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UNIVERSITE ABDELMALEKESSAADI FACULTE DES SCIENCES TETOUAN UFR: Sciences de la mer MEMOIRE DIPLÔME DES ETUDES SUPERIEURES APPROFONDIES En Scienceset Techniques de la Mer Appliquées à la Gestion du Littoral Evolution récente (occupation du sol et trait de côte) et impacts anthropiques au niveau de l’Estuaire de Tahaddart (Maroc Nord Occidental) Présenté par Mr. Mohamed AMHARRAK Soutenu le 04 novembre 2006 Devant le jury Pr. Driss NACHITE Département de Géologie, Faculté des sciences de Tétouan Pr. Ratiba BEKKALI Département de Biologie, Faculté des sciences de Tétouan Pr. Giorgio ANFUSO MELFI Faculté des sciences de la Mer et de l’Environnement de l’Université de Cadix - Espagne Pr. Javier BENAVENTE Faculté des sciences de la Mer et de l’Environnement de l’Université de Cadix - Espagne Pour l’obtention du

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UNIVERSITE ABDELMALEKESSAADI

FACULTE DES SCIENCES TETOUAN

UFR: Sciences de la mer

MEMOIRE

DIPLÔME DES ETUDES SUPERIEURES APPROFONDIESEn Scienceset Techniques de la Mer Appliquées à la Gestion du

Littoral

Evolution récente (occupation du sol et trait de côte) et impacts anthropiques au niveau de l’Estuaire de

Tahaddart (Maroc Nord Occidental)

Présenté parMr. Mohamed AMHARRAK

Soutenu le 04 novembre 2006Devant le jury

Pr. Driss NACHITE Département de Géologie, Faculté des sciences de Tétouan

Pr. Ratiba BEKKALI Département de Biologie, Faculté des sciences de Tétouan

Pr. Giorgio ANFUSO MELFI Faculté des sciences de la Mer et de l’Environnement de l’Université de Cadix - Espagne

Pr. Javier BENAVENTE Faculté des sciences de la Mer et de l’Environnement de l’Université de Cadix - Espagne

Pour l’obtention du

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Je dédie ce modeste travail à:

Ma mère, Mon père et mes frères.

Mon oncle El Khayati Ahmed et sa petite fille Chaymae.

Mes amis : EL kassimi, Taaouati, El Mrini, Mhamedi, El makkoudi, Ajanaf, Benali Tarik, El Ouareth, Boulajoul, El

Farloumi, El Frihmat, Achboun, Khabali, El Mrabet et tous les amis de Tayara.

Tous mes collègues des DESAs «STMAGL» et «RIGTEC»..

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AVANT PROPOS

Le moment de rédiger ces quelques lignes, m’est particulièrement agréable car je voudrais exprimer tous mes remerciements aux personnes qui ont contribué au déroulement de ce travail.

Je remercie d’abord vivement mon directeur de recherche Mr. Driss NACHITE, Professeur à la faculté des Sciences de Tétouan, pour son encadrement régulier durant mes 2 années de DESA. J’ai particulièrement apprécié son dynamisme, ses conseils scientifiques pour la réalisation de ce mémoire ainsi que son soutien lors de la rédaction.

Je remercie aussi Madame Ratiba BEKKALI, Professeur à la faculté des Sciences de Tétouan, qui m’a beaucoup encouragé et dès ma première année à la faculté.

Je voudrais remercier tout particulièrement Mrs Giorgio ANFUSO et Javier BENAVENTE, Professeurs à la Faculté des Sciences de la Mer et de l’Environnement de l’Université de Cadix (Espagne), qui ont accepté d’évaluer ce travail et de faire partie du jury.

Je dois remercier également Messieurs Abdelwahid OUAZZANI-TOUHAMI et Brahim EL MOUTCHOU, Professeurs Assistants à la faculté des Sciences de Tétouan, qui ont été mes professeurs durant les trois dernières années et pour leurs remarques précieuses.

Mes vifs remerciements vont aussi à tous les enseignants, nationaux et étrangers, qui ont participé de loin ou de prés à notre formation.

Remerciements

Ce travail a été réalisé avec l’appui du PROTARS III D16/07 et du PAI Franco-Marocain n° MA/06/159 (Volubilis).

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Résumé

L’estuaire de Tahaddart, qui fait l’objet du présent travail, est situé sur la façade atlantique de la péninsule de Tanger, au nord ouest du Maroc.

L’utilisation des documents multidates, carte topographique (de 1965 à base des photos aériennes de 1958) et photos aériennes (de 1981 et 1992), nous a permis de qualifier et quantifier l’évolution de l’occupation du sol et du trait de côte entre 1958 et 1992:

Concernant l’occupation du sol, les résultats obtenus montrent une réduction de la surface des zones humides avec un taux moyen annuel de 14,2 ha/an, une augmentation de 404 ha au niveau de la surface des douars accompagnée d’une extension des terres cultivées au profit des zones humides et un reboisement de 450 ha le long de la route principale n°2 durant les années soixante-dix du dernier siècle.

Concernant le trait de côte, on constate une tendance générale vers l’érosion avec un taux moyen annuel de 1,94 m/an. Cette tendance érosive montre une variation dans le temps et dans l’espace.

Cette évolution est largement d’origine anthropique; l’extraction des sables, la construction du barrage Ibn Battouta, l’installation de la station radio (voix de l’Amérique), le pompage des eaux pour l’irrigation et le captage des sources sont autant d’activités responsables de ces changements. La construction du barrage 9 Avril en 1995 et l’autoroute en 2004 vont probablement accentuer cette tendance.

Mots clés: Maroc, estuaire de Tahaddart, évolution, occupation du sol, plages, érosion, SIG.

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ResumenEl estuario de Tahaddart, que es objeto del presente trabajo, se sitúa sobre la

costa atlántica de la península de Tánger al norte occidental de Marruecos.

Con el fin de reconstruir la evolución del litoral, ocupación del suelo y de la línea de costa, se han utilizado el mapa topográfico y las fotografías aéreas de 1981 y 1992.

Por lo que se refiere a la ocupación del suelo, los resultados obtenidos muestran una reducción de la superficie de las zonas húmedas con una tasa anual del 14,2ha/año, un aumento de 404 Ha. en la superficie de los douars acompañada de una extensión de las tierras cultivadas en favor de las zonas húmedas y una repoblación de 450 Ha. a lo largo de la carretera principal n°2 durante los años setenta del último siglo.

El litoral registra un proceso de erosión constante que se ha acentuado a partir des años 80. La tasa medio de retroceso es de 1,94 m/año, con variaciones espaciales muy notables.

Esta evolución es ampliamente de origen antropico; la extracción de las arenas, la construcción de la presa Ibn Battouta, la instalación de la estación de radio (Voz de América), el bombeo de las aguas para el riego y la captación de las fuentes son tantas actividades responsables de estos cambios. La construcción de la presa 9 de Abril en 1995 y la autopista en 2004 van a acentuar la situación.

Palabras clave: Marruecos, estuario de Tahaddart, evolución, ocupación del suelo, playas, retroceso, SIG.

Abstract

The Tahaddart estuary, which is the subject of this study, is located on the Atlantic frontage of the Tangier peninsula on the northwest of Morocco.

We used the multidates documents, topographic chart and air photographs of 1981 and 1992, to qualify and quantify the evolution of the ground occupation and the coast feature between 1958 and 1992:

2 ha/year, an increase of 404 ha on the douars surface accompanied by an extension of the grounds cultivated to the profit of the wetlands and a forestation of 450 ha along the principal road n°2 during the Seventies of the last century.

Concerning the coast feature, we note a general tendency towards erosion with an annual average rate of 1.94 m/year but with a space-time variation.

This evolution is largely of human origin; the sands extraction, the construction of the Ibn Battouta dam, the installation of the radio station (Voice of America), the water pumping for the irrigation and the sources catching are as many activities responsible for these changes. The construction of the April 9 dam in 1995 and the motorway in 2004 will accentuate the situation.

Key words: Morocco, Tahaddart estuary, evolution, ground occupation, coasts, erosion, GIS.

Concerning the landuse, the results obtained show a reduction of the wetlands surface with an annual average rate of 14.

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v

صخلم

عقی بصم عوضوم ،ترادھات انتسارد ىلع ،ھتاھ ةھجاولا ةیسلطألا ھبشل ةریزجلا

ةیجنطلا يف لامش برغ .برغملا

تنكم قئاثو ةنراقم ةددعتم ةطیرخ ؛خیراوتلا ةیفارغوبط روصو ةیوج

نم ،1992و 1981تاونسل دصر روطت ضرألا لالغتسا و طخ ئطاشلا لالخ

ةرتفلا ةدتمملا : 1992ىلا1958نم

صوصخب لالغتسا ناف ،ضرألا كانھ اعجارت يف ةحاسم قطانملا ةبطرلا

امب راتكھ 14.2هردق ایونس عافتراو ةحاسم ریواودلا امب راتكھ 404هردق

عافتراب ةبوحصم ةحاسم ىضارالا ةیعارزلا ریجش تو راتكھ 450يلاوح ىلع

لوط قیرطلا ةیسیئرلا . 2مقر

صوصخب طخ ،ئطاشلا ةظحالمالف ةدئاسلا يھ عجارت طخ ئطاشلا وحن

ةسبایلا لدعمب يلاوح نیرتم ایونس مغرالب نم هریغت .يناكمزلا

و ىقبی ناسنإلا وھ لوؤسملا نع هدھ تاریغتلا تیح نأ جارختسا لامرلا و

ءانب دس نبا ةطوطب ةطحم و ویدار توص اكیرمأ و تاونق يرلا نورثؤی ابلس يف

ریسلا يداعلا قطانملل ةبطرلا و دادزیسو . ئطاشلا عض ولا امزأت عم ءانب 9دس

لیربا و 1995ةنس ءانب قیرطلا .2004ةنس رایسلا

بصم ،برغملا : ةزراب تاملك قئاثو ،ترادھات ةددعتم لالغتسا ،روطت ،خیراوتلا طخ ،ضرألا

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Sommaire

Sommaire..................................................................................................................................1Introduction générale.................................................................................................................3

I. Définition.........................................................................................................................3II. Morphologie d’un estuaire...............................................................................................4III.Conditions d’existence d’un estuaire...............................................................................4IV. Intérêt des estuaires.......................................................................................................4V.Problématique...................................................................................................................5VI. Objectifs........................................................................................................................5

Chapitre 1. L’estuaire de Tahadart: Généralités.......................................................................6I. Situation géographique.....................................................................................................6II. Climat...............................................................................................................................6

A. Précipitations.............................................................................................................6B. Températures.............................................................................................................6C. Vents..........................................................................................................................9D. Evaporation.............................................................................................................10

III.Caractéristiques physiques.............................................................................................10A. Milieu terrestre........................................................................................................101. Topographie........................................................................................................102. Géologie..............................................................................................................12

a. Prérif interne....................................................................................................12b. Unité de Tanger...............................................................................................12c. Nappe du Habt.................................................................................................12d. Numidien.........................................................................................................12e. Néogène...........................................................................................................12f. Quaternaire......................................................................................................14

3. Pédologie.............................................................................................................14a. Sols des zones gréseuses:...............................................................................14b. Sols des zones marneuses:..............................................................................14c. Sols des terrains alluviaux:.............................................................................14d. Sols hydromorphes (vertisols):.......................................................................14e. Sols halomorphes (solontchaks):....................................................................14f. Sols côtiers:....................................................................................................15

4. Hydrogéologie:...................................................................................................155. Hydrologie:........................................................................................................15B. Océanographie.........................................................................................................171. Bathymétrie.........................................................................................................172. Hydrodynamisme.................................................................................................17

a. Houles et Vagues.............................................................................................17a. Marée:.............................................................................................................18b. Courants généraux...........................................................................................21

IV. Contexte socio-économique........................................................................................21A. Démographie...........................................................................................................21B. Activités et système d’exploitation.........................................................................211. Agriculture..........................................................................................................222. Pâturage..............................................................................................................223. Exploitation de la végétation...............................................................................224. Exploitation du sel...............................................................................................225. Pêche...................................................................................................................22

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6. Chasse.................................................................................................................237. Tourisme..............................................................................................................23C. Infrastructures..........................................................................................................231. Réseau routier.....................................................................................................232. Stations radio......................................................................................................233. Centrale thermique..............................................................................................23

Chapitre 2. L’Estuaire de Tahaddart: caractéristiques physiques et biodiversité..................24I. Caractéristiques physiques.............................................................................................24

A. Bathymétrie.............................................................................................................24B. Morphologie............................................................................................................24C. Dynamique estuarienne...........................................................................................25

D. Granulométrie et analyse à la loupe binoculaire des sédiments superficiels……...26II. Biodiversité....................................................................................................................26

A. Flore estuarienne.....................................................................................................261. Chenal.................................................................................................................262. Slikke...................................................................................................................26

a. Basse slikke.....................................................................................................26b. Haute slikke.....................................................................................................27

3. Schorre................................................................................................................27B. Faune.......................................................................................................................27

Chapitre 3. Cartographie et quantification..............................................................................29de l’occupation du sol.............................................................................................................29

I. Données..........................................................................................................................29A. Sources d’informations...........................................................................................29B. Photo-interprétation.................................................................................................29C. Outil et technique....................................................................................................291. Calage.................................................................................................................302. Digitalisation.......................................................................................................30

II. Résultats et interprétations.............................................................................................30A. Résultats..................................................................................................................301. Occupation du sol en 1958..................................................................................302. Occupation du sol en 1992..................................................................................323. Comparaison entre 1958 et 1992........................................................................33B. Interprétation...........................................................................................................33

Chapitre 4. Evolution morphologique du trait de côte de l’estuaire de Tahaddart................35I. Méthodologie.................................................................................................................35II. Résultats.........................................................................................................................35

A. Les Plages de Haouara (au nord) et de Briech (au sud)..........................................35B. Flèche littorale et embouchure de Tahaddart..........................................................36C. Rives de l’estuaire de Tahaddart.............................................................................36

III.Causes de l’instabilité du trait de cote de la zone étudiée..............................................38A. Elévation du niveau marin.......................................................................................38B. Néotectonique..........................................................................................................38

Conclusion générale................................................................................................................41Références bibliographiques...................................................................................................42

Liste des tableaux........................................................................................46Liste des figures..........................................................................45

IV. Conclusions.................................................................................................................39D. Action anthropique.................................................................................................39C. Paramètres hydrodynamiques................................................................................38

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Introduction générale

I. Définition Estuaire provient du mot latin aestuarium, de aestus "mouvement des flots" (Le Petit

Robert, 2006) et donc la zone où se déroule ces mouvements des flots.

En géomorphologie, le terme estuaire désigne, sur une côte à faible relief, l’embouchure d’un cours d’eau important qui s’évase vers l’aval et dans laquelle pénètre amplement la marée (Figure 1).

L’ouverture vers le large ne doit donc pas être obstruée. Des sédiments surtout fins, d’origine fluviale et marine, y sont piégés pendant un temps plus ou moins long et, si une partie d’entre eux finit par être expulsée en mer, une autre partie contribue au colmatage de l’estuaire par la construction de vasières latérales et de bancs sableux médians (Paskoff, 1994).

Figure 1: Schéma d’un estuaire (Paskoff, 1994)Un estuaire est généralement divisé en 3 parties géographiques:L'estuaire aval, en contact direct avec la mer. L'estuaire central, constitué d'un mélange d'eau douce et d'eau fortement salée. L'estuaire amont, d'eau douce, soumis à l'action quotidienne de la marée.

Figure 2: Les trois parties géographiques d’un estuaire (Romaña, 1994).

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II. Morphologie d’un estuaireClassiquement, on subdivise un estuaire en trois unités morphologiques:

Le chenal, la partie qui reste immergée même à marée basse.

La slikke, qui correspond à la zone de balancement des marées. Elle est constituée de chenaux qui drainent les vasières à marée descendante.

Le schorre, correspond à la partie la plus haute, immergée seulement lors des grandes marées.

Figure 3: Coupe schématique montrant les trois unités morphologiques d’un estuaire

(d’après Van Straten in Guilcher, 1941).

III. Conditions d’existence d’un estuaireD’après Paskoff (1994), les estuaires se rencontrent là où les conditions suivantes,

favorables à leur existence, sont réunies:

marées d’amplitude suffisante pour permettre l’occurrence de courants rapides de flot et de jusant.

morphologie en entonnoir de l’embouchure qui, à la fois, autorise une importante pénétration de la marée par sa large ouverture et sa profondeur à l’aval, et permet une accélération des courants de chasse par son rétrécissement vers l’amont.

charge alluviale grossière faible; si elle était abondante, elle excèderait la compétence et la capacité des courants, donc elle activerait le remblaiement de l’estuaire.

IV. Intérêt des estuairesLes estuaires présentent un intérêt aussi écologique que socio-économiques; ils sont

considérés parmi les systèmes naturels les plus productifs du monde d’où la grande importance pour la pêche et l’aquaculture. Une première approximation des différents types de zones humides définis par la convention de Ramsar a situé les estuaires en tête du classement de ces écosystèmes (Tableau 1).

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Tableau 1: Rendement des écosystèmes des différents types de zones humides en dollars américains.(D’après Costanza et al., 1997)

V. ProblématiqueLa zone humide de Tahaddart (N du Maroc), classée par le gouvernement marocain

comme Site d’intérêt biologiqueet écologique «SIBE L 11, Plan Directeur des Aires protégées du Maroc», n’a connu aucune étude importante. Elle conserve encore en grande partie ses caractéristiques naturelles originales mais la pression des activités et des usages sont à chaque fois plus intenses. Une grande centrale thermique vient d’être installée en amont et une autoroute en aval de l’oued.

VI. Objectifs Reconnaître l’estuaire de Tahaddart du point de vue: morphologique, dynamique,

sédimentation superficielle et biodiversité.

Cartographier et quantifier l’évolution de l’occupation du sol entre 1958 et 1992.

Qualifier et quantifier l’évolution du trait de côte entre 1958 et 1992.

Evaluation des zones humides Valeur totale (USD)/hectare/an

Valeur totale du flux monétaire mondial (USD/an)

Estuaires 22,382 4100000000 000Herbiers marins/lits d’algues 19,004 3801000000000Récifs coralliens 6,075 375000000000Marais cotidaux/ mangroves 9,990 1648000000000Marécages/ plaines d’inondation 19,580 3231000000 000Lacs/ cours d’eau 8,498 1700000000000

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Chapitre 1. L’estuaire de Tahadart: Généralités

I. Situation géographique

L’estuaire de Tahaddart est situé dans la péninsule Tangitane au NW du Maroc, à 30 Km environ au sud de la ville de Tanger et à 15 Km environ au nord de la ville d’Asilah (Fig. 4). Avec ses annexes humides, il a été classé par le gouvernement marocain comme Site d’intérêt biologique et écologique «SIBE L 11, Plan Directeur des Aires protégées du Maroc» et référencié comme suit:

- Coordonnées géographiques: 35° 34’ N – 6°W.- Référence des cartes: 1/50.000 – EL MANZLA.- Province administrative: Tanger.- Centre administratif proche: Asilah.- District forestier: Charf el Akab.- Région biogéographique: n° 2 – RHARB Nord.

Pour ce travail, une superficie carrée de 10Km x 10Km a été retenue comme aire de l’étude. Elle est limitée au Nord par le village de Haouara, à l’Est par celui de Hajra-en-Nahal, au Sud par celui de Briech et finalement à l’Ouest par l’océan (Fig. 4). Ses coordonnées Lambert sont:

445 < x < 455550 <Y < 560

II. ClimatSa situation au Nord-Ouest du Maroc, sous influence conjuguée de l’Atlantique et de la

méditerranée, lui confère un climat typique de la méditerranée occidentale, caractérisé par un hiver humide et doux, un été sec et chaud de 5 mois allant de mai jusqu’à septembre (Fig. 5), avec une prédominance des vents d’Est.

Ces variations saisonnières sont imputables aux mouvements de l’anticyclone des Açores et aux échanges atmosphériques à travers le détroit provoqués par la différence de pression et d’échauffement entre l’océan et la méditerranée (Karrouk, 1990).

A.Précipitations

Les précipitations sont relativement fortes, avec une moyenne annuelle qui varie de 655.8 mm à 765.3 mm (Tableau 2). Elles sont très irrégulières dans le temps et à caractère torrentiel, les ¾ des précipitations se concentrent pendant la période d’octobre-février avec un maximum en décembre (132,8mm), tandis que l’été (juin-septembre) est pratiquement sec (Tableau 3).

B. Températures

La température moyenne annuelle est de 18,2°C, la température annuelle maximale est de 20,3°C avec une variation mensuelle de 27,3°C en août à 14,3°C en janvier. La température minimale est, en moyenne, de 16,2°C et la variation mensuelle varie de 10°C en janvier à 14,4 °C en août (Tableau 4).

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Figure 4: Situation géographique de la zone d’étude

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Figure 5: Diagrammes ombrothermiques des stations métrologiques aux alentours de la zone d’étude (Tanger-Boukhalef et Kalaya: propre élaboration, Dar-Chaoui d’après El Gharbaoui, 1981).

Tableau 2: Précipitations moyennes annuelles des stations météorologiques aux alentour de la Zone d’étude (source: DNM aéroport de Tanger pour la station de Boukhalef et A.B.H.L. pour les autres

stations).

StationsPériode

d'observationPrécipitations moyennes

annuellesAéroport de Boukhalef

1968/1994 765,3

Kalaya 1969/2005 710,7

Barrage Ibn Battouta 1983/2005 696,2

9 Avril 1971/2005 655,8

Dar-Chaoui 1942/2005 717,4

Jbel Hbib 1970/2005 708,5

Tanger-Boukhalef

0

20

40

60

80

100

120

140

JFMAMJJOSOND

P(mm)

0

10

20

30

40

50

60

70T(°C)

KALAYA

0

20

40

60

80

100

120

140

JFMAMJ JOSOND

P(mm)

0

10

20

30

40

50

60

70T(°C)

10

30

50

70

90

110

130

150

170

190P (mm) T (°C)

J F MA M J J A S O ND

Dar-Chaoui

95

85

75

65

55

45

35

25

15

5

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Tableau 3 : Précipitations moyennes mensuelles enregistrées à la station météorologique deKalaya (1969/2005) (source: A.B.H.L.).

Tableau 4: Températures moyennes mensuelles enregistrées à la station météorologique deKalaya (1983/2001) (source: A.B.H.L.).

C.Vents

Les vents dans la région suivent une direction préférentielle Est-ouest comme réponse au relief. Les vents dominants sont des vents d’Est (27%) et d’Ouest (16%) (fig.6), la vitesse moyenne mensuelle est de 4 à 9m/s avec un maximum en mars (8.7m/s).

Les vents de l’ouest (Rharbi) et de Nord-Est apportent en hiver et printemps des pluies fortes, alors que les vents de Sud-est (Chergui) amènent la sécheresse, ils sont violents dépassant parfois 130 Km/h. L’action de ces vents secs est souvent néfaste pour l’agriculture (Ionesco & Stefanesco, 1967).

Tableau 5: Vitesse moyenne mensuelle des vents enregistrés à la station de Boukhalef (1997) (source: DNM aéroport de Tanger).

Mois Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

P. moy. (mm) 103.4 85.0 69.0 71.3 41.2 9.7 1.0 1.8 23.5 75.9 114.0 132.8

Mois T min. (°C) T max. (°C) T moy. (°C)

Janv. 10 14,3 12,1

Févr. 10,9 15 12,9

Mars 12,7 17 14,8

Avr. 13,3 18,8 16

Mai 15 20,2 17,6

Juin 18,9 23,8 21,3

Juil. 24,1 26,7 25,4

Août 24,4 27,3 25,8

Sept. 20,6 25,6 23,1

Oct. 17,5 22,1 19,8

Nov. 14,3 17,8 16

Déc. 12,8 15,2 14

Moy. 16,2 20,3 18,2

Mois Janv. Févr. MarsAvr. Mai JuinJuil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

V. moy (m/s) 6.7 5.2 8.7 6.1 4 4.6 5.7 4.6 6.4 5 5.7 4.5

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Figure 6: Rose des vents enregistrés à la station de Boukhalef (1997). (Source: DNM aéroport de Tanger).

D.Evaporation

L’évaporation annuelle oscille entre 900 et 1 400 mm d’une année à l’autre avec une moyenne de 1295.1 mm, les variations mensuelles sont élevées avec un maximum d’environ 160 mm en juillet et août et un minimum de l’ordre de 50 mm en janvier (O.N.E., 2002).

III. Caractéristiques physiques

A.Milieu terrestre

1. Topographie

La topographie de la région est caractérisée par un ensemble de collines basses (collines Haouta Ben Médiar, colline de Haouara) dont l’altitude varie de 50 à 228m. Le coté Ouest correspond à une plaine alluviale basse et marécageuse (Fig. 7 et 8)

Le long de la côte, et au niveau de la flèche littorale de Tahaddart, on observe un cordon dunaire actuel peu puissant, rectiligne de direction NNE-SSW protégeant la zone marécageuse des intrusions marines (Jaaidi et al., 1993).

0

% 5

%10

%15

%20

%25

%30

%

E

S

N

W

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Figure 7: Carte topographique de la zone d’étude (Extrait de la carte topographique El Manzla au 1/50.000 e de 1965).

Figure 8: Vision en 3D du relief de la zone d’étude réalisée à l’aide du SURFER à partir de la carte topographique El Manzla au 1/50.000 e de 1965.

Colline de Haouara

RP 2

CollineHaouta Ben Médiar

Flèche littorale

O. Tahaddart

Zones humides

O. Atlantique

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2. Géologie

La zone étudiée est localisée dans le Rif nord occidental. Classiquement, on subdivise la chaîne rifaine en trois domaines structuraux (Fallot, 1937; Durand-Delga et al., 1960-1962; Didon et al., 1973; Suter, 1980): domaine interne, domaine des nappes de flyschs et domaine externe.

Les formations géologiques qui affleurent dans la zone d’étude appartiennent aux deux domaines structuraux rifains: le numidien comme représentant du domaine des flyschs et l’unité de Tanger, le Prérif interne et le Habt du domaine externe (Fig. 9).

a. Prérif interne

Il est représenté par l’alternance de bancs rocheux métriques de turbidites gréseuses à inter-lits marneux d’âge Miocène inférieur (Durand-Delga & Kornprobst, 1985).

b. Unité de Tanger

Durand-Delga et al., (1960-1962) ont distingué deux séries au sein de cette unité intrarifaine qui constitue le soubassement para-autochtone de toutes les nappes qui la charrient. D’une part, l’unité de Tanger dite interne qui comporte des argilites et phtanites du Cénomanien. D’autre part, l’unité de Tanger dite externe caractérisée par une série d’argilites et des marnes du Crétacé supérieur-Eocène avec des intercalations de calcaire en boules jaunes (Durand-Delga et al., 1960-1962; Wildi, 1983).

c. Nappe du Habt

Elle fait partie des nappes rifaines supérieures à affinités intrarifaines (Hottinguer &Suter, 1962; Leblanc, 1979). Elle est formée essentiellement par des terrains marneux ou marno-calcaires d’âge Crétacé-Eocène, surmontés par un complexe turbiditique gréso-argileux d’âge Oligocène moyen à Aquitanien (Suter & Fiechter, 1966).

d. Numidien

Sa série, qui est essentiellement aquitanienne (barre de grès holoquartzeux), débute par des argilites rouges à «Tubotomaculum» de l’Oligocène (e.g. Durand-Delga & Fontboté, 1980; Durand-Delga, 1980; Didon et al., 1984). La série supranumidienne faite en gros de marnes blanchâtres et de silexites peut remonter jusqu’au burdigalien supérieur (Hlila, 2005).

Le numidien repose par une surface sub-horizontale sur toutes les formations sous-jacentes : un fait garantissant sa positon structurale la plus élevée dans l’édifice rifaine.

e. Néogène

Les formation néogènes (post-nappes) qui affleurent à Charf el Akab), au nord du secteur d’étude, sont constituées par des biocalcarénites passant latéralement à des marnes bleues d’âge Tortonien supérieur, des marnes gréseuses messiniennes et des sables quartzeux d’age Pliocène inférieur. Ce dernier affleure également dans la région d’Asilah plus au sud (Medioni & Wernli, 1978; Nachite, 1993).

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Figure 9: carte géologique de la zone d’étude (Extrait de la carte géologique Tanger–Al Manzla au 1/50000 de 1985).

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f. Quaternaire

D’après Durand-Delga & Kornprobst (1985), le quaternaire est représenté par des:

Terrasses fluviatiles et glacis d’accumulations continentales.

Dunes et glacis d’abrasion:

Dunes actuelles: il s’agit d’accumulations sableuses d’origine éolienne, haute de quelques mètres formant des dunes vives ou fixées. Ces dunes sont constituées de sables et de limons.

Dunes grises consolidées.

Glacis d’abrasion anciens et récents.

3. Pédologie

a. Sols des zones gréseuses:

Ces sols existent là où le substratum géologique est gréseux. Leur texture est sablo-caillouteuse rubéfiées et leur PH est inférieur à 5 (sols acides) (El Gharbaoui, 1981).

b. Sols des zones marneuses:

Il s’agit d’un sol argileux de couleur brune et de PH basique (PH > 8) (El Gharbaoui, 1981).

c. Sols des terrains alluviaux:

Dans les plaines on trouve des sols noirs (tirs) ou gris, toujours très profonds et lourds (El Gharbaoui, 1981).

d. Sols hydromorphes (vertisols):

Ces sols existent au niveau des petites dépressions topographiques (Daya et Ghdira) où le substratum imperméable proche empêche l’évacuation des eaux excédentaires d’hiver. Leur texture est toujours argilo-limoneuse ou argileuse. Ils sont tirsifiés, souvent très profonds et ont généralement un PH basique (> 8) (El Gharbaoui, 1981).

e. Sols halomorphes (solontchaks):

L’existence de sols salins est toujours conditionnée par la présence d’une nappe d’eau salée d’origine marine permanente. Ces sols se localisent dans les zones proches de l’embouchure de Tahaddart envahies par la mer. Autour de la lagune de Briech, on reconnaît un profil typique comprenant (El Gharbaoui, 1981):

e: efflorescences salines blanches (dues à l’évaporation).

A1 : horizon argileux humifère gris (15Cm).

A2 : horizon argileux gris clair (80 Cm).

C: marne du substratum.

Ces caractéristiques permettent de définir le sol de Briech: il s’agit d’un solontchak presque typique (Duchaufour Ph., 1965).

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f. Sols côtiers:

Sur les dunes vives actuelles ou subactuelles, les sols sont généralement absents, car la mobilisation plus ou moins continue des sables par le vent empêche le développement des horizons pédologiques. Mais on note par endroit, l’installation d’un sol jeune (El Gharbaoui, 1981) dont la nature est la suivante (O.N.E., 2002):

Un mince horizon humifère (d’une dizaine de centimètres) en surface, constitué de débris végétaux déshydratés, sec (horizon A0 épidermique).Un sable dunaire constituant une phase solide minérale à texture grenue et perméable (horizon C ou «roche mère»).

Donc pas d’horizon d’accumulation ou illuvial ou B.

4. Hydrogéologie:

Dans l’aire d’étude les ressources en eau souterraine sont extrêmement pauvres et correspondent soit à de petites nappes phréatiques dans les vallées alluviales, sur les plages et les sables dunaires (à l’Ouest), soit à de petites nappes perchées dans les bancs gréseux à faciès numidien (à l’Est). La qualité chimique de l’eau est toujours bonne dans le secteur Est. Cependant, elle est en général médiocre à mauvaise dans le secteur Ouest: l’aquifère sableux alluvial et superficiel est sensible aux crues (pollution par des nitrates) et aux marées (forte salinité) (LPEE / CRR / EE, 2001).

5. Hydrologie:

L’oued Tahaddart est le plus grand cours d’eau dans le bassin Tangérois, son bassin versant totalise une surface de l’ordre de 1190 km2 (LPEE / CRR / EE, 2001)recouverte en grande partie par un réseau hydrographique dendritique, le type treillis caractérise la zone située au sud de oued El Hachef et oued Kebir. Ce réseau hydrographique est composé de deux entités principales: l’oued Mharhar qui occupe la partie Nord et sur lequel est construit le barrage Ibn Batouta en 1977, et l’oued El Hachef qui occupe la partie Sud du bassin et sur lequel est construit le barrage 9 Avril en 1995. Ces deux oueds se rejoignent à 4Km avant l’embouchure, formant ainsi l’oued Tahaddart.

Le régime des écoulements est fortement lié au climat et plus particulièrement au régime des précipitations, le débit moyen de l’oued Tahaddart est de 2,3 m3/s (LPEE / CRR / EE, 2002).

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Figure 10: Carte du réseau hydrographique du bassin versant de Tahaddart (Extrait des cartestopographiques au 1/50.000e d’ El Manzla (1965), Melloussa (1965), S k. Khemis des B. Arouss (1966)

et Arba-Ayacha (1965)).

Barrage Ibn BattoutaO. Mharhar

Barrage 9 Avril

O. El Hachef

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B. Océanographie

1. Bathymétrie Depuis la latitude du Cap Spartel jusqu’à 35° 40’ (une quinzaine de Kilomètre) la plate-forme est très étroite (15Km). Son rebord suit un tracé différent de celui de la côte. Au sud de la latitude 35° 40’, la plate-forme continentale s’élargit très rapidement. Son rebord externe, à peu près parallèle à la côte, présente un bombement à grand rayon de courbure (Jaaidi, 1993). La plage sous-marine commence par une pente douce jusqu'à l'isobathe -10 m qui détermineautour d'elle des dépressions atteignant -15m. Au-delà de l'isobathe -20 m, la pente reste douce en face de l'embouchure de l'Oued Tahaddart, elle devient un peu plus raide face à la côte de Haouara (Baissa & El Alem, 2004).

Figure 11: Carte bathymétrique du secteur océanique entre Cap spartel et Asilah (extrait de la carte bathymétrique Rabat-Est (Vanney, 1980)).

2. Hydrodynamisme

Le régime hydrodynamique est surtout dominé par l’action des fortes houles atlantiques et des tempêtes W à N-W. Les courants de marée et les courants généraux ne jouent qu’un rôle secondaire venant accentuer les effets des premiers (Jaaidi & Cirac, 1987).

Houles et Vagues

La houle est un mouvement ondulatoire de la surface de l’eau de mer provoqué par le vent. Elle prend naissance dans la zone d’action sur un espace bien délimité des masses d’eau océaniques, appelé «fetch» ou «mer de vent» (Airy, 1845; Migniot, 1977).

A proximité des côtes, les vagues se déforment et induisent la formation de courants. Lorsque les plans de vagues sont obliques par rapport à la ligne de côte, il apparaît un courant

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parallèle au rivage appelé la dérive littorale «longshore current» (Ottman, 1965; Guilcher, 1979; Paskoff, 1994). Outre le déferlement et la réflexion, la houle se réfracte lorsqu’elle rencontre obliquement les isobathes et sediffracte lorsqu’elle contourne un obstacle naturel ou artificiel (Ottman, 1965; Lacombe, 1971; Guilcher, 1979; Paskoff, 1994).

La zone de Tahadart ne présente aucun point de mesure des houles ou des marées. Le point le plus proche est le Point WANA 1056043 (Latitude 35.750, Longitude -6.000), avec une couverture allant de 1995 – 2005.

L’année 2003, comme année significative, a été choisie comme exemple d’illustration (Fig.12).

Les données en ce point montrent qu’au niveau de cette zone:

La houle provient presque exclusivement (plus de 90 %) du NW à WSW (315° - 247°), avec une différence notable, de point de vue fréquence, entre les différents secteurs, ainsi:

Les provenances des secteurs NW et WSW sont très peu fréquentes, ne dépassant pas les 5 % chacune.La houle provenant du secteur W fait entre 20 à 25 % du total,La houle provenant du WNW reste la plus fréquente avec un peu plus de 60 %.

Les hauteurs les plus fréquentes se situent entre 0,5 et 1m avec une fréquence aux alentours de 40% et entre 1 et 1,5 m, avec une fréquence aux alentours des 20%.

Les hauteurs des fortes vagues pouvant dépasser les 4 m, restent peu fréquentes, moins de 2 %, et proviennent surtout du secteur W. Des pics de 6 m et de 6,9 m ont été atteints en 2004 et 2005 respectivement. La houle décennale a une hauteur significative de 7,8 m.

Les périodes de ces houles varient de 3 à 16 s, elles peuvent atteindre quelques fois 21 à 22 s. Les plus fréquentes sont celles de 3 à 4s qui font un peu plus de 90 %.

Les houles WNW (60 %) et W (20 à 25 %) attaquent la côte, orientée généralement N10, avec une obliquité de 12° et 10° respectivement. Ainsi, elles engendrent deux dérives littorales de sens opposé:

La première orientée du nord vers le sud et dominante puisqu’elle est engendrée par des houles WNW (Fig. 13).

L’autre orientée du sud vers le nord et secondaire puisqu’elle est engendrée par des houles W (Fig. 14).

Marée

Sur le littoral atlantique marocain, la marée est mésotidale de type semi-diurne, en général, le flot porte au nord et le jusant au sud.

Le marnage peut atteindre une amplitude de 2,76 m à Tanger, qui peut être prise comme référence vue l’absence de données marégraphiques locales (ONE, 2002).

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Figure 12: Données des houles au niveau du Point Wana 1056043 (d’après: Puertos del estado.es)

Rose des hauteurs Rose des périodes

Histogramme des hauteurs Histogramme des périodes

Série temporelle des hauteurs Série temporelle des périodes

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Figure 13: Dérive littorale dominante orientée du N vers le S. Figure 14: Dérive littorale secondaire orientée du S vers le N.

RP2

O.

Tahaddart

0 1 2 Km

Plans de vagues

Orthogonaux des plans de vagues

Direction des vents

Dérive littorale

RP2

O.

Tahaddart

0

Plans de vagues

Orthogonaux des plans de vagues

Direction des vents

Dérive littorale

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Courants généraux

Les courants généraux océaniques sont représentés par le courant des Canaries qui forme une gyre orientée dans le sens des aiguilles de la montre dans la «baie Ibéro-Marocaine» (Fig.15).

Périodiquement une branche de ce courant se rapproche de la côte et affecte le plateau continental avec un maximum d’efficacité en sa partie externe, sa vitesse se situe entre 25 et 75 cm/s, elle atteint des valeurs maximales lorsqu’elle se conjugue aux effets d’ondes internes et de tempêtes, elle peut provoquer alors une reprise partielle du sédiment (Jaaidi &Cirac, 1987).

Figure 15: Gyre anticyclonique du courant des canaries dans la «baie Ibéro-Marocaine» (Rey, 1983)

IV. Contexte socio-économique

A.Démographie

L’aire d’étude s’étende sur deux communes rurales: Qouasse Briech et Boukhalef.

Ces deux communes comptent 22708 habitants représentant 4444 ménages, soit 5,1 habitants par ménage. Cette population se répartit à raison de 48,38% de femmes et 51,62% d’hommes. Selon l’âge, 29,3% ont moins de 15 ans, 61,5% sont en âge d’activité (15-59 ans) et 8,8% ont 60 ans et plus.

Sur l’ensemble de la population âgée de 10 ans et plus, 44,82% sont analphabètes. Cette proportion est de 33,1 % chez les hommes et de 56,55% chez les femmes (Tableau 6).

B. Activités et système d’exploitation

Le taux d’activité est de 34,95%. Il est de 59,2 % chez les hommes et de 10,7% chez les femmes.

En milieu rural, on relève la prédominance des professions agricoles avec 75,3% des actifs (O.N.E., 2002).

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Tableau 6: Répartition de la population par commune rurale (Direction de la statistique, 2004)

1. Agriculture

L’agriculture constitue la principale activité dans la zone d’étude, mais celle-ci n’est pas suffisante à cause de l’envahissement des terrains agricoles par des eaux salines et la pauvreté du sol.

2. Pâturage

Les prairies humides offrent un pâturage de qualité aux ovins, bovins et camelins, ces derniers étant utilisés par la population riveraine pour des fins touristiques.

3. Exploitation de la végétation

La coupe de la végétation s’effectue sur les marges externes de l’estuaire de Tahaddart; elle intéresse plusieurs hectares de prairies humides. Les espèces végétales faisant l’objet de cette coupe sont principalement Scirpus lacustris et Typha angustifolia. Elles servent à couvrir les toits des maisons et des étables (Guerinech, 1998).

4. Exploitation du sel

Les salines, dont les activités débutent dès le mois d’avril et prennent fin au mois de septembre, emploient quelques dizaines de personnes avec une rémunération journalière de 50 DH (Guerinech, 1998). Elles sont en nombre de 2 sur oued El Hachef et 2 sur oued Tahaddart.

5. Pêche

La pêche au filet ou en surf casting dans l’estuaire de Tahaddart attire de plus en plus de gens. Les poissons pêchés sont rarement utilisés pour une autoconsommation et sont commercialisés, soit sur place, soit au marché d’Asilah. Il faut noter aussi le ramassage de coquillages dans la slikke.

Répartition selon les grands groupes d'âge

Subdivisions administratives du

Royaume

Sex

e

Pop

ula

tion

Mo

ins

de

6 a

ns

De

6 à

14 a

ns

De

15 à

59

ans

60

ans

et p

lus

Féc

ondi

Tau

x d'

ana

lpha

bét

ism

e

Tau

x d

'act

ivité

mén

ag

es

nom

bre

de d

oua

r

sup

erfic

ie (

ha)

Masculin 9 600 12,220,061,0 6,9 31,657,1

Féminin 8 976 12,521,858,7 7,0 53,013,2CR Boukhalef

Total 18576 12,320,859,9 6,9

2,6

42,335,1

3657 25 17400

Masculin 2124 8,3 17,463,211,0 34,661,3

Féminin 2 008 8,5 18,163,010,4 60,1 8,2CR Aquouass Briech

Total 4132 8,4 17,7 63,110,7

1,9

47,334,7

787 16 5900

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6. Chasse

La chasse, le braconnage sur les oiseaux adultes et le pillage des nids, sont pratiqués soit par les chasseurs eux-mêmes, soit par les nombreux bergers (O.N.E., 2002).

7. Tourisme

La bande côtière sableuse est le siège d’une activité balnéaire estivale intense, de laquelle un grand nombre de familles locales tire profit, essentiellement via la vente de produits agricoles, la location de maisons, la restauration…

C.Infrastructures

1. Réseau routier

Route principale (RP2): avant la construction de l’autoroute, le trafic journalier enregistré était de 6000 véhicules en moyenne annuelle avec un fort pourcentage de poids lourd (environ 20%) (O.N.E., 2002).

Autoroute Tanger-Rabat: elle est mise en service en 2004. on estime le trafic journalier moyen à 6000 véhicules/jour; 80% du trafic sont déviés de la route principale et 20% correspond à une augmentation du trafic suscité par la présence de l’autoroute (O.N.E., 2002).

Les autres routes transversales desservent les villages et présentent un trafic automobile très réduit (O.N.E., 2002).

2. Stations radio

Dans la zone d’étude, existent deux stations radio à savoir la RTM et la Voix de l’Amérique. Ces deux stations sont couvertes par des antennes.

3. Centrale thermique

La centrale est construite selon une nouvelle technologie, à savoir celle des cycles combinés et utilisera comme vecteur énergétique le gaz naturel provenant du gazoduc Maghreb-Europe (GME), sa capacité est de 2300 GWh/an. Elle a été mise en service officiellement en juillet 2004 et occupe une surface de 44 ha (O.N.E., 2002).

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Chapitre 2. L’Estuaire de Tahaddart: caractéristiques physiques et biodiversité

I. Caractéristiques physiques

A.Bathymétrie

L’estuaire de Tahaddart est relativement peu profond, la plus grande partie de l’estuaire montre des profondeurs situées entre 1 et 3m (NGM), avec des fosses ne dépassant pas 4m de profondeur au niveau du chenal.

La bathymétrie de l’estuaire diffère de la rive droite (ouest) à la rive gauche (est), ce qui montre ainsi l’asymétrie du lit; les pentes sont fortes sur les berges concaves, faibles à modérées sur les berges convexes. Une organisation liée à un hydrodynamisme fort à très fortdu coté concave et faible à modéré du coté convexe (Fig. 16).

Figure 16: Carte bathymétrique d’une partie de l’estuaire de Tahaddart en amont du pont Mohamed V (Extrait du plan bathymétrique au 1/1000 éme (LPEE / CEH, 1997)

B. Morphologie

Sur le plan morphologique l’estuaire de Tahaddart montre les trois unités morphologiques classiques : le chenal, la slikke et le schorre (Fig. 17).

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La slikke se présente sous forme de bancs convexes, parcourus par les chenaux qui drainent les vasières à marée descendante. Elle peut être subdivisée en:

Basse slikke: elle a l’aspect d’un talus noirâtre et luisant, en pente assez accentuée (8 à 12%).

Haute slikke: elle présente des pentes de 4 à 6% en moyenne.

Le passage entre les deux est souvent marqué par une microfalaise.

Le schorre correspond à un vaste espace en amont du pont Mohamed V.

La limite entre le schorre et la slikke est très nette, marquée par une petite falaise.

Figure 17 : Unités morphologiques de l’estuaire de Tahaddart.

C.Dynamique estuarienne

Deux forces essentielles commandent la dynamique des estuaires, une liée à la marée et l’autre liée au fleuve.

Dans un estuaire, et vue que sa profondeur et sa largeur diminuent vers l’amont, l’onde de marée subit des modifications. D’une part, souvent, le marnage augmente d’abord vers l’amont pour ensuite s’amortir et finir par disparaître avec le relèvement de la pente du lit. D’autre part, la courbe de marée perd son aspect de sinusoïde régulière, elle devient de plus en plus dissymétrique au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la mer et ce à cause du flot,qui devient de plus en plus rapide par rapport au jusant (Paskoff, 1994).

La marée dans l’estuaire de Tahaddart est semi-diurne (la période est de 12h 25min) et le marnage est d’environ 1m pour une marée de morte eau (MME) et de 2m pour une marée moyenne (Orbi et al., 1997).

L’influence de l’onde de marée se note jusqu’au niveau du pont de la RS 612, sur l’Oued M’harhar, soit à environ 13 km de l’embouchure (LPEE / CRR / EE, 2001).

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D.Granulométrie et analyse à la loupe binoculaire des sédiments superficiels

Le tableau 7 résume les principales caractéristiques sédimentologies des sédiments superficiels de l’estuaire.

Tableau 7: Granulométrie et analyse à la loupe binoculaire des sédiments superficiels de l’estuaire de Tahaddart (El Mrini, 2004).

II. Biodiversité

A.Flore estuarienne

En fonction des gradients écologiques (salinité, humidité, substrat…), la végétation se répartit en bandes constituées par une seule espèce (parfois 2 à 3), parallèles aux rives de l’estuaire, ou en mosaïque (juxtaposition de divers groupements dans une même station).

Le premier type de structure reflète la prédominance d’un ou de deux facteurs écologiques en général. Le second traduit une interaction de plusieurs variables écologiques ou une étape de consolidation dynamique du milieu (Bendaanoun, 1991).

Les résultats exposés ici se basent sur les travaux de Bendaanoun (1991), de Guerinech (1998) et d’El Mrini (2004) pour décrire la végétation estuarienne:

1. Chenal

Il montre une végétation peu abondante, elle est composée surtout de:

Graminées peu abondantes.

Fucus vesiculosus et Dictyota dichotoma (algues filamenteuses).

Zostères.

2. Slikke

a. Basse slikke

Au niveau de cette zone la végétation est rare voir absente. Lors de la marée basse, seules de petites concentrations de Zostera marina apparaissent. Ces herbiers s’installent de

Partie de l’estuaire Granulométrie Analyse à la loupe binoculaire

SchorreFaciès sableux:

- Sables moyens: 70%.- Sables fins: 29%.

- Abondance relative de bioclastes et de débris de végétaux. - Présence des fragments de roches de tailles et natures variables. - Grains de quartz très abondants dont la majorité est de type émoussé-luisants (EL).

Slikke

Faciès à sable vaseux:- Sables fins: 80%.- Fraction silto-argileuse: 19%

- Débris de coquilles (différentes tailles) et débris de végétaux assez représentés.- Grains de quartz abondants avec dominance des émoussé-luisants (EL).

Chenal Faciès vaseux

- Présence de débris de végétaux et quelques bioclastes.- Grain de quartz de petite taille et peu abondant.

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préférence dans les sections avales des chenaux secondaires, là où l’eau est salée en permanence, ils s’exondent partiellement aux marées basses de vives eaux.

b. Haute slikke

Elle est presque nue à l’exception des touffes isolées de Spartina maritimaaccompagnées de Zostera marina.

3. Schorre

Les plantes les plus halophiles occupent les parties basses du schorre, alors que celles qui ne le sont pas préfèrent les substrats peu salés et mois asphyxiants du haut schorre. Les principales espèces rencontrées sont:

Spartina maritima: occupe de grande surface sur le bas schorre, les substrats sont très humides et fortement submersibles à marée haute de vives eaux.

Sarcocornia perennis: cette espèce s’installe après Spartina maritima au niveau du bas schorre. Elle est submersible lors des hautes marées de vives eaux alors qu’elle s’exonde pendant les marées hautes de mortes eaux.

Obione portulacoides: elle est élective d’un milieu à submersion forte et périodique aux marées hautes de vives eaux et d’un bon drainage de substrat, ce dernier est caractérisé par un degré d’humidité important et prolongé.

Suaeda maritima: cette espèce occupe les bordures des chenaux secondaires qui sont très humides en permanence, elle occupe également les berges des dépressions et les rebords des talus au niveau du schorre moyen.

Zostera nolti: les peuplements à Zostera nolti apparaissent au sein du schorre (cuvettes à eaux saumâtres stagnantes, substrat très humides), ils sont soumis périodiquement aux influences marégraphiques intenses et prolongées.

Ruppia maritima: espèce occupant les cuvettes et les dépressions de l’estuaire de Tahaddart qui se caractérisent par une stagnation des eaux saumâtres durant plusieurs mois de l’année. Leur évaporation s’effectue en été.

Slicornia europea: elle apparaît en populations importantes et rougissantes au niveau du schorre et des dépressions très humides (marées, eau de pluie).

Sarcocornia fruticosa: elle occupe le schorre moyen avec une submersion périodique (marées hautes de vives eaux).

Inula crithmoides: elle colonise les berges des parties médianes et terminales des chenaux secondaires. Cette espèce est faiblement submersible par les eaux marégraphiques.

Arthrocnemum glaucum: elle existe au niveau du schorre moyen et/ou supérieur selon l’intensité et la durée de la submersion par les eaux marégraphiques.

Limoniastrum monopetalum: elle occupe les niveaux supérieurs du schorre faiblement submersibles.

Juncus maritimus: cette espèce n’est pas submersible à marée haute. Scirpus lacustris: elle colonise les berges et les lits des cours d’eau très humides.

B. Faune

Comme zone humide littorale, l’estuaire de Tahaddart présente toutes les conditions favorables pour la prolifération et multiplication des espèces animales et surtout les oiseaux, qui utilisent cette zone lors de leur migration. En hiver, il présente une grande concentration d’oiseaux: grues cendrées, flamants roses, avocette, bécasseaux, barges, pluviers, oie cendrée, tadorne de belon, canards, etc. (ONE, 2002).

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Dans cette caractérisation faunistique, on se réfère au travail d’El Mrini (2004), complété par les données sur les foraminifères benthiques (Tableau 8).

Tableau 8: répartition de la faune au niveau de la partie avale l’estuaire de Tahaddart (El

Mrini, 2004, complété)*

* Les ostracodes ont été déterminés par Ratiba BEKKALI, les foraminifères par Ana PASCUAL de Université du Pays Basques /E.H.U, Bilbao (Espagne).

Parties de l’estuaire Faune

Chenal

- Poissons: Anguilla anguilla, Alosa alosa, Alosa fallan et Cobitis taenia.- Crassostrea angulta (quelques gisements).- Larves d’hydroacariens.- Foraminifères benthiques: Amonia tepida et Haynesina germanica.- Ostracodes: Cyprideis torosa, Loxoconcharhomboidea,Sclerochilus contortus et Hetrocythereis albomaculata.

Basseslikke

- Lamellibranches et gastéropodes.- Foraminifères benthiques: Haynesina germanica, Trilocuna oblonga et Amonia tepida- Nématodes.- Crustacés.- Tubes de serpulidés.- Larves d’hydroacariens.- Ostracodes: Loxoconcha elliptica, Leptocythere lacertosa,Aurilaconvexa

Slikke

Haute slikke

- Lamellibranches et gastéropodes.- Vers.- Larves de crustacés et d’insectes.- Foraminifères benthiques: Haynesina germanica, Trilocuna oblonga et Amonia tepida.- Ostracodes: Cytherois, Loxoconcha elliptica, Loxoconcharhomoboidae, Urocytthereis oblonga et Leptocythere sp

Schorre

- Gastéropodes et lamellibranches.- Foraminifères benthiques: Haynesina germanica, Jadammina macrescens, Ammonia tepida et Trochammina inflata.- Balanes.

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Chapitre 3. Cartographie et quantification

de l’occupation du sol

I. Données

A.Sources d’informationsCarte topographique: en tant que source d’information géographique, elle nous donne les coordonnées des éléments à cartographier et permet le géoréférencement de la photographie aérienne. Cette carte réalisée à partir des photos aériennes de 1958, nous permet de réaliser la carte d’occupation du sol de 1958. Photographie aérienne au 1/40000 du Tahaddart, Bande06, N° 02, 1992.

B. Photo-interprétation

La lecture combinée de la carte topographique et de la photo aérienne permet de reconnaître les limites de la zone humide, le réseau routier, le réseau hydrographique, les installations et habitats humains, les terres agricoles et les surfaces boisées (Fig. 18).

Figure 18: Identification des différents éléments sur photo aérienne.

C.Outil et technique

L’outil utilisé est le logiciel MapInfo.

Forêt Haouara

RP2

O. Tahaddart

Flèche littorale

Z. humide

C. de fer

Saline

Voix de l’Amérique

Aïn-ben-Ammar

Agriculture

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1. Calage

Chaque image raster doit être calée avant de l’afficher, pour que MapInfo puisse effectuer les calculs géographiques (distances, surfaces…) la concernant.

Caler une image raster (photographie aérienne) signifie faire entrer les coordonnées géographiques et indiquer les points de l’image qui correspondent à ces coordonnées, tout en utilisant la projection longitude/latitude Merchich. Généralement les routes et les chemins de fer sont les meilleurs points de repère. Ces derniers doivent avoir un nombre supérieur à 10 et leur répartition doit être homogène sur toute l’image.

On doit indiquer des valeurs exprimées en degrés décimaux et non en degrés sexagésimaux (degrés, minutes et secondes). La formule suivante permet de convertir des coordonnées sexagésimales en coordonnées décimales:

Degrés décimaux = degrés + (minutes/60) + (secondes/3600).

2. Digitalisation

Au cours de la digitalisation, il est nécessaire d’ordonner l’information en des couches séparées dont le nombre dépend de la diversité de l’information. On propose de différentier les couches suivantes:

Zones humides.

Forêt.

Terre agricole.

Occupations humaines.

Réseau hydrographique.

Réseau routier.

II. Résultats et interprétations

A.Résultats

1. Occupation du sol en 1958(Figs. 19, 20)

Les zones humidesdominent la zone étudiée avec un pourcentage de 37,32% (3207,62 ha). Leur submersion permanente ou non, régulière ou non, se fait à travers quatre voies: les marées, les pluies, les apports fluviaux et la remontée de la nappe.

La forêt est exclusivement naturelle et constituée essentiellement par le chêne liège avec une surface de 1203.07 ha (14%).

La surface des Douars reste faible et ne dépasse pas les 3%. Elle est répartie en six douars qui sont Haouara, Hajra-en-Nahal, Kahaoucha, Ain-ben-Ammar, Ain Jdioui et Briech.

Les terres agricoles ne sont pas cartographiées ni quantifiées parce qu’elles ne sont pas différenciées sur la carte topographique. Mais elles sont comptées parmi le groupe «Divers»qui regroupe un ensemble d’éléments (Sables, Dunes, Rochets, Sols nus,…) et qui représente 45,9%. Probablement, les terres agricoles représentent un pourcentage important dans ce groupe.

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Figure 19: Carte d’occupation du sol de Tahaddart en 1958.

Figure 20: Répartition de l’occupation du sol en 1958.

Type de milieu SuperficieZones humides 3207,62Forêt 1203,07Douars 237,81Divers (Sables, Dunes, Rochets, agriculture…)

3944,5

Total 8593

14%

37.32%

45.9%2.76%

Z. humides

Foret

Douars

Divers

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2. Occupation du sol en 1992(Figs. 21, 22)

Les zones humides dominent toujours la zone étudiée avec une surface de 2710 ha, soit 31,5% de la surface totale.

Les terres agricoles représentent 25,3% de la surface totale, soit 2177 ha. Elles occupent les fonds des vallées et sont essentiellement affectées aux cultures annuelles de céréales, l’arboriculture est absente.

La forêt occupe 1653 ha, soit 19,24%. Elle est constituée par des espèces autochtones (Quercus suber) et des reboisements d’acacia.

Les occupations humaines occupent 8,68%, soit 746 ha. Elles sont représentées par:

La station radio de la voix de l’Amérique installée sur une surface de 104 ha.

Les douars: occupent 7,47%, soit 642 ha. Chaque maison possède un territoire au moins de deux hectares, entouré d’une haie de figuiers de barbarie servant à des fins maraîchères et à héberger le bétail.

Figure 21: Carte d’occupation du sol de Tahaddart en 1992.

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Figure 22: Répartition de l’occupation du sol en 1992.

3. Comparaison entre 1958 et 1992

Figure 23: Quantification de l’évolution de l’occupation du sol entre 1958 et 1992.

B. Interprétation

Entre 1958 et 1992, on constate de véritables changements d’origine anthropique au niveau de l’occupation du sol de la zone étudiée (Fig. 23):

Une réduction de 497 ha au niveau de la surface des zones humides avec un taux de 14,2 ha/an. Cette réduction est due:

A l’installation du barrage Ibn Battouta sur oued Mharhar en 1977 et le captage des sources qui réduisent le volume d’eau atteignant ces zones humides.

Au pompage des eaux à partir des zones humides pour l’irrigation.

Au remblaiement d’une grande surface (104 ha) en pleine zone humide (Oulade Khalouf) pour la construction de la station radio (la Voixd’Amérique) et la route reliant cette station et la route principale.

A l’assèchement de certaines zones pour les cultiver.

Cette réduction affecte les parties amont qui sont transformées en terres agricoles d’où l’augmentation de leur surface non quantifiée (absence de chiffre concernant 1958).

Type de milieuSuperficie

(ha)Zones humides 2710,42

Forêt 1653,96Voix de

l’Amérique104

Occupations humaines

Douars 642

Terres agricoles 2177,12Divers 1305,5Total 8593

404.19

-497.2

104

450.89

-600

-400

-200

0

200

400

600

Z. humides

Forêt Voixd’Amérique

Douars

Z. humides

Forêt

Douars

Voix d'Amérique

Terres agricoles

Divers

31.5%

19.24%7.47%1.21%25.3%

15.19%

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Une extension de la surface des douars de 404 ha liée à la croissance démographique qu’a connue le Maroc après l’indépendance.

Une augmentation de la surface de la forêt s’explique par le reboisement, durant les années 70 du dernier siècle, de 450 ha d’Acacia cyanophylla le long de la route principale et le long du cordon dunaire séparant cette route et la plage pour protéger la route des invasions sableuses.

.

Figure 24: mosaïque des photos aériennes de 1981 superposé à la carte topographique.

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Chapitre 4. Evolution morphologique du trait de côte de l’estuaire de Tahaddart

I. MéthodologieL’évolution du trait de côte de la frange littorale entre Haouara et Briech, y compris

l’estuaire de Tahaddart, pour la période 1958-1992, a été reconstituée à partir d’un ensemble de documents constitué (Tableau 9):

De carte topographiqueEl Manzlade 1965 au 1/50000ème, réalisée à partir des photos aériennes de 1958.Des photographies aériennes verticales au 1/17.500ème et 1/40000ème acquises respectivement en 1981 et 1992.

Tableau 9: Inventaire des documents utilisés dans l’étude de l’évolution du trait de côte de la frange littorale entre Haouara et Briech, de 1958 à 1992

Les différents clichés ont été assemblés en mosaïque afin de couvrir tout le secteur étudié. Après avoir corrigé géométriquement les photos aériennes, les réorienter vers le N géographique et adopter une échelle unique pour l’ensemble des documents cités ci-dessus en se basant sur des amers qui sont des référents invariants (ponts, carrefours, maisons…), on a pu redessiner les différents traits de cote et les comparer (Fig. 24).

II. RésultatsLes résultats obtenus (figure 25) font ressortir des changements notables dans la

configuration du littoral étudié. On distingue trois secteurs différents:

A.Les Plages de Haouara (au nord) et de Briech (au sud)

A partir du tableau, on constate que la tendance générale des deux plages est vers l’érosion; mais avec un taux moyen plus élevé à Haouara au nord (2,14 m/an), qu’à Briech au sud (1,74 m/an).

Qu’il s’agit de la plage de Haouara ou de Briech, ce taux moyen de recul varie de la période 1958-1981 à la période 1981-1992. Il est faible pendant la première période (1,66 m/an à Haouara et 1,29 m/an à Briech) et s’accélère durant la deuxième période (3,18 m/an à Haouara et 2,72 m/an à Briech).

Au total des deux plages (Tableau 10), et sur une période de 35 ans allant de 1958 à 1992, le taux moyen annuel de recul linéaire est de1,94 m/an c’est-à-dire une perte de 68 m de largeur des deux plages en 35 ans. Ce taux varie d’une période à l’autre (Tableau 10); c’est ainsi qu’entre 1958 et 1981 (période de 24 ans), le taux moyen de recul est seulement de

Photographies aériennesCarte

topographiqueMission de 1981

au 1/17.500Bandes et Photos N°

Mission de 1992au 1/40.000

Bandes et Photos N°Feuille El Manzla de 1965

Au 1/50.000D.A.R.:- B 08 et Ph. 02- B 09 et Ph. 02- B 10 et Ph. 02

D.C.F. T.T.:B 06 et Ph. 02

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1,47 m/an correspondant à 35,5 m en 24 ans, alors que la période d’érosion la plus importante se situe entre 1981 et 1992 (période de 11 ans) avec un taux moyen de 2,95 m/an (32,5 m en 11 ans). Donc, on a une accélération du taux d’érosion durant la 2ème période

Tableau10: Evaluation du taux de recul du trait de côte des plages de Haouara et Briech, de 1958 à 1992.

B. Flèche littorale et embouchure de Tahaddart

L’évolution de la flèche littorale et l’embouchure de Tahaddart se caractérisent par une forte variabilité (Fig. 25). Ainsi, cette évolution met en évidence une certaine accrétion de la partie de la flèche donnant sur la mer (engraissement de cette partie de la plage) durant la période 1958-1981 et une érosion de ce même secteur accompagnée d’une accrétion vers le sud de la pointe de la flèche durant la période 1981-1992. Cette évolution de la pointe de la flèche vers le sud couplée à un recul de la rive gauche de l’embouchure nous permet de constater un déplacement de l’embouchure de l’estuaire vers le sud par transit littoral.

C.Rives de l’estuaire de Tahaddart

Le principal enjeu des rives de l’estuaire de Tahaddart est leur mobilité dans le temps, suite au phénomène d’érosion-dépôt dans un système de méandres (Fig. 25). C’est ainsi que la rive droite (concave) s’érode (forte énergie) alors que son homologue gauche (convexe) s’engraisse (faible énergie).

A la lumière de ces résultats, nous nous demandons Quelles sont les causes probables de cette érosion? Et comment peut on expliquer l’accélération du taux de recul durant la période

1958-1981 1981-1992 1958-1992

Taux moyen global de recul (m) -40 -35 -75Haouara

Taux moyen annuel de recul (m) -1,66 -3,18 -2,14

Taux moyen global de recul (m) -31 30 -61Briech

Taux moyen annuel de recul (m) -1,29 -2,72 -1,74

Taux moyen global de recul (m) -35,5 -32,5 -68

Pla

ges

TotalTaux moyen annuel de recul (m) -1,47 -2,95 -1,94

1981-1992 et sa diminution en allant du nord vers le sud?

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Figure 25: Carte synthétique de la comparaison des traits de côte, de 1958, 1981 et 1992, de la frange littorale entre Haouara et Briech

500 m

b

500 m

a

Briech

195819811992

0 1Km

RP2

OCEAN

ATLANTIQUE

Haouara

a

b

c

Tahaddart

50 m

c

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III. Causes de l’instabilité du trait de cote de la zone étudiée

L’érosion du littoral peut être due à la conjugaison de quatre facteurs dont les effets peuvent s’ajouter ou se soustraire:

L’élévation du niveau marin.

La néotectonique.

Les paramètres hydrodynamiques.

L’action anthropique.

A.Elévation du niveau marin

L’élévation du niveau marin est un phénomène global attesté par les relevés de la très grande majorité des marégraphes qui indiquent une hausse comprise entre 1 et 2 mm/an (Paskoff, 1998). Cette hausse peut s’expliquer en partie par le recul généralisé des glaciers de montagne depuis la fin du XIXe siècle, en partie par l’expansion thermique de la couche superficielle de l’hydrosphère marine, liée au réchauffement contemporain de la terre, lui-même à l’origine de la décrue glaciaire (Paskoff, 1998).

L’élévation du niveau de la mer a logiquement pour conséquence une accentuation des phénomènes d’érosion puisque, en augmentant les profondeurs littorales, elle diminue le freinage de la houle à l’approche du rivage (Paskoff, 1998, Pedreros, 2003).

B. Néotectonique

La situation de la zone d’étude dans la chaîne rifaine qui est une chaîne jeune et toujours active jusqu’à ce moment (séisme d’Al Hoceima en février 2004), laisse penser que la néotectonique et surtout les rejeux épirogéniques récents contribuent à ce contexte érosif que connaît la zone étudiée (Alouane, 1996).

C.Paramètres hydrodynamiques:

La turbulence intense du déferlement des houles atlantiques érode la plage et alimente la dérive littorale, et les courants de retour et de compensation. Ces courants peuvent entraîner les sables vers la plate-forme continentale. De même, la dérive littorale active fera transiter parallèlement à la côte d’importants volumes de matériaux. Si des apports ne compensent pas ce débit sableux, en particulier dans la zone d’initialisation du processus, la dérive littorale se fournit en sable sur la plage qui est ainsi érodé.

Ce sont les tempêtes, quoique ponctuelles, qui sont agressives pour les plages sur lesquelles elles entraînent des démaigrissements (Paskoff, 1998; Anfuso et al., 2006a). Au cours d’une tempête, les houles développent une énergie extrêmement élevée, très supérieure à la moyenne, pendant une courte période. Elles atteignent les dunes littorales, érodent le flanc dunaire et évacuent un volume sédimentaire plus important en quelques jours que pendant tout le reste de l’année. Ces sédiments entraînés au-delà de la limite d’action des houles de beau temps, ne peuvent donc retourner à la côte et il en résultera une perte de sable littoral (Howa, 1987).

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D.Action anthropique:

L’action anthropique, et surtout lorsqu’elle touche le transfert de matière continent océan, le stock des sédiments ou les échanges longitudinaux, peut perturber l’équilibre des plages (Anfuso et al., 2006b).

Dans notre cas, certaines actions peuvent avoir un lien direct avec ce déséquilibre et delà entraîner le recul du trait de côte, à savoir:

La construction du barrage Ibn Battouta sur oued Mharhar en 1977 (qui touche notre période d’étude) limite l’apport des sédiments depuis le bassin versant.Différentes mesures ont donné, au niveau du barrage Ibn Batouta, un taux d’envasement moyen de 0,5 à 0.6 Millions de m3/an. (CSEC, 1991; PRPE, 2003; Lahlou, 2004). Ce qui peut se traduire par un déficit moyen de quelques 7,5 à 9 millions de m3 de sédiment, pour notre zone d’étude. L’extraction du sable, réduit directement le stock sédimentaire au niveau des plages et limite de même le transit sédimentaire par la dérive littorale.Au niveau de notre zone d’étude la dérive littorale dominante est orientée du nord vers le sud et ce sont donc les plages situées plus au nord qui alimentent cette dérive littorale. Or, ces plages sont le siège d’une extraction abusive des sables, et surtout la plage de Haouara. En effet, le site Haouara a été autorisé, à titre exceptionnel en 1988, pour l'extraction du sable, afin de lutter contre l'ensablement de la route principale RP2., et il a été fermé 2 mars 2006. Durant cette période d’ouverture ce site fournissait plus de 5000 m3 de sable marin par jour*, undéficit a pour effet un dégraissement direct de la plage de Haouara et une diminution du stock sédimentaire qui peut être véhiculé par la dérive littorale.

Cette extraction abusive de sable peut expliquer l’accélération du taux d’érosion enregistré entre la période 1958-1981 et 1981-1992 (Tableau 10).

La fixation des dunes par reboisement,pour protéger la route principale (RP2) des invasions sableuses, peut interrompe les échanges sédimentaires entre ces dunes (réserves de sable) fixées et les autres unités de la plage. Le rôle probable de la fixation des dunes dans le recul général du trait de côte doit être élucidé avec plus de précision.

IV. Conclusions

Au terme cette étude qualitative et quantitative de l’évolution du trait de côte de la frange littorale comprise entre Haouara et Briech, il est clair que l’érosion est générale, avec un taux moyen annuel de -1,94 m/an. Mais cette évolution varie dans le temps et dans l’espace :

La variation temporelle se traduit par une accélération du taux d’érosion durant la période 1981-1992, qu’on peut attribuer à la construction du barrage Ibn Battouta sur l’oued Mharhar et l’extraction abusive des sables.La variation spatiale se traduit par une forte érosion des plages du secteur nord, alors que vers le sud cette érosion devient de plus en plus faible et on peut même noterune certaine accrétion au niveau de la flèche littorale de Tahaddart. Ce qui implique une dérive littorale principale qui porte du nord vers le sud, responsable entre autre de la migration vers sud de l’embouchure de l’estuaire de Tahaddart.

La figure 26 donne un schéma synthétiquede la relation entre la dynamique et l’évolution de l’estuaire de Tahaddart et ses environs.

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Figure 26: Schéma synthétique de la dynamique de l’estuaire de Tahaddart et de la zone côtière atlantique entre Haouara et Briech.

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Conclusion générale

Les zones humides de Tahaddart sont des terrains bas et plus ou moins confinés permettant une humidité prolongée des différents types de substrat (vases, sables vaseux, sables,…), un phénomène lié principalement à la stagnation des eaux marégraphiques (marée importante au niveau de l’estuaire de Tahaddart) et des eaux de pluies (précipitations abondantes et exceptionnelles au Maroc atlantique). De cette situation résulte de grandes variations d’humidité et de salinité, commandant l’installation des peuplements d’espèces halo-hygrophiles qui sont parmi les plus représentatifs des zones humides du Maroc (SIBE L 11, Plan Directeur des Aires protégées du Maroc). En plus de cette importance écologique, la zone d’étude est sujette à un ensemble d’activités socio-économiques parmi lesquelles on pourrait citer l’agriculture, le parcours, la pêche, l’exploitation salinière et la production d’énergie électrique (Centrale thermique).

L’analyse des documents multidates, carte topographique et photos aériennes de 1981 et 1992, a permis d’élucider l’impact des activités socio-économiques sur la zone humide de Thaddart: Au niveau de l’occupation du sol, on constate une réduction de 497 ha de la surface

des zones humides avec un taux de 14,2 ha/an, une augmentation de 404 ha au niveau de la surface des douars accompagnée d’une extension des terres cultivées.

Au niveau des plages, on constate une tendance générale vers l’érosion avec un taux moyen annuel de 1,94 m/an.

Cette dégradation est à lier à l’évolution socio-économique récente de cette zone. En effet, après l’indépendance, le Maroc et notamment la province de Tanger a connu une croissance démographique galopante qui implique des besoins en alimentation et en habitat. Pour surpasser la situation on a eu recours : A l’installation du barrage Ibn Battouta (45 Mm3 d’après A.B.H.L.) en 1977 sur oued

Mharhar pour l’alimentation en eau potable et l’irrigation. Ce réservoir a réduit aussi bien le débit liquide que celui solide, ce qui s’est traduit par une réduction de la surface des zones humides et un déficit dans le stock sédimentaire arrivant à la côte.

Au pompage des eaux à partir des zones humides pour l’irrigation ou bien pour assécher certaines zones pour les cultures ont conduit également à la réduction de la superficie de ces zones.

A l’extraction excessive et souvent illégale de sable, destiné à la construction dans toute la province de Tanger, a accéléré le phénomène d’érosion côtière.

Cependant on note quelques interventions anthropiques positives; c’est le cas du reboisement du cordon dunaire entre Haouara et Tahaddart pour protéger la route principale n° 2 des invasions sableuses.

En 1995, le barrage 9 Avril, beaucoup plus grand que le premier (360 Mm 3 d’après A.B.H.L.), est installé sur oued El Hachef et qui va accentuer l’effet de son homologue Ibn Battouta sur les zones humides et la zone côtière.En 2004, deux grandes infrastructures viennent d’être installées dans la zone à savoir la centrale thermique et l’autoroute. En plus de l’impact esthétique des deux, l’autoroute est probablement la source d’impact la plus néfaste, sachant qu’elle a consommé de large vasière de la zone humide. Elle a également affecté son hydrologie: travaux d’endiguement et de drainage des vasières (notamment à Briech et Haouara).

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Liste des figures

Figure 1: Schéma d’un estuaire.Figure 2: Les trois parties géographiques d’un estuaire.Figure 3: Coupe schématique montrant les trois unités morphologiques d’un estuaire.Figure 4: Situation géographique de la zone d’étude.Figure 5: Diagrammes ombrothermiques des stations métrologiques aux alentours de la zone d’étude.Figure 6: Rose des vents enregistrés à la station de Boukhalef (1997).Figure 7: Carte topographique de la zone d’étude.Figure 8: Vision en 3D du relief de la zone d’étude réalisée à l’aide du SURFER à partir de la carte topographique El Manzla au 1/50.000e de 1965.Figure 9: Carte géologique de la zone d’étude.Figure 10: Carte du réseau hydrographique du bassin versant de Tahaddart.Figure 11: Carte bathymétrique du secteur océanique entre Cap spartel et Asilah.Figure 12: Données des houles au niveau du Point Wana 1056043.Figure 13: Dérive littorale dominante orientée du N vers le S.Figure 14: Dérive littorale secondaire orientée du S vers le N. Figure 15: Gyre anticyclonique du courant des canaries dans la «baie Ibéro-Marocaine».Figure 16: Carte bathymétrique d’une partie de l’estuaire de Tahaddart en amont du pont MohamedV

Figure 17 : Unités morphologiques de l’estuaire de Tahaddart.Figure 18: Identification des différents éléments sur photo aérienne.Figure 19: Carte d’occupation du sol de Tahaddart en 1958.Figure 20: Répartition de l’occupation du sol en 1958.Figure 21: Carte d’occupation du sol de Tahaddart en 1992.Figure 22: Répartition de l’occupation du sol en 1992.Figure 23: Quantification de l’évolution de l’occupation du sol entre 1958 et 1992.Figure 24: Mosaïque des photos aériennes de 1981 superposé à la carte topographique.Figure 25: Carte synthétique de la comparaison des traits de côte, de 1958, 1981 et 1992, de la frange littorale entre Haouara et BriechFigure 26: Schéma synthétique de la dynamique de l’estuaire de Tahaddart et de la zone côtière atlantique entre Haouara et Briech.

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Liste des tableaux

Tableau 1: Rendement des écosystèmes des différents types de zones humides en dollars américains. Tableau 2: Précipitations moyennes annuelles des stations météorologiques aux alentour de la Zone d’étude.Tableau 3 : Précipitations moyennes mensuelles enregistrées à la station météorologique de Kalaya (1969/2005). Tableau 4: Températures moyennes mensuelles enregistrées à la station météorologique de Kalaya (1983/2001).Tableau 5: Vitesse moyenne mensuelle des vents enregistrés à la station de Boukhalef (1997).Tableau 6: Répartition de la population par commune rurale.Tableau 7: Granulométrie et analyse à la loupe binoculaire des sédiments superficiels de l’estuaire de Tahaddart.Tableau 8: Répartition de la faune au niveau de la partie avale l’estuaire de Tahaddart.Tableau 9: Inventaire des documents utilisés dans l’étude de l’évolution du trait de côte de la frange littorale entre Haouara et Briech, de 1958 à 1992.Tableau 10: Evaluation du taux de recul du trait de côte des plages de Haouara et Briech, de 1958 à 1992.