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Tournez les yeux vers Jésus (extrait) - Éditions Vie et ... · AVANT-PROPOS Tournez les yeux vers le Seigneur: c’est précisément ce que nous allons faire au cours des trois

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Traduit du livre Turn your eyes upon Jesus.Paru en 2013 aux Editions Review and Herald Publishing.ISBN : 9780828026994

Copyright © 2015 Éditions Vie et Santé60, avenue Émile Zola

77190 Dammarie-les-Lys, Franceww w. v ie s a n t e . c o m

Tous droits de reproduction totaleou partielle et de traduction réservés.

ISBN (livre) : 978-2-85743-422-1ISBN (eBooks) : 978-2-85743-423-8

Mise en page et corrections : IS EditionTraduction : Isabelle Monet

Photo de George Knight (4ème de couverture) : © Andrews University

L'auteur assume toute la responsabilité pour l’exactitude de tous les faits et des citations exposés dans le livre.Sauf indication contraire, toutes les références bibliques sont tirées de la Segond 21, dite À la Colombe.

GEORGE KNIGHT

TOURNEZ LES YEUX

VERS JÉSUS

NOTE DE L'ÉDITEUR

Chère lectrice, cher lecteur,

« Tournez les yeux vers Jésus » est un livre de méditation destiné à vous accompagner tout au long de l’année 2016.

Ainsi, et afin de faciliter votre navigation au sein de cette version numérique, nous avons rendu chaque jour accessible en deux clics, via l'onglet des « signets » de votre lecteur PDF (généralement Adobe Reader, utilisé par la plupart des équipements informatiques).

En affichant cet onglet, vous pourrez ainsi vous rendre directement au jour de votre choix, sans avoir besoin de faire défiler l'ensemble des méditations que vous auriez déjà lues auparavant.

Pour utiliser les signets, cliquez sur les zones entourées suivantes (augmentez le zoom à votre convenance, par exemple à 200%, pour plus de confort) :

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AVANT-PROPOS

Tournez les yeux vers le Seigneur : c’est précisément ce que nous allons faire au cours des trois cent soixante-cinq prochains jours. Il n’est pas de but plus noble que celui-ci, car Jésus est non seulement « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14.6), mais il est aussi la réponse à l’ensemble de nos aspirations et de nos craintes. En Jésus, nous trouvons un sens pour notre vie dans le présent, mais aussi pour notre vie future. Ainsi, nous sommes invités à tourner les yeux vers sa personne et son ministère.

La difficulté majeure a consisté à déterminer la façon dont j’allais aborder ce sujet. Au début, j’ai envisagé de raconter la vie de Jésus en étudiant un seul Évangile, mais j’ai compris que ce serait trop réducteur. J’ai alors décidé de le faire en me fondant sur les écrits des quatre évangélistes, mais cela posait un problème : la vie que Jésus mena sur terre n’est qu’une infime partie de ce qu’il est. Finalement, j’ai choisi de m’appuyer sur l’Ancien Testament et le Nouveau Testament pour retracer la vie de Jésus, de l’éternité du passé jusqu’à l’éternité à venir.

Bien évidemment, un livre seul ne peut contenir tout ce qu’il y a à dire sur Jésus. Donc, j’ai défini neuf thèmes majeurs concernant la vie et le ministère de Jésus. Les méditations suivent un ordre chronologique, mais non de manière stricte. Bien sûr, certaines parties sont plus sélectives que d’autres, notamment lorsqu’il est question de son ministère. Une année de trois cent soixante-cinq jours est insuffisante pour rendre justice à la vie de Jésus. Cependant, je souhaite que cet ouvrage puisse contribuer à votre édification. J’espère en effet que ces trois cent soixante-cinq jours marqueront le début d’une vie consacrée à étudier la vie de Jésus et à tourner les yeux vers lui.

Je prie pour que vous puissiez être bénis par la lecture des méditations de cet ouvrage, tout comme j’ai été béni en les rédigeant.

Pour conclure, j’aimerais remercier ma femme, qui s’est chargée de la saisie informatique de mon manuscrit, ainsi que Jeannette Johnson et Gerard Wheeler, qui m’ont accompagné tout au long de ce travail.

George Knight,Rogue River, Oregon.

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DÉDICACE

Je dédie ce livre à Bonnie, ma meilleure amie et ma femme – une merveilleuse association.

« J'ai jugé bon, parmi vous, de ne rien savoir d'autre que Jésus-Christ – Jésus-Christ crucifié. »

Paul, 1 Corinthiens 2.2.

« Tournez les yeux vers le Seigneur, et rayonnez de joie !Chantez son nom de tout votre cœur, il est votre Sauveur, c’est lui votre

Seigneur. »Donnez-lui gloire, recueil de chants de l’Église adventiste, n° 145.

« Il nous serait avantageux de passer, chaque jour, une heure dans la méditation et la contemplation de la vie du Christ.

Il faudrait y penser d’une manière détaillée, s’efforçant, par l’imagination,d’en reproduire toutes les scènes, surtout les dernières. »Ellen White, Jésus-Christ, p. 67.

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PROGRAMME

1. Tournez les yeux vers Jésus, le Dieu éternel.Du 1er janvier au 10 janvier

2. Tournez les yeux vers Jésus, le Christ incarné.Du 11 janvier au 13 février

3. Tournez les yeux vers Jésus, au début de son ministère.Du 14 février au 9 avril

4. Tournez les yeux vers Jésus, à l’apogée de son ministère.Du 10 avril au 19 juin

5. Tournez les yeux vers Jésus, sur le chemin de la croix.Du 20 juin au 20 août

6. Tournez les yeux vers Jésus, l’Agneau de Dieu crucifié.Du 21 août au 26 octobre

7. Tournez les yeux vers Jésus, le Seigneur ressuscité.Du 27 octobre au 9 décembre

8. Tournez les yeux vers Jésus, le Roi qui revient.Du 10 décembre au 27 décembre

9. Tournez les yeux vers Jésus, votre Sauveur personnel.Du 28 décembre au 31 décembre

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#1

1 JANVIER Comment débuter ?

Mais l'ange leur dit : N’ayez pas peur, car je vous annonce la bonne nouvelle d'une grande joie qui sera pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Luc 2.10-11

Comment débuter l’histoire de Jésus ? C’est un problème. Bien sûr, nous pourrions commencer par sa naissance dans la ville de Bethléem, mais ce serait écarter la plus grande partie de son histoire. Après tout, le récit biblique des trente-trois années qu’il passa sur la terre est la partie à peine visible de l’iceberg d’une existence qui est de toute éternité, entre le passé et l’avenir. Ainsi, ce recueil de méditations sur la vie du Christ débute avec l’histoire de Jésus avant son incarnation et se termine par son ministère après son ascension, ministère qui est infini.

Le chant thème de cette année, au cours de laquelle nous voulons tourner les yeux vers Jésus, est Tournez les yeux, composé par l’équipe Alégria et qui se trouve dans le recueil Donnez-lui gloire, publié par l’Église adventiste. Je vous encourage à en chanter le refrain chaque jour, durant votre temps de méditation :

« Tournez les yeux vers le Seigneur, et rayonnez de joie !Chantez son nom de tout votre cœur,Il est votre Sauveur, c’est lui votre Seigneur. »À la fin des trois cent soixante-cinq jours, je vous promets que vous aurez

mémorisé ces paroles et qu’elles vous viendront à l’esprit régulièrement pendant tout le reste de votre vie. Pour l’instant, nous sommes invités à tourner les yeux vers Jésus, tel qu’il est annoncé aux bergers par un ange dans Luc 2.10-11. Le passage le plus remarquable de ce texte est peut-être celui qui fait référence au nouveau-né en le décrivant comme « le Christ, le Seigneur ».

Cette expression a frappé les premiers lecteurs de la Bible. Après tout, le mot « Seigneur » est le terme utilisé en grec pour décrire « Yahvé », le premier nom de Dieu dans l’Ancien Testament. Ainsi, l’ange déclara clairement que l’enfant était divin. Plus tard, les Gentils ont aussi compris ce message, ce terme étant alors souvent employé par le monde païen pour faire référence aux divinités.

Le mot « Christ » souligne également la divinité de Jésus, car il s’agit de la traduction en grec du mot « Messie », qui signifie « celui qui est oint ». Les Juifs étaient familiarisés avec l’idée qu’un roi ou qu’un sacrificateur était oint, et ils s’attendaient donc à ce que Dieu envoie un homme oint par excellence, c’est-à-dire quelqu’un qui fasse sa volonté de façon toute spéciale.

Ce qui se produisit dépassa leurs attentes ! La « Bonne Nouvelle » de l’ange était que Jésus allait devenir le « Sauveur » de « tout » le peuple. Réjouissons-nous donc avec les anges ! (versets 13-14).

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#2

2 JANVIER Au commencement, Jésus

Au commencement était la Parole ; la Parole était auprès de Dieu ; la Parole était Dieu. Jean 1.1

C'était le véritable commencement de l’histoire de Jésus. Tandis que Matthieu et Luc débutent leur Évangile par la naissance miraculeuse de Jésus, et Marc par son ministère, Jean attire l’attention de ses lecteurs sur le commencement du commencement.

De quoi s’agit-il ? Le premier réflexe est de penser au texte de Genèse 1.1 : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre », mais ce n’est pas là que l’Évangile de Jean débute. Après tout, d’après le verset 3, Jésus était déjà avant la création de la Genèse puisqu’il y prit une part active (voir Colossiens 1.16 et Hébreux 1.2).

Ainsi, dans ses premières lignes, Jean mentionne non pas le récit de la Création de Genèse 1, mais l’éternité avant la Création et la place du Christ, la Parole, dans ce temps infini. Ellen White évoque cette éternité sans limites quand elle écrit que le Christ « était l’égal de Dieu, infini et tout-puissant. [...] C’est le Fils, personne distincte et éternelle. » (Évangéliser, p. 550). Quand Jean parle de « commencement », il mentionne le véritable commencement, avant la création de toutes choses. L’apôtre poursuit et fait deux autres déclarations à propos de la Parole.

Premièrement, il dit qu’elle était « auprès de Dieu ». Ce quatrième Évangile nous aide à comprendre ce que signifie être « auprès » de Dieu. En effet, nous y découvrons que Jésus est « sur le sein du Père » (Jean 1.18), que le Père place tout dans « sa main » (Jean 3.35), que Jésus et le Père sont un (Jean 10.30), et ainsi de suite. Ainsi, associée à la première déclaration de Jean à propos de la Parole, cette deuxième déclaration présente le Christ comme la Parole qui, de toute éternité, est intimement liée au Père.

Deuxièmement, au sujet de la Parole, il place Jésus sur un pied d’égalité avec Dieu. Il est important de noter que Jean ne dit pas que Jésus est le Père. Après tout, dans son Évangile, il présente Jésus et Dieu comme des individus distincts qui parlent l’un de l’autre et se parlent. Ainsi, le Père et le Fils sont identifiés dans les Écritures comme « Dieu » (voir Hébreux 1.8). Nous pouvons dire qu’ils partagent le même nom de famille (Dieu), mais qu’ils ont des fonctions différentes.

Père, tandis que nous nous inclinons devant toi, nous sommes infiniment touchés à l’idée que l’enfant Jésus de Nazareth est le Dieu éternel. Merci de nous avoir fait ce don unique. Alors que nous allons poursuivre notre réflexion, aide-nous à comprendre le sens de ce don pour notre monde et pour notre vie.

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#3

3 JANVIER Jésus et l’autre commencement

Tout est venu à l'existence par elle, et rien n'est venu à l'existence sans elle. Ce qui est venu à l'existence en elle était vie, et la vie était la lumière des humains. Jean 1.3-4

Le commencement dont il est question dans l’Évangile de Jean est un commencement sans début, reflétant la préexistence éternelle du Christ, qui est Dieu.

Cependant, Jean mentionne un deuxième commencement aux versets 3 et 4, celui de la Création, que Paul commente ainsi : « Car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, le visible et l'invisible […] ; tout a été créé par lui et pour lui » (Colossiens 1.16). De plus, dans l’épître aux Hébreux, nous lisons que c’est par le Christ que Dieu « a fait les mondes » (Hébreux 1.2).

Ainsi, le nouveau-né de Bethléem était bien plus qu’un être humain de plus dans l’histoire chaotique de ce monde. La Bible le présente comme le Dieu créateur qui a « la vie » en lui-même, « tout comme le Père a la vie en lui-même » (Jean 5.26). Cette citation du livre Jésus-Christ (p. 526) exprime très bien cette vérité : « En Christ réside la vie, une vie originelle, non empruntée, et qu’il ne tient de personne ».

C’est cette vie résidant en Christ qui explique pourquoi la Parole devint une force créatrice. Ce n’est pas par hasard si Jean parle du Christ créateur comme de la Parole. Après tout, c’est par une parole clairement exprimée que débutèrent tous les jours de la Création. « Dieu dit » : tel est le sens de la Parole créatrice de Jean 1.1-5 (voir Genèse 1.3,6,9,14,20,24).

En conséquence, c’est également la Parole éternelle qui observa le sabbat à la fin de la semaine de la création. Nous lisons : « Ainsi furent achevés le ciel et la terre, et toute leur armée. Le septième jour, Dieu avait achevé tout le travail qu'il avait fait ; le septième jour, il se reposa de tout le travail qu'il avait fait. Dieu bénit le septième jour et en fit un jour sacré, car en ce jour Dieu se reposa de tout le travail qu'il avait fait en créant. » (Genèse 2.1-3.) Ainsi, il n’est pas étonnant que Jésus ait déclaré : « Le Fils de l'homme est maître même du sabbat » (Marc 2.28).

L’Évangile de Jean est donc très clair concernant Jésus : il n’est pas seulement le nouveau-né de Bethléem.

Non ! Il est le Dieu éternel. Il est le Créateur de tout ce qui existe. Il a la vie en lui-même.

Quand nous tournons les yeux vers Jésus, nous comprenons mieux la véritable identité de notre Sauveur et nous sommes remplis de respect à son égard.

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#4

4 JANVIER Jésus, « Je suis » éternel

Jésus leur dit [aux Juifs] : Amen, amen, je vous le dis, avant qu'Abraham vienne à l'existence, moi, je suis. Là-dessus, ils prirent des pierres pour les lui jeter ; mais Jésus se cacha et sortit du temple. Jean 8.58-59

Quel texte étrange, pensai-je quand je lus l’Évangile de Jean pour la première fois. Pourquoi le fait que Jésus déclara : « Je suis » poussa-t-il les chefs juifs à le tuer en lui jetant des pierres ? Quel est donc le sens de cette affirmation ?

Ces questions nous invitent à lire Exode 3.13. Dans ce passage, Moïse voulait connaître le nom de Dieu si les Hébreux vivant en Égypte lui demandaient de leur indiquer l’identité du Dieu qui l’envoyait vers eux. Dieu répondit alors à Moïse : « Je serai qui je serai. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux Israélites : Je serai m'a envoyé vers vous. Dieu dit encore à Moïse : Tu diras aux Israélites : C’est le Seigneur (YHWH), le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, qui m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom pour toujours, c'est mon nom tel qu'on l'évoquera de génération en génération. » (versets 14-15.)

Après avoir lu ces versets, il est facile de comprendre pourquoi les Juifs voulurent tuer Jésus quand il déclara être « Je suis ». Il s’identifiait tout simplement au Dieu de l’alliance avec le peuple juif et déclara être YHWH (ou Jéhovah dans certaines versions), le « Je suis » éternel, le Dieu de l’Ancien Testament. Le mot YHWH signifie « être » et souligne donc que Dieu existe ou est de toute éternité, non seulement dans l’éternité du passé et de l’avenir, mais aussi dans le présent. Dieu est celui qui guide son peuple et répond à ses besoins tout au long de l’histoire juive.

Ainsi, c’est le « Je suis » qui alla à la rencontre de Moïse sur le mont Sinaï, disant : « Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu ; c'est moi qui t'ai fait sortir de l'Égypte, de la maison des esclaves » (Exode 20.2). Cet acte de grâce de la part de Dieu appelait une réponse, exprimée dans les versets 3 à 17 : les Dix commandements. Nous pouvons donc dire que, même dans l’Ancien Testament, l’observation de la loi est une réponse à la grâce rédemptrice de Dieu en Christ.

Il est excessivement important de comprendre que le nouveau-né de Bethléem n’était pas un enfant comme les autres. Il était et il est le « Je suis », le Dieu qui donna la loi, le Dieu qui guida son peuple dans l’histoire.

Cependant, bien plus encore, le « Je suis » éternel guide toujours son peuple aujourd’hui, et il continuera à le faire au cours de l’éternité à venir. Nous servons un Dieu merveilleux, capable non seulement de créer, mais aussi de sauver parfaitement chacun d’entre nous (Hébreux 7.25).

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#5

5 JANVIER L’enfant prophétique

Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. Il a la souveraineté sur son épaule ; on l'appelle du nom de Conseiller étonnant, Dieu-Héros, Père éternel, Prince de paix. Étendre la souveraineté, accorder une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l'affermir et le soutenir par l'équité et par la justice, dès maintenant et pour toujours : voilà ce que fera la passion jalouse du Seigneur (YHWH) des Armées. Ésaïe 9.5-6

Le « Je suis » n’est pas un Dieu lointain, mais un Dieu qui est entré dans l’histoire humaine en la personne de Jésus de Nazareth, qui est au cœur du Nouveau Testament et l’objet de nombreuses prophéties dans l’Ancien Testament.

Faisant écho au texte d’Ésaïe 7.14 au sujet de la jeune fille enceinte devant mettre au monde un fils portant le nom d'Immanou-El (« Dieu est avec nous »), le passage d’Ésaïe 9.5 reprend le mot « fils » et affine la description du Dieu qui allait se faire chair et demeurer parmi nous. Le targum juif (une traduction de la Bible hébraïque en araméen, la langue couramment parlée du temps de Jésus) nous aide à comprendre le sens de ce texte : « De toute éternité, son nom est Conseiller étonnant, Dieu puissant, Celui qui vit pour toujours, le Messie ; en ses jours, sa paix reposera sur nous. » L’interprétation messianique faite par les Juifs historiques reflète la description de l’être dont il est question dans les versets 5 et 6, qui ne peut s’appliquer à un dirigeant humain.

Il est le « Conseiller étonnant », celui qui est, de façon inhérente, sagesse et bonté. La racine du mot « étonnant » est utilisée dans le Psaume 78, au verset 12, concernant Dieu qui fit « une chose étonnante, en Égypte ». Le même terme est utilisé pour décrire les miracles que Dieu opéra en Égypte, dont la séparation de la Mer Rouge, la présence de la colonne de feu et de la colonne de couleur pour guider le peuple, et le partage du rocher du désert pour donner de l’eau. Ce qui est particulièrement étonnant dans les textes prophétiques est le fait que cet être allait venir sous la forme d’un enfant et devenir la source de toute sagesse pour le peuple de Dieu.

Le Messie à venir ne devait pas être un enfant comme les autres, mais le « Dieu-Héros ». Le miracle de l’incarnation est annoncé ici, ainsi que la double nature du Christ : un être unique, qui serait pleinement humain et pleinement divin.

Le troisième nom utilisé dans ce texte est « Père éternel ». Il est important de souligner que le prophète ne confond pas le Père divin avec le Fils divin, mais que l’un des rôles du Christ consiste à faire preuve d’un amour semblable à l’amour d’un père pour ses enfants. Enfin, le « Prince de paix » dont le royaume sera affermi est un titre qui fait allusion à la fois à la nature du royaume éternel de Dieu et à la grande prophétie de Daniel 2.44, qui mettra fin à tous les royaumes terrestres. Son règne « n’aura pas de fin » (voir Luc 1.33).

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#6

6 JANVIER Jésus, l’être divin

Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde soit. Jean 17.5

Lorsqu’il était sur la terre, Jésus avait pleinement conscience de sa nature divine. Personne ne savait mieux que lui ce à quoi il dut renoncer quand il se fit homme. Dans ce texte, Jésus prie Dieu le Père pour être restauré dans la gloire qui était la sienne précédemment. Plus tard, Paul déclare que sa prière a été exaucée, soulignant qu’après avoir vécu sur la terre puis avoir été crucifié, Dieu « l'a souverainement élevé et lui a accordé le nom qui est au-dessus de tout nom, pour qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu, le Père » (Philippiens 2.9-11).

Cependant, dans Jean 17, Jésus doit encore affronter sa mort sur la croix, cet acte terrible qui l’attend. Il reconnaît sa faiblesse et son impuissance, des caractéristiques propres aux êtres humains. Pourtant, en même temps, il sait parfaitement qu’il possède une nature divine et la gloire qui était la sienne dans les cours célestes.

Une telle tension mentale dépasse les expériences que nous pouvons vivre, nous, êtres mortels. Nous savons que notre durée de vie est brève, qu’elle commence à notre naissance et se termine par la décomposition de notre esprit et de notre corps. Seuls ceux qui se bercent d’illusions imaginent être de nature divine. En tant qu’homme, Jésus a été confronté à des épreuves et a eu des pensées concernant certaines réalités qui dépassent notre capacité de compréhension. Pourtant, ces pensées révèlent qu’en tant qu’homme, il comprenait son rôle dans la Trinité divine et la réalité de celui-ci lui fut révélée lors de son baptême, quand les cieux s'ouvrirent et qu’il « vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et une voix retentit des cieux : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; c'est en lui que j'ai pris plaisir » (Matthieu 3.16-17).

Le fait qu’il était « le Fils » et donc « la plénitude de la divinité manifestée » (Évangéliser, p. 550) dans la chair était clair pour lui. Il savait qu’il y avait « trois personnes vivantes dans la triade céleste […] : le Père, le Fils et le Saint-Esprit » (Ibid., p. 550). Jésus se fit l’écho de cette compréhension de la Trinité dans les paroles qu’il adressa aux disciples et qui sont relatées par Matthieu : « Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint. » (Matthieu 29.18-19.)

Ce Jésus que nous servons est merveilleux ! Nous pouvons comprendre qui il est, mais de façon tout à fait partielle. Il fut l’un de nous, et pourtant il était Dieu, et il le savait. Tel est le mystère de la divinité.

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#7

7 JANVIER Envoyé du ciel

Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. Jean 3.13Car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Jean 6.38

Qui donc est cet homme ? Qui oserait affirmer si clairement être descendu du ciel ? Il n’est pas étonnant que les Juifs aient eu du mal à l’accepter.

C’est aussi notre cas. En fait, soit Jésus était celui qu’il affirmait être, soit c’était un homme dérangé et particulièrement dangereux.

C. S. Lewis souligna ce point, en déclarant qu’on ne peut pas dire : « Je suis prêt à accepter Jésus parce qu’il est un éminent guide moral, mais je n’accepte pas qu’il puisse affirmer être Dieu. »

« Nous ne pouvons déclarer cela, dit C. S. Lewis. Un homme qui ne serait qu’un homme et qui dirait ce que Jésus disait ne serait pas un guide moral. Ce serait soit un fou, aussi fou qu’un homme affirmant être un œuf poché, soit le diable de l’enfer. Il vous revient de choisir. Soit cet homme était et est le Fils de Dieu, soit c’était un homme dérangé, voire pire encore. Vous pouvez le rejeter parce qu’il était fou, vous pouvez lui cracher à la figure et le tuer sous prétexte qu’il s’agissait d’un démon ; ou vous pouvez tomber à ses pieds et l’appeler Seigneur ou Dieu. Mais ne tenez pas de propos condescendants et ne dites pas que Jésus était un grand enseignant purement humain. Il ne nous pas donné ce choix. Il ne voulait pas cela. » (Mere Christianity, p. 56.)

Tel est le Jésus de la Bible, qui désire que nous l’écoutions et que nous choisissions de le suivre aujourd’hui, et tous les jours.

Il est descendu du ciel en prenant le nom de Fils de l’homme. Ce titre vient de Daniel 7.13, texte dans lequel un être céleste reçoit de Dieu le Père la domination sur son royaume éternel (verset 14). Le nom de « Fils de l’homme » est un titre que Jésus aimait s’attribuer. L’une des dernières fois où il est utilisé dans la Bible est le texte d’Apocalypse 14.14, dans lequel le Fils de l’homme revient une deuxième fois pour sauver son peuple et établir son royaume céleste.

Dans l’entrefaite, Jean nous dit que non seulement Jésus a quitté le ciel pour séjourner sur la terre, mais qu’il l’a fait pour accomplir une mission : faire la volonté de Dieu (Jean 6.38). La volonté divine consistait avant tout à ce que Jésus soit élevé sur la croix pour que « quiconque croit ait en lui la vie éternelle » (Jean 3.15).

Qui donc est cet homme ? La façon dont nous répondons à cette question est la décision la plus importante que nous ayons à prendre dans notre vie et elle se pose à nous aujourd’hui même.

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#8

8 JANVIER Un ministère prévu à l’avance

Vous avez été rachetés […] par le sang précieux du Christ, comme par celui d'un agneau sans défaut et sans tache. Il a été désigné d'avance, avant la fondation du monde, et il s'est manifesté à la fin des temps, à cause de vous. 1 Pierre 1.19-20

Le ministère du Fils de Dieu n’a pas été improvisé. Dieu le Père n’a pas été contraint de prendre la décision hâtive d’envoyer le Christ sur la terre pour nous permettre d’échapper à la catastrophe. Au contraire, « il a été désigné d'avance, avant la fondation du monde », pour être l’Agneau de Dieu.

La Bible du semeur traduit ainsi ce passage : « Vous avez été libérés de cette manière futile de vivre que vous ont transmise vos ancêtres et vous savez à quel prix. Ce n'est pas par des biens qui se dévaluent comme l'argent et l'or. Non, il a fallu que le Christ, tel un agneau pur et sans défaut, verse son sang précieux en sacrifice pour vous. Dès avant la création du monde, Dieu l'avait choisi pour cela, et il a paru, dans ces temps qui sont les derniers, pour agir en votre faveur. Par lui, vous croyez en Dieu, qui l'a ressuscité des morts et lui a donné la gloire. Ainsi, votre foi et votre espérance sont tournées vers Dieu. » (1 Pierre 1.18-21.)

Nous servons un Dieu qui connaît la fin depuis le début. Il savait que le péché et la mort allaient entrer dans le monde en raison de la rébellion de Lucifer, et il savait aussi que le péché se répandrait sur la terre par la chute d’Adam et Ève. Le Seigneur avait conscience des effets destructeurs du péché et de sa conséquence inévitable, à savoir la mort éternelle (Romains 6.23).

Pourtant, Dieu savait aussi qu’il ne resterait pas passif tandis que ses enfants vivant sur la terre allaient souffrir et mourir. Ainsi, la Trinité céleste a « désigné d’avance » l’un de ses membres « avant la fondation du monde », pour qu’il descende sur la terre et se fasse homme afin de résoudre le problème du péché et de ses conséquences.

Dans le texte de Genèse 3.15, le Seigneur donna à Adam et Ève, qui étaient alors brisés par leur péché, un aperçu de cette mission prévue à l’avance. Parlant au diable, Dieu affirma : « Je mettrai de l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui mordras le talon. »

Le sacrifice répété d’agneaux immolés rappela cette promesse tout au long de l’histoire juive, mais elle ne se réalisa que lors de l’incarnation, du ministère et de la mort de Jésus, « l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jean 1.29).

Cela signifie que Dieu se préoccupe des hommes. La divinité n’est jamais prise au dépourvu et elle a désigné l’un de ses membres à l’avance pour que nous puissions être sauvés.

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#9

9 JANVIER Divin et humain

Ayez entre vous les dispositions qui sont en Jésus-Christ : lui qui était vraiment divin, il ne s'est pas prévalu d'un rang d'égalité avec Dieu, mais il s'est vidé de lui-même en se faisant vraiment esclave, en devenant semblable aux humains ; reconnu à son aspect comme humain, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à la mort – la mort sur la croix. Philippiens 2.5-8

Le plus grand des mystères ? Dieu se faisant homme. Dieu renonçant au pouvoir qui lui permit de créer l’univers et devenant un homme humble vivant sur une planète de taille insignifiante, selon la perspective cosmique. Dieu quittant le ciel glorieux pour vivre dans le petit village de Nazareth. C'était quelque chose que l’esprit humain ne peut absolument pas saisir et encore moins comprendre. D’ailleurs, Paul ne tente même pas de l’expliquer : il énonce les faits de façon simple et directe. William Barclay déclare que « pour de nombreuses raisons, c’est le passage le plus fort et le plus touchant que Paul écrivit au sujet de Jésus ». Dans 2 Corinthiens 8.9, l’apôtre dit à propos de Jésus : « Lui qui était riche, il s'est fait pauvre à cause de vous, pour que vous, par sa pauvreté, vous deveniez riches ». Dans Philippiens 2, il développe cette idée et lui donne tout son sens. Plusieurs points importants sont à souligner dans le texte d’aujourd’hui. Le premier est que rien n’a été imposé au Christ. Il a pris l’initiative de toutes choses : « Il s’est vidé de lui-même, il s’est abaissé lui-même ». Il a choisi pleinement et délibérément de quitter le ciel pour nous.

Il est essentiel de souligner un autre point : l’apôtre Paul insiste sur le fait que Jésus-Christ était « vraiment divin ». Il ne ressemblait pas à Dieu, il était Dieu. Paul emploie le mot morphĕ, qui ne fait pas seulement référence à l’apparence physique, mais surtout à une caractéristique inhérente qui ne change jamais. La traduction TOB traduit ce passage ainsi : « lui qui est de condition divine ». Le verset 6 poursuit en insistant sur le fait que Jésus était « l’égal de Dieu ». Puis, dans le verset 7, le terme « condition » est utilisé de nouveau, cette fois au sujet de l’humanité du Christ, qui devint véritablement humain. L’idée centrale de ce passage est le fait que le Christ « s’est vidé » de lui-même pour devenir homme. Cela ne signifie pas qu’il a échangé sa divinité contre son humanité, mais qu’il a manifesté sa nature (ou sa condition) divine dans sa nature (ou sa condition) de serviteur. Le Christ divin s’est non seulement fait homme pour nous, mais il a aussi été obéissant jusqu’à la mort, la forme ultime de l’obéissance. De plus, il n’est pas seulement mort : il est mort sur la croix, une sentence réservée aux criminels et aux personnes les plus répréhensibles de la société.

Père, malgré ma capacité de compréhension limitée, aide-moi à commencer ce que le Christ a fait pour moi et permets aussi que je puisse apprendre à m’oublier pour les autres.

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#10

10 JANVIER Réflexion sur la divinité du Christ

Lui [Jésus-Christ], il est avant tout, et c'est en lui que tout se tient. Colossiens 1.17

Le texte d’aujourd’hui contient deux vérités essentielles au sujet de Jésus. La première est qu’il « est avant tout ». Il existe depuis toujours et il n’y a jamais eu un moment quand il n’existait pas. Il s’inscrit dans la même durée que le Père et l’Esprit. Jésus vécut seulement trente-trois ans sur la terre, mais cette courte période est une parenthèse extrêmement brève dans la chronologie de cet être éternel.

La deuxième vérité est tout aussi étonnante. Non seulement Jésus est « avant tout », mais « c’est en lui que tout se tient ». Nous devons lire cette déclaration dans le contexte du verset précédent : « C'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, le visible et l'invisible, trônes, seigneuries, principats, autorités ; tout a été créé par lui et pour lui » (Colossiens 1.16).

Notez la récurrence du terme « tout » dans les versets 16 et 17 :1. « C'est en lui que tout a été créé » ;2. Jésus « est avant tout » ;3. « Tout a été créé par lui et pour lui. » ;4. « C'est en lui que tout se tient ».Ce quatrième point souligne que le Christ n’est pas seulement le Créateur de

tout ce qui existe, mais aussi celui qui fait vivre la Création. Non seulement il fait exister toute chose, mais il maintient en vie tout ce qui est.

Paul n’aurait pas pu décrire le Christ divin avec des termes plus forts. Cependant, certaines personnes s’interrogent peut-être sur le verset 15, qui affirme clairement que le Christ est « le premier-né de toute création ».

C’est une excellente question, notamment parce que tout au long de l’histoire chrétienne, de nombreuses personnes ont utilisé ce verset pour démontrer que le Christ était un être créé, et donc pas totalement divin, remettant ainsi en cause la doctrine de la Trinité.

Il est donc essentiel d’étudier le concept biblique du premier-né. Certes, cette expression peut faire référence au rang de naissance, mais ce n’est pas le sens qu’elle prend dans le contexte du verset 17 du texte de Jean 1.1 et de beaucoup d’autres passages sur la divinité du Christ. Dans la Bible, le terme « premier-né » signifie plutôt « premier dans le rang ». Cette approche est illustrée par de nombreux exemples, dans lesquels la dignité et le rôle des premiers-nés à la fois dans les familles ordinaires et dans les familles royales sont mis en évidence. Ainsi, Paul insiste sur le fait que le Christ occupe la plus élevée des positions. Il poursuit ensuite en illustrant cette primauté dans Colossiens 1.16-17.

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#11

11 JANVIER Des débuts terrestres

Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Matthieu 1.1

Quelle façon de débuter un livre ! Si un auteur du vingt-et-unième siècle débutait une biographie par une longue liste de noms, son manuscrit serait inévitablement rejeté par l’éditeur.

Cependant, pour un Juif, le fait de commencer le récit de la vie d’une personne par sa généalogie était tout à fait naturel et pertinent. Quand Flavius Josèphe, l’historien juif du 1er siècle, écrivit son autobiographie, il la débuta par sa généalogie. Il la trouva très probablement dans les archives publiques conservées par le Sanhédrin.

Les Juifs accordaient une très grande importance à la pureté de la lignée. Un prêtre qui ne parvenait pas à prouver qu’il descendait d’Aaron ne pouvait exercer son sacerdoce (voir Esdras 2.62).

Les Juifs du 1er siècle considéraient donc qu’il était naturel et pertinent, voire même essentiel, de débuter une biographie par une généalogie. Cela était particulièrement vrai pour un livre dont le sujet annoncé était le Christ (la traduction grecque du mot hébreu « Messie »). Or, Matthieu l’affirme clairement dans le premier verset : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham ». Si Matthieu n’avait pu prouver que les ancêtres de Jésus étaient d’une lignée pure, il n’aurait pas écrit son livre, car aucun Juif ne l’aurait lu.

La tâche de Matthieu consistait non seulement à démontrer la pureté de la lignée de Jésus, mais aussi à souligner que Jésus avait des ancêtres hors du commun. Tout d’abord, le Messie venait de la lignée de David. Dieu avait dit à David, par l’intermédiaire de Nathan : « Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés devant toi, ton trône pour toujours affermi » (2 Samuel 7.16). Les Juifs considéraient généralement que cette promesse faisait référence au Messie à venir. Par conséquent, le Nouveau Testament affirme à de nombreuses reprises que Jésus était un descendant de David.

Matthieu voulait également prouver que Jésus était un fils d’Abraham, qui est non seulement le père de la race juive, mais celui auquel Dieu promit qu’il bénirait toutes les nations de la terre en lui (Genèse 12.1-3).

Ainsi, Jésus étant de la lignée de David et d’Abraham, il pouvait être le Messie.L’une des leçons que l’on peut tirer de la généalogie de l’Évangile de Matthieu

est que Dieu va à la rencontre des gens là où ils se trouvent. Quand le Christ divin devint Jésus, le Christ incarné, cela se produisit dans un lieu particulier et à une époque particulière. Or, tout comme il alla à la rencontre des Juifs du 1er siècle dans leur contexte, il exerce un ministère auprès de nous aujourd’hui, là où nous sommes.

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#12

12 JANVIER Le trouble de Marie

Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, chez une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; le nom de la vierge était Marie. Il entra chez elle et dit : Réjouis-toi, toi qui es comblée par la grâce ; le Seigneur est avec toi. Très troublée par cette parole, elle se demandait ce que pouvait bien signifier une telle salutation. L'ange lui dit : N’aie pas peur, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Luc 1.26-30

Avez-vous déjà réfléchi à la situation de Marie ? Elle avait probablement quatorze ou quinze ans et était fiancée à un homme plus âgé qu’elle, comme c’était la coutume à l’époque. Rien d’anormal, donc. Mais un ange apparaît dans sa chambre et lui dit qu’elle allait être enceinte. Mettez-vous à sa place. La situation serait bien difficile à expliquer. Après tout, il n’est pas possible de dissimuler une grossesse. Puis, le bébé arriverait. Qu’allait penser Joseph ? Il n’est pas étonnant que la Bible souligne le trouble de Marie. Nous le serions aussi, dans un tel cas. Cependant, pour mieux comprendre les implications de cette annonce, nous devons nous placer dans le contexte du 1er siècle. Nous vivons dans une culture qui nous empêche de prendre la mesure de ce qu’allait vivre Marie. Chaque année, aux États-Unis, un million d’adolescentes se retrouvent enceintes sans être mariées, un fait qui est tout à fait banal aujourd’hui. Or, c’est une chose que d’avoir un « problème » dans la ville de New York, mais dans le contexte d’un petit village juif du 1er siècle, la nouvelle apportée par l’ange à Marie dut la perturber au plus haut point. Après tout, selon la loi juive, le fait qu’une jeune fille étant fiancée se retrouve enceinte était considéré comme un adultère et elle devait être lapidée. Quand nous lisons le récit des Évangiles, nous devons garder à l’esprit l’idée que les hommes et les femmes de cette époque étaient des personnes comme vous et moi. Ils vivaient dans des villes et des villages où les rumeurs et les relations sociales étaient les mêmes qu’aujourd’hui. Quand Jésus quitta le ciel pour venir sur terre, il vint vivre dans cette pagaille que nous appelons la société.

Quand je pense à Marie, j’imagine ce qu’auraient vécu mes filles si elles s’étaient retrouvées dans la même situation et mon cœur se serre. Il n’est pas étonnant que Marie ait été troublée, mais Dieu, qui connaît chacun d’entre nous, la connaissait. L’ange ajouta qu’elle devait se réjouir, car elle était « comblée par la grâce ». C’est une leçon pour nous aujourd’hui. Dans les difficultés qui sont les nôtres, nous ne percevons pas toujours l’enjeu global de notre vie. Nous nous décourageons facilement, mais Dieu sait ce qu’il en est. Il sait que nous pouvons être bénis quand nous avons le sentiment que le ciel nous tombe sur la tête.

Seigneur, donne-moi les yeux de la foi afin que je puisse voir réellement.

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#13

13 JANVIER Un enfant peu ordinaire

Tu vas être enceinte ; tu mettras au monde un fils et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera pour toujours sur la maison de Jacob ; son règne n'aura pas de fin. Luc 1.31-33

Marie fut troublée (Luc 1.29) et effrayée (verset 30) lorsque l’ange Gabriel lui apparut et lui annonça cette grossesse inattendue. Elle dut être également stupéfaite en découvrant quelle allait être la nature de l’enfant promis. Il est probable qu’elle ait été perplexe en apprenant toutes ces informations – qui lui furent révélées en quelques instants seulement –, des informations qui allaient non seulement transformer définitivement sa vie, mais aussi changer le cours de l’histoire du monde.

Dans Luc 1.31-33, nous découvrons que Gabriel révéla au moins cinq choses importantes à Marie au sujet de l’enfant qu’elle allait concevoir. Tout d’abord, l’enfant serait un garçon. C’était toujours une bonne nouvelle dans les foyers juifs. Les filles étaient les bienvenues, mais la naissance d’un fils signifiait que le nom de famille serait perpétué et que la famille bénéficierait du soutien financier et économique de ce fils. Dans les familles patriarcales, la naissance d’un fils était un événement dans la vie de la mère.

De plus, il s’agissait d’un fils extraordinaire ! L’ange annonça à Marie qu’il s’appellerait Jésus, la traduction en grec du nom hébreu « Josué », qui signifie « Yahvé sauve », ou « Dieu sauve ». Or, tous les Juifs connaissaient le rôle historique de Josué, l’envoyé de Dieu lors de la conquête de la Palestine et l’arrivée du peuple sur cette terre.

Ainsi, le nom donné à ce garçon était riche de sens. Gabriel précisa alors le sens de cette naissance, ce que les hommes auraient du mal à saisir. Il déclara que Jésus serait (1) « le Fils du Très-Haut », que le Seigneur Dieu lui donnerait (2) « le trône de David, son père », et que (3) son royaume n’aurait « pas de fin ».

Avec ces déclarations, l’ange Gabriel annonça à Marie qu’elle serait non seulement la mère du Messie attendu depuis si longtemps, mais aussi que ce Messie serait divin. C’était une idée nouvelle. Les Juifs pensaient que le Messie serait un grand homme, comme David, mais pas Dieu.

Finalement, cette annonce était absolument extraordinaire. Que ressentiriez-vous si vous viviez une expérience similaire ?

Il est également intéressant de souligner que Dieu utilisa une humble jeune fille pour accomplir sa volonté. C’est une bonne nouvelle pour vous et pour moi. Dieu peut aussi nous faire participer à son plan si nous le désirons.

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#14

14 JANVIER Une explication improbable

Marie dit à l'ange : Comment cela se produira-t-il, puisque je n'ai pas de relations avec un homme ? L'ange lui répondit : L’Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui naîtra sera saint ; il sera appelé Fils de Dieu. Élisabeth, ta parente, a elle aussi conçu un fils, dans sa vieillesse : celle qu'on appelait femme stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible de la part de Dieu. Luc 1.34-37

Marie était peut-être une jeune fille innocente et certainement naïve, mais elle connaissait les choses de la vie. Elle savait que les bébés ne naissaient pas de rien et qu’ils étaient conçus par un homme et une femme. Par conséquent, sa question était tout à fait pertinente : « Comment cela va-t-il arriver ? En effet, je ne vis pas avec un homme » (Parole de vie, v.34) ; « Comment cela sera-t-il possible, puisque je suis vierge ? » (Bible en Français Courant).

Sa question était légitime, voire même attendue. Cependant, la réponse de l’ange dut rendre la jeune fille plus perplexe encore : « L'Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre » (verset 35). Cette explication est unique et incompréhensible. Cela fait partie du mystère de l’incarnation. Marie fut alors probablement animée d’émotions fortes. Mais dans les faits, il était clair que l’enfant serait celui du Saint-Esprit, de Dieu. C’est un mystère que nous ne pouvons absolument pas comprendre. La Bible ne cherche pas à expliquer la situation : elle énonce simplement des faits.

L’enfant devait être « saint ». Le sens premier du mot « saint » (hagios) est « à part », ou « différent ». Ce qui est saint est séparé des voies mauvaises du monde, mis à part pour Dieu et consacré à lui. Ainsi, contrairement à tous les êtres humains, Jésus allait naître saint. Les êtres humains peuvent devenir saints lors de leur deuxième naissance, quand ils acceptent le Christ (Jean 3.3,5), mais Jésus serait saint dès sa naissance naturelle. Il entrerait dans le monde en étant déjà né de nouveau. Ainsi, il serait bon dès sa naissance.

Nous entendons régulièrement parler de la nature du Christ quand il était sur la terre. Il est difficile de comprendre tous les arguments qui sont avancés, mais les Évangiles affirment clairement que Jésus était différent, car il est né en étant saint. Personne n’a jamais dit cela à mon sujet lors de ma naissance, mais je ne suis pas né d’une vierge et le Saint-Esprit n’est pas mon père. Si cela avait été le cas, alors j’aurais été comme Jésus. Il est né saint, alors que je suis né sous les auspices du péché d’Adam (Romains 5.12).

Père, tandis que nous méditons sur le mystère de l’incarnation, aide-nous à mieux comprendre chaque jour le sens et la dimension merveilleuse de cet événement.

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#15

15 JANVIER Une réaction anormale

Marie dit : Je suis l'esclave du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole. Et l'ange s'éloigna d'elle. Luc 1.38

Marie aurait pu réagir de diverses façons à l’annonce de l’ange Gabriel. Par exemple, elle aurait pu dire : « Me prends-tu pour une idiote ? Crois-tu vraiment que je vais oser me promener avec mon ventre proéminent en disant aux membres si légalistes de ma communauté étroite d’esprit que je suis enceinte en raison de l’action du Saint-Esprit ? ».

Il est important que nous nous intéressions de plus près aux personnages de la Bible. Nous avons trop souvent tendance à lire les récits bibliques en pensant qu’il s’agissait de personnes très différentes de nous, ce qui est faux et non biblique. Nous devons pleinement entrer dans ces récits pour comprendre leur sens. Que ressentiriez-vous si cela vous arrivait ou arrivait à votre fille ? Comment réagiriez-vous ?

Philip Yancey pose une question intéressante : « Combien de fois Marie se remémora-t-elle les paroles de l’ange tandis qu’elle sentait dans son ventre le Fils de Dieu lui donner des coups de pied ? Combien de fois Joseph repassa-t-il dans son esprit les paroles que l’ange lui adressa, alors qu’il était l’objet du mépris des villageois qui voyaient sa fiancée s’arrondir ? N’était-ce pas un rêve ? ».

Malcolm Muggeridge affirme qu’en raison de l’existence de cliniques permettant aujourd’hui de « remédier aux erreurs » qui déshonorent les familles, « il est fort probable que Jésus ne serait pas né dans les circonstances actuelles. Marie était issue d’un milieu modeste, le père de son enfant était inconnu. Aujourd’hui, elle aurait donc probablement mis un terme à sa grossesse. De plus, elle ne cessait de dire que la conception de son enfant était le fruit de l’action du Saint-Esprit. Ainsi, on aurait rapidement estimé que son état nécessitait des soins psychiatriques et que c’était une raison supplémentaire justifiant un avortement. Notre génération, qui a peut-être plus besoin encore d’un Sauveur que toutes les précédentes, aurait été trop humaine pour qu’il puisse naître parmi nous. ».

Telles auraient pu être les réactions de Marie suite à l’intervention de l’ange. Nous pouvons être reconnaissants envers elle, car par la foi, elle déclara être l’esclave du Seigneur et elle accepta de le servir.

Marie fut un exemple pour tous ceux qui désirent accepter le Fils de Dieu et vivre par la foi. Ils ne suivent pas les voies du monde, mais les voies de Dieu, aussi étrange que cela puisse paraître. Ils sont différents, tout comme Jésus était différent.

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#16

16 JANVIER « L’Évangile » avant l’Évangile

Et Marie dit : Je magnifie le Seigneur, je suis transportée d'allégresse en Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a porté les regards sur l'abaissement de son esclave. Désormais, en effet, chaque génération me dira heureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est sacré, et sa compassion s'étend de génération en génération sur ceux qui le craignent. Il a déployé le pouvoir de son bras ; il a dispersé ceux qui avaient des pensées orgueilleuses, il a fait descendre les puissants de leurs trônes, élevé les humbles, rassasié de biens les affamés, renvoyé les riches les mains vides. Il a secouru Israël, son serviteur, et il s'est souvenu de sa compassion – comme il l'avait dit à nos pères – envers Abraham et sa descendance, pour toujours. Luc 1.46-55

Dans le cantique de Marie, nous avons ce que Nicolas Wright appelle « l’Évangile avant l’Évangile, un cri d’allégresse saisissant, trente semaines avant Bethléem, trente ans avant le Calvaire et la Pâque. […] Il s’agit avant tout de Dieu, d’une révolution et de Jésus : Jésus qui venait d’être conçu mais qui n’était pas encore né, une annonce qui fit tressaillir de joie le bébé d’Élisabeth en son sein et qui remplit Marie d’émotion, d’espoir et de jubilation ». Le cantique de Marie, souvent appelé Magnificat, a été mis en musique par Johann Sebastian Bach, accompagné par les trompettes et les timbales. Il est aussi murmuré en toute discrétion par d’humbles chrétiens de toutes nationalités, et récité avec force lors de nombreuses fêtes de Noël dans les églises du monde entier. Il s’agit de l’un des cantiques les plus connus du monde chrétien. C’est un cantique célébrant la puissance de Dieu et la victoire qu’il remportera grâce à cet enfant à naître. Pourtant, il ne raconte pas l’histoire dans son intégralité. Marie eut un aperçu de la gloire de l’Évangile, mais elle aurait encore de nombreuses choses à apprendre au fil du temps. Jésus allait être semblable à une épée qui transpercerait son âme (Luc 2.35). Marie allait le perdre pendant trois jours, quand il aurait douze ans. Puis elle s’interrogerait sur son équilibre mental quand il aurait trente ans, avant de sombrer dans le désespoir pendant trois jours à Jérusalem, se demandant certainement pourquoi la situation avait mal tourné et si elle s’était trompée. Mais après la confusion, l’aveuglement et la peur, viendraient la résurrection et la Pentecôte. Marie commencerait seulement alors à comprendre toutes les implications de la naissance de l’enfant qu’elle avait conçu. Le cantique de Marie fait écho aux promesses de l’Ancien Testament dans chacun de ses mots. Ces promesses de l’alliance parlent d’un Sauveur qui allait restaurer toutes choses, sauver le peuple de l’alliance et bouleverser l’histoire de ce monde.

Seigneur, comme Marie, nous ne comprenons pas tout. Mais comme elle, nous voulons nous réjouir, car tu es un Dieu puissant qui nous offre le salut. Nous te louons pour ce que tu as fait pour nous, ce que tu fais aujourd’hui et ce que tu feras à l’avenir.

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#17

17 JANVIER Le partenaire oublié

C'est ainsi que se déroula la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph ; avant leur union, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint. Joseph, son mari, qui était juste et qui ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la répudier en secret. Comme il y pensait, l'ange du Seigneur lui apparut en rêve et dit : Joseph, fils de David, n'aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient de l'Esprit Saint. Matthieu 1.18-20

Un mot, maintenant, au sujet de Joseph ! Sa situation n’était pas enviable. Nous pensons rarement à lui et à l’angoisse qu’il dut ressentir en comprenant le plan de Dieu. Il était là… comme une maison qui se trouve dans notre rue et dont nous connaissons l’existence, mais au sujet de laquelle nous ne savons rien, bien que nous passions devant tous les jours. J’ai hésité à parler de Joseph dans ce livre de méditations, car nous nous intéressons peu à lui. Après tout, il n’était « que l’époux de Marie ». Cependant, nous ne devons pas omettre que les conjoints souvent oubliés de personnes connues sont des individus qui jouent un rôle important, les soutiennent et leur permettent de réussir dans leurs tâches. Ce fut le cas de Joseph. Il n’était pas seulement « l’époux de Marie », mais également le père terrestre de Jésus. Bien sûr, la plupart des voisins le considéraient certainement comme le père de l’enfant, étant donné les circonstances scandaleuses de sa naissance. C’est Joseph qui emmena Marie et l’Enfant Jésus au temple pour le consacrer au Seigneur ; c’est Joseph qui conduisit la famille en Égypte pour échapper aux manigances d’Hérode ; c’est Joseph qui ramena la famille à Nazareth ; c’est lui encore qui accompagna Jésus à l’âge de douze ans pour faire sa Bar Mitzvah, et c’est aussi Joseph le charpentier qui enseigna à Jésus l’art de son métier. Ils passèrent un très grand nombre d’heures ensemble, tandis que le père guidait et formait son jeune enfant. Autrement dit, Joseph joua un rôle majeur dans l’histoire de la Rédemption. Il passe peut-être inaperçu à nos yeux, mais il fut très présent dans la vie de notre Seigneur et Sauveur. Joseph vécut une véritable crise quand il découvrit que Marie était enceinte. Il était absolument certain que l’enfant n’était pas de lui. Mais de qui, alors ? Elle lui raconta une histoire d’ange et de Saint-Esprit, mais cela lui sembla tellement irréaliste ! Il aurait pu se fâcher, car il avait des principes, mais Joseph était un homme bon, qui aimait Marie, cette adolescente différente des autres. Il décida donc de rompre avec elle discrètement, mais un ange lui apparut et changea le cours de sa vie, et de la nôtre. Ce texte contient une leçon pour nous. Nous avons bien souvent tendance à oublier ceux qui se sacrifient pour que d’autres personnes, plus visibles, puissent accomplir leur tâche. Il est temps de mettre fin à cette injustice. Pensez à ces personnes trop souvent négligées, et prenez le temps de leur envoyer un petit mot ou de leur passer un coup de téléphone pour exprimer votre gratitude à leur égard.

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#18

18 JANVIER Une annonce révolutionnaire

Elle mettra au monde un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Matthieu 1.21

Dans ce texte, nous trouvons une annonce révolutionnaire concernant la mission du Messie. Dans le premier verset de son Évangile, Matthieu avait déjà affirmé que Jésus-Christ était le Messie et le Fils de David. Dans la culture juive, ces deux titres avaient des connotations politiques : ils évoquaient un roi terrestre. David avait été un illustre guerrier conquérant, et les Juifs du 1er siècle pensaient que leur Roi-Messie se comporterait pareillement. Le Messie, ou le Christ, devait être le libérateur de la nation.

Par exemple, dans les psaumes de Salomon (écrits au cours de la période située entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament), le Fils de David est un roi qui s’élève du sein du peuple pour délivrer Israël de ses ennemis. Ce roi davidique bénéficierait de dons surnaturels : « Il les réduira en pièces avec un sceptre de fer ; il détruira les nations païennes par ses paroles. » (Psaume de Salomon 17.24.)

Le peuple d’Israël connut trois périodes d’esclavage au cours de son histoire : sous les Égyptiens, sous les Babyloniens et enfin sous les Romains. Une issue politique fut trouvée les deux premières fois, et les Juifs pensaient qu’il en serait de même cette fois-ci. Pour les Juifs du 1er siècle, un Messie qui ne délivrerait pas le peuple au moins dans le domaine politique ne pouvait pas être un véritable Messie. L’espoir messianique des Juifs reposait sur la descendance de David, qui les libérerait de l’oppresseur.

C’est à la lumière de cet espoir que nous devons prendre conscience de la dimension révolutionnaire du texte de Matthieu 1.21. En une phrase inspirée, Matthieu bouleverse le concept que les Juifs avaient du Messie en leur disant : « Le Christ ne sauvera pas son peuple de la domination romaine, mais de ses péchés ».

Le fait que Jésus, le Fils de David, l’Oint du Seigneur, ne délivrerait pas le peuple de ses ennemis fut une terrible déception pour les Juifs de l’époque de Jésus, y compris les disciples. L’une des tâches les plus difficiles de Jésus fut d’enseigner au peuple, qui chérissait l’idée d’un roi conquérant, la véritable nature de son royaume messianique.

Si nous prenons la peine de sonder notre cœur, nous constatons probablement que nous ressemblons beaucoup aux Juifs de cette époque. Il est beaucoup plus agréable de se débarrasser d’un ennemi (« Seigneur, donne-leur ce qu’ils méritent ») que de nos défauts qui sont si séduisants et agréables. Pourtant, le texte de Matthieu 1.21 affirme que Jésus est venu me sauver de mes péchés.

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#19

19 JANVIER Le Christ conquérant

Elle mettra au monde un fils, que tu appelleras Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. Matthieu 1.21 (Bible en Français Courant)

Malgré ce que nous avons vu hier, d’une certaine façon, Jésus agit comme un Roi conquérant. Il allait « sauver son peuple de ses péchés ». Il est donc important de comprendre que le terme « péchés » ne fait pas uniquement référence à la culpabilité et à la condamnation, mais aussi à la puissance du péché et à ses conséquences.

En d’autres termes, Jésus ne sauverait pas le peuple dans ses péchés, mais de ses péchés. L’un des aspects majeurs du ministère du Christ était de libérer le peuple de la domination de ses péchés personnels, de l’emprise du péché sur ses actions quotidiennes.

Cette libération se produit à trois niveaux. Premièrement, par sa vie sans péché et sa mort sur la croix, Jésus sauve son peuple de la condamnation du péché. Dans Jésus-Christ, nous trouvons cette belle analyse : « Le Christ a été traité selon nos mérites afin que nous puissions être traités selon ses mérites. Il a été condamné pour nos péchés, auxquels il n’avait pas participé, afin que nous puissions être justifiés par sa justice, à laquelle nous n’avions pas participé. Il a souffert la mort qui était la nôtre, afin que nous puissions recevoir la vie qui est la sienne. C’est par ses meurtrissures que nous avons la guérison » (p. 15).

Deuxièmement, comme nous l’avons souligné plus haut, Jésus délivre son peuple de la puissance du péché sur sa vie. De plus, il lui accorde le Saint-Esprit pour que cette tâche puisse être accomplie.

Troisièmement, Jésus sauvera son peuple de la présence du péché quand il reviendra sur les nuées du ciel pour lui donner sa récompense éternelle. Ces trois aspects de la libération du péché sont manifestes dans les Évangiles. Le Messie et Fils de Dieu révolutionnaire présenté par Matthieu est réellement un Roi conquérant qui « sauvera son peuple de ses péchés ».

Vous et moi faisons partie de son peuple. Dieu veut non seulement sauver chacun d’entre nous de la condamnation, mais il désire aussi transformer notre vie (Romains 12.2) afin que nous puissions lui ressembler davantage chaque jour. La bonne nouvelle de l’Évangile (Romains 1.16) est une véritable puissance (le mot grec est dunamis, dont nous tirons le mot « dynamite » en français) pour vous et pour moi chaque jour. Jésus désire que nous acceptions cette puissance dès aujourd'hui.

Merci, Père, pour le don du salut en Jésus. Sois à mes côtés aujourd’hui, tandis que j’accepte ta puissance salvatrice dans ma vie.

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#20

20 JANVIER Jésus : « Dieu avec nous »

Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète : La vierge sera enceinte ; elle mettra au monde un fils et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous. À son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme chez lui. Mais il n'eut pas de relations avec elle jusqu'à ce qu'elle eût mis au monde un fils, qu'il appela du nom de Jésus. Matthieu 1.22-25

Le premier Évangile affirme que Jésus est l’accomplissement de la prophétie d’Ésaïe 7.14 : il est Emmanuel, « Dieu avec nous » (Matthieu 1.23). C’est peut-être la déclaration la plus importante du Nouveau Testament. L’affirmation selon laquelle Jésus est réellement le Fils de Dieu est un point central dans chacun des quatre Évangiles.

Le texte de Matthieu 1.23 ne présente pas seulement Jésus comme un grand enseignant. Pour Matthieu, Jésus n’est pas un gourou ou un voyant, et il n’est pas non plus le messager de Dieu comme Mahomet est le porte-parole d’Allah pour les musulmans. Non ! Matthieu insiste sur ce point : Jésus est « Dieu avec nous ». Le christianisme se définit par cette croyance essentielle. On ne peut rejeter cette idée et prétendre avoir la foi. Matthieu ne présente pas non plus Jésus comme Dieu au-dessus de nous. L’Ancien Testament décrit souvent Dieu comme étant au-dessus de l’humanité. Il est le Dieu du lieu très saint qu’on ne peut approcher. Mais dès le premier chapitre du Nouveau Testament, nous avons une autre approche, une révélation plus complète du Dieu de l’Ancien Testament. Il n’est plus la divinité qui se trouve au-dessus de nous, mais, en Jésus, il est « Dieu avec nous ». Par son enseignement, sa prédication, ses guérisons et ses actes empreints de bonté, Jésus devient donc la pleine révélation du caractère de Dieu. Il déclara : « Celui qui m'a vu a vu le Père » (Jean 14.9). L’épître aux Hébreux nous dit que Jésus « est le rayonnement de sa gloire et l'expression de sa réalité même » (Hébreux 1.3). Le quatrième Évangile complète cette description en soulignant que « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, pour que quiconque met sa foi en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jean 3.16).

Par le Fils unique, nous avons « Dieu avec nous », le Fils de David, l’héritier du trône de David et des promesses de Dieu faites à David et à Abraham. Nous avons le Messie de Dieu, l’enfant né du Saint-Esprit et de la vierge Marie, celui dont la mission est de « sauver son peuple de ses péchés » (Matthieu 1.21). Cet être divin est le sujet de tout le Nouveau Testament. Il devrait également être le sujet et le centre de notre vie. En Jésus, nous devons être avec Dieu tout comme il est Dieu avec nous. Il est donc important que nous redéfinissions nos priorités. Il est temps de laisser Dieu être présent en nous, au centre de notre vie, d’une façon différente.

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#21

21 JANVIER Un étrange agent de la grâce divine

En ces jours-là parut un décret de César Auguste, en vue du recensement de toute la terre habitée. […] Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville. Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David appelée Bethléem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David, afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Pendant qu'ils étaient là, le temps où elle devait accoucher arriva. Luc 2.1-6

Dans sa grâce, Dieu œuvre de façon étrange. À l’époque de l’Empire romain, des recensements avaient lieu régulièrement pour deux raisons : fixer le montant de l’impôt et identifier les personnes tenues d’accomplir le service militaire obligatoire. D’après les récits historiques, le recensement avait lieu tous les quatorze ans en Égypte. Nous avons des documents précis sur les recensements ayant eu lieu entre l’année 20 et l’année 270 après Jésus-Christ. Il est intéressant de noter qu’un décret du gouvernement égyptien affirmait : « Il est nécessaire de contraindre toutes les personnes qui, pour une raison ou une autre, vivent loin de leur ville d’origine, à rentrer chez elles » pour le recensement.

Ainsi, la naissance de Jésus permet d’établir un lien entre l’empereur le plus puissant du monde à cette époque et le futur Roi des rois. Dans l’Évangile de Luc, nous avons une préfiguration du conflit entre ces royaumes. Nous avons la certitude que César Auguste n’avait pas la moindre idée de l’existence de Joseph et Marie ou de Jésus, l’enfant promis. En fait, il ne connaissait certainement pas Nazareth ni Bethléem.

Mais Luc souligne que la naissance de l’enfant Jésus marqua le début d’une confrontation entre le royaume de Dieu et les royaumes de ce monde. En un siècle à peu près, les successeurs de César Auguste allaient non seulement entendre parler de la naissance de l’enfant, mais ils chercheraient aussi à détruire ses partisans. En un peu moins de trois siècles, l’empereur romain lui-même allait devenir chrétien. L’histoire du conflit entre ces royaumes était déjà en marche à Bethléem.

Les étudiants attentifs des textes hébreux n’étaient pas surpris de ce qui se passa à Bethléem. Sept cents ans auparavant, le prophète Michée avait écrit : « Quant à toi, Bethléem Ephrata, toi qui es petite parmi les phratries de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël ; son origine remonte au temps jadis, aux jours d'autrefois » (Michée 5.2).

Dans le passé, Dieu utilisa des méthodes et des personnes étonnantes pour mettre en place son plan de grâce. J’ai la conviction qu’il agit de même aujourd’hui.

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#22

22 JANVIER D’humbles débuts

Elle mit au monde son fils premier-né. Elle l'emmaillota et l'installa dans une mangeoire, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle. Luc 2.7

Environ cent trente kilomètres séparent Nazareth de Bethléem. Les conditions de voyage étaient particulièrement difficiles en raison de l’afflux de gens qui devaient se faire recenser, et il restait peu de place pour Joseph et sa famille. Ils furent probablement heureux de trouver une étable.

C’est là, dans une mangeoire qui permettait aux animaux de se nourrir, que le Seigneur de gloire entra dans le monde sous la forme d’un être humain. Sa mère l’emmaillota, comme c’était le cas de tous les enfants à cette époque. Autrement dit, elle l’enveloppa d’un lange en tissu de forme carrée. Puis elle enroula autour de son corps une longue bande de tissu pour maintenir ce lange en place. C'est de cette manière que le Créateur de toutes choses arriva à l’existence.

John Phillips décrit le mystère de l’incarnation d’une façon qui nous aide à comprendre le fossé entre ce que Jésus laissa derrière lui et le monde dans lequel il entra. Il imagine un ange âgé montrant à un ange plus jeune les splendeurs de l’univers. Ils visitent une multitude de soleils ardents et de galaxies tourbillonnantes, puis entrent dans l’une d’elles. Elle est faite de plus d’un milliard d’étoiles.

« Tandis que les deux anges approchaient de l’étoile que nous appelons soleil et des planètes qui l’encerclent, l’ange plus âgé désigna une petite sphère insignifiante qui tournait lentement sur son axe. Le petit ange, qui était impressionné par la gloire et la majesté de ce qu’il avait vu, eut le sentiment que cette planète était aussi quelconque qu’une balle de tennis.

— Je veux que tu prêtes une attention toute particulière à cette planète, lui dit l’ange plus âgé. […]

— Pourquoi ? Elle me semble toute petite et plutôt sale, répondit le petit ange. En quoi est-elle spéciale ?

Après avoir écouté le récit de l’incarnation, le petit ange demanda :— Tu veux dire que notre Prince de gloire […] s’est rendu en personne sur

cette petite planète médiocre et s’est abaissé jusqu’à devenir l’une de ses piètres créatures ? »

Il nous est extrêmement difficile de comprendre que le Christ s’est incarné dans l’enfant Jésus. Et cela devient encore plus incroyable quand nous nous souvenons qu’il entra dans ce monde non pas dans une véritable demeure, mais dans la mangeoire d’un tout petit village.

Quand je pense à ce qu’il a laissé derrière lui pour moi, j’ai envie de réfléchir à ce que je devrais abandonner pour lui.

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#23

23 JANVIER Rencontrer Jésus : une expérience qui transforme la vie

Il y avait, dans cette même région, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. L'ange du Seigneur survint devant eux, et la gloire du Seigneur se mit à briller tout autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande crainte. Mais l'ange leur dit : N’ayez pas peur, car je vous annonce la bonne nouvelle d'une grande joie qui sera pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et ceci sera pour vous un signe : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Et soudain, il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, qui louait Dieu et disait : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir ! Luc 2.8-14

Il y eut un grand tapage lors de la naissance de Jésus, mais manifestement, l’annonce en fanfare de sa naissance ne s’adressa pas aux bonnes personnes. Après tout, Israël comptait un grand nombre d’individus réellement importants qui étaient cultivés et honnêtes, et qui pouvaient approcher ceux qui avaient du pouvoir et de l’influence. Ainsi, pourquoi commencer la proclamation de l’Évangile avec des bergers, à savoir des hommes méprisés et bien souvent rejetés par les dirigeants ? Les bergers ne savaient pas lire ni écrire. De plus, ils étaient sales, à la fois sur le plan physique et sur le plan cérémoniel, en raison des basses besognes qu’ils accomplissaient. Ils étaient absolument incapables de respecter précisément les lois cérémonielles telles que les interprétaient les Pharisiens. Ils devaient sans cesse s’occuper de leurs troupeaux. Ainsi, ils n’avaient pas le temps de se laver méticuleusement les mains ni d’observer les autres règles prescrites par ceux qui dirigeaient toutes choses. Cependant, ils avaient le cœur ouvert, contrairement aux chefs religieux si sûrs d’eux. Dieu voulut que des individus très humbles soient les premiers à raconter l’histoire de Noël : c’est l’un des aspects les plus marquants du récit de la naissance de Jésus. Ces hommes étaient humbles, mais l’annonce de la naissance se fit de façon glorieuse et majestueuse. Dans un premier temps, les bergers furent effrayés, mais leur terreur se transforma en joie quand l’ange leur dit que le Christ était né dans la ville toute proche de Bethléem. Puis ils furent de nouveau abasourdis quand « il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste » pour glorifier Dieu. On peut s’interroger sur l’impact de cette expérience sur les bergers. Le ciel était sombre et constellé d’étoiles. Puis la gloire des anges illumina le ciel. Enfin, ils découvrirent la gloire éblouissante de la multitude de l’armée céleste. Cette gloire et le message qui fut transmis aux bergers transformèrent leur vie à jamais. Après s’être rendus auprès de l’enfant, ils retournèrent dans les champs, « en glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu » (Luc 2.20) et en annonçant la Bonne Nouvelle autour d’eux (verset 18). Leur rencontre avec Jésus transforma leur vie. Il en est de même pour vous et pour moi quand nous acceptons le mystère de l’amour de Dieu manifesté en Jésus.

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#24

24 JANVIER La naissance de Jésus selon la perspective céleste

Un grand signe apparut dans le ciel : une femme vêtue du soleil, qui avait la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte et elle criait dans les douleurs et les tourments de l'accouchement. Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon rouge feu qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel ; il les jeta sur la terre. Le dragon se posta devant la femme qui allait accoucher, pour dévorer son enfant dès qu'elle accoucherait. Apocalypse 12.1-4

Nous avons ici un récit très différent. Les bergers qui allèrent adorer l’enfant Jésus ou les anges glorieux ne sont pas mentionnés. L’Apocalypse relate la naissance de Jésus d’une manière radicalement différente des Évangiles. Cette perspective sur la naissance de Jésus permet de lever le rideau et de nous donner un aperçu de ce qu’est l’incarnation du point de vue du trône céleste.

Ce point de vue nous fait découvrir une lutte farouche qui s’étend à la terre tandis qu’un énorme dragon rouge entre en scène, balayant un tiers des étoiles du ciel et les jetant sur la terre. Par la suite, le dragon – identifié comme « le diable et le Satan » au verset 9 – se poste devant la femme « pour dévorer son enfant dès qu'elle accoucherait ».

Ce texte d’Apocalypse 12.1-4 décrit le début d’un conflit cosmique qui commence dans le ciel et se poursuit sur la terre. La bataille en cours aura des conséquences tout au long de l’histoire jusqu’à la fin des temps (verset 17). La suite du livre de l’Apocalypse indique que la lutte décrite de façon si réaliste au chapitre 12 n’atteindra son apogée que lorsque le Christ victorieux mettra fin aux agissements du dragon et des forces du mal (Apocalypse 19 ; 20.11-15).

Certains auteurs considèrent que la perspective de l’Apocalypse concernant Jésus met en évidence la « grande controverse entre le Christ et Satan ». Philip Yancey va dans le même sens quand il écrit : « Sur terre, un bébé est né, un roi l’a appris, une chasse a débuté. Au ciel, la grande invasion avait commencé, une incursion osée par le maître des forces du bien au cœur même du siège du mal de l’univers ». Le roi, bien sûr, était Hérode, et la poursuite emmena Jésus en Égypte, des sujets que nous étudierons dans l’Évangile de Matthieu prochainement.

Seigneur, aide-nous à comprendre ce que tu veux nous dire quand nous étudions ta Parole. Aide-nous à saisir plus clairement le contexte dans lequel nos luttes quotidiennes se déroulent.

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#25

25 JANVIER Dieu n’est pas la propriété des membres d’Église

Après la naissance de Jésus, à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus nous prosterner devant lui. Matthieu 2.1,2

Dieu collabore avec tous les hommes, et pas uniquement avec ceux qui sont dans « l’Église » : c’est une vérité biblique importante. Il en fut ainsi avec les « mages d’Orient » : ces hommes venaient probablement de Perse, où se trouvait une classe de prêtres instruits dans de nombreux domaines comme la philosophie, la médecine et les sciences naturelles. L’un des intérêts principaux de ces mages était l’astrologie, une « science » majeure dans le monde ancien, car elle était considérée comme un moyen de comprendre les objectifs des dieux. Ainsi, quand les mages virent cette étoile étonnante, ils se mirent en route pour comprendre ce que tout cela signifiait. Nous ne savons pas exactement comment ils firent le lien entre cette étoile spéciale et la naissance du « roi des Juifs », mais plusieurs possibilités sont envisageables : tout d’abord, suite à la captivité à Babylone, les communautés juives s’étaient dispersées partout en Orient. De plus, depuis le 2è siècle avant Jésus-Christ, ces Juifs exilés possédaient une traduction de la Bible dans la langue grecque universelle. Ainsi, les hommes instruits comme les prêtres avaient probablement accès à l’Ancien Testament. Cet intérêt pour l’astrologie de la part des mages est souligné par les mots prononcés par un autre mage païen, relatés dans Nombres 24.17 dans lequel Balaam déclare : « Un astre sort de Jacob, un sceptre s'élève d'Israël ». À l’époque de la naissance de Jésus, de nombreux Juifs considéraient ce texte comme une prédiction du Messie à venir. En raison de cette attente spécifique et de l’attente plus globale des Juifs concernant la venue d’un Messie Roi, de nombreuses personnes de l’Empire romain pensaient qu’un grand dirigeant se lèverait en Palestine. Ainsi, Suétone, un historien romain qui vécut entre le 1er et le 2è siècle après Jésus-Christ, écrivit : « Une vieille croyance bien établie s’était répandue en Orient, selon laquelle il était prévu qu’à cette époque des hommes venus de Judée dirigent le monde. » (Vie de Vespasien 4.5.) De la même façon, Tacite (55-120 après Jésus-Christ), un autre historien romain, déclara qu’il existait « une conviction bien établie […] selon laquelle, à cette époque même, l’Orient devait devenir plus puissant et des chefs venus d’Orient devaient acquérir un empire universel » (Histoires 5.13). En gardant cela à l’esprit, il n’est pas si étonnant que les mages aient suivi l’étoile pour trouver « le roi des Juifs » qui venait de naître. En outre, Dieu, qui les avertit dans un rêve de ne pas retourner voir Hérode (Matthieu 2.12), leur avait peut-être donné d’autres rêves concernant cette étoile. Notre Dieu peut et veut utiliser de multiples façons et diverses personnes pour révéler sa vérité qui nous sauve.

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#26

26 JANVIER Accepter Jésus

Après avoir entendu le roi, ils partirent. Or, l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait ; arrivée au-dessus du lieu où était l'enfant, elle s'arrêta. À la vue de l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent l'enfant avec Marie, sa mère, et tombèrent à ses pieds pour se prosterner devant lui ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Puis, divinement avertis en rêve de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Matthieu 2.9-12

C’était une étoile étonnante. Non seulement elle était particulièrement brillante, mais, contrairement aux autres étoiles, elle se déplaçait tandis qu’elle conduisait les mages auprès de l’enfant Jésus. Comme l’étoile se déplaçait, il n’est pas étonnant que certains aient pensé qu’il s’agissait en réalité d’un groupe d’anges, peut-être les mêmes qui étaient apparus aux bergers.

De plus, ces observateurs des étoiles de l’Orient ancien furent bien évidemment fascinés par cette étoile qui avançait, et c’est ainsi qu’ils trouvèrent le « roi des Juifs ».

Après avoir vu Jésus, ils « tombèrent à ses pieds pour se prosterner devant lui ». Ce point est essentiel dans l’Évangile de Matthieu, car dans les Dix commandements, Dieu avait ordonné aux Juifs de ne pas se prosterner ni servir qui que ce soit, si ce n’est lui-même (Exode 20.3-5). En soulignant le fait que les mages se prosternèrent dans un livre écrit pour les Juifs, Matthieu affirme avec force que Jésus n’était autre que « Dieu avec nous » (Matthieu 1.23).

Les mages ne se contentèrent pas de se prosterner devant Jésus et de l’adorer, mais ils firent un geste concret : ils lui offrirent des présents de valeur. L’adoration ne se limite pas à l’activité de l’esprit. Au contraire, elle se déroule dans le cadre de la vie quotidienne tandis que des hommes et des femmes, suivant l’exemple des mages, se donnent eux-mêmes et donnent leurs richesses à celui qui « a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jean 3.16).

Le fait que les mages aient offert des présents à Jésus était un acte d’adoration, tout comme le fait qu’ils se prosternent. De plus, cela permettrait à Joseph d’avoir les moyens d’emmener le jeune roi en Égypte, où il serait en sécurité et protégé des intentions mauvaises d’Hérode le Grand.

Tout ceci a un sens pour nous aujourd’hui. Les mages sont un exemple pour nous. « Si nous avons donné nos cœurs à Jésus, nous lui apporterons aussi nos dons. À celui qui s’est donné pour nous, nous consacrerons généreusement nos biens terrestres les plus précieux, et nos meilleures facultés mentales et spirituelles » (Jésus-Christ, p. 48).

Seigneur, aujourd’hui je veux me consacrer à nouveau à toi.

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#27

27 JANVIER Refuser Jésus

À cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé. […] Il rassembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple pour leur demander où devait naître le Christ. […] Alors Hérode fit appeler en secret les mages et se fit préciser par eux l'époque de l'apparition de l'étoile. Puis il les envoya à Bethléem en disant : Allez prendre des informations précises sur l'enfant ; quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que moi aussi je vienne me prosterner devant lui. […] Quand Hérode se vit joué par les mages, sa fureur fut extrême ; il fit supprimer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans son territoire. Matthieu 2.3-16

Hérode était « troublé ». Ceci dit, n’importe quel roi aurait éprouvé la même chose en apprenant la naissance d’un enfant qui allait occuper son trône. Mais Hérode le Grand avait plus de raisons d’être préoccupé, notamment parce qu’il n’était pas Juif de naissance, mais Iduméen – une branche des Édomites. Cependant, il était Juif par la religion qu’il professait et par sa citoyenneté. De plus, Rome l’avait nommé roi des Juifs en l’an 37 avant Jésus-Christ. Pour être mieux accepté par les Juifs qu’il gouvernait, Hérode avait épousé Mariamne, l’héritière de lignée juive royale.

En réalité, Hérode éprouvait un grand sentiment d’insécurité. Il avait une véritable soif de pouvoir et était très soupçonneux. Tout ceci faisait de lui un homme impitoyable quand il sentait que sa position était mise en cause.

Tous ceux qui osaient menacer Hérode étaient rapidement éliminés. Ainsi, peu de temps après avoir accordé à son beau-frère le statut de grand-prêtre, Hérode fit en sorte qu’il se noie « accidentellement » dans la piscine du palais. Mariamne, son épouse préférée, partagea le sort de son frère quand Hérode la soupçonna de comploter contre lui. Encore en raison de ses craintes, Hérode fit tuer deux de ses fils. Cinq jours avant sa mort (à peu près à l’époque de la naissance de Jésus), il fit exécuter un troisième fils, son aîné, et par là même son héritier. L’empereur romain Auguste affirma qu’il était moins dangereux d’être le cochon d’Hérode que son fils.

C’était donc un roi qui ne supportait aucune remise en cause de son autorité. Or, c’est sur le territoire d’Hérode que naquit Jésus. Il n’est pas étonnant qu’il ait été « troublé » lorsque les mages lui posèrent la question : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Matthieu 2.2). De même, il n’est pas surprenant qu’il ait fait tuer tous les enfants mâles de Bethléem de moins de deux ans dans le désir d’éliminer un rival potentiel.

Ainsi, les mages réagirent de façon positive à l’annonce de la naissance de Jésus, mais ce ne fut pas le cas d’Hérode. Après tout, en chacun de nous se trouve un Hérode qui veut être le roi ou la reine de notre vie.

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#28

28 JANVIER Une troisième façon de réagir

À cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il rassembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui dirent : À Bethléem de Judée, car voici ce qui a été écrit par l'entremise du prophète. Matthieu 2.3-5

Une troisième façon de se positionner par rapport à Jésus est mentionnée dans l’épisode des mages relaté dans Matthieu 2 : celle des chefs juifs. Matthieu nous dit que « tout Jérusalem » fut « troublé » par l’arrivée des mages, leurs déclarations et leurs questions concernant la naissance du « roi des Juifs ». Les chefs juifs comprirent l’importance de la mission des mages et furent capables de dire que, selon Michée 5.2, le Messie devait naître à Bethléem. Ils connaissaient leur Bible et ses prédictions messianiques. L’ignorance n’était pas l’un de leurs défauts.

Mais la grande tragédie de l’histoire des mages est que les chefs juifs étaient manifestement « troublés », car ils avaient peur de ce qu’Hérode pouvait faire, plutôt que d’être heureux de savoir que le Messie était peut-être né. Matthieu souligne qu’ils réagirent avec une grande indifférence à l’annonce de la naissance du Christ. Ils ne se rendirent pas à Bethléem, alors que la ville ne se trouvait qu’à une douzaine de kilomètres de Jérusalem. Ils n’exprimèrent aucun sentiment de crainte ou de haine vis-à-vis d’Hérode et ne s’intéressèrent pas non plus aux mages venus adorer l’enfant Jésus. Ils n'étaient tout simplement pas intéressés.

Ainsi, l’épisode des mages dans le récit de Matthieu nous présente trois façons de réagir vis-à-vis de Jésus : le rejet violent, l’adoration et l’indifférence. Ce sujet n’est pas uniquement traité dans Matthieu 2. Au contraire, la façon dont nous nous situons par rapport à Jésus est un thème commun aux trois Évangiles. Par ailleurs, l’arrivée de Jésus divise toujours les gens et suscite des conflits. Chacun de nous doit réagir aux enseignements de Jésus, à sa vie et ses déclarations par (1) la louange et l’adoration, (2) le rejet et l’opposition, ou (3) l’indifférence. L’un des paradoxes associés à la venue du Prince de paix est que ses déclarations continuent à séparer les gens suivant ces trois catégories, tandis que le grand conflit entre le Christ et Satan se poursuit dans la vie des hommes et des femmes du monde entier, de génération en génération.

Nous devons prendre ces sujets au sérieux. Après tout, l’expérience des chefs juifs montre que le fait d’appartenir à l’Église ou de faire partie de ses dirigeants ne signifie pas que nous sommes en règle avec Dieu. Il accorde à chacun d’entre nous la liberté de nous positionner comme nous le voulons vis-à-vis du « roi des Juifs ».

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#29

29 JANVIER Première visite au temple

Et, quand les jours de leur purification furent accomplis selon la loi de Moïse, ils l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur […] et pour offrir [un] sacrifice. Or, il y avait à Jérusalem un homme du nom de Siméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti, par l'Esprit Saint, qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Luc 2.22-26

Jésus et sa famille étaient juifs. Donc, la famille observait les lois culturelles que lui-même avait données à Moïse environ 1 500 ans auparavant. Environ un mois après sa circoncision – accomplie le huitième jour après sa naissance, (Luc 2.21) –, la famille de Jésus l’apporta au temple de Jérusalem pour accomplir certaines cérémonies liées à la purification de sa mère et à la consécration de son fils premier-né. La visite au temple eut lieu sans aucun doute avant l’arrivée des mages, car les parents n’auraient pas pris le risque de provoquer la colère d’Hérode. De plus, ils quittèrent Bethléem pour l’Égypte presque immédiatement après le départ des mages.

Au cours de leur visite au temple, ils rencontrèrent Siméon, un homme pieux qui appartenait au reste des Juifs qui étudiaient fidèlement les prophéties concernant le Messie (« la consolation d’Israël »). Anne étudiait aussi ces prophéties, et elle passait de nombreuses heures dans le temple, parlant du Libérateur à tous ceux qui voulaient l’écouter (versets 36-38).

Siméon était un homme à part, dans la mesure où Dieu lui avait dit qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu l’enfant Jésus. Quand il le découvrit, il le bénit, soulignant que désormais il avait vu le « salut de Dieu » (verset 30) qui serait une « lumière pour la révélation aux nations » et une « gloire » pour le peuple d’Israël (verset 32). En parlant ainsi, Siméon se démarquait des Juifs qui, la plupart du temps, aspiraient à la venue de leur propre libérateur, et non du Sauveur du peuple. Mais dans les paroles de Siméon, nous découvrons que, dès sa naissance, l’incarnation de Jésus permettrait l’expiation de tous, à la fois des Juifs et des Gentils.

Ceci est une leçon importante pour nous. En tant que membres d’une certaine partie de la famille de Dieu, nous pouvons considérer que Jésus nous appartient, ainsi qu’à ceux qui pensent et croient la même chose que nous. Nous avons tendance à le voir comme notre Sauveur. Mais les paroles de Siméon nous rappellent que Jésus est le Sauveur de tous ceux qui l’acceptent et qui acceptent son œuvre à la croix. Siméon souligna que Jésus était là pour la chute ou le relèvement (verset 34) de beaucoup. C’est une parole dure. William Barclay insiste sur ce point en affirmant : « Ce n’est pas tant Dieu qui juge l’homme. L’homme se juge lui-même et ce jugement est sa réaction face à Jésus-Christ. »

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#30

30 JANVIER Sa tête mise à prix

Après leur départ [les mages], l'ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph et dit : Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu'à nouvel ordre ; car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire disparaître. Matthieu 2.13

Désormais, l’ombre de la croix plane sur l’histoire de Jésus. Jésus est venu dans ce monde avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Sa famille quitta Bethléem à temps pour éviter les tueurs à gages d’Hérode. Un homme qui n’hésitait pas à faire assassiner sa propre famille s’il se sentait menacé, donnant des ordres sur son lit de mort pour que des notables de Jérusalem soient mis à mort afin qu’il y ait des pleurs lors de ses funérailles, n’aurait pas réfléchi à deux fois avant de tuer quelques dizaines de nouveau-nés, au cas où l’un d’entre eux pourrait être le futur roi.

Certaines personnes vivent une enfance heureuse et tranquille. Tel ne fut pas le cas de Jésus. Il naquit dans une région du monde difficile, à une époque caractérisée par les troubles, la peur et la violence. Comme le souligne Nicolas Wright, « avant même que le Prince de paix apprenne à marcher et à parler, c’était un réfugié sans abri dont la tête était mise à prix ».

C'était la façon dont Dieu voulait libérer son peuple et faire régner la justice dans le monde. Nicolas Wright poursuit en disant : « Il ne pouvait vivre dans le confort, alors que le monde était dans la misère ; il ne pouvait avoir une vie facile, alors que le monde souffrait de violence et d’injustice ! S’il est Emmanuel, Dieu avec nous, il doit être avec nous là où nous souffrons ».

Fuir en Égypte lors de périodes troublées était une tradition ancienne parmi les Israélites, comme l’attestent les récits d’Abraham et de Joseph. L’Égypte était l’endroit le plus sûr. Par conséquent, du temps de Jésus, des colonies de Juifs s’étaient formées partout en Égypte, et un million de Juifs se trouvaient à Alexandrie. Ainsi, quand la famille de Jésus arriva en Égypte, elle ne se sentit pas isolée au milieu d’étrangers.

Après la mort d’Hérode, Joseph ramena sa famille en Israël, mais à Nazareth, car un ange l’avertit au sujet du fils d’Hérode (Matthieu 2.19-23).

Nazareth, une ville petite et insignifiante. Quel lieu pour y élever le Roi des rois ! Ce n’était pas un lieu prestigieux comme Jérusalem ni un endroit messianique comme Bethléem. Nathanaël se demanda un jour si quelque chose de bon pouvait venir de Nazareth (Jean 1.46).

Souvent, nous sommes tentés de nous plaindre de ce que la vie nous apporte. Parfois, nous nous apitoyons sur nous-mêmes à cause des injustices de la vie. Lorsque cela vous arrive, tournez les yeux vers Jésus, qui s’est fait homme pour qu’un jour nous puissions hériter du royaume des cieux.

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#31

31 JANVIER Les années de silence

Or, l'enfant grandissait et devenait fort ; il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Luc 2.40

Le récit s’accélère et nous arrivons aux douze ans de Jésus. En effet, le verset 39 nous rappelle que Jésus rentra d’Égypte après un bref séjour et arriva à Nazareth avec sa famille. Dans le verset 41, nous apprenons qu’il se rendit à Jérusalem à l’âge de douze ans pour sa Bar Mitzvah. Le verset d’aujourd’hui résume ce qui se passa dans l’entrefaite. Puis les versets 41 à 51 décrivent son voyage à Jérusalem. À la fin de ce passage, nous apprenons qu’il retourna à Nazareth avec ses parents et qu’il « leur était soumis » (verset 51). Le verset 52 ajoute que « Jésus progressait en sagesse, en stature et en grâce auprès de Dieu et des humains ».

Après ces quelques versets, l’histoire de sa vie s’accélère pendant dix-huit autres années, et nous arrivons à l’époque de Jean-Baptiste et au début du ministère de Jésus, à l’âge de trente ans. Ainsi, après les événements qui se produisirent lors de sa naissance et un aperçu de ce qui arriva dans le temple quand il avait douze ans, nous n’avons que trois versets sur les trente premières années de vie de l’homme le plus important de l’histoire de cette terre. Silence... Nous n’avons qu’un grand silence. Je serais prêt à donner beaucoup pour compléter ce vide ! Si je découvrais cinq pages ou une « photo » de ces années de silence, je crois que je deviendrais très riche ! Mais Dieu, dans sa sagesse, nous dit simplement que Jésus grandit normalement. En dehors de cela, nous n’avons rien.

Cependant, tout le monde ne se satisfait pas de cela. Ainsi, depuis le 2è siècle après Jésus-Christ, nous avons plusieurs Évangiles sur la naissance ou l’enfance du Christ, qui viennent combler les vides. Par exemple, l’Évangile de Thomas, appelé L’histoire de l’enfance de Jésus, décrit Jésus façonnant des moineaux dans un bloc d’argile. Ses voisins ne dirent rien, mais c’était un jour de sabbat. Par conséquent, certains Juifs allèrent voir Joseph pour se plaindre. À son tour, Joseph réprimanda Jésus qui « frappa dans ses mains et cria aux moineaux : Allez-vous-en ! Alors les moineaux s’envolèrent et s’éloignèrent en gazouillant ». Comme on peut s’y attendre, les Juifs furent « stupéfaits ». D’autres histoires décrivent le jeune Jésus guérissant les malades, ressuscitant les morts, maudissant ses ennemis afin qu’ils meurent, etc. Ces récits sur les années d’adolescence de Jésus furent très populaires pendant quelques siècles, à tel point que l’histoire des moineaux d’argile trouva sa place dans le Coran au 7è siècle.

Quel contraste avec les Évangiles inspirés, qui présentent Jésus comme un être auquel nos enfants et nous pouvons nous identifier ! Il était obéissant, grandissait mentalement, physiquement, spirituellement et socialement, développant aussi sa vocation tandis qu’il vivait à Nazareth et travaillait avec son père charpentier. Il était vraiment l’un d’entre nous.

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