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RESTITUTION DES ATELIERS DE CONCERTATION DU SRADDET Lundi 02 octobre 2017 – Zénith de Caen Compte rendu synthétique

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RESTITUTION DES ATELIERS DE CONCERTATION

DU SRADDET

Lundi 02 octobre 2017 – Zénith de Caen

Compte rendu synthétique

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Restitution des Ateliers de concertation du SRADDET – Caen le 02 octobre 2017

Introduction

Rebecca ARMSTRONG Animatrice, fondatrice de l’ATELIER

Nous allons nous intéresser au SRADDET, plus particulièrement aux 5 ateliers qui se sont tenus en juin et juillet afin d’aborder différents enjeux. Nous en ferons une synthèse, non exhaustive en raison de la richesse des propositions et objectifs mis en évidence. Nous allons commencer par regarder un film, et je vous informe qu’en parallèle, la Région organise cet après-midi des sessions de speed-dating permettant de découvrir divers dispositifs régionaux. N’hésitez pas à vous y rendre et à revenir afin de profiter des différents temps de cette journée. Plus qu’un schéma, le SRADDET doit être un processus, une dynamique permettant de construire ensemble une Région avec des objectifs, des enjeux et un cap partagés. J’invite Guy LEFRAND à ouvrir ce temps de restitution.

Guy LEFRAND Vice-président de la Région en charge de l’aménagement du territoire, des relations avec les collectivités locales, de la ruralité et de la démographie médicale

Vous m’avez entendu parler de la technocratie ambiante et dangereuse. Le SRADDET pourrait être technocrate, puisqu’il est prescriptif, toutefois nous avons fait le pari qu’il soit plutôt technologique, et qu’il déclenche une véritable appétence à préparer ensemble notre territoire. Nous en avons déjà parlé ce matin, avec la centralisation ambiante et les inquiétudes de chacun : il est essentiel que notre territoire soit cohérent sur tout ce qui le concerne, notamment le vivre ensemble, les transports et la qualité de vie. À cet effet, nous avons mis en dialogue les différents organismes concernés, afin d’éviter le travail en silo et d’obtenir une vision globale du territoire. C’est tout ce travail que nous avons à mener ensemble, et j’insiste sur ce point, car plus de 500 personnes de toute la Normandie ont participé aux 5 ateliers. Nous avons également reçu de nombreuses contributions sur la manière dont chacun imagine la Région demain. Par conséquent, l’objectif de la présente réunion est de faire le point sur ce qui a été dit, proposé et réalisé afin que nous puissions une fois encore échanger et vous redonner la parole. Ce processus de co-élaboration se poursuivra, car nous avons le devoir de réaliser ce SRADDET ensemble, afin de disposer d’un outil utile et au service de tous territoires, quel que soit leur niveau de richesse ou d’organisation. Je vous remercie d’être présents et vous rappelle que le SRADDET doit être prêt pour 2018, et définitivement adopté fin 2019. Il nous reste donc peu de temps pour le mener à bien.

Rebecca ARMSTRONG Nous allons rendre compte des échanges sans être exhaustifs, toutefois les comptes rendus de chaque atelier sont disponibles en ligne sur le site de la Région. En outre, à l’issue de cet après-midi, une synthèse vous sera remise à la sortie de la salle. Pour évoquer les différents thèmes de ces ateliers, nous allons nous organiser en 2 tables rondes : la première s’intitule « Maillage du territoire : l’équilibre par la coopération », et la seconde « Qualité de vie : la résilience par l’innovation ».

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Restitution des Ateliers de concertation du SRADDET – Caen le 02 octobre 2017

Table-ronde « Maillage du territoire : l’équilibre par la coopération »

Rebecca ARMSTRONG Pour évoquer cette première thématique, j’invite à nous rejoindre Bruno DUMONT, Directeur Grands Partenariats et Pilotage des Politiques Publiques, Thierry LOCHARD, Chef de projets Mobilités et projets urbains, Agence d’urbanisme de la région du Havre et de l’Estuaire de la Seine ainsi que Vincent BRETEAU, Directeur Général Adjoint Transports et Aménagement du Territoire. J’invite Guy LEFRAND à rester avec nous pour cette restitution. J’aimerais commencer avec Bruno DUMONT, qui a suivi toutes les étapes de ce SRADDET avec ses équipes et a choisi les mots clés de cette table ronde, et lui demander quelles sont les idées essentielles ressorties de ces ateliers.

Bruno DUMONT Région Normandie, Directeur Grands Partenariats et Pilotage des Politiques Publiques

Cette première séance fait écho à l’atelier complémentarité des territoires, ainsi qu’à celui sur les réseaux de transports, de communication et d’énergie. Sur la question de l’aménagement territorial, est fortement ressortie la nécessité de disposer d’une organisation équilibrée, structurée et solidaire, ce qui signifie : conforter les centralités en s’appuyant sur les grandes agglomérations, les villes moyennes et les bourgs ruraux structurants ; structurer et conforter les polarités économiques ; veiller à la bonne complémentarité entre les territoires urbains et ruraux ; mieux gérer les espaces périurbains, également nommés interstitiels ; renforcer les complémentarités et les coopérations, dans le territoire, à ses frontières et plus largement au niveau national et international.

Rebecca ARMSTRONG La notion de maillage était en effet très présente, et des points, valeurs et objectifs ont fait consensus et sont revenus régulièrement.

Bruno DUMONT En effet, il a beaucoup été question de ruralité, notamment sous l’angle du fait métropolitain, qu’il faut accepter mais qui doit entraîner les territoires ruraux. L’agriculture a été soulevée également, en tant qu’important secteur économique et qu’acteur du territoire rural.

Rebecca ARMSTRONG La question des transports est l’une des faiblesses de la Région, qui est souvent ressortie.

Bruno DUMONT Oui, il y beaucoup d’attentes et d’enjeux relatifs à l’offre de transports, à imaginer durable à la fois pour les habitants et les entreprises, en tant que vecteur économique. Elle devra non seulement être multimodale, intermodale et interopérable, mais également accessible via le numérique.

Rebecca ARMSTRONG Avant de laisser réagir les participants, j’aimerais entendre l’opinion de M. BRETEAU, Directeur Général Adjoint Transports et Aménagement du Territoire, ce qui inclut également le numérique. On parle de coopération et de complémentarité, pensez-vous que le SRADDET sera un support constructif dans ce domaine ?

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Restitution des Ateliers de concertation du SRADDET – Caen le 02 octobre 2017

Vincent BRETEAU Région Normandie, Directeur Général Adjoint Transports et Aménagement du Territoire

Oui, car je sujet du numérique est aujourd’hui interrelié à l’ensemble des questions d’aménagement du territoire. Pour faire le lien avec les mobilités, et plus généralement les échanges entre territoires, ce thème évoque également la substitution entre numérique et mobilité, avec le télétravail par exemple. Toutefois, la substitution n’exclut pas la complémentarité entre différents types de mobilité et de non-mobilité. En effet, le temps gagné en ne se déplaçant pas est investi autrement, par exemple dans les activités culturelles et sportives, mais également professionnelles via les outils numériques. Nous devons par conséquent équiper le territoire en infrastructures numériques comme la fibre, mais également en espaces de coworking et tiers-lieux, et ce dans les différents niveaux de l’armature urbaine. Dans ce domaine, la Région est tout à fait alignée sur ce qui ressort des ateliers.

Rebecca ARMSTRONG Oui, et nous sommes également dans cette logique de transversalité du SRADDET, car la mobilité des personnes est un enjeu de complémentarité et d’articulation cohérent et constructif des territoires. J’avais utilisé le terme provocateur de « non mobilité », pour les personnes en territoire rural, afin d’évoquer les possibilités de télétravail ou de coworking permettant d’éviter des trajets de 50 km. M.LOCHARD, souscrivez-vous à cette expression ?

Thierry LOCHARD Chef de projets Mobilités et projets urbains, Agence d’urbanisme de la région du Havre et de l’estuaire de la Seine

Non, justement. Il me semble au contraire que le coworking est lié à l’hypermobilité, et constitue une manière de mieux s’organiser, de manière collective. Le télétravail apporte un certain confort, notamment pour les grands déplacements, et permet de mieux articuler les divers temps de la vie. Toutefois, il ne doit pas se substituer entièrement au travail sur site et doit être compris, comme le coworking et les tiers-lieux, comme un lieu complémentaire.

Rebecca ARMSTRONG La non mobilité, aujourd’hui subie par certains faute de moyens de déplacement, pourrait donc devenir, grâce à un outil SRADDET apportant une cohérence, une mobilité choisie répondant aux enjeux d’hypermobilité de notre modèle social actuel. Guy LEFRAND, j’aimerais revenir avec vous sur la notion de passage de la concurrence à la complémentarité, et vous demander si justement le SRADDET peut contribuer à instaurer des modèles de gouvernance innovants.

Guy LEFRAND Il est utopique de vouloir entièrement supprimer la concurrence par la complémentarité, en outre l’émulation entre territoires est positive. Toutefois, il est bien sûr essentiel de développer la complémentarité et de définir les niveaux de cette dernière, tout en déterminant où nous sommes concurrents et où nous sommes complémentaires, sujet par sujet, et en fonction des divers EPCI et syndicats... Et c’est là que l’on voit bien que chaque niveau doit s’inventer une complémentarité, en fonction des sujets traités.

Rebecca ARMSTRONG Très bien. Vincent, j’aimerais revenir avec vous sur la question des transports, de marchandises en particulier, un sujet générant de fortes attentes.

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Vincent BRETEAU Ce n’est pas étonnant, la Région Normandie étant fortement logistique, notamment de par ses ports créant du trafic de marchandises et de camions. Nous pouvons devenir encore meilleurs sur cet enjeu économique, et avons besoin à la fois d’infrastructures et d’innovation dans les services. Dans ce dernier domaine, les innovations sont en partie portées par des entreprises normandes, par exemple les cargo community systems, qui permettent de suivre les marchandises à travers toutes les chaînes logistiques, l’internet des objets ou encore les block chains. Nous en parlons beaucoup car comme toutes les régions impliquées dans le transport de marchandises, nous en subissons les impacts sur certains territoires et devons les réduire, par exemple via le report modal.

Rebecca ARMSTRONG Bien qu’un schéma particulier traite du développement économique, le SRADDET peut là encore catalyser les différentes dynamiques, par exemple dans la mesure où l’avenir des ports de l’axe Seine passe par les terres.

Vincent BRETEAU Tout à fait, et c’est pourquoi la Région a décidé de développer l’un des volets facultatifs du SRADDET, celui de la logistique, car le transport de marchandises à l’échelle mondiale se fait aujourd’hui principalement sur terre.

Rebecca ARMSTRONG Thierry LOCHARD, j’aimerais connaître votre regard sur ce point en tant que chef de projets mobilités et au vu de la géographie spécifique de la Normandie, avec ses 3 métropoles. Thierry LOCHARD Nous avons en effet la chance de disposer de 3 grandes villes, qui constituent une armature très intéressante, même si le SRADDET ne doit pas tomber dans le piège de ne s’occuper que des métropoles. Notre armature très particulière offre à la fois un maillage urbain et un maillage de proximité, indissociables. Il s’agit donc d’y adjoindre un maillage de mobilité qui réponde aux attentes des habitants. Les gares et haltes ferroviaires sont des points d’entrée très intéressants, que les 2 ex-Régions ont bien modernisés, même si des efforts restent à faire en termes de services en gare et de rabattement. En effet, le transport ferroviaire est l’outil de report modal alternatif à la voiture individuelle.

Rebecca ARMSTRONG Un point que vous avez évoqué, Bruno DUMONT, est la question de la périurbanité et de ce que l’on a nommé les espaces interstitiels, que l’on a du mal à qualifier et à définir.

Bruno DUMONT Oui, et le SRADDET doit nous permettre d’avoir une approche plus qualitative de ces espaces en termes d’aménagement, de gestion de l’espace, de mixité fonctionnelle…

Rebecca ARMSTRONG Je me tourne maintenant vers la salle afin de recueillir les opinions, remarques, questions…

Échanges avec la salle

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Jean-Pierre GIROD Vice-président du Comité économique social environnemental régional

On voit que le chemin de fer représente le squelette des infrastructures, et que les gares doivent devenir des lieux de vie. Je vois toutefois des éléments manquants : par exemple Glos-sur-Risle pourrait desservir Pont-Audemer ou Honfleur, qui sont des pôles moyens. Est-ce envisageable pour les mobilités quotidiennes ou le tourisme ? En effet, nous voulons capter le tourisme d’Île-de-France, or 25 % à 30 % des ménages ne disposent pas de voiture. C’est également le cas du Mont-Saint-Michel, dont la desserte s’arrête quelques kilomètres avant le Mont.

Rebecca ARMSTRONG Vincent BRETEAU, je sais que vous travaillez sur un schéma de desserte et donc la complémentarité entre les différents modes.

Vincent BRETEAU Oui. Je rappelle que la Région reprend en 2020 les intercités, actuellement sous autorité de l’État. Nous bénéficions par ailleurs du transfert des bus et cars départementaux, ce qui signifie que nous allons gérer l’ensemble des modes de transport hors agglomération. Nous saisissons donc cette occasion pour repenser entièrement le schéma de desserte, et choisissons une orientation service. C’est-à-dire que le mode de transport devient secondaire, ce qui importe c’est d’être transporté d’un point à un autre de la manière la plus fluide possible, avec un service répondant aux besoins. Justement, depuis cet été, la desserte Paris-Honfleur existe en tant que telle sur le site de la SNCF : il s’agit d’une intermodalité entre chemin de fer et car, et l’usager achète un seul billet. Nous voulons par ailleurs pousser l’intermodalité plus loin, avec par exemple le covoiturage et les transports à la demande, avec le plus de fluidité possible. Il importe avant tout de positionner le bon transport au bon endroit, en fonction des trafics, avec des dessertes plus ou moins rapides et/ou fines.

Henri LEMOIGNE Président de la Communauté de communes Côte-Ouest, Département de la Manche

Je reviens sur la méthodologie d’élaboration du SRADDET, telle que conçue par la Région. Vous vous êtes appuyés sur des ateliers de concertation, or les communautés de communes n’ont pas été consultées. Il me semble pourtant indispensable qu’elles soient associées à l’élaboration du schéma, et c’est une demande expresse de ma part.

Guy LEFRAND La loi prévoit bien que les collectivités soient impliquées, il est donc prévu de le faire. En outre, la phase de concertation compenait beaucoup d’élus, qui ont fortement participé. Par ailleurs, nous sommes encore dans une phase de concertation, à la suite de laquelle sera rédigé un premier projet, après quoi nous aurons un an pour la consultation. Aujourd’hui, nous vous demandons vos avis, vos idées, et vos contributions via le site web de la Région. Toutes ces informations seront colligées, et de l’été 2018 à l’été 2019 le premier document élaboré sera soumis à consultation par l’ensemble des collectivités concernées. Vous aurez donc un an pour intervenir.

Rebecca ARMSTRONG Merci pour ces précisions. J’ajoute que la Région a reçu une quarantaine de contributions étayées ainsi que 220 questionnaires, qui ont permis de consolider des enjeux mis en évidence lors des ateliers.

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Restitution des Ateliers de concertation du SRADDET – Caen le 02 octobre 2017

Jean-Pierre LHONNEUR Président de la Communauté de communes de la Baie du Cotentin

J’aimerais savoir comment a été élaborée la carte qui nous a été présentée, car j’y vois des déserts et des villes pourtant dynamiques n’y figurant pas.

Rebecca ARMSTRONG Il s’agit uniquement d’une carte d’illustration, la carte des aires urbaines.

Jean-Pierre LHONNEUR Je vois un désert dans le sud du Cotentin, où il y a pourtant de l’activité.

Bruno DUMONT Il s’agit d’une carte élaborée à partir des données de l’Insee, qui illustre l’aire d’influence des zones urbaines, notamment en termes d’emploi.

Jean-Pierre LHONNEUR Elle date de 2013, or des EPCI et des communes se sont regroupés depuis.

Rebecca ARMSTRONG Je vous rassure, il ne s’agit que d’une carte parmi d’autres, qui permettent justement de croiser les informations.

Jean-Pierre LHONNEUR Je pense qu’il faut intégrer Valognes, qui est une aire dynamique.

Rebecca ARMSTRONG Merci. J’ajoute un point évoqué lors des ateliers, le fait que le SRADDET doive proposer une cohérence à l’échelle régionale, tout en faisant du sur mesure en fonction des besoins des différents territoires. Cela signifie-t-il que nous allons faire table rase d’initiatives locales de mobilité qui proposent des solutions de type covoiturage ?

Vincent BRETEAU Non, au contraire. Nous sommes bien sûr ouverts aux initiatives existantes et à venir, et nous comptons sur les retours d’expérience des territoires. Cela nous permettra de soutenir les diverses expérimentations et, si elles sont concluantes, de les proposer à d’autres territoires.

Thierry LOCHARD Plus globalement, il est vrai que les AOM relèvent des agglomérations ou de la Région et sont des compétences compliquées à mettre en place car coûteuses. Par contre, les EPCI ont une force, les SCoT et les PLUi, et il nous incombe de mettre en complémentarité tous ces réseaux.

Franck STEUNOU Directeur de l’Institut de plasturgie d’Alençon

Pourriez-vous définir par quelques exemples l’hypermobilité ?

Thierry LOCHARD La population est de plus en plus mobile, au niveau professionnel comme personnel. Par exemple, pour le tourisme, il serait intéressant de mettre en réseau le littoral, ce qui n’est pas le cas actuellement. On associe aussi l’hypermobilité aux grandes métropoles et aux catégories socio-professionnelles supérieures, mais par exemple le coworking ne les concerne pas exclusivement.

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Restitution des Ateliers de concertation du SRADDET – Caen le 02 octobre 2017

Rebecca ARMSTRONG On entend aussi par-là les mobilités protéiformes, et pas uniquement pendulaires, matin et soir 5 fois par semaine.

Guy LEFRAND Le numérique est également inclus, avec l’e-administration par exemple. Cela me permet de relancer le débat sur la mobilité, car nous rêvons à la fois de tout régler sur internet grâce à la fibre optique et de faire vivre nos centres-villes, de ne plus avoir de voiture mais que les clients continuent à se rendre chez les commerçants des petites rues excentrées… Vous voyez que le sujet est vaste. Par ailleurs, les transports sont extrêmement coûteux et les usagers ne couvrent que 15 % des frais. D’où les expériences de taxi-bus, de vélos électriques… La mobilité, c’est aussi le trajet très proximal et nous devons donc gérer les différents niveaux.

Vincent BRETEAU Il faut également se dire que les évolutions technologiques qui s’amorcent, notamment avec la voiture autonome et propre, annoncent des modifications structurelles immenses. Le SRADDET offre l’occasion d’y réfléchir à long terme, pour éviter par exemple ce qui s’est produit avec les rails de tramway, arrachés puis réinstallés quelques décennies plus tard.

Patrice GERMAIN Vice-président de Normandie-Cabourg-Pays-d’Auge

La voiture autonome et propre pourra également résoudre la question de l’autonomie dans les petites communes rurales, en particulier des personnes âgées.

Guy LEFRAND En effet, c’est un grand problème, et s’y ajoute la question de la répartition des logements sociaux car de toutes petites communes nous en demandent, or elles ne proposent pas de transports en commun. C’est l’une des questions très pragmatiques du SRADDET.

Christine MULLER Fédération de la Jeune Chambre économique Normandie

Le SRADDET n’apporte pas forcément de visibilité sur la jeunesse. Comment prévoit-il de conserver et d’attirer les jeunes diplômés ?

Rebecca ARMSTRONG Cette question a traversé l’ensemble des ateliers, et il est vrai que la Région vieillit. Il y a donc un enjeu de formation supérieure et d’attractivité.

Bruno DUMONT En effet, et le SRADDET sera très transversal, et prendra à la fois en compte le vieillissement de la population et la nécessité de faire venir ou de conserver les jeunes, par exemple par le biais de l’offre de formation et la mobilité, ou encore le logement.

Rebecca ARMSTRONG Ce n’est évidemment pas le SRADDET qui déterminera les plans de formation, mais il permettra de croiser les divers regards et dimensions.

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Table-ronde « Qualité de vie : la résilience par l’innovation »

Rebecca ARMSTRONG J’invite Mmes RAOUS et MÉSIRARD à venir nous rejoindre, et M. DUMONT à débuter la restitution.

Bruno DUMONT Les idées fortes qui ont émergé sont très clairement sont : la préservation et la restauration de la biodiversité et des milieux aquatiques, ainsi que l’adaptation au changement climatique et la transition énergétique. Un focus a également été fait sur la question de l’occupation des sols, de la gestion économe de l’espace et de la préservation des sols.

Rebecca ARMSTRONG Nous avons également évoqué la trame verte et bleue, qui a constitué une continuité sur ces thématiques.

Bruno DUMONT Oui, ces démarches sont déjà engagées et font l’objet de schémas préparés par les 2 ex-Régions. Elles constitueront également un élément fort du SRADDET, à articuler avec les autres thématiques.

Rebecca ARMSTRONG Sont ressorties également les questions d’éducation à l’environnement et de sensibilisation aux enjeux de la transition énergétique et écologique, des problématiques plutôt humaines.

Bruno DUMONT En effet. Le SRADDET posera le cadre et déterminera des objectifs, et au-delà des actions et projets publics, il nous incombera de sensibiliser les habitants à de nouvelles pratiques.

Rebecca ARMSTRONG J’aimerais commencer avec Sandrine MÉSIRARD, sur la question du climat qui a été très présente, plus uniquement en termes de lutte mais aussi d’adaptation, ce qui dénote une certaine maturité.

Sandrine MÉSIRARD Région Normandie, Directrice Énergie, Environnement, Développement Durable

Oui, c’était une agréable surprise et les acteurs nous ont montré qu’ils percevaient l’impact du changement climatique en Normandie, au-delà du contexte international. Ils manifestaient donc également leur intérêt à agir concrètement et localement, et se projetaient déjà dans l’action.

Rebecca ARMSTRONG Sophie RAOUS, vous êtes également sensible à cette question, mais pourriez-vous avant cela nous rappeler ce qu’est l’Institut régional du Développement Durable (IRD2) ?

Sophie RAOUS Coordinatrice de l’Institut régional du Développement Durable (IRD2)

L’IRD2 est un institut co-fondé par la Région et l’université pour faire le lien entre les préoccupations des décideurs locaux et les programmes de recherche et d’enseignement supérieur. Cela fait écho à ce que nous avons entendu ce matin, car l’objectif de l’IRD2 est d’encourager une prise de recul du territoire en faisant intervenir des chercheurs afin d’apporter

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des éclairages.

Rebecca ARMSTRONG En amont de cette rencontre, vous m’indiquiez que cette maturité autour de ces questions pouvait faire émerger des façons nouvelles de travailler et de nouveaux modes de gouvernance, par exemple dans le cadre de « Notre littoral pour demain ».

Sophie RAOUS Il s’agit d’un dispositif de la Région qui a pour objectif d’accompagner les élus de territoires littoraux dans l’élaboration de stratégies à long terme d’adaptation aux changements côtiers. L’IRD2 est intervenu dans les premières phases pour apporter des éclairages d’enseignants-chercheurs économistes, géomorphologues, juristes, historiens… La solidarité entre territoires s’organise également, pas exclusivement sur la bande littorale.

Rebecca ARMSTRONG On retrouve également la question des sols, qui a été évoquée par Bruno DUMONT. Lors des ateliers, de jeunes agriculteurs ont engagé la conversation sur ce thème, car les sols sont souvent uniquement considérés comme un support foncier à aménager.

Sophie RAOUS Cette question est particulièrement intéressante dans un document comme le SRADDET, car la préservation des sols impacte également le changement climatique, la santé, l’alimentation, l’épuration et le stockage de l’eau, ou encore les médicaments puisque les premiers antibiotiques ont été synthétisés à partir de micro-organismes du sol. Pouvoir faire apparaître cette ressource et la multifonctionnalité des sols dans un document comme le SRADDET est donc particulièrement intéressant, et assure une cohérence entre toutes les politiques de développement durable.

Rebecca ARMSTRONG Sandrine, vous traitez des questions d’environnement, d’énergie, et de développement durable. Voyez-vous une opportunité dans le fait que le SRADDET intègre cette multifonctionnalité des sols ?

Sandrine MÉSIRARD En effet. L’intérêt principal du SRADDET est de pouvoir intégrer différents schémas préexistants, notamment les schémas régionaux de cohérence écologique et les schémas régionaux Climat-Air-Énergie, également en lien avec le plan déchets. Cette vision transversale permettra de réduire la segmentation des approches et de percevoir les sols comme un tout, avec ses différents usages, utilités et bénéfices, à la fois en termes de biodiversité, d’usages agricoles et urbanistiques…

Rebecca ARMSTRONG Bruno DUMONT, le mot « résilience » a été retenu pour cette table ronde, un mot fort démontrant une envie de rebond positif.

Bruno DUMONT En effet, cette notion de résilience est fortement ressortie de plusieurs ateliers, sur les ressources mais également de la part des habitants dans « Territoires vécus », où il a été question des risques naturels et technologiques, de prévention et d’adaptation, mais aussi des services, comme cela a été évoqué lors de la table ronde précédente. Les habitants ont également fait remonter les enjeux d’un habitat durable, économe en espace, évolutif, et répondant aux besoins futurs, prenant notamment en compte la jeunesse et le vieillissement de la population.

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Rebecca ARMSTRONG D’ailleurs l’habitat intergénérationnel est largement ressorti des questionnaires comme étant une solution d’avenir.

Bruno DUMONT Oui, et je fais donc volontiers le lien entre la question des ressources, du sol, des territoires, et celle du territoire vécu par les habitants. Ce sera le rôle du SRADDET que d’assurer une transversalité entre durabilité des territoires et qualité de vie.

Rebecca ARMSTRONG Guy LEFRAND, mettriez-vous ce terme de « résilience » du côté technocratique ou y voyez-vous le témoignage d’une envie de trouver des solutions positives malgré les diverses contraintes ?

Guy LEFRAND Je pense qu’il faut en retenir le côté positif, à savoir l’appropriation croissante des thématiques par les habitants et les élus. Nous, élus locaux, sommes de plus en plus sensibilisés sur ces sujets, et sommes par exemple nombreux à réfléchir à la réimplantation de la vigne où à la plantation d’arbres différents pour s’adapter aux évolutions à venir. Il importe également de prendre en compte les différences locales dans la politique globale de la Région. La résilience est le fait d’accepter ce qui va arriver, et de réfléchir aux façons d’en profiter et de positiver. Par exemple, une pluviométrie moindre peut faciliter les déplacements en vélo, et ce n’est pas anecdotique car c’est tout notre environnement, au sens large, que nous allons voir changer. Cela dépasse le foncier. Certaines communes ont besoin de foncier pour leur économie, d’autres affirment que l’agriculture est également de l’économie, et d’autres encore que l’environnement de la vallée de Seine comprend également le fluvial. Le tourisme fluvial fonctionne s’il existe de la biodiversité et si on sait le vendre. Nous devons donc faire en sorte que tout ce biotope se retrouve, que l’on puisse avoir à la fois une industrie, une agriculture de qualité raisonnée et une biodiversité favorisant le tourisme fluvial qui explose actuellement. Tout cela n’est pas incompatible et revient à affirmer la complémentarité plutôt que la concurrence. C’est le rôle du SRADDET que de parvenir à une forme de « vivre ensemble ».

Rebecca ARMSTRONG L’une des formes de ce vivre ensemble est l’envie d’expérimenter et d’innover. Sandrine, le SRADDET posera le cadre de la problématique énergétique, et seront élaborés par la suite des outils plus opérationnels. La Région amorce déjà ce travail à travers des appels à projets dans les territoires, afin de mener des expérimentations.

Sandrine MÉSIRARD Tout à fait. Le SRADDET fixera les grands objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, comme auparavant les schémas régionaux Climats-Air-Énergie. Nous restons dans cette lignée. Pour les transports et la mobilité, le SRADDET fixera également les grands objectifs et, pour faire le lien avec les acteurs déjà dans l’action, la Région accompagnera ces derniers dans la mise en œuvre et la déclinaison de ces actions, et leur proposera des outils, dont par exemple les ateliers. Je voudrais également citer trois des appels à manifestation d’intérêt, lancés au mois de juillet : « Territoire 100 % énergie renouvelable », qui vise à accompagner les EPCI dans l’élaboration de stratégies locales de transition énergétique, afin d’atteindre l’autonomie énergétique à l’horizon 2040 ; « Territoire Durable 2030 », accompagnant les territoires dans l’élaboration de stratégies de développement durable multidimensionnelles ; et un appel plus ciblé sur la plantation de haies, destiné à concourir à la restauration de la trame verte et bleue.

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Rebecca ARMSTRONG Voilà trois exemples parmi d’autres. Sophie, ces opportunités d’innover et d’expérimenter sont au cœur de ce que vous aimez observer et accompagner sur les territoires. L’IRD2 est au service des territoires, pour aller plus loin dans la mise en œuvre des objectifs et enjeux mis en évidence par le SRADDET.

Sophie RAOUS Oui, c’est l’objet initial de l’IRD2 que de donner la possibilité aux décideurs locaux au sens large de prendre du recul. Ceux-ci comprennent les associations, les collectivités et les entreprises, soit toutes les personnes ayant des choix stratégiques à opérer suite à tous ces constats de transition. Nous nous situons à une période charnière de l’agriculture, longtemps considérée comme une cause du changement climatique. Avec l’initiative « 4 pour 1 000 » annoncée par le ministre de l’Agriculture en 2014, le regard change et l’agriculteur devient une solution, avec le stockage du carbone. Le rôle de l’IRD2 consistera à faire passer ce message sur les territoires, et à faire dialoguer chercheurs et collectivités. Nous intervenons sur ce type de sujets, et sur la biodiversité par exemple, notamment sur sa valeur. Il ne s’agit pas obligatoirement de valeur monétaire, mais également de changer la vision de la biodiversité en tant que contrainte réglementaire, en tentant de comprendre de quelle manière nos activités économiques s’appuient sur la biodiversité, afin de considérer cette dernière comme une opportunité.

Rebecca ARMSTRONG Il est temps de recueillir vos questions ou remarques sur ces enjeux de transition énergétique, de biodiversité, d’eau, d’agriculture et de résilience.

Échanges avec la salle

Laure FERRIER Union régionale des collectivités forestières de Normandie

Vous avez évoqué les possibilités d’adaptation aux changements climatiques. Je pense que le SRADDET pourrait aller au-delà et réfléchir à la façon de les atténuer. Je pense notamment à une ressource souvent oubliée, locale et renouvelable : la forêt, et le bois qui peut être utilisé dans des projets de développement et de territoires. Nous avons l’avantage d’avoir les trois S, de « séquestration », « substitution » et « stockage » du carbone. Il est également question de cadre de vie et de développement touristique, et la forêt peut constituer une force pour la Normandie.

Sandrine MÉSIRARD Oui, je ne l’ai pas évoqué mais nous avons évidemment à l’esprit le rôle du bois - que l’on parle de haies, de bocages ou de forêts - dans l’atténuation du changement climatique, également en tant que support de biodiversité, de tourisme, de bien-être, et dans la transition énergétique. Nous disposons de nombreuses ressources, à la fois sur le volet « bois et énergie » et dans la valorisation des bois, avec la construction et les bois d’œuvre, qui permettent de développer la valeur ajoutée pour les propriétaires et exploitants forestiers.

Patrick PESQUET Vice-président d’Urbanisme et planification à Caux-Vallée-de-Seine

Je reviens sur le côté schizophrène de notre rôle d’élus, puisque nous devons concilier le développement durable et le développement économique. En effet, nous rencontrons un

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problème lié au développement de zones d’activité : pour développer 200 hectares de zones d’activité multimodales, qui peuvent profiter du fleuve pour transporter des marchandises, il faut compenser a minima par 200 hectares en zone humide. Or c’est un problème de capacité, et non de volonté, car si nous ne voulons pas faire subir de double peine au monde agricole, nous sommes limités dans notre territoire. J’attendrais dans ce cas du SRADDET qu’il soit vecteur de partenariats entre territoires qui auraient besoin d’un soutien sur l’accompagnement environnemental et de territoires comme les nôtres, où l’on a besoin de développement économique. Cela suppose de combiner les fonctions des territoires et de porter un regard sur les compensations qui ne soit pas lié à la géographie limitée d’un territoire, mais à un environnement plus global et plus général, au niveau régional.

Rebecca ARMSTRONG Merci. Nous ne l’avons pas évoqué lors de la table ronde précédente, mais on m’a parlé d’un modèle britannique de partenariat entre des territoires sur des zones qui appellent du développement économique, et des territoires voisins qui relèvent plutôt du concept du no development. Le principe consiste à mutualiser les territoires afin de trouver des solutions.

Bruno DUMONT Ce sont en effet des problématiques qu’il faudra résoudre dans le SRADDET. Je n’ai pas de solution immédiate.

Marie ATINAULT Agence Locale de l’Énergie et du Climat de l’Eure

Une remarque suite à l’évocation du nouveau dispositif de la Région qui s’appelle IDEE, visant à soutenir les territoires 100 % ENR et les territoires durables 2030 : je suis tout à fait en accord avec ce nouveau dispositif, mais il ne faut pas oublier les territoires déjà impliqués dans des démarches « territoires, énergies positives », qui attendent un soutien fort de la Région. J’émets un autre souhait : le SRADDET va dans quelque temps se substituer aux anciens schémas régionaux Climat-Air-Énergie dont les objectifs étaient relativement modestes, au vu de la complexité du domaine énergétique en Normandie, et qui ne seront malgré tout pas atteints en 2020, sans parler de 2050. Par conséquent, si le SRADDET se substitue au SRCAE, il conviendrait d’accélérer les domaines comme l’éolien terrestre, la méthanisation, le bois énergie, l’éolien en mer… Comparativement à d’autres régions en France, nous prenons un retard considérable.

Rebecca ARMSTRONG Merci. Le SRADDET peut-il être l’occasion de rehausser les ambitions et d’accélérer la dynamique sur les objectifs climatiques et environnementaux ?

Sandrine MÉSIRARD Nous sommes en train de travailler, et n’en sommes pas encore à l’écriture des objectifs. Cependant, nous avons les deux schémas régionaux Climat-Air-Énergie relativement récents sur lesquels nous appuyer. C’est malgré tout l’occasion de nous interroger à nouveau sur les objectifs pouvant être fixés, et nous nous y attellerons. Le SRADDET est plutôt destiné à fixer les grandes orientations et les objectifs, sans obligatoirement donner les leviers. Il s’appuiera sur les forces et les atouts du territoire, et en examinera également les faiblesses de

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façon à les corriger. Vous parliez de méthanisation, et nous travaillons en ce moment même à l’élaboration d’un plan visant à activer le développement de cette source d’énergie renouvelable.

Sylvain DELYE FRSEA Normandie

Petit rappel : en 15 ans, nous avons perdu 60 000 hectares de terres agricoles, au profit de routes ou de maisons d’habitation. La nature du sol est importante puisque ces hectares sont perdus pour l’agriculture, mais également pour la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, lorsque l’on bitume ou que l’on met du goudron sur la terre, elle ne capte plus du tout le CO2. Ensuite, au niveau du terrain, même si les zones à l’abandon des villes sont très chères à dépolluer, il est important de partir de ce noyau de foncier avant d’aller vers la ruralité. J’ai l’impression que l’urbanité vient manger la ruralité, car la ruralité est un terme que je n’ai pas trop entendu aujourd'hui. En ce qui concerne les trames bleues et vertes, nous les voyons pour l’instant sur le terrain au travers des PLU et PLUi sous une forme assez décousue. Cela se fait par petites entités, sans réflexion d’ensemble, et nous avons le sentiment que chaque cabinet d‘étude fait sa cuisine interne, ce que nous regrettons.

Rebecca ARMSTRONG Merci. Sur le premier point, Sophie, je pense que vous souscrivez à ce qui a été dit concernant les fonctions des sols dans le stockage du carbone et la limitation des inondations, par exemple.

Sophie RAOUS Il faudrait même aller au-delà. Des scientifiques travaillent actuellement sur la façon d’intégrer cette multifonctionnalité des sols, qui constituent un support d’urbanisme mais rassemblent également toutes les fonctions évoquées précédemment. Comment intègre-t-on l’ensemble de ces fonctions dans les documents d’urbanisme et la planification pour créer un outil d’aide à la décision reposant sur la connaissance de l’ensemble des fonctions que l’on est susceptible de perdre ou de conserver, selon l’usage décidé ? Il s’agit de poursuivre cette logique et de reconnaître que le sol n’est pas qu’un support d’urbanisation et un milieu agricole, et qu’en préservant sa capacité de stockage de carbone ou d’épuration de l’eau, certaines fonctions peuvent être protégées plus durablement.

Guy LEFRAND Sur le premier élément, je dirai que c’est le travail que mène déjà la Région sur la revitalisation des centres-bourgs. Nous devons densifier nos villes, et redonner envie aux habitants d’y vivre : cela signifie que la mobilité doit être bonne, le cadre de vie agréable, les logements de qualité et conformes aux normes énergétiques. Parallèlement, les élus locaux ruraux doivent comprendre que ce n’est pas en créant en permanence des zones pavillonnaires pour faire vivre l’école que l’on aide au mieux son territoire. La réflexion doit donc aller au-delà de la commune, notamment sur l’EPCI. Le deuxième sujet portait sur la trame verte et bleue, qui existe déjà, mais en effet le rôle majeur du SRADDET est de devenir prescriptif, et les futurs SCoT et PLUi devront s’y adapter. Nous sommes en train d’écrire ou de réécrire ces documents, notamment suite aux fusions d’EPCI et l’on remarque par ailleurs que les SCoT dépassent de plus en plus les EPCI. Dans les prochains PLUi et les prochaines révisions SCoT et PLUi, le SRADDET s’imposera, et cette vision plus globale y sera obligatoirement intégrée.

Sandrine MÉSIRARD

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Un petit complément : les Schémas Régionaux de Cohérence Écologique actuels ont vocation à donner cette vision d’ensemble, même si l’échelle des SRCE n’est pas obligatoirement suffisamment précise pour être immédiatement applicable à celle d’un EPCI. C’est pourquoi la Région a lancé, en plus des trois appels à manifestations d’intérêt mentionnés tout à l'heure, un appel à projets pour aider les EPCI à élaborer des stratégies locales « trames vertes et bleues » plus faciles à intégrer ensuite dans les PLU et PLUi. En parallèle, des guides pratiques de déclinaison des SRCE ont été élaborés et assortis de sessions de formation, notamment à destination des bureaux d’étude qui accompagnent les EPCI dans l’élaboration des PLU et PLUi. Avec la fusion de la Région, nous avons moins mis l’accent sur ces démarches, mais le SRADDET sera précisément l’occasion de les remettre au premier plan.

Docteur SALADIN Ville et agglomération du Havre

Pourrait-on imaginer la création d’autoroutes à vélo comme mesure conservatoire ? Aux Pays-Bas, une autoroute à vélo de 40 km entre Arnhem et Nimègue est prioritaire sur tous les moyens de transport. À Nimègue, entre Nimègue et l’université, une deux fois deux voies a été transformée en une deux fois une voie pour les voitures, et deux fois une voie pour les vélos. Ne devrions-nous pas nous engager dans la promotion de ce moyen de transport exceptionnel, le plus efficace sur terre en termes de grammes transportés par watt utilisé ? Copenhague, qui est l’équivalent de l’ACREA, qui correspond à deux CODA, a 50 % de part modale « vélo », 30 % de part modale « piétons », 10 % de transports en commun et 10 % de voitures. On constate immédiatement un effet majeur sur la santé par la dépollution, l’activité physique et la diminution du bruit, ainsi qu’une diminution des dépenses de santé des ménages et collectivités locales. Les vélos électriques modernes arrivant, ne devrait-on pas s’engager dans une politique de ce type, puisque les transports actifs sont levier principal de l’écologie ? Peut-on imaginer des mesures compensatoires, et l’intégration au SRADDET de mesures très volontaristes ?

Rebecca ARMSTRONG Merci pour ces remarques. Nous ne nous sommes pas penchés sur la question du vélo lors de la première table ronde, mais il fait partie du mix des mobilités.

Bruno DUMONT En effet, je ne sais pas si le SRADDET ira jusqu’à de telles propositions, mais il est clair que le vélo figure dans le mix « mobilité ».

Rebecca ARMSTRONG Ce thème est ressorti régulièrement, également lors des ateliers. Ce dialogue entre tous les acteurs a également permis d’identifier des initiatives dans d’autres régions ou pays et de s’inspirer des bonnes pratiques. Nous n’avons pas encore de réponse à la question sur les autoroutes à vélo, mais ce dernier fait indubitablement partie du mix « mobilité » à venir.

Guy LEFRAND Je pense que nous devons procéder par étape, car par exemple il n’y a aucune piste cyclable permettant de longer les plages du Débarquement. Nous voulons faire du développement durable et du tourisme, et avant de créer des autoroutes, commençons par rendre possibles les déplacements interurbains et touristiques. « La Seine à Vélo » se développe bien, mais, en dehors de cela, nous sommes relativement pauvres. Développons donc ce genre d’initiatives, et là aussi le SRADDET a davantage vocation à orienter qu’à rendre obligatoire la création d’autoroutes à vélo.

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Nous allons donc encourager les déplacements à vélo et, sur ma propre agglomération, nous allons mettre en place un système de Vélib’ avec vélos électriques, et un plan de déplacement à vélo dans les mois qui viennent. Cependant, avançons déjà sur la base, et donnons aux habitants envie de faire du vélo. Ensuite, nous pourrons développer les infrastructures, en incitant plutôt qu’en obligeant.

Rebecca ARMSTRONG « Infrastructures » va de pair avec « culture ». Il s’agit d’une culture à développer et d’un cercle vertueux à engager.

Thierry CHASLES FDSEA de la Manche

Il me semble que le SRADDET comprendra tout de même des choses que nous aurons l’obligation de mettre en place dans les SCoT, et ensuite dans les PLU, ce qui impactera la gestion du territoire local. C’est sur ce point que je désire revenir : lorsque vous parlez de sol, de territoire, de protection des ressources, nous ne pouvons qu’être d’accord avec vous. Cependant, il ne faut pas oublier que l’agriculture doit correspondre à un besoin, qui est une réalité économique. J’invite de plus en plus les agriculteurs à participer aux travaux qui se font dans les PLU locaux mais si tout est verrouillé en amont, au niveau du SCoT, nous ne pourrons plus le faire. Je veux bien conserver le bocage, mais admettons que ce dernier doit évoluer, car j’ai entendu dans le secteur de Coutances un agriculteur qui avait fait 17 hectares de blé pour 18 parcelles, c’est intenable ! Essayons donc de réfléchir dans le bon sens : si nous devons abattre quelques haies afin d’avoir des parcelles correctes, de 4 à 6 hectares de moyenne, il ne faudra pas conserver des endroits où, aujourd'hui, nous avons simplement des moyennes d’un hectare. On parle toujours de replanter des haies, jamais d’en retirer, et c’est perçu très négativement, mais gardons à l’esprit que tout le monde doit pouvoir s’y retrouver.

Rebecca ARMSTRONG Merci. C’est aussi l’un des objectifs de cette concertation. Je le répète, il s’agit de mettre en dialogue les acteurs, et d’avoir tous les éléments sur la table afin de pouvoir arbitrer.

Guy LEFRAND En effet, c’est important. Les choses sont claires : il s’agit d’une co-construction avec les élus locaux. C’est pour cette raison que vous êtes là, et que vous serez consultés sur ce qui sera proposé. Il faut laisser les élus locaux vivre, et donc ne pas être hyper-prescriptif.

Rebecca ARMSTRONG Sophie, un mot de conclusion ? Nous allons engager un petit tour de table de conclusions.

Sophie RAOUS Cela m’évoque la question de la formation et la façon dont, au sein de la formation agricole également, nous amenons de l’innovation dans la manière de considérer la ressource en sols et de la comprendre. On parle beaucoup d’agro-écologie. Je ne suis pas adepte des modèles que l’on calque et que tous les agriculteurs doivent suivre, je préfère leur permettre de prendre du recul afin de mettre en place des itinéraires de cultures mieux adaptés à leur sol. Le côté formation me semble donc indispensable pour le développement durable. À l’IRD2, nous accompagnons de nombreux groupes d’étudiants afin qu’ils travaillent dans des projets tutorés et des stages, car ce sont eux qui seront à la barre plus tard. Nous travaillons à

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trouver des dispositifs qui leur permettront de vivre.

Rebecca ARMSTRONG Merci. Sandrine MÉSIRARD, un mot de conclusion ? C’est vous qui aviez utilisé cette expression : « le SRADDET est une opportunité d’être un ensemblier ».

Sandrine MÉSIRARD Tout à fait. Il a vocation à être ensemblier et ce sera particulièrement vrai sur les sujets de la trame verte et bleue ou de la transition énergétique. Il s’agit également de la question de l’adaptation locale et territoriale aux spécificités infrarégionales. C’est particulièrement vrai pour la trame verte et bleue, car la Normandie est très diverse de ce point de vue. Par conséquent, la réponse du SRADDET doit être différenciée, nous ne pouvons pas plaquer les solutions et dire « il faut avoir telle densité de haies au km2 », quel que soit l’endroit.

Rebecca ARMSTRONG Très bien. Merci beaucoup pour ce mot de conclusion. Bruno, également ?

Bruno DUMONT Le SRADDET sera constitué à la fois d’objectifs que les documents types, SCoT ou PLUi devront les prendre en compte, mais ce seront aussi des règles générales. Nous serons alors dans un aspect plus prescriptif. Les documents de type SCoT ou PLUi devront, par conséquent, être compatibles. Le SRADDET ne va pas uniquement fixer de règles, mais laisser des marges de manœuvre aux documents d’urbanisme locaux.

Rebecca ARMSTRONG Très bien. Merci pour ces précisions. Avant que vous ne concluiez cet après-midi, Guy LEFRAND, j’invite Anne-Claire BIDEAULT, Chef du service régional en charge du SRADDET, à nous rejoindre pour évoquer l’après, à savoir le calendrier à venir. Cet après-midi n’est en effet pas une fin, loin de là.

Anne-Claire BIDEAULT Chef de service Appui aux démarches partenariales et transversales, Région Normandie

Non, en effet. Le SRADDET sera constitué d’une partie « objectifs » et d’une partie « règles », qui ne sauraient s’écrire séparément. La Région n’a pas choisi de définir d’abord des objectifs et ensuite de les décliner en règles, car nous risquerions de nous retrouver avec des incohérences dans le document final. En revanche, le choix a été fait de préparer le schéma sur la base des contributions reçues, des retours des ateliers ainsi que des textes que nous devons prendre en compte et intégrer, anciens schémas ou politiques au niveau de la Région ou de ses partenaires. Sur cette base, nous proposerons à l’Assemblée plénière, si possible en décembre, d’adopter dans un premier temps de grandes orientations qui permettront de valider les travaux que nous allons engager par la suite, de manière à bénéficier d’un cadre sur les priorités retenues et sur lesquelles nous allons travailler dans le cadre du SRADDET. En termes de calendrier, il s’agit de caler les grandes orientations d’ici la fin 2017, puis de continuer à écrire. Nous allons commencer avec les éléments que nous avons, et qui sont très riches. En outre, nous avons des éléments impératifs à inscrire, des objectifs, les anciens SRCE, et des éléments détaillés à reprendre.

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Nous continuerons à faire appel à vous sans attendre le moment de la consultation obligatoire, afin de continuer à travailler ensemble dans le cadre de groupes d’écriture, au format plus réduit que les ateliers, et aux objectifs plus spécifiques. Notre ambition est que le SRADDET reflète également les spécificités de certaines thématiques et nous sommes conscients que pour certains sujets, comme la trame verte et bleue, il faudra à la fois rentrer dans le détail de certains points et, parallèlement, rester dans une approche transversale sur tous ces sujets.

Rebecca ARMSTRONG Merci pour ces précisions. Avant de vous céder la parole pour conclure, Guy LEFRAND, je rappelle que les comptes rendus détaillés de chacun des cinq ateliers sont disponibles en ligne sur le site internet de la Région, et qu’en repartant vous pourrez récupérer la version papier de la synthèse des ateliers.

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Conclusion

Guy LEFRAND Merci. Merci d’être venus nombreux et d’avoir participé à ces échanges. Merci aussi aux services de la Région, qui travaillent énormément. Je parlais ce matin des technocrates, mais je remercie les technologues, ceux qui nous aident à avancer, à progresser et à prendre les bonnes décisions, de manière intelligente et réfléchie, avec de bons diagnostics. J’ai noté l’objectif que vous vous fixiez, même si j’ai également relevé le fait que nous avions encore des efforts de pédagogie et de communication à réaliser. J’ai bien noté vos remarques sur votre souhait que nous allions encore davantage vers vous, les élus. Je note une Région solidaire, durable, connectée, et attractive. Parmi les personnes qui vivent sur ce territoire, il faut une vraie équité et une solidarité et, nous l’avons dit tout à l'heure encore, nous voulons un territoire où les ressources seraient préservées et valorisées, afin que nous puissions continuer à y faire vivre nos enfants. Il s’agirait d’un territoire où les réseaux de transport et de communication seraient à la fois performants, durables, pas trop chers et multimodaux, afin de répondre aux attentes de chacun. Finalement, il s’agit d’une région Normandie à l’image des Normands, sérieux, réfléchis, avec beaucoup de bon sens et toujours dans un équilibre qui permette à nos enfants de continuer à y vivre, et à ceux des autres de s’y installer. Merci pour votre disponibilité. Merci à toutes et à tous.

Rebecca ARMSTRONG Merci à vous. N’hésitez pas à vous rendre vers les speed-datings qui sont encore à votre disposition pour découvrir des dispositifs régionaux destinés à vous aider à mener à bien vos projets.