Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
1
7
REPRÉSENTATIONS DU PEUPLE DE DIEU
� l'assemblée � le corps de Christ � son ouvrage � la famille de Dieu � son temple � l'armée � l'épouse
Derek Prince
2
ISBN 2-911537-69-6
Originally published in English as a series of audiotapes under
the title "7 pictures of God's People" (A5027-A5030)-.
French translation published by permission of Derek Prince
Ministries International USA, P.O. Box 19501, Charlotte, North
Carolina 28219-9501, USA.
Copyright by Derek Prince. All rights reserved.
Copyright French translation March 2004 by DPM
International. All rights reserved.
Traduit par Laurence Jones
Aucun extrait de cette publication ne peut être reproduit ou
transmis sous une forme quelconque, que ce soit par des
moyens électroniques ou mécaniques, y compris la photocopie,
l'enregistrement ou tout stockage ou report de données sans la
permission écrite de l'éditeur.
Sauf autre indication, les citations bibliques de cette publication
sont tirées de la traduction Louis Segond version "La
Colombe".
Publié par Derek Prince Ministries France, année 2004.
Dépôt légal: 1e trimestre 2004
Couverture faite par Damien Baslé, tél./fax 04 75 59 77 44.
Imprimé en France
Pour tout renseignement, et pour obtenir un catalogue de tous les livres et toutes les cassettes de Derek Prince
disponibles, merci de contacter:
DEREK PRINCE MINISTRIES FRANCE
9, Route d'Oupia, B.P.31, 34210 Olonzac FRANCE
tél. (33) 04 68 91 38 72 fax (33) 04 68 91 38 63
E-mail [email protected] * www.derekprince.fr
3
Du même auteur:
Bénédiction ou malédiction: à vous de choisir!! Ils chasseront les démons A la recherche de la vérité Le remède de Dieu contre le rejet Prier pour le gouvernement Les actions de grâces, la louange et l'adoration Votre langue a-t-elle besoin de guérison? Le flacon de médicament de Dieu Le mariage: une alliance Dieu est un Faiseur de mariages Le plan de Dieu pour votre argent L'échange divin La série des fondements de la foi, vol. 1, 2 et 3 Le Saint-Esprit, oui! Mais... La destinée d'Israël et de l'Eglise La sorcellerie, exposée et vaincue La paternité Comment trouver le plan de Dieu pour votre vie Si vous désirez le meilleur de Dieu Les accords de la harpe de David Les eaux amères de la vie La croix: incontournable! Rendez-vous à Jérusalem Qui est le Saint-Esprit? Réclamer votre héritage Et autres.
A commander chez l'éditeur, ou chez votre diffuseur habituel. Ecrivez à notre adresse pour recevoir un catalogue de tous les livres et de toutes les cassettes de Derek Prince et pour
recevoir gratuitement les lettres d'enseignement et de
liaison, quatre fois par an (France et DOM/TOM uniquement): DEREK PRINCE MINISTRIES France
9, Route d'Oupia, B.P.31, 34210 Olonzac France
tél. (33) 04 68 91 38 72 fax (33) 04 68 91 38 63
E-mail [email protected] * www.derekprince.fr
4
SOMMAIRE
Brève introduction à ces sept représentations page 5
1) L'assemblée page 13
2) Son corps et son ouvrage page 35
3) La famille et le temple de Dieu page 63
4) L'épouse et l'armée page 99
5
SEPT REPRÉSENTATIONS DU PEUPLE DE DIEU
BRÈVE INTRODUCTION À CES SEPT REPRÉSENTATIONS
"Sept représentations du peuple de Dieu", tel est le thème de
cette étude. Ces sept images sont tirées de l'épître de Paul aux
Ephésiens; nous allons les passer en revue, avec leurs
références. Pour commencer, je voudrais faire deux remarques
concernant l'épître aux Ephésiens qui me semblent pertinentes
et utiles. Tout d'abord, si nous lisons le verset d'introduction de
cette lettre, nous constatons qu'elle a été écrite à l'église
d'Ephèse par Paul seul: "Paul, apôtre de Jésus-Christ…" Cela la
distingue de beaucoup d'autres épîtres de Paul qui ont été écrites
par lui avec quelqu'un d'autre, comme Paul et Timothée, Paul et
Silvain (Silas) et Timothée, Paul et Epaphrodite, par exemple.
Je pense que le Saint-Esprit a choisi là où le nom de Paul
devrait figurer seul dans les épîtres. Son nom apparaît tout seul
dans Romains et dans Ephésiens. Il y a là une raison importante.
Chacune de ces épîtres contient une révélation unique qui n'a
été attribuée qu'à Paul seul, et il était le seul qui en détenait
l'autorité et qui en était responsable. Cela me fait peur de penser
à la somme de responsabilités que Dieu avait placées sur cet
homme. A un moment donné, Paul parle de "mon évangile",
sous-entendant que, s'il n'avait pas été là, nous n'en aurions pas.
A mon avis, la lettre aux Romains contient une révélation
unique reçue par Paul concernant le salut par la foi par le
moyen de la grâce, et celle aux Ephésiens contient une
révélation unique concernant le peuple de Dieu. Il existe
d'autres épîtres que Paul a écrites seul, mais elles sont adressées
à des personnes, qui sont Timothée et Tite. Je vois là le
fondement d'une relation individuelle d’un père à son fils dans
l'Esprit.
Personne d'autre que Paul n'a été l'auteur de cette épître aux
Ephésiens. Cette lettre traite des révélations spirituelles les plus
6
extraordinaires des Ecritures. L'un des mots clés que nous y
trouvons est "céleste"; il apparaît cinq fois. Le tout mis
ensemble, nous découvrons d'où cette lettre a été écrite: d'une
prison. J'y vois là quelque chose de significatif. Je pense qu'afin
d'atteindre les sommets, il nous faut descendre le plus bas
possible. Je crois qu'il s'agit là d'un principe sur lequel Dieu
insiste tout particulièrement pour nous aujourd'hui, et c'est
souligné dans cette épître. Si vous voulez être élevé, vous devez
commencer par descendre. L'exemple cité dans cette lettre est
Jésus. Dans Ephésiens 4:9-10 (deux versets qui se trouvent
entre parenthèses dans ce quatrième chapitre), parlant de Jésus,
il est dit:
"Or, que signifie: il est monté, sinon qu'il est aussi
descendu dans les régions inférieures de la terre?
Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté
au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes
choses."
Celui qui est monté est aussi celui qui était d’abord descendu.
Je crois qu'il s'agit là d'un principe spirituel. Dans Ephésiens
5:21, je pense que ce principe s'applique à nous tous:
"Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte
de Christ."
Des gens aujourd'hui sont vraiment troublés par ce mot
"soumission". A mon sens, c'est illogique. Je dirais que les
Ecritures exigent de nous tous, en tant que croyants, de nous
soumettre les uns aux autres. Comment faut-il le faire et sur
quels fondements? C'est ce que nous devons savoir. S'opposer
aussi catégoriquement à la soumission est à mon avis malavisé.
La plus grande révélation du peuple de Dieu provient donc
d'un homme se trouvant en prison. Je me demande souvent s'il a
fallu que Dieu fasse mettre Paul en prison pour qu'il puisse être
à jour avec sa correspondance! S'il était comme la plupart des
7
prédicateurs que je connais, c'était probablement le seul moyen
qu'il avait pour que Paul ait assez de temps pour prendre un
stylo. Nous avons peut-être tendance à penser plus souvent à
Paul qu'aux autres apôtres. Je suppose que, quelque part, son
influence a été plus grande. La raison est due en partie au fait
que c'est lui qui a le plus écrit. Je dirais que, vu l'incroyable
révolution d'idées qui traverse l'Eglise aujourd'hui, ce sont les
gens qui prennent la plume qui laisseront l'empreinte finale sur
le peuple de Dieu. Il y a une sorte d'autorité et de permanence
au sujet de l'écrit qui reste valable aujourd'hui, cela malgré la
télévision, les cassettes audio et tout le reste. Je pense que
l'impact final et l'empreinte se font par la parole écrite qui est
préservée en permanence sous forme imprimée. Pour ma part, je
prie sincèrement que Dieu n'ait pas besoin de me mettre en
prison pour que j'écrive mes livres. Il est plus dur d'écrire que
de parler. Il est plus dur de s'asseoir à un bureau et d'écrire que
de voyager partout et d'être en vue sur une estrade. Dieu m'a
appelé à écrire et je pense qu'il m'appelle à le faire encore
davantage. Je crois que l'une des choses auxquelles Dieu nous
met tous au défi, moi y compris, c'est de posséder cette attitude
d'humilité. L'humilité n'est pas une émotion, c'est une décision.
Quand vous serez prêt à vous humilier, il y aura des occasions.
Ne priez pas tant que vous n'êtes pas disposé, sinon vous serez
gêné. Il y a deux versets dans les Proverbes qui finissent par:
"L’humilité précède la gloire" (Proverbes 15:33 et 18:12). Je
suis convaincu que c'est là l'ordre divin. Si vous voulez la
gloire, pratiquez l'humilité. Faites la descente, Dieu fera la
montée. La promotion vient du Seigneur. Il est celui qui abaisse
et celui qui élève. N'étudiez pas pour avoir de la promotion,
étudiez pour être humble.
Approchons-nous maintenant des sept représentations; je
pense que vous verrez immédiatement leur diversité (c'est ce
qui m'a fasciné). J'ai toujours peur d'établir un cliché des gens
qui se réclament comme faisant partie de la famille de Dieu. Je
ne sais pas si vous avez remarqué combien rapidement les gens
religieux ont tendance à se conformer les uns aux autres. Vous
8
entrez dans une certaine église, ils parlent tous d'une certaine
façon, ils utilisent tous le même genre de langage. Dans la
plupart des cas, ils ont tous tendance à s'habiller la même chose.
Quand je suis arrivé aux Etats-Unis, j'étais pasteur adjoint d'une
église des Assemblées de Dieu dans le Middle West. Vous
savez, les gens des Assemblées de Dieu ne portent pas
d'uniformes et ne se revêtent pas d'habits de pasteurs. J'ai
cependant remarqué que tous les prédicateurs se revêtaient plus
ou moins de manière identique. Ils avaient tous une certaine
sorte de pantalon et de veste. Cela me fait peur. Je ne crains pas
les uniformes. S'il faut en porter un en particulier, ce n'est pas
un problème, parce que j'ai porté un uniforme dans l'armée
britannique pendant plus de cinq ans. Dans un sens, porter un
uniforme ne nous rabaisse pas. En revanche, ce qui me fait
peur, c'est de voir le peuple de Dieu utiliser les mêmes clichés
et dire: "Gloire à Dieu" au même moment du message. Cette
monotonie devient quelquefois pénible. Une chose que je veux
souligner, c'est l'extraordinaire diversité qu'il y a dans le peuple
de Dieu selon ces représentations. Regardons-les. La première
se trouve dans Ephésiens 1:22:
"Il a tout mis sous ses pieds (ceux de Christ) et l'a
donné pour chef suprême à l'Eglise…"
Le mot "Eglise" est tellement vague et dénué de sens, que
nous ne comprenons pas vraiment ce que Paul veut nous dire.
C'est là la première image du peuple de Dieu. Le mot grec est
"ekklesia", terme qui a un sens spécifique dans la langue grec
littéraire. Cela signifie une "assemblée", "le corps dirigeant d'un
Etat ou d'une ville". C'est formé à partir du verbe grec "ekkalo",
qui veut dire "j'ai appelé". Si nous mettons toute la dérivation
du mot ensemble, cela nous donne "une assemblée de gens
provenant d'un groupe plus grand". Dans Actes 19, nous avons
trois cas où le mot est utilisé dans son sens littéraire; je pense
que cela vaut la peine de s'y attarder un moment. Les auteurs du
Nouveau Testament n'ont pas inventé ce terme, ils l'ont pris et
9
l'ont utilisé; il existait déjà. Actes 19:32 mentionne des choses
qui se sont passées dans la ville d'Ephèse, après que Paul a
prêché là pendant un certain temps:
"Les uns criaient d'une manière, les autres d'une
autre, car la confusion régnait dans l'assemblée…"
Dans Actes 19:39, le secrétaire de la ville a dit:
"Et si vous avez d'autres réclamations, cela se
réglera dans l'assemblée légale."
"Cela dit, il congédia l'assemblée." (verset 40b)
Le mot est "ekklesia". L'assemblée ici était le corps
gouvernant de la ville d'Ephèse. Remarquez qu'elle n'était pas le
lieu, mais les gens. C'est plutôt intéressant! Alors où se
rencontraient-ils à Ephèse? Quel bâtiment avaient-ils l'habitude
d'utiliser? Ils employaient le théâtre. Ils se rencontraient dans le
théâtre de la ville, et c'était l'assemblée qui se retrouvait au
théâtre. Nous en reparlerons avec plus de détails un peu plus
loin dans cette étude; il est cependant important de bien saisir ce
premier fait.
La première représentation du peuple de Dieu est donc
l'assemblée.
Je pense que l'ordre dans lequel apparaissent ces sept images
est très important.
Dans Ephésiens 1:23, nous avons la prochaine image, celle de
l'assemblée "qui est son corps". La deuxième représentation est
donc le corps de Christ.
En lisant Ephésiens 2:10, nous avons la troisième image. "Car
nous sommes son ouvrage", ou "son chef-d'œuvre". Le mot est
du domaine de la création, de l'art. La troisième représentation
est donc celle de son chef-d'œuvre.
Nous lisons la quatrième image dans Ephésiens 2:19:
10
"Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des
gens de passage; mais vous êtes concitoyens des
saints, membres de la famille de Dieu (certaines
versions disent "maison de Dieu"."
Quel mot utilisons-nous en français moderne pour "maison"?
C'est le terme "famille". La quatrième représentation est donc la
famille de Dieu.
Ensuite, nous lisons la cinquième image dans Ephésiens 2:21:
"En lui, tout l'édifice bien coordonné s'élève pour
être un temple saint dans le Seigneur."
Le mot ici est "temple" ou "édifice". "Edifice" est générique,
"temple" est spécifique. Nous sommes un édifice. Quelle sorte
d'édifice? Nous sommes un temple. La cinquième
représentation est donc celle que nous sommes le temple de
Dieu.
Dans Ephésiens 5, nous avons la sixième image qui est sous-
entendue et non pas directement énoncée. L'implication y est
très claire:
"Maris, aimez chacun votre femme, comme le
Christ a aimé l'Eglise et s'est livré lui-même pour
elle, afin de la sanctifier après l'avoir purifiée par
l'eau et la parole, pour faire paraître devant lui
cette Eglise glorieuse…" (Ephésiens 5:25-27a)
Christ est représenté comme étant le mari, l'Eglise comme
étant l'épouse ou la femme. La sixième représentation est donc
celle de l'épouse de Christ.
Nous arrivons enfin à la septième image, que nous lisons dans
Ephésiens 6:
"Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa
force souveraine. Revêtez-vous de toutes les armes
11
de Dieu […] C'est pourquoi, prenez toutes les
armes de Dieu…" (versets 10 et 13)
Quelles sortes de gens revêtent des armures? Ce sont les
soldats. Quel est le terme qui décrit un groupe de soldats? C'est
une armée. La septième représentation est donc celle d'une
armée.
Réfléchissez un instant à ces deux dernières images, celle de
l'épouse et celle de l'armée. Qu'est-ce qui pourrait être aussi
différent, tant dans son association que dans son implication,
qu'une épouse et une armée? Ne vous appliquez pas uniquement
à n'être qu'un soldat, vous devez aussi apprendre à faire partie
de l'épouse. Ne vous contentez pas de n'être qu'une belle, douce,
gracieuse et jolie épouse, et oublier que vous devriez aussi être
un soldat dur, un guerrier entraîné et équipé de son armure. Au
moment où vous pensez être arrivé, voilà que vous découvrez
qu'il y a toute une nouvelle sphère de vérité dans laquelle vous
devez entrer.
Maintenant nous allons étudier ces sept représentations de
façon systématique, et nous allons nous poser, pour chacune
d'elles, trois questions qui vont nous servir de fil conducteur.
J'aimerais commencer d'une manière dont nous n'avons pas
l'habitude, c'est-à-dire par le point de vue de Dieu et non pas par
le nôtre. Par exemple, à propos de notre attitude concernant le
baptême du Saint-Esprit: "J'ai été baptisé du Saint-Esprit, je me
sens tellement bien, je suis tellement content. J'ai été libéré, je
parle en langues." En d'autres termes, je réponds à la question:
"Qu'est-ce que cela m'a apporté?" Beaucoup de gens baptisés
dans le Saint-Esprit n'atteignent pas le stade de se demander ce
qu'ils pourraient faire pour Dieu ou quel était l'objectif de Dieu
quand ce dernier les avait baptisés. Ce sont des questions tout à
fait différentes. Je vais donc commencer par là.
1) La première question est: "A quel plan de Dieu cela
sert-il?" Par exemple qu'est-ce que Dieu obtient d'une
armée, que lui rapporte une épouse?
12
2) La deuxième question est: "Qu'est-ce que cela
implique ou nécessite dans notre relation avec Dieu?" Si
je fais par exemple partie de l'armée, qu'est-ce que cela
me dit au sujet de ma relation envers le commandant en
chef?
3) La troisième question est: "Qu'est-ce que cela implique
ou nécessite dans notre relation avec les autres membres
du groupe?" Autrement dit, si je suis par exemple un
soldat, quelle doit être mon attitude envers mes
compagnons soldats? Sur quoi Dieu met-il l'accent dans
cette représentation concernant nos obligations et nos
relations les uns envers les autres?
Nous allons donc passer en revue ces sept représentations en
nous posant à chaque fois ces questions et en cherchant les
réponses.
CHAPITRE UN
L'ASSEMBLÉE
La première représentation, celle de l'assemblée, est
extrêmement importante. Je pense que, de bien des façons, elle
est la clé pour tout le reste. Qu'exprime le mot "assemblée"
concernant Dieu? Réfléchissons-y un instant. Quelle est
13
l'implication principale du mot "assemblée"? La réponse, c'est
"un rassemblement", "une convocation générale". En revenant
un peu en arrière, nous pouvons dire qu'il s'agit aussi d'"un
gouvernement". Voilà le mot clé et il est vraiment important. Si
nous passons à côté, nous risquons de ne pas comprendre ce que
Dieu veut nous dire. Je ne suis pas Américain de naissance,
mais le suis devenu par naturalisation. Ma connaissance de
l'histoire de l'Amérique est vraiment incomplète. De temps à
autre, je découvre quelques faits intéressants, ensuite c'est le
vide complet pendant une cinquantaine d'années. Une chose que
j'ai découverte concernant la colonie de Virginie, avant qu'elle
fasse partie des Etats-Unis, est qu'elle était dirigée par un
gouvernement qui s'appelait l'"Assemblée des citoyens". En
nous reportant à l'histoire de cette nation, nous découvrons que
le mot "assemblée" avait principalement une signification
gouvernementale. C'est là son sens correct.
Dans le Nouveau Testament, l'assemblée était le corps
gouvernemental de la ville ou de l'Etat, ou de quoi que ce soit
d'autre. Quand nous parlons donc "d'assemblée", nous citons le
gouvernement de Dieu, l'un des plus grands sujets sur lequel le
Saint-Esprit insiste de nos jours.
Nous sommes donc l'assemblée de Dieu; qu'est-ce que cela
requiert de la part de Dieu? Qu'est-ce qui la caractérise?
Imaginez une réunion d'un corps gouvernemental et la façon
dont il est dirigé, et vous verrez que c'est l'ordre qui est établi.
Quand nous avancerons dans cette étude, nous découvrirons
que, quand Paul dit que "tout se passe avec bienséance et avec
ordre", il parlait de l'assemblée. Il y a un certain protocole; des
personnes doivent faire certaines choses. Si nous assistons à
l'ouverture du Parlement en Grande-Bretagne, c'est toujours une
cérémonie très digne; tout est question d'ordre et de décorum.
Quelles devraient être nos relations les uns envers les autres
dans l'assemblée? Elles devraient être, à mon avis, fondées sur
la reconnaissance des uns et des autres. Je pense qu'il nous faut
reconnaître la fonction que chacun y détient. Dieu a donné
certaines fonctions dans l'assemblée: apôtres, prophètes,
14
bergers, enseignants, don de faire des miracles, don de guérison,
don des langues, etc. Nous devons reconnaître la fonction et le
charisme que chacun exerce.
Avant d'aller plus loin dans cette étude de l'assemblée,
abordons un élément crucial qui concerne les conditions
d'admission dans l'assemblée de Dieu. Quand je parle
d'"assemblée de Dieu", excusez-moi, mais je ne suis pas en
train de parler de la dénomination "Assemblées de Dieu". Les
dénominations se sont appropriées de tous les mots qui
décrivent le peuple de Dieu, que ce soit l'"Eglise de Christ",
l'"Eglise de Dieu", l'"Eglise chrétienne", les "Disciples de
Christ", les "Assemblées de Dieu", etc. Laissez-moi souligner
qu'avec tout le respect que j'ai pour toutes ces dénominations, je
ne fais référence à aucunes d'entres elles. Je parle en fait de la
façon dont ces mots sont utilisés dans la Bible. Nous devons
donc savoir quelles sont les conditions d'admission dans
l'assemblée de Dieu. C'est une question très importante. Si vous
examinez l'Etat ou la ville d'Ephèse, ce n'était pas tout le monde
de ce lieu qui était qualifié pour être admis dans l'assemblée.
Arrêtons-nous un instant à cet exemple. Certaines personnes
étaient exclues. Les esclaves étaient exclus; comme
probablement près de la moitié de la population était des
esclaves, ces derniers étaient donc exclus d'office. Les femmes
étaient exclues; elles n'avaient pas le droit de prendre part à
l'assemblée. Les visiteurs, les étrangers ou les gens qui étaient
de passage dans la ville étaient exclus. C'était donc réservé aux
citoyens de sexe masculin qui résidaient à Ephèse, et c'était la
qualification requise pour faire partie de l'assemblée de la ville
d'Ephèse. Quelles sont les qualifications requises pour faire
partie de l'assemblée du Seigneur Jésus-Christ? C'est
extrêmement important. Pour y répondre, lisons deux passages
des Ecritures. D'abord dans Matthieu 16:15-18:
"Mais vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis?
Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du
Dieu vivant. Jésus reprit la parole et lui dit: Tu es
15
heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la
chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père
qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es
Pierre, et que sur cette pierre (certaines versions
disent "sur ce roc") je bâtirai mon Eglise, et que les
portes du séjour des morts ne prévaudront pas
contre elle."
Analysons brièvement ce passage. Jésus dit à ses disciples:
"Qui dites-vous que je suis?" Pierre répond avec hardiesse: "Tu
es le Christ, le Messie, le Fils du Dieu vivant." Jésus lui répond:
"Tu es heureux, Simon, fils de Jonas (nous verrons plus loin la
signification de ce nom), car ce ne sont pas la chair et le sang
qui t'ont révélé cela." C'était une révélation qui ne venait pas de
la chair et du sang; il ne l'avait pas eue en raisonnant ou en
faisant appel à ses sens, mais elle était venue de Dieu le Père,
elle lui avait été accordée par Dieu le Saint-Esprit. Cela ne lui a
pas révélé Jésus de Nazareth en tant que fils du charpentier qu'il
connaissait déjà, mais Jésus dans sa nature divine et éternelle de
Fils de Dieu, de Messie. Grâce à cette révélation, Pierre a été
qualifié comme étant une pierre bâtie sur le roc: "Car tu es
Pierre ("pétros" en grec, "une pierre"), et sur ce roc ("falaise",
"petra"), je bâtirai mon Eglise", lui dit Jésus. Pierre était donc
une pierre sur laquelle on allait bâtir. "Petra", la grande falaise
escarpée. L'aspect important ici n'est pas de comparer Pierre à
un roc, mais de contraster Pierre avec un roc. Il n'est qu'une
pierre qui doit être bâtie sur cette merveilleuse parole, ce roc
merveilleux, "petra". Je dois avant tout souligner que le langage
de Jésus est ici vraiment catégorique. Quelque part, dans la
traduction, nous passons à côté. "Tu es Pierre, et sur ce roc
("petra") je bâtirai mon Eglise." L'accent se porte ici sur le mot
"mon". Je bâtirai mon Eglise. Mon assemblée. Jésus est en fait
en train de dire qu'il y a beaucoup d'assemblées. Chaque ville
nommée avait la sienne. Les nations avaient les leurs. Il sous-
entend aussi que Moïse avait son assemblée qu'il avait fait sortir
d'Egypte. "Mais maintenant, je construis mon assemblée." Il
16
existe une relation entre "construire" et "moi". Si Jésus ne la
construit pas, il ne la possède pas. Il ne possède que ce qu'il
construit. Un ami prédicateur était en train de parler depuis un
moment sur les dons du Saint-Esprit quand, à la fin de son
message, une femme est venue lui dire: "Frère un tel, nous
n'avons pas ces dons dans notre église." "Ils les avaient dans
l'église de Jésus-Christ. Quelle est votre église?" lui a-t-il
répondu. C'est une question d'une très grande portée. Quelle est
votre église? Est-ce Son église? Ce n'est pas à moi d'y répondre,
mais je vous laisse avec cette question, car Jésus a dit: "Je
bâtirai mon Eglise." L'accent est mis sur le mot "mon". Il ajoute
que, si vous voulez entrer dans son Eglise, il y a des conditions
à remplir. Il a fait de Pierre l'exemple. Que s'est-il passé entre
Jésus et Pierre à ce moment-là? Examinons la situation qu j'ai
ramenée à quatre phases successives:
1) Il y a eu une confrontation directe. Pierre a rencontré
Jésus face à face. Il n'y avait personne entre eux, pas de
médiateur, pas de tierce personne.
2) Il y a eu une révélation donnée par Dieu le Père, par le
moyen du Saint-Esprit. Sans cette elle, Pierre n'aurait pas
su répondre.
3) Pierre a accepté et reconnu la révélation.
4) Il l'a confessée. Il l'a proclamée à voix haute: "Tu es le
Messie, le Fils du Dieu vivant."
Je pense que ces quatre éléments constituent la procédure
d'admission dans l'assemblée de Jésus-Christ. Vous ne pouvez
pas y être admis en omettant Jésus-Christ. La première chose
est donc la confrontation, et la deuxième est la révélation. Vous
ne pouvez pas connaître Jésus, à moins que le Père ne vous le
révèle. Jésus a dit: "Nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, ni
le Fils si ce n'est le Père." Cela ne convient pas aux intellectuels
contemporains qui sont arrogants, orgueilleux et autosuffisants.
Ce n'est pas quelque chose que vous pouvez faire en raisonnant
ou par une compréhension intellectuelle. Si Dieu ne le révèle
17
pas, vous ne pouvez pas le savoir. Autrement dit, Dieu contrôle
l'admission. Vous ne pouvez pas franchir l'entrée et dire: "Eh!
laissez-moi entrer!" C'est uniquement par sa grâce et son bon
plaisir que Dieu se révèle à vous. Vous devez recevoir la
révélation et la proclamer à voix haute. Il n'y a pas de membre
secret dans l'Eglise de Jésus-Christ. Il vient un moment dans
notre vie où nous le reconnaissons, le confessons ou le renions:
"Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai
moi aussi devant le Père […] Quiconque me reniera devant les
hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est dans
les cieux." (Matthieu 10:32-33) D'après mon expérience, il
arrive un moment dans votre vie où vous ne pouvez plus rester
une seconde de plus entre les deux; soit vous le confessez, soit
vous le reniez. Si vous le confessez, il vous confessera. Si vous
le reniez, il vous reniera. Cela doit se faire ouvertement. Vous
ne pouvez pas entrer subrepticement dans l'assemblée. Il n'y a
pas de porte arrière. Jésus est la porte. Remarquez le langage
que Jésus utilise envers Pierre: "Tu es heureux, Simon, fils de
Jonas." Simon est un nom hébreu qui vient du verbe "shama",
"entendre". Simon est donc "celui qui entend". "Fils", c'est
"bar", et Jonas est le même nom que celui du prophète Jonas
dans l'Ancien Testament. Le mot hébreu "Jonas" veut dire "une
colombe". "Tu es donc heureux, toi, celui qui entend, fils de la
colombe." La colombe représente le Saint-Esprit; en entendant
ce que l'Esprit dit vous naissez de l'Esprit. L'Esprit vous révèle
qui est Jésus. Vous acceptez la révélation, vous la confessez et
vous naissez dans le royaume de Dieu. Vous devenez membre
de l'assemblée de Jésus-Christ. Aucune autre qualification n'est
nécessaire pour être admis. Cela est très important. Devenir
membre dans l'assemblée est une chose tellement capitale, que
vous devez entrer en contact avec chaque personne de la trinité.
Dieu le Père, par l'Esprit, révèle le Fils. Si vous étudiez les onze
premiers versets de Jean 10, vous parviendrez aux mêmes
conclusions. Jésus parle du troupeau qui est l'image du peuple
de Dieu sur la terre, et non pas du peuple de Dieu dans le ciel.
Jésus dit: "Je suis la porte, celui qui entre par moi sera sauvé."
18
Deux versets plus loin, il ajoute: "Je suis le berger." Il affirme
non seulement "je suis la porte", mais également "je suis aussi
le berger". Peut-être direz-vous, tout comme moi je l'ai fait:
"Comment une personne peut-elle être à la fois la porte et le
berger?" J'ai réfléchi à cette question et je pense que Dieu m'a
donné la réponse. C'est très simple. Jésus crucifié est la porte.
Jésus ressuscité des morts est le berger. Si vous le voulez
comme berger, alors vous devez passer par lui comme étant la
porte. Si vous ne venez pas à Jésus sur la croix, vous n'avez pas
accès au troupeau. Si vous venez à la croix, vous avez accès au
troupeau et il devient votre berger.
Lisons maintenant une très belle phrase de l'épître aux
Hébreux:
"Que le Dieu de paix – qui a ramené d'entre les
morts le grand berger des brebis […] notre
Seigneur Jésus-Christ…" (Hébreux 13:20)
Quand est-il devenu le berger du troupeau? Quand Dieu l'a
ressuscité des morts. Crucifié, il est la porte; ressuscité, il est le
berger. Si vous voulez le connaître comme votre berger, vous
devez le connaître comme votre porte. Jésus a dit que vous
pouvez entrer dans le troupeau par d'autres moyens. Vous
pouvez escalader par vos propres efforts; il a cependant affirmé
que, si vous y entrez par un autre moyen, une fois que vous êtes
dedans vous vous annoncez comme un voleur et un brigand:
"Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des
brigands." (Jean 10:8a) C'est une affirmation fort solennelle. La
plupart des gens religieux ne l'aiment pas du tout. Il n'y a pas
une demi-douzaine de chemins différents, il n'y en a qu'un seul.
Jésus a dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au
Père que par moi." Quand il a affirmé que tous ceux qui étaient
venus avant lui étaient des voleurs et des brigands, il a englobé
quelques noms très connus tels que Platon, Socrate, Bouddha,
Confucius, une foule de gens. Quiconque prétend montrer le
chemin vers Dieu en dehors de Jésus-Christ est un séducteur.
19
J'ai passé sept ans de ma vie à étudier la philosophie de
Platon. J'ai lu, dans le grec original, tout ce que Platon a écrit, et
c'est beaucoup. Cela a été pour moi un choc quand j'ai dû
admettre que cet homme que j'avais admiré, étudié et dont je
m'étais imprégné de ses idées était un imposteur, un voleur et
un brigand. Beaucoup de gens refusent de l'admettre. Jésus l'a
dit clairement, vous pouvez accéder au troupeau par d'autres
moyens. Vous pouvez escalader le mur d’enceinte mais, une
fois dedans, vous êtes un voleur et un brigand. Les bénédictions
auxquelles vous essayez d'avoir accès sont des bénédictions
volées; vous n'êtes pas qualifié. Je ne veux pas paraître méchant
ou peu charitable, mais laissez-moi vous citer un exemple clair
concernant l'enseignement de ce qui est connu comme "l'unité",
qui enseigne au sujet de l'amour, la joie, la paix,
l'accomplissement et la satisfaction. Vous y grimpez par vos
propres efforts religieux, par des spéculations mentales. Vous
contournez ce fait déplaisant du péché, que Jésus a dû mourir
pour vos péchés, que vous étiez un criminel condamné à mort et
que Jésus a pris votre place. Avec toutes vos belles
compétences et vos qualités intellectuelles, vous vous dirigiez
tout droit vers l'enfer jusqu'à ce que Jésus meure pour vous.
Nous y voilà! C'est là la qualification pour être membre. Il y en
a à l'intérieur qui n'ont pas rempli les conditions. Il y en aura
toujours, j'en suis sûr, et il en sera ainsi jusqu'au retour de Jésus.
Permettez-moi de vous dire ceci: Vérifiez que vous n'en faites
pas partie. Vérifiez que vous avez bien fait une rencontre
personnelle avec le Seigneur Jésus-Christ. Vous pouvez entrer
dans une église, serrer la main du pasteur, vous faire baptiser
soit par immersion, soit par aspersion, mais la seule différence
sera que vous ne serez qu'un pécheur baptisé ou aspergé. Vous
pouvez passer par toutes sortes de rites religieux et cela ne va
rien changer à votre vie. Cependant, quand vous rencontrez
Jésus, vous changez. Jamais personne n'a rencontré Jésus en
restant ensuite le même. Vous ne connaissez peut-être pas la
terminologie religieuse, mais vous avez fait une expérience. Il
est la porte. Il n'y a pas d'autre moyen d'entrer. N'essayez pas de
20
tourner autour. Venez simplement à lui. Il attend. Il vous
accueillera. "Jésus recevra les pécheurs", nous dit un cantique.
Il s'agit de tous ceux qui errent, de tous ceux qui peinent. Ceux
qui l'ont critiqué ont dit que cet homme a reçu des pécheurs et a
mangé avec eux. Je pense que c'est là une bonne critique. Je
suis heureux que cela soit vrai. Il a reçu des pécheurs. Il ne
recherche pas des gens religieux, il accueille des pécheurs. Si
vous n'êtes jamais entré par cette porte, vous feriez mieux de le
faire. "Etroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la
vie, et il y en a peu qui le trouvent." Vous ne serez jamais dans
la majorité en tant que chrétien.
Revenons maintenant à la représentation de l'assemblée. Nous
allons apporter la réponse aux trois questions qui nous servent
de fil conducteur: A quel plan de Dieu cela sert-il? Qu'est-ce
que cela implique ou nécessite dans notre relation avec Dieu?
Qu'est-ce que cela implique ou nécessite dans notre relation
avec les autres?
Je veux souligner ici un terme dans les Ecritures qui décrit
particulièrement le peuple de Dieu en tant qu'assemblée: Sion.
Pratiquement à chaque fois que nous lisons ce mot, il nous fait
penser au peuple de Dieu réuni en assemblée selon un ordre
divin, sous une autorité divine. Lisons Hébreux 12:22-24:
"Mais au contraire vous vous êtes approchés (vous
êtes arrivé, ça y est, vous êtes là) de la montagne
de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem
céleste, des myriades d'anges; de la réunion et de
l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les
cieux; de Dieu, juge de tous; des esprits des justes
parvenus à la perfection; de Jésus, médiateur d'une
nouvelle alliance; et du sang de l'aspersion qui
parle mieux que celui d'Abel."
Voici la liste des personnes et des choses la plus
extraordinaire qui soit. Nous allons nous arrêter seulement sur
trois groupes de gens qui se rencontrent à Sion. Le premier est
21
mentionné à la fin du verset 22; il mentionne une compagnie
innombrable de toutes sortes d'anges. Le deuxième (verset 23)
est l'assemblée générale et l'église des premiers-nés inscrits
dans les cieux. Nous devons dès à présent utiliser les termes
corrects. Là où la traduction de la Bible dit "église", le mot grec
est "ekklesia", "l'assemblée". Quand la traduction dit
"assemblée", le mot grec utilisé est un terme très rare, qui n'est
utilisé nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament,
"paneguris". C'est un mot difficile à traduire; il signifie "un
défilé resplendissant". C'est comme l'inspection d'un
commandant. Si vous avez été enrôlé dans l'armée, quand le
président arrive, tout le monde s'aligne en rang, en uniforme et
en ordre: les capitaines, les colonels, les généraux, le
commandant en chef… tous sont là. Il y a de la musique, des
fanfares, des discours et un défilé. Voilà le mot grec pour
"paneguris". Il décrit ce genre de rassemblement. C'est un mot
très fort. Nous parlons donc d'un rassemblement très solennel,
bien ordonné, avec les autorités et dans lequel se trouve l'église
des premiers-nés, ceux qui sont nés de nouveau, ceux dont les
noms sont inscrits dans les cieux. Cela vous rappelle
certainement l'ancien cantique: "Est-ce que votre nom est inscrit
là sur cette page blanche et juste?" C'est une question très
importante. Votre nom est-il inscrit là? Je sais que le mien y est.
Je crois qu'il y a été écrit une certaine nuit de juillet 1941,
quand j'ai rencontré Jésus. Avant cette date, j'étais un homme
religieux et un membre d'église, mais mon nom n'avait jamais
été inscrit dans les cieux. Vous pouvez avoir votre nom inscrit
dans n'importe quel registre d'église terrestre sans toutefois
l'avoir inscrit dans les cieux. C'est là où sont enregistrés tous
ceux qui sont nés de nouveau par la foi en Jésus-Christ. C'est
l'assemblée du Seigneur Jésus-Christ.
Ensuite vient le troisième groupe mentionné à la fin du verset
23, les esprits des justes parvenus à la perfection. Beaucoup de
commentateurs, dont moi-même, pensent que cela fait référence
aux saints de l'Ancien Testament, aux croyants qui ont marché
toute leur vie sur un chemin de foi, qui sont pas à pas descendus
22
dans la mort et qui sont parvenus après la résurrection de Jésus-
Christ en ce lieu que Jésus avait préparé pour eux. Ce sont des
hommes qui ont été rendus parfaits par toute une vie de marche
avec Dieu. Quand nous parlons donc de l'assemblée, ce n'est pas
simplement restreint à ce que nous appelons "l'église des
croyants nés de nouveau" car, dans l'assemblée, il y a les anges,
les croyants de l'Ancien Testament et les croyants nés de
nouveau de tous les temps. C'est un rassemblement très solennel
qui couvre la terre et les cieux, le temps et l'éternité. C'est là où
nous nous trouvons quand nous sommes dans l'assemblée: c'est
la montagne de Sion.
Lisons le Psaume 110 et voyons l'autorité qu'il y a dans
l'assemblée du Seigneur. Le Psaume 110:1-2 est le verset de
l'Ancien Testament le plus cité dans le Nouveau:
"Oracle de l'Eternel à mon Seigneur: Assieds-toi à
ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis
ton marchepied." (verset 1)
Il nous est interprété ainsi dans le Nouveau Testament:
"L'Eternel" est Dieu le Père; "mon Seigneur", c'est le plus grand
fils de David, le Seigneur Jésus-Christ. Dieu le Père a dit à
Jésus-Christ le Fils: "Assieds-toi à ma droite." C'était après sa
mort et sa résurrection. Il est monté au ciel, a pris sa place à la
droite du Père et est dans la gloire. Toutes autorités dans les
cieux et sur la terre lui ont été données. Il est assis à la droite de
Dieu jusqu'à ce que Dieu fasse de ses ennemis son marchepied.
C'est là où se trouve Jésus-Christ maintenant. Il est élevé au-
dessus de toutes les principautés et les puissances, son nom est
au-dessus de tout nom; toutes autorités dans les cieux et sur la
terre lui ont été données.
Lisons maintenant comment cette autorité est exercée:
"L'Eternel étendra de Sion le sceptre de ta
puissance: Domine au milieu de tes ennemis!"
(verset 2)
23
Il est vraiment important pour nous de savoir ce que Jésus fait
aujourd'hui: il domine au milieu de ses ennemis. Nous sommes
parfois tellement préoccupés par les ennemis que nous oublions
que Christ règne déjà. Ses ennemis n'ont pas tous été assujettis,
mais il règne. Il est suprême. Il règne depuis Sion. Je crois que
l'image est celle-ci: le peuple de Dieu se rencontre dans une
assemblée divine, dans un ordre divin et dans une autorité
divine. Le Seigneur, l'Esprit, à travers leurs prières, leurs
témoignages, à travers ce qui se passe au milieu d'eux, étend de
là le sceptre (qui est l'emblème du gouvernement) de la
puissance du Seigneur Jésus-Christ. Il est important de le voir.
Laissez-moi le répéter. Dieu le Père dit à Dieu le Fils: "Assieds-
toi à ma droite. Toute autorité est à toi. A partir de maintenant,
tu règnes." Son règne s'exerce par l'Esprit depuis Sion,
l'assemblée. L'autorité du Seigneur avance, et c'est dans le nom
du Seigneur qui est sur son sceptre. Sous l'Ancienne Alliance,
chaque prince de chaque tribu avait un sceptre qui était
l'emblème de son autorité et sur lequel était gravé son nom. Le
sceptre représente donc l'autorité de Christ. Son nom est dessus;
le Saint-Esprit envoie ce sceptre depuis Sion, l'assemblée du
peuple de Dieu. Avec lui, il gouverne maintenant au milieu de
ses ennemis. Christ gouverne actuellement, mais pas
directement; son sceptre part de l'assemblée par le Saint-Esprit.
Autrement dit, le gouvernement de Christ est effectif quand
nous, dans l'assemblée, prenons notre juste place, reconnaissons
nos responsabilités et notre autorité et l'exerçons sur le compte
de Jésus-Christ dans la puissance du Saint-Esprit. C'est un
verset extrêmement crucial. La plupart des chrétiens acceptent
le fait que Jésus va gouverner un jour; cependant, ce qui
importe, c'est de savoir que Jésus gouverne maintenant. Quand
vous l'aurez bien compris, cela va changer votre façon de vivre.
Ensuite, vous avez besoin de savoir comment il gouverne. La
réponse est: à travers nous. Nous sommes son assemblée. Nous
sommes son corps gouvernemental. C'est de nous que sortent
les décrets qui déterminent la destinée des rois, des nations et
24
des gens. C'est la raison pour laquelle je veux mettre l'accent
dès le départ sur l'assemblée en tant que corps gouvernemental.
Le gouvernement de Dieu sur l'univers nous est investi. Paul a
dit à l'église de Corinthe: "Quelqu'un de vous, lorsqu'il a un
différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les infidèles, et
non devant les saints? Ne savez-vous pas que les saints jugeront
le monde? Et si c'est par vous que le monde est jugé, seriez-
vous indignes de juger les affaires de moindre importance? Ne
savez-vous pas que nous jugerons les anges?" (1
Corinthiens.6:1-3) Ils étaient comme la plupart des chrétiens
d'aujourd'hui. Ils vivaient dans les ténèbres, occupés avec leurs
mesquins problèmes de jalousie et leurs querelles. Ils ne
réalisaient pas qu'ils étaient le corps gouvernant de Dieu.
Combien ce fait est important. Je ne pense pas que le monde
peut toucher à sa fin de la façon que Dieu a prévue tant que
nous ne nous sommes pas saisis de cette vérité, parce qu'il va
démontrer son autorité à travers nous. Cette image de la verge
m'a toujours marqué. Quand Dieu a renvoyé Moïse en Egypte
pour délivrer son peuple, Moïse a dit: "Je n'ai rien à emmener
avec moi." Dieu lui a répondu: "Rien? Qu'y a-t-il dans ta
main?" Moïse a répondu: "Juste une verge." "Jette-la par terre."
Que s'est-il alors passé? Le bâton est devenu un serpent. Moïse
a fui sa propre verge. Il ne réalisait pas ce qu'il avait dans la
main. Combien cela est valable pour la plupart des chrétiens.
Nous ne réalisons pas ce que nous avons dans les mains. Dieu
lui a dit ensuite: "Maintenant, attrape-le par la queue", ce qui
n'est pas la bonne façon de prendre un serpent. Quand il l'a
repris, il est redevenu une verge. Dieu a ajouté: "C'est tout ce
dont tu as besoin." Et c'était tout ce dont il avait besoin. Quand
Moïse a marché sur l'Egypte avec sa verge, il a pris le pouvoir
du gouvernement de l'Egypte. Pharaon était le roi profane, mais
c'est Moïse qui a déterminé la destinée de la nation. Quand il
étendait sa verge, des choses se passaient. Et elles se
déroulaient au bon moment. Il disait qu'il allait y avoir des
grenouilles, et elles arrivaient. Il disait que l'eau allait se
changer en sang, et c'est ce qui se passait. C'était de l'autorité. Il
25
était investi d'une simple petite verge de berger. Vous et moi
devrions être ainsi. Quand la verge de l'autorité de Christ émane
de l'assemblée, des rois sont détrônés, des gouvernements sont
renversés, des guerres sont gagnées et perdues, les pressions
économiques sont libérées ou augmentent. Qui le détermine?
C'est nous. La délivrance finale du peuple de Dieu de l'Egypte
ne pouvait pas avoir lieu tant que Moïse n'avait pas appris à
utiliser sa verge. Je suis convaincu que l'achèvement de la
destinée du peuple de Dieu n'aura pas lieu tant que nous
n'aurons pas appris à utiliser la verge, tant que nous n'aurons
pas appris ce qu'est l'assemblée, le corps gouvernant de Dieu, et
ce pas dans la nouvelle ère, mais maintenant.
Observons un instant Matthieu 18. C'est probablement le
passage clé. C'est le seul endroit dans les Evangiles où Jésus
parle de l'église. Commençons par le verset 15 et lisons jusqu'au
verset 17; il décrit la procédure à suivre quand un frère nous
offense. Dit-il qu'il nous faut le publier dans le journal? ou
l'annoncer à la télévision? Non. Il dit d'aller le trouver seul.
N'en faites pas une montagne. Allez le trouver seul. S'il ne vous
écoute pas, prenez avec vous deux témoins. Retournez-y. S'il ne
les écoute pas, que faire? Dites-le à l'église, l'assemblée, le
corps gouvernemental juridique. S'il n'écoute pas l'église, que
faire alors? Traitez-le comme un païen et un publicain.
Autrement dit, le chrétien qui ne se plie pas aux décisions de
l'assemblée perd ses droits d'être un chrétien. Il ne doit plus être
traité comme un chrétien. Cela me fait peur. D'une part je ne
voudrais pas me trouver dans cette situation. D'autre part, ce qui
me fait peur, c'est cette autorité qui nous est investie et
comment nous sommes si peu qualifiés pour l'exercer. Cela ne
m'étonne pas que Paul ait pu dire: "Vous voulez dire que vous
n'êtes pas capables de juger vos différends? Vous qui êtes
supposés gouverner le monde?"
Ensuite, Jésus fait trois déclarations concernant le mot
"assemblée":
26
"En vérité je vous le dis, tout ce que vous lierez sur
la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous
délierez sur la terre sera délié dans le ciel. En
vérité je vous dis encore que si deux d'entre vous
s'accordent sur la terre pour demander quoi que ce
soit, cela leur sera donné par mon père qui est dans
les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en
mon nom, je suis au milieu d'eux." (Matthieu
18:18-20)
Quelle autorité de plus avons-nous besoin? Ce que vous lierez
sur la terre sera lié au ciel. Ce que vous délierez sur la terre sera
délié au ciel. Si vous êtes d'accord pour demander quelque
chose, cela sera fait. Remarquez que l'initiative ne dépend pas
du ciel, elle vient de la terre. Quand vous vous accordez sur la
terre, cela se fait dans le ciel. Quand nous lions sur la terre, c'est
lié dans le ciel. Quand nous délions sur la terre, c'est délié dans
le ciel. Je me trouvais au Danemark au début de cette année et
j'étais en compagnie du pasteur de l'assemblée de Copenhague,
assemblée dont mon épouse et moi-même sommes membres1 et
missionnaires. Ce pasteur est un jeune homme avec une grande
vision et qui a de l'avenir. Il me partageait les situations qu'il
venait de vivre avec le problème des gens divorcés qui
voulaient se remarier. Il était confronté à la question de savoir
s'il célébrerait le remariage de divorcés. C'est un problème assez
crucial, auquel les gens se sentent profondément concernés. Il
avait refusé de marier un couple et, par la suite, avait consenti à
en marier un autre et il avait été beaucoup critiqué. Il n'était pas
tout à fait sûr d'avoir bien agi, aussi il avait consacré une
journée pour chercher la face de Dieu concernant cette question.
Il m'a décrit la conversation qu'il avait eue avec le Seigneur, et
je vais essayer de vous la rapporter le plus exactement possible,
car c'est une bonne illustration. Il a dit: "Seigneur, pourquoi
1 Il parle ici de sa première épouse Lydia, et l'année en question est
1975, date à laquelle a été donné ce message.
27
n'as-tu pas clairement précisé dans le Nouveau Testament tes
normes concernant le mariage, le divorce et le remariage?" Le
Seigneur lui a répondu et lui a dit ceci: "Si je t'avais donné une
liste de règles, tu les aurais utilisées uniquement d'une manière
légaliste pour garder les gens captifs et tu n'aurais montré
aucune compassion." Il a encore demandé: "Seigneur, me voici
avec ce problème et je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas si ce
que je fais est bien ou pas. Seigneur, si tu pouvais me montrer
ce que tu ferais, je le ferais aussi." Le Seigneur lui a répondu:
"Au contraire, si tu décides quoi faire, je le ferai." C'est
exactement ce qui est écrit dans la Bible: "Ce que vous lierez, je
le lierai. Ce que vous délierez, je le délierai. Si vous vous
accordez, je le ferai." Dieu a placé la responsabilité sur nous.
Nous sommes l'assemblée. Il a dit: "Vous faites les lois, moi je
les renforce. Vous prenez les décisions, je veillerai à ce qu'elles
soient exécutées." C'est tout à fait différent de notre façon de
penser. C'est pour cette raison que je traite de ce thème de
l'assemblée. Ce que vous liez sur la terre est lié dans le ciel. Ce
que vous déliez sur la terre est délié dans le ciel. Si vous vous
accordez, c'est accompli. Pourquoi? Parce que vous êtes
l'assemblée de Dieu. Vous êtes son agent gouverneur dans
l'univers. Qu'est-ce qui est donc exigé de nous? Le mot que
nous avons étudié, c'est "l'ordre". Dans 1 Corinthiens 11, 12 et
14, Paul voit le peuple de Dieu essentiellement comme une
assemblée. A chaque fois que vous lisez le mot "église", je vous
conseille d'y substituer le mot "assemblée". Souvenez-vous que
l'assemblée n'est pas toujours en train de se réunir, mais qu'un
corps est toujours en train de fonctionner. En tant que corps, ils
sont toujours en train de fonctionner. En tant qu'assemblée, il y
a des périodes où nous ne sommes pas ensemble. Je ne pense
pas que vous comprendrez pleinement les affirmations de Paul
tant que vous ne traduirez pas le mot "assemblée". Ils ont été
très controversés et beaucoup de gens ont fait des objections.
Paul a dit que ce n'était pas permis aux femmes de parler dans
l'assemblée. Le gouvernement n'est pas l'affaire des femmes.
Que cela vous plaise ou pas, c'est un principe fondamental des
28
Ecritures. Je ne veux pas en faire une controverse. Paul n'a pas
dit que les femmes doivent se promener la bouche cousue. S'il
était en train de parler du corps et qu'il avait dit qu'il n'était pas
permis aux femmes de parler, alors les femmes auraient dû être
silencieuses tout le temps. Ce que Paul dit, c'est que, quand
vous êtes dans l'assemblée, c'est un corps gouvernemental. Les
femmes n'ont pas leur mot à dire dans l'assemblée. Si elles
veulent savoir ce qui se passe et ne le comprennent pas, Paul
leur dit de demander à leur mari à la maison. Prenons ensuite ce
fameux sujet de la tête couverte pour les femmes. Paul n'est pas
en train de parler de la réunion de prières dans les maisons ou
du pique-nique de l'église. Il parle de l'assemblée. Il a dit que
vous feriez bien d'apprendre à vous comporter dans l'assemblée.
Pourquoi?
Examinons 1 Corinthiens 11:10. Je le prends uniquement
comme exemple, je ne l'utilise pas pour accentuer ces sujets
controversés. J'essaie de vous expliquer le fondement sur lequel
il est écrit: "C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit
avoir sur la tête une marque de l'autorité (ou du pouvoir) dont
elle dépend." Pourquoi Paul parle-t-il des anges? Qui se trouve
à Sion? Ce sont les anges, l'église, les croyants de l'Ancien
Testament. Paul dit que nous ferions bien d'apprendre comment
nous comporter. Vous êtes dans un endroit très solennel, dans
un lieu majestueux. C'est comme la Maison-Blanche ou
Buckingham Palace. On s'habille différemment, on se comporte
différemment. Les choses qui seraient tout à fait normales
ailleurs ne sont pas admises ici, parce que c'est gouvernemental.
Cela se déroule selon un protocole établi. Je ne pense pas que
l'Eglise ait pleinement compris sa position ou sa responsabilité
en tant qu'assemblée. Je pense que nous la trahissons par notre
comportement. Si nous ne montrons pas de respect pour
l'assemblée de Dieu, qui le fera? Je dois dire que, dans
beaucoup de cas, les églises liturgiques sont en avance en
matière de respect par rapport aux églises libres. Comment le
monde respectera-t-il une église qui ne se respecte pas elle-
même? Il ne le fera jamais. Je suis chrétien depuis 1941, ce qui
29
fait un peu plus de 34 ans2. Il n'y a eu qu'une seule fois dans ma
vie où je me suis trouvé dans un rassemblement de chrétiens qui
fonctionnaient comme une assemblée. C'était à Stockholm, en
Suède, en 1947, dans une assemblée pentecôtiste de
Philadelphie. Je suis allé à une réunion de membres; personne
d'autre n'était admis et il fallait montrer sa carte pour entrer.
J'étais invité, mon nom était sur la carte. Les membres de
l'église, à cette époque, étaient plus de six mille. Cette
assemblée comptait à peu près quatre à cinq mille personnes. Je
suis entré là et j'ai regardé sur l'estrade; il s'y trouvait environ
vingt-quatre anciens assis. Quand j'ai observé ces hommes, j'ai
éprouvé de la peur. Ce que je veux dire, c'est que j'étais sauvé,
baptisé du Saint-Esprit, missionnaire, mais j'ai pensé: "Est-ce
que j'appartiens à cet endroit? Cet endroit est saint." J'en suis
resté sans voix. Je les ai écoutés. Ils traitaient les problèmes de
discipline des chrétiens qui ne marchaient pas droits; des
rapports ont été lus de la part de ceux qui étaient allés leur
rendre visite chez eux. L'église décidait de ce qu'il fallait faire.
C'était très impressionnant. Nulle part ailleurs, en Amérique, je
n'avais vu quelque chose de ce genre. J'ai bien peur
qu'aujourd'hui la situation de cette église ait changé. Savez-vous
pourquoi? Parce qu'ils ont toléré le péché. Il se trouve que j'ai
appris ce qui s'était passé, car j'étais au courant de la situation.
Le péché avait été toléré parmi les responsables et la gloire est
partie. Certaines personnes m'en voudraient de le partager, mais
je le dis malgré l'admiration et le respect que j'ai pour cette
congrégation. Pouvez-vous sentir le changement d'atmosphère
instantané qui s'opère dès que nous en parlons? Nous touchons
là à quelque chose que la plupart des chrétiens n'ont jamais
appréhendé. Il s'agit de toute cette question du gouvernement et
de l'autorité. Tant que nous ne nous soumettons pas et ne
reconnaissons pas l'autorité, nous n'obtiendrons pas cette
puissance gouvernementale. Cela concerne la question de
rétablir l'autorité parmi le peuple de Dieu. C'est le sujet précis
2 N.d.l.r.: Ce message a été donné en 1975 aux Etats-Unis.
30
qui est devant nous. Je m'aventure à dire que personne n'y
échappera. Je ne vois pas l'opposition en termes humains, je
vois les projets de Dieu. Je suis passé par tous les tracas de la
délivrance. J'avais probablement l'un des ministères de
délivrance le plus connu dans cette nation3. Si j'avais essayé de
propager ce problème dans tout le pays, j'aurais probablement
travaillé en vain pendant cinquante ans; mais l'opposition l'a fait
en cinq ans. La même chose se passe concernant le problème de
la soumission et de l'autorité. Dieu veut que ce sujet soit abordé
par le corps du Christ. C'est en train de se faire, et il n'y aura pas
de neutralité. Chacun devra prendre la décision de savoir si oui
ou non il va se soumettre et reconnaître l'autorité divine dans les
êtres humains. Chacun peut reconnaître Dieu quand il reste loin
aussi longtemps qu'il garde ses distances. Mais ce n'est pas de
cette façon que Dieu dirige son Eglise. Il ne s'agit pas d'imposer
l'autorité de quelqu'un, mais de faire en sorte que l'assemblée
fonctionne afin de pouvoir faire son travail, qui est de
gouverner le monde. Ce sera trop facile de gouverner le monde
quand Jésus sera assis sur le trône de Jérusalem. Mais c'est
passionnant de le faire maintenant. C'est un défi.
Malheureusement, beaucoup d'enseignements intégristes l'ont
repoussé pour l'avenir. Je crois que c'est pour le futur et que
c'est aussi pour le temps présent.
Je vous suggère de lire 1 Corinthiens 11, 12 et 14 en
utilisant à chaque fois le mot "assemblée". Vous verrez ainsi le
sens que cela prend. Par exemple, dans 1 Corinthiens 11:20-21,
Paul dit: "Lorsque vous vous réunissez, ce n'est pas pour
manger le repas du Seigneur." Et pourquoi? "Car en mangeant
avant les autres, chacun prend son propre repas, et l'un a faim,
tandis que l'autre est ivre."
Il leur dit: "Méprisez-vous l'assemblée de Dieu? Ne
savez-vous pas ce qui est requis dans une assemblée?" Je pense
qu'il pourrait dire la même chose de beaucoup d'entre nous.
Pensez-vous que Jésus soit présent à tous les conseils d'églises?
3 N.d.l.r.: Il parle des Etats-Unis.
31
Je ne le pense pas. Je pense qu'il est beaucoup trop courtois!
Croyez-vous que le conseil de l'église est supposé gouverner le
corps qui gouverne l'univers? Je ne veux critiquer personne,
parce que cela me concerne. Je suis quelqu'un qui ferait ce que
personne d'autre ne voudrait faire. C'est là mon attitude. Non
pas pour impressionner qui que ce soit, mais parce que je suis
persuadé que ce sujet est divin. C'en est là.
La dernière chose que je voudrais souligner, et qui est très
importante, c'est que l'assemblée ne fonctionne que quand nous
reconnaissons les charismes des uns et des autres. A quoi Dieu
vous a-t-il appelé? A quoi Dieu m'a-t-il appelé? Quel est mon
travail? Quelle est ma fonction? Lisons 1 Thessaloniciens 5:12:
"Nous vous demandons, frères, d'avoir de la
considération pour ceux qui travaillent parmi vous,
qui vous dirigent dans le Seigneur et qui vous
avertissent (ou corrigent)."
Je traduirais le mot "considération" par "reconnaissance".
"Reconnaître ceux que Dieu a placés au-dessus de nous dans le
Seigneur." L'autorité spirituelle ne peut s'opérer que par une
reconnaissance volontaire. Elle ne peut pas être imposée, nous
devons nous y soumettre. Voilà pourquoi le mot clé est
"soumission". Sans soumission, il n'y a pas d'autorité spirituelle.
Paul a dit: "Nous vous prions, frères, d'avoir de la considération
pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le
Seigneur et qui vous exhortent." Leur a-t-il dit de se mettre en
colère contre eux? Non. Il leur a plutôt recommandé d'avoir
d'eux une haute estime pour leur travail. Quel était leur travail?
C'était de les exhorter, de les fortifier, de les corriger, de leur
dire quand ils faisaient quelque chose de mal. Il faut un ami
pour le faire, n'est-ce pas? Je regrette souvent de n'avoir pas été
assez amical avec certaines personnes. Je veux dire que je les ai
laissé faire ce qu'elles voulaient. C'est l'une de mes faiblesses.
Je suis assez indifférent. "Tu t'occupes de tes affaires et moi des
miennes. Tu es au bord d'un précipice, mais il n'y a pas de loi
32
contre cela; restes-y. Descends en glissant." Ce n'est pas bien.
Je ne suis pas quelqu'un qui se mêle de la vie des autres. Mon
problème est de ne pas m'impliquer. Quand Dieu m'a imposé ce
sujet, croyez-moi, il a fallu une poussée divine. Je suis heureux
tout seul. Je peux marcher dans la forêt pendant des heures sans
que personne me manque. Ce n'est peut-être pas bien, mais je
suis ainsi. Il n'y a rien de plus effrayant que d'avoir quelqu'un
qui vous dit: "J'accepte votre autorité." Il y a deux choses que
j'essaie de remettre en place en ce moment. D'un côté, ceux qui
veulent faire de moi un responsable et, de l'autre, ceux qui me
critiquent. Entre les deux, j'essaie de me démêler de tous les
côtés! Je suis plus concerné par ceux qui me regardent comme
un responsable que par ceux qui dénigrent mes erreurs. Ceux
qui me considèrent comme un leader me mettent sous une
responsabilité considérable. Lisons 1 Pierre 4:10-11. Nous
retrouvons le thème de la reconnaissance: "Que chacun de vous
mette au service des autres le don qu'il a reçu." Le grec dit "un"
don, un charisme. Chaque personne a un charisme. A partir de
ces données, exercez vos dons les uns envers les autres, quel
que soit votre charisme, qu'il s'agisse de parler, de servir ou
d'autre chose. Ce qu'il convient de faire, c'est d'être sensible aux
charismes. A mon avis, être un responsable est un charisme.
C'est quelque chose que Dieu, par le Saint-Esprit, place sur une
personne dans un but. A Fort Lauderlale, dans notre
congrégation, il y a une chose pour laquelle nous avons tous été
unanimes. Nous avons sept anciens. Dieu a placé le charisme de
responsable sur Bob Mumford. Nous n'en avons jamais douté.
La dernière personne a en avoir été convaincu a été Bob
Mumford lui-même. Quand nous y sommes, c'est très vite
reconnaissable. Nous pouvons nous asseoir en cercle et attendre
que quelque chose se passe. Au bout de cinq minutes de silence,
Bob commencera à faire quelque chose. C'est simplement un
fait. Dieu a placé le charisme de responsable sur lui. Dieu peut
placer un charisme de service sur vous. Si quelqu'un sert, qu'il
le fasse par la force que Dieu lui donne. L'un des plus grands
ingrédients manquants dans la vie chrétienne aujourd'hui, c'est
33
de servir les autres. J'ai appris que, si je ne laisse pas les gens
me servir dans le bon contexte d'une situation donnée, je les
prive d'un privilège. De nouveau, cela ne me va pas; je n'ai pas
besoin d'eux, je peux me débrouiller tout seul. Mais j'ai appris
que la façon de former un dirigeant est d'élever un serviteur.
C'est un charisme. Nous devons être beaucoup plus sensibles au
charisme qui est sur notre frère ou notre sœur. Reconnaissons le
travail, la fonction, la place dans l'assemblée.
34
CHAPITRE DEUX
SON CORPS ET SON OUVRAGE
Son corps
Nous allons étudier la deuxième représentation du peuple de
Dieu, qui se trouve dans Ephésiens 1:22:
"… l'assemblée qui est son corps…" (version
Darby
Réfléchissons aux questions qui nous servent de fil
conducteur et qui sont en relation avec le corps. Il y a beaucoup
de réponses possibles, aussi je vais vous en donner une, qui
n'exclut évidemment pas les autres réponses possibles. Le corps
sert en tant qu'instrument de Dieu ou comme son agent. Par
essence, il est l'agent de Christ. C'est très important. Quelle que
soit la chose qu'il va accomplir sur cette terre dans un objectif
de rédemption, pour accomplir la rédemption, il le fera à travers
le corps. En tant que corps, nous fixons les limites de ce qu'il
peut faire. Il ne peut pas faire plus que ce que son corps lui
permettra. C'est extraordinaire. Qu'est-ce que cela nécessite
dans notre relation avec Christ, qui est la tête? Cela demande de
la disponibilité. Les membres doivent être à la disposition de la
tête; c'est ce dont il a besoin. Peu importe la force et la
disponibilité de mon bras, il ne sera d'aucune utilité à la tête, à
moins de faire ce que celle-ci lui demande de faire. De même
pour mon pied ou n'importe quelle autre partie de mon corps.
35
Quelqu'un a dit que la seule sorte d'aptitude que Dieu cherche
dans l'homme, c'est la disponibilité. Puis, dans notre relation les
uns envers les autres, il y a un mot que je pense être exact ici, et
qui est "l'interdépendance". Je pense que l'élément essentiel de
cet enseignement est que chaque membre a besoin de tous les
autres. Je crois que nous avons plus que jamais besoin de mettre
l'accent sur ce point. Nul d'entre nous n'est indépendant. Nous
sommes interdépendants, nous avons besoin les uns des autres,
nous ne pouvons pas nous passer les uns des autres.
Lisons quelques passages des Ecritures. Hébreux 10:5-7,
qui est une prophétie sur la venue du Messie dans le monde et
qui est tirée du livre des Psaumes, nous dit:
"C'est pourquoi, en entrant dans le monde, le
Christ dit: Tu n'as voulu ni sacrifice, ni offrande
(autrement dit, les cérémonies religieuses ne sont
pas ce que je veux); mais tu m'as formé un corps.
Tu n'as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le
péché. Alors j'ai dit: Voici, je viens – dans le
rouleau du livre, il est écrit à mon sujet – pour
faire, ô Dieu, ta volonté." Pourquoi avait-il besoin d'un corps? Pour faire la volonté
de Dieu. Le corps est le représentant qui va servir à faire sa
volonté. Voyons maintenant la relation entre Christ, qui est la
tête du corps, et nous, qui en sommes les membres. Nous nous
pencherons ensuite sur la relation existant entre les membres.
Concernant tout d'abord la relation avec Christ comme tête, 1
Corinthiens 12:21 nous dit:
"L'œil ne peut pas dire à la main: Je n'ai pas besoin
de toi; ni la tête dire aux pieds: Je n'ai pas besoin
de vous."
Qui est la tête? C'est Christ. Il ne peut pas dire aux pieds:
"Je n'ai pas besoin de vous." Si la tête veut aller là où elle doit,
36
qui va la transporter jusque-là? Ce sont les pieds. La tête
dépend donc des pieds. Qu'exige la tête des pieds? Qu'ils soient
disponibles pour l'aider à mener à bien ses décisions. Il en va de
même pour toute autre partie du corps. La tête est donc
dépendante de nous. Elle exige notre disponibilité. Peu importe
les dons, la force ou les capacités que j'ai en tant que chrétien; si
je ne me mets pas à la disposition de la tête, je ne lui sers à rien.
Vient ensuite une image plutôt belle et en partie
prophétique, envers laquelle j'aimerais attirer votre attention;
elle met en œuvre cette analogie de la relation entre la tête et les
pieds. Dans Genèse 3:14-15, première prophétie de l'Ecriture,
après la chute le Seigneur a prononcé un jugement sur les
personnes impliquées et le premier jugement a été sur Satan, le
serpent:
"L'Eternel Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait
cela, tu seras maudit entre tout le bétail et tous les
animaux de la campagne, tu marcheras sur ton
ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours
de ta vie." (Genèse 3:14)
Il est intéressant de remarquer que le corps physique de
l'homme a été tiré de la poussière et qu'après la chute, la
poussière est devenue le repas légitime du serpent. Autrement
dit, le serpent a reçu la liberté de nourrir notre nature charnelle.
Il continue en disant:
"Je mettrai inimitié entre toi (le diable) et la
femme…"
Le croyez-vous? Croyez-vous que le diable a une inimitié
particulière envers les femmes? J'en suis persuadé. Si la femme
n'avait jamais existé, il n'y aurait jamais eu un Rédempteur.
Christ aurait pu venir dans le monde sans un homme, mais pas
sans une femme. C'est à partir de ce moment-là que le diable
s'est opposé au sexe féminin. C'est intéressant. J'ai voyagé et
37
vécu dans plusieurs pays; c'est partout pareil. Les seuls pays où
les femmes sont considérées et traitées avec respect et honneur
sont les pays où la Bible est respectée. La Bible est le livre qui
élève les femmes. Vous pouvez vous rendre dans n'importe quel
pays où la Bible n'est pas respectée et vous verrez que les
femmes sont opprimées, oppressées et déshonorées. C'est là
l'attitude du diable à leur égard. C'est la parole de Dieu qui les
libère et les élève.
Nous n'avons pas terminé la prophétie:
"Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta
descendance (celle du diable) et sa descendance…"
Qui sera de sa descendance? C'est Jésus-Christ. C'est la
descendance de la femme, non celle de l'homme.
"Celle-ci (la descendance de la femme) t'écrasera
la tête (la tête du serpent), et tu lui blesseras le
talon."
Le point de contact entre le Messie et le serpent, c'est la
tête du serpent et le talon du Messie. Le talon du Christ écrasera
la tête du serpent. Quand vous voulez heurter la tête d'un
serpent, vous n'utilisez pas vos mains. Vous le frappez avec
votre pied et, de cette façon, le talon est meurtri de même que la
tête du serpent. Si nous lisons Romains 16:20a, nous constatons
que Paul fait référence à cette métaphore. C'est juste une brève
et simple déclaration à la fin de son épître: "Le Dieu de paix
écrasera bientôt Satan sous vos pieds." Sous les pieds de qui?
Sous les nôtres. Ce n'est non pas sous la tête, mais sous les
pieds. Qui Christ va-t-il utiliser pour détruire la puissance de
Satan? Il va employer son peuple, son corps. La partie la plus
basse sera celle qui va fouler aux pieds Satan. Dans un sens,
cela s'est prophétiquement accompli. Paul écrivait alors à
l'église de Rome, qui était à l'époque le Capitole de l'empire le
plus puissant que le monde ait jamais connu. En l'espace de
38
trois siècles, l'Eglise a écrasé la tête de ce serpent et est devenue
la force dirigeante du monde antique. Je ne pense cependant pas
que ce soit là l'accomplissement final. En fait, je crois qu'à la fin
du monde une défaite finale sera administrée à Satan par le
talon du corps, la dernière et la plus basse partie. Quand le
corps s'en ira lors de l'enlèvement, son dernier assaut sera
contre la tête du serpent. Je crois qu'il y a là une profonde
vérité. La tête ne peut pas dire au pied: "Je n'ai pas besoin de
toi." Les pieds seront la partie qui sera utilisée pour administrer
la victoire finale de Christ. Je pense que nous sommes très
proche de ce temps.
Voyons maintenant la relation avec les membres. Je vais
aborder une question très pratique: Comment, en tant que
chrétiens, parvenons-nous à trouver notre juste place et notre
fonction dans le corps? Il n'y a rien d'aussi important pour vous
en tant que chrétien. Une fois que vous avez rencontré le
Seigneur Jésus et que vous lui avez donné votre vie, vous devez
trouver votre place et votre fonction dans le corps. Je crois que
la clé se trouve dans Romains 12:1-6, parce qu'en tant que
chrétien vous ne serez jamais complètement satisfait tant que
vous ne serez pas à la place et en train d'accomplir la fonction à
laquelle Dieu vous a appelé. Je rencontre actuellement des
milliers de chrétiens qui n'ont manifestement pas trouvé leur
place et leur fonction. Ils sont sauvés, ils appartiennent au
Seigneur, dans beaucoup de cas ils désirent ardemment le
servir, mais ils ne savent pas quelle est leur place. Si vous n'êtes
pas au bon endroit, le résultat va être une continuelle
frustration. Comme je l'ai déjà dit, ma main n'a pas de problème
à agir en tant que main. Je n'ai pas besoin de la raisonner, je n'ai
pas besoin d'y penser, elle ne transpire pas, cela ne nécessite pas
beaucoup d'énergie. Si j'essaie de faire avec mes mains ce qui
doit être fait par mes pieds, j'aurai continuellement des
problèmes. Si vous avez des problèmes tout au long de votre vie
chrétienne, il me semble évident que vous n'êtes pas au bon
endroit en train d'accomplir la fonction à laquelle Dieu vous a
appelé. Vous êtes peut-être un orteil en train de vous comporter
39
comme un doigt de main. Peu importe tout l'effort que vous
allez y mettre, cela ne fonctionnera jamais. Comment faire alors
pour trouver votre place? Laissez-moi vous donner quelques
suggestions:
"Je vous exhorte donc, frères, par les compassions
de Dieu, à (1) offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera
de votre part un culte raisonnable. Ne vous
conformez pas au monde présent, mais soyez
transformés par (2) le renouvellement de l'intelligence, afin que (3) vous discerniez quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, agréable et
parfait. Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à
chacun d'entre vous de (4) ne pas avoir de prétentions excessives et déraisonnables, mais
d'être assez raisonnables pour avoir de la
modération, chacun selon (5) la mesure de foi que Dieu lui a départie. En effet, comme nous avons
plusieurs membres dans un seul corps, et que tous
les membres n'ont pas la même fonction, ainsi,
nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul
corps en Christ et nous sommes tous membres les
uns des autres. Mais (6) nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée:
si c'est la prophétie, que ce soit en accord avec la
foi…" (Romains 12:1-6)
Ce dont Paul parle essentiellement ici, c'est de trouver sa
place en tant que membre dans le corps, d'accomplir son travail
ou sa fonction. Nous y trouvons six étapes.
1. Il faut présenter son corps, régler la question de
l'appartenance de notre corps. A qui appartient votre
corps? S'il est à vous, il n'est pas au Seigneur. S'il est
au Seigneur, il n'est pas à vous. Avez-vous vraiment
40
offert votre corps au Seigneur et renoncé au droit de
propriété sur votre corps? Paul parle de "sacrifice
vivant". Pourquoi "vivant"? Parce que c'est le
contraire des sacrifices de l'Ancien Testament, où le
corps de l'animal offert était tué et placé sur l'autel.
Une fois posé sur l'autel, il n'appartenait plus à la
personne qui l'avait offert. Paul dit d'offrir son corps
exactement de la même façon, aussi complètement et
aussi définitivement, mais avec une différence de
taille, celle que vous ne le tuez pas; c'est un sacrifice
vivant. Dans Matthieu 23, Jésus dit que ce n'est pas
l'offrande qui sanctifie l'autel, mais que c'est l'autel
qui sanctifie l'offrande. Quand votre corps est-il donc
sanctifié? Quand est-il rendu saint? C'est lorsqu'il est
offert sur l'autel de la consécration à Dieu, lorsqu'il est
mis à la disposition de Dieu. Le contact avec l'autel
rend le corps saint. La première étape est donc de
présenter son corps. Cette question de propriété est
extrêmement vitale. En fait, légalement, Christ a déjà
la propriété de votre corps parce qu'il vous a racheté
par son précieux sang. L'Ecriture dit: "C'est pourquoi,
glorifiez Dieu dans votre corps qui lui appartient." Il
ne va pas revendiquer cette propriété tant que vous ne
la lui cédez pas volontairement. Il existe une grande
différence entre louer une propriété et la posséder. Si
je loue un appartement ou une maison, le propriétaire
est responsable de son entretien; je ne fais qu'y
habiter. Si je l'achète et que j'en deviens propriétaire,
je deviens responsable de son entretien. Si Dieu est
propriétaire de votre corps, il est responsable de son
entretien. S'il n'est qu'un locataire, vous en êtes
responsable. Voilà donc une question importante à
laquelle il vous appartient de répondre: Qui est le
propriétaire de votre corps?
2. Paul dit qu'à la lumière de tout ce que Dieu a fait pour
vous – et tout y est exposé dans les onze premiers
41
chapitres de Romains –, à la lumière de la complète
provision de Dieu, il n'existe qu'une seule réponse
logique: un service honnête qui consiste à offrir son
corps. Quand vous offrez votre corps, ce qui se passe,
c'est que votre esprit est alors renouvelé. Vous
commencez à penser différemment. L'homme naturel
qui n'a pas été régénéré ou renouvelé est centré sur
lui-même. Bob Mumford a utilisé une fois
l'expression: "Il est enfermé dans la petite boîte de son
ego." Tout ce qui se passe et tout ce qu'il fait, il le
ramène à lui-même: "Qu'est-ce que cela va me
rapporter?" "Que vais-je en retirer?" "Cela va-t-il me
plaire?" "Vais-je en obtenir de la promotion?" Nous
ne pouvons pas découvrir la volonté de Dieu tant que
notre raisonnement n'a pas été changé. La Bible dit
que les tendances de la chair sont ennemies de Dieu
(Romains 8:7). Dieu ne va pas révéler sa volonté à son
ennemi. Il n'est pas raisonnable de le lui demander.
Vous offrez donc votre corps, votre façon de penser
change et vous commencez à voir les choses d'après le
point de vue de Dieu, d'après ses plans, et non pas
selon vos buts et vos motivations égoïstes. Votre
intelligence est renouvelée.
3. Alors que votre intelligence est renouvelée, vous allez
discerner la volonté de Dieu. "Discerner" signifie
"découvrir par expérience". Vous allez commencer à
réellement entrer dans la volonté de Dieu pour votre
vie. Je pense que cela se fait au fur et à mesure et non
pas en une seule révélation. Plus vous allez entrer
dans la volonté de Dieu, mieux ce sera. Sa volonté est
bonne, agréable et, en fin de compte, parfaite. Parfaite
dans le sens que vous ne pourrez pas désirer mieux, et
parfaite parce qu'elle embrasse chaque détail de votre
vie. Ce n'est cependant que celui qui a l'intelligence
renouvelée qui va découvrir la volonté de Dieu.
Beaucoup de chrétiens trébuchent et avancent dans la
42
vie à l'aveuglette sans jamais la trouver la volonté,
parce qu'ils n'ont jamais été renouvelés dans la pensée
de Dieu. Alors que vous allez commencer à la
découvrir, vous trouverez votre place dans le corps
qui sera parfaitement conforme au plan et à la volonté
de Dieu.
4. L'étape suivante est de s'humilier. Paul dit: "Par la
grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de ceux qui
sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de
lui-même au-dessus de celle qu'il convient d'avoir."
(version Darby) Lors de votre premier jour
d'embauche, par exemple, à la banque, vous n'allez
pas vous installer dans le bureau du directeur, parce
que ce n'est pas là votre place. Soyez content si vous
démarrez comme gardien. Jésus a dit que, lorsque
vous êtes invité à un repas de noces, vous ne devez
pas vous asseoir à la première place, sinon vous
risquez de vous trouver dans l'embarras. Un invité
d'honneur pourrait entrer et on vous demandera de
vous déplacer; installez-vous plutôt au dernier rang. Il
ne vous restera alors plus qu'un seul moyen d'avancer,
c'est en montant. C'est très important. N'ayez pas une
trop haute opinion de vous-même. Paul a conseillé de
penser avec pondération, d'être réaliste. Il n'y a
personne au monde de plus sensé que le Saint-Esprit.
Il est réaliste, pratique; il ne fait rien de farfelu, il est
terre à terre. Si une chose n'est pas pratique, à mon
avis ce n'est pas spirituel. Sans arrêt je rencontre des
gens dont les pensées ont été influencées par
quelqu'un qui leur a imposé les mains et qui leur a
prophétisé quelque chose du genre: "Frère, tu vas
avoir un grand ministère de délivrance", ou: "Frère, le
Seigneur t'appelle à être un prophète", ou encore: "Le
Seigneur t'a donné un ministère d'intercession", ou
pire: "Le Seigneur t'a donné un ministère de
souffrance." Les personnes se mettent alors à errer
43
misérablement avec leur ministère de souffrance. C'est
incroyable le nombre de gens confus que j'ai
rencontré. Ils essaient d'être quelque chose parce que
quelqu'un le leur a prophétisé. C'est vrai qu'il y a des
moments où Dieu nous révèle quelque chose
concernant notre avenir à travers la prophétie; mais si
cette dernière nous enfle, elle ne vient pas de Dieu.
Pensez d'une manière sobre, commencez par faire la
vaisselle. Jésus a dit que, si quelqu'un veut gouverner,
qu'il commence par être un serviteur. Le mot grec
signifie "être l'esclave de tous". La manière de
recevoir de la promotion dans le royaume de Dieu,
c'est en servant. Nous ne l'avons pas compris. Nous
envoyons quelqu'un à l'école biblique, nous
l'instruisons, nous enflons son cerveau. La Bible dit
que la connaissance fait enfler. Cette personne va
sortir de l'école biblique sans aucune préparation
morale et spirituelle pour le ministère. Jésus a énoncé
trois choses. Il a dit que celui qui est fidèle dans les
petites choses le sera dans les grandes. Commencez
avec les petites choses. Si vous êtes fidèle avec
l'injuste Mammon, c'est-à-dire fidèle avec l'argent,
vous serez aussi fidèle avec les richesses spirituelles.
Si vous êtes fidèle avec quelqu'un d'autre, vous le
serez aussi avec vous-même. Commencez par servir
quelqu'un; soyez fidèle dans les petites choses. Soyez
fidèle avec votre argent et Dieu vous confiera des
richesses spirituelles, des grandes choses qui seront
les vôtres. Paul a dit d'être sobre. Ne cherchez pas à
être un œil, soyez satisfait d'être un cil.
5. Suite à votre humilité et à votre intelligence
renouvelée, Dieu vous révélera votre place et votre
fonction. Vous allez être un pouce, un genou, un
avant-bras ou un poignet. Une fois arrivé là, vous
ferez deux découvertes merveilleuses. La première est
que Dieu vous a donné la mesure de foi dont vous
44
avez besoin pour le travail que vous aurez à
accomplir. Dieu a donné à chacun de nous une mesure
de foi, celle nécessaire pour le travail que nous avons
à accomplir. Si vous devez toujours de lutter pour la
foi, c'est presque sûr que vous n'êtes pas en train de
faire le bon travail. Vous regardez quelqu'un d'autre et
vous vous dites: "Comme j'aimerais avoir sa foi!"
Comme vous n'avez pas son travail, vous n'avez pas
besoin de sa foi. Vous avez besoin de celle qui est
nécessaire pour faire le travail que Dieu vous a donné.
Il a garanti de vous donner cette mesure de foi. Il y a
un lien direct entre la foi et le travail que vous avez à
accomplir.
6. Il y a enfin les dons, "charismata" en grec. N'est-ce
pas un mot merveilleux? Vous avez remarqué à quel
moment viennent les dons? Pas au début, mais en fin
de liste. Ne priez pas pour les dons, c'est mon conseil.
La Bible dit d'aspirer ardemment aux dons les
meilleurs, je le sais; mais vous allez avoir des
problèmes si vous allez partout en priant pour des
dons. Demandez à Dieu de vous montrer votre place
dans le corps et, quand vous commencerez à
fonctionner à votre place, c'est alors que, selon mon
expérience, les dons qu'il vous faut vont commencer à
se manifester. Je l'ai vu plusieurs fois lorsque je me
suis trouvé propulsé dans le ministère de délivrance.
Dieu m'a fait entrer dans un travail qu'il avait prévu
pour moi. Je me souviens quand j'ai commencé, il y a
des années en arrière, en 1964. Une femme était venue
me demander de l'aide. Je connaissais son mari et
aussi son frère, mais elle, pas beaucoup. Je me
souviens, assis dans un hôtel à Denver avec mon
épouse, de cette femme avec son mari et son frère. Je
me suis assis à côté d'elle sur le sofa; je l'ai regardée et
je lui ai dit: "Vous avez besoin de délivrance de…" et
j'ai énuméré dix démons. A chaque fois, je me
45
demandais: "D'où est-ce que je le sais?" Et c'était
exactement cela. J'ai pensé que ce devait être la parole
de connaissance, et c'était elle. Je ne me suis pas mis
dans un petit comité pour prier pour la parole de
connaissance, je suis entré dans le ministère. Une
autre fois, je me trouvais en Jamaïque en train de
parler à une femme d'origine catholique qui cherchait
le Seigneur de tout son cœur (je ne pense pas qu'elle le
connaissait). Tout en l'écoutant, j'ai commencé à lui
parler de sa relation avec son mari. Elle m'a fixé et
m'a dit: "Comment le saviez-vous? Je ne le vous l'ai
pas dit." Des larmes lui sont montées aux yeux. En
quelques minutes, elle a été sauvée, délivrée et
baptisée du Saint-Esprit. La parole de connaissance
avait ouvert son être tout entier à ce que Dieu voulait
pour elle. Mais je n'étais pas resté assis à calculer tout
cela; j'ai fait le travail que Dieu m'avait donné à faire.
La parole de connaissance est venue. Mon conseil est
donc celui de ne pas chercher les dons, mais de
chercher votre place. Trouvez votre travail. Soyez
terre à terre, pratique; pensez d'une manière humble.
Ne commencez pas en tant qu'apôtre la première
semaine parce que, si vous agissez ainsi, vous aurez
une deuxième semaine remplie de problèmes.
Voyons maintenant un autre sujet tout aussi important,
qui est la relation entre l'unité et la diversité; lisons 1
Corinthiens 12:12-26. Deux thèmes importants sont abordés ici:
l'unité et la diversité. Tout d'abord, Paul parle de l'élément
fondamental qu'est l'unité du corps. De là découle la diversité.
D'une manière logique, Paul suit l'ordre d'établir en premier
l'unité et de cette unité vient la diversité. Il fait la même chose
dans Ephésiens 4 où il parle des dons du ministère. D'abord il
établit les sept fondements de l'unité de tous les chrétiens,
ensuite il énumère les divers dons du ministère. Dans l'ordre
divin, nous trouvons l'unité d'abord, ensuite la diversité. Donc,
46
dans de 1 Corinthiens 12, Paul parle du corps, de ses membres
et de leurs fonctions. C'est dans les versets 12 et 13 de ce
passage qu'il aborde le thème de l'unité du corps:
"En effet, comme le corps est un tout en ayant
plusieurs membres et comme tous les membres du
corps , malgré leur nombre, ne sont qu'un seul
corps (en Christ), ainsi en est-il du Christ. (Voici
ma version du verset suivant:) Car c'est dans un
seul Esprit que nous avons tous été baptisé pour
former un seul corps, que nous soyons libre ou
esclave, nous devons tous être abreuvés d'un seul
Esprit."
Nous passons à côté du message de 1 Corinthiens 12:13
si nous ne remarquons pas l'accent qui est mis sur l'expression
"un seul", qui est mentionnée trois fois. Le baptême du Saint-
Esprit a pour objectif d'unir le corps. C'est là le point de vue de
Dieu. De votre point de vue, cela peut vous bénir, vous donner
de la puissance et vous faire expérimenter toutes sortes
d'expériences merveilleuses; du point de vue de Dieu, son but
est de rendre efficace l'unité du corps. Paul continue ensuite en
parlant de la diversité, qui se présente sous deux formes: la
diversité des membres tels que les orteils, les pouces, les doigts,
le nez, les oreilles, les yeux, et la diversité des fonctions telles
que l'odorat, l'ouïe, le toucher, etc. Paul en parle dans le verset
14:
"Ainsi le corps n'est pas formé d'un seul membre,
mais de plusieurs. Si le pied disait: Parce que je ne
suis pas une main, je ne suis pas du corps, il n'en
est pas moins du corps pour autant."
C'est de la folie pour un pied de vouloir être une main,
pourtant beaucoup de chrétiens sont ainsi. Ils voient quelqu'un
d'autre avec un ministère spectaculaire et puissant et ils se
47
disent qu'ils veulent être une main, alors que Dieu les a appelés
à être des pieds. La main est en vue devant tous les yeux, alors
que le pied est tout en bas sur le sol, dans les chaussures, peu
visible. A quoi bon vouloir être une main si Dieu vous a appelé
à être un pied? Paul continue:
"Et si l'oreille disait: Parce que je ne suis pas un
œil, je ne suis pas du corps, elle n'en est pas moins
du corps pour autant. Si tout le corps était œil, où
serait l'ouïe? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat?"
(versets 16 et 17)
Nous touchons ici aux différentes fonctions: l'ouïe,
l'odorat, etc., les diverses parties du corps. Certaines personnes
ne voient que l'évangélisation. Paul dit qu'il y a des
évangélistes, des enseignants, des prophètes, des services. Il
existe beaucoup de fonctions différentes. Ne vous focalisez pas
sur une seule fonction, parce que s'il n'y en avait qu'une seule
dans le corps, celui-ci ne pourrait pas fonctionner.
Le verset 18 est tout aussi important:
"En fait, Dieu a placé chacun des membres dans le
corps comme il l'a voulu."
Qui décide de ce que feront les membres? Ce ne sont pas
ces derniers, mais Dieu.
"Si tous étaient un seul membre, où serait le corps?
Maintenant donc, il y a plusieurs membres et un
seul corps. L'œil ne peut pas dire à la main: Je n'ai
pas besoin de toi; ni la tête dire aux pieds: Je n'ai
pas besoin de vous." (versets 19 à 21)
L'œil, qui discerne tout, est très délicat, très affiné mais
très faible. Il peut voir la nourriture sur la table, mais ne peut
pas la mettre dans la bouche. Qui est habilité à le faire? C'est la
48
main. Personne parmi nous ne peut dire aux autres: "Je n'ai pas
besoin de vous." C'est tellement important aujourd'hui. Nous en
avons déjà vu l'exemple. La tête ne peut pas dire au pied: "Je
n'ai pas besoin de vous."
"Mais bien plutôt, les membres du corps qui
paraissent être les plus faibles sont nécessaires."
(verset 22)
Quoi d'autre est aussi faible, délicat et sensible que l'œil?
Ce dernier est d'une grande valeur. Ne méprisez donc pas celui
qui est faible et délicat. Plus il est utile, plus il est délicat et plus
il a besoin de protection. Avez-vous pensé un moment à la
somme de protection que le corps accorde à l'œil? Il y a l'os du
nez, l'os de la joue, les sourcils, les cils; il existe à peu près cinq
ou six choses différentes qui servent juste à protéger les yeux.
Supposez que l'œil se tienne tout seul en individualiste et dise:
"Je ne veux pas dépendre du reste du corps, je vais juste me
tenir là sur la joue." Il serait sans arrêt confronté à certains
problèmes! Il serait sans cesse exposé aux attaques, à avoir
besoin d'aide. C'est le danger de faire partie de ce genre
d'individualiste. "Je n'ai besoin de personne, je vais bien, j'ai du
discernement, je vois, je suis un visionnaire, je suis un
prophète." Plus vous avez de visions, plus vous avez besoin de
protection et plus vous devez faire attention à bien être à votre
place dans le corps.
"Et ceux que nous estimons être les moins
honorables du corps, nous les entourons d'un plus
grand honneur. Ainsi nos membres les moins
décents sont traités avec le plus de décence, tandis
que ceux qui sont décents n'en ont pas besoin. Dieu
a disposé le corps de manière à donner plus
d'honneur à ce qui en manquait…" (versets 23 et
24)
49
Je pense que, si nous revenons à la simple analogie avec
le corps humain, Paul dit que certaines parties du corps peuvent
être exposées parce qu'elles sont jolies à voir, d'autres que nous
habillons et dont nous faisons attention à vêtir avec des jolies
choses qui les rendent attractives. Il dit que peu importe
l'endroit où vous regardez en vous-même, il n'y a pas de raison
de vous enorgueillir. Vous pouvez dire que Dieu vous a revêtu
de toutes sortes de beauté et vous en aviez besoin! Ou alors:
"Me voici, je n'ai pas besoin d'être revêtu." D'une manière ou
d'une autre, Dieu ne vous a donc pas revêtu. Et c'est bien vrai.
Les gens qui ont le ministère le plus en vue sont souvent les
plus faibles. Le ministère spirituel le plus extraordinaire est
souvent donné à un homme qui n'a pas trop de talents
personnels ou intellectuels. Nous n'allons pas nous étaler sur ce
point mais, si vous pensez aux ministères avec des dons
surnaturels extraordinaires que Dieu a suscités, une plus grande
abondance d'honneur a été déversée sur cette partie qui en
manquait le plus.
Il y a également un autre principe. Si vous pouvez très
bien vous débrouiller sans le surnaturel, alors pourquoi Dieu
vous aurait-il embarrassé avec? Lisons le verset 25. Voyez le
plan de Dieu: "Afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps…"
Est-ce qu'actuellement il n'y a pas de division dans le corps? De
toute évidence, nous ne pouvons pas répondre par l'affirmative.
Pourquoi ces divisions? Parce que les gens n'ont pas compris ce
principe que nous avons besoin les uns des autres. C'est dû à ce
que j'appellerai l'individualisme effréné et excessif de la
civilisation occidentale. Notre civilisation a quasiment propulsé
l'individu en avant, et cela d'une manière extrême. Cela ne
fonctionne pas. Le corps n'a pas été créé de cette façon. Nous,
les protestants, avons besoin d'apprendre un nouveau concept.
Les catholiques romains l'apprennent beaucoup plus vite, parce
que c'est dans leur tradition. C'est la soumission de l'individu au
groupe. Le groupe est plus important que l'individu. Aussi
longtemps que tous les autres pensent que je suis une main, je
n'ai besoin de personne, je peux faire tout ce que je veux,
50
regardez-moi empoigner; nous allons avoir une division dans le
corps. C'est là où nous devons renouveler nos pensées. Pendant
six ans, j'ai été associé dans le ministère avec les assemblées
pentecôtistes du Canada. Ensuite j'ai quitté ce pays pour venir
aux Etats-Unis et mon association avec lesdites assemblées a
pris fin. Quelqu'un a dit: "Le frère Prince est devenu un
prédicateur indépendant." Non, ce n'est pas vrai. Que Dieu m'en
garde. Je suis un prédicateur dépendant; je dépends de Dieu et
je dépends du peuple de Dieu. Je ne peux pas non plus agir sans
eux. Je n'agis peut-être pas toujours de cette façon, mais je
remercie Dieu de ce que je connaisse ce principe. J'ai besoin de
Dieu et de son peuple. Je ne peux pas dire à la main: "Je n'ai pas
besoin de toi", au pied: "Je n'ai pas besoin de toi", et au nez: "Je
vois, pourquoi aurais-je besoin de sentir?" Nous avons tous
besoin d'apprendre cette leçon extrêmement importante.
"Et si un membre souffre, tous les membres
souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous
les membres se réjouissent avec lui." (verset 26)
Est-ce là votre façon de penser? Quand quelqu'un d'autre
reçoit une promotion, vous en réjouissez-vous? Quand une autre
église est bénie et vit un réveil, cela vous réjouit-il ou êtes-vous
jaloux? Un autre problème auquel nous avons affaire dans notre
civilisation est ce que j'appelle une "formation compétitive".
Nous sommes formés dans un système compétitif. Toute
l'essence du système de notation américaine est fondée sur la
compétition. Ce fait n'existe pas uniquement en Amérique. J'ai
grandi en Grande- Bretagne. Le fondement de mon éducation
était la compétition: être le premier, réussir les examens avec la
meilleure mention, avoir le meilleur score au cricket. Peu
importe de quoi il s'agissait, j'étais toujours incité à être en
compétition avec les autres. Peu importe ce que vous en dites,
c'est profondément enraciné dans la plupart d'entre nous. Nous
avons du mal à nous ajuster au fait que, dans le corps, il n'y a
pas de compétition. L'œil droit ne fait pas de compétition à l'œil
51
gauche. La main ne fait pas de compétition au pied. La
motivation profonde de la plupart des églises dans la majeure
partie des villes est une sorte de compétition. Nous allons agir
pour avoir plus de membres, une plus grande chorale ou
n'importe quoi d'autre. Nous ne voyons pas du tout ce concept
d'avoir des membres différents d'un seul corps qui fonctionnent
ensemble pour parvenir à un seul but, qui est celui de la tête.
Cette notion du corps est cruciale pour comprendre les choses
que nous vivons aujourd'hui.
Allons encore plus loin et voyons l'interaction des
relations entre les membres, sujet intéressant et qui me
passionne:
"… en celui qui est le chef, Christ. De lui, le corps
tout entier bien ordonné et cohérent, grâce à toutes
les jointures qui le soutiennent fortement, tire son
accroissement dans la mesure qui convient à
chaque partie, et s'édifie lui-même dans l'amour."
(Ephésiens 4:15b-16)
Remarquez l'accent qui est mis ici sur les jointures. Joints
ensemble et les besoins sont pourvus par ce qu'apportent les
autres. A mon avis, les jointures sont les relations réciproques
entre les divers membres. Ma relation avec vous est ma jointure
à vous. Nos besoins sont pourvus à travers les jointures. Ils ne
sont pas directement pourvus de la tête, mais à travers nos
relations. Même si la tête a pourvu entièrement à chaque
membre du corps, les besoins des membres ne seront pas
pourvus tant qu'ils ne seront pas reliés correctement aux autres
membres. C'est là l'essence du problème dans le corps
aujourd'hui. C'est à travers des jointures que vient la provision.
Une jointure, c'est là où, par exemple, trois os se rencontrent,
comme pour le coude. Il y a deux os dans l'avant-bras et un
autre dans le bras; cela fait une jointure qui s'appelle "le coude".
Celles-ci doivent être méticuleusement préparées et se fixer
ensemble, car elles auront à endurer des pressions énormes. Je
52
peux prendre quelque chose de très lourd avec ma main droite
et, en le faisant, j'impose une pression considérable à l'endroit
où ces trois os se rencontrent. Qu'est-ce qui les relie ensemble?
Est-ce la foi? Pas du tout. Non, il y a là un ligament. Lisons
Colossiens 2:19, passage dans lequel se trouve de nouveau une
image similaire du corps:
"Au lieu de s'attacher au chef (voilà pourquoi ils
ont eu des problèmes, parce qu'ils ne se sont pas
attachés à la tête) par qui tout le corps soutenu et
rendu cohérent par les jointures et les articulations,
grandit d'une croissance qui vient de Dieu."
Remarquez que la croissance provient des jointures et des
articulations. Les traductions modernes utilisent le mot
"ligament". A la fois la provision et la croissance proviennent
des jointures. Il n'est pas bon de dire que nous obtenons tout ce
dont nous avons besoin du Seigneur, car celui-ci n'a pas prévu
que le corps fonctionne de cette façon. Il a créé le corps pour
vous, pour que vous obteniez la provision à vos besoins à
travers vos frères. La provision et la croissance proviennent des
jointures. Qu'est-ce qui tient les jointures ensemble? Ce sont les
ligaments. Ceux-ci doivent être très forts, vraiment efficaces.
Les jointures sont nos relations réciproques: mes relations à
vous, vos relations à moi créent une jointure. Quel est le
ligament? Ma réponse est que le ligament est l'alliance d'amour,
l'amour qui est lié à quelqu'un d'autre comme un mari qui est lié
à sa femme pour le meilleur et pour le pire, dans la maladie et
dans la santé. Si je ne suis pas d'accord avec la doctrine de mon
épouse, vais-je en trouver une autre? Non, heureusement!
Quand un homme s'engage avec sa femme dans le mariage,
c'est malgré les désaccords, les tensions et les problèmes. Tout
mariage s'engageant uniquement s'il n'y a pas de tensions ou de
problèmes ne tiendra pas. Ce qu'il faut, c'est quelque chose qui
gardera les gens ensemble malgré tout. Quelle est la réponse?
C'est l'engagement de l'alliance, l'amour du mariage. Il ne s'agit
53
pas d'émotion, de sentiment, d'être béni dans une réunion, mais
d'un engagement profond, permanent, individuel. C'est ce dont
nous avons besoin. C'est remarquable. Il est écrit de Jésus que,
quand il a souffert sur la croix, aucun de ses os n'a été brisé,
qu'ils sont tous sortis des jointures. Vous pouvez le lire dans les
Ecritures. C'est, selon moi, exactement l'état du corps
aujourd'hui. Dieu, dans sa grâce, ne permet pas que les os soient
brisés, mais nous sommes tous hors des jointures. Ce que Dieu
est en train de faire actuellement, c'est de les remettre dans les
jointures.
Son ouvrage
Passons maintenant à la troisième représentation, qui est son
ouvrage: "Car nous sommes son ouvrage." (Ephésiens 2:10)
Une autre traduction utilise l'expression "œuvre d'art", et une
autre version dit "chef-d'œuvre". Le mot grec est "poèma", ce
qui donne le mot français "poème". L'implication y est
artistique. Cela parle de quelque chose à voir avec la créativité.
Nous sommes le chef-d'œuvre créatif de Dieu, qui dit: "Si vous
voulez vraiment savoir ce que je peux créer, ne regardez pas
aux montagnes et aux mers, aux oiseaux et aux fleurs, regardez
à mon peuple." C'est particulièrement défiant. Dieu dit: "Ils sont
mon chef-d'œuvre. J'ai pris la matière première d'un tas
d'ordures et j'en ai fait mon chef-d'œuvre créatif." Avec cette
pensée, interrogeons-nous: "Qu'est-ce que le chef-d'œuvre
exprime de la part de Dieu?" "Quels aspects particuliers de
Dieu?" Lisons Ephésiens 3:10:
"Ainsi désormais les principautés et les pouvoirs
dans les lieux célestes connaissent par l'Eglise la
sagesse de Dieu dans sa grande diversité."
Nous sommes la démonstration de ce que Dieu peut
créer. Cette expression "grande diversité" en grec est un mot
composé, "polupoikilos", difficile à exprimer en français. J'ai
54
été saisi par cette pensée une fois et, alors que j'essayais de
trouver la bonne traduction, je me trouvais à l'aéroport d'Atlanta
je crois, en train de regarder les titres des livres dans une
librairie, j'ai remarqué celui d'un roman: "L'amour est une chose
qui a beaucoup d'éclats." Cette expression "beaucoup d'éclats"
m'a attiré. J'ai pensé que c'était là la meilleure traduction de
mon terme grec. Nous sommes son chef-d'œuvre à beaucoup
d'éclats. Nous déployons des aspects innombrables de son génie
créatif à tout l'univers. C'est une humble pensée. Dieu veut dire
aux principautés et aux puissances: "Voulez-vous savoir de quoi
je suis capable? Regardez cela. Voulez-vous connaître ma
sagesse? Regardez-nous." Il faut beaucoup de foi pour le dire.
Ce que je veux expliquer, c'est que, lorsque nous regardons à
ces représentations, nous voyons que Dieu voit les choses
différemment de nous. Qu'est-ce qu'un artiste requiert de ce
qu'il crée? Si nous sommes appelés à être son chef-d'œuvre,
cela présuppose de la soumission envers Dieu. Qu'est-ce que
cela requiert envers les autres? Nous n'allons pas être plusieurs
individus, nous allons être un chef-d'œuvre. Quelque chose doit
donc se passer entre nous. J'ai inventé le mot "mêlage",
"capacité de se mêler avec les autres". Le mélange ou la
cohésion décrivent le même processus. Comme vous le voyez,
nous y gagnons à apprendre la même leçon. Ce que je suis
individuellement n'est pas la chose la plus importante. C'est ce
que je deviens ensemble avec vous, collectivement, qui est le
produit final. Le génie créatif ou beaucoup d'éclats de sagesse.
Nous nous sommes posé les questions qui nous servent
de fil conducteur et y avons répondu. Le génie créatif de Dieu
est exprimé. Il nous est demandé de nous plier à lui, de la
soumission. Il est demandé dans nos relations avec les autres de
la cohésion et ce que j'appelle du "mêlage", une volonté de
perdre notre identité individuelle dans un complexe plus grand.
Maintenant, je vais choisir deux différentes sortes de
chefs-d'œuvre créatifs; bien sûr, il en existe plein d'autres. J'ai
pensé en termes de ce qui est modelé et de ce qui est écrit.
Quand nous parlons de quelque chose qui est modelé, nous le
55
faisons par exemple de ce qui est modelé à partir de l'argile ou
d'une matière lui ressemblant, ou de ce qui est taillé à partir de
la pierre, comme le font les sculpteurs. Quand je travaillais avec
mon éditeur sur le projet du livre de mon épouse, j'ai achevé le
livre au bout de deux ans de travail. Puis elle m'a dit:
"Maintenant, reviens sur la lecture du livre et enlèves-y vingt
pour cent." Si vous n'avez pas travaillé deux ans sur un livre,
vous ne pouvez pas comprendre ce que cela représente. Elle m'a
cité Michel-Ange, ce qu'il avait dit à propos de ses sculptures:
chaque coup de ciseau révélait un peu plus du projet. Plus vous
enlevez, mieux votre vision se révèle. J'y pense souvent. Dieu
continue à émonder et émonder encore. Vous vous dites: "Dieu,
restera-t-il quelque chose à la fin? " Chaque coup de ciseau
révèle le plan du maître d'une façon encore plus parfaite.
Prenons, en termes de ce qui est modelé à partir de
l'argile, un exemple évident. Voyons ce que cela nécessite de
notre attitude envers Dieu dans Esaïe 64:5-6a. Le peuple de
Dieu se trouve dans une situation de déclin et presque de
désespoir. Leur confession est sombre et lugubre:
"Nous sommes tous devenus comme un objet
impur, et tous nos actes de justice sont comme un
vêtement pollué; nous sommes tous flétris comme
une feuille, et nos fautes nous emportent comme le
vent. Il n'y a personne qui invoque ton nom..."
Au milieu de ce déclin et de cette terrible dépression, le
prophète dit:
"Cependant, Eternel, tu es notre Père (peu importe
combien nous avons échoué); nous sommes l'argile
et c'est toi notre potier…" (verset 7a)
"Nous sommes dans ta main, c'est à toi de faire de nous
ce que tu veux." Ensuite, dans Jérémie 18:1-6, nous trouvons
une autre très belle image du potier:
56
"Parole de l'Eternel adressée à Jérémie de la part
de l'Eternel en ces mots: Lève-toi, descends dans la
maison du potier; et là, je te ferai entendre mes
paroles. Je descendis dans la maison du potier, et
voici qu'il faisait un ouvrage sur le tour. Le vase
qu'il faisait fut manqué, comme il arrive avec
l'argile dans la main du potier, il en refit un autre
vase, tel qu'il trouva bon de le faire. (Qui
détermine ce que le vase sera? Le potier et, si c'est
raté, il recommence.) Et la parole de l'Eternel me
fut adressée en ces mots: Ne puis-je pas agir envers
vous comme ce potier, maison d'Israël? Voici:
comme l'argile est dans la main du potier, ainsi
vous êtes dans ma main, maison d'Israël!"
L'été précédent, j'étais en Israël avec un groupe de gens et
nous sommes allés dans la maison d'un potier. Il y en a une à
Hébron. Nous l'avons regardé travailler l'argile et façonner des
vases sur le tour. Cela m'a frappé. J'ai observé que, quelle que
soit la forme qu'il voulait donner au vase, il le faisait par
pression. Là où il voulait un changement de forme, il donnait
une pression sur le tour. C'est comme si le Seigneur disait:
"C'est de cette façon que j'agis avec la maison d'Israël." En étant
en Israël à ce moment particulier et en connaissant très bien le
pays, j'ai vu que c'est exactement de cette façon que Dieu agit
avec lui depuis qu'il est devenu une nation en 1948. Il a taillé et
modelé en exerçant des pressions, une pression après l'autre. La
pression des Arabes, celle des Egyptiens, celle de Moscou, celle
de Washington. A peine soulagé d'une pression, le pays se
retrouve sous une autre. Dans tout cela, Dieu est en train de
former et de modeler un peuple pour le faire parvenir là où il
veut. La pression est la même que celle du tour du potier
tournant tout autour, et il presse le vase contre le tour, là où il
veut changer la forme du vase. Je pense que c'est tout aussi vrai
dans la vie de chacun de nous. Quand Dieu veut nous former,
57
nous changer et nous modeler, qu'utilise-t-il? Il emploie des
pressions. Nous aimerions plutôt dire: "Dieu, je ne peux pas
supporter ces pressions plus longtemps." Mais il répond: "Je
fais tout cela non pas pour que tu fasses ce que tu veux, mais
pour que tu sois tel que je veux." Comme il semble bon au
potier. C'est quelque chose dont je pense que nous allons tous
expérimenter, nous qui sommes dans les mains du Seigneur et
cela pour les temps qui viennent. Les pressions vont devenir de
plus en plus intense et d'une façon inattendue. Le tour va aller
de plus en plus vite. Aussi longtemps que nous resterons dans
ses mains et que nous restons souples, nous en sortirons comme
le vase qu'il voudrait que nous soyons.
Lisons maintenant Romains 9, qui est théologiquement
l'un des plus difficiles chapitres de la Bible parce qu'il traite de
la prédestination souveraine de Dieu, ce qui ne convient pas
trop à notre attitude contemporaine. Par essence, cela dit: "Dieu
décide de l'usage qu'il va faire de chaque matériau." Il décide
s'il va en faire une poubelle ou un vase à fleurs. Vous n'avez pas
le choix, c'est sa décision. Paul parle d'un vase à usage vil,
quelque chose d'impur ou d'un vase à sa gloire. Que cela vous
plaise ou pas, Dieu décide de ce que vous allez être. Ce n'est
bien sûr pas la vérité complète, cela a besoin d'être équilibré par
d'autres vérités, mais c'en est une part importante. Lisons
Romains 9:20a:
"Toi plutôt, qui es-tu pour discuter avec Dieu?"
Vous ne l'avez certainement jamais fait, je suppose! Vous
n'avez jamais dit: "Oh! Dieu, pourquoi? Pourquoi ces pressions,
pourquoi maintenant? Je commençais tout juste à me détendre
et maintenant tout va encore de travers." Etes-vous en train
d'essayer de dire à Dieu ce qu'il doit faire?
"Le vase modelé (c'est vous) dira-t-il au modeleur
(c'est Dieu): Pourquoi m'as-tu fais ainsi?" (verset
20b)
58
Beaucoup de gens ont ce problème. Par exemple, je
connais une fille qui en avait un important; elle ne parvenait à
ne trouver ni la paix, ni à être libérée, ni à être bien. Son
problème était qu'elle était en colère contre Dieu parce qu'il
l'avait faite trop grande. Il en est de même pour d'autres. J'ai
rencontré des femmes qui étaient en colère contre Dieu de les
avoir créées femmes. Réalisez-vous que vous n'avez pas votre
mot à dire dans ce domaine, que ce n'est pas votre choix? Vous
n'avez pas même le choix du sexe de vos enfants. Vous pouvez
désirer avoir un garçon et c'est une fille qui naît.
"Le potier n'est-il pas maître de l'argile, pour faire
avec la même pâte un vase destiné à l'honneur et
un vase destiné au mépris?" (verset 21)
En a-t-il le pouvoir? La réponse est affirmative. Vous
dites: "Je suis un joli vase." Ce n'est pas votre mérite, c'est la
décision de Dieu. Paul a dit: "Et si Dieu, voulant montrer sa
colère…" (verset 22) Dieu utilise certains vases pour montrer sa
colère. Le réalisez-vous? L'exemple que Dieu emploie dans ce
chapitre, c'est Pharaon. Dieu lui a dit: "Je t'ai suscité tout exprès
pour montrer en toi ma puissance." (Romains 9:17) Dieu rend
certains vases gros, épais, forts et lourds pour qu'ils fassent un
énorme bruit en tombant.
"Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire
connaître sa puissance, a supporté avec une grande
patience des vases de colère formés pour la
perdition? Et s'il a voulu faire connaître la richesse
de sa gloire à des vases de miséricorde qu'il a
d'avance préparés pour sa gloire? C'est-à-dire à
nous qu'il a appelés." (versets 22 à 24a)
Que dites-vous lorsque vous découvrez que vous êtes un
vase de gloire? Vous dites: "Gloire à Dieu! Ce n'est pas par
59
mon propre mérite. C'est son choix." Ce n'est pas à celui qui le
veut ou qui y court après, mais à celui dont Dieu fait
miséricorde. Nous devons revenir à cette vérité. Ce n'est pas
toute la vérité, mais c'en est une partie qui est bien négligée.
L'essence de cette image particulière est que nous sommes
d'une certaine manière passifs. L'argile ne donne pas des ordres,
il ne prend pas de décisions. Si c'était la seule image du peuple
de Dieu, elle serait incomplète. Notre compréhension de ce que
devrait être le peuple de Dieu sans cette représentation le serait
tout autant. Il me semble que nous avons besoin d'une vision
beaucoup plus claire de ce que cela signifie d'être de l'argile
dans les mains du potier.
Examinons maintenant un dernier exemple de chef-
d'œuvre. Cette fois-ci, nous allons prendre quelque chose
d'écrit, exprimé par des mots. Cela aurait pu être un poème,
mais l'exemple que j'ai choisi est une épître, une lettre. Le
passage des Ecritures se trouve dans 2 Corinthiens 3:1-3. Paul
dit à l'église de Corinthe qu'il a fondée, qui était le fruit de son
ministère:
"Recommençons-nous à nous recommander nous-
mêmes? Ou aurions-nous besoin, comme
quelques-uns, de lettres de recommandation pour
vous, ou bien de vous?" (verset 1)
Paul dit ici: "Ai-je besoin d'une lettre pour venir prêcher
chez vous? Vous êtes les fruits de mon ministère. Je n'ai besoin
de personne pour me recommander à vous." Ensuite il ajoute:
"S'il faut une lettre, vous êtes notre lettre."
"Vous êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs,
connue et lue de tous les hommes. Vous êtes
manifestement (publiquement visible) une lettre de
Christ, écrite, par notre ministère, non avec de
l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur
60
des tables de pierre, mais sur des tables de chair,
sur vos cœurs." (versets 2 et 3)
J'y vois là un considérable défi qui me saisit à chaque fois
que je lis ce passage. Paul veut dire ici: "Si quelqu'un veut
connaître ma théologie, je ne vais pas faire une conférence, je
ne vais pas écrire un livre. Si vous voulez savoir ce que je crois,
allez à Corinthe et regardez les chrétiens là-bas. Voilà ma
théologie." Nous devons être capables de montrer aux gens ce
que nous croyons par les vies que nous produisons. Si nous ne
le pouvons pas, ce que nous croyons n'est pas très important. Il
nous faut nous souvenir ce qu'ils étaient à Corinthe, ce que nous
lisons dans 1 Corinthiens 6:9-10:
"Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront
pas le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas:
ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères,
ni les dépravés, ni les homosexuels, ni les voleurs,
ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni
les accapareurs…"
Quelle horrible liste! Les souteneurs, les prostitués, les
homosexuels, les efféminés, les adultères, les fornicateurs… "Et
c'est là ce que vous étiez, quelques-uns d'entre vous…" (verset
11a) Après cela, il dit que, si quelqu'un veut connaître sa
croyance, qu'il aille à Corinthe! Regardez aux gens qui ont été
les fruits de ma prédication et de mon ministère. Vous êtes
notre lettre lue et reconnue par le monde entier. Et c'est vrai. Le
monde regarde aux gens que nous produisons. Il y a aussi une
pensée ici. Paul n'a pas dit que "vous êtes nos lettres". Ils ne
formaient pas mille cinq cents lettres individuelles. Il a dit
"vous êtes notre lettre". Vous constituez d'une manière
collective notre message. Chacun d'entre vous forme une lettre
individuelle de l'alphabet. C'est uniquement quand vous êtes au
bon endroit et que vous avez une relation correcte avec les
autres que vous signifiez quelque chose. Alors vous devenez
61
mon message. Je crois que c'est là un défi pour nous
aujourd'hui. Je pense que c'est l'une des raisons aux pressions
considérables et aux exigences importantes de Dieu pour que
nous soyons correctement reliés et soumis, parce qu'il veut
pouvoir nous montrer du doigt et dire: "C'est mon message."
Francis Schaeffer est un philosophe et, contrairement à moi, il
l'est resté. J'étais un philosophe et j'ai cessé de l'être. Ma
philosophie s'est arrêtée au moment où j'ai rencontré Jésus-
Christ. Francis Schaeffer apporte beaucoup; quelque part, dans
l'un de ses écrits, il a dit: "A la fin de cette ère, les gens ne vont
plus lire votre Bible. Encore moins prendront-ils votre stupide
tract. Mais ils vous regarderont et demanderont à voir la parole
faite chair en vous. C'est ce qui les convaincra." Il a aussi dit:
"Le Seigneur a donné au monde le droit de juger si vous êtes
ses disciples." A cela, tous verront que vous êtes mes disciples;
à quelle condition? Si vous avez de l'amour les uns pour les
autres. Si le monde ne nous voit pas nous aimer les uns les
autres, le droit leur est donné par Dieu de dire que nous ne
sommes pas les disciples de Christ. Nous ne pouvons pas
argumenter. Le Maître a dit que c'est ainsi. Cela continue. Ce
que je produis, c'est mon épître. En tant que serviteur, si je suis
le pasteur d'une église, je n'ai pas besoin d'afficher sur les murs
une déclaration de foi. Ce dont j'ai besoin, c'est que mon peuple
vive ce que je prêche. Si je suis un père chrétien, je devrais
pouvoir être capable de dire: "Voulez-vous savoir ce que je
crois? Regardez mes enfants." Et tout ce qui est en dessous de
cela est un succès incomplet. Je me lance un défi tant à moi-
même qu'à vous. Je pourrais dire beaucoup de choses
différentes, mais cela ne m'intéresse pas de m'impliquer dans
des controverses. Je dirais simplement que là où les principes de
faire des disciples sont gracieusement et sagement appliqués,
les résultats parlent d'eux-mêmes. Vous avez besoin d'une
disposition profonde, loyale et engagée pour servir qui ne se
discutera pas. Je ne suis pas intéressé par un homme qui pointe
dans un livre ce qu'il croit, je lui répondrais: "Laissez-moi le
voir en vous." Vous êtes notre lettre. Pouvez-vous le dire? Puis-
62
je le dire? Pouvons-nous l'être? Souvenons-nous donc que nous
sommes collectivement la lettre de Dieu au monde. Ce qu'il
veut dire au monde, il le dira à travers les lettres de l'alphabet
humain mises ensemble pour rendre le message lisible.
63
CHAPITRE TROIS
LA FAMILLE ET LE TEMPLE DE DIEU
Dans ce chapitre, nous allons étudier la quatrième et la
cinquième représentations, qui sont des plus importantes: celle
de la famille et celle du temple.
La famille
Quand nous parlons de la famille, nous nous demandons: "A
quoi sert-elle?" "Quel est le plan de Dieu?" "Qu'exprime-t-
elle?" Il est capital de le savoir. La famille montre clairement la
64
nature de Dieu en tant que Père. Dans sa famille, avant tout
autre chose, il se révèle lui-même en tant que Père. Nous allons
voir cette facette de Dieu se dévoiler dans les passages des
Ecritures que nous allons étudier. En tant qu'enfant de Dieu,
quelle devrait être notre attitude envers notre Père? Je dirais que
c'est l'obéissance. C'est le mot clé. Il est valable pour toutes les
images. Je pense que, ce qui importe le plus pour un père qui
élève une famille, c'est d'éduquer les enfants à obéir. Qu'est-ce
qui est exigé dans notre attitude les uns envers les autres en tant
qu'enfants de Dieu? Je crois que l'amour est le sentiment que
nous voulons voir développer entre les membres d'une même
famille.
Appuyons-nous sur quelques passages des Ecritures.
Tout d'abord Ephésiens 3:14-15:
"C'est pourquoi, je fléchis les genoux devant le
Père de notre Seigneur Jésus-Christ, duquel est
nommée toute famille dans les cieux et sur la
terre." (version Darby)
Remarquez le titre que Paul utilise, dans le verset 14,
pour Dieu, "le Père de notre Seigneur Jésus-Christ". Ce n'est
pas une relation purement temporelle, mais également éternelle.
Cela n'a pas commencé dans le temps, quand Jésus s'est incarné
dans le corps d'une vierge; c'est quelque chose d'éternel. Dieu le
Père est éternellement le père de Jésus-Christ le Fils. Le verset
15 accentue encore plus ce fait: "… duquel est nommée toute
famille dans les cieux et sur la terre." Une autre traduction, la
version NEG, est encore plus précise et révélatrice: "Le Père de
notre Seigneur Jésus-Christ, de qui toute famille dans les cieux
et sur la terre tire son nom." Nous nous trouvons alors en
présence de mots de la même famille, parce qu'en grec le terme
pour "père" est "pater", et le mot grec utilisé ici pour "famille"
est "patriarche", ce qui présente un lien direct avec le mot
"pater". Un père se révèle donc lui-même comme un "pater"
dans sa famille, un "patriarche". Ce que Paul veut dire, c'est que
65
le père est l'origine et la source de chaque famille. Nous
retrouvons l'origine de chaque famille par le père. Chaque
famille, chaque paternité céleste ou terrestre a son origine
suprême et son modèle dans la paternité du Dieu des cieux.
Chaque famille détient ainsi son autorité, son approbation et son
modèle de la famille et de la paternité du Dieu des cieux. Dans
un sens, la suprême autorité derrière l'univers est donc Dieu le
Père, qui est la source de toute vie. Quand nous nous
approchons de lui, nous nous approchons du suprême. Je crois
que c'est là où Dieu veut que nous soyons. Voyons ces vérités
qui se trouvent également dans Jean 14; ce sont des textes qui
sont familiers à la plupart des chrétiens. Dernièrement, ils ont
pris un nouveau sens pour moi. Dans Jean 14, nous y trouvons
des paroles de réconfort:
"Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en
Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de
demeures (ou beaucoup de pièces) dans la maison
de mon Père…" (versets 1 et 2a)
Dans la Bible, quand nous lisons le mot "maison", son
sens premier n'est pas le "bâtiment dans lequel vit une famille",
mais c'est la "famille vivant dans ce bâtiment" qui est
concernée. Ce que Jésus veut donc dire, c'est que "dans la
famille de mon Père, il y a beaucoup de places". Il y en a pour
tout le monde dans la famille. Remarquez que Jésus mentionne
de nouveau le fait que Dieu est éternellement un Père et que le
ciel est éternellement une famille. La vie de famille et la
paternité n'ont pas commencé dans le temps; elles n'ont pas
commencé sur la terre, mais dans l'éternité, dans les cieux; leur
nature est éternelle et elles sont la cause et la source derrière
toute autre chose. L'une des choses dont les philosophes sont
toujours en train de débattre est ce qu'ils appellent "la cause
première", les choses qui sont à l'origine de tout. Toutes sortes
de réponses diverses ont été données par des philosophes
différents. Mais la Bible a une réponse précise à cette question.
66
La Bible dit que derrière toute chose il y a notre Père. Le monde
entier est l'expression de sa paternité, en particulier ses enfants.
Ensuite, Jésus continue à parler à ses disciples au sujet du Père
et Philippe lui dit: "Seigneur, montre-nous le Père." (verset 8)
Cela attriste Jésus qui répond: "Je suis le chemin, la vérité et la
vie; nul ne vient au Père que par moi." (verset 6) Nous le citons
souvent, mais rarement en entier. Jésus a dit: "Je suis le
chemin." Mais un chemin n'est pas une fin en soi. Il est sans
signification, à moins qu'il nous conduise quelque part. Où le
chemin nous conduit-il? Il nous conduit au Père. Nous
n'accomplissons pas les plans de Dieu si nous ne faisons que
trouver le chemin. Nous devons en effet encore trouver le bout
du chemin. L'objectif de Jésus-Christ n'était pas de nous attirer
à lui, mais de nous attirer au Père:
"En effet, Christ aussi est mort une seule fois pour
les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous
amener à Dieu." (1 Pierre 3:18a)
Le but final de Jésus est de nous amener au Père. Philippe
ne le comprend pas et répond: "Montre-nous le Père." (Jean
14:8) Jésus est attristé et lui réplique: "Il y a si longtemps que je
suis parmi vous et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a
vu a vu le Père." (verset 8) Autrement dit: "Ma mission
suprême est de révéler le Père; c'est pour cela que je suis venu.
Si vous comprenez réellement ma mission, elle vous révélera le
Père." Dans un sens, l'objectif ultime de Dieu est de s'attribuer
une famille et de se révéler comme un Père. Il est clair que,
parmi les sept représentations que nous évoquons, celle-ci est
centrale. Je pense qu'elle est l'image à la fois première, centrale
et ultime.
Lisons ce que Paul nous dit dans Romains 8:28-29. Dieu
a un but qui va se réaliser parce que c'est celui de Dieu:
"Nous savons, du reste, que toutes choses
coopèrent (certaines versions disent "concourent")
67
au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont
appelés selon son dessein." (verset 28)
De quel dessein s'agit-il? Du dessein de Dieu. Parfois,
nous ne citons pas correctement Romains 8:28, nous ne disons
que la phrase: "Toutes choses concourent au bien." Oui! mais
"selon son dessein", ne l'oublions pas! Quel est son dessein? Le
verset 29 nous le dit:
"Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi
prédestinés à être semblables à l'image de son Fils,
afin qu'il (le Fils) soit le premier-né d'un grand
nombre de frères."
Quel était son objectif? Celui de rassembler une grande
famille de fils rendus semblables au modèle du Fils, Jésus. C'est
là le plan de Dieu. Toutes choses concourent au bien en vue de
ce but, de nous rendre conformes à l'image de Jésus-Christ.
En revenant à Ephésiens 1, nous retrouvons dévoilé le
plan de Dieu:
"Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-
Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction
spirituelle dans les lieux célestes en Christ. En lui,
Dieu nous a élus avant la fondation du monde
(c'est le choix de Dieu qui compte), pour que nous
soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son
amour, il nous a prédestinés par Jésus-Christ (c'est
notre destinée) à être adoptés, selon le dessein
bienveillant de sa volonté." (versets 3 à 5)
Son plaisir, sa volonté, son dessein, notre destinée, voilà
ce qui compte quand nous devenons ses enfants en Jésus-Christ.
"… à la louange de la gloire de sa grâce (le but
ultime concourt à la louange de la gloire de sa
68
grâce) dans laquelle il nous a rendus agréables
dans le bien-aimé." (verset 6, version Darby)
Voilà une déclaration d'une extrême importance pour
nous tous. Il nous a rendus agréables dans le bien-aimé. Dieu a
créé chaque être humain né dans ce monde avec un vide
intérieur qui ne peut être rempli qu'avec une seule chose: un
papa. Chaque enfant a besoin d'un papa. Dans notre monde
occidental aujourd'hui, un enfant sur trois n'en a pas dans
n'importe quel sens du terme. Nous vivons dans une société où
l'un des plus grands problèmes émotionnels est celui du rejet, ce
fait de ne pas se sentir aimé et désiré par un papa. Parfois il y a
une haine profonde et une rébellion qui couvrent le rejet.
Personne ne peut connaître la paix réelle et le sentiment
d'accomplissement dans la vie sans être correctement relié à un
papa. Dieu a créé l'espèce humaine de cette façon, parce qu'à
travers le père humain, son objectif est de se révéler lui-même
en tant que Père divin et éternel. La fonction suprême d'un père
de famille est de révéler Dieu à la famille non par ce qu'il dit,
mais par ce qu'il est. La plupart des gens qui étudient les
problèmes des enfants, les sociologues et les autres, sont
d'accord de dire qu'en général, l'enfant tire sa première
impression de Dieu, que celle-ci soit bonne ou mauvaise, de son
père. L'enfant qui a un père bon, aimant, juste et ferme est bien
avantagé pour découvrir Dieu. L'enfant qui aura eu un père
méchant, capricieux, sans amour, égoïste et cruel démarre avec
un désavantage certain pour découvrir la vérité au sujet de Dieu.
L'un des problèmes les plus profonds, celui qui se cache
derrière beaucoup d'autres, est celui du rejet. A mon avis, c'est
l'une des racines de beaucoup de problèmes démoniaques. Je l'ai
vu se manifester beaucoup de fois et de diverses façons. Il y a
quelque temps de cela, j'ai été invité à une conférence en tant
qu'orateur. Alors que je me dirigeais assez rapidement vers le
lieu où se tenaient les réunions, une femme marchant tout aussi
rapidement dans la direction opposée m'a heurté. Nous nous
sommes excusés et elle m'a alors dit: "Monsieur Prince, je viens
69
justement de demander à Dieu que, s'il voulait que nous nous
rencontrions, que cela se fasse." Je lui ai répliqué: "Nous nous
sommes rencontrés! Quel est votre problème? Je n'ai que deux
minutes à vous accorder, car je suis attendu pour parler." Elle a
passé une minute à me décrire la nature de son problème quand
soudain je l'ai arrêtée en disant: "Vous n'avez pas besoin de
m'en dire plus. Je pense comprendre votre problème et je
connais la solution. Voulez-vous répéter ces paroles après
moi?" Je ne lui ai pas donné davantage d'explications, parce que
je n'en avais pas le temps. Je l'ai conduite dans une sorte de
déclaration de foi du genre: "Dieu, je te remercie parce que tu
m'aimes, parce que tu es mon Père et que je suis un membre de
ta famille à laquelle j'appartiens, et aussi parce que le ciel est
ma maison et que Dieu est mon Père. Je ne suis pas rejetée, je
suis acceptée. Dieu m'aime, il ne fait pas de que me tolérer, il
me veut vraiment. Il est mon Père, je suis son enfant." Après
avoir dit cela, je me suis dirigé vers ma réunion. Je n'ai plus du
tout pensé à cette femme quand, environ un mois plus tard, j'ai
reçu une lettre d'elle. Elle décrivait les circonstances de notre
rencontre et a ensuite écrit: "Je voudrais juste vous dire que le
fait d'avoir prononcé ces paroles à voix haute a complètement
changé ma vie. Pour la première fois, je me sens acceptée."
Cela m'a vraiment enseigné une grande leçon, celle que Dieu ne
nous rend jamais satisfaits tant que nous n'avons pas compris
que nous sommes acceptés par le Père. C'est là où nous
appartenons. Vous savez, nous n'ennuyons jamais Dieu. Il n'est
jamais trop occupé pour nous. Cela lui importe peu le nombre
de fois où nous nous approchons de lui chaque jour. Il nous
accueille toujours. Il ne fait pas que nous tolérer.
La deuxième acceptation dont nous avons besoin est celle
de la famille de Dieu avec nos frères et sœurs. Nous, chrétiens,
avons besoin d'apprendre encore beaucoup sur le fait de nous
accepter les uns les autres. Je connais une église dont le slogan
est: "Je t'accepte tel que tu es." C'est important. Quand Dieu
nous accepte, il ne dit pas: "Change et je t'accepterai ensuite." Il
dit: "Je t'accepte et cela va te changer." Il nous faut apprendre la
70
même chose au sujet de nos frères et sœurs. Nous leur disons
que, s'ils changent et se comportent de la façon que nous
voulons, nous les accepterons. Nous devrions plutôt leur dire
que nous les acceptons et que nous avons confiance que cela les
changera s'ils ont besoin d'être changés. Il y a une histoire que
j'aime utiliser pour illustrer une relation familiale qui remonte à
plusieurs centaines d'années. Il y a eu une période dans l'histoire
de l'Ecosse, quand elle ne faisait pas encore partie de la Grande-
Bretagne (avant que l'Ecosse et l'Angleterre soient unies sous
un même roi), l'Eglise anglicane d'Angleterre persécutait
amèrement un groupe de presbytériens écossais qui était connu
sous le nom de "l'Alliance". Ces gens s'appelaient ainsi parce
qu'ils s'étaient tous unis par une alliance très solennelle dans
laquelle ils avaient signé de leur propre sang qu'ils ne se
trahiraient pas les uns les autres. Ils s'étaient aussi engagés à ne
pas abandonner leur foi, les ordonnances de leur église et qu'ils
ne se soumettraient pas à l'épiscopat de l'Eglise anglicane. Ils
ont été littéralement persécutés à mort. Bref! L'histoire raconte
donc qu'une Ecossaise, membre de l'Alliance, se dirigeait
discrètement vers une réunion secrète tenue par ses congénères
lorsqu'elle a rencontré un soldat anglais qui l'a arrêtée. "Où
allez-vous?" lui a-t-il demandé. En tant que chrétienne, elle ne
voulait pas mentir mais ne voulait pas non plus trahir ses amis
croyants; aussi elle a lancé vers Dieu une prière désespérée et il
lui a donné cette réponse: "Mon frère aîné est mort et je vais à
la maison de mon père pour entendre la lecture du testament."
Cette parole a été dite de la manière la plus juste possible. Dieu
est notre Père, Jésus est notre frère aîné, nous sommes tous les
membres d'une famille et c'est à la maison du Père où nous
allons.
Une autre question est celle-ci: Qu'est-il exigé de notre
part dans notre relation avec Dieu en tant que Père? Le mot clé
que nous avons choisi est "l'obéissance". Lisons Hébreux 2:10-
12. Nous allons faire une étude d'analyse logique et regarder à
qui se réfère le pronom de la personne mentionnée:
71
"Il convenait en effet à celui par qui et pour qui
tout existe, et qui a conduit beaucoup de fils à la
gloire, d'élever à la perfection, par la souffrance,
l'auteur de leur salut." (verset 10)
Qui est "celui par qui et pour qui tout existe"? C'est Dieu
le Père. Qui est l'auteur de notre salut? C'est Jésus. Qui sont les
nombreux fils? Il s'agit de nous. En élevant l'auteur de notre
salut à la perfection, il a été rendu parfait à travers la
souffrance. Jésus a-t-il été imparfait? Si oui, comment a-t-il été
rendu parfait? La réponse est tant affirmative que négative.
Moralement, il n'a jamais été imparfait, mais il l'était en
croissance et il a été conduit à la maturité. Vous devez entrer
dans cette vérité, celle de la maturité de Jésus. Il a grandi dans
le modèle du fils, sous la discipline et à l'école de disciple du
Père. Ce dernier l'a conduit à la maturité. Il est devenu un
modèle pour tous les fils dans le domaine de la maturité, et
c'était à travers la souffrance. Qu'est-ce que cela nous apporte, à
vous et à moi? Nous y reviendrons un peu plus loin.
"Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés
sont tous issus d'un seul. C'est la raison pour
laquelle il n'a pas honte de les appeler frères."
(verset 11)
Qui est "celui qui sanctifie"? C'est Jésus. Qui sont "ceux
qui sont sanctifiés"? Il s'agit de nous. Qui est celui de qui nous
sommes issus? C'est Dieu le Père. Ainsi, à la fois Jésus et nous
nous recevons notre sanctification du Père. Nous venons tous
d'un seul Père. "C'est la raison pour laquelle il (Jésus) n'a pas
honte de les appeler frères." Pourquoi donc? Parce que Dieu
nous appelle frères. Si nous sommes les enfants de Dieu, nous
sommes forcément les frères de Jésus. La formidable vérité qui
se dégage ici est que Jésus n'a pas pris l'initiative à la place du
Père. Il ne nous a pas appelés frères tant que le Père ne nous a
pas appelés ses enfants. Parce que nous passons à travers le
72
processus indiqué ici, processus de sanctification et de maturité,
Dieu nous appelle fils et Jésus nous appelle frères. Cela nous
donne le droit d'avoir notre place dans la famille de Dieu.
Ensuite nous lisons ce qui est une citation du Psaume
22:23:
"… il n'a pas honte de les appeler frères, lorsqu'il
dit: J'annoncerai ton nom parmi mes frères, je te
louerai au milieu de l'assemblée." (Hébreux 2:11b-
12)
C'est Jésus qui parle ici. Avez-vous remarqué qu'il va
louer au milieu de l'assemblée? C'est exaltant, n'est-ce pas?
Combien d'entre nous n'ont jamais eu la pensée d'entendre Jésus
chanter dans l'église? Jésus a dit: "J'annoncerai ton nom parmi
mes frères…" Qui sont "mes frères"? Il s'agit de nous. Qui a dit:
"J'annoncerai"? C'est Jésus. Jésus parle du Père quand il dit:
"Ton nom." Le nom de qui va-t-il annoncer? Il va annoncer le
nom du Père. Autrement dit, il va y avoir une révélation
déployée de Dieu le Père à ses enfants à travers Jésus, son Fils,
dans l'Eglise. C'est ce qui va nous amener à la maturité. C'est la
révélation de la paternité qui mènera les enfants à la maturité.
C'est là une vérité exaltante.
Dans Hébreux 5:6-9, nous lisons:
"De même, il dit encore ailleurs: Tu es
sacrificateur pour l'éternité, selon l'ordre de
Melchisédek." (verset 6)
Qui est sacrificateur pour l'éternité? C'est Jésus. Qui est
"celui qui dans les jours de sa chair (pendant son humanité) s'est
offert"? Voilà le mot pour le "sacrifice". La fonction première et
suprême d'un sacrificateur est d'offrir des sacrifices. Jésus, étant
un sacrificateur, a dû offrir un sacrifice. N'étant pas un Lévite, il
ne pouvait pas offrir les sacrifices de la loi, aussi a-t-il dû offrir
son propre sacrifice spécifique qui était la prière.
73
"… il offrit, à grands cris et avec larmes, des
prières et des supplications à celui qui pouvait le
sauver de la mort (Dieu le Père), étant exaucé à
cause de sa prière, il a appris…" (verset 7)
Remarquez que c'est à cause de l'obéissance respectueuse
de Jésus que le Père a entendu sa prière.
"… bien qu'il fût le Fils, l'obéissance par ce qu'il a
souffert." (verset 8)
Comment Jésus a-t-il appris l'obéissance? A travers la
souffrance. Même s'il n'a jamais été désobéissant, il a dû
cependant apprendre l'obéissance. Comment apprenons-nous
l'obéissance? Vous et moi devons l'apprendre de la même
manière. Il n'y a qu'une façon d'apprendre l'obéissance, c'est en
obéissant. Il n'existe pas d'autres moyens. Vous découvrez ce
que c'est que l'obéissance en obéissant, et pas simplement en
restant assis à écouter des sermons sur l'obéissance. Cela peut
vous aider et vous motiver, mais cela s'apprend, étape par étape,
en obéissant. L'obéissance entraînera toujours la souffrance,
parce qu'elle exige de renoncer à sa propre volonté. La phrase
clé dans l'obéissance de Jésus a été: "Non pas ma volonté, mais
la tienne." (Luc 22:42b) Chaque pas d'obéissance dans la vie
chrétienne est un pas de sacrifice de soi. Jésus a dit que, si
quelqu'un veut venir à lui, il doit renoncer à lui-même. C'est
toujours douloureux, parce que notre vieil homme n'aime pas
être mis de côté. Le vieil homme dit: "Je veux", "Cela
m'intéresse", "Cela me va bien", "Je le sens bien", "Je ne veux
pas", etc. Suivre le Seigneur est un renoncement continuel à cet
ego. Ce que Dieu nous dit ici, c'est donc de parvenir à la
maturité de fils dans l'obéissance. Jésus est le modèle de la
maturité. Dieu nous y amène à travers l'obéissance. En étudiant
la relation entre le Père et le Fils, vous étudiez celle d'un père
qui conduit son fils à la maturité. Il devient le modèle, et c'est le
74
chemin à suivre pour vous et moi. C'est le nouveau chemin
vivant. C'est le chemin de Jésus. C'est la relation Fils-Père. Un
amour particulier est nécessaire dans notre relation les uns
envers autres. Il existe quatre mots grecs différents qui, tous,
servent à traduire l'amour. Voyons-les rapidement. Il y a "éros",
qui est le nom du dieu qui signifie avant tout la "passion
sexuelle", "le désir sexuel". Ensuite, "storgaï" qui signifie
"l'affection naturelle familiale". Puis "agape", qui signifie plus
ou moins "l'amour divin". Ces termes nécessitent des aptitudes
particulières. Enfin il y a le mot "philadelphia", qui est le nom
d'une ville aux Etats-Unis et qui veut dire "l'amour fraternel".
De "philos", "amour" ou "ami", et "delphos", "frère". L'amour
n'est pas un don. C'est l'une des erreurs que commettent les gens
qui critiquent les charismatiques; ils disent que l'amour est le
don principal. L'amour n'a jamais été considéré comme un don.
Nous ne l'obtenons pas si facilement. N'aurait-ce pas été
merveilleux si c'était ainsi? L'amour est le travail du caractère.
Dans 2 Pierre 1:5-7, nous voyons sept étapes
progressives qui nous conduisent à l'amour. C'est écrit: "Joindre
à votre foi", et il nomme sept choses qu'il nous faut ajouter à
notre foi, qui est le fondement:
1. la vertu (ou l'excellence),
2. la connaissance: la connaissance de la volonté de
Dieu,
3. la maîtrise de soi (la tempérance ou le contrôle de
soi),
4. la persévérance (la patience ou l'endurance),
5. la piété (la dévotion).
Nous avons parcouru du chemin et nous ne sommes pas
encore parvenus à l'amour. L'attitude mielleuse qui affirme que
l'amour c'est, en quelque sorte, serrer quelqu'un dans ses bras
dans une réunion n'est pas biblique. L'amour est quelque chose
qui doit être cultivé et perfectionné et c'est tout en haut de
75
l'échelle. Nous sommes déjà parvenus à la cinquième étape et
nous n'avons pas encore trouvé aucune forme d'amour.
6. la fraternité (l'amour fraternel): j'aime mes frères,
7. l'amour (l'amour chrétien): étape la plus élevée. Il
s'agit du mot grec "agape", qui signifie que "j'aime
particulièrement mes ennemis". Quand vous arrivez à
aimer vos ennemis, vous êtes parvenu au sommet.
De nombreuses religions ont leurs martyrs qui sont prêts
à mourir pour leur foi. Ne nous laissons pas séduire. Le
judaïsme a ses nombreux martyrs, de même que le
communisme et l'islam. Cependant il existe une vraie différence
avec un martyr chrétien; ce dernier aime ses ennemis et, s'il ne
les aime pas, il n'est pas meilleur qu'un martyr communiste ou
musulman. Savez-vous que la plupart d'entre nous ne sont pas
qualifiés pour être martyrs? Dieu ne nous donnerait pas ce
privilège. Je suis convaincu que, si vous êtes appelé à être un
vrai martyr, vous serez formé pour le devenir. Je veux dire que
vous aurez appris à être prêt à perdre journellement votre vie.
Cela n'arrive pas soudainement et d'une manière dramatique;
c'est le résultat d'un processus. Il vous faut donner votre vie
pour les frères. C'est là le reniement de soi de chaque instant.
Vous savez ce que j'ai appris dans le ministère? Chaque fois
qu'il y a eu beaucoup de fruits, c'était pendant des périodes
d'abnégation de moi-même. Aussi longtemps que je me faisais
plaisir, je n'étais pas en train d'apporter la vie de Christ. Les
deux sont opposés. La vie de Christ ne coule que lorsqu'il y a eu
un reniement de soi. Jésus nous a dit de prendre notre croix
chaque jour. C'est quoi, votre croix? C'est l'endroit où votre
volonté et celle de Dieu se croisent. C'est la chose à laquelle il
vous faut mourir pour la gloire de Dieu, et il vous faut le faire
tous les jours. Vous pouvez être très religieux, très
charismatique, parler en langues tous les jours et ne jamais faire
mourir votre propre volonté. En fait, les gens religieux sont
souvent les plus égoïstes de tous. Vous pouvez vous comporter
76
de manière juste et être tellement droit, et n'avoir aucun égard
pour les autres. J'en parle par expérience. C'est pour cela que je
le sais. La chose la plus dure pour moi est de mettre de côté mes
convictions et mon programme. Quand j'ai décidé de prendre
une heure pour faire quelque chose de spécifique, entre neuf et
dix heures par exemple, et que le téléphone sonne, cela me
réclame de mourir à moi-même pour pouvoir prier pour cette
personne qui appelle. J'ai plutôt envie de l'envoyer promener.
Dernièrement, j'ai été vraiment contrarié par quelqu'un qui a
utilisé mon numéro de téléphone qui se trouve sur la liste rouge.
Il m'a téléphoné pour me dire: "Allez-vous assister à la réunion
qui va avoir lieu au camping de Tennessee?" Je lui ai répliqué:
"Je voudrais savoir qui vous a communiqué mon numéro de
téléphone. Quel qu'il soit, dites-lui que je n'apprécie pas. Oui, je
vais assister à cette réunion." Vous voyez donc que nombre
d'entre nous ne sont pas encore parvenus à l'amour fraternel.
Soyons honnêtes. Il n'est pas facile d'aimer les autres chrétiens.
Ne soyons pas sentimentaux. Comme l'a dit un ami: "Dieu a de
drôles d'enfants!" Et nous sommes l'un d'entre eux. Il est plus
facile d'aimer toutes sortes de gens autres que les chrétiens,
parce que nous n'avons pas de désaccord avec les gens du
monde. Cela leur est égal que vous soyez baptisé par immersion
ou par aspersion.
Cela me fait penser à un incident dans ma vie. Je
participais à des réunions avec trente autres responsables
charismatiques. Chacun devait se trouver chaque soir dans un
groupe avec un responsable différent. Il n'y avait qu'un frère
avec lequel j'étais en plein désaccord sur le baptême. Je me suis
dit: "J'espère que je ne vais pas me retrouver avec lui." Savez-
vous ce qui s'est passé? J'ai été placé avec lui pendant trois
soirs. Maintenant il est devenu un ami et je ne lui ai toujours
pas parlé de la vérité au sujet du baptême…
Le temple
77
Nous allons répondre aux trois questions qui nous servent de fil
conducteur et qui concernent le temple. Le temple permet à
Dieu d'avoir un lieu. Souvenons-nous d'abord que le temple (qui
est un bâtiment complet) est fait de chacun de nous; nous
formons une pierre vivante dans un temple vivant. Afin de
devenir la sorte de pierre que Dieu veut que nous soyons,
qu'est-il exigé de notre relation avec lui? Rappelez-vous que,
dans la ville de Jérusalem, jusqu'à aujourd'hui, toutes les
maisons sont faites de pierre. Aucun autre matériau n'est utilisé.
Les pierres sont extraites à l'extérieur de la ville et transportées
par camions dans la ville. Quand elles viennent d'être extraites
de la carrière, elles sont loin d'être prêtes pour être utilisées
pour une construction. Elles doivent d'abord passer par tout un
processus. Elles doivent être passées au burin, être taillées,
coupées, polies. Elles doivent être beaucoup travaillées. Nous
n'y arrivons pas avec certaines pierres. Je me souviens qu'il y a
des années, vers 1946, quand nous habitions dans le nord de
Jérusalem, nous prenions le bus pour aller à Jérusalem et nous
suivions le même chemin que prenaient les camions qui
transportaient les pierres pour les constructions. Il y avait une
pierre qui, de toute évidence, avait été posée dans le camion et,
ensuite, jetée dehors. Elle était tombée sur le côté de la route et
ensuite laissée là; personne n'était intéressé à la ramasser.
Pendant des semaines, j'ai pu voir cette pierre rester là, solitaire,
sur le bord de la route. Cela m'a fait penser à une certaine sorte
de chrétiens qui ont été extraits de la carrière, et qui n'ont
jamais trouvé leur place dans le bâtiment. J'ai pensé qu'il existe
des pierres qui se tiennent là, dans leur propre volonté égoïste.
Aucun burin n'a jamais pu se frotter à cette pierre. Elle est
restée telle qu'elle était, et elle n'a jamais pu se trouver dans le
bâtiment. Vous avez réellement deux choix. Vous pouvez
demeurer tel que vous êtes et rester au bord de la route, ou vous
pouvez être taillé, coupé et trouver votre place dans le bâtiment.
Tout ce qui n'a pas été taillé et coupé n'aura jamais sa place
dans le bâtiment.
78
Quel est le mot qui décrit ce qui, dans notre relation avec
Dieu, nous rend disposés à être taillé? Quand vous êtes taillé
comme une pierre, vous ne devenez jamais plus grand, mais
toujours un peu plus petit à chaque fois. Le mot qui me vient à
l'esprit, c'est d'être "corrigible". Suis-je disposé à être corrigé?
Le mot "corriger" est synonyme de "rectifier". Cela veut dire
"être redressé de tous les côtés". "Etre corrigé" signifie "être
redressé". Je crois que l'attitude nécessaire envers Dieu, dans ce
contexte, c'est d'être corrigible. Est-ce que je veux bien être
corrigé? Quelle est ensuite l'attitude requise envers les autres,
les autres pierres? Considérez l'image. Voilà le mur à moitié
monté; on vous pose là, au-dessus de deux autres pierres, et on
en place deux autres de chaque côté; vous voilà coincé entre
elles. Juste au moment où vous commencez à vous y habituer,
on place au-dessus de vous deux autres pierres. Quelle sera
votre attitude envers les autres pierres? Vous devez être disposé
à prendre votre place.
Nous avons répondu aux trois questions qui nous servent
de fil conducteur. Le temple pourvoit pour Dieu une demeure.
Notre attitude envers lui, c'est d'être corrigible. D'être à notre
place est nécessaire dans notre attitude envers les autres.
Lisons maintenant ces trois principes dans Actes 7:48.
C'est une partie du discours d'Etienne dans le sanhédrin et cette
déclaration va en fait provoquer son martyre. Cette affirmation
provoque toujours de la colère parmi les gens religieux. Il a dit:
"Cependant le Très-Haut n'habite pas dans ce qui
est fait par la main de l'homme…"
Dieu n'habite dans aucune demeure construite par les
hommes, ni dans une synagogue, ni dans un temple, ni dans une
église, ni dans une cathédrale, ni dans une chapelle, ni dans un
centre chrétien. Dieu n'habite dans aucun bâtiment. Nous
devons donc éliminer tous les types de matériaux des bâtiments.
Quelle est la demeure de Dieu? Dans un sens, elle n'est plus au
ciel. Dans un sens, oui, mais la chose intéressante, c'est que
79
Dieu a une autre demeure en tête. Nous le lisons dans 1
Corinthiens 3:10-12, lorsque Paul dit:
"Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée,
comme un sage architecte, j'ai posé le
fondement…"
Il parle de l'église de Corinthe. "Apôtre" est le type de
ministère décrit par le mot "architecte".
"… j'ai posé le fondement et un autre bâtit dessus.
Mais que chacun prenne garde à la manière dont il
bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre
fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-
Christ. Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec
de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois,
du foin, du chaume…"
Il existe deux sortes de matériaux avec lesquels vous
pourrez construire: ceux qui résisteront au test et ceux qui n'y
résisteront pas. Vous pourrez construire d'énormes quantités de
choses en bois, en foin et en chaume. Il n'y a aucun problème
pour en trouver de grandes quantités, mais cela ne résistera pas
au test. Ou alors vous pourrez construire en plus petites
quantités, mais avec des matériaux beaucoup plus précieux et
ceux-ci résisteront au test. Paul dit que nous aurons tous à subir
ce test:
"… l'œuvre de chacun sera manifestée; car le jour
la fera connaître, parce qu'elle se révélera dans le
feu, et le feu éprouvera de quelle nature est l'œuvre
de chacun." (verset 13)
Nous sommes en train de parler de notre contribution au
service de la maison de Dieu; cela devra résister au test du feu.
80
"Si l'œuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement
subsiste, il recevra une récompense. Si l'œuvre de
quelqu'un est consumée, il en subira la perte; pour
lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu."
(versets 14 et 15)
Dans 2 Corinthiens 5:10, Paul dit:
"Car il nous faut tous comparaître (le "nous" ici
sont les chrétiens) devant le tribunal du Christ, afin
qu'il soit rendu à chacun d'après ce qu'il aura fait
dans son corps, soit en bien, soit en mal."
Chacun d'entre nous devra comparaître devant le tribunal
de Christ pour être jugé pour son service. Il ne s'agit pas d'un
jugement du salut ou de la condamnation, car il n'y a pas de
condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. Cela ne va
pas concerner la destinée de notre âme, mais l'œuvre que nous
aurons accomplie dans la maison de Dieu. L'œuvre de chacun
sera éprouvée par le feu. Si elle subsiste, il recevra une
récompense. Si elle est consumée, il perdra sa récompense,
mais son âme sera sauvée. Nous devons donc nous rappeler
qu'il va y avoir un jour de test pour tout le service que nous
aurons offert à Dieu dans sa maison. Le prix à gagner n'est pas
pour maintenant, mais il nous attend. Cela appartient à chacun
d'entre nous de nous poser la question: "Avec quelles sortes de
matériaux suis-je en train de construire? Vont-ils résister au
test?" C'est une très importante question. J'étais missionnaire
dans un certain pays quand le gouvernement britannique s'est
retiré et que les responsables indigènes ont pris le pouvoir. Je
dirais que l'œuvre que les missionnaires ont bâtie pendant dix,
vingt ou trente ans s'est pratiquement effondrée en un seul jour,
quand les Anglais sont partis. C'était une œuvre qui n'avait pas
résisté à l'épreuve du feu.
81
"Ne savez-vous pas que vous êtes le temple (ou la
demeure) de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en
vous?" (1 Corinthiens 3:16)
C'est au pluriel. "Vous" êtes collectivement le temple,
Dieu demeure en "vous" collectivement.
"Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le
détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce
que vous êtes." (verset 17)
Toujours en rapport avec le temple, il y a cet
avertissement de ne pas le détruire. A la fois concernant le
temple collectif et le temple individuel, dans les deux cas, il y a
cet avertissement.
Nous venons donc de voir le temple collectif, qui est tous
les croyants unis ensemble. Maintenant nous allons examiner le
temple individuel, dans 1 Corinthiens 6:19-20:
"Ne savez-vous pas ceci: votre corps est le temple
du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez
reçu de Dieu, et vous n'êtes pas à vous-mêmes?"
(verset 19)
Qu'est-ce que le temple ici? Nous ne sommes plus en
train de parler du temple collectif, mais d'un temple individuel.
Chaque croyant a le privilège de fournir au Saint-Esprit son
corps physique pour être le temple où le Saint-Esprit réside.
"Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez
donc Dieu dans votre corps […] qui appartient à
Dieu." (verset 20)
Dieu, à travers Jésus-Christ, a racheté votre corps afin
qu'il soit un temple où le Saint-Esprit va demeurer. Nous
sommes de nouveau avertis dans les Ecritures de faire attention
82
à ne pas profaner ou détruire le temple. Que ce soit concernant
le temple collectif ou le temple individuel qu'est notre corps, il
nous est demandé de prendre soin de notre corps pour le
préserver pur, en bonne santé et saint, parce qu'il est le temple
du Saint-Esprit. Nous sommes astreints de lui pourvoir un
temple qui l'honore et qui sert ses plans. Je suis fermement
persuadé que le fait de prendre soin de nos corps physiques est
beaucoup plus important aux yeux de Dieu qu'un grand nombre
d'entre nous ne le pensent. Penchons-nous sur 2 Corinthiens 6,
où nous voyons de nouveau l'accent qui est mis sur la façon
dont nous traitons le temple:
"Ne formez pas avec les incroyants un attelage
disparate. Car quelle association y a-t-il entre la
justice et l'iniquité? Ou quelle communion entre la
lumière et les ténèbres? Et quel accord entre Christ
et Bélial (Satan)? Quelle part le croyant a-t-il avec
le non-croyant? Quel contrat d'alliance entre le
temple de Dieu et les idoles? Car nous sommes le
temple du Dieu vivant (ici, il est fait mention du
temple collectif), comme Dieu l'a dit: J'habiterai et
je marcherai au milieu d'eux; je serai leur Dieu, et
ils seront mon peuple." (versets 14 à 16)
C'est l'assertion sur laquelle il devient notre Dieu, qu'il a
le droit d'habiter en nous et de marcher avec nous. J'aime
l'expression "marcher avec nous", car elle indique que Dieu a
un temple mobile, qu'il n'est pas confiné dans un seul endroit.
Où nous sommes, Dieu est là. Dieu va là où nous allons. En tant
que corps, nous lui permettons d'avoir un instrument; en tant
que temple, nous lui accordons une demeure. Dans ce sens, il
n'est pas tout à fait exact de parler d'aller à l'église, comme s'il y
avait un endroit précis où rencontrer Dieu. Où nous nous
assemblons, là se trouve l'église. Où se trouve l'église, là est
Dieu. Si nous allons sur la plage, l'église va sur la plage; si
l'église va sur la plage, Dieu va sur la plage. Dieu va là où nous
réclamons sa présence. Il demeure en nous et marche en nous
83
et, selon cette condition, il est notre Dieu et nous sommes son
peuple. De nouveau, l'accent est mis sur notre devoir d'être
saint:
"C'est pourquoi: Sortez du milieu d'eux; et séparez-
vous, dit le Seigneur; ne touchez pas à ce qui est
impur, et moi, je vous accueillerai. Je serai pour
vous un père, et vous serez pour moi des fils et des
filles, dit le Seigneur tout-puissant." (versets 17 et
18)
Remarquez à ce stade combien est très proche l'image de
la famille et celle du temple, ce que nous voyons également
dans Ephésiens 2. Le temple et la famille sont unis. Dieu est le
Père de sa famille, il est le Dieu qui demeure dans son temple.
Encore une fois, il nous est fait part de son exigence concernant
la sainteté, car le chapitre suivant commence avec ces paroles:
"Puisque nous avons de telles promesses, bien-
aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair
et de l'esprit, en développant jusqu'à son terme la
sainteté dans la crainte de Dieu." (2 Corinthiens
7:1)
C'est quelque chose que nous devons faire, nous purifier
de toute souillure de la chair et de l'esprit. Je pense que la
souillure de l'esprit est principalement l'implication dans
l'occultisme. La souillure de la chair, c'est l'immoralité,
l'ivrognerie, etc. Nous devons perfectionner la sainteté dans la
crainte de Dieu. Le message du temple met essentiellement
l'accent sur le besoin de pureté. Nous devons prendre garde à
notre attitude envers le temple. Si un homme détruit le temple,
Dieu le détruira. C'est un avertissement solennel. Mon attitude
personnelle à ce sujet est que je ne sois jamais une cause de
souffrance envers une famille ou une église. Je pense que ce
sont les deux choses les plus sacrées sur la terre. C'est là mon
désir sincère et ma prière, celle que je n'offenserai jamais ni l'un
84
ni l'autre. Rappelez-vous que, si vous touchez à l'œuvre de
Dieu, vous aurez à répondre à Dieu.
Voyons maintenant notre relation envers Dieu en tant que
pierres vivantes:
"Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par
les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu
(qui est la pierre vivante choisie par Dieu? Jésus-
Christ), et vous-mêmes, comme des pierres
vivantes, édifiez-vous pour former une maison
spirituelle…" (1 Pierre 2:4-5a)
Chacun d'entre nous est une pierre vivante dans ce
temple, bâtie sur la fondation du Seigneur Jésus-Christ.
Qu'attendons-nous de ces pierres? Nous l'avons déjà vu, nous
devons être taillés et coupés. Il existe un passage de l'Ancien
Testament que je trouve très parlant; il s'agit d'une complainte
de Dieu concernant l'instabilité de caractère de son peuple:
"Que te ferai-je, Ephraïm? Que te ferai-je, Juda?
Votre loyauté est comme la nuée du matin, comme
la rosée matinale qui disparaît." (Osée 6:4)
Quelle est la plainte de Dieu? Nous pourrions dire que
c'est une sorte de réaction superficielle envers lui, juste pour
être bénis dans une réunion. Nous nous réjouissons, nous tapons
des mains et, quelques heures plus tard, il ne reste plus rien de
l'attouchement de Dieu dans notre vie. C'est comme la rosée qui
disparaît aussitôt que le soleil est levé. L'instabilité, réponse
superficielle, c'est ce dont Dieu se plaint. C'est une plainte qui
concernerait, à mon avis, beaucoup de charismatiques. Quel est
le remède de Dieu?
"C'est pourquoi je les frappe par les prophètes, je
les tue par les paroles de ma bouche […] car je
85
veux la loyauté et non le sacrifice…" (versets 5 et
6a)
Dieu dit qu'il recherche notre attitude intérieure et non
pas nos pratiques extérieures. Il ajoute: "Pour vous faire vous
comporter comme je veux, je vous ai frappés par les prophètes."
L'image ici est celle d'une pierre qui n'a pas la bonne taille;
comme elle doit parvenir à la taille exacte, Dieu la frappe.
Comment? Par les prophètes, par les paroles de sa bouche. Je
crois que c'est Bob Mumford qui a dit un jour que, quand le
moment vient pour les pierres d'avoir la bonne taille, l'ouvrier
les marque, les prophètes les frappent. C'est assez agréable
d'être assis sur une chaise et d'avoir quelqu'un qui dessine sur
vous des belles lignes. "C'est bien, c'est un bon enseignement,
mon frère." Voilà qu'arrive le prophète avec un couteau; il
enlève un gros morceau sur vous et vous dites: "Eh! mais que
fais-tu?" C'est agréable d'être assis à une réunion et d'apprendre
à quoi vous devez ressembler, mais cela ne vous change pas. Il
faudra vraiment du travail avec un ciseau pour enlever ces
saillies, ces gros morceaux, ces côtés rudes et ces coins pointus.
Y êtes-vous prêt? C'est en fait la crise que traverse actuellement
le mouvement charismatique. Ne faisons-nous qu'assister aux
réunions et écouter les enseignements ou bien nous soumettons-
nous à la discipline? C'est une question capitale. Dans un sens,
elle provoque la division. Pour moi, en tant qu'enseignant, je ne
suis pas tellement concerné par les gens qui vont ou ne vont pas
faire ce que j'enseigne. Je pense que, jusqu'à maintenant, les
charismatiques ont eu cette attitude: "Bon, je vais aller écouter
l'enseignement; si ce qu'il dit me plaît, je le ferai; sinon, je ne
ferai rien." Je ne pense pas que c'est là une caricature, mais je
crois que Dieu veut que nous nous soumettions maintenant au
ciseau. C'est très différent.
Les termes principalement utilisés jusqu'ici sont
soumission, autorité et être des disciples. Cela signifie: "Etes-
vous prêt à vous soumettre à quelqu'un que vous reconnaissez
être un serviteur de Dieu, qui enseigne la parole de Dieu, et à le
86
laisser façonner votre vie, changer votre style de vie, vous
donner des attitudes différentes et des façons d'agir différentes
concernant la gestion de votre argent et la direction de votre
famille?" Vous n'y êtes pas obligé mais, à mon avis, si vous ne
le faites pas, vous serez une pierre mise de côté sur le bord de la
route et qui ne sera jamais utilisée dans l'édifice. Je ne parle pas
de se joindre à un groupe particulier ou de se soumettre à un
enseignement particulier, mais pour la personne enseignant la
parole de Dieu à celui qui reçoit l'enseignement, la parole de
Dieu exige des changements radicaux. Aucun d'entre nous n'est,
par nature, de la bonne taille. La question que je pose est celle-
ci: "Etes-vous disposé à être changé?" Mon opinion personnelle
est que Dieu va traiter chaque groupe et chaque dénomination
sur ce critère. Acceptez-vous d'être changé? A mon avis, aussi
loin que je peux voir, tout groupe qui n'est pas disposé à subir
des changements radicaux peut être déjà rayé. Tout groupe qui
dirait: "Dieu ne nous demande pas de changer, nous sommes
très bien comme nous sommes" appartient déjà au passé. C'est
la façon dont je vois les choses.
Quel est le grand ciseau qui nous façonne? C'est la parole
de Dieu. Lisons 2 Timothée 3:16a:
"Toute Ecriture…"
Le croyez-vous? Moi, oui.
"Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour
enseigner…"
Toute Ecriture est utile. Ne mettez jamais de côté les
livres de l'Ecclésiaste ou du prophète Amos comme étant sans
importance. Ils sont utiles. Toute Ecriture est utile et revêt une
importance pour nous. A quoi sert-elle? Elle sert à enseigner, à
convaincre, à redresser et à éduquer dans la justice. Nous
voyons là une progression. La première chose, c'est la doctrine,
l'enseignement. C'est agréable, mais nous ne faisons que
87
commencer à marquer. L'étape suivante, c'est de convaincre,
c'est le ciseau. Il faut enlever un morceau. Ensuite vient la
correction, être aligné, rendu rectangulaire, prêt à s'encastrer.
Puis vient l'éducation, qui n'est pas la doctrine. L'éducation,
c'est la formation, c'est faire en sorte que les gens vivent de la
façon que dit la doctrine. Nous commençons par la doctrine,
nous continuons par les réprimandes et la correction, et nous
terminons avec l'éducation. Le chrétien moyen n'a pas idée de
ce que c'est que d'être éduqué. La plupart des gens qui vont à
l'église ne s'attendent pas à avoir leur vie changée. S'ils savaient
ce qui allait se passer, ils n'iraient pas dans cette église, mais
dans une autre. Parfois, quand ils se trouvent confrontés au
besoin radical de changer dans une église, que font-ils? Ils en
cherchent une autre. Dans ce coin du monde4, il n'y a pas de
pénurie d'églises. Je pense que le contraire aurait été mieux.
Qu'est-ce que le fait de réprimander? Dieu m'a conduit à
en faire une étude passionnante dans la Bible à ce sujet, et je
vais vous en faire part. Il existe toute une série de passages tirés
du livre des Proverbes dans lesquels ce mot "réprimande" est un
concept clair. Regardons-les de plus près. Le premier passage
est Proverbe 1:20-31. C'est la sagesse qui parle et la sagesse, ici,
c'est Christ. Christ est la sagesse de Dieu.
"La sagesse crie dans les rues, elle élève sa voix
dans les places; elle crie à l'entrée des lieux
bruyants, à l'entrée des portes dans la ville, elle
prononce ces paroles: Jusqu'à quand, stupides,
aimerez-vous la stupidité? (Je pense que cela
s'applique vraiment au mouvement charismatique.
Jusqu'à quand continuerez-vous à être des bébés
spirituels?) Jusqu'à quand les moqueurs se
plairont-ils à la moquerie, et les insensés haïront-
ils la connaissance? Revenez pour écouter mes
réprimandes! Voici que je répandrai sur vous mon
4 N.d.l.r.: Il parle des Etats-Unis, où a été donné ce message.
88
esprit, je vous ferai connaître mes paroles. Puisque
j'ai appelé, et que vous avez résisté, puisque j'ai
étendu ma main, et que personne n'y a prêté
attention, puisque vous avez rejeté tous mes
conseils, et que vous n'avez pas voulu de mes
réprimandes (c'est une terrible déclaration qui
suit), moi aussi, je rirai quand vous serez dans le
malheur, je me moquerai quand la terreur viendra
sur vous (ce n'est pas "si" la terreur viendra, mais
"quand"…), comme une tempête, et que le malheur
arrivera sur vous comme un tourbillon, quand
l'angoisse et la détresse viendront sur vous (et c'est
ce qui va arriver dans le monde). Alors, ils
m'appelleront, et je ne répondrai pas; ils me
chercheront et ne me trouveront pas. Parce qu'ils
ont haï la connaissance, et qu'ils n'ont pas choisi la
crainte de l'Eternel (permettez-moi de vous
rappeler que c'est à vous de choisir la crainte de
l'Eternel), parce qu'ils n'ont pas voulu de mes
conseils, et qu'ils ont dédaigné toutes mes
réprimandes, ils se nourriront du fruit de leur
conduite et se rassasieront de leurs propres
conseils."
Par trois fois, nous trouvons le mot clé "réprimande".
Etes-vous disposé à accepter les réprimandes? Vous devez
répondre à cette question.
Lisons Proverbe 5:11-14. Il s'agit d'une parole
d'avertissement au jeune homme qui est séduit par une femme
étrangère. Cette dernière peut être littéralement une femme
étrangère physiquement ou une femme étrangère
spirituellement, c'est-à-dire une fausse doctrine. Cela peut aussi
être les deux à la fois, ce qui arrive souvent. Il est écrit:
"De peur que tu ne gémisses, près de la fin, quand
ton corps et ta chair se consumeront, et que tu ne
89
dises: Comment donc ai-je pu haïr l'instruction, et
comment mon cœur a-t-il dédaigné la
réprimande?" (versets 11 et 12)
Cela me fait penser à quelqu'un assis dans une réunion et
qui semble écouter, mais qui se dit en son fort intérieur: "Je n'ai
pas besoin de cela. Cela ne me concerne pas. Tu n'as pas le
droit de me le dire."
"Comment ai-je pu ne pas écouter la voix de mes
maîtres (je les ai écoutés, mais je ne leur ai pas
obéi; je possède toutes leurs cassettes!), ne pas
prêter l'oreille à ceux qui m'instruisaient? (Ce
n'était pas l'enseignement, c'était la correction qu'il
n'aimait pas.) Peu s'en est fallu que je n'aie éprouvé
tous les malheurs au milieu de l'assemblée et de la
communauté." (versets 13 et 14)
N'est-ce pas là une poignante déclaration? C'était en plein
milieu de la réunion que mon cœur ne recevait pas la
réprimande et la correction. Intérieurement, je méprisais ce que
j'entendais et je me trouvais au bord du précipice de la
destruction, au sein de l'assemblée et de la communauté. Vous
pouvez être dans l'église et en grand danger spirituel.
"Car le commandement est une lampe,
l'enseignement une lumière, et les réprimandes
éducatives sont le chemin de la vie: Ils te garderont
de la femme mauvaise, de la langue doucereuse de
l'étrangère." (Proverbe 6:23-24)
En fait, nous nous rendons compte que ce sont les gens
qui n'acceptent pas le bon enseignement biblique, ainsi que
l'éducation et la correction, qui finissent dans l'erreur. C'est la
réprimande éducative qui nous garde des voies de la femme
étrangère. Voilà comment les reconnaître:
90
"Ne reprends pas le moqueur, de crainte qu'il ne te
haïsse; reprends le sage, et il t'aimera. Donne au
sage, et il deviendra plus sage; donne la
connaissance au juste, et il augmentera son savoir."
(Proverbe 9:8-9)
Vous pouvez discerner si vous avez affaire à un homme
sage ou à un moqueur par la façon dont il réagit aux
réprimandes. C'est le point déterminant.
"Celui qui garde l'instruction prend le chemin de la
vie, mais celui qui oublie la réprimande s'égare."
(Proverbe 10:17)
Un autre mot pour "s'égarer" est "errer" ou "quitter".
"Celui qui aime être corrigé aime la connaissance;
celui qui a de la haine pour la réprimande est bête."
(Proverbe 12:1)
Et voici exactement ce que j'ai vu arriver dans la vie d'un
jeune couple marié:
"Pauvreté et mépris pour celui qui rejette
l'instruction, mais celui qui tient compte de la
réprimande est honoré." (Proverbe 13:18)
J'ai vu un jeune couple se marier, refuser l'instruction et
finir dans la pauvreté et la honte, et ce verset est devenu réel
pour moi.
"Une correction sévère est pour celui qui
abandonne le sentier; celui qui a de la haine pour la
réprimande mourra." (Proverbe 15:10)
91
Ce sont là des déclarations très solennelles. La
réprimande produit soit la soumission, soit la rébellion. Ce sont
deux chemins qui se séparent. Face à la réprimande, vous devez
d'une manière ou d'une autre réagir.
"Celui dont l'oreille est attentive aux réprimandes
qui mènent à la vie fera son séjour au milieu des
sages. Celui qui rejette la correction méprise son
âme, mais celui qui écoute la réprimande acquiert
l'intelligence." (Proverbe 15:31-32)
La réprimande est le ciseau qui vous façonne. C'est une
chose que d'écouter la doctrine, c'en est une autre d'accepter la
réprimande. Cette dernière ne sera probablement pas faite dans
une grande réunion, mais sera donnée de personne à personne.
C'est là où vous vous rencontrez avec celui qui est responsable
de votre vie et que vous le laissez utiliser le burin sur vous.
Pour finir, voyons notre attitude les uns envers les autres
en tant que pierres. Suis-je disposé à être construit au milieu
d'autres pierres? C'est une bonne question. Suis-je disposé à être
coincé d'un côté et de l'autre et, ensuite, quand je commence à
m'y faire, laisser deux grosses pierres lourdes se poser sur moi?
Quelle est l'attitude requise? Nous l'appelons "le
positionnement".
"Ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire,
mais, dans l'humilité, estimez les autres supérieurs
à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de
considérer ses propres intérêts, considère aussi
ceux des autres." (Philippiens 2:3-4)
Ce qui est nécessaire, c'est une attitude d'appréciation des
autres où nous pouvons voir leurs bons côtés, leur beauté, leurs
contributions, quand ils vous semblent mieux que vous-même.
C'est une attitude que nous ne trouvons pas beaucoup parmi
nous de nos jours, et qui a besoin d'être cultivé. Le burin le fera.
92
Le prochain texte parle de l'esprit de service; dans Luc
22:26-27, Jésus dit:
"Mais que le plus grand parmi vous soit comme le
plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui
sert. Car qui est le plus grand, celui qui est à table,
ou celui qui sert? N'est-ce pas celui qui est à table?
Et moi, cependant, je suis au milieu de vous
comme celui qui sert."
"Que celui qui veut être grand devienne le serviteur de
tous." Je suis profondément convaincu que nous, les protestants,
avons négligé de cultiver l'esprit de service. Je l'ai compris il y a
deux ans environ, dans une communauté fondée par des
catholiques, mais qui était devenue œcuménique. Il y avait un
tel esprit de: "Frère Prince, comment pouvons-nous vous
servir?" que j'en avais les larmes aux yeux. Je n'avais pas besoin
de discours, j'ai été convaincu en arrivant dans ce lieu. Je
ressentais que, quel que soit le prix, ils étaient prêts à me servir.
Quand la persécution viendra, peu importe les provisions que
j'aurai stockées, car je sais que cela ne va pas me fournir une
sécurité permanente. Je veux savoir quels sont les gens sur
lesquels je peux compter, ceux qui sont prêts à donner leur vie
pour moi, et c'est cela, l'esprit du serviteur. La façon d'obtenir
une promotion, c'est à travers le service, et ce n'est pas la façon
d'agir des protestants. J'ai grandi dans un arrière-plan
entièrement protestant et je sais que nos pasteurs sont formés
uniquement d'une manière intellectuelle. Et que fait la
connaissance? Elle enfle. Donc, nous avons enflé des
théologiens auxquels nous n'avons pas appris à servir.
Cependant, la façon du Nouveau Testament pour obtenir de la
promotion, c'est à travers le service. C'est tout à fait différent.
Tous les problèmes que nous avons rencontrés avec nos
pasteurs et nos théologiens auxquels nous avons fait appel ont
été dus au fait que nous sommes allés à l'encontre du principe
de fond de la formation, qui est d'être fidèle dans les petites
93
choses pour l'être dans les grandes, fidèle dans le ministère d'un
autre pour pouvoir avoir ensuite le sien. Je suis quelqu'un qui
peut très bien se débrouiller tout seul. En fait, je ne sais pas si
vous pourrez rencontrer quelqu'un d'aussi autosuffisant que
moi, mais j'ai appris que je n'avais pas le droit de priver des
jeunes gens l'occasion de me servir. Ce n'est pas tellement parce
que j'ai besoin d'eux, mais plutôt parce qu'ils ont besoin de me
servir. J'ai réalisé qu'il était égoïste et indépendant de ma part de
faire les choses seul sans donner aux jeunes gens et aux jeunes
ministères l'occasion de me servir. Cela fait partie de leur
formation; pas tellement pour ce que je leur enseigne que pour
ce qu'ils font pour moi. Depuis que je suis entré dans cette
dimension, j'ai vu Dieu faire les choses les plus belles dans la
vie de ces jeunes hommes. Je suis fier d'eux. J'ai parlé à un
homme, l'un de mes amis, qui travaillait au nouveau bureau du
"New York Times"; il écrivait un article sur le fait de faire des
disciples, la crise du mouvement charismatique. Dieu merci, il
avait auparavant fait un article sur l'exorcisme dans lequel
j'étais l'une des personnes mentionnées. Avant d'écrire cet
article, il avait d'abord assisté à deux ou trois de mes réunions
et, pendant ces réunions, j'avais une dizaine de jeunes hommes
qui travaillaient avec moi. J'étais heureux de pouvoir lui dire:
"Frère un tel, vous voyez ces jeunes gens qui sont avec moi? Je
suis fier d'eux. Ils sont le résultat de la vie de disciples. Je n'ai
aucune excuse à faire à leur sujet. Je regrette simplement de ne
l'avoir pas fait plus souvent." Nous devons apprendre le
privilège de servir les uns les autres. L'esprit de service, quand
je le rencontre, me fait monter les larmes aux yeux. J'y réponds
immédiatement. Je n'y suis pas habitué. J'ai fait mon chemin à
travers le côté sauvage du mouvement charismatique. Je veux
dire que j'en ai vite été arraché et que j'ai survécu. Le fait que
quelqu'un veuille m'aider me faisait perdre le souffle.
Lisons deux passages des Ecritures au sujet des apôtres,
qui illustrent bien ce principe:
94
"Vous avez été édifiés sur le fondement des
apôtres et des prophètes…" (Ephésiens 2:20a)
Où sont les apôtres et les prophètes? Ils sont dans le
fondement, et celui-ci ne se trouve pas au sommet, mais au
fond.
"La muraille de la ville avait douze fondements, et
sur eux les douze noms des douze apôtres de
l'Agneau." (Apocalypse 21:14)
Je connais un frère qui a grandi dans ce qui est appelé
l'Eglise apostolique de Grande-Bretagne, où l'accent est mis sur
les apôtres et les prophètes. C'est un mouvement pentecôtiste
qui a ses bons côtés et qui a aussi été extrêmement légaliste.
Dans chaque assemblée locale, l'accent le plus fort est mis sur
l'apôtre et le prophète. Ce frère, qui est maintenant un
prédicateur de la Parole très connu, s'était révolté quand il était
jeune contre le légalisme, l'imposition de l'autorité et
l'émulation du ministère. Il s'en était détourné complètement et
il a dit, à moi et à d'autres frères, il y a deux ou trois ans
maintenant: "Mon attitude a changé quand j'ai appris ceci: Les
apôtres ne sont pas des gens qui se tiennent au sommet et qui
vous écrasent. Ce sont des gens situés en bas et qui vous
élèvent." Plus vous êtes grand, plus vous descendez en bas.
C'est le principe. Il ne s'agit pas d'atteindre le sommet, il s'agit
d'atteindre le bas.
"Nous, qui sommes forts, nous devons (dominer
les faibles, c'est cela?) supporter les faiblesses de
ceux qui ne le sont pas…" (Romains 15:1)
Je vois de plus en plus que c'est là le test de la force.
C'est: "Jusqu'à quel point pouvez-vous supporter les faibles?"
Voici ce que je crois être un bel exemple. Le Seigneur m'a
montré le principe de faire des disciples dans une vision
95
mentale des branches de vigne. Il m'a dit: "Le plus longtemps
vous avez été greffé dans la vigne, le plus important n'est pas
que vous portiez des fruits, mais que vous portiez les branches."
Votre force n'est pas dans le nombre de grappes que vous
portez, mais dans le nombre de branches que vous pouvez
porter. N'importe quel chrétien de plus de quinze ou vingt ans
devrait avoir des branches qui poussent de lui. Le fruit qu'il
porte alors n'est pas celui qui est au bout de sa branche, mais
celui qui est au bout des branches qu'il porte en tant que
branche. Autrement dit, la force c'est de porter. Plus vous
pouvez porter, plus vous êtes fort. Ce n'est pas de garder les
gens en bas, c'est de les élever.
96
97
CHAPITRE QUATRE
L'ÉPOUSE ET L'ARMÉE
Nous allons maintenant étudier les deux dernières
représentations dans ce chapitre.
L'épouse
Posons et répondons encore aux mêmes questions qui nous
servent de fils conducteur et qui concernent l'épouse: Que
révèle l'épouse sur Christ? La réponse, c'est la gloire. Quelle
devrait être notre attitude envers Christ en tant qu'épouse?
Toutes les paraboles mentionnant l'épouse parlent d'attente ou
d'empressement. Je pense que, si nous n'avons pas une attitude
d'attente, nous pouvons bien nous demander si nous sommes
prêts à être l'épouse. Quelle devrait être notre attitude les uns
envers les autres? Ma réponse est qu'il nous est demandé de
nous exhorter les uns les autres par l'exemple, et j'y reviendrai
un peu plus loin.
Voyons d'abord l'affirmation que l'épouse devrait révéler
la gloire de Christ:
"Je veux cependant que vous le sachiez…" (1
Corinthiens 11:3)
A chaque fois que Paul dit cela, je suis sûr qu'il réalisait
que la majorité des gens ne le savaient pas.
"… Christ est le chef de tout homme, l'homme est
le chef de la femme, et Dieu est le chef de Christ."
98
En le mettant dans un ordre décroissant, Dieu le Père est
la tête de Christ, Christ est la tête de l'homme ou du mari, le
mari est la tête de la femme. Il existe un ordre divin de direction
qui commence dans les cieux et qui descend dans chaque foyer.
Cela implique des responsabilités des deux côtés. Paul dit, dans
le verset 7 (et nous ne sommes pas en train de discuter de la
question de savoir si les femmes doivent mettre des chapeaux
ou des écharpes dans l'église):
"L'homme ne doit pas se voiler la tête, puisqu'il est
l'image et la gloire de Dieu…"
L'homme a été créé à l'image et à la ressemblance de
Dieu pour manifester la ressemblance et la gloire de Dieu au
reste de la création.
"… tandis que la femme est la gloire de l'homme."
Ou: "L'épouse est la gloire du mari." La responsabilité de
l'épouse est de refléter la gloire de son mari. En tant qu'épouse
de Christ, notre responsabilité est de refléter sa gloire. Voilà un
enseignement à la fois profond et pratique. Je vais
succinctement établir le rapport avec la relation du mariage,
parce que c'est très proche de celle entre le Christ et son épouse.
Certaines femmes pensent que, parce que la Bible enseigne à
l'épouse d'être soumise à son mari, cela évoque l'infériorité.
Mais ce n'est pas vrai. La soumission n'est pas l'infériorité;
Christ est soumis au Père, mais il ne lui est pas inférieur. En
fait, il a dit: "Moi et le Père, nous sommes un." La soumission
n'est pas l'infériorité, c'est être à sa place. C'est être là où vous
devrez être. Là encore, il y a des responsabilités entre le mari et
sa femme. Quand je dis que mon épouse est ma gloire, je ne
suis pas tant en train de placer des responsabilités sur elle que
sur moi-même. C'est une responsabilité stimulante. Quelqu'un a
demandé un jour à un prédicateur très connu: "Quelle sorte de
chrétien est monsieur Un Tel?" Le prédicateur a répondu: "Je ne
99
peux pas vous le dire, je n'ai pas rencontré sa femme. Je vous le
dirai quand je l'aurai vue." Voilà une réponse très sage. Si vous
voulez connaître le genre de chrétien qu'est monsieur Un Tel,
regardez madame Un Tel. Elle est sa gloire. Elle révèle ce qu'il
est vraiment. Pour moi, cela stimule plus le mari que la femme.
Si vous voulez connaître le genre de chrétien que je suis, il vous
faut regarder ma femme. Si elle est détendue, en sécurité,
joyeuse et à l'aise, elle est ma gloire. Si elle ne se sent pas en
sécurité et qu'elle est frustrée et amère, cela vous en dit long sur
mon compte; elle n'est pas ma gloire. Il est de mon devoir de la
protéger.
Ephésiens 5:23 dit que "Christ est le Sauveur du corps",
qui est l'Eglise. Tout a commencé, tous les problèmes de
l'humanité, lorsque l'homme a fauté en ne protégeant pas sa
femme. Vous devez étudier un peu pour découvrir cette vérité,
mais elle y est. Dieu a placé Adam dans le jardin pour le garder.
Le mot hébreu veut dire "le protéger". Il a fauté. Il a laissé le
serpent entrer. Il n'aurait jamais dû le laisser entrer, car c'était
l'une des bêtes des champs qui n'avait pas sa place dans le
jardin. Ensuite, Eve a fauté parce qu'elle était loin de son mari,
et elle n'aurait jamais dû affronter le serpent avec ses propres
forces et sagesse. L'un de mes amis m'a dit que les problèmes
de l'espèce humaine n'auraient jamais eu lieu si seulement Eve
avait dit au serpent: "Je ne parle jamais aux serpents bizarres en
l'absence de mon mari." Chacun d'eux était en dehors de l'ordre
divin. Cela nous enseigne d'une façon certaine que la solution à
nos problèmes, c'est l'ordre divin. Je crois que c'est ce que Dieu
est en train de nous dire aujourd'hui.
L'épouse reflète donc ce qu'est son mari. C'est bien vrai.
Je vais vous dire autre chose. Les enfants reflètent ce que sont
leurs parents. En tant que prédicateur itinérant, j'ai découvert
qu'un couple marié peut dissimuler ses sentiments à mon égard,
mais pas leurs enfants. Quand j'entre dans une maison où les
enfants me manifestent de l'amour et du respect, je sais que c'est
ce que leurs parents pensent. Quand les enfants sont insolents,
les parents peuvent me parler gentiment, mais j'ai des doutes
100
quant à leurs sentiments profonds. Nous nous révélons toujours
nous-mêmes par ceux qui nous sont proches.
Pour en revenir à l'Eglise, le dessein de Dieu est de
révéler la gloire de Christ dans l'Eglise. Dieu est présent
partout. Il est omniprésent. Sa gloire est là où sa présence est
manifestée. Elle peut être vue, ressentie. Beaucoup d'entre nous
savent ce que c'est que de ressentir la gloire de Dieu dans nos
corps, dans l'atmosphère, de la voir sur les visages des autres
chrétiens. C'est là quelque chose de manifeste. L'objectif de
Dieu dans l'Eglise est de manifester la gloire de Christ, l'époux,
dans l'épouse. Jésus ne va pas revenir pour une vieille bique
tordue, ratatinée et défaite. Ne vous méprenez pas, je ne suis
pas du tout en train de manquer de respect envers les personnes
âgées. Je veux juste souligner le fait que l'épouse pour laquelle
Christ va revenir va le glorifier.
"… afin que nous servions à célébrer sa gloire,
nous qui d'avance avons espéré en Christ."
(Ephésiens 1:12)
Nous allons être la démonstration de sa gloire, de sorte
que tout l'univers va célébrer sa gloire quand il la verra en nous.
"Maris, aimez chacun votre femme, comme Christ
a aimé l'Eglise et s'est livré lui-même pour elle,
afin de la sanctifier en la purifiant et en la lavant
par l'eau de la parole." (Ephésiens 5:25)
Je pense que c'est ce qu'il est en train de faire maintenant.
Le mot qui est traduit par "parole" est ici "rhéma", ce qui
signifie "la parole prêchée". Je pense que l'une des choses que
Dieu fait quand la parole est prêchée est de purifier et de
sanctifier les croyants à travers la parole proclamée. Christ a
racheté l'Eglise par son sang, afin qu'il puisse ensuite la
sanctifier par sa parole. Il est venu avec de l'eau et du sang.
Avec le sang, il est le rédempteur; avec l'eau, il est celui qui
101
sanctifie. Il a racheté l'Eglise par son sang, il la sanctifie par sa
parole prêchée, et c'est seulement après qu'elle a été sanctifiée
qu'elle peut devenir ce qu'elle devrait être, ce qui est décrit dans
le verset 27a:
"… pour faire paraître devant lui cette Eglise
glorieuse…"
Ce ne sont pas simplement des paroles. Cela veut dire
que l'Eglise sera imprégnée de la présence manifeste de Dieu.
Quand nous voyons une jeune femme vraiment amoureuse de
son mari, tout son visage rayonne d'amour pour lui. Elle est
radieuse. C'est ainsi que Dieu veut que l'Eglise devienne: une
Eglise radieuse, sans tache ni ride, incroyablement belle. N'est-
ce pas merveilleux ce que Dieu peut faire? Il va le faire.
Quelle devrait être notre relation en tant qu'épouse de
Christ, l'époux? Lisons un passage fort explicite dans 2
Corinthiens 11:2-4. Paul écrit à l'église de Corinthe qui était le
fruit de son ministère et il dit:
"Car je suis jaloux à votre sujet d'une jalousie de
Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux,
pour vous présenter à Christ comme une vierge
pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit
Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se
corrompent et ne s'écartent de la simplicité et de la
pureté à l'égard de Christ. Car, si le premier venu
vous prêche un autre Jésus que celui que nous vous
avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit
que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile
que celui que vous avez accueilli, vous le
supportez fort bien."
Que veut nous dire cette illustration? Nous devons
connaître les principes de fond du mariage parmi le peuple Juif.
Il y avait deux cérémonies principales. La première était
102
l'adhésion, ce qui ressemble à ce que nous appellerions "les
fiançailles". La deuxième avait lieu environ un an plus tard et
correspond à la vraie cérémonie de mariage, qui était suivi de
l'union physique entre l'homme et son épouse. Dans la coutume
hébraïque, l'adhésion consistait en un accord de l'engagement
contractuel d'un lien sacré entre un homme et une femme.
Même s'ils vivaient séparément et n'avaient pas de relation
physique, la femme était liée à l'homme par cet engagement
formel. Si, durant ce laps de temps, elle commençait à
fréquenter un autre homme, elle était traitée d'adultère et la
relation était brisée par quelque chose qui ressemblait à un
divorce. Les fiançailles étaient donc un engagement solennel.
Nous voyons cet exemple dans l'histoire de Joseph et de Marie.
Joseph et Marie étaient fiancés, ils n'étaient pas mariés; quand
Joseph a découvert que Marie était enceinte, il a songé à
divorcer, à la laisser, selon ce que dit les Ecritures.
Paul dit dans ce texte: "Je vous ai fiancés à Christ en tant
que vierge chaste." Quand nous devenons chrétiens, nous
devenons fiancés, mais le mariage n'a pas encore eu lieu. Il aura
lieu plus tard. Ce qui se déroule pendant cette période entre les
fiançailles et le mariage, c'est que notre loyauté envers Christ
est mise à l'épreuve. Paul affirme: "Je vous ai fiancés à un seul
époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure."
Ce sont de très belles pensées qui sont exprimées là, parce que,
s'il y avait bien un groupe de gens qui n'étaient pas du tout
qualifiés pour accéder à ces normes d'être une vierge pure,
c'étaient bien les chrétiens de Corinthe. Il y avait des prostitués,
des homosexuels, des efféminés et des ivrognes. Pourtant la
grâce et le sang de Jésus leur avaient donné le privilège d'être
aux yeux de Dieu comme une vierge pure. Maintenant, Paul
leur dit de faire attention à ne pas perdre leur virginité, à ne pas
se laisser piéger dans des mauvaises relations qui les rendraient
indignes d'être l'épouse. C'est tellement approprié à notre
situation contemporaine, que je vais m'y attarder un peu.
103
"De même que le serpent séduisit Eve par sa ruse,
je crains que vos pensées ne se corrompent et ne
s'écartent de la simplicité et de la pureté à l'égard
de Christ." (2 Corinthiens 11:3)
Il est intéressant de noter le parallèle entre Adam et Eve.
Ce qui m'a frappé, c'est qu'Adam et Eve n'avaient jamais eu de
rapports physiques quand la chute a eu lieu. Ils étaient, en fait,
en état de fiançailles et non pas dans une relation de mariage.
L'esprit d'Eve a été détourné de la loyauté envers Dieu et envers
son mari à cause de la subtilité du serpent. De même, Paul
craint pour ces chrétiens que le diable corrompe leurs pensées et
les détourne de la simplicité de la foi en Jésus-Christ et d'un
engagement total envers lui. Dans le verset suivant, il décrit la
façon dont cela pourrait se passer. Alors que nous lisons ces
paroles, je voudrais que vous vous posiez la question de savoir
si ces choses n'ont pas lieu réellement tout autour de nous, dans
les églises occidentales d'aujourd'hui.
"Car, si le premier venu vous prêche un autre Jésus
que celui que nous vous avons prêché…" (verset
4a)
Quelle sorte d'autre Jésus? Eh bien! un grand enseignant,
le plus grand gourou, à peine un peu plus grand que Bouddha
ou Platon et que Martin Luther King, mais certainement pas un
sauveur rédempteur. Avons-nous entendu prêcher un autre
Jésus? Entendons-nous prêcher un Jésus qui n'est pas né d'une
vierge, qui n'est pas complètement divin? Qu'est-ce donc?
Exactement ce que dit Paul, la prédication d'un autre Jésus. Il
poursuit:
"… ou si vous recevez un autre esprit…" (verset
4b)
Ces esprits étaient-ils des chrétiens baptisés? Etait-il
possible pour eux de recevoir un autre esprit? De toute
104
apparence, oui. Comment? En recevant une mauvaise image de
Jésus. Autrement dit, ils pouvaient ouvrir leur esprit à une
erreur qui les aurait ouverts à un esprit d'erreur. Ensuite, il dit:
"… ou un autre évangile…" (verset 4b)
De quelle sorte d'évangile peut-il bien s'agir? Par
exemple un évangile qui ne parlerait que de l'amour de Dieu et
jamais du jugement de Dieu, ou un évangile qui dirait
simplement que Dieu aime tout le monde, qui parlerait de la
paternité de Dieu, même envers les non-convertis. La Bible ne
dit pas que les non-convertis sont les enfants de Dieu, elle dit
qu'ils sont les enfants du diable.
Est-ce ce qui se passe aujourd'hui? Pourquoi? Parce que
le diable essaie de détourner l'épouse de sa loyauté envers
Jésus-Christ. Ma ferme conviction est que, dans ces temps de la
fin, il y aura deux groupes dans la chrétienté. Ce ne seront pas
deux dénominations, mais deux groupes. L'un sera l'épouse,
l'autre la courtisane. Quelle sera la différence? Sera-ce dans le
parler en langues? Sera-ce dans le baptême d'eau? Ce sera la
loyauté envers Jésus-Christ. L'épouse restera juste et vraie, mais
la courtisane aura été trompée et détournée de sa loyauté envers
Jésus-Christ. Lisons deux passages dans lesquels nous voyons
ces deux groupes présentés:
"Puis l'un des sept anges qui tenaient les sept
coupes vint et m'adressa la parole: Viens, je te
montrerai le jugement de la grande prostituée (la
grande courtisane), assise sur les grandes eaux.
C'est avec elle que les rois de la terre se sont livrés
à l'inconduite, et les habitants de la terre se sont
enivrés du vin de son inconduite." (Apocalypse
17:1-2)
Nous avons là la description d'un système d'église qui
domine un système politique.
105
"Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes
remplies des sept dernières plaies vint et me parla,
en disant: Viens, je te montrerai l'épouse, la femme
de l'Agneau." (Apocalypse 21:9)
Les deux groupes se trouvent là en opposition l'un avec
l'autre: la courtisane et l'épouse. Ce n'est pas une dénomination
ni une doctrine, mais une relation envers Jésus-Christ. Je dirais
que les deux sont bien en progression dans l'Eglise aujourd'hui.
L'épouse n'est pas loin d'être au complet et la courtisane est de
toute évidence en train de se manifester. J'ajouterais encore
ceci: Les gens disent: "Restez dans votre église." Mon conseil
est ni de rester, ni d'en sortir, parce que je ne pense pas que des
prédicateurs ont le droit de le dire aux croyants. Faites
cependant attention à ne pas finir dans le groupe de la
courtisane. Je crois avoir l'autorité de parler ainsi, parce qu'il y a
beaucoup d'églises qui ont plus de la courtisane que de l'épouse
en elles. C'est un fait évident qui ne prête pas lieu à controverse.
Lisons deux autres passages des Ecritures:
"De même aussi le Christ, qui s'est offert une seule
fois pour porter les péchés d'un grand nombre,
apparaîtra une seconde fois sans qu'il soit question
du péché, pour ceux qui l'attendent en vue de leur
salut." (Hébreux 9:28)
Quelle doit être la qualification pour le voir apparaître en
vue du salut? A quelle sorte de personne apparaîtra-t-il?
L'expression clé qui ressort de ce verset est: "Pour ceux qui
l'attendent." L'attente… Il reviendra pour ceux qui l'attendent
comme Sauveur. Pour les autres, il reviendra comme juge.
"Réjouissons-nous, soyons dans l'allégresse et
donnons-lui gloire, car les noces de l'Agneau sont
106
venues, et son épouse s'est préparée." (Apocalypse
19:7)
Vous comprenez que, maintenant, nous ne parlons plus
de fiançailles, mais de mariage. Les fiançailles ont déjà eu lieu,
le mariage est pour l'avenir. Il viendra un moment où Christ
sera uni à son épouse dans le mariage. Même si je ne le
comprends pas entièrement, je suis personnellement convaincu
que ce sera une réelle union, ainsi qu'une union productive. Je
crois que les plans de Dieu pour les âges qui vont suivre
sortiront de l'union de Christ et de son épouse. Nous trouvons
ensuite une description de quoi sera revêtue l'épouse dans le
verset suivant:
"Il lui a été donné de se vêtir de fin lin, éclatant et
pur. Le fin lin, ce sont les œuvres justes des
saints." (verset 8)
Dans toute la Bible, le fin lin représente toujours un
genre de pureté. Dans un seul endroit, dans le livre d'Ezéchiel,
les sacrificateurs revêtus de laine n'avaient pas le droit d'accéder
à la présence du Seigneur. Dans Deutéronome, il est écrit qu'on
n'avait pas le droit d'être revêtu d'habits faits de mélange de
laine et de lin ou de coton. Il devait y avoir une pureté absolue
dans le sacerdoce. Ici, le pur lin parle de pureté absolue. Il est
écrit que le fin lin représente les œuvres justes des saints. C'est
la traduction classique, mais il nous faut regarder au-delà. Il
existe deux mots grecs pour "justice". L'un est "dikaiosune",
l'autre est "dikaioma". "Dikaiosune", c'est la justice dans
l'abstrait. "Dikaioma", c'est la justice en actes ou en œuvres de
justice. Quand vous et moi croyons en Jésus-Christ, sa justice,
"dikaiosune", nous est imputée. Nous sommes rendus justes à
cause de sa justice. Quand nous vivons de la foi, nous
exprimons cette justice imputée dans "dikaioma" en œuvres de
justice; ce sont nos actes de justice. D'une façon intéressante, le
107
mot utilisé ici est "dikaioma"; le fin lin, ce sont les actes de
justice des saints. C'est là une déclaration très profonde.
"Son épouse s'est préparée." Comment? Par ses œuvres
de justice. Dans toutes les cultures que je connais, il n'y a
qu'une règle concernant le mariage. L'époux ne prépare jamais
l'épouse. L'épouse doit le faire elle-même. La responsabilité lui
incombe. L'Ecriture dit que son épouse s'est préparée.
Comment? Par ses œuvres de justice. La justice imputée de
Christ n'est pas disponible pour la fête nuptiale. Les œuvres de
justice sont nécessaires.
Il y a très longtemps, à Jérusalem, ma femme et moi
avions une amie missionnaire, une femme très précieuse que
nous connaissions bien, qui était tombée malade. Elle est restée
malade assez longtemps et elle pensait qu'elle allait mourir. Elle
s'y préparait donc quand, une nuit, le Seigneur lui a donné un
rêve assez impressionnant. Dans ce rêve, elle travaillait sur une
très belle robe blanche. Alors qu'elle la regardait, elle a
remarqué qu'il y avait beaucoup de travail à faire avant de
l'achever. Quand elle s'est réveillée le matin, elle a réalisé que le
Seigneur lui avait montré qu'elle n'était pas prête à aller à la
maison, parce que son travail n'était pas terminé. Je m'en
souviens toujours quand j'entends que le fin lin, ce sont les
œuvres de justice des saints. Chacun d'entre nous a une robe à
terminer, et nous la terminons par nos actes d'obéissance.
Lisons un passage similaire dans Philippiens 2:12-13:
"Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours
obéi, travaillez à votre salut avec crainte et
tremblement, non seulement comme si j'étais
présent, bien plus encore maintenant que je suis
absent. Car c'est Dieu qui opère en vous le vouloir
et le faire selon son dessein bienveillant."
Voyez-vous l'équilibre ici? Dieu agit en vous d'abord
dans le domaine de votre volonté, ensuite pour accomplir son
dessein bienveillant. La vie chrétienne n'est pas une lutte pour
108
accomplir quelque chose que nous ne voulons pas faire. Dieu
nous donne la volonté de faire ce qu'il veut, puis il travaille en
nous pour nous donner la capacité de le faire. Dieu agit en nous
pour que nous voulions et agissions. Cependant il ne peut agir
qu'aussi loin que nous le lui permettons. Dieu travaille en nous,
nous agissons. La mesure selon laquelle il agit en nous est en
fonction de la mesure avec laquelle nous marchons avec lui. Il y
a un processus en deux parties. Dieu travaille en nous et, par la
façon dont nous vivons, par nos actes de justice, nous marchons
en fonction de ce que Dieu a fait en nous. La préparation de
l'épouse consiste donc à mettre en action ce que Dieu a œuvré
en nous. Le fin lin représente les actes de justice des saints.
Nous ne voulons pas de saints en minijupe.
Qu'exige notre relation les uns envers les autres? Nous
avons mentionné l'exhortation et l'exemple. Lisons Hébreux
10:23-25; je crois qu'il y a là un message:
"Confessons notre espérance sans fléchir, car celui
qui a fait la promesse est fidèle." (verset 23)
L'un des thèmes de l'épître aux Hébreux est une
exhortation continuelle à ne pas revenir en arrière, aux
croyances passées, car les Hébreux étaient en grand danger
d'agir de la sorte. Ils étaient presque prêts à abandonner leur
profession de foi en Jésus le Messie pour être de nouveau
séduits par l'adoration et les sacrifices de l'Ancien Testament.
L'un des plus grands thèmes est l'accent qui est mis en
permanence sur la supériorité du Christ et de la Nouvelle
Alliance au-dessus de la loi et de l'Ancien Testament. Ce livre
était adressé à des gens qui étaient, d'une certaine façon,
toujours séduits par l'ancien, qui avaient fait une profession de
foi en Christ mais qui étaient en danger de retourner en arrière.
Je pense donc qu'il y a cinq différentes exhortations dans
Hébreux sur les dangers de retourner en arrière. Le message
donné ici est de tenir ferme et de ne pas abandonner notre
profession de foi.
109
"Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à
l'amour et aux œuvres bonnes." (verset 24)
Cela fait partie de notre responsabilité non seulement de
persévérer nous-mêmes, mais également de nous encourager les
uns les autres, de veiller à ce qui pourrait nous inciter à l'amour
et aux œuvres bonnes. Le mot "inciter" est, je pense,
délibérément paradoxal. D'habitude, nous incitons les gens à
faire de mauvaises choses, à la colère et à la jalousie. Nous
devons considérer comment nous pouvons les inciter aux
œuvres bonnes, à la pratique d'œuvres de justice et
d'obéissance. Dans ce contexte, lisons le verset 25:
"N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est
la coutume de quelques-uns, mais exhortons-nous
mutuellement, et cela d'autant plus que vous voyez
le jour s'approcher."
Le jour du retour du Christ, plus nous le voyons
s'approcher, plus grande est notre responsabilité de nous
retrouver les uns les autres, de nous inciter les uns les autres aux
œuvres bonnes, de nous exhorter les uns les autres et de veiller
les uns sur les autres. C'est là l'endroit où je pense que les petits
groupes ou les cellules, appelez-les comme vous voulez, ont
une fonction unique. Je pense que c'est là où nous pouvons le
mieux agir. Dans une grande réunion, la personne qui a de
graves problèmes ou qui est sur le point de faire marche arrière
peut rester cachée. Dans un petit groupe de dix ou douze
personnes, les choses ne restent pas cachées longtemps. Dans
un groupe plus large, la personne qui a de profonds problèmes
intérieurs ne s'en sortira jamais. Dans un petit groupe, alors que
nous nous soumettons les uns aux autres, que nous nous
rencontrons, que nous nous encourageons et que nous prions les
uns pour les autres, les choses viennent à la surface. Selon mon
expérience des petits groupes, les gens arrivent à un point où ils
110
sont fortement tentés de faire demi-tour, en particulier s'ils sont
religieux. C'est vraiment drôle, car ces sortes de personnes n'ont
jamais rien connu de tel; elles ne semblent pas avoir beaucoup
de problèmes. A mon avis, la cellule n'est pas une réunion de
prière, elle n'est pas une étude biblique, car les gens s'assoient et
se regardent les uns les autres. Je ne suis pas contre les réunions
de prière ni les études bibliques mais, dans une étude biblique,
quelqu'un peut s'asseoir là et rester caché. Dans une réunion de
prière, chacun peut faire une belle prière. Quand il s'agit
vraiment de s'ouvrir les uns aux autres, les gens religieux
parvenus à ce stade se disent: "Cela vaut-il vraiment la peine?
Ai-je envie que les gens me connaissent à ce point? Ne serait-il
pas mieux de garder mon masque?" C'est en relation avec ce
que nous venons de lire, parce que le mot qui est utilisé ici dans
le livre des Hébreux est "votre synagogue", l'endroit où vous
vous rencontrez. Ce n'est pas le mot "ekklésia", ce n'est pas
l'assemblée de l'église. Je pense que ce qui vraiment mentionné
ici, ce sont les petits groupes où les gens deviennent honnêtes
les uns envers les autres. J'ai réalisé que des personnes peuvent
venir s'asseoir dans des églises pendant quinze ans et avoir de
graves problèmes intérieurs qui n'ont jamais été révélés par
quiconque. Par exemple, dans beaucoup d'églises, quand
j'exerçais mon ministère de délivrance en tant que prédicateur
itinérant, j'ai découvert qu'il y avait des homosexuels. Vous
seriez surpris par le grand nombre d'églises évangéliques
pentecôtistes qui ont des gens dans leur assemblée avec des
problèmes d'homosexualité. Cela n'a jamais été dévoilé, parce
que les gens en ont honte; ils n'osent pas en parler. J'ai reçu une
lettre un jour d'un jeune homme qui m'a écrit quatre pages; les
trois premières étaient consacrées à me préparer à ce qu'il
voulait me dire. Cela lui avait pris tout ce temps avant d'avoir le
courage de faire cette constatation. Je lui ai rendu réponse en lui
disant qu'il y a de l'espoir, qu'il y a une solution. Il m'a de
nouveau écrit pour me dire: "Vous êtes la première personne à
faire autre chose que de me décourager ou me rejeter." Ce dont
je parle, c'est d'une relation entre les croyants afin que, lorsque
111
les problèmes surviennent, ils peuvent être résolus. Nous nous
élevons mutuellement, nous nous encourageons les uns les
autres, nous nous corrigeons les uns les autres sans nous rejeter
les uns les autres. Vous avez peut-être déjà entendu le petit
slogan de Bob Mumford: "Corrige-moi, mais ne me rejette pas."
C'est ce après quoi soupirent les gens. "Corrige-moi, mais ne
me rejette pas. J'ai un problème, aide-moi, mais ne perds pas
espoir en moi." Je pense sincèrement que ce passage de l'épître
aux Hébreux est particulièrement approprié à l'époque et aux
circonstances que nous traversons.
Lisons maintenant le Cantique des cantiques 1:4a; c'est la
jeune femme qui parle et elle dit:
"Entraîne-moi! Nous courons à ta suite!…"
Remarquez que cela va du singulier au pluriel: "Entraîne-
moi et nous courons." Ce sont des exemples. Il y a l'exhortation
et l'exemple. Quand le Seigneur peut vous attirer, les gens qui
vous voient courir voudront le faire avec vous. Il y a ainsi la
responsabilité de l'exemple dans notre relation à l'époux. Si
vous parcourez le Cantique des cantiques, vous trouverez
beaucoup d'autres similarités. "Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un
autre?" demandent-ils. "Je vais vous le dire", est la réponse de
l'épouse. C'est ainsi qu'il nous faut inciter les gens à l'amour et
aux bonnes œuvres.
L'armée
Passons maintenant à la dernière représentation, celle de
l'armée. Nous allons nous poser les trois questions qui nous
servent de fil conducteur et y répondre. L'armée manifeste la
victoire de Dieu. Qu'exige notre relation envers notre
commandant en chef? Peut-être certains d'entre vous ont été
soldats, je l'ai été beaucoup plus longtemps que je ne l'aurais
112
voulu. Il y a quelque chose de particulier que l'armée vous
impose principalement, c'est la discipline. Quelqu'un a dit que
les chefs de l'armée vous attire en vous séduisant et, une fois
qu'ils vous ont, ils changent leur langage. Il n'y a plus aucune
séduction, on vous ordonne d'obéir! Vous pouvez vous y
engager sous l'impulsion d'un sentiment patriotique mais, une
fois que vous y êtes, ce n'est plus du tout approprié. Qu'exige
notre relation les uns envers les autres? C'est le mot "loyauté"
qui, je pense, est le plus approprié. C'est une chose quand on
vous tire dessus par-devant, c'en est une autre quand on vous
tire dessus par-derrière. Beaucoup de chrétiens sont victimes de
leurs propres forces. Je suis persuadé que, là où le Saint-Esprit
met l'accent actuellement, c'est sur la discipline et la loyauté. Je
pense que c'était par inspiration prophétique que Paul a gardé
ces deux représentations (l'épouse et l'armée) que nous sommes
en train d'étudier pour la fin de son épître. Je suis sûr que ce
sont là les deux points forts du Saint-Esprit pour ces temps de la
fin. L'épouse qui se prépare pour l'époux; l'armée qui va de
l'avant pour vaincre Satan.
Voyons rapidement la manifestation de la victoire de
Dieu, thème passionnant que nous allons étudier succinctement.
Tout d'abord, nous devons savoir que l'Eternel est un
commandant militaire.
"L'Eternel est un guerrier. L'Eternel est son nom."
(Exode 15:3)
Nous devons savoir que Dieu est un homme de guerre.
"Qui est ce roi de gloire? L'Eternel le fort et le
héros, l'Eternel, le héros de la guerre. Portes,
élevez vos linteaux; élevez-les, portails éternels!
Que le roi de gloire fasse son entrée! Qui donc est
ce roi de gloire? L'Eternel des armées: C'est lui, le
roi de gloire!" (Psaume 24:8-10)
113
Le mot traduit par "armée" est "tsaba" en hébreu, et il est
utilisé pour l'armée israélienne moderne. Dieu est l'Eternel des
armées; il est un Dieu de bataille et un homme de guerre. Il est
digne et capable d'être notre commandant. Il est bon de le
savoir. Avoir confiance en son commandant est quelque chose
de très important dans la vie militaire. Le moral tombe toujours
dans les troupes quand les soldats perdent confiance en leurs
commandants. Nous pouvons avoir notre moral fortifié en
sachant que le Seigneur connaît son travail. Il est un Dieu de
bataille, un homme de guerre, il est l'Eternel des armées.
Nous devons également savoir que Christ a déjà remporté
la victoire. Colossiens 2:15 dit que Dieu en Christ a dépouillé
les autorités et les dominations (les principautés et les
pouvoirs). Christ a dépouillé tout ce royaume de Satan, avec
toutes ses dominations et toutes ses autorités. Il l'a dépouillé de
son armure et l'a livré en spectacle en triomphant de lui par la
croix. La croix est l'endroit où Christ, une fois pour toutes, a
scellé la défaite de Satan. Satan a envoyé Christ à la croix et a
pourvu à sa propre défaite. Depuis, malgré tout, quand il a
réalisé ce qu'il avait fait, il s'est occupé de garder les chrétiens
dans l'ignorance de ce que la croix a accompli, parce qu'elle a
accompli sa totale défaite. Christ ne veut pas vaincre seulement
Satan, il veut que nous partagions sa victoire et ses fruits. Dans
2 Corinthiens 2:14, nous avons cette glorieuse déclaration:
"Grâces soient rendues à Dieu qui nous fait
toujours triompher en Christ, et qui, par nous,
répand en tout lieu l'odeur de sa connaissance!"
Si nous prenons les deux adverbes dans cette phrase,
"toujours" et "en tout lieu", cela englobe toute durée et tout lieu.
Dieu nous fait toujours triompher en Christ et en tout lieu.
Nous devons savoir ce que signifie le mot "triomphe".
C'était un terme officiel très particulier dans l'Empire romain. Si
un général romain avait obtenu un succès particulier outre-mer
et s'il avait rajouté des territoires à l'Empire romain ou vaincu
114
des ennemis dangereux, le sénateur de Rome lui accordait un
triomphe, qui était l'honneur le plus élevé pouvant être offert à
un général romain. Voici en quoi consistait le triomphe: le
général était placé sur un char tiré par deux chevaux blancs.
Dans ce char, il était conduit dans les rues de Rome, alors que
toute la population se tenait de part et d'autre dans la rue et
l'applaudissait. Assez curieusement, selon les façons de pensée
romaines, un petit garçon était placé dans le char à côté du
général et son rôle était de lui dire sans arrêt: "Memento te
homonym", "rappelle-toi que tu n'es qu'un homme". Ne
commence pas à t'imaginer que tu es un dieu! C'était typique de
l'attitude romaine de le garder humble, de ne pas le laisser
s'élever trop haut. Bien sûr, plus tard, les César romains ont tous
cru qu'ils étaient des dieux, et des titres différents et divins leur
ont été donnés. Ensuite, derrière son char, tous les emblèmes de
ses conquêtes étaient exposés. Par exemple, s'il était allé dans
un pays où il y avait des animaux sauvages qui n'étaient pas
connus en Italie, on en ramenait des spécimens, peut-être des
tigres ou des éléphants, et on les faisait parader derrière le char.
A leur suite venaient les rois et les généraux que le général avait
vaincus et faits prisonniers. Ils étaient attachés avec des chaînes
derrière le char, en signe d'humiliation. Il y avait enfin, rangée
après rangée, tous les prisonniers qui avaient été capturés
pendant la guerre. Le tout formait les emblèmes et la
démonstration au peuple romain de tout ce que le général avait
accompli pendant la guerre. Quand Paul parle du triomphe de
Christ, c'est là l'image qu'il avait en tête. Christ est dans le char
et, exposées derrière lui, sont les forces du mal qu'il a vaincues.
Les principautés et les puissances de Satan et tout ce qui
s'oppose à Dieu et à nous sont conduits là, en captivité, derrière
le char.
Paul dit encore: "Grâces soient rendues à Dieu qui nous
fait toujours triompher en Christ." Où sommes-nous dans la
scène? Certains chrétiens se voient enchaînés derrière le char,
qui est en fait la place des ennemis. Où sommes-nous alors?
Nous sommes dans le char. Savez-vous comment nous y
115
parvenons? Je peux vous dire ce grand secret en une seule
expression: par la foi. Vous n'avez qu'à croire. Vous n'avez pas
à le mériter, vous n'avez pas à prier, vous devez simplement
croire. Grâces soient rendues à Dieu qui nous fait toujours
triompher en Christ. Partout où nous allons, nous faisons partie
du spectacle et tout l'univers s'aligne et applaudit à ce qu'il a
fait.
Qu'exige notre relation envers le commandant en chef?
Lisons Ephésiens 6:10-11, 13:
"Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa
force souveraine. Revêtez-vous de toutes les armes
de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les
manœuvres du diable […] C'est pourquoi, prenez
toutes les armes de Dieu…"
Il en va de notre responsabilité en tant que soldats dans
l'armée de Christ de nous revêtir de notre armure. Paul nous
avertit très clairement que nous sommes dans une bataille. Il dit
que Dieu a pourvu à une armure pour nous et nous donne une
liste des six pièces la composant dans les versets suivants, plus
une encore dans le verset 18a: "Priez en tout temps par l'Esprit,
avec toutes sortes de prières et de supplications." Charles
Wesley, dans l'un de ses cantiques connus, parle de l'arme de la
prière. Nous avons six pièces, plus l'arme de la prière. De ces
six pièces, plus une qu'est la prière, uniquement deux sont des
armes offensives. Tout le reste est des armes défensives. L'épée
de l'Esprit, qui est la parole de Dieu, et l'épée de la prière sont
des armes d'attaque. Si vous regardez à cette image, vous
découvrirez que vous êtes complètement protégé de la racine de
vos cheveux à la plante de vos pieds, à condition de ne pas
tourner le dos, car il n'y a rien pour vous protéger le dos, à
l'exception de vos frères chrétiens. Cela nous montre que nous
ne pouvons pas nous permettre de faire demi-tour et que nous
ferions bien d'avoir quelqu'un derrière nous pour nous protéger.
116
"Si nous marchons dans la chair, nous ne
combattons pas selon la chair." (2 Corinthiens
10:3)
Nous vivons dans un monde charnel, matériel. Nous
sommes en guerre, mais notre guerre n'est pas dans le domaine
charnel ou matériel. Nous n'avons pas à lutter contre la chair et
le sang, nous ne sommes pas en guerre contre des êtres
humains. Souvenez-vous-en. Nous ne combattons pas les
communistes, les Russes ou quoi que ce soit fait de chair et de
sang. Nous combattons les principautés et les puissances, les
mauvais esprits, les forces démoniaques, les ennemis invisibles.
C'est pourquoi "les armes avec lesquelles nous combattons ne
sont pas charnelles". Elles ne sont pas matérielles, nous
n'utilisons pas des bombes, des tanks ou des fusils, car ceux-ci
ne nous sont d'aucune utilité.
"… mais elles sont puissantes devant Dieu."
(verset 4b)
Quel est l'opposé de charnel? C'est spirituel. Nos armes
sont donc spirituelles et, avec Dieu, elles sont puissantes pour
renverser des forteresses. Peu importe les barrages que Satan
peut élever, nous avons les armes pour les démolir.
"… pour renverser des forteresses. Nous
renversons les raisonnements et toute hauteur qui
s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous
amenons toute pensée captive à l'obéissance au
Christ." (versets 4b à 5)
Remarquez que la bataille est dans le domaine de la
pensée. Il nous a été donné des armes spirituelles qui vont
libérer les pensées des hommes de la séduction et de l'esclavage
de Satan, et les amener sous le contrôle de Christ. C'est la
grande bataille qui a lieu dans le monde aujourd'hui; elle a lieu
117
dans le domaine invisible des pensées des hommes et des
femmes. Dans chaque nation de la terre, son intensité s'accroît.
Une nation après l'autre est devenue un champ de bataille entre
les forces de la lumière et celles des ténèbres, les forces de la
vérité et celles de l'erreur, les forces de l'amour et celles de la
haine. Il nous a été donné des armes qui nous assurent la
victoire si nous les utilisons.
Parlons maintenant parler de notre caractère en tant que
soldat:
"Et ce que tu as entendu de moi en présence de
beaucoup de témoins, confie-le à des hommes
fidèles, qui soient capables de l'enseigner aussi à
d'autres." (2 Timothée 2:2)
Dans un sens, c'est le principe de fond pour faire des
disciples, pour enseigner aux autres ce que vous avez appris. Ce
verset a été utilisé par les Navigators5 de toute une génération.
Ce n'est pas quelque chose de nouveau. Il y a quatre générations
spirituelles. Paul a enseigné à Timothée, qui l'a enseigné à des
hommes fidèles, qui devaient enseigner d'autres hommes
fidèles. C'est la façon de perpétrer la vérité dans le ministère.
C'est le principe de fond pour faire des disciples, enseigner des
hommes qui vont enseigner des hommes qui vont enseigner des
hommes. Mathématiquement, les implications sont presque
incroyables. Je ne suis pas un mathématicien (vous devez donc
prendre une machine à calculer), mais voici: Vous trouvez un
homme qui gagne un homme et qui l'enseigne pendant un an. A
la fin, vous avez deux hommes. Chacun d'entre eux gagne un
autre homme et l'enseigne pendant une autre année; vous avez
quatre hommes. Continuez et vous avez huit hommes, puis
seize hommes et, à la fin de cinq ans, vous obtenez… Environ
cinquante ans après, il n'y a plus personne, car le monde entier a
5 N.d.l.r.: Personnes faisant de l'évangélisation parmi les étudiants
d'Amérique du Nord.
118
été concerné. C'est la progression géométrique. Autrement dit,
si vous gagniez mille personnes à Christ chaque jour, cela
donnerait trois cent soixante-cinq mille personnes par an. C'est
renversant! Au bout de vingt ans, l'autre processus serait laissé
de côté pour simplement gagner des gens et les laisser.
Mathématiquement, cela fonctionne. Le problème, pour la
plupart d'entre nous, c'est de démarrer très petit. Nous aimons
mieux atteindre quelque chose de très grand et de spectaculaire.
Ce sont les choses qui sont les plus petites qui sont les plus
efficaces. Dans ce contexte, Paul continue en disant à Timothée,
et je pense que le rapport est très pertinent:
"Souffre avec moi comme un bon soldat de Jésus-
Christ. Il n'est pas de soldat en campagne qui
s'embarrasse des affaires de la vie, s'il veut plaire à
celui qui l'a enrôlé." (versets 3 et 4)
C'est cela, la discipline militaire. Nous sommes préparés
à souffrir. Le confort et le luxe ne sont pas les considérations
principales. L'une des caractéristiques d'un soldat est qu'il se
met toujours à l'aise n'importe où, que ce soit au fond d'une
tranchée, dans une maison réquisitionnée ou ailleurs. Un soldat
peut s'installer n'importe où et il ne dépend pas des
circonstances. Dans un sens, il est détaché du style de vie des
gens autour de lui. Je pense que c'est bien là une image de la vie
de disciple; ces deux passages marchent côte à côte: enseigner
les autres et mener une vie disciplinée. C'est ce qui est requis
dans une armée.
Voyons maintenant ce qui est exigé ou requis dans notre
relation les uns envers les autres. Je vais vous donner une brève
illustration de 1 Chroniques 12, qui donne une liste de gens
venus de tout Israël pour élire David comme roi. Les
représentants de toutes les tribus se sont présentés dans un ordre
militaire sous la direction de leurs chefs pour élire David roi à
Hébron. Je suis fermement persuadé que c'est là une image de la
façon dont Dieu va unir son peuple. Les tribus se sont
119
rassemblées sous la direction de leurs chefs. Je pense que les
tribus représentent les différentes confessions. Je pense que les
confessions vont être représentées sous la direction de leurs
dirigeants, dans un but commun: faire de Jésus le roi.
"Voici le nombre des chefs de ceux qui étaient
équipés pour l'armée. Ils se rendirent auprès de
David à Hébron, afin de lui transférer la royauté de
Saül, selon l'ordre de l'Eternel." (1 Chroniques
12:24)
Ensuite vient une liste de ceux qui sont arrivés de toutes
les tribus sous la conduite de leurs chefs.
"De Zabulon cinquante mille, en état d'aller à
l'armée, munis pour le combat de toutes les armes
de guerre et prêts à se ranger au combat d'un cœur
résolu." (verset 34)
Je pense que c'est là l'essence de notre discours, des
hommes qui sont prêts à se ranger au combat d'un cœur résolu.
Ils sont loyaux, engagés les uns envers les autres. Dans une
bataille, vous devez être sûr que l'homme situé à votre droite
sera toujours là, peu importe s'il pleut ou s'il fait beau, si c'est
dangereux ou pas. Vous devez pouvoir compter sur cet homme.
Je pense que c'est ce que le Seigneur est en train d'insuffler en
nous: un engagement loyal les uns envers les autres. Ce sont des
gens prêts à se ranger. Ils ont un cœur résolu. Les Hébreux
disent: "Un cœur qui n'est pas partagé." Vous savez de quel
genre de personnes il s'agit? De celles qui vous font un beau
sourire par-devant et qui vous critique par-derrière. Vous ne
pouvez pas aller n'importe où dans la bataille avec un tel
homme; il sera plus dangereux pour vous que l'ennemi. Dieu
nous demande donc d'être loyal les uns envers les autres. Etre
loyal ne signifie pas être entièrement d'accord sur tout ce que
120
fait l'autre mais, au moins, vous ne le trahissez pas. Vous ne
vous retournez pas pour le poignarder dans le dos.
"Tous ces hommes, gens de guerre, prêts à se
ranger au combat, arrivèrent à Hébron avec un
cœur sincère…" (verset 39a)
Nous voyons encore qu'ils sont prêts à se ranger et ont un
cœur sincère. Les deux vont ensemble. Si votre cœur est
partagé, vous ne serez pas prêt à vous ranger. Vous devez être
quelqu'un sur qui le commandant et les autres soldats peuvent
compter.
Avant de terminer, voyons comment cette représentation
de l'armée est en rapport avec certaines autres images que nous
avons étudiées. Par exemple, en considérant celle du corps,
nous pouvons voir un lien entre les deux dans Ezéchiel 37,
célèbre vision des ossements desséchés et des os qui ont repris
leur place et sont redevenus des corps complets. Ce n'était pas
là la fin de la vision. Ezéchiel a ensuite prophétisé et le souffle
de Dieu est entré dans les corps; ils se sont tenus sur leurs pieds
et sont devenus une grande armée:
"Je prophétisai, selon l'ordre que j'avais reçu. Et
comme je prophétisais, il y eut un bruit, et voici
qu'il y eut un frémissement et les os s'approchèrent
les uns de autres." (verset 7)
C'est ce qui est en train de se passer dans le mouvement
charismatique. C'est comme des os qui ont été mis ensemble, os
avec os, liés ensemble par des ligaments, recouverts de chair et
de peau; ce sont des corps complets. Dieu est en train de faire
lever des corps complets sur toute la surface de la terre, des
églises complètes avec tous les dons, les ministères et les
fonctions. Mais ce n'est pas encore la fin! La prochaine fois que
le Saint-Esprit agira, ce sera la dernière. Il agira non seulement
sur des os individuels, mais sur des corps complets, qui se
mettront sur leurs pieds. Voulez-vous le voir arriver?
121
"Je prophétisai selon l'ordre qu'il m'avait donné. Et
l'Esprit vint en eux, ils reprirent vie et se tinrent sur
leurs pieds. C'était une très, très grande armée."
(verset 10)
C'est là l'objectif de Dieu. De nos corps, il va faire une
grande armée.
Analysons maintenant la relation entre l'armée et
l'épouse; elle est fort surprenante. Nous la lisons dans le
Cantique des cantiques 6:4:
"Tu es belle, ma compagne, comme Tirtsa
(capitale du royaume du nord d'Israël), charmante
comme Jérusalem, mais terrible comme des
troupes sous leurs bannières."
Voilà comment le Seigneur voit son peuple: belle,
charmante, mais terrible. Ensuite, dans le même chapitre, dans
le verset 10, le monde voit l'Eglise. C'est beau! Le monde ne l'a
jamais vue de cette façon. Ici, nous voyons la réaction du
monde quand Christ lève l'épouse et l'armée.
"Qui est celle-ci qui apparaît comme l'aurore, belle
comme la lune, resplendissante comme le soleil,
mais terrible comme des troupes sous leurs
bannières?"
Qui est celle-ci? C'est l'Eglise des derniers temps. Elle est
belle comme l'aurore. Après une longue nuit, le jour se lève.
Elle est belle comme la lune. Quelle est la fonction suprême de
la lune? C'est de refléter le soleil. Combien d'entre vous ont vu
la pierre lunaire à Houston dans le centre de la NASA6? Je l'ai
6 N.d.l.r.: Nous vous rappelons que ce message a été donné aux Etats-
Unis.
122
vue et j'ai presque adoré le Seigneur quand je l'ai regardée. Les
scientifiques disent que c'est la substance la plus réfléchissante
que l'homme ait jamais découverte. Sa fonction suprême est de
refléter le soleil. L'Eglise est comme la lune. Sa fonction
suprême est de refléter le soleil, le Seigneur Jésus-Christ. Elle
est constituée d'une matière réfléchissante. Mais la lune n'est
pas stable. Parfois elle est pleine, puis elle décline, devient de
plus en plus petite et nous la percevons de moins en moins. Elle
reflète de moins en moins le soleil, jusqu'au milieu du mois où
nous la perdons complètement de vue. Nous pourrions penser
qu'elle a disparu, mais elle réapparaît sous la forme d'un mince
petit croissant qui commence à grossir et devient de plus en plus
gros, jusqu'à devenir complètement rond, réfléchissant
complètement le soleil. De même est l'histoire de l'Eglise en
miniature. L'Eglise du Nouveau Testament était comme la
pleine lune; elle avait tous les dons, tous les ministères, toutes
les grâces. Elle reflétait complètement Jésus-Christ. Puis il y a
eu le déclin et la lune est devenue de plus en plus petite. Nous la
percevions de moins en moins. Elle a de moins en moins reflété
Jésus-Christ jusqu'à la période du Moyen Age, où nous ne la
voyions presque plus. Ensuite, avec la Réforme et d'autres
mouvements similaires, un faible croissant a commencé à
réapparaître dans le ciel, qui est devenu de plus en plus gros. A
la fin des temps, l'Eglise sera de nouveau comme la pleine lune,
reflétant totalement Jésus-Christ dans les dons, dans les
ministères, dans les grâces, dans l'autorité, dans le but et dans la
fonction. Et ce n'est pas tout! Elle est aussi belle que la lune,
aussi claire que le soleil. Cela revient à dire qu'elle est revêtue
de la justice de Jésus-Christ. Elle ne se présente pas dans sa
propre justice, mais dans la justice de Christ. Enfin, elle est
terrible comme une armée avec sa bannière. L'épouse ressemble
donc à une armée.
Voyons maintenant une dernière image qui est en relation
entre l'armée et l'assemblée:
123
"Oracle de l'Eternel à mon Seigneur: Assieds-toi à
ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis
ton marchepied." (Psaume 110:1)
Cela se réfère en quatre fois à Jésus-Christ dans le
Nouveau Testament. Nous savons donc de qui il s'agit, c'est
Jésus-Christ notre Seigneur assis à la droite de Dieu le Père.
Le verset suivant décrit l'assemblée, Sion:
"L'Eternel étendra de Sion le sceptre de la
puissance: Domine au milieu de tes ennemis!"
(verset 2)
De Sion, dans l'assemblée du peuple de Dieu, l'Eternel, le
Saint-Esprit, envoie le sceptre de l'autorité de Christ qui se
trouve dans son nom et qui domine les nations pour Dieu.
Ayant fait une relation avec l'assemblée, lisons le verset
3. Je vais vous donner la version de Derek Prince:
"Ton peuple sera bien disposé au jour de ta
puissance, dans les beautés de la sainteté, du sein
de l'aurore; à toi la rosée de ta jeunesse."
Vous pouvez vérifier avec quelques versions modernes,
aucune d'entre elles n'est d'accord; elles sont toutes différentes.
J'ai lu le texte hébreu, j'ai consulté les diverses versions et je
suis arrivé à la version Derek Prince. La version de la "New
American Standard Bible" est assez proche de celle que je vous
propose: "Ton peuple s'offrira librement au jour de ton armée."
Là où nous trouvons le mot "puissance", le mot hébreu est
"tsabah", ce qui signifie "armée".
Ce sera donc le jour de l'armée de Dieu, et le peuple de
Dieu s'offrira volontairement. Qu'est-ce que cela signifie? Cela
veut dire que Dieu vous veut, vous. Il ne veut pas de vos
compétences ou de votre argent, il vous veut, vous. Vous-même
est la seule chose qu'il accepte dans son armée. Vous devez être
124
l'offrande volontaire. Vous avez probablement entendu l'histoire
de l'Indien américain qui se trouvait dans une réunion au cours
de laquelle un prédicateur prêchait l'Evangile. L'Indien a été
convaincu et il a pensé qu'il devait apporter quelque chose au
Seigneur. Il s'est donc avancé et a déposé son arc et ses flèches
devant l'autel et a dit: "Indien amène arc." Il est retourné à sa
place, mais il n'était pas satisfait; il a alors pensé qu'il devrait
donner un peu plus et est donc revenu devant l'autel et a déposé
sa couverture en disant: "Indien apporte couverture." Il est
retourné s'asseoir, mais n'était toujours pas tranquille; alors il
s'est mis à penser à ce qu'il possédait de plus important. Il est
sorti chercher son cheval, l'a amené dans l'église, devant l'autel,
et a dit: "Indien apporte cheval." Mais il n'était toujours pas
satisfait. Alors, pour la quatrième fois, il s'est avancé en disant:
"Indien apporte Indien." C'est tout ce que Dieu veut. Il ne veut
pas votre cheval, votre couverture ou votre arc, il vous veut
vous, simplement. Dieu est assez intelligent pour savoir qu'une
fois qu'il vous a, il a aussi vos biens. "Ton peuple s'offrira
librement au jour de ton armée, dans les beautés de la sainteté,
du sein de l'aurore." Quand nous parlons du sein de l'aurore, le
mot "sein" évoque une naissance proche. Le terme "matin"
évoque la fin de la nuit. Au bout de la longue nuit noire, avec le
matin, il va y avoir la naissance d'une armée de Dieu.
Il est aussi écrit: "A toi la rosée de ta jeunesse!" La
jeunesse de Dieu va se manifester par une naissance, au bout
d'une longue nuit d'apostasie et d'incrédulité, dans les beautés
de la sainteté, radieuse comme la rosée sur l'herbe au point du
jour. C'est l'armée en relation avec l'assemblée.
Nous avons donc l'armée en relation avec le corps dans
Ezéchiel 37, l'armée en relation avec l'épouse dans le Cantique
des cantiques 6, et l'armée en relation avec l'assemblée dans le
Psaume 110. Je crois que c'est très pertinent, parce que
l'assemblée doit dominer sur les puissances des ténèbres pour
ouvrir la voie à l'armée, afin qu'elle se lève et renverse les
forteresses de Satan. Je suis persuadé que c'est la stratégie de
125
Dieu dans ces temps de la fin. Etes-vous disposé à être une
"offrande volontaire" pour Dieu dans notre époque?