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GL BAL PARTNERSHIPS Shared Objectives Joint Action Real Impact Évaluation Externe Indépendante Mars 2009 Centres Régionaux d’Assistance Technique en Afrique AFRITACs F o n d s M o n é t a i r e I n t e r n a t i o n a l

Rapport final de l'évaluation indépendante des centres régionaux d

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  • G L B A LP A R T N E R S H I P SShared Objectives Joint Action Real Impact

    valuation Externe Indpendante

    Mars 2009

    Centres Rgionaux dAssistance Technique en Afrique

    AFRITACs

    Offi ce of Technical Assistance Management

    700 19th Street NWWashington, DC 20431USATel.: 1-202-623-7646Fax: 1-202-623-7106Email: [email protected]

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  • FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    Rapport final

    de lvaluation indpendante des

    centres rgionaux dassistance technique

    en Afrique

    Volume 1 : Corpus du rapport

    Bruce Murray (chef dquipe) Patrick Downes

    Henry Gaperi Isaac Njiemoun

  • i

  • SIGLES ET ABRVIATIONS AFR Dpartement Afrique (FMI) AFRISTAT Observatoire conomique et statistique dAfrique subsaharienne AFRITAC Centre rgional d'assistance technique en Afrique BAD Banque africaine de dveloppement BCEAO Banque centrale des tats de l'Afrique de l'Ouest BEAC Banque des tats de lAfrique centrale CAE Communaut de l'Afrique de l'Est CDMT Cadre de dpenses moyen terme CEA Commission conomique pour lAfrique (Nations Unies) CEMAC Communaut conomique et montaire des tats de lAfrique centrale CNUCED Confrence des Nations Unies sur le commerce et le dveloppement COBAC Commission bancaire de lAfrique centrale CRAT Centre rgional dassistance technique DFID Department for International Development (United Kingdom) Ministre de la coopration (Royaume-Uni) DSRP Document de stratgie pour la rduction de la pauvret EXR Dpartement des relations extrieures (FMI) FAD Dpartement des finances publiques (FMI) FMI Fonds montaire international FRCA Fondation pour le renforcement des capacits en Afrique FRPC Facilit pour la rduction de la pauvret et pour la croissance GFP Gestion des finances publiques HRD Dpartement des ressources humaines (FMI) IADM Initiative dallgement de la dette multilatrale IMF Institutions de microfinancement IPC Indice des prix la consommation ISPE Instrument de soutien la politique conomique KSMS Kenya School of Monetary Studies LBC/FT Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme LEG Dpartement juridique (FMI) MCM Dpartement des marchs montaires et de capitaux (FMI) MEFMI Macroeconomic and Financial Management Institute METAC Centre d'assistance technique au Moyen-Orient MSFP Manuel de statistiques de finances publiques NSDD Norme spciale de diffusion des donnes OTM Bureau de gestion de l'assistance technique (FMI) PAR Plan dassistance rgional PEFA Public Expenditure and Financial Accountability

    Dpenses publiques et responsabilit financire PESF Programme dvaluation du secteur financier PNUD Programme des Nations Unies pour le dveloppement PPTE Pays pauvres trs endetts SCN Systme de comptabilit nationale SGDD Systme gnral de diffusion des donnes STA Dpartement des statistiques (FMI) SYGADE Systme de gestion et d'analyse de la dette extrieure TAIMS Systme de gestion de l'information pour l'assistance technique UE Union europenne UEMOA Union conomique et montaire ouest-africaine

    ii

  • Table des matires

    Liste des abrviations .............................................................................................. i Rsum analytique ................................................................................................. iii I. Contexte gnral et introduction Principaux Messages .................................................................................. 1 A. Contexte gnral et objectifs ......................................................................... 2 B. Gouvernance, organisation et gestion des AFRITAC .................................... 4 C. Cadrage des interventions des AFRITAC ...................................................... 8 D. Financement des AFRITAC ........................................................................... 9 E. Caractristiques des pays bnficiaires des interventions

    des AFRITAC ............................................................................................... 11

    F. Autres facteurs pertinents pour lvaluation ................................................... 13 G. valuation de 2005 ........................................................................................ 13 H. Les AFRITAC au regard du Programme daction dAccra ............................. 13 I. Approche et mthodologie de lvaluation ..................................................... 15 II. Principales conclusions de lvaluation Principaux Messages .................................................................................. 18 A. Introduction .................................................................................................... 19 B. Pertinence des interventions des AFRITAC ................................................... 20 C. Efficacit de lassistance technique des AFRITAC ........................................ 29 D. Efficacit de lassistance technique des AFRITAC ........................................ 36 E. Prennisation des effets bnfiques des prestations des AFRITAC ......... 41 F. valuation globale des AFRITAC .................................................................. 44 G. Les AFRITAC et la rduction de la pauvret ................................................. 49 H. Les AFRITAC et la lutte contre la corruption ................................................. 52 III. Questions primordiales Principaux Messages .................................................................................. 56 A. Introduction .................................................................................................... 57 B. Accroissement des ressources des AFRITAC .............................................. 57 C. Gestion axe sur les rsultats en matire de dveloppement . 58 D. Amlioration de la coordination et de la diffusion 60 E. Prennisation et appui la mise en uvre des recommandations

    de l'assistance technique ............................................................................ 66

    F. Amlioration de lorganisation et de la gestion .............................................. 68 G. Appui lharmonisation et lintgration rgionales .................................... 76 H. Incidence organisationnelle long terme du modle AFRITAC pour le FMI.. 79 IV. Recommandations A. tat d'avancement de la mise en uvre des recommandations

    de l'valuation de 2005 ................................................................................ 81

    B. Recommandations ......................................................................................... 82

    (Note : les annexes explicatives sont reprises dans le volume 2)

    iii

  • Rsum analytique 1. Cette valuation indpendante fait partie de la structure de gouvernance des centres rgionaux dassistance technique tablis en Afrique de lEst, de lOuest et du Centre (AFRITAC). Lvaluation rsulte des donnes recueillies dans le cadre dune srie dentretiens avec les autorits gouvernementales, les participants aux ateliers, le personnel des AFRITAC et les reprsentants dautres fournisseurs dassistance technique, ainsi que des informations obtenues loccasion de visites effectues dans huit pays (Tanzanie, Kenya et Rwanda en Afrique de lEst; Gabon et Cameroun en Afrique centrale; Mali, Cte dIvoire et Guine en Afrique de lOuest); de 815 rponses une enqute par courrier lectronique; dentretiens mens au sige du FMI; et dune revue des documents et donnes disponibles. La mthode dvaluation a consist attribuer une note chiffre pour apprcier la pertinence, lefficacit, lefficience et la prennit des actions menes, ce qui a ensuite permis de classer et dagrger les rsultats dans tous les domaines dintervention fonctionnels des AFRITAC afin dvaluer lensemble du programme AFRITAC. Au moment o se droulaient les missions sur place, les AFRITAC Est et Ouest taient en service depuis cinq six ans, et lAFRITAC Centre, depuis 18 mois seulement. 2. La structure de gouvernance des AFRITAC vise promouvoir linternalisation par les pays, la participation des bailleurs de fonds et la responsabilisation. Chaque AFRITAC est pilot par un Comit dorientation compos de reprsentants de pays membres, de bailleurs de fonds et dorganisations rgionales. Des observateurs sont invits prendre part aux runions des comits. Louverture des processus dcisionnels du FMI dautres intervenants a t une innovation majeure du modle AFRITAC. Les coordonnateurs des centres, dtachs du Dpartement Afrique du FMI, sont responsables de la gestion des AFRITAC au quotidien. Les conseillers rsidents et les experts en mission de courte dure assurent les prestations dassistance technique. Ils sont recruts, grs et superviss par trois dpartements prestataires de missions dassistance technique du FMI, [Dpartement des finances publiques (FAD); Dpartement des marchs montaires et de capitaux (MCM); Dpartement des statistiques (STA)]. Conformment au schma directeur de lassistance technique du FMI et pour veiller au contrle de la qualit des interventions, ces trois dpartements encadrent le travail des conseillers rsidents et des experts en mission de courte dure. Le Bureau de gestion de lassistance technique (OTM) entretient des relations avec les bailleurs de fonds, mobilise les ressources financires ncessaires, en suit lutilisation, en assure la gestion financire et prend linitiative des valuations indpendantes des actions dassistance technique. 3. Les actions dassistance technique effectues par les AFRITAC rpondent aux appels lancs dans la Dclaration de Rome sur lharmonisation (2003), la Dclaration de Paris sur lefficacit de laide (mars 2005) et le Programme daction dAccra (septembre 2008) visant promouvoir linternalisation au niveau national, lharmonisation et la coordination des interventions des bailleurs de fonds et le renforcement des capacits institutionnelles. Les bailleurs de fonds, estimant que le FMI est lorganisme international qui prsente lvidence un avantage comptitif pour lassistance technique en matire de gestion macroconomique, lui ont fourni des ressources cet effet. Cela a permis de rduire le nombre de missions distinctes effectues par les bailleurs de fonds ainsi que les cots de transaction pour les gouvernements. 4. Globalement, les prestations du programme AFRITAC sont juges bonnes. Sur les quatre critres dapprciation, les notes les plus leves ont t attribues la pertinence des actions menes et les plus basses ont trait la prennit des effets de

    iv

  • lassistance technique (tableau 1). Les AFRITAC sont tributaires des actions menes par les agences dexcution ou de facteurs qui chappent leur contrle (questions de capacits institutionnelles en gnral, de dotation en effectifs et budgtaire des agences dexcution; questions dconomie politique; dcisions relatives la poursuite de leur financement, par exemple) pour que la prennit des effets des actions mens obtienne une note leve. Les valuateurs ont dispos damples donnes sur les AFRITAC Est et Ouest. Leur valuation a donc repos sur un substrat plus robuste que celle de lAFRITAC Centre pour dterminer dans quelle mesure lassistance technique fournie pourrait atteindre les objectifs fixs.

    Tableau 1 Notes attribues l'assistance technique des AFRITAC

    Pondration (%)

    AFRITAC Est

    AFRITAC Ouest

    AFRITAC Centre Total

    Personne/mois 161 220 87 468

    Pertinence 32 % 3,3 3,1 3,0 3,2

    Efficacit 28 % 3,3 2,7 2,7 2,9

    Efficience 22 % 3,0 2,8 2,9 2,9Prennit 18 % 2,9 2,7 2,3 2,7

    Note globale 100 % 3,2 2,9 2,8 2,9Note : La colonne pers./mois indique le nombre de personnes/mois affect l'activit. Trs russie (Excellente) = 3,5; 3,5 < Russie (Satisfaisante) = 2,5; 2,5 < Partiellement russie =1,5(Modeste); En chec (Insatisfaisante) < 1,5

    5. Les prestations des AFRITAC Est, Ouest et Centre ont t juges satisfaisantes, lAFRITAC Est recueillant une note suprieure la valeur mdiane de la fourchette de notes Satisfaisante tandis que celle des AFRITAC Ouest et Centre sen approche, mais y est lgrement infrieure. Sil est vrai que tous les AFRITAC desservent des pays qui prsentent les situations les plus difficiles au monde, un nombre disproportionnellement lev dentre eux, dots de trs faibles capacits institutionnelles et confronts des difficults politico-conomiques aigus, relvent de lAFRITAC Centre. 6. LAFRITAC Est est le plus ancien des AFRITAC et celui qui a le mieux russi susciter des progrs tangibles en appuyant efficacement la mise en uvre des rformes par ses actions dassistance technique. La note leve accorde par lquipe dvaluation lAFRITAC Est est conforme aux rponses donnes lenqute dvaluation des AFRITAC. Sur lensemble des questions poses, lAFRITAC Est a obtenu des notes gnralement plus leves que les deux autres AFRITAC. Les actions de sensibilisation menes par lAFRITAC Est avec la publication de rapports annuels, de brochures et de documents de travail pour baliser les progrs dans des domaines cls sont louables, au mme titre que les normes professionnelles auxquelles il sest astreint dans la prestation de son assistance technique. LAFRITAC Ouest, le plus gros prestataire de missions dassistance technique, est crdit dune performance cohrente et de qualit. Des progrs sensibles ont t raliss bien des gards mais des efforts doivent tre faits pour un suivi effectif, de mme que les progrs raliss doivent tre mieux diffuss.

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  • 7. Le fait que la performance de lAFRITAC Centre ait obtenu une note presque gale celle de lAFRITAC Ouest est louable et indique quil a pris un excellent dpart. Mais lAFRITAC Centre se trouvant mi-parcours de son deuxime exercice budgtaire au moment de la mission des valuateurs sur place. Au stade actuel, il faut se borner valuer lAFRITAC Centre partir de lapprciation porte par lquipe dvaluation sur la pertinence, lefficacit, lefficience et la prennit potentielles, plutt que relle de ses interventions en matire dassistance technique. Le renforcement des capacits est effort de longue haleine qui exige des apports constants sur plusieurs annes pour produire ses effets. Eu gard aux faiblesses institutionnelles et aux dfis dconomie politique que prsentent nombre des pays desservis, et au fait que lAFRITAC Est vient dentrer en service, il nest pas surprenant que lquipe dvaluation ait, dans les conditions actuelles, quelques proccupations quant la prennisation des effets de lassistance technique fournie. Les dfis et les besoins dassistance technique du plus rcent AFRITAC qui ait ouvert ses portes sont comparables ceux de son homologue de lOuest. LAFRITAC Centre devrait tirer les enseignements de lexprience de lAFRITAC Ouest pour amliorer ses propres prestations. 8. Lassistance technique des AFRITAC a t classe en cinq domaines dintervention qui sont : i) les oprations montaires et la gestion de la dette; ii) la supervision du secteur financier; iii) la gestion des finances publiques; iv) ladministration des recettes; et v) la statistique, qui recouvre les statistiques macroconomiques, de la banque centrale et de finances publiques. Les faisceaux dactivits relevant de chaque domaine dintervention ont t nots sur une chelle quatre degrs : Excellent (ou Trs bien), Satisfaisant (ou Bien), Modeste (ou Faible) et Insatisfaisant (ou Mdiocre). Les domaines dintervention ont t regroups en secteurs fonctionnels suivant les sphres de comptence des trois dpartements prestataires de lassistance technique du FMI (MCM, FAD et STA). 9. Les prestations relevant des domaines de comptence des trois dpartements ont t juges Satisfaisantes (tableau 2). Ces prestations ont produit des rsultats tangibles qui ont contribu au renforcement des capacits. Les quatre critres dvaluation appliqus aux interventions du Dpartement des marchs montaires et de capitaux ont abouti des notes lgrement suprieures celles des Dpartements des finances publiques et des statistiques, et la note globale attribue lassistance technique du Dpartement MCM est suprieure la valeur mdiane de la fourchette Satisfaisante. La note attribue aux interventions des dpenses FAD et STA est lgrement infrieure la valeur mdiane. Lassistance technique de lAFRITAC Est en matire de supervision bancaire est le seul faisceau dactivits avoir obtenu la note Excellent (Trs bien); il faut nanmoins noter la bonne apprciation porte sur les interventions lappui de ladministration des recettes, ainsi que les actions de lAFRITAC Ouest en matire de supervision du secteur de la microfinance et celles de lAFRITAC Centre pour la gestion de la dette. Certains faisceaux dactivits obtiennent une note infrieure la valeur mdiane de la fourchette Satisfaisante GFP et statistique pour tous les AFRITAC; oprations montaires pour lAFRITAC Est et administration des recettes pour les AFRITAC Ouest et Centre. Les rsultats de lenqute dvaluation des AFRITAC corroborent en gros les notes attribues par lquipe dvaluation aux domaines dintervention fonctionnelle et aux faisceaux dactivits couverts par lassistance technique des AFRITAC.

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  • Tableau 2 Notes attribues par domaine d'intervention des AFRITAC

    Pondration (%)

    Systmes montaire

    et financier

    Finances publiques Statistiques Total

    Personne/mois 131 258 79 468Pertinence 32 % 3,4 3,1 3,0 3,2Efficacit 28 % 3,1 2,8 2,7 2,9Efficience 22 % 3,0 2,9 2,7 2,9Prennit 18 % 2,8 2,7 2,6 2,7

    Note globale 100 % 3,1 2,9 2,8 2,9

    Trs russie (Excellente) = 3,5; 3,5 < Russie (Satisfaisante) = 2,5; 2,5 < Partiellement russie =1,5Note : La colonne pers./mois indique le nombre de personnes/mois affect l'activit.

    (Modeste); En chec (Insatisfaisante) < 1,5

    10. Les AFRITAC ont fourni une assistance technique de haute qualit et ce, de manire efficace et efficiente. Lquipe dvaluation constate que : i) lassistance technique des AFRITAC a rpondu aux besoins exprims et a t internalise par les pays; ii) la participation des pays bnficiaires, des bailleurs de fonds et des services du FMI la structure de gouvernance des AFRITAC se rvle tre un schma dorganisation efficace; iii) les prestations des AFRITAC ont t rapides et adaptes; iv) tous les modes de prestation de lassistance technique ont t efficaces, en particulier les sminaires rgionaux et le travail ralis par les conseillers rsidents durant leurs affectations sur le terrain; v) lexpertise offerte par les AFRITAC est de grande qualit et lquipe dvaluation na relev aucun cas o les AFRITAC ont nui la rputation du FMI; ils ont au contraire contribu la renforcer; vi) les AFRITAC sont idalement quips pour jouer un rle essentiel dans le soutien que le FMI apporte lintgration conomique et lharmonisation rgionale; vii) les interventions des AFRITAC ont paul les stratgies nationales de lutte contre la pauvret, en particulier lassistance technique en matire de GFP, dadministration des recettes, de gestion de la dette et de supervision de la microfinance; viii) certaines des actions menes par les AFRITAC (notamment en GFP, administration des recettes et statistiques de finances publiques) ont permis daccrotre la transparence, la responsabilisation et le contrle, contribuant ainsi rduire les possibilits de corruption. 11. Dans les rponses lenqute dvaluation, lassistance technique des AFRITAC est mieux note que celle du sige du FMI et dautres fournisseurs par sa rceptivit, sa connaissance des pays, sa souplesse, son temps de raction, son rapport cot/efficacit et le recours des experts africains. Lopinion des responsables rencontrs dans les huit pays corrobore ces rponses. Cette conclusion repose cependant davantage sur une perception que sur une analyse objective. Dici la fin 2009, nous devrions disposer de donnes comparatives sur les cots des prestations de lassistance technique par le sige et par les AFRITAC, ce qui permettra une comparaison plus prcise du cot relatif des prestations du sige et des AFRITAC. 12. Le cot dune personne/mois dassistance technique ne varie pas de manire significative entre les AFRITAC, ni dun domaine dintervention lautre. Certaines des notes basses attribues au critre defficience sont lies au temps que mettent les trois AFRITAC pour remplacer les conseillers rsidents. Les longues priodes de vacance de

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  • certains postes de conseiller rsident nont pas permis lAFRITAC Est dachever son programme de travail. Il convient de trouver les moyens dliminer ces longues priodes de carence. 13. Bien que laction mene par tous les centres rgionaux dassistance technique et dans tous les domaines dintervention ait t globalement satisfaisante, le programme AFRITAC dans son ensemble peut tre amlior en tirant certains des enseignements de leur exprience mis en vidence par lexercice dvaluation. Ce sont notamment les suivants :

    i) Un meilleur ancrage des programmes dassistance technique des AFRITAC : ces programmes doivent tre mieux ancrs sur les stratgies mises en uvre par le FMI dans chaque pays, en figurant dans les notes qui accompagnent la stratgie annuelle du Dpartement Afrique pour le pays concern, dans les rapports du FMI sur le programme mise en uvre ou au titre de la surveillance, dans les programmes appuys par la facilit pour la rduction de la pauvret et pour la croissance (FRPC) ou lInstrument de soutien la politique conomique (ISPE). Un lien plus troit doit tre tabli avec le suivi des conclusions et recommandations des PESF rgionaux et nationaux ou des valuations PEFA. Une meilleure coordination simpose galement entre le travail (diagnostic et stratgie) en amont des Dpartements MCM et STA, et celui en aval (appui lexcution) des AFRITAC, afin de veiller lefficacit de lapplication du cadre gnral daction du FMI pour lassistance technique.

    ii) Un meilleur partage des leons de lexprience entre les AFRITAC : lchange dexprience entre les AFRITAC gagnera en importance avec la mise en place de deux autres AFRITAC. La prparation et la diffusion des documents de travail qui balisent le cheminement des prestations dassistance technique russies, comme dans le cas de lAFRITAC Est, qui constitue un modle reprendre par tous les centres AFRITAC. Si des retraites ont t organises ponctuellement pour procder un change dinformations entre les AFRITAC (retraite AFRITAC de Nairobi, juillet 2006, et retraite des coordonnateurs des centres rgionaux dassistance technique Washington en dcembre 2008, par exemple), ce type de rencontre devrait avoir lieu, intervalles plus rguliers, lavenir.

    iii) Une coordination effective entre les bailleurs de fonds : Cette coordination a obtenu les notes les plus faibles sur les trois subdivisions du critre de pertinence (concordance avec les priorits gouvernementales, coordination entre bailleurs de fonds et alignement sur les actions menes partir du sige du FMI). Sil est vrai quil appartient aux autorits nationales de jouer un rle moteur, tous les AFRITAC doivent amliorer la concertation et lchange dinformation entre les bailleurs de fonds, et ce, dans tous les domaines dintervention. Ceci exigera un soutien actif de toutes les parties prenantes la structure de gouvernance des AFRITAC reprsentants des bnficiaires et des donateurs sigeant dans les Comits dorientation, observateurs admis aux runions du Comit, coordonnateurs des AFRITAC et conseillers rsidents et dlgus du Dpartement Afrique, des trois dpartements prestataires de lassistance technique et du bureau de gestion de lassistance technique.

    iv) Une implication accrue dans les pays sortant dun conflit : les conseillers rsidents sont trop parpills pour tre fortement impliqus dans les pays sortant dun conflit. En accord avec les dpartements effectuant des missions dassistance technique, les AFRITAC doivent tirer les enseignements des rapports dautovaluation des programmes dassistance technique conduits dans cette catgorie de pays par les Dpartement MCM et FAD, afin de mieux sengager aux cts de ces pays. Les efforts dploys par le FMI pour mettre sur pied un Compte daffectation spciale destin financer lassistance technique en amont et en aval axe sur les pays postconflit ainsi que le financement attendu des prochaines phases des AFRITAC devraient apporter des ressources additionnelles cette fin.

    v) Un meilleur suivi des rsultats : malgr les progrs accomplis, la qualit de la communication des rsultats obtenus doit tre encore amliore par tous les AFRITAC et dans

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  • tous les domaines dintervention. Comits dorientation, dpartements dassistance technique, coordonnateurs des centres et conseillers rsidents doivent veiller un suivi effectif, en privilgiant les rsultats obtenus et leur impact plutt quun simple nonc des prestations.

    vi) Un meilleur cadrage de la prennit des actions menes, grce une mise en uvre effective des recommandations de lassistance technique : la question de la mise en uvre des recommandations de lassistance technique doit tre prise en compte dans la conception de lassistance technique. Fournir des conseils de grande qualit en laissant la mise en uvre des recommandations qui en dcoulent essentiellement la discrtion des autorits nest pas la mthode indique pour obtenir des rsultats et un impact durables. Il sagit dencourager les autorits laborer la politique et le cadre institutionnel ncessaires au lancement des projets de rformes, notamment par des dcisions en Conseil des ministres, la mise en place dquipes de pilotage des projets, ltablissement de plans daction ralistes et laffectation dexperts moyen/long terme. Dans certains cas, des ressources supplmentaires doivent tre mobilises pour la mise en uvre des recommandations des missions dassistance technique.

    vii) Rduction de la dperdition des comptences et des connaissances : la rotation des effectifs de certaines agences dexcution nuit la prennit des effets de lassistance technique. Les autorits nationales devraient tre encourages consigner les politiques et procdures appliques dans les domaines cls de rforme. Les autorits doivent veiller planifier les mouvements deffectifs ainsi que le transfert des connaissances et des comptences pour assurer la prennit de limpact des interventions des AFRITAC.

    viii) toffement de la gamme des prestations lies aux systmes montaire et financier quoffrent les AFRITAC Ouest et Centre : il convient de veiller offrir tous les pays desservis par les AFRITAC un mme niveau daccs lassistance technique en matire de systmes montaire et financier et surtout ceux qui nappartiennent pas aux unions montaires de lAfrique centrale et de louest et qui sont dots dune banque centrale et dune monnaie propres. Les PESF rgionaux ont signal plusieurs dficiences graves des cadres doprations montaires qui entravent le dveloppement du march, lefficacit de lintermdiation et linstauration de pratiques saines de gestion de la trsorerie et de la dette publique auxquelles il est ncessaire de remdier.

    ix) tablissement dun axe stratgique pour lassistance technique en matire de GFP : compars dautres fournisseurs dassistance technique, les AFRITAC offrent assez peu de prestations en matire de gestion des finances publiques. Des axes stratgiques doivent tre dfinis, o les AFRITAC peuvent apporter une valeur ajoute. Bien que le FMI dispose de lexprience et des comptences requises sur nombre daspects de la GFP et que les besoins existent incontestablement, les moyens humains et financiers des AFRITAC sont limits. Un meilleur cadrage des actions mener avec les ressources disponibles est souhaitable.

    x) Consolidation des acquis en matire dadministration des recettes : un appui constant est ncessaire en matire dadministration des recettes pour atteindre les objectifs de modernisation, consolider les progrs raliss et approfondir les rformes.

    xi) Un meilleur alignement des objectifs viss dans la documentation affrente au programme des AFRITAC pour la statistique sur lenveloppe budgtaire probable : les documents affrant au programme des AFRITAC Est et Ouest prvoient que les conseillers rsidents en statistique assureront une assistance technique pour 7 10 pays sur les thmes suivants : comptes nationaux, indices des prix, intgration des plans de dveloppement statistique aux stratgies de rduction de la pauvret, balance des paiements, statistiques de finances publiques, questions institutionnelles et mise en valeur des synergies avec dautres conseillers rsidents. Fournir des prestations sur autant de thmes dpasse les capacits de tout conseiller, aussi comptent et travailleur quil soit. Un recentrage simpose. Nombre de fournisseurs dassistance technique sont actifs dans le domaine des statistiques du secteur rel,

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  • certains avec beaucoup plus de ressources que les AFRITAC; quelques-uns interviennent sur les statistiques des banques centrales et de finances publiques. 14. Lun des objectifs des valuations est de faire le bilan du pass pour amliorer les actions futures. Lquipe dvaluation sest penche sur la suite donne aux recommandations de 2005 et a constat que sur les 20 recommandations formules, la suite donne 9 dentre elles a t juge mdiocre, 7 faible et 2 satisfaisante. La suite donne deux des recommandations na pas t note. Un suivi plus attentif de la part de toutes les parties prenantes la structure de gouvernance des AFRITAC simpose afin que la mise en uvre des huit recommandations de la prsente valuation ait un effet plus concret sur lamlioration du fonctionnement des AFRITAC que lvaluation de 2005 ne semble en avoir eu. Recommandation 1 Largumentaire du bureau de gestion de lassistance technique, dans le cadre des prochaines ngociations en vue de la reconstitution des ressources financires, devra prconiser des complments de ressources pour renforcer les moyens humains et financiers des AFRITAC et le ncessaire appui du sige, notamment des Dpartements AFR, MCM, FAD, STA et lOTM, charge pour les AFRITAC, sous lencadrement et lorientation des dpartements dassistance technique, de poursuivre lamlioration du reprage et du suivi des rsultats (recommandation 2) en sengageant, de faon crdible, amliorer la diffusion de linformation et la coordination avec les autres fournisseurs dassistance technique (recommandation 3) et dfinir les moyens damliorer la mise en uvre des recommandations de lassistance technique afin de prenniser les actions menes (recommandation 4). Recommandation 2 Les trois AFRITAC devraient adopter dici la fin de lanne 2010, en concertation avec les dpartements fournisseurs dassistance technique, un plan triennal pour chaque domaine dintervention et par pays, fixant les objectifs stratgiques et les rsultats escompts en matire de renforcement des capacits et constituant un cadrage assorti dindicatifs quantifiables qui permet de mesurer les progrs accomplis. Recommandation 3 Tout en reconnaissant que les pays bnficiaires doivent tre aux commandes de la coordination avec les bailleurs de fonds, il appartient aussi aux trois AFRITAC de prendre leur part au renforcement de cette coordination et des stratgies de diffusion de linformation. Il sagira : i) dune action concerte de toutes les parties prenantes la structure de gouvernance des AFRITAC pour amliorer la coordination avec les autres fournisseurs dassistance technique en matire de gestion macroconomique; ii) de llaboration de stratgies de diffusion de linformation par les AFRITAC Ouest et Centre, dici la fin de lanne 2009; iii) de la mobilisation par lOTM dans le cadre de la reconstitution, de financements adquats pour la mise en uvre des stratgies de diffusion; iv) pour lOTM, les AFRITAC et le Dpartement des relations extrieures dlaborer et appliquer dun commun accord les stratgies de diffusion et de grer un portail daccs commun via le serveur du FMI; v) de ladoption par le FMI de la dcision formelle de communiquer aux Comits dorientation le tableau prvisionnel des activits dassistance technique, mettre en uvre par le sige comme par les AFRITAC, dans les plans dassistance rgionale qui sous-tendent les notes de stratgie rgionale; vi) de lorganisation de retraites intervalles plus rapprochs, pour permettre aux AFRITAC de partager leurs expriences. Recommandation 4 Les AFRITAC, leurs comits dorientation, leurs coordonnateurs, les conseillers rsidents, ainsi que les dpartements fournisseurs dassistance technique et lOTM doivent mener une rflexion stratgique sur les moyens de renforcer

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    la prennisation de lassistance technique. Il sagira, entre autres choses, dassurer un meilleur suivi et plus de financements pour pauler la mise en uvre des recommandations de lassistance technique. Recommandation 5 Chaque AFRITAC devrait tablir un plan indiquant comment il entend favoriser, dans un cadre rgional, llaboration des outils macroconomiques ncessaires relevant de son domaine de comptence pour appuyer lintgration et lharmonisation rgionales, et soumettre ce plan son comit dorientation en 2010. Recommandation 6 Dici la fin de lexercice 2010, lOTM devrait rdiger un manuel dfinissant les procdures dorganisation, de gestion et dadministration des CRAT. Recommandation 7 Dans le cadre de la prochaine revue des centres rgionaux dassistance technique, lOTM devrait prparer un document prsentant une Vision dcennale pour les CRAT qui en expose les retombes stratgiques pour le FMI. Le document devrait examiner, entre autres, les incidences dun modle de prestation de lassistance technique plus dcentralis, applicable la structure, au rle et aux fonctions des trois dpartements prestataires dassistance technique du FMI. Recommandation 8 Dici la fin 2009, les AFRITAC et lOTM devraient laborer des plans daction formels pour les recommandations acceptes, prcisant les ressources ncessaires et fixant des repres quantifiables pour leur mise en uvre et rendre compte de ltat davancement de ces plans daction aux Comits dorientation durant les exercices 2010 et 2011. 15. Les valuateurs considrent que toutes les recommandations sont importantes et devraient tre suivies deffet. Eu gard lampleur de cette tche et pour aider tablir les priorits, les recommandations ont t classes par ordre dcroissant de priorit sur la base des trois critres suivants : i) au plus, quatre recommandations pouvaient figurer au rang des priorits absolues; ii) les recommandations entrant dans cette catgorie sont susceptibles de contribuer directement lamlioration de lefficacit et de la prennit des actions dassistance technique moyen terme; iii) les recommandations figurant dans les priorits absolues peuvent avoir un impact prcis, positif et tangible sur le fonctionnement des AFRITAC. Les recommandations 1, 2, 3 et 4 ont t classes dans les priorits absolues, les recommandations 5, 6, 7 et 8 dans les hautes priorits. Considres comme formant un bloc, les recommandations 1 4 devraient amliorer lefficacit et la prennit des actions menes, en permettant de lever les contraintes de ressources, de mieux suivre les rsultats obtenus, damliorer la coordination et la circulation de linformation entre les bailleurs de fonds, tout en fournissant un meilleur appui la mise en uvre des recommandations issues de lassistance technique.

  • I. CONTEXTE GNRAL ET INTRODUCTION

    Principaux messages

    Les trois AFRITAC ont pour objectif dappuyer les efforts internationaux et rgionaux de renforcement des capacits institutionnelles et humaines en matire de gestion des finances publiques, de mobilisation des recettes, de systmes montaire et financier et de statistiques.

    Tous les AFRITAC ont quelques pays en grande difficult parmi ceux quils desservent. En gnral, les capacits dabsorption des institutions sont fortes en Afrique de lEst et relativement faibles en Afrique centrale. Les caractristiques et les carences institutionnelles des pays posent des risques qui peuvent nuire la prennit des effets de lassistance technique et remettre en cause le modle AFRITAC lavenir.

    Les leons consignes dans les auto-valuations de lassistance technique des Dpartements FAD et MCM aux pays sortant dun conflit devraient tre plus rigoureusement appliques plusieurs pays clients des AFRITAC.

    Le cot des prestations des trois AFRITAC, exprim en personne/mois, ne diffre pas sensiblement.

    Lvaluation des AFRITAC Est et Ouest conduite en 2005 a montr quils sont des vecteurs efficaces de lassistance technique, quils rpondent aux besoins des pays, renforcent linternalisation des rformes et la coopration rgionale, accroissent le recours des experts africains et rendent les prestataires plus comptables de leur action.

    Lassistance technique via les AFRITAC rpond la Dclaration de Paris sur lefficacit de laide et au Programme daction dAccra, visant en accrotre lappropriation par les pays, affermir lharmonisation et la coordination entre bailleurs de fonds et renforcer les capacits institutionnelles. Les bailleurs de fonds ont dsign le FMI comme lorganisme international qui prsente un avantage comparatif en matire dassistance technique la gestion macroconomique et lui ont fourni des financements cet effet. Les comits dorientation permettent dassocier les pays bnficiaires et certains bailleurs de fonds la dfinition des priorits et au suivi de lexcution du programme de travail.

    Lallongement du cycle de financement cinq ans et laugmentation des moyens fournis pour accrotre le niveau dintervention dans les tats fragiles/sortant dun conflit seraient conformes au Programme daction dAccra.

    Une mthode de notes chiffres a t applique au cadre dvaluation pour mesurer la pertinence, lefficacit, lefficience et la prennit des actions. Les rsultats ont t agrgs par domaine dintervention et sur lensemble des AFRITAC.

    Lassistance technique des AFRITAC est rpartie en cinq domaines dintervention : i) oprations montaires et gestion de la dette; ii) supervision du secteur financier; iii) gestion des finances publiques; iv) administration des recettes; v) statistiques.

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  • A. Contexte gnral et objectifs 1. Linitiative de cration des centres rgionaux dassistance technique en Afrique (AFRITAC) sinscrit dans le cadre dun effort multilatral de renforcement des moyens institutionnels et humains des pays africains. Il existe trois AFRITAC : i) lAFRITAC Est bas Dar-es-Salam, couvrant lrythre, lthiopie, le Kenya, le Malawi, lOuganda, le Rwanda et la Tanzanie; ii) lAFRITAC Ouest install Bamako et qui couvre le Bnin, le Burkina, la Cte dIvoire, la Guine, la Guine-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sngal et le Togo; iii) lAFRITAC Centre bas Libreville et qui dessert le Burundi, le Cameroun, la Rpublique Centrafricaine, le Congo, la Rpublique dmocratique du Congo, le Gabon, la Guine quatoriale et le Tchad. Au moment de la mission de lquipe dvaluation sur place, les AFRITAC Est et Ouest taient en service depuis plus de cinq ans, tandis que lAFRITAC Centre navait que 18 mois dexistence. LAFRITAC Centre en est peu prs au stade o se trouvaient les AFRITAC Ouest et Est lorsque lvaluation de 2005 a eu lieu. La phase initiale de fonctionnement de lAFRITAC Centre doit tre prise en considration pour interprter les rsultats de lvaluation. 2. Les AFRITAC ont pour objectif le renforcement des capacits institutionnelles dans les domaines qui relvent directement de la comptence du FMI pour aboutir une saine gestion des finances publiques, un dveloppement adquat des systmes financiers et des statistiques macroconomiques de grande qualit. Limportance des institutions pour le dveloppement conomique et pour llaboration et la mise en uvre de politiques avises est largement dmontre par de multiples tudes. La rcente stratgie moyen terme1 adopte par la Banque africaine de dveloppement a confirm limportance que revt le renforcement des capacits en Afrique, en soulignant la faible augmentation des ressources alloues aux actions de renforcement des capacits. Ceci explique, si besoin est, la raison dtre du ciblage des interventions des AFRITAC sur le renforcement des capacits pour une gestion macroconomique saine. 3. Le FMI a peru la cration des AFRITAC comme loccasion daccrotre lefficacit de son assistance technique, de complter la transition stratgique des interventions du sige vers une assistance technique en amont ou stratgique et de mieux intgrer lassistance technique du FMI sa mission de surveillance et aux activits lies aux programmes. Les AFRITAC visent aussi amliorer la coordination de lassistance technique du FMI avec celle de la Banque mondiale et dautres bailleurs de fonds, ainsi qu promouvoir linternalisation des rformes par les pays. Comme toute innovation organisationnelle, les AFRITAC nont pas suscit le mme enthousiasme de la part de tous les services du FMI. 4. Les prestations des AFRITAC ont t troitement coordonnes avec lassistance technique du sige du FMI pour faire en sorte que les actions menes au profit dun pays soient complmentaires et se renforcent mutuellement. En gnral, lassistance technique du sige (en amont) concerne les enjeux de politique au plus haut niveau et llaboration des grandes rformes, en privilgiant un diagnostic exhaustif et la mise en place de stratgies et de plans dapplication y affrents, tandis que les interventions des AFRITAC (en aval) consistent fournir des conseils pratiques pour la mise en uvre des stratgies proposes par le sige 2 . Laction des AFRITAC sajoute lassistance

    1 Banque africaine de dveloppement Stratgie moyen terme 200812, 11 dcembre 2008, paragraphes 3 et 6. 2 FMI, AFRITAC Est et Ouest, Phase II, documents-programme, novembre 2005. Page 16. Ce modle a t plus clairement appliqu en matire de finances publiques o le Dpartement des finances publiques (FAD) a procd des tudes diagnostiques exhaustives que pour dautres domaines dintervention. Le Dpartement des statistiques (STA) a jug ncessaire denvoyer des missions dans les rgions pour passer en revue les actions menes en aval.

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  • technique du sige et est encadre par les services du sige pour une garantie de qualit. Toute lassistance technique du FMI doit sinscrire dans un plan rgional annuel afin de correspondre aux besoins exprims par les pays membres. La composante AFRITAC du plan rgional doit tre ngocie chaque anne avec lAFRITAC et son Comit dorientation. 5. Les AFRITAC ont t crs sur le modle des centres dassistance technique rgionale (CRAT)3. Depuis 1993, le FMI fournit des prestations, via les CRAT, aux groupes de pays auxquels ils apportent une valeur ajoute dans une approche rgionale des prestations dassistance technique. Les CRAT sont devenus des vecteurs importants de lassistance technique du FMI. Ils sont conus pour amliorer la capacit du FMI aider les pays renforcer leurs institutions et se doter des comptences ncessaires pour une gestion conomique et financire efficace. Outre les trois AFRITAC, trois CRAT sont en service dans le Pacifique, la Carabe et au Moyen-Orient. Les prparatifs sont bien avancs pour louverture de deux autres AFRITAC et deux autres CRAT en Amrique centrale et pour lAsie centrale. 6. Les valuations sont essentiellement rtrospectives au sens o elles portent sur les rsultats obtenus, lidentification des facteurs qui les sous-tendent et des enseignements en tirer pour formuler des recommandations visant amliorer les rsultats futurs. Il est important de replacer lvaluation dans le contexte de lvolution politique rcente. Linnovation politique majeure prendre en considration a t la politique adopte par le FMI en 2008 pour accrotre limpact de lassistance technique4 et dont les grandes caractristiques sont : i) mieux intgrer lassistance technique et la surveillance du FMI avec ses oprations de prts; ii) amliorer lordre de priorit des actions dassistance technique en les alignant davantage sur les objectifs stratgique des pays; iii) mieux intgrer lassistance technique au budget moyen terme du FMI; iv) utiliser les indicateurs de performance pour rendre lassistance technique plus transparente et plus apte rendre compte de ses rsultats en lui assignant des objectifs prcis et quantifiables qui permettront de mesurer les progrs accomplis , procder une valuation plus systmatique du suivi et des rsultats obtenus et mieux en diffuser les enseignements; v) amliorer le chiffrage des cots; vi) renforcer le partenariat entre le FMI et les bailleurs de fonds. 7. En raison de la restructuration et des coupes budgtaires de 2007, lassistance technique directement finance par le FMI a diminu de 20 % environ, en termes rels sur le moyen terme. La mobilisation de financements extrieurs supplmentaires pour lassistance technique revt donc une importance stratgique tant donn que le FMI entend accrotre le volume total de lassistance technique quil fournit. Le montant de ressources propres que le FMI y consacre ayant baiss, un montant plus que proportionnel de financements extrieurs doit tre mobilis cet effet. Pour augmenter les fonds quil affecte lassistance technique, le FMI se prpare lancer une srie de comptes daffectation spciale en 20095. Outre la mobilisation dun volume accru de ressources, pour les pays faible revenu et revenu intermdiaire en particulier, ces comptes sont destins renforcer les partenariats entre le FMI et les bailleurs de fonds en les invitant prendre des engagements de plus grande ampleur, plus long terme et sur des bases stratgiques, tout en tirant parti des comptences et de lexprience du FMI. Les domaines de financement envisags sont notamment les suivants : i) tats fragiles/pays postconflit6; ii) normes gnrales de diffusion des donnes/stratgies nationales de dveloppement des statistiques; iii) lutte contre le blanchiment/financement du

    3 FMI, Revue des centres rgionaux dassistance technique, 28 juin 2005. 4 FMI, Amliorer limpact de lassistance technique du FMI, 3 avril 2008. 5 Le FMI lance un compte daffectation spciale pour lassistance technique, FMI, le Bulletin en ligne, 29/9/2008. 6 De nombreux bailleurs de fonds donnent la priorit au soutien des tats fragiles/sortant dun conflit. Voir Stratgie moyen terme de la BAD pour 2008, par exemple.

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  • terrorisme; iv) gestion des finances publiques (GFP); v) gestion des richesses naturelles7; vi) viabilit et gestion de la dette publique/gestion des actifs; vii) stabilit et dveloppement du secteur financier des pays faible revenu. Certains des comptes daffectation proposs ont un lien direct avec le travail des AFRITAC (tats fragiles/pays postconflit; statistiques; GFP; dette; stabilit du secteur financier). 8. Le FMI a amorc la mise en place dun nouveau systme de facturation de lassistance technique aux pays afin de les mettre lpreuve du march et de garantir lefficacit des prestations au meilleur cot. Ce principe repose sur la thorie suivant laquelle des prestations gratuites suscitent une demande plthorique. On estime que la facturation de lassistance technique incitera les bnficiaires en faire un bon usage et, le FMI, la concevoir en concordance avec les priorits des pays. La volont dacquitter des frais est considre comme une illustration du degr dappropriation. Lassistance finance sur ressources extrieures, y compris celle des CRAT, ne sera pas soumise facturation parce que le facteur de march est reprsent par le financement par une tierce partie dautant que certains pays bnficiaires contribuent au financement des CRAT. Ltude des avantages et inconvnients de la facturation de lassistance technique dborde le cadre du mandat de cette valuation. Le risque existe toutefois que les pays intresss prsentent des demandes dassistance technique fournir par les AFRITAC pour viter davoir payer pour les interventions directes fournies par le sige. B. Gouvernance, organisation et gestion des AFRITAC 9. Les structures de gouvernance, dorganisation et de gestion des trois AFRITAC sont similaires et conues pour promouvoir linternalisation, limplication des bailleurs de fonds et la responsabilisation des AFRITAC (voir graphique I.1). Chaque centre est dot dun Comit dorientation qui se runit deux fois par an et au sein duquel sont reprsents les pays membres, les bailleurs de fonds, les organisations rgionales et le FMI. Les Comits dorientation dterminent les axes stratgiques du programme des AFRITAC, examinent leurs plans daction8 et valuent les progrs des actions en cours. Les plans daction sont censs : i) rpondre aux besoins des pays membres, cest--dire, correspondre la demande; ii) tre troitement lis aux stratgies de rduction de la pauvret; iii) tre coordonns avec lassistance technique dautres fournisseurs; iv) tre intgrs lassistance technique, la surveillance et aux activits de prts pilotes par le sige. Ceci diffre des modalits habituelles dassistance technique du FMI, au sens que les pays bnficiaires et certains bailleurs de fonds prennent formellement part au processus de dcision (dtermination des priorits, laboration des plans daction, suivi de la

    ise en uvre).

    ime que des progrs simposent pour accroitre lefficacit et fficience des AFRITAC.

    m 10. La BAD sige aux Comits dorientation des trois AFRITAC. Lors des runions, ses reprsentants ont insist sur : i) la ncessit de renforcer la concertation sur le choix des conseillers rsidents; ii) la ncessit de promouvoir les comptences disponibles dans la rgion; iii) une rvision de la forme des rapports prsents aux Comits dorientation pour assurer un meilleur suivi/valuation; iv) une meilleure diffusion de linformation entre partenaires associs aux projets. Comme indiqu ci-aprs, il sagit de questions et de domaines significatifs sur lesquels lquipe dvaluation estle

    7 Le compte daffectation spciale pour les pays riches en ressources naturelles pourrait couvrir certains pays desservis par les AFRITAC pour amortir les consquences macroconomiques nfastes immdiates, crer le cadre des transferts intertemporels/intergnrationnels et soutenir la bonne gouvernance. 8 Les Comits dorientation fixent les grandes lignes des programmes de travail mais ntudient pas en dtail chaque mission effectue.

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  • 11. Le FMI est charg de la gestion, du dispositif technique et administratif, assure la supervision et lencadrement des actions menes et gre la rpartition des charges entre les contributions des bailleurs de fonds ainsi que le dispositif financier. Le Bureau de gestion de lassistance technique (OTM) assure la liaison entre les CRAT et les bailleurs de fonds, mobilise les financements, en suit lutilisation gnrale, gre les finances et engage les valuations de lassistance technique. LOTM labore aussi le cadre gnral de gestion de lassistance technique du FMI dans le but den accrotre lefficacit et lefficience. 12. Les coordonnateurs des centres sont des fonctionnaires du FMI, nomms par le Dpartement Afrique (AFR) dont ils relvent9. Nomms pour un mandat de trois ans, qui peut tre prolong, les coordonnateurs grent le fonctionnement au quotidien des AFRITAC et assurent le secrtariat des Comits dorientation. Du fait de limportance qui est accorde dans certains pays aux titres censs dterminer le statut et limportance de leur titulaire, il serait utile denvisager de remplacer le terme de coordonnateur par celui de directeur. Bien que ceci nait aucune rpercussion sur le grade ou le niveau de rmunration au FMI, pour certains observateurs externes, le titre de directeur accrotrait le prestige de la fonction de coordonnateur.

    9 Bien quinform au terme de la procdure de slection, le Comit dorientation na pas un rle formel dans le choix des coordonnateurs des centres ou des conseillers rsidents.

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  • Graphique I.1 Organigramme des AFRITAC

    Note : les lignes pleines relies au Comit dorientation indiquent lappartenance ce comit. Les lignes en gras dnotent un lien hirarchique et celles en pointill, une influence indirecte.

    Assistance technique fournie par le sige du

    FMI

    Dpartements intervenant

    (MCM, FAD et STA)

    Pays bnficiaires

    Dpartement Afrique

    Bureau de gestion de lassistance technique

    (OTM)

    CONSEILLERS RSIDENTS

    Op. montaires/gestion de la dette Supervision du systme financier Gestion des finances publiques Administration des recettes Statistiques

    COORDONNATEUR DU CENTRE

    COMIT DORIENTATION Fournisseurs dass. tech.

    AGENCES DEXCUTION

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  • 13. Bien que la gamme de comptences disponibles varie selon les AFRITAC, le groupe des conseillers rsidents dispose des qualifications requises en gestion des finances publiques, en administration des recettes, en programmation macrobudgtaire, en supervision du secteur financier, notamment de microfinance, doprations montaires, de gestion de la dette publique et de statistiques macroconomiques. Les conseillers rsidents sont recenss, slectionns et nomms par les trois dpartements fournisseurs dassistance technique du FMI (MCM, FAD et STA) selon leurs comptences. Les coordonnateurs et les Comits dorientation ne jouent aucun rle formel dans le choix10 ni la supervision des conseillers rsidents. 14. Les conseillers rsidents sont recruts sur contrat dun an, prorogeable. Les procdures de prorogation ne sont pas uniformes dans les trois dpartements du FMI. Bien que les documents-programme prvoient la transparence de la procdure de slection des conseillers rsidents, avec examen en bonne et due forme des candidatures provenant de la rgion, ces postes ne font pas systmatiquement lobjet dune publication de vacance. Si certains de ces postes ont fait lobjet dune publication de vacance internationale, dautres ne lont t que sur le site Internet du FMI et certains nont pas t publis du tout. Certains des dpartements choisissent les conseillers rsidents sur leur registre dexperts et ne publient une vacance de poste quen cas de difficult recruter une personne qualifie et disponible. Dans un souci de transparence, lquipe dvaluation estime que toute vacance de poste de conseillers devrait tre publie de faon systmatique. Si la note de renvoi 9 figurant dans les Notes dorientation oprationnelles des CRAT de janvier 200611 prvoit que les conseillers rsidents peuvent tre des fonctionnaires du FMI ou des consultants extrieurs, ils sont rarement issus des services du FMI. Les politiques du FMI dissuadent le personnel de postuler aux postes de conseillers rsidents12. 15. Le besoin en experts pour des missions de courte dure est fonction du plan daction du centre. Ces experts sont recruts et encadrs par les dpartements du FMI qui privilgient le recours des ressortissants africains qualifis. Pour assurer la qualit des prestations, tous les experts court terme sont soumis une procdure rigoureuse de qualification par les dpartements. louverture des AFRITAC, on craignait le risque de dgradation de la rputation du FMI. Pour contenir ce risque et veiller la qualit des prestations et des projets, les conseillers rsidents et les experts court terme sont slectionns, superviss et encadrs par les dpartements du FMI chargs de lassistance technique. Le dispositif dencadrement consiste : i) approuver toutes les missions, termes de rfrence et rapports de mission inclus; ii) revoir et approuver tous les rapports prpars par les conseillers rsidents; iii) approuver les termes de rfrence, la slection et les rapports des experts en missions de courte dure. 16. Dans la pratique, le temps que les trois dpartements fournisseurs dassistance technique dclarent consacrer lencadrement dexperts varie considrablement. Cest ce qui ressort des entretiens de lquipe dvaluation avec les services de ces dpartements et les conseillers rsidents. Le Dpartement des finances publiques dclare consacrer beaucoup 10 Dans un cas au moins, un Comit dorientation sest oppos la nomination du candidat retenu. Dans les autres, les coordonnateurs des centres participent aux entretiens avec les candidats; leur avis est parfois demand dans le cadre de lvaluation des performances des conseillers rsidents. 11 Les procdures administratives y affrentes sont dfinies dans un document de 8 pages intitul IMF Regional Technical Assistance Centers. Operational Guidance Note for Staff. 11 January 2006. Des directives administratives, budgtaires et comptables prcises sont fournies dans une Note dorientation technique distincte. 12 Les fonctionnaires du FMI doivent prendre un cong sans solde, ce qui affecte leurs allocations et conditions demploi, notamment la contribution au rgime de retraite. Les allocations verses aux conseillers rsidents sont infrieures celles des fonctionnaires du FMI en poste en dehors de Washington.

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  • de temps cette activit. Le Dpartement des marchs montaires et de capitaux se situe lautre extrme. Ceci dnote pour partie, les trois restructurations successives dont ce dpartement a fait lobjet au cours des cinq dernires annes, et qui ont eu pour effet de supprimer sa structure dencadrement pilote par des conseillers de la direction du dpartement. Ainsi, les conseillers rsidents des AFRITAC recruts par le Dpartement MCM prsentent leurs rapports la Division Afrique du dpartement qui dispose de quelques attributions cet effet et qui constitue le premier filtre du processus dencadrement. La Division Afrique transmet les rapports aux divisions fonctionnelles du Dpartement lorsque la personne charge du premier filtrage estime quun complment dapport technique est ncessaire. Certains conseillers rsidents chargs dinterventions relevant du Dpartement MCM sont autoriss slectionner des experts court terme pour procder un encadrement de premier degr, conforme lautonomie daction du conseiller rsident. Sagissant du degr defforts consacr lencadrement, le Dpartement des statistiques semble se situer entre les Dpartements MCM et FAD. Le Dpartement STA fixe le cahier des charges pour la slection des conseillers en statistique, supervise lexcution de leur programme de travail et assure leur encadrement (par exemple en rpondant aux demandes des conseillers en statistique; en revoyant les rapports ou en prenant part certaines missions sur les statistiques). Limpact nest pas ngligeable en termes de ressources absorbes, pour le dpartement. Laccent ayant t mis par les trois AFRITAC sur lassistance technique en statistiques du secteur rel, la charge des activits dencadrement et, partant, les ressources y consacrer, a pes de manire disproportionnelle sur la Division du secteur rel du Dpartement STA qui se compose de six conomistes. Pour lexercice 2009, sur les 215 missions prvues dans le monde sur le secteur rel, 85 sont destines des pays desservis par les AFRITAC13. Les trois dpartements du FMI fournisseurs dassistance technique ont signal lquipe dvaluation que le schma dencadrement actuel atteint ses limites du fait de la discordance entre laccroissement de la charge de travail et la diminution des ressources. C. Cadrage des interventions des AFRITAC 17. Laction des AFRITAC porte la fois sur : i) le renforcement des capacits institutionnelles (cadres lgal/rglementaire; structures organisationnelles, procdures, manuels et systmes; grands programmes de rforme, renforcement ou rationalisation des structures et systmes); et ii) le renforcement des capacits humaines (formation du personnel; capacit technique appliquer et exploiter les mthodes, pratiques optimales, manuels et systmes utiliss dans les institutions; thique professionnelle; rseaux professionnels). En fonction des besoins, la prestation de lassistance technique est confie aux conseillers rsidents ou des experts court terme, effectue dans le cadre date-liers/sminaires/cours de formation ou par dtachement. Les ateliers rgionaux14 constituent des forums dchange dexprience pour les dlgations des pays et permettent de promouvoir lintgration et lharmonisation rgionales. Les AFRITAC organisent et financent aussi des ateliers nationaux pour rpondre aux besoins spcifiques dun pays. 18. Pour tablir le cadre de lvaluation, les documents du programme et les activits des AFRITAC ont t examins pour dterminer les objectifs oprationnels globaux, en admettant que tous les objectifs ne sappliquent pas aux trois AFRITAC. Ces objectifs sont :

    i) amliorer la capacit danalyse macroconomique, dlaboration des politiques et de prvision;

    ii) amliorer le cadre lgal et rglementaire, notamment pour rendre les mcanismes de contrle de la gestion des finances publiques plus

    13 Certaines de ces missions, finances par le DFID, avaient trait au projet SGDD pour lAfrique anglophone. 14 Plusieurs ateliers ont t cofinancs par la Fondation pour le renforcement des capacits en Afrique (FRCA).

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  • efficaces, en tenant compte des codes de bonne pratique prconiss par le FMI et dautres institutions;

    iii) rendre les mcanismes et procdures affrents lexcution budgtaire, aux oprations du Trsor ainsi qu la programmation et au contrle des dpenses plus efficace, en prvoyant des dispositifs de sauvegarde appropris sous forme de systmes de contrle et daudit;

    iv) rendre les donnes relatives la gestion des finances publiques plus fiables et dactualit;

    v) amliorer les oprations montaires, la gestion de la dette (y compris la viabilit de la dette) et les systmes de paiement;

    vi) amliorer le cadre lgal et rglementaire de supervision du secteur financier; et

    vii) amliorer la compilation et la diffusion des statistiques macroconomiques. 19. Lintervention des AFRITAC est regroupe par domaines qui sont les suivants :

    i) systmes montaire/financier : a) oprations montaires, gestion de la

    dette et marchs financiers; b) supervision du secteur bancaire et de la microfinance;

    ii) finances publiques : a) gestion des finances publiques; b) administration des recettes; et

    iii) statistiques : recouvrant les statistiques macroconomiques, les statistiques de banque centrale et les statistiques de finances publiques.

    20. De lexercice 2006 lexercice 2008, les prestations des trois AFRITAC ont totalis 702 personnes/mois effectues par les conseillers rsidents e les experts court terme. Sur ce total, 36 % des actions ont t ralises par lAFRITAC Est, 49 % par lAFRITAC Ouest et 15 % par lAFRITAC Centre. Le faible pourcentage de lAFRITAC Centre dnote sa rcente mise en service, sur une dure infrieure la moiti de la priode dvaluation, tandis que les AFRITAC Est et Ouest ont t intgralement oprationnels sur les trois annes. Les trois-quarts environ des interventions ont t assurs par des conseillers rsidents et un quart par des experts court terme. Les interventions axes sur les finances publiques ont reprsent 51 % du total, le systme montaire/bancaire 28 % et la statistique, 21 % (tableau A.1, annexe A). D. Financement des AFRITAC 21. Le cot de fonctionnement des AFRITAC est rparti entre les partenaires. Tous les cots directs des prestations sont couverts par les contributions verses. Le pays daccueil apporte des contributions en espces et en nature par la mise disposition de locaux et la prise en charge dune partie du personnel dappui recrut localement. Les trois AFRITAC sont installs dans des bureaux modernes et spacieux. Le FMI prend en charge les cots affrents au coordonnateur du centre et une partie des frais lis au personnel local. Le FMI assure en outre lencadrement, la coordination et lappui administratif, de mme quil gre la rpartition des contributions ainsi que la comptabilit, la restitution des comptes et laudit. Le montant des cots affrents cet appui indirect du FMI aux AFRITAC nest pas disponible. 22. Les AFRITAC Est et Ouest sont financs par la Banque africaine de dveloppement, 13 bailleurs de fonds bilatraux15, des financements au titre du compte

    15 Allemagne, Canada, Danemark, tats-Unis, Finlande, France, Italie, Luxembourg, Norvge, Pays-Bas, Russie, Sude et Suisse.

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  • de la Chine pour lassistance technique et sur des financements de projets/activits par le Japon. Les contributions des bailleurs de fonds pour la phase II, pour la priode allant du 1er mai 2006 au 30 avril 2009 slvent 23,455 millions de dollars EU16 . Les nouveaux crdits allous la phase II slvent au total 21,297 millions de dollars EU, soit une augmentation de 17 % par rapport la phase I. Il est prvu que durant la phase II, les bailleurs de fonds prennent en charge 85,7 % des cots affrents aux AFRITAC Est et Ouest, le FMI 12,5 %, et le pays hte 1,8 %. Le schma de financement de lAFRITAC Centre est trs diffrent. Seuls deux bailleurs de fonds habituels ont apport une contribution son financement17. La Banque africaine de dveloppement a promis 1,5 million de dollars EU. La majeure partie du financement de lAFRITAC Centre provient des pays quil dessert. Pour les exercices 2007 2010, il est prvu que les pays bnficiaires prendront en charge hauteur de 70 % environ le cot de lAFRITAC Centre, les bailleurs de fonds 18 %, et le FMI 12 %. La prpondrance des pays bnficiaires dans le financement de lAFRITAC Centre tmoigne dune forte internalisation par ces pays. 23. La Banque africaine de dveloppement est le principal bailleur de fonds extrieur de linitiative des AFRITAC, avec une contribution totale de 4,5 millions de dollars EU la dernire phase de financement, soit 1,5 million de dollars EU par centre AFRITAC. Le document approuv par le Conseil dadministration de la BAD18 pour appuyer les trois centres souligne limportance : i) du renforcement des capacits pour pauler une gestion macroconomique saine; ii) le cadrage des oprations des AFRITAC; iii) le suivi et la gestion des rsultats de dveloppement; iv) lvaluation; v) la coordination des bailleurs de fonds; vi) le recours des experts africains; viii) lintgration rgionale. 24. Les dpenses des trois AFRITAC, des exercices 2006 2008 ont atteint prs de 27 millions de dollars EU, dont 38 % pour lAFRITAC Est, 46 % pour lAFRITAC Ouest et 16 % pour lAFRITAC Centre (tableau A.2, annexe A). La faible part reprsente par les dpenses de lAFRITAC Centre est lie au fait quil nexistait pas en 2006 et quil na t en service que quelques mois en 2007. Le cot moyen, frais gnraux compris, dune intervention dune personne/mois, conseillers rsidents et experts court terme inclus, stablit 38,50019 dollars EU environ. Les trois AFRITAC se situent plus ou moins 6 % de la moyenne, ce qui indique quil ny a pas dcart significatif de leur rapport cot/efficacit. 25. Le Kenya apporte un appui considrable lAFRITAC Est en mettant sa disposition les locaux de la Kenya School of Monetary Studies (KSMS) un prix rduit pour lorganisation de sept ateliers/sessions de formation par an. Les btiments de la KSMS sont de premire qualit et sont quips de matriel et de technologies de pointe; il dispose de salles de confrence, de rfectoires et dquipements sportifs et peut hberger 160 participants. Laroport national de Nairobi est bien desservi par les compagnies ariennes rgionales et internationales des prix comptitifs, ce qui explique, ajout la rduction des cots dorganisation des confrences et la capacit dhbergement, le bas niveau du cot par participant/jour une activit au Kenya School of Monetary Studies par rapport un autre lieu.

    16 Y compris un report de 2,158 millions de dollars EU de la phase I. 17 France (1,28 million de dollars EU) et Allemagne (640.000 dollars EU). 18 Proposition de la BAD visant accorder un don du Fonds africain de dveloppement (FAD) dun montant de 4,5 millions de dollars EU pour le financement de la deuxime phase de constitution des ressources du programme AFRITAC, 14 novembre 2006. 19 Ce chiffre comprend tous les salaires et frais gnraux repris aux tableaux D.1, E.1 et F.1, diviss par le nombre total de personne/mois de prestations de conseillers rsidents et dexperts en mission de courte dure. Il exclut les cots indirects tels que les cots dencadrement. Les valuateurs nont pas eu accs des donnes comparables dautres fournisseurs dassistance technique.

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  • E. Caractristiques des pays bnficiaires des interventions des AFRITAC 26. Des caractristiques propres aux pays et qui chappent au contrle des AFRITAC et du FMI de manire gnrale, influent sur la capacit des institutions absorber convenablement lassistance technique et sur celle de cette assistance donner les rsultats escompts et avoir un impact long terme. Lassistance technique a plus de chances de russite dans les pays dont le cadre politique et institutionnel est stable, qui bnficient de la stabilit macroconomique et dune gestion conomique saine. Les institutions qui disposent deffectifs suffisants, dun personnel comptent capable de cerner les besoins, sont mieux placs pour agir vritablement en partenariat avec les conseillers rsidents et les experts pour la mise en uvre de lassistance technique. Labsence, divers degrs, de ces conditions ne signifie pas que lassistance soit voue lchec. Mais cela revient dire que lassistance technique sera mise en uvre dans un environnement difficile et que le risque de ne pas atteindre les objectifs prvu est plus grand, en raison de considrations qui chappent au contrle des AFRITAC. 27. Les valuateurs ont mesur lampleur de la capacit dabsorption des institutions des pays desservis par les AFRITAC en recourant aux bases de donnes suivantes : i) indice de la Brookings Institution20 sur la fragilit des tats portant sur 141 pays; ii) indice des tats dfaillants tabli par le Fonds pour la paix 21 couvrant 177 pays; iii) les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale22, disponibles pour 212 pays. La capacit dabsorption des institutions a t note selon le cas, Excellente, Bonne, Faible ou Mdiocre. Lanalyse dtaille qui sous-tend lapprciation globale de la capacit dabsorption figurant au tableau I.1 ci-dessous est prsente dans les tableaux A.4 A.9 de lannexe A.

    Tableau I.1 valuation de la capacit dabsorption des institutions des pays Afrique de lEst Afrique de lOuest Afrique centrale

    rythre* Faible Bnin Bonne Burundi* Mdiocre thiopie Faible Burkina Bonne Cameroun Faible

    Kenya Faible Cte dIvoire* Mdiocre Rpublique Centrafricaine* Mdiocre

    Malawi Faible Guine* Mdiocre Tchad Mdiocre Rwanda Bonne Guine-Bissau* Mdiocre Congo Mdiocre Tanzanie Bonne Mali Bonne Congo (Rp. dm.)* Mdiocre Ouganda Faible Mauritanie Faible Guine quatoriale Mdiocre Niger Faible Gabon Faible Sngal Bonne Togo* Faible * Pays classs par le FMI dans la catgorie des tats fragiles.

    28. La capacit dabsorption des institutions varie selon les pays et les rgions desservis par les AFRITAC. La capacit dabsorption institutionnelle des pays relevant de lAFRITAC Est a t juge Bonne dans deux pays (Rwanda et Tanzanie) et faible dans les cinq autres pays. Elle na t juge mdiocre dans aucun des pays couverts par ce centre. Lenvironnement institutionnel de certains pays dans lesquels lAFRITAC Ouest dploie ses activits est plus difficile. En Afrique de lOuest, la capacit dabsorption a t juge bonne dans quatre pays (Bnin, Burkina, Mali et Sngal), mdiocre dans trois pays (Cte

    20 Susan E. Rice et Stewart Patrick. Indice de faiblesse des pays en dveloppement. Brookings Institution. 2008. 21 Indice des tats dfaillants, 2007. Le Fonds pour la paix. www.fundforpeace.org. 22 Voir www.govindicators.org.

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  • dIvoire; Guine; Guine-Bissau) et faible dans trois pays. La capacit dabsorption des institutions est la plus faible en Afrique centrale. Si elle est juge faible au Gabon et au Cameroun, elle est considre comme mdiocre dans tous les autres pays de la rgion23. Le classement des valuateurs saccorde raisonnablement avec celui tabli par le FMI pour les tats dits fragiles. La capacit dabsorption des institutions est juge mdiocre dans six des huit pays dlasss dans cette catgorie par le FMI. Bien que la capacit dabsorption institutionnelle de deux autres pays (rythre et Togo) ait t juge faible, leur note dpasse peine le seuil de la fourchette mdiocre. La capacit dabsorption des institutions a t juge mdiocre dans deux autres pays (Congo, Guine quatoriale). Les pices examines par les valuateurs montrent que, dans certains cas, les tensions politiques et le manque de ractivit de certains pays ont rduit les prestations dassistance technique par rapport aux prvisions initiales. titre dexemple, linstabilit politique et la faible capacit dabsorption de quatre pays de lAFRITAC Ouest (Guine, Guine-Bissau, Cte dIvoire et Mauritanie) ont frein les activits dassistance technique (Cte dIvoire en particulier) et entran la rptition de missions dassistance technique (Guine, Guine-Bissau et Mauritanie) la suite des mutations de personnel intervenues dans les services bnficiaires. Ces facteurs ont eu un impact ngatif sur lefficacit de lassistance technique de lAFRITAC Ouest. Les considrations politiques, institutionnelles et relationnelles ont limit les prestations dassistance technique de lAFRITAC Est en rythre. 29. Les Dpartements FAD et MCM ont procd une autovaluation de leur assistance technique des pays sortant dun conflit. Les grands enseignements tirs sappliquent bien des pays desservis par les AFRITAC, savoir : i) les besoins en assistance technique sont colossaux alors que la prestation de lassistance se heurte des difficults considrables; ii) une stratgie dassistance doit tre dfinie demble, pour assurer un bon enchanement des activits bien quil puisse varier, les thmes couvrir comprenant notamment le cadre lgal/rglementaire appropri, la mise en place/renforcement des institutions requises et llaboration de politiques adquates; iii) les difficults effectuer une planification long terme imposent de faire preuve de discernement et de souplesse pour aboutir des solutions adaptes des situations changeantes; iv) le degr dinternalisation et dengagement des pays sont dterminants pour le rythme des rformes; v) souvent, des conseillers rsidents pour des missions de longue dure sont ncessaires mais ils doivent aussi veiller former du personnel local pour prendre leur relve; vi) la ncessit de privilgier ds le dpart, des mesures et des procdures simples; vii) les premires mesures recommandes peuvent ne pas tre optimales mais elles constituent souvent la meilleure option possible dans ces circonstances; viii) une coordination effective entre bailleurs de fonds est importante et le FMI doit faire progrs dans ce domaine; ix) une conditionnalit adquate des programmes appuys par le FMI peut favoriser la mise en uvre des rformes; x) le renforcement des capacits locales prend souvent plus de temps que prvu; xi) le rythme dexcution peut tre altr par des questions de scurit. Un aspect ne pas ngliger est de veiller doter les AFRITAC de ressources adquates, tant financires que sagissant du nombre de conseillers rsidents, afin de pouvoir intervenir avec efficacit dans un environnement o les capacits institutionnelles sont faibles et en tirant parti de ces enseignements. La direction du FMI et les bailleurs de fonds doivent prendre la mesure des difficults que rencontrent les AFRITAC. terme, il sagira de sinterroger, entre autres choses, sur la ncessit dtendre le modle des AFRITAC de manire permettre laffectation de conseillers rsidents pour des missions de longue dure dans certains pays, ce qui constituerait un net changement par rapport la mthode de prestation de lassistance technique suivie jusqu prsent, avec des incidences budgtaires non ngligeables. Mais avant 23 Les documents du programme de lAFRITAC Centre signale que les besoins de renforcement des capacits en Afrique centrale sont plus prononcs quailleurs en Afrique (voir paragraphe 10 du document). Cinq des pays desservis (Burundi, Rpublique Centrafricaine, Congo, Rpublique dmocratique du Congo et Tchad) sortent dun conflit.

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  • un tel bouleversement du mode de prestation des AFRITAC permettant laffectation de conseillers rsidents de longue dure, il sagira de dterminer avec prcision si dautres bailleurs de fonds ou les services du sige du FMI nenvisagent pas dassurer de telles prestations. Eu gard la porte des enjeux y affrents, laffectation de conseillers rsidents de longue dure par les AFRITAC devrait tre envisage titre de projet pilote exprimental, dans un premier temps. Les moyens des AFRITAC Ouest et Centre peuvent se trouver surexploits sils doivent prendre en charge les pays faible capacit dabsorption institutionnelle sans un renforcement pralable de lassistance technique en amont du sige et/ou sans accroissement des ressources mises leur disposition. 30. Lvaluation dtaille de la capacit dabsorption institutionnelle de chaque pays bnficiaire dbordait largement le mandat des valuateurs. Mais de manire gnrale, ce sont les banques centrales nationales et rgionales, les organes de supervision financire rgionaux et les administrations autonomes des recettes qui ont les meilleures capacits institutionnelles. Celles des ministres des finances taient gnralement plus faibles, tandis que celles des services de la statistique taient insuffisantes. Les huit pays dans lesquels lquipe dvaluation a sjourn prsentaient cependant quelques disparits. Les donnes disponibles sur les capacits administratives des autres pays tant moins fournies, les valuateurs ont eu recours aux informations contenues dans les documents qui leur ont t prsent et aux informations recueillies au cours des entretiens avec les conseillers rsidents. F. Autres facteurs pertinents pour lvaluation

    31. Un certain nombre dautres aspects analyss dans les documents de programme ont t jugs pertinents pour le cadrage de lvaluation : i) intgration et harmonisation rgionales; ii) rduction de la pauvret; iii) coordination et diffusion; iv) gestion axe sur des rsultats de dveloppement tangibles. Ces points sont abords aux chapitres II et III. G. valuation de 2005 32. Lvaluation des AFRITAC Est et Ouest conduite en 2005 a conclu que ces deux centres avaient : i) efficacement assur des prestations dassistance technique; ii) rpondu aux besoins des pays bnficiaires; iii) promptement ragi et avaient une bonne matrise de lenvironnement local; iv) permis de renforcer linternalisation des rformes; v) permis de stimuler la solidarit rgionale et lutilisation dexperts africains; vi) accru la responsabilisation des prestations dassistance technique. Il avait t constat que les AFRITAC Est et Ouest sont des vecteurs efficaces pour les actions de renforcement des capacits et que leur proximit par rapport aux pays bnficiaires prsentait un avantage comparatif significatif pour les prestations dassistance technique. Un rcapitulatif des points saillants de lvaluation de 2005 figure la section VII de lannexe A. H. Les AFRITAC au regard du Programme daction dAccra 33. Lassistance technique fournie par le biais des AFRITAC rpond aux appels de la Dclaration de Rome sur lharmonisation, adopte en 2003, la Dclaration de Paris sur lefficacit de laide, adopte en mars 2005, et le Programme daction dAccra, adopte en septembre 2008, appelant affermir linternalisation par les pays bnficiaires, lharmonisation et la coordination des interventions des donateurs et le renforcement des capacits (tableau I.2). La stratgie moyen terme de la BAD pour la priode 200812 met particulirement laccent sur limportance des partenariats et souligne lengagement de la BAD tablir des partenariats plus efficaces fonds sur des conventions plus claires et plus prcises de prestation axes sur des rsultats explicites et se conformer des normes et

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  • objectifs plus contraignants en matire dharmonisation, de recours aux systmes nationaux, doprations concertes (cofinancements), de missions et dtudes conjointes 24 . Les donateurs ont dsign le FMI comme lorganisme international disposant dun avantage comparatif en matire dassistance technique la gestion macroconomique et lui ont allou des fonds cet effet. Un comit dorientation offre un cadre dans lequel les pays bnficiaires et les principaux fournisseurs dassistance technique dfinissent ensemble les priorits et assurent le suivi de lexcution du programme de travail. En mettant leurs ressources en commun, les donateurs rduisent les cots de transaction pour les bnficiaires (par la rduction du nombre de mission de diffrents intervenants sur un mme thme, llimination davis contradictoires sur la gestion macroconomique, etc.). Malgr les progrs accomplis, la ralisation des objectifs du Programme daction dAccra impose de redoubler defforts en matire de coordination de la part des donateurs et de gestion axe sur des rsultats de dveloppement tangibles. Lallongement du cycle de financement cinq ans et la mise disposition des ressources ncessaires aux AFRITAC pour agir efficacement dans les tats fragiles/pays postconflit seraient une rponse concrte au Programme daction dAccra. Ceci serait galement conforme lengagement des chefs dtat du G-8, pris Gleneagles en 2005, de doubler laide lAfrique dici 2010, objectif qui parat de plus en plus difficile atteindre. Tableau I.2 Concordance du modle AFRITAC avec le Programme daction dAccra Programme daction dAccra Caractristiques du modle AFRITAC Promouvoir lappropriation par les pays : Les donateurs respecteront les priorits dfinies par les pays et investiront dans leurs institutions et dans leurs ressources humaines.

    Les comits dorientation permettent tous les pays de dfinir les priorits des AFRITAC. Les AFRITAC axent leurs interventions sur le renforcement des capacits institutionnelles et la mise en valeur des ressources humaines. Lassistance au renforcement des capacits rpond essentiellement la demande des pays.

    Forger des partenariats plus efficaces et plus ouverts tous, en rduisant le compartimentage de laide et en surmontant les difficults de gestion et de coordination : lefficacit de laide est affaiblie quand une multitude dactions non coordonnes font double emploi. Les donateurs entendent y remdier en renforant la complmentarit des efforts et la division des tches entre eux. Un maximum defforts simpose pour coordonner la coopration au dveloppement.

    Considr comme lorganisation internationale qui dispose dun avantage comparatif en gestion macroconomique, le FMI a reu des financements des donateurs. En mettant leurs ressources en commun, les donateurs ont rduit la dispersion de leurs efforts et les cots de transaction pour les pays bnficiaires (moins de missions, moins de doubles emplois et davis contradictoires dans le domaine de la gestion des finances publiques). Les donateurs sont reprsents dans les comits dorientation, mais il y a lieu de redoubler defforts pour mieux coordonner leurs interventions.

    uvrer avec tous les acteurs du dveloppement, notamment par la promotion de la coopration Sud/Sud et lassociation des organisations de la socit civile.

    Les AFRITAC sont principalement linterface entre les pays bnficiaires et les fournisseurs dassistance technique et, dans une moindre mesure, avec certaines institutions rgionales. Ils nont pas de contact proprement parler avec la socit civile, les fondations ou le secteur priv. Les efforts quils dploient pour utiliser des experts africains, appuyer lharmonisation rgionale et promouvoir des quasi-revues par les pairs lors dateliers, rpondent aux appels en faveur de la coopration Sud/Sud.

    Renforcer lutilisation des systmes des pays. La russite du dveloppement dpend dans une large mesure de la capacit du pays mettre en uvre les politiques quil a dfinies et grer les fonds publics en sappuyant sur ses propres systmes et institutions. Les donateurs sengagent recourir aux systmes nationaux, le plus possible. Si ces systmes ont besoin dtre renforcs, les donateurs appuieront les rformes ncessaires et fourniront une aide pour le renforcement des capacits.

    Lassistance technique des AFRITAC renforce les systmes nationaux. Le travail sur la GFP contribue crer des systmes budgtaires que les donateurs peuvent utiliser pour accrotre leurs concours budgtaires. Dans le Programme daction dAccra, les donateurs ont ritr leur engagement contenu dans la Dclaration de Paris de fournir 66 % daide des programmes et dacheminer 50 % au moins des concours budgtaires directs par lintermdiaire des systmes fiduciaires des pays.

    24 Banque africaine de dveloppement. Stratgie moyen terme 200812. 11 dcembre 2008. Paragraphe 5.3.

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  • Obtenir des rsultats sur la voie du dveloppement et en rendre compte : amlioration de la gestion axe sur les rsultats en : i) laborant des outils de gestion axe sur les rsultats; ii) amlioration de la liaison entre diverses sources dinformation, appareils statistiques nationaux, systmes de budgtisation, de planification, de suivi et dvaluation propres aux pays; iii) renforcement des capacits statistiques nationales.

    Tous les AFRITAC laborent des systmes de quantification et de suivi des rsultats quils obtiennent, mme si la rflexion doit se poursuivre cet gard. Tous les AFRITAC ralisent peu dinterventions en faveur du renforcement des systmes statistiques nationaux et une assistance massive est ncessaire pour renforcer les structures budgtaires.

    Amliorer la transparence et la reddition des comptes aux opinons publiques, notamment par la publication des rsultats des dpenses de dveloppement, des valuations indpendantes et des efforts des donateurs et des pays partenaires pour lutter contre la corruption.

    Les valuations indpendantes sont partie intgrante de la gouvernance des AFRITAC. Une part importante de lassistance technique des AFRITAC en matire budgtaire vise amliorer la transparence, la responsabilisation et le contrle des dpenses et des recettes publiques, lments essentiels de la lutte contre la corruption.

    Adopter des politiques daide aux pays en situation prcaire : des principes defficacit de laide doivent tre dfinis dans les tats fragiles, notamment les pays sortant dun conflit, en tant adapts un contexte de faible internalisation et de capacit insuffisante (voir Principes dengagement international dans les tats fragiles ou en situation prcaire). Les donateurs sengagent remdier la question des pays qui ne reoivent pas une aide suffisante.

    Les AFRITAC, Ouest et Centre en particulier, assistent des pays en situation prcaire ou postconflit. Le modle AFRITAC est toutefois le mme pour tous les pays et lenveloppe de ressources de chaque centre semble indpendante du nombre de pays fragiles/postconflit quil assiste. Accrotre les ressources mises leur disposition pour leur permettre dintensifier leurs activits dans les tats fragiles (notamment dans le cadre de Fonds daffectation spciale) serait conforme au Programme daction dAccra.

    Amliorer la prvisibilit de laide moyen terme par : i) le renforcement de la planification budgtaire et la gestion des ressources intrieures et extrieures, du lien entre les dpenses et les rsultats obtenus moyen terme; ii) la communication par les donateurs de donnes compltes sur leurs plans pluriannuels de dpense et/ou de mise en uvre.

    Les prcdents engagements financer les AFRITAC sur une priode de trois ans visaient renforcer la prvisibilit de laide. Porter le cycle de financement couvrir par la prochaine reconstitution de leurs ressources cinq ans serait de nature rpondre cet aspect du Programme daction dAccra.

    I. Approche et mthodologie de lvaluation 34. Les valuations indpendantes font partie intgrante de la structure de gouvernance des AFRITAC. Les valuations ont pour objet de : i) fournir une apprciation globale sur les rsultats densemble des trois AFRITAC pour donner aux parties prenantes une vue densemble de leurs ralisations et des difficults quils rencontrent; ii) mener et rendre compte de manire distincte de lvaluation de chaque centre; iii) effectuer une analyse comparative des rsultats des trois AFRITAC afin de dterminer les forces/faiblesses qui peuvent expliquer les succs ou les checs de chaque centre; iv) formuler des propositions raisonnables sur lorientation future des AFRITAC, notamment des recommandations sur leur gouvernance, leur financement et la prennisation de leurs activits. 35. Lapproche et la mthodologie de lvaluation sont prsentes en dtail lannexe B. Lvaluation a repos sur les informations extraites de documents et donnes fournies par le FMI, ainsi que des entretiens au sige du FMI avec des membres des comits dorientation des AFRITAC, les coordonnateurs des centres, des conseillers rsidents, des responsables nationaux, des participants aux ateliers et des reprsentants dautres fournisseurs dassistance technique. Les valuateurs se sont rendus da