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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. TEFAF, STATUE LUBA, BOIS, VERS 1880, RÉPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, 64,5 CM / ENTWISTLE / TEFAF 2014 LA PLUS BELLE FOIRE PP. 10-11 Supplément à La Libre Belgique - N°222 - Semaine du 7 au 13 mars 2014

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Arts Libre du 7 mars 2014

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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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Supplément à La Libre Belgique - N°222 - Semaine du 7 au 13 mars 2014

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2 L'actu SEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le mariage de l’ur bain et du minimalismeCommentaire

La passion, unpoint c’est tout

Par Roger Pierre Turine

Lemonde de l’art est orphelin ! Com­ment garder langue de bois et larmesau sec ? Jan Hoet débarrassant le plan­cher, c’est la planète des arts qui perdla boule. Qui pour enflammer sesénergies désaxées ? Un seul être vousmanque et… ! Serait­ce le dernier piedde nez de l’homme qui éructait sadévorante passion, son amour de lacréation, des hommes d’engagement ?Rien ne l’effrayait tant que l’inertie, laperte du goût de foncer tête baissée.Gestes à l’appui. Au risque de se con­tredire ? Peu importe, pourvu que safoi gardât le cap. Tribun de son temps,il tenait des discours bravaches, expo­sait ses coups de sang, fomenta desrévolutions dans l’art d’appréhender lavie sans filet. Et il resta fidèle aux idéeset aux hommes, défendus parfois surdes autels de fortune. Jusque sur unring, lorsqu’il inaugura enfin, gantsaux poings, un Smak qu’il avait initiétant d’années plus tôt. Rebelle et vi­sionnaire. Qui s’engage à ce point,forcément ratisse, élimine, souventdans la douleur. Des laissés pourcompte y ont perdu leur vie. Nousn’avons pas adhéré à tous ses délires,mais Jan Hoet envolé, quel horizonpour des arts tranchant dans le vif ?Hoet était le fils spirituel de KarelGeirlandt, autre Gantois d’exception,qui monta tant d’expositions d’enver­gure lorsqu’il dirigeait le Service desExpositions du Palais des Beaux­Artsde Bruxelles. La veuve de ce dernier,Denise, sait de quel bois se chauffaientces hommes­là. Aussi, pour rien aumonde, n’aurait­elle manqué les Cabi­nets d’Amateur que FrançoiseMortierorganisa dans la foulée de la rétrospec­tive de son père àMons. Et surtout pasle dernier de 2012 qui vit un Hoet, àpeine émergé d’un énièmemalaisecérébral, honorer de son commissariatet de sa présence endiablée et ferventel’ultime révérence à un autre rebelle,AntoineMortier, dont il préservait unecollection de tableaux et dessins auSmak. Il avait intitulé son Cabinet“D’un point de vue ou de l’autre” car,disait­il, “Mortier était l’homme d’un artde l’action autant que du concept”. Pas­sion au ventre et inimitable sourireirradiant, Hoet tonitrua alors commeen ses plus beaux jours ! L’homme quiavait confondu lemonde avec ses“Chambres d’Amis” n’est plus. Il aélevé au pinacle des artistes qui luidoivent leur aura. Sans souci des cotesde l’art, pour la seule passion de lacréation. Absolument désintéressé.Probité et engagement, Jan Hoet quitteunmonde déboussolé.

COUR

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3L'actuSEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le mariage de l’ur bain et du minimalisme

h Nouvel espace d’exposition à Bruxellespour la galerie Bodson qui inviteNathaniel Rackowe pour un premier soloen Belgique.

POUR L’OUVERTURE DE SA NOUVELLE GALERIE dansun espace quelque peu rénové en sombre et net whitecube, Charles­Antoine Bodson a invité pour une pre­mière exposition solo en Belgique l’artiste anglais Natha­niel Rackowe. Son leitmotiv : la lumière. Elle est présentedans chacune de ses pièces dont les accointances avec desfigures majeures de l’art minimaliste des années soixantesont multiples.

De toute évidence Nathaniel Rackowe insert ses réalisa­tions au cœur même de l’histoire de l’art de la secondemoitié du 20e siècle. La référence minimaliste est incon­tournable à travers le langage formel, par le biais des ma­tériaux utilisés, par la parenté avec les œuvres de néon deDan Flavin. Les rapprochements et comparaison sontdonc inévitables. Fort heureusement, un examen un peuplus poussé qu’un simple regard circulaire révélera desassociations et des complémentarités débouchant sur dessingularités. Il est toujours périlleux, pour un artiste, dese brancher sur un mouvement antérieur reconnu inter­nationalement avec forte visibilité muséale et impactdans l’histoire de l’art. Sauf s’il y a apport tangible et pro­longement exploratoire de la voie empruntée. Et c’estprécisément le cas avec les œuvres de Nathaniel Rackowe.

On pourrait à son égard parler de minimalisme bruta­liste, objectal et environnemental. Ce qui définit quatrepistes d’investigations et enrichit l’approche des œuvresqui en deviennent aussi conceptuelles et rejoignent dèslors l’autre mouvance de pointe des années soixante.Sous une apparence de simplicité ces œuvres sont en réa­lité bien complexes.

Le recours à des matériaux bruts et à des produits in­dustriels manufacturés, le béton, le métal d’une part, lestubes néon, les tuyaux en plastique, les structures typesde portes ou de châssis, de l’autre, élargissent le vocabu­laire tout en privilégiant la matérialité et en respectantune économie des moyens. Ces figures abstraites aux li­gnes géométriques trouvent toutes leurs résonnancesdans un lien ténu mais bien présent avec certaines don­nées de notre environnement urbain. Infrastructures etsignalisations routières, panneaux divers et palissades detravaux, motifs d’enseignes publicitaires ou d’élémentsdécoratifs, sont à la fois sources d’inspiration et référen­ces on ne peut plus actuelles. Lorsqu’on établit des con­nexions entre les repères artistiques et ces données bienconcrètes, les œuvres prennent un sens nouveau et s’im­plantent fermement dans notre époque d’urbanisationcroissante.

Ce sont tous ces rapprochements qui constituent l’ori­ginalité et la richesse des œuvres de l’artiste anglais. Lesalignements de plots de béton passent des structures pri­maires de Carl André à nos dispositifs routiers, la couleurjaune n’étant pas un hasard; les formes géométriques noi­res accumulées avec reflets lumineux s’appréhendentdans un contexte citadin; les figures en néon, isolées ouinsérées, deviennent images puisées dans nos villes…Cette démarche qui paraît de prime abord sévère et con­tingentée dans un courant déterminé, s’ouvre, par le dé­tour de l’objet, par le choix des couleurs, par les formes,voire par les mécanisme mis en place sur des réalités quenous côtoyons chaque jour. Grâce à la part artistique elless’en trouvent totalement régénérées pour ne pas dire es­thétiquement sublimées.Claude Lorent

Infos pratiques

Nathaniel Rackowe.“The consequence oflight”. Bodson Gallery,21 rue du Mail, 1050Bruxelles. Jusqu’au 15mars. Du mercredi ausamedi de 14h à 17h.Dépliant illustré avectexte (ang.) d’AdrianDannatt.

Bio express

Né en 1975 à Cam-bridge, Nathaniel Rac-kowe vit et travaille àLondres. Formé ensculpture à Londres, ilexpose en groupe sur-tout en Europe, ainsiqu’aux États-Unis, enCorée et à Moscou. Ilcompte quelques exposen solo à Paris, Londres,Bogota et New York.Plusieurs sculpturessont implantées dans lesespaces publics à Lon-dres, à Lima (Pérou), àDurham et Copenhague.

A gauche, NathanielRackowe, “LP45”,2014, aluminium,peinture, néon et

système de contrôle,2 x 3 x 1,5 m.

A droite, NathanielRackowe, “NLP4”,2013, néon, 90 x60 cm, éd. de 3, et“Black shed”, 2010,bois, lumière fluores-cente, bitume et pein-ture brillante, 260 x170 x 60 cm.

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“Mon travail semble abstrait mais étonnamment c’est unereprésentation, il provient des expériences personnelles de mesdéplacements dans l’espace urbain et de ma relation avec la viedans les villes.”Nathaniel Rackowe

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4 L'actu SEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Wang Yan Cheng : des pays de l’âme

UN PEINTRE CHINOIS EN REMPLACE­RAIT­IL automatiquement un autre ?Depuis la déferlante d’artistes d’uneChine qui, après des années d’enfer­mements et de sévices moraux et phy­siques indignes, s’ouvrait soudain aumonde et à l’argent, des dizaines d’en­tre eux occupent une avant­scène ar­tistique qui, souvent, ne sait plus tropbien elle­même sur quel pied danser.

Wang Yan Cheng, 53 ans, dont vingt­cinq passés en France sans pour autantrenier un pays natal où il retourne ré­gulièrement, n’appartient pas à la li­gnée de ses contemporains hissés sur lepavois par des collectionneurs confon­dant trop souvent l’inédit, fût­il sulfu­reux ou incongru, et la création pure etvraie. Il serait plutôt dans la lignée desZao Wou­Ki et Chu Teh­Chun, qui leprécédèrent en France il y a bien long­temps. Son parcours, tel qu’il nous estdécrit, est passé par toutes les couleursdu prisme, si l’on peut ainsi dire d’unetrajectoire qui, début des années qua­tre­vingt, à 20 ans, le vit auréolé lors

d’une grande exposition de la jeunepeinture chinoise à Pékin. Il peignaitalors des matins calmes et des jeuxd’enfants, ne dérogeait point aux règlesde la bienséance artistique dans unpays marqué au fer rouge des diktats. Ilétait même promis à une reconnais­sance nationale qui ne pouvait tarder.Et c’est à ce moment­là, en 1989, queWang Yan Cheng choisit de venir enFrance, sans renier ses racines.

Wang n’a rien de l’artiste révolution­naire. Il ne rua pas dans les brancards.Après bien des dépassements de soi etdes réajustements de sa palette, il déve­loppa, et s’y tient encore, une peinturequi, par bien des points de conver­gence, avoue quelque accointance avecla grande tradition picturale chinoise.Wang Yan Cheng ne s’est pas fait en unjour. De remises en question éthiquesen approfondissements scientifiques ettechniques, sa peinture se libéra de lafiguration, s’ancra à l’abstraction, aprèsêtre passée par des entre­deux qui ré­vélaient un créateur en marche.

Aujourd’hui d’ailleurs, il n’est pas unpeintre entièrement abstrait et, si cettedistinction n’a plus cours de nos jours,on dira qu’il est, avant quoi que ce soitd’autre, un peintre de l’âme ressour­çant ses pinceaux aux couleurs arden­tes de paysages très intériorisés.

Chez Carré, où il présente unedeuxième exposition après celle de2011, Wang Yan Cheng a déposé unequinzaine de toiles. De beaux grands

h Il peint des paysages quisont l’aboutissement delongs retraits en soi, quisont aussi le résultatplastique de lentesépurations abstraites.

Bio express

Né dans le Guangdong, enChine, en 1960. Enfance àCanton et dans la province duShandong. Formation académi-que à l’art occidental. A partir de1988, œuvres dans les collec-tions publiques chinoises. EnFrance depuis 1989. Expose àParis depuis 2003. Tableaumonumental pour l’Opéra dePékin en 2007. En 2010, expo auMusée du Montparnasse, puis àPékin. En 2012, au Musée deShandong. En 2014, au Muséede Taipei.

Infos pratiques

Galerie Louis Carré&Cie, 10,avenue de Messine, Paris 8e.Catalogue. Jusqu’au 22 mars,du mardi au samedi, de 10h à12h30 et de 14 à 18h30; lelundi, de 14 à 18h30. Infos :01.45.62.57.07 et www.louis-carre.frParis à 1h22 de Bruxelles avecle Thalys : www.thalys.com JE

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Sm’ArtCanal |05Une nouvelle galerie s’est ouverte àBruxelles. Ce sont deux jeunes Ita­liens qui ont ouvert Canal|05 dansl’ancienne galerie Vidalcuglietta aucanal. Leur ambition, montrer lajeune scène artistique à Bruxelles.Leur première exposition souscommissariat de Raffaele Gavarros’intitule “Towards which Planet ?”et réunit huit plasticiens de la pé­ninsule inconnus chez nous : Adal­berto Abbate, Bianco­Valente, Raf­faella Crispino, Sandro Mele,Gioacchino Pontrelli, GiuseppeStampone, Eugenio Tibaldi et Ve­dovamazzei. (C.L.)UCanal|05 Art Gallery, boulevardBarthélémy, 5, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 12 avril. Du mardi ausamedi de 11h à 19h.www.canal05.com

Belges à ShanghaiPour inaugurer la fête de la Franco­phonie soutenue par la Belgique, legaleriste et ‘curator’bruxellois An­tonio Nardone inaugurera à Shan­ghai une exposition rassemblantune douzaine de plasticiens belges.Une belle représentation à laquelleparticipent, dans des disciplinesdiverses : Véronique Boissacq, Ma­thieu Neuville, Roger Dewint, PaulDumont, Alessandro Filippini, Ma­nuel Geerinck, Didier Leemans,Isabelle Menin, Vincent Solheid,Béatrice Van Caloen, Patrick VanRoy et Barbara Opsomer. (C.L.)U“La jeune création belge”, l’AllianceFrançaise, jusqu’au 31mars, àHongkou, Shanghai.

Du beau monde chezLaurentinJusqu’au 27 mars, la Galerie An­toine Laurentin au 43, rue ErnestAllard, en plein cœur de Bruxelles(02.540.87.11), expose un impres­sionnant ensemble qui, de 1890 ànos jours, explore, sur papier et surtoile, 120 ans de création plastique.Les têtes d’affiche y sont légion,d’Alfred Stevens et Georges Lem­men à Maurice Denis et Paul Si­gnac, d’Henri Laurens ou AntoineHerbin à Julio Gonzales ou Lans­koy, d’Arp et Zadkine à Vasarely ouAurélie Nemours, sans oublier Gas­ton Chaissac, Jean­Paul Riopelle,Judith Reigl ou Françoise Petro­vitch. Du beau monde ! (R.P.T.)

Rendons à Chotteau…Dans notre article sur l’expositionposthume de Camille De Taeye(voir Arts Libre N° 220 du 21 fé­vrier), nous citions les quelques ar­tistes amis qui avaient souhaitérendre un hommage tangible àl’artiste défunt. Or, nous avonsomis, crime de lèse­majesté, de ci­ter celle qui y est allée de piècesd’envergures en bronze et d’un belarbre comme De Taeye les aimait.Rendons donc, et avec plaisir, sondû à Thérèse Chotteau, qui plus estla seule femme artiste présentedans l’excellente expo de la Galerie2016, rue des Pierres, à Bruxelles.(R.P.T.)

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5L'actuSEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Wang Yan Cheng : des pays de l’âme

formats, brossés avec des ancragesbleus, rouges, gris, roses, ocres oublancs selon les états du moment. Ceschromatismes, souvent à vif, donnentclairement des allures informelles àune figuration moins calme qu’il n’yparaît. On pressent, en cette occur­rence, des élans de l’âme face à l’im­mensité de l’univers. Les montagnes,comme en Chine, y déterminent les es­paces et, si l’on s’en tient au titre d’unremarquable ouvrage de Gao Xingjian,“La montagne de l’âme, on peut imagi­ner combien son compatriote Wang“voyage” à son tour lorsqu’il peint. Gao,rappelons­le, est Prix Nobel de littéra­ture, peintre à ses heures, et interdit deChine pour des révélations, simple­

ment humanistes, sur la vie là­bas àl’heure de la Révolution culturelle et àl’issue de celle­ci. Wang Yan Chengn’eut maille à partir avec le régime,aura toujours peint en son âme et cons­cience, s’en est allé le moment venu.Ses travaux récents, datés 2013 et2014, des huiles sur toiles, sont un peucomme des ponctuations musicalesdans l’infini du monde. Il y a de laflamme et de l’air dans ses peintures etbien des chromatismes s’y entremêlentgénéreusement. Jusqu’à créer des har­monies franches, particulières. Il y adans ses tableaux un plain­chant del’espace. Et l’on y pressent l’ardeur dupeintre face à la toile.Roger Pierre Turine

“…Wang Yan Cheng transforma peu à peu samanière, mais il ne renonça jamais à cultiver le videde l’atmosphère et de l’espace dans le paysagechinois…”Zhong Cheng(dans le catalogue de l’exposition) :

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Wang Yan Cheng, Sans titre, 2013, huile sur toile, 210 x 320cm. En bas, sans titre, 2013, huile sur toile, 150 x 180 cm.

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6 Les galeries SEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

VertigeRegards croisés. Vertige & Niki Kokki-nos vous invitent dans leur galerie deportraits: vidéos, dessins, collages,photos... ‣ Jusqu’au 26·03. Du L. au V.de 10 à 16h, présence de l’artiste le S.22-03 de 14 à 17h.URue de Veeweyde 60 - 1070 Bruxelles -02 523 37 68 - www.galerievertige.be

ABCQuentin Smolders. Peintures, gravureset sculptures. ‣ Jusqu’au 29·03. DuMa. au S. de 14h30 à 18h30 ou surrdv.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

Albert IerYao Yi Zhi. ‣ Jusqu’au 12·03. Du Ma.au S. de 13 à 19h, le D. de 11 à 13h.URue de la Madeleine 45 - 1000 Bruxelles -02 512 19 44 - www.artsite.be/albert1

AliceFutur Simple. Oeuvres de Sophie d’An-sembourg, Gauthier Leroy, Yu Mat-suoka, Mathias Pol et Paul Wackers.‣ Jusqu’au 14·03. Du Me. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

ChampakaJazz Variations. Une quarantained’oeuvres inédites de Louis Joos, célè-brant les noces du jazz et du dessin.‣ Du 13·03 au 06·04. Du Me. au S. de11 à 18h30, le D. de 10h30 à 13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Etablissement d’en face projectsLou Ford. Une sélection d’oeuvres deRoddy Buchanan, Jos de Gruyter & Ha-rald Thys, Jack Pierson, Dahn Vo...‣ Jusqu’au 30·03. Du Me. au D. de 14 à18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Galerie 2016 & MiraEpilogue. Peintures et dessins de Ca-mille De Taeye. ‣ Jusqu’au 30·03. DuJ. au D. de 13 à 18h.URue des Pierres 16 - 1000 Bruxelles -02 502 81 16 - www.galerie2016-mira.be

Galerie Ambre CongoJacques Cassiman. ‣ Jusqu’au 06·04.Les Me., J. et S. de 14 à 19h, le V. de 14à 21h et le D. de 11 à 19h.UImpasse Saint-Jacques 17 - 1000 Bruxelles- 0478 72 43 69

Galerie Double OnePortraits cachés. Photos d’Irving S. T.Garp. ‣ Jusqu’au 15·03. Du Ma. au S.de 14 à 18h.UGalerie du Roi 11 - 1000 Bruxelles -02 761 96 70http://irvingstgarp.wix.com/pictures

Gladstone GalleryCuriosities from a Late Western Im-paerium. Oeuvres récentes de Lari Pitt-man. ‣ Du 13·03 au 16·04. Du Ma. auS. de 10 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

J. Bastien-ArtChaissac & Cie. Oeuvres de PierreBayard, François Boisrond, PierreCaille, Robert Combas, Hervé et Buddy

Di Rosa. ‣ Jusqu’au 29·03. Du Me. auS. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan MotDominique Gonzalez-Foerster. ‣ Jus-qu’au 29·03. Du J. au S. de 14 à 18h30ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryLove and Other Reasons. Oeuvres duphotographe américain Joel-Peter Wit-kin. ‣ Jusqu’au 29·03. Du Ma. au S. de12 à 18h ou sur rdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryWinter Selection. Exposition collectiveregroupant une cinquantaine d’artis-tes, allant des années 1890 à nosjours. ‣ Jusqu’au 27·03. Du Ma. au S.de 10h30 à 18h30.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Meessen De ClercqSaint Jerome. Exposition collectives’intéressant à la figure centrale deSaint Jérôme, et mettant en conversa-tion des oeuvres d’art ancien et desoeuvres d’artistes contemporains.‣ Jusqu’au 22·03. Du Ma. au S. de 11 à18h.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

De Chaissac à CombasDe belles images, de belles couleurs, du soleil et presque… laplage ! Expositions aux effluves printanières et réjouissanteschez Jane Bastien qui, pour la bonne cause, a ressorti quelquesperles de sa réserve. Joyeux mélange de frivolités, de sourires,d’extravagances et de naturel à l’état brut, l’expositionclaironne ses moments d’humeurs et d’humour au rythmed’une sacrée suite de tableaux à l’imagerie féconde,illustrative ou goguenarde. Cela démarre avec une “Déesse dela lune”, sculpture alambiquée et tonique, fichée 1995, deRaymond Di Rosa, le Sétois, que relaye aussitôt son compèrede la Figuration narrative Robert Combas, auteur d’une“Salamandre à tête d’homme” (illu.), une huile sur toile de1990. Souriante à souhait, colorée comme pas deux,l’exposition se diversifie selon les hôtes de passage, de PierreCaille, en veine d’explorations aztèques et d’humour àrebrousse­poil, à François Boisrond, tout à sa “Découverte del’Australie”, fameux programme. Sans oublier un PierreBayard attentif à une espèce d’érotisme surréel. Il signe ici une“Tournée des grands ducs” de bel âge, puisque de 1995. SiCaille arrondit l’atmosphère d’une série de ponctuationsdrolatiques certifiées par un “Champ de bataille”, une huilesur toile riche d’un charivari de soldats et de couleurs pasforcément militaristes, Gaston Chaissac dédouble la mise avecune grosse dizaine de pièces, huiles, collages, gouaches,dessins. Il est, dans cet aéropage détendu, une sorte detreizième homme qu’on n’attendait pas, car totalement enmarge, brillant et paysan, plus roué qu’on ne pense et moinsabruti qu’imaginé. Un poète ! (R.P.T.)

UGalerie Jane Bastien, 61, rue de la Madeleine, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 29mars, du jeudi au samedi, de 11 à 18h30. Infos :02.513.25.63

Suite de tableaux

COUR

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Arts Libre. Supplément hebdoma-daire à La Libre Belgique. Coordina-tion rédactionnelle: Gilles Milecan

et Camille de Marcilly. Réalisation: IPM Press Print. Administra-teur délégué - éditeur responsable: François le Hodey. Rédac-teur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef ad-joints: Xavier Ducarme, Pierre-François Lovens et Gilles Mile-can. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert.Publicité: Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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7Les galeriesSEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

MH GalleryNew works. Peintures de Marc VanCauwenbergh. ‣ Du 14·03 au 12·04.Du Me. au S. de 13 à 19h ou sur rdv.URue Haute 11 - 1000 Bruxelles -0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu

MOTinternationalEn Belgique. Oeuvres de RaphaelDanke. ‣ Jusqu’au 05·04. Du Ma. auS. de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryHephaestus. Oeuvres de CatharineAhearn, Mathis Altmann, John Finne-ran, Thomas Gilissen et Michael Rey.‣ Jusqu’au 05·04. Du Me. au S. de 11 à18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxel-les - 0484 59 92 28www.officebaroque.com

Office d’Art contemporainA demain. Dessins d’Isabel Baraona.‣ Jusqu’au 12·04. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue de Laeken 105 - 1000 Bruxelles -02 512 88 28www.officedartcontemporain.com

Roberto Polo GalleryThe Aftermath. Peintures de MarcMaet. ‣ Jusqu’au 23·03. Du Ma. au V.de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18h ousur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 5w6 50 - www.robertopologal-lery.com

Schiller Art GalleryLa Période Zen. Peintures de RenéGuiette. ‣ Jusqu’au 16·03. Du J. au D.de 12 à 18h ou sur rdv.URue van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54www.facebook.com/schiller.art.gallery

Sorry We’re ClosedGray Area. Oeuvres d’Amy Feldman.‣ Jusqu’au 16·03. Uniquement surrdv.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseMicrocosmos. Peintures récentes dePhilippe Charpentier. ‣ Du 13·03 au27·04. Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

van der MiedenDisconditions. Oeuvres de Dirk VanderEecken. ‣ Jusqu’au 26·04. Du Me. auS. de 13 à 18h.URue Antoine Dansaert 196 - 1000 Bruxel-les - 02 513 62 12 - www.vandermieden.com

Young GalleryBelgium Industries Sate of the Art.Thierry Dubrunfaut expose les clichésdes vingt plus grandes industries bel-ges. ‣ Jusqu’au 15·03. Du Ma. au S. de11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeDiptyques. Triptyques. Polyptyques.Oeuvres de W. Leblanc, E. de Paris, N.Howey, G. Titus Carmel, B. Verschue-ren... ‣ Jusqu’au 16·05. Du L. au V. de14 à 18h ou sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12 - www.artiscope.be

Les Ateliers Galerie de L’ÔEpure. Céramiques de Daniela Schla-genhauf et Nathalie Jover. ‣ Jusqu’au20·03. Du J. au S. de 14 à 18h.URue de L’eau 56a - 1190 Bruxelles -0495 28 71 74 - www.galeriedelo.be

QuadriMonologues marins. Oeuvres récentesde Michel Olyff. ‣ Jusqu’au 22·03. LesV. et S. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianI love you, but I don’t know. Oeuvresde Mekhitar Garabedian. ‣ Jusqu’au29·03. Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

BodsonThe Consequence of Light. Oeuvres deNathaniel Rackowe. ‣ Jusqu’au 15·03.Du Me. au S. de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodson-emelinckx.com

Box GalerieKeith, Patti, Clint et les autres. Photosde Richard Dumas, portraits de célébri-tés du monde artistique. ‣ Jusqu’au22·03. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

CAB Art CenterGroup Show. Oeuvres de Thomas Bo-gaert, Marie José Burki, Robert De-vriendt, Lionel Estève, Xavier Mary,Benoit Platéus... ‣ Jusqu’au 15·03. DuMa. au S. de 12 à 18h.URue Borrens 32-34 - 1050 Bruxelles -02 644 34 32 - www.CAB.be

Elaine Levy ProjectAdrien Lucca. ‣ Jusqu’au 05·04. Du J.au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Fred LanzenbergL’imaginaire coloré de noir. Peintureset reliefs de Guy Leclercq. ‣ Du 14·03au 10·05. Du Ma. au V. de 14 à 19h, leS. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie LazarewFulcrand (1914-2004). Travaux surpapier réalisés entre 1950 et 1970.‣ Jusqu’au 12·04. Du Me. au S. de 14 à19h, le D. de 11 à 16h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxel-les - 02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Jozsa GalleryOn the Steps of... Oeuvres d’Anna Bys-kov. ‣ Jusqu’au 21·03. Du J. au S. de 12à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Mazel GalerieMade in Brussels. Oeuvres de BrunoTimmermans, Jimmy de Bock, BenjaminSPaRK, Antoine Rose et Raphaël Char-les. ‣ Jusqu’au 19·04. Du Ma. au S. de11 à 19h.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxelles -02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com

Nadine FerontSynapses. Oeuvres inédites de GéraldDederen exploitant des matériaux et

médiums divers (papier, sculpture, vi-déo...). Pierre Clemens présente quantà lui une série d’oeuvres sur papierainsi qu’une installationmurale. ‣ Jus-qu’au 05·04. Du J. au S. de 14 à18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaCuba. Photographies d’Andres Serrano.‣ Du 13·03 au 17·04. Du Ma. au V. de

10 à 18h, le S. de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsErna Aaltonen & Jeanne Opgenhaffen.‣ Jusqu’au 22·03. Du Me. au S. de 13 à18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenEmber Harbor. Oeuvres de Davide Ba-lula. ‣ Jusqu’au 16·03. Du Ma. au V.de 10 à 18h, le S. de 14 à 18h.Gamme Tubulaire. Oeuvres des Ate-liers J&J. ‣ Jusqu’au 05·04.Thank You In Advance. Oeuvres

d’Isaac Brest. ‣ Jusqu’au 05·04.URue de Livourne 32-35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

XXL ART on Waterloo 503Cheminement sur papier. Dessins etaquarelles de Gabriel Belgeonne. ‣ Du13·03 au 05·04. Du J. au S. de 14 à 18hou sur rdv.

UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxel-les - 0472 45 81 49www.xxlartonwaterloo503.com

Aeroplastics ContemporaryHeHe : Anthroposphere. ‣ Jusqu’au15·03. Du Ma. au V. de 11 à 18h, le S.de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net

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8 Les galeries SEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

L’artiste un ermite ?Une fois de plus la galerie Meessen de Clercq a travaillé à lamanière d’un musée en réalisant une exposition très réussie,riche, fine dans le choix des pièces et intelligente, associantl’art ancien et contemporain. Trois peintures et un ouvragedu 16e siècle évoquent l’un des Pères de l’Église catholique,Saint Jérôme, moine, ermite et traducteur de la bible.Picturalement le sujet a été traité par les plus grands de DeVinci au Caravage, de Zurbaran à Rubens, et côté écriture,Érasme s’est emparé du sujet.A partir de l’histoire du saint qui selon la légende, enlève uneépine de la patte d’un lion, en se basant sur l’iconographie despeintures et en tenant compte de la retraite de l’ermite quienvisage ainsi la vie et le monde plus sereinement, OlivierMeessen a construit une exposition dans laquelle chaqueparticipation entre en connexion, par le texte, par l’image, parla métaphore, avec les œuvres du 16e siècle.L’examen des trois peintures anciennes est donc un point dedépart obligé car tous les éléments repris par lescontemporains y sont concentrés. L’expo s’aborde par le texte,la question de la traduction, de l’interprétation et même de ladescription puisque Ignasi Aballi tente de faire voir la scèneen imagination par le truchement des mots. Pour sa part,Fabrice Samyn joue de glissements de sens à partir d’uncaillou innervé et d’une peinture cardinale peu orthodoxe,tandis qu’Olivier Beer évoque les reliquaires et que MatthieuRonsse rassemble dans une cabane les traces de sa vied’artiste. On ne manquera ni le Parmiggiani, ni le Sicilia, nil’épine de Susan Collis, ni la traduction du livre de JosephConrad par Thu Van Tran… (C.L.)

USaint Jérôme. Peintures anciennes et œuvres de 12 artistescontemporains. Galerie Meessen de Clercq, 2a rue de l’Abbaye,1000 Bruxelles. Jusqu’au 22mars. Du mardi au samedi de 11h à18h. Pour la visite, se munir du texte imprimé.

Ancien et actuel

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AutomatesgalerieMy Family & Other Animals. Sculptu-res de Johnny White et CatherinePhelps. ‣ Jusqu’au 15·03. Du J. au S.de 14 à 18h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 24-26 -1060 Bruxelles - 0487 16 32 23www.automatesgalerie.be

D+T ProjectFederico Martinez. ‣ Jusqu’au 15·03.Du J. au S. de 12 à 18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -0494 62 43 13 - www.dt-project.com

Galerie Arielle d’HauterivesOpus. Oeuvres de Patricia Kinard(peinture) et Anne de Bodt (tissage).‣ Jusqu’au 29·03. Du J. au S. de 14 à19h ou sur rdv.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Galerie Paris-BeijingKorean Shape. Exposition collective,panorama de la scène artistique con-temporaine coréenne. ‣ Jusqu’au29·03. Du Ma. au S. de 11 à 19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxel-les - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtDynamiques des danses. Oeuvres ré-centes de Gundi Falk. ‣ Jusqu’au15·03. Du Ma. au V. de 14 à 18h30, leS. de 9h30 à 12h et de 14 à 18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarImaginations. Oeuvres de Lance Lets-cher, Max Neumann, Alberto Reguera,Chéri Samba, Miroslav Tichý... ‣ Jus-qu’au 19·04. Du Ma. au S. de 14 à 19hou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachUn Monde Parfait. Les oeuvres de Mar-tine Feipel et Jean Bechameil proposentune réflexion sur l’utopie des architec-tures modernistes des années 50 à 70en France. ‣ Jusqu’au 12·04. Du J. auS. de 11 à 13h et de 14 à 19h et le Me.de 14 à 18h sur rdv.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 - www.galerievaleriebach.com

RossicontemporaryPanorama. Exposition collective avecles oeuvres d’Eric Croes, Alain Geron-nez, ThomasMazzarella, Jean-LouisMi-cha, Sarah Van Marcke... ‣ Jusqu’au29·03. Les J. et V. de 13 à 17h, le S. de14 à 18h ou sur rdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieLooking for something else. Oeuvresde Daniel Eggli, Roby Comblain et Pris-

cilla Beccarri. ‣ Du 14 au 30·03. Du V.au D. de 11 à 19h ou sur rdv.URue de l’Hospice communal 67 -1170 Bruxelles - 02 675 83 80www.louisedsgalerie.com

Galerie VerhaerenChimères. Depuis ses débuts en photo-graphie, Barbara Harsch explore lessurfaces, les signes, les textures...‣ Jusqu’au 30·03. Du Me. au S. de 14 à18h et le D. de 10 à 13h.Gallus gallus/Walls. Oeuvres de BasRuyters. ‣ Jusqu’au 30·03.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99 - www.lavenerie.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°Vous avez dit “sable” ?. Une exposi-tion de Michel Bocart sur le thème de ladisparition progressive des sables denos plages, de nos rivières. ‣ Jusqu’au05·04. Le Me. de 15 à 18h et le S. de14 à 17h en présence de l’artiste.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud- 02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

HAINAUT

TOURNAIRasson Art GalleryGrosses bébêtes et petites vicieuses...2 histoires religieuses. Oeuvres deKosta Kulundzic. ‣ Jusqu’au 13·04. DuJ. au D. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -069 64 14 95 - www.rassonartgallery.be

LIÈGE

LIÈGELes DrapiersIcônes Jacquards. Une série d’imagestissées de visages humains à grandeéchelle de Lia Cook, qui redéfinissentles frontières entre technologie, infor-matique, photographie et artisanat.Parcours OFF de la 9e Biennale Inter-nationale de la Photographie et desArts Visuels de Liège. ‣ Du 14·03 au25·05. Du J. au S. de 14 à 18h, les D.16·03, 06·04 et 04·05 de 11 à 17h ousur rdv.URue Hors-Château 68 - 4000 Liège -04 222 37 53 - www.lesdrapiers.be

Monos GalleryHeavens and Yakusa. Photos d’AntonKusters. ‣ Jusqu’au 13·04. Du J. au D.de 14h30 à 18h ou sur rdv.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -0485 91 16 02 - www.monosgallery.com

NAMUR

GRAND-LEEZExit11 Contemporary ArtThis one is for you... Oeuvres d’Alain

Bornain, Jörg Coblenz, André Delal-leau, Benoît Félix, Luc Fierens, DjosJanssens Jacques Lennep... ‣ Jusqu’au30·03. Les S. et D. de 10 à 18h ou surrdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez129 - 5031 Grand-Leez - 081 64 08 66www.exit11.be

JAMBESDétourJeux de Jambes. Oeuvres de Benoît Fé-lix. ‣ Jusqu’au 29·03. Du Ma. au V. de12h30 à 17h30 et le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

ANVERS

ANVERSFifty One Fine Art PhotographyThe Other Self. Oeuvres de VivianMaier, Jacques Sonck, Adama Kouyatéet Norbert Ghisoland. ‣ Jusqu’au05·04. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.UZirkstraat 20 - 2000 Anvers -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Fifty One TooAll about Eve. Oeuvres d’Annie Kevans.‣ Jusqu’au 05·04. Du Ma. au S. de 13

à 18h ou sur rdv.UHostraat 2 - 2000 Anvers - 03 233 88 14www.gallery51.com

Tim Van Laere GalleryA Hunter’s Night. Sculptures de PeterRogiers. ‣ Jusqu’au 15·03. Du Ma. auS. de 13 à 18h.Illumination. Oeuvres de Nicolas Pro-vost. ‣ Jusqu’au 15·03.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

BORGERHOUTZeno X GalleryHommage. Oeuvres de Cristof Yvoré.‣ Jusqu’au 12·04. Du Me. au S. de 13 à17h.Twentyseven.one.seven. Oeuvres deDirk Braeckman. ‣ Jusqu’au 12·04.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout -03 216 16 26 - www.zeno-x.com

MECHELENTransitGulden Snede. Oeuvres murales inédi-tes du sculpteur Johan Creten. ‣ Jus-qu’au 23·03. Du V. au D. de 14 à 18h ousur rdv.UZandpoortvest 10 - 2800 Mechelen -015 33 63 36 - www.transit.be

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 1700:00:01: A Split Second. Expositioncollective regroupant des oeuvres deManor Grunewald, Lawrence Malstaf,Kiki Smith, Pieter Laurens Mol, JoeyKötting... ‣ Jusqu’au 26·04. Du Me. auV. de 14 à 18h, le S. de 12 à 18h ou surrdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

Tatjana PietersInterpunction #6. Oeuvres de StefanieDe Vos. ‣ Jusqu’au 23·03. Du Me. auD. de 14 à 18h ou sur rdv.Kawagoopa!. Oeuvres de Rein Dufait.‣ Jusqu’au 23·03.Summary; Fox, Milk, Smoke. Oeuvresde Kasper Bosmans. ‣ Jusqu’au 23·03.UBurggravenlaan - 9000 Gent -093 24 45 29 - www.tatjanapieters.com

Contact

Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

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9Les galeriesSEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

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10 Le marché Dossier SEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Foire

Tefaf, la foiredes superlatifs

h 290 stands, dont près de vingt belges,pour une manifestation qui sorttoujours de l’ordinaire. Petit tourde mise en bouche.

DU 14 AU 23 MARS SUR LES BORDS DE LA MEUSE,rive droite, le grand cénacle mondial de l’art ancien,moderne et contemporain aura les yeux rivés sur laTefaf de Maestricht. Depuis 1975, on se régale danscette petite ville mosane. Ce fut d’abord “Pictura”; lesalon n’était alors qu’une foire bisannuelle et encore,pas toujours. L’événement réunissait à peine trenteexposants autour des fondateurs, Dirven, Douwes,Van de Ven, Van Haeften, des regrettés Bob Noort­man et Jacob Stodel. En 1988, il n’y avait encore que17800 visiteurs. Il y en avait le double en 1992 pour158 stands. Depuis, la capacité des Néerlandais alliésaux Britanniques à s’adapter aux normes du marchéet à réagir aux goûts et modes, a permis de faire évo­luer la réunion jusqu’aux sommets que l’on connaît.Mais rarement les entrées furent supérieures aux70 000 visiteurs. La foire de 2014 aligne près de 290stands; ils étaient 239 en 2009, 263 en 2010. La ca­pacité de grandir et de s’adapter engendre des enviestoujours plus grandes, mais on connaît le réalismedes organisateurs emmenés par Ben Janssens quivient de signer à nouveau comme président de l’or­ganisation. On se souvient que l’an dernier le “co­mité des fêtes” avait annoncé à grands renforts detrompettes médiatiques que la Tefaf allait s’implan­ter en Chine, à Pékin, avec l’aide de Sotheby’s. C’était

un coup de pub. Les marchands contactés n’ont eu,dans leur grande majorité, aucune envie de se lancersur cet empire éblouissant pourtant et le projet a étéremis en décembre dernier aux calendes grecques.

Et les Belges dans tout ça ? Ils ont toujours détenuune belle place avec de grandes pointures commenaguère encore Gisèle Croës qui sera à New York ence mois de mars, ou Axel Vervoordt et La Mésangère,sur lesquels nous reviendrons plus loin. Dix­huitdonc, mais avec deux galeries installées à Bruxelles,détenues par des Français (Flore, David et IsabelleLévy et Laurentin), un Néerlandais (Marcel Nies) etdes Suisses (Tradart). Sans oublier les frères Vedoviqui sont assis sur Paris et Bruxelles à travers la galerieOdermatt.

Dans l’ordre alphabétique pour ne heurter per­sonne, on commencera donc par les Berko pour quila Chine et Shanghaï en particulier (ils sont sur leBund, n°18), sont des zones d’activités majeures oùla descendance (Maximin, Nicolas et Irina), joue avecbrio dans le négoce contemporain, quand les parentsgardent les maîtres du XIXe siècle sous leur houlette.On verra chez eux des toiles de Jan Verhas et de Vic­tor Lagye, mêlées sans doute à du Leduc ou de Fran­çois Musin, et sauf erreur des toiles récentes de Yu­chen Han.

Chez Epoque Fine Jewels, il ne faudra pas manquerles bijoux de Fabergé, Cartier, Piaget et autres brace­lets de Caldwel.

Flore de Brantes annonce déjà une superbe paire defauteuils Empire estampillés de Jacob. Ils sont recou­verts d’un tissus fauve, et seront placés peut­être àcôté d’un “Agneau” de Lalanne, 94e du genre sur 500exemplaires. Jacques Billen (Harmakhis) va accumu­

ler les petits objets antiques égyptiens et romains,mais aussi des sculptures de marbre plus importan­tes.

Francis Janssen van der Maelen nous avait en­chanté par ses choix lors de la Brafa et son position­nement vers l’orfèvrerie européenne de la premièremoitié du XXe siècle est une belle chose. On verrachez lui un vase de Luigi Genazzi et peut­être unepaire de petits candélabres de Puiforcat, vers 1937, àtrois bras de lumière, présentés déjà à Bruxelles. Alexvan den Bossche de la galerie “Porfirius” (Neerijse),viendra avec ses objets de curiosité et de cabinet,scientifiques parfois, en ivoire, nacre, ambre, sansoublier des sculptures baroques de divers foyers ger­maniques. On terminera par les deux monstres sa­crés de notre pays, à savoir La Mésangère (Liège) etVervoordt (Anvers).

Le Liégeois va déposer à la Tefaf tout un ensemblede meubles d’Alfred Chambon, qui fut ébéniste, etpar ailleurs le fils d’Alban, designer et architecte fa­buleux. Une paire de cabinets de 1925, en noyer etbois exotiques va étonner, comme va surprendrel’esprit du stand que l’on annonce très différent deceux des années passées. Cette fois l’accent sera missur le symbolisme belge, avec des œuvres majeuresde Delville (œuvre de 1932) et Fabry (toile de 1911).

Enfin, chez Axel et Boris Vervoordt on verra desmarbres antiques dans une partie du stand quandl’autre zone sera occupée par des toiles des annéescinquante, signées par des artistes japonais. Enfin, lesDe Jonckheere seront bien sûr de la fête et leurs ta­bleaux des XVIe et XVIIe siècles flamands traduisentmieux que quiconque l’esprit joyeux d’un site opu­lent où tout est possible.Philippe FarcyUTefaf. A Maestricht, Exhibition & Congress Centre.Du 14 au 23 mars. Tous les jours de 11 h à 19h,dimanche de 11h à 18h.. Infos : www.tefaf.com

COUR

TESY

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RISVE

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EFAF

2014

Chez Axel et Boris Vervoordt, on pourra découvrir cette paire delampes à huile en bronze datant du IIe après J.C. En bas, ce “devant

de corsage” de 1885 sera exposé chez Epoque Fine Jewels.

COUR

TESY

EPOQ

UEFINE

JEWELS/T

EFAF

2014

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11Le marchéDossierSEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

De grands modernes

A LA TEFAF, PATRICK DEROM, toujoursbrillant dénicheur d’inattendu, y miserasur une “Bacchanale”, dessin à l’encre,aquarelle, gouache et collages, d’Il Di­

vino, comme il aimait être appelé, l’iné­narrable Salvador Dali. Cette œuvre surpapier date de 1939, une époque où Daliétait encore grand et son dessin virevol­tant. Derom privilégie aussi un “Relief”optique de Heinz Mack, daté 1959. AviKeitelman emmène à Maastricht lesNam June Paik de sa récente expobruxelloise. Et, notamment, une “AfricaQueen”, qui n’est pas une vidéo maisune composition farcie de masques, de1989. Il montrera aussi une gouache surpapier de 1999, de la série des lignes ir­régulières, que Sol LeWitt commit à lafin de sa vie.

Le Français Antoine Laurentin, installéaussi à Bruxelles, met en exergue, avantune personnelle chez nous, un Henri Mi­chaux dont il montre le meilleur cru. Parexemple, une “Composition” de 1967,sorte de grande bataille en noir et blanc.Avec, à ses côtés, d’autres compositions,nerveuses à leur tour. Chez Laurentin,ne pas rater une gouache en bleus et grisdu magnifique Bram Van Velde.

Installés avenue Albert, à Bruxelles,David Levy&Associés offrent à la disper­sion un Fernand Léger de 1920, uneaquarelle intitulée “La Ville”. Odermatt­Vedovi, de Bruxelles toujours, propose

un “Fantasme bleu”, une acrylique deDubuffet, de 1984, et un “Mobile” deCalder, qui devraient titiller les envies.

Enfin, l’Anversois Axel Vervoordt ré­jouira ses fidèles en combinant art anti­que et création moderne avec ici, pourtêtes d’affiche, deux œuvres japonaises,l’une de Kazuo Shirago, de 1962, l’autre,de Tsuyoshi Maekawa, de 1963. Si l’artcontemporain n’est guère en verve à laTefaf, la Modernité s’y taille une solideplace. D’Henry Moore à John De Andreaou de Grosz et Schiele à Léger (très pré­sent), il s’agira d’ouvrir l’œil !R.P.T.

h La Tefaf version 2014devrait réserver demagnifiques surprises !Quelques galeries belges, etnon des moindres, yétaleront leurs trésors.

Des Arts Premiers de première force

PEU DE GALERIES DANS UNE SECTION qui attire lesfoules. Peu mais de haute qualité avec, pour les artsafricains, deux de nos ténors en lice. Nouveau Prési­dent entreprenant de la Bruneaf, Didier Claes agiterales esprits avec deux pièces remarquables de la Répu­blique Démocratique du Congo : un bouclier en boispeint Kikuyu et, plus encore, un chien, fétiche à clousnkisi, des Bakongo. A regarder sans toucher, s.v.p. !

Autre adresse emblématique, celle de Bernard deGrunne, historien de l’art en perpétuelle quête de sa­

voir et de trouvailles. Privilégiant à toute approchetrop généraliste les thèmes qui frappent les sens etqu’il étudie dans de passionnants catalogues,Grunne a sorti de sa valise à emblèmes une épous­touflante suite de cannes de cultivateurs championsSenufo. De longs bâtons surmontés de figures fémi­nines – une image de la très belle Katiéléo, pythie etjeune femme non mariée ? – aux formes à la fois na­turalistes ou plus synthétiques, selon les régions.Peuple d’un million cinq cent mille âmes, les Senufosquattent (parce qu’on les y a obligés) quatre pays :Burkina Faso, Mali, Ghana, Côte d’Ivoire. Rares etpeu montrées, ces cannes forment ici un ensemblequi, outre qu’il a de la gueule, a surtout une vraiegrâce sculpturale et la puissance que confère l’outil

d’apparat aux élus. La canne est aussi utilisée lors descérémonies funéraires. La dizaine rassemblée avouedes variations de style qui sont, à elles seules, uneraison impérative de s’y arrêter, pour jauger, compa­rer, aimer. Autre objet peu courant de nos jours, ettoujours à l’enseigne de Grunne, une statue de reli­quaire Fang Ntumu du Gabon. Vous ne serez pasdéçu !

Enfin, impossible de ne pas citer le stand océaniendu Parisien Meyer, référence absolue en ce domaine.En exergue : une inestimable figure de femme en­ceinte eskimo en bois, datée 1600­1800 avant notreère. A la Tefaf, les feuilles mortes se ramassent à lapelle… Et quelles belles feuilles mortes !R.P.T.

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Suite de cannes de cultivateurs cham-pions Senufo chez Bernard de Grunne.

h Des galeries de haute qualité pour lesarts africains à la Tefaf.

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12 Le marché SEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Sous le marteau

Homma ges à l’art déco

h La collection privée de FélixMarcilhac va passer en vente chezSotheby’s et Artcurial ensemble(c’est rare), ces 11 et 12 mars.Certains marchands sont ausside grands collectionneurs.

FÉLIX MARCILHAC, NÉ EN 1941, A CRÉÉ sagalerie d’art en 1969. Ce n’est donc pas d’hieret en même temps ce n’est pas si vieux. Le hé­ros de la très prochaine vente chez Sotheby’sassociée à Artcurial ces 11 et 12 mars permet­tra si besoin en était encore de mettre l’accentsur l’Art déco, français essentiellement. Il étaitdonc marchand mais il fut tout autant expertpour les salles de ventes.

Vendre sa collection privée, ou du moins unepartie de celle­ci, cela ne veut pas dire prendresa retraite et quitter le champ du marché del’art. Que nenni, d’autant qu’il y a un fils, FélixJr qui va poursuivre la tâche. La galerie conti­nue donc sur sa lancée, en étant présente à lafuture Biennale des Antiquaires à Paris en sep­tembre 2014 et en montrant au mois d’avrilqui arrive une importante exposition sur PaulJouve, ce fameux peintre et dessinateur quiaimait les fauves qu’il traçait de traits épaisnoirs dans des poses souvent nonchalantes.

La galerie se trouve depuis l’origine rue Bona­parte, dans le sixième arrondissement de Paris.Le commerce était une chose pour Félix Marcil­hac mais comme dans presque toutes les gran­des galeries, quelles que soient les périodestraitées, les espaces de négoce sont aussi dessortes de centres culturels, des lieux de décou­vertes, d’études, de partage des connaissanceset de mise en avant de certains artistes mécon­nus, ignorés, privés de cotes parfois et qu’il con­vient de défendre. Lalique, Franck, Majorelle,Dunand, Miklos, Csaky, Legrain, Majorelle, fu­rent parmi tant d’autres remis au goût du jour,montrés, défendus et donc revalorisés. D.

R.

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THEB

Y’S

Cette commode anglaiseen laque à décor depaysage stylisé a étécréée par Dunand etGoulden; c’est une pièceunique de 1921. Elle estestimée entre 300000et 400000 €.

Vase

Toujours chez Rops, ce dimanche, les objets devitrine et de décoration chinois, des XVIIIe etXIXe siècle, voire plus jeunes encore, peuplaientles 430 premiers numéros. Certains lots, commeces vases en porcelaine annoncés entre 4 000et 6000 €, ont atteint des scores étonnant. Celot­ci monta à 16000 €. Cela fait près de deuxans que des quantités importantes de pièces enporcelaine, ivoire ou bois sculptés, et bronze,s’accumulent dans les ventes et y obtiennent desprix que la police fédérale commence à trouveranormaux. C’est à tel point qu’elle a débarqué cemardi matin chez Rops pour saisir tous les lotsorientaux afin de vérifier les noms des déposantset des acheteurs. “Il s’agit pour eux de vérifier sinous ne sommes pas en face de trafic et de blanchi­ment d’argent”, nous dit Benoît de Sauvage, undes dirigeants de la salle. “La police et les douanessont très bienvenues; nous n’avons rien à cacher eton n’en est plus au temps de la Galerie Falmagne,Elisabeth et autre Nova où tout s’écrivait à la main.Tout se trouve sur nos ordinateurs. Mais il ne fautpas se tromper de cible. Nous avons beaucoup de pe­tits déposants qui lisent les journaux et profitent dela période favorable pour déposer.” Il est vrai aussique les Chinois rachètent tout ce qui passe.

16000 €

ROPS

Assiettes

Dans une vente de bijoux et d’argenterie desdeux siècles passés, on vit passer chez Me Agut­tes, installé à Neuilly et y vendant ce mardi, unetrès belle suite de trente­neuf assiettes dontdeux étaient de décors différents et quinze demême décor mais d’un autre orfèvre. Ellesétaient en argent massif et armoriées. L’orfèvreprincipal était C.G. Hallberg. On attendait 6000à 8000 € pour ce lot pesant 8,6 kg. Mais per­sonne n’a bougé dans la salle et le lot fut attri­bué sur un ordre, à 5000 € plus les frais.

5000€

D.R. Cafetière

Cette cafetière de mo­dèle “persanne” auxpoinçons d’Ath, datantde 1777 et mesurant33 cm de haut a été trèsdisputée chez Rops di­manche passé, à la sor­tie de Namur. On en at­tendait entre 4 000et 6 000 €. Elle a étévendue avec les frais à10000 €. L’ensemble dela section argenterie

s’est d’ailleurs bien défendu, notamment ce quiétait de nos petites villes et du XVIIIe siècle.

10000 €

ROPS

Bougeoirs

Chez Me Aguttes ce mardi 4 mars à Neuilly, il yavait au n° 346 une très belle paire de chande­liers en argent massif aux poinçons du M.O.Mathieu Franc travaillant à Revel, dans la juri­diction de Toulouse. On était là en 1788. Lespièces sans leur bobèche, pesaient 720 et 740grammes et mesuraient 32 cm de haut. On enespérait entre 9000 et 12000 €. Il n’y eutaucune enchère et les bougeoirs sont partissous ordre d’achat à 9000 €, plus frais.

9000 €

D.R.

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13Le marchéSEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Sous le marteau

Homma ges à l’art déco

Marcilhac fut un maître en la matière, commeles Kugel le font de nos jours ou Philippe Carlier(Galerie Brimo) pour ne parler que des pari­siens. Roberto Polo, aux USA, en France puisdans son actuelle période belge, travaille luiaussi à faire émerger des artistes majeurs maisméconnus du grand public, à l’instar d’un géniecomme Henri Van de Velde.

Participer à des foires c’est également unebase du métier. La Brafa à Bruxelles peut comp­ter sur la présence des Marcilhac qui avait par

exemple montré en 2012 une réédition du bu­reau du show­room parisien de Peugeot, créédans les années fin soixante et début septantepar le designer hollandais Ben Swildens.

Pour ce qui regarde la vente prochaine, il yaura une myriade de pièces rares et importan­tes provenant de très grandes collectionscomme celles des Noailles, de Jacques Doucet,d’Elsa Schiaparelli, de Madame Lanvin etd’autres noms moins célèbres. Plus de troiscents lots sont annoncés. Ils seront dispersés enface de l’Elysée, Galerie Charpentier. Les meu­bles et objets portent des signatures illustresaujourd’hui, mais elles étaient inconnues voiciquarante ans et plus. Marcilhac a lancé la mode.On trouvera notamment une paire de portes enbois laqué animées de personnages fémininshiératiques, rigides comme des sculpturesgrecques (travail français, 20000 à 25000 €).Puis il ne faudra pas manquer un fauteuil “Nau­tile” de 1913, dessiné par Paul Irribe et dont onattend entre 150000 et 200000 €. Tous les es­poirs sont permis pour une paire de fauteuilsgaînés de galuchat (250000 à 300000 €) et unecoiffeuse (200000 et 250000 €), tous dessinéspar Jean­Michel Franck (1895­1941). Puis ilfaudra compter avec un fauteuil en palissandre,nacre et parchemin de Marcel Coard puis en­core avec une commode anglaise en laque à dé­cor de paysage stylisé, créée par Dunand etGoulden; c’est une pièce unique de 1921 quiest estimée entre 300000 et 400000 €.Ph. Fy.U Infos : www.artcurial.com etwww.sothebys.com

D.R.

Cette paire de fauteuilscarrés recouverts partielle-ment de galuchat, inventéspar Jean-Michel Franck, estannoncée entre 250000 et300000 €.

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14 Le marché SEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

Contemporainstrès soutenus

QUELQUES TRÈS GROSSES POINTURESsuffisent à rendre les chefs de départe­ments d’art contemporain parmi leshommes les plus heureux de la planète.Cy Twombly, Lucio Fontana, Francis Ba­con, Basquiat, Bourgeois, Klein, Staël,Warhol, puis Soulages (né en 1919),Koons (né en 1955), Damien Hirst (néen 1965), Richter (né en 1932) et dansune moindre mesure Baselitz (né en1938), pour le domaine des vivants, sontdes locomotives incroyables. ChezChristie’s le 13 février, Bacon (mort en1992) aura fait parler de lui avec unetoile unique (souvent ce sont des dipty­ques ou des triptyques). L’artiste britan­

nique aspire les millions depuis des an­nées mais là c’est devenu comme unetornade qui touche le sol et aspire à elledes sommes grandioses pour les proje­ter au firmament d’une gloire pourtantacquise. Cette fois Bacon ne bat pas sonrecord, quoique sur une seule toile, les70 042 870 dollars, soit 42,1 millions delivres sterling ou 50, 8 millions d’euros,représentent un sommet jamais atteint.Il s’agissait en l’espèce du portrait de sonami Georges Dyer, parlant.

En novembre 2013, un triptyque dumaître dont le sujet avait été tiré d’unerencontre entre le peintre LucianFreund, son collègue, avait fait grimperla cote à un mythe absolu, soit142,4 millions de dollars, chez Christie’sà New York (127 millions de dollars sansles frais). Le précédant record pour unetoile seule était détenu par EvrardMunch et son “Cri” parti à 119,9 mil­lions de dollars (frais inclus), enmai 2012 chez Sotheby’s.

Loin derrière se trouve Richter avec sacomposition intitulée “Abstraktes Bild”,qui fit 19,57 millions de livres sterling,soit 23,5 millions d’euros. On flirte doncavec le milliard d’anciens francs belges.

Jef Koons est le troisième dans la hié­rarchie. Son “Œuf cassé Magenta” étaitattendu chez Christie’s entre 10 et15 millions de livres sterling. Il en fit14,08 (£), soit 16,96 millions d’euros.

On terminera la vente du 13 par ce CyTwombly “Untilted Rome”, peint en1960 sur une toile de 50 x 60 cm, que lasalle annonçait entre 1,2 et 1,6 millionde livres sterling. Il en vint 2 658 500 £,soit 3 203 000 €. Le produit total de lavente du soir chez Christie’s fut de150,8 millions d’euros; il y avait quaran­te­neuf lots à vendre et quarante chan­gèrent de mains. Donc même à ces ni­veaux il y a du déchet.

Chez Sotheby’s, les montants furentde la même ampleur, pris singulière­ment pour les meilleurs lots, mais beau­

coup moins pour la totalité de la disper­sion. La vente avait lieu le 12 février eton y récolta 88 millions de livres ster­ling, soit 106,9 millions d’euros pourtrente­neuf lots proposés.

Le lot le mieux vendu par rapport auxestimations était une toile de Cy Twom­bly (1928­2011), déjà cité. Son travaildatait de 1964 et portait sur une trèsgrande composition à fond gris de 206 x253 cm, pleine d’énergie et de tensionpositive. La salle en espérait entre 5 et7 millions de livres sterling; il en tomba12,178 millions, soit 14,789 millionsd’euros, ce qui est un record pour l’ar­tiste américain qui vécut très longtempsdans la cité éternelle.

Le meilleur prix de la soirée fut attri­bué à Gerhard Richter dont “Wand”trouva preneur à 17442500 livres ster­ling, soit 21,2 millions d’euros. Jamais cenatif de Dresde n’avait obtenu une tellecote.Philippe Farcy

h Les grandes signatures duXXe siècle à Londres ont trèsbien œuvré.

Cette toile sans titrede Cy Twombly,peinte en 1964 engrand format fila de5 à 14,8 millionsd’euros chez Sothe-by’s à Londres le12 février dernier.

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15Le marchéSEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Au marteau

Gravures et imprimés au pinacle

ON COMMENCERA CE TOUR D’HORI­ZON d’une vacation variée, par quel­ques lots de cartes postales faisant hon­neur à nos soldatss tombés en 14­18,aux villes martyres et à notre familleroyale exemplaire. Le lot 6 est occupépar 230 cartes concernant Albert 1er etElisabeth, parfois accompagnés de leurstrois enfants, depuis l’avènement jus­qu’au drame de février 1934. On y jointdes faire­part de décès et des lettres deremerciements. Le lot est annoncé en­tre 120 et 150 €. Il est suivi par 770 car­tes de villes et villages belges (400 à500 €), puis par un lot de 251 cartespostales montrant des entités ravagéespar la guerre. Parfois on voit des vuesd’avant confrontées à des prises d’aprèsle conflit. Ypres et Nieuport sont auxpremières loges du drame. Bien plusloin et pour demeurer dans les royau­tés, signalons la présence d’une rarephotographie dédicacée à l’une de sescousines en mai 1882, par le roi d’Espa­gne Alphonse XII (120 à 150 €).

Au n°24 se trouve une gravure d’aprèsJérôme Bosch provenant de la collec­tion ancienne de Gaston de Ramaix.Elle est attribuée à Pieter Baltens ou àJan Verbeeck et fut éditée par JérômeGalle au XVIIe siècle. C’est une allégoriede la négligence, de la vie sans souci. Onattend 1 000 € de cette feuille. Un peuplus loin se trouve un dessin donné àPaul Bril (1553­1626). On y voit unpaysage montagneux animé de person­nages dans un village. La compositionest signée et elle est annoncée entre4 000 et 5 000 €. A ce tarif, si la feuille

est originale, ce sera un cadeau.Suivra une large composition d’une

vue du Tibre à hauteur du châteauSaint­Ange, avec le Vatican en arrière­plan. Le dessin est de Livinius Cruyl(1635­1733); il mesure 190 x 288 mm.Il est daté de 1669. Le lot provient tou­jours de la collection Ramaix; il est éva­lué entre 5 000 et 6 000 €. Il faudra as­sumer semble­t­il 1 600 € au moinspour s’en aller avec une estamped’après Jérôme Bosch à nouveau figu­rant des personnages humanoïdes fan­tastiques et fantasques. Un dessin deFrans Francken sera au menu. Il figure

les “Offrandes des Rois mages”. Lafeuille mesure 240 x 410 mm et devraitse vendre entre 3 000 et 4 000 €. Cettesection comporte de nombreusesfeuilles hollandaises, de rares travauxfrançais et une composition de PierreFurnius, rare artiste liégeois maniériste,élève de Lambert Lombard.

Au n°134 est situé un livre de VictorPetit dont le sujet est consacré auxparcs et jardins des environs de Paris.Victor Petit était lui­même architectede jardin et créateur de petites fabri­ques de jardins. Le lot provient du pépi­niériste J. Le Clément de Saint Marcq à

Assesse. Il est évalué entre 300 et 400 €.La vraie architecture est présente par

quelques lots intéressants à l’instar dece volume de Pierre Patte. Il s’agit d’unrecueil de monuments élevés à la gloirede Louis XV. Le volume est sorti depresse en 1765. Le lot provient des bi­bliothèques du ministre Cobenzl etJonghe d’Ardoye. Ce volume in­foliodevrait se vendre entre 1 800 et 2 000€.Ph. Fy.UVente le 18 mars dans les salles de chezHorta à Schaerbeek. Infos :www.godts.com

GODT

S

Cette vue du Tibre à hauteur du château Saint-Ange, avec le Vatican en arrière-plan est de LiviniusCruyl (1635-1733). L’œuvre est datée de 1669. Elle est évaluée entre 5000 et 6000 €.

h La vente Godts du 18 marssera riche en estampes etlivres imprimés des XVIIe etXVIIIe siècles.

l Événement

“Vous avez Tintin ?”

PLUSIEURS CENTAINES DE LOTS étaient présentés àla “Banque Dessinée” en cette fin février et commepar hasard, c’est Tintin qui sortit son épingle du jeu.Le plus haut prix obtenu le fut en faveur de “Tintinchez les Soviets”, présentés en “très très bon état” etnégocié frais compris à 8 500 €, dans une édition du“Petit XXe”, qui datait de 1930. Juste après, l’éditionde 1938 des “Cigares du Pharaon” frôla la premièreplace en étant vendue à 8 000 €. Il s’agissait d’une

édition en noir et blanc.La chute vers le troisième détenteur de l’ultime

marche du podium fut radicale. On tomba en effet à2600 €, pour une planche de Guarnido, dans la sériede Blacksad mettant “en scène nombre d’animaux an­thropomorphes. On y reconnaît le chat détective en­touré du gorille Jake Ostiombe, Fiston le lézard, sansoublier l’ours et le rhinocéros, les deux gardes du corpsde Statoc”, comme le signale le catalogue. 2400 € vin­rent ensuite couronner une planche originale de De­laby, pour la série “Murena” et ici la planche 17 del’épisode “Le Sang des bêtes”, publié chez Dargauden 2007. On était plongé dans la Rome antique et laprécision des dessins méritait un tel succès. La feuille

de 38 x 51 cm n’était pas signée.On épinglera ensuite les 2 100 € pour la case n°5 de

la planche 58 du Blake et Mortimer dans le volume“La Marque jaune” (lot 384). Le score suivant parmiles meilleurs vint sur un Marsupilami d’un mètre dehaut, datant de 2002 et quoique non numéroté, onsait que l’on n’en fit que 320 sur les 500 prévus. Lelot s’en est allé à 2000 €. Le fabuleux animal de Fran­quin a encore de beaux jours devant lui. Enfin, ondonna à nouveau 2 000 € pour un travail tracé parVance pour son Marshal Blueberry et sa planche 28du volume “Sur ordre de Washington”, publié chezAlpen. La feuille était signée et datée de 1991.Ph. Fy.

h La vacation du 23 février fut un gentilsuccès aux casernes, à Bruxelles.

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16 L'actu SEMAINE DU 7 AU 13 MARS 2014 ARTS LIBRE

l Photographie

Paysagesfactices

C’EST UN CONSTAT SÉVÈRE, parado­xalement agréable à regarder qui sedéploie aux cimaises de la Galerie Da­niel Templon. Dans ce récent et bel es­pace de la rue Veydt à Bruxelles, lesphotographies de l’Américain JamesCasebere montrent un monde au bordde la désolation. On y voit par exempleune banlieue menacée par les flammesou une maison cernée par le sable. Ouencore, et c’est ce qui doit nous mettrela puce à l’oreille, une autre demeurepour moitié pimpante et pour moitiédélabrée. Clairement, dans ce travailde prime abord intrigant, il ne s’agitpas du monde dans lequel nous vi­vons, mais celui dans lequel nous som­mes censés souhaiter vivre. Le mondedes catalogues, des maquettes etautres représentations idéalisées delieux d’habitations. S’y glissent unpaysage à la Friedrich (un pastiche enfait) et une image d’un studio de pho­tographie en feu.

D’une part donc, l’artiste avance unecritique à peine masquée du para­digme de la maison individuelle et deses conséquences sur l’environne­ment. Il s’inscrit en cela pleinementdans cette génération de photographesaméricains qui, de Robert Adams àMitch Epstein, font le constat de la dé­gradation d’un territoire que l’on aprésenté pendant deux siècles commeinépuisable.

D’autre part, au­delà de la saillie éco­logique, il pointe le monde des repré­sentations qui avalise les comporte­ments consuméristes en donnant pourexemple ce qui se construit dans lesboîtes de pub, dans les salons de lamaison et autres foires du bricolage.

Double approche politique donc,dans la ligne des artistes de la “stagedphotography”, la photographie demise en scène dont Jeff Wall ou Gre­gory Crewdson sont d’autres protago­

nistes célèbres. Comme Wall, Caseberepasse un temps fou à construire les dé­cors et les maquettes de ses composi­tions. À cette différence­ci qu’il nejoue nullement d’un effet réaliste.C’est au clair qu’il questionne l’image.Chez lui, pas d’ambiguïté. On ne se de­mande pas si c’est de la photographieréaliste ou non. C’est bien avec le fac­tice qu’il avance sa critique en règle dufactice.Jean-Marc Bodson

h James Casebere brûlequelques utopies américainesà la Galerie Daniel Templon.

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“Falling house with fire”, la fin de l’utopie etmême de son simulacre.

Infos pratiques

“James Casebere”, photographies. Bruxelles, Galerie Daniel Templon, 13 A rue Veydt.Jusqu’au 12 avril, du mardi au samedi de 11h à 18h. Infos : www.danieltemplon.com

Bio express

Né en 1953, James Casebere vit ettravaille à New York. Il a récemmentparticipé à l’exposition The PicturesGeneration au Metropolitan Museumde New York en 2009 ainsi qu’àHaunted : Contemporary Photogra-phy/Video/Performance au SolomonR.Guggenheim Museum et à la Bien-nale du Whitney à New York la mêmeannée. Une monographie qui lui estconsacrée est parue est 2011 auxéditions Damiani, avec des textes deOkwui Enwezor, Hal Foster et ToniMorrison.

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