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GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE Richard Wagner Siegfried Orchestre du Mariinsky Valery Gergiev Samedi 22 septembre 2018 – 19h

Richard Wagner Siegfried - Philharmonie de Paris...8 L’ŒUVRE Richard Wagner (1813-1883) Siegfried Drame musical en un prélude et trois actes composé sur un livret du compositeur,

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GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

Richard WagnerSiegfried

Orchestre du MariinskyValery Gergiev

Samedi 22 septembre 2018 – 19h

WEEK-END WAGNER LE RING

Parlant de la Tétralogie de Wagner en 2004, le musicologue Jean-Jacques Nattiez y voyait «  une œuvre d’art totale qui assurera à son auteur une revanche contre la mort  : une postérité éternelle. Si bien qu’un jour, Wagner pourra se dire à lui-même, comme Wotan à Fricka, “Vollendet das ewige Werk” : la voilà terminée, l’œuvre d’art totale, l’œuvre éternelle ! »

Au regard de cette postérité, finalement, les presque trente années de travail consacrées à son édification par Wagner, de 1848 à 1876, n’apparaissent plus comme hors norme mais nécessaires… de même que les 34 person-nages qui peuplent ces 15 heures de musique, les 125 instrumentistes qui l’interprètent ou les 91 leitmotive recensés qui y résonnent – c’est Christian Merlin qui l’affirme – quelque 2 381 fois.

Ces dimensions inusitées inspirent la plupart du temps aux chefs d’orchestre qui veulent donner l’intégralité du Ring un choix prudent : pas d’interpré-tation dans un laps de temps trop restreint, par exemple, afin de donner notamment aux chanteurs la possibilité de se reposer entre deux dates. Mais l’ouragan Gergiev, qu’aucun défi n’effraie, n’en a cure, et on l’a déjà entendu diriger le prologue et les trois journées qui le suivent en quatre jours consécutifs  ! Pour la Philharmonie, il adopte une démarche un peu plus raisonnable : L’Or du Rhin et La Walkyrie au printemps dernier, Siegfried et Le Crépuscule des dieux cet automne.

Se dédiant ainsi à Wagner, le chef ossète reprend un flambeau longtemps aban-donné en terres russes : sa production de la Tétralogie en 2003 était la première depuis presque un siècle (et la première à être interprétée dans l’allemand ori-ginal)  ! À la fin du xixe siècle, les Russes connaissaient pourtant la musique de Wagner, Moscou ayant eu le plaisir d’accueillir le compositeur en 1863. L’apôtre de l’œuvre d’art totale avait, à cette occasion, offert aux mélomanes un premier aperçu de ce Ring qu’il n’allait achever que plusieurs années après.

Pour compléter ce nouveau Week-end Wagner, un spectacle jeune public, un concert en famille et un concert-promenade apportent d’autres éclai-rages pédagogiques sur la geste wagnérienne.

03_Wagner Le Ring.indd 1-2 13/09/2018 18:52

WEEK-END WAGNER LE RING

Parlant de la Tétralogie de Wagner en 2004, le musicologue Jean-Jacques Nattiez y voyait «  une œuvre d’art totale qui assurera à son auteur une revanche contre la mort  : une postérité éternelle. Si bien qu’un jour, Wagner pourra se dire à lui-même, comme Wotan à Fricka, “Vollendet das ewige Werk” : la voilà terminée, l’œuvre d’art totale, l’œuvre éternelle ! »

Au regard de cette postérité, finalement, les presque trente années de travail consacrées à son édification par Wagner, de 1848 à 1876, n’apparaissent plus comme hors norme mais nécessaires… de même que les 34 person-nages qui peuplent ces 15 heures de musique, les 125 instrumentistes qui l’interprètent ou les 91 leitmotive recensés qui y résonnent – c’est Christian Merlin qui l’affirme – quelque 2 381 fois.

Ces dimensions inusitées inspirent la plupart du temps aux chefs d’orchestre qui veulent donner l’intégralité du Ring un choix prudent : pas d’interpré-tation dans un laps de temps trop restreint, par exemple, afin de donner notamment aux chanteurs la possibilité de se reposer entre deux dates. Mais l’ouragan Gergiev, qu’aucun défi n’effraie, n’en a cure, et on l’a déjà entendu diriger le prologue et les trois journées qui le suivent en quatre jours consécutifs  ! Pour la Philharmonie, il adopte une démarche un peu plus raisonnable : L’Or du Rhin et La Walkyrie au printemps dernier, Siegfried et Le Crépuscule des dieux cet automne.

Se dédiant ainsi à Wagner, le chef ossète reprend un flambeau longtemps aban-donné en terres russes : sa production de la Tétralogie en 2003 était la première depuis presque un siècle (et la première à être interprétée dans l’allemand ori-ginal)  ! À la fin du xixe siècle, les Russes connaissaient pourtant la musique de Wagner, Moscou ayant eu le plaisir d’accueillir le compositeur en 1863. L’apôtre de l’œuvre d’art totale avait, à cette occasion, offert aux mélomanes un premier aperçu de ce Ring qu’il n’allait achever que plusieurs années après.

Pour compléter ce nouveau Week-end Wagner, un spectacle jeune public, un concert en famille et un concert-promenade apportent d’autres éclai-rages pédagogiques sur la geste wagnérienne.

03_Wagner Le Ring.indd 1-2 13/09/2018 18:52

Dimanche 23 septembre

14H30 & 15H30 CONCERT-PROMENADE AU MUSÉE

WAGNER DE FACE ET DE PROFILALEXANDRE LETONDEUR, COMÉDIEN

PAUL DROUET, PIANO

FLORENCE DESNOUVEAUX, CONTEUSE

RUTH UNGER, FLÛTES, VIOLE DE GAMBE

FIONA MCGOWN, MEZZO-SOPRANO

JEAN-SÉBASTIEN DUREAU, PIANO BÖSENDORFER

Lectures de textes de Charles Baudelaire, les Wesendonck lieder et un conte sur Siegfried

16H30 OPÉRA EN CONCERT

LE CRÉPUSCULE DES DIEUX - WAGNERORCHESTRE ET CHŒUR DU MARIINSKY

VALERY GERGIEV, DIRECTION

TATIANA PAVLOVSKAYA, BRÜNNHILDE

MIKHAIL VEKUA, SIEGFRIED

ROMAN BURDENKO, ALBERICH

OLGA SAVOVA, WALTRAUTE

ELENA STIKHINA, GUTRUNE

EVGENY NIKITIN, GUNTHER

MIKHAIL PETRENKO, HAGEN

ZHANNA DOMBROVSKAYA, WOGLINDE, TROISIÈME NORNE

IRINA VASILIEVA, WELLGUNDE, DEUXIÈME NORNE

EKATERINA SERGEEVA, FLOSSHILDE, PREMIÈRE NORNE

PAVEL PETRENKO, CHEF DE CHŒUR

MARINA MISHUK, CHEF DE CHANT

Richard WagnerLe Crépuscule des dieux

Samedi 22 septembre Dimanche 23 septembre

15H00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC

COMMENT SIEGFRIED TUA LE DRAGON ET CÆTERACOMPAGNIE LE PIANO AMBULANT

SYLVIE DAUTER, PIANO, ORGUE INDIEN, HARMONIUM, SYNTHÉTISEUR

CHRISTINE COMTET, FLÛTES, SYNTHÉTISEUR

FRANÇOIS SALÈS, HAUTBOIS, COR ANGLAIS

ANTOINETTE LECAMPION, VIOLON, ORGUE

JOËL SCHATZMAN, VIOLONCELLE

CHARLIE ADAMOPOULOS, BASSE ÉLECTRIQUE

ANTOINE COLONNA, MISE EN SON ET DISPOSITIF MAO EN TEMPS RÉEL

Samedi 22 septembre

16H30 CONCERT EN FAMILLE

LE RING DE POCHELA SYMPHONIE DE POCHE

NICOLAS SIMON, DIRECTION

ÉDOUARD SIGNOLET, LIVRET, MISE EN ESPACE

CÉCILE PRUVOT, ILLUSTRATIONS

NICOLAS WORMS, ARRANGEMENTS

AINHOA ZUAZUA RUBIRA, COMÉDIENNE, CHANTEUSE

SARAH LAULAN, COMÉDIENNE, CHANTEUSE

NICOLAS GAUDART, COMÉDIEN

AMAURY DE CRAYENCOUR, COMÉDIEN

Atelier de préparation au concert à 15h.

19H00 OPÉRA EN CONCERT

SIEGFRIED - WAGNERORCHESTRE DU MARIINSKY

VALERY GERGIEV, DIRECTION

MIKHAIL VEKUA, SIEGFRIED

ANDREI POPOV, MIME

ROMAN BURDENKO, ALBERICH

ELENA STIKHINA, BRÜNNHILDE

EVGENY NIKITIN, DER WANDERER

MIKHAIL PETRENKO, FAFNER

ZLATA BULYCHEVA, ERDA

ANNA DENISOVA, WALDVOGEL

MARINA MISHUK, CHEF DE CHANT

Richard WagnerSiegfried

ACTIVITÉS CE WEEK-END

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, visites du Musée…

WEEK-END WAGNER LE RING

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Dimanche 23 septembre

14H30 & 15H30 CONCERT-PROMENADE AU MUSÉE

WAGNER DE FACE ET DE PROFILALEXANDRE LETONDEUR, COMÉDIEN

PAUL DROUET, PIANO

FLORENCE DESNOUVEAUX, CONTEUSE

RUTH UNGER, FLÛTES, VIOLE DE GAMBE

FIONA MCGOWN, MEZZO-SOPRANO

JEAN-SÉBASTIEN DUREAU, PIANO BÖSENDORFER

Lectures de textes de Charles Baudelaire, les Wesendonck lieder et un conte sur Siegfried

16H30 OPÉRA EN CONCERT

LE CRÉPUSCULE DES DIEUX - WAGNERORCHESTRE ET CHŒUR DU MARIINSKY

VALERY GERGIEV, DIRECTION

TATIANA PAVLOVSKAYA, BRÜNNHILDE

MIKHAIL VEKUA, SIEGFRIED

ROMAN BURDENKO, ALBERICH

OLGA SAVOVA, WALTRAUTE

ELENA STIKHINA, GUTRUNE

EVGENY NIKITIN, GUNTHER

MIKHAIL PETRENKO, HAGEN

ZHANNA DOMBROVSKAYA, WOGLINDE, TROISIÈME NORNE

IRINA VASILIEVA, WELLGUNDE, DEUXIÈME NORNE

EKATERINA SERGEEVA, FLOSSHILDE, PREMIÈRE NORNE

PAVEL PETRENKO, CHEF DE CHŒUR

MARINA MISHUK, CHEF DE CHANT

Richard WagnerLe Crépuscule des dieux

Samedi 22 septembre Dimanche 23 septembre

15H00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC

COMMENT SIEGFRIED TUA LE DRAGON ET CÆTERACOMPAGNIE LE PIANO AMBULANT

SYLVIE DAUTER, PIANO, ORGUE INDIEN, HARMONIUM, SYNTHÉTISEUR

CHRISTINE COMTET, FLÛTES, SYNTHÉTISEUR

FRANÇOIS SALÈS, HAUTBOIS, COR ANGLAIS

ANTOINETTE LECAMPION, VIOLON, ORGUE

JOËL SCHATZMAN, VIOLONCELLE

CHARLIE ADAMOPOULOS, BASSE ÉLECTRIQUE

ANTOINE COLONNA, MISE EN SON ET DISPOSITIF MAO EN TEMPS RÉEL

Samedi 22 septembre

16H30 CONCERT EN FAMILLE

LE RING DE POCHELA SYMPHONIE DE POCHE

NICOLAS SIMON, DIRECTION

ÉDOUARD SIGNOLET, LIVRET, MISE EN ESPACE

CÉCILE PRUVOT, ILLUSTRATIONS

NICOLAS WORMS, ARRANGEMENTS

AINHOA ZUAZUA RUBIRA, COMÉDIENNE, CHANTEUSE

SARAH LAULAN, COMÉDIENNE, CHANTEUSE

NICOLAS GAUDART, COMÉDIEN

AMAURY DE CRAYENCOUR, COMÉDIEN

Atelier de préparation au concert à 15h.

19H00 OPÉRA EN CONCERT

SIEGFRIED - WAGNERORCHESTRE DU MARIINSKY

VALERY GERGIEV, DIRECTION

MIKHAIL VEKUA, SIEGFRIED

ANDREI POPOV, MIME

ROMAN BURDENKO, ALBERICH

ELENA STIKHINA, BRÜNNHILDE

EVGENY NIKITIN, DER WANDERER

MIKHAIL PETRENKO, FAFNER

ZLATA BULYCHEVA, ERDA

ANNA DENISOVA, WALDVOGEL

MARINA MISHUK, CHEF DE CHANT

Richard WagnerSiegfried

ACTIVITÉS CE WEEK-END

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, visites du Musée…

WEEK-END WAGNER LE RING

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PROGRAMME

Richard Wagner

Sieg fried – version de concert

Acte I

ENTRACTE

Acte II

ENTRACTE

Acte III

Orchestre du MariinskyValery Gergiev, directionMikhail Vekua, ténor (Sieg fried )Andrei Popov, ténor (Mime)Roman Burdenko, baryton (Alberich)Elena Stikhina, soprano (Brünnhilde)Evgeny Nikitin, baryton basse (Der Wanderer)Mikhail Petrenko, basse (Fafner)Zlata Bulycheva, mezzo-soprano (Erda)Anna Denisova, soprano (Waldvogel )Marina Mishuk, chef de chant

Ce concert est surtitré.

FIN DU CONCERT VERS 23H50.

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L’ŒUVRE

Richard Wagner (1813-1883)Sieg fried

Drame musical en un prélude et trois actes composé sur un livret du compositeur,

deuxième journée du Ring des Nibelungen [L’Anneau du Nibelung].

Rédaction du livret : de mai 1851 à décembre 1852.

Composition : actes I et II, de septembre 1856 à août 1857 ; orchestration de l’acte II,

de décembre 1864 à décembre 1865 ; acte III, de mars 1869 à février 1871.

Création : le 16 août 1876, au Festspielhaus de Bayreuth, par Georg Unger

(Siegfried), Max Schlosser (Mime), Franz Betz (Der Wanderer), Karl Hill (Alberich),

Franz von Reichenberg (Fafner), Luise Jaide (Erda), Amalie Materna (Brünnhilde),

Lilli Lehmann (Waldvogel), sous la direction de Hans Richter et dans une mise

en scène de Richard Wagner.

Durée : acte I, environ 90 minutes ; acte II, environ 80 minutes ;

acte III, environ 80 minutes.

Dans L’Or du Rhin, le rideau se levait sur le monde des origines, théâtre de conflits entre des êtres mythiques. La Walkyrie mettait en scène l’affrontement d’humains manipulés par les dieux. Avec Siegfried, la Tétralogie s’oriente vers le conte et les racines du romantisme allemand.

Le héros qui ignore la peur

Comme de nombreux contes, la deuxième journée du Ring se déroule en grande partie dans un lieu initiatique représenté par une forêt. Le héros doit réussir trois épreuves : ressouder une épée dont nul n’est parvenu à assembler les fragments ; terrasser un dragon ; franchir un brasier pour réveiller une belle endormie. La symbolique du chiffre trois apparaît aussi dans les trois questions de Mime à Wotan, et celles que ce dernier, réciproquement, pose au Nibelung. En outre, la naïveté de Siegfried lui permet d’ignorer la peur, comme dans le Conte de celui qui partit en quête de la peur publié par les frères Grimm (Wagner avait

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lui-même souligné la proximité des deux histoires). « Quel drôle d’effet ça doit faire ! Je sens que j’ai le cœur solide et sûr. Le frisson et l’effroi, l’ardeur et la terreur, la fièvre et le vertige, le cœur qui tremble et qui cogne : j’aimerais cette angoisse, j’aspire à ce plaisir ! Mais comment, Mime, me l’apprendras-tu ? », interroge Siegfried (I, 3). L’héritier des Wälsung emploie parfois le vocabulaire sonore et la rhétorique sommaire d’un être de nature, peu éduqué. Ainsi, lorsqu’il forge Notung (I, 3), la musique « offre inopinément les mêmes marches harmoniques qu’un paso doble », s’amuse Pierre Boulez. Son cor joue des appels clairs et diatoniques, dont la superposition aux reptations chromatiques de Fafner produit un résultat stupéfiant (II, 2).

L’instrument occupe une place de choix dans le romantisme allemand féru de vieilles légendes, fasciné par les paysages sauvages dans lesquels le cor permet aux hommes de communiquer. La nature fait entendre sa voix : les feuillages bruissent et les oiseaux chantent (« Murmures de la forêt », II, 2), bientôt compris par Siegfried. Il est significatif que le héros se repose sous un tilleul après avoir occis le dragon : certes présent dans le Chant des Nibelungen (consigné vers la fin du xiiie siècle), cet arbre, chanté par Schubert sur des vers de Wilhelm Müller dans le Voyage d’hiver, évoque plus encore la nostalgie de la Heimat, terre natale autant que patrie spirituelle.

Le héraut de la révolution

L’inspiration légendaire et mythique se mêle à l’univers du conte puisque la deuxième journée de la Tétralogie est centrée sur le personnage de Siegfried, nommé Sigurdr dans l’Edda et lui-même inspiré par un person-nage réel : Sigebert de Reims, époux de Brunehilde (ou Brunehaut), fille du roi wisigoth d’Espagne. Il suffit de lire l’épopée scandinave (constituée oralement entre l’an 800 et 1300 environ) pour constater l’ampleur des emprunts réalisés par Wagner.

Mais Siegfried incarne aussi le héraut de la révolution, l’espoir d’un monde libéré de la soif de pouvoir qui le gangrène. En 1848, Wagner avait fait la connaissance de l’anarchiste russe Mikhaïl Bakounine. À l’aube de

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l’insurrection qui embrasera l’Europe, il écrit : « Oui ! le vieux monde va tomber en poussière et le nouveau monde va sortir de ses ruines, car la sublime déesse de la Révolution accourt sur l’aile des tempêtes, la tête ceinte d’une auréole d’éclairs, l’épée d’une main, la torche de l’autre, l’œil sombre, courroucé, le regard glacé. […] Tout ce qui subsiste doit disparaître, c’est la loi éternelle de la nature, la condition de la vie, et moi, l’éternelle destructrice, j’accomplis la loi et crée la vie nouvelle. Je détruirai de fond en comble cet ordre des choses car il est né du péché, et sa fleur est la misère, et ses fruits sont le crime. » À la fin du troisième acte, Brünnhilde célèbre en Siegfried le soleil, la lumière du jour, et appelle à l’effondrement d’un ordre suranné : « Disparais, monde rayonnant du Walhalla ! Que ton fier Burg tombe en poussière ! Adieu, faste éclatant des dieux ! Meurs dans la joie, race éternelle ! »

De l’épopée à la méditation

Les longs dialogues de Siegfried, essentiellement fondés sur une voca-lité arioso, sont toutefois destinés à la réflexion et à la méditation plus qu’à la représentation d’actes héroïques. Car au moment où Wagner se lance dans la composition, il a lu Schopenhauer, ce qu’atteste l’attitude de Wotan. Le dieu observe la situation sans véritablement intervenir. Il révèle aux personnages leurs failles (la « scène des énigmes » face à Mime), leur donne des informations sur les machinations de leurs adver-saires. S’il s’oppose à Siegfried (III, 2), ce n’est pas parce que le guerrier se réveille en lui mais parce qu’il accomplit ce qu’il avait prophétisé dans La Walkyrie : « Seul pourra franchir le feu celui qui ne craint pas la pointe de ma lance. » D’ailleurs, il prend l’apparence d’un Wanderer, terme traduit généralement par « voyageur », que le romantisme allemand associe à l’errance et à la désillusion. Marquée par Schopenhauer, sa scène face à Erda (III, 1) confirme ce qu’il avait confié à Brünnhilde dans La Walkyrie : « La fin des dieux ne m’angoisse plus depuis que je la veux. »

Mais l’avènement d’un monde postrévolutionnaire coïncide avec le triomphe de l’amour, trace de l’influence de Feuerbach, autre lecture de Wagner. Quand Siegfried découvre Brünnhilde, il éprouve pour la première fois un désir qui suscite un sentiment proche de la peur. La musique opulente et

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passionnée traduit l’union parfaite de l’homme et de la femme, à l’image de l’amour fusionnel de Siegmund et Sieglinde dans La Walkyrie. Il faut d’ailleurs rappeler que Wagner interrompt Siegfried pour travailler à Tristan et Isolde. Quand il le reprend, l’influence du drame précédemment composé est patente, notamment dans le lien unissant Éros et Thanatos. « Amour rayonnant, mort radieuse » : les derniers mots de Brünnhilde et Siegfried pourraient être chantés par Isolde et Tristan. Mais leur duo, en dépit de son allusion funeste, montre un monde flamboyant d’amour.

Acte I

Siegfried, fils de Sieglinde et de Siegmund, exige de Mime, qui l’a élevé après la mort de sa mère, de lui révéler ses origines puis de ressouder l’épée Notung (ce dont Mime est incapable). Wotan, sous l’apparence d’un Voyageur (Der Wanderer), enjoint Mime de lui poser trois questions, auxquelles il répond sans difficulté. Le Nibelung, soumis à la même épreuve, n’est pas capable de dire qui pourra reforger l’épée Notung : un héros ignorant la peur. Ayant réalisé qu’il a omis d’enseigner la peur à Siegfried, il incite le jeune homme à combattre Fafner, qui a pris l’appa-rence d’un dragon. Siegfried parvient à souder les fragments de Notung.

Acte II

Le Voyageur prévient Alberich puis Fafner de l’arrivée imminente de Siegfried. Ce dernier abat le dragon, dont le sang lui brûle la main. Après l’avoir portée à sa bouche, il comprend le chant d’un oiseau, lequel lui conseille de s’emparer du trésor conservé dans la grotte. Désormais, il peut aussi lire dans les pensées de Mime, dont il découvre les sombres desseins (l’empoisonner afin de lui dérober le trésor). Il tue le nain. L’oiseau lui apprend l’existence de Brünnhilde : elle attend qu’un héros ignorant la peur l’éveille de son sommeil.

SYNOPSIS

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Acte III

Le Voyageur réveille Erda pour lui demander de prédire l’avenir. Il lui révèle le sort de leur fille Brünnhilde. En fait, il désire « la fin des dieux » pour confier son héritage à Siegfried. Il tente d’empêcher le jeune homme d’atteindre le rocher de Brünnhilde. Avec son épée, Siegfried brise la lance du dieu. En s’approchant de la Walkyrie, il éprouve un frisson qu’il assimile à la peur. Il la réveille et s’exalte avec elle de leur amour partagé.

Le drame musical

Dans Opéra et Drame (1851), Wagner exprime sa volonté de rénover l’art lyrique. Ce dessein le conduit à écarter le mot « opéra » et à utiliser le terme de « drame » pour désigner son idéal : une action continue où texte et musique participent de conserve à une totalité supérieure. Il en décèle les ferments dans le théâtre grec antique (qu’il relit au moment du travail sur la Tétralogie), chez Shakespeare et dans la Symphonie no 9 de Beethoven, modèles suffisamment éloignés de ses compositions pour que celles-ci semblent relever d’un genre inédit.

La concrétisation de ses idées passe par l’abandon des formes prééta-blies et des répétitions (de sections, de phrases) au profit d’un discours donnant une sensation de « prose musicale » (Parsifal, l’ultime drame, supprime le découpage des actes en scènes). Wagner bannit presque totalement les airs clos sur eux-mêmes, les ensembles et les chœurs, contraires selon lui à la vérité dramatique, pour cultiver un large arioso au débit syllabique, favoriser le dialogue et d’amples monologues. Dans ces solos, les personnages méditent ou se livrent à un récit, lequel pallie une ellipse du livret ou raconte une scène qui a été représentée aupa-ravant : il en propose alors une autre vision, en des termes qui reflètent la psychologie du narrateur.

LE SAVIEZ-VOUS ?

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Ces récits contribuent à une intériorisation de l’action, laquelle n’est plus tendue vers une direction unique puisqu’elle accorde une place importante à la narration d’événements passés et multiplie les pressentiments. Par conséquent, le drame wagnérien abandonne les sujets de type romanesque pour se concentrer sur les mythes qui remontent aux origines du monde et se déroulent dans un temps anhistorique. L’orchestre se substitue au chœur antique, commente l’action, en dévoile les sous-entendus au moyen d’un dense réseau de leitmotive.

Mais de la théorie à la pratique, il y a parfois un fossé, que Wagner s’est gardé de combler, comme si l’association de l’opéra et du drame augmentait les potentialités de la partition. La nature féerique des Filles du Rhin et de L’Oiseau de la forêt, les trois questions que se posent respectivement Mime et Wotan dans Siegfried sont autant de rémanences du conte et de l’opéra romantique (romantische Oper). Le solo de Siegmund « Winterstürme wichen dem Wonnemond » (La Walkyrie) sonne comme un lied avec orchestre. Les scènes solistes n’ont pas déserté le drame : certes enchaînées avec ce qui précède et ce qui suit, elles ménagent une respiration et articulent le déroulement de l’action, ce qui s’avère d’autant plus nécessaire dans des œuvres d’une longueur inédite. L’élaboration de vastes tableaux, la présence de cérémonies et de scènes de serment, la conclusion sur un finale monumental sont quant à elles autant d’héritages du grand opéra français (dont les intrigues se réfèrent à un contexte historique précis). Le mythe fusionne ici avec la réalité politique et sociale contemporaine (en témoigne la réflexion sur le capitalisme dans le Ring), à laquelle il confère une résonance universelle et intemporelle.

Le leitmotiv

Le leitmotiv (étymologiquement « motif conducteur ») désigne un élément musical associé à un personnage, un objet, un lieu, un sentiment ou un concept, qui reparaît à plusieurs reprises dans la partition. Déjà présent dans le Faust de Spohr (1813) mais systématisé par Wagner, le procédé est ensuite exploité par des compositeurs comme Richard Strauss, Debussy et Berg. Il semble qu’August Wilhelm Ambros ait été le premier à employer le terme de « leitmotiv », en 1860, pour commenter le travail thématique

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de Liszt et de Wagner. Mais c’est Hans von Wolzogen qui l’impose, dans son guide de la Tétralogie (en 1876), ses analyses de Tristan et Isolde (en 1880) et de Parsifal (en 1882). Wagner n’emploie pas ce vocable, préférant Grundmotiv (motif fondamental), Grundthema (thème fonda-mental), Hauptmotiv (motif principal) ou encore Ahnungsmotiv (motif de pressentiment).

Il faut faire la différence entre le leitmotiv et le motif de réminiscence, utilisé par exemple par Grétry, Cherubini, Weber, Marschner et même Wagner jusqu’à Tannhäuser. Associé à un personnage ou à une situation précise, le motif de réminiscence est un élément figé qui ne connaît pas de modifications significatives tandis que le leitmotiv, lors de ses pré-sentations successives, est sujet à de multiples transformations afin de s’adapter aux situations dramatiques. Il infiltre le discours en permanence, souvent de façon imperceptible (on l’entend davantage à l’orchestre que dans les parties vocales). Dès lors, il participe à cette tension typiquement romantique entre suggestion et sémantisation du discours.

Hélène Cao

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LE COMPOSITEUR

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Richard Wagner Orphelin de père presque à la nais-sance, Wagner est élevé durant ses premières années par Ludwig Geyer, dramaturge et acteur, qui lui donne le goût du théâtre, un milieu que la famille Wagner continuera de fréquen-ter après la mort du beau-père, en 1821. L’influence de son oncle Adolphe Wagner, qui lui fait découvrir Homère, Dante, Shakespeare et Goethe, achève de donner à l’enfant le désir d’une carrière dramatique. En parallèle, le jeune Wagner reçoit ses premières leçons de musique, formation qu’il poursuit à l’université de Leipzig en 1831. Weber, Beethoven et Liszt rejoignent alors son panthéon musi-cal. Cette double casquette musico- littéraire lui inspire, après quelques essais, son premier opéra, Les Fées. Celui-ci, dont il écrit, comme il le fera toute sa vie par la suite, le livret et la musique, est composé à l’époque de son premier poste musical à Wurtzbourg. Plusieurs engagements se succèdent ensuite, tandis que Wagner compose son deuxième opéra et épouse l’actrice Minna Planer, un mariage qui durera trente ans malgré des dissensions immédiates. Criblé de dettes, le couple quitte Riga pour Paris en 1839. Époque de l’achève-ment de Rienzi et de la compo sition

du Vaisseau fantôme, le séjour fran-çais est peu productif en termes de reconnaissance, et c’est à Dresde que Wagner rencontre le succès. Après la création triomphale de Rienzi en 1842, il y devient Kapellmeister en 1843. C’est l’occasion d’y donner Le Vaisseau fantôme ainsi que Tannhäuser (1845). Le compositeur achève Lohengrin en 1848 et jette les bases de ce qui deviendra sa quadrilogie L’Anneau du Nibelung. Son engagement dans les milieux anarchistes et sa participation à l’insurrection de 1849 lui valent de se trouver sous le coup d’un mandat d’arrêt, et il doit quitter l’Allemagne. Installé à Zurich, en difficulté financière, Wagner continue d’affiner les orien-tations de son esthétique et rédige plusieurs ouvrages où il expose, entre autres, ses théories sur l’œuvre d’art totale : L’Art et la Révolution, L’Œuvre d’art de l’avenir, Opéra et Drame. C’est aussi l’époque de la parution de son pamphlet antisémite Le Judaïsme dans la musique. Le travail sur la Tétralogie se poursuit avec l’achèvement du livret et la composition de L’Or du Rhin et de La Walkyrie. Mais Wagner, enivré de sa passion pour Mathilde Wesendonck, l’épouse de son mécène de l’époque, s’arrête en plein milieu de Siegfried pour composer Tristan et Isolde (1857-1859). Un nouveau séjour parisien, à la

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fin de la décennie, s’achève sur le scan-dale de la création de Tannhäuser ; en 1862, Wagner peut enfin retour-ner en Allemagne. Sa séparation défi-nitive d’avec Minna Planer précède de peu sa rencontre avec Louis II de Bavière, qui va lui devenir un protec-teur incroyablement dévoué (1864). Les années suivantes sont celles de la naissance des enfants de Wagner et de Cosima von Bülow, qu’il pourra épouser en 1870, de la création triom-phale de Tristan (1865) ainsi que de la composition des Maîtres chanteurs de Nuremberg et de la reprise du travail sur la Tétralogie, partiellement créée en 1869 et 1870. En parallèle, il écrit son autobiographie (Ma vie) et publie

son essai sur Beethoven. Les dernières années de sa vie voient Wagner occupé à réaliser son rêve d’un festival entière-ment dédié à son œuvre, où L’Anneau du Nibelung pourrait être créé dans les conditions qu’il désire. L’année 1872 est marquée par le début des travaux de construction à Bayreuth. Après d’importants efforts pour réunir les fonds nécessaires, le premier festi-val, consacré à la Tétralogie achevée, a lieu en 1876. C’est à la fois un immense succès et un désastre financier, et il faut attendre 1882 pour une deuxième édition, à l’occasion de laquelle est créé Parsifal, dernière œuvre du compo-siteur, qui meurt, l’année suivante, à Venise.

Mikhail VekuaDiplômé du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou en 2004, Mikhail Vekua y poursuit sa formation par un cycle de perfectionnement jusqu’en 2007. Il est soliste du Théâtre musical acadé-mique Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko de Moscou de 2002 à 2011. Mikhail Vekua fait ses débuts au Théâtre Mariinsky en 2012 dans le rôle de Loge (L’Or du Rhin, Wagner) avant de rejoindre la troupe d’opéra

en 2013. Dans cette maison, il parti-cipe à de nouvelles productions de La Dame de pique de Tchaïkovski et de Samson et Dalila de Saint-Saëns. Rappelons également sa participa-tion en 2013 à la première américaine d’Oresteïa de Taneïev au Richard B. Fisher Center for the Performing Arts, à New York. Mikhail Vekua incarne Siegmund dans une version de concert de La Walkyrie de Wagner sous la baguette de Kent Nagano dans la

LES INTERPRÈTES

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Salle Tchaïkovski de Moscou (2010), Loge au Festival d’Édim bourg et dans la Salle Tchaïkovski, lors de tournées de la troupe du Mariinsky, ainsi que Tristan dans Tristan et Isolde de Wagner dans la Salle de concert du Mariinsky (2017). Il se produit fréquemment en récital, au Conservatoire de Moscou, à la Philharmonia Chostakovitch de Saint-Pétersbourg et dans la Salle des armoiries du musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Il est invité en soliste au Gran Teatre del Liceu de Barcelone et au Metropolitan Opera de New York.

Andrei PopovAndrei Popov est diplômé du Conser-vatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg. En 2000, il intègre l’Académie des jeunes chanteurs du Mariinsky et rejoint la troupe d’opéra du Mariinsky en 2007. En tant que soliste invité, il prend part à des productions du Théâtre Bolchoï de Moscou du Coq d’or de Rimski-Korsakov (mise en scène de Kirill Serebrennikov) et de Lady Macbeth de Mzensk de Chostakovitch (Temur Chkheidze). En 2008, il participe à une version de concert de Nuit de mai de Leoncavallo dirigée par Mikhaïl Pletnev au Domaine d’Arkhangelskoïé, et chante le rôle-titre de la première japonaise de Kachtcheï l’Immortel de Rimski-Korsakov, sous la direction de Vladimir Ashkenazy. Au Metropolitan Opera de New York, on peut l’applaudir dans Boris Godounov de Moussorgski,

Le Prince Igor de Borodine et Le Nez de Chostakovitch. Il interprète également le rôle de L’Inspecteur du quartier dans Le Nez à Aix-en-Provence et à l’Opéra de Rome. L’enregistrement de cet opéra (label Mariinsky) est nominé pour un Grammy Award en 2010. Andrei Popov est récompensé par le Masque d’or pour les rôles de Burdioukov et Storchenko dans Gogoliade (nominé pour le meilleur rôle masculin de théâtre musical en 2010). Créateur du rôle-titre du Gaucher de Rodion Chtchedrin (2013), il participe à la créa-tion au Théâtre Mariinsky des opéras Le Voyageur enchanté, Les Frères Karamazov et Le Mystère de l’apôtre Paul ainsi qu’à la première en Russie de La Femme sans ombre et d’Ariane à Naxos de Strauss. On peut l’applaudir également à l’Opéra national des Pays-Bas d’Amsterdam, à l’Opéra national de Finlande d’Helsinki, au Nouvel Opéra de Moscou et au Festival d’Édim-bourg. Cette saison, il apparaît dans une nouvelle production de Salomé de Strauss au Théâtre Mariinsky.

Roman BurdenkoGrand Prix du Concours d’opéra panrusse de Saint-Pétersbourg (2007) et du premier Concours international de baryton Pavel Lisitsian de Moscou (2008), Roman Burdenko se distingue lors de nombreux concours internatio-naux – Galina Vichnevskaïa de Moscou (premier prix), Villa de Colmenar

1818

Viejo, Elena Obraztsova de Saint-Pétersbourg (premier prix), Francesc Viñas de Barcelone, Long-Thibaud-Crespin (deuxième Grand Prix, prix de la Fondation Long-Thibaud-Crespin et prix de l’Orchestre National de France), Voice Masters de Monte-Carlo (Grand Prix), Competizione dell’opera de Moscou (premier prix), Operalia de Pékin et Hans Gabor Belvedere d’Amsterdam. Roman Burdenko se forme au Conservatoire Glinka de Novossibirsk puis intègre le Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg, dont il sort diplômé en 2008. En 2009, il parti-cipe au programme pour jeunes chan-teurs d’opéra de l’Académie nationale Sainte-Cécile de Rome. De 2006 à 2011, Roman Burdenko est soliste du Théâtre Mikhailovsky puis de l’Opéra de Novossibirsk. Il fait ses débuts au Théâtre Mariinsky en 2013, incarnant Belcore dans une nouvelle produc-tion de L’Élixir d’amour de Donizetti, et rejoint la troupe d’opéra du Mariinsky en 2017. Il est invité à se produire au Théâtre Bolchoï de Moscou, à l’Opéra d’État de Bavière, à l’Opéra de Zurich, à l’Opéra royal danois de Copenhague, au Grand Théâtre de Genève et au Festival de Glyndebourne. Son inter-prétation du rôle d’Igor Sviatoslavitch lui vaut d’être nominé par le Masque d’or de Russie dans la catégorie Meilleur rôle masculin d’opéra.

Elena StikhinaRécompensée par le prix du public et le pr ix spécial CulturAr te au concours Operalia de Guadalajara au Mexique (2016), Elena Stikhina remporte également le premier prix de la Competizione dell’Opera de Linz (2014), le premier prix du Concours international Rachmaninov de Rostov-sur-le-Don (2013) ainsi que le troisième prix du Concours international de musique de chambre Georgy Sviridov de Koursk (2011). Elle est diplômée du Conservatoire de Moscou et se forme également au Centre d’opéra Galina Vichnevskaïa. Depuis 2014, elle travaille comme soliste à l’Opéra- Ballet de Vladivostok (aujourd’hui Scène Primorsky du Théâtre Mariinsky) et fait ses débuts au Théâtre Mariinsky en 2017. En 2013, elle participe à une master-classe internationale d’opéra à Zurich, occasion pour elle de travail-ler le rôle-titre d’Aïda de Verdi sous la baguette de Peter Konwitschny. On peut l’applaudir sur les scènes de la Beethovenfest de Bonn, de la Brucknerhaus de Linz, de la Tonhalle de Zurich, des festivals d’opéra Gut Immling d’Half ing et DomStufen d’Erfurt (rôle-titre de Tosca, Puccini) ainsi qu’au Théâtre d’État de Salzbourg (Micaëla dans Carmen, Bizet). Au cours de la saison 2016-2017, Elena Stikhina fait ses débuts au Théâtre de Bâle (Leonora dans La Force du destin, Verdi), au Théâtre Mariinsky (rôle-titre

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de Salomé, Strauss) et à l’Opéra natio-nal de Finlande d’Helsinki (Tatiana dans Eugène Onéguine, Moussorgski). En 2017, ce sont ses débuts dans les rôles de Lady Macbeth (Macbeth, Verdi) et Senta (Le Vaisseau fantôme, Wagner) sur la Scène Primorsky. Pour son interprétation du rôle-titre de Salomé dans la production du Théâtre Mariinsky, Elena Stikhina se voit remettre le prix d’opéra Onéguine, le Sofit d’or (première récompense théâtrale de Saint-Pétersbourg), et est nominée pour le Masque d’or. Ses engagements l’amènent à se produire à l’Opéra national de Paris, à la Philharmonie de Paris, au Festival de Baden-Baden et à la Deutsche Oper de Berlin ainsi qu’à l’Opéra de Boston sous la direction de Valery Gergiev. Ses projets incluent Suor Angelica au Metropolitan Opera, La Force du destin au Semperoper et Madame Butterfly au De Nationale Opera.

Evgeny NikitinArtiste d’honneur de Russie, Evgeny Nikitin se distingue au Concours international d’opéra Petchkovski de Saint-Pétersbourg (1996), au Concours international jeunes chanteurs d’opéra Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg (1998) et au Concours internatio-nal Tchaïkovski de Moscou (1998). Son interprétation du rôle de Grigori Griaznoï dans La Fiancée du tsar de Rimski-Korsakov lui vaut le Sofit d’or,

plus haute récompense théâtrale de Saint-Pétersbourg (meilleur rôle en théâtre musical, 2005). Evgeny Nikitin est diplômé du Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg et rejoint le Théâtre Mariinsky alors qu’i l est étudiant en quatr ième année. Wagner, avec qui il s’attire les honneurs de la presse russe et inter-nationale, occupe une place prépon-dérante dans son répertoire. Evgeny Nikitin se produit sur les plus grandes scènes du monde et dans les meil-leurs festivals d’opéra. En 2002, il fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York dans Dolokhov (Guerre et Paix, Prokofiev). Il est ensuite réinvité pour incarner Colline (La Bohème, Puccini), Pogner (Les Maîtres chan-teurs de Nuremberg, Wagner), Fasolt (L’Or du Rhin, Wagner), Oreste (Elektra, Strauss) et Klingsor (Parsifal, Wagner). Il fait ses débuts à Paris en 2003 au Théâtre du Châtelet dans le rôle-titre du Démon de Rubinstein, et est invité à plusieurs reprises par l’Opéra de Paris (Il prigioniero, Salomé, Parsifal, La Dame de pique, Le Crépuscule des dieux, Elektra). Il est régulièrement invité à l’Opéra d’État de Bavière de Munich, où il fait ses débuts en 2008 dans Iokanaan (Salomé ). Au cours de la dernière saison, il y incarne Ruprecht dans une nouvelle produc-tion de L’Ange de feu de Prokofiev. Au cours de la saison 2016-2017, Evgeny Nikitin débute dans Tristan et Isolde

2020

de Wagner au Metropolitan Opera, incarnant Kurwenal aux côtés de Nina Stemme, René Pape et Ekaterina Gubanova. Il apparaît dans Fidelio à Naples ainsi que dans Parsifal au Metropolitan Opera, à l’Opéra de Paris et au Festival de Pâques de Baden-Baden. Evgeny Nikitin parti-cipe à l’enre gistrement par le Théâtre Mariinsky de Boris Godounov de Moussorgski et Semyon Kotko de Prokofiev. Il est présent dans les enre-gistrements du label Mariinsky d’Œdi-pus Rex, Semyon Kotko, L’Or du Rhin et Parsifal. Avec le London Symphony Orchestra et Valery Gergiev, il grave la Symphonie no 8 de Mahler ainsi que Roméo et Juliette de Gounod ; avec Les Musiciens du Louvre et Marc Minkowski, Le Vaisseau fantôme de Wagner. L’année 2015 voit la parution de son premier disque solo (Wagner), avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et Christian Arming.

Mikhail PetrenkoMikhail Petrenko est diplômé du Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg. Alors qu’il est encore étudiant, il est invité à rejoindre l’Académie des jeunes chanteurs du Mariinsky. Il fait ses débuts au Théâtre Mariinsky dans Semyon Kotko de Prokofiev, et rejoint la troupe d’opéra en 1998. Mikhail Petrenko se distingue dans de prestigieux concours interna-tionaux tels qu’Operalia, les concours

Rimski-Korsakov et Elena Obraztsova ou le Concours Maria Callas « Nuove voci per Verdi » de Parme. Ses débuts en 2004 à la Staatsoper de Berlin en Hunding (La Walkyrie, Wagner), sous la baguette de Daniel Barenboim, lancent sa carrière internationale. Depuis, il est invité par les meilleures maisons d’opéra et les plus grands festivals. Il collabore régulièrement avec d’émil-nents chefs d’orchestre tels que Vladimir Jurowski, Charles Dutoit, Myung-Whun Chung, Daniel Harding, Esa-Pekka Salonen, Simon Rattle, Jonathan Nott, Marc Minkowski, Daniel Barenboim, C h r i s t i a n A r m i n g , C h r i s t o p h Eschenbach et Yannick Nézet-Séguin. Son répertoire comprend notam-ment Le Roi Heinrich (Lohengrin, Wagner), Hunding (La Walkyr ie, Wagner), Hagen (Le Crépuscule des dieux, Wagner), Basilio (Le Barbier de Séville, Rossini), Leporello (Don Giovanni, Mozar t) et Figaro (Les Noces de Figaro, Mozart). Pour cette saison et les suivantes, il est engagé pour le rôle-titre de Boris Godounov à Genève, Leporello à la Deutsche Staatsoper de Berlin et Oreste (Elektra, Strauss) au Metropolitan Opera. Ses engagements de concert comptent la Symphonie no 13 de Chostakovitch avec l’Orchestre Philharmonique de Dresde et l’Orchestre de la Radio Bavaroise de Munich sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, et Le Château de Barbe-bleue de Bartók au Concertgebouw

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d’Amsterdam. Il est doté par ailleurs d’un large répertoire de concert. Sa vaste discographie comprend La Walkyrie sous la direction de Valery Gergiev (label Mariinsky) ainsi que Roméo et Juliette de Gounod dirigé par Yannick Nézet-Séguin (Deutsche Grammophon). S’y ajoute un enregis-trement des Cloches de Rachmaninov avec les Berliner Philharmoniker et Simon Rattle (EMI), sans oublier Leporello dans la version filmée de Don Giovanni (Juan de Kasper Holten). En novembre 2011, Mikhail Petrenko interprète le rôle de Rouslan (Rouslan et Ludmila, Glinka) pour la réouverture du Théâtre Bolchoï de Moscou.

Zlata BulychevaZlata Bulycheva es t lauréate du Concours international Tchaïkovski de Moscou (1999), du Concours Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg (1998) et du Concours international d’opéra Pechkovsky de Saint-Pétersbourg (premier prix, 1996). Elle étudie au Conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg jusqu’à son diplôme, obtenu en 1995, suivi d’un cycle de perfectionnement. Elle complète sa formation à la Hochschule für Musik de Stut tgar t et intègre la troupe d’opéra du Mariinsky en 1996. Avec la troupe du Mariinsky, Zlata Bulycheva se produit en tournée en Europe, aux États-Unis, en Amérique du Sud et au Japon dans un vaste répertoire lyrique.

Son répertoire de concert comprend en outre des cantates et oratorios de Bach, Pergolèse, Mozart, Beethoven, Verdi, Berlioz, Wagner, Mahler et Prokofiev. Sa discographie compte Boris Godounov de Moussorgski et L’Amour des trois oranges de Prokofiev (avec l’Orchestre du Théâtre Mariinsky dirigé par Valery Gergiev, Philips Classics).

Anna DenisovaLa jeune soprano Anna Denisova fait ses débuts au Théâtre Mariinsky en 2015 dans le rôle de Pripela (La Dame de pique, Tchaïkovski ) au cours du Festival des Nuits Blanches, sous la baguette de Valery Gergiev. Dans cet te maison, elle se forge un vaste répertoire, qui comprend Nanetta (Falstaff, Verdi), Marfa (La Fiancée du tsar, Rimski-Korsakov), Suor Genovieva (Suor Angelica, Puccini), Zamarashka (Un conte de Noël, Rodion Chtchedrin), Waldvogel (Siegfried, Wagner), Barberine (Les Noces de Figaro, Mozart), Douniacha (Guerre et Paix, Prokofiev) et Jouvenot (Adriana Lecouvreur, Cilea, avec Anna Netrebko dans le rôle-titre, égale-ment donné en tournée à Baden-Baden). Au PromFest (Estonie) et sous la baguette d’Erki Pehk, elle incarne les rôles de Micaëla (Carmen, Bizet) et de Violetta (La tra viata, Verdi). Dans le cadre du festival All Together Opera de Saint-Pétersbourg, elle est Louisa (Les Fiançailles au couvent, Prokofiev)

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et Ludmila (Rouslan et Ludmila, Glinka, dirigé par Fabio Mastrangelo). Rappelons ses premières expériences à l’opéra dans les rôles de Marfa à l’Opéra du Conservatoire de Saint-Pétersbourg et d’Hélène (Aller-retour, Hindemith) au Théâtre de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. En concert, on peut l’applaudir dans Gabriel (La Création, Haydn), la Messe en si mineur et le Magnificat de Bach, les Carmina Burana de Carl Orff, les Litaniæ de Mozart, Les Cloches de Rachmaninov, Le Messie de Haendel et la Messe en mi bémol majeur de Schubert, avec des orchestres tels que l’Orchestre du Théâtre Mariinsky et l’Orchestre Philharmonique de Sverdlovsk. Anna Denisova se distingue en remportant le deuxième prix au Concours des Maîtres Chanteurs de Nuremberg (2018), le deuxième prix du Concours « Rossignol d’ambre » Zara Dolukhanova (2016), le premier prix du Concours Jakub Pustina en République Tchèque (2014) et le deuxième prix du Concours Klaudia Taev en Estonie (2013). Après une première formation à l’Institut régional des arts de Khabarovsk, elle remporte le premier prix du Concours « Nouveaux Noms » (2010) ainsi que le prix Denis Matsuev. Elle intègre alors le Conservatoire de Saint-Pétersbourg, obtient son diplôme (2016) et enchaîne avec des études de troisième cycle.

Marina MishukArtiste d’honneur de Russie, lauréate du Concours Glinka inter-union de Vilnius en 1971 et du Concours de Paris en 1976, Marina Mishuk reçoit en 2008 la médaille de l’Ordre pour ses services rendus à la patrie. Marina Mishuk est diplômée du Conservatoire Rimski-Korsakov de Leningrad. Les débuts de sa collaboration avec le Théâtre Mariinsky remontent à 1978. Depuis, elle a été directement concernée par les principales créations du théâtre en tant que pianiste et chef de chant. Sa tâche principale a été de préparer les solistes à l’un des grands projets du Mariinsky, la Tétralogie de Wagner. Marina Mishuk par ticipe à toutes les productions wagnériennes du théâtre, associée à la mise en scène de Lohengrin, Parsifal, Le Vaisseau fantôme et Tristan et Isolde. Elle participe égale-ment à la préparation de premières d’opéras de Donizetti, Verdi, Mozart, Strauss et de bien d’autres composi-teurs étrangers et russes lorsque Valery Gergiev est directeur musical de la maison. En plus de son travail auprès des chanteurs d’opéra, elle est souvent contactée par les théâtres pour traduire des livrets d’opéra. Très demandée en concert, la pianiste accompagne des artistes tels que Sergey Leiferkus, Vasily Gerello, Anna Netrebko et Mikhail Petrenko. Elle a enregistré plus d’une dizaine de disques de romances de compositeurs russes avec Konstantin

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Pluzhnikov. Marina Mishuk se produit avec la troupe du Théâtre Mariinsky dans de nombreux pays d’Europe, aux États-Unis, au Japon et en Corée.

Valery GergievFigure emblématique de l’école de direction de Saint-Pétersbourg, Valery Gergiev fait ses débuts au Théâtre Mariinsky (alors le Kirov) en 1978 avec Guerre et Paix de Prokofiev. Il est engagé comme directeur musical de cette maison en 1988, puis comme directeur général et ar tistique en 1996. Depuis son arrivée au pupitre, les anniversaires des compositeurs sont marqués par de grandes festi vités. Grâce aux efforts de Valery Gergiev, le Théâtre Mariinsky redonne vie aux opéras de Wagner. Sous sa direction, l’Orchestre du Théâtre Mariinsky se donne de nouveaux horizons, faisant sien un large répertoire d’opéra et de ballet mais aussi symphonique. Sous son impul sion, le Mariinsky devient un complexe théâtral et de concert unique au monde : l’année 2006 voit l’inaugura-tion du Concert Hall, suivie de celle, en 2013, de la seconde scène (Mariinski II), tandis qu’au 1er janvier 2016 s’ouvre une antenne à Vladivostok (la Scène Primorsky). En 2009 est créé le label Mariinsky, qui a ce jour a publié plus de trente disques salués par le public et la critique internationale. Valery Gergiev mène par ailleurs une riche carrière internationale. Il collabore avec les plus

grandes maisons d’opéra au monde, avec le World Orchestra for Peace (qu’il dirige depuis 1997), les orchestres phil-harmoniques de Berlin, Paris, Vienne, New York et Los Angeles, les orchestres symphoniques de Chicago, Cleveland, Boston et San Francisco, l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam et de nombreuses autres phalanges. De 1995 à 2008, il est chef perma-nent de l’Orches tre Philharmonique de Rot terdam (dont il est encore aujourd’hui chef honoraire) et, de 2007 à 2015, du London Symphony Orchestra. Depuis l’automne 2015, il est à la tête de l’Orches tre Philharmonique de Munich. Valery Gergiev est le fondateur et le directeur de prestigieux festivals comme les Étoiles des nuits blanches à Saint-Pétersbourg depuis 1993, et le Festival de Pâques de Moscou depuis 2002. Depuis 2011, il dirige le comité d’organisation du Concours internatio-nal Tchaïkovski. Musicien remarquable autant que personnage public, Valery Gergiev est décoré par de nombreux pays, à commencer par la Russie mais aussi l’Arménie, la Bulgarie, l’Alle-magne, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la France et le Japon.

Orchestre du MariinskyL’Orchestre du Théâtre Mariinsky est l’une des plus anciennes institutions musicales de Russie. Son histoire remonte au début du xviiie siècle avec le développement de la chapelle

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instrumentale de la cour. Au xixe siècle, Eduard Nápravník joue un rôle clé dans l’émergence de l’ensemble, et demeure à sa tête durant plus d’un demi-siècle. Le degré d’excellence de l’orchestre est reconnu à maintes reprises par les éminents musiciens qui le dirigent, parmi lesquels Ber lioz, Wagner, Bülow, Tchaïkovski, Mahler, Nikisch et Rachmaninov. Pendant la période soviétique, les traditions qui avaient fait le renom de cet ensemble perdurent grâce à des chefs tels que Vladimir Dranishnikov, Ariy Pazovsky, Evgeny Mravinsky, Konstantin Simeonov et Yuri Temirkanov. L’orchestre a l’hon-neur de créer plusieurs opéras et ballets de Tchaïkovski, des opéras de Glinka, Moussorgski et Rimski-Korsakov ainsi que des ballets de Chostakovitch, Khatchatourian et Assafiev. Depuis 1988, il est dirigé par Valery Gergiev, musicien de premier ordre et figure d’exception du monde musical. L’arrivée de Valery Gergiev à sa tête ouvre une nouvelle ère pour l’ensem ble, avec une rapide extension de son répertoire, lequel comprend aujourd’hui toutes les symphonies de Beethoven, Mahler, Prokofiev et Chostakovitch, les Requiem de Mozart, Berlioz, Verdi, Brahms et Tichtchenko ainsi que des pièces de Stravinski, Messiaen, Dutilleux, Henze, Chtchedrin, Goubaïdoulina, Kantcheli et Karetnikov, programmes que l’orchestre interprète dans les meilleures salles du monde entier.

Les partenaires de l’Orchestre du Mariinsky sont VTB Bank, Yoko Ceschina et Sberbank.

Violons IOlga VolkovaLeonid VekslerKhristian ArtamonovKristina MinosianDanara UrgadulovaAkhan MeirbekovAndrei ProkazinYekaterina GribanovaTatiana MorozYelizaveta SemaginaDmitry DemidovMichael SchaffarczykYana YukhmanovaOlga Mikhailova

Violons IIZumrad IlievaMaria SafarovaElena LuferovaViktoria ShchukinaAnastasia LukirskayaNatalia PolevayaNina PirogovaDmitry NeklyudovOlesya KryzhovaNatalia IzakTamara LazarovaAlexei Okhotnikov

AltosDinara MuratovaLina Golovina

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Mikhail AnikeyevIrina IvanovaYuri BaranovLyudmila KetovaSergei ShnyryovAndrei PetushkovVlada SokolovaAnton Kolobov

VioloncellesOleg SendetskyViktor KustovVladimir YunovichOxana MorozTamara SakarAnton ValnerYekaterina LebedevaDaria Zemskaya

ContrebassesKirill KarikovYevgeny RyzhkovAngela Contreras ReyesDenis KashinBoris MarkelovDemian Gorodnichin

FlûtesSofia VilandAlexander MarineskuAglaya ShuplyakovaYekaterina RostovskayaMikhail Pobedinsky

HautboisPavel KundyanokAlexei Fyodorov

Viktor UkhalinPavel TerentievIlya Ilyin

ClarinettesViktor KulykNikita VaganovSergei RymarYuri ZyuryaevVitaly Papyrin

BassonsRodion TolmachevYuri RadzevichRuslan MamedovMaxim Karpinsky

CorsDmitry VorontsovAlexander AfanasievZakhar KatsmanIgor ProkofievAlexei PozinVladislav KuznetsovYuri AkimkinPyotr RodinVitaly MusarovAlexei Tses

Trompettes, cornetsVitaly ZaitsevNikita IstominStanislav Ilchenko

TrombonesAlexei LobikovAlexander Gorbunov

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Partenaire de la Philharmonie de Paris

Le montant de la course est établi suivant indication du compteur et selon le tarif préfectoral en vigueur.

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Pavel SerdyukMikhail SeliverstovVladimir Polevin

TubaNikolai Slepniov

PercussionsAndrei KhotinFyodor KhandrikovYuri AlexeyevYevgeny ZhikalovDmitry Fyodorov

HarpeMaria KrushevskayaArtemy Izmailov

Chef de l’orchestre de scèneArseny Shuplyakov

RégisseursPavel GorshkovViktor Ardabiev

Responsable de tournéeAlina Isaeva

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POLITIQUE DE L’AUTONOMIE MUSICALE : ESSAIS PHILOSOPHIQUESLYDIA GOEHRtraduit de l’anglais par Élise Marrou et Lambert Doussonavec la collaboration de Claire Martinet

L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E

Depuis le XIXe siècle, la musique cherche sa « voix ». Dans cette quête d’autonomie, des figures telles que Richard Wagner, Arnold Schoenberg ou Glenn Gould ont tenté de réévaluer les possibilités créatrices de l’expression musicale. Quel lien entre la dissimulation d’un orchestre dans une fosse engloutie, la capacité de préserver son identité musicale en situation d’exil, l’abandon du concert au profit du studio d’enregistrement ? Dans ces cinq essais, en dialogue et en conflit avec la pensée wagnérienne, Lydia Goehr sonde les limites philosophiques et politiques de nos idées musicales.

Philosophe reconnue internationalement pour ses travaux en esthétique, Lydia Goehr est professeure à Columbia University (New York).

La rue musicale [Esthétique]

361 pages • 12 x 17 cm • 16,90 €

ISBN 979-10-94642-02-3 • Septembre 2016

La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Philharmonie de Paris d’établir des passerelles entre diff érents niveaux de discours et de représentation, afi n d’accompagner une compréhension renouvelée des usages de la musique.

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OPÉRAÀ LA PHILHARMONIE

Biennale 11 - 21 janvier

BARTÓK / LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE

BERIO / ORFEO II I

BERLIOZ / LA DAMNATION DE FAUST

GALUPPI / LE MONDE À L’ENVERS

HAENDEL / SÉMÉLÉ

HAYDN / LE MONDE DE LA LUNE

JANÁČEK / LA PETITE RENARDE RUSÉE

RIMSKI-KORSAKOV / IVAN LE TERRIBLE

RONCHETTI / INEDIA PRODIGIOSA

SALIERI / TARARE

STOCKHAUSEN / SAMSTAG AUS LICHT

STRAVINSKI / THE RAKE’S PROGRESS

VIVALDI / JUDITH TRIOMPHANTE

WAGNER / SIEGFRIED • LE CRÉPUSCULE DES DIEUX

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