients (66,30%, n : 61) était sous association

d’antipsychotique et thymorégulateur

- 15,22% des patients étaient sous thymorégulateur seul

- 6,52% des patients étaient sous antipsychotique seul.

Figure 10 : Répartition des patients selon le type de traitement.

12. Répartition des patients selon l’observance du traitement

Presque 79,35 % de patients (n=73) observent mal leur traitement avec des

écarts thérapeutiques et des prises anarchiques de leur traitement.

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35

Tableau récapitulatif 1 : Caractéristiques sociodémographiques de la population étudiée

Page 36: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

36

Tableau récapitulatif 2 : Antécédents, caractéristiques cliniques de la population étudiée

, types et moyens de violence et la répartition des victimes selon le lien de parenté

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37

DISCUSSION

Page 38: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

38

1. Généralités :

1.1. Définition de la violence et de l'agressivité :

La violence est définie par La HCR-20 (échelle évaluant le risque de violence

envers autrui) comme «tout acte causant des blessures à une autre personne et

toute tentative ou menaces d'actes de même nature» (Webster, Douglas, Eaves et

Hart, 1997) [4].

L'Organisation Mondiale de la Santé définit la violence comme : « l’usage

délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance

contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une

communauté, qui entraîne ou risque d’entraîner un traumatisme, un décès, un

dommage moral, un mal développement ou une carence »... (World Heath

Organization, 2002) [5]. Ainsi l'OMS souligne, que les comportements

agressifs envers autrui sont au même titre que les comportements suicidaires

et les gestes d’automutilation. Le grand dictionnaire Larousse de la

psychologie (Bloch et al., 1991) [6] propose comme définition générale de

l’agressivité : « une tendance à attaquer l'intégrité physique ou psychique d'un

autre être vivant ». D’après cette définition, Le Larousse précise que

l'agressivité n'est pas nécessairement synonyme de violence et qu'elle peut se

manifester par de nombreux comportements différents tels que des menaces,

des regards, des mimiques, des insultes, de la médisance ou de l'ironie.

Selon une étude de la haute autorité de santé sur la dangerosité psychiatrique en

2011 [7] la violence a été différencié de l’agression et de l’agressivité ; l’agression

étant une attaque contre les personnes ou les biens, attaque violente, avec

altération chez la victime de l’intégrité des fonctions physiques ou mentales, et

l’agressivité une « intention agressive sans acte agressif».

La psychanalyse définit l'agressivité comme une tendance ou ensemble de

tendances qui s'actualisent dans des conduites réelles ou fantasmatiques, celles-ci

visant à nuire à autrui, le détruire, le contraindre, l'humilier, etc. L'agression

Page 39: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

39

connaît d'autres modalités que l'action motrice violente et destructrice: il n'est

aucune conduite aussi bien négative (refus d'assistance) que positive, symbolique

(ironie) qu'effectivement agie, qui ne puisse fonctionner comme agression. La

psychanalyse a donné une importance croissante à l'agressivité en la montrant à

l'œuvre très tôt dans le développement du sujet, en soulignant le jeu complexe de

son union et de sa désunion avec la sexualité. Cette évolution des idées culmine

avec la tentative de chercher à l'agressivité un substrat pulsionnel unique et

fondamental dans la notion de pulsion de mort (Laplanche & Pontalis, 1967/1997 ;

p. l3) [8]. Bien que les psychanalystes soient généralement d'avis que l'agressivité

puisse être dirigée contre soi ou contre autrui et qu'elle soit présente dès la

naissance, ils n'expliquent pas tous de la même façon les conduites agressives.

Ainsi, dans sa deuxième topique, Freud (1920/1985) [9 ,10] remanie sa théorie

des pulsions et postule que toutes les manifestations agressives envers autrui ou

envers soi trouvent leur explication dans la pulsion de mort. Cette dernière

conceptualisation de l'agressivité n'a pas fait l'unanimité dans la communauté

analytique et elle continue aujourd'hui d'alimenter les débats.

1.2. Approche historique et théorique du lien entre agressivité et trouble

bipolaire (modèle de Pinel) :

La psychiatrie en tant que discipline est née au XIXème siècle avec Pinel et la

mise en place de l’observation, de la classification des aliénations mentales et du

traitement moral [3].

Pinel définit ainsi cinq catégories d’aliénations mentales : la mélancolie ou

délire exclusif, la manie avec délire, la manie sans délire, les démences,

l’idiotisme. Dans ces catégories, la manie est l’aliénation qui a le plus de lien avec

la dangerosité et la criminologie. Pinel l’a beaucoup décrite « Dans la manie sans

délire, il n’y a aucune altération sensible dans les fonctions de l’entendement, la

perception, le jugement, l’imagination, la mémoire, mais il y a perversion dans les

fonctions affectives, impulsions aveugles à des actes de violence, ou même à une

Page 40: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

40

fureur sanguinaire, sans qu’on puisse y assigner aucune idée dominante, ni aucune

illusion de l’imagination qui soit la cause déterminante de ces funestes penchants

». Il existe, selon lui, des signes physiques préalables à la crise maniaque comme

une « ardeur brûlante dans les intestins », une « chaleur qui se propage à la

poitrine, au col, à la face, avec un coloris plus accusé » puis « L’affection gagne

le cerveau » alors « l’aliéné est dominé par un penchant sanguinaire irrésistible et

s’il peut saisir un instrument tranchant, il est porté à sacrifier avec une sorte de

fureur la première personne qui s’offre à sa vue »[3]. Chez ces patients souffrant

de manie sans délire, il n’existe pas d’idées délirantes dominantes et les crises

maniaques peuvent être entrecoupées de périodes où le sujet est calme, adapté.

L’importance du travail de Pinel dans l’histoire de la psychiatrie, en dehors de

cette ébauche de classification, vient de son apport dans la prise en charge et le

traitement des aliénés. Pour lui, les aliénés, qu’ils soient délirants ou non, doivent

être pris en charge dans les asiles pour y être soignés « Les aliénés qui, jusqu’alors

ont été traités beaucoup plus en ennemis de la sécurité publique qu’en créatures

dignes de pitié doivent être soignés dans des asiles spéciaux. ». Même s’ils ont,

du fait d’une manie sans délire, commis un acte pénalement condamnables, « loin,

d’être des coupables qu’il faut punir, sont des malades dont l’état pénible mérite

tous les égards dus à l’humanité souffrante». Il propose donc que les aliénés, ayant

commis des actes pénalement répréhensibles ou non, soient pris en charge à l’asile

et puissent bénéficier à la fois de traitements « physiques » qui varient selon l’état

du patient et d’un traitement « moral » dont il décrit les modalités.

Pour le maniaque, par exemple, il doit être enfermé dans un lieu obscur « pour

éviter toute impression propre à agir sur ses sens et qui pourrait l’agiter »; puis si

l’agitation a diminué, il peut se promener dans un endroit clos « en le contenant

simplement par un gilet de force, si l’on craint qu’il ne commette un acte de

violence ou qu’il ne se blesse lui-même », enfin « au déclin de la maladie, on

augmente de plus en plus la liberté de mouvements ». « C’est surtout dans les

Page 41: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

41

intervalles de raison que le traitement moral doit marcher de front avec les autres

moyens physiques qu’on met en usage. » Ce traitement moral décrit par Pinel

consiste en une « bienveillance affectueuse avec le malade, à être envers lui d’une

justice sévère, à le punir de ses écarts et de ses fautes par privations mais à revenir

aussitôt aux voies de douceur et condescendance. Un état de manie peut guérir,

pourvu qu’on accorde, dès qu’il est possible, une liberté illimitée à l’intérieur de

l’hospice ».

1.3. Prévalence de l’hétéro-agressivité dans le trouble bipolaire :

Le nombre d’études concernant l’hétéro-agressivité et la violence en cas de

troubles bipolaire est très limité comparativement à la littérature sur la violence

en cas de troubles schizophréniques.

Pour cela, certaines études sont incluses qui sont particulièrement citées et qui

ont été publiées avant 2011 (cf. tableau 3) mais qui comparent surtout avec la

population générale.

Page 42: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

42

Tableau 3 : Principales études récentes portant notamment sur les prévalences

de l’hétéro-agressivité dans le trouble bipolaire.

Etude

Auteur Année Résultats

l’étude princeps de Swanson et al.[12] 1990 Les personnes souffrant de troubles bipolaires ou dépressifs

avaient une prévalence de comportements violents supérieure

à celle de la population générale (11,1 % vs 2,1 % des personnes ayant commis un acte de violence physique hétéro-

agressive).

Pulay et al. [13] 2008 La prévalence de comportements violents de 0,7 % chez les

personnes sans trouble psychiatrique, mais de 25,3 % chez les personnes souffrant de trouble bipolaire de type 1 (OR = 3,72

; IC 95 % [2,94-4,70]) et de 13,6 % chez les personnes

souffrant de trouble bipolaire de type 2 (OR = 1,77 ; IC 95 % [1,26-2,49]). Cependant, en l'absence de comorbidité, la

prévalence de comportements violents n’était que de 2,5 %

chez les personnes souffrant de trouble bipolaire de type 1 et

de 5,1 % chez celles souffrant de trouble bipolaire de type 2.

Elbogen et Johnson, [14] 2009 Une étude concernant 34653 personnes, ont retrouvé une

prévalence d’actes violents de 2 % dans la population générale,

de 3,5 % en cas de trouble bipolaire sans comorbidité, de 2 % en cas d’épisode dépressif caractérisé sans comorbidité, mais

de 13,5 % en cas de trouble bipolaire associé à un abus ou une

dépendance à une substance psycho-active (OR = 1,6 ; IC 95

% [1,08-2,37]) et de 6,5 % en cas d’épisode dépressif caractérisé associé à un abus ou une dépendance à une

substance psycho-active (OR = 1,69 ; IC 95 % [1,22-2,39]).

Fazel et al. [15]) 2010 Une méta-analyse de 8 études sur la violence et les troubles bipolaires retrouvaient une prévalence d’actes de violence de

9,8 % chez les personnes souffrant de trouble bipolaire contre

3 % dans la population générale avec un risque de violence

multiplié en moyenne par 4,1 (de 2,2 à 8,9 selon les études) en cas de trouble bipolaire par rapport à la population générale.

Fazel et al.[15] 2010 Une étude prospective publiée en 2010 concernant 3 743

personnes souffrant de trouble bipolaire, comparées à la population générale et à leur fratrie, Fazel et al. (15)

retrouvaient une prévalence de condamnations pour des

infractions avec violence chez 8,4 % des personnes bipolaires,

alors qu’elle était de 3,5 % dans la population générale et de 6,2 % da]ns leur fratrie.

Cette étude montrait un risque plus élevé de condamnation

pour infractions violentes chez les personnes souffrant de trouble bipolaire en comparaison à la population générale (OR

= 2,3 ; IC 95 % [2,0-2,6]). Mais le risque était moins élevé

lorsque les personnes souffrant de trouble bipolaire étaient comparées à leur fratrie indemne de trouble bipolaire (OR =

1,6 ; IC 95 % [1,2-2,1]).

Page 43: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

43

La prévalence de l’agressivité chez nos patients souffrant de trouble bipolaire

hospitalisé à l’hôpital Arrazi de Salé durant la période d’étude est de 80%.

Une méta-analyse publiée en 2013 [11] avait comme but de comparer la

violence et l’hétéro-agressivité chez les patients souffrants de trouble bipolaires

et les patients souffrant de schizophrénie et elle a trouvé qu’Il y a eu une

augmentation statistiquement significative du risque de violence dans la

schizophrénie et le trouble bipolaire par rapport à la population générale. Les

preuves de cette étude suggèrent que le risque de violence est plus élevé dans le

trouble bipolaire que dans la schizophrénie.

2. Facteurs généraux associés à la violence hétéro-agressive :

2.1. Facteurs sociodémographiques :

Les facteurs sociodémographiques de risque de violence hétéro-agressive chez

les patients ayant un trouble bipolaire sont identiques à ceux de la population

générale : jeune âge, sexe masculin, faible niveau socio-économique et faible

niveau d’études.

Dans notre travail, La majorité de nos patients sont de sexe féminin avec

une moyenne d’âge de 37,7 .42% sont célibataires avec un niveau d’étude

secondaire.

► Jeune âge :

L’âge inférieur à 30-40 ans est un facteur de risque de violence chez les

personnes souffrant de troubles mentaux [14, 16, 17, 18] tel que le trouble

bipolaire. Selon Swanson et al. , la prévalence de la violence est nettement

augmentée chez les jeunes adultes comparés aux sujets âgés [19].

► Faiblesse du statut socio-économique et du niveau d’études :

La faiblesse du statut socio-économique est majoritairement considérée

chez les personnes souffrant de troubles mentaux comme un facteur de risque de

Page 44: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

44

violence [20] et plus précisément, la perte récente de leur logement [63,65,66] et

l’absence d’emploi [21,22,23,24]), voire la faible insertion scolaire [62], seraient

des facteurs de risque de violence hétéro-agressive dans cette population de

patients.

► Célibat :

Le célibat comme facteur de risque de violence reste une question

controversée. Pour Swanson et al. en 1997, les personnes souffrant de troubles

mentaux dont le trouble bipolaire vivant seules étaient moins à risque de

commettre des actes de violence que celles vivant avec des proches, sans doute

du fait de l’absence de proximité d’une cible potentielle [25], alors que, dans

d’autres études, le célibat était un facteur de risque de violence chez les personnes

souffrant de troubles bipolaires [25], témoignant probablement d’une médiocre

insertion sociale.

► Sexe :

Dans la population générale, les hommes sont très nettement plus violents que

les femmes et responsables d’environ 90 % de la violence envers autrui [27]. Le

sexe masculin est également facteur de risque de violence en cas de trouble

bipolaire [27], mais la différence entre les sexes n’est pas si significative, la

maladie augmentant de façon plus importante le risque de violence chez la femme

par rapport à l’homme [15, 28, 29]. Robbins et al. , à partir des données de l’étude

de MacArthur, ont montré que la prévalence de comportements violents diffère

peu entre les hommes et les femmes, sur une période de un an après la sortie de

l’hôpital [30]. Cependant, la violence des femmes est moins grave, entraînant

moins de lésions physiques [30].

Page 45: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

45

2.2. Facteurs liés aux antécédents personnels :

Les antécédents personnels sont parfois difficiles à documenter auprès des

dossiers. Néanmoins on a pu relever certaines informations pertinentes pour

notre étude.

► Perturbation de l’environnement familial :

L'exposition à un environnement familial perturbé, notamment avec des

modèles violents d’interaction aux autres, les conduites violentes chez les parents,

la perte du père, des placements dans l’enfance et l’adolescence et des parents

psychotiques ; est considérée comme un facteur de risque [31, 32, 33, 34].

Pour Fazel et al , les antécédents de violence maternelle seraient un facteur

de risque plus important que les antécédents de violence paternelle, soulignant

ainsi l’importance de l’environnement précoce, les enfants étant plus souvent

élevés par les mères [8]. Ces auteurs retrouvaient une plus grande fréquence

d’actes violents chez les personnes bipolaires comparées à des personnes saines,

mais avec un risque moins élevé lorsque les patients bipolaires étaient comparés

à leur fratrie, celle-ci ayant également un abus ou un trouble lié à l’usage des

substances psycho-actives et ayant été exposée au même environnement

familial[9]. L'adhésion à des « valeurs criminelles » augmente aussi le risque de

violence.

Il existe aussi des facteurs extérieurs contribuent à augmenter le risque de

violence tels que le milieu de vie violent dans lequel évolue le patient. Confrontés

à un quartier plus violent, les patients auraient plus de risques. Une étude

australienne à partir des « registres criminels »9 de 2861 patients suivis sur 25 ans

a montré que l'augmentation de la violence physique envers autrui de la part des

patients de 14,8 % en 1975 à 25 % en 1995 était proportionnelle à celle observée

dans la population générale, qui avait augmenté de 5,1 % à 9,6 % sur la même

période [35]. Par contre, les adultes souffrant de trouble mental grave étaient 2 à

3 fois plus souvent victimes qu’auteurs d'actes de violence, par rapport à la

Page 46: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

46

population générale. En fait, trois variables telles que le fait d’avoir été victime

de violence dans le passé, la violence environnante et l’addiction à des substances

psycho-actives semblent avoir, pour une personne donnée, un effet cumulatif sur

le risque de comportement violent [36].

Dans notre population, 28% de patients avaient un environnement familial

perturbé marqué par le divorce, décès parental et conflits parentaux.

► Antécédents de victimation, abus sexuels dans l’enfance :

La violence subie dans l’enfance des personnes souffrant de troubles mentaux

tels que le trouble bipolaire semble avoir un impact sur le risque de

comportements violents à l’âge adulte, et ces patients sont plus souvent victimes

de violence que la population générale [39], ce qui était évoquée dans notre étude

, 14% de nos patients bipolaires hétéro-agressifs ont subi un abus sexuel et

une maltraitance dans leur enfance.

Une étude récente publiée en 2019 [38] avait comme but de déterminer la

relation entre le traumatisme infantile et le comportement agressif-suicidaire chez

des patients atteints de trouble bipolaire euthymiques dans l'est de la Turquie (n :

112) réalisée entre janvier et juin 2018. Le Formulaire de renseignements

personnels, Questionnaire de traumatisme infantile (CTQ), L'échelle d'agression

de Buss-Perry (BPAS) et l'échelle de probabilité de suicide (SPS) ont été utilisées

pour l'acquisition des données. Il a été déterminé que les patients atteints de

trouble bipolaire ont 89,3% de négligence physique, 74,1% de négligence

émotionnelle, 75,9% de violence physique, 79,5% de violence émotionnelle et

40,2% de violence sexuelle. Le score moyen de CTQ était de 66,8 ± 19,2, le score

total de BPAS était de 94,6 ± 28,8 et le score total de SPS était de 85,3 ± 17,9.

Une corrélation statistiquement significative et positive a été déterminée entre

CTQ, BPAS et SPS (p <0,05). Il y avait une relation faible et positive entre BPAS,

CTQ (r = 0,325 **; p <0,05) et les sous-échelles de CTQ qui sont la violence

émotionnelle (r = 0,350 **; p <0,05), la violence physique (r = 0,354 ** ; p <0,01),

Page 47: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

47

négligence physique (r = 0,313 **; p<0,01) et la négligence émotionnelle (r =

0,316 **; p <0,01). Une différence statistiquement significative a été observée

entre la consommation régulière de substances psycho-actives, la violence contre

autrui et le score total de CTQ, BPAS et SPS (p <0,05). Ainsi d’après cet étude ,

les patients diagnostiqués avec un trouble bipolaire doivent être évalués en ce qui

concerne les antécédents de traumatisme infantile en tenant compte des

caractéristiques sociodémographiques et du soutien psychiatrique afin de prévenir

leurs agressions et tentatives de suicide.

Swanson et al. , en 2002 [39] ont retrouvé un lien significatif entre des

violences physiques subies dans l’enfance et l’adolescence (avant l’âge de 16 ans)

et le risque de violence future (OR = 4,37 ; IC 95 % [2,57-7,42]) dans une

population de personnes souffrant de troubles mentaux (schizophrénie, troubles

schizo-affectifs, troubles bipolaires, épisode dépressif caractérisé), les

antécédents de victimation ayant été recherchés par auto-questionnaire. Un lien

entre le risque de violence hétéro-agressive et les antécédents de victimation à

l’âge adulte (après 16 ans) a été également retrouvé par ces auteurs avec un OR à

7,99 (IC 95 % [2,87- 22,24]). Par contre, les antécédents d’abus sexuels dans

l’enfance ou l’adolescence n’étaient pas corrélés au risque de violence future dans

cette étude.

► « Troubles des conduites » dans l’enfance et l’adolescence :

Les « troubles des conduites » dans l’enfance et l’adolescence sont associés

à une augmentation du risque de violence (41, 42, 43) chez les personnes souffrant

de troubles mentaux comme dans la population générale .Néanmoins, Ces

«troubles des conduites » de l’enfance et de l’adolescence sont rarement retrouvés

chez les adultes ayant un trouble bipolaire. Certains des adolescents peuvent avoir

des troubles dépressifs associés à des « troubles des conduites » qui persistent à

l’âge adulte. Certaines études de cohorte comparant les personnes bipolaires à la

population générale ont retrouvé une plus grande fréquence de violence chez les

Page 48: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

48

personnes bipolaires uniquement en cas d’association à un usage problématique

des substances psycho-actives ou à des « troubles des conduites » [40].

Les troubles de conduites chez notre population étaient difficiles à relever auprès

des dossiers étudiés.

► Antécédents personnels de violence :

Les antécédents de violence envers autrui en particulier envers les proches

sont considérés comme le meilleur prédicteur d’une future violence en population

générale comme en population de personnes souffrant de troubles mentaux tel que

le trouble bipolaire [41, 42, 43].

Presque 40% de notre population étudiée avait un antécédent d’hétéro-

agressivité antérieure.

2.3. Comorbidités psychiatriques :

Les études internationales ont mis en évidence une augmentation exponentielle

du risque de violence en fonction du nombre de comorbidités retrouvées chez les

personnes souffrant de troubles mentaux [99]. Parmi ces comorbidités, trouble lié

à l’usage des substances psycho-actives et le trouble de la personnalité de type

antisocial constituent des facteurs de risque de violence importants. Plus le

nombre de comorbidités est important plus le risque de violence est élevé chez les

personnes ayant un trouble bipolaire. Il convient donc de rechercher

systématiquement les comorbidités dans une approche globale et dynamique de

la personne.

Dans notre population 60% des patients avaient des troubles liés à l’usage de

substance, ce qui concorde avec la littérature et 11,5% avaient un trouble de

personnalité comorbide au trouble bipolaire dont la personnalité borderline.

Page 49: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

49

2.4. Facteurs liés aux soins :

► Insight :

La majorité de nos patients avait un insight négatif.

En effet les données concernant l’association insight et violence hétéro-

agressive des personnes souffrant de troubles mentaux tels que le trouble bipolaire

sont contradictoires.

L’insight jouerait un rôle dans l’adhésion et l’observance du traitement, un

faible insight étant associé à une observance médiocre [44].

Quanbeck et al. , rappelaient en 2005 que chez les patients souffrant de trouble

bipolaire, le manque d'insight était corrélé significativement avec une non-

adhésion au traitement ambulatoire, la nécessité d'un traitement sous contrainte,

des admissions répétées en hospitalisations psychiatriques [45]. Yen et al ont

étudié l’association entre le niveau d’insight et l’évolution de 65 patients souffrant

de trouble bipolaire de type 1 sur 2 ans. Ils ont retrouvé qu’un faible niveau

d’insight concernant le traitement était associé à une mauvaise évolution de la

maladie, à savoir, entre autres, la survenue d’actes de violence auto ou hétéro-

agressifs [46].

Le déni des troubles est une des manifestations habituelles du faible niveau

d’insight et souvent retrouvé chez les patients violents. Il est associé à une faible

reconnaissance des conséquences de la maladie, notamment des actes de

violence[47].

► Alliance thérapeutique, un facteur de protection :

La littérature et l’expérience clinique montrent qu'il existe une corrélation

positive entre alliance thérapeutique et résultats thérapeutiques. L'établissement

d'une authentique alliance thérapeutique est un élément qui contribue à la

diminution de la dangerosité [69].

Page 50: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

50

► Observance médicamenteuse :

Selon plusieurs études, l'observance au traitement joue un rôle central dans

la diminution du risque de comportement violent [48, 49, 50] chez les patients

souffrant de troubles bipolaires.

86% de nos patients agressifs menaient une observance thérapeutique médiocre.

2.5. Facteurs contextuels :

Les données de la littérature montrent l'importance des facteurs de stress

comme les ruptures affectives, les situations conflictuelles, le chômage, le cadre

de vie difficile, le fait d’avoir été victime de violence dans l’année ainsi que

l’exposition à des événements psycho traumatiques majorent le risque de

comportements violents [52, 53, 54].

Dans notre population presque 68,5% sont en situation de chômage et

mènent une vie difficile avec notion de situations conflictuelle familiale ce qui

concorde avec les données de la littérature.

2.6. Facteurs de risque spécifiques de trouble de l’humeur :

► Types de troubles de l’humeur :

Selon les études centrées sur les corrélations entre troubles mentaux et

violence hétéro-agressive : l’épisode dépressif caractérisé et les troubles

bipolaires de type 1 sont plus fréquemment associés au risque de violence grave

que les troubles bipolaires de type 2 [55 ,56]. Les actes de violence graves

(homicides et agressions sexuelles) sont rares. L’étude de MacArthur, Appelbaum

a estimé le taux de prévalence du comportement violent à 19 % chez les patients

déprimés, 15 % chez les patients souffrant d’un trouble bipolaire, évalués 20

semaines après la sortie de l’hôpital sans tenir compte de l'éventuelle

consommation de substances psycho-actives associée [57].

Page 51: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

51

La majorité de notre population avait un trouble bipolaire type 1(95,6%),

mais qui présentait un épisode maniaque dans 80,5% tandis que juste 19,5

% qui présente un épisode dépressif.

► Symptômes cliniques associés au risque de violence :

Le rôle des variables cliniques dans l’évaluation du risque de violence et de

récidive a été longtemps débattu. Les données de la littérature suggèrent que les

facteurs cliniques ne jouent pas un rôle majeur dans la prédiction du risque de

récidive de violence à long terme chez les personnes ayant des antécédents de

violence [58]. Néanmoins, il est important de les prendre en compte dans

l’évaluation du risque de violence à court terme. Chez les patients souffrant d’un

trouble bipolaire, différentes variables cliniques semblent avoir un impact sur

l’augmentation de la prévalence d’actes violents.

Épisode dépressif :

La symptomatologie de l’épisode dépressif caractérisé, peut favoriser un passage

à l’acte auto-agressif mais également hétéro-agressif.

Les symptômes dépressifs peuvent également précipiter les passages à l’acte de

type homicide-suicide dits « altruistes », lorsqu’il existe des idées d’incurabilité,

et pense qu’un proche ou un enfant ne pourra survivre en son absence et qu’il

serait mieux pour lui de mourir également.

Le Bihan et Bourgeois citent par exemple une étude réalisée par Lecomte et

Fornes en France qui mettait en évidence que les auteurs d’un homicide-suicide

étaient le plus souvent des hommes sévèrement déprimés qui tuaient leur épouse

et souvent leurs enfants [59]. Cela a également été retrouvé par Saleva et al. (2008)

qui notaient un tiers d’épisodes dépressifs caractérisés (n = 3) et un tiers de

symptomatologie dépressive (n = 3) chez 9 hommes auteurs d’un homicide-

suicide [60].

Page 52: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

52

Pour les auteurs classiques s’intéressant au risque de violence pour autrui

dans la dépression, la référence à l’homicide altruiste dans la mélancolie est quasi

constante. Ce fait est considéré comme rare mais non exceptionnel [61]. Ce type

d’homicide, concernant le plus fréquemment des proches, s’inscrit souvent dans

un contexte de suicide élargi ou étendu. Les formes cliniques de la mélancolie

anxieuse et surtout de la mélancolie délirante paraissent le plus souvent en cause,

le passage à l’acte homicide dérivant des idées de ruine, de culpabilité, de

persécution, mystiques ou hypochondriaques étendues aux proches.

Dans une étude publiée en 2015 [62] qui avait comme objectif à étudier

les caractéristiques distinctives entre la dépression bipolaire I, II et la dépression

unipolaire, et les traits d'impulsivité / d'agression en particulier chez Six cent

quatre-vingt-cinq (n = 685) patients répartis en 3 groupes : un groupe de patients

(n = 455), avaient un épisode dépressif majeur type dépression unipolaire (UP) ,

un groupe de patients (n = 151) avait une dépression dans le cadre d’un trouble

bipolaire I (BP-I) et le troisième groupe avait une dépression bipolaire II (n = 79).

Parmi les résultats de cet étude : les patients déprimés bipolaire T1et Bipolaire-

T2 avaient des scores d'impulsivité, d'agressivité et d'hostilité à vie plus élevés

que les patients unipolaires. En effet les patients bipolaires-T1 avaient plus des

traits d'impulsivité et d'agression à vie que les patients bipolaire T2 alors que ces

derniers avaient plus d'hostilité que les précédents. En ce qui concerne les

comorbidités, les troubles de la personnalité, les troubles liés à l'alcool et les

troubles anxieux étaient plus fréquents chez les patients bipolaires T1 et bipolaires

T2 chez les patients unipolaires.

Dans notre population la prévalence des patients qui était dans la phase

dépressive était faible (20%).

Page 53: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

53

Épisode maniaque :

Fazel et al. (2010), n’ont pas retrouvé d’augmentation significative du

risque de violence chez les patients souffrant de troubles bipolaires en cas

d’épisode maniaque par rapport à un épisode de dépression (OR = 1,2 ; IC 95 %

[0,8-1,9]). Ils n’ont pas non plus retrouvé d’augmentation du risque de violence

en cas d’épisode mixte ou hypomaniaque chez les patients souffrant de troubles

bipolaires par rapport à un épisode dépressif (OR = 1,1 ; IC 95 % [0,7-1,7]) [15].

En effet les symptômes de l’épisode maniaque (idées de grandeur ou

mégalomaniaques, impulsivité, hyperactivité, idées délirantes) peuvent contribuer

à la survenue d’un comportement antisocial et à une augmentation de risque de

commettre une infraction [63]. Le sentiment de toute-puissance peut également

amener à des affrontements avec les personnes représentant l’autorité et à des

violences physiques lorsque le patient est contrarié dans ses projets [59]. Dans

l’accès maniaque, les actes antisociaux sont décrits comme relativement fréquents

mais de moindre gravité que dans la dépression [64].

L’expérience clinique semble indiquer la particulière prédisposition des

personnes ayant un état mixte au passage à l’acte violent.

80,5% de nos patients agressifs étaient dans un état maniaque.

Idées délirantes :

L’existence de symptômes psychotiques spécifiques tels que les idées de

grandeur, mégalomaniaques ou de persécution semblent être des facteurs de

risque de violence.

Cependant les idées délirantes de persécution augmentent le risque de

violence notamment lorsqu’il y a un persécuteur désigné. Les hallucinations

peuvent être impératives intimant au patient de commettre des actes de violence

parfois homicides [65].

Page 54: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

54

Dans notre travail, 40,5% de nos patients avaient commis leur geste hétèro-

agressif dans un cadre délirant persécutoire.

Impulsivité, hostilité, colère :

L'impulsivité est un trait qui semble être particulièrement importante

durant les épisodes maniaques, mais également lors des phases euthymiques chez

les patients bipolaires [66].

Les études suggèrent que la majorité des agressions chez les sujets bipolaires sont

de type impulsif et interviennent lors des épisodes maniaques [67].

Le type d'infractions (menaces verbales et vandalisme ou incendie

volontaire) pour lesquelles les patients bipolaires sont les plus souvent arrêtés

suggère que l'impulsivité joue un rôle majeur dans la commission des actes

délictueux de ces patients [45]. Il s’agit d’agressions associant une colère extrême,

une destruction de biens ou une agitation. Elles sont souvent précédées de menace

et ne sont pas planifiées, survenant en réponse à une provocation ou la perception

d'une menace. Des sentiments de regret sont généralement rapportés après le

passage à l'acte. Dans notre population, le cadre impulsif de l’hétéro-

agressivité était présent chez 30,5% de nos patients.

Les liens cliniques entre suicide et hétéro-agressivité sont importants. Dans

une étude d’Oquendo, 21 patients bipolaires avec antécédents de suicide étaient

comparés à 23 bipolaires sans antécédents de suicide. Ils avaient des scores plus

élevés d’hostilité et d’impulsivité et davantage d’antécédents de passages à l’acte

hétéro-agressifs [78].

Une attention doit être portée sur les états mixtes, qui, favorisant la désinhibition,

favorisent le passage à l’acte.

Des preuves récentes suggèrent que la colère et l'agression sont

préoccupantes même pendant la rémission pour les personnes atteintes de trouble

Page 55: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

55

bipolaire I, bien qu'il existe une variabilité substantielle dans le degré de colère et

d'agressivité entre les individus.

Une étude publiée en 2015 [79] dans le journal of Affective disorders » a inclus

58 personnes ayant trouble bipolaire I selon les critères de DSM-IV, qui ont été

suivies mensuellement par rapport à la gravité des symptômes jusqu'à ce qu'elles

atteignent la rémission, puis une évaluation des traits d’agressivité a été faite à

l'aide du questionnaire d'agression abrégé. Les paramètres cliniques et de

l'exposition aux traumatismes ont été analysés et les résultats de cette étude ont

trouvé trois domaines de traits qui sont révélés élevés dans le trouble bipolaire et

qui ont également été liés à l'agression en dehors du trouble bipolaire: l'impulsivité

liée aux émotions, l'approche de la motivation et les concepts liées à la dominance.

L'impulsivité liée à l'émotion était liée à la colère, l'hostilité, l'agression verbale

et l'agression physique, même après contrôle des variables cliniques. Les résultats

étendent l'importance de l'impulsivité affective à un autre résultat clinique

important et suggèrent la promesse d'utiliser des modèles psychologiques pour

comprendre les facteurs à l'origine des problèmes d'agression et de colère qui

persistent en rémission chez les personnes atteintes de trouble bipolaire.

3. Analyse des liens entre hétéro-agressivité, trouble bipolaire et trouble

lié à l’usage des substances psycho-actives :

Dans notre étude, presque 27% de nos patients ont commis leur acte

hétéro-agressif suite à la consommation de substance psycho-actives et dont

11,5% avait un trouble de personnalité borderline comorbide.

Plusieurs études de haut niveau de preuve permettent d’établir que la

comorbidité de conduite addictive à une substance psycho-active augmente

significativement la prévalence de comportement violent chez les patients

souffrant d’un trouble bipolaire (prévalence multipliée par 2 à 8). En l’absence de

comorbidité addictifs à une substance psycho-active, la prévalence de

Page 56: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

56

comportement violent dans cette population est presque identique à celle de la

population générale [71,72].

Plus spécifiquement l’étude de Fazel et al [15] montre que l’essentiel de

l’excès de violence enregistré chez les patients bipolaires serait attribuable

principalement aux conduites addictives, notamment à l’alcool, et pour une

moindre part à des facteurs familiaux, qu’ils soient de nature génétique ou

environnementale.

La violence hétéro-agressive chez les personnes ayant une psychopathie associée

à des troubles schizophréniques ou des troubles de l’humeur.

Peu d’études récentes se sont intéressées spécifiquement au lien entre la

violence, les troubles de la personnalité et les troubles de l’humeur. Látalová en

2009 retrouvait qu’une personnalité antisociale comorbide augmentait chez les

patients ayant un trouble bipolaire le risque de violence hétéro-agressive [67].

L’étude de Swann et al. , en 2010 permettait de retrouver l’implication des

troubles de la personnalité du cluster B (personnalités borderline, narcissique,

histrionique, antisociale) dans l’augmentation de la prévalence de conduite

addictive à une substance psycho-active comme comorbidité et donc dans le

risque de passage à l'acte hétéro-agressif [75].

4. Apports critiques de la neuro-imagerie fonctionnelle et des

neurosciences à l’évaluation de la « dangerosité psychiatrique » :

Aujourd’hui, l’apport de l’imagerie permet d’accéder de façon non invasive à

l’examen in vivo de la structure et du fonctionnement du cerveau humain et de

son interaction avec l’environnement [76].

Les apports de l’imagerie dans l’étude de la neuropsychologie des comportements

agressifs et violents apportent un éclairage intéressant. A la recherche de modèle

de compréhension, au-delà de l’expérimentation animale, les chercheurs se sont

penchés sur le suicide, la bipolarité et la psychopathie.

Page 57: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

57

En effet, la plupart des mécanismes neurobiologiques impliqués dans les actes de

violence seraient identiques à ceux du suicide [77] : ils seraient attribués à une

dysrégulation du contrôle des impulsions et des émotions. Sur le plan

neuropsychologique, les réseaux impliqués partageraient des structures

communes notamment les réseaux fronto-limbiques [78].

Une enquête préliminaire sur l'impulsivité, l'agressivité et la matière

blanche chez les patients atteints de trouble bipolaire et les antécédents de

tentative de suicide publiée en 2019 [77] chez 3 groupes faits de 18 patients

atteints de trouble bipolaire et sans tentative de suicide antérieure (BD-S), 12

patients atteints de trouble bipolaire et une tentative de suicide antérieure (BD +

S) et 12 volontaires sains avec évaluation de la substance blanche (c.-à-d.,

Anisotropie fractionnelle) dans les régions cérébrales antérieure et postérieure en

utilisant l'imagerie en tenseur de diffusion Les patients ont rempli l'échelle de

comportement impulsif (UPPS-P) et échelle d'agression impulsive préméditée

(IPAS). Tous les individus ont rempli l'échelle d'impulsion Barratt (BIS-11). Les

résultats de cette étude ont trouvé que les patients atteints de trouble bipolaire +

Suicide avaient une impulsivité globale plus élevée (évaluée à l'aide de l'échelle

de comportement impulsif UPPS-P et BIS-11) et une agression préméditée par

rapport aux patients atteints de trouble bipolaire sans Suicide. Il n'y avait pas de

différences significatives entre les groupes sur les mesures d'anisotropie

fractionnelle (AF). Cependant, Chez les patients atteints de trouble bipolaire +

Suicide avaient une Anisotropie fractionnelle plus élevée dans les régions

cérébrales antérieures (mais pas postérieures) et cela était corrélée à une

impulsivité globale plus élevée sur l'échelle de comportement impulsif UPPS-P.

Il n'y avait aucune corrélation significative entre les régions cérébrales antérieures

ou postérieures avec les mesures cliniques chez les patients atteints de trouble

bipolaire sans S.

Page 58: VIOLENCE ET HETERO-AGRESSIVITE CHEZ LES PATIENTS …

58

D’autres études chez des sujets « impulsifs et agressifs » en imagerie

structurale rapportent un plus faible volume de substance grise dans les régions

frontales, cohérent avec le modèle neuropsychologique du rôle de régulation de

ces structures [78]. Par ailleurs, lorsqu’il y a une addiction à des substances

psycho-actives (alcool, psychostimulants) on retrouve une atteinte diffuse de la

substance grise sur le plan morphologique et une hypoactivation du réseau fronto-

limbique sur le plan fonctionnel. De tels résultats pourraient renforcer les

observations cliniques et épidémiologiques des liens entre violence et

consommation de substances psychoactives [79].

Chez notre population on n’a pas pu évaluer cet apport de neuro-imagerie.

5. Approche préventive :

Les services de psychiatrie ont une responsabilité dans la réduction de la

dangerosité des patients atteints de trouble bipolaire, pour la sécurité de leurs

patients et de la société. La prévention de violences futures requiert des approches

qui se centrent sur les facteurs de personnalité anti-sociales, sur l’abus de

substance, le besoin d’activités et de réinsertion professionnelle, aussi bien que

sur la prise en charge d’une décompensation et le travail sur l’adhésion aux soins.

6. Profil du patient bipolaire hétéro-agressif :

Donc selon ce travail, le profil du patient bipolaire hétéro-agressif est un :

- Sujet célibataire,

- De sexe féminin,

- Avec un âge moyen de 37,7 ans,

- Qui a un niveau scolaire secondaire,

- Sans profession,

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59

- Avec un environnement familial perturbé et une relation familiale

conflictuelle,

-Avec antécédents d’hétéro-agressivité antérieure,

- Avec comorbidité de trouble lié à l’usage de substances psychoactives et un

trouble de personnalité borderline prémorbide,

- Avec un diagnostic de trouble bipolaire type 1 en phase maniaque,

- Avec un faible niveau d’insight et une mauvaise observance thérapeutique,

- La victime est connue du patient (ascendants),

- Le type d’hétéro-agressivité fréquent est l’agressivité verbale,

- Le moyen utilisé fréquent dans l’hétéro-agressivité physique est la main sans

lésion,

- Le cadre d’hétéro-agressivité est délirant.

7. Limites de ce travail :

Parmi les limites de notre travail, on note :

o La prévalence diminuée du sexe masculin.

o Peu d’informations évoquées sur la trajectoire de vie des patients depuis

leurs enfances et leur mode de vie et difficultés à retracer leur histoire de

la maladie et biographie avec précision.

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60

CONCLUSION

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61

Les facteurs de risque de violence chez les patients présentant des troubles

bipolaires sont multiples. Si certains ne peuvent pas être modifiés, comme le sexe

et l’âge, les autres peuvent être pris en charge par des interventions spécifiques.

Le rôle du médecin sera de connaître les facteurs de risque prédictifs et

précipitants d’une conduite hétéro-agressive et nous citerons surtout :

Environnement familial perturbé avec notion conflictuelle et notion de

chômage.

Antécédents de violence, d’abus sexuel, de trouble de conduite dans

l’enfance

Présence de comorbidité psychiatriques et surtout addictives tels que les

trouble de personnalité surtout de type antisociale, l’usage des substances

psycho-actives.

Type de trouble bipolaire de type 1 en phase dépressive surtout et aussi

en phase maniaque.

Cadre impulsif, délirant de l’hétéro-agressivité.

Mauvaise observance thérapeutique et altération de l’insight.

-Dans notre contexte l’épisode dépressif dans lequel s’est présenté le patient

violent était de loin le plus fréquent.

-Aucun facteur de risque ne doit être laissé de côté, pour que soit permise une

réduction réelle du risque d’hétéro-agressivité. Il faut prendre en charge à la fois

les comportements antisociaux, les troubles liés à l’usage de substances, les

symptômes de la maladie et l’environnement social et repenser le soin.

Toutes ces interventions permettront, ensemble, une meilleure adaptation du

patient dans la société et une réduction des risques de passage à l’acte hétéro-

agressif.

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62

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70

Résumé

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71

Violence et hétéro-agressivité chez les patients souffrant de trouble

bipolaire : prévalence et facteurs de risque

Introduction :

La dangerosité psychiatrique est considérée alors comme une manifestation

symptomatique liée à l’expression directe de la maladie mentale. Ce concept est

habituellement abordé comme risque de violence et d’agressivité.

Par ailleurs, Les comportements de violence hétéro-agressive physiques et

verbales qu'ils soient dirigés vers autrui ou contre les biens, sont plus fréquents

chez les personnes atteintes de troubles bipolaires que chez la population

générale.

Objectif :

Déterminer la prévalence de l’hétéro-agressivité chez les patients souffrant de

trouble bipolaire.

Faire une description des caractéristiques cliniques, sociodémographiques et

contextuelles des patients bipolaires violents.

Relever les différents facteurs de risque de violence dans cette population.

Méthodologie :

L’étude est de type descriptif transversal ,menée sur dossiers médicaux des

patients bipolaires ayant été hospitalisés à l’hôpital Arrazi de Salé dont le motif

d’hospitalisation étaient l’hétéro-agressivité sur une période étalée entre janvier

2016 au Janvier 2019 à l’aide d’une fiche d’exploitation, regroupant les données

sociodémographiques et cliniques, les comorbidités psychiatriques et addictives,

les caractéristiques du trouble bipolaire basées sur les critères de DSM 5, la

répartition de la victime selon le degrés de parenté, les types de l’agressivité, les

moyens de la violence, le cadre d’hétéro-agressivité, la prise en charge et

l’observance thérapeutique.

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72

Résultats :

Les résultats de notre échantillon ne diffèrent pas de celles de la littérature.

Parmi les 115 patients bipolaires hospitalisés durant cette période : 92 cas

répondent aux critères d’inclusion ce qui correspond à une prévalence de 80 %

(61 femmes et 31 hommes)

L'âge Moyen de notre échantillon (bipolaires violents) est de 37 ,7 ans.

Le niveau d’instruction ne dépassait pas le niveau secondaire dans 65% des cas.

Un milieu familial perturbé est trouvé dans 28%.

Un antécédent d’hétéro-agressivité antérieur a été trouvé chez 36% des patients et

d’abus sexuel dans 14% des cas dans leurs enfances.

34,7% de nos patients ont été hospitalisés plus de 2 fois.

Le trouble de personnalité borderline présent dans 11,5 % des patients.

Les patients agressifs souffrant de trouble bipolaire étaient consommateurs de

substance psycho-actives dans 60% des cas. Les ascendants représentent 40% des

victimes, la fratrie représente 16% des victimes, Les descendants représentent

15% des victimes, les conjoints représentent 12%. L’agression de type verbale

était la plus fréquente de 73%.

La violence par arme blanche était de 18,75%.

Le cadre d’hétéro-agressivité était dans un contexte délirant de persécution dans

42,5% des cas et dans un contexte d’impulsivité dans 30,5% . La majorité des

patients violents souffraient de trouble bipolaire de type 1 dans 95,6% dont 80,5

% étaient en phase maniaque.

66% des patients étaient sous antipsychotiques associé à un thymorégulateur.

Nos patients sont non observant à leurs traitements dans 86% des cas. L’insight

est négatif chez la plus part des patient dans 83,72 %.

De notre étude, il s’avère que le patient hétéro-agressif souffrant de trouble

bipolaire se caractérise par un ensemble de paramètres qui sont : Une jeune

femme, sans profession , un bas niveau d’instruction, ayant des antécédents de

violence antérieur, la victime est connue du patient (ascendants), Le type de

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bipolarité que présente le patient bipolaire violent était de type 1 en phase

maniaque, le cadre d’hétéro-agressivité chez le patient bipolaire était

essentiellement dans un cadre délirant, l’agressivité était verbale , il est

consommateur de substance psychoactives, il a fait l’objet de plusieurs

hospitalisations et il observe très mal son traitement.

Conclusion:

Une connaissance de ces facteurs nous permettrait une meilleure prévention de

la violence chez nos patients souffrant de trouble bipolaire.

Mots clés : violence, hétéro-agressivité, trouble bipolaire, prévalence, facteurs de

risque.

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Annexes

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Questionnaire : violence et hétéro-agressivité chez les patients souffrant de

trouble bipolaire : prévalence et facteurs de risque

I. Renseignements sociodémographiques

1. AGE :

2. Sexe : Masculin□ Féminin□

3. Situation maritale : Célibataire □ Marié□ Divorcé□ Veuf□

4. Profession : Oui □. Non □.

5. Environnement familial : Sain □ Perturbé □

6. Niveau d’instruction : □ Non scolarise □ Primaire □ Secondaire

7. Niveau Socioéconomique : Aise □ Moyen □ Bas □

8. Milieu de Vie : Rural □ Urbain □

II. Antécédents

1. Antécédents carcéro‐judiciaires : Oui □ Non □

2. Antécédents d’hétéro-agressivité : Oui □ Non □

3. Antécédents de violence dans l’enfance: Oui □ Non □

4. Antécédents d’hospitalisations psychiatriques liées au diagnostic :

Oui □ : <2 □ >2 □ Non □

5 .Comorbidité psychiatrique : Oui □ si oui laquelle :………… Non □

6. Antécédents de Trouble liés à l’usage de substances : non □ oui □ si oui les

quels : Tabac □ :

Cannabis □ :

Alcool □ :

Psychotropes □ :

Solvants □ : Autres □ :

7. Antécédents médico-chirurgicaux : non □oui □si oui lequel :……..

8. Antécédents familiaux :……….

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III. Renseignements cliniques, thérapeutiques et évolutifs

1. Type de trouble bipolaire : T1 □…… T2 □……

2. Episode thymique actuel : dépressif□ maniaque□ hypomaniaque□

3. Mode d’hospitalisation actuelle: libre □ HDT □ HDO □

4. Insight : Positif □….. Négatif □…..

10. Observance au traitement : Bonne □….Mauvaise □…….

11. Traitement suivi :

Thymorégulateur seul □….. Antipsychotique seul □…… Thymorégulateur et

antipsychotique□…… Autre…

IV. Contexte et caractéristique de l’hétéro-agressivité :

1. Contexte de l’hétéro-agressivité :

Délirant □ Impulsif □ Après consommation de substances psycho-actives □

Suite à une frustration □ Autre □ ….

2. Répartition de la victime selon le degré de parenté :

Ascendants □….. Descendants □….. Conjoints □….. Voisins □… Autres □…..

3. Types de violence :

Agression verbale □ Agression sans lésion □ Agression avec lésion non vitale

□ Agression avec lésion vitale □

4. Moyens d’agression physique: Arme blanche □…. Main □…. Autre □….

5. Insight : positif □ négatif □