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L’ESPRIT DU SPORT N°252 SEPTEMBRE 2011 M 251487-252 F 4,50 OFFERT N° 252 - SEPTEMBRE 2011 www.mag-sport.fr L’ESPRIT DU SPORT D’EXPÉRIENCE... BERBIZIER, FORGET, DJORKAEFF ET FERNANDEZ RACONTENT LIONEL CHARBONNIER FOOTBALL D’INDONÉSIE LÉGENDE ALAIN MIMOUN, AS DE CŒUR COUPE DU MONDE TOUS POUR UN FINI DE RÊVER, C’EST L’HEURE DE VÉRITÉ POUR DES BLEUS EN QUÊTE D’EXPLOIT.

Sport n°252 (septembre 2011)

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Au sommaire : Coupe du monde d'expérience (avec Pierre Berbizier, Jérôme Fernandez, Guy Forget...) ; Gros plan sur l'équipe de Georgie ; Découverte : l'équipe de football d'Indonésie avec Lionel Charbonnier ; Objectif Londres avec Gwladys Epangue ; Légende : Alain Mimoun, un as de coeur ; Nature : Camille Julban - Bleu d’enfer ; Surf Cold Water : Givrés de la vague ; Santé : Ayurveda, essence de vie indienne ; Voyage : Osez la Colombie ; People : Fabien Onteniente ; Glamour : Viviane Vidal

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TOUS POUR UNFINI DE RÊVER, C’EST L’HEURE DE VÉRITÉ POUR DES BLEUS EN QUÊTE D’EXPLOIT.

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Page 3: Sport n°252 (septembre 2011)

est édité par CAP HORN Éditions

192, avenue Charles-de-Gaulle - 92200 Neuilly-sur-Seine

SAS au capital de 88 884 euros

RCS 502205990 RCS Nanterre. ISSN 17641756

Directeur de la publication : Guillaume Salabert

Éditeur : Patrick Gerbault

Rédacteur en chef : Rodolphe Denis

Rédacteur en chef adjoint : Vincent Davoli

Directrice artistique : Perrine Bonafos

Rédacteur graphiste : Franck Bon

Secrétaire de rédaction : Lesly Yafi

Ont collaboré à ce numéro : Laurence Amette, Laura Cornillac,

Montsé Grau, Patricia Hervé, Clément Hubert,

Louca Hugo, Sébastien Latissière, Étienne Pannetier.

Directrice commerciale : Emmanuelle Brame

Mail : [email protected] - Tél. : 01 77 68 12 88

Directrice de publicité : Laurence Damour

Mail : [email protected]

Tél. : 06 88 96 97 22 - 01 46 52 55 98

Responsable production : Stéphane Golinelli

Fabrication : Christophe Deremy, David Bréard, Mohand Kherachi

Agences photo : PanoramiC / Maxppp / Rue des Archives

Impression :

Rotimpres

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(Espagne)

Diffusion Cibléo : Kamal Chabane

Distribution : , une marque

Pour diffuser votre magazine, contactez-nous : [email protected]

Dépot légal : à parution

Toute reproduction même partielle est interdite sans l’autorisation de l’éditeur

(loi du 11 mars 1957)

Le Grand Combat

É D I T O R I A L

Avancer. Le rugby, dans son principe de base, il n’y a pas plus simple : il

s’agit de franchir la ligne défendue par les 15 gars d’en face. C’est avec la

méthode à employer que ça se complique, en se transformant en furieuse

partie d’échecs, côté têtes, en foire d’empoigne acharnée, côté corps. Perforer,

enfoncer, éviter, sur les côtés, au sol ou par-dessus, les solutions sont nombreuses

et les gestionnaires du jeu sont justement supposés, pour cette raison, « avoir plus

mal à la tête qu’aux épaules », en fi n de rencontre. Le Mondial en Nouvelle-Zélande

est là, avec ses espoirs et ses doutes, autour de l’équipe de France. Nos Bleus,

s’ils sont d’ores et déjà battus techniquement, physiquement voire tactiquement (de

peu mais quand même), ont pourtant une petite chance d’y briller. Notre exception

culturelle, ce paradoxe. Parce qu’il est un élément de ce jeu sur lequel nous pouvons

soutenir la comparaison : le cœur, le supplément d’âme, une foi collective intense

qui a déjà offert au sport français des moments de gloire inattendus ou improbables.

Or, c’est bien de ça qu’il s’agit : ensemble, collectivement, déplacer une montagne. �

RODOLPHE DENISRédacteur en chef

Retrouvez sur l’iPhoneet l’iPad via l’application Sport

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sommaire6 Arrêt sur images

10 Humeurs12 Projecteur

14 Sport-Business 18 Coupe du monde de rugby « D’expérience… »

20 Pierre Berbizier « Toujoursunehistoired’hommes » 24 France 98 « Lemeilleursigne:l’envie » 27 Jérôme Fernandez « Onremetàzéro » 30 Guy Forget « Aucunproblèmeinsoluble »

34 Gros plan / Georgie Grosbrasetcœursardents

38 DéCouverte Lionel Charbonnier « Unpotentielénorme »

44 oBJeCtiF LonDreS Gwladys epangue Besoind’or

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54 nAture 54 Camille Julban Bleud’enfer 56 Surf Cold Water Givrésdelavague

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Arrêt sur imAgesChampagne !

1 Panache et nerfs d’acier ont permis à Keegan Bradley (25 ans) de remporter l’USPGA, dernier Majeur de la saison, dès sa première participation à un Grand Chelem. 2 Martin Kaymer, n°4 mondial, devrait mener l’équipe «  Continent  », qui affrontera celle des Îles Britanniques lors du Vivendi Seve Trophy à Saint-Nom-La-Bretêche, mi-septembre. 3 Avec les millions du Qatar, le PSG a composé à grands frais une équipe de stars, avec l’Argentin Pastore comme tête d’affiche acheté 42 M €, le plus cher transfert de l’histoire de la L1. 4 Thierry Dusautoir et les Bleus ont affiché de belles intentions en préparation contre l’Irlande. Mais il en faudra plus encore pour briller en Nouvelle-Zélande. 5 Injouable, Novak Djokovic a débuté sa tournée américaine par un récital, en s’imposant sans souffrir à Montréal, 9e titre de sa folle saison, avant de se blesser légèrement à l’épaule. 6 Les routes du Tour ont retrouvé fraîcheur, éclat et suspense, avec un scénario fou initié par le courage de Thomas Voeckler. n

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Arrêt sur imAges

en un éclair1 La France n’avait jamais eu de champion du monde chez les hommes. Depuis Shanghaï, elle en compte deux grâce à Camille Lacourt et Jeremy Stravius, vainqueurs dos à dos. 2 Quand Sébastien Loeb ferme la porte, Sébastien Ogier passe par la fenêtre. En Allemagne, l’ambiance entre les deux Français, coéquipiers chez Citroën, s’est considérablement refroidie. 3 Le Team New Zealand file vers la victoire au large de Cascais (Portugal) lors des America’s Cup World Series. Les Kiwis sont mûrs. 4 Christophe Lemaître a parfaitement préparé les Mondiaux en battant 4 fois le record de France du 100 m. Dernière marque : 9’92’’ le 29 juillet à Albi. 5 À court de préparation, Lionel Messi a quand même survolé la Supercoupe d’Espagne avec 3 buts et deux passes décisives. 6 Après 3 des 5 épreuves du circuit de l’Audi MedCup, les Américains de Quantum Racing restent en tête. n

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On n’avait plus vu ça depuis la fin des années 80. La période de domination d’Indurain a marqué un tournant dans l’histoire du Tour de France. Le panache, l’improvisation, les folles envolées des coureurs avaient laissé place au dosage stratégique (voire chirurgical) de l’effort, au contrôle absolu de la course. Une nouvelle forme de champion prenait place sur la plus haute marche, à Paris. Froid, calcula-teur, le maillot jaune était devenu un coureur pour qui le Tour était l’unique obsession de la saison. La Grande Boucle 2011 a mis fin (pro-visoirement ?) à cette monotonie. Un Français (Voeckler) en jaune jusqu’à 2 jours de l’arrivée, des favoris (A. Contador, A. Schlek) qui se lancent dans de folles épopées bien avant le dernier col de la journée, des Pyrénées capti-vantes, des Alpes passionnantes, un autre Français (Rolland) vainqueur à l’Alpe d’Huez et qui remporte le Maillot Blanc, un vainqueur final à l’arrachée (Evans), humain et compé-titif pendant toute la saison… Le Tour 2011 a ressemblé à s’y méprendre à ceux des années 80. Touchant, intense et incertain. Au point de ressentir un vrai spleen, le lundi 25 juillet. Vivement juillet 2012 ! n

Le président Nicolas Sarkozy lui-même s’en était ému après le tournoi de Ber-cy, mais le message n’est pas passé. La France accueille les Mondiaux de judo à Paris mais l’occasion est ratée, pour la Fédération, de s’enrichir un peu et de travailler à son développement. La raison ? L’échec de son appel d’offres auprès des diffuseurs. TNT, Eurosport, France Télévisions, surtout, n’ont pas désiré investir un euro sur l’événement, qui pouvait voir Teddy Riner remporter à domicile un 5e titre historique, entre autres moments forts espérés. Et ce, à un an des Jeux de Londres où la dis-cipline devrait peser, au classement

des médailles. Canal+, partenaire de la Fédération, sera donc le diffuseur « par défaut », France Télévisions prévoyant une généreuse « quotidienne » en… 3e partie de soirée. Pour 0 euro. Le judo, c’est juste 570 000 licenciés et quelques millions d’anciens pratiquants, 37 médailles olympiques (dont 10 en or) et quelques champions « négligeables » (Douillet, Bouras, Parisi, Rougé, Rey, Décosse, Jossinet, Nowak, Restoux, etc.), moins respectables en tout cas qu’un 32e de Coupe de France de foot-ball, un rallye-raid industriel, de l’enduro ou un tournoi de pétanque. On appelle ça service public. n

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projecteur

Grande classiquen Un départ au pied de la Tour Eiffel, une arrivée au château de Versailles après 16 km de course, c’est le défi lancé chaque année aux coureurs de Paris-Versailles. Si vous souhaitez faire partie des

26 000 concurrents qui s’élanceront le 25 septembre, à l’image de

Chantal Jouanno, actuelle ministre des Sports,

qui s’est alignée en 2009 et 2010, dépêchez-vous, les inscriptions seront closes le 12 septembre.

de retour au sommetn Pour lancer sa première édition, « la Haute Route », course cyclo-sportive autour des Alpes ouverte à tous, a accueilli un cycliste amateur de renom : Alain Prost. Passionné de vélo, l’ancien champion du monde de F1 a participé à la 1ère des 7 étapes, entre Genève et Megève, terminant 31e de la course messieurs après les 109 km au cours desquels les concurrents ont gravi les cols de la Colombières et des Aravis. Ravi de l’expérience, le « Professeur » a promis qu’on le reverrait.

réGime serbeAllergique au gluten, Novak Djokovic suit un régime alimentaire strict. Depuis qu’il a détecté cette allergie, le Serbe est irrésistible. Du coup, il fait des émules. Andy Murray a avoué qu’il suivait le même régime. Mais l’Écossais n’est pas allergique, il souhaite juste améliorer ses performances !

paix des bravesAlors qu’il venait de signer à Barcelone qui se préparait à disputer le match retour de la Supercoupe d’Espagne contre le Real Madrid, Cesc Fabregas a eu la surprise de partager son hôtel avec les Madrilènes. Malgré les tensions apparues, une fois encore, sur le terrain, la direction de l’établissement n’a eu à déplorer aucun incident…

réseau footballPremière dans l’histoire des réseaux sociaux : Facebook, via la page du nouveau sponsor de la FA Cup (Coupe d’Angleterre), a diffusé en direct le premier match de son histoire. Il s’agissait d’un tour préliminaire entre Ascot United et Wembley FC, deux clubs qui évoluent dans les plus basses divisions anglaises. Un succès puisque le match aurait été suivi par plus de 20 000 followers.

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roland-Garros à la mern La 3e édition des championnats de France de Beach tennis promet du spectacle Comme chaque année. Du 2 au 4 septembre, la baie de Calvi (Corse) accueillera une nouvelle fois cet événement où show et bonne ambiance sont garantis. À l’image de ce qui se fait lors des tournois de tennis traditionnels, les « France » disposeront cette année d’un espace aménagé en Village. Les joueurs auront même droit à leur Player’s Lounge. Il règnera un petit air de Roland-Garros, le soleil et la mer en prime…

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Page 14: Sport n°252 (septembre 2011)

en chiffres

« Au service de la pratique »

millions d’eurosForbes a publié son classement des sportives les plus riches, dominé par les joueuses de tennis, à commencer par la très attractive Russe Maria Sharapova, déjà en tête en 2010. Sur 12 mois, Sharapova a gagné 17,5 millions d’euros (contrats com-pris), soit plus que la star de Manchester United, Wayne Rooney. Suivent de très loin Wozniacki (Dan, tennis), 8,73 M€ ; Patrick (US, sports méca), 8,38 ; V. Williams (US, tennis), 8,03 et Clijsters (Bel, tennis), 7,68.

millions d’eurosL’Euro 2012 (Pologne et Ukraine, 8 juin 2012), sera aussi un gros enjeu économique pour les fédérations. L’UEFA a annoncé que les nations qualifiées se partageront près de 200 millions d’euros (184 millions en 2008). Dans le détail : 8 millions de participation, 1 million par victoire en phase de groupe, 2 pour une qualification en quart de finale ; 3 pour une demi-finale ; 4,5 et 7,5 millions pour le finaliste et le vainqueur.

pAysLa Liga exerce une attractivité inso-lente, portée par le duel plus que ja-mais intense entre ses deux « grands », Real Madrid et FC Barcelone. Premier « Clasico » de la saison, la Supercoupe, en matches aller-retour, a été diffusée dans 147 pays. Un nouveau record. Le dernier entraînement du Real avant le match aller a rassemblé 57 000 spectateurs à Santiago Bernabeu…

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Très impliqué dans le golf, SFR est partenaire de l’événement de la rentrée : le match Continent - Îles Britanniques, compétition par équipes portant le nom du regretté Severiano Ballesteros.

SFR est très présent dans le golf, c’était important d’être partenaire du Vivendi Seve Trophy ? Oui, très. Nous sommes impliqués depuis longtemps à travers des partenariats avec des golfs ou la Fédération. Le « Trophy », parrainé par Vivendi, regroupe des joueurs d’un niveau exceptionnel, c’était donc très naturel pour nous.

Quelle est le budget de vos partenariats golf ? C’est significatif. Tous les golfeurs savent que nous soutenons leur sport. Nous sommes partenaires de la Fédération depuis 2007.

Vivendi sponsor titre, Canal+ diffuseur, SFR partenaire, c’est une logique de groupe… Oui, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes présents sur cet événement d’ampleur. C’est important, ça nous permet d’avoir un moment privilégié où l’on fait se rencontrer tous nos partenaires. C’est souvent un moment d’échanges assez agréable.

Vous serez présent sur la Ryder Cup 2018 ? Vivendi est déjà partenaire. Nous avons le temps d’y réfléchir...

En quoi consiste le partenariat « technologique » ?Notre volonté est d’apporter à tous les sports dans lesquels nous sommes impliqués une dimension liée au numérique et à l’innovation, notre projet d’entreprise. Nous avons mis en place des outils destinés aux licenciés. Ils peuvent consulter leur index, enregistrer leur partie... Et puis, dans les 100 golfs avec lesquels nous sommes partenaires, il y a des bornes interactives sur lesquelles on retrouve des services pratiques. L’idée est plus d’être au service de la pratique que d’être visible, dans ce cas.

Contrairement à 2009, des joueurs français pourraient être présents. C’est important ? Pas plus que ça. L’important, c’est que le plateau soit très relevé. S’il y a des Français, tant mieux, mais le plus important, c’est la qualité.

Vous pensez sponsoriser un joueur, un jour ? Non, pas aujourd’hui. Nous souhaitons contribuer au développement du golf en étant au côté de la Fédération et des amateurs, pas auprès des professionnels, qui fonctionnent avec leur structure propre. n

BusinessL’économie du sport

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en chiffres

Le judo mérite mieux

cLubsLa FFJDA, Fédération française de judo et disciplines associées (dont Jujitsu et Kendo), qui affiche un total de 587 000 licenciés (saison 2010-2011, dont plus de 570 000 pour judo et jujitsu) gère 5 600 clubs. Ce total en fait la 4e fédération « olympique » en France. 27,64% des licenciés étaient des judokates en 2009-2010. 50 000 ceintures noires actives sont recensées, 160 000 ont été enregistrées depuis l’origine.

miLLe eurosLes revenus mensuels estimés de Teddy Riner (salaire club et contrats, hors primes de résultats) en font le seul judoka « star », en France, loin devant l’autre tête d’affiche tricolore Lucie Décosse (8 300 € par mois). Mais, professionnel en pointe dans un sport amateur, le multiple champion du monde, 15e parmi les sportifs préférés des Français, n’a toujours pas fait fructifier sa formidable notoriété à l’international, notamment au Japon.

médaiLLes mondiaLesMême si la Chine, la Corée du Sud ou les anciens pays de l’URSS sont de sévères concurrents, la France reste la 2e nation, concernant les podiums mondiaux, loin derrière le Japon. 39 médailles olym-piques (dont 10 titres), plus 120 médailles mondiales (dont 36 titres) étoffaient le palmarès avant les Mondiaux 2011.

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Le judo change. Aujourd’hui organisée pour « exister » toute l’année, mondialement, grâce au « World Tour », qui offre à ses athlètes et à leurs publics 35 événements dans l’année au total, avec un ranking officiel et une visibilité accrue pour ses sponsors, la discipline assume sa croissance maîtrisée et raisonnable. La fédération internationale n’est ainsi pas peu fière d’annoncer 200 pays membres et 20 millions de pratiquants dans le monde. Reste que ses champions, malgré les valeurs fortes et séduisantes associées à leur sport et des « promoteurs » de poids (Poutine, Douillet, Tamura…), peinent à exister hors des tatamis, au-delà de leurs résultats.

L’évolution des règles (saisie de jambes par exemple), des formats de compétitions, n’a pas encore permis de restaurer une prime à la technique et au savoir-faire qui offriraient un caractère plus spectaculaire à ses compétitions, comme l’exigent les temps modernes. Un passage obligé qui doit se faire sans grosse concession culturelle, ce qui n’est pas simple... Mais du coup, les télés, notamment en France (voir aussi « Humeurs », p. 10) restent hésitantes, ce qui freine sérieusement son développement.

La France, qui organisait les 28e Mondiaux de l’histoire (les 7e dans l’hexagone), n’a pas résolu l’équation qui pourrait permettre à tous ses leaders de vivre et se préparer comme de vrais professionnels. Le budget annuel de la Fédération, 25 millions d’euros (les mondiaux ont « coûté » 6,1 millions) est trop juste à ce jour pour nourrir les 373 « sportifs de haut niveau » et 620 « Espoirs » inscrits sur les listes du Ministère. Resserrer cette élite, comme l’ont fait la natation et l’athlétisme, associer médias et nouveaux partenaires, c’est le cahier des charges des prochaines années. Capital.

BusinessL’économie du judo

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La première « source » du jujitsu est le takenouchi-ryu art martial fondé en 1532 et donc à l’origine de son adaptation la plus répandue, le judo. Selon la légende, c’est en observant les branches chargées de neige d’un chêne (les plus grosses cassaient, les plus souples pliaient…) que Jigoro KANo, en 1882, théorisa le judo, littéralement « voie de la souplesse ». en France, le judo apparaît dans les années trente, et se développe lors de la décénnie suivante, avec un champion de France en 1943, Jean de HeRD, puis la création, en 1946 de la Fédération française de judo et de jujitsu (FFJJJ).

Si le judo en France affiche une belle santé, dans le sillage de champions d’envergure et d’une séduction importante envers les jeunes du pays, il lui reste à installer une économie plus solide.

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Vainqueurs, battus de peu, ils ont tous vécu une grande compétition internationale réussie. De Pierre Berbizier à Jérôme Fernandez en passant par Youri Djorkaeff et Guy Forget,tous livrent les clés d’un succès. En espérant que les Bleus suivent ces traces.

D’EXPÉRIENCE…COUPE DU MONDE

J É R Ô M E F E R N A N D E Z « AC C E P T E R L E S E R R E U R S

D E S A U T R E S , FA I R E S O N A U TO C R I T I Q U E . »

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L’Eden Park, stade mythique des All Blacks, sera le théâtre de la finale de la Coupe du monde,

le 23 octobre. Avant, les Bleus y affronteront les Néo-Zélandais, le 24 septembre, en match de poules.

YO U R I DJ O R K A E F F« I L Y AVA I T TO U J O U R S

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COUPE DU MONDE � D’EXPÉRIENCE...

« TOUJOURSUNE HISTOIRE D’HOMMES »De sa découverte en tant que joueur en 1987 à ses différentes expériences en tant qu’entraîneur de l’équipe de France en 1995 puis de l’équipe de l’Italie en 2007, Pierre Berbizier livre ses souvenirs de Coupe du Monde.

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1995 Les Bleus de Benazzi passent à quelques centimètres d’une victoire en demi-finale contre l’Afrique du Sud. Une défaite que Pierre Berbizier, sélectionneur d’alors, n’a toujours pas digérée.

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COUPE DU MONDE � D’EXPÉRIENCE...

Vous avez disputé la première Coupe du monde de l’histoire en Australie et en Nouvelle-Zélande. Dans quel état d’esprit ?Je n’ai pas pris conscience de l’événement tout de suite. Ça n’en n’était pas un, pour nous. Dans notre esprit, c’était une « super tournée » comme on avait l’habitude de faire à la fi n de chaque saison où on jouait huit à dix matches.

Comment s’est déroulée la préparation ?Il n’y a pas eu de préparation spéciale mis à part un stage à Saint-Lary dans les Pyrénées. On sortait d’une longue saison de championnat. Il n’y avait pas le côté évènementiel d’aujourd’hui, c’était une compétition champêtre...

Sur place, quels sont vos sentiments ?Franchement, jusqu’à la demi-fi nale il ne se passe pas grand-chose. En revanche à l’intérieur du groupe, il y avait une certaine pression. Jacques Fouroux était en bisbille avec les journalistes car nous avions un statut de favori. On avait battu les Néo-Zélandais en 1986, on sortait d’un Grand Chelem. À l’époque, les Anglais n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui et, quelque part, on était un peu les seuls à pouvoir s’opposer à la fi nale « prévue » : Australie-Nouvelle-Zélande.

En 1987, le rugby est encore amateur. Comment s’organisent les différents fi nancements ?Cette Coupe du Monde nous a coûté plus d’argent que nous n’en avons gagné,

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« L’ÂME DE L’ÉQUIPE, C’ÉTAIT JACQUES FOUROUX. »en communication téléphonique par exemple ! On n’était pas dans un monde professionnel, c’était vraiment l’aventure. Nous n’imaginions pas que ça allait devenir ce que c’est aujourd’hui.

Au fur et à mesure, avez-vous conscience de vivre quelque chose d’unique ?Sincèrement, la prise de conscience je l’ai eue au coup de siffl et fi nal de la fi nale, quand on a perdu. Il y avait eu une demi-fi nale avant très particulière et là je m’aperçois des premiers frémissements. Ce sera encore plus fort quand on rentrera en France. Nous, on était dans notre bulle, mais notre victoire contre l’Australie avait eu un gros impact.

Qu’est-ce qu’il a manqué ce jour-là ?De la fraîcheur physique et mentale. Notre fi nale, en fait, ça été notre demi-fi nale contre l’Australie car c’est le match de rêve qui reste dans les mémoires. Par rapport à ce que les All Blacks représentent dans le rugby mondial, c’est un joli clin d’œil qu’ils aient été les premiers champions du monde de l’histoire.

« UNE COMPÉTITION CHAMPÊTRE »

Coupe du Monde 1987 …EN TANT QUE JOUEUR…

Après un exploit en demi-finale contre l’Australie, les Bleus s’inclinent contre les All Blacks en finale.

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C1987 Pierre Berbizier est le demi de mêlée du XV de France qui dispute la première Coupe du monde.

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Est-ce culturel chez les Français de perdre après un gros exploit ?Oui ! Sauf en 1995 où je pense qu’on était capable d’enchaîner. Je crois que l’équipe de 1987 aurait pu le faire mais cette fi nale s’est jouée à pas grand-chose. Il y a eu un moment stratégique en fi n de première mi-temps où on ne marque pas et après on ne revient pas. Nous sommes émoussés, usés et les Néo-Zélandais eux sont surmotivés.

Cette équipe de France avait-elle une âme ?L’âme de cette équipe, c’était Jacques Fouroux. Il était le leader, l’esprit de ce groupe qu’il avait construit. Forcément, c’était lui qui le faisait vivre, notamment dans ses excès, qui nous ont permis d’accéder à des moments grandioses.

Comment se passait les à-côtés du rugby

à cette époque ?Tout ce qui s’est passé en Nouvelle-Zélande est resté en Nouvelle-Zélande. On faisait les choses sérieusement mais sans se prendre la tête. On était en contact avec la réalité. C’est cela qui nous a permis de construire des souvenirs, de grandir en ouvrant les yeux. C’est moins le cas aujourd’hui. Les joueurs se créent une bulle et ont un regard faussé sur l’extérieur.

Êtes-vous d’accord : à un moment donné ce sont les hommes qui décident de se sublimer ou pas ?Oui mais c’est un tout. À un moment, tout coïncide : les qualités tactiques, techniques, physiques. Tu es au bon endroit au bon moment. La victoire en demi-fi nale, est celle de Jacques Fouroux et de l’équipe qui s’était construite dans son Grand Chelem 87. Ça a été un aboutissement.

« PAS UNE ÉQUIPE BRILLANTEMAIS COHÉRENTE. »

« LA VOLONTÉ D’ALLER À

L’ESSENTIEL »

Coupe du Monde 1995…ENTRAÎNEUR DE L’ÉQUIPE DE FRANCE…

Qu’avez-vous puisé de votre expérience de joueur en abordant la Coupe du Monde en tant qu’entraîneur ?La volonté d’aller à l’essentiel. Je crois qu’en 1987, il y avait eu beaucoup de gaspillage d’énergie. Il faut accepter des débuts plus diffi ciles en qualité de jeu et de résultats pour préserver la fraîcheur mentale et physique qui est indispensable en fi n de compétition.

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1995 Sur un terrain gorgé d’eau, les Bleus de Berbizier sont stoppés en demi-finale par l’Afrique du Sud. L’arbitrage de cette rencontre a laissé un goût amer aux Français.

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Le rugby se professionnalise après la Coupe du Monde, voyez-vous des signes avant-coureurs ?Un peu, dans le fonctionnement, mais les moyens sont limités. Je m’occupais de la préparation physique avec le docteur Bichon, l’analyse vidéo et statistique était faite par Christophe Mombet et un de ses copains à Canal +. C’était le système D. Par rapport à aujourd’hui, la forme a changé mais sur le fond, ce sont toujours les hommes qui feront la différence.

Aviez-vous le sentiment d’entraîner une génération douée à l’époque ?Je pense qu’on était en train de découvrir Guy Accoceberry ou Christophe Deylaud au niveau international, Christian Califano démarrait, Philippe Sella était en fin de parcours, Emile Ntamac’k se révélait. Ce n’était pas une équipe brillante qui s’appuyait sur de fortes individualités mais une équipe cohérente qui savait se retrouver et être efficace.

Avez-vous l’impression d’avoir « raté » quelque chose pour vos joueurs en tant qu’entraîneur ?C’est difficile quand dans une demi-finale vous avez trois essais refusés, une série de mêlées où vous les emportez près de la ligne, où l’essai sud-africain est le même que celui de Benazzi qui n’est pas accepté. Après, on savait qu’on pouvait monter en puissance même si je n’avais pas obtenu de la Fédération française assez de temps pour notre préparation. Après coup, je me dis que ce ne sont pas dix centimètres (en référence à l’essai refusé à Benazzi) mais des kilomètres de plus dont on aurait eu besoin pour être au-dessus.

Quelles sont les particularités de cette Coupe du monde en France en 2007 ?Pour moi, la France aurait dû être sacrée car c’est aujourd’hui la seule nation majeure qui n’a pas ce titre. Je pensais que tous les moyens

mis à disposition des Bleus et l’avantage de jouer à domicile étaient des atouts considérables pour qu’elle devienne championne du monde.

À l’époque vous entraînez l’Italie, quelles sont les particularités de ce collectif ?C’était une équipe généreuse. On savait que dans une poule avec la Nouvelle-Zélande, ça se jouerait contre l’Écosse. Ce jour là, à Saint-Étienne, il pleuvait. Ils font 6/6 aux pénalités, nous 3/6 et on meurt à deux points. C’est dommage, car ça aurait été l’occasion pour les Italiens de confirmer leur progression. À la sortie du Tournoi 2007, l’Italie était en 8e position au classement mondial. Un quart de finale aurait été une belle récompense.

Le rugby est beaucoup plus médiatisé. Est-ce un paramètre qui rentre en compte dans une préparation ?Oui, il y a un environnement médiatique qui est devenu incontournable. Et c’est aussi un des éléments qui a permis à la Coupe du monde de grandir, de devenir un événement fort.

Si je vous dis qu’une Coupe du monde est avant tout une histoire d’hommes, que me répondez-vous ?Je crois que ça restera toujours une histoire d’hommes. C’est la qualité des relations à l’intérieur d’un groupe et la gestion de l’environnement qui fera la différence. Aujourd’hui, le gros problème sur ces événements, c’est le décalage entre le regard extérieur et intérieur qui peut intervenir et fausser la performance de l’équipe. Car c’est sur ces rapports humains que va se jouer le résultat final. n

propos recueillis par laura cornillac

film noir

« Je ne comprends pas comment le rugby français a pu célébrer ce film. Cette demi-finale restera ma grande frustration car c’est la dimension politique qui l’a emportée. Sur les quinze derniers jours, l’équipe de France était la meilleure car on avait démontré notre potentiel, notre capacité à monter en puissance sur la durée. Sur l’ensemble de la compétition, c’était la Nouvelle-Zélande qui avait montré la meilleure qualité de jeu. Résultat ? Ce sont les Sud-africains qui sont champions du monde.»

Coupe du Monde 2007

« l’environnement médiatique est

incontournable »

…entraîneur de l’équipe d’italie…

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2007 Pierre Berbizier, sélectionneur de l’Italie, est éliminé au premier tour.

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« LE MEILLEUR Youri Djorkaeff, Bixente Lizarazu, Franck Leboeuf et Robert Pirès témoignent de la confi ance

qui a animé l’équipe de France pendant le Mondial 98 puis l’Euro 2000. La construction a été lente, patiente, savante, même, et leur a permis de prendre leur envol au moment idéal. PAR RODOLPHE DENIS

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1998 Sélectionneur critiqué, Aimé Jacquet a gardé sa ligne de conduite. « Il avait vu le bateau chavirer… » confie Djorkaeff au sujet de son entraîneur, adjoint de Houiller en 1993.

SIGNE : L’ENVIE »

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COUPE DU MONDE � D’EXPÉRIENCE...

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«On chambrait tout le temps, en fait. Il fallait avoir du répondant, montrer que tu étais là… Mais pas avec des petits ponts, il

n’y en avait pas chez nous, on chambrait sur un coup franc en annonçant : “ lucarne droite et elle touche le poteau avant de rentrer. “ Tu vois ? » La nuance est essentielle, pour Youri Djorkaeff, un des cadres de la “ génération dorée “. « On s’allumait pour tout : passe, frappe, contrôle. Et il fallait assurer derrière ! Mais il y avait tou-jours du respect, parce qu’on s’était construit comme ça et qu’on le savait : chacun allait avoir un rôle. On avait déjà intégré depuis longtemps que si l’équipe fl ambait, on fl amberait nous aussi. D’ailleurs, on l’a bien vu, chaque fois qu’un rempla-çant est rentré, il a vraiment apporté quelque chose. Grâce à ça : il y avait une vie, en équipe de France. » « Il faut rendre hommage à Aimé (Jacquet), là-des-sus », insiste Franck Leboeuf. « Il a commencé à construire le groupe dès fi n 93. Nous avons été intégrés petit à petit, installés ou éliminés, pour dé-gager un groupe de 25-26 joueurs qui vivait comme une équipe de club. Notre force est là : avoir évolué ensemble. Au début, à part Deschamps, Desailly, Djorkaeff ou Blanc, il n’y avait pas de gros palmarès. Pour être franc, moi, ma seule ambition était de ga-gner des sélections, presque. Mes héros, c’étaient Platini et sa génération et je n’imaginais pas qu’on pourrait faire mieux. Mais on s’est vu grandir, côtés football et humain. On se découvrait, on se position-nait, psychologiquement, techniquement. On a eu le temps de connaître et accepter nos différences ; la hiérarchie, aussi. Quelques mois avant le Mondial, Aimé m’a fait venir dans son bureau : “ pour nous, il y a Marcel et Laurent, devant. Toi, tu es le 3e. Si tu peux l’accepter, tu viens, sinon...“ C’était clair et je l’avais accepté, déjà, évidemment. »

« ON AVAIT VU L’ ÂME DES GUERRIERS, LÀ »

« Je me suis installé en 96 mais j’ai découvert le groupe France en 92 », rappelle Bixente Lizarazu. « J’ai d’abord senti la maturité, une vraie force men-tale. D’une certaine manière, on a été des pionniers en partant massivement vers les championnats étrangers. Tu grandis, quand tu pars loin de chez toi ; tu es plus fort, tu prends confi ance, surtout dans les grands clubs. Et tu te retrouves avec des mecs solides, vivant des expériences parallèles et riches. Ça te fait une équipe d’hommes. Et vu qu’il n’y avait pas de brebis galeuse, ou alors pas long-temps, tu ressens vite une énergie spéciale. Avec de l’intelligence et la culture de la gagne, en plus... Personne ne pouvait deviner, mais je sentais qu’on serait très, très pénible. Dur à bouger. »

pour Djorkaeff, un sentiment général, plutôt. « Tout ça commence avec l’échec de 94, il ne faut pas l’oublier. Aimé était adjoint, “ Riton “ (Henri Émile) était là, aussi… Ils avaient vu le bateau chavirer… Tu gardes les pieds sur terre, après. On s’est construit petit à petit, sur une volonté d’avancer, au fi l des rassemblements, des voyages. On vivait bien en-

semble, malgré la pression des matches, de re-présenter ton pays. Ce n’était pas une période heureuse, il faut se souvenir. On s’est fait siffl er et il n’y avait pas franchement un grand amour, non plus, côté médias. Ça ressert les liens… On vou-lait montrer autre chose, imposer notre marque, même avec des âges, un bagage ou une philoso-phie différents. La question c’était ça : “ comment être meilleur ? “ Individuellement et collectivement. Et puis, on gagne en Italie, ce qui n’avait pas été fait depuis 80, ans avant d’arracher la qualifi cation en Roumanie. On avait vu l’âme des guerriers, là. »« Avec tout ça, on avait confi ance, les uns dans les autres. Quand Lolo a été expulsé, on a tout de suite su que je jouerais la fi nale. Aimé m’a dit : “ Franck, tu rentres. “ C’est tout. Personne ne m’a parlé, ils

n chambrait tout le temps, en fait. Il fallait avoir du répondant, montrer que tu étais là… Mais pas avec des petits ponts, il

n’y en avait pas chez nous, on chambrait sur un coup franc en annonçant : “ lucarne droite et elle touche le poteau avant de rentrer. “ Tu vois ? » La nuance est essentielle, pour Youri Djorkaeff, un des cadres de la “ génération dorée “. « On s’allumait pour tout : passe, frappe, contrôle. Et il fallait assurer derrière ! Mais il y avait tou-jours du respect, parce qu’on s’était construit comme ça et qu’on le savait : chacun allait avoir un rôle. On avait déjà intégré depuis longtemps que si l’équipe fl ambait, on fl amberait nous aussi. D’ailleurs, on l’a bien vu, chaque fois qu’un rempla-çant est rentré, il a vraiment apporté quelque chose. Grâce à ça : il y avait une vie, en équipe de France. » « Il faut rendre hommage à Aimé (Jacquet), là-des-sus », insiste Franck Leboeuf. « Il a commencé à construire le groupe dès fi n 93. Nous avons été intégrés petit à petit, installés ou éliminés, pour dé-gager un groupe de 25-26 joueurs qui vivait comme une équipe de club. Notre force est là : avoir évolué FE

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« COMMENT ÊTRE MEILLEUR ? »

« Lilian a dit, après la fi nale : “ Comment on a pu gagner avec cette équipe de “ bras cassés “ ? Aimé était le seul à y croire vraiment, je pense, au début », confi rme Leboeuf. « Le sentiment général a évolué, on pensait pouvoir réussir quelque chose, mais tou-jours sans se la péter. L’effet de groupe, forgé lente-ment, a été décisif. Quand chacun se dépasse, va

au-delà, dans sa performance, de 10 à 15 %, tout est surmultiplié, à l’échelle du groupe. C’est diffi cile de trouver des moments-clé, mais les stages, sur la fi n, ont compté. Un bon exemple : j’avais failli me foutre sur la gueule avec Duga… J’avais eu un pe-tit problème d’égo qu’on a vite arrangé, tranquille, tous les deux. Peu après, pour l’ouverture contre l’Afrique du Sud, on se retrouve parmi les derniers, dans le vestiaire. Je le vois pensif, super ému. Je lui demande ce qu’il a : “ Tu entends ? “ il me ré-pond, “ tu entends ? La tension énorme, tu sens l’attente ? Tu te rends compte ? C’est génial ! “ On est tombé dans les bras l’un de l’autre, un moment fort. Ce n’était pas moi son meilleur pote, mais on a partagé ça… On était lancé à 300 à l’heure !… » Pas d’exemple précis dans la foule de souvenirs,

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1998 Cohésion, sérieux et engagement ont permis à ce groupe exceptionnel de relever tous les défis.

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ROBERT PIRèS« JE mE SuIS caché »

Robert Pirès a intégré le groupe sur la pointe des pieds. Il ne s’est lâché qu’après la finale. Et encore…« Quand je suis arrivé, si j’avais pu me faire plus petit encore, je n’aurais pas hésité ! Je sors des JO avec les Espoirs, en 96, et je suis convoqué pour jouer le Mexique. Il y a Deschamps, Desailly, Blanc, Petit, Djorkaeff, Liza, Zizou… Même s’il n’était pas encore LE Zizou… J’étais super tendu, très intimidé, malgré l’accueil de Didier, en capitaine, qui a essayé de m’aider. Je les regardais. Je me suis dit : si tu veux revenir, pas de conneries, donc moins t’en fais, mieux t’es ! Voire même : « Fais rien ! » Et je me suis caché, carrément, par moments. Lolo et Marcel me l’ont dit, une fois “ tu peux demander le ballon, tu sais… N’aie pas peur. “ Tu parles : je voulais revenir ! La liste des 23 m’a un peu libéré, j’ai senti de la confiance. Et que je devais agir, même si mon rôle était clair. Il y avait les lieutenants, en gros, et mois j’étais un soldat. Mais ils se sont toujours bien comporté, même s’ils étaient durs. Une fois, Manu (Petit) m’a dit : “ Bon, on se retrouve le mois prochain… Ah non ! Toi, c’est pas sûr... “ Et il s’était marré. Pas de méchanceté, il m’aimait bien, en plus, Manu... Il m’avait réveillé, un soir : “ Portugais, tu dors ? “ “ Ben non... “ Et on avait discuté jusqu’à 2h du matin. Ça lui avait fait du bien. Aujourd’hui, tous, ils diraient “ Ah bon ? On faisait ça ? “ Ces gars ont porté l’équipe à bout de bras. Ils nous protégeaient, nous guidaient. On intégrait une famille et on comprenait vite l’exigence. J’aurais aimé transmettre à la génération suivante, mais je n’ai pas pu… »

un mec qui parle et tous les autres qui écoutent. À 20 ou 22 ! Elle était grande, hein, la table ovale, mais personne ne remontait en chambre, on restait,

pour se raconter nos histoires, nos expériences en club, etc. Il n’y avait pas de faux-problème de gé-nérations : une table, un groupe, un maillot ! C’était enrichissant, en plus. De l’échange, du respect, de l’écoute, une unité... »« Passer une heure ou deux à table, à discuter, ça ne fait pas tout mais c’est plus qu’un début. Je l’aime beaucoup, cette équipe de 98. On était plus fort, plus mûr, plus beau, en 2000, mais respect ! Ce n’était pas la plus talentueuse - la grande intelli-

cOuPE du mOndE n d’expérience...

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ont évité de me mettre la pression, je crois. Sauf le matin même, où on s’est marré avec les autres défenseurs, sur Ronaldo et ses tours de magie pour faire disparaître le ballon… Mais j’étais tranquille, sûr de moi. Avec ces mecs-là, t’es costaud ! Ils savaient bien que je n’allais rien lâcher. Ça suffisait. Pourtant on savait qu’il viendrait sur moi parce qu’il aurait peur de Marcel. Et que j’étais prêt à lui arracher la tête, si besoin. »

« Il fauT qu’On S’aImE… »

« On vivait bien ensemble, comme une équipe de club », reprend Djorkaeff. « On avait hâte de se retrouver, de partager, parler. Cette envie, c’est le meilleur signe. Toujours. Le bonheur était là : cha-cun fonctionnait pour le bien de l’équipe. À table, plus d’une fois, il n’y avait plus qu’une seule discus-sion. Pas des petits groupes qui échangent, non,

gence d’Aimé Jacquet a été justement de nous faire jouer avec nos qualités -, mais il y avait un esprit guerrier, une communion, de l’intelligence. Ce n’est pas un hasard, la reconversion des joueurs de cette génération », résume le consultant de TF1. « C’est un grand souvenir, évidemment. Des leaders qui entraînent derrière eux, l’expérience, le groupe... Les Allemands sont pragmatiques, ils peuvent se contenter de faire le boulot. Nous, les latins, c’est comme ça : il faut qu’on s’aime... » n

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1998

Remplaçant de Laurent Blanc, Franck Leboeuf a parfaitement tenu son rôle en finale face à Ronaldo.

Si le talent de Zidane a offert 2 buts en finale, c’est le mental du groupe qui en a fait une équipe d’exception.

« avec eux, T’ES cOSTaud ! »f R a n c k l E B O E u f

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Depuis 2001, vous avez été trois fois champion du monde, une recette particulière ?Je n’ai pas de recette à donner. Il y a une chose primordiale : bien se connaître et avoir beaucoup d’expérience commune. Ça prend du temps. Ce qui est compliqué dans les sports collectifs, c’est que les joueurs ne sont pas souvent réunis et que, la plupart du temps, c’est juste pour jouer des matchs. En rugby, lors du Tournoi des VI Nations, les joueurs ont peu de temps pour s’entraîner. Le groupe France a beaucoup de qualités mais il a besoin de temps pour travailler et prendre de la maturité. Ensemble. Nous, nous avons une ossature depuis longtemps. Cela amène beaucoup d’automatismes et d’expérience dans les moments diffi ciles.

Y a-t-il une part de réussite ?Bien sûr. Dans le sport de haut niveau, il faut du talent, du travail mais aussi un peu de chance. Ce n’est jamais évident d’être tous au meilleur niveau en même temps. Les compétitions sont très compliquées, notamment au début. Il nous est arrivé, à l’Euro 2010 par exemple, d’avoir pas mal de réussite dans les premiers tours. Ça nous a donné confi ance pour la suite…

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JÉRÔME FERNANDEZ

En janvier, Jérôme Fernandez remportait son 3e titre mondial, en Suède. Le capitaine est aussi le meilleur buteur de l’histoire des Bleus.

« ON REMET À ZÉRO »Depuis sa 1ère sélection en équipe de France en 1997, Jérôme Fernandez a remporté six titres internationaux, dont trois mondiaux. Le capitaine des Bleus est un des garants de l’état d’esprit de ce groupe incroyable. L’un des mieux placés pour en parler, aussi.

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Dans votre cas, cette réussite se répète. Elle se provoque, aussi...Déjà, il faut accéder le plus souvent possible aux phases finales. Nous en sommes à 7 demi-finales consécutives dans les grandes compétitions. C’est important, l’expérience de ces moments-là. Après, ça se joue sur des détails : la récupération, la densité de l’effectif, l’expérience… On l’a vu en finale contre le Danemark, lors du dernier Mondial. Si nous n’avions pas eu l’habitude de ces matchs-là, le titre aurait pu nous échapper en prolongation.

Vous avez été champion du monde avec deux générations (en 2001 puis 2009 et 2011). Quelles sont les points communs ?L’état d’esprit. Il perdure en équipe de France et nous a été transmis par l’ancienne génération. Il y a de la convivialité mais aussi beaucoup

d’envie. Nous tenons à défendre ce maillot qui nous est cher. C’est une forme d’orgueil qui nous pousse à tout donner. Et puis, il y a la culture de la gagne, transmise par les anciens. Ils ont été les pionniers.

Cet état d’esprit créé une solidarité accrue ?Oui. C’est dû au fait qu’on vit bien ensemble. On s’apprécie, tous. Des relations très fortes se sont créées entre nous. Dans les moments difficiles, on est un peu plus solidaire…

« on se fiche du nombre de buts marqués »

Serait-ce possible sans gagner aussi souvent ?Possible, mais plus compliqué. J’en parlais avec Claude Onesta... Aujourd’hui, nous sommes tous très potes parce que nous gagnons.

« La cuLturede La gagne… 

transmise par les anciens. »

Mais c’est parce que nous avons gagné que nous sommes devenus très proches. Quand on est dans une spirale de défaites, c’est plus difficile de se serrer les coudes... Mais dans l’ancienne génération, dont je fais partie, nous avons plutôt commencé par des déconvenues et des places d’honneur. Ces moments-là nous ont donné envie de continuer à travailler pour gravir des échelons.

Votre rôle, c’est de transmettre cette mentalité à ceux qui arrivent ?Oui, transmettre notre expérience et expliquer qu’on vivra des moments de joie mais aussi des moments difficiles, et que ces derniers doivent nous servir à construire. Parfois, on a l’impression que certains arrivent en se disant : « De toute façon, quoi qu’il arrive, on va gagner. » On est là pour les mettre en garde. À chaque fois qu’on débute un tournoi, en fait on remet tout à zéro.

En tant que capitaine, vous intégrez les nouveaux ?Tous les cadres jouent ce rôle. Quand quelqu’un sort un peu du rail, ceux qui sont à côté le remettent sur le droit chemin. Ça peut être le capitaine mais aussi n’importe quel ancien du groupe. Mon rôle de capitaine c’est d’essayer de détecter un joueur qui a un petit moment de faiblesse. Je vais discuter avec lui en essayant de savoir ce qui se passe. Ça peut aller de la simple discussion dans la chambre à la remise en cause devant le groupe pour lui faire comprendre qu’il peut s’exclure. J’ai vu certains joueurs bouder parce qu’ils n’avaient pas le rôle qu’ils voulaient sur le terrain. Il suffit

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2001 À 24 ans, Fernandez remporte le Mondial en France aux côtés de Narcisse, Richardson et Golic.

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de discuter pour régler les problèmes. Ce qui fait notre grande force aujourd’hui, c’est que chaque élément a compris son rôle dans le groupe. Certains sont remplaçants mais savent que s’ils ne sont pas bons, on ne peut pas gagner. Une fois que chacun accepte et prend conscience de son importance, la moitié du chemin est faite. Le bonheur de chacun, c’est qu’à la fin de la compétition, si on gagne, tout le monde a la médaille. Finalement, on se fiche du nombre de buts marqués ou du temps passé sur le terrain. Chaque élément du groupe est primordial.

« on leur fait perdre les pédales »

Le succès de cette équipe, c’est aussi sa faculté à se dire les choses en mettant les égos de côté…Oui, à tous les niveaux de l’équipe, joueurs, staff technique et staff médical, personne n’hésite à se dire les choses parce que chacun

sait qu’il peut faire des erreurs, accepte la critique et, surtout, fait son autocritique. L’épisode du carton jaune de Claude Onesta (ndlr : pendant le dernier Mondial, l’exclusion de deux minutes du sélectionneur en fin de match contre l’Espagne, pour contestation, avait mis l’équipe en difficulté) réprimandé par Nikola Karabatic et Didier Dinart en est une illustration. Claude s’était d’ailleurs excusé auprès du groupe. Il faut accepter les erreurs des autres et être tolérant. C’est dans l’intérêt du groupe.

Comme accepter de jouer arrière droit, un poste qui ne vous est pas naturel ?Oui, mais je ne suis pas le seul. C’est ça qui fait la force de cette équipe. On pense d’abord à

l’intérêt collectif avant l’intérêt personnel. À partir du moment où je peux apporter quelque chose, je me fiche du rôle.

C’est propre aux sports « de combat » d’avoir des égos plus faciles à gérer ?Il est évident que l’humilité vient toute seule parce que le rugby et le handball sont des sports de contact. Si on n’est pas solidaire, le jour où on va « ramasser », les copains ne seront pas là... C’est aussi dans notre intérêt d’être bien dans le groupe. Parce que quand on est moins bien ou que les adversaires veulent s’en prendre à nous, on n’est pas seul. C’est aussi ça la solidarité.

Et ne pas avoir une star qui tire la couverture à lui, c’est important ?Oui. Il y a certains joueurs des pays de l’Est qui ont un égo un peu fort. Ils sont difficiles à gérer parce qu’ils estiment qu’ils sont les meilleurs et ils veulent donc que toute la lumière soit sur eux. Chez nous, Nikola fait preuve d’une humilité incroyable, depuis toujours. Il a toujours montré du respect pour les anciens. C’est ce qui fait qu’il est devenu ce qu’il est aujourd’hui.

Un groupe doit craindre la starisation de ses joueurs ?La craindre, pas forcément. Mais bien la gérer. Que des joueurs qui ont gagné un ou plusieurs titres soient starifiés et reconnus, c’est normal. C’est problématique quand on donne beaucoup à des joueurs qui n’en sont qu’au début de leur carrière, comme ça arrive au foot. On leur fait perdre les pédales. Qu’on parle beaucoup d’eux leur fait plus de mal que de bien. C’est dommage parce qu’ils sont promis à de belles carrières... Ils doivent juste prendre un peu plus de temps. En handball, les joueurs bien payés sont ceux qui ont gagné beaucoup de choses. Ils savent apprécier. n

propos recueillis par vincent davoli

« chaque élément est primordial. »

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2011 Abalo, Dinart, Fernandez, Karabatic, Guigou, la génération des « Experts » emporte tout sur son passage.

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COUPE DU MONDE � D’EXPÉRIENCE...

« AUCUN PROBLÈME Joueur (1984 – 1997) puis capitaine de l’équipe de France depuis 1999, Guy Forget a connu

de nombreuses campagnes de Coupe Davis. Victoires ou défaites, bonheurs et regrets, l’ancien n°4 mondial a une idée très précise de sa fonction et des recettes effi caces.

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2010 En demi-finale face à l’Argentine, Guy Forget aide Gaël Monfils à trouver les solutions. Efficace, puisque le Français s’impose en quatre manches (6-4, 2-6, 6-4, 6-3) contre Nalbandian.

INSOLUBLE »

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coupe du monde n d’expérience...

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objectif communen tant que joueur, Guy forGet a GaGné

la coupe davis en 1991 et 1996.

conflitsentre joueursle capitaine est parfois amené

à apaiser les tensions, comme ce fut le cas entre

cédric pioline et fabrice santoro.

état d’espritréussir à créer un esprit d’équipe,

une tâche parfois ardue dans un sport individuel. objectif majeur, pourtant.

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2001 Malgré des rapports tendus, Pioline et Santoro jouent le double ensemble lors d’une campagne victorieuse.

« Ce qui a fait notre force c’était d’avoir un objectif commun. Nous étions tous habités par ce rêve de gagner la Coupe Davis. Contrairement à ce qui se fait lors d’une Coupe du monde de foot ou de rugby, nous n’avons pas vécu de longs rassem-blements, d’un mois ou plus. Nous nous sommes vus puis quittés, puis revus, mais nous avions toujours cette idée dans un coin de la tête, même quand nous nous croisions en tournoi. Yannick Noah nous parlait toujours de cette pos-sibilité d’aller en finale. Je me souviens des dîners où on en parlait. On imaginait les compositions de double, on réfléchissait à des façons d’abor-der tel ou tel adversaire. Et à chaque fois qu’on en parlait, il y avait beaucoup d’émotion et d’ex-citation. Notre amitié n’a pas été déterminante. Nous avons toujours été très proches, on formait un clan sur le circuit avec Arnaud Boetsch, Henri Leconte et Yannick Noah, entre autres. C’est ce qui me rendait la vie très agréable. Cette solidarité a été renforcée par la Coupe Davis mais elle était déjà bien présente. C’était une occasion de plus de vivre quelque chose ensemble. »

« L’intérêt du groupe passe avant l’intérêt person-nel. Quand l’état d’esprit n’est pas bon, ça ne marche pas. Sur toutes les finales que j’ai jouées, ça s’est vérifié. Les années où ça nous a souri, les joueurs étaient solidaires. Les plus forts n’ont pas toujours été les plus difficiles à gérer. Ceux qui n’étaient pas forcément les meilleurs copains prenaient sur eux pour que l’équipe aille dans le bon sens. Mais l’esprit d’équipe n’est pas toujours synonyme de performance. C’est un des éléments mais pas le seul. Faire un long stage, comme on l’avait fait en 2001 avant la fi-nale, permet de passer plus de temps ensemble, de se retrouver. Ce n’est pas du tout superflu. Au-delà du travail technique, ça rapproche. Ça crée un véritable esprit d’équipe. Malgré tout, même quand les choses se passent bien, l’équilibre est

fragile. Ce n’est jamais acquis. Si on n’est pas vigilant, des tensions entre joueurs peuvent appa-raître, même si on s’est quitté sur une très bonne note lors du stage précédent. Il faut alors dissiper tous les malaises. Après une victoire, je leur dis souvent : « On a gagné, on se sent tous proche et solidaire, cultivez ça pendant la période où on ne se verra pas. » Le temps qui passe entre deux rencontres peut nuire à l’état d’esprit.

« On ne peut pas arriver à résoudre des pro-blèmes conflictuels importants avec des imbé-ciles. Dans le cas de Fabrice et Cédric, même si leurs rapports étaient très tendus, ce sont des garçons intelligents. Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain mais à un moment donné, j’ai réussi à leur faire prendre conscience que s’ils arrivaient à mettre ça de côté, ça pouvait être synonyme de

« Un joUeUr frUstré,

ça existera toujours. »

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succès pour l’équipe. Je leur demandais à l’un et à l’autre de faire cet effort-là. Aucun problème n’est insoluble. Si ce sont les meilleurs éléments, c’est mon rôle de faire en sorte qu’ils collaborent. Ils ont fini par accepter. Ils ont réussi à s’entraîner ensemble, à jouer côte à côte, à vivre quelques émotions, à se taper dans la main… Quand on gagne la finale en Australie sur un double crucial, on se dit que toutes les discussions qu’on a eues avec l’un et l’autre ont servi à quelque chose... Ça fait partie du rôle de capi-taine. Le sport a ça de magique. Aujourd’hui, Cédric et Fabrice se sont construit un souvenir commun très fort même s’ils ne partent pas en vacances en-semble pour autant ! »

« Ce sont des choses qui arrivent. Les médias veulent savoir comment on peut en arriver là. Il y a un truc qui nous échappe. Un sportif, par défi-nition, a un égo assez fort, une forte personnalité, une image de lui plus ou moins grande en fonc-tion de son état de forme. Un joueur de tennis est son propre patron, il fait ses choix seul. Quand il gagne c’est grâce à lui, quand il perd c’est de sa faute. En Coupe Davis, on rentre dans une logique d’équipe, avec quelqu’un qui tranche. C’est normal que ça engendre des frustrations et des désaccords. Tout le monde ne partage pas

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« Renouveler l’état d’esprit du groupe est l’une des tâches les plus importantes de ma fonction. Je dois arriver à recréer un ciment lors de chaque campagne. Chez un joueur de tennis, ce n’est pas quelque chose de naturel. Pour certains, ça demande un effort parce qu’ils sont habitués à être seuls tout au long de l’année avec leur propre structure. Ils sont assez individualistes. Mon rôle est de créer une synergie entre les joueurs. Il faut être régulièrement à leur contact. J’ai besoin de passer du temps avec eux pour leur montrer que je m’intéresse à leur projet. Plus les joueurs sont forts, plus ils seront performants en équipe de France. Il faut créer un climat de confiance et ça passe par des périodes où on leur fait sentir notre présence. Et puis, je leur parle de la Coupe Davis, de manière informelle, mais pour que ça reste dans un coin de leur tête. Le plus impor-tant, c’est le rapport de confiance. Il doit y avoir du suivi. Je les encourage à jouer le double ensemble pour que ça rejaillisse sur le rendement du groupe. Dès que je suis sur un tournoi, j’essaie de faire un dîner avec eux pour parler du prochain rendez-vous. J’essaie aussi d’avoir un contact ré-gulier avec leurs entraîneurs à eux, savoir où ils en sont et travailler dans la continuité. On n’est pas là pour perturber leur progression personnelle. »

Travail humainen posTe depuis 1999,

Guy ForGeT a dû Travailler avec diFFérenTes GénéraTions de joueurs.

GesTion de criseQuand Gilles simon criTiQue le

FoncTionnemenT du Groupe (parlanT de « privilèGes » accordés à cerTains),

le capiTaine doiT Faire Face à une peTiTe crise.

toujours l’avis du sélectionneur. C’est dans ces moments-là que l’équilibre est le plus fragile. Si dans l’entourage du joueur, quelqu’un va dans son sens et souffle sur les braises en quelque sorte, celui-ci peut déraper et se livrer, comme Gilles l’a fait. Et ça sort dans la presse, ça de-vient la pagaille alors que le problème n’est pas si grave, au niveau de l’équipe. Parce qu’il s’agit juste d’un joueur frustré dans une équipe. Mais ça, ça existera toujours. Gilles m’avait ex-primé sa frustration avant d’en parler. C’est mon rôle de l’écouter, de réexpliquer certaines choses pour aplanir les malentendus. Je pensais que c’était réglé. Or, ça ne l’était pas. Aujourd’hui, on est reparti sur de bonnes bases mais ça aurait pu faire perdre une année à l’équipe. Dans un groupe, dès qu’un joueur prend trop de place, les autres réagissent. Heureusement, on s’en est sorti, mais j’étais un peu inquiet quand ça a éclaté. » n

propos recueillis par vincenT davoli

« ViVre quelque chose ensemble. »

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2010 Comme ici lors de la finale contre la Serbie, le capitaine peut être très exposé médiatiquement.

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GÉORGIE

108, le chiffre à retenir. Ils sont 108 joueurs géorgiens à évoluer dans l’Hexagone, toutes divisions confondues. On peut même ajouter les 21 joueurs des catégories jeunes... Histoire de rugby d’un pays aux 4 000 licenciés. Par Clément Hubert

UN FRANÇAIS AU PAYS DES LOUPS. 1996. Claude Saurel, entraîneur de l’AS Béziers dans les années 80 et sacré deux fois avec le club héraultais (80-81 et 82-83), prend les rennes du XV de Géorgie. Et le mène jusqu’à sa première Coupe du monde en 2003. Le rugby caucasien, qui végétait jusque-là, va alors prendre son envol et les Lelos de cet ancien 3e ligne âpre au pla-quage, devenir des éléments incontournables de nos championnats. Quand l’héraultais prend la tête de la sélection géorgienne, le pays sort tout juste d’une guerre civile qui a vidé de sa population les provinces d’Abkhazie et d’Ossétie. Les infrastructures spor-tives sont dévastées. Et la priorité est loin, très loin d’être donnée à l’équipe nationale de rugby et au rugby tout court. À l’origine appelé par la fédération géorgienne pour faire un état des lieux, un audit du rugby national pendant une dizaine de jours, Claude Saurel décide de rester. « Je me suis retrouvé face à des jeunes gaillards au phy-sique impressionnant, passionnés et attachants, pour qui le rugby était plus qu’un sport : une

GROS BRASET CŒURSARDENTS

thérapie, une manière d’échapper à un quotidien sombre. » L’entraîneur français enchaîne alors séances de tableau noir le matin et ateliers terrain l’après-midi. « Tous les jours, c’était la cohue lors des séances d’entraînement. J’étais constamment observé par une trentaine d’en-traîneurs locaux ». Claude Saurel devient la co-queluche des passionnés de rugby du pays des loups, vu comme le messie du XV national et du rugby géorgien. À cette époque, on est à des années-lumière de l’équipe actuelle, reconnue sur tout le continent européen et qui a décroché en 2007, en France, sa première victoire en Coupe du monde, contre la Namibie (30-0). Il y a 15 ans, une fois la première pierre du projet posée, Claude Saurel se rend compte de l’ampleur du chantier. Le manque de moyens fi nanciers ne lui facilite pas la tâche mais le conforte dans sa décision d’utiliser les contacts accumulés au fi l de sa carrière pour permettre aux joueurs les plus prometteurs de bénéfi cier des moyens des clubs français. « L’idée était de les mettre à l’épreuve, avec un contrat à la clé,

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Balle en main, Zviad Maisuradze n’hésite pas à montrer que les Lelos

ont le goût de l’offensive.

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si l’essai se révélait concluant. » Et c’est ainsi que la fi lière géorgienne s’organise, avec en éclaireur Levan Tsabadze qui, après un essai concluant à Chateaurenard, alors en Nationale B, perce à Narbonne (98-99), sous la houlette de l’ancien sélectionneur des Bleus et actuel mana-ger du Racing, Pierre Berbizier. C’est ensuite au tour de Gregori Labadze de rejoindre la France. Il passe quelques mois à Chambéry, puis est enrôlé par le RC Toulon. « Tu le prends, tu le nourris, tu le mets à l’essai et puis on verra bien ! » dira Claude Saurel à Manu Diaz, emblématique pilier gauche devenu entraîneur du club toulonnais. Il est suivi par Davit Zirakashvili, débarqué à l’âge de 16 ans à Aubenas, club à l’époque pensionnaire de l’Élite 2 (l’ancêtre de la pro D2). Il est désormais un élément incontour-nable du pack de Clermont. La machine géor-gienne est lancée. Claude Saurel se souvient : « Les observateurs géorgiens voyaient d’un mauvais œil cet exode. Les joueurs expatriés en France ne pouvaient pas toujours, faute de moyens, rentrer en Géorgie pour honorer les rendez-vous internationaux. ». La fédération des Rouges et Blancs manque en effet cruellement de fonds. Il faut trouver une solution : « Nous avons alors pris la décision de taxer les clubs français accueillant un joueur géorgien à hau-teur de 30 000 francs (4 500 €) pour une équipe du Top 16 et 20 000 francs (3 000 €) pour une équipe évoluant au niveau fédéral ».

TOUS LES ESPOIRS SONT PERMISAujourd’hui, la fédération géorgienne est subven-tionnée par l’International Rugby Board (IRB). Il y a dix ans, l’aide avoisinait 1,5 million d’euros. Mais désormais ces chiffres sont « top secret ». Quoi qu’il en soit, cette manne permet au rug-by géorgien d’avoir lui aussi son Marcoussis (le centre d’entraînement des Bleus), dans la capi-tale Tbilissi, Shevardini Rugby Academy.Cela suffi ra-t-il à la sélection géorgienne pour créer une surprise en Nouvelle-Zélande ? Claude Saurel est confi ant. « De nature plutôt gaillarde, fort dans sa tête et dans son cœur, très physique, le Lelos a démontré qu’individuellement il était à la hauteur du rugby international. La sélection doit maintenant transformer l’essai collecti-vement et je ne serais pas étonné de la voir dans

10 ou 20 ans, intégrer le Tournoi des VI nations », prédit l’actuel sélectionneur du XV tunisien qui a accompagné les Géorgiens jusqu’à leur première Coupe du monde, en Australie, en 2003. Cette année-là, la toute jeune équipe a affronté, sans démériter et en guise de baptême du feu, les Goliaths du rugby, les terribles Springboks d’Afrique du Sud et le XV de la Rose qui, quelques semaines plus tard, décrochait le titre de cham-pion. Son pronostic pour 2011 ? « Les Roumains sont à portée de main. Les Lelos ont le rugby qu’il faut pour mettre des bâtons dans les roues du XV écossais, et même des Pumas argentins. Je les vois cependant mal inquiéter les Anglais ». Mais forcer leur respect, sans problème. �

« FORT DANS SA TÊTE,ET DANS SON CŒUR »

Physiquement, les Géorgiens n’ont rien à envier aux nations phares. Reste à répondre techniquement et tactiquement. La Géorgie affrontera Écosse, Angleterre, Roumanie et Argentine, lors du premier tour.

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AGENBeka Sheklashvili (pilier)

BRIVEVasil Kakovin (pilier)Davit Khinchagishvili(pilier)Irakli Natriashvili (talonneur)

CASTRESAkvsenti Gioargadze(talonneur)Anton Peikrishvili (Pilier)

CLERMONTDavit Zirakashvili (pilier)Victor Kolelishvili (3e ligne)

MONTPELLIERGoderzi Shvelidze (pilier)Mamuka Gorgodze (3e ligne)George Chkaidze (3e ligne)Georges Jtenti (pilier)

TOULONDavit Kubriashvili (pilier)Levan Chilichava (pilier)Konstantin Mikautadze (2e ligne)

STADE FRANÇAISZhvania Zura (pilier)

LYONGuram Kavtidze (talonneur)

PASSEPORT

GODERZI SHVELIDZENé le 17 avril 1978 à Rustavi (Géorgie)Taille : 1,78 mPoids : 105 kgPoste : PilierClub actuel : MontpellierSélections : 41

Sans maîtrise, la puissance n’est rien. La Géorgie avance pas à pas, à la manière d’une mêlée puissante, un des points forts des Géorgiens. Tour de terrain avec l’un des leurs, pilier gauche de la sélection et passé en 2010 de Clermont à Montpellier, fi naliste malheureux du dernier Top 14.

Comment s’est passée votre arrivée ?Je connaissais Claude Saurel, le sélectionneur français de Géorgie, depuis ma 1ère sélection avec les Lelos en 1998 contre l’Irlande à Dublin et une cinglante défaite 70-0. Début 1999, il me propose de jouer en France et j’accepte, avec beaucoup d’émotion. Je débarque donc, en juin, au club de l’AS Béziers, alors pensionnaire d’Élite 2. J’y retrouve trois compatriotes (Katsade, Essakia et Khamashuridze, ndlr). Ils ont facilité mon intégration dans le groupe et leur présence a énormément compté pour apprendre la langue française. Les matchs s’enchaînent et je commence à me sentir de mieux en mieux. En fi n d’année, on gagne le championnat et on accède au Top 16. Pas mal pour une 1ère année !...

À plus de 3 000 km de chez toi, à 21 ans... Mes proches et ma famille m’ont effectivement beaucoup manqué. C’était la première fois que je quittais ma terre natale. Les repères sont différents, voire inexistants. Il faut être fort dans sa tête. Maintenant, je vous rassure, les choses ont changé, ma femme et mes enfants vivent à mes côtés et je m’arrange pour partir au moins trois semaines au pays, durant l’été. Je suis fi er de revêtir chaque week-end la tunique d’une grande équipe française comme Montpellier, mais mon cœur reste rouge et blanc.

Le mondial 2011 sera le troisième de la Géorgie. Comment a évolué la sélection depuis tes débuts en 1997 ?Claude Saurel a beaucoup fait pour le rugby géorgien. La liste de ceux à qui il a permis de jouer en France est longue : Aksenti, Gorgodze, Zaza, Zibzibadze, Labadze, Zedguinidze (le capitaine), etc. C’est grâce à lui et aux joueurs du championnat français que nous avons gagné contre la Namibie en 2007 et « accroché » l’Irlande (défaite 10-14). C’est bien la preuve que le rugby géorgien progresse. Depuis 1 an, nous sommes entraînés par Richie Dixon (ancien sélectionneur de l’Écosse) et encadrés par un staff australien et géorgien. De quoi garder la tête haute, dans cette poule relevée. J’ai même le sentiment que l’avenir de notre sélection se dessine aujourd’hui. �

GODERZI SCHVELIDZE

« TÊTE HAUTE »« TÊTE HAUTE »

EN 1ÈRE LIGNE DU TOP 14

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« UN POTENTIEL ÉNORME »

Lionel Charbonnier

ENTRETIEN

Après Tahiti, Lionel Charbonnier, 3e gardien des Bleus de 98, a posé ses valises en Indonésie, à Aceh, près de Djakarta. Dépaysement total, séduction mutuelle et succès sportif, une fois de plus. À des milliers de kilomètres de la France, une fois de plus.

Après avoir qualifi é pour la première fois une sélection Tahitienne (-20) pour une Coupe du Monde, te voilà en Indonésie... En janvier dernier, la LPI (Ligue Professionnelle Indonésienne) a été créée pour éradiquer la corruption au sein de la première ligue déjà existante (PSSI). À tort ou à raison, je ne sais pas, mais l’objectif était d’assainir. Des équipes du PSSI ont rejoint le LPI. Moi, j’ai été contacté pour entraîner une des équipes d’Aceh, dans la banlieue de Djakarta, le Aceh United. Ce nouveau challenge m’a plu, j’ai foncé et laissé mon poste de consultant sur Eurosport.

Tu partais dans l’inconnu, comment s’est passée ton arrivée ?Après quelques entraînements, je me suis aperçu qu’il fallait mettre l’accent sur la préparation physique et sur l’aspect tactique. Je le savais avant, on ne me l’avait pas caché :

Malgré des expériences à Tahiti et

en Indonésie, Lionel Charbonnier ne veut

pas être considéré comme un spécialiste

des destinations exotiques.

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“ ”QUALIFIER L’INDONÉSIE POUR UNE COUPE DU MONDE.

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entretien n lionel charbonnier

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j’ai récupéré l’une des plus faibles équipes. C’est la dernière à avoir vu le jour et elle est constituée de joueurs dont on ne voulait pas ailleurs. Quelque part, ça aussi ça m’a plu. Il a fallu leur inculquer un minimum de culture tactique et bosser physiquement. Le mental, ils l’ont naturellement : les Indonésiens sont des guerriers, des compétiteurs ! Comme les Tahitiens. Ils sont également très disciplinés et à l’écoute. Du coup, ils ont progressé rapidement et on a commencé à gagner des points, puis des matches. À tel point qu’on s’est installé un moment près du podium. Malheureusement, le championnat a été stoppé car les deux Ligues ont trouvé un terrain d’entente. Nous allons donc rejoindre le championnat de PSSI…

« Un plaisir, mais aUssi Un danger »

Qu’est-ce qui va changer ?Nos résultats ont surpris tout le monde, les dirigeants des Ligues m’ont donc proposé des choses, on discute (ndlr : entretien réalisé début juillet). Ce qui est sûr à 99% c’est que je ne

dirigerai plus l’Aceh United, plutôt une formation de Champions League d’Asie, ou la sélection.

Après six mois passés en Indonésie, quelle analyse peux-tu faire de ce football ?Il y a ici un potentiel énorme et c’est pour ça que j’ai accepté ce challenge. Je pense que l’Asie peut devenir un des meilleurs continents de football. Quand on observe l’évolution du Japon et de la Corée du Sud, les progrès sont spectaculaires. Les Asiatiques ont une

grande capacité d’écoute, ils sont rigoureux et appliqués. Le Japon a su attirer des grands noms du football, comme Arsène Wenger, Leonardo, Jean-Philippe Troussier, pour apprendre, parfaire leur formation. Aujourd’hui, le Japon est énormément craint et les filles sont championnes du monde… Les Indonésiens

ont des qualités physiques et physiologiques en totale adéquation avec le football : très vifs, très rapides, avec de grandes capacités d’endurance. Il leur faut absolument acquérir une culture tactique et travailler techniquement.

C’est une belle aventure, humainement ?C’est toujours un enrichissement de découvrir d’autres cultures. Il y a une vraie confiance qui s’est installée entre les joueurs et moi, dès le début. Ici, il y a beaucoup de riches, mais

surtout beaucoup de très pauvres. J’ai tout de suite vu que mes joueurs avaient « faim », ils souhaitent s’en sortir par le football. Ils m’ont accordé la confiance nécessaire pour avancer et comme ils ont vu que je ne les trahissais pas, qu’ils progressaient, et bien nous avons pris du plaisir. Maintenant, il faut voir sur la durée...

« tout le monde est entraîneur, joUeUr, président… »

À son arrivée, Lionel Charbonnier s’est attelé à faire travailler ses joueurs physiquement et tactiquement.

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entretien n lionel charbonnier

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L’engouement autour est réel ?C’est un pays où tu joues les matches devant au minimum 25 000 personnes et parfois, pour les gros matches, il peut y avoir 80 000 – 100 000 spectateurs. Il y a en Indonésie une vraie folie du football. Si tu vas sur les réseaux sociaux, tout le monde parle de foot… Cet engouement est un vrai plaisir, mais c’est aussi un danger : tout le monde est entraîneur, joueur, président… Il faut faire la part des choses. ça met une réelle pression. À domicile, il est interdit de perdre sinon tu quittes la pelouse sous les projectiles, ça m’a vraiment surpris au début. Il y aussi des bagarres aux abords des stades.

« Une bronca et des projectiles »

Quel est le niveau, par comparaison ?Le niveau global du championnat : un bon National en France. Les meilleures formations se rapprochent du haut de tableau de L2 voir bas de tableau de L1… J’aimerais les voir évoluer contre une formation moyenne de Ligue 1.

« On s’appelle de temps en temps… J’ai toujours mes potes, Lolo (Blanc), Liza (Lizarazu), Dédé (Deschamps), par exemple. Dernièrement, autour de l’affaire des « Quotas », certains d’entre eux se sont expliqués par médias interposés, j’aurais préféré qu’ils s’appellent entre eux, pour discuter sereinement... Entre grandes personnes. Je n’ai pas reconnu mes potes de 98. »

Vous avez dû vivre des moments forts…Oui, c’est sûr. Il faut savoir que le club d’Aceh a perdu 80% de son effectif lors du premier gros Tsunami, en 2004… La ville continue d’en porter les stigmates et les joueurs sont bien sûr toujours touchés. Certains refusent de venir jouer à Aceh, de peur que ça recommence… Plus anecdotique : le premier match à domicile, on gagne et au coup de sifflet final, avec mon adjoint Sam Garcia, on sort sous une bronca énorme et des jets de bouteilles, de cailloux… On ne comprend pas ce qui se passe... Les locaux nous ont expliqué que c’était parce que nous n’avions pas aligné assez de joueurs originaires d’Aceh même… Le match suivant, j’annonce que j’alignerai des joueurs d’Aceh mais que nous perdrons car certains ne sont pas encore prêts. Comme prévu, nous perdons le match et ressortons à nouveau sous la bronca et les projectiles… J’ai fait une mise au point après pour que ça change… De plus, la religion a une place très importante ici, nous avons dû adapter les séances et nos déplacements en fonction des horaires de la prière. Après Tahiti, l’Indonésie. Te considères-tu comme un spécialiste des pays exotiques ?Non, pas du tout, et je n’aimerais pas qu’on me considère comme tel. Mais bon, les Français collent rapidement une étiquette... En France, personne n’a souhaité me faire confiance comme entraîneur, mais les étrangers, oui. Je ne m’en plains pas, au contraire. Ca marche, tant mieux.

Tu as envie de revenir en France ?Pas plus que ça : on ne me fait pas confiance... Je ne l’explique pas. Depuis que j’exerce, mes expériences ont été positives. Quand je suis parti à Tahiti, tout le monde se foutait de ma gueule. Au final, la sélection des - 20 ans s’est qualifiée pour une phase finale de Coupe du Monde, une première, et Tahiti a gagné 20 places au classement FIFA. ça avait également bien marché, avec Poitiers... Pour l’instant, je continue de relever les challenges qui me sont proposés... Peut être qu’un jour un club français me fera confiance. n

propos recUeillis par sébastien latissière

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découverte

Du Nürburgring (All.) à Portimao (Por.), en passant par Imola (Ita.) et Magny-Cours (Fra, le 2 octobre), les pilotes du championnat du monde moto « Superbike » entrent dans la dernière ligne droite. À fond, bien sûr.

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1 Depuis 2003, le circuit de Magny-Cours accueille la manche française du championnat du monde Superbike, disputé sur des motos proches des modèles de série. Ce sera le cas début octobre encore à l’occasion des 50 ans du circuit. 2 Le départ, un moment toujours très spectaculaire. Des grands noms de la course moto comme Biaggi, Checa, Melandri ou Guintoli côté français seront sur la grille. 3 Cette année, le circuit a accueilli le championnat de France Superbike où les pilotes BMW, Gimbert et Nigon, se sont illustrés en terminant respectivent 1er et 2e. 4 La prise de risque est réelle pour les pilotes. Ici en 2008, le Japonais Haga s’en sort idemne. 5 Tradition des sports mécaniques, le show n’est pas que sur la piste, les coulisses offrent aussi de bons moments de spectacle. n

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Objectif londres

N’allez pas croire que Gwladys Epangue a choisi de devenir une championne parce que c’était la seule issue pour cette jeune femme des quartiers dits sensibles. « Ça n’a pas été une

porte de sortie, ça a été une ouverture sur le monde, une richesse en plus », confie la double championne du monde qui balaie le cliché « banlieue ». « Chez moi, j’étais bien encadrée. On est cinq frères et sœurs, aucun de nous n’a fait une seule garde à vue, il n’y a pas de délinquance, tout le monde a son bac. Tous mes frères et sœurs ont un job normal. Si je n’avais pas eu le taekwondo, j’aurais fait comme eux. Mais ma voie c’est le sport. » Le sport, mais pas forcément le taekwondo qu’elle n’a découvert qu’en suivant une copine partie apprendre à se défendre. La séduction fut immédiate. « J’ai trouvé une deuxième famille dans cette discipline qui complétait les valeurs que j’avais à la maison : le respect des anciens, de l’environnement, des règles. Le taekwondo est une école de la vie. » Et Gwladys a vite appris ses leçons. Alors qu’elle ne débute qu’à 11 ans, la native de Clichy-la-Garenne est championne de France cadette à 15 ans et vice-championne d’Europe senior un an plus tard.Tout s’enchaîne pour Gwladys, qui dispute à 21 ans ses premiers Jeux, à Athènes. La fan de sport qu’elle est

et qui rêve d’un destin à la Marie-José Perec a la tête qui tourne : « Pour moi, c’était l’apogée de ma carrière. J’évoluais parmi les gens qui me faisaient rêver… Quand je croise Maurice Green au petit déjeuner, je perds mes moyens… J’avais envie d’y faire quelque chose mais je n’étais pas prête parce que trop spectatrice. Ça a été un apprentissage avec une belle claque au bout. En 2008, j’avais mûri. Je n’étais plus là

pour faire les Jeux, mais pour les gagner. » Un tout autre état d’esprit. Heureuse de voir Lucie Decosse, sa copine de l’INSEP, décrocher l’argent en judo, Gwladys est bien. Elle trimballe sa jovialité habituelle dans le village olympique sans se mettre de pression sur l’événement. Et décroche le bronze. Pas suffisant toutefois pour la rassasier. Même ses deux titres de championne du monde ne la satisfont pas

pleinement. « Ce qui me fait continuer le taekwondo aujourd’hui, c’est mon besoin de me réaliser à travers cette discipline. Et ça passe par une médaille d’or aux Jeux. J’ai besoin d’être championne olympique pour être sûre que je n’ai pas perdu mon temps. Être double championne du monde, c’est bien mais ce n’est pas le but ultime de ma carrière de sportive. Depuis que je suis toute jeune, les Jeux me font vibrer. Ma championne préférée, c’est Marie-José Pérec. Sans les Jeux, je ne l’aurais jamais connue. Aujourd’hui, je veux devenir comme elle une championne olympique. » n

Double championne du monde, lauréate du tournoi de qualification pour les Jeux, Gwladys Epangue ira à Londres pour conquérir

le titre olympique. Plus qu’un objectif, un besoin. Par Vincent Davoli

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GWLADYS EPANGUENée le 15 août 1983 à Clichy-la-Garenne (92)Taille : 1,76 m Poids : 66 kg

Palmarès :Championne d’Europe (2002, 2004, 2005); Championne du Monde (2007, 2011); 3e Jeux Oympiques (2008).

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« J’ai perdu un frère », dira Alain Mimoun après le décès d’Emil Zàtopek,

vainqueur ici du « 5 000 m du siècle » aux Jeux d’Helsinki (1952),

devant le Français.

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Des milliers de personnes et un tapis rouge l’attendaient à Orly, pour un retour triomphal après l’or olympique sur marathon à Melbourne, en 1956. Mais il ne touchera pas ce tapis, porté en triomphe jusqu’à la sortie. L’histoire d’une vie, d’un siècle français. Par Rodolphe Denis

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verbatim

En 2002, quelques semaines après avoir inauguré un 50e stade à son nom, Alain Mimoun offre son franc-parler au Journal de la Haute-Marne « C’est la France reconnaissante. Je suis béni. Les journalistes qui ont suivi ma carrière sont tous morts. Ils ne peuvent plus témoigner. Je suis encore là pour expliquer à la nouvelle génération que mes médailles ne sont pas les mêmes que celles de maintenant. » « J’ai décroché quatre médailles olympiques alors que j’habitais dans un petit deux pièces, sans douche ni toilettes, dans le XIXe arrondissement. » « Ma notoriété est toujours aussi grande. À Paris, je ne peux pas faire un pas sans qu’on m’interpelle. C’est ma seule fortune. Je vais vers ces gens, je fais la bise aux dames, j’embrasse aussi les petits. » « La France est un pays béni de Dieu. Mais ce pays n’a aucune politique sportive. C’est la faute des politiciens. C’est un pays où on veut récolter sans semer. »

1957 : René Billeres, ministre de l’Éducation Nationale, décore Alain

Mimoun de la Légion d’honneur.

1952 : Le président Vincent Auriol félicite Alain Mimoun après ses deux

médailles d’argent d’Helsinki.

Alain Mimoun a été décoré sous 4 Présidents de la République : Chevalier de la Légion d’honneur (1956) par René Coty, après son exploit à Melbourne ; Officier de la Légion d’honneur (1972) par Georges Pompidou (à titre militaire, dans la cour des Invalides, recevant les honneurs du 501e RCC) ; Commandeur de la Légion d’honneur (1999) par Jacques Chirac ; Grand officier de la Légion d’honneur (2007) par Nicolas Sarkozy.

honneurs

La quatrième tentative fut la bonne. La plus belle, sans aucun doute. Battu trois fois sur des pistes olympiques (Londres 1948 et Hel-sinki 1952) par son rival et ami depuis 10 ans, le Tchèque Emil Zàtopek, Alain Mimoun est bel et bien le plus fort, en ce 1er décembre 1956. La chaleur écrasante, la souffrance, les

démons de cette épreuve presque inhumaine, ses adversaires et les moqueries du milieu : il aura tout vaincu, en un peu plus de deux heures. Il faut dire qu’il avait eu le temps de s’y prépa-rer, à entrer dans la légende, à force d’épreuves, de douleurs, de souffrances et de quelques colères, aussi.Aîné d’une fratrie de sept, dans une famille modeste qui verra trois de ces enfants mourir en bas âge, il est tout près d’offrir à sa mère son premier grand cadeau, à 11 ans : un avenir plus serein. Mais, malgré un Certificat d’études « mention Bien », il est privé de bourse. « Alors que des fils de colons moins bien notés furent boursiers, moi, on me l’avait refusée ma bourse… Ma maman et moi on pensait que je pouvais devenir instituteur. Un bel exemple de ce qu’était la colonisation. On ne peut rien construire de sain dans l’injustice et la ségrégation », résumera-t-il plus tard. La sortie de route apparaît logique, avec le recul, pourtant, puisque son destin devait s’écrire en lettres d’or. Il n’empêche, le petit algérien né en 1921 dans le département d’Oran, qui rêve de métropole avec amour, se voit engagé sur une voie dans la-quelle son tempérament va lui offrir les honneurs qu’il mérite, bien

« on ne peut rien construire dans l’injustice. »

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1957 : Le président René Coty reçoit 3 des 4 médailles d’or des Jeux de Melbourne, Mimoun,

d’Oriola (escrime) et Rousseau (cyclisme).

En 1968, Mimoun porte la flamme olympique sur le tarmac de l’aéroport d’Orly.

Avec Guy Drut, Jacques Chirac et Raymond Poulidor,

en 1975.

au-delà de ce que pouvait lui accorder un fonc-tionnaire de l’éducation. Puisqu’il faut participer à la survie, aider sa mère qui tisse des couvertures de laine, il travaille tôt, puis s’engage dès que possible dans l’armée, qui s’apprête à connaître des années sombres. Et lui avec. Quelques mois à la frontière belge, puis la débâcle et ses bombardements ou mitraillages de civils, et il découvre sa voie, cantonné à

Bourg-en-Bresse. La course à pied devient un refuge, l’instrument de toutes ses revanches à venir. Mais avant, puisqu’il était écrit qu’il de-vrait en passer par l’horreur et les épreuves les plus extrêmes, il va connaître la campagne de Tu-nisie face à l’Afrika Korps, puis le débarquement en Italie et le Monte Cassino, au sein de la 3e di-vision d’infanterie algérienne. Sa jambe gauche, hachée par trois éclats d’obus, est sauvée de

justesse par des médecins français, à Naples, alors que leurs collègues américains, dans l’am-biance de boucherie qui règne, voulaient l’ampu-ter. Remis sur pieds, il retrouve le front lors du débarquement en Provence. Il ne sera démobilisé qu’après avoir redécouvert la France en sens in-verse, jusqu’en Allemagne. Sa 2e vie, celle des souffrances choisies, peut alors commencer.Garçon de café au Racing club de France, à

« Je compare ma carrière à un château : ma médaille d’argent de Londres, ce sont les fondations ; mes 2 médailles d’Helsinki, ce sont les murs ; ma médaille d’or de Melbourne, c’est le toit. »

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l’année 1956

Année charnière du XXe siècle, 1956 a vu la Tunisie et le Maroc acquérir leur indépendance, pendant que l’Assemblée, en France, accordait les « pouvoirs spéciaux » au gouvernement Guy Mollet pour régler la question algérienne ; les chars soviétiques écrasent l’envie de liberté en hongrie ; Anglais et Français nationalisent le canal de suez alors que, outre-Atlantique, la ségrégation raciale dans les bus est enfin déclarée contraire à la constitution. Jacques Anquetil et Louison Bobet dominent le Tour de France et Paris-Roubaix ; le Real Madrid est le premier champion d’europe de l’histoire ; le premier tiercé télévisé est commenté par Georges de caunes. enfin, alors que Grace Kelly devient princesse, elvis Presley connaît ses premiers grands succès et le cinéma est marqué par Les 10 commandements, La Traversée de Paris, Les 7 samouraïs, Le Monde du silence ou La Fureur de vivre.

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la Croix-Catelan, il s’entraîne comme un for-cené et compile bientôt titres et records, ayant commencé cette carrière d’athlète à 25 ans. Ce qui ne l’empêche pas d’intégrer au pas de course l’élite mondiale du fond. Aux Jeux de Londres, en 1948, il est battu sur 10 000 m par celui qui est déjà un complice, Emil Zàtopek, militaire de car-rière tchèque en qui il a vite reconnu un jumeau (milieu modeste, fratrie nombreuse, goût de l’ef-fort, etc.). À Helsinki, 4 ans plus tard, la « Locomo-tive tchèque » est au sommet de son art (voir en-cadré) et même si le 5 000 m de cette olympiade

est considéré comme le « 5 000 du siècle », la médaille d’argent (comme sur 10 000 m), n’en n’a pas meilleure saveur pour autant. Tout juste peut-il se consoler d’avoir poussé Zàtopek à la limite.C’est donc à 35 ans qu’il aborde la XVIe olym-piade, la première dans l’hémisphère sud. La politique s’est largement invitée au rendez-vous : Irak, Liban et Égypte boycottent à cause de l’intervention franco-britannique sur le canal de Suez ; les Pays-Bas, l’Espagne et la Suisse sont absents pour condamner l’intervention so-viétique en Hongrie ; la Chine, elle, n’a pas admis la présence de Taïwan à Melbourne. Mimoun, lui,

est loin de ces fâcheries, trop occupé à finir la préparation en secret de son rendez-vous avec l’histoire. « Même ma femme ne le savait pas », expliquera-t-il bien plus tard, à propos de sa par-ticipation au marathon olympique, le premier de sa vie en compétition. « Pourtant, elle a sacré-ment participé à l’entraînement et au régime ! »Seul, une heure le matin, une heure l’après-midi, deux heures le soir, chaque jour, il prépare son corps et sa tête à ces 42.195 km de solitude et de courage, y compris lors du voyage et des escales, à Los Angeles ou Honolulu par exemple,

qui ne sont pas perdues pour tout le monde… Zàtopek est l’un des premiers à qui il en parle, le seul à y croire, surtout, pendant que la délégation française comme ses adversaires s’amusent de ce coup de folie. Le dialogue qu’il racontera est touchant : « Je me méfie des Russes et de toi », lui répond le Tchèque. « Mais non, c’est toi, le plus fort ! » « Non, pas cette fois, je ne crois pas », lui répond son complice, opéré en secret d’une hernie quelques semaines plus tôt.À l’approche de l’épreuve, les signes se multi-plient et confortent Mimoun dans sa conviction. Il portera le dossard n°13, d’abord. La veille de la

« Un vrai champion, un champion olympique,

il l’est dans le ventre de sa maman. Vous croyez

qu’on m’a fabriqué, moi qui ai crevé de faim ? »

« À MelBOURne, Il PORTe le dOSSARd n°13. »

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emil, comme aucun autre…

Forçat à l’entraînement, seigneur sur la piste, Emil Zátopek a marqué l’histoire du sport et de l’olympisme. Sixième enfant d’une famille modeste, il est employé à 16 ans chez un chausseur, qui le pousse 2 ans plus tard à participer à sa 1ère course. Classé 2e, il vient de rencontrer son destin. Champion olympique du 10 000 m 8 ans plus tard, il reste le maître incontesté de la distance jusqu’en 1954 (38 victoires). 4 titres olympiques, 18 records du monde, il est le seul athlète vainqueur sur 5 000 m, 10 000 m et marathon au cours d’une même olympiade (Helsinki 1952). Battu par son ami à Melbourne sur marathon, sa dernière course, il va connaître les purges communistes, exerçant comme éboueur ou mineur, pour avoir critiqué l’action des chars soviétiques à Budapest en 1956, avant d’être réhabilité et honoré, bien avant sa mort en 2000.

course, il apprend par télégramme qu’il est père d’une petite fille (Pascale, rebaptisée Pascale-Olympe par la suite). Quelques larmes et une nuit passée en chérissant ce télégramme plus tard, il voit un soleil de plomb se lever sur Melbourne, trempée par des jours de pluie à n’en plus finir. Après un faux-départ, unique dans l’histoire des marathons olympiques, la course peut commen-cer. Il est 15h13.Zàtopek distancé après les premières attaques, le Français est parmi les leaders, qui se neutralisent jusqu’à ce qu’un jeune Américain, Kelley, avec qui il a sympathisé, lui tape sur l’épaule en criant « Come on ! » Malgré la canicule (36°), Alain Mi-moun le suit. Les Russes Filine et Ivanov, comme le Yougoslave Mihalic sont distancés. Son com-plice coupe l’effort après quelques hectomètres : il s’est en fait sacrifié pour ce Frenchie, sur fond de guerre froide peut-être… « Il a été ma rampe de lancement. Incroyable ! On est parti tous les 2, mais au virage, à mi-course, il s’est complètement arrêté. C’était pour me lancer… J’aurais aimé le retrouver, après, je n’ai jamais pu. »Voilà Mimoun parti pour un baroud solitaire de 20 km. La foule le porte mais la souffrance s’installe, de plus en plus présente. À bout de souffle, à bout d’énergie après les 30 km, il s’ac-croche et s’insulte, même, pour retrouver la force

d’y croire, d’avancer encore, de finir. Il peut repen-ser à sa bourse scolaire, à ses années de misère, au courage des siens, aux images de guerre qui le hantent parfois, à ce kiné de l’équipe de France, raciste, qui a refusé de le masser à Londres en 1948… « J’ai couru longtemps tout seul. J’avais le mouchoir de ma femme sur la tête mais là, il pesait une tonne. Je l’ai jeté. J’avais l’impression que mes foulées faisaient 20 cm… »Porté par les cris de la foule et sa foi sans faille, il passe ce cap difficile, reprend sa folle chevauchée et pénètre seul dans le Cricket Ground, le stade olympique, où la clameur qui l’accueille lui saute au visage. Ils sont plus de 100 000 à se lever et le saluer. « Je pensais à ma femme qui venait d’ac-coucher, à ma maman, à ma fille… Et puis, par 3 fois, le drapeau français était monté sur le côté pendant la cérémonie des hymnes. Cette fois, ce serait au milieu. Et avec la Marseillaise ! » n

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« je Pensais à ma femme. »

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Son premier titre, Mimoun l’a conquis en cross-country, en 1942 : champion d’Afrique du Nord. Il y ajoutera 6 titres de champion de France entre 1950 et 1959.

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NATURE

À 21 ans, Camille Julban, qui a entamé sa 3e saison sur le Tour Wave Classic, a déjà marqué les esprits.

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Camille Julban a débarqué dans le monde du windsurf professionnel presque sans prévenir. Talent à part et personnalité emballante, il s’y est fait une place de choix, comme leader de la nouvelle vague.Photos : Maxime Houyvet (www.maximehouyvet.com)

«F rench Flair », on pourrait appeler ça. Pas encore champion mais déjà star dans sa discipline, le guadeloupéen d’adoption Ca-

mille Julban n’a laissé passer aucune occasion, ces dernières années, de marquer les esprits. Que ce soit ses premiers résultats en compétition ou ses séances photo, son goût du jeu, du plaisir et de l’esthétique ont imposé son style spectaculaire et séduisant. Désormais membre à part entière du Tour Wave Classic, sur le-quel il a débuté cet été sa 3e saison « pleine », avec des ambitions plus éle-vées, il est aussi une tête d’affi che pour les équipementiers de premier plan, à 21 ans. Preuve que si les résultats ne sont pas encore fracassants, on lui re-connaît une différence intéressante.Aérien et engagé sur les vagues, il a choisi le windsurf justement parce que cette planche lui permettait d’en faire plus qu’en surf. Il l’a en-core prouvé à Maui (Hawaï), en mars dernier, lors d’une épreuve de saut offi cieuse. Des puces GPS avaient été placées dans les planches afi n de mesurer le saut le plus haut qui serait réalisé par les riders ce jours-là. Dans son élément, Camille

Camille Julban

BLEU D’ENFERJulban s’est classé 2e, avec un vol culminant à 13 m... Il avait impressionné sur ces plages quelques mois plus tôt déjà en surfant « Jaws », avec son panache habituel.Conscient de ses atouts comme de ses li-mites, il rappelle qu’il est encore un challenger sur les compétitions où il s’engage. Une humi-lité qui a fi ni de convaincre le circuit de l’accueillir avec bienveillance. « Les meilleurs sont contents

de nous voir, parce qu’il y a une relève qui met la pression, tente de nouvelles fi gures », disait-il dans Windsurf, le magazine spécialisé. Mais humilité ne veut pas dire manque d’ambitions. « Il faut éliminer petit à petit ceux qui sont en place... » Depuis sa première compétition (il s’était classé 2e, déclenchant ses

premiers rendez-vous avec des sponsors), son statut comme son investissement ont évolué. Par chance, hygiène de vie et préparation plus rigoureuses n’ont pas gâché la bonne humeur et l’envie qu’il promène sur le circuit. Un atout charme supplémentaire pour ce jeune homme désireux de franchir un dernier pallier en s’instal-lant parmi les ténors de son monde. ■

UNE DIFFÉRENCE

INTÉRESSANTE.

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Son goût du jeu, du plaisir et de l’esthétique ont imposé

son style spectaculaire.

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NATURE � EAUX FROIDES

O’Neill Cold Water Classic

Surf en eaux froides. Le concept est on ne peut plus simple.. Reste que surfer en Nouvelle-Zélande ou au nord de l’Écosse hors-saison, c’est forcément aussi défi er une nature… un peu froide. Par Etienne Pannetier

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LA VAGUEGIVRÉS DE

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nature n eaux froides

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Surfer sous la neige ou sous la grèle, un défi physique différent

pour des surfeurs habitués au soleil.

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NATURE � EAUX FROIDES

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«Je vais d’abord la serrer très fort, cette épée, ensuite je l’accrocherai chez moi dans la salle de jeu, au-dessus de la table de billard. » Brent Dor-

rington, vainqueur de l’épreuve écossaise du circuit « Cold Water » en avril, à Thurso (la vague est une droite puissante et rapide) est devenu dans le même temps Lord écossais, proprié-taire terrien dans les Highlands et un peu plus riche de 35 000 €… Une quadruple prime qui ajoute à la sensation de rareté autour de cette compétition. En trois ans d’existence, le O’Neill Cold Water Classic s’est aussi installé dans le programme de grands pros grâce à ça, au-delà de la qualité des spots visités. Ajoutez-y la neige qui avait accompagné la compétition l’an passé, le cocktail fraîcheur est détonnant,

épique, dans ce monde où soleil, bronzage et maillots de bain fi nissent par lasser.« Ce titre, ce terrain et l’épée en font un évé-nement vraiment à part. On devient un peu un enfant du pays en gagnant ici et ça dépasse vraiment le cadre d’une simple compétition de surf », a résumé le surfeur Australien Jarrad

Howse. « C’est un mélange de vagues de qua-lité sur les reefs écossais et d’une vraie sensa-tion d’aventure. Cela donne envie de repousser ses limites », a expliqué de son côté le vainqueur des Cold Water Classic Series 2010, l’Australien

Shaun Cansdell. « L’année dernière, il y avait de la neige à chaque fois et il y a eu une tempête de grêle... C’est sauvage et il fait vraiment très froid. » Étape très attendue du trop maigre ca-lendrier de ce circuit professionnel, Thurso, sous un frais soleil, a permis aux tricolores Alain Riou (1/2 fi nale), Joan Duru (1/4, comme en Nouvelle-

Zélande, il est 3e du « championnat »), Tim Boal ou Vincent Duvignac de s’illustrer. Reste que ce Cold Water, créé en 1987 à Santa Cruz par le manufacturier de vêtements isother-miques puis développé sous forme de série in-

« NEIGE… TEMPÊTE... C’EST SAUVAGE. »

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Sur le grand circuit mondial, l’une des stars du moment est un Français : Jérémy Florès, 22 ans. Au cœur de la domination écrasante des Américains, Brésiliens et Australiens sur le surf mondial, le Réunionais et son compère tahitien Michel Bourez permettent à l’Europe d’exister. À la France encore plus. Respectivement 5e et 11e du ranking mondial, placés au championnat du monde en cours après 3 (4) étapes, ils avaient en tout cas bien pris leurs marques avant un été intense (3 étapes américaines et Tahiti). Florès confirme, tête d’affiche depuis 2007 et son record de plus jeune surfeur de l’histoire qualifié pour le Tour mondial, intégré à 18 ans après avoir déjà dominé le qualificatif. Élu « rookie of the year » un an plus tard, histoire de marquer

son arrivée chez les ténors, il a dû grandir pour s’installer depuis un an dans le Top 10 mondial et il cherche sa 3e grande victoire professionnelle. Absent à Gold Coast (Aus.) en février, battu au 3e tour par Parkinson, futur vainqueur, à Bell’s Beach (Aus.) en avril, il ne s’est incliné qu’en demi-finale à Rio (Bré.), en mai. Bon signe, non ?

JÉRÉMY FLORÈS, VOILÀ L’ÉTÉ !

ternationale reste diffi cile à organiser. Le circuit 2011, commencé en Nouvelle-Zélande, à Gis-born, la première ville du monde à saluer chaque matin l’arrivé des rayons du soleil, ne connaîtra que 3 étapes en 2011. Le rendez-vous cana-dien a été annulé (retour au calendrier prévu pour 2012), pour cause de double incertitude sur la constance de la vague et la solidité des partenaires, à Halifax, et d’envie de discrétion des locaux, à Tofi no. Mais le problème ne se po-sera sûrement pas lors du bouquet fi nal, prévu dans la ville de la marque, à Santa Cruz (Cal.), fi n octobre. Joan Duru ou un autre, le successeur de Blake Thornton et Shaun Campbell, les Aus-traliens vainqueurs des deux premières éditions, aura quoi qu’il arrive surfé des vagues superbes, dans une ambiance et des conditions incompa-rables. Des bonheurs simples. �

Sur le grand circuit mondial, l’une des stars du moment est un Français : Jérémy Florès, 22 ans. Au cœur de la domination écrasante des Américains, Brésiliens et Australiens sur le surf mondial, le Réunionais et son compère tahitien Michel Bourez permettent à l’Europe d’exister. À la France encore plus.

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Essence de vieindiEnnE

AyurvédA

bien-être

Séduisant par son accessibilité et ses conseils intuitivement pratiques ou simples à mettre en œuvre au quotidien, cet art de vivre indien ouvre une voie pleine

de promesses. Nous sommes partis explorer à sa source. Par Montsé Grau

En ces temps de plus en plus exigeants, nos nécessités professionnelles se mêlent à une alimentation appauvrie et à une pollution importante pour installer « l’enfer du quotidien ». Stress, insom-

nies, dépressions sont les maux qui envahissent sournoisement l’homme moderne, tandis que ce dernier s’évertue à livrer son combat contre le temps, les incertitudes, la concurrence... Mais réjouissons-nous, un remède existe, pa-rait-il, et serait à portée de tous : la prise de conscience. Reste que le processus est long, avant de célébrer ces retrouvailles avec notre corps, notre âme et notre environnement, à la source du « bonheur » ! L’Ayurvéda, système de santé hollistique indien provenant d’une sagesse millénaire, et reconnue par l’OMS depuis 1982, a su développer un savoir-faire qui mène à cette « santé-bien-être ».

Au premier pAs dAns l’inde…Une fabuleuse effervescence de vie, de couleurs, et d’odeurs frappe le touriste occidental. Une formidable chaleur humaine, qui inonde et sub-merge ses visiteurs. Si l’Inde se veut accueillante, les contrastes qui la définissent ne laisseront indemnes aucun voyageur. S’ouvrir et se lais-

ser guider par son instinct, est la garantie d’un voyage extraordinaire.

Au premier sourire…Des milliers de visages s’illuminent. Ici, le « Na-masté » (« bonjour » en indi) est le sésame de la communication avec les Indiens. Prononcez-le en toute humilité, les deux mains jointes devant le sternum, et aussitôt les femmes vêtues de sa-ris colorés éclatent de rire et de surprise de voir un étranger leur témoigner autant d’intérêt, puis s’empressent de vous rendre la pareille.

à lA première sortie en ville…À bord d’un rischaw, le pousse-pousse local, l’Inde kaléidoscope s’offre à vous. Coincée entre un étal d’épices et un vendeur de bijoux, une petite clinique ayurvédique, aux enseignes lumineuses criardes in-vite les touristes à des « soins de première qualité ». Mais gare ! « L’Ayurvéda, aujourd’hui, est autant une méthode de soins que de bien-être. Naturelle, elle est de plus en plus prisée des occidentaux, qui viennent de plus en plus à la source, pour des cures et des soins. Chaque année, les « cliniques » soi-di-sant spécialisées fleurissent un peu partout en Inde. Peu d’entre elles sont véritablement qualifiées, ne confiez pas votre santé aux mains du premier venu, gare aux mauvaises surprises », conseille Alex Le Beuan, directeur d’agence de voyage.

les grAnds principes

Selon l’Ayurvéda, tout dans l’Univers, y compris les êtres vivants, se compose de cinq Grands Éléments : l’Espace, l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre. Leurs associations, leurs forces et leurs énergies dynamiques sont à la base de toute création et régissent la vie.Dans notre corps, les cinq éléments se réunissent sous trois grandes forces : les Doshas, appelées Vata, Pitta et Kapha. Elles gèrent toutes nos fonctions vitales et sont regroupées dans chaque individu selon une combinaison unique, un équilibre déterminé au moment de la conception. C’est notre environnement (travail, saison, alimentation,…) qui modifie les influences des Doshas dans notre corps, et créé un déséquilibre à l’origine d’une altération de notre santé.

Commencez par le test et retrouvez l’équilibreL’Ayurvéda veille à l’équilibre des Doshas. Déterminez votre constitution et trouvez les clés de votre bien-être.

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Essence de vieindiEnnE

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Un investissement personnel global, Un vrai projet de vie.

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Au premier entretien Avec un prAticien AyurvédA…Après la mise en garde, les premières explica-tions sur cette science arrivent enfin, révélant sa nature globale et très complexe. « Issue des écri-tures sacrées de l’Inde antique, elle serait la pre-mière forme de science médicale de l’humanité. Ses savoirs, enseignés depuis près de 3 000 ans, concernent la santé et la prévention, et distillent une certaine philosophie de vie destinée à har-moniser l’être humain dans son ensemble (corps, esprit et âme) », explique Atma Singh, docteur en Ayurvéda à Varanasi. « Selon l’Ayurvéda, le choix du traitement prend en compte la maladie dia-gnostiquée mais également les causes de cette maladie ainsi que le tempérament et l’environ-nement du malade ! Chaque patient nécessite donc un remède individualisé basé sur des traite-ments de purification, des régimes alimentaires et conseils concernant l’hygiène de vie. »

Au premier repAs...Un divin feu d’artifice éclate sous le palais, les larmes montent aux yeux… et une intense cha-leur rayonne dans tout le corps. « L’alimentation indienne est profondément inspirée de l’Ayurvé-da », explique Akshay, chef d’un restaurant ayur-védique à Pondichéry. « Elle prône les aliments favorisant le développement physique et spirituel, ce qui explique que la majorité des Indiens sont végétariens, et l’utilisation de tant d’épices dans les compositions de plats. La nourriture est un paramètre essentiel de la santé, et parfaitement contrôlable, car chaque aliment est classé en fonction de son action sur le corps. Elle nécessite donc beaucoup d’attention. »

À lA première nuit en inde…Impossible de fermer l’œil, tant la fête bat son plein, dehors. À peine les salutations au soleil cou-chant effectuées, les Indiens célèbrent la nuit, ou la lune… ou on ne sait quelle divinité, il en exis-terait plusieurs millions en Inde ! Devant cette fer-veur spirituelle générale, rester enfermé dans sa chambre serait un comble. Sillonnant les ruelles, le voyageur envouté par le rythme des litanies de mantras (prières hindou) et l’atmosphère chargée de nuages d’encens, plonge dans un univers mys-tique. Il est temps de s’essayer à la méditation. « La médecine ayurvédique cherche à optimiser votre qualité de vie sur les plans corporel, mental et spirituel », introduit Devak, professeur de mé-ditation. « Sa pratique implique un investissement personnel très global qui répond à un vrai projet de vie, pas seulement pendant la cure. La méditation est en quelque sorte l’hygiène de la pensée, elle aide à la concentration, et au lâcher prise ! »

Au premier réveil…Le soleil est à peine levé. Serait-ce le décalage

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bien-être n ayurvéda

horaire ? Non, plutôt les chants de prières plus ou moins mélodieux qui fêtent le retour de l’astre de vie. Dans tout ashram (sorte de monastère dispensant les enseignements d’un maître indien) qui se respecte, l’aube est le moment propice à la pratique du yoga. Exercices de respiration, de concentration pour le maintien de postures, et de réveil musculaires… « La pratique matinale du yoga doit sortir le dormeur de son sommeil. Un réveil en douceur pour bien ressentir chaque par-tie de son corps, mais également éveiller l’esprit pour la journée, car la fonction première du yoga est d’unifier les niveaux physique, psychique et émotionnel du pratiquant », introduit Amar, pro-fesseur de yoga à Dehli.

Au premier mAssAge Ayurvédique…Tant d’huiles utilisées... mais quel relâchement ! On en revient luisant comme un gladiateur avant son combat, le sourire béat aux lèvres et l’air par-faitement détendu… « Le massage ayurvédique possède deux caractéristiques principales : sa technique éveille le corps et fait circuler l’énergie

« la première science médicalede ’humAnité. »

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La pratique matinale du yoga doit sortir le dormeur de son sommeil. Un réveil

en douceur pour bien ressentir chaque partie de son corps, mais également

éveiller l’esprit pour la journée.

CirCuit des plus beaux Centres ayurvédiques

Les hôtels Amarya,Idéalement basés en plein cœur de Delhi, ces établissements cossus, tenus par des Français, possèdent leur propres masseuses et praticiens, qui vous détendent et vous conseillent à domicile.www.amaryagroup.com

The Dune, Lové en bord de mer, à quelques km de Pondichéry, cet éco-village d’artistes propose des traitements ayurvédiques de grande qualité dans un cadre naturel des plus paisibles.www.thedunehotel.com

L’Ananda Spa, Perché aux prémices de l’Himalaya, à la source du Gange, il figure parmi les centres de cure ayurvédique les plus raffinés au monde.www.anandaspa.com

Haveli Hari Ganga,Immergé dans la ferveur de la cité sacrée d’Haridwar, cet hôtel aux allures de palais des mille et une nuits, dispose d’un centre de soins ayurvédiques perfectionné.www.havelihariganga.com

Avec qui partir ?En sac à dos, un livre-guide est incontestablement précieux. Mais pour des voyages clés en main et sans surprise, mieux vaut passer par une agence spécialisée. Nous avons aimé Shanti Travel, une agence française installée en Inde (donc à petits prix), qui organise des circuits sur-mesure !

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vitale, et l’utilisation d’huiles aux essences de plantes permet de nourrir le corps et de le dé-toxifier », résume Céline Bénichou, praticienne ayurvédique à Marseille.

au retour en FranCe…C’est peut-être là que le choc est le plus violent. L’ab-sence de couleurs, d’odeurs, de goûts et de sourires rappelle juste qu’il ne faut pas retomber dans le cercle infernal de la routine « métro-boulot-dodo »… Les en-seignements de l’Ayurvéda, les épices et les huiles de massages que vous aurez ramenés de votre périple vous seront alors d’une aide précieuse ! n

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« au retour,ne pas retomberdans la routine. »

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VOYAGE

Deux façades océaniques, des Andes découpées en trois cordillères, une jungle amazonienne, une zone caféière, des plaines : la Colombie offre une variété de paysages, de reliefs et de climats propice à la pratique sportive toute l’année. Par Laurence Amette

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Deux façades océaniques, des Andes découpées en trois cordillères, une jungle amazonienne, une zone caféière, des plaines : la Colombie offre une variété de paysages, de reliefs et de climats propice à la pratique sportive toute l’année.

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VOYAGE � COLOMBIE

«C olombia, el riesgo es que te quieres quedar ». La Colom-bie, le risque c’est que tu veuilles y rester. Si le slogan

clin d’œil du Ministère colombien a bien été tra-duit littéralement sur le marché anglais (« Colom-bia, the only risk is wanting to stay »), les autorités françaises, elles, n’ont pas osé. Elles ont préféré opter pour la très sage formule « La Colombie, vous ne voudrez plus en repartir ». Pas question de parler de « risque » pour une destination trop souvent associée à la violence, à la guérilla et au narcotrafi c. Et pourtant, sous l’impulsion d’Alvaro Uribe, président de 2002 à 2010, la quatrième puissance économique latino-américaine a bien changé et s’est pacifi ée.Alors, stupéfi ante la Colombie ? Oui, mais au bon sens du terme ! L’équipe de France de football des moins de 20 ans qui vient d’y disputer sa Coupe de monde peut en témoigner. La compé-tition, qui s’est tenue du 29 juillet au 20 août à Bogota, Medellin, Cali, Barranquilla, Carthagène, Pereira, Manizales et Armenia, a d’ailleurs été qualifi ée par le président Juan Manuel Santos « d’événement sportif le plus important de l’his-toire de la Colombie » et « d’occasion unique de prouver au monde entier que notre pays est diffé-rent aujourd’hui, et de lui montrer nos richesses ». Et tout d’abord la particularité de Bogota, la troi-sième capitale la plus haute au monde (après La Paz et Quito) situé à 2 640 m d’altitude où les Fran-çais ont disputé leurs deux premiers matches. Vue d’avion c’est une mégapole tentaculaire (8 millions d’habitants sur 1 732 km2). Mais, ô surprise, avec de très nombreuses zones vertes ! Dont le plus célèbre de ses 5 200 parcs, qui s’étend sur 400 hectares : le parc Simon Bolivar, le poumon de la ville. Le plus grand parc urbain d’Amérique du Sud fait le bonheur des sportifs avec son lac, son complexe sportif, ses sentiers pédestres, ses pistes de motocross et de BMX, son vélodrome et bien entendu ses pistes cyclables.

LA STATUE DE VALDERRAMAOU LE « SHAKIRA TOUR »

Car Bogota adore la « bici ». Au pays de Luis

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En partenariat avec

Le football est le sport n°1 en Colombie. Interprète de la chanson de la Coupe du monde 2010, Shakira fait la fierté nationale. Tout comme Carlos Valderrama, ancienne idole des années 90.

« STUPÉFIANTE ?AU BON SENS DU TERME ! »

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VOYAGE � COLOMBIE

« AU PROGRAMME : “ TROU D’AIR ”,

“ SAUT DU NOYÉ ” OU “ TOMBE DE L’ALLEMAND ”... »

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Herrera et Santiago Botero, le cyclisme est un sport très populaire. Et les maires successifs de la capitale y ont vu un moyen très écologique de désengorger la cité. Ils ont donc créé depuis le début des années 80 des centaines de kilomètres de pistes cyclables. Du coup, tous les dimanches et jours fériés, les principales artères sont même fermées aux voitures pour laisser la place à 2 mil-lions de cyclistes, rollers et piétons.Vert, le plus important producteur mondial d’émeraude est aussi très bleu ! Unique pays d’Amérique du Sud à donner à la fois sur l’océan Pacifi que et sur la mer des Caraïbes, il possède 2 900km de côtes. À l’ouest les plages sont noires

et sauvages, au Nord les étendues de sable blanc cohabitent avec les cocotiers. Tous les sports nautiques y sont pratiqués : voile, planche à voile, surf, kitesurf, ski nautique, plongée dans des fonds coralliens ou volca-niques... Nos endroits préférés ? Santa Marta, les îles du rosaire, Providencia, Santa Catalina et San Andrès, Enseñada de Utria, Malpelo et l’île de Gorgona.

Un petit conseil : attardez-vous sur la côte caribéenne, la zone la plus septen-trionale d’Amérique du Sud, et LA desti-nation touristique du pays. Vous ne pour-rez que succomber au charme colonial de Carthagène, classée au patrimoine de l’UNESCO et qui fut le plus grand marché négrier du Nouveau Monde, être intrigué par la Ciudad Perdida, la dernière énigme précolombienne d’un peuple disparu avant la conquête, transpirer de bonheur dans le parc Tayrona ou escalader la Sierra Nevada, le littoral montagneux le plus haut du monde (5 775 m). À moins que vous ne préfériez ad-mirer El Metropolitano le plus grand stade du pays, à Barranquilla (50 000 places), découvrir la statue géante de Carlos Valderrama (footbal-leur) dans sa ville natale de Santa Marta, ou en-core vous offrir le « Shakira Tour », à Barranquilla, qui vous propose de partir sur les traces de la clinique où est née la chanteuse, son collège, sa maison et sa fondation actuelle…

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voyage n colombie

Où se renseignerAC/O Ambassade de Colombie22, rue de l’Elysée75008 ParisTel : 01 42 65 46 08www.colombia.travel/fr

COmment y allerAvec Air France, par exemple, qui dessert 14 villes colombiennes.

www.airfrance.fr

Mais la Colombie c’est aussi le tinto, ce café que boivent les locaux toute la journée, étonne-ment doux pour ce pays troisième producteur et deuxième exportateur mondial. Le triangle du café, à l’ouest de Bogota, se parcourt facilement, soit par une autoroute qui relie Armenia, Pereira et Manizales, les trois capitales des départements de cette zone caféière, en deux heures, soit sur une Jeep Willis en zones rurales pour un voyage pittoresque... plus long.

Une classe sociale pUbliqUe,divisée en 6 niveaUx

Là, l’écotourisme est roi, les fincas sont très bien conservées et le sommet du Nevado del Ruiz qui culmine à 5 321 m attend les alpinistes. Le versant sud-ouest de ce volcan de la cordillère centrale abrite également des remontées méca-niques pour les sports d’hiver. La Colombie, c’est encore le métissage musical des cultures aborigène, espagnole et africaine. Même si la classe sociale de chacun, divisée en 6 niveaux, est publique, tout le monde danse ensemble au rythme du vallenato (au Nord), de la salsa (Cali), du tango (à Medellin) et de la cumbia (partout !). Avec aguardiente, bière ou rhum à la main !

« 2 millionsde cyclistes,

rollers et piétons. »

Pour ceux qui aiment découvrir de nouveaux sports nous suggérons une halte à Turmequé dans le Boyacà, à 150 km au nord de la capitale. Une im-mense statue immortalise la naissance, il y a 500 ans, du Tejo, déclaré sport national en 2000. Le jeu consiste à lancer un disque métallique dans un cercle situé sur une planche inclinée remplie de terre afin de faire exploser des « mèches » pleines de poudre. Le gagnant est celui qui parvient à faire entrer le plus de disques dans le cercle et pro-duire le plus d’explosions !Enfin, dans cette patrie qui dispose du plus riche écosystème de la planète, les vrais assoiffés d’aventure se rendront dans la région de San-tander pour y pratiquer le parapente, le rappel, la spéléologie, le rafting, la chute libre ou encore l’ULM à voile. Au programme : « Le trou d’air » à La Paz, « Le saut du noyé » à Zapatoca ou « La tombe de l’Allemand » à Chicamocha. Là, en re-vanche, c’est effectivement peut-être risqué... n

grand-place de Villa de leyva, dans la région de Boyaca, au nord-est de Bogota. Bâtie par

les espagnols en 1572, c’est aujourd’hui le centre des festivals et célébrations.

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RestauRants anDRes CaRne De Res Calle 3, N°11A-56 – Chía, près de Bogotáwww.andrescarnederes.comPlats à partir de 35 000 $.Une institution ! D’ailleurs on y vient plus pour la décoration et l’ambiance qui s’anime au fil des heures que pour la nourriture bien que très bonne. Les plats sont copieux, mention spéciale pour les steacks. Même les boissons sont servies avec générosité.

antIQues Casona La Guaca, Carrera 9 - Villa de LeyvaTel : +57 8 732 0208Plats entre 20 000 et 30 000 $. Terrasse qui donne sur les toits, bougies et chansons accompagnées à la guitare, c’est une adresse charmante et charmeuse. La cuisine réinvente les classiques colombiens, comme la truite accompagnée de mangue, de coco rehaussée d’une sauce aux crevettes.

eL BIstRO Calle Ayos, N°4-46 - CartagenaTel : +57 5 551 3587Menus le midi inférieurs à 20 000 $.Ambiance décontractée pour ce petit restaurant dans le centre historique qui propose une bonne cuisine à des prix vraiment attractifs. Le menu, qui change tous les jours, revisite les classiques caribéens à la mode continentale.

eL CeLLeR Carrera 54, N°75-119 - Barranquilla Tel : +57 5 369 2553Environ 35 000 $ le plat principal.Décor raffiné et ambiance tamisée. C’est dans ce cadre que Rodrigo Díaz, le chef originaire de Barcelone, propose une cuisine

d’auteur. Les plats sont savoureux et les papilles frémissent. Les prix sont en conséquence.

FuLanItOsCarrera 3, N°8-61 - BogotáTel : +57 1 248 6662A partir de 20 000 $ le plat.Un incontournable de la Candelaria. Idéal pour une pause déjeuner lors d’une visite du quartier. Petite terrasse panoramique, pour la vue sur Bogotá, et mention spéciale au sancocho de gallina, un ragoût de poule, plat typique de la Valle del Cauca.

HôteLs Casa PestaGua Calle de Santo Domingo, N°33-63 - Cartagenawww.casapestagua.comCompter 360 US$ la nuit, petit déjeuner inclus.Hôtel de charme et de goût aux allures de Riad marocain dans l’ancienne demeure du Comte de Pestagua. Piscine dans le patio et jacuzzi sur le toit avec une vue imprenable sur la vieille ville, les remparts et la mer. Les chambres sont spacieuses et luxueuses. Un séjour inoubliable.

eL CantIL eCOLODGeGuachalito, à 40 minutes en lancha au sud de Nuquiwww.elcantil.com - [email protected] Compter 105 US $ par personne.Bungalows avec sanitaires et vue imprenable sur la mer depuis leur terrasse privative et restaurant avec vue panoramique, parmi les meilleurs de Colombie. À déguster des spécialités de Chocó comme la soupe de fromage, le poisson au coco et surtout le achin, un tubercule endémique semblable à la pomme de terre mais plus savoureux.

De nombreuses activités et excursions sont proposées (kayak, surf, plongée, buggy…). Memo, le propriétaire, fut le premier surfeur de la région, il connaît les spots et donne des cours. Quant à Pozo, il vous contera les mythes et légendes du Chocó, et vous accompagnera dans la jungle à la découverte des plantes médicinales, de la faune et de la flore. Tarif très raisonnable pour une pension complète. El Cantil a reçu le certificat de haut niveau de développement durable.

HaCIenDa BaMBusa A 9 km de El Caimo par Portugualitowww.haciendabambusa.comCompter 150 US$ la nuit.Cadre enchanteur : une finca transformée en hôtel de charme entouré de 80 ha de nature, avec bananeraie, pâturages, arbres fruitiers, dont dix variétés d’avocatiers, oiseaux et animaux en liberté. Une piscine dans le jardin. Les 8 chambres sont claires et spacieuses et décorées avec des œuvres d’art contemporain. Le propriétaire parle anglais et peut guider ses hôtes dans les environs. La cuisine est excellente, les produits proviennent des fermes voisines. Aucun transport en commun mais une navette vers l’aéroport peut être organisée.

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Sélection coupS de cœur

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PEOPLE

Côté sport : croyant ? Pratiquant ? Les deux ? Pratiquant ascendant croyant ! J’ai beaucoup joué au foot étant jeune mais j’avais levé le pied. Seulement après Camping 2 j’ai décidé de retrouver la ligne (rires). Je me suis mis au vélo en me lançant directement un vrai challenge : parcourir seul les 400 km qui me séparait de St-Jacques-de-Compostelle. Pari réussi. Et depuis, je roule régulièrement.

Le sport que vous auriez aimé pratiquer à haut niveau ? Le foot. J’ai joué ailier droit et je tripotais bien… Mais visiblement, pas suffi samment !

Votre tout premier souvenir de sport ? Mon père m’avait emmené au stade de Colombes pour un match exhibition au cours duquel j’avais vu jouer Pelé.

Le trophée dont vous êtes le plus fi er ? J’ai mis 9 jours pour rejoindre St-Jacques-de-Compostelle, comme ça, hop ! sans aucune préparation. Ces 400 km-là, je ne suis pas prêt de les oublier… Je me suis remis la médaille du mental !

Le sport que vous ne pratiquerez jamais ? Le curling, je n’aime pas passer le balai !

Le compliment, la comparaison la plus agréable qu’on vous ait faite ? Mes potes m’appelaient le Rocheteau de Villiers-le-Bel. Quand je vous disais que je n’étais pas mauvais !

Votre dopage favori ? Lire l’Équipe, tous les matins.

Le sport, c’est mieux au stade ou à la télévision ? J’adore suivre le sport de mon canapé. Le matériel TV s’est tellement amélioré qu’on se sent au cœur de l’événement. Mais en tant que supporter numéro un du PSG, je ne connais rien de mieux

que les matchs au Parc des Princes. Ah si, peut-être ceux de la Real Sociedad dans le stade de Saint-Sébastien (Espagne) !

Une chose qui vous agace dans le sport ? Que l’on n’ait pas encore trouvé le moyen de faire taire les joueurs de foot qui contestent auprès de l’arbitre. C’est du temps perdu !

Le sportif en activité que vous admirez le plus ? Lionel Messi. C’est la technique au service de la grâce. On ne voit jamais où se situe l’effort chez lui.

Si vous pouviez-vous réincarner, le corps de quel champion choisiriez-vous ? Messi, même s’il est petit !

La qualité que vous préférez chez un sportif ou une sportive ? Le fair-play, et Laurent Blanc en est un bel exemple. Sorti sur carton rouge lors du Mondial 98, il n’a rien dit. Et lors des remous provoqués par l’histoire des quotas, il s’est comporté avec mesure, sans aboyer, comme il fallait…

Avec quelle sportive rêveriez-vous d’échanger votre maillot ? La joueuse de tennis serbe Ana Ivanovic. Pas mal… son sourire !

La meilleure vanne entendue sur un terrain de sport ? 80 000 spectateurs au Stade de France… un seul cerveau !

Votre dernière suée ? La prochaine ? La nuit dernière, je rêvais de surf. Je pratique depuis un an et demi. En dormant, je « refais la vague ». C’est devenu une obsession. La prochaine ? Sur la planche. La descente de la vague, c’est un truc de malade. Je vis cela avec plus d’intensité encore qu’une bonne prise sur un plateau de cinéma. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICIA HERVÉ

FABIENRéalisateur de « 3 Zéros », « Camping », « Disco », et prochainement de « Turf »,

voire d’un fi lm sur Laurent Fignon, Fabien Onteniente est un fondu de sport.

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““MES POTES M’APPELAIENT "LE ROCHETEAU

DE VILLIERS-LE-BEL".“

DR

L’ÉTAPE DU CŒUR

« Pour la première fois cette année, j’ai rejoint une vingtaine de personnalités pour réaliser une étape du Tour (les 23 km du contre-la-montre par équipes, le 3 juillet), juste avant le départ des professionnels, avec Mécénat Chirurgie Cardiaque. Cette initiative permet de financer les opérations de nombreux enfants venant de pays défavorisés et atteints de malformations cardiaques. L’Association créée par le professeur Francine Leca et Patrice Roynette a déjà pris en charge plus de 1 800 enfants depuis 1996. Notre objectif était de récolter des fonds pour soigner 10 enfants de plus cette année. ».www.mecenat-cardiaque.org

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BOUILLON DE CULTURE

OVALIEHumour, histoire, anecdotes, culture, vocabulaire, tout ce qu’il faut savoir

sur l’Ovalie pour bien préparer la Coupe du monde.

INTERCALÉArrière de l’équipe de France avant d’en être le sélectionneur, finaliste de la Coupe du monde en 1999, Pierre Villepreux fait partie des légendes du rugby français. L’ancien joueur du stade Toulousain publie son autobiographie dans laquelle il raconte sa carrière au plus haut niveau mais également ses souvenirs d’enfant qui nous ramènent à une époque où le rugby était encore une affaire d’amateurs. Intercalé, Hugo et Cie, 19,50 €

LES MISCELLANÉES DU RUGBYFils de Pierre Villepreux et journaliste sportif, Olivier Villepreux livre les clés du monde de l’Ovalie. Les stars, les grandes équipes, les records, les troisième mi-temps, ce qu’il faut savoir sur le rugby pour aborder la Coupe du monde bien préparé se trouve dans cet ouvrage.Les Miscellanées du rugby, Fetjaine, 12,90 €

L’ÉQUIPE DE RÊVEEnseigner le rugby et ses particularités par l’image, tel est le défi que se lancent les auteurs de cet ouvrage. À travers des caricatures et un scénario bien ficelé, découvrez les spécificités de chaque poste, les portraits des meilleurs joueurs du monde et des anecdotes comme seul le rugby en produit. L’équipe de rêve, Drugstore, 12,50 €

LIVRES

L’AMOURDU MAILLOTAu rugby, l’expression n’est jamais galvaudée. De Thierry Dusautoir, actuel capitaine des Bleus, à Robert Soro, international dans les années 40, en passant par Fabien Pelous, record-man des sélections en équipe de France, 75 rugbymen racontent l’amour du maillot, qu’il soit Bleu, Black ou blanc. Touchant.L’Amour du maillot, Hugo et Cie, 21 €

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Portraits mythiquesdu rugbyGénies, indestructibles, stratèges, marqueurs, mythiques et inclassables, le volet rugby des portraits mythiques des éditions Tana offre, lui aussi, une belle palette de champions. Côté tricolore, on retrouve les esthètes, trois-quarts mythiques du XV de France, Blanco, Sella, Albaladejo, mais aussi ses gueules cassés, infatigables travailleurs et gaillards d’avant, Pelous, Rives ou Califano. Sans oublier les stars internationales comme Campese, Lomu ou Wilkinson. Portraits mythiques, Tana, 15 €

rugby, les grands joueurs. histoire de la couPe du mondeAprès le golf, la Formule 1 et le cyclisme, Fetjaine propose un nouveau livre-objet, en forme de ballon de rugby aux couleurs des All Blacks, pour retracer l’histoire de la Coupe du Monde et présenter l’édition à venir en Nouvelle-Zélande. Si une partie de l’ouvrage est consacrée à la Coupe du monde 2007, toutes les équipes qualifiés en 2011 ainsi que les stars attendues sont à l’honneur. Rugby, les grands joueurs, histoire de la Coupe du Monde, Fetjaine, 29,95 €

LIvRe

essais et transformationsRévisez l’histoire du XV de France en Coupe du monde à travers les caricatures de Gervais. De Serge Blanco à Maxime Médard en passant par des légendes des Bleus comme Serge Betsen ou Abdelatif Benazzi, découvrez par le texte et le dessin, les portraits des grands joueurs de l’équipe de France. essais et transformations, Fetjaine, 14,90 €

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rugbyWorld cuP 2011Tous les passionnés l’attendaient depuis longtemps, le jeu Rugby World Cup 2011 est disponible depuis le 26 août. Le titre, en licence avec la RFU (Rugby Football Union), présente les 20 nations en compétition en Nouvelle-Zélande. Les fans du XV de France y retrouveront même les joueurs tricolores puisque la Fédération a signé un partenariat avec l’éditeur. À quand le Top 14 ? Rugby World Cup 2011, 505 Games, HB Studios, 60 €

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1. TOUT TERRAINGrâce aux différentes tailles d’adaptateur d’oreille les écouteurs ne bougent pas, quel que soit le parcours. Conçu pour résister à la sueur et à l’eau, ce casque vous accompagnera dans tous vos efforts. Deux tailles de câble possibles pour porter votre lecteur autour du cou ou à la ceinture.Adidas / Sennheiser CX 680, 70 €, www.adidas.com

2. MIEUX VAUT PRÉVENIRPour éviter de souffrir après la course, quelques précautions s’imposent. Que vous portiez des chaussures neuves ou que vous partiez pour un long effort, la pose de pansements hydrocolloïdes est un bon moyen d’éviter les ampoules.Pansements anti-frictions, 6,85 €, www.urgo.fr

3. À DOMICILELe temps est à l’orage, il faut garder les enfants ? Optez pour l’entraînement à domicile. Grâce à la technologie Vista Clear Television, le tapis T7xe offre une qualité de définition d’image qui vous donnera l’impression de vous être échappé du salon.T7xe, 12 770 €,www.matrixfitness.com

4. COACHÀ LA MAINPlus besoin de coach, votre montre travaille pour vous. Entièrement tactile, résistante à la pluie et à la sueur, votre nouvel outil personnalise votre entraînement. Achetée avec la ceinture cardiofréquencemètre, elle calcule aussi vos pulsations cardiaques.Forerunner 610, 349 €,www.garmin.com/fr

5. EFFORT INVISIBLELes entraîneurs sont unanimes, la performance passe également par l’effort invisible : étirement, récupération, nutrition. Pendant l’effort, ne jamais oublier de bien se nourrir et s’hydrater. Pour ceux qui se sont lassés des goûts sucrés, place au salé, en gel.Sodium Energy Booster, 7,90 €, www.isostar.fr

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Pour préparer le Paris-Versailles (25 septembre) en toute sérénité, et sans coach, vous livre quelques pistes.

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6. RÉCUPÉRERLa circulation sanguine est un facteur majeur de la récupération. Pour favoriser le retour veineux après l’effort physique, n’hésitez plus à porter des chaussettes et des manchons de compression pendant la course. Pour hommes ou femmes les marques ont même soigné l’esthétique.Recovery, 45 €, www.sigvaris-sports.fr

7. MÈRE NATURELa mode est au barefoot ou running minimaliste. Pour retrouver les sensations naturelles au contact du sol, les marques dotent leurs chaussures de semelles affinées. Pour la pratique de la marche simple, de la randonnée ou de la course, une bonne occasion de revenir aux fondamentaux.Trail Glove, 120 €, www.merrell.com/barefoot

8. CONNECTÉConçu pour l’IPhone 4, ce brassard propose un système de fermeture à une main pour un accès facile en tout temps. Doté d’une capsule pour ranger les écouteurs, utile pour passer un coup de fil, écouter votre musique ou suivre votre programme d’entraînement sur l’application de votre téléphone.FastFit, 29,99 €,www.belkin.com/fr

9. À DOSUltra-léger (450 grammes), une contenance jusqu’à 5 litres, doté de 2 poches latérales en mesh pour une accessibilité facile, ce sac à dos vous permet de vous préparer au mieux à une longue randonnée voir à un ultra-trail si vous êtes un dingue de l’effort. Cinétik 5 Pro, 55 €, www.lafuma.fr

10. COUVERTParce que l’effort que vous avez entamé cet été vaut le coup d’être prolongé cet automne, il faudra songer à ces journées froides pendant lesquelles on n’a pas envie de se faire une sortie de 10 km. Ce sweat-shirt vous permettra de courir sous la neige tout en garantissant votre sécurité grâce à son système réfléchissant. M’S Winter Top, 55 €, www.asics.fr

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Le Brésil, ses plages, sa cuisine, sa musique, ses artistes du ballon et... Viviane Vidal ! Née à Campina Grande (région nord-est), la belle sud-américaine démarre sa carrière en trombe à l’âge de 14 ans, lorsqu’elle remporte le concours de

modèles de Vogue. Elle sera ensuite lancée par le célèbre John Casablancas, fondateur de l’agence américaine Élite. Le conte de fées classique sur ce continent. Pourtant, la jeune femme a de nombreuses fois pensé à tout plaquer, et concède que le milieu de la mode est diffi cile : « Cette profession exige de ne pas se laisser perturber par les problèmes que l’on peut rencontrer... Il faut être persévérant ! »

Avec le temps, la belle a su faire parler ses différences à travers des campagnes pour Madame Figaro, Vanity Fair, L’Oréal, Macy, etc., en restant bien consciente que la carrière de mannequin peut être très courte. Viviane essaie de voir plus loin et croit en elle. « J’aimerais, à l’avenir, devenir producteur ou conceptrice. » Déjà enchanteresse, si elle trouve une baguette magique, en plus… �

Par Stanislas de Maintenant

VIVIANE VIDAL

Née le 27 juillet 1989 à Campina Grande (Brésil)

Taille : 1,74 m

« IL FAUT ÊTRE persévérant ! »

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L’agenda de

FootballRoumanie-FranceLe 6 septembreLes Bleus entament la dernière ligne droite des éliminatoires de l’Euro 2012. Après un déplacement en Albanie le 2, l’équipe de France se rend en Roumanie. Deux victoires chez ces nations mal classées assureraient quasiment la qualification aux hommes de Laurent Blanc. n

Et aussi… Ligue 1 – Les 6 (dont Bordeaux-Saint-Étienne), 13 (Lille-Montpellier), 20 et 27. Ligue des Champions – Les 13 et 14 : 1ère journée ; les 27 et 28 : 2e journée. Ligue Europa – Le 15 : 1ère journée

RugbyTop 14Les 3, 10, 17, 23, 30 septembrePendant que la planète rugby a les yeux rivés sur la Nouvelle-Zélande et la Coupe du monde, le Top 14 continue. Privées de leurs internationaux, les meilleures équipes du championnat seront en danger lors des cinq journées disputées en septembre. Pas simple ! Lors de la 2e journée, Toulon accueille Clermont et le Racing, Perpignan. n

Et aussi… Coupe du monde 2011 – Le 10 : Argentine – Angleterre ; le 11 : Afrique du Sud – Pays de Galles ; le 17 : Australie – Irlande ; le 24 : Nouvelle-Zélande – France.

tEnnisEspagne-FranceDu 16 au 18 septembreAprès l’Autriche et l’Allemagne, l’équipe de France s’attaque au défi ultime : disputer sa demi-finale en Espagne. Face à la meilleure équipe du monde, sans doute emmenée par un Rafael Nadal invaincu sur terre battue en Coupe Davis, les Bleus devront réaliser un exploit pour atteindre une deuxième finale d’affilée. n

Et aussi… ATP – Du 19 au 25 : Metz ; du 26 septembre au 2 octobre : Bangkok (THA) et Kuala Lumpur (MAL). WTA – Du 19 au 25 : Guangzhou (CHN) et Séoul (CDS) ; du 12 au 18 : Tachkent (OUZ) et Québec (CAN) ; du 25 septembre au 2 octobre : Tokyo (JAP)

golFVivendi Seve TrophyDu 15 au 18 septembreLe Trophée Vivendi, match par équipes qui oppose tous les 2 ans l’Europe continentale aux Îles britanniques, se déroule en France, à Saint-Nom-La-Bretèche (78). En hommage à Severiano Ballesteros, inventeur de cette compétition et décédé cette année, l’événement s’appelle « Vivendi Seve Trophy ». n

Et aussi… EPGA – Du 8 au 11 : KLM Open (PBS). Allianz Golf Tour – Du 22 au 25 : Open Grand Toulouse. LPGA – Du 9 au 11 : Arkansas Championship (USA). ELPGA – Du 21 au 23 : Dinard Ladies Open ; Du 29 septembre au 2 octobre : Ladies Open de France (Paris GCC).

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MécaniqueGP de SingapourLe 25 septembreSi la saison de F1 ne propose pas un suspense haletant avec la domination de Sebastian Vettel, le Grand Prix de Singapour promet du spectacle. Disputée en nocturne, sur un circuit urbain, la course peut offrir de nombreux rebondissements. En 2010, Fernando Alonso s’y était relancé dans la lutte pour le titre. n

et aussi… Formule 1 – Le 11 : GP d’Italie. WRC – Du 8 au 11 : Rallye d’Australie; du 29 au 2 octobre : Rallye de France (Alsace). Moto GP – Le 4 : GP de Saint Marin; le 18 : GP d’Aragón (ESP).

cyclisMeChampionnatsdu monde Le 25 septembreAprès les trois grands Tours et les classiques, le championnat du monde est le rendez-vous incontournable de la fin de saison. Cette année, au Danemark, le parcours peu sélectif devrait faire la part belle aux sprinters. Vainqueur l’an passé, le Norvégien Thor Hushovd peut rêver d’un doublé. Mais les candidats sont nombreux. n

et aussi… Route – Du 4 au 11 : Tour de l’Avenir ; le 9 : GP du Québec ; le 14 : GP de Wallonie.

VOileVoiles de Saint-TropezDu 25 septembre au 3 octobreL’un des événements sportifs de l’année de la baie de Saint-Tropez, né d’un défi entre amis, en 1981. Voiliers modernes ou de tradition viennent disputer deux parcours côtiers par jour. Cinq jours de régate où sportivité, convivialité et festivité font bon ménage avec performances et esthétique. n

et aussi… Audi MedCup – Du 12 au 17 : Barcelone (ESP). Tour de Bretagne en double : du 10 au 17.

éVéneMentChampionnat d’Europede Volley-ballDu 10 au 18 septembreAprès un parcours chaotique en Ligue Mondiale, l’équipe de France part dans l’inconnu pour ces championnats d’Europe en Autriche et en République Tchèque. Les hommes de Philippe Blain auront bien du mal à reproduire la performance de 2009 où ils avaient atteint la finale, battus par la Pologne. n

et aussi… Volley-ball – Du 22 septembre au 2 octobre : championnat d’Europe (F) en Italie et Serbie. course à pied – Le 25 : Paris-Versailles.

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HEURE DE GLOIRE

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DAVID DOUILLET DEVIENT LE POIDS LOURD LE PLUS TITRÉ DE L’HISTOIRE DU JUDO.

SYDNEY : ÉPREUVE DE JUDO DES JEUX OLYMPIQUES

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Quatre ans après son titre olympique d’At-lanta mais surtout après un accident de moto qui lui valut huit mois de convalescence, Da-vid Douillet se présente à Sydney dans le doute. Son dernier sacre remonte aux Mon-diaux de 1997 à Paris. Après 15 mois sans combattre à cause de problèmes de dos, il reprend la compétition un mois avant Sydney. Pas question toutefois de manquer les Jeux pour le porte-drapeau de la délégation fran-

çaise. Prêt le jour J, le Normand se qualifi e pour une fi nale de rêve. Il retrouve le Japonais Shinichi Shinohara, champion du monde en titre, qu’il avait battu en fi nale des Mon-diaux à Paris. Douillet s’impose d’un yuko mal-gré les contestations japonaises. Au fait de sa gloire, le poids lourd le plus titré de l’histoire (4 titres de champion du monde, 2 médailles d’or olympiques) met un terme à sa carrière. Teddy Riner ne l'a pas encore effacé des tablettes. �

Fin en apothéose

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Le plus grand

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